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Année 2006 Mémoire Développement d’un Système d’Informations Géographiques sur les dégradations du littoral : l’Île de Noirmoutier Présentée devant Madame Christine Zanin et Monsieur Albert Plet Par Muller Julien (Etudiant en 1ère année de Master Géographie spécialité Carthagéo) Soutenue le 15 juin 2006 Jury MM. C. Zanin Maître de conférence en Géographie A. Plet Maître de conférence en Géographie

Développement d’un Système d’Informations Géographiques sur les dégradations du littoral : l’Île de Noirmoutier

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Année 2006

Mémoire

Développement d’un Systèmed’Informations Géographiques sur lesdégradations du littoral : l’Île deNoirmoutier

Présentée devantMadame Christine Zanin et Monsieur Albert Plet

ParMuller Julien

(Etudiant en 1ère année de Master Géographie spécialité Carthagéo)

Soutenue le 15 juin 2006

Jury MM.C. Zanin Maître de conférence en Géographie

A. Plet Maître de conférence en Géographie

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Ma profonde reconnaissance va envers Madame Christine Zaninet Monsieur Albert Plet pour avoir été mes directeurs demémoire et pour la confiance qu’ils m’ont apporté lors de lamise en place de ce Système d’Informations Géographiques.Leurs remarques m’ont permis d’orienter et de corriger cetravail de recherche et je les remercie également d’avoir validémes résultats durant ces travaux.

Je remercie la Région des Pays de la Loire et la Communautédes communes de l’Île de Noirmoutier pour les informations surles activités anthropiques et sur le milieu naturel.

Enfin je remercie mes parents pour leur écoute et leur intérêtporté à mes études. Mais surtout, mes remerciements vontspécialement à Delphine et à mes grands-parents.

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Sommaire

Introduction

Première Partie

Entre Géographie et Informatique

Les Systèmes d’Informations Géographiques

1.1 Introduction

1.2 Historique des Systèmes d’Informations Géographiques1.2.a. Les années 1970 et 1980 : Intérêt national pour les SIG1.2.b Les années 1990 et 2000 : Une ouverture mondiale pour les SIG

2. Les principes d’un Système d’Informations Géographiques2.1 Les Fonctions incontournables2.2 L’utilité d’un SIG

3 Mise en place et spécifications d’un Système d’InformationsGéographiques appliquée à une étude environnementale

3.1 Conception d’un SIG environnemental3.2 Les étapes indispensables au bon fonctionnement d’un SIG

4 Conclusion

Deuxième Partie

Description de l’Île de Noirmoutier et application d’un

SIG environnemental

1.1 Introduction

1.2 La formation de l’Île de Noirmoutier1.2.a L’Île, il y a 4000 ans1.2.b La lente remontée des eaux1.2.c La consolidation par l’Homme1.2.e La situation actuelle des modelés du relief

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1.3 Les Eléments climatiques et océaniques de l’Île façonnant la dynamiquelittorale

1.3.a Les processus d’altération liés au climat1.3.b Les processus d’érosion mécanique liés à l’océan

2 Mise en Valeur du Patrimoine maritime et terrestre2.1 Les Noirmoutrins : Population vieillissante2.2 Les activités anthropiques2.2.a Les activités maritimes2.2.b La saliculture, culture du sel2.2.c L’agriculture2.2.d Le tourisme, principale activité économique2.2.e Les attraits touristiques : Le patrimoine naturel

4 La mise en place du Système d’Information Géographique4.1 Les caractéristiques du SIG4.2 Définir les spécifications de contenu et de structure4.3 La Hiérarchisation de l’Information collectée4.4 Inventaire des données

4.4.a Milieu naturel4.4.b Milieu Anthropique

5 Définir les spécifications de saisie5.1 Méthode d’organisation et de traitement des données avec le SIG Géoconcept5.2 Les outils facilitant l’analyse spatiale entre les objets géographiques

6 Conclusion

Troisième Partie :

Résultats des actions intensives de l’Homme sur le

milieu noirmoutrin l’étude

1. Introduction : Une pensée aménagiste qui ne cesse de jouer de mauvaistour

2. Les activités anthropiques2.1 L’évolution du milieu urbain depuis 19702.2 Accroissement des activités anthropiques

2.2.a Les activités touristiques

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3. Occupation du sol

4. Habitat Naturel

5. Erosion du linéaire côtier

6. Les actions positives de l’Homme6.1 Les protections envers les milieux naturels

7. Conclusion

Conclusion générale

BibliographieCartographie

LivresEtudes de casRevuesSites Internet

EnvironnementLivresSite Internet

Table des illustrations

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Introduction

Les grandes découvertes ainsi que l’évolution des transports du XIXème siècle, ontgrandement participé à l’ouverture et à l’augmentation des échanges nationaux etinternationaux le long des littoraux. Ces essors socio-économiques et les mutations quiles accompagnent sont aussi des facteurs de développement. Les littoraux sont devenusrapidement un espace où cohabitent plusieurs millions de personnes vivant des activitésmaritimes.

Interface entre mer et arrière-pays, les littoraux possèdent plusieurs allures de côtessablonneuses, marécageuses, ou rocheuses et leurs accessibilités depuis la mer ou laterre apparaissent comme des facteurs limitant ou facilitant l’implantation de l’Hommeet de ses activités. Avant cette colonisation forcée et massive de ces lieux fragiles, leslittoraux étaient considérés comme des milieux rudes et hostiles empêchant touteinstallation permanente de l’Homme.

Mais vers les débuts des années 1900, la France connaît un essor des extensionsagricoles vers les littoraux. Afin d’étendre leurs parcelles nourricières, les hommes ontmodélisé progressivement les aspérités du relief et ont transformé rapidement lesterrains proches du rivage (poldérisation) en support d’exploitation pour leurs besoins.De plus, A une l’échelle nationale, l’homme a provoqué des effets irréversibles sur lanature comme l’extraction de matériaux solides dans les fleuves et la déforestationintensive des bassins versants engendrant un développement brutal de l’érosion marinedes côtes …

En 1992, le Sommet de Rio, présidé par de nombreux chercheurs du Monde entier, apermis de tirer la sonnette d’alarme pour sensibiliser à la fois les politiques et l’opinionpublique sur les dégradations environnementales. Les instances gouvernementales ontdécidé de délivrer des budgets à la protection des zones sensibles naturelles.Actuellement, face aux problèmes des risques naturels (élévation du niveau des mers,inondations…) auxquels la société est confrontée, le littoral n’est plus considéré commeun support de consommation mais comme un espace à comprendre, à surveiller, voire àrestaurer. Cette interface doit être étudiée en prenant en compte les deux mondes quicohabitent ensemble : la nature et l’homme.

Le littoral est un milieu mobile en constante évolution. Nous devons considérer sonfonctionnement comme un système, c'est-à-dire un ensemble de paramètresbiologiques, climatiques, tectoniques et humains qui ont des interactions dynamiquesentre eux pour établir un équilibre. Toutes ces hétérogénéités spatiales impliquentl’utilisation d’outils performants tels que les Systèmes d’Informations Géographiquesqui permettent de spatialiser ces dégradations à l’échelle de la commune.

Localisée à la pointe Nord du département de la Vendée, l’Île de Noirmoutier estconcernée par ces phénomènes destructeurs de l’Homme sur l’environnement. L’Île est

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un espace qui dispose de nombreux atouts économiques : conchyliculture, agriculture,loisirs, tourisme dont la pérennité repose sur la qualité environnementale du territoire.Mais, toutes ces activités inscrites dans le paysage noirmoutrin se sont développéessans une véritable prise en compte de la qualité paysagère à part les marais salantscréées de la main de l’homme qui sont la fierté régionale. Pendant la saison estivale,75000 touristes viennent visiter et habiter cette Île. La sauvegarde du site et le bonfonctionnement économique noirmoutrin impliquent des consentements entre leséleveurs, les agriculteurs et les associations de la nature. Car, l’atout principal de l’Îleest la conservation de la qualité paysagère. Les activités humaines potentiellementdestructrices comme le piétinement de la végétation psammophile, l’expansion deszones urbaines ont des interactions néfastes sur le milieu, remettant en cause la qualitépaysagère du site.

L’étude, que nous avons mise au point, a pour objectif de montrer que la pressionurbaine et touristique est en constante évolution face à une richesse biologique etpaysagère qui ne cesse de se dégrader au fil des années. Ces travaux nécessitent desacquis pluridisciplinaires afin d’entrecroiser des informations multiples et d’en tirer desconclusions variées. On fait appel à la fois à la géographie humaine et à la géographiephysique. La lecture d’un géographe sera vainement intéressante dans ce genre dethématique car il apportera divers points de vue sur les conséquences anthropiques del’espace côtier. L’enjeu de cette étude est la mise en place d’un outil informatiquecapable de montrer les disfonctionnements entre les milieux humains et les milieuxnaturels.

Pour nous aider à localiser, à cartographier et à synthétiser ses éventuels dégâts sur cetespace maraîcher, nous avons développé un Système d’Informations Géographiquesrépondant à une approche environnementale. Son développement a pour principalevocation d’améliorer l’état des connaissances du territoire (inventaire) et de fournir desinformations supplémentaires grâce aux recoupements de plusieurs renseignements surces milieux fragiles. Chaque donnée inscrite dans ce SIG provient des laboratoires, desinstituts, des ministères gouvernementaux français et européens.

Dans cette optique, l’étude s’articulera autour de trois principaux chapitres : le premierportera sur l’évolution du SIG depuis sa création jusqu’à aujourd’hui, sur l’utilité du SIGdans une approche environnementale et sur son rôle et son impact dans les sociétésactuelles.

Le deuxième chapitre concernera la description de l’île d’un point de vue de saformation au cours des siècles, de ces conditions générales (météo, caractéristiquesmaritimes, lithologique) et de ses atouts économiques (tourisme, activités maraîchères).Après avoir établi un portait de l’ile, ce chapitre exposera le déroulement de laréalisation du Système d’Informations Géographiques avec Géoconcept accompagnéedes diverses spécificités thématiques.

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Les objectifs à suivre sont donc nombreux et l’information rare, et il est nécessaire de seconcentrer sur certaines thématiques tout en gardant un œil ouvert sur les autres :

· Etablir une cartographie précise de l’occupation du sol.· Déterminer les types d’érosion sur le trait de cote.· Quantifier l’expansion urbaine.· Déterminer le degré d’anthropisation sur le milieu naturel.

Et pour conclure, la troisième partie présentera les résultats de l’exploitation del’occupation du sol et de l’existence des dégradations du littoral sur l’Île de Noirmoutier.

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Première Partie :

Entre Géographie et Informatique

Les Systèmes d’Informations Géographiques

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1.1 Introduction

Le SIG, Système d’Informations Géographiques, est devenu au fils des années un outildécisif pour l’évolution de la cartographie. Il apporte avec lui des performances de rapiditéinégalées dans le système de production des cartes. Mais le SIG est d’abord un logicielpermettant de localiser grâce à un système de projection tout objet géographique à la surface dela Terre et de lui attribuer une certaine quantité de renseignements complémentaires parexemple, son altitude, des statistiques sur son évolution dans le temps et dans l’espace ...

Selon les buts de l’utilisateur, le SIG facilitera les opérations de maintenance et dedécision mais il apportera aussi une batterie d’outils garantissant une meilleure compréhensionde l’espace étudié.

Avant de comprendre l’intérêt et l’originalité d’un Système d’InformationGéographique, il est important de définir ce qu’est un Système d’Informations Géographiquescar suivant la littérature de chaque pays sa signification n’est pas la même. Il faut distinguer la

définition américaine1

("système informatique de matériels, de logiciels, et de processus conçuspour permettre la collecte, la gestion, la manipulation, l'analyse, la modélisation et l'affichage dedonnées à référence spatiale afin de résoudre des problèmes complexes d'aménagement et de

gestion") qui insiste sur les fonctions techniques et la définition française2

("ensemble dedonnées repérées dans l'espace, structuré de façon à pouvoir en extraire commodément dessynthèses utiles à la décision") qui explique d’avantage la finalité du SIG.

Ce chapitre expose l’évolution qu’a connue le Système d’Informations Géographiquesdepuis sa création jusqu’à l’heure actuelle. Bien évidemment, nous ne pouvons pas parler deSIG, sans faire allocution à l’information géographique que nous définirons dans le sous-chapitresuivant (Historique des Systèmes d’Informations Géographiques).

1.2 Historique des Systèmes d’Informations Géographiques

Apparus aux Etats-Unis dans les années soixante dix, les outils informatiques ontapporté une révolution formidable pour la cartographie. Le dessin manuel du cartographe ne sefait plus que sur des machines qui automatisent les taches. L’apparition des logiciels de DessinAssistée par Ordinateur (DAO) a permis de personnaliser rapidement les cartes et de symboliser

les lieux en respectant la sémiologie graphique3

. La carte apporte des renseignements sur lesobjets géographiques par la forme, les couleurs, la taille. Mais ces logiciels ne pouvaient pasgérer une quantité importante d’information (par exemple les statistiques INSEE…) pour chaqueobjet géographique. L’autre inconvénient était le changement d’échelle pour un espacegéographique, ils n’automatisaient pas les tâches de généralisation entraînant un ralentissementdes processus de fabrication de la carte. Ce genre d’aléa est encore fréquent à notre époquepour les petites entreprises de cartographie.

1 Définition donnée par le FICCDC, (Comité fédéral de coordination inter-agences pour la cartographienumérique) en 1988, USA.

2 Définition donnée par Michel Didier, économiste en 1990.3 La sémiologie graphique, d’après Gérard Chappart de l’Ecole Nationale des Sciences Géographiques, est

l’ « Étude des signes et de leur signification. » La sémiologie graphique a pour but de transmettre uneinformation correcte et d'aboutir à une image cartographique facilement accessible au lecteur.

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1.2.a. Les années 1970 et 1980 : Intérêt national pour les SIG

En 1973, plusieurs organismes gouvernementaux tels que l’Atelier Parisiend’Urbanisme, la Direction Générale des Impôts et d’autres en France commencèrent à associerdes répertoires de bases données variées. Les concepteurs en informatique avaient pour but dedévelopper une charte des normes de programmation et de mise en œuvre des chaînes deproduction.

Vers les années 1980, le regain d’intérêt des chercheurs et des scientifiques sur lesnouvelles technologies a permis l’apparition des SIG. L’ambition des SIG vis-à-vis des logiciels deDAO est différente : les objets représentés sur la carte par des variables visuelles devaientposséder des renseignements essentiels comme le nombre de personnes dans une maison, lesmoyens de transports empruntés par les habitants du quartier, le nombre de personnessusceptibles d’être en danger vis-à-vis d’un aléa naturel… On se retrouve face à plusieurs planssuperposés donnant une extension de l’information particulièrement riche et significative.

La principale directive était d’archiver les cartes et d’en produire d’autres. Cessystèmes essentiellement crées par des informaticiens devaient donner une communicationdéterminante entre les utilisateurs sauf que le niveau complexe du logiciel demanda uneformation particulière pour les cartographes. Vers 1985, les SIG firent leurs entrées dans unmonde en pleine quête d’informations géographiques.

La définition donnée par le français Michel Didier dans l’introduction page 10, nous apermis de mettre en valeur le fait que les SIG sont des systèmes de gestion, d’analyse et devisualisation du savoir géographique. Cela ne va pas sans dire que l’information géographiqueque nous définissons comme « la représentation d’un objet ou d’un phénomène réel, localisédans l’espace à un moment donné », d’après P.Quodverte dans sa thèse « Cartographienumérique et information géographique », est capitale pour le bon fonctionnement d’un SIG.Plus les informations sont complètes et importantes, plus le Système d’InformationsGéographiques garantira la solidité d’une décision prise par un aménageur ou un maire parexemple.

Il facilitera une mobilisation des informations multiples sur un périmètre géographiquedonné, une gestion des infrastructures et des équipements (développement, entretien et gestiondes réseaux de collecte, de distribution, de communication…), une planification de l’occupationdu sol : intégrer et visualiser les contraintes, adopter une démarche multiscalaire (« effetsd’échelle ») et une réglementation : les autorisations (d’exploiter, de prélever…) sont délivréesau regard de la ressource et de l’environnement.

La variété des informations (cartes, tableaux, textes correspondant à une thématique)affectée à chaque objet géographique va permettre aux SIG d’offrir de nouvelles méthodes afind’améliorer la compréhension, la représentation et la gestion des différents aspects de la Terresous forme d’un système unique (le SIG dans ce cas là).

Dans ces mêmes années, l’Institut Géographique National conçoit ses premières basesde données telles que la BD Carto, la BD Topo, la BD Alti et Géoroute afin de s’ouvrir à denouvelles perspectives de gestion informatisée des données localisées. Les Systèmesd’Informations Géographiques ont permis alors d’intégrer toutes sortes d’informations sensiblesaux traitements statistiques de même que leur démocratisation a enclenché un engouement nonmoins effréné de la part des commanditaires (gouvernements, instituts). De plus, les progrès eninformatiques et l’ouverture de l’open source4 des logiciels ont justifié les avancés dans ledomaine de conception des SIG mais aussi dans le domaine de l’accessibilité des données pourtous.

4 Le terme Open Source définit une licence de logiciel obéissant à une définition précise établie par l’openSource Initiative et dont voici les principaux critères : libre redistribution et code source disponible.

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1.2.b Les années 1990 et 2000 : Une ouverture mondiale pour les SIG

En 1996, de nouveaux métiers spécifiques liés à la géomatique apparaissent afin decombler les manques dans la production des SIG. La parcellisation globale d’une informationunifiée engendre une multiplication des bases de données créant des conflits entre lesspécialistes du marché. On voit apparaître une diversification des SIG dans les entreprises et legéomarketing prend racine dans un domaine où seules les informations doivent faire référence àdes données géographiques par exemple l’IGN.

De 1990 à aujourd’hui, la démocratisation de ces systèmes de bureautique ainsi qu’unedemande sans cesse importante de la part des usagers voulant connaître leurs territoires,engendre une multiplication des outils informatiques pour le traitement et l’interprétation del’information. Parallèlement, on constate un regain d’intérêt de la part des chercheurs, desgéographes et des informaticiens pour des formations sur le thème de l’informationgéographique. Les techniciens désignent le SIG comme le développement d’une application. Lesdécideurs, considèrent le SIG comme un outil technique apportant une réponse rapide etautomatique à leurs demandes. Ces requêtes les aident à prendre des décisions essentielles vis-à-vis d’un projet. Par exemple, le maire et les aménageurs utilisent le SIG comme étant un outilde concertation mais aussi de décision face à un problème donné.

Actuellement, nous sommes arrivés à une pluralité de l’information géographique.Celle-ci devenant diverse et variée a perdu en qualité c'est-à-dire que la véritable informationgéographique n’est plus accessible au grand public. Elle est désormais l’objet marketing degrands instituts comme l’IGN, l’INSEE, SPOT. L’information géographique est plus que disséminéeet la réunir devient une tache très difficile. De plus, l’incompatibilité entre les logiciels neprésage pas un bon avenir pour l’information géographique car chaque entreprise ou laboratoireaura sa propre information et cela risquerait de se substituer à une réalité tangible.

