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BULLETIN DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE DU BENIN 1 Mai 1991 r DIRECT/ON DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE B. P. 884 COTONOU BENIN

BULLETIN DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE DU … · sols au Nord Bénin · Nouvelles Breves. ... de la production etparlois l'amêlioration du revenu ... - Lesprogrammes de recherche en

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BULLETIN DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE

DU BENIN

N° 1 Mai 1991

r

DIRECT/ON DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE

B. P. 884 COTONOU

BENIN

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SOMMAIRE

LA REDACTIONDU BULLETIN DE LA

RECHERCHE AGRONOMIQUEDU BENIN

B~ 884 COTONOUREPUBLIQUE DU BENIN

Photocomposition / Impression:Imprimerie Cartographique

de la Direction de la RechercheAgronomique

BP.988 Tél: 229.36.00.70COTONOU

REP. du BENIN

EDITORIAL

· La Recherche Agronomiqueau Bénin

· La Recherche-Développementen Agriculture au Bénin

· Effet de la culture attelée surl'érosion et la conservation dessols au Nord Bénin

· Nouvelles Breves

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BuUetin tU la &cherche Agronomique au &nin nO 1 Mai 1991

Enfin, le premier numéro d'un instrument dedêveloppement tant attendu, le Bulletin de la Recner­che Agronomique.

La parution de ce premier numéro du Bulletinde la Recherche Agronomique est une occasionpour soumettre è l'attention du public un sujet dont ilest rarement tenu compte dans les plans etprogram­mes de dêve/oppement en Rêpublique du Bênin, laRecherche Scientifique et Technique.

L'expérience, faite au cours des dix dernièresannées, de promouvoir le dêve/oppement du Sec­teur Agricole avec d'importants moyens et une forteexploitation de certaines ressources naturelles, plusparticulièrement le sol a rêvê/ê la n{jcessitê de pren·dre en compte tous les facteurs qui y concourent.Les premières conclusions que l'on peut dêgagerdans ce cadre est qu'il n'a pas êté possible d'attein­dre un dêve/oppement.

Cependant il est loisible de noter que chaquefois que l'accent est mis sur la Science et la Techni­que, l'on observe un certain ê/an dans l'amêliorationde la production et parlois l'amêlioration du revenudu paysan.

C'est le cas jadis du Palmier qui a fait sespreuves au service du dêveloppement, c'estaussi lecas du cotonnier depuis 1980. Chacune des autresfilières est susceptible de jouer un rOle dêterminantdans le dêve/oppement du pays pourvu qu'il soitcompris que la recherche se place partout en ma­tière de dêve/oppement et qu'un dêve/oppementsans recherche est un dêve/oppement myope.

L'importance et la nêcessitê d'un effort scien­tifique et technique au service du dêve/oppementn'est plus à dêmontrer dans nos pays encore sous­dêve/opp6s.

Pendant longtemps, l'activitê scientifique aêtê conduite en vase clos sans tenir compte del'utilisation qui est faite ou qui sera faite de sesproduits. Les travauxconduits ces dernières ennëe«en Recherche Agronomique sonten train de démon-

trer qu'il est capital pour la Recherche et le Dêve/op­pementde bien connBlfre le milieu sur lequel l'actiondoit porter et d'associer ce milieu à la rêsolution deces problèmes.

Ainsi l'activité scientifique dans le secteuragricole fait appel à toutes les disciplines dans tou­tes les filières. La conjugaison de l'effort de tousfavorise une meilleure compréhension des problè­mes, une meilleure adhêsion de diffêrents partenai­res et des résultats plus durables utilisés à des finsde développement.

Il n'estpas exagéré de dire que les prochainesannêes conna1trontune êvolution accé/érêe du sec­teur agricole au Bênin. C'est a/ors que de nouveauxproblèmes, de nouvelles contraintes au développe­ment ëconomicue vont apparaÎtre.

Ainsi l'organisation de la branche scientifiquedu secteurAgricole interpelle les branches scientifi­que des autres secteurs du Développement écono­mique dont elle a étê besoin pour son êpanouisse­ment.

L'observation attentive des populationsau Béninmontre qu'il sy dêve/oppe une ingéniositê qui leurpermet de mettre sur le marchê de très nombreuxproduits.

A ce sujet, il est urgent que le corps scientifi­que de notre pays réponde à l'appelpressant de cestechnologies indigènes qui pourront ainsi amêliorerleur pratique dans l'utilisation qu'ils font des loisscientifiques.

La Recherche Scientifique et Technique estune activitê difficile et exigeante. Son efficacité dé­pend de sa continuitê, du soutien dont il bénéficie etde son environnement. C'est pour celà que dans lecadre de la définition des politiques de développe­ment, elle devra être prise comme l'un des facteursde développement et traitée au même titre que lesautres secteurs. La mobilisation de l'ensemble desressources scientifiques est une nêcessité dans laphase actuelle du dêve/oppement de notre pays.

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Bulletin de la Recherche Agronomique au Blnin nO 1 Mai 1991

Depuis toujours, l'absence d'un organe depublicationsur les activitésde recherches agricolesauBéninpouvantmettreà la dispositiondespopula­tions des informations utiles sur les nouveautésagricoles dans la sous-région, sur le continent etdansle monde,a étéressentie parlesacteursetpar­tenaires de l'agriculturebéninoisecomme un grandvide.

Le Bulletinde la Recherche Agronomique duBénin qui vient de nalrre sera un outil précieux decommunication à la dispositiondes chercheurs, vul­garisateurs, producteurs, formateurs et opérateurséconomiques, nationaux ou étrangers, désireux defaire partager au public des expériences agricolesconnues, pratiquéesou expérimentées.

Il estouvertà tousceuxqui ontunmessageouunecontributionà diffuserpour aider à lapromotiondes activitésdu monde rural.

