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Ouvert et à l’écoute, agissant et uni, fort et respecté Décembre 2016 BULLETIN N° 68 Bulletin André Fotso ADIEU, PRÉSIDENT

Décembre 2016 André Fotso ADIEU, PRÉSIDENT · du GICAM à la fin de son premier mandat, ... LE PRÉSIDENT EST MORT. VIVE LE PRÉSIDENT ! A. 4 ... sément pendant les cinq dernières

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O u v e r t e t à l ’ é c o u t e , a g i s s a n t e t u n i , f o r t e t r e s p e c t é

Décembre 2016

BULL

ETIN

N° 6

8 BulletinAndré Fotso

ADIEU, PRÉSIDENT

1

e voudrais débuter cet hommage au prési-dent André Fotso en renouvelant mes sin-cères condoléances à la famille éplorée, enmon nom propre et au nom du GroupementInter-patronal du Cameroun, en ma qualité deprésident par intérim. Vous perdez un fils, un

mari, un père, un frère, un parent et la douleur est im-mense.

En septembre 2011, nous avions eu une longue conver-sation par laquelle le président Fotso m’avait convaincudu bien-fondé de la démarche qu’il comptait dévelop-per si la liste qu’il conduisait était élue à la tête duGICAM. Dans cette feuille de route ainsi élaborée, il n’yavait aucune place pour les cérémonies d’aujourd’hui,l’avenir était grand ouvert et les projets très nombreux.C’est dire toute la tristesse qui est la nôtre et la pertepour la communauté des affaires et le pays tout entier.

Je souhaiterais rendre hommage à la dignité du prési-dent André Fotso au cours de sa longue maladie.

Le président André Fotso était un homme de convic-tion et donc un homme de communication pour qui leverbe était essentiel et la parole, le vecteur privilégié deses idées (...)

« Un défaut qui empêche les hommes d’agir, c’est de nepas sentir ce dont ils sont capables », écrivait Bossuet, lemaître des oraisons. De toute évidence sa pensée nes’appliquait pas au défunt André Fotso. Entreprendreétait son ADN et l’entreprise, son génome. Son énergieet ses talents étaient au service de l’entreprise et de sapromotion.

Dans les entreprises qu’il dirigeait, d’abord. Sans lesconnaître dans l’intimité de leur fonctionnement, tout unchacun peut voir le sigle «Cometal» sur bien des ca-mions livrant de la bière ou du ciment ; chacun peut

voir ce sigle sur les échafaudages et les caissons de coulagedu nouveau pont sur le Wouri, preuve qu’il avait suconduire cette entreprise vers l’excellence pour en faireun partenaire privilégié des grands projets structurantsdu Cameroun. Il mettait ainsi en pratique, au sein de sespropres affaires, l’une des idées maîtresses de sa visionde l’évolution des entreprises camerounaises, à savoir :participer de manière significative aux grands chantierspublics.

A la tête du GICAM, ensuite, où son charisme, sa forcede conviction faisaient merveille au service de la pro-motion de l’entreprise privée. Un indéniable talent pourconvaincre et, en dernier recours, s’il ne pouvait convain-cre, une force d’entraînement qui arrachait l’adhésion,ont permis de développer le rayonnement du GICAMau Cameroun bien sûr, mais également à l’international,comme en témoignent les nombreux contacts avec lespatronats de la sous-région et d’Afrique de l’Ouest.

Homme de dialogue infatigable, il fut le promoteur denombreuses plateformes d’échanges entre le secteurprivé et le secteur public, tout comme il fut l’inventeurd’évènements majeurs parrainés par le GICAM ayantpour objectif principal l’échange d’expériences profes-sionnelles, la promotion des idées libérales et la diffusiondes connaissances et des savoir-faire.

Les différentes sessions de l’université du GICAM et desJournées de l’Entreprise, le succès des dîners-débats duGICAM en sont les exemples les plus significatifs. En cesens, son œuvre fut d’importance et il ne sera pas aiséde la poursuivre.

Au rang des qualités les plus remarquables du défuntprésident, il me semble nécessaire d’évoquer ici, pour lesaluer, son respect des engagements qu’il prenait. A titrepersonnel et, hélas, posthume, je voudrais le remercierpour deux ou trois occasions importantes où il n’a pasfait défaut à sa parole et ce ne fut pas toujours facile.

Autre trait rare, dans un monde où la morgue et le dé-dain du plus petit tiennent lieu d’étiquette, le présidentAndré Fotso était d’une parfaite courtoisie dans ses re-lations à l’autre. Permettez-moi d’être ici le relais de l’en-semble du personnel du GICAM qui s’associe à moipour saluer le comportement exemplaire de leur pré-sident.

Enfin, le président Fotso croyait fermement en l’avenirdu Cameroun et plus encore aux capacités des hommeset des femmes de ce pays à porter et réaliser les espé-rances de l’émergence. Il savait obtenir le meilleur detoutes celles et ceux qui travaillaient à ses côtés. Pourservir ses propres buts sans doute, mais aussi -et c’estplus rare- pour développer la satisfaction du travail bienfait et l’estime de soi.

Monsieur le Président André Fotso, nous pourrionspoursuivre encore longtemps votre éloge mais d’autresintervenants ont aussi leurs mots pour dire ce que futvotre vie et votre œuvre d’homme de conviction, de vi-sionnaire et de citoyen engagé de la République et dumonde. Pour ma part et avec une grande émotion, je tesouhaite de reposer en paix en cette terre qui t’estchère et sache que tu continueras à inspirer bien desgénérations d’entrepreneurs.

Directeur de publicationArmel FRANÇOIS

Rédacteur en chefAlain Blaise BATONGUE

Coordination éditoriale & suivi éditionAnge EPEE

Rédaction Nacisse CHASSEMVincent KOUETEDavid NYAMSIAnge EPÉENoé NDI MBÉRÉJules Simplice KEMBOUAbraham KUATELaure DIKONGUEArmelle NGO SAMNICK

PublicitéDieudonné SAMOU

Mise en page©KLMA Design Décembre 2017

Crédit photosGICAM

Sommaire

• EDITORIAL

• DOSSIER SPÉCIALHommage à André FotsoSon œuvre au GICAM

• FOCUSProgramme d’accompagnement desfemmes entrepreneures GICAM-BIT

• ACTUALITÉSWomen’s Entrepreuneurship Day 2016La Francophonie se rapproche du monde écono-mique

• ANALYSE- Secrétaire général de centre d’arbitrage : un 4ème arbitre ?- Douala, Yaoundé et le développement écono-mique du Cameroun

• CARNET DU GICAM

Armel FRANÇOIS,Président du GICAM

UN HOMME DE CONVICTION, UN HOMME DE COMMUNICATION

Décembre 2016 • Bulletin du GICAM N° 68 • EDITORIAL

J

ndré Fotso n’est plus. Le président du GICAM depuisdécembre 2011 nous a quittés le mardi 02 août 2016.Ainsi s’est achevé son combat contre la maladie, à Paris.

Ses obsèques ont eu lieu du 12 au 17 septembre 2016. La levéedu corps à Paris a été suivie d’une messe à Courbevoie. Après l’ar-rivée de la dépouille à Douala, une seconde levée du corps a eulieu le jeudi 15 septembre, suivie d’une messe à la cathédrale SaintsPierre et Paul à Akwa. Une veillée s’est ensuite tenue à son domi-cile à Douala, puis une autre, le vendredi 16 septembre, dans sonvillage, Bandjoun, où il repose désormais pour l’éternité.

Au cours de ses funérailles, le président Fotso a été décoré Che-valier d’honneur de l’ordre de la valeur, à titre posthume. Sa mé-daille lui a été décernée par Louis Paul Motaze, ministre del’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire,devant un parterre de personnalités administratives et du mondedes entreprises qui avaient fait le déplacement pour la circons-tance.

Auparavant, une cérémonie d’hommage avait été organisée ausiège du Groupement le mercredi, 14 septembre 2016. Ce fût l’oc-casion pour des partenaires publics, ambassadeurs et partenairesau développement, groupements patronaux camerounais et inter-nationaux, associations professionnelles membres, les instances etcollaborateurs du GICAM de faire des témoignages sur l’hommequi, pour beaucoup, était un «leader», un «visionnaire», un «mentor», un«travailleur acharné», «perfectionniste», un «patriote» qui n’a eu decesse d’œuvrer pour le développement du Cameroun. AndréFotso était, somme toute, un bâtisseur.

Capitaine d'industrie, il était le président de la holding TAF InvestmentGroup, qui regroupe les sociétés Cometal, 3T et FME Gaz.

Arrivé au GICAM en 1996, il est, tour à tour, président de la com-mission «Promotion de l’Entreprise», puis de la commission écono-mique et de l’Entreprise et lance quelques concepts qui continuentd’exister : le dîner-débat du GICAM, le Business Advisory Services(BAS), ou encore les Journées de l’Entreprise, pour ne citer queceux-là.

Elu vice-président du Groupement en 2008, il s’implique encore plusdans la défense des intérêts de l’Entreprise et la densification du dia-logue public-privé. Il est de toutes les rencontres sur les grands pro-jets structurants en cours et fait de l’implication des entreprisescamerounaises dans ces importants chantiers, son cheval de bataille.En décembre 2011, André Fotso prend les rênes du Groupementlorsqu’il est élu à sa tête. Son objectif affirmé, rappelé lors de chacunede ses interventions, est de «mobiliser l’ensemble des acteurs autourde l’accélération de la croissance, de manière à gagner au moins 01point de croissance chaque année pour atteindre un taux à 02 chif-fres en 2020, afin de placer le Cameroun de façon irréversible sur lechemin de l’émergence». Son œuvre lui a valu d’être réélu à la têtedu GICAM à la fin de son premier mandat, en décembre 2014.

Nous retiendrons du président Fotso qu’il était un homme engagé, auxidées prolifiques, qui a su apporter un souffle nouveau au Groupementqu'il voulait ouvert et à l'écoute, agissant et uni, fort et respecté.

Le dossier hommage que nous proposons revient sur les témoi-gnages faits lors de la cérémonie du 14 septembre au GICAM, lesobsèques à Bandjoun et sur l’œuvre qu’il laisse à la postérité.

Ange Epée,

Responsable de laCommunication, GICAM

LE PRÉSIDENT EST MORT. VIVE LE PRÉSIDENT !

A

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DOSSIER • Spécial hommage à André Fotso

Monsieur le Gouverneur de la Région du Littoral, Monsieur le Délégué de la Communauté urbainede Douala,Mesdames et Messieurs les membres du Conseilexécutif du GICAM,Mesdames et Messieurs les directeurs généraux,

Chers invités,

Il est des occasions pour lesquelles, grandorateur ou tribun que vous soyez (encoreque ce n’est pas mon cas), il est des occa-sions, disais-je, où la prise de parole est par-ticulièrement lourde. Par conséquent, je vousprie de tolérer mes hésitations tout au longde ce mot de circonstance ; enfin, si monémotion me permet d’aller jusqu’au bout.

Mercredi, 14 septembre 2016 est le jourque la communauté économique du Ca-meroun a choisi pour rendre, à sa façon, undernier hommage à l’homme qui, pendanttoute sa vie professionnelle et plus inten-sément pendant les cinq dernières années,a dévoué toute son énergie à la cause dudéveloppement et de la promotion del’entreprise.

M. André Fotso, grand bâtisseur à l’énergieincommensurable, nous a quittés le 02août 2016, laissant le GICAM dont il étaitprésident jusqu’alors, orphelin de celui sousle règne duquel il aura connu un dyna-misme sans frontière.

J’ai dit plus haut que la parole était parti-culièrement lourde à assumer en pareillecirconstance. Encore plus l’est la continua-tion des missions dont nous nous trouvonsmaintenant investis à la suite de votre dis-parition, Monsieur Fotso.Cela est d’autant plus vrai que, de par la

maestria dont vous seul aviez le secret, leschoses étaient toujours soigneusementfaites, avec ou sans le soutien que nous,conseillers qui vous entourions, étions cen-sés vous apporter.

Nous voici maintenant obligés de nous yprendre par nous-mêmes et, franchement,je ne te remercie pas pour cela car tu nousas légué les missions et emporte avec toitoute l’énergie, l’intelligence et les outils né-cessaires à leur accomplissement.

Ton cheval de bataille était l’accélération dela croissance, condition sine qua non pourplacer le Cameroun sur le sentier del’émergence. Où as-tu caché la pédale ?

Le GICAM se devait d’être fort, respecté,uni et à l’écoute. Comment l’être sans sonoreille la plus attentive, sans sa force la plusrassembleuse, sans l’homme qui inspirait cerespect ? En bref, sans sa pièce maîtresse ?

Hélas, chers collègues, nous devons désor-mais trouver par nous-mêmes les réponsesà ces interrogations.

Distingués invités,

Sous la houlette de M. André Fotso, la viedu secteur privé aura connu des innova-tions majeures telles que les Universités duGICAM et les Journées de l’Entreprise(pour ne citer que celles-là) qui sont au-jourd’hui des rendez-vous inscrits en grasdans les agendas des dirigeants d’entrepriseet autres hautes personnalités de l’adminis-tration publique.

Tout au long de cette cérémonie, vousaurez l’occasion de découvrir, pour ceuxqui ne les connaissent pas, les œuvres queje ne me laisserais pas tenter d’énumérer,au risque d’y consacrer toute la journée.

Vous aurez l’occasion, disais-je, à traverstémoignages et extraits de ses discours,de découvrir la richesse de l’œuvre deM. André Fotso.

A titre personnel, j’ai perdu, avant tout, ungrand ami.

Enfin, chers membres du GICAM, de parnos statuts, il m’incombe, à moi, la lourderesponsabilité d’assurer l’intérim de la pré-sidence du Groupement. Je vous invite àm’accompagner pour qu’ensemble, nousne trahissions pas la mission pour laquellenous nous sommes engagés en entérinant,

par les élections du 18 décembre 2014, lesprojets de l’Alliance Active comme feuillede route du GICAM.

Puisque les grandes douleurs sont muettes, jevous invite à exprimer la nôtre en toute di-gnité. Il nous semble que c’est le moins quenous puissions faire pour accompagner le pré-sident André Fotso à sa dernière demeure.

«UN GRAND BÂTISSEUR À L’ÉNERGIE INCOMMENSURABLE »Armel François

Armel FrançoisPrésident, GICAM

IN MEMORIAM

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Spécial hommage à André Fotso • DOSSIER

Monsieur le Représentant personnel du Mi-nistre de l’Economie, de la Planification et del’Aménagement du Territoire,Messieurs les Membres du Gouvernement,Monsieur le Gouverneur de la région du Littoral,Monsieur le Préfet de Douala,Mesdames et Messieurs les membres du corpsdiplomatique,Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Monsieur le Délégué du Gouvernement auprèsde la Communauté urbaine de Douala,Mesdames et Messieurs les Présidents et Mem-bres des groupements patronaux,Mesdames et Messieurs les partenaires du GICAMMesdames et Messieurs les directeurs et di-recteurs généraux,Tous en vos divers rangs et grades respectés,Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un honneur tout autant qu’unedouleur d’être ici devant vous, au nom duConseil exécutif du Groupement Inter-patro-nal du Cameroun, le GICAM, pour rendrehommage au président André Fotso qui s’estéteint le mardi 2 août 2016 à Paris, après plusde 2 ans de lutte héroïque contre la maladie.Il avait 58 ans ; quelle injustice !

Je dois déjà vous le dire, le président AndréFotso était quelqu’un de très proche ; je perdsplus qu’un ami, un frère.

Le Groupement Inter-patronal du Cameroun,la communauté des affaires du Cameroun ainsique leurs partenaires publics et privés sont icipour rendre un hommage solennel à unhomme d’exception pour son parcours d’ex-ception dans un environnement d’exception.

Homme d’exception avec un cursus honorumpersonnel qui rappelle que l’histoire est faite,pas de notre origine mais d’abord de chemi-nements individuels, de convictions et d’am-bitions pour lesquelles les hommes et lesfemmes se battent au prix, parfois, de leur pro-pre vie. Il avait choisi tout au long de la sienne

de mettre son génie au service de l’entrepre-nariat et il défendait avec talent l’excellence etla réussite.

Parcours exceptionnel qui débute en 1982 àla Compagnie Batoula et se poursuit dans lamultinationale française Rhône Poulenc. En1991, soit à peine 9 ans d’apprentissage, il selance dans la construction de son propre em-pire. Il va créer, tour à tour, les sociétés 3T, FME-Gaz, SCPI dans l’immobilier et Sampo –Cameroun dans l’informatique. Il devient pré-sident du Conseil d’administration d’ECO-BANK en 2005, rachète COMETAL en 2010et crée la même année la holding TAF Invest-ment Group. Entré au GICAM en 2002, il gra-vit rapidement les échelons et devint tour àtour président de la commission économiqueet de l’entreprise, puis vice-président en 2008et président en 2011, poste qu’il occupaitjusqu’à ce funeste mardi 2 août 2016.

Enfin, environnement d’exception car il arriveà la tête du GICAM en pleine mobilisation na-tionale pour la croissance économique etl’émergence de notre pays. Il portait, à traversla liste Alliance active pour laquelle il fut élu en2011 et réélu en 2014, deux ambitionscomme deux challenges qu’il rappelait danstous ses discours :• la première ambition, en direction duGICAM : « Etre Ouvert et à l ‘Ecoute, Agissantet Uni, Fort et Respecté » ; • la deuxième ambition, en direction des pou-voirs publics et de nos partenaires de déve-loppement : « Mobilier tous les acteurs autourde l’accélération de la croissance pour gagnerau moins 1 point de croissance chaque annéede manière à atteindre un taux à 2 chiffres en2020, afin de placer le Cameroun de façon ir-réversible sur le chemin de l’émergence ».

La première ambition en direction du GICAM,il l’a réussie avec panache.

La deuxième ambition en direction de notreéconomie, il l’assumait avec brio. Il était ainsiprésent sur tous les chantiers :• le rassemblement et le renforcement des ca-pacités des chefs d’entreprise ;• la densification du dialogue public-privé ;• l’implication d’une diaspora entrepreneuriale ;• la consolidation de l’Union du Patronatd’Afrique Centrale, (UNIPACE) et l’ouvertureen direction du Patronat de l’Afrique del’Ouest (FOPAO) ;• le plaidoyer pour une prise en compte desentreprises nationales dans les grands marchésdes projets structurants ;• l’emploi des jeunes par l’adéquation forma-tion-emploi, et il mit sur pied l’Ecole de l’En-treprise du GICAM ; • la recherche des financements alternatifs ;• l’agriculture de seconde génération traduitedans son slogan « Un patron-Une plantation» ;• l’amélioration du climat des affaires ;• la création du Cercle de réflexion Econo-mique du GICAM, Le CREG, véritable labora-toire d’effervescence intellectuelle au service

de l’entreprise, d’où naitront les « 100 pro-positions du GICAM pour l’émergence duCameroun » ;• enfin, les Journées de l’Entreprise et l’Univer-sité du GICAM, plateforme d’exposition du sa-voir-faire de nos entreprises et lieu privilégiéd’échanges entre les concepteurs et les prati-ciens, les jeunes et les moins jeunes, les locauxet la diaspora.

A chacun de ces chantiers il a apporté des so-lutions fortes, opportunes et très concrètes.

Il ne verra pas, hélas, cette croissance à 2 chif-fres de notre économie pour laquelle il s’esttant battu. Et de là où il est, il doit le regretterbien plus que sa mort.

Visionnaire, bâtisseur, courageux, rassem-bleur, très attentionné et soucieux du détail,élégant, chaleureux et même têtu, c’est unegrande référence pour de nombreux Came-rounais et Africains et un objet de fierté natio-nale qui nous quitte.

Aujourd’hui, en ce moment, j’ai une penséeparticulière pour sa mère et sa famille. Je vou-drais leur dire que leur douleur est aujourd’huila nôtre. C’est la douleur du GICAM qui perdl’un de ses grands présidents. C’est la douleurdu monde des affaires qui voit disparaître unde ses champions.

Quiconque a croisé André Fotso sur son che-min sait pourquoi nous sommes réunis ici, auGICAM, pour lui rendre un hommage natio-nal. La communauté des affaires porte le deuilde l’un de ses plus illustres représentants.

Victor Hugo disait : « Les morts sont des invi-sibles et pas des absents ».

Alors que son ombre plane encore dans cettesalle, je vous prie, par vos ovations, de prolon-ger celles que nous avons données au prési-dent André Fotso tout au long de ces 5dernières années.

Merci pour le président.

Adieu, André.

