ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE D�ALFORT
Année 2017
L�ÉLEVAGE DES PETITS RUMINANTS EN MILIEU PAYSAN DANS LES RÉGIONS DE LA
KARA ET DES SAVANES AU TOGO : DIAGNOSTIC TECHNICO-ÉCONOMIQUE
THÈSE
Pour le
DOCTORAT VÉTÉRINAIRE
Présentée et soutenue publiquement devant
LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL
le�����
par
Charles Henri Gilles Louis Numa GUINGOUAIN
Né le 4 octobre 1990 à Rouen (Seine-Maritime)
JURY
Président : Pr. Professeur à la Faculté de Médecine de CRÉTEIL
Membres
Directeurs : Madame Barbara DUFOUR Responsable de l�unité pédagogique de maladies règlementées, zoonoses et épidémiologie
Monsieur Philippe BOSSÉ Professeur au sein de l�unité pédagogique de zootechnie et économie rurale
Assesseur : Yves MILLEMANN Chef du département des productions animales et de santé publique
LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT
Directeur : M. le Professeur Gogny Marc Directeurs honoraires : MM. les Professeurs : Cotard Jean-Pierre, Mialot Jean-Paul, Moraillon Robert, Parodi André-Laurent, Pilet Charles, Toma Bernard. Professeurs émérites : Mme et MM. : Bénet Jean-Jacques, Chermette René, Combrisson Hélène, Courreau Jean-François, Deputte Bertrand, Niebauer Gert,
Paragon Bernard, Pouchelon Jean-Louis.
Département d�élevage et de pathologie des Équidés et des Carnivores (DEPEC) Chef du département : Pr Grandjean Dominique - Adjoint : Pr Blot Stéphane
Unité pédagogique de cardiologie - Pr Chetboul Valérie* - Dr Gkouni Vassiliki, Praticien hospitalier - Dr Séchi-Tréhiou Emilie, Praticien hospitalier Unité pédagogique de clinique équine - Pr Audigé Fabrice - Dr Bertoni Lélia, Maître de conférences - Dr Bourzac Céline, Maître de conférences contractuel - Dr Coudry Virginie, Praticien hospitalier - Pr Denoix Jean-Marie - Dr Giraudet Aude, Praticien hospitalier * - Dr Jacquet Sandrine, Praticien hospitalier - Dr Mespoulhès-Rivière Céline, Praticien hospitalier Unité pédagogique de médecine interne - Dr Benchekroun Ghita, Maître de conférences - Pr Blot Stéphane* - Dr Campos Miguel, Maître de conférences associé - Dr Freiche-Legros Valérie, Praticien hospitalier - Dr Maurey-Guénec Christelle, Maître de conférences Discipline : imagerie médicale - Dr Stambouli Fouzia, Praticien hospitalier
Unité pédagogique de médecine de l�élevage et du sport - Dr Cléro Delphine, Maître de conférences - Dr Fontbonne Alain, Maître de conférences - Pr Grandjean Dominique* - Dr Maenhoudt Cindy, Praticien hospitalier - Dr Nudelmann Nicolas, Maître de conférences Unité pédagogique de pathologie chirurgicale - Pr Fayolle Pascal - Dr Mailhac Jean-Marie, Maître de conférences - Dr Manassero Mathieu, Maître de conférences - Pr Moissonnier Pierre - Pr Viateau-Duval Véronique* - Dr Zilberstein Luca, Maître de conférences Discipline : ophtalmologie - Dr Chahory Sabine, Maître de conférences Discipline : Urgences - soins intensifs - Dr Steblaj Barbara, Praticien Hospitalier Discipline : nouveaux animaux de compagnie - Dr Pignon Charly, Praticien hospitalier
Département des Productions Animales et de la Santé Publique (DPASP) Chef du département : Pr Millemann Yves - Adjoint : Pr Dufour Barbara
Unité pédagogique d�hygiène, qualité et sécurité des aliments - Pr Augustin Jean-Christophe - Dr Bolnot François, Maître de conférences * - Pr Carlier Vincent Unité pédagogique de maladies règlementées, zoonoses et épidémiologie - Pr Dufour Barbara* - Pr Haddad/Hoang-Xuan Nadia - Dr Praud Anne, Maître de conférences - Dr Rivière Julie, Maître de conférences contractuel Unité pédagogique de pathologie des animaux de production - Pr Adjou Karim* - Dr Belbis Guillaume, Maître de conférences - Pr Millemann Yves - Dr Ravary-Plumioën Bérangère, Maître de conférences - Dr Troistsky Karine, Praticien hospitalier
Unité pédagogique de reproduction animale - Dr Constant Fabienne, Maître de conférences * - De Desbois Christophe, Maître de conférences (rattaché au DEPEC) - Dr El Bay Sarah, Praticien hospitalier - Dr Mauffré Vincent, Assistant d�enseignement et de recherche contractuel - Dr Ribeiro Dos Santos Natalia, Maître de conférences contractuel Unité pédagogique de zootechnie, économie rurale - Dr Arné Pascal, Maître de conférences - Dr Bossé Phillippe* - Dr De Paula Res Alline, Maître de conférences - Dr Grimard-Ballif Bénédicte - Dr Leroy-Barassin Isabelle, Maître de conférences - Dr Ponter Andrew - Dr Wolgust Valérie, Praticien hospitalier
Département des sciences biologiques et pharmaceutiques (DSBP) Chef du département : Pr Chateau Henry - Adjoint : Dr Pilot-Storck Fanny
Unité pédagogique d�anatomie des animaux domestiques - Pr Chateau Henry - Pr Crevier-Denoix Nathalie - Pr Degueurce Christophe - Pr Robert Céline* Unité pédagogique de bactériologie, immunologie, virologie - Pr Boulouis Henri-Jean* - Dr Le Poder Sophie, Maître de conférences - Dr Le Roux Delphine, Maître de conférences - Pr Quintin-Colonna Françoise Unité pédagogique de biochimie - Pr Bellier Sylvain* - Dr Lagrange Isabelle, Praticien hospitalier - Dr Michaux Jean-Michel, Maître de conférences Discipline : éducation physique et sportive - M. Philips Pascal, Professeur certifié Unité pédagogique d�histologie, anatomie pathologique - Dr Cordonnier-Lefort Nathalie, Maître de conférences - Pr Fontaine Jean-Jacques* - Dr Laloy Eve, Maître de conférences - Dr Reyes-Gomez Edouard, Maître de conférences
Unité pédagogique de management, communication, outils scientifiques - Mme Conan Muriel, Professeur certifié (Anglais) - Dr Desquilbet Loïc, Maître de conférences (Biostatistique, Epidémiologie) * - Dr Fournel Christelle, Maître de conférences contractuelle (Gestion et management) Unité de parasitologie, maladies parasitaires, dermatologie - Dr Blaga Radu, Maître de conférences (rattaché au DPASP) - Dr Cochet-Faivre Noëlle, Praticien hospitalier (rattachée au DEPEC) - Dr Darmon Céline, Maître de conférences contractuel (rattachée au DEPEC) - Dr Guillot Jacques* - Dr Polack Bruno, Maître de conférences - Dr Risco-Castillo Véronica, Maître de conférences Unité pédagogique de pharmacie et toxicologie - Pr Enriquez Brigitte - Dr Perrot Sébastien, Maître de conférences * - Pr Tissier Renaud Unité pédagogique de physiologie, éthologie, génétique - Dr Chevallier Lucie, Maître de conférences contractuel (Génétique) - Dr Crépeaux Guillemette, Maître de conférences (Physiologie, Pharmacologie) - Dr Gilbert Caroline, Maître de conférences (Ethologie) - Pr Panthier Jean-Jacques, (Génétique) - Dr Pilot-Storck Fanny, Maître de conférences (Physiologie, Pharmacologie) - Pr Tiret Laurent, (Physiologie, Pharmacologie) *
* responsable d�unité pédagogique
REMERCIEMENTS
Au Professeur de la Faculté de Médecine de Créteil, Qui m�a fait l�honneur d�accepter la présidence de cette thèse, Hommage respectueux.
À Madame la Professeur Barbara Dufour, À Monsieur le Professeur Philippe Bossé, Qui m�ont fait l�honneur d�encadrer ce travail en tant que directeurs de thèse, Pour leur motivation, leur disponibilité et leur soutien permanent, Trouvez ici l�expression de ma reconnaissance et de mon profond respect.
À Monsieur le Professeur Yves Millemann, Qui m�a fait l�honneur d�accepter d�être assesseur de cette thèse, Trouvez ici l�expression de ma sincère gratitude, ainsi que de ma reconnaissance musicale.
À Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, Pour cette opportunité de stage extraordinaire qui restera à jamais dans ma mémoire.
À Stefano Mason et Hervé Petit, Pour leurs conseils avisés, pour leur soutien et pour m�avoir accordé leur confiance.
À l�équipe Togo d�AVSF, et plus particulièrement à Aliti, Assih et Myriam, Pour leur accueil à Lomé et à Kara, pour leurs conseils et leur soutien pendant toute la durée de mon stage.
À Pilizam Awizoba, Pour son attention, sa gentillesse, sa contribution, et en souvenir des moments d�amitié partagés. Je tiens à témoigner ici un profond respect pour la façon dont tu travailles.
À chacun des agents et techniciens qui m�ont aidés lors de mon enquête, Et tout particulièrement à Dissirama Bararmna, Qu�il puisse trouver ici ma profonde gratitude.
À tous les éleveurs du Togo que j�ai rencontrés à travers mon étude, Pour leur accueil, leur disponibilité et leur patience, Je souhaite que ce travail leur profite pleinement.
À France Vétérinaire International, Pour m�avoir aidé à financer le voyage à deux reprises, et pour l�intérêt porté à ce travail, Mes sincères remerciements.
À mes parents, Pour le soutien, l�indéfectible amour et la compréhension dont vous avez toujours fait preuve, Merci d�avoir cru en moi et de toujours m�avoir accompagné au bout de mes projets. Je sais que vous serez toujours là pour moi. Je vous aime.
À mon oncle et mes cousins, Pour ces repas de famille pendant lesquels je suis si content de tous vous retrouver.
À mes grands-parents, J�aurais aimé partager ce moment avec vous.
À la fanfare Mona Lisa Klaxon, ce nectar de fanfare, Plus qu�une fanfare, c�est une famille que j�ai trouvée. Soudée dans la joie comme dans la peine. Laura Brély, fille de la fanfare, tu nous manqueras à jamais.
Au Cellar Experience, à Arum, À tous nos petits et grands moments qui ont marqué nos années sur l�école, à nos répétitions au « cellar » de Bourgelat, à nos coups de stress avant les concerts, et surtout à notre amitié.
Au groupe 1, Pour tous ces bons moments passés ensemble, en td comme en soirée, en amphi comme en vacances.
A mis hermanos de Madrid, Artiom, Cristina et Dani, les fantastiques colocs de mon auberge espagnole, À mes amis madrilènes et au « Big Band de la Complu », Vous avez contribué à rendre mon Erasmus extraordinaire.
Aux Croqu�notes d�altitude, Pour ces chouettes randonnées à travers les Alpes et ces escales musicales dans les refuges.
À Axel, mi casi-hermano, Pour tous ces incroyables moments de complicité partagés.
À mon Ancien, merci pour tout ce que tu as fait.
À Bob, mon inoubliable coloc de la 802 et mon co-ancien.
À nos poulottes, Téa et Marie, j�espère que vos poulots seront aussi géniaux que vous l�avez été lors de votre accueil.
À mes amis des 90ies, à Antoine, Chloé, Marie, Pauline, Amélie, Camille et Hélène, Pour ces années passées à vos côtés jusqu�au collège, vous êtes supers, ne changez pas.
À Laura et Yaïza, Pour m�avoir fait revivre mon Erasmus.
À ma famille, à mes amis,
et à Hippon, que j�espère revoir un jour.
1
TABLES DES MATIÈRES
Table des matières ...................................................................................................................... 1
Table des tableaux ...................................................................................................................... 7
Table des figures ........................................................................................................................ 9
Lexique des abréviations .......................................................................................................... 12
INTRODUCTION .................................................................................................................... 13
PREMIERE PARTIE : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE ......................................................... 15
I. Généralités sur le Togo ..................................................................................................... 15
I.1. Géographie : le Togo, petit pays d’Afrique de l’Ouest ................................................. 15
I.2. Démographie ................................................................................................................. 15
I.3. Situation économique .................................................................................................... 16
II. L’élevage des petits ruminants au Togo ............................................................................ 17
II.1. Situation et rôle de l’élevage des petits ruminants ........................................................ 17
II.2. Systèmes d’élevage ....................................................................................................... 18
II.3. Races ovines et caprines élevées dans la région de l’étude ........................................... 21
II.3.1. Le mouton Djallonké ............................................................................................. 21
II.3.2. Le mouton Sahélien ............................................................................................... 22
II.3.3. La chèvre Djallonké ............................................................................................... 22
II.3.4. La chèvre du Sahel ................................................................................................. 23
II.4. Santé et campagne de vaccination ................................................................................. 24
III. Description de la zone d’étude .......................................................................................... 25
III.1. Situation géographique de la zone d’étude ............................................................ 26
III.2. Relief ...................................................................................................................... 26
III.3. Climat ..................................................................................................................... 26
2
III.4. Précipitations .......................................................................................................... 26
III.5. Végétation .............................................................................................................. 27
IV. Pathologie des petits ruminants en Afrique de l’Ouest ..................................................... 28
IV.1. Statut des maladies listées par l’OIE...................................................................... 28
IV.2. Les syndromes cutanés, ophtalmologiques et podaux ........................................... 30
IV.2.1.L’ecthyma contagieux ovin et caprin ..................................................................... 30
IV.2.2.La clavelée ou variole ovine .................................................................................. 30
IV.2.3.La clavelée et la variole caprine ............................................................................. 30
IV.2.4.Les tiques et la cowdriose (Rickettsiose / Heartwater) ......................................... 31
IV.2.5.La gale et la teigne ................................................................................................. 31
IV.2.6.La kératoconjonctivite ovine et caprine ................................................................. 32
IV.2.7.Le piétin ................................................................................................................. 32
IV.2.8.Diagnostic différentiel des syndromes cutanéomuqueux....................................... 32
IV.3. Les syndromes respiratoires ................................................................................... 33
IV.3.1.Le syndrome de pneumonie enzootique ou « complexe pulmonaire » .................. 33
IV.3.2.La bronchite vermineuse ........................................................................................ 33
IV.3.3.L’œstrose ovine ...................................................................................................... 34
IV.3.4.Diagnostic différentiel des syndromes respiratoires .............................................. 34
IV.4. Les syndromes digestifs ......................................................................................... 34
IV.4.1.Strongylose due à Haemonchus contortus ............................................................. 35
IV.4.2.La douve : Fasciola gigantica ............................................................................... 35
IV.4.3.Le ténia ovin (Monieza expansa) ........................................................................... 35
IV.4.4.La coccidiose ovine et caprine ............................................................................... 36
IV.4.5.L’entérotoxémie ..................................................................................................... 36
IV.4.6.Diagnostic différentiel des syndromes digestifs .................................................... 36
IV.5. Les affections liées à la reproduction ..................................................................... 37
3
IV.5.1.Les mammites ovines et caprines........................................................................... 37
IV.5.2.Les avortements ..................................................................................................... 37
IV.6. Les affections nerveuses : la cœnurose ovine ........................................................ 38
IV.7. Les maladies infectieuses et protozooses générales ............................................... 38
IV.7.1.La peste des petits ruminants (PPR) ...................................................................... 38
IV.7.2.La fièvre aphteuse (FA) ......................................................................................... 38
IV.7.3.Le charbon bactéridien (anthrax) ........................................................................... 39
IV.7.4.La trypanosomiase ................................................................................................. 39
IV.7.5.Diagnostic différentiel des maladies infectieuses .................................................. 40
V. Principes du diagnostic technico-économique .................................................................. 41
V.1. Les systèmes d’élevage ................................................................................................. 41
V.2. L’analyse zootechnique ................................................................................................. 41
V.3. L’analyse économique ................................................................................................... 42
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL ................................................................. 43
I. Objectifs de l’étude ........................................................................................................... 43
I.1. Réaliser un état des lieux de l’élevage des petits ruminants ......................................... 43
I.2. Réaliser un état des lieux de la pathologie des petits ruminants au Togo ..................... 43
I.3. Émettre des propositions d’améliorations ..................................................................... 43
II. Matériel et méthode ........................................................................................................... 44
II.1. Organisation en deux séjours sur place ......................................................................... 44
II.2. Choix de travailler à partir d’un questionnaire .............................................................. 44
II.3. Choix de la zone d’étude ............................................................................................... 45
II.4. Méthode d’échantillonnage et constitution de l’échantillon ......................................... 45
II.5. Prise de contact avec les partenaires ............................................................................. 46
II.6. Description du travail effectué sur le terrain ................................................................. 46
II.7. Entretiens complémentaires avec d’autres acteurs de l’élevage des petits ruminants .. 47
4
II.8. Éléments d’étude à propos de l’analyse zootechnique .................................................. 48
II.8.1. Variables à étudier ................................................................................................. 48
II.8.2. Mouvements d’animaux ......................................................................................... 49
II.8.3. Paramètres d’exploitation ...................................................................................... 50
II.9. Éléments d’étude à propos de l’analyse économique .................................................... 51
II.9.1. Postes de travail ..................................................................................................... 51
II.9.2. Compte d’exploitation ........................................................................................... 52
II.9.3. Revenu mensuel ..................................................................................................... 54
II.10. Éléments d’étude à propos de la pathologie des petits ruminants ......................... 55
II.10.1. Déroulement de l’entretien consacré aux maladies rencontrées dans les élevages..................................................................................................................55
II.10.2. Remarque à propos du diagnostic différentiel des affections décrites par les éleveurs ............................................................................................................................. 55
II.10.3. Présentation de la pathologie des petits ruminants dans le travail personnel ........ 55
II.11. Éléments d’étude à propos de l’édification d’une typologie des systèmes d’élevage.................................................................................................................56
II.12. Remarque à propos de la présentation générale de la partie travail personnel ...... 56
III. Résultats ............................................................................................................................ 57
III.1. Profil des éleveurs et des élevages visités .............................................................. 57
III.1.1. Données sur les éleveurs ........................................................................................ 57
III.1.2. Contexte social de l’élevage des petits ruminants ................................................. 60
III.2. Composition du cheptel ......................................................................................... 61
III.2.1. Choix de l’espèce ................................................................................................... 61
III.2.2. Choix de la race ..................................................................................................... 62
III.2.3. Effectifs des élevages ............................................................................................. 62
III.3. Données zootechniques sur l’élevage des petits ruminants dans la zone d’étude . 65
III.3.1. Conduite du cheptel de petits ruminants ................................................................ 65
5
III.3.2. Bergeries et matériel d’élevage .............................................................................. 66
III.3.3. Alimentation .......................................................................................................... 67
III.3.4. Données sur la reproduction des petits ruminants ................................................. 68
III.3.5. Suivi sanitaire des troupeaux ................................................................................. 72
III.3.6. Productions ............................................................................................................ 75
III.3.7. Marché et commercialisation ................................................................................. 76
III.4. Éléments de pathologie des petits ruminants ......................................................... 78
III.4.1. Mortalité des petits ruminants ................................................................................ 78
III.4.2. Aperçu des maladies chez les petits ruminants ...................................................... 78
III.4.3. Pathologie cutanée ................................................................................................. 80
III.4.4. Pathologie oculaire ................................................................................................. 81
III.4.5. Pathologie respiratoire ........................................................................................... 81
III.4.6. Pathologie digestive ............................................................................................... 81
III.4.7. Maladies infectieuses (PPR et FA) ........................................................................ 82
III.4.8. Pathologie locomotrice .......................................................................................... 83
III.4.9. Pathologie nerveuse ............................................................................................... 83
III.4.10. Pathologie peri-partum ................................................................................... 83
III.4.11. Prédation ......................................................................................................... 84
III.4.12. Accidents ........................................................................................................ 84
III.5. Typologie des élevages de petits ruminants ........................................................... 85
III.5.1. Présentation des différents types d’élevage identifiés ........................................... 86
III.5.2. Comparaison des systèmes d’élevages .................................................................. 88
IV. Discussion ......................................................................................................................... 97
IV.1. Discussion autour de l’étude .................................................................................. 97
IV.1.1.Echantillonnage ...................................................................................................... 97
IV.1.2.Limites et faiblesses des questionnaires ................................................................ 98
6
IV.1.3.Partie zootechnique ................................................................................................ 98
IV.1.4.Partie économique .................................................................................................. 99
IV.1.5.Pathologie des petits ruminants ............................................................................. 99
IV.1.6.Choix de la typologie ........................................................................................... 100
IV.2. Propositions d’amélioration pour l’élevage des petits ruminants en milieu paysan.... ............................................................................................................... 101
IV.2.1.Considérations théoriques générales .................................................................... 101
IV.2.2.Considérations pratiques : nouvelle classification des élevages .......................... 106
IV.2.3.Mise en place d’un atelier d’embouche ............................................................... 113
IV.3. Réflexion sur l’applicabilité des propositions d’amélioration ............................. 115
CONCLUSION ...................................................................................................................... 117
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 119
ANNEXES ............................................................................................................................. 123
7
Table des tableaux
Tableau 1 : Les différents systèmes d'élevage au Togo (ITRA, 2005 ; Van Vlaenderen, 1984) .................................................................................................................................................. 20
Tableau 2 : Statut des maladies contagieuses répertoriées par l’OIE au Togo et dans les pays frontaliers, source (OIE, 2012) ................................................................................................. 28
Tableau 3 : Nombre d’élevages et d’unités d’embouche enquêtés dans chaque préfecture .... 47
Tableau 4 : Postes de travail ..................................................................................................... 52
Tableau 5 : Calcul de l'amortissement du matériel d'élevage ................................................... 54
Tableau 6 : Calcul de l'amortissement des différents types de bergeries ................................. 54
Tableau 7 : Répartition des éleveurs enquêtés en 2016 dans le Nord du Togo selon leur sexe et l’espèce élevée .......................................................................................................................... 58
Tableau 8 : Synthèse des types de conduites des troupeaux de petits ruminants observés dans le Nord du Togo en 2016 .......................................................................................................... 66
Tableau 9 : Mortalités des ovins et caprins pour la PPR et pour l’ensemble de la pathologie pendant l’année 2015 ............................................................................................................... 78
Tableau 10 : Nombre de petits ruminants touchés par la pathologie oculaire en 2015 dans Nord du Togo ........................................................................................................................... 81
Tableau 11 : Nombre de petits ruminants touchés pour chaque maladie de la pathologie respiratoire en 2015 dans le Nord du Togo .............................................................................. 81
Tableau 12 : Nombre de petits ruminants touchés pour chaque maladie ou entité appartenant à la pathologie digestive en 2015 dans le Nord du Togo ............................................................ 82
Tableau 13 : Nombre de petits ruminants touchés par la PPR et la FA en 2015 dans le Nord du Togo ......................................................................................................................................... 82
Tableau 14 : Nombre d’animaux touchés par la pathologie locomotrice en 2015 dans le Nord du Togo .................................................................................................................................... 83
Tableau 15 : Nombre d’animaux atteints de pathologie nerveuse en 2015 dans le Nord du Togo ......................................................................................................................................... 83
Tableau 16 : Nombre d'animaux atteints de pathologie peri-partum en 2015 dans le Nord du Togo ......................................................................................................................................... 84
Tableau 17 : Nombre d'animaux morts par type de prédation en 2015 dans le Nord du Togo 84
8
Tableau 18 : Nombre d'animaux morts par type d’accident en 2015 dans le Nord du Togo ... 84
Tableau 19 : Produit brut, charges totales et résultat des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en Francs CFA) ................................................................... 93
Tableau 20 : Valeur ajoutée par petit ruminant pour chacun des systèmes d’élevage en 2015 dans le Nord du Togo (moyenne exprimée en Francs CFA par animal) .................................. 94
Tableau 21 : Valeur ajoutée par jour de travail pour chacun des systèmes d’élevage en 2015 dans le Nord du Togo (moyenne exprimée en Francs CFA par jour de travail) ...................... 95
9
Table des figures
Figure 1 : Effectifs d’ovins et de caprins par région au Togo en 2012 (Direction des Statistiques agricoles, de l’Informatique et de la Documentation, 2014) ................................ 17
Figure 2 : Brebis Djallonké de robe pie rouge (Kouka, préfecture de Dankpen, région de la Kara, mars 2016 ; photographie personnelle) .......................................................................... 21
Figure 3 : Bélier Sahélien de robe blanche (marché de Kara, préfecture de la Kozah, région de la Kara, mars 2016 ; photographie personnelle)....................................................................... 22
Figure 4 : Chèvre Djallonké de robe café accompagnée de son chevreau (Mango, préfecture de l’Oti, région des Savanes, mai 2016 ; photographie personnelle) ....................................... 23
Figure 5 : Chèvre sahélienne de robe pie rouge (Mango, préfecture de l’Oti, région des Savanes, mai 2016 ; photographie personnelle) ....................................................................... 24
Figure 6 : Carte administrative du Togo et de ses régions ....................................................... 25
Figure 7 : Répartition en nombre et sexe des éleveurs de petits ruminants par préfecture et ciblés par l’enquête dans le Nord du Togo en 2016 ................................................................. 57
Figure 8 : Répartition des éleveurs enquêtés en 2016 dans le Nord du Togo selon leur sexe et l’espèce élevée .......................................................................................................................... 58
Figure 9 : Répartition selon leur âge des éleveurs de petits ruminants enquêtés dans le Nord du Togo en 2016 ....................................................................................................................... 59
Figure 10 : Répartition selon la taille de leur ménage des éleveurs de petits ruminants enquêtés dans le Nord du Togo en 2016 .................................................................................. 59
Figure 11 : Répartition selon leur niveau d'études des éleveurs de petits ruminants enquêtés dans le Nord du Togo en 2016 ................................................................................................. 60
Figure 12 : Répartition des élevages selon l’espèce élevée dans chacune des préfectures de l’étude lors de l’enquête en 2016 ............................................................................................. 61
Figure 13 : Nombre d'élevages en fonction de la nature et de l'effectif total du cheptel lors de l’enquête dans le Nord du Togo en 2016 ................................................................................. 63
Figure 14 : Effectifs moyens d’ovins et de caprins dans les élevages mixtes classés par taille du troupeau de petits ruminants lors de l’enquête dans le Nord du Togo en 2016 .................. 64
Figure 15 : Répartition des élevages enquêtés dans le Nord du Togo en fonction de leur niveau de technicité en alimentation en 2016 .......................................................................... 67
10
Figure 16 : Répartition des élevages enquêtés dans le Nord du Togo en fonction de leur niveau de technicité en reproduction en 2016 .......................................................................... 69
Figure 17 : Sex ratio Femelles / Mâles en âge de se reproduire dans les cheptels ovins et caprins visités lors de l’enquête dans le Nord du Togo en 2016 (moyenne des élevages visités) .................................................................................................................................................. 70
Figure 18 : Taux d’avortement ovin et caprin moyens en 2015 dans les élevages visités lors de l’enquête dans le Nord du Togo (moyennes des élevages visités) ........................................... 70
Figure 19 : Proportion des éleveurs pratiquant la castration dans l’espèce ovine lors de l’enquête menée dans le Nord du Togo en 2016 ...................................................................... 71
Figure 20 : Proportion des éleveurs pratiquant la castration dans l’espèce caprine lors de l’enquête menée dans le Nord du Togo en 2016 ...................................................................... 72
Figure 21 : Répartition des élevages enquêtés dans le Nord du Togo en fonction de leur niveau de technicité en termes de suivi sanitaire sur l’année 2015 .......................................... 73
Figure 22 : Situation sanitaire des élevages enquêtés dans le Nord du Togo par rapport à la vaccination contre la PPR en 2015 ........................................................................................... 74
Figure 23 : Fréquence d’administration d’un antiparasitaire pendant l’année 2015 dans les enquêtés dans le Nord du Togo ................................................................................................ 74
Figure 24 : Productivité numérique moyenne des ovins et des caprins en 2015 dans les élevages ciblés par l'enquête dans le Nord du Togo ................................................................. 75
Figure 25 : Prix moyen d’un ovin sur le marché en FCFA en 2015 dans le Nord du Togo (10 000 FCFA = 15 €) .............................................................................................................. 77
Figure 26 : Prix moyen d’un caprin sur le marché en FCFA en 2015 dans le Nord du Togo (10 000 FCFA = 15 €) .............................................................................................................. 77
Figure 27 : Causes de mortalité chez les ovins pendant l’année 2015, par grandes entités, selon les informations déclaratives des éleveurs enquêtés dans le Nord du Togo (en pourcentages des cas de mortalité pris en compte dans l’enquête) .................................... 79
Figure 28 : Causes de mortalité chez les caprins pendant l’année 2015, par grandes entités, selon les informations déclaratives des éleveurs enquêtés dans le Nord du Togo (en pourcentages des cas de mortalité pris en compte dans l’enquête) .................................... 79
Figure 29 : Nombre de petits ruminants touchés pour chaque maladie ou entité appartenant à la pathologie cutanée en 2015 dans le Nord du Togo .............................................................. 80
Figure 30 : Répartition par catégorie des élevages recensés lors de l’enquête dans le Nord du Togo en 2016 (nombre total d’élevages et d’ateliers d’embouche = 177) ............................... 85
Figure 31 : Niveaux techniques moyens en alimentation, reproduction et suivi sanitaire comparés des différents systèmes d'élevage enquêtés en 2016 dans le Nord du Togo ............ 88
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Figure 32 : Taux de mortalité des petits ruminants comparés des différents systèmes d’élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en nombre total d’animaux morts par an) .............. 89
Figure 33 : Taux d’avortements moyens comparés des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en pourcentage) ................................................................... 90
Figure 34 : Productivité numérique ovine et caprine comparée des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo ................................................................................. 91
Figure 35 : Paramètres moyens d'exploitation comparés des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en valeurs numériques) ............................................... 92
Figure 36 : Paramètres moyens d'exploitation comparés des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en taux) ....................................................................... 92
Figure 37 : Produits, charges et résultats comparés des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo ............................................................................................................... 93
Figure 38 : Résultats et valeurs ajoutées par animal comparés pour les différents systèmes d’élevage en 2015 dans le Nord du Togo ................................................................................. 95
Figure 39 : Résultats et valeurs ajoutées par jour de travail comparés pour les différents systèmes d’élevage en 2015 dans le Nord du Togo ................................................................. 96
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Lexique des abréviations
AVSF : Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières BTA : Bergerie Traditionnelle Améliorée CN : Croît Numérique CP : Caprin DCV : Division du Contrôle Vétérinaire DE : Direction de l’Élevage DSID : Direction des Statistiques agricoles, de l‘Informatique et de la Documentation Draeh : Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Élevage et de l’Hydraulique EN : Exploitation Numérique FA : Fièvre Aphteuse FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FCFA : Franc de la Communauté Financière d’Afrique
Pour information, 10 000 FCFA valent environ 15 €. GDS : Groupement de Défense Sanitaire Icat : Institut de Conseil et d’Appui Technique Itra : Institut Togolais de Recherche Agronomique Maeh : Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de l’Hydraulique Nec : Note d’État Corporel OIE : Organisation mondiale de la santé animale ONG : Organisation Non Gouvernementale OV : Ovin Pasa : Projet d’Appui au Secteur Agricole PN : Productivité Numérique Pniasa : Programme National d’Investissements Agricoles et de Sécurité Alimentaire PR : Petits Ruminants RN : Rendement Numérique Smag : Salaire Minimum Agricole Garanti SPE : Système Permanent d’Enquête SPP : Syndrome du Sac Plastique TSEP : Technicien Spécialisé en Élevage et Pêche
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INTRODUCTION
Le Togo est un pays d’Afrique de l’Ouest de 56 000 km² situé dans le Golfe de Guinée qui compte environ 6 000 000 d’habitants. Le climat tropical est rythmé par une alternance entre la saison sèche (du mois de Novembre au mois de Mai) et la saison humide (du mois de Juin au mois d’Octobre).
L’économie du Togo est largement agricole : près de 70 % de la population travaille dans ce secteur qui représente 40 % du Produit Intérieur Brut. Pourtant, en dépit de l’importance du secteur agricole, plus de la moitié de la population souffre d’insécurité alimentaire. Les familles paysannes sont particulièrement touchées.
Pour ce qui concerne le sous-secteur de l’élevage, celui des petits ruminants vient en deuxième position (après l’aviculture) de par son importance au niveau national et compte pour beaucoup dans les revenus des familles en milieu paysan. Avec environ 1 130 000 ovins et 2 630 000 caprins recensés en 2012, l’élevage des petits ruminants (principalement chèvres et moutons de race Djallonké contribue largement à la production de viande. Il joue un rôle socio-économique important mais aussi culturel, avec l’existence de cérémonies et de rituels qui ont lieu tout au long de l’année.
Partant de ce constat, la réalisation d’une étude technico-économique sur l’élevage ovin et caprin en milieu paysan a été décidée dans les deux régions du Nord du pays particulièrement touchées par une insécurité alimentaire chronique : la région de la Kara et la région des Savanes.
L’étude zootechnique est centrale dans l’étude des systèmes d’élevage. Elle a pour objectifs de caractériser les performances animales à l’aide de paramètres adéquats, et d’identifier les facteurs influençant ces performances.
La présente étude a pour objectif de caractériser les systèmes d’élevage rencontrés, d’analyser les données socio-économiques et d’établir les comptes d’exploitation des élevages. Une approche de la pathologie des petits ruminants décrite par les éleveurs sera exposée. Une typologie des systèmes d’élevage rencontrés sera présentée et enfin, des propositions d’améliorations compatibles avec les ressources disponibles en milieu paysan seront exposées.
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PREMIERE PARTIE : ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Généralités sur le Togo
I.1. Géographie : le Togo, petit pays d’Afrique de l’Ouest
Le Togo est un petit pays d’Afrique de l’Ouest de 56 000 km² de superficie situé dans le Golfe de Guinée, entre le Ghana à l’Ouest, le Bénin à l’Est, et le Burkina Faso au Nord. Le Togo présente des paysages variés : côte littorale, plateaux, savanes. Placé entre l’équateur et le tropique du Cancer, le Togo bénéficie d’un climat que l’on peut qualifier de tropical (Gu Kom et Laclavère, 1981). En fait, deux types de climats peuvent être distingués au sein du pays : un climat subéquatorial au sud avec 2 saisons des pluies et deux saisons sèches et un climat soudanien (ou climat tropical vrai) au Nord avec une seule saison des pluies et une saison sèche. Les 5 régions administratives qui composent le Togo sont, du Sud vers le Nord, la région Maritime, la région des Plateaux, la région Centrale, la région de la Kara et la région des Savanes. La carte du Togo et de ses régions, assorties d’une carte de l’Afrique est placée en annexe 1.
I.2. Démographie
Le Togo compte 6,2 millions d’habitants. Le dernier recensement national de l’agriculture (2011-2014) révèle que 3 856 660 personnes, soit 62,3 % de la population totale du pays, résident en milieu rural.
La population agricole est l’ensemble des membres des ménages agricoles1 exerçant ou non des activités agropastorales (production végétale, animale, pêche). Une des caractéristiques de cette population est d’être extrêmement jeune. En effet, 64,1 % de la population agricole est âgée de moins de 25 ans. De plus, la population agricole est caractérisée par un fort taux d’analphabétisme avec 41,6 % d’analphabètes.
D’après les monographies de la région de la Kara et de la région des Savanes, les populations des régions de l’étude sont estimées à 705 500 habitants pour la région de la Kara en 2009 et 828 224 habitants pour la région des Savanes en 2010. Les densités de population correspondantes étaient respectivement de 61 habitants par km² et de 98 habitants par km². Dans les deux régions de l’étude, la population âgée de moins de 15 ans représente environ 50 % de la population totale. La population rurale est estimée à 72 % et 86 % des populations totales respectives de la région de la Kara et de la région des Savanes (Direction régionale de la planification, du développement et de l’aménagement du territoire, 2013, 2009).
1 Ménage : Groupe de personnes vivant en milieu rural, produisant ou consommant ensemble et dont l’autorité budgétaire relève d’une seule personne appelée « chef de ménage ».
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Le nombre de personne par ménage, accessible pour la région de la Kara uniquement (Direction régionale de la planification, du développement et de l’aménagement du territoire, 2009), indiquait une moyenne de 7 personnes par ménage dont 3 actifs agricoles.
I.3. Situation économique
L’agriculture togolaise se caractérise par une polyvalence d’activités économiques dans les ménages agricoles. La plupart des ménages associent l’agriculture à l’élevage et à d’autres activités génératrices de revenus. Plus précisément, 70,1 % des ménages associent l’agriculture à l’élevage.
L’agriculture togolaise demeure le moteur du développement de l’économie grâce aux potentialités agronomiques et pédologiques que recèle le secteur agricole. Elle emploie 96 % des ménages ruraux avec près de 54 % de la population active. En outre, elle contribue à hauteur de 40 % à la formation de la richesse nationale et génère plus de 20 % des recettes d’exportation (Direction des Statistiques agricoles, de l’Informatique et de la Documentation, 2013).
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II. L’élevage des petits ruminants au Togo
II.1. Situation et rôle de l’élevage des petits ruminants
Les petits ruminants sont fortement représentés : au Togo, la densité de petits ruminants au km² est de 66 têtes, soit plus de 8 fois la densité de bovins (8 têtes au km²). En 2012, l’effectif des petits ruminants, constitué de 30 % d’ovins et de 70 % de caprins, était estimé à environ 3 760 000 têtes. L’accroissement annuel des petits ruminants est évalué à 4,25 % entre 1996 et 2012 (Direction des Statistiques agricoles, de l’Informatique et de la Documentation, 2014).
La figure 1 présente l’effectif des ovins et des caprins dans chacune des cinq régions du Togo en 2012 (Direction des Statistiques agricoles, de l’Informatique et de la Documentation, 2014).
Figure 1 : Effectifs d’ovins et de caprins par région au Togo en 2012 (Direction des Statistiques agricoles, de l’Informatique et de la Documentation, 2014)
Malgré les effectifs plutôt élevés de petits ruminants dans les régions du Togo, cet élevage constitue rarement l’activité principale des ménages. L’élevage des petits ruminants peut cependant trouver sa place dans un système d’association agriculture-élevage, qui présente, au-delà des avantages agronomiques, un intérêt économique évident : la diversification des revenus et meilleure stabilité du système de production (Théwis et al., 2005).
Le rôle de l’élevage des petits ruminants dans les régions du Togo est multiple.
Au Togo, la fonction principale du troupeau de petits ruminants est de servir de garantie au propriétaire en cas de nécessité (élevage de rente). La fonction de production économique
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n’est pas déterminante au sein de l’exploitation2 mais les animaux constituent une sorte de « caisse de sécurité sociale », un « porte-monnaie sur patte ».
En plus de valoriser les pâturages pauvres, les ovins et caprins consomment les déchets et les résidus de cultures telles que les fanes3 de légumineuses. En retour, ils produisent du fumier de bonne qualité pour les cultures. L’élevage des petits ruminants est donc complémentaire des activités agricoles.
L’importance économique des petits ruminants est notable au niveau du pays, car ils contribuent à la production nationale de viande et abats à hauteur de 30 % (Bonfoh, 2005). Les ovins et les caprins sont traditionnellement consommés lors de fêtes religieuses comme la Tabaski
4 (ou Fête de l’Aïd el Kebir), à Noël, au nouvel an, ou lors de cérémonies (funérailles,
fiançailles, mariage, naissances).
En plus du rôle d’apport des protéines, l’activité d’élevage des petits ruminants apparaît comme un facteur d’intégration au marché national pour la plupart des familles rurales. L’élevage confère une certaine richesse sociale.
L’élevage des petits ruminants, par ses divers aspects, joue donc un rôle socio-économique et culturel important au Togo.
II.2. Systèmes d’élevage
Les systèmes d’élevage des petits ruminants au Togo ont été décrits à l’occasion d’un travail de l’Itra (Institut Togolais de Recherche Agronomique), réalisé en 2005 (ITRA, 2005). Dans cette étude, deux grands types de systèmes sont distingués : les systèmes de type traditionnel et les systèmes de type amélioré.
