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OLIVIER BRUNHES La nuit du chien JEAN-YVES CENDREY Mélancolie vandale GASTON-PAUL EFFA Je la voulais lointaine CÉCILE LADJALI Aral VIRGINIE LOU-NONY Décharges NICOLE ROLAND Les veilleurs de chagrin CAROLE ZALBERG A défaut d’Amérique Rentrée d’hiver janvier-février 2012 ACTES SUD

Brochure Rentree Hiver 2012 - Actes Sud

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HORS COMMERCE - ISBN 978-2-330-00389-0

OLIVIER BRUNHES

La nuit du chienJEAN-YVES CENDREY

Mélancolie vandaleGASTON-PAUL EFFA

Je la voulais lointaineCÉCILE LADJALI

Aral VIRGINIE LOU-NONY

DéchargesNICOLE ROLAND

Les veilleurs de chagrinCAROLE ZALBERG

A défaut d’Amérique

Rentrée d’hiver janvier-février 2012

ACTES SUD

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Sommaire

Olivier Brunhes, La Nuit du chien (janvier 2012) 3Jean-Yves Cendrey, Mélancolie vandale (janvier 2012) 7Gaston-Paul Eff a, Je la voulais lointaine (février 2012) 11Cécile Ladjali, Aral (janvier 2012) 15Virginie Lou-Nony, Décharges (février 2012) 19Nicole Roland, Les Veilleurs de chagrin (janvier 2012) 23Carole Zalberg, A défaut d’Amérique (février 2012) 27

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Olivier BrunhesLa Nuit du chien

Roman

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Dans une prose lumineuse et musicale qui fait s’entrechoquer violence et poésie, la folle équipée de Dog, jeune homme au seuil des choix qui façonnent un destin – la rechute ou l’avenir, l’engrenage ou la vie.

Un premier roman en cavale, sur les talons de son personnage. Dans la vitesse qui simultanément fl oute et révèle, une trajectoire tout en contrastes et en chocs, de l’eff ervescence à l’apaisement, du bruit des lumières de la ville au noir silence hanté de la montagne, des tentations de la malédiction aux incrédulités de la rédemption.

Olivier Brunhes a grandi en banlieue parisienne. Autodidacte, il travaille comme acteur avec Laurent Terzieff pendant une quinzaine d’années. Dans les an- nées 2000, il décide de faire du théâtre dans les marges avec des personnes handicapées mentales, des détenus, des SDF.

Il est l’auteur de plusieurs pièces de théâtre et d’une nouvelle remarquée, La Parabole de l’ange, dans un ouvrage collectif sur Clichy-sous-Bois (Des nouvelles de la banlieue, Textuel, 2008). La Nuit du chien est son premier roman.

Janvier 2012 / 11,5 x 21,7 / 240 pages / isbn 978-2-330-00250-3

RELATIONS PRESSE : Aurélie Serfaty-Bercoff (01 55 42 14 45)

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Olivier Brunhes

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La Nuit du chien

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ALLEZ, MAGNE-TOI !Cours, bats les trottoirs, tombe, relève, arrache les branches et baise les troncs, déchire tes pleurs, ouvre ton ventre au vent frais.

Dégueule, oublie, dégueule encore. Allez, magne-toi ! J’en ai marre de ta traîne, de ton amour déglutiné. Explose, arrache encore, brûle, départage, tire, prends tes barricades pour des pistes d’élan, serre les ronces et les orties, elles sont meilleures conseillères que les fl eurs. T’es né à l’envers ? C’est ta chance. T’es une mauvaise herbe ? C’est ta liberté. Bouleverse pas les équilibres. Allez, magne-toi ! Tu vas être en retard…

C’est peut-être ça l’origine de La Nuit, ce genre de mots.A dire vrai, plus une question de rythme, de pulsation qu’autre chose. Alors suivre, suivre, suivre le chant et entrer en (dé)composition.Pister la trace animale, sensitive, organique, jusqu’à la moelle.Se déplacer, écouter le récit fi ler puis se déposer.A l’aff ût.

Avoir l’impression d’être tombé d’un bateau en pleine mer, nager sans trop savoir où est la côte, passer des certitudes au doute radical.Comme Dog passe du minéral au végétal, de l’ombre à la lumière.Comme les éclats du soleil dans les trouées des forêts, noir/jaune, noir/  jaune, noir/jaune, refl étés sur les vitres d’un train en marche, épileptiques.Oser le trouble.

