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Pour les droits et contre la pauvreté Approches et priorité opérationnelles du CISP - Le Développement des Peuples Déclaration d’intentions rédigée par les participants à la Conférence annuelle du CISP du 2007 et 2008 Par Paolo Dieci Siège de Rome: Via Germanico, 198 - 00192 Rome - Italie Tel. +39 06 3215498 - fax +39 06 3216163 e-mail: [email protected] www.developpementdespeuples.org

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Pour les droits et contre la pauvretéApproches et priorité opérationnelles du CISP - Le Développement des Peuples

Déclaration d’intentions rédigée par les participants à la Conférence annuelle du CISP du 2007 et 2008 Par Paolo Dieci

Siège de Rome:

Via Germanico, 198 - 00192 Rome - ItalieTel. +39 06 3215498 - fax +39 06 3216163

e-mail: [email protected] www.developpementdespeuples.org

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Pour les droits et contre la pauvreté

Approches et prioritées opérationnelles du CISP - Le Développement des Peuples

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Graphique: Stefania Cima, Lea Laganà

Photos: CISP

Traduction: Cherine Khallaf

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Pour les droits et contre la pauvreté - Approches et priorités opérationnelles du CISP - Le Développement des Peuples

Index du contenu

Présentation

par Paolo Dieci p. 09

Le rôle de l’aide internationale dans les

contextes de crise du monde contemporain

par Lucio Caracciolo p. 15

Priorités stratégiques du CISP

I - Droit à la sécurité sociale et économique:

croissance des possibilités de generation

des revenus, migrations et développement,

la sécurité alimentaire p. 21

II - Droit à la santé, accès à l’eau

et assainissement p. 31

III - Droit au future: les droits des enfants,

des adolescents et de la jeunesse;

développement de l’environnement

et des ressources naturelles p. 41

IV - Droit à l’assistance humanitaire:

assistance d’urgence et de reconstruction p. 49

V - Soutien aux politiques publiques favorisant

la cohésion sociale et la société civile p. 53

Pièces-jointes

Liste des participants à la conférence

du CISP en 2007 et 2008 p. 64

Code de conduite pour les programmes de la

coopération internationale du CISP p. 69

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PRESENTATION par Paolo Dieci1

Le texte «Pour les Droits et contre la pauvreté: Les approches et priorités du CISP - Le développement des peuples” est le fruit des élaborations, analyses et echanges d’idées qui ont eu lieu au cours des conférences annuelles organisées par le CISP en 2007 et en 2008, auxquelles ont partecipé les directeurs des bureaux du CISP dans plus de vingt pays d’Afrique, Amérique latine, Asie, Moyen-Orient et d’Europe, ainsi que les dirigeants du siège de Rome et des experts dans differents domaines. Ce qui fait de cet œuvre un “travail collectif”.

Dans les années 2003/2008 le CISP a réalisé et soutenu des projets dans le cadre des priorités sectorielles illustrées dans ce texte dans les pays suivants: l’Algérie (soit dans les camps des réfugiés Sahrawi, soit dans d’autres régions du pays), en Éthiopie, Gambie, Kenya, Malawi, Niger, Namibie, République Démocratique du Congo, Somalie, Afrique du Sud et du Sud Soudan en Afrique; Argentine, Colombie, Cuba, Équateur, El Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua, le Venezuela en Amérique latine et les Caraïbes; la Chine et le Sri Lanka en Asie; au Liban et en Palestine dans le Proche-Orient; Albanie, la Bosnie-Herzégovine et l’Italie en Europe.Dans d’autres pays nous avons également appuyé les travaux des associations et des ONG locales. Les elaborations dont ce texte rend compte ont pu donc s’alimenter d’un patrimoine de projets et d’experiences très diversifié et représentatif.

L’objectif de ce travail a été celui de mettre l’accent sur les priorités et les stratégies opérationnelles les plus importantes et de definir pour chacune d’entre elles, les approches et les méthodologies utilisées dans la pratique quotidienne du CISP. Il ne s’agit pas d’un texte qui vise à approfondir les thèmes abordés2 conceptuellement, mais plutôt d’un document qui a la double fonction de capitaliser le patrimoine commun de connaissances et de faire connaître les principaux contenus operationels de notre Organisation Non-Gouvernementale (ONG) a l’ extérieur.

Nous avons décidé de rendre public ce texte, vingt-cinq ans après la fondation du CISP3, dans le but de partager le sens, les objectifs de fonds, les méthodologies de notre politique de coopération avec les autres opérateurs, les ONG, les institutions nationales et supranationales responsables de l’aide publique au développement, les partenaires

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La deuxième raison de notre persévérance: si les divisions et les blessures continuent à augmenter dans le monde contemporain tous les jours, c’est notre devoir de renforcer les voies de la solidarité et de l’intégration à tous les niveaux. Les populations et les communautés que les conflits ont separé, travaillent ensemble dans les mêmes bureaux et pour les mêmes fins en Bosnie, au Liban, en Palestine, en Somalie, en Colombie et dans de nombreux autres endroits où le CISP intervient. Aujourd’hui, nous devons être les batisseurs de noveaux ponts fondés sur les intérêts et les valeurs communes.

Enfin, une troisième raison qui nous pousse a continuer: la solidarité organisée, est un rappel constant aux politiques et aux gouvernements d’assumer les responsabilités et le devoirs qui sont les leurs. Pour vous donner un exemple: nous sommes, et pas seulement en Italie, encore très loin de l’objectif international de consacrer le 0,7% du Produit Intérieur Brut à l’aide au développement. Nous pensons que c’est un objectif primordial, même si insuffisant. Accroître les ressources allouées à l’aide est indispensable en effet, mais il faudra accompagner cet effort par la rigueur de l’évaluation des résultats concrets que nous avons atteint. Pendant les dernières vingt-cinq années, le CISP a basé ses actions sur les principes de son Statut dont le principal est: «agir pour contribuer, dans l’esprit des grandes associations internationales de solidarité et de coopération, à la réalisation des conditions concrètes pour l’auto-développement et l’auto-détermination des peuples, à la diffusion et au respect des droits de l’homme et à la satisfaction des besoins fondamentaux de la personne4». En termes de valeur, l’histoire du CISP est marquée par une profonde ligne de continuité .

Ce que nous essayons de faire, c’est de garder à jour, par le biais de rapports de “contamination” constructive et positive avec des associations culturelles, universités et mouvements populaires, la capacité d’interpréter et d’analyser les dynamiques de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Comprendre ce que signifie concrètement en termes economiques, sociaux, culturels et psychologiques être pauvre, sans droits réels, sans accès aux ressources fondamentales pour survivre ; est essentiel pour concevoir et mettre en oeuvre des stratégies efficaces pour le développement.

Il est essentiel dans la pratique du CISP, d’echanger les idees sur les impacts des projets, les méthodologies et les options politiques qui accompagnes nos efforts. Ce texte, après tout, est le résultat de cet echange. Le rendre publique constitue à notre avis, un devoir primordial de transparence. Lorsque nous avons demandé et nous demanderons un appui concret à nos actions, nous l’avons fait et nous le ferons, pour donner du poids aux choix stratégiques ici décrits. Évidemment, nous sommes loin de penser de pouvoir surmonter et vaincre la pauvreté et rétablir les droits niés au monde,en chevalier seul. Une telle revendication, avant même d’être orgueilleuse, est complètement illogique, en considérant la gravité des problèmes du monde contemporain, le CISP veut simplement représenter l’un des outils disponibles pour la lutte contre la pauvreté et l’affirmation des droits niés, d’où la constante recherche d’alliances, partenariats, collaborations avec d’autres associations, avec des institutions publiques et privées, des organismes internationaux, conscient du fait que, chaque sujet doit contribuer dans la limite de son propre mandat. En termes généraux, le CISP veut concretisér, dans

dans les pays où nous travaillons, mais aussi avec ceux qui nous soutiennent et les citoyens intéressés à nos activités, conscients que l’aide au développement fait face aujourd’hui à des défis très exigeants.

Le principal défi concerne la définition de son propre mandat et les objectifs que la coopération internationale peut raisonnablement viser, dans un contexte tel que celui du monde contemporain traversé par d’énormes perturbations et des signes inquiétants d’instabilité.

Certaines grandes «crises historiques» sont loin d’etre en voie de solution, à commencer par celles du Moyen-Orient et de la Corne d’ Afrique, pendant que d’autres crises commencent ou s’aggravent sur d’autres fronts, comme dans la région du Caucase.

Même dans les cas où les conflits sont moins «visibles» aux yeux de l’opinion publique européenne, comme par exemple en Colombie, ils continuent à se produire avec une régularité alarmante, ce qui rend la vie très difficile à des centaines de milliers de personnes expulsées de leurs territoires et forcées à vivre dans des conditions précaires dans de nouvelles zones de leurs pays ou de leurs régions. Les tragédies humaines qui ont lieu régulièrement près des côtes de l’Europe, que les migrants africains essayent d’atteindre à la suite des chemins pleins de dangers, nous rappellent chaque jour l’impact de la pauvreté et de la guerre sur les populations du continent africain.

Même aux proches frontières de l’Union Européenne, par exemple dans les Balkans, nous voyons des crises encore vivantes, des plaies créées dans le passé qui n’arrivent pas à se cicatriser. L’exemple concret est representé par l’incertitude qui caractérise encore le futur du Kosovo.

Dans ce contexte, y a-t-il encore besoin de la coopération internationale? Et si oui, en quoi devrait-elle consister? Ce ne sont pas des questions rhétoriques, mais des questions éthiques aux quelles, nous du CISP, nous ne voulons pas échapper. Quelles sont les raisons qui nous menent a ne pas decrocher, même dans un environnement international franchement difficile?

La réponse la plus immédiate est la suivante: les interventions, si conçues et gérées intelligemment, avec passion et rigueur méthodologique et surtout avec l’implication des acteurs locaux, sont utiles. Elles peuvent faire une différence dans la vie de centaines de milliers de personnes. Il ne s’agit pas d’une affirmation abstraite, mais d’une constatation objective. Au cours des dernières années,le CISP a mené plusieurs évaluations de ses programmes humanitaires, de réhabilitation et de développement, qui se sont traduites dans la collecte et le traitement des données, dans des réunions avec les communautés locales et les institutions et dans la vérification sur le terrain. Les résultats de ces évaluations nous incitent à continuer, dans la recherche constante du concret et du changement. Il n’est pas possible ici de rendre compte de toutes les evaluations et surtout de l’impact de nos programmes, mais nous invitons toutes les personnes intéressées à consulter notre site Web ou à nous contacter. Nous serons toujours prêts et enthousiastes à partager les résultats de nos actions.

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entre « projets» et «politiques», on pourrait dire entre “micro” et “macro”. Cela se traduit soit en essayant d’utiliser les projets comme point de depart pour renforcer et développer des stratégies sectorielles qui peuvent être reproduites en dehors des contextes dans lesquels les projets eux- mêmes sont exécutés, soit en cherchant, à partir de l’expérience concrète fournie par les projets, à catalyser les interventions politiques et législatives de la part des gouvernements et des institutions. C’est surtout ça l’orienatation que nous avons accordé aux projets axés sur l’affirmation des droits des enfants, ainsi que sur la sécurité alimentaire. La capacité de dialoguer avec le monde extérieur, d’interagir avec les gouvernements, le monde non-gouvernemental et les institutions locales, font partie de l’«ADN» de la vie associative du CISP.

De même que, la priorité accordée aux relations avec l’opinion publique, les institutions, le benevolat en Italie et en Europe, fait partie intégrante du patrimoine culturel et stratégique du CISP. Nous sommes convaincus que le rôle d’une organisation non-gouvernementales, peut et doit être celui de faciliter et de permettre l’inter-action, l’échange, la collaboration parmi les institutions, associations, groupes de personnes de différents pays et continents. La coopération internationale ne devrait pas être considérée seulement comme une intervention des gouvernements et des institutions spécialisées dans un domaine spécifique; mais plutôt, comme une occasion de rencontre et d’interaction entre les peuples et les sociétés. Et c’est cela en général,l’objectif global des projets d’éducation au développement réalisés par notre organisme. En même temps,en Europe aussi existe la question liée à l’exclusion sociale et la négation des droits fondamentaux. C’est en partant de ce fait que le CISP a l’intention de poursuivre et d’étendre ses opérations en Italie, par le moyen d’ initiatives visant à renforcer les associations représentant les groupes les moins protégés, parmi lesquels figurent les communautés des émigrants.

Nous avons essayé d’expliquer les raisons de notre volonté de continuer a nous battre pour nos valeurs et nos objectifs. Il serait inapproprié de prétendre que toujours, en evaluant avec nos partenaires locaux nos projets,nous avons eu la certitude d’avoir realisé des interventions parfaites. Ce n’est jamais ainsi. Le travail de coopération est difficile, semé d’obstacles, inévitablement compliqué par les dynamiques complexes et parfois atroces qui découlent des conflits et des inégalités des droits. S’il s’agissait d’un travail simple, la communauté internationale ne se serait pas posée aujourd’hui, en 2008, l’objectif à la fois ambitieux et modeste, de réduire de moitié la pauvreté d’ici l’an 2015. Mais ce que nous pouvons vraiment affirmer est d’avoir rencontré partout des gens passionnés animés par la volonté de trouver des solutions aux problèmes et de mesurer les résultats. Et enfin le partage. C’est un mot qui a été parfois abusé, mais qui a pour nous une signification très forte: nous ne pourrions jamais être véritablement efficaces dans la lutte contre la pauvreté si nous n’appercevrions pas les problèmes et les drames de ceux qui n’ont pas le «droit aux droits »comme etant les nôtres.

Notes:

1 Directeur du Comité International pour le Développement des Peuples (CISP)2 Sul sito del CISP (www.sviluppodeipopoli.org) sono pubblicati diversi saggi che approfondiscono molti dei temi trattati dal testo, quali la sicurezza alimentare, il micro credito, la formazione professionale, la sanità, l’aiuto umanitario.3 Il CISP è stato fondato il 10 gennaio 19834 Statut du CISP5 Le montant exacte est de Euro 76.240.711,89.

les endroits les plus cachés de la societé, les droits et les opportunités reconnues à l’échelle nationale et internationale. La revendication de ces droits et la promotion des stratégies globales à l’échelle mondiale - tels que «les objectifs de développement du Millénaire» - sont la tâche principale des organismes supranationaux, qui ont également le devoir de rappeler aux États Membres leurs engagements. En revanche, ce sont les Organisations Non-Gouvernementales, ainsi que les associations de base et les gouvernements des pays du tiers monde avec l’aide des institutions locales, qui doivent faire en sorte que les retombées de ces stratégies atteignent vraiment ceux aux noms desquels les stratégies elles mêmes ont été définies. Il n’y a aucune stratégie authentique et efficace de lutte contre la pauvreté, sans une véritable partecipation des pauvres et des associations qui représentent les intérêts des communautés locales. Une telle affirmation ne découle pas seulement des considérations éthiques légitimes, mais elle est aussi le fruit d’une analyse minutieuse et pragmatique des activités de la coopération internationale pendant des décennies.