Ses colonnes peuvent accueillir des articlesde diverses natures, tellesquedes communicationsscientifiques, des communications d'ordre généralsur des /Jroblèmes agricoles, des nouvellesbrèves.

Toute personnedésireusede faire unepubli­cationdanscet organepeut faireparvenirsonarticleà l'adresseci-après:

Comité de Rédaction du Bulletin de laRecherche Agronomique du Bénin

S.P. 884 - COTONOUREPUSUQUE DU SENIN

Scientifiques, Chercheurs, Développeurs, Formateurset Opérateurs Economiques, nous comptons sur ladisponibilité de tous, pour faire de ce bulletin unvéritable instrument au service de la promotion duSecteurRuralen République du Bénin.Pleinsuccès au Bulletinde laRecherche Agronomi­que du Bénin.

Dr Sldo..e••1E. ASSANDirecteur de la Recherche Agronomique

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Bulletin tU la Recherche Agronomique au Bénin nO 1 Mai 1991

iilllil_IIII~II~rA'I~"II!III!lI!I~!!!!!!!!i!liINTRODUCTION

La Recherche Agronomique est conduite auBENINprincipalement par la Direction de la Recher­che Agronomique (DRA) qui est domiciliée au Mi­nistère du Développement Rural et de l'Action Coo­pérative (MDRAC). Mais la Faculté des SciencesAgronomiques (FSA) de l'Université Nationale duBENIN (UNB) sous tutelle du Ministère de l'Educa­tion Nationale conduit aussi des programmes derecherche agronomique dans le cadre de ses acti­vités de Recherche-Enseignement.

ATTRIBUTIONS DE LA DRA

La Direction de la Recherche Agronomiquedu BENIN est chargée de :

- la conception et l'élaboration des programmes derecherche agronomique.

- l'organisation, l'exécution, la coordination et lecontrôle de l'ensemble des activités relatives à larecherche agricole, vétérinaire, halieutique et fo­restière, en économie et sociologie rurales, enrelation avec les Services Techniques et Organis­mes du Ministère de Développement Rural et del'Action Coopérative et des autres Ministères inté­ressés.

- la publication et la diffusion des résultats et acquisde la Recherche Agronomique.

ORGANISATION DE LA DRA

La Direction de la Recherche Agronomiqueest organisée en quatre Services Centraux et treizeUnités de Recherche (CF. Organigramme). Cer­tains projets de recherche sont rattachés directe­ment à la Direction Centrale.

- Les services centraux sont chargés de coordon­ner, appuyer et contrôler les activités des Unitésde Recherche et des Projets

- Les Unités de Recherche sont des structures spé­cialisées où s'exécutent les programmes de re­cherche. Elles comprennent des programmes desstations et laboratoires de recherche répartis surle territoire national.

LES SERVICES CENTRAUX DE LA DRA

Trois services centraux assistent le Directeurde la Recherche Agronomique dans l'exécution deses activités :- Le Service des Etudes et Programmes (SEP) char­

gé de la coordination, de l'élaboration, du suivi etde l'exécution des programmes de recherche.

- Le Service de la Documentation, Formation etPublication (SDFP) chargé de la diffusion desinformations scientifiques susceptibles de pro­mouvoir un meilleur développement. Il appuie lesservices de formation des structures d'encadre­ment et des producteurs.

- Le Service Administratif et financier (SAF) chargéde la gestion du personnel, du patrimoine, desstocks et matériels de la Recherche Agronomique.

LES UNITES DE RECHERCHE (STATIONS ETLABORATOIRES)

LES LABORATOIRES DE RECHERCHE

Les Laboratoires de Recherche sont desentités spécialisées chargées de conduire desprogrammes relevant d'une ou plusieurs discipli­nes sur l'ensemble du territoire national. Leursprogrammes prennent essentiellement appui surles Stations et Projets de Recherche, et lesstructures d'encadrement et de vulgarisation.

Les Laboratoires sont au nombre de quatre :- Le Centre National d'Agro-Pédologie- Le Laboratoire de Défense des Cultures- Le Laboratoire de Technologie Alimentaire- Le Laboratoire d'Economie et de Sociologie Rura-

les.

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Bulletin de III Recherche Agronomique au Bénin nO 1 Mai 1991

LES STATIONS ET UNITES SPECIALISEES DERECHERCHE

Les Stations et Unités spécialisées de Re­cherche sont des Entités spécialisées, chargéesd'exécuter des programmes relevant d'une ou plu­sieurs spéculations pour l'ensemble du territoirenational ou pour une zone écologique donnée.

Les Stations et Unités Spécialisées de Re­cherche existantes sont :- Station de Recherche sur les Cultures Vivrières

d'INA (Zone Semi-Aride)

- Station de Recherche sur les Cultures Vivrières deNIAOULI (Zone humide et Subhumide)

Station de Recherche sur le Palmier à Huile

Station de Recherche sur le Cocotier

- Unité de ,Recherche sur le Caféier et.le Cacaoyer

- Unité de Recherche Forestière

- Unité de Recherche Zootechnique et Vétérinaire

.. Programme de Recherche Rizicole

Deux projets de Recherche-Développementsont ajoutées aux Unités de Recherche, à savoir:

- La Recherche appliquée en Milieu réel du MONO(RAMR)

- La Recherche-Développement du ZOU (RD-ZOU)

Les Unités de Recherche et leurs program­mes seront présentés de façon très détaillée dansles prochains numéros du bulletin.

QUELQUES APERCUSSUR LES PROGRAMMES

Les programmes de recherche en cours à laDirection de la Recherche Agronomique sont:

- Les programmes de recherche sur les culturesvivrières, notamment les céréales (mais, sorgho,

mil, fonio, riz), les légumineuses à graines (niébé,arachide, soja), les plantes et racines à tubercules(manioc, igname,patate douce).

