91
Présenté par : Dirigé par : Avril 2013 Gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : CAS de la BSIC-BF Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion Institut Supérieur de Comptabilité, de Banque et de Finance (ISCBF) Master Professionnel en Comptabilité et Gestion Financière (MPCGF) Mémoire de fin d’études THEME Promotion 06 (2011-2013) KABORE Lassane Chef du service comptabilité de la BSIC TOE Bagnié Alex CESAG - BIBLIOTHEQUE

CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

Présenté par : Dirigé par :

Avril 2013

Gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises :

CAS de la BSIC-BF

Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion

Institut Supérieur de Comptabilité, de Banque et de

Finance (ISCBF)

Master Professionnel en Comptabilité et Gestion

Financière (MPCGF)

Mémoire de fin d’études

THEME

Promotion 06 (2011-2013)

KABORE Lassane

Chef du service comptabilité de la BSIC

TOE Bagnié Alex

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 2: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page i

DEDICACE Nous dédions ce mémoire à nos parents, pour tous les sacrifices qu’ils ont consentis afin que

nous puissions parvenir à la réussite.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 3: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page ii

REMERCIEMENTS Nos remerciements vont à l’endroit des personnes suivantes :

• l’ensemble des membres de notre famille, pour tout leur soutien ;

• l’ensemble du corps professoral du CESAG, pour la qualité des enseignements reçus

durant notre parcours académique et également aux membres de l’administration ;

• notre directeur de mémoire et notre maître de stage qui nous ont accordé une partie de

leur temps afin de nous guider et nous assister lors de la rédaction de notre mémoire

de fin d’études ;

• l’équipe dirigeante de la BSIC pour nous avoir accordé ce stage qui a été très

enrichissant et nous a permis de mener cette étude ;

• l’ensemble du personnel de la BSIC, pour la disponibilité et pour nous avoir facilité la

collecte et le traitement des informations lors de notre présence au sein de

l’entreprise ;

• l’ensemble de nos amis et camarades de classe, pour avoir rendu agréables nos années

d’études.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 4: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page iii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

BAD : Banque Africaine de Développement

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique et de l’Ouest

BID : Banque Islamique de Développement

BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement

BSIC : Banque Sahélo-saharienne pour l’Investissement et le Commerce

CA : Chiffre d’affaires

CBI : Coris Bank International

CCT : Crédit à Court Terme

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

CEN-SAD : Communauté des Etats Sahélo-Sahariens

CFA : Communauté Financière Africaine

COSO : Commitee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission

DAB : Distributeurs Automatiques de Billets

FAGACE : Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique

FAIR : Fonds d’Aide à l’Intégration Régionale

FCFA : Francs de la Communauté Financière Africaine

FR : Fonds de Roulement

FSA : Fonds de Solidarité Africain

GARI : Fonds de Garantie des Investissements

IFACI : Institut Français de l’Audit et de Contrôle Internes

OCDE : Organisation de la Coopération et de Développement Economique

PVD : Pays en Voie de Développement

SBE : Société Burkinabé d’Equipement

UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africaine

UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 5: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page iv

LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

Liste des figures :

Figure 1: Modèle d'analyse de la gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises ................................................................................................................................. 35 Figure 2 : La matrice des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises ............ 67

Liste des tableaux :

Tableau 1: Bilan de la banque de 2005-2008 (million FCFA) ................................................ 50 Tableau 2: Endettement bancaire ............................................................................................. 53 Tableau 3: Situation du compte courant ................................................................................... 53 Tableau 4: Engagement du client ............................................................................................. 54 Tableau 5 : Identification des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises...... 62 Tableau 6 : Echelle de l'impact des risques .............................................................................. 64 Tableau 7 : Echelle de probabilité des risques ......................................................................... 64 Tableau 8 : Evaluation des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises .......... 64 Tableau 9 : Hiérarchisation décroissante des risques ............................................................... 66 Tableau 10 : Analyse des dispositifs de contrôle interne de la gestion des risques liés aux crédits accordés aux entreprises ............................................................................................... 69 Tableau 11: Tableau de suivi des recommandations ................................................................ 72

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 6: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page v

TABLE DES MATIERES DEDICACE ................................................................................................................................. i

REMERCIEMENTS .................................................................................................................. ii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................................................ iii

LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX ................................................................................. iv

TABLE DES MATIERES ......................................................................................................... v

INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................ 1

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA GESTION DES RISQUES BANCAIRES LIES AUX CREDITS ACCORDES AUX ENTREPRISES ............................. 6

INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE ..................................................................... 7

Chapitre 1 : Les types de crédits bancaires et risques liés......................................................... 8

1.1. Types de crédits bancaires ............................................................................................... 8

1.1.1. Définition du crédit bancaire .................................................................................... 8

1.1.2. Classification des crédits selon leur nature .............................................................. 9

1.2. Les risques de crédit bancaire ....................................................................................... 12

1.2.1. Définition du risque de crédit bancaire .................................................................. 12

1.2.2. La typologie des risques de crédit bancaire ........................................................... 13

Chapitre 2 : Gestion des risques liés aux crédits bancaires ...................................................... 19

2.1. Les principaux acteurs de la gestion des risques bancaires ........................................... 19

2.1.1. Les autorités régulatrices ........................................................................................ 19

2.1.2. Les autorités de contrôle ........................................................................................ 19

2.1.3. Les actionnaires ...................................................................................................... 20

2.1.4. Le conseil d’administration .................................................................................... 20

2.1.5. La direction ............................................................................................................ 20

2.1.6. Le comité d’audit et les auditeurs internes ............................................................. 20

2.1.7. Les auditeurs externes ............................................................................................ 21

2.1.8. Le grand public ....................................................................................................... 21

2.2. Technique de couverture des risques de crédit .............................................................. 21

2.2.1. La diversification du portefeuille de crédit ............................................................ 22

2.2.2. Surveillance et contrôle du futur débiteur .............................................................. 22

2.2.3. La surveillance constante de la solvabilité ............................................................. 22

2.2.4. La prise de garanties ............................................................................................... 23

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 7: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page vi

2.2.5. La gestion du risque de taux ................................................................................... 25

2.3. Les supports à exiger dans l'administration du crédit ................................................... 25

2.3.1. La convention du crédit .......................................................................................... 25

2.3.2. L’assurance-crédit .................................................................................................. 26

2.3.3. Les contres garanties .............................................................................................. 26

2.4. Les dispositions règlementaires relatives à la gestion du risque de crédit .................... 28

2.4.1. Le ratio de COOKE ou ratio de solvabilité ............................................................ 28

2.4.2. Le Bâle II ................................................................................................................ 29

2.4.3. Le dispositif prudentiel de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) ............. 30

2.4.4. Le dispositif du COSO II pour le management des risques de l’entreprise ........... 32

Chapitre 3 : Méthodologie de recherche .................................................................................. 34

3.1. Modèle d’analyse .......................................................................................................... 34

3.2. Outils de collecte des données et analyse des données ................................................. 36

3.2.1. L’interview ............................................................................................................. 36

3.2.2. L’analyse documentaire ......................................................................................... 36

3.2.3. L’observation physique .......................................................................................... 37

3.2.4. La grille de séparation des tâches ........................................................................... 37

3.2.5. Le questionnaire de contrôle interne ...................................................................... 37

3.2.6. Le test de conformité et de permanence ................................................................. 38

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ........................................................................ 39

DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE LA GESTION DES RISQUES BANCAIRES LIES AUX CREDITS ACCORDES AUX ENTREPRISES PAR LA BSIC-BF .................................................................................................................................................. 40

INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE .................................................................. 41

Chapitre 4 : Présentation de la BSIC- Burkina FASO ............................................................. 42

4.1. Missions et objectifs de la BSIC ................................................................................... 42

4.2. Structure et organisation de la BSIC ............................................................................. 43

4.2.1. Le conseil d’administration .................................................................................... 43

4.2.2. La direction générale .............................................................................................. 43

4.2.3. Les différents services ............................................................................................ 43

4.2.3.1. Les services du Back office ................................................................................. 44

4.3. Les opérations de la BSIC-BF ....................................................................................... 47

4.4. Les partenaires de la BSIC-BF ...................................................................................... 49

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 8: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page vii

4.5. Les correspondants bancaires de la BSIC-BF ............................................................... 49

4.6. Les performances de la BSIC-BF .................................................................................. 49

Chapitre 5 : Description du processus d’octroi de crédit à la BSIC et gestion des risques liés 52

5.1. Processus d’octroi du crédit à la BSIC .......................................................................... 52

5.1.1. Le conseiller clientèle ............................................................................................. 52

5.1.2. Le contrôle des risques ........................................................................................... 56

5.1.3. Le chef du service des engagements et du portefeuille .......................................... 56

5.2. La gestion des risques de crédit à la BSIC .................................................................... 57

5.2.1. Normes de gestion des risques de crédit de la BSIC .............................................. 57

5.2.2. L’analyse financière et économique de la demande de crédit ................................ 58

5.2.3. La prise de garanties ............................................................................................... 59

5.2.4. Le suivi de l’utilisation du crédit par le client ........................................................ 60

5.2.5. Mesures prises en cas de non remboursement des crédits ..................................... 60

Chapitre 6 : Analyse de la gestion du risque de crédits bancaires accordés aux entreprises ... 62

6.1. Identification des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises.............. 62

6.2. Evaluation des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises .................. 64

6.3. Analyse du dispositif de gestion du risque liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises ............................................................................................................................. 68

6.4. Recommandations ......................................................................................................... 70

6.4.1. Recommandations à l’endroit du conseiller clientèle............................................. 70

6.4.2. Recommandations à l’endroit du responsable chargé de l’analyse ........................ 71

6.4.3. Recommandation à l’endroit du service des engagements et du portefeuille ........ 71

6.4.4. Recommandation à l’endroit du service juridique, du recouvrement et du contentieux ....................................................................................................................... 71

6.5. Le suivi des recommandations ...................................................................................... 71

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE ....................................................................... 73

CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 74

ANNEXES ............................................................................................................................... 76

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 80

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 9: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 1

INTRODUCTION GENERALE

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 10: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 2

Dans l’économie moderne, l'activité bancaire est devenue incontournable. Elle conditionne la

vie économique des Etats, des entreprises et des particuliers. Aussi, le crédit et le capital en

général constituent des éléments importants en tant que facteurs de production et partant, des

moteurs de développement économique.

Pour préserver le capital investi, le crédit doit s’adosser à des mécanismes qui permettent la

maîtrise des difficultés qui peuvent survenir. S’il est vrai que le crédit est lié au risque, la

banque se doit de s’y prémunir. En effet, au sein des institutions bancaires, la maîtrise du

risque, sa gestion, la spécialisation dans les activités et l'anticipation surtout dans la gestion de

l'encaissement disponible sont des notions clés sur lesquels les responsables doivent agir pour

ne pas être confrontés à un blocage des activités.

Le banquier se doit de prendre le maximum de précautions afin de réduire le risque de non

remboursement et ainsi limiter la défaillance du client. La banque évolue dans un secteur très

risqué et est susceptible d'avoir des difficultés pour recouvrer ses prêts, compromettant ainsi

la continuité de ses activités. Dès lors, il devient particulièrement intéressant d'analyser sa

politique de gestion du risque de crédit.

La finalité pour la banque dans l’octroi d'un crédit est son remboursement. Pourtant, dans

diverses situations, les remboursements ne s'effectuent pas à l'échéance prévue. Parfois, ils se

trouvent même définitivement compromis. Face à cette situation, la banque se voit donc

contrainte de matérialiser un risque de contrepartie par la prise de garanties.

Les banques en général et les banques burkinabè en particulier, qu'elles soient de petite ou de

grande taille font recours à différentes méthodes de gestion qui leur permettent de se couvrir

contre les risques des crédits bancaires pour améliorer leur performance à différents niveaux.

Selon Sall (2000 : 226), bien que la structure des actifs des banques africaines reflète, en

partie, le fait que la masse des engagements soit remboursable à vue, leur préférence pour

l'octroi des prêts essentiellement à court terme peut également s'expliquer par une attitude

d'aversion contre les risques dans une situation où les activités de leurs clients potentiels sont

sensibles à l'impact des facteurs exogènes (les conditions climatiques, les crises économiques

et l'environnement économique international). En outre, pour le cas particulier des entreprises

emprunteuses il y a la difficulté d'évaluer leur solvabilité sur de longues périodes. Cette

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 11: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 3

situation est due au fait que les données comptables présentées pour les demandes de prêt sont

généralement mal fournies et non vérifiables.

«Une politique de crédit est donc considérée comme stable lorsque le profil du crédit en

longue période n'est pas affecté par des variations très importantes comme des expansions très

soutenues pendant quelques années suivies des contractions très brutales.» (Gentier, 2003 :

111).

La Banque Sahélo-saharienne pour l’Investissement et le Commerce du Burkina (BSIC-BF)

fait partie des établissements qui sont nouvellement installés dans les Etats de la CEN-SAD.

Selon les statuts, elle a pour mission de « soutenir le développement du Burkina Faso, de

promouvoir les petites et moyennes entreprises (PME) et d’affirmer sa présence dans tous les

secteurs de l’économie nationale». La BSIC-BF fait partie du secteur secondaire. Outre les

problèmes d'ordre structurel que connaît ce secteur (une demande intérieure très réduite, un

manque d'agressivité et de compétitivité des opérateurs économiques, une absence de zones

industrielles viabilisées), la banque se doit de trouver une place au sein du système bancaire

pour participer à la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire quasi permanente dans

le pays.

Comme indiqué plus haut, la BSIC est jeune (2004) dans le milieu bancaire. Son capital

d’expérience n’est pas assez solide pour éviter toutes les difficultés qui pavent l’octroi de

crédit aux entreprises. Elle fait donc face à des risques de non recouvrement ou des

complications dans le remboursement des crédits octroyés aux clients.

Cette situation qui occasionne des pertes financières importantes pour la banque est le plus

souvent due:

au versement du montant d'un crédit avant la prise effective de la garantie prévue ;

à l’imputation du montant du crédit dans le compte d'un tiers et non dans celui du

bénéficiaire réel ;

à une mauvaise évaluation de la situation financière du client à financer ;

à une défaillance dans le dispositif de contrôle des risques d’octroi des crédits.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 12: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 4

Pour faire face à ces problèmes, la banque doit évaluer le dispositif de contrôle interne établi

pour maîtriser ces risques. Elle se doit aussi de veiller au respect des réglementations

bancaires en vigueur. L’analyse du processus d’octroi de crédit permettra l’évaluation du

dispositif de contrôle interne.

Au regard de ce qui précède et dans le cadre de notre étude, la question fondamentale que l’on

peut se poser est de savoir dans quelle mesure le processus d’octroi de crédit de la BSIC est- il

efficace dans la maîtrise des risques liés à ce type de crédit ?

La réponse à cette interrogation découle des questions suivantes :

• quelles sont les directives mises en place pour assurer la fonction de gestion des

risques ?

• quel est le rôle de l’audit interne dans le processus de gestion des risques ?

• quelles sont les améliorations à apporter pour minimiser la survenance de ces risques ?

L’étude du thème: « la gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux

entreprises : cas de la BSIC-BF » tentera d’apporter des réponses à ces préoccupations.

Le but majeur de cette étude est de contribuer à l’amélioration du processus d’octroi des

crédits par son analyse et par la formulation de recommandations.

Ce but nous oriente donc vers les objectifs spécifiques suivants :

• Identifier les risques liés au processus d’octroi de crédit ;

• Evaluer les critères d’octroi des crédits de la banque ;

• Apprécier les outils d’évaluation des risques liés au crédit ;

• Formuler des recommandations.

