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Les gorges de la Selja, haut lieu touristique du Sud tunisien
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JJJEEERRRBBBAAA LLLAAA DDDOOOUUUCCCEEE
Traditionnellement, on va à Jerba l’hiver parce que, dit le proverbe, "on laisse l’hiver à Sfax, on découvre le printemps
à Gabès et, à Jerba, règne une douceur incomparable" ! De nombreux étrangers s’y baignent en mer en décembre !
Nous poursuivrons ainsi, notre "tour de la gastronomie tunisienne".
Jerba…
Toute plate, l’île est bordée de plages de sable entrecoupées de quelques petites falaises à Djorf ou à Tourguenes au
pied du phare. Des maisons dispersées, des menzels noyés dans la verdure des cultures, quelques gros bourgs tels
que Houmet Souk, de petites routes encore conservées et des chemins bordés d’aloès ou de cactus qui se terminent
toujours sur une plage ourlée de palmiers sauvages se fondent dans le paysage.
Le Phare de Tourguenes vers 1950 (Il n’a pas changé à l’exception des petites constructions qui l’entourent maintenant…
A l’intérieur, autour des villages et sur une longue zone s’étendant de Midoun aux alentours d’Houmet Souk, les
champs clos de tabias sont plantés d’oliviers magnifiques au feuillage vert sombre mêlé d’argent.
Plus de 500.000 arbres produisent huile d’or et olives noires ou vertes confites. Autre prince prodigue de l’île : le
palmier aux régimes de dattes variées : douces comme du miel ou âpres. Tout est utilisé dans le palmier, même la
sève : le legmi, frais ou fermenté qui procure une douce ivresse. A leur pied, depuis les phéniciens, croissent les
herbes aromatiques ou culinaires et les légumes ainsi que les arbres fruitiers. Ils sont arrosés par des puits
centenaires qui sont un des charmes de Jerba.
Les palmiers et oliviers de Jerba et un puits traditionnel…
Les menzels…
Même si l’architecture actuelle tend à se "moderniser", les menzels : gros bâtiments composés du "houch"
d’habitation et des constructions de service : étable et autres, sont encore suffisamment nombreux pour protéger
"l’âme" de Jerba".
Le Menzel est clos par une porte massive. Un jeu de murs en quinconce protège l’intimité des habitants. La cour
centrale, puits de lumière, aère aussi les pièces disposées tout autour. Les meubles, traditionnellement, étaient
réduits au minimum ! Une pièce à part permet d’assurer le devoir d’hospitalité tout en préservant la vie familiale.
Cour intérieure d’un Menzel et façade rénovée du Menzel à louer…( tunisie-voyages.net)
Borj Mustapha Ghazi (dit le "fort espagnol") vers 1930 et "rénové" vers 2010
Les forts…
Ils ont été utilisés alternativement par tous les conquérants de l’île. Le principal : Borj Mustapha Ghazi, du nom de son
constructeur, est un musée intéressant. Borj Castil, isolé au bout d’une langue de sable réservée aux oiseaux et Borj
El Agreb baigné par la mer, rappellent les moments violents de l’histoire de Jerba.
Borj El Agreb…( http://misk.digital)
Les mosquées …
L’architecture discrète mais massive des nombreuses mosquées dispersées dans l’île surprend toujours un peu. Leur
minaret trapu surmonté d’un lanterneau court, les arcs boutants renforçant leurs murs immaculés et bas se
dissimulent dans le paysage et sont le reflet du rigorisme de l’Ibadisme : le rite dominant de la population.
Les mosquées - dont certaines font rêver - sont disposées sur plusieurs lignes depuis le rivage jusqu’au cœur de l’île :
elles étaient conçues comme des fortins participant à la défense du pays. Elles sont aussi lieu de vie.
Sidi Yati, romantiquement bâtie au bord de la mer et entourée de bouquets de palmiers. Jamaa Louta qui s’ouvre, au
ras du sol, par une courte "descente" vers ses pièces souterraines. Jamaa Fadhloun proche du site archéologique de
"Borgou" daterait du XIVème siècle et semble avoir conservé son architecture d’origine malgré les ajouts ultérieurs.
