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Actions de Souveraineté Télécoms - Groupe de Travail : déploiement des petites cellules - octobre 2015 - Page 1 ACTIONS DE SOUVERAINETÉ TÉLÉCOMS DE LA SOLUTION CONFIANCE NUMÉRIQUE PROMOUVOIR LE DÉPLOIEMENT DES PETITES CELLULES Leur utilité dans les réseaux mobiles, l'amélioration de leur cadre règlementaire, leur facilité de déploiement Édition 01.D2 21 septembre 2015

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ACTIONS DE SOUVERAINETÉ TÉLÉCOMS

DE LA SOLUTION CONFIANCE NUMÉRIQUE

PROMOUVOIR LE DÉPLOIEMENT

DES PETITES CELLULES

Leur utilité dans les réseaux mobiles, l'amélioration de leur cadre

règlementaire, leur facilité de déploiement

Édition 01.D2 – 21 septembre 2015

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INTRODUCTION

Le réseau d’accès mobile actuel est essentiellement basé sur des stations de base appelées macro

cellules, déployées pour assurer couverture et capacité dans tous les territoires. Son architecture évolue

pour acheminer de plus en plus de trafic avec une meilleure qualité d’expérience pour les abonnés.

Pour servir ces exigences, les réseaux du futur s’appuieront sur un maillage hétérogène de macro

cellules et d’émetteurs radioélectriques de faible puissance (appelés petites cellules) qui assurent les

performances et la qualité de réseau dans les espaces communs sujets à de fortes demandes à certaines

périodes de la journée (transports en communs, centres commerciaux, événements…). Au cours des

prochaines années, les installations de petites cellules devraient se multiplier dans les réseaux mobiles

pour atteindre rapidement jusqu’à 10 petites cellules par site macro cellule en milieu urbain.

Le cadre réglementaire actuel intègre de nombreuses dispositions (urbanisme, information et

concertation, exposition aux ondes...) qui ont été établies depuis une vingtaine d’années pour les macro

cellules. Certaines dispositions ne sont pas adaptées aux petites cellules qui ont des niveaux de

puissance beaucoup plus faibles et peuvent être intégrées plus simplement dans l’environnement urbain.

Ce rapport rappelle le contexte réglementaire et normatif actuel, qui est principalement adapté aux

macro-cellules actuelles, et formule cinq propositions pour promouvoir le déploiement des petites

cellules, qui sont des composantes essentielles des réseaux mobiles à venir, et favoriser l’accès au très

haut débit mobile pour tous.

PROMOUVOIR LE DÉPLOIEMENT DES PETITES CELLULES

Leur utilité dans les réseaux mobiles ; l’amélioration de leur cadre

réglementaire ; leur facilité de déploiement.

Les réseaux mobiles du futur s’appuieront sur une approche agile et une architecture hétérogène composées

de macro cellules et de petites cellules. Au travers de la 4G actuelle et de la 5G, qui devra également penser

ce réseau du futur pour les objets connectés, c’est donc la compétitivité de la France numérique qui va se

dessiner pour les prochaines années. Les constructeurs sont prêts, les opérateurs sont prêts mais qu’en est-il

des conditions de déploiement ?

Les réseaux mobiles actuels sont essentiellement constitués d’équipements radio appelés macro cellules

déployés pour assurer couverture et capacité sur tout le territoire. Cette couche de macro cellules demeure

et évolue mais de nouveaux équipements radio plus petits, de faible puissance, installés à proximité des

utilisateurs et plus adaptés au contexte urbain vont se déployer en parallèle pour apporter les compléments

de capacité requis dans certaines zones. Au cours des prochaines années, les installations de petites cellules

devraient se multiplier pour atteindre jusqu’à 10 petites cellules par macro cellule en milieu urbain.

Notre groupe de travail s’est donné comme point de départ d’établir l’inventaire des multiples étapes du

processus de déploiement des stations de base, du cadre réglementaire associé et des normes internationales

applicables (3GPP, UIT, IEC et CENELEC). Nos travaux se sont également appuyés sur l’analyse des cas

typiques de déploiement de petites cellules et de leur conformité aux normes en vigueur concernant

l’exposition aux ondes radiofréquences. Le sujet des ondes électromagnétiques demeure un sujet anxiogène

pour certains. Il est juste de donner une explication claire, pragmatique et transparente, en étant à l’écoute

de la dimension sociétale liée aux progrès du numérique.

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Au-delà de notre travail collectif de spécialistes, nous souhaitons fédérer largement autour de cette cause

commune pour assurer à chacun l’accès au très haut débit mobile dans de bonnes conditions. Nous formulons

cinq propositions pour placer la France en position favorable dans l’écosystème mondial. Nos propositions

concernent uniquement des simplifications administratives, des adaptations fiscales et des dispositions pour

informer les parties prenantes. En aucun cas ces propositions n’ont pour but de modifier les normes ou

règlementations relatives à l’exposition aux ondes électromagnétiques ni de modifier le respect de ces

normes. Il ne s’agit pas de créer une exception française mais au contraire de s’inspirer des bonnes pratiques

européennes et mondiales.

Proposition 1 : en cohérence avec les normes internationales, fixer à 2 W la limite à

partir de laquelle une déclaration à l’ANFR est requise (régime déclaratif).

La limite actuelle à partir de laquelle l’installation d’une station radioélectrique est soumise au régime

déclaratif est fixée à 1 W de PIRE (puissance transmise majorée du gain d’antenne). Or, les normes

internationales UIT K.52, K.100 et IEC 62232 Ed2.0 106/337/CD considèrent que les équipements dont la PIRE

est inférieure à 2 W peuvent être déployés sans analyse détaillée des paramètres d’installation, simplement

en tenant compte des distances de conformité établies par le constructeur de l’équipement selon les normes

internationales. Nous proposons d’aligner la réglementation française sur cette limite de 2 W.

Proposition 2 : en cohérence avec les performances des équipements et les normes

internationales, fixer à 25 W la limite à partir de laquelle un dossier d’acceptation COMSIS

doit être soumis à l’ANFR (régime d’autorisation).

La procédure dite COMSIS impose une autorisation d’installation de déploiement de l’ANFR après soumission

d’un dossier technique détaillé à remplir pour chaque site de station radioélectrique et pour chaque

technologie. Cette procédure COMSIS est aujourd’hui requise pour tout équipement dont la PIRE excède 5 W.

Cette procédure lourde et complexe s’applique aujourd’hui aux macro cellules dont la PIRE est généralement

comprise entre 1000 et 4000 W, mais aussi aux petites cellules de moyenne portée dont la PIRE est beaucoup

plus faible, généralement comprise entre 13 et 25 W (cf. tableau 1) conformément aux classes fixées par le

3GPP. Nous proposons donc d’adopter une limite de PIRE de 25 W pour le régime d’autorisation, ce qui est

cohérent avec les performances typiques des petites cellules et reste très inférieur à celles des macro cellules.

Cette proposition est également cohérente avec les critères établis dans les normes internationales UIT K.100

et IEC 62232 Ed2.0 106/337/CD pour les installations de classe E100, de PIRE inférieure à 100 W, et permet

d’installer jusqu’à quatre équipements par site, par exemple un pour chaque opérateur. Cette mesure

favoriserait le déploiement des petites cellules en réduisant la charge et les délais imposés par la procédure

COMSIS à la fois pour les opérateurs et pour l’ANFR. L’impact est d’autant plus important que le nombre de

petites cellules va se multiplier au cours des prochaines années.

Proposition 3 : appliquer 1/10 du tarif de droit commun de la taxe IFER (de 1591 € en

2015) aux stations bénéficiant du régime déclaratif.

Les stations radioélectriques sont soumises annuellement à la taxe IFER et sa contribution additionnelle de

4 %, qui s’appliquent aux stations de base concernées actuellement par les régimes déclaratif et

d’autorisation. Pour les réseaux mobiles hétérogènes en milieu urbain, il est admis qu’un site de macro

cellules peut être associé jusqu’à 10 petites cellules pour faire face à l’augmentation du trafic. A court terme,

le niveau de fiscalité lié au déploiement des petites cellules serait de facto 10 fois plus élevé que celui des

macro cellules associées, ce qui constituerait un frein majeur à leur déploiement. Nous pensons qu’il est

légitime et proportionné que ce nouveau revenu fiscal soit réparti équitablement sur l’ensemble des petites

cellules associées à une macro cellule, soit un dixième du tarif de droit commun de la taxe IFER par petite

cellule soumise au régime déclaratif. Cette proposition passe par la modification du Code Général des Impôts

au travers du projet de loi de finance.

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2015 2016 - 2020

Base installée - 3 000 41 000 - x10 -

Classes réglementaires

de PIRE PIRE≤1W 1<PIRE≤5W PIRE>5W PIRE≤2W 2<PIRE≤25W PIRE>25W

PIRE typique des produits 0,5 – 0,8 W Bridé à 5 W 1 – 4 kW 0,5 – 1,6 W 13 – 25 W 1 – 4 kW

Hauteurs d’installation < 2,5 m 3 – 5 m 20 – 50 m < 2,5 m 3 – 5 m 20 – 50 m

Processus administratif Aucun Déclaration Accord Aucun Déclaration Accord

Taxe IFER 0 Macro Macro 0 1/10 Macro

Tableau 1 : synthèse des propositions d’évolution réglementaires des classes réglementaires de PIRE.

Proposition 4 : apporter les informations utiles pour répondre aux questions sociétales

qui peuvent se poser et permettre le déploiement des petites cellules en toute sérénité.

Les petites cellules peuvent susciter des questions sociétales, notamment liées à l’exposition aux ondes. Pour

que cette évolution des réseaux mobiles puisse se dérouler de manière sereine et que chacun puisse disposer

d’un accès au très haut débit mobile, nous proposons que l’État et les services de l’État concernés participent,

aux côtés des industriels et opérateurs, à la diffusion des informations sur ce sujet. Dans la continuité du site

www.radiofrequences.gouv.fr et des fiches pédagogiques gouvernementales publiées à la suite du Grenelle

des ondes, nous proposons qu’une fiche d’information soit développée par le gouvernement pour bénéficier à

l’ensemble des acteurs : collectivités locales, bailleurs et grand public. Pour une bonne diffusion, nous

proposons que les agences de l’État (ANFR, ANSES, ARS et InVS) participent à leur diffusion.

Proposition 5 : prise en compte des petites cellules dans les processus d’évolution

législative et réglementaire par une concertation renforcée avec les acteurs du secteur

des télécommunications.

Les lois, celles votées comme la loi Abeille et la loi Macron, et celle à venir comme la loi sur le numérique, et

les décrets et/ou réglementations associées ont des répercussions importantes pour notre secteur. Nous

proposons d’apporter notre expertise pour que les petites cellules soient prises en compte de façon

proportionnée dans les textes législatifs (et leurs décrets associés), réglementaires et normatifs en cours de

définition et d’application.