Les systèmes traditionnels sont caractérisés par un niveau d’intervention sommaire de l’homme et une utilisation très faible d’intrants. L’alimentation repose sur le pâturage naturel des animaux et l’utilisation de jachères et des sous-produits de transformation des récoltes. Les coûts de production sont minimisés voire insignifiants. Parmi les systèmes d’élevage traditionnels, on peut citer l’élevage sédentaire soudanien gardienné et l’élevage sédentaire guinéen divagant. Dans le système soudanien gardienné, soit les animaux sont menés au pâturage sur les jachères et les terres incultes par un berger, soit ils pâturent attachés au piquet pendant la saison des pluies pour ne pas risquer d’endommager les cultures. Ils sont laissés en divagation lors de la saison sèche. Les petits ruminants sont parqués la nuit dans des cases bergeries traditionnelles souvent trop exigües et mal aérées. Dans le système guinéen divagant, les petits ruminants vivent en liberté toute l’année dans le village et se rassemblent en troupeaux d’effectifs variables. Ils broutent dans les broussailles qui ceinturent le village causant parfois des dégâts sur les cultures. L’agriculteur considère les cultures et l’élevage comme des activités dissociées.
2 Dans le contexte du Togo, l’exploitation agricole est associée au ménage agricole. 3 Fane (terme agricole) : Désigne la tige et les feuilles d’une plante herbacée. 4 Tabaski (terme d’origine Wolof) : La tabaski, aussi appelé Aïd el Kebir (grande fête) ou Aïd el Adha (fête du sacrifice) est l’une des fêtes les plus importantes de l’Islam. Elle commémore la mémoire d’Abraham, et intervient après l’Aïd el Fitr (qui célèbre la fin du ramadan).
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Une étude portant sur les résultats économiques de différents systèmes d’élevages ovins (Van Vlaenderen, 1984), regroupe les systèmes d’élevage améliorés en trois systèmes testés en milieu villageois : un système d’élevage traditionnel amélioré, un système d’élevage extensif, et un système semi-intensif aussi appelé FOA (fermes ovines améliorées). Dans le système d’élevage traditionnel amélioré, l’hygiène de l’habitat est révisée, des soins prophylactiques (vaccination PPR et vermifuges) et des soins curatifs sont dispensés. Le système d’élevage extensif repose sur la construction d’un parc de nuit agrémenté d’un abri, la conduite au pâturage des ovins par un berger pendant 8h par jour, une complémentation alimentaire minérale, des soins prophylactiques et curatifs et une possible amélioration génétique par castration des mauvais agneaux. Huit cents FOA ont été développées à partir de 1985 grâce à l’action de projets et constituent un groupe à part, qualifié de système d’élevage semi-intensif pouvant admettre une centaine d’animaux avec 50 brebis mères. Ce système repose sur la construction d’un parc de nuit, une alimentation correcte du troupeau (pâturage et compléments alimentaires en concentrés et minéraux), un abreuvement quotidien suffisant au parc, une protection sanitaire renforcée, l’utilisation et le renouvellement de reproducteurs améliorés, une association de l’élevage et de l’agriculture avec par exemple la mise en place d’une parcelle de légumineuse fourragère arbustive et enfin un contrôle des résultats technico-économiques.
Les différents systèmes d’élevage énoncés dans cette partie sont repris dans le tableau 1.
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Tableau 1 : Les différents systèmes d'élevage au Togo (ITRA, 2005 ; Van Vlaenderen, 1984)
Systèmes traditionnels Élevage sédentaire
soudanien gardienné - ovins souvent menés au pâturage sur les terres incultes et les jachères sous la surveillance des enfants pendant la saison des pluies - caprins souvent attachés au piquet durant la saison des pluies - divagation des petits ruminants pendant la saison sèche - existence d’un logement sommaire (« case bergerie ») - possible complémentation alimentaire à base de résidus de cultures ou de sous-produits de transformation agricole - rare pratique des soins vétérinaires
Élevage sédentaire guinéen divagant
- divagation des petits ruminants pendant la journée en toute saison - absence de logement - absence de soins vétérinaires - absence de complémentation alimentaire - forte consanguinité des troupeaux de petits ruminants
Systèmes améliorés
Élevage traditionnel amélioré
- hygiène de l’habitat améliorée (trous d’aération dans les murs de la case, balayage de la « case-bergerie ») - soins prophylactiques (vaccination et vermifuges) et soins curatifs
Élevage extensif
- parc de nuit avec abri - conduite au pâturage 8h par jour par un berger - hygiène de l’habitat améliorée - complémentation alimentaire (concentrés et minéraux) - soins prophylactiques et curatifs - amélioration génétique par castration des « mauvais agneaux »
Élevage semi-intensif (Ferme Ovine
Améliorée)
- grand nombre d’animaux (50 brebis mères) - parc de nuit avec abri - conduite au pâturage 8h par jour - complémentation alimentaire (concentrés et minéraux) - abreuvement quotidien au parc - protection sanitaire avec plan annuel (vaccination et déparasitage) - utilisation et renouvellement de reproducteurs améliorés - organisation du travail quotidien et association des activités d’élevage et de culture - exploitation d’une parcelle de légumineuse fourragère arbustive - contrôle des résultats technico-économiques
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II.3. Races ovines et caprines élevées dans la région de l’étude
Les principales races rencontrées dans les régions de l’étude et, de façon plus générale au Togo, sont les races Djallonké et Sahélienne pour les ovins et les caprins.
II.3.1.Le mouton Djallonké
Le mouton Djallonké, encore appelé mouton du Fouta-Djallon, est la race ovine la plus répandue dans la zone guinéenne5. Cette race représentait 85,6 % des ovins au Togo soit environ 898 000 têtes en 1996 (Hadzi, 1996). Il supporte bien les climats humides, est relativement résistant aux affections parasitaires nombreuses dans cette zone et présente l’avantage d’être trypanotolérant.
De taille petite à moyenne (0,48 à 0,60 m au garrot), la femelle peut atteindre 20 à 30 kg et le mâle 25 à 35 kg. Son dos est droit et ses petites pattes lui donnent un aspect trapu. Le poil est ras mais les béliers adultes portent autour du cou et sur le garrot des poils plus longs formant une crinière et un camail6. La robe est le plus souvent pie noire, pie roux et parfois blanche (Van Vlaenderen, 1979). La tête est forte, le front plat et le chanfrein légèrement busqué chez le mâle. Le museau est épais. Chez le bélier, les cornes sont moyennement développées, formant une spirale et demie. Chez la femelle et le mouton, elles sont le plus souvent absentes ou fines et courtes. Les oreilles sont minces, étroites, horizontales ou légèrement tombantes. La queue est longue et s’amincit à l’extrémité en atteignant le jarret (Meyer, 1999). La figure 2 représente une brebis de race Djallonké.
Figure 2 : Brebis Djallonké de robe pie rouge (Kouka, préfecture de Dankpen, région de la Kara, mars 2016 ; photographie personnelle)
5 Zone guinéenne : Région située entre 7°30’ et 9°45’ de latitude Nord allant de la Guinée au Cameroun sur le continent africain. 6 Camail : Longs poils qui garnissent le cou des mâles de certaines races de mouton.
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C’est un mouton élevé exclusivement pour sa viande avec un rendement compris entre 40 et 45 % en conditions de terrain et 50 % grâce à une sélection et une meilleure alimentation (Van Vlaenderen, 1979).
II.3.2.Le mouton Sahélien
Également appelé mouton Touareg, le mouton Sahélien est présent au Togo en faible effectif. En effet, étant sensible à la trypanosomose et aux tiques, les conditions du milieu lui sont en général défavorables (Ouedraogo, 1996).
C’est un animal de grand format, au dos droit et aux pattes longues. Sa tête est moyenne et son museau est fin. Les cornes du bélier sont fortes et en spirales. Celles du mouton sont réduites et celles de la brebis absentes. Les oreilles sont courtes. La figure 3 représente un bélier de race Sahélienne.
Figure 3 : Bélier Sahélien de robe blanche (marché de Kara, préfecture de la Kozah, région de la Kara, mars 2016 ; photographie personnelle)
Il est parfois élevé comme mouton de case, pour la viande. La brebis est bonne laitière et le lait peut servir à la production du fromage. La viande sert à l’autoconsommation et à approvisionner le marché intérieur (Meyer, 1999).
Les métis entre la race sahélienne et la race locale (Djallonké) sont plus fréquemment rencontrés que la race sahélienne pure.
II.3.3.La chèvre Djallonké
La chèvre Djallonké est l’une des races des chèvres Naines de Guinée. Largement répandue dans la zone guinéenne elle tolère généralement la trypanosomose et peut vivre dans les zones humides infestées de glossines (Lhoste et Alary, 2009).
La taille est petite à moyenne (0,40 à 0,50 m au garrot), le poids moyen de l’adulte est compris entre 18 et 20 kg (Doutressoulle, 1947). Le profil de la tête est rectiligne ou légèrement concave, le corps trapu, les membres courts et musclés, le poil ras. Les oreilles
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sont portées horizontalement, les cornes sont peu développées et les pendeloques sont absentes. La robe est souvent unie ou pie, plus rarement composées ou tricolores. Elle est de couleur brune, pie brun, pie noire, blanche, grise ou noire et une raie dorsale noire est présente (Ouedraogo, 1996). La figure 4 représente une chèvre de race Djallonké.
Figure 4 : Chèvre Djallonké de robe café accompagnée de son chevreau (Mango, préfecture de l’Oti, région des Savanes, mai 2016 ; photographie personnelle)
Cette chèvre naine est exploitée principalement pour sa viande et sa peau (Collectif, 1989).
II.3.4.La chèvre du Sahel
Les chèvres du Sahel sont retrouvées au Nord de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest. Contrairement à la race Djallonké, la race sahélienne est sensible à la trypanosomose (Lhoste et Alary, 2009).
Ce sont des animaux de grand format, avec une hauteur au garrot de 65 cm pour les femelles et de 71 cm pour les mâles et un poids pouvant atteindre 30 kg chez le mâle (Passike, 1993) Le corps est allongé, le profil convexe, quelque fois rectiligne, les membres sont longs et fins et les poils sont ras. Le cornage est très développé, les oreilles sont longues et pendantes et des pendeloques sont présentes (Wilson, 1992). Les robes pies sont les plus fréquentes devant les robes unies ou tricolores. Les couleurs communes sont pie brun, pie rouge, pie noire, blanche et noire (Passike, 1993). La figure 5 représente une chèvre de race Sahélienne.
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Figure 5 : Chèvre sahélienne de robe pie rouge (Mango, préfecture de l’Oti, région des Savanes, mai 2016 ; photographie personnelle)
La chèvre du Sahel est exploitée pour sa viande, son lait et sa peau. Pour des raisons culturelles, ethniques et religieuses, les chèvres du Sahel sont détenues majoritairement par les Peuls, les Haoussa et les autochtones de région musulmane (Passike, 1993).
II.4. Santé et campagne de vaccination
Plusieurs projets d’élevage ont été menés entre 1982 et 1998 en vue d’améliorer la productivité des petits ruminants au niveau national. La protection sanitaire des troupeaux a été l’axe principal de travail, notamment à travers la mise en place de campagnes de vaccination des animaux contre la peste des petits ruminants (PPR) et la facilitation de l’accès aux services de proximité en santé animale pour les éleveurs. Malheureusement, les campagnes de vaccination contre la PPR ont été interrompues faute de moyens matériels et financiers pendant plus d’une décennie. Cette interruption a entraîné une augmentation de la mortalité des petits ruminants au plan national. Les régions Nord du Togo ont été particulièrement touchées : la taille du troupeau ovin par ménage est ainsi passée de 10,7 têtes en 1996 à 6,7 têtes en 2012 dans la région des Savanes.
Depuis 2009, le Togo a inscrit la promotion de l’élevage de petits ruminants comme l’une des actions agricoles prioritaires dans le cadre du Pniasa (Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire). La DE (Direction de l’Élevage) s’est vue confier la mission de rétablir les services de proximité en santé animale de base, et de réaliser de nouvelles campagnes de vaccination contre la PPR, souvent couplées avec le déparasitage des animaux.
Dans ce contexte, deux campagnes de vaccination contre la peste des petits ruminants ont été réalisées. Malheureusement le taux de couverture vaccinale reste très faible (37 % contre 70 % attendu par le projet) (AVSF, 2015) pour diverses raisons : mauvais maillage vétérinaire, manque de moyens matériels, mauvaise réceptivité des éleveurs face à la vaccination.
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III. Description de la zone d’étude
L’étude conduite a été réalisée dans le cadre d’une mission de développement de l’élevage des petits ruminants et a été encadrée par AVSF (Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières). L’étude a porté sur les deux régions situées au Nord du Togo : la région de la Kara et la région des Savanes. La carte du Togo et de ses régions fait l’objet de la figure 6 ci-dessous.
Figure 6 : Carte administrative du Togo et de ses régions
Le choix de la zone d’étude a été justifié par l’implantation pérenne d’AVSF dans ces régions depuis plusieurs années, l’habitude de travail en partenariat avec les structures étatiques locales et par le constat émis par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) : la région de la Kara et la région des Savanes sont les plus touchées par l’insécurité alimentaire au Togo (AVSF, 2015). Les données présentées dans cette partie proviennent des monographies des régions (Direction régionale de la planification, du développement et de l’aménagement du territoire, 2013, 2009).
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III.1. Situation géographique de la zone d’étude
La région de la Kara couvre une superficie de 11 490 km² représentant 20,5 % de la superficie du territoire national. Elle est limitée au Nord par la région des Savanes (préfecture de l’Oti), à l’Est par la République du Bénin, à l’Ouest par la République du Ghana et au Sud par la région Centrale.
La région des Savanes couvre une superficie de 8 470 km², soit 14,9 % du territoire national. Elle fait frontière avec le Burkina Faso au Nord, le Bénin à l’Est, le Ghana à l’Ouest et la région de la Kara au Sud.
III.2. Relief
La région de la Kara est composée de deux unités topographiques distinctes et inégales. La plaine de Guérin-Kouka occupe le Nord-Ouest tandis que le reste de la région, plus montagneux, est constitué par une alternance de montagnes, de collines et de plaines aux vallées encaissées.
Le relief de la région des Savanes est caractérisé par la présence de deux plateaux situés entre Mango et Dapaong, une pénéplaine au nord ainsi qu’une dépression partant du sud et débouchant sur la plaine de l’Oti.
III.3. Climat
La région de la Kara et la région des Savanes jouissent d’un climat tropical semi-humide de type soudano-guinéen, caractérisé par l’alternance d’une saison sèche et d’une saison pluvieuse. Deux types de vents influencent les régions Nord du Togo : l’harmattan, alizé continental sec provenant du Nord-Est soufflant entre Novembre et Février, et la mousson, vent humide et chaud soufflant depuis le Sud-Ouest entre Mars et Octobre.
III.4. Précipitations
Les régions Nord du Togo enregistrent en moyenne 1200 à 1400 mm de pluie par an pour la région de la Kara et 900 à 1 200 mm par an pour la région des Savanes, avec une diminution de la pluviométrie du Sud vers le Nord (pluies de mousson atlantique venant du Sud-Ouest). Les précipitations sont très importantes lors de la saison pluvieuse, et particulièrement pendant les mois de Juin, Juillet, Août et Septembre qui totalisent plus de 70 % des précipitations annuelles. La saison sèche est toujours très marquée (presque 5 mois sans pluie) et les précipitations sont concentrées sur un nombre réduit de jours. Le coefficient de ruissellement très élevé et la faible capacité d’infiltration du sol font que la quantité d’eau disponible pour la végétation est très insuffisante en cette période.
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III.5. Végétation
La végétation de la région de la Kara est celle d’une savane de type soudano-guinéenne plus ou moins arborée, marquée par quelques forêts galeries le long de certains cours d’eau. La région des Savanes appartient au domaine des savanes soudaniennes, de moins en moins arborée à mesure que l’on progresse vers le Nord-Ouest de la zone. Les formations ligneuses ou forestières alternent avec les formations herbeuses constituant le paysage de savane. On notera également la présence de zones inondables constituées de bas-fonds rizicoles et de prairies.
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IV. Pathologie des petits ruminants en Afrique de l’Ouest
Les descriptions des affections évoquées dans cette partie ne sont pas détaillées. La présentation des maladies est succincte. Elle a pour objectif d’évaluer si le diagnostic d’une maladie est possible à partir des seules informations déclaratives de l’éleveur, et, dans le cas contraire, de regrouper les maladies par entités pathologiques grâce au diagnostic différentiel, sous forme d’approche syndromique. Les ouvrages suivants qui ont contribués à la rédaction de cette partie peuvent être consultés pour approfondir la connaissance des maladies :
- Maladies des moutons (Brugère-Picoux, 2004), - Sheep medicine (Scott, 2015), - Goat medicine (Smith et Sherman, 2009).
IV.1. Statut des maladies listées par l’OIE
Le tableau 2 reprend les maladies contagieuses répertoriées par l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) et en dresse le statut au Togo et dans les pays frontaliers dans la mesure où ces informations sont disponibles. Les maladies absentes au Togo (ou supposées absentes dans le cas d’absence d’information et de statut indemne dans les pays frontaliers) ne sont pas décrites par la suite. Aucune donnée n’est publiée avant l’année 2005. Si aucune précision n’est donnée pour l’année 2016, c’est qu’aucune information n’est disponible.
Tableau 2 : Statut des maladies contagieuses répertoriées par l’OIE au Togo et dans les pays frontaliers, source (OIE, 2012)
Maladie Statut au Togo (et année) Statut connu dans un pays frontalier
(nom du pays et année)
Agalaxie contagieuse des brebis et des chèvres
Aucune information entre 2005 et 2016
Jamais constatée au Bénin en 2009 Absente au Ghana depuis 2005
Arthrite / Encéphalite caprine
Aucune information Absente au Bénin en 2009 Absente au Ghana depuis 2005
Avortement enzootique des brebis (Chlamydiose ovine)
Aucune information Absente au Bénin en 2009 Absente au Ghana depuis 2005
Brucellose (Brucella
melitensis) Aucune information
Absente au Bénin en 2009 Absente au Ghana depuis 2005
Clavelée et variole caprine
Suspectée en 2009 Présente au Ghana depuis 2016 Présente au Burkina Faso depuis 2005
Cowdriose (Heartwater) Présente depuis 2006 Présente au Burkina Faso depuis 2015 Présente au Ghana depuis 2011
Épididymite contagieuse ovine (Brucella ovis)
Absente en 2007 Absente au Bénin en 2009 Absente au Ghana depuis 2005
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Fièvre aphteuse Présente pour un autre sérotype (O et A) depuis 2005
Présente au Bénin pour un autre sérotype (O et A) depuis 2005 Présente au Ghana depuis 2005 Présente au Burkina Faso depuis 2005
Fièvre catarrhale ovine Jamais constatée en 2015 Absente au Bénin en 2011 Absente au Ghana depuis 2005
Fièvre charbonneuse (anthrax)
Présente de 2005 à 2014 Absente en 2015
Présente au Burkina Faso depuis 2005 Présente au Ghana depuis 2005
Fièvre de la vallée du Rift
Jamais constatée en 2015 Absente au Bénin en 2005 Absente au Ghana depuis 2005
Fièvre Q Jamais constatée en 2015 Absente au Bénin en 2009 Absente au Ghana jusqu’en 2016
Maedi-Visna Jamais constatée jusqu’en 2015
Absente au Bénin en 2009 Jamais constatée au Burkina Faso jusqu’en 2016 Absente au Ghana depuis 2016
Maladie de Nairobi Jamais constatée jusqu’en 2015
Absente au Bénin en 2009 Jamais constatée au Burkina Faso depuis 2005 Absente au Ghana depuis 2005
Peste des petits ruminants
Présente depuis 2005
Présente au Bénin depuis 2005 Présente au Burkina Faso depuis 2005 Présente au Ghana depuis 2005
Pleuropneumonie contagieuse caprine
Absente depuis 2005
Jamais constatée au Bénin en 2009 Absente au Ghana depuis 2005
Salmonellose Jamais constatée en 2007 Jamais constatée au Bénin en 2009 Absente au Ghana depuis 2005
Theilériose Absente en 2007 Absente au Bénin en 2009 Absente au Ghana depuis 2005
Tremblante ovine Jamais constatée jusqu’en 2015
Absente au Bénin en 2009 Absente au Ghana depuis 2005
Trypanosomose Présente depuis 2005 Présente au Bénin depuis 2005 Présente au Burkina Faso depuis 2005 Présente au Ghana depuis 2005
Les informations suivantes proviennent de communications personnelles, des vétérinaires et des TSEP (Techniciens Spécialisés en Élevage et Pêche) togolais.
L’œstrose ovine, la douve due à Fasciola gigantica et le ténia ovin sont régulièrement mis en évidence dans les abattoirs. L’ecthyma contagieux, la clavelée et le piétin sont des maladies fréquentes chez les ovins et les caprins d’élevage. La cœnurose, bien que rare, est décrite au Togo. Les tiques apparaissent en début des saisons des pluies et provoquent la piroplasmose et la rickettsiose. La gale est fréquemment rencontrée dans les élevages de petits ruminants
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faisant preuve de peu d’hygiène. La fièvre aphteuse est récurrente du fait des cheptels transhumants en provenance des pays sahéliens, mais touche plutôt les bovins. Le charbon bactéridien est identifié au Togo, et les zones contaminées par les spores du bacille sont connues sous le terme de « champs maudits ».
Seules les maladies présentes ou fortement suspectées dans la zone d’étude sont présentées dans la partie suivante. Les affections sont regroupées par appareil : affections à tropisme cutanéo-muqueux, affections de l’appareil respiratoire, affections de l’appareil digestif, affections liée à la reproduction, affection nerveuse et enfin maladies infectieuses et protozooses générales.
IV.2. Les syndromes cutanés, ophtalmologiques et podaux
Ce sont des maladies à tropisme cutané. Elles ont une évolution insidieuse au niveau du troupeau et contribuent à diminuer les défenses de l’organisme des animaux atteints (Charray et al., 1980).
IV.2.1. L’ecthyma contagieux ovin et caprin
L’ecthyma contagieux est une maladie infectieuse due à un Parapoxvirus qui affecte les ovins et les caprins. Elle est répandue dans le monde entier (Gatenby, 1993). On distingue plusieurs formes cliniques associées ou non : la forme cutanée et la forme labiale sont les plus fréquentes et sont caractérisées par une éruption de papules se transformant rapidement en pustules puis en croûtes saillantes (Brugère-Picoux, 2004 ; Smith et Sherman, 2009).
Le diagnostic différentiel de l’ecthyma inclut la clavelée (symptômes comparables), la fièvre aphteuse (surtout caractérisée par la présence de vésicules et affectant peu les petits ruminants par rapport aux autres animaux de rente), la FCO (tableau clinique plus grave mais maladie absente de la zone), le piétin (qui reste une affection uniquement podale) et la gale sarcoptique (s’accompagnant d’un prurit important).
IV.2.2. La clavelée ou variole ovine
La clavelée, aussi appelée « variole ovine », est une maladie qui n’atteint que les ovins. On la rencontre sous une forme enzootique en Afrique (Brugère-Picoux, 2004). Souvent confondue avec l’ecthyma, cette maladie est caractérisée par le développement de papules et de vésicules sur la peau qui évoluent en cicatrices indélébiles (clavus) (Brugère-Picoux, 2004 ; Charray et al., 1980).
IV.2.3. La clavelée et la variole caprine
Ces maladies sont toutes deux dues à un Capripoxvirus pouvant infecter indifféremment les caprins et les ovins (Smith et Sherman, 2009). Elles se caractérisent par une hyperthermie, une éruption généralisée de papules ou de nodules, des lésions internes pulmonaires et peuvent se terminer par la mort de l’animal (Collectif, 2008).
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IV.2.4. Les tiques et la cowdriose (Rickettsiose / Heartwater)
Les tiques peuvent causer de graves troubles chez le mouton comme chez tout autre animal. Elles mordent généralement le mouton à l'oreille et dans l'entrecuisse, provoquant des irritations et des saignements. En outre, certaines espèces sont porteuses de maladies. Les tiques peuvent être éliminées par des insecticides (Gatenby, 1993a)
Les tiques transmettent une grande variété de maladies. En général, les tiques sont infestées par les organismes pathogènes au moment où elles se gorgent de sang d’animaux infectés (Charray et al., 1980). Au Togo, dans la région Centrale, deux genres de tiques affectant les ovins et les caprins ont été rencontrés : il s’agit des genres Boophilus et Amblyomma (Bastiaensen et al., 2003a, 2003b). Les tiques interviennent dans la transmission de parasites protozoaires tels que Babesia et Theileria, de Rickettsia ou d’Ehrlichia (Scott, 2015 ; Smith et Sherman, 2009). Une infestation massive entraîne outre un endommagement des peaux, une perte de poids et une anémie. Sur cette lésion locale produite par la tique, peut s’ajouter une surinfection bactérienne, souvent due à Staphylococcus aureus (Brugère-Picoux, 2004).
La cowdriose est une affection rencontrée en Afrique subsaharienne qui touche les ovins et les caprins (Scott, 2015 ; Smith et Sherman, 2009). Elle est causée par Cowdria ruminantium, une bactérie transmise par les tiques au cours de leur repas sanguin. La maladie est caractérisée par une évolution aigüe ou suraigüe avec un taux de mortalité élevé. Les animaux présentent une hyperthermie marquée et des troubles respiratoires sévères souvent associés à un œdème pulmonaire (Brugère-Picoux, 2004 ; Scott, 2015). Des troubles nerveux tels que des déplacement en cercle et des convulsions peuvent également survenir (Gatenby, 1993a). Dans les manifestations moins aigües de la maladie, l’animal est sujet à des diarrhées.
Le diagnostic de la cowdriose est assez aisé lors de formes aigües de la maladie : la présence de tiques observées par l’éleveur et l’évolution clinique sont des éléments relativement fiables.
IV.2.5. La gale et la teigne
Les gales sont transmises par des acariens. La gale sarcoptique causée par Sarcoptes
ovis occasionne des lésions sur les zones dépourvues de laine, principalement à la tête. Le prurit intense provoque des lésions cutanée comme l’hyperkératose, l’alopécie et l’excoriation (Brugère-Picoux, 2004 ; Smith et Sherman, 2009). La gale psoroptique causée par Psoroptes
ovis et la gale chorioptique causée par Chorioptes ovis occasionnent respectivement des lésions au tronc et au niveau des paturons. Lors d’une étude dans la région Centrale du Togo, les trois agents principaux de la gale ont été diagnostiqués chez les petits ruminants (Bastiaensen et al., 2003a, 2003b). La gale est certainement très répandue, mais rarement signalée du fait de son importance pathologique faible chez le mouton sans laine.
Les lésions de dépilation, de croûtes et d’hyperkératose associées à un prurit intense suffisent pour le diagnostic de la gale avec une bonne certitude. Selon la localisation de l’atteinte, il est possible d’affiner le diagnostic en précisant le type de gale.
Généralement non prurigineuse, la teigne est rencontrée chez les jeunes agneaux, avec des zones d’alopécie arrondies surtout localisées au niveau de la tête (Brugère-Picoux, 2004). Le
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champignon responsable de cette affection est Trichophyton verrucosum. Le mouton est peu sensible à la teigne et l’affection semble disparaître habituellement en quelques semaines sans traitement.
De même que pour la gale, les lésions de teigne sont suffisamment évocatrices pour permettre un diagnostic fiable à partir d’informations déclaratives.
Ces parasitoses externes ne revêtent qu’une importance secondaire du fait qu’elles interviennent d’une manière quasi-inéluctable et que leur contribution aux pertes globales sur un troupeau reste faible, même si la chute de la consommation occasionnée par le prurit se traduit par un manque à gagner (Charray et al., 1980).
IV.2.6. La kératoconjonctivite ovine et caprine
Mycoplasma conjunctivae et Chlamydia abortus ovis sont vraisemblablement les agents infectieux les plus souvent en cause lors de kératoconjonctivite (Brugère-Picoux, 2004), bien que d’autres germes tels que Moraxella bovis puissent être incriminés. L’atteinte peut être uni- ou bilatérale et les symptômes sont comparables quel que soit l’organisme mis en cause : congestion et inflammation des muqueuses oculaires (Scott, 2015 ; Smith et Sherman, 2009). Si une ulcération de la cornée se développe, cette complication peut mener à une perte de la vision (Brugère-Picoux, 2004). Les kératoconjonctivites peuvent aussi avoir une étiologie traumatique (branchages, insectes) (Charray et al., 1980).
Le diagnostic différentiel comprend la kératoconjonctivite due à la présence d’un corps étranger et l’entropion dans les cas individuels. Le diagnostic de kératoconjonctivite infectieuse est plutôt fiable, notamment si plusieurs animaux du troupeau sont atteints.
IV.2.7. Le piétin
Le piétin, aussi appelée dermatite interdigitée contagieuse est une maladie infectieuse complexe. Due à l’action synergique de Dichelobacter nodosus et de Fusobacterium
necrophorum, deux bactéries anaérobies, la maladie se transmet par les pâtures ou les litières contaminées. Un climat doux et humide, la présence de traumatismes en région podale, des conditions d’élevage médiocres sont autant de facteurs favorisants pour l’apparition de la maladie (Brugère-Picoux, 2004 ; Smith et Sherman, 2009). Le piétin entraîne une boiterie plus ou moins marquée, selon l’atteinte de l’animal et les lésions provoquées.
Le Piétin ne peut être diagnostiqué avec certitude d’après les dires des éleveurs. Bien que les conditions environnementales soient favorables au développement des deux agents infectieux du Piétin, le diagnostic différentiel du piétin inclut les infestations par les tiques, les boiteries d’origine traumatique, et éventuellement la FA.
IV.2.8. Diagnostic différentiel des syndromes cutanéomuqueux
La distinction clinique entre l’ecthyma et la clavelée est impossible. Ce n’est d’ailleurs que récemment que les deux virus ont été individualisés. Par ailleurs, l’entité « ecthyma-clavelée » se différencie bien des autres affections à tropisme cutané. Le diagnostic des autres maladies cutanéomuqueuses évoquées est assez fiable à partir d’informations déclaratives.
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IV.3. Les syndromes respiratoires
Les affections respiratoires sont caractérisées par la toux et sont une dominante pathologique ovine et caprine. Les pneumopathies aigües sont d’origine variées et entraînent souvent une mortalité importante. Les formes chroniques existent également, avec des répercussions économiques (Charray et al., 1980).
IV.3.1. Le syndrome de pneumonie enzootique ou « complexe pulmonaire »
Cette affection touche les petits ruminants de tout âge. Elle sévit dans le monde entier et est particulièrement grave chez les agneaux et chevreaux de quelques mois (Gatenby, 1993a). L’origine exacte est difficile à définir : l’étiologie est complexe et fait intervenir des facteurs prédisposants, des virus pathogènes et des bactéries. Les facteurs prédisposants, comme le stress, les déséquilibres alimentaires ou encore les modifications brutales de température en saison des pluies, jouent un rôle primordial sur la déclaration de l’affection respiratoire (Charray et al., 1980). Les virus les plus fréquemment impliqués dans la pneumonie enzootique sont le virus Parainfluenza-3 et le virus respiratoire syncytial qui appartiennent tous deux à la famille des Paramyxovirus. L’infection virale est souvent inapparente, mais elle favorise largement le développement de l’infection bactérienne (Brugère-Picoux, 2004). Le principal agent bactérien responsable de la pneumonie enzootique est Mannheimia (anciennement nommée Pasteurella) haemolytica. Mycoplasma
ovipneumoniae et Chlamydia abortus ovis sont également identifiés comme agents responsables de pneumonie (Brugère-Picoux, 2004). Les signes cliniques observés sont une toux chronique accompagnée de difficultés respiratoires, un jetage muco-purulent et un amaigrissement (Scott, 2015). Dans le cas de surinfection bactérienne, l’atteinte peut être aigüe et provoquer de la mortalité chez les jeunes.
Le diagnostic différentiel de la pneumonie enzootique doit se faire avec les autres maladies respiratoires chroniques infectieuses (la pleuropneumonie contagieuse caprine n’est pas présente au Togo) ou parasitaires comme la bronchopneumonie vermineuse. La suspicion de pneumonie enzootique n’est confirmée qu’à l’autopsie avec constatation de lésions caractéristiques (lobes pulmonaires antérieurs présentant une hépatisation grise à rouge brunâtre) accompagnée éventuellement d’une pleurésie (Brugère-Picoux, 2004). La réalisation d’une culture bactériologique peut permettre de mettre en évidence les germes en cause.
IV.3.2. La bronchite vermineuse
Parmi les verminoses pulmonaires, il semble que le nématode Dictyocaulus filaria prédomine en Afrique (Charray et al., 1980), et notamment dans les régions froides des tropiques (Gatenby, 1993a). Les larves infestantes sont ingérées au stade L3 au pâturage. Depuis le tube digestif, elles gagnent les poumons où elles se développement jusqu’au stade adulte. À l’état adulte, le ver a une action irritative entraînant la toux et, par là même, le rejet des œufs embryonnés dans la cavité buccale où ils sont ingérés puis rejetés dans le milieu extérieur par les fèces. En l’absence de complications bactériennes, l’irritation bronchique créée par le parasite entraîne une toux grasse et quinteuse, une dyspnée modérée ainsi qu’un amaigrissement progressif (Brugère-Picoux, 2004). Chez le mouton adulte, la plupart des vers
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disparaissent dans les deux mois, et l'animal développe ensuite une immunité, mais les agneaux sont nettement plus sensibles (Gatenby, 1993a).
Le diagnostic différentiel de la bronchopneumonie vermineuse se fait avec toute autre maladie respiratoire chronique d’origine infectieuse comme la pneumonie enzootique ou parasitaire : en effet, d’autres parasites, les protostrongles, peuvent également affecter le poumon et occasionner des symptômes comparables : le nématode Protostrongylus rufescens a été décrit chez les ovins et les caprins au Togo (Bastiaensen et al., 2003a, 2003b). Le diagnostic est confirmé par une recherche parasitaire à partir des fèces ou lors de l’autopsie, avec observation de parasites adultes dans les bronches et de lésions de bronchite, d’emphysème et d’atélectasie (Smith et Sherman, 2009).
IV.3.3. L’œstrose ovine
Cette sinusite d’origine parasitaire est due à la présence des larves d’une mouche (Œstrus ovis) dans les cavités nasales des animaux. Cette myiase nasale est rencontrée dans le monde entier (Brugère-Picoux, 2004) et a été mise en évidence dans les pays d’Afrique de l’Ouest (Paquet, 1997). Cette mouche adulte dépose des larves dans ou près des narines. Celles-ci rampent jusque dans les cavités nasales, puis dans les sinus provoquant une irritation qui s’accompagne d’éternuements, puis de surinfections bactériennes caractérisées par un jetage muco-purulent parfois unilatéral (Brugère-Picoux, 2004 ; Scott, 2015). L’état général ne semble pas être affecté, sauf dans le cas de complication infectieuse, et notamment lors d’une atteinte cérébrale. Les caprins peuvent être occasionnellement touchés par l’œstrose ovine (Smith et Sherman, 2009).
Si la présence d’Œstrus ovis est avérée dans la zone, le diagnostic de l’œstrose ovine est relativement simple de par la clinique (éternuements puis jetage avec symptômes neurologiques occasionnels) et le comportement des moutons (regroupement caractéristique en cercle). Le diagnostic peut être confirmé par l’observation des larves.
IV.3.4. Diagnostic différentiel des syndromes respiratoires
La distinction entre pneumonie enzootique et bronchopneumonie vermineuse ne peut être faite à partir d’informations déclaratives uniquement. L’autopsie est nécessaire pour aboutir à un diagnostic certain. En revanche, le diagnostic clinique de l’œstrose ovine reste possible et relativement fiable.
IV.4. Les syndromes digestifs
Les affections digestives sont parfois caractérisées par de la diarrhée accompagnée ou non d’amaigrissement mais cela est loin d’être systématique. L’identification précise de l’étiologie d’une entérite est souvent difficile. Aux causes spécifiques, s’ajoutent des facteurs non spécifiques dus à une alimentation irrégulière ou défectueuse (Charray et al., 1980).
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IV.4.1. Strongylose due à Haemonchus contortus
C’est un nématode hématophage, parasite de la caillette. En cas d’infestation suraigüe, la mort de l’animal peut survenir en moins d’une semaine sans signes cliniques spécifiques (Brugère-Picoux, 2004). Dans les cas aigus, l’affection est caractérisée par une anémie marquée, un œdème sous-mandibulaire (signe de la bouteille), une augmentation des rythmes cardiaque et respiratoire du fait de l’action hématophage du parasite, et une diarrhée non constante (Brugère-Picoux, 2004 ; Scott, 2015 ; Smith et Sherman, 2009). On peut enfin observer une forme d’infestation chronique avec amaigrissement progressif (Brugère-Picoux, 2004). Ce nématode gastro-intestinal a été décrit chez les ovins et les caprins au Togo (Bastiaensen et al., 2003a, 2003b) .
Le diagnostic différentiel d’une strongylose à Haemonchus contortus doit se faire avec les maladies digestives occasionnant une diarrhée, comme la douve ou d’autres parasitoses. Le diagnostic de strongylose peut être confirmé en réalisant une coprologie ou encore à l’observation du parasite et de lésions hémorragiques dans la caillette à l’autopsie de l’animal (Brugère-Picoux, 2004).
IV.4.2. La douve : Fasciola gigantica
Facsciola est un parasite de la famille des trématodes plus connu sous le nom de douve. L’espèce Fasciola gigantica sévit dans les zones humides des tropiques (Gatenby, 1993a). Le cycle de cette espèce exige un mollusque comme hôte intermédiaire. Les zones de présence de ce parasite et l’intensité de l’infestation est en corrélation avec les fluctuations saisonnières et la présence de son hôte intermédiaires, la Limnée (Charray et al., 1980). Outre une diarrhée à plus ou moins long terme, les infestations par les douves provoquent un amaigrissement progressif accompagné d’œdèmes en parties déclives et en particulier au niveau de l’auge (signe de la bouteille) (Brugère-Picoux, 2004 ; Scott, 2015). Rarement mortelle la fasciolose débilite l’animal et contribue ainsi à favoriser les infections secondaires bactériennes ou virales. La douve a été décrite dans les espèces ovine et caprine au Togo, sans pour autant pouvoir affirmer l’espèce mise en cause (Bastiaensen et al., 2003a, 2003b).
Le diagnostic différentiel de la douve se fait avec les gastro-entérites parasitaires et toutes les affections cachectisantes. L’observation du signe de la bouteille et d’un œil blanc (correspondant à un œdème de l’auge et à une anémie marquée) est une marque quasi pathognomonique de la douve. Toutefois, ces signes sont loin d’être systématiques chez les animaux atteints par la douve et ils peuvent en outre être aussi observés chez des individus infestés par Haemonchus contortus. La confirmation du diagnostic est obtenue par recherche sérologique ou à l’autopsie où un foie friable est observé, avec de nombreux trajets hémorragiques contenant de jeunes douves (Brugère-Picoux, 2004).
IV.4.3. Le ténia ovin (Monieza expansa)
Chez les petits ruminants, l’incidence clinique du ténia est relativement faible par rapport à l’infestation par des parasites nématodes (Smith et Sherman, 2009). Le rôle pathogène de ce cestode est surtout insidieux : par son action spoliatrice dans l’intestin grêle, il diminue la résistance de l’animal aux autres affections et limite son engraissement (Charray
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et al., 1980). Le ténia a été mis en évidence dans les espèces ovine et caprine au Togo (Bastiaensen et al., 2003a, 2003b) .
L’infestation par le ténia est prouvée dès lors que les anneaux du ver sont retrouvés dans les selles des petits ruminants.
IV.4.4. La coccidiose ovine et caprine
La coccidiose est due à un parasite protozoaire du genre Eimeria qui s’installe dans l’épithélium du tractus digestif. L’infestation cause la perte des cellules épithéliales et l’atrophie des villosités (Scott, 2015). La coccidiose est une maladie qui atteint les jeunes, à partir de 15 jours et jusqu’au sevrage. La coccidiose est souvent subclinique, mais elle peut provoquer des retards de croissance, un poil piqué, ainsi que des diarrhées hémorragiques (Brugère-Picoux, 2004) irrégulières. La coccidiose intestinale causée par le genre Eimeria a été mise en évidence dans les espèces ovine et caprine au Togo (Bastiaensen et al., 2003a, 2003b).
