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Comité national de pilotage de la réforme de la décentralisation du Sénégal Acte III de la Décentralisation Acte III de la Décentralisation Acte III de la Décentralisation Acte III de la Décentralisation Propositions pour la formulation d'une cohérence territoriale rénovée RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL MINISTÈRE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET DES COLLECTIVITÉS LOCALES JUILLET 2013

3 07 2013 ACTE_III Décentralisation

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Comprendre la décentralisation au Sénégal

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Comité national de pilotage de la réforme de la décentralisation du

Sénégal

Acte III de la DécentralisationActe III de la DécentralisationActe III de la DécentralisationActe III de la Décentralisation Propositions pour la formulation d'une cohérence territoriale rénovée

RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL

MINISTÈRE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

ET DES COLLECTIVITÉS LOCALES

JUILLET 2013

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SOMMAIRE

INTRODUCTION .......................................................................................................... 4

ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION : ...................................................................... 4

Construire le Sénégal à partir de ses territoires . ...................................... 4

La méthodologie ......................................................................................................... 6

I. ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION : ................... .............................................. 7

Contexte, enjeux et éléments d'analyse ............ ......................................... 7

1. LE CONTEXTE ADMINISTRATIF ..................................................................... 7

1. 1. Organisation administrative du territoire ................................................... 7

1. 2. Logiques de découpage sectoriel ............................................................. 8

1. 3. Logiques de découpage d’aménagement du territoire .............................. 8

1. 4. Mode de gouvernance des échelons territoriaux ...................................... 8

2. ÉLÉMENTS D’ANALYSE DU CONTEXTE ET ENJEUX REPÈRES DANS LES TERRITOIRES ................................................................................................ 12

2. 1. Eléments d’analyse des échelles de gouvernance ................................. 12

2. 2. Éléments d’appréciation sur le découpage actuel ................................... 12

2. 3. Anomalies du découpage administratif ................................................... 13

II. ACTE 3 DE LA DECENTRALISATION ..................... ............................................. 15

Relever le défi des inégalités de développement ... ................................. 15

1. DES DISPARITÉS DÉMOGRAPHIQUES QUI TRADUISENT LA VALEUR INÉGALE ACCORDÉE À L’ESPACE : LE « SÉNÉGAL UTILE » ET LE « SÉNÉGAL OUBLIÉ » ................................................................................... 15

2. DES DISPARITÉS DE DÉVELOPPEMENT SOCIO-ÉCONOMIQUE............... 16

III. ACTE 3 DE LA DECENTRALISATION ..................... ............................................. 19

Réussir la cohérence territoriale par une architect ure rénovée des collectivités territoriales ....................... ..................................................... 19

Aboutir la territorialisation des politiques publiq ues ............................. 19

Vers des territoires viables, compétitifs et porteu rs de développement durable à l’horizon 2022». ....................... ................................................. 19

1. PRINCIPES ET CRITERES DE RECOMPOSITION TERRITORIALE ............ 19

2. LES COLLECTIVITÉS LOCALES VERSION ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION : POUR UNE STRATÉGIE DE LA DÉCENTRALISATION ANCRÉE DANS LES TERRITOIRES .............................................................. 20

3. LES CONSEQUENCES DU NOUVEAU DECOUPAGE .................................. 25

4. MESURES D’ACCOMPAGNEMENT DES OPTIONS DE COHERENCE TERRITORIALE ....................................................................... 25

5. UN SCHÉMA DE COHÉRENCE TERRITORIAL POUR UNE MEILLEURE TERRITORIALISATION DES POLITIQUES PUBLIQUES ............................... 27

Le canevas général ......................................................................................... 27

Les échelles de gouvernance repensées ................................................................. 27

CONCLUSION ............................................................................................................ 29

PERSPECTIVES POUR RÉUSSIR L'ACTE 3 DE LA DÉCENTRALI SATION ........... 29

CHRONOGRAMME ............................................................................................... 30

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................... 32

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LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Évolution et caractéristiques du découpage territorial actuel du Sénégal .................. 9

Tableau 2: Caractéristiques démographiques et taille des unités territoriales ............................. 13 Tableau 3 : Évolution des indicateurs démographiques .............................................................. 15 Tableau 4 : Répartition des services en région ............................................................................ 17 Tableau 5: Répartition des missions selon l’échelle de gouvernance ......................................... 28

LISTE DES CARTES Carte 1 : Évolution du découpage administratif depuis 2002........................................................ 8 Carte 2 : Cartographie des découpages administratifs actuels du Sénégal .................................... 9 Carte 3 : Cartographie illustrant les inégalités des mailles territoriales ...................................... 13 Carte 4 : Cartographie de l'occupation spatiale ........................................................................... 16 Carte 5 : Les nouveaux pôles territoires au Sénégal ................................................................... 24 Carte 6 : Développement multipolaire : réseau des villes ........................................................... 26

GLOSSAIRE

Territoire Aire de développement, d’aménagement et de gestion, de taille variable, un échelon et un cadre de vie, où la responsabilisation des acteurs locaux est susceptible de fournir, en articulation avec les autres protagonistes, une réponse aux besoins et aux aspirations de leurs concitoyens.

Territorialisation Elle renvoie au processus de construction d’un projet de société de territoire. Il s’agit d’une relocalisation des politiques publiques qui s’élaborent au niveau des territoires. Aujourd’hui, le succès de la notion de territoire est lié à sa conception accordant plus de place aux acteurs, à l’expérimentation de nouveaux modes de gouvernance territoriale multi-niveaux.

Territorialité Ensemble des relations qu’une société entretient non seulement avec elle-même, mais encore avec l’extériorité et l’altérité, à l’aide de médiateurs, pour satisfaire ses besoins dans la perspective d’acquérir la plus grande autonomie possible, compte tenu des ressources du système. Elle se construit dans le temps long qui se charge de l’apprentissage cognitif du processus de cristallisation générant des relations existentielles que les individus et les groupes entretiennent dans l’espace.

Aménagement du territoire

Ensemble de mesures et d’actions volontaristes visant, par une organisation prospective de l’espace, à utiliser un territoire de manière rationnelle en fonction de ses ressources et potentialités, et dans le but de satisfaire les besoins immédiats et futurs de la population.

Développement territorial

Une démarche de mobilisation des acteurs locaux pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet commun à un territoire donné en vue de le construire durablement.

Territorialisation des politiques publiques

Inscrire les politiques publiques de manière coordonnée et complémentaire au sein des territoires et doit aboutir à une meilleure appropriation de celle-ci par les acteurs concernés au niveau local.

Territorialisation de l’action publique

Tendance à une définition plus localisés des politiques publics et des moyens de prise en charge de ces politiques

Organisation territoriale

S’inscrit dans un mouvement de coopération entre les collectivités, d’intercommunalité qui, à toutes les échelles, implique des logiques d’organisation négociées, contractualisées et sous-tendues par de nouveaux modes de gouvernance

Développement local

Approche volontariste, axée sur un territoire restreint, qui conçoit le développement comme une démarche partant du bas, privilégiant les ressources endogènes.

Pôle de développement

Organisé autour des potentialités du territoire, le pôle est un foyer de concentration économique générateur d’activités motrices avec une forte puissance d’entrainement d’où sa centralité et son attractivité.

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INTRODUCTION

ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION : Construire le Sénégal à partir de ses territoires

Comment appliquer une gouvernance vertueuse du territoire, mettre fin aux disparités territoriales qui exacerbent les frustrations et accentuent les revendications et les conflits? Comment mettre fin aux injustices sociales, assurer les bases du développement durable, transformer les villes en levier de développement et restructurer les banlieues. Répondre à l’impératif de rééquilibrage des fonctions territoriales passe par une politique d’aménagement globale et intégrée, pensée en fonction des spécificités de chaque territoire mais avec une vision d’ensemble, prenant en compte l’équilibre au plan national et l’équité, notamment dans le traitement des villes, des zones rurales et des régions du Sénégal. Le territoire, légitimé par les politiques de décentralisation qui ont eu cours en Afrique et dans le monde, depuis plusieurs années, s’affirme comme une référence incontournable dans la recherche de nouvelles démarches d’action publique et de nouveaux modes d’organisation et de gestion territoriale alternatifs par rapport aux logiques dites descendantes.

En effet, face à de nouvelles demandes, à de nouveaux défis économiques, technologiques, de démocratisation – la décentralisation – constitue une réponse permettant aux populations de s’impliquer à la gestion de la chose publique. La décentralisation entamée au Sénégal est le résultat d’un long processus. Les communes urbaines font partie du paysage sénégalais depuis 1872, date de la création des communes de Saint-Louis et Gorée. Deux réformes phares ont marqué le processus du renforcement de la décentralisation du Sénégal:

- la réforme majeure de 1972 pose « l’acte précurseur de libertés locales plus affirmées, avec la création des communautés rurales, la promotion de la déconcentration et la régionalisation de la planification » ;

- La réforme de 1996 qui consacre la régionalisation constitue l’étape la plus importante de la politique de décentralisation surtout de par l’ampleur des compétences que l’Etat transfère aux collectivités locales. La promotion de la région au rang de collectivité locale constitue l’un des points forts de cette nouvelle loi. La région gère désormais, à l’instar des communes et des communautés rurales, toutes les « affaires » qui sont de sa compétence. Celle-ci est administrée par un conseil régional élu au suffrage direct. La création de communes d’arrondissement, le transfert aux collectivités locales de compétences dans neuf domaines, ainsi que le contrôle de légalité à posteriori font également partie de la réforme de 1996.

