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UNIVERSITÉ DE GRENOBLE SCIENCES PO GRENOBLE Hugo Gelas Les liens entre la consommation de divertissement audiovisuel et le ecommerce aux ÉtatsUnis. 2015 Sous la direction de Pascal Clouaire

Mémoire - Hugo gelas - M2 transmedia - Sciences-Po Grenoble

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UNIVERSITÉ DE GRENOBLE

SCIENCES PO GRENOBLE

Hugo Gelas

Les liens entre la consommation de divertissement audiovisuel et le

e­commerce aux États­Unis.

2015

Sous la direction de Pascal Clouaire

1

UNIVERSITÉ DE GRENOBLE

SCIENCES PO GRENOBLE

Hugo Gelas

Les liens entre la consommation de divertissement audiovisuel et le

e­commerce aux États­Unis.

2015

Sous la direction de Pascal Clouaire

2

À ma mère,

« Be undeniably good. No marketing effort or social media buzzword can

be a substitute for that.” ­

Anthony Volodkin, Hype Machine founder

3

Remerciements

Je tiens à remercier,

Pascal Clouaire — et Daniel Bouillot, que je ne peux considérer que comme un binôme.

Merci, pour le temps et l’aide qu’ils m’ont consacrés. Pour ce mémoire, mais surtout, pour

ces deux années de Master. Depuis deux ans pile, ils me guident dans l’univers tâtonnant du

Transmedia avec passion et enthousiasme. Avec patience aussi. J’ai adoré ces deux

années.

Christopher Archer, mon boss, gourou illuminé tout droit sorti de la série « Silicon Valley ».

Son inventivité frénétique m’a poussé à explorer des domaines inconnus. Pour certains, ils le

seront restés. Merci de m’avoir fait confiance. Merci de m’avoir donné les responsabilités

professionnelles qui me permettent d’écrire ce mémoire.

Wale Gdabamosi­Oyenkanmi, mon précédent maitre de stage, dont la vitesse d’esprit égale

celle d’une Formule 1. En mode Sebastian Vettel, pas Romain Grosjean. Il m’a appris à

toujours avoir un temps d’avance. Il m’a transmis sa rigueur, ses méthodes de travail, son

efficacité. Lui aussi, je le remercie de m’avoir fait confiance et envoyé à Looklive.

Le corps enseignant et professionnel rencontré dans ce master pour ses conseils, ses

références, et sa patience. Un Big ­up pour Frederic Merlos, Morgan Bouchet, et Corinne

Denis.

Mes camarades de promo, bien sûr, qui m’ont donné matière à rire, vraiment et souvent.

Nous avons partagé des projets scolaires, mais pas seulement. La cohésion a toujours été le

mot d’ordre. Marion, Paul, Hugo, Bertille, Simon, Coralie, Arthur, Quentin, Alexandre, Chloé,

Magali, Élise, Robin... Merci. Je voudrais adresser une mention spéciale à Léo pour ses

conseils avisés et tranchants pendant la rédaction de ce mémoire.

4

Mes Bro’s, dans le Gers, amis de petite enfance et toujours meilleurs amis. Toujours là

malgré les kilomètres et les années au compteur. Maxime, Adrien, Vincent, Clément, Ouet,

Damien, Simon, Thomas, Marc, J­B, Baptiste. Ils arrivent toujours à me donner le sourire, et

à me rassurer pendant les moments de doute. Ils me font échapper aux banalités du

quotidien. La vie est vraiment une aventure avec eux.

Ma famille, mes anciens collègues de Darewin, mes coéquipiers du rugby, et tous ceux qui

font que je ne m’ennuie pas.

Ma maman, surtout elle. Elle est ma première supportrice. Dans notre milieu on dirait que

c’est une Hard­core fan. Comme les autres Hard­core fans, elle est exigeante. Mais c’est ce

qui me fait progresser et devenir une meilleure personne. C’est elle qui a su me transmettre

l’enthousiasme nécessaire à la rédaction de ce mémoire. Merci pour le soutien, la confiance,

l’énergie.

5

Sommaire

Introduction Partie 1 : Acheter ce qu’on regarde — une transformation des usages possible grâce à Internet.

I ­ La progression commune du divertissement audiovisuel et du e­commerce dans l’environnement digital du consommateur.

À ) Les tendances du e­commerce, une croissance linéaire et efficace. B) La consommation de divertissement audiovisuel, toujours plus de numérique.

II ­ Les points de rencontre entre le divertissement audiovisuel et le e­commerce : Le stade expérimental.

A) E­commerce et second écran : deux domaines qui se côtoient déjà. B) Une relation de complémentarité, qui installe des tendances pour le futur.

Partie II ­ Looklive ­ shop what you watch : Une proposition concrète pour définitivement intégrer le monde du commerce dans celui du divertissement audiovisuel.

I­ Intelligence artificielle et choix humains — une combinaison gagnante pour relier ces deux univers.

A) La création de Looklive : une histoire d’amitié et de complémentarité. B) Une expérience utilisateur novatrice qui veut s’intégrer dans les usages du consommateur.

II ­ La promotion du concept Looklive : un procédé indispensable pour en faire un outil viable.

A) Des campagnes stratégiques et créatives, toujours sur les supports digitaux. B) Des résultats chiffrés encourageants, mais qui s’essoufflent.

Conclusion Bibliographie Table des matières Sélection Musicale

6

Introduction

Les experts des médias disent que l’industrie audiovisuelle subit des changements

sans précédent. Et ils ont sûrement raison. Mais pourquoi aujourd’hui est­il différent du milieu

des années 1980, et l’augmentation des réseaux câblés ? Pourquoi aujourd’hui est­il

différent du moment de la montée des services par satellite et des services de

télécommunication qui ont créé de nouvelles sources de diffusion dans les maisons ?

Le contenu numérique devient la norme

La télévision se réinvente. Encore. Plus de quarante 40 % des foyers américains

avaient accès à un service de SVOD (Subscription Video On Demand — Vidéo à la

demande) à la fin de l’année 2014 . Dans ces foyers, on consomme les programmes en 1

majorité sur une T.V connectée. Mais surtout, on regarde en moyenne 50 minutes

supplémentaires de programmes par jour . Paradoxalement, l’attention des spectateurs est 2

de plus en plus fragmentée. D’une part, ils changent de supports : téléphone, tablette,

ordinateur. D’autre part, ils se déplacent sur différents médias : réseaux sociaux,

messageries instantanées, jeux, ou applications de rencontre.

Dans cet environnement, des géants apparaissent. Selon les derniers chiffres annoncés en

juillet 2015, le service de vidéo en ligne Netflix compte désormais plus de 65 millions

d’abonnés . Parmi eux, plus de 50 millions sont aux États­Unis. Juste derrière Netflix, c’est 3

un géant du e­commerce qui pointe le bout de son nez : Amazon.

1 Nielsen Institute, « THE TOTAL AUDIENCE REPORT, Q4 2014. », s. d, p.1. 2014 2 Ibidem 3 Nicolas Jaimes, JDN, « Netflix : un CA en hausse de 20% et près du double de nouveaux abonnés recrutés. » Consulté le 17 juillet 2015.

7

Avec son application « Instant vidéo », le service propose des émissions et des films à la

location ou à l’achat. Ils sont 13 % des Américains à avoir souscrit à ce service (contre 36 %

pour Netflix). Mais Amazon est avant tout un géant du e­commerce. C’est le plus gros site

commerçant des États­Unis, avec un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards de dollars au

premier trimestre 2015. Ce secteur du e­commerce ne cesse de progresser. Les ventes

augmentent, mais les commerçants cherchent toujours de nouveaux leviers pour les

stabiliser ou proposer de nouvelles expériences a leurs utilisateurs. Les acteurs se

bousculent. De plus en plus, les sites qui arrivent à s’imposer dans ces secteurs sont ceux

qui proposent les meilleures ergonomies, mobiles, adaptatives. Amazon est l’exemple parfait.

Justement, si Amazon s’intéresse de près à l’industrie du divertissement aujourd’hui, c’est

que les liens entre les deux mondes sont étroits.

Les marques, les célébrités, et le commerce : des liens qui durent.

Les liens entre le divertissement audiovisuel et la publicité existent depuis l’invention

de la télévision. Les publicités avaient différents messages pour différents buts : soigner son

image de marque, vendre un produit ou impressionner visuellement. Les premières

annonces télévisées ont été diffusées aux États­Unis dans les années 1940, elles ne

représentaient alors qu’un volume de 3 % de la totalité des dépenses publicitaires, mais déjà

170 millions de dollars. Très tôt, les marques ont eu le réflexe d’associer des personnalités

publiques ou des personnages de fictions à des produits, pour stimuler les ventes. Elles ont

investi de plus en plus d’argent. Dès les années 50, des célébrités telles que Ronald Reagan

pour le savon Boraxo, James Dean pour la sécurité routière, ou Buster Keaton pour la bière

Simon ont forcé leurs talents de comédiens pour séduire les consommateurs américains.

Les célébrités ont très vite pris leurs marques dans les publicités pour devenir de véritables

égéries. Mais au­delà des publicités, elles apparaissaient déjà dans les écrans des

téléspectateurs, tout simplement dans la grille de programmes. Là aussi, les célébrités

8

côtoyaient des produits et des marques. Les marques ont vite saisi l’intérêt d’apparaître

également dans cette grille de programmes grâce au placement de produit.

Le placement de produit est une technique de publicité qui utilise la mise en avant d’un

produit dans différents supports, généralement audiovisuels ; par exemple la mise en avant

d’un modèle de voiture dans un film ou une série télévisée. Le placement de produit est un

moyen complémentaire aux moyens de communication traditionnels. Les annonceurs

cherchent à faire parler de leur marque, soit en exposant directement celle­ci, soit par

l’intermédiaire de leur produit. C’est pourquoi en général, on parle de placement de marque

plutôt que de placement de produit. On utilise d’ailleurs le terme de branded integration deal

(« contrat d’intégration de marque ») . 4

La publicité a beaucoup évolué au fil du temps. Mais les publicitaires ont toujours recours à

l’association d’une marque ou d’un produit particulier à une figure, une égérie, un

personnage emblématique pour amener la population à consommer. Pour se faire, ils

passent un contrat dans lequel l’entreprise et la célébrité ont toutes deux certaines clauses à

respecter. La star, par sa simple présence, va favoriser la mémorisation de la publicité et

donc du produit tout en lui apportant une certaine caution.

E-commerce et divertissement audiovisuel, des points de connexion de plus

en plus nombreux

Aujourd’hui la télévision n’est plus le seul support de visionnage. Ils se sont multipliés,

et les marques apparaissent plus que jamais dans l’univers digital du consommateur.

Cependant, celui­ci est tellement submergé d’informations qu’il est parfois difficile de les

identifier. Mais la technologie avance et des ordinateurs permettent aujourd’hui d’analyser,

trier, et classer des nombres astronomiques d’informations.

4 Bressoud, Étienne, et Jean­Marc Lehu. « Le placement de marques dans les films. Panorama, modalités d’exécution et efficacité. » La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion, no 233 (septembre 2008).

9

Ainsi, les consommateurs pourraient connaître, visionner, et acheter ce qu’ils voient dans

leurs écrans, en un clic. C’est l’ambition de certaines entreprises dont Looklive fait partie. Le

slogan de cette start­up hollandaise est « shop what you watch » — (achetez ce que vous

regardez.) Dans le développement de ce mémoire, nous étudierons comment l’entreprise

essaye de s’intégrer dans l’univers digital qui sépare aujourd’hui le e­commerce, du

divertissement audiovisuel. La tâche n’est pas aisée et le projet reste « expérimental ». Pour

cela, Looklive part d’un postulat : les gens ont envie d’acheter ce qu’ils voient dans leurs

différents écrans. Ils regardent des séries et des films. Ils regardent aussi des photos, sur

leurs ordinateurs, leurs téléphones et leurs tablettes. Ils voudraient également connaître les

produits qu’ils voient sur ces photos. Comme ils en ont envie, il suffit de bâtir la technologie

qui leur permettra de le faire.

Dans un premier temps, Looklive se positionne comme une offre disruptive qui veut créer un

nouvel usage de consommateur. Cependant, rien ne garantit que le concept fonctionnera.

Dans tous les cas, l’exécution devra être parfaite. Dans un deuxième temps, Looklive se

positionne en tant que partenaire des marques et des diffuseurs. Si la multiplication des

supports peut effrayer les annonceurs dans la mesure où ils perdent l’attention des

spectateurs, elle peut aussi les rassurer en offrant une nouvelle opportunité de communiquer

pour la marque. Cette opportunité est peut­être même plus pertinente, car elle engage plus le

spectateur.