- Les programmes de Recherche sur les culturesindustrielles, notamment les plantes oléagineusespérennes (palmier à huile, cocotier), les plantesstimulantes (café, cacao, tabac, cola), les plantesà fibres (coton, kénaf).

- Les programmes de Recherche Forestière

- Les programmes de Recherche zootechnique etvétérinaire

- Les programmes de Recherche sur la protectiondes cultures au champ et en post-récolte.

- Les programmes de recherche en sciences du sol

- Les programmes de recherche en technologie deproduits agricoles.

- Les programmes de recherche en économie etsociologie rurales.

- Les programmes de recherche sur les systèmes deproduction.

COOPERATION

La Direction de la Recherche Agronomiqueentretient des rapports de coopération avec :

- Les Institutions Nationales intéressées par sesactivités comme les Centres d'Action Régionalepour le Développement Rural (CARDER),la Facul­té des Sciences Agronomiques (FSA), les Direc­tions techniques du MDRAC(Agriculture, Elevage,Forêt, Alimentation et Nutrition Appliquée, Pêche,Conditionnnement), les sociétés de développe­ment agricole et para-agricolesous tutelle de diversMinistères, les projets de développement agricoleetc.

- Des Institutions et Organismes Internationaux deRecherche ou de Développement Agricoles ou deFinancementtels que CIRAD, KIT, lITA, FAO,PNUD,GCRAI, ICRISAT, ADRAO, CIPEA, CRDI, SAF­GRAD, CIMMYT, FIDA etc.

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Bulktin de la R«herche Agronomique au Blnin nO 1 Mai 1991

CONCLUSION

La Recherche Agronomique au BENIN tra­vaille sur une gamme variée de spéculations et dis­pose d'une organisation qui lui permet de couvrirtout le pays. Elle entretient de bons rapports decoopé.ations avec des Institutions Intllt"Nltion8lelde Recherche et de-Oéveloppement Agricoles.

Lastructure actuelle de la Recherche Agrono­mique comporte cependant beaucoup de faibles­ses qui ne facilitent pas son rapprochement néces­saire du milieu paysan et par conséquent son effica­cité réelle sur le terrain.

Des réflexions sont en cours pour la doterd'une structure qui puisse la rendre plus opération­nelle et plus performante.

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Bulletin de la Recherche Agronomique au Bénin n01 Mai 1991

MIDINGOYI Soulé *, SPREY Leendert **

RESUME

La Recherche-Développement (R-D) permetde comprendre la dynamique des exploitations aqri­coles afin de saisir leurs possibilités d'adaptation etde modernisation. Elle se concrétise par la modéli­sation des différents partenaires (Chercheurs, Dé­veloppeurs) autour des objectifs communs et quidoivent nécessairement travailler en équipe. Il vasans dire qu'elle intègre également les producteursavec leur environnement socio-économique et cul­turel, avec leurs moyens, leurs contraintes, et leursavoir-faire.

PROBLEMATIQUE ETCONCEPTUALISATION DU TERMERECHERCHE-DEVELOPPEMENT

LA PROBLEMATIQUE

Le Développement Rural est un secteurdominant de la politique économique et sociale de laRépublique du Bénin. Ce "Développement» ne si­gnifiait traditionnellement qu'un accroissement dela production agricole. Une telle approche du déve­loppement a été déterminante aussi bien pour laRecherche Agronomique que pour les sociétés deDéveloppement Rural.

Jusqu'à une date encore récente, la Recher­che Agronomique a été uniquement une rechercheanalytique et thématique, menée en station et dontla finalité était de fournir aux services de vulgarisa­tion rurale des techniques, des méthodes et dumatériel végétal. En d'autres termes les potentialitésagronomiques étaient privilégiées au détriment desfacteurs socio-économiques et socio-culturels. Leshypothèses qui fondent la plupart des recherchesne tiennent pas toujours compte des conditions dumilieu paysan.

La vulgarisation quant à elle est exécutée defaçon diffuse et n'implique pas nécessairement lessituations socio-économiques et techniques indivi­duelles qui sont très variées d'une exploitation àl'autre.

Par ailleurs les relations qui doivent existerentre chercheurs, développeurs et paysans sontmal assurées. Le plus souvent le développeur cons­titue la seule courroie de transmission et ne favorisepas le dialogue direct entre chercheur et paysan.

Une telle situation à n'en pas douter ne favo­rise pas la prise en compte des préoccupationsréelles des paysans.

Il en résulte la constatation que les proposi­tions techniques introduites en milieu paysan nesont pas en majeure partie acceptées par les agri­culteurs, soit parce que les conditions du milieu sontdifférentes de celles des stations, ou que leur miseen oeuvre nécessite des conditions socio-éconorni­ques et des moyens de production qui ne sont pasà leur portée.

C'est l'ensemble de ces constats d'échec quiont amené la Recherche agronomique nationale às'interroger sur sa démarche et son rôle par l'orga­nisation à COTONOU du 8 au 9 Février 1980 d'unSéminaire International sur l'Etude des Systèmes deProduction et auquel ont participé les experts del'IRCT, de l'IRAT et les représentants des systèmes

* Directeur du Laboratoire d'Economie et de Sociologie Rurales

** Assistant Technique Principal Projet Recherche Appliquée en

Milieu Réel.

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Bulletin de la Recherche Agronomique au Bénin

nationaux de la Recherche Agronomique du TOGO,de la COTE-D'IVOIRE et du SENEGAL.

A l'issue de ce séminaire il a été rendu néces­saire d'imprimer une nouvelle philosophie à la cons­truction des programmes de recherche appelé ..Re­cherche-Développement».