A l’analyse, la pratique effective de cette politique de décentralisation montre que le développement local a du mal à afficher les résultats à la hauteur des espoirs suscités. Les changements souhaités, sont loin d’être amorcés, car étant jusque-là caractérisés par une concentration sur les aspects institutionnel, politique, social et technique. Les limites observées qui relèvent à la fois de l’Etat, des Collectivités locales et de la Société civile, s’inscrivent aussi dans l’impuissance des stratégies et politiques de développement appliquées et sont articulées : i) aux faiblesses objectives du cadre organisationnel et fonctionnel de la décentralisation pour la promotion d’un développement territorial; ii) au manque de viabilité des territoires et de valorisation des potentialités de développement des territoires, ainsi que la faiblesse de la politique d’aménagement du territoire limitée par une architecture territoriale rigide ; iii) à la faiblesse de la gouvernance territoriale et la coproduction accentuée par une multiplicité d’acteurs avec des logiques et des préoccupations parfois différentes ; iv) à l’incohérence et l’inefficience des mécanismes de financement du développement territorial.

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Au total, l’évolution du contexte et la faiblesse des politiques et stratégies de développement appliquées jusque-là, induisent la nécessité d’initier des alternatives susceptibles de corriger les déficiences et produire simultanément des progrès significatifs à l’échelle nationale et un développement local harmonieux. Pour cela, il urge de « s’arrêter et apprécier objectivement la dynamique de décentralisation, dans tous ses contours » et de « construire, dans le cadre d’un dialogue consensuel et prospectif, le renouveau de la modernisation de l’Etat, à travers une décentralisation cohérente dans ses principes, et performante dans sa mise en œuvre ». Aussi, le Gouvernement opte-t-il pour « la refondation majeure de l’action territoriale de l’Etat, à travers le projet de réforme dénommé « Acte III de la décentralisation » ». Le projet s’adosse ainsi à « l’option de territorialisation qui, en revisitant la démarche de conception et de mise en œuvre des politiques publiques, va permettre de bâtir le développement du Sénégal à partir des opportunités, atouts et potentialités de chaque terroir ». Cette volonté s’est manifestée à plusieurs reprises:

- Conseil des Ministres décentralisé du 07 juin 2012, réuni à Saint-Louis : faire le bilan de la décentralisation et mener la troisième réforme de la Politique de Décentralisation du Sénégal dénommée « Acte III » de la décentralisation;

- Conseil des Ministres décentralisé du mercredi 27 juin 2012 à Ziguinchor : lancer l’option de territorialisation des politiques publiques, organiser le premier conseil interministériel de l’administration territoriale et diligenter l’élaboration et la mise en œuvre du projet territorial de l’État en Casamance pour faire de cette région le territoire test de cette nouvelle politique ;

- Conseil des Ministres, du jeudi 17 janvier 2013 : asseoir une véritable politique de développement et de mise en valeur des potentialités des territoires, à l’horizon 2022 et élaborer une Loi d’Orientation pour le Développement durable des Territoires (LODT);

- Lancement de l’acte III de la décentralisation, le 19 mars 2013 ; - Conseil des Ministres du lundi 24 juin 2013 : territorialiser les politiques de création

d’emplois; - Déclaration de Politique générale du Premier ministre : renforcer la décentralisation et la

territorialisation des politiques publiques, en vue de donner une plus forte impulsion au développement des terroirs.

Parallèlement, d’autres processus de réforme sont engagés au niveau du pays: (i) réforme des institutions de la République, (ii) réforme foncière ;(iii) charte de la déconcentration ; (iv) réforme de la gestion des finances publiques, conformément au cadre harmonisé de l’union économique et monétaire de l’ouest africain (UEMOA). Egalement, des projets de concrétisation des directives du Chef de l’Etat issues des Conseils présidentiels et ministériels sont lancés par différents acteurs au bénéfice des territoires.

Dès lors, il s’agira d’articuler ces différentes initiatives et préparer un cadre adéquat pour la territorialisation des politiques publiques et des offres de services publics et de diligenter l’élaboration et la mise en œuvre du projet territorial de l’État en Casamance, le cas échéant dans toute région pilote.

Cette option en matière de territorialisation des politiques publiques prépare des changements majeurs dans le champ du développement local et territorial et s’insère parfaitement dans les orientations de la Prospective Sénégal 2035, de la stratégie nationale de développement territoriale, et de la stratégie nationale de développement économique et sociale. Elle projette d’ « organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable ».

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Dans cette perspective, il s’agit bien de partir des enjeux repérés sur le terrain et de procéder à la mise en place d’une nouvelle architecture territoriale, plus apte à relever ces défis et à constituer une base rénovée, lisible pour le dialogue avec les différents partenaires engagés dans le développement du Sénégal et à l'échelle de la Sous région. Le travail engagé est conçu de manière participative, dans un esprit de dialogue, et donnera lieu à de larges concertations autour des Cadres régionaux de partage afin d’aborder collégialement :i) l’architecture des différents niveaux de collectivités actuels et leur pertinence en matière de développement économique et social ; ii) l'organisation du niveau local garant des services de proximité ; iii) la géographie des grands Pôles et Territoires comme supports de développement ; iv) l’articulation avec la déconcentration de l’État et son action sur les territoires.

La méthodologie La proposition s’est appuyée sur les TDR validés par le Comité national de pilotage. Elle est élaborée avec l’accompagnement du consultant, spécialiste en aménagement du territoire et du coordonnateur du pool de consultants. La démarche méthodologique a suivi les étapes suivantes :

• les travaux de la Commission thématique « cohérence territoriale », cadre de réflexion

et d’échanges regroupant les représentants des toutes les catégories d’acteurs impliqués dans le processus ;

• la validation des TDR pour recadrer les missions du consultant et de la commission thématique ;

• la tenue de réunions périodiques au cours desquelles des propositions ont été présentées pour pré-validation et validation par les instances habilitées ;

• les recommandations issues des rencontres du groupe de travail conjoint du MINT et du MATCL dans le cadre de la correction des incohérences notées lors des derniers découpages administratifs ;

• la prise en compte des recommandations formulées par les instances de validation (comité national de pilotage et comité technique).

Le processus d’élaboration du document de propositions de formulation d’une cohérence territoriale rénovée est articulé autour de la revue documentaire, de la collecte et de l’intégration des données complémentaires (données quantitatives, qualitatives et cartographiques). Les principaux documents consultés ont concerné : - la note de cadrage pour la mise en œuvre du schéma de l’Acte III de la décentralisation : la

territorialisation des politiques publiques, un substrat du chemin du véritable développement validé par le comité national de pilotage le 23 mai 2013 .

- les Propositions du Professeur Amadou DIOP portant sur la formulation d’une cohérence territoriale rénovée et sur la contribution pour une politique d’aménagement et de développement des territoires du Sénégal : faire émerger des régions fortes pouvant atténuer les disparités spatiales .

- La note technique de recomposition territoriale au Sénégal, par Alexis Campal.

- les propositions de l’ANAT sur l’identification des problèmes du découpage administratif des collectivités locales du Sénégal et proposition de corrections, et de recomposition du territoire national.

- La proposition de l’Association des régions du Sénégal portant sur la provincialisation du Sénégal (Etude 2011).

- Le Plan national d’Aménagement du Territoire et les Fiches signalétiques par zone d’aménagement.

- l’Atlas pour l’Aménagement du Territoire.

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I. ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION : Contexte, enjeux et éléments d'analyse

1. LE CONTEXTE ADMINISTRATIF

1. 1. Organisation administrative du territoire

Depuis son accession à l’indépendance en 1960, la carte administrative du Sénégal a subi des modifications et n’a cessé de s’affiner, comme en témoigne l’importance des réformes majeures qui ont jalonné l’organisation administrative du pays. La réforme du 1er février 1972 fixe une nouvelle administration du territoire en divisant le pays en 7 Régions, qui à leur tour sont subdivisées en Départements, les Départements en Arrondissements et les Arrondissements en Communautés rurales. Cette réforme de 1972 qui constitue une référence marque la construction d’une carte administrative qui allait servir de support à la politique décentralisatrice caractérisée par une structuration à base communautaire. La Communauté rurale a été l’innovation la plus importante. Elle est constituée par un certain nombre de villages appartenant au même terroir et est érigée en collectivité territoriale dotée d’une autonomie financière. La mise en place de nouvelles unités administratives est intervenue en 1976 avec la division de la Région de Diourbel en deux entités distinctes (la Région de Diourbel et celle de Louga), ce qui portera le nombre de Régions à 8. En 1984, le découpage a été modifié de nouveau portant le nombre de Régions à 10. La Région de la Casamance a été divisée en deux régions (la Région de Ziguinchor et celle de Kolda) et la région du Sine Saloum scindée en deux parties (Kaolack et Fatick). Ensuite, la région de Matam fut créée après l’année 2002. La réforme de 2008, quant à elle, motivée par la nécessité d’améliorer l’organisation administrative du territoire, consacre la création des nouvelles régions de Kaffrine, Kédougou et Sédhiou et de nouvelles Collectivités locales en leur sein. Cette évolution a des conséquences importantes sur le plan politique et dans les équilibres socio-spatiaux et économiques. Elle répond à l’élargissement bureaucratique de l’État en même temps qu’elle tisse de nouveaux liens territoriaux et en brise d’autres dans les espaces où les structures socioculturelles restent vivaces. Aujourd’hui, l'organisation territoriale du Sénégal comprend les niveaux d'administration suivants :