Problématique.

L’évolution de la consommation audiovisuelle sur les supports numériques est en train

de révolutionner la façon dont sont produits les contenus de divertissement. En même temps,

l’achat de produits en ligne ne cesse d’augmenter grâce aux mêmes supports numériques.

Les liens entre les marques et le contenu audiovisuel de divertissements ont toujours été

présents. Cependant, de nouvelles opportunités se présentent grâce à Internet.

10

Le monde du e­commerce peut­il s’intégrer dans les usages de consommation de

divertissement audiovisuel ?

Pour répondre à cette problématique, nous étudierons, dans une première partie les

tendances qui animent le e­commerce et le divertissement audiovisuel. Nous verrons d’abord

quels sont les nouveaux usages de ces plates­formes, et en quoi ils modifient les habitudes

de consommation précédentes. Ensuite, nous verrons comment ces deux univers sont liés et

quelles sont les interactions qui leur permettent d’être complémentaires.

Dans une deuxième partie, nous nous focaliserons sur une étude de cas, celle de la

start­up Looklive, dont l’ambition est de proposer aux consommateurs d’acheter ce qu’ils

voient dans leurs différents écrans. Ça sera l’occasion de présenter le fonctionnement de

l’entreprise et d’étudier les problématiques qui se posent pour atteindre cet objectif. Nous

verrons comment Looklive arrive à fournir une proposition concrète aux consommateurs et

nous étudierons la réception de cette proposition par les consommateurs. Enfin, nous

verrons au­delà du défi technologique, comment Looklive essaye de diriger une

communication pertinente pour élargir sa base de clients, à la fois vers les consommateurs,

mais aussi vers les marques et les diffuseurs.

11

Partie 1 : Acheter ce qu’on regarde — une transformation

des usages possible grâce à Internet.

Le simple fait de s’intéresser au divertissement audiovisuel pose la question de sa

transformation. Le passage de la télévision analogique à la télévision numérique qui est en

cours est une des plus grosses évolutions audiovisuelles jamais connues. 5

La diffusion numérique améliore considérablement la qualité de l’image télévisée. Elle profite

également des techniques de compression pour multiplier les programmes disponibles, tout

en offrant une véritable interactivité au téléspectateur.

Les améliorations de ces services incitent les consommateurs à évoluer en même temps que

la technologie. Les nouvelles interfaces de navigation sont numériques, et intelligentes. Elles

proposent des expériences plus intuitives et étendent le champ des possibles pour les

téléspectateurs.

Côté e­commerce, pour la première fois en 2014, les consommateurs en Asie pacifique ont

dépensé plus en ligne que dans le commerce traditionnel . Cette zone géographique devient 6

en conséquence le plus gros marché de e­commerce dans le monde. Cette année­là, les

ventes en ligne ont atteint près de 525 millions de dollars, rien que dans cette région. À titre

de comparaison, les ventes en ligne ont atteint environ 480 millions de dollars aux États­Unis

. Il n’en reste que cette tendance est mondiale et se vérifie sur tous les continents. La 7

croissance vient principalement du développement rapide du téléphone mobile. Le mobile se

propage dans les pays développés, mais d’autant plus dans les pays en plein

développement. Les marques s’adaptent assez bien en proposant des prix qui rencontrent

une demande, un mode de fonctionnement efficace, différents modes d’achat et différents

mode de livraison.

5 Cette transformation est en cours à l’échelle mondiale. Bien qu’une grande partie en soit achevée dans des pays développés. C’est un procédé qui tend à se généraliser dans le monde entier. 6 « Global B2C Ecommerce Sales to Hit $1.5 Trillion This Year Driven by Growth in Emerging Markets ­ eMarketer. » Consulté le 15 août 2015. 7 Ibidem

12

I - La progression commune du divertissement audiovisuel et du e-commerce

dans l’environnement digital du consommateur.

L’univers digital du consommateur est de plus en plus marqué par la mobilité. Premièrement,

l’Internet mobile nous a libérés des contraintes d’une connexion filaire. En plus, il offre tout

simplement un moyen d’accès à Internet à des centaines de millions de personnes à travers

le monde. Deuxièmement, les téléphones mobiles ne font pas que prolonger l’utilisation

d’Internet, comme ils seraient utilisés avec des connexions fixes. Le mobile offre de

nouvelles fonctionnalités complémentaires avec tous les appareils portables intelligents.

Dans les habitudes de consommations mondiales, de plus en plus d’opérations se font via le

mobile: visionnage, paiement, communication… C’est d’ailleurs ces opérations qui

permettent au monde du divertissement numérique et du e­commerce de se développer si

rapidement.

À ) Les tendances du e-commerce, une croissance linéaire et efficace.

Le e­commerce est un déjà un gros business et il continue de grossir tous les jours. Les

estimations de croissance de emarketer prévoient que les ventes e­commerce dans le

monde entier ont atteint près 1500 millions de dollars en 2014. Ce chiffre est 20 % supérieur

à celui de 2013.

13

Évolution des ventes en ligne de 2006 à 2015 aux États unis, Bureau du recensement Américain, mai 2015.

Cependant, toutes les catégories du e­commerce ne sont pas égales. Les catégories

d’e­commerce les plus populaires sont sans surprise, des biens non consommables et des

produits liés au divertissement. Dans le dernier rapport Nielsen , la moitié des répondants au 8

sondage en ligne souhaitent acheter des vêtements ou faire des réservations aériennes ou à

l’hôtel à l’aide un dispositif en ligne dans les six prochains mois . Autres catégories 9

croissantes dans le shopping en ligne comprennent les e­book , les billets pour des

événements sportifs , ou encore les produits et les jouets (pour ne citer qu’eux). Les

intentions de dépense des individus ont augmenté de plus de 10% depuis 2011.

Le marché en ligne pour l’achat de produits du quotidien et autres produits consommables

est relativement petit, mais commence lui aussi à augmenter considérablement. Au­delà de

l’acte d’achat en ligne , le numérique est une plate­forme de recherche et d’engagement de

plus en plus importante .

8 Nielsen, est un groupe hollandais, spécialiste de l'édition professionnelle et de la mesure d'audience en télévision, radio, presse écrite, internet et téléphonie mobile. 9 Nielsen institute, “Ecommerce : evolution or revolution in the fast moving consumer goods world.” Nielsen institute, AUGUST 2014

14

« Le rythme ultrarapide du changement dans le paysage numérique a installé chez le

consommateur un état d’esprit d’exploration et d’aventure quand il s’agit d’achats en ligne »,

a déclaré John Burbank, Président des initiatives stratégiques Nielsen » » . « Les 10

consommateurs veulent des bons produits, à des bons prix, et les options apparemment

sans limites dans l’environnement virtuel offrent des nouvelles opportunités pour les

commerçants et les consommateurs .

1) Hôtel, avion, divertissement, mode : produits stars du e-commerce aux États-Unis

Quand il s’agit d’acheter des vêtements, des billets de spectacles, des livres, des jouets, ou

des réservations pour des vols ou des hôtels, les consommateurs ont généralement quelque

chose de spécifique à l’esprit. Pour ces opérations, il y a souvent une corrélation entre la

recherche en ligne et le shopping. Ces liens étroits entre la navigation en ligne et l’achat

d’articles sont ceux qui ont le plus haut taux de conversion. Dans ces domaines, entre 35%

et 46% des internautes qui recherchaient un produit ont fini par l’acheter . 11

Comme indiqué , les gens sont plus enclins à acheter des produits non consommables en

ligne . Mais certains ont des taux de conversion inférieurs. Certains produits sont plus

favorables à l’achat en magasin qu’en ligne. Parmi eux, les équipements électroniques , les

mobiles, le matériel informatique, les logiciels, les voitures, ou motos. Ces produits sont

parfois chers et requièrent un essai ou un conseil avant l’achat.

10 Nielsen institute, “Ecommerce : evolution or revolution in the fast moving consumer goods world.” Nielsen institute, AUGUST 2014 11 Ibidem

15

Moyenne mondiale des intentions de recherche de produits en ligne dans les 6 prochains mois,e­commerce : evolution or revolution in the fasto moving consumer goods world. Nielsen institute, August 2014

Moyenne mondiale des taux de conversion entre la recherche et l’achat, classe par produit, Ecommerce : Evolution or Revolution in the fasto moving consumer goods world. Nielsen institute, August 2014

16

2) l’acheteur en ligne un internaute motivé, tendance jeune.

Dans les études, il apparaît que si les achats en ligne dépendent beaucoup des produits, ces

achats dépendent aussi beaucoup de ceux qui les font. Ils ont tendance à être jeunes et à

avoir une utilisation du numérique bien développé.

­ Caractéristiques sociales des acheteurs

Les « millenials » ou génération y (21­34 ans) sont un groupe démographique très 12

convoité par les commerçants dans presque tous les secteurs, et le commerce électronique

ne fait pas exception. Cette tranche d’âge a grandi dans l’ère du numérique, donc sans

surprise, elle achète aussi en ligne. Cette génération déclare à 53 % avoir l’intention de

faire un achat en ligne dans les 6 prochains mois. Dans la génération X (35­49 ans), ils sont

environ 28% à avoir l’intention de faire un achat en ligne dans les 6 prochains mois . Quant

aux baby­boomers (50­64 ans), ils sont environ 10 %. La génération silencieuse (âge 65+)

contribue à environ 2%.

12 La génération Y regroupe des personnes nées approximativement entre le début des années 1980 et le début des années 2000. D'autres termes équivalents existent, dont enfants du millénaire ou les diminutifs GenY et Yers. Les Américains utilisent également l’expression digital natives ou net generation pour pointer le fait que ces enfants ont grandi dans un monde où l'ordinateur personnel, le jeu vidéo etInternet sont devenus de plus en plus importants.

17

La génération y fait plus de 50 % de la proportion totale des achats en ligne. Ecommerce : Evolution or Revolution in the fasto moving consumer goods world. Nielsen institute, August 2014

Avec une pléthore d’appareils connectés à Internet à choisir, les consommateurs ne

manquent pas de moyens pour naviguer et acheter en ligne. Dans le monde entier,

l’ordinateur reste le dispositif privilégié pour la navigation en ligne et l’achat. Ensuite vient le

téléphone mobile qui connaît d’ailleurs une forte augmentation. Dans les marchés en

développement, le mobile est souvent le premier dispositif d’accès à Internet.

18

Les appareils les plus utilisés par les acheteurs en ligne en fonction de leur position géographique, Ecommerce : Evolution or Revolution in the fasto moving consumer goods world. Nielsen institute, August 2014.

­ Caractéristiques géographiques des acheteurs.

L’Amérique du Nord (84 %), l’Amérique latine (82 %) et l’Asie­Pacifique (81 %)

comptent les plus grands pourcentages de répondants qui utilisent un ordinateur pour

acheter en ligne dépassant la moyenne mondiale de 80 %. Les Européens répondants

viennent juste en dessous du chiffre global avec 78 %. Au Moyen­Orient et en Afrique,

l’utilisation de l’ordinateur est moins fréquente avec 60 % de répondants qui utilisent un

ordinateur pour acheter en ligne.

19

Par contre, l’utilisation du téléphone mobile est la plus forte au Moyen­Orient/Afrique, avec

55 % des répondants. C’est­à­dire 11 % de plus que la moyenne mondiale qui est de 44 %.

De même, l’utilisation du téléphone mobile est très populaire en Asie­Pacifique (52 %) et en

Amérique latine (48 %). Un tiers des répondants européens (33 %) et plus d’un quart (27 %)

des Nord­Américains utilisent leurs téléphones mobiles pour faire des achats.

Les tablettes sont actuellement moins populaires que d’autres dispositifs. Pourtant leurs

caractéristiques de portabilité et de grand écran sont propices à l’achat en ligne.

B) La consommation de divertissement audiovisuel, toujours plus de numérique.

Un autre rapport de L’Interactive Advertising Bureau (ou IAB) traite de la relation des 13

consommateurs au divertissement audiovisuel : The Changing TV Experience: Attitudes and

Usage Across Multiple Screens. Dans cette étude, nous apprenons qu’un américain sur trois

en dessous de 18 ans possède soit une télévision connectée, soit un outil connecté qui

diffuse du contenu vidéo vers sa télévision. Parmi eux, près de 38 % passent plus de 50 %

de leur temps de visionnage à consommer du contenu qui vient d’Internet.

1) de plus en plus de contenu disponible en ligne.