LA RECHERCHE-DEVELOPPEMENT

Le concept n'est pas nouveau et a fait sonchemin déjà dans l'industrie. L'expression est néede la création, le 28 Juin 1941, par le président ROO­SEVELT d'un office de la Recherche Scientifique etdu Développement. Dans ce contexte ..le dévelop­pement comprend tous les travaux de mise au pointnécessaire avant l'introduction dans la fabricationindustrielle des nouveaux produits ou procédés(construction, essai, révision de prototypes.i.etc).C'est le stade de l'innovation».

L'application de ce concept dans l'agriculturea été motivée comme on l'a mis en exergue ci­dessus, par l'importance des écarts entre les résul­tats de la recherche et la production agricole. " s'agitprincipalement de la recherche-développement en..aval.. localisée et spécifique à un milieu et à l'envi­ronnement des producteurs.

Les conclusions découlant du séminaire de1980 ont permis de focaliser les activités de recher­che selon le canevas suivant:- La définition des thèmes et des priorités de recher­

che doit nécessairement partir des données dumilieu physique et socio-économique.

- La combinaison des techniques doit être l'objet derecherche et viser à la mise au point des systèmesde production technique possibles.

-Les techniques et les systèmes de production misau point en station doivent être expérimentés enmilieu réel, pour les adapter aux contraintes etpossibilités du milieu.

Les programmes de Recherche-Développe­ment doivent être régionalisés, ce qui implique la dé­finition des grandes zones agro-écologiques relati­vement homogènes. Cette régionalisation permet­tra à la Recherche Agronomique de confronter ré­gulièrement ses travaux avec les réalités spécifi­ques de chaque zone.

Dans cette démarche, l'étude des systèmesde production traditionnels constitue un préalableindispensable permettant de mettre en évidence les

facteurs Iimitants et le potentiel des systèmes et deconnaître les motivations et problèmes du monderural.

En d'autres termes la démarche Recherche­Développement initie un processus de création-dif­fusion de technologies améliorées qui part de l'iden­tification et de la hiérarchisation des problèmes desproducteurs met au point ou adapte des solutions àses problèmes et les évalue avec les paysans avantleur vulgarisation. La mise en oeuvre de ces princi­pes a conduit la Recherche Agronomique Nationaleà installerdes unités de Recherche-Développement.

LES PROJETS DE RECHERCHE·DEVELOPPEMENT

En matière de ..Recherche-Développement..quatre projets différents opèrent actuellement sur leterritoire national. Trois d'entre eux à savoir laRecherche-Développement du Zou (RD-ZOU), leFarming System Research (FSR) du ~ORGOU/ATA­

CORA et la Recherche Appliquée en Milieu Réel duMONO (RAMR-MONO) sont rattachés à la Directionde la Recherche Agronomique. (ESYCTRA) est inté­gré au CARDER-ATLANTIQUE.

La plupart de ces projets ont démarré leursactivités en 1985.

PROJET RECHERCHE-DEVELOPPEMENT DUZOU

Ce projet financé par le Fonds d'Aide et deCoopération (FAC) et le BENIN a débuté ses activi­tés en Juin 1985.

Le projet Recherche-Développement du Zoua pour but d'élaborer des modes d'intervention, etde définir les conditions et méthodes appropriéesde vulgarisation afin d'aboutir à de nouvelles techni­ques d'intervention du CARDER. Il s'agissait pour leprojet de redéfinir les thèmes techniques et lesmodalités d'intervention en matière de vulgarisationsur la base d'analyse du milieu.

PROJETRECHERCHEAPPUQUEE EN MIUEU REEL

Le projet est financé conjointement par legouvernement des Pays Bas, le Near East Founda­tion, l'Institut International d'Agriculture Tropicale etla République du BENIN.

Le projet comporte deux volets : un programmeprovincial et un programme national. Dans le cadre

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Bulletin de la Recherche Agronomique au Bénin

du programme provincial, le projet vise à initier desactivités de recherche sur les systèmes de p~oduc­

tion dans le département du MONO afin dedévelopper une "!1éthodologie. !3t de tester destechniques adaptees aux conditions de produc­tion en milieu paysan. Sur le plan n8:tlo~al ceprojet entend développer un cadre institutionnelpour la Recherche - Développement au .BENINpar le biais d'une cellule Recherche - Develop-.pement dont le rôle est de porter son apouitechnique à tous les projets Recherche - ~é,-:e­

loppement en cours d'exécution sur le territoirenational.

PRO~IETFARMING SYSTEM RESEARCH BORGOU/ATACORA

L'accord de renforcement de la capacité na­tionale de recherche sur les systèmes de productionagricole entre le projet de Recherche et développe­ment des cultures vivrières dans les zones Semi­Arides (SAFGRAD) de la Commission Scientifique,Technique et de la Recherche (CSTR) de l'Organi­sation de l'Unité Africaine (OUA) d'une part, et leGouvernement de la République du BENIN d'autrepart, a été signé en Mars 1985.

Il vise à développer à travers la recherche enmilieu rural les techniques de production adaptéesaux conditions et aux besoins des paysans d'unepart, et assister le programme national pour l'éta­blissement et les liens fonctionnels entre la Recher­che-Développement et les paysans d'autre part.

PROJET RECHERCHE-DEVELOPPEMENT/CARDER

ATLANTIQUE

Ce projet financé par l'Office Allemand deCoopération Technique (GTZ) et qui vient en appuiau Projet de Développement Rural Intégré du CAR­DERATLANTIQUEa démarré ses activités en 1986.

1\ vise à identifier de façon continue les problè­mes, besoins et connaissances des paysans, con­cevoir les approches de solutions à partir des élé­ments endogènes et exogènes, vérifier la validitéagronomique, tester l'adoption socio-économiqueet recommander à la vulgarisation les solutionsadoptées par les paysans.