Le diagnostic différentiel de la coccidiose doit se faire avec toutes les autres causes de diarrhée et d’amaigrissement. Des commémoratifs précis sur l’âge des animaux atteints et sur les symptômes observés peuvent aboutir à une forte présomption de coccidiose. Une coprologie permet de confirmer la maladie.
IV.4.5. L’entérotoxémie
L’entérotoxémie est une maladie aigüe du mouton et de la chèvre. Elle est due à la diffusion dans l’organisme par la voie sanguine de toxines bactériennes produites dans l’intestin par Clostridium perfringens (Brugère-Picoux, 2004). Cette maladie, caractérisée par des symptômes cérébraux (convulsions) et intestinaux, atteint les animaux à tous les âges et peut entraîner la mort de l’animal en quelques heures (Scott, 2015). Cette maladie provient d’un déséquilibre alimentaire (brusque changement de la ration, suralimentation, manque de cellulose ou excès de glucides très fermentescible comme les céréales ou d’azote lors de la mise à l’herbe) (Brugère-Picoux, 2004). En saison des pluies, les conditions atmosphériques sont telles qu’elles permettent un développement rapide des spores de clostridies normalement présentes dans l’intestin des petits ruminants. Les animaux affaiblis par une fin de saison sèche parfois longue et trouvant une alimentation beaucoup plus riche constituent des récepteurs de choix à une infection entérotoxémique (Charray et al., 1980).
Les autres causes de morts suraigües, comme des cas d’intoxication, de piqûres de serpent venimeux, ou même d’infestation massive à Haemonchus contortus, font partie du diagnostic différentiel de l’entérotoxémie. Une autopsie rapide de l’animal permet d’aboutir au diagnostic d’entérotoxémie : une entérite hémorragique avec présence d’ulcères nécrotiques est observée.
IV.4.6. Diagnostic différentiel des syndromes digestifs
Parmi les affections digestives, seul le ténia peut être diagnostiqué de manière fiable à partir d’informations déclaratives. La strongylose, la douve et la coccidiose ne peuvent être distinguées des autres gastro-entérites parasitaires et de maladies cachectisantes. L’entérotoxémie peut être confondue avec d’autres causes de mort brutale.
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IV.5. Les affections liées à la reproduction
IV.5.1. Les mammites ovines et caprines
Surtout présentes dans les systèmes intensifs de production (Scott, 2015), les mammites sont difficile à étudier en système extensif car les éleveurs ont tendance à les considérer comme des événements courants (Charray et al., 1980). Dans l’espèce ovine, différents types de mammites sont observés selon les germes en cause (Brugère-Picoux, 2004). D’apparition suraigüe, les mammites gangréneuses, causées par Staphylococcus aureus ou Clostridium perfringens sont caractérisées par une mamelle bleuâtre et froide. La mammite parenchymateuse, d’apparition aigüe, causée par des Staphylocoques ou par Escherichia coli, est caractérisée par une hyperthermie et une atrophie du quartier atteint. On peut encore citer les mammites catarrhales, les mammites apostémateuses et les mammites interstitielles. Dans l’espèce caprine, les agents responsables des mammites peuvent également être des Mycoplasmes ou des virus (Smith et Sherman, 2009). L’origine peut encore être accidentelle (blessure par les épineux) et les germes contaminants sont alors multiples (Charray et al., 1980). L’importance des mammites est due aux cas de mortalité rencontrés dans les mammites aigües mais aussi, avec les mammites subcliniques et chroniques, à la mortalité ou au retard de croissance des agneaux et des chevreaux (Gatenby, 1993a).
Le diagnostic des mammites est basé sur les signes cliniques locaux associés parfois à une altération de l’état général. Le fait qu’un agneau ou un chevreau tête peu ou pas constitue un signe d’appel pour cette affection.
IV.5.2. Les avortements
L’avortement est l’expulsion du fœtus mort ou qui ne survit que quelques heures après la mise-bas. Le principal germe responsable d’avortements chez les petits ruminants est Chlamydia abortus ovis (Scott, 2015 ; Smith et Sherman, 2009), y compris en Afrique (Ndiaye et al., 1994). La femelle gestante est rarement malade. Dans le cas d’une primo-infection dans un cheptel ovin, jusqu’à 80 % des brebis peuvent avorter pendant les trois dernières semaines de gestation. Après un épisode de Chlamydiose, si aucune mesure sanitaire n’est prise pour éradiquer l’infection, 10 à 20 % d’avortements surviendront les années suivantes. Dans le cas d’avortement tardif, les petits peuvent survivre mais ils seront chétifs, avec des complications d’arthrite et de conjonctivite (Brugère-Picoux, 2004). Les autres causes infectieuses majeures d’avortement sont la brucellose, la fièvre de la vallée du Rift et la fièvre Q (Chartier et Chartier, 1988). En plus des agents infectieux précédemment cités, toute maladie s’accompagnant d’une hyperthermie marquée ou d’un amaigrissement important (PPR ou FA par exemple) peut provoquer un avortement parfois précoce avec diagnostic d’infertilité.
Les informations déclaratives des éleveurs ne suffisent pas pour proposer un agent pathogène responsable en cas d’avortement.
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IV.6. Les affections nerveuses : la cœnurose ovine
La cœnurose ovine est occasionnée par Cœnurus cerebralis, larve de Tænia multiceps du chien. Après plusieurs mois de développement dans le tissu nerveux (cerveau et moelle épinière), la larve formera un kyste. Le tableau clinique de la cœnurose comporte une dominante d’excitation puis de dépression avec pousser au mur et ataxie d’évolution chronique. À ces manifestations, peuvent s’ajouter des signes de localisation comme la déviation de la tête, la marche en cercle (« tournis ») et la paraplégie.
Des symptômes comparables pourront être observés dans le cas d’un abcès cérébral, d’une tumeur cérébrale, ou encore de l’œstrose ovine compliquée d’une atteinte bactérienne touchant le cerveau. L’autopsie du système nerveux central permettra, par la découverte des kystes, de confirmer le diagnostic.
IV.7. Les maladies infectieuses et protozooses générales
IV.7.1. La peste des petits ruminants (PPR)
La PPR est une maladie contagieuse qui domine de loin la pathologie infectieuse ovine et caprine en Afrique de l’Ouest où elle existe à l’état endémique (Charray et al., 1980). Elle est due à un Paramyxovirus (du genre Morbillivirus) qui atteint plus sévèrement la chèvre que le mouton. Les symptômes sont les suivants : atteinte sévère de l’état général avec hyperthermie marquée et abattement, congestion généralisée des muqueuses, stomatite nécrotique avec sialorrhée, jetage muco-purulent et écoulement oculaire, diarrhée sévère profuse, et développement d’une pneumonie associée à une dyspnée (Brugère-Picoux, 2004 ; Gatenby, 1993a ; Scott, 2015 ; Smith et Sherman, 2009). Les femelles gestantes avortent fréquemment. La mort peut survenir en une semaine. La morbidité et la mortalité peuvent approcher les 100 % dans des populations de petits ruminants naïves (Smith et Sherman, 2009). Un vaccin permet de lutter contre cette maladie virale.
Le diagnostic différentiel de la PPR inclut l’ecthyma contagieux et les pneumonies d’origine bactérienne ou parasitaire. Cependant, le diagnostic de cette maladie est fiable : syndrome typhique, avec atteinte sévère des appareils respiratoire et digestif et contexte épidémiologique univoque (maladie très contagieuse associée à une morbidité très élevée et une mortalité forte).
IV.7.2. La fièvre aphteuse (FA)
La fièvre aphteuse (foot and mouth disease) est une maladie virale hautement contagieuse causée par un Aphtovirus de la famille des Picornaviridae dont 7 types différents ont été identifiés (Smith et Sherman, 2009). La forme de la maladie est souvent subclinique chez les petits ruminants (Brugère-Picoux, 2004 ; Smith et Sherman, 2009) et son importance est donc épidémiologique en raison de la transmission possible aux bovins (zébus et vaches) (Charray et al., 1980). Les symptômes demeurent très frustres chez les ovins et caprins. Seule l’hyperthermie à l’origine d’avortements, associée à des boiteries et l’ulcération de la langue peut orienter en faveur de cette maladie (Brugère-Picoux, 2004 ; Scott, 2015). Les sérotypes
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O et A du virus ont été isolés dans le Nord du Bénin, dans des régions frontalières avec le Togo lors d’une étude en 2014 (Gorna et Houndje, 2014).
Chez les petits ruminants, l’expression clinique de la FA (Fièvre Aphteuse) est peu manifeste et la maladie passe souvent inaperçue.
IV.7.3. Le charbon bactéridien (anthrax)
Le charbon bactéridien, aussi appelée fièvre charbonneuse ou encore « anthrax », atteint les herbivores et les humains et est causé par Bacillus anthracis, bactérie dont les spores peuvent persister très longtemps dans un sol contaminé. À l’occasion de modification de l’environnement (fortes pluies ou travaux de terrassement), les spores enfouies dans le sol peuvent se retrouver à l’air libre et contaminer les pâtures (champs maudits). Les animaux occupants les zones d’enzootie se contaminent par ingestion (Brugère-Picoux, 2004 ; Charray et al., 1980). L’évolution suraigüe de cette affection débouche sur la mort de l’animal, caractérisé par l’écoulement d’un sang non coagulable par les narines et la bouche (Smith et Sherman, 2009).
Le diagnostic différentiel du charbon bactéridien inclut le charbon symptomatique (mais ce dernier n’a pas été signalé au Togo) et les autres cas de morts subites (Brugère-Picoux, 2004) : entérotoxémie et intoxication principalement. L’aspect suraigu, l’existence historique de la maladie dans la région (présence de « champs maudits ») et le signe d’appel pathognomonique (animal mort avec écoulement de sang non coagulable par les orifices) accordent une bonne fiabilité quant au diagnostic du charbon bactéridien sans procéder à des examens complémentaires.
IV.7.4. La trypanosomiase
La trypanosomiase est fréquemment rencontrée dans les régions humides de l’Afrique. Elle est due à un parasite sanguin du genre Trypanosoma. Ces parasites sont transmis aux petits ruminants par un grand nombre d’espèces de glossines (mouches tsétsé). Les trypanosomes les plus fréquents rencontrés chez les petits ruminants sont Trypanosoma vivax et Trypanosoma congolense (Charray et al., 1980). Le tableau clinique de la maladie est caractérisé par une fièvre fluctuante, une anémie souvent sévère, un abattement et une anorexie (Smith et Sherman, 2009). Les moutons et les chèvres de petite taille, de race Djallonké, présentent une résistance non négligeable vis-à-vis des trypanosomes dans le golfe de Guinée (Charray et al., 1980).
Le diagnostic de la trypanosomiase n’est pas aisé chez les races qui tolèrent la maladie : les animaux trypanotolérants ne manifestent effectivement pas les symptômes (ou alors de manière très atténuée) et rien ne laisse penser qu’ils sont atteints par le parasite.
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IV.7.5. Diagnostic différentiel des maladies infectieuses
Le diagnostic différentiel de certaines maladies infectieuses évoquées précédemment est relativement aisé. La PPR est facilement identifiable, grâce aux signes cliniques évocateurs et à l’allure épidémiologique associée. De même, le charbon bactéridien peut être identifié à partir de l’aspect clinique ainsi que de la présence historique de « champs maudits ». En revanche, la fièvre aphteuse ne pourra être diagnostiquée avec certitude à partir d’informations déclaratives : en effet, les symptômes de la fièvre aphteuse sont frustres chez les petits ruminants. Il paraît aussi compliqué de diagnostiquer la trypanosomose, du fait de la trypanotolérance avérée des races locales.
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V. Principes du diagnostic technico-économique
La construction d’un diagnostic se fonde sur la recherche des réponses à un questionnement né de l’activité professionnelle. Le but d’un diagnostic est une meilleure efficacité des activités quotidiennes grâce à une meilleure connaissance des réalités. Le diagnostic abordé ici est double : il s’agit du diagnostic technico-économique.
Le diagnostic des systèmes d’élevage, aussi appelé diagnostic zootechnique, permet la mise en évidence des facteurs limitant la production animale.
V.1. Les systèmes d’élevage
D’après Lavigne-Delville et Wybrecht (2009), le système d’élevage peut être défini comme « l’ensemble des pratiques et techniques mises en œuvre par un éleveur pour faire exploiter les ressources naturelles par des animaux et obtenir ainsi une production animale ». Un système d’élevage peut être caractérisé par des pratiques de regroupement et de conduite des animaux, des pratiques d’élevage et de renouvellement du troupeau, et des pratiques de valorisation des produits animaux.
Pour différencier les systèmes d’élevage, plusieurs critères sont utilisés, seuls ou combinés, en fonction des objectifs.
Les plus fréquemment utilisés sont les suivants :
- la mobilité des animaux dans l’espace, permettant de distinguer les systèmes d’élevage sédentaires, transhumant ou nomades, - des critères techniques, tels que la conduite du troupeau, la gestion de l’alimentation, - des critères d’intensification, séparant des systèmes intensifs, semi-intensifs, semi-extensifs ou extensifs, - des critères agro-écologiques, comme la gestion des pâturages, la gestion de la fumure organique, - des critères économiques, tels que l’organisation du travail, la valorisation des produits, ou encore le revenu dégagé.
Deux méthodes spécifiques permettent d’approfondir l’analyse des systèmes d’élevage dans deux directions : l’analyse zootechnique et l’analyse économique.
V.2. L’analyse zootechnique
L’analyse zootechnique, à orientation technique, s’intéresse au troupeau en étudiant ses performances et sa production.
Il a été indiqué (Lhoste et al., 1993 ; Lhoste et Alary, 2009), que lors d’une analyse zootechnique des systèmes d’élevage, différents types de variables sont utilisées : les paramètres zootechniques, les paramètres d’exploitation, les variables de conduite et les variables exogènes.
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Les paramètres zootechniques caractérisent réellement les performances animales, individuelles ou collectives.
Les paramètres d’exploitation dépendent des décisions de l’éleveur, et caractérisent la façon dont celui-ci exploite ses animaux par ses prélèvements. Le niveau d’exploitation n’est pas forcément proportionné aux performances animales.
Les variables de conduite d’élevage sont souvent qualitatives et correspondent au savoir-faire et aux pratiques d’élevage. Il est possible de les décrire et de les classer mais elles sont difficilement mesurables et il est également difficile d’en chiffrer les effets.
Enfin, les variables exogènes correspondent aux variables environnementales ou encore socio-économiques, telles que le climat ou les prix du marché. Elles peuvent influencer fortement les systèmes d’élevage.
V.3. L’analyse économique
L’analyse économique et financière des systèmes d’élevage doit permettre d’évaluer le rôle économique de ces systèmes dans les ménages. Elle prend en compte la multiplicité des produits et en étudie les modes de valorisation et les revenus. L’analyse technique d’un système d’élevage constitue l’étape préliminaire de toute analyse des performances économiques du système (Lavigne-Delville et Wybrecht, 2009).
D’après (Lhoste et Alary, 2009), les performances économiques d’un élevage sont en pratique évaluées par une estimation de la valeur ajoutée (VA), au niveau de l’exploitation et au niveau de l’atelier d’élevage envisagé. La valeur ajoutée d’un atelier d’élevage permet une approche de l’atelier de production concerné, et de ses relations avec la conduite du troupeau. Elle intègre tous les produits liés à l’activité d’élevage considérée ainsi que les variations d’inventaire (ou d’effectif) de la campagne. Les produits liés à l’élevage sont très variés et l’évaluation monétaire des produits est délicate quand ces biens ou services ne sont pas échangés sur des marchés, ce qui est fréquent dans les pays en développement. Il est alors nécessaire de trouver un équivalent monétaire qui peut être, par exemple, la valeur des biens échangés sur le marché remplissant un rôle similaire. Par exemple, la fumure peut être évaluée au prix des engrais NPK7.
Pour déduire la valeur ajoutée d’un atelier d’élevage, il est nécessaire de chiffrer la production de l’atelier, les consommations intermédiaires et les amortissements. Aussi bien pour l’analyse zootechnique que l’analyse économique, les critères calculés et utilisés dans cette étude faite au Togo seront détaillés ci-après dans la seconde partie, en « matériel et méthode ».
7 Les engrais agricole NPK sont des engrais composés des éléments azote (N), phosphore (P) et potassium (K).
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DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. Objectifs de l’étude
I.1. Réaliser un état des lieux de l’élevage des petits ruminants
Cette étude s’est inscrite dans une perspective de développement de l’élevage des petits ruminants au Togo soutenue par AVSF. La fin du Pasa qui contenait un volet « aide à l’élevage des petits ruminants », a amené AVSF à vouloir réaliser un état des lieux de l’élevage des petits ruminants au Togo avant de mettre en place un nouveau projet. En effet, les actions de développement menées en milieu rural nécessitent un diagnostic, préalable aux interventions. En outre, l’insuffisance de données officielles étatiques sur ce sujet donne à ce travail toute sa légitimité.
La volonté exprimée par AVSF de décrire la diversité des systèmes d’élevage dans les régions de l’étude et d’inclure une comparaison des techniques d’élevage et des comptes d’exploitation nous a amené à envisager l’édification d’une typologie des systèmes d’élevage rencontrés au cours de l’étude. L’un des points saillants de l’étude est de pouvoir comparer les performances d’un atelier d’embouche avec celles des systèmes d’élevage traditionnels.
I.2. Réaliser un état des lieux de la pathologie des petits ruminants au Togo
Un objectif secondaire de l’étude était de profiter de l’enquête technico-économique pour dresser un état des lieux de la pathologie des petits ruminants décrite par les éleveurs. La détermination de facteurs prédisposant au développement de certaines maladies, la mise en évidence d’associations de maladies à certains types d’élevage devaient permettre de proposer des mesures correctives pour mieux répondre au risque sanitaire sur le terrain. Notons dès à présent que vue la forme d’investigation des maladies (diagnostic basé sur les informations déclaratives des éleveurs), la lecture et l’interprétation des résultats requièrent une certaine prudence.
I.3. Émettre des propositions d’améliorations
L’objectif final de l’étude était d’émettre des propositions d’améliorations en accord avec les ressources locales. Ces mesures devaient être compatibles avec les contextes climatiques, humains, agro-écologiques et économiques de la zone d’étude. Elles devaient conduire à la mise en place de nouveaux projets d’aide à l’élevage des petits ruminants.
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II. Matériel et méthode
II.1. Organisation en deux séjours sur place
Deux séjours dans les régions de la Kara et des Savanes au Togo ont été réalisés. Le premier séjour se déroula de mi-juillet à mi-septembre 2015 et le second de mi-février à mi-mai 2016, soit l’équivalent de 5 mois sur place, à des périodes de l’année différentes pour les deux séjours.
Le premier voyage permit de découvrir les différents systèmes d’élevage sur place, de comprendre les préoccupations des éleveurs cultivateurs, de se rendre compte des difficultés de travail dans le contexte de cette région du Togo, et d’affiner les questions pour la seconde période de stage. Un rapport de mission intermédiaire fut produit au terme de cette première période de stage. Cette première phase de travail sur le terrain peut être considérée comme une enquête pilote.
Le second voyage fut employé à collecter toutes les données exploitées dans ce document par l’intermédiaire d’entretien avec les éleveurs de petits ruminants.
II.2. Choix de travailler à partir d’un questionnaire
Deux diagnostics distincts bien qu’étroitement liés ont été utilisés dans cette étude : le diagnostic technique des systèmes d’élevage, aussi appelé diagnostic zootechnique, et l’analyse du fonctionnement économique des unités d’exploitation. Le diagnostic zootechnique correspond à la mise en évidence des facteurs limitant la production animale, à partir d’enquête ou de suivi de troupeaux conduits par les éleveurs. L’analyse du fonctionnement économique de l’exploitation permet, à partir d’un travail d’enquête et éventuellement de suivi, de comparer les performances économiques de différentes exploitations et d’analyser leur calendrier de trésorerie.
Ainsi, compte tenu de l’objectif de l’étude, de la durée de la mission, et des moyens logistiques mis à disposition, le choix de recourir à une enquête par questionnaire s’est imposé de lui-même.
Les différentes parties du questionnaire, élaborées pour répondre aux objectifs de l’étude, étaient les suivantes : composition du cheptel, conduite du troupeau, habitat et équipement, alimentation des animaux, suivi sanitaire, reproduction, production et vente sur le marché, poste de travail, mouvements d’animaux, compte d’exploitation. Une partie spécifique pour les éleveurs pratiquant l’embouche figurait également sur le questionnaire.
Le questionnaire a pu être testé avant son utilisation dans l’enquête, notamment pendant la première période de stage dans la zone d’étude, à l’occasion de l’enquête pilote. De nombreux ajustements ont été effectués et ont permis d’aboutir à la version finale du questionnaire utilisé pour l’enquête.
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Les questionnaires d’enquête dans les élevages et dans les ateliers d’embouche ont été placés en annexes 2 et 3. L’annexe 4 présente le questionnaire éleveur annoté pour faciliter la compréhension des questions par les éleveurs.
II.3. Choix de la zone d’étude
L’étude a porté sur les deux régions situées au Nord du Togo, et plus précisément, sur quatre préfectures situées dans ces régions : les préfectures de la Kozah et de Dankpen pour la région de la Kara et les préfectures de Tône et de l’Oti pour la région des Savanes. Le choix de la zone d’étude est justifié par l’implantation pérenne d’AVSF dans ces régions depuis plusieurs années et de ce fait, par l’habitude de l’ONG (Organisation Non Gouvernementale) de travailler en partenariat avec les structures étatiques locales. La décision d’AVSF de mener des missions de développement dans ces régions provient du constat suivant émis par la FAO : la région de la Kara et la région des Savanes sont les deux régions les plus touchées par l’insécurité alimentaire au Togo.
II.4. Méthode d’échantillonnage et constitution de l’échantillon
Le mode de constitution de l’échantillon dépend du type de résultat recherché et des éléments d’information déjà disponibles sur la population étudiée. Ici, l’objectif central était de réaliser une typologie des systèmes d’élevage de petits ruminants dans la région de l’étude, autrement dit, la recherche de l’expression de la diversité. Dans ce cas, l’essentiel est de ne pas passer à côté de situations intéressantes mais peu représentées dans la population, voire de situations qui n’existent pas dans les statistiques officielles. Une phase de pré-enquête est alors généralement nécessaire pour identifier la diversité et construire l’échantillon des situations qui seront observées (Lhoste et Alary, 2009).
L’étude pilote menée en 2015 avait justement permis de déterminer plusieurs systèmes d’élevage, et d’avoir une idée de la distribution relative de ces élevages dans la zone de l’étude. Certains systèmes étant peu représentés (élevages commerciaux « semi-intensifs » et unités d’embouche) par-rapport à d’autres (élevages traditionnels), le choix de la population source différait selon les systèmes.
Pour enquêter dans les élevages appartenant aux systèmes bien représentés dans la zone d’étude, notre population source était celle du SPE (Système Permanent d’Enquête). Le SPE est un système utilisé par la DSID (Direction des Statistiques agricoles, de l’Informatique et de la Documentation) et ses agents de terrain pour les enquêtes du Maeh (Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de l’Hydraulique). Il a notamment été utilisé pour le quatrième recensement national de l’agriculture mené entre 2011 et 2014. L’échantillon d’enquête du SPE a été produit de la façon suivante : chaque village est représenté par un groupe de quatre personnes choisies de manière aléatoire dans ce village. Ce système respectait la représentativité par-rapport à la population cible des éleveurs des régions visitées. Les listes du SPE de chaque préfecture ont ainsi constitué notre population source.
L’échantillon d’enquête a donc été élaboré à partir de cette liste, en essayant de couvrir un maximum de villages par préfecture et un maximum d’éleveurs par village car il était
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impossible de rendre visite à tous les éleveurs apparaissant sur la liste pour des raisons logistiques.
Pour enquêter dans les élevages appartenant aux systèmes peu représentés dans la zone d’étude, nous ne pouvions nous fonder sur le SPE car trop peu de ces élevages y figuraient. En effet, aucun élevage de type commercial n’apparaissait sur les listes du SPE et seulement deux ateliers d’embouche ont été touchés grâce à l’échantillon d’enquête élaboré à partir du SPE. Il était donc nécessaire de cibler ces systèmes d’élevage peu représentés. Nombres de ces élevages étaient connus et suivis par l’Icat (Institut de Conseil et d’Appui Technique). Il nous était dès lors facile de les toucher lors de l’enquête. Comme ces élevages étaient peu nombreux à notre connaissance, presque tous, soit 11 sur 13, ont été visités. Les deux élevages non visités ont été écartés pour des raisons de sécurité personnelle (éloignés de l’axe routier principal, les agents de l’Icat craignaient d’être arrêtés par des bandits de grands chemins appelés « coupeurs de route »).
II.5. Prise de contact avec les partenaires
La prise de contact avec les partenaires de l’étude a eu lieu d’une part, à Lomé, la capitale du Togo qui centralise les décisions, et d’autre part, dans les régions et les préfectures où l’étude a été réalisée.
Une première prise de contact avec les partenaires du projet a donc été programmée à Lomé lors de mon arrivée au Togo. Avec l’équipe d’AVSF de Lomé, des visites de courtoisie ont été rendues au Maeh, à l’Itra (Institut Togolais de Recherche Agronomique) ainsi qu’à l’ICAT. Cette première prise de contact avait pour but de rappeler à ces organismes l’existence de la mission sur le territoire togolais et de discuter des objectifs et des modalités du stage.
La prise de contact a également eu lieu au niveau régional, dans chacune des structures étatiques décentralisées : des visites ont été effectuées aux Draeh (Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Élevage et de l’Hydraulique) et à l’Itra de la région de la Kara et de la région des Savanes, ainsi qu’à l’Icat des préfectures retenues pour l’étude.
II.6. Description du travail effectué sur le terrain
Le travail réalisé sur le terrain a correspondu à un travail d’enquête principalement auprès des éleveurs. Un questionnaire servait de support à la collecte des informations. Ce travail de terrain a été mené en collaboration avec un agent de terrain dans chaque préfecture. Il s’agissait d’agents enquêteurs de la DSID ou des TSEP de l’ICAT, habitués au terrain, familiers du travail d’enquête, et qui pouvaient me conduire à moto dans chaque village retenu par l’étude. De plus, leur connaissance des dialectes locaux était très appréciable et les prédisposait naturellement au rôle de traducteur lorsque l’établissement du dialogue avec les éleveurs nécessitait un interprète.
Cent cinquante-huit élevages de petits ruminants et dix-neuf ateliers d’embouche ont été enquêtés lors de l’étude. Les nombres d’élevages et d’unités d’embouche visités dans chaque préfecture sont présentés sur le tableau 3.
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Tableau 3 : Nombre d’élevages et d’unités d’embouche enquêtés dans chaque préfecture
Préfecture Élevages Unités d’embouche
Effectif % Effectif % Kozah 44 27,9 0 0 Dankpen 31 19,6 0 0 Tone 55 34,8 2 10,5 Oti 28 17,7 17 89,5 Total 158 100 19 100
II.7. Entretiens complémentaires avec d’autres acteurs de l’élevage des petits ruminants
D’autres acteurs de l’élevage des petits ruminants ont été sollicités en plus des éleveurs : il s’agit des vétérinaires de la DCV (Division du Contrôle Vétérinaires) et des marchands de bestiaux. L’objectif de ces entretiens était d’une part, d’obtenir des données complémentaires sur les maladies des petits ruminants dans les régions de l’étude, et d’autre part, de mieux connaître le milieu de l’élevage au Togo.
Nous avons également pu obtenir de la DCV de Kara et de Dapaong les rapports zoo-sanitaires des années 2014, 2015 et 2016, qui font état des maladies observées par les agents vétérinaires de l’état dans les deux régions de l’étude. Le recueil de ces rapports nous paraissait intéressant pour pouvoir comparer et recouper nos observations de terrain avec des données extérieures.
Les rapports des DCV de Kara et de Dapaong sont placés en annexe 5.
Enfin, un travail sur la vente des petits ruminants sur des marchés a été mené. Nous nous sommes ainsi rendus aux marchés aux bestiaux de Kara, de Namon et de Dapaong, situés respectivement dans les préfectures de la Kozah, de Dankpen, et de Tône. Avec l’accord des marchands de bestiaux (« revendeurs »), une prise du poids des animaux mis en vente était réalisée, ainsi que le recueil de différents commémoratifs sur l’animal (espèce, race, sexe, âge). Le prix d’achat et de revente était demandé, la robe de l’animal était décrite et une Nec (Note d’Etat Corporelle) était attribuée à chaque animal.
Le tableau utilisé pour le recueil des données sur les marchés est placé en annexe 6.
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II.8. Éléments d’étude à propos de l’analyse zootechnique
II.8.1.Variables à étudier
Pour l’analyse zootechnique, les variables à prendre en compte sont les suivantes :
- les paramètres zootechniques, - les variables de conduite, - les variables exogènes, - les paramètres d’exploitation. Les paramètres zootechniques caractérisent les performances animales. Ils intègrent les paramètres de reproduction, le taux de mortalité, la productivité numérique, ainsi que les variables d’état du troupeau. Les variables de conduite correspondent au savoir-faire et aux pratiques d’élevage. Les variables exogènes correspondent aux variables environnementales ou encore socio-économiques. Parmi les paramètres de reproduction, le taux d’avortements a été estimé. Comme aucun diagnostic de gestation n’est réalisé sur les petits ruminants au Togo, et que les éleveurs n’exercent pas de contrôle de la reproduction, le taux d’avortements est calculé à partir du nombre d’avortements observés par l’éleveur et du nombre de femelles reproductrices présentes dans le cheptel.
La productivité numérique (PN) est un paramètre qui a été étudié au cours de l’étude. Dans le cas d’un cheptel ovin, la production numérique correspond au nombre de produits par brebis mise à la reproduction et par an. Dans la mesure où la mortalité des agneaux non sevrés est loin d’être négligeable et que les agneaux sont très rarement valorisés avant le sevrage, la PN fait référence aux nombre d’agneaux sevrés. Enfin, comme les éleveurs n’exercent pas de contrôle de la reproduction, le « nombre de brebis présentes » a été préféré au « nombre brebis mises à la reproduction ». La PN reflète ainsi mieux la valeur productive rentable du troupeau sur une année. Cette explication est transposable pour un cheptel caprin.
Le sevrage des agneaux et des chevreaux intervient à l’âge de 70 jours (communication personnelle).
Les autres paramètres zootechniques ne nécessitent pas d’être particulièrement détaillés. Ces variables sont reprises dans les différentes parties du questionnaire.
Les paramètres d’exploitation caractérisent la manière dont l’éleveur exploite ses animaux par ses prélèvements (vente et autoconsommation). Ils dépendent donc des décisions de l’éleveur. Les paramètres d’exploitation retenus dans l’étude sont le taux d’exploitation, le croît et le
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rendement. L’étude de ces paramètres fait l’objet d’une explication en aval. Pour déterminer correctement les paramètres d’exploitation dans un élevage, les mouvements d’animaux devaient être répertoriés au préalable.
La partie suivante propose une description des différents mouvements d’animaux observés depuis le référentiel de l’exploitation. Le calcul des paramètres d’exploitation est ensuite abordé.
II.8.2.Mouvements d’animaux
Les mouvements d’animaux au sein du cheptel ovin et caprin ont été recensés pour chaque élevage lors de l’étude. Ces mouvements ont été étudiés pour l’année 2015, du 1er Janvier au 31 Décembre.
Entrées et sorties d’animaux
Les entrées d’animaux représentent tout mouvement d’animaux venant grossir les rangs du cheptel. On distingue les naissances, l’achat, le don et le « confiage » (en faveur de l’éleveur).
Les sorties d’animaux représentent tout mouvement d’animaux venant diminuer l’effectif du cheptel. On distingue les ventes, le don et le « confiage » (en faveur d’une tierce personne), les vols d’animaux, les morts et l’autoconsommation.
Détail des entrées d’animaux
Les naissances constituent la forme d’entrée principale sur laquelle porte l’espoir de l’éleveur de voir s’accroître son cheptel. Signalons que la reproduction est dessaisonnée pour les moutons de race Djallonké et les chèvres naines de Guinée et qu’il n’est pas rare qu’une brebis ou une chèvre ait deux portées par an.
Pour information, les avortements n’ont pas été considérés comme « naissance ». Ils n’ont pas non plus été décomptés dans les « morts ».
L’achat est plutôt rare dans le système d’élevage traditionnel. Il a lieu lorsque le cheptel est petit, voire même si l’éleveur a perdu tout son cheptel à cause de la PPR par exemple. Les animaux achetés sont des femelles reproductrices (souvent gestantes). L’objectif est donc de pouvoir augmenter plus rapidement l’effectif du cheptel. Quelques éleveurs peuvent également se permettre d’acheter des géniteurs mâles.
Détail des sorties d’animaux
Les ventes d’animaux ont lieu au marché ou au domicile. Très souvent et en particulier pour les élevages extensifs, la vente répond à un besoin économique ponctuel.
Les animaux morts sont comptés comme des sorties de l’élevage. Comme précisé auparavant, les avortements n’ont pas été comptabilisés dans les morts. La pathologie des petits ruminants décrite sur le terrain est abordée ultérieurement.
Le vol peut être une cause de découragement voire de cessation de l’activité d’élevage.
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L’autoconsommation (production pour la subsistance) intervient dans les occasions particulières que sont les fêtes (Nouvel an, 1er mai, Noël) et les cérémonies (funérailles, mariage, fiançailles, naissance). L’autoconsommation est donc plutôt réservée à des occasions particulières, et n’a généralement lieu que si le cheptel de petits ruminants est suffisamment grand pour que l’éleveur puisse se permettre de sacrifier un animal. Dans le cas contraire, d’autres animaux sont consommés (porcs et volailles).
Don et « confiage »
Le don d’animaux est chose courante dans les régions étudiées. Le bénéficiaire du don est souvent un membre de la famille de l’éleveur. L’éleveur peut par exemple envoyer des animaux sous forme de don à des membres de sa famille résidants loin de lui, pour leur consommation de viande à l’occasion des fêtes.
Le « confiage » est le terme employé lorsqu’un éleveur donne une brebis ou une chèvre à un autre éleveur, souvent dans un objectif d’entraide. La progéniture de l’animal est alors partagée entre les deux éleveurs.
Variation d’effectif
La variation d’effectif, également appelé croît numérique CN est comparable à une variation de stock. Elle est calculée sur l’année 2015 et correspond à la variation de l’effectif du cheptel entre le 1er Janvier et le 31 Décembre 2015. La valeur de la variation d’effectif peut être positive, nulle ou négative. Elle est calculée de la façon suivante :
Variation de stock 2015 = Entrées 2015 – Sorties 2015 = Croît Numérique
La prise en compte de la variation d’effectif est importante pour l’établissement des paramètres d’exploitation et des comptes d’exploitation des élevages.
II.8.3.Paramètres d’exploitation
Les critères développés dans cette partie sont ceux préconisés dans le Mémento de
l’agronome (Lhoste et Alary, 2009) et sont particulièrement adaptés aux élevages des pays tropicaux.
L’étude des paramètres d’exploitation permet de caractériser le résultat global d’un atelier de production, ici l’élevage des petits ruminants. Pour évaluer les paramètres d’exploitation, il faut dans un premier temps préciser un effectif de référence, ici l’effectif initial Ni. Précisons que l’effectif moyen Nm sur l’année étudiée aurait également pu être choisi mais il n’aurait pas pu être utilisé pour le calcul du taux de croissance du cheptel. Dans un souci d’harmonisation pour le calcul du taux de rendement du cheptel, nous avons choisi Ni.
Trois paramètres complémentaires sont utilisés, ainsi que leur taux correspondant :
- l’exploitation numérique EN correspondant au nombre d’animaux exploités. Il faut distinguer l’exploitation volontaire (vente, abattage pour autoconsommation, « confiage », don) d’événements qui jouent le même rôle sur l’évolution numérique du troupeau mais qui
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sont de nature complètement différente tels que les vols, les pertes et les animaux morts. Seule l’exploitation volontaire est prise en considération ici. Le taux d’exploitation du cheptel est calculé de la façon suivante :
- le croît numérique CN qui correspond à la variation d’effectif détaillée dans la partie II.8.2. Le taux de croissance du cheptel fait intervenir la formule suivante :
- le rendement numérique RN caractérise le résultat global pour l’année considérée : RN = EN + CN (exploitation + croît). Il doit être considéré en fonction de la taille du cheptel. Le taux
de rendement du cheptel permet de rapporter le rendement numérique à la taille du cheptel :
Les paramètres d’exploitation seront détaillés pour chaque élevage pris comme exemple dans les fiches des systèmes d’élevage placées en annexe 7.
II.9. Éléments d’étude à propos de l’analyse économique
Quelques explications, utiles pour la compréhension des données énoncées dans la typologie établie dans la partie III.5 du travail personnel, sont présentées dans ce travail et portent sur :
- les postes de travail et le calcul du temps de travail, - les types de bergeries, le matériel utilisé, et le calcul de l’amortissement, - le principe du calcul des comptes d’exploitation, - le calcul du revenu mensuel.
II.9.1.Postes de travail
Les postes de travail liés à l’activité d’élevage des petits ruminants sont présentés sous forme de tableau par la suite. Les différents postes y figurent, ainsi que la personne affectée à chaque poste, la durée et les heures de travail en fonction des saisons, comme présenté sur le tableau 4. Ces tableaux visent à donner un aperçu du travail quotidien exigé par l’élevage des petits ruminants et permet de calculer le temps de travail journalier.
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Tableau 4 : Postes de travail
Postes Qui ? Horaires Durée (min) J F M A M J J A S O N D Collecte eau animaux Observation et soin Apport de concentrés Conduite au pâturage Apport d’eau Apport de fourrage Conduite au pâturage Rentrée des animaux Total Autres postes Qui ? Période / Durée J F M A M J J A S O N D Collecte fourrages Entretien bergerie Vente Prophylaxie
II.9.2.Compte d’exploitation
D’après Lhoste et Alary (2009), les performances économiques de l’élevage des petits ruminants, sont évaluées en pratique par une estimation de la valeur ajoutée (VA) de cet élevage. La VA correspond au résultat de l’atelier de production envisagé et permet une approche de l’atelier de production et de ses relations avec la conduite d’élevage. En gestion agricole, la valeur ajoutée d’un atelier d’élevage sur une année d’exercice « t » s’écrit :
VAt = Pt – CIt – AMt
avec VAt la valeur ajoutée sur la période d’exercice t Pt la production de l’activité CIt les consommations intermédiaires AMt les amortissements
La production de l’activité, Pt, se compose des ventes brutes des animaux de l’atelier desquelles sont déduits les achats d’animaux vivants (achat de reproducteurs pour l’atelier) et auxquelles s’ajoutent les prélèvements pour la famille (autoconsommation), les cessions internes positives (c’est-à-dire les productions animales cédées à une autre activité de l’exploitation comme la fumure cédée à la culture des céréales), la variation de stock (variation d’inventaire des animaux). La production de l’activité correspond au produit brut.
Pt = Ventes – Achat de reproducteurs + Autoconsommation + Fumure + Variation de stock
Les ventes brutes correspondent aux prix des animaux vendus. Les frais éventuels de commercialisation seront déduits dans les charges intermédiaires. Les éventuels achats de reproducteurs sont déduits de la production de l’activité. Le produit « Autoconsommation » correspond au prix estimé de l’animal consommé.
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Pour la cession interne « fumure », il a été estimé qu’un animal produisait une quantité de fumier annuelle équivalente à 500 FCFA d’engrais NPK. Dix petits ruminants produisent du fumier pour 1 à 2 lots (soit 1/16 à 2/16 d’hectare) et remplacent l’engrais NPK nécessaire pour cette superficie. Un sac d’engrais NPK coûte 11 000 FCFA (18 000 FCFA non subventionné) et couvre ¼ d’hectare.
Fumure = Effectif moyen du cheptel x 500
La variation d’effectif permet de prendre en compte le croît du cheptel (positif, négatif ou nul) dans le compte d’exploitation. Les valeurs moyennes d’un ovin et d’un caprin ont été respectivement estimées à 25 000 FCFA et à 15 000 FCFA dans la partie « Marché et commercialisation » III.3.7 des résultats.