L'intérêt de cette étude peut donc être synthétisé de la manière suivante:

− Pour la BSIC-BF

Cette étude permettra à la banque d’avoir une vue unifiée sur l’ensemble des risques liés aux

crédits aux entreprises Pour une meilleure prise en charge de ces derniers.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 13: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 5

− Au plan personnel

Elle nous permettra d'appliquer nos connaissances et acquis académiques d'une part et de les

approfondir d'autre part.

Notre étude sera subdivisée en deux grandes parties :

La première partie consistera en la présentation de la revue de littérature couvrant les risques

de crédit ainsi que la présentation de la gestion de ces risques.

Dans la seconde partie, l’étude portera sur la prise de connaissance pratique des risques liés

aux crédits accordés aux entreprises ainsi que l’analyse de leur gestion.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 14: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 6

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE LA

GESTION DES RISQUES BANCAIRES LIES AUX

CREDITS ACCORDES AUX ENTREPRISES

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 15: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 7

INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE

Les métiers de la banque, qu'il s'agisse des activités de la banque de détail ou des activités de

la banque d'investissement, sont générateurs de risques, qui sont aujourd'hui particulièrement

importants en raison des transformations qui ont affecté 1'économie mondiale (concurrence

accrue dans de nombreux secteurs, ouverture croissante sur l'extérieur, forte volatilité des

variables financière, etc.). L’insuffisance de maîtrise de ces risques, pourrait entraîner des

pertes affectant la rentabilité et les fonds propres de la banque.

La gestion des risques est donc très importante pour les banques, car elle leur permet de

surveiller les risques afin de se protéger contre tout évènement aux conséquences néfastes.

La première partie du mémoire, qui constitue le cadre théorique, sera composée de trois

chapitres : le premier nous permettra de présenter les différents types de crédit ainsi que les

risques qui y sont liés, le deuxième sera consacré à la gestion des risques liés aux crédits

accordés aux entreprises, et le troisième constituera la méthode de l’étude.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 16: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 8

Chapitre 1 : Les types de crédits bancaires et risques liés

Ce chapitre nous permettra d’aider le lecteur de ce document à avoir une bonne

compréhension de la notion de risque lié aux crédits bancaires. Nous définirons d’abord le

concept de crédit bancaire, ensuite nous présenterons les différents types de crédits, et, nous

développerons enfin les risques qui y sont liés.

1.1. Types de crédits bancaires

Il s’agira dans cette section de mettre en exergue la notion de crédit et la classification des

crédits selon leur nature.

1.1.1. Définition du crédit bancaire

Pour Petit-Dutaillis (1967 : 18), « faire crédit, c'est faire confiance, mais c'est aussi donner

librement la disposition effective et immédiate d'un bien réel ou d'un pouvoir d'achat, contre

la promesse que le même bien ou un bien équivalent vous sera restitué dans un certain délai,

le plus souvent avec rémunération du service rendu et du danger couru, danger de perte

partielle ou totale que comporte la nature même de ce service».

Bernard & al (1989 : 43), lui, dit que « le crédit est un acte de confiance comportant l'échange

de deux prestations dissociées dans le temps, biens ou moyens de paiement contre promesse

ou perspective de paiement ou de remboursement ».

De ces deux définitions ci-haut citées, nous relevons principalement trois notions essentielles

dans l'octroi des crédits :

la confiance qui doit exister entre les parties contractantes ;

le facteur temps qui est extrêmement important dans ce genre d'opération ;

la promesse de remboursement du bien prêté.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 17: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 9

1.1.2. Classification des crédits selon leur nature

Les crédits peuvent être classés en fonction de certains critères notamment la durée, le degré

de libéralité des banques, l'objet, la forme et d'après l'origine des crédits.

1.1.2.1. Les types de crédit selon la durée

Selon ce critère, on distingue les crédits à court terme, à moyen terme et à long terme.

- les crédits à court terme

On désigne sous le terme des crédits à court terme l'ensemble des techniques de financement

spécialisées relatives aux opérations du cycle d'exploitation et d'autre part des moyens de

financement dont la durée est extrêmement courte, de quelques jours à quelques mois. Pour

préciser cette définition, il faut examiner la nature des opérations auxquelles le crédit est

attaché. « Ainsi, suivant la durée du cycle de production ou de commercialisation, le crédit à

court terme peut être relativement long et atteindre une période de l'ordre d'un an, on désigne

alors ces crédits sous le nom de court terme prolongé, et on les distingue des opérations plus

courtes qui portent sur une période de trois à six mois » Conso (2005 : 310-311).

- les crédits à moyen terme

Selon Pruvost (2009 : 72), « le crédit à moyen terme ainsi que son nom l’indique, est un crédit

sur une durée moyenne qui peut aller de 24 à 84 mois c’est-à-dire de 2 ans à 7 ans ». Les

crédits à moyen terme oscillent entre les crédits à court terme et les crédits à long terme.

Certains les appellent des « crédits à long terme courts » tandis que d'autres les appellent des

« crédits intermédiaires ». Ils servent au financement des activités rentables à moyen terme

(ex : construction).

- les crédits à long terme

Les crédits à long terme peuvent, en matière commerciale commencer à 5 ans. Mais du point

de vue des finances de l'Etat, cette durée ne constitue véritablement pas du long terme, il faut

qu'elle soit encore plus longue. C'est ainsi que l'on le définit à partir de 7 ans. Les entreprises

préfèrent ce genre de crédit lorsqu'elles investissent dans des projets qui donneront des

résultats qu'à long terme (ex : usine).

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 18: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 10

1.1.2.2. Les types de crédits selon le degré de libéralité des banques

Selon le degré de libéralité des banques, on distingue les crédits mobilisables et les crédits

non mobilisables. Dans les Etats de la zone UMOA, on parle de crédits mobilisables lorsque

la banque centrale donne un accord de déclassement sur la signature du client, ce qui permet à

une banque de solliciter auprès un crédit et lui donne en même temps son accord sur le

refinancement d'une partie du crédit.

Les signatures qui ne bénéficient pas d’accord de classement de la Banque Centrale sont des

crédits non mobilisables car non acceptés au refinancement.

1.1.2.3. Les types de crédits selon leur objet

Tout banquier a besoin de savoir ce qu'en est de l'utilisation du crédit sollicité par son client.

C'est pourquoi il exige de l'emprunteur d'indiquer ses projets afin que le banquier puisse

savoir s'il vaut la peine de les financer.

Pour l’entreprise, on distingue généralement les crédits d’exploitation et les crédits

d’investissement.

- les crédits d'exploitation

Ces crédits sont destinés à :

• faciliter les approvisionnements (c'est-à-dire les biens et les services nécessaires à la

fabrication) ;

• permettre la transformation des matières et fournitures en produits finis (c'est-à-dire

permettre l'utilisation de ces matières et fournitures et le paiement du personnel de

l'usine) ;

• faciliter la commercialisation des biens produits ou achetés en finançant les frais de

livraison, d'après-vente, de publicité, etc.

Nous relevons que ces crédits ont une durée courte, car le cycle d'exploitation d'une entreprise

est généralement inférieur à une année.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 19: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 11

- les crédits d'investissement

Ils sont destinés à l'acquisition soit des investissements corporels (machines, matériels et

outillages, etc.) soit des investissements incorporels (financement de frais d'établissement, le

financement des dépenses de recherche et de développement, l'achat ou la mise en place du

fonds de commerce, etc.).

Selon Desmicht (2007 : 69), le crédit investissement ou encore appelé prêt libre aux

entreprises fait partie des crédits qui sont destinés aux entreprises. Ce sont des prêts à moyen

et long termes et leurs caractéristiques financières sont variées aussi bien en taux qu’en

échéancier de remboursement.

1.1.2.4. Les types de crédits selon leur forme

Cette typologie est définie suivant le degré de liberté dans l'utilisation de ces crédits. Ainsi, on

distingue généralement les crédits liés au projet et les crédits non liés.

- Les crédits liés au projet

Les bénéficiaires n'ont pas le plein droit d'en utiliser à leur gré. Le prêteur les leur donne après

qu'ils aient présenté le projet à financer et les bailleurs de fonds analysent sa viabilité et sa

fiabilité. Son niveau dépend principalement du volume d'investissement ainsi que du schéma

de financement intérieur et celui attendu de l'extérieur. Ces genres de crédits sont les plus

octroyés aux PVD. Ils bénéficient de ces crédits à des fins précises et clarifiées par les

bailleurs de fonds.

- Les crédits non liés

L'utilisation par le bénéficiaire de la ligne de crédit est libre. Il ne doit pas présenter de projets

spécifiques aux bailleurs c'est le genre le plus rare dans les pays pauvres.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 20: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 12

1.1.2.5. Les types de crédits selon leur origine

Nous distinguons deux grands types de crédits :

Le marché intérieur est constitué par l’Etat et ses démembrements d’une part, la Banque

centrale ou alors les particuliers, les entreprises et les organismes financiers implantés dans le

pays d’autre part.

Elle provient également de l'épargne nationale tant oisive que celle qui est prête à être

investie. Elle se présente en définitive comme une simple transaction financière entre l'Etat et

les agents économiques en activité à l'intérieur du même pays.

Les ressources proviennent aussi de l'extérieur : le crédit extérieur trouve son existence dans

les fonds étrangers qui sont mis à la disposition l'économie nationale.

Les agents économiques s'adressent dans ce cas soit à des pays tiers, soit à des organismes

régionaux et internationaux, ou encore à des sociétés ou institutions bancaires privées. Il s'agit

donc ici d'une transaction entre deux collectivités économiques différentes, d'un transfert de

ressources d'une économie à une autre.

Au regard de tous ces types de crédits présentées, il est important de se demander quels sont

les risques qui y sont liés ?

1.2. Les risques de crédit bancaire

Dans cette section, nous allons d’abord voir la notion de risque bancaire avant de présenter les

différents types de risques.

1.2.1. Définition du risque de crédit bancaire

Le risque en matière bancaire peut être défini, selon Rouach & al (1998 : 30), comme étant

« un engagement portant une incertitude dotée d'une probabilité de gain et de préjudice, que

celui-ci soit une dégradation ou une perte ».

Sampson (1982 : 38) pour sa part considère que : « la tension qui habite les banquiers est

inséparable de leur métier, ils veillent sur les économies d'autrui et partant ils les font

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 21: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 13

bénéficier en les prêtant à d'autres ce qui comporte inévitablement des risques. Il continue en

précisant qu'un banquier qui ne prend pas de risque n'en est pas un ».

D’après Martinet & al (2000 : 81), « le risque est un phénomène aléatoire correspondant à une

situation ou le futur n’est prévisible qu’avec les probabilités ».

Aussi, la prise de risque est tout simplement liée à l'objet principal de l'activité bancaire :

l'octroi de crédit. Cette prise de risque est inéluctable et justifie l'existence même des banques.

Le simple retard dans un remboursement peut être préjudiciable pour une banque qui travaille

avec des fonds empruntés, car comme tout commerçant ou industriel, il doit faire face, de son

côté, à ses propres échéances et, par conséquent, compter sur les rentrées nécessaires à

l'équilibre de sa trésorerie. Si, par suite de circonstances imprévisibles, ou même par suite

d'une politique de crédit imprudente, les retards se généralisaient, il pourrait en résulter une

immobilisation de capitaux susceptible de mettre la banque en sérieuses difficultés, même si

les crédits accordés ne sont pas compromis.

1.2.2. La typologie des risques de crédit bancaire

En dehors des risques communs à toutes les entreprises (risques logistiques, juridiques, de

malversation....), les banques sont confrontées à des risques spécifiques inhérente à leurs

activités : les octrois des crédits.

Ces risques ne sont pas purement hypothétiques. Cependant, lorsqu'ils se réalisent, ils peuvent

entrainer de lourdes conséquences.

Il existe une multitude de risques de crédits bancaires. Leur classification (typologie), diffère

selon les auteurs à cause surtout des fortes interdépendances qui existent entre les risques, les

uns pouvant entraîner les autres. Toutefois, nous retenons les mêmes éléments constitutifs du

risque bancaire quel que soit l'auteur.

Sardi (2002 : 39-47), par exemple, inventorie une dizaine de risques de crédits bancaires

regroupés en cinq catégories : le risque de contrepartie, le risque particulier à un client ou à

une opération, le risque de taux, le risque corporatif ou professionnel et le risque général.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 22: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 14

1.2.2.1. Le risque de contrepartie

Selon Calvet (2002 : 96), « de façon tout à fait générale, le risque de contrepartie ou de crédit

ou encore de signature, est le risque de défaillance d’une contrepartie sur laquelle est détenue

une créance ou un engagement de hors-bilan assimilable ». Dans un premier temps, le risque

de crédit est donc le risque de subir une perte dans l’hypothèse où la contrepartie se révélerait

dans l’incapacité de faire face à ses engagements.

C'est le risque à la fois le plus dangereux et le plus courant pour une banque. Il s'agit du non-

respect par un client de son engagement financier à savoir, dans la majorité des cas, un

remboursement de prêt.

Les événements qui peuvent amener un emprunteur à ne pas respecter ses engagements sont

multiples :

- une malhonnêteté évidente (escroquerie, abus de confiance) ;

- un cas de force majeure. Ceci est notamment le cas en ce qui concerne les crédits accordés à

des emprunteurs étrangers qui peuvent être confrontés à des risques de guerre, de révolution,

de catastrophes naturelles ou de non transfert ;

- le plus souvent, la cause du non remboursement est à chercher aussi dans une défaillance

économique ou financière involontaire des débiteurs : chômage pour un particulier ou dépôt

de bilan pour une entreprise.

1.2.2.2. Le risque particulier à un client ou à une opération

Le risque particulier à un client dépend d'éléments qui ne dépassent pas le cadre d'une affaire.

Il est fonction de la situation financière, industrielle ou commerciale de l'entreprise, ainsi que

de la compétence technique et de la moralité de ses dirigeants.

Les crédits accordés à des entreprises qui manquent de ressources, qui a trop

d’immobilisation, qui n'ont pas un fonds de roulement suffisant, qui sont surendettées ou dont

la trésorerie est lourde comportent des risques assez grands.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 23: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 15

Des installations industrielles vétustes ou, à l'inverse, des installations somptueuses, des frais

généraux excessifs, des prix de revient exagérés, une production de mauvaise qualité ou, au

contraire, de belle qualité mais trop chère, doivent inspirer au banquier une certaine prudence.

De même, la compétence technique des dirigeants de l'entreprise joue un rôle primordial. En

effet, une affaire mal dirigée est presque inévitablement vouée à des catastrophes, même si les

circonstances lui sont provisoirement favorables.

Il convient également d'attacher une grande attention à la moralité des dirigeants d'une affaire.

Sans doute des commerçants ou des industriels peu scrupuleux ont souvent réussi

brillamment, mais le banquier doit craindre que leur habileté ne s'exerce à ses dépens ou

qu'elle ne provoque des incidents dont il sera indirectement la victime. Ainsi, les entreprises

qui faussent leurs déclarations fiscales peuvent se voir infliger des amendes susceptibles de

les mettre en position critique, notamment par l’absence d’accord de classement de la Banque

Centrale.

Le risque particulier à une opération est fonction de sa nature, de sa durée, de son montant,

surtout lorsque celle-ci a été fixée trop largement par rapport à la surface du client.

1.2.2.3. Le risque de taux

Le type de risque a pour origine l'activité même de la banque qui consiste, rappelons-le, à

réaliser des prêts et à y adosser une collecte. Le risque de taux apparaît lorsque le coût des

ressources devient supérieur aux produits perçus sur les emplois. « Le risque de taux est

identifié par le fait de voir les résultats affectés défavorablement, par les mouvements des taux

d'intérêt » Bessis (1995 : 18).