Niveaux d’administration territoriale National État Régional 14 Régions Départemental 45 Départements Arrondissement 123 Arrondissements Commune 126 Communes dont 5 villes Commune d’arrondissement 46 Communes d’arrondissement Communauté Rurale 385 Communautés Rurales

Les logiques politiques qui ont présidé le plus souvent au découpage territorial se traduisent par la définition d’entités incohérentes sur les plans économique ou spatiale et ne pouvant répondre de manière pertinente aux préoccupations des populations. La cartographie ci-après met en évidence les principales évolutions depuis 2002.

l
Texte surligné
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Carte 1 : Évolution du découpage administratif depuis 2002

1. 2. Logiques de découpage sectoriel Des logiques de découpage sectoriel se juxtaposent à ces différents niveaux d’organisation en fonction des modes opératoires et des objectifs des différentes politiques publiques mises en œuvre. A partir des divisions administratives de base sont définies, des divisions de gestion sectorielle. Certaines administrations ont tendance à construire leurs territoires propres de gestion : les régions médicales et les districts sanitaires ; l’éducation dispose de sa carte scolaire ; l’agriculture a défini des zones de développement rural souvent impulsées par des sociétés nationales. Il existe également des circonscriptions téléphoniques, électriques, de transports, l’armée nationale a aussi une organisation territoriale épousant le découpage en sept régions etc. Ces considérations complexifient davantage la problématique du découpage territorial. Ces découpages ont généré des dynamiques territoriales basées sur une forte polarisation, elles ont aussi créé des incohérences entraînant de fortes distorsions spatiales.

1. 3. Logiques de découpage d’aménagement du territ oire Dans le cadre du Plan national d’Aménagement du Territoire (PNAT), vingt et une zones ont été identifiées sur la base de leurs potentialités naturelles et économiques. L’objectif de ce zonage homogène était d’assurer le développement des territoires à partir de leurs ressources spécifiques. Les régions éco-géographiques Le Plan Directeur Forestier élaboré en 1993, a subdivisé le Sénégal en six zones éco-géographiques selon des critères qui prennent en compte un ensemble de facteurs hydrographiques, biophysiques et socioéconomiques, permettant d'avoir des espaces plus ou moins homogènes dans une perspective d’aménagement intégré et de gestion des ressources naturelles. Des stratégies plaçant la biodiversité au cœur des activités des hommes pour faire face au changement climatique et à ses impacts, notamment en termes d’insécurité alimentaire, de dégradation des ressources naturelles sont devenues de plus en plus indispensables.

1. 4. Mode de gouvernance des échelons territoriaux Le mode de gouvernance développé au Sénégal depuis les indépendances, pour l’organisation administrative repose sur deux techniques administratives que sont la déconcentration ("rapprocher l'administration des administrés") et la décentralisation ("création-responsabilisation de collectivités locales compétentes").

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Carte 2 : Cartographie des découpages administratif s actuels du Sénégal

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Tableau 1 : Ccaractéristiques des échelles de gouve rnance du Sénégal N

IVE

AU

DE

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OU

VE

RN

AN

CE

Déconcentration Décentralisation Observations

GIO

N

Circonscription administrative de coordination, la région est administrée par un Gouverneur, délégué du Président de la République et représentant du premier Ministre et de tous les Ministres, qui remplit, en outre, les fonctions suivantes : - veiller à l’exécution des lois et règlements conformément aux

directives et instructions concernant la politique nationale ; - exercer le contrôle de légalité des actes des organes délibérant et

exécutif de la région ; - signer avec les exécutifs locaux des collectivités locales les

conventions d’utilisation des services déconcentrés de l’État.

- Collectivité locale, personne morale de droit public, administrée par un conseil régional élu au suffrage universel direct à la tête duquel se trouve un président de conseil régional

- Partage son territoire avec les communes et les communautés rurales - Ne maitrise pas ce territoire et ne parvient pas à assurer ses fonctions

de coordination des actions de développement de l'État et des collectivités locales de base

- Absence de lien hiérarchique entre les différents échelons de collectivités locales

- Absence de cadre de concertation entre collectivités locales d’une même région

- Faiblesse des ressources financières et humaines

- Les limites de la région, collectivité locale épousent celles de la circonscription administrative régionale

- Confusion des rôles entre gouverneur et président du conseil régional

PA

RT

EM

EN

T

Circonscription administrative intermédiaire entre la région et l’arrondissement administré par un Préfet qui est chargé de : - représenter l'État dans le département - veiller à la sauvegarde des intérêts nationaux, au respect des lois

et de l'ordre public - exercer le contrôle de légalité des actes des organes de la

commune et le contrôle budgétaire de leurs comptes - assister aux réunions du conseil municipal ou, en cas

d'empêchement, se faire représenter

Inexistence de collectivité locale correspondante - Regroupe une ou plusieurs communes et un ou plusieurs arrondissements

-

AR

RO

ND

ISS

EM

EN

T Circonscription administrative de base, niveau d’exécution des

politiques gouvernementales, administré par un Sous-préfet qui est : - représentant de l'État dans les communautés rurales - chargé de veiller à la sauvegarde des intérêts nationaux, au

respect des lois et de l'ordre public - chargé d’exercer le contrôle de légalité et le contrôle budgétaire

et de veille à l'exercice régulier, par les communautés rurales, de leurs compétences.

Inexistence de collectivité locale correspondante - Regroupe plusieurs communes d’arrondissement ou Communautés rurales

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CO

MM

UN

E

- Inexistence de circonscription administrative correspondante - Contrôle de légalité assuré par le Préfet

- Collectivité locale, personne morale de droit public, regroupe les habitants du périmètre d’une même localité

- Administration par un conseil municipal dirigé par un maire - Délibérations sur les programmes de développement économique,

social et culturel de la commune - Implication pour la réalisation des projets d’aménagement ou

d’équipement de l’État ou de toute autre collectivité ou organisme public ou privé sur le territoire de la commune

- Consultation pour toutes opérations de fusion, scission et toute modification des limites de la commune

- Recours aux personnels des services déconcentrés de l’État non systématique, du fait non seulement de la faiblesse de ces ressources dans certaines localités et des difficultés des collectivités locales à mettre en œuvre les conventions prévues pour l’utilisation des services extérieurs de l’État avec les Autorités administratives déconcentrées

CO

MM

UN

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D’A

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DIS

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ME

NT

- Inexistence de circonscription administrative correspondante - Contrôle de légalité assuré par le Sous-préfet

- Collectivité locale de base en zone urbaine, personne morale de droit public, dotée de l’autonomie financière

- Administration par un conseil municipal dirigé par un maire - Dispose de compétences propres tout en restant intégrée à la Ville

(gestion des marchés de quartier, petits travaux d’assainissement d’hygiène, participation à la collecte des ordures ménagères, surveillance et l’entretien courant du réseau d’éclairage public, désensablement et l’entretien des rues, places et espaces verts et entretien des équipements scolaires, sanitaires, socioculturels et sportifs)

- Reçoit une subvention de la Ville

- Faiblesse des ressources fiscales - Insuffisance du personnel technique - Faiblesse de la coopération

décentralisée - Manque de moyens pour l’exécution

des compétences transférées

CO

MM

UN

AU

RU

RA

LE - Inexistence de circonscription administrative correspondante

- Contrôle de légalité assuré par le Sous-préfet - Collectivité locale de base en zone rurale, personne morale de droit

public, regroupe un certain nombre de village appartenant au même terroir

- Administration par un conseil rural dirigé par un PCR - Délibérations sur les programmes de développement économique,

social et culturel de la communauté rurale - Implication pour la réalisation des projets d’aménagement ou

d’équipement de l’État ou de toute autre collectivité ou organisme public ou privé sur le territoire de la communauté rurale

- Consultation pour toutes opérations de fusion, scission et toute modification des limites de la communauté rurale

Recours aux personnels des services déconcentrés de l’État non systématique, du fait non seulement de la faiblesse de ces ressources dans certaines localités et des difficultés des collectivités locales à mettre en œuvre les conventions prévues pour l’utilisation des services extérieurs de l’État avec les Autorités administratives déconcentrées

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2. ÉLÉMENTS D’ANALYSE DU CONTEXTE ET ENJEUX REPÈRES DANS LES TERRITOIRES

2. 1. Eléments d’analyse des échelles de gouvernanc e

Forces et faiblesses de la déconcentration Les forces de la déconcentration sont :

i) l’existence d’un arsenal juridique et institutionnel organisant l’administration territoriale du Sénégal ;

ii) les délégations de pouvoirs des ministères à l’administration territoriale ; iii) la mise en place au niveau déconcentré d’un personnel technique par les ministères.

Les faiblesses de la mise en œuvre de la déconcentration sont entre autres :

i) le caractère diffus de la dévolution des compétences aux différents échelons ; ii) la multiplication et le cloisonnement des services déconcentrés ; iii) la faiblesse des moyens financiers et l’insuffisance des crédits de fonctionnement alloués

aux autorités administratives et aux services déconcentrés ; iv) la faiblesse des ressources humaines des services déconcentrés, du fait entre autres de

l’inexistence d’organigrammes-types avec détermination des profils requis. Forces et faiblesses de la décentralisation Les forces de la décentralisation sont :

i) les acquis politiques et juridiques conférant aux collectivités locales la responsabilité de l’opportunité de leurs décisions en conformité avec les lois et les règlements en vigueur ;

ii) la promotion de la gouvernance locale à travers la mise en application des principes d’imputabilité et de participation citoyenne ;

iii) la responsabilisation des acteurs locaux et des élus dans l’exécution des projets de développement local.