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TABLES DES MATIÈRES

Résumé et synthèse des propositions

1. L’ÉVOLUTION DES RÉSEAUX MOBILES ............................................... 6

1.1. Les réseaux mobiles en France ................................................... 6

1.2. Améliorer l’expérience utilisateur et la couverture .......................... 6

1.3. Les caractéristiques techniques des petites cellules .......................... 7

1.4. Les cas typiques de déploiement ................................................ 10

2. LES ÉTAPES DU DÉPLOIEMENT ET LES RÉGLEMENTATIONS ASSOCIÉES ...... 10

2.1. La mise sur le marché des équipements........................................ 10

2.2. Les déploiements .................................................................. 11

2.3. La mise en service et les opérations ............................................ 14

2.4. Planning ............................................................................. 15

2.5. Le régime fiscal spécifique aux stations radioélectriques .................. 16

2.6. La loi ALUR .......................................................................... 17

2.7. Les freins au déploiement ........................................................ 18

3. ANALYSE DE L’EXPOSITION AUX ONDES ........................................... 18

3.1. Les normes et valeurs limites d’exposition .................................... 18

3.2. Analyse de conformité de cas typiques de déploiement de petites cellules

............................................................................................. 21

4. PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR LE DÉPLOIEMENT DES PETITES CELLULES .....23

5. ANNEXES ................................................................................ 26

Le groupe de travail .................................................................... 26

5.2. Glossaire ............................................................................ 28

5.3. Les normes nationales et internationales ...................................... 29

5.4 Références réglementaires en France ........................................... 30

5.5. Définitions de la puissance transmise et de la PIRE .......................... 31

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1. L’ÉVOLUTION DES RÉSEAUX MOBILES

1.1. Les réseaux mobiles en France

D’après des données de l’ANFR, le réseau mobile en France est constitué d’environ 41 000 sites qui

disposent de stations de base ou macro cellules de 2e génération (GSM ou 2G), 3e génération (UMTS ou

3G) ou de 4e génération (LTE ou 4G). La 4G est présente sur 50 % des sites. Seuls 6 % des sites ne

contiennent que de la 2G. Le réseau de macro cellules est actuellement complété par environ 3 000

stations de base de faible puissance.

Les demandes des utilisateurs de téléphonie mobile continuent de croître. Entre le 3e trimestre 2013 et

le 3e trimestre 2014, le trafic des mobiles a augmenté de 107 % d’après l’ARCEP. Les estimations

généralement reconnues par les acteurs industriels prévoient une augmentation du trafic mobile en

France d’un facteur 8 à 10 environ d’ici 2020, avec une croissance relativement plus forte pour tous les

usages vidéo (60 % du total en 2020 contre 45 % en 2014).

1.2. Améliorer l’expérience utilisateur et la couverture

Pour faire face à cette croissance du trafic, le déploiement de petites cellules est un moyen efficace

d’améliorer l’expérience client en zone très dense, sans pour autant se substituer au réseau macro

cellulaire traditionnel.

A l’inverse des macro cellules, dont l’apport est de fournir un service continu sur de larges zones

géographiques, les petites cellules sont de puissance et de portée plus réduites, elles peuvent être vues

comme une couche complémentaire au réseau macro. Celles-ci pourront tout à la fois combler un trou

de couverture localisé, absorber un point chaud ou « hot-spot » de trafic, et améliorer in-fine à la fois la

portée du service voix et le débit data. Fondamentalement, 3 types de solutions complémentaires

existent pour augmenter la capacité : augmentation du spectre (ajout de bandes de fréquences),

amélioration de l’efficacité spectrale par amélioration de la technologie utilisée (LTE-Advanced,

évolution du LTE actuel, etc.) et augmentation du nombre de sites radio (densification). Le déploiement

d’une couche de petites cellules, complémentaire à la couche de sites traditionnels (toits terrasse ou

pylônes) de macro cellules s’inscrit dans cette dernière catégorie des solutions capacitives.

Force est de constater que la couverture du réseau mobile à l’intérieur des bâtiments reste par endroits

perfectible, et ce malgré la maturité des réseaux mobile macro cellulaires actuels. L’épaisseur des murs,

la densité du bâti, la propension de certains matériaux à bloquer la propagation des ondes sont autant

de facteurs de nature à dégrader la portée des services mobile à l’intérieur des bâtiments. La nouvelle

génération d’immeubles dits « HQE » ou « Haute Qualité Environnementale » est particulièrement

réfractaire à la pénétration des ondes, augmentant d’un facteur 10 ou 100 l’atténuation du signal radio.

Le réseau macro cellulaire, bien qu’absolument nécessaire à fournir un service globalement homogène

à l’échelle d’une ville ou d’un territoire, ne saurait résoudre à lui seul l’ensemble des trous de

couverture rencontrés par les clients mobiles principalement en milieu indoor. La densification du

réseau ayant ses limites, par manque de sites hébergeurs et par la nécessité technique de maintenir une

distance d’environ plusieurs centaines de mètres entre macro cellules, les petites cellules sont un outil

plus flexible pour améliorer ponctuellement les zones de faible signal radio. D’une portée allant jusqu’à

une centaine de mètres en zone urbaine, celles-ci renforcent la couverture localement sur une portion

de rue, une place, un ou plusieurs immeubles, et permettent de réduire les éventuelles coupures

d’appels des utilisateurs.

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En termes de débit, les petites cellules sont capables de délivrer, sur une zone concentrée, les mêmes

performances que le réseau macro cellulaire sur une zone étendue, grâce à leur support des mêmes

technologies 3G et 4G. Elles peuvent être assimilées à des « puits de capacité », assurant du très haut

débit mobile partagé entre un nombre restreint d’utilisateurs, de sorte qu’un déploiement ciblé permet

de désengorger le réseau macro cellulaire traditionnel. Les phénomènes de concentration atypique de

clients, engendrant des usages intenses du réseau mobile dans des zones géographiques très localisées,

sont à même de provoquer une congestion momentanée du réseau. Qu’ils soient de type occasionnels,

tels que les festivals ou les manifestations, ou bien réguliers et prévisibles, tels que l’heure de pointe

dans les transports en commun, les spectacles ou rencontres sportives, tous nécessitent un

dimensionnement spécifique du réseau mobile afin de subvenir aux besoins de charge accrue du réseau.

De nouveaux usages, notamment liés à la popularité des réseaux sociaux, ne font qu’accentuer le

besoin en capacité de ces réseaux. Par exemple, l’envoi simultané de milliers de photos, vidéos ou

simples SMS par une foule concentrée sur une même place, bien servie en temps normal par la

couverture d’une ou deux antennes relai, aura pour effet de saturer momentanément le réseau mobile.

Un partage optimisé du trafic par un ensemble de petites cellules permettra de démultiplier la capacité

du réseau et de répondre aux besoins des utilisateurs.

Ouvrir la voie aux petites cellules est un gage d’avenir. Le développement d’une topologie innovante

des réseaux mobiles, sur la base d’une couche additionnelle de petites cellules, pourra accompagner la

révolution en marche de la ville intelligente. Une fois surmontées les problématiques techniques,

administratives et opérationnelles du déploiement des petites cellules, il sera possible d’accélérer la

montée en débit et en capacité mais également de développer des nouveaux services des réseaux. Au-

delà des simples usages voix et données actuels, les petites cellules pourront supporter efficacement

des services avancés, ceux de l’internet des objets, des véhicules connectés, de la géolocalisation, et

servir de fondation au déploiement futur de la 5ème Génération appelée « 5G ».

1.3. Les caractéristiques techniques des petites cellules

La principale instance internationale de normalisation qui établit le fonctionnement des réseaux

mobiles, le 3GPP, a défini plusieurs classes de stations de base selon la puissance radiofréquence (RF)

transmise. Ces classes d‘équipements sont résumées dans le tableau 2 ci-dessous.

3GPP BS class

3GPP PRAT

(puissance TX par porteuse et par connecteur)

Petite cellule de longue

portée (note*)

Petite cellule de moyenne

portée < + 38 dBm (6.3 W)

Petite cellule de

couverture locale < + 24 dBm (250 mW)

Petite cellule résidentielle

< + 20 dBm (100 mW, pour un port d’antenne de transmission)

< + 17 dBm (50 mW, pour deux ports d’antenne de transmission)

< + 14 dBm (25 mW pour quatre ports d’antenne de transmission)

< + 11 dBm (12,5 mW pour huit ports d’antenne de transmission)

Note* : il n’y a pas de puissance maximale pour la puissance de sortie nominale du Wide Area BS.

Définition: la puissance de sortie nominale de la base station (BS) est la puissance moyenne par porteuse

pour une BS fonctionnant en transmission monoporteuse, multiporteuse ou avec des configurations

d’agrégation de porteuses que le fabricant a déclaré comme disponibles au niveau du connecteur d’antenne

lorsque le transmetteur est en fonctionnement.

Tableau 2 : extraits de la norme 3GPP 36.104 concernant la définition des classes de stations de bases LTE (4G)

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Les petites cellules résidentielles, catégorie 3GPP « Home BS », souvent appelées femto cellules, sont

généralement installées par les particuliers, pour leur propre usage mais elles peuvent aussi être

ouvertes au réseau. Les gains d’antennes sont de l’ordre de 3 dBi. La gamme typique de PIRE (cf.

paragraphe 5.5) des petites cellules résidentielles est généralement inférieure à 1 W, comprise entre

0,2 et 0,5 W. Leur domaine de couverture s’étend sur 10 – 20 mètres environ. Elles desservent une

dizaine d’utilisateurs au maximum.

Les petites cellules de couverture locale, catégorie 3GPP « Local Area BS » correspondent généralement

à des déploiements de réseaux d’entreprises. Les gains d’antennes sont de l’ordre de 3 à 5 dBi. Les

équipements peuvent intégrer plusieurs technologies. La gamme typique de PIRE des petites cellules

d’entreprises est généralement inférieure à 2 W, comprise entre 0,5 et 1,6 W. Leur domaine de

couverture s’étend sur 20 – 50 mètres environ en espace libre. Elles desservent quelques dizaines

d’utilisateurs au maximum. Elles sont généralement installées par l’opérateur ou des entreprises

spécialisées.

Les macro cellules, catégorie 3GPP « Wide Area BS », ont des puissances typiques de l’ordre de 40 à

80 W. Leur domaine de couverture s’étend sur plusieurs kilomètres. Les antennes utilisées sur les sites

de macro cellules ont des gains supérieurs à 16 dBi. Les gammes de PIRE correspondantes sont de

l’ordre de 1000 à 4000 W. Elles sont installées par des sociétés spécialisées qui travaillent pour le

compte des opérateurs mobiles ou des opérateurs d’infrastructure.

Les petites cellules de moyenne portée, catégorie 3GPP « Medium Range BS, ont des puissances

inférieures à 6,3 W par port d’antenne. Leur couverture s’étend sur plusieurs dizaines de mètres et elles

peuvent acheminer simultanément les communications de 100 à 200 utilisateurs. La gamme de PIRE des

petites cellules de moyenne portée est généralement comprise entre 13 et 25 W (cf. tableau 3).

