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Bulletin de liaison destiné aux membres de la Ligue pour la Protection des Oiseaux de l’Hérault - Avril 2016 Editorial Cette année 2016 revêt un caractère particulier car elle nous permettra de fêter les 10 ans de la LPO Hérault. Dix ans de combats pour la biodiversité, d’espoirs, de défaites et, heureusement aussi, de victoires. Mais dans notre société rien n’est définitivement acquis et nous devons rester vigilants face aux nombreuses agressions dont la Nature est victime. Cette année sera aussi celle du 40ème anniversaire de la loi du 10 Juillet 1976, loi fondatrice de la Protection de l’Environnement dans notre pays. Aujourd’hui, le pouvoir politique semble se désengager et, alors que de nouveaux pesticides (7000 fois plus puissants que le fameux DDT) répandent la mort dans nos campagnes, stérilisent les sols et détruisent jusqu’au moindre signe de vie, la loi sur la biodiversité maintes fois annoncée a du mal à voir le jour, ralentie par l’action désespérée du lobby de l’industrie chimique. Cette année 2016 sera enfin celle du choix de notre avenir. En effet, la réforme territoriale, à l’origine de la création de grandes régions, nous incite à réfléchir sur notre organisation actuelle et surtout sur notre organisation future. Face à des pouvoirs publics recherchant à réduire le nombre de leurs interlocuteurs, nous devons décider quelle forme juridique nous adopterons : fédération, coordination ou encore association régionale. Au-delà des avantages et inconvénients de chaque formule, nous devons rester fidèles à note idéal et amplifier notre ancrage sur le territoire pour répondre toujours mieux aux aspirations de nos membres en développant les actions de terrain en faveur de la Biodiversité et de l’Homme. Le Président, Pierre Maigre Numéro 27 Sommaire Edito p.1 Conservation p.2 Vie associative p.3 Positionnements p.4 EEDD p.5 Refuges LPO p.5 « Le saviez-vous » p.6 Témoignage p.6 L’espèce du semestre p.7 Actualités p.8 HÉRAULT Illustration du bandeau : Tarier pâtre © V. Lopes Rappel 10ème Assemblée Générale : samedi 23 avril à Loupian Repas des bénévoles : jeudi 5 mai à Villeveyrac

Bulletin LPO Info Hérault n°27 - Avril 2016

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Bulletin de liaison destiné aux membres de la LPO Hérault Numéro 27 (Avril 2016)

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Page 1: Bulletin LPO Info Hérault n°27 - Avril 2016

Bulletin de liaison destiné aux membres de la Ligue pour la Protection des Oiseaux de l’Hérault - Avril 2016

EditorialCette année 2016 revêt un caractère particulier car elle nous permettra de fêter les 10 ans de la LPO Hérault. Dix ans de combats pour la biodiversité, d’espoirs, de défaites et, heureusement aussi, de victoires. Mais dans notre société rien n’est définitivement acquis et nous devons rester vigilants face aux nombreuses agressions dont la Nature est victime.Cette année sera aussi celle du 40ème anniversaire de la loi du 10 Juillet 1976, loi fondatrice de la Protection de l’Environnement dans notre pays. Aujourd’hui, le pouvoir politique semble se désengager et, alors que de nouveaux pesticides (7000 fois plus puissants que le fameux DDT) répandent la mort dans nos campagnes, stérilisent les sols et détruisent jusqu’au moindre signe de vie, la loi sur la biodiversité maintes fois annoncée a du mal à voir le jour, ralentie par l’action désespérée du lobby de l’industrie chimique. Cette année 2016 sera enfin celle du choix de notre avenir. En effet, la réforme territoriale, à l’origine de la création de grandes régions, nous incite à réfléchir sur notre organisation actuelle et surtout

sur notre organisation future. Face à des pouvoirs publics recherchant à réduire le nombre de leurs interlocuteurs, nous devons décider quelle forme juridique nous adopterons : fédération, coordination ou encore association régionale. Au-delà des avantages et inconvénients de chaque formule, nous devons rester fidèles à note idéal et amplifier notre ancrage sur le territoire pour répondre toujours mieux aux aspirations de nos membres en développant les actions de terrain en faveur de la Biodiversité et de l’Homme. Le Président, Pierre Maigre

Numéro 27

Sommaire Edito p.1 Conservation p.2 Vie associative p.3 Positionnements p.4 EEDD p.5 Refuges LPO p.5 « Le saviez-vous » p.6 Témoignage p.6 L’espèce du semestre p.7 Actualités p.8