SYNTHESE

Comme on peut le constater la plupart de cesprogrammes ont pour rôle de combler l'écart entrela Recherche et le Développement. Toutefois il con-

vient de souligner qu'ils procèdent avec des appro­ches différentes (sans qu'un effort ait été fait pour lesharmoniser) et évoluent dans des cadres institution­nels différents.

CONCLUSION

La Recherche-Développement est avant toutorientée vers une meilleure connaissance du milieupaysan, de sa motivation et de ses contraintes. Ladétermination de référentiels paysans permet d'éla­borer des systèmes de production adaptés aux con­ditions socio-économiques et écologiques du milieuréel.Toutefois il convient de reconnaître que la réus­site d'une telle démarche suppose un dialoguepermanent entre tous ceux qui concourent au déve­loppement du secteur: paysans, chercheurs, déve­loppeurs. Par conséquent la Recherche-Dévelop­pement est par essence inter-institutionnelle (Re­cherche et Développement) et interdisciplinaire carimpliquant l'intervention des agronomes, des agro­économistes, des sociologues, des agro-pédolo­gues, des zootechniciens et même des géogra­phes.

Les différents projets mis en oeuvre dans lecadre de la démarche R-Dtravaillent isolément avecdes méthodes diverses. Il est à déplorer la nonexistence d'un organe central de concertation char­gé de coordonner leurs activités et de synthétiserleurs résultats et démarches en vue de dégager àmoyen terme une démarche R-D véritablement na­tionale.

En attendant la mise en oeuvre d'un cadreinstitutionnel adéquat par le biais de la restructura­tion de la recherche Agronomique, la redynamisa­tion de la cellule centrale de Recherche-Développe­ment permettra de combler cette lacune.

La cellule centrale R-D se chargera de :- l'organisation et orientation de la R-D- l'élaboration d'une stratégie pour la R-D

y incluant son cadre institutionnel- la coordination des activités de R-D- la dissémination des résultats de R-D

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Bulletin de la Recherche Agronomique au lUnin

REFERENCESDRA 1980 Communiqué Final du Séminaire surl'étude des systèmes de production en AgricultureCOTONOU, 8 et 9 Février

JOUVE Ph 1985 Eléments de réflexion pour struc­turer un programme de Recherche Agronomiqueprenant en compte les modes d'exploitation du mi­lieu par les paysans.DSA/CIRAD,

JOUVE Ph, MERCOIRET M.R, 1987LaRecherche-Développement: une démarche pourmettre les recherches sur les systèmes de produc­tion au service du développement rural.

ln Séninaire .systèmes Agair8&>. Réu'lion du CGIAR.Montpellier,

LEFORTJacques, 1983Les Recherhe-Développement intégrés en milieurural.IN CAHIERS Recherche-Développement n"2

RAMR 1987 Journées de réflexion sur la Recher­che-Développement au BENIN,COTONOU 10 et 11 Février

SUAVET Thomas, 1962Dictionnaire Economique et Social.Les Editions OUVRIERES, Paris.

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Bulkti" de la Recherche Agronomique au IN"in ,,°1 Mai 1991

illllllllltllllltllllllllliliH.A.AZONTONDE *

RESUME

La préparation physique des sols est uneopération à réaliser chaque année avant le semispour l'obtention d'un degré d'ameublissement favo­rable. Le sarclage à la houe, trop superficiel, nepermet pas d'atteindre cet objectif. Le labour à latraction animale, par contre, crée dans le sol les con­ditions nécessaires à une bonne utilisation des eauxde pluie. Dans une expérience dans le départementdu Borgou pendant dix ans, un tel labour a favorisél'augmentation de rendement moyen de 2,6 t à 3,6 t/ha pour le mais et de 1 à 1At/ha pour le coton enréduisant le ruissellement de 95 % et la résistance aupénétromètre de 1,50 à 1,20 kglcm2.

INTRODUCTION

La culture attelée a été introduite au Bénin etprincipalement au Nord dans le Département 'duBorgou, vers les années 1935 et 1955.

Cette pratique, timidement acceptée il y a 30ans par une population composée à 80 % d'éle­veurs, est actuellement en plein essor.. La préparation du sol avant le labour exige unImportant essouchement, et met donc à nu d'impor­tantes superficies de terre.

Dans cette étude, nos investigations, qui sesont déroulées pendant 10 ans (1979-1988), selimitent à l'utilisation de la culture attelée sur des par­celles sensibles à l'érosion, et adaptées à des mesu­res de ruissellement et de perte de terre.

MATERIEL ET METHODE

LE SOL

Les parcelles d'érosion qui ont servi de cadre

aux essais sur la culture attelée sont situées sur letiers médian du versant d'une toposéquence d'orien­tation Ouest-Nord-Ouest et Est-8ud-Est située à en­viron 10 km de Parakou entre les villages Alafiarou etDouroubé et sur des sols ferrugineux tropicauxappauvris modaux à faciès induré.

Letaux de gravillons dès la surface et dans les10 cm supérieurs est de 10 % avant le démarragedes essais dans toutes les parcelles.

L'humidité du sol avant le labour est de 1 à 2% dans les Horizons de surface.

CHAMPS DE LABOUR OU PARCELLE D'ESSAI

Le champ de labour est constitué de 5 parcel­les de forme rectangulaire de 22,13 m de long, 4,52m de large et séparées les unes des autres par unebande de terre de 2 m de large avec une pente de3,2 %. La maîtrise de l'érosion et du ruissellement surces parcelles est possible grâce à leur délimitationpériphérique avec des tôles de fer plat de 1 mmd'épaisseur, 30 cm de large et enfoncés dans le solsur une profondeur de 10 cm. Les parcelles sontterminées en aval par une gouttière qui conduitl'érosion et le ruissellement dans des cuves decapacité équivalente à un ruissellement de 50 mm etséparées par un partiteur.