Dimensions 300 x 200 x 150 mm

Poids 5 – 15 kg

Puissance transmise 2x1 ou 2x2 W

Gain d’antenne 7 – 8 dBi

PIRE 13 à 25 W

Angle d’ouverture horizontal 60° - 70°

Angle d’ouverture vertical 35° à 70°

Tableau 3 : caractéristiques typiques des petites cellules de moyenne portée

Dans le cadre du projet, notre attention s’est portée exclusivement sur les petites cellules de moyenne

portée qui ont des caractéristiques techniques proches des macro cellules mais ils sont de petite taille

(cf. photo 1), et ont des puissances transmises beaucoup plus faibles. Les caractéristiques techniques

typiques des petites cellules mises sur le marché sont résumées dans le tableau 3. Pour les réseaux

mobiles hétérogènes en milieu urbain, il est généralement admis qu’un site de macro cellules peut être

associé jusqu’à 10 petites cellules pour faire face à l’augmentation du trafic.

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Photo 1 : exemple de petite cellule de moyenne portée.

Les petites cellules de moyenne portée sont généralement installées en milieu urbain en façade, sur des

lampadaires ou sur du mobilier urbain. Leur intégration paysagère fait l’objet d’une attention

particulière. La hauteur d’installation dépend de la nature du support et de la zone à couvrir. Elle se

situe entre 3 et 6 m. Les photos 2 représentent quelques cas typiques d’installation sur du mobilier

urbain.

(

Photo 2 : cas typiques d’installation d’une petite cellule sur du mobilier urbain : (a) abribus, (b) mobilier

urbain pour l’information (MUPI), (c) lampadaire en ville et (d) lampadaire sur un axe routier.

a b

C d

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1.4. Les cas typiques de déploiement

Les cas typiques de déploiement des petites cellules peuvent se classer en deux catégories majeures :

les déploiements dits « indoor » à l’intérieur des bâtiments, et les déploiements dits « outdoor » en

extérieur, chacun supportés par des gammes de produits distincts en puissance transmise et en capacité.

En environnement intérieur, les opérateurs proposent des solutions dîtes « femto-cell » (catégorie 3GPP

« Home BS ») ou « pico-cells » (catégorie 3GPP « Local Area BS ») depuis déjà plusieurs années pour les

clients résidentiels et entreprise. Des déploiements spécifiques dans des lieux publics sont également

courants, typiquement dans les gares, les aéroports ou les centres commerciaux. Cette déclinaison de

solutions est essentielle car la part des usages mobiles effectués à partir d’un lieu indoor devient

prépondérante. Dans ce cas, la technologie des pico cells LTE est en concurrence avec les points

d’accès Wi-Fi pour l’usage data.

En environnement extérieur, des déploiements limités ont été effectués en milieu urbain de produits

dits « micro-cellules », le plus souvent en façade de bâtiments mais aussi dans les lieux à forte densité

de population (stades, salles de spectacle). La nouvelle génération d’équipements dits petites

cellules de moyenne portée (catégorie 3GPP « Medium Range BS »), appelées « petites cellules » dans

ce rapport, ouvre les possibilités d’installations à plus grande échelle, grâce à des gabarits de taille

réduite, de 5 à 15 litres, pouvant s’intégrer aisément dans le mobilier urbain. Les petites cellules

peuvent être facilement intégrées dans des abribus, des panneaux publicitaires, ou fixées sur des

lampadaires ou poteaux électriques.

D’autres déploiements plus spécifiques sont envisageables, notamment pour couvrir, sous forme de

réseau public ou privé, voire de réseau dit « tout en un », des sites industriels isolés, des réseaux de

transport routier, ferroviaire, maritime ou aérien, ou pour rétablir un accès réseau mobile en situation

d’urgence, par exemple à la suite d’une catastrophe naturelle. Les petites cellules peuvent également

être un moyen complémentaire pour une couverture localisée, y compris dans certains villages isolés.

Les types d’usages des petites cellules étant très variés, la flexibilité de déploiement apparait comme

un élément essentiel de leur succès.

2. LES ÉTAPES DU DÉPLOIEMENT ET LES RÈGLEMENTATIONS

ASSOCIÉES

Ce chapitre décrit l’ensemble des procédures de déploiement des stations de base et les textes

réglementaires associés. De plus amples détails sont fournis dans le fichier joint en annexe 5.4.

2.1. La mise sur le marché des équipements

Lors de la mise sur le marché des petites cellules, comme pour tous les équipements radio, le

constructeur est tenu de démontrer sa conformité aux exigences essentielles de la directive R&TTE

(1999/5/CE) et notamment aux exigences liées à la santé (article 3.1 a). La conformité est évaluée en

s’appuyant sur les normes harmonisées dont la liste est rappelée au chapitre 5. La conformité des

équipements est attestée par un certificat de conformité et le marquage « CE » apposé sur

l’équipement.

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2.2. Les déploiements

2.2.1. Les principes généraux

La plupart des informations ci-après concernent les macro cellules, qui sont généralement soumises à

autorisation COMSIS. Selon leur puissance, certaines stations de bases peuvent être exemptées de

certaines des étapes ou modalités décrites ci-après.

Le déploiement des macro cellules est soumis à une réglementation abondante liée à différents

domaines (urbanisme, communications électroniques, environnement, exposition aux ondes). Il est

également soumis à plusieurs modalités complémentaires, notamment d’information, dans et au-delà

de la réglementation : loi Abeille et ses textes d’application à venir (y compris les dispositions liées aux

points atypiques), lois Grenelle 1 et 2, guide des relations opérateurs communes (GROC) de

l’Association des Maires de France (AMF) ou, le cas échéant, chartes locales de bonnes pratiques pour

l’implantation des antennes relais. Les modalités d’information et de concertation et les dispositions

concernant les points atypiques ont pour objectif d’améliorer l’acceptabilité sociétale des stations de

bases. Pour les stations de base de faible puissance, de taille réduite, le sujet sociétal est généralement

plus limité.

La réglementation applicable au déploiement des antennes relais commence par le code des postes et

communications électroniques (CPCE) et la délivrance d’une licence d’autorisation de fréquences par le

régulateur (l’ARCEP) à l’opérateur mobile. Au titre de cette licence, l’opérateur a un certain nombre

d’obligations (couverture de la population, qualité de service...) que l’ARCEP contrôle. Un projet

d’implantation d’antenne relais est soumis à plusieurs réglementations : urbanisme (collectivité), droit

des sols (collectivité et État), protection des sites (collectivité et État), autorisation d’émettre (ANFR),

information (loi Abeille et décrets d’application à venir, loi Grenelle 1, loi Grenelle 2).

En matière d’information et de concertation, les opérateurs se sont par ailleurs engagés depuis 2004 à

appliquer, au-delà de la loi, un guide des relations opérateurs communes (GROC) rédigé avec

l’Association des maires de France (AMF) ou des chartes signées avec des collectivités locales (quelques

150 chartes existent). Dans le cadre de ce guide ou des chartes locales, les opérateurs fournissent un

dossier d’information mairie (DIM) pour chaque projet de station de base soumis à l’autorisation de

l’ANFR via la commission des sites et servitudes (COMSIS), voir le paragraphe 2.2.5. Dans le cadre de la

loi Abeille, ce dossier d’information va devenir réglementaire pour les cellules soumises à autorisation

de l’ANFR, une fois que les textes d’application relatifs à cette loi seront édités.

2.2.2. Les principales étapes des déploiements

Au début du processus, l’opérateur identifie une motivation technique (couverture, qualité de service,

ajout de technologie…) qui se traduit par la nécessité d’installer une station de base d’une certaine

puissance et avec certaines fréquences et technologies dans une zone déterminée. La zone de

recherche dépend de la taille de la cellule et elle est plus ou moins grande selon la densité en terme de

population / trafic du lieu et les antennes déjà installées autour par l’opérateur.

Dans cette zone de recherche, il faut trouver un site d’installation qui répond aux critères requis en

termes de propagation radio, de faisabilité technique (implantation), d’environnement (insertion

paysagère, zone ABF ou pas, ..) et conclure un contrat avec le bailleur ou le propriétaire du site choisi.

Le bailleur peut être privé (copropriété, maison individuelle, terrain, ..) ou public (patrimoine

communal) ou semi public (OPH, société d’économie mixte). La réutilisation de sites existants (toits

terrasses, pylônes d’autres opérateurs…), c’est-à-dire la mutualisation d’infrastructures passives, qui

permet une meilleure insertion paysagère et facilite le déploiement des réseaux, est encouragée à la

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construction de nouveaux sites, sous réserve de faisabilité, notamment technique. Le code des postes

et des communications électroniques prévoit des dispositions visant à favoriser le partage des

installations passives.

En partie en parallèle avec cette étape, ou après, l’opérateur informe la mairie du projet à venir, en

particulier, s’il s’agit d’une station de base faisant l’objet d’une autorisation auprès de l’ANFR (cf.

GROC, charte et désormais aussi loi Abeille et textes d’application à venir) par un dossier d’information

mairie (DIM) déposé en mairie. L’opérateur se tient également à la disposition du maire pour apporter

les informations nécessaires et répondre à toute demande de concertation.

Si le projet nécessite une déclaration d’urbanisme, Déclaration préalable (DP) ou un Permis de

construire (PC), ce qui n’est pas toujours le cas, l’opérateur doit aussi déposer cette demande

d’urbanisme auprès de la mairie. Un délai de 2 mois entre le dépôt du DIM et le dépôt, le cas échéant,

d’une demande d’urbanisme est en train d’être instauré par la loi Abeille. Le délai de traitement d’une

DP par la mairie est de 1 mois maximum ou de 2 mois maximum si la zone dépend des Architectes de

Bâtiments de France (ABF). En cas de DP, l’opérateur affiche publiquement l’accord obtenu, pour

lequel un délai de recours de 2 mois existe.

La mairie peut organiser des actions d’information auprès des riverains sur un projet d’antenne relais

(permanence, réunion publique...), sur la base du dossier d’information mairie (DIM). L’opérateur y

participe, s’il y est invité, pour présenter son projet et répondre aux questions des riverains. La mairie

peut aussi inviter les services de l’État experts du sujet (ANFR, ARS) à participer à ces réunions. Les

documents publiés sur le site Internet www.radiofrequences.gouv.fr (fiche d’information

gouvernementale et autres documents pédagogiques) se révèlent très utiles dans ces circonstances.

Pour que l’évolution des réseaux mobiles de très haut débit vers un nombre plus significatif de petites

cellules puisse se dérouler de manière sereine il serait utile de disposer d’une fiche d’information mise

à disposition par l’ensemble des agences de l’État concernées (ANFR, ANSES, ARS et InVS) et disponible

auprès de tous les acteurs : collectivités locales, bailleurs et grand public.

À la fin du processus de déploiement, avant de mettre en service la station de base, l’opérateur doit

demander une autorisation d’émettre à l’ANFR. Cette étape, appelée « procédure COMSIS », est

développée au paragraphe 2.2.5. Elle peut se dérouler en parallèle d’autres étapes mais a souvent lieu

vers la fin du processus.

2.2.3. La recherche d’un bail

Après la définition précise des besoins en termes de couverture, l’opérateur démarre les recherches des

bailleurs potentiels pouvant accueillir la nouvelle installation mobile. Cette phase de recherche

constitue la partie la plus longue du projet pouvant aller jusqu’à plusieurs années pour trouver le

bailleur qui accueillera les équipements de l’opérateur.

Le bail constitue l’outil de relation contractuelle et commerciale entre l’opérateur et le gestionnaire ou

propriétaire des lieux qui accueillera les installations mobiles. Celui-ci définit, entre autres, la durée de

location des lieux, les responsabilités de chacune des parties et les conditions commerciales sous

lesquelles se fera l’accueil.