Si on analysait, après des années les effets encore visibles des projets de coopération, il ne serait pas difficile de saisir le fil rouge qui uni les activités qui ont eu les résultats les plus positifs et encourageants: d’avoir eté conçu à l’origine en collaboration avec les communautés locales, d’avoir considéré les pauvres non pas comme des bénéficiaires passifs mais des partenaires actifs et des acteurs clés pour l’activation des processus de développement orientés vers l’avenir. Une critique acceptable exprimée parfois sur la coopération non-gouvernementale, concerne l’échelle réduite de ses travaux. C’est vrai, le CISP en général intervient sur des territoires limités, dans des pays qui sont affectés par des questions de grandes complexités, même quantitative. Nous tenons donc à souligner que cette critique nous semble realiste et que par consequent a été prise en consideration par le CISP comme un stimulant pour mieux définir les choix et les méthodes. À cet égard, nous aimerions ajouter deux remarques d’ordre général.

La première est la plus évidente: si les interventions se produisent à une échelle limitée quantitativement, elles peuvent entraîner des résultats positifs et immédiats.De toute façon, même par une exigence de transparence, ces resultats doivent être analysés et publiés. Le bilan du CISP de 2003 à 2007 montre un montant global investi d’environ soixante-dix sept millions d’Euros . Il s’agit d’un montant qui peut paraître très modeste en comparaison de l’ampleur de la pauvreté, des situations d’urgence alimentaire, des crises humanitaires résultantes des conflits ou des catastrophes naturelles au cours des cinq dernières années. Cependant, c’est aussi un montant significatif, compte tenu du fait qu’il représente les efforts de solidarité de millions de citoyens qui y ont contribué avec leurs impôts pour rendre possible l’aide publique soit au développement, soit à l’assistance humanitaire; et de bien d’autres individus, associations, fondations qui ont cru et croient encore, en ce que nous faisons.Le CISP informe régulièrement ses supporteurs, publics et privés, avec des rapports d’activités, en divulgant ses rapports financiers ainsi que les études d’évaluation. Avec la présente publication, nous voulions encadrer ces conclusions, dans la formalisation des orientations générales auxquelles ces mêmes conclusions se rapportent.

Il y a ensuite une deuxième remarque. C’est vraiment dans la prise de conscience des dimensions réduites de ses opérations que le CISP est toujours à la recherche d’un lien concret

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Le rôle de l’aide dans les contextes de crises du monde contemporain par Lucio Caracciolo6

En 2007 et 2008, j’ai eu le plaisir de participer aux conférences annuelles du CISP qui, à travers les interventions des operateurs , des professionnels et des experts en Italie et dans de nombreux pays, ont donné naissance à la déclaration d’intentions appelée “Pour les Droits de l’homme et contre La Pauvreté: les approches et les priorités opérationnelles du CISP - Le développement des Peuples“.

Comme vous le savez, mon domaine d’analyse et de recherche est la géopolitique, les réflexions et l’étude des dynamiques et des changements qui se produisent dans le monde, marqués par d’énormes et rapides transformations. Et c’est par rapport a ma profession, que est né l’intérêt d’un dialogue et d’une confrontation avec le CISP, qui travaille quotidiennement avec l’objectif de promouvoir les processus de développement et de soutenir les processus de paix dans des régions marquées par les plus graves crises du monde. J’ai donc partagé avec le CISP l’objectif de ses deux conférences annuelles aux quelles j’ai participé: le renouvellement et la mise à jour de son mandat, de sa mission.

En effet, je pense que l’aide humanitaire et les efforts consacrés au développement doivent se mettre à jour face à la perte de certaines “anciennes” certitudes. L’une d’entre elles - qui, évidemment nous concerne de près - est le rôle majeur de l’Europe en tant que force politique capable d’accompagner, de promouvoir et d’amplifier des processus efficaces de transformations positives. Nous les Italiens, nous avons cultivé de grands espoirs par rapport à l’ Europe, confiants que celle-ci puisse se renforcer en tant qu’une véritable unité politique.Malhereusement, nous devons prendre act que la réalité ne correspond pas à nos attentes.

Aujourd’hui l’Union Européenne apparaît comme un espace homogène, mais en réalité elle comporte de très fortes divergences. Je pense à ce que l’on pourrait appeler la nouvelle Euro-Amérique. Des pays tels que l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie considérent que leur sécurité n’est pas garantie par leur adhésion à l’Union Europénne, mais par leur appartenance à l’OTAN, au point, même symbolique, qu’à Varsovie, on voit sur le Palais Présidentiel les drapeaux de la Pologne, de l’Union européenne et de l’OTAN. Personne, en Italie n’aurait pensé à mettre le drapeau de l’OTAN au Quirinale et encore moins en France. En revanche, le drapeau de l’OTAN se voit en Pologne car, l’accès du pays à l’alliance atlantique effectué en 1999, a été considéré comme l’action la plus importante dans le cadre de la reconquête de la souveraineté polonaise. Divisée à plusieurs reprises au cours des trois derniers siècles, entre l’Empire russe et allemand, la Pologne voit l’Amerique comme une super

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des groupes supranationaux que dans certains cas représentent les sociétés civiles; il y adonc de nouveaux protagonistes. Il y a surtout une forte volonté de la part des pays et des communautés d’éviter de se soumettre aux hégémonies suffocantes. Cette volonté se manifeste sous des formes diverses, certaines sont paradoxales, d’autres sont plus rationnelles et compréhensibles.

Bref, il s’agit d’un monde en mouvement, qui n’est plus divisé dans la logique de la guerre froide, mais pas encore stabilisé dans un nouvau et clair équilibre.

Dans ce monde, il existe peut-être peu de certitudes. L’une d’entre elles, cependant, est la suivante: il existe un grand besoin de construire des ponts, des rencontres et des dialogues entre les peuples, les cultures et les sociétés. En même temps, nous avons besoin d’une véritable et fructueuse collaboration parmi les acteurs qui représentent la société civile ou les institutions, qui sont engagés à résoudre les problèmes de la pauvreté et l’affirmation des processus de paix.

Notes:

6 Lucio Caracciolo è uno dei massimi esperti europei di geopolitica, docente, analista e giornalista. Dirige la rivista “Limes”. Ha partecipato alle Conferenze del CISP del 2007 e del 2008 contribuendo alla riflessione sul ruolo degli aiuti e della cooperazione internazionale nei teatri di crisi contemporanei.

puissance exterieure, une protection et une garantie suprême de son existence. Il en va de même pour des pays comme l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Ces considérations ne sont pas faites pour critiquer la politique polonaise ou celle des autres nouveaux États membres ; mon intention est juste de préciser que lorsque nous parlons de l’Europe et du rôle de l’Union dans le monde contemporain, nous ne pouvons pas le faire selon nos perceptions, d’après ce que nous pensons que l’Europe est ou devrait être, mais nous devons prendre en compte les limites actuelles du processus d’intégration politique et les projections faites par les autres pays.

La coopération internationale a deux objectifs principaux: (I) résoudre des problèmes concrets et aider à améliorer les conditions matérielles et la vie des populations dans les pays pauvres et les zones de crise, (II) accompagner et soutenir les processus de transformation et de rétablissement de la paix lorsque cela est possible et nécessaire. Le premier objectif est inscrit dans la logique même de la coopération et sa poursuite dépend des ressources et des capacités mises en jeu. De là sont nés les efforts du CISP pour améliorer ses outils opérationnels et ses stratégies des projets, qui font l’objet de cette publication. Le deuxième objectif met en cause plusieurs questions et demande l’élargissement des espaces politiques et institutionnels. Les réflexions faites sur les niveaux de l’intégration politique européenne mènent à conclure qu’il n’est pas si évident que l’Europe est l’un de ces espaces. Dans de nombreux theatres de crises, par exemple, l’Europe a eu du mal à se présenter avec un seul et même projet. Cependant, cette observation ne veut pas nourrir le scepticisme, ni même conduire à un pessimisme sombre, mais elle mène plutôt à laisser penser que ce qui est nécessaire aujourd’hui, dans chaque crise, c’est de comprendre qui sont les vrais acteurs, quels sont les intérêts,quel est le rôle des sujets supranationaux et celui des Etats. Chaque domaine, représente aujourd’hui un véritable mosaïque difficile à interpréter, mais c’est l’interprétation de la réalité qui peut porter aux stratégies efficaces. En ce sens, renforcer la communication entre les organismes de recherche, les policy-makers, les institutions nationales et supranationales, les ONG, est nécessaire maintenant plus que jamais.

Une récurrente perception assez répandue - notamment en Italie - est qu’aujourd’hui le monde est géré par une seule grande puissance et que les pouvoirs invasifs de cette dernière devraient être équilibrés par des forces multilatérales. Encore une fois, je pense que nous avons besoin de plus d’effort pour interpréter ce qui se passe dans diverses parties du monde, de l’Irak à l’ Afghanistan, à la corne de l’Afrique, aux différentes zones de l’Amérique latine. Je partage pleinement l’idée d’avoir besoin de renforcer les instruments d’intégration et de concertation des politiques mondiales; toutefois, je trouve moins évident le fait que les caractéristiques du monde contemporain, sont soumises à un “maître unique”, au-delà des intentions et des intérêts de tout a chacun. En fait, nous assistons à une prolifération des forces, des sujets, des États, dont les actions conduisent assez difficilement à des hégémonies claires et sans ambiguïté. C’est pour cela que maintenant, plus que dans d’autres périodes historiques, nous avons la sensation de nous trouver dans un monde moins sûr et moins stable. C’est vrai: il y a un manque de stabilité. En même temps il y a de nouveaux acteurs,

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Prioritées strategiques du CISP

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I. Droit à la sécurité sociale et économique: la croissance des possibilités de génération des revenus, migrations et développement, la sécurité alimentaire

1.1 Profil synthétique des approches du CISP

En partant de la réalité multidimensionnelle de la pauvreté, qui affecte la vie sociale, politique et économique des individus, des familles et des communautés, les interventions du CISP visent à éliminer les principaux facteurs de vulnérabilité qui déterminent les conditions de souffrance, de pauvreté et de négation de droits fondamentaux dans les différents contextes.

Au centre de l’action du CISP il y a la conviction que l’accès aux produits de base, à des conditions de vie acceptables, aux services de base, à la nourriture et aux ressources sont des droits inaliénables de chaque individu.

Pour CISP, les processus de développement économique qui visent à inclure les pauvres et les groupes sociaux défavorisés à travers des mécanismes soutenables et non pas assistentiels, représentent des voies de libération et de dignité. Libération, car souvent les pauvres sont condamnés à la pauvreté à vie , en absence de possibiliés concretes. Et dignité, car CISP reconnaît les pauvres avec qui il travaille, comme des interlocutaires et des potentiels sujets économiques.

Les outils pratiques pour lutter contre la pauvreté sont nombreux et souvent complémentaires entre eux: la micro-finance, l’activation des micro-subventions de production, la formation professionnelle, l’élargissement de l’accès aux informations et aux connaissances essentielles pour faciliter les stratégies visant à s’échapper de la marginalisation sociale, et atteindre une diversification économique, sont parmi les choix prioritaires suivi par CISP dans le cadre des projets visant à lutter contre l’exclusion sociale et l’extrême pauvreté. Dans le cas des projets axés sur la micro-finance, les interventions soutenues par CISP sont caractérisées par un très haut niveau de soutenabilité économique des models de microcrédit activés et/ou pris en charge. En générale, par exemple, le taux de recouvrement des prêts est de plus de 95%.

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CISP a développé sa définition du terme sécurité alimentaire, non seulement comme un concept “théorique”, mais aussi en tenant compte de ses implications opérationnelles, comme: «une situation qui se produit lorsque l’ensemble de la population a un accès matériel, social et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive, qui correspond à ses propres habitudes alimentaires,de manière à satisfaire les besoins nutritionnels journaliers et de permettre une vie active et saine7.» Tout en prenant en compte des différences contextuelles, parmi les differentes causes du manque de sécurité alimentaire on peut souligner les suivantes:

- excessive dépendance de l’agriculture pluviale et du petit elevage comme moyen d’auto subsistance;

- absence de pouvoir d’achat, qui détermine l’impossibilité a l’accès de nourriture même dans les cas où cette dérnière est présente sur les marchés locaux;

- une marginalization politique et une faible organization sociale dans les zones rurales et parmi les communautés urbaines pauvres.

Les programmes réalisés et soutenus par CISP cherchent généralement à agir sur les causes de l’insécurité alimentaire, dans le but de soutenir les communautés locales dans leurs efforts d’échapper aux conditions de vulnérabilité et d’exposition aux crises alimentaires. L’insécurité alimentaire et la pauvreté ont tendance à se produire en tant que composantes d’un véritable cercle vicieux, où chaqune des composantes détermine et aggrave l’autre. L’une des principales manifestations de ce rapport, est representé par les choix qu’en période de grave pénurie de denrées alimentaires, les familles pauvres sont menés à accomplir. Parmi ceux-ci, il y a la vente à des prix au rabais des outils et des moyens de subsistance - y compris même la terre -. Ces choix, faits pour assurer la subsistence de sa propre famille – ont tendance à aggraver leur pauvreté et vulnérabilité. Les programmes de sécurité alimentaire du CISP ont pour but de briser ce cercle vicieux.

1.2 Les priorités opératives et méthodologiques dans le secteur de la croissance des possibilités de génération des revenues

1.2.1 La cohérence des plans de micro-crédit par rapport aux cadres législatifs, économiques et institutionnels de référence Nombreux sont les pays qui ont des références législatives spécifiques régissant le fonctionnement du micro-crédit et définissant les personnes habilitées à le gérer. CISP opère toujours dans le cadre des dispositions existantes dans les différents pays, par respect à l’égard du pays bénéficiaire, mais aussi parce qu’il s’agit d’une pré-condition de la soutenabilité institutionnelle des activité dans l’avenir. En absence d’une réglementation precise, CISP collabore a sa définition en collaboration avec les autres acteurs non-gouvernementaux et gouvernementaux. En ce qui concerne les emprunts, CISP prend en compte les particularités du contexte local, qui peuvent varier de manières significatives d’une zone à l’autre dans le même pays.

Dans la pratique, les projets du CISP ont également acquis une expérience significative dans la génération des revenus pour les individus et les groupes avec des aspects de vulnérabilité spécifiques (comme par exemple, les familles et les communautés vivant avec le SIDA) au moyen des micro-subventions qui leur permettent de créer des activités productives. Parmi les phenomènes les plus évidents des inégalités existant dans le monde - et dans certains cas les plus dramatiques -, figure sans doute la migration, en particulier celle provenant d’Afrique, qui se traduit fréquemment dans de véritables tentatives d’échapper aux conditions d’extrême pauvreté, aux conflits, et aux persécutions.

L’engagement du CISP sur la question des migrations transnationales en Afrique repose sur un nombre de priorités, qui déterminent sa vision stratégique sur la question. Ces priorités mettent l’accent sur les éléments suivants:

- le renforcement de la coopération régionale au moyen de la construction et la consolidation d’un réseau d’ONG et d’acteurs sociaux dans les pays du Maghreb et de l’Afrique sub-saharienne;

- le développement des informations quantitatives et qualitatives offertes aux potentiels migrants afin de rétablir la dignité de la migration; - la sensibilisation de l’opinion publique en Europe et dans les pays du Maghreb sur la réalité de la migration de l’Afrique subsaharienne pour lutter contre le racisme et la xénophobie;

- le soutien du retour volontaire des migrants clandestins à travers la promotion des possibilités de génération de revenus et la réinsertion socio-économique dans leurs pays d’origine;

- le développement des connaissances sur l’état et l’évolution de la migration clandestine dans les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest à travers le travail sur le terrain;

- la création des services essentiels pour les migrants dans les pays du Maghreb;

- le renforcement du rôle de la diaspora dans la promotion du développement économique et des services de base pour soutenir l’éducation et la santé.

