Intoxications chez l ’Enfant
Les éviter
Les prendre en charge
Pr Sylvain Renolleau
Réanimation néonatale et pédiatrique
Hôpital Trousseau, Paris
Epidémiologie
1 à 5 ans accidents domestiques (hors AVP) = 1ère cause DC
� Intoxications = 11 %
� Chutes = 52 % des cas
� Autres = 21 % (noyades, morsures, électrocutions)
� Coups = 11 % des cas
� Brûlures = 5 % des cas
Intoxications
� 50000 – 80000 cas/an
� Famille nombreuse
� Toutes classes sociales
2/3 de 1 à 3 ans
3/4 de 1 à 4 ans� Garçons > filles
12 % chez les < 1 an
40% chez 3-5 ans� Récidive
• Accidentelle (domicile ou hôpital)
• Volontaire
2 pics de fréquence pour 2 mécanismes
36 mois
• 2/3 cas médicamenteuse unique
14 ans
• Féminin > Masculin
• Multiple 50%
• Médicamenteuse > 90% cas
• 1000 DC / an en GB
• 2000 DC / an en GB
Système fermeture médicaments, produits ménagers
Mais… Pharmacies sauvages
Transvasements de caustiques
Plantes
Alcool
���� nombre appels CAP mais ���� intoxications graves
Campagnes d’information
Hospitalisations
< 20 %
Dont 90 % < 48 heures
Mortalité < 2% (���� avec l’âge / 0,5% après hospitalisation)
0,5 à 2% PEC en Réa pédiatrique
• Antidépresseurs tricycliques
• Anticonvulsivants (barbituriques, valproate de Na…)
• Analgésiques (paracétamol, aspirine,…)
• Médicaments à base de fer
Shannon NEJM 2000
� Pas de particularité pédiatrique pour :• La symptomatologie
• La place des analyses toxicologiques
• Les indications d’épuration des toxiques
• La prise en charge symptomatique
� Particularités pédiatriques :• Doses toxiques (ingestions de faible dose de produit
potentiellement létal : ADT, opiacés, salicylés…)
• Doses d’antidote
• Posologies employées pour certaines techniques
d’épuration des toxiques
Conférence d’experts SRLF 2006
Défaillance neurologique : coma, convulsions
Intoxication médicamenteuse grave
Nécessité de surveillance en Réa ou USC en fonction
� De la quantité potentiellement létale de la substance absorbée
� Des symptômes sévères observés
Défaillance cardio-circulatoireinstabilité hémodynamiquetroubles du rythme ou de conduction
� Terrain sous jacent : co-morbidité, ! âge (nourrissons)
Défaillance respiratoire
Intoxication potentielle = Intoxication réelle
Quantité maximale possible = Quantité réelle
Intoxiqué potentiel grave = 24 heures d ’observation
Intoxication accidentelle connue = 85 %
Intoxication accidentelle méconnue = 5%
Intoxication iatrogène = 4%
Intoxication volontaire = 6% / Adolescent = adulte
Les médicaments 45 – 60 %
Aspirine, paracétamol
Tranquillisants 1 cas / 3
Antidépresseurs
Antihistaminiques
Sirops contre la toux
Tonicardiaques (digitalique), anti-arythmique
Quinine et dérivés
Théophylline, colchicine,...
Papa ou Maman aime cela
Oh les jolis bonbons
J’aime bien ce sirop
Il n’y a pas de médicament sans danger !!!
OUI
Et partout où l’enfant est gardé !!!
Les produits ménagers 25 % des cas
� Produits corrosifs = les plus dangereux (caustiques)
Décape-four, poudres vaisselle, détartrants, javel concentrée…
Lésions irréversibles de bouche ± jusqu’à estomac
� Produits nocifs type antigel
� Produits inflammables
alcool à brûler, white-spirit, trichloréthylène, dissolvant
� Produits toxiques (naphtaline)
� Produits irritants
eau de javel diluée, produits vaisselle et lessive à la main…
Journée Ménage…
Papa bricole …
Produits dans emballage d’origine
Pas de transvasement +++
Pas sous l’évier !