Mais, l’arrivée d’Internet favorise l’interopérabilité, c'est-à-dire que « plusieurssystèmes informatiques, qu’ils soient identiques ou radicalement différents, peuvent

communiquer entre eux sans ambiguïté5

». Les utilisateurs de SIG misent sur la collaborationpour le partage et l’utilisation des données. Cette tendance permet un échange plus rapide desbases de données et donc du savoir géographique. En conclusion, un SIG doit être compatibleavec les principales normes et capable de s’adapter et d’évoluer à mesure de l’apparition de

nouvelles normes6

.

5 Définition donnée à l’adresse suivante : Http://fr.wikipedia.org/wiki/Interop%C3%A9rabilit%C3%A96 Le mot « norme » est exprimé pour caractériser les formats informatiques des bases de données.

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2. Les principes d’un Système d’Informations Géographiques

Le Système d’Informations Géographiques possède deux approches essentielles : uneapproche fonctionnelle qualifiant le SIG comme un système permettant de communiquer et detraiter l’information géographique et une approche technologique désignant l’ensemble destechniques de traitement informatique des données géographiques et dont le but premier estl’automatisation de la cartographie.

L’originalité des SIG vient du fait qu’ils ont la capacité de traiter les relations spatialesentre les objets. Ils permettent enfin la représentation de l’espace sous forme de cartes. La carteutilise une expression visuelle imagée pour représenter un monde réel. Lorsqu’un objet estcartographié par un SIG ou par un logiciel de Cartographie Assistée par Ordinateur ou par unlogiciel de Dessin Assisté par Ordinateur, il doit respecter certaines lois de sémiologie graphiqueet de projections.

Le but de ce chapitre est de décrire les fonctionnalités que proposent un SIG et lesbesoins auxquels il répond.

2.1 Les Fonctions incontournables

La fonction principale d’un Système d’Informations Géographiques est d’assurer lasuperposition de plusieurs couches d’informations et de données supplémentaires (Figure n°1).Chaque couche d’informations (layer) ou classe aura pour unité élémentaire l’objet. Un objet estune entité du monde réel qui a une structure (ponctuelle, linéaire, zonale) et un comportement(textuel, iconographique). L’information géographique d’un objet sera couplée avec un systèmede coordonnées unique. En effet, la localisation d’un objet est essentielle car elle permet derégir toute la répartition de l’information géographique et elle permet, par exemple, des calculsde répartition entre des zones urbaines ou le calcul de migration des animaux. Grâce à unSystème de Gestion de Base de Données (SGBD), chaque couche d’information regroupera tousles objets qui auront des propriétés communes (nature, forme et position géographique).

Figure n°1: Illustration de la superposition des calques (Brochure d’ArcGIS 9, 2001 et de GéoconceptG 5.6, 2004)

Un SIG peut avoir 5 fonctionnalités :Acquisition : saisie des informations géographiques sous forme numérique et

alphanumériques en provenance d’autres sources,Archivage : gestion de base de données,

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Analyse : manipulation, traitement et interrogation des données géographiques par

l’intermédiaire de requêtes (Structured Querry Language7

),Affichage : visualiser un espace géographique sous la forme d’un plan ou d’une carte et

exporter des informations ou des cartes vers d’autres logiciels (Mapinfo, ArcGis, Géoconcept) …Abstraction : représentation du monde réel.

Cette énumération ne résume que les fonctions couramment utilisées. Mais nouspouvons avoir recours à d’autres fonctions comme les outils de topologie qui servent à l’étudedes relations géographiques existant entre les objets de la carte. La topologie définit et exécute

les règles d’intégrité concernant les données et prend en charge les requêtes8

et la navigationtopologique. Trois types de relations entre les objets sont massivement analysés sur une carte:

Objets inclus à l’intérieur d’autres objets (objets surfaciques / ponctuels ou objetssurfaciques / surfaciques ou objets surfaciques /linéaires) ;

Objets sectionnant d’autres objets (objets surfaciques / ponctuels, objets surfaciques /surfaciques, objets surfaciques / linéaires, objets linéaires / ponctuels) ;

Objets dont la distance est inférieure à une valeur affectée dans l’unité choisie.

Figure n°2 : Outils topologiques permettant la création de trous, d’intersection de polygones, d’unionde polygones, de zone de tampon et d’objet convexe. (Brochure de Géoconcept G 5.6, 2004)

Nous reprendrons dans le sous-chapitre 5.2 « Les outils facilitant l’analyse spatialeentre les objets géographiques », toutes ces fonctionnalités qui facilitent la compréhension desinteractions entre les objets spatiaux.

2.2 L’utilité d’un SIG

La montée en puissance de l'outil informatique, le SIG, dans la gestion des servicesadministratifs de l’Etat et des collectivités a ouvert de nouvelles perspectives en termes degestion de projet, d'évaluation et de contrôle de l'action publique.

Les besoins d’un SIG sont multiples, ils peuvent très bien répondre aux attentes d’uneétude concernant ;

L’aménagement du territoire (cadastre, urbanisme, Plan d’Occupation des Sols, permisde construire, développement économique, planification et organisation des services desecours…)

La gestion d’infrastructure (Réalisation d’un pont, d’une route)Le géomarketing (analyse de marché potentiel, analyse de l'offre, recherche de

localisation).L’agriculture (analyse des aires cultivables …)Nous pouvons citer comme exemple le discours du directeur du Parc naturel régional

du Haut Jura : « Il est du rôle du parc de disposer des informations et des outils de mesure quipermettent de veiller au maintien des équilibres et des richesses naturelles et, au-delà,d’intervenir pour les protéger et les mettre en valeur. Le SIG le fera en prenant en compte les

7 SQL :Structured Query Language. C'est un langage qui utilise des opérateurs logiques et mathématiquespropres au domaine de la géométrie analytique pour interroger les données.

8 Requêtes : Question ou demande formulée pour sélectionner des entités ou des enregistrements. Une requêtese présente souvent sous la forme d'un énoncé ou d'une expression logique.

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contraintes économiques et financières des acteurs et en privilégiant l’intérêt général à long

terme.9

»Grâce à ses fonctions, le SIG peut dresser des diagnostics plus rapidement et envisager

des solutions pour un problème donné à partir de bases de données géographiquesconséquentes. Suivant les logiciels, les distributeurs proposent des modules permettant d’affinerles analyses, par exemple : les modules trois dimensions sont nécessaires à toute étudeconcernant l’aménagement du territoire (Figure n°3) car ils ajoutent une interactivité que nepossède pas une simple carte améliorant le dialogue entre les acteurs sociaux. L’ensemble deces outils et des objets de données auxquels ils sont appliqués forme la base d’uneinfrastructure de géotraitement complet.

Figure n°3 : Modélisation en trois dimensions de St-Célon(http://www.c-michaud.com/images/exemple2.jpg)

Le SIG révèle deux problèmes de la géomatique : Le premier est lié à la difficulté demise en œuvre des SIG dans les organisations. Le deuxième est du à la restriction actuelle desconcepts et des logiciels qui se cantonnent dans une vision purement spatiale desproblématiques traitées. Les notions de temps, d’espace, d’images et de données apparaissentpourtant comme complémentaires pour caractériser et reproduire certains phénomènes. Leproblème est crucial dans le domaine de l’écologie, qui s’intéresse aux interactions entredifférents systèmes physiques, biologiques et voire socio-démographiques.

Voyons maintenant comment un SIG est régi et quelles en sont les spécifications quiseront utilisées pour cette analyse environnementale.

3 Mise en place et spécifications d’un Système d’Informations Géographiquesappliquée à une étude environnementale

Le SIG de type environnement a rapidement évolué vers les années 1990-2000. Sonutilisation dans le domaine des sciences de la nature et des sciences humaines est assez récente.

Une question vient à l’esprit : « Pourquoi utiliser un SIG pour une problématiqueenvironnementale ? ». Le fait d’utiliser un SIG pour exprimer une problématique surl’environnement, nous permet de simplifier le travail de recoupement d’informations diverses

9 Citation dans le Magazine IGN n°23, Article Le Parc naturel régional du Haut-Jura, Gestion des espaces.

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sur une même base de données. Le SIG a été le fer de lance de plusieurs laboratoires derecherche (IFREMER) pour faciliter le travail collectif des chercheurs. La comparaison vis-à-visdes logiciels de Cartographie Assistée par Ordinateur est assez rapide à faire car ce genre delogiciel ne peut pas gérer des bases de données conséquentes. Généralement, les fonctions deslogiciels de CAO de type Illustrator n’ont pas la capacité à administrer les descriptions d’objets,de leurs attributs et de leurs relations vis-à-vis d’autres objets. Principalement, ils servent àaméliorer le compte rendu visuel d’une carte pour l’impression.

L’autre intérêt dans la mise en place d’un SIG pour une approche environnementaleest de supprimer les problèmes de méconnaissance des lieux. Actuellement, une majorité decitoyens se préoccupe des aléas naturels qui les bouleversent pour leur futur (inondations,tempêtes…). Ils aimeraient avoir des informations supplémentaires sur leurs espacesgéographiques. Préoccupés par ces demandes, les gestionnaires ont valorisé le SIG afin qu’ilréponde à deux notions importantes : l’une est qu’il soit le lieu d’échanges d’informations entreplusieurs personnes (enrichir l’espace de partage des savoirs) et l’autre qu’il soit un objet deconcertation. Le SIG facilite la médiation entre les acteurs sociaux. Il permet d’accompagnertechniquement et méthodologiquement les collectivités dans les projets d’aménagements. Enrésumé, le SIG devient rapidement un outil indispensable à une bonne gestion de son territoire.Il a pour but de renforcer l’idée de valorisation de l’inventaire à la fois anthropique et biologiqued’un même référentiel géographique avec un maximum de couches thématiques.

3.1 Conception d’un SIG environnemental

Pour être menée à bien, la mise en œuvre d’un SIG doit reposer entre autres sur laconception d’une base de données et d’applications adaptées (Pornon, 1992). Mais aussi elle faitappel à l’identification d’un certain nombre d’éléments fondamentaux permettant d’en préciserla finalité et les contraintes générales.

Nous avons choisi le SIG Géoconcept pour cette étude environnementale car il a deuxavantages fondamentaux vis-à-vis de ces concurrents. D’après une étude menée par IGN Conseildu 22/10/97, Géoconcept gère bien l’unicité logique et physique des objets c'est-à-dire qu’ilintègre la performance du traitement graphique et des données intimement liées au sein duconcept « objet ». Il garantit, grâce à sa puissance, la souplesse du dialogue entre l’utilisateur etla machine, c'est-à-dire qu’il n’y a aucun langage informatique à comprendre pour l’utiliser.

3.2 Les étapes indispensables au bon fonctionnement d’un SIG

La première étape consiste à établir une liste d’entrants exprimant les données quiserviront à établir les analyses d’un espace donné et une liste de sortants correspondant à ceque produit le SIG grâce aux entrants : des cartes, des croquis, des analyses. (Figure n°4 page 17)Cette étape a pour but de délimiter très précisément les attentes des futurs utilisateurs(décideurs) ou des lecteurs (usagers connectés à internet).

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Figure n°4 : Composante d’un SIG (Laaribi, 2000)

On demandera à Géoconcept de répondre à des besoins de manipulation de bases dedonnées géographiques associant des informations variées et multiples (densité de population,caractéristiques des végétaux…), de répondre à des requêtes c'est-à-dire qui sert à trouver desobjets respectant différents critères et conditions, d’enregistrer les résultats des requêtes afind’en tirer des synthèses (Figure n°5).

Figure n°5 : Utilité d’un SIG. Le SIG peut rechercher des habitations situées à moins de 400 m d’uneroute. (Document ENSG sur l’Information Géographique,

http://www.ensg.ign.fr/FAD/FAD_PDF/Sig_Pdf/IG_INTRO_4_10_02.doc.pdf, 2002)

Après avoir consulté l’existence de phénomènes concrets, la deuxième étapeconcernera l’acquisition des données quelles soient qualitatives (nom de parcelles) ouquantitatives (débit d’un fleuve). Cette période est extrêmement longue dans la mise en placedu SIG car elle introduit la création des documents primaires comme les cartes thématiques, lesgraphes, les tableaux etc.…

La mise en place d’un SIG demande quelques acquis de géodésie10

car toutes lesdonnées seront inscrites dans les bases de données et doivent être géoréférencées c'est-à-direqu’elles seront localisées en X et Y grâce à un système de projection. Une fois legéoréférencement établit, les données seront cartographiées de deux manières : soit en moderaster, soit en mode vecteur.

Les rasters, selon la définition donnée par Bruno Bordin de l’Ecole Nationale desSciences Géographiques, sont des données images où l'espace est divisé de manière régulière

10 Science qui étudie la mesure des dimensions et la forme de la terre. Cette science intervient en amont de lacartographie et permet (entre autre) d’assurer le positionnement des bases de données géographiques nécessaire

aux SIG.

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(en petits rectangles); à chaque petit rectangle (pixel) sont associées une ou plusieurs valeursdécrivant les caractéristiques de l'espace. (Figure n°6)

A la différence, les vecteurs sont des objets géographiques représentés par desprimitives graphiques : le point et l’arc. Les arcs se connectent à leurs extrémités pour formerdes lignes et des polygones. Le point a une seule coordonnée X et Y. La ligne a une chaîne decoordonnées (X1, Y1)…. (Xn, Yn). Le Polygone est une chaîne de coordonnées fermées (X1, Y1)….(Xn, Yn)(X1, Y1). (Figure n°6)

Figure n°6 : A gauche : Couche Raster - A droite : Couche Vecteur(http://seig.ensg.ign.fr/fiche.php3?NOCONT=CONT0&NOFICHE=FP1&RPHP=&RCO=&RCH=&RF=&RPF=&RPC=)

Chaque vecteur possédera sa propre donnée attributaire c'est-à-dire qu’il est définitpar des propriétés et figure dans un modèle conceptuel de données. La figure ci–dessous illustrele fait que les données graphiques correspondent à des données alphanumériques quirenseignent chaque objet sur la carte.

Figure n°7 : Correspondance entre les bases de données et les objets graphiques(Brochure ArcGis 9, 2001)

Néanmoins, l’utilisateur peut se retrouver face à d’autres problèmes tels que ladisponibilité et l’accessibilité des données c'est-à-dire si les données sont d’ordre publiques ouprivées ou si elles sont seulement consultables en mairies (règles d’utilisation) ou non. Lesexemples peuvent être multiples et freinent toute progression à la conception du SIG.

La troisième étape correspond à la gestion et à la mise en forme des données demanière cohérente. C’est la phase où les cartes graphiques sont régies suivant une charte de lasémiologie graphique que l’utilisateur met en place.

La quatrième étape est la manipulation et l’analyse des données. La plupart desfonctions d'analyse spatiale donnent lieu à la création d’une nouvelle couche d’informations.Comme nous l’avons vu précédemment, les fonctions du SIG sont multiples et variées. Dansnotre étude de cas, le SIG nous garantira un stockage des informations d’un lieu donné afin d’enextraire des synthèses sur des phénomènes anthropiques et naturels représentés sous forme devaleurs numériques.

Enfin la cinquième étape est la production cartographique de documents représentantla synthèse de l’analyse spatiale des phénomènes étudiés.

Mais suivant les besoins réels du commanditaire, la finalisation d’un SIG peut êtrequalifiée de deux manières :

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L’un sera appelé Inventaire-Observatoire, ayant pour but de répondre à des attentesen termes de connaissance et de bilan d’un territoire. Ce SIG établira un état des lieux grâce à unrecensement et à une mise à jour des informations. Il répondra aux questions où (où se situe ledomaine d’étude et quelle est son étendue géographique ?) et quoi (quels objets peut-ontrouver sur l’espace étudié ?). (SIG : concepts, outils et données, BORDIN Patricia).

Alors que le deuxième concerne l’Aide à la Décision. Ce SIG a pour objet de mettre enévidence des faits spatialisés, de réaliser des analyses et de chercher des solutions à desproblématiques. Ces études visent à valider les hypothèses d’un phénomène localisé. Il répondaux questions pourquoi, comment (comment les objets sont répartis dans l’espace étudié, etquelles sont leurs relations ?) et quand (quel est l’âge d’un objet ou d’un phénomène ?). (SIG :concepts, outils et données, BORDIN Patricia).

Figure n°8 : Cette illustration résume la mise en œuvre d’un SIG (Brochure ArcGis 9, 2001).

Le géodatabase correspond à une base de données spatiales contenant des jeux dedonnées qui représentent des informations géographiques (Etape 1 et 2).

La géovisualisation est un ensemble de cartes intelligentes et de vues qui montrent desentités et leurs relations à la surface de la Terre (Etape 3).

Et le géotraitement permet d’appliquer des fonctions analytiques et écrivent desrésultats dans de nouveaux jeux de données (Etape 4 et 5).

En conclusion, le Système d’informations Géographiques offre des fonctionnalités decroisement, de sélection, et de possibilité d’exploitation des données numériques que même lacartographie traditionnelle ne pourrait concurrencer. Cette évolution dans la précision et dans lagestion rapide des données a provoqué une multiplication croissance des problématiques àrésoudre de la part des gestionnaires de SIG. Les besoins des usagers devenant croissants, lesSIG offrent un accès simple pour la consultation des données géographiques (sous plusieursformats informatiques : Flash, Java) mais aussi pour s’assurer de la fiabilité des sources.

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4 Conclusion

Ces trois chapitres concernant le Système d’Informations Géographiques ontrassemblé les synthèses indispensables à la bonne compréhension de ce type de logiciel.Accompagné des technologies de pointe en informatique, le SIG a réussi à convaincre lesutilisateurs de grandes entreprises mondiales de développer ce genre de produit afind’améliorer à la fois la productivité des cartes, la rapidité des échanges de bases de donnéesgéographiques, les systèmes de connaissances pour les sciences humaines (urbanisme,aménagements…) et physiques (climatologie, volcanologie…) mais aussi les prises de décisionsimportantes pour une population donnée. Le SIG est entrain d’évoluer d’une approche de basesde données vers une approche des connaissances.

Comme tous les outils, les SIG, ont des limites de validité et de pertinence quidevraient clairement délimiter leur utilité. Ils doivent coopérer avec d’autres outils largementdiffusés de type statistiques, traitements d’images pour étendre leurs possibilités. Mais celareste encore une chose rare et il est nécessaire de développer ce genre de cohabitation entre lesdonnées afin de garantir un savoir géographique commun.

Après avoir retracé dans le dernier chapitre l’introduction et l’utilité d’un SIG dans lesproblématiques environnementales, nous abordons la phase méthodologique de l’étude quiconcerne l’espace Noirmoutrin localisé au Sud de l’estuaire de la Loire.

Orientée Nord-Ouest Sud-est, l'Île de Noirmoutier mesure 19 Km de long sur 8 Km deplus grande largeur, représentant une superficie approximative de 47 Km². Elle sépare la Baie deBourgneuf à l'est de l'océan Atlantique à l'Ouest (Carte n°1 page 21).

Espace côtier riche en flore et en faune, l’Île connaît une extension urbaine croissante(construction d’habitations secondaires) depuis ces dernières années. Généralement, cesdéveloppements provoquent une régression irréversible des espaces cultivables et menacent lesespaces biologiques. Cette forte pression urbaine contribue à fragmenter le paysage littoraldénaturant par certains endroits le coté patrimonial du territoire. Très fréquentée, notamment àla haute saison estivale Juillet-Aout, l’Île reçoit des afflux massifs de touristes (75000 personnes)qui ne cessent de progresser chaque année. Mais, ce mouvement démographique obligecertaine commune à accepter l’installation de lotissements permanents ou temporaires sur deszones interdites aux constructions.

