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Cours Euria
Norme IFRS 4 Phase 2
Les évolutions à la lumière de
l’exposure draftVersion 1.2
Marc JUILLARD Actuaire
mjuillard@winter-associes.fr
2Cours EURIA
La norme IFRS 4 est l’objet de débats depuis le début des travaux du Board
relatifs aux contrats d’assurance.
Dans un premier temps, une première norme « IFRS 4 phase 1 » a été retenue
afin de permettre l’application des normes IFRS aux compagnies d’assurance.
Cette norme n’étant pas la philosophie des IFRS, il a été prévu dès sa création
qu’elle serait remplacée par la norme « IFRS 4 phase 2 ». Cette dernière, ayant
pour objectif de fournir une valorisation économique des passifs d’assurance
qui soit en accord avec la norme financière IAS39.
Suite à la publication très critiquée en 2007 de son discution paper, le Board a
publié durant l’été 2010 l’exposure draft « Insurance Contracts ».
L’objet de cette présentation est de décrire les principes retenus par le Board
ainsi que les premières réactions du marché.
Préambule
3Cours EURIA
SOMMAIREApproche bilancielle
1. Introduction
2. IFRS 4 phase 1
3. IFRS 4 Phase 2
4. Exemple
5. IAS 39
6. IFRS 9
4Cours EURIA
1.1.Organismes impliqués
Le projet relatif aux contrats d’assurance à débuté en mai 1997 et à fait intervenir
quatre organismes :
Insurance Acounting Standards Commitee (IASC) :Créé à Londres en 1973, il s’agit de l’organisme qui a débuté le chantier relatif aux normes
comptables internationales (IAS1 en 1975). Il a été remplacé en 2001 par l’IASB.
Insurance Acounting Standards Board (IASB) :Organisme privé dont le siège est à Londres, il est actuellement chargé de l'élaboration des
normes comptables internationales IAS/IFRS (IFRS depuis le 1er avril 2001). Afin d’être
adoptée, une norme doit être approuvée par au moins 9 des 14 membres de l’IASB
Internantional Financial Reporting Standards Interpretations Committee (IFRIC):Il s’agit du comité d’interprétation de l’IASB
Insurance Working Group :Groupe constitué de directeurs financiers de compagnie d’assurance, d’analystes,
d’actuaires, de régulateurs et d’auditeurs. Il est consulté par le Board lors du développement
des normes.
1. Introduction
5Cours EURIA
1.2 Processus d’élaboration d’une norme
Le processus d’élaboration d’une nouvelle norme IFRS est relativement long et
s’effectue en 2 temps :
Analyse de l’existant et analyse des possibilités d’une nouvelle norme
1. Le staff du Board analyse les problèmes comptables associés au sujet traité ;
2. Analyse des règles existantes aux niveaux nationaux et échanges avec les
normalisateurs comptables nationaux ;
3. Consultation avec le Standards Advisory Council de la possibilité d'inscrire ce projet dans
le programme de travail de l'IASB ;
4. L'IASB met en place un groupe consultatif pour le conseiller ;
1. Introduction
6Cours EURIA
1.2 Processus d’élaboration d’une norme
Proposition de norme, échanges, ajustements et publication
5. Publication d’un discussion paper pour appel à commentaires ;
6. Analyse des commentaires reçus concernant le DP ;
7. Publication d’un exposé-sondage (exposure draft) qui présente également les opinions
divergentes et le fondement des conclusions (basis for conclusions) ;
8. L'IASB analyse les commentaires reçus sur l'exposé-sondage ;
9. L'IASB étudie l'opportunité de tenir une réunion publique sur le thème envisagé et
d'effectuer des tests sur le terrain (field tests)
10. L'IASB approuve la norme définitive, puis la publie. La norme présente les opinions
divergentes et le fondement des conclusions.
1. Introduction
7Cours EURIA
1.3 Champ d’application
Tous les États qui le désirent ont la possibilité d’appliquer les normes IFRS
Cependant, à l’heure actuelle, le principal utilisateur de ces normes demeure
l'Union Européenne.
En effet, depuis le 1er janvier 2005 le règlement CE 1606/2002 de l’U.E. impose
à toutes les sociétés cotées ou faisant appel à l’épargne publique (1er juillet
2007) de publier leurs comptes consolidés en normes IFRS.
1. Introduction
8Cours EURIA
1.3 Champ d’application
1. Introduction
9Cours EURIA
1.4 IFRS et USGAAP
Les compagnies américaines suivent leurs propres normes comptables, à savoir les
USGAAP. Ces normes sont édictées par le FASB (US Finantial Accounting
Standars Board).
En août 2007 le FASB a publié un projet de norme pour les contrats d’assurance,
ce dernier incluant le Discussion Paper de l’IASB.
En octobre 2008, le FASB a décidé de participer au projet de modernisation des
normes comptables avec l’IASB.
Même si de nombreux travaux ont depuis été menés conjointement, l’Exposure
Draft a été publié par l’IASB seul, le FASB ayant pour objet de publier un Discussion
Paper présentant :
ses propres propositions ;
l’Exposure Draft IFRS4 ;
une comparaison des différents modèles et principes.
1. Introduction
10Cours EURIA
1.5 IFRS 4 : calendrier
Le projet assurance ne pouvant aboutir lors de l’adoption des normes IFRS en
2005, le Board a décidé de scinder le projet en 2 phases:
Phase 1
2005 : publication de la phase 1 de la norme IFRS 4.Il s’agit d’une norme présentant des modifications très limitées et qui permet l’application
d’une grande variété de pratiques comptables (notamment la plupart des principes french
gaap).
Phase 2
2007 : discussion Paper Preliminary Views on Insurance Contracts (mai).Ce document a fait l’objet de 162 réponses, la plupart appelant au développement d’une
nouvelle norme IFRS pour les contrats d’assurance.
2009 : tests d’applicationLe Board réalise des tests d’application auprès de 16 assureurs (vie, non-vie, réass)
2010 : publication de l’Exposure Draft (29 juillet 2010)
1. Introduction
11Cours EURIA
1.6 IFRS 4 : étapes à venir
Date limite des commentaires sur l’exposure draft fixée au 30 novembre 2010.
Réalisation de tests possible à la fin 2010
La norme au plus tôt ne sera définitivement adoptée qu’à l’horizon 2013-2014
Aussi, la norme IFRS relative aux contrats d’assurance ne sera adoptéequ’après la mise en œuvre du référentiel solvabilité 2.
1. Introduction
12Cours EURIA
SOMMAIREApproche bilancielle
1. Introduction
2. IFRS 4 phase 1
3. IFRS 4 Phase 2
4. Exemple
5. IAS 39
6. IFRS 9
13Cours EURIA
2.1. Notion de contrat d’assurance
La norme IFRS définit un contrat d’assurance comme un « Contrat selon lequel
une partie (l’assureur), en accord avec une autre partie (l’assuré) accepterait un
risque significatif en acceptant de dédommager l’assuré ou un tiers bénéficiaire,
en cas de survenance d ’un risque futur qui l’affecterait défavorablement ».
