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HIVER 2011/12 LE JOURNAL DES PLUS BELLES EXPÉRIENCES DE SKI HISTOIRE SUR DEUX CONTINENTS | GIRL POW(D)ER | MILLIONS DE PIEDS, MILLIONS DE SOUVENIRS | L’ÉCOLE DU FILM DESTINATION POUDREUSE Tel 01 45 51 30 42 www.destination-poudreuse.com

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HIVER 2011/12LE JOURNAL DES PLUS BELLES EXPÉRIENCES DE SKI

HISTOIRE SUR DEUX CONTINENTS | GIRL POw(D)ER | MILLIONS DE PIEDS, MILLIONS DE SOUVENIRS | L’ÉCOLE DU FILM

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CMH : QUI  NOUS SOMMESL’HIVER DERNIER DANS UN RESTAURANT, J’AI SURPRIS UNE ASSEZ CURIEUSE CONVERSATION. Deux convives venaient de faire connaissance. « Que faites-vous dans la vie ? » a demandé l’un d’eux. Après quelques secondes de réflexion et avoir posé son verre de vin, l’autre, très calmement, a répondu « Votre question est mal formulée. Vous auriez dû me demander ce que je suis. » Un grand moment de silence. Puis : « D’accord. Qu’êtes-vous ? » Après une petite gorgée de vin, la réponse est venue : « Je suis un skieur. J’ai gagné ma vie à faire des choses et d’autres mais, au fond de moi, j’ai toujours été un skieur. »

Aussi étrange que cela puisse paraître, cette réponse a beaucoup de sens. Parce qu’il existe une union, une relation, une connexion, un dénominateur commun – appelez ça comme vous voulez – entre ceux et celles parmi nous qui partageons une même passion pour le ski. Nous sommes fiers d’affirmer qu’en tout premier lieu, nous sommes des skieurs. Ce que nous faisons pour gagner notre vie est un détail d’ordre, disons, logistique.

Le ski est, a toujours été et sera toujours une aventure indissociable d’un style de vie. Nos expériences, les personnes avec lesquelles nous les partageons et les souvenirs que nous en gardons, que ce soit sur un glacier, en terrain boisé, au lodge, la nuit dehors autour d’un feu ou au point d’atterrissage de l’hélico au sommet du monde, sont comme autant de soleils autour desquels notre univers gravite.

Nos origines à CMH sont modestes. Un guide, un groupe de skieurs, un refuge en altitude, un cuistot et le gardien du refuge, c’est cela notre histoire et l’expérience que nous avons partagée. Au fil des ans, les refuges inconfortables sont devenus des lodges, les cuistots sont devenus des chefs renommés et le gardien du refuge est maintenant directeur d’un hôtel accueillant. Les Autrichiens ont un mot qui capte bien cet esprit : Hüttenzauber, ce qui en français pourrait se dire « magie du refuge ». C’est dans cet esprit et avec une bonne dose d’humilité que nous nous réveillons chaque matin pour tenter de capter encore et encore cette magie.

Ce journal n’est qu’une infime partie de notre histoire, laquelle, en l’élargissant, engloberait celle de nos hôtes et de notre personnel et les milliers d’interactions qui font d’une saison chez CMH ce qu’elle est. À l’aube d’un nouveau chapitre, nous espérons que vous pourrez célébrer tous ces moments inouïs passés et à venir.

À l’instar d’une tribu, nous partageons un sentiment presque mystique : nous planons comme en apesanteur, ivres de vitesse et poussés vers le bas, flottant sur une surface neigeuse vierge au milieu de paysages splendides. Vu comme cela, le ski, de récréation, devient une recréation.

Nous pouvons être ce que nous voulons mais, pour nous, « skieurs » semble être le mot juste.

David Barry, PDG

CMH – Le journal des plus belles expériences de ski Hiver 2011/12

PO Box 1660, 217 Bear Street Banff, AlbertaT1L 1J6 Canada (403) 762.7100(800) [email protected]

Direction du projet : Mark Piquette, Marty von NeudeggDirecteur de la rédaction : Kevin Brooker ([email protected])Directrice de production : Patty ZinckCorrespondants : Topher Donahue, Lisa Richardson, Steven ThrendylePhotographies : Mike Artz, Topher Donahue, Ilja Herb, Fred Huser, Roger Laurilla, Craig McGee, Alex O’Brien, Mike Welch, Brad WhiteGraphistes : Pryor Design Company – Scott Pryor, Laura Vernon |www.prydesign.com

Imprimé par : Kallen Printing Inc. | www.kallenprint.com

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UNE HISTOIRE SUR DEUX CONTINENTSLa rencontre de l’ancien et du nouveau mondes – la fonction de guide ne s’en porte que mieux

SUR UN TAPIS VOLANTOù le ski n’est que la moitié du plaisir

UNE PAGE DE L’HISTOIRE DE CMHL’évolution de la notion d’hospitalité à la manière canadienne

L’ANNUAIRE CMHPhotos et vraies personnes : un hiver fantastique chez CMH

GIRL POw(D)ER Désolé les gars, les records en poudreuse sont battus

L’ÉCOLE DU FILMRentrée des classes à l’arrivé de Warren Miller dans les montagnes de la chaîne de Monashee

TECHNONEIGELes guides se fondent sur leur expérience et sur la technologie pour décider où skier

« VUE AVEC CHAMBRE »Le refuge de montagne revisité

MILLIONS DE PIEDS, MILLIONS DE SOUVENIRSOn prétend que le premier million est le plus dur

LA CHAÎNE ALIMENTAIRE Restauration de qualité et viabilité alimentaire : des priorités pour CMH

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Cette page : En tête dans les GothicsEn médaillon : Hans Gmoser, fondateur de CMH

6 UNE HISTOIRE SUR DEUX CONTINENTSDESTINATION POUDREUSE Tel 01 45 51 30 42 www.destination-poudreuse.com

Chez CMH, les traditions européennes, les réalités du Canada et des guides

des quatre coins du monde ont créé une culture unique alliant sécurité et expertise.

Topher Donahue découvre comment une équipe internationale en est arrivée à parler le langage universel

de la poudreuse.

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« HÉ ! MONTRE-TOI UN PEU PLUS CANADIEN » a clamé un guide de haute montagne à un autre. Et, par cette remarque, il voulait lui dire de ne pas s’énerver, qu’il ne devait pas assurer sa place dans la file des passagers en route vers l’Aiguille du Midi.

Il est agréable de savoir que les guides canadiens ont une réputation, chose qu’ils n’auraient pas eue il y a quelques décennies de cela, mais ce qui est bien, c’est que cette réputation, c’est celle d’être relax. En fait, depuis que CMH a inventé l’héliski il y a 46 ans, la profession de guide de montagne est devenue une des professions où les relations amicales, lesquelles, il faut le souligner, débordent largement les frontières, ont été les plus solides. Les guides de partout dans le monde se considèrent avec respect et compréhension et, souvent, se rendent sur les terrains des uns ou des autres. Mais cela n’a pas toujours été ainsi.

Quand les guides de Chamonix ont réglementé leur profession en 1821, leur but était de protéger les domaines et les zones dans lesquels ils opéraient, ce qui, en quelque sorte, revenait à interdire aux guides venus de l’étranger ou d’autres régions de France de conduire leurs clients à l’assaut du Mont Blanc, point culminant de l’Europe, ou dans les étendues splendides de la Mer de Glace. D’autres pays européens ont adopté les mêmes mesures et, jusqu’en 1960, nombreux étaient ceux qui exigeaient encore que des guides étrangers se fassent accompagner par un guide local pour toute excursion à caractère

commercial. Tout ceci a changé en 1965 lorsque des guides de Suisse, d’Italie, d’Autriche et de France ont créé l’Union internationale des associations de guides de montagnes (UIAGM).

Le but de la création de l’UIAGM a été, pour partie, l’harmonisation de la formation, pour une autre partie, l’intensification de leurs moyens de lobbying et, comme l’indique l’UIAGM : « Créer des liens d’amitié et encourager un échange d’idées entre guides de montagnes de tous les pays. » Dans les Alpes, où il n’est pas exceptionnel de commencer une ascension ou une randonnée à ski dans un pays pour la terminer dans un autre, les guides ont eu besoin de pouvoir traverser les frontières facilement et d’avoir confiance en leurs collègues, indépendamment de leur nationalité.

Au Canada, la situation était différente. La profession d’opérateur d’héliski venait de naître et ses fondateurs Hans Gmoser et Leo Gillmair avaient besoin d’aide. Les chaînes de montagnes de l’intérieur de la Colombie-Britannique dans lesquelles a pris naissance l’héliski sont plus vastes, plus isolées et plus enneigées que les chaînes européennes. Par ailleurs, l’héliski a grandi au point où Hans et Leo n’ont plus pu s’en occuper seuls. Alors que les guides de l’autre côté de l’Atlantique commençaient tout juste à s’apercevoir des avantages à ouvrir et à partager leurs zones d’opération, les zones dans lesquelles opéraient Hans et Leo étaient plus étendues que ce qu’ils pouvaient gérer, même avec un hélicoptère.

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« Les chaînes de montagne de l’intérieur de la Colombie-Britannique dans lesquelles a pris

naissance l’héliski sont plus vastes, plus isolées et plus enneigées que les chaînes européennes.

Par ailleurs, l’héliski a grandi au point où Hans et Leo n’ont plus pu s’en occuper seuls. »

Sur cette page : Chargement des skis, repas de midi au soleil, gerbes de neige. Une autre journée de travail pour les guides de CMH et pour leurs gants.

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10 UNE HISTOIRE SUR DEUX CONTINENTS

Immigrés d’Autriche pour fuir les ravages de l’après-guerre, les deux jeunes gens savaient qu’il y avait de nombreux guides de montagnes européens possédant les compétences voulues et susceptibles de les rejoindre. Ils ont recruté des guides de Suisse et d’Autriche pour conduire des skieurs de la porte de l’hélicoptère à travers la poudreuse et les paysages splendides des montagnes de la chaîne Columbia. Leurs efforts ont permis de créer CMH Heli-Skiing et de positionner l’Amérique du Nord dans la mouvance de l’UIAGM. Comme premier président de l’Association des guides de montagne canadiens, Hans a aidé le Canada à devenir le premier pays non européens à rallier l’UIAGM.

De nos jours, de toutes les professions, celle de guide de montagne est l’une des plus internationalement diversifiées. Il n’est pas rare que, dans le courant d’une année, des guides de montagne travaillent dans

trois ou quatre pays différents. Les guides de l’UIAGM peuvent exercer, et exercent effectivement, leur profession presque partout où leurs critères de compétence sont reconnus.

Comptant 110 guides originaires de 8 pays, CMH Heli-Skiing est le principal employeur de guides de montagne au monde et, comme tel, représente l’ultime creuset de la profession. Pour les guides de montagnes qui, traditionnellement, travaillent seuls ou parfois avec un confrère, l’immersion dans l’équipe de CMH Heli-Skiing, où le rythme de travail est rapide et où les communications revêtent une importance cruciale, est une occasion unique de partage d’expériences et de techniques acquises aux quatre coins de la planète.

DANS LES PREMIERS JOURS DE L’HÉLISKI, le recrutement a porté sur des guides européens du fait de leur niveau similaire de formation. Aujourd’hui, les guides se forment et s’entraînent dans de nombreux pays et acquièrent tous des compétences similaires de sorte que les plus grandes différences dans leur rôle de guide sont souvent d’ordre personnel, les différences culturelles ne faisant qu’ajouter à la noblesse et à l’esprit de la profession plus qu’à une sorte de hiérarchie fondée sur la nationalité.

Un des premiers guides de CMH, qui se poussait sans doute du col, a décoché un jour à une jeune fille qui lui demandait de l’aider à nettoyer le lodge des Bugaboos une petite phrase restée fameuse : « Mademoiselle, je suis un guide de montagne suisse et non un domestique. » De nos jours, les guides font preuve de plus d’humilité et, souvent, ce sont eux qui font l’objet des réparties. Une des plus anciennes chez CMH est celle-ci : « Quelle est la différence entre un guide de montagne et une pizza ? Une pizza peut nourrir une famille de quatre personnes. » Et cette autre « Comment peut-on savoir s’il y a un guide de montagne au comptoir du bar de l’hôtel ? Inutile de vous poser la question, il vous le dira. »

Avec 11 zones d’activité et des équipes comptant en moyenne quatre ou cinq guides, ce sont, en tout temps, entre 40 et 50 guides qui sont à l’œuvre. Les origines, les acquis et la culture des équipes sont très diversifiés et, dans un milieu de travail aussi resserré, les occasions de perfectionnement professionnel, comme celles de franche rigolade, sont multiples.