Toutes ces activités ont un coup pour l’environnement : les plages et les dunes sont enforte régression mettant en danger certaines parcelles habitables, les marais doux commencentà être « colonisés » par l’Homme (introduction d’habitats).

La qualité paysagère est un atout de promotion touristique et donc une ressourceéconomique pour le territoire. Face à cette dualité, on peut se demander quel est l’impact dutourisme sur l’environnement ? Quels sont les impacts des activités humaines sur la dynamiquedu littoral ? Faisant face à divers problèmes économiques (par exemple la décentralisation), lesmaires arriveront-ils à concilier le développement urbain et la sauvegarde du patrimoine ?

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Carte n°1 : L’Île de Noirmoutier réalisée par le SIG Géoconcept et retravaillée avec Illustrator CS

Le prochain chapitre évoquera la description fine du milieu anthropique et du milieunaturel afin d’identifier les facteurs dégradants. Nous nous pencherons sur l’étude de certainesthématiques où l’information y est riche et de bonne qualité. Nous verrons aussi les problèmesrencontrés lors de la conception du SIG.

Nous essayerons de répondre à toutes ces interrogations par le biais de l’outil SIGGéoconcept. Il sera utilisé en tant qu’outil d’intégration, d’observation et d’analyse de donnéesvariées pour la production d’un diagnostic territorial de l’Île de Noirmoutier.

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Deuxième Partie :

Description de l’Île de Noirmoutier et application

d’un SIG environnemental

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1.1 Introduction

Le littoral, territoire vide dans le passé, est maintenant un espace fortementartificialisé par l’action de l’Homme. Ce secteur dynamique est en proie aux activités de l’hommemais aussi à l’action de la mer. Ne cessant d’évoluer, reculant, avançant, il affecte trèsfortement les aménagements anthropiques mettant en danger les résidents permanents etautres saisonniers. Les politiques d’aménagements du territoire français ont eu de fortesrépercussions sur les littoraux atlantiques car ils subirent des sévères transformations liées auxactivités humaines (urbanisation, agriculture, industrie, transports…). Ces travaux ont étéaccompagnés d’une densification massive des hommes le long des littoraux. Comme nouspouvons l’observer sur la carte n°2 provenant du site Internet Eurosion, le littoral français est unespace fragile en convoitise où le bâti et les aires agricoles progressent exclusivement le longdes rivages avec un accès direct à la mer.

Carte n°2 : Les littoraux français sont très touchés par les phénomènes d’érosionsSite Internet d’Eurosion, http://www.eurosion.org/project/eurosion_fr.pdf

Le but de mon mémoire de recherche est de démontrer l’impact des actionsanthropiques sur tout le milieu naturel noirmoutrin par le biais de cartes synthétiques réaliséesgrâce à un Systèmes d’Informations Géographiques. Le SIG nous apporte plus de clarté etd’efficacité dans la présentation des dégradations réalisées comme la disparition de dunes ou deplages. Ce type d’opération vise à faciliter l’accessibilité au savoir du grand public sur laprotection des espaces naturels. La réalisation d’une analyse détaillée du territoireaccompagnée d’une cartographie de l’occupation du sol en prenant en compte les critères desdifférents milieux naturels explique d’avantage la localisation des phénomènes dégradants surl’Île. La méthodologie adoptée repose sur une connaissance approfondie des caractéristiquesenvironnementales, socio-économiques du territoire étudié.

Ce chapitre retracera la description précise de l’Île de Noirmoutier et ledéveloppement des activités anthropiques. Pour comprendre l’exploitation de ce milieu, nousdevons le décrire de la manière suivante : d’un point de vue formation géomorphologique etévolution de l’Île, d’un point de vue naturel qui recensera les caractéristiques de la faune et dela flore et puis d’un point de vue économique qui montrera les spécifications des activités

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humaines de l’Île. Pour conclure ce chapitre, on expliquera l’intégration de toutes cesinformations dans un Système d’Informations Géographiques.

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Carte n°3 : Localisation de l’Île de Noirmoutier

Située à l’extrême Nord du département de la Vendée, l’Île de Noirmoutier estorientée Nord-Ouest Sud-Est. L’Île mesure 19 Km de long sur 8 Km de large, représentant unesuperficie approximative de 47 Km². Elle sépare la Baie de Bourgneuf à l'Est de l'OcéanAtlantique à l'Ouest. La Baie de Bourgneuf assez ouverte sur la mer au Nord, est sous l’influencedes eaux marines et des crues de la Loire. N’étant pas protégée à l’Ouest sauf par des platiersrocheux et des massifs dunaires, l’Île de Noirmoutier est fortement soumise aux contraintesnaturelles de type tempêtes.

Les formations géologiques sont constituées d’un socle ancien (granite et gneiss),affleurant au Nord de l’Île, formant un bassin comblé par les formations Tertiaires (sables etargiles en profondeur, grés et calcaires plus récents). Puis les formations Quaternairesaffleurent : les sables dunaires (le long des côtes Nord et Sud), les argiles (occupant les marais etle rivage oriental de l’Île) et les formations de sables et de galets au Nord.

Entourée de vasières, l’Île comporte dans sa partie Nord des marais ayant unestructure traditionnelle c'est-à-dire que le réseau est complexe, de dimensions et de profondeur

variable [DIREN11

]. Les polders, qui s’étendent de l’avant port de Noirmoutier jusqu’au Sud del’Île, présentent des formes géométriques groupant de vastes ensembles de marais salants quis’alimentent directement à la Baie.

Cet espace se situe dans un climat doux océanique, peu contrasté, avec un déficithydrique d’avril à septembre. L’Île présente une topographie très faible et la majorité descommunes est susceptible d’être inondée.

1.2 La formation de l’Île de Noirmoutier

Ce chapitre nous apporte des renseignements suffisants pour expliquer l’évolution dutracé de côte de l’Île de Noirmoutier en fonction des aléas maritimes et des aménagements

11 DIREN Loire Atlantique, Zone Humide d’importance nationale. Document FR51100401

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anthropiques et la nature de ses sols pédologiques12

. En effet, pour comprendre le tracé decôte, il faut étudier la dynamique littorale fortement aléatoire au cours de l’histoire de la Terre.

1.2.a L’Île, il y a 4000 ans

Le niveau de la mer n’a cessé d’augmenter et de régresser au cours de l’histoiregéologique. Il y a 4000 ans, il était à 4-5 mètres plus bas que le niveau actuel. Le Professeur PaulBernier, professeur de géologie à l’Université de Lyon, explique que l’Île s’étirait en forme de Couvert vers l’Est, autour d’une vasière très abritée de la haute mer par les rochers del’Herbaudière, du Devin, des Bœufs, des Peignes et de la Loire. A marée basse, le paysage devaitêtre comparable à celui qui est actuellement offert de part et d’autre de la route du Gois.

Carte n°4 : L’Île de Noirmoutier, il y a 4000 ans13

1.2.b La lente remontée des eaux

Le niveau marin s’élevant progressivement, des cordons dunaires commencent à secréer entre l’Île principale et les plateaux rocheux environnants. Ainsi prennent forme : lesdunes de Luzay et de l’Epine et la dune de la Tresson.

Durant cette même phase de formation du cordon littoral, la vasière se colmatelentement et les étiers commencent à se former. Sous l’effet de l’érosion marine et éolienne, lesdunes de la façade Ouest reculent jusqu’à leur emplacement actuel. En même temps, elless’étirent vers le Sud et forment la fameuse « queue de comète » de Barbâtre. La vasière secolmate de plus en plus et se compacte pour donner le « bri » cette glaise bleue que l’on trouvesous le marais.

12 Pédologie : Science qui étudie les formations superficielles résultant de l’altération sur place des roches parl’eau, l’air et les êtres vivants et de leur mélange à une proportion variable de matière organique. [Dictionnaire

de Géologie, Alain Foucault et Jean-Francois Raoult, Dunod, Paris, 2001, 375 pages.]13 Carte réalisée par le Professeur Paul Bernier et publiée dans le Bulletin spécial du District. Octobre

Novembre 2000 – Dossier de consultation. Programme pluriannuel de sécurité des populations face à la mer del’Île de Noirmoutier.

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Carte n°5 : Elévation du niveau des mers [Même source que la carte n°4 page 26]

1.2.c La consolidation par l’Homme

Pour lutter contre les invasions vikings et des normandes, les seigneurs de LaGarnache, propriétaires des lieux firent construire successivement des fortifications (dès 830),puis le château (au XIIe siècle). L'Île subit plusieurs tentatives d'invasion : anglaises (1342, 1360,1386) et espagnoles (1524, 1588).

A partir de ces événements militaires, l’évolution de l’Île va fortement dépendre del’intervention de l’Homme qui construit le trait de côte en particulier le long de la Baie deBourgneuf. Au regard des privilèges royaux qu’ils avaient obtenus en 1392, les habitantsdevaient entretenir les fronts littoraux. Ils tentaient d’opposer à la mer des levées toujoursinsuffisantes et de reboucher les ouvertures par des cailloux, du sable. Vers 1520, on sait que lesmoines de La Blanche réparent les chaussées qui protègent les terrains pris sur la mer.

L’Île de Noirmoutier possédait des marais salants dès le VIIIème siècle.Progressivement sous la forme d’une succession de terrains irréguliers s’étendant sur la mer, lesmarais modifièrent sans cesse la constitution et la forme du littoral oriental de l’Île. Au XVIèmesiècle, la production salicole prend un tel essor que les hommes sont obligés de façonner de

nouvelles salines14

sur les terres inondables. Aujourd’hui, l’Île compte 1500 ha de marais situéssous le niveau de la mer.

La loi de 1790, qui prévoyait une exemption fiscale en cas de dessèchements desmarais, favorisait de nouvelles conquêtes de terres agricoles. Sur l’Île de Noirmoutier, lapoldérisation fut essentiellement l’œuvre des Jacobsen [Miossec]. Ils créèrent les polders quibordent la Baie de Bourgneuf (Du Müllembourg 1812-1818, De la Nouvelle Brille 1830, De laTresson 1833).Les polders XIXème siècle, montrent des techniques plus performantes et desintentions de desséchements plus affirmés (Le Boucaud, le Terrain Neuf, les Bas Iléaux, Cailla etla Bassotière 1854-1855, le polder de Sébastopol 1854-1855).

En moins d’un siècle, l’Île s’est agrandie de plus de 400 hectares.

14 Saline : Ensemble des exploitations destinées à produire le sel marin (saliculture). [Lexique environnement,IFREMER, Septembre 2004]

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Carte n°6 : La situation de l’Île aujourd’hui [Même source que la carte n°4 page 26]

1.2.e La situation actuelle des modelés du relief

Le relief de l’Île de Noirmoutier possède une grande diversité de modelés passant desfalaises escarpées au Nord aux côtes sableuses à pente douce au Sud. Pour chaque type derelief, nous le décrivons en faisant appel à la fois à la théorie (définition, morphologie…) maisaussi à la réalité de cet espace. De plus, nous joignons la description du relief de la carte n°7 « Lalithologie des modelés du relief» page 29 et de la carte n°8 « Une Île totalement remaniée par lamain de l’Homme » page 30, afin de mieux comprendre l’évolution du tracé de côte et lesrisques éventuels envers la population. Nous nous aidons pour cela de la Carte Géologique de laFrance au 1/50000 n°506 Noirmoutier, parue le 31/12/1978 accompagnée de son fascicule et dela Carte des aménagements et de l’évolution du tracé du littoral.

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Carte n°7 : La lithologie des modelés du relief

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Carte n°8 : Une Île totalement remaniée par la main de l’Homme

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Partie Nord de l’ÎleL’Île est formée d’un noyau rocheux s’étendant de l’Herbaudière au bourg de

Noirmoutier. Cette armature est composée de granulites15

, de grès16

éocènes, de gneiss17

et de

micaschistes18

injectés de granite. (Carte n°7 la lithologie des modelés du relief, page 29)Peu nombreuses et de faible hauteur, les falaises rocheuses se répartissent tout le long

du noyau rocheux (14 Km²) et sont protégées en aval par d’importants platiers rocheux(superficie supérieure à 400 000 m², localisés à la Pointe de l’Herbaudière et à la Pointe desCharniers), garantissant une protection pour les villageois vis-à-vis des intempéries venantd’Ouest. Les littoraux rocheux se définissent de la façon suivante sur lesquels prédominel’érosion qui a mis à nu le substrat rocheux en supprimant toute couche éventuellesédimentaire. Les roches métamorphiques constituent l'armature de l'Île :

le môle Nord qui s'étend de l'Herbaudière au bourg de Noirmoutier-en-Île (granulite),les bancs de la Blanche, de la Servante, des Chevaux ainsi que l'Île du Pilier (gneiss

granulitique).Entre ces encoches rocheuses protectrices de la houle et les courants marins forts,

s’installent des zones d’accumulations sédimentaires à tendance sableuse (plage des Dames,plage de la Clère).

Partie Sud de l’ÎleA l’opposé des roches dures, les zones d’accumulation sableuses de type dunes et

plages s’étalent sur tout le reste du littoral noirmoutrin. Les dépôts de sédiments plus grossierstels que les sables, graviers, sont localisés sur les parties Ouest et Sud-Ouest de l’Île ettransportés grâce aux courants marins superficiels et à la houle.

Nous définissons les plages comme « des zones de dépôts de sédiments apportés parl’océan. Les plages sont formées de grains de sable en permanence libres les uns par rapport auxautres ; ce qui veut dire si la forme est d’accumulation, elle connaît périodiquement,

chroniquement même, des périodes d’érosion qui peuvent etre spectaculaires.19

».

Figure n°9 : Topographie d’une plage (p.16, les littoraux entre nature et aménagement, AlainMiossec)

15 Granulites : roche métamorphique à grain fin, de teinte clair avec quartz et feldspath dominants.16 Grés : Roche sédimentaire détritique composée d’au moins 85 % de grains de quartz.

17 Gneiss : Roches métamorphiques à foliation souvent nette et riches en minéraux ferromagnésiens.18 Micaschistes : Roche métamorphique à grain généralement moyen, à schistosité et à foliation marquée d’où

un débit facile en lamelles.19 Définition donnée page 15 par Alain Miossec, Les littoraux entre nature et aménagement, Campus

Géographie, St-Just-la-Pendue, 191 pages, 1998.

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Nous pouvons observer sur la Carte n°8 « Ile totalement remaniée par la main del’Homme » (page 30) que les plages ainsi que les dunes sont fortement atteintes par l’érosionmarine. La dérive littoral et les courants marins que nous allons décrire dans le sous-chapitresuivant 1.4.b Les processus d’érosion mécanique liés à l’océan (page 35), sont des facteurs actifsdans le déplacement des dépôts sédimentaires.

Dans notre étude de cas, l’estuaire de la Loire, au Nord Est de l’Île de Noirmoutier, aété le lieu de fortes extractions de matériaux solides (constructions de routes, de ponts…) etd’une artificialisation de ses bords contribuant à la baisse du débit sédimentaire et à undéveloppement sans précédent de l’érosion des plages ce n’est pas le seul facteur expliquantcette érosion [Paskoff, Côtes en danger, page 58]. Les installations de barrages et de digues ontcontribué à l’arrêt des flux de transit de sédiments vers l’aval des bassins versants. Si le volume

des sédiments rentrants est inférieur à celui des sortants, on assiste un démaigrissement20

de laplage voir à sa disparition. La charge de sédiments est en constante décroissante pourl’alimentation des plages de l’Île de Noirmoutier. « Actuellement, des prohibitions d’extractionde granulats dans le domaine terrestre se généralisant, on a cherché des gisements desubstitution sous la mer à proximité des côtes. »[Paskoff, Côtes en danger, page 60]

Figure n°10 : Démaigrissement d’une plage [Institut Océanographique]

Autre relief sableux, l’Île de Noirmoutier est constituée d’un cordon dunaire de 28kilomètres de long qui s’est progressivement formé du Nord vers le Sud. D’importantsmouvements sédimentaires, composés partiellement de matériaux volcaniques apportés par laLoire provenant du Massif Central, ont affecté ce cordon depuis sa formation. Tout l’Ouest et leSud Ouest de l’Île sont composés de cordons dunaires, de plages.

La végétation prend un rôle décisif dans l’édification et la stabilisation des dunes

littorales. Les espèces végétales halophiles21

permettent le freinage de la vitesse du vent etdonc jouent un rôle dans le dépôt et la fixation des sables (figure n°9 page 31). Nousrencontrons sur ce territoire les espèces suivantes : Liseron des dunes, arroche des sables,betterave maritime, laîche des sables, sedum acre, orobanche, rose pimprenelle, criste marine,euphorbe des ports, immortelle des dunes… Plus on s’éloigne de l’avant dune, plus la richesse dela végétation s’accroît. Les espèces animales sont présentes telles que le lapin, la bécasseSanderling, le timarcha, l’alouette des champs, la puce de mer… Mais, si certaines dunes ne

cessent de régresser, elles contribuent à une érosion progressive de l’estran22

. Même si lesdunes sont le support du tourisme balnéaire, il faut rappeler que ces espaces sont fragiles auxérosions marines et anthropiques comme nous pouvons le constater grâce aux exemplessuivants (Carte n°8 : Une Île totalement remaniée par la main de l’Homme, page 30) :

le cordon dunaire se situant entre la Pointe de l’Herbaudière et la Pointe du Devinsubit sans cesse des attaques directes de l’océan (recul de 190m entre 1832 et 2004),

la plage des Sables d’Or a reculé de 70 mètres entre 1832 et 2004,

20 Enlèvements du sable d’une plage ou d’un cordon littoral par les courants marins. Le démaigrissement peutêtre durable, voire définitif, mais le plus souvent c'est un phénomène transitoire, qui sera suivi d'un

engraissement d'ampleur comparable. [Dictionnaire de Géologie, Alain Foucault et Jean-François Raoult]21 Halophile : qualifie les plantes terrestres qui tolèrent bien le sel. Elles sont abondantes dans la frange

supérieure des plages et surtout dans les prés salés. [IFREMER, Lexique Environnement]22 Estran : l’espace compris entre le niveau des basses mers et celui des hautes mers. [Les littoraux entre nature

et aménagement, Miossec]

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la Pointe de la Fosse coté Sud Est est en très forte instabilité car son cordon dunaireest fragile aux échanges vifs avec la Baie de Bourgneuf et sa hauteur ne lui confère aucuneprotection contre les vives eaux.

D’autres exemples de ces érosions figurent sur la carte.

Derrière ce cordon dunaire, en constante évolution, l’Île est constituée, grâce auxdépôts de bri venant de la Baie de Bourgneuf, de vastes zones de marais et de polders quireprésentent environ 60% de la superficie totale. La formation de ces marais est associée à uncomblement du fond de la Baie de Bourgneuf encore très actif. Les eaux turbides de la Baie sontalimentées en sédiments fins par les apports de la Loire. Les masses en suspension sontrefoulées vers la Baie de Bourgneuf où elles se décantent. Ces étendues, protégées à l’Ouest parles cordons dunaires et à l’Est par les digues demeurent en dessous du niveau des plus hautesmers.

Après avoir décrit la nature des roches et les modelés du relief, il est intéressant de sepencher sur la tectonique car les risques de sismicité sont importants dans la région. L’Île deNoirmoutier a un socle ancien qui est brisé de failles de direction Sud-Armoricaine quidéterminent un bassin effondré dans lequel on rencontre les formations Secondaires (argiles duCrétacé) et Tertiaires Eocènes (sables, calcaires et grès).

