Rebillard Web2 Reseaux Sociaux

Preview:

DESCRIPTION

Présentatin de F. Rebillard (Université Lyon 2) à la journée d'étude "Réseaux sociaux" (CNRS).

Citation preview

Dépasser les oppositions du web 2.0 Les complémentarités entre  «réseaux sociaux » et industries culturelles

Franck RebillardElico - Université Lyon 2Franck.Rebillard@univ-lyon2.fr

Journée d’étude « Réseaux sociaux : des outils et des usages »CNAM Paris - 17 décembre 2007

Groupe Acteurs et production numérique éditorialeGDR Tic et Société - CNRS

Le web 2.0 vu par les médias

«Révolus, les circuits traditionnels et la suprématie des m a jo rs . Ou franchement menacés. […] un séisme culturel : une mini caméra et un ordinateur vous donnent accès à des millions de personnes. […] À chaque lever de soleil, le monde compte 100 000 nouveaux éditorialistes ! Et que dire du milieu artistique, où chacun devient producteur avec la même facilité qu’il était autrefois spectateur. »

L’Express, 7 décembre 2006, p. 36.

Le web 2.0 vu par les essayistes

Les médias des masses(De Rosnay, 2006)

La fin de la télévision(Missika, 2006)

Le web 2.0 vu par les chercheurs

Un moment dans l’histoire longue des dispositifs de communication et de leur ancrage social (Proulx, 2004, Miège, 2007)

Un moment à ne pas négligerUn moment à ne pas surestimer

Une position tenable dans un moment de bouillonnement médiatique et idéologique ?

Industries culturelles et « réseaux sociaux » du web 2.0

Objet : un des domaines concerné par le web 2.0 et les « réseaux sociaux »

Objectif : appréhender à sa juste mesure le degré de nouveauté apporté par le web 2.0

en matière de diffusion d’information et de culture

Trois oppositions binaires à dépasser

Liberté de la création amateur

Contrôle industriel de la production

Posture active de l’internaute

Passivité de la consommation mass-médiatique

Horizontalité des échanges

Verticalité de la diffusion

A p rè s le w e b 2 .0A v a n t le w e b 2 .0

« Les médias 1.0 sont descendants, centralisés, fermés. L’information y est hautement filtrée. […] Les médias 2.0 sont ceux que produit la révolution des médias personnels. L’audience devient le contenu. C’est le royaume de la conversation : on veut commenter, évaluer, recommander. »

Propos de JD Lasica, Internet Actu, http://www.internetactu.net, 1er juin 2006.

Les échanges entre individus en matière de culture et d’information : une fausse nouveauté

2 formes d’échange :- échanges autour de l’information et de la culture- échanges de biens informationnels et culturels

Pour 2 pratiques anciennes

Les échanges entre individus en matière de culture et d’information sur l’internet : une dimension nouvelle

Dimension spatiotemporelle modifiée :- envergure mondiale- Rapidité des transmissions

Dimension instrumentale renforcée :des communautés imaginées (Anderson, 1991) aux

communautés médiatées (Gensollen, 2004)

L’interpénétration entre communautés médiatées et industries culturelles

La circulation de biens culturels industrialisés au sein des communautés médiatées

Les jugements des communautés médiatées comme outil marketing des industries culturelles

Interpénétration conjoncturelle ou mouvement de fond ?

L’aléa de valorisation dans la théorie des industries culturelles

Un marketing amont par l’aval avec l’internet ?

Une tendance plus générale pour les industries culturelles, activée par les Tic ?

«D’utilisateur, l’internaute bascule progressivement vers un acteur du web, grâce notamment aux outils mis à disposition, outils qui lui permettent de participer au développement de cette nouvelle génération du web, moins statiques, plus interactifs, participatifs et collaboratifs. »

lemonde.fr, 6 octobre 2006.

La participation aux réseaux sociaux du web 2.0 : de QUOI parle-t-on ?

Les trois grands registres d’utilisation des Tic :A) interprétation intellectuelleB) manipulation matérielleC) intervention sur le contenu

Usages des biens culturels industrialisés = A + BParticipation aux réseaux sociaux du web 2.0 = A+B

+ C ?

La participation aux réseaux sociaux du web 2.0 : de QUOI parle-ton ?

Un exemple : Médiamétrie (oct. 2006)

« Contribuer » : « donner [un] avis sur un produit ou un service, voter pour un site, devenir “beta-testeur”, contribuer à un w ik i, poster un commentaire sur un blog, ou participer à un forum »

« s’exprimer et participer en ligne »

« Créer » : « créer un forum de discussion, posséder un blog, ou diffuser ses propres contenus audio et vidéo »

La participation aux « réseaux sociaux » du web 2.0 : de QUI parle-t-on ?

« Créateurs » : 3,1 millions« Contributeurs » : 14,8 millions« internautes assidus » : 17,7 millions« population internaute + 15 ans » : 25 millionsPopulation française + 15 ans : 50 millions

1/3 de contributeurs : une pratique non pas mineure sur l’internet, mais

minoritaire dans la population

La participation aux « réseaux sociaux » du web 2.0 : de QUI parle-t-on ?

Les acteurs du journalisme « participatif » (Rebillard, 2007) :

surreprésentation des professions intellectuelles et des individus engagés.

les « ingénieurs du social » à la télévision (Rouquette, 2001)

Les participants déjà actifs des réseaux sociaux

Une participation accrue ?

Impression d’élargissement quantitatif et de continuité qualitative

Problèmes méthodologiques :- manque de référents antérieurs-dépendance des organismes et de

leurs catégorisations

You Tube :

Broadcast Yourself !

Autopublication : amateur, automatisée et autonome ?

Les risques d’une publication sans public

Un rappel : rôle central de la fonction éditoriale dans les industries culturelles

Les deux voies de la publication amateur :- publication distribuée et filtrage collectif (Le Crosnier, 2004)- plateformes « vectorielles » de publication amateur(Broudoux, 2007)

Ressources et contraintes des réseaux sociaux pour la publication amateur

Des procédés de publication ET d’interrelation : - trackbacks- RSS- folksonomy- « amis »

L’injonction à la connexion permanente

Une liberté de création contrôlée

Le dilemme de la publication web 2.0 :l’enfermement après l’ouvertureouL’exploitation marchande de l’audience

La plate-forme d’autopublication comme évolution possible pour les industries culturelles sur l’internet :

niveau méta-éditorial et modèle du courtage informationnel (Moeglin, 2005).

ConclusionLe web 2.0 : un moment d’hybridation entre internet

et industries culturelles : Échanges entre internautes + diffusion de masse Pratiques interactives minoritaires + attitudes de

consultations majoritaires Publication amateur + exploitation marchande

Configuration sociotechnique en gestation, dynamique cumulative.