2. IFRS 4 phase 1
14Cours EURIA
2.2. Contrats à PB discrétionnaire: shadow accounting
La phase une de la norme IFRS 4 fait apparaître de nombreux écarts de
cohérence entre la valorisation du passif et la valorisation de l’actif. En effet, si ce
dernier est majoritairement évalué à la juste valeur, le passif reste globalement
valorisé selon les règles prudentielles du code des assurances.
Or, sur les contrats avec participation aux bénéfices, une partie de plus ou moins
values latentes et bénéfices techniques reviennent aux assurés. La mécanique
du shadow accounting permet de supprimer cet écart de comptabilisation.
Cependant, le mécanisme de shadow accounting reste limité par le mécanisme
du LAT. En effet, la compagnie doit vérifier la propriété suivante :
PB différée + PM > Valeur économique du contrat
2. IFRS 4 phase 1
15Cours EURIA
2.3. Gestion de la réserve de capitalisation
Par application du règlement 2000-05 du CNC, en l’absence de disposition
particulière, la réserve de capitalisation ne répond pas à la définition d’un passif
ou d’un élément de fonds propres et donc d’être annulée. La mécanique
comptable d’annulation dépendant de la probabilité de réalisation de moins-
values obligataires :
quand cette probabilité est faible (l’entreprise à l’intention et la capacité de
détenir jusqu’à l’échéance les titres en potentielles moins-values), le stock
de la réserve de capitalisation est intégralement retraité en résultat après
comptabilisation d’un impôt différé ;
si cette probabilité est forte, un droit de l’assuré sur une partie du stock de
la réserve de capitalisation est reconnu et ce sous la forme d’une
participation aux bénéfices différée.
2. IFRS 4 phase 1
16Cours EURIA
2.3. Gestion de la réserve de capitalisation
Dans le cas ou le contrat prévoit des dispositions particulières, ces dernières sont
classiquement de deux types :
soit le contrat fait l’objet d’un patrimoine d’affectation. Dans ce cas le stock
de la réserve de capitalisation répond à la définition d’un passif et est de ce
fait intégralement comptabilisé en dette ;
soit le contrat prévoit que les mouvements de la réserve de capitalisation
sont sans effet sur la participation aux résultats des assurés. Dans ce cas,
les assurés ont déjà bénéficié de la plus-value sur obligation sous la forme
d’une participation aux bénéfices. Le stock de la réserve de capitalisation
appartient alors à l’assureur et reste en totalité dans les fonds propres
consolidés.
2. IFRS 4 phase 1
17Cours EURIA
2.4. Calcul des provisions
A l’exception des provisions pour catastrophe et provisions d’égalisation (ces
dernières sont annulées et se retrouvent du coût soumises à la fiscalité), les
provisions techniques (PM, PM de rente, provisions de sinistres et provisions de
primes) sont valorisés et comptabilisés sur la base du référentiel local.
2. IFRS 4 phase 1
18Cours EURIA
SOMMAIREApproche bilancielle
1. Introduction
2. IFRS 4 phase 1
3. IFRS 4 Phase 2
4. Exemple
5. IAS 39
6. IFRS 9
19Cours EURIA
3.0 Notion de contrat d’assurance
Le Board retient une définition relativement proche de celle définit dans la
phase 1 :
« Un contrat selon lequel une partie accepte un risque d’assurance
significatif d’une autre partie en convenant d’indemniser le titulaire de la police
si un événement futur incertain spécifié affecte de façon défavorable le titulaire
de la police »
Le risque d’assurance est significatif si et seulement si un événement assuré
peut obliger un assureur à payer des prestations complémentaires significatives
dans n’importe quel scénario à l’exclusion des scénarios qui manquent de
substance commerciale.
3. IFRS 4 phase 2
20Cours EURIA
3.0. Notion de contrat d’assurance
Le contrat est reconnu (et donc comptabilisé) au plus tôt des deux dates
suivantes :
la date de signature de l’engagement contractuel;
la date de début d’exposition au risque
Problème : peu de systèmes de gestion ont une telle capacité de
réactivité. Ceci peut en pratique présenter des problèmes notamment au
niveau du calcul et de l’amortissement de la marge résiduelle.
Le contrat est décomptabilisé à partir du moment ou le droit à indemnisation
prend fin (la réassurance n’a pas d’impact).
3. IFRS 4 phase 2
21Cours EURIA
3.0. Notion de contrat d’assurance
Comparaison avec les autres référentiels
Ce point est cohérent avec les principes Solvabilité 2. Cependant, en pratique
les calculs SII sont majoritairement effectué en retenant la date d’effet du
contrat et non la date d’engagement.
3. IFRS 4 phase 2
22Cours EURIA
3.1. Segmentation des contrats d’assuranceUnbundling.
Cette notion consiste à décomposer les composantes services et financières du
contrat d’assurance à partir du moment ou elles ne sont pas étroitement liées au
contrat. Cette séparation s’applique principalement aux biens et services sans
substance commerciale et aux dérivés incorporés (application d’IAS 39 sauf si le
dérivé présente la définition de contrat d’assurance).
Cependant le Board s’oppose à l’application d’une segmentation dès lors que la
l’indépendance n’est pas sure. En effet ceci reviendrait à ignorer (d’une manière
arbitraire) les dépendances entres les différents composants. De plus la somme
des différentes composants pourrait présenter une valeur différente de la valeur
globale (notamment à cause de mesures de risques différentes). Aussi la
distinction vie non vie ne s’applique pas sous IFRS.
Les valorisations devront être effectuées sur la base de contrats présentant les
mêmes risques et de plus gérées sous le même portefeuille.
3. IFRS 4 phase 2
23Cours EURIA
3.1. Segmentation des contrats d’assuranceApplication
Peu clair en l’état, il semblerait qu’elle ne touche pas :
- Les rachats dynamiques;
- L’option de PB sur les contrats d’épargne en € (PB<100% + impact
du taux technique).
Il semblerait qu’elle touche :
- La garantie principale des contrats en unité de compte qui serait alors
valorisés selon la norme IAS 39.
Comparaison avec les autres référentielsLa segmentation à retenir n’étant pas clair il est délicat de mettre en avant les
différences de traitements entre la norme IFRS et la norme SII et MCEV.
Quoi qu’il en soit il semblerait que la séparation vie non-vie obligatoire sous SII ne
soit pas à effectuer sous IFRS.
3. IFRS 4 phase 2
24Cours EURIA
3.1. Segmentation des contrats d’assurancePosition de la FFSA et de l’IA
La FFSA est contre l’application de l’unbundling telle que présentée dans
l’exposure draft : « Les experts se positionnent en défaveur de la séparation de
composantes hors regroupements sans substance commerciale ».
