Diabetes Voice

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Volume 59 | Numéro 3 | 2014

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V o l u m e 5 9 – D é c e m b r e 2 0 1 4

Une vie saine pour lutter contre le diabète

P e r s P e c t i V e s g l o b a l e s s u r l e D i a b è t e

19

17

27Fédération internationale du diabètePromouvoir la qualité des soins, la prévention et la guérison du diabète à travers le monde

Diabetes Voice est publié trimestriellement et est également disponible en ligne à www.diabetesvoice.org

Cette publication est également disponible en Anglais, et en Espagnol.

Rédacteur en chef : Rhys Williams Responsable de la rédaction : Olivier Jacqmain, diabetesvoice@idf.org Rédactrice : Elizabeth Snouffer Assistante de rédaction : Agnese Abolina Comité de consultation : Pablo Aschner (Colom-bie), Ruth Colagiuri (Australie), Maha Taysir Ba-rakat (Emirats Arabes Unis), Viswanathan Mohan (Inde), João Valente Nabais (Portugal), Kaushik Ramaiya (Tanzanie), Carolyn Robertson (USA). Mise en page et impression : Ex Nihilo, Belgique, www.exnihilo.be

Toute correspondance doit être adressée au responsable de la rédaction : Fédération internationale du diabète, Chaussée de La Hulpe 166, 1170 Bruxelles – Belgique Tel : +32-2-5431626 – Fax : +32-2-5385114

© Fédération internationale du diabète, 2014 – Tous droits réservés. Aucun extrait de cette publication ne peut être reproduit ou transmis sous quelque forme que ce soit ou par n’importe quel moyen sans l’autorisation écrite préalable de la Fédération internationale du diabète (FID). Les demandes de reproduction ou de traduction des publications de la FID doivent être adressées à : FID, Département Communications, Chaussée de La Hulpe 166, B-1170 Bruxelles, par fax au numéro +32-2-5385114, ou par courriel à communications@idf.org

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ISSN: 1437-4064

Photo de couverture : © MmeEmil, Istockphoto.com

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 3

4537

Sommaire

P o i n t D e V u e 4

n o u V e l l e s e n b r e f 8

c a m P a g n e m o n D i a l eles écoles aux commandes de la lutte contre le diabète 14 David Chaney, Sara Webber et Daniela Chinnici

congrès mondial du diabète de la fiD 2015 17 Bernard Zinman et Jessica Pledge

mise en œuvre des politiques de santé en matière d’alimentation au mexique 19 Eduardo Jaramillo Navarrete

s o i n s D e s a n t éla mise au point d’un remède doit-elle être notre principal objectif pour le diabète de type 1 ? 22 Jeffrey Brewer

Diapedia : un moyen plus efficace de s’informer sur le diabète 25 Edwin Gale et Frits Holleman

rapport sur « l’insécurité alimentaire » mondiale 27 Carrie Hetherington, Emily Westfall et Keegan Hall

P r at i q u e c l i n i q u ele double fardeau du diabète et des maladies cardiovasculaires 35Lydia Makaroff et Ute Linnenkamp

la voie Direct vers la rémission ? 37Richard Elliott

améliorer l’éducation aux soins de santé afin de régler les problèmes d’alimentation liés au diabète de type 2 40Carolyn Robertson et Elizabeth Snouffer

D i a b è t e e t s o c i é t éles voix du diabète : en quoi servir la cause du diabète en tant que bénévole vous a-t-il transformé ? 45

V o i c e b oX 5 0

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 44

Déjà au milieu du 20e siècle, des nouvelles et des informations étaient communiquées de manière rigoureuse à un réseau limité, mais en plein essor, de professionnels dans le domaine du diabète. À l’époque, la Fédération internationale du diabète (FID) jouait un rôle crucial dans la diffusion de ces informations, fonction qu’elle endosse toujours en 2014.

Il y a 60 ans d’ici, le précurseur du Diabetes Voice d’aujourd’hui était principalement le News Bulletin de la FID, qui constituait la première source d’informations et d’actualités pour la communauté de la FID. Ce bulletin trimestriel, qui était dactylographié, puis photocopié à l’aide des technologies de l’époque, renfermait des informations issues de diverses revues médicales, de la même façon que les sites d’actualités en ligne généraux qui fleurissent aujourd’hui. En dépit de sa taille et de sa longueur limitées, ce bulletin revêtait une très grande importance pour la communauté mondiale d’experts scientifiques et médicaux œuvrant en faveur de la cause du diabète en 1954.

Au nombre des personnes ayant contribué aux premiers bulletins figuraient des pionniers tels que Charles Best,

physiologiste et chercheur médical canadien avec qui Frederick Banting a co-découvert l’insuline en tant que traitement pour le diabète en 1922 ; R.D. Lawrence, président de la FID, qui, en tant que l’un des premiers patients à recevoir de l’insuline, a consacré sa vie au bien-être des personnes atteintes de diabète, en particulier en Grande-Bretagne ; et le Dr Elliott P. Joslin des États-Unis, premier médecin à s’être spécialisé dans les soins du diabète et à avoir fait évoluer le traitement. Les auteurs et les lecteurs du Bulletin de la FID, ainsi renommé en 1957, constituaient un groupe mondial de petite taille, mais brillant. Cela dit en passant, la National Health Interview Survey (NHIS) américaine indiquait en 1958 qu’1,6 million d’Américains souffraient d’un diabète diagnostiqué (contre près de 20 millions aujourd’hui) et la prévalence était inférieure à 1 %. Il n’existait pas encore d’enquête à l’échelle mondiale.

Lorsque l’on passe en revue l’histoire honorable de la FID et l’évolution de son pouvoir de communication, il n’est pas inutile de rappeler quelques dates cruciales. En 1961, le Bulletin de la FID s’exprimait à propos de la résolution remise à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) afin que le diabète soit reconnu en tant que

EnsEmblE, notrE voix Est plus fortE

Point de vue

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 5

condition revêtant une importance croissante dans le monde, lettre qui a débouché sur la collaboration étroite que nous connaissons aujourd’hui entre l’OMS et la FID. Lors du 9e Congrès mondial de la FID, l’ancien Premier ministre indien Indira Gandhi a salué de manière prophétique le fait que le Congrès de la FID comble le fossé entre pays développés et en développement, au bénéfice des personnes atteintes de diabète partout dans le monde. En 1982, le Comité exécutif de la FID a proposé une restructuration majeure de la FID en sept régions, chacune avec ses propres représentants, ce qui a donné lieu à une décentralisation démocratique des pouvoirs et a favorisé la collecte d’informations essentielles au niveau mondial. L’année 1991 a vu l’organisation de la toute première Journée mondiale du diabète, qui est devenue la campagne de sensibilisation au diabète jouissant de la plus grande visibilité. À l’époque, la FID a connu un essor considérable qui l’a propulsée au rang de porte-parole mondial de l’ensemble des personnes atteintes de diabète.

En 1997, Maria L de Alva du Mexique, Présidente de la FID et elle aussi atteinte de diabète, a lancé la célèbre phrase « Ensemble, nous sommes plus forts », qui incarnait à la perfection la très grande envergure de la communauté internationale du diabète à l’aube du nouveau Millénaire. C’est à cette époque que les publica-tions de la FID ont commencé à paraître non seulement en français et en anglais, mais également en espagnol.

Sans surprise aucune, l’élargissement de l’empreinte et de l’influence de la FID a fait naître le besoin urgent de repenser le Bulletin. En 1999, la publication a cédé la place à un magazine en 4 couleurs désormais

appelé Diabetes Voice. La première édition de l’Atlas du diabète de la FID a été publiée en 2000 pour marquer le 50e anniversaire de la FID. Les estimations faisaient état de 151 millions de personnes atteintes de diabète pour l’ensemble des régions de la FID.

Si la structure de la FID et de ses publications a subi peu de changements en 2014, la communauté du diabète, et notamment le nombre de personnes atteintes de diabète ou à risque et leurs besoins, ont explosé et mettent notre planète gravement en péril. Les chiffres mondiaux se sont envolés, passant de 151 millions en 2000 à 387 millions aujourd’hui, et la tendance devrait s’accélérer encore pour atteindre 592 millions d’ici 2035. Fait étonnant, alors que les technologies de l’information et Internet ont bouleversé la manière dont les gens accèdent aux informations et posent des choix, la plate-forme numérique n’a pas encore fait d’avancée significative sur la voie de l’identification des cas non diagnostiqués. Notre défi au cours des prochaines années sera de déterminer notre rôle au sein d’une variété de canaux de communication et d’étendre notre empreinte jusqu’aux communautés et aux individus les plus à risque.

Une voix puissante capable d’exposer et de dénoncer les conséquences et la progression du diabète est plus que jamais nécessaire. Diabetes Voice continue de fournir des informations cruciales à toutes les personnes susceptibles de soutenir la promotion des soins du diabète, la prévention et un remède mondial, à savoir les scientifiques, les professionnels médicaux, les soignants et, surtout, les personnes atteintes de la condition.

Ensemble, notre voix est plus forte.

michael Hirst, Président de la fédération internationale du diabète.

Point de vue

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 46

nouvEllEs dE viEnnE

Point de vue

En septembre dernier, l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD) a tenu sa 50ème réunion annuelle à Vienne. Dans son discours d’ouverture, le président de l’EASD, Andrew Bolton, a fait allusion aux décisions capitales prises dans cette ville 100 ans plus tôt. Le plan de l’Autriche-Hongrie, qui était de mener une guerre punitive localisée et de courte durée contre la Serbie, ne s’est pas tout à fait déroulé comme prévu. À la place, le continent, et une bonne partie du reste du monde, s’est retrouvé plongé dans un conflit qui a entraîné la mort de millions de personnes. Le Professeur Bolton a rappelé que quelque 4,25 mil-lions de personnes avaient péri chaque année sur les champs de bataille. Il nous a toutefois également rappelé que les estimations de la Fédération internationale du diabète (FID), à savoir plus de cinq millions de décès (en 2013) dus au diabète, étaient pire encore que ce terrible total annuel. Il a également dressé un parallèle remarquable entre le caractère potentiellement évitable de la guerre 1914-1918 et ce qu’il a qualifié d’« embra-sement du diabète » dans le monde.

La réunion de Vienne a été l’occasion de présenter les nouveaux développements scientifiques, mais éga-lement de faire le point sur le passé. Ainsi, l’un des symposiums de la réunion est revenu sur l’évolution

des soins des personnes atteintes de diabète au cours des 50 années qui se sont écoulées depuis la première réunion de l’EASD. Dans son allocution, Guntram Schernthaner a commencé par nous rappeler que, il y a 50 ans, il n’y avait pas d’éducation structurée au diabète, d’autosurveillance de la glycémie, d’HbA1c, de dépistage de la microalbuminurie, de stylos injec-teurs ni de pompes à insuline. Toutes les insulines étaient d’origine animale ; les seuls hypoglycémiants oraux étaient des sulphonylurées et des biguanides et il n’existait pas d’hypolipidémiants ni d’inhibiteurs de l’ECA pour contrôler la pression artérielle. Les tenta-tives de contrôle de la pression artérielle, des lipides sanguins et de la glycémie tenaient essentiellement à une foi aveugle, sans étude majeure des conséquences de ce contrôle sur les résultats à long terme. De ce fait, le métabolisme de la plupart des patients était mal contrôlé, les complications cardiovasculaires étaient courantes et la mortalité prématurée élevée, la plupart des personnes atteintes de diabète ne vivant pas assez longtemps pour développer une insuffisance rénale ter-minale comme c’est le cas pour beaucoup aujourd’hui.

Les progrès se sont traduits par une diminution si-gnificative des amputations des membres inférieurs, mais aussi de la cécité due à la rétinopathie diabétique,

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 7

Point de vue

rhys Williams est professeur émérite d'épidémiologie clinique à l'université

de swansea, au royaume-uni, et rédacteur en chef de Diabetes Voice.

des décès liés à l’acidocétose diabétique et de l’incidence des infarctus du myocarde et des accidents cérébro-vasculaires. Dès lors, la surmortalité des personnes atteintes de diabète par rapport à leurs homologues sans diabète a également diminué. Une étude récente menée au Canada et au Royaume-Uni a estimé cette chute de la surmortalité entre 1996 et 2009 à plus de 40 %. Mais comme je l’ai souligné dans un précédent éditorial de Diabetes Voice, même si ces résultats consti-tuent une bonne nouvelle, il n’en demeure pas moins que le risque de décès prématuré chez les personnes atteintes de diabète demeure une fois et demie plus élevé que chez celles ne souffrant pas de la condition.

L’allocution du Professeur Schernthaner était inspirante, rassurante et, par extension, stimulante par rapport à ce qui devra être réalisé au cours des cinquante années à venir. Il n’est cependant nul besoin de rappeler aux lecteurs de Diabetes Voice que dans de vastes régions du monde, ces progrès, bien que connus, ne sont pas disponibles dans la pratique et que, lorsqu’ils le sont, ils sont réservés à quelques privilégiés. Les nouvelles insulines, les inhibiteurs de la DPP4, les agonistes du GLP-1, les inhibiteurs du SGLT2 et autres éléments du méli-mélo de thérapies plus récentes pour le diabète ne sont tout simplement pas disponibles et ne le seront

peut-être jamais, à tout le moins dans les environne-ments de soins de santé financés par des fonds publics. La FID et ses associations membres doivent continuer à œuvrer pour garantir des soins optimaux pour tous dans tous les environnements.

Un incident survenu en 2002, alors que je travaillais pour l’OMS à Genève, me poursuivra un certain temps encore en tant que rappel douloureux des conditions technologiques différentes dans lesquelles travaillent les professionnels de la santé. Nous avons reçu une lettre d’une clinique d’un pays africain à faible revenu réclamant notre aide pour la fourniture d’équipements simples de surveillance de la glycémie. Ils ne dispo-saient d’aucun dispositif, que ce soit pour la mesure de la glycémie dans le sang ou dans l’urine. En l’absence de technologie et pour évaluer la glycosurie de leurs patients, ils étaient contraints de leur demander d’uriner dans le jardin afin qu’ils puissent surveiller la vitesse à laquelle les fourmis se rassemblaient autour de l’urine fraîche : plus les fourmis se regroupaient rapidement, plus la concentration de glucose était élevée. Nous leur avons apporté notre aide, en nous abstenant toutefois de leur demander s’ils savaient que les anciens Grecs avaient déjà décrit ce phénomène ou s’ils étaient par-venus tous seuls à cette observation.

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 48

Journée mondiale du diabète 2014Lutter contre le diabète grâce au premier repas de la journée

La Journée mondiale du diabète 2014 a une fois de plus réuni la communauté mondiale du diabète pour des activités de sensibilisation en soutien des 387 mil-lions de personnes actuellement atteintes de diabète. En cette première année de la campagne 2014-2016 « Une vie saine et le diabète » de la Fédération inter-nationale du diabète (FID), les activités organisées ce jour-là et tout au long du mois de novembre se sont concentrées sur l’importance de commencer la journée par un petit-déjeuner sain afin de prévenir le développe-ment du diabète de type 2 et de gérer efficacement tous les types de diabète de façon à éviter les complications. Les messages de la campagne ont également mis en lumière les terribles conséquences d’une alimentation non saine en termes de coût économique et de dimi-nution de la productivité dans tous les pays.

Partout dans le monde, les Associations membres de la FID de plus de 170 pays et territoires ont organisé des activités de sensibilisation destinées à encourager les communautés locales à en apprendre plus sur les aliments pouvant contribuer à réduire le risque de diabète et à gérer efficacement la condition. « Tous en bleu pour le petit-déjeuner » est le slogan qui a été retenu pour informer les communautés du monde entier et encoura-ger des activités nutritionnelles, au cours desquelles des personnalités locales et nationales ont affiché leur soutien à la cause du diabète en portant le pin’s du cercle bleu.