2.2.4. Les autorisations

L’installation d’un nouveau site mobile est soumis à plusieurs autorisations tout au long de son processus

de déploiement.

Dans la phase initiale du nouveau projet, celui-ci sera sujet à la décision prise en assemblée générale de

copropriétaires si l’installation concerne une copropriété. Pour des projets concernant des Offices

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Publics HLM ou des entreprises, le projet peut être selon les cas soumis à un conseil consultatif ou un

CHSCT respectivement.

Les installations mobiles sont soumises au code de l’urbanisme. Elles peuvent nécessiter une demande

d’autorisation d’urbanisme (une déclaration préalable de travaux ou d’un permis de construire) ou

aucune demande d’urbanisme, en fonction de leur situation et de la nature des travaux de construction.

D’autres autorisations peuvent être nécessaires lors de la nouvelle installation. En particulier, si une

occupation temporaire de la voie publique est nécessaire l’opérateur devra faire une demande de voirie

auprès des services municipaux concernés. L’autorisation d’émettre demandée à l’ANFR par la

procédure COMSIS (cf. paragraphe 2.2.5) intervient généralement en fin de processus.

2.2.5. La procédure COMSIS

Conformément à l’arrêté du 17 décembre 2007, les émetteurs dont la puissance isotrope rayonnée

équivalente (PIRE) est supérieure à 5 watts doivent détenir une autorisation délivrée par l’ANFR (régime

d’autorisation). Pour une PIRE comprise entre 1 et 5 watts, seule une déclaration auprès de l’ANFR est

requise (régime déclaratif). Les émetteurs dont la PIRE est inférieure ou égale à 1 W ne font l’objet

d’aucune contrainte.

La Commission des sites et servitudes (COMSIS) de l'ANFR est chargée d’examiner les dossiers de

demande d’autorisation d’implantation des stations de base dont la PIRE est supérieure à 5 W. La

procédure COMSIS est une procédure interministérielle de coordination électromagnétique. Elle aboutit

à donner (ou à refuser) un accord à l'implantation d'un émetteur sur un site sur la base d'un dossier

déposé par l'exploitant de la station (sous tutelle de l'ARCEP pour les services de télécommunication ou

des ministères affectataires). Les règles mises en œuvre visent à prévenir les brouillages entre les

différents émetteurs déjà en place et à veiller au respect des valeurs limites d'exposition du public aux

champs électromagnétiques.

Dans le dossier technique fourni par les opérateurs à la COMSIS, ils s’engagent :

à respecter les seuils fixés par le décret n°2002-775 du 3 mai 2002 relatif aux valeurs limites

d'exposition du public aux champs électromagnétiques ;

à appliquer les règles de signalisation et de balisage des périmètres de sécurité qui leur sont

respectivement propres dans les zones accessibles au public, telles que celles définies dans la

circulaire interministérielle du 16 octobre 2001 relative aux antennes-relais de radiotéléphonie

mobile ;

à fournir, le cas échéant, la liste des crèches, établissements scolaires et établissements de

soins, situés à moins de 100 m de l’antenne et pour chacun d’eux : son nom, son adresse et

l’estimation du niveau maximum de champ reçu en volts par mètre et sous la forme d’un

pourcentage par rapport à la limite réglementaire en vigueur.

À l'issue de la procédure, l'ANFR prend sa décision et la fait connaître à l'opérateur ainsi qu'aux autres

membres de la COMSIS. Les informations techniques des stations autorisées par l'ANFR sont ensuite

mises en ligne sur www.cartoradio.fr (sauf celles des ministères de la Défense, de l'Intérieur et celles de

l'aviation civile).

2.2.6. Les dispositions prises sur le plan international

Depuis 2014, le consensus international concernant les classes d’installation d’équipements de faible

puissance s’appuie sur les normes internationales UIT K.100 et IEC Ed2.0 106/337/CD (cf.

paragraphe 3.1.3). Le principal critère retenu est la valeur de PIRE. Lorsque la PIRE est inférieure à 2 W,

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l’équipement peut être installé sans contrainte supplémentaire que de s’assurer du respect des

distances de conformité définies lors de la mise sur le marché. D’autre critères ont été adoptés pour

tenir compte des évolutions des réseaux (cf. paragraphe 3.1.3).

En Belgique (Arrêté du 3 avril 2014 de la région de Bruxelles et décret du 3 avril 2009 de la région

wallonne), et en Inde (Department of Telecom, septembre 2012), aucune action n’est requise pour une

PIRE inférieure à 2 W et une autorisation est requise au-dessus de cette limite. En région Flamande

(Besluit 19.11.2010), cette limite est de 4 W.

Aux États-Unis, la limite de PIRE est de 2,5 W pour les fréquences inférieures à 1500 MHz et 5 W pour les

fréquences supérieures. En-dessous de cette limite, il n’est pas nécessaire de fournir un dossier

d’analyse du site « Site Environmental Assessment ».

En Allemagne (26. BImSchV), aucune action n’est requise en dessous de 100 mW. Le régime déclaratif

s’applique jusqu’à une valeur de PIRE de 10 W et le régime normal au-dessus. Un amendement de 2013

(16.12.96 mod. 08.05.13), stipule les critères techniques à appliquer lorsqu’il y a plusieurs équipements

sur le même site.

La réglementation Suisse (ORNI 23.12.1999 mod. 01.07.2009) fixe également une limite de PIRE de 10 W,

(équivalent à l’ERP de 6 W définie dans la réglementation). En dessous de 10 W, aucune action n’est

requise en intérieur et s’il n’y a pas d’autre source déclarée à proximité en extérieur.

En Italie, la limite pour les équipements de faible puissance est basée sur la puissance. Il est de 5 W

(correspondant à une PIRE de 25 W pour des équipements typiques de 7 dBi) pour les équipements

ayant un volume inférieur à 20 litres (Articolo 35 comma 4, décembre 2012) et de 10 W (correspondant

à une PIRE de 100 W) pour les équipements plus directifs dont l’antenne a une surface inférieure à 0.5

m² (Articolo 35 comma 4bis, janvier 2014).

En Grèce (27217/505/2013 G. Gazzete, 14 Jun. 2013), pour les valeurs de PIRE comprises entre 32 mW

et 164 W, une déclaration suffit lorsque l’installation remplit des critères simplifiés d’installation, par

exemple une hauteur d’installation de 2,5 m (en toiture) et 3 m (au dessus du sol).

2.2.7. Vers un aménagement des limites du régime d’autorisation et du régime déclaratif

Les petites cellules sont des équipements radio de petite taille, de faible puissance, de PIRE

généralement inférieure à 25 W et installés près des utilisateurs. Le processus d’autorisation COMSIS

pour les petites cellules de PIRE de plus de 5 W est disproportionné compte tenu de la faible puissance

transmise. Les niveaux d’exposition (cf. chapitre 3, notamment figure 2 et tableau 4) sont très

inférieurs aux limites et peuvent être évalués sur la base d’études génériques d’exposition

conformément aux normes internationales. Il n’est pas nécessaire de multiplier les demandes

d’autorisation COMSIS pour les équipements ayant une PIRE inférieure à 25 W. Le régime déclaratif

serait suffisant. Par ailleurs, la limite à partir de laquelle il est nécessaire de déclarer une station radio

devrait s’aligner sur les normes internationales qui fixent 2 W plutôt que 1 W comme c’est le cas

actuellement.

2.3. La mise en service et les opérations

Une station de base peut être mise en service une fois les travaux terminés, le raccordement électrique

effectué (EDF, voierie, ..), l’accès au réseau télécom (adduction à un réseau, voirie ou FH) et l’accord

COMSIS obtenu de la part de l’ANFR.

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Un site mobile continue d’évoluer après sa première mise en service. Des opérations d’optimisation sont

menées régulièrement afin d’optimiser les signaux radio émis et d’offrir la meilleure couverture aux

utilisateurs proches de la station de base. D’autres évolutions, plus substantielles, nécessitent une

nouvelle autorisation de la part de l’ANFR (exemple : ajout de nouvelles fréquences, évolution

technologique) et parfois également l’accord ou l’information du bailleur. Les modifications

substantielles, dans le cas de macro cellules nécessitant une autorisation de la part de l’ANFR, sont

soumises à l’information préalable du maire (DIM).

2.4. Planning

Le processus d’implantation d’une station de base est long. La phase de recherche et de négociation

d’un nouvel emplacement peut prendre 2 ans à elle seule, ce qui en fait la phase la plus longue du

processus de déploiement. Les phases d’autorisation administrative sont encadrées uniquement par des

délais réglementaires.

Dans le processus d’information, il n’y a pas aujourd’hui de délai maximal entre la transmission du DIM

et la demande d’autorisation préalable le cas échéant, sauf dans certaines chartes avec des collectivités,

mais il est alors encadré, court et consenti de manière réciproque pour éviter les dérives. La loi Abeille

introduit un délai systématique de 2 mois minimum entre la transmission du DIM à la mairie et la

demande d’autorisation d’urbanisme ou entre transmission du DIM et début des travaux si le projet ne

nécessite pas d’autorisation d’urbanisme.

En France, le processus complet dure en moyenne de 2 à 3 ans pour une macro cellule.

L’étude « Base station planning permission in Europe 2013 » publiée en 2013 par la GSMA

(http://www.gsma.com/publicpolicy/mobile-and-health/base-station-planning-permission-in-europe),

montre que la France se situe parmi les pays européens pour lesquels le planning de déploiement est le

plus long et que cette durée augmente régulièrement depuis 2007.

Figure 1 : comparaison entre les obligations réglementaires et les durées typiques d’obtention des

autorisations de déploiement (en mois) dans les pays européens (source : GSMA).

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À titre d’exemple, les délais de déploiement sont considérablement réduits aux États-Unis. La loi 47

U.S.C. § 332(c)(7) impose des délais raisonnables d’attribution des autorisations d’implantation des

stations de base. Le « Declaratory Ruling », 24 FCC Rcd 13994 (2009) dit « Shock Clock » fixe un délai

maximum de 90 jours pour les sites co-localisés ou les modifications de sites existants et de 150 jours

pour les nouveaux sites ou autres cas.

Pour assurer un développement rapide du très haut débit mobile en France, il faut s’assurer que les

délais de déploiement des petites cellules soient beaucoup plus courts que les macro cellules,

notamment dans la phase de recherche et négociation. En facilitant l’accès aux patrimoines publics et

semi publics et en favorisant la mutualisation passive ou active ce délai pourrait être réduit de façon

sensible. Il est aussi important de viser à réduire ce délai pour les macro cellules, les petites cellules et

les stations de base macro étant en interrelation dans les réseaux. En effet, elles se complètent dans la

constitution des réseaux mobiles.

2.5. Le régime fiscal spécifique aux stations radioélectriques

2.5.1. La taxe IFER

La loi n°2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010 instaure une imposition forfaitaire

(mentionnée à l’article 1635 – 0 quinquies) sur les entreprises de réseaux (IFER) au profit des

collectivités territoriales ou des établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Cette

imposition est déterminée dans les conditions prévues aux articles 1519 D, E, F, G, H, HA et 1599 quater

A et B du code générale des impôts (CGI). Elle fixe également le montant de cette taxe.