Les faiblesses de la décentralisation sont :

i) les faiblesses des stratégies de coordination des investissements locaux et des actions de développement ;

ii) la persistance des confusions de rôle entre la région et les collectivités de base que sont la commune et la communauté rurale ;

iii) l’impossibilité pour la région d’assurer ses fonctions de coordination des actions de développement de l'État et des Collectivités locales de base du fait de l’absence de maîtrise du territoire régional;

iv) la faiblesse des ressources financières et humaines des collectivités locales et l’absence de cadre de concertation entre collectivités locales d’une même région.

Au final, le constat est l'éparpillement et l'illisibilité croissante du système actuel avec une décentralisation à conforter et une déconcentration à réhabiliter.

2. 2. Éléments d’appréciation sur le découpage actu el

Le but d’un découpage territorial pertinent vise l’efficacité et une meilleure territorialisation des politiques publiques socio-économiques. Le principe de découpage repose à la fois sur l’identité des territoires, leur réalité économique, le rôle des villes et sur l'espace rural.

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Texte surligné
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Il doit aboutir à des logiques de construction de bassin de vie, de bassin économique et à une grande lisibilité de l'action publique et des moyens mis en œuvre. Aucune logique de construction territoriale cohérente ne peut expliquer la "boulimie" de découpage territorial au Sénégal. Malheureusement, ces dernières années, le principal critère de découpage territorial ne repose que sur des ajustements politiques. Cette logique se traduit par la définition d’entités qui n’ont ni cohérence, ni viabilité économique ou spatiale, pouvant répondre de manière pertinente aux préoccupations des populations. Aujourd’hui, la politique d’aménagement du territoire est mise en œuvre dans le cadre de la décentralisation. Or, avec le découpage actuel et la création tous azimuts de collectivités locales qui ne comptent que sur l’aide de l’État, la contribution des pouvoirs locaux à la mise en valeur de l’espace national et à la réalisation d’équipements et d’infrastructures reste dérisoire. Un remodelage du territoire national, prenant en compte la problématique de la mise en valeur des ressources et potentialités et la création d’entités viables au plan économique et environnemental, permettra de bénéficier des opportunités offertes par les externalités émanant de l’expansion des villes notamment.

2. 3. Anomalies du découpage administratif

Le découpage administratif actuel est caractérisé par un certain nombre d’anomalies parmi lesquelles figure la multiplication des échelons de gouvernance et de contrôle territorial. Pour un pays d’une superficie aussi modeste, se superposent ou se font concurrence 785 paliers administratifs. L’observation de la carte du maillage territorial montre des variations considérables aussi bien dans la forme que dans la taille des territoires et met en évidence des inégalités et des aberrations.

Tableau 2: Caractéristiques démographiques et taill e des unités territoriales

Superficie du Sénégal (km²) 196 176

Population du Sénégal 12 855 153

Densité moyenne 65,5

PIB (2009) en milliards CFA 6 023

Part Dakar dans le PIB (55 %) en milliards CFA 3312

Nombre de régions 14

Taille moyenne des régions (km²) 14013

Taille de la région la plus petite (Dakar km²) 547

Taille de la région la plus grande (Tambacounda km²) ; 77 fois plus grande que Dakar, 8 fois plus grande que Diourbel et 7 fois plus grande que Kaolack

42564

Nombre de Départements 45

Taille moyenne des Départements (km²) 4359

Taille du Département la plus petite (Guédiawaye km²) 12

Taille du Département la plus grande (Goudiry km²) 15736

Nombre de Communautés Rurales 385

Taille moyenne des Communautés Rurales (km²) 530

Taille de la Communauté Rurale la plus petite Darou Nahim (Diourbel km²) 35

Taille de la Communauté Rurale la plus grande Oudalaye (Matam km²). 9794

La CR de Oudalaye (région de Matam), l’échelle de base du découpage territorial, a une superficie de 9794 km2 et est 17 fois plus grande que la région de Dakar (550 km²). Elle est plus grande que les régions de Diourbel, de Kaolack, de Thiès, de Fatick, de Sédhiou et de Ziguinchor. La CR de Oudalaye est 280 fois supérieure à la communauté rurale la plus petite, celle de Darou Nahim (région de Diourbel) qui couvre 35 km².

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La distribution statistique de ces superficies est extrêmement dissymétrique : 65% des communautés rurales soit au total 207 ont une superficie inférieure à 500 km² et concentrent 62% de la population du Sénégal. 45 communautés rurales à elles seules, ( sur 385) couvrent plus de la moitié du territoire national (106.230 km²) pour 13% de la population du Sénégal.

Carte 3 : Cartographie illustrant les inégalités de s mailles territoriales

SYNTHÈSE :

• Une mosaïque territoriale dans l'impasse pour assurer une qualité minimum d'accès aux services et équipements.

• Des zonages et découpages qui imposent de redéfinir une vision d'aménagement du territoire pour le Sénégal au sein de la Sous-région.

• Une nécessaire clarification des rôles de chacun et de l'articulation déconcentration - décentralisation.

• La proposition urgente d'un schéma de décentralisation adapté et lisible pouvant se matérialiser en plusieurs étapes.

• Obligation de réussir la cohérence territoriale et d'aboutir à la territorialisation des politiques publiques.

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II. ACTE 3 DE LA DECENTRALISATION Relever le défi des inégalités de développement

Les anomalies du découpage territorial sont à la fois une cause et une conséquence des disparités de développement entre les régions au point de vue démographique et économique.

1. DES DISPARITÉS DÉMOGRAPHIQUES QUI TRADUISENT LA VAL EUR INÉGALE ACCORDÉE À L’ESPACE : LE « SÉNÉGAL UTILE » ET LE « SÉNÉGAL OUBLIÉ »

Une population à croissance rapide, marquée par des disparités spatiales Les estimations faites par l’ANSD sur la base des résultats du RGPH de 2002 font ressortir une population de 12 855 153 habitants en 2011. En termes de poids démographique en 2011, le tiers de la population est concentrée sur deux régions du pays à savoir Dakar et Thiès.

Tableau 3 : Évolution des indicateurs démographique s

Régions Population 2011 Densité Pop/km² 2011 TAN 2002-2011 Taux d'urbanisation 2011

Dakar 2 647 751 4 849 2,2 97,3

Diourbel 1 399 219 288 3,2 63,7

Fatick 770 193 109 2,6 13,6

Kaffrine 572 735 52 - 29,8

Kaolack 816 855 155 -3 29,8

Kédougou 133 459 8 - 18,4

Kolda 620 013 45 -3 15

Louga 880 482 34 3 21,4

Matam 556 866 19 3,1 16,7

Saint-Louis 918 700 48 3,2 30,5

Sédhiou 442 700 60 - 15

Tambacounda 668 804 16 1 18,4

Thiès 1 698 412 257 2,8 51,4

Ziguinchor 728 964 99 6,6 51,1

TOTAL 12 855 153 65 3 47,5

Source : Situation économique et sociale du Sénégal en 2011, ANSD – Février 2013 La répartition des densités montre un fort contraste dans la distribution de la population sur l’ensemble du territoire avec une forte concentration de celle-ci à l’ouest et au centre du pays. Ainsi, la région de Dakar a une densité 75 fois supérieure à la moyenne nationale qui se situe à 65 habitants au km² (12 855 153 habitants/196.723,7 km²). Une véritable dépression démographique, révélatrice des contraintes spatiales et socio-économiques caractérise l’espace périphérique : 47,2 % de l’espace national est concerné par ces faibles densités. Cet écart est significatif de l’inégale occupation de l’espace national. Le taux actuel d’urbanisation est estimé à 45% pour un pays agricole (un habitant sur 2,5 vit en ville). La poursuite de cette tendance entraînera un taux d’urbanisation égal à 56,4% en 2021. Il apparait que les zones les plus densément urbanisées sont situées à l’ouest du pays. La ville de Dakar et son doublet Pikine-Guédiawaye polarisent l’essentiel de la population urbaine. L'évolution du taux d'urbanisation constitue un indicateur majeur à prendre en compte dans l'architecture territoriale proposée.

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Carte 4 : Cartographie de l'occupation spatiale

Une hiérarchie urbaine marquée par la macrocéphalie Le dispositif urbain sénégalais est un système macrocéphale qui s’organise et fonctionne à partir de la métropole dakaroise. Grâce à ses fonctions de direction politique, administrative et de gestion économique, Dakar est le pivot du système spatial sénégalais. La Métropole nationale englobe Pikine, Guédiawaye, Rufisque, Dakar, Bargny avec une population urbaine de 2 647 751 habitants en 2011 et une prévision de 4 292 700 habitants en 2021. Elle se distingue par le grand rôle qu'elle joue au niveau du pays en tant que capitale d'État, centre administratif, économique et socioculturel. Dakar occupe également une position internationale très importante de par sa situation sur les routes maritimes de l'Atlantique, son réseau de communication et de télécommunication et son rayonnement culturel. Le deuxième niveau de la hiérarchie urbaine est constitué par les capitales régionales. Le poids de ces capitales régionales et l’effet structurant de celles-ci sur leur champ régional sont limités par leur faiblesse économique, une caractéristique majeure de l’urbanisation sénégalaise, source permanente de déséquilibre régional. Les moyennes et petites villes se caractérisent par leur très faible attractivité spatiale du fait de l’inexistence d’une base économique. Ce sont des centres urbains dont l’attraction correspond aux limites de leurs circonscriptions administratives.

