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Consulter l’Avertissement dans la dernière page Accès aux notes de recherches sur le site : www.cdgcapitalbourse.ma Recherche Taux 1 Novembre 2011 Dette Privée CDG CAPITAL RESEARCH Etats des lieux du marché marocain de la dette privée Siham Elouarzaz [email protected] Mohamed Chbani [email protected] Tableau 1 – Evolution du Financement au Maroc Source: CDG Capital Research, Maroclear, Bourse de Casablanca MMDH 2009 2010 Dettes privées 37,3 71,8 Crédits bancaires 41,9 53,4 Graphe 2 Répartition de l’encours de la dette privée en 2011 Crédits bancaires : source privilégiée des emprunteurs Les banques demeurent la source de financement privilégiée des emprunteurs. En effet, en raison de leurs structures, les entreprises marocaines et plus particulièrement les PME ont une certaine frilosité d’accéder aux autres modes de financements disponibles notamment le recours au marché des capitaux. Le recours au financement par le biais du marché de la dette privée profite du tassement de l’activité des crédits A partir de 2008 et dans un contexte économique relativement difficile, les banques deviennent plus regardantes dans l'octroi des prêts, impactant ainsi la configuration du marché financier marocain. En effet, les entreprises, en quête de financement, ont dû recourir au marché de la dette privée pour financer leurs programmes d’investissement. Le dynamisme constaté sur ce compartiment a été aussi favorisé par la présence des banques comme principal émetteur. La dette privée offre un fort potentiel de croissance Dans un contexte de manque de liquidité de la dette souveraine, de niveaux stables des bons du Trésor, de grande compétition pour les crédits bancaires, le marché de la dette privée se présente comme une solution de financement idéale. Comparaison à l’International Un système ouvert à l’international devrait permettre un meilleur positionnement du marché de la dette privée marocain par rapport aux pays concurrents. Graphe 1: Le Maroc reste mieux classé en termes d’encours de dette privée comparativement à d’autres pays de la région 0 20 40 60 80 100 120 140 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Dette Privée - Emprunt Obligataire % du PIB Dette Publique % du PIB Allemagne Royaume Uni Chine Turquie Egypte Finlande Espagne France Bresil Inde Afrique de Sud Indonesie Russie Jordanie Maroc Source: CDG Capital Research, Bloomberg, FactSet Source: CDG Capital Research, Maroclear Dette privée% du PIB vs Dette publique % du PIB

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    Recherche Taux 

1 Novembre 2011 

  

Dette Privée 

   

CDG CAPITAL RESEARCH  

 

Etats des lieux du marché marocain de la dette privée 

  

Siham Elouarzaz [email protected]  Mohamed Chbani [email protected]  

    

Tableau 1 – Evolution du Financement au Maroc  

    

Source:  CDG  Capital  Research,  Maroclear, Bourse de Casablanca 

 

MMDH  2009  2010 

Dettes privées  37,3   71,8 

Crédits bancaires   41,9  53,4 

     

 

 Graphe 2 ‐ Répartition de l’encours de la dette privée en 2011 

    Crédits bancaires : source privilégiée des emprunteurs 

Les banques demeurent  la source de financement privilégiée des emprunteurs. En effet, en 

raison de  leurs structures,  les entreprises marocaines et plus particulièrement  les PME ont 

une certaine frilosité d’accéder aux autres modes de financements disponibles notamment le 

recours au marché des capitaux.  

 

Le recours au financement par  le biais du marché de  la dette privée profite du 

tassement de l’activité des crédits 

A  partir  de  2008  et  dans  un  contexte  économique  relativement  difficile,  les  banques deviennent  plus  regardantes  dans  l'octroi  des  prêts,  impactant  ainsi  la  configuration  du marché  financier  marocain.  En  effet,  les  entreprises,  en  quête  de  financement,  ont  dû recourir au marché de la dette privée pour financer leurs programmes d’investissement.  Le dynamisme constaté sur ce compartiment a été aussi favorisé par la présence des banques 

comme principal émetteur.  

 

La dette privée offre un fort potentiel de croissance 

Dans un contexte de manque de liquidité de la dette souveraine, de niveaux stables des bons 

du Trésor, de grande compétition pour les crédits bancaires, le marché de la dette privée se 

présente comme une solution de financement idéale. 

 

Comparaison à l’International 

Un système ouvert à l’international devrait permettre un meilleur positionnement du marché 

de la dette privée marocain par rapport aux pays concurrents. 

 Graphe  1:  Le Maroc  reste mieux  classé  en  termes  d’encours  de  dette  privée  comparativement  à 

d’autres pays de la région 

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du

PIB

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Allemagne

Royaume Uni

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Finlande

Espagne

France

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Jordanie

Maroc

Source: CDG Capital Research, Bloomberg, FactSet 

   

  

Source: CDG Capital Research, Maroclear 

Dette privée% du PIB vs Dette publique % du PIB

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Recherche Taux - Dette Privée CDG CAPITAL RESEARCH

1 Novembre 2011 

 

     

Sommaire 

Dette privée au Maroc : un marché en développement  3 

Les différents modes de financements de l’économie marocaine  4 

Le financement à travers le crédit bancaire est la source privilégiée des 

emprunteurs 

Le recours au financement par le biais du marché de la dette privée profite du 

tassement de l’activité des crédits 6 

Le financement à travers la bourse reste très limité  8 

La Titrisation : un marché à fort potentiel  10 

Evolution du marché marocain de la dette privée   11 

L’encours de la dette privée a enregistré un saut considérable ces dernières 

années 11 

Les émissions de dette privée majoritairement animées par les Certificats de 

dépôts 14 

Emprunt obligataire privé vs dette publique  16 

Comparaison à l’International  18 

L’encours des emprunts obligataires au Maroc par rapport à d’autres pays  18 

Les émissions obligataires privées à l’international  21 

La dette privée offre un fort potentiel de croissance  22 

Dette privée : un marché aux avantages multiples…  22 

Annexes  23 

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Recherche Taux - Dette Privée CDG CAPITAL RESEARCH