La variété des expériences que l’on retrouve à la réunion matinale

« Hans Gmoser aurait dû se

voir décerner le Prix Nobel de la Paix. »

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12 UNE HISTOIRE SUR DEUX CONTINENTS

quotidienne des guides est incroyable. Autour de la table du lodge des Gothics, on peut trouver Fridjon Thorleifsson, un beau gars de 36 ans, guide de ski originaire d’Islande, L’anglais est la quatrième des six langues dans lesquelles il s’exprime mais, vu la manière dont il le parle, bien malin qui pourrait le deviner. Formé à des conditions difficiles, ayant guidé des expéditions à ski au Groenland et des tours en héliski en Islande, Fridjon représente la nouvelle école des aventuriers de la montagne qu’une formation hors pair aide à prendre des décisions sérieuses – sans se prendre eux-mêmes au sérieux.

Même pour les guides débutants qui, normalement, n’ouvrent pas les pistes, l’héliski dans la poudreuse profonde et les forêts denses de l’intérieur de la Colombie-Britannique exige une certaine expérience. Fridjon décrit ainsi le passage des conditions européennes aux domaines dans lesquels opère CMH : « À mon arrivée au Canada, j’ai dû m’ajuster à skier entre les arbres. Je devais considérer nos domaines skiables sous un autre angle pour choisir le meilleur parcours pour mes clients. Cela dit, il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que le ski en forêt devienne ma manière de skier préférée au Canada. »

À la table des guides du lodge des Bugaboos, vous pourrez trouver Lilla Molnar, une dame au sourire engageant qui conçoit toute sortie en montagne avec enthousiasme mais aussi avec le plus grand sérieux. Née à Toronto de parents d’origine hongroise, Lilla est une guide de haute montagne de tout haut calibre. Son CV fait état d’une première dans l’ascension d’une aiguille de granit au Pakistan, du parcours de la Haute Route entre Chamonix et Zermatt et de suffisamment de tours d’héliski dans les Bugaboos que pour connaître la région mieux que le salon de sa maison de Canmore en Alberta.

C’est en riant que Lilla se remémore encore l’arrivée de deux alpinistes alors qu’elle travaillait comme guide au Mont Blanc. Il faut savoir que Lilla s’amuse souvent à deviner la nationalité des gens qu’elle rencontre en montagne ou ailleurs. Il se fait que ces deux alpinistes s’exprimaient en hongrois. L’un dit à l’autre, estimant que personne dans le coin n’allait le comprendre : « Hé ! Vise-

« Finalement, ce n’est pas la nationalité

du guide qui importe, c’est sa personnalité –

et sa connaissance des montagnes. »

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moi ça, une femme guide ! » Lilla, qui a le sens de la répartie, leur a répliqué dans leur langue : « Ouais. Et même ici au Mont Blanc, on peut trouver une femme guide qui vous répondra en hongrois. » On vous laisse deviner la réaction des deux grimpeurs.

IL EST ÉVIDENT QUE L’EUROPE a marqué, au début, de façon directe et importante la manière dont CMH Héliski allait concevoir le rôle des guides. Toutefois, la majorité des guides de CMH sont maintenant Canadiens. Erich Unterberger, le directeur des équipes de guides, explique ce passage vers du personnel principalement canadien : « Il se fait que nos guides européens étaient essentiellement formés au ski ou à la compétition, alors que les Canadiens venaient plutôt du milieu de l’alpinisme. Maintenant, les guides canadiens sont également d’excellents skieurs. Notre job est, bien évidemment, facilité du fait que l’aspect strictement ski de nos activités est acquis, ce qui nous permet donc de nous concentrer sur le reste. »

Erich tient beaucoup à maintenir leur caractère international aux équipes de guides même s’il n’est plus strictement nécessaire de faire venir des guides de l’étranger. Il relate son expérience de ski à La Grave, une station internationale de ski hors piste en France, et s’est dit époustouflé par le niveau atteint par les adeptes du ski freeride. Après une tempête, des traces sillonnent la neige dans des terrains sur lesquels seuls des grimpeurs en pleine possession de leurs moyens techniques s’aventureraient normalement. Erich fait remarquer avec crainte et respect que la formation des guides européens en un tel milieu leur fait entrevoir la montagne sous un jour totalement différent. « Il y avait des traces de ski partout, par-dessus les crevasses, le long de celles-ci et même dans celles-ci. On ne verrait jamais ça ici. »

Les guides de ski nord-américains gardent une certaine distance par

rapport aux crevasses, mais force est d’admettre qu’ils ont amené la mentalité freeride dans leurs montagnes. « Dans le temps, poursuit Erich, c’étaient toujours les guides européens qui empruntaient les routes les plus agressives mais la situation a changé. Je pense que, de nos jours, ce sont les jeunes guides canadiens qui choisissent les routes difficiles. Cette sorte de concurrence est salutaire et bénéfique pour tous. »

Finalement, ce n’est pas la nationalité du guide qui importe, c’est sa personnalité – et sa connaissance des montagnes. C’est d’ailleurs pour cela que l’on trouve chez CMH des gens comme Peter “PA” Arbic qui, du fait de sa connaissance exceptionnelle des montagnes de la chaîne Columbia, a pu guider, au cours d’une même saison, des groupes de skieurs dans six de nos zones d’activités. Ou des guides comme Dave Cochrane, notre directeur de zone pour les Bugaboos, qui consacre chaque parcelle de sa prodigieuse énergie à la satisfaction de ses hôtes et ce, chaque jour de chaque hiver depuis des décennies. Pour les guides plus jeunes, une telle longévité est le signe d’un niveau de compétence et de passion qu’ils ne peuvent qu’espérer pouvoir émuler. Le nom de Thierry Cardon, malheureusement décédé, vient également à l’esprit. Thierry, à 60 ans, faisait preuve du même enthousiasme envers les montagnes qu’à 20 ans.

Mais ce qui, au cours des 46 années d’existence de CMH, a revêtu beaucoup plus d’importance que toute cette notion de collaboration entre guides de différentes nationalités, c’est que des gens sont venus des quatre coins du monde en laissant de côté leurs différences culturelles pour partager ensemble une expérience fantastique et, invariablement, sont repartis en amis. Comme le dit Erich Unterberger et comme le confirmeront les skieurs venus de partout chez CMH : « Hans Gmoser aurait dû se voir décerner le Prix Nobel de la Paix. »

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HIVER 2011/12

RELAXATION AU LOdgE EN 1965IL EXISTE DANS LA LANGUE ALLEMANDE UN MOT qUI DÉfINIT UN MÉLANGE DE CONfORT ET DE CONVIVIALITÉ. Ce mot, c’est Gemütlichkeit. Tant qu’au Canada, on n’aura pas trouvé de terme strictement équivalent, que ce soit en français ou en anglais, c’est ce mot qui pourra définir l’atmosphère du lodge CMH. La photo du haut à gauche est l’une des plus anciennes en notre possession montrant le camp de bûcherons de Bugaboo à la naissance de CMH en 1965. On y voit Hans Gmoser pincer les cordes de sa cithare. Habillé de rouge, on peut reconnaître Brooks Dodge, coureur olympique originaire du New Hampshire, pionnier du ski extrême et organisateur de la toute première semaine d’héliski – soit dit en passant, le ciel était uniformément bleu et la poudreuse parfaite.

Gmoser, comme de bien entendu, insistait pour conserver l’ambiance communale du lodge. Même après les diverses améliorations, il a continué à bannir les postes de télévision, les téléphones et les ampoules électriques de plus de 40 watts des chambres à coucher prétextant que cela risquait de détourner les hôtes de l’action bouillonnante des salles communes. Une des caractéristiques essentielle du séjour au lodge était l’approche relax, quasi familiale, marquant les repas, une approche différente de ce que Gmoser avait connu dans l’Autriche rigide de sa jeunesse. Dans les refuges autrichiens, il était fréquent de voir les petits groupes se tenir à distance les uns des autres, toute forme de fraternisation entre personnes de classes sociales différentes étant plus ou moins hors de question.

Au Canada, par contre, la dame qui allait changer tout cela s’appelait Elizabeth von Rummel. Fille d’un baron allemand, elle connaissait les bonnes manières de l’aristocratie même si l’anéantissement de la fortune familiale durant la Grande Guerre lui avait donné une dure leçon en matière de mobilité sociale. Mais elle travaillait dans les Rocheuses canadiennes en tant qu’hôtesse, hôtesse parfaite jusqu’au bout des ongles, d’un lodge de montagne. Ayant rencontré Hans Gmoser par hasard, elle l’a engagé comme guide et comme gardien de refuge. Lizzie, comme tout le monde l’appelait, allait devenir son mentor et c’est elle qui, par souci de démocratie, a décidé que, dans son lodge, les visiteurs étrangers les plus riches comme les randonneurs locaux aux moyens limités se retrouveraient égaux autour de la table commune. Cette tradition se poursuit et est tout aussi gemütlich qu’il y a un demi-siècle.

Lizzie von Rummel, la première fée de nos lodges.

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FINALEMENT, LA VOITURE EST CHARGÉE ET JE SUIS PRÊTE À PRENDRE LA ROUTE de Revelstoke pour une aventure d’héliski – ma première expérience du genre – qui me verra pendant quatre jours dans la neige légendaire des chaînes de Selkirk et de Monashee. Petit bisou de mon époux qui me dit : « Au revoir et bon ski. Maintiens une position de centrage mobile. Garde tes mains et tes hanches assez haut pour ne pas te retrouver coincée en position basse. » Là-dessus, il s’accroupit au milieu de la cuisine comme pour me montrer la position idéale.

Et voilà ! Sans même être sortie de la maison, je fais déjà face à cette éternelle dichotomie homme/femme. Je vous pose la question. Une femme pourrait-elle dire des trucs pareils à son mari si celui-ci était sur le point de partir pour les quelques jours de ski qu’il a désirés depuis si longtemps ? Même s’il était prêt à accepter quelques conseils ? J’ai des doutes mais comme je suis pour la paix dans les ménages... Le fait que je parte pour ma première aventure de ski seule depuis je ne sais combien d’années suffit à me faire réaliser que je dois « en avoir » même si l’héliski n’est pas la chasse gardée des mâles. Une chose est sûre : si les femmes ont plus tendance à douter de leurs habilités à suivre leurs confrères masculins dans la poudreuse profonde, si elles sont moins tentées d’organiser des petites excursions vers des lodges de haute montagne où elles se laisseraient aller entre elles ou si elles étaient trop tenues par leurs tâches ménagères que pour pouvoir envisager ne fût-ce qu’une semaine dans la neige, les hommes, par contre, et j’en mettrais ma main au feu, disposent d’une fraction nettement disproportionnée par rapport à la nôtre du plaisir qu’apporte l’héliski.

Dans l’immédiat, même si ça semble idiot, une question me chipote alors que je prends la route. Il ne s’agit pas de savoir si je me dirige dans la bonne ou dans la mauvaise direction, de savoir si je suis suffisamment bonne skieuse pour pouvoir suivre les autres ou de savoir que faire si je crève un pneu. Rien de tout ça. Ce qui me turlupine, c’est de savoir de qui je serai entourée si je dois répondre à un besoin naturel en un endroit dépourvu de toilettes et qu’il n’y a pas d’autres femmes dans le groupe.

C’est vrai. Nous les filles, on est différentes.Heureusement, 24 heures plus tard, Liliane Lambert donne à notre groupe constitué de 8 gars et de 3 filles un petit laïus d’encouragement qui traite d’un

tout autre sujet. Liliane, une guide de ski certifiée par l’Association des guides de montagne canadiens, est une des 11 guides féminines travaillant pour CMH. Elle vient de reprendre son boulot après la naissance de son second enfant. (Il semble évident que les ménages peuvent survivre quand ils ont une héliskieuse à leur tête). Avant chaque descente, après les instructions d’usage, Liliane, avec son accent québécois irrésistible, nous lance un « Allez-y et amusez-vous » avant de s’engager sur la poudreuse avec le groupe. Comme le petit remontant d’avant le souper (un autre truc qui relâche la tension et qui deviendra une sorte de tradition durant la semaine), la formule d’encouragement de Liliane, répétée avant chaque descente, est un rappel à garder le sens des proportions. D’accord, il y les informations techniques et il y a les poussées d’acide lactique que doivent gérer nos membres et notre cerveau mais il y a surtout cette chose toute simple : on est ici pour le fun, comme le dit Liliane.

À tout bien considérer, c’est un truc auquel je pourrai me faire.Et la pleine réalisation de cette chose toute simple resplendit dès les 30 premières minutes : yin ou yang, l’héliski est sans doute la chose la plus amusante

que l’on puisse faire debout sur ses pattes arrière. Alors, posons-nous la question : Pourquoi plus de femmes ne le pratiquent-elles pas ?