2. DES DISPARITÉS DE DÉVELOPPEMENT SOCIO-ÉCONOMIQUE

L'organisation du territoire sénégalais est caractérisée par de profondes disparités économiques marquées par le poids que pèse l'axe Dakar-Thiès et surtout la ville de Dakar, en termes d'activités, d'équipements et d'infrastructures par rapport au reste du pays. Aussi, les régions de l’Ouest et du centre qualifié de « Sénégal utile » présentent des indicateurs spatiaux et démo-économique qui donnent un aperçu de l'ampleur de ces disparités qui reflètent de profonds déséquilibres dans la répartition des ressources et des activités.

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Une accessibilité différenciée aux principaux services sociaux Il existe un lien entre découpage territorial, accès aux services sociaux, réponse aux besoins des populations, participation des citoyens à la gestion des affaires locales et développement socio-économique. En effet, d’une région à l’autre, les paliers territoriaux varient en taille et en forme. Souvent, la coïncidence est forte entre les plus vastes unités et les plus faibles effectifs démographiques. En d’autres termes, les densités démographiques et les maillages les plus denses en activités économiques et services sociaux se retrouvent dans les territoires de petite taille du point de vue de la superficie. C’est le cas de la région de Dakar et de certaines localités de la frange côtière occidentale du Sénégal. En revanche, plus les territoires ont une superficie importante, plus leurs densités démographiques et leurs maillages en activités économiques et services sociaux sont faibles. C’est le cas de la région de Tambacounda. Cette analyse pose le problème des interactions entre découpage territorial, gouvernance locale et développement socio-économique. Les subdivisions territoriales et administratives ont donc des conséquences sociales quotidiennes. L’accès aux écoles, aux structures de santé et autres services sociaux peut varier d’un territoire à un autre en fonction de la forme du territoire et de la localisation géographique de ces services (centralité ou non).

Tableau 4 : Répartition des services en région

Des disparités de développement économique Selon le Document de Stratégie nationale de Développement économique et social (SNDES, 2013-2017), en 2011, les régions de Kolda (76,6%), Kédougou (71,3%), Sédhiou (68,3%), Fatick (67,8%) et Ziguinchor (66,8%) présentent les niveaux de pauvreté les plus élevés. Paradoxalement, certaines de ces régions recèlent d’énormes potentialités agricoles et minières. Il résulte des déséquilibres susmentionnés une inégale répartition de la richesse et de la pauvreté sur le territoire national. Cette situation est également liée à la concentration des industries, des emplois, des investissements et des opportunités économiques dans les secteurs secondaires et tertiaires au sein de la région de Dakar qui la rend ainsi plus attractive et plus compétitive que les autres. Ces inégalités doivent impérativement être corrigées pour ne pas compromettre l’objectif de l’équité territoriale en matière de développement économique et social.

Régions

Données 2011

Santé : données 2009 Éducation : données

2011 Données

2009

Population Hôpitaux Ratio

population médecins

ratio population

Nombre écoles

élémentaires

Nombre CEM

Nombre industrie

Dakar 2 647 751 9 281 884 77 32 948 1042 336 441 Diourbel 1 399 219 2 657 600 13 101 169 516 59 4 Fatick 770 193 1 722 343 7 103 192 633 97 8 Kraffrine 572 735 - - 6 90 122 397 29 1 Kaolack 816 855 1 771 227 10 77 123 678 102 11 Kedougou 133 459 1 125 763 6 20 961 246 24 1 Kolda 620 013 1 585 159 4 146 290 646 67 2 Louga 880 482 1 831 309 12 69 276 844 71 2 Matam 556 866 1 524 942 4 131 236 408 64 - Sedhiou 918 700 - - 6 69 635 432 68 - St louis 442 700 2 432 529 11 78 642 675 99 5 Tambacounda 668 804 1 610 052 10 61 005 700 52 3 Thiès 1 698 412 3 543 416 27 60 380 892 175 18 Ziguinchor 728 964 2 347 230 12 57 872 420 130 10 Sénégal 12 855 153 25 486 851 205 59 372 8529 1373 497

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EN SYNTHÈSE La rapide analyse effectuée précédemment met en évidence plusieurs facteurs :

• La dynamique du Sénégal dans un ensemble plus large et la nécessaire articulation des échelles.

• Le déséquilibre territorial du Pays avec un taux d'urbanisation rapide qui va se poursuivre.

• Les enjeux d'organisation de l'espace, de préservation du cadre de vie (ressources naturelles).

• L'accès de chacun à des niveaux de services de proximité suffisants notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé.

La cohérence territoriale recherchée doit pouvoir répondre à ces différents facteurs par des objectifs ambitieux :

• La construction d'une démarche de développement durable des territoires aptes à positionner le Sénégal au sein de l'espace Régional (compétitivité, développement, emploi, ...).

• La capacité à polariser les différents niveaux de services nécessaires à la vie quotidienne des habitants et à organiser leur répartition équilibrée et équitable dans tous les territoires.

• La clarification des rôles respectifs de l'État, des collectivités territoriales, des acteurs de la société civile et du secteur privé.

• La simplification et le renforcement des différents niveaux de collectivités territoriales.

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III. ACTE 3 DE LA DECENTRALISATION Réussir la cohérence territoriale par une architect ure rénovée des collectivités territoriales Aboutir la territorialisation des politiques publiq ues Vers des territoires viables, compétitifs et porteu rs de développement durable à l’horizon 2022».

L’Acte 3 de la décentralisation vise à renforcer les responsabilités des collectivités en consacrant la territorialisation comme levier de performance des politiques publiques locales. La territorialisation des politiques publiques signifie les inscrire de manière coordonnée et complémentaire au sein des territoires et doit aboutir à une meilleure appropriation de celles-ci par les acteurs concernés au niveau local. Le moment est venu d’opérer une avancée qualitative, de repenser le système territorial du Sénégal dans une perspective de clarification, de rationalisation et de simplification capable de faire émerger des territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable.

1. PRINCIPES ET CRITERES DE RECOMPOSITION TERRITORIALE

La réorganisation territoriale proposée doit permettre de répondre aux enjeux et objectifs déterminés ci-dessus. Ainsi, à la justification des orientations de cohérence territoriale, il est associé des principes et des critères d’identification des nouveaux territoires. Les principes sont les suivants :

i) la confortation de la décentralisation en renforçant la responsabilité des territoires au niveau desquelles pourront s’appliquer de nouvelles démarches d’action publique et de nouveaux modes d’organisation et de gestion territoriale alternatifs par rapport aux démarches dites descendantes ;

ii) la réhabilitation de la déconcentration à travers les représentants de l’Etat dans leur rôle d’interlocuteurs territoriaux ;

iii) la centralité du territoire, support de la territor ialisation des politiques publiques ; iv) la rationalisation en limitant le fractionnement afin de corriger le manque de viabilité

économique des territoires, suite à la subdivision du pays en une multitude de cellules ;

v) la clarification et la simplification des échelles de gouvernance pour asseoir une base rénovée, lisible pour le dialogue avec les différents partenaires engagés dans le développement du Sénégal et à l'échelle de la Sous région

vi) l’articulation des concepts de la nouvelle architecture territoriale et de ses échelles de gouvernance en harmonie avec les pratiques au sein de l’union économique et monétaire de l’ouest africain (UEMOA).

Les critères d’identification des territoires Le remodelage proposé apparait également comme un résultat entre des considérations économiques, naturelles et humaines d’inégale importance suivant les régions, avec des pondérations tenant compte :

• de la zonation éco-géographique et des potentialités ; • de l’historique (socio-culture) qui prend racine dans la mise en valeur

traditionnelle des terroirs ; • de la cohérence d’ensemble et de son caractère fonctionnel ; • de l’étendue territoriale ; • de l’existence d’un réseau d’établissements humains ; • de la proximité et l’accessibilité géographique et aux services.

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Enfin, les nouveaux échelons de gouvernance territoriale proposés offrent un cadre plus rationnel et cohérent de contrôle territorial et d’impulsion du développement économique car reposant sur les exigences d’aires territoriales plus homogènes aux plans socioculturel, éco géographique et économique.

Des critères spécifiques permettront de choisir les communes entre autres : la démographie, le niveau d'équipement, le rayonnement économique, la typologie des activités et la localisation géographique. Une grille d’équipement est élaborée pour définir une stratégie d’équipements des pôles urbains et de préciser leurs fonctions. Armature Contenus

Aire métropolitain

- Fonction administrative et politique élevée - Fonction de santé et éducative - Fonction économique et commerciale - Fonction d’excellence

Métropoles de référence

- Fonction administrative et politique de niveau inférieur que l’Aire métropolitain

- Fonction de santé et éducative - Fonction économique et commerciale

Pôles relais intermédiaires : centres secondaires et armature tertiaire : pôles ruraux

- Fonction technique administrative - Fonction de santé et éducative - Fonction de transit - Fonction commerciale

2. LES COLLECTIVITÉS LOCALES VERSION ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION : POUR UNE STRATÉGIE DE LA DÉCENTRALISATION ANCRÉE DANS LES TERRITOIRES

L’architecture territoriale décentralisée doit retenir trois types de découpage qui vont interagir à des échelles différentes mais complémentaires : les Régions, les Départements et les Communes.