Le reste regarde le lecteur.O. B.

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Jean-Yves CendreyMélancolie vandale

Roman roseRoman

Dans Berlin réunifi ée, Kornelia Sumpf, cinquante-trois ans, fi lle d’un fervent communiste ex-employé de la STASI, traverse dans les deux sens un Mur qui n’existe plus, en proie à des nostalgies bancales et à des désirs désordonnés, entre sexe de la dernière chance et douteuses extases matérielles.

Hommage grinçant et désabusé à une ville emblématique, Mélancolie vandale est un roman baroque et tragique en forme d’élégie qui, la-minant les mythologies de la défunte RDA comme les illusions de l’Allemagne nouvelle, dresse l’impitoyable cartographie d’un monde gangrené par une mémoire désormais assujettie à une marchandisation décomplexée et vorace.

Né en 1957 à Nevers, Jean-Yves Cendrey, après une vie nomade qu’il mena d’abord seul puis en famille, avec sa femme Marie NDiaye et ses enfants, vit actuellement à Berlin. Il a écrit pour le théâtre, la radio et le cinéma. Depuis 1988, ont paru une quinzaine d’ouvrages, pour l’essentiel aux éditions P.O.L puis aux éditions de L’Olivier.

Dernier roman paru : Honecker 21 (Actes Sud, 2009).

Janvier 2012 / 11,5 x 21,7 / 224 pages environ / isbn 978-2-330-00231-2

RELATIONS PRESSE : Aurélie Serfaty-Bercoff (01 55 42 14 45)

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Cha

roy Jean-Yves Cendrey

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Elle a fait ce qu’elle avait à faire, l’interprète. Elle a traduit ce qu’elle peine pourtant à comprendre, un monde pareil, si embrouillé, si rigoureux, où tout est vite contredit. Elle a fait

de son mieux, comme toujours. Kornelia Sumpf, cinquante-trois ans, a toujours fait de son mieux, pour être la fi lle de ses médiocres parents, l’amoureuse d’untel ou d’untel et en dernier recours du problématique Ali, la mère d’une enfant décevante, l’amie de ses fades amis, une collègue comme une autre, elle dont le handicap est de ne pas avoir l’amour de l’argent, de ne pouvoir vivre cet amour-là.

Maintenant, il ne lui reste qu’à rentrer chez elle, loin là-bas dans l’Est de Berlin, Lichtenberg, son Berlin, celui où peu de gens trouvent de bonnes raisons d’aller, si ce n’est celle d’en visiter la prison maudite. Mais rentrer chez soi peut devenir la chose la moins facile du monde dans une ville aussi éminemment physique que le Berlin hivernal, quand on est poursuivie, rattrapée, par le passé de la ville et par le sien propre, quand présent et futur font obstacle et qu’on n’a plus que le fantasme pour avancer, et passer, d’Ouest en Est d’abord, d’Est en Ouest bientôt, comme pour rejouer dans le même temps la vieille comédie des blocs, l’heureuse farce de l’Allemagne réunifi ée, et dés-espérément passer du rire au rire.

Qui sait que feu la RDA était un paradis de la consommation sexuelle ? Qui a eu l’occasion de voir le marathon des cacochymes se courir dans Berlin à la façon d’une rentrée littéraire ou d’un rallye de spermatozoïdes ? Qui disconviendra que le plus dangereux des fan-tasmes de Kornelia Sumpf a pour nom la France, ce pays qui l’attire tant et où Dagmar-Else et Walter-Gunther, deux Berlinois qui avaient tout, la jeunesse, la beauté et l’argent, choisirent d’aller se tuer il y a vingt ans de cela : une histoire vraie.

J.-Y. C.

Mélancolie vandaleRoman rose

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Gaston-Paul Eff aJe la voulais lointaine

Récit

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Quelque part au Cameroun, un vieillard entraîne son petit-fi ls à tra-vers la brousse. La nuit venue, l’homme s’éteint en léguant au jeune garçon son sac totémique. Rite de passage ou héritage spirituel : le presque enfant ne veut pas de ce destin tracé. Dans le plus grand secret, sans même l’ouvrir, il se débarrasse de la besace et, quelques jours plus tard, quitte l’Afrique. Soutenu, désigné par ses professeurs, le jeune adolescent va intégrer le prestigieux collège Saint-Etienne de Strasbourg.