« UNE GRANDE RÉFÉRENCE NOUS QUITTE » Henri Fosso

Henri FossoVice-président, GICAM

IN MEMORIAM

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DOSSIER • Spécial hommage à André Fotso

Mesdames et Messieurs les Présidents,Messieurs les Représentants diplomatiques,Mesdames et Messieurs en vos rangs respectifs,Chers adhérents,Chers collègues,

Il m’échoit la douloureuse responsabilité deprendre la parole au nom du secrétariatexécutif du GICAM en cette circonstanceparticulière, pour dire au revoir à une per-sonnalité hors pair, très rare dans son espèce,que le GICAM a rarement connu en un peuplus de cinquante années d’existence.

A l’aube des années 90, alors que le mou-vement patronal prenait un tournant décisifdans son histoire, les nouveaux dirigeantspatronaux de cette époque avaient à cœurde démocratiser le mouvement patronalnational. A tort ou raison, pour l’opinionpublique dans sa majorité, le GICAM étaitalors un regroupement de multinationalesétrangères. Une invite à rejoindre le Grou-pement avait donc été envoyée par ceux-ci à l’endroit des nombreux opérateurséconomiques nationaux. Celui que nouscélébrons aujourd’hui était de cette classede chefs d’entreprise qui, très tôt avaitcompris les enjeux et avaient répondu àcet appel.

Mesdames, Messieurs,

En 1996, FME GAZ rejoint le GICAM. Trèsvite, l’intérêt, le dynamisme et surtout ladisponibilité de son promoteur pour les ac-tivités du Groupement sont vites percep-tibles. Son accession à la présidence duGroupement en 2011 était, par consé-quent, une évidence pour nous du secré-

tariat exécutif qui l’avions vu à l’œuvre auquotidien.André Fotso, bâtisseur de grand talent,symbole de la créativité et de l’inventivitéa, à force de passion et de travail été lepenseur, l’initiateur, le pilote de bon nom-bres de projets et d’initiatives ayant vu lejour au sein de notre Groupement. Enplus de sa casquette de président de lacommission des affaires économiquesd’alors, les diners-débats du GICAM, initia-lement déjeuners-débats, les Journées del’Entreprise, l’Université du GICAM, le Bu-siness Advisory Services, le projet de miseen place d’un fonds de garantie pour le fi-nancement des PME, pour ne citer queceux là, étaient de lui.

En un peu plus de quinze ans, le secrétariatexécutif l’a accompagné dans l’implémen-tation de cette foultitude d’initiatives. Auquotidien, nous l’avons côtoyée et appris àle connaître.

Adieu, Président !

Travailleur acharné et infatigable vous étiez.Il ne me souvient pas vous avoir vu pren-dre des vacances. A ce sujet, il me souvient,du temps où j’étais votre chef de cabinet,vous avoir demandé un jour s’il vous arri-vait d’en prendre ; vous m’avez alors ré-pondu: « Thérèse, on cesse de travaillerquand on meurt ». Vous m’expliquâtesalors que l’immensité des défis de notregénération le commandait.

Personnage atypique vous étiez, par votreamour du travail bien fait, par la proliféra-tion de vos idées, par la foultitude de vosinitiatives. A chaque fois que vous aviez uneinstruction à passer, vous n’hésitiez pas àappeler le collaborateur concerné, quelleque soit l’heure, même avancée de la nuit.Ceux de nous qui avions des relations decollaboration rapprochées avec vous peu-vent en témoigner. Sur tous les domaines,vous aviez une belle idée à partager. Unexemple à suivre.

Très élégant, éloquent et attentionné vousétiez. Toutes les femmes qui ont été voscollaboratrices ne me contrediront pas. Jeprendrais le seul exemple de vos petitesattentions à leur égard lors de la fête duTravail. Chacune de nous recevait un petitbouquet de muguet.

Très courageux et fort, enfin, vous étiez.Nous avons cheminé avec vous tout le par-

cours du calvaire qui était le vôtre, mais àaucun moment, nous n’avions perçu designes d’abandon, de découragement. Vousaviez un mental de fer d’un type particulier.Trois semaines avant la date fatidique, il mesouvient que, depuis votre lit d’hôpital, vousdonniez encore des instructions à vos col-laborateurs, tout laissant croire que toutétait normal, mais c’était en ignorant queDame Mort avait déjà pointé son nez àl’horizon. Comme un couperet, la nouvelletomba ce mardi 02 août 2016. D’une ma-nière inattendue, comme un voleur, ellevous a enlevé à notre amour. Pleurs, cris dedétresse, émoi, désolation, questionne-ments…tous ces sentiments nous ont tra-versés en un court instant. Les SMS ontfusé de partout, WhatsApp a été mis àcontribution pour passer le message à tousles collaborateurs, mais y pouvions-nousquelque chose ? Que NON. Dieu qui acréé toute chose et en garde la souverai-neté, seul détient le mystère de la mort quicoexiste et accompagne l’homme tout aulong de son chemin.

Président,

Chacun de nous gardera de vous le sou-venir de ces moments d’apprentissage etd’édification, tant sur le plan personnel queprofessionnel. L’histoire de nos trajectoiresrespectives s’écrira à coup sûr imbibée devos empreintes.

Nous, vos collaborateurs du secrétariatexécutif du GICAM, nous joignons à toutela communauté des affaires sortie massive-ment ce jour pour répondre à l’appel devotre ultime célébration, pour vous dire aurevoir.

Adieu, Président.

« UN BÂTISSEUR DE GRAND TALENT »Thérèse Tchouanga

Thérèse TchouangaChef du département administratif, GICAM

IN MEMORIAM

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Spécial hommage à André Fotso • DOSSIER

Mesdames, Messieurs, Membres de la famille de M. André Fotso,

Le Comité permanent du Centre d’Arbi-trage du GICAM, à savoir Mme Tatyana Eldin,M. le Professeur André Modi Koko, M. CômeTienta, M. Bernard Beyokol et moi-mêmesommes ici, présents physiquement ou enpensée pour nous souvenir de M. AndréFotso et pour vous dire à tous et particuliè-rement à sa famille ce qu’il a été et ce qu’il afait pour le CAG.

Au Comité permanent, se joignent le secré-taire général du CAG, M. David Nyamsi etson assistante, Mlle Sylvia Fouda.

Pourquoi «dire» alors que les actions du dé-funt témoignent peut-être mieux que la pa-role de l’effectivité et du succès de sonaction ? Il faut le dire parce que si la paroleest vaine sans l’action, celle-ci a parfois besoinde la parole pour qu’on en prenne la mesure. C’est une qualité du défunt d’avoir privilégiél’action. Il nous a laissé la tâche de «dire» etnous allons nous efforcer de le faire.

Témoigner au nom du CAG implique queje vous donne quelques éléments d’informa-tion sur cet acronyme que certains d’entrevous entendent pour la première fois.

Le Centre d’Arbitrage du GICAM, ou CAG,est une entité qui a été créée en 1997 ausein du GICAM alors présidé par M. AndréSiaka.

L’idée était de mettre à la disposition desopérateurs économiques du Cameroun uneinstitution capable d’administrer les procé-dures d’arbitrage en matière commerciale

avec célérité, des coûts maîtrisés et dans laconfidentialité.

Il faut dire que l’arbitrage est un mode de rè-glement des litiges commerciaux ancien etcourant dans le monde des affaires de par lemonde. Il y avait un manque dans le mondedes affaires du Cameroun.

Pour mémoire, le CAG ne tranche pas les li-tiges nés entre opérateurs économiques. Lesdécisions sont rendues par des arbitres in-dépendants du Centre et choisis par les par-ties. Pour que les arbitrages se passent aumieux, le Centre administre les procédures.

Une fois le Centre mis en place, commepour toute institution, il a fallu le faire vivreet progresser pour éviter que comme biendes créations d’envergure, il ne meure, fautede soins et d’attentions.

Ayant pris ses fonctions de président, M.André Fotso a très vite fait savoir au Comitépermanent qu’il entendait en faire une insti-tution de renom au niveau national, sous-ré-gional et régional.

Cette volonté s’est manifestée de bien desmanières pendant ses mandatures.

Il a accepté de suivre la politique de petitspas préconisée par le Comité permanentpour asseoir solidement les bases de fonc-tionnement du Centre d’Arbitrage. Cetappui s’est traduit à plusieurs niveaux par desactions concrètes. Je ne saurai les énumérertoutes, mais je citerai : - la réforme du Règlement d’arbitrage duCentre pour en faire un centre ouvert auxcompétences nationales et internationales,offrant ainsi aux opérateurs économiques unlarge choix de compétences adaptées auxproblématiques qui sont les leurs ; - l’offre de formations pratiques de haut ni-veau à la technique spécifique de l’arbitrageavec la coopération du CMAP, Centre deMédiation et d’Arbitrage de Paris. Deux for-mations ont déjà eu lieu et une troisième estprogrammée : l’objectif est que tous les ar-bitres référencés au CAG en plus de leursqualités professionnelles et personnellesaient reçu cette formation spécifique;- l’organisation régulière de rencontres au-tour de l’arbitrage, avec des spécialistes na-tionaux et étrangers sur des thèmes préciset techniques afin que les services juridiquesdes entreprises, leurs conseils et les arbitresréférencés au CAG aient l’opportunité decompléter/renforcer/actualiser leurs compé-tences en matière d’arbitrage.

Cette politique de renforcement des capaci-tés du Centre et de développement de laculture de l’arbitrage au Cameroun s’est ac-compagnée d’une présence sur la scène in-ternationale. Je citerai la signature d’uneconvention de partenariat avec l’AFA, Asso-ciation Française d’Arbitrage et, au titre del’année 2016, la participation au Congrèsmondial de l’Arbitrage (ICCA) à l’Ile Maurice,la participation au colloque organisé par laCCI et la CCJA à Abidjan et le Colloque deLomé organisé par l’APAA, l’Association parla Promotion de l’Arbitrage en Afrique. Parailleurs, le CAG est attendu à Antananarivoen octobre 2016.

Cette politique menée de manière constantedepuis la prise de fonction du présidentAndré Fotso a commencé à porter ses fruits.

A ce jour, le CAG a enregistré 115 affaires eta rendu 48 sentences. Cela peut sembler mo-deste, mais si on compare ces chiffres avecceux d’autres centres en Afrique, y comprisla CCJA, le CAG est parmi les tout premiers.

Le CAG a été appelé à intervenir dans descolloques régionaux et internationaux. C’estainsi que lors du discours inaugural ducongrès mondial de l’arbitrage en mai dernierà l’Ile Maurice, il a été cité comme un centrede référence. A ce titre, le CAG a participé àune table ronde intitulée « Spotlight on Africa: Perspective on arbitration» et à l’atelier quia suivi pour mettre en place au niveau africainune coopération entre les centres d’arbitrage.Le CAG est attendu en février 2017 au Cairepour la suite de cet atelier.

Toutes ces actions font-elles que M. AndréFotso, en sa qualité de président du GICAMet particulièrement du Conseil supérieur duCAG « gérait » les procédures traitées parle CAG ? Eh bien non !!

Le Règlement d’arbitrage (RA) définit claire-ment les pouvoirs des différents organes duCentre et notamment ceux du Conseil su-périeur que présidait M. André Fotso. Il définitaussi clairement les règles de l’arbitrage, confi-dentialité et neutralité.

Le Comité permanent tient tout particu-lièrement à lui rendre hommage pourson strict respect des règles organiqueset ce à tous les points de vue, à savoir :référencement des arbitres, nomination desarbitres, lorsque cela incombe au Centre, avisdu Comité permanent sur les projets desentence, informations sur les dossiers, etc.

« IL A PERMIS AU CAMEROUN DE S’INSCRIRE DANS LA MODERNITÉ »Me Marie-Andrée Ngwe

Me Marie-Andrée NGWE Présidente du Comité permanent, CAG

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DOSSIER • Spécial hommage à André Fotso

Le Comité permanent est particulièrement fier de pouvoir dire quele respect de la séparation des pouvoirs par le président AndréFotso dans la conduite des affaires du CAG a été exemplaire. Sou-tenir, promouvoir sans s’ingérer n’est pas une qualité courante et elledoit être soulignée.

Jusqu’à ses derniers instants, malgré la maladie, le président AndréFotso s’est préoccupé du CAG. C’est ainsi qu’en mai, le congrès del’ICCA à l’Ile Maurice, il m’écrivait à propos des travaux de l’atelier :« Ai-je besoin de vous redire tout mon soutien pour toutes les ini-tiatives que vous prendrez dont l’objectif est de contribuer au rayon-nement de notre CAG et, in fine, du GICAM ?».

En juin à propos de la table ronde du colloque d’Abidjan il m’écrivait :«Bravo et courage Madame la Présidente, tu as tout mon soutien.Bon voyage».

Enfin, le secrétaire exécutif, très peu de jours avant le décès du pré-sident, a indiqué au Comité permanent que l’extension des locauxdu CAG et la constitution d’une bibliothèque étaient acceptées.

Le président André Fotso a permis que l’initiative de son prédéces-seur, le président Siaka, prospère et se développe. Il a permis au Ca-meroun de s’inscrire dans la modernité en ce qui concerne larésolution des litiges d’affaires. Aujourd’hui, les opérateurs écono-miques bénéficient, comme ailleurs dans le monde, de l’alternativeque constitue l’arbitrage pour la résolution de leurs litiges. Au-jourd’hui, au delà de ses activités propres, le CAG et donc le GICAM,participent avec d’autres comme l’APAA, Association pour la Pro-motion de l’Arbitrage en Afrique, à la création d’une culture de l’ar-bitrage au Cameroun et au développement de l’arbitrage en Afrique.

C’est une revendication de l’Afrique, concernée par nombre de li-tiges en matière d’arbitrage international, que des arbitres d’origineafricaine soient plus souvent nommés et que les sièges d’arbitragesoient situés en Afrique. Par son action de promotion du CAG etde l’arbitrage, feu le président du GICAM a permis au Camerounde s’inscrire à une bonne place dans cette ambition de l’Afrique.

L’expérience du CAG, bien qu’encore modeste, est interrogée pard’autres centres en Afrique. Le mois prochain, c’est à Antananarivoque le CAG ira partager son expérience. La tâche est loin d’être terminée, beaucoup reste à faire et sur plu-sieurs plans. Le Comité permanent souhaite que la vision et les ambitions duprésident André Fotso pour le CAG soient reprises par ses succes-seurs. Ce serait le plus bel hommage à lui rendre.

Au monde des affaires et à sa famille, le Comité permanent dit qu’ila été fier d’œuvrer à ses côtés. Il présente du fond du cœur sescondoléances à la famille éprouvée.

IN MEMORIAM

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Spécial hommage à André Fotso • DOSSIER

Mesdames et Messieurs,

« Le silence est d’or et la parole d’argent »,nous dit un proverbe français.

Prendre la parole en une pareille circons-tance est une entreprise à haut risque, laposture intelligente devant plutôt être de setaire, de peur de sombrer dans un dilatoiredigressif et susciter plutôt le tumulte au lieude la compassion. En effet, nombreux sontles aveugles qui voient, les sourds qui enten-dent, les muets qui parlent et les estropiésqui courent. J’aurais donc dû garder silenceet observer docilement, comme un étudiantde première année assistant à sa premièreleçon magistrale dispensée par un éminentprofesseur.

Oui, ce cadre qui nous accueille dans la dou-leur aujourd’hui est si proche d’un telcontexte, ou tout au moins, offre des raisonspertinentes pour l’évoquer. C’est d’ailleursuniquement pour cette raison que je peuxoser ouvrir ma bouche. Oui, dans cet amphi-théâtre, nous déplorons le départ pour l’im-mortalité d’un grand pédagogue, d’unprofesseur de renom, d’un scientifiqueéprouvé en la personne de M. André Fotso.

Les œuvres de M. André Fotso parlent à suf-fisance pour soutenir ces propos, pour légi-timer ma présence ici et l’obligation qui estmienne d’avoir à m’exprimer. Je me livre àcet exerce en lieu et place du Pr Roger Tsa-fack Nanfosso, recteur de l’Université deDschang, président du Cercle de RéflexionEconomique du GICAM (CREG) et recteurde l’Université du GICAM (UG).

Les itinéraires suivis, d’une part, par M. AndréFotso et, d’autre part, par le Pr Roger TsafackNanfosso, se sont caractérisés de 2008 à2016 par une dynamique de convergencedébouchant sur un mariage de raison entrel’action, matérialisée par l’homme d’action, jeveux dire André Fotso, et la pensée incarnéepar Roger Tsafack Nanfosso.

Fotso était porteur d’une escadrille d’entre-preneurs talentueux, en quête d’un imagi-naire nécessaire à l’explosion des frontièresdu possible, hélas hors de portée. Tsafackétait et reste chef de file d’une race d’univer-sitaires, théoriciens, rêvant de la pierre astralequ’étaient pour eux les réalités empiriquesde l’entreprise. Soit deux réalités opposées,s’attirant l’une vers l’autre mais séparées parune muraille de verre, au pays de nos ancê-tres.

C’est à cette muraille que M. André Fotso alivré la guerre. Par son œuvre, il a réussi à ladéfoncer, autorisant l’universitaire et l’entre-preneur de marcher la main dans la main, àse regarder les yeux dans les yeux pour bâtirun monde nouveau, celui de la profession-nalisation savante.

Ainsi, scientifique et pédagogue de et parl’action, Fotso l’était déjà ; mais sa victoire surla muraille de verre me laisse sans voix et faitde lui l’éminent professeur, le professeur desprofesseurs.

Quelques temps forts ont marqué ce che-minement :• 2008 : première rencontre avec Tsafackavec, en toile de fond, l’émergence d’uneidée : l’organisation des Journées de l’Entre-prise ;• 2009-2010 : réflexion en vue du renforce-ment du partenariat Université-Entrepriseset pour la prise en compte de l’entreprisedans les politiques nationales ;• 2011 : création du Cercle de RéflexionEconomique du GICAM (CREG) et del’Université du GICAM.

Avec le triomphe de sa liste à la présidencedu GICAM, le CREG a pris corps avec 20membres composés d’universitaires et dechefs d’entreprise. Il en est de même avecl’Université du GICAM qui, chaque année,nous décerne des diplômes. A partir de cesdeux grandes réalisations, il est évident queM. André Fotso laisse un bilan élogieux : 05assises de l’Université du GICAM, 04 actessous forme de livres pour marquer les diffé-rentes assises, l’ouvrage « Les 100 proposi-

tions du GICAM pour l’émergence du Ca-meroun », 02 œuvres collectives et un ou-vrage sur l’avenir du Cameroun.

Dans le monde universitaire, une telle pro-duction qui enrichit la connaissance et édifiele savoir-faire permet à l’auteur de passer detrépas à vie, du néant à l’immortalité. Dansle monde des champions, elle confirme queFotso a « pensé le changement plutôt quede changer de pansement », corroborantainsi la pensée de Francis Blanche.

Mesdames et Messieurs, illustres membresdu GICAM, entrepreneurs,

Puissent les idées de M. André Fotso fairetâche d’huile.

Puissions-nous préserver et consolider leCercle de Réflexion Economique duGICAM et l’Université du GICAM qu’il nouslaisse en héritage.

Puissions-nous entretenir la flamme ainsi al-lumée en maintenant le cap de la productiond’ouvrages de référence, de la professionna-lisation savante.

Puissions-nous faire vivre l’esprit de ce grandprésident visionnaire.Au professeur Fotso l’or et à nous l’argent.

Quant à moi, la sagesse me recommande lesilence comme cet étudiant de premièreannée.

Amen.

« PROFESSEUR DE RENOM, SCIENTIFIQUE ÉPROUVÉ »Pr Claude Bekolo

Claude BekoloDirecteur, ENSET

IN MEMORIAM

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DOSSIER • Spécial hommage à André Fotso

La commission «Entreprenariat féminin etDiaspora» du GICAM a tenu à rendre hom-mage à un homme extraordinaire parti troptôt, nommé «André Fotso». Il a été celui parqui cette commission a vu le jour car il avaitla volonté de promouvoir l’équité du genre,le leadership, l’épanouissement des femmeschefs d’entreprise ainsi que leur autonomi-sation. Pour ce faire, l’une de ses bataillesquotidiennes était de nous doter des outils

nécessaires nous permettant de contribueret nous impliquer de manière créative et dy-namique au développement notre environ-nement économique, social et culturel.

S’il est vrai que nous avons ensemble fait tantde choses, aussi passionnantes les unes queles autres, il est tout aussi vrai que nousn’avons pas eu le temps de les accomplir.

Avec le président, depuis quelques annéesdéjà, nous avons partagé tant de projets etd’espoirs ; nous avons partagé les soucis etles travaux quotidiens ainsi que ses dons ex-traordinaires d’intelligence, de direction etd’organisation. Il y a tant de choses que nousaurions voulu continuer ensemble, mais celasemble s’arrêter maintenant, et ce n’est plusensemble que nous allons réaliser ce quenous espérions tous. Nous regretterons à ja-mais d’avoir perdu un leader souverain et re-marquable, doté d’une capacité devisionnaire hors pair.

