DEacuteBATampCO

DEPUIS LA CRISE DE 2008 LE COMMERCE MONDIAL A PERDU DE SON DYNAMISME DrsquoAPREgraveS LES DONNEacuteES DU FONDS MONEacuteTAIRE INTERNATIONAL (FMI) ALORS QUE LES EacuteCHANGES MONDIAUX DE BIENS ET DE SER-VICES SrsquoEacuteTAIENT ACCRUS EN MOYENNE DE 69 PAR AN ENTRE 1995 ET 2008 ILS NrsquoONT PROGRESSEacute QUE DE 35 PAR AN EN MOYENNE ENTRE 2011 ET 2014 EN 2015 LrsquoOMC ESTIME QUE LE COMMERCE MONDIAL NrsquoA CRU QUE DE 28

Si ce ralentissement peut srsquoexpliquer par des causes conjonctu-relles et notamment par lrsquoaffaiblissement de la croissance chinoise il pourrait srsquoagir eacutegalement drsquoune rupture marquant une nouvelle eacutetape de la mondialisation Le programme de Sciences eacuteconomiques et sociales dans la par-tie laquo 2 Mondialisation finance internationale et inteacutegration eu-ropeacuteenne raquo invite agrave srsquointerroger sur une question qui preacuteoccupe les eacuteconomistes depuis Adam Smith et son ouvrage La Richesse des nations (1776) quels sont les deacuteterminants des eacutechanges in-ternationaux et de la speacutecialisation des pays Dans les analyses traditionnelles du commerce international ce sont les diffeacuterences entre les eacuteconomies nationales (avantages comparatifs fondeacutes sur

des diffeacuterences de productiviteacute chez David Ricardo ou de dota-tions factorielles chez Heckscher-Ohlin-Samuelson) qui justifient la speacutecialisation de chacune Ces theacuteories eacutechouent cependant agrave expliquer le fait qursquoune grande partie du commerce international srsquoeffectue aujourdrsquohui entre pays preacutesentant un niveau deacutevelop-pement proche et consiste de plus en plus en des eacutechanges intra-branches Ainsi le premier partenaire commercial de la France nrsquoest autre que lrsquoAllemagne Pour reacutepondre agrave ces limites de laquo nouvelles theacuteories du commerce international raquo ont vu le jour agrave partir des anneacutees 1960 Les analyses contemporaines du commerce international sou-lignent eacutegalement le rocircle devenu incontournable des firmes mul-tinationales (FMN) qui en fragmentant les eacutetapes de production dans diffeacuterents territoires font apparaicirctre une deacutecomposition in-ternationale des processus productifs (DIPP)Pour ce numeacutero nous avons demandeacute agrave lrsquoeacuteconomiste Matthieu Crozet conseiller scientifique au Centre drsquoeacutetudes prospectives et drsquoinformations internationales (CEPII) de nous eacuteclairer sur plusieurs enjeux actuels de la mondialisation Marwan Lahoud Directeur geacuteneacuteral deacuteleacutegueacute agrave la strateacutegie et au marketing du groupe Airbus a accepteacute de nous apporter son eacuteclairage sur la strateacutegie de deacuteveloppement agrave lrsquointernational de ce groupe un des deux leaders mondiaux de lrsquoaeacuteronautique n

Taux de croissance en volume du PIB et des exportations de biens et services 1995-2014 en

MONDIALISATION ET STRATEacuteGIES DrsquoENTREPRISE

DeacutebatampCo page 1

Entre 1995 et 2008 le volume des exportations mondiales de biens et de services srsquoest accru en moyenne de 69 par an contre 35 pour le volume de la production mondiale La crise de 2008 a entraicircneacute un net recul des eacutechanges internationaux En 2009 les exportations de biens et services ont reculeacute de 12 Apregraves une forte reprise des eacutechanges en 2010 et 2011 la crois-sance du commerce mondial de biens et de services est atone n

Le site des scienceseacuteconomiques et sociales

AVRIL 2016

Source laquo Le ralentissement du commerce mondial annonce un changement de tendance raquo Lettre du CEPII ndeg 356 Septembre 2015

3 QUESTIONS Agrave MATTHIEU CROZET

C O M M E N T P E U T - O N EXPLIQUER LE RALENTIS-SEMENT DE LA CROISSANCE DU COMMERCE MONDIAL DEPUIS 2009 Plusieurs raisons portent agrave croire que cela risque drsquoecirctre une tendance longue et que nous arrivons peut-ecirctre au bout du processus de mondialisation Tout drsquoabord il nrsquoy a plus drsquoavanceacutees majeures sur les accords commerciaux car une bonne partie des bar-riegraveres commerciales a deacutejagrave eacuteteacute eacuteradiqueacutee (les droits de douanes notamment)Par ailleurs on observe que le ralentissement du com-merce mondial porte parti-culiegraverement sur les eacutechanges internationaux de produits reacutealiseacutes dans les pays forte-ment engageacutes dans un pro-cessus de fragmentation de la production1 agrave lrsquoimage drsquoApple qui assemble ses produits en Chine agrave partir de composants qui arrivent de diffeacuterents pays avant drsquoexporter des produits finis dans le monde entier Un mecircme composant franchis-sant plusieurs fois des fron-tiegraveres nationales au cours du processus ce pheacutenomegravene a pendant longtemps deacutemulti-plieacute le volume du commerce mondial Mais nous sommes parvenus aujourdrsquohui agrave une limite ce qui est fragmen-table et deacutelocalisable a deacutejagrave eacuteteacute fragmenteacute et deacutelocaliseacute Enfin la croissance des salaires chinois augmentant ces stra-teacutegies de deacutelocalisation et de fragmentation des chaicircnes de valeur tendent aussi agrave perdre de leur pertinence n