POUR PARLER fRANCHEMENT, la participation des femmes dans les sports de montagne a progressé de manière fulgurante depuis que j’ai épinglé sur un des murs de mon bureau cette annonce totalement ringarde découpée dans un magazine de 1959 et qui disait : « Les hommes sont meilleurs que les femmes ! À la maison, elles sont utiles et même plaisantes. En montagne, elles sont un obstacle. Pas question donc de les amener sur une falaise pour leur faire admirer votre pull d’escalade Drummond. » Mouais. Mais même 25 ans après l’apparition de ce chef-d’œuvre du chauvinisme, seulement 78 femmes avaient pratiqué l’héliski avec CMH, ce qui représentait à peine 3 % de la clientèle.

Des domaines skiables pour un total de 15 000 kilomètres carrés. De l’espace pour le yin et le yang. Lisa Richardson s’informe.

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Heureusement, comme le signale Marty von Neudegg, directeur des ventes et de la commercialisation de CMH, la proportion hommes-femmes s’est modifiée considérablement au cours des 25 dernières années. La saison dernière, quelque 988 femmes se sont lancées dans la poudreuse, un accroissement de plus de 1100 % depuis le milieu des années 1980.

Toutefois, la proportion des femmes ayant pratiqué l’héliski au cours de la dernière décennie semble plafonner et se maintient aux environs de 18 à 20% du total des clients de CMH. « Il n’y a aucune raison empêchant les femmes de venir en plus grand nombre pratiquer ce sport, ajoute von Neudegg. Elles ont du temps, de l’argent et, à n’en pas douter, les aptitudes pour le faire. Nous devons parvenir à les convaincre. Ou, plus précisément, c’est à elles de se convaincre. »

Eh bien, voilà. C’est maintenant pour moi l’occasion de vérifier si la combinaison de la verticalité des pentes, de la camaraderie au lodge et de la profusion de poudreuse est susceptible de plaire aux femmes. Un vétéran de l’héliski m’a confié à table que l’héliski était une activité élitiste. Bien sûr, ce genre d’activité s’accompagne pour certains d’une dose de vantardise mais cette dose risquerait de se diluer rapidement si on faisait savoir que cette activité peut se pratiquer avec sa fille. Ou avec son épouse.

Je me suis dit que ce type devait pousser son ego un peu loin. Pour lever le doute, je me suis adressée à Joanie Keefer, épouse du guide Brian Keefer et masso-thérapeute, qui, ayant travaillé pour CMH depuis la fin des années 1980 pendant des périodes plus ou moins longues alors qu’elle élevait ses enfants, devait en connaître un bout sur ce milieu. Joanie sait bien que même les skieurs mâles qui semblent les plus invincibles ont tous leur côté gros nounours. « Dès qu’ils sont sur ma table de massage, ils se liquéfient, ils perdent leur superbe. » Elle reconnaît toutefois que de nombreux clients de CMH ont des carrières très astreignantes et que l’énergie ultra-compétitive

d’un groupe exclusivement masculin peut leur rappeler l’atmosphère de leur milieu de travail. « Ça ne devrait être comme ça et je suis persuadée, fait-elle savoir, que beaucoup d’hommes souhaiteraient aborder tout genre d’activité avec plus de sérénité. J’estime, en toute honnêteté, que 90 % de mes patients mâles aimeraient relâcher un peu la pédale de l’accélérateur. » Et, je vous le donne en mille, Joanie se dit également persuadée que la présence de quelques femmes dans les groupes d’hommes altérerait l’énergie qui se dégage de l’ensemble du groupe.

Et non. Un changement d’allure ne se traduit pas par une dilution de l’expérience à ski. Et certainement pas pour Michael C. Smith qui sait ce que c’est qu’arriver le premier. Smith, un Canadien, a été deux fois médaillé d’or en décathlon aux Jeux du Commonwealth et a été classé pendant toute une décennie parmi les dix meilleurs athlètes de sa discipline au monde. Pesant, avec tout son équipement de ski, plus de 135 kg (300 livres), il est le type même du super athlète qui pourrait se doubler d’un super macho.

Pourtant, rien n’est moins vrai. Ayant vu Smith dévaler les pentes avec tellement de grâce et d’aisance, je me suis sentie obligée de l’aborder à table au souper. « Puisque vous avez gagné des médailles d’or, vous devez avoir l’esprit de compétition. Pourquoi n’essayez-vous pas d’arriver le premier dans chaque descente ? »

Smith m’a confié que c’était son sixième séjour d’héliski et qu’au début l’envie d’arriver en tête l’avait parfois pris. « Mais l’expérience m’a appris qu’il y a beaucoup de pentes raides et de poudreuse dont on peut profiter. Si on fait le macho durant les cinq jours du séjour, on est pris dans une guerre d’endurance. J’aime les sauts mais il ne faut pas exagérer. Je veux que mes jambes tiennent le coup jusqu’à la fin du séjour. »

Il est arrivé à Smith de skier avec des gars super baraqués et il ne refusera pas de skier au sein de groupes costauds. Mais il avoue néanmoins que

« La saison dernière, quelque

988 femmes se sont lancées

dans la poudreuse, un accroissement

de plus de 1100 % depuis le milieu

des années 1980. »

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HIVER 2011/12

Altruisme et CAmArADerieOu pourquoi les femmes sont si prévenantes

ELLEN SLAUGHTER, « MENEUSE DE L’HÉLISKI FÉMININ » et hôtesse des excursions d’été Bodacious in the Bugaboos réservées aux femmes, nous dit : « Parmi les raisons qui me font tellement apprécier la participation des femmes à l’héliski, il faut citer les amitiés spéciales et durables qui se nouent entre elles durant ces séjours. » Ellen est convaincue que les femmes ont en elles quelque chose qui les fait se connecter et, lorsqu’elles viennent en groupe dans le cadre enchanteur de la haute montagne, loin de l’effervescence de leur vie de tous les jours, c’est la magie qui les enveloppe.

Des études récentes menées à l’UCLA semblent indiquer que ce n’est pas uniquement une poussée d’œstrogènes qui déclenche des expériences si mémorables. L’étude a montré que, dans des situations stressantes, plutôt que de ressentir une cascade hormonale engendrant, comme chez les hommes, la réponse « se battre ou fuir », la décharge d’ocytocine chez les femmes entraînera plutôt chez elles une réaction du type « tend and befriend» traduite ici par « altruisme et camaraderie ».

Face à des situations difficiles, les femmes rechercheront le contact, plus spécialement celui d’autres femmes, et s’encourageront ainsi mutuellement. C’est ce qui pourrait expliquer pourquoi les ateliers et les programmes réservés aux seules femmes se sont montrés tellement utiles pour aider les skieuses à se dépasser.

Vous rêvez d’échanger les déboires grands ou petits de votre vie professionnelle contre de belles courbes en poudreuse ? Réservez votre séjour Chicks in the Chopper (Nanas dans l’hélico), une semaine d’héliski uniquement pour femmes avec CMH au pic des Gothics. Du 29 mars au 3 avril 2012.

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« descendre les pentes avec des dames qui savent se tenir sur des skis ajoute une note particulière à l’expérience. La dynamique est toute autre, et j’aime la variété, surtout quand elle s’accompagne de nombreux éclats de rire. »

Je commence également à m’apercevoir que, dans les activités d’héliski, la présence d’une femme, surtout si elle est venue seule, fait qu’on la remarque. Comme le dit von Neudegg : « Des hommes seuls, j’en vois beaucoup. Mais les femmes hésitent à venir seules. On peut imaginer sans peine qu’une femme seule dans un lodge rempli essentiellement d’hommes fait l’objet de beaucoup d’attentions, ce qui, pour elles, peut ne pas toujours poser problème. Certaines femmes viennent seules année après année et apprécient chaque minute de leur séjour. Loin de se sentir intimidées, elles s’intègrent facilement aux groupes de skieurs. D’ailleurs, beaucoup d’hommes apprécient une présence féminine dans leur groupe. La dynamique et l’ambiance sont différentes et l’accent semble alors se porter plus sur l’aspect amusement que sur l’aspect compétition. »

Quand je skie, j’essaie la plupart du temps de suivre un skieur ou une skieuse plus apte et plus rapide que moi mais qui n’hésite pas à m’accorder 30 secondes pour reprendre mon souffle. Le groupe dans lequel je me trouve me convient tout à fait. Je m’y amuse comme une petite folle : high fives avec un ancien olympien, échange de bons mots avec un pilote de ligne néerlandais qui motive sa fille adolescente à bien réussir ses examens de fin du secondaire par la promesse d’un séjour d’héliski, protéger mon sachet de bonbons au chocolat des velléités sournoises d’un voisin de table ou laisser un groupe de mecs dans mon sillage et mes gerbes de poudreuse.

Ellen Slaughter, hôtesse de plusieurs programmes d’été de CMH réservés aux femmes dont le programme Bodacious in the Bugaboos, comprend le point de vue féminin. Elle voyage partout avec sa valise pleine de perruques et de fausses cigarettes et s’est donné pour mission de faire tomber toutes les barrières qui empêcheraient les femmes de se lancer à l’assaut des montagnes.

Une des théories avancées par Ellen est qu’un grand nombre de femmes déclinent des occasions d’activités comme l’héliski parce qu’elles attendent que quelqu’un leur donne la permission d’aller s’éclater. « Nous aimons nous croire indispensables », dit-elle. Certaines femmes ne font que se tirer dans le pied en pensant que personne ne pourra se débrouiller sans elles pendant une semaine alors que de telles considérations n’ont pas l’air de retenir les hommes. Et, de fait, pour sa première expérience d’héliski, Ellen Slaughter, comme coresponsable d’un groupe, a mené celui-ci au Bobbie Burns Lodge deux jours après Noël 2005. Chacun des 37 hommes de l’expédition a répondu immédiatement par l’affirmative. « L’inspiration du moment. Durant les vacances de Noël. Immédiatement. Sans la moindre question. J’ai même demandé à certains, de but en blanc, comme ça, s’ils désiraient consulter une personne ou l’autre et me communiquer leur réponse plus tard. »

Ellen Slaughter était une des trois seules femmes du groupe durant mon séjour. « Pour ma toute première expérience d’héliski qui était aussi ma première expérience en poudreuse profonde, je suis arrivée en retard. De plus, j’avais oublié mon émetteur-récepteur et j’ai dû sprinter de l’aire d’atterrissage de l’hélico jusqu’au lodge. Évidemment, tout le monde s’impatientait. J’étais terrifiée. Ça passe ou ça casse, rien entre les deux. Je me devais d’y arriver. » Finalement, l’expérience a été extraordinaire. Tellement extraordinaire qu’Ellen est devenue une telle championne, une telle avocate de la participation féminine à l’héliski que Steve Chambers, le directeur de la zone Revelstoke de CMH, l’a surnommée la « pied piper of women’s heli-skiing » ce qui, loin d’Hamelin et de son joueur de flûte, pourrait se traduire par « meneuse de l’héliski féminin ».

« L’expérience est inouïe et incroyablement stimulante, poursuit-elle. L’excitation du trajet en hélico. La splendeur des sites. Le défi physique. Le sentiment de l’instant présent. Il faut tout de même penser aux skis, à les attacher ensemble et à plein d’autres trucs. Dans ces moments-là, je ne pense ni à ma famille, ni à mon travail ni à ces milliers de choses qui encombrent l’esprit. Non. Je me concentre exclusivement sur ce que je fais. »

À la fin de la semaine, j’avais compris exactement ce qu’elle avait voulu dire. C’était de la même veine que l’ultime instruction de Liliane Lambert : « Amusez-vous. » Même l’envie d’être faite comme un mec quand on doit chercher l’arbre derrière lequel se dissimuler pour répondre avec un minimum de décence à certaines exigences de mère nature ne pourrait faire disparaître l’idée que l’amusement, le fun, est non sexiste.

Mesdames, on est au 21e siècle. Remuez-vous et, croyez-moi, ces vacances qui vous tentent et vous attendent seront les plus belles de votre vie.

20 GIRL POw(D)ER DESTINATION POUDREUSE Tel 01 45 51 30 42 www.destination-poudreuse.com

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22 TECHNONEIGE

L’IMAGE N’EST SANS DOUTE PAS DES PLUS ROMANTIqUES : un guide de montagne un rien frustre, prêt à affronter les défis des montagnes canadiennes en plein hiver… penché sur son ordinateur portable.

Mais pour Jon “Colani” Bezzola, dont l’association avec CMH remonte à 37 ans, un ordi et une connexion Internet sont ce que sa « boîte à outils » compte de plus précieux. C’est un cheminement bizarre pour un gars qui a gagné ses galons de guide de manière tout à fait traditionnelle dans la région de l’Engadine en Suisse du temps où, en plus de l’apprentissage de cinq langues, apprendre à « lire » la neige par l’observation et le toucher était ce qui se rapprochait le plus de la gestion d’une base de données. Maintenant, comme directeur de la sécurité en montagne chez CMH, Jon Bezzola passe la plus grande partie de ses hivers à arpenter les 15 000 kilomètres carrés des domaines neigeux entourant les 11 lodges de CMH, son fidèle ordi portable toujours à portée de main.