La FID a marqué la Journée mondiale du diabète en publiant sa mise à jour de la sixième édition de l’Atlas du diabète de la FID, qui contient les chiffres les plus récents concernant la prévalence mondiale du diabète. Cette mise à jour a mis en évidence l’importance d’une action coordonnée et multisectorielle aujourd’hui pour un avenir plus sain.

nouvelleS en bref

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 9

6e édition de l’Atlas du diabète de la FID – mIse à JoUr 2014Les nouvelles estimations du fardeau mondial du diabète de la Mise à jour de l’Atlas du diabète de la FID 2014 ont été dévoilées ce 14 novembre, à l’occasion de la Journée mon-diale du diabète. D’après celles-ci, 387 millions d’adultes dans le monde vivent aujourd’hui avec le diabète de type 1 ou de type 2 et près de la moitié d’entre eux l’ignorent. Si tous les adultes atteints de diabète formaient un pays, celui-ci occuperait la troisième position au monde en termes de population, après la Chine et l’Inde. La prévalence la plus forte est enre-gistrée dans la région Amérique du Nord et Caraïbes, puisqu’un adulte sur neuf y est atteint de diabète. Le nombre de cas ne cesse d’augmenter au fil des ans et, même en adoptant une approche prudente, la Fédération internationale du diabète (FID) estime que 592 millions de personnes seront atteintes de diabète d’ici 2035.

Cette année, les dépenses de santé pour le traitement et la gestion du diabète dépassent 612 milliards USD dans le monde. Plus de 82 % des dépenses totales pour le diabète sont toutefois consenties dans des pays à revenu élevé, alors qu’ils n’abritent que 21 % de l’ensemble des per-sonnes atteintes de diabète. Par ailleurs, 90 % des décès dus au diabète parmi les moins de 60 ans surviennent dans des pays à faible et moyen revenu.

Cette année, 173 études du monde entier ont été examinées et analysées pour obte-nir les estimations pour 2014. La FID a toutefois constaté un manque manifeste de données dans un nombre préoccupant

de pays, y compris à revenu moyen et élevé. Au vu de cette situation, la FID demande aujourd’hui davantage de progrès au niveau de la collecte de données probantes sur l’épidémiologie du diabète afin de produire des esti-mations plus fiables quant à l’impact mondial du diabète.

L’Atlas du diabète de la FID est disponible pour téléchar-gement à l’adresse : www.idf.org/diabetesatlas

SPONSORSLa FID tient à exprimer ses remerciements aux sponsors suivants pour leur soutien généreux à cette mise à jour de l’ATLAS du DIABÈTE de la FID:

Soutenu par une subvention sans restriction de l’initiative Novo Nordisk

Changing Diabetes®

2014 2035

+205 MILLIONS

augmentation prévue

ATLAS du DIABÈTE de la FID 6e éditione

Pour plus d’information :

Visitez www.idf.org/diabetesatlas ou scannez le code QR pour télécharger l’application pour iPad

75 Mde personnes atteintes de diabète

PREVALENCE 8,3%

138 Mde personnes atteintes de diabète

PRÉVALENCE8,5%

PACIFIQUE OCCIDENTAL (WP)

ASIE DU SUD-EST (SEA)

22 Mde personnes

atteintes de diabète

PRÉVALENCE 5,1%

AFRIQUE (AFR)

37 Mde personnes atteintes

de diabète

PRÉVALENCE 9,7%

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD (MENA)

39 Mde personnes

atteintes de diabète

PRÉVALENCE11,4%

AMÉRIQUE DU NORD ET CARAÏBES (NAC)

25 Mde personnes

atteintes de diabète

PRÉVALENCE 8,1%

AMÉRIQUE CENTRALE ET DU SUD (SACA)

52 Mde personnes atteintes

de diabète

PRÉVALENCE 7,9%

EUROPE (EUR)

48,6%non diagnostiqué

33,1%non diagnostiqué

52,8%non diagnostiqué

53,6%non diagnostiqué

62,5%non diagnostiqué

27,4%non diagnostiqué

27,1%non diagnostiqué

personne est atteinte de DIABÈTE

/12 sur 91dollar

DÉPENSÉ EN SOIN DE SANTÉ L’EST POUR

LE DIABÈTEEn 2014, le diabète a été à l’origine de dépenses

de santé d’au moins 612 milliards USD4,9 millions de morts en 2014

Toutes les

7 SECONDES 1 personne meurt du diabète

MONDE

387 Mde personnes atteintes

de diabète

PRÉVALENCE

8,3%

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SACA AFR

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46,3%non diagnostiqué

EUR

des personnes atteintes de diabète vivent dans des pays à faible et moyen revenu.

77%

MISE À JOUR 2014

1 personne sur 2atteinte de diabète

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SAIT PAS

FR_25949_Atlas_poster_2014_update_recto_map_A2_v21.indd 1 13/11/14 10:39

nouvelleS en bref

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 410

Des chercheurs en cellules souches d’Harvard ont an-noncé être parvenus, pour la première fois, à générer des quantités massives de cellules bêta productrices d’insuline humaine presque en tous points semblables à des cellules bêta fonctionnant normalement. Dans un article publié le 9 octobre dans la revue Cell, le Professeur Doug Melton, qui a dirigé l’équipe, a annoncé qu’ils avaient produit une réserve illimitée des cellules présentes en nombre insuffisant chez les personnes atteintes de diabète de type 1. La transplantation de ces cellules chez des souris atteintes de diabète a donné des résultats clairs et rapides : en moins de dix jours, les souris étaient guéries.

D’après le Pr Melton, qui est également co-directeur scientifique de l’Harvard Stem Cell Institute et du dépar-tement de biologie régénérative et des cellules souches de l’Université, cette découverte constitue « 50 % de la solution au problème » auquel sont confrontées les per-sonnes atteintes de diabète de type 1 aujourd’hui. L’autre moitié de la solution consiste à développer un dispositif implantable pour protéger les cellules bêta contre un rejet par le système immunitaire. Le Pr Melton collaborera avec Daniel Anderson, professeur de biologie appliquée

au Massachusetts Institute of Technology, à la mise au point d’un dispositif implantable.

Le Pr Melton et son équipe, qui compte notamment 50 étudiants des cycles supérieurs, ont passé 15 ans à suivre la formation des cellules bêta tout au long du déve-loppement et à étudier de près les gènes qui sont activés et désactivés. En imitant le processus et en déclenchant ces mêmes gènes à l’aide de produits chimiques et de facteurs de croissance, ils sont parvenus à transformer des cellules souches embryonnaires humaines pluripotentes en cel-lules bêta. La procédure utilisée pour générer des cellules bêta fonctionnelles dure 40 jours et nécessite six étapes.

Le Pr Melton s’attend à ce qu’il faille au moins un an pour que le gouvernement autorise des tests chez l’être humain et espère que des essais de transplantation humaine uti-lisant ces cellules seront en cours dans quelques années.

« Nous avons quasiment atteint la ligne d’arrivée », a déclaré le Pr Melton, dont le fils et la fille ont tous deux développé le diabète de type 1 à l’âge de 6 mois et de 14 ans, respectivement.

Une équipe d’Harvard fait un pas de plus sur la voie d’un remède

nouvelleS en bref

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 11

PUBLICATIoNs

tHE diAbEtEs rEsEt: Avoid it. Control it. EvEn rEvErsE it. A doCtor’s sCiEntifiC proGrAmPar George King (auteur)352 pages, anglais, Workman Publishing Company (13 janvier 2015)

Le Dr George King, directeur de recherche et directeur scientifique du Joslin Diabetes Center d’Harvard, vous explique comment restaurer efficacement le métabo-lisme du glucose de votre organisme et ainsi mener une vie plus saine et plus longue. Basé sur des recherches de pointe, The Diabetes Reset traduit les découvertes les plus récentes en un plan destiné à aider les lec-teurs à éviter, contrôler, voire faire reculer, le diabète de type 2. Le programme commence par une perte de poids – et explique pourquoi une perte de poids de seulement 5 % peut faire la différence et changer la vie. Il explique également qu’une bonne nuit de sommeil peut réduire considérablement le taux de glycémie (et pourquoi le manque de sommeil a l’effet inverse). Il dissipe la confu-sion qui règne autour des glucides, montre comment diminuer la réponse inflammatoire de l’organisme et explique l’importance d’une activité physique modérée.

obEsitY intErvEntions in undErsErvEd CommunitiEs: EvidEnCE And dirECtions Par Virginia M. Brennan (éditrice), Shiriki K. Kumanyika (éditrice), Ruth Enid Zambrana (éditrice)416 pages, anglais, Johns Hopkins University Press (20 novembre 2014)

L’épidémie de l’obésité a des répercussions disproportion-nées sur les communautés fortement désavantagées sur

le plan social et économique. Dans Obesity Interventions, un groupe diversifié de chercheurs explore des modèles efficaces de traitement et de prévention de l’obésité au sein de ces communautés. Le document propose une vue d’ensemble de la littérature traitant certains aspects de la société et de la santé (efficacité des programmes préscolaires de prévention de l’obésité, par exemple), ainsi que des commentaires destinés à nous aider à comprendre l’épidémie de l’obésité et des articles sur les approches de lutte contre l’obésité au sein de popu-lations défavorisées des États-Unis.

vitAl ConvErsAtions: improvinG CommuniCAtion bEtWEEn doCtors And pAtiEnts Par Dennis Rosen (auteur)264 pages, anglais, Columbia University Press (23 septembre 2014)

Le système de soins de santé des États-Unis est de loin le plus cher au monde. Pourtant, il enregistre des résultats très en deçà de ceux d’autres pays. Pour Dennis Rosen, cette disparité s’explique par la communication déficiente entre médecins et patients, un problème omniprésent qui nuit au bien-être du patient et à l’intégrité du système de soins de santé et de la société. S’appuyant sur des recherches en biomédecine, en sociologie et en anthro-pologie et sur des récits personnels entendus au sein de son cabinet médical, Dennis Rosen explique l’importance d’une bonne communication entre médecins et patients pour des soins de qualité. Il conclut par un chapitre normatif visant à développer les compétences culturelles et les aptitudes en matière de communication requises pour offrir des soins de meilleure qualité à moindre coût.

nouvelleS en bref

CosT-oF-ILLNess sTUDIes IN DIABeTes meLLITUs: A sYsTemATIC reVIeWNg CS, Lee JYC, Toh MP et al. Diabetes Res Clin Pract 2014; 105: 151-63.

« L’objectif de cette étude est double  : (1) décrire es méthodes usées dans… les études sur le coût du DM et (2) résumer les conclusions des études concernant l’impact économique du DM. […] La recherche systé-matique a produit 30 articles. Les études présentaient de grandes variations en termes de conception […] D’après les estimations, le coût annuel total du DM se situe entre 141,6 millions et 174 milliards USD… Les frais d’hospita-lisation constituaient le principal facteur contribuant au coût direct dans la moitié des études incluant ces frais. »

DIABeTes CAre mAY Be ImProVeD WITH sTeNo QUALITY AssUrANCe TooL – A seLF-AssessmeNT TooL IN DIABeTes mANAGemeNTBjerre-Christensen U, Nielsen C, Binder JB et al. Diabetes Res Clin Pract 2014; 105: 192-98.

Cette étude visait « à évaluer si des améliorations de la qualité des soins du diabète dans les cliniques indiennes sont possibles grâce à un simple logiciel d’auto-surveillance sur PC. […] Les données ont été saisies pour une période initiale de 3 mois. Des données ultérieures ont été analysées

par les utilisateurs, qui ont ensuite élaboré des plans pour améliorer l’état des indicateurs [fréquence d’examen des pieds et mesure des lipides, de l’excrétion d’albumine dans l’urine et de l’HbA1c] et fixé des objectifs pour l’avenir. […] Les paramètres liés aux résultats [glycémie et pression artérielle] se sont considérablement améliorés. »

INTerVeNTIoNs To mAINTAIN CArDIAC rIsK CoNTroL AFTer DIsCHArGe From A CArDIAC rIsK reDUCTIoN CLINIC: A rANDomIseD CoNTroLLeD TrIALTaveira TH, Wu W-C. Diabetes Res Clin Pract 2014; 105: 327-35.

Cette étude visait « à évaluer l’efficacité de deux straté-gies d’entretien par rapport aux soins habituels après sortie d’une clinique de réduction des risques cardio-vasculaires (CRRC) dirigée par un pharmacien. […] Les participants ont été randomisés comme suit  : [1] visites médicales en groupe trimestrielles, [2] visites cliniques individuelles trimestrielles au CRRC ou [3] bras de contrôle de soins habituels avec soins primaires stan-dard uniquement. […] Les interventions individuelles et en groupe s’avèrent toutes deux plus efficaces que les soins habituels en termes de maintien du contrôle de la glycémie et de la pression artérielle chez les patients atteints de diabète après un an de suivi. »

Broaden your horizons with

SCE in Endocrinology and Diabetes10 June 2015Developed in partnership with the Association of British Clinical Diabetologists and Society for Endocrinology

Registration opens:11 February 2015

Closing dates: 11 March 2015 (international)6 May 2015 (UK)

sce.international@mrcpuk.org or visit www.mrcpuk.org/mrcpuk -examinations/specialty-certificate-examinations

nouvelleS en bref

actuellement dans Diabetes ReseaRch anD clinical PRactice DRCP est la revue officielle de la Fédération inter-nationale du diabète (FID). Les articles suivants ont récemment été publiés ou sont sur le point de l'être dans cette revue. Les informations d'accès sont disponibles dans le code QR.

Volume 1 Issue 1 September 2013 ISSN 0379-0738

From pancreatic islet formation to beta-cellregeneration

The double burden of diabetes and tuberculosis – Public health implications

Serum uric acid levels and incidence of impaired fasting glucose and type 2 diabetesmellitus: A meta-analysis of cohort studies

Evidence-based management ofhyperglycemic emergencies in diabetes mellitus

DIABETESRESEARCH ANDCLINICAL PRACTICEOfficial Journal of the International Diabetes Federation

Décembre 2014 • Volume 59 • numéro 4DiabetesVoice12

Broaden your horizons with

SCE in Endocrinology and Diabetes10 June 2015Developed in partnership with the Association of British Clinical Diabetologists and Society for Endocrinology

Registration opens:11 February 2015

Closing dates: 11 March 2015 (international)6 May 2015 (UK)

sce.international@mrcpuk.org or visit www.mrcpuk.org/mrcpuk -examinations/specialty-certificate-examinations

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 414

les écoles aux commandes de la lutte

contre le diabèteDavid Chaney, Sara Webber et Daniela Chinnici

Chaque année, le diabète est diagnostiqué chez quelques 79 000 enfants à travers le monde.1 Les écoles jouent un rôle important dans la protection des droits des enfants et adolescents atteints de diabète. Le manque de connaissances sur le diabète dans les écoles peut toutefois conduire à l’isolement, à la stigmatisation et à la discrimination.2-5

La Fédération internationale du diabète (FID), l’Inter-national Society for Paediatric and Adolescent Diabetes (ISPAD) et Sanofi Diabetes ont lancé, en 2013, le projet Kids and Diabetes in Schools (KiDS). Celui-ci s’attaque au manque de connaissances sur le diabète dans les écoles, encourage la mise en place d’un environnement scolaire rassurant pour les enfants atteints de diabète et explique à l’ensemble des élèves l’importance d’adopter un style de vie sain. KiDS mène actuellement des pro-grammes pilotes au Brésil, par le biais de l’Associação de Diabetes Juvenil (ADJ), et en Inde, par l’intermédiaire de la Public Health Foundation of India (PHFI).

