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CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
40
Chapitre II :
Techniques de caractérisation
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
41
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
42
I. INTRODUCTION
Ce chapitre présente les deux techniques de caractérisation utilisées dans ce travail de
thèse : la photoluminescence et la spectroscopie Raman. Ces deux techniques se sont révélées
majeures dans l’étude des épitaxies SiC. Nous allons, dans une première partie, décrire leurs
principes théoriques et mettre en évidence leurs potentialités et leurs limites.
Le terme de photoluminescence désigne l’effet de l’émission de photons par un corps après
une excitation initiale sous la forme d’un faisceau de photons. L’intensité du signal de
photoluminescence (PL) dépend directement des propriétés électriques (durée de vie des
porteurs, dopage,…) et de la présence des défauts dans le matériau. Grâce à l’imagerie de
l’intensité de PL, on peut donc détecter les non uniformités spatiales de ces propriétés.
Dans la deuxième partie de ce chapitre, nous présenterons le système d’imagerie de PL
intégrée et résolue en longueur d’onde. Dans le but de préciser les conditions expérimentales
dans lesquelles nos mesures ont été effectuées, nous décrirons rapidement le principe de
fonctionnement, les différents composants et les performances du système de mesure.
II. SPECTROSCOPIE RAMAN
La spectroscopie Raman est un outil de caractérisation utile pour analyser les systèmes
cristallins. C’est une technique très puissante pour caractériser le SiC car elle est non
destructive et ne nécessite aucune préparation des échantillons.
Le principe de la spectroscopie Raman consiste à soumettre un échantillon à une excitation,
en pratique grâce à un laser Argon émettant à 514.5 nm. Une analyse du signal rétrodiffusé
permet de remonter aux propriétés structurales du matériau.
La spectroscopie Raman s’avère utile pour différents usages:
- identification des polytypes ;
- détermination de la concentration de porteurs et leur mobilité ;
- présence de contraintes ;
- étude de défauts structuraux.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
43
II.1. Courbes de dispersion des phonons
Pour un polytype nH, où n est le nombre de bicouches dans la cellule unitaire, le fait
d’augmenter le nombre de bicouches de 1 à n suivant l’axe de l’empilement hexagonal
compact aura pour effet de diviser la largeur de la zone de Brillouin par n, dans la direction
correspondante du réseau réciproque. On aura donc un repliement des courbes de dispersion
des phonons le long de cette direction du réseau réciproque.
Considérons le polytype 3C qui contient 2 atomes par cellule unitaire. Pour passer à la
structure du 2H, par exemple, qui contient 4 atomes par cellule unitaire, on double le nombre
de bicouches suivant la direction [111] du réseau réel cubique correspondant à la direction
[0001] du réseau réel hexagonal. La période du réseau cristallin du 3C est doublée pour
passer au 2H et par conséquent, sa zone de Brillouin est divisée par deux.
De façon générale, pour passer des courbes de dispersion du polytype 3C à celles pour
les autres polytypes nH ou 3nR il suffit de diviser la zone de Brillouin du polytype 3C par n
[1]. Il en résulte des repliements de la zone de Brillouin, du polytype 3C, dans la direction du
réseau réciproque correspondant à la direction c du cristal, et donc l’apparition des nouveaux
modes au point Γ (q = 0) correspondant aux modes qui se trouvaient en bord de la zone de
Brillouin avant repliement.
Pour le polytype 2H, par exemple, la longueur de la cellule unité (C2H) est deux fois plus
grande que celle du 3C (C3C) dans la direction (111). On a alors H2C3 C
2C
π=
π , ce qui revient à
dire que la première zone de Brillouin du 3C est deux fois plus étendue que celle du 2H. Les
modes en bord de la zone de Brillouin pour le 3C sont donc des modes équivalents à des
modes en q = 0 pour le polytype 2H, qui pourront alors, selon leur symétrie, être actifs en
Raman.
Les axes de repliement de la zone de Brillouin étendue (celle du 3C) est communément
repérés par le vecteur d’onde réduit noté x et définit par C3q
qx = avec C3
C3 Cq π
= .
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
44
Pour le polytype 2H par exemple, pour H2C
q π= on a
21
CC
C
CxH2
C3
C3
H2 ==π
π
= . La première zone
de Brillouin du 2H sera donc repliée autour de l’axe 21x = .
La figure II-1 illustre les repliements des modes (transverses et longitudinaux,
acoustiques et optiques) de la zone de Brillouin étendue (celle du 3C) à la zone de Brillouin
réelle, pour le 2H et le 6H.
Figure II. 1: Courbes de dispersion des phonons des polytypes 3C, 2H et 6H. Les courbes de
dispersions sont représentées dans la première zone de Brillouin (traits pleines) et dans la
première zone de Brillouin étendue (traits pointillés). D’après Nakashima [1].
II.2. Identification de polytypes
La signature Raman de chaque polytype est très claire et peut être obtenue très
rapidement et de façon non destructive. En effet, selon le nombre d’axes de repliement de la
zone de Brillouin, le nombre de pics et leurs positions sont différents d’un polytype à l’autre.
Les spectres Raman pour les polytypes 3C et 4H sont donnés sur la figure II-2.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
45
200 400 600 800 1000
Spectre du 3C
Inte
nsité
(u.a
.)
Décalage Raman (cm-1)200 400 600 800 1000
Spectre du 4H
Inte
nsité
(u.a
.)
Décalage Raman (cm -1 ) 200 400 600 800 1000
Spectre du 3C
Inte
nsité
(u.a
.)