La moitié des possesseurs de télévision connectée préfère diffuser du contenu

Internet sur leurs télévisions, car ces plates­formes sont moins intrusives, notamment au

niveau de la publicité. En même temps, ils sont plutôt satisfaits de leur expérience de

visionnage. Ils sont 76 % à exprimer qu’ils préfèrent le streaming en ligne . Ils préfèrent 14

13 L’Interactive Advertising Bureau (ou IAB) est une organisation regroupant les acteurs de la publicité sur Internet et dont le but est de développer desnormes, mener des recherches, et fournir un soutien juridique aux acteurs de l'industrie qu'elle représente. 14 Le streaming (terme anglais, de stream : « courant », « flux », « flot »), flux direct, flux, lecture en continu, lecture en transit ou diffusion en mode continu, désigne un principe utilisé principalement pour l'envoi de contenu en « direct » (ou en léger différé).

20

également le streaming, car celui­ci leur donne plus de contrôle sur le visionnage ou une

meilleure sélection de programmes personnalisés.

Dans l’univers de la T.V connectée, les utilisateurs regardent au moins une fois par mois les

éléments suivants :

• Plus des ¾ regardent du contenu venant de Netflix ou YouTube.

• Près de la moitié regarde des séries télévisées, Amazon, ou des vidéos venant de portails

comme A.O.L, Google, ou Yahoo.

• Environ ⅖ regardent des vidéos sur Hulu . 15

2) de plus en plus d’appareils

Selon le rapport, 78 % des Américains utilisent simultanément un autre appareil tout

en regardant la télévision traditionnelle. La navigation sur Internet est l’activité la plus

populaire à travers les dispositifs. Les smartphones s’imposent comme le deuxième écran

prédominant. Plus de deux tiers (69 %) des utilisateurs de smartphones mènent

régulièrement des activités sur leur téléphone mobile lorsqu’ils regardent la télévision, et 84

% le font tous les jours. En outre, plus de la moitié des propriétaires d’ordinateurs et de

tablettes regardent la télévision. Les possesseurs d’ordinateurs le font tous les jours, et 65 %

des propriétaires de tablettes le font avec la même fréquence.

Une partie importante des utilisateurs de smartphones, tablettes, et ordinateurs exécutent

des tâches liées à la télévision en elle même, ou aux publicités. Ils utilisent leurs appareils

pour :

15 Hulu est unsite Web gratuit devidéo à la demande qui propose également des services departage de vidéo. Le site est une entreprise commune de NBC Universal, 21st Century Fox et The Walt Disney Company.

21

• Email/messages/échange avec des amis sur l’émission la série ou le film (54 % des

smartphones, 37 % des tablettes, 38 % des ordinateurs)

• Rechercher des informations sur le spectacle, le film, ou l’acteur (49 %, des smartphones,

43 % des tablettes, 44 % des ordinateurs)

• Lire ou poster sur les réseaux sociaux pour parler du film, de la série ou des personnages.

(42 % des smartphones, 31 % des tablettes, 33 % des ordinateurs)

• Rechercher des commentaires sur un produit/service indiqué dans une publicité (37 % des

smartphones, 40 % des tablettes, 40 % des ordinateurs)

• Diffuser sur les médias sociaux à propos d’une publicité (34 % des smartphones, 28 % des

tablettes, 26 % des ordinateurs)

Les résultats de l’étude confirment que multiscreening est à la hausse globale, avec 40 %

des utilisateurs de smartphones qui déclarent qu’ils ont une activité accrue de multiscreening

durant l’année écoulée.

22

Les foyers équipés de la SVOD adoptent la technologie, The total audience report, Q4 2014, Nielsen Institute, 2015.

II - Les points de rencontre entre le divertissement audiovisuel et le

e-commerce : Le stade expérimental.

L’étude mondiale « Commerce Connecté » par DigitasLBi révèle une croissance dans

l’utilisation des devices connectés, dont les objets connectés, et une hausse du social 16

commerce ; poussant les retailers à personnaliser l’expérience shopping pour augmenter les

ventes. Les attentes du consommateur connecté en 2015 sont claires : multiscreen, social

shopping et personnalisation . Ces composantes sont les essentielles de la nouvelle 17

expérience retail . 18

16 Anglicisme : Appareil en Français 17 « Les attentes du consommateur connecté 2015 : multi­screen, social shopping, personnalisation. Les composants essentiels de la nouvelle expérience retail. » DigitasLBi. Consulté le 15 août 2015. 18 Lecommerce de détail est le maillon final de la chaîne dedistribution. Il se distingue ainsi ducommerce en gros. L'activité est double : Achat des produits auprès d'un fournisseur, d'un producteur ou d'un importateur, soit directement ou par l'intermédiaire d'un grossiste. Revente de la marchandise à l'unité ou par petite quantité à un client dans un magasin, une boutique ou par correspondance à l'aide d'un catalogue ou d'un site internet.

23

A) E-commerce et second écran : deux domaines qui se côtoient déjà.

Le consommateur de 2015 exige des marques de l’omni­channel et du multiécran, lui qui

aujourd’hui utilise en moyenne 5 devices au quotidien (2,8 en 2014). Le mobile est la pierre

angulaire entre off & online : « Ce nouveau consommateur veut gagner du temps et de

l’argent, et avoir plus de choix. Le mobile le lui permet. » déclare Vincent Druguet, DGA ­

Chief marketing & innovation manager, DigitasLBi. 19

1) L’augmentation des appareils et l’augmentation des ventes, des phénomènes liés.

Les « seconds écrans » — smartphones et tablettes — utilisés par les téléspectateurs

sont souvent craints par les marqueteurs. Ils seraient un moyen pour les consommateurs

d’éviter la publicité télévisée. Cependant une étude universitaire a démontré une forte

corrélation entre l’utilisation de ce second écran et les achats en ligne. Les internautes

multitâches visitent le site Web d’un produit pendant ou après une publicité télévisée avant

de potentiellement faire un achat.

Les chercheurs de Cornell, Harvard et l’Université de San Diego, Californie, ont suivi le trafic

des sites de rencontres, des sites de voyage, des entreprises de télécommunications, des

détaillants (y compris Amazon, JC Penney et Overstock.com), et d’un trio de chaînes de

fabricants de pizza. Sur une échelle de 1.300 annonces télévisées qui ont été diffusés, le

nombre d’internautes au augmenté de 100.000 sur 20 sites pendant les pauses publicitaires.

« Nous avons constaté un nombre important d’internautes multitâches qui sont motivés par

les publicités télévisées, ils recherchent des informations où se rendent directement sur le

19 Digitas LBI qui fait partie de Publicis Groupe, est une agence globale de marketing et technologie. C’est le resultat de la fusion entre Digitas et LBI en fevrier 2013.

24

site du produit. Ils le font même quand le programme a repris », a déclaré Jura Liaukonyte,

professeur adjoint d’économie l’École d’économie de Cornell.

2) Les différentes typologies de messages des annonces télévisées.

— Information consultation

— Action focus

— Emotion focus

— Imagery Focus

Cette même étude « Télévision Publicité et achats en ligne," a étudié quatre types

d’annonces :

• « Action­focus » : Les annonces qui fournissent une offre d’une durée limitée ou tentent

d’encourager l’action spécifique.

• « Information­consultation » : Les annonces qui expliquent le produit, le prix et les

informations de la marque pour aider les spectateurs à évaluer une offre.

• « Emotion­focus » : Les annonces basées sur du storytelling, des histoires, de la créativité,

ou de l’humour pour attirer l’attention et engager les téléspectateurs.

• « Imagery­focus » : Les annonces qui fournissent la stimulation sensorielle, y compris

l’imagerie visuelle évocatrice.

Les tactiques d’action­réflexion ont été trouvées pour augmenter le trafic directement sur le

site et les achats connexes. Les publicités Information­consultation et Emotion­focus

réduisent le trafic sur le site, mais augmentent le nombre de visiteurs qui achètent. Ils

attribuent cette l’augmentation a « l’efficacité de la recherche des consommateurs. » La

25

seule corrélation négative est venue de contenu publicitaire axée sur l’imagerie, il réduit le

trafic sur le site et n’augmente pas les recherches « peut­être, car il décourage les

consommateurs de détourner leur attention loin de la télévision. »

En conclusion, les chercheurs ont écrit, « les gestionnaires de marque doivent faire face à

deux effets concernant les internautes multitâches. D’une part, le multitasking peut 20

détourner l’attention des consommateurs loin de la publicité. D’autre part, les appareils

portables peuvent permettre une réponse plus immédiate et mesurable que la publicité

traditionnelle. »

B) Une relation de complémentarité, qui installe des tendances pour le futur.

1) L’influence positive du cross-média sur le comportement des consommateurs.

La consommation de différents médias en même temps concurrence l’attention des

téléspectateurs pour la publicité. Cependant cette consommation peut aussi faciliter la

réponse immédiate et mesurable pour certaines publicités. L’étude « Télévision Publicité et

achats en ligne » couvre un ensemble de données estimé à 3,4 milliards de dollars dépensés

par près de 20 marques. Elle mesure le trafic des sites des marques et les transactions

effectuées sur ces sites. Il s’agit de comprendre si et comment la publicité télévisée influence

des changements dans les achats en ligne. À titre de comparaison, l’étude utilise les

données des compétiteurs dont les publicités ne sont pas diffusées à la télévision. Les

résultats indiquent que la publicité télévisée a une influence sur les achats en ligne, mais

que le contenu de la publicité joue un rôle clef. Les publicités qui incitent le consommateur à

agir augmentent directement le trafic du site Web et aussi les ventes.

20 Multitasking est un terme anglophone qui prend sa source dans l’ingénierie informatique, désignant un type de système d’exploitation capable de traiter en même temps plusieurs programmes informatiques. Il a ensuite été décliné pour s’appliquer à l’humain, il désigne désormais le fait de pratiquer plusieurs activités en même temps et plus précisément d’utiliser plusieurs moyens de communication de manière simultanée.

26

Les publicités dites informationnelles et basées sur l’émotion ou le storytelling réduisent le

trafic sur le site Web tout en augmentant simultanément les achats, avec un effet net sur les

ventes qui est positif pour la plupart des marques.

Ces résultats impliquent que les marques qui cherchent à attirer l’attention des internautes

multitâches doivent choisir leur message avec attention.

Avec le temps les ordinateurs sont devenus plus petits et plus puissants, en même temps la

consommation de la télévision et d’Internet ont augmenté rapidement. De nombreuses

études ont constaté l’apparition d’une consommation multitâche chez les consommateurs de

médias. Parmi celles­ci une étude Nielsen affirmait que 34 % de l’usage global d’Internet se

déroulait en même temps que le visionnage de la télévision . En même temps, le visionnage 21

de la télévision n’a pas baissé. Les Américains la regardent toujours environ 5 heures par

jour. En réalité, le temps passe devant la télévision et le temps passé sur Internet est sont

corrélés. (Nielsen 2011.)

On pourrait donc penser que la télévision peut engager efficacement les acheteurs en ligne.

Mais le multitasking incite­t­il les consommateurs de médias à interagir avec la télévision ou

au contraire détourne­t­il leur attention de la télévision ?

De nombreux sondages démontrent que les interactions sont possibles. En 2012, Nielsen a

constaté que 27 % des téléspectateurs américains ont indiqué rechercher un produit en ligne

après l’avoir vu dans une publicité télévisée. En 2013, Ofcom indiquait que 16 % des

téléspectateurs britanniques avaient cherché des informations sur un produit ou posté des

commentaires sur les réseaux sociaux à propos d’une publicité télévisée . 22

21 Nielsen Institute, THE CROSSPLATFORM REPORT QUARTER 1, 201 22 Chadwick, Andrew. The Hybrid Media System: Politics and Power. Oxford University Press, USA, 2013.

27

Est ce que la télévision déclenche des ventes en ligne ? Si oui, comment cela se

manifeste ? Une recherche récente (Zigmond and Stipp 2010 , 2011; Lewis and Reiley 23

2013 ) a utilisé des données sur la recherche en ligne pour démontrer que les moteurs de 24

recherche comme Google et Yahoo répondent quasi instantanément aux publicités

télévisées. Cependant, a notre connaissance, aucune recherche n’avait essayé d’établir un

lien entre le contenu diffuse a la télévision et le trafic sur les sites Internet des produits.

Cette étude de l’université d’Harvard établit que les achats en ligne répondent à la publicité

télévisée. En outre, elle examine comment ces effets dépendent des caractéristiques de la

publicité, comme son contenu, sa longueur, son placement dans l’espace publicitaire.

