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Démarche qualité pour les associations intervenant en promotion de la santé Sous la direction de Emmanuelle Hamel Émilie Bodet Marie-José Moquet

Démarche qualité pour les associations intervenant en promotion de

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  • Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    Sous la direction de Emmanuelle Hamel milie Bodet Marie-Jos Moquet

  • Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

  • Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    Sous la direction de EmmanuEllE HamEl miliE BodEt mariE-Jos moquEt

  • Direction de la collection Thanh Le Luong

    dition Galle Calvez puis Mariane Borie

    Institut national de prvention

    et dducation pour la sant

    42, boulevard de la Libration 93203 Saint-Denis cedex France

    LInpes autorise lutilisation et la reproduction des rsultats de cet ouvrage

    sous rserve de la mention des sources.

    Pour nous citer : Hamel E., Bodet ., Moquet M.-J., dir. Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant. Saint-Denis : Inpes, coll. Sant en action, 2012 : 116 p.

    ISBN 978-2-9161-9234-5

  • Cet ouvrage a t ralis sous la direction de

    Emmanuelle Hamel, chef du dpartement Formation et ressources , Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Institut national de prvention et dducation pour la sant milie Bodet, charge de mission en promotion de la sant, dpartement Qualit et labellisation , Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Institut national de prvention et dducation pour la sant Marie-Jos Moquet, mdecin, chef du dpartement Qualit et labellisation , Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Institut national de prvention et dducation pour la sant

  • Les auteurs

    Les fonctions et structures d'appartenance des auteurs externes l'Inpes datent de l'poque de la rdaction du texte de cet ouvrage et ont parfois chang depuis. Celles des experts internes ont t en revanche actualises.

    milie Bodet, charge de mission en promotion de la sant, dpartement Qualit et labellisation , Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Inpes Linda Cambon, directrice scientifique, Instance rgionale d'ducation et de promotion de la sant (Ireps*) de Lorraine Emmanuelle Hamel, chef du dpartement Formation et ressources , Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Inpes Jean-Marie Le Gall, responsable de la Mission Innovation, recherche et valuation (MIRE), association Aides Marie-Josphe Logez, dlgue au dveloppement fdratif, Fdration nationale d'ducation et de promotion de la sant (Fnes*) Marie-Jos Moquet, chef du dpartement Qualit et labellisation , Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Inpes Christian Rossignol, directeur national des activits, Association nationale de prvention en alcoologie et addictologie (Anpaa*)

  • Les relecteurs

    Les fonctions et structures d'appartenance des relecteurs externes l'Inpes datent de l'poque de la relecture du texte de cet ouvrage et ont parfois chang depuis. Celles des relecteurs internes ont en revanche t actualises.

    Virginie Auffret, coordinatrice, Dfi Sant Nutrition (Bretagne) Murielle Bauchet, consultante et charge denseignement EHESP, cole des hautes tudes en sant publique (EHESP*), Formation, tudes et valuation en sant (FEES*) Christian Chauvign, responsable du centre dappui lassurance qualit, cole des hautes tudes en sant publique (EHESP*) Manuela Cheviot, charge dexpertise scientifique en promotion de la sant, Direction de l'animation des territoires et des rseaux, Inpes Ren Demeulemester, prsident de la Fdration nationale dducation et de promotion de la sant (Fnes*) Annick Fayard, charge dexpertise scientifique en promotion de la sant, Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Inpes Christine Ferron, directrice, Instance rgionale dducation et de promotion de la sant (Ireps*) de Bretagne Maryse Karrer, charge de mission Dveloppement des comp tences et amlioration des pratiques , Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Inpes

  • Annie-Claude Marchand, chef du service Prvention et promotion de la sant , Agence rgionale de sant (ARS*) Champagne-Ardenne Marie-Jos Moquet, chef du dpartement Qualit et labellisation , Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Inpes Thierry Prestel, Directeur rgional et actions nationales, association Aides Florence Rostan, charge de mission en ducation pour la sant, Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Inpes Valrie Simon, chef de projet, rseau Carediab (Reims) Zekya Ulmer, charge de mission pilotage rseau, ple Prvention et promotion de la sant , Direction sant, Fdration nationale de la Mutualit franaise (FNMF*)

    Remerciements

    tous les membres du groupe de travail Dmarche qualit et associations ayant contribu la relecture.

    tous les membres du comit de rdaction du guide Comment amliorer la qualit de vos actions en promotion de la sant ? (2009). Les fonctions et structures d'appartenance des experts externes l'Inpes datent de cette priode. Celles des experts de l'Inpes ont en revanche t actualises.

    Virginie Auffret, ditticienne, Dfi Sant Nutrition (Bretagne) Michel Boulanger, directeur du Centre daccueil et daccompagnement la rduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD*) Le Plican (Chambry), membre du conseil dadministration de lAssociation nationale des intervenants en toxicologie et addictologie (ANITA*)

    Linda Cambon, directrice scientifique, Ireps* de Lorraine lodie Crochet, charge de mission prvention, Association nationale de prvention en alcoologie et addictologie (Anpaa*)

    Catherine Curtenelle, Mission Associations et reprsentation des

    usagers , Direction gnrale de la sant (DGS*)

    Alexandra Dtry, psychologue clinicienne, Holisme Communication Nathalie Latour, Dlgue gnrale, Association nationale des

    intervenants en toxicologie et addictologie (ANITA*)

    Franoise Laurent, prsidente du Mouvement franais pour le

    planning familial (MFPF*)

    Chlo Lebeau, chef de projet service dveloppement fdral,

    Association franaise des diabtiques (AFD*)

    Jean-Marie Le Gall, responsable de la mission Innovation,

    recherche, valuation , association Aides

  • tous les relecteurs de la premire version (V.O) du guide (juin 2008). Les fonctions et structures d'appartenance des relecteurs externes l'Inpes datent de 2008 et ont parfois chang depuis. Celles des relecteurs internes ont en revanche t actualises.

    Gnter Ackermann, chef de projet Qualit et valuation , Promotion Sant Suisse Pierre Arwidson, directeur des affaires scientifiques, Inpes Lopold Carbonnel, charg de mission Sant et cohsion sociale auprs du prfet de rgion Provence-Alpes-Cte dAzur Ren Demeuleemester, prsident de la Fdration nationale dducation et de promotion de la sant (Fnes*) Jean-Pierre Deschamps, professeur honoraire de sant publique Annick Fayard, charge dexpertise scientifique en promotion de la sant, Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Inpes Catherine Gerhart, chef du dpartement Territoires et milieux , Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Inpes Arnaud Huyghues-Despointes, Direction de la vie associative, de l'emploi et des formations (DVAEF*), ministre en charge de la Jeunesse et des Sports Michel Laforcade, directeur gnral, Agence rgionale de sant (ARS*) Limousin Galle Langlois, consultante formatrice, Institut Renaudot Annie-Claude Marchand, chef du service Prvention et promotion de la sant , Agence rgionale de sant (ARS*) Champagne-Ardenne Vronique Meyer, Direction des Sports, ministre en charge des Sports Marie-Jos Moquet, chef du dpartement Qualit et labellisation , Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Inpes Marc Nagels, dirigeant du Rseau 17 mars Conseil

    Marie-Josphe Logez, dlgue au dveloppement fdratif, Fdration nationale dducation et de promotion de la sant (Fnes*) Marie-Pierre Martinet, secrtaire gnrale du Mouvement franais pour le planning familial (MFPF*) Jean-Jacques Nansot, chef de la Mission Associations et reprsen

    tation des usagers , Direction gnrale de la sant (DGS*) Olivier Romain, directeur du Centre de soins daccompagnement et de prvention en addictologie (CSAPA*) Les Wads (Metz), membre de lAssociation nationale des intervenants en toxicologie et addictologie (ANITA*) Christian Rossignol, directeur national des activits, Association nationale de prvention en alcoologie et addictologie (Anpaa*) Olivier Smadja, charg de mission, Cirdd / Crips le-de-France Agns Sztal, charge de mission, Crips le-de-France Manuela Verdol, charge dexpertise scientifique en promotion de la sant, Direction de l'animation des territoires et des rseaux, Inpes

  • Danielle Piette, professeur, Universit libre de Bruxelles (ULB*) Emmanuel Ricard, dlgu Prvention et promotion des dpistages , Ligue contre le cancer Isabelle Vincent, charge dexpertise scientifique en promotion de la sant, Direction de lanimation des territoires et des rseaux, Inpes

    Madeleine Mlzan, assistante, Direction de l'animation des territoires et des rseaux, Inpes

  • Prface

    La mesure 15 issue des tats gnraux de la prvention de 2006

    a pour objectif de faciliter la mobilisation des associations

    qui interviennent en prvention . Cest dans ce cadre que

    lInstitut national de prvention et dducation pour la sant

    (Inpes) a t charg par la Direction gnrale de la sant (DGS*1)

    de coordonner les travaux de mise en place de la dmarche

    qualit. Il a ainsi men un travail collaboratif avec une dizaine

    dassociations ayant rpondu un appel public participation.

    Ce travail a abouti llaboration dun guide dautovaluation de

    la qualit des actions en promotion de la sant, construit par et

    pour des associations. Ce guide Comment amliorer la qualit

    de vos actions en promotion de la sant ? est diffus par lInpes

    depuis novembre 2009. Il reprsente un premier pas en faveur

    du dveloppement progressif dune culture qualit dans ce

    secteur.