Pour nous les femmes chefs d’entreprise dela commission, il était un guide, un frère, unami et un précurseur. Nous avons inscrit sonnom dans nos cœurs et le temps le gardera.

Nous lui disons merci pour cette passion,cette intégrité, cette confiance, cette audace,

ce courage et ces expériences partagés,nous en sortons plus grandes de l’avoirconnu. Nous le remercions pour toute cetteinspiration en héritage.

Que le Seigneur lui accorde le plus hautdegré du paradis, qu’il le couvre de sa misé-ricorde, qu’il aide sa famille à traverser cetteépreuve avec courage. De là où il est, nouslui promettons de continuer la mission et deporter haut le flambeau qu’il nous a laissé.

Bon vent, Président !

« UN LEADER SOUVERAIN ET REMARQUABLE »Hommage Adèle Kamtchouang

Adèle KamtchouangAu nom de la commission « Entreprenariat féminin et Diaspora », GICAM

100 propositions du GICAM pour l’émergence du CamerounUne œuvre collective du Cercle de Réflexion Economique du GICAM (CREG)

DISPONIBLE AU GICAM

Douala : Rue des Ministres, Bonanjo - B.P. 829 Douala - Tél. : +237 233 42 31 41 / 233 42 31 41 - Fax : +237 233 43 38 80 Yaoundé : Hippodrome - B.P. 1134 Yaoundé - Tél. : +237 222 23 12 24 / 222 23 12 25 - Fax : +237 222 23 12 26

E-mail : [email protected] - Site web : www.legicam.cm

IN MEMORIAM

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Spécial hommage à André Fotso • DOSSIER

Mesdames et Messieurs,

Il est des circonstances douloureuses dans les-quelles il devient particulièrement pénible deremplir son devoir. Celui qui m’incombe ici etmaintenant m’attriste profondément.

Aussi, est-ce en proie à une profonde et viveémotion que je viens, en ma qualité de Premiermagistrat de la ville de Douala, au nom de sespopulations, en celui de l’ensemble du Conseilde la Communauté urbaine et en mon nompropre, à la fois apporter un juste tribut d’hom-mages et regrets et adresser un suprême adieuà notre très cher concitoyen, j’ai nommé AndréFotso, président du GICAM, que la mort vientde nous ravir prématurément.

En effet, depuis le 02 août dernier, jour où nousest parvenue la triste nouvelle de son décès, àl’aune des témoignages poignants venus dumonde entier, nous avons tous pris la pleinemesure de la place de M. André Fotso dans lesdivers cercles auxquels il appartenait.

Des voix plus autorisées que la mienne nousont rappelé ou nous rappelleront qui étaitAndré Fotso.

Un exceptionnel opérateur économique, oui,il l’a été ! Un infatigable défenseur des intérêtspatronaux, oui, il l’a été ! Un chantre du patrio-tisme économique, oui, il l’a été !

Mais à mon sens, il aura aussi été et avant toutun passionné de l’attractivité et la compétitivitéde la ville de Douala.

Ainsi, la ville de Douala perd en lui un de sesprécieux soutiens.

Comment pourrais-je, en effet, en cette solen-nelle et douloureuse circonstance, passer soussilence sa disponibilité de tous les instants etcelle de ses collaborateurs du GICAM pourtout ce qui touchait au rayonnement et auxperspectives d’un développement durable dela ville de Douala ?

Que dire de son implication personnelle et desa participation active aux projets d’urbanismequi structurent le Douala d’aujourd’hui et pré-figurent le Douala de demain ?

Mesdames et Messieurs,

Vous comprendrez donc, de ma part, le vibranthommage et les raisons d’un regret doulou-reux, d’une juste reconnaissance de la ville deDouala qu’il a, par ailleurs, profondément aiméeet qui l’a adopté.

En disant un suprême adieu au présidentAndré Fotso au nom des populations de la villede Douala, en celui du Conseil de la Commu-nauté urbaine et en mon nom propre, je vou-drais également et solennellement lui exprimerici l’assurance que son souvenir vivra parminous et son exemple nous inspirera continuel-lement pour le renouveau de Douala, en lienavec les opérateurs économiques en particu-lier.

Adieu, Président André Fotso !

Que la terre de nos ancêtres vous soit légère.

« UN CHANTRE DU PATRIOTISME ÉCONOMIQUE»Dr Fritz Ntone Ntone

Dr Fritz Ntone NtoneDélégué du Gouvernement auprès de la CUD

IN MEMORIAM

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DOSSIER • Spécial hommage à André Fotso

Le ministre du Travail et de la Sécurité so-ciale a appris avec consternation, commevous tous ici, la triste nouvelle du décès, le02 août dernier, de M. André Fotso, prési-dent du Groupement Inter- patronal du Ca-meroun.

Il était, en cette qualité, un interlocuteur pri-vilégié et toujours présent directement ouindirectement dans le cadre du dialogue so-cial et professionnel que notre départementministériel entretient avec les employeursprésents sur le territoire camerounais.

Le ministre du Travail et de la Sécurité so-ciale perd ainsi un interlocuteur de confianceet un partenaire engagé car M. André Fotsoétait très favorable au dialogue public-privé,convaincu comme nous que la quête dubien-être des travailleurs et la bonne santédes entreprises sont conciliables.

Nous saluons en ce jour le manager mo-derne qui a su, avec clairvoyance et dévoue-ment, depuis 2011 qu’il était président duGICAM, nous donner des éléments de lisi-bilité de l’action de ce mouvement patronal.Sous la conduite de M. André Fotso, en effet,notre administration a apprécié la pertinencedes publications et autres documents régu-lièrement transmis par ses soins et la pré-sence fortement contributive de cetteorganisation aux différentes sessions deconcertation sous l’autorité du ministre duTravail et de la Sécurité sociale.

Son parcours éloquent, sa réussite entre-preneuriale, son dynamisme mobilisateur,son expérience dédiée à la construction denotre économie, mais aussi sa largesse d’es-prit et le respect des institutions qui le ca-ractérisait, sont à ajouter à l’assurance quenous apportait M. André Fotso quant à laresponsabilité et à la volonté des patronsmembres du GICAM de contribuer sanscesse à la protection des travailleurs et à lapromotion du travail décent au Cameroun.Avec sa disparition, nous perdons un ami et

un partenaire qui a marqué l’histoire socialede son époque. A cet homme qui nous amontré à quel point le respect, la droiture etla discrétion priment dans l’engagement auservice d’une cause, nous rendons au-jourd’hui un hommage mérité. Il était vérita-blement des nôtres et, avec sa disparition,nous avons perdu une part de nous-mêmes.

Au moment ou la réalité de sa mort s’im-pose lentement à notre conscience, le minis-tre du Travail et de la Sécurité sociale ainsique l’ensemble de l’Administration dont il ala charge, vous expriment par ma modestevoix, leur profonde tristesse et présententleurs sincères condoléances à la famille duGICAM.

« UN PARTENAIRE ENGAGÉ »Abdul Razak

Abdul RazakSecrétaire général MINTSS

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Spécial hommage à André Fotso • DOSSIER

Excellences Messieurs les membres du Gouverne-ment,Chers collègues parlementaires,Distingués chefs d’entreprise, membres du patro-nat camerounais,Distinguées personnalités,Mesdames et Messieurs,

Le réseau des parlementaires « Espérance-Jeu-nesse » (REJE), représenté ici par les députésAlbert Dooh Collins, vice-président d’honneur,Joshua Osih, vice- coordonnateur et moi-mêmeen charge de la coordination de ce Parliamen-tary Network avons tenu à être présents cejour, en ces lieux, pour rendre hommage au pré-sident du GICAM, M. André Fotso, mais surtoutà l’homme qui aura marqué de sa forte em-preinte, en si peu de temps, cette institution dupatronat et aura contribué à lui ouvrir perma-nemment des perspectives nouvelles en re-poussant au quotidien les frontières d’unconformisme qui ne sied plus au monde des af-faires perpétuellement en mutations.

En effet, le REJE par notre présence, tient à saluerla mémoire de ce grand homme. Non pas dansle sens conventionnel d’aujourd’hui ou toutmort, même le plus ordinaire, est affublé duvocable de «grand homme » alors que l’on nesaurait, vous en conviendrez avec nous, être unhomme ordinaire de son vivant au moment oùl’on peut agir et devenir un grand homme alorsqu’on est éternellement devenu inerte. Maisgrand homme, André Fotso l’aurait été par savision, ses ambitions, son action et son courage.

Un homme courageux et mentalement fortqui, en toute connaissance de cause de son étatde santé, est resté dans l’action et a su garder la

sérénité malgré les aléas de la maladie qui iné-luctablement et il le savait, le conduirait vers lamort.

Un homme qui s’est attelé à poser et à conso-lider les fondations d’un GICAM moderne plusproactif que réactif, incisif et volontariste, œuvrequ’il n’aura pas malheureusement l’occasiond’achever.

Mais le plus important dans une maison n’est-elle pas sa fondation, qui est le socle sur lequelrepose toute construction ? Le reste de la mai-son pouvant être modifié, restructuré, ravalé, etc.

André Fotso s’en va au moment où le patronats’apprête à faire face à un défi majeur, structurelet économique : l’Accord de partenariat éco-nomique (APE).

Et de là haut, il observera j’en suis certain, le pa-tronat faire face à ce challenge, cette autre «guerre » économique qui va redessiner lescontours de l’avenir économique du Came-roun, mais aussi de l’Afrique.

Distinguées personnalités,Mesdames et Messieurs,

Ceux de ma génération se souviennent bien deces livres à succès d’une vérité décapante del’agroéconomiste français, René Dumont :«L’Afrique noire est mal partie », suivi par«L’Afrique étranglée ».

Si nous ne voulons pas assister au spectacled’une Afrique qui s’effondre définitivement à lavue actuelle de cette Afrique qui trébucheconfrontée à des défis socio-économiques etpolitiques d’une ampleur abyssale auxquels elledoit faire face, notamment la question de l’ave-nir de notre jeunesse, nous devons mettretoute notre énergie, notre volonté et l’ensemblede nos ressources pour développer un parte-nariat public-privé national, gagnant- gagnant,seul susceptible de nous ouvrir la voie du succès,de la stabilité et d’une croissance inclusive.

C’est le sens du partenariat qu’André Fotsoa noué avec le Parlement, notamment l’As-semblée nationale, à travers le Réseau desparlementaires « Espérance-Jeunesse », le 20novembre 2014, par une convention de parte-nariat signée en séance plénière publique denotre Chambre.

Nous nous souvenons encore de son allocutionà l’Hémicycle du Palais de verre de Ngoa-Ekelledevant 152 députés. Un propos fort dont je mepermets de citer quelques extraits :

« Notre devoir à tous, chers élus du peuple, estde refuser la fatalité et de dire non à la résigna-tion. C’est tout le sens de cette nouvelle pageque nous écrivons ce jour dans l’histoire de nosinstitutions. »

« Vous avez besoin de nous pour créer les ri-chesses et les emplois. »

« Vous êtes indispensables pour nous, pour nosentreprises et pour notre économie. »

« Ai-je encore besoin de vous rappeler qu’à tra-vers les lois que vous votez, l’Avenir de notrepays est entre vos mains ? »

Après avoir rappelé les principales préoccupa-tions des chefs d’entreprise et nombreux défisauxquels nous devons faire face, notamment «le long fleuve intarissable des jeunes diplômés àla recherche d’un emploi » qui font du cheminvers l’émergence « un vrai parcours du com-battant », il réaffirmait l’engagement du patronatà militer pour qu’un « faisceau de mesures vo-lontaristes et audacieuses soit urgemment misen œuvre ».

Ces propos furent d’une franchise décapantedans un lieu où l’on a l’habitude des mots plusenrobés. Dans ce sens, il fut un vrai combattantdu monde des affaires et de l’économie.

André Fotso nous aurait ainsi donné envie decroire en l’engagement et la forte contributiondu patronat à l’émergence de notre pays.

Distinguées personnalités,Mesdames et Messieurs,

Avec les parlementaires du Réseau « Espé-rance-Jeunesse, il partageait une passion com-mune, celle de l’emploi et de l’auto-emploi desjeunes et il nous exhortait à jouer pleinementnotre rôle de législateurs et d’objecteurs deconscience pour donner une impulsion nou-velle à l’amélioration du climat d’affaires, seulgage de la création d’emploi et d’opportunitéspour les jeunes ainsi que de l’atteinte des ob-jectifs de l’émergence.

Dans cette perspective de construction dufutur qui était sa passion, nous pensons que lemeilleur moyen d’honorer sa mémoire serait,pour le GICAM, de créer un Institut d’initiationà l’entreprenariat pour les jeunes alliant ensei-gnement et pratique dans une sorte de moni-toring des jeunes qui permettrait de les coacheret tutoriser, à l’instar de ce que fait le patronativoirien.

« UN VRAI COMBATTANT DU MONDE DES AFFAIRES ET DE L’ÉCONOMIE »Gaston Komba

Gaston KombaDéputé

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DOSSIER • Spécial hommage à André Fotso

Ce serait une forte contribution à la vitale etnécessaire inversion du paradigme de re-cherche d’emploi vers l’auto-emploi et l’entre-prenariat jeune.

Mesdames et Messieurs,

Au moment où nous rendons un dernierhommage au président André Fotso, ce quel’histoire retiendra de lui, c’est qu’il aura incarnéla modernisation du patronat et qu’il fut iné-luctablement l’inspirateur d’une nouvelle gé-nération d’entrepreneurs qui osent,innovent, créent mais, surtout, qui sortentdes sentiers battus et n’hésitent pas à mettrela réflexion intellectuelle au service du mondedes affaires.

Il a eu le mérite de décloisonner le patronat, demieux le faire connaître, de le rapprocher des dif-férentes institutions et de l’opinion nationale etde favoriser l’appréciation de son rôle dans lacréation de la richesse nationale et le développe-ment économique de notre pays.

Il a ainsi donné une visibilité certaine au GICAM.

Adieu, cher grand homme.

Ce qui compte le plus dans la vie ce n’est pasd’avoir duré, mais d’avoir compté.

Merci pour ta contribution à l’histoire deconstruction de notre pays. Ta contribution pourle patronat n’aura pas été une parenthèse liée aux

années de tes mandats, mais une référence pourl’avenir.

IN MEMORIAM

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Spécial hommage à André Fotso • DOSSIER

J’ai appris avec une vive émotion la nouvelledu décès de M. André Fotso, président duGroupement Inter-patronal du Cameroundepuis 2011, survenu le 02 août 2016 à Parisdes suites de maladie.

Homme d’affaires aux multiples talents,chef d’entreprise et dirigeant intrépide,M.Fotso avait perçu très tôt que seule l’en-treprise était créatrice de richesse et doncporteuse de croissance et développement.C’est ainsi qu’il s’est lancé dans la créationd’entreprises spécialisées dans les métiersmaritimes, à savoir : le transport, le transit,l’acconage, la manutention et la consignation.En à peine deux décennies, il a marqué d’uneempreinte indélébile le paysage économiqueet le monde de l’entreprise camerounais.

C’est le lieu de dire ici que ses entreprisesont toujours été citoyennes, s’acquittant avecexemplarité de leurs obligations fiscales. Si jepouvais formuler un vœu, ce serait de voircette œuvre se poursuivre, pour que nes’éteigne pas cette flamme qu’il a su allumer.Toujours soucieux du bien-être de l’entre-prise et son apporte à la société dans la-quelle elle se déploie, son plan d’actionlorsqu’il accède à la présidence du GICAMen 2011 sera de « mobiliser l’ensemble desacteurs autour de l’accélération de la crois-sance de manière à gagner au moins unpoint de croissance ».

Dans le même sillage, il considérait la PMEcomme le principal levier pour la croissanceéconomique et l’émergence du Cameroun.Ce faisant, il s’inscrivait dans une démarcheglobale en épousant la vision de son pays,

tournée vers l’atteinte de son émergence àl’horizon 2035. Il ne s’y était d’ailleurs pastrompé car, de l’avis même de nombreuxobservateurs, les PME occupent actuelle-ment 95% du tissu économique du Came-roun.

Chantre du dialogue secteur public-secteurprivé, c’est sous son impulsion qu’est priseen 2013 la décision n°344/MINFI/DGI/CABdu 06 août 2013 pourtant création d’un co-mité permanent de concertation MINFI-pa-tronat sur les questions fiscalo-douanières.Cette plateforme de concertation permetaujourd’hui au secteur privé d’être totale-ment impliqué dans les prises de décisiontouchant la vie de l’entreprise.

Avec sa disparition, c’est la grande famille desaffaires, de l’entreprenariat du Cameroun etde l’Afrique centrale qui perd une de seséminences grises, un de ses guides.

Que toute la communauté des affaires duCameroun et la famille de l’illustre disparutrouvent en ces quelques mots l’expressionde la profonde compassion et des sincèrescondoléances de l’ensemble du personnelde la Direction générale des Impôts.

Comme disait le poète : « Le soleil s’est cou-ché sur une vie bien remplie, mais il continuede briller dans le jardin des souvenirs ».

« UN HOMME ECLAIRE, UN GUIDE»Mopa Modeste Fatoing

Mopa Modeste FatoingDirecteur général des Impôts

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c’est être ouvert sur le monde !

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DOSSIER • Spécial hommage à André Fotso

Il existe des hommes qui, de par leur dyna-misme et leur altruisme, rassurent, rassem-blent et ont vocation à conduire la destinéedes autres autant qu’ils suscitent l’admira-tion. Le défunt président du GroupementInter-patronal du Cameroun faisait assuré-ment partie de cette espèce rare.

M. André Fotso, puisqu’il s’agit de lui, était in-contestablement un homme multiple. Entre-preneur de la première heure auCameroun, grand importateur, tête deproue du transit, du transport des marchan-dises et de la logistique à travers la société3 T ; pionnier dans l’industrie, notammentavec les sociétés Fme- Gaz et Cometal,commissionnaire agréé en Douane. Voilà au-tant d’activités menées par cet illustre per-sonnage qui faisait de lui, non seulement uninterlocuteur quotidien de la Douane, maissurtout ex officio, un partenaire privilégiéde l’administration des Douanes.

En effet, c’est avec un préjugé favorable quel’administration des Douanes a accueilli sonélection à la tête du GICAM en décembre2011, tant le programme qu’il proposaitétait ambitieux. Et de fait, l’histoire offrait àcet opérateur économique d’un type singu-lier l’occasion de promouvoir un esprit nou-veau au sein du GICAM, celui quicaractérisait jusque là les rapports de l’en-semble des sociétés qu’il gérait avec laDouane. En quelques mots, un esprit avanttout marqué par un réflexe de civisme fiscal; un esprit singularisé par la défense et lapromotion de l’image du Cameroun dans lemonde des affaires à travers l’attrait des in-vestissements étrangers pour les secteurs

délicats et la protection des entreprises lo-cales ; un esprit de dialogue permanent etde bonne collaboration avec tous les ac-teurs autant institutionnels que privés. Bref,tout ce qui fait avancer l’Entreprise et, par-tant, un pays.

A la vérité, la présidence de M. Fotso a par-ticulièrement rehaussé l’image institution-nelle du GICAM tant il était porteur d’idéeset de concepts nouveaux : les Journées del’Entreprise, l’Université du GICAM, les dî-ners-débats du GICAM pour ne s’en tenirqu’à ceux-là.

Toujours à l’avant-garde, il a su collaboreravec la Douane à travers les instances tellesque le Forum Douanes- Entreprises, le Co-mité FAL, le forum Doing Business, pourpromouvoir les aspirations des opérateurséconomiques, assurer la protection de leursdroits et défendre leurs intérêts. A cet égard,l’on peut citer de façon non exhaustive saforte implication dans les dernières ré-formes qui ont abouti aux nouvelles loi de2013 fixant les incitations à l’investissementprivé et de 2016 régissant le commerce ex-térieur, les lois de finances et autres actes ré-glementaires précisant le régime degaranties des droits des contribuables lorsdes contrôles douaniers a posteriori, oumême encore le processus de mise enœuvre de l’Accord de partenariat écono-mique bilatéral Cameroun- Union euro-péenne dont il n’aura pas, hélas, assisté audébut de l’application le 04 août 2016, aulendemain de son décès.

Ce sont ces qualités intr insèques deM. André Fotso que la Douane camerou-naise tient à saluer à travers ma voix. Puis-sent-elles lui survivre au GICAM pourpermettre au Cameroun d’atteindre ses ob-jectifs d’émergence en 2035 !