« CMH a commencé à récolter électroniquement les données relatives à la neige il y a une vingtaine d’années » se remémore Bezzola, et de poursuivre : « Au début, on tournait sous MS-DOS, un système évidemment primitif, mais en 1994, on s’est mis en cheville avec un certain Roger Atkins, un type d’Alta en Utah, qui avait mis au point une méthode informatisée pour récolter dans le temps les données de neige. » Hans Gmoser est parvenu à convaincre Atkins à venir comme guide chez CMH et, avec Bezzola et d’autres, ils ont élaboré un programme appelé SnowBase qui, après pas mal de modifications, est encore utilisé.

Chaque jour, des données telles que hauteur de nouvelle neige, conditions météo et autres infos recueillies manuellement aux stations d’échantillonnage des 11 domaines de CMH, ainsi que des relevés et des résultats d’essais sur le terrain sont introduites dans SnowBase. Aux observations faites par CMH sont ajoutées celles du programme InfoEx, un programme de partage d’informations portant sur toute la région, tenu à jour par la Canadian Avalanche Association, et dans lequel d’autres organismes tels que B.C. Highways, des hôtels et des lodges de l’arrière-pays et des opérateurs de catskiing, formule où les skieurs sont transportés en véhicules à chenilles dans les domaines skiables, introduisent leurs propres données. Bezzola et ses collègues guides absorbent et brassent ensuite quasi en continu cette masse de données pour déterminer les endroits les plus sûrs pour la pratique de l’héliski.

Les données numériques brutes ne constituent qu’une petite partie de l’ensemble. L’évaluation humaine et la prise de décision restent des éléments essentiels. « Une des améliorations les plus importantes de SnowBase, dit Bezzola, sont les photographies pente par pente de chacune des pistes de l’univers skiable de CMH identifiées par un nom. Les images sont mises à jour fréquemment au moyen d’appareils photos numériques installés sur site. Durant les conférences téléphoniques d’avant le repas du soir et, ensuite, à la réunion des guides qui a lieu chaque matin, Bezzola et ses collaborateurs passent en revue la liste des divers endroits où skier durant la journée à la lumière des conditions historiques et actuelles. « Nous posons des questions du genre : quel était le type de terrain sur lequel vous avez skié ces deux ou trois derniers jours, et y avez-vous noté des éléments inhabituels ? Avez-vous vu des avalanches ? Qu’en est-il de la situation du manteau neigeux et, en référence au sluffing, des possibilités de déclenchement d’avalanches ? Tous ces éléments sont notés directement

sur les photographies en portant une attention particulière aux zones pouvant présenter des problèmes. » Une autre caractéristique essentielle du processus est la présence dans chaque zone d’un guide chargé pour la journée de l’évaluation de la sécurité de la neige. Plutôt que de conduire les clients, son travail consiste à se déplacer sur le terrain, à y effectuer des tests de stabilité du manteau neigeux et à les enregistrer, et à vérifier par des observations sur le terrain toute indication donnée ou décision prise par Bezzola ou d’autres guides. Un protocole vital vient encore s’ajouter à ces mesures. « Si nous donnons le feu vert le matin, cela ne signifie pas que tout sera vert et totalement exempt de risque. Si un seul des cinq guides signale qu’à son avis, il est dangereux de se rendre en un endroit donné, l’endroit sera interdit d’accès pour la journée. »

Une des questions que les skieurs posent le plus souvent à ce gourou penché sur son ordi concerne les changements dans les accumulations annuelles de neige durant les 37 années passées par Bezzola à les consigner. « Exception faite des légères variations annuelles, je ne le pense pas, dit-il. Les fluctuations de température sont plus importantes qu’il y a 20 ans. Mais pour les chutes de neige, pas tellement. En fait, l’accumulation de neige la plus importante que j’ai vue dans la vallée Columbia où j’habite était celle de l’hiver dernier. »

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Maxima et minima quotidiens de température mesurés dans ces zones. Les changements de température exercent une forte influence sur la stabilité et la qualité du manteau neigeux.

Les photos des pistes sur lesquelles apparaissent les pavillons indiquant les emplacements de ramassage des skieurs et d’atterrissage des hélicos, aident à s’assurer que tous et toutes parlent des mêmes endroits.

Liste des pistes. Chaque jour, les équipes de guides passent cette liste en revue et décident des endroits où auront lieu les descentes de la journée. Les pistes non marquées en rouge pourront être empruntées ce jour-là.

Les données historiques indiquent la date de la dernière journée à laquelle une piste a été empruntée par des skieurs.

Chaque main, l’équipe de guides de chaque zone se réunit pour établir la liste des descentes de la journée. La décision d’emprunter telle ou telle piste repose sur plusieurs facteurs dont le profil saisonnier (ce qui comprend de nombreuses données relatives à l’accumulation de neige) et l’étude des photos de chaque piste. Les pistes et routes les meilleures et les plus sûres au vu des conditions effectives de la journée sont alors retenues.

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24 MILLONS DE PIEDS, MILLIONS DE SOUVENIRS

dans la zone de Revelstoke, tous originaires de la région de Park City en Utah, sont trop occupés à se congratuler mutuellement en visionnant sur leurs ordis portables leurs prouesses du jour que pour penser au souper et encore moins à la célébration d’une étape importante franchie par le patriarche du groupe.

Au dessert, toute la bande avait retrouvé un semblant de calme. C’est alors que le guide Todd Guyn a levé son verre de champ’, a sorti une belle tenue de ski Arc’teryx Neos AR bleu électrique et un certificat et s’est fendu d’un petit discours : « C’est pour moi un grand plaisir que de pouvoir présenter à Jack Johnson ces quelques souvenirs à l’occasion du sept millionième pied vertical (2 134 000 mètres verticaux). C’est la distance qu’il a descendue à ski avec CMH. Jack a été un… » L’élan de Todd a alors été interrompu par un membre de l’assistance qui s’est écrié : « Très bien. Bravo. Écoute, Jack la connaît cette histoire. Imagine, depuis le temps. Arrête le bla-bla et verse plutôt le champagne. » S’ensuivent toute une série de blagues dont Jack fait les frais. Et encore plus de congratulations mutuelles.

Cette petite cérémonie a été exceptionnellement calme. Normalement ces cérémonies marquant les x millions de pieds (grosso-modo trois fois moins en mètres), une coutume datant de 1971 chez CMH, se déroulent dans une ambiance nettement plus tumultueuse, limite gaillarde. Mais pour Jack Johnson dont on fêtera les 70 ans la saison prochaine, cette soirée marquant ce nouveau jalon est tout aussi excitante que la soirée de 1982 au cours de laquelle il s’est vu remettre le certificat récompensant son premier million de pieds verticaux. Il s’en souvient encore : « J’ai reçu une tenue de ski de couleur bleue spécifiquement étudiée pour la poudreuse par HCC de Genève. En plus, ma photo a été publiée dans la brochure de cette année. Cette photo, je l’ai gardée tout ce temps dans mon bureau. Et, soit dit en passant, la tenue de ski était vraiment extra. »

Jack Johnson est bien conscient du passage des ans mais cela ne diminue en rien sa passion pour le ski en poudreuse. Il est venu skier chez CMH 56 fois depuis sa première expérience, accompagné d’un de ses copains du nom de Jim Dalton, dans les montagnes de la chaîne de Monashee en 1977. « Nous n’avons plus skié ensemble depuis pas mal de temps, mais il se fait que nous avons atteint notre six millionième pied, le même jour sur la même piste. Mais ce qui m’enthousiasme le plus c’est que c’est ma 35e année d’héliski. Et sans

Andy Epstein au seuil de l’étape des 15 millions de pieds.

DE SOUVENIRS.

MILLIONS

MILLIONSDE PIEDS,

ON VOUS PARDONNERA si vous croyez que Jack Johnson et ses copains de ski sont blasés à l’idée de célébrer une autre étape importante. Blasés ? Loin de là. Réunis fin janvier au « 112 » (prononcez One-Twelve), le restaurant de l’hôtel Regent à Revelstoke, après une journée mémorable dans la poudreuse, les membres de ce groupe d’habitués des séjours CMH

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interruption. Il est clair que c’est une partie de ma vie. »On ne peut qu’être d’accord. CMH remet chaque saison quelque

300 tenues de ski pour récompenser les skieurs ayant atteint un certain nombre de millions de pieds. Quatre mille skieurs environ possèdent au moins une de ces tenues. Et ceux et celles qui portent cette tenue avouent que c’est le truc idéal pour entamer une conversation. Quelques douzaines de skieurs seulement en possèdent dix ou plus. De manière typique, un skieur atteindra le million de pieds en huit ou dix séjours. Dans le temps, c’est un veston qui était offert, mais le veston s’est vite transformé en une tenue de ski, un vêtement nettement plus utile sur les pistes. Au fil des ans, les tenues ainsi offertes ont été successivement des tenues de marque HCC, Far West, Ditrani, Bogner, Marmot et maintenant Arc’teryx.

Avoir plus d’une tenue de ski convient très bien à Jack Johnson qui dirige sa propre entreprise de conseil en développement de centres de villégiature à Park City et qui skie environ 100 jours par saison. Le secret de sa longévité et de sa capacité à se maintenir au niveau de ses copains de 25 ans ses cadets et dont certains sont d’anciens champions (les guides de CMH leur ont donné le surnom de Park City Dream Team) est sa détermination à garder

la forme. « N’importe quel skieur de niveau intermédiaire est capable de faire de l’héliski, fait remarquer Jack, mais si vous n’êtes pas en bonne forme physique, le séjour ne sera qu’un gaspillage d’argent. »

La longévité de Jack est due à des séances quotidiennes de yoga et d’entraînement sur un exerciseur elliptique. En outre, les avancées techniques dans le matériel ne sont pas étrangères à ses exploits : « Mes cinq premiers millions de pieds (un peu plus d’un million et demi de mètres verticaux), je les ai atteints sur des skis 210. Sans ces skis larges, je n’y serais probablement pas arrivé. Techniquement, je n’ai jamais skié aussi bien que maintenant, ce qui reste pour moi un mystère. »

Cela dit, il est peu probable que Jack Johnson puisse un jour battre le record de 21 millions de pieds (six millions quatre cent mille mètres verticaux) détenu chez CMH par Todd Leibowitz. En deuxième place, avec 15 millions (4 572 000 mètres verticaux), on retrouve son ami Andy Epstein. Vers la fin de la saison dernière, après que Leibowitz a quitté les pistes pour l’été, Andy Epstein a essayé de faire croire aux guides que c’était lui le champion du monde… le champion du monde des skieurs encore dans la poudreuse.

Et quand s’arrête-t-on ? Quand les conditions sont bonnes pour la photo.

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26 SUR UN TAPIS VOLANT

Le Bell 212, avec 850 exemplaires vendus dans le monde, est l’hélico qui a été le plus mis à

l’épreuve. Ceux qui le pilotent l’adorent, tout spécialement en milieu difficile. Les raisons ?

Robustesse, fiabilité et sécurité. Cet hélicoptère mis au point avec le concours des forces

armées canadiennes pour utilisation dans l’Arctique a pour composante essentielle deux

moteurs turbo Pratt & witney jumelés développant plus de 1 800 chevaux grâce à une

amélioration de 300 000 dollars, ce qui, bien sûr, ajoute à ses performances. En cas de

panne d’un des moteurs, événement rarissime, l’autre moteur pourra facilement assurer

le bon fonctionnement de l’hélico.

SUR UN TAPIS

Un hélicoptère est rarement laissé seul. À terre, il est aux mains d’un technicien spécialisé dont les tâches quotidiennes comprennent une inspection approfondie de deux heures effectuée dans le cadre d’un programme d’entretien préventif très strict englobant des remplacements de pièces sur site, l’examen des systèmes opérationnels et le maintien de l’hélico en un état proche de l’état neuf pour nos skieurs.

Le caisson à skis moderne ne rappelle que très vaguement les systèmes d’attaches bricolés sur des galeries de toit utilisés, sans trop de problèmes il faut le reconnaître, aux débuts de notre aventure dans l’héliski. Après trois modifications majeures réalisées par CMH et par Alpine Aerotech, la solution actuelle semble proche de la perfection. Il serait difficile d’améliorer encore ces caissons. Concepteurs de skis très larges, tenez-vous-le pour dit.

VOlANt

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Pour 2 ou 3 millions, vous aussi pourrez avoir un Bell 212 (d’occasion).

Des lunettes de soleil modèle aviateur, rien de tel pour garder son sang-froid.

Un Bell 407 avec caméra Cinéflex embarquée.

Les pilotes d’hélicoptères peuvent obtenir leur licence après 100 heures de vol. Toutefois les pilotes débutant chez CMH ont normalement déjà 5 000 heures à leur actif, dont pas mal d’heures en terrain montagneux. Réputés pour garder leur sang-froid en toutes circonstances, les pilotes ont de très nombreuses occasions de faire face à des risques divers. La plupart d’ailleurs, en été, vont combattre des feux de forêt ou sont engagés pour faire de l’exploitation forestière par hélicoptère.