    Force est de constater que si la recherche de la qualit est un

    enjeu largement partag par les acteurs de la promotion de

    la sant, associatifs ou institutionnels, la mise en place dune

    dmarche formalise est relativement nouvelle dans ce champ.

    linverse dune approche purement normative, la dmarche

    qualit telle quelle est envisage ici, c'est--dire fonde sur

    un socle de valeurs et de principes communs, et accordant une

    place centrale aux populations concernes, est un moyen de

    rpondre aux impratifs de dialogue interne et de (re)fondation

    rgulire de la confiance entre associations, pouvoirs publics

    et populations. La dmarche qualit en promotion de la sant

    est une dmarche complmentaire la dmarche valuative

    permettant de se questionner sur ses pratiques et son fonction-

    nement interne de manire structure.

    Le dveloppement de la qualit ncessite dexpliciter ses enjeux

    et ses fondements pour permettre ceux qui le souhaitent dy

    adhrer en la considrant non comme un cadre de contrainte

    1. Vous trouverez en annexe p. 109 une liste des acronymes et abrviations utiliss dans le prsent ouvrage pour tous les mots signals par une toile.

  • supplmentaire, mais bien comme une vritable opportunit

    pour une amlioration continue de la qualit du service rendu

    aux populations concernes.

    Suite ce constat, lInpes a ralis cet ouvrage, Dmarche

    qualit pour les associations intervenant en promotion de la

    sant, en collaboration avec des associations. Son objectif est

    de mettre disposition des connaissances sur les fondements

    de la qualit, et plus particulirement de la qualit en promotion

    de la sant. Cet ouvrage est donc avant tout un vecteur pour le

    transfert de connaissances. Il est galement loccasion de mettre

    en vidence les principes fondamentaux qui ont guid ce projet,

    principes qui sont essentiels en promotion de la sant et peuvent

    utilement guider de nombreux projets. Ainsi, une dmarche

    participative et formative a permis au groupe de travail de

    structurer sa rflexion et de dvelopper ses comptences dans

    le domaine de la qualit, grce lanalyse de la littrature

    spcialise et des expriences existantes. En cohrence avec

    les principes dquit et de durabilit, laccessibilit du guide et

    laccompagnement des utilisateurs se font via des supports

    gratuits, comme cet ouvrage, mais aussi des sessions de

    formation nationale de formateurs lutilisation du guide

    dautovaluation de la qualit. Le projet sinscrit galement dans

    une perspective de plaidoyer en faveur de la promotion de la

    sant pour favoriser la reconnaissance de cette approche en

    France.

    Ce projet a pu se concrtiser grce un fort investissement

    des associations et la participation particulirement assidue

    de leurs reprsentants. Ceci a permis de forger une dynamique

    collective aboutissant une vritable co-construction dun

    guide partag, relu par des experts extrieurs et test par une

    quarantaine dassociations. En rsulte aussi la constitution

    dun rseau dynamique de formateurs dans les rgions qui

    impulsent et soutiennent lengagement dans la dmarche

    qualit. Je remercie donc chaleureusement lensemble des

    acteurs associatifs impliqus dans ce projet et sais davance

    pouvoir compter sur eux, tout comme ils peuvent compter sur

    lengagement de lInpes pour poursuivre cette mobilisation

    et permettre lintgration de la dmarche qualit dans les

    pratiques.

    Thanh Le Luong Directrice gnrale de lInstitut national

    de prvention et dducation pour la sant

  • l

    Sommaire

    Prface

    17 l Contexte de la mise en place de la dmarche qualit

    17 l tats gnraux de la prvention

    18 l Contexte de llaboration du guide Comment amliorer la qualit de vos actions en promotion de la sant ? et modalits de validation

    19 l Pourquoi cet ouvrage Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant ?

    21 l Contexte associatif franais

    21 l Modle associatif franais : la loi de 1901

    22 l Paysage gnral associatif franais

    23 l

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    Associations intervenant dans le domaine de la sant

    26 Relations entre les associations du domaine de la sant et les pouvoirs publics

    29 Pr omotion de la sant : une approche fdratrice

    30 Prvention

    33 ducation pour la sant

    35 Promotion de la sant

  • 39 l Dfinitions , concepts et mthodes de reconnaissance associs la qualit

    39 l Dfinitions et concepts associs la qualit

    40 l Qualit

    41 l Assurance qualit

    41 l Management de la qualit / Total Quality Management

    42 l Dmarche damlioration continue de la qualit

    44 l Qualit des pratiques

    45 l Mthodes de reconnaissance associes la qualit

    45 l Autovaluation

    45 l Labellisation, accrditation, certification

    49 l

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    Diffrences essentielles entre ces diffrentes mthodes de reconnaissance

    53 Pr oposition dune dmarche qualit en promotion de la sant

    55 La dmarche qualit : approche complmentaire des dmarches dvaluation

    55 mergence des exigences dvaluation et de mthodologies dintervention

    56 Limites et ajustements ncessaires concernant lvaluation en promotion de la sant

    59 In trt et enjeux de dvelopper la qualit : faire reconnatre la promotion de la sant et ses acteurs

    60 La dmar che qualit en promotion de la sant

    60 Contextualisation des diffrentes notions du point de vue du groupe de travail

    63 Dfinition d' objectifs spcifiques de la dmarche qualit en promotion de la sant

  • 64 Impact sur la structuration du guide d'autovaluation de la qualit des actions

    l

    66 l Une assurance qualit partage

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    8 l

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    78 l Les supports permettant une dmarche qualit

    81 l L e guide dautovaluation de la qualit : un outil complmentaire aux outils existants

    82 E QUIHP : une check-list pour les projets en promotion de la sant

    83 Pr effi 2 : une utilisation pour le questionnement systmatique dans la phase de prparation dun projet

    8 Outil de catgorisation des rsultats : un outil danalyse globale de programmes ou de projets

    89 Pr ecede / Pr oceed : une mthode de planification qui contribue la qualit des processus mais qui ne permet pas de porter une apprciation sur le niveau de qualit

    91 S ynthse des diffrents outils et mthodes utilisables en promotion de la sant

    91 P erspectives de dploiement de la mise en place de la dmarche qualit en promotion de la sant en rgion

    95 Conclusion

    97 Annexes

    99 Dmar che de validation du guide Comment amliorer la qualit de vos actions en promotion de la sant ?

    103 Glossaire

    109 Liste des acronymes et abrviations utiliss dans le prsent ouvrage

    113 Liste des tableaux, figures et encadrs

  • 17

    Contexte de la mise en place de la dmarche qualit

    TATS GNRAUX DE LA PRVENTION

    La recherche de la qualit est une proccupation largement partage par les acteurs intervenant en prvention. Derrire une notion a priori vidente, se cache en fait une pluralit de dfinitions et dobjectifs htrognes selon que lon se place du point de vue des populations concernes, des porteurs de projets ou des financeurs. Cet enjeu revt une acuit particulire compte tenu du contexte franais marqu par une approche biomdicale de la sant et imprgn dune logique plus curative que prventive. En plus de leur reconnaissance insuffisante, les activits dducation pour la sant et de prvention souffrent dune organisation et dun mode de financement complexe et fragile : multiplicits des financeurs ayant chacun des logiques et des modes de fonctionnement spcifiques, systmes dappels doffres annuels pour choisir et financer les activits, grande variabilit dans le temps et lespace des actions soutenues, absence de visibilit terme pour des activits qui ncessitent, la plupart du temps, des dlais de dveloppement et de diffusion pluriannuels pour atteindre lefficacit recherche en termes damlioration de ltat de sant. De faon symptomatique, les travaux des tats gnraux de la prvention (EGP*) en 2006 ont donn peu de place aux associations, ce qui a t mis en exergue par plusieurs rseaux associatifs issus notamment du champ de laddictologie. Au final, ces proccupations ont t intgres dans la liste des mesures faisant suite aux EGP* et prsentes lors du Conseil

  • 18 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    des ministres du 3 janvier 2007. Ainsi, la quinzime mesure2 recommande- t-elle de faciliter la mobilisation des associations qui interviennent en prvention . Elle comporte deux volets : lun relatif lamlioration des modalits de financements et lautre la mise en place dune dmarche qualit pour les associations.

    L'Institut national de prvention et d'ducation pour la sant (Inpes) s'est vu confier la mise en place dune dmarche qualit, articule autour de deux volets : llaboration dun rfrentiel qualit partag , par un comit de pilotage national (associations et administration), et dune procdure de labellisation des associations. Les travaux initis par lInpes, en concertation avec la direction gnrale de la Sant (DGS*) et les associations, ont conduit llaboration du guide dautovaluation de la qualit des actions en promo-tion de la sant.

    CONTEXTE DE LLABORATION DU GUIDE COMMENT AMLIORER LA QUALIT DE VOS ACTIONS EN PROMOTION DE LA SANT ? ET MODALITS DE VALIDATION

    Ce guide [1] est le fruit dun travail collectif associant diverses associations [encadr 1], la DGS* et lInpes. Son laboration est volontairement fonde sur une dmarche formative et participative, dont les modalits de validation sont rappeles dans la section suivante.