Décalage Raman (cm-1)200 400 600 800 1000
Spectre du 4H
Inte
nsité
(u.a
.)
Décalage Raman (cm -1 )
Figure II. 2: Spectres Raman pour les polytypes 3C et 4H
Les fréquences Raman au point Γ (q = 0) ont été déterminées par spectroscopie Raman
et par absorption infrarouge. Sur le tableau II-1 sont répertoriées les fréquences Raman,
obtenues en retrodiffusion parallèlement à l’axe c, pour les principaux polytypes.
Fréquence (cm-1)
Polytype
x
TA
(Transverse
Acoustique)
TO
(Transverse
Optique)
LA
(Longitudinale
Acoustique)
LO
(Longitudinale
Optique)
3C 0 - 796 - 972
4H
0
2/4
4/4
-
196, 204
266
796
776
-
-
610
964
-
838
6H
0
2/6
4/6
6/6
-
145, 150
236, 241
266
797
789
767
-
-
504, 514
-
965
-
889
-
Tableau II. 1: Fréquences Raman pour les principaux polytypes [1].
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
46
II.3. Evaluation du dopage
Dans un semiconducteur polaire, l’excitation de porteurs libres interagit avec le mode
phonon longitudinal optique (LO), ce qui conduit à la formation du mode phonon LO couplé
au plasmon (LOPC). Le pic Raman de ce mode est sensible à la densité des porteurs libres
(n) : l’augmentation de n conduit à un élargissement du pic LOPC et à son déplacement vers
les hautes fréquences [1, 2, 3]. Cependant, cet effet n’est observable que pour des
concentrations en porteurs excédant 1017cm-3.
En exploitant la déformation du mode LOPC et en utilisant le modèle théorique décrit par
Nakashima [1] et Chafai [3], on peut donc remonter à la concentration de porteurs libres et à
leur mobilité. En effet l’allure du mode LOPC est décrite par l’expression suivante:
))(/1Im()()( ωεωω −= ASI (II.1)
où S est une constante, A(ω) est une fonction complexe dont l’expression est donnée dans les
références citées ci-dessus et ε(ω) est la fonction diélectrique qui contient les contributions
des phonons et des plasmons :
⎟⎟⎠
⎞⎜⎜⎝
⎛+
−Γ−−
−+= ∞ )(
1)(2
22
22
γωωω
ωωωωω
εωεii
P
T
TL (II.2)
où ωT et ωL sont les fréquences des modes TO et LO respectivement, Γ(γ) est l’amortissement
du phonon (plasmon), ωp est la fréquence de plasma et ε∞ est la constante diélectrique.
La fréquence de plasma ωp et l’amortissement du plasmon γ sont reliés à la densité des
porteurs libres n et à leur mobilité µ par les expressions suivantes :
⎟⎟⎠
⎞⎜⎜⎝
⎛=
∞*
22 4
men
P επω (II.3)
⎟⎟⎠
⎞⎜⎜⎝
⎛=
µγ *m
e (II.4)
où m* est la masse effective de l’électron.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
47
Il est important de noter également l’influence des porteurs libres sur l’asymétrie des
pics TA due à l’effet Fano [4]. Cet effet a été observé sur le SiC par Cowell [5]. Il n’apparaît
que pour des dopages supérieurs à 1018 cm-3. L’asymétrie des pics varie selon le polytype, la
densité des porteurs et le type de la conduction (p ou n). Le pic TA concerné se situe à 150
cm-1 pour le 6H et à 204 cm-1 pour le 4H. L’augmentation de n conduit à un élargissement du
pic, une asymétrie et un décalage vers les basses fréquences (Figure II.3).
SiC-4HSiC-4H
Figure II. 3 : Spectres Raman présentant la déformation de la raie TA (204 cm-1) par effet
Fano pour différentes densités de porteurs libres. D’après Nakashima [1].
II.4. Evaluation de la contrainte
La spectroscopie Raman permet de détecter et d’obtenir une information quantitative
sur la déformation et par conséquent les contraintes existantes dans le matériau. En effet,
Olego [6] a étudié l’effet de la déformation sur l’allure du spectre Raman, en particulier pour
le polytype 3C. Sous pression hydrostatique, les modes TO et LO sont systématiquement
décalés. Les déplacements en fréquence de ces deux modes sont les suivants :
( ) ( )0/37345.796 aaTO ∆−+=ω (II.5)
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
48
( ) ( )0/4532973 aaLO ∆−+=ω (II.6)
où a0 est le paramètre de maille.
II.5. Etude des défauts structuraux
Le spectre Raman étant sensible à la contrainte et à la quantité de porteurs libres, les
variations locales de ces grandeurs au voisinage d’un défaut structural pourront donc être
détectées.
D’autre part, les zones désorientées pourront également être observées du fait de la rupture
des règles de sélection (extinction d’une raie active ou au contraire apparition d’une raie
normalement interdite). Dans le cas d’un fort désordre cristallin, on pourra même observer
de large bandes correspondant aux courbes de dispersion des modes phonon, appelées
bandes activées par le désordre (DALA, DATA, DATO, DALO).
Nous allons ici nous intéresser plus particulièrement aux fautes d’empilement. La
spectroscopie Raman n’est pas sensible à une faute d’empilement unique de type
Schockley due à un glissement d’un plan cristallin. Par contre, si différentes fautes sont
répétées sur une épaisseur suffisante, plus de 100 nm, celles-ci seront observées. Ce type de
désordre structural, avec une distribution non uniforme de fautes d’empilement, à la
transition entre deux polytypes par exemple, a été observé.