Au centre de l’initiative du CISP on trouve le thème des droits de l’homme: droit aux informations , droit à la dignité et la sécurité dans les zones de transit, droit à l’assistance et à la protection dans les pays de destinations. Il est bien clair que l’un des pires effets de la pauvreté est le manque de la sécurité alimentaire , qui menace la vie des millions de personnes dans le monde. Donc, un vrai effort de lutte contre la pauvreté ne peut pas manquer de considerer la sécurité alimentaire parmi ses priorités.

Le concept de sécurité alimentaire est en évolution constante, et les premieres conceptualisations de ce argument ont commenceés au début des années soixante-dix.

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Pour les droits et contre la pauvreté - Approches et priorités opérationnelles du CISP - Le Développement des Peuples

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1.2.4 Rélation entre crédit, formation et assistance technique et accès au marchésComme it a été déjà précisé, la formation et l’assistance technique fournies à ceux qui ont l’intention de mettre en place des activités de micro-entreprises sont les éléments essentiels des stratégies de développement du CISP. L’approche du CISP est inspiré dans ce cas, par la nécessité d’une forte adherance entre la formation et les opportunités du marché. Dans la pratique, cette approche conduit parfois à opter pour dess voies différentes des écoles de formation “classiques”, qui sont souvent déracinées du contexte de l’économie réelle dans divers pays. Très souvent, vous pouvez voir que les petites entreprises ont été lancées avec succès par des personnes qui n’ont pas suivi une formation classique mais qui ont été formés par d’autres mécanismes, en particulier l’apprentissage.

La participation des opérateurs économiques déjà actifs dans les processus de formation offre un double avantage. D’une part, ça garantit l’efficacité du contenu de la formation et sa capacité de répondre aux besoins et aux possibilités des marchés locaux; d’autre part, ça facilite l’activation des liens, et des rapports contratctuels entre les sociétés dans lesquelles les nouveaux acteurs économiques peuvent se positionner.

1.2.5 L’adoption d’un point de vue pratique à l’égard du genreLes programmes visant à affirmer les droits et promouvoir l’inclusion sociale, ne peuvent pas ignorer que, presque partout, existent des obstacles à l’accès des femmes aux ressources économiques car souvent, elles n’ont pas des titres de propriété, et ne peuvent pas par consequent obtenir des prêts. Les programmes du CISP dans ce domaine visent à activer une véritable participation des femmes qui représentent au moins 50%, et dans certains cas ce pourcentage a atteint des niveaux encore plus élevés. Lorsque CISP estime que les barrieres à la participation de femmes sont particulièrement graves, il établit un quota de genre comme condition préalable au financement.

1.2.6 La mise en place des études sectorielles et études d’évaluationLa réalisation des recherches appliquées et spécefiques est un élément essential des stratégies suivies par CISP dans ce domaine. Dans la pratique, CISP travaille en partenariat avec les instituts de recherche et les universités en Europe et dans les pays où il intervient.

Les études et les enquêtes sur le terrain ont souvent les fonctions suivantes:

- définir d’une manière analytique les principaux obstacles à l’emploi, expérimentés par les groupes sociaux qui seront pris en consideration;

- les caractéristiques du marché du travail et des marchés financiers dans les pays où les interventions ont lieu;

- analyses des impacts des programmes de micro-crédit;

- analyses de la viabilité économique des systèmes de microcrédit;

- analyses du marché pour orienter les entrepreneurs vers des secteurs à haut potentiel.

1.2.2 La répartition fonctionnelle des rôles dans le cadre des stratégies de développement économique CISP «croit» à l’instrument de micro-finance en tant que moteur des processus de développement, mais il n’a pas l’intention d’intervenir directement en tant qu’institution financière, soit par cohérence avec les collectivités locales et les cadres législatifs, soit parce qu’il estime que son rôle devrait être de faciliter et de soutenir les réseaux de coopération entre les institutions spécialisées de micro-finance, les institutions publiques et les organismes du secteur privé impliquées dans la formation des micro et petites entreprises. Le rôle du CISP est généralement celui de faciliter l’activation de ces réseaux, le renforcement des mandats des différents acteurs et l’offerte d’un appui technique.

1.2.3 Flexibilité opérationnelle et financièreIl n’existe pas un “modèle” unique ou “idéal” de micro-finance et, en conséquence, CISP a créé une typologie très différenciée d’interventions. Voici quelques unes parmis les typologies effectuées.

- Les banques de village, inspirées par le modèle de la Grameen Bank. Bien que le système soit ajusté en fonction des contextes de référence, certains critères communs existent toujours, comme le rôle central exercé par les groupes des garants de remboursement des prêts, et les montants des prets généralement très bas (ne pas excédents les 100 €). La “philosophie” du fonctionnement, dans ce cas c’est celle d’une banque qui approche ses clients, lorsque ces derniers ne possédent pas les connaissances, les moyens et la mentalité de s’adresser aux banques «normales».

- Le crédit lié à la formation ou au développement de co-operatives. Dans ces cas, toujours dans le cadre des systèmes législatifs présent, les prêts sont beaucoup plus élevés (dans certains cas, ils atteignent 20-25 mille €) et sont conçues pour encourager le décollage des activités économiques dans des contextesde marché à haut potentiel.

- L’activation des fonds de guarantie des prêts en collaboration avec les banques. Dans certains pays, le CISP a activé des fonds de garantie des prêts en collaboration avec les banques déstinés aux petits entrepreneurs qui ont également bénéficié des plans de formation professionnelle.

- La création de structures d’aides aux micro et petites entreprises, suivant le modèle off-wall c’est-à-dire des centres qui fournissent une assistance technique aux entrepreneurs, avec des possibilités d’éducation d’orientation, et facilitations de l’accès au crédit en bénéfiçiant des accords-cadres conclus entre les structures d’assistances, le CISP et les établissements de micro-finance.

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L’existence d’autres possibilités dans les pays d’origine ne peut pas porter à la réduction des flux migratoires, mais elle peut conduire à leur gestion d’une manière plus rationnelle. En d’autres termes, la stratégie centrale de cette question, doit être recherchée dans la prevention de percevoir le processus de migration comme une « expulsion » entreprise dans l’absence d’une alternative viable.

1.3.3 Participation et création des réseaux parmis les institutions, la société civile et l’opinion publique dans les pays d’origine et de transit Comme nous l’avons déjà signalé, les contextes des processus de migration évoluent au fil du temps. Les pays autrefois considérés comme pays d’origine des migrants, sont devenus aujourd’hui des pays de transit et de destination (même si temporaire).Pour cette raison, il est indispensable que les acteurs de la société civile, les institutions, les universités, les ONG renforcent leur coopération au niveau international pour définir et mettre en œuvre des politiques efficaces sur la question, même au moyen du lobbying et advocacy des droits (y compris les droits d’accès aux services) de la personne.En particulier,CISP estime que les services doivent être créés par la promotion du rôle des acteurs locaux, et l’assistance des organismes internationaux doit être considérée comme une étape provisoire dans cette perspective. On doit également faire attention à bien renseigner et sensibilier l’opinion publique dans les pays qui font face a ce phénomène depuis peu de temps, pour prévenir les phénomènes de racisme et de xénophobie.

1.3.4 L’harmonization et coordination des politiques migratoiresL’une des grandes priorités est representée par l’harmonisation et la coordination des dispositions législatives et des interventions. Une politique de migration ne peut donc pas être uniquement conçues en prennant en consideration les effets du phénomène dans un seul pays. Une autre priorité est le renforcement des ressources techniques et financières pour la recherche des solutions structurelles aux processus de migration qui se produisent en tant que processus « d’expulsion », dans des contextes marqués par des conflits militaires, de sécheresse, de famine et de désintégration sociale. Une troisième priorité est le renforcement des voies du dialogue entre les gouvernements et la société civile pour trouver des réponses communes à la migration, tout en soulignant l’intégrité et les droits des populations migrantes

1.4 Les priorités opératives et méthodologiques dans le secteur de la sécurité alimentaire

1.4.1 La réduction de la dépendance sur l’agriculture pluviale Très souvent, même dans les contextes géographiques où on trouve assez de ressources hydriques, il existe une faible propagation des systèmes d’irrigation, soit par manque de connaissances et d’expériences dans ce domaine, soit à cause de la difficulté d’assurer la soutenabilité des linfrastructures nécessaire. CISP accorde une importance particulière à cette priorité opérationnelle, en faisant attention, non seulement à la mise en œuvre des systèmes d’irrigation, mais aussi au renforcement des associations paysannes et des coopératives établies pour gerer ces systèmes tout en améliorant l’auto-consommation et la commercialisation des produits.

1.3 Les priorités opératives et méthodologiques

dans le secteur de la migration et du développement.

1.3.1 La position centrale de l’accès à l’information dans les processus de migrationLes contextes des processus de migration changent au fil du temps en raison de la situation économique, sociale, culturelle, y compris les niveaux d’ouvertures des sociétés des pays de transit et de destination. En même temps, les réglements, les cadres législatifs, les attitudes et les capacités de contrôle et de répression ont tendance à changer dans les pays où les migrants se dirigent. Ces changements devraient, en principe, representer le point de depart por definir les décisions,les possibilités et les moyens d’entreprendre un projet de migration. En effet, bien que les réseaux de migration, en particulier la migration clandestine, ont démontré une grande capacité d’adaptation en trouvant de nouveaux chemins et des stratégies potentiellement plus efficaces, il ne faut pas sousestimer la capacité des migrants potentiels à obtenir des informations fiables, sur lesquelles la conception du processus de migration est construite. Certains “macro” facteurs representent de véritables obstacles à l’accès aux informations fiables de la part des migrants potentiels comme par exemple:

- le manque de « dialogues » entre les sociétés de destination et les communautés;

- les «entrepreneurs» de la migration illégale et les trafficants des êtres humains utilisent des stratégies de «marketing» qui cherchent à motiver les choix de migration aux dépens de l’exactitude des informations fournies;

- l’inefficacité des flux d’informations entre les migrants dans les pays de destination et les communautés dans les pays d’origine et les distorsions résultantes du fait que les migrants qui communiquent avec leurs familles, tentent souvent de reconstruire une réalité subjective au détriment de la vérité, mettant en évidence leurs succès, et favorisant ainsi les choix de migration.

À la lumière des facteurs cités, on comprend l’importance de renforcer les chances de corriger les informations fournies aux communautés de potentiels migrants, afin de leur permettre une planification rationnelle du projet de migration.

1.3.2 L’intégration entre les programmes d’appui du retour volontaire et les interventions visant à favoriser le développement économique local Les programmes d’appui au retour volontaire des migrants aux pays d’origine, ne sont pas, par eux-mêmes, la «réponse» à la migration surtout en absence d’interventions qui visent à supprimer les causes qui ont déterminé le projet de migration lui-même.Une approche globale et efficace à la question du retour doit donc inclure l’intégration des interventions sur le thème du retour volontaire et les actions de promotion du développement local parmis les communautés d’origine. La réflexion et les actions sur le thème de “Migration et Développement” devront être développées en considérant l’objectif principal de l’élargissement des possibilités. La migration represente la possibilié de faire un choix sur la base d’ informations et d’ évaluations cohérentes.

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La naissance d’un organisme de micro-finance: la société Benishangul Gumuz Micro Finance Share Company en Éthiopie

Le CISP travail depuis de nombreuses années (1986) dans la région de Benishangul Gumuz en Ethiopie. Au cours de la seconde moitié des années quatre vingt-dix, dans le cadre d’un programme de développement rurale dans l’une des zones (le Metekel) de le la région, l CISP a commencé, d’abord sur une petite échelle (10 villages), un projet-pilote de micro-finance. L’intervention a été menée au cours de la période allant du début de l’année 1998 jusqu’au 2001, pour aboutir à la création officielle et légale d’une institution de micro-finance totalement indépendante, en vertu des législations du pays: le Benishangul Gumuz Micro Finance Share Company (BGMFSC). Cela a permis à la région de mettre en place une possibilité de développement qui était inexistante auparavant. Actuellement, le BGMFSC opère dans toute la région, servant plus de 30.000 clients en enregistrant un taux de recouvrement des prêts près de 98%.Les principales étapes suivies pour arriver à ce résultat ont été les suivantes:

- en coordination avec les institutions régionales, un groupe d’acteurs provenant à la fois du secteur public, privé, et le secteur bancaire a été sélectionné pour constituer le premier noyau de dirigeants de la nouvelle institution;

- le groupe choisi a été formé par le personnel du CISP spécialisé dans le fonctionnement des institutions de micro-finance, ainsi que par des visites d’étude aux autres réalités du pays;

- plusieurs présentations sur les principes et la méthodologie de la micro-finance ont été ensuite organisés pour les collectivités locales et les adhésions pour la mise en place des groupes de créanciers composés de cinq personnes par village ont été recueillis;

- ensuite, selon les directives des banques de villages, les centers ont été organisés, chacun composé de six groupes;

- L’étape suivante consistait à offrir les premiers prêts sur la base des critères précédemment convenus dans les réunions des groupes (taux d’intérêt, les délais de remboursement, etc.);

- donc, l’activité des groupes a été ensuite accompagnée par la collection des commentaires et des indications des participants;

- les dernières étapes ont été celles de la définition des manuels et des légalisations en vertu des lois du pays.

1.4.2 La diversification des économies rurales et le développement des activités économiques non-agricolesTrès souvent, les pays et les zones les plus vulnérables à la famine dependent largement de l’agriculture pluviale. Viser à diversifier l’économie locale à travers des activités supplémentaire non-agricoles, est donc une option stratégique de grande importance pour atteindre l’objectif de la sécurité alimentaire. Le CISP cherche à réaliser cette stratégie en fournissant une formation professionnelle et un support au micro-financement visant à réduire la dépendance du tissu socio-économique de l’agriculture pluviale et contribuer à la création des possibilités de revenus supplémentaires.

1.4.3 L’organization du développement rural et des coopératives de producteursParmi les causes récurrentes de la vulnérabilité sociale et économique des communautés pauvres on trouve la faiblesse - pour ne pas dire l’absence – des associations et des organismes de représentation. C’est pour cela que CISP cherche au moyen de ses programmes destinés à la sécurité alimentaire, à créer et à renforcer les associations - associations de pêcheurs artisans, coopératives de production agricole, coopératives de petits agriculteurs - qui ont - entre autres - la fonction de promouvoir les services d’intérêt commun que les individus tous seuls ne peuvent pas activer, comme par exemple la commercialisation des produits à large echelle.

1.4.4 Le renforcement des services fonctionnels pour les petits producteurs Parmi les nombreux facteurs qui contribuent à aggraver la vulnérabilité des petits producteurs, on peut citer l’absence des services adéquats pour faire face aux problèmes, y compris, par exemple, la propagation des maladies animales qui affaiblissent les moutons et le bétail et l’incidence des parasites infestent les cultures. En l’absence des services - assistance technique, extension, services vétérinaires – il est difficile de faire face à ces problèmes et c’est pour cela que les programmes du CISP portant sur la sécurité alimentaire cherchent à renforcer les réseaux des services publics dans ces domaines au moyen des actions de formation et de Capacity Building.