HÉRAULT

Illustration du bandeau : Tarier pâtre © V. Lopes

Rappel

10ème Assemblée Générale :

samedi 23 avril à Loupian

Repas des bénévoles :

jeudi 5 mai à Villeveyrac

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Un programme Life en faveur du Gypaète barbu

Veille environnementaleNotre territoire fait l’objet d’une quantité toujours croissante de projets qui portent atteinte à notre environnement naturel. Notre devoir est d’alerter les autorités environnementales, essayer d’en optimiser certains de ces projets, voire engager des procédures contentieuses pour les dénoncer. Aujourd’hui, les salariés de la LPO Hérault n’ont plus la disponibilité nécessaire pour prendre seuls la charge d’une veille environnementale systématique et pérenne. C’est pourquoi un groupe d’action bénévoles et salariés a été créé afin de structurer une

Un chantier d’urgence en faveur des chiroptèresLe Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage de la LPO Hérault a reçu en 2015 un appel téléphonique d’une personne résidant à Marseillan-Plage qui souhaitait nous signaler le problème de cohabitation qu’elle rencontrait avec des Chauves-souris (bruit et odeur conséquents). Notre structure a alors engagé la démarche requise dans le cadre des «SOS Chauves-souris» : toute personne victime de problèmes de cohabitation avec la faune sauvage, en l’occurrence les Chiroptères, peut recourir à une aide personnalisée pour répondre à ses questions et ses demandes d’intervention lorsque cela se révèle nécessaire et s’avère possible. La LPO Hérault, via son pôle conservation, fait partie de ce réseau national de chiroptérologues prêts à répondre à ce type de demande.Nous avons ainsi mobilisés nos bénévoles le samedi 30 janvier pour réaliser un chantier à Marseillan-Plage.

Il s’agissait d’une part d’étanchéifier, colmater des interstices de planches (utilisation de silicone et mousse expansée) d’un chalet en bois ayant abrité une colonie conséquente de Chauves-souris et d’autre part d’inspecter la sous-pente de toit pour y constater les «dégâts» éventuels (déjections) et y effectuer un rapide nettoyage.Ce chantier devait impérativement avoir lieu au préalable de la construction d’un gîte artificiel unique en son genre qui viendra «remplacer» le gîte historique utilisé par la colonie de Chauves-souris (à savoir la soupente de toit et les façades du chalet). Ainsi la colonie sera relogée là où elle ne dérangera plus. Les Chauves-souris sont actuellement absentes du gîte qu’elles utilisent entre mars/avril et octobre notamment pour la mise bas et l’élevage des jeunes, c’est pourquoi il fallait agir avant leur retour printanier !

Camille Fraissard

La LPO Hérault participe à un nouveau programme Life «Gypconnect» coordonné par la LPO France. Ce programme vise à restaurer la connexion entre les populations de Gypaètes barbus des Alpes et des Pyrénées.L’importance géographique du Massif central dans une stratégie de réintroduction des Vautours en Europe étant confirmée par l’observation, dans la Drôme et le Massif central, d’oiseaux originaires tant de l’ouest de l’Europe (Espagne, Pyrénées) que de l’est (Abruzzes, région balkanique), le programme poursuivra deux objectifs :- Renforcer la population du Gypaète barbu par la création de noyaux de population dans la Drôme et le Massif central- Favoriser des mouvements d’oiseaux depuis ces

Conservation des espèces

noyaux de population entre les Alpes et les Pyrénées de façon à permettre des échanges d’individus et la variabilité génétique des populations de Gypaètes.

Denis Rey

action coordonnée pour mener à bien cette mission.Les premières réflexions ont identifié 2 thématiques d’action, l’une pouvant se nourrir de l’autre, l’une précédant l’autre dans la chronologie d’intervention :- La prospection en amont de projets potentiellement problématiques.- La collecte d’informations en aval des projets établis et posant problème.Si vous souhaitez rejoindre ce groupe, nous vous invitons à prendre contact avec le Directeur de la LPO Hérault ([email protected]).