Ce livre est le récit poétique d’une vie, heureuse mais inaccomplie. Car il est impossible d’anéantir l’empreinte invisible des origines : les ravissements de l’être ne se trouvent pas forcément dans la lumière.

Gaston-Paul Eff a est professeur de philosophie, écrivain, critique littéraire au Républicain lorrain mais aussi cuisinier et restaurateur.

Il est l’auteur d’une dizaine de romans publiés notamment chez Grasset, dans la collection “Continent Noir” chez Gallimard, chez Lattès et aux éditions Le Serpent à Plumes.

Février 2012 / 11,5 x 21,7 / 112 pages environ / isbn 978-2-330-00276-3

RELATIONS PRESSE : Nelly Mladenov (01 55 42 63 06)

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Je ne connais personne qui raconte ma vie mieux que moi. Elle s’est perdue dans les plis d’une écorce ou les profondeurs d’un étang. Il y a longtemps qu’elle a échappé à ceux qui m’ont engen-

dré. Je suis né à l’ombre bleue d’un sisal, là-bas, sur les sept collines de Yaoundé. Je mourrai sans doute quelque part en Europe, dans un monde où personne ne se rappellera ni ne comprendra mon histoire. D’ailleurs qui suis-je pour prétendre laisser une trace ? Et si je devais vivre jusqu’à ce que l’ombre de l’Afrique coïncide avec la mienne, ma bouche s’ouvrirait-elle suffi samment pour dire ce jour où les portes de l’Europe s’ouvrirent pour moi ?

J’aurais certainement continué de nourrir le désir de partir. Peut-être autant que celui d’errer et de me perdre, qu’une imagination toujours prête à s’émouvoir ou je ne sais quelle aspiration plus obscure – un après-midi de saison des pluies – avait soudain précipités. Le lycée avait proposé à son meilleur élève une bourse d’études pour la France. J’avais à peine seize ans.

Aller au pays de Montaigne, de Chateaubriand et de Rimbaud m’intéressait moins que la perspective de fuir cette terre mienne, et ces liens inextricables. Ainsi, traverser les océans et, par ce geste, la mémoire honteuse de tout un continent, tout ensemble anticipait et amplifi ait ma volonté de n’avoir plus jamais d’obligations vis-à-vis de personne – ma famille comprise. Je m’étais même demandé si ce n’était pas mon double spirituel qui avait prié la nature de m’éloigner, de me porter vers ce pays où il n’y a pas d’arbres, où les hommes sont sans ombre, où le bitume recouvre partout la terre, où les morts ont froid, mais où tous les Africains rêvent d’aller un jour.

G.-P. E.

Je la voulais lointaine

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Cécile LadjaliAralRoman

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A Mounïak, aux franges du désert kazakh qui s’étend dans le lit de la mer d’Aral asséchée, Alexeï, un jeune violoncelliste, sombre dans la surdité à mesure que son pays devient de sable, et tente de construire malgré tout sa vie familiale, amoureuse et artistique.

De ce monde en cale sèche, en attente de guérison, de réparations, Cécile Ladjali tire un roman qui pose la question de la création et de sa magie profonde. Le décor tragique mais somptueux de la mer qui s’évanouit petit à petit du champ de vision du héros oblige à scruter l’invisible et l’intériorité des cœurs. Roman de l’intimité, Aral est aussi un roman d’amour dédié à la musique et aux mystères des origines, savant mélange d’excès et de peur, de beauté dans la fi nitude latente.

Née à Lausanne en 1971 de mère iranienne, Cécile Ladjali est agrégée de lettres modernes. Elle enseigne le français dans le secondaire ainsi qu’à la Sorbonne nouvelle.

Ses romans sont publiés chez Actes Sud : Les Souffl eurs (2004 ; Babel n° 970), La Chapelle Ajax (2005), Louis et la jeune fi lle (2006), Les Vies d’Emily Pearl (2008), Ordalie (2009).

En 2009 a également paru chez Actes Sud-Papiers sa pièce de théâtre Hamlet/Electre.

Janvier 2012 / 11,5 x 21,7 / 288 pages environ / isbn 978-2-330-00228-2

RELATIONS PRESSE : Emanuèle Gaulier (01 55 42 63 24)

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Cécile Ladjali

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Comment décrire ce qui ne se voit pas, ce qui ne s’entend pas ? Aral est un roman où je tente de répondre à la première question et mon personnage à la seconde.