En effet, les résultats de topographie de rayon X ont montré que les fautes d’empilement
sont souvent situées à la surface ou comprises entre deux régions de même ou différents
polytypes [7]. L’épaisseur de la région contenant les fautes d’empilement varie entre 0,1 et
100µm. La spectroscopie Raman permet aussi de localiser la région contenant un désordre
structural et de déterminer son épaisseur. La figure II.5 montre un exemple de mesure
Raman. La région contenant des défauts d’empilement est comprise entre les polytypes 6H
et 15R et son épaisseur a été évaluée à 20µm. Ces fautes sont constituées d’une alternance
aléatoire d’empilement de type (3,3) celui du 6H et (3,2)3 celui du 15R.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
49
Figure II. 4: Spectres Raman pour le mode TO pour le polytype 4H, contenant des
fautes d’empilement. D’après Nakashima [8].
Figure II. 5: Spectres Raman d’une région contenant un désordre structural. D’après
Nakashima [1]
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
50
III. LA PHOTOLUMINESCENCE
La photoluminescence est un outil très performant pour caractériser rapidement et de
façon non destructive les cristaux de carbure de silicium. La photoluminescence est le résultat
de l’interaction électron-photon dans le matériau. Le mécanisme de la photoluminescence
peut être décrit par trois processus :
- La création de porteurs excédentaires dans le semiconducteur par l’absorption de
la lumière excitatrice (génération de paires électron-trou) ;
- la recombinaison radiative des électrons et des trous en excès ;
- l’émission du signal de photoluminescence par la surface.
Toutefois, ces processus radiatifs sont en concurrence avec les processus de recombinaisons
non-radiatives qui limitent le flux de luminescence émise.
III.1. Recombinaisons radiatives
Nous pouvons distinguer deux types d’émission de photoluminescence :
- L’émission intrinsèque, proche de l’énergie de la bande interdite. Elle est associée
à la recombinaison des électrons de la bande de conduction avec des trou de la
bande de valence.
- L’émission extrinsèque, d’énergie inférieure au gap. Elle est associée à la présence
d’impuretés ou de défaut. Elle permet de préciser la nature d’impuretés présentes,
qu’elles soient introduites volontairement ou non lors de l’élaboration du matériau.
III.1.1. Emissions intrinséques
III.1.1.1. Recombinaison bande à bande
Dans les semiconducteurs à gap direct, il s’agit de recombinaisons entre les états
proches du minimum de la bande de conduction et du maximum de la bande de valence. Pour
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
51
les matériaux à gap indirect, les transitions optiques ne se produisent que si la règle de
conservation du moment est satisfaite. Ceci implique l’intervention d’un phonon lors de la
recombinaison et par conséquent un signal beaucoup plus faible que pour les transitions
directes (~ 10000 fois).
Dans le cas de carbure de silicium, à température ambiante, on observe un large pic de
photoluminescence correspondant aux recombinaisons bande à bande. Les énergies de ces
transitions sont de 2.94 eV pour le 6H et 3.18 eV pour le 4H.
III.1.1.2. Recombinaison par exciton libre
Dans les semiconducteurs, lorsque le photon est absorbé, l’attraction coulombienne
entre l’électron et le trou entraîne la formation d’un état excité dans lequel les deux particules
restent liées à la manière d’un atome d’hydrogène : cet état excité qui porte le nom d’exciton
(paire électron-trou non recombinés) a une énergie de formation inférieure au gap du
matériau. L’énergie libérée lors de la recombinaison des excitons libres (Free Excitons FE)
est égale à la valeur du gap excitonique :
hν = Egx = Eg – Ex
où Ex est l’énergie de liaison de l’exciton (Tableau II.2).
Propriétés 6H-SiC 4H-SiC Eg à 300K = Eg0 (eV) 3 [9, 10] 3,25 [11]
Eg(T) (eV) Eg0-3,3.10-4(T-300) [12] Eg0-3,5.10-4(T-300) [12]
Ex (meV) 78 [13] 20 [13]
Tableau II. 2: Paramètres de polytypes 6H-SiC et 4H-SiC.
Lors de la recombinaison des excitons, si l’exciton est localisé dans l’espace réel (délocalisé
dans l’espace réciproque) l’énergie est libérée uniquement sous forme de photons, : ce sont
les raies zéro-phonon.
Une partie de l’énergie peut être dissipée sous forme de phonon (sous forme de vibration du
réseau). Ces énergies sont généralement indiquées en indice sur les pics des spectres (en
meV) : Ce sont les répliques phonon. Par exemple, I77 est situé 77 meV en dessous du gap
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
52
excitonique Egx. La figure II.6 montre un exemple de spectre intrinsèque dans le cas du 4H-
SiC. Notons que la forte asymétrie des pics et leur largeur à mi-hauteur relativement
importante sont dues à la température de mesure qui est de 20 K pour le spectre de la figure
II.6. En effet, à cette température, l’augmentation de la probabilité d’occupation est visible
sur la partie haute énergie du pic qui varie selon kTEh G
e−
−ν
.
D’un point de vue pratique, l’existence de l’exciton libre est associée aux matériaux très purs.
Ceci nous permet d’avoir un critère de qualité du matériau étudié.
3,14 3,16 3,18 3,20 3,22 3,24 3,260,0
0,2
0,4
0,6
0,8
I107, 104 I96
I77
I46
Inte
nsité
de
PL
(u.a
.)