On a observé que l’Île avait subi aux larges de ses côtes au Nord Ouest un tremblementde terre sous-marin d’une intensité V c'est-à-dire ressenti sans dommages. Au large de la Baie deBourgneuf, un tremblement de terre s’est fait ressentir en 1799 et a eu une intensité supérieureà VII c'est-à-dire avec destructions et dommages notables. Des témoignages relatant de cet

événement ont été recueillis dans l’ouvrage de J. Lambert23

:« A Noirmoutier : On croyoit que toutes les maisons auroient écroulées et qu’on auroit

été enseveli sous leurs ruines, mais heureusement il n’est arrivé aucun accident mais il y eutquelques parties de maisons et de murs de jardins qui sont tombées. »

En résumé, la crise érosive des plages et des dunes est actuellement d’ordre mondial.Ces milieux ne cessent de perdre de leurs superficies au profit d’un océan devenant menaçant etde promoteurs immobiliers peu scrupuleux. Dans certains cas extrêmes, la destructiond’habitations et le recul important du rivage sont envisagés. Néanmoins, cette érosion n’est pasapparue en même temps sur l’ensemble des littoraux mondiaux. Les causes de recul sontdiverses et varient suivant les activités naturelles et humaines.

Depuis la révolution industrielle, la hausse du niveau des océans ne cesse d’augmentersignificativement. Selon Météo France, la station météorologique placée à Noirmoutier en l'Îlerévèle une augmentation des températures moyennes annuelles de l'ordre de 1° C. depuis 40ans. Actuellement, les hypothèses sur de cette hausse du niveau des mers est peut être due àune surconsommation de combustibles fossiles et de rejet constant et important de CO² ou bienà un réchauffement naturel de la Terre. Les observations effectuées par le ServiceHydrographique et Océanographique de la Marine à partir du marégraphe de Brest font étatd'une accentuation du phénomène depuis le début du siècle (+1 à 2 mm/an). (Graphique n°1page 34).

Cette élévation du niveau marin pourrait mettre en danger des quantités depopulations sur le globe notamment la population de Noirmoutier car sa topographie n’excèdepas les 20 mètres.

23 Lambert Jérôme, Les Tremblements de terre en France, page 72, Editions BRGM, 1997, Paris.

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Graphique n°1 : Elévation du niveau moyen annuel de la mer depuis 1846 à Brest [SHOM]

Les observations évoquées par les habitants et les mesures par GPS sur l’évolution dulittorale se formalisent. Le littoral ne cesse d’évoluer et les communes sont obligées d’établirune politique globale pour se protéger des érosions marines grâces à des aménagements lourdset permanents.

1.3 Les Eléments climatiques et océaniques de l’Île façonnant la dynamiquelittorale

L’érosion littorale tire ses particularités de la combinaison de l’activité de processusmorphogéniques à la fois marins et continentaux. Malgré son emprise, l’érosion marine n’enoffre pas moins des liens de dépendance étroits à l’égard du milieu bioclimatique. [Roger Coque,1998]. Les systèmes d’érosion mettent en jeu des quantités d’énergie considérables en associantà la fois des processus mécaniques, chimiques et biologiques. Nous allons décrire rapidementtoutes les formes d’activités provenant du climat et de l’océan afin de mieux comprendrel’évolution du tracé du littoral.

1.3.a Les processus d’altération liés au climat

Située entre le climat armoricain et le climat aquitain, l’Île de Noirmoutier reçoit à lafois un fort ensoleillement supérieur au reste du département de la Vendée et de faiblesquantités de pluies environ 580mm en moyenne par an.

Le vent est responsable du transport des sédiments et vecteur de création de la houleet joue le rôle d’agent érosif (Figure n°11) sur les massifs dunaires et les plages car ces reliefssont les premiers obstacles qu’il rencontre. Sa force et sa fréquence peuvent avoir des actionsmorphogéniques importantes. En généralité, il a une dominante marine c'est-à-dire qu’ilprovient du Sud-Ouest et du Nord-Ouest et d’Ouest. L’Île est complètement sous l’emprise deces vents qui forment la houle locale et accélèrent certains courants marins.

Figure n°11 : Les grains de sable, décollés du sol par l’impulsion verticale reçue de la forceascensionnelle des tourbillons, se meuvent sous la poussée de l’air à une vitesse égale à la moitié dela sienne. Ce déplacement, par bonds successifs, concerne les sables moyens, mais des vents forts

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peuvent mobiliser des sables atteignant 0.5mm de diamètre. [Roger Coque]

Carte n°9 : Carte des conditions atmosphériques24 provenant de METEO-France Ouest pourl’Association pour le développement du bassin versant de la Baie de Bourgneuf.

On constate que la vitesse moyenne du vent sur l’année atteint 6,5 m/s surNoirmoutier contre un peu moins de 4,5 m/s dans les régions de l’intérieur, soit une différencede l’ordre de 50%. Noirmoutier a un vent moyen annuel proche de celui des pointes du Finistèreou du Cotentin [Etude réalisée par METEO-France Ouest pour l’Association pour ledéveloppement du bassin versant de la Baie de Bourgneuf, mars 2003]. Les tempêtes seproduisent souvent en automne et en hiver. Mais en une année, on compte en moyenne, 2 ou 3épisodes de vent fort (tempêtes ou orages) où les pointes maximales peuvent atteindre oudépasser 100 kilomètres par heure, en particulier dans la moitié ouest de la Vendée [METEO-France, 2003].

1.3.b Les processus d’érosion mécanique liés à l’océan

L’océan contrairement au climat possède une quantité d’agents érosifs tels que lesmarées, les courants marins, la houle, la composition physicochimique de l’eau... Il peutdéployer une force considérable sur les formes du littoral, provoquant soit une accumulationdonc une conservation des modelés du relief ou soit une érosion entraînant une suppression decelles-ci.

Comme nous avons pu le voir précédemment avec la Carte n°9, « Ile totalementremaniée par la main de l’Homme » page 30, la compétence des vagues permet de transporter,d’éroder et d’accumuler les sédiments suivant des endroits bien précis de la côte.

« Les vagues sont des déformations en crêtes et en creux dues à des oscillationspériodiques de la surface de l’eau incorporées à un train d’ondes progressives. Ces mouvementsondulatoires sont déclenchés dans des aires de génération où soufflent des vents suffisamment

24 http://www.marais-breton-Baie-bourgneuf.com/sage/iso_album/etude_des_conditions_climatiques_de_la_Baie_de_bourgneuf.pdf

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constants et surtout puissants (mers de vent).25

» Les vagues libres (houle) dérivent jusqu’à lacôte.

En généralité dans un milieu naturel « vierge », les vagues s’écrasant sur les rochesavec une importante puissance créent des fissures sur la roche, la fragilisant significativement.Mais, le contexte est différent dans notre cas, les falaises sont protégées en amont pard’importants platiers rocheux qui amortissent l’énergie des vagues venant d’Ouest. Ces platiersfavorisent la dispersion des vagues et donc de leur énergie de prés de 30%. Leur présenceprovoque une réfraction de la houle au large la faisant pivoter vers une position frontale. Cemécanisme est à l’origine d’un courant parallèle à la côte qui effectue des transits de sédiments.

Photo aérienne n°1 : Les platiers rocheux de la région de l’Herbaudière provenant du site MappyTest26

Néanmoins, les régions du Sud Ouest de l’Île sont fortement atteintes par l’érosionmarine. Les mouvements des vagues répétés des millions de fois provoquent undémaigrissement des plages pendant la saison hivernale.

Lorsque la houle approche de la plage, la diminution de la profondeur de l'eau entraînela réduction de la longueur d'onde. Cette réduction de la longueur d'onde peut provoquer, si elleest suffisante, la destruction totale ou partielle de la vague : on assiste au déferlement. Sur un

estran, la houle amplifie le jet de rive27

vis-à-vis de la nappe de retour permettant detransporter tous sédiments en haut de la plage.

L’évolution du relief doit être en partie expliquée par le phénomène de la réfraction(Figure n°12 page 37). La réfraction caractérise les vagues ayant perdu de leur célérité, de leurénergie au contact avec le fond marin. Ce phénomène tend à orienter les lignes de crêteparallèlement aux isobathes et s’exprime graphiquement dans les plans des vagues [RogerCoque]. Cela explique pourquoi, l’énergie libérée par les vagues est différente suivant la

25 Définition de Roger Coque, Chapitre l’Erosion littorale, p 333 du livre Géomorphologie Armand Colin.26 Site Internet : http://test.mappy.com/x/i/static/BtoB/pj/photos.html

27 Définition p 20 du livre les littoraux sous la direction de Marie Anne suit, Atlande, 1999, Paris, 192 pages.

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topographie du milieu continental. D’autres parts, les vagues peuvent rencontrer un obstaclenaturel ou artificiel provoquant une réflexion.

Figure n°12: La réfraction des vagues suivant la topographie du littoral.

Les courants côtiers assurent un transport des débris le long des côtes par unphénomène de saltation ou de roulage et aussi en suspension (Figure n°13).Mais ils sont aussides agents d’érosion marine. Suivant les intensités et leurs fréquences, certains courantspeuvent provoquer des déformations, des pressions qui introduiraient une fragilité dans laroche. Les courants marins ont plusieurs directions dominantes dans le transit des sédiments :

De l’Herbaudière à la Pointe des Dames (au Nord), le transit se fait d’Ouest en Est.Sur toute la côte Est (de la Pointe des Dames à Fort Larran) et Ouest (de l’Herbaudière

à la Pointe de la Fosse), le transit s’effectue du Nord au Sud.

Figure n° 13 : Phénomène de saltation des sédiments par l’eau. Chaque grain de sable d’une certainetaille et d’un certain poids, non adhéré à l’ensemble, sera transporté par les mouvements marins.

Les marées28

de type semi diurne ont un cycle qui comporte deux pleines mers et deuxbasses mers pour chaque jour lunaire, avec une inégalité diurne relativement faible [Lexiqueenvironnemental IFREMER]. Au cours de leurs cycles, elles mettent en mouvement à la fois les

courants de marée. Elles sont responsables des courants alternatifs tels que le flot29

et le jusantqui déplacent les matériaux meubles dans les détroits, estuaires et goulets. Actuellement, ellesatteignent à la Pleine Mer de Vive-eau moyenne (Coefficient 95) les 5,50 mètres.

L’Est de l’Île subit de fortes marées car la Baie de Bourgneuf se rétrécit rapidementvers le Sud de l’Île emprisonnant les courants marins. La carte n°12 page 38, illustre que lescourants marins sont généralement peu rapides autour de l’Île (de 0 à 0.49 nœud) mais au Nordde l’Île, la topographie de la Baie de Bourgneuf et la disposition de l’Île de Noirmoutier fontaugmenter la vitesse des courants marins passant à 1.23 nœud environ.

28 Marées : Phénomène ondulatoire, dû à l’attraction du soleil et de la lune, qui affecte la surface des océans etdes mers.

29 Flot : Courant de marée dans le sens de la marée montante.

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Carte n°12 : Les courants marins dans la Baie de Bourgneuf.[Source : Ifremer]

La dérive littorale est parallèle au rivage et non perpendiculaire. Ce sont tous lesmouvements d’eau dirigés vers la terre et qui n’abordent pas la côte avec une incidencenormale. La dérive littorale peut atteindre des vitesses importantes pour le transport dessédiments. Mais celle-ci peut être ralentie si elle s’expose à un vent contraire à sa progression.

2 Mise en Valeur du Patrimoine maritime et terrestre

L’espace côtier de l’Île de Noirmoutier est riche dans sa flore, sa faune, ses formes durelief. Sauf qu’un agent naturel qui est l’Homme a introduit des lourdes modifications dans lesystème côtier (aménagements). Nous décrirons dans ce chapitre comment l’Homme a mis envaleur cette Île et comment il a introduit des mutations au sein du système naturel.

2.1 Les Noirmoutrins : Population vieillissante

Dans le paragraphe 1.2.c « Consolidation par l’Homme » (page 27), nous avons rappeléle rôle de l’homme dans l’aménagement de l’Île afin de la rendre plus rentable à l’exploitationdu sol. Les activités que nous recensons sur l’Île sont l’agriculture, la pêche, l’élevage depoissons, d’huîtres, de coquillages et les activités touristiques. Mais, le déclin des activités s’estfait ressentir sur l’Île à cause d’un mouvement migratoire des jeunes vers les grandes villescomme Nantes. Cette population est, comme pour la plupart des départements littoraux,composée par plus de 20% de personnes de plus de 60 ans. La Vendée compte 27% de retraitéset la Loire-Atlantique 21% [INSEE RGP99]. La population se répartit à 60% dans le secteurtertiaire et 20% dans le secteur primaire. Mais les attraits touristiques et paysagers de l’Îlepermettent l’installation de lieu de résidences de retraités faisant augmenter au fils des annéesle nombre d’habitants sur l’Île (Graphique n°2 page 39).

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Graphique n°2 : Population de l’Île entre 1962 à 1990Source INSEE recensement de 1990

De plus, cette population connaît un boom démographique pendant la saison estivaledu à l’arrivée massive de touristes, environ 75 000 personnes. Des moyens logistiques etéconomiques sont mis en place pour accueillir une telle population (par exemple : la création del’extension du centre commercial au Nord de la Guérinière).

2.2 Les activités anthropiques

Cette interface, lieu de cumul de l’exploitation du sol et de la mer, montre uneextrême hétérogénéité dans la répartition spatiale des activités. Nous trouvons deux ports auNord Ouest et un au Nord Est. Les cultures, les forêts sont omniprésentes sur le massif rocheuxet dans la partie Sud alors que les marais salants occupent une place primordiale dans la partiecentrale de l’Île (Carte n°13 : Les Activités économiques de l’Île, page 40).

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Carte n°13 : Les activités économiques de l’Île

2.2.a Les activités maritimes

Les littoraux offrent une multitude de ressources à la fois continentales et maritimesce qui permet à tout actif de faire varier ses activités aux cours des saisons estivales et

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hivernales. Les pécheurs peuvent prendre le rôle d’un agriculteur, d’un éleveur, d’un guide etc.…Mais, la multi activité tend à se rendre vers une spécialisation des taches.

On constate que le port de l’Herbaudière a eu une augmentation de son tonnage deprès de 150% ce qui correspond à un passage de 1530 tonnes en 1983 à un tonnage de 2320tonnes en 1986. Cette croissance a permis la création de nombreux emplois. Environ six centspersonnes travaillent dans le secteur de la pêche. Mais, avec seulement 492 anneaux, le portde l’Herbaudière est saturé depuis dix ans et ces problèmes de stationnement vont nuire àl’activité touristique et donc à l’économie de l’Île.

Cette année, l’extension appréciable (597 places) et appréciée par les plaisanciers estterminée puisque le port a connu cet été une hausse de 20% de sa fréquentation. Cedéveloppement risquerait d’augmenter le nombre de polluants lourds dans les eaux produisantune baisse de la qualité des eaux et déployant des risques sanitaires pour les vacanciers. Deplus, les aménagements contribuent à une modification des chenaux sous-marins et peuventêtre responsable d’une modification de la dérive littorale (vitesse, sens).

2.2.b La saliculture, culture du sel

La mise en valeur économique de la façade atlantique souvent ancienne a connu unessor considérable au cours du 18 et 19ème siècle (ravitaillement de marchandises pour l’Europedu Nord) avec le développement de l’agriculture, de l’urbanisation, des infrastructures routièreset fluviales. Le sel était utilisé pour les besoins courants mais aussi pour la conservation desaliments et son commerce était florissant.

« Les marais salants sont des aménagements destinés à capter l’eau de mer, à la laisserdécanter de ses matières en suspension dans les réservoirs et ensuite à la faire passer dans desbassins successifs afin que la salinité augmente peu à peu. » (Miossec, 1998). (Figure n°13)

Figure n°13 : Bloc-diagramme schématique illustrant la définition de quelques formesanthropiques des marais (modifiée de Verger, 1985)

Depuis l'arrivée du réfrigérateur, le sel naturel a vu son usage profondément contestéet sa production a progressivement diminuée au bénéfice de la production mécanisée. Maisdepuis les années 1980, grâce à quelques jeunes paludiers et au regain d'intérêt desconsommateurs pour le naturel les salines renaissent pour le plus grand bonheur des habitantset des touristes. Grâce aux aides, c’est une nouvelle conception des paysages littoraux quisauvegarde un espace pluriséculaire.

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Nous noterons que d’autres activités sont présentes sur le sol noirmoutrin, telles que

la pisciculture, la conchyliculture30

et l’algoculture31

. Toutes ces formes d’agricultures etd’élevages sont considérées comme des parcelles à production intensive et extensivenotamment l’activité aquacole qui a un objectif recherché dans la reconversion des maraissalants en sites d’élevages. Depuis un quart de siècle, la tendance à la mariculture tend plus versun contrôle systématique de tout le cycle biologique et vers une diversification des produits etdes services. Ce secteur dynamique en train de coloniser tout le littoral a besoin d’espaces pourse développer sauf que le contraintes anthropiques (pollution, dégradation) l’obligent à serestreindre. De plus, ce genre de culture demande l’apport important de nourriture telle que lafarine de poisson. On peut se poser la question : jusqu’où iront les stocks de poissonssurexploités pour garantir les besoins de l’Homme?

2.2.c L’agriculture

L’exploitation du milieu terrestre s’est tournée vers la commercialisation des pommesde terre. Les parcelles sont divisées par des zones de fourrage et des zones de blé ainsi que deszones de marais.

En 1966, les surfaces sont passées de 300 hectares à 550 hectares. La productionoscille entre 8 et 13000 tonnes par an. De plus, ces secteurs vivriers sont protégés des risquesd’inondations car ils se situent sur le noyau rocheux au Nord de l’Île. Mais depuis quelquesannées, les investissements immobiliers se sont développés rapidement sur les terrescultivables, les réduisant considérablement.

2.2.d Le tourisme, principale activité économique

Depuis le 17ème siècle, l’aire du littoral a eu des vertus thérapeutiques qui ont permisde développer des stations balnéaires tout au long des littoraux (actuellement la ville de

Noirmoutier en l’Île est une station balnéaire32

).Espace considéré comme hostile jusqu’aux 18ème siècles, le littoral est rapidement

devenu une destination privilège des français. « En France, environ 60% des journées devacances d’été des français se déroulent dans les départements côtiers, et les bords de mer

enregistrent prés de deux fois plus de nuitées que la montagne sur l’ensemble de l’année33

».Le tourisme a profité du développement des moyens de transports notamment la

combinaison du rail, de la voiture et des avions pour renforcer l’attractivité des villes du littoral.Son évolution après la seconde guerre mondiale a été considérable avec l’apport de nouvellesactivités et de nouveaux loisirs. Le tourisme a permis de revaloriser certaines images de marquesdes régions littorales mais a su être le support principal de revenus de plusieurs milliers depersonnes comme nous avons pu le voir précédemment. Néanmoins, cette ouverture des lieux àfortes capacités de charge conduisit à une artificialisation des littoraux.

En 1961, on voit apparaître le 1er centre nautique sur l’Île de Noirmoutier. Les plages,espace pour bronzer et pour rencontrer d’autres personnes lors des vacances, ont subit delourds dégâts liés aux activités touristiques. Ce lieu fut fortement artificialisé vers les années1965-1980. Les contraintes naturelles comme la force des courants marins, de la houle freinentle développement des activités touristiques. On constate que les plages et les dunes sont

30 Conchyliculture : ce secteur s’est développé grâce à une demande nationale en coquillages.31 Agoculture : Culture d'algues marines à usage industriel ou alimentaire.