Alexeï est devenu sourd quand la mer a commencé à s’eff acer. Pourtant il n’a jamais cessé de jouer du violoncelle ou de deviner des vagues à la place du sable. Ainsi, les paysages de craie se sculptent, les mots s’organisent autour du silence et de la disparition afi n que résonne le plus grand des mystères : celui de la création.

Car c’est la question de la création que j’envisage à travers chaque roman. Alexeï cherche, souff re, se fourvoie, trouve parfois. Le silence, l’ellipse, le monde en creux sont ces évidences ténues que j’ai voulu scruter. Le mutisme du héros et de la nature m’a conduite aux images inconscientes – mais si présentes en moi – des origines et de l’enfance. Comme moi Alexeï est un enfant adopté qui tente de tricoter du sens là où rien n’a jamais été dit. L’Aral absentée est sans doute la mère de l’orphelin qui, à chaque fois qu’il la contemple ou l’insulte, se construit à travers l’art et le rapport autiste qu’il entretient avec l’harmonie.

Enfi n, il est certain que la fréquentation de mes élèves sourds m’a profondément infl uencée. A leurs côtés, j’ai découvert un horizon enfoui, riche de symboles et de sens méconnus. Le silence dit plus que les mots, l’absence parfois davantage que la présence. La partition d’Aral entend poser la clef d’ut de ce double paradoxe.

C. L.

Aral

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Virginie Lou-NonyDécharges

Roman

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Victimes du chômage, Eva et Manuel, dont le couple s’est forgé dans le militantisme politique, ont tout vendu et quitté le Sud avec leurs trois enfants pour s’installer à la frontière belge où Eva, reconvertie en aide-soignante, travaille dans un centre de rééducation fonction-nelle réservé à de jeunes patients. C’est là qu’elle rencontre Gabriel, un jeune homme tétraplégique d’une extraordinaire beauté. Postée au bord de son fauteuil comme au bord de l’abîme, Eva croit alors glisser hors du monde quand celui-ci est précisément en train de refermer sur elle son piège.

Décharges est le bouleversant roman des “immigrés de l’intérieur”, voués par la douloureuse illisibilité de leurs combats à devenir à jamais insolvables aux yeux d’une société toujours plus soucieuse de perfor-mance et de résultats explicites.

Née en 1954, Virginie Lou-Nony a été professeur de lettres avant de fonder l’Aleph (ateliers d’écriture), avec Alain André et Jacqueline Dupré. Elle est l’auteur de très nombreux ouvrages pour la jeunesse et de cinq romans, dont trois chez Actes Sud – Eloge de la lumière au temps des dinosaures (1996 ; Babel n° 496 ; prix du Premier Roman), L’Œil du Barbare (2002) et Guerres froides (2004) – et deux aux éditions Joëlle Losfeld : De la vie et autres chien-neries (2005) et Allegro furioso (2007).

Février 2012 / 11,5 x 21,7 / 160 pages environ / isbn 978-2-330-00248-0

RELATIONS PRESSE : Emanuèle Gaulier (01 55 42 63 24)

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Virginie Lou-Nony

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L’impuissance est la face cachée de notre supposée maîtrise, de notre croyance au progrès, l’envers de notre bruyant spec-tacle. Nous faisons allégeance aux puissants moins par respect

pour leur qualités censément supérieures que pour entretenir notre foi dans le pouvoir. Quelque part, quelqu’un peut, même si nous ne pouvons rien. On nous le serine depuis l’enfance, “Si tu veux, tu peux !”.

En dépit des démentis que nous infl ige le réel, nous nous en tenons farouchement au dogme. Ainsi font les personnages de Décharges, Eva et Manuel. Une inondation, une énième délocalisation, ils ont tout perdu. Pourtant, ils s’accrochent. Loin, dans le Nord, s’ils y mettent tout leur courage et toute leur volonté, ils auront à nouveau une maison, du travail. Ils trouvent l’un et l’autre, dans un cul-de-sac de forêts noyé de pluie. Mais sur la route d’Eva, aide-soignante dans un centre de rééducation, se pose Gabriel, ange cloué dans un fauteuil roulant.

Ce qui se passe entre eux n’a pas de nom, surtout pas le nom d’amour – Eva aime Manuel. C’est une force inconnue et irrésistible : Ça. Ça, qui la pousse à déconstruire la patiente reconstruction du couple ; ça, qui mine même l’amour maternel et lui fait risquer – jusqu’à la perdre – la place si chèrement acquise.