LES TRAITEMENTS DU TRAVAIL DU SOL

En général, le travail du sol consiste à le traitermécaniquement avec des instruments adaptés defaçon à lui donner des propriétés physiques satis­faisantes avant les semis.

• Chercheur au Centre National d'Agro pédologie (CENAP)BP. 988 COTONOU BENIN

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Bulletin de la Recherche Agronomique au Bénin

L'objectif visé est la suppression des mauvai­ses herbes, l'ameublissement du sol et la destruc­tion de la pellicule de battance (Valentin, 1981) dusol.

Deux séries de traitement ont été réalisées aucours de ces essais

La première se compose des 3 traitementssuivants:

- Parcelle nue sans aucune végétation. Il s'agit de si­muler les conditions défavorables extrêmes qu'ilconvient toujours d'éviter dans la nature. Cette si­tuation est pire que celle rencontrée dans leschamps abandonnés

- Parcelle à billons isohypses réalisés avec la trac­tion animale

- Parcelle à billons isohypses réalisés à la houe.

Cette série de traitement qui a duré 6 ans a étéappliquée aux essais suivants:

- Effets du travail du sol à la traction animale surl'érosion et le ruissellement

- Effets du travail du sol à la traction animale sur ladisponibilité en éléments minéraux et organiques.

- Effets du travail du sol à la traction animale sur la ré­sistance du sol au pénétromètre où le maïs ou lecoton est cultivé à plat hors parcelle sans mesured'érosion ni de ruissellement.

La deuxième série de traitements a duré 4 anset ne comporte que l'essai sur les effets du travail dusol à la traction animale sur le rendement. Les traite­ments réalisés dans cet essai sont les suivants:

- Parcelle témoin non travaillée.- Parcelle à labour isohypse à la houe.- Parcelle labourée suivant la pente à la charrue.- Parcelle à labour isohypse à la charrue.

n" 1 Mai 1991

Tous les autres facteurs, notamment les sar­clages fréquents, la fumure minérale vulgarisée etles traitements phytosanitaires sont optimisés defaçon à ne pas devenir Iimitants.

Les parcelles ont 22,13 m de long, alors quel'âge et la chaîne de traction ont 30 m, pour faciliterdonc le déplacement des animaux il a été procédé àl'enlèvement des tôles de délimitation avant les la­bours.

On laboure ensuite à partir du centre versl'extérieur, la terre étant rejetée vers l'intérieur. Lacharrue coupe la terre toujours du même côté parrapport à la direction d'avancement. Le labour ainsiréalisé est appelé labour en planches. La mêmeopération est reprise en sens inverse pour confec­tionner des billons (fig1) (Canard, 1976).

Les opérations de mesure effectuées sur lesparcelles sont les suivantes :

- Mesure du ruissellement (en mm) après chaquepluie.

- Mesure des pertes de terre ou érosion (en kg ou entonne) après chaque pluie.

- Perte en éléments organiques et minéraux détermi­nés au laboratoire sur les échantillons prélevés.

- Mesure de la pénétrométrie (en kg/cm2) avant etaprès le labour; sur la parcelle nue elle est mesu­rée sur sol non labouré.

- Le rendement en arachide n'a pas été mesuré surla parcelle travaillée à la charrue.

- La charge graveleuse (définie comme le pourcen­tage pondéral de perte par rapport au poids totalde l'échantillon) était mesurée à la fin de l'essai.

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Bulletin de la Recherche Agronomique au Bénin n" 1 Mai 1991

Fig. 1

LE BILLONNAGE_..- -..;,............-.......

sillon

INSTRUMENT ET MATERIEL DU TRAVAIL DU SOL

La résistance du sol a été mesurée avec unpénétromètre de poche dont l'utilisation consiste à.enfoncer le bout dans le sol et à lire directement lapression en kg/cm2.

Le matériel utilisé pour la préparation du soldans cet essai est un attelage de type Arara (fig.2)décrit par Canard (1976). Il est composé d'un âge

sur lequel s'adaptent les mancherons et lesupport de la roue. Au hâti de base sontfixés le régulateur de traction, le corps decharrue.

Le soc, le contre-sep et le talon encontact avec la terre s'usent plus ou moinsrapidement et doivent être remplacés pé­riodiquement environ tous les 10 ou 30hectares suivant la nature des sols tra­vaillés.

: profondeur dé labour

.ÎJoug

chaine de traction~ ~

Fig. 2

LA CHARRUEAttelage de type ARARA

~_,......---+----L..I."",- régulateur de traction

mancheronsr + ligne de tractioncorps de charrue

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B'«Uetin de la Recherche Agronomique au Bénin n" 1 Mai 1991

RESULTATS ET DISCUSSIONS

EFFETS DU TRAVAIL DU SOL A LA TRACTIONANIMALE SUR L'EROSION ET LE RUISSELLEMENT

Les résultats de mesures obtenus au coursdu déroulement des essais sont consignés dans letableau 1. Il ressort de l'examen de ce tableau lesconclusions suivantes:

- Le billonnage isohypse réalisé à la traction animalesous une pluviométrie annuelle de 1200 mm réduitles pertes en terre de 16,5 t à 0,3t/ha/an et le ruis­sellement de 340 à 42 mm soit respectivement de99 % et 95 % de leur valeur sur sol nu.

- Ce même mode de labour réalisé à la houe sous lamême pluviométrie réduit les pertes en terre et leruissellement respectivement de 16,5t et 840 mmà 1,8t/ha/an et 21Omm/ha/an soit de 90 % et 80 %de leur valeur sur sol nu.