À l’époque de la navigation par satellite, nombreux sont les skieurs qui se demandent pourquoi les hélicoptères ne disposent pas de systèmes sophistiqués pour atterrir dans des conditions de visibilité nulle. Il se fait que les ingénieurs en aéronautique n’ont pas encore résolu ce problème. Dans l’immédiat, la solution la plus sûre consiste à confier l’hélico à un pilote très expérimenté connaissant parfaitement bien le terrain CMH où il vole chaque jour et les conditions météo en montagne.

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28 L’ÉCOLE DU FILM

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C’EST PEU DIRE qUE TYLER CECCANTI, SKIEUR PROfESSIONNEL POUR K2, est excité à l’idée de tourner plusieurs séquences dans la zone Monashees de CMH pour le prochain film de Warren Miller. Ceccanti, un gars aguerri au plein air et dont la carrure imposante lui vient de son travail pour la compagnie de construction de son père quand il n’est pas sur ses skis, vibre d’énergie quand il décrit la descente non-stop de la célèbre piste Red Baron qu’il vient de réaliser dans les Monashees.

Pareils à des chiens de combat, Ceccanti et son copain de chez K2 Andy Mahre dévalent la pente en tandem, sautant d’un champignon de neige à un autre, flottant brièvement dans l’espace et atterrissant dans un nuage de poudreuse. Ceccanti arborant son plus large sourire s’exclame : « On l’a matée, lessivée. Tout était impec. Une neige parfaite. La meilleure. Une descente, je ne vous dis que ça. À tous les coups, ce seront les meilleures séquences du film. »

À l’exception, peut-être, du surf dans les vagues turquoise, aucune autre activité de plein air que le ski en poudreuse profonde ne permet de réaliser des scènes aussi débordantes d’action dans un film. Et aucune compagnie cinématographique n’a compris cela mieux que la Warren Miller Entertainment (WME) dont les films qu’elle sort chaque année depuis plus de six décennies ont été une tradition automnale, histoire de faire patienter les skieurs en attente des premiers flocons. De plus, les prestations de Ceccanti et de Mahre s’inscrivent dans une longue tradition de tournage de films de ski chez CMH.

« Hans Gmoser, le fondateur de CMH, emportait toujours une caméra dans ses premières explorations des Bugaboos et des Cariboos », fait savoir Mark Paquette, Monsieur marketing chez CMH, qui a assisté WME durant les sept jours du tournage. « Il effectuait le montage de ses prises de vue pour en faire des films qu’il faisait projeter lors de ses déplacements devant des auditoires captivés et, très souvent, les gens venaient acheter un séjour sur le champ. C’était une technique de marketing très efficace. » Mais d’autres également ont saisi le potentiel du film de ski. Au milieu des années 70, Dick Barrymore, le légendaire réalisateur californien, est venu tourner de nombreuses scènes de ses films chez CMH, lesquels, à l’époque, concurrençaient directement ceux de Warren Miller dans les cœurs (et les portefeuilles) des skieurs de partout.

Explorée d’abord par Sepp Renner, un guide de longue date chez CMH, dont une des filles, Natalie, est également guide chez CMH et dont l’autre, Sara, membre de l’équipe canadienne de ski nordique, est médaillée olympique, la chaîne de Monashee a toujours été reconnue par les intéressés comme offrant les pentes les plus radicales de tout l’empire CMH. La chaîne de Monashee peut se décrire par le nom de sa piste la plus fameuse, la Steep and Deep (raide et profonde). Des descentes qui font fonctionner les quadriceps et qui peuvent atteindre les 1 500 mètres verticaux font zigzaguer les skieurs au sein de peuplements de cèdres, de pruches et de thuyas. En bref, ce n’est pas du tout cuit. La première fois qu’ils l’on skiée ensemble, Gmoser a dit à Renner : « T’es cinglé. »

Ensuite, il y a les chutes de neige. Les orages qui se forment sur l’intérieur de la Colombie-Britannique sont bien connus pour se fixer pendant des jours et des jours sur les montagnes. De plus, comme tout skieur vous le dira, c’est toujours plus profond parmi les arbres, un axiome maintes fois confirmé dans la chaîne de Monashee.

Pour ajouter du piment à l’aventure, les guides et les clients ont voulu relever des défis encore plus grands : le chaos, mais un chaos contrôlé, qui résulte du déboulement dans des successions de bosses de neige, surnommées familièrement pillows (champignons de neige). En été, on peut voir que de nombreuses pistes de la chaîne de Monashee sont, en fait, des couloirs d’avalanche émaillés de gigantesques blocs rocheux. Quand les tempêtes hivernales s’abattent sur les montagnes, la neige s’accumule sur ces blocs rocheux en couches successives et en augmente le volume, un peu à la manière d’un soufflé bien réussi.

La magnificence du terrain est donc acquise. Mais le tournage de séquences de ski demande une luminosité favorable, c’est-à-dire, une météo clémente. Chris Patterson, un producteur basé à Bozeman dans le Montana, tourne des séquences dans la neige depuis 19 ans. C’est

Qu’est ce qui est arrivé quand l’équipe de tournage de Warren Miller et l’équipe de développement produits de K2 Skis se sont rencontrées durant la 13e semaine dans la zone Monashees de CMH ? C’est simple. Le fun a été multiplié par deux.Steven Trendyle nous le raconte.

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30 L’ÉCOLE DU FILM

là que les choses se sont corsées. Pour les plans d’ensemble, Patterson supervise quatre caméras, soit deux caméras à pellicule super 16, une caméra haute vitesse Arriflex SR2 et une Aaton XTR Prod installées sur les pentes. Mais celle qui filme les séquences les plus spectaculaires est une Cinéflex V14 HD numérique montée sur le dessous d’un hélicoptère Bell 407, un arrangement idéal pour capter les séquences dynamiques qui distinguent les films de Warren Miller de ceux de sa légion de jeunes imitateurs. « La caméra Cinéflex s’est vraiment démarquée à l’occasion du tournage du documentaire Planète Terre il y a de cela quelques années » fait remarquer Patterson. « Un vidéographe spécialement formé est assis sur un des sièges arrière de l’hélicoptère et contrôle l’objectif en observant deux écrans numériques et un ordi. La caméra elle-même est munie d’un dispositif gyroscopique spécial qui élimine les vibrations et les mouvements de l’hélico, ce qui permet d’obtenir une image nette et sans bavure. »

Sur la neige, les caméras analogiques à pellicule sont soit installées en des endroits présélectionnés soit portées par Patterson, qui skiera alors à hauteur des « vedettes » pour enregistrer l’action en panoramiques successifs. « L’Arriflex capte 150 images par seconde, ce qui nous permet d’obtenir des images qui défileront en ralenti, comme dans un rêve, et qui produiront un effet certain une fois projetées sur grand écran. »

dire qu’il a tout vu ou presque : jours blancs, mauvaises conditions de neige et autres. Les trois premiers jours de tournage dans la chaîne de Monashee ont posé pas mal de défis du fait du brouillard, du vent et des orages, des conditions peu favorables mais qui – il faut voir le bon côté des choses – ont apporté plus d’un mètre de poudreuse sensationnelle en l’espace de deux jours. Certains de nos hôtes et des professionnels se laissaient peu à peu aller au découragement, mais pas Patterson. « J’adore tourner en Colombie-Britannique parce qu’il y a peu de jours “sans” par comparaison avec, par exemple, l’Alaska ou le Chili. J’ai toujours voulu voir ce que cache la zone Monashees de CMH et, je dois avouer qu’elle est à la hauteur de sa réputation. Quel que soit l’endroit où je porte le regard, il y a toujours un plan incroyable que je peux exploiter dans mes films. »

Pendant leurs deux premiers jours sur place, Mahre et Ceccanti se sont concentrés sur ce qu’ils ont nommé des « parcours de mini-golf », de courtes descentes d’essai durant lesquelles ils pouvaient effectuer deux ou trois virages avant que certains accidents du terrain leur permettent de s’envoler et d’effectuer un 720 ou un simple saut périlleux arrière pour atterrir souvent mais pas toujours sur leurs deux skis. Tout comme pour le tournage des films d’action hollywoodiens, un maximum de préparation est nécessaire pour les quelques secondes qui seront conservées dans la version finale. Comme le fait remarquer Ceccanti : « Il faut faire preuve d’énormément de patience mais il faut être prêt dès que les caméras commencent à tourner. Le tournage d’une petite descente peut prendre plusieurs heures. »

Plus tard dans la semaine, les nuages se sont dissipés et Mahre et Ceccanti ont pu skier sans interruption sur de longues distances. C’est

« Quel que soit l’endroit où je porte

le regard, il y a toujours un plan incroyable que je peux exploiter dans

mes films. »

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SI VOUS VISITEZ LA ZONE MONASHEES DE CMH, il y a de fortes chances pour que quelqu’un apporte un projecteur 16 mm d’une époque révolue et vous fasse voir A Bit of Madness, un film réalisé en 1983 par Dick Barrymore. Trois choses vous interpelleront immédiatement. Un, la neige est extrêmement profonde. Deux, le terrain était tout aussi stimulant que maintenant. Et trois, les skis utilisés étaient ridiculement étroits.

Ce point trois allait changer alors que CMH devenait une sorte de creuset de développement du matériel à utiliser en poudreuse, un rôle que l’entreprise remplit d’ailleurs toujours. D’abord surnommés « skis des tricheurs » par la tribu macho de Monashee, les skis plus larges tels que le Miller Soft ou le Powder Plus d’Atomic ont été adoptés par certains de nos clients. Constatant des progrès rapides dans leur technique en poudreuse, Hans Gmoser, le fondateur de CMH, est finalement devenu un des artisans du développement des skis larges.

Mais ces larges planches n’ont pas tenté les skieurs d’élite jusqu’à tant que le regretté Shane McConkey, fils de Jim McConkey, un ancien guide de CMH Cariboos, ne se soit mis à les bricoler vers le milieu des années 1990. McConkey voulait des skis qui lui permettraient des vitesses élevées et qu’il pourrait mettre en travers pour slarver (mot-valise créé par le télescopage des mots slide [glisser] et carving [conduite coupée avec inclinaison du corps vers l’intérieur du virage]) ses virages. Il a même chaussé une paire de skis nautiques pour tester le concept et cela a été filmé.

Le résultat a été le Spatula, un modèle très expérimental de Volant, le premier ski à rocker ou cambre inverse de la spatule. Le Spatula imitait encore plus la construction du ski nautique en ce sens qu’il était plus large sous le pied qu’à sa pointe ou au talon. Malheureusement, ces skis Volant étaient faits en inox et étaient donc extraordinairement lourds.

Lorsque Volant s’est trouvé en difficulté financière, K2 a débauché le charismatique McConkey pour améliorer sa collection de skis de poudreuse. Leur premier modèle a été le

Pontoon, un ski nettement plus léger fait de bois et de fibre de verre triaxiale et caractérisé par son aspect « pelle à tarte géante » et son profil rocker.

En 2010, K2 et CMH se sont lancés dans un programme de tests ambitieux portant sur plus d’une douzaine de paires de nouveaux prototypes Pontoon qu’ont essayés certains de nos clients et de nos guides à notre lodge Monashee. Aaron Ambuske, vice-président Développement de produits chez K2, a fait savoir : « Nous voulions faire participer les guides comme les clients à l’évaluation de nos nouvelles largeurs et technologies et entendre leurs retours d’expérience. » Le modèle né de cette collaboration est le Pon2oon, le digne successeur du Pontoon, qui sera commercialisé cet automne. « Il est plus léger, plus large où il faut et présente dans l’ensemble plus d’atouts que notre modèle précédent » annonce Ambuske qui s’empresse d’ajouter : « Tout ceci permettra aux héliskieurs de rester dehors plus longtemps, de gérer plus facilement les conditions variables et d’avoir plus de plaisir. » On ne peut qu’ajouter Amen.

La saison dernière, K2 est revenu aux Monashees avec 15 nouveaux prototypes aux couches supérieures uniformément blanches pour éviter que les motifs graphiques éventuels n’influencent le jugement des essayeurs. À l’issue de chaque journée de ski, les essayeurs ont dû se plier à une entrevue rigoureuse et ont dû donner leurs impressions. « Ces skis permettent des performances plus élevées que le Pon2oon, fait remarquer Ambuske. Nous avons tenu compte des retours d’expérience obtenus chez CMH pour affiner certaines variables. » La conception d’un ski est un travail de longue haleine. Ces skis n’ont pas encore de nom et ne seront pas mis en vente avant la saison 2012/2013.

Deux choses sont certaines : la largeur des skis a plus que probablement atteint sa limite et les efforts de remodelage du ski en fonction des préférences du skieur se poursuivront. Une chance que les « laboratoires » CMH sont ouverts en permanence.