Ça, un silence que nous portons tous comme une maladie honteuse, et qui coûte à ceux qui l’affi chent la peine maximale : la relégation à vie dans les marges du monde, loin des regards.

V. L.-N.

Décharges

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Nicole RolandLes Veilleurs de chagrin

Roman, “un endroit où aller”

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A l’Institut des sciences naturelles, une anthropologue se penche sur l’examen de stigmates osseux et tente d’en interpréter le sens. En mission dans les Balkans pour étudier les squelettes des victimes de massacres perpétrés durant la guerre, elle creuse une terre meurtrie et l’exhumation des corps se double bientôt de l’exhumation de soi…

Les Veilleurs de chagrin est le roman d’un monde-mémoire, com-posé de strates, de lignes et de failles, où l’esthétique du fragment, obéissant au principe – aussi imprévisible qu’aff ectif – du souvenir, trouve une singulière cohérence dans une forme de litanie mélodieuse.

Nicole Roland est professeur de lettres en classe de terminale à Namur, en Belgique. Elle a créé un théâtre universitaire et l’a animé durant vingt ans.

Elle est l’auteur d’un premier roman remarqué : Kosaburo, 1945 (Actes Sud, 2011 ; prix Première RTFB 2011).

Janvier 2012 / 10 x 19 / 208 pages environ / isbn 978-2-330-00233-6

RELATIONS PRESSE : Emanuèle Gaulier (01 55 42 63 24)

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Nicole Roland

DR

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Ce livre m’a hantée une dizaine d’années.Pendant la guerre de Bosnie, je vivais une séparation diffi cile,

et pendant celle du Kosovo qui a suivi, j’ai vécu un eff on-drement : mon père allait mourir, ma mère s’eff açait peu à peu dans la démence. Je n’étais plus une enfant. J’ouvrais les yeux sur un monde qui vomissait guerre après guerre, massacres et tourments.

Durant ces années, j’écrivais dans un cahier mon impuissance devant ces malheurs, j’avais des entretiens avec un psychiatre – le premier “veilleur de chagrin” –, je traquais mes cauchemars. L’arrestation de Milošević en 2001 a représenté un espoir formidable pour toutes ces victimes entrevues aux journaux télévisés. La justice allait enfi n réta-blir l’ordre des choses, et rendre aux opprimés leur dignité bafouée. Puis, en 2006, Milošević est mort (suicidé ?) dans sa cellule à La Haye. Tout s’est écroulé pour eux.

Aff aire classée. Mais pour moi ? J’ai repris mes notes, entrepris de nouvelles recherches. Et j’ai dé-

couvert la diffi cile exhumation des victimes, le travail magnifi que des enquêteurs, des démineurs, des anthropologues, ces autres “veilleurs de chagrin”. Se poursuivait alors l’exhumation de moi-même.

Ce livre se veut le récit de ces exhumations, de tout ce qui a été rendu à la lumière. Hommage à ceux qui se sont aff rontés au mal absolu, il veut aussi restituer le lien invisible qui m’unissait à eux, et dire la grandeur du travail de la psychanalyse qui, elle aussi, remet au monde et permet de retrouver son enchantement.

N. R.

Les Veilleurs de chagrin

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Carole ZalbergA défaut d’Amérique

Roman

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2001/2020. De part et d’autre de l’Atlantique et par-delà les décen-nies, les pensées de deux femmes convergent vers une troisième, depuis peu disparue, Adèle, d’origine polonaise, qui a traversé le XXe siècle en survivant à l’exil et à deux guerres mondiales. D’outre-tombe, la personnalité complexe et lumineuse de la défunte infl échit les destins de Suzan en Amérique et de Fleur, en France, en les dotant à leur insu d’un cœur unique qui fait battre leurs vies respectives au rythme d’un passé qui les transcende et les féconde.

Sur trois générations et sur trois continents, et de la grande Histoire à l’histoire familiale, Carole Zalberg tisse, à travers le portraits de quelques femmes inoubliables, le roman d’une humanité aussi fragile que résiliente, qui entraîne le lecteur dans un voyage au pays du sou-venir et à la découverte de l’autre comme nécessaire instrument de la connaissance de soi.