1 Novembre 2011 

 

Dette privée au Maroc : un marché en développement  Ces dernières années, le Maroc a connu un développement progressif de la culture des marchés de capitaux.   En  effet,  conscient  qu’un  développement  économique  fort  passe  avant  tout  par  une santé financière d'excellence, et une stabilité des agrégats macro‐économiques sur une longue  période,  le Maroc  a  entrepris  depuis  1993,  une  série  de  réformes  visant  un meilleur financement de l’économie par la promotion accrue de l’épargne, l’affectation optimale  des  ressources  par  les  mécanismes  de  marchés  et  le  développement  de financement alternatif au crédit bancaire. Ces réformes ont eu pour principal objectif de mettre  en  place  un  vaste  marché  des  capitaux,  accessible  à  toutes  les  catégories d'intervenants et comportant plusieurs compartiments, de  l'argent au  jour  le  jour aux échéances les plus longues.  L’existence d’un  tel marché a permis aux épargnants et aux  investisseurs de disposer respectivement  d'opportunités  de  placement  diversifiées  et  de  possibilités  de financement à des conditions optimales.  La réforme du marché financier en 1995 viendra compléter ce dispositif afin de donner plus d’opportunités pour le placement de l’emprunt en faveur aussi bien des entreprises et  de  l’Etat  que  des  petits  épargnants;  l’accent  a  été mis  sur  le  développement  de produits répondant aux besoins de ces deux principaux agents économiques.  En 2004,  le marché  financier a connu une mise à  jour de  son  infrastructure et de  ses règles de fonctionnement et un renforcement des pouvoirs de l’autorité du marché.  A date d’aujourd’hui, on peut avancer que le marché financier marocain, et avec plus de 15 ans de maturité, a atteint une certaine profondeur et une certaine liquidité, à la fois sur le marché de change, le marché boursier et le marché obligataire, particulièrement le marché des bons du Trésor.  Le compartiment qui a accusé du retard, ces dix dernières années, est celui de la dette privée. La principale  raison de cette  situation  réside dans  le manque de compétitivité des émissions obligataires en comparaison avec le crédit bancaire bon marché. En effet, le marché marocain a été marqué, avant 2007, par un état de surliquidité. Une situation qui  a  amené  les  banques  classiques  à  être  plus  compétitives  comparativement  aux banques  conseils  en  vendant  plus  facilement  les  crédits  aux  différentes  entreprises empêchant ces dernières de recourir au marché de la dette privée.   Toutefois, ceux sont ces mêmes établissements bancaires qui ont, de manière indirecte, redynamisé  le marché  de  la  dette  privée  lors  des  trois dernières  années.  En  effet  et après une période de surliquidité,  le système bancaire est passé en mode financement auprès de  la banque centrale. Les banques, qui affichaient des besoins  importants en liquidité  et  en  quête  d’autres  moyens  de  financements,  se  sont  redirigées  vers  le compartiment de  la dette privée plus particulièrement  les émissions obligataires et  les Certificats de Dépôts (CD). 

Les marchés financiers marocains notamment le marché de change, le marché boursier et le marché des BDT ont atteint une certaine profondeur et liquidité 

La crise financière internationale a eu des répercussions négatives sur les flux financiers en devises ce qui s’est reflété sur le niveau de liquidité du marché local 

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Recherche Taux - Dette Privée CDG CAPITAL RESEARCH

1 Novembre 2011 

 

Les  différents  modes  de  financement  de l’économie marocaine  Le financement d’une économie nécessite des capitaux importants. En théorie, il existe trois moyens de financement pour une entreprise :   

‐ Utiliser une partie des ressources générées par son activité ;  ‐ S’endetter,  soit  auprès  des  institutions  financières,  soit  en  émettant  des 

obligations ;  ‐ Procéder à une augmentation de capital, soit en faisant appel directement à ses 

actionnaires,  soit  en mettant  de  nouvelles  actions  en  vente  sur  les marchés boursiers. 

 

Le  financement  à  travers  les  crédits bancaires  est  la  source privilégiée des emprunteurs 

A l’instar d’autres pays en voie de développement, le marché financier marocain dispose d’une  palette  de  produits  financiers  variés.  Toutefois,  il  est  clair  que  les  entreprises marocaines  ne  tirent  pas  suffisamment  profit  de  cette  diversification;  les  banques restent  la première source de financement des emprunteurs, après  l’autofinancement. Ceci  s’expliquerait par  la  réticence des entreprises et plus particulièrement  les PME à accéder aux autres modes de financements disponibles.  Le  secteur  bancaire  joue,  ainsi,  un  rôle  prépondérant  dans  l'économie.  Il  a  connu diverses réformes qui en font aujourd'hui un système moderne, adapté aux besoins de la société comme à ceux des entreprises.   

Le  recours des  investisseurs à ce  type de  financement  (crédits bancaires) s’est  traduit par une hausse conséquente de leur part dans le PIB qui a presque doublé sur la période 2003‐2008, passant de 46% en 2003 à 73% en 2008.   

Graphe 3: Evolution des crédits bancaires en pourcentage du PIB entre 2003‐2010 

46% 46% 50%54%

67%73% 74% 77%

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

 

 

Source: CDG Capital Research, Bank Al‐Maghrib 

Crédits bancaires concernent les crédits alloués au secteur privé et aux autres institutions financières 

   

En dépit de la diversification des produits financiers, les entreprises marocaines favorisent le recours aux crédits bancaires

9,8%

2,6%

Financement par emprunt bancaire  Avantage  

Possibilité  de  levée  de  la  dette  en plusieurs  tirages,  en  fonction  des besoins  de  financement  de l’entreprise. 