Sidi Yati (sortiradjerba.com)
Jamaa Louta (fr.wikipedia.org)
Jemaâ Fadhloun vers 1930 et photo récente (fr.wikipedia.org)
Mosquée des Turcs "d’avant" et maintenant (fr.wikipedia.org)
Les artisants…
Evidemment, les plus connus sont les potiers de Guellela. Cependant prenez le temps d’aller voir les sites d’extraction
de l’argile constitués de galeries souterraines et étroites parfois longues d’une centaine de mètres. Faites-vous
expliquer la technique de la fabrication à l’aide de "boudins" qui date de la lointaine préhistoire.
Allez suivre le travail de la laine qui commence par le lavage des toisons en mer par des femmes immergées jusqu’à
la taille. Il se poursuit dans de curieux ateliers de tissage dont la façade est plus haute que l’arrière du bâtiment pour
pouvoir loger les métiers à tisser verticaux. Allez flâner dans les souks pour essayer d’admirer de magnifiques "fouta".
Certains marchands possèdent encore des tenues de mariées. Chaque partie de l’île avait la sienne !
La "Fouta" traditionnelle
Des couvertures aux couleurs chatoyantes et des bijoux traditionnels, souvent en argent, vous retiendront. Faites-
vous expliquer leur symbolique. Les bijoux portent parfois des pierres semi-précieuses ou des morceaux de corail.
Vous laisserez-vous tenter par un de ces superbes bracelets en filigranes émaillés ou par une modeste – toute petite
– "main de Fatma" ?
La Ghriba
Avant ou après le déjeuner, vous pourriez aller flâner à la Hara, à la Ghriba, ou aller découvrir le long de la Côte
Ouest, la zone réservée aux nombreux oiseaux, près de Guellela. Vous pouvez aussi aller voir dans l’île, les vestiges
historiques : la Tour de Henchir Bettès, les hypogées creusées à l’Ouest du site de Meninx ainsi que ses ruines, les
soubassements du mausolée de Henchir Ghardaya ou ceux de Dar El Ghoula : la maison de l’ogresse.
Meninx (fr.wikipedia.org)
Et puis, vous n’êtes pas allés – mais gardez-ces ballades pour l’après-midi - sur la Côte Nord de l’île, bordée de
lagunes et de longues plages de sable, vers Sidi Jmour. Au Nord, le ciel bleu roi se noie dans le bleu marine des flots.
Pourquoi ne pas aller aussi vers Guellela, la presqu’île de Terbella pour voir le soleil se coucher ? Dépêchez-vous les
jours sont courts en hiver ! Choisissez-le bien et allez passer un moment dans un hôtel, au pied du phare de
Tourguenes. Ou bien, allez sur un port, Adjim par exemple, pour regarder les pêcheurs rentrer et humer le "parfum"
du poisson frais.
Adjim d’hier et d’aujourd’hui…
Promenades gourmandes…
La table des Jerbiens a su fondre, avec bonheur, les influences diverses de 3000 ans d’histoire dans le creuset
original berbère. Les céréales cuites à la vapeur ou bouillies jusqu’à disparition du liquide remontent à la nuit des
temps.
Le (devrions-nous écrire) couscous en est l’héritier, qu’il soit de blé ou d’orge, qu’on le parfume avec des fenouils ou
qu’on le cuise avec "l’ouzef", petits poissons secs (athérines) et qu’on le mélange à une chakchouka au "kaddid". On
peut aussi préparer un couscous au mérou qui cuira à part évidemment.
Une "mhamsa" à la tête d’agneau est un délice.
Les "chorba" au poisson ou à l’agneau sont encore meilleures avec de toutes petites pâtes ou du "tchich" : semoule
d’orge grillée. Auxquelles vous pourrez ajouter quelques gouttes de citron !
La "Tbikha" jerbienne qui mélange lentilles, fèves, pois chiches et haricots blancs, au kaddid avec sa graisse,
parfumée par la coriandre, le carvi moulu, le piment rouge, de l’ail et de l’oignon est à déguster ainsi que le riz jerbien
cuit avec de la viande, des calamars ou des seiches parfumés au piment rouge, à la menthe sèche, aux clous de
girofle et au romarin.
Divers ragoûts à la viande de veau accompagnée de choux fleurs, de pois chiches et de raisins secs rappellent la
cuisine romaine sucrée / salée spéciale assaisonnée de cumin, de curcuma, de piment rouge et d’une pincée de
cannelle !
