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7/25/2019 Bupha t 2012 Gassmann Marion
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AVERTISSEMENT
Ce document est le fruit d'un long travail approuv par le jury desoutenance et mis disposition de l'ensemble de lacommunaut universitaire largie.
Il est soumis la proprit intellectuelle de l'auteur. Ceciimplique une obligation de citation et de rfrencement lors delutilisation de ce document.
D'autre part, toute contrefaon, plagiat, reproduction illiciteencourt une poursuite pnale.
Contact : [email protected]
LIENS
Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 122. 4Code de la Proprit Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.phphttp://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm
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UNIVERSITE DE LORRAINE
2012
___________________________________________________________________________
FACULTE DE PHARMACIE
T H E S E
Prsente et soutenue publiquement
Le 18 dcembre 2012, sur un sujet ddi :
LA PLACE DU MANAGEMENT VISUEL DANS LEPILOTAGE DE LA PERFORMANCE GLOBALE DUNE
UNITE DE PRODUCTION PHARMACEUTIQUE
pour obtenir
le Diplme d'Etat de Docteur en Pharmacie
par Marion GASSMANN
ne le 22 mars 1988 Nancy (54)
Membres du Jury
Prsident : M. Philippe MAINCENT, Professeur de pharmacie galnique la Facult dePharmacie de Nancy
Directeur : M. Grard NEVEU, Responsable Performance et Mthodes Oprationnelles Vrac(Sanofi Pasteur)
Juges : M. Benot HOMBOURGER, Pharmacien, Service de Pharmacie et Strilisation(Centre Alexis Vautrin)M. Fabrice MALEYSSON, Directeur Adjoint Performance et MthodesOprationnelles Vrac (Sanofi Pasteur)
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UNIVERSIT DE LORRAINE
FACULT DE PHARMACIE
Anne universitaire 2012-2013
DOYEN
Francine PAULUSVice-Doyen
Francine KEDZIEREWICZ
Directeur des EtudesVirginie PICHON
Prsident du Conseil de la PdagogieBertrand RIHN
Prsident de la Commission de la RechercheChristophe GANTZER
Prsident de la Commission Prospective FacultaireJean-Yves JOUZEAU
Responsable de la Cellule de Formations Continue et IndividuelleBatrice FAIVRE
Responsable ERASMUS : Francine KEDZIEREWICZResponsable de la filire Officine : Francine PAULUSResponsables de la filire Industrie : Isabelle LARTAUD,
Jean-Bernard REGNOUF de VAINS
Responsable du Collge dEnseignement
Pharmaceutique Hospitalier :Jean-Michel SIMON
Responsable Pharma Plus E.N.S.I.C. : Jean-Bernard REGNOUF de VAINSResponsable Pharma Plus E.N.S.A.I.A. : Raphal DUVAL/Bertrand RIHN
DOYENS HONORAIRESChantal FINANCE
Claude VIGNERON
PROFESSEURS EMERITESJeffrey ATKINSON
Grard SIEST
Claude VIGNERON
PROFESSEURS HONORAIRES MAITRES DE CONFERENCES HONORAIRESRoger BONALY Monique ALBERT
Pierre DIXNEUF Grald CATAU
Marie-Madeleine GALTEAU Jean-Claude CHEVIN
Thrse GIRARD Jocelyne COLLOMB
Maurice HOFFMANN Bernard DANGIENMichel JACQUE Marie-Claude FUZELLIER
Lucien LALLOZ Franoise HINZELIN
Pierre LECTARD Marie-Hlne LIVERTOUX
Vincent LOPPINET Bernard MIGNOT
Marcel MIRJOLET Jean-Louis MONAL
Maurice PIERFITTE Dominique NOTTER
Janine SCHWARTZBROD Marie-France POCHON
Louis SCHWARTZBROD Anne ROVEL
Maria WELLMAN-ROUSSEAU
ASSISTANTS HONORAIRESMarie-Catherine BERTHE
Annie PAVIS
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Facult de Pharmacie Prsentation
ENSEIGNANTS Section CNU* Discipline d'enseignement
PROFESSEURS DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS
Danile BENSOUSSAN-LEJZEROWICZ 82 Thrapie cellulaireChantal FINANCE 82 Virologie, Immunologie
Jean-Yves JOUZEAU 80 Bioanalyse du mdicament
Jean-Louis MERLIN 82 Biologie cellulaire
Alain NICOLAS 80 Chimie analytique et Bromatologie
Jean-Michel SIMON 81 Economie de la sant, Lgislation pharmaceutique
PROFESSEURS DES UNIVERSITESJean-Claude BLOCK 87 Sant publique
Christine CAPDEVILLE-ATKINSON 86 Pharmacologie
Raphal DUVAL 87 Microbiologie clinique
Batrice FAIVRE 87 Biologie cellulaire, Hmatologie
Pascale FRIANT-MICHEL 85 Mathmatiques, PhysiqueChristophe GANTZER 87 Microbiologie
Max HENRY 87 Botanique, Mycologie
Pierre LABRUDE 86 Physiologie, Orthopdie, Maintien domicile
Isabelle LARTAUD 86 Pharmacologie
Dominique LAURAIN-MATTAR 86 Pharmacognosie
Brigitte LEININGER-MULLER 87 Biochimie
Pierre LEROY 85 Chimie physique
Philippe MAINCENT 85 Pharmacie galnique
Alain MARSURA 32 Chimie organique
Patrick MENU 86 Physiologie
Jean-Bernard REGNOUF de VAINS 86 Chimie thrapeutique
Bertrand RIHN 87 Biochimie, Biologie molculaire
MAITRES DE CONFRENCES - PRATICIENS HOSPITALIERSBatrice DEMORE 81 Pharmacie clinique
Julien PERRIN 82 Hmatologie biologique
Marie SOCHA 81 Pharmacie clinique, thrapeutique et biotechnique
Nathalie THILLY 81 Sant publique
MAITRES DE CONFRENCESSandrine BANAS 87 Parasitologie
Mariette BEAUD 87 Biologie cellulaire
Emmanuelle BENOIT 86 Communication et Sant
Isabelle BERTRAND 87 Microbiologie
Michel BOISBRUN 86 Chimie thrapeutiqueFranois BONNEAUX 86 Chimie thrapeutique
Ariane BOUDIER 85 Chimie Physique
Cdric BOURA 86 Physiologie
Igor CLAROT 85 Chimie analytique
Jol COULON 87 Biochimie
Sbastien DADE 85 Bio-informatique
Dominique DECOLIN 85 Chimie analytique
Roudayna DIAB 85 Pharmacie galnique
Natacha DREUMONT 87 Biologie gnrale, Biochimie clinique
Jol DUCOURNEAU 85 Biophysique, Acoustique
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Facult de Pharmacie Prsentation
ENSEIGNANTS (suite) Section CNU* Discipline d'enseignement
Florence DUMARCAY 86 Chimie thrapeutique
Franois DUPUIS 86 PharmacologieAdil FAIZ 85 Biophysique, Acoustique
Luc FERRARI 86 Toxicologie
Caroline GAUCHER-DI STASIO 85/86 Chimie physique, Pharmacologie
Stphane GIBAUD 86 Pharmacie clinique
Thierry HUMBERT 86 Chimie organique
Frdric JORAND 87 Environnement et Sant
Olivier JOUBERT 86 Toxicologie
Francine KEDZIEREWICZ 85 Pharmacie galnique
Alexandrine LAMBERT 85 Informatique, Biostatistiques
Faten MERHI-SOUSSI 87 Hmatologie
Christophe MERLIN 87 Microbiologie
Blandine MOREAU 86 PharmacognosieMaxime MOURER 86 Chimie organique
Coumba NDIAYE 86 Epidmiologie et Sant publique
Francine PAULUS 85 Informatique
Christine PERDICAKIS 86 Chimie organique
Caroline PERRIN-SARRADO 86 Pharmacologie
Virginie PICHON 85 Biophysique
Anne SAPIN-MINET 85 Pharmacie galnique
Marie-Paule SAUDER 87 Mycologie, Botanique
Gabriel TROCKLE 86 Pharmacologie
Mihayl VARBANOV 87 Immuno-Virologie
Marie-Nolle VAULTIER 87 Mycologie, Botanique
Emilie VELOT 86 Physiologie-Physiopathologie humaines
Mohamed ZAIOU 87 Biochimie et Biologie molculaire
Colette ZINUTTI 85 Pharmacie galnique
PROFESSEUR ASSOCIEAnne MAHEUT-BOSSER 86 Smiologie
PROFESSEUR AGREGEChristophe COCHAUD 11 Anglais
En attente de nomination
*Disciplines du Conseil National des Universits :
80 : Personnels enseignants et hospitaliers de pharmacie en sciences physico-chimiques et ingnierie applique la sant
81 : Personnels enseignants et hospitaliers de pharmacie en sciences du mdicament et des autres produits de sant
82 : Personnels enseignants et hospitaliers de pharmacie en sciences biologiques, fondamentales et cliniques
85 ; Personnels enseignants-chercheurs de pharmacie en sciences physico-chimiques et ingnierie applique la sant
86 : Personnels enseignants-chercheurs de pharmacie en sciences du mdicament et des autres produits de sant
87 : Personnels enseignants-chercheurs de pharmacie en sciences biologiques, fondamentales et cliniques
32 : Personnel enseignant-chercheur de sciences en chimie organique, minrale, industrielle
11 : Professeur agrg de lettres et sciences humaines en langues et littratures anglaises et anglo-saxonnes
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SERMENT DES POTHICAIRES
je jure, en prsence des matres de la Facult, des conseillers de
lordre des pharmaciens et de mes condisciples :
honorer ceux qui mont instruit dans les prceptes
de mon art et de leur tmoigner ma reconnaissance en
restant fidle leur enseignement.
exercer, dans lintrt de la sant publique, ma
profession avec conscience et de respecter non
seulement la lgislation en vigueur, mais aussi les
rgles de lhonneur, de la probit et du
dsintressement.
e ne jamais oublier ma responsabilit et mes devoirs
envers le malade et sa dignit humaine ; en aucuncas, je ne consentirai utiliser mes connaissances et
mon tat pour corrompre les murs et favoriser des
actes criminels.
ue les hommes maccordent leur estime si je suis fidle mes
promesses.
ue je sois couvert dopprobre et mpris de mes confrres si jy
manque.