Ce risque ne se matérialise jamais lors de la réalisation du crédit car, à un instant donné, il

sera absurde qu'une banque prête à un taux inférieur au coût de sa collecte. Le risque de taux

ne peut donc apparaître que dans le temps et uniquement si les durées des emplois et des

ressources ne sont pas parfaitement adossés (il y a adossement parfait lorsque les emplois et

les ressources sont sur une même durée, préservant dans le temps la marge de la banque).

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 24: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 16

Même dans une situation d'adossement parfait, le risque peut apparaître lorsque les

emprunteurs (les déposants) viennent rembourser (se faire rembourser) leurs prêts (leurs

placements) par anticipation. Dans ce cas, l'adossement prévu à l'origine disparaît.

1.2.2.4. Le risque corporatif ou professionnel

Le risque corporatif ou professionnel réside essentiellement dans les brusques changements

qui peuvent modifier les conditions d'un commerce ou d'une industrie : pénurie de matières

premières, effondrement des prix, révolution technique ou même simplement modifications

profondes dans les procédés de fabrication, apparition de produits équivalents et moins chers

et changements de mode ou désaffection de la clientèle.

Certaines branches d'activités peuvent être durement frappées par la fermeture d'un débouché

extérieur, ou, même sur le marché intérieur, par la suppression d'une protection douanière.

Les banques redoutent tout particulièrement les positions spéculatives qui, se généralisant

dans une profession, peuvent rendre celle-ci très vulnérable.

1.2.2.5. Le risque général

Le risque général dépasse le cadre de l'affaire au profit de laquelle le crédit est sollicité, pour

frapper l'économie d'une nation entière, d'une région voir la situation internationale. Le risque

général est difficile à prévoir, et il est encore plus difficile d'y parer.

Leur prévision, même lorsqu'elle est possible, est à elle seule un élément de trouble pour les

affaires.

Le risque économique

Le risque économique est caractérisé par les crises « économiques » entrainant un repli

général de l'activité économique. Le passage d'une crise économique est marqué par les

difficultés commerciales ou financières pour la plupart des entreprises et par un accroissement

du nombre des dépôts de bilans. « Le risque économique recouvre aussi bien une dépréciation

monétaire qu’une absence de devises se traduisant, par exemple, par un défaut de paiement »

Bi Tra (2011 : 311).

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 25: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 17

Le risque monétaire

Les troubles monétaires amènent les gouvernements à prendre des mesures telles que la

suspension des paiements envers l'étranger. Dans certains pays, des défaillances de banques

ont entraîné des séries de faillite.

Le risque politique

Le risque politique réside dans les révolutions, les guerres civiles ou d’origines étrangères.

Les guerres entraînent des fermetures d'entreprises, des réquisitions, des destructions. Elles

peuvent être la cause de moratoires qui paralysent les règlements. « Le risque politique

survient dans les affaires internationales lorsque des changements importants se produisent

dans l’environnement des entreprises » Bi Tra (2011 : 312).

Le risque social

Le risque social est caractérisé par les troubles sociaux. Les troubles sociaux peuvent

s'accompagner de grèves, d'émeutes, de pillage, et sont parfois aussi préjudiciables à telle ou

telle entreprise comme les guerres.

Le risque naturel

Pour Tronchon (1991 : 30), « le milieu naturel impose des contraintes à l'aménagement du fait

qu'un site présente toujours des caractéristiques dépendantes ». Les conséquences

d'événements naturels tels que des inondations, des sécheresses, des incendies, des épidémies,

des invasions de parasites, qui frappent des régions plus ou moins étendues sont également

sources de difficultés pour les banques.

A côté de cette classification de Sardi, d’autres risques sont souvent cités dans la littérature

mais, ils sont liés directement à la gestion des établissements bancaires. Il s’agit du risque

d’insolvabilité, du risque règlementaire, du risque d’image commerciale.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 26: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 18

1.2.2.6. Le risque d’insolvabilité

D’après Siruguet (2007 : 93), « dans une banque les ressources sont employées sous forme de

prêts dont le remboursement permet celui des ressources ». Si les emprunteurs ne respectent

pas leurs engagements dans des proportions significatives (risque de contrepartie) la banque

ne peut plus faire face aux siens (rembourser les déposants). C’est la manifestation du risque

d’insolvabilité qui apparaît en cas de :

• rupture de la chaîne des flux financiers au sein de la banque liée à la défaillance d’une

ou plusieurs contreparties. Ce risque est donc fortement présent dans le cadre des

opérations de crédit investissement ;

• risque lié à l’environnement de la clientèle (situation politique, économique,…).

1.2.2.7. Le risque règlementaire

Pour Sardi (2002 : 451), « le risque règlementaire correspond au risque d’encourir des

sanctions fiscales ou juridiques, suite à une non application des dispositions légales en

vigueurs ». Dès que la banque entre en relation d’affaires avec un client, notamment lors de

l’octroi de crédit d’investissement, elle peut courir ce type de risque.

1.2.2.8. Le risque d’image commerciale

« Risque de politique commerciale, il correspond au risque lié à une perception négative de

l’activité commerciale de la banque par ses clients potentiels que sont les membres adhérents

pour la plupart » (Maders, 2006 : 104).

CONCLUSION L’activité bancaire, est en grande partie orientée vers la mise en relation des agents

économiques. Ce rôle d’intermédiation se manifeste habituellement par l’octroi de crédits aux

entreprises mais, les banques sont souvent confrontées à des risques en cas d’insolvabilité de

celles-ci. Face à ce problème, les banques doivent donc adopter certaines mesures afin de

pouvoir se préserver et continuer à exercer correctement leurs activités.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 27: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 19

Chapitre 2 : Gestion des risques liés aux crédits bancaires

L'activité bancaire, pour parer aux défaillances des emprunteurs, a mis en place des « gardes

fous » qui se présentent sous diverses formes.

En effet, le secteur bancaire a réfléchi sur les documents ayant une valeur juridique, des

garanties réalisables permettant de recouvrer au moins une partie de la créance compromise,

une assurance-crédit (sous régionale ou internationale) pour compléter cette garantie.

Dans ce chapitre, nous essayerons de présenter les principaux moyens mis en place par les

banques pour se prémunir des risques de crédit.

2.1. Les principaux acteurs de la gestion des risques bancaires

Il s’agit ici des acteurs directement concernés par la gouvernance d’entreprise et la gestion des

risques. En outre, il y a ceux qui déterminent le contexte règlementaire et politique dans

lequel les banques exercent leur activité, et qui ont une grande influence sur la gestion des

risques. Selon Greuning & al (2004 : 33), ce sont les autorités régulatrices, les autorités de

contrôle, les actionnaires, le conseil d’administration, la direction, le comité d’audit et les

auditeurs internes, les auditeurs externes, et enfin le grand public.

2.1.1. Les autorités régulatrices

Elles sont chargées de la mise en place d’un cadre règlementaire pour la gouvernance et la

gestion des risques. En général, les autorités régulatrices peuvent adopter soit une approche

normative soit une approche orientée marché ; ce choix dépend souvent des concepts et des

principes généraux qui sous-tendent l’ensemble du système économique.

2.1.2. Les autorités de contrôle

Le rôle de l’autorité de contrôle bancaire n’est dorénavant plus confiné au contrôle de la

conformité aux lois bancaires et à la réglementation prudentielle. La tâche de la supervision

bancaire est de contrôler, d’évaluer et, au besoin, de renforcer le processus de gestion des

risques encourus par les banques.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 28: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 20

2.1.3. Les actionnaires

En mettant en place le conseil de surveillance et en approuvant la composition du conseil

d’administration, le comité d’audit et les auditeurs externes, les actionnaires ont le pouvoir de

déterminer l’orientation de la banque. Les régulateurs du système bancaire reconnaissent

l’importance des actionnaires car les procédures d’octroi des licences bancaires comprennent

normalement l’identification obligatoire des principaux actionnaires et l’exigence d’un

nombre minimal d’actionnaires.

2.1.4. Le conseil d’administration

Le conseil doit répondre devant les déposants et les actionnaires de la sauvegarde de leurs

intérêts à travers une administration de l’institution qui soit licite, éclairée, efficace et

performante. En général, les membres du conseil délèguent la gestion quotidienne de l’activité

bancaire aux cadres exécutifs et aux employés, mais ils ne peuvent pas abdiquer leur

responsabilité par rapport aux conséquences engendrées face à la mise en place de règles et de

pratiques incorrectes ou imprudentes en ce qui concerne les prêts, les investissements, la

protection contre la fraude en interne, etc.

2.1.5. La direction

Le positionnement stratégique d’une banque, la nature de son profil de risque et l’adéquation

des systèmes d’identification, de suivi et de gestion de ce profil reflètent à la fois la qualité de

l’équipe de direction et la qualité de la supervision de la banque par les administrateurs. Les

régulateurs se donnent donc pour objectif de renforcer la participation de la direction, et de

lui faire assumer la principale responsabilité dans le maintien de la sécurité et de la cohérence

de l’activité de la banque.

2.1.6. Le comité d’audit et les auditeurs internes

Le comité d’audit constitue un outil précieux pour aider la direction à identifier et à

appréhender les catégories de risque dans les organisations complexes. Le comité d’audit est

donc une extension de la fonction de gestion des risques du conseil d’administration.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 29: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 21

2.1.7. Les auditeurs externes

Les principaux objectifs d’un audit consistent à permettre à l’auditeur d’exprimer un avis

raisonnable sur la manière dont les résultats financiers de la banque reflètent sa situation

financière et les résultats de son activité sur une période donnée. Le rapport d’audit est

normalement destiné aux actionnaires, mais il est utilisé par un certain nombre d’autres

parties telles que les superviseurs, les professionnels de finance, les déposants et les

créanciers.

2.1.8. Le grand public

Dans la plupart du temps, les investisseurs et les déposants commettent l’erreur de croire que

les régulateurs peuvent toujours garantir la sécurité des dépôts du public. Cependant aucune

politique de gestion et aucune règlementation de protection ne peuvent les affranchir de leur

propre responsabilité concernant les décisions relatives à leurs investissements. Les

investisseurs et les déposants gardent la responsabilité d’appliquer des règles de

diversification de leurs placements et sont également responsables de leur appréciation

personnelle d’une institution financière.

2.2. Technique de couverture des risques de crédit

Selon Conso (2005 : 605), « On a pu constater que le risque est omniprésent, multiforme,

qu'il concerne tous les collaborateurs de l'entreprise, et bien sûr la direction générale, mais

aussi les actionnaires au niveau du risque global d'entreprise. Le combattre concerne donc

tous les acteurs ».

Il existe plusieurs moyens pour limiter les risques de crédit bancaire. Ces moyens varient en

fonction des suggestions des différents auteurs. Ferronnière (1963 : 187), par exemple

présente quatre moyens pour limiter les risques de crédit bancaire :

- la diversification du portefeuille de crédit;

- les études approfondies du futur débiteur ;

- la surveillance constante de la solvabilité ;

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 30: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 22

- la prise de garanties.

2.2.1. La diversification du portefeuille de crédit

La banque peut et doit diversifier ses crédits. En effet, il est périlleux pour une banque de

concentrer ces crédits sur quelques gros bénéficiaires.

Plus les crédits sont répartis entre un grand nombre de bénéficiaires et d'émetteurs, plus la

probabilité de non remboursement est faible. C’est la division des risques qui constitue l'un

des fondements de la fonction d'intermédiaire financier. De même, le financement exclusif

d'un seul secteur de l'activité économique et /ou une zone géographique expose la banque à

des difficultés élevées en cas de récession du secteur ou de la zone.

2.2.2. Surveillance et contrôle du futur débiteur

La banque réduira les risques du crédit en décidant de n'octroyer des prêts qu'aux personnes

présentant un faible risque de défaillance.

La banque doit vérifier que le montant des remboursements et intérêts demandés est en

correspondance avec les revenus actuels et futurs du débiteur. Elle doit également s'assurer

que le client a le réel désir d'honorer ses engagements. Pour cela, elle peut consulter les

fichiers d'incidents de paiement et de remboursement des confrères ou de la Banque Centrale.

La banque a également la possibilité de sélectionner ses clients à partir de leur situation

familiale, de leur niveau de revenu et de tous autres éléments servant à différencier les clients

défaillants des non défaillants. La décision d'octroyer ou non un crédit à une entreprise est

prise après des études de conjoncture du secteur économique et examen de sa situation

financière.

2.2.3. La surveillance constante de la solvabilité

La solvabilité est une chose qu'il faut surveiller continuellement. Il y a des personnes

solvables à un moment donné et qui ne le sont plus ensuite. Cette solvabilité se rattache

souvent à la notion du patrimoine. Elle peut dépendre aussi des sûretés stipulées. En effet,

faute de sûreté particulière, c'est l'ensemble du patrimoine du débiteur qui constituera sa

garantie.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 31: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 23

Le créancier prudent ne dormira tranquille que si les biens de son débiteur sont disponibles,

faciles à saisir. Il comparera les disponibilités avec les exigibilités pour savoir si d'autres

créances ne mettent pas son débiteur en difficulté.

Il sait enfin que certains biens comme le fonds de commerce sont susceptibles de s'évanouir

d'eux-mêmes si le débiteur relâche ses efforts.

2.2.4. La prise de garanties

Pour améliorer la sécurité de ces engagements, et surtout pour se couvrir du risque de non

remboursement, il faut que le banquier prenne des garanties. Ainsi, on distingue les garanties

réelles et les garanties personnelles.

2.2.4.1. Les garanties réelles

Selon HADJ SADOK (2007 : 11), ce genre de garantie est juridiquement appelée

«cautionnement réel». La garantie réelle est un engagement qu'une entreprise met à la

disposition de sa banque sous forme d'un bien mobilier ou immobilier. Il existe plusieurs

types de garanties réelles à savoir le nantissement, l’hypothèque, le droit de rétention, le droit

de suite, le droit de préférence, la dation en paiement.

Le nantissement

Le nantissement est l'affectation d'un bien meuble incorporel ou d'un ensemble de biens

meubles incorporels, présents ou futurs, en garantie d'une ou plusieurs créances, présentes ou

futures, à condition que celles-ci soient déterminées ou déterminables.

L'hypothèque ou sûreté réelle immobilière

L'hypothèque est une garantie coûteuse comparativement au nantissement. Elle est

généralement sollicitée en couverture de crédit d'investissement. L'hypothèque se définit

comme étant l'acte par lequel le débiteur accorde au créancier un droit sur un immeuble sans

dessaisissement et avec publicité.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 32: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 24

Le droit de rétention

Le créancier qui détient légitimement un bien du débiteur peut le retenir jusqu’à complet

paiement de ce qui lui est dû, indépendamment de toute autre sûreté.

Le droit de préférence

Le droit de préférence est l'avantage que détiennent certains créanciers limitativement

désignés par la loi d'être payés avant d'autres créanciers. La notion de droit préférentiel a été

définie comme visant « tout droit susceptible de conférer à son titulaire une facilité plus

grande dans la perception de sa créance ».

Le droit de suite

Dans le domaine des contrats et celui des voies d'exécution, le "droit de suite" est la

prérogative qui appartient à certains créanciers d'exercer leur droit sur un bien en quelque

main qu'il se trouve.

La dation en paiement

La dation en paiement est une opération juridique par laquelle, en paiement de tout ou partie

du montant de sa dette, un débiteur cède la propriété d'un bien ou d'un ensemble de biens lui

appartenant.

2.2.4.2. Les garanties personnelles

Appelées aussi « sûretés personnelles », elles consistent en l'engagement d'une personne de

répondre de l'obligation du débiteur principal en cas de défaillance de celui-ci ou à première

demande du bénéficiaire de la dette. « Elles garantissent l'exécution d'une obligation par un

débiteur, elles ont pour objectif de consolider les chances de paiement du créancier, le

prémunissant contre l'insolvabilité du débiteur » (Barthez & al, 2010 : 60). Elles se réalisent

sous les formes juridiques de cautionnement et de l’aval.

