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Lettre d’actualité d’Esther Benbassa sénatrice du Val-de-Marne Qui est Esther Benbassa ? Issue de la société civile, je suis profes- seure d’université (EPHE, Sorbonne) et co-fondatrice du « Pari(s) du Vivre-En- semble », une structure associative dé- diée à la lutte contre les discriminations, le racisme et l’exclusion. Intellectuelle publique ayant publié une trentaine d’ouvrages, je me suis attelée depuis mon élection au Sénat le 25 septembre 2011 à un travail de fond à la Commission des Lois, dont je suis Vice-Présidente. J’ai été également Vice-Présidente de la commission spéciale chargée d’exa- miner la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel ainsi que Vice-Présidente de la commis- sion d’enquête sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe. Édito J’ai fait mon entrée dans la Haute Assemblée au soir du dimanche 25 septembre 2011, quelques heures après l’annonce de mon élection. Une fois passée l’émotion, je devais trouver ma voie, au sens propre comme au sens figuré, dans cette auguste maison, et ma place à l’intérieur d’un groupe écologiste composé de personnalités fort diverses. Cette élection marquait en outre mon entrée en politique. Une autre découverte. Ainsi quittais-je le cocon universitaire pour faire mes premières armes dans un théâtre aux lourdes dorures, où les (mauvais) coups pleuvent autant que les exploits. Sinon plus. Mon passé de militante associative me fournissait mes premiers repères. J’appris pourtant là, humblement, que les idées, si grandes, si bonnes et si justes soient-elles, n’avancent que lentement, et que le Sénat n’est pas forcément le lieu à investir, pour qui veut vraiment changer le monde… Cela dit, n’étant pas historienne pour rien, je savais aussi que les révolutions brutales ne réussissent pas à changer les êtres hu- mains en profondeur, ni à éteindre les ambitions des individus. Que me restait-il donc à faire ? Bousculer un peu, au quotidien, les conservatismes. Faire frémir une mer un peu trop étale. Avancer un à un quelques pions. La colère au cœur, mais le sourire aux lèvres, je me suis transformée au fil du temps en porte-voix des sans-voix ou en « sénatrice des indignés » selon l’expression de certains. Au Palais du Luxembourg et en dehors, dans l’hémicycle et dans la rue, battant le pavé lorsqu’il le fallait, à Paris, en France et ailleurs, dans ma circonscrip- tion enfin, last but not least, le Val-de-Marne, j’ai parfois croisé le fer, et plus souvent croisé les gens. Labourant consciencieusement mon sillon sur les questions sociales et sociétales, en empathie avec celles et ceux qui m’entouraient, citoyenNEs, mili- tantEs, éluEs, même de sensibilités politiques différentes, je n’ai cessé d’explorer des situations complexes, et de rencontrer des femmes et des hommes dignes du plus grand respect, vraiEs serviteurEs d’idéal. Et je me suis peu à peu initiée aux grands combats de l’écologie politique. Biodiversité humaine comprise…. Remettant sans cesse mon ouvrage sur le métier, la conviction chevillée au corps, et l’ambition de bien faire enracinée dans l’âme, j’ai fait, pas à pas, mon petit bout de chemin. Ai-je commis des erreurs ? Sûrement. En ferai-je d’autres ? Peut-être. Vous saurez tout à la fin de mon mandat. Promis. Mais vous le savez comme moi, se relever de ses échecs est une véritable leçon de vie. Merci à celles et ceux qui m’ont fait confiance à EELV, merci à celles et ceux qui m’ont choisie, puis à celles et ceux qui m’ont élue. Merci à mes compagnons et compagnes de route. À mes collaborateurs aussi, vaillants et loyaux. SeulE, on n’est rien. Mais on commence tout de même à être une petite chose lorsque l’on est soutenuE et accompagnéE… Mes collaborateurs: Marie Samson Benoît Rudinger Vincent Petit Par courrier Esther Benbassa Sénatrice du Val-de-Marne Palais du Luxembourg 15, rue de Vaugirard 75291 Paris cedex 06 Par courriel : [email protected] Par téléphone : 01 42 34 27 42 / 48 42 Contacter votre sénatrice Juin 2015 ÉDITION DE MI-MANDAT

Bilan de mi-mandat (oct. 2012-juin 2015)

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Page 1: Bilan de mi-mandat (oct. 2012-juin 2015)

Lettre d’actualité d’Esther Benbassa sénatrice du Val-de-Marne

Qui est Esther Benbassa ?Issue de la société civile, je suis profes-seure d’université (EPHE, Sorbonne) et co-fondatrice du « Pari(s) du Vivre-En-semble », une structure associative dé-diée à la lutte contre les discriminations, le racisme et l’exclusion. Intellectuelle publique ayant publié une trentaine d’ouvrages, je me suis attelée depuis mon élection au Sénat le 25 septembre 2011 à un travail de fond à la Commission des Lois, dont je suis Vice-Présidente.J’ai été également Vice-Présidente de la commission spéciale chargée d’exa-miner la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel ainsi que Vice-Présidente de la commis-sion d’enquête sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe.