    ENCADR 1 Liste des neuf associations ayant particip la rdaction du guide dautovaluation

    Aides: http://www.aides.org

    Association franaise des diabtiques

    (AFD*):http://www.afd.asso.fr

    Fdration Addiction (anciennement

    Anitea :Association nationaledes inter-

    venantsentoxicomanieet addictologie):

    http://www.federationaddiction.fr

    Association nationale de prvention

    en alcoologie et addictologie (Anpaa*) :

    http://www.anpaa.asso.fr

    Centre rgional d'information etde pr-

    ventiondu sida(Crips*)le-de-France:

    http://www.lecrips-idf.net

    DfiSant Nutrition(DSN*):

    http://www.defisantenutrition.fr

    Fdration nationale d'ducationet de

    promotiondelasant(FNES*):

    http://www.fnes.fr

    HolismeCommunication:

    http://www.holisme.org

    Planningfamilial:

    http://www.planning-familial.org

    2. Ministre de la Sant et des Solidarits. tats gnraux de la prvention. Cinq priorits et quinze mesures pour donner un nouvel lan la politique de prvention [communiqu de presse]. Paris, 3 janvier 2007 : 49 p. En ligne : http://meridianaweb.free.fr/ABDOL/Documents/2007_0103_Prevention_dossier.pdf [dernire consulta

    tion le 07/06/2012].

    http://meridianaweb.free.fr/ABDOL/Documents/2007_0103_Prevention_dossier.pdfhttp://www.planning-familial.orghttp:http://www.anpaa.asso.frhttp:http://www.holisme.orghttp:http://www.fnes.frhttp:http://www.federationaddiction.frhttp:http://www.defisantenutrition.frhttp://www.afd.asso.frhttp:http://www.lecrips-idf.nethttp:http://www.aides.org

  • 19 Contexte de la mise en place de la dmarche qualit

    La dmarche de validation sest appuye sur des experts et des reprsentants associatifs nayant pas particip la rdaction du document. Elle sest droule en deux temps : une relecture du guide par des experts, puis la ralisation dun pr-test auprs dassociations intervenant en promotion de la sant. Cette dmarche est dtaille en annexe p. 99.

    POURQUOI CET OUVRAGE DMARCHE QUALIT POUR LES ASSOCIATIONS INTERVENANT EN PROMOTION DE LA SANT ?

    La mise en place de la dmarche a tout dabord ncessit de dfinir le champ concern (prvention, ducation pour la sant, promotion de la sant) puis de reprer et de sapproprier les concepts et les mthodes de lamlioration de la qualit en gnral, afin danalyser et synthtiser toutes les composantes susceptibles de contribuer lamlioration recherche de la qualit du service rendu en promotion de la sant. L'ouvrage met notamment disposition les connaissances et rflexions du groupe de travail. Il concerne tous ceux qui veulent en savoir plus sur la qualit et, plus spcifiquement, sur la qualit en promotion de la sant. Il sadresse ainsi aux :

    acteurs associatifs en charge du dveloppement de la dmarche damlioration de la qualit dans leur association ;

    formateurs et conseillers mthodologiques qui accompagnent la mise en place de la dmarche qualit dans les associations ;

    acteurs institutionnels travaillant en partenariat avec les associations qui veulent mieux comprendre cette approche.

    Louvrage est constitu de quatre chapitres :

    le premier dtaille les spcificits de l'organisation et de l'action associatives ;

    le second aborde les notions de prvention, dducation pour la sant et de promotion de la sant. Il permet de dcrire et de dfinir le champ concern par le projet de faon gnrale voire thorique ;

    le troisime explicite de faon gnrale les dfinitions et concepts lis la qualit (qualit, dmarche qualit, certification, labellisation, etc.) ;

    le quatrime expose la dmarche qualit en promotion de la sant.

  • Lessitesmentionnsonttconsultsle07/06/2012.

    [1] HamelE.,coord.Commentamliorerlaqualitdevosactionsenpromotiondelasant?Guidedautovaluationconstruitparetpourlesassociations.Saint-Denis:Inpes:2009,40p.Enligne:http://www.inpes.sante.fr/guide-autoevaluation-qualite/pdf/Guide-qualite-version-integrale.pdf

    Bibliographie

    20 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

  • 21

    Contexte associatif franais

    Afin de permettre une grande diversit d'acteurs et d'organisations du secteur associatif de se concerter et de construire collgialement un outil commun (le guide d'autovaluation de la qualit), l'Inpes a lanc un appel participation. Ainsi, avant daborder la dfinition des rfrences qualit ayant trait aux interventions, il est propos, dans cette partie, de prsenter la spcificit des acteurs associatifs et de mettre en vidence les relations troites quils entretiennent avec le champ de la promotion de la sant et lensemble des valeurs quils partagent avec ce dernier.

    MODLE ASSOCIATIF FRANAIS : LA LOI DE 1901

    Une association est un regroupement de personnes animes par une volont commune dactions et dobjectifs. Si la libert dassociation est lun des principes fondamentaux affirms par le prambule de la Constitution, elle a nanmoins connu une histoire mouvemente. Proclame par lAssemble constituante en 1790, la libert de sassocier fut rapidement mise en cause en raison des craintes suscites par lactivit des clubs et des socits populaires ou par la perspective de reconstruction des anciennes corporations, interdites par la loi Le Chapelier de 1791. Ce nest que trente ans aprs linstauration de la Troisime Rpublique et grce aux efforts de Pierre Waldeck-Rousseau que la loi du 1er juillet 1901 a pu tre adopte. Ce droit est fond sur les principes issus de 1789 : primaut de lindividu, de ses droits, de sa libert dadhrer ou de sortir dune association, limitation de lobjet de lassociation un objet

  • 22 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    dfini, galit des membres dune association, administration de lassociation par libre dlibration de ses membres.

    La loi de 1901 est fortement marque par les ides librales : cest la libert qui prvaut et notamment celle du contrat. Ainsi, l'association y est-elle dfinie comme la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d'une faon permanente, leurs connaissances ou leur activit dans un but autre que de partager des bnfices . Une association est libre de s'organiser. Elle choisit son but, dcide de son mode dorgani-sation et de son fonctionnement, formalis dans ses statuts et complt ventuellement par un rglement intrieur. Elle peut les modifier si besoin est, ou aussi souvent quelle le souhaite. Actuellement, la cration dune association ne peut tre subordonne une autorisation pralable, comme la rappel le Conseil constitutionnel dans sa dcision du 16 juillet 1971. Lautre caractristique majeure affirme dans la loi de 1901 est labsence de tout but lucratif. Le modle associatif se fonde sur la solidarit, le dsin-tressement financier voire le don dans une perspective fondamentalement diffrente de la logique marchande et commerciale tablie sur la recherche du profit [1]. La vie associative repose ainsi largement sur le bnvolat et lengagement militant de ses membres.

    Par ailleurs, le fonctionnement associatif est en lui-mme un creuset de la dmocratie [1] identifiable par des instances et des processus collgiaux de dcision. La dimension dmocratique sexprime galement par la place et le rle des associations dans la socit. manation de la socit civile, elles constituent une force dexpression et de rgulation entre ltat et les citoyens. Les associations contribuent au lien social et au dveloppement. Elles sengagent notamment :

    respecter la non-discrimination des personnes dans l'engagement associatif ;

    ouvrir l'accs la citoyennet au plus grand nombre, en particulier aux jeunes et ceux qui ont le plus de difficults se faire entendre ;

    assurer la complmentarit des ressources humaines ; amliorer l'quilibre entre les femmes et les hommes dans l'exercice

    des responsabilits3 .

    PAYSAGE GNRAL ASSOCIATIF FRANAIS

    En 2007, il tait compos de prs de 1 100 000 associations dont 84 % sappuient uniquement sur le bnvolat, assur par quelques 14 millions de

    3. Le 1er juillet 2001, la Confrence Permanente des Coordinations Associatives (CPCA*) a sign avec le Premier

    ministre la charte dengagements rciproques loccasion du centenaire de la loi de 1901. En ligne : http://www.cpca.asso.fr/la-cpca/charte-d-engagements-reciproques-entre-l-etat-et-les-associations regroupees-au-sein-de-la-cpca [dernire consultation le 07/06/2012].

    http://www.cpca.asso.fr/la-cpca/charte-d-engagements-reciproques-entre-l-etat-et-les-associationshttp://cpca.asso.fr/la-cpca/charte-d-engagements-reciproques-entre-l-etat-et-les-associations-regroupees-au-sein-de-la-cpca

  • 23 Contexte associatif franais

    personnes, pour raliser les projets. Un nombre relativement peu important dassociations (172 000) a recours lemploi salari, de faon rgulire ou non, reprsentant ainsi 1 050 000 emplois. La plupart des associations sont de petite taille : 60 % dentre elles emploient moins de cinq salaris. Le budget moyen par association sans salari est modeste : il slve 11 700 euros, contre 282 000 euros pour les associations employeurs [2].

    Lobjet social des associations, tel qu'il est dfini dans leurs statuts, est vari et recouvre des champs diversifis. La plupart des associations concernent les secteurs sportif, rcratif et culturel qui reprsentent 60 % du nombre total des associations. Les associations daction sociale et de sant sont moins nombreuses (environ 123 800, soit moins de 15 % du total), mais elles sont souvent fortement professionnalises et de grande taille. Elles ralisent plus du tiers du budget cumul des associations. Dans ces associations, la part reprsente par les financements publics (subventions publiques, finance-ments contractuels, vente de prestations ou prix de journe) correspond prs de 67 % de leurs ressources et est largement suprieure celle des autres types dassociations (51 %). En moyenne, ces structures existent depuis vingt-quatre ans et la proportion des femmes prsidentes y est de 44 % (contre 31 % pour l'ensemble des associations en France) [2].

    Force est de constater que le paysage associatif franais recouvre des entits et des dynamiques htrognes que lon peut cependant tenter de catgoriser. Ltude de V. Tchernonog [3] a permis de distinguer trois types dassociations :

    celles dont le projet sarticule avec laction publique. On les retrouve essentiellement dans les secteurs sanitaire, social et culturel, o les publics viss, souvent fragiles ou en difficults, sont diffrents des membres adhrents [4] ;

    celles dont le projet comporte un fort contenu militant. Il sagit essentiellement de la dfense des droits et des causes humanitaires. Ces associations reprsentent 5 % du budget mais prs de 30 % du nombre dorganismes et du volume de travail offert ;

    les petites associations de membres dont le projet est orient vers la pratique dune activit, essentiellement de sports et loisirs.

