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Intervention de Cecile Brouard (épidémiologiste, InVS) lors de la 86e rencontre du Crips Ile-de-France
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Point épidémiologique sur les hépatites B et C,Focus sur le dépistage
86ème rencontre du Crips Île-de-France
15 avril 2013
C. Brouard, C. Larsen, C. Pioche, M. Jauffret-Roustide, J. Pillonel, A. Velter, F. Lot, C. Semaille
1) Modes de transmission VHC et VHB
2) Principaux chiffres épidémiologiques
3) Réservoirs de transmission
4) Dépistage
Plan
Modes de transmission et prévention primaireVHC VHB Mesures prises
(hors vaccination VHB)
Voie sanguine X X
Partage de matériel chez les usagers de drogues (seringues, petit matériel, pipes à crack)
Politique de réduction des risques dès le milieu des années 90 (programme d’échange de seringue, traitement substitutif aux opiacés …)
Produits sanguins contaminés
Anti-VHC (1991), DGV (2001)
AgHBs (1986), DGV (2010)
Sélection des donneurs et dépistage des dons de sang
Voie sexuelle rare X Campagnes de prévention
Actes de soins Renforcement des précautions universelles
Voie materno-fœtale X (<5%) X Dépistage obligatoire de l’AgHBs en cours de grossesse (1992) / sérovaccination naissance
Autres (intrafamilial, tatouage, piercing)
X X Dépistage recommandé de l’entourage
Principal mode de transmission du VHC
Rôle important jusqu’à la fin des années 90
Principal mode de transmission du VHB
Très rare pour les enfants nés en France
Risque extrêmement faible : 1 don infecté par le VHB / an et 1 don infecté par le VHC tous les 4 ans
Sources : InVS-EFS-INTS: J. Pillonel
Chiffres-clés en population générale française
Indicateurs VHC VHB
Prévalence
Contact avec le virus 367 000 adultes (anti-VHC+)= 0,84%
3 173 000 adultes (anti-HBc+) = 7,3%
Portage chronique 230 000 adultes (ARN VHC+) = 0,53%
281 000 adultes (AgHBs+) = 0,65%
Incidence ~ 2500 cas / an
Mortalité 2600 1300
Sources : Meffre et al., J Med Virol 2010 ; Antona et al., BEH 2009 ; Péquignot et al., BEH 2008
Prévalence et facteurs de risque du VHC en 2004
Source : Meffre et al. J Med Virol 2010, Jauffret-Roustide et al., BMC Infectious Diseases 2009
367 000 adultes anti-VHC+ : 0,84%
- Personnes nées dans un pays d’endémicité VHCMoyenne : 1,7%
• Afrique du Nord : 1,1%• Afrique sub-saharienne : 3,1%• Asie : 1,4%
Forte (Moyen Orient) : 10%
- ATCD de transfusion avant 1992 : 3,7%
- Usage de drogues par voie IV : 56%
Population générale
~ 1/4~ 1/4
> 1/3> 1/3
~ 1/4~ 1/4
Usagers de drogues
Prévalence anti-VHC : 59,8%
Prévalence et facteurs de risque du VHB en 2004
Source : Meffre et al. J Med Virol 2010
281 000 adultes AgHBs+ : 0,65%- Personnes nées dans un pays de forte endémicité VHB : 4%
Afrique sub-saharienne : 5,3% Asie : 0,9%
- ATCD de transfusion <1992 : 1,4%
- Usage de drogues par voie IV : 1,9%
Population générale
7
Quelle est la situation en 2012-2013 ?
Diminution de la prévalence du VHC/VHB chez les nouveaux donneurs de sang…..reflète la diminution de la prévalence en population générale
VHC
Ag HBs
Source : J. PilloneI (InVS), INTS, EFS, CTSA
Tau
x p.
10
000
nouv
eaux
don
neur
s
1
10
100
1992 1997 2002 2007 2011
Dépistage : généralités• Bénéfice individuel (prise en charge) et collectif (réduction du risque de
transmission)
• Dépistage obligatoire de l’AgHBs en cours de grossesse (1992)• Recommandations : dépistage VHC et VHB ciblé sur les personnes à risque (ANAES
2001, Calendrier vaccinal)– Usagers de drogues, personnes originaires de zones de forte endémie VHC/VHB, ATCD
de transfusion avant 1992, entourage personnes infectées….