Dans le cadre des séances de formation à l’école de KiDS, les enseignants, les parents et les enfants re-çoivent un dossier d’information sur le diabète adapté au contexte culturel.

Cette précieuse ressource fournit des informations sur la prévention et la gestion du diabète, ainsi que des conseils pour l’adoption d’un style de vie sain.

Le dossier contient des sections de référence rapide fournissant des détails essentiels sur la prise en charge de l’hyperglycémie (glycémie élevée) et de l’hypogly-cémie (glycémie basse). Il contient également un plan de gestion du diabète à l’intention des enseignants et des parents, qui sert de guide et peut assurer la prise en charge des besoins d’un enfant atteint de diabète lors d’une journée d’école type.

diabetes tipo 2

MANTENHA-SE SAUDÁVEL: ALIMENTE-SE BEM! Existe uma grande quantidade de evidências de que as mudanças de estilo de vida podem ajudar a prevenir o desenvolvimento de diabetes tipo 2

A Pirâmide dos Alimentos serve como um guia para representar os grupos alimentares que devem ser consumidos em todas as refeições durante o dia para que se consiga manter uma alimentação saudável.

Referências: Philippi ST, Latterza AR, Cruz ATR, Ribeiro LC. Pirâmide alimentar adaptada; guia para escolha dos alimentos. Rev. Nutr., Campinas, 1999;12(1):65-80.). Adaptada pelo Ministério da Saúde, 2013.

UM PACOTE EDUCATIVO PARA INFORMAR SOBRE DIABETES NAS ESCOLAS 28

EQUIPE DAS ESCOLAS

CamPagne mondiale

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 15

Le dossier KiDS est disponible dans huit langues, dont le portugais et l’hindi, sur le site web de la FID. Une application KiDS pour iPad en anglais a également été lancée en septembre et sera disponible dans les mêmes huit langues d’ici fin 2014.

Les sites pilotes de KiDS à Sao Paulo et à New Delhi pro-posent des formations dans les écoles depuis juin 2014. Les deux villes enregistrent une hausse de la prévalence du diabète à l’enfance, en partie à cause de l’urbanisa-tion rapide et du changement de style de vie. Au total, 15 formations seront organisées dans des écoles des deux villes. Les résultats initiaux des premières formations sont encourageants. Au Brésil, tous les nutritionnistes de Sao Paulo seront formés avec le matériel de KiDS. Les formations au Brésil devraient toucher 15 000 élèves.

À New Delhi, le ministère de la santé s’est engagé à for-mer 30 000-40 000 enseignants à l’aide du matériel de KiDS. Les écoles de New Delhi perçoivent clairement les

avantages du projet, et l’un des directeurs d’école soutient KiDS en tant qu’outil de responsabilisation. KiDS nous offre en effet une excellente opportunité d’atteindre les parents et d’obtenir leur coopération – que ce soit pour la prise en charge des personnes atteintes de diabète de type 1 ou l’introduction de mesures pour empêcher les enfants de développer le diabète de type 2 plus tard dans la vie, a expliqué Mme Madhulika Sen, directrice de l’école Tagore International, à Vasant Vihar.

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K DSA project of the

International Diabetes Federation Kids & Diabetes in Schools

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A toolkit to inform on diabetes in schools

information pack for TEACHERS

CamPagne mondiale

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 416

david Chaney, sara Webber et daniela ChinniciDavid Chaney est spécialiste en éducation au sein de la Fédération internationale du diabète, à Bruxelles, en Belgique.Sara Webber est coordinatrice des médias et RP au sein de la Fédération internationale du diabète, à Bruxelles, en Belgique.Daniela Chinnici est administratrice des programmes et politiques au sein de la Fédération internationale du diabète, à Bruxelles, en Belgique).

Pour plus d’informations sur le projet KiDS et pour télécharger le dossier d’information, rendez-vous sur le site web de la FID à l’adresse www.idf.org/education/kids

références1. International Diabetes Federation. IDF Diabetes

Atlas Sixth Edition. IDF. Brussels 2013.

2. Amillategui B, Calle JR, Alvarez MA, et al. Identifying the special needs of children with Type 1 diabetes in the school setting. An overview of parents’ perceptions. Diabet Med 2007;24:1073-9.

3. Olympia RP, Wan E, Avner JR. The preparedness of schools to respond to emergencies in children: a national survey of school nurses. Pediatrics 2005; 116.

4. Hellems MA, Clarke WL. Safe at School: A Virginia Experience. Diabetes Care 2007; 30. DOI: 10.2337/dc07-0121

5. Pinelli L, Zaffani S, Cappa M, et al. The ALBA project: an evaluation of needs, management, fears of Italian young patients with type 1 diabetes in a school setting and an evaluation of parents’ and teachers’ perceptions. Pediatr Diabetes 2011;12:485-93.

Le projet KiDS a également été lancé à Toronto, au Canada, avec le soutien de l’Association canadienne du diabète (CDA). De plus amples informations sur l’avancement du projet pilote canadien vous seront bientôt communiquées.

L’avenirLe projet KiDS sera évalué en Inde et au Brésil en 2015 et les résultats seront examinés lors du Congrès mondial du diabète de Vancouver (en décembre 2015). D’autres pays, dont l’Iran, le Koweït, Taïwan et la Turquie, ont exprimé leur intérêt pour la mise en place du projet KiDS dans des écoles.

Dans les prochains mois, un kit d’outils destiné à aider de nouveaux pays à introduire les dossiers KiDS dans les écoles sera disponible sur le site web de la FID.

CamPagne mondiale

Congrès mondial du diabète de la FID 2015Bernard Zinman et Jessica Pledge

En 2015, la Fédération internationale du diabète (FID) emmènera le Congrès mondial du diabète à Vancouver, au Canada, en partenariat avec l’Association cana-dienne du diabète. La communauté mondiale du diabète se réunira du 29 novembre au 4 décembre afin d’assister à un programme exceptionnel.

Le Comité du programme, constitué d’experts internatio-naux, est en train de préparer des sessions qui séduiront les délégués du monde entier, et notamment du pays hôte, le Canada. Avec 220 heures de sessions scientifiques et plus de 350 intervenants, le programme promet de faire

vivre aux délégués une expérience inoubliable. Des sym-posiums, des conférences et des débats seront organisés parallèlement aux sessions interactives, et notamment des forums et des ateliers ouverts qui offriront de nombreuses opportunités d’apprentissage aux délégués.

Le programme est divisé en six thèmes :■ Le thème Science clinique et fondamentale, dirigé par

Steven Kahn, présentera les progrès réalisés dans le domaine de la recherche clinique et de la science fon-damentale, de même que les dernières nouveautés en matière de traitements du diabète.

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DiabetesVoice 17Décembre 2014 • Volume 59 • numéro 4

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 418

■ Le thème Santé publique et épidémiologie, dirigé par Edward Boyko, présentera les tendances actuelles concernant le diabète et ses complications, ainsi que les dernières méthodes de prévention.

■ Le thème Éducation et soins intégrés, dirigé par Unn-Britt Johansson, présentera des outils éducatifs récents à l’intention des prestataires de soins et des personnes atteintes de diabète. Il reviendra également sur les inno-vations au niveau des soins et de la gestion des patients.

■ Le thème Vivre avec le diabète, dirigé par Gordon Bunyan, traitera des problèmes rencontrés au quoti-dien par les personnes atteintes de diabète et des solu-tions pour les gérer au mieux. Il s’étendra également sur les solutions qui s’offrent aux personnes atteintes de diabète pour défendre au mieux leurs droits.

■ Le thème Les défis sanitaires mondiaux, dirigé par Gojka Roglic, abordera les problèmes mondiaux engendrés par l’épidémie de diabète. Il débattra également sur la manière dont les gens et les gouvernements peuvent s’y attaquer.

■ Le thème Le diabète au sein des populations indigènes, dirigé par Malcolm King, présentera les problèmes spéci-fiques auxquels se heurtent les populations indigènes du monde entier. Il examinera les techniques éducatives les plus récentes et les derniers progrès en matière de gestion et de soins. Il présentera également les tendances du dia-bète et de ses complications au sein de ces populations.

Le programme du Congrès mondial du diabète se penche sur les causes, la prévention et la gestion du diabète et encourage une éducation de meilleure qualité pour l’ensemble des personnes atteintes de la condition. Le congrès soutiendra également la sensibilisation au diabète, notamment en fournissant une plate-forme mondiale où les personnes atteintes de diabète pourront parler de leurs expériences et où tous les secteurs des soins de santé et du gouvernement pourront examiner et envisager des solutions pour enrayer l’épidémie.

La diversité du programme attirera des délégués issus de tous les domaines du diabète. Les médecins et les scien-tifiques viendront au congrès pour les sessions dédiées à la science fondamentale, à la santé publique et à l’épidé-

miologie. Les infirmiers et les éducateurs suivront prin-cipalement les sessions consacrées aux soins cliniques et à l’éducation. Les décideurs politiques, les représentants des gouvernements et les défenseurs seront généralement attirés par les sessions proposant une perspective mondiale et axée sur les patients. La réunion de toutes ces spécia-lités permettra toutefois aux délégués d’étendre leurs connaissances en dehors de leurs domaines d’expertise et de renforcer la compréhension et la coopération.

Le Congrès mondial du diabète est l’événement bisan-nuel le plus important pour les soins mondiaux du dia-bète. Il réunit des experts du monde entier. Le congrès offre à chacun une plate-forme de choix pour présenter son travail à un large public. Plus de 2 000 résumés seront soumis et plus de 1 300 posters seront affichés.

Nous attendons avec impatience de vous accueillir à Vancouver !

bernard Zinman et Jessica pledgeBernard Zinman est président du Comité du programme pour le Congrès international du diabète de 2015. Jessica Pledge est coordinatrice du programme au sein de la Fédération internationale du diabète, à Bruxelles, en Belgique.

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DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 19

mise en œuvre des politiques de santé en matière d’alimentation au mexiqueEduardo Jaramillo Navarrete

Le problèmeD’après l’enquête nationale sur la santé et l’alimenta-tion (ENSANUT) 2012, environ sept adultes sur dix sont en surpoids au Mexique. En outre, les statistiques de santé 2014 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) classent le Mexique en deuxième position au monde en termes de prévalence de l’obésité.

Le diabète de type 2 revêt par conséquent une dimen-sion critique au Mexique, le pays occupant la première place en termes de nombre de personnes âgées entre 20 et 79 ans atteintes de diabète.1

Par ailleurs, en 2012, la prévalence nationale combinée pour le surpoids et l’obésité chez les enfants sur la base des critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), était de 34,4 %. Chez les adolescents, elle était de 35 %.2 D’après d’autres résultats de l’ENSANUT 2012 concernant l’activité physique et les styles de vie sédentaires, 58,6 % des enfants et adolescents âgés de 10 à 14 ans n’ont pris part à aucune activité physique organisée au cours des 12 mois précédents.

Au vu de la situation actuelle, le gouvernement mexicain a mis sur pied une stratégie nationale pour le surpoids, l’obésité et la prévention et le contrôle du diabète dont le principe fondamental repose sur la participation coordonnée du gouvernement, du secteur privé et de la société dans son ensemble.

La réponseSi le problème n’est pas pris à bras-le-corps, l’avenir du Mexique en tant que nation sera compromis. L’impact négatif sur les performances scolaires et la productivité de la main-d’œuvre se répercutera sur la compétitivité économique. Cette situation fâcheuse risque d’affecter les groupes les plus vulnérables de la société mexicaine.

La stratégie nationale fixe quatre principes :1. La santé doit être intégrée dans toutes les politiques

publiques.2. L’attention doit se concentrer sur les facteurs sociaux,

dans le cadre d’une approche intégrée de promotion de la santé et des soins de santé.

3. L’ensemble des secteurs et des acteurs doivent com-biner leurs efforts et aligner leurs activités.

CamPagne mondiale

Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4DiabetesVoice20

4. La responsabilisation et la surveillance de l’im-pact de la stratégie nationale sont essentielles.

Le butLe but de la stratégie nationale du Mexique est d’améliorer les niveaux de bien-être de la population et de contribuer à la durabilité du développement national en diminuant la pré-valence du surpoids et de l’obésité au sein de la population mexicaine. Les interventions sani-taires publiques, un modèle intégré de soins de santé et des politiques publiques intersectorielles devraient contribuer à réduire l’épidémie des maladies non transmissibles (MNT), et du dia-bète de type 2 en particulier.

Pilier 1. Santé publique. La stratégie cherche à préserver la santé de tous les citoyens en encoura-geant des styles de vie sains, à l’aide de campagnes éducatives, ainsi qu’en surveillant l’incidence des MNT et certains de leurs principaux détermi-nants. Des programmes de prévention, tels que des dépistages pour les personnes présentant des facteurs de risque, seront également mis sur pied.

Pilier 2. Soins de santé. L’objectif est d’assurer un accès efficace aux soins de santé par le biais d’interventions médicales pour les personnes présentant des facteurs de risque ou chez qui un diabète de type 2 a déjà été diagnostiqué afin de fournir des soins adéquats et d’éviter des complications liées au diabète.

Pilier 3. Réglementation en matière de santé et politique fiscale. La stratégie vise à mettre en place des initiatives efficaces de lutte contre les MNT, en répondant à la demande sociale de réglementation de l’étiquetage et de la publicité des aliments et des boissons, en particulier ceux ciblant les enfants, et à proposer des politiques fiscales destinées à réduire la consommation d’ali-ments présentant une faible valeur nutritionnelle.

CamPagne mondiale

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 21

Eduardo Jaramillo navarreteEduardo Jaramillo Navarrete est directeur général du Health Promotion, Federal Health Secretariat, à Mexico.

références1. OECD. Health at a Glance 2011: OECD Indicators. OECD Publishing. 2011.

2. Secretaría de Salud, México. Encuesta Nacional de Salud y Nutrición 2012. Resultados Nacionale. http://ensanut.insp.mx/

1. Santé publique

Surveillance épidémiologique

Renforcer la sensibilisation

individuelle et du public à l’obésité et à son lien

avec les MNT

Guider le système national de santé sur la voie

d’un dépistage précoce

Résoudre et contrôler dès le premier contact

Freiner la hausse de la prévalence

du surpoids, de l’obésité et des MNT

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Promotion de la santé et commu-nication en matière d’éducation

Prévention

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Accès efficace et de qualité

Étiquetage

Publicité

Mesures fiscales

2. Soins de santé

3. Réglementation en matière de santé et politique fiscale

En vue d’élargir la portée des efforts réalisés, la stratégie définit six grands principes de base : la recherche et les preuves scientifiques ; la responsabilité ; la transversa-lité ; l’intersectorialité ; et l’évaluation de l’impact et la responsabilisation.

Le défi est énorme mais un effort concerté de la part du gouvernement et de la société permettra sans aucun doute d’aboutir à des résultats positifs.

figure. stratégie nationale du mexique

CamPagne mondiale

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 422

la mise au point d’un remède doit-elle être notre principal objectif pour le diabète de type 1 ?Jeffrey Brewer

SoinS de Santé

condition implacable, notre famille n’a eu de cesse de faire tout ce qui était en son pouvoir pour éliminer le DT1 de la vie de notre fils et, par extension, des millions d’autres personnes qui en souffrent. Mais je veux aussi que les dommages subis par l’organisme de mon fils soient réparés et qu’il recouvre une physiologie normale.