Au final, que retenir de cette étude ? D’une part, que la diffusion d’une publicité a une

influence sur les achats en ligne ! D’autre part, que le contenu de cette publicité joue un rôle

clef.

2) Message pertinent et facilite d’accès : Les composantes essentielles d’une stratégie

cross-média réussie.

Les publicités qui poussent le consommateur à agir ou qui fournissent une offre limitée dans

le temps augmentent directement le trafic sur le site de la marque concernée.

Les publicités qui se concentrent sur l’émotion, l’image de marque ou le storytelling

n’augmentent pas le trafic sur le site Internet de la marque. Cependant, ces publicités

augmentent le nombre d’acheteurs. C’est­à­dire que ces consommateurs rechercher un

produit dans leur moteur de recherche et passer a l’acte d’achat directement via des

détaillants. Le processus est le même concernant les publicités informationnelles : il s’agit

23 Graakjaer, Nicolai.Analyzing Music in Advertising: Television Commercials and Consumer Choice. Routledge, 2014. 24 Ibidem

28

des annonces qui expliquent le produit, le prix et les informations de la marque pour aider les

spectateurs à évaluer une offre. Elles aussi augmentent le nombre d’achats en ligne.

Les publicités très visuelles basées exclusivement sur l’image ont tendance à réduire le trafic

sur le site Web, a priori, elles découragent les consommateurs de détourner leur attention de

l’écran principal qu’est la télévision.

Si cette étude était la première dans le genre, d’autres études ont déjà traité de l’influence de

la publicité en ligne. Dans leur étude « Comparing the Relative Effectiveness of Advertising

Channels: A Case Study of a Multimedia Blitz Campaign ” (Etude de l'efficacité des 25

publicites multimédia : Le cas d’une campagne multimedia intensive), Kalyan Raman et

Prasad A. Naik ont deja demontré que multiplier les points de contact avec le consommateur

via email, la television, ou le mobile augmentait le taux de ventes a court terme.

Dans la même veine, d’autres études ont révélé une synergie positive sur les ventres entre le

fait de faire de la publicité à la télévision et sur d’autres médias au même moment (Kolsarici

and Vakratsas 2011 , Naik and Peters 2009 ) 26 27

Mis bout à bout, ces constats tendent à prouver que l’effet exponentiel du cross­média existe

bel et bien. Cependant, les chercheurs commencent seulement à comprendre comment le

contenu d’un médium peut influencer le comportement des utilisateurs sur d’autres médias. Il

y a déjà 10 ans, Godes et Mayzlin ont démontré que les discussions en ligne à propos des

nouveaux programmes de télévision influençaient la note de ces programmes une fois qu’ils

étaient diffusés. En fait, le bouche­à­oreille dans les conversations en ligne reflète assez bien

les tendances dans les avis des spectateurs, en général. Plus récemment, Gong et coll.

(2014) a conçu une expérience sur le terrain pour mesurer l’impact des tweets et retweets

sur notes d’un programme de télévision. Ils ont constaté que les messages promotionnels

25 Graakjaer, Nicolai.Analyzing Music in Advertising: Television Commercials and Consumer Choice. Routledge, 2014. 26 Roberto, Christina A., et Ichiro Kawachi. Behavioral Economics and Public Health. Oxford University Press, 2015. 27 Klapdor, Sebastian. Effectiveness of Online Marketing Campaigns: An Investigation into Online Multichannel and Search Engine Advertising. Springer Science & Business Media, 2013.

29

sur Twitter augmentent le nombre de téléspectateurs, notamment quand ils contiennent du

contenu informationnel reweete par des influenceurs.

Le présent document est également inspiré par les travaux antérieurs sur la publicité directe

de réponse. Un exemple dans ce domaine est Tellis et coll. (2000) , ils ont mesurés 28

comment les possesseurs de téléphone ont réagit a a des publicités pour un nouveau service

médical. Parmi les nombreuses constatations, les résultats ont montré que la publicité a

augmenté de manière significative le nombre d’appels, mais que son effet diminue

rapidement après une ou deux heures. Chandy et coll. (2001) ont étendu ce travail pour 29

examiner l’influence des publicités attrayantes sur les consommateurs. Les publicités

informatives et émotionnelles étaient toutes les deux efficaces pour générer des appels

téléphoniques. Cependant le contenu informationnel était le plus efficace.

28 Kirchberger, Sarah. Assessing China’s Naval Power: Technological Innovation, Economic Constraints, and Strategic Implications. Springer, 2015. 29 Ibidem

30

Partie II - Looklive - shop what you watch : Une proposition

concrète pour définitivement intégrer le monde du

commerce dans celui du divertissement audiovisuel.

En prenant compte des tendances développées dans la première partie, des

entreprises se montent pour essayer d’intégrer le monde du e­commerce à celui du

divertissement audiovisuel. Parmi ces entreprises, Looklive, une start­up fondée aux

Pays­Bas sera l’objet de notre étude dans cette partie. Looklive n’est pas la seule entreprise

à essayer de faire ce lien, mais c’est la seule qui a la prétention d’utiliser l’intelligence

artificielle. D’autres concurrents proposent d’identifier des vêtements dans des séries et des

films, mais dans leurs développements, ils n’ont pas choisi d’informatiser et d’automatiser

ces procédés . Spylight, une autre entreprise dont l’ambition est de proposer aux 30

spectateurs ce qu’ils voient à l’écran est basée aux États­Unis, dans la Silicon Valley.

SpyLight permet d’acheter ce que vous voyez dans les émissions de télévision les films,

mais pas sur les photos de célébrités. Comme Looklive, Spylight permet d’explorer la

garde­robe de différents personnages de fiction. Spylight propose également des produits

similaires et moins chers.

Une autre entreprise nommée « The Take » propose aussi aux utilisateurs d’acheter le

contenu qu’ils voient à l’écran. Cependant, The Take se focalise sur les films. Ces deux

principaux concurrents de Looklive identifient et indexent la plupart du contenu

manuellement. Ainsi, les ressources humaines et financières nécessaires sont plus

importantes. De plus, l’exactitude des produits trouvés n’est pas réellement fiable. Looklive

n’a pas ce problème, car elle confie une partie de ce processus à des robots. C’est

l’intelligence artificielle qui fait la moitié du travail.

30 Voir analyse competitive en annexe

31

I- Intelligence artificielle et choix humains — une combinaison gagnante pour

relier ces deux univers.

Si l’intelligence artificielle fait la force de Looklive, elle ne suffit pas. En effet, les robots

peuvent avoir des intuitions basées sur des analyses statistiques, mais peuvent aussi faire

des erreurs. En cela, l’association avec des êtres humains permet une certaine

complémentarité.

A) La création de Looklive : une histoire d’amitié et de complémentarité.

Cette association entre l’intelligence artificielle et les capacités humaines n’est pas le

fruit du hasard. L’histoire a démarré grâce aux compétences de différents spécialistes du

monde de la télévision et de l’intelligence artificielle. Nous allons voir que c’est une histoire

d’amitié et de complémentarité qui a permis de créer le concept.

1) une anecdote de copains au service de la création d’un concept.

Christopher Archer, cofondateur et CEO de Looklive, a passé 6 années à gérer les 31

opérations de vente en ligne pour le plus grand fournisseur de télévision par câble du monde,

Liberty global. L’autre cofondateur et CTO , Gerbert Kaandorp a passé ses 10 dernières 32

années professionnelles en tant que CTO pour Backbase . Backbase créé des portails 33

Internet pour la plupart des grandes banques d’Europe.

31 Un directeur général,(en anglais : chief executive officer ou CEO) est le salarié qui occupe le rang le plus élevé dans la direction d'une organisation, que ce soit une entreprise, un organisme à but non lucratif ou une entité publique ou parapublique. 32 Le directeur de la technologie (CTO, pour Chief Technology Officer en anglais) est un employé chargé de s'occuper de la direction des questions scientifiques et techniques au sein d'une organisation. Essentiellement, un directeur de la technologie est responsable de la transformation d'un capital (monétaire, intellectuel ou politique) en capital technologique qui aidera l'entreprise dans la poursuite des objectifs. 33 Backbase est une société de logiciels , fondé aux Pays­Bas en 2003 , qui a des bureaux à Amsterdam, Atlanta et New York et à Londres . Les produits de base sont des plates­formes d’expérience client ( Backbase CXP ) et Backbase engager ( une solution bancaire numérique ) .

32

Les deux amis se retrouvaient fréquemment pour aborder les problématiques relatives à

leurs métiers. Christopher est un spécialiste des séries télévisées, il en consomme plus que

de raison. Plusieurs fois, dans l’exercice de ses fonctions, il a reçu des messages de la part

des téléspectateurs. Dans nombreux de ces mails, les gens demandaient des informations

sur les vêtements qui apparaissaient dans les séries. Ils voulaient savoir quelle était la

marque du vêtement, de quelle collection il faisait partie ou encore où ils pouvaient se le

procurer. De plus, Christopher est marié à une Hollandaise avec qui il partage la passion

des séries télévisées. Il s’avère que sa femme est aussi très intéressée par la mode et fait

partie de cette audience qui désire connaître les informations sur les vêtements qui

apparaissent à l’écran. C’est quand Christopher a abordé ce thème avec Gerbert que l’idée

de Looklive a germé. En effet, Gerb était persuadé de pouvoir bâtir un système d’intelligence

artificielle qui pourrait reconnaître les vêtements qui apparaissent à l’écran.

La problématique posée et leur expérience commune les ont poussés à se réunir pour créer

Looklive. Ils ont donc quitté leurs fonctions pour construire cette nouvelle aventure.

L’université d’Amsterdam et Hyves.

Looklive représente un défi technique qui nécessite les développeurs de logiciels

d’intelligence artificielle les plus expérimentés. L’équipe de développeurs informatiques est

gérée par le COO , Jasper Wognum (Anciennement Hyves et TMG ) . Elle est composée 34 35

programmateurs de logiciels qui étaient tous des amis à l’université d’Amsterdam. Ils font

tous partie de la même promotion du Master en Intelligence artificielle de l’Université

d’Amsterdam. Parmi eux, de nombreux ingénieurs informatiques sont des anciens collègues

34 Le directeur de l'exploitation (aussi appelé, directeur des opérations (DOP) est un membre de l'équipe de direction d'une entreprise. Dans cette fonction, il doit assurer la direction du périmètre de production qui lui est confié. Pour réussir sa mission, des ressources productives (compétences humaines, matérielles, logicielles, etc.) lui sont allouées. Il en a la gestion et le management des activités. 35 Le Telegraaf Media Groep NV ( TMG ) ( Euronext : TMG ) est une société de médias et d'édition néerlandaise . Elle est active dans la presse quotidienne, magazines et Internet.

33

d’un réseau social hollandais nommé Hyves. Ils se retrouvent aujourd’hui dans l’aventure

Looklive.

Hyves est un site Web de réseautage social localisé aux Pays­Bas, principalement composé

de membres et visiteurs néerlandais, concurrent d’autres sites Web tels que Facebook et

MySpace. Hyves est fondé en 2004 par Raymond Spanjar et Floris Rost van Tonningen. Le

service est disponible en néerlandais et en anglais. En mai 2010, Hyves recense plus de

10,3 millions d’inscriptions. Ce nombre correspond presque au deux tiers de la population

néerlandaise (à plus de 16 millions en 2010), mais il implique des doubles comptes et des

comptes inactifs. Avec la concurrence de Facebook, le site s’est changé en plate­forme de

jeux en ligne dès fin 2013. Ainsi, de nombreux développeurs informatiques ont quitté le

navire pour se retrouver dans une nouvelle aventure : celle de Looklive.

2) Contexte

Objectif de base

Fondée à Amsterdam, aux Pays­Bas par un Canadien et un Hollandais, Looklive a été

construit pour être un produit véritablement international dès sa création.

Looklive combine le shopping et le divertissement en ligne dans un même univers.

L’entreprise se veut une plate forme sur laquelle les utilisateurs peuvent voir toutes leurs

émissions préférées, découvrir comment les personnages sont habillés — et ensuite, acheter

exactement les mêmes vêtements.

Raccorder les téléspectateurs aux produits, aux spectacles, à des personnages, des scènes

ou des marques nécessite d’innover technologiquement. Les fondateurs du site ont étudié

les nécessités techniques depuis deux ans. C’est le temps qu’il a fallu entre la création de

34

l’idée et la compréhension de tous les enjeux du problème posé. Le système qui résulte de

ce processus a été nommé « Kitt ».