1.4.5 Les liens entre l’aide alimentaire et la sécurité alimentaireDans les périodes et les lieux où de graves risques humanitaires liés à la famine se produisent, il convient de chercher à intervenir rapidement pour prévenir la transformation de ces risques en véritables tragédies humanitaires. L’aide alimentaire doit être limité dans le temps et l’espace, afin de répondre aux besoins alimentaires immédiats et d’éviter le risque de nourire le syndrome de dépendance qui, dans ce cas aurait pour effet de transformer les attitudes des communautés beneficiares à considérer l’aide comme un facteur structural donné. En même temps, CISP tente également d’orienter le processus de l’aide alimentaire vers la réhabilitation du tissu social et économique, au moyen de l’activation des stratégies partagées avec les sujets et les institutions locales. Celles-ci peuvent comprendre l’activation des formules de food for work visant aux opérations de gestion de l’environnement, comme par exemple dans les domaines du reboisement et des actions contre l’érosion.

Notes:

7 FAO. 2002. The State of Food Insecurity in the World 2001. Rome.

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II. Droit à la santé, accès à l’eau et assainissement

2.1 Profil synthetic des approches du CISP

Le CISP s’appui sur les considérations critiques, les concepts, les principes et les stratégies de l’Obervatoire Italien sur la Santé Mondiale exposés dans son deuxième rapport de Décembre 2006 ( “Un prix cher - Les inégalités en matières de santé”) et, en premier lieu, sur l’inégalité et l’iniquité en matière de santé.

Les inégalités en matière de santé sont présentes partout: parmi les individus, les différents groupes de populations et les différentes zones géographiques. Dans de nombreux cas, les inégalités sont inévitables, parce que - par exemple – elles sont déterminées par des facteurs liés à la génétique ou à l’exposition accidentelle à un agent pathogène particulier, dans d’autres cas, les différences jouent un role important, comme dans le cas des différences entre les hommes et les femmes ou les jeunes et les vieux.

Le mot «iniquité» implique une question morale et éthique qui se réfère aux inégalités qui sont inutiles et évitables, qui doivent donc être considérées comme injustes. Il s’agit notamment des inégalités provoquées par des facteurs comme l’exposition à des conditions de vie et de travail stressantes et dangereuses pour la santé, ainsi que les barrières sociales, économiques et les autres mesures qui entravent l’accès aux services de santé et des biens primaires tels que l’eau.

C’est contre ces inégalités que les actions du CISP se dirigent. Les actions du CISP dans ce domaine ont adopté diverses typologies de projets ainsi que les recommandations fondées sur les directives internationalement acceptées (comme la conférence d’Alma Ata de 1978 sur le Primary Health Care) qui ont été adaptées sux différents contextes. Les processus de globalization, les tendances démographiques et les consequences de la “transition épidémiologique” ont fait qu’’aujourd’hui les pays les plus pauvres et les plus défavorisés vivent, même si, avec des moyens et à des degrés différents, des problèmes qui, jusqu’à quelques années seulement étaient typiques des pays riches. Par exemple, même les pays les plus pauvres ont abordé les questions liées au développement technologique, le financement et la rationalisation des services.La croissante complexité des questions relatives aux systèmes de santé doit être accompagnée par une plus grande complexité des projets. Dans ce contexte, on resent la nécessité de développer les projets techniques et spécialisés, pour soutenir les systèmes sanitaires publiques, les réseaux de services sanitaires, les systèmes d’information sanitaire, la gestion et l’administration des hôpitaux, la planification des programmes territoriaux de santé, l’évaluation des services, la définition des politiques

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des ressources hydriques par les comités ou les organismes. C’est pour cela que CISP retient qu’une stratégie d’accès universel à l’eau doit impliquer également le renforcement des institutions chargées de sa gestion et distribution.

2.2 Les priorités opératives et méthodologiques dans le secteur de la santé

2.2.1 Référence aux politiques et stratégies internationalement reconnues dans le domaine de la coopération au développement sanitaireLes actions du CISP dans ce domaine ont toujours été inspirées (et parfois aussi critiquées) par des recommandations et des directives internationalement acceptées (à partir de la conférence d’Alma Ata, 1978), mariées avec les principes du code de conduite pour les programs internationaux et adaptées aux différents contextes. Une attention particulière aux considérations stratégiques et méthodologiques en cours au niveau international, est indispensable pour contribuer au développement des orientations stratégiques et méthodologiques basées sur une experience directe et concrète.

2.2.2 Une approche intégrée de santé et des soins sanitairesLes projets du CISP ont adopté une approche intégrée envers les différents déterminants et les éléments qui influent sur la santé d’une population d’une part, et sur le fonctionnement des services sanitaires, de l’autre part. En effet, il existe de nombreux cas où les programmes de santé du CISP comprennent aussi des actions qui ne sont pas nécessairement sanitaires, avec des interventions dans le domaine social en donnant par exemple un soutien psycho-social aux groupes vulnérables, ou alors dans le domaine educatif et encore dans certains cas, dans le demaine de la micro-économie. Souvent, les services de santé sont appelés à prendre en charge les groupes vulnérables, exclus de la société, qui necessitent d’une l’attention globale et pas seulement clinique. CISP a créé et continue à créer des programmes “verticaux” (le paludisme , l’hépatite, la tuberculose, le VIH / sida, etc.), qui sont accompagnés par des interventions de nature plus générale pour le soutien et le développement des systèmes sanitaires locaux.

2.2.3 Soutien du développement des systèmes sanitairesDans ses interventions, le CISP ne cherche pas à créer des nouveaux services - sauf dans des situations particulières -, mais à renforcer et améliorer les services sanitaires déjà existants.La création de nouveaux services peut générer des situations de dépendance et rendre la soutenabilité des projets plus difficile à maintenir par les autorités et les acteurs locaux une fois que les projets d’assitance prennent fin.En revanche, les interventions qui soutiennent les politiques de santé et les services déjà existants assurent la continuité des actions. En pratique, cette approche se reflète dans l’appui aux services sanitaires locaux grâce à l’assistance technique, la fourniture de matériels et des ressources, les interventions de réhabilitation des infrastructures, la formation du personnel local afin de soutenir les activités dans le territoire, les campagnes d’éducation sanitaires, toujours en tenant compte de la capacité des structures locales de maintenir le fonctionnement de ces services – qui ont été renforcés - après la conclusion des interventions de coopération.

de formation du personnel, la bonne gestion des technologies de la santé, la gestion rationnelle de médicaments, et la médecine d’urgence. En termes généraux, dans le secteur de la santé, le CISP a identifié les domaines suivants comme prioritaires:

- l’assistance sanitaire de base, la santé maternelle et celle des enfants (Primary Health Care – PHC and Mother and Child Care – MCH);

- le renforcement des systèmes de santé dans leurs ensembles (organisation et administration des services hôpitaliers et territoriaux, les systèmes d’informations sanitaires, la gestion des technologies de la santé et d’ingénierie médicale, le renforcement des réseaux de services santaires de la périphérie au centre, les centres de base et les hôpitaux);

- la construction, reconstruction et réhabilitation des infrastructures sanitaires;

- la lutte contre les maladies et les problèmes spécifiques (programes verticaux) telles que le paludisme, la tuberculose, l’hépatite, le VIH / sida, la malnutrition, etc., suivant une logique d’intégration avec le renforcement de l’ensemble des systèmes sanitaires;

- les campagnes d’information et d’éducation à la santé pour la population;

- la formation du personnel travaillant dans le domaine de la santé à tous les niveaux.

Les intervions du CISP visant à étendre l’accès à l’eau potable et aux services d’hygiène de base font partie de son engagement total contre les inégalités liées à l’amélioration des conditions d’hygiène des individus et des communautés les moins protégées et économiquement vulnérables. En partant de la conviction que l’eau est une ressource essentielle pour le bien-être de la population et un droit individuel fondamental, les projets du CISP couvrent différents types d’actions, y compris la construction des puits de différentes profondeurs dans les zones rurales et semi urbaines, le développement et l’entretien des infrastructures comme aqueducs et égouts dans les zones urbaines et rurales, la mise en œuvre des systèmes de collecte et d’usage des eaux pluviales et, enfin, l’activation des modes de première d’urgence faisant recours aux citernes mobiles.

Les projets mis en œuvre par CISP dans ce domaine, visent essentiellement à atteindre des resultats concrets et un niveau de soutenabilité économique assez solide. L’accent mis sur la soutenabilitè se traduit principalement dans trois priorités: l’identification des acteurs locaux qui ont la responsabilité de gérer les ressources et en assurer l’accès aux communautés; l’attention à l’amélioration des capacités techniques de ces acteurs, afin de gestire et maintenir les installations, qu’ils soient représentés par des municipalités ou des comités de village pour gérer les puits; les efforts visant à rationaliser et à promouvoir le cost recovery par des systèmes qui garantissent la durabilité économique des structures mises en œuvre. CISP s’oppose aux processus de privatisation de l’eau qui ne prennent pas en compte le fait que l’eau est un droit universel qui ne faut pas sacrifier pour réaliser des intérêts d’ordre économique privé. Ce choix est accompagné par la connaissance des difficultés liées à la gestion publique

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2.2.6 Le rôle central de l’assitance technique compétente Pour atteindre l’objectif du paragraphe precedent, il est essentiel de fournir une assistance technique compétente. Cela signifie la permanente et durable présence dans les projets de personnel qualifiés. CISP accorde une attention particulière à la sélection et au recrutement du personnel, soit pour assurer des fonctions de coordination , soit pour des fonctions de nature plus technique et sectorielle. En particulier des compétences en matière de santé publique, organization et gestion des services sur le territoire sont requises. En ce qui concerne l’assistance technique, la partie du CISP consiste à avoir recours aux relations avec les établissements italiens spécialisés dans le domaine de santé (hôpitaux, entreprises sanitaires, universités, centres de recherche, etc) .. CISP a créé et a consolidé un vaste réseau de contacts et de collaboration avec de nombreuses institutions de ce type. La collaboration avec ces institutions se traduit souvent en:

- l’envoi des experts et du personnel pendant des courtes et longues missions;

- l’accueil en Italie du personnel de secteur sanitaire des pays bénéficiaires pour des stages de formation de durées variables;

- un soutient technique/scientifique permanent des projets (par exemple pour la préparation des recherches, des lignes directrices, des recommandations, des protocoles etc).

2.2.7 Recherches et étudesDans la perspective d’assitance technique et culturelle et de la croissance soulignée ci-dessus, dans des nombreuses occasions, CISP a inséré à plusieurs reprsises dans ses projets de santé, des elements de recherche et d’études sur problèmes de diverrentes natures mais toujours liés à l’état de la santé. Ces études (telles que l’accessibilité aux services, la qualité des soins dans des domaines spécifiques, la malnutrition des enfants, les procédures cliniques) sont généralement menées conjointement par des experts italiens avec les institutions et les autorités locales, avec les objectifs suivants: contribuer à la croissance scientifique et culturelle du personnel local; mettre en évidence - et ensuite attirer l’attention des autorités locales de façon scientifique – sur l’existence des problèmes cliniques, organisationnelles ou de santé publique d’une importance particulière pour les systèmes sanitaires; aider à modifier et à orienter correctement les politiques sanitaires de la coopération et des donateurs internationaux.

2.2.8 Adoption d’une perspective de genre dans l’identification et la gestion des projetsLa santé est un droit universel por tous: hommes, femmes, adultes, personnes âgées, et enfants. Toute ca c’est du aux inégalités entre les deux sexes dans l’accès aux ressources et aux services. C’est pourquoi, du depart , CISP accorde une priorité à l’identification des besoins par sexe, pour veiller à ce que la conception des stratégies

2.2.4 Les investissements dans le renforcement des principales parties prenantes locales Dans le secteur de la sant l’élément central est representé par la formation et le renforcement des capacités des acteurs locaux responsables de la protection de la santé de la population. Dans chaque contexte, il y a un grand nombre d’acteurs qui, pour diverses raisons, ont à faire avec la santé de la population. Nous nous référons aux organismes en charge de l’organisation et de la gestion des différents services sanitaires qui concernent la santé (par exemple est primordial le role des écoles dans la mise en œuvre de campagnes d’éducation sanitaire), la vie de tous les jours (par exemple les associations et les comités de villages), ainsi que les institutions et les administrations municipales du gouvernement.

2.2.5 Le rôle central du développement des ressources humainesLe développement des ressources humaines implique des processus de développement culturel complexes et permanents. Ces processus sont à définir en collaboration avec les partenaires et les institutions locales pour les démarrer à l’aide d’une assistance externe, mais ils doivent se poursuivre indépendamment des aides extérieures. En pratique, une intervention de coopération peut entamer un processus structuré sur la base des étapes suivantes:

- analyse des besoins professionnels, les rôles et les compétences nécessaires à la gestion des services;

- analyse des ressources professionnelles déjà existantes;

- identification des possibilités existentes au niveau local, en distinguant celles qui sont déjà employées et celles qui ne sont pas encore utilisées;

- la mise en place des plans de formation professionnelle permanents des figures identifiés (définition des curricula pour la formation et les études);

- la mobilisation des nouvelles ressources culturelles et professionnelles disponibles au niveau local (universités, centres de recherche, experts, etc.) pour la mise en œuvre de plans de formation, y compris la promotion des accords de collaboration ad hoc;

- la mise en oeuvre des modules de formation et de qualification (des véritables “cours”);

- l’identification et l’experimentation des systèmes de suivi et d’évaluation;

- la promotion des formes de training-on-the-job, c’est-à-dire le travail conjoint d’experts internationaux et / ou le personnel local et les services locaux.

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En plus des critères qualitatifs ci-dessus decrits, les projets du CISP sont toujours compatibles avec les cadres juridiques nationaux des pays où ils sont éxécutés, qui fournissent le plus souvent des critères pour le recouvrement des coûts et la mise en place des autorités responsables de la gestion du service.

2.3.2 L’intégration entre l’élargissement de l’accès à l’eau et l’assainissementDans la pratique du CISP, l’eau et l’hygiène sont deux critères inséparables .La mise en œuvre de ces projets est toujours accompagnée par des campagnes d’hygiène publique et d’assainissement, clairement variées selon le contexte. Dans certaines zones rurales des pays en voie de développement, ces campagnes comprennent également la costruction de latrines sur la base de normes techniques adéquates. Plus généralement, l’effort a pour objectif de produire une incidence positive sur les attitudes et les pratiques d’hygiène. C’est pour cette raison que CISP travaille régulièrement avec les autorités responsables de la gestion de l’eau, ainsi qu’ avec les autorités sanitaires, afin d’évaluer l’impact des projets sur la santé des communautés. Dans de nombreux cas avant de procéder au développement des infrastructures, CISP conduit des enquêtes pour mettre en évidence les principales questions sociales et culturelles liées à la santé de l’environnement9.

2.3.3 Usage des entreprises locales, publiques et privées, pour les interventions sur les infrastructures Le recours à des entreprises locales répond à une double motivation: d’une part aider le développement économique et l’emploi, en améliorant les ressources techniques et professionnels locales. De l’autre part, augmenter le niveau de soutenabilité technique des structures. Les entreprises qui effectuent le travail de mise en œuvre seront beaucoup plus équipées pour l’entretien et la réparation le cas échéant.