    Si cette typologie gnraliste est utile en premire approche, elle ne permet toutefois pas de rendre pleinement compte de la diversit des associations intervenant dans le domaine de la sant.

    ASSOCIATIONS INTERVENANT DANS LE DOMAINE DE LA SANT

    En France, de nombreuses associations loi de 1901, gnralistes ou spcialises, laborent et portent des projets en prvention, en ducation pour la sant et

  • 24 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    en promotion de la sant. Il est difficile davoir des donnes exhaustives sur le nombre dassociations concernes. Lestimation varie selon les sources et les critres : de 3 500 associations finances par les groupements rgionaux de sant publique selon la direction gnrale de la Sant4 14 000 associations de malades, de patients, de familles de patients et de soutien, recenses par lAnnuaire des associations de sant [5]. Il sagit en trs large majorit dassociations locales qui mettent en uvre des programmes de sant de proximit sur les territoires. Les plus importantes dentre elles sont regroupes au niveau national en fdrations, unions, rseaux, etc. On dnombre cependant moins dune quarantaine de rseaux denvergure nationale ou interrgionale.

    Ces associations ont finalement assez peu fait lobjet danalyse globale, les documents disponibles tant le plus souvent des monographies sur lune dentre elles ou autour de certaines thmatiques, par exemple les associations de lutte contre le sida. Daprs E. Lecimbre [6], dans le domaine de la sant, les associations constituent un ensemble trs htrogne en termes dhistoire, de reprsentativit, de champs daction et de moyens. Retenant une approche chronologique, cet auteur distingue les associations apparues au dbut du

    e xx sicle (essentiellement caritatives ou philanthropiques et se situant comme auxiliaires du milieu soignant ) de celles ayant vu le jour dans les annes 1960 (davantage centres sur la revendication des droits des malades tre mieux informs et participer aux dcisions qui les concernent). Les annes 1980 sont marques par lmergence des associations de lutte contre le sida qui se positionnent en tant que partenaires de droit des pouvoirs publics, du corps mdical et des organismes de recherche. la fin de cette dcennie, samorce alors une recomposition du champ associatif de la sant sur la voie ouverte par la lutte contre le sida, par lvolution des stratgies de certaines associations, mais aussi en raction la prise de conscience dune transformation du champ de la sant (prcarit, exclusion, maladies chroniques) et lvolution de la prise en charge mdico-sociale (annonce de la fin de ltat providence, etc.). partir des approches dauteurs comme J. Barbot [7] et A. Pinell [8], qui mettent en vidence diffrents principes fondateurs et formes dengagement des acteurs, il est possible daffiner cette approche et de distinguer :

    des associations de type plutt caritatif : elles sengagent sur un principe de bienfaisance et / ou de charit. Elles peuvent sadresser une population particulire dfinie selon des caractristiques sociales (pauvret, prcarit, lieu de vie, origine, etc.) ou de sant (une maladie, un besoin de sant). Le mode dapproche des besoins est gnralement compassionnel, leurs membres ne partageant pas la plupart du temps le problme de la population

    4. Source : systme d'information des plans rgionaux de sant publique (SI-PRSP), donnes 2007.

  • 25 Contexte associatif franais

    vise. Les associations les plus anciennes, qu'elles soient d'obdience religieuse ou laque, ont souvent t fondes dans cet esprit. On peut prendre comme exemples la Ligue nationale contre le cancer son origine ou encore la Croix-Rouge ;

    des associations de type humanitaire : dapparition plus rcente, elles mobilisent gnralement des acteurs du champ de la sant ou de laction sociale sur la base de leurs qualifications professionnelles. Cet engagement, bnvole ou rmunr, se fait sur des principes de citoyennet et de militantisme social. Certaines organisations mixent ces caractristiques avec des principes relevant de lducation populaire. Les exemples les plus connus en France sont Mdecins sans frontires ou Mdecins du monde ;

    des associations de type communautaire : elles sont runies par plusieurs principes dont un sentiment dappartenance de leurs membres confronts une mme problmatique de sant (une pathologie, un lieu de vie ou dexposition), une volont de dfense des droits, voire un objectif de transformation sociale, un objectif dempowerment5 et de dveloppement de lautonomie des acteurs ainsi que la revendication dune expertise profane adosse sur le vcu des problmes. Les modes daction de la dmarche communautaire ne sont pas propres au champ de la sant et ont fait lobjet de thorisations et de modlisations, notamment en ducation populaire6. Certaines associations pouvant tre rattaches cette catgorie se dfinissent sur le mode particulier des associations de victimes de . On peut noter que si certaines d'entre elles, comme Aides, revendiquent leur approche de sant communautaire, bien dautres la portent implicitement ;

    des associations de type mdico-social : souvent historiquement issues du champ caritatif, tout en gardant des caractristiques organisation-nelles conformes la loi de 1901, elles sont devenues des auxiliaires de la puissance publique pour mettre en uvre des politiques publiques dans le champ de la sant (handicap, addictions) et du social. Cest le cas par exemple des centres dhbergement et de rinsertion sociale (CHRS*). Certaines de ces associations conservent une marge dautonomie et de proposition sur certains secteurs de leur activit, dautres sont plus assujetties leurs autorits de tutelle. On peut citer, comme exemples dassociations de ce type, l'Anpaa* ou la Fdration Addiction ;

    des associations de type parapublic : ces associations, si tant est que le terme puisse garder un sens ici, sont souvent construites a posteriori pour donner un cadre lgal une activit associant diffrents oprateurs

    5. Processus dans lequel des individus et des groupes agissent pour gagner la matrise de leur vie, et donc acqurir un plus grand contrle sur les dcisions et les actions affectant leur sant dans le contexte de changement de leur environnement social et politique . C ommission europenne, Rusch E, coord. Glossaire europen en sant publique [base de donnes]. 2003. En ligne : http://asp.bdsp.ehesp.fr/Glossaire/ [dernire consultation le 07/06/2012]. 6. Pour des exemples dactions et danalyses de pratiques inspires de lapproche de Paulo Freire, voir notamment la rfrence bibliographique [9].

    http://asp.bdsp.ehesp.fr/Glossaire

  • 26 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    rpondant des missions de service public, mais dpendant de secteurs ou de rgimes administratifs diffrents. Elles ne saffranchissent pas pour autant de valeurs qui leur sont propres, notamment communau-taires pour certaines.

    Les contours de la classification sont donc en ralit assez flous. Cependant, elle permet de reprer de grandes orientations tant entendu que chaque association peut voluer dans le temps dun type vers un autre ou peut avoir simultanment des actions qui combinent plusieurs types. Par exemple, des actions communautaires peuvent tre menes par des associations de type humanitaire ou mdico-social. Tous ces lments induisent plusieurs logiques dactions.

    RELATIONS ENTRE LES ASSOCIATIONS DU DOMAINE DE LA SANT ET LES POUVOIRS PUBLICS

    Ces relations sont complexes, parfois ambivalentes, et sarticulent autour de deux ples : le premier concerne la contribution des associations au fonctionnement de la dmocratie sanitaire [10, 11] via leurs fonctions de reprsentation des usagers et dexpression des populations ; le second se situe au niveau de loffre en promotion de la sant via la mise en uvre de projets et la gestion de services ou dtablissements assurs par des associations. La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et la qualit du systme de sant, modifie par la loi du 9 aot 2004 relative la politique de sant publique, reconnat et organise la reprsentation des usagers dans les instances hospitalires7 et de sant publique, nationales et locales. Cette fonction de reprsentation est rserve aux associations dusagers du systme de sant bnficiant dun agrment au niveau national ou rgional8. Les diffrentes enqutes traduisent une participation notable des reprsentants des usagers dans les instances (suprieure 70 %) [12].

    La Confrence nationale de sant (CNS*), modifie par la loi du 9 aot 2004, est un lieu de concertation sur les orientations des politiques de sant. Elle est consulte par le Gouvernement lors de la prparation du projet de loi dfinissant les objectifs de la sant publique ; elle formule des avis et propositions sur les plans et programmes prvus par le Gouvernement, ou en vue damliorer le systme de sant en France ; elle contribue lorganisation de dbats publics sur les questions de sant et ralise un rapport annuel sur le respect des droits des usagers du systme de sant. La CNS* comporte 8 collges dont un collge des usagers compos de 18 reprsentants associatifs. Pour la premire fois, en 2006, les membres de la confrence ont

    7. Les reprsentants des usagers participent notamment la commission des relations avec les usagers et de la qualit de prise en charge. La loi HPST* du 21 juillet 2009 prvoit galement un reprsentant membre de la Commission de lactivit librale de lhpital. 8. La liste des associations agres est disponible en ligne sur le site http://www.sante-sports.gouv.fr/ [dernire consultation le 07/06/2012].

    http:http://www.sante-sports.gouv.fr

  • 27 Contexte associatif franais

    lu prsident un des membres de ce collge, soulignant ainsi la place accorde lexpression des usagers dans la dfinition des politiques publiques de sant.

    Au niveau rgional, la loi Hpital, patients, sant et territoires (HPST*) du 21 juillet 2009 comporte des dispositions qui renforcent la participation des associations aux dbats et aux dcisions publiques en matire de sant. Ainsi, trois reprsentants d'associations de patients, de personnes ges et de personnes handicapes, dsigns par le Collge de la Confrence rgionale de la sant et de l'autonomie (CRSA*) runissant les associations uvrant dans les domaines de comptence de lAgence rgionale de sant (ARS*) [13] ont aujourdhui leur place, aux cts des services de ltat, des collectivits territoriales et des organismes de scurit sociale comptents, dans les conseils de surveillance des ARS*. Ils sont notamment chargs dmettre un avis sur le schma rgional de sant. Pour dfinir les politiques rgionales de sant, les ARS* sappuient galement sur les CRSA* qui comprennent des reprsentants des usagers et des associations uvrant dans les domaines de comptences de lARS*.