« UN HOMME A MULTIPLES FACETTES »Fongod Edwin Nuvaga

Fongod Edwin NuvagaDirecteur général des Douanes

IN MEMORIAM

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Spécial hommage à André Fotso • DOSSIER

C’est avec une très grande émotion que j’aiappris le décès de feu André Fotso, présidentdu GICAM.

Cette nouvelle m’a beaucoup peiné, ce quiexplique ma présence aujourd’hui parmi vouspour cette cérémonie d’hommage au siègedu GICAM, afin de lui assurer des obsèquesdignes du chemin qu’il a parcouru au bénéficede son pays le Cameroun.

Depuis le début de sa carrière professionnelle,feu André Fotso a toujours été animé par le

désir de faire du Cameroun un pays émer-gent. Toute son énergie a été orientée danscette direction. Il connaissait les capacités duCameroun, les compétences qui s’y trouvaientet la volonté des plus hautes autorités devotre pays d’aboutir à une véritable décolo-nisation économique pour faire du Camerounun pays pivot dans la région CEMAC.

Lorsque je l’ai rencontré un matin du 25 août2015 au siège du GICAM pour asseoir unecoopération économique entre l’Algérie et leCameroun, bien que diminué par la maladie,une entente fraternelle s’est vite installée entrenous.

Toujours très dynamique et très entreprenant,avec une voix rauque, il a immédiatement ava-lisé le programme que je lui avais soumis pourla mise en œuvre de cette coopération, enmettant à ma disposition l’ensemble des ser-vices de son institution.

M. André Fotso, Africain de cœur, parlaitAfrique. Pour lui, le développement de notrecontinent ne pouvait aboutir que si les pays afri-cains entretenaient des relations tout d’abordentre eux, avant d’aller à l’international. Il étaittriste de constater que les statistiques de la re-lation intra-africaine étaient faibles. Son souhaitétait de les améliorer parce qu’il était convaincuque le continent d’avenir, c’était l’Afrique.

Cette conviction l’a toujours animé et je l’airapidement perçu en lui, ce qui expliquequ’aujourd’hui, la coopération algéro-came-rounaise a une feuille de route conséquentepour laquelle je ne manquerai pas de mettretoute mon énergie pour lui rendre hom-mage.

Je garde aussi de lui un sourire continuel etdes yeux pétillants qui prouvaient son intel-ligence et sa vivacité d’esprit et évitaient leslongs discours. Cette complicité immédiatequi s’est installée entre nous nous a permisde tracer ensemble une feuille de route àmême de rapprocher un pays d’Afrique duNord, l’Algérie et un pays d’Afrique centrale,le Cameroun, qui ont eu une histoire com-mune à même de rapprocher nos deuxpays et nos deux peuples.

Aujourd’hui qu’il est décédé, je ne manqueraipas de tenir ma promesse, pour donner vieà cette coopération algéro-camerounaisequ’il a appelée de ses vœux. Vive le Came-roun, Vive l’Algérie.

Repose en paix, cher frère.

« UN HOMME TRÈS DYNAMIQUE ET ENTREPRENANT »Merzak Bedjaoui

Merzak BedjaouiAmbassadeur d’Algérie au Cameroun

100 propositions du GICAM pour l’émergence du CamerounUne œuvre collective du Cercle de Réflexion Economique du GICAM (CREG)

DISPONIBLE AU GICAM

Douala : Rue des Ministres, Bonanjo - B.P. 829 Douala - Tél. : +237 233 42 31 41 / 233 42 31 41 - Fax : +237 233 43 38 80 Yaoundé : Hippodrome - B.P. 1134 Yaoundé - Tél. : +237 222 23 12 24 / 222 23 12 25 - Fax : +237 222 23 12 26

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DOSSIER • Spécial hommage à André Fotso

En premier lieu, je souhaite vous remercierde dire quelques mots à cette cérémonie ensouvenir du très regretté président duGICAM, M. André Fotso.

A travers ma présence aujourd’hui, notreambassadrice, Mme Christine Robichon, sejoint à moi ainsi que les services de notreambassade qui travaillent avec le GICAMdepuis de nombreuses années, notammentmes prédécesseurs et moi-même à la têtede ce consulat général et l’Agence Françaisede Développement (AFD).

En effet, au Cameroun, l’AFD a pu dévelop-per des approches innovantes pour releverle défi de la formation du capital humain, no-tamment grâce à l’impulsion imprimée parle président Fotso à la tête du GICAM.

Depuis 2006, en effet, et dans le cadre duContrat de désendettement et développe-ment, l’AFD accompagne les autorités ca-merounaises dans les efforts déployés pouraméliorer l’offre de formation du capital hu-main, de manière à répondre aux besoinsde compétences en ouvriers qualifiés, tech-niciens et techniciens supérieurs expriméspar les entreprises camerounaises.

Le succès des initiatives dépend en grandepartie de la qualité du cadre institutionnelet réglementaires et des politiques secto-rielles. Or, les facteurs de blocage à la crois-sance inclusive et durable sont nombreux etdemandent, pour être atténués, un effortconsidérable et une communion d’inten-tions entre le secteur public et le secteurprivé.

Conscients de ces facteurs de blocage, le mi-nistère de l’Emploi et de la Formation pro-fessionnelle (MINEFOP) et le GICAM, sousla houlette du président Fotso, ont travaillé àrapprocher ces deux univers souvent tropéloignés.

Dans cette dynamique, l’AFD, acteur majeurdans la recherche de PPP pragmatiques enAfrique, a pu accompagner la constructiondes conditions d’un rapprochement de la for-mation professionnelle et du marché de l’em-ploi par une mise en relation des centresprofessionnels et des entreprises de façon àce que les secondes puissent indiquer auxdispositifs de formation et d’apprentissagequels sont exactement leurs besoin de com-pétences actuels et les emplois à venir.

Une priorité du président Fotso, la rénova-tion de la formation professionnelle : les Cen-tres de formation professionnelle sectoriels.

Le projet des Centres de formation profes-sionnelle sectoriels financera la mise enœuvre de deux premiers centres : l’un dédiéaux métiers de la maintenance industrielle etdu transport/logistique, l’autre aux métiers del’agro-alimentaire/agro-industrie.

Le président Fotso a été le moteur de cettedémarche, à la fois dans l’échange et la ré-flexion en phase de montage, mais aussi dansle dialogue continu avec les autorités came-rounaises à la recherche de nouvelles moda-lités permettant au secteur privé de sedévelopper.

Son engagement et sa conviction ont amenéle GICAM à s’intéresser de près au dévelop-pement des compétences humaines en tantque levier du développement économiqueet à développer des compétences en internesur ce sujet.

Afin que les CFPS puissent se positionner entant qu’acteurs souples et capables de s’adap-ter aux besoins et demandes des entreprises,générer leurs propres recettes et développerune logique « entreprenante », il a été décidéde confier leur gestion au secteur privé.

M. André Fotso, président du GICAM, avaitrécemment souligné l’engagement et l’impor-tance accordée par son organisation à cettethématique en déclarant que « la questionde l’emploi constitue la trame de fond detoutes nos propositions. Nous pensons, eneffet, qu’il est indispensable que notre dé-marche repose sur quelques piliers majeurs

au rang desquels la problématique de la for-mation et de la qualification. Nous rappelonsà chaque fois le fossé qui existe entre les be-soins des entreprises et les compétencesproduites par notre système éducatif. »

Le GICAM, à travers son président AndréFotso, s’est ainsi positionné comme un acteurincontournable en adoptant des mesuresdestinées à inciter les entreprises, encore tropsouvent peu conscientes de la valeur de laformation de leur personnel, à nouer despartenariats avec les centres de formationprofessionnelle existants, y compris des cen-tres intra-entreprise pour le lancement ra-pide de modules de formation continue afinde répondre aux besoins urgents identifiés. « L’implication du secteur privé dans l’élabo-ration des programmes et dans la formationdes jeunes est aujourd’hui une nécessité ma-jeure », pour le président Fotso. C’est pour-quoi une fonction d’appui à l’identification etla définition des besoins en formation profes-sionnelle a été développée en parallèle ausein du GICAM.

Au-delà de ce projet, le président Fotso aaussi montré un intérêt réel sur la probléma-tique de la transition énergétique et la néces-sité pour les entreprises de moderniser leurrapport à la production.

L’Agence Française de Développement tra-vaille aujourd’hui avec le GICAM à la mise enplace d’un mécanisme de finance verte(SNUREF) impliquant le GICAM et le sec-teur financier local.

Dans ce domaine, André Fotso a su infléchirla stratégie du GICAM sur des thématiquesqui sont chères à la France.

Je vous remercie, une fois de plus, de nousavoir associé à cette cérémonie en mémoiredu président Fotso.

«IL A SU INFLÉCHIR LA STRATÉGIE DU GICAM SUR DES THÉMATIQUESCHÈRES À LA FRANCE »

Joël Renou

Joël RenouConsul général de France à Douala

IN MEMORIAM

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Spécial hommage à André Fotso • DOSSIER

Mon cher André,Monsieur le Président,

Nous sommes tous là aujourd'hui, ta famille,tes amis et toute la représentation du sec-teur privé.

Nous sommes là pour te dire au revoir.

C’est un bien triste privilège pour moi, cherPrésident, que de t’adresser cet éloge funè-bre.

J’ai longtemps hésité avant de le faire car jepensais – et je le pense toujours d’ailleurs -n’être pas le plus qualifié pour te rendrel’hommage que tu mérites.

Toutefois, c’est en tant que vice-président dela plateforme du secteur privé que je medois de m’exprimer en ce jour si douloureuxpour le monde des affaires camerounais. Aunom de mes pairs.

Nous avions tous les deux en partage le sensdu devoir. Je te remercie donc d’accepter cethommage que j’espère le plus sincère ethonnête possible.

Tu pars avant nous vers ce grand mystèrequi se cache sous nos yeux mais, commeMaurice Maeterlinck, nous pensons que latombe n'est pas plus redoutable que le ber-ceau car elle ouvre, elle aussi, sur un monde.Alors pour toi qui étais croyant, il ne fait pasde doute qu'une nouvelle vie commence.Une vie sereine, délivrée de la douleur quireste là et nous étreint, délivré de la souf-france et de la maladie, délivré des exigences

d’un quotidien qui ne sait pas s’arrêter letemps de la maladie.

En tant que membre de la communauté desaffaires et être humain tout simplement,comment te quitter, sans regretter l’infatigablebâtisseur et volontariste que tu as toujoursété ?

C'est inondés de tristesse et de compassionque nous, tes pairs, nous tournons vers ta fa-mille pour leur présenter nos plus sincères etrespectueuses condoléances.

Dans ce train qui t'emporte, il y a tout unwagon de réalisations et d’actions à ton actifque nous, vivants, en sursis, garderons.

Le jour est venu pour nous, et en ce lieu, derendre un ultime hommage au formidablecréateur de valeurs et de richesses que tuauras été.

Cher André,

Je ne suis pas une personne qui livre ses sen-timents facilement; mais il était de mon devoird'écrire ces mots, car de toi, tout le monde aretenu tes réalisations entrepreneuriales. Maismoi, au delà de nos différences, et de nos di-vergences, je voudrais relever ton grand sensdu devoir accompli, ton sens du respect dela fonction. Même diminué, tu défiais la souf-france de la maladie et continuais courageu-sement à contribuer à la plateforme dusecteur privé, tu as continué jusqu’aux der-niers moments à t’enquérir des nos activitéset, surtout, à apporter ta pierre à la consoli-dation de la représentation et de l’expressiondu secteur privé.

A titre personnel, j’ai été admiratif de toncourage, de ton extraordinaire et exception-nelle détermination, de ta volonté de vivre… Tu n’as jamais abandonné, et comme le soldatcourageux que tu étais, tu es parti à la tâche.

Même si ces dernières années, nous ne noussommes pas beaucoup vus, sous la prési-dence de André Siaka, durant près de 13 ansau bureau exécutif du GICAM, nous avonsœuvré ensemble à la construction d’un sec-teur privé fort, audible, créatif et participantpleinement à la construction de la nation.

Cher Président André Fotso,

Tu vas désormais rejoindre la lumière etl'éternité car oui, un jour, une personne qui

m'est chère m'a dit que l'on ne partait pastout de suite, que l'on restait quelques tempsavant le grand voyage. Ainsi, je me plais àm'imaginer que tu es là, auprès de nous etque tu vois à quel point tu es une personneprécieuse pour nous tous.

Je te remercie pour ce que tu as toujoursété : un homme de conviction, déterminé,volontaire.

La mort n'est pas l'obscurité. C'est unelampe qui s'éteint car le jour se lève.

Ne pleurons pas de t'avoir perdu, mais ré-jouissons-nous de t'avoir connu.

Tu nous laisses une belle oeuvre bien enta-mée qu’il nous faudra poursuivre.

Nous comprenons et partageons la souf-france de tes proches et de ta famille de tevoir partir si tôt…

Au revoir, Président André Fotso.

Repose en paix.

« UN FORMIDABLE CRÉATEUR DE VALEURS ET DE RICHESSES »Protais Ayangma

Protais AyangmaVice-président de la plateforme du secteur privé

IN MEMORIAM

www.legicam.cm,

c’est être ouvert sur le monde !

Communiquer sur

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Spécial hommage à André Fotso • DOSSIER

Quelques jours après son rappel à Dieu,jours très difficiles pour nous, nous appré-cions à sa juste valeur cet homme de foi etd’engagement, toujours à la recherche dubon résultat et de la cohésion de son équipe.Nous nous remémorons ces bons momentspassés avec lui et, surtout, ces temps degaieté et de partage dans l’efficacité.

« C’était vraiment un homme hors du com-mun et un patron exceptionnel », parolesde ses anciens collaborateurs.

C’était un homme paradoxal à certainségards : il pouvait être à la fois très rapide ettrès lent. Vif comme l’éclair dans sa réflexionparce qu’il était très intuitif, mais très lentparce qu’il savait prendre son temps. Il irritaitmême parfois son entourage par ses retardsdans l’action et par l’impression qu’il donnaitde prendre exagérément son temps pourdécider.

Mais je crois qu’il ne perdait jamais sontemps, il empruntait parfois, simplement, desdétours où il recherchait toujours la sagessepour ne pas se tromper.

Autre paradoxe : c’était un bourreau de tra-vail et un « boss » rigoureux en mêmetemps ; il était plein d’humour et de gaieté,toujours prêt à se tourner lui-même en dé-rision et à prendre les choses au second,voire au troisième degré. Cela créait parfoisdes malentendus, d’ailleurs. Mais pour autant,il connaissait ses dossiers sur le bout desdoigts. Il avait cette capacité à faire des af-faires, à être très professionnel tout en faisantdes plaisanteries. C’est assez rare de voir de

telles dispositions réunies chez une mêmepersonne, surtout lorsqu’on connaît saproactivité et sa vision futuriste.

C’était quelqu’un de très autonome : il n’avaitpas besoin d’être très entouré. En mêmetemps, la solidarité était son maître-mot. S’iln’a jamais eu de shadow cabinet à ce que jesache, par exemple, c’était justement pourpouvoir être en contact direct avec le plus degens possible et de pouvoir prendre la bonnedécision en toute connaissance de cause.

Il était inépuisable. Quand il avait envie defaire quelque chose, il le faisait mais aprèsavoir pris tout le temps nécessaire à la récoltedes informations idoines et à l’analyse raffinéeque lui permettait de faire sa très vive intelli-gence. Il savait aussi toujours préserver les in-térêts de tous et être ouvert à tout échangesou discussion, quel que soit l’âge, la classe so-ciale, l’origine ou l’obédience politique de l’in-terlocuteur.

Je pourrais aussi vous parler de rencontresavec les autorités et les grandes personnalitésde ce monde que nous avons pu côtoyer en-semble : il arrivait toujours à trouver le motjuste pour détendre l’atmosphère à traversdes plaisanteries dont il avait le secret ; il avaitsouvent le bon mot pour mettre tout lemonde à l’aise, quel que soit le caractère sé-rieux du thème à débattre. Et c’est vrai quela plupart du temps, ça marchait.

Cet homme que je voudrais humblementnommer avec votre permission, vous le saveztous, est M. André Fotso qui a fait notrefierté et demeure un pionnier et un modèlepour bon nombre d’entre nous car sa répu-tation a largement dépassé les frontières duCameroun.

Certains intervenants avant moi ont procédéavec précision à la revue détaillée tant de savie personnelle que de sa vie professionnelle.

Pour ma part, je voudrais tout simplementrappeler que le président Fotso était ce sage,cet homme de foi, en tout cas, un homme ré-solument tourné vers la solidarité régionale,africaine et vers l’avenir.

La nouvelle de son décès nous est parvenuecomme un coup de massue. Elle est terrible.C'est une perte pour le patronat africain auregard de sa dimension intellectuelle et mo-rale et de son soutien inestimable à nos or-ganisations patronales.

Le président Fotso, tant attaché aux valeurset aux traditions de son terroir d’origine, amarqué son temps par son humilité, sa mo-destie et, surtout, par son courage.

Le président Fotso a défendu toute sa viel’entreprise pour qu’elle soit perçue par touscomme le principal créateur de richesses etd’emplois, apte à apporter de tout temps samodeste pierre à l’édifice du développementéconomique et social de nos pays.

Mesdames et Messieurs,

En ce jour d’hommage, je souhaite à monhumble niveau, rendre un hommage des plusmérités à ce bâtisseur de l'économie came-rounaise, avocat défenseur et icône de lacause des opérateurs économiques et del’entreprise.

Il faut, en outre, noter que toutes les activitésdu président Fotso avaient pour objectifprioritaire la promotion de l'investissementdans son pays, la création de nouveaux pro-duits financiers pour les PME et le rétablis-sement de la confiance entre le secteurpublic et le secteur privé.

Grand homme dont l’œuvre ne pourra ja-mais s’effacer comme un simple trait decrayon par une gomme, tel était mon frère :le président André Fotso.

Pars en paix, tu as fait ce que tu devais pourton pays et ton continent. Je suis sûr que tuvoulais en faire encore plus, mais que pou-vons-nous, simples humains contre la volontéde Dieu?

Mes condoléances au GICAM et à la grandefamille éplorée.

Repose en paix, cher frère, et que le Seigneurt’accueille en son paradis.

« UN PIONNIER ET UN MODÈLE »Jean Kacou Diagou

IN MEMORIAM

Jean Kacou DiagouPrésident, CGECI

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DOSSIER • Spécial hommage à André Fotso

J'ai rencontré M. André Fotso pour la pre-mière fois il y a plus d'une trentaine d'années,alors que j'étais jeune lycéen. Il m'avait ins-tantanément frappé par son élégance, signequ'il accordait du soin à son look, qu'il aimaitle chic, le beau. Cette impression s'est confir-mée quelques années plus tard, lorsque jel'ai côtoyé plus souvent à l'occasion d'unstage académique que j'ai effectué en 1987à Rhône-Poulenc où il officiait comme DAF.

En 1991, je ne fus pas surpris lorsqu'il vintme voir en compagnie des Sieurs FrançoisYoumsi Mogtomo et Dominique Tchom-thoua, pour solliciter une caution bancaire envue de l'agrément de 3T (entreprise qu'ilsvenaient de créer pour faire dans le trans-port –transit et l'acconage) comme transi-taire en douanes. Fort de la confiance queces visiteurs avaient inspirée en moi, je n'avaispas hésité à prendre ce risque. C'était l'undes premiers pas d'André dans les affaires.

Ambitieux qu'il était, André revint me voirquelques temps plus tard avec undeuxième projet : FME Agrochimie qu'ilconduisait avec son associé et ami FrançoisYoumsi Mogtomo. Le but de leur visite étaitde solliciter un financement en vue du rachatdu stock de Rhône-Poulenc, décidée à quit-ter le Cameroun. C'était un projet de typestart-up et les délais de décision étaient ex-trêmement courts. Mais, fort de l'image degagneur que j'avais de ces deux entrepre-neurs en puissance, et en dépit des sanctionsqui planaient sur moi pour violation de pro-cédures, je forçai le débit sur le compte pourleur offrir cette opportunité; le dossier de ré-gularisation ne fut monté que plus tard.

André et moi devions alors nous fréquenterplus souvent pour suivre ces projets.

Dans la foulée, nous nous retrouvions enprivé pour partager des repas, puis en publicà l'occasion de diverses cérémonies dontcelles du « Club » ou j'étais souvent son in-vité. Plus récemment, nous avons travaillé surdes commandes de COMETAL et échangésur la marche du GICAM, ainsi que celle dela plateforme du dialogue secteur public-secteur privé où nous siégions avec 10 au-tres membres. A chacune de ces occasions,André se faisait remarquer par sa posture deleader et par la qualité de ses interventions.Il n'était pas un personnage anonyme.