 Contraintes  

« Security  package »  contraignant: garanties,  covenants,  compte  de réserve  garantissant  le remboursement  d’une  ou  de plusieurs échéances futures;  

Coût  de  financement  bancaire supérieur  au  taux  obligataire notamment  en  y  intégrant  le  cout des garanties de remboursement. 

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Recherche Taux - Dette Privée CDG CAPITAL RESEARCH

1 Novembre 2011 

  Toutefois et à partir de 2008,  le  système bancaire marocain  sombre dans un état de sous‐liquidité en  relation notamment  avec un  contexte  international défavorable.  Les banques passent en mode financement auprès de Bank Al‐Maghrib.   Ces  banques  qui  ont  par  ailleurs  une  difficulté  à  attirer  de  l’épargne  long  terme deviennent  de  plus  en  plus  regardantes  dans  l’octroi  des  prêts  accordés.  Ceci  s’est traduit par un ralentissement du rythme annuel d’évolution du crédit bancaire. En effet, en 2010, ce rythme est passé à 7,7% contre 9,7%  l’exercice précédent et 17,9% durant les quatre dernières années. (Voir graphe 4)  Le même scénario s’est produit dans d’autres pays. Selon le FMI, la croissance du crédit bancaire a ralenti après avoir été d’environ 7 % par an en moyenne jusqu’à la mi‐2008,  puis elle est devenue négative à la fin de 2009. C’est au Royaume‐Uni que le recul a été le plus marqué en 2009 (environ 20 %). Aux États‐Unis, le crédit était en repli de près de 10%  en  glissement  annuel  au  début  de  2010.  La  zone  euro  a  suivi  une  tendance comparable. A  la suite de  la crise,  les banques, soucieuses d’assainir  leurs bilans et de réduire leurs risques en se désendettant, ont diminué leurs prêts au secteur privé.   La croissance du crédit bancaire a ainsi fortement chuté en valeur réelle dans la plupart des  principales  économies  et  régions.  Au  Moyen‐Orient  et  en  Afrique  du  Nord,  la croissance du crédit a suivi plus ou moins la même évolution.   Le graphe ci‐dessous révèle une tendance baissière de la part du crédit bancaire dans le PIB pour un échantillon de pays émergents, en l’occurrence le Maroc.   

Graphe 4 : Evolution de la croissance du crédit en Egypte, Turquie, Afrique du sud et Maroc 

  

Source: CDG Capital Research, FactSet 

   

         

Dans un contexte économique défavorable, les banques deviennent de plus en plus regardantes dans l’octroi des crédits

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Recherche Taux - Dette Privée CDG CAPITAL RESEARCH

1 Novembre 2011 

 

Le recours au financement par le biais du marché de la dette privée profite du tassement de l’activité des crédits 

Le rétrécissement de l’octroi des crédits conjugué à la tendance relativement haussière des  taux bancaires débiteurs a  incité davantage  les emprunteurs à  recourir à d’autres moyens de  financement notamment  le marché de  la dette privée  afin de poursuivre leurs programmes d’investissement.  

Le  recours  à  ce  type  de  financement,  en  particulier,  s’explique  par  les  conditions 

avantageuses offertes par ces produits. En effet outre  l’avantage en terme d’image (le 

lancement d’une émission est  toujours une  importante opération de communication), 

l’appel au marché de  la dette privée permet de  financer  la  croissance de  l’entreprise 

tout en optimisant  les  coûts et en améliorant  la position de négociation vis à vis des 

créanciers.  

 

Graphe 5: Evolution du taux d’accroissement de l’encours de la dette privée vs crédits bancaires 

 

 Source: CDG Capital Research, Bank Al‐Maghrib, Maroclear 

 Graphe 6 : Evolution des taux bancaires débiteurs  

 

Source: CDG Capital Research, Bank Al‐Maghrib 

 D’un point de vue investisseur, le choix de cet instrument s’explique essentiellement par la recherche de réelles opportunités de placement dans un environnement marqué par une baisse des taux bancaires créditeurs et des niveaux bas des taux de bons du Trésor.  De  la  même  manière,  le  manque  de  liquidité  pesant  sur  le  marché  de  la  dette souveraine particulièrement pour les maturités longues a, aussi, contribué à rediriger les investisseurs vers le compartiment de la dette privée.   

Le contexte a été favorable à une dynamisation du marché de la dette privée

 L’engouement des investisseurs pour le marché de la dette privée, s’explique entre autres par une baisse des taux créditeurs et des niveaux bas des taux de bons du Trésor 

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Recherche Taux - Dette Privée CDG CAPITAL RESEARCH

1 Novembre 2011 

 

Graphe 7: Evolution des taux bancaires créditeurs (Taux créditeurs pondérés à 6 mois et 1 an) 

 

Source: CDG Capital Research, Bank Al‐Maghrib 

 Graphe 8: Evolution du taux des BDT 5 ans 

 Source: CDG Capital Research, Bank Al‐Maghrib 

 Le  graphe  ci‐dessous  révèle une  tendance  ascendante de  l’évolution de  la part de  la dette privée dans  le  financement de  l’économie marocaine. Le poids de celle‐ci a plus que triplé en trois ans, passant de 14% en 2007 à 57% en 2010.  La dette privée semble, ainsi, prendre un poids de plus en plus important dans l’univers des actifs financiers au Maroc.  Graphe 9 : Evolution des moyens de financement au Maroc entre 2003‐2010 en MDH 

77% 79% 80%67%

53%42% 43%

22% 15% 14%30%

47%57% 57%

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Crédits bancaires annuels Emissions de dette privée

