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Annexes Viole&e Vauchelle Les musées à l’ère du numérique Annexes École du Louvre 2013

Vauchelle - Mémoire - Annexes

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Annexes

Viole&e  Vauchelle  -­‐  Les  musées  à  l’ère  du  numérique  -­‐  Annexes  -­‐  École  du  Louvre  -­‐  2013

Table des matières

Fig.1 : Usage régulier d’Internet en 2012 5

Fig. 2. Ménages équipés d’un ordinateur en 2010 5

Fig.3 : Ménages ayant un accès internet à domicile en 2011 6

Fig. 3bis : Ménages ayant une connexion à haut débit en 2011 6

Fig. 4 : Usage de l’Internet à des fins personnelles selon l’âge, Sur 100 personnes de

chaque groupe 7

. 7

Fig. 5 : Les Moins de 35 ans Représentent 50% du Temps Passé en Europe 7

Fig.6 : Les Usagers Mobile Dépassent la Barre des 240 Millions dans l’Europe des 5 8

Fig.7 : Pénétration du Smartphone dans l’Europe des 5 : 53% des Usagers Mobiles

Français ont un Smartphone 8

Fig. 8 : Responsive Web design : Avant-Après Centre Pompidou Virtuel 9

Fig. 9 : Quality guidelines for the capture of the digitised master file 9

Fig.10 : Sortie du Centre Pompidou Virtuel en octobre 2012 10

Fig.11 : Centre Pompidou Virtuel, Typographie 10

Fig.12 : Proportion de personnes ayant utilisé Internet en lien avec une visite

culturelle ou patrimoniale selon le temps passé sur Internet 11

Fig.13 : Museum of the Moving Images 11

Fig. 14 : Présence des musées / Institutions culturelles sur les réseaux sociaux

2010-2012 12

Fig.15 : Les lieux culturels sur Facebook, 10 premiers lieux culturels (en nombre

d’amis) sont : 12

Fig.16 : Les lieux culturels sur Twitter, 10 premiers lieux culturels (en nombre d’amis)

sont : 13

Fig.17 : Conversation Twitter @VioletteBV - @centrepompidou 14

Fig.18 : Compte Instagram du Brooklyn Museum 15

Fig.19 : Compte Instagram du San Francisco Museum of Modern Art 16

Fig.20 : Page Pictify du musée du Louvre 17

Fig.21 : Page Pictify du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris 17

Fig.22 : Page Pictify du musée Rodin 18

Fig.23 : Page Pictify du musée d’Orsay 18

Fig.24 : Pinterest musée du Louvre 19

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Fig.25 : Pinterest musée du quai Branly 19

Fig.26 : Pinterest musée Maillol 20

Fig.27 : Pinterest musée des Beaux-Arts de Lyon 20

Fig.28 : Pinterest musée des Augustins de Toulouse 21

Fig.29 : Pinterest du Muséum de Toulouse 21

Fig.30 : Visite Virtuelle du château de Malmaison 22

Fig.31 : La Joconde à la loupe 22

Fig. 32a : «Explorer les collections», base des collections du musée du quai Branly 23

Fig.32b : «Explorer les collections», base des collections du musée du quai Branly,

Océanie 24

Fig.33a : Base des collections de la Smithsonian Institution 25

Fig.33b : Base des collections de la Smithsonian Institution 25

Fig.34a : Base Joconde 26

Fig. 34b : Base Joconde, Recherche thématique «Amymone» 26

Fig.35a : Culture.fr 27

Fig.35b : Culture.fr, Moteur des collections 28

Fig.35c : Culture.fr, Visites virtuelles 29

Fig.36a : Europeana, page d’accueil 30

Fig.36b : Europeana et le Web social 30

Fig.36c : My Europeana 31

Fig.37 : Visite virtuelle de la galerie d’Apollon, musée du Louvre 31

Fig. 38a : Visite virtuelle du Louvre médiéval, page d’accueil 32

Fig.38b : Visite virtuelle du Louvre médiéval, zoom sur une sculpture 32

Fig.39 : Panorama de la terrasse de la Victoire de Samothrace 33

Fig.40 : Visite virtuelle, Institut du Monde Arabe «Foi, Sagesse et Destinée» 33

Fig.41 : Visite immersive des jardins du musée du quai Branly 34

Fig.42a : Visite à 360° de l’exposition «Bohèmes» au Grand Palais 35

Fig.42b : Visite à 360° de l’exposition «Bohèmes» au Grand Palais 35

Fig. 43 : Visite à 360° du château de Blois 36

Fig.44 : Visite à 360° du château de Chambord 36

Fig.45a : Visite virtuelle du Museum d’Histoire Naturelle de la Smithsonian Institution,

rez-de-chaussée 37

Fig.45b : Visite virtuelle du Museum d’Histoire Naturelle de la Smithsonian Institution,

1er étage, Âge de Glace 37

Source : <http://www.mnh.si.edu/vtp/1-desktop/>. 37

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Fig.45c : Visite virtuelle du Museum d’Histoire Naturelle de la Smithsonian Institution,

zoom sur un specimen 38

Fig.46 : Visite virtuelle de la Frick Collection 38

Fig.47 : Visite virtuelle de la chapelle Sixtine 39

Fig. 48a : Rijksstudio, accueil 39

Fig. 48d : Rijksstudio, «search the collection» 41

Fig.48f : Rijksstudio, partagez, découpez, mettez l’image dans vos favoris 42

Fig.48h : Créez votre propre studio 43

Fig.48i : Rijksstudio, «Make something !» 43

Fig.48j : Tatouage par Droog, d’après la nature morte de Jan Davidsz. de Heem 44

Fig.48k : Rijksstudio «Bottom Left», par Mark Creegan 44

Fig.49 : Modèles 3D du Sommeil de Rodin en terre cuite, plâtre et marbre 45

Fig.50a : Versailles 3D, Chaos to Perfection 45

Fig.50b : Versailles 3D, «Pagaille à Versailles» 46

Fig.50c : Versailles 3D, Maquette 3D du Versailles de 1670, l’avant-cour 46

Fig.50d: Versailles 3D, Google Earth 47

Fig. 52a : Tour Eiffel : exposition en ligne par Google 48

Fig.53 : Google World Wonders, Grande barrière de corail 49

Fig. 54 : Google Art Talks 50

Fig.55a : Google Art Project 50

Fig.55c : Google Art Project, visite virtuelle du MoMA 52

Fig.55d : Art Project, Mes galeries 52

Fig.55e : Art Project, outils de partage 53

Fig.55f : Détail du Balcon de Manet (1869) 53

Fig.55g : Détail de la Madonne de Lucca de Jan Van Eyck (1436, Städelsches

Kunstinstitut, Francfort) 54

Fig. 56 : Grille d’analyse SWOT 55

Entretien avec Sébastien Magro, chargé des Nouveaux Médias au musée du Quai

Branly, 22 juillet 2013 56

Entretien avec Omer Pesquer, consultant en numérique pour la culture, le 11 août

2013 69

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Fig.1 : Usage régulier d’Internet en 2012

Source : Eurostat, enquêtes communautaires sur les TIC 2011, <http://www.observatoire-du-numerique.fr/usages-2/grand-public/usages-internet>.

Fig. 2. Ménages équipés d’un ordinateur en 2010

Champ : ménages comprenant au moins une personne de 15 à 74 ans.Source : OCDE, indicateurs clés des TIC 2010. http://www.observatoire-du-numerique.fr/usages-2/grand-

public/equipement

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Fig.3 : Ménages ayant un accès internet à domicile en 2011

Champ : ménages comprenant au moins une personne de 15 à 74 ans.Source : OCDE, indicateurs clés des TIC 2010. http://www.observatoire-du-numerique.fr/usages-2/grand-

public/equipement

Fig. 3bis : Ménages ayant une connexion à haut débit en 2011

Champ : ménages comprenant au moins une personne de 15 à 74 ans.Source : OCDE, indicateurs clés des TIC 2010. http://www.observatoire-du-numerique.fr/usages-2/grand-

public/equipement

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Fig. 4 : Usage de l’Internet à des fins personnelles selon l’âge, Sur 100

personnes de chaque groupe

.

Source : DONNAT Olivier, Les pratiques culturelles des Français à l’ère numérique : enquête 2008, Paris : La

Découverte, 2009, p.2

Fig. 5 : Les Moins de 35 ans Représentent 50% du Temps Passé en Europe

Source : comScore MMX, Décembre 2012, Europe 15+

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Fig.6 : Les Usagers Mobile Dépassent la Barre des 240 Millions dans l’Europe

des 5

Source : comScore MobiLens, Moyenne sur 3 mois se terminant en Décembre 2012, Europe des 5, 13+

Fig.7 : Pénétration du Smartphone dans l’Europe des 5 : 53% des Usagers

Mobiles Français ont un Smartphone

Source : comScore MobiLens, Moyenne sur 3 mois se terminant en Décembre 2012, Europe des 5, 13+

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Fig. 8 : Responsive Web design : Avant-Après Centre Pompidou Virtuel

Source : <http://responsivemuseum.com/fr/index.html>.

Fig. 9 : Quality guidelines for the capture of the digitised master file

Source : MACDONALD Lindsay, Digital Heritage, Applying digital imaging to cultural heritage, Oxford, Elsevier,

2006, p.12.

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Fig.10 : Sortie du Centre Pompidou Virtuel en octobre 2012

Fig.11 : Centre Pompidou Virtuel, Typographie

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Fig.12 : Proportion de personnes ayant utilisé Internet en lien avec une visite

culturelle ou patrimoniale selon le temps passé sur Internet

Source : CREDOC, Enquête «Conditions de vie et aspirations», début 2012. Leture : 25% des internautes qui

passent plus d’une heure par jour sur la Toile ont effectué une visite virtuelle d’un musée, d’une exposition ou d’un monument contre 16% en moyenne.

Fig.13 : Museum of the Moving Images

Source : <http://www.movingimage.us/>

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Fig. 14 : Présence des musées / Institutions culturelles sur les réseaux sociaux

2010-2012

Source : LOCHON Pierre-Yves, Étude du CLIC France : «150 musées et lieux culturels français face aux innovations technologiques», d’après une étude réalisée en décembre 2011 et janvier 2012 par les étudiants de l’EAC, Paris, 2012, <http://www.club-innovation-culture.fr/wp-content/uploads/RNCI-2012-CONDUCTEUR-PRESP-150.pdf>

Fig.15 : Les lieux culturels sur Facebook, 10 premiers lieux culturels (en nombre

d’amis) sont :

Source : LOCHON Pierre-Yves, Étude du CLIC France : «150 musées et lieux culturels français face aux innovations technologiques», d’après une étude réalisée en décembre 2011 et janvier 2012 par les étudiants de l’EAC, Paris, 2012, <http://www.club-innovation-culture.fr/wp-content/uploads/RNCI-2012-CONDUCTEUR-PRESP-150.pdf>

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Fig.16 : Les lieux culturels sur Twitter, 10 premiers lieux culturels (en nombre

d’amis) sont :

Source : LOCHON Pierre-Yves, Étude du CLIC France : «150 musées et lieux culturels français face aux

innovations technologiques», d’après une étude réalisée en décembre 2011 et janvier 2012 par les étudiants de l’EAC, Paris, 2012, <http://www.club-innovation-culture.fr/wp-content/uploads/RNCI-2012-CONDUCTEUR-

PRESP-150.pdf>

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Fig.17 : Conversation Twitter @VioletteBV - @centrepompidou

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Fig.18 : Compte Instagram du Brooklyn Museum

Source : <http://instagram.com/brooklynmuseum>

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Fig.19 : Compte Instagram du San Francisco Museum of Modern Art

Source : <http://instagram.com/sfmoma>

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Fig.20 : Page Pictify du musée du Louvre

Source : <http://pictify.com/user/MuseeduLouvre>

Fig.21 : Page Pictify du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

Source : <http://pictify.com/user/MAMparis>

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Fig.22 : Page Pictify du musée Rodin

Source : <http://pictify.com/user/MuseeRodin>

Fig.23 : Page Pictify du musée d’Orsay

Source : <http://pictify.com/user/MuseedOrsay>.