En effet de nombreux contrats d’assurance présentent à la fois une composante
assurance et une composante service : contrat MRH prévoyant une indemnité ou
une remise à neuf en cas de dégâts des eaux, contrats d’assistance, MAV…
De plus, la FFSA comme l’IA sont pour l'inclusion des contrats financiers avec PB
discrétionnaire dans le champ d'IFRS 4 Phase II (risque décès + gestion de la PB
à la discrétion de l’assureur + arbitrage €/UC).
Le FASB s’oriente très clairement vers une solution divergente, les contrats
d’investissement avec participation aux bénéfices discrétionnaire étant traités
comme des instruments financiers.
3. IFRS 4 phase 2
25Cours EURIA
3.2. Mesure à retenir pour évaluer les contrats d’assurance
Le Board stipule que la mesure à retenir doit permettre :
de fournir une mesure de la valeur des passifs d’assurance ;
de fournir des informations au sujet des principaux facteurs expliquant la
profitabilité des contrats.
In fine le Board propose que les passifs d’assurance soient valorisés sur la
base :
- d’un best estimate
- d’une marge pour risque
- d’une marge résiduelle
Cette dernière a pour objet d’annuler tout gain à la souscription et de reporter la
rentabilité du contrat sur la période couverture (le gain est nul au-delà).
3. IFRS 4 phase 2
26Cours EURIA
3.2.1 Mesure à retenir – divergence IASB / FASB
Le FASB propose de retenir une mesure intégrant une unique marge appelée
marge composite.
3. IFRS 4 phase 2
IASB
Marge pour
risque
Best Estimate
Marge
résiduelle
Best Estimate
Marge
composite
FASB
Dans le cas ou le contrat présente un gain à la
souscription, les deux mesures conduisent à la
même valeur initiale, à savoir la prime
initialement payée.
Dans le cas ou le contrat présente une perte à
la souscription, la mesure proposée par l’IASB
conduit à reconnaître une plus grande perte à la
souscription mais donc plus de gains par la suite.
Elles ne s’appliquent pas pour les contrats
d’assurance présentant une duration courte.
Primes
27Cours EURIA
3.2.2 Mesure à retenir – divergence IASB / FASB
Le fait de retenir deux marges peut conduire à comptabiliser plus souvent une
perte à la souscription puis de reconnaître des gains dans le futur :
Supposons un contrat qui prévoit le versement d’une prime de 1 000€. La
modélisation de ce contrat conduit à enregistrer un best estimate de 900€ et
une marge pour risque de 130€. Le modèle IASB conduit à une perte initiale de
30 tandis que le modèle FASB conduit à une perte nulle :
Par la suite le modèle IASB conduira à reconnaître un gain de 130 quand le
modèle FASB conduira à reconnaître un gain de 100.
3. IFRS 4 phase 2
Résultat -30 Résultat 0Monétaire 1000 Provision technique 1030 Provision technique 1000
dont marge résiduelle 0 dont marge composite 100dont marge pour risque 130dont Bel 900 dont Bel 900
Actif Passif IASB Passif FASB
28Cours EURIA
3.2.2 Mesure à retenir – divergence IASB / FASB
Avis de l’IA et de la FFSA
L’IA et la FFSA sont en accord avec la notion de prime de risque et de marge
résiduelle.
3. IFRS 4 phase 2
29Cours EURIA
3.3. Quelles hypothèses retenir ?
Impact de la mesure
La nature des hypothèses à retenir est intrinsèquement liée à la mesure retenue.
Current exit value
Valeur actuelle que demanderait un tiers pour accepter le transfert du contrat d’assurance.
Current fullfilment value
Valeur actuelle probable des coûts nécessaires pour honorer les obligations envers les
assurés.
Ainsi la CEV présuppose que l’assureur transfert son risque et fournit une
estimation de cette valeur de transfert alors que la CFV présuppose que
l’assureur conserve le contrat jusqu’à son terme et fournit une estimation du coût
auquel l’assureur devra faire face afin d’honorer ses engagements.
3. IFRS 4 phase 2
30Cours EURIA
3.3. Quelles hypothèses retenir ?
Pourquoi retenir la CFV
Initialement (dans le Discussion Paper) le Board retenait comme mesure la CEV.
Cependant, en partant du constat que les assureurs remplissent leurs
obligations en payant les sinistres et bénéfices revenant aux assurés plutôt
qu’en transférant leurs risques le Board a retenu comme mesure la CFV (ED).
L’avis des participant est également de retenir la CFV (pour une meilleur
valorisation des contrats). De plus retenir la CEV conduirait à retenir des
hypothèses de frais de marché et donc potentiellement à retenir un gain à la
souscription du contrat.
Au-delà de ce point le fait de retenir des frais de marché entrainerait un écart
entre l’estimation des frais et leur réalisation.
3. IFRS 4 phase 2
31Cours EURIA
3.3. Quelles hypothèses retenir ?
Détail des hypothèses
Le fait de retenir comme mesure la CFV est particulièrement important dans le
sens ou il définit la nature des hypothèses à retenir, à savoir des hypothèses
best estimate définies sur la base de données propres à la compagnie.
Les hypothèses de calculs doivent :
être ajustées sur la base de données disponibles en date de calcul et
non sur la base d’anticipations ;
refléter la vue de l’assureur ;
rester cohérente avec le marché pour les variables financières.
Seuls les flux liés aux contrats existants doivent être pris en compte, cependant
ils doivent être estimés en tenant compte de l’effet de l’émission de nouveaux
contrats sur les flux des contrats existants (et non en faisant l’hypothèse du run-
off des contrats existants).
3. IFRS 4 phase 2
32Cours EURIA
3.3. Quelles hypothèses retenir ?
Comparaison avec les autres référentiels
A l’exception des frais (les frais qui ne sont pas directement lié au contrat ne
sont pas à retenir : ainsi les frais généraux ne sont pas gérés par la norme
IFRS4) les hypothèses à retenir lors de l’arrêté comptable IFRS sont similaires à
celle retenues sous la MCEV et sous le Solvabilité 2.
Cependant il est à noter qu’un différence de principe existe entre le Board et la
Commission Européenne : la Commission parlant de Current Exit Value mais
estimée sur la base de données propres à la compagnie lorsque ces dernières
présentent un quantité et une qualité suffisante.
3. IFRS 4 phase 2
33Cours EURIA
3.4. Taux d’actualisation et prime d’illiquidité
Le Board retient comme taux d’actualisation la courbe des taux sans risques
et non le taux de rendement attendu de l’actif. Ce taux doit :
- refléter les caractéristiques du passif en termes d’échéance, de devise
et de liquidité ;
- être cohérent avec les hypothèses retenues pour les flux (ex :
actualisation de flux nominaux (qui dépendent donc de l’inflation) sur la
base d’un taux nominal et non d’un taux réel).
Si les flux dépendent de la performance d’actifs particuliers, la mesure du
passif doit en tenir compte.