Variation de stock = Variation de stock ovin x 25 000 + Variation de stock caprin x 15 000
Les consommations intermédiaires (ou charges opérationnelles) font intervenir les frais d’alimentation (fourrages, concentrés et compléments minéraux en achat ou en cession interne valorisée au prix du marché), les produits et honoraires vétérinaires et les salaires versés à d’éventuels employés.
CIt = Charges d’alimentation + Frais vétérinaires + Frais de commercialisation + Salaires versés
Les frais de commercialisation prennent en compte la taxe de vente sur le marché (appelée localement « tiquet »), le coût éventuel du transport de l’animal jusqu’au lieu de vente, et l’achat éventuel d’une corde. Ces coûts étant variables en fonction des élevages, des marchés et des périodes de vente, il a été décidé de manière arbitraire que les frais de commercialisation s’élèvent à 500 FCFA par animal (moyenne des frais de commercialisation observée sur le terrain).
Les amortissements (ou charges de structure) intègrent les bâtiments propres à l’activité (bergerie) ainsi que le matériel spécifique. Les frais fixes d’équipement sont incorporés dans le calcul de la valeur ajoutée nette par le retrait de la valeur correspondant à leur amortissement et à leur entretien.
AMt = Amortissement bergerie + Amortissement matériel
Le matériel trouvé dans les élevages des petits ruminants se compose de bassines servant d’abreuvoirs, de cordes pour attacher les animaux au piquet, de mangeoires en bois et de demi-tonneaux servant de mangeoires ou d’abreuvoirs. Leur amortissement est estimé dans le tableau 5 présenté ci-dessous. Les coûts unitaires et les durées de vie pour chaque matériel ont été estimés à l’aide des TSEP qui possèdent une bonne connaissance de l’élevage. L’utilité des cordes n’étant effective que pendant la moitié de l’année (lors de la période des pluies), l’amortissement est égal au coût unitaire.
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Tableau 5 : Calcul de l'amortissement du matériel d'élevage
Matériel Coût unitaire Durée de vie Amortissement Bassine 7 500 FCFA 7-8 ans 1 000 FCFA Corde 200 FCFA 6 mois 200 FCFA Mangeoire en bois 10 000 FCFA 5 ans 2 000 FCFA Demi-tonneau 7 500 FCFA 7-8 ans 1 000 FCFA
L’amortissement de la bergerie prend en compte le prix de construction de la bergerie, sa durée de vie et son coût d’entretien annuel. Le tableau 6 propose une évaluation de l’amortissement des bâtiments, en fonction du type de bergerie.
Tableau 6 : Calcul de l'amortissement des différents types de bergeries
Type de bergerie Coût de
construction Coût d’entretien
annuel Durée de vie Amortissement
Petite bergerie traditionnelle 10 000 FCFA 3 000 FCFA 5 ans 5 000 FCFA
Grande bergerie traditionnelle
25 000 FCFA 5 000 FCFA 5 ans 10 000 FCFA
Bergerie semi-améliorée
100 000 FCFA 1 000 FCFA 10 ans 11 000 FCFA
Bergerie traditionnelle améliorée
200 000 FCFA 2 000 FCFA 20 ans 12 000 FCFA
Bergerie d’élevage commercial
4 000 000 FCFA 5 000 FCFA 50 ans 85 000 FCFA
II.9.3.Revenu mensuel
Le revenu mensuel se calcule à partir de la valeur ajoutée sur le temps d’exercice « t » (correspondant au revenu annuel) VAt et du nombre de mois travaillés. Dans les élevages de petits ruminants, le nombre de mois travaillés par an est égal à douze, excepté pour les ateliers d’embouche où il vaut trois.
Le revenu mensuel a pu être calculé ainsi :
Il est important de préciser que la quantité de travail réalisée sur un mois n’est pas égale d’un élevage à l’autre. La comparaison des revenus mensuels de différents élevages ou types d’élevages ne peut être effectuée qu’en tenant compte de la quantité de travail journalier qui est connue pour chaque élevage.
La comparaison des temps de travail intervient dans la partie III.5.2.4 « Revenu mensuel » du travail personnel.
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II.10. Éléments d’étude à propos de la pathologie des petits ruminants
La pathologie a été établie uniquement à partir des dires des éleveurs, sans observation directe, clinique ou lésionnelle, ni diagnostic de laboratoire.
II.10.1. Déroulement de l’entretien consacré aux maladies rencontrées dans les élevages
Les questions étaient posées de manière à ce que les éleveurs ne passent pas sous silence certaines entités pathologiques qu’ils ne considèrent pas comme maladie à proprement parler. En effet, si les éleveurs se rappelaient des petits ruminants morts l’année précédente de l’enquête, peu prêtaient attention aux animaux malades. Il était alors nécessaire de passer en revue les signes principaux liés à l’affection des appareils du corps (toux ou jetage pour l’appareil respiratoire, prurit ou dépilation pour l’appareil cutané, diarrhée pour l’appareil digestif, boiterie pour l’appareil locomoteur, problème oculaire ...)
II.10.2. Remarque à propos du diagnostic différentiel des affections décrites par les éleveurs
Bien que les signes cliniques étaient notés en demandant le plus de précision possible, il n’est pas toujours possible de diagnostiquer l’affection responsable des symptômes relatés par l’éleveur pour plusieurs raisons : pas de signe pathognomonique, signes d’appel manquants, pas d’examen clinique réalisé au sens strict, absence totale d’examen complémentaire disponible sur place.
II.10.3. Présentation de la pathologie des petits ruminants dans le travail personnel
La réalisation de l’état des lieux de la pathologie des petits ruminants dans la zone d’étude devait notamment permettre de classer les grandes entités pathologiques par niveau d’importance. Le niveau d’information obtenu à partir des entretiens auprès des éleveurs de petits ruminants ne permet pas de donner des chiffres, troupeau par troupeau ou système par système, par manque de puissance statistique. Les chiffres sont donc donnés pour l’ensemble des animaux de l’échantillon.
Quelques maladies ne figurant pas dans la partie bibliographique consacrée à la pathologie des petits ruminants ont été décrites par les éleveurs ainsi que par les TSEP qui ont aidé dans ce travail. Il s’agit des intoxications et du « syndrome du sac plastique ». Ces entités sont décrites brièvement dans la partie consacrée à la pathologie digestive (partie III.4.7 du travail personnel).
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II.11. Éléments d’étude à propos de l’édification d’une typologie des systèmes d’élevage
Au sein de la partie consacrée à la typologie des systèmes d’élevage (partie III.5 du travail personnel), après une description succincte des systèmes observés sur le terrain, des tableaux comparatifs des performances de ces différents types d’élevage seront présentés de façon synthétique. Des fiches détaillées présentant les types de systèmes rencontrés sur le terrain sont placées en annexe 7. Les résultats économiques de l’année 2015 d’un élevage pris comme exemple pour chaque système sont inclus dans chaque fiche.
II.12. Remarque à propos de la présentation générale de la partie travail personnel
De façon générale, tous les chiffres faisant référence aux figures placées dans le manuscrit se trouvent dans des tableaux correspondants en annexe 10.
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III. Résultats
III.1. Profil des éleveurs et des élevages visités
Au total, 158 élevages et 19 ateliers d’embouche ont participé à l’étude. Une grande diversité existe entre ces élevages. Nous allons présenter de façon succincte les données concernant les éleveurs et leur élevage dans un premier temps, avant de rentrer dans les considérations zootechniques.
III.1.1. Données sur les éleveurs
Différentes données ont été recueillies à propos des éleveurs comme leur sexe, leur âge, la taille du ménage, leur niveau d’étude, le nombre d’années d’expérience en matière d’élevage des petits ruminants. Ces données ont été obtenues chez tous les éleveurs de petits ruminants, excepté les propriétaires d’atelier d’embouche, soit 158 éleveurs au total.
La figure 7 présente la répartition des éleveurs hommes et femmes dans chacune des préfectures de l’étude.
Figure 7 : Répartition en nombre et sexe des éleveurs de petits ruminants par préfecture et ciblés par l’enquête dans le Nord du Togo en 2016
L’élevage des petits ruminants est une activité plutôt masculine : parmi les éleveurs enquêtés, 82 % étaient des hommes (130) et 18 % étaient des femmes (28). De plus, le sex ratio varie substantiellement selon les préfectures enquêtées. Dans la préfecture de la Kozah, les femmes représentent 43 % des éleveurs alors qu’elles ne dépassent pas 15 % dans les autres préfectures.
Le tableau 7 et la figure 8 présentent la répartition des hommes et des femmes selon le type d’élevage (ovin strict, caprin strict ou mixte ovin/caprin). Les éleveurs ne détenant plus aucun
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animal au moment de l’enquête (6 éleveurs dans ce cas) n’ont pas été comptabilisés. Les ateliers d’embouche enquêtés ne sont pas représentés non plus.
Tableau 7 : Répartition des éleveurs enquêtés en 2016 dans le Nord du Togo selon leur sexe et l’espèce élevée
Type d’élevage (selon l’espèce) Ovin Caprin Mixte (ovins +
caprins) Aucun Total
Hommes 11 39 75 5 130 Femmes 1 19 7 1 28
Figure 8 : Répartition des éleveurs enquêtés en 2016 dans le Nord du Togo selon leur sexe et l’espèce élevée
On voit qu’il existe davantage d’élevages strictement caprins qu’il n’existe d’élevages strictement ovins. Cela peut être dû au coût d’achat moindre de la chèvre par rapport au mouton, qui permet de se lancer plus facilement dans l’élevage des petits ruminants. De plus, alors que les hommes possèdent souvent des élevages mixtes, les femmes détiennent plutôt des élevages strictement caprins. En effet, d’après des communications personnelles, la rusticité des chèvres ainsi que leur meilleure faculté d’adaptation aux conditions difficiles (meilleure valorisation du fourrage pauvre et perte de poids moindre en saison sèche par rapport aux ovins) sont des caractéristiques appréciées des femmes qui ont souvent moins de temps et de moyens à consacrer à l’élevage des petits ruminants que les hommes.
L’âge des éleveurs est représenté sur la figure 9.
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Figure 9 : Répartition selon leur âge des éleveurs de petits ruminants enquêtés dans le Nord du Togo en 2016
L’âge moyen des éleveurs est de 49 ans. Les tranches d’âge les plus représentées sont celles comprises entre 30 et 60 ans : 66 % des éleveurs (105) ont entre 30 et 60 ans.
La taille des ménages des éleveurs est représentée sur la figure 10.
Figure 10 : Répartition selon la taille de leur ménage des éleveurs de petits ruminants enquêtés dans le Nord du Togo en 2016
La taille moyenne des ménages était de 12 personnes chez les éleveurs visités. Chez 59 % des éleveurs (94), la taille du ménage est comprise entre 6 et 15 personnes.
Le niveau d’étude des éleveurs est représenté sur la figure 11. Les éleveurs n’ayant pas fait d’études sont très souvent analphabètes.
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Figure 11 : Répartition selon leur niveau d'études des éleveurs de petits ruminants enquêtés dans le Nord du Togo en 2016
Très peu d’éleveurs ont eu accès à des études secondaires. L’activité d’élevage, et par extension, les activités agricoles en général sont réalisées par une population de personnes n’ayant pas fait beaucoup d’études.
Les éleveurs commencent tôt l’activité d’élevage dans leur vie, souvent lorsqu’ils s’installent sur une terre, et parfois même bien avant, auprès des troupeaux des parents. Quatre-vingt pourcent des personnes enquêtées (124/154) avaient plus de dix ans d’expérience dans la pratique de l’élevage des petits ruminants.
III.1.2. Contexte social de l’élevage des petits ruminants
III.1.2.1. Appartenance des animaux dans la famille
Le cheptel de petits ruminants appartient le plus souvent à un seul membre de la famille qui est le chef de ménage. Cette situation est vérifiée dans 68 % des cas (107/158). Le cheptel peut aussi être la propriété de toute la famille, ou encore être partagé entre plusieurs membres de la famille.
III.1.2.2. Personnes liées à l’élevage des petits ruminants
Dans les systèmes traditionnels, l’élevage des petits ruminants est une activité à laquelle participe fréquemment toute la famille, adultes comme enfants. Les enfants qui vont à l’école, aident souvent le soir, les week end et pendant les vacances. Dans certains foyers, la tâche de s’occuper quotidiennement des animaux est destinée à un enfant qui ne va pas ou plus à l’école.
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III.1.2.3. Origine des connaissances en matière d’élevage
L’origine des connaissances en matière d’élevage est héritée des parents : l’élevage s’inscrit dans une tradition familiale. Ces connaissances peuvent éventuellement être complétées lors de séances de formation sur l’élevage dispensées par l’Icat ou d’autres organismes.
III.1.2.4. Appartenance à un groupement d’éleveurs
L’organisation des éleveurs en groupement pour l’élevage des petits ruminants est rare : 6 % des élevages enquêtés (9/158) appartiennent à un groupement d’éleveurs. Ces quelques groupements recensés ont pour but le partage de connaissances et l’organisation en commun de la prophylaxie. Toutefois, les éleveurs peuvent partager leurs connaissances et échanger des conseils à travers les groupements pour l’agriculture qui sont plus nombreux.
III.2. Composition du cheptel
III.2.1. Choix de l’espèce
Le choix de l’espèce à élever est principalement lié au type de conduite du troupeau (selon la préférence de l’éleveur), aux difficultés du terrain et aux exigences des animaux. Les caprins, qui ne nécessitent pas d’être conduits au pâturage sont considérés comme plus rustiques et dotés d’une meilleure adaptation. La figure 12 représente la répartition des élevages selon l’espèce élevée dans chacune des préfectures.
Figure 12 : Répartition des élevages selon l’espèce élevée dans chacune des préfectures de l’étude lors de l’enquête en 2016
Dans la Kozah, la majorité des éleveurs préfèrent élever les caprins car ils s’adaptent mieux aux pâtures pauvres et exigent moins de temps de travail de la part de l’éleveur. De plus, une association existe entre la proportion d’éleveurs femmes et le choix de l’espèce caprine.
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D’autres éleveurs préfèrent les ovins pour des raisons de docilité des animaux. Ils ont davantage le temps et disposent de plus d’espace pour s’occuper des animaux car l’élevage d’un cheptel ovin de taille moyenne nécessite déjà de les conduire au pâturage durant toute la journée lors de la saison des pluies.
Les moutons sont cependant plus sujets au vol, ce qui peut orienter le choix de l’espèce en faveur des caprins.
III.2.2. Choix de la race
Le choix de la race n’est souvent pas un choix réel. En effet, dans les régions du Nord Togo (régions de la Kara et des Savanes), les races ovines et caprines trouvées en milieu paysan sont le mouton et la chèvre Djallonké. Ces animaux ont la caractéristique d’être tolérants à la trypanosomose. Quelques rares éleveurs ont la possibilité (financière et géographique) d’acheter des animaux de race sahélienne. Ces animaux de plus grande taille, sont appréciés pour leur rendement viande. Leur prix de vente est meilleur. Les éleveurs détenant de tels animaux possèdent des cheptels d’un effectif important et sont plutôt situés dans les préfectures de la région des Savanes.
III.2.3. Effectifs des élevages
La taille moyenne des cheptels de petits ruminants est de 24 animaux et la médiane de la taille des cheptels se situe à 12.
De façon générale, peu de cheptels sont exclusivement ovins. Les petits élevages, comprenant 1 à 10 petits ruminants sont préférentiellement caprins purs, plus rarement mixtes. À partir de 11 têtes, la tendance s’inverse pour laisser la place à des élevages mixtes ovins et caprins. Ceci s’explique par le fait que quand le cheptel caprin commence à grossir, l’éleveur achète volontiers une brebis pour commencer un cheptel ovin, les moutons ayant plus de valeur que les chèvres. Enfin, le nombre d’élevage évolue de façon inversement proportionnelle à la taille du cheptel ainsi que le montre la figure 13 : beaucoup d’élevages de petite taille et peu d’élevages de grande taille.
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Figure 13 : Nombre d'élevages en fonction de la nature et de l'effectif total du cheptel lors de l’enquête dans le Nord du Togo en 2016
Comme le présente la figure 14, dans le cas des troupeaux mixtes de petits ruminants, les effectifs ovins et caprins sont similaires pour les élevages de petite taille (jusqu’à 40 animaux). Pour les élevages de taille plus grande, le cheptel ovin prend de plus en plus d’importance face au cheptel caprin.
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Figure 14 : Effectifs moyens d’ovins et de caprins dans les élevages mixtes classés par taille du troupeau de petits ruminants lors de l’enquête dans le Nord du Togo en 2016
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III.3. Données zootechniques sur l’élevage des petits ruminants dans la zone d’étude
Dans cette partie, certaines données concernent l’année 2015 et d’autres l’année 2016. L’année à laquelle se réfèrent les données recueillies est précisée dans les titres des tableaux et des figures.
III.3.1. Conduite du cheptel de petits ruminants
En fonction de la taille du cheptel, du temps de travail pouvant être dégagé pour l’élevage et de la proximité des cultures, plusieurs types de conduites peuvent être présentés :
Dans la plupart des élevages, la conduite des animaux est rythmée par les saisons et par les travaux des champs. En saison humide, les champs produisent et les animaux doivent être surveillés ou attachés pour éviter qu’ils ne causent des dommages aux cultures. En saison sèche, les animaux ne sont pas susceptibles d’endommager les cultures. Ils peuvent être laissés en divagation. La divagation débute dès que les récoltes sont terminées et prend fin lorsque les pluies permettent de commencer les semis.
Divagation en toute saison
La divagation des animaux en toute saison n’est possible que lorsque les champs sont éloignés des habitations. Ce type de conduite est de ce fait très rare.
Mise au piquet en saison des pluies
La mise au piquet concerne les cheptels caprins ainsi que les cheptels ovins de petite taille. Les animaux sont attachés au piquet en saison des pluies, sur des parcelles en friche ou en brousse pour éviter qu’ils ne causent des dommages aux cultures. Lors de la saison sèche, les animaux sont en totale divagation.
Conduite au pâturage en saison des pluies
La conduite au pâturage concerne les cheptels ovins de grande taille. Les animaux sont conduits et surveillés par un berger le matin et l’après-midi, lors de la saison des pluies. En saison sèche, ils sont en divagation.
Conduite au pâturage toute l’année
La conduite au pâturage en toute saison concerne les cheptels ovins et éventuellement caprins de très grande taille. Cette surveillance continue est destinée à réduire les risques de vol et de perte des animaux.
Synthèse des types de conduites
Le tableau 8 décrit les types de conduites existant dans les régions de l’étude en fonction des saisons.
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Tableau 8 : Synthèse des types de conduites des troupeaux de petits ruminants observés dans le Nord du Togo en 2016
Mois J F M A M J J A S O N D Saison Sèche Humide Sèche
Type de conduite Système guinéen divagant Divagation des petits ruminants en toute saison
Système soudanien gardienné
Divagation
Conduite des ovins au pâturage / Mise au
piquet des caprins
Divagation
Système semi-intensif Gardiennage des petits ruminants en toute saison
III.3.2. Bergeries et matériel d’élevage
Types de bergeries
Un descriptif des différents types de bergeries rencontrées à travers l’enquête est proposé dans cette partie, depuis les bergeries traditionnelles, aux « bergeries améliorées » promues par le projet Pasa dans le cas des élevages extensifs améliorés et des systèmes semi-intensifs, appuyés par le projet.
Les bergeries traditionnelles, parfois appelées « case-bergerie » sont construites en banco (briques en terre), sur une fondation en pierres. Le toit est en paille et doit être changé chaque année. Ce sont souvent des cases rondes, plus rarement rectangulaires.
Les bergeries semi-améliorées diffèrent des bergeries traditionnelles par le toit en tôle résistant plus longtemps aux intempéries.
Les BTA (Bergeries Traditionnelles Améliorées), dont la construction a été encouragée et partiellement financée par le projet Pasa sont construites selon le modèle traditionnel, avec des briques en banco sur une fondation en pierres. Un crépissage en ciment sur les murs et l’utilisation de tôle pour le toit permet d’allonger substantiellement la durée de vie de la bergerie. Des ouvertures dans les murs favorisent une bonne ventilation.
Les bergeries des élevages commerciaux du projet Pasa sont comparables aux BTA classiques, mais de taille plus grande. Un parc attenant à la bergerie facilite la conduite des animaux (suivi, distribution de nourriture, contention et traitements). Ce sont des bergeries prévues pour des systèmes semi-intensifs avec des troupeaux de grande taille.
Matériel d’élevage
L’équipement spécialisé est absent dans la majorité des élevages. Des bassines, des bidons de seconde-main ou des jarres en terre cuite constituent des abreuvoirs, et les éleveurs distribuent le fourrage et les compléments alimentaires à même le sol, ou éventuellement suspendent les branches et herbes fourragères. Les élevages plus techniques peuvent posséder des mangeoires en bois, ou des demi-bidons faisant office d’abreuvoirs.
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III.3.3. Alimentation
L’ingestion de fourrage est principalement assurée par l’exploitation des pâturages naturels et des jachères par les petits ruminants. La distribution des aliments (fourrages, concentrés et minéraux) est très variable en fonction des élevages. Elle dépend de la saison et du type de conduite des animaux et également des moyens financiers de l’éleveur.
La figure 15 représente la répartition des éleveurs visités en fonction de leur niveau de technicité en alimentation.
Figure 15 : Répartition des élevages enquêtés dans le Nord du Togo en fonction de leur niveau de technicité en alimentation en 2016
Apport de fourrage
En plus de l’exploitation des pâturages naturels et des jachères par les petits ruminants, de manière libre ou encadrée selon la saison, les éleveurs peuvent faire le choix de complémenter leurs animaux en fourrages.
L’apport de fourrage est variable en termes de périodes et de fréquences de distribution. Les éleveurs peuvent choisir de complémenter en fourrage pendant la saison des pluies, période propice à la collecte de feuilles d’arbre, ou à l’inverse, en saison sèche, lorsque les animaux peinent à trouver de quoi manger par eux-mêmes. La complémentation en fourrage durant la saison sèche suppose de prévoir des stocks de fourrages en fin de période des cultures, souvent conservés sous forme de fanes.
Les principaux fourrages distribués sont les herbes de brousse (herbe « ako » et andropogon), les feuilles d’arbres ou d’arbustes (leucena, gmelina, palmier, manguier, teck, albizia), la paille de sorgho, les pieds de maïs, ou encore les fanes d’arachide et de haricot (notamment dans la région des Savanes). Les fourrages peuvent être suspendus à des branches d’arbre pour préserver l’appétence des herbes et des feuilles et pour conserver une certaine hygiène lors de la distribution de l’alimentation.
Niveau 1 : Aucun apport alimentaire
Niveau 2 : Apport de fourrage
Niveau 3 : Apport de fourrage et complémentation irrégulière en concentrés
Niveau 4 : Apport de fourrage et complémentation régulière en concentrés (voire en minéraux)
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Apport de concentrés
La distribution de compléments alimentaires concentrés est très variable, en raison de la fréquence de distribution et de la quantité distribuée. L’apport en concentré peut avoir lieu en saison des pluies, en saison sèche, ou encore en toute saison, selon les moyens de l’éleveur et la facilité d’obtention de ces concentrés. Les principaux compléments alimentaires distribués sont les sons de sorgho, de soja et de maïs, les épluchures de manioc, d’igname ou de haricot, les graines de maïs et de coton, les drêches de bière et de riz, et la lie de sorgho.
Apport de compléments minéraux
Les compléments minéraux sont rarement distribués. Le cas échéant, il s’agit de sel de cuisine mélangé aux fourrages, aux compléments concentrés ou encore à l’eau de boisson. Quelques élevages sont aussi pourvus de pierres à lécher.
III.3.4. Données sur la reproduction des petits ruminants
Gestion de la reproduction par les éleveurs
La gestion de la reproduction est très variable en fonction des élevages.
Dans certains élevages, aucun contrôle de la reproduction n’a lieu.
Une majorité d’éleveurs se contentent de castrer les jeunes mâles afin d’éviter que ces derniers (les boucs en particulier) ne s’éloignent trop de la concession familiale par attrait pour les femelles et ne reviennent plus. Les boucs castrés sont souvent de plus grand format et se vendent donc plus chers. Une attention peut être portée aux femelles gestantes et aux petits lors de la mise-bas.
Enfin, certains élevages contrôlent attentivement la reproduction : un ou deux géniteurs sont gardés pour la lutte, les autres mâles sont castrés et, dans 15 % des exploitations, les géniteurs sont renouvelés régulièrement (achat de nouveaux géniteurs tous les 2 ans).
La plupart du temps, et notamment dans les élevages qui exercent peu de contrôle sur la reproduction, la lutte intervient pendant la saison sèche, lorsque les animaux sont en divagation.
La figure 16 fait état des différents niveaux de technicité en reproduction dans les élevages rencontrés.
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Figure 16 : Répartition des élevages enquêtés dans le Nord du Togo en fonction de leur niveau de technicité en reproduction en 2016
Sans pouvoir chiffrer les conséquences liées à l’existence de la consanguinité dans les élevages, il est acquis que ce problème existe dans un grand nombre d’élevages. En effet, malgré le fait que beaucoup d’éleveurs pratiquent la castration des mâles, il est rare qu’il existe un réel renouvellement des géniteurs au sein des élevages, ce qui favorise l’existence de consanguinité dans le troupeau. Ainsi, dans les élevages de niveau de technicité en reproduction inférieur au niveau quatre, soit chez 85 % des élevages (134/158) il est possible de suspecter l’existence d’individus consanguins.
L’existence d’une saisonnalité de la reproduction est difficile à établir. En effet, certains éleveurs remarquent que les mises-bas sont plutôt groupées à une période de l’année, d’autres affirment que les mises-bas ont lieu tout au long de l’année.
Indicateurs (analyse des indicateurs en reproduction)
Le nombre de mâles et de femelles en âge de se reproduire est très variable et le sex ratio (nombre de femelles pour un mâle géniteur) est inégal d’un élevage à l’autre. Les valeurs moyennes de sex ratio établies à partir de l’enquête et exprimées en nombre de femelles pour un mâle étaient de 6,82 (avec respectivement 0,66 femelle et 25 femelles pour un mâle comme minimum et maximum) et 3,82 (avec respectivement 0 femelle et 15 femelles pour un mâle comme minimum et maximum). Les valeurs moyennes présentées sur la figure 17 diffèrent largement des recommandations. En effet, pour des races élevées en milieu tropical, le sex ratio préconisé serait de 30 à 50 brebis pour un bélier et autant de chèvres pour un bouc par extrapolation. Un facteur 5 sépare les valeurs recueillies sur le terrain de ces recommandations. Cette différence s’explique en partie à cause de la petite taille des élevages : en effet, l’effectif moyen du cheptel de petits ruminants est inférieur à 30 têtes par élevage.
Niveau 1 : Aucun suivi
Niveau 2 : Castration des mâles
Niveau 3 : Castration des mâles et surveillance des mises-bas
Niveau 4 : Castration des mâles, surveillance des mises-bas, utilisation et renouvellement régulier de géniteurs améliorés
70
Figure 17 : Sex ratio Femelles / Mâles en âge de se reproduire dans les cheptels ovins et caprins visités lors de l’enquête dans le Nord du Togo en 2016 (moyenne des élevages visités)
Les avortements correspondent à l’expulsion du fœtus avant la fin de la gestation ou à l’expulsion d’un animal mort-né.
La figure 18 présente les taux d’avortements dans les cheptels ovins et caprins des élevages visités. La figure ne laisse pas apparaître la variabilité qui existe entre ces élevages en matière d’avortement : pour être factuel, le taux d’avortements moyen observé est de 14,7 % chez les brebis (avec un minimum de 0 % et un maximum de 75 %) et de 34,5 % chez les chèvres (avec un minimum de 0 % et un maximum de 100 %).
Figure 18 : Taux d’avortement ovin et caprin moyens en 2015 dans les élevages visités lors de l’enquête dans le Nord du Togo (moyennes des élevages visités)
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Par comparaison, dans le contexte français, malgré l’absence de statistiques fiables, il est admis par les GDS (Groupements de Défense Sanitaire) que 2 % des brebis avortent chaque année, et le seuil d’alerte est généralement situé à 5 % d’avortements pour la saison des naissances. Le taux d’avortements au Togo est donc largement supérieur à la recommandation à ne pas dépasser, en particulier chez l’espèce caprine.
Castration des mâles : objectif et méthode
Les petits ruminants mâles sont souvent castrés par les éleveurs eux-mêmes. Une différence existe toutefois entre les chèvres et les moutons. La castration est davantage pratiquée chez les caprins (89 % des élevages) qu’elle ne l’est chez les ovins (73 % des élevages), comme le montre les figures 19 et 20. De plus les quelques élevages caprins ne pratiquant pas la castration correspondent en réalité à des cheptels très petits comprenant parfois un seul bouc que l’éleveur garde entier pour assurer la reproduction. A l’opposé, les élevages ne pratiquant pas la castration des ovins le font souvent dans un intérêt économique : après une opération d’embouche, les béliers entiers étant très appréciés lors de la Tabaski.
Figure 19 : Proportion des éleveurs pratiquant la castration dans l’espèce ovine lors de l’enquête menée dans le Nord du Togo en 2016
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Figure 20 : Proportion des éleveurs pratiquant la castration dans l’espèce caprine lors de l’enquête menée dans le Nord du Togo en 2016
Les mâles sont castrés à partir de l’âge de 5 mois, souvent par les éleveurs eux-mêmes. Certains éleveurs castrent tous les mâles en même temps, une fois que les femelles sont gestantes. D’autres réservent un mâle entier comme géniteur. L’objectif de la castration est avant tout d’empêcher ces animaux de partir loin par attrait pour des femelles d’autres élevages et de les perdre lors de la divagation en saison sèche. La castration des boucs permet également une meilleure prise de poids et donc une commercialisation plus avantageuse. Les arguments génétiques (mesure préventive contre la consanguinité) sont très rarement avancés par les éleveurs.
Plusieurs techniques de castration existent :
· La castration peut se faire « à la lame » : le scrotum est incisé, les testicules sont excisées, puis du charbon (ou du pétrole) est appliqué sur la cicatrice pour empêcher les infections ;
· la castration peut aussi se faire « au caillou » : dans ce cas, il s’agit d’écraser le cordon spermatique entre deux pierres ;
· plus rarement, si l’éleveur fait appel à des agents vétérinaires, la castration est alors réalisée à l’aide de pinces de Burdizzo.
III.3.5. Suivi sanitaire des troupeaux
Tous les élevages visités ne sont pas touchés par les visites des agents vétérinaires. Le suivi sanitaire de l’élevage dépend beaucoup de la perception qu’a l’éleveur des mesures vétérinaires de prophylaxie et aussi de la capacité des agents vétérinaires à intervenir dans tous les cantons et tous les villages. Cette perception de l’éleveur vis-à-vis des actes vétérinaires prophylactiques est souvent en lien avec le niveau d’étude de la personne et aussi
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avec la taille de l’élevage (les éleveurs avec un certain niveau d’étude ou détenant un cheptel de taille importante comprennent et acceptent plus facilement le suivi sanitaire.
La figure 21 représente la répartition des élevages visités en fonction de leur niveau de technicité en termes de suivi sanitaire.
Figure 21 : Répartition des élevages enquêtés dans le Nord du Togo en fonction de leur niveau de technicité en termes de suivi sanitaire sur l’année 2015
Une grande diversité existe dans les élevages, en termes de suivi sanitaire. Les élevages n’ayant aucune pratique prophylactique sont encore nombreux : 32 % des élevages (51/158). Quarante-deux pourcent des élevages (66/158) ne voient un agent vétérinaire qu’une fois dans l’année et seulement 26 % des élevages (41/158) bénéficient d’au moins deux traitements antiparasitaires en plus de la vaccination dans l’année.
Les indicateurs du suivi sanitaire des troupeaux que sont la vaccination et le déparasitage peuvent être détaillés. Les figures 22 et 23 présentent respectivement la proportion de troupeaux vaccinés contre la PPR (Peste des Petits Ruminants) en 2015 et la fréquence d’administration d’un antiparasitaire lors de la même année.
Niveau 1 : Aucun suivi sanitaire
Niveau 2 : Vaccination ou déparasitage une fois par an
Niveau 3 : Vaccination et déparasitage une fois par an
Niveau 4 : Vaccination annuelle et déparasitage plusieurs fois par an
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Figure 22 : Situation sanitaire des élevages enquêtés dans le Nord du Togo par rapport à la vaccination contre la PPR en 2015
Figure 23 : Fréquence d’administration d’un antiparasitaire pendant l’année 2015 dans les enquêtés dans le Nord du Togo
Il apparaît que de nombreux éleveurs n’appliquent pas de mesures préventives. En 2015, 35 % des élevages visités (56/158) n’était pas vaccinés contre la PPR, et 34 % des mêmes élevages (53/158) n’avaient pas été déparasités dans l’année.
Plusieurs facteurs empêchent une application correcte des mesures de prophylaxie dans tous les élevages : la perception des traitements préventifs vétérinaires n’est pas toujours bonne, les agents vétérinaires ne touchent pas tous les villages, certains éleveurs manquent de motivation ou de moyens pour appeler les services vétérinaires.
En outre, plusieurs cas d’inefficacité du vaccin ont été décrits par les éleveurs, laissant suspecter que l’administration du vaccin, et peut être par extension des antiparasitaires, n’est pas toujours bien réalisée (non-respect de la chaîne du froid, sous dosage des produits,
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vaccination d’animaux malades). Cette donnée non chiffrable n’apparaît pas sur les figures ci-dessus.
La pathologie des petits ruminants sera développée dans une partie ultérieure.
III.3.6. Productions
L’élevage des petits ruminants permet de valoriser plusieurs types de produits. Les animaux destinés à la consommation sont vendus, au domicile ou au marché. Ils peuvent aussi être consommés par la famille lors des fêtes ou des cérémonies traditionnelles. Les déjections des animaux, mélangées à de la cendre produisent la fumure organique qui est utilisée comme engrais pour les cultures. Ce mélange qualifié de « poudrette » est alors épandu directement dans les champs. L’éleveur peut aussi avoir une fosse fumière permettant une meilleure valorisation. Le lait des petits ruminants n’est pas exploité, par habitude et en raison des trop faibles quantités produites. La peau des animaux est rarement valorisée.
La productivité numérique globale des élevages visités est présentée dans la figure 24. Rappelons que la productivité numérique correspond respectivement au nombre d’antenais8 par brebis détenue, mise ou non à la reproduction et au nombre de cabris9 par chèvre détenue, mise ou non à la reproduction. Elle vaut 0,98 pour les ovins (avec un minimum de 0 et un maximum de 2) et 1,14 pour les caprins (avec un minimum de 0 et un maximum de 3).
Figure 24 : Productivité numérique moyenne des ovins et des caprins en 2015 dans les élevages ciblés par l'enquête dans le Nord du Togo
8 Antenais (antenaise) : Jeunes ovins sevrés, encore inaptes à la reproduction. En termes économiques, l’antenais correspond au produit sevré dans l’espèce ovine. 9 Cabri : Jeunes caprins sevrés, encore inaptes à la reproduction. En terme économiques, le cabri correspond au produit sevré dans l’espèce caprine.
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III.3.7. Marché et commercialisation
Raison de vente
Dans les systèmes traditionnels extensifs d’élevage, le cheptel de petits ruminants constitue un capital mobilisable, une épargne sur pied. La vente d’un animal répond à un besoin immédiat d’argent : achat d’engrais pour les cultures, achat de produits pour la famille comme le savon ou même la nourriture, achat de médicaments, frais d’hospitalisation, frais de scolarisation. Les éleveurs vendent donc rarement leurs animaux à une date prédéterminée, et plutôt quand ils en sentent la nécessité. Il n’y a donc pas de régularité dans les ventes de petits ruminants. L’élevage constitue aussi une réserve financière disponible pour la famille.
Dans les systèmes semi-intensifs, l’élevage constitue une activité principale génératrice de revenu et la vente régulière d’animaux est obligatoire.
Marché
Les éleveurs vendent habituellement leurs animaux à des marchands de bétail appelés revendeurs. La vente peut avoir lieu au marché ou bien au domicile, si l’éleveur appelle le revendeur pour venir chercher l’animal. Plus occasionnellement, la vente se fait de particulier à particulier sans intermédiaire. La vente d’un animal au marché fait l’objet d’une taxe que doit payer l’éleveur. Celle-ci va de 100 à 500 FCFA par animal amené sur le site du marché en fonction des marchés et des périodes. Le transport de l’animal depuis l’élevage jusqu’au lieu de vente est à la charge de l’éleveur.
Les marchés où se rendent habituellement les éleveurs sont les marchés locaux proches de leur lieu de vie : marché du village ou marché du canton qui s’animent de manière hebdomadaire à bihebdomadaire.
Le prix de vente est variable selon les périodes. Pendant les fêtes (1er Mai, Tabaski, Noël et Nouvel an), le prix sur le marché est plus élevé.
Le prix moyen des animaux est présenté sur les figures 25 et 26. L’âge moyen de chaque catégorie y est indiqué. Cette approche est assez grossière car le prix de l’animal dépend de beaucoup d’autres facteurs que l’âge, en particulier de la ration alimentaire reçue mais aussi du cours du marché et éventuellement du rapport de force qui peut exister entre éleveurs et acheteurs (revendeurs). La couleur de la robe est un élément central à prendre en compte lors des ventes d’animaux en période de fête. Pour la Tabaski par exemple, les béliers entiers, de race sahélienne ou métissés, de robe blanche, avec des grandes cornes sont particulièrement appréciés.
Ainsi, le prix moyen d’un bélier entier de race Djallonké est de 29 100 FCFA avec un minimum de 18 000 FCFA et un maximum de 51 000 FCFA. De même, le prix moyen d’un bouc entier de race Djallonké est de 10 000 FCF, avec un minimum de 5 000 FCFA et un maximum de 15 000 FCFA.
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Figure 25 : Prix moyen d’un ovin sur le marché en FCFA en 2015 dans le Nord du Togo (10 000 FCFA = 15 €)
Figure 26 : Prix moyen d’un caprin sur le marché en FCFA en 2015 dans le Nord du Togo (10 000 FCFA = 15 €)
Pour la suite de l’étude, (en particulier pour les calculs des comptes d’exploitation) nous approximerons le prix d’un ovin à 25 000 FCFA et celui d’un caprin à 15 000 FCFA.
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III.4. Éléments de pathologie des petits ruminants
Il convient de rappeler que les données chiffrées avancées dans cette partie sont à interpréter avec précaution. Il s’agit d’informations recueillies directement lors des entretiens auprès des éleveurs. Les diagnostics des maladies des ovins et des caprins décrites par les éleveurs restent sans certitude, car les éleveurs ne font pas systématiquement appel aux agents vétérinaires, ces derniers ne disposent que de très peu d’outils diagnostiques ou d’examens complémentaires, et l’autopsie des animaux est rarement pratiquée.
De plus, le fait que beaucoup d’animaux malades passent souvent inaperçus aux yeux des éleveurs ainsi que l’absence de cahier de suivi dans la plupart des élevages vont dans le sens d’une sous-estimation de la prévalence des maladies.
Les maladies et les causes de mortalité ont été étudiées pour chaque élevage. Les chiffres présentés dans cette partie prennent en compte tous les petits ruminants concernés par l’étude.
III.4.1. Mortalité des petits ruminants
La mortalité des petits ruminants a été établie grâce au calcul suivant, et peut être déclinée pour chaque espèce et pour une maladie en particulier :
La mortalité globale, pour l’ensemble de la pathologie vaut 20,9 % et la mortalité associée à la PPR est de 10,8 %. La mortalité est plus forte chez les caprins que chez les ovins.
Le tableau 9 présente les mortalités des ovins et caprins pour la PPE puis pour l’ensemble de la pathologie pendant l’année 2015.