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Fig.24 : Pinterest musée du Louvre

Source : <http://pinterest.com/museedulouvre/>

Fig.25 : Pinterest musée du quai Branly

Source : <http://pinterest.com/quaibranly/?d>

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Fig.26 : Pinterest musée Maillol

Source : <http://pinterest.com/museemaillol/>

Fig.27 : Pinterest musée des Beaux-Arts de Lyon

Source : <http://pinterest.com/mbalyon/?d>

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Fig.28 : Pinterest musée des Augustins de Toulouse

Source : <http://pinterest.com/augustins/>

Fig.29 : Pinterest du Muséum de Toulouse

Source : <http://pinterest.com/museumtoulouse/>

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Fig.30 : Visite Virtuelle du château de Malmaison

Source : <http://www.chateau-malmaison.fr/visitevirtuelle>

Fig.31 : La Joconde à la loupe

Source : <http://musee.louvre.fr/oal/joconde/indexFR.html>.

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Fig. 32a : «Explorer les collections», base des collections du musée du quai

Branly

Source : <http://www.quaibranly.fr/fr/collections/explorer-les-collections.html>.

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Fig.32b : «Explorer les collections», base des collections du musée du quai

Branly, Océanie

Source : <http://www.quaibranly.fr/fr/collections/explorer-les-collections/oceanie.html>.

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Fig.33a : Base des collections de la Smithsonian Institution

Source : <http://collections.si.edu/search/>.

Fig.33b : Base des collections de la Smithsonian Institution

Source : <http://collections.si.edu/search/results.htm?gfq=CSILP_4&fq=object_type:%22Drawings%22&q=%22Drawings%22>

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Fig.34a : Base Joconde

Source : <http://www.culture.gouv.fr/documentation/joconde/fr/pres.htm>.

Fig. 34b : Base Joconde, Recherche thématique «Amymone»

Source : <http://www.culture.gouv.fr/documentation/joconde/fr/pres.htm>

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Fig.35a : Culture.fr

Source : <http://www.culture.fr/>.

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Fig.35b : Culture.fr, Moteur des collections

Source : <http://www.culture.fr/Ressources/Moteur-Collections>.

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Fig.35c : Culture.fr, Visites virtuelles

Source : <http://www.culture.fr/Multimedias/Visites-virtuelles>.

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Fig.36a : Europeana, page d’accueil

Source : <http://www.europeana.eu/>.

Fig.36b : Europeana et le Web social

Source : <http://www.europeana.eu/>.

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Fig.36c : My Europeana

Source : <http://www.europeana.eu/portal/myeuropeana.html#saved-items>.

Fig.37 : Visite virtuelle de la galerie d’Apollon, musée du Louvre

Source : <http://mini-site.louvre.fr/apollon/index_apollon.html>.

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Fig. 38a : Visite virtuelle du Louvre médiéval, page d’accueil

Source : <http://musee.louvre.fr/visite-louvre/index.html?defaultView=entresol.s489.p01&lang=FRA>.

Fig.38b : Visite virtuelle du Louvre médiéval, zoom sur une sculpture

Source : <http://musee.louvre.fr/visite-louvre/index.html?defaultView=entresol.s489.p01&lang=FRA>.

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Fig.39 : Panorama de la terrasse de la Victoire de Samothrace

Source : <http://www.louvre.fr/rooms/palier-de-la-victoire-de-samothrace-0>.

Fig.40 : Visite virtuelle, Institut du Monde Arabe «Foi, Sagesse et Destinée»

Source : <http://www.imarabe.org/sites/default/files/visite-vituelle-arts-islam-exposition/visite-virtuelle-ima-exposition-khalili.htm>.

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Fig.41 : Visite immersive des jardins du musée du quai Branly

Source : <http://www.quaibranly.fr/fr/musee/espaces/le-jardin.html>.

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Fig.42a : Visite à 360° de l’exposition «Bohèmes» au Grand Palais

Source : <http://www.grandpalais.fr/bohemes360/bohemes_360_web/tour.html>.

Fig.42b : Visite à 360° de l’exposition «Bohèmes» au Grand Palais

Source : <http://www.grandpalais.fr/bohemes360/bohemes_360_web/tour.html>.

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Fig. 43 : Visite à 360° du château de Blois

Source : <http://www.chateaudeblois.fr/?Vue-a-360o&lang=fr>.

Fig.44 : Visite à 360° du château de Chambord

Source : <http://www.podibus.com/Chambord_VR/#1>

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Fig.45a : Visite virtuelle du Museum d’Histoire Naturelle de la Smithsonian

Institution, rez-de-chaussée

Source : <http://www.mnh.si.edu/vtp/1-desktop/>.

Fig.45b : Visite virtuelle du Museum d’Histoire Naturelle de la Smithsonian

Institution, 1er étage, Âge de Glace

Source : <http://www.mnh.si.edu/vtp/1-desktop/>.

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Fig.45c : Visite virtuelle du Museum d’Histoire Naturelle de la Smithsonian

Institution, zoom sur un specimen

Source : <http://www.mnh.si.edu/vtp/1-desktop/>.

Fig.46 : Visite virtuelle de la Frick Collection

Source : <http://www.frick.org/visit/virtual_tour/west_gallery>.

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Fig.47 : Visite virtuelle de la chapelle Sixtine

Source : <http://www.vatican.va/various/cappelle/sistina_vr/index.html>

Fig. 48a : Rijksstudio, accueil

Source : <https://www.rijksmuseum.nl/en/rijksstudio>.

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Fig. 48b : Rijksstudio sur une tablette

Source : <http://www.fabrique.nl/blog/tag/responsive/>.

Fig. 48c : Rijksstudio, «explore the collection»

Source : <https://www.rijksmuseum.nl/en/explore-the-collection>.

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Fig. 48d : Rijksstudio, «search the collection»

Source : <https://www.rijksmuseum.nl/en/search>.

Fig. 48e : Rijksstudio, possibilité d’affiner la recherche par couleur

Source : <https://www.rijksmuseum.nl/en/search?f=1&ps=12&ii=0&p=1>.

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Fig.48f : Rijksstudio, partagez, découpez, mettez l’image dans vos favoris

S o u r c e : < h t t p s : / / w w w . r i j k s m u s e u m . n l / e n / s e a r c h / o b j e c t e n ?s=objecttype&p=1&ps=12&f.principalMaker.sort=Johannes+Vermeer&ii=0#/SK-A-2344,0>.

Fig.48g : «Get to work with your Rijksstudio»

Source : <https://www.rijksmuseum.nl/en/explore-the-collection/overview/rembrandt-harmensz-van-rijn/

objects#/SK-C-216,2>.

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42

Fig.48h : Créez votre propre studio

Source : <https://www.rijksmuseum.nl/en/mijn/verzamelingen/103925--violettev/yellow-top>.

Fig.48i : Rijksstudio, «Make something !»

Source : <https://www.rijksmuseum.nl/en/rijksstudio-inspiration>.

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43

Fig.48j : Tatouage par Droog, d’après la nature morte de Jan Davidsz. de

Heem

Source : <https://www.rijksmuseum.nl/en/mijn/verzamelingen/176--alexander-van-slobbe/mijn-producten>.

Fig.48k : Rijksstudio «Bottom Left», par Mark Creegan

Source : <https://www.rijksmuseum.nl/nl/mijn/verzamelingen/19730--mark-creegan/bottom-lefts>.

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44

Fig.49 : Modèles 3D du Sommeil de Rodin en terre cuite, plâtre et marbre

Source : <http://www.musee-rodin.fr/fr/focus>.

Fig.50a : Versailles 3D, Chaos to Perfection

Source : <http://www.versailles3d.com/fr/les-projets-versailles-3d/chaos-to-perfection.html>.

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45

Fig.50b : Versailles 3D, «Pagaille à Versailles»

Source : <http://www.versailles3d.com/fr/les-projets-versailles-3d/pagaille-a-versailles.html>.

Fig.50c : Versailles 3D, Maquette 3D du Versailles de 1670, l’avant-cour

Source : <http://www.versailles3d.com/fr/decouvrez-les-maquettes-3d/1670.html>.

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Fig.50d: Versailles 3D, Google Earth

Source : <http://www.versailles3d.com/fr/decouvrez-les-maquettes-3d/1670.html>.

Fig.51a : Second Life, Louvre virtuel

Source : <http://leden.wordpress.com/2007/11/22/lieux-culturels-dans-second-life/>.

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Fig.51b : Second Life, Mont Saint-Michel virtuel

Source : <http://secondlife.com/destination/1338>.

Fig. 52a : Tour Eiffel : exposition en ligne par Google

Source : <http://www.google.com/culturalinstitute/collection/tour-eiffel>.

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Fig. 52b : Tour Eiffel : vue à 360° par Google

Source : <http://www.google.com/culturalinstitute/collection/tour-eiffel?museumview>.

Fig.53 : Google World Wonders, Grande barrière de corail

Source : <http://www.google.com/intl/fr/culturalinstitute/worldwonders/>.

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Fig. 54 : Google Art Talks

source : <https://plus.google.com/events/cihbq5nveafs6afav95d9qv33i4>.

Fig.55a : Google Art Project

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Fig. 55b : Le Bal du Moulin de la Galette de Renoir sur le Google Art Project en

gigapixels

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Fig.55c : Google Art Project, visite virtuelle du MoMA

Source : <http://www.google.com/culturalinstitute/collection/moma-the-museum-of-modern-art?

museumview&hl=fr&projectId=art-project>.

Fig.55d : Art Project, Mes galeries

Source : <http://www.google.com/culturalinstitute/my-galleries?hl=fr&projectId=art-project>.

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52

Fig.55e : Art Project, outils de partage

Source : <http://www.google.com/culturalinstitute/asset-viewer/young-woman-with-a-pearl-necklace/ugGhylXNvWPURA?exhibitId=5wIiRttgVPZAKA&userGallery&projectId=art-project>.

Fig.55f : Détail du Balcon de Manet (1869)

Source : <http://www.google.com/culturalinstitute/asset-viewer/the-balcony/ggFK0UgXAd7OCA?projectId=art-project>.

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Fig.55g : Détail de la Madonne de Lucca de Jan Van Eyck (1436, Städelsches

Kunstinstitut, Francfort)

Source : <http://www.google.com/culturalinstitute/asset-viewer/lucca-madonna/YQF1hx5g-8VglQ?projectId=art-project>.

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Fig. 56 : Grille d’analyse SWOT

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Entretien avec Sébastien Magro, chargé des Nouveaux Médias au musée du

Quai Branly, 22 juillet 2013

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

J’ai commencé par une formation de designer en communication visuelle à l’école

Boules, j’ai ensuite fait les arts appliqués à la faculté de Paris I, et enfin, dans la dernière année

de ma maîtrise, j’ai commencé à travailler à temps partiel dans une galerie de design.

Sur l’ensemble de mon parcours, j’ai oscillé entre culture et design à chaque fois. Au

début de ma carrière, j’ai fait beaucoup de graphisme, mais cela fait maintenant trois ans que je

me suis spécialisé sur la relation entre le musée et le numérique. Je pense que la question du

design est importante et me permet de conserver une exigence et une rigueur graphique.

En quoi consiste votre poste au sein du musée du quai Branly ?