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LA FACULTE NENTEND DONNER AUCUNEAPPROBATION, NI IMPROBATION AUXOPINIONS EMISES DANS LES THESES, CESOPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREESCOMME PROPRES A LEUR AUTEUR .
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REMERCIEMENTS
AMON PRESIDENT DE JURYM. Philippe MAINCENT, Professeur des Universits en pharmacie galnique
(Facult de Pharmacie, Nancy)
Pour mavoir fait lhonneur de prsider le jury de cette thse, et pour votre
disponibilit.
Veuillez trouver dans ce travail lexpression de mon profond respect et de ma
reconnaissance.
AMON DIRECTEUR DE THESEM. Grard NEVEU, Responsable Performance et Mthodes Oprationnelles Vrac
(Sanofi Pasteur, Marcy lEtoile)
Pour avoir accept de diriger cette thse, pour mavoir accompagne tout au long de
ce travail, pour vos prcieux conseils et votre bienveillance, tant dans le cadre de cette
thse, que lors de mon apprentissage au sein de votre service.
Je vous adresse mes remerciements les plus sincres et toute ma gratitude.
AMES JUGES
M. Benot HOMBOURGER, Pharmacien, Service de Pharmacie et Strilisation
(Centre Alexis Vautrin, Vanduvre-ls-Nancy)Pour avoir accept de juger ce travail avec un grand intrt, pour votre gentillesse et
la confiance dont vous avez toujours fait preuve mon gard.
Veuillez trouver ici le tmoignage de ma reconnaissance et de mes sincres
remerciements.
M. Fabrice MALEYSSON, Directeur Adjoint Performance et Mthodes
Oprationnelles Vrac (Sanofi Pasteur, Marcy lEtoile)
Pour avoir accept de faire partie de ce jury, pour votre soutien, pour le partage de
votre exprience et nos riches discussions.
Soyez assur de ma profonde reconnaissance.
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AMES PROCHES
Mes parents, Pierre et Marie-France.
Pour votre soutien tout au long de ces annes, vos encouragements rpts et votre
aide dans tout ce que jai entrepris, je ne vous remercierai jamais assez. Toujours
prsents et patients, quelle que soit mon humeur, je vous dois une grande partie de ma
russite. Merci pour le tmoignage sans cesse renouvel de votre fiert et de votre
amour. Ce travail vous est ddi.
Mon frre Emile et ma belle-sur Maryline,
Pour les bons moments passs ensemble et nos rigolades. Merci dtre toujours
prsents dans les moments importants. Et pour avoir fait de moi lheureuse marraine
de la petite Mathilde !
A ma famille,
Pour toute votre affection et vos encouragements.
A Maxime,
Merci dtre toujours mes cts et soucieux de mon bien tre. Tu as su mapaiser et
me rconforter lorsque jen avais besoin. Tu mas aussi toujours encourage et
soutenue dans tous mes choix. Merci pour ta patience, ta prvenance, ta gentillesse,
tes petites attentions, et les merveilleux moments partags. Je taime.
A ma belle famille
Pour votre sympathie et votre accueil chaleureux.
AMES AMIS,
De la facult
Petite Marion,Pour mavoir toujours motive et soutenue, un grand merci. Ton grain de folie et ton
amiti sincre resteront gravs dans ma mmoire.
Anne-Laure et Benjamin,Quel chemin parcouru depuis notre rencontre en prpa ! Tellement de souvenirs ! Au
dbut toujours ensemble, nos routes se sont ensuite spares. Mais lorsquelles se
recroisent, cest toujours pour le meilleur !
Stein,Pour ta bonne humeur et ta gentillesse, un merci tout particulier pour ces incroyables
vacances Mandelieu. Nos soires, dlires, surnoms, et phrases cultes sont des
souvenirs que je noublierai jamais !
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Dborah,Pour les moments passs ensemble, et les rires et les bons souvenirs partags. Jai
toujours apprci ta grande gnrosit et ta franchise. Et merci pour tes prcieux
conseils !
Maxime, mon binme,Pour avoir support mon agaant perfectionnisme sur les rapports de TP ! Plus
srieusement, merci pour ta bienveillance.
Marie, petite Mlanie, grande Mlanie, Will, Geoffrey, Julien, Alain,
Pour les bons moments passs ensemble.
De lIPIL,
Clmentine et Raphal,
Une belle rencontre (et je ne parle pas seulement de Raph et Max !) Je vous
souhaite plein de courage et de russite pour votre nouvelle vie Reims, jespre
quon se retrouvera de nouveau tous Lyon un jour !
Arpana et Xavier,
Pour tre un soutien sans faille, et qui donne la pche ! Pour votre gnrosit et votre
enthousiasme permanent. Et merci pour ce mariage inoubliable !
Fabien et Cricri, Alexandre, Charles, Quentin, Josselin,
Des bons souvenirs avec chacun dentre vous !
De longue date
Tatiana,Ma meilleure amie, toujours prsente pour moi, mme 7000 km.
Camille, Lucie, Mathilde,
Pour tre toujours de vritables amies (et toujours aussi folles !) aprs toutes ces
annes.
Camille, Elise, Marion,
Pour cette improbable anne de prpa qui naurait pas t la mme sans vous ! Et
bien sr tous les bons moments qui ont suivi !
A Michel LEQUEUX
Pour mavoir aiguille vers les tudes de Pharmacie, et pousse rflchir mes attentes
professionnelles. Vous pensiez que ce cursus me conviendrait plus que la voie que javais
choisie, et vous aviez entirement raison ! Merci pour vos prcieux conseils et enseignements.
Aux oublisPardon !
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TABLE DES MATIERES
1 Introduction ...................................................................................................................... 19
2 Dfinition du sujet ............................................................................................................ 21
2.1 Elments de contexte ................................................................................................. 21
2.1.1
Du modle artisanal la production de masse ................................................... 21
2.1.2 Le passage la production flexible .................................................................... 22
2.2 Dfinitions ................................................................................................................. 25
2.2.1 Management visuel ............................................................................................ 25
2.2.2 Performance globale ........................................................................................... 27
3 Les grands principes du management visuel .................................................................... 28
3.1 Les qualits dun bon management visuel ................................................................. 28
3.2 Bonnes pratiques de communication visuelle ........................................................... 29
3.3 Bnfices ................................................................................................................... 31
3.3.1 Bonnes pratiques ................................................................................................ 31
3.3.2 Ractivit face aux situations anormales ........................................................... 32
3.3.3
Rduction des erreurs ......................................................................................... 32
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3.3.4 Partage des informations .................................................................................... 32
3.3.5 Dfinition, suivi et atteinte des objectifs ............................................................ 33
3.3.6 Organisation et visibilit de la zone de travail ................................................... 34
3.3.7 Autonomie de lquipe ....................................................................................... 34
3.4 Rle du manager ........................................................................................................ 34
4 Les outils damlioration de la performance sappuyant sur le management visuel........ 36
4.1 Indicateurs et tableaux de bord .................................................................................. 36
4.1.1 Dfinitions .......................................................................................................... 36
4.1.2 Indicateurs .......................................................................................................... 37
4.1.3
Tableau de bord .................................................................................................. 41
4.2 La mthode des 5S ..................................................................................................... 50
4.2.1 Dfinition et origines de la mthode .................................................................. 50
4.2.2 Mise en uvre des 5S ......................................................................................... 51
4.2.3 Bnfices ............................................................................................................ 64
4.2.4 Facteurs de russite ............................................................................................ 65
4.3 La documentation visuelle standard .......................................................................... 66
4.3.1 Dfinition ........................................................................................................... 66
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4.3.2 Exemples ............................................................................................................ 66
4.3.3 Bnfices ............................................................................................................ 71
4.3.4 Facteurs de russite ............................................................................................ 71
4.4 CEDAC ...................................................................................................................... 73
4.4.1 Principe ............................................................................................................... 73
4.4.2 Bnfices ............................................................................................................ 76
4.4.3 Facteurs de russite ............................................................................................ 76
4.5 Kanban ....................................................................................................................... 78
4.5.1 Principe ............................................................................................................... 78
4.5.2
Etapes de mise en place ...................................................................................... 80
4.5.3 Bnfices ............................................................................................................ 87
4.5.4 Facteurs de russite ............................................................................................ 88
4.6 Poka-Yoke ................................................................................................................. 89
4.6.1 Principes ............................................................................................................. 89
4.6.2 Bnfices ............................................................................................................ 92
4.6.3 Facteurs de russite ............................................................................................ 92
4.7 Andon ........................................................................................................................ 93
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4.7.1 Principe ............................................................................................................... 93
4.7.2 Bnfices ............................................................................................................ 94
4.7.3 Facteurs de russite ............................................................................................ 95
5 Conclusion ........................................................................................................................ 96
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TABLE DES FIGURES
Figure 1: La maison Lean
Figure 2: Exemple de marquage au sol de zone dangereuse avec un contraste noir/jaune
Figure 3: Exemple d'criture police Arial taille 28 lisible deux mtres et Arial taille 14 avec
un risque derreur deux mtres
Figure 4: Le partage du savoir grce la documentation visuelle
Figure 5: Illustration des deux niveaux d'un indicateur
Figure 6: Exemple d'un tableau de bord utilis dans le cadre d'un management de proximit
dans une zone de production pharmaceutique
Figure 7: Arbre dcisionnel du devenir dun objet lors de ltape Trier
Figure 8: Intrt du marquage et de l'identification d'un emplacement
Figure 9: Exemple de ralisation du 4me S "Standardiser"
Figure 10: Exemple de fiche d'tat standard du poste
Figure 11: Exemple d'instruction sous forme de logigramme
Figure 12: Exemple de diagramme cause-effet par la mthode des 5M
Figure 13: Exemple de tableau CEDAC
Figure 14: Boucles Kanban entre trois postes de travail
Figure 15: Circulation des tiquettes Kanban
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Figure 16: Exemple de planning Kanban visuel
Figure 17: Fonctionnement du planning Kanban
Figure 18: Illustration de la mthode Kanban par marquage au sol
Figure 19: Kanban "tiquette rouge"
Figure 20: Exemple de Poka-Yoke
Figure 21: Exemple de tableau Andon
Figure 22: Exemple de colonnes lumineuses
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TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1: Emplacement des objets en fonction de leur frquence dutilisation
Tableau 2: Exemple de grille d'auto-valuation
Tableau 3: Exemple de suivi mensuel des 5S
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LISTE DES ABREVIATIONS
AFNOR : Association Franaise de Normalisation
BPF : Bonnes Pratiques de Fabrication
CAPA : Corrective Action Preventive Action
CEDAC : Cause and Effect Diagram with the Addition of Cards
HSE : Hygine Scurit Environnement
JAT :Juste A Temps
KPI : Key Performance Indicator
MIT: Massachusetts Institute of Technology
NPB : Nombre de Pices Bonnes
NPR : Nombre de Pices Ralises
OST : Organisation Scientifique du Travail
PDCA: Plan, Do, Check, Act
PRI : Prix de Revient Industriel
SMED: Single Minute Exchange of Die
tO: Temps dOuverture
TPM : Total Productive Maintenance
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TPS : Systme de Production Toyota
TQ : Taux de Qualit
tR: Temps Requis
TRE : Taux de Rendement Economique
TRG : Taux de Rendement Global
TRS : Taux de Rendement Synthtique
tT: Temps Total
tU : Temps Utile
TWI : Training Within Industry
5M : Main duvre, Matire, Mthode, Milieu, Matriel
5S : Seiri, Seiton, Seiso, Seiketsu, Shitsuke
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Introduction
La croissance du secteur pharmaceutique, bien que toujours dynamique, est en nette
rgression par rapport au dbut des annes 2000. Cette rgression traduit les changementsauxquels lindustrie pharmaceutique doit faire face, notamment :
La perte des brevets des blockbusters, avec des classes entires de mdicaments
gnriques, qui entrane d'importantes pertes de chiffres d'affaires pour l'industrie
(135 milliards de dollars dici 2013).