Augmentation de Capital Cession

 

Source: CDG Capital Research, Bourse de Casablanca, Bank Al‐Maghrib 

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Recherche Taux - Dette Privée CDG CAPITAL RESEARCH

1 Novembre 2011 

 

 

Le financement à travers la bourse reste très limité   Le marché boursier constitue également un circuit de financement de l’économie par la mobilisation de l’épargne qui se transforme en ressources longues pour les investisseurs (les  entreprises).  Cette  fonction  s’exerce  essentiellement  par  les  introductions  des sociétés en bourse.   Au  Maroc,  l’évolution  de  la  capitalisation  boursière  révèle  une  tendance  haussière depuis 2003. En effet, celle‐ci s’est appréciée de plus de 400% passant de 115 MMDH en 2003 à 579 MMDH en 2010.   En 2008 et 2009, la capitalisation de la bourse de Casablanca a entamé un trend baissier et  a  perdu  13,2%  de  sa  valeur,  reflétant  principalement  un  état  d’anxiété  des investisseurs suite à la crise financière.     Néanmoins, en 2010  les  investisseurs  regagnent confiance sur  le marché de  la bourse casablancaise, et permettent ainsi grâce à leurs investissements une appréciation de la capitalisation de 13,8%.  L’indicateur «capitalisation boursière rapportée au PIB» a connu lui aussi une évolution très importante, passant de près de 25% en 2003 à plus de 90% en 2007 et 75% du PIB en  2010,  ce qui  traduit  la  concordance de  la  taille du marché boursier  avec  celle de l’économie marocaine.   Graphe 10 : Evolution de la capitalisation boursière en pourcentage de PIB 

 Source: CDG Capital Research, Bourse de Casablanca 

 Comparativement à d’autres pays de la région, la place casablancaise reste bien classée ; elle arrive en tête devant l’Egypte, la Jordanie, la Tunisie et le Liban.  Toutefois,  et en dépit des  importantes évolutions  enregistrées depuis  la  réforme des marchés des capitaux en 1993, le financement via la bourse, au Maroc, reste très limité. La culture d'actionnariat n'est pas encore dans un stade développé. Les entreprises se financent principalement par le biais des circuits classiques à savoir les crédits bancaires compte  tenu  des  exigences  du  marché  boursier  notamment  en  termes  de  règles comptables (IFRS) et d’obligation d’information et de transparence visant à protéger les investisseurs.  (Voir « Le Financement des PME au Maroc » note élaborée par  le CDVM en mai 2011)  Le tableau suivant retrace l’évolution des nombres d’IPO réalisés dans un échantillon de pays lors des dernières années.    

Pays  M$  % du PIB 

USA  13 879,7  106% 

France  1 463,2  69% 

Turkey  220,8  41% 

South Africa  425,9  147% 

Morocco  62,6  75% 

Egypt  57,2  39% 

Jordan  25,6  108% 

Lebanon  9,0  28% 

Qatar  119,3  90% 

Saudi Arabia  316,7  86% 

Tunisia  9,9  23% 

UAE  97,0  47% 

    Source: CDG Capital Research , Bloomberg 

Tableau 2 : Capitalisation boursière en 

% PIB en 2011 

Malgré une appréciation de presque 400% de la capitalisation boursière, le recours au marché des  capitaux reste un mode de financement peu sollicité par les investisseurs

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1 Novembre 2011 

  Tableau 3 : Evolution des introductions en bourse par pays entre 2008 ‐2011 

 

Pays  2008  2009  2010  2011 

USA  45  57  133  107 

France  42  24  36  36 

Turquie  2  2  24  20 

Egypte  8  2  3  0 

Jordanie  17  5  1  0 

Maroc  5  2  0  1 

Qatar  4  3  1  0 

Arabie Saoudite  14  11  9  0 

Afrique du sud  8  3  8  5 

Tunisie  3  2  5  0 

EAU  8  2  1  2 

 

Source: CDG Capital Research, FactSet 

 Concernant  les  sociétés  cotées  en  bourse,  leur  nombre  reste  relativement  faible  au Maroc. Actuellement, elles sont au nombre de 75. La Bourse de  Jordanie compte 272 sociétés  cotées,  alors  qu’en  Egypte,  ce  nombre  est multiplié  par  4,  soit  308  sociétés cotées. Il est nécessaire de souligner que le nombre de sociétés cotées est un indicateur important  qui  exprime  le  degré  de  recours  à  la  Bourse  comme  instrument  de financement de l’économie.   D’autant plus que  les crises de confiance que peuvent traverser  les marchés boursiers n’encouragent  pas  de  nouvelles  entreprises  à  lever  des  fonds  sur  le  compartiment actions. D’une part, par crainte que  les titres à créer ne trouvent pas preneur, d’autre part, par peur que  les  cours  s’orientent  à  la baisse  après  la  cotation,  ce qui  finit par dégrader la valeur des entreprises.  L’ensemble de ces éléments a incité les investisseurs à opter plus pour un financement à travers les émissions obligataires qu’à travers les introductions en bourse. (Voir graphe 11) En effet, le marché de la dette privée reste plus imposant vu qu’il s’adresse à la fois aux épargnants à  la  recherche de protection  contre  la volatilité des marchés, qu’aux gros investisseurs misant sur un revenu de placement garanti.  

Graphe 11 : Evolution des introductions en bourse vs les émissions obligataires en MDH 

4222 3185 4130 5060

13300 13100

25286

506030480

2421

1756

103

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Obligations émises Augmentation de Capital

 

Source: CDG Capital Research, CDVM 

 

Les états d’anxiété et d’hésitation reflétés par le marché de la bourse, incitent les investisseurs à opter pour la dette privée

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1 Novembre 2011 

  

La Titrisation : un marché à fort potentiel 

Comptant  parmi  les moyens  de  financement  structuré,  la  titrisation  est  un montage financier qui permet à une société d'améliorer la liquidité de son bilan.  