La commune : échelon de gestion de proximité et de développement à la base La commune, en gardant son statut de collectivité territoriale, répond à l’impératif d’une gestion de proximité des problèmes des populations et une participation des acteurs locaux à l’impulsion et à la mise en œuvre des stratégies de développement territorial. En outre, la communalisation intégrale, en permettant de remplacer les communautés rurales par des communes, va leur ouvrir de nouvelles opportunités d’accéder aux financements des partenaires au développement. Elle devra donner une grande opportunité pour l’aménagement de l’espace rural. Les limites entre les communes seront à préciser pour éviter les conflits fonciers potentiels. Dans un premier temps, la proposition consiste à ne pas modifier le nombre de communes. Une recomposition des unités territoriales de base est envisagée avec les précisions sur les limites (travail d'ajustement des limites et règlements de conflits à faire). Cette opération s’exécutera sous la houlette des cadres régionaux de partage avec l’appui des services techniques déconcentrés compétents. En outre, la promotion de pôles urbains doit s’inscrire dans une stratégie globale et locale de politique d’aménagement du territoire. La fonction d’une ville n’a de pertinence que par rapport à un système urbain, régional, national, voire sous régional. Elle sera une occasion de développer les grandes agglomérations, en les positionnant comme centre principal pourvoyeur de services de proximités (éducation, santé, administration, loisirs, sports, etc.). Deux niveaux seront envisagés :

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• la métropole Dakar et les principaux Pôles régionaux retenus en référence aux nouvelles régions ;

• le maillage à déployer entre communes qui conduira progressivement à des regroupements intercommunaux sur la base de projets de territoire.

Pour la Commune d’arrondissement ou la Mairie d’arrondissement, la proposition consiste à : i) adopter l’une des appellations; ii) recomposer les communes d’arrondissement ou Mairie d’arrondissement en unités plus viables dans les villes de Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Thiès, en utilisant comme base de négociation l’étude qui a été réalisée en la matière par la DAT et la DCL (en 2008-2009) dans la région de Dakar; iii) ériger certaines communes qui remplissent les critères de viabilité en villes et les subdivisées en communes d’arrondissement ou Mairie d’arrondissement en appliquant les critères de viabilité. Egalement, de nouvelles communes qui remplissent les critères de viabilité seront érigées en villes et subdivisées en communes d’arrondissement ou Mairie d’arrondissement. Il s’agit des communes de Kaolack (365 800 habitants), Mbour ( 211 828 habitants), Saint-Louis ( 200.000 habitants) et Ziguinchor (276 354 habitants). Dans ce sillage, certaines Communes d’Arrondissement comme celle de Keur Massar qui compte environ 100.000 habitants avec plus de 87 quartiers peuvent aussi être érigées en Département pour améliorer la gestion de proximité et l’accessibilité aux services administratifs.

Le département, échelon intermédiaire

Le deuxième échelon de gouvernance est constitué par le département. Le découpage des départements au Sénégal recouperait dans bien des cas le tracé des anciens royaumes ou provinces. La recherche d’un espace vécu comportant une homogénéité socio- culturelle et économique et un fort sentiment d’appartenance justifie le désir de réinvestir les départements afin d’en faire un vecteur pour une bonne politique de décentralisation. En comparaison au découpage régional, il est ici recherché des valeurs idéelles et symboliques très fortes porteuses de sentiments d’appartenance et d’identification. Les liens forts entre l’acteur et son espace sont sollicités pour construire de nouveaux espaces politiques fondés sur une autonomie réelle, une démocratie et une administration de proximité.

Ce niveau correspond à une réalité historique et offre l’avantage de former des entités territoriales intermédiaires favorisant une gouvernance locale et un développement territorial mettant en synergie des communes partageant un vécu et des potentialités spécifiques dans une dynamique d’intégration rural-urbain.

Nous proposons, par conséquent, que l’échelle départementale, tout en conservant son statut de division administrative, soit érigée au rang de collectivité territoriale. Le département assurerait ainsi le maillage territorial nécessaire à la construction de la communalisation intégrale. Ainsi, dans un premier temps, il s’agira de conserver les limites existantes et faire procéder par les Cadres régionaux de partage les ajustements idoines, conformément aux critères définis ci-dessus. Autrement dit, le nombre de département est révisable à la baisse.

La Région , nouvelle assise du développement durable et du rayonnement des territoires

La Région constitue l’échelon de mise en cohérence des outils de planification des actions de développement dans un espace socio-économique et culturel approprié par ses habitants. Elles forment, ainsi, des espaces homogènes au plan éco-géographique, historique, socioculturel et économique.

Ces Régions issues du regroupement des départements seront ainsi en nombre limité pour favoriser l’objectif de cohérence territoriale et pour régler le problème de l’émiettement territorial mentionné dans le diagnostic.

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Elles seront déterminées aussi dans la perspective de se rapprocher des zones éco-géographiques. En matière d’aménagement du territoire et de politique de développement régional, cet échelon est fondamental pour favoriser une cohérence et une synergie des interventions. Ces Régions seront articulées autour de villes et de communes dynamiques capables d’animer leur hinterland et de propulser une croissance et un dynamisme économique porteur de richesses.

Ainsi, il est proposé le remodelage du pays en six (6) Régions : Casamance, Sine Saloum, Fleuve –Sénégal, Sénégal oriental, Diourbel-Louga et Dakar-Thiès. Elles répondent aux fondamentaux pour structurer des territoires qui peuvent avoir une spécificité urbaine, industrielle, agricole, minière ou touristique, mais qui ne peuvent se passer d’un ou de plusieurs pôles urbains, seuls à même de cristalliser la personnalité régionale. Le principe de découpage « régional » repose à la fois sur l’identité des territoires, sur ses réalités naturelles économiques - et en particulier son armature de transport -, et s’appuie sur le rôle des villes. Toutefois, la proposition reste ouverte en ce qui concerne le statut de la Région. Ainsi, elle pourrait être érigée en collectivité territoriale articulée à une échelle de gouvernance déconcentrée. Comme tout aussi, l’option pourrait consister à faire de la Région un cadre de coopération piloté par une assemblée composée des représentants des élus des départements qui la composent et des acteurs de la société civile et du secteur privé. L’étude réalisée par l’Association des Régions du Sénégal en juillet 2011, l’analyse des principaux types de découpage administratif au Sénégal, les logiques de découpage en zone d’aménagement issues du PNAT et du Plan Directeur Forestier consacrant les régions éco-géographiques, ont fortement guidé la proposition. Les régions sont ainsi caractérisées :

Région Casamance

La région de la Casamance sera le pôle pilote pour l’application de la réforme. Elle fusionnera les régions de Ziguinchor de Sédhiou et de Kolda pour s’étendre sur 28350 km² pour 1551600 habitants. Territoire frontalier par excellence, avec la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, la Casamance exerce un attrait considérable sur les plans paysager, culturel et soci-économique. Son isolement relatif a contribué à forger sa personnalité régionale. Le cadre naturel offre d’énormes potentialités tant pour l’économie rurale, industrielle que pour le tourisme: importantes ressources forestières, de nombreux chenaux et cours d’eau, une pluviométrie abondante, des bas-fonds, zone de prédilection de la riziculture. La Casamance qui est un territoire en conflit depuis quelques années exige une approche spécifique. Et dans une perspective d’aménagement du territoire, l’enjeu le plus important est une meilleure intégration de cette région dans l’espace national et l’affirmation de sa position géo-stratégique dans un ensemble sous-régional plus vaste. Activités phares : élevage, tourisme balnéaire, écotourisme, production et transformation agricole,

Région « Dakar-Thiès »

La Région « Dakar-Thiès » recompose les deux régions du même nom. Les grands projets en cours d’achèvement permettront à la capitale de renforcer son rang international surtout en Afrique de l’Ouest. La plateforme technique et industrielle de Diamniadio, le nouvel aéroport de Ndiass et la priorité affirmée en faveur des infrastructures connectives avec la construction de l’autoroute permettant de renforcer les liens entre les régions, pourront faire de Dakar un véritable hub urbain qui va renforcer sa compétitivité et son positionnement dans l’économie mondiale. Un accent particulier doit être mis sur les fonctions d’excellence pour améliorer l’attractivité de cette région urbaine en termes de promotion de pôles universitaires et surtout des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Avec les solidarités acquises de l’ancienne région de Thiès, ce pôle territoire va constituer un espace novateur et de renforcement industriel, bénéficiant du transfert des industries de la capitale, cette nouvelle entité offre de réels facteurs de structuration spatiale (axes routiers et ferroviaires). Sa position de contact qui garantit l’insertion entre la partie intérieure et le littoral, permettra d’accroître les chances de développement des régions intérieures par un branchement sur les courants d’échanges. Ce pôle bénéficie d’importants points d’ancrage : Dakar, Thiès, Mbour, etc. La région couvre une superficie de 7151 km² pour 4 456 161 habitants en 2012. Activités phares : PAD, A/LSS, Entreprises de Services, Maraichage dans les Niayes, Pêche industrielle et artisanale, Tourisme d’affaires, Tourisme balnéaire, Ecotourisme, Industries chimiques et Pêche artisanale

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Région Diourbel-

Louga

La Région Diourbel-Louga fusionnera les territoires Louga et de Diourbel. Elle couvre une superficie de 29616 km² pour 2377994 habitants en 2012. Ce territoire est doté d’importantes ressources agro-pastorales. Les mouvements de transhumance qui animent ces territoires sont déterminés par les complémentarités fragiles des milieux naturels. Il peut promouvoir son développement en s’appuyant sur un réseau de petites villes organisées autour de Dara-Linguère. En particulier le pôle religieux et économique que constitue Touba est à prendre en considération dans le développement territorial et national. La route Linguère/Matam, avec ses effets d’entraînement devrait apporter un grand souffle dans la structuration spatiale.