Laugmentation des cots de la recherche et du dveloppement, due lessor des
produits issus des biotechnologies.
La pression sur le prix des mdicaments, notamment due laugmentation de la
concurrence (dont le march des gnriques), et la volont des pouvoirs publics de
matriser les dpenses de sant.
Lvolution du march : la croissance se tasse au niveau des marchs matures, et va
tre tire essentiellement par les marchs mergents (Chine, Brsil, Russie, Inde) dans
les prochaines annes.
Le durcissement des conditions d'accs au march. (1) (2)
Ces changements entranent une progression des cots, une diminution des marges et une
ncessit dtre comptitif. Au niveau du secteur de la production, lamlioration de la
performance est donc devenue une priorit. Il sagit de la performance conomique, afin de
rduire les cots et le Prix de Revient Industriel (PRI), mais aussi de la performance dans
dautres secteurs comme la qualit, la scurit, etc
Le secteur de la production pharmaceutique se tourne alors vers les mthodes damlioration
de la performance, en particulier celles issues du Lean Manufacturing, dj adoptes par
dautres industries (dont la pionnire dans le domaine est lindustrie automobile), et, parmi
elles, le management visuel.
Aprs quelques lments sur lvolution des modles de production, les termes du sujet seront
dfinis, notamment les notions de performance globale et de management visuel , telles
quelles sont interprtes dans ce travail.
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Puis, dans un second temps, les grands principes du management visuel et les bnfices quil
apporte seront dvelopps. En effet, lefficacit dun systme de management visuel, repose
sur quelques principes essentiels, qui seront prsents ultrieurement, ainsi que sur des
supports de communication facilitant la lisibilit du message.
Enfin, diffrents outils damlioration de la performance sappuyant sur le management visuel
seront prsents. Cette prsentation comprend, pour chaque outil, le principe de la mthode,
les modalits de mise en uvre, les bnfices escompts (en particulier sur les diffrents axes
de la performance), et les facteurs cls de russite du projet.
Ces informations sont issues soit dune recherche bibliographique, soit dune exprience
acquise lors de la mise en uvre de certaines de ces mthodes au cours de mes diffrentsstages dans le secteur de la production pharmaceutique.
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Dfinition du sujet
1.1Elments de contexte
Les modles de production, tout comme les entreprises, ont chang dans le temps. Lvolution
de la demande, lapparition de la concurrence internationale, et le contexte conomique et
social sont parmi les raisons principales de ce changement.
1.1.1Du modle artisanal la production de masse
Le modle artisanal, qui prvalait jusqu la fin du XIXesicle, est devenu obsolte en raison
de lapparition de nouveaux besoins. Il sagissait dune production manuelle, rpondant une
faible demande et une concurrence rduite.
Entre les annes 1900 et 1960, la demande est suprieure loffre, ce qui offre un contexte
favorable au dveloppement des entreprises et dun nouveau modle de production. En effet,
aprs 1914, la forte pnurie entrane une priode de forte consommation, face laquelle les
entreprises doivent sadapter. Elles adoptent donc le modle de production de masse, tel celui
de Ford, inspir de lOrganisation Scientifique du Travail (OST), dj utilis aux Etats-Unis.
Au dbut du XXe sicle, Frdric Taylor dveloppe lOST. Cette mthode a pour but premier
daugmenter la productivit dans les usines. Il pense alors que les mthodes actuelles
dorganisation du travail sont inefficaces, et entranent ce quil appelle la flnerie
systmatique des ouvriers, qui apparait lorsque les individus alignent leurs efforts sur des
collgues qui en font moins. Il dsire obtenir une journe loyale de travail , c'est--dire uneproductivit correspondant aux capacits relles des ouvriers. Il spare alors la conception et
lexcution (les ouvriers se contentent dappliquer les consignes, la direction et les bureaux
des mthodes se chargent de la rflexion sur les processus opratoires, cest la division
verticale du travail), et parcellise les tches en spcialisant les ouvriers dans une tche
particulire (division horizontale du travail). La production est divise en un ensemble de
tches lmentaires, optimises, et donnant place une rmunration au rendement afin de
stimuler la productivit.
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Henry Ford, industriel de lautomobile Dtroit, a appliqu le principe dOST dans son usine,
o il instaura le travail la chane. La cration de ces chanes de montage est notamment
lorigine de la standardisation et de la production en srie. Il a simplifi les mthodes de
production de sa clbre Ford T, dont les acheteurs pouvaient choisir la couleur condition
quils la veuillent noire , et a augment le salaire des ouvriers afin quils puissent acheter les
voitures fabriques.
Les limites de ce mode de production (dpossession du savoir-faire de louvrier,
dshumanisation du travail, dmotivation des ouvriers, etc) ont entran par la suite des
mouvements de contestation et une remise en cause du management de la production. (3) (4)
1.1.2Le passage la production flexible
1.1.2.1 Le changement de lenvironnement et des exigences des clients
A partir des annes 1960, les consommateurs deviennent plus exigeants. La fonction
marketing se dveloppe, et ils veulent plus de varit. De plus la crise ptrolire de 1973
entrane une baisse de la demande et entrane des difficults conomiques pour les entreprises.
Le modle de la production de masse ne correspond donc plus la demande du march ni au
contexte conomique, la production de plusieurs petites sries ne permettant pas lentreprise
de rduire davantage ses charges et donc le prix. (5)
Paralllement, la concurrence internationale augmente, loffre devient donc suprieure la
demande. Les entreprises occidentales doivent donc aller vers un modle de flexibilit pour ne
pas perdre de parts de march face ces nouveaux concurrents. (3)
1.1.2.2 La cration du Systme de Production Toyota
Aprs la Seconde Guerre mondiale, le Japon doit relancer son conomie. Le pays veut
rattraper les Etats-Unis dans le secteur de lautomobile. Toyoda Kiichiro, prsident de Toyota
Motor Company, dclare Il faut rattraper lAmrique en trois ans, sinon lindustrie japonaise
ne survivra pas . (4)
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Plusieurs ingnieurs de lentreprise, dont Taiichi Ohno, crent donc le Systme de Production
Toyota (TPS), inspir notamment par le Training Within Industry (TWI) (un programme de
formation mis au point par le dpartement de la dfense amricain, en rponse la pnurie de
main duvre qualifie dans leurs usines darmement suite lenvoi des ouvriers au combat
pendant la Seconde Guerre mondiale), et par les travaux de Walter Shewhart, populariss par
William Edwards Deming, sur la roue de Deming ou PDCA (Plan, Do, Check, Act), une
mthode en 4 tapes visant lamlioration continue dun processus, dun produit, etc (3)
Le systme Toyota attire lattention du Massachusetts Institute of Technology (MIT) car
lentreprise semble mieux faire face la crise que les industries automobiles amricaines. Une
tude est mene et un livre publi : le TPS se fait alors connatre sous le nom de Lean
Manufacturing, en rfrence au corps lger et puissant dont un coureur a besoin pour gagner
sa place sur le podium. (6) (7)
1.1.2.3 La dmarche Lean
La dmarche Lean est une dmarche damlioration continue des processus industriels, faisant
appel lanalyse des processus et loptimisation des flux. (8) Elle recherche la performance
de lentreprise par la suppression des gaspillages, afin de respecter les exigences du client en
termes de qualit, de cots et de dlais. Ces gaspillages, ou mudas, sont tout ce qui augment le
cot sans ajouter de valeur pour le client. (9)
Ils sont au nombre de 7 :
Surproduction
Transport
Stock
Attente
Dfauts de qualit
Mouvement
Processus excessif
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On a coutume de reprsenter la dmarche Lean par une maison (Figure 1). Elle a deux piliers :
le jidoka et le Juste Temps.