1 Il srsquoagit de la deacutecomposition des processus productifs (DIPP) cf page 1

EN FRANCE QUI SONT LES PRINCIPAUX GAGNANTS ET PERDANTS DE LA MONDIALISATION Jusqursquoalors les eacuteconomistes pensaient que les entreprises et les salarieacutes des secteurs exportateurs portant les avantages comparatifs du pays avaient tendance laquo agrave gagner raquo et ceux des secteurs importateurs pour lesquels aucun avantage comparatif nrsquoexistait avaient alors ten-dance laquo agrave perdre raquo En France lrsquoavantage comparatif por-tait particuliegraverement sur la production de biens de haute technologie Ainsi les travail-leurs qualifieacutes eacutetaient plutocirct laquo gagnants raquo et les moins qualifieacutes eacutetaient plutocirct laquo per-dants raquo Crsquoest notamment ce que lrsquoon a pu observer dans des reacutegions textiles comme le Nord-Pas-de-Calais qui ont eacuteteacute des laquo perdantes raquo de la mondialisation des anneacutees 1980Mais depuis les anneacutees 2000 les ajustements de la mon-dialisation se reacutealisent davan-tage agrave lrsquointeacuterieur des secteurs qursquoentre les secteurs expor-tateurs et importateurs tout deacutepend du niveau de compeacuteti-tiviteacute des entreprises dans un secteur donneacutePar ailleurs tous les eacuteleacutements drsquoune chaicircne de valeur ne sont pas aussi facilement frag-mentables et deacutelocalisables un informaticien qualifieacute qui conccediloit des programmes et du code informatique peut facile-ment ecirctre deacutelocaliseacute en Inde alors qursquoun ouvrier non qualifieacute qui nettoie une usine ne peut pas lrsquoecirctre Globale-ment on peut donc consideacute-rer que laquo les perdants raquo de la mondialisation sont plutocirct des travailleurs de qualification reacuteduite dans des secteurs exposeacutes et des entreprises peu compeacutetitives n

LrsquoUNION EUROPEacuteENNE (UE) ET LES EacuteTATS-UNIS NEacuteGO-CIENT ACTUELLEMENT UN ACCORD DE LIBRE-EacuteCHANGE TRANSATLANTIQUE LE TTIP (TRANSATLANTIC TRADE AND INVESTMENT PARTNERSHIP) QUELS EN SONT LES PRINCIPAUX ENJEUX Le traiteacute est en cours de neacutegociation nous ne savons donc pas exactement ce qursquoil contiendra mais a priori il srsquoagit drsquoun enjeu important car lrsquoUE est le principal marcheacute des Eacutetats-Unis et vice versa Agrave part pour quelques produits tregraves speacutecifiques la question des droits de douane nrsquoest pas la question centrale car ils sont deacutejagrave tregraves faibles de llsquoordre de 3 agrave 4 en moyenne Les neacutegociations portent davantage sur les barriegraveres non tarifaires Il est diffi-cile de connaicirctre les conseacute-quences de ce traiteacute agrave venir mais le CEPII estime que si tous les droits de douane sont eacutelimineacutes et les barriegraveres non tarifaires sont reacuteduites de 25 le commerce de biens et services entre lrsquoUnion europeacuteenne et les Eacutetats-Unis pourrait augmenter de 50 Lrsquoenjeu deacutepasse aussi les questions purement eacutecono-miques il srsquoagit aussi drsquoavoir un bloc occidental qui puisse constituer un grand marcheacute unique autour de lrsquoAtlantique Ce marcheacute aurait un poids tel dans lrsquoeacuteconomie mondiale que cela pousserait les autres eacuteconomies du monde agrave y investir Enfin il y a aussi un enjeu puisque le futur traiteacute vient mettre une limite de fait au partenariat transpacifique entre lrsquoAsie et les Eacutetats-Unis n

Professeur agrave lrsquoUniversiteacute Paris Sud Conseiller scientifique au CEPII en charge du programme scientifique Analyse du Commerce International

DeacutebatampCo page 2

LrsquoESSENTIEL SUR ldquoLA MONDIALISATION ET LES STRATEacuteGIES DrsquoENTREPRISESrdquo

AVANTAGES COMPARATIFS Un pays dispose drsquoun avantage comparatif dans la production drsquoun bien si le coucirct drsquoopportuniteacute de la production de ce bien y est infeacuterieur agrave celui observeacute dans les autres pays

DOTATIONS FACTORIELLES Elles sont deacutetermineacutees par la quantiteacute de chacun des facteurs de production dont dispose un pays

LIBRE-EacuteCHANGE Politique commerciale dont lrsquoobjectif est de reacuteduire les obstacles aux eacutechanges internationaux de produits

PROTECTIONNISMEPolitique commerciale destineacutee agrave proteacuteger les pro-ducteurs nationaux de la concurrence eacutetrangegravere ou agrave interdire des importations de produits qui ne respectent pas les normes drsquohygiegravene ou de seacutecuriteacute en vigueur

COMPEacuteTITIVITEacute Capaciteacute drsquoune entreprise (ou drsquoun pays) agrave rivaliser face agrave la concurrence soit agrave partir des prix pratiqueacutes (compeacutetitiviteacute-prix) soit autrement (compeacutetitiviteacute hors-prix)

FIRME MULTINATIONALELa Confeacuterence des Nations Unies sur le commerce et le deacuteveloppement (CNUCED) considegravere comme multina-tionale une entreprise qui controcircle au moins une filiale baseacutee agrave lrsquoeacutetranger et dont la maison-megravere deacutetient au moins 10 du capital

1995Creacuteation de lrsquoOrganisation Mondiale du Commerce (OMC) chargeacutee drsquoencadrer les neacutegociations commerciales au niveau mondial et de reacutegler les diffeacuterends commerciaux entre pays membres

2009La Chine devient le premier exportateur mondial devant les Eacutetats-Unis et lrsquoAllemagne

2009Plus forte chute du commerce mondial enregistreacutee ces vingt derniegraveres anneacutees

2015Signature du traiteacute de libre-eacutechange transpacifique entre les Eacutetats-Unis et onze pays dont le Canada le Mexique le Japon et lrsquoAustralie

2016Les neacutegociations se poursuivent pour la signature drsquoun traiteacute de libre-eacutechange transatlantique (le TTIP) entre les Eacutetats-Unis et lrsquoUnion Europeacuteenne

bull Deacutefinitions bull Repegraveres historiques

LrsquoINTERNATIONALISATION DES EacuteCONOMIESMecircme si le mouvement nrsquoa eacuteteacute ni continu ni reacutegulier les eacuteconomies se sont globalement ouvertes depuis le XIXe siegravecle Ce mouvement srsquoobserve gracircce au deacuteveloppement du commerce mondial de marchandises mais aussi agrave celui des mouvements de capitaux internationaux donnant naissance agrave des Firmes multinationales (FMN) ou transnationales (FTN)