Looklive permet à ses utilisateurs d’identifier presque chaque vêtement, paires de

chaussures, ou même accessoires difficiles à trouver comme des bijoux. À plus long terme,

Looklive ambitionne de récolter toutes les informations qui apparaissent dans les différents

écrans des consommateurs : localiser une scène, reconnaître un produit, identifier les

personnages. Ainsi Looklive veut devenir une sorte de bibliothèque géante d’informations

accessibles aux consommateurs.

Pour faire simple, si vous avez vu un produit sur une célébrité, dans une émission populaire

ou une série T.V, vous le retrouverez sur Looklive, en peu de temps. Il suffit d’appuyer sur

pause, d’activer votre application ou de cliquer dans votre explorateur. Ensuite il faudra

sélectionner le produit, choisir le meilleur prix et renseigner vos données de livraison.

35

Organigramme de l’entreprise Looklive

36

­ Contexte financier.

Premièrement, nous allons comprendre pourquoi le financement est nécessaire.

Looklive a commencé grâce au « bootstrapping », « le processus de financement d’un

démarrage à travers les économies des fondateurs ». De nombreuses start­ups Internet ont

démarré grâce au bootstrapping avant de trouver des investisseurs. Par exemple, Facebook,

MailChimp et AirBnB . 36 37

Chaque fois qu’une entreprise obtient un financement, elle donne une part d’elle­même. Plus

les financements sont importants, plus la société abandonne de ses parts. Ce morceau de

l’entreprise s’appelle « l’équité ». Tous les investisseurs qui donnent de l’argent à l’entreprise

pour son développement deviennent des copropriétaires.

L’idée de base derrière l’équité est la séparation d’un gâteau. Lorsqu’une entreprise démarre,

le gâteau est petit. Les fondateurs possèdent donc 100 % d’un petit gâteau. Lorsque

l’entreprise accueille un investissement extérieur et se développe, le gâteau devient plus

grand. Ainsi, les fondateurs de l’entreprise ne possèdent plus la totalité du gâteau, mais

simplement une part. Cependant, cette part du gâteau aura toujours une superficie plus

grande que l’entièreté du gâteau initial. Lorsque l’entreprise Google est devenue publique,

Larry et Sergey possédaient 15 % du gâteau chacun. Mais ces 15 % étaient une petite 38 39

tranche d’un très gros gâteau.

36 MailChimp est un fournisseur de services de marketing par courriel , fondée en 2001. Il dispose de 7 millions d'utilisateurs qui envoient collectivement plus de 10 milliards de courriels par le service chaque mois. 37 Airbnb est une plateforme communautaire de location et de réservation de logements de particuliers fondée en 2008 par les américainsBrian Chesky et Joe Gebbia. 38 Larry Page est un informaticien américain, cofondateur du site internet et moteur de recherche Google avec Sergueï Brin 39 Sergey Brin est un informaticien etentrepreneuraméricain d'originesoviétique, cofondateur avecLarry Page de la société Google.

37

Une fois que la première version du produit s’avère prometteuse. L’entreprise s’approche

d’investisseurs. Ce sont les investisseurs qui vont donner une certaine valeur à l’entreprise

en achetant un certain nombre de part. À titre d’exemple, s’ils décident que 10 % de

l’entreprise ont une valeur de 100.000 euros, cela veut dire que les 100 % de l’entreprise

valent 10 fois plus, c’est­à­dire 1.000.000 d’euros.

Le premier tour d’investissement s’appelle série A. Il donne une durée de vie à l’entreprise

selon ce qu’elle dépense par mois, ou ce qu’elle a prévu de dépenser en fonction de

nouvelles ressources humaines ou matérielles. À la suite de cette série d’investissements,

soit l’entreprise obtiendra un second tour d’investissements appelés série B qu’il lui permettra

de survivre encore, soit les investisseurs estiment que l’entreprise ne sera jamais viable et

arrêtent d’injecter de l’argent. Dans ce cas de figure, l’entreprise mourra. Dans le dernier cas

de figure, l’entreprise a fait ses preuves et décide d’ouvrir ses fonds au public. Dans ce cas

de figure, tout un chacun pourra acheter des parts dans l’entreprise moyennant argent. Ces

actionnaires deviendront alors proportionnellement copropriétaires de l’entreprise.

En juin 2015, Looklive vient de clôturer un tour d’investissements à hauteur de 2,5

millions d’euros auprès de deux investisseurs. Le premier investisseur est l’ancienne

entreprise dans laquelle travaillait Christopher Archer : Liberty global. Liberty global est une

entreprise internationale de télécommunications dont le siège est au Royaume­Uni ; c’est un

leader mondial de la télévision par câble et satellite et un fournisseur d’accès à Internet.

L’autre investisseur, Volta venture, est un investisseur à capital­risque. Les investisseurs en

capital risque (appelés « capital­risqueurs » ou venture capitalists) apportent du capital, ainsi

que leurs réseaux et expériences à la création et aux premières phases de développement

d’entreprises innovantes ou de technologies considérées comme à fort potentiel de

développement et de retour sur investissement. Parmi les succès récents les plus connus du

capital­risque, on peut par exemple citer Google aux États­Unis et Skype en Europe. 40

40 Skype est unlogiciel gratuit qui permet aux utilisateurs de passer des appels téléphoniques et vidéo via Internet, ainsi que le partage d'écran.

38

D’autre part, des discussions sont en cours avec Intel , qui souhaite soutenir Looklive. 41

Ces apports financiers permettent à Looklive d’envisager sereinement le futur en travaillant

sur le développement du produit et de la recherche/développement. Ainsi Looklive devrait

pouvoir embaucher de nouveaux employés. De plus, cet apport financier sert aussi de

caution morale et crédibilise le concept.

2) l’identification des produits — un procédé mécanique et automatisé, seulement en

partie.

Comment est­il possible identifier les produits ? La réponse est courte. « Kitt » . C’est

le nom du robot qui fournit des informations sur le produit. Il analyse toutes les données

rattachées au contenu et en déduit le produit demandé. Cependant, il propose un choix à

l’être humain qui prendra la décision finale. Looklive veut que le processus pour identifier

un produit soit un mélange d’une partie informatique et d’une partie humaine. Les éditeurs

de contenus qui travaillent pour Looklive n’ont pas besoin d’inscrire manuellement les

personnages, les célébrités, ou les vêtements. Ils doivent valider l’intuition de Kitt. L’intuition

de Kitt, elle, est capable de reconnaître les acteurs, les marques, la relation entre les

marques et les personnages, les tendances, les styles, et les couleurs.

Quant aux partenariats avec les producteurs ou créateurs de costumes pour identifier la

garde­robe, ils n’existent pas. Christopher Archer, qui a passé les six dernières années de sa

carrière dans un des plus gros groupes audiovisuels du monde a déjà travaillé avec des

acteurs majeurs dans l’industrie du divertissement. Avec son expérience, Looklive a une

vision claire des complexités de l’écosystème qu’est la télévision. Le choix qui a été fait est

celui de l’indépendance vis­à­vis des sociétés de production. Looklive ne fait pas de

partenariat avec les producteurs ou les créateurs de costumes pour identifier les produits.

41 Intel Corporation est une entreprise américaine cofondée en1968 parGordon Moore,Robert Noyce etAndrew Grove. Elle est le premier fabricant mondial de semi­conducteurs si on se base sur le chiffre d'affaires. Elle fabrique des microprocesseurs — c'est d'ailleurs elle qui a créé le premier microprocesseur x86 —, des cartes mères, des mémoires flash et des processeurs graphiques notamment.

39

Il n’y a pas non plus de partenariats avec les distributeurs, les détaillants ou les marques.

Looklive dispose d’une offre commerciale différente pour chaque interlocuteur, qu’il soit un

producteur de contenu, un distributeur de contenu, un opérateur de câble et OTT, une

marque, ou un détaillant en ligne. Si ces acteurs disposent d’une plate­forme d’affichage en

ligne, qu’il s’agisse d’un site Internet, d’une application, d’un site mobile ou d’un hébergeur

de vidéos, ils peuvent intégrer le Widget Looklive.

LookLive Technology & Le Web sémantique

LookLive Technology est construit sur le graphe du Web sémantique . Proclamé la 42

prochaine évolution du Web par son créateur, Tim Berners­Lee , le Web sémantique est 43

plus intelligent. Les informations ne sont pas seulement stockées, mais comprises par les

ordinateurs. Ensuite, c’est le rôle des ordinateurs de comprendre comment les indexer

intelligemment. Puis, d’apporter à l’utilisateur ce qu’il désire vraiment. D’après la définition de

Tim Berners­Lee, le Web sémantique (contrairement au Web actuel qui est vu comme un

Web syntaxique) permettra « de rendre du contenu sémantique venant de ressources Web,

interprétables, non seulement par l’homme, mais aussi par la machine. »

Le Web sémantique, cherche à faire en sorte que les outils utilisés par l’être humain ne

puissent plus juste afficher les requêtes, mais puissent aussi les automatiser. Le but est de

transformer la masse ingérable des pages Web en un gigantesque index hiérarchisé.

Le procédé est semblable à la façon dont Facebook a construit le graphe social, reliant

toutes les informations au sein de votre communauté au sens large. Berners­Lee a passé les

dernières années à essayer de conduire ce mouvement. À partir de 2013, la technologie a

42 Le Web sémantique, ou toile sémantique, est un mouvement collaboratif mené par le World Wide Web Consortium (W3C) qui favorise des méthodes communes pour échanger des données. 43 Timothy John Berners­Lee, KBE, né le 8 juin 1955 à Londres, est un citoyen britannique, principal inventeur du World Wide Web (WWW) au tournant des années 1990.

40

mûri. Il est désormais possible pour une PME de construire ses bases techniques sur le

Web sémantique

Beaucoup considèrent le Web sémantique comme une combinaison de l’intelligence

artificielle et de la cognition humaine. Quand les ordinateurs ont commencé à créer de

nouvelles informations, nous avons assisté à un changement du « Web de documents » au «

Web de données ». Le but du Web sémantique d’aider l’émergence de nouvelles

connaissances en s’appuyant sur les connaissances déjà présentes sur Internet.

Looklive essaie de construire un concept disruptif. Le défi auquel Looklive fait face est

celui de construire une technologie nouvelle, et unique. Cette technologie unique devra servir

à créer un nouveau marché pour l’industrie de l’entertainment. Looklive recherche donc des

profils atypiques dans ses équipes. Évidemment, Looklive recherche des personnes

expérimentés, qui connaissent le milieu de l’intelligence artificielle et du divertissement.

Cependant l’entreprise recherche aussi des profils frais qui n’ont pas d’idées reçues sur les

tâches à accomplir, et ainsi pourront participer à l’innovation technologique avec un regard

neuf.

a ) la technologie du product finder — un procédé automatise

Pour l’instant, la technologie qui permettrait de reconnaître des vêtements dans des

images n’existe pas. Partout dans le monde des chercheurs se penchent sur le sujet . Grâce 44

aux évolutions technologiques, ils font des progrès. Cependant, il est impossible à l’heure

actuelle de déterminer un vêtement précis dans une image. Si un personnage porte un gilet

noir, les robots sauront reconnaître que c’est un gilet noir. Pour l’instant, ils ne sont pas

capables de déterminer, la marque, la taille ou la collection du gilet. Au travers des

différentes recherches en cours, on estime qu’il faudra une vingtaine d’années pour faire

44 Benoit, Marine. « Applis de « sourcing » : la mode du prêt­à­scanner. »Le Monde.fr, 16 janvier 2015, sect. M le mag.

41

aboutir ce genre de projets, si jamais ils aboutissent un jour. Les coûts en matière de

recherche sont importants. Cette recherche ne sera donc financée que si les résultats en

valent la peine.

Looklive utilise une partie de ses ressources humaines et matérielles pour essayer de faire

avancer la reconnaissance visuelle. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un projet à part entière dans

l’entreprise, les ingénieurs informatiques gardent un œil sur l’avancement de la technologie

et la façon dont ils pourraient l’utiliser. Cette partie de Recherche et développement sert

essentiellement à faire de la prospective. Il s’agit d’anticiper comment Looklive pourra utiliser

et faire évoluer la technologie.

À ce stade Looklive utilise une méthode différente pour identifier les vêtements. Cette

méthode n’est pas basée sur la reconnaissance visuelle, cependant elle utilise l’intelligence

artificielle. Looklive ne reconnaît pas les produits dans les images à proprement parler.

Looklive est capable d’analyser les plates­formes digitales qui hébergent ces images.

Chaque support numérique est composé d’un code contenant des informations, des

données. Looklive est capable d’analyser ce code pour identifier les personnages, les

marques et les vêtements.