Nicolas Saulnier

Gypaète barbu © C. Rambal

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OCTOBRE 2015- 8 : PRADES LE LEZ : Réunion de rentrée du réseau COOPERE 34- 9 : Conseil d’Administration (C.A.) LPO Hérault- 12 : MONTPELLIER - rencontre avec les agents de la ville- 16 : Réunion inter LPO(s) - réforme territoriale- 20 : VIAS - chantier ERDF protection de l’avifaune- 21 : Communauté de Communes Bassin de Thau - Projet d’extension Oïkos- 22 : PARIS : commission «rapaces» LPO- 23 : PARIS : C.A. LPO France- 24 : Rencontre Allain Bougrain-Dubourg à Montpellier- 30 : C.A. LPO Hérault.

DECEMBRE 2015- 3 : Villeneuve-les-Maguelone - Conservatoire du littoral et SIEL- 4 : MONTPELLIER - plantation « arbre du climat » ; C.A. LPO Hérault- 5 : C.A. Meridionalis- 8 : Comité de pilotage Via Domitia (Natura 2000)- 10 : BEZIERS - lancement Groupe Local LPO Biterrois ; PRADES LE LEZ - Journée «éduquer dans la nature»- 11 : SETE - réunion avec avocat ; MONTPELLIER - Rencontre «social et environnement» COOPERE 34- 14 : MEZE - Natura 2000 Etang de Thau- 15 : MAURIN - Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS).

FEVRIER 2016- 1 : MONTPELLIER - pose d’un nichoir à Faucon crécerelle sur Hôtel de Ville - 5 : MONTPELLIER - Rencontres préparatoires Festival SEVE- 6 : MONTPELLIER -CDPENAF- 11 : MAUGUIO - Natura 2000 Pays de l’Or- 12 : LODEVE - réunion avec Mme la Sous-Préfète (éolien)- 15 : AGDE - réserve du Bagnas- 19 : C.A. LPO Hérault- 22 : EDF-EN - réunion éolien- 24 : Réunion avec l’Association de défense de l’Environnement et de la Nature des Pays d’Agde (ADENA)- 26, 27, 28 : ROCHEFORT - Conseil National LPO. - 28 : BARJAC - Manifestation contre le gaz de schiste

Le semestre des administrateursNOVEMBRE 2015- 5 : MONTPELLIER - Rencontre du réseau régional «santé-environnement»- 13 : Comité de gestion réserve de l’Estagnol- 15 : Club 4 CV à Villeveyrac- 16 : MONTPELLIER - rencontre réforme territoriale et réseaux d’EEDD - 17 : Natura 2000 - salins de Villeneuve- 18 : Mairie de Villeveyrac - dossier « handicap »- 24, 25, 26 : Clermont -l’Hérault - formation «Loup»- 27 : Réserve du Bagnas- 28 : MARSEILLAN - plantation « arbre du climat »- 30 : C.A. Centre Permanent d’initiatives pour l’Environnement (CPIE) Bassin de Thau ; CA LPO Hérault réforme territoriale

JANVIER 2016- 12 : MONTPELLIER – Commission Départementale de Protection des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers (CDPENAF)- 21 : MEZE – C.A. CPIE Bassin de Thau- 22 : VILLEVEYRAC - voeux Mairie- 23 : Accueil nouveaux adhérents - plantation « arbre du climat »- 29 : PARIS - Commission «rapaces» LPO- 30 : PARIS – C.A. LPO France.

MARS 2016- 1 : Réunion avec l’Expert-comptable- 9 : SETE. Mairie - protection de site- 11 : MEZE - Séminaire CPIE-BT- 16 : GIGNAC – Communauté de Communes Vallée de l’Hérault ; LOUPIAN : Mairie - partenariat; MONTPELLIER - rencontre nationale des semeurs de jardins- 21 : Réunion avec la présidente du Syndicat des éleveurs- 23 : Département de l’Hérault - Convention «emploi»- 24 : MONTPELLIER - Commission Départementale d’Orientation Agricole (CDOA) ; POUZOLS - AG COOPERE 34- 25 : CAHORS- réunion réforme territoriale ; PALAVAS - inauguration plateforme d’observation des oiseaux- 29 : VENDRES - Natura 2000.