ÉditoJ’ai fait mon entrée dans la Haute Assemblée au soir du dimanche 25 septembre 2011, quelques heures après l’annonce de mon élection. Une fois passée l’émotion, je devais trouver ma voie, au sens propre comme au sens figuré, dans cette auguste maison, et ma place à l’intérieur d’un groupe écologiste composé de personnalités fort diverses. Cette élection marquait en outre mon entrée en politique. Une autre découverte. Ainsi quittais-je le cocon universitaire pour faire mes premières armes dans un théâtre aux lourdes dorures, où les (mauvais) coups pleuvent autant que les exploits. Sinon plus.

Mon passé de militante associative me fournissait mes premiers repères. J’appris pourtant là, humblement, que les idées, si grandes, si bonnes et si justes soient-elles, n’avancent que lentement, et que le Sénat n’est pas forcément le lieu à investir, pour qui veut vraiment changer le monde… Cela dit, n’étant pas historienne pour rien, je savais aussi que les révolutions brutales ne réussissent pas à changer les êtres hu-mains en profondeur, ni à éteindre les ambitions des individus. Que me restait-il donc à faire ? Bousculer un peu, au quotidien, les conservatismes. Faire frémir une mer un peu trop étale. Avancer un à un quelques pions.

La colère au cœur, mais le sourire aux lèvres, je me suis transformée au fil du temps en porte-voix des sans-voix ou en « sénatrice des indignés » selon l’expression de certains. Au Palais du Luxembourg et en dehors, dans l’hémicycle et dans la rue, battant le pavé lorsqu’il le fallait, à Paris, en France et ailleurs, dans ma circonscrip-tion enfin, last but not least, le Val-de-Marne, j’ai parfois croisé le fer, et plus souvent croisé les gens. Labourant consciencieusement mon sillon sur les questions sociales et sociétales, en empathie avec celles et ceux qui m’entouraient, citoyenNEs, mili-tantEs, éluEs, même de sensibilités politiques différentes, je n’ai cessé d’explorer des situations complexes, et de rencontrer des femmes et des hommes dignes du plus grand respect, vraiEs serviteurEs d’idéal. Et je me suis peu à peu initiée aux grands combats de l’écologie politique. Biodiversité humaine comprise….

Remettant sans cesse mon ouvrage sur le métier, la conviction chevillée au corps, et l’ambition de bien faire enracinée dans l’âme, j’ai fait, pas à pas, mon petit bout de chemin. Ai-je commis des erreurs ? Sûrement. En ferai-je d’autres ? Peut-être. Vous saurez tout à la fin de mon mandat. Promis. Mais vous le savez comme moi, se relever de ses échecs est une véritable leçon de vie.

Merci à celles et ceux qui m’ont fait confiance à EELV, merci à celles et ceux qui m’ont choisie, puis à celles et ceux qui m’ont élue. Merci à mes compagnons et compagnes de route. À mes collaborateurs aussi, vaillants et loyaux. SeulE, on n’est rien. Mais on commence tout de même à être une petite chose lorsque l’on est soutenuE et accompagnéE…

Mes collaborateurs:Marie SamsonBenoît RudingerVincent Petit

Par courrierEsther Benbassa Sénatrice du Val-de-MarnePalais du Luxembourg15, rue de Vaugirard75291 Paris cedex 06

Par courriel : [email protected] téléphone : 01 42 34 27 42 / 48 42

Contacter votre sénatrice

Juin 2015Édition dE mi-mandat

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- relative aux contrôles d’identité et à la lutte contre les contrôles au faciès

- relative à la définition et à la répression du harcèlement sexuel

- visant à abroger la loi relative à l’exercice des activités ambulantes et au régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe (reprise et débattue en juin 2015 par les socialistes dans leur niche à l’AN)

- visant à l’ouverture du mariage aux personnes du même sexe et à l’ordonnancement des conditions de la parentalité

- visant à l’abrogation du délit de racolage public

- visant à instaurer un recours collectif en matière de discrimination et de lutte contre les inégalités (reprise et débattue en juin 2015 par les socialistes dans leur niche à l’AN)

- relative aux pouvoirs du Défenseur des droits- visant à protéger l’identité de genre- autorisant l’usage contrôlé du cannabis- relative à l’accès égalitaire pour toutes aux

techniques d’assistance à la procréation (PMA)

- visant à la reconnaissance de la responsabilité de la République française dans les évènements du 17 octobre 1961

- sur la reconnaissance de l’État palestinien

- PPL constitutionnelle visant à accorder le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales aux étrangers non ressortissants de l’Union européenne résidant en France

- PPL relative à la suppression de la discrimination dans les délais de prescription prévus par la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881

- PPL visant à l’indemnisation des personnes victimes de prise d’otages

- PPL relative à la création d’un dispositif de suspension de détention provisoire pour motif d’ordre médical

- Asile (Projet de loi de finances pour 2015)

- Participation à l’élaboration du rapport « Les projets européens de réforme de Schengen et du droit pénal »

- La lutte contre les discriminations : de l’incantation à l’action. (Esther Benbassa et Jean-René Lecerf)

Participation à l’élaboration du rapport de la commission d’enquête sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe.

activité parlementaire en chiffres

Selon le site nossenateurs.fr, je fais partie des 100 premiers sénateurs en nombre d’interventions en commission, en hémicycle, en rapports écrits, en questions orales et en présence ces 12 derniers mois.