Et la pâtisserie : depuis la "baklawa" ou la "kaak warka" nous sommes tous disposés à pêcher par gourmandise !
Les potiers de Jerba…Hier et aujourd’hui (hgtunisieflore.over-blog.com)
Gammarth 2015
LLLAAA MMMOOORRRTTT FFFAAAUUUVVVEEE,,,
LLLAAA DDDÉÉÉSSSEEERRRTTTIIIFFFIIICCCAAATTTIIIOOONNN
A une certaine époque, le Sahara a bénéficié d’une "Ora" romantique, presque poétique ! Puis, à l’heure des gros
4x4, la foule s’y est précipitée, des tours touristiques y ont été organisés. Puis avec l’insécurité et le changement
climatique, on a regardé le désert différemment.
La mort fauve…
LLEE SSAAHHAARRAA……
Pierre Rognon géologue, professeur émérite, auteur de la "Biographie d’un désert" nous a confié que le plus grand
désert de la Terre était passé durant les âges géologiques de l’Antarctique à sa position actuelle. Il y a 420 millions
d’années environ, il était couvert d’un inlandsis de 8 millions de km² dont on retrouve des traces d’érosion. Il a été
immergé pendant des dizaines de millions d’années dans l’hémisphère Sud avant d’émerger dans des régions
chaudes : du bois fossile et des ossements de dinosaures l’attestent.
Le désert…
Bloqué par l’Europe, il s’est immobilisé. Sa longue histoire a été traversée par des épisodes climatiques divers. C’est
ce qui explique qu’il n’y ait ni plantes ni animaux endémiques : pour créer une espèce nouvelle, il faut des millions
d’années. La principale cause de l’existence des déserts est leur continentalité : ils sont loin de la mer et ils sont
situés sous les tropiques, ainsi que la présence de courants marins froids le long de leur littoral.
Jusqu’à une période très récente, l’homme n’a joué aucun rôle sur le climat ni sur la végétation. Ils n’étaient pas assez
nombreux et n’avaient pas les moyens suffisants ? On trouve au Sahara des vestiges de réseaux de fleuves aussi
importants que le Danube ou le Rhin. La dernière phase pluviale s’est terminée il y a 4500 ans environ.
Pourtant il y a beaucoup d’eau sous la surface, d’énormes nappes fossiles qui ne se rechargent plus et dont le niveau
diminue car l’homme y fait de plus en plus de forages.
Au Sahara, l’Algérie, la Libye et la Tunisie se disputent l’exploitation d’une même nappe que la Libye a failli faire
disparaître avec le projet de "Grande rivière".
Ensablement du village de Kebili 2014 (huffpostmaghreb.com)
Ensablement d’une palmeraie à Douz (dole-douz.pagesperso-orange.fr)
LLAA DDÉÉSSEERRTTIIFFIICCAATTIIOONN……
C’est l’homme qui étend les déserts naturels au-delà de leurs limites. Le Sahara s’achève il y a 10.000 ans environ.
Auparavant, on y élevait des bovins. Mais même dans un lieu où l’humidité est assez forte, si on supprime la
végétation, on en fait un désert. La désertification s’étend au Nord et au Sud du Sahara. C’est avant tout un
phénomène démographique : la population des régions touchées augmente trop vite et la nature n’arrive plus à
suivre. Le réchauffement global du climat est démontré et il a des conséquences dramatiques pour les régions
présahariennes actuellement en favorisant l’évaporation. Qu’en sera-t-il demain ?
LLAA LLUUTTTTEE……
Elle ne date pas d’hier. Partout le Sud tunisien est parcouru de ces barrières de palmes qui tentent de retenir le sable
voulant noyer les Oasis. Il faudrait valider les expériences de pluie artificielle, sélectionner les plantes et les rendre
résistantes à la sécheresse puis retenir l’eau auprès des racines avec des produits absorbants utilisés pour emballer
les racines des plantes qui voyagent. Pour lutter contre le déboisement et le ramassage des racines, il faudrait aussi
développer les fours à pétrole ou à énergie solaire.