Je suis arrivé au musée en 2012 et j’ai été chargé de quatre missions : le site Internet,

les réseaux sociaux, les applications mobiles, la veille.

En ce qui concerne le site Internet, on a choisi de travailler avec le comité éditorial, ce

qui veut dire que dans chaque service, dans chaque direction du musée, des contributeurs ont été

désignés par leur direction, qui sont en fait des interlocuteurs chargés de mettre en ligne des

contenus sur le site Internet. Dans d’autres musées, par exemple au centre Pompidou, ils ont un

webmaster qui est chargé de la mise en ligne des contenus. Ils ont d’autres types de contributeurs

qui apportent du contenu mais ce ne sont pas eux qui le mettent en ligne. Moi, je coordonne ce

comité composé de huit à dix personnes qui se réunissent une fois par mois et qui interviennent

quasiment quotidiennement sur le site Internet, en mettant en ligne des contenus relatifs à leur

propre territoire. Par exemple, il y a deux personnes à la direction des publics qui mettent en ligne

les contenus concernant la direction des publics, comme par exemple les animations, les visites,

les ateliers, etc. On travaille avec un CMS, avec un backoffice, qui s’appelle Typo3, identique à

Wordpress, qui permet d’administrer les contenus même avec des connaissances techniques très

limitées. On s’est fixés une charte graphique et une charte éditoriale qu’on essaye de respecter

mais chacun est responsable de ses contenus.

Actuellement, il n’y a pas de relecture, chacun est à 100% responsable de ses contenus.

Je ne les supervise pas, je les accompagne. On s’est engagés sur une refonte du site qui se

terminera en 2014 et il n’est pas impossible que l’on passe à un système avec une relecture. Les

pages seraient par exemple enregistrées en brouillon et elles ne pourraient pas être publiées par

les contributeurs sans relecture de ma part ou d’une tierce personne. Mais pour le moment notre

système fonctionne assez bien. Évidemment, il y a des personnes qui sont très à l’aise avec l’outil

informatique, ou le Web en général, et d’autres qui le sont moins parce que ce n’est pas

forcément leur tâche première. Ce sont des gens qui sont chargés d’organiser des manifestations

scientifiques, d’étudier et de collecter les œuvres, d’organiser les rencontres à l’auditorium, les

spectacles du musée, etc. Cependant, il est vrai que le système de validation permettrait

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d’assurer peut-être une cohérence éditoriale dans le contenu avant la publication. Mais je n’ai

jusqu’à présent jamais eu de gros problème.

La deuxième tâche qui m’est attribuée concerne les réseaux sociaux, qui occupent entre

30 et 50% de mon temps en fonction des périodes. Actuellement, j’interviens sur la page Facebook,

le compte Twitter, les pages Tumblr et Pinterest.

En ce qui concerne la page Pinterest, on l’a « réservée », mais elle n’est pas encore

utilisée, pour plusieurs raisons. Il faut savoir qu’il n’y a pas une personne à temps plein qui gère le

community management. Il y a également une question de pertinence. Ce n’est pas parce qu’il y a

une plate-forme qui existe ou qui émerge que l’on va forcément y être présent. Je ne suis pas sûr

que la page Pinterest, par exemple, corresponde au positionnement du musée du quai Branly, à ses

intérêts, à la manière dont on travaille. En effet, Pinterest a une vocation très commerciale. Les

américains sont très intéressés par cette plateforme parce qu’ils vendent beaucoup de produits à

travers elle, ils valorisent en tout cas des produits commerciaux qu’ils vendent, comme les

catalogues, les objets dérivés, etc. En ce qui nous concerne, ce n’est pas notre objectif, ni notre

manière de travailler au musée, et plus singulièrement en France. Il y a une bonne partie des

boutiques de musées qui sont aussi exploitées par la RMN. C’est le cas de la boutique du quai

Branly, ce qui signifie que l’on peut acheter les catalogues en ligne sur le site Internet de la RMN,

ainsi que sur certains autres sites commerciaux comme la Fnac, mais on n’a pas de boutique en

ligne sur le site du musée. Il devrait y en avoir une sur le prochain site.

Pour ce qui est des réseaux sociaux, quand je suis arrivé en février 2012, la personne qui

me précédait s’occupait presque exclusivement du site Internet. Elle faisait un travail plus investi

sur la coordination éditoriale du comité et moins sur les réseaux sociaux. À l’occasion de son

départ, le musée a décidé d’embaucher quelqu’un qui ait une spécificité dans ce domaine, d’où

mon recrutement. J’anime donc les pages Facebook et Twitter et ainsi que les comptes YouTube et

Dailymotion sur lesquels on publie des vidéos.

En ce qui concerne les applications mobiles, la section numérique du musée est dispersée

en différentes directions et différents services. Dans beaucoup d’institutions aujourd’hui émerge

ce type de département, spécialisé dans la production numérique. C’est le cas notamment à la

RMN ou d’Universcience pour la cité des Sciences et de l’Industrie, le pôle qui réunit la Cité des

Sciences et le Palais de la Découverte.

Au musée du quai Branly, dans le domaine des applications on distingue trois blocs. Le

premier bloc est centré sur l’application institutionnelle du musée, disponible sur iOS depuis 2009

et sur Android depuis 2010. Elle n’a pas beaucoup évolué depuis. On envisage de faire

prochainement un petit lifting notamment avec l‘arrivée de l’iPhone5 dont l’écran est plus grand.

Le deuxième bloc est représenté par les audioguides pour les expositions. Au musée sont

organisées environ 8 à 10 expositions par an. Parmi elles, il y a, en général, trois expositions qui

font l’objet d’un audioguide porté sur iOS et sur Android. En plus d’un audioguide in-situ. Il s’agit

Viole&e  Vauchelle  -­‐  Les  musées  à  l’ère  du  numérique  -­‐  Annexes  -­‐  École  du  Louvre  -­‐  2013

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donc des deux grandes expositions de la galerie jardin, une grande galerie qui fait 2000m2. La

dernière en date, qui vient de fermer c’était « Philippines », qui succédait à « Jupojanu », la

peinture aborigène, qui succédait elle-même aux « Maîtres du désordre », etc. Il y a également

une exposition plus longue, que l’on appelle exposition d’anthropologie et qui a lieu en mezzanine

ouest. La dernière s’intitulait « Cheveux chéris », qui vient aussi de se terminer. Ce sont les trois

expositions qui bénéficient d’un audioguide sur les deux systèmes d’exploitation principaux, ainsi

que sur les dispositifs in-situ, en location dans le musée pour le temps de la visite. Celui-ci est

disponible au cas où le visiteur n’ait pas de terminal équipé ou n’ait pas envie de télécharger

l’application. Je ne travaille pas directement à la conception des audioguides, c’est la direction

des publics qui gère leur fonctionnement. Le service du numérique assiste la direction des publics

pour les conseiller et leur apporter notre regard orienté numérique.

Enfin, le troisième bloc concernant les applications dont je suis chargé, et à travers moi,

ma direction, ce sont les ealbums qui sont disponibles sur iPad. Là, il s’agit uniquement d’un

portage d’ouvrage pdf, avec un feuilletage classique. On tourne les pages, on peut zoomer pour

agrandir les images, on peut également voir le texte en version simplifiée. Ce ne sont pas des

applications à proprement parler, il n’y a pas d’interactivité, ni de jeux. Il y a deux ouvrages, dans

lesquels on retrouve les chefs d’œuvres, qui représentent une sélection d’une trentaine d’oeuvres

des quatre collections et des masques.

Mon quatrième pôle d’activité concerne la veille. Il s’agit de la veille technologique,

veille des pratiques, veille du numérique au sens large. À la fois dans les autres musées et

institutions culturelles. Il s’agit de voir ce qu’elles font, ce qu’elles proposent, qu’est-ce-que nous

pourrions proposer, qu’est-ce-qui serait intéressant, est-ce-qu’il y aurait des choses dont on

pourrait s’inspirer ou pas, les erreurs à ne pas faire aussi. Plus largement, au-delà des institutions

culturelles c’est aussi dans les autres domaines, comme le commercial. Nous avons par exemple

une application, qui n’a pas été gérée par mon service, qui s’appelle « Le musée en musique » et

qui est disponible sur les terminaux Android équipés de NFC RFID (parce que sur l’iPhone il n’y a

pas de NFC pour le moment). Dans le cadre de ma veille, il m’arrive d’envoyer des informations

autour de ces thématiques là, même si cela ne concerne pas directement le musée ou la culture.

Donc, la question de la veille est aussi un peu spécifique à mon poste, puisque c’est quelque chose

qui est très pratiqué par d’autres institutions. Il faut toujours se tenir au courant de ce qui se fait.

Ça n’est pas toujours le cas, c’est souvent sous-entendu ou attendu, alors qu’en ce qui me

concerne, cela fait partie de ma fiche de poste.

Dans un premier temps je me sers de la veille pour savoir de quoi je parle. Quand les

gens me sollicitent et qu’ils me posent des questions spécifiques, il faut que je puisse répondre.

Au-delà de cela, je fait de la veille une sorte de petit bulletin que j’envoie mensuellement à une

bonne partie du musée, aux gens qui sont intéressés ou que cela peut intéresser. Ce sont des

choses qui reste à l’intérieur du musée et du monde professionnel, cela n’a pas d’intérêt à être

destiné au public du musée.

Viole&e  Vauchelle  -­‐  Les  musées  à  l’ère  du  numérique  -­‐  Annexes  -­‐  École  du  Louvre  -­‐  2013

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En terme d’organisation, comment votre poste et votre service s’intègrent-t-ils au sein de

l’institution ?  

Le musée du quai Branly est un musée qui est né en 2006, mais qui a été structuré dès la

fin des années 1990-début 2000, avec une structure assez classique de musée. Il se divise en deux

départements, un département de la recherche et de l’enseignement et un département du

patrimoine et des collections. On est en co-tutelle avec le ministère de l’enseignement supérieur

et de la recherche et le ministère de la culture et de la communication. Le département du

patrimoine et des collections travaille vraiment sur les collections, les acquisitions des collections,

leur entretien, etc. Il y a ensuite d’autres directions, la direction de la communication, la

direction du développement culturel, qui est la mienne, et qui est en fait la direction de la

production. Il y a également la direction des publics et ensuite toutes les directions techniques,

avec notamment tout ce qui est de l’ordre des systèmes d’information. Une des spécificités du

musées c’est qu’il n’y a environ que 250 personnes qui travaillent pour le musée et on a à peu près

250 personnes qui font partie du CMS, le contrat multi-services. Il s’agit d’un contrat passé avec

trois ou quatre entreprises qui gère tout ce qui est propreté, sécurité et accueil.

En ce qui concerne de la direction du développement culturel, elle s’occupe donc de la

production. On a quatre services, le service des expositions, qui représente le cœur de cette

direction, avec un service intérieur, régie et production ; le service des éditions, qui gère tous les

catalogues et l’image ; le service de l’auditorium, qui gère toutes les spectacles organisés dans le

musée; et le dernier, le service du développement numérique, qui est né récemment, puisqu’il y a

encore quelques semaines on était la cellule multimédia. Ce qui différencie la cellule et le service

c’est qu’avant il y avait une personne qui était responsable de la cellule, un chef de projet

multimédia en quelque sorte, moi-même en tant que chargé de projets nouveaux médias et

community management, et une troisième personne qui s’occupait de l’audiovisuel. Nous avons

maintenant une quatrième personne qui devient le chef de service. Les tâches sont réparties,

réagencées.

En créant ce service, l’institution démontre une volonté de donner plus d’importance à votre

travail ainsi qu’au numérique, volonté qui n’est, d’ailleurs, pas si récente que cela.