32 Station balnéaire : Sous l’impulsion d’une société privilégiée qui loue puis construit ses propres villas et quicherche à restituer des modes de vie propres à la ville. [Alain Miossec]

33 Citation d’Emile Flament et de Jean-Michel Dewailly, Chapitre 7 Le tourisme littoral, p 178, les LittorauxEspaces de vies.

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fortement aménagées par des remparts de protection fixes. Ces fixations provoquent uneérosion importante du tracé des côtes, mettant en péril certains sites naturels. Cela étant dit,ces ouvrages jouent le rôle de protection pour la population sédentaire contre les aléas naturels(2/3 de l’Île est en dessous du niveau des hautes mers).

En conclusion, le tourisme peut se retrouver entre deux flots, soit il n’arrive pas à sedévelopper à cause des protections de la nature soit il arrive à se développer à cause d’un floujuridique. Néanmoins, de nombreuses lois sont mises en places pour éviter ces incertitudes.

En moins d’un siécle, la fonction touristique a donné naissance à de véritables pôles deconcentration humaine pendant la saison estivale. Une des conséquences du tourisme est laréduction directement ou indirectement des espaces de cultures. Pollutions, désagréments entreles touristes et les métiers de la mer, sont de rudes taches pour garantir une bonneconcertation. Les conflits des chalutiers et des plaisanciers amènent à une pêche de plus en plusen régression et une reconversion en plaisance de cette activité pourra être possible si lesacteurs sociaux l’acceptent.

2.2.e Les attraits touristiques : Le patrimoine naturel

Le micro-écosystème du littoral est composé d’une multitude d’acteurs naturels.Même s’ils sont difficiles à dissocier, ils apportent un véritable intérêt au niveau de laconservation du patrimoine. La faune et la flore sont des enjeux économiques importants pourles communes recevant les touristes. Nous nous aidons de la Carte de la Végétation de la Francepubliée par le Centre Nationale de la Recherche Scientifique, réalisée par G.Beneteau, R.Corillion Nantes en 1965 pour localiser les lieux de la faune et de la flore.

La Flore« Le littoral français possède des particularités climatiques (vent violent, sol salin) qui

représentent des contraintes pour les végétaux en bordure du littoral. Ces pressions favorisent

certaines espèces adaptées à ces milieux (halophiles34

, psammophiles35

), mais elles sont aussi

de réelles limites à l’introduction d’autres végétaux.»36

La forêt recouvre la quasi-totalité des grès Eocènes (400 ha) à l’exception de la forêtdu bois de la Chaire au Nord-est de l’Île. La forêt occupe les arrières des dunes bordières commenous pouvons le constater sur la carte topographique IGN. Elle est composée principalement defeuillus et de résineux avec une dominante de pins maritimes à 73% et de chêne vert à 7%:Quercus Îlex, Daphne Gnidium, et Salviafolius. [Natura 2000 Fiche site 5200653]. Selon l’INRA,cette foret est touchée à plus de 20% par le dépérissement des arbres. Les moyens de lutte àcourt et à long terme ont été mis en place (remplacement du pin maritime par le Pin pignon(Pinus pinea) ou par les Erables planes (Acer platanus). Les zones dunaires sont particulièrementriches en flore (l’oyat, plante de fixation de la partie haute du versant de la dune). Mais ceslieux arborés sont à moins de 500 mètres des côtes, ce qui leur donne une certaine vulnérabilitéenvers les risques d’érosion marine.

Du fait de l’endiguement et de l’aménagement des côtes, le schorre n’existe plus. Parcontre, la Slikke se retrouve dans certaines anses de la côte Est. Ces aménagements (les épis enbois, les épis en enrochements) favorisent l’érosion des plages et des dunes (Carte n°8 « Ile

34 Plantes halophiles : qualifie les plantes terrestres qui tolèrent bien le sel. Elles sont abondantes dans la frangesupérieure des plages et surtout dans les prés salés. [IFREMER Lexique environnement].

35 Ensemble des plantes terrestres supérieures capables de s'installer et de prospérer sur un sol sableux commecelui des dunes. Les plantes psammophiles s'installent sur les dunes, ainsi qu'à la frange supérieure des plages de

sable. [Institut Océanographique, Vocabulaire de Géomorphologie, crée par Jean-Pierre Pinot].36 Arbres du littoral, arbres en péril ? Deux exemples de dépérissement des arbres en bordure du littoral

français, Le Courrier de l’environnement n°20 de l’INRA, septembre 1993, écrit par Linda Stammiti et Jean-Pierre Garrec. Source confirmée par l’ONF http://www.onf.fr/foret/dossier.littoral/li08.htm

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totalement remaniée par la main de l’Homme », page 30) qui engendreront une érosion lentesur la végétation forestière (Carte n°14 et n°15 : la végétation page 44 et page 45) .Généralement, ce sont des vastes ensembles de dunes mobiles et fixées, boisées dans leur partieinterne, essentiellement en Pin maritime (quelques chênes verts). L’intérêt botanique est richeen cortège d'espèces rares et/ou menacées, dont une abondante population de Cynoglosse desdunes, endémique du littoral Atlantique français (protégée et citée an annexe II de la DirectiveHabitat Européenne) sur l'arrière dune. Nous retrouvons une grande diversité des communautésvégétales psammophiles de l'océan au bois de pins, dans un état de conservation assezsatisfaisant, malgré une fréquentation humaine partiellement canalisée en été (accès auxplages).

Carte n°14 : La végétation de la partie Nord de l’Île

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Carte n°15 : La végétation de la partie Sud de l’Île

La FauneLa faune terrestre est constituée de gibiers avec une quasi-dominante du lapin. Une

mutation des espèces est entrain de se produire due à la réduction des parcelles non inondables.L’urbanisation, les perturbations estivales sont des sources de détérioration des zones depeuplements, de nidification ou de nourrissage des petits. L’avocette, l’échasse, les canards etles oies sont les espèces principalement concernées. L’Île de Noirmoutier et la Baie deBourgneuf sont des lieux extrêmement importants pour les oiseaux migrateurs tels que le canardsouchet, la cigogne blanche, la barge à queue noire…

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En résumé, l’Île de Noirmoutier présente des atouts économiques, touristiques,faunistiques et floristiques d’une grande richesse. Le tourisme, principale ressourceéconomique, ne cesse de s’amplifier au cours des années grâce à l’installation du pont en 1971raccordant l’Île au continent (75 000 personnes chaque année représentent environ 8 fois lapopulation totale de l’Île). Cet intérêt est forcément du aux caractères paysagers (maraismaritimes, fierté régionale) que présente l’Île. Mais, les marais maritimes et leursenvironnements proches se caractérisent par une concentration importante d’activités sur unespace relativement restreint et la diversité des usages y est très importante (Barnabé etBarnabé-Quet, 1997). On peut poser la controverse suivante : la faune et la flore étant deuxéléments interagissant entre eux font le charme de l’Île donc d’un attrait touristique. Mais leschapitres précédents ont relaté des faits marquants comme le développement des activitésanthropiques (extension des commerces dans les zones d’intérêt écologique) pouvant détruiredes milieux naturels fragiles.

Étant un environnement écologique et économique à enjeux élevés, les maraismaritimes sont des espaces vulnérables qu’il faut savoir sauvegarder et maintenir à l’optimumde leur fonctionnalité. Mais, comme nous le savons le but de toute commune est de développerson parc immobilier et ses activités commerciales donc de s’étendre sur des aires susceptiblesd’être fragiles pour la faune et la flore.

Nous pouvons résumer et recouper certaines informations sur des faits marquantsdans un tableau récapitulatif n°1 portant sur l’ensemble des actions anthropiques sur le milieunoirmoutrin.

Tableau n°1 : Les éventuels dégâts qui risqueraient de se produire sur l’Ile (définitiond’eutrophisation : est un emballement de l’activté biologique d’un cours d’eau provoqué par un

enrichissement du milieu en substances nutritives) [Cours de M. Laganier].

Les forces de la nature interagissent fortement sur le tracé du littoral et il est difficiled’éviter, pour les communautés de Noirmoutier, toute utilisation espérée durable des terrestrop basses à moins d’un ou de deux mètres au dessus de l’atteinte à la mer.

Après avoir pris en compte les différents acteurs naturels et anthropiques, il estintéressant de mettre en évidence la valeur de l’outil cartographique, le Système d’InformationsGéographiques, qui nous permet de localiser les dégradations littorales et d’en tirer desconclusions poussées. Le SIG facilitera la visualisation des impacts qu’on eut les hommes sur le

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milieu. Le prochain chapitre explorera la mise en œuvre d’un Système d’Informationsgéographiques ayant pour but l’inventaire de l’espace Noirmoutrin.

4 La mise en place du Système d’Information Géographique

La mise en œuvre d’un SIG doit reposer, entre autres, sur la conception d’une base dedonnées et d’applications adaptées [Pornon, 1992]. Notre principal but dans cette étude decartographie environnementale, est de valoriser le patrimoine floristique et faunistique maisaussi de faire un inventaire précis des actions anthropiques présentes sur l’Île de Noirmoutier.Nous faisons appel à plusieurs éléments essentiels afin de mettre en avant les perturbationsqu’effectue l’Homme sur le domaine naturel. Pour cette recherche, nous avons utilisé le SIGGéoconcept.

D’après une étude menée par IGN Conseil du 22/10/97, Géoconcept gère bien l’unicitélogique et physique des objets c'est-à-dire qu’il intègre la performance du traitement graphiqueet des données intimement liées au sein du concept « objet ». Il garantit, grâce à sa puissance, lasouplesse du dialogue entre l’utilisateur et la machine, c'est-à-dire qu’il n’y a aucun langageinformatique à comprendre pour l’utiliser.

Comme nous l’avons énoncé dans la première partie : « Les Systèmes d’Informationsgéographiques », notre SIG aura pour but de répondre aux attentes en termes de connaissanceset de bilan d’un territoire. Il rentre dans la catégorie des SIG Inventaire-Observatoire ayant pourbut de recenser les activités anthropiques et les activités de la nature.

La conception du SIG, nécessite de décrire précisément les étapes indispensables àson fonctionnement :

Décrire les caractéristiques du SIG,Définir les spécifications de contenu et de structure,Méthode d’organisation et de traitement des données.

4.1 Les caractéristiques du SIG

A partir de ce chapitre, les informations synthétiques seront mises sous forme detableaux pour une meilleure compréhension. Notre SIG se décrit de la manière suivante :

le type : Environnement-Littoralle territoire concerné : Île de Noirmoutierla géodésie (projection et référentiel géodésique) et le système d'unité : Projection

Lambert 2 Etendu, résolution 0.01m.les usages prévus : Faciliter la gestion de base de données et répondre à une étude

particulière : les dégradations du littoralles résultats attendus : Obtenir une carte thématique sur l’occupation anthropique et

sur la localisation des phénomènes naturels. Extraire des synthèses utiles à tout type derecherche.

4.2 Définir les spécifications de contenu et de structure

Rappel : l'information géographique va être stockée sous deux formes :

La forme raster37

La forme vecteur38

37 Le modèle raster concerne les images et les grilles composées de cellules juxtaposées dont la taille est égale àla résolution de la donnée.

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4.3 La Hiérarchisation de l’Information collectée

Avant d’énoncer les thématiques qui seront inscrites dans le SIG, il faut rappeler lesens et le but de notre Système d’Informations géographiques. Les descriptions du milieunaturel et du milieu anthropique énoncées dans le chapitre 1, ont permis de mettre en valeur lepouvoir négatif des dégradations, des pollutions, des piétinements… L’inventaire anthropique etnaturel sera cartographié et intégré au SIG piloté par le logiciel Géo-Concept 5.6. Il est complétépar la numérisation et le géoréférencement de la Carte de l’Île de Noirmoutier IGN à l’échelle1/25000 pour permettre le report de données à l’échelle de l’habitat. A ce niveau, l’apport duSIG se justifie par sa capacité à intégrer les données de sources différentes en une based’information cohérente, qui peut servir de support pour leur analyse et pour leurreprésentation.

Tous les objets géographiques que nous inscrivons dans le SIG, seront répartis enplusieurs thèmes différents des uns des autres c'est-à-dire que chaque thème regroupe unensemble d’objets ayant des fonctionnalités en commun. De plus, le niveau descriptif exposantla nature et les caractéristiques des objets, va permettre aux thèmes énoncés ci-dessous dedéfinir des liens entre les classes d’objets. On distinguera des relations de construction (liaisonentre un objet et les entités géométriques qui décrivent la localisation), des relations decomposition (liaison entre un objet complexe et les objets qui le composent), des relationstopologiques, et des relations sémantiques. Les objets cartographiés pourront prendre troistypes d’implantations : ponctuelle, linéaire ou surfacique.

La diversité des données existantes nécessite alors d’établir un catalogue détaillé desmétadonnées. Ce catalogue permet d’assurer l’origine, la validité et la qualité des donnéesgéographiques.[Rouet,1991]

4.4 Inventaire des données

Description succincteDescription littérale La Base de Données est structurée en thèmes. Description urbaine et

environnementale sous forme de couches. Divers documents scannés(PDF) sont associés.

Organisation–structuregénérale

Objets implantés sous forme de Points, Lignes et Surfaces.

Nombre de thèmes 10

Origine de la donnéeDonnées Sources Carte au 1/25 000 IGN

Mode de fabrication duproduit

Numérisation de la carte IGN avec Scanner Canon Lide 20

Echelle de la donnéesource

1/25 000

Système de référencementEllipsoïde de référence Clarcke 1880 IGN

Système géodésique NTFSystème de projection Lambert Zone 2

Système altitude NGF

Couverture géographique

38 Le modèle vecteur repose sur des primitives graphiques qui sont le point, la ligne et la surface. Les objetsgéographiques sont représentés par ces primitives qui définissent une couche dans le SIG.

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Localisation globale L’Île de NoirmoutierOrdre de l’échelle CommunaleDescription de la

couvertureBas : 2217295 / Haut : 261305

Gauche : 242529 / Droite : 2238364Surface couverte L’intégralité de l’Île

4.4.a Milieu naturel

Lithologie : Strates géologiquesStructure Ponctuels, Arcs, Polygones

Tables présentes Quaternaire récent Flandrien, Quaternaire récent Dunes, Quaternairerécent Alluvions marins, Terrains sédimentaires Lutécien Supérieur,Terrains sédimentaires Crétacé supérieur, Roches intrusives Granite

massif, Roches intrusives Granite feuilleté à 2 micas, Rochesmétamorphiques Gneiss et micaschistes injectés de granite et Failles.

Objets présents Ce niveau regroupe l’ensemble des contours géologiques et les élémentsstructuraux linéaires. Les objets géologiques sont des polygones

regroupés dans la couche stratigraphie géologie et présentent lesinformations d’âge relatif aux unités géologiques.

Attributs présents Nom / X, Y / Surface/ LongueurSource Carte géologique de France éditée par le BRGM.

VégétationStructure Ponctuels, Arcs, Polygones

Tables présentes Série du Chêne vert : Bois et arbres épars, Herbiers de Zostères, Fucus,Laminaires, Dunes récentes, Lande sèche, Chêne pubescent, Avancée de

la végétation, Recul de la végétation, Avancée généralisée de lavégétation, Recul généralisé de la végétation, Zone naturelle d'intérêt

écologique Polders et Zone naturelle d'intérêt écologique Marais à Ruppiarostellata

Objets présents Ces éléments structuraux et contours généraux reconstituent les contoursbiologiques de la flore. Certains objets ont des informations spécifiques

accompagnées de documents PDF.Attributs présents Nom / X, Y / Surface / Longueur / Documents / Liste Flore / Liste Faune /

Commentaire / EtiquetteSource Carte de la Végétation de la France publiée par le Centre Nationale de la

Recherche Scientifique, G.Beneteau, R. Corillion Nantes, N°37, 1965 etDocuments PDF sortis du site ONF et du site Natura 2000.

Evolution du tracé de côte entre 1965 et 1990Structure Ponctuels, Arcs, Polygones

Tables présentes Surfaces gagnées, Surfaces perduesObjets présents Ces vecteurs expliquent l’évolution du tracé de côte de l’Île de

Noirmoutier. Ce sont des éléments à prendre en considération car ilspermettent de montrer la vulnérabilité croissance des populations dans

les années à venir.Attributs présents Nom / X, Y / Surface / Longueur / Avancé gagnée sur Mer (en m) / Recul

ver Terres (en m) / Nom G (gagné) / Nom P (perdu)Source Carte de l’évolution du tracé des côtes établie par la Communauté des

Communes de l’Île de Noirmoutier, 2006.

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4.4.b Milieu AnthropiqueTissu urbain

Structure Ponctuels, Arcs, PolygonesTables présentes Communes, Communes au 1/80 000, Habitations, Remblai, Résidences

secondaires, Mode de transports, Banques, RestaurantsCentre commercial

Objets présents Cette couche d’information décrira toutes les interactions humaines dansles communes. Nous avons ajouté les lieux à forts pouvoirs attractifs

comme les restaurants, les banques (etc.…) afin de connaître leurs rayonsd’attractivité.

Attributs présents Nom / X, Y / Surface / Longueur / Densité de population / EtiquetteSource Carte topographie 1/25000 de l’IGN et renseignements pagesjaunes.fr

UrbanisationStructure Polygones

Tables présentes Avant 1970, 1971-1980, 1981-1990, 1991-2002Objets présents L’urbanisation de l’Île de Noirmoutier est en constante croissante. Ce

calque nous éclairera sur l’évolution du bâti de l’Île jusqu’à l’heureactuelle. Pour ce type d’étude, il est essentiel de connaître l’expansion

urbaine vis-à-vis des milieux naturels fragiles.Attributs présents Nom / X, Y / Surface

Source Documents PDF BD parcellaire de l’Île de Noirmoutier établis par laCommunauté des communes.

Renseignements touristiquesStructure Polygones, Ponctuels, Arcs

Tables présentes Aires de stationnement, Sports nautiques, Ports de plaisance, Mouillages,Campings, Hôtels, Centres de vacances, Zones d’emprise, Parcs

d’attractionsObjets présents Ce contenu illustre sur les extensions touristiques. Certains lieux sont

fragiles et peuvent être vulnérables à partir d’un certain nombre devisiteurs. Il est dans notre intérêt de sauvegarder ces milieux naturels.

(développement durable).Attributs présents Nom / X, Y / Surface / Capacité de charge Camping / Capacité de charge

HôtelSource Documents de l’Office du tourisme de l’Île de Noirmoutier.

Activité salicoleStructure Polygones, Arcs

Tables présentes MaraisObjets présents La richesse et l’attractivité de l’Île sont liées à la présence des marais

salants. Fierté de la région, ils sont devenus des hauts lieux touristiques.Crées de la main de l’Homme, ils doivent être surveillés car ce sont des

lieux de nidification pour les oiseaux migrateurs.Attributs présents Nom / X, Y / Surface / Longueurs

Source Carte Topographique 1/25000 de l’Île de Noirmoutier et documentsd’IFREMER

Utilisation des maraisStructure Polygones

Tables présentes Rosières, Lagunage, Prairies hygro-mésophiles, Dépressions saumâtres,Dépressions salées abandonnées, Dépressions salées en saliculture,

Dépressions salées en aquaculture, Dépressions salées en conchyliculture,Dépressions salées en marais à poissons, Prairies post halophiles

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abandonnéesObjets présents L’ensemble de ces vecteurs caractérise la spécification de ces marais.