Lutte contre l’avancement du sable…
Dans tous les domaines, la science et la technique peuvent offrir des solutions. Mais il n’y a ni crédits ni chercheurs. Il
n’y a guère de volonté politique pour lutter vraiment contre la désertification alors qu’on en a pour explorer Mars.
Pourtant un peu partout, dans le Sud algérien en particulier, des gens luttent. A 2000 kilomètres d’Alger, un instituteur
a creusé une tranchée de 1 kilomètre de long à la pioche, pour amener de l’eau à ses pommiers. Chaque année, il
doit lutter contre les criquets pèlerins. Mais il croit en l’avenir : il a planté des peupliers qu’il essaie de faire grandir tout
autour de son "jardin" !
A El Golea, une entreprise de 75 hectares de céréales, comptant 3000 palmiers dattiers, élève une centaine de
dromadaires, encore plus de moutons et quelques bovins. Treize puits vont chercher de l’eau à 250 mètres de
profondeur. Aujourd’hui, on vient demander conseil au Chef d’entreprise !
Un ingénieur agronome entretient 600 hectares à 1000 kilomètres de la première ville. Cinq puits artésiens alimentent
ses terres et font vivre 2000 moutons, 300 chèvres mais surtout des centaines d’arbres fruitiers. L’agriculture
saharienne reste méconnue.
A une vingtaine de kilomètres de Tamanrasset le long d’un oued sec, cet agriculteur est venu "jardiner". "Celui qui
attend l’eau du ciel mourra de soif, ici" dit-il. Il a creusé son premier puits en 1974, les crues de l’oued ont emporté
une partie de mon jardin et deux puits creusés à la pelle à plus de 10 mètres de profondeur. Monsieur Rognon lui -
même a dirigé des expériences en Mauritanie. Et puis, devant l’indifférence affichée des Autorités d’Europe qui ne
voient pas le danger d’Afrique qui n’a pas suffisamment de moyen, il a capitulé. Il est allé étudier "L’Atacama" un
immense désert d’Amérique du Sud.
Il y a déjà des années, en 2005, lors d’un de ses voyages au Sahara, il nous a confié : "Dans 50 ans peut-être, un peu
plus tard sans doute, si les gouvernements n’ont pas pris conscience des problèmes et lancé des mesures drastiques
contre le réchauffement climatique et l’avancée de la désertification, on aura le climat de Gafsa sur la Medjerda ! Dites
à vos amis d’El Kef de planter des arbres plutôt que du blé. Ils résisteront mieux. On fera du champagne en
Angleterre" !
C’est très possible ! Le Lac Tchad diminue d’année en année alors que la population qui l’entoure augmente. "Si rien
de plus sérieux n’est fait, d’ici 2020, 60 millions de personnes quitteront les régions les plus arides de l’Afrique pour
aller …" disait le Secrétaire Général des Nations Unies en 2006 lors de la Journée Mondiale contre la désertification
Aller où ? Devinez ! Chez nous, chez vous, en Europe, par exemple ! Rien qu’en Tunisie, 5 millions de personnes
vont fuir la "désertification".
Timimoun, la plus belle palmeraie du Sahara, est en état de mort : palmiers déracinés, abandonnés, des kilomètres
de Foggara, ces galeries qui amènent l’eau sont en piteux état. Qu’en est-il de la "Corbeille" de Nefta qui n’a plus
d’eau ?
L’oasis en mauvais état de Nefta L’image qui trompe d’une des piscines modernes de Tozeur
Qu’en sera-t-il demain de Tozeur, Douz ou Chébika ? On y a construit des hôtels, amené des touristes et nous
n’avons pas vu la mort à notre porte. La mort fauve, ocre qui noie les palmiers une fois les puits asséchés et les
maisons abandonnées.
Ce ne sont pas des mesures en "trompe l’œil" qu’il faut prendre. Où en est la "barrière verte" : des milliers de pins
plantés sur 7 mètres d’épaisseur et des kilomètres de distance, il y a 10 ans, dans le Sud Algérien ? Quelle
désertification a-t-elle arrêtée ? Il faudrait, par exemple, de Ksar Ghilane au bord du Chott, au Sud de Douz,
transformer le paysage en un "bush" australien planté d’acacias, d’eucalyptus, de plantes australiennes qui croissent
dans le désert. Ce serait une première barrière ! Il en faudrait d’autres sur les collines au Nord des Chott, une autre
encore sur la chaîne de collines partant de celles de Ouedhref et allant jusqu’à la frontière algérienne : les "Hautes
Steppes", Meknassy et Sidi Bouzid seraient préservées pour un moment !