LIBRE-EacuteCHANGE ET PROTECTIONNISME Le deacuteveloppement des eacutechanges internationaux nrsquoempecircche pas le maintien de barriegraveres protec-tionnistes Dans le cadre du GATT [de lrsquoOMC depuis 1995] les pays en deacuteveloppement peuvent beacuteneacuteficier drsquoune protection vis-agrave-vis des produits provenant des pays deacuteveloppeacutes Mais les pays riches se protegravegent eacutegalement notamment pour ce qui est des produits agricoles ou textiles Le protectionnisme est a priori coucircteux pour le consommateur et entraicircne des pertes pour les eacutecono-mies qui le pratiquent Mais il a eacutegalement ses deacutefenseurs puisque le libre eacutechange fait des perdants notamment dans les secteurs qui srsquoouvrent agrave la concurrence internationale Localement un pays peut mecircme sembler gagnant agrave pratiquer du protectionnisme mais en fait le risque est que ces barriegraveres mises aux eacutechanges nrsquoentraicircnent des mesures de reacutetorsion de la part des autres pays entraicircnant une vague de protectionnisme en chaicircne forceacutement coucircteux pour les eacutecono-mies nationales qui voient leurs deacuteboucheacutes exteacuterieurs se tarir Dans le cas des pays eacutemergents neacuteanmoins le protectionnisme peut se reacuteveacuteler utile agrave condition qursquoil soit temporaire et permette agrave des industries dans lrsquoenfance drsquoacqueacuterir la taille et la maturiteacute leur permettant de pouvoir affronter la concurrence internationale

La suite sur Melchior httpwwwmelchiorfrFaisons-le-point118410html

A) Qui est le premier partenaire commercial de la France

1) La Chine2) Les Eacutetats-Unis 3) LrsquoAllemagne

B) Quelle est lrsquoanneacutee de la creacuteation de lrsquoOrganisation Mondiale du Commerce

1) 19472) 1995 3) 2001

C) Avec quel pays ou groupe de pays lrsquoUnion europeacuteenne neacutegocie-t-elle actuellement un projet drsquoaccord de libre-eacutechange le TTIP 1) Les Eacutetats-Unis 2) Les pays du Maghreb3) La Chine Reponses A3 B2 C1

POUR ldquoFAIRE LE POINT rdquo Testez vos connaissances

DeacutebatampCo page 3

19 002 MILLIARDS DE DOLLARS Montant des exportations mondiales de marchandises

4 872 MILLIARDS DE DOLLARS Montant des exportations mondiales de services commerciaux

44Part des exportations des eacuteconomies en deacuteveloppement dans le commerce mondial en 2014 (26 en 1995)

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3 QUESTIONS Agrave MATTHIEU CROZET

C O M M E N T P E U T - O N EXPLIQUER LE RALENTIS-SEMENT DE LA CROISSANCE DU COMMERCE MONDIAL DEPUIS 2009 Plusieurs raisons portent agrave croire que cela risque drsquoecirctre une tendance longue et que nous arrivons peut-ecirctre au bout du processus de mondialisation Tout drsquoabord il nrsquoy a plus drsquoavanceacutees majeures sur les accords commerciaux car une bonne partie des bar-riegraveres commerciales a deacutejagrave eacuteteacute eacuteradiqueacutee (les droits de douanes notamment)Par ailleurs on observe que le ralentissement du com-merce mondial porte parti-culiegraverement sur les eacutechanges internationaux de produits reacutealiseacutes dans les pays forte-ment engageacutes dans un pro-cessus de fragmentation de la production1 agrave lrsquoimage drsquoApple qui assemble ses produits en Chine agrave partir de composants qui arrivent de diffeacuterents pays avant drsquoexporter des produits finis dans le monde entier Un mecircme composant franchis-sant plusieurs fois des fron-tiegraveres nationales au cours du processus ce pheacutenomegravene a pendant longtemps deacutemulti-plieacute le volume du commerce mondial Mais nous sommes parvenus aujourdrsquohui agrave une limite ce qui est fragmen-table et deacutelocalisable a deacutejagrave eacuteteacute fragmenteacute et deacutelocaliseacute Enfin la croissance des salaires chinois augmentant ces stra-teacutegies de deacutelocalisation et de fragmentation des chaicircnes de valeur tendent aussi agrave perdre de leur pertinence n

1 Il srsquoagit de la deacutecomposition des processus productifs (DIPP) cf page 1

EN FRANCE QUI SONT LES PRINCIPAUX GAGNANTS ET PERDANTS DE LA MONDIALISATION Jusqursquoalors les eacuteconomistes pensaient que les entreprises et les salarieacutes des secteurs exportateurs portant les avantages comparatifs du pays avaient tendance laquo agrave gagner raquo et ceux des secteurs importateurs pour lesquels aucun avantage comparatif nrsquoexistait avaient alors ten-dance laquo agrave perdre raquo En France lrsquoavantage comparatif por-tait particuliegraverement sur la production de biens de haute technologie Ainsi les travail-leurs qualifieacutes eacutetaient plutocirct laquo gagnants raquo et les moins qualifieacutes eacutetaient plutocirct laquo per-dants raquo Crsquoest notamment ce que lrsquoon a pu observer dans des reacutegions textiles comme le Nord-Pas-de-Calais qui ont eacuteteacute des laquo perdantes raquo de la mondialisation des anneacutees 1980Mais depuis les anneacutees 2000 les ajustements de la mon-dialisation se reacutealisent davan-tage agrave lrsquointeacuterieur des secteurs qursquoentre les secteurs expor-tateurs et importateurs tout deacutepend du niveau de compeacuteti-tiviteacute des entreprises dans un secteur donneacutePar ailleurs tous les eacuteleacutements drsquoune chaicircne de valeur ne sont pas aussi facilement frag-mentables et deacutelocalisables un informaticien qualifieacute qui conccediloit des programmes et du code informatique peut facile-ment ecirctre deacutelocaliseacute en Inde alors qursquoun ouvrier non qualifieacute qui nettoie une usine ne peut pas lrsquoecirctre Globale-ment on peut donc consideacute-rer que laquo les perdants raquo de la mondialisation sont plutocirct des travailleurs de qualification reacuteduite dans des secteurs exposeacutes et des entreprises peu compeacutetitives n