Cette  technique  relativement  récente  au Maroc  compte,  à  date  d'aujourd'hui,  trois opérations de titrisation portant sur des créances hypothécaires détenues par le groupe CIH. 

Deux d'entre elles (Crédiloge I et Crédiloge II), initiées entre 2002 et 2003, étaient d'une valeur  de  1,5 MMDH.  La  dernière  opération,  qui  date  du mois  de  décembre  2008, consistait  à  créer  un  fonds  Crédiloge  III  d'un  montant  de  1,5  MMDH  à  l'initiative conjointe de Maghreb  titrisation1  (gestionnaire‐dépositaire) et  le CIH  (initiateur) dont l'objectif  est  la  diversification  des moyens  de  son  financement  et  l'amélioration  des ratios prudentiels réglementaires (ratio de liquidité et de solvabilité).  Actuellement, deux opérations sont en cours de réalisation d’un montant de 3 MMDH. 

L’avenir de ce mode de  financement s’annonce  favorable notamment après  la refonte de son cadre juridique. En effet, la promulgation de la loi 33‐06  permet l’élargissement du  champ d’application de  la  titrisation  à  tout  type de  créances  actuelles ou  futures détenues par  les établissements de  crédit,  les établissements publics et  les  filiales de l'Etat,  les  entreprises  d'assurance  et  de  réassurance  ainsi  que  les  délégataires  et  les bénéficiaires de licences de services publics.  De plus,  la souplesse de cette  loi faciliterait  l'émergence de plusieurs nouvelles classes d'actifs qui pourraient être titrisés. Il s'agit à titre d’exemple de la titrisation de projets (WBS  : Whole  Business  Sécurisation)  adossés  à  des  flux  d'activités  commerciales  ou industrielles. 

1  La mention du nom de  la  société est  à  titre  indicatif et ne peut en  aucun  cas être interprétée comme une forme de promotion ou de publicité.

Trois opérations de titrisation ont été déjà réalisées. Deux sont en cours…

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1 Novembre 2011 

Evolution du marché marocain de la dette privée   Ces dernières années,  le compartiment de  la dette privée occupe une place de plus en plus importante dans le périmètre financier offrant des opportunités très intéressantes pour les bailleurs de fonds.  En effet, la multiplication des besoins de financement des grands groupes les poussent indéniablement à  la recherche de nouvelles ressources stables à des coûts compétitifs, réduisant ainsi leur degré d'exposition aux banques.  

L’encours de la dette privée a enregistré un saut considérable 

ces dernières années  En  l’espace  de  trois  ans,  le marché  de  la  dette  privée  a  connu  un  engouement  sans précédent. Sa taille a plus que triplé, avec un encours qui dépasse  les 146 milliards de DH à  fin  Juillet 2011  contre 44,9 milliards en 2007 en  raison d’un  recours massif des émetteurs  aux  instruments  du marché  de  la  dette  privée  et  plus  particulièrement  le marché des TCN2.   Graphe 12 : Evolution de l’encours de la dette privée en MMDH 

 

  Source: CDG Capital Research, Maroclear  

  Ce genre d’émissions (TCN) bénéficie, en effet, de plusieurs avantages. D’abord, elles ne nécessitent pas  l’élaboration  à  chaque  fois d’une note d’information mais  seulement une mise à jour du dossier de l’émetteur.   

2 Les émissions de TCN (titres de créances négociables) pourraient prendre la forme de : 

Certificats de Dépôts (CD) qui sont émis par les banques avec une maturité allant de 1 mois à 7 ans 

Bons de  sociétés de  financements  (BSF) émis par  les  sociétés de  financements sur une durée comprise entre 2 et 7 ans. 

Billets de trésorerie (BT) sont émis par les entreprises non financières sur une durée allant de 10 jours à 1 an. Les PME ne peuvent être concernées que par les billets de trésorerie. 

En seulement trois ans, le marché de la dette privée a triplé de taille

Financement par emprunt obligataire  Avantages  

Aucune garantie exigée; 

Diversification  des  sources  de financement à long terme; 

Taux de sortie plus compétitifs; 

Aucune  nécessité  de  placer  la totalité du montant; 

Amélioration  du  pouvoir  de négociation avec les Banques. 

 Contraintes  

Montant  de  l’émission  à  lever  en une seule  fois  (vs plusieurs tirages pour un emprunt bancaire); 

Contrainte  réglementaire:  Visa  du CDVM  en  cas  d’appel  public  à l’épargne.  

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1 Novembre 2011 

  Ensuite, ces opérations  répondent mieux aux besoins des établissements  financiers et des entreprises qui les effectuent. Les TCN sont, en effet, émis sur le court et le moyen terme  (de  10  jours  à  7  ans),  ce  qui  permet  aux  émetteurs  de  financer  leurs  besoins passagers de trésorerie, même s’ils sont  importants, et ce à des taux relativement bas (entre 3,5% et 4,5% actuellement selon la maturité).  Enfin  et même  si  les  opérations  sur  ce  compartiment  ont  besoin  du  visa  du  Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM), elles sont plus simples à boucler qu’une augmentation de capital ou un emprunt obligataire.   Parallèlement, les investisseurs s’intéressent à cette catégorie de produit (TCN) compte tenu de leurs taux de rémunération semblables à ceux des bons du Trésor, leur liquidité importante et leur risque quasi‐nul.   

Répartition par instrument   Les certificats de dépôts (CD) constituent le plus gros du marché des TCN. Depuis 2005, ils n’ont cessé de prendre de l’ampleur. Leur poids dans l’encours de la dette privée est passé de 5,3% en 2003 à 34,7% en 2010.   