Prenons un exemple concret. Un internaute surfe sur le site Web du dailymail . Il est 45

intéressé par un article concernant la chanteuse américaine Beyonce . Dans cet article il y a 46

une description de la robe de Beyonce qui comprend la couleur, le modèle, et la marque.

Cependant, cet article ne fait pas le lien vers un site ou il est possible d’acheter la même

robe. C’est là que Looklive intervient.

Les ingénieurs ont construit un robot qu’ils nomment « product finder » (un

identificateur de produit). Ce product finder parcours les pages Internet qui hébergent les

45 Le Daily Mail est un journal britannique publié depuis 1896. Il est deuxième en nombre de ventes quotidiennes en Grande­Bretagne, juste après The Sun. l'un des quotidiens en langue anglaise les plus diffusés dans le monde. 46 Beyoncé est une chanteuse, auteure­compositrice­interprète, danseuse et actrice américaine. En décembre 2014, elle dénombre plus de 170 millions d'albums vendus dans le monde.

42

sites d’informations, les réseaux sociaux, les blogs, ou les vidéos. Dans le code de ces

pages Web, le product finder reconnaît les informations. Il identifie donc qu’il s’agit sur cette

page de Beyonce, d’une robe, de la marque de la robe, et du modèle. D’autre part le Product

finder parcourt les pages de sites de e­commerce, des détaillants et connecte les premières

informations aux secondes. Ainsi le product finder délivre un résultat qui associe l’image

analysée a un produit présenté sur un site Internet de e­commerce.

b) Le rôle des éditeurs de contenus.

Au final ce sont les éditeurs de contenus qui décideront de ce qui est publié sur le site

et l’application. Ils doivent déterminer si le résultat que propose le robot est consistant et si le

produit propose correspond effectivement a l’image. Parfois la science ne vaut pas l’œil

humain, surtout à l’heure où les vêtements sont customisés et réadaptés par ceux qui les

portent. Ainsi, il faut donc confier une tâche de vérification à ces éditeurs de contenus.

Justement, ces vêtements sont parfois customisés ou il s’agit parfois de pièces uniques.

Dans ce cas le robot ne pourra jamais délivrer un résultat consistant. Il sera capable de

reconnaître le produit, ses caractéristiques, mais il ne proposera aucun lien pour acheter le

produit. Dans ce cas l’éditeur de contenu peut tout de même présenter le produit, mais il

devra indiquer pourquoi le produit n’est pas disponible . Il peut s’agir d’une rupture de stock, 47

d’un produit qui n’est pas encore sorti, d’un produit exclusif, ou d’un produit qui a été modifié

ou customise après sa vente. Ces données doivent tout de même être présentées dans la

mesure ou le consommateur veut savoir s’il pourra acheter le produit dans les semaines qui

viennent. Il sera alors l’occasion de lui rappeler grâce à un email ou une alerte sur son

application.

B) Une expérience utilisateur novatrice qui veut s’intégrer dans les usages du

consommateur.

47 Voir annexe “commerce display”

43

Dans un monde Internet submergé d’informations, il faut essayer par tous les moyens de

rappeler l’existence du concept aux consommateurs. C’est une des composantes qui a fait le

succès de Facebook à ses débuts. Les utilisateurs étaient toujours avertis par un email

lorsqu’ils avaient une interaction sur le site. Cet avertissement poussait les utilisateurs à

revenir sur le site et à interagir à leur tour. Ce système d’email est toujours présent, mais a

été supplanté par le système des notifications qui rythme la vie de tous nos téléphones

mobiles.

Pour rester en contact avec les utilisateurs, Looklive utilise leurs données. En effet, quand

les utilisateurs s’inscrivent sur le site, Looklive récupère des informations les concernant.

D’une part, ces informations seront utilisées pour personnaliser le produit au goût du

consommateur. On lui demande en effet de fournir des informations sur les personnalités et

les marques qu’il apprécie . Ensuite il verra apparaître ces personnalités et ces marques, 48

car il les apprécie. Il s’agira alors de lui proposer des nouveautés pour qu’il suive de plus en 49

plus de contenu et donc qu’il fournisse de plus en plus d’informations.

1) Les produits Looklive : des interfaces différentes qui s’adaptent aux appareils

Le site Internet www.looklive.com

Looklive est un site Internet avec un design très visuel basé sur une navigation

intuitive. Les images sont grandes, et la quasi­totalité de l’interface est cliquable. Le site

reprend cependant quelques codes institutionnels des sites de e­commerce. Le logo se

trouve par exemple, en haut à gauche de la fenêtre Internet. La barre de recherche est au

centre . L’arrière­plan de la page d’accueil est une vidéo pour donner plus de dynamisme au 50

48 L’utilisateur fournit ces informations en suivant le fil d’actualite de ces célébrités ou ces marques sur le site ou l’application Looklive. 49 Les nouveautes seront etablies en fonction de la popularite de la marque ou de la celebrite dans la base de donnee Looklive. 50 Andrieu, Olivier, Charles Barat, Murielle Cahen, Jean­Marc Herellier, Michelle Jean­Baptiste, Philippe Jean­Baptiste, et Patrick Puillandre.Développer son activité e­commerce: Ouvrage numérique PDF. NATHAN, s. d.

44

site. La vidéo attrape l’attention de l’utilisateur du site. Le choix du contenu est là pour le

rassurer en lui montrant des éléments qu’il est supposé reconnaître . 51

Capture d’écran de la page d’accueil du site Internet. La plus grande partie en arrière­plan est une vidéo animée. www.looklive.com

51 Il s’agit des célébrités les plus populaires sur le site et de leurs dernières apparitions

45

Capture d’écran du site qui laisse apparaître de grandes images cliquables une fois que l’utilisateur descend sur la page. www.looklive.com

L’application mobile

Looklive, c’est aussi une application mobile disponible sur ios . L’application mobile 52

peut fonctionner de manière indépendante sans interagir avec la télévision. Elle propose une

expérience propice à la mobilité basée sur un modèle de « content snacking », c’est­à­dire

que l’utilisateur consomme du contenu très court, très rapidement. Cette interface est par

principe très visuelle. L’ergonomie change également. Elle se rapproche plus de celle d’un

réseau social.

52 iOS, anciennement iPhone OS, est le système d'exploitation mobile développé parApple pourplusieurs de ses appareils. Il est dérivé de OS Xdont il partage les fondations.

46

Différentes opportunités offertes ont l’utilisateur via l’application mobile ­ Parcourir, partager, et acheter les vêtements venant des séries et des photos de célébrités depuis

son propre fil d’actualité personnalisé. ­ Regarder les vêtements et les acheter. ­ Regarder la garde­robe entière d’une personnalité particulière ­ Découvrir des nouvelles séries, célébrités ou marques, les ajouter a son fil d’actualité pour se tenir

au courant des dernières tendances. ­ Sauvegarder ses vêtements préférés sur sa page de profil pour les revoir un peu plus tard

47

Looklive ne fournit pas uniquement la possibilité d’utiliser d’acheter le vêtement porté sur l’image, mais offre aussi des alternatives similaires et moins chères.

L’application T.V

Looklive, c’est aussi une application pour les fournisseurs de contenus et les opérateurs

audiovisuels. En effet, l’outil Looklive souhaite s’intégrer dans les télévisions des spectateurs.

L’outil Looklive a l’ambition à terme d’être directement intégré dans les systèmes

d’exploitation des télévisions connectées, mais aussi dans les télécommandes. D’une simple

pression, ils pourraient obtenir des informations sur le contenu proposé à l’écran, qu’il

s’agisse de vêtements, d’un endroit, d’une voiture, ou d’un acteur. L’application Looklive pour

les télévisions est en cours de développement. Ce genre de produit est souvent fortement

dépendant de la technologie qu’utilise le diffuseur dans sa box. Ainsi, Looklive s’est associé

a Liberty global pour construire l’application pour les Verizon box. L’interface de cette

application sera construite en collaboration afin de répondre aux mieux aux attentes des

48

téléspectateurs qui possèdent une Verizon box, mais aussi afin d’intégrer le mieux possible

le contenu fournit par Looklive.

Exemple d’interface proposée au téléspectateur pour consulter le contenu Looklive depuis sa télévision.

L’extension Google Chrome

Enfin Looklive c’est aussi une extension Google Chrome. Celle­ci s’installe directement dans

votre navigateur Google. Quand vous l’activez, cette application peut reconnaître ce que

vous explorez sur le Web. Elle analyse le contenu des pages pour reconnaître le contenu

disponible sur Looklive. Par exemple, si vous lisez un article sur une série ou une célébrité,

l’extension va vous notifier que la tenue qui apparaît dans l’image est sur Looklive.

Par exemple, si vous surfez sur les informations et que vous lisez un article sur Beyoncé,

l’application vous indique que les dernières tenues qu’elle a portées sont disponibles. Si

vous regardez une série Netflix depuis votre navigateur, Looklive va reconnaître la série si 49

elle a du contenu en commun. Ainsi il va proposer à l’utilisateur d’aller explorer les tenues

portées dans la série.

Si l’internaute se rend sur un article qui concerne Beyoncé, il se verra notifié de la possibilité d’acheter les derniers produits qu’elle a portés.

50

Exemple de l’extension Looklive pour Google Chrome. Si l’internaute se rend sur la page « House of Cards » du site Netflix, il se verra notifié de la possibilité d’acheter les derniers produits qui apparaissent dans la série.

2) Expérience de navigation et contenu pertinent : la difficile équation

Bien que Looklive dispose d’informations à propos de ses utilisateurs. L’équation du

succès n’est pas garantie. Le contenu proposé doit être adapté à l’utilisateur en anticipant

ses volontés. Il s’agira alors de lui proposer des nouveautés pour qu’il suive de plus en plus

de contenu et donc qu’il fournisse de plus en plus d’informations.

Le problème rencontré pendant les 6 premiers mois d’activité est que les utilisateurs ne

reviennent pas sur le site, et ce pour deux raisons. La première raison est que le site n’est

pas assez accrocheur dans son expérience de navigation. Il ne s’agit pas uniquement de la

navigation au niveau technologique, mais aussi du contenu proposé à l’utilisateur.

L’utilisateur ne revient pas soit, car il ne comprend pas le fonctionnement du site soit, car le

contenu proposé ne le satisfait pas.

51

a ) Application des tendances de navigation actuelle

Au niveau de l’interface de navigation, Looklive suit de près ce qui se les tendances des

meilleurs sites actuels, par exemple Netflix et Airbnb. Ces sites privilégient des interfaces

très visuelles et une navigation très intuitive adaptée a la consommation tactile. Ils intègrent

également une grande part de vidéo. Looklive suit ces tendances en proposant sur sa page

d’accueil une très grande vidéo qui prend place à l’écran pour expliquer le concept. En

dessous il y a un grand fil d’actualité composé de grandes images cliquables pour avoir plus

d’information sur les vêtements. Les images sont toujours éditées au même format

rectangulaire et en haute définition Web. Sur l’application la déclinaison ne répond pas tout à

fait aux mêmes codes, car la volonté a été de créer un produit réalisé spécialement pour le

mobile. Toutes les bases du fonctionnement du site ont été reprises, mais l’interface et le

design ne sont pas une adaptation de l’ergonomie du site Web. Si l’interface suit les codes et

les tendances d’aujourd’hui en matière de site Internet et d’application, cela ne veut pas

forcément dire que c’est la solution à adopter. L’interface peut s’avérer plus déroutante pour

un public plus âgé ou moins à l’aise avec la technologie.

b ) Contenu ciblé sur la culture américaine

Les États­Unis disposent d’une audience particulièrement attentive aux évolutions

technologiques du shopping en ligne et du divertissement. Ainsi, c’est vers ce marché que le

site Looklive a décidé de s’attaquer en premier. D’autres pays comme la Chine, ou la Corée

sont particulièrement sensibles à ces évolutions technologiques. Cependant, l’entreprise

basée à Amsterdam est beaucoup plus proche de la culture occidentale, qu’orientale. La

Chine pourrait être un marché intéressant, mais il faudrait avoir une meilleure connaissance

de sa culture, de son actualité, de ses tendances pour pouvoir prétendre intéresser les

consommateurs.