Le Board considère qu'il est nécessaire de retenir une prime d'illiquidité lors
de l'actualisation des flux de trésorerie du passif, ceci permettant de rendre
compte de la différence entre une OAT et un contrat d'assurance.
3. IFRS 4 phase 2
34Cours EURIA
3.4. Taux d’actualisation et prime d’illiquidité
de par la forte liquidité des marchés relatifs aux obligations d'Etat, un
investisseur achetant une OAT achète deux droits : celui de recevoir des
intérêts qui sont calculés sur un sous-jacent non commercialisable et la
capacité de pouvoir vendre son obligation aisément ;
de part l'impossibilité de vendre un contrat d'assurance à un tiers et la
présence de contraintes relatives au remboursement du contrat
(impossibilité ou présence de pénalités) un investisseur achetant un
contrat d'assurance n'achète que le droit aux intérêts.
De ce fait, la valeur de marché du contrat d'assurance doit être inférieure à celle
de l'OAT (par AOA un portefeuille de réplication vérifierait cette contrainte) et doit
donc être calculée via l'application d'un taux sans risque augmenté d'une prime
de d'illiquidité.
3. IFRS 4 phase 2
35Cours EURIA
3.4. Taux d’actualisation et prime d’illiquidité
Comparaison avec les autres référentiels
Les spécifications techniques du QIS5 (ainsi que le Q&A) considèrent qu'une
prime d'illiquidité doit être retenu lors de l'actualisation des flux de trésorerie
mais également lors de la projection du taux sans risque.
Si l'on met de côté le fait que dans le cas où un même actif est en
représentation de deux passifs d'assurance alors cet actif présenterait
potentiellement deux rendements (ce qui peut apparaître particulièrement
étrange), une conséquence des principes édictés par le CEIOPS est que lors de
la projection des flux de trésorerie, un passif d'assurance et une obligation d'Etat
se verront attribuer la même valeur de marché (la seule différence se situant en
0, l'obligation étant valorisée en mark to market et non en mark to model).
3. IFRS 4 phase 2
36Cours EURIA
3.4. Taux d’actualisation et prime d’illiquidité
Comparaison avec les autres référentiels
In fine, si la Commission Européenne et le Board traitent de la problématique
de liquidité, les solutions proposées divergent. Le principe reste qu'à flux moyen
comparable, un instrument non liquide doit présenter une valeur de marché plus
basse, ce que traduit la solution proposée par le Board. La solution préconisée
par le CEIOPS réalise une confusion entre deux aspects de cette questions :
les passifs d'assurance doivent en permanence être actualisé sur la base
d'une courbe des taux augmentées d'une prime d'illiquidité, car ils sont
toutes choses égales par ailleurs moins liquides qu'une OAT qui
serviraient les mêmes flux ;
en cas de crise de liquidité globale la courbe des taux doit être augmenté
d'une prime de liquidité, qui est une composante du spread au même titre
que le risque de crédit.
3. IFRS 4 phase 2
37Cours EURIA
3.4. Taux d’actualisation et prime d’illiquidité
Réponse de l’IA
L’IA est :
en accord avec le fait de retenir un taux d’actualisation qui soit indépendant de
la structure de l’actif de l’assureur.
En désaccord avec la notion selon laquelle le taux d’actualisation doit prendre
en compte la structure du passif :
« La notion d’actualisation traduit la valeur du temps, qui est la même pour tout
cash flow d’une même monnaie. Les caractéristiques propres au passif doivent
être prises en compte dans les flux de trésorerie et dans l’ajustement pour
risque. » Cependant elle est pour la notion de prime d’illiquidité mais plaide pour
une clarification.
L’IA considère également que le fait de ne pas définir la courbe des taux à
retenir peut entrainer des distorsions.
3. IFRS 4 phase 2
38Cours EURIA
3.5. Primes à retenir
De manière synthétique les primes futures sont retenues tant que la notion de
contrat d’assurance existe.
La prise en compte des primes futures est analysée selon la capacité de
l’assureur à mettre fin ou non au contrat ou à en modifier la tarification
(de façon à refléter parfaitement le risque associé à chaque assuré).
Prise en compte de tous les flux de trésorerie attendus des contrats en
cours, pondérés par leur probabilité d’occurrence (y compris les flux dont
le montant dépend de l’exercice d’une option). Ce point est en accord
avec la disparition de la notion de deposite floor.
3. IFRS 4 phase 2
39Cours EURIA
3.5. Primes à retenir
A partir du moment ou l’assureur n’est plus obligé de fournir une couverture et
à partir du moment ou l’assuré n’a plus le droit de reconduire son contrat alors
ce dernier prend fin.
Si l’assureur à la capacité de réajuster le montant de la prime et ce afin de
refléter correctement le risque alors le contrat prend fin.
Dans le cas particulier des contrats ou l’assureur à la capacité de rectifier le
tarif sur la base de l’expérience du marché (mortalité par exemple) mais qu’il
ne peut réajuster la prime d’un assuré sur la base de son profil de risque (par
exemple la santé de l’assuré) alors le réajustement du tarif ne met pas fin au
contrat.
Si l’assureur a le droit ou la capacité de réévaluer le risque porté par un assuré
mais pas le droit de modifier la prime afin de refléter totalement ce risque
(mais une légère modification est possible) alors le réajustement ne met pas
fin au contrat.
3. IFRS 4 phase 2
40Cours EURIA
3.5. Primes à retenir
Cas particulier des contrats avec participation au bénéfice :
La notion de contrat prend fin à partir du moment ou l’assuré n’a plus le droit de
toucher la participation aux bénéfices discrétionnaires.
Comparaison avec les autres référentielsMCEV
Le montant de primes retenues lors du calcul de la valeur des contrats
d’assurance sous la norme IFRS4 sera plus important que le montant retenu
lors du calcul de la MCEV (pas de limite au niveau de la prédictibilité du
versement).
SII
Les différences avec la norme solvabilité 2 seront à apprécier au cas par cas
(notamment au niveau de la notion d’impossibilité de revoir le risque au niveau
assuré).
3. IFRS 4 phase 2
41Cours EURIA
3.5. Frais d’acquisition
Seuls les frais d’acquisition marginaux doivent être pris en compte lors de
l’évaluation du best estimate. Les autres frais sont comptabilisés en dépense.
On entend par frais marginaux les frais liés à la vente, la souscription ou
l’émission.
L’appréciation du caractère marginal est effectuée au niveau d’un contrat
individuel (frais qui n’auraient pas été encourus si le contrat individuel
n’avait pas été émis).
Dans le cas de groupe, la gestion des frais d’acquisition intra groupe peut
conduire à une marge résiduelle consolidée différente de la marge résiduelle
initiale.
On notera à ce niveau une différence de traitement avec SII (l’ensemble des
frais étant pris en compte dans le calcul du BEL).