Tous les uns des autres ont des utilités différentes.Attributs présents Nom / X, Y / Surface

Source Documents Ifremer

Risque inondationStructure Polygones

Tables présentes Surfaces Inondables et exondablesObjets présents Les 2/3 de la topographie de l’Île sont en dessous des eaux. Il est

intéressant de voir les communes les plus touchées par ce phénomènenaturel.

Attributs présents Nom / X, Y / Surface / Longueur / NomSource Documents de la Communauté des communes sur les aménagements de

l’Île de Noirmoutier.

AménagementsStructure Polygones, Arcs, Ponctuels

Tables présentes Digues, Digues de pierre, Digue bétonnée, Digue bétonnée avecenrochements, Digues en enrochements, Digues en terre, Ouvrage

maçonné, Ouvrage bétonné, Ouvrage en enrochements, Ouvrage en bois,Berges d’étier, Vestige épis de bois, Muret

Objets présents Les aménagements lourds inscrits sur le littoral noirmoutrin ont pour butde protéger les populations sédentaires. Mais généralement, ils sont aussi

la cause de l’amplification de l’érosion marine le long des côtes.Attributs présents Nom / X, Y / Surface / Longueur / Nom / Barbules

Source Documents de la Communauté des communes sur les aménagements del’Île de Noirmoutier.

5 Définir les spécifications de saisieL’inscription des données dans le SIG demandera un travail régulier afin de garantir

une solidité et une homogénéité dans les cartes thématiques. De plus, les données serontcartographiées à partir d’un scan de la carte 1/25000 1125OT Île de Noirmoutier Beauvoir surMer, Bourgneuf en Retz et Marais Breton établie par l’Institut Géographique National en 2002.

Pour chaque type de données, on ajoutera des spécifications descriptives pour faciliterl’interrogation de la base de données et pour répondre à l’étude particulière. D’autres élémentscomme des photos, des tableaux et des liens hypertextes feront leurs apparitions pour certainescatégories d’objets.

L’intérêt principal du SIG est de croiser les multiples couches d’informations localiséesafin d’en tirer des synthèses.

5.1 Méthode d’organisation et de traitement des données avec le SIG Géoconcept

Avant de commencer à cartographier notre scan, il nous faut dans un premier temps,le caler c'est-à-dire « attribuer à tout point de l’image des coordonnées déduites à partir descoordonnées de points remarquables » [P.Bordin] Le calage du scan s’est fait en plusieursétapes :

Identifier 4 points référentiels aux quatre points de référence de la carte.Se référer à l’application Java de Géodésie IGN à l’adresse Internet suivante :

http://geodesie.ign.fr/fiches/fiches.htm. Prendre les coordonnées X et Y des 4 pointssélectionnés précédemment.

Convertir ces coordonnées ED50 en Lambert 2 étendu à l’adresse Internet suivante :http://www.tandt.be:16080/wis/WiS/ed50.html

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Puis, grâce à Géo concept, nous importons le raster sur points pour le caler. Cettefonctionnalité permet de géoréférencer le fichier image Noirmoutier.bmp dans l’espace de lacarte. La boite de dialogue (figure n°14) s’affiche et permet à l’utilisateur d’inscrire lescoordonnées des points. La figure n°15 illustre la phase de calcul des résidus entre les points.Nous avons pris la fonction Helmert Etendu qui autorise toutes les déformations de la carte doncle déplacement des coordonnées, le changement d’échelles identiques dans les deux directionsX et Y.

Figure n°14 et Figure n°15 : Etape du calage de l’image Noirmoutier.bmp

Cette phase est capitale car une fois l’approbation des résultats des résidus terminait,le raster ne bougera plus.

Les informations que nous allons créer dans le SIG vont être gérées par un explorateurdans lequel nous définirons les spécificités graphiques de chaque objet géographique (Figuren°16). Puis pour chaque couche, nous utilisons les outils de création afin de créer, de modifierdes polygones, des arcs ou des ponctuels sur la carte. Un objet linéaire est composé de deuxnoeuds et de plusieurs points intermédiaires qui constituent le tracé de l’objet. Un objetsurfacique est composé d’un seul noeud (point début = point fin) et de plusieurs pointsintermédiaires qui constituent le contour de l’objet. Un objet ponctuel est composé d’un seulnoeud.

Figure n°16 et Figure n°17 : Explorateur Géoconcept et Outil de création-modification des vecteurs

De plus, les outils de création sont accompagnés d’outils topologiques que nous allonsvoir dans le sous-chapitre suivant.

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5.2 Les outils facilitant l’analyse spatiale entre les objets géographiques

Comme nous le savons, le Système d’Informations géographiques améliore laperception des interactions entre les objets. Cela étant dit, il faut un minimum de connaissancepluridisciplinaire pour diriger des analyses synthétiques. Les outils topologiques nous aiderontdans la création des diverses couches thématiques.

Figure n°18 : Outil de topologie permettant de transformer les objets et d’en créer des nouveaux.

Les outils topologiquesfaciliteront la réalisation d’objetscomplexes soit en créant des trous dansdes objets surfaciques,

Soit en calculant lesintersections entre plusieurs objetssurfaciques et générant de nouveauxobjets,

Soit en établissant une unionentre plusieurs polygones,

Soit en calculant la différenceentre deux objets pour générer un nouvelobjet,

Soit en créant des objetslinéaires ou surfaciques dont lagéométrie est définie par un rayon àpréciser par rapport à aux objetssélectionnés : Zone tampon.

La comparaison entre plusieurs informations a été gérée avec aisance par le SIG grâceà la gestion de calques superposables mais aussi par des outils tologiques facilitant le travail desaisies et d’analyse.

6 ConclusionCe chapitre retraçant la description des acteurs naturels et anthropiques a montré

avec pertinence, par le biais visuel des cartes, la gestion du territoire par l’Homme. L’Île de

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Noirmoutier est composée de multiples facettes à la fois floristiques, faunistiques etanthropiques. Cet espace littoral est fragile à la fois par les actions de l’océan (houles,tempêtes…) et par les actions humaines (piétinements, reconversion de terres cultivables…). Les

chiffres de l’INSEE et de la DIREN39

de Loire-Atlantique traduisent une mutation de ces deuxmilieux liée aux développements économiques. Il est fortement probable que les spéculationsimmobilières ne cessent de croître car plusieurs projets d’embellissement de l’Île sont en coursd’étude (construction d’un golf, reconversion possible de certains marais salants abandonnés). Sices installations sont prévues, le nombre de touristes augmentera obligatoirement etl’urbanisation des terres protégées et cultivables s’accomplira sans aucun souci de sauvegardedu patrimoine.

Cette partie nous a permis d’énoncer certaines interrogations. Nous avons essayer d’yrépondre le plus brièvement possible et le plus simplement possible en faisant appel à lalittérature de Monsieur Paskoff, de Monsieur Miossec et de Monsieur Coque.

Nous avons retracé dans la deuxième partie du chapitre la mise en œuvre et l’utilitéque peut prendre un Système d’Informations Géographiques dans ce genre d’étudeenvironnementale. La hiérarchisation de l’information géographique collectée a demandée untravail minutieux et précis dans divers documents administratifs et scientifiques. Leregroupement d’une telle masse d’informations s’est fait progressivement à mesure que l’ondécouvrait sur le territoire de nouveaux types de dégradations.

Le logiciel Géoconcept permet une facilité dans la manipulation des donnéesgéographiques variées. Outil de recherche, il est à l’origine des raisonnements géographiquessur les décisions relatives de l’avenir environnemental de l’Île. Les outils topologiques sont d’ungrand soutien pour mener cette étude à bien dans l’analyse de l’espace noirmoutrin. L’ensembledes données inscrites dans ce SIG méritera une étude approfondie que l’on verra dans lechapitre suivant : résultats des actions intensives de l’Homme sur le milieu noirmoutrin.

A ce stade de la recherche, nous n’avons pas eu accès à certains renseignements liés àla thématique écologique (confidentialité). Les documents de Natura 2000 offrent une trèsgrande richesse dans l’information de la faune et de la flore et n’accusent que partiellementl’homme d’être un facteur potentiel de dégradation sur le milieu naturel. Alors que l’OfficeNational des Forets et l’association les Amis de Noirmoutier démontrent le contraire par desrapports illustrés (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique) délivrés par laDIREN de Loire Atlantique. L’information provenant des habitants sédentaires est différente decelle exposée par les gouvernements. Il faut donc prendre l’information avec des pincettes et lacomparer avec d’autres renseignements.

Les informations proviennent généralement de sites internet des ministères français eteuropéens et de la littérature française et américaine. L’inscription des données sur le SIG etleur interprétation permettront de sortir des résultats plus ou moins probants. Pour cela, nousnous aidons des photos aériennes prises par l’Institut Géographique National.

Le prochain chapitre exposera tous les résultats à la fois sur le milieu naturel ethumain que délivrera le SIG. Chaque calque ainsi crée nous renseignera sur les dégâts quel’Homme fait subir au milieu naturel. Cela ne va pas sans dire que les calques Homme et Naturese superposeront afin d’en tirer des conclusions claires et synthétiques.

39 Direction Régionale de l’Environnement : http://www.pays-de-loire.ecologie.gouv.fr/

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Troisième Partie :

Résultats des actions intensives de l’Homme sur le

milieu noirmoutrin l’étude

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1. Introduction : Une pensée aménagiste qui ne cesse de jouer de mauvais tour

Après bien des guerres navales contre les anglais (1792) et de guerre civile avec larépublique de l’époque, l’Île de Noirmoutier a rapidement disposé de protections contre les

intempéries de la mer. Des polders40

firent leur apparition vers le XVIIème siècle et surtoutdurant les XVIIIème et XIXème siècles à l'initiative d'ingénieurs flamands. Les moyens techniquesde protection devinrent perfectionnés car l’Île connut une forte pression démographique.

Mais, les bouleversements introduits par l’Homme dans les systèmes naturels se sontressentis partout dans le Monde et notamment sur les espaces côtiers, subissant des pressionsurbaines, agricoles, et touristiques. Lors de la révolution industrielle, le peuplement devintmassif et les aménagements des lieux étaient construits de manière désordonnée. Laspécialisation des transports maritimes et l’augmentation des capacités de charges des lieuxentraînent des effets négatifs sur l’environnement.

Durant la période 1960-1980, le France connait une croissance continue et l’Etatprocéde à des grands aménagements dans les domaines portuaires, touristiques et énergétiques[Alain Merckelbagh,2005]. L’aménagement de l’Île de Noirmoutier a supposé une certaineréflexion ainsi qu’une planification spatiale considérable. Le mot « aménagement » spécifie lamise en place des équipements aux vertus économiques. Puis, rapidement avec la prise deconscience du public, les valeurs écologiques sont devenues égales aux valeurs économiques.

Le tourisme exploite toutes les possibilités possibles pour s’installer sur le territoireengendrant une division dans les avis des résidents permanents sur les biens faits touristiques.La mise en exploitation intensive des marais a entraîné de fortes modifications écologiques dumilieu. A l’échelle nationale, la déforestation des bassins versants accompagnée de l’installationdes barrages hydrauliques a entraîné une modification du transit sédimentaire vers le littoral.Cette modification aura des conséquences sur l’évolution du tracé des cotes.

Dans le chapitre précédent intitulé Description de l’Île de Noirmoutier, nous avonsretracé tous les processus qui rendaient potentiellement vulnérable l’Île et ses habitants ettoutes les activités anthropiques. Mais les résultats que nous allons démontrer dans lesprochains paragraphes expriment par le biais des cartes une notion d’exploitation du milieu parl’homme. Les interrogations (Et comment ce milieu était-il géré au cours des siècles ?L’environnement devient ainsi un argument de promotion touristique. Mais quel est l’impact dutourisme sur l’environnement ? Quels sont les impacts des activités humaines sur la dynamiquedu littoral ? ) que nous nous sommes posés auparavant vont trouver réponse.

Nous commencerons l’explication de chaque thématique suivant l’ordre qu’elle suitdans le tableau n°2.

Etudes Méthodes Commentaires et résultats

Activités humaines

Localisation des activités le long du linéairelittoral

Consultation d’études sur l’assainissementdes eaux usées

Consultation d’études sur lesaménagements

Volonté de garder un aspect natureldu littoral

Forte urbanisationDéveloppement d’activités

touristiques en hausse

Occupation du sol Analyse de la carte topographique Cartographie de l’occupation du sol

40 Définitions Polders : « Toute étendue de terre entourée par une digue qui la protège des incursions de l’eau,qu’elle soit marine ou continentale » [Culture, Elevage et Pêche sur les littoraux, page 152, Chapitre 6, François

Carré.]

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Utilisation du SIG test environnement en neuf classes.

Habitats naturels

Consultation des fiches ZNIEFF et lesstatuts de protection

Classification phytosociologique selonNatura 2000

Mise en évidence de quatre habitatsd’importance écologique

Marais littoraux/ La forêt littorale /Les Dunes/ Les prairies

Erosion du linéairecôtier

Analyse de la carte du tracé de côtedélivrée par la Communauté des communes

Divergence d’opinion au sujet desaménagements fixes

La majorité de la côte Nord Est subitde fortes érosions menaçant certains

aménagements.La partie Sud Est s’engraisse

considérablement.Tableau n°2 : Collecte des données

2. Les activités anthropiques

L’homme a aménagé son milieu suivant ces besoins nourriciers et militaires mais lorsde ces réalisations, il a modifié le paysage de manière significative. Ce chapitre retrace lesimpacts directs que l’homme a fait subir à l’environnement. Nous commencerons par unedescription des cartes de l’urbanisation puis nous développerons les activités touristiques quisont en constante croissance.

2.1 L’évolution du milieu urbain depuis 1970

Le Système d’informations Géographiques que nous avons conçu, est paramétré de lamanière suivante : le calque tissu urbain évolue suivant les échelles cartographiques c'est-à-direque les polygones « habitations » ne sont voyants qu’à une échelle cartographique beaucoupplus grande (à l’échelle de la ville). Pour éviter toute surcharge de la carte (perte de lisibilité),nous avons généralisé les extensions urbaines par des aires.

Chaque commentaire ci-dessous fera référence aux cartes n°16,n°17 et n°18 page 58 etpage 59 pour mieux comprendre l’évolution de l’urbanisme des communes.

Avant 1970, la partie de Nord de l’Île possédait un tissu urbain continu le long du tracécôtier. Généralement, les 1163 habitations sont disposées le long d’axes de communication etn’empiétaient pas sur les aires agricoles. On remarque la disposition du tissu urbain de la ville deNoirmoutier-en-Île de type moyenâgeux avec ses rues étroites et des habitations accolées. 2850maisons sont présentes à cette époque et sont disposées le long des côtes (par exemple : l’Epineet la Guérinière). On voit apparaître au Nord de Barbâtre des lotissements disposés de manièrerégulière et continu.

1971-1980 : Il y a une véritable densification de l’urbanisation avec la construction de1402 habitations en plus. Elles sont disposées en îlots par groupe de 15 maisons ou plus. Onconstate une ouverture de l’aménagement urbain vers les zones agricoles. La ville deNoirmoutier-en-Île voit sa densité urbaine augmentée avec un comblement des espaces vides.D’une manière générale, c’est une prolifération en bloc d’habitations mais il reste encore desespaces vides qui seront rapidement comblés dans les années avenirs.

1981-1990 : 1174 habitations sont construites en périphéries des centres(Herbaudière, Noirmoutier en Île, la Guérinière). Le Sud de Barbatre est rapidement urbaniséavec 114 habitations en plus. Nous avons une extension citadine à l’Est du port de l’Herbaudièretout le long de la Conche des Normands. Le Grand Vieil voit ses constructions individuellesaugmenter de 23.69% depuis 1970.

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1991-2002 : 1504 habitations sont bâties sur l’ensemble de l’Île. On constate undéveloppement urbain hors centre commercial. On assiste à un véritable « boom » de laconstruction. Les côtes sont cette fois ci toutes aménagées sauf à la Pointe de la Gardette. Luzayvoit sa population rapidement augmentée avec le développement de la carrière au Nord.

Carte n°16

Carte n°17

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Carte n°18

En conclusion, l’urbanisation s’est faite de manière régulière et non disproportionnéeentre le Nord et le Sud de l’Île. Les pôles commerciaux comme Noirmoutier-en-l’Île, l’Epine etBarbâtre ont connu une forte densification du bâti (Graphique n°3 page 60). Ce développementlié à l’attractivité touristique a provoqué le recul des terres agricoles. De plus, le Bois de laChaise (au Nord de Noirmoutier en Île) est fortement urbanisé et ses richesses écologiques sontmises en danger à cause des piétinements des habitants. Les extensions des villes de l’Epine etde Noirmoutier-en-l’Île se sont arrêtées au bord des marais salants mais on constate uneprolifération des commerces et des habitations dans les marais.

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Evolution de l'Urbanisation

0

150

300

450

600

750

900

1050

1200

1350

Avant 1970 1971-1980 1981-1990 1991-2002

Année

Habi

tant

s Noirmoutier-en-Ilel'Epinela GuérinièreBarbâtre

Graphique n°3 : Nombre d’habitations par communes et par période

Au total, 6948 habitations ont été cartographiées grâce à la carte topographique1/25000 de l’IGN.

L’intérêt principal dans cette étude sur l’évolution du bâti depuis 1970, est d’avoir unraccordement vis-à-vis de la thématique environnementale. A partir de ces résultats, nousdéfinissons une zone tampon de 100 mètres sur tout le long du littoral en référence à la loi

littorale41

de 1986. Puis à partir du SIG, nous allons extraire les maisons dites « hors la loi »suivant leurs périodes de création. Il est difficile d’extraire les habitations hors contexte urbaincar généralement les emplacements citadins au début de leurs créations se localisaient dans labande littorale des 100 mètres interdits.

Habitations hors la loi

0

50

100

150

200

250

Avant 1970 1971-1980 1981-1990 1991-2002

Année

Nbre

d'h

abita

tions

Noirmoutier-en-Ilel'Epinela GuérinièreBarbâtre

Graphique n°4 : Nombre d’habitations installées dans la zone des 100 mètres

41 Aux termes des dispositions du III de l'article L. 146-4 du Code de l'urbanisme : « En dehors des espacesurbanisés, les constructions ou installations sont interdites dans une bande littorale de cent mètres à compter de

la limite haute du rivage (...) »

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Suivant le graphique n°4 page 60, nous constatons que la commune de Noirmoutier-en-l’Île possède des valeurs élevées vis-à-vis des autres communes. Les hameaux qui sontdevenus villages puis villes ont connu une expansion urbaine proche du rivage. La Guérinière aconnu deux phases de forte construction « illégale » avant 1970 et de 1971 à 1990. Néanmoins,la loi littorale de 1986 a eu beaucoup d’effet sur les permis de construction comme nouspouvons le constater sur la période 1991-2002. Suivant la topographie et la disponibilité deslieux (présence des marais et de la foret limite toute extension urbaine), deux villes sont restéesavec des moyennes d’habitations illégales basses : Barbâtre et l’Epine. Au total 577 maisons sontconsidérées hors la loi mais toute cette analyse n’est qu’une supposition car il y a bien desdérogations préfectorales qui délivrent des permis de construire.