100

questions d’actualité au gouvernement17

propositions de loi déposées10

propositions de résolution déposées2

rapports législatifs5

rapports d’information2

Depuis octobre 2011 :

interventions en séance publique

2

Page 3: Bilan de mi-mandat (oct. 2012-juin 2015)

3

Le Sénat adopte la résolution en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien Auteure d’une proposition de résolution sur la reconnaissance de l’État de Palestine déposée dès le 23 octobre 2014, qui a induit le dépôt de la même résolution par les socialistes et les autres sensibilités à l’Assemblée nationale et au Sénat, je me félicite du vote du texte commun

qui a suivi, à l’élaboration duquel j’ai participé,

et qui a été présenté par Gilbert Roger, Éliane

Assassi, moi-même, Didier Guillaume et Jean-

Vincent Placé au nom des groupes socialiste,

communiste et écologiste.

Considérant que le nombre croissant de tels

votes pourrait insuffler un regain de détermina-

tion chez les dirigeants des pays qui composent

l’Union européenne pour passer des mots aux

actes, le vote de cette proposition de résolution,

auquel j’ai contribué, restera un évènement mar-

quant de mon mandat de sénatrice.

« La paix se construit sur des décombres. Opposons à la violence et au terrorisme un discours de raison. » Extrait de mon intervention en séance le 11 décembre 2014

Les écologistes que j’ai repré-

sentés sur le projet de loi relatif

à l’individualisation des peines

et à la prévention de la récidive

ont montré leur engagement à

faire évoluer le texte lors des

travaux de la Commission des

Lois et lors des discussions en

séance.

Le projet de loi, que j’ai défendu

en tant que cheffe de file dans

l’hémicycle le 17 juillet 2014,

constitue un véritable tournant

pour la justice de notre pays. En

effet, sans éluder la souffrance

et la place des victimes, ni céder

à un quelconque laxisme, il ins-

taure de véritables alternatives

à l’incarcération dont on sait

qu’elle est bien souvent à l’ori-

gine de récidives. La contrainte

pénale, disposition phare du

projet de loi, qui se déroulera

en milieu ouvert, est ainsi une

peine à part entière dont la fi-

nalité est de responsabiliser et

de réinsérer le condamné dans

notre société.

L’adoption de ce texte est ainsi

une source de grande satisfac-

tion pour le groupe écologiste

qui regrette malgré tout le re-

port à 2015 de la suppression

des tribunaux correctionnels

pour mineurs, promise par

François Hollande lors de sa

campagne.

« Au groupe écologiste, nous ne sommes ni dans l’idéologie, ni dans l’an-gélisme, mais guidés par un certain pragmatisme et par la conviction, que la peine et la sanction doivent permettre aux auteurs d’infractions de réintégrer la société. »Extrait de mon intervention en séance

le 17 juillet 2014

au Sénat

Selon le site nossenateurs.fr, je fais partie des 100 premiers sénateurs en nombre d’interventions en commission, en hémicycle, en rapports écrits, en questions orales et en présence ces 12 derniers mois.

Projet de loi de réforme pénale

Page 4: Bilan de mi-mandat (oct. 2012-juin 2015)

au Sénat

Le jeudi 2 avril 2015, dans le

cadre de l’espace réservé au

groupe écologiste, le Sénat a ter-

miné l’examen de la proposition

de loi autorisant l’usage contrôlé

du cannabis, que j’avais déposée

au nom du groupe écologiste et

dont le rapporteur était mon col-

lègue Jean Desessard, sénateur

EELV de Paris.

Mon texte proposait une régu-

lation publique de l’usage du

cannabis dans le cadre d’une

véritable politique de réduc-tion des dommages sanitaires et sociaux. Il ne s’agissait ni de

libéraliser le cannabis ni de le dé-

pénaliser mais au contraire d’une

légalisation, contrôlée par l’État

ou un autre organisme, ayant

pour objectif de mieux accom-

pagner les usagers et d’encadrer

la production, la distribution, la

vente, le taux de THC ainsi que la

consommation.

Si le Sénat n’a pas adopté le

texte, l’ouverture d’un débat me-

suré et serein et le consensus qui

s’est dégagé autour de l’échec

de la politique répressive et de

l’augmentation dramatique de la

consommation de cannabis dans

notre pays constituent de réelles

avancées.

Le scrutin a montré, avec 45 abs-

tentions et non-participations au

vote, 13 voix pour et ce malgré

289 voix contre, que le Parlement

a été réellement sensibilisé à la

question.

Cette discussion était une pre-

mière pour le Parlement fran-

çais et témoigne d’une prise de

conscience quant aux enjeux à la fois sanitaires, préventifs et sécuritaires liés au cannabis.