2.3.4 Les investissements dans le soutien des principales parties prenantes localesLa mise en œuvre des systèmes et des infrastructures est toujours accompagnée, dans la pratique du CISP, par des actions concrètes, de formation et de renforcement des capacités des partners locaux, investi, à titre divers, de la responsabilité d’assurer un accès durable et sécurisé à l’eau aux communautés locales. Chaque contexte fait référence à des structures institutionnelles composées des réalités de base (tels que les comités de village), les services communautaires, les institutions publiques municipales et les secteurs du gouvernement. De toute évidence, leurs caractéristiques institutionnelles différent selon leurs contextes, mais la politique commune et transversale du CISP est toujours celle de renforcer les différentes instances de ces institutions en les approchant aux besoins des communautés locales et en intégreant aux ordres du jour et aux priorités. Par exemple, CISP favorise la relation fonctionnelle de collaboration entre les comités de village et les bureaux gouvernementaux, les enterprises des municipalités et les institutions nationales en vue de renforcer les synergies opérationnelles et les avantages stratégiques menant à une plus grande efficacité et soutenabilité du service.

soient définies de manière à inclure et prendre en compte les priorité et les besoins de la population féminine. Les femmes ont également un rôle vital dans la protection et la promotion de la santé des enfants, dont les indicateurs de mortalité avec ceux de la mortalité maternelle, sont considérés internationalement parmi les indicateurs les plus représentatifs de l’état de santé et du bien-être des populations.

2.2.9 Les technologies sanitairesLa modernisation et l’introduction de nouvelles technologies dans les services sanitaires sont devenues des questions centrales pour la coopération au développement.La centralité de la question signifie qu’elle ne peut pas être abordée uniquement en termes de fourniture d’équipements et de matériels pour les hôpitaux, les cliniques et les centers de santé. D’une manière plus gcette centralité regarde auissi la contribution à la croissance des systèmes sanitaires territoriaux de manière intégrée et capable de répondre aux demandes de la population en matière de santé. Le transfert de technologie - en particulier s’il n’est pas soumis à une stricte évaluation de conformité – risque souvent d’introduire de nouveaux périles, telles que l’augmentation des coûts de gestion des systèmes sanitaires, la polarisation des investissement, qui contribuent à l’accroîssement des inégalités entre les différentes catégories de la population en termes d’accès aux services sanitaires. Il est donc crucial de veiller à l’application de bons choix et d’un maximum d’efficacité dans la gestion des technologies en particulier dans les contextes où les ressources financières nécessaires pour la promotion de la santé sont souvent douloureusement sacrifiés pour des politiques macro-économiques. Les projets du CISP visent donc à promouvoir la modernisation des systèmes sanitaires, au moyen des nouvelles technologies adaptées au développement local, soutenables, intégrées aux plans de formation à long terme et à l’assistance technique et, surtout, cohérentes avec les priorités et les capacités des dépenses pour la santé dans différents pays.

2.3 Les priorités opératives et méthodologiques dans le secteur de l’eau et l’assainissement

2.3.1 Adoption des normes internationales et nationales de qualité Les projets du CISP sont inspirés méthodologiquement par certains paramètres qualitatifs, en particulier ceux du programme “Sphere”8. Plus précisément, ces parametres « standard » sont développées pour des questions spécifiques, telles que les charactéristiques chimiques et bactériologiques essentielles pour la reconnaissance de potabilité de l’eau ; le débit moyen souhaité et adaptés aux caractéristiques techniques des puits et le temps nécessaire pour l’approvisionnement de l’eau par famille. D’autre part, CISP reconnaît la nécessité d’adapter les critères et les normes de qualité, à la situation sociale, démographique et économique de chaque pays. Dans de nombreux pays, CISP a également participé à la définition de ces ajustements.En tout cas, CISP croit fermement dans la définition et la mise en œuvre des normes et paramètres reconnus comme valables par les institutions non-gouvernementales, les donateurs et les gouvernements. Ces critères, en fait, représentent l’ensemble des “accords fermes” entre les différents acteurs, visant vers les mêmes objetifs.

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La médecine d’urgence et de santé maternelle et infantile au Tibet (Chine)

Pendant plus de dix ans, CISP a mené des opérations de soutien aux services locaux de santé dans la région autonome du Tibet (Chine) par des interventions qui ont adopté une logique intégrée.

Les interventions - d’abord concentrées presque exclusivement sur le développement des services médicales d’urgence et de premiers secours au niveau local - ont inclus les services de soutien pour la santé maternelle et infantile au fil du temps.

La médecine d’urgence a été conceptuellement considérée comme le lien entre soins hospitaliers du troisième niveau et la prévention et assistance sanitaire de base, en particulier dans le secteur de la santé des mères et des enfants, qui est l’un des domaines les plus déficitaires.

Le renforcement de la technologie des services hôpitaliers a été accompagné par des interventions de soutien des services de santé maternelle et infantile dans les zones rurales et isolées, soit par la formation du personnel sanitaire de base et la fourniture du matériel aux centres les plus isolés, soit également au moyen des campagnes d’éducation sanitaire et de sensibilisation de la population.

2.3.5 Le recouvrement des coûts par rapport à la privatizationLa recherche de la soutenabilité des services et des systèmes de prestation des services portant sur les ressources hydriques ne coïncide pas avec leur privatisation, car ce sont les collectivités locales à s’approprier des systèmes de recouvrement des coûts dans le cadre des législations nationales. Ce principe est reflété dans la pratique du CISP à travers des activités visant à déterminer le coût des ressources hydriques selon une approche participative, la stimulation et l’activation des processus communautaires pour mettre en place des structures communautaires dans la gestion des services, avec les membres élus par la communauté elle même. La définition et la mise en œuvre des systèmes de recouvrement des coûts non seulement ne coïncide pas avec la privatisation, mais à bien des égards, représente l’alternative la plus crédible, qui peut être autorisée dans les systèmes politiques et économiques très fragile au fil du temps pour assurer la prestation des services à but non lucratif d’une manière soutenable.

2.3.6 Adopter une perspective de genre dans l’identification et la gestion des projetsL’eau et la salubrité de l’environnement sont des biens universels au bénéfice de tous: hommes, femmes, adultes, personnes âgées, et enfants. Cependant, l’absence de ces biens ou leur précarité influent de manière particulièrement grave sur la vie des femmes. Les projets ne peuvent donc pas ignorer cette réalité, et le CISP vise toujours à maximiser la participation des femmes, dans l’identification et la gestion des projets. Pour donner un exemple: dans de nombreuses zones rurales ce sont les femmes qui prennent en charge l’approvisionnement de l’eau en labsence de sources dans les villages voisins, ce qui ajoute souvent plusieurs heures aux jours de dur labeur déjà marqués par d’énormes charges de travail.CISP,définit généralement parmi ses indicateurs de résultats, la réduction des charges du travail féminin.

2.3.7 Attention à la prévention et la résolution des conflitsAux deux niveaux “macro” et “micro” des contextes sociaux, l’eau - ou son absence -. a toujours été un facteur des conflits potentiel CISP garde présente cette réalité constamment et exerce un soin attentif afin que les projets de ce secteur servent à soutenir les processus de paix et la resolution des conflits. Cela signifie dans la pratique du CISP: trouver un équilibre dans l’accès à l’eau entre les communautés de différentes traditions linguistiques et conditions socio-économiques (tels que les communautés sédentaires et nomades, pasteurs et agricoles); l’activation des modalités de co-gestion et de promotion d’accords parmi les différentes communautés qui vivent sur le même territoire; participation active des figures-clés des communautés locales dans la gestion du service. Par exemple, lorsque les conditions hydrogéologiques ne permettent pas la construction des puits, dans de mesures égales dans les différentes communautés, CISP facilite des accords parmi elles, pour que les communautés défavorisées puissent utiliser les puits existant dans les communautés voisines aux mêmes conditions économiques. L’eau, comme d’autres ressources essentielles, doit être considérée comme une pré-condition pour la paix, en particulier dans les zones menacées par la rareté de cette ressource.

Note:

8 Le Projet Sphère a été lancé en 1997 par un groupe d’ONG humanitaires et la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Sphère se fonde sur deux convictions: d’abord, que toutes les mesures possibles doivent être prises pour soulager la souffrance humaine découlant des catastrophes et des conflits, et, deuxièmement, que ceux qui sont touchés par la catastrophe ont le droit de vivre avec dignité et donc un droit à l’assistance. Sphère en fait, consiste en trois choses: un manuel, un vaste processus de collaboration d’expression de l’engagement à la qualité et la reddition de comptes.

9 Voir, par exemple, les études appelé “KAP - Knowledge, Attitude and Practice” dans le cadre des programs sur l’eau en Éthiopie

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III. Droit au future: les droits des enfants, des adolescents et des jeunes, l’environnement et les ressources naturelles

3.1 Profil synthetic des approches du CISP

Les thèmes des droits des enfants, des adolescents, des jeunes et l’amélioration de l’environnement et des ressources naturelles necesittent d’ approches et de méthodologies variées. Cependant il existe un fil qui les relie: le droit au futur . Protéger les droits et soutenir la croissance et le développement des enfants, des adolescents et des jeunes, ainsi que la protection et l’amélioration de l’environnement sont les moyens d’investir sur l’avenir d’une société et sur le plan global, de la planète tote entiere. Non seulement ça, mais parler aujourd’hui des droits des enfants, des adolescents et des jeunes permet en premier lieu de leur assurer un avenir qui n’est pas compromis par la marginalisation et l’exclusion sociale. Tout naturellement, les enfants, les adolescents et les jeunes forment des groupes différents biologiquement et socialement entre eux. Leur dénominateur commun , c’est le manque de pouvoir politique risquant donc d’être marginalisés. C’est à la lumière de ce raisonnemnt que la Convention adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 20 Novembre 1989, et en vigueur depuis le 2 Septembre 1990, fait référence à tous ceux qui n’ont pas atteint l’âge de la majorité.

Les projets du CISP dans ce secteur, ont généralement les priorités suivantes:

- réduire la vulnérabilité des enfants, des adolescents et des jeunes ainsi que leurs conséquences sociales, économiques et psychologiques;

- promouvoir le rôle de la jeunesse en tant que moteur de développement en partant de insertion dans le marché du travail;

- la formation et la mise en réseau des jeunes et des associations de jeunesse.

Les actions du CISP ont été adaptés pour activer des mesures “d’application de la loi” dans le domaine de la protection de l’enfant. En d’autres môts, cela signifie la mise en place des processus qui donnent profondeur et substance aux Conventions Internationales ratifiées par les gouvernements. Si, d’une part, les travaux en vue des ratifications de ces conventions sont la responsabilité des organismes internationaux et du système des Nations Unies, le fait que ces mêmes conventions ne restent pas lettres mortes et trouvent leurs confirmations concrètes dans la pratique, est la responsabilité principale de la coopération non gouvernementale.

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A partir de l’expérience du CISP dans ce domaine, on peut extrapoler des objectifs, des significats, des valeurs de caractère général qui qualifient l’action de l’association.

Parmi ceux-ci nous soulignons:

- la nécessité de préserver les ressources naturelles et les écosystèmes, l’identification des possibilités de leur amélioration dans l’intérêt des communautés locales;

- l’inclusion des groupes les plus faibles économiquement dans les dynamiques économiques déclenchées par le recours aux ressources naturelles, en particulier au moyen de la création ou le développement des aires protégées;

- le renforcement de la participation communautaire dans le but d’identifier et d’atténuer les facteurs de vulnérabilité, dans un véritable processus de empowerment des communautés locales;

- l’intégration de la gestion des risques dans toutes les activités liées à la gestion territoriale;

- le renforcement de la coordination inter-institutionnelle comme un atout opérationnel et stratégique dans la définition des politiques publiques.

3.2 Les priorités opératives et méthodologiques dans le secteur de l’affirmation des droits des enfants, adolescents et jeunes.

3.2.1 La position centrale de la dimension culturelleDans la phase d’identification et de formulation des projets, le CISP accorde une attention particulière à l’analyse des dynamiques sociales et culturelles prévalant dans les différents contextes. Le but de cette analyse est d’identifier les entraves à supprimer afin de pouvoir affirmer concrétement les droits niés (y compris le droit à l’éducation des filles), ainsi que l’identification des “acteurs clés” qui participent activement aux processus qui visent à modifier les attitudes et les comportements existants. C’est dans ce contexte, par exemple, que les campagnes de lutte contre les mutilations génitales des filles sont réalisées en collaboration avec des leaders religieux et des responsables dont l’autorité est bien reconnue.

3.2.2 La recherche des liens concrets entre les expériences des projets et les changements politiques et législatifsLe CISP essaie de combiner la mise en œuvre de projets spécifiques avec la promotion des politiques publiques en faveur des enfants, des adolescents et des jeunes. Là où il y a des failles de lois, ce lien peut également conduire à la création de nouvelles lois. En général, les interventions du CISP ont pour but le renforcement de la responsabilité des institutions et des responsables de l’application des conventions internationales qui sont trop souvent ignorés, pour protéger les enfants.

Pour donner quelques exemples concrets, c’est dans ce contexte que CISP a réalisé ses interventions visant à aider les enfants et les jeunes qui ont quitté l’école, en soutenant financièrement leurs familles, au moyen d’interventions psychosociales pour la récupération des garçons et des filles victimes d’exploitation sexuelle afin d’affirmer leur dignité et leurs droits, et les interventions de sensibilisation et de formation de la police et des tribunaux pour veiller à ce que les enfants de la rue ne soient pas traités comme de dangereux criminels et pour affirmer la valeur sociale de la prévention contre la répression aveugle et inutile.

CISP identifie la sensibilisation de l’opinion publique et l’information sur les droits des enfants comme des priorités, conscient du fait que leur affirmation est en grande partie un engagement concret de la part des institutions et de la société civile. A partire de ce principe, le CISP effectue des interventions de sensibilisation, information et d’éducation même en Italie.

L’engagement du CISP sur le thème de l’environnement est inspiré par une vision non seulement “protectionniste” des ressources naturelles, qui sont plutôt considerées comme des ressources à exploiter pour le bénéfice des communautés locales et des générations futures.

De ce point de vue, CISP a donné la priorité aux actions dans les domaines suivants:

- le tourisme soutenable;

- la gestion des risques, la prévention et l’atténuation des catastrophes;

- l’administration des aires protégées;

- le développement des activités de production basé sur les ressources naturelles.

Plus précisément, l’engagement du CISP dans ce domaine a été caractérisé jusqu’à présent par certains atouts résumés comme suit:

- l’affirmation pratique du lien existant entre les possibilités d’accroîssement des revenus des communautés locales et la protection et valorisation de la biodiversité et des ressources de l’environnement;

- l’intégration de la communauté et des secteurs sociaux exclus du développement économique dans les systèmes économiques activés au moyen de la valorisation des écosystèmes, avec un accent particulier sur les parcs naturels.

L’expérience acquise par le CISP dans la prévention et l’atténuation des catastrophes, qui a été consolidée au moyen d’une approche fondée sur la gestion locale des risques rentre également dans ce secteur.