LrsquoUNION EUROPEacuteENNE (UE) ET LES EacuteTATS-UNIS NEacuteGO-CIENT ACTUELLEMENT UN ACCORD DE LIBRE-EacuteCHANGE TRANSATLANTIQUE LE TTIP (TRANSATLANTIC TRADE AND INVESTMENT PARTNERSHIP) QUELS EN SONT LES PRINCIPAUX ENJEUX Le traiteacute est en cours de neacutegociation nous ne savons donc pas exactement ce qursquoil contiendra mais a priori il srsquoagit drsquoun enjeu important car lrsquoUE est le principal marcheacute des Eacutetats-Unis et vice versa Agrave part pour quelques produits tregraves speacutecifiques la question des droits de douane nrsquoest pas la question centrale car ils sont deacutejagrave tregraves faibles de llsquoordre de 3 agrave 4 en moyenne Les neacutegociations portent davantage sur les barriegraveres non tarifaires Il est diffi-cile de connaicirctre les conseacute-quences de ce traiteacute agrave venir mais le CEPII estime que si tous les droits de douane sont eacutelimineacutes et les barriegraveres non tarifaires sont reacuteduites de 25 le commerce de biens et services entre lrsquoUnion europeacuteenne et les Eacutetats-Unis pourrait augmenter de 50 Lrsquoenjeu deacutepasse aussi les questions purement eacutecono-miques il srsquoagit aussi drsquoavoir un bloc occidental qui puisse constituer un grand marcheacute unique autour de lrsquoAtlantique Ce marcheacute aurait un poids tel dans lrsquoeacuteconomie mondiale que cela pousserait les autres eacuteconomies du monde agrave y investir Enfin il y a aussi un enjeu puisque le futur traiteacute vient mettre une limite de fait au partenariat transpacifique entre lrsquoAsie et les Eacutetats-Unis n

Professeur agrave lrsquoUniversiteacute Paris Sud Conseiller scientifique au CEPII en charge du programme scientifique Analyse du Commerce International

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LrsquoESSENTIEL SUR ldquoLA MONDIALISATION ET LES STRATEacuteGIES DrsquoENTREPRISESrdquo

AVANTAGES COMPARATIFS Un pays dispose drsquoun avantage comparatif dans la production drsquoun bien si le coucirct drsquoopportuniteacute de la production de ce bien y est infeacuterieur agrave celui observeacute dans les autres pays

DOTATIONS FACTORIELLES Elles sont deacutetermineacutees par la quantiteacute de chacun des facteurs de production dont dispose un pays

LIBRE-EacuteCHANGE Politique commerciale dont lrsquoobjectif est de reacuteduire les obstacles aux eacutechanges internationaux de produits

PROTECTIONNISMEPolitique commerciale destineacutee agrave proteacuteger les pro-ducteurs nationaux de la concurrence eacutetrangegravere ou agrave interdire des importations de produits qui ne respectent pas les normes drsquohygiegravene ou de seacutecuriteacute en vigueur

COMPEacuteTITIVITEacute Capaciteacute drsquoune entreprise (ou drsquoun pays) agrave rivaliser face agrave la concurrence soit agrave partir des prix pratiqueacutes (compeacutetitiviteacute-prix) soit autrement (compeacutetitiviteacute hors-prix)

FIRME MULTINATIONALELa Confeacuterence des Nations Unies sur le commerce et le deacuteveloppement (CNUCED) considegravere comme multina-tionale une entreprise qui controcircle au moins une filiale baseacutee agrave lrsquoeacutetranger et dont la maison-megravere deacutetient au moins 10 du capital

1995Creacuteation de lrsquoOrganisation Mondiale du Commerce (OMC) chargeacutee drsquoencadrer les neacutegociations commerciales au niveau mondial et de reacutegler les diffeacuterends commerciaux entre pays membres

2009La Chine devient le premier exportateur mondial devant les Eacutetats-Unis et lrsquoAllemagne

2009Plus forte chute du commerce mondial enregistreacutee ces vingt derniegraveres anneacutees

2015Signature du traiteacute de libre-eacutechange transpacifique entre les Eacutetats-Unis et onze pays dont le Canada le Mexique le Japon et lrsquoAustralie

2016Les neacutegociations se poursuivent pour la signature drsquoun traiteacute de libre-eacutechange transatlantique (le TTIP) entre les Eacutetats-Unis et lrsquoUnion Europeacuteenne

bull Deacutefinitions bull Repegraveres historiques

LrsquoINTERNATIONALISATION DES EacuteCONOMIESMecircme si le mouvement nrsquoa eacuteteacute ni continu ni reacutegulier les eacuteconomies se sont globalement ouvertes depuis le XIXe siegravecle Ce mouvement srsquoobserve gracircce au deacuteveloppement du commerce mondial de marchandises mais aussi agrave celui des mouvements de capitaux internationaux donnant naissance agrave des Firmes multinationales (FMN) ou transnationales (FTN)

LIBRE-EacuteCHANGE ET PROTECTIONNISME Le deacuteveloppement des eacutechanges internationaux nrsquoempecircche pas le maintien de barriegraveres protec-tionnistes Dans le cadre du GATT [de lrsquoOMC depuis 1995] les pays en deacuteveloppement peuvent beacuteneacuteficier drsquoune protection vis-agrave-vis des produits provenant des pays deacuteveloppeacutes Mais les pays riches se protegravegent eacutegalement notamment pour ce qui est des produits agricoles ou textiles Le protectionnisme est a priori coucircteux pour le consommateur et entraicircne des pertes pour les eacutecono-mies qui le pratiquent Mais il a eacutegalement ses deacutefenseurs puisque le libre eacutechange fait des perdants notamment dans les secteurs qui srsquoouvrent agrave la concurrence internationale Localement un pays peut mecircme sembler gagnant agrave pratiquer du protectionnisme mais en fait le risque est que ces barriegraveres mises aux eacutechanges nrsquoentraicircnent des mesures de reacutetorsion de la part des autres pays entraicircnant une vague de protectionnisme en chaicircne forceacutement coucircteux pour les eacutecono-mies nationales qui voient leurs deacuteboucheacutes exteacuterieurs se tarir Dans le cas des pays eacutemergents neacuteanmoins le protectionnisme peut se reacuteveacuteler utile agrave condition qursquoil soit temporaire et permette agrave des industries dans lrsquoenfance drsquoacqueacuterir la taille et la maturiteacute leur permettant de pouvoir affronter la concurrence internationale

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A) Qui est le premier partenaire commercial de la France

1) La Chine2) Les Eacutetats-Unis 3) LrsquoAllemagne

B) Quelle est lrsquoanneacutee de la creacuteation de lrsquoOrganisation Mondiale du Commerce

1) 19472) 1995 3) 2001

C) Avec quel pays ou groupe de pays lrsquoUnion europeacuteenne neacutegocie-t-elle actuellement un projet drsquoaccord de libre-eacutechange le TTIP 1) Les Eacutetats-Unis 2) Les pays du Maghreb3) La Chine Reponses A3 B2 C1