« L’examen de ce texte contribuera indéniablement à l’indispensable processus de sensibilisation de l’opinion publique et des responsables politiques à une question sociétale, sociale et sanitaire cruciale »Intervention en séance le 4 février 2015

Examen de la proposition de loi autorisant l’usage contrôlé du cannabis

Marche mondiale du Cannabis 9 mai 2015

(Photo Jean-Christophe Attias)4

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Auteure d’une proposition de loi auda-cieuse déposée dès août 2012 visant à l’ouverture du mariage aux personnes du même sexe et à l’ordonnancement des conditions de parentalité, je me suis engagée pour défendre le droit au mariage pour tous. J’ai eu l’occasion de présenter les dispositions de ma proposi-tion de loi lors d’une rencontre au Palais du Luxembourg en septembre 2012. Mon texte permettait le recours à la Procréa-tion Médicalement Assistée (PMA) pour les couples de lesbiennes et proposait la transcription des actes de naissance des enfants nés à l’étranger par Gestation Pour Autrui (GPA) à l’état civil. Il a été repris par mes collègues députés écolo-gistes de l’Assemblée nationale où il a été déposé dans les mêmes termes. Ce dépôt a ainsi hâté la maturation du projet de loi de Christiane Taubira.

Les réactions des opposants au mariage pour tous ainsi que les propos réaction-naires et homophobes qui ont proliféré dès cet automne m’ont confortée dans

mes convictions. J’ai participé aux mani-festations du 7 novembre 2012, du 16 décembre 2012 et du 27 janvier 2013 en faveur du mariage pour tous. Après avoir été adopté à l’Assemblée nationale, le projet de loi visant à l’ouverture du ma-riage aux couples de personnes de même sexe a été examiné par le Sénat du 4 au 12 avril 2013. J’étais la cheffe de file pour le groupe écologiste du Sénat afin de dé-

fendre le droit au mariage et à l’adoption pour les personnes de même sexe ainsi que la Procréation Médicalement Assis-tée (PMA) et la transcription des actes de naissance des enfants nés par Ges-tation Pour Autrui (GPA) à l’étranger à l’état civil. Depuis, en juillet 2015, la Cour de cassation a autorisé une telle trans-cription pour deux enfants nés par GPA en Russie.

Après avoir défendu en décembre 2011, comme rapporteure de la Commission des Lois, la proposi-tion de loi constitutionnelle sur le droit de vote et d’éligibilité des étrangers non-communautaires aux élections locales, j’ai adressé une lettre ouverte, « L’appel des Cin-quante », au Président de la Répu-blique afin de lui rappeler un de ses engagements de campagne. La liste des premiers signataires (pour moitié

Le projet de loi visant à l’ouverture du mariage aux couples de personnes du même sexe

« Nos étrangers n’ont d’étranger que le nom. Ils ont fait le choix de rester ici.»Intervention lors de la cérémonie du 24 juin 2013 d’octroi symbolique du droit

de vote et d’éligibilité des résidents étrangers non-communautaires

aux élections locales.

Esther Benbassa aux manifestations en faveur du mariage pour tous. (Photo Jean-Christophe Attias)

Droit de vote des étrangers non-communautaires aux élections locales

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Page 6: Bilan de mi-mandat (oct. 2012-juin 2015)

6

au Sénat

Les trois premières années de mon

mandat ont été placées sous le signe

de la lutte contre toutes les discri-

minations, qu’elles soient sociales,

territoriales, ethniques, raciales ou re-

ligieuses. Je me suis employée à les dé-

noncer et les combattre dans le cadre

de mon activité parlementaire, univer-

sitaire et de mon action associative.

J’ai récemment soutenu, comme chef-

fe de file, la proposition de loi visant

à lutter contre la discrimination à

raison de la précarité. Cette initiative

est un message fort pour dire aux per-

sonnes concernées que leur préjudice

est reconnu. Un message pour dire aux

discriminants que leur comportement,

leurs discours ne sauraient être tolérés

dans un État de droit.

J’ai également mené, avec mon col-

lègue Jean-René Lecerf (Les Répu-

blicains – Nord), une mission d’in-

formation sur la lutte contre les

discriminations ethniques, raciales

et religieuses.

Après 18 mois de travail, une quaran-

taine d’auditions dont celles de qua-

torze chercheurs, nous avons pu pré-

senter à la presse les conclusions de

notre rapport d’information, « De l’in-

cantation à l’action », le 20 novembre

2014.

L’un des objectif étant de mieux me-

surer les discriminations, nous pré-

conisons d’introduire une fois tous les

cinq ans, dans le recensement, une

question sur le pays de naissance

des ascendants et la nationalité

antérieure afin d’obtenir des résultats

Trois années de lutte contre les discriminations

intellectuels et personnalités issues

du monde de la culture, et pour moitié

parlementaires de toutes sensibilités)

a été publiée dans les colonnes de Li-bération le 4 décembre 2012 et sur

les sites mediapart.fr et lexpress.fr le

même jour. Le texte a ensuite été mis

en ligne sur le site Avaaz où il a été si-

gné par des milliers de citoyens qui mi-

litent pour que notre pays reconnaisse

un nouveau type de citoyenneté : la

citoyenneté de résidence.

Suite aux déclarations du Premier mi-

nistre confirmant que la majorité des

trois cinquièmes des parlementaires,

nécessaire à une réforme constitu-

tionnelle, ne serait pas obtenue, je me

suis adressée à Manuel Valls, ministre

de l’Intérieur, dans le cadre d’une

question d’actualité le 22 février

2013 pour lui demander si le gouver-nement envisageait la tenue d’un réfé-rendum.