Est-ce cela que nous voulons ? (voyage-tunisie.info)
D’accord ce sont des devises qui "rentrent"… Ne pourrait-on pas faire autrement sans dénaturer notre nature ?
Mais allez donc faire ça chez vous !!!
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LLLAAA TTTUUUNNNIIISSSIIIEEE OOOUUUBBBLLLIIIÉÉÉEEE
Si vous demandiez à vos voisins de vous situer Sened, combien de gens seraient capables de vous répondre ? Parmi
les zones défavorisées du pays dont beaucoup de gens ont parlé, qui a cité la région comprise entre Meknassi et les
derniers contreforts occidentaux de Jebel Orbata, avant Gafsa ? Accompagnez-nous dans cette région oubliée nous
semble-t-il et délaissée.
LLAA PPOOPPUULLAATTIIOONN……
Ces Jebalia (montagnards) groupés dans les villages de Bou Omrane, de Saket, de Sened, de Meich, d’El Ayaïcha,
Menzel Bouzaïane et des hameaux qui ne veulent pas mourir : Haddej, El Hamma et Bou Saad, formaient un îlot,
d’origine berbère, dans la masse des tribus plus ou moins arabes qui les entouraient.
Les ruines de certains villages de montagne tels que Aïn Zannouch à l’Ouest, Sidi Hassen et même Sened "le vieil"
prouvent que les rudes – pour le moins ! – conditions de vie et les tentations du modernisme de plaine ont engendré
un exode important.
A l’inverse Sidi Bouzaïane à proximité de la voie ferrée Sfax / Gafsa et Sidi Haoual El Oued, le long de La "voie" allant
au parc du Bou Hedma se sont agrandis.
LLAA RRÉÉGGIIOONN……
La barrière montagneuse formée à partir du Jebel Bou Hedma à l’Est jusqu’au Jebel Orbata à l’Ouest est doublée au
Sud par les chaînons des Jebels Chemsi et Ben Khair. C’est une région de 90 kilomètres de long environ et de 20 à
30 kilomètres de large dont les sommets culminent à plus de 1000 mètres. La végétation naturelle, de clairsemée à
rare, laisse voir l’alternance des barres calcaires et des couches de marnes plus tendres englobées dans 3 plis. Entre
eux s’étendent des vallées. Les versants Nord sont en pente relativement douce coupée par des ravins. Les tombants
Sud sont beaucoup plus abrupts. Cette barrière ne peut être traversée que par le col de Khanguet El Haddèj alors
qu’on circule assez facilement dans les vallées, refuges de la vie humaine.
Le village…
Apportées par les vents de Nord-Ouest principalement, les pluies très irrégulières arrosent davantage les versants
septentrionaux. Elles tombent surtout en hiver et au printemps mais sont rarement supérieures à 100 mm / an. Dans
ce cas, toute la région devient un immense jardin fleuri. Cependant, certaines nuits d’hiver peuvent être « glaciales »,
alors que le souffle brûlant du sirocco d’été n’est supportable que parce qu’il est très sec.
Pourtant, la végétation naturelle est plus importante que ne le laisserait penser un examen rapide depuis la voie de
chemin de fer ou la route Gafsa / Sfax. L’alfa règne sur le Jebel Ayaïcha au Sud. Sur le Jebel Orbata et Bou Hedma,
malgré une exploitation abusive, le genévrier de Phénicie (ârâar), le Sumac (jedari), l’olivier sauvage (zabbouza) et le
lentisque (zerou) croissent avec le romarin et quelques pistachiers (batoum) vestiges de peuplements antiques
importants.
Les acacias du Parc National Bou Hedma…… et les habitations troglodytes…
La faune originelle, malgré la protection dont bénéficie depuis des décennies le Jebel Orbata, a beaucoup régressé :
le mouflon à manchette et la gazelle de montagne ont pratiquement disparu. L’hyène et le lynx (serait-ce le caracal ou
le guépard ?) deviennent rarissimes. Même les sangliers se raréfient. Le gypaète barbu et le vautour fauve sont partis
sous d’autres cieux. Seuls lièvres, perdrix, porcs-épics et goundis sont encore abondants. On nous parle quelquefois
d’aigles !