Pôle Territoire Fleuve

Le Région du Fleuve comprend les anciennes régions de Saint-Louis et de Matam. Les fondements de l’unité territoriale se confondent avec la vallée du fleuve qui a toujours joué un rôle socio-culturel, de brassage des peuples, un vecteur d’intégration sous-régionale. Son rôle hydrologique important a permis d’engager une importante politique rizicole et surtout de renforcer sa vocation sous-régionale avec des aménagements hydro-agricoles et hydro-électriques partagés avec le Mali et la Mauritanie. Ce territoire est un espace porteur d’avenir au regard de ces énormes potentialités. Son attractivité passe par le renforcement des pôles de compétitivité économiques et urbains structurants capables d’animer les territoires. Sa superficie est de 48503 km² pour 1562530 habitants en 2012. La région se spécialise dans : la riziculture, le maraichage, l’industrie agro-alimentaire (SOCAS, CSS), l’Ecotourisme, la pêche artisanale et l’exploitation minière.

Région Sine-Saloum

La Région de Sine-Saloum couvre les anciennes régions de Kaolack, Fatick et Kaffrine sur une superficie de 23545 Km2 pour 2005577 habitants en 2012. Elle est caractérisée par d’énormes potentialités agricoles, touristiques, halieutiques. Il sera animé par le dispositif urbain Kaolack, Fatick, Kaffrine. Les activités liées à la mer mais aussi les réalités ethnico-culturelles ont déjà fédérées cet ensemble. Le développement de la colonisation agricole avait entretenu une structuration spatiale assez développée dans cette région du Sine-Saloum, principale zone de prédilection du bassin arachidier. La ville de Kaolack desservie par les principaux axes de communications routière et ferroviaire s’est affirmée comme principale place centrale. La position géo-stratégique de ce pôle, frontalier de la Gambie est opportune pour assure l’interface avec la Casamance et le Sénégal Oriental. Activité phares : production agricole (arachide) et écotourisme.

Région Sénégal Oriental

La Région du Sénégal Oriental fusionnera les anciennes régions de Tambacounda et de Kédougou et couvre une superficie de 59602 km² pour 817527 habitants en 2012.Elle présente les caractéristiques suivantes : paysage diversifié, espace de migration et d’intégration sous-régionale sur le plan culturel et ethnique, des potentialités naturelles immenses autorisant une agriculture diversifiée et le développement d’un tourisme paysager (parc de niokolo koba). Dans sa partie Sud-est la zone de Kédougou tire son originalité à partir des énormes potentialités minières qu’elle recèle (or, uranium) et qui en font une zone d’avenir. Longtemps resté à la marge du système géo-économique sénégalais par son enclavement, cet ensemble du fait de sa position stratégique peut devenir un atout majeur dans l’organisation de l’espace national et sous-régional. Activités phares : exploitation minière et forestière, écotourisme, polyculture.

Au total, la nouvelle architecture territoriale est ainsi structurée.

Échelons actuels de la gouvernance au Sénégal Échelons proposés à analyser Échelons Échelons National État National État Régional 14 Régions Régional 6 Pôles- Territoires Départemental 45 Départements Département 45 Arrondissement 123 Arrondissements Communes 557 Commune 126 Communes dont 5 villes Commune d’arrondissement

46 Communes d’arrondissement

Communauté Rurale 385 Communautés Rurales

Les logiques de recomposition territoriale permettront d’apporter plus de cohérence en redécoupant les grands territoires peu pertinents ou d’agréger les territoires insignifiants ne présentant aucune viabilité économique. C’est tout l’intérêt et le sens qu’il faut donner aux cadres régionaux de partage dont les travaux seront des moments forts d’échanges pour aboutir à une cohérence territoriale optimale, à travers une recomposition des départements et des communes.

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Carte 5 : Les nouvelles régions du Sénégal

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3. LES CONSEQUENCES DU NOUVEAU DECOUPAGE

Les principales conséquences du nouveau découpage du point de vue des collectivités sont les suivantes:

• la communalisation intégrale avec transformation des communautés rurales en communes ; ce premier point devra donner lieu à un important travail d'ajustement des périmètres ;

• le déploiement du département en collectivité territoriale autonome dans un objectif d'organisation des territoires et d'accès aux services ;

• la construction d'un nouveau territoire appelé « Région », mais sur un espace plus vaste en référence à l'absolue nécessité de disposer d'un niveau plus apte à porter les enjeux du développement durable des territoires, de planification de la cohérence territoriale et de territorialisation des politiques publiques.

Les principales conséquences du nouveau découpage du point de vue de l'État sont les suivantes:

• la nécessité de clarifier, rationaliser et de simplifier le rapport avec les nouvelles collectivités dans le cadre de la Commission thématique « lisibilité des échelles de gouvernance » ;

• La suppression de l’échelon arrondissement : ce choix est motivé par le souci de donner plus de pouvoirs aux collectivités territoriales, de rationaliser et rendre plus lisibles les échelles de gouvernance et conforter les ressources pour un meilleur fonctionnement de l’administration territoriale ; dès lors, la plupart des missions de l’ancien sous-préfet seront dévolues aux exécutifs locaux et les sous préfets qui bénéficient d’une solide expérience seront redéployés à l’échelle départementale et/ou régionale ; toutefois, la mise en œuvre d’un tel schéma nécessitera la mise en place au niveau de l’administration territoriale et des collectivités locales d’un personnel étoffé et de haut niveau de qualification ; il s’y ajoute la nécessité de revoir le profil des responsables des collectivités locales en adéquation avec leurs nouvelles missions.

• la nécessité d’accompagner le financement du développement territorial par la mise en place d’un système intégré complétant la volonté d’autonomiser les territoires ;

• la réduction des échelons de gouvernance à trois, permettant une meilleure clarification territoriale.

4. MESURES D’ACCOMPAGNEMENT DES OPTIONS DE COHERENCE TERRITORIALE

La promotion de la cohérence territoriale devra favoriser la promotion et l’organisation d’une armature urbaine affirmant les vocations et les niveaux d’équipement des villes. Elle devra également conduire une politique active en faveur des centres ruraux.

La promotion d’un développement spatial multipolaire Il s’agit de promouvoir un développement spatial multipolaire constitué de zones urbaines fonctionnelles qui permettraient d’interconnecter les villes, petites, moyennes et grandes pour en faire des nœuds importants de structuration spatiale, capables d’offrir une gamme de services aux activités économiques des territoires et faciliter l’accès aux marchés. Seule, une véritable complémentarité entre espaces urbain et rural pourra garantir l’unité sociale et favoriser le développement local. Les propositions stratégiques visant à faire émerger une armature urbaine multipolaire comprennent :

• une structuration urbaine principale qui repose sur une aire métropolitaine ; • une structuration secondaire régionale constituée de pôles majeurs ; • une structuration tertiaire avec la promotion de pôles relais intermédiaires.

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Carte 6 : Développement multipolaire : réseau des v illes

La structuration de territoires autour d’une allian ce ville-campagne rénovée La construction des nouveaux territoires doit être organisée et soutenue par des investissements agricoles et industriels productifs et par la mise à disposition d’offres de services variés et de qualité en matière de communication, de transport et d’accès aux services fondamentaux. L’alliance entre villes moyennes et leurs hinterlands peut concourir à l’émergence d’un maillage et d’un développement polycentré de l’espace communautaire. En particulier, les villes transfrontalières, dans cette optique, constituent une opportunité en termes d’intégration spatiale et institutionnelle de l’espace régional.

La promotion de territoires compétitifs pour positionner le Sénégal dans le sous ensemble Afrique de l'Ouest. La problématique de l’organisation de l’espace national ne peut ignorer l’échelon communautaire, l’UEMOA. Dans ce sillage, il est nécessaire de soutenir la promotion d’une stratégie nationale de renforcement des pôles de développement dotés de fonctions d’excellence et capables de faire émerger des territoires attractifs à vocation sous-régionale. A cet effet, des efforts particuliers doivent être portés au développement des villes frontalières qui permettront de dynamiser les espaces frontaliers, d’attirer des investissements et de développer des relations avec les territoires voisins

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5. UN SCHÉMA DE COHÉRENCE TERRITORIAL POUR UNE MEILLEURE TERRITORIALISATION DES POLITIQUES PUBLIQUES

Le canevas général

Exemple de modalités d'organisation de la gouvernan ce des échelons territoriaux

L'organisation territoriale rénovée doit pouvoir s'appuyer en continu sur des cadres de référence, des moyens stabilisés et des outils de planification intégrés; de même, la territorialisation des politiques doit clairement être l'occasion de faire émerger des collectivités viables avec des outils de contractualisation fiabilisés.

Les échelles de gouvernance repensées Une articulation entre les différents échelons de gouvernance doit assurée pour une gestion partagée des compétences. L’échelon Région doit être le pivot stratégique de la cohérence territoriale et assurer la maitrise d’ouvrage. Les échelons départemental et communal constituent les niveaux de mise en œuvre et se positionnent sur la maitrise d’ouvrage délégué. Le tableau suivant met en relation les différents échelons territoriaux et leurs prérogatives en matière de gouvernance et de développement territorial (non exhaustif).