Tout à fait, à la fois en interne, au sein de l’établissement, et plus largement à

l’extérieur de l’établissement. Il y a une volonté de la part de ma directrice, du président, et de la

direction générale, de montrer et de donner une importance au numérique.

Dès l’ouverture du musée en 2006, il y avait un grand nombre d’installations multimédia

qui ont été pensées sur le plateau des collections, dans ce qu’on appelle la « rivière ». Il y a aussi

eu une mezzanine multimédia qui a été transformée puis réagencée. L’application mobile est

arrivée assez tôt, en 2009. Nous étions un des premiers musées à avoir une application mobile sur

Viole&e  Vauchelle  -­‐  Les  musées  à  l’ère  du  numérique  -­‐  Annexes  -­‐  École  du  Louvre  -­‐  2013

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iOS. Dès 2007, nous avons eu une chaîne sur YouTube, il y a donc quand même un intérêt porté par

le musée à ces questions-là qui est assez ancien. On continue dans ces démarches-là en faisant

évoluer nos projets. Il existe notamment une visite immersive du jardin, guidée par Gilles

Clément, son concepteur, que l’on peut voir sur le site Internet et qui est disponible également sur

l’application iPad. Elle fonctionne autour de sept ou huit séquences. L'intérêt est dans la

combinaison, à la fois d'une reconstitution 3D, on peut par exemple promener la caméra comme

sur le Google Art Project, et à la fois de vidéos où Gilles Clément est incrusté. Cette visite a été

mise en place en 2011 sur l’application iPad, uniquement, pas sur l’application iPhone car les

écrans seraient trop petits. C’est depuis cet automne qu’on l’a adaptée sur le site Internet. C’est

un projet qui a été proposé et offert au musée par le concepteur, qui lui a permis de donner de la

visibilité à son travail, et pour nous c’était intéressant car c’est une belle manière de visiter aussi

le jardin.

Nous sommes les seuls jusqu’à présent à l’avoir fait dans un musée. Le Grand Palais a fait

quelque chose de similaire avec sa visite à 360° de l’exposition « Bohèmes ».

Est-ce quelque chose que l’on pourrait imaginer pour l’intérieur du musée, pour les salles

elles-mêmes ?

Pas nécessairement, nous avons intégré le Google Art Project il y a un an en avril 2012. Il

n’y a donc pas forcément d’intérêt pour nous d’intégrer cela à notre site, ce serait une sorte de

doublon.

Pour quelles raisons le musée du quai Branly a choisi d’intégrer le Google Art Project ? Et quel

est, selon vous, l’intérêt d’un tel projet ?

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous avons choisi d’être sur le Google Art Project.

À la fois pour des questions de visibilité et de référencement, car Google est un puissant moteur

de recherche. Cela donne la possibilité de pouvoir visiter le musée même si l’on est à l’étranger.

J’ai moi-même visité des musées sur le Google Art Project situés dans des villes dans lesquelles je

n’irai peut-être jamais. Le Google Art Project offre la possibilité à encore plus de monde de visiter

des musées dans lesquels ils n’iraient peut-être pas parce qu’on ne voyage pas partout dans le

monde comme on le souhaiterait.

Selon moi, la visite in-situ et la visite en ligne sont des expériences différentes, et à bien

des égards complémentaires, qui ne sont en tout cas pas antinomiques. Il ne s’agit pas de

remplacer l’expérience numérique par l’expérience physique. Au musée du quai Branly, il y a

beaucoup de pièces travaillées dans des matériaux organiques, que l’on peut sentir, qui peuvent

avoir une couleur ou une odeur particulière. La taille aussi est un élément important. Voir une

œuvre en photo, qu’elle soit imprimée ou numérique, et la voir en vrai sont deux expériences

différentes. Je maintiens donc qu’il ne s’agit pas de remplacer l’expérience physique du musée

mais d’offrir une expérience complémentaire.

Viole&e  Vauchelle  -­‐  Les  musées  à  l’ère  du  numérique  -­‐  Annexes  -­‐  École  du  Louvre  -­‐  2013

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Est-ce-qu’il existe au musée du quai Branly une stratégie numérique, une réflexion globale qui

a été décidée en aval par la direction ou l’ensemble des directions pour être mise en place ?

Non mais c’est en train de se faire. Les musées intègrent des dispositifs numériques et

multimédia depuis à peu près une bonne vingtaine d’années voir un peu plus. Au quai Branly

comme dans d’autres musées, c’est arrivé au fur et à mesure, avec les installations multimédias

dont je parlais, mais en plus de cela, on a commencé à créer des applications mobiles. À l’heure

actuelle, il n’y a pas de stratégie numérique clairement définie. Le projet de refonte du site va

être l’occasion de réfléchir à la question. Nous sommes obligés de remettre à plat notre

écosystème numérique, de réfléchir à notre proposition, à notre offre, sur les applications

mobiles, sur le site Internet, sur les réseaux sociaux et plus largement sur d’autres types de

projets numériques qu’on pourrait anticiper. Nous devons aussi nous poser la question des usages.

L’objectif du site est d’adapter le site Internet aux usages qui émergent. Aujourd’hui, de plus en

plus de connexions se font à partir de terminaux mobiles, sur des smartphones, sur des tablettes,

avec des écrans plus petits et tactiles. Ce n’est donc pas la même manière de naviguer. De ce fait,

nous nous intéressons beaucoup à des techniques du type Responsive Web Design, des techniques

liées au HTML5 et CSS3 qui permettent d’avoir des sites adaptés à l’écran utilisé. Se pose ensuite

la question de savoir si on met l’intégralité du site. Cela implique que l’on puisse visionner

l’intégralité des œuvres sur un petit écran.

La question de s’orienter vers l’utilisateur est aussi une question importante. C’est une

culture du design qui n’est pas forcément celle du musée. Il y a encore aujourd’hui dans les

musées des gens qui ont tendance à vouloir laisser le visiteur faire sa propre expérience du musée

sans le guider. A contrario, il y a des gens aussi plus jeunes et qui vont avoir envie d’orienter

l’expérience de l’utilisateur.

Cette question de l’expérience de l’utilisateur en terme de design fait référence à ce

que l’on appelle le design thinking . Il s'agit de concevoir un produit pour répondre à une demande

particulière. L’idée c’est de se demander de quelle façon on peut concevoir aujourd’hui un site

Internet de musée, ou plus largement une exposition, ou une expérience de visite de la même

manière.

Y-a-t-il une concertation avec la direction générale pour établir cette stratégie numérique ?

Le président est très sensible à ces questions-là, il y a une réelle implication de la part

de la direction d’aller vers plus d’intégration du numérique. Il y a aussi une idée de parler à des

populations plus larges auxquelles le musée ne s’adressait pas forcément avant. La direction s'est

investie personnellement sur la réalisation de l’application mobile dès le départ en 2009.

Comment se passe l’intégration du service numérique au sein du musée ? Est-ce-qu’il y a

quand même une réticence face au numérique au sein du musée ? Et est-ce-qu’il y a encore

selon vous dans le monde des musées en général une réticence face au numérique ?

Viole&e  Vauchelle  -­‐  Les  musées  à  l’ère  du  numérique  -­‐  Annexes  -­‐  École  du  Louvre  -­‐  2013

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De manière générale, il y a, d’un côté, des gens qui sont sensibles à ces questions, qui

pensent qu’aujourd’hui il est difficile de s’en passer ou de passer à côté de ça, qu’on est obligé

d’une manière ou d’une autre de se positionner sur le numérique, sur le Web, sur les applications.

D’un autre côté, il y a aussi des gens qui, au contraire, ne sont pas nécessairement sensibles à ces

questions-là, qui ne se sentent pas nécessairement concernés. Il peut y avoir un facteur

générationnel. Certains conservateurs de musées un peu âgés ne sont pas encore bien à l’aise avec

les technologies numériques. Ils y sont moins sensibles parce qu’ils sont peu ou pas utilisateurs.

Au-delà de cela, il y a des personnes âgées qui s’y intéressent beaucoup et qui ont saisi l’intérêt

que cela peut avoir. Le responsable du département du patrimoine et des collections, Yves Le Fur,

porte beaucoup d'intérêt à ce sujet. Il s’intéresse beaucoup au dispositif qui s’appelle

#jourdefermeture sur Twitter. L’utilisation de ce hashtag permet de rentrer dans les coulisses du

musée les lundis, jour de fermeture.

Beaucoup de questions ont été soulevées sur l’intérêt de ce poste et notamment des

coûts qu’il pourrait entraîner. Nous avons 40,000 fans sur Facebook et 10,000 abonnés sur Twitter.

Certaines personnes se demandent pourquoi nous faisons ces démarches pour ces personnes-là et

qu’est-ce-qu’il se passe pour ceux qui ne sont pas sur Facebook ou sur Twitter. Il peut y avoir un

risque ou une peur, mais de manière générale les gens sont assez réceptifs. Aujourd’hui, il y a

plusieurs structures qui ont soit créé un pôle numérique, soit transformé ou réaménagé un poste

afin de répondre à ces questions. La communauté des muséogeeks a notamment été un catalyseur

pour ce sujet. Des gens comme Gonzague Gauthier, mon alter ego du centre Pompidou, Omer

Pesquer, consultant indépendant et créateur de Muzéonum, Pauline Aunil du MuCem, Claire

Séguret du musée de Cluny et Maïté Labaque du château de Versailles ; sont des gens qui ont fait

émerger de nouveaux usages et de nouvelles pratiques technologiques. Je pense qu’il y a une prise

de conscience de la part des institutions car ce sont quand même des gens qui ont de très hautes

formations et de très hautes responsabilités. Ils sont donc conscients de l'impact que cela peut

avoir sur la société. Même si l'on retrouve toujours des confrontations, parce que culturellement le

temps du musée ne correspond pas au temps du numérique, ce n'est pas pour autant que l’on ne

peut pas trouver des systèmes pour s’entendre.

La relation musée-numérique s’inscrit-elle dans un rapport de force « gros musée » vs. « petit

musée » ? L’utilisation du numérique est-elle une question de budget ou d’intérêt ?

Cela dépend, on ne peut pas nier que la question du budget n’a pas son importance. Les

gros musées ont techniquement plus de budget et ont peut-être plus de possibilités de créer ces

projets. En général, il peut y avoir une, deux voire trois personnes qui se chargent spécifiquement

de ces fonctions-là, qu’il s’agisse du Web, des réseaux sociaux ou des applications. Mais cela n’est

pas non plus systématique. En revanche, dans les plus petits musées, cela part souvent d’un

intérêt personnel. J’ai pu observer que dans plusieurs musées de petites tailles, il y avait une

personne qui, à titre personnel utilise Facebook et trouverait intéressant de lancer une page

Facebook pour le musée, en réfléchissant aux contenus et aux publics visés. Il n’y a pas

Viole&e  Vauchelle  -­‐  Les  musées  à  l’ère  du  numérique  -­‐  Annexes  -­‐  École  du  Louvre  -­‐  2013

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uniquement la question du budget, il y a aussi celle de l’intérêt. Au musée, nous faisons des

applications mobiles dans le cadre d’un service public mais nous n’en faisons pas tout le temps car

nous n’avons pas forcément le budget pour. Il y a aussi des questions de temps, au-delà de la

question du budget, dans certaines structures où l’on compte 10 à 20 personnes, ils n’ont pas

forcément le temps de se consacrer à cela. Il y a donc plusieurs éléments à prendre en compte.

Il existe de nombreux types de musées différents. Ils peuvent être des musées

associatifs, des musées de type privé, des musées municipaux, des musées départementaux ou

régionaux, et cela joue dans leur approche. Mais il est vrai que certains musées en sont encore à la

question du site Internet. Aujourd’hui, nous en sommes à la question du site dédié. La ville de

Paris est progressivement en train de créer des sites Internet distincts pour ses musées alors que

pendant longtemps ils avaient juste une page sur le site paris.fr.