Bien sûr, les piémonts et les plaines environnantes, surtout celles du Nord, se sont complètement transformés. A côté
des cultures traditionnelles de l’olivier, du figuier et des céréales, une agriculture moderne s’est implantée bien que les
forages, même profonds, souvent salés, ne soient pas d’un grand secours. Il y a une bonne année sur quatre ou cinq,
disent les paysans !
L’élevage des moutons et des chèvres s’est bien développé. Alors que l’on accusait la chèvre de tous les maux,
certains chercheurs actuels affirment que le mouton broute jusqu’à la terre, interdisant ainsi à la plante de repousser,
alors que la chèvre ménage le "collet" intermédiaire entre la plante et la racine, permettant ainsi une repousse. Il
existe aussi encore quelques petits chevaux au pied très sûr, descendant, parait-il, des montures "Zénètes" !
Le romarin étant assez abondant sur les pentes des collines, les habitants ont souvent des ruches dont le miel est
consommé par la famille.
LLAA VVIIEE QQUUOOTTIIDDIIEENNNNEE……
Le parler de Jebalia s’apparentait au dialecte "Chaouia" des Aurès au début du XXème siècle. Il a pratiquement
disparu, comme les vêtements traditionnels. Le burnous et la kachabia sont devenus très rares.
• Les femmes travaillent sans cesse : soit à aider les hommes, soit parce qu’elles sont requises par les tâches
ménagères ! Elles tissaient des nattes d’alfa et surtout des vêtements de laine sur des métiers verticaux. Les
plus beaux étaient les "Bakhnoug mergoum" : une pièce rectangulaire de 2 mètres de long sur 1 mètre de
large qui couvrait la tête et retombait sur les épaules et les reins. Une expérience a été tentée au hameau de
Bou Saad où un groupe d’artisanes avait été constitué pour remettre ce vêtement au goût du jour.
L’expérience a avorté faute d’avoir bénéficié d’un circuit commercial.
La Kachabya…
Extrait d’un tapis de Gafsa…
PPRROOJJEETTSS :: uunn ""PPaarrcc NNaattiioonnaall""……
ll est certain que de laisser les choses se dégrader et la "montagne" se "vider" ne peut aboutir qu’à une catastrophe.
La montagne se remplira de bandits comme au "Chaambi". Toute cette région aux multiples centres d’intérêts s’étiole
en l’absence d’un programme de développement global !
En voyant "grand" et en prévoyant un changement climatique, il faudrait, à notre avis, constituer un très vaste parc
naturel englobant toute la chaîne de collines depuis les piémonts Est du Jebel Bou Hedma : le Jebel Bou Douaou
jusqu’au versant Ouest du Jebel Orbata : le Col de Gafsa. Il comprendrait aussi les Jebels Chemsi et Ben Khair au
Sud. Ce serait un triangle de 90 kilomètres de base sur 20 kilomètres de profondeur, soit 9000 km², qui pourrait être
promu Réserve de la Biosphère et remplacer le "Chaambi".
La géologie présente un intérêt certain d’autant que le couvert végétal clairsemé laisse le sol apparent. La source
thermale d’El Hamma / Haddej serait un plus. La grande faune : addax, oryx, autruches, caracals (réintroduits),
mouflons, gazelles, renards, chacals aurait suffisamment d’espace pour vivre. L’aigle et le vautour reviendraient.
L’avifaune migratrice surtout, s’arrête dans la broussaille. Porcs-épics, lièvres, goundis, perdrix, proliféreraient s’ils
étaient protégés. On pourrait espérer y revoir des outardes. Les années pluvieuses, on pourrait y ramasser des truffes
blanches.
La mise en valeur comprendrait l’aménagement de pistes "cavalières" de préférence aux pistes pour Quad dont le
bruit fait fuir la faune, la multiplication des espèces végétales ainsi que celle de l’acacia radiana dont la forêt du Bou
Hedma est unique en Tunisie. La recherche et l’étude des sites archéologiques, la mise en valeur de la source de
Hammam et la construction de nombreux gîtes ruraux, comme les grottes aménagées de "Sened-vieux". Cela
procurerait de nombreux postes d’emploi.