3. IFRS 4 phase 2
42Cours EURIA
3.6. Calcul du Best estimate
Dans le cas ou un contrat d’assurance peut être répliqué par un portefeuille
d’actif constitué d’instruments financiers investis dans un marché suffisamment
profond et liquide alors la part réplicable du contrat peut être évalué sur la base
de la valeur de marché du portefeuille répliquant.
Dans ce cas et pour éviter tout double comptable la mesure de risque ne
devra pas tenir compte des risques qui sont déjà pris en compte dans la
fair value du portefeuille de réplication.
In fine, la notion de best estimate est cohérente avec la celle retenue par la
Commission Européenne dans le QIS5
3. IFRS 4 phase 2
43Cours EURIA
3.6. Calcul du Best estimate
Avis de l’IA
L’IA considère que l’ED semble introduire la prééminence de la valorisation par
portefeuille répliquant sur toute autre méthode valorisation.
« En pratique, il convient de rappeler qu’un portefeuille répliquant ne peut être
calibré qu’à partir d’un outil de modélisation de passifs. Un portefeuille répliquant
peut se substituer à l’outil de modélisation de passifs pour établir des calculs
intermédiaires (par exemple mensuels), pour calculer des sensibilités ou des
quantiles, mais il ne s’agit jamais que d’une approximation. Ce point mériterait
d’être clarifié dans l’ED, la référence aux portefeuilles répliquant étant confuse. »
3. IFRS 4 phase 2
44Cours EURIA
3.7. Calcul de la marge pour risque : Définition
Correspond au montant que serait prêt à payer un assureur afin d’être libéré
du risque de voir les flux futurs de trésorerie être supérieur à leur estimation.
Elle doit :
Fournir des informations au sujet du niveau de risque associé au contrat
Fournir des informations relatives à la façon dont le business model de la
compagnie gère les risques.
Réduire le montant arbitraire de la marge résiduelle.
Elle ne doit pas :
Représenter le montant que demanderait un tiers pour reprendre le
contrat (cohérent avec la notion de CFV) ;
Représenter un montant qui fournit une forte probabilité que l’assureur
puisse remplir ses obligations (ceci étant à la charge du régulateur).
3. IFRS 4 phase 2
45Cours EURIA
3.7. Calcul de la marge pour risque : méthode
Trois méthodes sont applicables (est maintenue sur la période de liquidation):
niveau de confiance (approche par quantile ou Value at Risk);
Conditionnal Tail Expectation (CET ou Tail VaR);
coût du capital.
L’évaluation ne doit tenir compte que des risques directement liés au passif
d’assurance. Aussi les risques financiers (y compris non évitables) ne doivent pas
être pris en compte. Quid du risque opérationnel ?
Elle est menée au niveau portefeuille de contrat (avec un risque similaire et géré
ensemble) sans mutualisation au niveau de l’entité globale.
Il est obligatoire de mentionner en annexe du seuil de confiance auquel correspond
la marge pour risque retenue.
Elle est recalculée à chaque date de reporting, et les mouvements sont
comptabilisés via le résultat.
3. IFRS 4 phase 2
46Cours EURIA
3.7. Calcul de la marge pour risque
Pour chaque contrat d’assurance, l’assureur doit décider quelle mesure il souhaite
appliquer. Le choix sera guidé par la nature du contrat.
Aussi un contrat dont les sinistres présentent une fréquence faible mais un montant
particulièrement élevé devra être valorisé sur la base d’une TVaR ou d’un CoC.
3. IFRS 4 phase 2
47Cours EURIA
3.7. Calcul de la marge pour risque : Choix
Avis de l’IA
L’IA est en accord avec le notion de marge pour risque définie par le Board.
Cependant il considère que les différentes méthodes utilisables ne devrait pas être
limité à 3 méthodes :
« Le choix des méthodes de calcul ne devrait être limité que par principe. Des
annexes conséquentes pourraient permettre au lecteur d’états financiers de bien
comprendre la méthode utilisée ainsi que la pertinence du choix de la méthode par
rapport au profil de risque de l’assureur. »
De plus l’IA considère que le fait d’informer le niveau de la VaR équivalent pourrait
inciter les assureurs à retenir cette méthode.
3. IFRS 4 phase 2
48Cours EURIA
3.7. Calcul de la marge pour risque : comparaison
Elle fortement différente des pratiques retenues par le FASB dans le sens ou le
modèle américain ne retient pas de marge pour risque explicite. Cependant deux
drivers peuvent être retenus (mais fixé en 0). Le Board s’oppose à cette pratique
qui ne permet que de refléter le risque existant lors de la signature du contrat.
La comparaison avec le référentiel solvabilité 2 indique deux niveaux d’écarts :
Tout d’abord au niveau de la fonction de la marge, la marge pour risque SII
étant calculé dans une logique de transfert de l’ensemble du portefeuille.
Ensuite au niveau de son calcul. En effet même dans le cas de l’approche
par coût du capital :
les risques pris en compte sous SII sont différents de ceux autorisés par
l’ED (risque de marché inévitables et risque opérationnel);
Le coût de la marge est fixé sous SII à 6% quand ce dernier est libre sous
IFRS.
SII introduit une mutualisation au niveau de l’entité.
3. IFRS 4 phase 2
49Cours EURIA
3.8. Calcul de la marge résiduelle
Elle permet de lisser le gain à la souscription sur la durée de couverture du contrat :
Day one profit
Il ne doit pas être reconnu et est donc annulé par la marge pour risque. Il sera
reconnu par la suite à mesure que la marge pour risque sera amortie.
Day one losses
Dans le cas ou la prime ne permet pas de couvrir le risque en date de calcul
alors la perte doit être immédiatement constaté.
Elle est reconnue par la suite sur la durée de couverture du contrat. Son mode
d’amortissement est par défaut linéaire. Cependant dans le cas ou la chronique des
flux du passif (trésorerie et PB) présente une cadence significativement non
linéaire, cette cadence doit être retenue.
Ce n’est pas un amortisseur de choc : les variations du BEL et de la Marge pour
Risque impactent directement le compte de résultat.
3. IFRS 4 phase 2
50Cours EURIA
3.8. Calcul de la marge résiduelle
Son évaluation ne peut être revue par la suite (que ce soit suite à un changement
du risque ou une modification des primes futures). Cependant si le nombre de
contrat encore en portefeuille s’avère inférieur au nombre prévu un reprise
supplémentaire de la marge pour risque doit être reconnue vi la compte de résultat
(l’inverse n’étant pas permis).
La marge pour risque doit être augmentée de la valeur des intérêts relatifs à cette
marge. Le taux à retenir correspondant au taux d’actualisation initialement retenue
lors de la première estimation.
3. IFRS 4 phase 2
51Cours EURIA
3.8. Calcul de la marge résiduelle
Cas particulier des contrats avec PB discrétionnaire :
La marge résiduelle est reprise sur la durée de couverture du contrat selon un
rythme :
linéaire par défaut
sur la base de la juste valeur des actifs gérés, si ce rythme diffère du
rythme linéaire de manière significative.