L’article 1519 H du CGI précise la composante de la taxe IFER relative aux stations radioélectriques.

Celle-ci s'applique « aux stations radioélectriques dont la puissance impose un avis, un accord ou une

déclaration à l'ANFR », c'est-à-dire soumises au régime déclaratif ou au régime d’autorisation, tels que

décrits au paragraphe 2.2.5.

La loi n°2012-1510 du 29 décembre 2012 de finances rectificative pour 2012 vient compléter l’article

1635-0 quinquies en précisant les conditions de revalorisation du montant de la taxe IFER en indiquant

que les montants et tarifs de l'imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux sont revalorisés

chaque année comme le taux prévisionnel, associé au projet de loi de finances de l'année, d'évolution

des prix à la consommation des ménages, hors tabac, pour la même année (par exemple + 0,9 % en

2015).

Les tarifs d’imposition sont mis à jour dans l’article 1519 H CGI chaque année par décret de codification,

par simple application de la règle d’indexation posée par la loi de finances rectificative 2012 précitée.

En 2015, le tarif de droit commun de la taxe IFER est de 1591 euros par station radioélectrique éligible.

Le tarif est réduit de moitié pour les nouvelles stations au titre des trois premières années d'imposition.

Les stations de télédiffusion et de radiodiffusion qui relèvent de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986

relative à la liberté de communication et qui assurent la diffusion au public bénéficient d’un tarif

préférentiel de 229 euros, soit 1/7e du régime de droit commun.

2.5.2. La contribution additionnelle à la taxe IFER

Selon l’article 1609 decies du code général des impôts, une contribution additionnelle à l'imposition

forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER) est instituée pour les stations radioélectriques

mentionnées à l'article 1519 H, c'est-à-dire éligibles à la taxe IFER.

Cette contribution additionnelle est due chaque année et fait l'objet d'une déclaration dans les mêmes

conditions que celles de la taxe IFER. Son montant est égal à un pourcentage du montant de la taxe

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IFER, dans la limite de 5 %. Le Décret n°2011-1110 du 16 septembre 2011 fixe le taux de cette

contribution additionnelle à l’IFER à 4 %.

Le produit de cette contribution additionnelle est réparti entre :

l’Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du

travail (ANSES), en charge du financement de la recherche sur les effets sur la santé des

champs électromagnétiques dans la limite de 2 M€,

et l'Agence nationale des fréquences (ANFR), en charge du financement des mesures des

champs électromagnétiques.

Le décret n°2013-1162 du 14 décembre 2013 et son arrêté d’application fixent les principes du dispositif

de surveillance et de mesure des ondes électromagnétiques qui est géré par l’ANFR. Les conditions

pratiques pour demander à l’ANFR de faire réaliser des mesures par un laboratoire accrédité COFRAC et

selon le protocole en vigueur, sont décrites dans la brochure conjointe des Ministères de l’Écologie et du

Redressement Productif « Surveiller et mesurer les ondes électromagnétiques » d’octobre 2013,

disponible sur le site www.radiofrequences.gouv.fr.

2.5.3. Impact de la taxe IFER et de sa contribution additionnelle sur les petites cellules

Le tarif de droit commun de la taxe IFER avec sa contribution additionnelle de 4 % est actuellement de

1634 euros. Il s’applique aux petites cellules dès lors que leur valeur de PIRE excède 1 W. Or il est

généralement admis que, dans les architectures hétérogènes des réseaux du futur, un site de macro

cellules en milieu urbain peut être associé jusqu’à 10 petites cellules pour faire face à l’augmentation

du trafic. Le niveau des charges fiscales liées au déploiement des petites cellules est ainsi de facto 10

fois plus élevé que celui des macro cellules associées, ce qui est fortement disproportionné et constitue

un frein majeur à leur déploiement.

Le nouveau revenu fiscal lié aux petites cellules déployées pour le développement du très haut débit en

France vient s’ajouter de celui de la couche de macro cellules qui perdure et continue de se développer.

Il serait légitime qu’il soit réparti plus équitablement sur l’ensemble des petites cellules associées à une

macro cellule, soit un dixième du tarif de droit commun de la taxe IFER pour les petites cellules

bénéficiant du régime déclaratif. La mise en œuvre de cette disposition devrait simplement passer par

la modification du Code Général des Impôts au travers du projet de loi de finances.

2.6. La loi ALUR

La Loi n° 2014-366 du 24 mars 2014, dite ALUR, permet désormais à un maire de retirer une déclaration

préalable (DP) qu’elle soit tacite ou expresse (dans un délai de 3 mois suivant la date de sa délivrance

tacite ou expresse) pour laquelle il a déjà eu un délai d'analyse (de 1 mois ou 2 mois si secteur protégé

nécessitant une décision des Architecte Bâtiment de France) et surtout à laquelle il a déjà consenti s’il

l’estime légale, la Loi ALUR donne de facto un délai supplémentaire de 3 mois aux élus pour s’opposer à

une DP.

Cette disposition introduite par la loi ALUR, qui touche toutes sortes de travaux nécessitant une DP dont

nombre de projets de (macro cellules) des opérateurs mobiles, est un véritable obstacle aux

déploiements. Elle a déjà été utilisée à plusieurs reprises depuis la promulgation de la loi fin mars 2014

par des communes s’opposant à des déploiements d’antennes respectant pourtant la réglementation.

Certains élus réticents ou faisant face à des actions de collectifs locaux pilotés par les associations

traditionnellement opposées au déploiement des antennes, utilisent ce nouvel outil juridique pour

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s’opposer à des déploiements qui pourtant respectent le droit de l’urbanisme, ou au moins retarder le

démarrage des travaux (environ 5 mois).

Cette disposition génère aussi un manque à gagner pour le secteur du BTP au sens large.

2.7. Les freins au déploiement

Outre les freins au déploiement des petites cellules liés à la procédure COMSIS et à la taxe IFER

mentionnées précédemment aux paragraphes 2.2 et 2.5, quelques dispositions peuvent ralentir le

déploiement de nouvelles stations de base en régime d’autorisation COMSIS, notamment :

des délais administratifs ont été ajoutés par des textes législatifs récents. Un délai a été

introduit entre la communication du dossier d’information mairie et les demandes

d’autorisations d’urbanisme le cas échéant ou le démarrage des travaux et ce, pour chaque

projet en cours ;

la possibilité de retrait d’une déclaration préalable (DP) de travaux par la mairie peut rallonger

de plusieurs mois la décision nécessaire pour le démarrage des travaux de construction de la

nouvelle station de base ;

des moratoires sont pris par certaines collectivités et quelques grands bailleurs sociaux sur leur

patrimoine ;

enfin, certaines collectivités et bailleurs rencontrent des difficultés pour trouver des

interlocuteurs dans les agences de l’État qui portent avec légitimité les messages du

gouvernement et des autorités sanitaires en matière d’ondes et santé et contribuent au partage

des connaissances essentiel pour apporter de la sérénité et accompagner tout le déploiement

de nouvelles stations de base.

Le processus complet très long qui en résulte, de 2 à 3 ans en moyenne pour une macro cellule, retarde

les évolutions des réseaux mobiles pour traiter les augmentations de trafic prévues les prochaines

années. Nous proposons de mettre à disposition notre expertise pour que les petites cellules soient

prises en compte de façon proportionnée dans les textes législatifs, réglementaires et normatifs en

cours de définition et de mise en œuvre.

3. ANALYSE DE L’EXPOSITION AUX ONDES

3.1. Les normes et valeurs limites d’exposition

Les normes applicables aux petites cellules et régissant l’exposition du public aux ondes

électromagnétiques sont issues d’une transposition nationale de normes européennes et internationales.

Avant d’aborder les aspects opérationnels nous allons revenir sur le cadre normatif européen, français

et mondial. La liste complète des normes applicables est rappelée en Annexe (paragraphe 5.3).

3.1.1 Les valeurs limites d’exposition

Les limites d’exposition des personnes aux rayonnements non ionisants sont régies en Europe par la

recommandation européenne 1999/519/CE. Elles sont issues des recommandations de l’ICNIRP, qui ont

été validées par le Comité Scientifique sur les risques sanitaires émergeants et nouvellement identifiés

(SCENIHR) au sein de la Direction Générale « Santé et sécurité alimentaire » de la Commission

Européenne.

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Dans le domaine des radiofréquences et pour le grand public les recommandations fondamentales de

l’ICNIRP, appelées restrictions de base, sont de ne pas dépasser :

un Débit d'Absorption Spécifique (DAS ou SAR en anglais) de 0,08 W/kg pour le corps entier et

2 W/kg pour un volume de 10 grammes de tissus pour les fréquences comprises entre 100 kHz

et 10 GHz.

une densité de puissance moyenne de 10 W/m² pour les fréquences supérieures à 10 GHz.

Les valeurs limites d’exposition de la recommandation européenne 1999/519/CE, ont été transcrites à

l’identique en droit français en 2002 par le décret n°2002-775 du 3 mai 2002.

3.1.2. Les normes de conformité de l’exposition des personnes aux valeurs limites

d’exposition

En Europe, les équipements émettant des ondes radiofréquences doivent se conformer aux exigences

essentielles, notamment celles en matière de santé, selon l’article 3.1 (a), de la directive européenne

R&TTE (1999/5/CE). Une nouvelle directive 2014/53 /UE (appelée Directive RED) va remplacer cette

directive R&TTE à partir de juillet 2016, mais les principaux objectifs sont similaires.

Le Comité Européen de Normalisation Electrotechnique, CENELEC, est l’organisme européen de

normalisation dans ce domaine. Il est constitué de représentants de plus de 33 comité nationaux (états

membres et associés). Le comité national français est l’AFNOR.

La commission européenne a donné au CENELEC un mandat (M305) pour développer un ensemble de

normes permettant aux entités légalement responsables de la mise sur le marché, de la mise en service

et des mesures d’exposition sur site opérationnel de vérifier la conformité des produits aux exigences

essentielles. Ce sont les normes dites « harmonisées » qui sont répertoriées au journal officiel de l’union

européenne et mises à jour régulièrement. La dernière mise à jour est la communication 2015/C 125/01,

Communication de la Commission dans le cadre de la mise en œuvre de la directive 1999/5/CE du

Parlement européen et du Conseil du 9 mars 1999 concernant les équipements hertziens et les

équipements terminaux de télécommunications et la reconnaissance mutuelle de leur conformité.

Les normes émises par le CENELEC sont de trois types :

Les normes « produits » fournissent la présomption de conformité de produit mis sur le marché

ou en service, elles définissent les exigences et méthodes d'essais qui doivent être utilisées pour

une gamme cohérente de produits.

Les normes « de base » fournissent des méthodes d'essais normalisés, les exigences de base et

des orientations techniques (y compris la formation). Les normes de base ne se fournissent pas

de présomption de conformité mais sont référencées dans les normes de produits.

Les normes « génériques » sont dédiées aux tests de conformité des produits pour lesquels des

normes « produits » n’ont pas été développées. Dans ce cas, les normes génériques définissent

les exigences, les méthodes et les protocoles qui doivent être utilisés pour vérifier la

conformité. Contrairement aux normes « produit », les normes « génériques » sont basées sur

les types d'environnement plutôt que sur des catégories de produits.