52

Pour cela, Looklive a choisi de couvrir le marché américain pour toucher la population

américaine en premier. Looklive indexe les vêtements des plus gros shows télévisés et des

célébrités les plus médiatisés aux États­Unis. Pourquoi pas tous ? Tout simplement, car des

données ne sont pas disponibles pour tous. En effet, seulement un petit nombre de

célébrités apparaissent tous les jours dans les médias d’information. Cependant, depuis

l’avènement des réseaux sociaux, ces célébrités postent du contenu depuis leurs comptes

personnels et n’ont plus besoin des médias traditionnels pour apparaître dans la vie des

consommateurs lambda. Ils publient des images via leurs comptes Facebook, Instagram,

Twitter, Pinterest. À l’heure actuelle, les robots de Looklive ne permettent de couvrir qu’un

nombre limité de célébrités. Il y a donc des choix à faire.

Pour cela, Looklive utilise des méthodes rationnelles et statistiques. Pour les

célébrités, Looklive va s’intéresser à celles qui ont les plus fortes audiences. C’est­à­dire les

célébrités qui grâce à une combinaison d’outils touchent le plus de gens. Ainsi, les célébrités

qui ont le plus de followers, qui sont le plus citées dans les médias d’information, ou qui

disposent des plus grosses bases de fans sont privilégiées.

Pour ce qui est des séries télévisées, le système est le même. Looklive se base évidemment

sur les audiences télévisées, mais aussi sur l’importance de la conversation sur les réseaux

sociaux.

Cependant, ces méthodes de sélection du contenu ne peuvent pas être seulement

mécaniques. Encore une fois, c’est l’être humain qui doit faire appel à son instinct pour

choisir les célébrités et les séries qui seront couvertes par Looklive. Ainsi, les séries dans

lesquelles la mode occupe une place importante seront privilégiées et les séries dans

lesquelles elle est accessoire seront délaissées. Prenons deux des plus gros succès

télévisuels de 2015 : Orange is the New Black , et Games Of Thrones . Il n’est juste pas 53 54

53 Orange Is the New Black, ou L'orange lui va si bien auQuébec1, est unesérie téléviséeaméricaine créée par Jenji Kohan et diffusée depuis le 11 juillet 2013 sur Netflix. 54 Game of Thrones, également désignée par le titre français des romans dont elle est adaptée, Le Trône de fer1, est une série télévisée américaine de fantaisie médiévale2 créée pour HBO par David Benioff et D. B. Weiss. Il s'agit de l'adaptation du Trône de fer (A Song of Ice and Fire), une série deromans écrits parGeorge R. R. Martin depuis 1996.

53

possible pour Looklive de couvrir ces deux séries. En effet, la première, Orange is the new

black traite de la vie de plusieurs femmes en prison. Elles sont donc habillées avec la tenue

traditionnelle des prisonnières américaines, c’est à dire des combinaisons orange. Elles

portent ces combinaisons dans tous les épisodes et seule l’administration pénitentiaire

américaine peut les fournir. Il n’y a pas vraiment d’intérêts à proposer ces tenues aux

consommateurs. Quant à Games of Thrones, il s’agit d’une série qui se déroule dans un

univers médiéval fantastique. Les costumes des personnages sont réalisés sur mesure et

sont censés représenter cet univers. À part pour se déguiser, il est peu probable que les

consommateurs veuillent les porter dans la rue. Il n’y a donc aucun intérêt de proposer aux

utilisateurs du site de s’habiller comme dans Game of Thrones. D’autant plus qu’ils ne

pourront pas retrouver exactement les vêtements portés dans la série. Ces pièces sont

exclusives.

II - La promotion du concept Looklive : un procédé indispensable pour en faire

un outil viable.

A) Des campagnes stratégiques et créatives, toujours sur les supports digitaux.

1) L’utilisation de la presse : un levier très utile au développement du site.

Afin de faire connaître le concept à son lancement, nous avons utilisé différents

leviers. Parmi eux, nous avons contacté la presse. Elle est un relai essentiel pour faire

connaître un nouveau concept. En réalité, les applications qui émergent uniquement grâce

au bouche­à­oreille sont très rares. Encore une fois, l’exemple de Facebook est frappant,

mais il reste une exception. Ainsi, il faut donc se servir de la presse pour plusieurs raisons.

D’une part, la presse sert de caution. Si un journaliste choisit d’écrire un article sur une

start­up, c’est qu’il y trouve un intérêt. Soit le concept de la start­up est intéressant et

prometteur et mérite un article. Dans ce sens, le journaliste apporte une certaine crédibilité

54

au projet en le mentionnant. Soit l’article est écrit pour un lectorat identifié, qui va cliquer et

faire augmenter les visites sur le site d’information. Si l’on considère parfois que la presse a

perdu de son influence à cause des réseaux sociaux, il ne faut pas oublier qu’elle s’en sert

en retour pour évoluer. Les sites d’informations possèdent parmi les plus grosses bases

d’abonnés sur les réseaux sociaux. Leurs articles sont partagés sur ces plates­formes et

deviennent viraux sur ces plates­formes. Cependant, il n’est pas toujours facile d’atteindre

cette presse et de faire parler de soi. Les journalistes n’ont jamais été autant sollicites pour

écrire sur des nouveaux concepts qui se créent tous les jours à travers le monde.

Juste après le lancement officiel de la version bêta de Looklive, la troisième saison

d’House of Cards s’est présenté comme une opportunité pour faire la promotion du site. 55

Cette série américaine traite de politique aux États­Unis. Le personnage principal, Frank

Underwood, est président des États­Unis, et sa femme claire est donc la First Lady. Dans

cette série, une attention particulière est portée aux costumes des personnages. Les

costumes et les cravates du président sont très étudiés. Quant aux tenues de Claire, elles

sont souvent citées comme référence d’élégance par des magazines de mode. Le

personnage d’une série de fiction devient une source d’inspiration pour les spectatrices au

quotidien, dans les choix de vêtement qu’elles peuvent faire.

Cette série fait aussi partie de celles qui sont le plus commentées sur les réseaux sociaux.

Appuyée par des grosses campagnes de Marketing digital et social pilotées par Netflix, la

série devient un sujet qui porte, un sujet de masse.

Cependant, il était compliqué pour les médias d’apporter un nouvel angle tout en traitant de

la série. Les articles étaient souvent les mêmes, répétitifs, concentrés sur l’intrigue, ou les

secrets de tournages. Ainsi, Looklive s’est présenté aux journalistes en leur apportant un

nouvel angle d’écriture.

Les spectateurs pourront acheter tous les vêtements qui sont portes dans House of cards.

55 House of Cards ou Le Château de cartes au Québec (House of Cards) est unesérie téléviséeaméricaine créée en 2013 parBeau Willimon. Produite parDavid Fincher,Kevin Spacey,Eric Roth,Andrew Davies etMichael Dobbs (en), elle est l'adaptation de la série britannique homonyme, elle­même adaptée du roman de Michael Dobbs.

55

Une fois que ce message a été défini. Nous avons élaboré des kits presse pour le

faire passer. Notre créativité a été mise à l’épreuve. De ce remue­méninges est sortie la

campagne #StopPetrov. Le trailer d’House of cards saison 3 est sorti environ un mois avant

la diffusion des 12 épisodes en même temps par Netflix. Dans ce trailer, on identifiait

clairement la présence d’un nouveau méchant, le président russe Petrov : l’ennemi de Frank

Underwood. Dans le même trailer, on pouvait apercevoir des opposants à ce président

russe, parmi eux, le groupe de contestataires Pussy Riots. Sur les images proposées par

Netflix, on pouvait identifier que ces opposants portaient des t­shirts anti­Petrov. (Voir

ci­dessous.) Nous avons analysé cette séquence pour produire des t­shirts afin de les

envoyer aux journalistes. Avec ces t­shirts, des invitations à combattre ce nouveau méchant,

la présentation de Looklive, des accessoires cadeaux, et des liens pour se rendre sur le site.

Capture d’écran de la bande­annonce d’House of Cards saison 3. Pendant une seconde, un t­shirt Stop Petrov apparaît.

56

Le t­shirt produit par les équipes de Looklive, destiné aux journalistes

2) Une médiatisation massive et internationale, de courte durée

Nous avons envoyé près de 80 t­shirts à des journalistes des plus gros médias

américains des influenceurs et des blogueurs. Parmi eux, près de 20 ont reçu le kit presse

complet. Si l’idée du t­shirt était intéressante, ce n’est pas elle qui a été le plus forcément

relayée par les journalistes. Ils ont retenu le concept et le message. « Une start­up aux

Pays­Bas vous permet d’acheter tous les vêtements que vous voyez dans House Of Cards

grâce à l’intelligence artificielle. »

Grâce à la campagne du Tshirt #StopPetrov, près de 80 articles ont été écrits dans le monde

concernant Looklive sur une période d’un mois.

57

Liste partielle des articles qui ont été écrits sur Looklive à la suite de la campagne Stop Petrov. Nom du média, Pays, lien, date, tonalité de l’article.

58

Captures d’écrans des différents sites qui ont généré le plus de trafic sur le site Internet. Mashable , Esquire , Complex, et Slate France. 56 57 58

B) Des résultats chiffrés encourageants, mais qui s’essoufflent.

Pendant cette période, le trafic généré par la presse a été bénéfique pour le site. Le

nombre de visites a réellement décollé. En même temps que le nombre de pages vues. Ce

56 Mashable est un site d'actualité et un blog d'information fondé par Pete Cashmore. Le site web se concentre

principalement sur les actualités fournies par les médias sociaux, mais traite aussi des nouveautés et du

développement de la téléphonie mobile, du divertissement, des vidéos en ligne, du monde des affaires, de la

programmation web ainsi que des technologies en général. 57 Esquire, créé en1933, est unmagazinemensuelpour hommes publié parHearst Corporation. AuxÉtats­Unis, il

est devenu célèbre lorsqu'il a publié d'importantes figures littéraires, comme Ernest Hemingway et Francis Scott

Fitzgerald. En 2004, il était vendu à 116 000 exemplaires pour une audience d'environ 700 000 lecteurs. 58 Slate (littéralement « ardoise » en français) est un magazine en ligne américain lancé en 1996.

59

qu’il est intéressant de noter, c’est qu’une grande partie des visiteurs étaient des nouveaux

visiteurs.

1) La progression du site en chiffres sur la période,

Statistiques du site pour la période du 22 février 2015 au 22 mars 2015. ­ L’augmentation brutale au début du graphe correspond aux premiers articles sur la campagne Stop

Petrov ­ La partie bleue du graphe circulaire indique que 75 % des visiteurs découvraient le site.

Comme nous l’observons dans les chiffres ci­dessous la campagne était géographiquement

ciblée sur les États­Unis. C’est de là qu’il en est sorti le plus de presse. Cependant, la

puissance du phénomène aux États­Unis a engendré des retombées dans d’autres pays

influencés par la culture américaine. La France apparaît au 4e rang.

60

Pays d’origine des utilisateurs du site LookLive.com pendant la période du 22 février au 22 mars 2015.

Les taux de rétention sur le site étaient également assez bons. L’un des indicateurs de

performance les plus importants en marketing est la rétention de la page, c’est­à­dire la

probabilité que votre page d’accueil ou d’arrivée de campagne incite vos visiteurs à rester sur

votre site. L’inverse de cet indicateur est appelé le taux de rebond, c’est­à­dire la probabilité

que vos visiteurs arrivent directement sur une page et quittent votre site aussitôt.

Les chiffres ci­dessous sont plutons bons.

Chiffres concernant la navigation des utilisateurs sur la même période. Le taux de rebond est de 35%.

61

La presse a joué son rôle de relai et les utilisateurs se sont rendus sur notre site.

Cependant, l’affaire n’était pas gagnée. Il ne suffit pas d’amener les internautes sur votre

site, il faut aussi attirer leur attention, les accrocher et les faire revenir.

Looklive n’est pas parvenu à retenir le même nombre d’utilisateurs dans les semaines qui ont

suivi cette campagne de presse.

En interne, d’autres projets pour construire un meilleur site étaient en cours, et il a aussi fallu

trouver des financements. Toutes les forces de l’entreprise étaient engagées dans ces

taches. Looklive n’a donc pas su surfer sur cette notoriété éphémère pour grandir très vite,

et d’un coup. C’est le quotidien des Start­Ups. Il y a beaucoup de choses accomplir et le

succès de justifie souvent sur des détails. Il ne tient qu’à l’entreprise de revenir dans la

lumière, des utilisateurs et de la presse grâce à des innovations, et un contenu encore plus

pertinent pour essayer de pénétrer les usages des consommateurs.

2) Le manque d’accroche du site et les alternatives possibles.

Si l’accroche du site n’est pas suffisante à l’heure actuelle, elle peut évoluer

positivement. En effet. L’expérience proposée aux utilisateurs de Looklive est évolutive.