Le cautionnement

Selon Aynes (1997 : 100), « le cautionnement est un contrat unilatéral par lequel la caution

s'engage envers un créancier à exécuter l'obligation au cas où le débiteur ne le ferait pas ». Cet

engagement peut être contracté sans ordre du débiteur.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 33: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 25

L'aval

L'aval est l'engagement apporté par un tiers sur un effet de commerce pour en garantir le

paiement. L'avaliste est donc solidaire du débiteur principal. L'aval peut être donné sur l'effet

ou par acte séparé.

2.2.5. La gestion du risque de taux

Pour qu'une banque évite d'avoir une trop grande exposition au risque de taux, il est

souhaitable qu'elle limite son risque de transformation, c'est-à-dire qu'elle s'efforce d'adosser

au mieux la durée de ses emplois avec celle de ses ressources.

Une autre solution consiste à développer la part de sa collecte, mais surtout de ses emplois à

taux révisables, car ceux-ci vont évoluer corrélativement aux taux du marché.

Une dernière solution consiste pour la banque à couvrir son risque de taux en opérant sur des

produits de marché dérivé.

Selon Pupion (1999 : 70), les moyens pour réduire le risque de taux d'intérêt doivent se faire

en fonction des aléas qui surviennent au niveau de la conjoncture économique nationale et

internationale.

2.3. Les supports à exiger dans l'administration du crédit

Un ensemble de documents accompagne le crédit tout au long de sa vie. Ces supports

alimentent aussi une banque de données pour de futurs renouvellements dudit crédit ou pour

une autre forme de concours que l'entreprise sollicitera auprès de la banque. Ces documents

constituent une liasse très utile pour la mise en place de base de données.

Nous allons tout le long de cette section présenter les documents les plus importants dans le

dossier de mise en place du crédit.

2.3.1. La convention du crédit

C'est un document élaboré par la banque dans lequel elle explique les modalités du crédit. Elle

a une valeur de contrat car le client après avoir pris connaissance dudit document doit

l’approuver afin de lui donner toute son essence juridique.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 34: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 26

2.3.2. L’assurance-crédit

L'assurance-crédit a pour objectif d'apporter des réponses concrètes à des questions relatives à

la prévention et à la gestion du risque d'impayé, au recouvrement des créances en souffrance

et à une indemnisation rapide.

En effet, pour trouver la solution adéquate au besoin spécifique des banques, les compagnies

d'assurance ont réfléchi à diverses formes d'assurance notamment : l’assurance-crédit où

l'assureur prend une position qui se rapproche de celle de la caution moyennant le versement

d'une prime à la charge de l'emprunteur. A côté de celle-ci, s’est greffée une autre, l'assurance

incendie qui permet un dédommagement en cas de destruction, de dégradation ou du vol d'un

des biens de l'entreprise qui peut servir de suretés.

Les unes comme les autres permettent en général de garantir :

le paiement des créances impayées issues de procédures collectives ;

l'indemnisation des impayés qui pourraient la mettre en péril (impayés exclusivement

pouvant entrainer des dépôts de bilan) ;

le recouvrement des sommes prêtées à des entreprises.

Les formules sont nombreuses. Devant un prêt, la banque fera d'abord une revue des risques

et cherchera à y rattacher une assurance qui lui permettra de récupérer ses fonds.

2.3.3. Les contres garanties

Outre la mise à disposition des organisations financières locales de ressources à long terme

(ligne de crédit), de garanties contre le risque politique et de formation en analyse de risque, il

existe une technique d'incitation à l'attribution de crédits à moyen terme, encore peu

développée dans notre sous-région, qui consiste à « partager » avec une institution financière

le risque commercial de défaut de ses débiteurs par l'octroi de garanties partielles.

Compte tenu de l'importance des montants sollicités, les banques peuvent recourir à des

organismes qui ont vocation de garantir les prêts des grands ouvrages comme le financement

des infrastructures, des centrales électriques, etc.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 35: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 27

Dans cette partie donc nous présenterons quelques organismes de notre espace

communautaire qui s'expriment dans le domaine de la contre garantie de prêts portant sur des

montants importants. Ces organismes permettent :

la garantie des prêts à moyen ou long terme destinés au financement du projet

économique et financièrement rentable ;

l'allégement des conditions d'emprunt par la bonification d'intérêt ou l'allongement de

la durée du crédit ;

le financement des opérations spécifiques sur des emprunts et subventions : projets

intégrateurs, assistance technique, étude de viabilité technique et financière ;

la prise de participation dans le capital.

Parmi institutions, nous pouvons citer le FAGACE, le Fonds GARI, le FAIR.

FAGACE

Le Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique (FAGACE) est un

établissement public international à caractère économique et financier crée en 1978 par huit

Etats : Benin, Burkina Faso, Centrafrique, Cote d'Ivoire, Niger, Rwanda, Sénégal, Togo ; le

Mali s’y est joint en 1996. Le FAGACE a son siège à Cotonou (Benin).

Le FAGACE intervient dans les domaines des industries de valorisation des ressources

naturelles, des industries d'import - substitution, du développement rural, des infrastructures et

de la création des PME.

Le Fonds GARI

Le fonds de garantie des investissements (GARI) en Afrique de l'Ouest est une société de

droit togolais qui offre des garanties sur les crédits à l'investissement à moyen et long termes

pour les projets d'investissement sur l'ensemble des pays de la CEDEAO.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 36: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 28

Le FAIR

Le fonds d'aide à l'intégration régionale (FAIR) est un fonds destiné à assurer le financement

d'un aménagement équilibré du territoire communautaire en contribuant à la réduction des

disparités régionales. Sur la période 2002 à 2006 inclus, le financement prévu du programme

d'intervention du FAIR des Etats membres de l'UEMOA est estimé à un montant de cent dix-

huit (118) milliards de francs CFA.

Les contres garanties ne sont que très rarement utilisées. Ce sont plutôt les garanties assorties

de suretés en général qui sont plus prisées par nos banques.

2.4. Les dispositions règlementaires relatives à la gestion du risque de crédit

Dans ses décisions quotidiennes d’octroi de crédit, la banque est amenée à rechercher la

meilleure protection contre les risques. Cette partie nous permettra de passer en revue les

moyens utilisés par les autorités monétaires de l’UEMOA et les banques elles-mêmes pour

minimiser les risques dans l’octroi de crédit tout en maximisant la rentabilité des

établissements de crédit.

2.4.1. Le ratio de COOKE ou ratio de solvabilité

Lancée en 2001 par le comité de Bâle, la réflexion sur la réforme du ratio de Cooke

fonctionne sur la base d’une discussion permanente entre le comité et la profession bancaire.

Si ce mode de fonctionnement permet une construction progressive de la réforme, en

revanche, il induit une certaine lourdeur dans la prise de décision. C’est ainsi que l’application

du nouveau accord a été reportée en 2006.

Le ratio de Cooke a été institué en 1988 par le comité de Bâle et destiné aux banques à

activité internationale. Il fixe la limite de l’encours pondéré des prêts accordés par un

établissement financier en fonction des capitaux propres de la banque. Les banques sont

tenues de garder un volant de liquidité, de ne pas prêter à long terme, l’équivalent de plus de

8% de leurs fonds propres afin de faire face aux impondérables : retournement de la

conjoncture et augmentation des impayés de la part de ménages moins solvables.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 37: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 29

Dans la règlementation Cooke, un crédit était pondéré à 100% quelle que soit la situation de

l’entreprise. Seules les administrations de l’OCDE (Organisation de Coopération et de

Développement Economiques) bénéficient d’une pondération moindre.

L’une des principales faiblesses du ratio de Cooke, réside dans son caractère très forfaitaire.

De ce fait, il a entraîné la coexistence dans les banques de deux approches aujourd’hui très

différentes : l’approche réglementaire et l’approche économique. Le reproche que l’on peut

faire à l’approche réglementaire actuelle, c’est qu’elle ne prend pas suffisamment en compte

la réalité du risque. C’est ce qui a amené le comité à créer un nouveau ratio (Mc Donought).

L’un des objectifs de ce nouveau ratio Mc Donought est de rapprocher les notions de capital

réglementaire et de capital économique.

2.4.2. Le Bâle II

Selon Remond (2009 : 199), la réforme Bâle II du ratio de solvabilité bancaire s’inscrit dans

une démarche mondiale de réglementation de la profession bancaire remontant à la fin des

années 80, dont l’objectif est de prévenir les faillites.

Cette réforme repose sur la qualification de la relation entre risques et fonds propres, ces

derniers représentant le moyen ultime permettant de faire face à des pertes importantes. En

pratique, il s’agit de respecter un ratio réglementaire entre fonds propres et actifs pondérés par

leur niveau de risque. Le ratio de fonds propres obtenu ne peut être inférieur à 8% (Roncalli,

2004 : 96). Il se calcule avec au numérateur (d’après le nouvel accord), le montant des fonds

propres dont une banque dispose et, au dénominateur, une mesure des risques qu’elle encourt

(actifs pondérés).

L’accord actuel ne couvre explicitement que trois types de risques dans la définition des actifs

pondérés :

le risque de crédit ou contrepartie ;

le risque de marché ou de prix ;

le risque opérationnel.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 38: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 30

2.4.3. Le dispositif prudentiel de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA)

Le Conseil des Ministres de l’UMOA a arrêté au cours de sa session du 17 juin 1999, de

nouvelles règles prudentielles applicables aux banques et établissements financiers,

conformément aux statuts de la BCEAO. La mise à jour de la réglementation prudentielle a

été rendue nécessaire par le souci :

de prendre en considération l’évolution des normes internationalement admises en

matière de supervision bancaire ;

d’assurer une protection accrue des déposants dans un contexte de libéralisation de

plus en plus affirmée des activités monétaires, bancaires et financières ;

de prendre davantage en compte les innovations financières dans l’appréciation des

risques et des engagements du système bancaire ;

enfin, de procéder à une mise en harmonie avec le plan comptable bancaire, rendu

obligatoire en 1996, soit cinq ans après le précédent dispositif prudentiel.

Les nouvelles règles prudentielles applicables aux banques et établissements financiers

portent sur les domaines suivants : les conditions d’exercice de la profession, la

réglementation des opérations effectuées par les banques et établissements financiers, les

normes de gestion. Notre attention se portera tout particulièrement sur les normes de gestion

qui traitent des dispositions relatives à la gestion des risques :

la règle de couverture des risques est définie par un rapport minimum à respecter, dit

"rapport fonds propres sur risques". Ce ratio comporte au numérateur, le montant des

fonds propres effectifs de la banque ou de l'établissement financier, et au

dénominateur, les risques nets. Le pourcentage minimum à respecter est fixé à 8% ;

la règle du coefficient de couverture des emplois à moyen et long termes par des

ressources stables, en vue d'éviter une transformation excessive des ressources à vue

ou à court terme en emplois à moyen ou long terme. Aussi, les banques et

établissements financiers doivent financer une certaine proportion de leurs actifs

immobilisés ainsi que de leurs autres emplois à moyen et long terme, par des

ressources stables. La norme à respecter pour le coefficient de couverture des emplois

à moyen et long terme par des ressources stables est fixée à 75% minimum ;

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 39: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 31

la règle de division des risques énonce que les banques et les établissements financiers

doivent limiter, dans une certaine proportion, leurs risques sur un même bénéficiaire

ou une même signature, ainsi que sur l’ensemble des bénéficiaires dont les concours

atteignent un niveau donné de leurs fonds propres effectifs. Le montant total des

risques pouvant être pris sur une seule et même signature est limité à 75% des fonds

propres effectifs d’une banque ou d’un établissement financier. Par ailleurs, le volume

global des risques atteignant individuellement 25% des fonds propres effectifs d’une

banque ou d’un établissement financier, est limité à 8 fois le montant des fonds

propres effectifs de l’établissement concerné ;

les règles de liquidité et le seuil d’illiquidité : la réglementation sur la liquidité prend

la forme d’un rapport entre d’une part, au numérateur, les actifs disponibles et

réalisables ou mobilisables à court terme (3 mois maximum), et d’autre part, au

dénominateur, le passif exigible à court terme ou les engagements par signature

susceptibles d’être exécutés à court terme (3 mois maximum) ;

Le ratio ainsi défini, appelé « coefficient de liquidité », s’applique à l’ensemble des

banques et établissements financiers autorisés à recevoir des fonds du public (y

compris par l’émission de titres de créances négociables).

Il est retenu la notion de durée résiduelle ou durée restant à courir pour le calcul du

ratio. La norme à respecter par les établissements assujettis est fixée à 75% minimum.

Cette norme doit être respectée à tout moment ;

le ratio de structure du portefeuille : la Banque Centrale, lors de la refonte de ses

règles d’intervention et de sa politique monétaire en 1989, a accordé une priorité à la

qualité des emplois bancaires, en particulier les crédits. Aussi, un système des accords

de classement a-t-il été mis en place en janvier 1992, objet d’instructions détaillées

aux banques et établissements financiers. Depuis lors, les établissements assujettis

sont tenus de respecter un ratio de structure de portefeuille appréciant la qualité de ce

dernier.

Le dispositif des accords de classement a pour objectif d’inciter les banques et établissements

financiers à détenir des actifs sains et à leur fournir des outils d’analyse financière

homogènes. Il permet en outre à la Banque Centrale d’apprécier a posteriori la qualité des

signatures détenues en portefeuille par le système bancaire et de déterminer l’encours

mobilisable auprès d’elle. Pour s’assurer de la bonne qualité des crédits distribués par les

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 40: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 32

établissements assujettis, le ratio de structure de portefeuille doit être, à tout moment, égal ou

supérieur à 60%.

Cette disposition s’applique aux banques et aux établissements financiers spécialisés dans la

distribution de crédit.

2.4.4. Le dispositif du COSO II pour le management des risques de l’entreprise

Il y a plusieurs années, le Committee of Sponsoring Organization of the Treadway

Commission (COSO) a publié un ouvrage intitulé « Internal control-Integrated framework »

afin d’aider les entreprises à évaluer et à renforcer leurs systèmes de contrôle interne. Depuis,

ce référentiel a été intégré aux politiques et règlementations des entreprises qui, en vue de la

réalisation de leurs objectifs, sont soucieuses de mieux contrôler leurs activités.

Cependant, les défaillances qui ont émaillé la vie économique aux Etats Unis comme en

Europe au cours de ces dernières années, ont confirmé l’utilité de constituer un référentiel de

risk management en complétant les trois objectifs assignés au contrôle interne, par un

quatrième objectif de maitrise des risques liés à la stratégie de l’entreprise. (IFACI, 2007 : IX)

Le COSO II propose un cadre de référence pour la gestion des risques de l’entreprise

(Enterprise Risk Management Framework), dans le but d’aider la direction des organisations à

faire face aux risques susceptibles de compromettre l’atteinte de leurs objectifs. Selon l’IFACI

(2007 : 5), la gestion des risques de l’entreprise se définit comme étant un processus mis en

œuvre par le conseil d’administration, les dirigeants et le personnel d’une organisation

exploitée, pour l’élaboration de la stratégie transversale à l’entreprise, destinée à :

identifier les événements potentiels pouvant affecter l’organisation ;

gérer les risques afin qu’ils restent dans les limites de son appétence, c’est-à-dire le

niveau de risque global auquel l’organisation accepte de faire face ;

fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs de l’organisation.

Aussi, pour le management des risques, il est retenu huit éléments en interaction qui servent

de critères d’appréciation de son efficacité. Ces éléments sont : l’environnement interne, la

fixation des objectifs, l’identification des événements, l’évaluation des risques, le traitement

des risques, les activités de contrôle, l’information et la communication et le pilotage.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 41: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 33

Les mécanismes de management des risques sont étroitement liés aux activités opérationnelles

de la structure et leur existence est justifiée par la nature même des opérations. Lorsque ces

mécanismes sont totalement intégrés dans l’infrastructure de l’organisation, le dispositif de

management des risques trouve son efficacité optimale (IFACI, 2007: 25).