OUI
Placards sécurisés
1 m 50 du sol
On range au fur et à mesure
Vernis, masques de beauté : acétone et ammoniaque
Produits à usage externe (pommade, lotions…)
Produits cosmétiques
Bains moussants, savons et shampooings, …
Eaux de toilettes et parfums : Alcool
Avalés ���� Risques d’asphyxies !!!
Maman se fait belleUne soirée entre amis – Un repas de famille…
Alcool
Hypoglycémie
Convulsions
���� Séquelles neurologiques
Sueurs, nausées, vomissements, diarrhée et palpitations
Cas graves
Diminution de la tension artérielle
Somnolence, coma
���� mâchouillement
Mégots de cigarettesUn petit peu de Verdure : oui mais…
Les plantes 11% des cas
Baies : houx, if, chèvrefeuille, vigne vierge, ...
Plantes de jardin
muguet, marron, laurier rose, graines de glycine
par ingestion ou par contact
Plantes d'appartement
ficus, asparagus, dieffenbachia … Vomissements, somnolence et troubles cardiaques
Pommier d’Amour
Sève laiteuse ���� troubles gastro-intestinaux, délire voire la mort
Poinsettia ou étoile de noël
Ingestion des feuilles et/ou contact de la sève ���� Troubles gastro-intestinaux, réaction allergique
Ficus
Dieffenbachia et Philodendron
Brûlures muqueuses, œdème de la langue ou de la gorge ���� Asphyxie
Contact avec les yeux ���� opacification de la cornée
Baies vertes : troubles respiratoires, neurologiques, digestifs. Cas de DCDermatose de contact
Lantana
���� Troubles digestifs, neurologiques, HTA et troubles du rythme cardiaque
Muguet
Ingestion clochettes, mâchonnement brins ou ingestion eau
Plantes = Demander au jardinier !!!
Que Faire et … ne pas faire ????
Si contact Faire Ne pas Faire
Rincez la peau à l'eau +++ > 15 minutes
Exposer l’enfant au soleil
Médecin, pharmacien ou centre anti-poison
Appliquer une crème, pommade sans avis médical +++
Si ingestionFaire Ne pas Faire
Enlever les médicaments, morceaux de plante qui restent dans la bouche et les garder
Faire vomir votre enfant +++
Appelez le centre anti-poison, un médecin sans attendre l'apparition de symptômes ou composez le 15
Donner à boire (eau, lait) +++
Intoxication au CO
Savoir y penser : le CO n'a pas d'odeur!!!
Intox au CO isolée
Intox au CO + fumées
Le vieux chauffe-eau ou chauffage au gaz mal réglé
Intoxications familiales !
Symptomatologie
� Quantité ingérée
� Délai
� Plusieurs substances dans même produit
� Produits à toxicité locale (produits ménagers)
� Toxicité après absorption gastro-intestinale
� Nature substance
� 1ers gestes ?
� Poly-intoxication (médicaments)
Penser à intoxication devant toute symptomatologie brutale inexpliquée +++ Conscience
Réactivité pupillaire, haleine, lésions buccales
Souvent pas de tableau particulier
Parfois symptômes évocateurs ���� Toxidromes
���� coma isolé, vomissements diarrhée
Hémodynamique
Ventilation
Critères d’admission
Majorité enfants : asymptomatiques
���� Observation courte ± Ttt adjuvant
Tenir compte de
• Nature toxique
• Symptomatologie
• Durée d’observation selon ½ vie toxique
• Circonstances (accidentelle / volontaire)
Prise en charge
� Traitement symptomatique
� Epuration digestive
� Epuration rénale
� Epuration extra-rénale
� Antidotes
Conférence de consensus SRLF 1992
AACT et EAPCCT 1998
Conférence d’expert SRLF 2006
Traitement symptomatique
Le plus souvent suffisant +++
� Ventilation
� Circulation
� Désordres métaboliques (glycémie)
� I. rénale, hépatique
� Neurologiques : convulsions
� Désordres hématologiques
Cardio-Vasculaire
• Troubles du rythme
• Contractilité et / ou Vasoplégie
Échographie ± monitorage Qc
Remplissage ± catéchol.