Ce que je veux pour mon fils chéri atteint de DT1 n’a rien extraordinaire et mon engagement à l’égard de la communauté m’a offert un point de vue unique sur le paysage de la collecte de fonds, des investissements, de la recherche et du développement clinique pour le DT1. Tout ce que j’ai appris indique que le « remède » dont je rêve pour mon fils restera hors de portée de nombreuses décennies encore, et ne verra certainement pas le jour pendant les années importantes de la vie adulte de mon fils. Le DT1 n’est pas une maladie unique mais un syndrome clinique qui recouvre plusieurs pathologies pouvant avoir des étiologies, des pathogenèses et des taux progression différents et pouvant par conséquent nécessiter des approches thérapeutiques différentes. Notre compréhension du système immunitaire de l’homme n’en est au mieux qu’à ses débuts. Accepter cet état de fait déplaisant mais incontestable a consi-dérablement influencé la priorité que j’accorde aux

Il est évidemment possible d’ergoter sur la déclaration de mission de la Fédération inter-nationale du diabète (FID) selon laquelle il y a peu de chances qu’« un remède » (au singulier) soit jamais trouvé pour le diabète, en dépit de tous nos efforts. Lorsque des remèdes seront trouvés (et cela ne fait aucun doute), ils seront probable-ment multiples : des remèdes différents pour le diabète de type 1 et de type 2, et peut-être même des remèdes distincts aux différents stades de la condition et pour différentes personnes, voire d’autres problèmes. La seule chose dont nous puissions être raisonnablement certains est qu’il n’y aura pas de remède unique qui soit effi-cace pour tous. Dans cet article, Jeffrey Brewer adopte ce qui pourrait être considéré comme un point de vue beaucoup plus controversé en ce qui concerne la quête d’un remède…

En tant que parent d’un enfant atteint de diabète de type 1 (DT1) depuis 12 ans et que Président-directeur général (PDG) de la Juvenile Diabetes Research Foundation (JDRF) depuis quatre ans, j’ai consacré ma vie privée et professionnelle à soutenir la mise au point d’un remède à cette condition pernicieuse. Face à cette

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 23

Technologie à l’appui de l’insulinothérapie du diabète de type 1. Photo : Elizabeth Snouffer

SoinS de Santé

traitements qui, à défaut de guérir, peuvent considé-rablement transformer et améliorer la vie avec le DT1. Plutôt qu’un vague remède dans un avenir lointain et indéterminé, les patients recherchent et ont peut-être besoin aujourd’hui d’autre chose avant un « remède ». Et le plus important est qu’ils pourraient l’obtenir si nous allouons suffisamment de ressources pour arriver à des découvertes cliniques significatives.

Je soutiens, et cela donne à réfléchir, que le terme « remède » constitue un paradigme inapproprié pour structurer nos efforts de lutte contre le DT1 et que notre souci historique de la perfection a miné nos progrès sur la voie d’une solution adéquate, voire optimale. Même si le concept de remède est motivant et résonne en nous, j’ai le sentiment que l’attention prédominante que nous accordons à un remède – que nous découvri-rons un jour dans le futur – nous distrait sans cesse du travail essentiel que nous pouvons accomplir dans un délai assez court et prévisible. En d’autres termes, il ne devrait pas y avoir un remède unique, mais une série d’avancées thérapeutiques à même de réduire le fardeau de cette terrible condition, d’améliorer les résultats en termes de santé et de finalement restaurer la physiologie normale des personnes atteintes de DT1. Cela ne sera possible que si nous changeons notre approche de la recherche afin de parvenir à un meilleur équilibre entre recherche universitaire et recherche translationnelle en collaboration avec l’industrie.

Quel que soit le nom qu’on lui donne – remède ou série d’avancées significatives au niveau du traitement, il règne un consensus quant à la nécessité de réaliser des progrès et de mettre au point des traitements plus efficaces pour améliorer la vie avec le DT1. La façon dont nous définissons notre mission en tant que communauté du DT1 déterminera le résultat auquel aboutiront nos efforts. Peut-être devrions-nous nous poser la question suivante : qu’est-ce qu’une personne souffrant d’une maladie considère comme une victoire ? Une personne atteinte de DT1 veut-elle recouvrer une physiologie normale ou un moyen sûr, simple et efficace d’éliminer

les symptômes de la condition ? Restaurer la physiologie prendra plusieurs décennies. Une personne atteinte de DT1 veut-elle éliminer sa condition autoimmune ou pouvoir vivre sans injections d’insuline ? Ou encore être libérée de la nécessité de compter sans arrêt ses glucides et de tester sa glycémie ? Un tel résultat pourrait être obtenu grâce à une série d’approches qui pourraient être mises en œuvre beaucoup plus tôt.

Même si notre communauté a fait d’énormes progrès et a réalloué les ressources à des traitements plus faciles à réaliser sur le plan technologique et plus viables sur le plan commercial, tels qu’un pancréas artificiel, des îlots implantables encapsulés et de l’insuline répondant au glucose, le regard dont je bénéficie sur les budgets des organisations sans but lucratif du diabète et des instituts de santé nationaux m’amène à penser que nous allouons encore beaucoup trop d’argent à la recherche d’un remède lointain pour le DT1. Les révolutions potentielles en matière de traitement ont été privées de ressources par les organisations philantropiques tant publiques que privées, principalement parce que l’expertise et les institutions nécessaires pour faire progresser ces efforts pratiques ne se trouvent pas,

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 424

SoinS de Santé

Jeffrey brewerEntrepreneur et philanthrope, Jeffrey Brewer a été PDG de JDRF de 2010-2014.

pour l’essentiel, au sein des institutions de recherche universitaire qui ont été de tous temps nos partenaires les plus puissants et les plus financés.

L’argent dédié à la recherche est dépensé quasi exclu-sivement dans des laboratoires universitaires qui ne collaborent pas avec des partenaires industriels. En outre, les programmes de recherche ne prennent généralement pas en compte les aspects pratiques des efforts de développement clinique ni les préoccupa-tions réglementaires, et encore moins l’intégration réfléchie des aspects économiques des soins de santé. Il est clair que la recherche médicale universitaire des premiers stades est essentielle pour amorcer le pro-cessus. Malheureusement, la plupart des bailleurs de fonds allouent presque exclusivement des ressources à ce domaine de nos jours. Cela signifie que l’essentiel des projets financés ne seront d’aucune utilité pour les personnes atteintes de DT1 dans un délai approprié. L’attention exclusive que nous accordons traditionnel-lement à ce domaine a débouché sur des promesses exagérées de progrès thérapeutiques, voire de remèdes, avec trop peu de progrès significatifs ayant une chance réelle d’avoir des répercussions pour la majorité des personnes aujourd’hui atteintes de diabète.

En règle générale, lorsqu’une découverte universitaire est faite, il faut compter au moins 10-20 ans avant qu’une application clinique à grande échelle soit possible. Et cela uniquement pour le pourcentage infime de décou-vertes qui sont un jour traduites en application pratique. Les laboratoires de recherche universitaire ne traduisent pas la science en remèdes ou en traitements significatifs car, en principe, cette tâche incombe au secteur privé. Si, traditionnellement, les associations caritatives répugnent à utiliser leurs ressources pour soutenir les efforts de développement de l’industrie, le fait est qu’allouer l’argent collecté pour des partenariats de développement clinique à l’industrie pharmaceutique pourrait avoir un impact majeur en induisant des chan-gements de comportements dans un environnement axé sur le profit. L’objectif devrait être d’encourager

davantage d’entreprises à co-investir dans de nouveaux domaines de la maladie et de mettre sur pied des ini-tiatives de développement clinique jugées trop risquées afin d’encourager un changement transformationnel au niveau du traitement. Un tel progrès ne sera possible et ne se produira que dans l’industrie.

Je ne doute pas un instant qu’avant d’être capables de « guérir » mon fils, nous parviendrons à stopper une attaque immunitaire avant qu’elle ne provoque une insulinodépendance. Et, dans la foulée, nous pourrions mettre au point un vaccin à même de prévenir enfin le DT1. À l’instar du vaccin pour la polio, le grand public pourrait y voir « le remède », mais mon fils et des mil-lions d’autres continueront à lutter contre la maladie. Comprenez-moi bien : je rêve moi aussi d’un tel vaccin et j’estime que les efforts dans ce domaine méritent de bénéficier d’investissements. Je vois toutefois dans ces efforts un remède ou un moyen de prévention pour mes petits-enfants. À moins de donner la priorité à des investissements dans des choses réalisables d’ici une ou deux décennies, je n’aurai pas atteint mon objectif. Et je pense que cela commence par abandonner l’idée vague mais réconfortante d’un remède pour faire montre d’engagement à l’égard de ce qui est possible maintenant.

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 25

Edwin Gale et Frits Holleman

La fin d’un dinosaureNous connaissons tous le manuel du diabète : très lourd, extrêmement cher, jamais là quand vous en avez besoin et toujours un peu dépassé. Internet fait mieux à tous les points de vue. Pourtant, la mort du manuel médical laisse un vide qui se doit d’être comblé. Internet est clairement devenu la principale source d’informations sur le diabète (ou tout autre sujet), mais trouver l’information dont vous avez besoin n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Alors que Diapedia n’était encore qu’un vague projet, nous avons commandé une enquête sur les ressources du diabète sur le Web. Les lecteurs de cet article savent déjà ce que nous avons trouvé : un flot chaotique d’informations, d’avis et de messages commerciaux. Nous n’avons par contre vu aucune source digne de foi, indépendante, revue par des pairs et régulièrement actualisée à l’intention des chercheurs, des étudiants et des membres du public désireux d’obtenir des informations à jour sur le diabète. Le manuel du diabète a fait son temps, mais qu’est-ce qui le remplacera ?

Diapedia : un moyen plus efficace de s’informer sur le diabète

Au-delà de WikipediaNotre modèle de départ était évidemment Wikipedia. Wikipedia est gratuit, alimenté par de nombreuses sources et régulièrement mis à jour, mais connaît ses propres problèmes. La qualité des entrées concernant le diabète varie considérablement et il n’existe aucun processus de révision formel. Cela fonctionne très bien pour la plupart des sujets, mais moins lorsque de puissants intérêts commerciaux et des préjudices privés criants sont en jeu et qu’il n’y a pas d’arbitrage. Wikipedia présente également une deuxième limitation : à l’instar de toute encyclopédie, il n’est qu’un simple index d’entrées. Il ne peut donc remplacer un manuel à l’heure de fournir des informations contextuelles structurées.

PubMed, qui comprend plus de 23 millions de citations de la littérature biomédicale tirées de MEDLINE, de revues sur les sciences de la vie et de livres en ligne, est une autre source d’informations majeure, mais n’est pas facile à consulter. En outre, la plupart des articles ne sont pas mis gratuitement à la disposition des personnes qui

SoinS de Santé

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 426

n’ont pas accès à une bibliothèque médicale. Up-to-date est une autre ressource de qualité très utilisée, mais elle est essentiellement axée sur la pratique clinique aux États-Unis et, bien sûr, n’est pas disponible gratuitement.

Pourquoi Diapedia ?

C’est en ayant tous ces points à l’esprit que nous avons développé Diapedia autour de plusieurs principes de base. Cet outil doit être gratuit et s’adresser à un public mondial, de façon à prendre en compte les défis très différents que le diabète pose dans différents environnements. Le manuel standard a été rédigé d’un point de vue euro-américain et n’est dès lors pas nécessairement adapté aux populations d’Afrique, d’Asie ou du Moyen-Orient. Nous devons dès lors avancer dans cette direction.

Le deuxième principe de base est l’impartialité. C’est essentiel, non seulement dans l’intérêt de la science, mais aussi en raison des puissants intérêts commerciaux en jeu. Il est clair que personne ne peut revendiquer une totale impartialité, y compris les contributeurs de Diapedia, mais il est possible de mettre en place des garanties, notamment grâce à une révision par des pairs de toutes les contributions et (surtout) aux avis des lecteurs.

Diapedia est un manuel vivant, ce qui signifie qu’il est conçu pour être mis à jour en permanence. Pour faciliter les

choses, nous n’avons aucune propriété sur les entrées : la personne qui rédige le premier jet est considérée comme le créateur de la page (qui possède un identifiant d’objet numérique (DOI) et peut donc être citée). Chaque page dispose en outre d’un modérateur, qui veille à l’équité, et d’un rédacteur de section. L’accès au site est gratuit et ne nécessite pas d’enregistrement. En revanche, le lecteur qui souhaite publier un commentaire doit s’inscrire. Chaque commentaire reçoit une réponse, fait l’objet d’une décision et est intégré au texte.

Le troisième principe de base est que Diapedia doit pouvoir être utilisé comme un manuel (proposant des informations contextuelles structurées) ou consulté en tant qu’encyclopédie. Le caractère tridimensionnel d’Internet permet de passer facilement d’un passage à l’autre du texte et d’accéder aisément à d’autres sites de qualité sur le Web. Compte tenu des horizons divers des utilisateurs potentiels (du simple profane intéressé à des chercheurs fondamentaux), la base de connaissances Diapedia sera accessible à divers niveaux d’entrée, au moyen de mots clés reliant les couches plus superficielles aux plus profondes.

Notre lectorat cible inclut toute personne intéressée par le diabète et possédant une connaissance de la terminologie biologique de base : membres motivés du public, étudiants en médecine, cliniciens, infirmiers, chercheurs et spécialistes en diabète. Le but est de fournir des informations de qualité et à jour. Diapedia n’a pas pour objet de fournir des conseils pratiques sur la vie avec le diabète, pas plus que de servir de guide pour la gestion clinique pratique. Ce type de conseils doit être recherché dans des directives nationales ou professionnelles autres. Diapedia n’est en compétition avec personne (à l’exception des vieux manuels médicaux !). Nous voulons relier toutes les informations de qualité sur le diabète disséminées un peu partout.

Diapedia est entièrement sponsorisé par l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD), que nous tenons à saluer pour son soutien, et n’a aucun lien avec des entités commerciales. Vous pouvez accéder à notre site à l’adresse www.diapedia.org. Au moment de la rédaction de cet article (septembre 2014), le site était opérationnel depuis 18 mois, avait déjà attiré quelque 420 entrées (d’une longueur moyenne de 1 500 mots) et se développe rapidement. Il est conçu pour être utilisé par la communauté du diabète toute entière. Alors pourquoi pas vous ?

Edwin Gale et frits HollemanEdwin Gale est rédacteur en chef de Diapedia, Université de Bristol, au Royaume-Uni.Frits Holleman est directeur adjoint de Diapedia, Centre médical académique d’Amsterdam, aux Pays-Bas.

SoinS de Santé

Diabetes Voice a demandé à trois représen-tants du programme des Young leaders in Diabetes (YLD – Jeunes leaders du diabète) de la Fédération internationale du diabète (FID) de faire le point sur la problématique de « l’insé-curité alimentaire » et ses conséquences sur les enfants de leur pays natal. on entend par insécurité alimentaire l’absence d’accès fiable à des aliments nutritifs et abordables en quantité suffisante. à l’occasion du sommet mondial de l’alimentation de 1996, l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAo) a donné la définition suivante de la sécurité ali-mentaire : « l’accès de tous, à tout moment, à une alimentation suffisante et adéquate du point de vue nutritionnel pour maintenir une vie active et saine. » en général, le concept de sécurité alimentaire couvre l’accès tant physique qu’éco-nomique à des aliments répondant aux besoins alimentaires des gens, ainsi qu’à leurs préfé-rences alimentaires. Dans de nombreux pays, les problèmes de santé liés à des excès alimen-taires constituent une menace toujours plus grande.