- Sous un régime pluviométrique plus faible (670mm), billonnage isohypse annule l'érosion et leruissellement qui passent de 8,2 t/ha/an et 402mm/ha/an respectivement à zéro pour les deuxparamètres.

Ces résultats montrent une efficience plus élevée dubillonnage isohypse réalisé avec la traction animaledans le contrôle de l'érosion et du ruissellement.

Tableau 1 : Pertes en terre (P) (t/ha) et Ruissellement (R) (mm) de trois traitements detravail du sol sous deux régimes pluviométriques annuels différents.

TRAITEMENTS

Témoin nu sans Billonnage Billonnagelabour isohypse isohypse

à la traction 'à la houeanimale

p R P R P R

Régime plu-viométrique 16,5 840 0,3 42 1,8 210

1200 mm

Régime plu-viométrique

8,2 402 0 0 0 0670 mm

EFFETS DU TRAVAIL DU SOL A LA TRACTIONANIMALE SUR LA DISPOf\IIBILITE EN ELEMENTSMINERAUX ET ORGANIQUE

Des analyses chimiques faites sur la terre en­traînée ont donné les résultats exposés dans letableau 2. L'observation de ces résultats fait appa­raître que:

- La matière organique semble être entraînée préfé­rentiellement car quelque soit le traitement detravail du sol la terre entraîné contient au moinsdeux fois plus de matière organique que la terre enplace. Quant aux bases échangeables, la diffé­rence est faible entre la terre en place et la terreentraînée.

- Les taux de matière organique et des bases échan­geables est plus importante sur les parcelles àbillonnage isohypse et légèrement plus faible pourle traitement de sol nu non labouré.

Le billonnage contribue donc à une décom­position et à une mobilisation plus élevée de lamatière organique et des bases si l'on considère laperte par unité de prise de sol. Mais la perte totaleréelle annuelle de matière organique et de baseséchangeables sur les parcelles à billonnage iso­hypse est beaucoup moins importante car la perteen terre moyenne annuelle de 15 t/ha correspond àdes pertes d'environ (densité de sol 1,45) :

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BuUetin tk la Recherche Agronomique au IYnin nO 1 Mai 1991

- 1 tonne de matière organique;- 200 kg de sulfate d'Ammonium à 20 %;- 60 kg de phosphate bicalcique à 40 %;- 3 kg de chlorure de potassium à 60 %.

Le billonnage isohypse réalisé à la houe en­traine sur la base de 1,8 t/ha/an de terre les pertessuivantes:

• 125 kg de matière organique;- 25 kg de sulfate d'Ammonium à 20 %;- 8 kg de phosphate bicalcique à 40 %;- 0,4 kg de chlorure de potassium à 60 %.

Le billonnage isohypse réalisé à la tractionanimale entraine sur la terre 0,3 t/ha/an de terre despertes très réduites de l'ordre de :

- 20 kg de matière organique- 4 kg de sulfate d'Ammonium à 20 %;

- 1,3 kg de phosphate bicalcique à 40 %;- 0,05 kg de chlorure de potassium à 60 %;soit une réduction de 98 % des pertes sur sol nu. Cesdernières pertes sont très faibles, voir même négli­geables.

On peut donc être amené à conclure que bienles taux de matière organique et de bases échan­geables soient plus élevés dans la terre entrainéedes parcelles ayant subi les traitements du billon­nage isohypse, les pertes totales annuelles enregis­trées sur ces parcelles sont assez faibles. Ce qui té­moigne de l'efficacité du billonnage isohypse dansla réduction des pertes organiques et minérales.Cette réduction tant encore plus forte avec le traite­ment du billonnage isohypse réalisé à la tractionanimale démontré clairement de l'importance de cemode de labour dans la conservation des élémentsorganiques et minéraux du sol.

Tableau 2: Matière organique (MO) et bases échangeables de la terre en place (tp) et de laterre entraÎnée (te) des parcelles d'essais soumises à trois traitements de travail du sol.

TRAITEMENTS

Témoin nuBillonnage Billonnage

sans labourisohypse à la traction isohypse

animale à la houe

tp te tp te tp te

M.O. ( %) 0,5 1,5 0,8 1,6 0,9 1,9

Baseséchangeables 1,7 1,8 2,1 2,8 2,3 2,2Ca (meq/l00 g)

Mg "0,8 1,0 1,2 1,3 1,5 1,5

K " 0,3 0,2 0,4 0,4 0,5 0,6

Na " 0,05 0,06 0,10,02 0,02 0,1

P assimilable(ppm) 1 1 5 4 6 6

EFFETS DU TRAVAIL DU SOL A LA TRACTIONANIMALE SUR LA RESISTANCE DU SOL AUPENETROMETRE

Le travail du sol, notamment le billonnage iso­hypse diminue la résistance de ce sol à la pénétra­tion des outils agricoles. Cette diminution est encoreplus grande quand ce billonage est réalisé avec latraction animale. Des mesures de pénétrométrie

(tableau 3) réalisées sur les parcelles font ressortirque la résistance qu'oppose le sol au pénétromètrepasse de 1,70 kglcm2 sur sol nu à l,20kglcm2 sursol traité au billonnage isohypse réalisé à la tractionanimale. Ce qui signifie que le billonnage isohypse,particulièrementcelui réalisé la traction animale laisseà la disposition des plantes un sol plus meuble doncplus facilement exploitable par les racines.