    Les relations des pouvoirs publics et des associations concernent aussi loffre de services en sant et en promotion de la sant. Elles se matrialisent par le financement dactions et dtablissements sous forme de subventions ou de conventions. Ce partenariat mobilise des mcanismes dallocation des ressources spcifiques (par exemple, appels projets) et la formalisation des engagements rciproques des financeurs et des oprateurs. La circulaire du 18 janvier 2010 [14] vient encadrer les relations entre les pouvoirs publics et les associations. Elle prvoit des conventions d'objectifs et la simpli-fication des dmarches relatives aux procdures d'agrment. Les associations mettent prioritairement en avant les dimensions thiques et lutilit sociale de leurs actions, ainsi que la forte composante dinnovation de leurs projets. Dans le mme temps, les pouvoirs publics sont attachs la transparence et soulignent la ncessit de rendre compte de lutilisation des fonds publics.

    Comme le note C. Bouchet [15], se dessinent peu peu des enjeux dalliance entre associations et acteurs administratifs, chercheurs et universitaires, pour construire des critres dvaluation ngocis permettant lallocation des ressources, intgrant le dveloppement social, et ne se limitant pas la rduction de risques sanitaires individualiss . En dcoulent aussi des enjeux de positionnement pour les associations, amenes concilier leurs fonctions tribunitiennes et celles de prestataire de service, tout en conservant les valeurs de la promotion de la sant. Au final, la question du dveloppement de la qualit est de plus en plus centrale dans la mesure o celui-ci peut tre considr comme un levier majeur de reconnaissance rciproque et de fondement de la confiance entre les pouvoirs publics et les associations.

  • 28 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    Bibliographie

    Lessitesmentionns ont tconsults le 07/06/2012.

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    [13] Minis tredelaSantetdesSports. Dcret n2010-337du31mars2010relatifauConseil de surveillancedel'Agencergionaledesant. Journalofficiel n 0077,1eravril2010:p.627. En ligne : http://www.legifrance.gouv.fr/ affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT0000220 40795&dateTexte=&categorieLien=id

    [14] Rpublique franaise. Circulairedu 18janvier2010relativeauxrelations entre lespouvoirspublicsetlesassociations: conventionsd'objectifsetsimplification desdmarchesrelativesauxprocdures d'agrment. Journalofficiel n 0016, 20janvier2010:p. 1138. En ligne : http://www.legifrance.gouv.fr/ affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021712266

    [15] B ouchetC.,Associationetsant publique, de ltatde criseune vraiereconnaissance. Sant publique,2004,vol.16,n3:p.411-414.

    http://www.jeunes.gouv.fr/IMG/pdf/Stat-Info_07-04.pdfhttp://www.afs-socio.fr/FI95/Tchernonog.pdfhttp://www.ladocumentationfrancaise.fr/docfra/rapport_telechargement/var/storage/rapports-publics/084000531/0000.pdfttp://www.annuaire-aas.comhttp://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_commission_nationale_agrement.pdfhttp://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022040795&dateTexte=&categorieLien=idhttp://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000021712266

  • 29

    Promotion de la sant :

    une approche fdratrice

    Les questions smantiques sur le champ daction, la dfinition des objectifs ou la dnomination des acteurs ont fait lobjet de discussions constantes entre les associations membres du groupe de travail charg de rdiger un guide partag dans le cadre de la mesure 15 des EGP* (voir p. 18). Ces concepts tant traverss par des dimensions socitales, voire idologiques, les associations nen ont pas les mmes reprsentations. Par exemple, du fait quun acteur organise ses actions et programmes partir de financements de la politique de la ville, de fonds interministriels de prvention de la dlinquance ou de la Mission interministrielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, il ne dcrira pas ses activits comme relevant de lducation pour la sant. De mme, de nombreux ducateurs de prvention ne se dfinissent pas comme tant dabord des acteurs de sant. Leur travail les confronte quotidiennement la prcarit, au chmage, la violence, aux relations familiales difficiles, aux checs scolaires. Cest pourquoi ils affirment que la prvention, qui vise autant lducation la citoyennet, la dynamique familiale que le lien social et laccs aux soins, ne rsulte pas seulement dune approche de sant publique. Dautres intervenants considrent au contraire ces finalits comme partie intgrante de la sant publique et, en tant quducateurs pour la sant, se dfinissent par consquent comme des acteurs de sant part entire.

    Confront la complexit de ces questions qui pouvait gner llaboration commune ou scinder les approches par cole de pense, par mtier ou encore

  • 30 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    par type de financements, le groupe de travail a recherch une terminologie partage qui ne ferme pas le dbat au plan des ides ou des postures, mais qui puisse en constituer le dnominateur commun.

    Les responsables associatifs ainsi rassembls percevaient tous quils ntaient pas l au titre du soin, au sens curatif du terme, mme si certains pouvaient exercer pour partie une activit de soin. Un premier dfi a donc consist rendre explicite ce qui avait conduit ces responsables se retrouver pour travailler sur un objet dont les contours restaient ce stade relativement flous. Le dbat engag a permis de constater que, dans le champ de la promotion de la sant et de la prvention, les actions associatives rsultent de la mobilisation de diffrents types dacteurs, associent des logiques dintervention trs varies et se dveloppent dans des contextes institutionnels plus ou moins soutenants et encadrants. Malgr et travers cette diversit, sexprime ainsi un sentiment dappartenance une mme mouvance porte par des valeurs, des mthodes et des intrts communs. Par exemple, les acteurs associatifs font rfrence des notions positives comme lattachement aux fondements dmocratiques qui sous-tendent leurs actions en sant ; ils partagent le sentiment de pertinence dune dmarche qui vise lutter contre les ingalits sociales de sant et qui associe les populations la construction des actions visant lamlioration de leur sant. De mme, les participants au groupe de travail partagent une approche globale de la sant, considrant les personnes et leurs groupes dappartenance dans leurs contextes de vie, et ne rduisant pas la sant au silence des organes ou labsence de maladie. Ds lors, il est apparu que ce qui les runissait avait plus voir avec le concept de promotion de la sant quavec une approche biomdicale souvent associe la notion de prvention. Faire le choix de la promotion de la sant prsente un autre avantage, celui de pouvoir se rfrer des textes tels que la charte dOttawa [encadr 1, p. 31] et les suivantes, qui font lobjet dun consensus aussi lextrieur du groupe de travail et notamment au niveau international.

    Avant de prsenter plus en dtail le champ de la promotion de la sant, il est utile dexpliciter et de situer dautres champs qui lui sont parfois connexes, ou totalement substitus : prvention et ducation pour la sant.

    PRVENTION

    Lapproche prventive est la fois porteuse et tmoin dune histoire marque, au e au dbut du e xix et xx sicle, par le dveloppement dune vision hyginiste de la sant, centre sur la pathologie et linfection, mme si les responsables sanitaires et les mdecins sinterrogent dj sur les liens entre maladies et conditions sociales. La lutte contre la tuberculose, vers 1880, illustre ce type dapproche. Ce dispositif, appuy par un vaste rseau dtablissements chargs la fois du dpistage, de la prvention et des soins, met laccent sur la responsabilit individuelle et sur la lutte contre les taudis et la rnovation urbaine. Dans les vingt premires annes du e xx sicle,

  • 31 Promotion de la sant : une approche fdratrice

    ENCADR 1 Les axes dintervention de la Charte dOttawa1

    La charte propose cinq axes

    dintervention qui sont des rfrences

    en matire de sant publique :

    promouvoir des politiques publiques

    saines : cest--dire nonseulement la

    sant mais aussides politiquessociales,

    conomiques, ducatives,despolitiquesde

    lemploi, de lenvironnement,de lurbanisme

    etde lhabitatEtce,quel quesoit lchelon

    (localnational);

    crer des environnements favorables :

    parleterme environnement , onconsi-

    dre lenvironnement physique, social,

    politique. Cela signifie quil convient de

    prendre en compte, pour changer les

    comportements de sant, les conditions

    de vie etdenvironnement, qui ne sont pas

    choisieslibrement ;

    rorienter les services de sant :

    au-deldelaction multisectorielle suggre

    par le premier axe, il sagit de promouvoir

    le changement lintrieurdesservices

    de sant ; en effet, ceux-ci se distinguent

    selon quilssont prventifsoucuratifs,or la

    promotiondelasant nefaitpasceclivage.

    La vision globaledesbesoinsdesantdela

    population doit prdominer etles usagers

    ont leurmotdire.Defait,lesprofessionnels

    desantseront poussschanger leurs

    pratiquesettravailler plus en lienavecles

    associations dusagers;

    renforcer laction communautaire : cest

    le dveloppementsocialcommunautaire

    quiest cibl, les initiativesvenant de la

    communautsont privilgies lasant

    communautairepilote par des profession-

    nels desant ;

    acqurir des aptitudes individuelles

    indispensables la vie : outrelesapproches

    individuellesdelducationpourla sant,

    ilsagitdacqurirlesaptitudespermettant

    dassurerunplusgrandcontrle sursasant

    afin damliorercelle-ci.