Les personnes à faible revenu touchées par l’insécurité alimentaire ont des ressources limitées et des problèmes d’accès à des aliments sains et abordables ; connaissent des cycles de privation et de suralimentation, ainsi que des niveaux élevés de stress ; et sont davantage ciblées par la commercialisation d’aliments non sains. Leur accès aux soins de santé est également limité. Tous ces éléments combinés favorisent le développement de maladies non transmissibles (mNT), dont le diabète de type 2.

Dans cet article, Carrie Hetherington s’interroge sur les raisons pour lesquelles près de 200 000 enfants n’ont pas accès à des aliments nutritifs en Nouvelle-Zélande. Considérée comme un problème brûlant aux États-Unis, l’insécurité alimentaire ne cesse de s’étendre malgré l’aide du gouvernement, comme nous l’explique emily Westfall. enfin, le président de YLD, Keegan Hall, décrit le double fardeau de la malnutrition chronique et de l’obésité qui pèse aujourd’hui sur l’Afrique du sud.

rAPPorT sUr « L’INsÉCUrITÉ ALImeNTAIre » moNDIALe

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mettre en place des bases plus solides pour les enfants de Nouvelle-ZélandeCarrie Hetherington

fants environ voient leurs besoins de base, notamment en aliments nutritifs, non satisfaits. La hausse des prix alimentaires constitue un problème majeur, qui a des conséquences négatives sur la population néo-zélandaise. Les familles à faible revenu sont souvent contraintes d’acheter des aliments non sains car moins chers. Les populations en situation d’insécurité alimen-taire ou à faible revenu sont vulnérables à l’obésité en

La Nouvelle-Zélande, qui compte 4,5 millions d’habi-tants, occupe la septième place de l’indice de déve-loppement humain des Nations Unies. Bloomberg la classe en 15e position des pays les plus sains au monde, avec un score de santé total de 87,87 %.

Comment expliquer, dans ce cas, que 265 000 enfants de Nouvelle-Zélande vivent dans la pauvreté ? 180 000 en-

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raison de ressources limitées et de l’absence d’accès à des aliments sains à prix abordable. Le problème de l’inégalité alimentaire en Nouvelle-Zélande a de graves conséquences, en particulier chez les plus jeunes, puisqu’un enfant sur neuf est aujourd’hui officiellement considéré comme « obèse ».

Helen Clark, ancienne Première ministre de Nouvelle-Zélande et actuelle administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), s’est exprimée très clairement à propos du défi sani-taire mondial lié aux MNT : « L’obésité et le diabète de type 2 constituent désormais une menace sani-taire mondiale majeure. Tous les pays doivent mettre l’accent sur l’alimentation, l’éducation à la nutri-tion et l’exercice physique s’ils veulent empêcher des décès prématurés, des maladies et des handicaps. » L’un des principaux objectifs du PNUD est de déve-lopper des politiques axées sur la nutrition, essen-tiellement parce que l’accès à une alimentation saine améliore les possibilités d’une personne. Bien que l’objectif du PNUD concerne essentiellement les po-pulations des pays en développement, de nombreux pays riches sont confrontés à un problème similaire.

D’après l’Organisation de coopération et de dévelop-pement économiques (OCDE), la Nouvelle-Zélande se classe 5e en termes de taux d’obésité à l’enfance. Diabetes New Zealand a par ailleurs souligné que des cas de diabète de type 2 sont aujourd’hui diagnostiqués chez des enfants d’à peine 8 ans. La Nouvelle-Zélande mène toutefois des actions dans les secteurs privé et public pour contenir l’épidémie croissante d’obésité chez les enfants et promouvoir des styles de vie sains.

Le programme Food for Kids a été lancé en 2005 dans le cadre d’un partenariat entre le ministère du déve-loppement social et l’association caritative Kids Can. Leur collaboration sert de lien entre les citoyens, les communautés, les entreprises et les pouvoirs publics. Le programme vise à fournir des aliments nutritifs à des enfants désavantagés dans l’environnement

scolaire. Food for Kids fournit chaque jour des colis alimentaires venant en aide à plus de 12 500 enfants par semaine et ne cesse de s’étendre.

Dans le secteur privé, le concept Kickstart Breakfast a été introduit en 2009 par deux des plus grandes entreprises néo-zélandaises. Fonterra et Sanitarium ont uni leurs efforts pour fournir plus de 95 000 petits-déjeuners complets dans des écoles à travers le pays. En 2013, les pouvoirs publics ont apporté tout leur soutien à ce programme.

Le ministère de la santé a également introduit une initiative baptisée Fuelled4life en 2012. Celle-ci a été spécialement conçue pour donner aux jeunes un bon départ dans la vie grâce à un accès à des aliments et boisons plus sains. Fuelled4Life est un système de clas-sification extrêmement durable puisque non seulement il enseigne aux enfants des compétences durables en matière d’alimentation dans l’environnement scolaire, mais qu’il met également l’industrie alimentaire néo-zélandaise au défi de fournir des aliments à la fois sains et attrayants aux enfants.

Même s’il reste un long chemin à parcourir en Nouvelle-Zélande, ces initiatives fructueuses et d’autres opti-misent les effets d’une meilleure alimentation pour un style de vie plus sain. Les familles recevant une aide publique sont assurées que leurs enfants recevront un petit-déjeuner et un déjeuner sains à l’école, tandis que celles ayant des revenus supérieurs découvrent la nutrition au travers de l’éducation de leurs enfants. Notre pays met en place des bases plus solides pour les générations futures qui, ainsi conscientisées à l’importance d’une alimentation saine, adopteront des habitudes alimentaires plus saines et, ce faisant, contribueront à réduire la hausse de l’obésité et du diabète de type 2 en Nouvelle-Zélande.

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Prise en charge de l’alimentation des enfants et de l’insécurité alimentaire aux États-UnisEmily Westfall

D’après la Banque mondiale1, les États-Unis peuvent se targuer d’un taux de chômage en baisse et d’un revenu par habitant en hausse pour 2013-2014. Ils enre-gistrent cependant également une hausse alarmante de l’insécurité alimentaire et de la faim chez les enfants. Les ménages au-dessus du seuil de pauvreté et béné-ficiant d’un revenu stable restent obligées de se tour-ner vers des programmes d’aide publique tels que le Supplemental Nutrition Assistance Food Program (SNAP, anciennement Food Stamps) et les programmes de déjeuners scolaires pour nourrir leur famille.

L’insécurité alimentaire – lorsqu’un ménage n’est pas certain d’avoir ou de pouvoir acheter assez de nour-riture pour répondre aux besoins de toute la famille par manque d’argent – est un problème brûlant. Outre le SNAP, le gouvernement américain a mis en place le Special Supplemental Nutrition Program for Women, Infants and Children (WIC), un ensemble de programmes d’alimentation à l’enfance qui comprend le National School Lunch, les School Breakfasts et un programme appelé Special Milk. La Première dame, Michelle Obama, défend avec ferveur la cause des enfants dans le besoin et, en 2010, a encouragé le ministère américain de l’agri-culture à adopter la loi Healthy, Hunger-Free Kids Act. L’amendement 2014-15 de cette loi inclut des exigences alimentaires pour tous les snacks vendus dans les écoles pendant la journée, ajoute davantage de fruits et légumes aux options du petit-déjeuner, réduit la teneur en chlo-

rure de sodium et exige une certaine quantité de grains entiers dans tous les repas.2

Malgré l’aide du gouvernement et les exigences des écoles en matière d’alimentation, beaucoup d’enfants ignorent qui leur donnera leur prochain repas ou en quoi il consistera. Les endroits où l’insécurité alimen-taire est la plus importante sont étonnants, puisque ce sont les familles des banlieues et quartiers urbains et les agriculteurs à l’origine d’une bonne partie des cultures du pays qui enregistrent les taux les plus élevés. Face au combat des familles pour disposer d’aliments à chaque repas, la nutrition est souvent sacrifiée au profit du prix. Les enfants confrontés à l’insécurité alimentaire pré-sentent un risque accru d’obésité, de diabète de type 2, de conséquences négatives sur leur développement émo-tionnel et de mauvaise conduite à l’école.

La résolution des problèmes de pauvreté et d’insécurité alimentaire contribuera probablement à contrer la hausse de l’obésité aux États-Unis. Si certains pays déve-loppés enregistrent moins de cas d’obésité en général, les États-Unis font partie des cas à part. Dans les régions où 35 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, le taux d’obésité est 45 % plus élevé que la moyenne des pays développés. L’augmentation de l’obésité, qui se traduit par le développement du diabète de type 2, est coûteuse, et 70 % des dépenses de soins de santé concernent des complications liées au diabète.3

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On assiste aujourd’hui à un mouvement initié par des personnes qui, frustrées par les lacunes des pro-grammes d’aide publique, ont développé des méthodes pour améliorer la teneur nutritionnelle des aliments proposés par les écoles. Composante de l’organisation sans but lucratif internationale Share Our Strength, la campagne No Kid Hungry est active au niveau local, régional et national et vise à offrir un accès au SNAP à un plus grand nombre de familles.4 Elle aide les écoles à proposer des petits-déjeuners et des repas extrascolaires et estivaux à des enfants, ainsi qu’à éduquer les familles dans le cadre des programmes Cooking Matters. Ces cours de cuisine visent à apprendre aux familles à préparer des plats nutritifs avec un budget limité.

Feeding America, une organisation sans but lucratif, travaille aux côtés de banques alimentaires locales pour fournir aux enfants et à leurs familles de la nourriture pour le week-end (programme Back-Pack), propose des repas dans des endroits sûrs où les enfants se réu-

nissent déjà après l’école (églises et clubs de filles et garçons (Kids Café), par exemple) et, en 2010, a lancé le Child Hunger Corps.5 Les membres du corps sont assignés à une banque alimentaire pendant deux ans afin d’évaluer les conditions au sein de la communauté et de lancer ou soutenir des initiatives de lutte contre la faim chez les enfants.

En dépit de l’aide ambitieuse offerte chaque année à plus de 25 millions d’Américains par le gouvernement fédéral et les programmes de lutte contre la faim, les politiques actuelles n’ont pas vraiment contribué à résoudre le problème de manière adéquate. Malgré la relance de l’économie américaine, le niveau d’insécurité alimen-taire reste beaucoup plus élevé qu’avant la récession économique de 2007. À moins que les améliorations de la politique américaine se concentrent sur les causes premières de l’insécurité alimentaire et sur la manière de la combattre, les enfants demeureront confrontés à de nombreux problèmes de santé et à un avenir bien sombre.

La campagne No Kid Hungry. Photo : Channing Johnson

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Le double fardeau de la malnutrition et de l’obésité en Afrique du sudKeegan Hall

À l’instar de nombreux pays au monde, l’Afrique du Sud a du mal à veiller à ce que les enfants très jeunes sont correctement nourris. Une alimentation adéquate dès le plus jeune âge sert de point de départ pour la vie, et notamment la croissance et le développement cognitif. On estime qu’à l’heure actuelle, 3,3 millions d’enfants ont faim au quotidien en Afrique du Sud.

Menée en Afrique du Sud en 1999, l’enquête National Food Consumption Survey (NFCS) s’est concentrée sur l’état nutritionnel et l’apport alimentaire des enfants de 1 à 9 ans. D’après cette enquête, 23 % de ces enfants étaient petits pour leur âge, ou « rachitiques », ou souf-fraient de malnutrition chronique.

Cela signifie que 23 % présentent des risques à long terme majeurs sur le plan du développement. La pré-valence de la malnutrition était supérieure dans les zones rurales (26,3 %), en particulier celles dédiées à l’élevage de production (30,8 %). En outre, les enfants plus jeunes (1-3 ans) (25,5 %) étaient davantage touchés

par la malnutrition que les plus âgés. Environ 6,3 % des enfants d’Afrique du Sud sont gravement touchés.

Cependant, d’après une étude récente, les pays à faible et moyen revenu, comme l’Afrique du Sud, connaissent une transition économique et une urbanisation rapides qui augmentent directement le taux d’obésité, malgré la persistance de la sous-nutrition.6,7 L’enquête South African National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES-1) de 2012 faisait état d’une préva-lence combinée du surpoids et de l’obésité de 13,5 % chez les enfants sud-africains de 6-14 ans.8 C’est plus que la prévalence mondiale de l’obésité (10 %) chez les enfants en âge d’école, mais moins que les taux actuels aux États-Unis.9

Il a été démontré que certains facteurs ont une influence considérable sur le fait de manger sainement ou non et de pratiquer une activité physique. On considère généralement que l’industrialisation et l’urbanisation, les comportements alimentaires, le manque d’accès

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à des aliments sains et abordables, l’accès limité à des informations sanitaires, l’inactivité physique et des facteurs environnementaux sociaux et physiques défavorables ont un lien avec l’obésité à l’enfance.10

Les maladies liées à la sous-nutrition et à l’obésité contribuent donc au fardeau des maladies en Afrique du Sud. Les documents sur la sous-nutrition, en particulier sur la malnutrition à un âge précoce, sont préoccupants compte tenu de l’évolution de l’Afrique du Sud en pays à moyen revenu. Les problèmes de l’insécurité et de la malnutrition doivent être résolus. Des interventions des pouvoirs publics sont désespérément nécessaires pour faire face au double fardeau de la sous-nutrition chronique et de la tendance au surpoids et à l’obésité en augmentation rapide chez les enfants d’Afrique du Sud.D’autres problèmes viennent encore compliquer la situation. Ainsi, le VIH/SIDA au sein de la population sud-africaine a eu un impact sur la malnutrition chro-nique. Des études ont mis en lumière un lien étroit entre VIH et malnutrition. La malnutrition commence dès la naissance, les mères VIH positives étant vivement encouragées à ne pas donner le sein afin de réduire le risque de transmission mère-enfant. Malheureusement, cela signifie que l’enfant ne bénéficie pas de l’aspect extrêmement positif de l’allaitement.

La banque alimentaire d’Afrique du Sud (FoodBank SA) collecte des dons d’aliments, puis s’arrange pour que ces produits parviennent à ceux qui en ont le plus besoin par le biais de ses organisations bénéficiaires. Ces associations sans but lucratif agréées implantées dans les communautés locales fournissent des aliments aux nécessiteux. Les organisations bénéficiaires sont des orphelinats, des crèches, des homes, des refuges, des cuisines communautaires et des cliniques du VIH/SIDA.

Kellogg’s Afrique du Sud a lancé une campagne bapti-sée Breakfast for Better Days. En Afrique du Sud, près d’un enfant sur cinq se rend chaque jour à l’école en ayant faim. Avec l’aide de la population et d’entreprises sud-africaines, Kellogg’s donne plus de 10 millions

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Carrie Hetherington, Emily Westfall et Keegan HallCarrie Hetherington est la représentante du programme des Young Leaders in Diabetes (YLD) de la FID pour la région Pacifique occidental – Nouvelle-Zélande.Emily Westfall est assistante de recherche au sein du Barbara Davis Center for Childhood Diabetes, à Aurora (Colorado), aux États-Unis. Elle est la représentante du programme des Young Leaders in Diabetes (YLD) de la FID pour la région Amérique du Nord et Caraïbes – États-Unis.Keegan Hall est président du programme des Young Leaders in Diabetes (YLD) de la FID. Keegan a vu son diabète de type 1 diagnostiqué il y a 10 ans, alors qu’il avait 16 ans, et travaille aujourd’hui pour Diabetes South Africa.

références1. The World Bank. Unemployment, total (% of total labor force) (modeled ILO

estimate) http://data.worldbank.org/indicator/SL.UEM.TOTL.ZS/countries

2. United Stated Department of Agriculture Food and Nutrition Service. Overview www.fns.usda.gov/pd/overview

3. Levine JA. Poverty and obesity in the U.S. Diabetes 2011; 60: 2667-8.

4. No Kid Hungry Center for Best Practices http://bestpractices.nokidhungry.org/

5. Feeding America http://feedingamerica.org

6. Popkin BM, Adair LS, Ng SW. Global nutrition transition and the pandemic of obesity in developing countries. Nutr Rev 2012; 70: 3-21..