Vie associative

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archal

Préserver la biodiversité n’est pas difficile. Il suffit pour cela que chacun reste à sa place. Toutes les bêtes le font. Pas les humains. Nous savons beaucoup de choses sur le monde animal, nous dressons la liste rouge des espèces menacées, de celles qui se sont adaptées à leur environnement, de celles encore qui ont simplement disparu, victimes de l’activité humaine. Mais s’il y a bien une chose que nous devons réaliser, c’est que l’Homo Sapiens est à l’origine, en tout ou partie, des dérèglements profonds des écosystèmes. Tous, nous voulons manger. Il nous faut des champs un peu partout pour d’abondantes récoltes en toutes saisons. Pas question de laisser les insectes-ravageurs, pests en anglais, ronger la sève de nos plantes. Le remède est simplissime. Quelques scientifiques ont concocté, voilà un peu plus de 25 ans, de nouvelles molécules super-pesticides à base de chlore et de nicotine qui nettoient tout, les néonicotinoïdes, 7000 fois plus puissants que le DDT interdit depuis 1974. Pour être bien sûrs d’avoir des récoltes intactes les agriculteurs les utilisent systématiquement et préventivement. Tant pis si plus de 90% de ces neurotoxiques, non absorbés par les plantes-cibles, s’incrustent et infestent les sols du monde entier dont ils effacent la vie organique, se propagent partout par les eaux de ruissellement, polluent et tuent les invertébrés des milieux terrestres et aquatiques. Au-dessus du sol, peu d’insectes en réchappent, pas même les abeilles qui pollinisent pourtant gratuitement des milliards de plantes, rendant possible la production alimentaire. Les populations d’oiseaux aussi s’effondrent, principalement en raison de l’effondrement des insectes (de 80% à 90% en Europe selon des données récentes). Ces petits inconvénients ne semblent pas prépondérants pour les fabricants - Bayer, Syngenta Novartis, BASF, DowChemicals, Mitsui, Sumitomo, etc.- pour lesquels priment surtout les chiffres d’affaires qui représentent plus du tiers de celui des autres produits phytosanitaires. L’avantage décisif des néonicotinoïdes, c’est qu’ils sont présumés inoffensifs pour l’homme (bien que des doutes sérieux commencent à se faire jour). C’est là une raison amplement suffisante pour que nos décideurs ne décident rien du moment que les agriculteurs sont contents et que les lobbies des industries chimiques se montrent rassurants et minimisent les problèmes écologiques. La pression constante des organisations de défense

de la nature, dont la LPO très engagée, a quand même fini par porter ses fruits. Le 19 mars 2015, quelques députés – D. Batho, G. Papt, J.P. Chanteguet - ont réussi à faire voter un amendement interdisant l’utilisation sur le sol français des pesticides comprenant des néonicotinoïdes. Ce texte revient à l’Assemblée nationale en deuxième lecture ce mois-ci… Croisons les doigts !

Jean Andelfinger

Néonicotinoïdes

Enfouis à plus de 1500 mètres de profondeur le gaz et le pétrole de schiste sont extraits en injectant dans la roche de l’eau et des produits chimiques à très haute pression.Ces hydrocarbures accompagnés de métaux lourds remontent ensuite à la surface où ils sont traités plus ou moins correctement. Cette méthode de fracturation hydraulique de la roche n’est pas sans danger à l’instar de ce qu’il se passe en Amérique du Nord.Devant la remise en question juridique de l’abrogation des permis de recherche de gaz et de pétrole de schiste sur le territoire français, la dangerosité de la fracturation hydraulique et l’impact sur l’environnement, dans la continuité des actions menées par le RAC-France et ses associations membres, la LPO Hérault demande :l’interdiction de l’exploration et l’exploitation de gisements d’hydrocarbures non-conventionnels sur l’ensemble du territoire national français,le non renouvellement des permis arrivés à échéancele rejet des demandes de permis en cours d’instruction sur le territoire français.

Nicolas Saulnier

Gaz de schiste

Positionnements

Abeille domestique © M. Blavier

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archal

Les jeunes de la Mission Locale d’Insertion mobilisésDans le cadre d’un projet d’insertion, les jeunes de la Mission Locale de Mèze ont été encadrés par l’association ARDAM durant un mois sur un projet de préservation de l’environnement. La LPO Hérault a accompagné le groupe sur quatre jours afin de les sensibiliser et de les impliquer pour la préservation de la biodiversité.Alors qu’en 2015 un précédent groupe avait aménagé le site Naturel Protégé de la Conque de Mèze avec des nichoirs (afin de palier le manque de cavités sur le site) et équipé les volières de rééducation du Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage de la LPO Hérault, cette année, deux journées ont été dédiées à la création d’un hôtel à insectes, une matinée à l’aménagement de perchoirs pour les rapaces en soins au CRSFS de Villeveyrac et un après-midi à la pose d’abris à chiroptères sur l’écosite de Mèze. L’hôtel à insectes a été entièrement réalisé par les jeunes. Les différents compartiments abriteront bourdons, osmies, coccinelles, chrysopes, perce-oreilles...Cet hôtel a également une valeur pédagogique pour sensibiliser les visiteurs sur les différents habitats de la petite faune qui peuvent être rencontrés sur le site.En plus d’avoir contribué à aménager les espaces de soins du Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage, les jeunes ont bénéficié de la formation «secouristes de la nature» (identification et prévention des dangers pour la faune, apprentissage des premiers gestes de secours...)Le parc pédagogique a été parcouru afin d’identifier les aménagements favorables à la faune pouvant être transposés sur le site de Mèze.Enfin, les abris à chiroptères réalisés par un bénévole de la LPO ont été installés sur les bâtiments ne présentant pas d’espaces favorables au repos diurne de ces mammifères.Afin de finaliser les aménagements favorables à la