Souvent, pendant nos rencontres, alors queje le félicitais pour ses actions, il n'avait decesse de me dire toute son admiration pourmoi en soulignant (non sans insistance) quemon potentiel était sous-utilisé et qu'il y avaiturgence à prendre plus d'initiatives et de res-ponsabilités. Après le renouvellement de sonmandat de président du GICAM et consta-tant que je ne m'empressais pas de mettremes talents à profit, André me confia qu'ilétait sur une piste pour moi et qu'il m’endonnerait plus de précision le moment venu.Malheureusement, sa disparition vient clorece dossier d'un trait. De même, nous n'ou-vrirons pas la bouteille spéciale que j'avaisconservée (à sa demande) pour célébrer sesvictoires.

D'André, je garde le souvenir d'un entrepre-neur dynamique, conquérant et persévé-rant, d'un homme combatif et social, d'unleader ambitieux et charismatique.

En tant entrepreneur, il a eu le courage decréer des entreprises, d'affronter des difficul-tés, d'apprendre de ses erreurs, de releverdes défis et donc, de gagner en efficacité.

Comme être social, il a su consacrer dutemps aux autres en dépit de sa charge detravail. De ce point de vue, il a certainementinspiré beaucoup de jeunes qui voyaient enlui un meneur d'hommes entretenant unrêve pour sa grande communauté des hu-mains. Admiratif du succès des autres etanimé du goût du beau, il critiquait sévère-ment la médiocrité, mais restait courtois etconstructif.

Son leadership a atteint le summum à la têtedu GICAM où il défendait remarquablementle patronat camerounais, convaincu que lerôle de celui -ci serait central dans le proces-

sus de développement économique denotre pays. La qualité des documents pro-duits ainsi que la densité des activités duGICAM sous son mandat parleront encorelongtemps pour lui.

Il était stoïque (il souffrait en silence) et sevoulait rassurant en toutes circonstances. Jeme souviens qu'à l'occasion du forum éco-nomique France-Cameroun, à la faveur de lavisite à Yaoundé du chef de l’Etat françaisFrançois Hollande, constatant que j'étaisbouleversé par l'aspect de son visage quiavait changé, il m'avait dit « Tchue djie, AGoh Ooh) » (traduction : « Sois tranquille,ça va aller “. En fait, c'était la deuxième foisqu'avec sérénité André me rassurait (mieux,me réconfortait) par rapport à son état desanté. André était exigeant, il aimait leschoses bien faites et avait le sens du détail.Ceux qui l'ont côtoyé ont certainement ob-servé une grande cohérence entre sa philo-sophie de vie et sa manière de la mettre enœuvre.

Mon grand frère André s'en est allé sansdoute tôt, puisque nous étions en droit d'at-tendre encore beaucoup de lui, mais sonpassage sur terre n'a pas été « transparent».Il a, pour ma part, bien joué sa partition. Leprésident Fotso et non moins capitaine d'in-dustrie a été l'un de ces géants qu'on neremplace pas par un simple clic. Il était enphase avec Confucius qui disait : « Exigebeaucoup de toi-même et attends peu desautres. Ainsi, beaucoup d'ennuis te serontépargnés.»

Monsieur le perfectionniste, Président Fotsoet cher grand frère André, puisse le Seigneurgarder ton âme dans la paix.

« VA EN PAIX, MONSIEUR LE PERFECTIONNISTE »Pierre Kam

Pierre KAM, PhDPrésident, Camlease

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Spécial hommage à André Fotso • DOSSIER

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, en vos rangs, grades et qualités respectifs,

Il est vrai que nous sommes devenus fami-liers des cérémonies funéraires et d’adieuxqui occupent nos week-ends pour célébrerla mémoire et dire adieu à des êtres quinous sont chers, au point que cela semblemême devenu routinier, voire banal.

La plupart d’entre nous souscriront à ce ritesamedi prochain à Bandjoun, à l’occasion desobsèques d’André Fotso à des titres divers :parents, amis, partenaires d’affaires, collabo-rateurs ou membres d’associations...

Aujourd’hui, c’est différent. En effet, la cir-constance qui nous réunit ici et maintenantest différente, car inédite et exceptionnelleau sein de notre institution, le GICAM qui,pour la première fois, perd un président pen-dant l’exercice de ses fonctions. Faisons levœu et prions que cela ne nous arrive plus.André Fotso, pardon M. André Fotso, excu-sez-moi, M. le président André Fotso à quinous rendons hommage ici a marqué sa viede plusieurs empreintes.

Au titre de l’UCAM, l’Union des Consigna-taires et Armateurs du Cameroun, créée en1949, nous l’avons connu comme membrede notre syndicat patronal au travers de lasociété 3T, qu’il a créée en 1991 pour exer-cer notamment des professions para - mari-times dans les ports camerounais, à savoir letransit, l’acconage, la manutention, la consi-gnation et l’agence maritime.

C’est au titre de ces deux dernières profes-sions, la consignation et l’agence maritime, etau regard de la dimension prise par notresyndicat professionnel, qu’il décide d’intégrerl’UCAM dont 3T devient membre à l’occa-sion de son assemblée générale du 23 avril2015.

Dans le cadre de ses multiples activités,l’UCAM retrouve le président André Fotsoau sein du Comité FAL dont il assure effec-tivement la présidence, cette fois en qualitéde président du GICAM, du 1er janvier 2014au 1er mars 2016, date de la promulgationdu décret du Premier Ministre qui met finaux activités du Comité FAL et le remplacepar le CONAFE, Comité National de Facili-tation des Echanges.

Au travers de ces différents prismes, le pré-sident André Fotso nous est apparu commeun homme engagé, déterminé, un produc-teur d’idées qui consultait et se concertaitsouvent pour les mûrir, et un travailleuracharné qui ne pouvait pas s’arrêter, qui nevoulait pas être arrêté.

Il nous l’a encore prouvé et nous en avonstous été témoins au crépuscule de sa viealors que, très affecté par la maladie, il a voulurester actif, toujours au front ou, pour nousles maritimes, toujours sur le pont, et c’estnous qui, étonnés, souffrions à sa place.

Adieu, André, adieu, Monsieur le Président.

Que ton âme repose en paix.

« UN PRODUCTEUR D’IDÉES »Charles Melchior Moudouthe

Charles Melchior MoudoutheSecrétaire exécutif, UCAM

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DOSSIER • Spécial hommage à André Fotso

Je rencontre André Fotso pour la premièrefois en octobre 1990. C’était à Douala, dansles locaux des filiales camerounaises duGroupe chimique et pharmaceutique fran-çais, Rhône Poulenc. Je venais alors de quit-ter mon poste de directeur financier adjointde Sic Cacaos, filiale camerounaise duGroupe français Barry, pour rejoindre lepôle pharmaceutique de Rhône Poulenccomme directeur financier de Rhône Pou-lenc Santé Industrie et de Rhône PoulencPharma Cameroun. André y travaillait déjàpour le pôle Chimie/Agro-chimie, en qua-lité de directeur financier de Rhône Pou-lenc Afrique centrale.

D’entrée, le courant passe entre nous,nourri par une proximité professionnelle etde fonction. C’est le point de départ d’unelongue amitié que le départ d’André duGroupe en 1993 n’entama point. Avec cedépart, son aventure d’entrepreneur estlancée, sa soif de prendre des risques cal-culés s’en trouve assouvie.

Quelques années plus tard, nous nous re-trouvons au Groupement Inter-patronal duCameroun, lorsqu’il adhère à cette organi-sation dont je suis alors le secrétaire généraldepuis 1995. André Fotso s’illustre commeun membre particulièrement engagé etactif. Durant les années de ma présence ausein du Groupement, cette implication luivaudra de devenir assez rapidement mem-bre du Bureau, l’organe politique duGICAM, puis président de commission.

Je me souviens encore de la joie avec la-quelle il accueillit sa nomination comme

membre du Bureau du GICAM : il allaitpouvoir, me disait-il alors, porter plus acti-vement la voix des PME au sein du Grou-pement. Ce fut effectivement le cas.

Doté d’une puissance de travail remarqua-ble, passionnément épris de son métier, etdur à lui-même autant qu’il était exigeantd’autrui, il se dévoua pour les causes qu’ildéfendait. Nous eûmes des désaccords surla vision de l’organisation, ses orientationsstratégiques, le fonctionnement des com-missions. Pour autant, nous avons pu bientravailler ensemble, mus tous les deux parle souci de l’avenir d’une organisation quenous chérissons.

Je quitte le GICAM en avril 2004. En 2011,accéder à la présidence du GICAM a étépour André Fotso un moment de grandessatisfaction et de fierté, une position qui luipermettait de plus et mieux imprimer samarque sur la marche et le devenir de l’or-ganisation. La maladie n’a en rien altéré sonenvie, sa fougue et son enthousiasme. Dureste, à le voir en janvier 2015, et bien qu’af-fecté par le mal qui le rongeait, je n’eus pume douter que le dénouement fatal était siproche.

Le destin n’a pas voulu qu’André Fotso pa-rachevât dans le calme du soir toute sonœuvre, après la tâche accomplie auGICAM, dans ses entreprises et ailleurs. Ilpart dans la plénitude de l’âge et de sonêtre, terrassé par un mal qui a pu – et aprèsquelles luttes – avoir raison de sa résistanceet de sa farouche volonté de vivre, de vivrepour les siens, ses entreprises, son patronat.

D’autres réalisations et victoires s’ouvraientà lui. Au seuil du moment où il croyait enfinsaisir le bonheur, il quitte ce monde pourplonger dans l’abîme impénétrable dunéant. A ses projets, André Fotso a donnésans compter ses forces, son intelligence,son cœur, sa vie. Celle-ci, il la couronne pré-maturément, il est vrai, mais par un belexemple, en mettant ses actes en accordavec ses principes.

La place qu’André Fotso avait prise parmiceux qui sont les serviteurs passionnés del’idéal de l’entreprise et du secteur privé semesure aux regrets, nombreux, expriméspar ses pairs depuis l’annonce de sa dispa-rition. Elle se mesure aussi aux témoignagestout aussi nombreux de fraternité et d’ami-tié qui vont de toutes parts vers ceux dontl’affection est désormais à jamais meurtrie.

La mort reste un geste brutal, qui fauche àtout stade de la vie d’un homme. Elle estparmi les épreuves que nous subissonsavec résignation. Que les compagnes d’An-dré Fotso, qui ont été admirables de dé-vouement pendant ces années de maladieet ses enfants, me permettent de leur ex-primer ici, non de vaines consolations, maisma profonde et sincère sympathie.

Dans quelques jours, c’est avec raison queses veuves, ses enfants, mouilleront de leurslarmes le sol qui va engloutir leur époux,leur père. En le perdant, ils perdent beau-coup, ils perdent leur appui moral, leurcompagnon dans la vie, leur guide, leur ami,leur protecteur en toutes circonstances.

Je m’unis à eux, et à toutes celles et tousceux qui l’ont aimé pour donner à AndréFotso, à travers cet hommage, une dernièremarque d’amitié et de sympathie.

Repose en paix, ami tombé au champd’honneur,

Ton souvenir sera impérissable dans noscœurs.

« IL S’EST DÉVOUÉ AUX CAUSES QU’IL DÉFENDAIT »Francis Sanzouango

Francis A. SanzouangoSenior Adviser BIT

IN MEMORIAM

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CEREMONIE D’HOMMAGEAU SIEGE DU GROUPEMENT INTER-PATRONAL DU CAMEROUN

OBSÈQUES À BANDJOUN

Le 21 décembre 2011, André Fotso se faisait élire à la tête du GICAM. Sonprogramme, ambitieux, est en direction de diverses cibles : les membres duGroupement, les autres organisations du secteur privé, les jeunes, les pou-voirs publics, la diaspora…

Fort des résultats obtenus durant son premier mandat et soucieux de parfaire l’œuvre entamée,il présente sa candidature à sa propre succession et est réélu président du GICAM le 18 décem-bre 2014. Son départ, le 02 août 2016, ne lui permettra malheureusement pas d’aller au bout deson programme.Nous faisons ici un bilan des listes « Alliance Active » et « Alliance Active II ».

Vincent Koueté,

Chef du département«Economie», GICAM

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Spécial hommage à André Fotso • DOSSIER

• Instauration et pérennisation de l’Univer-sité du GICAMCinq assises de l’Université du GICAM ontété organisées avec régularité et un succèséclatant, sur des thématiques d’intérêt ma-jeures : en 2012 (L’entreprise africaine effi-cace), 2013 (L’entreprise intelligente), 2014(L’entreprise compétitive), 2015 (L’entrepriseoffensive) et 2016 (L’entreprise championne).Il s’agit désormais d’un rendez-vous privilégiépermettant des interactions visant une intros-pection des entreprises et des échanges sansdétour sur les thématiques triées sur le volet.Les chefs d’entreprise et les milieux universi-taires sont mis en relation dans une logiqueandragogique ; les chefs d’entreprise natio-naux et de la diaspora se retrouvent dans unelogique de témoignage et partage d’expé-rience.

Ces assises connaissent une affluence toujoursplus grande, signe de la pertinence de l’initia-tive et de son intérêt pour les entreprises. Sesacquis sont le renforcement des capacités desdirigeants / cadres, le rapprochement entre larecherche universitaire et l’entreprise, la valo-risation et l’implication de la diaspora entre-preneuriale, le renforcement du partenariatpublic/privé et la mise en perspective deséchanges d’expériences entre entreprises.

• Augmentation du nombre de membresL’une des ambitions affichées dans les pro-grammes successifs des listes « Alliance Ac-tive» et «Alliance Active II» étaitl’accroissement du nombre de membres.L’objectif était d’atteindre le seuil de 500membres à fin 2014 à travers une nouvellepolitique ayant pour perspective de renforcerle pouvoir de négociation du Groupement.Pour y parvenir, l’accent a été mis sur la sensi-bilisation, la simplification des procéduresd’adhésion (en facilitant notamment le parrai-nage), une plus grande flexibilité sur les tauxde cotisation et l’ouverture sur la diaspora.Entre décembre 2011 et novembre 2014, untotal de 161 nouveaux membres ont rejointle Groupement. • Relance des Journées de l’Entreprise (JDE)

L’œuvre d’André Fotso à la tête du GICAM

MOBILISER TOUS LES ACTEURS POUR L’ACCÉLÉRATIONDE LA CROISSANCE

André Fotso

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Deux éditions des Journées de l’Entrepriseont été organisées en février 2013 et mai2016, respectivement sur les thèmes : « En-treprise et accélération de la croissance » et« L’émergence des champions nationaux ».Les diverses activités réalisées ont permis decélébrer l’entreprise : la Marche du managera voulu refléter le quotidien de l’entrepreneurcamerounais ; le salon des entreprises, établià la Maison du parti de Bonanjo, a été un es-pace de démonstration, de promotion etd’échanges ; les conférences – débats ontconsacré la notoriété du Groupement dans

la définition des politiques et stratégies éco-nomiques ; le Guichet « Initiative – Jeunes » apermis de sélectionner, primer et accompa-gner des projets portés par des jeunes.

• Institution d’un think tank économique :le CREGPour éclairer d’un œil nouveau l’orientationdes politiques économiques et contribuer àl’amélioration de la réglementation en la ma-tière, le GICAM s’est doté d’une instance

spécifique afin de créer du liant entre le savoir(monde de la recherche), la destruction créa-trice (monde de l’entreprise) et le pouvoir(monde politique). La création du Cercle deRéflexion Economique du GICAM (CREG)permet d’apporter une rigueur académiqueà l’étude des problèmes d’une économie ca-merounaise clairement organisée, depuis1990, autour de l’entreprise créatrice de ri-chesses et garante de la cohésion sociale. Demanière spécifique, il s’agit d’analyser les fac-teurs technologiques, économiques et finan-ciers du pays pour les mettre au service de

l’entreprise (objectif intra), de constituer lecogito ergo sum de l’entreprise (objectifinter) et de densifier l’expression de l’entre-prise pour solidifier son discours et rendrerobuste sa participation aux rencontres avecle gouvernement et les autres acteurs (ob-jectif extra).

Le CREG a publié un ouvrage d’envergure :«Les 100 propositions pour l’émergence». Ilest également à l’œuvre dans l’animation des

assises de l’Université du GICAM et desconférences organisées dans le cadre desJDE.

• Densification du dialogue publicAyant fait de la densification et la structura-tion du dialogue public/privé un axe privilégiéde ses efforts pour l’amélioration de l’envi-ronnement des affaires au Cameroun, leGICAM a accordé une importance particu-lière à l’amélioration de l’efficacité des prin-cipales plateformes d’interaction avec leGouvernement. Le Groupement a été auxavant-postes des différentes assises du Ca-meroon Business Forum (CBF), la principaleplateforme de dialogue public/privé au Ca-meroun :- il a été un acteur principal des concerta-tions MINEPAT / Secteur privé ; - il a initié une plateforme de partenariat avecle MINADER, autour de la promotion del’agriculture de seconde génération ;- une plateforme de concertationMINFI/Secteur privé a vu le jour et a été ac-tivée à l’occasion de la préparation de la loide Finances depuis 2015 ;- le Conseil exécutif du GICAM, sous laconduite de son président, a été reçu en au-dience par plusieurs autorités administrativeset diplomatiques du pays (PM, MINEPAT,MINEE, MINFI, MINSANTE, MINTSS, MIN-MIDT, MINEPDED, MINEFOP …);- des membres du Gouvernement ont étéreçus au GICAM (MINEPAT, MINFI, MINP-MEESA, MINADER, MINTSS, MINTP, MIN-SANTE, MINAC, MINDCAF…) à l’occasionde la tenue des activités phares du Groupe-ment ;- sous la présidence et l’impulsion duGICAM, le Comité FAL a initié des concer-tations stratégiques pour apporter une solu-tion au problème de congestion du Port deDouala ;- le Groupement a activement contribué àl’élaboration de certains textes d’envergurecomme la loi fixant les incitations à l’investis-sement privé ou encore la loi sur les zoneséconomiques.

• Accroissement des services aux membresDans l’ambition de construire un Groupe-ment à l’écoute et au service de ses adhé-rents, plusieurs initiatives ont été entreprisespour répondre aux sollicitations des entre-prises et organisations membres, les accom-pagner dans la résolution de leurs problèmeset mettre à leur disposition des services plusinnovants. C’est ainsi que :- le Business Advisory Services (BAS) a étérestructuré et est désormais plus performantdans l’organisation des sessions de formation.Son offre de services est en cours d’élargis-sement grâce aux partenariats noués respec-tivement avec le BIT pour la promotion del’entreprenariat féminin et avec le MINP-MEESA pour la vulgarisation de l’approcheKAIZEN ;- une commission «Assistance aux adhérents»a été créée pour structurer les réponses,

DOSSIER • Spécial hommage à André Fotso

Avec le secrétaire général de l’Assemblée Nationale

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orientations, conseils et assistance apportésaux adhérents ayant saisi le Groupementpour des préoccupations spécifiques. Elle tra-vaille en particulier sur les projets de créationd’un Club des créanciers de l’Etat et d’un Ob-servatoire des contrôles administratifs ;- l’initiative « Un patron – Une plantation » aété lancée pour impulser une vaste dyna-mique d’implication des chefs d’entreprisedans la promotion de l’agriculture dans di-verses filières agricoles, avicoles et piscicoles ;- le mardi 29 octobre 2013, le GICAM a pro-cédé à la signature d’un protocole d’accordavec un pool d’établissements bancaires etun fonds de garantie pour la mise en placed’un projet pilote de financement et d’ac-compagnement des petites et moyennes in-dustries au Cameroun ;- pour le développement de la formationprofessionnelle, le GICAM est impliqué (enpartenariat avec le MINEFOP et l’AFD) dansle projet de construction de deux centres deformation professionnelle sectoriels (CFPS)qui mettront sur le marché des technicienset des ouvriers spécialisés dans les métiersde la maintenance industrielle, du transportlogistique et de l’agro-industrie ;- la politique de communication du GICAMa été restructurée avec l’instauration d’unenewsletter mensuelle pour informer le publicsur les activités du Groupement, une revuequotidienne de la presse et des appels d’of-fres est mise à la disposition des adhérentspar voie électronique.