POUR ldquoFAIRE LE POINT rdquo Testez vos connaissances

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19 002 MILLIARDS DE DOLLARS Montant des exportations mondiales de marchandises

4 872 MILLIARDS DE DOLLARS Montant des exportations mondiales de services commerciaux

44Part des exportations des eacuteconomies en deacuteveloppement dans le commerce mondial en 2014 (26 en 1995)

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LrsquoESSENTIEL SUR ldquoLA MONDIALISATION ET LES STRATEacuteGIES DrsquoENTREPRISESrdquo

AVANTAGES COMPARATIFS Un pays dispose drsquoun avantage comparatif dans la production drsquoun bien si le coucirct drsquoopportuniteacute de la production de ce bien y est infeacuterieur agrave celui observeacute dans les autres pays

DOTATIONS FACTORIELLES Elles sont deacutetermineacutees par la quantiteacute de chacun des facteurs de production dont dispose un pays

LIBRE-EacuteCHANGE Politique commerciale dont lrsquoobjectif est de reacuteduire les obstacles aux eacutechanges internationaux de produits

PROTECTIONNISMEPolitique commerciale destineacutee agrave proteacuteger les pro-ducteurs nationaux de la concurrence eacutetrangegravere ou agrave interdire des importations de produits qui ne respectent pas les normes drsquohygiegravene ou de seacutecuriteacute en vigueur

COMPEacuteTITIVITEacute Capaciteacute drsquoune entreprise (ou drsquoun pays) agrave rivaliser face agrave la concurrence soit agrave partir des prix pratiqueacutes (compeacutetitiviteacute-prix) soit autrement (compeacutetitiviteacute hors-prix)

FIRME MULTINATIONALELa Confeacuterence des Nations Unies sur le commerce et le deacuteveloppement (CNUCED) considegravere comme multina-tionale une entreprise qui controcircle au moins une filiale baseacutee agrave lrsquoeacutetranger et dont la maison-megravere deacutetient au moins 10 du capital

1995Creacuteation de lrsquoOrganisation Mondiale du Commerce (OMC) chargeacutee drsquoencadrer les neacutegociations commerciales au niveau mondial et de reacutegler les diffeacuterends commerciaux entre pays membres

2009La Chine devient le premier exportateur mondial devant les Eacutetats-Unis et lrsquoAllemagne

2009Plus forte chute du commerce mondial enregistreacutee ces vingt derniegraveres anneacutees

2015Signature du traiteacute de libre-eacutechange transpacifique entre les Eacutetats-Unis et onze pays dont le Canada le Mexique le Japon et lrsquoAustralie

2016Les neacutegociations se poursuivent pour la signature drsquoun traiteacute de libre-eacutechange transatlantique (le TTIP) entre les Eacutetats-Unis et lrsquoUnion Europeacuteenne

bull Deacutefinitions bull Repegraveres historiques

LrsquoINTERNATIONALISATION DES EacuteCONOMIESMecircme si le mouvement nrsquoa eacuteteacute ni continu ni reacutegulier les eacuteconomies se sont globalement ouvertes depuis le XIXe siegravecle Ce mouvement srsquoobserve gracircce au deacuteveloppement du commerce mondial de marchandises mais aussi agrave celui des mouvements de capitaux internationaux donnant naissance agrave des Firmes multinationales (FMN) ou transnationales (FTN)

LIBRE-EacuteCHANGE ET PROTECTIONNISME Le deacuteveloppement des eacutechanges internationaux nrsquoempecircche pas le maintien de barriegraveres protec-tionnistes Dans le cadre du GATT [de lrsquoOMC depuis 1995] les pays en deacuteveloppement peuvent beacuteneacuteficier drsquoune protection vis-agrave-vis des produits provenant des pays deacuteveloppeacutes Mais les pays riches se protegravegent eacutegalement notamment pour ce qui est des produits agricoles ou textiles Le protectionnisme est a priori coucircteux pour le consommateur et entraicircne des pertes pour les eacutecono-mies qui le pratiquent Mais il a eacutegalement ses deacutefenseurs puisque le libre eacutechange fait des perdants notamment dans les secteurs qui srsquoouvrent agrave la concurrence internationale Localement un pays peut mecircme sembler gagnant agrave pratiquer du protectionnisme mais en fait le risque est que ces barriegraveres mises aux eacutechanges nrsquoentraicircnent des mesures de reacutetorsion de la part des autres pays entraicircnant une vague de protectionnisme en chaicircne forceacutement coucircteux pour les eacutecono-mies nationales qui voient leurs deacuteboucheacutes exteacuterieurs se tarir Dans le cas des pays eacutemergents neacuteanmoins le protectionnisme peut se reacuteveacuteler utile agrave condition qursquoil soit temporaire et permette agrave des industries dans lrsquoenfance drsquoacqueacuterir la taille et la maturiteacute leur permettant de pouvoir affronter la concurrence internationale

La suite sur Melchior httpwwwmelchiorfrFaisons-le-point118410html

A) Qui est le premier partenaire commercial de la France

1) La Chine2) Les Eacutetats-Unis 3) LrsquoAllemagne

B) Quelle est lrsquoanneacutee de la creacuteation de lrsquoOrganisation Mondiale du Commerce

1) 19472) 1995 3) 2001

C) Avec quel pays ou groupe de pays lrsquoUnion europeacuteenne neacutegocie-t-elle actuellement un projet drsquoaccord de libre-eacutechange le TTIP 1) Les Eacutetats-Unis 2) Les pays du Maghreb3) La Chine Reponses A3 B2 C1

POUR ldquoFAIRE LE POINT rdquo Testez vos connaissances

DeacutebatampCo page 3

19 002 MILLIARDS DE DOLLARS Montant des exportations mondiales de marchandises

4 872 MILLIARDS DE DOLLARS Montant des exportations mondiales de services commerciaux

44Part des exportations des eacuteconomies en deacuteveloppement dans le commerce mondial en 2014 (26 en 1995)

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Guillaume Duval La France ne sera ja-mais plus grande puissance Tant mieux Et quelques autres (bonnes) raisons de ne pas deacutesespeacuterer La Deacutecouverte 2015