LE SKI PARFAIT

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32 L’ÉCOLE DU FILM

Sur cette page : Le travail en cuisine est « presque » aussi amusant que le ski.

Ci-contre : Hautes montagnes, pillows (champignons de neige), hélicoptères, sauts d’obstacles et un yéti. La semaine 13 était parfaite.

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HIVER 2011/12

C’est la deuxième visite qu’a faite en deux ans Andy Mahre au lodge de CMH. En 2010, il a tourné une séquence du film Wintervention de Warren Miller dans la zone CMH des Gothics avec Jonny Mosley, une autre célébrité du freestyle. Andy Mahre est le fils de Steve Mahre, un des membres de la légendaire équipe de ski des États-Unis et le neveu de Phil, frère jumeau de Steve, tous deux médaillés aux Jeux d’hiver de 1984 de Sarajevo. La renommée d’Andy au sein de la nouvelle génération des adeptes du freestyle est énorme. Mais il met ses admirateurs en garde : « Mon père et moi, nous ne discutons pas beaucoup de ma carrière de skieur. Je n’ai pas trop l’impression qu’il apprécie mes blessures à répétition. Les factures des toubibs et celles des visites aux urgences s’additionnent et, pour tout dire, je n’ai pas trop l’impression que les parents apprécient particulièrement de voir souffrir leur progéniture. »

En fait, l’inclusion d’Andy Mahre dans la production est comme un trait d’union entre les baby boomers qui ont grandi en idolâtrant les jumeaux Mahre et leurs enfants qui ont appris à connaître Andy par sa collaboration à de jeunes sociétés de production cinématographiques telles que Nimbus Independant ou Matchstick Productions. Comme le fait remarquer Mark Piquette de CMH : « Nous cherchons des moyens de nous faire connaître à une génération entière qui n’a sans doute jamais entendu parler de nous, vu que, si l’on fait exception de 2010, la dernière fois que nous sommes apparus dans un film de Warren Miller, c’était au milieu des années 1980. »

« Nous sommes conscients que les jeunes skieurs et snowboardeurs regardent des DVD à la tonne et qu’ils sont très présents dans tout ce qui touche aux médias sociaux et nous savons également qu’ils ont un sens d’appartenance à leur « tribu » assez prononcé. Depuis plus de soixante ans, les skieurs ont été préparés à leur prochaine saison de ski par les films de Warren Miller. Pour cette année, nous espérons leur montrer plus d’action, plus de ski et générer chez eux un réel sentiment d’excitation. Vu que nous possédons nos propres hélicoptères, nous pouvons consacrer le temps et les ressources financières voulues au tournage de séquences de qualité. »

À un certain moment, quatre hélicos de CMH se sont retrouvés dans les airs simultanément : deux pour l’équipe de tournage, un pour nos clients réguliers et un (avec, il fallait le faire, John Eaves, un cascadeur qui a doublé James Bond) pour un groupe privé. Comme le signale Piquette : « Il y a évidemment certains défis de nature logistique – j’aime appeler ça, une chorégraphie – à assurer que les équipes de tournage et les skieurs professionnels disposent de tout ce qui leur est nécessaire sans interrompre les expériences de nos clients. »

Il va de soi qu’un film de Warren Miller n’en serait pas vraiment un sans un côté grosse farce. Grosse farce il y en aura et la vedette en sera une créature velue style yéti. Patterson en a loué le costume à un atelier d’accessoires de Hollywood et l’a apporté avec lui au cas où. « Je ne sais pas encore si nous allons ou non utiliser les séquences du yéti, cela dépendra de la qualité des séquences de ski. De toutes façons, il est toujours bon d’avoir un plan d’urgence en cas de mauvais temps ou autre empêchement » conclut Patterson.

Quoiqu’il en soit, les films de WME sont toujours bons. Attendez-vous donc à aller voir Like There’s No Tomorrow, leur dernier film, un film dont l’héliski de CMH est la vedette incontestée.

VOYANT MAIS

FONCTIONNEL

ÉH OUI, C’EST LE RETOUR DU FLUO. Non contents de suivre la mode, ces guides la précèdent et enfilent toujours des vêtements de ski dernier cri. C’est le résultat de la collaboration continue entre CMH et Arc’teryx, un créateur de vêtements de plein air de North Vancouver en Colombie-Britannique. Il y a quelques saisons de cela, CMH a réuni ses guides de montagne et l’équipe de création d’Arc’teryx dans le but de redessiner les uniformes des guides, de la tête aux pieds.

Carl Moriarty, le chef de l’équipe de création, affirme : « C’est formidable de pouvoir disposer d’un tel bassin d’utilisateurs inconditionnels qui parcourent tous les coins de cet extraordinaire terrain d’essais cent jours par saison. »

Le résultat est la gamme de vestes et de salopettes Neos AR qui se singularisent par une foule de détails géniaux. Faite dans la dernière version de Gore-TexMD, la veste se caractérise par un col surdimensionné à cordon de serrage intérieur pour protéger des envolées de neige causées par les pales de l’hélicoptère à l’atterrissage et au décollage et par un capuchon permettant le port du casque et qui peut se rouler dans le col lorsqu’il n’est pas utilisé. Une poche de poitrine très pratique peut tenir une radio VHS et permet le passage d’un cordon relié à l’attache d’un micro intégrée dans le col. Quatre poches externes zippées permettent d’y ranger un grand nombre d’objets et des fermetures à glissière sous les bras contribuent à refouler la chaleur du corps. Une jupe interne anti-poudreuse faite d’un tissu élastique extensible et adhérent qui la maintient en place dans les flexions est intégrée à la veste et, sur la salopette, des renforts de genoux préformés en mousse offrent chaleur et protection.

Un petit problème toutefois : les clients dits ordinaires ne peuvent pas acheter ces vêtements dans le coloris ultra-visible connu maintenant sous le nom de CMH orange. Ils devront chercher autre chose.

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34 « VUE AVEC CHAMBRE »

« vue avec chambre »Personne n’a jamais prétendu que les Canadiens étaient incapables de construire des

cabanes. Mais, quand la cabane se révèle trop exiguë et que le poids de la neige en fait s’effondrer le toit, mieux vaut envisager quelque chose de plus solide. Et c’est au départ

de cette constatation que les lodges légendaires de CMH ont pris naissance.

Lodge Cariboo

LA SEULE CHOSE qU’HANS M’AIT DITE A ÉTÉ « CONTRUISEZ-MOI UN LODGE » se rappelle Philippe Delesalle, architecte maintenant à la retraite, de cette réunion qui a constitué le point de départ d’une transformation irréversible des lieux de séjour en montagne. Delesalle était un jeune architecte aux dents longues quand, alors qu’il travaillait pour la station de ski Sunshine Village à Banff, il a, en 1952, rencontré Hans Gmoser pour la première fois. Ils se sont rapidement liés d’amitié, unis par une même passion pour la montagne. Delesalle a d’ailleurs fait partie des équipes qu’a guidées Hans au cours de deux de ses expéditions restées célèbres : celle au mont Logan au Yukon et celle qui, plus tard, a relié Lake Louise à Jasper via les champs de glace.

En 1968, Delesalle, tout à sa carrière d’architecte était en passe de définir le style immédiatement reconnaissable des lodges CMH, un style qui l’a rendu célèbre. Notre architecte se rappelle que Gmoser lui a fait intégralement confiance. « Il ne m’a pas demandé de dresser les plans d’un lodge comme on pourrait en trouver en Autriche ou en Suisse, non, ce qu’il voulait, c’était un lodge de facture purement canadienne et en symbiose totale avec cet environnement extraordinaire. » Et c’est ce que Delesalle a fait. Il a utilisé le bois et la pierre de l’endroit et a incorporé dans ses plans toute une série de paramètres axés très précisément sur les exigences d’un programme d’héliski : orientation plein sud, salle à

manger à l’étage supérieur, baies vitrées panoramiques et entrée au centre au niveau de la neige. Mais la solution la plus intelligente de Delesalle a été le toit du bâtiment, un toit plat dont le profil semble opposé à toute logique. « Quand on travaillait à Sunshine, on en avait absolument ras le bol de constamment pelleter la neige des toits des cabanes » dit l’architecte. Sa solution a donc été de construire un toit double ultra-résistant aux débords très larges et présentant une inclinaison en pente douce vers l’arrière de l’édifice pour permettre à la neige d’y glisser sans causer d’inconvénient. Le premier écho de ce concept a été au Bugaboo Lodge, lequel nonobstant quatre rénovations majeures, répond encore à ce principe.

Ceux et celles qui y viennent pour la première fois sont toujours étonnés de voir un édifice d’une telle solidité et d’un tel confort au milieu de nulle part. Et que son concept ait été reproduit par d’autres ne peut que plaire à Delesalle. De nos jours, dans les zones montagneuses reculées de l’Ouest canadien, nous voyons beaucoup d’hôtels ou de lodges dont l’architecture s’inspire de ses plans novateurs. Sans cela, il y a de bonnes chances que ces hôtels et ces lodges soient toujours construits autour d’une charpente en A. Delesalle est fier d’avoir initié ce concept. « Je suis heureux, dit-il. J’ai 82 ans et, si l’architecture ne m’a pas apporté la fortune, elle a du moins été un de mes amours. » Rien à ajouter à cela.

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HIVER 2011/12

mille possibilités de ski.

Onze endroits typiquement canadiens.

une question essentielle…

Quel endroit choisir ?

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36 « VUE AVEC CHAMBRE »

DÉTAILS

Capacité : 44 hôtes

Chaîne de montagnes : Selkirk

Pistes importantes : Concentrator, Silkroad, Sweet 16

Altitude au lodge : 955 m

Altitude du terrain skiable : 900 m – 3100 m

Superficie du terrain skiable : 1073 km2 – 199 pistes

Enneigement moyen à 1800 m : 1800 cm

INSTALLATIONS :15 chambres simples et 16 chambres doubles ou à lits jumeaux, toutes avec salle de bains privée, bar-salon, salle à manger, salle de jeux, boutiques, mur d’escalade, matériel d’exercice, massage, bains à remous (à l’extérieur) et sauna.

DÉTAILS

Capacité : 33 hôtes

Chaîne de montagnes : Purcell et Selkirk

Pistes importantes : Snow Ocean, Little Sister, Killer Whale

Altitude au lodge : 1370 m

Altitude du terrain skiable : 1370 m – 3050 m

Superficie du terrain skiable : 1053 km2 – 224 pistes

Enneigement moyen à 1800 m : 1500 cm

INSTALLATIONS :12 chambres simples et 13 chambres doubles ou à lits jumeaux, toutes avec salle de bains privée, bar-salon, salle à manger, salle de jeux, boutiques, mur d’escalade, matériel d’exercice, massage, bains à remous (à l’extérieur) et sauna.

DÉTAILS

Capacité : 44 hôtes

Chaîne de montagnes : Purcell

Pistes importantes : Cannonbarrell, Kingsbury Pearl, Macarthy

Altitude au lodge : 1490 m

Altitude du terrain skiable : 945 m – 3050 m

Superficie du terrain skiable : 1017 km2 – 206 pistes

Enneigement moyen à 1800 m : 1200 cm

INSTALLATIONS :20 chambres simples et 15 chambres doubles ou à lits jumeaux, toutes avec salle de bains privée, bar-salon, salle à manger, salle de jeux, boutiques, mur d’escalade, matériel d’exercice, bains à remous (sur le toit) et sauna.

Adamants1

À 350 kilomètres à l’ouest de Banff, le lodge Adamant se situe au point de rencontre de quatre grandes vallées alpines. Adamant est le nom des montagnes avoisinantes où se déroulent nos activités d’héliski. Ces montagnes forment un chaînon des Selkirk.

La chaîne de Selkirk est connue pour ses longs glaciers, ses vallées encaissées et la beauté sauvage de ses paysages. Aux Adamants, les skieurs apprécient le ski en forêt et les terrains glaciaires immenses et ouverts. La difficulté d’accès à ces montagnes fait qu’à part les guides et les hôtes de CMH, personne ou presque ne fréquente les zones dans lesquelles nous opérons.

Bobbie Burns2

Les expériences d’héliski au départ de Bobbie Burns vers les Selkirk et les chaînons Purcell comptent parmi les meilleures que l’on puisse trouver. La zone offre une grande variété de pistes, que ce soit en terrain boisé ou sur glacier en altitude. Le ski y est rapide et présente de nombreux défis, ce qui le fait réserver à des skieurs en très bonne condition physique, expérimentés et aimant la vitesse.

Nos 33 hôtes sont divisés en un maximum de 3 groupes de 11 skieurs, ce qui nous permet d’amener nos hôtes plus loin et donc de leur faire passer plus de temps sur les pistes. Les vallées de cette zone présentent une grande variété de microclimats, ce qui donne lieu à du bon ski dans presque toutes les conditions.