Looklive analyse le comportement des utilisateurs sur ses pages et évolue en fonction. Ainsi,

nous avons remarqué que les utilisateurs appréciaient d’avoir des interactions avec leurs

amis ou simplement d’autres utilisateurs lambda. Les centres d’intérêt commun que sont la

mode, les célébrités donnent sujets à discussion et à commentaire. Looklive peut devenir un

site de divertissement, sur lequel les utilisateurs peuvent se rendre pour consulter les

dernières tendances, en parler avec leurs amis, et partager du contenu. Pour arriver à ce but,

il faudrait d’une part ouvrir les profils d’utilisateurs à la vue publique. Aujourd’hui, en tant

qu’utilisateurs nous ne pouvons avoir accès aux profils des autres utilisateurs. Nous ne

pouvons pas voir ce qu’ils aiment, ce qu’ils suivent, ce qu’ils partagent. Nous recommandons

d’ouvrir ces informations au public et d’encourager les interactions entre utilisateurs.

62

Nous pensons que s’ils peuvent inviter leurs amis à faire partie de l’expérience Looklive,

partager avec eux, ils seront tentés de revenir sur le site ou l’application. De plus cette

alternative nous permet de notifier les utilisateurs à chaque fois que leurs amis sont actifs sur

le réseau Looklive, et donc éveiller leur curiosité.

63

Conclusion

Le monde du divertissement audiovisuel et du e­commerce sont à la croisée des

chemins. Ils se rencontrent, ils évoluent ensemble, ils s’apprivoisent. Mais pour l’instant, ils

ne composent pas une relation stable.

Des signaux faibles laissent penser que ces deux milieux seront dépendants les uns des

autres un jour. Dans les deux secteurs, le digital est une tendance indiscutable. Les

téléspectateurs, et les acheteurs en ligne sont de plus en plus connectés. Et ces tendances

sont en train de devenir des normes. Les générations qui naissent seront de plus en plus

connectées et les outils numériques feront de plus en plus partie de leurs vies. Pour l’instant,

les consommateurs ne sont peut­être pas prêts. Ou bien la technologie qui leur est proposée

n’est pas prête. En d’autres mots, ils n’ont pas envie d’acheter ce qu’ils regardent ou bien

l’offre de vêtements ne leur convient pas.

D’autres secteurs étaient il y a quelques années totalement étrangers. Par exemple

celui du téléphone mobile et de l’Internet. Les téléphones mobiles servaient uniquement

d’outil de communication vocal. Aujourd’hui, ils sont tactiles, possèdent de grands écrans, et

offrent une expérience de navigation en ligne complète. Le mobile a même su tirer profit de

ses avantages, grâce à la géolocalisation. Pourtant les premières phablettes et les premiers

écrans tactiles dans les années 80 ont été un échec retentissant . Cependant, quand la 59

technologie a évolué et que le mobile a rencontré Internet 15 ans après, ils sont devenus

inséparables. La technologie était prête et elle a su conquérir un public de masse.

Aujourd’hui, les problématiques à résoudre sont différentes pour connecter l’univers du

divertissement audiovisuel à celui du e­commerce. Mais grâce à l’expérience acquise dans la

décennie précédente, nous arrivons à utiliser nos données de manière intelligente. Ainsi, il

n’est pas interdit de penser que Looklive puisse atteindre un public de masse.

59 Dès 1987, le Linus Write­Top de Linus Technologies, Inc., une société américaine, fait office de révolution en transformant l’écriture manuscrite en caractères numériques à la vitesse de cinq caractères par seconde. Pesant 4 kg, c'est le premier terminal sans clavier et premier ordinateur portable à écran tactile avec un stylet. Environ 1 500 exemplaires seront vendus aux alentours de 3 000 dollars6.

64

Si le site Internet et l’application ne deviennent pas des phénomènes de masse,

Looklive ne pourra pas s’appuyer sur cette source de revenus pour perdurer. Cependant,

cela ne signifie pas que l’entreprise ne peut pas trouver d’autres sources de revenus. En

effet, le concept a été fabriqué dans une optique de service au consommateur. À travers

plusieurs produits, le site Internet Looklive.com, l’application mobile, l’extension google

chrome et l’application T.V en cours de développement. Pour arriver à fournir ce service,

Looklive se base sur son intelligence artificielle. Cette intelligence artificielle et les

personnes qu’ils l’ont construite ont de la valeur. Les robots qui ont été construits,

fournissent des données, connectent des produits. Ils associent ces produits à des noms,

des marques, des positions géographiques et sont capables de fournir des informations

pertinentes. Si les spectateurs et consommateurs lambda ne sont pas forcement intéressé

par le fait d’acheter ce qui apparaît a l’écran, d’autres acteurs peuvent être intéressé par les

données fournies.

Comme nous l’avons déjà évoqué, Internet est un lieu submergé d’informations. Du coup, il

est impossible d’être au courant de tout ce qui s’y passe. Les marques aiment bien savoir où

elles apparaissent et dans quel contexte. Les marques de modes notamment souhaitent

savoir quand elles apparaissent sur des personnalités, car les personnalités font des vues. À

l’heure actuelle, elles n’ont pas d’outil pertinent qui leur permet de recueillir toutes les

informations concernant leurs vêtements qui circulent sur la toile.

Les marques sont donc intéressées par la fréquence de leurs apparitions dans les médias,

par le type de produits qui apparaît dans les écrans, quelles personnalités publiques

privilégient leurs produits, et dans quelles zones géographiques.

D’une part ces données ont une valeur pour le positionnement stratégique de la marque,

c’est­à­dire sa stratégie de vente et d’implantation.

D’autre part, ces données permettent aux annonceurs de mieux cibler leurs publicités en

fonction du contenu qui apparaît dans l’écran des consommateurs.

65

Puisque les marques sont préoccupées par le contexte de leurs apparitions. Elles sont

prêtes à payer Looklive pour disposer de ces informations. Si l’entreprise prend cette

direction, elle aura toujours l’ambition de connecter le monde du divertissement audiovisuel,

à celui du ecommerce. Mais elle le fera au service des marques et des annonceurs, et non

pas au service des consommateurs.

66

Bibliographie

Ouvrages et Études

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67

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LastWeekTonight. Last Week Tonight with John Oliver: Native Advertising (HBO). Consulté le 6 août 2015. https://www.youtube.com/watch?v=E_F5GxCwizc.

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Table des matières Introduction Partie 1 : Acheter ce qu’on regarde — une transformation des usages possible grâce à Internet.

I ­ La progression commune du divertissement audiovisuel et du e­commerce dans l’environnement digital du consommateur.

À ) Les tendances du e­commerce, une croissance linéaire et efficace. 1) Hôtel, avion, divertissement, mode : produits stars du e­commerce aux États­Unis 2) l’acheteur en ligne un internaute motivé, tendance jeune.

Caractéristiques sociales des acheteurs Caractéristiques géographiques des acheteurs.

B) La consommation de divertissement audiovisuel, toujours plus de numérique. 1) de plus en plus de contenu disponible en ligne. 2) de plus en plus d’appareils

II ­ Les points de rencontre entre le divertissement audiovisuel et le e­commerce : Le stade expérimental. A) E­commerce et second écran : deux domaines qui se côtoient déjà.

1) L’augmentation des appareils et l’augmentation des ventes, des phénomènes liés. 2) Les différentes typologies de messages des annonces télévisées.

B) Une relation de complémentarité, qui installe des tendances pour le futur. 1) L’influence positive du cross­média sur le comportement des consommateurs. 2) Message pertinent et facilite d’accès : Les composantes essentielles d’une stratégie cross­média réussie.

Partie II ­ Looklive ­ shop what you watch : Une proposition concrète pour définitivement intégrer le monde du commerce dans celui du divertissement audiovisuel.

I­ Intelligence artificielle et choix humains — une combinaison gagnante pour relier ces deux univers. A) La création de Looklive : une histoire d’amitié et de complémentarité.

1) Une anecdote de copains au service de la création d’un concept. L’université d’Amsterdam et Hyves.

2) Contexte Objectif de base Contexte financier.

3) L’identification des produits — un procédé mécanique et automatisé, seulement en partie. LookLive Technology & Le Web sémantique a ) la technologie du product finder — un procédé automatisé b) Le rôle des éditeurs de contenus.

B) Une expérience utilisateur novatrice qui veut s’intégrer dans les usages du consommateur.

1) Les produits Looklive : des interfaces différentes qui s’adaptent aux appareils Le site Internet www.looklive.com L’application mobile L’application T.V L’extension Google Chrome

2) Expérience de navigation et contenu pertinent : la difficile équation a ) Application des tendances de navigation actuelle

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b ) Contenu ciblé sur la culture américaine

II ­ La promotion du concept Looklive : un procédé indispensable pour en faire un outil viable. A) Des campagnes stratégiques et créatives, toujours sur les supports digitaux.

1) L’utilisation de la presse : un levier très utile au développement du site. 2) Une médiatisation massive et internationale, de courte durée

B) Des résultats chiffrés encourageants, mais qui s’essoufflent. 1) La progression du site en chiffres sur la période, 2) Le manque d’accroche du site et les alternatives possibles.

Conclusion Bibliographie

Ouvrages et Études Articles de presse Pages Web YouTube #Mustsee

Table des matières Table des annexes

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Table des annexes

Annexe 1

Loolive en une minute, vidéo de démonstration de produit

Annexe 2

Liste des célébrités couvertes par Looklive

Annexe 3

Analyse de la concurrence

Annexe 4

Analyse de l’expansion du Native advertising

Annexe 5

Looklive sur les réseaux sociaux : identité visuelle

Annexe 6

Communiqué de presse pour la sortie de l’application

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Annexe 1

Loolive en une minute, vidéo de démonstration du produit.

Cette vidéo a été écrite et produite pendant mon stage pour promouvoir la marque Looklive au format vidéo. D’un format d’une minute, elle permet d’identifier quelles sont les possibilités offertes aux consommateurs. En même temps elle a une vocation pédagogique pour expliquer aux internautes comment ils peuvent se servir de Looklive. La vidéo est destinée au public américain, elle est donc écrite et enregistrée en anglais. >> Youtube

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Annexe 2 : Liste des célébrités couvertes par Looklive

En blanc, première colonne : liste des femmes dont les vetements sont indexés à chaque fois qu’elles apparaissent dans les médias.

En blanc, deuxième colonne, liste des hommes couverts par LookLive à chaque fois qu’ils apparaissent dans les médias.

En blanc troisieme colonne, liste des personnalités que les robots de LookLive reconnaissen et analysent. En vert, deux dernières colonnes, les personnalités pour lesquelles il est possible de voter sur le site pour qu’elles apparaissent

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Annexe 3 : Analyse de la concurrence

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Annexe 4 : Analyse de l’expansion du Native advertising et de ses acteurs

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Annexe 5 : Looklive sur les réseaux sociaux : identité visuelle

Twitter

Pinterest

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Facebook

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Instagram

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Annexe 6 : Communiqué de presse pour la sortie de l’application

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Sélection Musicale

L’écriture de ce mémoire a été rendue plus agréable grâce à de la musique. Voilà une

sélection des titres écoutés qui ont le plus attiré mon attention pendant l’écriture.

Si ces titres sont particulièrement adaptés à l’écriture, j’imagine qu’ils le sont aussi pour la

lecture. Vous pouvez cliquer sur le lien ci­contre pour écouter toute la playlist. (via spotify)

Tous les morceaux sont aussi cliquables

Taggy Matcher, LMK, My man (feat LMK) Flox, the Words CUT_, Papaoutai Desmond Cheese, Dope vhs Master Pupajim, Business of war Thief, Closer Roudoudou, Peace and tranquility to earth Brutal hearts ­ Featuring coeur de pirate, Bedouin Soundclash Akua Naru, Poetry: How does it feel? Marian Hill, One Time Marian Hill, Lips Marian Hill, Whisky Marian Hill, Wasted Fakear, La lune rousse Just Jackt, All Night Cinema Rihanna, Kanye West, Paul Mc Cartney ­ FourFive Seconds BB brunes, Coups Et Blessures Eels, Spectacular Girl Gael Faye, Je pars Gael Faye, Ma femme Pupajim, Tv Addict Pupajim, Dacehall Scientist Pupajim, I am a robot Pupajim, Amplifier The Rolling Stone, Play With Fire Milky Chance, Sweet Sun Stepart, feat Pupajim, Another Night The Cat Empire, The Lost Song Bob Marley and the Wailers, Natty Dread Granville, Le slow Vampire Weekend, Step Lianne La Havas, Au Cinema Just Jack, Embers Just Jack, Glory Day

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