Née en 1965, Carole Zalberg vit à Paris. Romancière, elle est notamment l’auteur de Mort et vie de Lili Riviera (2005) et Chez eux (2004), publiés aux éditions Phébus, et de La Mère horizontale (2008) et Et qu’on m’emporte (2009), parus chez Albin Michel. Elle a obtenu le Grand Prix SGDL du Livre Jeunesse pour Le Jour où Lania est partie (Nathan Poche, 2008).

Animatrice d’ateliers d’écriture en milieu scolaire et de rencontres littéraires, Carole Zalberg travaille également à des projets en lien avec le cinéma ou le théâtre : A défaut d’Amérique est actuellement en cours d’adaptation pour le cinéma.

Février 2012 / 11,5 x 21,7 / 304 pages environ / isbn 978-2-330-00246-6RELATIONS PRESSE : Nelly Mladenov (01 55 42 63 06)

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Carole Zalberg

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A quoi est-on relié ? Où et quand naissent les choix ? Comment apparaît-on vu d’un peu plus haut et d’un peu plus loin ? Ces interrogations m’accompagnent en permanence et dé-

terminent mon travail d’écriture. Pas de psychologie mais une conscience des lignes : droites ou courbes, de fuite ou de démarcation, courant d’un siècle à l’autre à travers les continents et qui fournissent comme une infrastructure à mes romans.

C’est particulièrement vrai pour A défaut d’Amérique où chaque trajectoire est marquée par l’errance et la désillusion. Il était à la fois exaltant et intimidant, cet entrelacs à démêler maillon par maillon, mot par mot, loupe à l’œil en gardant à l’esprit la vision plus large, le tableau d’ensemble.

Je suis entrée dans le roman en sachant qu’Adèle la Française, veuve encore fringante, allait décliner la demande en mariage de Stanley l’Américain, son amour de jeunesse miraculeusement retrouvé, veuf lui aussi, et fortuné. Je savais aussi que Suzan, la fi lle du vieux sou-pirant, en serait soulagée, irait plus tard à l’enterrement de la Française. De là j’ai suivi les lignes, j’ai collé à la roue de ces deux femmes. J’ai vu Adèle enfant dans le quartier juif de Varsovie, j’ai vu arriver la Grande Guerre, ses drames et ses déplacements. J’ai vu Suzan errer diff éremment, sédentaire et en sécurité mais héritière des peurs et des déracinements de tant de générations. Entre elles, une Amérique réelle et fantasmée.

Et toutes deux avançaient avec leurs fantômes qui, dans le roman comme dans le monde tel que je le perçois, sont aussi présents que les vivants.

C. Z.

A défaut d’Amérique

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Actes sud - Service de la communication18, rue Séguier - 75006 Paristél. : 01 55 42 63 00 / [email protected]

Directrice de la communicationEstelle Lemaîtretél. : 01 55 42 63 00 / [email protected]

Attachées de presse Nathalie Baraviantél. : 01 55 42 63 08 / [email protected] Émanuèle Gauliertél. : 01 55 42 63 24 / [email protected] Giqueltél. : 01 55 42 63 05 / [email protected]égine Le Meurtél. : 05 62 66 94 63 / [email protected] Nelly Mladenovtél. : 01 55 42 63 06 / [email protected] Pateytél. : 01 55 42 14 43 / [email protected] Aurélie Serfaty-Bercofftél. : 01 55 42 14 45 / a.bercoff @actes-sud.fr

Droits étrangersClaire Teeuwissentél. : 04 88 65 90 09 / [email protected]

Rencontres en librairieNicolas Vasseurtél. : 06 66 57 97 37 / [email protected]

Siège socialLe Méjan, BP 900 38 - 13633 Arles cedex www.actes-sud.fr

Page 33: Brochure Rentree Hiver 2012 - Actes Sud

Achevé d’imprimer en septembre 2011par l’imprimerie Collet à Mayenne

pour le compte des éditions Actes Sud, Le Méjan, place Nina-Berberova, 13200 Arles

Imprimé en France

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OLIVIER BRUNHES

La nuit du chienJEAN-YVES CENDREY

Mélancolie vandaleGASTON-PAUL EFFA

Je la voulais lointaineCÉCILE LADJALI

Aral VIRGINIE LOU-NONY

DéchargesNICOLE ROLAND

Les veilleurs de chagrinCAROLE ZALBERG

A défaut d’Amérique

Rentrée d’hiver janvier-février 2012

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