Figure 1: La maison Lean (daprs (6))
Jidoka signifie en japonais autonomation intelligente . Son principe est de dvelopper des
machines et processus capables de dtecter les anomalies, darrter la ligne, et de signaler ladfaillance loprateur. On isole donc les erreurs la source.
Le Juste A Temps (JAT) dsigne un concept qui consiste fournir et recevoir les bons
composants, en bonne quantit, lendroit et au moment voulu. Cest le mode de gestion en
flux tir, dans laquelle la production est tire en aval par la commande du client, par
opposition au flux pouss, o on pousse les produits dans la chane de fabrication afin de
raliser des stocks pour pouvoir rpondre une ventuelle future demande. (7)
Qualit
Cot
Dlai
Production lisse, management visuel,
travail standardis
J
I
D
O
K
A
Motivation
Implication
Juste
A
Temps
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Ces deux piliers reposent sur des fondations solides qui sont :
La production lisse
Le processus stabilis et standardis
Le management visuel (6)
1.2Dfinitions
1.2.1Management visuel
Les termes management visuel et communication visuelle sont souvent confondus. En effet unsystme de management visuel est galement un systme de communication, mais linverse
nest pas forcment vrai.
Le management visuel constitue un ensemble de routines et techniques visant crer des
habitudes dorganisation du lieu de travail, assurer le respect des normes, et encourager
lesprit damlioration permanente. Cette dmarche permet de rendre visibles les carts par
rapport un standard ou une situation attendue, et de provoquer des comportements ou
ractions pour revenir une situation normale . (5) (10)
Le management visuel implique donc la personne concerne, lamne ragir, adapter son
comportement, par des techniques simples de visualisation dinformations.
La communication visuelle vise diffuser une information, sans impliquer la personne qui la
reoit. Celle-ci reste donc tout fait passive face linformation.
Prenons par exemple le systme de signalisation routire : il est simple et utilise
essentiellement des symboles, des formes, et des couleurs. Ainsi, toute personne initie peut
interprter ces signaux rapidement, quelle que soit sa langue. Elle pourra ensuite ragir en
fonction de linformation donne. De plus, lemplacement des panneaux est adapt la
distance et la vitesse laquelle les conducteurs les verront.
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Face au panneau signalant une srie de virages dangereux, le conducteur pourra dcrypter les
informations suivantes :
La forme du panneau, triangulaire, signale un danger imminent ou potentiel, renforc
par la couleur rouge du contour. Il sait donc quil doit faire attention.
Le symbole dans le triangle reprsente un zigzag. Le sens de la premire courbe
indique le sens du premier virage, le conducteur sait donc quune srie de virages
dangereux sannonce, dont le premier commence par la droite/gauche.
Il pourra donc adapter sa conduite en consquence : il sait quil doit ralentir, corriger sa
trajectoire, et rester vigilant.
De plus, il a pu intgrer toutes ces informations en un laps de temps trs court grce auxsymboles, formes et couleurs. Il sagit l dun exemple de management visuel.
Par contre, un panneau qui indique lemplacement dun monument relve de la
communication visuelle. Il ne sagit l que dune indication, nimpliquant aucune obligation,
ni restriction. Il ninfluence pas forcment la raction de la personne qui lobserve, ce nest
quune information. (11)
Dans lentreprise, un management visuel pertinent permet de comprendre rapidement
lorganisation, le fonctionnement, et les rgles de lenvironnement de travail. Lavancement
des tches par rapport aux objectifs, ltat de fonctionnement (normal ou alerte) dun
quipement, et les carts ou dfauts ventuels sont facilement visibles.
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1.2.2Performance globale
LAFNOR dfinit la performance comme une donne qui mesure lefficacit et/ou
lefficience de tout ou une partie dun processus ou dun systme (rel ou simul), par rapport une norme, un plan ou un objectif, dtermin dans le cadre dune stratgie dentreprise . (9)
Gnralement, le mot performance sous entend performance conomique . Mais la
notion de performance globale traite ici sintresse plusieurs dimensions : qualit, HSE
(Hygine Scurit Environnement), humaine, et conomique. En effet, compte tenu de la
nature du produit fabriqu dans un atelier de production pharmaceutique, la dimension qualit
et HSE sont deux autres axes incontournables de la performance. La dimension humaine est
galement ne pas ngliger. Elle inclut ce qui touche aux conditions de travail, la
motivation du personnel, au dveloppement des oprateurs (comptences, prise dautonomie),
la pratique managriale, etc
Piloter la performance, cest planifier et mettre en place des actions pour corriger un cart
entre lobjectif et le rsultat. Cest donc faire en sorte datteindre les objectifs fixs, mais aussi
chercher progresser.
Il sagit donc ici de montrer comment et dans quelle mesure le management visuel et plus
particulirement les outils qui lutilisent, permettent de piloter la performance conomique, la
qualit du produit, limpact environnemental, les conditions dhygine, et la scurit du
personnel travaillant dans un atelier de production pharmaceutique, c'est--dire atteindre les
objectifs fixs tout en cherchant les amliorer en continu.
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Les grands principes du management visuel
1.3Les qualits dun bon management visuel
Le management visuel repose sur la cration doutils visuels communs, qui formalisent des
rgles de comportement communes. Ces outils doivent permettre de dvelopper des pratiques
managriales. Cependant, bien que simples en apparence, ils doivent respecter plusieurs
conditions pour tre rellement efficaces.
Tout dabord, un management visuel doit tre aisment et immdiatement comprhensible par
toutes les personnes concernes. Sans le respect de cette premire rgle incontournable, cest
lchec assur.
Il doit donc tre parlant pour le public qui il sadresse. Le contenu, comme la forme du
message, doivent tre adapts afin davoir du sens pour les personnes qui utilisent
linformation. Il faut sassurer que le message sera compris du premier coup. Il doit donc tre
simple, prcis et complet la fois.
Pour ce faire, il faudra associer des membres de la zone la cration et la mise en place desoutils du management visuel, et la dfinition des rgles et objectifs associs. En plus dtre
sr que le message pass est le bon, et que la faon de le transmettre est adapte, cela
permettra dimpliquer lquipe dans la dmarche, dexpliquer pourquoi ce systme est mis en
place, comment il fonctionne, ce quon en attend, etc
Par ailleurs, les aides visuelles doivent tre places au bon endroit, c'est--dire l o elles
doivent tre vues ou utilises, proches des personnes cibles.
Elles doivent galement tre suffisamment visibles, c'est--dire que lespace autour doit tre
dgag pour quelles ressortent, mais aussi quelles doivent respecter les bonnes pratiques de
communication visuelle. (6) (10) (12)
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En rsum, le management visuel sappuie sur trois principes fondamentaux :
La situation est visible de tous.
Les objectifs et les rgles sont visibles et compris par tous.
Chacun participe et se sent concern. (13)
1.4Bonnes pratiques de communication visuelle
Si le recours au visuel offre de nombreux avantages (il facilite la description de situations, est
indpendant de la langue, etc) ,il doit respecter certaines conditions pour tre vraiment
clair.
Il sagit de limiter lcrit au profit dimages, de graphiques, de standards visuels, ou de
repres. On peut sappuyer sur des formes, symboles, pictogrammes dont le sens est partag.
Toutefois, si des phrases sont ncessaires la bonne comprhension, elles ne sont
videmment pas exclure. Il faudra alors privilgier les phrases courtes, avec un vocabulaire
adapt, c'est--dire comprhensible par tous. En rsum, peu de mots, des codes couleurs
simples, et des images amliorent la clart et diminuent le risque derreur.
On veillera galement respecter les codes couleurs conventionnels :
Rouge : voque un danger, une urgence, une interdiction, ou encore le matriel
incendie. On peut donc lutiliser pour voquer une situation anormale, un cart, un
niveau bas, ou un danger. Il devra donc entraner une action immdiate.
Orange : sous entend un avertissement, une prcaution prendre, ou une vrification
effectuer. Cette couleur avertit quune analyse de la situation pralable est ncessaire.
Vert : indique un tat de marche, une situation normale, ou encore les
issues/vacuations de secours. Il signale une situation sous contrle, ou un niveau bon.
Il faut maintenir le systme en ltat, il ny a pas daction spcifique engager.
Bleu : souvent utilis pour montrer une obligation, une indication, ou un
comportement spcifique. On peut lutiliser pour indiquer par exemple les
quipements de protection individuelle porter, ou encore pour dlivrer une
information neutre.
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Par ailleurs, comme les contrastes attirent lil, on pourra indiquer les zones dangereuses par
des contrastes noir/jaune ou rouge/blanc (Figure 2). Pour tre bien visibles, les contrastes
entre les couleurs proches sur le cercle chromatique sont viter (par exemple jaune/vert,
vert/bleu, bleu/violet, etc).
Figure 2: Exemple de marquage au sol de zone dangereuse avec un contraste noir/jaune (daprs
www.hellopro.fr)
On pourra aussi jouer sur les caractristiques de lcriture : taille, police, et style de police
(gras, italique, soulign).