Mouflon à manchette
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SSSbbbeeeïïïtttlllaaa,,,
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Naguère, Sbeïtla / Sufetula romaine était une étape obligée, voire prestigieuse, des visiteurs de la Tunisie.
Aujourd’hui, plus personne n’en parle, même pas les universitaires qui y tenaient pourtant un "Colloque International"
annuel à propos de l’histoire des Hautes Steppes Tunisiennes. A quoi est dû ce changement ?
SSBBEEÏÏTTLLAA // SSUUFFEETTUULLAA……
Tout le monde connaît la ville antique de Sbeïtla, du moins la partie qui a été conservée parce que plus d’une grande
moitié de la cité antique, coupée en deux par la route moderne allant à Kasserine, a été couverte par la nouvelle
bourgade. En un mot, Sufetula est au moins aussi prestigieuse aussi pittoresque que Dougga.
Venant de Sfax, on y entre par un magnifique "Arc de Triomphe". Arrivant de Rohia et Sbiba, on longe d’abord les
vestiges d’un immense et somptueux capitole qui domine un vaste forum et on arrive à l’entrée des vestiges du site.
(fr.wikipedia.org)
Depuis l’Arc de la "Tétrarchie" – les quatre empereurs romains : les "Tétrarques" qui régnaient en commun vers 300
après J.C. jusqu’au pont aqueduc, le site est aussi étendu que celui de Dougga. Pourtant, malgré toutes les
découvertes faites sur la cité et ses alentours – ne parlons pas de la région voisine ! – il n’existe pas encore de
publication à la gloire de Sufetula ! Que lui manque-t-il ? – Ni les très curieuses maisons fortifiées où l’on ne sait
comment entrer puisqu’elles n’ont pas de portes, ni l’huilerie bien reconstituée. Ensuite, les visiteurs peuvent aussi
admirer la grande fontaine publique et les thermes qui accueillaient la foule - l’après-midi.
Il est dommage que le théâtre, un peu isolé, soit souvent ignoré mais la splendeur de la porte d’Antonin qui ouvre sur
un immense forum "nu" servant de présentoir, de faire valoir aux trois temples du Capitole, happe les visiteurs.
Le pont de Sbeïtla
On erre longuement dans ce quartier avant d’aller tout à côté dans celui des grandes basiliques où l’on admire un
magnifique baptistère.
A partir de ce qui a nécessité une longue visite admirative, aurez-vous encore le courage, (surtout si vous visitez
Sbeïtla à la belle saison sous un soleil radieux qui fait "rutiler" les patines ocres des bâtiments), et l’énergie pour
continuer vers le Nord-Est, vers le "temple anonyme", l’édifice des saisons et ses belles mosaïques, les vestiges de
l’Arc des Sévères et grand pont aqueduc bien conservé ?
Allez et revenez en retraversant les "ruines", disons mieux les vestiges d’une grande cité, qui a vu le Patrice Grégoire
qui voulait s’émanciper de la tutelle de Constantinople s’y réfugier. Il voulait sans doute aussi se rapprocher des
frontières Sud-Est de l’Empire Byzantin menacées par l’avancée des Arabes musulmans qui avaient conquis l’Egypte
et la Libye vers 640 après J.C..
Eglise de Servus (fr.wikipedia.org) Eglise aux martyrs (fr.wikipedia.org)
Le Baptistère La piscine aux Dauphins
Tant pis si sa modestie doit en souffrir, nous allons citer les travaux de l’historien M. Fathi Béjaoui. Il a rédigé et fait
publier par l’Agence Nationale du Patrimoine, – en 1994 ! – un opuscule très intéressant et bien illustré au sujet de
Sufetula. Depuis, de multiples travaux ont été réalisés. La recherche n’est certainement pas achevée mais, en
presque 20 ans, les historiens ont certainement fourni assez de matière pour un grand et bel ouvrage à propos des
environs immédiats et de toute la région de Sufetula : Kasserine, Thelepte, Henchir El Goussa dont on ne connaît pas
le nom, Haïdra / Ammaedara, Sbiba / Sufes et tant d’autres sites très intéressants qui le méritent bien, à notre avis.