Le 24 juin 2013, j’ai organisé avec mon collègue Sergio Coronado une « cé-rémonie d’octroi symbolique du droit

de vote et d’éligibilité des résidents

étrangers non-communautaires aux

élections locales », au Sénat. Cet évè-

nement a mobilisé des militants asso-

ciatifs, des élus locaux, des députés et

des sénateurs.

« L’octroi d’un tel droit ne menacera pas notre souverai-neté, il ne ruinera pas les fondements de notre citoyenneté. Notre pays a autant besoin de ses citoyens-résidents que de ses nationaux. »Extrait de ma question d’actualité au gouvernement

du 21 février 2013.

« J’ai été moi-même une étrangère, une immigrée. Et comme il y a presque un siècle Apollinaire – autre étranger, autre immigré –, je tiens – je cite – pour un « honneur » que « la grande et noble nation française » m’ait accueillie « comme un de ses enfants ».Intervention en séance le 8 décembre 2011

Page 7: Bilan de mi-mandat (oct. 2012-juin 2015)

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La commission d’enquête sur l’or-ganisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes, dont j’ai été Vice-Présidente, était chargée d’apporter des éclaircisse-ments et propositions efficaces pour lutter contre les réseaux djihadistes et ce par la publication d’un rapport effectuant une analyse du contexte ayant donné naissance au phéno-mène des départs de jeunes djiha-distes de la France vers des zones de combat, avant d’évaluer la réponse des pouvoirs publics à cette si-tuation. Pour y répondre, le rapport soumet une série de propositions, 110 exactement, qui ont pour but de prévenir la radicalisation, renfor-cer les services antiterroristes, contrer le djihad médiatique, mieux contrôler les frontières et

adapter la réponse pénale et car-cérale.

Le rapport s’est construit autour de nombreuses auditions qui se sont déroulées du 30 octobre 2014 au 31 mars 2015, auxquelles j’ai assisté. Elles auront permis de réunir des ministres, des administrations, des autorités administratives indépen-dantes, des chercheurs, des repré-sentants religieux et d’autres.

Je regrette toutefois qu’aucune des dispositions sur le plan de la pré-vention et des stigmatisations n’ait été suivie dans le rapport. En effet, au-delà de la question législative ou des moyens, répondre au défi de l’extrémisme religieux sur le sol fran-çais appelle aussi des actions plus

profondes comme la formation des imams. Face à Internet et aux pré-dicateurs autoproclamés, seuls des imams dûment formés pourront faire barrage aux dérives que nous déplo-rons. La création d’un établissement supérieur de théologie musulmane me semble être donc une urgence. Et la question d’un financement par l’État comme par les collectivités ter-ritoriales d’un tel établissement peut être tranchée dans le cadre des dis-positions existantes et sans déroger au principe de laïcité.

Je souhaitais également que ce rap-port apporte des réponses sur les problèmes de discriminations. Je proposais pour cela l’instauration de statistiques ethniques pour mieux mesurer le problème et y répondre.

Commission d’enquête sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe

mesurables sur l’ampleur des discrimi-

nations et leur déploiement (recom-

mandation n°1).

Nous proposons également (recom-

mandation n°11) d’assurer l’enseigne-

ment du fait religieux au cours de

la scolarité après avoir dispensé la

formation nécessaire aux enseignants.

Si cette proposition a suscité un débat

houleux au sein de la Commission des

Lois du Sénat, en novembre dernier,

elle a pris une envergure nationale

suite aux tragiques attentats de Paris

début janvier 2015.

Ainsi, évoquant la « mobilisation gé-

nérale » en faveur des valeurs républi-

caines à l’école, François Hollande a

souhaité, le 21 janvier 2015, qu’« une

attention particulière » soit portée

à l’enseignement du fait religieux.

Quelques jours plus tard, la ministre

de l’Éducation nationale Najat Val-

laud-Belkacem demandait au Conseil

supérieur des programmes de renfor-

cer la place de l’enseignement du fait

religieux dans les programmes.

En juillet 2013, j’ai déposé une pro-

position de loi visant à instaurer

un recours collectif en matière de

discrimination et de lutte contre

les inégalités. Une idée que l’on

retrouve dans ce rapport (recom-

mandation n°6). À la demande du

gouvernement, le texte avait été

retiré à deux reprises de l’ordre du

jour. En février 2015, après la sor-

tie du rapport, Christiane Taubira

annonçait pourtant vouloir présen-

ter au Parlement un projet d’action

de groupe s’appliquant à la lutte

contre les discriminations sur le

modèle de l’action de groupe des

consommateurs. Cette proposition

de loi, reprise par l’Assemblée na-

tionale, a été débattue en juin 2015.