faune, un nichoir à Mésange a été installé ainsi qu’une mangeoire, et après avoir identifié les dangers pour la faune (un Coucou geai a malheureusement été retrouvé mort suite à une collision avec les vitres des bâtiments), une lettre sera rédigée à destination du propriétaire du site pour demander la pose de silhouettes anti-collisions.L’après-midi a également été l’occasion de réaliser l’inventaire des oiseaux présents sur la Conque (Flamants roses, Grande aigrette, Aigrette garzette...), les observations ont été transmises sur le site d’inventaire participatif faune-lr.org.Les jeunes ont également pu échanger avec un représentant de la police rurale de la Communauté de Communes Nord Bassin de Thau qui intervient le cas échéant pour le respect de la réglementation du site naturel protégé que les jeunes ont aménagé durant un mois (aménagements de gestion de la fréquentation) et qu’ils ont inauguré le 24 février 2016 en présence d’élus locaux et des intervenants.

Thomas Marchal

Mon quartier est un refuge pour la biodiversitéAlors que le réseau LPO éditait un nouveau guide «biodiversité et quartier» et «biodiversité et paysage urbain», le Groupe Local LPO «Grand Montpellier» a proposé une soirée sur ce thème au Centre Social Alisé de l’association GAMMES au sein du quartier Gambetta où les jardins partagés du parc Clémenceau (géré par l’association Pavé) sont devenus Refuges LPO. Julie Pernin en Service Civique Volontaire à la LPO Hérault a pu présenter le contenu de ces nouveaux documents. Le 1er guide, s’il recense tout ce qui a bouleversé les équilibres ces dernières décennies, ne reste pas sur

un constat catastrophiste mais nous invite à participer chacun à notre niveau à la réparation mais plus que cela à l’invention pour créer partout là où nous vivons, dans les coins les plus incongrus comme un trottoir, un rond-point, une toiture, des espaces qui deviennent ou redeviennent des refuges, des sanctuaires pour la faune et la flore.Ces guides sont consultables sur le site internet de la LPO Hérault, rubrique «Refuges LPO».

Guyveline Bar et Valérian Tabard

Éducation à l’Environnement & Refuges LPO

Abeille domestique © M. Blavier

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«Le saviez-vous?» : les langues siffléesDans un village d’une vallée perdue de la Chaîne Pontique bordant la mer Noire, Kusköi, surnommé le « « village aux oiseaux », les habitants, pour s’épargner de longues heures de marche dans cette région accidentée, ont inventé une langue sifflée. Cette « langue des oiseaux », proche du son de la flûte, porte en effet bien plus loin que le langage crié. Dans le monde, une quarantaine de langues sifflées ont été étudiées mais soixante-dix ont été recensées, sur tous les continents. « Mode d’expression simplifié

qui n’est utilisé que dans des contextes traditionnels » la plus fameuse, le silbo aux Canaries, a été déclaré Patrimoine mondial de l’humanité et son enseignement est obligatoire en classe de primaire. Les études récentes de ces langues par des équipes universitaires, notamment celle sifflée à Kusköi et le silbo, ouvrent de passionnantes perspectives sur l’origine du langage. L’homme aurait-il sifflé avant de parler ?

Source : Le Monde, 26 août 2015.