La France nrsquoest pas lrsquohomme malade de lrsquoEurope Les deacutepenses de lrsquoEacutetat laquo ne sont pas une maladie honteuse raquo pour lrsquoauteur en particulier parce que lrsquoinvestissement public et les biens

publics vont constituer un facteur puissant de compeacutetitiviteacute agrave lrsquoavenir et que cela reacutesulte avant tout de choix collectifs [hellip] Lrsquoauteur deacuteveloppe eacutegalement un plaidoyer pour la protection

sociale qui loin drsquoecirctre une charge pour le pays constitue un formi-dable facteur de coheacutesion sociale de compeacutetitiviteacute et drsquoattractiviteacute du territoire selon lui la protection sociale nrsquoest pas lrsquoennemie de lrsquoefficaciteacute eacuteconomique et il prend ainsi lrsquoexemple des gains tireacutes du systegraveme de santeacute et de la couverture sociale en termes de productiviteacute des travailleurs [hellip] Guillaume Duval met enfin en avant les formidables atouts de la France pour srsquoinseacuterer favorablement dans la division internationale du travail laquo il nrsquoempecircche que entre une deacutemographie eacutequilibreacutee des salarieacutes productifs une eacutepargne abondante et des points forts non neacutegligeables dans la high-tech notre pays nrsquoest pas aussi deacute-pourvu de moyens qursquoon le dit pour tirer son eacutepingle du jeu raquo [hellip] Par ailleurs selon lrsquoauteur et contrairement agrave un certain nombre de jugements pessimistes laquo les Franccedilais ne sont pas paresseux raquo et lorsque lrsquoon se penche sur les chiffres de la dureacutee du travail dans lrsquoHexagone et en comparant avec les pays voisins et la zone euro (en inteacutegrant le temps de travail agrave temps plein et agrave temps partiel) on constate des eacutecarts relativement faibles [hellip] Plus que persister dans une strateacutegie de reacuteduction des coucircts salariaux mortifegravere qui comprime la demande dans lrsquoeacuteconomie il serait alors plus judicieux de veacuteritablement deacutevelopper la fiscaliteacute eacutecologique et reacuteorienter les politiques budgeacutetaires vers le soutien agrave la consomma-tion et agrave lrsquoinvestissement n

IDEacuteES ET DEacuteBATS

Deacutebat scientifique en classe La France est elle encore compeacutetitive

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05

1015202530354045

Coucirct horaire moyen de la main

Facteurs reacuteels -Coucircts de production (coucirct du travail coucirct du capital coucirct des consommations intermeacutediaires) -Productiviteacute

Prix

Facteurs moneacutetaires -Taux de change - Inflation

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346

213283

Coucirct horaire moyen de la main-dœuvre (en euros)

Compeacutetitiviteacute

Hors-prix

223

dœuvre (en euros)

Qualiteacute et renommeacutee

Technologie (innovation)

Capaciteacute agrave srsquoadapter agrave la

demande (deacutelais de livraison service apregraves-vente etc)

Source Eurostat donneacutees 2014

Source Maria Bas Lionel Fontagneacute Philippe Martin et Thierry Mayer (2015) laquo Agrave la recherche des parts de marcheacute perdues raquo Note du Conseil drsquoanalyse eacuteconomique (CAE) ndeg 23 mai

Les 10 premiers secteurs dans lesquels la France a la meilleure com-peacutetitiviteacute hors prix

Note a Equivalent prix Par exemple un chiffre de 2 signifie que dans le secteur consideacutereacute les exportateurs peuvent avoir des prix plus de deux fois supeacuterieurs agrave ce qursquoils seraient si leur qualiteacute eacutetait iden-tique agrave la moyenne des pays de lrsquoOCDE

Les facteurs de compeacutetitiviteacute prix et hors prix

Coucirct horaire moyen de la main-drsquoœuvre (en euros)

La suite sur Melchiorfr

DeacutebatampCo page 5

COMPEacuteTITIVITEacute

LE RAPPORT QUI BAT EN BREgraveCHE LES IDEacuteES RECcedilUESCOMMENT ENRAYER LE DEacuteCLIN DE LA COMPEacuteTITI-VITEacute FRANCcedilAISE [hellip] LE CONSEIL DrsquoANALYSE EacuteCO-NOMIQUE (CAE) A DEacuteVOILEacute LES REacuteSULTATS DrsquoUNE NOU-VELLE EacuteTUDE COMMAN-DEacuteE PAR MATIGNON LES QUATRE AUTEURS SE SONT PENCHEacuteS SUR LES CAUSES DE LA BAISSE SENSIBLE DES PARTS DE MARCHEacuteS FRAN-CcedilAISES Agrave LrsquoEXPORT DEPUIS 1995 ET LEURS CONCLU-SIONS BATTENT EN BREgraveCHE QUELQUES IDEacuteES RECcedilUES

IDEacuteE RECcedilUE NUMEacuteRO 1 LA FRANCE EST MAL SPEacuteCIA-LISEacuteE DANS LE COMMERCE MONDIALLe deacutevissage des parts de marcheacute de la France par-ticuliegraverement prononceacute par rapport agrave ses concurrents de lrsquoOCDE (une fois exclue la plupart des pays eacutemergents) ne vient ni drsquoune mauvaise speacutecialisation sectorielle ni drsquoune mauvaise speacutecialisa-tion geacuteographique Comme drsquoautres pays europeacuteens la France est peacutenaliseacutee parce qursquoelle exporte beaucoup vers ses voisins europeacuteens en manque de croissance laquoMais lrsquoeffet geacuteographique peacutenalise davantage lrsquoEspagne et le Royaume-Uni que la Franceraquo relegravevent les auteurs [hellip] n

IDEacuteE RECcedilUE NUMEacuteRO 3 IL FAUT METTRE LE PAQUET SUR LES POLITIQUES DE SOU-TIEN Agrave LrsquoEXPORTATION Les politiques de soutien agrave lrsquoexpor-tation tregraves deacuteveloppeacutees en France sont jugeacutees peu efficaces surtout

quand elles visent agrave faire exporter de petites entreprises pour la premiegravere fois alors qursquoelles nrsquoont pas forceacutement une productiviteacute suffisante Cela peut mecircme mettre en cause leur survie en cas drsquoeacutecheclaquoToutes les pertes de marcheacute de la France srsquoexpliquent par des questions de performance pureraquo souligne Lionel Fontagneacute un des auteurs de lrsquoeacutetude Autrement dit laquole rapport qualiteacute-prix des pro-duits franccedilais nrsquoest pas bon et srsquoest plutocirct deacuteteacuterioreacuteraquo ces quinze der-niegraveres anneacutees n