Page 8: Bilan de mi-mandat (oct. 2012-juin 2015)

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Sur le terrain et dans le Val-de-marne

Des centaines de milliers d’adultes et d’enfants fuient chaque année la guerre, la terreur. Si la protec-tion que nous leur devons dé-coule de la Convention de Genève sur les réfugiés du 28 juillet 1951, elle est également pour nous, Français, une exigence nationale, constitutionnelle. C’est pour-

Le projet de loi relatif à la réforme de l’asile, un texte confondant exil et immigration

Engagée de longue date aux cô-tés des personnes prostituées, j’ai toujours milité pour l’abro-gation du délit de racolage pu-blic et contre la pénalisation des clients, mesures que je consi-dère néfastes et dangereuses tant pour la santé que pour la sécurité des personnes prosti-tuées. Auteure d’une propo-sition de loi, adoptée par le Sénat le 28 mars 2013, visant à abroger le délit de racolage public, j’ai ensuite été nommée en février 2014 Vice-Présidente de la commission spéciale char-gée d’examiner la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel. Après les nombreuses auditions de représentants du monde as-sociatif et des milieux judiciaire

et policier, de personnes pros-

tituées, de chercheurs et per-

sonnalités qualifiées, la com-

mission spéciale du Sénat avait,

en juillet 2014, adopté un texte

équilibré, supprimant la « me-

sure phare » consistant à péna-

liser les clients des personnes

prostituées et renforçant les

mesures visant à la répression

de la traite ainsi que les me-

sures d’accompagnement so-

cial des personnes prostituées.

La commission a finalement

réintégré le délit de racolage,

pourtant décrié par les associa-

tions sur le terrain, et a rejeté

la sanction des clients. Elle a

été suivie par les sénateurs en

séance, le 30 mars 2015, lors de

l’examen du texte.

Proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel

au Sénat

« Parce que je suis femme et féministe, cette souffrance vaine de tant d’autres femmes m’est insupportable. Parce que je suis d’ori-gine immigrée, je ne puis accepter l’horreur du lot quotidien des personnes prostituées étrangères. Parce que je suis ensei-gnante, je ne puis tolérer que des étudiant(e)s se prostituent pour subve-nir à leurs besoins. Et parce que je suis huma-niste, je ne puis croire que la pénalisation soit la voie de la rédemp-tion sociale. Surtout lorsqu’elle prend comme cible les plus vulnérables des personnes prosti-tuées. » Intervention en séance le 28 mars 2013

« Ceux qui jugent les réfugiés, comme ceux qui les défendent, n’ont aucune expérience personnelle de la guerre, de la révolution, de l’engagement au péril de sa vie, de l’exil forcé […] Les réfugiés et ceux qui traitent leurs demandes sont sur deux planètes dif-férentes. »Propos de François Sureau dans Le Monde du 11 mai 2015

Page 9: Bilan de mi-mandat (oct. 2012-juin 2015)

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L’initiative portée par le gouvernement de légiférer sur le renseignement est, nous l’accordons, néces-saire et légitime. Nécessaire parce qu’il est difficile-ment concevable que notre pays ne dispose pas, sur un sujet aussi sensible, d’un cadre juridique global et que la dernière législation en la matière date de près de 25 ans. Légitime parce que nous considérons que le renseignement relève effectivement d’une poli-tique publique essentielle, destinée à assurer la sé-curité de nos concitoyens.

Cependant, en tant que cheffe de file du groupe éco-logiste sur ce projet de loi, j’estime également indis-pensable que le texte respecte un certain équilibre entre protection de l’ordre public et garantie des libertés individuelles telles que le respect de la vie privée, l’inviolabilité du domicile ou des

correspondances, les libertés de conscience, d’opinion, de manifestation et d’expression.

Malheureusement ce projet de loi va plus loin et s’im-misce dans de vastes espaces de la vie sociale.

Si le texte a globalement été amélioré par le Sénat (limitation du champ d’application de la loi, contrôle des activités de renseignement, encadrement des techniques de recueil de renseignements, durées de conservation des renseignements recueillis), aucune de ces dispositions ne suffit à le rendre acceptable. Les techniques employées impliquent toutes des at-teintes aux libertés individuelles d’une extrême im-portance et pourraient aboutir à des dérives incon-trôlables. C’est pourquoi le groupe écologiste que je représente sur ce texte a voté contre le projet de loi.

Projet de loi sur le renseignement, des dispositions incompatibles avec l’esprit même de notre démocratie

« Il n’y a pas les « pour », d’un côté, qui voudraient lutter contre le terrorisme, et les « contre », de l’autre, dangereux laxistes ne supportant aucune restriction à l’usage d’Internet. Nous sommes simplement des citoyens aspirant à ce que la menace ter-roriste soit réduite, mais craignant aussi l’invasion de notre vie privée, et refusant de brader nos libertés au pouvoir pour une sécurité hypothétique ».Intervention en séance le 2 juin 2015

quoi je me suis engagée dans ce débat afin de redonner au droit d’asile tout son caractère de droit fondamental.

La France n’est malheureusement plus tout à fait la terre d’asile qu’elle s’enorgueillissait d’être. Juste un exemple : sur les 122 800 Syriens ayant demandé l’asile dans l’Union européenne en 2014, seuls 2 084 l’ont fait en France. Au contraire de l’Allemagne et de l’Italie, qui ont connu une augmen-tation, respectivement, de 60 % et de 143 %, notre pays est l’un

des seuls en Europe à connaître une diminution de la demande d’asile. Des chiffres qui sont loin de nous honorer.

Ce projet de loi, nous étions nom-breux à l’espérer. Malheureu-sement, après près de quinze heures de débats et plus de 250 amendements examinés, ce texte, qui contenait au départ certaines dispositions suscep-tibles d’améliorer la situation des demandeurs d’asile, a clairement changé de visée, et répondait en-core moins aux réajustements

demandés par la législation euro-péenne en la matière.