COLLECTIVITÉS

Départements

6 RÉGIONS

TERRITOIRES

Président élu Assemblée territoriale

Collectivité assise sur un espace géographique permettant de

jouer un rôle dans le développement du Sénégal et de ses territoires en appui sur un ou

plusieurs Pôles urbains

� Rôle renforcé dans le cadre de la décentralisation

� Moteur dans l'articulation et la mise en œuvre des politiques

Regroupement de départements

Métropoles de

référence

Territorialisation des politiques publiques Contractualisation

Schéma de cohérence territoriale

Schémas sectoriels

Contractualisation

Métropoles relais

Pôles relais

intermédiaires

COMMUNES

ÉTAT ÉTAT

Cohérence

territoriale

Schéma d’aménagement

stratégique

CIRCONSCRIPTION

ÉTAT

Préfet

CIRCONSCRIPTION

ÉTAT

Préfet

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Tableau 5: Répartition des missions selon l’échelle de gouvernance

Echelons de gouvernance

Décentralisation Déconcentration

Niveau National : Politique nationale

• Responsable de la Gestion des compétences de souveraineté (justice, Monnaie et Finances, Diplomatie et relations internationales ; Défense et sécurité nationale, etc.) ;

• Définition des grandes orientations politiques nationales : première planification nationale,

• Création des conditions d’un développement territorial pour une meilleure répartition de la croissance et assurer l’équité territoriale

• Responsable de la construction et de la gestion des infrastructures d’intérêt national (autoroutes, ports, aéroports, voies ferrées etc.),

• Promotion de projets de territoire spécifiques (programmes transfrontaliers)

• Répartition des ressources nationales affectées aux structures décentralisées dans les secteurs transférées entre les niveaux intermédiaires

Institutions de l’Etat

Niveau « Région » Issue du regroupement des départements

Assemblée territoriale et président élus • Assurer leadership en matière de planification du développement avec

l’élaboration de véritables plans territoriaux de cohérence en association avec les autres collectivités locales ;

• promouvoir le développement économique et social dans les domaines industriel, agricole et commercial ;

• promouvoir un appui urbain compétitif • piloter la programmation des actions de développement dans les

domaines les plus structurants (infrastructures de transport, pôles de recherche etc.) ;

• assurer la maîtrise d’ouvrage principal ; contractualisation signature de toutes les conventions en matière de développement avec l’État, les partenaires au développement et déléguer cette fonction aux échelons inférieurs pour la réalisation des investissements ;

• promouvoir une ingénierie territoriale pouvant assurer l’exécution des actions de développement (centres d’ingénierie territoriale)

- Gouverneur,

représentant de l’Etat, Veille au respect des cohérences politiques nationales et leur transcription au niveau local

- Assure la direction et la coordination de l’ensemble des forces participant à la sécurité

- Chargé du suivi des politiques publiques de l’Etat

- Suivi des contrats de plan

- Contrôle de légalité

Départements

Président et conseils départementaux élus

• Elaboration d’outils de planification articulés aux échelons supérieurs.

• Promouvoir et délivrer des services sociaux de base de qualité ; • Administration locale compétente avec des agents issus et formés des

centres d’ingénierie territoriale • Politique d’intercommunalité et promotion de projets de territoire ;

- Préfet représentant de

l’Etat - Renforcement de la

préfecture par la mise en place d’une administration efficace

- Préfet assisté par des sous-préfets pour la fonction de contrôle et de suivi des politiques publiques, de gestion et de médiation des collectivités de base

Communes

Président et conseils communaux élus

• Elaboration d’outils de planification de base articulés ; • Gestion des affaires de proximité et des infrastructures de base. • Promotion de l’intercommunalité à l’échelle des communes. • Promotion d’alliances stratégiques urbain/rural • Promotion d’une fonction publique locale • Maitre d’ouvrage délégué et exécution de projets

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CONCLUSION

PERSPECTIVES POUR RÉUSSIR L'ACTE 3 DE LA DÉCENTRALI SATION

Le présent rapport pose les jalons de la rénovation engagée par le Sénégal en matière d'organisation et d'aménagement durable des territoires. Face à des défis nombreux à relever, une nouvelle architecture des collectivités est proposée pour une meilleure efficacité et efficience de l'action publique. L'ambition est forte puisque l'objectif consiste bien à concilier la vision territoriale, l'organisation et les moyens dans un esprit de dialogue et de construction collective. A partir de ce rapport qui pose la structure de la démarche peuvent s'engager et se poursuivre notamment :

• la mise au point concrète des différentes collectivités (périmètres, compétences, moyens, ...) ;

• le rôle de l'État déconcentré (charte, ...) ;

• le lancement des différents outils aptes à garantir le bon fonctionnement de cette gouvernance territoriale rénovée (schéma de cohérence territorial, ...).

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CHRONOGRAMME

Le processus d’élaboration de l’acte III est lancé avec la formulation d'une cohérence territoriale rénovée. Elle prépare la réflexion sur les échelles de gouvernance qui adresseront les questions de l'articulation entre déconcentration et décentralisation, des différents niveaux de collectivités avec leurs compétences et les moyens associés, ou des dispositifs de contractualisation sont envisagés désormais comme des instruments au service du projet de territoire. Le tableau qui suit répertorie les activités à conduire, ainsi que les délais prévisionnels, afin de procéder à l’acte III de la décentralisation.

POURSUITE DE LA PHASE PREP ARATOIRE DU PROJET DE REFORME

Produits Activités 2013

Responsable juil

août

sept oct

1. Stratégie nationale de développement territorial validée

Finaliser le projet de SNDT MATCL/DSDT Organiser l’atelier national de validation de la SNDT

MATCL/DSDT

PHASE ELABORATION DU PROJET DE REFORME

Stabilisation du projet de cohérence territoriale : la recherche d’un fort consensus autour des « Pôles –Territoires », des « Echelons intermédiaires », des échelons de base et des pôles territoriaux et interterritoriaux.

Produits Activités 2013

Responsable Juil Août Sept Oct Nov Dec

2. Cadre de configuration de la Cohérence territoriale du pays partagé avec le CNP

Définir un cadre de cohérence territoriale du pays

Commission

« Cohérence territoriale »

Partager le cadre de cohérence territoriale avec le CNP

Comité technique

3. Résultats des consultations des acteurs territoriaux sur la configuration de la cohérence territoriale du pays consolidés

Organiser des rencontres au niveau des territoires sur la proposition de cadre de cohérence territoriale

Comité technique

Accompagner les cadres régionaux de partage dans la structuration du projet de cohérence territoriale

Comité technique

Produire une synthèse des travaux des cadres régionaux de partage

Comité technique

4. Configuration de la cohérence territoriale du Sénégal validée

Organiser l’exploitation des travaux des cadres régionaux de partage sur la cohérence territoriale

Commission thématique

Organiser la pré-validation du rapport sur la cohérence territoriale

Comité technique

Organiser la validation du rapport sur la cohérence territoriale

Comité national de

pilotage

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5. Bilan diagnostic de la cohérence, la gouvernance et le financement du développement territorial validé par les différentes instances

Produire un rapport consolidé du Bilan diagnostic

Comité technique

Organiser la pré-validation du rapport consolidé du bilan diagnostic

Comité technique

Organiser la validation du rapport consolidé du bilan diagnostic

Comité national de pilotage

Validation des propositions et des avant- projets de textes sur la cohérence, la lisibilité des échelles de gouvernance et les mécanismes de financement du développement territorial

Produits Activités 2013 2014

Responsable Dec Jan Fev Mar avr Mai

6. Lisibilité des échelles de gouvernance validée par les différentes instances (Cadres régionaux, Comité technique et Comité national de pilotage)

Produire un rapport sur les échelles de gouvernance

Commission thématique « échelles de gouvernance »

Organiser le partage du rapport sur les échelles de gouvernance

Cadres régionaux de partage

Organiser la pré-validation du rapport sur les échelles de gouvernance

Comité Technique

Organiser la validation du rapport sur les échelles de gouvernance

Comité national de pilotage

7. Mécanismes de financement du développement territorial identifiés et validés par les différentes instances (Cadres régionaux, Comité technique et Comité national de pilotage)

Produire un rapport sur le système de financement du développement territorial (DT)

Commission thématique « financement développement territorial »

Organiser le partage du rapport sur le système de financement du DT

cadres régionaux de partage

Organiser la pré-validation du rapport sur le système de financement du DT

Comité Technique

Organiser la validation du rapport sur le système de financement du DT

Comité national de pilotage

8. Avant-projets de textes sur la LODT, cohérence territoriale, les échelles de gouvernance territoriale et les mécanismes de financement territoriaux validés

Produire les avant-projets de textes Commission juridique Organiser la pré-validation du rapport sur les avant-projets de textes

Cadres régionaux de partage

Organiser la pré-validation du rapport sur les avant-projets de textes

Comité Technique

Organiser la validation du rapport sur les avant-projets de textes

Comité national de pilotage

NB : Les Avant-projets de textes sur la cohérence territoriale devraient être finalisés, en premier lieu, au mois de mars 2014 afin de faciliter l’organisation des élections en novembre 2014. Le calendrier proposé répond à certaines considérations :

• l’urgence attachée à la mise en œuvre de l’acte III de la décentralisation, afin d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable ;

• l’exigence temporelle de l’approche participative et inclusive pour construire, dans le cadre d’un dialogue consensuel et prospectif, le renouveau de la modernisation de l’Etat ;

• l’ampleur et l’étendue des activités à conduire pour aboutir à une délimitation consensuelle des départements et des communes, en application du principe de l’universalité pour cette unité territoriale de base au Sénégal ;

• les délais exigibles en matière de procédures d’adoption et d’approbation de textes législatifs et réglementaires au Sénégal.

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