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Parmi les droits à soutenir ,on pourrait citer le droit d’être entendus, d’être en mesure de s’exprimer et de manifester ses besoins. Une importance particulière est également accordée à la volonté de donner aux filles, garçons, adolescents et aux jeunes qui vivent dans des situations de grande vulnérabilité sociale, la possibilité de se « auto-représenter», même à travers des instruments artistiques et créatifs. Une société ouverte aux besoins et aux droits de ses sujets les moins protégés, est également une société disponible et capable d’apprendre de ces meme sujets;qui ne sont seraient plus identifiés comme bénéficiaires passifs de l’aide, mais comme des protagonistes actifs du processus de construction de leur avenir et de leur présent.

3.2.8 L’activation des synergies entre les institutions et le secteur privé pour l’emploi des jeunesDans le cadre des projets généralement orientés vers la promotion du développement des possibilités économiques et d’emplois, le CISP accorde une priorité particulière à finaliser les plans pour l’emploi des jeunes, soit au moyen de leur participation à la mise en place des politiques, soit à travers l’activation de la coopération entre les entreprises privées, les gouvernements, et les systèmes financiers afin de créer des plans de crédit et de formation professionnelle pour faciliter l’acces au marché du travail.

3.2.9 La position centrale de la sensibilisation de l’opinion publique européenne sur les droits des enfants, des adolescents et des jeunes en Europe et dans le reste du mondeLe CISP fait du thème des droits des enfants, des adolescents et des jeunes une priorité dans ses activités de sensibilisation et d’éducation au développement. En particulier, ces actions sont destinées à deux objectifs principaux. D’une part, activer des formes concrètes de solidarité en Europe envers les situations sociales et les domaines où les violations systématiques de ces droits sont la norme et où l’accès à l’éducation, aux soins sanitaires et á l’abolition de l’exploitation sont visiblement menacés. Deuxièmement, l’action du CISP en Europe vise également à créer des canaux de dialogues et d’échanges entre les pays européens et les pays tiers, afin de se concentrer sur les bonnes pratiques dans les programmes sociaux et politiques pour l’inclusion sociale des enfants, des adolescents et des jeunes qui vivent dans des conditions difficiles. Enin, il faut souligner que la négation des droits des enfants, des adolescents et des jeunes se manifestent souvent aussi dans des pays européens, qui peuvent grandement bénéficier d’expériences pratiques testées avec succès dans d’autres contextes sociaux et culturels.

3.3 Les priorités opératives et méthodologiques dans le secteur de l’environnement et des ressources naturelles

3.3.1 Le développement du marché du tourisme et l’inclusion des communautés locales et la gestion économique de l’environnement Les projets et les actions du CISP ont pour but de promouvoir l’inclusion des communautés locales (avec un accent particulier sur les communautés de pêcheurs artisanaux) dans le marché du tourisme. Le CISP cherche à orienter ses actions vers l’accroîssement

3.2.3 Les options préférentielles pour les interventions intégrées en faveur des mères, familles et communautésDans de nombreux cas, le principal obstacle à l’affirmation des droits des enfants, est la pauvreté des contextes sociaux dans lesquels leurs familles vivent. C’est à la lumière de cette logique que les initiatives du CISP visent à encourager le développement des activités génératrices de revenus en faveur des familles des communautés locales. Une attention particulière est accordée au soutien de la situation socio-économique des mères qui ont à peu près partout la fonction d’assurer la protection et l’éducation des filles et des enfants.

3.2.4 Les options préférentielles d’accès à l’éducatioLe CISP accorde une priorité absolue à l’éducation et la scolarisation. Dans les contextes où beaucoup d’enfants sont expulsées des systèmes scolaires à cause des niveaux de marginalité et de pauvreté, le CISP, grâce à sa collaboration avec ses partenaires du secteur public et privé, promouvoit de nouvelles interventions, telles que l’activation des écoles territoriales reconnues, ou les écoles pour enfants nomades, selon une logique qui dit que “là où les enfants sont incapables d’aller à l’école, on doit créer des écoles qui vont vers les enfants.”

3.2.5 Le contraste de l’exploitation sexuelle et commerciale des enfants et des adolescentsPour le CISP, la lutte contre l’exploitation sexuelle et commerciale des filles, garçons et des adolescents, c’est d’abord leur proposer des chemins concrets, par l’activation des mécanismes psycho sociaux et sanitaires et des voies d’accès à l’éducation, la formation professionnelle et l’insértion dans le monde du travail. Les thèmes de la sensibilisation communautaire et de la participation active des institutions sont essentiels dans les projet du CISP pour favoriser et encourager la prise de responsabilité dans la protection des droits et de répression des sujets qui subissent des pratiques d’exploitation.

3.2.6 L’accès à l’enseignement supérieurLe CISP depuis plus de dix ans, favorise l’accès aux jeunes d’Europe et de plusieurs pays en voie de développement à un enseignement supérieur dans le domaine de la coopération internationale, en veillant de leur faciliter un parcours professionnel dans les organisations non gouvernementales, les agences de l’ONU et les structures gouvernementales. Ce résultat a été obtenu grâce à la participation du CISP et de deux autres ONG, à la gestion du Master en coopération internationale au prés l’Université de Pavie (Italie), qui fait partie de la CDS (Center for Development Studies) de UISS (Institut universitaire des études supérieures) de la ville de Pavie. Grâce à la collaboration avec d’autres ONG et l’Université de Pavie, le CISP participe à la gestion internationale de Masters dans d’autres pays, comme par exemple en Palestine (Bethléem) et en Colombie (Carthagène).

3.2.7 L’affirmation du droit d’être entendu et de «l’auto représentation»Les projets visant à protéger les droits des enfants, des adolescents et des jeunes dans la pratique du CISP prévoient l’activation de canaux de dialogue et d’interactions entre ces personnes et les sociétés dans lesquelles ils vivent.

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Le bilan de la Maîtrise de Pavie après 10 ans

Le Master de Pavie en coopération internationale, faisant partie aujourd’hui du CDS (Center for Development Studies) du UISS (Institut Universitaire des Etudes Supérieurs) de la ville de Pavie, creé en 1997 par une collaboration parmi le CISP, deux autres ONG (COOPI et VIS) et l’Universitéde Pavie, peut certainement être considérée comme une réussite. Certains indicateurs en résument ses dimension: les diplômés sont plus de 300 ; chaque année, le numéro des stages proposés est deux fois superieur aux nombre des étudiants (30-35), ce qui indique un vif intérêt de la part de differentes institutions à participer au programme de la Master; le nombre des candidatures reste élevé malgré que l’offre de programmes d’éducation en Italie ne cesse de crôitre; le pourcentage des diplômés qui trouvent un emploi est proche de 90%; et à présent, de nombreux anciens étudiants sont responsables d’ONG, organismes internationaux, et universités. La Master de Pavie, qui s’adresse aux jeunes du monde entier, offre des caractéristiques générales résumées ci-dessous.Premièrement, le programme est caractèrisé par la participation de trois operateurs dans le domaine de la coopération internationale, les trois ONG qui ont de le départ fait part du comité scientifique, en participant à la planification stratégique, l’éducation et la sélection des étudiants, et en apportant certains éléments de leur experience au sein de l’Université.Un deuxième facteur concerne le curriculum éducatif qui offre un fort échange parmi les disciplines, y compris les méthodes et les sujets. Un troisième facteur important est représenté par la grande ouverture sur l’enseignement international, les universités et institutions scientifiques au profit d’une mise à jour culturelle et éducative périodique.

La capacité du Master de Pavie d’inspirer des partenariats pour soutenir l’émergence de programmes similaires dans d’autres pays dans le cadre du développement des accords de coopération devrait être également mise en évidence. En 2003, le «Master Program in International Cooperation for Development» (ELACID) a vue le jour en Colombie, à Carthagène des Indes, en collaboration avec l’Université de San Buenaventura, tandis qu’en 2005, le “Master Program in International Cooperation and Development » (MICAD) est né avec l’Université de Bethléem, en Palestine.

et la stabilisation des revenus, la diminution de la pression anthropique sur les territoires, et la gestion des ressources naturelles et des cultures locales. Le CISP est également concentré sur le développement de l’économie rurale par la promotion de micro-entreprises qui ne détruisent pas l’environnement.

3.3.2 Récupération et préservation des systèmes traditionnels de gestion de l’environnementLes actions du CISP visent à atteindre les résultats suivants: la récupération et la protection des forêts primaires, la réduction de la dégradation et des phénomènes d’érosion dans les bassins hydrographiques, l’amélioration de la qualité de vie des communautés autochtones, le développement des techniques de la médecine traditionnelle, une plus grande intégration des communautés autochtones, et la mise en œuvre des constitutions nationales en ce qui concerne les droits des minorités ethniques et des communautés autochtones.

3.3.3 Formalisation des politiques et des approches locales pour la gestion des risques environnementaux Dans la pratique, cette approche a contribué à la diminution du niveau de vulnérabilité des populations locales les plus pauvres, à l’inclusion des mesures de gestion des risques dans les plans de développement local, au renforcement des communautés et au développement de leurs capacités organisationnelles pour répondre aux catastrophes naturelles. D’autres résultats généraux concernent le poursuivi de la mise à jour des lois nationales sur le sujet, la diminution du nombre des victimes des catastrophes naturelles, une plus grande cohésion et participation communautaire, la réduction du niveau de vulnérabilité sociale et économique, et l’amélioration des plans territoriaux .

3.3.4 La mise en place des systèmes de gestion des déchets soutenables et efficacesDans les deux contextes, urbain et rural, l’absence des systèmes écologiques et soutenables de gestion des déchets constitue une véritable menace pour la santé des populations. C’est pour cela que le CISP attribue une priorité claire à cette question, en collaborant avec les organismes municipaux, renforcant leurs capacités techniques et logistiques d’interventions dans ce domaine, et promouvant les systèmes soutenables de collecte et d’élimination des déchets, adaptés aux différents contextes. Cet engagement s’étend également dans des contextes, telles que les zones où résident les communautés de réfugiés, qui sont particulièrement exposées aux risques sanitaires associés aux grandes concentrations de déchets dans des espaces reduits.

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IV. Droit à l’assistance humanitaire: assistance d’urgence et de reconstruction

4.1 Profil synthetic des approches du CISP

Pour le CISP, les interventions humanitaires et de première reconstruction représentent des outils concrets pour sauver des vies humaines. Parmi leurs tâches on trouve également la mise en pratique du «droits international humanitaire», déterminés par la première Convention de Genève de 1864, des quatres «Conventions de Genève de 1949» et des «deux Protocoles additionnels de La Haye de 1977». La défense et la promotion de l’intégrité psycho-physique et la dignité des personnes et des communautés représentent les valeurs qui ont inspiré les actions du CISP dans ce domaine.

En général, les interventions d’urgence et reconstruction du CISP consistent à aider les populations au moyen de la fourniture des produits de première nécessité, nourriture, produits d’hygiène, vêtements, la reconstruction des infrastructures de base telles que le logement, l’assainissement, l’eau et les centres de santé. Cela prend toujours en considération le fait que, même dans les contextes d’urgence extrême, les principaux protagonistes des opérations de sauvetage sont les communautés et les acteurs locaux, que le CISP soutient dans l’ effort de limiter et prévenir l’extension et l’accentuation des crises ainsi que la mise en place des premiers efforts pour la reconstruction.Il y a au moins trois domaines où le CISP mene des interventions d’urgence et de première reconstruction:

- les situations de graves urgences en raison des catastrophes ou des calamités, telles que les tremblements de terre, tsunamis, inondations, épidémies;

- les situations d’urgance crées par l’homme, dans des situations de guerre entre pays et guerres civiles ou dans des contextes de violence en général;

- les situations d’urgence chronique, alimenté par des politiques sociales et des situations qui perdurent depuis de nombreuses années (par exemple l’urgence des réfugiés sahraouis, qui dure depuis 1975) ou des facteurs structurels de fragilié économique et sociale, qui exposent régulièrement certaines régions et communautés aux risques de la famine.

La conduite des interventions d’urgence et de première reconstruction de la part du CISP, est généralement orientée à la poursuite de quatre objectifs généraux: éviter de nouvelles pertes de vies humaines, encourager le retour à la vie normale le plus vite possible, promouvoir les processus de réhabilitation et de reconstruction, et encourager les processus de paix et de résolution des conflits.

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4.2.4 La coordination des aidesL’adoption de mécanismes de coordination avec tous les acteurs impliqués et actifs dans l’assistance humanitaire dans les efforts de reconstruction est essentielle pour assurer l’efficience et l’efficacité des interventions, en évitant leur duplication, dispersion et mauvais usage des aides, mais aussi pour prévenir l’apparition des tensions et conflits au sein de la population en cas de distributions déséquilibrées des aides.Pour cette raison, dans tous les efforts d’assistance d’urgence, le CISP coordonne ses activités avec les autres organismes et institutions impliqués : les autorités locales – soit au niveau central ou périphérique-, les organismes des Nations Unies, les ONG, et les associations locales. Dans certains cas, le CISP en collaboration avec d’autres ONG et institutions, a été désigné comme promoteur de la constitution des réseaux de la gestion coordonnée des opérations.

4.2.5 La sécurité du personnel Pour le CISP la question de la sécurité du personnel (international et local) impliqué dans les projets dans des contextes d’urgence est cruciale. Comme vous le savez, dans ces contextes, il existe souvent de graves facteurs de risque pour la sécurité du personnel, qui peuvent-être dûs naturellement à la répétition des événements qui ont conduit aux catastrophes ou bien à la reprise et l’escalade des conflits. Le CISP donc se munit d’un code de sécurité qui stipule les procédures et les modalités opérationnelles à utiliser dans les pays ou il travaille, pour assurer le maximum de coordination entre les acteurs - locaux et internationaux – travaillant dans la même région.

Les interventions d’assistance d’urgence et de reconstruction au Liban à la suite du conflit Israélo-Libanais de Juillet/Août 2006

Grâce à sa présence dans le pays pendant plus d’une décennie, le CISP est intervenu au Liban au cours de l’été tragique de 2006, au moyen d’une assistance immédiate aux populations déplacées. Juste après le cessez-le-feu, le CISP est intervenu dans les zones touchées par des activités de réhabilitation de l’environnement, provision d’eau et de carburants et d’autres opérations de nettoyage et désinfection, accompagnées de campagnes d’information et d’éducation sanitaire. La Croix-Rouge libanaise a été un partenaire privilégié dans ces interventions, avec qui, même aujourd’hui continuent les interventions pour la reconstruction des infrastructures de base.En même temps, le CISP exécute des interventions de formation et de renforcement des capacités de la Croix-Rouge libanaise, étant donné son rôle essentiel dans l’aide humanitaire et sociale dans un pays qui est exposé chroniquement à des situations d’urgences.

La recherche d’un lien concrèt et efficace parmi la gestion des situations d’urgence, la réhabilitation et la promotion du développement a une importance particulière dans la pratique du CISP. Ce lien n’est pas etabli par le CISP seulement en termes diachronique, en considérant les trois domaines dans leur succession temporelle, mais aussi en termes synchroniques, y compris dans les contextes d’urgence, en adoptant des méthodologies et des stratégies de conception compatibles avec l’objectif du développement. En pratique, cela signifie travailler à promouvoir le rôle des communautés locales dans les phases de secours pour éviter que la gestion d’urgence se termine par l’affaiblissement - plutôt que le renforcement – du tissu social déjà détruit.