Energie (eV)
Figure II. 6 : Exemple de spectre intrinsèque, à 15 K, dans le cas du 4H-SiC.
III.1.2. Emissions extrinsèques
III.1.2.1. Recombinaison par exciton lié
Dans certaines circonstances l’énergie de liaison d’un exciton peut être augmentée par
la présence d’un défaut tel qu’une impureté neutre on ionisée. L’énergie est un critère
fondamental qui conditionne l’existence d’un tel complexe. Quant l’exciton est au voisinage
de l’impureté, il est énergiquement favorable que l’exciton reste au voisinage de cette
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
53
impureté ; il devient lié à l’impureté : on l’appelle exciton lié (Bound Exciton BE) ou
complexe exciton impureté. L’exciton lié peut renseigner sur la nature de l’impureté.
Les différentes transitions possibles sont notées :
- (D+X) ou (A-X) pour les liaisons avec un donneur ou accepteur ionisé.
- (D°X) ou (A°X) pour les liaisons avec un donneur ou accepteur neutre.
La stabilité de ces complexes dépend de la valeur du rapport des masses effectives de
l’électron et du trou : ∗
∗
=σh
e
mm
- Le complexe (D+X) est stable si σ << 1, ce qui est généralement le cas.
- Le complexe (A-X) est stable si σ >> 1. Cette recombinaison n’est donc
généralement pas observée.
- D°X ou A°X sont toujours stables.
Il est important de noter que les transitions directes pour les excitons liés sont observées dans
les semiconducteurs à gap indirect. En effet, le donneur ou l’accepteur est localisé dans
l’espace réel. Il peut alors en être de même pour l’exciton lié. Cette localisation dans l’espace
réel entraîne une délocalisation dans l’espace réciproque et par conséquent un recouvrement
possible des fonctions d’ondes de l’électron et du trou. Ainsi une transition directe sera
observée. Ceci sera encore plus vrai dans le cas d’une impureté isoélectronique fortement
localisée comme le Ti dans le SiC.
Recombinaisons d’excitons liés à des donneurs : Azote et phosphore
Dans le SiC, l’azote est un donneur et se substitue à un site carbone. Il se répartit sur
chaque site inéquivalent de la structure, ce qui donne naissance à plusieurs niveaux dans le
gap, pour la même impureté. On obtient donc deux niveaux pour le 4H (un cubique et un
hexagonal). On observera donc deux pics zéro phonon distincts sur les spectres de
photoluminescence : P0 et Q0. Dans le cas du 6 H, on obtient trois niveaux (deux cubiques et
un hexagonal). On observe donc trois pics zéro phonon : P0, R0 et S0. Ces pics sont appelés
NBE (Nitrogen Bonded Excitons).
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
54
Le phosphore se substitue à un site silicium. Devaty [14] a étudié des homoépitaxies
6H dopées au phosphore. Le spectre de photoluminescence à basse température (2K) est
caractérisé par trois raies nomées Pha, Phb et Phc attribuées à la recombinaison radiative des
excitons piégés sur les atomes de phosphore situés sur les trois sites possibles du 6H.
Le tableau II.3 donne l’énergie de liaison des excitons liés à l’azote et au phosphore.
Polytype 6H 4H
Site des dopants h k1 k2 h k
Nom du pic P0 R0 S0 P0 Q0 Azote EBX (meV) 16 31 33 7 20
Nom du pic Pha Phb Phc - - Phosphore EBX (meV) 13 14 16 - -
Tableau II. 3: Energie de liaison des excitons liés à l’azote et au phosphore.
Recombinaisons d’excitons liés à des accepteurs : Aluminium et bore
L’aluminium est un accepteur dans le SiC. Il se substitue à un site silicium. En
photoluminescence, la présence d’aluminium donne lieu à des raies fine issues de la
recombinaison d’excitons liés à l’aluminium neutre (4Al0).
Le bore induit deux niveaux dans le SiC, un niveau profond et un niveau peu profond.
Ce dernier se substitue à un site silicium. En photoluminescence, il donne lieu à un large pic
(4B0) et à quatre répliques phonon (4B50, 4B76, 4B96 et 4B106) pour le 4H [15]. Pour le 6H, le
pic relatif à la présence de bore est superposé au doublet R0 et S0 du complexe 4N.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
55
Polytype 6H 4H
Nom du pic 4Al0 4Al0 Aluminium
Ex (meV) [16] 26 15
Nom du pic 4B0 4B0 Bore
Ex (meV) [17] 0,4
Tableau II. 4: Energie de liaison des excitons liés à l’aluminium et le bore.
III.1.2.2. Recombinaisons donneur-accepteur (DAP)
Il s’agit de la recombinaison entre un électron piégé sur un atome donneur avec un
trou piégé sur un atome accepteur. Le photon associé a une énergie :
( )R
eEEEh ADgDA επν
4
2
+−−= (II.7)
où R est la distante entre les deux atomes ionisés. EA et ED sont respectivement l’énergie
d’ionisation de l’accepteur et du donneur. Si R est faible, sa variation discrète va entraîner
une variation discrète de l’énergie : on aura donc des raies discrètes. Dans le cas où les
quantités des dopants sont faibles, R est grand : les raies se confondent en un continuum dont
la limite inférieure est donnée par :
Emin = Eg – (ED + EA)
Dans le SiC, les recombinaisons liées aux DAP Al-N, B-N et Ga-N ont été fréquemment
observées [18]. La figure (II.5) présente des spectres de photoluminescence bord de bande sur
lesquels est indexée la plupart des raies constituant les bandes donneur-accepteur. Les raies B
et C correspondent à la recombinaison d’un électron lié à un atome d’azote en site hexagonal,
respectivement en site cubique, avec un trou lié à un atome d’aluminium.