Ce processus fait donc partie des bonnes pratiques, mises en œuvre par les différentes

entreprises et institutions bancaires car il permet d’éviter une surexposition non souhaitée aux

risques bancaires, dont ceux liés au crédit investissement.

CONCLUSION A travers ce chapitre, nous avons essayé de faire ressortir les dispositifs réglementaires et les

dispositifs propres aux banques qui leur permettent de gérer et réduire les risques de crédit

bancaire.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 42: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 34

Chapitre 3 : Méthodologie de recherche

Pour réaliser cette étude, la méthodologie de recherche consiste en la mise en œuvre de notre

démarche théorique du processus de gestion des risques de crédit bancaires. Ce chapitre

présente dans un premier temps, un modèle d’analyse, et dans un second temps, les outils de

collecte et d’analyse des données.

3.1. Modèle d’analyse

Le modèle d’analyse est la représentation schématique de notre démarche théorique pour la

gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises. Il est composé de la

prise de connaissance générale, de l’identification des risques, de l’appréciation du dispositif

de maîtrise et des recommandations.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 43: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 35

Figure 1: Modèle d'analyse de la gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises

Source : nous même

Outils Etapes Phases

Grille séparation tâches

Interviews Observations

Prise de connaissance

Préparation

Réalisation

Analyse documentaire

Questionnaire Test conformité et

permanence Interviews

Finalisation

Tableau de suivi des

recommandations

Identification des risques

Evaluation des risques

Elaboration de la cartographie des risques

Recommandations et suivi des

recommandations

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 44: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 36

3.2. Outils de collecte des données et analyse des données

Ils contituent les méthodes et techniques utilisées pour la collecte et l’analyse des

informations concernant le fonctionnement et les procédures de gestion des risques de crédit

bancaire d’une entité donnée. Dans l’objectif de maximiser cette collecte d’information, nous

allons utiliser l’analyse documentaire, l’entretien, l’observation, le tableau d’identification des

risques, le questionnaire de contrôle interne, le test de conformité et de permanence et la grille

de séparation des tâches.

3.2.1. L’interview

Une interview est un entretien avec une personne en vue de l’interroger sur ses actes, ses

idées, etc, et de divulguer la teneur de l’entretien. C’est une technique de receuil

d’informations qui permet l’explication et le commentaire, et donc apporte une plus value

importante à la collecte des informations factuelles et des éléments d’analyse (Lemant, 1998 :

181). Pour faire ces entretiens, nous allons rencontrer certains acteurs du processus et nous

leur soumettrons notre questionnaire.

Ainsi, nous allons nous entretenir avec les personnes suivantes :

les agents du service commerciale ;

le chef du service crédit ;

les agents du service crédit ;

les agents de la comptabilité ;

les responsables du service d’audit interne.

3.2.2. L’analyse documentaire

Elle consiste à une exploitation des documents existants nécessaires au fonctionnement de

l’organisation. L’analyse documentaire constitue l’acquisition des connaissances générales sur

le processus. Notre analyse sera faite en partie sur les documents concernant la gestion des

risques de crédit bancaire.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 45: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 37

3.2.3. L’observation physique

Une observation physique est la constatation de la réalité instantanée de l’existence et du

fonctionnement d’un processus, d’un bien, d’une transaction ou d’une valeur. Elle consiste

essentiellement en la vérification détaillée d’un descriptif donné. Elle doit permettre de porter

un avis sur l’état physique et/ou du fonctionnement apparent du bien à l’’instant de

l’observation (Lemant,1998 : 201-203).

L’observation nous permattra de nous assurer que les informations receuillies lors des

entretiens s’accordent avec les étapes du procssus d’octroi de crédit.

3.2.4. La grille de séparation des tâches

C’est un outil de diagnostic qui permet de déceler sans erreurs possibles les manquements au

principe de séparation des tâches, d’analyser la charge de travail par agent, d’identifier sa

structuration et la manière dont elle est remplie.

Elle va vraiment relier l’organigramme fonctionnel à l’organigramme hiérarchique et justifier

les analyses de postes. Sa lecture va permettre de déceler sans erreur possible les

manquements à la séparation de tâches et donc y apporter le remède (Renard, 2010 : 347-

348).

Elle décrit la répartition du travail et décèle les éventuels cumuls de fonctions incompatibles

afin d’y remédier (Obert, 2004: 77).

La grille de séparation des tâches nous permettra donc de déceler les manquements au

principe de séparation des tâches (tâches incompatibles, cumul de fonctions).

3.2.5. Le questionnaire de contrôle interne

Le questionnaire de contrôle interne est une grille d’analyse dont la finalité est de permettre à

l’auditeur d’apprécier le niveau de risque et de porter un diagnostic sur le dispositif de

contrôle interne. Il est généralement composé d’une liste de questions fermées qui servent à

recenser les moyens mis en place pour atteindre les objectifs du contrôle interne.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 46: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 38

3.2.6. Le test de conformité et de permanence

Le test de conformité et de permanence permet de nous assurer de l’existence des

informations receuillies, et que les opérations de contrôle interne s’effectuent effectivement

dans la forme.

Lorsque le test de conformité est concluant, nous venons au test de permanence qui nous

permettra de nous assurer que les forces théoriques ont fonctionné de façon permanente, tel

que décrit lors des entretiens ou dans le manuel de procédure.

CONCLUSION Ce chapitre nous a permis de définir les différents outils et techniques de collectes

d’informations nécessaires pour bien mener notre étude. La seconde partie de l’étude nous

permettra d’aborder les aspects pratiques.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 47: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 39

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Le cadre juridique, très formalisé, régissant les activités bancaires et financières, d'une part, la

nature économique de ces activités d’autre part, rendent le contrôle interne impératif pour tout

établissement de crédit, particulièrement dans une perspective de maîtrise des risques et

d'optimisation de la solvabilité. Les difficultés et des défaillances constatées chez certains

établissements ont souvent eu pour cause profonde une insuffisance de contrôle interne et un

défaut d'évaluation de l'efficacité des dispositifs mis en place par l'établissement.

A cet égard, la première partie de notre étude consacrée à la revue de littérature et à la

méthodologie de recherche nous a permis de relever l’importance pour les entreprises de

chercher les financements (emprunts bancaires) et aussi de passer en revue les différents

aspects du risque de crédit notamment à travers sa définition, sa typologie et ses moyens de

gestion.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 48: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 40

DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE LA

GESTION DES RISQUES BANCAIRES LIES AUX

CREDITS ACCORDES AUX ENTREPRISES PAR LA

BSIC-BF

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 49: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 41

INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE

Le souci permanent des banques est de disposer d’un dispositif de contrôle très efficace qui

permet d’atténuer leur prise de risque.

Après la revue de littérature, nous allons procéder à la mise en pratique de notre méthodologie

d’étude pour effectuer l’analyse des risques liés aux crédits accordés aux entreprises par la

BSIC.

Ainsi, cette partie comprendra trois chapitres. Le premier consistera à la présentation de la

BSIC-BF, le second consistera à faire une description du dispositif du processus d’octroi de

crédit à la BSIC ainsi que celui de la gestion des risques qui sont liés, le troisième nous

permettra de faire une analyse critique de la gestion des risques liés aux crédits accordés aux

entreprises.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 50: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 42

Chapitre 4 : Présentation de la BSIC- Burkina FASO

Filiale du groupe BSIC, la BSIC-BURKINA FASO, société anonyme a ouvert ses portes le 09

janvier 2004.

Avec un capital initial de deux milliards (2 000.000.000) de francs CFA, BSIC - BURKINA

FASO dispose aujourd’hui d’un capital de huit milliards six cent millions (8.600.000.000) de

francs CFA avec comme actionnaire unique BSIC - Tripoli. BSIC - BURKINA FASO offre

les services d’une banque commerciale de type universelle d’une part, et d’autre part, d’une

banque d’investissement à travers le financement des projets économiques viables. L’objectif

majeur de BSIC est d’apporter son concours financier et technique à la réalisation de tout

projet ayant pour ambition de promouvoir le développement du BURKINA FASO à travers

des politiques efficaces et adaptées de financement et d’investissement.

Le siège social de BSIC-BF est installé sur l’avenue du Docteur KWAME N’KRUMAH à

Ouagadougou.

4.1. Missions et objectifs de la BSIC

La BSIC a pour activité principale la collecte de dépôts des agents économiques et le

financement de l’économie nationale par le crédit bancaire

La BSIC, dans le souci de satisfaire sa clientèle, a de nombreux objectifs qu’elle vise,

notamment :

contribuer au développement économique du Burkina à travers le financement de

secteurs porteurs de croissance ;

promouvoir l’investissement ;

promouvoir les échanges commerciaux entre le Burkina et les autres Etats membres

de la communauté des Etats Sahélo-Saharien ;

financer les campagnes des produits de base (coton, arachides, sésame, gomme

arabique, cacao, …), les besoins productifs et tous les besoins d’exploitation

courante des entreprises commerciales (concours en trésorerie ou engagements par

signature).

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 51: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 43

4.2. Structure et organisation de la BSIC

La BSIC est constituée d’un conseil d’administration, de la direction générale et de différents

services (cf. organigramme en annexe 1).

4.2.1. Le conseil d’administration

Le conseil d’administration est l’organe des décisions stratégiques de la banque. C’est en ce

sens qu’il définit les grandes orientations de la banque. Il est chargé principalement de :

- nommer le directeur général ;

- définir la politique générale de gestion ;

- contrôler la gestion de la banque.

Le bureau du conseil d’administration de la BSIC-BF est composé d’un président et de deux

administrateurs.

4.2.2. La direction générale

Elle veille à la bonne exécution de la politique de gestion définie par le conseil

d’administration. Elle organise, coordonne toutes les activités de la banque et répond au nom

de celle-ci dans ses rapports avec les tiers. Elle est assurée par un Directeur Général qui est

assisté dans sa tâche par un Directeur Général Adjoint.

4.2.3. Les différents services

La BSIC est une structure commerciale organisée autour de services repartis entre le back

office et le front office. Les services du back office sont au nombre de sept (07) et ceux du

front office quatre (04). Ces différents services lui permettent d’assurer son expansion et la

réalisation de ses objectifs. Ainsi les agents de la banque ont pour ambition de satisfaire la

clientèle dans les meilleures conditions afin de permettre une rentabilité certaine de

l’établissement.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 52: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 44

4.2.3.1. Les services du Back office

Au niveau du Back office, nous en distinguons 7 à savoir le service informatique, le service

administratif et personnel, le service de la comptabilité, le service de l’audit interne, le service

juridique, du recouvrement et du contentieux, le service crédit et le service commercial.

Le service informatique

Il intervient dans la mise en œuvre des applications réseaux, la conception et le

développement des applications informatiques, la sauvegarde et la mise à jour des bases de

données utilisées. Le service informatique assiste les autres services de la banque dans la

résolution des problèmes techniques liés au matériel informatique utilisés (ordinateurs,

imprimantes, photocopieuses, téléphones, etc.).

Le service administratif et du personnel

Ce service assure le recrutement et la gestion administrative du personnel. Il gère également le

parc automobile, la paie du personnel et s’occupe des commandes de fournitures diverses,

nécessaires au bon fonctionnement de la banque. En outre, ce service contribue à la

préparation des réunions des instances de la banque (Assemblée Générale, Conseil

d’Administration, Comités).

Le service de la comptabilité

Ce service a en charge la tenue des opérations comptables, aussi bien au niveau local qu’au

niveau du groupe notamment lors des travaux de consolidation. Il assure également les

différentes écritures et déclarations fiscales et l’élaboration des différents budgets de la

banque. Il a en outre la responsabilité de gérer la trésorerie de la banque.

Le service de l’audit interne

Le service de l’audit interne est chargé de contrôler, d’une part, le respect de la

réglementation bancaire et fiscale en vigueur, et d’autre part, le respect des procédures

internes. Il est également chargé de surveiller les opérations afin de limiter les risques

d’erreurs techniques, les fraudes, etc.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 53: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 45

Il produit des rapports trimestriels, semestriels et annuels adressés à la structure centrale du

groupe et à la commission bancaire de l’UEMOA.

Le service juridique, du recouvrement et du contentieux

Le service juridique met à la disposition des organes et services de la banque, sur sa propre

initiative ou à leur demande, les informations juridiques, fiscales et sociales mises à jour selon

l’évolution de la législation nationale, communautaire et des conventions internationales

applicables à la banque. Il s’occupe aussi du recouvrement contentieux en rapport avec les

avocats et les huissiers. En relation avec la comptabilité et le service des engagements, il

s’occupe de la gestion des créances douteuses et litigieuses et de la conservation des garanties

réelles exigées des clients. Il assure aussi la mission de conseil et d’assistance juridique.

Le service crédit

Il est chargé d’analyser les demandes de crédit que les clients lui soumettent et d’assurer le

suivi quotidien des crédits déjà accordés. Ce service prodigue également des conseils de

gestion aux clients et gère minutieusement les dossiers de financement des projets

d’investissement. Les agents de ce service effectuent des visites clientèle qui permettent une

meilleure connaissance des clients afin d’anticiper sur les difficultés.

Le service commercial

Ce service est chargé de définir les orientations stratégiques de la banque et les actions à

mener en vue de repérer et d’identifier les affaires les plus rentables.

Il est également chargé de planifier et de gérer toutes les actions de marketing et de

communication, de visiter la clientèle de façon à en accroitre le volume des opérations ou tout

simplement dans le cadre des enquêtes préalables à une ouverture de crédit.

4.2.3.2. Les services du Front office

Au niveau du Front office, nous en distinguons 4 à savoir le service des opérations locales, le

service des opérations extérieures, le service des engagements et du portefeuille, le service

monétaire.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 54: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 46

Le service des opérations locales

Ce service est permanemment en contact avec les clients pour les assister dans leurs

ouvertures et fermetures de comptes. Il est chargé de renseigner les clients sur les différents

types de comptes qui leur conviennent. Il supervise également les opérations de caisse, de

guichet et gère les moyens de payement. En plus des guichets de dépôt et de retrait, il est

ouvert au sein de ce service un guichet Money Gram qui s’occupe des opérations de transfert

rapide d’argent.

Le service des opérations extérieures

Il traite entre autre les transferts reçus et émis, les remises documentaires des crédits

documentaires. Il supervise ainsi les opérations de la clientèle qui sont effectuées hors du

territoire national. Dans un contexte de mondialisation du commerce, ce service est chargé

d’effectuer des opérations avec d’autres banques et établissements financiers au moyen d’un

réseau de transmission interbancaire, le SWIFT.

Il s’occupe également des différentes déclarations au niveau de la banque centrale et de

l’établissement mensuel de la balance des paiements.

Le service des engagements et du portefeuille

Ce service est chargé de la mise en place effective des dossiers de crédit et du suivi de tous les

engagements de la banque vis-à-vis de sa clientèle.

Notons que ces engagements peuvent être par signature (cautions sur marché, cautions

fiscales, avals et traites, etc.) ou par caisse (crédit à court terme de trésorerie, mobilisations de

créances commerciales).

Ce service est également chargé de la déclaration mensuelle des engagements à la Banque

Centrale des Etats de l’Afrique et de l’Ouest (BCEAO).

Le service monétaire

Ce service supervise le fonctionnement des distributeurs automatiques de billets (DAB).

Il est chargé de faire la commande des cartes magnétiques en fonction de la demande de sa

clientèle.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 55: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 47

4.3. Les opérations de la BSIC-BF

La BSIC-BF s’organise autour de ses opérations principales qui constituent la base de son

activité et la raison essentielle de son existence. Comme indiqué dans ses statuts, la BSIC-BF

est un établissement qui fait profession habituelle de recevoir des fonds du public, dont il peut

être disposé par chèques ou virements, et qu’elle emploie pour son propre compte ou pour le

compte d’autrui en opérations de crédit ou de placement.