Concernant lcriture justement, la taille des caractres est importante. Elle dpend en effet de
la distance laquelle les mots vont tre lus. Pour avoir un ordre de grandeur, on estime que :
Hauteur des caractres = Distance de vision / 300
Risque derreur de lecture si Hauteur des caractres < Distance de vision / 500
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Par exemple, pour un panneau lisible 2 mtres, la hauteur des caractres sera de 200/300=
0,7 cm soit environ une police taille 28. (Figure 3)
On privilgiera les polices dcriture type bton (Arialpar exemple), plus visibles de loin,
et on vitera les polices trop originales.
Lisible deux mtres
Risque derreur deux mtres
Figure 3: Exemple d'criture police Arial taille 28 lisible deux mtres et Arial taille 14 avec un risquederreur deux mtres
Enfin, il ne faut rien mettre en place qui ne sera pas utilis. Labondance de messages visuels
peut avoir un effet inverse de pollution visuelle. A trop en faire, on risque au contraire de
noyer les messages essentiels. Il faut donc rester simple, identifier les points cls et agir sur
ceux-ci. (10) (12)
1.5Bnfices
Le management visuel est utilis pour faciliter le management de systmes et processus, aussi
bien dans des zones de production que dans les bureaux, en provoquant des comportements
efficaces aux regards de certaines situations prdfinies. Sil est bien appliqu, on peut en
retirer un certain nombre de bnfices.
1.5.1Bonnes pratiques
Il conditionne tout dabord des standards de comportement, ou de raction face des
situations prdfinies. Il permet donc de dployer des bonnes pratiques, mais aussi
damliorer le respect des procdures. (6)
Par exemple, si on dfinit un stock minimum dun lment X par une marque rouge, la
personne qui remarque que le niveau de stock est sous la marque sait quil doit le recharger,jusquau niveau dune marque verte par exemple.
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1.5.2Ractivit face aux situations anormales
Il met en avant les situations anormales, donne des signaux dalerte, et, tant reli au terrain, il
permet alors dagir au plus tt et damliorer la ractivit. En effet, dans un atelier o lemanagement visuel est dploy, chaque situation anormale doit immdiatement se remarquer,
elle doit dranger . (6) (12)
On peut donner lexemple dun signal lumineux et sonore qui alerte loprateur quune
anomalie sest produite sur la ligne, ou dun indicateur de productivit, suivi par lquipe et le
manager, qui drive et indique donc quil faut investiguer la nature du problme, sa cause, et
le rsoudre.
1.5.3Rduction des erreurs
Il permet galement de rduire les erreurs, et, du mme coup, les gaspillages, notamment par
des systmes didentification ou de codes couleurs. (12)
Prenons lexemple dun ensemble de pices dune machine de conditionnement quil faudrait
changer lorsquon change de produit conditionner. On pourrait alors les identifier avec de la
couleur ou un numro se rattachant chaque produit, afin de ne pas se tromper au moment du
changement de format. Ce dispositif anti erreur, qui sappelle un Poka-Yoke, sera dvelopp
ultrieurement (1.12).
1.5.4Partage des informations
Le management visuel permet de partager le savoir. On sort donc du modle o le savoir est
centralis au niveau de quelques personnes, pour entrer dans un modle o latelier devient le
territoire du savoir , comme le montre la Figure 4. (13)
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Figure 4: Le partage du savoir grce la documentation visuelle (daprs (13))
Vritable outil de communication, il facilite le partage dinformations et permet dchanger
une vision commune sur une situation donne. Il donne accs de faon permanente aux
informations ncessaires pour accomplir lactivit en question. (10)
Pour ce faire, on peut utiliser les indicateurs regroups dans un tableau de bord, anim par le
manager, ou encore des instructions de travail sous un format visuel optimis, des fiches
dtat standard du poste, etc (12)
1.5.5Dfinition, suivi et atteinte des objectifs
Le management visuel permet de dfinir et datteindre les objectifs fixs, notamment en
suivant les donnes du terrain, en coordonnant et en suivant les actions ncessaires latteinte
de ces objectifs.
Les objectifs doivent tre dfinis de manire exacte. On pourra alors mobiliser lquipe vers
cette cible. Ils doivent galement tre ralistes, compte tenu notamment des ressources
disponibles. Dans le cas contraire, on risquerait de dmotiver le personnel et de dcrdibiliser
la dmarche. (13)
De plus, avec cette dmarche, il facilite galement lamlioration continue, et est source de
motivation pour le personnel, car il sagit doutils collaboratifs.
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1.5.6Organisation et visibilit de la zone de travail
En dlimitant les zones de travail et de stockage, et en concrtisant les flux, le management
visuel rend le fonctionnement de la zone vident, et facilite donc les dplacements, larecherche dobjet et dinformation.
Il permet de donner de la visibilit la zone de travail, de montrer son organisation et daider
la maintenir puisque tout objet mal rang drange . (6)
1.5.7Autonomie de lquipe
Le management visuel rend accessibles et visibles les rgles, le fonctionnement de la zone, les
objectifs, etc Ce partage du savoir permet lquipe dtre plus autonome, car elle a les
informations ncessaires, comprhensibles, porte de main.
De plus, le mode collaboratif de tous ces outils favorise la rflexion de chacun sur les activits
de la zone, la faon de les faire progresser, ou encore la source des problmes quand il y en a,
ce qui renforce la prise dautonomie. (13)
1.6Rle du manager
Le manager a un rle primordial dans la mise en place et le maintien des outils du
management visuel.
Il doit construire les bons outils de management visuel avec les utilisateurs, et aussi dfinir les
rgles daction associes.
Ensuite, il devra expliquer son quipe le sens des outils, leur utilit, et pourquoi ils sont
instaurs. Chacun doit intgrer ce quil a gagner ce que le systme fonctionne.
Puis, le manager expliquera la faon danalyser les informations, et dcrira les rgles
communes et les comportements attendus de la part de ses collaborateurs. Cest le moment
dexpliquer les rles et responsabilits de chacun.
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Aprs la mise en place, il aidera chaque membre de lquipe bien utiliser les outils, et il doit
sassurer que chacun comprenne correctement les informations qui en ressortent. Ainsi, il sera
certain que les actions engages seront efficaces.
Il devra galement faire respecter les standards mis en place, et de ce fait tre totalement
exemplaire sur ce sujet, afin de ne pas mettre en cause sa crdibilit.
Par la suite, tout au long de lutilisation des outils, il commentera les informations et analyses
pour amliorer la performance de lentit, mais aussi pour rendre chacun plus autonome. (10)
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Les outils damlioration de la performance
sappuyant surle management visuel
1.7 Indicateurs et tableaux de bord
Les indicateurs et tableaux de bord sont des outils indispensables au pilotage dune entit,
dune quipe, dun processus pour atteindre les objectifs viss.
Ces indicateurs de performance, aussi appels KPI (Key Performance Indicator), permettent
davoir une vue densemble de la performance du processus, de lefficacit des ressources, et
de la satisfaction du client.
En valuant la performance, ils permettent ceux qui les analysent de prendre des dcisions
stratgiques pour amliorer les processus. Ce sont donc de vritables outils de management.
(7)
1.7.1Dfinitions
La norme FDX50-171 Indicateurs et tableaux de bord , publie par lAFNOR (Association
Franaise de Normalisation), dfinit un indicateur comme une information choisie, associe
un critre, destine en observer les volutions intervalles dfinis . Ils donnent donc des
informations sur les paramtres lis au processus.
De la mme manire, elle dfinit le tableau de bord comme outil de pilotage et daide la
dcision regroupant une slection dindicateurs . Il regroupe et synthtise les indicateurs
pour les prsenter de faon exploitable par lencadrement. Celui-ci sintressera plusparticulirement lvolution des indicateurs dans le temps et aux carts par rapport aux
objectifs. (14)
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1.7.2Indicateurs
1.7.2.1 Cration dun indicateur
Il est important de dfinir un indicateur en fonction dun objectif, au lieu de mesurer ce qui est
mesurable et de chercher ensuite quoi on peut relier cette information. La dmarche est la
suivante :
Dfinir le champ de la mesure, c'est--dire son domaine dapplication. Le champ peut
tre par exemple un processus qui connat de gros dysfonctionnements et quil faut
amliorer, une tape critique du procd, etc
o Exemple : une zone de laverie-prparation matriel a des problmes avec la
machine laver qui lave le matriel ncessaire aux zones de production du
mdicament. On dcide de suivre la conformit des cycles de lavage pour
suivre leffet des oprations de maintenance.
Dterminer les objectifs correspondant ce champ. Il faut savoir ce que lon cherche
atteindre dans le cadre du champ de la mesure, quel est le but.
o Exemple : on doit pouvoir utiliser le matriel qui sort de la machine laver.
Identifier les critres qui permettent de se situer par rapport aux objectifs. Ces critres
sont des lments qui contribuent ou qui entravent latteinte des objectifs, et qui
permettent de porter un jugement dapprciation.
o Exemple : conformit du cycle de lavage, non-conformit du cycle de lavage.
Dfinir les paramtres de chaque critre, c'est--dire ce que lon peut mesurer pour
suivre lvolution du critre.
o Exemple : temprature de lavage, temps du cycle de lavage, etc
Crer lindicateur, c'est--dire transcrire les paramtres en donne chiffre, et, lorsque
cest ncessaire, dfinir un seuil dacceptabilit
o Exemple : taux de conformit = nombre de cycles conformes/nombre total de
cycles, doit tre suprieur X%.
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Evaluer la faisabilit des indicateurs. Il convient de vrifier par exemple que les
moyens pour la collecte dinformations sont disponibles, que la frquence de mesure
est adapte, limplication de la hirarchie, etc
o Exemple : chaque fin de cycle, la machine laver dite un ticket avec toutesles informations ncessaires, conserv dans un cahier. Ces informations sont
donc facilement accessibles. Compte tenu du caractre critique de lopration,
le personnel de la zone et le management sont enclins suivre cet indicateur.