Il y a des initiatives très intéressantes dans des musées considérés comme petits. Le

Museum d’histoire naturelle de Toulouse notamment est un pionnier dans le domaine. Samuel

Bausson, son webmaster, est un des premiers à avoir créé une page Netvibes pour le musée. Il est

présent sur bien des réseaux sociaux. Le musée était fermé pour rénovation pendant un certain

temps, on lui a demandé de travailler sur la présence en ligne du musée pour que celui-ci soit tout

de même identifié. Il a notamment créé un compte Twitter et une page Facebook. Il y a aussi le

musée municipal de Boulogne-sur-mer, un musée municipal avec une petite équipe. La personne

qui s’occupe du community management et de la communication, Émeline Guette, est très active

et s’investit beaucoup. Il y a d’ailleurs des échanges entre le musée du quai Branly et le musée de

Boulogne-sur-mer car ils ont des collections d’Amérique du nord assez importantes, notamment sur

l’Alaska. En somme, on peut être un petit musée et s’investir si on décide de le faire. Il y a

toujours des manières d’optimiser le temps sur les réseaux sociaux en prévoyant des publications à

l’avance.

Comment s’articulent les différentes stratégies (réseaux sociaux, site Internet, applications

mobiles) et y-a-t-il une cohérence entre elles ?

Pour le moment non, mais c’est en cours. À ma modeste échelle, j’essaie d’y travailler.

J’ai fait récemment une conférence dans laquelle j’ai utilisé une technique qui fonctionne bien. Le

concept est de raconter une visite « fictive » d’un visiteur qui vient au musée et qui la partage sur

les réseaux sociaux. Il fait un check-in sur Foursquare, poste sur son profil Facebook, twitte, poste

des photos sur Instagram et écrit le lendemain un article sur son blog, le poste et est ensuite

retwitté par moi-même. C’est une sorte de « visite idéale » dans laquelle j’explique les différents

points de rencontre entre les visiteurs et le musée, à travers les outils numériques.

Même s’il y a une ouverture d’esprit pour chacun, chaque direction a son territoire

d’intervention, son champ d’activité et on ne peut pas non plus entrer en confrontation avec les

autres. Cette question d’articulation de manière cohérente nécessite de travailler vraiment

ensemble. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cela reste encore quelque chose d’assez

nouveau pour un musée. Les directions travaillent en collaboration pour un très grand nombre de

Viole&e  Vauchelle  -­‐  Les  musées  à  l’ère  du  numérique  -­‐  Annexes  -­‐  École  du  Louvre  -­‐  2013

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projets. Pour les expositions temporaires, toutes les directions vont intervenir à un moment ou à

un autre, de la naissance du projet deux à trois ans avant l’ouverture, jusqu’à sa fermeture et

voire même son itinérance. Mais il n’empêche que ce soit parfois un peu morcelé. Néanmoins, la

refonte du site est ici aussi primordiale car cela nous donne l’opportunité de réfléchir à une

cohérence dans nos stratégies.

La refonte du site Internet pose d’ailleurs d’autres questions, notamment autour des

collections, qu’en est-il des collections en ligne ?

Tout cela pose en effet la question des collections car nous nous sommes lancé dans un

chantier d’examen des collections en ligne assez conséquent. Nous sommes passés par la question

des bases de données, en passant par la vérification des notices, jusqu’à celle des photos.

L’avantage au musée du quai Branly, c’est qu’on a, très tôt, dès l’ouverture du musée, numérisé

les collections. Les standards de Haute Définition ne sont plus les mêmes qu’autrefois, ils évoluent

très vite, entre 1 an et 18 mois. Tout ce qui est de l’ordre de la qualité de compression, du format,

de HD, de RAW, tout cela évolue. On organise une campagne permanente de numérisation. Chaque

objet qui entre dans les collections, qu’il s’agisse d’un don, d’un achat, d’une acquisition ou

autre, va être photographié par les photographes officiels du musée. En ce qui concerne les objets

exposés temporairement, à chaque fois que l’on sort un objet des réserves pour une exposition, il

va être photographié à l’occasion de l’exposition. Ce qui permet aussi d’avoir de nouvelles photos

HD pour le catalogue, pour la presse, etc. Il y a tout un travail autour des fiches. Le pôle image,

qui fait partie du service des éditions, gère la base de données en ligne (Imago) et les campagnes

photographiques. En outre, il existe une autre base de données qui est sur TMS (The Management

System), un système d’administration des collections, comme Micromusée par exemple. C’est le

personnel du département du patrimoine et des collections qui gèrent cette partie-là. La base TMS

est aussi une base de travail pour les chercheurs et les conservateurs. L’intégralité des 300,000

pièces est visible sur le site. À partir de l’onglet base de données, vous accédez à un moteur de

recherche. Là, il y a un système qui fonctionne avec des opérateurs boléens de recherche

classiques. Un deuxième service, beaucoup plus « user-friendly », a été développé. En décembre

2011, nous avons développé un module qui s’appelle « Explorer les collections » qui cette fois-ci se

trouve dans l’onglet collections, qui n’est pas dans l’onglet base de données et qui permet un

mode d’exploration plus simple. La recherche est par exemple beaucoup plus limitée, il n’y a pas

de recherche avancée spécifique. Là, nous avons choisi de focaliser sur les 3,000 pièces qui sont

montrées sur le plateau des collections. On peut donc voir ces deux modules-là en ligne sur le site.

C’est un module qui est plutôt pensé pour le grand public.

Beaucoup de sites Internet de musées sont en refonte, est-ce-qu’on vit un tournant dans

l’histoire des sites Internet de musées ?

Le Louvre a fait une refonte il y a deux ans, le centre Pompidou l’a fait il y a un an

maintenant et Cluny le prévoit pour la fin de l’année. Il y a en effet différents musées qui le font.

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On est un peu dans une phase de changement, on est en train de passer d’un type de site vitrine,

sur lequel il y a juste le programme du musée, les évènements, des informations pratiques, vers un

type de site orienté plus contenu. On s’oriente plus vers l’expérience de l’utilisateur. On se dit

aussi qu’Internet et les technologies numériques permettent de partager un grand nombre de

données autour des collections et de permettre au visiteur d’avoir accès aux collections même s’il

ne vient pas au musée, quelqu’en soit la raison, géographique ou autre. On a aussi des directives

du ministère de la Culture en terme d’Open Data. Cette volonté d’appropriation et d’ouverture

des données est importante car ce sont des données qui appartiennent au public. De la même

manière que les publics peuvent en profiter dans le cadre de la mission des musées physiques. Ils

doivent pouvoir aussi en profiter dans le cadre d’une visite en ligne, récupérer des données, que

ce soit pour la recherche ou pour leur curiosité personnelle. L’avantage c’est qu’on a une très

bonne base de données qui existe actuellement, même si elle est problématique à certains égards,

on a fait deux dispositifs qui sont quand même tous les deux efficaces, un plutôt pour le grand

public, un autre plutôt pour les chercheurs et les étudiants, qui sont tout de même deux modes de

visite et deux modes d’exploration des collections.  

Quelle est, selon vous, l’utilité pour un musée d’être présent sur les réseaux sociaux ?

Actuellement, on travaille sur la questions des retours. Il y a des outils qui existent de

manière commerciale, surtout pour les marques (type Cloud) qui permettent de mesurer l’impact

des réseaux sociaux. Il y a deux ans, j’ai écrit un article avec Omer Pesquer qui s’intitule « La

guerre des chiffres n’aura pas lieu ». C’était le moment où le Louvre avait publié un communiqué

de presse pour indiquer qu’il avait atteint les 400,000 fans. À cette époque, je me posais la

question de la pertinence du chiffre. Avec Omer on a essayé de savoir si cette course au chiffre

était vraiment pertinente et nécessaire. Cela a ouvert la possibilité de la création d’un outil de

manière collaborative avec d’autres institutions. On est quelques personnes à avoir commencé à

développer cet outil que l’on a appelé le « NOS », le Nouvel Outil Statistique. L’objectif est de

concevoir un outil qui soit propre aux institutions culturelles et qui réponde à leur problématique

et leurs enjeux.

En ce qui me concerne, un des éléments de stratégie que je mets en œuvre au musée est

de considérer les visiteurs en ligne ni plus ni moins importants que les visiteurs physiques du

musée. Actuellement, nous avons environ deux fois plus de visiteurs en ligne que de visiteurs

physiques : on compte entre 2 et 2,5 millions de visiteurs sur le site Internet, pour 1,3 et 1,5

millions de visiteurs in-situ par an ; et l’on compte 40,000 fans sur Facebook et 10,000 followers

sur Twitter.

Je considère qu’un visiteur qui ne vient pas au musée, qu’elle qu’en soit la raison, parce

qu’il habite loin, parce qu’il est étranger, par ce qu’il a un handicap et que c’est difficile de se

déplacer, ou parce que venir au musée n’est pas dans sa culture, etc... Même s’il ne vient pas

physiquement mais qu’il est en contact avec ce que fait le musée sur Facebook, s’il connaît nos

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collections à travers Facebook, à travers les albums que je poste, les reportages photos que l’on

fait sur les expositions, ou encore les différents évènements que l’on met en avant sur Facebook,

je considère que j’ai gagné mon pari.

Certaines personnes pourraient être un peu choquées ou gênées par ce que je viens de

dire. Il y a sans doute des gens pour qui le musée se passe au musée, le reste étant juste de la

communication ou de la vitrine. Je considère en ce qui me concerne que ce sont des expériences

complémentaires.

Certains musées permettent aux utilisateurs de devenir créateurs, en prenant les

œuvres en photos ou en organisant une exposition en ligne, via des réseaux sociaux comme

Flickr ou Pinterest. Est-ce-que le musée du quai Branly a expérimenté une telle approche ?

Il y a en effet beaucoup de musées qui ont pris ce genre d’initiatives, c’est devenu assez

courant aujourd’hui. Au musée du quai Branly, nous ne l’avons jamais développé, mais il est

possible que nous le fassions. Nous ne sommes pas sur Flickr. En revanche, la dernière fois que j’ai

vérifié sur Flickr, il y a 6 mois, il y avait quelque 20 ou 22,000 photos taguées « quai Branly ». Cela

signifie qu’il y a tout de même une production de photos. Au musée, on travaille avec des

photographes qui font les photos officielles du musée. C’est aussi un choix pour assurer une

certaine qualité de l’image. Finalement, ces questions ont beaucoup évoluées, notamment avec

les réseaux sociaux. Nous n’avons pas proposé pour le moment de projet de ce type, participatif et

collaboratif, mais il  n’est pas exclu de le faire. Nous l’avons fait deux ou trois fois ponctuellement

pour les « Before ». Ce sont des soirées qui ont lieu tous les trimestres et qui sont destinées aux

18-30 ans. Elles permettent de visiter l’exposition gratuitement et de profiter de micro-

évènements comme des concerts, des performances, des ateliers, des apéritifs, etc.

Personnellement je trouve ce genre de projet intéressant car les visiteurs sont vraiment

des créateurs de contenus. Pour le moment nous n’avons pas mis en place ce genre de choses,

mais nous nous sommes orientés vers d’autres projets qui impliquaient le visiteur. À l’occasion de

l’exposition «  Les maîtres du désordre  », nous avions accueilli le groupe «  SMV  » (Un Soir, Un

Musée, Un Verre) et j’avais organisé un jeu sur Twitter, où il fallait répondre à des questions et

faire des défis. Pour l’instant on est peut-être plus dans le participatif que dans le collaboratif. Et

je pense que cela s’applique plus largement aux musées français, pas uniquement au musée du

quai Branly. Il y a quand même des initiatives qui sont entreprises en France bien sûr, à Grenoble

par exemple au CSTI, où ils ont expérimenté ce genre de projet avec des groupes d’utilisateurs.