    1. Organisation mondiale de la sant. Charte d'Ottawa pour la promotion de la sant. Genve : OMS, 1986 : 6 p. En ligne : http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0003/129675/Ottawa_Charter_F.pdf

    se dveloppent en ce sens lOffice national dhygine sociale, la Commission gnrale de propagande, et en particulier, les campagnes de lutte contre les maladies infectieuses. Les premiers organismes privs chargs dduquer le public se dveloppent galement cette poque : la Socit scientifique dhygine alimentaire et dalimentation rationnelle (1904), le Comit national de lutte antituberculeuse (1916), la Ligue nationale contre le cancer (1918), la Ligue franaise contre les maladies vnriennes (1920), la Socit franaise de prophylaxie (1920), la Ligue franaise dhygine mentale (1920), le Comit national de dfense contre lalcoolisme, etc. Aprs 1945, sesquisse le premier systme prventif franais et, comme pour faire cho la dfinition globale

    http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0003/129675/Ottawa_Charter_F.pdf

  • 32 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    la prvention primaire qui comprend tous les actes destins diminuer lincidence dune maladie dans une population, donc rduire le risque dapparition de cas nouveaux . Elle se situe en amont de lapparition des maladies ;

    la prvention secondaire qui comprend tous les actes destins diminuer la prvalence dune maladie dans une population, donc rduire le nombre de malades en rduisant la dure dvolution . Elle se situe lextrme dbut de la maladie et prend en compte le dpistage prcoce et le traitement des premires atteintes ;

    la prvention tertiaire qui comprend tous les actes destins diminuer la prvalence des incapacits chroniques ou des rcidives dans une population, donc rduire au maximum les invalidits fonctionnelles conscutives la maladie . Cette conception tend la prvention au domaine de la radaptation et de la rinsertion profession-nelle et sociale.

    de la sant donne par lOrganisation mondiale de la sant (OMS*) (1946), se structurent la Scurit sociale et les services de protection maternelle et infantile, centrant alors laction publique non plus sur le microbe mais sur lindividu. Dans le milieu des annes 1970, la prvention sappuie sur linformation via les mass media, mthode qui se dveloppera jusqu aujourdhui.

    Selon la dfinition la plus classique, la prvention vise anticiper un dommage et faire le ncessaire dans le but de lviter . Cest la prise de conscience dtre vulnrable un risque ou une maladie redouts qui conduirait une personne agir de manire sen prmunir. Ce sont les experts qui, partir dtudes de causalit, de corrlations et dvaluations de certains risques, apportent linformation au public sous diverses formes, depuis lentretien personnalis, au sein du cabinet mdical ou des services de soins, jusqu lutilisation de diffrents moyens de communication destination dun large public. La collectivit et les professionnels ont aussi vocation appliquer les mesures ncessaires pour prvenir la maladie ou le risque, via la vaccination ou le dpistage par exemple. La prvention est donc un concept rfr la maladie, dont on distingue habituellement trois niveaux selon lOMS* :

    Cette approche de la prvention suppose quune chane de causalit soit clairement identifie et quil existe des manifestations prcoces susceptibles dtre vites. Dans les annes 1980, un autre modle est propos en croisant les populations et les risques. Il retient les catgories de prvention gnralise, slective et indique. Les interventions gnralises, ou universelles, peu coteuses, sont destines la population gnrale ou des groupes qui nont pas t slectionns sur la base dun risque dfini. La prvention slective, ou oriente, vise des sous-groupes dindividus en fonction des risques particuliers auxquels ils sont exposs de faon

  • 33 Promotion de la sant : une approche fdratrice

    significativement plus leve que la moyenne ; le cot des interventions est alors justifi par laccroissement du risque. La prvention indique (ou cible) sadresse aux sujets hauts risques ou qui ont des signes dappel de la maladie, tout en restant en de des critres diagnostiques9. Ce modle sapplique mieux que le prcdent des problmes de sant dtermins par de multiples facteurs. Initialement appliqu dans le champ des addictions, des traumatismes, des violences et des suicides, il est actuellement tendu dautres problmes de sant, multifactoriels (obsit, cancer, etc.).

    Faisant essentiellement appel la rationalit des personnes, la dmarche prventive sous-estime souvent les interactions entre ces personnes et leur entourage, ainsi que leur contexte de vie et ce qui le dtermine. Ceci est particulirement prgnant dans les relations mdico-centres type soignant / soign, o, en se focalisant sur un risque particulier (objet de linteraction), elles peuvent perdre de vue la globalit de lindividu. Une autre catgorisation, utilise lors des EGP* en 2006, est plus mme dviter lcueil de lindividualisation. Cette catgorisation propose trois types de prvention [3] :

    la prvention mdicale : elle dsigne les actes effectus par les professionnels de sant, souvent leur initiative ou celle des pouvoirs publics, pour diminuer la frquence ou la gravit de pathologies ;

    la prvention environnementale : elle vise limiter les facteurs patho-gnes affectant le cadre de vie ou de travail des individus ;

    la prvention comportementale : il sagit des politiques visant inciter les individus ou les populations diminuer ou abandonner leurs comportements risque pour eux-mmes ou pour les autres (tabagisme, relations sexuelles non protges, conduite automobile agressive, etc.).

    Le guide mthodologique pour l'laboration du schma rgional de prvention10 distingue la prvention slective de certaines maladies ou de certains risques et la prvention au bnfice des patients et de leur entourage, notamment lducation thrapeutique.

    DUCATION POUR LA SANT

    Daprs J. A. Bury [4], quatre types de dfinition de lducation pour la sant peuvent tre distingus :

    les dfinitions persuasives ou volontaristes, visant la modification planifie des comportements de lindividu et du groupe. Cette approche

    9. Approche dveloppe par R. Gordon (1987) et P. J. Mrazek & R. J. Haggerty [1]. Nous reprenons ici la prsentation de S. Broussouloux et N. Houzelle-Marchal. ducation en milieu scolaire. Choisir, laborer et dvelopper un projet [2]. 10. En ligne : http://www.sante.gouv.fr/organisation-du-systeme-de-sante-gouvernance.html [dernire consultation le 07/06/2012].

    http://www.sante.gouv.fr/organisation-du-systeme-de-sante-gouvernance.html

  • 34 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    implique un transfert de responsabilit de la sant tout un chacun, sous la forme dun programme gnralis ducatif conduisant des comportements favorables la sant :

    Exemple : Lducation sanitaire reprsente essentiellement une action exerce sur les individus pour les amener modifier leurs comportements. Dune manire gnrale, elle vise leur faire acqurir et conserver de saines habitudes de vie, leur apprendre transmettre judicieusement, leur profit, les services sanitaires qui sont leur disposition, et les conduire prendre eux-mmes, isolment et collectivement, les dcisions quimplique lamlioration de leur tat de sant [] (OMS*, 1969) ;

    les dfinitions centres sur l'optimisation des conditions de dcision de lindividu, linformation pour favoriser une dcision responsable et les conditions dadoption de comportement via la prise de conscience de ce qui est bon pour soi :

    Exemple : En termes gnraux, on peut dcrire lducation pour la sant comme un ensemble de tentatives visant la transmission de connaissances, attitudes et pratiques fondes sur des donnes empiriques et prsentant un intrt pour la survie humaine [] (L. Baric, 1983) [5] ;

    les dfinitions plus neutres, centres sur lindividu :

    Exemple : Processus de changement de lindividu, grce auxquels il

    modifie son comportement ou change ses attitudes lgard des mesures

    de sant la suite de nouvelles expriences quil subit (D. Nyswander,

    1982) [6] ;

    les dfinitions centres sur la dmarche ducative visant la motivation

    et la participation pour entraner un changement de comportement :

    Exemple : duquer des personnes pour la sant, cest, compte tenu des

    comptences acquises et potentielles de ces personnes, mettre en uvre

    les informations, formations et apprentissages ncessaires pour que ces

    personnes soient aptes discerner (savoir) et adopter (savoir-tre et

    savoir-faire), pour elles-mmes et pour ceux dont elles sont responsables,

    les attitudes et comportements requis en vue de : promouvoir un

    bien-tre physique, psychologique et social durable, prvenir les risques

    de maladie et daccidents, rduire les invalidits fonctionnelles.

    (D. Piette et A. Schleiper, 1985) [7].

    Partant dune ducation sanitaire inductive de comportements reconnus favorables la sant par des experts, lducation pour la sant a donc progressivement chang dorientation et sest enrichie peu peu. On peut aujourdhui considrer lducation pour la sant comme un ensemble de moyens permettant daider les individus et les groupes adopter de manire autonome des comportements favorables la sant en dveloppant le sens de la responsabilit. Ainsi, selon D. Nutbeam, lducation pour la sant comprend la cration dlibre de possibilits dapprendre [8] et dpasse la communication sanitaire pour viser un processus de dveloppement des

  • 35 Promotion de la sant : une approche fdratrice

    comptences et habilets se droulant tout au long de la vie et procdant de la combinaison des expriences personnelles, de lducation reue, de limpact des environnements physiques et sociaux. Par consquent, elle sinscrit dans le cadre dune dmarche participative o lindividu est acteur de sa propre sant et de celle de la collectivit. On parle vritablement dune ducation pour la sant de la personne (ou de la population), telle que celle-ci la conoit et telle quelle choisit de la construire, et non pas seulement telle que la projettent les professionnels ou les institutions [9].

    PROMOTION DE LA SANT

    La promotion de la sant est un concept qui sest peu peu structur et organis depuis la fin de la seconde guerre mondiale. En effet, le prambule de la constitution de l'OMS* (1946) donne la premire dfinition positive et globale de la sant, comprise comme : un tat de complet bien-tre physique, mental et social . Cette dfinition a le mrite de dcrire les diffrentes composantes d'un tat de sant et d'avoir contribu l'volution du concept vers une reprsentation positive. Dautres dfinitions se sont alors succdes, faisant raliser cette notion un bond conceptuel allant dune notion dtat une notion dquilibre instable subordonn un ensemble de dterminants, positionnant la sant comme un processus dynamique visant la qualit de vie et inscrivant cette dernire dans une perptuelle adaptation aux milieux de vie11 . Ainsi, partir de cette dfinition, se clarifient :

    la relativit du concept de sant ; la multiplicit des facteurs susceptibles dinfluencer la sant,

    autrement dit les dterminants de sant ; la ncessit denvisager lamlioration de la sant de manire globale et

    pluridisciplinaire.