• Multiplication des partenariatsAvec la meilleure visibilité acquise par leGICAM ces dernières années, plusieurs ad-ministrations et institutions privées ont solli-cité des partenariats qui ont parfois abouti àla signature de protocoles d’accord en bonneet due forme. Il en est ainsi de :

- la convention GICAM-ANOR pour la pro-motion de l’activité de normalisation et de ladémarche qualité et la dynamisation des ac-tivités de la Cellule de lutte contre le com-merce illicite ;- la convention GICAM-Assemblé nationale

qui a inauguré une nouvelle forme innovanteet alternative du dialogue public-privé, enpermettant aux parlementaires de toucherdu doigt les réalités des chefs d’entreprise ;- la convention GICAM-ARMP qui a pourobjectifs l’assainissement du système de lacommande publique et la préférence localedans la commande publique ;- la convention GICAM-Université deDouala pour participer à l’amélioration de laqualité de la formation ;- la convention GICAM-UCAC/ICAM quivise à accompagner le développement de laformation en alternance.- la convention GICAM-IUE/INSAM pour fa-ciliter l’insertion des apprenants dans les en-treprises à travers des stages académiques ;- la convention GICAM-PANESS Conseilpour la promotion des cycles de formationen leadership ;- la convention GICAM-CONAC avec pourbut de contribuer à la réduction de l’ampleurde la corruption dans la société en généralet dans le monde des affaires en particulier.- La convention GICAM-MINRESI pour lapromotion de l’implication des entreprisesdans le développement de la recherche etl’innovation.

• Réforme et redynamisation du Centred’Arbitrage du GICAM (CAG)Une réforme globale du CAG a été mise enoeuvre. Elle a consisté en une révision du rè-glement du Centre et du règlement d’arbi-trage, une augmentation du nombre demembres du Comité Permanent (de trois àcinq), une révision de la liste des arbitres, unrenforcement du personnel du Centre avecle recrutement d’un secrétaire général, ainsique l’aménagement d’un local qui lui sera ex-clusivement dédié au sein de notre immeu-ble-siège. Le CAG dispose désormais d’unestructure institutionnelle et réglementaireplus moderne et plus adaptée pour lui per-mettre d’être plus performant aux servicesde la communauté des affaires.• Mise en route de la relance de l’UNIPACE,outil d’intégration régionale des affairesA l’issue d’une rencontre d’échanges avec lesautres patronats d’Afrique centrale en mai

2012, en marge d’une assemblée généraleordinaire du Groupement, il a été décidé deréformer les textes pour intégrer les aspira-tions de l’heure, régler la question des coti-sations, assurer la régularité des réunions etenvisager l’éventuelle intégration la Répu-blique Démocratique du Congo. Une réu-nion de relance de cette organisation s’esttenue au GICAM le samedi 27 juin 2015 eta débouché sur l’adoption de nouveaux sta-tuts de cette organisation. Malheureusement,la faible réactivité des organisations membresaux différentes relances du GICAM n’a pasencore permis la tenue des élections pour lamise en place des nouveaux organes diri-geants.

Avec l’appui du BIT, le Groupement a abritéun symposium de haut niveau des organisa-tions patronales d’Afrique francophone, his-panophone et lusophone du 26 au 28septembre 2012. Ce symposium a donnénaissance au « Processus de Douala » pourune refondation de l’organisation patronaleafricaine.

A l’issue des rencontres avec les ambassa-deurs de Côte d’Ivoire, de Guinée équato-riale et du Gabon au Cameroun, le GICAMa obtenu que les conditions et délais d’ob-tention de visa à destination de ces payssoient simplifiées et raccourcis pour lesmembres du GICAM.

• Ouverture vers l’Afrique de l’OuestA l’initiative du GICAM, les organisations pa-tronales membres de l’Union des Patronatsd’Afrique Centrale (UNIPACE) et celles dela Fédération des Organisations Patronalesd’Afrique de l’Ouest (FOPAO) se sont ren-contrées à Douala les 09 et 10 octobre2014. Cette rencontre inédite a débouchésur la « Dynamique de Douala » et un pland’action visant à renforcer l’implication dusecteur privé dans la concrétisation de l’inté-gration sous-régionale et régionale dont lesenjeux sont démultipliés dans le contexte ac-tuel de mondialisation.

Spécial hommage à André Fotso • DOSSIER

IN MEMORIAM

Avec Jean Kacou Diagou, président de la CGECI(patronat ivoirien)

Le GICAM, qui ambitionne de jouer un rôle plus important dans la promotion de l’entreprena-riat féminin au Cameroun, a sollicité l’appui du Bureau des activités pour les employeurs duBIT (ACT/EMP) afin de renforcer ses capacités dans ce domaine. C’est ainsi que le projet d’ac-compagnement des femmes entrepreneures GICAM-BIT a vu le jour.

Ce programme vise, à travers une démarche intégrée, la création, la promotion et le suivi demicro, petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes en vue de leur plus grandeinsertion dans les activités économiques et leur permettre de contribuer à la croissance. L’ob-jectif est de former 300 femmes jusqu’en juin 2017 : 200 suivant l’approche GERME (Gérezmieux votre entreprise) et 100 suivant l’approche CREE (Créez votre entreprise).

La cérémonie de lancement officiel du projet s’est tenue au GICAM le 26 septembre 2016. Elleétait présidée par Mme Marie-Thérèse Abena Ondoa, ministre de la Promotion de la Femmeet de la Famille, en présence de M. Armel François, président du GICAM et Mme Vera Paquete-Perdigao, directrice du Bureau sous-régional de l’OIT.

L’innovation dans cette démarche est l’association d’une formation en entreprenariat suivantla méthodologie GERME (déjà introduite au Cameroun par le BIT) à d’autres aspects liés audéveloppement de l’entreprenariat féminin, à savoir : (i) la création d’un environnement favo-risant l’entreprenariat féminin, (ii) le renforcement des capacités institutionnelles, (iii) le ren-forcement des capacités techniques des bénéficiaires, (iv) l’accès au financement, (v) l’accèsaux marchés, (vi) l’accès aux informations, (vii) le travail décent et (viii) le développement, lavulgarisation et l’adaptation d’outils et de services d’appui pour les femmes entrepreneures.

Le maître-formateur senior du BIT présente le programme de renforcement des capacités desfemmes entrepreneures mis sur pied par le GICAM, en collaboration avec le BIT.

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FOCUS • Bulletin du GICAM N° 68 • Décembre 2016

Qu’est-ce que l’approche GERME ? Que ren-ferme-t-elle concrètement ?GERME est un acronyme qui signifie « GérezMieux votre Entreprise ». En anglais, on dira“Start and Improve Your Business” (SIYB).C’est un programme de formation à l’entre-preneuriat mis en place et diffusé par le Bu-reau International du Travail (BIT) à traversle monde. Ce programme vise à améliorerles bases de création et gestion des micro,petites et moyennes entreprises afin de lesrendre plus durables et plus performantes,de même que de promouvoir et consolider

les emplois dans le secteur privé. Aujourd’hui,GERME/SIYB est l’un des programmes deformation les plus structurés et utilisés enmatière d’entreprenariat. Il est présent dansplus de 100 pays dans le monde et sur tousles continents. Il propose, globalement, 4types de formation :

- TRIE (« Trouvez votre Idée d’Entreprise »).Cette formation de très courte durée per-met à toute personne désireuse de créer sapropre entreprise, de s'auto-évaluer à traversun test sur son profil d’entrepreneur, pour

déceler ses qualités et les points à amélioreren vue de réussir dans les affaires. Elle per-met à l’entrepreneur potentiel de cerner lestechniques d’identification d’une idée d’en-treprise et d’en identifier une qui soit éco-nomiquement viable, qui corresponde à sonprofil et qui réponde aux exigences légales,socio-économiques et environnementales.

- CREE (« Créez votre Entreprise »). La for-mation CREE permet à l’entrepreneur po-tentiel de cerner la démarche de créationd’une entreprise, notamment l’élaboration

GICAM ET BIT POUR L’ENTREPRENARIAT FÉMININ

« GERME/SIYB EST L’UN DES PROGRAMMES DE FORMATION LES PLUSSTRUCTURÉS ET UTILISÉS EN MATIÈRE D’ENTREPRENARIAT »

Zomahoun Dissou

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Décembre 2016 • Bulletin du GICAM N° 68 • FOCUS

d’un plan d’affaire. Elle aborde aussi plusieursaspects liés à la planification du démarragedes affaires, y compris les précautions à pren-dre pour la recherche de financement et ledémarrage effectif de l’entreprise. Cette for-mation est aussi utile pour des entrepre-neurs en activité si ceux-ci désirent revoir lesbases de création de leur entreprise exis-tante, procéder à une extension de l’entre-prise ou en créer une autre.

- GERME (« Gérez Mieux votre Entreprise »).Cette formation destinée exclusivement auxentrepreneurs en activité permet à ceux-cid’améliorer la performance de leurs entre-prises à travers de meilleures aptitudes etréflexes en gestion.

- AVE (« Agrandissez votre Entreprise »). Elleest destinée exclusivement aux entrepre-neurs en activité, principalement les entre-prises ayant atteint un niveau dedéveloppement et disposant déjà d’un mini-mum d’outils et d’aptitudes en gestion. Cetteformation permet d’accompagner ces entre-prises dans la mise en place d’un plan stra-tégique de croissance.

En tant que spécialiste et expert dans le do-maine de la formation, pensez-vous qu’il existeune grande différence entre les formationsoffertes par d’autres institutions ou organismeset celles que propose le BIT ?Des programmes de formation en entrepre-neuriat, il en existe un grand nombre dans lemonde avec différents labels qui utilisent,dans certains cas, à peu près les mêmes ap-proches (approche participative notammentbasée sur les principes andragogiques), maisle programme GERME se distingue de la plu-part des autres sur plusieurs points. Je vou-drais me contenter d’en citer 4 :

- son approche d’intervention, dite«Approche Programme», qui s’appuiesur trois piliers : le premier pilier est unentretien préalable de sélection avectout candidat pour identifier ses besoinsréels, ce que nous appelons «Analysedes besoins en formation». Dans le casdes entreprises déjà existantes, on ef-fectue un diagnostic préliminaire del’entreprise afin que la formation soitune réponse concrète à des problèmesréels identifiables ; le deuxième pilier estle séminaire de formation lui-même, aucours duquel l’apprenant est fortementimpliqué dans l’apprentissage, quel quesoit son niveau d’instruction ; le troi-sième pilier est le suivi des entrepre-neurs formés, qui consiste à lesaccompagner dans la planification et la miseen œuvre des changement espérés ;

- la variété de ses offres, ses outils simples,pratiques et adaptés à la réalité et au niveaudes apprenants. Toutes les catégories y trou-vent leur compte (y compris celle des moins

instruits), et les participants ont droit à un kitcomposé de manuels des participants illus-trés, dans un style simple et accessible à tousles niveaux d’instruction, édités par le BIT quien détient les droits d’auteur. Même lesmoins instruits reçoivent une collectiond’images et un résumé des « cours » ;

- le contrôle de qualité qui est de mise. Eneffet, pour être formateur GERME, il fautavoir suivi un cycle rigoureux de formationdes formateurs et se soumettre à un recy-clage régulier selon les normes édictées parle BIT dans ce domaine, quels que soientvotre niveau initial de qualification et votreexpérience. On ne peut ni s’improviser ni sedécréter formateur GERME. De plus, pourmaintenir son statut de formateur (son ac-créditation), le formateur doit se montrerperformant (sa performance est principale-ment évaluée à travers celle des entrepre-neurs qu’il a formés) et respectueux desnormes et principes de mise en œuvre duprogramme GERME. Les structures parte-naires, notamment les cabinets de formation,sont aussi soumis à ce contrôle de qualité ;

- l’actualisation et l’adaptation régulières desoutils GERME et du contenu, de même queles évaluations internes régulières des per-formances au plan mondial, initiées et coor-données par la Coordination mondiale duprogramme GERME (SIYB Global Team)basée au siège de L’OIT à Genève. On devraajouter que le programme GERME est pro-bablement celui qui a le plus fait l’objetd’études d’impact indépendantes (par curio-sité !) en raison des résultats surprenants qu’ilpermet d’obtenir.

Cycle de formation GERME selon l’approche programme

Sur quels aspects de la gestion d’entreprisemettez-vous le plus l’accent au cours des for-mations ? Si je considère la formation relative à la ges-tion des entreprises (celles destinées aux en-trepreneurs en activité), je dois dire quenous abordons généralement 7 modules :

Entreprise et Famille, Marketing, Achat etContrôle de stock, Estimation des coûts,Tenue des registres, Personnel et Producti-vité, Planification. Il est possible d’introduiredans un séminaire GERME des thèmes ad-ditionnels en fonction des résultats de l’ana-lyse des besoins en formation.

Au cours de nos formations, nous utilisonsaussi le Jeu d’Entreprise qui permet de simu-ler des situations d’entreprise. Il permet auxentrepreneurs de découvrir, dans uncontexte ludique, les types d’erreur que laplupart commettent au quotidien et deprendre des résolutions pour améliorer leurréaction face aux diverses situations.

Les entrepreneurs sont aussi préparés surcomment identifier et planifier la résolutionde leurs problèmes au sein de l’entreprise,dans le sens de la mise en œuvre des acquisde la formation.

Vous avez eu à former plusieurs formateursdans le cadre de ce programme ; quelle éva-luation ou appréciation faites-vous de leur ca-pacité à transmettre ce qu’ils ont reçu ?Ce n’est pas tellement à moi de faire l’élogedes formateurs. C’est aux entrepreneurs deles évaluer au cours des formations et dusuivi. Nous avons des outils pour cela quisont utilisés par tous les participants à tousnos séminaires. Et on peut se rendrecompte, à partir des premiers séminaires deformation des femmes entrepreneurs quiviennent de se terminer dans le cadre dupartenariat entre le GICAM et le BIT, que lesappréciations des femmes sont très bonnes.Cela veut donc tout dire et moi, je ne feraique confirmer la bonne tenue des forma-teurs.

A l’écoute des témoignages faits par lesfemmes lors de la cérémonie de lance-ment, quels sentiments vous animent ? D’abord, je dois dire c’est le contrairequi m’aurait surpris, car ces formateursont été formés selon des normes éta-blies et ils ne peuvent pas échapper àla qualité; ça c’est du GERME! On apresque envie de dire que c’est ma-gique ! Mais je ne peux pas répondre àvotre question sans préciser qu’au ni-veau du programme GERME nous nenous contenons pas de satisfécit de lapart de nos partenaires, même si celanous encourage à maintenir le cap.Nous cherchons plutôt à aller toujoursau-delà pour obtenir des résultats tan-gibles et atteindre un impact visible.

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FOCUS • Bulletin du GICAM N° 68 • Décembre 2016

Comment avez-vous entendu parler de cetteformation et qu’est-ce qui vous a motivée ày participer?J’ai entendu parler de cette formation parle biais du syndicat des transporteurs, leSYNAUTRATRA, grâce auquel je reçoisrégulièrement l’actualité du GICAM viamail. En tant qu’entrepreneure, j’ai sou-vent des difficultés à contrôler mes em-ployés qui, parfois, sont plus instruits que

moi et me présentent des rapports dontje ne comprends pas le fond. J’ai donc étéimmédiatement intéressée par cette for-mation captée et curieuse de voir ce quele GICAM pouvait m’apporter.

Comment la gestion de votre entrepriseétait-elle structurée avant la formation ?Avant la formation, je n établissais pas defiche de stock pour les fournitures de l’en-treprise et je ne voyais pas la nécessité detenir certains registres ou de prendre encompte l'importance du personnel dansla productivité. Sans oublier que je ne cal-culais par les coûts que je supportais surle chiffre d affaires réalisé par chaqueclient, etc.

Quels changements avez-vous opérés aprèsvotre formation ? Y a-t-il des évolutions dansvotre affaire ? Si oui, lesquelles ?J'ai commencé à ouvrir plusieurs registres :le registre de vente, d’achat, d’immobilisa-tions, de banque, d’impôts, de CNPS (carj’ai affilié tous mes employés), de salaires,de gestion de stocks, de courriers arrivéset sortis, etc.En plus, tous les mois je fais ressortir les coûtstotaux réalisés, ainsi que mon résultat brut.Je planifie désormais toutes mes tâchesavec des délais de réalisation.

Au début de la formation, il vous est de-mandé de lister vos attentes en fonction devos besoins dans le cadre de votre entre-prise. Vos problèmes ont-ils été résolus ?Etes-vous satisfaite ?Je suis plus que satisfaite car cette forma-tion m’a apporté un plus dans la gestionde ma société et mes problèmes sont ré-solus à 95%. Les 5% restants concernentle domaine de la fiscalité qui n’a pas étéinclus dans le programme de la formation.En plus de cela j’aimerais noter que cetteformation a aussi changé ma personnalitéen me donnant une confiance absolue enmoi. Je porte désormais un regard simpli-fié sur la vie car les formateurs étaient dune simplicité très rare. J’ai aimé leur façond’être à l’écoute des entrepreneures. Mal-gré les 5%, j'ai été satisfaite à 100%.

Conseilleriez-vous cette formation à d’autresfemmes entrepreneures ? Pourquoi ? Bien évidemment. Je l’ai conseillée à plusde 5 femmes dont 3 sont déjà inscritespour une prochaine session car cette for-mation apporte un plus à tous les entre-preneures.

Propos recueillis par Armelle Ngo Samnick

La participante à la formation évalue les changements survenus dans sa structure.

Marquise Ngnitedem Majieufouet

Comment avez-vous entendu parler de cetteformation et qu’est-ce qui vous a motivée ày participer?J'ai été informée de l'existence de la for-mation GERME par le canal du GICAM.

Comment la gestion de votre entrepriseétait-elle structurée avant la formation ?Je n'avais aucune connaissance de com-ment était gérée mon entreprise depuisque je l'ai créée il y a 3 ans.

Quels changements avez-vous opérés aprèsvotre formation ? Y a-t-il des évolutions dansvotre affaire ? Si oui, lesquelles ?Après la formation, j'ai fait un plan d'actioncentré sur 3 actions : faire un inventaire ducontenu de ma poissonnerie mini-marché,tenir mes registres et concevoir une en-seigne pour une meilleure visibilité. J'ai pu faire cet inventaire ; j'ai conçu l'en-seigne qui attire maintenant beaucoupclients qui n'étaient pas au courant del'existence de cette merveille dans le coin ;

La propriétaire d’une poissonnerie présente les atouts de la for-mation GERME.

« AVEC GERME, JE ME SUIS RAPPROCHÉE DE MON ACTIVITÉ »

« MES PROBLÈMES SONT RÉSOLUS À 95% »

Marie-Chantale Djammen

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Décembre 2016 • Bulletin du GICAM N° 68 • FOCUS

je tiens mon registre principal qui contientla base des informations, ensuite je peuxl'éclater en fonction des données que jerecherche.

Je suis actuellement en congés de mon em-ploi ; j’en profite pour être « stagiaire »dans ma structure. J'ai conçu les fichesjournalières des ventes et je fais mon pointen fin de semaine, je fais moi-même desnégociations au niveau des prix d'achat dela marchandise et j'arrive à calculer le prixde revient, pratiquer le prix de vente enessayant tant bien que mal à dégager unemarge, aussi petite soit-elle. J'apprends à

planifier, surtout mes dépenses (chargesfixes, les achats sont encore un peu plus com-plexes). Tout ceci grâce à cette formation.

Au début de la formation, il vous est de-mandé de lister vos attentes en fonction devos besoins dans le cadre de votre entreprise.Vos problèmes ont-ils été résolus ? Etes-voussatisfaite ?Au départ, je voulais des outils qui me per-mettraient de gérer mon entreprise à dis-tance mais avec GERME, je me suis plutôtrapprochée de mon activité et, plus que ja-mais, je suis impliquée dans la gestion. C'estmerveilleux, vous n'imaginez pas.

Conseilleriez-vous cette formation à d’autresfemmes entrepreneures ? Pourquoi ? Jai déjà fait beaucoup de recommanda-tions pour cette formation et je continue-rai à le faire, d'autant plus que j'ai laconviction que beaucoup de femmes en-trepreneures en ont besoin pour êtremeilleures dans la gestion de leurs affaires.Cette formation va également promouvoirl'entreprenariat féminin et, globalement,l'économie camerounaise. Je suis très heu-reuse d'avoir bénéficié de cette formation.

Propos recueillis par Armelle Ngo Samnick

L’entrepreneure revient sur l’évolution de sa société après sa participation à une formationGERME.

«DE GRANDES AMÉLIORATIONS DANS NOTRE RENDEMENT ET NOS FINANCES »

Angèle Lissouk

Comment avez-vous entendu parler de cetteformation et qu’est-ce qui vous a motivée ày participer?J’ai été informée de cette formation par leDr. Félicité Noudjou Ngangwou, prési-dente du CWEN.C’est la volonté d’améliorer la gestion demon entreprise qui m’a motivée.

Comment la gestion de votre entrepriseétait-elle structurée avant la formation ?La gestion de mon entreprise n’était pasbien élaborée.