3. IFRS 4 phase 2
52Cours EURIA
3.8. Calcul de la marge résiduelle
Comparaison avec les autres référentiels :
Comparaison avec le bilan solvabilité 2
Sous SII le gain à la souscription est immédiatement reconnu dans les fonds
propres.
Comparaison avec la marge composite du FASB :
- la marge composite du FASB inclus la marge résiduelle et la marge pour risque
de l’IASB;
- la période de reprise de la marge composite correspond à la durée de vie du
contrat (couverture + liquidation);
- pas de capitalisation d’intérêt sur la partie non amortie de la marge composite.
3. IFRS 4 phase 2
53Cours EURIA
3.8. Calcul de la marge résiduelle
Avis de la FFSA et l’IA
La FFSA et l’IA sont plutôt en faveur d'un recalibrage de la marge résiduelle et une
reconnaissance sur la base de l’évolution du risque.
Ils sont contre la maille d’agrégation proposée (ie calcul par générations de contrats
de durées de couverture similaire à l’intérieur d’un portefeuille) :
dans le cas de contrats présentant un fonds de PB, le calcul par génération
d’une marge résiduelle revient à affecter de manière arbitraire le fonds de
PB.
le calcul par génération de contrat s’oppose à la maille portefeuille retenue
pour la marge pour risque.
Le CEA et le CFO Forum sont également pour un recalibrage de la marge
résiduelle.
3. IFRS 4 phase 2
54Cours EURIA
3.9. Cas particulier des contrats sans option et à duration courte
Dans le cas ou un contrat présente à la fois :
une duration inférieure à un an ;
ne contient pas d’options qui affectent significativement la valeur des
prestations (après application de l’unbundling).
Dans ce cas l’assureur est obligé d’appliquer les méthodes suivantes.
Avant la survenance des sinistres : mesure correspondant à l’étalement sur
la durée de vie du contrat de la prime initiale augmentée de la valeur actuelle
probable des primes futures et diminuée des frais d’acquisition. Par la suite
cette mesure est amortie de manière linéaire ou sur la base de la cadence de
règlement des sinistres.
A la survenance des sinistres : retour à la méthode normale
3. IFRS 4 phase 2
55Cours EURIA
3.9. Cas particulier des contrats sans option et à duration courte
Avis de la FFSA
La FFSA est contre l'obligation d'appliquer l'approche modifiée
3. IFRS 4 phase 2
56Cours EURIA
SOMMAIREApproche bilancielle
1. Introduction
2. IFRS 4 phase 1
3. IFRS 4 Phase 2
4. Exemple
5. IAS 39
6. IFRS 9
57Cours EURIA
4.1. Hypothèses
Considérons un contrat de rente viagère à prime unique versant en début de chaque
année un arrérage de 1 000 €. On suppose les hypothèses suivantes :
- Age 60 ans ;
- Chargement de gestion 5% ;
- Frais annuels sur prestations 1% ;
- Frais annules de gestion 1% ;
- Frais d’acquisition 3%;
- Taux technique 2% ;
- Abattement à appliquer à la TGH-05 pour intégrer l’expérience : 10%.
On supposera de plus que le contrat n’offre pas de participation aux bénéfices
4. Exemple
58Cours EURIA
4.2. Calculs à mener
On suppose que la compagnie présente en 0 un actif investi sur du monétaire et
présentant une valeur égale à 104% de la prime initiale. Les calculs à mener pour
établir le bilan Solvabilité 2 et le bilan IFRS sont :
- Calcul du best estimate ;
- Calcul de la marge pour risque SII ;
- Calcul de la marge pour risque IFRS ;
- Calcul de la marge pour service en date de calcul et de l’amortissement
ensuite ;
- Évolution de la valeur de marché de l’actif.
3. IFRS 4 phase 2
59Cours EURIA
4.3. Calcul du best estimate
Par définition le best estimate (S2 et IFRS) correspond à la valeur actuelle probable des
flux de trésorerie futurs. Les arrérages sont calculés sur la base de la loi d’expérience,
les frais de prestations sont proportionnels sont aux arrérages payés et les frais de
gestion sont calculés sur la base des provisions mathématiques établies sur la base de
la table réglementaire.
3. IFRS 4 phase 2
-
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
16 000
18 000
20 000 BEL SII et IFRS
60Cours EURIA
4.4. Calcul des marges
On fait par la suite deux hypothèses fortes :
- les marges pour risque S2 et IFRS sont identiques ;
- elles correspondent à un pourcentage du BEL (ici 10%).
La marge résiduelle initiale est calculée de façon à annuler tout gain à la souscription.
Ceci conduit à une marge résiduelle de 1 407 €. Par la suite la marge est écoulée sur la
base de deux cadences :
- une cadence linéaire de 1/60 par an ;
- une cadence établie sur la base du nombre de survivant en portefeuille.
Les intérêts sur la marge pour service ont été ignorés. Sur la base des principes édictés
ci-avant les bilans des années futurs sont alors projetés.
3. IFRS 4 phase 2
61Cours EURIA
4.5. Résultats
Le bilan initial est le suivant :
3. IFRS 4 phase 2
Passif SII IFRS
Monétaire 23 696 Fonds propres 2 319 911
Marge résiduelle s.o 1 407
Marge pour risque 1 943 1 943
BEL 19 434 19 434
Actif
62Cours EURIA
4.5. Résultats
L’évolution du montant des fonds propres est la suivante :
3. IFRS 4 phase 2
-
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
16 000
18 000
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41 43
FP SII FP IFRS Linéaire FP IFRS Risque
63Cours EURIA
SOMMAIREApproche bilancielle
1. Introduction
2. IFRS 4 phase 1
3. IFRS 4 Phase 2
4. Exemple
5. IAS 39
6. IFRS 9
64Cours EURIA
5.1. Définition d’un instrument financier
La notion d’instrument financier a été définie en France par la loi 96-597 du 2 juillet 1996
de modernisation des activités financières article 1, intégré dans le Code monétaire et
financier article L. 211-1. Cette définition intègre notamment les actions, titres donnant
accès au capital, les parts ou actions d’OPC, les instruments financiers à terme et les
titres pouvant donner accès au capital.
Cette définition a été élargie aux instruments financiers dérivés en 1989 par l’IASB : « un
instrument financier est un contrat qui donne lieu à un actif financier d’une entité et à un
passif financier ou à un instrument de capitaux propres d’une autre entité ».
Principe général de la norme IFRS pour valorisation des instruments financiers :
« valorisation à la juste valeur sauf si la compagnie considère qu’elle peut détenir
le titre jusqu’à maturité (et sous conditions). Classification des instruments
financiers suivant 4 catégories ».
5. IAS 39
65Cours EURIA
5.2.Comptabilisation des actifs selon la norme IAS 39
Les 4 catégories envisagées par la norme sont les suivantes :
Trading : juste valeur et écart de valorisation pour résultat. Actifs acquis dans le but
évident de rechercher un profit à court terme. Peu utilisé par les compagnies
d’assurance car rend le résultat volatile.