Les  bons  de  sociétés  de  financement  (BSF)  ont  également  connu  un  engouement particulier de  la part des  sociétés de crédit.  Leur encours est passé de 3,6 MMDH en 2007 à 13,5 MMDH en 2010.  Le compartiment  le plus étroit reste celui des billets de Trésorerie qui courent sur une échéance moins longue (1 an maximum).  Parallèlement  au marché  des  TCN,  les  emprunts  obligataires  ont  eux  aussi  connu  un certain  engouement de  la part des  investisseurs.  Leurs  encours  a presque doublé de valeur en l’espace de trois ans, passant de 27,3 MMDH en 2007 à 67,6 MMDH en 2010, représentant ainsi 53,3% de la totalité de l’encours de la dette privée.  Graphe 13: Evolution de l’encours de la dette privée par instrument en MDH 

 

Source: CDG Capital Research, Maroclear 

          

Les TCN sont les plus sollicités par les émetteurs, particulièrement les Certificats de Dépôts

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1 Novembre 2011 

  A fin juillet 2011, le marché de la dette privée n’a pas changé de configuration. Ainsi, les  obligations restent largement en tête représentant 49% de la totalité de l’encours de la dette privée, suivis des certificats de dépôts avec une contribution de 39%, et enfin les BSF et Billets de Trésoreries qui  contribuent  respectivement à hauteur de 11% et 1% chacun.  Graphe 14: Répartition de l’encours de la dette privée à fin juillet 2011 par type d’instrument 

 

 

 Source: CDG Capital Research, Maroclear 

  

Répartition par secteur et par émetteur  Par ailleurs,  ceux  sont principalement  les banques qui animent  le marché de  la dette 

privée avec une part de 43%, suivies des sociétés de financement avec une part de 18% 

et enfin  les holdings qui contribuent à hauteur de 12% dans  le total de  l’encours de  la 

dette privée.  

Les autres secteurs notamment le BTP et l’Immobilier ne participent qu’à hauteur de 7% 

et 4% respectivement. Ces derniers ont plus recours à la dette bancaire pour des raisons 

d’optimisation de trésorerie. 

 Graphe 15 : Répartition de l’encours de la dette privée par secteur en 2011 

 

 

Source: CDG Capital Research, Maroclear 

  

Le secteur bancaire est le premier animateur du marché de la dette privée, avec une part de 43% du total de l’encours de la dette privée

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1 Novembre 2011 

 

 

L’analyse  de  l’encours  de  la  dette  privée  par  nature  d’émetteur  révèle  une 

prédominance des entreprises non‐étatiques qui contribuent en moyenne à hauteur de 

80% dans l’émission des emprunts obligataires.   

Graphe 16 : Evolution de l’encours de la dette privée par nature d’émetteur en MDH 

 

Source: CDG Capital Research, Maroclear 

 

Les émissions de la dette privée majoritairement animées par 

les émissions des CD  L’analyse des émissions  fait apparaître un réel engouement pour  les émissions de CD, auxquels  les  banques  de  la  place  ont  fortement  recouru  durant  ces  trois  dernières années. Elles ont représenté 52% du volume global émis sur le marché de la dette privée en 2010, soit plus de 37 milliards de dirhams contre 10,4 MMDH en 2007.   Les émissions de BSF ont  suivi  la même  tendance.  Leur  volume  a été multiplié par 5 passant de 1,1 MMDH à 6 MMDH à fin 2010.   En  ce qui  concerne  les Billets  de  Trésorerie,  les  émissions  de  cette  catégorie  restent marginales comparativement aux autres  instruments de  la dette privée. Cela étant,  le volume  annuel  émis  en  Billets  de  Trésorerie  a  connu  une  nette  amélioration  ces dernières années.  Il  ressort à 2,8 MMDH à  fin 2010  soit plus de 2  fois  son niveau de 2007.    Graphe 17: Evolution du montant des émissions par instruments en MDH 

 

Source: CDG Capital Research, Maroclear 

Les entreprises privées monopolisent le marché de la dette privée avec une part de marché de 80% en encours

Depuis 2008, le financement via les Certificats de dépôts est de plus en plus sollicité

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1 Novembre 2011 

 

 Le  compartiment obligataire n’est pas  en  reste. Ce  type d’émissions  canalise 35% du total des émissions de dette privée en 2010. En 2008,  les  volumes enregistrés  sur  ce compartiment de la dette ont été dominés par les émissions d’obligations subordonnées auxquelles ont procédé les banques de la place pour renforcer leurs fonds propres dans le cadre du respect des normes Bâle II. En dehors de ces émissions, ce marché n’aurait en effet connu que peu d’opérations pendant cette période.  L’année 2010 a été, par ailleurs,  l’année des émissions obligataires par excellence.  Le volume émis sur ce compartiment a dépassé les 25 MMDH soit une hausse de 118% par rapport  à  l’année  précédente.  Les  besoins  importants  d’investissement  ainsi  que l’arrivée  de  nouveaux  émetteurs  de  grande  taille  sont  autant  de  facteurs  qui  ont contribué à redynamiser ce segment de la dette.  L’évolution du nombre d’émetteurs d’obligations privées suit  la même  logique que  les montants émis, il passe de 6 en 2007 à 18 en 2010.  

 

Graphe 18 : Evolution des émissions d’emprunt obligataire en MDH 

 

Source: CDG Capital Research, Maroclear 

  L’analyse  des  émissions  de  dette  privée  par  secteur  fait  ressortir  une  large prédominance des banques en  tant qu’émetteur. Cette  répartition  traduit  clairement l’importance des besoins de  financement des banques, parallèlement à  l’assèchement de la liquidité d’une part, et leur difficulté à attirer l’épargne long terme d’autre part.    