BugaboosAux Bugaboos, l’importance histo-

rique s’accompagne de tout le confort moderne. C’est ici, en 1965, que Hans Gmoser a commencé ses aventures d’héliski et les Bugaboos restent notre zone la mieux établie. Caractérisées par des aiguilles de granit, les pics des Bugaboos offrent une grande variété de terrains et de nombreuses possibilités de ski au-dessus comme en dessous des zones boisées. Malgré l’attrait universel de ces montagnes, notre lodge reste la seule base ouverte aux skieurs désireux de se mesurer à ces pics et à ces glaciers majestueux.

3

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HIVER 2011/12

DÉTAILS

Capacité : 44 hôtes

Chaîne de montagnes : Selkirk

Pistes importantes : Mega Bubba, Hanging Gardens, Freefall

Altitude au lodge : 1050 m

Altitude du terrain skiable : 1000 m – 3100 m

Superficie du terrain skiable : 1080 km2

– 167 pistes

Enneigement moyen à 1800 m : 1800 cm

DÉTAILS

Capacité : 44 hôtes

Chaîne de montagnes : Cariboo

Pistes importantes : Moustache, Crazy Horse, Going Home

Altitude au lodge : 1100 m

Altitude du terrain skiable : 1100 m – 3000 m

Superficie du terrain skiable : 1489 km2 – 382 pistes

Enneigement moyen à 1800 m : 1400 cm

INSTALLATIONS :12 chambres simples et 16 chambres doubles ou à lits jumeaux, toutes avec salle de bains privée, bar-salon, salle à manger, salle de jeux, boutiques, mur d’escalade, matériel d’exercice, massage, bains à remous (à l’extérieur) et sauna.

INSTALLATIONS :20 chambres simples et 13 chambres doubles ou à lits jumeaux, toutes avec salle de bains privée, bar-salon, salle à manger, salle de jeux, boutiques, matériel d’exercice, massage, bains à remous et sauna.

DÉTAILS

Capacité : 33 hôtes

Chaîne de montagnes : Selkirk et Monashee

Pistes importantes : Run of the Century, Endless Journey, Boulder Park

Altitude au lodge : 700 m

Altitude du terrain skiable : 1000 m – 2800 m

Superficie du terrain skiable : 1923 km2 – 171 pistes

Enneigement moyen à 1800 m : 1800 cm

INSTALLATIONS :36 chambres simples avec salles de bain à partager et 12 chambres doubles ou à lits jumeaux avec salle de bains privée, bar-salon, salle à manger, salle de jeux, boutiques, mur d’escalade, matériel d’exercice, massage, bain de vapeur, bains à remous (à l’extérieur) et sauna chauffé au bois.

Cariboos4

Le lodge Cariboo est l’établissement de montagne le plus raffiné de toute la région de Cariboo. Les montagnes de cette région offrent à nos hôtes des pistes fabuleuses en terrain alpin et en terrain boisé. Les nombreux endroits permettant à nos hélicos d’atterrir et de décoller en toute sécurité donnent accès à toute une variété de parcours. L’abondance des chutes de neige dans la vallée de la rivière Thompson-Nord fait que les Cariboo jouissent de conditions d’héliski incroyables jusqu’à très tard dans la saison.

Galena5

Galena est surtout connu pour sa poudreuse extra-profonde et son ski varié et exigeant en terrain boisé. Tout le ski à Galena se fait dans les monts Badshot, un chaînon des Selkirk, à la beauté sauvage et fortement enneigés. Le lodge à l’architecture modulaire est décoré de rondins et est peint en brun terre. Les chambres simples mais confortables au rez-de-chaussée sont attenantes aux trois étages des lieux de séjour et de la cuisine. Trois vallées principales convergent à proximité du lodge, ce qui permet l’accès aux domaines skiables dans la plupart des conditions météo.

Gothics6

Une des zones les plus vastes de CMH, la région des Gothics offre aux skieurs une grande variété de parcours, d’excellentes possibilités de ski en terrain boisé, en alpage et sur des glaciers ouverts. De nombreux microclimats permettent aux skieurs de nombreuses options quelles que soient les conditions de la météo, de la stabilité du manteau neigeux ou des conditions de la neige. Nos guides et pilotes expérimentés se plieront en quatre pour rendre chaque jour aussi agréable que possible et en toute sécurité.

À la fin d’une journée de ski exaltante, l’amusement se déplace vers le lodge où vous pourrez apprendre à mieux connaître vos nouveaux partenaires de ski et notre personnel incomparable. Une semaine aux Gothics donnera lieu à des souvenirs qui dureront longtemps. Interrogez à ce propos nos nombreux hôtes qui y reviennent année après année. Ils seront heureux de vous le confirmer !

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38 « VUE AVEC CHAMBRE »

DÉTAILS

Capacité : 45 hôtes

Chaîne de montagnes : Selkirk et Monashee

Pistes importantes : Pleasure Centre, Powder One, Empress

Altitude au lodge : 460 m

Altitude du terrain skiable : 1060 m – 2880 m

Superficie du terrain skiable : 1155 km2 – 230 pistes

Enneigement moyen à 1800 m : 1800 cm

INSTALLATIONS :Chambres doubles ou à lits jumeaux toutes avec salle de bains privée, bar-salon, restaurant, boutiques, massage, sources thermales avec installations appropriées à proximité.

* Les skieurs les plus enthousiastes auront avantage à se renseigner sur notre programme d’héliski pour petits groupes.

DÉTAILS

Capacité : 10 hôtes

Chaîne de montagnes : Cariboos

Pistes importantes : Apollo, Gaz Me Up, Gonzo

Altitude au lodge : 735 m

Altitude du terrain skiable : 1100 m – 3000 m

Superficie du terrain skiable : 1617 km2 – 219 pistes

Enneigement moyen à 1800 m : 1400 cm

INSTALLATIONS :10 chambres toutes avec salle de bains privée, bar-salon, salle à manger, boutiques, salle d’exercice avec mur d’escalade, massage, bain à remous, bain de vapeur et sauna.

DÉTAILS

Capacité : 48 hôtes

Chaîne de montagnes : Selkirk et Monashee

Pistes importantes : Steep and Deep, Elevator, Bonanza, Bavaria

Altitude au lodge : 580 m

Altitude du terrain skiable : 580 m – 3140 m

Superficie du terrain skiable : 1712 km2 – 275 pistes

Enneigement moyen à 1800 m : 2000 cm

INSTALLATIONS :26 chambres avec 2 grands lits à deux places et 15 chambres avec 1 grand lit à deux places, toutes avec salle de bains privée, bar-salon, salle à manger, salle de jeux, boutiques, mur d’escalade, matériel d’exercice, massage, bain à remous sur le toit et sauna.

Kootenay7

La zone des Kootenay de CMH vit et respire l’héliski. Avec ses deux chaînes de montagnes, son nombre incalculable de vallées plantées d’arbres parfaitement espacés et ses cuvettes ouvertes, elle est un authentique paradis pour les skieurs. La zone jouit d’abondantes chutes de neige et est tellement vaste qu’on y trouve toujours l’une ou l’autre piste à ouvrir.

Dans sa zone de Kootenay, CMH propose des dates flexibles et des options de séjours attrayantes, ce qui intéressera les accros de l’héliski tout comme les skieurs qui ne disposent que de peu de temps. Nos guides sont passés maîtres dans le choix du terrain et, bien que nous allions skier chaque jour, une petite pause peut toujours se négocier.

Les hôtes séjournent au Tenderfoot Lodge à Nakusp, sur les rives de l’Arrow Lake, au sud de Revelstoke. Ce lodge est propriété de CMH qui en assure également la gestion. Pour accéder aux domaines skiables, les hôtes se rendent à un des points de rassemblement d’où des minibus les conduisent vers les hélicos.*

McBride8

McBride, la zone la plus vaste de CMH, est située dans le nord de la région de Cariboo. Avec ses forêts et ses glaciers, la zone offre une gamme complète de possibilités de ski.

Une limite d’un groupe comprenant 10 skieurs au maximum permet la plus grande souplesse dans le choix des conditions de neige et de terrains pour ainsi répondre au mieux aux exigences du groupe.

L’hébergement se fait au North Country Lodge dans lequel CMH a loué des quartiers privés. Toutes nos chambres et autres installations sont situées dans une structure destinée à l’usage exclusif de nos hôtes.

Monashees9

Les peuplements forestiers matures aux arbres bien espacés bordant le groupe montagneux de Monashee font que les hôtes de cette zone de CMH la considèrent comme le paradis du ski en terrain boisé. En plus du ski en terrain boisé sans doute le plus spectaculaire au monde, le groupe de Monashee est apprécié également pour la raideur de ses pentes skiables.

C’est probablement, parmi toutes nos zones, celle qui propose le ski le plus exigeant et c’est la raison pour laquelle nous la réservons aux héliskieurs expérimentés qui se sont distingués au sein des groupes les plus rapides de nos autres zones.

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HIVER 2011/12

DÉTAILS

Capacité : 48 hôtes

Chaîne de montagnes : Selkirk et Monashee

Pistes importantes : High Roller, Copeland, Crawford

Altitude au lodge : 470 m

Altitude du terrain skiable : 900 m – 3000 m

Superficie du terrain skiable : 1597 km2 – 310 pistes

Enneigement moyen à 1800 m : 1800 cm

INSTALLATIONS :Chambres à lit double, à lits jumeaux ou chambres simples, toutes avec salle de bains privée, bar-salon, salle à manger, boutique, matériel d’exercice, massage, bain à remous (à l’extérieur).

DÉTAILS

Capacité : 10 hôtes

Chaîne de montagnes : Cariboo

Pistes importantes : Grand Illusion, Pressure Drop, Moustache

Altitude au lodge : 825 m

Altitude du terrain skiable : 1000 m – 3150 m

Superficie du terrain skiable : 1498 km2 – 382 pistes

Enneigement moyen à 1800 m : 1400 cm

INSTALLATIONS :10 chambres à lit double, à lits jumeaux ou simples, toutes avec salle de bains privée, bar-salon, salle à manger, boutiques, mur d’escalade, matériel d’exercice, massage, billard et tennis de table, bain à remous (à l’extérieur) et sauna.

Revelstoke10

Permettant l’accès au groupe montagneux de Monashee et à la chaîne de Selkirk, Revelstoke se distingue par la profondeur de sa neige, par ses zones d’alpages et de glaciers très ouvertes et par son ski en forêt au moins égal à celui pratiqué dans les autres zones de CMH. La grandeur du domaine skiable et son accessibilité en minibus et en hélicoptères font que nous pouvons assurer un ski de qualité même par temps inclément.

Revelstoke se distingue des autres formules d’hébergement de CMH en ce sens que le logement se fait au Regent Hotel , un hôtel serti au cœur d’une des destinations de ski les plus récentes et les plus courues de la Colombie-Britannique. L’année 2008 a vu la fin des travaux d’agrandissement du centre de villégiature Revelstoke Mountain Resort et ce qui était jusqu’alors une petite bourgade est devenue un centre de ski de classe internationale pouvant faire état de plus de 1675 mètres (5 500 pieds) verticaux de ski et d’un enneigement annuel de 1200 à 1800 cm (40 à 60 pieds). Les hôtes de CMH sont assurés de pouvoir skier, même durant les rares journées où il serait trop dangereux de faire décoller l’hélico.

Valemount11

À Valemount, nos hôtes skient dans les vastes étendues de la chaîne Cariboo et en apprécient la variété de terrains : longues pentes raides en forêt ou immenses ouvertures des glaciers. Le lodge, érigé dans une vallée proche de la petite ville de Valemount, est conçu pour des groupes privés de 10 personnes au maximum.

Les groupes privés fréquentant le lodge ont un hélicoptère et deux guides à leur disposition, ce qui leur permet un maximum de souplesse. Les guides affectés au lodge de Valemount sont des instructeurs expérimentés qui modulent l’héliski en fonction des compétences des membres du groupe.

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40 LA CHAÎNE ALIMENTAIRE

LA CHAÎNE ALIMENTAIRELORS D’UN PROCHAIN SÉJOUR DANS UN DES LODGES DE CMH, DEMANDEZ DE POUVOIR VISITER NOS CHAMBRES fROIDES. Vous pensiez que la route pour venir chez nous n’était pas des plus faciles ? Imaginez donc comment tous les aliments fins utilisés dans nos cuisines – des groseilles du cap aux jeunes pousses de roquette en passant par les filets de saumon frais – aboutissent chez nous au mieux de leur fraîcheur.