Le tableau II.5 donne la position approximative des larges bandes d’émission dans le 6H et le
4H. L’intensité des bandes d’émission DAP est représentative de la compensation du
matériau puisqu’elle souligne la présence de deux impuretés de type opposé.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
56
Figure II. 7: Spectres de photoluminescence à basse température mettant en évidence des
larges bandes attribuées aux recombinaisons donneur-accepteur : Al-N, Ga-N et B-N.
D’après Ikeda [18].
Polytypes Type de DAP Maximum de la bande d’émission (nm)
Début de la bande d’émission (nm)
Al-N 464-468 443 B-N 590-620 527
6H
Ga-N 484-492 459 Al-N 413-427 400 B-N 527-551 477
4H
Ga-N 427-443 413
Tableau II. 5: Position de la bande d’émission des DAP Al-N, B-N et Ga-N dans le cas du 6H
et 4H (à 4K).
III.1.2.3. Recombinaisons dues aux métaux de transitions :
Les métaux de transitions les plus fréquents dans le SiC sont le titane et le vanadium.
Ces espèces sont des niveaux profonds dans la bande interdite qui agissent comme des piéges
à électrons et provoquent des recombinaisons radiatives inférieures à celles mesurées pour les
transitions bande à bande ou donneur-accepteur. Le spectre de photoluminescence du titane
présente trois pics zéro phonon (A0, B0 et C0) pour le 6H et deux pics (A0 et B0) pour le 4H
[19]. On observe également une large bande centrée sur 2,45 eV.
Dans le cas du vanadium, des études par photoluminescence et par absorption infrarouge
révèlent un spectre caractéristique du vanadium. Il s’agit d’une émission infrarouge
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
57
correspondant à des transitions internes de l’ion V4+(3d). Pour le 6H, elles sont notées α, β et
γ. Dans le cas de 4H, seules deux raies sont observées (tableau II.6).
Polytypes 6H 4H
Nom du pic A0 B0 C0 A0 BO Titane
[19] Energie (eV) 2,864 2,823 2,788 2,851 2,79
Nom du pic α β γ α β Vanadium
[20] Energie (eV) 0,947 O,917 0,894 0,969 0,929
Tableau II. 6: Energies des pics de luminescence caractéristiques du titane et du vanadium.
III.2. Recombinaisons non radiatives
Les recombinaisons radiatives et non radiatives sont des processus en compétition.
Les mécanismes de recombinaisons non radiatives les plus courants sont :
- la recombinaison par émission multiphonons sur les défauts cristallins ;
- les recombinaisons de surface provoquées par la discontinuité des liaisons
atomiques et l’adsorption d’atomes étrangers ;
- la recombinaison Auger. Contrairement aux autres processus de recombinaison,
l’effet Auger implique trois particules : l’énergie libérée lors de la recombinaison
d’un électron et d’un trou est transmise à un autre porteur de charge électrique.
IV. SYSTEME D’IMAGERIE DE PHOTOLUMINESCENCE Nous allons décrire le système d’imagerie de photoluminescence à température
ambiante utilisé dans ce travail. La description détaillée figure dans le mémoire de thèse de L.
Masarotto [21]. Nous rappelons brièvement les différentes parties du système dans les
paragraphes qui suivent.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
58
IV.1. Principe de fonctionnement
IV.1.1. Déroulement général de la mesure du signal de PL
La figure II.6 présente un schéma du dispositif expérimental que nous utilisons. Le
principe consiste à focaliser un faisceau laser à travers un objectif de microscope sur
l’échantillon fixé sur des tables de déplacement par un vide technique. L’objectif du
microscope permet de diminuer la taille du faisceau excitateur et d’obtenir une résolution
spatiale élevée. La photoluminescence émise par l’échantillon excité est collectée par le
même objectif et guidée par une lame dichroïque et un miroir semi-transparent puis focalisée
à l’entrée d’un monochromateur. Le faisceau diffracté par le réseau du monochromateur est
détecté et converti en signal électrique par un photodétecteur adapté à la gamme de longueur
d’onde étudiée. L’électronique pilotée par un micro-ordinateur permet de filtrer, d’amplifier
et de numériser le signal électronique. La cartographie est obtenue grâce à des tables
micrométriques, positionnées suivant deux axes orthogonaux, qui déplacent l’échantillon par
rapport au faisceau laser. Un logiciel pilote le monochromateur, les tables micrométriques et
enregistre les données pour chaque position et chaque longueur d’onde.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
59
Figure II. 8: Système d’imagerie de photoluminescence.
Grâce à ce système de mesure, nous pouvons effectuer deux sortes d’imageries du signal de
PL :
- La cartographie de l’intensité de PL intégrée en longueur d’onde.
- La cartographie du signal de PL résolue en longueur d’onde.