4.2 Les priorités opératives et méthodologiques dans le secteur de l’assistance d’urgence et de reconstruction

4.2.1 Donner la priorité aux groupes les plus vulnérables de la population Une priorité stratégique est représentée par la place centrale accordée aux groupes les plus faibles et vulnérables de la société, pami lesquelles les enfants, les personnes âgées et pard d’autres groupes vulnérables aux conditions sociales, économiques et environnementales. Le CISP reconnaît que les situations d’urgence ont tendance à aggraver les situations d’inégalités souvent pré-existants et cherche à s’assurer que les avantages de l’aide humanitaire s’addressent avant tout aux groupes de personnes qui en ont le plus besoin.

4.2.2 Le soutien et renforement du «capital social» et des parties prenantes localesL’un des critères de qualification des interventions du CISP - en particulier dans le domaine de la promotion du lien entre l’aide d’urgence, la réhabilitation et le développement - est le soutien et le renforcement du «capital social», ou les relations entre les groupes et les individus en vue de parvenir à des objectifs partagés. En termes pratiques, cela se traduit par la mise en place de relations de coopération entre les différents sujets actifs sur le même territoire, tels que les institutions publiques, les associations, les entreprises privées. Les interventions du CISP, par ailleurs, sont toujours accompagnés par des efforts de formation et de renforcement des capacités des acteurs locaux, investis à titre divers, dans la responsabilité de rétablir et assurer un contrôle permanent et durable sur les services de base en faveur de la population.

4.2.3 Adoption d’une perspective de genre Dans les contextes caractèrisés par des inégalités entre les sexes, les situations d’urgence ont tendance à aggraver et à exacerber les obstacles à l’accès des femmes aux services et aux ressources. C’est pour cette raison que le CISP a adopté une perspective de genre comme axe principal dans la définition de ses interventions humanitaires. En pratique, cela se traduit par un engagement dans deux directions: veiller à ce que l’identification des besoins prends en compte principalement les besoins des femmes, et favoriser le partecipation féminine dans la gestion des services de secours et de réhabilitation.

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V. Soutien aux politiques publiques favorisant la cohésion sociale et la société civile

5.1 Profil synthetic des approches du CISP

L’action du CISP dans ces domaines part de l’idée que les administrations publiques et communautés locales sont les responsables principaux du développement dans leurs territoires.

La coopération internationale peut intervenir à l’appui des politiques publiques, contribuant à leur amélioration et expansion en termes de couverture, d’équité et d’accessibilité des services rendus. Très souvent, la pauvreté et l’exclusion sociale ne se manifestent pas uniformément dans un contexte donné, mais elles sont plutôt le résultat de profondes inégalités entre individus et groupes sociaux. C’est d’ailleurs évident que, même dans les pays «considerés» riches sur la base de leur produit intérieur brut (PIB), parmi lesquels figurent les pays européens et nord-américains, il existe souvent des graves situations de pauvreté et d’exclusion sociale. En même temps évidemment, dans les pays qui possèdent des indicateurs macro-économiques indiquant une situation générale de pauvreté, il existe des groupes sociaux plus avantagés et riches qui constituent souvent l’élite de la société et qui souvent coïncident aussi avec la classe politique.

D’un point de vue général, ces considérations s’adaptent à plusieurs pays dans le monde, dans chacun des cinq continents. L’Amérique Latine, toutefois, bienque elle enregistre une amélioration nette en termes de croissance du PIB (5,0%), reste la région avec l’indice d’inégalité le plus important dans le monde: le 10% de la population la plus riche est propriétaire de 48 % du total des richesses, tandis que les 10% des plus pauvres, sont proprétaires du 1, 6%10. Ce n’est pas donc étonnant que le thème de la cohésion sociale a été déclaré comme priorité au -Sommet des chefs d’État et des Gouvernements de l’Amérique Latine et de l’Union Européenne-, tenue à Guadalajara (Mexique) en 2004. Cette position commune a été par la suite ratifiée dans les sommets de Vienne, en 2006 et à Lima en 2008. C’est à la lumière de cette réalité que la pratique du CISP s’oriente vers les directives des projets à l’appui des politiques publiques qui contribuent à renforcer les niveaux de la cohésion sociale qui marquent cette macro-région de manière particulière, bien que dans d’autres régions, les interventions du CISP cherchent toujours à réduire les inégalités et à promouvoir les droits niés.

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Outre le fait d’avoir identifié cette question comme un but transversal d’une série de projets spécifiques, le CISP a initié à promouvoir des initiatives particulièrement significatives entièrement axées sur la cohésion sociale, en participant à des réseaux internationaux parmi les gouvernements, les entités de la société civile et les institutions qui ont le rôle de focaliser les politiques sectorielles - en particulier dans le secteur de l’éducation – orientées vers la réduction des inégalités et la prévention de l’accroîssement des phénomènes d’exclusion sociale.

Le CISP se propose comme un acteur actif au soutien de l’articulation institutionnelle dans des territoires spécifiques, pour promouvoir des processus de développement inclusif au moyen de la mise en place des stratégies locales de cohésion sociale.

Les projets que le CISP développe pointent donc vers le renforcement des capacités locales à définir et à mettre en œuvre les stratégies de développement territorial.L’engagement du CISP pour le renforcement de la cohésion sociale est inspiré par des objectifs généraux, tels que:

- le soutien des droits, de la dignité et de l’identité culturelle des peuples autochtones et des groupes défavorisés;

- la promotion de la paricipation communautaire afin d’incider sur les processus de transformation sociale;

- le renforcement de la participation communautaire avec une perspective de empowerment communautaire dans les différents domaines;

- l’adoption d’une approche globale au développement qui prend en compte la nécessité de préserver les ressources naturelles et les écosystèmes, pas simplement par « protectionisme », mais surtout en les reconnaissant comme des ressources du développement en faveur des communautés locales;

- l’inclusion des groupes les plus faibles économiquement dans les dynamiques économiques déclenchées par le recours aux ressources naturelles.

En même temps, le CISP promouvoit efficacement le protagonisme des expressions organisées par la société civile dans le cadre des stratégies de lutte contre l’exclusion sociale. Dans ce contexte, la question du renforcement des associations est devenue une priorité pour le CISP.

Les associations sont des espaces très articulés et différenciés entre eux. Dans le cas du CISP, l’attention est dirigée essentiellement vers les associations à but non lucratif impliqués dans des initiatives visant à protéger les groupes vulnérables. Au cours des 10 dernières années, le CISP a exécuté de nombreux projets spécifiquement visant au renforcement des capacités des organismes et des entités privées d’utilité sociale, soit en Italie, soit dans les pays tiers. Dans certains cas, le CISP se présente comme agent

Il faut souligner que, pour même pour le CISP – ainsi que pour la Commission Economique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPAL)11 - le concept de cohésion sociale n’est pas simple. Au contraire, il s’agit d’un concept tellement complexe qu’il est représenté comme un ensemble de pré-conditions pour le succès de toute stratégies de développement. Parmi celles-ci, les plus importantes sont l’existence des mécanismes de dialogue et de coopération parmi les organismes, les communautés et les institutions, l’existence de mécanismes de médiation et de règlement des conflits acceptés par les parties, et la coordination inter-institutionelle et sectorielle.

En outre, le concept de la cohésion sociale comprend les notions d’équité intra-générationnelle et inter-générationnelle (des dimensions propres de la notion du développement durable) et l’inclusion sociale.

La différence entre inclusion et cohésion sociale réside dans le fait que la deuxième comprend la “disponibilité” et le comportement de tous les acteurs impliqués dans la société. En ce sens, la cohésion sociale peut également être définie comme la dialectique parmi les structures institutionnelles d’inclusion et d’exclusion sociale et les réponses, les perceptions et les attitudes de la citoyenneté face aux methodes avec lesquelles elle opère.

L’idée de la cohésion sociale s’oppose à l’absence ou a la perte de légitimité et de capacité de gouverner, selon les règles d’une véritable démocratie participative, de la part des États nationaux qui ne réussissent pas à lutter contre la montée des inégalités, la montée des identités «inventées» pour défendre les privilèges des territoires riches, la rationalisation économique excessive et les tendances à l’individualisme extrême (individuels et/ou des groupes coopératifs), l’abolition du concept des biens communs. En même temps, il est nécessaire de renforcer les processus d’appropriation et de participation active de la «citoyenneté», afin que cette dérnière puisse exercer une pression efficace sur les administrations publiques pour améliorer et accroître les politiques sociales soutenables, mais aussi pour promouvoir des comportements éthiques de la part de tous les secteurs privés dans la société.

La cohésion sociale est un moyen et un but en même temps. En tant que but, elle est - ou plutôt devrait être - l’un des principaux objectifs des politiques publiques, dans la mesure où celles-ci cherchent à ce que les habitants d’un État se percoivent comme parties actives dans la société, contribuant au progrès et en bénéficiant. En même temps, la cohésion sociale est aussi un moyen de construire un environnement qui favorise la croissance économique, également facilitée par les investissements attirés par un climat de confiance et d’existence de règles claires et respectées par tous le monde. La cohésion sociale facilite la négociation et le consensus par tous les acteurs sur un contrat social qui lie les droits et les devoirs bien définis, en mettant l’accent sur la solidarité de ceux qui ont accès au bien-être envers les groupes exclus et/ou vulnérables, qui ne bénéficient pas d’un tel accès. Pour le CISP, la cohésion sociale signifie essentiellement la promotion des droits des groupes les plus vulnérables et les moins protégés, l’élargissement de l’accès aux droits fondamentaux, la promotion de la gouvernance et la participation des organismes de la communauté de base, la réduction progressive des disparités sociales et la promotion des répartitions équilibrés des chances entre les individus.

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5.2.3 L’accès et les droitsL’approche opérationnelle suivie par le CISP est conçue pour permettre à la population d’avoir accès aux droits de l’homme, y compris les droits au logement, à la santé, à l’éducation, à la nourriture, à l’eau et à la justice.

5.2.4 La participation communautaire La promotion de la participation communautaire est considérée comme la clé pour influencer les processus de transformation sociale. Il ne s’agit donc pas seulement d’un aspect méthodologique, mais plutôt d’un véritable choix stratégique.

5.2.5 L’adoption d’une approche inclusive, diversifiée et adaptée aux conditions localesLe soutien au développement des cultures autochtones locales a pour but de promouvoir un développement inclusif et ouvert au pluralisme culturel et au respect de la diversité. La diversification des stratégies d’interventions en fonction des aspects socio-culturelles locaux – un aspect méthodologique que le CISP vise à systématiser et développer au moyen terme - répond à la nécessité de créer un espace pour le développement des identités des cultures autochtones. Cela, au-delà des aspects éthiques d’auto-détermination des peuples, est essentiel pour la réussite des interventions, dans la mesure où son nombreux les cas de défaillance d’actions qui ont été realisées sans tenir compte des caractéristiques spécifiques des groupes autochtones qui vivent souvent dans des environnements naturels extrêmement fragiles.

5.3 Les priorités opératives et méthodologiques dans le secteur du renforcement des associations

5.3.1 L’analyse du rôle et des intérêts représentés par les associations localesPour le CISP, le soutien des associations, soit en Italie ou dans des pays tiers, n’est pas un but en soi, mais sa valeur et significat se determinent à la lumière des intérêts et des besoins que telles réalités représentent. C’est pourquoi, préalablement à tout projets, une analyse des rôles joués par les associations que le pojet a intention de soutenir dans leurs contextes de référence, est nécessaire. Dans une phase successive, avec les associations elle-mêmes le CISP généralement entreprend une analyse approfondie des besoins de formation dans le but d’identifier les espaces dans les quels intervenir.

5.3.2 La relation entre associations et participation démocratiqueLe CISP cherche à renforcer, au sein des associations avec lesquelles il entre en contact, un systeme de travail et d’action sociale de type participatif. Par exemple, le CISP soutien des choix methodologiques qui favorisent la participation de ses propres membres dans la vie associative.

5.3.3 Mettre l’accent sur le suivi et l’évaluation comme outils de renforcement de l’«accountability» envers les bénéficiaires et l’efficacité des interventionsCet aspect est particulièrement important car, pour le CISP les «principaux bénéficiaires» de ses interventions à l’appui des associations sont les citoyens et les communautés locales

de formation et d’assistance technique qui permet à ces organismes d’améliorer leurs efficacité et efficience. Dans ce contexte, une attention particulière est accordée au renforcement des capacités de suivi et d’évaluation des initiatives et des services actifs dans le but d’améliorer les normes de qualité. En Italie, le CISP s’addresse généralement aux associations en charge de la réception et l’assistance sociale des populations migrantes. Dans ce cas, les priorités opérationnelles du CISP sont le renforcement des capacités de planification et de conception des organismes de la société civile, le renforcement des réseaux de partenariats au soutien des intérêts et des droits niés et le développement des réalités des associations responsables de fournir les services publics pour la population. Grâce à la mise en œuvre des projets des catégories énumérées, le CISP a également créé des intruments pratiques d’auto-formation et d’ajournement pour les contextes et les opérateurs et gestionnaires des associations, tout en élargissant les relations de partenariat et de collaboration avec les entités représentatives de la société civile, en Europe aussi bien qu’en Afrique, en Amérique Latine, et en Moyen-Orient.

5.2 Cohésion Sociale: Les priorités opératives et méthodologiques

5.2.1 Coordination inter-institutionnelle et articulation intersectorielleLa coordination inter-institutionnelle est une priorité opérationnelle dans la conduite de projets. En termes concrets, elle se référe à la recherche de la complémentarité entre les projets et les mesures gouvernementales dans le but d’éviter les duplications, et en même temps elle essaye d’influencer la définition des politiques publiques. Le CISP favorise l’activation des réseaux de travaille locaux et internationaux. En particulier dans ses opérations en Amérique Latine, le CISP a toujours eu une stratégie et une approche méthodologique que, même si appliquées à des contextes différents, ont pour but d’activer les mécanismes qui favorisent la cohésion sociale. Cet objectif a été poursuivi grâce à la participation et la coordination parmi les différents organismes internationaux, nationaux et les associations locales en vue de coordonner les actions selon une logique d’inclusion. L’articulation intersectorielle est indispensable pour la réalisation des processus de développement complet et intégré pour améliorer le niveau de la cohésion sociale. De cette façon, l’articulation intere-sectorielle - demandé par un nombre croissant d’acteurs locaux - devient une dimension essentielle des interventions de développement qui, dans certains cas, peut améliorer l’impact des mesures prises.

5.2.2 Appel à la responsabilité des institutions publiques et amélioration de leurs capacitésL’orientation des projets, y compris ceux de nature humanitaire, va dans le sens d’encourager la prise de responsabilité des entitités gouvernementales nationales et locales, évitant ainsi le risque de traduire les interventions de la société civile dans des facteurs de “de-responsbilisation|” de la part des institutions. En même temps, l’échange d’expériences et l’analyse des meilleures pratiques dans divers domaines, favorise l’enrichissement du patrimoine des connaissances nécessaires à l’élaboration des politiques publiques visant à augmenter les niveaux de cohésion sociale.

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Les Accords Territoriaux: une véritable alliance pour la communauté

Le CISP, à travers le projet de Cohésion Sociale, en cours d’exécution dans huit municipalités d’Antioquia (Colombie), s’est fixé l’objectif de consolider les racines des populations déplacées en raison du conflit armé interne, avec une approche qui vise à générer l’auto-suffisance et la réinsertion des populations dans le tissu socio-économique afin de faciliter les processus et les solutions concrètes de développement à long terme.