IDEacuteE RECcedilUE NUMEacuteRO 5 LA FRANCE SOUFFRE SUR-TOUT DrsquoUN DEacuteFICIT DE COM-PEacuteTITIVITEacute HORS PRIX Le problegraveme de la France vient-il plutocirct de prix trop eacuteleveacutes ou drsquoune mauvaise laquocompeacutetitiviteacute hors prixraquo (marque image de lrsquoentre-prise du pays exportateur qualiteacute des services associeacutes fiabiliteacute designhellip) [hellip] Lagrave en-core les auteurs bousculent les ideacutees reccedilues puisqursquoils incriminent surtout la com-peacutetitiviteacute prix des produits franccedilais Selon les calculs des eacuteconomistes qui ont eacutetudieacute la demande non expliqueacutee par le prix de quelques 5 000 pro-duits la France se classe au 7egrave rang des pays de lrsquoOCDE Cette compeacutetitiviteacute laquohors prixraquo est jugeacutee laquorelativement bonneraquo mecircme si elle a reacute-gresseacute depuis le deacutebut de la crise financiegravere en 2008 n

IDEacuteE RECcedilUE NUMEacuteRO 6 LE COUcircT DU TRAVAIL NrsquoEST PAS SI IMPORTANT POUR LES EXPORTATIONSQuoi qursquoil en soit la France ne peut pas se dispenser de reacuteduire ses coucircts de produc-

tion pour redresser le rapport qualiteacute-prix de ses produits agrave lrsquoexportation insistent les au-teurs [hellip] Beaucoup drsquoeacutecono-mistes estiment pourtant que le coucirct du travail franccedilais nrsquoest pas un problegraveme Dans lrsquoindus-trie il est drsquoailleurs agrave peu pregraves le mecircme qursquoen Allemagne Et dans les secteurs exportateurs il ne repreacutesente drsquoailleurs que 23 de la valeur des produits reconnaissent les auteurs Crsquoest oublier le coucirct du travail des autres branches incorporeacute dans les consommations in-termeacutediaires franccedilaises (ser-viceshellip) soit 21 de la valeur des exportations Au total le coucirct du travail repreacutesente 43 de la valeur des produits ex-porteacutes laquoCes chiffres sont une invitation agrave [hellip] maicirctriser les prix des services qui ont fortement augmenteacute depuis dix ans par rapport agrave lrsquoAllemagne du fait du coucirct du travail mais aussi du niveau encore eacuteleveacute des obs-tacles agrave la concurrence dans les secteurs des servicesraquo peut-on lire dans lrsquoeacutetude n

Maria Bas Lionel Fontagneacute Philippe Martin et Thierry Mayer (2015)

laquo Agrave la recherche des parts de marcheacute perdues raquo Note du Conseil drsquoanalyse eacuteconomique

(CAE) ndeg 23 mai

Source Marc Vignaud laquo Compeacutetitiviteacute le rapport qui bat en bregraveche les ideacutees reccedilues raquo

Lepointfr 27 mai 2015

DeacutebatampCo page 6

Ce qursquoil y a de bien dans lrsquoaeacuteronautique crsquoest que tout le monde a des motifs de se reacutejouir Ainsi apregraves Boeing crsquoeacutetait au tour drsquoAirbus ce mardi de se feacuteliciter de ses bons reacutesultats commerciaux de 2015 Et de revendiquer lui aussi le titre de premier avionneur mondial

Pour la huitiegraveme fois en dix ans lrsquoavionneur europeacuteen a devanceacute son concurrent ameacutericain en nombre de commandes avec un total de 1 036 commandes nettes (hors annulations) contre 768 pour Boeing Crsquoest moins que les 1 456 commandes de 2014 et les 1 503 de 2013 mais cela permet au carnet de commandes drsquoatteindre le niveau record de 6 787 appareils contre 5 795 pour Boeing pour une valeur totale au prix catalogue de 9963 milliards de dollars n

Bruno Trevidic laquoAirbus a livreacute une anneacutee 2015 record mais Boeing aussi raquo Les Eacutechos 12 janvier 2016

REGARD SUR LrsquoENTREPRISE ET SON EacuteCOSYSTEgraveME

Airbus devance Boeing en commandes hellip mais pas en livraisons

Source Les Eacutechos Socieacuteteacutes

bull 645 MILLIARDS DrsquoEUROS DE CHIFFRE DrsquoAFFAIRES

bull 137 000 SALARIEacuteS DANS LE MONDE DONT 52 000 EN FRANCE

bull 35 MILLIARDS DrsquoEUROS INVESTIS CHAQUE ANNEacuteE EN RECHERCHE ET DEacuteVELOPPEMENT

bull 50 SITES EN FRANCE

bull UN CARNET DE COMMANDES DE 1 006 MILLIARDS DrsquoEUROS

Air

bus

Gro

up en

5 c

hiffr

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leacutes

Forum Economique Mondial Classement mondial de la com-peacutetitiviteacute 2014-2015 La lettre du CEPII laquo Le ralentissement du commerce mondial annonce un changement de tendance raquo Septembre 2015 OMC Statistiques du commerce international 2015

httpswwwwtoorgfrenchres_fstatis_fits2015_fits2015_fpdf

Maria Bas Lionel Fontagneacute Philippe Martin et Thierry Mayer (2015) laquo Agrave la recherche des parts de marcheacute perdues raquo Note du Conseil drsquoanalyse eacuteconomique (CAE) ndeg 23 mai 2015

POUR ldquoALLER PLUS LOIN rdquo

DeacutebatampCo page 7

3 QUESTIONS Agrave MARWAN LAHOUD

QUELLE EST LrsquoHISTOIRE DE VOTRE GROUPE DEPUIS SES ORIGINES JUSQUrsquoAgrave SON DEacuteVELOPPEMENT Agrave LrsquoINTERNATIONAL Lrsquohistoire drsquoAirbus Group est lrsquohistoire drsquoune ambition europeacuteenne drsquoune volonteacute de construire ensemble un projet industriel Crsquoest bien entendu vrai dans le domaine des avions civils avec Airbus mais eacutegalement pour nos deux autres divisions Airbus Defense and Space et Airbus HelicoptersAirbus est neacute agrave la fin des anneacutees 1960 du regroupe-ment des compeacutetences indus-trielles et technologiques de la France du Royaume-Uni de lrsquoAllemagne et de lrsquoEspagne Apregraves des deacutebuts modestes Airbus a su capitaliser sur les compeacutetences de chaque pays et renforcer leurs points forts pour creacuteer le leader mondial de lrsquoindustrie aeacuteronautique civile Cette dynamique gagnante de coopeacuteration se retrouve dans nos deux autres divisions Pour ecirctre compeacutetitif et inno-vant dans des domaines de haute technologie nous devons aller au plus pregraves de nos marcheacutes et chercher les ressources humaines et les partenaires industriels les plus performants lagrave ougrave ils sont n