2.2 Accroissement des activités anthropiques

L’Île de Noirmoutier connaît depuis quelques années, un fort degré d’attractivité(+30%) en matière d’habitat, notamment pour les maisons secondaires. Nous avons uneintensification du peuplement hors des centres avec un boom des communes environnantes lié à

la multiplication des réseaux routiers42

. Par exemple, l’évolution du nombre de logementsindividuels entre 1990 et 1999 s’estime à:

+25% de logements individuels pour Noirmoutier-en-l’Île.De 10 à 15% de logements individuels pour l’Epine et la Guérinière.De 15 à 20% de logements individuels pour Barbâtre.Selon les informations délivrées par la Direction Régionale de l’Environnement Pays de

la Loire, l’Île de Noirmoutier a eu entre 1990 et 1999 une croissance de la population de l’ordrede 5%. Cette hausse vient s’ajouter aux nombres des 9592 habitants résidents sur l’Île. Avec unedensité de l’ordre de 190 hab./km², l’Île est devenue le « paradis » des personnes âgées (plus de60 ans). Cette population augmentant sous les flux migratoires des retraités a permis au coursdes cinq dernières années que l’Île de Noirmoutier devienne une station balnéaire DEF. [Comitéde la table ronde du tourisme 31/01/2006]

Ce développement urbain a incité les promoteurs immobiliers et les agentscommunaux à déployer toutes sortes de loisirs afin d’accroître chaque année le nombred’estivants. Les maires ont très bien cerné que l’activité touristique est la ressource économiqueprincipale de l’Île. Le maire de La Guérinière a autorisé en 2005 la création d’un Super U d’unesuperficie totale de 3160 m² avec une extension de 1147m² et la création d’une galeriemarchande de 60m²(photo aérienne n°2 page 59). Cette offre commerciale correspond auxbesoins des touristes et permet le maintien des équilibres entre les différents pôlescommerciaux de l’Île. [Commission nationale de l’Equipement 6 décembre 2005.] Mais d’unautre point de vue, ce développement commercial, excentré par rapport à la ville, est localisé aumilieu des marais salants classés ZNIEFF de type 2. Cette prise de terre au milieu de dépressionssalées abandonnées risquerait de modifier le système écologique environnant. La question à seposer est : comment les communes vont-elles gérer les flux de touristes toujours croissants

(+12%)43

sans empiéter sur les marais salants ou sur d’autres espaces naturelles ?

42 Conseil Général Vendée 2005. Agence départementale d’informations sur le logement43 INSEE Pays de la Loire

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Photo aérienne n°2 : Extension du centre commercial de l’Herbaudière [Site Mappy test]

Autre dégradation liée à l’homme est la pollution des eaux dans les ports. « Dans lecadre de la surveillance des ports maritimes, on a constaté une augmentation presquesystématique des niveaux de cuivre et de zinc en raison des composants des peintures anti-salissures dans les ports français. Les niveaux d’arsenic sont trois fois supérieurs. La pollutionpar hydrocarbures est importante : elle résulte de fuites lors de opérations de ravitaillement desnavires, des aires de stationnements des voitures et des pollutions accidentelles… » [IFEN,L'Environnement en France, Edition 2002]. Même si cette citation évoquée par l’IFEN concerneles grands ports de plaisance et industriels, on peut néanmoins se poser des interrogations surl’avenir du port de l’Herbaudière qui a reçu une extension pour accueillir plus de plaisanciers(Photo aérienne n°3). Nous assistons pendant l’été à des pollutions ponctuelles à l’ouest du port.Généralement le développement d’un port est accompagné d’équipements et de services publicslourds dans le temps et dans l’espace.

Photo aérienne n°3 : Port de l’Herbaudière [Site Mappy test]

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2.2.a Les activités touristiques

Le tourisme peut entraîner des effets nocifs44

sur l’environnement :Le fait que les touristes sur peuplent les plages et piétinent les dunes entraîne une

modification radicale des sites naturels. De plus, la dégradation du couvert végétal a amplifiél’érosion éolienne. Les conséquences du tourisme sont variables en fonction du volume et de lafréquence. Les piétinements de type linéaire engendrent des dégradations sur les massifsdunaires qui peuvent être irréversibles pour la nature (Photo aérienne n°4).

Tous les littoraux mondiaux sont concernés par la création de parkings sauvages pouraméliorer l’accessibilité des touristes aux rivages. Cette dégradation amplifie généralement laproduction d’ordures et de déchets abandonnés dans le milieu naturel produisant une pollutionponctuelle ou diffuse. De plus, la croissance des flux passagers traversant les milieux naturelsfragiles fait augmenter les risques d’incendies et les risques d’accidents significativement.

Les effets du tourisme se traduisent par l’augmentation de la consommation desressources jusqu’à épuisement, de la construction de nouvelles infrastructures dans des milieuxdélicats. Ces concentrations touristiques provoquent une forte augmentation des prix etengendrent une perte progressive des terres, des maisons, des commerces et des services de lapopulation locale.

Photo aérienne n°4 : Les Piétinements des vacanciers à l’Ouest de Barbâtre [Site Mappy test]

L’artificialisation des milieux naturels est devenu chose courante dans notre mondemais l’action des touristes et des autres acteurs sociaux peut être visible ou invisible. Nousexpliquons par visible, les dommages que l’homme arrive à percevoir visuellement(déforestation, mouvements de terrain…) et invisible les dégradations qui s’effectuent sous-terre ou qui seront visibles dans les années futures.

Même si nous n’avons pas obtenu des chiffres sur ces dégradations, les photos fontpreuve des dégâts que l’homme fait subir au milieu naturel. D’après le Service Interministérielde Défense et de Protection Civile de la Préfecture de la Vendée, les risques naturels et humainssont présents sur l’Île de Noirmoutier. Le degré de dangerosité varie suivant les communes. Bienévidemment toutes les communes ont des risques avec enjeux humains liés aux inondationsmaritimes (en cas de rupture de digues). De plus, elles sont soumises aux érosions littorales.Mais, le fait marquant dans le tableau n°3 page 64 est l’apparition des feux de foret avec enjeuxhumains. Les communes de Barbâtre et de Noirmoutier-en-Île ont subi ces dernières années des

44 HOERNER J.M., Géographie de l'industrie du tourisme, Ellipses 1997, p.212

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départs de feux pendant la saison estivale. D’après l’ONF, il faut prendre ces cas très au sérieuxcar l’augmentation des feux risquerait d’avoir un impact désastreux sur les milieux naturelsenvironnants remettant en cause leur stabilisation (par exemple, les forêts littorales).

CodeINSEE

CommuneInondationterrestre

Inondationmaritime

Mouvementde terrain

Erosionlittorale

Feux deforet

Industrie

85011 Barbâtre 0 1 0 3 1 085083 L’Epine 0 1 0 3 0 0

85106La

Guérinière0 1 0 3 0 0

85163Noirmoutier

en Île0 1 0 3 1 0

Tableau n°3 : Risques naturels et humains [Service Interministériel de Défense et de ProtectionCivile, 2005].

0 = Commune non concernée1 = Risque avec enjeux humains2 = Commune où le risque (enjeu humain) n'est pas encore clairement défini3 = Commune soumise à l'aléa sans enjeu humain

3. Occupation du sol

Le Ministère de l’Equipement a crée depuis 2005, un Système d’InformationsGéographiques ayant pour but de regrouper toutes les informations nécessaires àl’interprétation de l’occupation du sol (Carte n°19, n°20 et n°21 page de 65 à 67). Nous avonsrepris tous les renseignements commune par communes à l’échelle de l’habitation. Puis à partirdes critères évoqués par le Ministère (classification des types d’habitats selon l’InventairePermanent du Littoral Usage : les Espaces urbanisés, Ensemble habitat collectif, Ensemblehabitat individuel groupé, habitat diffus, zone industrielle et commerciale, emprise des grandséquipements, espaces agricoles – prairies.), nous avons pu évaluer le degré d’anthropisation dela manière suivante :

Indice denaturalité

Anthropisation Critères déterminants

1 Très forte

Zone d’urbanisation dense sur une petite parcelle, Jardin, plante(Habitat collectif : Zones urbaines denses, noyaux de villes anciens,grands ensembles des quartiers périphériques et grands immeubles

résidentiels.)

2 Forte

Zone d’habitat groupé, Jardin ou plante (Zone d’habitat groupé :Zones pavillonnaires denses, maisons à 1 ou 2 étages au plus, avec

jardins de petites dimensions, lotissements assez denses etgénéralement viabilisés, des quartiers périphériques.)

3 Modérée

Zone d’habitat isolé, Jardin ou friche agricole (Habitat isolé, diffus :Zones pavillonnaires espacées, maisons individuelles avec jardins ou

parcs, zones de résidences secondaires dans les quartiers boisésautour des villes, résidences organisées mais espacées présentant un

“ maillage ” plus ou moins régulier)

4 FaibleZone sans construction, Cultures ou prairies (Prairie naturelle ouartificielle, pâturage, prés de fauche, prés salés, marais salants.)

5 Nulle (naturelle) Zone sans constructions, Végétation naturelle (Bois, Parcs)

Tableau n°4: Indice d’anthropisation et de naturalité

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Chaque critère est doté d’un indice dûment explicité dans le tableau ci-dessus (accompagné entre parenthèses de la définition donnée par le Ministère del’Equipement).

Carte n°19 : Recensement de toutes les activités au Nord de l’Île

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Carte n°20 : Recensement de toutes les activités au Centre de l’Île

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Carte n°21 : Recensement de toutes les activités au Sud de l’Île

Cette nomenclature a pour résultat une carte très explicite de l’Île en matière de degréd’anthropisation (Carte n°22 et n°23 page 69 et page 70). Le SIG a apporté un renseignementtrès important celui du degré d’anthropisation suivant les communes. D’après le tableau n°5page 68, Noirmoutier-en-Île connaît une forte anthropisation de son milieu. Bien évidemment,cette ville est considérée 1ère ville construite de l’Île. Nous constatons une baisse du degré

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d’anthropisation à mesure qu’on s’éloigne des centres commerciaux mais certains centres-villestels que le Grand Vieil, la Linière connaissent une anthropisation forte. De plus, l’extension descentres sur les marais et sur les cultures agricoles est classée soit zone d’habitat groupé ou soitzone d’habitat isolé. Mais on peut supposer que nous allons vers une urbanisation totale de

l’Île45

, les hameaux avec un habitat isolé deviendront vite des zones d’habitat groupéengendrant une baisse de la naturalité et donc une dégradation forte du milieu naturel.

Tableau n°5 : Nombre de polygones par type de sol et par communes.

45 Urbanisation totale de l’Île : Citation de la part d’un gestionnaire de L’ONF. Lettre d’information de laCommunauté des Communes- Juillet 2004.

DéfinitionNoirmoutier-

en-ÎleL’Epine La Guérinière Barbatre

Habitat collectif 352 0 26 16

Zone d’habitatgroupé

1699 542 651 950

Habitat isolé,diffus

945 446 274 438

Prairie naturelleou artificielle

31 7 9 23

Espaces verts 23 14 6 21

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Carte n°23 : Le Nord et le Centre de l’Île

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Carte n°24 : Le Sud de lÎle

4. Habitat Naturel« Pour conduire une politique de développement durable, la connaissance du

patrimoine naturel et paysager est un préalable indispensable » ("Patrimoine naturel, les chiffres2003, connaître, protéger, gérer" MEDD). Le respect de l’environnement est devenu cheval de

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bataille de certains élus. Mais cette prise de conscience impose une connaissance parfaite dumilieu avec l’utilisation d’outils informatiques (SIG, Télédétection, Cartographie 3D…). L’habitatnaturellement riche sur l’Île est classé et référencé suivant un type de Zones Naturelles d’IntérêtEcologique Floristiques et Faunistiques : les ZNIEFF de type 2 définissent les ensembles naturelshomogènes dont la richesse écologique est remarquable (Carte n°16 et n°17) Elles sont souvent

de superficie assez importante et peuvent intégrer des ZNIEFF de type 146

.

Cartes n°16 et n°17 : Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique floristiques et faunistiques47

Ces documents élaborés par des scientifiques ont une valeur juridique indirecte car lanon prise en compte d'une ZNIEFF peut être considérée comme une erreur manifested'appréciation de l’urbaniste. Ces inventaires sont destinés à éclairer les prises de décision maisne peuvent pas interrompre l’extension d’une zone pavillonnaire dans une zone d’intérêtfloristique et faunistique. D’après la DIREN de Loire Atlantique, ces milieux de dunes (dunes dela Linière, de la Tesson), de bois de chênes verts (bois de la Chaise), de pins maritimes, deprairies humides, de marais salants, connaissent une urbanisation et une sur fréquentationimportante dégradant leur forte valeur paysagère. De plus, l’abandon des marais salants posebien des problèmes de gestion. L’aquaculture (3 sites ont été recensés en 1999 dont FranceTurbot qui produit 200 tonnes de turbots) et la conchyliculture ont fortement altéré diverseszones de marais (La Berche, Nord du Mathois, Sud de Noirmoutier, etc.). Le prélévement annuelde l’aquaculture est de 7.2 millions de m3 d’eau en 1999 supérieur à 1998 (6.5 Millions de m3d’eau.[Observatoire des nappes d’eau souterraine de l’Île de Noirmoutier, 1999].

Nous avons établi une carte synthétique des milieux naturels. Chaque milieu naturel aune particularité écologique auquel il faut prendre le plus de précaution possible pour le définir.Comme pour le tableau précédent n°5 page 68 sur l’indice d’anthropisation, nous allons définirles critères déterminants sur les milieux naturels.

Type de milieux Critères déterminants

46 Les ZNIEFF de type 1 recensent les secteurs de très grande richesse patrimoniale (milieux rares ou trèsreprésentatifs, espèces protégées...) et sont souvent de superficie limitée ;

47 http://www.pays-de-loire.ecologie.gouv.fr/pages/Donnees/Donnees_NP/Cartes/ZNIEFF1G/85/Type_II/5021/5021_1.pdf

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ForetsPersistance de formations naturelles, riches possédant arbres centenaires (état de

conservation intéressant). Les sous-bois sont altérés par la fréquentation destouristes.

Marais salantsValeur paysagère élevée présentant un fort intérêt écologique. Formation

naturellement riche et variée. Zone d’habitat pour les oiseaux migrateurs mise enpéril par l’expansion des actions anthropiques

DunesZone d’habitat de la faune terrestre et semi aquatique. Végétation moyennementriche et variée mais commence à être dégradée par piétinements et autres loisirs

humains.

PrairiesAncienne zone de cultures mise en jachère ayant subi une forte action anthropique

auparavant.Tableau n°6 : Les milieux naturels ZNIEFF

Pour ces données qualitatives, il est très difficile d’attribuer un indice quantitatif pourle milieu naturel. Les associations locales (les naturalistes) et les instances gouvernementales(Natura 2000) précisent, en effet, que les définitions ne sont pas les mêmes.

5. Erosion du linéaire côtier

Le relief de l’Île de Noirmoutier ayant une topographie peu élevée (2/3 de l’Île endessous des hautes eaux) oblige les communes de se protéger avec des aménagements fixescontre les intempéries marins. Mais comme nous l’avons vu dans la deuxième partie, cesaménagements ont des effets négatifs sur les côtes. En même temps qu’ils protègent desintempéries, ils augmentent l’érosion des côtes. A ce sujet, les divergences d’opinionscommencent à s’estomper car les résultats scientifiques prouvent que les aménagements fixesamplifient les systèmes d’érosions marins sur les plages et les falaises. La carte de l’Observatoiredu Littoral de décembre 2004 illustre que le tracé côtier de l’Ouest de l’Île est fortement touchéalors que l’Est n’est que faiblement affecté par ces aménagements anthropiques. Avec la

superposition de la carte n°8 « Ile totalement remaniée par la main de l’Homme »48

(page 27),on constate que les aménagements protecteurs jouent bien le rôle de facteur érosif vis-à-vis des

plages et des dunes. Bien évidemment un seul secteur est surprotégé49

: la Pointe du Devin(Photo aérienne n°5 page 73).

Mais les autres secteurs sont soumis à de fortes régressions allant jusqu’à – 190mètres pour la côte Ouest de l’Epine. A partir du Nord de Barbâtre, la côte s’engraisseprogressivement jusqu’à la pointe de l’Île (+330 mètres). Néanmoins, ces aménagements ditsprotecteurs sont tout aussi vulnérables s’ils ne sont pas rénovés. Pour preuve, les rupturesd’ouvrages suivantes se sont bien déroulées: en 1838, le cordon dunaire de la Guérinière estemporté causant une inondation dans la plaine. En 1934, la digue artificielle est rompue à laTresson. En 1937, rupture de digue à La Tresson. En 1972, rupture du perré de la Pointe duDevin. En 1978, brèche sur la digue du polder de Sébastopol provoquant l’inondation du Sud del’Île.

48 Bulletin spécial du District. Octobre Novembre 2000 – Dossier de consultation. Programme pluriannuel desécurité des populations face à la mer de l’Île de Noirmoutier.

49 Tous les 110 mètres, un nouvel épi est construit par les Services Maritimes du département et par le SIVOM.Ses actions visent à réparer et à renforcer les digues de la Baie de Bourgneuf, à stabiliser les zones menacées, à

employer des épis en bois fiable et économique pour les communes.

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Photo aérienne n°5 : Les épis de la Pointe du Devin [Site Mappy test].

La réalisation des épis a en revanche un impact négatif sur les plages car ils lescompartimentent. Ces obstacles artificiels d’une hauteur variable créent une déviation orientéevers le haut de dune provoquant une détérioration des plantes psammophiles. De plus, d’aprèsle programme de SIVOM, les ouvrages seraient franchissables tous les 100 mètres grâce à desescaliers, facilitant la canalisation des piétons. On pourrait formuler l’hypothèse suivante : « Sices moyens de franchissement sont construits, cela risquerait d’augmenter d’avantage lenombre de touristes sur les plages, créant un effet érosif pour celles-ci. De plus, cette demandecroissante d’attractivités amènerait à reconsidérer l’espace de la plage pour le rendre pluscompétitif. »

On peut émettre une autre hypothèse : « L’engraissement des plages du Sud-Ouestsont peut-être dues à l’absence d’aménagements humains laissant fonctionner correctement lesinteractions océan-terre (pas d’interruption de la dérive littorale) participant surtout àl’évolution classique d’une flèche à pointe libre. Mais lorsque l’homme intervient pour laprotection de ces populations et des marais salants, il produit une modification sur lesinterférences des courants marins sub-surfaces. De plus, l’enrochement des côtes permettantd’absorber l’énergie des vagues et d’abaisser l’efficacité de la nappe de retrait, a lourdementdénaturé le paysage (destruction des plantes psammophiles). Ces protections interdisent tout

échange entre la dune et la plage50

et nécessitent des moyens financiers et humains importants.Les ouvrages rigides sont dorénavant impensables dans la politique globale de protection dulittoral car ils ont eu trop d’impacts négatifs sur l’évolution du tracé de l’Île. Comment lacommune de Noirmoutier-en-Île et de l’Epine pourraient-elles gérer ce phénomène d’érosionsans une prise de conscience globale des aménagements ? »

D’après une équipe de chercheurs américains51

, l’évolution du tracé de côte et lesrisques naturels obligeraient les habitants à construire différents types d’habitats (du plus légeren bois au plus lourd en béton) suivant leur distance au rivage. Néanmoins même si cette

50 Alain Miossec, Les littoraux entre aménagements et nature, SEDES, 1998, Paris, 191 pages.51 Recherche approuvée par South Carolina Coastal Council et adoptée par South Carolina Beachfront

Management Act, p45, la nature littorale et les formes de sa gestion par Alain Miossec, les littoraux espaces devie.