Tableau 9 : Mortalités des ovins et caprins pour la PPR et pour l’ensemble de la pathologie pendant l’année 2015
Nombre total d’animaux
PPR Ensemble de la pathologie Nombre de
morts Mortalité
(%) Nombre de
morts Mortalité
(%) Ovins 2 061 160 7,7 371 18,0 Caprins 1 550 238 15,4 383 24,7 Petits Ruminants 3 611 398 11,0 754 20,9
III.4.2. Aperçu des maladies chez les petits ruminants
Les différentes causes de mortalité des petits ruminants sont présentées sur les figures 27 et 28. En plus de la PPR, la prédation et les accidents, les causes de mortalité y sont listées par entités pathologiques. De par son incidence élevée, sa gravité et du fait qu’elle atteint plusieurs appareils, la PPR a été isolée de la pathologie respiratoire et digestive.
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Figure 27 : Causes de mortalité chez les ovins pendant l’année 2015, par grandes entités, selon les informations déclaratives des éleveurs enquêtés dans le Nord du Togo
(en pourcentages des cas de mortalité pris en compte dans l’enquête)
Figure 28 : Causes de mortalité chez les caprins pendant l’année 2015, par grandes entités, selon les informations déclaratives des éleveurs enquêtés dans le Nord du Togo
(en pourcentages des cas de mortalité pris en compte dans l’enquête)
80
Pour les ovins comme pour les caprins, la cause de mortalité la plus importante est de loin la PPR, suivie de la pathologie digestive, puis cutanée. Pour chaque entité pathologique, un tableau ou un graphique fera ressortir le nombre d’animaux touchés pour chaque maladie.
III.4.3. Pathologie cutanée
Au sein de la pathologie cutanée, plusieurs cas de mortalité des agneaux, occasionnés par une infestation massive de puces ou de poux piqueurs hématophages ont été rapportés par les éleveurs et les TSEP. Il nous a paru légitime de faire figurer cette affection sous le nom de pulicose dans cette partie. Notons que pour la gale, les déclarations des éleveurs ne nous permettaient pas de préciser le type de gale.
La figure 29 rend compte de la distribution des animaux atteints (malades et morts) de pathologie cutanée.
Figure 29 : Nombre de petits ruminants touchés pour chaque maladie ou entité appartenant à la pathologie cutanée en 2015 dans le Nord du Togo
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III.4.4. Pathologie oculaire
Le tableau 10 rend compte de la distribution des animaux atteints (malades et morts) lorsqu’ils étaient atteints par une maladie à caractère ophtalmologique.
Tableau 10 : Nombre de petits ruminants touchés par la pathologie oculaire en 2015 dans le Nord du Togo
Maladie suspectée Animaux malades Animaux morts
Ovins Caprins Total Ovins Caprins Total Kérato-conjonctivite 8 13 21 1 2 3 Total 8 13 21 1 2 3
III.4.5. Pathologie respiratoire
Le tableau 11 rend compte de la distribution des animaux atteints (malades et morts) de pathologie respiratoire. Aucun cas évocateur d’œstrose ovine n’a été rapporté par les éleveurs lors des entretiens.
Tableau 11 : Nombre de petits ruminants touchés pour chaque maladie de la pathologie respiratoire en 2015 dans le Nord du Togo
Maladie suspectée Animaux malades Animaux morts
Ovins Caprins Total Ovins Caprins Total Pneumonie / Bronchopneumonie vermineuse
101 86 187 4 21 25
Les deux espèces sont touchées par la pathologie respiratoire mais la mortalité est plus forte chez les caprins. La maladie intervient en saison des pluies et plus rarement lors de l’harmattan10. Les symptômes observés par les éleveurs sont du jetage, de la toux et un poil piqué. Un épanchement pleural a été mis en évidence lors d’une autopsie réalisée par un TSEP.
III.4.6. Pathologie digestive
Au sein de la pathologie digestive, un syndrome assez fréquemment rencontré a été décrit par les éleveurs : le SPP (Syndrome du Sac Plastique). Des cas d’intoxications également rapportés méritent également d’être évoqués avant de présenter les données recueillies.
10 Harmattan : Vent sec et chargé de poussière, chaud le jour et plus froid la nuit, qui souffle du Sahara méridional vers l’Ouest et affecte le golfe de Guinée en hiver, entre la fin Novembre et le milieu du mois de Mars.
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Syndrome du sac plastique :
Seuls les adultes sont touchés par cette entité qui intervient en saison sèche, lorsque les petits ruminants sont en divagation et qu’ils peinent à trouver leur alimentation. À la suite de l’ingestion de sacs plastiques, il y a météorisation (distension anormale du réticulo-rumen), et l’animal succombera au bout de quelques heures.
Intoxication :
Des cas d’intoxication aux graines de soja ou de coton ont été rapportés. Il semblerait que l’intoxication soit due à la présence de pesticide sur les graines. Les symptômes décrits par les éleveurs sont une diarrhée, un météorisme ruminal et une mort brutale.
Le tableau 12 rend compte de la distribution des animaux atteints (malades et morts) de pathologie digestive. L’entité « parasitisme intestinal » regroupe les suspicions de strongylose, de douve et de coccidiose. Les cas d’intoxication sont avérés ou suspectés par l’éleveur. Certains pourraient être confondus avec une entérotoxémie. Aucun cas de ténia n’a été rapporté.
Tableau 12 : Nombre de petits ruminants touchés pour chaque maladie ou entité appartenant à la pathologie digestive en 2015 dans le Nord du Togo
Maladie suspectée Animaux malades Animaux morts
Ovins Caprins Total Ovins Caprins Total Syndrome du sac plastique 0 0 0 2 8 10 Parasitisme intestinal 29 65 94 69 57 126 Intoxication 0 0 0 48 17 65 Total 29 65 94 119 82 201
III.4.7. Maladies infectieuses (PPR et FA)
Le tableau 13 rend compte de la distribution des petits ruminants atteints de maladies infectieuses : PPR et FA. Alors que la PPR apparaissait autrefois exclusivement lors de la saison sèche, des épisodes de PPR ont été récemment décrits pendant la saison des pluies.
Tableau 13 : Nombre de petits ruminants touchés par la PPR et la FA en 2015 dans le Nord du Togo
Maladie suspectée Animaux malades Animaux morts
Ovins Caprins Total Ovins Caprins Total PPR 3 57 60 160 238 398 FA 0 2 2 0 0 0 Total 3 59 62 160 238 398
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III.4.8. Pathologie locomotrice
Quelques cas de boiteries ont été rapportés par les éleveurs. Les boiteries éventuellement due à la présence de tiques sur les membres n’ont pas été comptabilisées dans les affections locomotrices mais figurent parmi les maladies à tropisme cutané.
Le tableau 14 rend compte de la distribution des animaux atteints (malades et morts) de pathologie locomotrice.
Tableau 14 : Nombre d’animaux touchés par la pathologie locomotrice en 2015 dans le Nord du Togo
Maladie suspectée
Animaux malades Animaux morts Ovins Caprins Total Ovins Caprins Total
Piétin 0 2 2 0 0 0
III.4.9. Pathologie nerveuse
De rares cas de maladie nerveuse ont été décrits par les éleveurs. Les symptômes associés étaient des tremblements et une marche en rond de l’animal. Il n’était pas possible de faire le diagnostic de cette maladie. Le diagnostic différentiel comprend la toxémie de gestation, une intoxication, l’œstrose ovine et la cœnurose.
Le tableau 15 rend compte de la distribution des animaux atteints (malades et morts) de pathologie nerveuse.
Tableau 15 : Nombre d’animaux atteints de pathologie nerveuse en 2015 dans le Nord du Togo
Maladie suspectée Animaux malades Animaux morts
Ovins Caprins Total Ovins Caprins Total Inconnue 0 0 0 2 2 4
III.4.10. Pathologie peri-partum
Deux entités ont été décrites lors des entretiens auprès des éleveurs : la mortalité des femelles reproductrices suite à la mise-bas et la mortinatalité. La mortalité des femelles survenant après la mise-bas peut être provoquée par des dystocies11. La mortinatalité correspond aux nouveau-nés succombant lors de la mise-bas ou dans le jour suivant la mise-bas (24h).
Le tableau 16 rend compte de la distribution des animaux atteints (malades et morts) de pathologie peri-partum.
11 Dystocie : Mise-bas difficile qui a ou qui aurait nécessité une intervention extérieure. Les causes de dystocie sont d’origine maternelle ou fœtale et consistent souvent en une inadéquation de la conformation pelvienne avec la taille ou la position du fœtus.
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Tableau 16 : Nombre d'animaux atteints de pathologie peri-partum
en 2015 dans le Nord du Togo
Maladie suspectée Animaux malades Animaux morts
Ovins Caprins Total Ovins Caprins Total Dystocie 0 0 0 2 4 6 Mortinatalité 0 0 0 12 19 31 Total 0 0 0 14 23 37
III.4.11. Prédation
Le tableau 17 rend compte de la distribution des animaux morts de prédation.
Tableau 17 : Nombre d'animaux morts par type de prédation en 2015 dans le Nord du Togo
Animal prédateur Animaux morts
Ovins Caprins Total Serpent 3 2 5 Crocodile 3 0 3 Chien 0 1 1 Total 6 3 9
III.4.12. Accidents
Le tableau 18 rend compte de la distribution des animaux morts d’accidents.
Tableau 18 : Nombre d'animaux morts par type d’accident en 2015 dans le Nord du Togo
Type d’accident Animaux morts
Ovins Caprins Total Conflit* 0 4 4 Corde** 0 1 1 Bagarre entre mâles 4 0 4 Total 4 5 9
* L’appellation « conflit » désigne des animaux non surveillés, qui ont occasionnés des dégâts dans des champs ou des jardins (donc des conflits entre éleveurs et agriculteurs) et qui sont morts des suites des blessures causées par le propriétaire des lieux.
** L’appellation « corde » correspond à un animal attaché au piquet en saison des pluies et mort de strangulation.
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III.5. Typologie des élevages de petits ruminants
La classification présentée dans la partie bibliographique est reprise en partie dans cette typologie des élevages de petits ruminants. La distinction entre élevages traditionnels et élevages améliorés a été gardée et plus particulièrement les types « divagant », « gardienné », « extensif » et « semi-intensif » ont été conservés. Le système « traditionnel gardienné » a été subdivisé en trois sous-types en fonction du type de conduite du cheptel ainsi que de la taille du troupeau et le système « atelier d’embouche » a été ajouté à la typologie.
La figure 30 représente le nombre d’élevages recensés pour chaque catégorie.
Figure 30 : Répartition par catégorie des élevages recensés lors de l’enquête dans le Nord du Togo en 2016 (nombre total d’élevages et d’ateliers d’embouche = 177)
Les élevages qui procèdent à la « mise au piquet » ou à la « conduite au pâturage » en saison des pluies appartiennent au système traditionnel soudanien gardienné. Avec les élevages « divagants », ils forment le groupe des systèmes traditionnels. Les élevages extensifs et les élevages de type « ferme ovine améliorée » correspondent à des systèmes améliorés. Les ateliers d’embouche forment un groupe à part, de par la conduite des animaux et leur haute valorisation.
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III.5.1. Présentation des différents types d’élevage identifiés
III.5.1.1. Les systèmes traditionnels
Parmi les systèmes traditionnels, deux différents types de conduite des petits ruminants existent en saison des pluies : la divagation et le gardiennage. Les types d’élevages gardiennés sont les plus répandus dans les régions visitées. Les élevages gardiennés se distinguent par leur type de conduite des petits ruminants lors de la saison des pluies (attache au piquet ou conduite au pâturage par un berger) et par la taille du troupeau.
III.5.1.2. L’élevage traditionnel guinéen divagant
Le système d’élevage guinéen divagant se fait de plus en plus rare au Togo en raison de la réduction des surfaces disponibles pour le pâturage des petits ruminants, celles-ci entrant en compétition directe avec les terres allouées aux cultures vivrières. Le cheptel est de taille variable. Une bergerie est généralement mise à la disposition des animaux et une complémentation alimentaire en fourrages est généralement assurée. Il n’existe pas de réelle gestion de la reproduction. Si le suivi sanitaire n’est pas effectué consciencieusement, la divagation toute l’année ne pose aucune limite à la diffusion d’une épidémie (ravages de la PPR). Le fumier ne peut être valorisé que s’il existe une bergerie.
L’élevage des petits ruminants est une activité secondaire. C’est l’agriculture qui est l’activité principale, et les deux activités existent parfois de manière indépendante et non complémentaire.
L’élevage traditionnel soudanien gardienné, avec mise au piquet en saison des pluies et cheptel de petite taille
Ce système d’élevage traditionnel est largement répandu dans les régions du Nord du Togo, en raison de la petite taille des troupeaux et du gain de temps permis par l’attache au piquet des animaux pendant la journée en saison des pluies. Les animaux sont généralement logés dans des petites bergeries traditionnelles (case ronde) et sont en divagation en saison sèche. L’élevage nécessite peu d’intrants et les soins pratiqués sont rares. La mortalité est élevée. Ce type d’élevage nécessite peu d’investissement (temps et intrants) de la part de l’éleveur mais la productivité numérique est faible.
Les épisodes de PPR font des ravages dans les petits élevages non vaccinés. Il arrive fréquemment que tous les animaux meurent et l’élevage repart de zéro.
L’élevage traditionnel soudanien gardienné, avec mise au piquet en saison des pluies et cheptel de taille moyenne à grande
Également bien répandu dans le Nord du Togo, ce type d’élevage est comparable au précédent en beaucoup de points. Les animaux sont généralement logés dans des bergeries traditionnelles (case ronde) et sont en divagation en saison sèche. Une complémentation alimentaire (apport de fourrage et parfois de concentrés) est pratiquée en saison sèche. Ces compléments peuvent être achetés ou produits sur place. Un suivi sanitaire est effectué environ une fois par an, souvent à l’occasion de la campagne de vaccination contre la peste
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des petits ruminants. Les animaux étant en divagation pendant la moitié de l’année, il n’existe pas de réel contrôle de la reproduction, même si la castration est pratiquée. Le fumier est généralement ramassé une fois dans l’année, en mai, et est épandu dans les champs avant le labour de la terre.
L’élevage traditionnel soudanien gardienné, avec conduite au pâturage en saison des pluies
Lorsque le cheptel est de taille importante et qu’il est constitué principalement d’ovins, il devient intéressant de conduire les petits ruminants au pâturage lors de la saison des pluies. Bien qu’appartenant aux systèmes traditionnels, ce type d’élevage reste moins fréquent que les deux types précédents du fait de son mode de conduite très chronophage en saison des pluies. En saison sèche, c’est la divagation. Les animaux sont logés dans des bergeries traditionnelles (case ronde) ou dans des bergeries améliorées (toit en tôle et murs bétonnés). Une complémentation alimentaire (apport de fourrage et parfois de concentrés) est pratiquée en saison sèche et peut être prolongée en saison des pluies selon les moyens de l’éleveur. Ces compléments peuvent être achetés ou produits sur place. Un complément minéral est parfois distribué. Le suivi sanitaire (vaccination et déparasitage) est effectué au moins une fois par an. Le contrôle de la reproduction est partiel et est lié à l’appréciation des béliers entiers sur le marché lors des périodes de fêtes (Tabaski). Le fumier est généralement ramassé une fois par mois et est stocké dans des sacs avant d’être épandu dans les champs à l’approche de la saison des cultures.
III.5.1.3. Les systèmes améliorés
L’élevage extensif amélioré
Les élevages extensifs ont bénéficié d’une formation sur l’élevage des petits ruminants, d’une aide pour la construction d’une bergerie traditionnelle améliorée et du don d’un géniteur amélioré provenant de la station d’élevage de Kolokopé. Les pratiques d’élevage sont inspirées du système traditionnel et complétées de pratiques plus techniques : complémentation en concentrés et en minéraux, gestion de la reproduction, recours régulier aux agents vétérinaires pour la prophylaxie et les traitements curatifs. Certains de ces éleveurs prévoient leurs ventes lors des périodes de fêtes.
Les fermes ovines améliorées (FOA)
Les FOA peuvent être qualifiées d’élevages semi-intensifs. Les animaux sont gardiennés pendant toute l’année et un itinéraire technique est respecté : complémentation alimentaire, gestion de la reproduction, suivi sanitaire régulier. Ces élevages réalisent leurs ventes au moment des fêtes, lorsque le prix du mouton ou de la chèvre est haut sur le marché. Cela concerne notamment les élevages de la région des Savanes au moment de la Tabaski.
III.5.1.4. Les unités d’embouche de courte durée
L’activité d’embouche concerne un petit nombre d’animaux et est effectuée sur une courte période de temps. Les animaux destinés à l’embouche sont conduits différemment des autres animaux de l’élevage. Si elle existe, la conduite au pâturage n’a lieu que le matin et un apport de fourrages, de concentrés et de minéraux est prévu chaque jour pour les petits
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ruminants. Le suivi sanitaire et vétérinaire des animaux est renforcé. Une fois l’embouche terminée, les animaux sont vendus au niveau des marchés locaux ou bien sont envoyés à Lomé, la capitale, si le marché y est meilleur.
III.5.2. Comparaison des systèmes d’élevages
Dans cette partie, les pratiques et les paramètres zootechniques, les paramètres d’exploitation ainsi que les indicateurs économiques des différents systèmes d’élevage sont comparés.
III.5.2.1. Comparaison des pratiques zootechniques
Les tendances de niveaux techniques en alimentation, reproduction et suivi sanitaire sont reprises pour chaque système d’élevage et sont comparées sur la figure 31. En évoluant, depuis les systèmes traditionnels comprenant peu d’animaux vers les systèmes améliorés en comportant davantage, les niveaux en alimentation, en reproduction et en suivi sanitaire deviennent plus techniques. Le niveau technique en reproduction n’est pas représenté pour les unités d’embouche car l’embouche ne nécessite pas de suivi de reproduction.
Figure 31 : Niveaux techniques moyens en alimentation, reproduction et suivi sanitaire comparés des différents systèmes d'élevage enquêtés en 2016 dans le Nord du Togo
Le lecteur se réfèrera aux parties III.3.3, III.3.4 et III.3.5 du travail personnel pour le détail des chiffres des niveaux techniques en alimentation, en reproduction et en suivi sanitaire.
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III.5.2.2. Comparaison des paramètres zootechniques
Les principaux paramètres zootechniques des diverses catégories d’élevage établies dans la typologie sont repris dans cette partie. Il s’agit du taux de mortalité, du taux d’avortements, et de la productivité numérique au sevrage. Les valeurs des paramètres pour les petits ruminants proviennent de la moyenne des paramètres des ovins et des caprins pondérés par leur ratio respectif dans le cheptel de petits ruminants. Le taux de mortalité des petits ruminants pour chaque système d’élevage décrit dans la typologie est représenté sur la figure 32.
Figure 32 : Taux de mortalité des petits ruminants comparés des différents systèmes d’élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en nombre total d’animaux morts par an)
Le taux de mortalité diminue lorsque le niveau technique des élevages augmente. Le taux d’avortements est présenté sur la figure 33. Le taux d’avortements rencontré dans les ateliers d’embouche n’est pas représenté puisque les animaux destiné à l’embouche ne sont pas mis à la reproduction.
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Figure 33 : Taux d’avortements moyens comparés des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en pourcentage)
Les taux d’avortements sont très élevés dans les systèmes traditionnels. Notons que pour les élevages de type « divagant » enquêtés, le manque de puissance statistique dû au faible nombre d’élevage enquêtés ne nous permet pas d’interpréter avec certitude la valeur du taux d’avortements trouvée dans cette catégorie d’élevage. Dans les systèmes améliorés (élevages extensifs et FOA), les valeurs relativement moins élevées du taux d’avortements sont à relier aux meilleures pratiques d’élevage. Il n’en reste pas moins que le taux d’avortement est élevé dans tous les types d’élevage représentés sur cette figure.
Les productivités numériques ovine et caprine à 3 mois sont reprises pour chaque système d’élevage et comparées sur la figure 34. Les productivités numériques ovine et caprine s’expriment respectivement en nombre d’antenais par brebis présente et par an et en nombre de cabris par chèvre présente et par an.
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Figure 34 : Productivité numérique ovine et caprine comparée des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo
Les productivités numériques ovine et caprine augmentent globalement avec les tendances de niveaux techniques vues précédemment sur la figure 31, lorsque l’on passe de systèmes traditionnels avec peu d’animaux vers des systèmes améliorés comportant davantage d’animaux. Cependant les productivités numériques des systèmes améliorés (extensif amélioré et FOA) paraissent moyennes voire mauvaises en comparaison des résultats des élevages traditionnels.
III.5.2.3. Comparaison des paramètres d’exploitation
Les paramètres numériques d’exploitation (EN, CN et RN) ainsi que leurs taux relatifs calculés en rapportant les valeurs numériques à l’effectif du cheptel sont présentés figures 35 et 36.
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Figure 35 : Paramètres moyens d'exploitation comparés des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en valeurs numériques)
Figure 36 : Paramètres moyens d'exploitation comparés des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en taux)
En terme numérique, l’exploitation (ventes et autoconsommations) augmente avec la taille du cheptel et le niveau de technicité des élevages (dans le sens des élevages traditionnels vers les élevages améliorés). Cependant, le taux d’exploitation décroît lorsque l’on passe des élevages extensifs aux élevages améliorés indiquant que la proportion d’animaux exploités est moins grande dans les cheptels de grande taille que dans les petits troupeaux, octroyant une certaine sécurité. Le croît numérique est vraiment significatif dans le cas des élevages commerciaux.
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Le rendement numérique est croissant dans le sens de la taille et de la technicité des systèmes d’élevage mais le taux de rendement du cheptel lui est décroissant dans ce sens, sauf pour les élevages commerciaux qui maintiennent un fort taux de croissance du cheptel.
Les élevages divagants sont à considérer à part, car tous ont subi d’importantes pertes dues à une épidémie de PPR.
III.5.2.4. Comparaison des indicateurs économiques
Sont successivement présentés et comparés sur les mêmes figures les résultats moyens des élevages de petits ruminants, la valeur ajoutée moyenne par animal puis la valeur ajoutée moyenne par jour de travail pour chaque système d’élevage.
Les produits bruts, charges totales et résultats des différents systèmes d’élevage sont représentés sur le tableau 19 et la figure 37.
Tableau 19 : Produits bruts, charges totales et résultats des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en Francs CFA)
Systèmes d’élevage
Divagant Piquet &
petit cheptel
Piquet & grand
cheptel
Conduite au pâturage
Extensif Fermes Ovines
Améliorées Embouche
Produit brut - 11 042 15 963 90 175 196 736 207 645 474 150 578 288 Charges totales
42 250 20 580 33 812 55 119 88 479 333 100 345 161
Résultat - 53 292 - 4 617 56 363 141 616 119 167 141 050 233 127
Figure 37 : Produits, charges et résultats comparés des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo
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Les résultats de l’atelier d’élevage des petits ruminants ne sont significatifs (supérieur à 100 000 FCFA) que pour les élevages qui conduisent les animaux au pâturage, les systèmes améliorés (élevages extensifs et FOA) et les ateliers d’embouche. Notons que le revenu dégagé par l’atelier d’embouche sur une durée de 3 mois correspond à un salaire mensuel de 77 700 FCFA proche du Smag12 (Salaire minimum agricole garanti) togolais.
Il est possible d’étudier deux facteurs ayant un impact sur le résultat final : il s’agit d’une part de l’effectif du cheptel de petits ruminants et d’autre part du temps de travail alloué à l’élevage.
L’influence de l’effectif du cheptel sur le résultat est présenté dans le tableau 20 et la figure 38 qui permet de comparer la valeur ajoutée par animal pour chacun des différents types d’élevage.
L’influence du temps de travail quotidien alloué à l’élevage des petits ruminants est présenté dans le tableau 21 et la figure 39 qui permet de comparer la valeur ajoutée par jour de travail pour chacun des différents types d’élevage.
Tableau 20 : Valeur ajoutée par petit ruminant pour chacun des systèmes d’élevage en 2015 dans le Nord du Togo (moyenne exprimée en Francs CFA par animal)
Systèmes d’élevage Divagant Piquet &
petit cheptel
Piquet & grand
cheptel
Conduite au
pâturage Extensif
Fermes Ovines
Améliorées Embouche
Résultat de l’atelier (en FCFA)
- 53 292 - 4 617 56 363 141 616 119 167 141 050 92 177
Effectif moyen (en nombre de PR)
26,3 5,6 19,5 47,5 48,6 62,6 6,8
Valeur ajoutée par animal (en FCFA
par animal) - 2 026 - 825 2 890 2 981 2 452 2 253 13 555
12 Depuis 2011, la convention collective interprofessionnelle signée entre le patronat et le gouvernement togolais a fixé le Smag et le Smig à 35 000 FCFA.
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Figure 38 : Résultats et valeurs ajoutées par animal comparés pour les différents systèmes d’élevage en 2015 dans le Nord du Togo
L’étude de la valeur ajoutée pondérée par le nombre de petits ruminants montre que pour les types d’élevage ayant un résultat positif, le résultat est fortement corrélé au nombre d’animaux présents dans le cheptel, sauf pour la catégorie « atelier d’embouche ». Les ateliers d’embouche se démarquent nettement des autres catégories d’élevage du fait même de l’embouche qui consiste à valoriser un petit nombre d’animaux (en moyenne 6 animaux d’embouche par atelier visité).
Pour l’étude de l’influence du temps de travail quotidien, le temps de travail a été calculé en journée de travail par an, à raison de 8h de travail journalier pour une personne.
Tableau 21 : Valeur ajoutée par jour de travail pour chacun des systèmes d’élevage en 2015 dans le Nord du Togo (moyenne exprimée en Francs CFA par jour de travail)
Systèmes d’élevage Divagant Piquet & petit cheptel
Piquet & grand
cheptel
Conduite au
pâturage Extensif
Fermes Ovines
Améliorées Embouche
Résultat de l’atelier (en Francs FCA)
- 53 292 - 4 617 56 363 141 616 119 167 141 050 92 177
Nombre de jours de travail par an
35 68 96 316 180 332 69
Valeur ajoutée par jour de travail (en FCFA par jour de travail)
- 1 523 - 68 587 448 662 425 1 336
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Figure 39 : Résultats et valeurs ajoutées par jour de travail comparés pour les différents systèmes d’élevage en 2015 dans le Nord du Togo
L’étude de la valeur ajoutée pondérée par le temps de travail montre que pour les types d’élevages ayant un résultat positif, le résultat est corrélé au temps de travail alloué à l’élevage des petits ruminants, sauf pour la catégorie « atelier d’embouche ». Les ateliers d’embouche se démarquent encore des autres catégories d’élevage par le fait que l’embouche se réalise sur une courte période.
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IV. Discussion
Dans cette partie, une discussion sur le déroulement de l’étude et sur les résultats obtenus est entreprise. Des propositions d’améliorations compatibles avec les ressources disponibles en milieu paysan sont ensuite formulées et font également l’objet d’une discussion quant à leur faisabilité.
IV.1. Discussion autour de l’étude
IV.1.1. Echantillonnage
La première difficulté à laquelle nous avons été confrontés concernait l’échantillonnage. En effet, il n’existe pas encore de banque de données recensant les éleveurs de manière exhaustive au Togo. Le SPE ainsi que la liste des éleveurs appuyés par l’Icat représentaient notre seule ressource pour déterminer l’échantillon (population source).
Lors du travail sur le terrain, nous avons essayé de respecter au mieux l’échantillon. Cependant, certains villages apparaissant sur le SPE n’ont pas été visités, car la durée de séjour dans chaque préfecture ne nous en laissait pas le temps et les préfectures ne sont pas égales entre elles en termes de nombre d’élevages et d’ateliers d’embouche visités.
Dans certains cas, la personne retenue à partir de la liste du SPE ne pouvait être soumise à l’enquête pour diverses raisons : la personne ne possédait pas de petit ruminant, cette personne avait changé de domicile récemment, son domicile était introuvable ou bien la personne était absente le jour de notre visite. Dans ce cas, la personne était remplacée par l’éleveur suivant sur la liste du SPE, ou exceptionnellement par une personne prise au hasard dans le village.
Cependant, l’objectif étant l’expression de la diversité des systèmes d’élevage à travers la présentation d’une typologie, et non d’obtenir des données statistiques représentatives, le mode de constitution de l’échantillon peut être considéré comme acceptable. Ces données ne sont toutefois pas significativement représentatives de la population des éleveurs de petits ruminants de la zone d’étude. Notons que le plus grand nombre de femmes enquêtées dans la préfecture de la Kozah (43 % dans la Kozah et moins de 15 % de femmes enquêtée dans les autres préfectures) est lié à la meilleure adaptabilité des caprins dans cette préfecture plus vallonnée et escarpée et à la répartition traditionnelle des cheptels de petits ruminants entre hommes et femmes : les hommes s’occupent préférentiellement des ovins et les femmes préférentiellement des caprins.
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IV.1.2. Limites et faiblesses des questionnaires
Il était difficile de dialoguer avec les éleveurs ruraux quand on ne parle ni la même langue, ni le même langage. En effet, au Togo, le français, bien que langue officielle, n’est souvent pas la langue maternelle des paysans. La connaissance des dialectes locaux par les agents de l’Icat et de la DCID qui m’accompagnaient les prédisposait alors au rôle d’interprète. Malgré leur aide précieuse et leur désir de restituer fidèlement les propos des éleveurs, des erreurs de traduction restaient possibles.
Au-delà de la langue doit se poser la question des concepts et du mode de pensée. Les langues locales, plus ou moins riches en concepts décrivent plus ou moins finement la réalité. La traduction de certaines parties du questionnaire pouvait s’avérer laborieuse à retranscrire en dialecte local pour l’interprète et la compréhension n’en était que plus difficile et fatigante pour l’éleveur.
Le langage technique était souvent incompris par la plupart des éleveurs : par exemple, beaucoup d’éleveurs ne connaissent pas la différence entre un vaccin, un antiparasitaire, un antibiotique ou tout autre médicament.
Le travail d’enquête à travers un questionnaire implique de faire confiance aux informations données par les éleveurs. Bien que l’objectif de la mission d’enquête entreprise par AVSF ait été expliqué aux éleveurs, il n’est pas impossible que certains éleveurs aient amplifié leur effectif ou se fassent passer pour des « éleveurs modèles » auprès de l’ONG. En effet, une des particularités d’AVSF est d’appuyer des éleveurs choisis sur critères.
IV.1.3. Partie zootechnique
La différence entre le sex ratio observé sur le terrain et les recommandations s’explique essentiellement par la petite taille des troupeaux. En effet, comment respecter un sex ratio de 30 à 50 brebis pour un bélier si la médiane de la taille des cheptels de petits ruminants vaut 12 ? Les faibles minima trouvés pour le sex ratio s’expliquent de la même façon : le sex ratio ovin minimum de 0 correspond à un éleveur possédant un bouc sans aucune chèvre. En outre, pour différentes raisons, tous les éleveurs ne castrent pas systématiquement les béliers et les boucs, ce qui contribue à avoir des sex ratio bas.
Dans la mesure où la lutte est étalée dans le temps, où les troupeaux divaguent et où on ne fait pas de diagnostic de gestation, il est possible que les chiffres concernant les avortements soient sous-estimés : les éleveurs ne peuvent être certains de découvrir tous les avortons. Les maxima de 75 % et de 100 % de taux d’avortements dans les cheptels ovins et caprins sont à interpréter avec prudence : ces chiffres proviennent de cheptels de très petite taille.
Des incertitudes demeurent dans les données concernant le suivi sanitaire des troupeaux. Un certain nombre d’éleveurs confondant l’acte vaccinal avec l’administration d’un anthelminthique, des erreurs ne sont n’est pas exclues.
La productivité numérique est exprimée en antenais de 70 jours par femelle mise à la reproduction ou non (‘femelle présente’). Cette unité non utilisée dans les pays européens est plus appropriée dans les pays africains où les jeunes sont très rarement prélevés avant le
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sevrage et où la mise à la reproduction n’est que rarement contrôlée. Selon l’ITRA, au Togo et pour la race Djallonké (ITRA, 2005), la productivité numérique des ovins en élevage traditionnel est de 50 % et celle des caprins est de 40 %. Elle est de 130 % pour les ovins en élevage semi-intensif. Elle est de 140 % pour les ovins et de 100 % pour les caprins en station d’élevage. Placés à côté de ces données, nos résultats de productivité numérique, bien que sensiblement différents, peuvent être considérés comme reflétant correctement la réalité.
Les résultats mitigés des productivités ovine et caprine au sevrage dans les systèmes améliorés pourraient être dus à une forte mortalité des jeunes animaux avant sevrage (agneaux et chevreaux) dans ces élevages. Le fait que ces élevages soient encore en phase expérimentale pourrait expliquer en partie ces résultats.
Les taux d’avortements élevés ne sont pas en contradictions avec les chiffres trouvés dans la littérature. Le taux d’avortement évoqués sont compris entre 0 et 55 %, selon que les animaux sont en station ou non, et selon leur âge : les primipares mises trop tôt à la reproduction sont très sujettes aux avortements (Deciry, 1987). Dans le cas de notre étude, étant donné l’absence de contrôle de la reproduction dans une large majorité des troupeaux, il n’est pas étonnant d’obtenir les taux d’avortements élevés que nous avons décrits.
IV.1.4. Partie économique
Rappelons que l’analyse économique d’un système d’élevage a beaucoup plus de sens dans une situation de forte monétarisation des produits de l’élevage que dans un système d’élevage où la vente des produits est secondaire par rapport à d’autres fonctions (Lhoste et Alary, 2009). Or dans la plupart des élevages enquêtés lors de l’étude (cas des élevages traditionnels), la vente des produits n’a lieu qu’en cas de nécessité. C’est le cas pour les élevages appartenant aux systèmes traditionnels. En revanche, dans le cas des élevages améliorés, il y a production régulière d’un revenu monétaire. Les notions de budget, de chiffrage des services prennent tout leur sens.
La méthode de travail pour réaliser le diagnostic économique des élevages est basée sur les normes occidentales. Or cette méthode est difficilement adaptable aux élevages du Togo. Il est difficile d’obtenir les données précises lorsque l’éleveur enquêté ne tient pas de compte d’élevage ou de cahier de suivi. Le chiffrage des produits et des charges faisait donc directement appel à la mémoire de l’éleveur et ne pouvait que rarement être confirmé avec certitude.
Le calcul du temps de travail était également incertain. D’une part, les horaires et les durées des temps de travail étaient particulièrement difficiles à obtenir de manière précise de la part des éleveurs qui n’ont pas toujours accès à l’heure et prêtent peu attention au temps de travail. D’autre part, la répartition du travail entre le chef de ménage, les femmes et les enfants complique le calcul du temps de travail et le rend moins précis.
IV.1.5. Pathologie des petits ruminants
Les chiffres avancés pour la mortalité due à la PPR chez les petits ruminants (mortalité hypothétique de 10,8 % basée sur informations déclaratives) méritent d’être discutés et comparés à d’autres études. Au Togo en 1998, une étude expérimentale a pu estimer la prévalence de la PPR à 42,9 pour les ovins (Simtokena, 1998) et dans la zone Nord-Ouest du
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Niger en 2008, la prévalence de la PPR a été évaluée à 41,5 chez les ovins et 47,4 chez les caprins (Gagara, 2008). En rappelant le fort taux de mortalité liée à la PPR chez les petits ruminants (entre 50 et 100 %), nos résultats semblent cohérents avec ces études passées.
La fiabilité que nous pouvons accorder à l’estimation de l’ensemble de la pathologie est relativement mauvaise. D’une part, les chiffres sont obtenus à partir des déclarations des éleveurs. Or ces derniers n’ont, pour la plupart, que peu de notions en médecine vétérinaire. D’autre part, les examens complémentaires étant quasi inexistants, il n’existe pas d’alternative diagnostique à la simple observation des signes cliniques ou à l’autopsie. Une grande partie des maladies reste donc hypothétique.
En outre, par manque d’habitude, les éleveurs n’ont pas la même approche de la maladie : de nombreux éleveurs ne parlent de maladie que quand l’animal est moribond. De la diarrhée, du jetage, des éternuements ne sont pas systématiquement associés à une maladie. Un animal présentant de tels symptômes sans altération marquée de l’état général n’est pas forcément considéré comme malade. Ainsi, bien que nous cherchions à obtenir une liste exhaustive des petits ruminants malades en 2015 pour chaque élevage visité, l’existence d’un biais en faveur d’une sous-estimation de la prévalence des maladies semble certaine.
De plus, concernant le taux de morbidité de chaque entité nosologique, la fiabilité pouvant être accordée aux chiffres d’animaux malades (et non morts) en 2015 est mauvaise : les éleveurs ne recensent pas les animaux malades, et il était difficile de recueillir le nombre précis de petits ruminants atteints par la maladie.
Ainsi, une grande prudence doit être accordée lors de l’interprétation des résultats concernant la pathologie des petits ruminants dans la zone de l’étude.
L’objectif de cette partie était d’avoir un aperçu de la pathologie rencontrée chez les petits ruminants en milieu paysan dans le Nord du Togo. Si nous pouvons nous contenter de ces données dans ce travail, il serait intéressant d’améliorer cette approche lors de futurs travaux.
IV.1.6. Choix de la typologie
L’élaboration de la typologie a été effectuée selon des critères qui nous semblaient les plus susceptibles de faire ressortir les différences techniques et économiques entre les élevages de catégories différentes.
La typologie est basée sur une distinction entre élevages traditionnels et élevages améliorés. Cette différence de terminologie est représentative d’une différence de conduite des petits ruminants (au sens large du terme). Les sous-catégories d’élevages ont ensuite été établies en précisant le mode de conduite des animaux en saison des pluies et en tenant compte de la taille des troupeaux.
La conduite a été prise en compte puis l’effectif, ce qui amène à une typologie naturellement classée selon le niveau technique. Cependant le choix des critères reste subjectif et discutable.
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IV.2. Propositions d’amélioration pour l’élevage des petits ruminants en milieu paysan
IV.2.1. Considérations théoriques générales
Les différents points développés dans cette partie sont largement inspirés du Mémento
de l’agronome (Richard, 2009). Les propositions y figurant sont particulièrement adaptées aux élevages des pays tropicaux.
IV.2.1.1. Préambule
La productivité numérique d'un troupeau est l’un des facteurs les plus importants de la production et de la réussite économique de l'élevage. En conduite extensive, la pathologie et l’insuffisance des apports alimentaires influencent négativement la productivité numérique des troupeaux, réduisent le potentiel d’exploitation numérique du cheptel, et sont ainsi à l’origine des résultats économiques mitigés observés.
L’amélioration de la gestion des troupeaux doit correspondre à un objectif clairement identifié résultant d’un diagnostic : ici, augmenter la productivité numérique des troupeaux.
Un certain nombre d’essais en alimentation et dans le domaine sanitaire indiquent que dans de bonnes conditions de production, les pertes par mortalité peuvent être réduites, la croissance des jeunes rapide, et les performances zootechniques élevées (Richard, 2009).
Nous proposerons dans ce chapitre des mesures visant à réduire l’impact négatif de la pathologie, à corriger les insuffisances alimentaires de la ration, et à améliorer les performances de reproduction dans le but d’augmenter la productivité numérique.
Rappelons que si les pratiques des éleveurs influencent la productivité des troupeaux (Tourrand et Lanbdais, 1996), les améliorations doivent être proposées en fonction des grands systèmes de production, adaptées et définies en fonction des effectifs de petits ruminants et des objectifs des éleveurs.
IV.2.1.2. Santé et suivi sanitaire
Un suivi sanitaire rigoureux est indispensable pour optimiser les performances d’élevage. Il convient non seulement d’éviter les lourdes pertes dues aux épizooties virales, mais aussi de maintenir les animaux en bonne santé pour extérioriser leurs capacités de production, toute maladie atteignant l’intégrité de l’organisme.
En région chaude, la voie principale pour protéger les animaux est la prévention. En effet, l’accès aux soins curatifs est limité du fait du faible nombre d’agents vétérinaires présents sur le terrain et de la capacité financière souvent limitée des éleveurs. Les grandes campagnes de vaccination permettent de protéger les animaux en limitant les risques de transmission ou en réduisant les symptômes chez les individus atteints. Ces campagnes doivent permettre d’éliminer la maladie à terme. Une maladie fait actuellement l’objet de campagnes de vaccination pour les petits ruminants : la PPR. Dans les systèmes mixtes agriculture-élevage en région tropicale, la saison de parturition des petits ruminants n’est pas marquée. Il faut
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ainsi procéder à deux campagnes de vaccination chaque année pour maintenir un taux de couverture immunitaire suffisamment élevé dans les troupeaux (OIE et FAO, 2015). Bien que le vaccin contre la PPR confère une immunité d’une durée de 3 ans, il peut être envisagé de vacciner tous les animaux à chaque passage si l’éleveur n’est pas en mesure de donner le statut d’un animal par rapport à la vaccination (vacciné ou non vacciné).