AIRBUS GROUP EST PREacuteSENT EN FRANCE POUVEZ-VOUS EXPLIQUER LES AVANTAGES QUE PREacuteSENTE LA FRANCE POUR VOTRE GROUPE ET NOUS PREacuteCISER COMMENT VOUS AVEZ CHOISI LES SITES DE VOTRE IMPLANTATION SUR LE TERRITOIRE NATIONAL Le France preacutesente un eacuteco-systegraveme de tregraves grande

qualiteacute eacuteducation reacuteseaux de transports modernes et fiables protection sociale eacuteleveacutee tissu industriel tregraves dense entreprises de haute technologie nombreuses et performantes etc ce qui est tregraves important pour une entreprise comme la nocirctreAvec plus de 52 000 personnes sur quelques 50 sites Air-bus Group est un acteur in-dustriel majeur en France Il faut souligner que nous entraicircnons dans notre sillage des milliers drsquoentreprises car Airbus Group sous-traite plus de 70 de la valeur ajou-teacutee de ses produits Chaque anneacutee nous commandons pour 126 milliards drsquoeuros agrave quelques 10 600 partenaires industriels franccedilaisCes partenaires sont situeacutes dans les grands pocircles indus-triels de lrsquoaeacuteronautique et de la deacutefense autour de Toulouse en Ile-de-France agrave Nantes Saint-Nazaire Mari-gnane ou BordeauxLa logique de laquo district in-dustriel marshallien raquo1 est eacutevidente dans notre industrie Il est neacutecessaire que les par-tenaires industriels et techno-logiques soient agrave proximiteacute les uns des autres pour que notre filiegravere soit efficace Il y a donc un pheacutenomegravene drsquoauto-renfor-cement de la speacutecialisation des territoires et des effets drsquoagglomeacuterationDepuis la creacuteation du Groupe en juillet 2000 notre strateacutegie a eacuteteacute de renforcer la speacutecia-lisation des sites pour ren-forcer avec nos partenaires lrsquoefficaciteacute collective de la filiegravere et construire ensemble les produits de demain n

QUELS OBJECTIFS GUIDENT LA STRATEacuteGIE DE DEacuteVELOP-PEMENT INTERNATIONAL DrsquoAIRBUS GROUP

Notre strateacutegie internatio-nale est claire il faut ecirctre un acteur global et innovant pour maintenir notre position de leader dans nos meacutetiersEcirctre preacutesent aupregraves de nos clients est souvent la condition pour acceacuteder aux marcheacutes il ne faut pas se le cacher dans des industries qui restent de souveraineteacute Cette proximiteacute permet de reacutepondre aux at-tentes locales du point de vue industriel comme la politique laquoMake in Indiaraquo du gouverne-ment Modi2 mais ceci permet aussi drsquoecirctre au plus pregraves de nos clients pour mieux com-prendre leurs besoins et donc apporter la meilleure offreAujourdrsquohui 70 de nos ventes se font hors drsquoEurope et 90 de nos salarieacutes sont en Europe Il est clair que cette organisation est destineacutee agrave eacutevoluer Ceci ne veut pas dire que nous allons deacutelocaliser mais que la croissance de notre chiffre drsquoaffaires - qui est passeacute il faut le rappeler de 30 agrave 64 milliards drsquoeuros en 15 ans - va entraicircner la crois-sance des activiteacutes en dehors de lrsquoEurope n

1 Du nom de lrsquoeacuteconomiste Alfred Marshall qui degraves la fin du XIXe siegravecle a montreacute que des entreprises speacute-cialiseacutees dans une mecircme production preacutesentes sur un mecircme territoire peuvent produire un effet de synergie il peut srsquoagir de ce que lrsquoon nomme aujourdrsquohui un cluster2 Gouvernement indien depuis 2014 dont le premier ministre Narendra Modi promeut le laquoMake in Indiaraquo plan drsquoindustrialisation ambitieux accom-pagneacute de reacuteformes afin drsquoinciter agrave produire en Inde

Directeur geacuteneacuteral deacuteleacutegueacute agrave la strateacutegie et au marketing du groupe Airbus

Creacutedit photo copy Guilbaud

DeacutebatampCo page 8

RETROUVEZ CHAQUE MOIS CES REGARDS CROISEacuteS ENTRE LrsquoACTUALITEacute LA THEacuteORIE EacuteCONOMIQUE ET LA REacuteALITEacute DE LrsquoENTREPRISE SUR UNE THEacuteMA-TIQUE INSCRITE DANS LES PROGRAMMES DE SES DU CYCLE TERMINALADOSSEacute AU SITE MELCHIORFR CE JOURNAL THEacute-MATIQUE MENSUEL EST LE FRUIT DE LA COLLABO-RATION DrsquoUNE EacuteQUIPE DE PROFESSEURS DE SES

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Chaque publication est accompagneacutee drsquoun petit quizz autocorrectif de 5 questions pour tester en ligne ce que vous avez retenu de votre lecture Retrouvez notre laquo LittleQuizz raquo

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Les Entretiens Enseignants-EntreprisesTheacutematique laquo LrsquoEurope dans tous ses Etats un impeacuteratif de reacuteussite raquoLieu agrave lrsquoEcole polytechnique (91) La theacutematique de lrsquoEurope choisie pour ces EEE vise agrave apporter un eacutetat des lieux sur les deacutefis de lrsquoEurope au regard des crises qursquoelle traverse (crise eacuteco-nomique crise des dettes souveraines immigration diplomatie terrorisme brexit ) Articuleacutes autour de grandes confeacuterences et drsquoateliers destineacutes agrave eacuteclairer lrsquoana-lyse acadeacutemique par des cas pratiques drsquoentreprise ces EEE sont le fruit drsquoun travail collaboratif qui mobilise plus drsquoune vingtaine drsquoenseignants de SES drsquoEconomie-gestion et drsquoHistoire-Geacuteographie pleinement impliqueacutes dans la preacuteparation de ces eacutechanges et qui animeront les ateliers Au-delagrave de cette theacutematique de nombreux temps drsquoeacutechanges vous seront proposeacutes notamment des rencontres libres entre des Directeurs de ressources humaines des visites de sites drsquoentreprises etc Informations et inscriptions sur wwweee2016fr

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SAVE THE DATE25 ET 26 AOUcircT 2016

DeacutebatampCo page 8

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