HTM : coût amorti. Concerne l’ensemble des placements côtés sur un marché actif à
paiements fixes ou déterminables, dont l’échéance est déterminée et qui seront détenus
jusqu’à leur échéance. Peu utilisé à cause de la règle du tainting.
L&R : coût amorti. Il s’agit d’instrument émis par l’entreprise.
AFS : tout type d’actif. Juste valeur et écart de valorisation pour OCI (autres élément
de résultat global).
Les charges financières (frais d’honoraires par exemple) sont comptabilisées comme
des frais d’acquisition et n’entrent donc dans la valeur comptable initiale.
5. IAS 39
66Cours EURIA
5.2.Comptabilisation des actifs selon la norme IAS 39
5.2.1. Hors instruments dérivés et hybrides
5. IAS 39
Catégorie Évaluation
initiale
Évaluation
ultérieure
Provision pour Dépréciation : incurred loss (*)
Si indication objective et significative de dépréciation selon l’entreprise
HTM JV Coût amorti
(TIE)
Comptabilisation en résultat de l’écart entre coût amorti et valeur recouvrable
Reprenable
L&R JV Coût amorti
(TIE)
Comptabilisation en résultat de l’écart entre coût amorti et valeur recouvrable
Reprenable
Trading JV JV
résultat
Non
AFS JV JV
OCI
Dans le cas des actions la dépréciation est non reprenable et comptabilisée
en OCI. Post-dépréciation les MVL sont immédiatement comptabilisées en
résultat et les PVL en OCI.
Dans le cas des obligations la dépréciation est reprenable et comptabilisée en
résultat. Post-dépréciation les MVL et PVL sont comptabilisées en résultat
(jusqu’à reprise complète) puis en OCI.
(*) Pour les obligations la dépréciation correspond à une forte dégradation de la qualité de l’émetteur.
Pour les actions il s’agit d’une MVL importante et durable
67Cours EURIA
5.2.Comptabilisation des actifs selon la norme IAS 39
5.2.1. Hors instruments dérivés et hybrides
(*) Sous condition d’appliquer l’option du CNC du 06 décembre 2005 permettant de comptabiliser en frais
d’acquisition les charges financières et amortissement actuariel et non linéaire.
(**) Les règles de dépréciation en norme françaises sont différentes de celles des IFRS.
5. IAS 39
Catégorie MCEV et solvabilité 2 Normes françaises
HTM - Annulation dépréciations.
- Prise en compte des PMVL+impôt différé
- Pas d’impact à l’exception d’une différence de
provisions pour dépréciation. (*)
L&R - Annulation dépréciations
- Prise en compte des PMVL+impôt différé
- Pas d’impact à l’exception d’une différence de
provisions pour dépréciation.
Trading - Pas d’impact en terme de valeur des
fonds propres.
- Suppression des PMVL et de l’impôt différé associé.
- Comptabilisation des PDD (CNC) et PRE (**)
AFS - Pas d’impact en terme de valeur des
fonds propres.
- Suppression des PMVL , dépréciation et de l’impôt
différé associé.
- Comptabilisation des PDD (CNC) et PRE
68Cours EURIA
5.2.Comptabilisation des actifs selon la norme IAS 39
5.2.2. Instruments dérivés et hybrides
Au sens de la norme IAS 39, un produit dérivé présente un faible coût à l’émission, est
réglé à une date future dont la valeur fluctue en fonction d’un sous-jacent (contrats à
terme ferme, swaps, options, caps, floors et collars). Ces produits sont comptabilisés en
trading (hors instrument de couverture) sauf pour les dérivés sur actions non cotées dont
la juste valeur ne peut être déterminée de manière fiable (la règle du coût amorti peut
alors être appliquée).
Un dérivé incorporé est la composante d’un instrument hybride faisant varier une partie
des flux de trésorerie de l’instrument d’une manière analogue à celle d’un dérivé
autonome. Il est évalué séparément du contrat hôte si :
- les risques liés au dérivés ne sont pas étroitement liés à ceux du contrat hôte ;
- le contrat hôte n’est pas comptabilisé en trading ou le produit hybride n’est pas
comptabilisés en juste valeur ;
- il rentre dans la définition IAS 39 d'un produit dérivé.
5. IAS 39
69Cours EURIA
5.2.Comptabilisation des actifs selon la norme IAS 39
5.2.2. Produits de couverture
La norme IAS 39 définit un instrument de couverture comme un dérivé dont les
mouvements de juste valeur ou les flux de trésorerie doivent permettre de compenser les
mouvements de juste valeur ou les flux de trésorerie de l’élément couvert (il est
nécessaire de démontrer de manière prospective et rétrospective l’efficacité de la
couverture).
Le principe général de la comptabilité de couverture est qu’il faut retenir l’élément de
couverture comme l’élément principal, ce dernier étant comptabilisé à la juste valeur. La
règle diffère ensuite selon la nature de la couverture :
- couverture en juste valeur (fair value hedge) ;
- couverture en flux de trésorerie (cash flow hedge);
- couverture d’un investissement net dans une entreprise à l’étranger.
5. IAS 39
70Cours EURIA
5.2.Comptabilisation des actifs selon la norme IAS 39
5.2.3. Produits de couverture
Dans le cas d’une couverture en juste valeur, le profit ou la perte de la couverture et de
l’élément couvert (partie efficace) est comptabilisée en résultat.
Dans le cas d’une couverture en flux de trésorerie :
- dans l’attente du dénouement de la transaction couverte, la part du profit ou de la
perte attribuable à la partie efficace de l’élément de couverture doit être comptabilisée
en capitaux propres (hedging reserve) ;
- au moment du dénouement de la transaction couverte, les montants enregistrés
en capitaux propres sont reversés au compte de résultat selon le rythme des flux de
trésorerie de l’élément couvert.
5. IAS 39
71Cours EURIA
5.2.Comptabilisation des actifs selon la norme IAS 39
5.2.3. Produits de couverture
Les produits de couverture, produits dérivés et actifs hybrides étant valorisé à la juste
valeur, aucune différence n’existe entre les valorisations IFRS, MCEV et Solvabilité 2.
En normes françaises, les variations de valeurs sont inscrits dans un compte d’attente
et n’interviennent pas dans la formation du résultat.
La prise en compte de ces PMVL a lieu lors de l’exercice du produit dérivé ou, dans le
cas de produits de couverture, elles sont rapportées au compte de résultat sur la durée
de vie résiduelle de l’élément couvert
De ce fait, un retraitement des PMVL et de l’impôt différé afférent doit être réalisé lors
du passage des normes IFRS aux normes françaises.
5. IAS 39
72Cours EURIA
5.3.Comptabilisation des goodwill et actifs incorporels
Le goodwill acquis lors d’un regroupement d’entreprises représente un paiement
effectué par l’acquéreur en prévision d’avantages économiques futurs générés par des
actifs qui ne peuvent être identifiés individuellement et comptabilisés séparément.