Quels changements avez-vous opérés aprèsvotre formation ? Y a-t-il des évolutions dansvotre affaire ? Si oui, lesquelles ?Nous avons perfectionné notre compta-bilité en installant le système SIARI , en

formant tout le personnel à la gestion in-formatique et en marketing. Et oui, nousavons observé de grandes améliorationsdans notre rendement et nos finances.

Au début de la formation, il vous est de-mandé de lister vos attentes en fonction devos besoins dans le cadre de votre entre-prise. Vos problèmes ont-ils été résolus ?Etes-vous satisfaite ?Tout à fait. Mes attentes ont été satisfaites,la plupart ont été résolues.

Propos recueillis par Armelle Ngo Samnick

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FOCUS • Bulletin du GICAM N° 68 • Décembre 2016

L’entrepreneure parle de l’impact de la formation GERME sur la gestion de son entreprise.

« JE CONSEILLERAIS CETTE FORMATION A D’AUTRES »Elisabeth Ndedi

Comment avez-vous entendu parler de cetteformation et qu’est-ce qui vous a motivée ày participer?J’ai reçu l’information via la délégation ré-gionale du ministère des Petites et

Moyennes Entreprises, de l'Économie So-ciale et de l’Artisanat, qui m’a remis un for-mulaire d’inscription du BIT. Ma motivationest venue de la façon dont ce documentm’a été présenté par le chef de service decette délégation, en plus de l’entretien quej’ai eu avec une responsable du pro-gramme GERME. Pour finir, je suis animéepar un désir constant de vouloir compren-dre ce qui se passe dans le monde de l’en-treprise.

Comment la gestion de votre entrepriseétait-elle structurée avant la formation ?Avant la formation, honnêtement, toutétait en désordre, parfois négligé.

Quels changements avez-vous opérés aprèsvotre formation ? Y a-t-il des évolutions dansvotre affaire ? Si oui, lesquelles ?Oui : les registres sont mis à jour, le pland’action qui n’était pas à jour a été amé-lioré, le désordre au niveau du marketingest résolu, l’organigramme est à jour, etc.

Au début de la formation, il vous est de-

mandé de lister vos attentes en fonction de

vos besoins dans le cadre de votre entre-

prise. Vos problèmes ont-ils été résolus ?

Etes-vous satisfaite ?

En ce qui me concerne, je suis grande-ment ravie ; tous mes problèmes ne peu-vent pas être résolus en même tempsmais je suis sûre et convaincue que toutira pour le mieux.

Conseilleriez-vous cette formation à d’autres

femmes entrepreneures ? Pourquoi ?

Oui, je la leur conseillerais car elles obser-veront un changement dans leurs entre-prises et même dans leur comportement(assiduité, respect…)

Propos recueillis par Armelle Ngo Samnick

100 propositions du GICAM pour l’émergence du CamerounUne œuvre collective du Cercle de Réflexion Economique du GICAM (CREG)

DISPONIBLE AU GICAM

Douala : Rue des Ministres, Bonanjo - B.P. 829 Douala - Tél. : +237 233 42 31 41 / 233 42 31 41 - Fax : +237 233 43 38 80 Yaoundé : Hippodrome - B.P. 1134 Yaoundé - Tél. : +237 222 23 12 24 / 222 23 12 25 - Fax : +237 222 23 12 26

E-mail : [email protected] - Site web : www.legicam.cm

Les festivités de célébration du Women’s Entrepreneurship Day (WED) au Ca-meroun ont été marquées, entre autres, par une cérémonie organisée parl’étudiante ambassadrice de l’Université de Yaoundé 1 (UY1), sous le parrai-

nage de la présidente de la commission « Entreprenariat féminin et Diaspora» du GICAM, MmeAdélaïde Ngalle Miano. L’occasion pour celle-ci de faire un témoignage sur son parcours et trans-mettre un message aux étudiantes : « on peut réussir par la volonté ».

ans un amphithéâtre remplid’étudiant(e)s, le standing ova-tion adressé à la présidente ac-compagnée du secrétairegénéral de l’UY1, fut le mo-

ment fort de cette rencontre pleine deconvivialité et d’émotion, le vendredi 19novembre 2016.

En effet, dans le cadre de la célébration dela troisième édition du Women’s Entre-preneurship Day, la commission « Entre-prenariat féminin et Diaspora » duGICAM a organisé une journéed’échanges avec l’appui de l’étudiante am-bassadrice du WED, sous le thème : « En-treprenariat féminin, la voie la plus simplevers une économie émergente ».

Conduite par Mme Ngalle Miano, la dé-légation de femmes d’affaires s’est jointeaux administrations et autres partenairespour sponsoriser et animer cette rencon-tre. Outre le secrétaire général de l’uni-versité, M. Emmanuel Pondi, étaientprésents les représentants du MINPMEESA(Mme Patricia Ze) et du MINPROFF

(M. Mamadou), le conseiller technique duMINEPAT (Pr Christian Ebolo), le direc-teur général du Palais des Congrès, (M.Christophe Mienzock), la représentanted’ONU Femmes (Mme Paulette Beat-Songue), la présidente du Syndicat descommerçants du Wouri (Mme Alice Ma-guedjo), la directrice exécutive du GFAC(Mme Tioma).Les interventions et différents témoi-gnages ont permis aux jeunes étudiantesde s’abreuver à l’école de l’entreprenariatet recevoir quelques astuces pour créerleur propre affaire.

Le Pr Pondi a résumé les trois choses es-sentielles à retenir des témoignages desfemmes entrepreneures, à savoir : l’opti-misme, l’honnêteté, la persévérance. Il aégalement loué l’initiative de la commis-sion et rendu hommage à sa présidentequi a accepté d’accompagner la jeune am-bassadrice du WED et de parler de sonparcours pour galvaniser les jeunes et leurinculquer l’esprit d’entreprise. Il a égale-ment indiqué que cette journée s’inscrivaitdans le prolongement de la mise en

œuvre de la plateforme de collaborationexistante entre le GICAM et les milieuxuniversitaires.

L’ambassadrice du WED, quant à elle, a dé-roulé l’historique de la Women’s Entrepre-neurship Day et son objectif, à savoir :permettre aux femmes en général et à lajeune fille en particulier de se prendre enmain à travers des initiatives personnellespour une meilleure autonomisation.

La chargée de programme d’ONUFemmes a rappelé le rôle de cette organi-sation du système des Nations Unies : ac-compagner les femmes dans la mise enœuvre des Objectifs de développementdurable post-2015 (ODD), notammentl’objectif n° 5 (parvenir à l’égalité des sexeset l’autonomisation des femmes), et ce àtravers cinq leviers essentiels : (i) améliorerl’accès des femmes au foncier, (2) contri-buer à rechercher un accès égal aux res-sources de tout genre, (iii) améliorer laproductivité des femmes, (iv) éliminer lesobstacles à leur épanouissement, (v) lesaider à intégrer les chaînes de valeur.

Il s’agit ainsi de contribuer significativementà inverser la tendance, pour ce qui dusous-emploi où les femmes sont concer-nées à 70%, ou par rapport au nombre defemmes dirigeantes d’entreprise dans lemonde où elles représentent moins de20% de cette catégorie. Pour conclure sonpropos, Mme Beat-Songue a indiqué queles études démontraient que « combattreles inégalités entre hommes et femmescontribuait fortement à accélérer la crois-sance ».

Choisissant résolument une attitudeconviviale, le ton d’une sœur, d’une mères’adressant à ses cadettes ou à ses filles,Mme Ngalle Miano dont le leitmotiv est«réussir par la volonté», a rendu hom-mage aux initiateurs de la WED avantd’électriser l’assistance en racontant sansdétour sa propre expérience de femmeentrepreneure : les débuts difficiles, les

Abraham Kuate,

Economiste, GICAM

« RÉUSSIR PAR LA VOLONTÉ »

D

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Décembre 2016 • Bulletin du GICAM N° 68 • ACTUALITES

Entreprenariat féminin

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Décembre 2016 • Bulletin du GICAM N° 68 • ACTUALITES

moments de doute, la persévérance qui afini par payer puisqu’elle est devenue unepassionnée de l’immobilier, à son proprecompte, sans compter ses autres entre-prises.

Elle a par ailleurs indiqué que le Conseilexécutif du GICAM avait donné l’occasionaux femmes chefs d’entreprise de parve-nir à faire entendre leur voix, avec la créa-tion d’une commission spécialisée en sonsein. C’est le lieu, a-t-elle dit, de tout met-tre en œuvre pour permettre à la femmechef d’entreprise, non seulement de dé-montrer son talent de leader, mais égale-ment de tenir la main de celles qui veulentréussir par la volonté.

Elle n’a pas manqué de rendre hommageau BIT pour son accompagnement à tra-vers le programme GERME. Les jeunesfilles porteuses de projet ont été invitées

à s’inscrire dans ce programme et MmeNgalle Miano s’est engagée à faire le pointavec elles au bout de 6 mois.La dernière articulation de la journée étaitla table ronde sur l’entreprenariat fémininanimée par le Pr Abolo, conseiller tech-nique au MINEPAT. Les sujets abordésétaient relatifs à l’accompagnement desfemmes: les différents appuis des pouvoirspublics et d’ONU Femmes, le partaged’expérience avec à la clé quelques as-tuces pour développer sa propre affaireet l’apport de GERME non seulementdans la formation des femmes chefs d’en-treprise, mais également des jeunes étu-diantes porteuses d’idée d’entreprise.

Le représentant du MINPROFF a relevéles atouts et les blocages à l’entreprenariatféminin au Cameroun. Au rang de ces blo-cages, certains préjugés et certaines tradi-tions confinant les femmes à des rôles

«secondaires» dans la société. Il a présentéles instruments, programmes et projetsélaborés par son département ministérielpour réduire ces obstacles et rendre lafemme entrepreneure véritablement opé-rationnelle dans l’économie du Came-roun.

En ce qui concerne le programmeGERME qui faisait partie des instrumentsd’accompagnement, l’ambition demeurecelle de former trois cents femmes à l’ho-rizon juin 2017. Un volet spécifique de ceprogramme correspond particulièrementaux jeunes. Il sera lancé en janvier 2017avec des formations spécifiques. Lesjeunes étudiantes porteuses de projet etdésirant créer leur entreprise ont été in-vitées à s’inscrire à ce programme afin debénéficier de l’appui que le BIT apporteau GICAM à travers quatre modules deformation: TRIE (Trouvez votre Idée d’En-treprise), destinée aux femmes animéespar l’esprit d’entreprise ; CREE (Créezvotre Entreprise), pour les porteurs etporteuses de projet ; GERME (GérezMieux votre Entreprise), orienté vers lesfemmes ayant déjà lancé leur affaire; DVE(Développez votre Entreprise), pour cellesdésirant étendre les activités de leur en-treprise.

Au regard de la qualité et de la densitédes échanges, on peut conclure que lesétudiantes sont reparties avec une autreidée de l’entreprenariat privé. Elles ontcompris la nécessité de commencer parune idée, développer la créativité et la pas-sion. En effet, il n’est pas besoin d’avoirbeaucoup d’argent pour décider de lancerdans sa propre affaire.

On retiendra également qu’au regard desmoyens limités de l’Etat, les jeunes ne doi-vent pas attendre d’être intégrés à la fonc-tion publique, mais développer leurpropres initiatives, car c’est le secteur privéqui crée les richesses.

Quelques leçons et recommandations ontété tirées de cette journée d’échanges:multiplier ce type d’initiative dans les mi-lieux universitaires et associer les autresuniversités ; lancer, en 2017, un pro-gramme pour accompagner les jeunesétudiantes qui se seront distinguées pardes projets fiables ; faire un point, mi 2017,avec les étudiantes qui auront développéentretemps une idée de création d’entre-prise ou lancé leur propre affaire ; capita-liser les différents programmes disponiblesdans les ministères pour accompagner lesjeunes entrepreneures ; impliquer lesjeunes étudiantes dans les programmes deformation GICAM-BIT.

Ouverture des travaux

Photo de famille

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ACTUALITES • Bulletin du GICAM N° 68 • Décembre 2016

Au sortir de la célébration du WED le 19 no-vembre 2016 à Yaoundé, quel est votre senti-ment ?Il faut déjà rappeler que la Women’s Entre-preneurship Day est une journée instauréepar ONU Femmes, dans le but de susciterle leadership des femmes et contribuer à lasensibilisation du public en faveur des droitsdes femmes et de leur autonomisation.

Au sortir de cet évènement, j’éprouve unsentiment de joie, de fierté et de satisfactionparce que ce fut l’occasion de toucher dudoigt les réels problèmes de la jeune femmeen général et des étudiantes en particulier.Au terme de cette rencontre, en effet, nousavons noté qu’au-delà des préoccupationsdiverses exprimées par les jeunes étudiantes,il existait une réelle volonté de certaines des’en sortir ; il se dégage notamment uneréelle volonté d’entreprendre. Forts de cela,nous sommes repartis avec le sentimentd’avoir renforcé leur confiance en elles etsuscité le désir de créer quelque chose, sansattendre d’être employées par l’Etat.

Qu’est-ce qui vous a poussée à accompagnercette activité ?C’est le souci de mettre en œuvre le pro-gramme porté par la liste «Alliance Active ll»,présenté lors des élections du Conseil exé-cutif du GICAM dont je fais partie. Celui-cimet un accent particulier sur la place de lafemme et l’encourage à développer son lea-dership à travers ses activités. Par ailleurs, jepars de mon histoire et de mon expériencepersonnelle pour partager avec les jeunesquelques leçons de la vie entrepreneuriale.

Que vous apporte cette activité, ainsi qu’à lacommission que vous présidez au GICAM ?En acceptant de parrainer cette activité, j’aivoulu toucher du doigt les problèmes de lajeune fille. Cela m’a donné l’occasion de merendre compte que les jeunes avaient un po-tentiel de créativité qui nécessite d’être en-cadré et canalisé. Ce qui nous a permis demieux orienter notre encadrement.

Pour la commission, c’était l’occasion de dé-velopper le volet du programme d’AllianceActive II en direction des jeunes. Ainsi, le pland’action 2017 découlera en partie de ce quinous avons vécu et compris au cours de

notre incursion dans le milieu des jeunes étu-diantes et comportera notamment un voletsur la sélection et le financement dequelques projets portés par de jeunes diplô-mées.

Au regard des recommandations arrêtées,qu’envisagez-vous en termes d’actions ?Au regard des défis qui nous interpellent, lesactions à mener envers les jeunes sont mul-tiples. Je peux citer, parmi d’autres, quelquesactions visant à inciter les jeunes femmes àplus d’autonomisation au sortir de l’univer-sité, primer les meilleurs projets portés parles jeunes filles par un accompagnement enformation et en financement , inciter les par-tenaires à nous suivre dans l’appui des jeunesfilles, etc.Plus concrètement, nous souhaitons lancer,dès janvier 2017, un programme destiné àprimer les 5 meilleurs projets présentés parles jeunes étudiantes devant un jury et à l’oc-casion d’un casting télévisé.

Pouvez-vous nous dire un mot sur la commis-sion en termes de perspectives ou de plan d’ac-tion pour 2017 ?Comme précédemment annoncé, nousmettrons la priorité sur l’accompagnementet l’appui financier de jeunes femmes por-teuses de projets innovants. Il est aussi inscritdans notre plan d’action 2017, l’organisationde rencontres entre les femmes d'affaires dumonde en général et africaines en particulier,à l’effet de créer une synergie entre elles, no-tamment à travers les échanges d’expé-riences, la création de joint ventures et larecherche de partenaires d’affaires divers. Nous envisageons également de nous ap-puyer sur les initiatives, expériences et pro-jets portés par certaines de noscompatriotes de la diaspora pour insuffler ladynamique de l’accélération de la croissance. Nous allons aussi mettre un accent sur lacommunication car s’il est important de dé-montrer le savoir-faire des femmes, c’est en-core mieux de le faire savoir. Dans cet ordred’idée, nous allons mettre un accent que laprésentation des activités tant de la commis-

sion « Entreprenariat féminin » du GICAMque des femmes entrepreneures elles-mêmes. Ces actions feront ainsi l’objet d’unepublication régulière dans le Bulletin trimes-triel du GICAM.

A l’occasion de la journée organisée autour de la Women’sEntrepreneurship Day (WED), la présidente de la commission« Entreprenariat féminin et Diaspora» du GICAM, Mme AdélaïdeNgalle Miano, a accepté de se confier à la rédaction du Bulletindu GICAM.

« NOUS METTRONS LA PRIORITE SUR L’ACCOM-PAGNEMENT DES JEUNES FEMMES »

Adelaïde Ngalle Miano

Adelaïde Ngalle Miano, Présidente de la commission «Entreprenariat féminin etDiaspora», GICAM

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Décembre 2016 • Bulletin du GICAM N° 68 • ACTUALITES

L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) a réuni pour la premièrefois le 16 décembre 2016 son nouveau Conseil d’orientation stratégique(COS). Cette nouvelle instance, composée de personnalités issues dumonde économique permettra de faciliter le dialogue entre les acteurs du

monde académique et ceux du monde économique sous l’égide de l’Organisation internationalede la Francophonie.

ean Paul de Gaudemar, recteurde l’Agence universitaire de laFrancophonie, a eu du mal àcacher son émotion au mo-ment de lancer officiellement

les travaux de ce tout premier Conseilstratégique, devant « tant de personnalitésde haut niveau » devant désormais tra-duire dans les faits l’une des missions fon-damentales de l’agence dont il a la charge :il sera désormais « le lieu emblématiquedu dialogue universitaire avec le mondeéconomique, et le lieu de conseil destinéà affirmer le rôle des universités commeopérateurs du développement global ».De fait, précisera-t-il, « La création decette nouvelle instance traduit la volontéde l’Agence de contribuer au rapproche-ment et au dialogue entre les acteurs dumonde académique et ceux du mondeéconomique. »

Ce dialogue est indispensable pour per-mettre aux universités d’assurer pleine-ment leurs missions, non seulement sur leplan académique, mais aussi pour mieuxpréparer leurs étudiants à une insertionprofessionnelle souvent difficile dans denombreux contextes nationaux et, plusgénéralement, pour mieux assurer leur vo-cation d’opérateurs du développementglobal.

Dans cette perspective, ce Conseild’orientation stratégique, dont les avisviendront confor ter la démarche stra-tégique de l’Agence, est composé depersonnalités principalement issues dumonde socio-économique ayant toutesdémontré, dans leur parcours, leur intérêtpour l’enseignement supérieur et la re-cherche et représentatives de la diversitédu monde francophone.

Plusieurs défis ont été identifiés (lire plusloin) qui caractérisent à la fois ce qu’il estpossible de faire dans le contexte décritprécédemment et ce qui est capable demobiliser la communauté universitaire. Endécidant de relever ces défis, l’AUF s’engagerésolument dans une stratégie mobilisatriceet ambitieuse. Mobilisatrice, puisque cesdéfis sont exprimés par de nombreuses ins-titutions membres et partenaires del’Agence; ambitieuse, car à la fois dyna-mique et pragmatique, articulant des défisà moyen terme et des actions à courtterme pour les relever, en tenant comptedu possible et en s’appuyant sur la richessedu réseau des institutions membres.

Pour répondre aux défis qui se posent àelles, les institutions d’enseignement supé-rieur et de recherche doivent oeuvrer en-semble et organiser, chacune dans son

contexte, leur participation à des réponsescommunes.

Cela suppose un nouvel espace universi-taire francophone, bâti autour de l’accep-tation de ces défis et des actions pour lesrelever, ensemble, en assumant le rôle cen-tral du partage de la langue française qui unit cet espace.

Université et nouveaux métiersTrois ensembles principaux de défis struc-turent ainsi ce nouvel espace : celui de laqualité, déclinée dans les domaines de laformation, de la recherche et de la gou-vernance ; celui de l’employabilité et celuide la mission sociale des universitéscomme opérateurs du développementlocal et global.

La qualité est d’abord celle de la formationest le premier défi dans ce contexte. Lesétablissements d’enseignement supérieurdoivent accueillir des flux croissants d’étu-diants d’origines et de cultures de plus enplus diverses, à des niveaux et dans desdomaines élargis. C’est une chance, à lacondition que les établissements soient encapacité d’inventer des modèles pédago-giques adaptés. Dans ces modèles, les ou-tils numériques sont essentiels grâce à leurcapacité unique à traiter des publics mas-sifs tout en facilitant l’appropriation indivi-duelle des savoirs. Les capacitésd’innovation dans ces domaines ne sontpas uniformément réparties et doiventêtre partagées.