 

Graphe  19 : Répartition  des  émissions de  dette  privée  réalisées  en  2011 par  des  entreprises 

non‐étatiques par secteur en MDH 

   

Source: CDG Capital Research, Maroclear 

L’analyse sectorielle fait ressortir une large prédominance du secteur bancaire en tant qu’émetteur de dette privée

Les émissions obligataires canalisent 35% du total des émissions de dette privée en 2010

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Emprunt obligataire privé vs dette publique  

Si  l’encours des obligations privées  totalise  aujourd’hui près de 71 milliards de DH,  il 

reste marginal dans un marché obligataire dominé à plus de 80% par les bons du Trésor.  

 En effet, l’intérêt des entreprises privées (corporate) pour les émissions obligataires est 

relativement  récent. Les marchés obligataires sont  restés  très  longtemps dominés par 

les émissions publiques. 

 

Certes, ce compartiment de la dette occupe ces dernières années, une place de plus en plus  importante  dans  le  périmètre  financier,  il  ne  saurait,  toutefois,  rivaliser  avec  le marché des bons du Trésor notamment en termes de liquidités et de garantie.  

Graphe 20 : Evolution de l’encours des emprunts obligataires (privé vs BDT) en MMDH   

Source: CDG Capital Research, Maroclear, Bank Al Maghrib 

 

 

 

En effet,  le recours au marché des bons du Trésor est bien évidemment plus sécurisé. 

D’ailleurs, les émissions de dette privée se basent sur les taux des BDT comme référence 

moyennant une prime du risque3. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3  La  prime  de  risque  représente  la  rémunération  du  risque  encouru  par un investisseur pour assumer le risque de détenir une valeur au rendement aléatoire plutôt qu'une valeur considérée sure (comme une obligation émise par l'Etat) 

Malgré l’engouement des émetteurs pour le marché obligataire, celui‐ci demeure marginal comparé aux bons du Trésor

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1 Novembre 2011 

 

 

En  l’absence de notation officielle,  la prime de risque est déterminée par  la réalisation 

d’un sondage de marché auprès de certains  investisseurs  institutionnels. Elle prend en 

considération plusieurs éléments notamment : la qualité de la signature de l’émetteur, 

le  niveau  de  liquidité  sur  le  marché  au  moment  de  l’émission,  l’existence  d’un 

benchmark  sectoriel,  la  récurrence  des  sorties  de  l’émetteur  sur  le marché,  l’accord 

d’une  garantie  de  l’Etat,  la maturité  de  l’emprunt,  la  nature  du  taux  d’intérêt  et  la 

liquidité du titre sur le marché secondaire. 

 

 

 

Graphe 21: Evolution des spreads moyens des émissions obligataires  

 

 

Source: CDG Capital Research, CDG Capital 

 

 

             

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 Comparaison à l’international  

L’encours des emprunts obligataires au Maroc par rapport à 

d’autres pays   Malgré  la  progression  constatée  depuis  2003,  la  taille  du  marché  obligataire  privé apparaît toujours en retrait par comparaison avec d’autres économies émergentes.  D’après  les données de Bloomberg,  les marchés des émissions d’obligations privées en monnaie  locale, des grandes économies émergentes  telles  les Emirats Arabes Unis et l’Afrique  du  sud  viennent  en  tête.  Le Maroc  occupe  la  cinquième  position  dans  le classement  de  cet  échantillon  derrière  le  Qatar  et  la  Turquie.  En  terme  de  nombre d’émetteur, le Maroc est classé deuxième dernière l’Afrique du Sud avec un nombre de 34.   

 

Graphe 22 : Répartition des emprunts obligataires en Afrique, Moyen Orient et Turquie en M$ 

 

Source: CDG Capital Research, Bloomberg 

 

Par région,  l’encours des emprunts obligataires en 2011 demeure plus  important dans 

les régions d’Europe occidentale, Amérique du nord et de l’Asie. Pour la région Afrique/ 

Moyen Orient  dont  le Maroc  fait  partie,  celle‐ci  demeure  inaudible  par  rapport  aux 

autres  régions  avec  seulement  322,4  MM$  contre  27660,3  MM$  pour  l’Europe 

occidentale. 

 

Notons,  qu’en  Europe Occidentale  le  nombre  d’acteurs  sur  le marché  obligataire  est 

inférieur à celui d’Amérique du Nord,  traduisant ainsi une  implication plus  importante 

des acteurs américains sur le marché de la dette privée comparée aux européens 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comparé à un échantillon de pays émergents, le Maroc occupe la 5ème position dans le classement de l’encours des emprunts obligataires

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Graphe 23 : Répartition de l’encours des emprunts obligataires par régions en M$ en 2011 

 

 

Source: CDG Capital Research, Bloomberg 

 

 

Parmi  les BRIC,  la Chine arrive en  tête avec 2193 MM$ d’encours obligataire, suivi de 

l’Inde  207 MM$,  le  Brésil  198 MM$  et  enfin  la  Russie  avec  95MM$.  Notons,  qu’en 

termes de nombre d’émetteur, le marché chinois reste également largement décalé par 

rapport aux autres pays.    

Graphe 24 : Emprunt obligataire dans les pays BRIC en M$ 

 

 

 

Source: CDG Capital Research, Bloomberg 

 

 

 

 

 

 

La région Afrique/Moyen‐ Orient reste de loin décalée des pays développés en termes d’encours et nombre d’émetteurs

Parmi les BRIC, la Chine reste leader en émissions de dette privée 

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Dans  les  pays  développés,  les  Etats‐Unis  arrive  en  tête  avec  5960 MM$  d’encours 

obligataire,  suivi  de  l’Allemagne  3340 MM$,  le  Royaume  Uni  1794 MM$  et  enfin  la 

France avec 1638 MM$. 