La comptabilisation des goodwill et actifs incorporels selon les principes IFRS est la
suivante :
- ils sont comptabilisés initialement à leur juste valeur ;
- par la suite, un test de dépréciation (IAS 36 et IFRS 3) doit être effectué à
chaque reporting.
Les DAC sont reconnus dans la phase 1 de la norme IFRS 4 (donc retraitement pour
passer d’IFRS à MCEV et S2) et ne sont plus reconnus dans la phase 2 (donc
retraitement pour passer aux normes françaises).
5. IAS 39
73Cours EURIA
5.3.Comptabilisation des goodwill et actifs incorporels
Sous le référentiel MCEV, les goodwill et actifs incorporels (liés au business
d’assurance) sont annulés. Aussi lors du passage du bilan IFRS au bilan MCEV ils
doivent être annulés.
Sous le référentiel Solvabilité 2, les goodwill sont annulés et les actifs incorporels sont
reconnus à leur valeur de marché si vendables séparément (pas dans le QIS4). De ce
fait un retraitement consistant à l’annulation des goodwill doit être effectué afin de
passer du bilan IFRS au bilan Solvabilité 2.
Sous le référentiel français, les goodwill et actifs incorporels sont comptabilisés au coût
amorti. Ainsi, un retraitement consistant au passage de la juste valeur au coût amorti
doit être effectué afin de passer du bilan IFRS au bilan français.
5. IAS 39
74Cours EURIA
SOMMAIREApproche bilancielle
1. Introduction
2. IFRS 4 phase 1
3. IFRS 4 Phase 2
4. Exemple
5. IAS 39
6. IFRS 9
75Cours EURIA
6.1. Calendrier
La crise financière a conduit le G20 à émettre un certain nombre de recommandations
en faveur :
- de la simplification des normes ainsi que de la prise en compte de
l’horizon de gestion et de la liquidité ;
- de l’harmonisation du référentiel IFRS avec les US Gaap ;
- de la mise en place de provisions contra-cycliques fondées sur les
pertes attendues (expected loss à la place des incured loss).
La refonte complète de la norme IAS 39 sur les instruments financiers est un élément de
réponse de l’IASB pour réduire la complexité des normes actuelles et augmenter la
lisibilité et la comparabilité des états financiers des différents acteurs.
6.IFRS 9
76Cours EURIA
6.1. Calendrier
6. IFRS 9
Etape du projet Exposé sondage Norme définitiveDate d'application
obligatoire
Application
anticipée
1er janvier 2013
2. Dépréciation
3. Comptabilité de couvertureED attendu au 1er
trimestre 2010
dès 2009 sous
réserve d'adoption
par le Parlement
européen
possible1er janvier 2014attendue pour
fin 2010
1. Classification et évaluation
Période de
commentaires
terminée
IFRS 9 publiée
le 12 novembre
2009
attendue pour
fin 2010? ?
ED paru le 5
novembre 2009
77Cours EURIA
6.2. Principes
Simplification de la norme actuelle en réduisant le nombre de catégories. Restent deux
catégories d’évaluation des instruments financiers :
- coût amorti pour les instruments financiers ayant les caractéristiques
de base d’un prêt et gérés sur les base des flux contractuels ;
- juste valeur pour tous les autres instruments avec : une
comptabilisation de la variation de juste valeur par résultat ou par capitaux propres
(OCI) pour des placements spécifiques comme les titres dits stratégiques.
Tout instrument financier n’entrant pas dans la catégorie coût amorti sera évalué à la
juste valeur par résultat (suppression de l’exemption du coût qui existe dans la norme
IAS 39 actuelle et qui permet d’évaluer au coût amorti les titres d’actions non cotées)
entraînant une forte volatilité du résultat.
6. IFRS 9
78Cours EURIA
6.2. Principes0
Sont classés dans la catégorie coût amorti les instruments qui vérifient les deux critères
suivants :
- un critère d’objectif de gestion sur la base des flux contractuels (critère
des business model) ;
- un critère de nature : les caractéristiques contractuelles de l’actif
financier donnent droit à des flux de trésorerie qui correspondent uniquement au
paiement du principal et des intérêts avec des flux contractuels à des dates
déterminées.
Les dispositions actuelles sanctionnant la cession avant l’échéance d’un actif financier
au coût amorti (tainting rule) sont supprimes : cession d’actifs au coût amorti sans
remettre en cause le portefeuille concerné, notamment si la vente est la conséquence
d’une baisse du rating du titre ou permet une meilleure cohérence.
6. IFRS 9
79Cours EURIA
6.2. Principes
Peuvent relever de la catégorie coût amorti (sous réserve du critère de gestion) :
- les obligations cotées ou non sans indexation ;
- les obligations cotées et indexées sur l’inflation ;
- les instruments de dette senior.
6. IFRS 9
80Cours EURIA
6.2. Principes
Ne répondent pas aux critères de nature de la catégorie coût amorti :
- les instruments de capitaux propres (actions et autres) ;
- les dérivés (leurs flux de trésorerie ne représentent pas le rendement
du principal et des intérêts) ;
- la plupart des instruments de dette complexes ;
- les obligations indexées sur le résultat ou la valeur ajoutée de
l’entreprise émettrice (sauf inflation) ;
- les obligations indexées sur des taux swaps ;
- les obligations convertibles.
6. IFRS 9
81Cours EURIA
6.2. Principes
Les reclassements entre juste valeur et coût amorti ne sont permis qu’en cas de
changement du business model et non lors de changements des caractéristiques de
l’instrument. Ainsi, si l’on considère un actif comptabilisé en représentation d’un
contrat en unité de compte, le transfert du contrat d’UC à l’euro ne permet par de
reclasser l’actif lors de son entrée dans le fonds général.
Dans le cas d’un transfert de la juste valeur vers le coût amorti, le principe du coût
amorti est appliqué lors du transfert sur la juste valeur de l’instrument.
L’option OCI permet de comptabiliser en juste valeur par fonds propres des
instruments de capitaux propres considérés comme stratégiques par la compagnie.
Cette option doit être effectuée initialement et ne peux être abandonnée.
La catégorie OCI crée de forts écarts comptables dans le sens où les plus et moins
values réalisées sont comptabilisées par fonds propres et non par résultat (seuls les
dividendes le sont) créant un problème au niveau de la PB.
6. IFRS 9
82Cours EURIA
Outre les problèmes résiduels existants au niveau de l’ED, un fort problème de
convergence comptable existe entre l’IFRS 4 phase 2 et l’IFRS 9.
En effet la seule solution consiste à reconnaître les actifs en juste valeur par résultat.
Ceci a pour conséquence de soumettre le résultat de l’assureur (et donc la mesure
de la qualité du management) aux fluctuations de marché.
Conclusion
83Cours EURIA
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