La prévention s’applique également dans la lutte contre les parasites internes et externes.
Les autres moyens de lutter contre les affections sont d’ordre curatif. Il s’agit d’administrer à l’individu malade un médicament qui va lutter contre l’agent responsable de l’affection. C’est la voie principale de traitement des maladies parasitaires. Au-delà du soin curatif individuel, ce type d’affection doit faire l’objet d’une prévention par une amélioration de l’hygiène (notamment du logement).
Dans la mesure où la lutte est étalée toute l’année dans une majorité d’élevages, il n’est pas possible de proposer de protocole de déparasitage basé sur le statut physiologique des animaux. D’après des communications personnelles de vétérinaires togolais, les périodes propices à l’administration d’anthelminthiques en zones tropicales sont une fois en début de saison sèche de façon à mieux rentabiliser les rares pâtures et deux fois pendant la saison pluvieuse (en juillet et octobre par exemple) lorsque le risque d’infestation est le plus élevé. Dans une démarche de gestion raisonnée des antiparasitaires internes, il est enfin possible de traiter seulement les jeunes et les animaux atteints cliniquement. Pour limiter les risques d’apparition de résistance des parasites digestifs envers les anthelminthiques, il est préconisé de changer régulièrement de principe actif lors du déparasitage
Des interventions régulières, telles que la taille des onglons peuvent enfin jouer sur le confort de vie des animaux, tout en réduisant la possibilité d’affections podales de manière préventive. Il peut être intéressant, pour des raisons pratiques, de coupler la taille des onglons à un bain d’antiparasitaire externe pour lutter contre les ectoparasites.
IV.2.1.3. Alimentation et abreuvement
Le respect des besoins énergétiques et azotés ainsi que des besoins en minéraux et en vitamines permet d’obtenir des performances optimales. Deux niveaux de besoins (ou dépenses) peuvent être distingués : les besoins d’entretien et les besoins de production. Les dépenses d’entretien répondent au fonctionnement métabolique minimal pour maintenir l’organisme en état. Elles sont vitales. Les dépenses de production correspondent à la production de lait pour une brebis ou une chèvre en lactation, à la synthèse des tissus fœtaux pendant la gestation, à la croissance musculaire chez les jeunes animaux, ou aux dépôts de graisses chez les animaux adultes.
Il existe donc des besoins d’entretien et des besoins de production, les seconds s’ajoutant aux premiers. Si un animal, de par son statut physiologique, demande plus que les simples besoins d’entretien, il est fortement recommandé que l’éleveur apporte le surplus énergétique, azoté, minéral et vitaminique nécessaire dans la ration alimentaire.
En région tropicale, les insuffisances d’apports alimentaires sont fréquentes. Elles conduisent parfois à des carences. Les fourrages ingérés sont souvent insuffisants en énergie, en azote et en phosphore (Lhoste et al., 1993 ; Richard, 2009).
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Lors d’une complémentation en concentrés de la ration, il faut faire attention aux quantités distribuées et aux transitions alimentaires pour ne pas causer une intoxication ou une acidose aigüe ruminale mortelle. Cela est particulièrement vrai pour le soja (à distribuer en petites quantités pour éviter l’acidose) et pour les graines de coton (à éviter du fait du risque toxique lié aux nombreux traitements pesticides réalisés sur la plante).
Enfin, l’eau est indispensable pour les besoins d’entretien et de production des animaux. Ils doivent être abreuvés plusieurs fois par jour, et même disposer d’eau ad libitum dans la mesure du possible. L’eau doit être fournie en quantité suffisante, en particulier pour les femelles en lactation et ne doit pas causer de troubles directs ou indirects. Pour cela, il convient de puiser l’eau dans de bonnes conditions et de ne pas la souiller. D’après des communications personnelles, dans la région de l’étude, une brebis en lactation consomme jusqu’à 2 litres d’eau par jour, et un antenais jusqu’à 0,5 litres. En saison sèche, une brebis en lactation consomme jusqu’à 2,5 litres d’eau par jour et un antenais jusqu’à 1 litre.
IV.2.1.4. Reproduction
Optimiser les performances de reproduction permet de maximiser la productivité numérique du troupeau. Le contrôle et suivi de la reproduction est un travail qui peut s’avérer complexe mais payant.
Il convient dans un premier temps d’adapter l’effectif des femelles à celui des mâles disponibles en période de monte pour éviter les problèmes de compétition entre les mâles pour la lutte. L’objectif est donc d’éviter de garder plusieurs mâles (boucs ou béliers) géniteurs pour le cheptel de femelles reproductrices en castrant les autres mâles et de tendre vers un sex ratio de 30 femelles pour un mâle entier. Le géniteur lutteur peut alors être gardé à la bergerie pendant la journée avec la réalisation d’un flushing
13 afin de l’entretenir de
manière optimale. Dans la pratique (et notamment pour tous les élevages composés de moins de 30 femelles reproductrices), ce sex ratio est difficile à obtenir et l’objectif peut être revu à la baisse et modifié en fonction des élevages. D’une part, il peut être judicieux de garder un ou deux géniteurs mâles « de secours » et, d’autre part, certains éleveurs font le choix de ne pas castrer les béliers afin de les réserver pour la fête de la Tabaski.
Outre les méthodes traditionnelles « à la lame » ou « au caillou », la castration peut aussi être pratiquée à l’aide d’une pince de Burdizzo que détiennent certains agents vétérinaires. La castration à la pince de Burdizzo est à préférer largement aux autres méthodes si l’on veut éviter le tétanos, en particulier chez l’espèce caprine. Ces méthodes peuvent être réalisées entre le moment du sevrage et la puberté qui est acquise à l’âge de 7-8 mois chez les petits ruminants.
Il est important de veiller au bon état de santé des géniteurs. Le géniteur mâle sélectionné doit être vigoureux, sans problème de fertilité. Pour permettre à la libido (désir de s’accoupler) du géniteur de s’exprimer, il faut donner à celui-ci un apport alimentaire adéquat. De plus, il est conseillé de changer de géniteur tous les deux ans, afin de limiter la consanguinité dans le cheptel. L’idéal est de choisir un bélier (ou un bouc) extérieur au troupeau, même si cela
13 Flushing : Fait d’enrichir la ration alimentaire des brebis en vue d’améliorer la fertilité. Cette suralimentation énergétique doit débuter environ trois semaines avant la lutte et se poursuivre encore pendant trois semaines après. Le flushing peut également être appliqué au bélier dans le mois qui précède la lutte.
104
augmente le risque d’introduction de maladies contagieuse dans l’élevage. Pour en limiter le risque, il peut être judicieux d’instaurer une quarantaine. Il faut aussi tenter de limiter les bagarres entre mâles, au cours desquelles ils peuvent se blesser gravement, lors de l’arrivée d’un nouveau géniteur dans le troupeau (lors d’un achat par exemple.
Les femelles reproductrices doivent également bénéficier d’un suivi attentionné. Les apports alimentaires doivent être augmentés à trois moments du cycle de reproduction :
- dans les trois semaines précédant et les trois semaines suivant la lutte, pour augmenter la fertilité (flushing) (avec comme limite que le flushing est sans effet si la femelle reproductrice est trop maigre), - dans les trois semaines de fin de gestation (steaming up
14), - en début de lactation.
Une alimentation inadaptée pendant la gestation se traduira par un poids médiocre des petits à la naissance, par une production de lait faible de la part de la mère, et par un risque de mortalité des agneaux (ou chevreaux) plus élevé.
Il est également important d’éviter les situations de stress (mouvements brusques, chiens, prédateurs), notamment dans les trois semaines précédant la lutte et dans les trois semaines suivant la lutte, avec pour objectif d’optimiser la fertilité et de limiter le risque d’avortement.
IV.2.1.5. Mise bas et croissance du jeune agneau
En élevage rationalisé, le berger contrôle de beaucoup plus près les conditions d'agnelage. Les brebis venant de mettre bas peuvent être placées dans une case d’agnelage et isolées du reste du cheptel pendant 24 à 48h. La case d’agnelage (ou de chevrotage) doit se trouver dans un endroit protégé (à l'abri de la pluie, du soleil, des tempêtes de sable, etc.), et à l'écart des gens bruyants ou des chiens. La litière recouvrant le sol de la case doit être propre pour ne pas transmettre de maladie.
Il est vital, pour deux raisons, que l'agneau ou le chevreau tète dans les quelques heures qui suivent sa naissance. D’une part, le colostrum est une source d'énergie dont il a besoin pour se réchauffer et suivre sa mère et, d’autre part, il contient des anticorps qui protègent l'agneau contre les maladies.
L’agneau ou le chevreau n'utilisent pas la panse, et les aliments sont directement digérés dans la caillette. Par conséquent, un très jeune agneau ne peut digérer les aliments fibreux tels que l'herbe et doit recevoir une nourriture liquide, comme du lait. À partir de deux semaines environ, il commence à absorber de la nourriture solide et sa panse se développe (Gatenby, 1993b). Pour satisfaire ses besoins alimentaires, il doit recevoir de l'herbe ou tout autre fourrage de bonne qualité, ainsi que des concentrés. Quand il commence à ingérer de la nourriture solide, il doit aussi recevoir de l'eau.
La vitesse de croissance jusqu'au sevrage dépend de l'alimentation de la brebis (qui influence la production de lait), de la nourriture solide apportée à l'agneau et de la taille adulte des
14 Steaming up : Supplémentation alimentaire chez la brebis, pendant les 3 dernières semaines de gestation, afin de produire un colostrum de bonne qualité et de prévenir certains troubles métaboliques.
105
parents. Une comparaison entre troupeaux (Richard, 2009) montre qu'il existe un lien étroit entre le taux de croissance avant le sevrage et le taux de mortalité des agneaux. Les éleveurs ont donc tout intérêt à apporter un soin particulier aux agneaux et chevreaux depuis la mise-bas jusqu’au sevrage.
IV.2.1.6. Logement et hygiène
Les logements des animaux sont très divers et répondent au besoin de garder les animaux à l’abri des prédateurs, de les protéger des intempéries, de les garder en stabulation ou d’organiser une production intensifiée. Ils doivent correspondre à la taille moyenne des individus et à l’effectif du cheptel.
Selon les systèmes d’élevage, extensifs, associés à l’agriculture, ou intensifiés, les logements peuvent être plus ou moins élaborés. En zones sub-humides et humides, ils doivent faire l’objet d’un minimum d’entretien pour que les animaux ne soient pas dans la boue et pour limiter les infestations parasitaires.
La construction d’une bergerie permet de parquer les animaux pendant la nuit et de récupérer les déjections des animaux pour constituer de la fumure organique et fertiliser les champs de l’exploitation.
Il est aussi important de disposer de plusieurs abreuvoirs ainsi que d’une mangeoire correcte afin de conserver l’appétence des fourrages et concentrés et afin d’éviter de souiller les aliments.
Deux types de bergerie peuvent être proposés :
- Une bergerie ouverte placée dans un parc de nuit pourrait être conseillée de manière à favoriser une bonne ventilation du bâtiment, et limiter ainsi les facteurs de risques des maladies respiratoires. Les murs du parc de nuit peuvent être construits en palissade végétale, ou en banco. - Une bergerie avec parcs de contention facilitant la conduite des animaux.
Des propositions de logements sont données en annexe 8.
IV.2.1.7. Amélioration de la génétique des animaux
D’après (Gatenby, 1993b ; Richard, 2009), la génétique permet d’exploiter des différences de performances pouvant exister entre des animaux entretenus dans les mêmes conditions. L’amélioration génétique passe par la sélection de géniteurs porteurs des caractéristiques recherchées. Parmi ces caractéristiques, nous pouvons citer la vitesse de croissance d’un animal, son poids vif à un âge donné, la couleur de sa robe, ou encore une résistance accrue aux parasites intestinaux. Dans la majorité des cas, l’amélioration génétique est bien plus efficace lorsqu’elle est diffusée par des géniteurs mâles.
Selon la portée du programme de sélection génétique, son efficacité dépendra de plusieurs facteurs préalables : l’existence d’un système d’identification et de marquage des animaux, la mise en place de documents d’enregistrement des performances, le contrôle des géniteurs
106
mâles, et éventuellement l’existence d’un réseau de techniciens chargés du suivi et de la centralisation des données.
Le croisement d’animaux de races différentes avec des aptitudes complémentaires au sein d’une même espèce est, en parallèle de la sélection, une méthode d’amélioration génétique rapide et efficace. Toutefois, avant d’entreprendre des croisements entre différentes races, il faudra garder à l’esprit que les races les plus adaptées dans cette sous-région de l’Afrique de l’Ouest sont les races Djallonké pures (ovines et caprines), du fait de leur trypanotolérance.
IV.2.2. Considérations pratiques : nouvelle classification des élevages
La classification des types d’élevages présentée dans cette partie est faite d’un point de vue zootechnique. Les résultats attendus en termes de mortalité et de production numérique y figurent également.
Les différents types d’élevages de cette classification sont articulés entre eux par une présentation des aspects zootechniques sur lesquels portent l’amélioration, des objectifs attendus en termes de réduction de la mortalité et d’augmentation de la production numérique. Les investissements financiers à mettre en œuvre y figurent également.
Les types 1, 2 et 3 correspondent à des élevages de type extensif. Dans ce type de système, les principaux objectifs de production sont l’obtention de denrées alimentaires et la productivité numérique qui donne la possibilité de vendre les animaux en surplus. Il s’agit donc de favoriser le maintien ou l’augmentation du nombre d’animaux par des actions médicales et sanitaires, de faciliter l’accès aux ressources en fourrages et en eau. Les efforts seront orientés sur les pratiques prophylactiques, sanitaires, sur l’alimentation et l’abreuvement, puis sur la gestion de la reproduction et de la période péri-partum.
Le type 4 correspond à un élevage de type semi-intensif. Il demande la maîtrise de techniques et le maintien de pratiques améliorées par rapport à la conduite en mode extensif. Les voies d’amélioration restent la santé et surtout l’alimentation, facteur essentiel d’amélioration des performances individuelles des animaux. Les efforts se concentreront ensuite sur les conditions générales d’entretien (logement), la gestion de la reproduction, et éventuellement la génétique.
Enfin la mise en place d’un atelier d’embouche sera présentée. Si ce type de production ne nécessite pas de détenir un élevage de type 4, les pratiques zootechniques nécessaires y correspondent, notamment en ce qui concerne le suivi sanitaire et l’alimentation.
Par la suite, les taux de mortalité et les taux de productivité numérique attendus sont issus d’estimations personnelles grâce à l’enquête.
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IV.2.2.1. Type d’élevage 1 : description
Conduite d’élevage
L’élevage considéré est de type traditionnel guinéen divagant, sans bergerie pour les animaux, sans apport de complément alimentaire, où il n’existe ni suivi de la reproduction, ni suivi sanitaire.
Estimations
Taux de mortalité attendu : environ 50 % Taux de PN ovine au sevrage attendu : au moins 40 % Taux de PN caprine au sevrage attendu : au moins 50 %
Les taux de mortalité et de productivité numérique annoncés indiquent un équilibre instable du troupeau, qui ne peut être maintenu qu’en l’absence d’exploitation numérique (vente et autoconsommation), surtout si l’effectif du cheptel est petit.
La valeur ajoutée prévisionnelle de ce type d’élevage est nulle (voire négative en cas de croît négatif).
IV.2.2.2. Transition vers le type d’élevage 2
Les améliorations pour passer au type 2 concernent principalement le suivi sanitaire et le logement : prophylaxie des maladies infectieuses, prévention des maladies parasitaires, complémentation alimentaire occasionnelle, amélioration du logement et de l’abreuvement.
L’évolution attendue correspond à une augmentation de 40 % pour la productivité numérique ovine et de 70 % pour la productivité numérique caprine. Pour un petit cheptel mixte comprenant 5 femelles reproductrices, cela représenterait 3 naissances supplémentaires.
L’investissement nécessaire pour passer du type d’élevage 1 vers le type 2 est estimé à 35 000 FCFA la première année puis à 25 000 FCFA les années suivantes. L’investissement initial (nécessaire à la construction d’une case bergerie et à l’achat de matériel) peut être financé par la vente de deux ou trois petits ruminants et sera rapidement rentabilisé. Le détail des calculs est placé en annexe 9.
IV.2.2.3. Type d’élevage 2 : description
Conduite d’élevage
L’élevage est de type traditionnel soudanien gardienné : le troupeau est laissé en divagation pendant la saison sèche et conduit au pâturage ou attaché au piquet selon l’espèce et la disponibilité de l’éleveur pendant la saison des pluies.
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Suivi sanitaire et mesures de prophylaxie
· Vaccination PPR annuelle sur tous les animaux de plus de 2 mois · Ne vacciner que les animaux en bonne santé · Anthelminthique associé · Alternance des anthelminthique utilisés pour limiter le risque d’apparition de
résistances
Note : Contre-indication pour l’administration de certains anthelminthiques à des femelles en gestation
Alimentation
· Apport de fourrages (feuilles des arbres, fanes d’arachide ou de haricot) tous les jours en saison sèche
· Apport d’eau ad libitum si possible, sinon au moins 3 fois par jour en quantité suffisante pour tous les animaux
· Respect des mesures d’hygiène lors de la distribution de fourrage (suspendre les feuilles) et lors de l’abreuvement (ne pas souiller l’eau)
Reproduction et mise-bas
· Respect du sex ratio recommandé en gardant un géniteur vigoureux (venant du centre de Kolokopé par exemple) et en castrant les autres mâles
· Achat d’un nouveau géniteur issu d’un autre élevage tous les 2 ans au plus pour éviter les problèmes de consanguinité
· Soins aux femelles reproductrices : éviter les causes de stress trois semaines avant et trois semaines après la lutte et maintenir un apport alimentaire amélioré avant la lutte et en fin de gestation (trois semaines avant la mise-bas)
· Soins accrus en période péri-partum (eau ad libitum à disposition de la brebis ou de la chèvre venant de mettre bas)
Logement
· Case-bergerie · Entretien régulier de la bergerie (1 fois par semaine à ajuster selon l’effectif et la
densité) : balayage et remplacement de la litière (paille, copeaux de bois, fougères ...) · Récupération de la fumure sous forme de « poudrette » dans des sacs et épandage pour
fertiliser les champs
Estimations
Taux de mortalité attendu : 20 % ou moins (soit -30 % par rapport au 50 % attendu dans le type 1) Taux de PN ovine au sevrage attendu : au moins 90 % (soit +40 % par rapport au type 1) Taux de PN caprine au sevrage attendu : au moins 120 % (soit +70 % par rapport au type 1)
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IV.2.2.4. Transition vers le type d’élevage 3
Les améliorations pour passer au type 3 concernent l’alimentation et dans une moindre mesure le suivi de la reproduction au sens large : apport de fourrage et de concentrés, soins accrus aux mâles géniteurs et aux femelles reproductrices, surveillance de la mise-bas.
L’évolution attendue correspond à une augmentation de 10 % pour la productivité numérique ovine et de 30 % pour la productivité numérique caprine. Pour un cheptel mixte comprenant 20 femelles reproductrices, cela représenterait 4 naissances supplémentaires.
L’investissement nécessaire pour passer du type d’élevage 2 vers le type 3 (construction d’une BTA, achat de matériel, application des mesures de prophylaxie et achat d’aliments) est estimé à 250 000 FCFA la première année (dont 200 000 FCFA pour la construction d’une BTA), puis à 32 000 FCFA les années suivantes. L’investissement initial pouvant être financé par la vente d’une dizaine de petits ruminants sera rentabilisé en quelques années. Il est tout à fait envisageable de ne pas construire la BTA dans un premier temps.
IV.2.2.5. Type d’élevage 3 : description
Conduite d’élevage
L’élevage est de type traditionnel soudanien gardienné : le troupeau est laissé en divagation pendant la saison sèche et conduit au pâturage ou attaché au piquet selon l’espèce et la disponibilité de l’éleveur pendant la saison des pluies. À partir d’un certain nombre d’animaux (une vingtaine de petits ruminants), la conduite au pâturage est recommandée. Elle n’est possible que si le troupeau comporte plus d’ovins que de caprins. Il est possible d’habituer les chèvres à suivre le troupeau en les attachant à des moutons.
Suivi sanitaire et mesures de prophylaxie
· Vaccination PPR annuelle sur tous les animaux de plus de 2 mois · Ne vacciner que les animaux en bonne santé · Anthelminthique une fois en début de saison sèche pour mieux rentabiliser les rares
pâtures et 2 fois pendant la saison pluvieuse (en juillet et octobre) · Alternance des anthelminthique utilisés pour limiter le risque d’apparition de
résistances · Déparasitage externe couvrant toute la saison des pluies (selon le produit utilisé) pour
éviter les tiques et les maladies qu’elles transmettent
Alimentation
· Apport de fourrages (feuilles des arbres, fanes d’arachide ou de haricot) tous les jours en saison sèche
· Apport de compléments alimentaires : résidus de récoltes ou déchets de cuisine et concentrés (son du moulin etc.)
· Apport de compléments alimentaires en priorité aux animaux dont le statut physiologique l’exige (femelle en lactation > femelle en fin de gestation > jeunes en croissance)
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· Apport d’eau ad libitum si possible, sinon au moins 3 fois par jour en quantité suffisante pour tous les animaux
· Respect des mesures d’hygiène lors de la distribution de fourrage (suspendre les feuilles), de compléments alimentaires (dans une mangeoire, une bassine ou un demi-tonneau mais pas à-même le sol) et lors de l’abreuvement (ne pas souiller l’eau)
Reproduction et mise-bas
· Respect du sex ratio recommandé en gardant un géniteur vigoureux renouvelé tous les 2 ans au plus, et en castrant les autres mâles
· Achat d’un nouveau géniteur issu d’un autre élevage tous les 2 ans au plus, pour éviter les risques de consanguinité
· Soins aux femelles reproductrices : éviter les causes de stress trois semaines avant et trois semaines après la lutte, et maintenir un apport alimentaire amélioré pendant cette même période ainsi qu’en fin de gestation (trois semaines avant la mise-bas)
· Soins accrus en période péri-partum (eau ad libitum à disposition de la brebis ou de la chèvre venant de mettre bas et compléments alimentaires concentrés)
· Apport de compléments alimentaires aux mâles géniteurs en période de lutte (flushing) · Lors d’introduction de géniteurs (extérieurs) dans un cheptel, limiter les risques de
transmission de maladies contagieuses (ainsi que les altercations entre les béliers) en mettant en place une quarantaine
· Dans la mesure où les mises bas sont groupées et ont lieu dans la bergerie, surveiller la bonne prise du colostrum par l’agneau ou le chevreau nouveau-né dans les 2 heures suivant la mise-bas
Logement
· Bergerie de type traditionnelle améliorée (favorisant une bonne ventilation) · Entretien régulier de la bergerie (1 fois par semaine à ajuster selon l’effectif et la
densité) : balayage et remplacement de la litière (paille, copeaux de bois, fougères ...) · Veiller à ne pas laisser l’humidité s’installer dans la bergerie · Mise en place d’une fosse fumière afin de permettre une meilleure valorisation de la
fumure organique
Estimations
Taux de mortalité attendu : 10 % ou moins (soit -10 % par rapport au 15 % attendu dans le type 2) Taux de PN ovine au sevrage attendu: au moins 100 % (soit +10 % par rapport au type 2) Taux de PN caprine au sevrage attendu : au moins 150 % (soit +30 % par rapport au type 2)
IV.2.2.6. Transition vers le type d’élevage 4
Les améliorations pour passer au type 4 concernent principalement l’alimentation et le suivi de la reproduction au sens large : complémentation en concentrés et en minéraux, isolement des femelles lors de la mise-bas, apports alimentaires soutenus pendant la lactation, surveillance de la croissance des jeunes, utilisation de géniteurs améliorés.
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L’évolution attendue ne correspond pas forcément à une augmentation de la productivité numérique ovine et caprine. Cependant ces améliorations sont nécessaires dans un contexte de croissance d’effectif du cheptel et de professionnalisation de l’éleveur.
L’investissement nécessaire pour passer du type d’élevage 3 vers le type 4 est estimé à 4 100 000 FCFA la première année (dont 4 000 000 FCFA pour la construction d’une BTA avec parc), puis à 80 000 FCFA (pour l’achat d’aliments essentiellement) les années suivantes. Il est envisageable de faire une demande de micro-crédit pouvant contribuer à financer cet investissement coûteux.
IV.2.2.7. Type d’élevage 4 : description
Conduite d’élevage
L’élevage est de type semi-intensif et le cheptel est majoritairement ovin. Gardienné toute l’année, le troupeau sera conduit au pâturage pendant la saison des pluies et parfois laissé dans le parc lors de la saison sèche.
Suivi sanitaire et mesures de prophylaxie
· Vaccination PPR biannuelle sur tous les animaux de plus de 2 mois au début de la saison sèche puis en début de saison des pluies à 6 mois d’intervalle pour assurer une couverture vaccinale optimale du troupeau
· Si possible, dans la mesure où la gestion de la reproduction se fait en lot et où les mises bas sont groupées, vaccination des mères 2 semaines avant la mise-bas pour transmettre les anticorps et assurer une protection transitoire aux nouveau-nés
· Ne vacciner que les animaux en bonne santé · Anthelminthique sur les jeunes à l’âge de un mois et demi, puis à l’âge de trois mois · Anthelminthique sur les adultes une fois en début de saison sèche pour mieux
rentabiliser les rares pâtures et 2 fois pendant la saison pluvieuse (en juillet et octobre) · Alternance des anthelminthique utilisés pour limiter le risque d’apparition de
résistances · Déparasitage externe couvrant toute la saison des pluies (selon le produit utilisé) pour
éviter les tiques et les maladies qu’elles transmettent
Alimentation
· Apport de fourrages (feuilles des arbres, Leucaena leucocephala, pois d’angole, fanes d’arachide ou de haricot) tous les jours en saison sèche
· Apport de compléments alimentaires : résidus de récoltes ou déchets de cuisine et concentrés
· Apport de compléments minéraux vitaminés (sel ou pierre à lécher) · Apport de compléments alimentaires en priorité aux animaux dont le statut
physiologique l’exige (femelle en lactation > femelle en fin de gestation > jeunes en croissance > animaux prêts pour la vente)
· Apport d’eau ad libitum si possible, sinon au moins 3 fois par jour en quantité suffisante pour tous les animaux
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· Respect des mesures d’hygiène lors de la distribution de fourrage (suspendre les feuilles), de compléments alimentaires (dans une mangeoire, une bassine ou un demi-tonneau mais pas à-même le sol) et lors de l’abreuvement (ne pas souiller l’eau)
Reproduction et mise-bas
· Respect du sex ratio recommandé en gardant un géniteur vigoureux et en castrant les autres mâles
· Soins aux femelles reproductrices : éviter les causes de stress trois semaines avant et trois semaines après la lutte et maintenir un apport alimentaire amélioré avant la lutte et en fin de gestation (trois semaines avant la mise-bas)
· Soins accrus en période péri-partum (eau ad libitum à disposition de la brebis ou de la chèvre venant de mettre bas et compléments alimentaires de type concentrés pendant la lactation)
· Apport de compléments alimentaires aux mâles géniteurs · Lors d’introduction de géniteurs (extérieurs) dans un cheptel, limiter les risques de
transmission de maladies contagieuses (ainsi que les altercations entre les béliers) en mettant en place une quarantaine
· Case spécifique de mise-bas avec litière propre pour accueillir la mère et son petit pendant 24 à 48h
· Surveiller la bonne prise du colostrum par l’agneau ou le chevreau nouveau-né dans les 2 heures suivant la mise-bas
· Proposer des fourrages de bonne qualité ainsi que des concentrés aux jeunes à partir de 1 mois pour les habituer progressivement à l’aliment solide
Logement
· Bergerie de type traditionnelle améliorée (favorisant une bonne ventilation) avec parc attenant
· Entretien régulier de la bergerie (1 fois par semaine à ajuster selon l’effectif et la densité) : balayage et remplacement de la litière (paille, copeaux de bois, fougères ...)
· Veiller à ne pas laisser l’humidité s’installer dans la bergerie · Mise en place d’une fosse fumière afin de permettre une meilleure valorisation de la
fumure organique
Amélioration génétique
· Sélection des géniteurs mâles par un organisme externe (Icat et Itra) en fonction de leurs performances (vigueur, format, vitesse de croissance, couleur de la robe)
Estimations
Taux de mortalité attendu : 10 % ou moins Taux de PN ovine au sevrage attendu : au moins 100 % Taux de PN caprine au sevrage attendu : au moins 150 %
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IV.2.3. Mise en place d’un atelier d’embouche
La réussite d’un atelier d’embouche dépend de plusieurs facteurs dont les plus importants sont l’efficacité de l’atelier (indice de consommation, croissance pondérale, durée de l’embouche) et l’écart entre le prix de l’animal maigre et celui de l’animal engraissé. La mise en place d’un tel atelier nécessite d’avoir une expérience préalable dans l’élevage des petits ruminants, une approche zootechnique solide et une bonne connaissance des marchés (lieux de vente et cours du bétail). La rentabilité financière est influencée par le court des aliments et l’éleveur doit préférer les aliments disponibles et à moindre coût. Le respect de l’itinéraire technique sera déterminant pour atteindre l’objectif fixé.
Conduite d’élevage
Le système peut être qualifié de semi-intensif : les animaux sont gardiennés pendant toute la durée de l’embouche (environ 3 mois) et l’apport d’intrants est obligatoire. Les animaux peuvent éventuellement être conduits au pâturage pendant une partie de la journée, ils seront laissés à l’attache dans la concession familiale le reste du temps. Si les pâturages situés sur le parcours sont suffisamment riches, la conduite au pâturage peut durer jusqu’à 6h par jour. L’embouche concerne un petit nombre d’animaux, et plutôt les ovins que les caprins, à cause de leur meilleure valorisation bouchère.
Choix des animaux mis à l’embouche
· Choisir des ovins plutôt que des caprins, des mâles plutôt que des femelles · Choisir une race reconnue pour ses indices de croissance et ses qualités bouchères
(races Sahéliennes) · Choix de caractères particuliers en fonction du marché visé (mâle entier, de robe
blanche avec présence de corne pour la Tabaski par exemple)
Suivi sanitaire et mesures de prophylaxie
· Vaccination PPR à l’arrivée dans l’atelier pour tous les animaux non vaccinés dans l’élevage naisseur
· Administration d’anthelminthique une fois par mois (si l’animal est conduit au pâturage) pendant la durée de l’embouche avec alternance des produits utilisés pour limiter le risque d’apparition de résistances
· Administration possible de vitamines
Alimentation
· Apport de fourrages (feuilles des arbres, fanes d’arachide ou de haricot) tous les jours (facultatif si les animaux sont conduits au pâturage)
· Apport de compléments alimentaires plusieurs fois par jour : valorisation des résidus de récoltes, déchets de cuisine (drêches de sorgho, épluchures d’igname etc.) et concentrés (sous-produits agro-industriels)
· Apport de compléments minéraux vitaminés (sel ou pierre à lécher) · Apport d’eau ad libitum si possible, sinon au moins 3 fois par jour en quantité
suffisante pour tous les animaux
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Logement
· Bergerie réservée aux animaux embouchés (si possible différente des autres petits ruminants) favorisant une bonne ventilation, type BTA
· Entretien régulier de la bergerie (1 fois par semaine à ajuster selon l’effectif et la densité) : balayage et remplacement de la litière (paille, copeaux de bois, fougères ...)
· Veiller à ne pas laisser l’humidité s’installer dans la bergerie
Pathologie des animaux d’embouche
Tous les types de pathologie peuvent affecter la croissance et la production de viande. Toutefois, les animaux à l’engrais sont plus spécialement atteints par les maladies nutritionnelles. Outre les problèmes de stress qui peuvent survenir lors de voyages et d’arrivée dans un nouvel élevage, deux maladies seront évoquées ici :
L’entérotoxémie : C’est une toxi-infection due à des bactéries anaérobies liées au sol. L’apparition est brutale et l’évolution rapide, et débouche sur la mort de l’animal. Elle atteint surtout les jeunes, notamment les plus performants. On la contourne en évitant les indigestions par un passage progressif aux aliments concentrés, un régime riche en fibres et sans excès de protéine, ainsi qu’en déparasitant et en vaccinant les animaux. En effet, toute atteinte parasitaire interne peut favoriser la survenue d’épisodes d’entérotoxémie (Poncelet, 2008).
Le météorisme ou tympanisme : Il peut se produire à la suite d’une alimentation trop riche en protéines, mais aussi sur un animal ayant eu accès à un sac de concentrés, ou après absorption d’un aliment toxique ou fermentescible. Le flanc gauche gonfle rapidement, ce qui peut mener à la mort. Dans l’urgence, il faut percer le flanc avec un trocart au niveau de la panse dans le haut du flanc. Si aucun agent vétérinaire n’est présent suffisamment rapidement, l’éleveur pourra effectuer ce geste à l’aide d’un objet perçant (couteau fin et pointu par exemple, désinfecté si possible).
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IV.3. Réflexion sur l’applicabilité des propositions d’amélioration
Les propositions d’amélioration énoncées dans la partie précédente restent très théoriques et selon les élevages, les points les plus basiques sont parfois les plus difficiles à mettre en place. Comment assurer un abreuvement ad libitum du cheptel de petits ruminants lorsque le point d’eau le plus proche est un puits ou un forage qui se trouve à 30 minutes de marche et que la famille de l’éleveur peine elle-même à s’approvisionner en eau ? Comment subvenir au besoin en fourrage pendant la saison sèche si l’éleveur n’a pas de stock de fourrage ou qu’il n’est pas en mesure d’en acheter ?
Les propositions d’amélioration concernant la reproduction, et plus particulièrement les femelles mises à la reproduction, ne sont applicables que si la reproduction passe par une gestion de la lutte en lots et sur des périodes limitées. Ces mesures sont très difficilement applicables pour les éleveurs de la région de l’étude.
Cependant, le passage successif des types d’élevage est fondé sur le fait qu’en diminuant progressivement la mortalité grâce à des actions peu coûteuses dans un premier temps (prophylaxie, distribution de fourrage en période de soudure), il faut espérer que le croît numérique du cheptel soit positif et permette de dégager un revenu qui peut alors être réinvesti dans l’atelier d’élevage.
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CONCLUSION
Grace à l’enquête menée sur le terrain et aux nombreuses informations recueillies à travers les entretiens avec les éleveurs, nous avons pu réaliser un état des lieux de l’élevage des petits ruminants en milieu paysan dans les régions du Nord du Togo. Au total, 158 élevages et 19 ateliers d’embouche ont été audités dans la région de la Kara et la région des Savanes. Diverses variables zootechniques ont été étudiées. Le taux de mortalité globale des petits ruminants intégrés à l’enquête était de 18,0 % pour l’espèce ovine et de 24,7 % pour l’espèce caprine. La productivité numérique moyenne au sevrage était de 0,98 agneau sevré par brebis présente et de 1,14 chevreau sevré par chèvre présente. La diversité des pratiques zootechniques mises en évidence et l’analyse des données socio-économiques ont permis de proposer une classification des élevages en sept types ou systèmes, en y incluant les ateliers d’embouche. La comparaison des différents systèmes est largement en faveur des ateliers d’embouche : ceux-ci se démarquent nettement des autres systèmes d’élevage traditionnels ou améliorés de par la marge réalisée par l’éleveur.
Une approche de la pathologie des petits ruminants rencontrée dans les élevages visités a également été effectuée, afin d’avoir une idée des principaux problèmes sanitaires affectant les animaux. La PPR est la cause principale de mortalité des petits ruminants dans les cheptels ovins et caprins, suivie par les affections digestives.
Nous avons enfin émis des propositions d’amélioration des systèmes d’élevage prenant en compte les ressources alimentaires locales disponibles et les contraintes sanitaires. Elles consistent en l’adoption d’un certain nombre de pratiques techniques adaptées à différents stades d’élevage et visant à agrandir progressivement le cheptel. L’accent a été mis sur la couverture sanitaire des cheptels et les apports alimentaires qui constituent les deux principaux pôles d’intervention à développer en priorité en élevage extensif. Ensuite, la gestion de la reproduction apparaît comme un facteur déterminant pour l’évolution de l’élevage.
En plus de l’éradication de la PPR dans les régions de l’étude, la diminution de la charge parasitaire semble être un élément important dans le développement de l’élevage des petits ruminants. Dans la mesure où les strongles sont certainement les parasites les plus représentés, l’utilisation de la méthode Famacha15 permettrait un traitement sélectif des animaux les plus infestés. Dans un contexte de résistance des nématodes gastro-intestinaux aux anthelminthiques à l’échelle mondiale, cette méthode de gestion raisonnée des anthelminthiques doit être envisagée.
Les potentialités des ateliers d’embouche méritent d’être exploitées. Un travail en coopérative regroupant des éleveurs naisseurs et des éleveurs engraisseurs pourrait être approprié pour valoriser l’élevage des petits ruminants de manière durable.
15 La méthode Famacha est un système de notation en fonction de la couleur de la muqueuse oculaire qui permet de traiter sélectivement les animaux les plus anémiés et donc, de « raisonner » la pratique des traitements antiparasitaires.
118
Les données recueillies dans cette étude sont à la disposition d’AVSF et doivent aider à la mise en place d’un nouveau projet destiné à développer l’élevage des petits ruminants au Togo. La mise en place des propositions d’amélioration est à envisager dans le cadre d’un travail en partenariat avec les institutions locales, partenariat qui a déjà fait ses preuves dans les régions concernées.
119
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123
ANNEXES
Liste des annexes :
Annexe 1 : Carte du Togo et de ses régions administratives
Annexe 2 : Questionnaire éleveur
Annexe 3 : Questionnaire atelier d’embouche
Annexe 4 : Questionnaire éleveur annoté
Annexe 5 : Maladies constatées et consignées par la Direction du Contrôle Vétérinaire (DCV) de la région de la Kara et de la région des Savanes entre 2014 et 2016.
Annexe 6 : Tableau d’enquête sur les marchés (exemple du marché de Dapaong)
Annexe 7 : Fiches d’élevages
Annexe 8 : Logements des petits ruminants
Annexe 9 : Détail des calculs des investissements nécessaires dans l’évolution des types d’élevage
Annexe 10 : Tableaux associés aux figures
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Annexe 1 : Carte du Togo et de ses régions administratives
Région des Savanes
Région Centrale
Région de la Kara
Région des Plateaux
Région Maritime
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Annexe 7-1 : Élevage traditionnel guinéen divagant
Aperçu global de l’élevage dans ces exploitations
Ces élevages sont relativement pérennes comme l’atteste le nombre moyen de bovin par exploitation (10). Ce sont des exploitations caractérisées par une superficie agricole importante, et qui possèdent parfois un tracteur.
La figure ci-dessous représente les espèces et le nombre moyen d’animaux détenus par les éleveurs de cette catégorie.
Espèces et nombre moyen d’animaux détenus dans les élevages du type traditionnel guinéen divagant
Le cheptel de petits ruminants est toujours mixte (ovin et caprin) et constitué d’animaux de race Djallonké.
La figure suivante représente la répartition des élevages de cette catégorie en fonction de leur effectif de petits ruminants. Dans cette catégorie, l’effectif de petits ruminants est assez variable d’un élevage à l’autre. Tous les cheptels de cette catégorie sont mixtes : ovins et caprins.
154
Répartition des élevages en fonction de l’effectif du cheptel de petits ruminants en élevage traditionnel guinéen divagant
155
Pratiques zootechniques
Conduite des animaux
Dans ce système, les animaux (ovins et caprins) sont laissés en divagation en toute saison. La divagation en toute saison est permise par l’absence de champs proches. Les animaux peuvent pâturer à leur guise, sans risque de nuisance aux cultures ou jardins.