Dfinir le fonctionnement, c'est--dire les responsabilits de chacun dans la collecte
dinformations, lanalyse, lexploitation et la communication des donnes.
o Exemple : les oprateurs de la zone de laverie-prparation matriel sont
chargs de relever les donnes et de les communiquer lagent de matrise, qui
tiendra jour lindicateur.
Formaliser le systme, afin dassurer la prennisation.
o Exemple : le nom de lindicateur, lobjectif, les critres, les paramtres, le
mode de calcul, les rles et responsabilits de chacun, la mise en forme, etc
1.7.2.2 Caractristiques dun indicateur
Un bon indicateur doit tre facilement et rapidement comprhensible, quelle que soit la
personne qui le regarde. Il doit donc tre simple, tant dans linformation quil donne, que dans
la faon de le prsenter. Il doit rpondre lobjectif en apportant une relle valeur ajoute, et
les donnes ncessaires sa mise jour doivent tre facilement accessibles et analysables. Il
doit varier dans le temps, et de faon fidle ce qui se passe en ralit. (14)
Il existe deux sortes dindicateurs : les indicateurs de rsultat, et les indicateurs de processus.
Par exemple, la quantit produite par jour est un indicateur de rsultat, alors que le nombre
dincidents, ou le nombre de rebuts sont des indicateurs de processus. Les indicateurs de
processus apprcient la manire dont la production sest passe. Ils sont donc plutt adresss
aux personnes proches de la ralisation des oprations. (13)
Les principaux indicateurs, une fois crs, devront ensuite tre regroups dans un tableau de
bord.
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Taux de Rendement Economique (TRE)
Il sagit dun indicateur stratgique dengagement des moyens. Ce dernier nest pas forcment
pertinent dans le cadre dun management de proximit. On prfrera utiliser le TRS ou le
TRG.
=
tTest le temps total, c'est--dire le temps intgrant lensemble des tats possibles du moyen.
Par exemple le temps total pour une anne est 365 jours x 24 heures.
Le TRE compare donc le nombre de pices bonnes ralises au nombre de pices
thoriquement ralisables pendant le temps total. (15)
Respect des engagements (dlais, quantit)
Volume des en-cours
Taux de panne
Axe Qualit
Taux de Qualit (TQ)
=
NPB est le nombre de pices bonnes.
NPR est le nombre de pices ralises.
Nombre danomalies(total ou par catgorie mineure, majeure, critique)
Suivi des CAPA (Corrective Action Preventive Action)
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Autres
La liste prcdemment cite est loin dtre exhaustive. Il existe en effet beaucoup dautres
indicateurs dans les domaines prcdemment cits, mais aussi dans dautres domaines,
comme la scurit (suivi du nombre daccidents), le suivi dactions damlioration continue
audit 5S), le suivi dquipement (suivi du nombre et du type de pannes pour un quipement en
particulier), etc
1.7.3Tableau de bord
1.7.3.1 Cration dun tableau de bord
Sil est utilis comme outil de management dquipe, il est essentiel que la construction du
tableau de bord se fasse avec les personnes auxquelles il sadresse, afin quelles puissent
choisir les indicateurs adapts la ralisation de leurs objectifs.
La cration dun tableau de bord se fait en trois tapes : le choix des indicateurs, la dfinition
des objectifs, et la mise en forme.
Choix des indicateurs
Le tableau de bord doit contenir un petit nombre dindicateurs, suffisamment pour tre
reprsentatif, mais pas trop nombreux pour rester clair. Il est gnralement recommand de ne
pas en faire figurer plus dune dizaine.
On peut dfinir des catgories afin de suivre tous les axes de performance dune zone (qualit,scurit, productivit, conomique, etc) et choisir un ou deux indicateurs (si cela est
pertinent) par catgorie.
Lors de cette tape de choix, la rflexion devra se porter sur trois axes :
Simplicit,
Reprsentativit,
Exhaustivit. (16)
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Dfinition des objectifs
Lobjectif doit tre raliste, c'est--dire quil peut tre atteint compte tenu des moyens
engags. Dans le cas contraire, on risque de dmotiver le personnel et de faire perdre toute
crdibilit la dmarche.
Le but premier nest pas de le dpasser, mais bien de latteindre, et de russir maintenir le
rsultat ce niveau. Si le rsultat se maintient de faon durable, et quil reste une marge de
progression, on pourra par la suite (si cela est pertinent) revoir lobjectif la hausse. (13)
Une fois les indicateurs choisis et les objectifs dfinis, il reste mettre en forme les
indicateurs et le tableau de bord.
Mise en forme
Le tableau de bord doit tre visuel : la clart et la simplicit sont deux qualits
prpondrantes.
La reprsentation graphique des indicateurs doit :
Etre simple et visuelle. Elle peut utiliser des codes couleurs, et tre rsume par un
pictogramme qui indique si la situation est bonne ou non.
Avoir un titre clair.
Rendre lobjectif visible.
Rendre explicite les informations cls comme le niveau de rsultats, son volution
(croissance, dcroissance), et lcart par rapport lobjectif.
Avoir une chelle de valeur approprie, afin de permettre une lecture rapide et facile
de linformation.
Avoir une chelle de temps adapte, cohrente avec sa priodicit dexploitation
(journalier, hebdomadaire, mensuel, etc). De plus, lindicateur doit pouvoir varier
de faon significative sur lintervalle de temps dfini (sinon il perd de son intrt).
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Un indicateur doit pouvoir se lire sur deux niveaux, comme le montre la Figure 5 :
Un premier niveau flash , qui dlivre une information trs simplifie : on comprend
immdiatement si lindicateur est bon ou non. Ce premier niveau dinformation capte
lattention de lobservateur, et linvite au niveau suivant. Il peut par exemple trematrialis par une pastille ou un smiley de couleur (verte si la situation est bonne,
orange si elle est mdiocre, et rouge si elle est mauvaise)
Le second niveau est l approfondissement . il contient des donnes plus prcises,
notamment les valeurs remarquables ou des commentaires.
Figure 5: Illustration des deux niveaux d'un indicateur
Mise en place dun systme de dtection
Niveau flash
Niveau
approfondissement
Evolution du nombre de dfauts
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Cette hirarchisation de linformation prsente plusieurs avantages. Le premier niveau attire
lattention du lecteur. Il viendra chercher le second niveau dinformation volontairement,
alors quun indicateur avec un seul niveau complet, pourrait provoquer une raction de rejet.
Il facilite galement la mmorisation. Le lecteur ne se rappellera pas des valeurs de
lindicateur, mais il sera facilement marqu par limage de linformation flash. Il se rappellera
donc si lindicateur tait bon ou mauvais. (13)
Dans le cas o ces indicateurs servent alimenter un tableau de bord utilis comme outil de
management de proximit, il est prfrable de raliser des graphiques la main, plutt que
dutiliser un ordinateur.
On vitera ainsi des graphiques trop sophistiqus, sur lesquels il est trs facile de rajouter deslments comme une courbe de tendance ou dautres informations inutiles qui noient le
message principal. Un graphique trop charg peut en effet vite devenir incomprhensible pour
une personne non initie.
De plus il sagit dun gain de temps considrable pour le manager ou le collaborateur qui peut
tenir son indicateur jour avec un simple stylo ou une gommette avant le dbut de la runion.
Il vite ainsi de devoir retourner sur un ordinateur, complter le tableur pour mettre jour le
graphique, et enfin limprimer.
1.7.3.2 Tableau de bord et management de proximit
Utilis dans un cadre de management de proximit, le tableau de bord est un vritable outil de
management, de pilotage de la zone, et de communication entre le manager et son quipe. Un
exemple de tableau de bord utilis cet effet est donn dans la Figure 6.
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Figure 6: Exemple d'un tableau de bord utilis dans le cadre d'un management de proximit dans une
zone de production pharmaceutique (daprs Sanofi Pasteur)
Employ lors de points rguliers avec lquipe, il est lun des outils sappuyant sur lemanagement visuel le plus connu, et le plus utilis. On trouve dailleurs plusieurs auteurs qui
assimilent le management visuel cet unique outil.
Il peut tre utilis de faon quotidienne ou hebdomadaire. La composition du tableau de bord
(nombre et nature des indicateurs) et la dure de la runion varieront en fonction de la priode
de tenue de runion (de 10 minutes pour une runion quotidienne 30 minutes pour un point
hebdomadaire).
Son emplacement est galement dfinir. Dans notre contexte dusine pharmaceutique, il
dpend des contraintes de la zone (classe environnementale, bruit, flux, etc). Quoiquil en
soit, il doit tre visible par tous, et au plus proche des zones de production.
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Il permet :
Dinstaurer une routine managriale,
De garantir un dialogue rgulier entre le manager et ses collaborateurs,
Damliorer le travail en quipe,
De traiter les problmes au plus tt,
De renforcer la position du manager auprs de son quipe,
De fixer des exigences et de les atteindre, notamment en impliquant lensemble des
collaborateurs dans la ralisation des objectifs,
Didentifier les carts, qui seront eux-mmes lorigine dactions damliorationinscrites au plan daction de lquipe.
De mettre en place une dynamique damlioration continue.
Prparation de la runion
Avant la runion, les indicateurs doivent tre jour. Cette responsabilit peut tre celle du
manager, ou, mieux encore, chaque indicateur peut avoir un responsable dsign parmi les
membres de lquipe, charg de le mettre jour. Dans ce cas le manager vrifiera que tous les
indicateurs sont jour avant le dbut de la runion.
Si des questions ont t formules dans les prcdentes runions, le manager rassemble les
rponses obtenues depuis lors, afin de les communiquer son quipe.