Voir ECMO
Neurologique
• Convulsions / EME
Glycémie +++
• Altération conscience
Protection VA
Vomissements provoqués
Retarde le charbon activé
Plus recommandés
Epuration digestive
Efficace dans les 6 heures après ingestion; 100ml/kg
Lavage gastrique
Autrefois méthode de référence pour évacuation toxiques
Actuellement loin d ’être systématique
Lavage + charbon = charbon seul
� CI liées au toxique
Produit moussant et dérivés du pétrole
sauf si SIT ballonnet
� CI liées au patient
Trouble de la conscience
Convulsions
pertes réflexes VAS
Âge < 6 mois
Complications
Hémorragies sous conjonctivales (efforts toux)
���� ajouter NaCl dans eau lavage (4 à 9 g/l)
HTA et ���� FC par réaction adrénergique
Bradycardie vagale (tube) surtout si toxique cardiotrope
Lésions bucco pharyngées, oesophagiennes, gastriques
Inhalation bronchique
���� liquide tiède chez petit enfant
Hypothermie
Charbon activé
Substances adsorbables
Adsorption de toxiques dans la lumière intestinale
Formation de complexes inactifs charbon-toxiques
Doses répétées non codifiées
Dilution : 1g / 5-10 ml eau
Dose théorique = au moins 10 fois la dose du toxique
Enfant : 1 g/kg
� Contre indications
Caustiques : inefficace et modifie bilan endoscopique
Toxiques entraînant vomissements
Antidote par voie orale (NAC)
Toxiques / cyanure, alcool, glycol, métaux (fer, lithium)
� Complications
Inhalation ���� SDRA
Obstruction colique si toxique ���� transit
Charbon activé
Accélération du transit intestinal
Sorbitol
Polyéthylène glycol
No comment
Si doses potentiellement toxiques de substances à résorption
retardée ou à enrobage entérique
Si ingestion de quantités significatives de fer
Irrigation intestinale
Toxique
Circulation systémique
MétabolismeElimination
Cible
Toxicité
Limitation de l ’adsorptionadsorbants, neutralisants
Inhibition d ’une activité métaboliqueEthanol (alcool), fomépizole (glycol)
Activation d ’un mécanisme de détoxicationNAC (paracétamol), thiosulfate de Na (cyanures)
Chélationmétaux, cyanures
Immunothérapiedigitaliques, envenimation
Action spécifique sur le site d ’actionRécepteur : naloxone (opiacés), flumazénil (BDZ)Enzyme : pralidoxime (organophosphorés)Erythrocytes : O 2 (CO)
Traitement spécifique des effets toxiquesBleu de méthylène (méthémoglobinémie), Glucagon ( ββββ-bloquants)
Antidotes
• La prévention +++
• Le traitement symptomatique ++
Intoxications chez l ’enfant
En fonction de la gravité
15 Médecin CAP
http://www.centres-antipoison.net/
Centres Antipoison et de Toxicovigilance
ANGERS 02 41 48 21 21
BORDEAUX 05 56 96 40 80
LILLE 0800 59 59 59
LYON 04 72 11 69 11
MARSEILLE 04 91 75 25 25
NANCY 03 83 32 36 36
PARIS 01 40 05 48 48
RENNES 02 99 59 22 22
STRASBOURG 03 88 37 37 37
TOULOUSE 05 61 77 74 47
Centres de Toxicovigilance
REIMS
ROUEN