Dans presque tous les élevages visités (5/6), une bergerie semi-améliorée (toit en tôle) était présente et le matériel était composé de bassines ou de demi-bidons. Dans un élevage (1/6), aucune bergerie n’était construite pour les animaux. Ceux-ci dormaient dans la cour de la concession familiale.
Alimentation
Une certaine variabilité concernant la complémentation alimentaire a été observée. La tendance de ces élevages est d’apporter du fourrage aux animaux comme le montre la figure ci-dessous.
Niveaux de technicité en alimentation des élevages de type traditionnel guinéen divagant
Reproduction et production numérique
Aucune gestion réelle de la reproduction n’a lieu dans ces élevages, comme l’indique la suivante. La castration des caprins mâles est généralement réalisée pour éviter que ces derniers ne quittent l’élevage en saison sèche.
Niveau 1 : Aucun apport alimentaire Niveau 2 : Apport de fourrage Niveau 3 : Apport de fourrage et complémentation irrégulière en concentrés Niveau 4 : Apport de fourrage et complémentation régulière en concentrés (voire en minéraux)
156
Niveaux de technicité en reproduction des élevages de type traditionnel guinéen divagant
Les productivités numériques ovine et caprine au sevrage pour cette catégorie d’élevage sont présentées ci-dessous : PN ovine au sevrage = 0,81 antenais par brebis présente par an PN caprine au sevrage = 1,4 cabri par chèvre présente par an
Suivi sanitaire
Les traitements vétérinaires prophylactiques sont variables d’un élevage à l’autre et dépendent de la perception de l’éleveur vis-à-vis des soins vétérinaires. La figure ci-dessous rend compte du suivi sanitaire dans les élevages.
Niveaux de suivi sanitaire des élevages de type traditionnel guinéen divagant
Niveau 1 : Aucun suivi sanitaire Niveau 2 : Vaccination ou déparasitage une fois par an Niveau 3 : Vaccination et déparasitage une fois par an Niveau 4 : Vaccination annuelle et déparasitage plusieurs fois par an
Niveau 1 : Aucun suivi Niveau 2 : Castration des mâles Niveau 3 : Castration des mâles et surveillance des mises-bas Niveau 4 : Castration des mâles, surveillance des mises-bas, utilisation et renouvellement régulier de géniteurs améliorés
157
Dans les quatre élevages ayant vacciné une fois dans l’année (suivi sanitaire de niveau 2), le résultat de la vaccination n’étant pas bon (mortalité due à la PPR), on peut douter du respect des bonnes pratiques de la vaccination (acte vaccinal effectué en préventif, respect des doses vaccinales, respect de la chaîne du froid).
Pathologie des petits ruminants
Le principal fléau des élevages enquêtés de ce type était la PPR suivi par les maladies digestives (intoxications). Ce fait est illustré par la figure ci-dessous.
Causes de mortalité des petits ruminants dans les élevages de type guinéen divagant du Nord du Togo en 2015 (diagnostic déclaratif)
Ces 70 % de mortalité dus à la PPR sont fiables, étant donné la facilité de diagnostic pour cette maladie. La mortalité des petits ruminants vaut 0,53 pour ce type d’élevage. Les principaux paramètres zootechniques de ce type d’élevage sont repris dans le tableau ci-dessous. Les valeurs des paramètres pour les petits ruminants proviennent de la moyenne des paramètres des ovins et des caprins pondérés leur ratio respectif dans le cheptel de petits ruminants.
Paramètre Mortalité Taux de perte (vol,
fugue) Productivité numérique
Ov Cp PR Ov Cp PR Ov Cp PR Valeur 0,44 0,69 0,53 0,06 0,05 0,05 0,81 1,40 1,05
158
Performance économique d’un élevage
Le tableau ci-dessous présente les postes de travail dans un élevage de ce type. Selon les données recueillies, le temps de travail journalier de l’éleveur est d’environ 1h30 en saison sèche, et d’environ 30 minutes en saison des pluies.
Présentation des postes de travail dans un élevage de type traditionnel guinéen divagant
Postes Qui ? Horaires Durée (min) J F M A M J J A S O N D
Collecte eau animaux Femme ou enfants (matinée) 40
Observation et soin Chef de famille 6h30 – 6h35 5
Sortie des animaux Chef de famille 6h35 – 6h40 5
Apport fourrage 9h 10
Apport eau 12h 5
Rentrée des animaux Chef de famille 17h45 – 17h55 10
Observation et soin Chef de famille 17h55 – 18h 5
Total 80 30
Autres postes Qui ? Période / Durée J F M A M J J A S O N D
Collecte fourrages Chef de famille 1h par jour pendant 5 jours
Entretien bergerie Enfants 1h tous les mois
Vente Chef de famille 1 jour par an
Prophylaxie Chef de famille 1 jour par an
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Kodjo A., village de Baoulé, préfecture de l’Oti
Le tableau ci-dessous présente le calcul des paramètres d’exploitation dans un élevage de ce type. Cet exemple est celui d’un troupeau dont l’effectif baisse à cause d’un épisode de PPR, où l’éleveur maintient un taux d’exploitation moyenne (18 %) malgré un croît négatif (-41 %) et où le rendement numérique est négatif (-11).
Calcul des paramètres d’exploitation dans un élevage de type traditionnel guinéen divagant
Valeur Paramètre technico-économique Pourcentage Effectif initial Ni 49 Morts - 28 Mortalité 57 % Pertes et vol - 5 Taux de perte 10 % Ventes - 8 Autoconsommation - 1 Naissances + 22 Taux de renouvellement 45 % Effectif final Nf 29 Effectif moyen Nm 39 Croît - 20 Taux de croissance du cheptel - 41 % Exploitation numérique EN
9 Taux d’exploitation numérique 18 %
Rendement numérique RN - 11 Taux de rendement du cheptel - 23 %
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Kodjo A., village de Baoulé, préfecture de l’Oti
Le tableau ci-dessous présente le compte de l’atelier d’élevage des petits ruminants d’un élevage de ce type. La valeur ajoutée de l’atelier d’élevage des petits ruminants est négative
159
pour cette exploitation. Ceci s’explique par la forte mortalité observée dans cet élevage et due à une épidémie de PPR. La variation d’effectif du cheptel (croît négatif) se répercute directement sur le compte d’exploitation de l’unité d’élevage.
Présentation du compte d’atelier d’élevage dans un élevage de type traditionnel guinéen divagant
PRODUCTION - 190 000 FCFA CHARGES OPÉRATIONNELLES 22 000 FCFA Vente d’animaux 175 000 FCFA Alimentation 20 000 FCFA Autoconsommation 15 000 FCFA Frais vétérinaires Fumure 20 000 FCFA Frais de commercialisation 2 000 FCFA Variation de stock - 400 000 FCFA
CHARGES DE STRUCTURES 13 000 FCFA Amortissement bergerie 11 000 FCFA Amortissement matériel 2 000 FCFA
VALEUR AJOUTÉE - 155 000 FCFA
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Kodjo A., village de Baoulé, préfecture de l’Oti
Dans l’exemple, étant donné la valeur ajoutée négative, l’éleveur a travaillé à perte au sein de l’atelier d’élevage des petits ruminants en 2015.
Résumé
Le système d’élevage guinéen divagant se fait de plus en plus rare au Togo en raison de la réduction des surfaces disponibles pour le pâturage des petits ruminants, celles-ci entrant en compétition directe avec les terres allouées aux cultures vivrières. Le cheptel est de taille variable. Une bergerie est généralement mise à la disposition des animaux et une complémentation alimentaire en fourrages est généralement assurée. Il n’existe pas de réelle gestion de la reproduction. Si le suivi sanitaire n’est pas effectué consciencieusement, la divagation toute l’année ne pose aucune limite à la diffusion d’une épidémie (ravages de la PPR). Le fumier ne peut être valorisé que s’il existe une bergerie.
L’élevage des petits ruminants est une activité secondaire. C’est l’agriculture qui est l’activité principale, et les deux activités existent parfois de manière indépendante et non complémentaires.
Conclusion
L’avantage principal de ce type d’élevage est la courte durée de travail quotidien accordée à l’élevage des animaux. La présence d’une bergerie, l’apport de compléments alimentaires et le recours aux traitements prophylactiques peuvent assurer une certaine stabilité à ce type d’élevage. Ce système pourrait être intéressant de par le temps de travail réduit mais sa diffusion ne paraît pas réalisable en raison de l’impossibilité de laisser les animaux en divagation en saison des pluies sur la grande majorité du territoire togolais. Dans le cas de l’élevage pris pour exemple, la valeur ajoutée négative de l’atelier d’élevage des petits ruminants est compensée par une activité céréalière très rentable.
160
Annexe 7-2 : Élevage traditionnel soudanien gardienné – mise au piquet en saison des pluies et cheptel de petite taille (< 10 animaux)
Aperçu global de l’élevage dans ces exploitations
Cette catégorie correspond à des petites exploitations familiales, possédant peu, voire très peu d’animaux. Les faibles effectifs des cheptels rendent les investissements difficiles (élevages vulnérables).
La figure ci-dessous représente les espèces et le nombre moyen d’animaux détenus par les éleveurs de cette catégorie.
Espèces et nombre moyen d’animaux détenus dans les élevages du type traditionnel soudanien gardienné de petite taille avec mise au piquet en saison des pluies
La figure suivante indique que les cheptels de petits ruminants sont surtout caprins puis mixtes, de race Djallonké.
161
Répartition des élevages en fonction de l’effectif du cheptel de petits ruminants en élevage traditionnel soudanien gardienné de petite taille avec mise au piquet en saison des pluies
162
Pratiques zootechniques
Conduite des animaux
Dans ce système, les petits ruminants sont laissés en divagation lors de la saison sèche et sont attachés au piquet pendant la saison des pluies.
Une bergerie traditionnelle (case ronde) est destinée aux animaux.
Alimentation
Dans la plupart des élevages de ce type, un apport de fourrage a lieu régulièrement pendant la saison sèche. En revanche, une complémentation en concentrés est plus rarement apportée et n’a pas lieu de façon régulière : en effet, les concentrés ne sont pas produits en quantité suffisante sur l’exploitation et investir dans des compléments alimentaires pour animaux relève du luxe alors que la propre famille de l’éleveur ne mange parfois pas à sa faim. La figure ci-dessous représente le niveau de technicité en alimentation de ces élevages.
L’eau est donnée dans des bassines, des demi-bidons, ou encore dans des jarres traditionnelles en terre cuite.
Niveaux de technicité en alimentation des élevages de type traditionnel soudanien gardienné de petite taille avec mise au piquet en saison des pluies
Reproduction et production numérique
Comme l’indique la figure suivante, la castration des mâles (boucs en particulier) est souvent réalisée avec éventuellement surveillance ou attention particulière des mères et des petits en période péri-partum. Aucun suivi de la reproduction n’est réalisé dans les élevages.
Niveau 1 : Aucun apport alimentaire Niveau 2 : Apport de fourrage Niveau 3 : Apport de fourrage et complémentation irrégulière en concentrés Niveau 4 : Apport de fourrage et complémentation régulière en concentrés (voire en minéraux)
163
Niveaux de technicité en reproduction des élevages de type traditionnel soudanien gardienné de petite taille avec mise au piquet en saison des pluies
Les productivités numériques ovine et caprine au sevrage pour cette catégorie d’élevage sont présentées ci-dessous :
PN ovine au sevrage = 0,94 antenais par brebis présente par an PN caprine au sevrage = 0,98 cabri par chèvre présente par an
Suivi sanitaire
Les traitements vétérinaires prophylactiques sont variables d’un élevage à l’autre. Ils dépendant de la perception de l’éleveur vis-à-vis des soins vétérinaires mais aussi de la disponibilité des agents vétérinaires sur le terrain. Plus de la moitié des cheptels de ce type n’ont bénéficié d’aucun traitement prophylactique pendant l’année 2015. La figure ci-dessous rend compte du suivi sanitaire dans les élevages.
Niveaux de suivi sanitaire des élevages de type traditionnel guinéen divagant
Niveau 1 : Aucun suivi Niveau 2 : Castration des mâles Niveau 3 : Castration des mâles et surveillance des mises-bas Niveau 4 : Castration des mâles, surveillance des mises-bas, utilisation et renouvellement régulier de géniteurs améliorés
Niveau 1 : Aucun suivi sanitaire Niveau 2 : Vaccination ou déparasitage une fois par an Niveau 3 : Vaccination et déparasitage une fois par an Niveau 4 : Vaccination annuelle et déparasitage plusieurs fois par an
164
Comme le montre la figure ci-dessous, la pathologie observée dans ce type d’élevage est largement dominée par la PPR.
Causes de mortalité des petits ruminants dans les élevages de type soudanien gardienné (mise au piquet et cheptel < 10 animaux) du Nord du Togo en 2015 (diagnostic déclaratif)
La mortalité des petits ruminants vaut 0,39 pour ce type d’élevage. Les principaux paramètres zootechniques de ce type d’élevage sont repris dans le tableau ci-dessous.
Les valeurs des paramètres pour les petits ruminants proviennent de la moyenne des paramètres des ovins et des caprins pondérés leur ratio respectif dans le cheptel de petits ruminants.
Paramètre Mortalité Taux de perte (vol,
fugue) Productivité numérique
Ov Cp PR Ov Cp PR Ov Cp PR Valeur 0,42 0,39 0,39 0,22 0,07 0,09 0,94 0,98 0,97
165
Performance économique d’un élevage
Poste de travail
Le tableau ci-dessous présente les postes de travail dans un élevage de ce type. Selon les données recueillies, le temps de travail journalier de l’éleveur est d’environ 1h en saison sèche, et d’environ 1h30 minutes en saison des pluies.
Présentation des postes de travail dans un élevage de type traditionnel soudanien gardienné
Postes Qui ? Horaires Durée (min) J F M A M J J A S O N D
Collecte et apport fourrage
Chef de famille 6h30-7h30 60
Collecte eau animaux Femme ou enfants (matinée) 40
Observation et soin Chef de famille 7h30 – 7h35 10
Mise au piquet Chef de famille 7h35 – 7h50 15
Déplacement piquet et apport d’eau
10h-10h15 15
Rentrée des animaux Chef de famille 17h40 – 18h00 20
Total ~60 ~100
Autres postes Qui ? Période / Durée J F M A M J J A S O N D
Collecte fourrages Chef de famille 1h par jour pendant 5 jours
Entretien bergerie Enfants 1 fois par an
Vente Chef de famille 1 jour par an
Prophylaxie Chef de famille 1 jour par an
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Padabati T., village d’Alloum, préfecture de la Kozah
Le tableau ci-dessous présente le calcul des paramètres d’exploitation dans un élevage de ce type. Cet exemple est celui d’un troupeau dont l’effectif baisse, où l’éleveur maintient un taux d’exploitation plutôt élevé (22 %) malgré un croît négatif (-22 %) et où le rendement numérique est nul.
Calcul des paramètres d’exploitation dans un élevage de type traditionnel soudanien gardienné
Valeur Paramètre technico-économique Pourcentage Effectif initial Ni 9 Morts 0 Mortalité 0 % Pertes et vol - 3 Taux de perte 33 % Ventes 0 Autoconsommation - 2 Naissances + 3 Taux de renouvellement 33 % Effectif final Nf 7 Effectif moyen Nm 8 Croît - 2 Taux de croissance du cheptel - 22 % Exploitation numérique EN
2 Taux d’exploitation numérique 22 %
Rendement numérique RN 0 Taux de rendement du cheptel 0 %
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Padabati T.,
166
village d’Alloum, préfecture de la Kozah
Présentation du compte d’atelier d’élevage dans un élevage de type traditionnel soudanien gardienné
PRODUCTION 9 000 FCFA CHARGES OPÉRATIONNELLES 20 000 FCFA
Vente d’animaux Alimentation 20 000 FCFA Achat de reproducteurs 4 000 FCFA Frais vétérinaires Autoconsommation 31 000 FCFA Frais de commercialisation Fumure 4 000 FCFA Variation de stock - 30 000 FCFA
CHARGES DE STRUCTURES 7 000 FCFA Amortissement bergerie 5 000 FCFA Amortissement matériel 2 000 FCFA
VALEUR AJOUTÉE - 22 000 FCFA
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Padabati T., village d’Alloum, préfecture de la Kozah
Dans cet exemple, étant donné la valeur ajoutée négative, l’éleveur a travaillé à perte au sein de l’atelier d’élevage des petits ruminants en 2015.
Résumé
Le système d’élevage traditionnel gardienné des petits ruminants est le plus répandu dans les régions visitées. Les animaux sont généralement logés dans des petites bergeries traditionnelles (case ronde) et sont en divagation en saison sèche. L’élevage nécessite peu d’intrants et les soins pratiqués sont rares. La mortalité est élevée. Ce type d’élevage nécessite peu d’investissement (temps et intrants) de la part de l’éleveur mais la productivité numérique est faible. Les épisodes de PPR font des ravages dans les petits élevages non vaccinés. Il arrive fréquemment que tous les animaux meurent et l’élevage repart de zéro.
Conclusion
Ce type d’élevage ne génère pas de gros revenus mais il est intéressant en raison du faible coût des intrants. L’élevage des petits ruminants est l’une des activités secondaires de l’éleveur. L’activité principale est, de loin, l’agriculture. Il convient bien à beaucoup de ménages n’ayant pas la capacité d’investir à moyen terme dans l’élevage. Les principaux freins au développement de ces élevages (augmentation de l’effectif des animaux) est la forte mortalité qui les touche. L’effectif évolue en dent de scie. Pour faire baisser le taux de mortalité qui affecte ces élevages, les éleveurs doivent être sensibilisés aux pratiques vétérinaires et le maillage des agents vétérinaires sur le terrain doit être resserré.
Dans le cas de l’élevage pris pour exemple, la valeur ajoutée négative de l’atelier d’élevage des petits ruminants est compensée par une autre activité, souvent agricole.
167
Annexe 7-3 : Élevage traditionnel soudanien gardienné – mise au piquet et cheptel de taille moyenne à grande ( > 10 animaux)
Aperçu global de l’élevage dans ces exploitations
Ce sont des élevages de taille moyenne, relativement stables. La figure ci-dessous représente les espèces et le nombre moyen d’animaux détenus par les éleveurs de cette catégorie.
Espèces et nombre moyen d’animaux détenus dans les élevages du type traditionnel soudanien gardienné de taille moyenne avec mise au piquet en saison des pluies
Les cheptels de petits ruminants sont purement caprins ou mixtes de race Djallonké. La figure suivante représente la répartition des élevages de cette catégorie en fonction de leur effectif de petits ruminants. La taille des cheptels est moyenne : il existe peu d’élevages de plus de 25 têtes car plus l’effectif est grand, plus la mise au piquet prend du temps.
Répartition des élevages en fonction de l’effectif du cheptel de petits ruminants en élevage traditionnel soudanien gardienné de taille moyenne avec mise au piquet en saison des pluies
168
Pratiques zootechniques
Conduite
Dans ce système, les animaux (ovins et caprins) sont laissés en divagation lors de la saison sèche et sont attachés au piquet pendant la saison des pluies.
Une bergerie traditionnelle (case ronde), ou éventuellement une bergerie semi-améliorée (toit en tôle) est destinée aux animaux.
Alimentation
Dans ce type d’élevage, un apport fourrager journalier est souvent assuré pendant la saison sèche. Une complémentation alimentaire à base de concentrés (sons de céréales, résidus de récolte ou déchets ménagers), achetés ou autoproduits, est souvent apportée, mais de manière plus ou moins régulière, en fonction des moyens de l’éleveur. La complémentation en minéraux est rare. La figure ci-dessous représente le niveau de technicité en alimentation de ces élevages.
L’eau et les concentrés sont donnés dans des bassines et des demi-bidons.
Niveaux de technicité en alimentation des élevages de type traditionnel soudanien gardienné de taille moyenne avec mise au piquet en saison des pluies
Reproduction et productivité numérique
Les mâles sont castrés (boucs en particulier). Certains éleveurs castrent les mâles une fois que les femelles de l’élevage sont gestantes. D’autres éleveurs gardent un géniteur pendant une durée variable qui excède souvent 2 ans. Le contrôle de la reproduction est donc partiel. La figure ci-dessous indique le niveau de technicité en reproduction des élevages de cette catégorie.
Niveau 1 : Aucun apport alimentaire Niveau 2 : Apport de fourrage Niveau 3 : Apport de fourrage et complémentation irrégulière en concentrés Niveau 4 : Apport de fourrage et complémentation régulière en concentrés (voire en minéraux)
169
Niveaux de technicité en reproduction des élevages de type traditionnel soudanien gardienné de taille moyenne avec mise au piquet en saison des pluies
Les productivités numériques ovine et caprine au sevrage pour cette catégorie d’élevage sont présentées ci-dessous :
PN ovine au sevrage = 1,08 antenais par brebis présente par an PN caprine au sevrage = 1,26 cabri par chèvre présente par an
Suivi sanitaire
Les traitements vétérinaires prophylactiques restent variables d’un élevage à l’autre. Ils dépendant de la perception de l’éleveur vis-à-vis des soins vétérinaires mais aussi de la disponibilité des agents vétérinaires sur le terrain. La majorité des cheptels de ce type a bénéficié d’un traitement prophylactique pendant l’année 2015 (vaccination contre la peste des petits ruminants couplée avec l’administration d’un antiparasitaire interne). La figure ci-dessous rend compte du suivi sanitaire dans les élevages.
Niveau 1 : Aucun suivi Niveau 2 : Castration des mâles Niveau 3 : Castration des mâles et surveillance des mises-bas Niveau 4 : Castration des mâles, surveillance des mises-bas, utilisation et renouvellement régulier de géniteurs améliorés
170
Niveaux de suivi sanitaire des élevages de type traditionnel soudanien gardienné de taille moyenne avec mise au piquet en saison des pluies
La figure suivante présente l’importance relative des différentes causes de mortalité chez les petits ruminants de ce type d’élevage. La PPR est la cause majeure de mortalité, suivie par la pathologie digestive, puis les problèmes de parturition.
Causes de mortalité des petits ruminants dans les élevages de type soudanien gardienné (mise au piquet et cheptel > 10 animaux) du Nord du Togo en 2015 (diagnostic déclaratif)
La mortalité des petits ruminants vaut 0,20 pour ce type d’élevage.
Les principaux paramètres zootechniques de ce type d’élevage sont repris dans le tableau ci-dessous.
Niveau 1 : Aucun suivi sanitaire Niveau 2 : Vaccination ou déparasitage une fois par an Niveau 3 : Vaccination et déparasitage une fois par an Niveau 4 : Vaccination annuelle et déparasitage plusieurs fois par an
171
Les valeurs des paramètres pour les petits ruminants proviennent de la moyenne des paramètres des ovins et des caprins pondérés leur ratio respectif dans le cheptel de petits ruminants.
Paramètre Mortalité Taux de perte (vol,
fugue) Productivité numérique
Ov Cp PR Ov Cp PR Ov Cp PR Valeur 0,23 0,19 0,20 0,06 0,08 0,07 1,08 1,26 1,13
172
Performances économique d’un élevage
Poste de travail
Le tableau ci-dessous présente les postes de travail dans un élevage de ce type. Selon les données recueillies, le temps de travail journalier de l’éleveur est d’environ 1h30 en saison sèche, et d’environ 2h30 en saison des pluies.
Présentation des postes de travail dans un élevage de type traditionnel soudanien gardienné
Postes Qui ? Horaires Durée (min) J F M A M J J A S O N D
Collecte eau animaux Femme ou enfants (matinée) 60
Observation et soin Chef de famille 6h30 – 6h40 10
Mise au piquet Chef de famille 6h40 – 7h50 20
Déplacement piquet et apport d’eau
Chef de famille 10h-10h20 20
Apport de fourrage Chef de famille 12h-12h05 5
Déplacement piquet et apport d’eau
Chef de famille 14h-14h20 20
Rentrée des animaux Enfant 17h40 – 18h00 20
Total ~90 ~150
Autres postes Qui ? Période / Durée J F M A M J J A S O N D
Collecte fourrages Chef de famille 1h par jour pendant 5 jours
Entretien bergerie Enfants 1 fois par an
Vente Chef de famille 1 jour par an
Prophylaxie Chef de famille 1 jour par an
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Obate B., village de Gbargou-Gbangbagou, préfecture de Tone
Le tableau ci-dessous présente le calcul des paramètres d’exploitation dans un élevage de ce type. Cet exemple est celui d’un troupeau où l’exploitation numérique est nulle pendant l’exercice, où le croît est positif (40 %) et assure un rendement numérique relativement élevé (4) par rapport à l’effectif moyen du cheptel.
Calcul des paramètres d’exploitation dans un élevage de type traditionnel soudanien gardienné
Valeur Paramètre technico-économique Pourcentage Effectif initial Ni 10 Morts 0 Mortalité 0 % Pertes et vol - 2 Taux de perte 20 % Ventes 0 Autoconsommation 0 Naissances + 6 Taux de renouvellement 60 % Effectif final Nf 14 Effectif moyen Nm 12 Croît + 4 Taux de croissance du cheptel + 40 % Exploitation numérique EN
0 Taux d’exploitation numérique 0 %
Rendement numérique RN + 4 Taux de rendement du cheptel + 40 %
173
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Obate B., village de Gbargou-Gbangbagou, préfecture de Tone
Présentation du compte d’atelier d’élevage dans un élevage de type traditionnel soudanien gardienné
PRODUCTION 66 000 FCFA CHARGES OPÉRATIONNELLES 17 000 FCFA Vente d’animaux Alimentation 12 000 FCFA Achat de reproducteurs Frais vétérinaires 5 000 FCFA Autoconsommation Frais de commercialisation Fumure 6 000 FCFA Variation de stock + 60 000 FCFA
CHARGES DE STRUCTURES 8 000 FCFA Amortissement bergerie 5 000 FCFA Amortissement matériel 3 000 FCFA
VALEUR AJOUTÉE + 41 000 FCFA REVENU MENSUEL 3 417 FCFA
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Obate B., village de Gbargou-Gbangbagou, préfecture de Tone
Dans cet exemple, le revenu mensuel reste insignifiant face au Smag togolais fixé à 35 000 FCFA depuis 2011.
Résumé
Le système d’élevage traditionnel gardienné des petits ruminants est le plus répandu dans les régions visitées. Les animaux sont généralement logés dans des bergeries traditionnelles (case ronde) et sont en divagation en saison sèche. Une complémentation alimentaire (apport de fourrage et parfois de concentrés) est pratiquée en saison sèche. Ces compléments peuvent être achetés ou produits sur place. Un suivi sanitaire est effectué environ une fois par an, souvent à l’occasion de la campagne de vaccination contre la peste des petits ruminants. Les animaux étant en divagation pendant la moitié de l’année, il n’existe pas de réel contrôle de la reproduction, même si la castration est pratiquée. Le fumier est généralement ramassé une fois dans l’année, en mai, et est épandu dans les champs avant le labour de la terre.
Conclusion
Bien que ces élevages aient acquis une certaine stabilité, le taux de mortalité reste élevé et empêche les éleveurs de réaliser davantage de bénéfices. Le faible revenu n’encourage pas la diffusion de ce système d’élevage. De plus la mise au piquet d’un grand nombre d’animaux (caprins) paraît compliquée (temps de travail allongé). L’élevage des petits ruminants reste une activité secondaire, l’activité principale étant l’agriculture.
174
Annexe 7-4 : Élevage traditionnel soudanien gardienné – conduite au pâturage
Aperçu global de l’élevage dans ces exploitations
Les élevages de cette catégorie caractérisés par de grands effectifs. La figure ci-dessous représente les espèces et le nombre moyen d’animaux détenus par les éleveurs de cette catégorie.
Espèces et nombre moyen d’animaux détenus dans les élevages du type traditionnel soudanien gardienné avec conduite au pâturage en saison des pluies
Cette catégorie d’élevage est composée de cheptels de petits ruminants mixtes, essentiellement constitués par des ovins de race Djallonké. La taille de ces cheptels est variable : la contrainte principale étant de dégager du temps pour mener les animaux au pâturage. La figure suivante représente la répartition des élevages de cette catégorie en fonction de leur effectif de petits ruminants.
175
Répartition des élevages en fonction de l’effectif du cheptel de petits ruminants en élevage traditionnel soudanien gardienné avec conduite au pâturage en saison des pluies
176
Pratiques zootechniques
Conduite des petits ruminants
Ce type d’élevage concerne plutôt les ovins que les caprins : en effet, la conduite d’un grand nombre de caprins se révèle difficile de par la nature même de l’espèce caprins (tendance à divaguer ; conduite en groupe difficile).
Pendant la saison sèche, les animaux sont libres de leurs mouvements mais souvent placés sous surveillance d’un berger (souvent un enfant de la famille) pour éviter les pertes ou les vols.
Pendant la saison humide, les animaux sont conduits au pâturage, souvent par un enfant de la famille. Les animaux rentrent dans la bergerie tous les soirs, en saison sèche comme en saison humide.
Une bergerie traditionnelle (case ronde), ou éventuellement une bergerie semi-améliorée (toit en tôle) est mise à disposition des animaux. Il peut y avoir plusieurs petites bergeries dans un même élevage.
Alimentation
Dans ce type d’élevage, un apport fourrager journalier est assuré pendant la saison sèche. Une complémentation alimentaire à base de concentrés (sons de céréales, résidus de récolte ou déchets ménagers), achetés ou autoproduits, est souvent apportée, parfois complétée de minéraux. La figure ci-dessous représente le niveau de technicité en alimentation de ces élevages.
Niveaux de technicité en alimentation des élevages de type traditionnel soudanien gardienné avec conduite au pâturage en saison des pluies
Niveau 1 : Aucun apport alimentaire Niveau 2 : Apport de fourrage Niveau 3 : Apport de fourrage et complémentation irrégulière en concentrés Niveau 4 : Apport de fourrage et complémentation régulière en concentrés (voire en minéraux)
177
Reproduction et productivité numérique
Les pratiques sont variées dans les élevages visités : les boucs sont castrés, une surveillance lors des mises-bas est souvent effectuée, et un suivi de la reproduction est assuré dans certains élevages. La figure ci-dessous indique le niveau de technicité en reproduction des élevages de cette catégorie.
Niveaux de technicité en reproduction des élevages de type traditionnel soudanien gardienné avec conduite au pâturage en saison des pluies
Les productivités numériques ovine et caprine au sevrage pour cette catégorie d’élevage sont présentées ci-dessous :
PN ovine au sevrage = 1 antenais par brebis présente par an PN caprine au sevrage = 1,4 cabri par chèvre présente par an
Suivi sanitaire
La majorité des cheptels de ce type a bénéficié de deux traitements prophylactiques pendant l’année 2015 (vaccination contre la peste des petits ruminants couplée avec l’administration d’un antiparasitaire interne). La figure suivante rend compte du suivi sanitaire dans les élevages.
Niveau 1 : Aucun suivi Niveau 2 : Castration des mâles Niveau 3 : Castration des mâles et surveillance des mises-bas Niveau 4 : Castration des mâles, surveillance des mises-bas, utilisation et renouvellement régulier de géniteurs améliorés
178
Niveaux de suivi sanitaire des élevages de type traditionnel soudanien gardienné avec conduite au pâturage en saison des pluies
La figure ci-dessous présente l’importance relative des différentes causes de mortalité chez les petits ruminants de ce type d’élevage. La PPR est largement représentée.
Causes de mortalité des petits ruminants dans les élevages de type soudanien gardienné (conduite au pâturage) du Nord du Togo en 2015 (diagnostic déclaratif)
La mortalité des petits ruminants vaut 0,20 pour ce type d’élevage.
Les principaux paramètres zootechniques de ce type d’élevage sont repris dans le tableau ci-dessous. Les valeurs des paramètres pour les petits ruminants proviennent de la moyenne des paramètres des ovins et des caprins pondérés leur ratio respectif dans le cheptel de petits ruminants.
Paramètre Mortalité Taux de perte (vol,
fugue) Productivité numérique
Ov Cp PR Ov Cp PR Ov Cp PR Valeur 0,21 0,16 0,20 0,04 0,04 0,04 1,00 1,40 1,31
Niveau 1 : Aucun suivi sanitaire Niveau 2 : Vaccination ou déparasitage une fois par an Niveau 3 : Vaccination et déparasitage une fois par an Niveau 4 : Vaccination annuelle et déparasitage plusieurs fois par an
179
Performance économique d’un élevage
Poste de travail
Le tableau ci-dessous présente les postes de travail dans un élevage de ce type. Selon les données recueillies, le temps de travail journalier de l’éleveur est d’environ 1h30 en saison sèche, et d’environ 8h30 minutes en saison des pluies.
Présentation des postes de travail dans un élevage de type traditionnel soudanien gardienné
Postes Qui ? Horaires Durée (min) J F M A M J J A S O N D
Collecte eau animaux Femme ou enfants (matinée) 60
Observation et soin Chef de famille 7h30 – 7h40 10
Conduite au pâturage Enfant 8h00 – 12h00 240
Apport d’eau Chef de famille 12h00-12h10 10
Apport de fourrage Chef de famille 12h10-12h20 10
Conduite au pâturage Enfant 14h30-17h30 180
Rentrée des animaux Enfant 17h30 – 17h40 10
Total ~100 ~510
Autres postes Qui ? Période / Durée J F M A M J J A S O N D
Collecte fourrages Chef de famille 1h par jour pendant 5 jours
Entretien bergerie Enfants 1 fois par mois
Vente Chef de famille 1 jour par an
Prophylaxie Chef de famille 1 jour par an
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Douti K., village de Waldjoague, préfecture de Tone
Le tableau ci-dessous présente le calcul des paramètres d’exploitation dans un élevage de ce type. Cet exemple est celui d’un troupeau dont l’effectif baisse, où l’éleveur maintient un taux d’exploitation numérique plutôt élevé (23 %) malgré le croît négatif (-9 %) et où le rendement numérique est positif (8).
Calcul des paramètres d’exploitation dans un élevage de type traditionnel soudanien gardienné
Valeur Paramètre technico-économique Pourcentage Effectif initial Ni 57 Morts - 5 Mortalité 9 % Pertes et vol - 6 Taux de perte 10 % Ventes - 4 Autoconsommation - 9 Naissances + 19 Taux de renouvellement 33 % Effectif final Nf 52 Effectif moyen Nm 55 Croît - 5 Taux de croissance du cheptel - 9 % Exploitation numérique EN
13 Taux d’exploitation numérique 23 %
Rendement numérique RN + 8 Taux de rendement du cheptel + 14 %
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Douti K., village de Waldjoague, préfecture de Tone
180
Présentation du compte d’atelier d’élevage dans un élevage de type traditionnel soudanien gardienné
PRODUCTION 132 500 FCFA CHARGES OPÉRATIONNELLES 26 000 FCFA Vente d’animaux 80 000 FCFA Alimentation 20 000 FCFA Achat de reproducteurs Frais vétérinaires 5 000 FCFA Autoconsommation 170 000 FCFA Frais de commercialisation 1 000 FCFA Fumure 27 500 FCFA Variation de stock - 145 000 FCFA
CHARGES DE STRUCTURES 14 000 FCFA Amortissement bergerie 11 000 FCFA Amortissement matériel 3 000 FCFA
VALEUR AJOUTÉE + 92 500 FCFA REVENU MENSUEL 7 708 FCFA
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Douti K., village de Waldjoague, préfecture de Tone
La conduite au pâturage est souvent réaliser par un « enfant berger » qui n’est que rarement rémunéré. Nous n’avons pas compté de charges liées à un éventuel salaire mais le temps de travail de conduite au pâturage n’est pas décompté dans l’estimation de la charge horaire quotidienne de travail.
Dans l’exemple présenté, le revenu mensuel est encore loin du Smag togolais, fixé à 35 000 FCFA depuis 2011.
Résumé
Le système d’élevage traditionnel gardienné des petits ruminants est le plus répandu dans les régions visitées. Lorsque le cheptel est de taille importante et qu’il est constitué principalement d’ovins les animaux sont conduits au pâturage lors de la saison des pluies. En saison sèche, c’est la divagation. Les animaux sont logés dans des bergeries traditionnelles (case ronde) ou dans des bergeries améliorés (toit en tôle et murs bétonnés). Une complémentation alimentaire (apport de fourrage et parfois de concentrés) est pratiquée en saison sèche et peut être prolongée en saison des pluies selon les moyens de l’éleveur. Ces compléments peuvent être achetés ou produits sur place. Un complément minéral est parfois distribué. Le suivi sanitaire (vaccination et déparasitage) est effectué au moins une fois par an. Le contrôle de la reproduction est partiel et est lié à l’appréciation des béliers entiers sur le marché lors des périodes de fêtes (Tabaski). Le fumier est généralement ramassé une fois par mois et est stocké dans des sacs avant d’être épandu dans les champs à l’approche de la saison des cultures.
Conclusion
Le principal inconvénient de ce type d’élevage est le temps de travail journalier élevé en saison des pluies. Le temps de conduite au pâturage n’est pas réductible mais a l’avantage de ne pas dépendre de la taille du cheptel. Ainsi, les possibilités de développement de ce type d’élevage sont l’accroissement numérique du cheptel (permettant plus de ventes) et éventuellement la mise en place d’un atelier d’embouche parallèle permettant de mieux valoriser les animaux à l’approche des périodes de fête. L’élevage des petits ruminants est une activité secondaire. L’activité principale est l’agriculture.
181
Annexe 7-5 : Élevage extensif amélioré
Aperçu global de l’élevage dans ces exploitations
Ce sont des élevages de grande taille, qui peuvent investir plutôt facilement en vendant quelques animaux. Les éleveurs ont bénéficié d’une aide extérieur qui consistait en l’octroi d’un mâle géniteur, une aide pour construire une bergerie améliorée et un accompagnement par l’ICAT. La figure ci-dessous représente les espèces et le nombre moyen d’animaux détenus par les éleveurs de cette catégorie.
Espèces et nombre moyen d’animaux détenus dans les élevages du type extensif amélioré
Les cheptels sont essentiellement mixtes (ovins et caprins), de taille moyenne et de grande taille. Les petits ruminants sont de race Djallonké, avec existence d’un mâle géniteur Djallonké dit « amélioré ». Quelques éleveurs ont pris l’initiative d’acheter des ovins métissés avec la race sahélienne pour diversifier leur cheptel. La figure suivante représente la répartition des élevages de cette catégorie en fonction de leur effectif de petits ruminants.
182
Répartition des élevages en fonction de l’effectif du cheptel de petits ruminants en élevage extensif amélioré
183
Pratiques zootechniques
Conduite des animaux
La conduite des animaux est la même que celle des élevages traditionnels. Comme la plupart des élevages sont constitués d’ovins, la conduite au pâturage en saison des pluies prédomine.
Les animaux rentrent dans la bergerie tous les soirs, en saison sèche comme en saison humide.
Les animaux dorment dans des bergeries traditionnelles améliorées, dont la construction a été encouragée et suivie par le projet PASA. Les murs sont renforcés par un crépi en ciment et le toit est en tôle.
Alimentation
Dans ce type d’élevage, un apport fourrager journalier est assuré pendant la saison sèche. Une complémentation alimentaire à base de concentrés (sons de céréales, résidus de récolte, déchets ménagers), achetés ou autoproduits, est également apportée, durant toute l’année, de manière moins régulière, en fonction des moyens de l’éleveur. La complémentation en minéraux est souvent assurée. Des mangeoires en bois ont été distribuées dans ces élevages.
La figure ci-dessous représente le niveau de technicité en alimentation de ces élevages.
Niveaux de technicité en alimentation des élevages de type extensif amélioré
Reproduction et production numérique
Ces élevages ont pu faire l’acquisition d’un géniteur « amélioré » de race Djallonké provenant du centre de Kolokopé. Les autres mâles sont castrés et le géniteur est renouvelé tous les deux ans de façon à limiter la consanguinité. Comme l’indique la figure ci-dessous, un réel contrôle de la reproduction a lieu dans la plupart de ces élevages.