Pour les stations de base, le comité technique TC 106x et le groupe de travail WG1 a finalisé trois

ensembles de normes. Le premier ensemble est composé des normes « de base » et « produits » dédiés

à la mise sur le marché des stations de base (respectivement EN50383 et EN50385). Le deuxième

ensemble est composé des normes dédiées à la mise en service des stations de base (respectivement

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EN50400 et EN50401). Le dernier groupe ne comprend qu’une norme technique dédiée à la mesure

d’exposition "in situ" (EN50492).

La directive R&TTE a été transcrite intégralement dans la réglementation française. La directive RED

est en cours de transcription. Les normes CENELEC sont publiées par l’AFNOR. L’ANFR s’appuie

également sur les préconisations techniques de la norme EN50492 pour définir le protocole de mesure

ANFR/DR 15-3.1 : http://www.anfr.fr/fr/protection-controle/exposition-du-public/protocole-de-

mesure.html). Les normes CENELEC sont transcrites en France par l’AFNOR.

3.1.3. Le contexte international de normalisation (IEC et UIT)

La Commission Electrotechnique Internationale (IEC), définit les normes internationales applicables dans

ce domaine. Elle est constituée de représentants de plus de 80 comités nationaux (membres et

associés). Le comité national français est l’AFNOR. Sur le plan international, le CENELEC a un accord de

partenariat, dit « accord de Dresde », avec l’IEC pour pouvoir adopter conjointement certaines normes.

La principale norme de mesure de conformité IEC 62232 Ed1.0 a été adoptée en 2011 mais n’a pas

encore pu être entérinée par cet accord en raison d’écarts significatifs avec les normes européennes

existantes. Des travaux sont en cours pour la modifier afin qu’elle puisse être adoptée parallèlement

par le CENELEC et l’IEC en 2016. La proposition IEC 62232 Ed2.0 106/337/CD a été finalisée le 10 juillet

2015. Elle fait l’objet d’une nouvelle consultation des comités nationaux jusqu’en septembre et devrait

être finalisée sous forme d’une proposition CDV qui sera soumise à un vote formel d’ici la fin d’année.

Cette nouvelle version IEC 62232 Ed2.0 106/337/CD intègre les principaux contenus des normes

européennes harmonisées actuelles EN50383, EN50400 et EN50492 et la complète avec les critères

simplifiés adoptés par la norme internationale UIT K.100. Sur la base de ce consensus, il est donc

probable qu’elle sera adoptée conjointement par l’IEC et le CENELEC en 2016 et deviendra ainsi la seule

norme européenne harmonisée de référence pour la conformité des stations de base en replacement

des normes EN50383, EN50400 et EN50492. Elle sera ensuite transcrite en France par l’AFNOR.

L’UIT, qui est l’organisme mandaté par l’ONU pour réglementer le fonctionnement des systèmes de

télécommunications. L’UIT a adopté plusieurs normes concernant l’exposition des personnes aux ondes

radiofréquences, notamment les normes UIT K.52 et K.100. Celles-ci sont largement utilisées dans le

monde.

Depuis 2014, la norme UIT K.100 a défini des classes qui répondent aux critères simplifiés d’installation

des équipements. Ces critères ont été repris et complétés par la proposition de norme internationale

IEC 62232 Ed2.0 106/337/CD en cours de validation par les comités nationaux. Ainsi, lorsqu’un

équipement a une distance de conformité nulle (classe E0), il n’y a aucune contrainte d’installation.

Lorsque l’équipement a une PIRE inférieure ou égale à 2 W (classe E2), les normes internationales

considèrent qu’il peut être installé sans contrainte supplémentaire que de s’assurer du respect des

distances de conformité définies lors de la mises sur le marché. Cette catégorie E2 est cohérente avec

la norme UIT K.52 qui est en vigueur depuis plus d’une dizaine d’années.

Lorsque l’équipement a une PIRE inférieure ou égale 100 W (classe E100), il peut être installé sans

contrainte supplémentaire que de respecter les distances de conformité définies lors de la mise sur le

marché s’il répond aux critères suivants :

être installé plus de 2,5 mètres au dessus du sol accessible par le public,

prévenir l’accès du public à la distance de conformité Dm dans le lobe principal,

vérifier qu’il n’y a pas d’équipement préexistant dont la PIRE soit supérieure à 10 W dans un

périmètre de 5*Dm dans la direction du lobe principal et Dm sur les cotés.

Page 21: ACTIONS DE SOUVERAINETÉ TÉLÉCOMS DE LA SOLUTION

Actions de Souveraineté Télécoms - Groupe de Travail : déploiement des petites cellules - octobre 2015 - Page 21

Lorsque plusieurs équipements sont installés sur un même site, ces critères simplifiés s’appliquent

également si la somme des valeurs de PIRE est inférieure à 100 W. Dans le cas des petites cellules de

moyenne portée, nous pouvons considérer par exemple que quatre opérateurs auraient la possibilité

d’installer chacun un équipement ayant une PIRE de 25 W sur un même site s’il respecte les critères de

la classe E100.

3.2. Analyse de conformité de cas typiques de déploiement de petites cellules

3.2.1 Analyse de la conformité des équipements

Compte-tenu des faibles niveaux de puissance des petites cellules et de la dimension réduite des

antennes, l’analyse de conformité pour la mise sur le marché du produit est généralement réalisée à

partir des mesures de DAS. Les mesures de DAS doivent être conformes à la norme EN50383, qui

s’appuie sur les normes internationales IEC62209-1 et IEC 62209-2, et maintenant à la proposition de

norme IEC 62232 Ed2.0 106/337/CD qui est amenée à la remplacer en 2016.

Pour des équipements typiques ayant des puissances comprises entre 2x1 W et 2x2 W, des gains de 8 à

11 dBi et des fréquences de 1800 ou 2600 MHz, les distances de conformité sont inférieures à 30 cm

pour le grand public et inférieures à 5 cm pour les travailleurs. Les valeurs précises sont indiquées dans

les documentations des produits et avec les instructions du constructeur pour qu’elles soient respectées

lors de l’installation.

3.2.2. Analyse de la conformité des installations

Pour assurer le bon fonctionnement des petites cellules et une bonne couverture, il est préférable de

les installer à plus de 2,5 mètres au-dessus du sol. Les hauteurs d’installation typiques sont de l’ordre de

3 mètres (+/- 20 cm) sur du mobilier urbain de type abribus ou panneaux publicitaires et peuvent

atteindre 5 à 6 mètres sur des lampadaires ou des façades.

Lors de l’installation, l’opérateur met en œuvre toutes les prescriptions nécessaires pour assurer le

respect des distances de conformité. Le respect du périmètre de sécurité peut être assuré par

l’installation de l’antenne en hauteur, hors de portée du grand public ou par l’installation d’un capot

réalisé dans un matériau transparent aux ondes.

Les niveaux d’exposition du grand public peuvent être estimés en utilisant des logiciels de modélisation

comme EMF Visual : (http://www.mvg-world.com/products/field_product_family/rf-safety-3/emf-visual).

Ce logiciel utilise les méthodes numériques dites « synthetic method » et « Ray-tracing » conformes aux

préconisations des normes EN50383 et IEC 62232 Ed2.0 106/337/CD. Le graphe de la figure 2 visualise

les niveaux d’exposition normalisés pour des équipements typiques ayant une PIRE comprise entre 13 et

25 W et pour une fréquence de 2600 MHz. Les niveaux d’exposition sont évalués en prenant une

moyenne spatiale correspondant à la hauteur du corps humain comme défini par les normes

internationales et le protocole ANFR/DR 15-3.1. Ils sont calculés en prenant la puissance de transmission

maximum de l’équipement et en appliquant un facteur de réduction de 1,6 sur le champ comme

recommandé par l’ANFR dans sa proposition de « lignes directrices nationales de présentation des

simulations d’exposition aux ondes émises par les installations radioélectriques » (version 1.0 de juillet

2015). En réalité, les niveaux de champ dépendent fortement du trafic (volume de données transmises)

et ces valeurs simulées ne sont généralement pas atteintes (cf. mesures au paragraphe 3.2.3).

Page 22: ACTIONS DE SOUVERAINETÉ TÉLÉCOMS DE LA SOLUTION

Actions de Souveraineté Télécoms - Groupe de Travail : déploiement des petites cellules - octobre 2015 - Page 22

Figure 2 : exemples de simulation de l’exposition du public pour plusieurs configurations typiques

d’installation de petites cellules.

Les niveaux d’exposition aux ondes émises par les petites cellules installées à plus de 2,5 mètres au-

dessus du sol sont très inférieurs aux niveaux de référence des limites d’exposition en vigueur

(cf. figure 2).

3.2.3. Mesures de terrain sur un réseau opérationnel en Europe

JCDecaux a déployé en 2014 près de 200 petites cellules pour le compte du réseau 4G d’un opérateur

mobile aux Pays-Bas. Ces petites cellules ont été installées sur les toits d’abris bus dans le centre

historique d’Amsterdam. À l’issue de ce déploiement, JCDecaux a mandaté la société Tactis pour

conduire des mesures de l’exposition du grand public à proximité des sites concernés.

Tactis a sélectionné la société EXEM, disposant de l’accréditation COFRAC N°1-5014, afin de réaliser les

mesures conformément aux préconisations du protocole ANFR/DR 15-3 ainsi qu’aux préconisations de la

norme harmonisée EN 50492:2008/A1:2014, ce qui est équivalent au protocole ANFR/DR 15-3.1 publié

en juillet par l’ANFR. Le protocole expérimental comprenait systématiquement une mesure de cas A

(mesure large bande qui inclut les contributions d’autres émissions RF) et une mesure de cas B (mesure

en bande étroite qui permet d’extraire la contribution de chaque émission RF).

Ces mesures ont été réalisées les 3 et 4 mars 2015 sur 4 sites équipés de petites cellules de deux

constructeurs différents (cf. photo 3).

Photo 3 : configuration de mesure de champs RF sur un site opérationnel de petite cellule installée sur un abribus.

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Actions de Souveraineté Télécoms - Groupe de Travail : déploiement des petites cellules - octobre 2015 - Page 23

Les configurations et les résultats de mesures sont rappelés dans le tableau 4 ci-dessous.

Site Fréquence Mesure large bande

(cas A)

Mesure bande étroite

(cas B) Limite

1 1800 MHz 1,8 V/m 1,56 V/m 58,4 V/m

2 2600 MHz 1,4 V/m 1,13 V/m 61,0 V/m

3 2600 MHz 0,9 V/m 0,75 V/m 61,0 V/m

4 2600 MHz 0,9 V/m 0,67 V/m 61,0 V/m

Tableau 4 : résultats des mesures sur les sites opérationnels de petites cellules à Amsterdam.

Ces mesures confirment que les niveaux d’exposition aux ondes émises par les petites cellules

déployées sur le terrain sont très inférieurs aux niveaux de référence fixés par les normes en vigueur et

aux niveaux simulés présentés en figure 2.