Avec ce projet, le CISP cherche à consolider l’organisation, le développement de l’autonomie culturelle et l’identification personnelle et sociale en appliquant concrètement les principes de la démocratie participative.

Il s’agit d’un projet de «communauté pour la communauté», ou la participation et la coordination avec les communautés et avec les acteurs locaux sont fondamentales pour la génération des accords territoriaux entre bénéficiaires et institutions, afin de permettre l’insértion des projets de la communauté dans les programmes et politiques locales, nationales et départementales.

L’Accord Territorial est le résultat d’un processus formel qui a été mis en place progressivement avec les communautés, les administrations locales et les institutions pour tenter de résoudre les différentes problèmatiques sociales, économiques et productives affrontées par les populations déracinées et déplacées. Il s’agit d’un document qui définit le type d’engagement qu’assume une institution ou une personne avec la communauté; c’est-à-dire, on definit la ligne d’action (logement, formation, matériel, etc ), le produit, le service et le montant avec le quel on veut contribuer á l’action, et qui en est responsable.Ensuite la communauté et les responsables ( institution ou personne) doivent signer le document pour donner validité á cet engagement. La signature des accords territoriaux emerge alors comme une nécessité de la communauté pour formaliser les accords et les engagements sur l’assistance technique, le soutien logistique et les ressources matérielles, decidès avec les municipalités et les institutions publiques et privées afin de promouvoir les actions qui permettent la cohésion sociale et le développement local endogène, représentant ainsi un moyen de promotion de la stabiliation et un sentiment d’appartenance des habitants.

à qui ces associations s’addressent et/ou représentent. Renforcer leurs capacités dans les domaines de suivi et d’évaluation de leurs propres actions, les rend plus transparentes pour l’opinion publique et les utilisateurs des services fournis.

5.3.4 Le développement de synergies positives entre le public et le privé socialLa société civile, au «Nord» comme au «Sud» possède des ressources humaines et culturelles qui peuvent, et doivent, être utilisés dans les efforts de l’affirmation concrète des droits individuels et collectifs. Ces ressources doivent être reconnus, soutenus et encouragés. Les interventions visant à soutenir le travail des migrants menées par des groupes enracinés en Europe, ainsi que les interventions en faveur des enfants de la rue menées par les associations locales de l’Afrique et de l’Amérique Latine ont en commun l’engagement des personnes souvent fortement motivées et qualifiées, les faibles niveaux de bureaucratie, une forte adhésion aux besoins de la population, et des coûts presque toujours beaucoup plus faible par rappaort aux inteventions similaires menées par le secteur public. Cela ne signifie pas que les interventions publiques devrait être découragées, mais simplement, que le défi de la soutenabilité peut également être addressé par les organisations non-gouvernementales qui ont acquis un important nouveau rôle avec les groupes qui ont des besoins vitaux et un indispensable besoin d’affirmer leurs droits. À la lumière de ces considérations, les projets du CISP visent à renforcer les interactions entre les systèmes publiques et les associations qui ont des roles socialement reconnus.

5.3.5 Le développement des associations et l’éducation au développementL’éducation à la solidarité et à la diversité sont des domaines vitaux por les actions visant à l’amélioration de la cohésion sociale.Le CISP considére les efforts d’éducation et de sensibilisation au développement en Europe comme une priorité stratégique, car il identifie en elle, un instrument concret pour renforcer le consensus des sociétés Européennes dans le cadre des stratégies globales visant à lutter contre l’inégalité et à revendiquer les droits niés dans les pays pauvres mais aussi dans les sociétés du “Nord”.L’un des objectifs des projets de sensibilisation et d’éducation au développement du CISP en Europe est le renforcement des associations locales, enracinées dans leur contextes territoriaux, qui peuvent favoriser des liens solides de partenariats entre les réalités locales et celles des pays de l’Afrique, de l’Amérique Latine, de l’Asie, du Moyen-Orient et de l’Europe de l’Est. En d’autres termes, pour le CISP l’éducation au développement est également un instrument pratique pour «construire des ponts», pour rapprocher cultures et sociétés, ouvrir des canaux de compréhension mutuelle et de solidarité effective.

Ensemble avec ces associations, le CISP cherche également à diffuser la connaissance , à partir des programmes mis en œuvre dans les pays tiers, des contenus, des résultats obtenus, des temoignages issues des relations avec les sociétés et les communautés locales dans diverses régions du monde. L’objectif est donc de traduire ces expériences en forme d’informations, de sensibilisation, de participation et de rapports, au moyen des campagnes publiques, de la promotion des partenariats avec les associations italiennes et européennes et les institutions locales.

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Nous considérons que les alliances qui se forment à travers les Accords Territoriaux, permettent l’élargissement de l’impact des interventions et guarantissent leurs résultats en termes d’amélioration des conditions de vie des communautés par la mise en œuvre des mécanismes de renforcement communautaires et des activités de développement intégré. L’Accord Territorial qui a été proposé dans les différentes communautés, a été structuré en fonction des différentes composantes, dans lequel, les parties signataires comme le SENA, la municipalité, CORANTIOQUIA, et le CISP, entre autres, ont pris l’engagement de contribuer aux activités productives, au logement, à la reinsertion de base, à l’amélioration de l’habitat et des services, et aux activités de renforecement communautaire et institutionnel. Pour s’acquitter de ces engagements, nous avons également proposé un programme de travail en tant que stratégie de participation intersectorielle et interinstitutionnelle, qui devraient intervenir dans la politique du développement productif local et soutenable à travers les plans de développement. De cette façon, la communauté se prépare à développer et promouvoir de nouveaux projets relevant de son développement endogène, à savoir, le projet leur donne les outils pour gérer leur développement, qui est l’un des principaux objectifs et une garantie de la cohésion sociale et de la consoldation territorialle.

La création d’un comité de direction chargé de coordiner la mise en œuvre de ce qui a été établi par l’accord a été donc proposé pour approuver les projets, tout changements des actions, décider qui est impliqués dans l’accord, définir un agenda trimestriel commun des actions et des activités à entreprendre et approuver les progrès achevés. Le comité se compose d’un président démocratiquement élu par la communauté, qui est chargé de définir l’ordre du jour des réunions, de les convoquer et les présider, autant que la supervision de l’exécution des accords établis. Un représentant de chacune des institutions signataires est nommé, ainsi qu’un représentant adjoint sélectioné par la communauté. Le Comité cherchera à approuver ses décisions à l’unanimité, toujours en tenant compte des opinions des représentants de la Communauté.

Il faut souligner que la stratégie des Accords Territoriaux est née avec le projet de Cohésion Sociale et Développement, mais c’est une stratégie qui est mise aux mains des communautés comme un instrument qui peut être utilisé pour les projets visant à promouvoir la planification du développement social. Avec la socialisation du document et de la formation et le renforcement des comunautés, les institutions et les communautés doivent être en mesure de mettre en oeuvre un accord lorsque il est jugè nécessaire.

Notes:10 Nana Corossacz (Dip. Internazionale CGIL), Italia - America latina e Caraibi. Lavoro, Sindacato e Solidarietà, Relazione introduttiva, IILA - 28 Septenbre 2007. 11 CEPAL , Cohesión social: inclusión y sentido de pertenencia en América Latina y el Caribe, Janvier 2007.12 Vari sono i tentativi di definizione di questo concetto. Una di queste definizioni, per esempio, è quella coniata dal Banco Interamericano de Desarrollo (BID): “La somma dell’insieme delle esternalità positive che genera il capitale sociale, più la somma dei fattori che promuovono l’equilibrio nella distribuzione delle opportunità tra gli individui”. Un’altra è quella elaborata nell’ambito del Programma EUROsociAL: “La coesione sociale è un attributo delle società che implica l’uguaglianza delle possibilità che permettano che la popolazione possa esercitare i propri diritti fondamentali ed assicurare il proprio benessere, senza alcun tipo di discriminazione e tenendo in conto la diversità. Da una prospettiva individuale la coesione sociale presuppone che le persone si sentano parte di una comunità, partecipino attivamente, sono capaci di esercitare una cittadinanza attiva. La coesione sociale implica anche lo sviluppo di politiche pubbliche e meccanismi di solidarietà tra individui, gruppi e generazioni” (EUROsociAL, Marco conceptual, ver 2 Mayo 2007). Coerentemente con quanto riportato sopra non si riporta qui “la” definizione di coesione sociale, in quanto tutte le definizioni sono necessariamente limitate e rischiano di irrigidire eccessivamente i concetti che poi sono effettivamente tradotti in operazioni.13 Voir à ce propos, “The tragedy of the commons”, Garrett Hardin, Science, 162, 1968

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Pièces-jointes

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LISte deS PArtICIPAntS à LA ConFÉrenCe du CISP en 2008

Afrique Algérie Eveline ChevalierEthiopie Filippo AscolaniKenya Marcella Ferracciolo Tania MiorinMalawi Roberto BarbagliNamibie Bruno VendittoNiger Thierry PolletCongo RD Corrado Quinto Valentina OtmačićSomalie et Soudan Sergio PassadoreAfrique du Sud Ivano Bray

Amérique Latine e Caraïbes Argentine Pasquale TotaroColombie Luigi Grando Federica Ardinghi Vittorio ChimientiCuba Paola LarghiEquateur Amparo Eguiguren Oswaldo FrancoGuatemala Melvyn Teni CuVenezuela Andrea Simancas

Asie et Moyen-orient Liban Simone Abou JaoudePalestine Luisa Rueda Arturo Avendaño

Europe Bosnie-Herzégovine Jasmina Ovičina Almir Mazalović Italie Yasmin Ahmed Daniela Alberti Fabrizio Bruschi Valeria Costa Sandro De Luca Silvia Declich Paolo Dieci Gianluca Falcitelli Giordana Francia

LISte deS PArtICIPAntS à LA ConFÉrenCe du CISP en 2007

Afrique Ethiopie Filippo AscolaniKenya/Somalie Sergio PassadoreMalawi Valeria CostaNamibie Bruno VendittoCongo RD Corrado Quinto Afrique du Sud Ivano Bray

Amérique Latine e Caraïbes Colombie Vittorio Chimienti Germán GallegoCuba Paola LarghiEquateur Amparo Eguiguren Guatemala Melvyn Teni Cu

Asie et Moyen-orient Liban Chiara SartorisPalestine Luisa Rueda

EuropeBosnie-Herzégovine Jasmina Ovičina Italie Yasmin Ahmed Daniela Alberti Fabrizio Bruschi Sandro De Luca Silvia Declich Paolo Dieci Gianluca Falcitelli Giordana Francia Paola Latini Leonardo Maesano Giulia Olmi Vittorio Panizza Daniela Pierandozzi Ornella Polato Deborah Rezzoagli Abdurahman Sharif Redona Spahiu Riccardo Stefanori Carlo Tassara Maura Viezzoli

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Italie Claudia Gatti Paola Latini Leonardo Maesano Francesco Mazzone Giulia Olmi Vittorio Panizza Daniela Pierandozzi Ornella Polato Deborah Rezzoagli Redona Spahiu Riccardo Stefanori Carlo Tassara Arianna Toselli Maria Alessandra Verrienti Maura Viezzoli

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Code de Conduite pour les programmes de coopérationVersion finale 07.04.1997 – révision 23.09.2001

Afin de formuler et de réaliser ses projets de coopération, qu’ils soient humanitaires, de réhabilitation ou de développement, le CISP s’inspire d’un Code de Conduite reflétant le sens de ses orientations stratégiques et méthodologiques.

Il caractérise l’action du groupe dirigeant et des opérateurs qui, en Italie et à l’étranger, identifient ces projets, les réalisent et les suivent lorsqu’ils sont en cours d’exécution.

1. Les projets ont pour but de satisfaire les besoins effectifs des populations et sont définis, en prenant en compte les caractéristiques économiques, sociales et culturelles des différents contextes. Cela signifie, par ailleurs, faire attention à ce que de tels projets soient menés dans le respect des cultures locales.

2. La coopération aspire à valoriser au maximum les ressources techniques, professionnelles et matérielles locales. Cela veut dire, par exemple, que les fonctions attribuées au personnel expatrié ne doivent en aucun cas réduire ou marginaliser les rôles et les apports du personnel local, mais plutôt encourager et valoriser leurs capacités. C’est aussi dans ce cadre que s’inscrit la promotion de différentes formes et actions de coopération régionale Sud-Sud.

3. Les activités réalisées dans les pays tiers tendent à renforcer, améliorer ou, modifier les plans d’interventions nationaux quand cela est nécessaire, mais elles ne peuvent en aucun cas être conçues sans en tenir compte. En effet, la coopération ne peut pas se superposer ou se substituer aux instances locales de planification. Au contraire, seul en agissant dans le respect total de telles instances et en dialoguant avec elles, la coopération peut jouir de l’autorité et du prestige nécessaire pour négocier l’introduction de corrections dans les politiques et les plans d’interventions locaux, lorsque cela est nécessaire.

4. Il est nécessaire de prêter attention à l’identification, la planification, le monitorage et l’évaluation des projets afin de garantir leur efficacité. Ces activités doivent être réalisées non seulement en faisant participer les personnes qui devront en bénéficier mais aussi en leur restituant l’information élaborée dans ce contexte.

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5. Le professionnalisme est un critère déontologique fondamental, qui qualifie les rapports entre le CISP, les pays et les communautés dans lesquels il intervient et qui représente, en même temps, une condition indispensable pour imposer des relations efficaces basées sur la collaboration et le respect mutuel.

6. Le principe de non-ingérence dans la vie politique et religieuse des pays Tiers étant bien établi, il nous paraît toutefois convenable d’encourager, même à travers des collaborations opérationnelles spécifiques, le rôle des institutions et des organismes dont la pratique contribue concrètement aux processus de développement et de démocratisation. C’est dans ce cadre que l’on considère important de valoriser le rôle des associations féminines et de celles qui représentent les intérêts des petits producteurs et des autres sujets marginaux. (réfugiés, communautés indigènes, minorités ethniques etc.).

7. Pour des raisons de transparence, les gouvernements, les partenaires et les communautés locales doivent être informés sur l’origine des fonds qui permettent de réaliser des projets spécifiques.

8. Les projets doivent être gérés de façon à en assurer non seulement le soutien économique, social et institutionnel mais aussi de façon à faire durer les bénéfices qu’ils ont produits. Leur conduite doit, en outre, prendre en compte la nécessité d’optimiser l’emploi des ressources financières, pour apporter le plus d’avantages possibles aux populations locales.

9. La coordination concrète des agences et des organismes de coopération internationale avec les institutions des pays bénéficiaires est un instrument important dans la mesure où il rend plus efficace les actions et les politiques entreprises. À ce propos, le CISP se rend disponible pour toute information relative à ses activités.

10. En ce qui concerne les actions humanitaires qui ont pour but de résoudre les urgences complexes, le CISP adhère au Code de Conduite élaboré par le Comité International de la Croix-Rouge, qui affirme, entre autres, les principes suivants: le droit universel à l’assistance humanitaire, sans limitations dues à l’idéologie, la religion, la race, le sexe ou à d’autres types de considérations; l’autonomie politique et opérationnelle des interventions pour ne pas avoir à privilégier, surtout dans des situations de conflits, une faction particulière; le respect des droits de la personne, tels qu’ils sont définis dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.