Témoignage naturaliste : rencontre avec les loupsNos racines finissent un jour par nous démanger. Les miennes me ramènent vers l’Italie. Mes oreilles connaissent cette langue mais je ne sais la pratiquer. Pour mieux l’apprendre, je pars en Italie. Ce matin, je m’élance sur l’itinéraire reliant les villages d’Anagni et Ceprano. Le balisage suit de petites routes secondaires. Les zones cultivées alternent avec des boisements denses. A l’horizon se profile la chaîne semi-montagneuse du Lazio où se niche le parc national des Abruzzes. Au bitume fait suite une piste terreuse qui suit la courbe descendante d’un vallon boisé. Dans un sous-bois de plus en plus dense, le chemin descend de façon plus abrupte. Au fil de la descente le chemin devient sentier, évoluant en une succession de lacets. La végétation envahissante me signifie que ce secteur est peu fréquenté. Enfin la végétation s’éclaircit et me laisse entrevoir une rivière d’eau claire. J’aperçois entre les branches plusieurs vasques d’eau calme bordées de gros blocs sombres. De rapides courants les relient. L’étroit sentier arrive enfin au bord de l’eau. Je mets pied à terre pour admirer ce lieu d’une fraîcheur étonnante.Aussitôt, mon regard est attiré par deux chiens s’ébattant dans l’eau à une trentaine de mètres en aval. Que font ces deux animaux dans un endroit aussi isolé ? Le bruit de l’eau couvre les autres bruits et ils ne m’ont pas entendu ni senti venir. Ils sont très occupés à jouer et poursuivre quelque poisson égaré dans cette eau claire et peu profonde. Je reste immobile et silencieux dans cette ambiance de nature sauvage et magnifique, jusqu’au moment où je ne sais quel indice

alerte les deux bêtes de ma présence. En un éclair, dans un ensemble surprenant, ils se tournent dans ma direction, braquant leurs yeux perçants sur moi, les oreilles dressées, le poil hérissé… Instantanément, ils font volte-face et s’enfuient dans une course effrénée descendant le cours de la rivière… Un autre fauve, en amont de ma position, aussi stupéfait que les deux autres, s’enfuit à son tour en sens opposé.Des chiens ? Pas du tout, trois magnifiques loups pleins de vigueur, aussi surpris que moi de notre rencontre. Hé oui ! Les Abruzzes ne sont pas loin, les populations de loups de cette région étendent leur territoire aux zones sauvages environnantes.

Marc Ettore

Notre association, consciente du rôle joué par les éleveurs/bergers dans le maintien d’espaces ouverts souhaite qu’une aide forte des pouvoirs publics soutienne les professionnels dont l’activité est menacée par le retour naturel du loup (espèce protégée) dans notre département. Elle œuvre pour une cohabitation harmonieuse entre l’Homme et l’animal.

« Le coin du naturaliste »

Loup gris © D. Simonin (http://denissimonin.com)

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Tout à la fois commun et méconnu : le Renard rouxCroiser un renard (Vulpes vulpes) dans le petit matin est un des plus beaux cadeaux que peut nous offrir la nature. Souplesse de la démarche, harmonie des lignes, pelage roux bien fourni, longue queue touffue. Son long museau pointu lui donne, avec les oreilles triangulaires dressées et les yeux bridés, son aspect caractéristique. Oublié le GoupiI voleur de poules, le rusé gredin des fables et contes : l’animal est magnifique. Doué de remarquables facultés d’adaptation, le renard roux occupe tous les milieux, de la toundra au désert. Si sa présence à proximité des villages a été constatée de tout temps, il a depuis quelques décennies franchi les portes des villes. Cependant, sous nos latitudes, les densités les plus élevées sont rencontrées en zones agricoles riches et variées de bocage, avec lisières entre milieux différents.Près de la base de la queue, le renard porte une tache sombre sous laquelle est située une glande secrétant un liquide odorant qui imprègne ses laissées et le sol où il a posé son arrière-train. Mais, pour marquer son territoire il utilise également son urine et le fumet dégagé par les glandes cachées entre les orteils. Véritable carte de visite, ce fumet est, avec la voix et les postures variées, un important moyen de communication entre les membres du groupe. Car s’ils ne vivent pas en meutes comme leurs cousins les loups, s’ils ont un mode de vie plutôt solitaire, ne vivant en couple qu’à l’époque du rut et, éventuellement, pendant la période de nourrissage des jeunes, la constitution de structures communautaires transitoires, des regroupements de familles sont régulières notamment dans les habitats où la nourriture est abondante. Dans ce cas une hiérarchie entre membres des groupes est bien établie. La plupart des adultes s’établissent sur un territoire bien délimité - parfois occupé par plusieurs, un mâle et deux ou trois femelles par exemple - dont la surface est plus ou moins importante en fonction de la région, du type d’habitat et des ressources alimentaires (de 30 à 40 ha en zone urbaine à 300 à 600 ha en moyenne en zone rurale). A intervalles réguliers, ils parcourent leur domaine, empruntant tout un réseau de «coulées» reliant résidence principale, terriers secondaires, points d’eau, lieux de repos en plein air... et jalonnant les points stratégiques de repères olfactifs. Le renard est un animal très opportuniste et éclectique quant à sa nourriture. Il sait tirer parti de tout ce que la nature - ou les hommes - met à sa disposition : vers, insectes, batraciens, oiseaux, œufs, charognes, fruits, graminées, déchets des poubelles... mais il aime avant tout les petits rongeurs (il en avale 6000 à 10000 par an) qu’il «mulote» (à l’affût, il se projette brutalement en l’air, retombe sur sa proie les quatre pattes jointes) et les lapins de garenne, sans oublier parfois les poules, le gibier d’élevage et les agneaux ! Patient, observateur attentif, c’est un remarquable chasseur aux techniques variées, affût, approche, poursuite... Essentiellement la nuit ou au crépuscule, en solitaire, méthodiquement, il prospecte ses terrains de chasse à la «billebaude» utilisant son odorat exceptionnellement fin, son ouïe très aiguisée, son intelligence et, s’il le faut, sa vitesse de course. Le renard creuse rarement son terrier -dans ce cas, il préfère aménager une cavité naturelle ou artificielle dans un rocher,