Enfin, il fait le point sur les messages important transmettre ce jour l.
Droulement de la runion
Toute lquipe est runie autour du tableau, debout. Ce dernier dtail a de limportance, car le
fait de ne pas sassoir encourage ne pas allonger la dure de la runion.
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Point quotidien
Le manager et lquipe dlivrent rapidement les principales nouvelles informations survenues
depuis la veille.
Puis, pour chaque indicateur, le manager commente et analyse les valeurs avec lquipe, qui
donne son interprtation sur les rsultats et peut faire part des ventuelles difficults
rencontres. En fonction des rsultats, de la tendance et de lcart ventuel par rapport
lobjectif, il donnera ses consignes lquipe pour le reste de la journe.
Il peut enfin rappeler les objectifs et les ventuels vnements de la journe, comme une
intervention de maintenance ou un changement de format par exemple.
On est donc ici plutt dans un pilotage de la performance au quotidien. Ce point peut tre
associ ou non un point hebdomadaire, plus approfondi.
Point hebdomadaire
Le manager fait le point sur lavancement des actions en cours, inities lors des semaines
prcdentes.
Ensuite, pour chaque indicateur, le manager ou un membre de lquipe commente le rsultat,
lcart ventuel par rapport lobjectif, et la tendance. En cas dcart, le manager cherche en
comprendre les causes avec son quipe, et donne des consignes en consquence ou charge un
membre de son quipe de faire des investigations plus approfondies si la cause na pas t
identifie, en lui fixant un dlai.
Si des problmes ont t remonts pendant la semaine, lquipe et le manager peuvent ensuite
changer sur le sujet, et, de la mme manire que prcdemment, mettre en place une actioncorrective ou une investigation plus approfondie si la cause na pas t identifie. Cest
galement le moment de faire part dventuelles nouvelles ides ou suggestions.
Pour terminer, le manager peut faire un tour de table sur le climat de son quipe, informer sur
les vnements venir (inspections, formations, etc), ou une sensibilisation sur un sujet
particulier. Il rappellera enfin les actions dcides pendant la runion.
Ce point hebdomadaire peut tre associ ou non un point quotidien. Il sagit plus dunpilotage de la performance dans le cadre dune amlioration continue.
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Aprs la runion
Une fois la runion termine, le manager transmettra les points (problmes, questions)
soulevs par son quipe, et suivra la progression des actions mises en place.
Facteurs de russite
Cette dynamique a absolument besoin de limplication de tous les collaborateurs pour
perdurer. Elle doit sinscrire dans une routine, et tre perue comme essentielle au bon
fonctionnement de la zone, et non comme une charge supplmentaire.
Une bonne communication est donc cruciale lors de la mise en place du tableau de bord et de
la runion quotidienne et/ou hebdomadaire. Lensemble du personnel doit en comprendre le
but, savoir une dmarche de pilotage, de progrs, et damlioration continue.
Il faut prciser les motivations qui ont men laffichage des indicateurs. Il ne sagit pas de
surveiller lquipe, ni de pointer du doigt la responsabilit de tel ou tel individu, mais de
donner un nouvel outil de communication et de rflexion. Il permet dtre prcis, factuel : on
ne dit plus Il y a trop de retard , mais on cre un indicateur de dlai, qui dira prcisment
sur quoi porte de retard, et sa valeur. Cest donc loccasion de partager sur une ralit
objective. (13)
De plus, leur participation sera ncessaire pour la collecte dinformations, mais aussi pour la
ralisation des actions menes afin datteindre les objectifs fixs. Ils doivent donc comprendre
leur rle et leur utilit dans ce processus.
Par ailleurs, le tableau doit tre accrocheur visuellement, pertinent, adapt son public,simple, et clair. Il doit galement tre toujours jour, afin de ne pas risquer que la dynamique
sessouffle en tant perue comme secondaire.
La runion quant elle doit tenir ses engagements, c'est--dire respecter la dure, aborder tous
les sujets prvus (si un sujet mrite quon y accorde plus de temps, il fera lobjet dune autre
runion prvue cet effet), laisser sexprimer les membres de lquipe, et tre un moment de
prise de dcisions. Le manager ne doit en effet pas oublier quil sagit dun outil puissant depilotage de la performance de sa zone.
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Dautre part, le suivi du rsultat des actions mises en place, donc de leurs efforts, est une
tape cruciale. En effet, au-del du fait que ce suivi est ncessaire, il est valorisant et motivant
pour le personnel. (14)
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1.8La mthode des 5S
1.8.1Dfinition et origines de la mthode
Classiquement reconnue comme tant originaire du Japon, la mthode des 5S (Seiri, Seiton,
Seiso, Seiketsu, Shitsuke) est une mthode dorganisation de lenvironnement de travail,
permettant de gagner en efficacit mais aussi en qualit et scurit.
Apparue en France il y a une trentaine dannes, elle tirerait en ralit ses origines du
programme de formation amricain TWI (Training Within Industry), cr durant la Seconde
Guerre mondiale, visant apprendre aux agents de matrise former du personnel non
qualifi en remplacement des hommes mobiliss.
Aujourdhui, les 5S sont un des outils de base de la dmarche Lean, et leur mise en place est
un excellent pralable celle de tout autre projet damlioration.
Les 5S sont les 5 actions au travers desquelles on obtient un environnement de travail optimal.
Leur ordre est galement important :
Seiri : trier
Seiton : ranger
Seiso : nettoyer et inspecter
Seiketsu : standardiser
Shitsuke : respecter
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Il existe une transposition des 5S en franais :
Supprimer
Situer
Scintiller
Standardiser
Suivre
On peut galement trouver dautres moyens mnmotechniques comme ORDRE (ter,
Ranger, Dcrasser, Rglementer, Enraciner), RANGE (Retirer, Arranger, Nettoyer,
Gnraliser, Enraciner), SOBRE (Supprimer, Ordonner, Brosser, Rationaliser, Encourager),
ECLAT (Eliminer, Classer, Lessiver, Ancrer, Transformer) etc... (11)
1.8.2Mise en uvre des 5S
1.8.2.1 Prparation
Les tapes de la mthode des 5S sont trs simples comprendre, ce qui peut avoir pour
consquence une prcipitation dans la mise en uvre du projet. Or, avant de lancer un
chantier 5S, il faut dabord se poser un ensemble de questions primordiales.
Il faut dabord bien rflchir la ncessit de ce projet, et ce quon en attend. Autrement dit,
la premire interrogation laquelle il faut rpondre est Pourquoi veut-on initier cette
dmarche ? Vers quels rsultats veut-on aller ? .
Gnralement la mise en place dun 5S fait suite un constat non satisfaisant comme deserreurs dexcution, des accidents, des remarques la suite dun audit ou dune inspection,
des dfauts qualit, etc Il est alors important didentifier les causes de ces problmes : sils
sont la consquence dun environnement de travail dgrad ou en tout cas qui ncessite dtre
optimis, la mise en place des 5S sera bnfique.
Dautre part, il doit bien sagir dun chantier damlioration continue, et non dun nettoyage
de printemps ponctuel. En effet, cette mthode ne sert pas seulement faire place nette, elle
doit optimiser lenvironnement de travail, le rendre plus clair dans son fonctionnement, mais
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elle doit aussi et surtout perdurer dans le temps. Or un 5S non justifi par des impratifs
srieux, sil aboutit, ne perdurera pas.
Une fois ce premier point lucid, il faut regarder les moyens disposition en termes de
personnel (disponibilit, comptences du chef de projet, etc), de temps, et dargent (mme
si un chantier 5S ne doit, en principe, pas reprsenter un gros investissement).
En fonction de ces moyens, il faut constituer lquipe. Elle doit tre pluridisciplinaire, car les
dcisions prises affecteront tout le monde.
Elle comprend
Un chef de projet qui sera rfrent du projet et coordinateur. Il doit tre form la
mthode, et avoir des capacits en matire de gestion de projet et de management.
Un animateur (qui peut tre le chef de projet ou non), relais du chef de projet, qui est
charg de lanimation du groupe de travail, du suivi du plan daction, du respect des
dlais, etc Il a un rle plus ax terrain , et peut participer la recherche de
solutions en cas de blocage ou calmer les conflits par exemple. Dans une entreprise de
grande taille qui mne plusieurs chantiers 5S, il peut y avoir plusieurs animateurscoordonns par le chef de projet.
Des acteurs, qui sont des personnes qui travaillent sur la zone.
Il faut ensuite dfinir un primtre daction. Cette tche est affecte la direction ou au chef
de projet.
Un des risques est de voir trop grand, ce qui peut avoir plusieurs consquences. Le chef de
projet et/ou lquipe peuvent se sentir dpasss cause de lampleur de la tche. Ils peuvent
ne pas voir le rsultat du travail accompli, mais tout ce quil reste encore effectuer, et donc
tre dmotivs.
Lautre problme est quils risquent tout simplement de ne pas savoir par o commencer. Il
vaut donc mieux travailler petit petit, par poste de travail ou par lot de production, et
tendre la dmarche au fur et mesure.
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Par ailleurs, il est conseill de commencer par la zone qui a le plus besoin damlioration. De
cette manire, les rsultats seront plus rapidement visibles et plus flagrants, ce qui maintiendra
la motivation de lquipe.
Il est galement important de prendre des photographies avant le dbut du chantier, afin depouvoir constater et afficher le progrs avant et aprs chantier 5S. Ces photos doivent
comporter la fois des plans larges, et des plans plus resserrs sur des dtails importants par
exemple.
Une fois la zone dfinie, il faut faire le point sur son utilit (A quoi sert cette zone ? Avec
quels types de produits travaille-t-on ici ?), les flux de personnel, de produits etc Cette
tape permettra, lors de la rorganisation de la zone, dintgrer une dimension pratique etergonomique, voire de rationaliser les flux.