Mais de manière générale, associer le visiteur à la co-création de l’exposition reste assez rare et

timide en France.

Justement, les musées français sont-ils «en retard» par rapport à ce qui se fait à

l’international ?

Si ces initiatives sont plus répandues à l’étranger et notamment dans les pays anglo-

saxons c’est qu’il y a une autre manière d’appréhender le public. En Amérique du nord et plus

Viole&e  Vauchelle  -­‐  Les  musées  à  l’ère  du  numérique  -­‐  Annexes  -­‐  École  du  Louvre  -­‐  2013

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largement dans la culture anglo-saxonne, il y a des « volunteers » (bénévoles) qui s’investissent

dans le musée. Ils ne sont pas rémunérés, mais ils viennent faire un peu d’accueil ou de

surveillance, animer des visites ou des rencontres, en échange de quoi ils ont des avantages sur le

musée. Ils sont associés d’une autre manière. En France, cela n’existe pas. Le rapport au travail

n’y est pas le même et le rapport à l’investissement dans l’établissement n’est pas le même non

plus. Il y a un autre élément aussi, c’est la question de la communauté. En France, on est dans une

république indivisible. Les américains, eux, ont différentes communautés qui forgent les États-

Unis. Donc cette notion de communauté, dire que l’on va s’adresser uniquement à un type de

population, c’est quelque chose de très spécifique et très ancré dans la culture américaine. Cela

joue aussi sur l’approche de la communauté et du visiteur. Il y a par exemple le DMA, le Dallas

Museum of Art, qui a inauguré un système assez audacieux de rapport à sa communauté avec un

système de type gaming, avec un système de points, sur la manière dont on s‘investit. Ils ont donc

associé le mécénat, la politique des publics et les fans Facebook en quelque sorte. Ils ont une

sorte d’échelle d’implication, qui va de juste « liker » la page sur Facebook, à donner de l’argent à

l’établissement. En échange de quoi vous gagnez une sorte de récompense à la hauteur de votre

investissement dans l’établissement. En fonction de ce que vous avez fait, vous gagnez des points,

vous avez fait un peu d’accueil ou vous avez animé un atelier sur un domaine que vous connaissez,

et en échange vous avez des avantages pour visiter le musée, pour votre famille, etc. Ils ont mis

cela sur le même plan jusqu’au mécénat. La question du mécénat est très différente dans les pays

anglo-saxons. En France, on a un mécénat d’entreprise, les américains ont un mécénat personnel.

C’est beaucoup moins le cas en France. On a tout de même des exemples comme My Major

Company ou Kiss Kiss Bank Bank qui émergent. Le paysage est en train d’évoluer.

Pensez-vous qu’il y a un vrai besoin de formation au numérique et au Web,   pour les

professionnels des musées, et aussi pour les visiteurs ? Et est-ce-que les communautés de

pratiques qui existent sur le Web et les conférences annuelles pourraient être un moyen de

former ?

Il y a clairement un besoin de formation au niveau du personnel des musées. Avant de

parler de formation on peut parler d’initiation, de dédramatisation. Il y a un besoin d’expliquer ce

qu’on fait, ce qui se fait, ce qui se passe sur Internet. Cela s’étend à des notions de culture Web et

culture numérique. Aujourd’hui, il y a une grand nombre de gens qui utilisent ces outils sans

forcément être toujours au point ou en ayant un manque de recul par rapport à ce qu’ils font en

ligne. Cela pose d’autres questions aussi, auxquelles tentent de répondre des structures comme la

Quadrature du Net, la FING, et l’OMNSH (Observatoire du Monde Numérique et des Sciences

Humaines). Ce sont des questions de familiarisation du grand public avec les outils du Web.

Quelque part dans un monde idéal il faudrait que l’on apprenne à coder de plus en plus tôt, et plus

largement que l’ensemble des gens soient en mesure de comprendre comment fonctionne une

page Web, comment elle est structurée, etc. Il pourrait y avoir des cours donnés dans les collèges

et lycées sur ce sujet.

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Je pense donc que ces communautés peuvent agir au sein des musées pour aider à

dédramatiser le rapport au Web, peut-être pour être support de formation aussi. On est plusieurs

muséogeeks à intervenir comme formateurs ou intervenants dans des conférences. Il n’est pas

impossible d’imaginer des systèmes de formation avec le ministère. Pour ce qui est du grand

public, c’est autre chose. Je pense que cela reste au niveau du musée. À part dans le Community

Management où on est face au visiteur directement, de manière générale les gens qui travaillent

dans le numérique au musée ne sont pas forcément en contact direct avec le public. C’est ce que

je fais en prenant le temps de répondre à vos questions car dans quelques temps vous allez pouvoir

« porter cette parole-là ».

Comment envisagez-vous l’avenir du numérique au sein du musée du quai Branly ?

J’aimerais que l’on parvienne à offrir une expérience de visite qui soit totalement

coordonnée, du début à la fin, et qui soit cohérente. Je ne peux pas donner de réponses plus

précises sur des dispositifs spécifiques. À court terme, j’aimerais réussir à mobiliser l’ensemble

des services existants pour parvenir à créer une expérience de visite qui soit cohérente quel que

soit le dispositif. On ne fera pas systématiquement des applications pour toutes les expositions,

mais certaines expositions nécessitent une application. On ne fera pas systématiquement des

dispositifs tactiles, mais on le fera pour certaines expositions. La question n’est pas d’offrir une

expérience qui soit toujours la même chose, mais de pouvoir avoir quelque chose de cohérent,

globalement sur l’ensemble du musée, et qui soit adapté à chaque fois aux besoins. Pour moi, cela

dépasse même la question du numérique. Il s’agit de se dire que le support application correspond

à un besoin spécifique, pour une expo ou un sujet en particulier. Là, on est en train de dépasser le

moment où c’était juste « hype » et « cool » de faire du numérique, pour aller vers quelque chose

plus utilitaire. Il faut se demander à quoi ça sert, à quoi ça répond, à quels besoins, est-ce qu’on

peut s’en servir pour aider les visiteurs à vivre une expérience de visite encore plus riche, encore

plus intéressante, qui leur apprenne encore plus de choses. Je ne sais pas si l’on sera amené à

rédiger une charte du numérique au musée, mais en tout cas rédiger une stratégie ça, oui. La Tate

poste sa stratégie mise à jour tous les deux ou trois ans, en donnant ses objectifs pour les années à

venir. C’est une question qui est particulièrement importante et qui va, je pense, évoluer.

Viole&e  Vauchelle  -­‐  Les  musées  à  l’ère  du  numérique  -­‐  Annexes  -­‐  École  du  Louvre  -­‐  2013

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Entretien avec Omer Pesquer, consultant en numérique pour la culture, le 11

août 2013

Parlez moi un petit peu de vous et de votre parcours ?

Je suis actuellement consultant numérique pour la culture mais auparavant j’étais

développeur Web. Cela fait maintenant plus de vingt ans que je suis dans le domaine du

numérique. J’ai commencé par faire de l’informatique industriel, de la micro-informatique et plus

tard du multimédia. J’ai beaucoup travaillé dans le secteur culturel, notamment sur des bornes

interactives de la Cité des Sciences dans les années 1990. Après cela, j’ai commencé à travailler

pour des agences en tant que développeur de site Internet et chef de projet, avant de devenir

indépendant et continuer à développer des sites Internet pour le secteur culturel.

Progressivement, je me suis orienté vers les musées puisque je voulais travailler pour un secteur

d’activité qui m’intéressait. Il y   avait deux secteurs qui me plaisaient, l’édition côté culture

graphique (livres d’art, bandes dessinées) et les musées. Il s’est avéré qu’il y avait déjà plusieurs

acteurs dans le champ de création de livres numériques, et que, pour développer quelque chose, il

fallait vraiment développer des produits, au sein d’une structure ou d’une société. Trouvant cela

risqué d’un point de vue personnel et préférant le côté humain des musées, j’ai décidé de

m’orienter vers les musées et c’est ce que je fais depuis deux ans maintenant. Je suis passé

progressivement de mon travail pour les musées à consultant, je ne fais d'ailleurs aujourd’hui,

quasiment plus de développement. Mais je ne travaille pas que pour des musées, je travaille pour

deux ou trois éditeurs, pour un Orchestre national, pour l’INRAP. Je travaille donc dans le champ

culturel très large mais j’essaye, dans mes recherches et dans ma veille, de me concentrer sur les

musées, avec la particularité d’avoir beaucoup d’affection pour tout ce qui est artistique.

Quelles ont été vos premières formations ?

Le Web n’existant pas à l’époque je n’ai pas eu de formation en développement Web.

J’ai eu mon premier ordinateur en 1982. J’ai eu un bac +2 en électrotechnique et c’est un métier

que je n’ai jamais pratiqué. J’étais un passionné d’informatique et à l’époque il y avait besoin de

Viole&e  Vauchelle  -­‐  Les  musées  à  l’ère  du  numérique  -­‐  Annexes  -­‐  École  du  Louvre  -­‐  2013

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gens qui s’y connaissaient un peu en informatique. Dès le départ, il manquait des ressources et du

personnel qualifié. À l’époque il y avait beaucoup de gens autodidactes, qui venaient d’autres

secteurs. J’ai travaillé dans plusieurs agences multimédia et Internet. La majorité des gens que je

côtoyais dans les années 1990 était des gens qui venaient de toutes sortes de parcours scolaires.

C’étaient des gens qui avaient fait de l’histoire, de la biologie, et qui étaient venus un jour au

contact des ordinateurs. En tout cas du côté des développeurs. Du côté des graphistes, les outils

étaient déjà plus implantés. Il y avait déjà des écoles qui formaient les gens. Mais du côté de la

programmation, les langages, le multimédia, il n’y avait quasiment rien. D’ailleurs, beaucoup de

gens avec qui je travaillais sont devenus professeurs. Après avoir été autodidactes dans le domaine

ils sont devenus professeurs parce qu’ils avaient une expérience qu’on ne trouvait pas ailleurs.

J’étais donc entouré de gens aux profils très divers. On était pas encore formés comme

aujourd’hui avec des écoles très spécifiques. Les formations liées au numérique n’existaient pas,

déjà rien que le mot numérique n’était pas utilisé. Le fait que le mot numérique existe et fédère

tout ce qui est lié à l’informatique très étendu en fait une notion beaucoup plus simple à

comprendre. Aujourd’hui, tout le monde comprend ce qu’est le numérique. Il y a 15 ans quand on

parlait de certaines choses dans le multimédia, c’était un autre monde.

Beaucoup de ceux qui maîtrisent les technologies numériques s’y sont formés eux-mêmes.

Pour exercer un métier qui soit à la croisée des musées et du numérique il faut finalement

être autodidacte. Si l’on a été formé aux métiers des musées, il est avisé de se former au

numérique par soi-même, et vice versa, lorsque l’on a été formé au numérique, il faut se

construire sa propre culture muséale. comment en êtes-vous venu à travailler dans le secteur

culturel ?

En dehors de mes activités technologiques j’ai toujours porté de l'intérêt à des activités

culturelles mais plutôt dans le champ marginal culturel. J’ai été actif dans le milieu des fanzines

(publications de disques, de cassettes vidéo, etc). Culturellement, mes lectures se sont

imprégnées de la science fiction et de la bande dessinée. Je n’étais pas destiné à embrasser le

champ culturel. À côté de mes activités techniques, j’ai toujours fréquenté les expositions et

d’autres activités culturelles. J’ai voulu rejoindre mes différents centres d’intérêt dans une seule

activité.