IV.1.2. Cartographie de l’intensité de PL intégrée en longueur d’onde Pour les mesures de photoluminescence intégrée en longueur d’onde, on sélectionne le
miroir de la tourelle dans le monochromateur afin que le faisceau de photoluminescence soit
Lame séparatriceUV
Miroir
Miroirinterchangeable
Filtre Passe-bas400 nm
Ar laser 244 nm He-Ne laser
LameDichroïque (244 nm)modulation
Photodétecteur Si
Photodétecteur InGaAs
PMT
Monochromateurà réseau
M Moteurpas à pas
Z stage
IEEE BUS
Unité Centrale Imprimante
Ecran
Clavier
AmplicationContrôle du gain de sortie
Détectionsynchrone
N
AMicro-
processeurSwitch
ChoppingRAMROM
Objectif
Echantillon
Dewar
X Y Y’ T
MMM
Lame séparatriceUV
Miroir
Miroirinterchangeable
Filtre Passe-bas400 nm
Ar laser 244 nm He-Ne laser
LameDichroïque (244 nm)modulation
Photodétecteur Si
Photodétecteur InGaAs
PMT
Monochromateurà réseau
M Moteurpas à pas
Z stage
IEEE BUS
Unité Centrale Imprimante
Ecran
Clavier
AmplicationContrôle du gain de sortie
Détectionsynchrone
N
A
N
AMicro-
processeurSwitch
ChoppingRAMROM
Objectif
Echantillon
Dewar
X Y Y’ T
MMM
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
60
réfléchi et non pas réfracté. Les mesures cartographiques de l’intensité de PL sont réalisées
grâce à un balayage de la surface de l’échantillon dans le plan x-y. les cartographies obtenues
donnent l’intensité de PL en fonction de la position selon x et y. Ces images révèlent
directement la présence des défauts dans les matériaux et permettent de localiser précisément
leur position et d’évaluer leur densité.
IV.1.2. Cartographie du signal de PL résolue en longueur d’onde L’imagerie de photoluminescence spectrale permet d’obtenir les spectres complets de
l’émission de la photoluminescence sur chaque point mesuré de la surface de l’échantillon.
De même que dans le cas des mesures de la photoluminescence intégrée en longueur d’onde,
les mesures cartographiques de la photoluminescence spectrales sont réalisées par un
balayage successif de la surface de l’échantillon dans le plan x-y. Chaque cartographie de
l’intensité de PL est effectuée à différentes longueurs d’ondes du spectre désiré. A la fin de la
mesure, le logiciel reconstruit le spectre pour chaque point de la surface balayée et permet
d’extraire et de tracer la distribution des principaux paramètres spectraux : l’intensité de PL
au maximum du spectre, la longueur d’onde du maximum, la largeur à mi-hauteur (FWHM)
et la longueur d’onde à mi-hauteur de coté basse énergie (HWP). L’imagerie de
photoluminescence résolue en longueur d’onde permet, en particulier, de mettre en évidence
un mélange de polytypes.
IV.2. Brève description des différents modules de l’équipement
IV.2.1. Optique
Le chemin optique, de l’excitation à la récupération du signal de photoluminescence
par le photodétecteur, peut être divisé en quatre parties fonctionnelles que nous allons
rapidement décrire :
- l’excitation ;
- la collection de la photoluminescence ;
- l’analyse spectrale ;
- la détection et la conversion en signal électrique.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
61
IV.2.1.1. Excitation
La figure II.8 présente le schéma de la partie excitatrice du système de
photoluminescence.
Figure II. 9: partie excitation du système de mesure
Cette partie permet de focaliser le faisceau d’excitation sue l’échantillon, elle comprend les
éléments suivant :
- une source d’excitation ; nous disposons de deux sources lasers : un laser Ar
doublé à cristal non linéaire émettant à 244 nm et jusqu’à une puissance nominale
de 200 mW et un laser He-Ne avec une puissance de 10mW.
- un filtre interférentiel ou passe-bas pour chaque raie de laser qui élimine les
émissions parasites du laser.
- une lame dichroïque pour chaque raie de laser qui optimise simultanément la
réflexion de la raie excitatrice et la transmission du signal de photoluminescence.
- un objectif de focalisation. Pour une excitation dans l’UV, nous utilisons un
objectif à miroirs achromatique afin d’éviter tout phénomène parasite de
fluorescence mais surtout parce que l’optique traditionnelle n’est plus
fonctionnelle dans l’UV profond comme c’est le cas avec le laser Ar doublé.
Le tableau II.7 donne les pertes de puissance au niveau de chaque composant optique présent
sur la trajet optique dans le cas de l’excitation à 244 nm.
alaser
Lame séparatrice
Filtre passe -bas
Laser
Lame dichroïque
dp
objectif L 1
f1
Chopper
alaser
Lame séparatrice
Filtre passe -bas
Laser
Lame dichroïque
dp
objectif L 1
f1
Chopper
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
62
Partie du chemin optique Objectif ×52 Objectif 0.56
Chopper 0.5
Filtre passe-bas 0.3
Lame dichroïque 0.98
Total 0.082
Tableau II. 7: Perte d’intensité du laser Ar doublé dans chacun des modules du chemin
optique de l’excitation.
Le coefficient de transmission total de l’excitation est de 8.2 % pour l’objectif à miroirs
achromatique de grossissement × 52. On peut donc connaître la puissance du laser à la
surface de l’échantillon en mesurant la puissance à la sortie du laser.