On distingue deux catégories de clients : les particuliers d’une part, les professionnels ou

entreprises d’autre part :

− le particulier qui dépose ses fonds en banque, cherche à se prémunir contre les risques

de perte ou de vol et de bénéficier des services de caisse ou de titres mis à sa

disposition par la banque. Sa préoccupation essentielle est celle de dépôt et non celle

de prêt, avec toutes les conséquences de sécurité et de services accessoires que cette

notion comporte. Bien entendu, les particuliers peuvent demander des prêts à la

banque ;

− les professionnels dont le fonctionnement implique le recours au crédit, amorcent

habituellement leurs relations avec la banque à l’occasion d’une demande de crédit.

En plus de l’ensemble des services d’une banque universelle, ces deux types de clients

bénéficient d’une gamme variée de produits bancaires qui sont :

− les comptes de dépôt : ils constituent une grande partie des ressources de la banque

que nous allons aborder plus loin. Il s’agit des comptes chèques, des comptes

d’épargne et des comptes à terme ;

− les prêts bancaires : ils correspondent aux divers concours que la banque octroie à sa

clientèle. Ces prêts seront également abordés plus loin. Ce sont les crédits personnels

ou collectifs, les crédits de campagne, les crédits d’équipement ou de consommation ;

− les opérations de virement : le virement est un ordre de prélever une certaine somme

sur le compte du tireur, et d’en inscrire le montant au crédit du compte du bénéficiaire.

Les deux comptes peuvent être dans la même banque ou dans des banques différentes ;

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 56: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 48

− les opérations de change manuel : le change manuel est une opération qui permet aux

clients de se procurer des devises contre du FCFA, ou de changer des devises contre la

monnaie locale ;

− les transferts internationaux : ce sont des virements de compte à compte et des mises à

disposition en direction de l’étranger ;

− les opérations de cautionnement : le cautionnement est un engagement pris par la

banque envers le créancier, d’accomplir les obligations du débiteur en cas de

défaillance de ce dernier. Le système des cautions est couramment utilisé par les

clients et la banque, notamment à l’occasion de l’exécution des marchés, mais

également en matière d’opérations de douane et d’impôt ;

− l’aval de traite : dans le souci de minimiser les risques de transactions, les fournisseurs

demandent aux clients de la banque des traites avalisées par leur banque. L’aval de la

banque constitue un engagement ferme donné par elle au fournisseur, que sa créance

matérialisée par l’effet de commerce sera honorée à l’échéance. Par l’aval, la banque

s’oblige à payer le fournisseur quelle que soit la suite de l’opération ;

− le financement du commerce extérieur : ce financement se fait à travers les formules

de la remise et du crédit documentaire qui est né dans le but d’apaiser les sentiments

de méfiance et d’insécurité entre exportateurs et importateurs. Ce crédit documentaire

fait intervenir la banque qui est chargée de garantir l’exécution formelle du contrat

commercial liant les deux parties. De ce fait, la banque peut, soit prêter simplement sa

signature au client, soit s’engager à financer toute l’opération. Par définition, le crédit

documentaire est un arrangement par lequel une banque émettrice intervenant à la

demande de son client donneur d’ordre, est chargée d’effectuer ou de faire effectuer

par une banque intermédiaire du pays vendeur un paiement, une acceptation ou une

négociation d’effets de commerce au tiers bénéficiaire ;

− le financement de trésorerie et des investissements : ce sont de gros financements que

la banque accorde sur étude de dossier. Il s’agit des financements d’exploitations

(fonds de roulement) et des financements d’investissements productifs des grandes

entreprises et des PME-PMI des secteurs public et privé.

Outre ces différents produits, la banque prodigue des conseils à sa clientèle en matière

d’ouverture et de gestion de compte et d’affaires.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 57: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 49

4.4. Les partenaires de la BSIC-BF

Relevant de la maison mère, le partenariat de la BSIC-BF s’inscrit dans celui du groupe BSIC

qui incarne une idée d’intégration économique de la communauté. Ainsi, le groupe BSIC

accorde une importance primordiale à la coopération avec les institutions financières

nationales et internationales dans le but de développer une complémentarité et une synergie

dans leurs actions. Dans ce cadre, le groupe a signé avec le Fonds de Solidarité Africain

(FSA), le FAGACE, la Banque Islamique de Développement (BID) des accords de

coopération dans le domaine de garantie des prêts pour le financement des investissements de

sa grande clientèle.

D’autres accords de coopération sont en voie de négociation notamment avec la Banque Ouest

Africaine de Développement (BOAD), le Fonds GARI et la Banque Africaine de

Développement (BAD).

4.5. Les correspondants bancaires de la BSIC-BF

Bien que très jeune dans le paysage bancaire, la BSIC s’est fait de nombreux correspondants à

travers le monde. Parlant de correspondants, ce sont les autres banques titulaires de comptes

dans les livres de la BSIC. Ainsi au Burkina elle collabore avec certaines de ses consœurs

(Banque de l’Habitat du Burkina, Coris Bank International...) En Afrique, elle entretient

essentiellement des relations avec les autres filiales, mais également avec d’autres banques.

(BSIC Sénégal, BSIC AL WAHA BANK…). Pour les relations hors Afrique, elle dispose

d’un réseau de correspondants à travers le monde.

4.6. Les performances de la BSIC-BF

Au Burkina Faso, les banques sont classées selon le total du bilan annuel. C’est à ce titre que

nous examinerons la place de la BSIC. Jeune et dynamique, la BSIC essaie de maximiser ses

opportunités et de diminuer du même coup les menaces concurrentielles grâce à une politique

dynamique en s’appuyant sur un personnel qualifié et bien formé.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 58: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 50

Tableau 1: Bilan de la banque de 2005-2008 (million FCFA)

ANNEES TOTAL DU BILAN VARIATION EN POURCENTAGE %

2005 13229 -

2006 16230 22.68

2007 18879 16.32

2008 23849 26.32

SOURCE : rapport annuel 2008 de la BSIC

La lecture du tableau montre une hausse constante d’année en année. Cette évolution traduit

ainsi la récupération d’une partie du marché national de la BSIC grâce à un dynamisme de

l’activité commerciale de la banque. Elle compte s’imposer sur le marché national. Pour

atteindre cette performance, la BSIC dispose de plusieurs « cash points » à Ouagadougou et

plusieurs agences dans quelques villes secondaires du pays :

l’agence de Ouaga 2000 ;

l’agence de Bobo Dioulasso ;

l’agence de Ouahigouya ;

l’agence de Pouytenga ;

l’agence de Koudougou ;

l’agence de Tampouy ;

l’agence de Charles de Gaulle ;

cash point de Samandin ;

cash point de Larlé ;

cash point de Watam.

Les agences sont dirigées par un chef d’agence. Les « cash points » sont sous la direction du

chef de service des opérations locales.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 59: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 51

Dans ce chapitre, nous avons présenté la BSIC succinctement d’une part à travers son

historique, sa structure et son organisation, et montré ses différentes opérations, ses

partenaires, ses correspondants et sa performance d’autre part.

CONCLUSION La particularité de la BSIC Burkina vient du fait qu’elle a su se faire une place sur le marché

malgré la concurrence et a pour objectif majeur d’apporter son concours financier et technique

à la réalisation de tout projet ayant pour ambition de promouvoir le développement du pays.

Grâce à son organisation, à la qualité de ses services, à son réseau international et à la

satisfaction des attentes et besoins de sa clientèle, la BSIC tient sa place de référence au

Burkina Faso.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 60: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 52

Chapitre 5 : Description du processus d’octroi de crédit à

la BSIC et gestion des risques liés

Les entreprises, pour exercer pleinement leur activité, ont besoin de ressources importantes

tant financières que matérielles. Ces ressources peuvent devenir insuffisantes au sein des

entreprises à cause de l’augmentation de la demande ou des changements technologiques.

Face à cette insuffisance de ressources, les entreprises doivent faire appel aux concours

extérieurs notamment les financements bancaires.

La banque joue un rôle d’intermédiation dans la vie des entreprises dans le financement de ses

activités et de ses investissements.

Les crédits accordés par la BSIC aux entreprises sont souvent caractérisés par une incertitude

en raison de leur durée. Dans ce chapitre, nous verrons le processus d’octroi de crédit de la

BSIC et les mesures mises en place pour se couvrir contre le risque de crédit.

5.1. Processus d’octroi du crédit à la BSIC

Le processus d’octroi de crédit à la BSIC présente la démarche qui sera réalisée lorsque le

client entre en relation avec la banque jusqu’à l’accord du prêt. A cet effet, nous décrirons le

processus suivant les responsables de chaque étape.

5.1.1. Le conseiller clientèle

Le conseiller clientèle est le premier contact du client. Il reçoit habituellement les demandes

de concours des clients. Pour bénéficier d’un crédit au sein de la BSIC, les entreprises doivent

être en règle avec un certain nombre de documents :

un plan d'affaires qui permettra au client de présenter à la banque les caractéristiques

techniques, économiques, financières, juridiques du projet à financer et les apports des

différentes parties ;

la situation bancaire du client (endettement bancaire) : le conseiller va vérifier les

différents engagements contractés par le client auprès d’autres banques de la place. Il

définit également le type de crédit contracté (crédit par caisse court, moyen terme ou

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 61: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 53

long terme, engagements par signature), ainsi que son plafond et l'utilisation qui est

l'encours du crédit à une date donnée.

Tableau 2: Endettement bancaire

BANQUES Crédit par caisse

court terme

Crédit par caisse

moyen et long terme

Engagements par

signature TOTAL

Plafond Utilisé Plafond Utilisé Plafond Utilisé Plafond Utilisé

TOTAL

Source : canevas 2012 de la BSIC

la situation du compte courant du client : il est question pour le conseiller de voir les

mouvements effectués sur le compte du client. Les informations sont résumées dans

un tableau présenté de la manière suivante :

Tableau 3: Situation du compte courant

N° DU COMPTE

INTITULE DU COMPTE

DATE D'OUVERTURE DU COMPTE

Solde de départ de la période

Total des mouvements créditeurs

Nombre d'opérations au crédit

Date du dernier mouvement créditeur

Solde créditeur le plus élevé

Total des mouvements débiteurs

Nombre d'opérations au débit

Solde débiteur le plus élevé

Solde actuel

Source : canevas 2012 de la BSIC

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 62: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 54

Le conseiller présentera au client les deux types de dossier proposés par la BSIC pour que

celui-ci donne sa préférence en fonction de l’objet du prêt sollicité :

le crédit par caisse : ce type de crédit regroupe les facilités de caisse, le prêt

commercial, les avances sur marchés, les prêts aux particuliers et le crédit

d'investissement ;

l’engagement par signature : ce type de crédit concerne l'aval, le crédit documentaire,

la caution bancaire, la caution fiscale, la caution en douane, les cautions sur le marché

(la caution d'agrément, la caution de bonne fin, la caution d'enlèvement ...).

Le tableau ci-après éclaire l'analyste sur l'évolution des engagements du client dans les livres

de la banque :

Tableau 4: Engagement du client

Intitulé du compte : Date d'entrée en relation :

N° du compte : Responsable :

Nature des

crédits

(1)Plafonds

actuels

Date de

validité

Utilisation/

en cours

(2)Plafonds

demandés

Variations

(2)-(1)

Crédits par

Caisse :

Facilité de

caisse

Découvert

Prêt spot

Escompte

Commercial

Avances sur

marchés

CCT

Crédit de

campagne

Engagement

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 63: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 55

par signature

Aval

Crédit

documentaire

Caution

bancaire

Caution

fiscale

Caution en

douane

Caution

d'agrément

Caution de

bonne foi

Caution

d'enlèvement

Total des

risques

Garanties

constituées

Source : canevas 2012 de la BSIC

Pour le montage du dossier au niveau de l’analyste, le conseiller prendra en compte les

éléments suivants :

les données financières apportées par le client et le complément d’analyse à

apporter (bilan, liasses fiscales, …) ;

les garanties déjà disponibles et les nouvelles à formuler ;

les conditions à appliquer au crédit.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 64: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 56

5.1.2. Le contrôle des risques

Les dossiers venant du conseiller seront vérifiés à ce niveau. Le responsable chargé de

l’analyse effectue cette tâche.

L’analyste va d’abord procéder au contrôle de la composition du dossier, c’est-à-dire

l’identification du client, les engagements à la date précisée, … Il contrôle aussi les pièces

jointes au dossier (plan de financement) et les garanties proposées. Il les mouvements du

compte client. Il vérifie aussi les relations que l’entreprise entretient avec ses fournisseurs et

clients (Est-ce que la société achète ses produits à crédit ou au comptant? Et si elle vend à

crédit ou cash?).

L’analyste se penche ensuite sur le compte de résultat des trois dernières années du client. Il

s'intéresse aux soldes significatifs de gestion tels que le chiffre d'affaires, la valeur ajoutée, le

résultat net.

L'analyste regarde enfin si le résultat net de l’entreprise est satisfaisant et vérifie la conformité

et l’opportunité des garanties matérialisées ou à matérialiser par rapport aux caractéristiques

de prêt et à l’apport du client. Au terme de ces vérifications, une fiche de décision comportant

l’avis et l’appréciation de l’analyste et du chef du service crédit est établie.

La décision finale sur le dossier de crédit revient à la Direction Générale. Si la demande est

accordée, elle précise les conditions (taux, durée, commission). Une fois la décision prise, une

correspondance est adressée au client (notification).

5.1.3. Le chef du service des engagements et du portefeuille

Lorsque la Direction Générale donne sa décision, une copie est transmise au chef de service

des engagements et du portefeuille pour la prise de garantie et la mise en place effective du

crédit.

5.1.3.1. La prise de garantie

Le chef du service des engagements et du portefeuille après réception de la copie du dossier,

la transmet au niveau du service crédit qui établira une note de vérification des étapes déjà

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 65: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 57

accomplies et la conformité du dossier étudié. Le dossier est ensuite transmis au service

juridique pour l’appréciation des garanties.

Il peut s’agir d’une hypothèque ou encore d’une caution personnelle. Le chef du service

juridique peut trouver les garanties du client insuffisantes, et demande donc d’autres types de

garanties.

Lorsque la vérification est terminée, les actes sont soumis à la signature du client et de la

banque.

5.1.3.2. Mise en place du prêt

Le service des engagements procède à la préparation de la fiche de saisie du prêt. Il le fait

signer par la Direction Générale, et saisit comptablement le prêt conformément aux éléments

contenus dans le contrat de prêt. Un tableau d’amortissement validé est remis au client,

concomitamment avec un exemplaire du contrat de prêt.

5.2. La gestion des risques de crédit à la BSIC

La gestion des risques est assurée grâce aux normes de la banque, à l’analyse économique et

financière de la demande de crédit et à la prise de garanties. Nous nous intéresserons

également au suivi de l’utilisation du crédit octroyé au client ainsi qu’aux mesures prises en

cas de non remboursement des crédits.

5.2.1. Normes de gestion des risques de crédit de la BSIC

Les règles de gestion de la BSIC doivent être conformes aux normes de gestion imposées par

le Groupe. Pour cela, elle dispose du Document de Référence du Groupe, qui constitue le

référentiel auquel chaque filiale doit se rapprocher le plus possible dans sa gestion courante.