Niveau 1 : Aucun apport alimentaire Niveau 2 : Apport de fourrage Niveau 3 : Apport de fourrage et complémentation irrégulière en concentrés Niveau 4 : Apport de fourrage et complémentation régulière en concentrés (voire en minéraux)
184
Niveaux de technicité en reproduction des élevages de type extensif amélioré
Les productivités numériques ovine et caprine au sevrage pour cette catégorie d’élevage sont présentées ci-dessous :
PN ovine au sevrage = 0,96 antenais par brebis présente par an PN caprine au sevrage = 0,96 cabri par chèvre présente par an
Suivi sanitaire
Le suivi sanitaire de ces élevages est renforcé : la vaccination contre la peste des petits ruminants a lieu une fois par an et les déparasitages internes peuvent survenir jusqu’à trois fois dans l’année. Les éleveurs ont été sensibilisés vis-à-vis du suivi sanitaire, et un partenariat (informel) s’est établi entre eux et l’ICAT. La figure suivante rend compte du suivi sanitaire dans les élevages.
Niveaux de suivi sanitaire des élevages de type extensif amélioré
Niveau 1 : Aucun suivi Niveau 2 : Castration des mâles Niveau 3 : Castration des mâles et surveillance des mises-bas Niveau 4 : Castration des mâles, surveillance des mises-bas, utilisation et renouvellement régulier de géniteurs améliorés
Niveau 1 : Aucun suivi sanitaire Niveau 2 : Vaccination ou déparasitage une fois par an Niveau 3 : Vaccination et déparasitage une fois par an Niveau 4 : Vaccination annuelle et déparasitage plusieurs fois par an
185
La figure suivante présente l’importance relative des différentes causes de mortalité chez les petits ruminants de ce type d’élevage. La PPR, moins représentée que dans les systèmes précédents est la deuxième cause de mortalité après la pathologie digestive.
Causes de mortalité des petits ruminants dans les élevages de type extensif améliorés du Nord du Togo en 2015 (diagnostic déclaratif)
La mortalité des petits ruminants vaut 0,12 pour ce type d’élevage.
Les principaux paramètres zootechniques de ce type d’élevage sont repris dans le tableau ci-dessous. Les valeurs des paramètres pour les petits ruminants proviennent de la moyenne des paramètres des ovins et des caprins pondérés leur ratio respectif dans le cheptel de petits ruminants.
Paramètre Mortalité Taux de perte (vol,
fugue) Productivité numérique
Ov Cp PR Ov Cp PR Ov Cp PR Valeur 0,10 0,17 0,12 0,02 0,03 0,02 0,96 0,96 0,96
186
Performance économique d’un élevage
Poste de travail
Le tableau ci-dessous présente les postes de travail dans un élevage de ce type. Selon les données recueillies, le temps de travail journalier de l’éleveur est d’environ 2h en saison sèche, et d’environ 9h en saison des pluies.
Présentation des postes de travail dans un élevage de type extensif amélioré
Postes Qui ? Horaires Durée (min) J F M A M J J A S O N D
Collecte eau animaux Femme ou enfants (matinée) 75
Observation et soin Chef de famille 7h30 – 7h45 15
Apport de concentrés Chef de famille 7h45-8h00 15
Conduite au pâturage Enfant 8h00 – 12h00 240
Apport d’eau Chef de famille 12h00-12h10 10
Apport de fourrage Chef de famille 12h10-12h20 10
Conduite au pâturage Enfant 14h30-17h30 180
Rentrée des animaux Enfant 17h30 – 17h40 10
Total ~120 ~545
Autres postes Qui ? Période / Durée J F M A M J J A S O N D
Collecte fourrages Chef de famille 1h par jour pendant 5 jours
Entretien bergerie Enfants 2 fois par mois
Vente Chef de famille 1 jour par an
Prophylaxie Chef de famille 1 jour par an
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Sadio L., village de Louanga, préfecture de Tone
Le tableau ci-dessous présente le calcul des paramètres d’exploitation dans un élevage de ce type. Cet exemple est celui d’un troupeau en expansion, avec une exploitation numérique moyenne (20 %), un fort taux de croissance (+32 %) et un rendement numérique relativement élevé (12) par rapport à la taille du cheptel.
Calcul des paramètres d’exploitation dans un élevage de type extensif amélioré
Valeur Paramètre technico-économique Pourcentage Effectif initial Ni 22 Morts - 2 Mortalité 9 % Pertes et vol 0 Taux de perte 0 % Ventes - 3 Autoconsommation - 2 Naissances + 14 Taux de renouvellement 64 % Effectif final Nf 29 Effectif moyen Nm 25 Croît + 7 Taux de croissance du cheptel + 32 % Exploitation numérique EN
5 Taux d’exploitation numérique 23 %
Rendement numérique RN + 12 Taux de rendement du cheptel + 55 %
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Sadio L., village de Louanga, préfecture de Tone
187
Présentation du compte d’atelier d’élevage dans un élevage de type extensif amélioré
PRODUCTION 283 000 FCFA CHARGES OPÉRATIONNELLES 46 000 FCFA Vente d’animaux 65 000 FCFA Alimentation 35 000 FCFA Achat de reproducteurs Frais vétérinaires 10 000 FCFA Autoconsommation 40 000 FCFA Frais de commercialisation 1 000 FCFA Fumure 13 000 FCFA Variation de stock + 165 000 FCFA
CHARGES DE STRUCTURES 17 000 FCFA Amortissement bergerie 12 000 FCFA Amortissement matériel 5 000 FCFA
VALEUR AJOUTÉE + 220 000 FCFA REVENU MENSUEL 18 333 FCFA
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Sadio L., village de Louanga, préfecture de Tone
La conduite au pâturage est souvent réaliser par un « enfant berger » qui n’est que rarement rémunéré. Nous n’avons pas compté de charges liées à un éventuel salaire mais le temps de travail de conduite au pâturage n’est pas décompté dans l’estimation de la charge horaire quotidienne de travail.
Dans cet exemple, le revenu mensuel n’atteint pas encore loin du Smag togolais fixé à 35 000 FCFA depuis 2011.
Résumé
Les élevages extensifs améliorés ont bénéficié d’une formation sur l’élevage des petits ruminants, d’une aide pour la construction d’une bergerie traditionnelle améliorée et du don d’un géniteur amélioré provenant de la station d’élevage de Kolokopé. Les pratiques d’élevage sont inspirées du système traditionnel et complétées de pratiques plus techniques : complémentation en concentrés et en minéraux, gestion de la reproduction, recours régulier aux agents vétérinaires pour la prophylaxie et les traitements curatifs. Certains de ces éleveurs prévoient leurs ventes lors des périodes de fêtes.
Conclusion
Les lourds investissements de ce type d’élevage en termes d’intrants et de structure (bergerie et matériel) constituent dans un même temps les forces et les faiblesses de ces élevages. Ces investissements, doublés d’un suivi zootechnique et vétérinaire semblent donner de bons résultats (taux de mortalité en baisse et ventes relativement nombreuses). Mais au vu du temps de travail dédié à l’élevage des petits ruminants, les bénéfices réalisés restent moyens.
Le travail agricole mené en parallèle reste l’activité principale, vitale pour le ménage. La rentabilité de ces élevages peut être améliorée en essayant de vendre les animaux lorsque le cours du marché est haut (périodes de fête) ou en développant l’embouche dans les élevages qui ont le niveau technique suffisant.
188
Annexe 7-6 : Fermes ovines améliorées (FOA)
Aperçu global de l’élevage dans ces exploitations
Ces élevages sont de grande taille, spécialisés en petits ruminants, avec existence parallèle d’un cheptel de bovins. La figure ci-dessous représente les espèces et le nombre moyen d’animaux détenus par les éleveurs de cette catégorie.
Espèces et nombre moyen d’animaux détenus dans les élevages du type FOA
Les cheptels de petits ruminants peuvent être spécialisés ovins (plus rarement caprins) ou mixtes, de taille moyenne si l’élevage est encore en phase de croissance ou de grande taille si l’élevage a atteint la phase de croisière. Les animaux sont de race Djallonké, parfois métissés avec la race sahélienne. La figure suivante représente la répartition des élevages de cette catégorie en fonction de leur effectif de petits ruminants.
Répartition des élevages en fonction de l’effectif du cheptel de petits ruminants des FOA
189
Pratiques zootechniques
Conduite des animaux
Les animaux sont gardiennés pendant toute l’année : ils sont conduits au pâturage en saison des pluies comme en saison sèche et sont laissés dans le parc attenant à la bergerie le reste du temps.
Les animaux rentrent dans la bergerie tous les soirs, en saison sèche comme en saison humide.
Les animaux dorment dans des bergeries traditionnelles améliorées, dont la construction a été encouragée par le projet PASA. Les murs sont renforcés par un crépi en ciment et le toit est en tôle.
Les petits ruminants sont de la race Djallonké, parfois métissés avec la race sahélienne selon les désirs et les moyens de l’éleveur.
Alimentation
Dans ce type d’élevage, un apport fourrager journalier est assuré pendant la saison sèche. Une complémentation alimentaire à base de concentrés (sons de céréales, résidus de récolte, déchets ménagers), achetés ou autoproduits, et de minéraux est également apportée, durant toute l’année. Ces élevages sont équipés de mangeoires en bois ou de demi-tonneaux.
La figure suivante représente le niveau de technicité en alimentation de ces élevages.
Niveaux de technicité en alimentation des élevages de type FOA
Reproduction et productivité numérique
Le contrôle de la reproduction a lieu à travers l’achat et le renouvellement régulier de géniteurs, la castration des autres mâles de l’élevage, et la possibilité de séparer les animaux en différents lots. La figure ci-dessous représente le niveau de technicité en reproduction de ces élevages.
Niveau 1 : Aucun apport alimentaire Niveau 2 : Apport de fourrage Niveau 3 : Apport de fourrage et complémentation irrégulière en concentrés Niveau 4 : Apport de fourrage et complémentation régulière en concentrés (voire en minéraux)
190
Niveaux de technicité en reproduction des élevages de type FOA
Les productivités numériques ovine et caprine au sevrage pour cette catégorie d’élevage sont présentées ci-dessous :
PN ovine au sevrage = 0,67 antenais par brebis présente par an PN caprine au sevrage = 1,15 cabri par chèvre présente par an
Suivi sanitaire
Le suivi sanitaire de ces élevages est renforcé : la vaccination contre la peste des petits ruminants a lieu une fois par an et les déparasitages internes sont réalisés trois fois dans l’année. Les éleveurs ont été sensibilisés vis-à-vis du suivi sanitaires, et un partenariat (informel) s’est établi entre eux et l’ICAT. La figure suivante montre le suivi sanitaire dans ces élevages.
Niveaux de suivi sanitaire des élevages de type FOA
Niveau 1 : Aucun suivi Niveau 2 : Castration des mâles Niveau 3 : Castration des mâles et surveillance des mises-bas Niveau 4 : Castration des mâles, surveillance des mises-bas, utilisation et renouvellement régulier de géniteurs améliorés
Niveau 1 : Aucun suivi sanitaire Niveau 2 : Vaccination ou déparasitage une fois par an Niveau 3 : Vaccination et déparasitage une fois par an Niveau 4 : Vaccination annuelle et déparasitage plusieurs fois par an
191
La figure suivante présente l’importance relative des différentes causes de mortalité chez les petits ruminants de ce type d’élevage. La première place occupée par la pathologie cutanée est due aux dégâts provoqués par la pulicose chez les agneaux.
Causes de mortalité des petits ruminants dans les élevages de type fermes ovines améliorées du Nord du Togo en 2015 (diagnostic déclaratif)
La mortalité des petits ruminants vaut 0,16 pour ce type d’élevage. Les principaux paramètres zootechniques de ce type d’élevage sont repris dans le tableau ci-dessous.
Les valeurs des paramètres pour les petits ruminants proviennent de la moyenne des paramètres des ovins et des caprins pondérés leur ratio respectif dans le cheptel de petits ruminants.
Paramètre Mortalité Taux de perte (vol,
fugue) Productivité numérique
Ov Cp PR Ov Cp PR Ov Cp PR Valeur 0,17 0,11 0,16 0,02 0,00 0,02 0,76 1,15 0,82
192
Performance économique d’un élevage
Poste de travail
Le tableau ci-dessous présente les postes de travail dans un élevage de ce type. Selon les données recueillies, le temps de travail journalier de l’éleveur est d’environ 9h en toutes saisons.
Présentation des postes de travail dans un élevage de type FOA
Postes Qui ? Horaires Durée (min) J F M A M J J A S O N D
Collecte eau animaux Femme ou enfants (matinée) 100
Observation et soin Apport d’eau, de fourrage et de concentrés
Chef de famille 8h00 - 9h00 60
Conduite au pâturage Berger / Chef de famille
9h00 - 12h00 180
Apport d’eau Chef de famille 12h00 - 12h10 10
Conduite au pâturage Berger / Chef de famille
14h00 - 17h00 180
Rentrée des animaux Chef de famille 17h00 - 17h30 30
Total ~560
Autres postes Qui ? Période / Durée J F M A M J J A S O N D
Collecte fourrages Chef de famille 1h par jour pendant 5 jours
Entretien bergerie Enfants 1-2 fois par semaine
Vente Chef de famille 1 jour par an
Prophylaxie Chef de famille 1 jour par an
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Boukari S. village de Katchamba, préfecture de Dankpen
Le tableau ci-dessous présente le calcul des paramètres d’exploitation dans un élevage de ce type. Cet exemple est celui d’un troupeau en forte expansion, avec une exploitation numérique moyenne (20 %), un croît très élevé (+71 %) dû aux naissances et aux achats, et un fort rendement numérique (41) pour un cheptel de taille moyenne.
193
Calcul des paramètres d’exploitation dans un élevage de type Ferme Ovine Améliorée
Valeur Paramètre technico-économique Pourcentage Effectif initial Ni 45 Morts - 3 Mortalité 6 % Pertes et vol 0 Taux de perte 0 % Ventes - 7 Autoconsommation - 1 Confiage - 1 Naissances + 28 Taux de renouvellement 62 % Achat + 16 Effectif final Nf 77 Effectif moyen Nm 61 Croît + 32 Taux de croissance du cheptel + 71 % Exploitation numérique EN
9 Taux d’exploitation numérique 20 %
Rendement numérique RN + 41 Taux de rendement du cheptel + 91 %
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Boukari S. village de Katchamba, préfecture de Dankpen
Présentation du compte d’atelier d’élevage dans un élevage de type FOA
PRODUCTION 370 000 FCFA CHARGES OPÉRATIONNELLES 102 000 FCFA Vente d’animaux 160 000 FCFA Alimentation 65 000 FCFA Achat de reproducteurs - 650 000 FCFA Frais vétérinaires 35 000 FCFA Autoconsommation 30 000 FCFA Frais de commercialisation 2 000 FCFA Fumure 30 000 FCFA Variation de stock + 800 000 FCFA
CHARGES DE STRUCTURES 95 000 FCFA Amortissement bergerie 85 000 FCFA Amortissement matériel 10 000 FCFA
VALEUR AJOUTÉE + 173 000 FCFA REVENU MENSUEL 14 417 FCFA
Exemple de l’élevage de petits ruminants de Boukari S. village de Katchamba, préfecture de Dankpen
La conduite au pâturage est souvent réaliser par un « enfant berger » qui n’est que rarement rémunéré. Nous n’avons pas compté de charges liées à un éventuel salaire mais le temps de travail de conduite au pâturage n’est pas décompté dans l’estimation de la charge horaire quotidienne de travail.
Dans cet exemple, le revenu mensuel n’atteint pas encore le Smag togolais fixé à 35 000 FCFA depuis 2011.
194
Résumé
Les FOA peuvent être qualifiés d’élevages semi-intensifs. Les animaux sont gardiennés pendant toute l’année et un itinéraire technique est respecté : complémentation alimentaire, gestion de la reproduction, suivi sanitaire régulier. Ces élevages réalisent leurs ventes au moment des fêtes, lorsque le prix du mouton ou de la chèvre est haut sur le marché. Cela concerne notamment les élevages de la région des Savanes au moment de la Tabaski. Le revenu relativement peu élevé de ce type d’élevage s’explique par le fait que ces élevages sont encore en phase de croissance. Une fois la phase de croisière atteinte, les éleveurs devraient vendre entre 50 et 75 animaux par an sur le marché, ce qui permettrait d’augmenter largement le revenu.
Conclusion
Ce type d’élevage possède un potentiel important en termes de ventes et de revenu, qui sera normalement atteint lorsque l’élevage sera sur un rythme de croisière. L’activité principale de l’éleveur reste encore l’agriculture (permettant l’autosuffisance alimentaire) mais une fois le rythme de croisière atteint, l’élevage des petits ruminants pourrait devenir l’activité principale en termes de bénéfices réalisés. L’embauche d’un berger chargé de mener les animaux au pâturage est une possibilité que l’éleveur se réservera une fois la phase de croisière atteinte, et pouvant dégager une grande part de temps libre à l’éleveur. Enfin, la mise en place d’une unité d’embouche dans les élevages de cette catégorie qui ont les connaissances techniques requises, serait intéressante pour accroître le revenu.
195
Annexe 7-7 : Unité d’embouche de courte durée
L’embouche peut être définie comme la préparation des animaux pour la boucherie. Les différents facteurs intervenant dans cette pratique et dont dépend fortement la rentabilité de l’atelier d’embouche sont les qualités génétiques des animaux, la maîtrise des conditions du milieu (sanitaire) et surtout les apports alimentaires.
Les unités d’embouche décrites ci-dessous ont été visitées dans la région de Savanes et particulièrement dans la préfecture de l’Oti. Les éleveurs pratiquant l’embouche étaient pour la plupart organisés en groupement et avaient bénéficié de modules de formation sur l’élevage des petits ruminants dispensés dans le cadre du PPAAO (Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest). Ces groupements ont pour but la vente en commun (avec concertation sur les prix), l’achat des produits vétérinaires en commun.
Les animaux destinés à l’embouche sont, soit sélectionné au sein du troupeau de l’éleveur, soit acheté à un âge moyen de un an à d’autres éleveurs de la région ou à des éleveurs Peuls lors de la transhumance. Ces derniers passent la frontière avec le Burkina Faso en saison sèche avec leurs troupeaux bovins et ovins. Ils détiennent des races ovines plus grande et donc particulièrement intéressante pour l’embouche.
L’embouche traditionnelle est pratiquée le plus souvent à l’occasion de la fête religieuse de l’Aïd el Kebir (Tabaski), plus rarement à l’occasion des fêtes de Noël et du Nouvel an ou pour la fête du 1er Mai.
Pratiques zootechniques
Choix des animaux destinés à l’embouche
Les facteurs intervenant dans le choix des animaux pour l’embouche sont l’espèce, la race et le format de l’animal, sa robe, la présence de testicules (animal non castré) et de cornes. Pour la Tabaski par exemple, les béliers entiers, de race sahélienne ou métissés, de robe blanche, avec des grandes cornes, sont particulièrement appréciés. Les caprins sont davantage réservés pour la fête de Noël et du Nouvel an et les deux espèces sont appréciées pour la fête du travail du 1er Mai.
Conduite des animaux d’embouche
Les animaux sont gardiennés pendant la période d’embouche qui dure environ 3 mois. Ils sont généralement conduits au pâturage le matin, puis restent dans un enclos ou attachés sous l’apatam16 le reste de la journée. Dans certains élevages, une bergerie particulière est réservée aux animaux destinés à l’embouche. Dans d’autres élevages, la bergerie est commune avec les autres petits ruminants de l’élevage. Ces bergeries sont souvent de type semi-améliorée ou BTA. Alimentation
Un apport de fourrage est assuré, sous forme de fanes d’arachide et de haricot. Des compléments alimentaires (son cubé17, son de maïs, son de riz, son de sorgho) et minéraux (sel ou pierre à lécher) sont distribués plusieurs fois par jour.
16 Apatam (terme d’Afrique de l’Ouest) : Construction légère formée d’un toit de feuillage soutenu par des piquets de bois. 17 Le son cubé est un coproduit obtenu lors de la transformation du blé en farine.
196
Suivi sanitaire
Le suivi sanitaire de ces élevages est renforcé : la vaccination contre la peste des petits ruminants (et éventuellement contre le charbon) a lieu lors de l’arrivée des animaux dans l’élevage et une quarantaine est parfois mise en place. Un déparasitage interne est réalisé une fois par mois durant la période d’embouche. Des administrations de vitamines peuvent avoir lieu.
Pathologie des animaux d’embouche
Aucune maladie particulière liée à l’activité d’embouche n’a été relevée à travers l’enquête. La mortalité des animaux d’embouche est très faible (2 animaux morts sur 176, soit environ 1 %). Le seul problème noté de la part des éleveurs est le stress provoqué par le transport et le changement d’élevage si les animaux sont achetés.
197
Performances économiques d’un atelier d’embouche
Poste de travail
Le tableau ci-dessous présente les postes de travail dans un élevage de ce type. Selon les données recueillies, le temps de travail journalier de l’éleveur est d’environ 2h si les petits ruminants ne sont pas conduits au pâturage et d’environ 6h dans le cas où les animaux sont conduits au pâturage le matin.
Présentation des postes de travail dans un atelier d’embouche
Postes Qui ? Horaires Durée (min) J F M A M J J A S O N D
Collecte eau animaux Femme ou enfants (matinée) 40
Sortie des animaux (enclos ou apatam) Chef de famille 7h30 - 7h40 10
Apport d’eau, de fourrage et de concentrés
Chef de famille 7h40 – 8h00 12h00 – 12h20 16h00 – 16h20
60
Rentrée des animaux Chef de famille 17h50 - 18h00 10
Total 120
Autres postes Qui ? Période / Durée J F M A M J J A S O N D
Collecte fourrages Chef de famille 1h par jour pendant 5 jours
Entretien bergerie Enfants 1-2 fois par semaine
Vente Chef de famille 1 jour par an
Prophylaxie Chef de famille 1 fois par mois
Mouvements
Les mouvements d’animaux au sein de l’atelier d’embouche se limitent, pour les entrées, à l’achat des animaux (ou au passage de l’élevage vers l’atelier d’embouche), et pour les sorties, à la vente environ 3 mois plus tard.
Présentation du compte d’atelier d’embouche pour 6 animaux (moyenne des ateliers d’embouche enquêtés)
PRODUIT BRUT 157 000 FCFA CHARGES OPÉRATIONNELLES 49 000 FCFA Vente d’animaux 300 000 FCFA Alimentation 38 000 FCFA Achat des animaux - 144 000 FCFA Frais vétérinaires 6 000 FCFA Autoconsommation 0 Frais de commercialisation 5 000 FCFA Fumier 1 000 FCFA
CHARGES DE STRUCTURES 15 000 FCFA Amortissement bergerie 12 000 FCFA Amortissement matériel 3 000 FCFA
RESULTAT 93 000 FCFA
REVENU MENSUEL 31 000 FCFA
Le revenu mensuel moyen calculé pour l’ensemble des ateliers d’embouche visités est proche du Smag togolais fixé à 35 000 FCFA depuis 2011.
198
Résumé
L’activité d’embouche concerne un petit nombre d’animaux et est effectuée sur une courte période de temps. Les animaux destinés à l’embouche sont conduits différemment des autres animaux de l’élevage. Si elle existe, la conduite au pâturage n’a lieu que le matin et un apport de fourrages, de concentrés et de minéraux est prévu chaque jour pour les petits ruminants. Le suivi sanitaire et vétérinaire des animaux est renforcé. Une fois l’embouche terminée, les animaux sont vendus au niveau des marchés locaux ou bien sont envoyés à Lomé si le marché est meilleur.
Conclusion
La mise en place d’une unité d’embouche dans un élevage requiert certaines conditions préalables : possibilité d’investir à moyen terme, suivi sanitaire performant, connaissances techniques en alimentation des petits ruminants, présence de débouchés pour la vente (connaissance des marchés). Si ces conditions sont réunies, l’embouche peut s’avérer très rentable.
199
Annexe 8 : Logements des petits ruminants
Bergerie et parc de nuit pour 40 à 50 brebis (SECAAR et IEMVT)
Parcs de contention (Gatenby, 1993a)
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202
Annexe 10 : Tableaux associés aux figures
Tableau 1 : Effectif des petits ruminants par région et par espèce en 2012 (Direction des Statistiques agricoles, de l’Informatique et de la Documentation, 2014)
Région Ovins Caprins
Effectif % Effectif %
Maritime 69 053 6,1 397 019 15,0
Plateaux 342 881 30,3 972 991 36,1
Centrale 206 689 18,3 378 667 14,8
Kara 181 345 16,0 331 561 12,7
Savanes 330 914 29,3 549 298 21,4
Togo 1 130 882 100 2 629 537 100
Tableau 2 : Répartition des éleveurs de petits ruminants hommes et femmes par préfecture et ciblés par l’enquête dans le Nord du Togo en 2016
Kozah Dankpen Tone Oti Hommes 25 31 47 27 Femmes 19 0 8 1
Tableau 3 : Répartition des éleveurs de petits ruminants enquêtés selon leur âge dans le Nord du Togo en 2016
Tranches d’âge (en années)
20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79 80-89 90-99
Nombre d’éleveurs
11 32 41 32 19 8 5 2
Tableau 4 : Répartition des éleveurs de petits ruminants enquêtés selon la taille de leur ménage dans le Nord du Togo en 2016
Taille de ménage (par tranches de 5)
1-5 6-10 11-15 16-20 21-25 26-30 31-40 41-45
Nombre d’éleveurs 22 56 38 22 7 4 1 1
Tableau 5 : Répartition des éleveurs de petits ruminants enquêtés selon leur niveau d'études dans le Nord du Togo en 2016
Niveau d’étude
Pas d’étude
Primaire Collège Lycée Université Formation
professionnelle Nombre d’éleveurs
74 44 25 7 3 1
203
Tableau 6 : Répartition des élevages selon l’espèce élevée dans chacune des préfectures de l’étude lors de l’enquête en 2016
Type de cheptel Kozah Dankpen Tone Oti Ovin 4 5 3 0 Caprin 31 3 15 9 Mixte (Ov / Cp) 6 23 36 17 Total 41 31 54 26
Tableau 7 : Nombre d'élevages en fonction de la nature et de l'effectif total du cheptel lors de l’enquête dans le Nord du Togo en 2016
Nombre d’élevage
[1-5] [6-10] [11-15] [16-20] [21-25] [26-30] [31-40] [41-50] [51-75] [76-100] >100
Cheptel ovin
1 4 0 1 0 1 1 1 0 2 1
Cheptel caprin
21 19 11 4 3 0 0 0 0 0 0
Cheptel mixte
3 11 14 11 11 8 4 5 7 3 5
Total 25 34 25 16 14 9 5 6 7 5 6
Tableau 8 : Effectifs moyens d’ovin et de caprins dans les élevages mixtes classés par taille du troupeau de petits ruminants lors de l’enquête dans le Nord du Togo en 2016
Nombre d’animaux
[1-5] [6-10] [11-15] [16-20] [21-25] [26-30] [31-40] [41-50] [51-75] [76-100] >100
Ovins 2,3 3,1 5,9 8 11,9 13,5 17,5 26,8 33,3 75,6 121 Caprins 2,7 4 6,9 10,5 10,4 14,3 17,5 17 28,3 12 38,8
Tableau 9 : Répartition des élevages enquêtés dans le Nord du Togo en fonction de leur niveau de technicité en alimentation en 2016
Niveau de technicité 1 2 3 4 Nombre d’éleveurs 29 42 53 34 Pourcentage (%) 18,4 26,6 33,5 21,5
Tableau 10 : Répartition des élevages enquêtés dans le Nord du Togo en fonction de leur niveau de technicité en reproduction en 2016
Niveau de technicité 1 2 3 4 Nombre d’éleveurs 24 69 41 24 Pourcentage (%) 15,2 43,7 25,9 15,2
204
Tableau 11 : Sex ratio Femelles / Mâles en âge de se reproduire dans les cheptels ovins et caprins visités lors de l’enquête dans le Nord du Togo en 2016 (moyenne des élevages visités)
Espèce Sex ratio Écart type (à 95%) Ovins 6,82 3,82 Caprins 6,09 2,95
Tableau 12 : Taux d’avortement ovin et caprin moyens en 2015 dans les élevages visités lors de l’enquête dans le Nord du Togo
Espèce Taux d’avortement (en %) Écart type (à 95%) Ovins 14,7 16,0 Caprins 34,5 20,6
Tableau 13 : Proportion des éleveurs pratiquant la castration dans l’espèce ovine et caprine lors de l’enquête menée dans le Nord du Togo en 2016
Espèce Pratique de la castration Castration non pratiquée Nombre d’éleveur Pourcentage Nombre d’éleveur Pourcentage
Ovins 69 34,8 % 25 61,0 % Caprins 129 65,2 % 16 39,0 %
Tableau 14 : Répartition des élevages enquêtés dans le Nord du Togo en fonction de leur niveau de technicité en termes de suivi sanitaire sur l’année 2015
Niveau de technicité 1 2 3 4 Nombre d’éleveurs 51 10 56 41 Pourcentage (%) 32,3 6,3 35,4 26,0
Tableau 15 : Situation sanitaire des élevages enquêtés dans le Nord du Togo par rapport à la vaccination contre la PPR en 2015
Espèce Élevage vacciné Élevage non vacciné Nombre d’élevage 102 56 Pourcentage (%) 34,5 20,6
Tableau 16 : Fréquence d’administration d’un antiparasitaire pendant l’année 2015 dans les élevages enquêtés dans le Nord du Togo
Fréquence d’administration
Jamais 1 fois par an 2 fois par an 3 fois par an 4 fois par an
ou plus Nombre d’éleveurs 53 64 20 17 4 Pourcentage (%) 33,5 40,5 12,7 10,8 2,5
205
Tableau 17 : Productivité numérique moyenne des ovins et des caprins en 2015 dans les élevages ciblés par l’enquête dans le Nord du Togo
Espèce Productivité numérique Écart type (à 95%) Ovins 0,98 0,45 Caprins 1,14 0,58
Tableau 18 : Prix moyen d’un ovin sur le marché en FCFA en 2015 dans le Nord du Togo (10 000 FCFA = 15 €)
Type d’animal Prix moyen Âge moyen à la vente Mâle entier 29 100 1,5 an Mâle castré 24 700 2,5 ans Femelle 20 900 2,5 ans
Tableau 19 : Prix moyen d’un caprin sur le marché en FCFA en 2015 dans le Nord du Togo (10 000 FCFA = 15 €)
Type d’animal Prix moyen Âge moyen à la vente Mâle entier 10 000 1,25 an Mâle castré 15 300 1,8 an Femelle 14 700 2,5 ans
Tableau 20 : Causes de mortalité chez les petits ruminants pendant l’année 2015, par grandes entités, selon les informations déclaratives des éleveurs enquêtés dans le Nord du Togo
Entité pathologique Ovins morts Caprins morts
Effectif Pourcentage (%)
Effectif Pourcentage (%)
Pathologie cutanée 61 16,4 7 1,8 Pathologie oculaire 1 0,3 2 0,5 Pathologie respiratoire (sauf PPR) 4 1,1 21 5,5 Pathologie digestive (sauf PPR) 119 32,1 82 21,4 PPR 160 43,1 238 62,2 Pathologie nerveuse 2 0,5 2 0,5 Pathologie peri-partum 14 3,8 23 6,0 Autres (prédation) 6 1,6 3 0,8 Autre (accidents) 4 1,1 5 1,3 Total 371 100 383 100
206
Tableau 21 : Nombre de petits ruminants touchés pour chaque maladie de la pathologie cutanée en 2015 dans le Nord du Togo
Maladie suspectée Animaux malades Animaux morts
Ovins Caprins Total Ovins Caprins Total Ecthyma / Clavelée 7 2 9 3 3 6 Gale 9 13 22 0 0 0 Teigne 0 6 6 0 0 0 Pulicose 0 0 0 50 4 54 Tique 10 0 10 8 0 8 Total 26 21 47 61 7 68
Tableau 22 : Répartition par catégorie des élevages recensés lors de l’enquête dans le Nord du Togo en 2016 (nombre total d’élevages et d’ateliers d’embouche = 177)
Type d’élevage
Traditionnel Améliorés Atelier d’embouche
Divagant
Gardienné Extensif amélioré
FOA Mise au piquet
Conduite au pâturage Petit
cheptel Cheptel
moyen à grand Nombre d’élevages visités
6 61 50 18 12 11 19
Pourcentage 3,4 34,5 28,2 10,2 6,8 6,2 10,7
Tableau 23 : Niveaux techniques moyens en alimentation, reproduction et suivi sanitaire comparés des différents systèmes d'élevage enquêtés en 2016 dans le Nord du Togo
Type d’élevage Divagant
Mise au piquet &
Petit cheptel
Mise au piquet & Cheptel
plus grand
Conduite au
pâturage
Extensif amélioré
FOA Atelier
d’embouche
Niveau technique moyen en alimentation
2,33 2,18 2,5 2,72 3,58 4 4
Niveau technique moyen en reproduction
1,83 2,16 2,22 2,56 3,08 4 Sans donnée
Niveau technique moyen en suivi sanitaire
2,67 2 2,52 2,94 3,25 3,91 4
Tableau 24 : Taux de mortalité des petits ruminants comparés des différents systèmes d’élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en total d’animaux morts par an)
Type d’élevage Divagant
Mise au piquet &
Petit cheptel
Mise au piquet & Cheptel
plus grand
Conduite au
pâturage
Extensif amélioré
FOA Atelier
d’embouche
Mortalité Ovins 32,6 40,4 20,2 20,7 8,4 14,9 0 Mortalité Caprins 52,7 40,3 18,7 17,4 21,6 9,3 6,1 Mortalité globale petits ruminants
40,4 48,3 19,2 19,6 11,5 13,9 1,6
207
Tableau 25 : Taux d’avortements moyens comparés des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimé en pourcentage)
Type d’élevage Divagant
Mise au piquet &
Petit cheptel
Mise au piquet & Cheptel
plus grand
Conduite au
pâturage
Extensif amélioré
FOA Atelier
d’embouche
Taux d’avortement Ov
10,3 % 2,8 % 29,1 % 19,9 % 8,1 % 17,8 % Sans donnée
Taux d’avortement Cp
14,3 % 29,7 % 32,8 % 33,3 % 19,4 % 33,3 % Sans donnée
Taux d’avortement global (PR)
12,2 % 24,3 % 31,7 % 23,8 % 10,6 % 20,8 % Sans donnée
Tableau 26 : Productivité numérique ovine et caprine comparée des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo
Type d’élevage Divagant
Mise au piquet &
Petit cheptel
Mise au piquet & Cheptel
plus grand
Conduite au
pâturage
Extensif amélioré
FOA Atelier
d’embouche
PN ovine au sevrage 0,81 0,94 1,08 1,00 0,96 0,67 Sans donnée PN caprine au sevrage
1,40 0,98 1,26 1,40 0,96 1,15 Sans donnée
Tableau 27 : Paramètres moyens d'exploitation comparés des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en valeurs numériques)
Type d’élevage Divagant Mise au piquet &
Petit cheptel
Mise au piquet & Cheptel plus grand
Conduite au pâturage
Extensif amélioré
FOA
Exploitation numérique 5,3 2,2 5 8,9 10,1 9,8 Croît numérique -5,5 -0,8 1 0,7 -0,3 12,9 Rendement numérique -0,2 1,4 6 9,6 9,8 22,7
Tableau 28 : Paramètres moyens d'exploitation comparés des différents systèmes d'élevage en 2015 dans le Nord du Togo (exprimés en taux)
Type d’élevage Divagant Mise au piquet &
Petit cheptel
Mise au piquet & Cheptel plus grand
Conduite au pâturage
Extensif amélioré
FOA
Taux d’exploitation du cheptel (%)
18 45 27 26 22 20
Taux de croissance du cheptel (%)
-12 14 20 19 6 40
Taux de rendement du cheptel (%)
6 59 47 44 29 60
L’ÉLEVAGE DES PETITS RUMINANTS EN
MILIEU PAYSAN DANS LES RÉGIONS DE LA KARA ET DES SAVANES AU TOGO :
DIAGNOSTIC TECHNICO-ÉCONOMIQUE
NOM et Prénom : GUINGOUAIN Charles
Résumé : Dans le cadre d’un programme mis en place par AVSF, un état des lieux des élevages de petits ruminants dans deux régions du Togo a été réalisé grâce à un questionnaire complété dans 158 élevages et dans 19 ateliers d’embouche de petits ruminants. Plusieurs variables zootechniques ont été étudiées. Le taux de mortalité globale des petits ruminants intégrés à l’enquête était de 18,0 % pour l’espèce ovine et de 24,7 % pour l’espèce caprine. Le taux d’avortement (certainement sous-estimé) était de 14,7 % chez les brebis et de 34,5 % chez les chèvres. La productivité numérique moyenne au sevrage était de 0,98 agneau sevré par brebis présente et de 1,14 chevreau sevré par chèvre présente. Plusieurs systèmes d’élevage ont été identifiés et caractérisés du point de vue zootechnique et économique, depuis les élevages traditionnels extensifs divagants jusqu’aux élevages semi-intensifs. Les différentes pratiques observées ont été reprises dans une typologie des systèmes d’élevage. Sept systèmes d’élevage dont un atelier d’embouche y ont été décrits. L’analyse des performances économiques des types d’élevage est largement en faveur des ateliers d’embouche. Il a aussi été montré que la stabilité des élevages en termes d’effectif passe par la mise en place d’un minimum de pratiques zootechniques. Une approche de la pathologie des petits ruminants observée par les éleveurs a été proposée dont la principale conclusion est que la peste des petits ruminants reste le fléau majeur de ces élevages. Des propositions d’améliorations ont été émises dans le but de favoriser la production et la rentabilité des élevages de petits ruminants. Ces mesures concernent en priorité le suivi sanitaire et l’alimentation des animaux.
Mots clés : ZOOTECHNIE / PATHOLOGIE / ELEVAGE EXTENSIF / ELEVAGE INTENSIF / TOGO / MILIEU RURAL / SONDAGE, (ENQUETE) / DIAGNOSTIC / GESTION TECHNICO-ÉCONOMIQUE / CONSEIL / DÉVELOPPEMENT DURABLE / AGRONOMES ET VÉTÉRINAIRES SANS FRONTIÈRES / PETIT RUMINANT / OVIN / CAPRIN
Jury : Président : Pr. Directeurs : Madame Barbara Dufour, professeur à l’école nationale vétérinaire d’Alfort
Monsieur Philippe Bossé, professeur à l’école nationale vétérinaire d’Alfort Assesseur : Monsieur Yves Millemann, professeur à l’école nationale vétérinaire d’Alfort
REARING OF SMALL RUMINANTS IN SMALLHOLDINGS LOCATED IN THE KARA
AND SAVANNAH REGIONS OF TOGO : A TECHNICAL AND ECONOMIC
GUINGOUAIN Charles Summary : Within the context of a program established by AVSF, an assessment of small ruminant breeding in two regions of Togo was carried out on the basis of questionnaires obtained from 158 small ruminants rearing sites and 19 fattening sites. Several zootechnic variables were investigated. The small ruminant mortality rate included in the survey was 18.0 % in sheep and 24.7 % in goats. The abortion rate (certainly underevaluated) was 14.7 % in sheep and 34.5 % in goats. The numerical productivity at the weaning was 0.98 lamb per ewe and 1.14 kid per goat. Rearing systems were identified and characterized from a zootechnic and economic point of view from extensive traditional free-roaming farms to semi-intensive farms. The different practices observed were included in a typology of rearing systems. Seven rearing systems including a sheep fattening system have been described. Analysis of the economic performances of rearing methods predominantly favors fattening systems. Stability of livestock numbers is shown to relate the implementation of various basic zootechnic practices. An approach to diseases observed by farmers in small ruminants has been proposed, emphasizing in conclusion that the ovine rinderpest is the principal scourge for these farms. The suggestions put forward aim at bringing improvements to production and profitability for small ruminant rearing. These measures principally concern monitoring of health and annual nutrition.
Keywords : ZOOTECHNY / PATHOLOGY / EXTENSIVE FARMING / INTENSIVE FARMING / TOGO / RURAL ENVIRONMENT / ADVICE / SUSTAINABLE DEVELOPMENT / AGRONOMES ET VÉTÉRINAIRES SANS FRONTIÈRES / OVINE / CAPRINE
Jury :
President : Pr. Director : Madame Barbara Dufour, professeur à l’école nationale vétérinaire d’Alfort
Monsieur Philippe Bossé, professeur à l’école nationale vétérinaire d’Alfort Assessor : Monsieur Yves Millemann, professeur à l’école nationale vétérinaire d’Alfort