un arbre creux...- soit il s’accapare d’une ancienne galerie de blaireau, soit il agrandit un terrier de lapin de garenne. Il dispose ainsi sur son territoire de plusieurs terriers qui lui servent d’abri ou de refuge en cas d’intempéries ou de danger. Un de ces refuges, quelquefois partagé avec un blaireau ou un lapin, servira de mise bas à la femelle.D’une manière générale le mâle ne s’accouple qu’avec une seule des femelles présentes sur son territoire - celle en position dominante, les autres serviront alors de nounou - mais, pour maintenir les effectifs il peut s’accoupler avec plusieurs. Le rut a lieu de la fin de l’automne à la fin du mois de février. Les petits, entre trois et six, naissent huit semaines après l’accouplement dans un terrier choisi par la renarde. Sous la surveillance de la femelle, très bonne mère, les renardeaux grandissent rapidement. Les jeux sont partie intégrante de leur apprentissage de la survie (80% des renardeaux meurent avant leur première année et la longévité n’excède sans doute pas trois ans). Au sein de la portée apparaissent déjà les relations de dominance qui seront valables pour le reste de leur vie. Indépendants vers l’âge de quatre mois, ils atteindront la maturité sexuelle vers 10-12 mois. Avec l’arrivée de l’automne, les jeunes mâles devront partir à la recherche d’un territoire. Les femelles sont autorisées à rester un peu plus longtemps sur le territoire de leurs parents, ou même à y rester.De tout temps le renard a été chassé, pour sa fourrure et comme prédateur de proies gibier ou d’élevage mais aussi comme vecteur de la rage. Au retour de la rage en France dans les années 1960, des campagnes de destruction massives furent mises en œuvre pour s’en débarrasser (ex. 82000 renards tués en 1970).Cette politique s’avéra complètement inefficace. Les territoires vidés de leur population vulpine attirant d’autres renards peut-être contaminés, elle favorisait la progression de renards porteurs du virus. Seule la vaccination par dissémination d’appâts-vaccin par voie aérienne entreprise à partir de 1986 s’est avérée efficace. La rage vulpine est maintenant presque sous contrôle et a été officiellement déclarée éliminée en 2001.Le renard, concurrent déloyal des chasseurs ? Plusieurs études zoologiques et éthologiques ont démontré que le renard n’est pas la cause de la raréfaction du gibier, qu’au contraire, en éliminant les animaux malades, blessés ou déficients, il a un rôle de régulateur sanitaire de la faune sauvage. En détruisant plusieurs milliers de micromammifères par an, c’est aussi en milieu rural un précieux auxiliaire de l’agriculteur et en milieu urbain un dératiseur bénévole. Il est aussi admis que les populations s’autorégulent en fonction de la richesse en nourriture de leur territoire. Et pourtant le renard est déclaré «nuisible» dans tous les départements français (excepté dans quelques communes de certains départements). Toute l’année, il peut : être piégé en tout lieu, enfumé à l’aide de produits non toxiques, déterré avec ou sans chien. Il peut être détruit par tir sur autorisation individuelle délivrée par le préfet entre la date de clôture générale de la chasse et le 31 mars au plus tard, et au-delà du 31 mars sur des terrains consacrés à l’élevage avicole. Les malheurs de Goupil ne sont pas terminés !