3.2.4. Analyse globale d’exposition

Les installations de petites cellules sont généralement prévues pour apporter un complément de

capacité dans une zone localisée. Elles sont installées à proximité des utilisateurs pour améliorer la

qualité du service. La puissance transmise par le téléphone mobile ou le Smartphone pour atteindre la

station de base est donc beaucoup plus faible que s’il doit atteindre la macro cellule correspondante.

Le projet de recherche LEXNET (www.lexnet-project.eu), soutenu par Commission Européenne qui

implique 17 partenaires, dont Orange qui le pilote, propose une approche technique qui permet

d’évaluer l’exposition globale des personnes en tenant compte des ondes émises par les stations de

base (petite cellule ou macro cellule) et celles émises par les terminaux. Cette méthode permet

notamment d’analyser les contributions relatives de l’exposition liée à la petite cellule, qui est plus

proche que la macro cellule, et l’exposition liée au terminal qui est réduite car sa puissance transmise

est plus faible du fait de la plus grande proximité de la petite cellule. Les résultats du projet portent sur

l’analyse de configurations génériques. Ils sont attendus pour le mois d’octobre 2015. Il serait

intéressant d’appliquer ces méthodes d’analyse sur quelques cas correspondant à des paramètres de

déploiement concrets.

4. PROPOSITIONS POUR PROMOUVOIR LE DÉPLOIEMENT DES

PETITES CELLULES

Fort de cette analyse, nous formulons cinq propositions susceptibles de placer la France en position

favorable dans l’écosystème mondial. Nos propositions concernent des simplifications administratives et

des incitations fiscales. En aucun cas elles n’ont pour but de modifier le respect des normes concernant

l’exposition du public aux ondes électromagnétiques. Il ne s’agit pas de créer une exception française

mais au contraire de s’inspirer des bonnes pratiques européennes et mondiales.

Proposition 1 : en cohérence avec les normes internationales, fixer à 2 W la limite à

partir de laquelle une déclaration à l’ANFR est requise (régime déclaratif).

La limite actuelle à partir de laquelle l’installation d’une station radioélectrique est soumise au régime

déclaratif est fixée à 1 W de PIRE (puissance transmise majorée du gain d’antenne). Or, les normes

Page 24: ACTIONS DE SOUVERAINETÉ TÉLÉCOMS DE LA SOLUTION

Actions de Souveraineté Télécoms - Groupe de Travail : déploiement des petites cellules - octobre 2015 - Page 24

internationales UIT K.52, K.100 et IEC 62232 Ed2.0 106/337/CD considèrent que les équipements dont la

PIRE est inférieure à 2 W peuvent être déployés sans analyse détaillée des paramètres d’installation,

simplement en tenant compte des distances de conformité établies par le constructeur de l’équipement

selon les normes internationales. Nous proposons d’aligner la réglementation française sur cette limite

de 2 W.

Les principaux textes concernés :

˗ article 5 du décret 2002-775 du 3 mai 2002,

˗ article R.20-44-11 du Code des postes et des communications électroniques,

˗ arrêté du 17 décembre 2007,

˗ procédure COMSIS.

Proposition 2 : en cohérence avec les performances des équipements et les normes

internationales, fixer à 25 W la limite à partir de laquelle un dossier d’acceptation COMSIS

doit être soumis à l’ANFR (régime d’autorisation).

La procédure dite COMSIS impose une autorisation d’installation de déploiement de l’ANFR après

soumission d’un dossier technique détaillé à remplir pour chaque site de station radioélectrique et pour

chaque technologie. Cette procédure COMSIS est aujourd’hui requise pour tout équipement dont la PIRE

excède 5 W. Cette procédure lourde et complexe s’applique aujourd’hui aux macro cellules dont la PIRE

est généralement comprise entre 1000 et 4000 W, mais aussi aux petites cellules de moyenne portée

dont la PIRE est beaucoup plus faible, généralement comprise entre 13 et 25 W (cf. tableau 1)

conformément aux classes fixées par le 3GPP. Nous proposons donc d’adopter une limite de PIRE de

25 W pour le régime d’autorisation, ce qui est cohérent avec les performances typiques des petites

cellules et reste très inférieur à celles des macro-cellules. Cette proposition est également cohérente

avec les critères établis dans les normes internationales UIT K.100 et IEC 62232 Ed2.0 106/337/CD pour

les installations de classe E100, de PIRE inférieure à 100 W, et permet d’installer jusqu’à quatre

équipements par site, par exemple un pour chaque opérateur. Cette mesure favoriserait le déploiement

des petites cellules en réduisant la charge et les délais imposés par la procédure COMSIS à la fois pour

les opérateurs et pour l’ANFR. L’impact est d’autant plus important que le nombre de petites cellules

va se multiplier au cours des prochaines années.

Les principaux textes concernés :

˗ article 5 du décret 2002-775 du 3 mai 2002,

˗ article R.20-44-11 du Code des postes et des communications électroniques,

˗ arrêté du 17 décembre 2007,

˗ procédure COMSIS.

Proposition 3 : appliquer 1/10 du tarif de droit commun de la taxe IFER (de 1591 € en

2015) aux stations bénéficiant du régime déclaratif.

Les stations radioélectriques sont soumises annuellement à la taxe IFER et sa contribution additionnelle

de 4%, qui s’appliquent aux stations de base concernées actuellement par les régimes déclaratifs et

d’autorisation. Pour les réseaux mobiles hétérogènes en milieu urbain, il est admis qu’un site de macro

cellules peut être associé jusqu’à 10 petites cellules pour faire face à l’augmentation du trafic. A court

terme, le niveau de fiscalité lié au déploiement des petites cellules serait de facto 10 fois plus élevé

que celui des macro cellules associées, ce qui constituerait un frein majeur à leur déploiement. Nous

pensons qu’il est légitime et proportionné que ce nouveau revenu fiscal soit réparti équitablement sur

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Actions de Souveraineté Télécoms - Groupe de Travail : déploiement des petites cellules - octobre 2015 - Page 25

l’ensemble des petites cellules associées à une macro cellule, soit un dixième du tarif de droit commun

de la taxe IFER par petite cellule soumise au régime déclaratif. Cette proposition passe par la

modification du Code Général des Impôts au travers du projet de loi de finance.

Les principaux textes concernés :

˗ loi n° 2009-1673 du 30 décembre 2009 de finances pour 2010,

˗ article 1635-0 quinquies du CGI (principe de la taxe),

˗ article 1519 H du CGI (spécifique à la composante de la taxe relative aux stations

radioélectriques),

˗ projet de loi de finances.

Proposition 4 : apporter les informations utiles pour répondre aux questions sociétales

qui peuvent se poser et permettre le déploiement des petites cellules en toute sérénité.

Les petites cellules peuvent susciter des questions sociétales, notamment liées à l’exposition aux ondes.

Pour que cette évolution des réseaux mobiles puisse se dérouler de manière sereine et que chacun

puisse disposer d’un accès au très haut débit mobile, nous proposons que l’État et les services de l’État

concernés participent, aux côtés des industriels et opérateurs, à la diffusion des informations sur ce

sujet. Dans la continuité du site www.radiofrequences.gouv.fr et des fiches pédagogiques

gouvernementales publiées à la suite du Grenelle des ondes, nous proposons qu’une fiche d’information

soit développée par le gouvernement pour bénéficier à l’ensemble des acteurs : collectivités locales,

bailleurs et grand public. Pour une bonne diffusion, nous proposons que les agences de l’État (ANFR,

ANSES, ARS et InVS) participent à leur diffusion.

Les principaux textes concernés : nouvelle fiche d’information gouvernementale et autres documents

pédagogiques éventuels à développer avec les acteurs concernés et à mettre à disposition sur le site

Internet www.radiofrequences.gouv.fr.

Proposition 5 : prise en compte des petites cellules dans les processus d’évolution

législative et réglementaire par une concertation renforcée avec les acteurs du secteur

des télécommunications.

Les lois, celles votées comme la loi Abeille et la loi Macron, et celle à venir comme la loi sur le

numérique, et les décrets et/ou réglementations associées ont des répercussions importantes pour

notre secteur. Nous proposons d’apporter notre expertise pour que les petites cellules soient prises en

compte de façon proportionnée dans les textes législatifs (et leurs décrets associés), réglementaires et

normatifs en cours de définition et d’application.

Les principaux textes concernés : loi Macron, projet de loi numérique, loi Abeille, textes et décrets

d’application.

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Actions de Souveraineté Télécoms - Groupe de Travail : déploiement des petites cellules - octobre 2015 - Page 26

5. ANNEXES

5.1. Le groupe de travail

Membres du groupe de travail :

Alcatel-Lucent (Christophe GRANGEAT et Catherine LE BEC), Bouygues Télécom (Cédric LEVASSEUR),

Iliad/Free (Catherine GABAY), JC Decaux (Marc MERLINI et Benoit PAQUIN), Ericsson (Viktor ARVIDSON

et Arnauld TAFFIN), Orange (Albert CORTEL, Benoit GRAVES et Joe WIART), Numéricable-SFR

(Pierre LESCUYER et Benoit THUILLIER), TDF (Nadir AMMOURA et Hubert DEZELLUS).

Coordination et édition : Christophe GRANGEAT (Alcatel-Lucent).

---------------------------------------

Nadir AMMOURA travaille au sein de l’équipe avant-vente et Marketing de la Division

Télécommunications et Services de TDF, opérateur d’infrastructure dans les secteurs de l’Audiovisuel et

des Télécommunications. Il participe au développement de nouvelles offres d’hébergement et de

backhauling pour les petites cellules.

Viktor ARVIDSSON est directeur stratégie et marketing pour Ericsson France. Il est en charge de la

stratégie, du marketing, du business développement et des affaires réglementaires. Viktor a rejoint

Ericsson en 2000 et a été responsable de l’ingénierie radio en France jusqu’en 2004 avant d’évoluer vers

des fonctions liées à la stratégie et aux affaires réglementaires.

Albert CORTEL-CARRASCO est responsable des métiers, du système d’information et des grands

comptes du déploiement du réseau mobile Orange. Il travaille sur les problématiques associées au

déploiement du réseau mobile au sein d’Orange France.

Hubert DEZELLUS est Directeur Avant-Vente et Marketing au sein de la Division Télécommunications

et Services de TDF, opérateur d’infrastructure dans les secteurs de l’Audiovisuel et des

Télécommunications. Il pilote les activités avant-vente et marketing des offres de TDF (Hébergement,

Connectivité, Datacenter) ainsi que le développement de l’offre d’hébergement et de backhauling de

TDF pour les petites cellules.

Catherine GABAY est Directrice aux Affaires Réglementaires et Institutionnelles de Free Mobile,

l’opérateur mobile du groupe Iliad. Depuis janvier 2015, elle est également Directrice aux Relations

avec les Collectivités du groupe Iliad. Elle a participé aux travaux du Grenelle des Ondes. Elle travaille

en relation avec les autorités locales et les associations sur les sujets liés à l'aménagement numérique

des territoires et le déploiement des réseaux fixes et mobiles. Elle pilote pour Free Mobile les sujets

ondes RF, santé, environnement, information et concertation et représente l'operateur auprès des

organismes publics français (ANSES, ANFR) et de la GSMA.