Je crois beaucoup aux doubles, triples profils pour des postes dans le numérique. Comme

le numérique a besoin de transversalité pour bien fonctionner, quelqu’un qui n’aura qu’une seule

formation ne peut pas apporter cette transversalité, ou au moins avoir deux ou trois angles de vue

différents. Je pense que les profils autodidactes, avec quand même un certain niveau d’étude, ont

toujours une raison d’exister. Par exemple, un poste comme celui de Sébasien Magro au musée du

quai Branly, est quelqu’un qui s’occupe des réseaux sociaux, par conséquent c’est mieux qu’il ait

deux formations. Quelqu’un qui n’aurait qu’une formation culture musée, qui n’ait pas de

formation de design, de marketing ou autre, aurait des carences par rapport au poste. À moins

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d’avoir un spécialiste mais à ce moment-là on s’adresse à un spécialiste pour une tâche bien

précise et peut-être pas pour un emploi constant.

Aujourd’hui, les musées sont confrontés à des problèmes de financements, et vont l’être

de plus en plus. D’un côté il y a des coûts qui augmentent constamment, parce que faire une

exposition par exemple, coûte de plus en plus cher rien que par le prix des assurances. À l'heure de

l'émergence du numérique, même s’il y a quand même quelques années que le numérique a

commencé, il y avait quelques petites expériences ponctuelles, des bornes interactives, souvent

pour des grands musées ou des musées de sciences, le site internet était un site de présentation et

l’on faisait des CD-ROMs. Mais je précise encore que c'était des actions ponctuelles, à part le site

internet qui était un projet à long-terme. Les bornes interactives ne fonctionnaient pas encore très

bien à l'époque des années 1990. Et progressivement, le site internet s'est beaucoup enrichi, à cela

ce sont rajoutés les réseaux sociaux, les diffusions sur internet, même les magazines : la MEP

(Maison Européenne de la Photographie) et le Jeu de Paume ont leurs magazines aujourd'hui. Le

numérique s'est effectivement retrouvé de plus en plus présent, et pour cela il fallait trouver un

financement.

Est-ce que le numérique est vraiment cher ? N'est-ce pas quelque chose qui est sensé nous

faciliter la vie ? Comment se positionnent les institutions face à cela ? Ne sont-elles pas

justement réticentes aux coûts que le numérique entraîne ?

Le terme «institution» est un terme générique qui regroupe beaucoup d'établissements,

très différents des uns des autres. Pour ma part, au niveau du numérique chaque musée se

positionne différemment parce qu'il n'existe pas de pôle ou de direction spécifique au numérique.

Celui-ci est partagé et divisé entre plusieurs directions : les publics, les imprimés, les multimédias

etc.

Ensuite, la prise de conscience de ces institutions face à l'importance du numérique est

très diverses, certaines personnes vont penser nécessaire d'y croire et de trouver les moyens de

faire des choses en investissant de l'argent via des mécénats par exemple, mais certaines n'y

croient pas. Et il y a ceux qui vont suivre. Ils se disent que puisque les autres le font, il faut qu’ils

le fassent aussi. Et comme il y a beaucoup de circulations d'informations de façon générale

l'impact du numérique dans les musées s'est amplement développé. Quand par exemple, le Louvre

sort son guide sur la Nintendo DS, il y a eu des articles partout, quand encore une fois le Louvre

atteint 1.000.000 de fans sur Facebook il y a eu là aussi des articles de presse partout. Le

numérique est donc devenu quelque chose de visible. Cela peut être un argument de présence

dans les médias. Aujourd'hui, les établissement culturels ne peuvent pas se dire que le numérique

n'est qu'un gadget. Il y a d’un côté des gens qui sont toujours réticents. On a tous le spectre d'un

profil de «musée geek» opposé au profil d'un musée «anti-numérique». Il y a d’un autre côté

comme une évangélisation naturelle du numérique de la part des musées et, dès lors, ils ne

peuvent plus éviter l'implantation massive du numérique dans notre société. Tout devient

numérique. Mais par exemple, si une personne vient me voir dans un musée en me disant qu'elle

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est réticente au numérique parce que cela coûte cher et que cela n'apporte rien au musée soit elle

répond à sa propre question soit elle se contredit parce que devant elle, elle a un ordinateur sur

lequel elle répond à ses courriels. Ce sont des choses qui s'effectuent par étapes progressives, et

comme à l'avenir le numérique va être de plus en plus présent dans les musées, plus tard ces

questions là ne se poseront plus. Actuellement, on se pose la question de l'investissement dans le

numérique. Parce que la couche finale du numérique n'est pas pérenne puisque la définition des

matériels va changer, la taille des écrans aussi (de 3 pouces à 25 pouces). On est sur des choses qui

évoluent en permanence, une application qui aurait été créée au tout début de l'apparition du

mobile serait  vieillie aujourd’hui. L'innovation est courte, en revanche, il reste toute la partie de

la structuration pour l'innovation dans la création numérique, comme par exemple des bases de

données. Cette partie là a une pérennité plus longue puisque si la base de données est créée dès le

départ, il suffit de faire des mises à jour quotidiennes. La contrainte est que si on rentre dans le

numérique on doit basculer vers des logiques numériques.

Les musées semblent être des institutions qui voudraient être vraiment gravés dans la pierre, à

jamais, sans bouger, alors que c'est étonnant finalement, un musée ne devrait-il pas être

toujours en constante évolution ?

Je suis totalement d'accord mais dans les faits, il s'avère que les musées sont plus

monolithiques que moléculaires. Ils ne devraient pas l'être, c'est comme par exemple la question

de " à qui on s'adresse ? Pourquoi ? ". Alors dans le numérique, il y a des questionnements, on peut

faire du numérique élitiste aussi. La grande question est comment on perçoit le numérique au sein

du musée et comment on perçoit le numérique avec le visiteur. Dans sa relation avec ce qu'on lui

propose. Il existe par conséquent tout un spectre d'attitude qui va de la création d'outils pour

garder le contrôle au maximum où on essaye de trouver des moyens d'échanger avec les visiteurs,

de co-construire avec lui. J'entends le numérique plutôt dans cette optique là de co-construction.

Mais cela a le temps de changer.

Par exemple, avant dans un musée pour faire sortir quelque chose à l'extérieur il fallait

passer par une chaine de validation, le projet revenait, il fallait le refaire valider et cela passait

par plusieurs étapes. Aujourd'hui, une institution ne peut pas le faire, notamment pour les tweets.

Il nous est actuellement impossible de valider tous les tweets. Par conséquent, le numérique crée

des zones plus autonomes et ces zones, à force de rayonner, contaminent un peu le reste. Mais

cela prend du temps et les musées ne sont pas plus en retard ou coincés que d'autres institutions

contrairement à ce qui peut se dire ou se lire. Je trouve au contraire que les musées se mobilisent

beaucoup dans le domaine du numérique, il y a beaucoup de communication, de rencontres, de

colloques, et donc des échanges importants à ce sujet. Je trouve qu'il y a une dynamique dans la

sphère des gens qui travaillent pour le numérique des musées qui est forte. L'inconvénient que je

noterai c'est qu’en France on a du mal à avoir une visibilité, c'est-à-dire qu’il y a des choses qui se

produisent en Europe et on a beaucoup de mal à ce que ces choses soient visibles parce qu'elles ne

sont souvent pas médiatisées de façon importante, sauf pour la campagne de promotion du

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Rijksmuseum. Du coup, Il existe beaucoup d'initiatives intéressantes mais qui restent

embryonnaires parce qu'elles ne sont pas visibles pas d'autres. D'où l'idée aussi d'avoir des endroits

où s'informer pour connaître ce qui se fait.

Beaucoup de professionnels des musées qui sont tournés vers le numérique et les innovations

en la matière se multiplient, mais je trouve qu’elles se tournent principalement vers un public

averti dont le centre d'intérêt sont les nouvelles technologies : un public qui connait Twitter,

qui a un smartphone, etc. J'ai le sentiment qu’il n'y a pas encore assez d'opérations de

médiatisation là dessus. Les applications mobiles de musées ne sont, par exemple, pas si

faciles à trouver sur leurs sites internet. Cela ne manque-t-il pas d’ouverture à un public plus

large et donc de médiatisation ?

En ce qui concerne les applications mobiles, elles ont, à mon avis, un petit train de

retard. Actuellement, je suis entrain de concourir pour un appel d'offre d'une création

d'application mobile pour la visite d'une exposition et je pense que cela va dépasser tout ce qui se

fait actuellement sur le marché. Les applications de musées gratuites sur Androïd, en excluant

l'élitisme pro IOS, pro Apple très frappant, sont très hétérogènes au niveau de la qualité. Par

exemple, sur Mashable, il y a eu récemment un article sur les meilleures applications mobiles,

dont les applications sur les musées et elles sont toutes américaines. Le Quai Branly a une page sur

ses offres numériques qui va des applications à leur présence sur les réseaux sociaux. Ce genre

d'initiative est judicieuse parce qu'elle montre sa modernité et son accessibilité à une nouvelle

génération plus sensible à l'outil numérique. Néanmoins, je reconnais la mauvaise orientation vers

les applications de musées, il faut être un peu geek. Mais par exemple, faire une opération avec

Twitter, organiser un Livetweet ne coûte pas grand chose à un musée et c'est un bon moyen de

communication. De plus, les gens viennent avec leurs matériels, leurs téléphones. Reste à savoir

quel impact cela peu avoir. A contrario, il y a aussi de gros moyens investis dans le numérique,

comme l’'opération Dynamo avec la RMN par exemple. Dans ce cas là, cela requiert du mécénat de

compétence et il y a un sponsor qui finance la campagne. C'est très divers et le fait qu'il y ait des

échanges fait que ces choses là seront mieux acceptées et seront accessibles pour des publics plus

larges. Par exemple, le MOMA a inventé un audioguide en partenariat avec une société où le

contenu est fait par les enfants pour les enfants, par une culture d'enfants, sans orientation

d'adulte. Le résultat est frappant. On peut également imaginer une exposition que l'on peut

toucher, décrite par un aveugle et retranscrite sur une application pour un visiteur voyant, la

perception est complètement différente. Par conséquent, on a une multiplicité de perceptions et

de points de vues sur ce qui est présenté dans l'exposition et de ce qui peut être plus ou moins

contrôlé par l'institution. À partir du moment où l'on va intégrer des publics différents, avec des

cultures différentes, on s'ouvre à des communautés qui, par exemple, ne côtoient pas souvent les

musées. Je milite pour ce genre d'initiatives encore timides.

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J'aimerais revenir un peu en arrière et que vous me décriviez un peu plus votre métier, vous

dites être consultant numérique pour la culture, pouvez-vous nous expliquer ce que cela

signifie ? Est-ce que vous concevez des stratégies numériques pour les institutions pour

lesquelles vous travaillez ?

Cela fait deux ans que je suis consultant, c'est un statut très récent. Je ne prends

plus de mission de développeur pour me consacrer uniquement à mon statut de consultant. Il y a

trois tranches de missions, il y a le type de travail que j'ai fais, le type de travail sur lequel je suis

en train de travailler et celui que j'aimerais développer. J'ai travaillé sur des recommandations

pour des cahiers des charges, par exemple que les sites soient responsables de leur web design,

généralement c'est une mission ponctuelle. Où de déterminer pourquoi un site ne répond pas aux

usages de son public. Les conseiller sur leurs stratégies sur les réseaux sociaux, leur partager ma

veille et définir une opération stratégique par étape pour étendre leur rayonnement et que celui ci

soit consolidé. Actuellement, je me tourne vers les applications mobiles et les stratégies

d'extension des réseaux sociaux. Je cherche à développer des choses où le participatif est central.