La gestion des risques du groupe repose sur les deux principes suivant :

les services chargés de l’évaluation des risques doivent être indépendants des

directions opérationnelles ;

l’approche et le suivi des risques doivent être homogènes dans l’ensemble du groupe.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 66: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 58

5.2.1.1. Organisation et structure

Le service du crédit travaille conjointement avec le service des engagements et du

portefeuille, le service juridique du recouvrement et du contentieux et le service de l’audit

interne. Chacun de ces services est chargé de :

fixer des limites de crédit globales et individuelles par client, catégorie de client ou

type de transaction ;

surveiller les opérations afin de limiter les risques d’erreurs techniques, les fraudes ;

s’occuper de la gestion des créances douteuses et litigieuses.

5.2.1.2. Politique de crédit

La politique de crédit du groupe repose sur le principe que tout engagement comportant des

risques de crédit s’appuie sur une connaissance approfondie du client et de son activité, la

compréhension de la finalité et de la nature du montage de la transaction ainsi que des

sources de recettes qui permettront le remboursement de la créance. La décision d’accorder un

crédit doit aussi s’assurer que la structure de la transaction permettra de minimiser les risques

de perte en cas de défaillance de la contrepartie.

5.2.2. L’analyse financière et économique de la demande de crédit

Dans l’analyse économique, il est question de connaitre le secteur d’activité du client ainsi

que son positionnement concurrentiel sur le marché. Elle permet de savoir quelles sont les

chances possibles pour que le client s’en sorte sur le marché.

Au niveau de l’analyse financière, le bilan et le compte de résultat fournis par le client feront

l’objet de retraitement si les montants y figurant ne sont pas en phase avec les montants

confiés à la banque. Pour qu’une suite favorable soit donnée au dossier, il est nécessaire que

les états financiers soient réalistes. Le compte de résultat est analysé en tenant compte des

grandeurs suivantes : le chiffre d’affaires (CA), l’excédent brut d’exploitation (EBE), le

résultat net (RN), les cashflows prévisionnels et les frais financiers (cause de leur évolution).

Le bilan lui, est analysé grâce aux grandeurs telles que : le fonds de roulement (FR), le besoin

en fond de roulement (BFR), la trésorerie nette (TN). La fiabilité des états financiers présentés

par le client est établie en fonction de plusieurs critères tels que :

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 67: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 59

la connaissance du client : lorsque le client entretient une relation suivie avec la

banque et a déjà bénéficié de concours qui se sont dénoués sans incident, ce dernier est

considéré comme étant sérieux et de bonne facture ;

le secteur d’activité : lorsqu’il s’agit d’un secteur économique qui fait l’objet d’une

règlementation rigoureuse.

5.2.3. La prise de garanties

La BSIC, dans le souci de se prémunir contre le risque de crédit exige de ses clients des

garanties avant de remettre les fonds. Ces garanties seront réalisées par la banque en cas de

non remboursement ou de problèmes dans le recouvrement du crédit octroyé. Il s’agit des

garanties réelles, de la domiciliation des recettes et des garanties personnelles.

5.2.3.1. Les garanties réelles

Les garanties réelles se font au moins à hauteur du prêt c’est-à-dire que la valeur de la

garantie doit être au minimum égale au montant du crédit sollicité.

Les garanties réelles comprennent les éléments suivants :

l’hypothèque, est un contrat par acte authentique qui détermine les conditions de

réalisation du bien garanti, en cas de non-paiement de la créance. Il constitue « un

droit de suite » et « un droit de préférence » pour le créancier ;

le fonds de commerce est constitué des biens corporels et incorporels : il peut être

donné en nantissement sous réserve de son enregistrement.

5.2.3.2. La domiciliation des recettes

Elle constitue des engagements qui sont pris par le client de verser ses recettes de ventes

régulièrement dans son compte domicilié dans la Banque.

5.2.3.3. Les garanties personnelles

Les sûretés personnelles comprennent la caution solidaire et indivisible, l’aval, la lettre de

garantie ou de contre garantie.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 68: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 60

Les sûretés personnelles ont un certain nombre de critères qui sont nécessaires à leur

validation :

le cautionnement ne se présume pas, c’est un acte écrit sous seing privé ;

la caution doit présenter des garanties de solvabilité ;

le cautionnement n’est valable que si l’obligation principale l’est juridiquement ;

il doit exister une équivalence de montant entre la caution et l’obligation principale ;

l’engagement de la caution ne saurait être aggravé par un engagement postérieur du

débiteur principal ;

sauf avenant express, les engagements antérieurs du débiteur principal ne sont pas

garantis par la caution ;

le cautionnement s’étend au principal, aux accessoires de la créance et aux frais de

recouvrement de la créance.

5.2.4. Le suivi de l’utilisation du crédit par le client

Lorsque la banque accorde le crédit au client, elle met en place des mesures afin de se

prémunir d’une utilisation non conforme des fonds par le client, ce qui pourrait occasionner

une défaillance de remboursement de ce dernier. A ce niveau, la tâche incombe au service de

crédit d’effectuer ce suivi :

les agents de ce service effectuent des visites clientèle afin de s’assurer que les fonds

sont utilisés exactement comme indiqués dans le contrat ;

il est demandé au client de présenter les factures relatives aux différentes dépenses

qu’il aura à effectuer.

5.2.5. Mesures prises en cas de non remboursement des crédits

Le client peut à un certain moment avoir un défaut de contrepartie, ce qui devient complexe

pour la banque. Elle essaye donc de mettre en place des mesures pour minimiser ce risque de

défaut du client. Lorsque la banque constate que le client n’arrive pas à honorer ses

engagements, elle procède au déclassement de son dossier, c’est-à-dire que le dossier est

transmis au service juridique, de recouvrement et du contentieux qui s’occupe de la gestion

des créances douteuses et litigieuses.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 69: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 61

L’instruction n°94-05 de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)

précise que pour considérer le déclassement d’un client, il faut la survenance d’un certain

nombre d’évènements à savoir :

survenance de trois impayés successifs ;

compte du client ayant un solde débiteur et n’ayant pas enregistré de mouvement

créditeur sur trois mois ;

compte du client ayant un solde débiteur et dont les mouvements créditeurs enregistrés

ne sont pas assez significatifs et ne couvrent pas les agios du compte sur une période

de 6 mois.

Le recouvrement de la créance se fait en plusieurs étapes :

le recouvrement amiable : le client se présente après réception d’une correspondance

l’informant de sa situation dans les livres de la banque. Il convient avec son conseiller

de régler la somme due à une échéance déterminée ou de rééchelonner la dette ;

le recouvrement contentieux : suite à plusieurs correspondances non abouties, une

lettre de mise en demeure est adressée au client, après cette lettre, une autre

correspondance dénommée lettre de clôture de compte avec poursuite lui est envoyée.

Le recouvrement judiciaire intervient suite à l’injonction du juge, la banque saisit un

huissier par le biais du chef de service juridique, du recouvrement et du contentieux

qui, après une injonction de payer, procède à la saisie des biens du client. Pour les

dossiers avec garanties, la banque procède à la réalisation de la garantie.

CONCLUSION Le processus utilisé par la BSIC pour octroyer un crédit à un client est minutieux, ce qui

témoigne de la qualité des services fourni par la banque. Avant de décider d’octroyer un crédit

à un client, la banque s’assure des différentes garanties et la notoriété de l’entreprise désireuse

du prêt afin de ne pas ternir son image. Elle met en place des mesures de gestion de risque de

crédit pour se protéger contre le risque de défaut du client. Il serait donc intéressant pour nous

de faire une analyse de cette gestion dans le chapitre qui suivra et aussi proposer des

recommandations.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 70: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 62

Chapitre 6 : Analyse de la gestion du risque de crédits

bancaires accordés aux entreprises

Ce chapitre nous permettra d'apprécier l'efficacité de la gestion des risques de crédits

bancaires de l'institution financière. Elle débute par la prise de connaissance de l'établissement

(son environnement externe et interne), l'identification des domaines spécifiques et la prise de

contact avec les futurs interlocuteurs. Cette phase de préparation a permis d'élaborer la

cartographie des risques, d'analyser l'efficacité des dispositifs mis en place et de faire des

recommandations. L'évaluation de la gestion du risque de crédits bancaires a aussi nécessité

l'utilisation d'outils de collecte et d'analyse des données comme les interviews, l'observation,

les questionnaires de contrôle interne, la grille de séparation des tâches, des tests de

conformité et de permanence.

6.1. Identification des risques liés aux crédits bancaires accordés aux

entreprises

Les risques auxquels la banque est exposée dans la gestion de risque d’octroi de crédit sont

multiples. Il s’agira à ce niveau de présenter les risques les plus significatifs associés à

chaque étape du processus d’octroi du crédit par la BSIC, de montrer l’impact qu’ils

pourraient causer sur le bon fonctionnement du processus.

Tableau 5 : Identification des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises

Différentes étapes du

processus

Risques associés Impact Dispositif de maîtrise des

risques

Conseiller clientèle

1. Négligence dans

l’étude du

dossier du

client

2. Mauvais accueil

du client

3. Etats financiers

du client

falsifiés

4. Fausse adresse

- Lenteur dans le

traitement des

dossiers

- Conflit avec le

client

- Perte de

ressources

- Créances

irrécouvrables

- Perte clientèle

- Suivi méthodique

dans l’étude des

dossiers par une liste

de vérification

- Vérification situation

financière du client

- Mise en place d’un

bon service accueil

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 71: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 63

du client.

Analyste

5. Composition du

dossier non

conforme

6. Garanties

proposées

fictives

7. Mouvements du

compte client

douteux

- Défaut de

remboursement

du client

- Conflit avec le

client

- Perte de

ressources

- Vérification des

dossiers à travers le

canevas de la banque

- Vérification de

l’authenticité des

actes de propriété

- Analyse des

mouvements du

compte client

Service des engagements

et du portefeuille/mise en

place du prêt

8. Erreur dans la

saisie du prêt

9. Retard dans la

mise en place

du prêt

10. Perte de dossier

suite à un défaut

de classement

11. Validation du

dossier par une

personne non

qualifiée

- Conflit avec le

client

- Perte de temps

- Défaut de

remboursement

du client

- Perte de

crédibilité de

l’entité

- Contrôle du dossier

après saisie pour

éviter les erreurs

- Exiger un délai pour

la mise en place du

prêt

- Mandater un

responsable pour le

classement des

dossiers

Service juridique, de

recouvrement et du

contentieux

12. Absence de

relance du client

pendant le

déclassement

13. Mauvaise

conservation

des garanties

- Conflit avec le

client

- Crédibilité de

l’entité mise en

cause

- Etablir une fiche

périodique des

impayés et relancer

les clients en défaut

de paiement

- S’assurer de la

conservation

effective des

garanties

Source : nous-même

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 72: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 64

6.2. Evaluation des risques liés aux crédits bancaires accordés aux

entreprises

Lorsque les risques sont identifiés, il faut maintenant procéder à leur évaluation pour faire

ressortir la probabilité de leur survenance et la gravité de leur impact s’ils se réalisent.

Pour parvenir à un consensus sur la probabilité et la gravité des risques de la BSIC, nous

avons effectué des entretiens et des ateliers dans le cadre de notre étude. L’évaluation a été

aussi effectuée sur la base des résultats issus du guide d’entretien (annexe 2 page 78), de la

grille de séparation des tâches (annexe 3 page 79).

Chaque risque est coté en fonction de l'échelle de gravité et de probabilité ci-dessous. Un

tableau sera présenté à cet effet :

Tableau 6 : Echelle de l'impact des risques

Impact/ gravité Cote

3 Majeur

2 Modéré

1 Non significatif

Source: nous- même

Tableau 7 : Echelle de probabilité des risques

Source : nous- même

Tableau 8 : Evaluation des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises

Risques Probabilité P Impact I Criticité

(P*I) Appréciation Cote Appréciation Cote

1. Négligence dans l’étude du Dossier du

Probabilité

très faible 1

Non

significatif 1 1

Probabilité de survenance Cote

4 Probabilité forte

3 Probabilité moyenne

2 Probabilité faible

1 Probabilité très faible

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 73: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 65

client

2. Mauvais accueil du client Probabilité

faible 2 Modéré

2 4

3. Etats financiers du client falsifiés Probabilité

forte 4 Modéré

2 8

4. Fausse adresse du client Probabilité

moyenne 3 Majeur

3 9

5. Composition du dossier non conforme Probabilité

faible 2

Non

significatif 1 2

6. Garanties proposées fictives Probabilité

très faible 1 Modéré

2 2

7. Mouvements du compte client douteux

Probabilité

très faible 1 Majeur

3 3

8. Erreur dans la saisie du prêt Probabilité

moyenne 3 Modéré

2 6

9. Retard dans la mise en place du prêt

Probabilité

moyenne 3 Modéré

2 6

10. Perte de dossier suite à un défaut de

classement Probabilité

faible 2 Modéré

2 4

11. Validation du dossier par une

personne non qualifiée

Probabilité

très faible

1

Majeur

3 3

12. Absence de relance du client pendant

le déclassement Probabilité

moyenne 3 Majeur

3 9

13. Mauvaise conservation des garanties Probabilité

faible 2 Majeur

3 6

Source : nous-même

A partir de l’évaluation des risques ainsi constituée, nous allons établir un tableau de

hiérarchisation des risques avant de présenter la matrice des risques. Le tableau de

hiérarchisation des risques permet de mettre en exergue les risques les plus élevés afin que

l’entreprise y consacre les ressources nécessaires pour les réduire.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 74: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 66

Tableau 9 : Hiérarchisation décroissante des risques

Risques Criticité

Absence de relance du client pendant

le déclassement 9

Fausse adresse du client 9

Etats financiers du client falsifiés 8

Erreur dans la saisie du prêt 6

Retard dans la mise en place du prêt 6

Mauvaise conservation des garanties 6

Mauvais accueil du client 4 Perte de dossier suite à un défaut de

classement 4

Mouvements du compte client

douteux 3

Validation du dossier par une

personne non qualifiée 3

Garanties proposées fictives 2 Composition du dossier non

conforme 2

Négligence dans l’étude du Dossier

du client 1

Source: nous-même

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 75: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 67

Les différents résultats nous permettent d’établir la matrice des risques suivante :

Figure 2 : La matrice des risques liés aux crédits bancaires accordés aux entreprises

Prob

abili

Probabilité

forte

3. Etats financiers du client

falsifiés

Probabilité

Moyenne

et faible

5. Composition du dossier

non conforme

2. Mauvais accueil du client

8. Erreur dans la saisie du

prêt

9. Retard dans la mise en

place du prêt

10. Perte du dossier suite à

un défaut de classement

13. Mauvaise conservation

des garanties

4. Fausse adresse du client

12. Absence de relance du

client pendant le déclassement

Probabilité

très faible

1 .Négligence dans l’étude du

dossier du client

6. Garanties proposées

fictives

7. Mouvements du compte

client douteux

11. Validation du dossier par

une personne qualifiée

Non significatif Modéré Majeur

Impact Source : nous-même

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 76: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 68

La cartographie des risques qui est la représentation graphique de 1'évaluation des risques met

en relief trois zones : la zone verte, la zone jaune et la zone rouge.

La zone à coloration verte est constituée des risques à criticité faible, acceptable en

l'état.

Pour cela, aucune action d’urgence n'est nécessaire en raison de la pertinence et la correcte

application des dispositifs de contrôle. Un suivi de façon périodique de ces risques serait

l'assurance de leur maîtrise ;

La zone jaune est formée par les risques à criticité moyenne, tolérables sous contrôle.

Vu les niveaux de leurs impacts en cas de réalisation et la qualité des dispositifs, il

doit être organisé un suivi en terme de gestion des risques ;

La zone rouge est composée des risques à forte criticité, inacceptable. La BSIC

Burkina se doit de ne pas admettre cette situation et prendre des mesures de réduction

des risques qui s'imposent en vue de s'assurer du bon déroulement des activités du

processus de gestion du risque de crédit.