IV.2.1.2. Collection de la photoluminescence
Le flux de photoluminescence est partiellement récupéré par le même objectif qui a
servi à focaliser le laser. La figure II.9 montre le schéma de la partie de collection de la
photoluminescence. Cette partie est composée de :
- l’objectif L1 qui collecte le flux de photoluminescence et le transforme en faisceau
parallèle. Son ouverture numérique doit être la plus grande possible pour
augmenter l’efficacité de la collection ;
- la lame dichroïque qui transmet 90% du signal de photoluminescence et qui coupe
une grande partie de la réflexion du laser sur l’échantillon ;
- un filtre passe-haut pour éliminer la totalité de la réflexion et de la diffusion du
laser sur l’échantillon ;
- un miroir qui permet de diriger le faisceau de photoluminescence vers le
monochromateur ;
- la lentille plan convexe L2 qui permet de focaliser le faisceau parallèle dans le plan
de la fente d’entrée du monochromateur.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
63
Figure II. 10 : partie de collection du signal de photoluminescence.
Le rapport des distances focales A = f2/f1 détermine la taille b de l’image de la tache
de l’émission de PL de rayon a dans le plan de la fente d’entrée du monochromateur. Ainsi,
suivant la largeur de la fente b, le monochromateur peut collecter la lumière émise par une
zone de dimension a = b/A. Les valeurs de A et de a en fonction du grandissement de
l’objectif utilisé sont mentionnées dans le tableau II.8
Grandissement de
l’objectif
Distance focale fobj
(mm)
Agrandissement échantillon-fente d’entrée (f2=5cm)
A
Champ au plan de l’échantillon
(b=3mm) a (µm)
× 52 UV 3,55 14,1 213
× 16 UV 6,30 7,9 380
Tableau II. 8 : Champ de vue au niveau de la fente d’entrée du monochromateur.
Afin de récupérer la plus grande partie du signal de photoluminescence, on a intérêt à
avoir un champ de collection aussi grand que possible. La fraction de photons capturés par
l’objectif est donnée par le rapport (Φobj/Φsc) entre le flux de photons capturés par l’objectif
alaser
objectif L1
f1
miroir ajustable
lentille L2
b
f2
D1
fented’entrée
WG 280
Lame dichroïque
alaser
objectif L1
f1
miroir ajustable
lentille L2
b
f2
D1
fented’entrée
WG 280
Lame dichroïque
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
64
(Φobj) et le flux de photons créés à l’intérieur du semiconducteur (Φsc). Trois propriétés
physiques déterminent, en particulier, la fraction des photons qui atteignent l’objectif :
- la réflexion totale à l’intérieur du matériau ;
- le coefficient de transmission à l’interface semiconducteur-milieu ambiant ;
- l’angle solide d’ouverture de l’objectif.
La figure II.10 illustre ce phénomène. L’indice du matériau et le choix de l’objectif influe
donc grandement sur le nombre de photon que nous récupérons parmi ceux émis par le
matériau. Le tableau II.9 présente le rapport Φobj/Φsc calculé pour les polytypes 6H-SiC et 4H-
SiC.
T
R
βobj
αobj
αc
Φsc
Φext
Φobj
semiconducteur
Air
T
R
βobj
αobj
αc
Φsc
Φext
Φobj
semiconducteur
Air
Figure II. 11 :Schéma du flux de photoluminescence sortant du semiconducteur.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
65
Objectif
Ouverture
numérique
O.N.
Angle βobj
Polytypes
Angle αobj
Φobj/Φsc
6H-SiC 13,6° 1,09% × 52 UV
0,65
40,5° 4H-SiC 13,5° 1,08%
6H-SiC 3,1° 0,39% × 16 UV
0,15
8,6° 4H-SiC 3,1° 0,39%
Tableau II. 9 : Rapport Φobj/Φsc entre le flux de photons capturés par l’objectif (Φobj) et le
flux de photons créés à l’intérieur du semiconducteur (Φsc) pour 6H-SiC et 4H-SiC.
IV.2.1.3. Analyse du spectre par le monochromateur
Pour analyser le spectre de photoluminescence, nous avons utilisé un monochromateur
BENTHAM TM 300 de distance focale 300 mm. Ce dernier transforme le domaine spectral
en un domaine spatial par la diffraction du faisceau lumineux sur un réseau de diffraction.
Figure II. 12 : partie d’analyse de spectre (monochromateur) de notre système de mesure.
Afin de pouvoir détecter des longueurs d’onde entre 300 nm et 1800 nm et disposer du
maximum d’efficacité lumineuse, nous avons la possibilité d’utiliser deux réseaux de
fentede sortie
lfb
fented’entrée
α
εβ
beff
réseau
fentede sortie
lfb
fented’entrée
α
εβ
beff
réseau
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
66
diffraction interchangeables (voir le tableau II.10 et la figure II.12). Le BENTHAM TM 300 a
été choisi car il permet de placer deux réseaux de diffraction et un miroir sur une tourelle
rotative. Le système piloté par l’ordinateur nous permet de choisir la longueur d’onde et de
changer les réseaux.
Longueur d’onde de blaze
(nm)
Densité de traits
(traits/mm)
Dispersion linéaire
réciproque (nm/mm)
Plage utile de longueur d’onde
(>50%) (nm)
Plage utile de longueur d’onde
(>37%) (nm)
400 1200 2,46 280 .. 900 250 .. 1600
1600 600 4,07 1050 .. 2550 950 .. 2800
Tableau II. 10 : Paramètres des deux réseaux de diffraction utilisés dans notre
système de mesure.