La qualité est ensuite celle de la rechercheest indissociable de la qualité de la forma-tion. De par leur mission sociale, les uni-versités ont le devoir de développer unerecherche fondamentale et appliquée etde favoriser les transferts technologiquesvers le monde économique et la société.Or, dans de nombreux pays, le système derecherche est très peu structuré et pasassez soutenu par les politiques publiques,alors qu’il représente une nécessité au-jourd’hui évidente pour le développe-ment. Dans de nombreux domaines

Ange Epée,

Responsable de laCommunication, GICAM

LA FRANCOPHONIE SE RAPPROCHE DU MONDE ÉCONOMIQUE

J

Enseignement / Professionnalisation

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ACTUALITES • Bulletin du GICAM N° 68 • Décembre 2016

scientifiques, le contexte est égalementpeu favorable à la langue française, ce quirenforce les actions individuelles ou sim-plement juxtaposées.

La qualité est enfin celle de la gouver-nance des établissements, trop souventinadaptée et insuffisante, alors même quede nombreuses initiatives ont été déve-

loppées dans ce sens, autour de l’assu-rance-qualité ou des démarches qualité etd’évaluation, bien au-delà de la gestion ad-ministrative, grâce à une ouverture surl’environnement des institutions. C’est undomaine où la pensée stratégique et lesvisions de moyen et long terme qu’ellepermet sont souvent insuffisantes, alorsqu’elles conditionnent le développement

des institutions sur lesquelles la plupartdes partenariats extérieurs ont besoin des’appuyer.

Le deuxième défi est celui de l’employa-bilité et l’insertion professionnelle des di-plômés.

Dans de nombreux pays de la Franco-phonie, la croissance du taux de scolari-sation dans l’enseignement supérieur nes’accompagne pas d’une croissance dunombre des emplois qualifiés permettantl’embauche des étudiants diplômés à leurniveau de qualification, d’autant que sou-vent une partie très significative de l’éco-nomie nationale est de nature informelle.Il s’ensuit une désillusion croissante d’unepartie de la jeunesse, porteuse de ten-sions voire de menaces sociales fortes.Acet égard, les pays de la francophonie uni-versitaire représentent toute la gammedes possibles et donc toute la gamme desrisques.

Cette situation doit amener les institu-tions d’enseignement supérieur à s’inter-roger sur la distance qui peut séparer leuroffre de formation des qualifications dontont besoin la société et l’économie, no-tamment pour leurs premiers cycles pro-fessionnalisants. Elles doivent assurertoute la chaîne de la production des qua-lifications supérieures, non seulement lesplus élevées conduisant notamment auxprofessions de l’enseignement supérieuret de la recherche, mais aussi voire sur-tout dans les pays en voie de développe-ment, toutes les qualificationsintermédiaires indispensables à l’émer-gence d’une économie formelle solide etdurable.

Pour cela, il est indispensable que les ins-titutions d’enseignement supérieurnouent le dialogue avec leur environne-ment économique et social et soientaccompagnées pour le faire. Le déve-loppement de solutions partagées entreles différents acteurs concernés repré-sente un défi majeur pour éviter un dé-calage croissant dans ce domaine essentielpour le développement.

Il est également indispensable de dévelop-per la culture de l’entrepreneuriat et d’enaccompagner la croissance, principale-ment auprès des étudiants. Dans un grandnombre de pays de la Francophonie, lesstructures économiques sont en effet in-capables d’absorber les flux croissants denouveaux diplômés, ne serait-ce que parleur caractère largement informel.

Le GICAM dans son rôleEnfin, le troisième défi est celui des uni-versités comme opérateurs du dévelop-pement global et local. Les institutions

Les NEUF axes stratégiquesPOUR LA QUALITÉ

Axe 1.Contribuer à assurer la qualité dans le domaine de la formation

Axe 2.Contribuer à la structuration et au développement de la re-cherche dans un cadre national et international et soutenir l’implica-tion des institutions membres dans ce processus

Axe 3.Contribuer à la mise en place de gouvernances adaptées auxnouveaux enjeux

POUR L’EMPLOYABILITÉ ET L’INSERTION PROFESSIONNELLE DESDIPLÔMÉS

Axe 4.Nouer ou intensifier le dialogue entre le monde académique etles milieux économiques

Axe 5.Mieux prendre en compte, dans l’offre de formation initiale, lesbesoins socio-économiques de l’environnement local ou national desinstitutions membres

Axe 6.Développer la culture et la pratique de l’entrepreneuriat

POUR DES UNIVERSITÉS OPÉRATEURS DU DÉVELOPPEMENTGLOBAL ET LOCAL

Axe 7.Renforcer la contribution des institutions membres au dévelop-pement économique, social et environnemental

Axe 8.Renforcer la contribution des institutions membres au dévelop-pement linguistique et culturel, incluant la culture scientifique et tech-nique

Axe 9.Renforcer la contribution des institutions membres au dévelop-pement interculturel et à l’ouverture internationale.

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Décembre 2016 • Bulletin du GICAM N° 68 • ACTUALITES

d’enseignement supérieur et de recherche évoluent en effet dansun contexte économique, social et environnemental – appelécouramment «économie de la connaissance et du savoir» – quileur confie nécessairement le rôle de source potentielle d’éner-gie, de réussite, d’échange et de développement des talents. Lemonde de l’enseignement supérieur et de la recherche est etdoit être un acteur essentiel du changement. Le défi fondamentalpour ces acteurs est alors de devenir de véritables opérateursde développement, au-delà de leur seul rôle académique clas-sique. Pour autant, ils sont ancrés sur un territoire, ce qui leurdonne aussi une responsabilité à son égard. Concilier leur doublemission d’universalité et de territorialité, tel peut être résumé ledéfi principal des universités en ce XXIeme siècle.

Ce défi majeur donne tout son sens à la mission économique,sociale, culturelle, environnementale et citoyenne des universités,comme moteurs du développement. Cela correspond à l’exer-cice de rôles nouveaux comme la formation tout au long de lavie, la recherche appliquée et le transfert de technologie, lacontribution à la chaîne de l’innovation, voire des démarches or-ganisationnelles pouvant servir de références à d’autres acteurspublics et de moteur à la transformation sociale.

De même, dans les domaines culturels et linguistiques dont ellesconstituent depuis toujours des institutions de référence, les uni-versités sont porteuses de valeurs qui doivent irriguer les socié-tés, au-delà même de la Francophonie, dans une démarcheinterculturelle associant la nécessaire ouverture aux autres cul-tures et aux autres espaces à l’affirmation des valeurs de la Fran-cophonie.

Un projet ambitieux en somme, mais qui ne coule pas de source.Les échanges entre les membres du COS ont permis d’évaluerl’ampleur des défis, dans un environnement où il faut certes ac-compagner les mutations universitaires mais, surtout, anticiperl’université de demain. Une université francophone jusque-là plu-rielle et inégale. Trouvera-t-on une norme minimale communede gouvernance ? Comment convaincra-t-on les autorités poli-tiques de mettre en œuvre, en synergie, ces résolutions cohé-rentes issues de ce COS en permettant au monde économiquede suggérer des niches de croissance, de nouveaux métiers ?C’est pourtant de là que seront déterminées les victoires de de-main, en apportant une réponse originale, innovante et anticipa-trice aux défis du futur. Le GICAM entend y jouer tout son rôle,dans la mesure où il entend toujours mobiliser tous les acteursautour de l’accélération de la croissance afin de faire gagner ànotre pays au moins un point de croissance chaque année. LeGICAM qui a toujours affirmé que cela se traduisait aussi, entreautres, par le triptyque « Un Etat efficace, une université efficaceet un secteur privé efficace ».

Cela explique sans doute pourquoi le Groupement a entrepris,aux plans national et sous régional, des démarches particulièresavec la direction régionale Afrique centrale et grands lacs del’AUF, des démarches particulières qui devront aboutir, d’ici finfévrier courant, à la signature d’une convention de partenariatdevant encadrer les objectifs globaux entérinés par le COS.

Les membres du Conseil d’orientation stratégique

• Jacques Attali, Président de Positive Planet, Écrivain, consultant international, France• André Azoulay, Conseiller du Roi Mohammed VI, Maroc• Hakim Ben Hamouda, Conseiller financier – ancien ministre de l'Économie, Tunisie• Pierre-Marie Boisson, Économiste, Président de Sociétés, Haïti• Alain Blaise Batongue, Secrétaire Exécutif du Groupement Inter-patronal du Cameroun , Cameroun• Anne Gaboury, Présidente Développement International - Groupe Desjardins, Québec• Gaël Giraud, Chef économiste, AFD France• Monica Jiman, Vice-présidente de PENTALOG, Roumanie• Éric Rajaonary, Président national du FIVMPAMA, groupement du patronat malagasy, Madagascar• Jean-Louis Roy, Journaliste et diplomate, Québec• René Sieber, Directeur de sociétés, Suisse• Thierry Souche, Directeur Innovation du Groupe Orange, France• Ibrahim Wade, Directeur Général du Plan Sénégal Émergent, Sénégal• Fouad Zmokhol, Président du RDCL (Rassemblement des Dirigeants et Chefs d'entreprise Libanais), Liban

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ANALYSE • Bulletin du GICAM N° 68 • Décembre 2016

e règlement d’arbitrage du GICAMdéfinit les responsabilités du secré-taire général du Centre en ses arti-cles 4.1 à 4.4. L’alinéa (e) de l’article4.2 stipule que le secrétaire général« assiste, en tant que de besoin, aux

audiences et y apporte tout concours aux arbi-tres ». Il convient donc de se demander cequ’impliquent réellement les responsabilités desecrétaire du tribunal arbitral.

En réalité, le secrétaire général d’un centre d’ar-bitrage en est la cheville ouvrière. C’est lui quiassure l’organisation in extenso de la procédurearbitrale. De fait, pour certains, il pourrait à justetitre être comparé à une sorte de « guide » oupersonne qui travaille dans l’ombre à l’aboutis-sement de projets. Ce rôle « ingrat » est, parexemple, également échu certains joueurs surun terrain de football. De fait, il participe à toutesles étapes de la procédure arbitrale et a connais-sance de toutes les étapes du processus déci-sionnel du tribunal arbitral.

En effet, le rôle du secrétaire est devenu de plusen plus important, notamment du fait de la pro-fessionnalisation des arbitres qui , quelques fois,ne peuvent plus faire face, seuls, au travail consi-dérable que plusieurs procédures d’arbitrage re-quièrent. Il leur faut donc déléguer. Le secrétaireremplit ce rôle de délégataire, étant celui qui quiconnaît le mieux le dossier. Il lit les mémoires etles pièces de façon attentive, établit des chro-nologies de faits et résume à leur demande, ledossier pour les arbitres. Il est alors à mêmed’identifier les arguments pertinents des parties,les questions de droit à soumettre à l’apprécia-tion des arbitres et/ou encore les questions àposer aux témoins. Il nous semble ici importantde souligner que l’objectif du présent billet estde permettre aux lecteurs de mieux saisir le rôleque pourrait jouer, selon les souhaits du Tribunalarbitral, le secrétaire général d’une institutionarbitrale, mais surtout de rappeler que les prin-cipes de la neutralité et de l’impartialité étantpéremptoires pour lui à toutes les étapes de laprocédure arbitrale, il ne peut prendre part à la

décision du Tribunal arbitral, même s’il maîtrisepleinement le dossier.

De fait, le règlement d’arbitrage du GICAM n’in-dique nullement que le secrétaire général a unequelconque influence ou pouvoir sur le Tribunalarbitral. Cet article précise qu’il apporte « toutconcours ». Autrement dit, il n’agit que sur solli-citation expresse du Tribunal arbitral et dans leslimites fixées par celui-ci. Le Règlement du Cen-tre d’Arbitrage du GICAM ajoute même qu’il «assiste en tant que de besoin », ce qui impliquele Tribunal arbitral peut décider de se passer deses services s’il ne les estime pas nécessairesdans le cadre d’une procédure arbitrale.

Il ne s’agit pas ici, bien sûr, de se passer de luipour ce qui est d’administrer la procédure arbi-trale (ce qui est sa fonction essentielle), mais plu-tôt pour ce qui est de prendre part auxaudiences et aux travaux y afférents.

Le secrétaire général intervient non seulementau stade de la préparation du dossier mais éga-lement au stade de l’audience, puisque le tribu-nal peut souhaiter qu’il dresse le procès verbalde ladite audience.

Le secrétaire général a souvent une bonne ex-périence de l’arbitrage et est capable de réaliserdes tâches plus importantes que la simple or-ganisation de la procédure ou des audiences. Ilest indéniable que, de par son travail, son impli-cation dans les dossiers et la surcharge de travailauxquels les arbitres doivent faire face, le secré-taire pourrait (sous cet angle) être considérécomme un 4ème arbitre.

Cependant, il ne faut pas oublier que le secré-taire a aujourd’hui une existence et un statut quilui sont propres, qui sont clairement définis dansles règlements d’arbitrage des différentes insti-tutions d’arbitrage.

Une décision de la Cour d’appel de Paris rendueen 1990 (CA Paris 21 juin 1990, Revue de l’ar-bitrage, 1991, p.96) rappelle que la position du

secrétaire n’interfère pas avec la procédure ar-bitrale. Pour s’en convaincre, il suffit de consta-ter ces dernières années la consécrationofficielle de son rôle par la plupart des centresd’arbitrage. Des guidelines ont même été édi-tées pour organiser une bonne pratique dusecrétaire.

Par ailleurs, le secrétaire général (pour d’autres)n’est pas un 4ème arbitre, dès lors qu’il n’existeaucun contrat direct entre le secrétaire et lesparties, comme il en existe entre les arbitres etles parties.

D’autre part, le fait de prendre part ou de ré-sumer les prétentions des parties et d’analyserles pièces revient-il à une intervention du secré-taire suffisamment importante pour le qualifierd’arbitre ? Le nombre d’heures que passe le se-crétaire sur le dossier suffit-il à mettre son rôleen pied d’égalité avec celui d’un arbitre ?

Le rôle croissant des secrétaires dans les procé-dures d’arbitrage ne devrait pas remettre encause l’existence de leur statut ou de leur mis-sion. Il constitue néanmoins un signe fort queles arbitres, aujourd’hui, ne remplissent pas tousleur mission complètement. En effet, la dérivede l’hyperspécialisation en arbitrage entraîneune charge de travail conséquente pour eux etil est légitime qu’ils s’appuient sur un secrétairedans une certaine mesure. La seule bonne ques-tion est de savoir quelle serait la mesure accep-table, sachant qu’il existe du consensus surl’interdiction pour le secrétaire d’intervenir dansle processus décisionnel.

Même s’il est exact que le rôle du secrétaire gé-néral est de plus en plus croissant et que les ar-bitres font recours dans les aspects qu’ilssouhaitent, il n’en demeure pas moins que safonction et celle d’un arbitre sont à ne pasconfondre. Le rôle du secrétaire général étantd’administrer les procédures arbitrales, il ne sau-rait en réalité être considéré comme un arbitre,puisqu’il a interdiction de prendre part à la dé-cision du Tribunal, qui est du seul ressort decelui-ci.

« Quel est le rôle du secrétaire général ? » Telle est, de manière générique, laquestion souvent posée tant les utilisateurs du Centre ne maitrisent pas plei-

nement la fonction, l’étendue de ses responsabilités et encore moins ses limites. Ce billet pré-sentera donc les fonctions et les limites du secrétaire général, ainsi que les amalgames à évitersur ses responsabilités.

CAG

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL D’UN CENTRE D’ARBITRAGE :UN 4ÈME ARBITRE ?

L

« Le secrétaire général d’uncentre d’arbitrage en est la che-ville ouvrière »

« Le secrétaire général n’agitque sur sollicitation expressedu Tribunal arbitral »

« Le secrétaire général ne sau-rait être considéré comme unarbitre »

David Nyamsi,

Secrétaire général, Centre d’Arbitrage du GICAM

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Décembre 2016 • Bulletin du GICAM N° 68 • ANALYSE

ouala et Yaoundé : deux grands marchés du point devue de la taille de leur population et du pouvoird’achat de leurs habitants

Les villes de Douala et Yaoundé jouent un rôle très im-portant dans le développement éco-nomique du Cameroun. Cesdeux villes ont à elles seules la moitié de la population urbainedu Cameroun. Avec une population estimée à près de 6 000 000d’habitants, elles englobent 25% de la population totale du payset près de 50% de la population urbaine. Un Camerou-nais surquatre vit à Douala ou à Yaoundé et un Camerounais sur deuxvivant en ville, vit à Douala ou à Yaoundé.

Douala et Yaoundé créent un peu plus de 50% de la richesse na-tionale (dont 35% pour Douala) et moins de 5% des habitants,soient 300 000 personnes sont pauvres, c’est-à-dire dépensentmoins de 1 000 FCFA en moyenne par jour. Un habitant deDouala ou Yaoundé a donc 95% de chances de ne pas être pau-vre et seulement 5% d’être pauvre. Par ailleurs, ces deux villessont, après les régions de l’Ouest et du Littoral (hormis Douala),les endroits où il y a le moins d’inégalités de consommation auCameroun.

Graphique 1. Taux de pauvreté (en %) suivant la région en 2014.

Baisse de la contribution des villes de Douala et Yaoundé àl’amélioration des conditions de vie : défi pour les autoritéspubliques, opportunité pour le secteur privé

D’après les résultats de la 4ème Enquête camerounaise auprès desménages (ECAM 4) réali-sée par l’INS du Cameroun, de 2007 à2014, la contribution des villes de Douala et de Yaoundé à l’amé-lioration des conditions de vie des Camerounais a baissé avec

l’accroissement de la population. Pour le secteur privé, cette si-tuation représente une op-portunité car l’accroissement de lapopulation implique la hausse de la demande de biens et serviceset donc, plus de bénéfices. Cependant, l’insuffisance des infra-structures réduit le potentiel de création de richesses de cesdeux villes. Les interminables embouteillages à Ndokoti, au mar-ché Mboppi, au rond-point Deido, etc. à Douala, ou à Ngousso,à la poste centrale, à Ekounou, à Mbogbi, etc. à Yaoundé, ralen-tissent drastiquement le rythme de la demande des biens et ser-vices de la population, limitant de ce fait les capacités deproduc-tion des entreprises.

Douala et Yaoundé peuvent permettre au Cameroun de réali-ser un taux de croissance économique à deux chiffres et ré-duire la pauvreté à un niveau résiduel dans un délai assez bref

Douala et Yaoundé ont un très fort taux de rentabilité. Elles per-mettent d’utiliser moins de ressources pour répondre aux be-soins d’une population plus nombreuse. Les investisse-mentspublics et privés renforcent leur attractivité, qui draine de nom-breux talents et d’autres investissements, créant ainsi un cerclevertueux d’accroissement de la population et d’investissements,de croissance économique rapide, de création d’emplois et deréduction de la pauvreté. Si le Gouvernement consacrait l’essen-tiel de son Budget d’investissement public à la construction desinfrastructures pour renforcer l’attractivité des villes de Doualaet Yaoundé, les bénéfices en termes d’investissements privés etd’IDE, d’emplois et de crois-sance économique seraient im-menses et la contribution de ces deux villes à l’amélioration desconditions de vie des camerounais serait démultipliée. Les res-sources publiques géné-rées par ces deux villes pourraient êtreutilisées pour aménager et rendre attractives les au-tres villes.

Douala et Yaoundé produisent à elles seules plus de la moitié de la richessenationale ; par ailleurs, moins de 5% des habitants de ces deux villes sontpauvres. Après les régions de l’Ouest et du Littoral (hormis Douala), ces

deux cités sont les endroits où il y a le moins d’inégalités au Cameroun. Ce sont, par consé-quent, deux villes ayant un fort potentiel de croissance économique rapide et inclusive. Ellespeuvent permettre au Cameroun de réaliser une croissance économique à deux chiffres et ré-duire la pauvreté monétaire à un niveau résiduel dans un délai assez bref. Douala et Yaoundépeuvent jouer un rôle moteur dans le développement économique et l’émergence du pays.

DOUALA, YAOUNDE ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DU CAMEROUN

D

Nacisse Chassem,

Représentant Centre-Sud-Est,GICAM

Une vue de l’embouteillage et de voitures à Ndokoti (Douala)

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ACTUALITES • Bulletin du GICAM N° 68 • Décembre 2016

• M. Philippe Longue Madiba est le nouveau directeur général par interim de Chanas Assurances S.A.

• M. Daniel Bouchval est le nouveau directeur général de DTP Cameroun

• M. Dominique Cornet est le nouveau directeur général de SOCAPALM

• M. Kimani Kirore Mwaura est le nouveau directeur général de Guinness Cameroon

• M. Rahul Mittal est le nouveau directeur général d’OLAMCAM.

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