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Tableau 3 : Pénétrométrie sur les parcelles ayant reçu 4 traitements de travail de sol

Traitements

- Sol nu non labouré

- Mais ou coton à plat

- Mais ou coton avec billonnage isohypseréalisé à la houe

- Mais ou coton avec billonnage isohypseréalisé à la traction animale

Pénétrométrie kg/cm2

1,70

1,51

1,40

1,20

n = 350 PPDS (5%)CV

0,181,6

EFFETS DU TRAVAIL DU SOL A LA TRACTIONANIMALE SUR LE RENDEMENT

DeOOlNeaJX travauxeffectués en station d'éro­sion ont permis de mettre en évidence la campo­l8flte travail du sol à la traction animale et à la houedans l'élaboration du rendement d'une culture.

L'analyse des résultats consignés dans le

tableau 4 montre par rapport aux témoins que:

- le labour suivant la pente à la traction animaledonne des gains de rendement variant de 12 à40%;

-le labour isohypse à la houe donne des gains de 25à70%;

-le labour isohypse à la traction animale donne desgains de 50 à 90%.

Tableau 4 : Rendements (t/ha) de quelques cultures pratiquées sur les parcelles ayant reçu4 traitements différents de travail du sol

TRAITEMENTS

CULTURESLabour à la houe Labour à la charrue

Témoin non Isohypse Suivant Isohypsetravaillé la pente

Coton 0,8 1,0 0,9 1,4

Mais 2,1 2,9 2,6 3,1

Arachide 1,0 1,7 1,4 -

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Bulleti" de ID Recherche Agronomique au Bënin ,,°1 Mai 1991

Ce dernier mode de labour doit être décom­mandécompte tenu de ses avantagessur le rende­ment.

Le labour suivant la pente doit être décorn­mandécar il entraîneune baisse de rendement parrapport au labour isohypse.

AUTRES EFFETS DU LABOUR A LA TRACTIONANIMALE

A la fin des essais, une évaluation dans cha­que parcelletraitée de la charge graveleuse de l'ho­rizon de surface a été faite; et il en ressort lesrésultats suivants:- Sur la parcelle non labourée nue, la charge grave­

leuse a passé de 10 % à 60 %.

- Sur les parcelles traitées à la traction animale lacharge graveleuse a passé de 10 % à 12 %.

- forte réduction des pertes d'éléments organiqueset minéraux d'où diminution importante de la baissede fertilité des sols;

- accroissementdu rendement des cultures;- évite une augmentation significative de la charge

graveleuse.

Cette étude a donc permis surtout de mieuxcerner le rôle du billonnage isohypse dans la con­servation dessols,de l'eau du sol et de lafertilitédessols.

On note donc une faiblessedans l'accumula­tion relative des graviers due à une faiblesse del'érosion dans les parcelles traitées à la tractionanimale. Parcontre lesparcellestraitéesà lahoueetcellenue ont enregistréune charge graveleuse plusélevée à cause de la forte érosion qui a entraîné unaccroissement relatif de la teneur en gravier du sol.

CONCLUSION

Il ressortde cette étude que le billonnage iso­hypse réalisé à la traction animalesur les sols ferru­gineuxtropicaux sur une pente de3,2 % présentedenombreuxavantagesdans la conservation des solset des eaux. Lesdix années (6ans + 4 ans) d'essaisréalisés sur des parcelles d'érosion ont permis derelever les effets bénéfiques suivants :- réduction importante du ruissellement et de l'éro­

sion;

BIBLIOGRAPHIE

Canard P., 1976.Guide pratique de laculture atteléeau Bénin. PNUD/FAO 84 p.

ValentinC., 1981.Organisationspelliculaires super­ficielles de quelques sols de la région subdéserti­que. (Agadès - Niger). Dynamique de formation etconséquences sur l'économie en eau. Thèse Doct.3è Cycle. Université ParisVII.

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1. STAGE DE FORMATION SURL'AGRICULTURE EN COULOIRS

Le réseau de recherche sur l'Agriculture encouloirs pour l'Afrique Tropicale (AFNETA) et la Di­rection de la Recherche Agronomique du Bénin ontorganisé à Cotonou du 20 au 31 Août 1990 un Stagerégional de formation des chercheurs d'Afrique del'Ouest Francophone sur les méthodologies de re­cherche en agriculture en couloirs. Il s'agit d'unsystème d'Afroforesterie qui permet de régénérer lafertilité des terres pauvres avec la possibilité deproduire simultanément du bois de chauffage et desfourrages pour les animaux. Ont participé à ce stageles représentants de 12 pays africains francophonesà savoir le Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée,le Mali, le Sénégal, leTogo, le Burundi, le Cameroun,le Gabon, le Rwanda, le Zaïre et le Bénin.

Il. La Direction de la Recherche Agronomique aorganisé du 3 au 7 Décembre 1990 un SéminaireNational sur la Recherche-Développement au Bénin(Acquis et Perspectives). Ces assises ont permisaux participants tant nationaux qu'étranger de parta­ger leurs expériences dans ce domaine et de jeterles bases d'une stratégie nationale en Recherche­Développement, des actes de ce séminaire sont surle point d'être publiés.

III. Le Comité National de la Recherche Agronomi­que (CNRA) a tenu ses assises du 19 au 22 février1991. Le diagnostic de la Recherche Agricole Natio­nale fait à ce séminaire par les chercheurs eux­mêmes est assez sombre. Le manque d'intérêt ac­cordé à cette activité les dix dernières années parles autorités politico-administratives et l'insuffisancede compétences techniques sont à l'origine de cemalaise. Le document de synthèse de ce séminaireest en cours de préparation.

IV. Un colloque international sur le Palmier à Huile aété organisé à Cotonou du 11 au 14 Mars 1991 parl'association Africaine pour le Développement dupalmier à huile (ADPH). Les résolutions prises à cecolloque seront publiées.

V. Une réflexion sur la filière riz et cocotier en Répu­blique du Bénin sera organisée parla Direction de laRecherche Agronomique dans le 2e semestre del'année en cours.

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