Micheline Blavier

L’espèce du semestre

Page 8: Bulletin LPO Info Hérault n°27 - Avril 2016

Depuis les premières lois sur la décentralisation en 1982 jusqu’à la nouvelle carte des régions effective depuis le 1er janvier 2016, le paysage a beaucoup évolué et des échéances sont encore à venir dans le cadre de la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République). La loi NOTRe complète la loi MAPTAM (Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles). De ces changements, on peut retenir à la fois un renforcement des régions et une montée en puissance des intercommunalités.Toutes ces évolutions ont entraîné des réflexions au sein des associations locales LPO. Suite à une rencontre des associations LPO de la nouvelle région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées en octobre 2014, un groupe de travail a été constitué. Il se réunit depuis l’an dernier pour réfléchir à ce que doit devenir la LPO et trouver la meilleure forme juridique. Au centre des discussions, deux axes ont émergé en lien direct avec les nouvelles organisations territoriales : être présent à l’échelle régionale et conserver un ancrage local fort. L’objectif fixé par le groupe de travail est que pour début 2017 la nouvelle organisation LPO LR/MP soit effective. En effet, il est nécessaire de se regrouper pour pouvoir parler d’une seule voix aux dirigeants de la nouvelle région LR/MP. Cela entraînera la mise en place d’une nouvelle gouvernance et de nouveaux fonctionnements. Les associations LPO existantes dans les départements actuellement prendront donc une forme différente. L’organisation du Conseil d’Administration, des directeurs, des salariés sera modifiée mais cela ne changera rien pour les adhérents des différents territoires géographiques. La réforme territoriale est une véritable opportunité pour chacun de réfléchir à la structuration la mieux adaptée dans un environnement devenu de plus en plus difficile pour le milieu associatif. La LPO Hérault prend toute sa place dans ce projet. Nous vous tiendrons informés de l’évolution de ce dossier.

Martine Luziau et Virginie Lopes

Réforme territorialeet projet de nouvelle organisation LPO Hérault

Le naturaliste se doit d’être aussi un protecteur de la nature. Ainsi le photographe veillera scrupuleusement à faire passer l’intérêt et la quiétude de l’animal avant le cliché rare ou spectaculaire. De même l’observateur vit sa passion en pénétrant souvent sur les terrains d’autrui. Il ne devra jamais oublier que cela engendre pour lui des obligations de bonne conduite et de respect de la réglementation ainsi que de la propriété privée.

Respect de la nature

LPO Info Hérault n° 27, bulletin édité par la Ligue pour la Protection des Oiseaux de l’Hérault15, rue du Faucon crécerellette, les Cigales, route de Loupian, 34560 VILLEVEYRAC

Tél : 04.67.78.76.24 - Mél : [email protected] - Site : http://herault.lpo.frOnt collaboré à ce numéro : J. Andelfinger, G. Bar, M. Blavier, M. Ettore, C. Fraissard, V. Lopes, M. Luziau, P. Maigre,

T. Marchal, C. Rambal, P. Raulet, D. Rey, N. Saulnier, D. Simonin, V. Tabard.Revue semestrielle imprimée en 500 exemplaires sur papier recyclé par Geckocom. © LPO Hérault 2016

Quelle LPO pour la nouvelle Région ?La réforme territoriale créant de nouvelles grandes régions, nous devions nous interroger sur une adaptation de la LPO pour représenter les 13 départements du Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées auprès des instances européennes, nat ionales et régionales. Réunies à plusieurs reprises afin de structurer notre Association pour répondre à ces enjeux, les LPO Tarn, Lot, Aveyron, Haute-Garonne, Aude et Hérault proposent la création d’une association LPO régionale représentée dans chaque département par une délégation forte et des groupes locaux proches des adhérents et du terrain.Les salariés resteraient rattachés aux délégations départementales qui seraient représentées, par deux élus, au Conseil d’Administration de la LPO régionale.Ainsi, cette restructuration devrait permettre de renforcer la représentativité et l’efficacité de la LPO tout en conservant et en développant sur de nouveaux territoires son ancrage au service de la défense de notre biodiversité. Pierre Maigre

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