 

On  peut  constater  également  d’après  le  graphe  que  le  marché  obligataire  de 

l’Allemagne contrairement aux autres pays, est animé par un  faible nombre d’acteurs, 

soit 615 émetteurs contre 7576 aux Etats‐Unis. 

 

Graphe 25 : Emprunts obligataires dans les pays développés en M$ 

 

 

Source: CDG Capital Research, Bloomberg 

 

 

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Les émissions obligataires privées à l’international  

Les émissions de  titres obligataires à  l’international  sont, également, un moyen de  se procurer des fonds sur les marchés internationaux de capitaux et par la suite avoir accès à un éventail d’investisseurs plus large.   

L’ouverture  de  certains  marchés  de  la  région  aux  investisseurs  non‐résidents  a 

également contribué à creuser le gap entre le Maroc et ces pays‐là en termes d’encours 

des obligations privées et de nombre d’émetteurs, surtout que les dernières années ont 

été marquées par une participation accrue de  ces  investisseurs  sur  les marchés de  la 

dette  des  pays  émergents.  Toutefois,  la  réalisation  de  ce  genre  d’émission  nécessite 

d’abord une ouverture du système de change ainsi que l’introduction de la notation.     

(Voir  l’annexe  pour  l’évolution  historique  de  l’encours  des  emprunts  obligataires  à 

l’international) 

 

Tableau 4 : Encours des emprunts obligataires privés par région en juin 2011 en billion US$ 

 

  Industries + Autres  Secteur Financier 

Tous les pays  3951  21973 

Pays développés  3555  21013 

Pays en cours de développement  349  765 

Afrique & Moyen orient  55  127 

Asie & Pacifique  127  324 

Europe de l’Est  43  152 

Amérique latine & Caraïbes  124  161 

 

Source: CDG Capital Research, FactSet 

 Tableau 5 : Encours des emprunts obligataires privés à l’international par pays en juin 2011 en 

billion US$  

  Industries + Autres  Secteur Financier 

Egypte  0,4  1,0 

Arabie Saoudite  4  9 

Qatar  7  14 

EAU  24  59 

Turquie  0,8  13 

Koweït  0  3 

 

Source: CDG Capital Research, FactSet 

 

      

Le secteur financier s’accapare l’essentiel des émissions obligataires à l’international

L’accès des investisseurs internationaux au marché local nécessite un système de change ouvert et l’introduction de la notation 

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 La  dette  privée  offre  un  fort  potentiel  de croissance   Dans un contexte de manque de liquidité de la dette souveraine, de niveaux stables des bons du Trésor, de grande compétition pour les crédits bancaires, le marché de la dette privée,  et  compte  tenu de  ses  avantages multiples,  se présente  comme une  solution idéale et abondante pour le financement des entreprises marocaines.  

 

Dette privée : un marché aux avantages multiples…  Parmi les avantages de ce marché, on note :  La  diversification  des  sources  de  financement:  Le  développement  des  émissions  de titres  de  dette  permet  de  diversifier  les  sources  de  financement  des  entreprises  et autorise une substitution progressive au financement bancaire.  La possibilité de lever des montants importants de capitaux sur de longues maturités: Les besoins de financement à long terme des entreprises sont peu ou pas couverts par les établissements bancaires, qui privilégient le plus souvent des emplois à court terme en raison de  la structure de  leur passif et de  leurs risques. Ainsi,  le développement du marché  de    la  dette  privée  devrait  permettre  de mobiliser  l’épargne  locale  sur  des échéances à moyen et long terme.   D’autant plus que  les  investisseurs  institutionnels  (compagnies d’assurance, caisses de retraite,  fonds  de  pension,  OPCVM…)  ont  besoin  de  nouveaux  supports d’investissements pour diversifier leurs risques et accroître leurs revenus.  L’amélioration de  la  force de négociation avec  les bailleurs de  fonds: une  confiance avérée des  investisseurs et une transparence vis‐à‐vis des autorités de marché permet d’améliorer le pouvoir de négociation vis‐à‐vis des banques.  La consolidation de  la signature sur  le marché: une signature de plus en plus connue sur le marché financier contribue à l’amélioration de la notoriété de l’entreprise.  L’optimisation du coût du financement : une amélioration de la prime de risque et une optimisation  de  l’effet  de  levier,  au  fur  et  à mesure  des  sorties  de  l’Emetteur  sur  le marché,  contribue  à  l’optimisation  du  coût  et  de  la  structure  de  financement  de l’entreprise.  L’accès  à  un  large  panel  d’investisseurs: une  ouverture  sur  un  large  panel d’investisseurs  fondamentalement  différents  crée  une  opportunité  d’ouverture  sur  le marché financier notamment pour les émetteurs non cotés. 

Un bon fonctionnement du marché de la dette privée réduit la vulnérabilité du secteur privé et contribue à  la santé  financière globale du pays. En effet, parmi  les avantages d'avoir un marché de dette privée dynamique aux côtés d'un système bancaire efficace, c'est que pendant  les périodes de crise, si des problèmes surviennent dans  le système bancaire, le marché de la dette privée peut aider à atténuer l'impact sur l'économie.  

  

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Annexes  Répartition des encours des emprunts par régions en MM$ (obligations internationales)   

 

     

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  Répartition des encours des emprunts par pays en MM$ (obligations internationales)            

                                   

   

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CDG Capital Research  Directeur Recherche  Recherche Obligataire  Recherche Actions 

Casablanca, Maroc  Mohamed Chbani  Siham El Ouarzaz  Fatima‐Zahra Benjdya fatima‐[email protected] 

 Fatima ezzahra Erraji [email protected] 

Tél. : 05 29 00 44 68  [email protected]  [email protected] 

 Amal Zaouiya 

      [email protected]  

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