Christophe GRANGEAT, pilote du groupe de travail, travaille au sein de la direction technique de la

ligne de produits « Wireless » d’Alcatel-Lucent où il supervise les activités liées à la consommation

énergétique des réseaux mobiles et à l’exposition aux ondes RF. Il contribue à plusieurs groupes de

normalisation (ETSI, UIT, IEC, CENELEC, AFNOR) et associations professionnelles (AFNUM/FIEEC, GSMA).

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Actions de Souveraineté Télécoms - Groupe de Travail : déploiement des petites cellules - octobre 2015 - Page 27

Benoît GRAVES est responsable de la stratégie du réseau d’accès radio et plus particulièrement du

projet « Small Cells » au sein du groupe Orange. Il pilote les activités d’étude, d’expérimentation et de

déploiement des petites cellules pour l’ensemble des filiales d’Orange, en France et à l’international.

Catherine LE BEC est, depuis 2008 au sein de la Direction des Affaires Institutionnelles, directrice des

Affaires Publiques Mobile chez Alcatel-Lucent France. Elle a représenté les équipementiers Télécoms au

sein du syndicat professionnel GITEP (aujourd’hui AFNUM) dans tout le suivi du Grenelle des Ondes.

Pierre LESCUYER est responsable Architecture Réseau au sein de la direction technique de

Numéricable-SFR. Il est en charge de l'étude et de l'introduction des nouvelles technologies dans le

réseau Numéricable-SFR.

Cédric LEVASSEUR est Responsable Architecture Réseau au sein de Bouygues Telecom. Il est en charge

de la stratégie d’évolution technologique et des travaux d’architecture transverses du réseau de

Bouygues Telecom, et de la feuille de route pour l’introduction des nouvelles technologies dans les

réseaux fixe, mobile, de transport, IP, dans le cœur de réseau et les plateformes de services. Dans le

cadre du Plan Souveraineté Télécoms, pilote de l’action « Internet des Objets ».

Benoit PAQUIN travaille au sein de la direction JCDecaux Link en charge des projets de connectivité

pour le groupe JCDecaux en France et à l’international. Dans ce cadre, il collabore avec les

constructeurs et les opérateurs pour le développement de solutions radio adaptées aux mobiliers

JCDecaux et facilitant le déploiement de Small Cells en milieu urbain. Il pilote également les projets de

déploiement de solution Wi-Fi indoor, notamment pour les aéroports.

Marc MERLINI travaille au sein de la direction JCDecaux Link en charge des projets de connectivité

pour le groupe JCDecaux en France et à l’international. Dans ce cadre, il collabore avec les

constructeurs et les opérateurs pour le développement et l’intégration de solution de Backhauling

facilitant le déploiement de Small Cells en milieu urbain. Il pilote également les projets de déploiement

de solution Wi-Fi outdoor, notamment pour les villes.

Arnauld TAFFIN est responsable du groupe Mobile Broadband d’Ericsson France, en charge du business

et des portefeuilles de produits, services et solutions Radio d’Ericsson pour le marché Français.

Benoit THUILLIER est responsable du groupe d’étude et d’architecture Système Radio au sein de la

direction technique de Numéricable-SFR. A ce titre, il est en charge de définir la stratégie

d’introduction des nouvelles solutions RAN, dont le sujet Small Cell, sur le réseau NC-SFR, ainsi que

l’ingénierie associée en collaboration avec les équipementiers et les entités opérationnelles.

Joe WIART est responsable de l’unité de recherche d’Orange Labs en charge des sujets liés à

l’interaction des ondes radio avec le corps humain et les équipements médicaux actifs. Il est également

responsable du laboratoire WHIST (http://whist.mines-telecom.fr), commun avec l’Institut Télécom sur

ces mêmes sujets. Il est Président de la commission K de l’URSI et du groupe de travail 1 (téléphonie

mobile) du comité technique 106X du CENELEC. Il a piloté de nombreux projets de recherche en

dosimétrie comme COMOBIO, ADONIS, Multipass ou LexNet.

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Actions de Souveraineté Télécoms - Groupe de Travail : déploiement des petites cellules - octobre 2015 - Page 28

5.2. Glossaire

3GPP 3rd Generation Partnership Project

ABF Architecte des bâtiments de France

AFNOR Agence française de normalisation

AFNUM Association française des industries du numérique

AMF Association des maires de France

ANFR Agence nationale des fréquences

ANSES Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

ARCEP Autorité de régulation des communications électroniques et des postes

ARS Agence régionale de santé

BS Base station (station de base en français)

CENELEC Comité européen de normalisation électrotechnique

CDV Committee draft for vote

CHSCT Comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail

CGI Code général des impôts

COFRAC Comité français d’accréditation

COMSIS Commission des sites et servitudes

CPCE Code des procédures civiles d'exécution

DAS Débit d’absorption spécifique

DF Demande de fouilles

DGE Direction générale des entreprises

DICT Déclaration d’Intervention et commencement de travaux

DIM Dossier d’information mairie

DP Déclaration préalable

DTP Déclaration de travaux de projet

EPCI Établissement public de coopération intercommunale

GROC Guide des relations opérateurs communes

GSMA GSM association

ICNIRP International commission on non-ionizing radiation protection

IEC Commission électrotechnique internationale (en anglais, International electrotechnical commission)

IFER Imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux

InVS Institut national de veille sanitaire

ITU International telecommunications union (cf. UIT)

LTE Long term evolution

LTE-A LTE advanced

MIMO Multiple inputs multiple outputs

MUPI Mobilier urbain pour l’information

OPH Office public de l’habitât

PC Permis de construire

PIRE Puissance isotrope rayonnée équivalente

R&TTE Radio and terminal telecommunication equipment

RED Radio equipment directive

RF Radiofréquences

SAR Specific absorption rate (cf. DAS)

SCENIHR Scientific committee on emerging and newly identified health risks

SCF Small cells forum

UIT Union internationale des télécommunications

Wi-Fi Wireless fidelity (marque de la Wi-Fi Alliance, réseaux local d’accès sans fil tel que IEEE 802.11b/g/n)

Page 29: ACTIONS DE SOUVERAINETÉ TÉLÉCOMS DE LA SOLUTION

Actions de Souveraineté Télécoms - Groupe de Travail : déploiement des petites cellules - octobre 2015 - Page 29

5.3. Les normes nationales et internationales

Référence Titre

3GPP 36.104 Evolved Universal Terrestrial Radio Access (E-UTRA); Base Station (BS) radio

transmission and reception

EN 50371:2002

Generic standard to demonstrate the compliance of low power electronic and

electrical apparatus with the basic restrictions related to human exposure to

electromagnetic fields (10 MHz - 300 GHz) - General public

EN 50383:2010

Basic standard for the calculation and measurement of electromagnetic field

strength and SAR related to human exposure from radio base stations and fixed

terminal stations for wireless telecommunication systems (110 MHz - 40 GHz)

EN 50384:2002

Product standard to demonstrate the compliance of radio base stations and fixed

terminal stations for wireless telecommunication systems with the basic restrictions

or the reference levels related to human exposure to radio frequency

electromagnetic fields (110 MHz - 40 GHz) – Occupational

EN 50385:2002

Product standard to demonstrate the compliance of radio base stations and fixed

terminal stations for wireless telecommunication systems with the basic restrictions

or the reference levels related to human exposure to radio frequency

electromagnetic fields (110 MHz - 40 GHz) – General public

EN 50400:2006+A1:2012

Basic standard to demonstrate the compliance of fixed equipment for radio

transmission (110 MHz - 40 GHz) intended for use in wireless telecommunication

networks with the basic restrictions or the reference levels related to general public

exposure to radio frequency electromagnetic fields, when put into service

EN 50401:2006/A1:2011

Product standard to demonstrate the compliance of fixed equipment for radio

transmission (110 MHz - 40 GHz) intended for use in wireless telecommunication

networks with the basic restrictions or the reference levels related to general public

exposure to radio frequency electromagnetic fields, when put into service

EN 50492:2008+A1:2014 Basic standard for the in-situ measurement of electromagnetic field strength related

to human exposure in the vicinity of base stations

EN 50499:2008 Procedure for the assessment of the exposure of workers to electromagnetic fields

IEC 62232 ed1.0 Determination of RF field strength and SAR in the vicinity of radiocommunication

base stations for the purpose of evaluating human exposure

IEC 62232 Ed2.0

Determination of RF field strength and SAR in the vicinity of radiocommunication

base stations for the purpose of evaluating human exposure (106/337/CD of

10.07.2015)

IEC 62311 ed1.0 Assessment of electronic and electrical equipment related to human exposure

restrictions for electromagnetic fields (0 Hz – 300 GHz)

IEC 62479 ed1.0

Generic standard to demonstrate the compliance of low power electronic and

electrical apparatus with the basic restrictions related to human exposure to

electromagnetic fields (10 MHz - 300 GHz)

ITU K.52 Guidance on complying with limits for human exposure to electromagnetic fields

ITU K.100 Measurement of radio frequency electromagnetic fields to determine compliance

with human exposure limits when a base station is put into service

ANFR ANFR/DR 15-3.1

PROTOCOLE DE MESURE visant à vérifier sur site pour les stations émettrices fixes,

le respect des limitations, en termes de niveaux de référence, de l’exposition du

public aux champs électromagnétiques prévues par le décret n° 2002-775 du 3 mai

2002.

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Actions de Souveraineté Télécoms - Groupe de Travail : déploiement des petites cellules - octobre 2015 - Page 30

5.4 Références réglementaires en France

Les principales étapes du déploiement des stations de base, les dispositions réglementaires applicables

et les spécificités des petites cellules sont décrites dans le tableau du document ci-dessous.

Page 31: ACTIONS DE SOUVERAINETÉ TÉLÉCOMS DE LA SOLUTION

Actions de Souveraineté Télécoms - Groupe de Travail : déploiement des petites cellules - octobre 2015 - Page 31

Concernant l’exposition du public aux ondes radio, les principaux textes réglementaires sont décrits sur

le site de l’ANFR :

http://www.anfr.fr/fr/protection-controle/exposition-du-public/reglementation.html

5.5. Définitions de la puissance transmise et de la PIRE

La puissance transmise par un équipement radioélectrique, exprimée en watts, correspond à la

puissance radiofréquence générée par cet équipement réduite des pertes des câbles qui relient cet

équipement au connecteur d’antenne. Ce paramètre ne tient pas compte des caractéristiques de

l’antenne utilisée pour l’émission.

Il existe des antennes isotropes, qui rayonnent de façon identique dans toutes les directions, des

antennes omnidirectionnelles, qui rayonnent de façon identique dans un même plan (généralement le

plan horizontal), et des antennes directives qui émettent des ondes dans une direction privilégiée

appelée lobe principal. Une antenne est caractérisée par son gain, exprimé en décibel par rapport à

l’isotrope (dBi), qui représente le rapport entre le rayonnement de l’antenne dans le lobe principal et le

rayonnement d’une antenne isotrope.

La puissance isotrope rayonnée équivalente d’un émetteur radioélectrique (PIRE ou EIRP en anglais),

exprimée en watts, définit la puissance électrique qu’il faudrait apporter à une antenne isotrope pour

obtenir la même densité puissance rayonnée dans le lobe principal de l’antenne. La PIRE correspond au

produit de la puissance transmise par le gain de l’antenne connectée à l’équipement.

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