Le débat, quant à lui, ne s’est pas seulement focalisé sur l’asile mais a été comme je le redoutais dé-tourné pour servir de basses fins politiciennes, pour parler politique migratoire, clandestins et flux de migrants.

Si le texte a été adopté, le groupe écologiste que j’ai représenté, a démontré, en s’y opposant, qu’il restait fidèle aux valeurs huma-nistes de la France.

Page 10: Bilan de mi-mandat (oct. 2012-juin 2015)

Sur le terrain et dans le Val-de-marneSur le terrain et dans le Val-de-marneÀ

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Déplacement à Jérusalem-Est et dans les Territoires palestiniens

Je me suis rendue du 1er au 7 mars 2014 à Jérusalem-Est et dans les Territoires palestiniens dans le cadre de l’activité du groupe parle-mentaire d’amitié France-Palestine. J’ai notamment pu y rencontrer les chefs de service du Consulat géné-ral, le chef de l’antenne de Jérusa-lem de l’Agence française de Déve-loppement, le maire d’Akko Shimon

Lankri, M. Yehezkel Lein du bureau de coordination des affaires huma-nitaires de l’ONU sur la situation humanitaire à Gaza et en Cisjorda-nie, Mme Rabiha Diab, ministre de la Condition féminine, M. Sabri Sai-dam, conseiller du Président Abbas, M. Anouar Abou Eicheh, ministre palestinien de la Culture et M. Sari Nusseibeh, Président de l’Univer-sité Al-Quds.

Déplacement en Turquie

Du 6 au 9 janvier 2015, je me suis rendue en Turquie, point de pas-sage très fréquent des djihadistes français qui rejoignent la Syrie, dans le cadre de la commission d’enquête, dont j’étais Vice-Pré-sidente, sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les ré-seaux djihadistes en France et en

Europe. J’y ai rencontré les repré-sentants des services français à Ankara et à Istanbul afin d’évaluer leur coopération avec la Turquie en matière de lutte contre les filières djihadistes ainsi que le Président de la commission des affaires in-térieures de la Grande assemblée de Turquie. Mon déplacement à Gaziantep près de la frontière sy-rienne et la visite des camps de réfugiés syriens m’ont permis de mesurer la crise humanitaire pro-voquée par le conflit syrien.

La délégation sénatoriale et ses hôtes (Photo Édouard Denouel)

Visite d’un camp de réfugiés syriens en Turquie

(Photo Esther Benbassa)

Groupes d’amitiéLa principale activité des groupes interparlementaires d’amitié est l’organisation de missions auprès du Parlement homologue et de réceptions de délégations parlementaires étrangères. Cela permet de mieux connaître la situation concrète des pays visités, mais aussi, le cas échéant, de favoriser le rayonnement de notre pays, notamment en matière économique, commerciale et culturelle. Chaque année, je m’engage auprès de plusieurs d’entre eux.Aujourd’hui, je suis membre des groupes d’amitié France-Cambodge-Laos, France-Palestine, France-Pays Andins, France-Tunisie mais également Vice-Présidente des groupes d’amitié France-Arménie, France-Israël et France-Turquie.

Visite au Centre de rétention de Vincennes

Nous avons, avec Laurence Abeille, vi-

sité de façon impromptue, le 18 avril

2014, le Centre de rétention de Vin-

cennes. Situé sur les terres parisiennes

du Bois, en bordure du Val-de-Marne, le

lieu retient les étrangers sans papiers

non autorisés à rester sur le territoire

français.

Nous avons notamment déploré la vé-

tusté d’un des bâtiments ainsi que la

taille très réduite de certaines cellules.

Entourées du collectif citoyen l’Ob-

servatoire du CRA de Vincennes, nous

avons mis en évidence le manque d’in-

formation dont pâtissent les détenus

sur les droits des étrangers en France.

Visite de la maison d’arrêt de Fleury-MérogisLe 16 janvier 2015, je me suis rendue

dans le cadre de la commission d’en-

quête sur l’organisation et les moyens

de la lutte contre les réseaux djihadistes

en France et en Europe, à la maison d’ar-

rêt de Fleury-Mérogis où nous avons pu

constater un manque d’effectif aggravé

d’une surpopulation carcérale estimée

à 169 %. Nous avons également pu en-

gager des réflexions autour de la mise

Visite site du CRA de Vincennes (Photo Édith Guiochon)

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Page 11: Bilan de mi-mandat (oct. 2012-juin 2015)

Je faisais partie, le 7 décembre 2014, du millier de personnes rassemblées à Créteil contre l’antisémitisme aux côtés d’autres élus de tous bords politiques, pour dénon-cer l’agression antisémite dont avait été victime un couple le lundi 1er décembre.

Dans la foulée de cette agression, symp-tomatique d’une forte hausse des actes et menaces antisémites, le gouvernement avait affirmé sa volonté d’ériger la lutte contre le racisme et l’antisémitisme en « Grande cause nationale pour l’année 2015 ». Chose faite par François Hollande, le 31 décembre 2014, lors de ses vœux.

C’est pourquoi, le 17 avril 2015, je me suis rendue à Créteil à l’occasion de la pré-sentation par Manuel Valls du plan d’action « La République mobilisée contre le racisme et l’antisémitisme ».