    De l, le concept de promotion de la sant sest peu peu dvelopp travers lvolution de chartes et dclarations successives qui en dfiniront les contours et les axes dintervention. De manire gnrale, les dfinitions de la promotion de la sant tendent toutes considrer la sant comme un droit fondamental de ltre humain et un bon investissement conomique et social, ou encore souligner le caractre inacceptable des ingalits de sant, et invitent mobiliser tous les secteurs de la vie politique, sociale et conomique ainsi que tous les citoyens pour lamlioration de la sant. Cependant, chacune de ces dfinitions apporte galement un clairage diffrent qui va

    11. La sant, cest la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut, dune part, raliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, dautre part, voluer avec le milieu ou sadapter celui-ci. La sant est donc perue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie ; il sagit dun concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacits physiques . Organisation mondiale de la sant. Charte dOttawa pour la promotion de la sant. Genve : OMS*, 1986. En ligne : http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0003/129675/Ottawa_Charter_F.pdf [dernire consultation le 07/06/2012].

    http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0003/129675/Ottawa_Charter_F.pdf

  • 36 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    petit petit prciser ce concept : alors que la dclaration dAlma-Ata12 est consacre aux soins de sant primaires, considrs comme le moyen qui donnera tous les peuples [] un niveau de sant leur permettant de mener une vie socialement et conomiquement productive , la charte dOttawa [encadr 1, p. 31] dcrit quant elle la sant comme un processus dynamique auquel elle impose des pralables la paix, un logement, une ducation, de la nourriture, des revenus, un cosystme stable, des ressources durables, la justice sociale et lquit ; elle prcise galement les stratgies dintervention mettre en uvre en ce sens :

    un axe politique qui invite les responsables, dans quelque secteur que ce soit, prendre conscience des consquences de leurs dcisions sur la sant de la population, et en tenir compte dans une perspective favorable cette dernire ;

    un axe environnemental qui incite chacun prserver les ressources naturelles et crer des conditions de vie et de travail, sociales et matrielles, favorables la sant ;

    un axe communautaire qui met en vidence la ncessit dassocier les communauts la dfinition des priorits de sant publique et la prise de dcisions concernant leur sant ;

    un axe ducatif qui vise confrer aux individus les aptitudes indispen-sables leur implication active dans la prise en charge de leur sant et celle de leur collectivit ;

    un axe organisationnel de rorientation des services de sant afin quils servent mieux les intrts de la sant publique, respectent la dimension culturelle et sociale des personnes, et prennent en compte les attentes des individus et des groupes en matire de sant.

    Les deux premiers axes de la charte dOttawa sont renforcs par les recommandations dAdlade (1988)13 puis par la dclaration de Sundsvall (1991)14. Les dclarations de Jakarta15 et de Bangkok16 sont, elles, orien-tes sur la ncessit de prendre en compte les effets de la mondialisation de lconomie sur la sant des populations. Il est alors prconis de sadapter la nouvelle donne conomique du e xxi sicle et de trouver de nouvelles formes dactions en y associant notamment les acteurs conomiques.

    12. Organisation mondiale de la sant. Dclaration dAlma Ata sur les soins de sant primaires. Alma-Ata : OMS*, 1978. En ligne : http://www.who.int/topics/primary_health_care/alma_ata_declaration/fr/index.html [dernire consultation le 07/06/2012]. 13. En ligne : http://www.who.int/hpr/NPH/docs/adelaide_recommendations.pdf [dernire consultation le 07/06/2012]. 14. En ligne : http://www.s2d-ccvs.fr/datas/presentation/chartes/Declaration%20de%20Sundsvall%201991.doc [dernire consultation le 07/06/2012]. 15. En ligne : http://www.s2d-ccvs.fr/datas/presentation/chartes/Jakarta%201997.pdf [dernire consultation le 07/06/2012]. 16. En ligne: http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2005/pr34/fr/index.html [dernire consultation le 07/06/2012].

    http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2005/pr34/fr/index.htmlhttp://www.s2d-ccvs.fr/datas/presentation/chartes/Jakarta%201997.pdfhttp://www.s2d-ccvs.fr/datas/presentation/chartes/Declaration%20de%20Sundsvall%201991.dochttp://www.who.int/hpr/NPH/docs/adelaide_recommendations.pdfhttp://www.who.int/topics/primary_health_care/alma_ata_declaration/fr/index.html

  • 37

    Promotion de la sant : une approche fdratrice

    Dans tous les cas, la promotion de la sant repose sur le postulat suivant : un meilleur contrle, par les populations, des facteurs influenant leur sant entranera des choix pertinents relatifs aux moyens acceptables et ncessaires pour lamliorer. Ainsi, les actions qui rsulteront de cette dmarche peuvent tre de nature variable : information, amnagement de lenvironnement, dmarche auprs de responsables institutionnels ou politiques, ducation pour la sant, etc. Lapproche cologique en promotion de la sant [figure 1] considre ainsi que la sant est le rsultat dynamique des interactions entre les individus et leurs environnements [10].

    FIGURE 1

    Les dterminants de sant, selon le modle de Whitehead et Dahlgren (1991)

    Rs

    ea

    ux so

    ciaux et communautaires

    Con

    ditio

    ns so

    cio-c

    onomiques

    , culturelles et environnementales

    Fact

    eurs

    lis

    au style de vie person

    nel

    Agriculture et production de nourriture

    ducation

    Services de sant

    Logement

    Eau et installations

    sanitaires

    Milieu de travail Chmage

    Condition de vie et de travail

    Facteurs lis au sexe, lge et la constitution

    Dahlgren G., Whitehead M. Policies and Strategies to Promote Social Equity to Health. Stockholm : Institute for Future Studies, 1992 (traduction)

  • 38 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    Bibliographie

    Lessitesmentionns ont tconsults le 07/06/2012.

    [1] MrazekP.J., HaggertyR.J. Reducing Risks ofMental Disorder:FrontiersforPreventive InterventionResearch. Washington:National AcademyPress,1994:636p.

    [2] Br oussoulouxS., Houzelle-MarchalN. ducation en milieuscolaire. Choisir,laborer etdvelopperunprojet.Saint-Denis:Inpes, 2006:139p. En ligne : www.inpes.sante.fr/esms/pdf/esms.pdf

    [3] ToussaintJ.-F.Stratgiesnouvellesde prvention delaCommissiondorientation de laprvention.Rapport. Paris:ministredela SantetdesSolidarits,2006:219p. En ligne : http://www.ladocumentation francaise.fr/var/storage/rapports-publics/ 064000706/0000.pdf

    [4] B uryJ.A.ducation pourlasant:concepts, enjeux, planification. Bruxelles:DeBoeck,coll. Savoirsetsant,1988:235p.

    [5] BaricL.ducation pourlasantenprvention desmaladiescoronariennes. Monographies europennesderecherchesenducation pour lasant. Paris:CFES,1983:p.33-133.

    [6] SimondsS. K., d. The Philosophical,Behavioral andProfessionalBasesforHealthEducation. Oakland:ThirdPartyPub.Co.,1982:356p.

    [7] PietteD.,Schleiper A. Dveloppementdes programmesdeformation en ducation pour lasant:descriptionetanalysedapproches etdactions danslacommunautfranaise. Charleroi:centreuniversitairede Charleroi, 1985:s.p.

    [8] Nutbe amD. Glossairede la promotion de la sant.Genve:OMS*,1998:36p. En ligne : www.who.int/hpr/NPH/docs/ ho_glossary_fr.pdf

    [9] De schampsJ.-P.Porterunregardnouveau sur lducation pourlasant. Larevuedupraticien, 1984,vol.34,n11:p.485-497. En ligne : http://ofep.inpes.fr/apports/pdf/ Deschamps-Texte%204.pdf

    [10] PolandB.D., Green L.W.,Rootman I.Settingsfor HealthPromotion. LinkingTheoryandPractice. NewburyPark:SAGE Publications,1999:384p.

    www.inpes.sante.fr/esms/pdf/esms.pdfhttp://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/064000706/0000.pdfwww.who.int/hpr/NPH/docs/ho_glossary_fr.pdfhttp://ofep.inpes.fr/apports/pdf/Deschamps-Texte%204.pdfwww.inpes.sante.fr/esms/pdf/esms.pdf

  • 39

    Dfinitions, concepts et mthodes de reconnaissance associs la qualit

    Le mot qualit a un sens commun qui parat vident, bien quimplicite, et qui se trouve associ diffrents concepts corollaires de celui-ci : assurance qualit, management de la qualit, dmarche qualit, amlioration continue de la qualit, qualit des pratiques. Avant daborder les spcificits que revt la qualit en matire de promotion de la sant, et plus particulirement dans les associations, il nous apparat ncessaire dexpliciter ces concepts dans leur sens gnral.

    DFINITIONS ET CONCEPTS ASSOCIS LA QUALIT

    De manire historique, la recherche systmatique de la qualit commence au dbut du e xx sicle. Le mode de production industriel dcoupe la production en tapes distinctes ralises par des personnes diffrentes (taylorisation), et introduit lautomatisation de la fabrication. Lapprciation de la qualit ne peut donc plus tre ralise comme autrefois par lartisan qui fabriquait intgralement un objet. Ainsi, apparat dans les annes 1930 la notion de contrle qualit. Celui-ci correspond la vrification systmatique des pices produites en srie pour sassurer de labsence de dfaut en fin de production. Diverses mthodes de contrle statistique sont ensuite tablies pour procder une vrification par chantillonnage. Dans les annes 1950, les limites et les cots de ce contrle conduisent inverser fondamentalement lapproche qui va dsormais partir de la prvention du risque et de la revue systmatique de points de contrle avant la finalisation du produit. On parle alors dassurance qualit, thorise et mise en pratique par les grands noms de la qualit (Deming, Juran, Murphy, etc.).