6.3. Analyse du dispositif de gestion du risque liés aux crédits bancaires

accordés aux entreprises

De manière générale, un système de contrôle interne efficace au sein d'une banque est

caractérisé par : des objectifs clairement exprimés et des moyens appropriés, une forte

implication des organes délibérants et exécutifs, une organisation cohérente des organes de

contrôle, des systèmes de mesure, de limites et de surveillance des risques rigoureux, une

stricte séparation des fonctions et des tâches, le contrôle permanent des opérations et la

supervision, des procédures qui mettent en application la politique de contrôle interne, un

système comptable fiable pour traduire une image fidèle, un système d'information

performant et sécurisé et une entité d'audit interne forte.

Dans le cadre de l'analyse des dispositifs de contrôle interne, il convient de s'assurer:

de la centralisation et le respect des ratios prudentiels ;

du respect des règles, systèmes et procédures de gestion du risque de crédit ;

du respect des conditions réglementaires ;

de l'efficacité des fonctions de contrôle et de surveillance ;

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 77: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 69

de la maîtrise du risque de crédit.

L'analyse des dispositifs permet de voir si les dispositifs identifiés sont effectivement mis en

place dans la banque et s'ils sont maîtrisés. Le tableau ci-dessous présentera cette analyse.

Tableau 10 : Analyse des dispositifs de contrôle interne de la gestion des risques liés aux crédits accordés aux entreprises

Risques Dispositifs Appréciation des

dispositifs

1. Négligence dans l’étude du

Dossier du client

2. Mauvais accueil du client

Une liste de vérification est

établie afin de suivre chaque

dossier

Un service d’accueil est mis

en place

Bonne maîtrise du

dispositif

3. Etats financiers du client

falsifiés

L’analyste chargé de vérifier

les états financiers a les

compétences requises

Les états financiers sont

attestés corrects par

l’analyste

Maîtrise moyenne du

dispositif.

4. Fausse adresse du client Le service courrier est renforcé à cet

effet

Le dispositif n’est pas très

bien maîtrisé

5. Composition du dossier non

conforme

6. Garanties proposées fictives

7. Mouvements du compte client

douteux

L’analyste vérifie la

conformité du dossier du

client en fonction du

canevas de dossiers

Il vérifie si les garanties sont

réelles et comment

fonctionne le compte du

client

Maîtrise du dispositif

8. Erreur dans la saisie du prêt

9. Retard dans la mise en place du

prêt

L’agent chargé de la saisie et de la

mise en place du prêt fait un

rapprochement avec les informations

reçues du service crédit

Maîtrise moyenne du

dispositif

10. Perte de dossier suite à un

défaut de classement

Un agent effectue la tâche du

classement de dossier

Le dispositif n’est pas

parfaitement maîtrisé car

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 78: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 70

l’agent qui fait le

classement n’est pas

toujours le même

11. Validation du dossier par une

personne non qualifiée

Les signatures apposées pour la

validation du dossier sont faites

selon l’ordre hiérarchique.

Bonne maîtrise du

dispositif

12. Absence de relance du client

pendant le déclassement

13. Mauvaise conservation des

garanties

Le chef du service juridique,

de recouvrement et du

contentieux procède à la

relance des clients en défaut

et effectue un bilan

périodique

Il conserve les garanties

réelles exigées du client

Le dispositif est

moyennement maîtrisé car

les relances des clients se

font souvent tardivement et

le suivi des garanties n’est

pas toujours effectué

Source : nous-même

L'analyse du dispositif existant établie, il serait donc intéressent de formuler des

recommandations qui permettront à la banque de maîtriser davantage ses risques et d'atteindre

les objectifs qu'elle s'est fixée.

6.4. Recommandations

Les recommandations seront formulées à l’attention des acteurs qui interviennent dans le

processus d’octroi du crédit à la BSIC.

6.4.1. Recommandations à l’endroit du conseiller clientèle

Le conseiller pourrait effectuer une comparaison des états financiers des clients ne

présentant pas des comptes certifiés avec les clients connus évoluant dans le même

secteur d’activité. Cela lui permettrait de s’assurer que les états sont le plus proche

possible de la réalité. Il pourrait également être demandé à ce type de client de fournir

une attestation prouvant que leurs comptes ont été établis avec l’assistance d’un

cabinet comptable ;

Le conseiller pourrait effectuer une visite sur le terrain, avant l’octroi du prêt, pour

s’assurer que l’adresse fournie par le client est exacte. Cette action permettrait de

réduire les pertes de courriers lors de l’application des procédures de recouvrement par

le contentieux.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 79: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 71

6.4.2. Recommandations à l’endroit du responsable chargé de l’analyse

L’analyse de la situation du client doit être faite par deux agents au moins. Cela

permettra d’éviter d’octroyer des crédits à des clients dont le remboursement sera

compliqué et donc occasionner des pertes financières pour la banque ;

Les agents du service doivent effectuer des visites régulières afin de s’assurer de la

bonne exécution des engagements contractuels. Un planning de visite client pourrait

donc être mis en place à cet effet ;

Pour minimiser le risque d’insolvabilité du client, l’analyste doit bien s’informer

auprès de la centrale des risques établie par la BCEAO, pour s’assurer que le client n’a

pas déjà contracté de crédit dans une autre institution financière et dépassé sa capacité

d’endettement.

6.4.3. Recommandation à l’endroit du service des engagements et du portefeuille

Pour éviter les erreurs de saisie dans la mise en place du prêt, une séparation des

tâches de saisie de la fiche et le contrôle serait pertinente ;

Le temps de traitement du dossier pour la mise en place du prêt qui est parfois long

est dû au transfert physique des dossiers aux différents acteurs concernés pour les avis

à émettre. Nous proposons donc un système réseau (Work flow) pour les cas

d’émission d’avis des différents responsables.

6.4.4. Recommandation à l’endroit du service juridique, du recouvrement et du

contentieux

Les garanties fournies par le client pourraient faire l’objet de visite sous la supervision

d’experts immobiliers agréés par la banque afin d’éviter les prises de garanties fictives

ou surévaluées ;

Il faudrait mettre en place un planning de relance des clients. Des sorties

hebdomadaires pourraient donc être effectuées à cet effet.

6.5. Le suivi des recommandations

L'application des recommandations ainsi formulées à l’endroit de la BSIC n'est pas

systématique. Il y a un aspect groupe qui doit être uniformisé. Nous proposons donc un

tableau qui permettra à la banque de faire un suivi périodique (mensuel, trimestriel,…) de ces

recommandations si elle les trouve pertinentes.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 80: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 72

Tableau 11: Tableau de suivi des recommandations

Recommandation formulée Suivie Partiellement suivie Non suivie

1

2

3

Source : nous-même

CONCLUSION A travers ce chapitre, nous avons essayé d’identifier et d’évaluer les risques qui relèvent du

processus d’octroi de crédit à la BSIC. Une cartographie des risques a été établie grâce aux

résultats obtenus. L’analyse nous montre que tous les dispositifs mis en place par la banque ne

sont pas totalement bien maîtrisés.

Des recommandations ont donc été formulées pour contribuer à minimiser les risques et

améliorer la performance de la banque.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 81: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 73

CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

La BSIC, se différencie de ses concurrents par la disponibilité et le professionnalisme de son

personnel et par la qualité de son organisation. Aussi, elle a mis en place différents dispositifs

pour la gestion du risque de crédit afin de pérenniser la rentabilité de son activité :

l'implication des organes dirigeants dans la gestion des risques ; une politique en matière de

gestion des risques ; la limitation des transformations ; des systèmes de mesure, de limite et

de surveillance des risques de crédit appropriés et fiables ; le respect des ratios prudentiels ;

etc.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 82: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 74

CONCLUSION GENERALE

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 83: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 75

L'objectif de toute institution financière est d'accroître sa capacité financière et de permettre

ainsi sa pérennité par la rentabilité. Plus que toute autre entreprise, la banque est confrontée

quotidiennement à des prises de décisions risquées à long terme. La gestion des risques et,

plus précisément du risque de crédit est tellement importante qu'elle ne donne droit à aucune

faille. En effet, le risque de crédit est un facteur fondamental pour la survie de 1a banque.

Dans notre cas d'étude, nous avons analysé l'efficacité des dispositifs de contrôle interne mis

en place pour la maîtrise du risque de crédit. Nous avons pu constater que les dispositifs mis

en place au sein de la BSIC Burkina pour la gestion de son risque de crédit constituent une

force du système de contrôle interne. Il est essentiel de souligner cependant qu'un dispositif

aussi conçu et bien appliqué soit-il, ne peut fournir une garantie absolue quant à la réalisation

des objectifs, du fait des limites inhérentes à tout système de contrôle interne. La BSIC

Burkina doit donc surveiller en permanence la gestion de tous ses risques.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 84: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 76

ANNEXES

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 85: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 77

ANNEXE 1: Organigramme de la BSIC

Conseil d’Administration

Cash-point Samandin

Cash-point Charle de Gaulle

Cash-point Gounghin

Cash-point Larlé

Agence de Pouytenga

Agence de Ouaga 2000

Agence Principale Agence de Bobo

Agence de Ouahigouya

Service des Opérations

Locales

Service Portefeuille et Engagement

Service des Opérations Extérieures

Service Informatique

Service Commercial

Service Crédit

Service Juridique

Service Administratif et Personnel

Service Comptabilité

Secrétaire de Direction

Directeur Général

Directeurs Généraux Adjoints

Audit Interne CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 86: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 78

ANNEXE 2 : Le guide d’entretien

Questions Départements ciblés Responsables

En quoi consiste votre

travail ?

Tous les départements Directeurs de chaque

département

Quel est le résultat visé Tous les départements Directeurs de chaque

département

Comment la banque met en

place une demande de

crédit ?

Département crédit

Chef département crédit

Comment la banque gère-t-

elle le risque de crédit ?

Précisez

les principaux risques

auxquels vous êtes

confrontés et que vous

contrôlez dans ce domaine.

Précisez les informations

préparées au plus haut niveau

de direction de la banque

Département Audit

Agents

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 87: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 79

ANNEXE 3 : Grille de séparation des tâches

Tâches Accueil

clientèle

Service crédit Service

engagement

et portefeuille

Service

juridique,

recouvrement

et contentieux

DG ou

adjoint

Entrée en

contact

X

Etude dossier X

AVIS X X X

Garanties X

Signature X

Mise en place

prêt

X

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 88: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 80

BIBLIOGRAPHIE

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 89: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 81

OUVRAGES 1. AYNES Laurent, (1997), Le cautionnement, édition Dalloz, Paris, 104 pages.

2. BARTHEZ Anne-Sophie & HOUTCIEFF Dimitri (2010), Les sûretés personnelles,

édition LGDJ, Paris, 1120 pages.

3. BESSIS Joel, (1995), Gestion des risques et gestion Actif-Passif des banques, édition

Dalloz, Paris, 574 pages.

4. BI TRA Doubi, (2011), Banque, finance et Bourse: Lexique des Termes usuels, édition

L’Harmattan, Paris, 370 pages

5. CALVET Henri, (2002), Méthodologie de l’analyse financière des établissements de

crédit, 2ème édition ECONOMICA, Paris, 461 pages.

6. Commitee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission (2007), Le

management des risques de l’entreprise : cadre de référence – techniques

d’application (COSO report), traduction de l’FACI, 3ème édition Eyrolles, Paris, 338

pages.

7. CONSO Pierre, (2005), Gestion financière de l’entreprise, édition Dunod, Collection

Gestion Sup, Paris, 605 pages.

8. DESMICHT François (2007), La pratique de l’activité bancaire, 2ème édition Dunod,

Paris, 354 pages.

9. FERRONNIERE Jacques (1963), Opérations de banque, édition Dalloz, Toulouse,

707 pages;

10. GENTIER Antoine (2003), Economie bancaire, édition Publibook, Amazon, Paris,

256 pages.

11. GREUNING Hennie Van & BRATANOVIC Sonja. Brajovic (2004), Analyse et

gestion du risque bancaire : un cadre de référence pour l’évaluation de la

gouvernance d’entreprise et du risque financier, traduction de Rozenbaum M, édition

Eska, Paris, 384 pages.

12. HADJ SADOK Tahar (2007), Les risques de l'entreprise et de la banque, édition

DAHLAB, Alger, 172 pages.

13. IFACI (2006), Dispositif de contrôle interne, séminaire de présentation du groupe,

Paris, 40 pages.

14. LEMANT Olivier (1995), La conduite d'une mission d'audit interne, 2ème édition,

édition Dunod, 270 pages.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 90: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 82

15. MARTINET Alain-Charles & SILEM Ahmed (2000), Lexique de gestion, 5ème

édition Dalloz-Sirey, Paris, 453 pages.

16. OBERT & ROBERT (2004), Audit et commissariat aux comptes : aspects

internationaux, 8ème édition, DUNOD, 495 pages.

17. PETIT-DUTAILLIS Georges (1967), Le risque de crédit bancaire, Edition

scientifique Riber, Paris, 407 pages.

18. PRUVOST Jean – Marie (2009), Dico du financier, édition Dunod, Paris, 304 pages.

19. PUPION Pierre-Charles (1999), Economie et Gestion bancaire, Dunod, Paris, 128

pages.

20. REMOND Olivier (2004), Crédits aux particuliers : l’apport de Bâle II, édition

REVUE BANQUE, Paris, 217 pages.

21. RENARD Jacques (2010), Théorie et pratique de l’audit interne, 6ème Edition,

Eyrolles, Paris, 479 pages.

22. RONCOLLI Thierry (2004), La gestion des risques financiers, 2e édition

ECONOMICA, Paris, 455 pages.

23. SALL Alioune (2000), La compétitivité future des économistes Africaines : actes de

forum de Dakar, Carthala, Amazon, 347 pages.

24. SAMPSON Anthony (1982), Les banquiers dans un monde dangereux, édition Robert

Laffont, Paris, 371 pages.

25. SARDI Antoine (2002), Audit et Contrôle Interne Bancaire, Editions AFGES, Paris,

1065 pages.

26. SIRUGUET Jean-Luc, (2007), Le contrôle comptable bancaire : un dispositif de

maîtrise des risques : principes, normes et techniques, tome 1, Edition Revue Banque,

Paris, 577 pages.

27. TRONCHON Pierre (1991), risque majeurs, environnement et collectivités locales,

édition Berger-Levrault, Paris, 195 pages.

28. VERNIMMEN Pierre (2010), Finance d’entreprise, 8e édition DALLOZ GESTION,

Paris, 118 pages.

ARTICLE

29. BERNARD Yves & COLLI Jean-Claude (1989), Les crédits bancaires aux

entreprises, Revue bancaire, vol. (2) : 43.

CESAG - BIBLIOTHEQUE

Page 91: CESAG Mémoire de fin d’études THEMEbibliotheque.cesag.sn/gestion/documents_numeriques/... · La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas

La gestion des risques bancaires liés aux crédits accordés aux entreprises : cas de la BSIC Burkina

Alex Bagnié TOE, Master professionnel en comptabilité et gestion financière, CESAG Page 83

SOURCES INTERNET

30. MEMOIREONLINE (23 juin 2012), La gestion du risque de crédit bancaire dans un

contexte de crise économique, http://www.memoireonline.com/09/09/2700/m_La-

gestion-du-risque-de-credit-bancaire-dans-un-contexte-de-crise-economique-Cas-de-

la-BNDE-d8.html.

31. Wikipédia (2013), Entreprise, http:// fr.wikipedia.org/wiki/Entreprise.

DOCUMENTS BANCAIRES

30. BCEAO (2000), Dispositif prudentiel applicables aux banques et établissements financiers de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) à compter du 1er janvier 2000, Dakar, 21 pages.

31. BCEAO (1994), Instruction N°94-05 relative à la comptabilisation et au

provisionnement des engagements en souffrance, page 1.

CESAG - BIBLIOTHEQUE