Que sait-on exactement de la bataille de Sbeïtla qui a opposé Arabes et Byzantins. Elle a vu la victoire des Arabes et
la mort du Patrice Grégoire ? Les chroniqueurs musulmans racontent que la fille du Patrice aurait assisté à la bataille
dont elle aurait été un des enjeux. Son père, après l’avoir fait dévoiler, ce qui a été perçu par les musulmans comme
une marque de mépris à leur égard, aurait promis la main de sa fille, des honneurs et des richesses à celui qui tuerait
le Chef arabe Abdallah Ben Saad. La bataille perdue, Grégoire tué, sa fille capturée échue comme esclave au chef
Arabe, aurait préféré se tuer plutôt que d’être en servitude !
Que sait-on exactement de l’organisation défensive de cette région face aux énormes révoltes des Berbères qui ont
réussi à tuer un des principaux chefs byzantins : Salomon et menacé gravement la conquête byzantine, créant même
de véritables royaumes berbères. La création de multiples fortins ou "maisons fortifiées", qui semblent avoir été
construits en toute hâte, n’en est-elle pas la preuve ?
Le Forum (fr.wikipedia.org) Le Théâtre (fr.wikipedia.org)
LLAA VVIIEE DDEE SSUUFFEETTUULLAA……
Indépendamment des légendes, il est certain que la cité est très ancienne. La région a certainement été peuplée dès
la préhistoire. Les sources abondantes, les monts boisés et giboyeux et les terres cultivables voisines et les
recherches actuelles prouvent que "l’homme Capsien" y était installé dès le VIIIème millénaire ! Thala et ses
mégalithes, Aïn Bou Dries et ses vestiges l’attestent !
Certes, la création de la cité antique remonterait à la deuxième moitié du premier siècle de notre ère sous la dynastie
des Flaviens (Vespasien, Titus, Domitien) sans doute à la même époque que Kasserine, Thelepte et Theveste /
Tebessa. La IIIème légion "Augusta" est venue s’installer à Haïdra. La conquête de la région avait déclenché la
rebelion du chef berbère Tacfarina et entraîné la colonisation du Sud-Est algérien avec la création des cités de
Timgad et Lambèse. La réalisation de la grande route longeant la "frontière" : la "voie d’Asprenas", dont nous avons
reconnu une grande partie ainsi que celle de l’immense cadastration des terres du Sud-Ouest tunisien avait engendré
la révolte.
Sans doute, Sufetula a connu une période de grande prospérité sous le règne de l’empereur Septime Sévère, africain
d’origine. Elle s’est "christianisée" profondément, les nombreuses et imposantes basiliques l’attestent. Les vandales
ont occupé la région : une inscription à Henchir El Goussa le prouve. Les colonisateurs byzantins couvrent la région
de redoutes et de forteresses, telles celle d’Haïdra pour résister aux Berbères mais en 647 les Arabes font une
première incursion et battent les Byzantins. Ils repartent avec un énorme butin et reviennent s’installer définitivement
en Ifriqiya sous l’autorité d’Okba Ibn Nafaa qui fonde Kairouan en 670.
LLEESS AATTTTRRAAIITTSS DDEE SSBBEEÏÏTTLLAA……
Avec sa voisine Kasserine, Sbeïtla s’était dotée d’hôtels remarquables. Indépendamment de sites très connus, les
visiteurs pouvaient rayonner dans toute la région où de très nombreux vestiges de toutes les époques subsistent
encore.
Le long de la "voie d’Asprenas", on peut aller jusqu’à Gafsa / Capsa et bien plus loin encore. Tout autour de Sbeïtla,
Kasserine, Thelepte, Sbiba, avons-nous écrit, l’histoire antique et musulmane du pays se découvre. De plus, les
magnifiques oliveraies de la région attirent à l’époque de la cueillette des olives des nuages de grives qui viennent
faire bombance avant de migrer vers l’Europe. Les chasseurs qui remplissaient naguère les hôtels bien entretenus se
réunissent dans la région. La nature, encore, bien préservée, réserve certainement des surprises. De plus, Sbeïtla est
une étape extraordinaire entre Kairouan et Gafsa, située à l’entrée de la route du Sud vers Tozeur ou Kébili et Douz.
C’est une région à découvrir ou à redécouvrir.
Temple de Minerve…
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