  • 40 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    Cette premire version de lassurance qualit sappuie sur la description dtaille des processus et sur la rdaction de check-lists formalises par des normes International Organization for Standardization (ISO*)17. Ces normes sont labores, en partenariat avec les secteurs qui les appliqueront, par lOrganisation internationale de normalisation18 qui, depuis sa cration en 1947, en a dit plus de 18 500 dans de multiples domaines. lorigine, ces normes correspondent spcifiquement un produit, un matriau ou un processus. Cependant, les normes des familles ISO* 900019, plus rcentes, sattachent davantage aux processus de gestion de la qualit ; elles sappuient sur lcriture de procdures (rdaction dun manuel qualit) et sur la conformit ces procdures. Par analogie, il est ainsi possible de considrer que la conception de ces normes pourrait en partie correspondre au dveloppement des outils mthodologiques utiliss pour la planification et le pilotage des actions dans le champ de la promotion de la sant, amorc en France partir de la fin des annes 1990. Cette priode voit notamment se standardiser l'usage des fiches actions pour prsenter les projets ; des guides sur la mthodologie de projet sont galement diffuss et des conseils mthodologiques sont proposs aux intervenants de structure. Lide sous-jacente est, quen pratique, un certain degr de standardisation de la mthodologie et du vocabulaire lis au cycle de projet et ses diffrents processus (analyse, planification, mise en uvre, valuation, etc.) est une condition ncessaire la qualit. Un travail danalyse et de synthse des mthodes et outils de la qualit20 ont t labors en 2000 par lAgence nationale d'accrditation et d'valuation en sant (Anaes*), devenue en 2004 la Haute Autorit de sant (HAS*).

    Qualit

    Actuellement, la dfinition la plus rpandue de la qualit est fonde sur la norme ISO* 8402, selon laquelle la qualit dun service est lensemble des proprits et des caractristiques dune entit qui lui confrent laptitude

    17. Les normes ISO*: permettent de dvelopper, fabriquer et fournir des produits et services plus efficaces, plus srs et plus propres ; facilitent le commerce entre les pays et le rendent plus quitable ; fournissent aux gouvernements une base technique pour la sant, la scurit et la lgislation relative lenvironnement, ainsi que lvaluation de la conformit ; assurent le partage des avances technologiques et des bonnes pratiques de gestion ; contribuent diffuser linnovation ; servent protger les consommateurs, et les utilisateurs en gnral, de produits et services ; simplifient la vie en apportant des solutions aux problmes communs. En ligne : http://www.iso.org/iso/fr/about/discover-iso_what-standards-do.htm [dernire consultation le 07/06/2012]. 18. Lorganisation, cre pour favoriser les changes entre les pays pour le dveloppement de la normalisation, est un rseau dinstituts nationaux de normalisation de 162 pays, avec un membre reprsentant par pays, non gouvernemental, mais qui occupe toutefois une place privilgie entre les secteurs priv et public. En ligne : http://www.iso.org/iso/fr/about.htm [dernire consultation le 07/06/2012]. 19. En ligne : http://www.bivi.qualite.afnor.org/ofm/certification-iso-9000/i/i-10 [dernire consultation le 07/06/2012]. 20. En ligne : http://www.has-sante.fr [dernire consultation le 07/06/2012].

    http:http://www.has-sante.frhttp://www.bivi.qualite.afnor.org/ofm/certification-iso-9000/i/i-10http://www.iso.org/iso/fr/about.htmhttp://www.iso.org/iso/fr/about/discover-iso_what-standards-do.htm

  • 41 Dfinitions, concepts et mthodes de reconnaissance associs la qualit

    satisfaire des besoins, exprims et implicites21 . Cette dfinition fait ressortir que la qualit est un ensemble de caractristiques en interaction, et ne repose pas sur une seule dimension. Autre intrt, elle se place rsolument du point de vue du client car cest de ses besoins et de sa satisfaction dont il est question, et non de ceux du producteur. Enfin, elle fait mention non seulement des besoins exprims mais aussi de ceux qui sont implicites, ce qui trouve tout son sens en promotion de la sant o lon parle des besoins identifis par lexpertise, des demandes correspondant lexpression du ressenti et des attentes des populations.

    Assurance qualit

    Lassurance qualit est galement dfinie par la norme ISO* 8402, comme lensemble des activits prtablies et systmatiques mises en uvre dans le cadre du systme qualit, et dmontres en tant que besoin, pour donner la confiance approprie en ce qu'une entit satisfera aux exigences pour la qualit .

    Management de la qualit / Total Quality Management

    Lassurance qualit, actuellement applique dans diffrents secteurs de lindustrie ou des services ayant largement investi la dmarche qualit, est fonde sur une vision plus large qui sattache au management de la qualit, principe fondateur des normes ISO* de la famille 9000. En effet, ces dernires incluent le principe de management total de la qualit qui suppose la participation de tous les membres de lorganisation et limplication de la direction et des responsables dans la mise en place du systme qualit. Ces modles sont trs rpandus et utiliss dans de multiples domaines (industrie, services) o ils recouvrent ce que l'organisme fait pour satisfaire aux exigences qualit des clients et aux exigences rglementaires applicables, tout en visant lamlioration de la satisfaction des clients et l'amlioration continue de sa performance dans la ralisation de ces objectifs. Ces approches, connues sous le sigle Total Quality Management (TQM*), accordent une place centrale au leadership et la mobilisation de tous les acteurs pour lamlioration de la qualit. La formulation la plus clbre est celle des quatorze points de Deming [encadr 1], qui sont autant de recommandations adresses aux dirigeants de lentreprise.

    21. Afnor. NF EN ISO 9000. S ystmes de management de qualit. Principes essentiels et vocabulaire. Paris, 2000 : 30 p. En ligne : http://ipalif.free.fr/pub/EcoleIngenieur/IFIPSI4%202004-2005%20-%20Promo2006/Qualit%E9/annexe/ FA102814.pdf [dernire consultation le 07/06/2012].

    http://ipalif.free.fr/pub/EcoleIngenieur/IFIPSI4%202004-2005%20-%20Promo2006/Qualit%E9/annexe/FA102814.pdf

  • 42 Dmarche qualit pour les associations intervenant en promotion de la sant

    ENCADR 1 Les 14 points de Deming1

    Ces recommandations s'adressent

    aux dirigeants

    1. Gardez le cap de votre mission en

    amliorant constamment les produits

    etlesservices.Lebutd'uneentreprise

    estdedevenircomptitive,d'attirerdes

    clientsetde donnerdutravail.

    2. Adoptez la nouvelle philosophie. Nous

    sommesdansunnouvelgeconomique.

    Les dirigeants occidentaux doivent

    s'informer de leursnouvellesresponsa-

    bilitsetconduirele changement.

    3. Faites en sorte que la qualit des

    produits ne demande qu'un minimum

    decontrlesetdevrifications.Intgrez

    la qualitauproduitdslaconception.

    4. Abandonnezla rgle desachatsau plus

    bas prix. Cherchez pluttrduire le

    cot total. Rduisez au minimum le

    nombredefournisseurs par article, en

    tablissantavec euxdesrelationslong

    terme deloyautetdeconfiance.

    5. Amliorez constamment tous les

    processus de planification, de produc-

    tionetdeservice,cequi entraneraune

    rduction descots.

    6. Instituezuneformationprofessionnelle

    permanente.

    7. Instituez le leadership, nouvelle

    manire pour chacun d'exercer son

    autorit. Le but du leadership est

    d'aider les hommes et les machines

    mieux travailler.Rvisez la faonde

    commander.

    8. Chassez la peur, afin que tout le

    monde puisse contribuer au succs de

    l'entreprise.

    9. Dtruisez les barrires entre les

    services. Le travail dans un esprit

    d'quipe vitera que des problmes

    apparaissentau coursdel'laboration

    etde l'utilisationdesproduits.

    10. Supprimez les exhortations et les

    formulesqui demandent aux employs

    d'atteindre le zro dfaut pour

    augmenterlaproductivit. Ellesnefont

    que crerdessituationsconflictuelles.

    11. Supprimez les quotas de production,

    ainsiquetouteslesformesde manage-

    ment par objectifs.Cesmthodesseront

    remplacesparleleadership.

    12. Supprimezlesobstaclesqui empchent

    les employs, les ingnieurs et les

    cadresd'trefiersde leurtravail,cequi

    impliquel'abolitiondusalaireau mrite

    etdu management par objectifs.

    13. Instituez un programme nergique

    d 'ducat ion e t d 'am l io ra t ion

    personnelle.

    14. Mobiliseztout le personneldel'entre-

    prisepour accomplir la transformation.

    1. En ligne : http://www.fr-deming.org/les14.html [dernire consultation le 07/06/2012].

    Dmarche damlioration continue de la qualit

    Dans les guides qualit, pour se saisir de la ralit amliorer, il est frquem-ment fait rfrence la roue de Deming [figure 1], qui est la mthode de base de lamlioration continue de la qualit. Ce modle de conduite de lamlioration en quatre phases provient directement de celui propos par le statisticien

    http://www.fr-deming.org/les14.html

  • 43 Dfinitions, concepts et mthodes de reconnaissance associs la qualit

    W. E. Deming22 dans les annes 1950 pour amliorer la qualit de la production industrielle. Le principe de la roue de Deming, aussi appele cycle de