7. Popkin B. The nutrition transition in the developing world. Dev Policy Rev 2003; 21: 581-97.

8. Shisana O, Labadarios D, Rehle T, et al. South African National Health and Nutrition Examination (NHANES-1). HSRC Press. Cape Town, 2013.

9. Flegal KM, Carroll MD, Kit BK, et al. Prevalence of obesity and trends in the distribution of body mass index among US adults, 1999-2010. JAMA 2012; 307: 491-7.

10. Gupta N, Goel K, Shah P, et al. Childhood obesity in developing countries: epidemiology, determinants and prevention. Endocr Rev 2012; 33: 48-70.

ZAR (environ 900 000 USD) en céréales et en lait aux banques alimentaires, qui les distribueront ensuite aux écoles dans le besoin d’Afrique du Sud en 2014. 25 000 enfants reçoivent ainsi un petit-déjeuner gratuit chaque jour d’école.

Il y a 70 ans, le ministère de l’éducation fondamentale d’Afrique du Sud a lancé le National School Nutrition Programme (NSNP). En 2012-2013, ce programme a contribué dans une large mesure à la réalisation des objectifs du ministère, à savoir améliorer les per-formances des apprenants et l’accès à l’éducation grâce à la fourniture de repas nutritifs quotidiens à 9 159 773 étudiants à travers le pays. Les enfants travaillent mieux lorsqu’ils ne sont pas tiraillés par la faim. Un repas nutritif pourrait contribuer à l’appren-tissage et au développement de la prochaine génération de Sud-Africains.

Le NSNP a pour principal objectif d’améliorer constam-ment la qualité des repas servis aux étudiants. À cette fin, le ministère de l’éducation fondamentale a organisé 351 ateliers de renforcement des capacités à l’intention des préparateurs de nourriture bénévoles, des organes dirigeants des écoles, des éducateurs, des étudiants et des tuteurs. De cette façon, l’ensemble des intervenants du NSNP sont en permanence informés de ce qui est le mieux pour les enfants d’Afrique du Sud.

La faim chez les enfants est une réalité qui se doit d’être prise au sérieux mais, dans le même temps, des pays comme l’Afrique du Sud doivent tenir compte de la hausse de l’obésité chez les enfants. L’heure est venue de rendre les choix plus sains moins onéreux et, par-tant, plus accessibles aux consommateurs. Les options alimentaires saines doivent devenir un choix simple.

Une fois ce but atteint, l’Afrique du Sud pourra com-mencer à percevoir les avantages à long terme pour la population. Si nous n’agissons pas maintenant, nous assisterons inéluctablement à une hausse des MNT, dont le diabète de type 2. L’époque où le diabète de

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type 2 affectait uniquement des personnes plus âgées est révolue. On assiste aujourd’hui à une hausse mar-quée du diabète de type 2 chez les moins de 30 ans et, dans la mesure où la moitié de la population mondiale a moins de 30 ans, le diabète (type 1 et type 2) est voué à avoir un impact énorme sur notre planète.

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Le double fardeau du diabète et des maladies cardiovasculairesLydia Makaroff et Ute Linnenkamp

Les vaisseaux sanguins ont donc davantage de risque d’être obstrués, ce qui peut conduire à des conditions telles qu’un accident cérébrovasculaire thrombotique ou un infarctus du myocarde (IM). En outre, un dia-bète non contrôlé abîme les vaisseaux sanguins, les rendant plus sensibles aux dommages dus à l’athéro-sclérose et à l’hypertension. Les personnes atteintes de diabète développent une athérosclérose à un plus jeune âge que les personnes sans la condition. Les femmes atteintes de diabète perdent une partie des effets protecteurs que les hormones féminines ont sur les MCV, de sorte que leur taux de morbidité et de mortalité dû à ces conditions est beaucoup plus élevé que chez leurs homologues pré-ménopause sans diabète. Outre les vaisseaux sanguins, le diabète peut également endommager les nerfs. Cela signifie que la douleur à la poitrine typique, qui caractérise généralement un IM et sert souvent de signe d’alerte d’un risque d’IM chez une personne souffrant d’une angine de poitrine, peut être absente ou réduite chez les personnes atteintes de diabète.

Nous n’avons pas toujours conscience du lien étroit qui existe entre le diabète et les maladies cardiovasculaires (MCV). Pourtant, les MCV sont une cause majeure de morbidité et de mortalité chez les personnes atteintes de diabète de type 1 et de type 2, qui présentent un risque accru de MCV par rapport aux personnes sans diabète. Le terme MCV couvre une série de maladies qui affectent le cœur et le système circulatoire. Les principaux types de MCV qui touchent les personnes atteintes de diabète sont les maladies coronariennes et les accidents cérébrovasculaires. Elles sont la princi-pale cause de décès et de handicaps chez les personnes atteintes de diabète de type 2. Les personnes atteintes des deux types de diabète ont au moins deux fois plus de risque de souffrir d’une maladie cardiaque ou d’un accident cérébrovasculaire que celles sans diabète.

Une glycémie élevée peut rendre le système de coa-gulation sanguine plus actif que chez une personne sans diabète ou que chez une personne atteinte de la condition dont la glycémie est proche de la normale.

Pratique clinique

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Bien que les MCD soient une complication du diabète de type 1 et de type 2, elles sont plus fréquentes dans le type 2. Cela tient essentiellement au fait que les personnes atteintes de diabète de type 2 ont tendance à être plus âgées que celles souffrant du type 1. Elles présentent en outre plusieurs autres anomalies métaboliques, en plus d’un taux de glycémie élevé, qui contribuent à un risque accru de MCV, notamment une pression artérielle élevée (hypertension), un cholestérol anormal, des triglycérides élevés et une obésité. Ce tableau complexe est exacerbé par le tabagisme et le manque d’activité physique. Le nombre croissant de jeunes chez qui un diabète de type 2 est diagnostiqué est particulièrement préoccupant car, chez eux, les facteurs métaboliques qui augmentent le risque de MCV sont présents à un jeune âge.

Les MCV sont la première cause de décès au monde, avec 17,1 millions de morts par an au sein de la popu-lation générale, dont 80 % dans des pays à faible et moyen revenu. Et dans la mesure où 80 % des per-sonnes atteintes de diabète vivent dans des pays à faible et moyen revenu, ceux-ci subissent un double impact. Des estimations mondiales de l’impact précis des MCV chez les personnes atteintes de diabète ne sont pas encore disponibles.

Conscients de cette lacune, la Fédération internationale du diabète (FID) et le Baker IDI Heart and Diabetes Institute ont mis sur pied le projet CVD in Diabetes. En collaboration avec un groupe mondial d’experts, ce projet actualisera la base de données concernant les MCV et le diabète et produira des estimations mondiales et régionales de l’impact des MCV chez les personnes atteintes de diabète. Ces estimations sont cruciales pour quantifier l’ampleur du risque de MCV chez les personnes atteintes de diabète.

La prévention primaire du diabète est primordiale pour la prévention des MCV et de la mortalité liée aux MCV. Le diabète constitue un point d’entrée impor-tant dans le système de soins de santé pour la gestion globale et complète des risques cardiovasculaires.

Des changements de style de vie peuvent retarder l’évo-lution en diabète de type 2, de même que l’apparition de MCV. Une activité physique régulière et modérée réduit le risque de développer le diabète de type 2 et améliore les facteurs de risque cardiométaboliques. Les personnes à risque doivent également être encoura-gées à maintenir leur glycémie, leur pression artérielle et leurs lipides sanguins sous contrôle étroit, à se soumettre à des examens médicaux réguliers, à poser des choix sages en matière d’alimentation et à arrêter le tabac.

Le projet CVD in Diabetes est soutenu par Astra Zeneca.

lydia makaroff et ute linnenkamp Lydia Makaroff est responsable de l’épidémiologie et de la santé publique au sein de la Fédération internationale du diabète, à Bruxelles, en Belgique.Ute Linnenkamp est administratrice de la santé publique au sein de la Fédération internationale du diabète, à Bruxelles, en Belgique.

Pratique clinique

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la voie dirECt vers la rémission ?Richard Elliott

Le surpoids et l’obésité, deux étiquettes utilisées pour qualifier des fourchettes de poids non saines, ne sont pas les seules causes du diabète de type 2. Ils sont toutefois les deux facteurs de risque modifiables de la condition les plus importants. Ils sont également à l’origine de l’évo-lution du diabète de type 2, un problème qui touchait autrefois des adultes plus âgés et qui s’est transformé en épidémie mondiale n’épargnant aucune tranche d’âge. De 2009 à 2011, Diabetes UK a financé des recherches à l’université de Newcastle, qui ont étudié les mécanismes sous-jacents du diabète de type 2 et la possibilité d’une rémission rien qu’avec l’alimentation. 11 personnes atteintes de diabète de type 2, sous surveillance médi-cale étroite, ont suivi un régime liquide intensif pauvre en calories pendant huit semaines, avec des résultats surprenants. Après seulement une semaine, le taux de lipides dans le foie des différents participants a enregistré une baisse notable et la sensibilité à l’insuline du foie est revenue à la normale. Après 8 semaines, le taux de lipides dans le pancréas a également diminué et la production d’insuline est redevenue normale. Avec une perte de poids moyenne de 15 kg, tous les participants ont connu une rémission de leur diabète. Certains participants ont par la suite repris du poids, mais après trois mois d’une alimentation normale sans suivi particulier, la plupart affichaient toujours un contrôle glycémique non diabétique.

Le régime liquide utilisé dans l’étude était un véritable défi pour les participants et ne constituait en aucun

cas une « solution de fortune » pour leur diabète de type 2. Cependant, la possibilité d’une rémission sans chirurgie bariatrique invasive et onéreuse a été une révélation pour les chercheurs. Diabetes UK a rapi-dement perçu l’intérêt d’une telle donnée et, en 2013, nous avons dégagé 2,4 millions de livres sterling, la subvention la plus importante de notre histoire longue de 80 ans, pour une nouvelle étude qui nous aidera à faire un nouveau pas en avant. Mike Lean, professeur de nutrition humaine à l’université de Glasgow, et le Pr Roy Taylor, professeur de médecine et de métabolisme à l’université de Newcastle, travailleront en partenariat avec Counterweight Ltd, un fournisseur de programmes de gestion du poids britannique dirigé par une diété-ticienne, à l’étude des effets à long terme d’une nou-velle approche de gestion du poids. DiRECT (Diabetes Remission Clinical Trial) combinera un régime liquide faible en calories tel que celui utilisé en 2011 et un plan structuré de contrôle du poids à long terme et comparera cette approche, pendant deux ans, avec le meilleur traitement possible existant pour le diabète de type 2. Le but de cet essai n’est pas seulement d’aider les participants à parvenir à une rémission de leur diabète de type 2 et à la maintenir, mais également d’innover considérablement en démontrant le potentiel de généralisation de cette approche dans le cadre des soins primaires de routine.

DiRECT ne recrutera pas directement des patients, mais travaillera avec des cabinets de médecins généralistes

Pratique clinique

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déterminés d’Écosse et du Tyneside afin de recruter 240 personnes de 20-65 ans en surpoids et dont le diabète de type 2 a été diagnostiqué au cours des six dernières années. Les participants de la moitié des cabinets rece-vront les meilleurs soins du diabète de type 2 disponibles, d’après les directives cliniques actuelles. Les autres rece-vront un régime basses calories et complet sur le plan nutritionnel pendant 12-20 semaines, avant de reprendre progressivement des repas soigneusement pensés à base d’aliments normaux pendant 4-8 semaines. La nécessité d’une certaine flexibilité a émergé d’une étude pilote de

faisabilité publiée en 2013, comme l’explique le Pr Lean, « Le but n’est pas de tester un régime alimentaire rigide, mais d’aboutir à une perte de poids optimale chez un maximum de patients, afin de leur offrir la meilleure chance qui soit de rémission du diabète. » Ils recevront également l’aide d’un expert pour maintenir la perte de poids à long terme. Le Pr Taylor explique l’objectif de l’essai : « Nous devons évaluer les résultats obtenus par les patients avec cette approche et identifier les problèmes susceptibles de se présenter. Notre travail se concentrera sur les résultats à long terme et les soins

De gauche à droite : le Professeur Taylor et le Professeur Lean dans la laboratoire du Professeur Lean à l’infirmerie royage de Glasgow

Pratique clinique

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 39

richard Elliott Richard Elliott est responsable des communications en matière de recherche pour Diabetes UK, au Royaume-Uni.

De plus amples informations sur DiRECT sont disponibles sur le site www.diabetes.org.uk/direct

cliniques standards car l’objectif ultime est d’aider les personnes atteintes de diabète de type 2 à modifier leurs habitudes alimentaires à vie grâce à des visites de routine chez leur médecin traitant. »

Il est important de préciser que l’approche de l’essai est intensive et difficile et ne conviendra pas à toutes les personnes atteintes de diabète de type 2. Les participants suivant le régime consommeront tellement peu de calo-ries qu’ils seront tiraillés par la faim la plupart du temps. Et ceux qui arrivent à la rémission devront maintenir

un style de vie sain pour empêcher le diabète de revenir. Les calculs biliaires sont aussi un risque possible d’une perte de poids intensive. Ils sont toutefois rares et de-vraient être limités au moyen d’un régime basses calories moins restrictif que d’autres utilisés précédemment. Pour le Pr Lean, « La raison de ces recherches est que nous ignorons actuellement si l’effort supplémentaire, et le stress, associé au suivi d’un régime très restrictif offrira des avantages à long terme. Même si des avantages sont possibles, nous savons que, par le passé, les patients ont souvent repris du poids après des régimes liquides, ce qui pourrait avoir des effets nocifs. Nous devons étudier un nombre suffisant de personnes sur une période de temps suffisamment longue pour être sûrs que les avantages l’emportent sur les coûts. »

Si DiRECT montre qu’une gestion intensive du poids peut contribuer à amener et à maintenir une rémission du diabète de type 2 à long terme, cela pourrait changer dans une large mesure la manière dont ce diabète est pris en charge par le National Health Service (NHS) au Royaume-Uni et offrir une solution accessible pour aider les patients atteints de la condition à vivre plus longtemps, avec moins de complications. L’étude durera cinq ans, mais les deux chercheurs sont optimistes quant aux améliorations pratiques qu’elle apportera. « Si notre analyse démontre que cette approche de la perte et de la gestion du poids est à la fois efficace et rentable, notre objectif sera de mettre sur pied un pro-gramme susceptible d’être mis en œuvre par le NHS au plus vite », explique le Pr Lean. « Les professionnels de santé des soins primaires pourront alors offrir à un nombre élevé de patients atteints de diabète de type 2 la possibilité d’une rémission, ainsi que l’approche à suivre pour y parvenir. »

Pratique clinique

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 440

Améliorer l’éducation aux soins de santé afin de régler les problèmes d’alimentation liés au diabète de type 2Carolyn Robertson et Elizabeth Snouffer

Selon l’Association américaine du diabète (ADA), la complexité des problèmes d’alimentation liés au diabète de type 2 justifie le recours à un diététicien qualifié et agréé pour la mise en œuvre d’une thé-rapie nutritionnelle dans le cadre de la gestion et de l’éducation personnalisées au diabète.1 Aujourd’hui, cependant, les personnes atteintes de diabète de type 2 sont de plus en plus nombreuses parmi la patientèle des cliniciens de soins primaires et n’ont pas toujours accès à un nutritionniste ou à un éducateur en dia-bète spécialisé. C’est pourquoi il est primordial que les professionnels de la santé responsables des soins primaires des personnes atteintes de diabète soient formés à l’alimentation de base en cas de diabète et mettent en place des stratégies de soutien en rapport avec les habitudes alimentaires de chacun.