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solution est très intéressante pour la protection des populations et pour la conservation dulittoral, les communes ne pourraient pas accepter un projet d’une telle ampleur.

Ce que nous a apporté le SIG, c’est de pouvoir superposer deux cartes l’une évoquantl’évolution du tracé de côte et l’autre retraçant les aménagements côtiers, de calculer la surfacede chaque surface gagnée ou perdue. (par exemple : la plage si situant à côté de l’Epine à perdu30 000m².)

6. Les actions positives de l’Homme

Même si l’homme crée des modifications sévères sur le milieu, les communes ont prisdes résolutions pour sauvegarder leur patrimoine floristique, faunistique et paysager. Cetengagement suit la politique du développement durable pour les futures générations.

L’Île de Noirmoutier possède le meilleur réseau d’assainissement de France car il traiteses propres eaux usées en circuit fermé c'est-à-dire qu’il n’exporte que des boues traitéesdestinées à l’agriculture. Les eaux usées, avant d’être réutilisées font l’objet d’un traitementbiologique complété par un lagunage et/ou un stockage, ce qui permet d’avoir une qualité

microbiologique convenable52

. Néanmoins même si ces performances au niveau épuration sontélevées, le réseau reste sensible aux excès de consommation estivale. D’après la brochureadministrative de la Communauté des Communes sur les eaux usées, le nombre de postes derelèvements est de 96 alors qu’en 1996 il était de 75 postes. Ce qui explique, le fort taux deraccordement des habitants (campings, hôtels, résidences secondaires…) au réseaud’assainissement.

Mais, d’après l’IFEN et la RNDE, les communes de l’Île de Noirmoutier ont un étatphysico-chimique de leurs cours d’eau médiocre.

Les autres actions visibles sont la transmission des informations sur les milieuxnaturels de l’Île auprès des touristes. Ces actions sont révélatrices d’une véritable prise deconscience de la population voulant sauvegarder son patrimoine naturel et historique. Le SIVOMs’est tourné vers la création et l’amplification des loisirs préprogrammés basés sur des éducatifsenvironnementaux.

6.1 Les protections envers les milieux naturels

Les ganivelles, les filets de nylon et les branchages permettent une meilleure fixationde la végétation. Plusieurs rangées d’obstacles sont mises perpendiculaire au rivage afin destabiliser les grains de sable.

L’existence de sites protégés dans les communes du littoral concernées est de nature àpromouvoir un tourisme écologique. Les espaces à haute valeur écologique, à fréquentationtouristique modulée, selon la proximité des points d’accès correspondent à des coupures vertesmajeures et souvent sont les seuls outils de préservation efficace pour les espaces non bâties.

7. Conclusion

L’Île de Noirmoutier est un espace où la Nature et l’Homme interagissent librement.Lors de cette longue étude du milieu, le Système d’Informations Géographiques nous a apportébeaucoup d’informations par exemple sur les surfaces des zones inondables ou sur le nombred’habitations localisées dans la zone des 100 mètres, ou bien sur les surfaces gagnées sur la mer.Au cours de cette analyse, le SIG a facilité, grâce à la superposition de cartes, l’émission d’autres

52 http://www.u-picardie.fr/beauchamp/duee/puil.htm

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hypothèses à mesure qu’on avançait dans l’étude(Figure n°19). Néanmoins, les interrogationsémises dans la deuxième partie ont trouvé réponse dans la troisième partie.

Ce chapitre a mis en évidence que les activités anthropiques ne jouent pas un rôlepositif sur l’environnement. Dans l’ensemble, nous avons constaté que les aménagements deprotection ne sont pas si bénéfiques que ca pour les plages et les dunes (fortes érosions).L’anthropisation du milieu se déploie rapidement dans le Nord de l’Île sans un véritable contrôlede la part des maires qui y voient un enrichissement économique considérable. Le tourismeétant le ressource principale économique de l’Île, les acteurs sociaux exploitent tout ce qui estpossible pour garantir l’attractivité des lieux. Les habitats naturels considérés comme fragiles seréduisent progressivement jusqu’à disparaitre sous les constructions immobilières. On assiste àune parcellisation du couvert végétal.

figure n°19 : Le rôle du SIG a permis de répondre à certaines problématiques. Dans notre étude,c’était le développement immobilier et touristique.

Mais, la prise de conscience auprès du public et auprès des acteurs locaux commence àchanger. De nombreux programmes de protection envers les milieux fragiles sont mis en placedans le but de garantir un environnement durable pour les générations futures. Mais, les faitssont marquants dans le paysage et il sera dur de changer toutes les mentalités avant de parvenirà un rapport respectueux de l’Homme envers la Nature.

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Conclusion générale

Depuis plusieurs siècles, les littoraux constituent l'un des espaces les plus peuplés dela planète. La raison de ce développement est la cohabitation de plusieurs activités comme lesfonctions traditionnelles de production économique (agriculture, pêche, conchyliculture,algoculture) et les activités touristiques. Toute cette concentration sur des petits espacesproduit une intensification et un développement de l'urbanisation.

Comme nous l'avons vu dans cette étude, l'Île de Noirmoutier est concernée par cetteurbanisation qui gagne du terrain, d'années en années, sur les milieux naturels et cultivables.Nous avons mis en évidence les différents facteurs qui caractérisent l'Île de Noirmoutier.

L'Île fut très tôt convoitée par l'Homme. Les deux tiers de l'Île si situent en dessous desvives eaux obligeant les communes à se doter d'aménagements lourds et permanents. Luttantcontre les flots, l'Homme a été obligé d'aménager son territoire c'est-à-dire modifier sonterritoire afin de le rendre rapidement exploitable pour ces besoins nutritifs.

L'autre facteur de perturbation est venu de l'extérieur : le tourisme. Lorsque l'Île futraccordée au continent par un pont en 1971, des quantités considérables de touristes arrivèrent.L'espace côtier fut rapidement valorisé et subit de lourdes modifications afin d'améliorerl'accessibilité des touristes sur l'Île.

Pour mettre en valeur toutes ces facteurs sur le développement de l'Homme envers laNature, nous avons fait appel à un outil, le Système d'Informations Géographiques. Celui-ci arempli les fonctions qu'on lui avait demandé au début de l'étude c'est-à-dire qu'il permetd'analyser, d'archiver, de faciliter l'acquisition, l'abstraction et d'afficher les donnéesgéographiques. L'étude s'est déroulée sur plus de quatre mois où l'étape de la recherched'informations était la plus longue (En France, l'information est dispersée et il est difficile de laregrouper).

Les objectifs étaient clairs : Etablir une cartographie précise de l'occupation du sol,déterminer les types d'érosion sur le trait de côte, quantifier l'expansion urbaine et déterminerle degré d'anthropisation sur le milieu naturel. Quels sont les impacts des activités anthropiquessur la dynamique du littoral et l'impact du tourisme sur la nature ? Nous pensons que le libelléde cette problématique a été rempli grâce au SIG qui a permis de multiplier les possibilitésd'analyse avec des échelles cartographiques à l'infini.

Le tourisme, phénomène international, est connu pour ces modifications radicales surle milieu. L'espace noirmoutrin possède une grande richesse floristique et faunistique qui sontmaintenant en danger du au développement effréné du tourisme. Le manque de lois ou plutôt lenon respect de la mise en œuvre des lois fait que le tourisme est devenu à une certaine périodeincontrôlable. Malheureusement, aujourd'hui on en mesure les conséquences : développementdes parkings sauvages, 577 habitants sont potentiellement hors la loi, l'extension du port del'Herbaudière augmente la fréquence des pollutions à l'ouest de l'Île… Les aménagements quiont été faits pour la protection des habitants permanents sont facteurs d'érosion sur les plageset les dunes. Les piétinements effectués par les touristes augmentent l'érosion des dunes.

Les autres résultats attendus étaient d'obtenir des cartes thématiques sur l'occupationanthropique et sur la localisation des phénomènes naturels. Nous avons rempli cette tâche avecsuccès car cela nous a permis de créer un recueil de cartes à la fin du mémoire. Cet atlasregroupe l'ensemble des cartes effectuées lors de la recherche.

Bien évidemment, l'Homme n'est pas le seul facteur de dégradation, il y a aussi laNature qui influence très fortement les milieux. Une des interrogations formulée dans ladeuxième partie était la suivante : On considère que la nature est un atout touristique et letourisme est la principale ressource économique de l'Île. Mais comment les communes vont-elles gérer les extensions touristiques et urbaines sans produire des effets secondaires sur la

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nature (éventuelle perte d'attractivité) ? Cette question est loin d'être élucidée mais nous avonsapporté des conclusions probantes sur le sujet.

Pour conclure, d'après les conversations que nous avons eues avec le gestionnaire duSIG de la communauté des communes de l'Île de Noirmoutier, le Système d'InformationsGéographiques a réussi à convaincre les acteurs locaux de son bien fait dans la connaissance deleurs environnements. Il améliore la rapidité de décision des aménageurs et la communicationavec les citoyens concernés. Néanmoins, la mise en place d'un SIG en ayant une approcheenvironnementale n'est pas à l'ordre du jour. Cela demande un coup financier important et unemain d'œuvre humaine considérable.

Actuellement, une des propositions, à faire dans ce genre d'étude, serait unecohabitation entre plusieurs données thématiques afin de garantir auprès de la population unsavoir géographique en commun et pluriséculaire.

L'autre proposition serait d'envisager un SIG sur Internet afin d'améliorer lacommunication entre les acteurs sociaux et les citoyens. L'ouverture sur Internet d'informationsenvironnementales permettrait à beaucoup de personnes de mieux connaître leurs milieux.

Nous souhaitons que les dirigeants de chaque commune qui compose l'Île deNoirmoutier contribuent au développement de l'environnement durable pour les générations

futures (gestion intégrée des zones cotières53

).

53 Définition donnée au Conseil de l’Europe par le professeur Limougeaud : « On entend par gestion intégrée,l’aménagement et l’utilisation des zones côtières prenant en considération le développement économique et

social lié à la présence de la mer tout en sauvegardant pour les générations présentes et futures, les équilibresbiologiques et écologiques de la zone côtière et les paysages. » Le concept de « gestion intégrée des zones

côtières en droit national, communautaire et international, Lozachmeur Olivier, 2005, page 261.

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Bibliographie

Cartographie

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Etudes de cas

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Revues

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Forum SIG : http://www.forumsig.org/

Portail de l’Information géographique gouvernementale du Québec:http://www.quebecgeographique.gouv.qc.ca/

Serveur ENSG Support de cours: http://www.ensg.ign.fr/FAD/Supports_de_Cours.htmlESRI Concept du SIG :

http://support.esri.com/index.cfm?fa=knowledgebase.gisDictionary.gateway

Geographic Information Systems as an Integrating Technology: Context, Concepts, andDefinitions: http://www.colorado.edu/geography/gcraft/notes/intro/intro_f.html

INSEE données statistiques : http://www.insee.fr/fr/home/home_page.asp

Environnement

Livres

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economiques du monde, St-Just-La-Pendue, SEDES, 1998, 365 pages.

COQUE R., Géomorphologie, Paris, Armand Colin, 2002, 503 pages.

DERRUAU M., Les formes du relief terrestre Notions de géomorphologie, Paris, ArmandColin, 2001, 118 pages.

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MIOSSEC A., Les littoraux entre nature et aménagements, Paris, Editions SEDES, 1998, 191pages.

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http://www.pays-de-loire.ecologie.gouv.fr/pages/Diren/Annuaire.htm

Direction Régionale et Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt des Paysde la Loire et de Loire-Atlantique :

http://www.draf.pays-de-la-loire.agriculture.gouv.fr/9.PAD/PAD4_Accueil.php

Institut Français de l’Environnement : http://www.ifen.fr/

MétéoFrance : http://www.meteofrance.com/FR/index.jsp

Organisme de recherche et de surveillance des cotes francaises (pollutions…) :http://www.ifremer.fr/francais/index.php

Prim.net: http://www.prim.net/

Réseau Natura 2000 : http://natura2000.environnement.gouv.fr/

Service Hydrographique et Océanographique de la Marine: http://www.shom.fr/

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Table des illustrations

Figure n°1: Illustration de la superposition des calques (Brochure d’ArcGIS 9, 2001 et deGéoconcept G 5.6, 2004) ................................................................................................................................... 13

Figure n°2 : Outils topologiques permettant la création de trous, d’intersection depolygones, d’union de polygones, de zone de tampon et d’objet convexe. (Brochure de

Géoconcept G 5.6, 2004) ................................................................................................................................... 14Figure n°3 : Modélisation en trois dimensions de St-Célon .............................................................. 15(http://www.c-michaud.com/images/exemple2.jpg) ......................................................................... 15Figure n°4 : Composante d’un SIG (Laaribi, 2000) ................................................................................ 17Figure n°5 : Utilité d’un SIG. Le SIG peut rechercher des habitations situées à moins de 400

m d’une route. (Document ENSG sur l’Information Géographique,http://www.ensg.ign.fr/FAD/FAD_PDF/Sig_Pdf/IG_INTRO_4_10_02.doc.pdf, 2002) ........... 17Figure n°6 : A gauche : Couche Raster - A droite : Couche Vecteur................................................ 18(http://seig.ensg.ign.fr/fiche.php3?NOCONT=CONT0&NOFICHE=FP1&RPHP=&RCO=&RCH=&RF=&RPF=&RPC=) ......................................................................................................................................... 18Figure n°7 : Correspondance entre les bases de données et les objets graphiques ............... 18(Brochure ArcGis 9, 2001) ............................................................................................................................... 18

Figure n°8 : Cette illustration résume la mise en œuvre d’un SIG (Brochure ArcGis 9,2001). ........................................................................................................................................................................ 19

Carte n°1 : L’Île de Noirmoutier réalisée par le SIG Géoconcept et retravaillée avecIllustrator CS .......................................................................................................................................................... 21Carte n°2 : Les littoraux français sont très touchés par les phénomènes d’érosions ............ 23Site Internet d’Eurosion, http://www.eurosion.org/project/eurosion_fr.pdf ......................... 23Carte n°3 : Localisation de l’Île de Noirmoutier ..................................................................................... 25Carte n°4 : L’Île de Noirmoutier, il y a 4000 ans .................................................................................... 26Carte n°5 : Elévation du niveau des mers [Même source que la carte n°4 page 26] .............. 27Carte n°6 : La situation de l’Île aujourd’hui [Même source que la carte n°4 page 26] .......... 28Carte n°7 : La lithologie des modelés du relief ....................................................................................... 29Carte n°8 : Une Île totalement remaniée par la main de l’Homme ................................................. 30

Figure n°9 : Topographie d’une plage (p.16, les littoraux entre nature et aménagement,Alain Miossec) ....................................................................................................................................................... 31Figure n°10 : Démaigrissement d’une plage [Institut Océanographique] ................................... 32Graphique n°1 : Elévation du niveau moyen annuel de la mer depuis 1846 à Brest [SHOM]

..................................................................................................................................................................................... 34Figure n°11 : Les grains de sable, décollés du sol par l’impulsion verticale reçue de la forceascensionnelle des tourbillons, se meuvent sous la poussée de l’air à une vitesse égale à la

moitié de la sienne. Ce déplacement, par bonds successifs, concerne les sables moyens,mais des vents forts peuvent mobiliser des sables atteignant 0.5mm de diamètre. [Roger

Coque] ....................................................................................................................................................................... 34Carte n°9 : Carte des conditions atmosphériques provenant de METEO-France Ouest pour

l’Association pour le développement du bassin versant de la Baie de Bourgneuf. ................. 35Photo aérienne n°1 : Les platiers rocheux de la région de l’Herbaudière provenant du site

Mappy Test ............................................................................................................................................................. 36Figure n°12: La réfraction des vagues suivant la topographie du littoral. ................................. 37

Figure n° 13 : Phénomène de saltation des sédiments par l’eau. Chaque grain de sabled’une certaine taille et d’un certain poids, non adhéré à l’ensemble, sera transporté par lesmouvements marins. .......................................................................................................................................... 37Carte n°12 : Les courants marins dans la Baie de Bourgneuf. .......................................................... 38[Source : Ifremer] ................................................................................................................................................ 38

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Graphique n°2 : Population de l’Île entre 1962 à 1990 ....................................................................... 39Source INSEE recensement de 1990 ............................................................................................................ 39Carte n°13 : Les activités économiques de l’Île ...................................................................................... 40Figure n°13 : Bloc-diagramme schématique illustrant la définition de quelques formes.... 41anthropiques des marais (modifiée de Verger, 1985) ......................................................................... 41Carte n°14 : La végétation de la partie Nord de l’Île ............................................................................ 44Carte n°15 : La végétation de la partie Sud de l’Île ............................................................................... 45

Tableau n°1 : Les éventuels dégâts qui risqueraient de se produire sur l’Ile (définitiond’eutrophisation : est un emballement de l’activté biologique d’un cours d’eau provoqué

par un enrichissement du milieu en substances nutritives) [Cours de M. Laganier]. ........... 46Figure n°14 et Figure n°15 : Etape du calage de l’image Noirmoutier.bmp ............................... 52Figure n°16 et Figure n°17 : Explorateur Géoconcept et Outil de création-modification desvecteurs .................................................................................................................................................................... 52

Figure n°18 : Outil de topologie permettant de transformer les objets et d’en créer desnouveaux. ................................................................................................................................................................ 53Tableau n°2 : Collecte des données .............................................................................................................. 57Carte n°16 ............................................................................................................................................................... 58Carte n°17 ............................................................................................................................................................... 58Carte n°18 ............................................................................................................................................................... 59Graphique n°3 : Nombre d’habitations par communes et par période ........................................ 60Graphique n°4 : Nombre d’habitations installées dans la zone des 100 mètres ...................... 60Photo aérienne n°2 : Extension du centre commercial de l’Herbaudière [Site Mappy test]62Photo aérienne n°3 : Port de l’Herbaudière [Site Mappy test]......................................................... 62

Photo aérienne n°4 : Les Piétinements des vacanciers à l’Ouest de Barbâtre [Site Mappytest] ............................................................................................................................................................................ 63

Tableau n°3 : Risques naturels et humains [Service Interministériel de Défense et deProtection Civile, 2005]. ................................................................................................................................... 64Tableau n°4: Indice d’anthropisation et de naturalité ........................................................................ 64Carte n°19 : Recensement de toutes les activités au Nord de l’Île ................................................. 65Carte n°20 : Recensement de toutes les activités au Centre de l’Île .............................................. 66Carte n°21 : Recensement de toutes les activités au Sud de l’Île .................................................... 67Tableau n°5 : Nombre de polygones par type de sol et par communes. ...................................... 68Carte n°23 : Le Nord et le Centre de l’Île ................................................................................................... 69Carte n°24 : Le Sud de lÎle ................................................................................................................................ 70Cartes n°16 et n°17 : Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique floristiques et faunistiques... 71Tableau n°6 : Les milieux naturels ZNIEFF .............................................................................................. 72Photo aérienne n°5 : Les épis de la Pointe du Devin [Site Mappy test]. ...................................... 73Figure n°19 : Le rôle du SIG a permis de répondre à certaines problématiques. Dans notre

étude, c’était le développement immobilier et touristique. .............................................................. 75