Les différents axes du plan ont alors été présentés : « Contre le racisme et l’anti-sémitisme, une mobilisation nationale » ; « Sanctionner chaque acte raciste ou antisémite et défendre les victimes » ; « Protéger les utilisateurs d’Internet de la propagande de la haine » et « Former des citoyens par la transmission, l’éducation et la culture ».

Manifestation du 7 décembre 2014 à Créteil (Photo Esther Benbassa)

Égarements d’une cosmopoliteParu en novembre 2012

Un lien vers la liste de tous mes ouvrages parus en français : http://www.estherbenbassa.net/ouvrages/francais

Dans les quartiers, l’égalité c’est maintenantParu en mars 2014

en place des quartiers dédiés à la prise

en charge des personnes radicalisées.

Visite de la maison d’arrêt de FresnesMa collègue, Laurence Abeille, députée écologiste, et moi-même avons visité, le 29 février 2015, la maison d’arrêt de Fresnes située dans le Val-de-Marne. Titulaires, en tant que parlementaires, d’un droit d’accès aux lieux de privation de liberté, nous avons souhaité faire usage de ce droit et réaffirmer le devoir de vigilance des élu(e)s sur les condi-

tions d’incarcération et la gestion des lieux de détention.

À l’occasion de cette visite, nous avons pu constater la gravité de la situation en matière de surpopulation carcérale (oc-cupation atteignant 178 % de la capaci-té d’accueil) ainsi que l’extrême vétusté des cellules.

Alertées par une enquête de l’Obser-vatoire international des prisons (OIP), parue en octobre 2014, nous avons dé-noncé fermement l’état de délabrement des parloirs, indignes et impropres à re-cevoir les détenus et leurs familles.

Concernant la lutte contre le prosély-tisme de l’islamisme radical en milieu carcéral, nous nous sommes éton-nées de ne trouver qu’une procédure de regroupement de détenus écroués pour des faits de terrorisme en lien avec une pratique radicale de l’islam et non un dispositif de réinsertion pour les détenus concernés.

Publications

Visite de la maison d’arrêt de Fresnes (Photo Édith Guiochon)

De l’impossibilité de devenir françaisParu en janvier 2012

Minorités visibles en politiqueParu en octobre 2011

La lutte contre le racisme et l’antisémitisme

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Page 12: Bilan de mi-mandat (oct. 2012-juin 2015)

Co-fondatrice du « Pari(s) du Vivre-Ensemble », une structure associa-tive dédiée à la lutte contre les discri-minations, le racisme et l’exclusion, j’ai eu l’occasion d’organiser au Palais du Luxembourg plusieurs journées de dé-bats citoyens.

J’ai ainsi présidé et organisé, au Palais du Luxembourg, les 30 novembre et 1er décembre 2012, deux journées de débats intitulées « Dans les quar-tiers, l’égalité c’est maintenant ! ». Ces journées, dédiées à la mémoire de Mouloud Aounit, avaient pour objectif

de créer un espace de dialogue et d’in-terpellation entre représentants de l’État et de ses administrations, repré-sentants des collectivités territoriales, experts et acteurs du terrain.

J’ai également organisé les 17 et 18 décembre 2014 deux journées de débats sur le thème « En finir avec les nouvelles relégations territo-riales » qui regroupaient les acteurs et chercheurs autour de la thématique de la relégation territoriale et visaient à proposer une évaluation des poli-tiques mises en œuvre et à formuler de nouvelles propositions.

Enfin, au lendemain des attentats de Paris et de Copenhague qui ont eu lieu au début de l’année 2015, il me paraissait indispensable de renouer le dialogue entre Juifs et Musulmans. C’est pourquoi, le 12 mars 2015, j’ai organisé au Palais du Luxembourg,

toujours dans le cadre du « Pari(s) du Vivre-Ensemble », une journée d’échanges intitulée : « Juifs et Mu-sulmans, retissons les liens ! ».

Cette journée a réuni, au fil de trois tables rondes, des acteurs de terrain, des artistes et des écrivains, des intel-lectuels, des ministres du culte et des militants associatifs venus d’horizons divers qui ont tous contribué à clarifier les enjeux de relations devenues si dif-ficiles et à apaiser un climat que cer-tains s’ingénient au contraire à rendre chaque jour plus délétère.

Ce document a été imprimé sur Cyclus, un papier 100 % recyclé

Elle est ouverte un jeudi sur deux de 15 heures à 17 heures à l’Hôtel de Ville d’Arcueil. Mon collaborateur peut vous y recevoir sur rendez-vous. Contactez-le au 07 78 87 10 95 ou en écrivant à [email protected]

Ma permanence dans le 94

Sur le terrain et dans le Val-de-marne

Avec les demandeurs d’asile de La Chapelle (Paris, 11 juin 2015)

Roma Pride (Paris, octobre 2014)

Marche contre l’homophobie (Ankara, 19 mai 2013)

Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français. (Créteil, juillet 2014)

« En finir avec les nouvelles relégations territoriales » les 17 et 18 décembre 2014 (Photo Philippe Mariana)

« Juifs et Musulmans, retissons les liens ! », le 12 mars 2015(Photo Jean-Christophe Attias)

Mon action associative contre les discriminations

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En bref...

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