C’est à Rick Carswell, qui a passé 21 ans chez CMH, d’abord comme chef de cuisine d’un de nos lodges puis, depuis 10 ans déjà, comme directeur des aliments et boissons, qu’incombe la tâche de remplir les frigos. « C’est un travail complexe, dit Carswell. Nous avons une équipe de 40 chefs et chefs pâtissiers, de 24 commis de cuisine et de 24 barmen et barmaids et, chaque saison, nous achetons pour environ 2,5 millions de dollars en nourriture et 2 millions de dollars en boissons alcoolisées. »

Trouver les fournisseurs est déjà une tâche ardue. Ensuite, il faut faire venir tous ces produits à nos lodges en plein hiver et en des endroits de la chaîne Columbia éloignés de tout. La plupart du temps, le transport de ces aliments de choix se fait par la route mais, parfois, il faut choisir la voie des airs. Si la fraîcheur et la qualité sont des critères évidents, les questions d’éthique et de viabilité écologique n’en sont pas moins importantes. Et tout particulièrement pour un des produits chers à Carswell, le saumon du Pacifique. « J’ai grandi à Comox, sur l’île de Vancouver, et j’ai pu me rendre compte de la manière dont la surpêche a décimé ce secteur dans ma propre ville. » En outre, au milieu des années 1990, il a fait la rencontre de David Suzuki, l’environnementaliste sans doute le plus célèbre du Canada, qui lui a dit sans ambages que si le monde entier voulait manger du saumon, le saumon devrait provenir de fermes d’élevage. »

Le problème, c’est que les fermes d’élevage ont des effets néfastes sur l’environnement. Carswell a donc été tout heureux de trouver à Tofino, sur la côte ouest de l’île de Vancouver, une entreprise appelée Creative Salmon Ltd. qui est en passe d’établir de nouvelles normes en matière de viabilité. « En premier lieu, ils élèvent des saumons du Pacifique, des quinnats, également appelés saumons royaux, plutôt que du saumon de l’Atlantique, comme le font la plupart des pisciculteurs. Leur exploitation est de faible densité, les enclos sont mobiles pour éviter de polluer le fond marin, ils n’utilisent aucun antibiotique,

les géniteurs sont multiples et, chaque année, ils en améliorent les caractères génétiques. De plus, les propriétaires et exploitants de cette entreprise sont les membres de la Première nation Tla-O-Qui-Aht. » De manière typique, Carswell place sa commande de saumon le lundi, les poissons frais pesant de quatre à cinq kilos chacun sont expédiés par avion sur Calgary et, le samedi, sont acheminés par hélicoptère aux différents lodges. « Ça revient cher, mais ce sont de merveilleux poissons. »

Pour ce qui est du bœuf, CMH se fournit auprès d’une entreprise pratiquant également des méthodes d’élevage exceptionnelles, les Prairie Heritage Producers Inc. un réseau de 17 propriétaires-exploitants de ranches de Colombie-Britannique et d’Alberta dont les produits primés se retrouvent sur les tables des meilleurs restaurants de Zurich à Hong-Kong. Leur bœuf Angus Heritage vient de troupeaux génétiquement très accomplis (les croisements ont eu lieu en Nouvelle-Zélande) et, contrairement à ce qui se fait dans la plupart des autres ranches, les taureaux, les vaches et les veaux paissent ensemble dans de vastes pâturages. « Les producteurs de bœuf ont souvent fait grand cas de leurs animaux nourris aux grains, fait remarquer Carswell, mais, de nos jours, ce qui est le plus recherché, c’est la viande d’animaux d’élevage d’embouche, c’est-à-dire, d’animaux engraissés en pâturage, sans médicaments ni hormones. Ce sont sans conteste les exploitations bovines les plus naturelles et donc les plus écologiquement viables du continent. »

Trouver les denrées les meilleures n’est pas toujours le fruit de recherches compliquées. Parfois, des produits de qualité sont proposés par des hôtes de CMH travaillant dans l’un ou l’autre secteur. Ainsi Pedro « Perico » Gomez Baeza est un héliskieur passionné dont le domaine familial en Andalousie produit une huile d’olive très fine provenant d’oliviers très anciens que cultivaient dans le temps des religieuses. Après chaque récolte, il expédie un conteneur d’huile d’olive extra vierge organique de marque LA embouteillée spécialement pour CMH, et qui arrive en nos entrepôts de Banff juste avant les premières neiges.

Il y a aussi les vins de la Colombie-Britannique, produits d’une industrie qui a pris naissance en même temps que l’héliski. Le Chardonnay et le Pinot Grigio des Blue Mountain Vineyards sont des produits exceptionnels que l’on ne retrouve pas dans le commerce. Ian Mavety, le vinificateur principal de cette remarquable maison, est un hôte fréquent de CMH. Un artiste authentique dans ses chais comme sur les pistes.

“Vous pensiez que la route pour venir chez nous n’était pas des plus faciles ? Imaginez donc comment tous les aliments fins utilisés dans nos cuisines – des groseilles du cap aux jeunes pousses de roquette en passant par les filets de saumon frais – aboutissent chez nous au mieux de leur fraîcheur.”

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HIVER 2011/12

Sur cette page : Un péril chez CMH… Trop bien manger !

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Salut ! On se présente : Bob Shay et mon frère Russ Shay. Surefoot, c’est notre histoire. L’histoire de deux frères qui partagent la même passion pour le ski. En 1982, quand nous avons ouvert notre première boutique Surefoot à Park City dans un espace pas plus grand qu’un placard, nous voulions offrir à nos clients des chaussures de ski qui, allieraient confort et performances. Quand les clients ont accouru presque instantanément dans cette boutique minuscule, nous avons senti que quelque chose était en train de se passer. Nous avons ouvert plus de magasins en Amérique du Nord et ensuite en Europe et sommes ainsi devenus la première chaîne transfrontalière de magasins de chaussures de ski.

Surefoot a connu le succès parce que notre produit, la chaussure de ski Surefoot Custom, répondait à nos ambitions les plus folles. L’extérieur, une enveloppe adaptée aux habiletés, est choisi pour s’harmoniser au niveau et à l’intensité de chaque skieur. À l’intérieur, le pied et la partie inférieure de la jambe du skieur sont enveloppés dans une doublure à la fine pointe de la technologie. Cette doublure ferme et souple à la fois vous garantit un ajustement parfait chaque fois que vous chausserez vos chaussures. La perfection de l’ajustement est due à l’enveloppe extérieure et à la doublure de la chaussure mais tout autant si pas plus à sa semelle, la Surefoot Orthotic.

Tous ces éléments offrent des caractéristiques d’ajustement inégalées dont la combinaison assure un niveau de confort et de performances que l’on ne retrouve dans aucune autre chaussure de ski.

Nous nous efforçons chaque année d’améliorer notre produit et ce sera encore le cas cet hiver. Le lancement l’année dernière de la doublure Surefoot Contoura X1 Liner a prouvé que les volets confort et performances d’une chaussure de ski étaient loin d’être mutuellement incompatibles. Cette doublure a permis de supprimer la période de « rodage » de la botte, une période souvent pénible pour de nombreux skieurs. Mais, fidèles aux normes que nous nous étions fixées, nous avons poursuivi le développement de notre produit et avons réalisé des progrès très perceptibles. La doublure Surefoot Contoura X2 Liner, notre dernière référence en matière de doublure, améliore encore le confort, les performances et l’aspect de la chaussure de ski Surefoot et en est un exemple évident. Outre la nouvelle doublure, nous proposons le plus grand choix que nous ayons jamais eu d’enveloppes extérieures réalisées par de multiples fabricants, ce qui offre à nos skieurs encore plus d’options d’ajustements sur mesure.

La taille de notre entreprise a fortement évolué au fil des ans mais nous sommes restés fidèles à sa vocation. C’est une passion que nous partageons avec des centaines de spécialistes du domaine de la chaussure qui travaillent avec Russ et moi-même dans nos magasins. Et c’est précisément dans nos magasins que vous nous trouverez chaque jour de la saison de ski. Sauf s’il neige, bien entendu, car alors nous serons avec vous sur les pistes.

Nous espérons vous voir bientôt dans un des lodges de CMH.

2 frères. 30 ans. 1 passion.

Bob et Russ Shay : les fondateurs de Surefoot.

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L’ANNUAIRE CMH

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André Cartier $Contrôleur financier Né au Québec, André, son diplôme de comptable sous le bras et la conviction qu’il pourrait combiner l’amour du ski et celui des colonnes de chiffres, a pris le chemin de l’Ouest. Et voilà comment s’écrit l’histoire. André s’est retrouvé le plus heureux des comptables à Banff d’où il nous fait savoir que « CMH est le meilleur endroit où j’aie travaillé. Je peux parler ski toute la journée, ce qui est la seule façon de rendre la comptabilité amusante. » André est également un triathlète accompli, un adepte du vélo de montagne et un guitariste qui un jour, peut-être, connaîtra la gloire. Mais bien que, contrairement aux guides il se doit de bosser entre quatre murs, il profite énormément de la neige… à essayer de rattraper ses deux enfants adeptes des courses en ski.

Dani Loewenstein Guide Un gars aussi humble que l’ont été ses premières expériences sur deux planches. Né en Afrique du Sud mais ayant grandi à Toronto, Dani a fait son entrée dans le monde du ski en en enseignant les techniques sur les escarpements de Collingwood en Ontario. « J’ai toujours eu comme un pressentiment que j’allais aboutir dans les montagnes », dit-il, et dès l’instant où il a goûté au ski en haute montagne, il en est devenu accro. Mais ses cinq saisons passées en tant que guide et instructeur pour héliskieurs débutants dans le meilleur des environnements possible, ne lui font pas oublier ses périodes moins glorieuses. « Je m’efforce de ne pas paraître snob. Peu importent l’endroit, les circonstances et les conditions, j’adore le ski et j’adore l’enseigner. » En attendant l’hiver, c’est l’alpinisme et le surf qui le maintiennent en condition.

Dr. Jeff Boyd Médecin-chef Guide de montagne et médecin urgentiste, Jeff est notre expert du domaine sans cesse changeant des interventions médicales en haute montagne. Son intérêt pour les effets des contraintes environnementales sur l’organisme lui est venu durant ses années passées en fac de médecine en Australie, pays où il est né. D’ailleurs ses plus récentes recherches s’inscrivent dans cette tradition : « Il y a au Canada de nombreux exemples d’arrêt prématuré des traitements prodigués aux personnes atteintes d’hypothermie, fait-il savoir. Beaucoup de ces personnes pourraient survivre moyennant l’application de techniques de réchauffement avancées. » Quand il n’est pas sur les pistes, Jeff s’adonne à la voile, son autre passion. Il passe une grande partie de l’été, celui de l’hémisphère nord s’entend, dans son pays des antipodes à participer à des régates et à des courses en haute mer.DESTINATION POUDREUSE Tel 01 45 51 30 42 www.destination-poudreuse.com

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HIVER 2011/12

Erin Fiddick Coordinnatrice des services aux hôtes, Revelstoke Fille d’un policier de la Gendarmerie royale du Canada, Erin a grandi dans plusieurs endroits de la Colombie-Britannique. Au début, en matière de sport, c’étaient les arts martiaux et non le ski qui la passionnaient. Ses prouesses dans les sports de combats l’ont fait se rendre dans l’est du pays où elle s’est inscrite à légendaire Hart Brothers School of Wrestling. Elle a même envisagé une carrière professionnelle dans ces disciplines. Mais, ne pouvant résister à l’appel des espaces sauvages, elle est revenue dans les provinces de l’ouest où elle a rencontré et épousé Fridjon Thorleifsson, un guide de CMH. Et le ski ? « Je ne suis pas super championne, dit Erin, et, ne voulant être à la traîne de personne, j’ai refusé de nombreuses occasions de chausser mes skis. Mais, cette saison, ça sera différent.

Chris Mink Directeur de la navigation et des transports « Il y a toujours quelqu’un qui se perd en chemin. C’est la vérité vraie » annonce Chris. Et d’ajouter : « Mais mon job est de bien connaître nos zones et de faire preuve d’un peu de créativité pour que nos hôtes aboutissent où ils doivent aboutir. » La saison dernière a présenté son lot de défis. Suite à des avalanches, sept autocars de CMH se sont retrouvés bloqués à Golden. Chris s’est démené et une solution a été trouvée. « Un camion transportant du propane s’est renversé sur la route menant à McBride et a brûlé pendant plusieurs jours. Comme nous avons des hélicos, nous les avons utilisés. C’était assez excitant… »

Andrea Lustenberger Directrice du lodge Monashees Avec un père qui a longtemps géré les boutiques de ski de divers lodges de CMH, Andrea a grandi à Invermere en Colombie-Britannique baignant dans tout ce qui entoure les activités d’hiver. Elle a concouru dans toutes les disciplines de ski à Panorama et a fait partie de l’équipe de ski de l’Université de la Colombie-Britannique où elle a obtenu un baccalauréat en sciences. Mais son intérêt à suivre les traces de son père n’a pas été immédiat. « Beaucoup de personnes que je respectais n’arrêtaient pas de me dire que le meilleur ski du monde, c’est chez CMH qu’on le trouve. Et c’est pourquoi je suis venue ici et c’est pourquoi j’y reste. »

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