• Méthodes : recherche sur prélèvement veineux– VHC : anticorps anti-VHC (remboursée à 100%)– VHB : 3 stratégies recommandées par la HAS (2011)
• Recherche des 3 marqueurs : AgHBs, Ac anti-HBc et Ac anti-HBs• Recherche des Ac anti-HBc et anti-HBs• Recherche de l’AgHBs et des Ac anti-HBs
• Lieux : laboratoires, CDAG, structures d’accueil des usagers de drogues (CSAPA) et des personnes migrantes ou en situation de précarité sociale (consultations PASS, Médecins du Monde, Comède…)
Sources : ANAES, 2001 ; Calendrier vaccinal, BEH 2012 ; HAS, 2011
2 marqueurs remboursés à 65%
Le dépistage en chiffres
En 2010, le nombre de tests réalisés dans les laboratoires français (hors don de sang) est estimé à :
– Ac anti-VHC : 3,4 millions– AgHBs : 3,4 millions
Sources : Biolam, SNIIRAM, CNAMTS, Exploitation : InVS ; Brouard et al., BEH (sous presse)
2/3 des tests dans les laboratoires privés
Qui sont les personnes réalisant un dépistage ? En 2009 (dans le privé) :• Majoritairement des femmes (anti-VHC : 63%, AgHBs : 69%), plus jeunes que les
hommes• Jeunes : < 40 ans
– Ac anti-VHC : 44% (hommes), 66% (femmes)– AgHBs : 45% (hommes), 74% (femmes)
Sources : Biolam, SNIIRAM, CNAMTS, Exploitation : InVS
Taux de positivité des tests anti-VHC et AgHBs
• En 2010, le taux de positivité dans l’ensemble de laboratoires français est estimé à :– Ac anti-VHC : 0,9%– AgHBs : 0,7%
• Proche de la séroprévalence estimée en 2004 (0,84% et 0,65%)
dépistage insuffisamment ciblé
Sources : InVS ; Brouard et al., BEH (sous presse)
Qui sont les personnes diagnostiquées positives ?
En 2010 : • Majoritairement des hommes (anti-VHC : 59%, AgHBs : 58%)• Age médian
– Ac anti-VHC : 45 ans (hommes), 53 ans (femmes)– AgHBs : 36 ans (hommes et femmes)
Sources : Brouard et al., BEH (sous presse)
Circonstances de diagnostic• Pour plus de 50% des personnes diagnostiquées : découverte
fortuite (bilan de santé, bilan pré-transfusionnel, don du sang)
Sources : InVS
Stade clinique au moment du diagnosticStade clinique sévère : cirrhose ou carcinome hépato-cellulaire
Sources : InVS
Qui sont les personnes non diagnostiquées pour le VHC ?
95 000 personnes infectées chroniques VHC non diagnostiquées (2004)
Sources : Delarocque-Astagneau 2010 ; Meffre, 2010 ; Jauffret-Roustide, 2009
73 % dans Coquelicot
2004>1/3>1/3
Qui sont les personnes non diagnostiquées pour le VHB?
• Connaissance du statut AgHBs : 45% en 2004 155 000 personnes infectées chroniques VHB non diagnostiquées
Sources : Meffre, 2010
Baromètre santé médecins généralistes (2009) :
- ≈ 75 % des médecins déclaraient proposer systématiquement le dépistage du VHC et du VHB aux usagers de drogues (IV ou nasale)- 60% déclaraient proposer systématiquement le dépistage VHC aux personnes transfusées avant 1992
-Mais seulement :- 39% pour les personnes nées dans un pays de forte endémicité VHB- 62% pour l’entourage d’un patient AgHBs +
Des pratiques de dépistage insuffisantes
Sources : Baromètre médecins généralistes, A. Gautier, BEHweb 2011
Des connaissances de la population générale à renforcer
Enquête KABP auprès de la population générale, 2010Transmission sexuelle méconnue
– VHB : 30%– VIH <1%
Source : KABP 2010, C. Brouard, BEH 2012
Messages clefs sur le dépistage des hépatites B et C en France
• Augmentation du nombre de sérologies réalisées depuis 2000
• 250 000 personnes sont infectées chroniques par le VHC ou le VHB et l’ignorent (estimation 2004)– en partie des personnes nées en zone de moyenne ou forte endémicité– ces personnes constituent un réservoir de transmission
• Perte de chance pour les personnes non dépistées compte tenu des avancées thérapeutiques
• Recommandations anciennes (2001) qui ciblent les populations à risque
• Des pratiques de dépistage déclarées par les MG insuffisantes (migrants)
• La population générale ne connaît pas bien la problématique des hépatites
• Renforcer la proposition de dépistage en direction des personnes migrantes
• Renforcer les campagnes d’information professionnels de santé et population générale
• Faut-il évoluer vers un modèle de dépistage universel ou un dépistage « générationnel »* ? À évaluer
• Déterminer la place des tests rapides (TROD) des hépatites dans la stratégie de dépistage Acceptabilité du dépistage dans des populations difficiles d’accès (UD, migrants
dans les foyers, personnes détenues ou en situation de prostitution) Tests en cours de validation
Travail de réactualisation des recommandations de dépistage à réaliser
Pistes d’amélioration
* aux USA : dépistage pour le VHC de l’ensemble des personnes nées 1945-1965