Des habitudes alimentaires saines, une activité physique régulière et, souvent, un traitement phar-maceutique font partie intégrante de la gestion du diabète. Cependant, pour de nombreuses personnes atteintes de diabète, l’un des aspects les plus difficiles consiste à déterminer quoi manger et en quelle quantité. Si l’on admet généralement qu’il n’existe pas de plan alimentaire « universel » pour les personnes atteintes de diabète, quelques recommandations nutritionnelles de base se doivent d’être respectées pour la santé du patient. Elles sont répertoriées dans l’encadré.

Thérapie nutritionnelle médicale (TNM)Dans les cabinets de soins polyvalents, un diététicien/nutritionniste agréé dispense la thérapie nutritionnelle médicale (TNM) à la personne atteinte de diabète. La TNM n’est toutefois pas disponible partout et est particulièrement rare dans les communautés pauvres en ressources et dans les centres de soins et les cliniques sous-financés des pays développés. La TNM évalue la personne atteinte de diabète, établit un plan nutrition-nel, puis évalue et modifie ce plan selon les besoins. Le plan personnalisé de la TNM comprend généralement des recommandations sur la composition alimentaire, la surveillance de l’apport en glucides et le développement d’un programme de perte de poids pour les personnes en surpoids ou obèses atteintes de diabète de type 2.2

Au lieu d’une TNM spécialisée, le prestataire de soins et la personne atteinte de diabète bénéficient de connais-sances de base de l’alimentation liée au diabète, du calcul des glucides et des effets généraux de l’ingestion d’aliments sur la glycémie.

Les prestataires de soins qui ont l’opportunité d’en-seigner les bases de l’alimentation en cas de diabète peuvent avoir besoin d’outils éducatifs pratiques à partager avec les patients récemment diagnostiqués ou les patients atteints de longue date de la condition qui n’ont peut-être jamais reçu d’éducation en matière

Pratique clinique

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • numéro 4 41

recommandations nutritionnelles de base pour les personnes atteintes de diabète :

Promouvoir et soutenir des habitudes alimentaires saines, en mettant en avant une série d’aliments riches en aliments nutritifs dans des quantités appropriées, afin d’améliorer l’état de santé général et, de manière spécifique :

1. Atteindre les objectifs individuels en matière de glycémie, de pression artérielle et de lipides. Les objectifs généraux recommandés par l’ADA pour ces marqueurs sont les suivants : ■ HbA1c <7 %.■ Pression artérielle <140/80 mmHg.■ Cholestérol LDL <100 mg/dl ; triglycérides <150 mg/dl ;

cholestérol HDL >40 mg/dl pour les hommes et >50 mg/dl pour les femmes.■ Atteindre et maintenir les objectifs en matière de poids.■ Retarder ou prévenir les complications du diabète.■ Répondre aux besoins alimentaires individuels en

fonction des préférences personnelles et culturelles, des compétences en lecture et en calcul liées à la santé, de l’accès à des choix alimentaires sains, de la volonté et de la capacité à introduire des change-ments de comportement, ainsi que des obstacles au changement.

■ Maintenir le plaisir de manger en envoyant des messages positifs à propos des choix alimentaires et en ne limitant ceux-ci que lorsque des données scientifiques montrent que c’est indiqué.

■ Fournir à la personne atteinte de diabète des outils pratiques pour la planification des repas au quotidien plutôt que se concentrer sur des macronutriments, des micronutriments ou des aliments isolés.

The American Diabetes Association.Standards of Medical Care in Diabetes—2013.

reposer sur une évaluation de l’alimentation indi-viduelle, les profils métaboliques et les objectifs de traitement du patient.3 La flexibilité constitue un aspect essentiel et doit partir du principe que toute personne atteinte de diabète ou presque devrait pouvoir man-ger des aliments variés avec plaisir. Dans la pratique, l’accent devrait toujours être mis sur ce que la personne atteinte de diabète « peut faire » et non sur ce qu’elle « ne peut pas faire ».

GlucidesLes glucides sont l’un des trois macronutriments de notre alimentation (avec les lipides et les protéines). Ils fournissent de l’énergie à l’organisme, en particulier au cerveau et au système nerveux. On estime généra-lement que les glucides doivent fournir 40 à 60 % des calories totales des personnes atteintes de diabète, de pré-férence sous la forme de glucides complexes (amidons) et de sucres naturels. Les glucides sont presque entière-ment convertis en glucose dans les 90 minutes environ suivant le repas.2 Les glucides complexes fournissent des calories, des vitamines, des minéraux et des fibres. Le pain complet, les céréales, les légumineuses et les féculents tels que les patates douces sont quelques exemples de glucides complexes. Tous les glucides com-plexes ne sont pas égaux en termes de métabolisme et beaucoup sont absorbés plus rapidement que d’autres (riz et pain blancs, par exemple). Les glucides simples sont présents dans les fruits et les produits laitiers, mais aussi dans le sucre raffiné et les aliments transformés tels que les céréales sucrées, les bonbons, les sodas et d’autres snacks tels que les biscuits. Les aliments riches en sucres simples raffinés et transformés apportent des calories, mais ont une valeur nutritionnelle autre très faible et provoquent des pics de glycémie.

Calcul des glucidesApprendre à une personne atteinte de diabète de quelle manière les glucides affectent sa condition est essen-tiel pour sa santé. L’enseignement des glucides à un patient fait généralement appel à des compétences de base et avancées. Les compétences de base consistent à

d’alimentation. La section suivante passe en revue les informations essentielles que le prestataire de soins doit communiquer aux personnes atteintes de diabète de type 2 de façon à les impliquer activement dans l’autogestion de leur alimentation.

Alimentation et diabèteIl est généralement admis que les personnes atteintes de diabète de type 2 et à risque doivent suivre un régime varié constitué d’aliments contenant des glucides, en particulier des céréales, des fruits, des légumes et des produits laitiers. La contribution des glucides et des graisses mono-insaturées à l’apport énergétique doit

Pratique clinique

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 442

enseigner la cohérence et à aider les patients à identifier les amidons et à mesurer correctement les portions. La « méthode de l’assiette » est utilisée avec succès aux États-Unis pour aider les patients à parvenir à un contrôle des portions et à une alimentation équilibrée. Le site web ChooseMyPlate.gov a été développé pour fournir des informations pratiques sur une alimenta-tion saine aux gens, aux professionnels de la santé, aux éducateurs en alimentation et à l’industrie alimentaire. L’icône MyPlate (voir la Figure 1) est un outil conçu pour aider les gens à composer une assiette d’aliments saine, en mettant l’accent sur la taille appropriée des portions et des choix alimentaires plus sains. MiPlato est la version espagnole de MyPlate. Une partie des conseils prodigués par MyPlate consiste en des messages simples à garder à l’esprit lors des courses ou de la pla-nification d’un repas, notamment : éviter des portions trop grandes, composer une assiette contenant 50 % de fruits et légumes, boire de l’eau plutôt que des boissons sucrées et tendre vers moins de sodium (sous forme de sel) dans les soupes, le pain et les aliments congelés. Pour plus d’informations sur la gestion du poids, l’activité physique, les outils de suivi, etc. pour l’acquisition des compétences de base, consultez le site web.

Le calcul des glucides est une compétence avancée qui peut être un outil d’autogestion nutritionnel efficace pour les personnes traitées à l’insuline, dont celles atteintes de diabète de type 2. Comprendre le nombre et la qua-lité des glucides consommés peut considérablement influencer les décisions thérapeutiques et conduire à une amélioration des résultats de la glycémie.4 Le calcul des glucides est une méthode de calcul des grammes de glucides consommés lors des repas et dans les snacks. Les aliments contenant des glucides sont ceux qui affectent

Pratique clinique

figure 1.

figure 2.

myplate consiste en des messages simples, notamment : éviter des portions trop grandes, composer une assiette contenant 50 % de fruits et légumes, boire de l’eau plutôt que des boissons sucrées et tendre vers moins de sodium.

Mesure des portions. . Visualisation d’une portion . .

Céréales/féculents

Un demi-bagel

1 fruit/légume 1 tasse de salade

½ tasse de fruits en conserve

1 tasse de lait¾ de tasse de yaourt30 g de fromage (4 dés)

90 g de viande, volaille, poisson

2 petits œufs ou 1 grand œuf

2 cuillères à soupe de beurre de cacahuètes

1 cuillère à café de dressing, d’huile, de beurre ou de

fromage à tartiner (2 pièces de 1€ empilées ou phalange

supérieure du pouce)

1 tasse de riz ou de pâtes/céréales

Fruits et légumes

Produits laitiers

Viandes et alternatives

Huiles, pâtes à tartiner, dressings

http://caldining.berkeley.edu/nutrition.html

Fruits

Protéines

Produits laitiers

Légumes

Céréales

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 43

le plus la glycémie en comparaison avec ceux contenant des protéines ou des lipides. Le calcul avancé des glucides apprend aux gens à compter les grammes plutôt qu’à simplement noter les portions, ainsi qu’à manipuler les portions de glucides et à ajuster les médicaments ou l’activité pour maintenir la glycémie à des niveaux cibles.

Des outils de mesure sont indispensables pour compter les glucides. Pour calculer les quantités, les personnes atteintes de diabète doivent faire preuve de précision dans la taille de leurs portions d’aliments. Investir dans une balance de cuisine pour peser des aliments tels que des fruits et des céréales ou, à tout le moins, utiliser des verres mesureurs et d’autres outils pour mesure la quantité de céréales, de pâtes et de riz, ou de lait et d’autres liquides contenant des glucides aidera le patient à mieux gérer sa glycémie.5 Malheureusement, des outils de mesure ne

Pratique clinique

sont pas toujours disponibles. L’Université de Californie à Berkeley a mis au point un guide visuel simple6 (Figure 2) pour permettre aux gens de mesurer les quantités à l’aide de leur poing (= 1 tasse de riz ou de pâtes) ou de la taille d’une balle de tennis (= une portion de fruit). Lorsque les gens comprennent l’effet des nutriments sur leur taux de glycémie, ils se montrent souvent plus réceptifs à des stratégies visant à améliorer leur état de santé avec le diabète. Une approche pratique peut souvent déboucher sur un changement de comportement.

Le calcul des glucides montre aux gens que ce ne sont pas seulement les sucres qui affectent leur glycémie et leur diabète, mais également la quantité totale de glu-cides consommés. Tous les types de glucides comptent. Le calcul des glucides peut également mettre en évidence un problème potentiel au niveau de la taille des portions

figure 3.

Les sucres sont déjà inclus dans le nombre total de glucides. Cette valeur montre la teneur en sucre naturel ou ajouté.

Le nombre total de glucides indique le nombre de grammes de glucides contenus dans 1 portion.

La taille d’une portion dans le cas d’aliments est d’1 tasse.Ce contenant contient 3 portions ou 3 tasses.

Valeur nutritionnelleTaille de la portion : 1 tasse (115g)Portions par contenant : 3Teneur par portionCalories : 75, Calories sous forme de lipides : 27

% valeur quotidienne*Total des lipides : 3g 5%

Lipides saturés : 0g 0%Cholestérol : 0g 0%Sodium : 300mg 4%Total des glucides : 10g 10%

Fibres alimentaires : 5g 20%Sucres : 3g

Protéines : 2gVitamine A : 80% - Vitamine C : 60% - Calcium : 4% - Fer : 4%* Pourcentage de la valeur quotidienne sur la base d’un régime alimen-taire de 2 000 calories. Vos valeurs quotidiennes personnelles peuvent être supérieures ou inférieures selon vos besoins énergétiques.

Calories : 2000 2500Total des lipides Moins de 65g 80g

Lipides saturés Moins de 20g 25gCholestérol Moins de 300g 300gSodium Moins de 2400mg 2400mgTotal des glucides 300g 375g

Fibres alimentaires 25g 30g

Calories par gramme :Lipides : 9 – Glucides : 4 – Protéines : 4

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 444

Carolyn robertson et Elizabeth snoufferCarolyn Robertson est membre du groupe consultatif de Diabetes Voice. Elle est infirmière clinique spécialisée (ACNS-BC), éducatrice agréée en diabète (CDE) et diplômée en gestion avancée du diabète (BC-ADM), et travaille actuellement au sein d’un cabine privé en Californie et à New York, aux États-Unis.Elizabeth Snouffer est rédactrice de Diabetes Voice.

Pour en savoir plus sur l’alimentation en cas de diabète, veuillez consulter les ressources en ligne gratuites suivantes :■ Academy of Nutrition and Dietetics

www.dce.org/publications/education-handouts ■ Create your plate by ADA

www.diabetes.org/food-and-fitness/food/planning-meals/create-your-plate/■ Healthy Eating: Incorporating Nutritional Management into Lifestyle

www.diabeteseducator.org ■ American Academy of Clinical Endocrinologists

www.empoweryourhealth.org/nutrition

références1. Evert AB, Boucher JL, Cypress M, et al., American Diabetes Association.

Nutrition therapy recommendations for the management of adults with diabetes. Diabetes Care 2013;36:3821-42.

2. Franz MJ, Bantle JP, Beebe CA, et al. Evidence-based nutrition principles and recommendations for the treatment and prevention of diabetes and related complications. Diabetes Care 2002;25:148-98.

3. Pastors JG, Warshaw H, Daly A, et al. The evidence for the effectiveness of medical nutrition therapy in diabetes management. Diabetes Care 2002;25:608-13.

4. Johnson MA. Carbohydrate counting for people with type 2 diabetes. Diabetes Spectrum 2000; 13: 149.

5. Joslin Diabetes Center. Carbohydrate Counting 101 www.joslin.org/info/Carbohydrate_Counting_101.html

6. Cal Dining. Serving Size Guide http://caldining.berkeley.edu/nutrition/serving-size-guide

et favoriser une amélioration au niveau des choix indi-viduels au moment de décider quoi manger aux repas.

Étiquettes alimentaires Pour les personnes atteintes de diabète, les étiquettes alimentaires sont un outil essentiel. Comprendre les informations sur les étiquettes peut permettre à la per-sonne atteinte de diabète de comparer les aliments, de poser des choix plus sains et de comprendre la relation entre la taille des portions et la quantité de glucides. Lors de l’analyse des étiquettes (Figure 3), il est essentiel de commencer par la liste des ingrédients, qui sont réper-toriés par poids en commençant par le plus important.

■ Favorisez la santé de votre cœur : optez pour des ingrédients tels que de la farine complète, de la sauce soja et de l’avoine. Les graisses mono-insaturées, telles que l’huile d’olive, de colza et d’arachide, sont bonnes également.

■ Évitez les ingrédients non sains, tels que les huiles hydrogénées ou partiellement hydrogénées et les sucres raffinés. Recherchez des aliments contenant moins de lipides, de glucides et de sel.

■ Regardez les glucides totaux et pas seulement le sucre. Évaluez les grammes de glucides totaux –  lesquels incluent le sucre, les glucides complexes et les fibres – et pas uniquement les grammes de sucre. Si vous vous concentrez sur la teneur en sucre, vous pourriez passer à côté d’aliments nutritifs naturelle-ment riches en sucre, tels que les fruits et le lait. Vous pourriez également abuser d’aliments dépourvus de sucre naturel ou ajouté, mais riches en glucides, comme certaines céréales.

■ Ne négligez pas les aliments riches en fibres. Soyez particulièrement attentif aux aliments riches en fibres. Recherchez des aliments contenant trois grammes ou plus de fibres.