0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,80
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Réseau 400nm1200 traits/mm
Réseau 1.6 µm600 traits/mm
Réflexion d'aluminium
Effic
acité
(%)
Longueur d'onde (µm)
Figure II. 13 : Efficacité des deux réseaux de diffraction dans le monochromateur par
rapport à la réflexion d’aluminium.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
67
IV.2.1.4. Détection et conversion en signal électrique
La quatrième partie du système optique (figure II.13) focalise le faisceau de PL en
sortie du monochromateur sur la surface sur le détecteur. Nous disposons au laboratoire de
deux détecteurs Si et InGaAs fonctionnant à température ambiante ainsi que d’un
photomultiplicateur (PMT) HAMAMATSU. Les caractéristiques de ces détecteurs sont
données dans le tableau II.11.
Lorsque le détecteur utilisé est un photo-détecteur, la partie de la détection est composée de
deux lentilles L3 et L4 associées à une photodiode. La lentille plan-convexe L3 sert à rendre
parallèle le faisceau divergent sortant du monochromateur. Cette lentille a la même distance
focale que la lentille L2 située à l’entrée du monochromateur pour garder la même taille du
faisceau parallèle. La lentille L4 est intégrée dans le boîtier du détecteur. Elle sert à focaliser
le faisceau analysé sur la photodiode du dispositif de détection.
Quand le photomultiplicateur est utilisé, le faisceau parallèle issu de la lentille L3 n’est pas
refocalisé. Il arrive sans aucune modification sur la large surface sensible du
photomultiplicateur.
f4
détecteur
D4
L4
fentede sortie
L3
f3
lf
f4
détecteur
D4
L4
fentede sortie
L3
f3
lf
Figure II. 14 : Partie de détection et conversion en signal électrique.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
68
Détecteurs
Surface
sensible
A(mm2)
Sensibilité
spectrale
S(A/W)
(longueur d’onde)
Bande
passante
-3dB
(Hz)
Longueur
d’onde de
coupure
(µm)
Focale de la
lentille L4
(mm)
Si 0,25 0,5 (à 0,96 µm) 600 1,1 25
InGaAs 0,25 0,9 (à 1,33 µm) 400 1,7 50
PMT
(H5701-50)
100
28000 (à 0,6 µm)
20000
0,9
Tableau II. 11 : Paramètres des photo-détecteurs dont nous disposons actuellement au
laboratoire.
IV.2.1.4 Pertes dans l’optique de collection et de détection
Le tableau II.12 résume les facteurs de pertes pour les composants optiques, mesurés
pour des longueurs d’onde d’émission proches de celles des gap du SiC-6H et du SiC-4H. Le
calcul des pertes au niveau du monochromateur tient compte du fait qu’une seule partie du
flux de PL traverse la fente de sortie du monochromateur.
Partie du chemin optique λ = 420 nm λ = 390 nm
× 52 0,56 0,56 Objectif
× 16 0,62 0,62
Lame dichroïque 0,99 0,99
Miroir amovible 0,48 0,47
Lentilles d’entrée et de sortie du monochromateur 0,90 0,90
Miroir 0,38 0,37 Monochromateur réseau 0,35 0,34
Filtres optiques 0,95 0,92
× 52 0,072 0,070 total
× 16 0,079 0,077
Tableau II. 12 : Perte d’intensité de PL dans différents modules du chemin optique de la
collection et de la détection.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
69
IV.2.1.5. Calcul du coefficient de rendement optique
Le coefficient de rendement optique totale "C" représente le rapport entre l’intensité
du signal de PL créé dans le semiconducteur et celle récupérée par le détecteur. Ce coefficient
tient compte de la fraction des photons capturés par l’objectif et des pertes calculées pour
l’ensemble du trajet optique de collection et de détection. Le facteur "C" est définit par la
relation suivante :
sc
obj
obj
détecteur
sc
détecteurC ΦΦ⋅Φ
Φ=ΦΦ= (II.8)
où Φdétecteur représente le flux de photons créant des paires électrons-trous dans le détecteur.
Le tableau II donne les valeurs de "C" avec chaque objectif UV pour les longueurs d’onde
proches des gap du SiC-6H et du SiC-4H.
C Objectifs SiC-6H SiC-4H
× 52 UV 7,85.10-4 7,56.10-4
× 16 UV 3,08.10-4 3.10-4
Tableau II. 13 : Coefficient de rendement optique total de notre système de mesure.
IV.2.2. Mécanique
Le support du banc est constitué d’une plaque de granit posée sur un support anti-
vibratoire. Sur cette plaque, une platine rainurée en aluminium est montée verticalement.
Tous les composants optiques sont montés sur cette platine.
Le système de déplacement de l’échantillon est directement fixé sur le marbre. Il se compose
de trois tables de déplacement linéaire Micro-Contrôle pilotées par des moteurs pas à pas.
Chacune des tables a une course totale de 102 mm. Un dispositif de déplacement vertical
manuel est placé au-dessus des tables de déplacement, il sert à focaliser les faisceaux
optiques.
Une table montée entre le dispositif de déplacement vertical et le porte échantillon permet
d’ajuster la planéité de la surface de l’échantillon à étudier.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
70
IV.2.3. Electronique
Les circuits électroniques pilotant le banc de mesure sont rassemblés dans une unité de
contrôle. Cette unité constitue l’interface complète entre l’ordinateur et le banc de mesure.
Elle comporte en particulier :
- les circuits de commande des tables et du monochromateur ;
- l’électronique d’acquisition de données des photo-détecteurs ;
- un circuit d’amplification et de filtrage passe bas ;
- un convertisseur analogique – numérique.
CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
71
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CHAPITRE II : Techniques de caractérisation
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