Je propose une vraie expertise. J'initie des projets et on essaye d'arriver à trouver des moyens de

les financer.

Ces institutions avec qui vous travaillez, c'est vous qui les démarchez ou ce sont elles qui

viennent vous voir ?

Alors là aussi cela change, puisque je suis indépendant. Jusqu'il y a un an je ne

démarchais pas, c'est-à-dire que mes actions étaient réalisées soit par l'intégration dans un projet

par mes relations, soit par une réponse à un appel d'offre. Mais étant donné que j'ai changé

d'activité et que je vends des compétences ciblées en fonction des institutions, je rentre plus dans

une relation de démarchage pour créer un besoin. Je pars d'une idée et je leur propose. Cet hiver

je compte faire un site Internet avec toutes mes offres de produits avec une enveloppe packaging.

Je suis en constante évolution.

Vous parlez des formations au numérique, que je considère comme utiles, voire nécessaires

pour les professionnels des musées. Il y a beaucoup de choses qui se font dans le domaine du

numérique concernant les musées, il y a des conférences, il y a des communautés qui se crées

comme Muzeonum, Muséogeeks ou encore Muséomix. Ne serait-ce pas également judicieux

d’intégrer les visiteurs à cette formation au numérique ?

Dans les dispositifs participatifs c'est obligatoire d'avoir des modes d'emplois, c'est ce

type de chose qui permet que la participation fonctionne. Selon moi, c'est très important de

former le visiteur au numérique. Puisque dans ces cas là, la personne se forme sans le savoir

quelque part. Je vois Muzeonum comme une communauté de pratiques comme le concept de

Communities of Practice que défini Etienne Wenger. On est dans un milieu qui permet le passage

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de connaissances et qui naturellement nous fait acquérir des compétences. De manière plus large,

cela marche aussi pour les visiteurs. Dans les concepts de la culture participative (Participatory

Culture) de Henri Jenkins, il donne cinq préceptes. Il évoque aussi ce côté passage d'informations

entre les différents participants. Et c'est ce genre d'interaction que l'on retrouve souvent dans les

cultures numériques. Des connaissances qui amènent vers la culture. Je pense que pour former les

visiteurs, ou pour que les visiteurs aient envie d'aller au musée, il ne suffit pas de faire des sites

pour faire des sites. Il faut prendre en considération le visiteur, comment il va se déplacer sur

l'application, comment il va la pratiquer et comment cela pourrait aller plus loin. L'intérêt est dans

la démarche analytique du visiteur, par exemple, pourquoi il a visité cette page là et pas une

autre. Pourquoi il y a plus de monde ici que là, ou pourquoi les visiteurs après être allés sur cette

page quittent le site. Le but est de comprendre et de se mettre à sa place, pour comprendre sa

façon de penser et ce qu'il cherche. Par exemple, sur le site mobile du Jeu de Paume, on nous

indique directement si le musée est ouvert ou fermé, pas besoin d'aller dans un menu puisqu'on

estime que c'est la première chose qu'un visiteur va essayer de savoir. Il s’agit donc penser à la

place du visiteur, sachant qu'évidemment on peut lui donner de nouvelles envies, lui procurer de

nouveaux besoins. Parce que si le fonctionnement est trop complexe le visiteur va se tourner vers

un autre établissement où il comprendra mieux et qui sera ouvert. J'oublie de préciser mais dans

la sphère numérique je tiens beaucoup à la notion d'accueil et d'accompagnement du visiteur. C'est

toujours mieux d'être face à une personne qui sourit, il en va de même pour les sites Internet

dédiées aux musées. Selon moi, le numérique et les réseaux sociaux ont une forte connotation

d'accueil et de renseignement sur ce qui se passe pendant la journée. À partir du moment où on

accueille les visiteurs c'est plus facile de leurs donner des outils, des clés pour qu'ils se forment.

Mais la formation se fait aussi par l'esprit de groupe où ils peuvent s'informer entre eux. C'est une

question de co-gestion des visiteurs actuels avec ceux qui ont déjà visité. Un point important que

je souhaite souligner c'est l'après visite, rarement traité par les musées alors que c'est là que se

fait la démarche participative. La personne donne son avis et peut transmettre sa vision. C'est

donner des moyens et d'autres outils au visiteur, mise à part ses photos personnelles qu'il aura fait

pendant la visite, pour qu'il donne plus de choses, pour qu'il puisse participer, transmettre. Il va

avoir un rôle de transmission de choses culturelles, numériques et personnelles pour les autres. Je

prends pour exemple les Hashtag, un utilisateur qui est au courant du Hashtag sur les réseaux

sociaux, au moins sur Twitter, va poster son message avec le Hashtag, la personne qui va recevoir

et lire le message peut le retransmettre avec ce même Hashtag et va ainsi prolonger l'action. Par

conséquent, on va avoir un message simple avec un avis et le Hashtag retransmis sur l'instant. Je

pense que la transmission de messages numériques peut être simple mais il suffit de fabriquer

d'autres choses.

L'exemple du Hashtag sur Twitter c'est ça que vous appelez le web participatif ? C'est quoi

exactement pour vous ?

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Le web participatif (cf. culture participative de Henry Jenkins), c'est que la voix des

visiteurs soit intégrée avec la voix du musée, qu’elle soit valorisée et devienne un connecteur

d'échange avec d'autres visiteurs. Il devient donc ambassadeur du musée en publiant des choses et

rajoute des traces, des éléments personnels comme des histoires anecdotiques. L'histoire

personnelle du visiteur vient imprégner le musée. La voix du visiteur compte. Cela donne la

possibilité à d'autres personnes de s'identifier, de ne pas être seules face à une seule voix qu'on a

pour habitude d'identifier à celle du musée parfois trop scientifique. Par exemple, on peut avoir

des discours intellectuels mais pas forcément les mêmes. Alors que lorsqu'une institution va

présenter une exposition elle va la présenter d'une façon un peu standard. Je cite deux exemples :

quand j'ai fait un livetweet dans l'exposition « Entrelacs » d'Ai Weiwei au Jeu de Paume, j'ai fait

intervenir des gens dans le musée et des gens en dehors du musée, dont deux personnes

extérieures qui trouvait que cette exposition ne décrivait pas bien la Chine. Lors du Livetweet, il y

a eu des échanges, des petits conflits et pour moi c'est important. On a des débats, on est dans

l'ordre du vivant et cela crée de la culture vivante.

Pour finir, j’aimerais savoir comment vous envisagez l'avenir du numérique ? La question du

participatif est-elle l'avenir et l'enjeux du numérique dans les musées ?

Les enjeux du numérique dans les musées sont multiples. L’enjeu du participatif, qui fait

partie de mon domaine, est le fait d'intégrer les visiteurs dans leurs multiplicités, leurs altérités,

et leurs différences dans ce que le musée peut émettre comme discours. Cela donne de la valeur

et une dimension plus humaine au musée puisqu'il ne s'agirait pas d'une culture qui serait au-dessus

de nous. Personnellement, je ne suis pas totalement d'accord avec cette vision de cette culture

française classique de devoir être devant l'oeuvre pour s'imprégner de celle-ci et que l'oeuvre

révèle toute sa vérité face à nous. J'apprécie pour ma part les univers avec des visions différentes.

À côté de cela, il y a beaucoup de défis qui me semblent importants, comme la

numérisation des collections. Comment on numérise, sous quel format, comment les conserver

dans un espace temps. Et comment ce qu'on numérise peut être redistribué au public. Comment

peut-on faire de l'Open Data ? Utiliser le Web sémantique, le Web des objets et des objets

communicants. Et enfin, la question du droit comme l'Open Data, exemple le Google Art Project,

pour ma part j'ai un avis très mitigé mais d'un autre côté les données appartiennent à Google. Est-

ce que c'est Google et Wikipédia qui doivent être le réservoir de la connaissance ? Comment les

musées se placent sur ces fichiers là? Est-ce qu'ils doivent ou peuvent faire des partenariats avec

Wikipédia pour que leurs connaissances rentrent au centre du Web des données ? Le contenu que

tous les gens auront mis sur Wikipédia va être à l'avenir valorisé. Je pense donc que les ateliers

Wikipédia qui vont être signés au centre Pompidou en partenariat avec celui-ci n'est pas

inintéressant. Wikipédia devient un point central. La grande question de la présence du Google Art

Project, ce sont desest une question de choix. J'aurais tendance à dire qu'il faut faire le plus de

choses possibles mais des fois les choses ne se marient pas bien ensemble, comme par exemple le

ebillet pour les musées qui n'est pas encore totalement démocratisé, contrairement aux concerts.

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L'importance de développer les applications de visites, qu'elles soient plus multiples, plus diverses.

Qui donne envie au visiteur de les utiliser. Lui apporter un plus, comme une expérience sensorielle.

Le but est de dépasser le stade de l'audioguide grâce au numérique. Ca veut dire beaucoup de

conceptualisation, beaucoup d'études sociologiques et donc beaucoup de travail. On parle même

de robots capables de restaurer des oeuvres d'arts, cela s'est déjà vu dans un musée en Espagne.

Après, il s'agit surtout de trouver des moyens financiers et des budgets pour faire éclore ces

projets et faire qu'ils existent.

Sous la poussée globale du numérique dans la société, le fait que le numérique soit

présent partout, qu'on soit dans Internet et pas sur Internet, qu'on soit dans un univers ubiquitaire

au numérique, tout cela fait que naturellement cela va se développer. Comme la richesse des

réseaux qui se connectent entre eux. Plus les choses se connectent, plus cela s'enrichit. C'est pour

cela que je parle beaucoup d'écosystème parce que quelque chose qui est isolé dans le numérique,

en fin de compte a très peu de potentiel. Alors que quelque chose qui a beaucoup de connexions, a

beaucoup de potentiel puisqu'il bénéficie de toute la richesse du reste. Le grand défi du numérique

dans les années à venir c'est d'arriver à ce que les musées aient une direction consacrée

spécifiquement au numérique, comme le château de Versailles ou la Cinémathèque, et que cette

stratégie soit plus répandue dans les musées. Il faudrait que le système numérique de ces musées

passe par une seule personne et ne soit pas divisé en plusieurs services qui se battraient sur ces

questions là. Mais aussi que l'ensemble du numérique de chaque institution soit vu comme un

écosystème se connectant sur un plus gros. Et qui déboucherait sur l'écosystème numérique global

de la planète. À mon avis les défis sont là, mais parce que le numérique est synonyme de

transversal, transfrontalier, transinstitutionnel, donc de faire des choses numériques en commun

malgré le coût financier que cela peut avoir afin d'être plus visible. En somme, développer un

écosystème culturel, muséal et numérique avec des connecteurs identifiés. Je pense qu'on est

capable de faire des conférences mais je n'ai pas encore vu de vraies réalisations communes. Il

reste à trouver des moyens ludiques et efficaces pour que les gens communiquent entre eux via le

numérique. Cette étape sera un cap car cela signifiera que l'institution se décloisonne et accepte

la voix des visiteurs au sens plus large. C'est-à-dire qu'il y aura une communication avec les

visiteurs in situ mais également avec les visiteurs des plate-formes numériques, qui ne seront pas

forcément obligés de venir au musée. Considérer les visiteurs numériques comme des visiteurs in

situ, c'est pouvoir accéder à un contenu étranger auquel on aura peut-être jamais accès dans notre

vie. Il faut dépasser la culture classique du musée, car on ne peut pas être partout en même

temps. Avec le Google Art Projet, je peux apercevoir une certaine dimension de certaines oeuvres

sans y être. L'idéal serait que l’information ne soit plus privée et restreinte. Le changement d'une

nouvelle ère numérique arrive.

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