Ltape suivante est la formation de lencadrement et des acteurs qui participeront la mise
en place des 5S. Concernant les connaissances acqurir, il sagit essentiellement des
principes de la mthode, illustrs avec des exemples concrets, car le reste se fera sur le terrain.
La formation est surtout loccasion de communiquer sur le projet, de commencer impliquer
les personnes, et ventuellement les rassurer. Pourquoi a-t-il t mis en place ? Quel en est le
but ? Quel sera leur rle ? Quattend-on deux ? Quels intrts ont-il ce que le projet marche
et que les 5S perdurent ? Quel bnfice cela va leur apporter ? Il est galement important
quils sentent le soutien et limplication de la hirarchie. De cette manire, ils pourront saisir
limportance accorde ce projet. (11) (9)
Lorsque tout ce cheminement a t parcouru, lquipe peut commencer le chantier par le
premier S Seiri , c'est--dire le tri des objets prsents dans la zone.
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1.8.2.2 1S : Seiri / Trier
Le but de cette opration est de sparer lutile de linutile afin que ce dernier ne soit pas
encombrant. Il faut donc uniquement garder ce qui est ncessaire et bannir le comportement
je le garde au cas o . En effet, laccumulation ne favorise ni la propret, ni lefficacit, ni
la qualit. Cette tape permet donc de librer de lespace inutilement utilis, denlever ce qui
embarrasse, et de ne pas tre gn par linutile.
La dmarche adopter dbute en se demandant : Se sert-on de cet objet ? Est-il utile ? En
fonction de la rponse cette question, on peut suivre larbre dcisionnel dcrit dans la Figure
7.
Figure 7: Arbre dcisionnel du devenir dun objet lors de ltape Trier
Il faut bien inspecter chaque recoin de la zone, chaque tiroir, armoire, tagre, et mme
ritrer le contrle plusieurs fois pour tre sr davoir tout examin. Le rle de lanimateur est
ici prpondrant : il doit lutter contre lesprit de conservation, et pousser lquipe vraimentse poser la question de lutilit relle de lobjet dans la zone de travail.
CET OBJET EST-IL UTILE ?
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Cest galement loccasion de commencer rflchir sur les causes de cette accumulation,
afin den tenir compte lors des tapes suivantes. Il sagit aussi de commencer recueillir des
informations qui permettront de hirarchiser les objets en fonction de leur frquence
dutilisation pour ltape de rangement.
On dlimitera et identifiera une zone tampon afin dy mettre tout ce qui na pas sa place dans
le primtre choisi. De cette manire, si plusieurs quipes travaillent des horaires diffrents
cet endroit, elles pourront vrifier si les objets carts sont garder ou jeter. Lquipe qui
fait cette premire tape de tri peut donc accomplir sa tche sans rticence.
Si on ne sait pas si lobjet est rgulirement utilis ou non, on peut le mettre dans une zone
dattente, identifie comme telle, et dfinir une priode dobservation. On peut, par exemple,
mettre en place une feuille ou une tiquette remplir ds utilisation de lobjet, avec le nom de
lutilisateur et la date de lutilisation. A la fin de la priode, on pourra ainsi juger de lutilit
de lobjet en fonction du remplissage de la feuille. (11) (5) (17) (18)
Une fois cette tape de tri effectue, lquipe peut passer ltape suivante : le rangement.
1.8.2.3 2S : Seiton / Ranger
Le rangement doit se faire dans un souci defficacit, mais aussi de qualit et de scurit. Il
sagit en fait de dfinir et de mettre en place des rgles et des moyens qui participeront une
organisation efficiente de lenvironnement de travail.
Les qualits dun bon rangement sont
Etre facilement reprable et comprhensible,
Avoir un emplacement visible, identifi, pratique, et logique pour chaque objet,
Permettre une visualisation rapide de la prsence ou de labsence dun objet,
Permettre une utilisation aise et en toute scurit lors de la prise ou du dpt dun
objet,
Etre dispos endroit appropri, en fonction de sa frquence dutilisation.
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La place de chaque objet est dtermine en fonction de sa frquence dutilisation. Ceux dont
on se sert le plus sont au poste de travail (afin dviter des dplacements inutiles), et ceux
utiliss plus occasionnellement sont proximit dans une armoire, en rserve etc... Le
Tableau 1 synthtise cette organisation.
Emplacement de lobjet
Au poste A proximit Archive, rserve
Frquencedutilisation
Quotidienne OUI OUI si pas au poste NON
Hebdomadaire Eventuellement OUI NON
Mensuelle,
trimestrielle...NON NON OUI
Tableau 1: Emplacement des objets en fonction de leur frquence dutilisation (daprs (19))
Il faut, dans la mesure du possible, rendre visibles les objets, et ne pas les cacher dans des
armoires ou des tiroirs. Si leur prsence savre ncessaire, il est prfrable dy installer des
emplacements dfinis et identifis, comme des casiers. De plus, sil y a eu une rationalisation
des flux de personnel et/ou produits, et/ou une tude ergonomique, il faudra tenir compte des
conclusions lors de cette tape de rangement.
Une fois lemplacement de chaque objet dfini, il faut le marquer et lidentifier. Sil est posau sol ou accroch au mur ou un support, on peut utiliser de la peinture, un adhsif, ou un
tableau ombres pour indiquer la place laquelle il doit se trouver (en tenant compte
videmment des contraintes environnementales de la zone). Ensuite, il faut identifier
lemplacement de manire savoir ce qui doit se trouver l, grce une photographie par
exemple, ou une tiquette. On peut galement utiliser des codes couleurs : par exemple sil
existe du matriel rserv un seul type de produit ou une seule zone, chaque produit ou
chaque zone aura sa couleur.
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Ainsi, la personne sait o trouver et o ranger lobjet (ce qui vite des pertes de temps et
dnergie chercher), et son absence sera facilement identifiable, comme le montre la Figure
8.
Figure 8: Intrt du marquage et de l'identification d'un emplacement
Cette tape peut donc ncessiter quelques achats de matriel de rangement et didentification.
Si ce deuxime S est bien men, loprateur naura plus chercher ce dont il a besoin.
Lemplacement des objets sera logique, optimal, voire intuitif, et son environnement de travail
plus ergonomique. Une personne trangre la zone devrait, juste en lobservant, comprendrelactivit et les flux. On peut donc rsumer le deuxime S par la phrase Une place pour
chaque chose, et chaque chose sa place . (11) (5) (18)
Une fois les objets utiles rangs correctement, on peut passer la troisime tape : nettoyer et
inspecter.
Aucunemplacementdfini, on nevoit pas quequelque choseman ue.
On voit quilmanquequelque chose,et on sait quoi.
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1.8.2.4 3S : Seiso / Nettoyer et inspecter
Le troisime S a deux dimensions : la propret de la zone et le nettoyage comme mode de
contrle. En effet, un nettoyage bien fait et rgulier, en plus de garder lenvironnement de
travail propre, permet dinspecter la zone et les quipements.
Les zones de production des entreprises pharmaceutiques sont soumises des rgles strictes
en matire de nettoyage, dcrites dans les Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF). Dans la
Partie 1 (Bonnes Pratiques de Fabrication des mdicaments usage humain), Chapitre 3
(Locaux et matriel), on y dicte plusieurs rgles concernant les zones de production :
Les locaux et le matriel doivent tre situs, conus, construits, adapts et entretenus
de faon convenir au mieux aux oprations effectuer. Leur plan, leur agencement,
leur conception et leur utilisation doivent tendre minimiser les risques d'erreurs et
permettre un nettoyage et un entretien efficaces en vue d'viter les contaminations,
dont les contaminations croises, le dpt de poussires ou de salets et, de faon
gnrale, toute atteinte la qualit des produits.
Les locaux doivent tre situs dans un environnement qui, tenant compte des
mesures prises pour protger la fabrication, ne prsente pas de risque de contaminationpour les produits.
Les locaux et les quipements doivent tre entretenus soigneusement ; les
rparations et l'entretien ne doivent prsenter aucun risque pour la qualit des produits.
Les locaux doivent tre nettoys et, le cas chant, dsinfects selon des procdures
crites dtailles. (20)
Les zones de production ont donc systmatiquement des procdures de nettoyage quidcrivent quelle frquence, comment, et avec quel matriel raliser le nettoyage de la zone.
Cependant un grand nettoyage rgulier ne doit pas dispenser du nettoyage des salissures faites
entre temps. Il est donc trs important de sensibiliser les oprateurs sur ce point. Dautre part,
le nettoyage a galement une grande importance en terme dimage : un atelier propre inspire
confiance, la fois pour lutilisateur (un environnement de travail propre est bien plus
agrable), et pour le visiteur (pour qui propret rime avec qualit).
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Le nettoyage de la zone doit tre loccasion de linspecter. Ces contrles rguliers font
ressortir les anomalies plus rapidement : fuites, dtrioration du matriel etc... Si une
anomalie est dtecte, et quelle peut tre corrige immdiatement, elle doit ltre. Sinon, il
faut agir afin quelle soit corrige dans des dlais raisonnables. On peut ainsi prvenir
dventuelles pannes (qui ralentiraient la production), mais aussi des accidents (par exemple si
un liquide glissant est rpandu sur le sol, le nettoyer immdiatement vite le risque dune
chute ultrieure). (11) (5) (18)
Lors de cette tape, on peut galement rflchir des solutions qui facilitent le nettoyage. On
peut par exemple surlever des lments qui, poss au sol, sont doivent tre systmatiquement
dplacs lors du nettoyage. Le nettoyage sera donc plus ais, plus rapide, et entrainera moins
de manutention pour loprateur.
Ainsi ce troisime S, dans le cadre dune usine de production pharmaceutique, ne servira pas
instaurer une routine de nettoyage puisquelle existe d