■ Sans sucre ne signifie pas sans glucides.■ Pas de sucre ajouté ne signifie pas nécessairement

pas de glucides.■ Les alcools de sucre renferment des glucides et des

calories, également.

Plutôt que d’adopter une approche restrictive quant à l’apport alimentaire d’une personne atteinte de diabète, il est important de soutenir la personne qui souhaite gérer elle-même son diabète en lui expliquant qu’une « alimentation favorable au diabète » est un plan ali-mentaire sain riche en nutriments, qui accorde une place particulière aux fruits, aux légumes et aux grains entiers. Des outils permettant par exemple de compter les glucides et d’apprendre à interpréter les étiquettes alimentaires peuvent constituer les premières étapes pour apprendre à une personne atteinte de diabète à poser des choix alimentaires plus sains pour une meilleure santé.

Pratique clinique

Les VoIx DU DIABèTe : En quoi servir la cause du diabète en tant que bénévole vous a-t-il transformé ?

Dans chacune des séries des Voix du diabète, des personnes issues des quatre coins du monde partagent leur point de vue sur la vie avec le dia-bète. Dans ce numéro, trois personnes atteintes de diabète relatent leur expérience du bénévolat au sein de la communauté du diabète et la manière dont cette activité a changé des aspects ou leur perspective de la vie avec la condition. Pour de nombreux bénévoles, le fait d’aider et de gui-der des tiers ou d’œuvrer à l’amélioration de la

cause du diabète contribue au renforcement de leur confiance en eux et au développement d’un sentiment de responsabilisation. Cela peut avoir un effet positif sur leur compréhension du diabète et de son impact sur la communauté ou le monde. Le bénévolat peut également déboucher sur de nouvelles amitiés, élargir les connaissances et diminuer l’isolement, mais aussi aider une per-sonne atteinte de diabète à adopter un style de vie plus sain sur le plan physique et mental.

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • numéro 4 45

Diabète et société

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 446

C’est par un samedi après-midi tout à fait normal qu’Alexio a sonné à notre porte. Je pouvais entendre le désespoir transparaître dans sa voix et sa respiration bruyante. Je l’ai écouté expliquer dans l’interphone qu’il avait le diabète et se sentait très malade. Il nous a raconté son histoire autour d’un verre d’eau, en atten-dant que notre médecin traitant nous rappelle pour nous donner des instructions.

Après deux jours sans insuline, Alexio avait quitté son village à une centaine de km pour venir chercher de l’aide à Harare, capitale du Zimbabwe, où nous vivons. Son diabète de type 1 a été diagnostiqué 8 mois plus tôt et il a perdu son emploi à la suite d’un épisode de diabète au travail. Alexio élève seul deux enfants en bas-âge et n’a plus de travail pour assurer leur subsistance et soigner son diabète. Le principal hôpital public a refusé de le prendre en charge et lui a dit de s’approvisionner lui-même en insuline, ce qui nécessite de l’argent. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé sur le pas de ma porte à solliciter notre aide.

Sur demande de notre médecin traitant, Alexio a été vu par un médecin de l’hôpital public et a reçu des soins pour son diabète. L’Association du diabète du Zimbabwe (ZDA) l’a approvisionné gratuitement en insuline. Ma famille et moi continuons de pourvoir aux besoins d’Alexio afin qu’il reste en bonne santé. Je suis heureuse de pouvoir dire qu’il va bien et que sa glycémie est sous contrôle.

Transformer l’invisible en visible

Malheureusement, l’histoire d’Alexio n’est qu’un cas parmi de nombreux autres. Il a eu de la chance de frap-per à notre porte et de pouvoir me parler, car je vis avec le diabète de type 1 depuis 24 ans et ai pu facilement identifier qu’il souffrait d’acidocétose diabétique (ACD).

Il existe de nombreux récits similaires au Zimbabwe mais, comme le diabète est dans l’ensemble incompris dans notre pays, les personnes atteintes sont souvent considérées comme ivres ou droguées et éconduites. Nombreux sont les individus atteints de diabète qui meurent dans la solitude la plus totale au bord de la route. Des escrocs profitent également de la situation en

Suraiya Essof vit avec son mari et ses deux fils à Harare, au Zimbabwe. Elle est atteinte de diabète de type 1 depuis 24 ans.

Diabète et société

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 47

faisant croire qu’ils sont atteints de diabète. Ces voleurs mendient pour soi-disant acheter de l’insuline, dont ils n’hésitent pas à souligner le prix exorbitant. Face à cette situation et à l’absence de sensibilisation aux symptômes de l’ACD et de l’hypoglycémie, le grand public se montre réticent à l’idée d’apporter son aide. Des cas réels de diabète non traité sont malheureusement ignorés.

Pour moi, le cas d’Alexio a souligné le besoin urgent d’une sensibilisation au diabète. Il m’a aidé à réa-liser qu’il fallait faire beaucoup plus pour aider les personnes atteintes de diabète disposant de peu de ressources à recevoir les soins dont elles ont besoin pour survivre. Je savais qu’on ne faisait pas assez, mais cette rencontre a définitivement changé ma façon de voir les choses et m’a poussée à l’action. Les Zimbabwéens se heurtent à de nombreux autres problèmes, mais parce que le diabète me touche tout particulièrement, il est devenu essentiel pour moi de partager l’histoire d’Alexio et la situation critique des personnes atteintes de diabète comme lui ici et ailleurs dans le monde.

J’ai été diagnostiquée en 1990 dans une petite ville minière du Zimbabwe. J’ai eu la chance d’avoir accès à des soins privés car ma famille avait les moyens de payer le traitement. Depuis lors, je mène une vie saine normale grâce aux soins médicaux privés adéquats disponibles au Zimbabwe. Par exemple, le secteur privé ne connaît jamais de pénurie d’insuline ou de produits de soins du diabète. Il faut toutefois de l’argent pour se procurer les médicaments nécessaires au traitement et, même si le traitement est financé au moyen de programmes d’aide médicale, cela a également un coût. Ici au Zimbabwe, nous n’avons pas d’accessoires « de luxe » comme des pompes à insuline ou des dispositifs de surveillance continue de la glycémie (SCG). Nous parvenons néanmoins à mener une vie satisfaisante et heureuse sans ces « objets de luxe ». Nous sommes reconnaissants de ce qui est mis à notre disposition car nous savons que la situation pourrait être bien pire.

La ZDA travaille dur pour combler le fossé entre les deux « tiers mondes » en matière de soins du diabète. Elle guide « le Zimbabwe et l’Afrique subsaharienne dans la lutte contre le diabète au moyen de programmes durables d’éducation, de prévention et de traitement ».

La ZDA s’est fixé pour mission d’améliorer le bien-être spirituel, physique et socio-économique des personnes atteintes de diabète au Zimbabwe et en Afrique sub-saharienne. D’après M. Ngoni Chigwana, PDG de la ZDA, la liste des activités de la ZDA est longue : ■ Renfocer le plaidoyer en faveur d’actions pour le

diabète. ■ Soutenir et renforcer les centres d’éducation aux

soins du diabète ruraux, régionaux et provinciaux de la ZDA.

■ Améliorer l’état de santé des personnes atteintes de diabète et les empêcher de développer des com-plications.

■ Prévenir l’escalade du diabète de type 2 dans le pays.■ Défendre un pays sans discrimination ni stigmati-

sation à l’égard des personnes atteintes de diabète. ■ Instaurer des partenariats efficaces pour optimiser

les résultats de la Déclaration politique de l’ONU sur les MNT, dont le diabète.

■ Garantir la mise en œuvre efficace par la ZDA du programme Life for a Child de la FID.

Outre de l’insuline, la ZDA fournit des moniteurs et des bandelettes de test de la glycémie, ainsi que des tests de l’HbA1c et de la fonction rénale, le tout gratuitement. Elle s’efforce en outre de se procurer une machine à ECG. Au Zimbabwe, le renforcement de la sensibili-sation au diabète demeure le principal défi. La ZDA a besoin de fonds pour mettre sur pied des campagnes de sensibilisation plus efficaces et améliorer son image et son exposition aux yeux du public.

Depuis ma rencontre avec Alexio, je travaille comme bénévole pour la ZDA en diffusant des informations de sensibilisation sur diverses plates-formes, notamment les médias sociaux gratuits.

Diabète et société

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • Numéro 448

Vivre avec le diabète est parfois difficile, mais j’ai découvert que le bénévolat en faveur du diabète est une expérience positive, même s’il résulte d’une situation difficile. Le bénévolat au sein de la communauté du diabète peut être gratifiant et faire une différence pour autrui, et je le recommande vivement.

En bref, le bénévolat a changé ma vie et la manière dont je vois mon diabète. Je pense qu’il existe des acti-vités de bénévolat répondant aux intérêts de chacun et mes différentes expériences en sont un exemple. Mon travail de bénévole a pris diverses formes, telles que parler du côté positif de la vie avec le diabète dans

Porter le flambeau du diabète

la presse nationale, à la TV et à la radio ou encore aider des familles et des enfants atteints de diabète à prendre un peu de repos. J’adore passer du temps avec d’autres bénévoles dans le but d’améliorer les choses pour autrui. Le bénévolat m’a également aidée à améliorer mes compétences en communication, que ce soit à l’heure parler de soins de santé à des ministres ou de faire des exposés sur le diabète.

En 2012, mes activités bénévoles m’ont donné l’op-portunité de porter la flamme olympique, grâce à la nomination de Diabetes UK, ce qui m’a offert une occasion unique de placer sous le feu des projecteurs mon autre passion : faire du sport malgré mon diabète. Le bénévolat m’a permis de me faire de nouveaux amis et de nouer des contacts dans toute l’Europe, que ce soit en tant que représentante du Groupe d’action des jeunes leaders de Diabetes UK ou lors d’allocutions sur le diabète dans d’autres pays. Ces expériences ont été une occasion formidable de partager connaissances et expertise à propos de la vie avec le diabète de type 1, ce qui a également contribué à enrichir ma propre connaissance du diabète et la manière dont je perçois mes soins du diabète. Je pense vraiment que, lorsque des personnes atteintes de diabète se réunissent, des choses étonnantes se passent. Lorsque des gens qui ne se sont jamais vus auparavant se rencontrent et découvrent qu’ils ont un point commun, cela peut leur donner l’impression d’appartenir à une communauté spéciale.

Melanie Stephenson, 26 ans, est une athlète profession-nelle qui défend la cause des jeunes atteints de diabète. Elle est actuellement ambassadrice auprès des médias et chef du projet Young Person de Diabetes UK et joue un rôle actif de présentatrice pour JDRF. Elle vit à Cardiff, au Pays de Galles (Royaume-Uni).

Melanie (rangée du milieu, troisième en partant de la droite) est photographiée lors de l’évènement de famille de Diabetes UK à l’institut de sport gallois de Cardiff en septembre 2014.

Melanie a été présentée dans le journal anglais The Independent comme ambassadeur de Diabetes UK auprès des médias

Diabète et société

DiabetesVoiceDécembre 2014 • Volume 59 • Numéro 4 49

Je travaille comme bénévole avec passion, enthousiasme et dévouement. Je vis avec le diabète depuis 33 ans et je travaille activement comme bénévole depuis plus de 15 ans. Plutôt que de décrire mon expérience du bénévolat au cours de cette décennie et demie, je vou-drais me concentrer sur les raisons qui font que j’aime toujours faire du bénévolat pour le diabète.

Je travaille comme bénévole parce que je veux aider les autres. Je suis convaincu que mon travail de béné-volat a fait, et continuera à faire, une différence dans la vie d’autres personnes atteintes de diabète, grâce à des contacts directs dans le cadre de diverses activités en tant que participant, telles que des camps d’été du diabète, l’éducation par les pairs et des campagnes, ou aux activités de lobbying auxquels je prends part.

Travailler en tant que bénévole m’a tellement apporté ! Le plus gratifiant à mes yeux est le sentiment d’avoir pu apporter quelque chose de positif dans la vie d’une personne. Cela me remplit de joie et de bonheur et renforce mon estime de moi.

Un autre aspect positif à mes yeux est le renforcement du contrôle de mon diabète. Depuis que je m’implique davantage auprès d’associations du diabète, mon diabète s’est considérablement amélioré. Travailler aux côtés de plus jeunes m’a fait voir le diabète d’un autre œil.

J’ai participé au premier camp d’été de l’association portugaise du diabète (APDP) en tant que chef de camp et, depuis lors, je m’implique avec ferveur dans les activités de l’APDP. Entre autres activités, j’ai créé deux associations au Portugal et ai participé, ces der-

Le pouvoir du bénévolat

nières années, à des activités de lobbying politique au niveau national et européen. D’après mon expérience, les responsables politiques sont plus attentifs lorsque des personnes atteintes de diabète sont impliquées. Nous avons un pouvoir énorme entre les mains, mais nous l’ignorons parfois.

Je suis actuellement président de la FID Europe, un poste que j’occupe avec passion et engagement à l’égard des personnes atteintes de diabète, de leur famille et des professionnels de la santé.

Le bénévolat fait partie de moi. Je suis convaincu que j’en ferai toujours.

Je voudrais vous inviter tous à vous lancer dans le bénévolat. Vous découvrirez que vous pouvez aider autrui, mais également vous aider vous-même.

João Manuel Valente Nabais est Président de la Fédération internationale du diabète pour la région Europe (FID Europe). Son diabète de type 1 a été diagnostiqué en 1981. Outre les nombreuses activités mentionnées dans cet article, il est membre du groupe consultatif de Diabetes Voice et apporte un précieux éclairage sur le contenu de la publication du point de vue d’une personne atteinte de diabète.

João et la région Europe – Représentants du Portugal du programme des Young Leaders in Diabetes (YLD).

Diabète et société

VoiceboX

Le contenu de notre section « Les voix du diabète » dans le dernier numéro de Diabetes Voice a suscité la réponse suivante de la part d’un de nos lecteurs (que je connais bien et dont je tiens l’avis en haute estime) :

« Cet article dit clairement aux lecteurs que les professionnels de la santé (en particulier les docteurs) ne font pas les choses correctement au moment du diagnostic. Je ne suis pas sûr qu’il soit dans l’intérêt de la FID de descendre ainsi en flèche la profession médicale. »

Il est évident que notre intention n’était pas de « descendre en flèche la profession médicale ». Ces observations étaient des souvenirs sincères de personnes atteintes de diabète sur la manière dont leur premier contact avec des professionnels médi-caux en rapport avec leur diabète aurait pu (et aurait dû) mieux se passer. Nous ne regrettons pas de les avoir publiées.

Cependant, si d’autres personnes partagent l’avis exprimé par ce lecteur, nous serions très intéressés d’en prendre connaissance. Et bien sûr, si certains de nos lecteurs atteints de diabète ont le souvenir de rencontres particulièrement préve-nantes, enrichissantes et d’un grand secours avec des professionnels de la santé au moment du diagnostic, nous serions également ravis de les entendre.

Rhys Williams, rédacteur en chef de Diabetes Voice

La boîte aux lettres de Diabetes Voice

DiabetesVoice Décembre 2014 • Volume 59 • numéro 450

Act t day,to change tomorrowChampion a world free of diabetes

Global Diabetes Scorecard

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The Global Diabetes Scorecard enables the global diabetes community to track and report progress on diabetes, to highlight areas of good practice and to identify areas that may need targeted advocacy to encourage government action. The Scorecard is an International Diabetes Federation (IDF) publication.

www.idf.org/global-diabetes-scorecard/

Basic & Clinical Science

Diabetes in Indigenous Peoples Education & Integrated Care Global Challenges in Health

Living with Diabetes Public Health & Epidemiology

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