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Posters B265 portons deux cas de panniculites neutrophiliques développées sous vémurafénib. Observations.— Deux patientes atteintes d’un mélanome méta- statique, recevaient un traitement par vemurafenib en troisième ligne de traitement. À j15 apparaissaient des nodules sous-cutanés des membres inférieurs et/ou des bras, érythémateux sans fièvre. L’histologie trouvait un aspect compatible avec une panniculite neutrophilique, sans vascularite associée. L’examen clinique et la biologie ne trouvaient pas d’arguments pour une cause infectieuse ou dysimmunitaire. Le bilan d’évaluation tumorale objectivait une réponse partielle selon RECIST dans les deux cas motivant le maintien du traitement malgré la toxicité cutanée observée. Une rémission spontanée était observée dans le cas n o 1, tandis que des poussées subintrantes de panniculite étaient observées pour le cas n o 2. Discussion.— La panniculite neutrophilique est une entité rare, dont les principales causes sont le déficit en -1-anti-trypsine, le syndrome de Sweet, les causes infectieuses et les causes médi- camenteuses. Dans ces dernières, quelques cas ont été rapportés avec le dasatinib et l’imatinib mesilate. Plusieurs effets indési- rables cutanés sont décrits avec le vemurafenib : photosensibilité, carcinomes épidermoïdes, rash maculo-papuleux. Deux cas de panniculites neutrophiliques sous vemurafenib ont été rapportés récemment. Dans le cas n o 1, les manifestations ont débuté rapi- dement après l’introduction du traitement. L’évolution s’est fait vers la rémission complète après arrêt de celui-ci et adjonction de prednisolone et d’AINS. Dans le cas n o 2, les nodules sont apparus sept semaines après le début du traitement. La rémission complète a été obtenue après quatre semaines en maintenant le médica- ment et en ajoutant des AINS. Dans les cas que nous rapportons, le vemurafenib a été maintenu en raison d’une réponse tumo- rale partielle et la panniculite a été considérée comme toxicité de grade 2. Il n’est donc pas nécessaire d’arrêter le vemurafe- nib du fait de cette faible toxicité et du bénéfice pour le patient. Le principal diagnostic différentiel de la panniculite neutrophilique dans ce contexte serait l’apparition de métastases sous-cutanées. L’histologie est donc indispensable devant l’apparition de nodules sous-cutanés chez ces patients. Conclusion.— La panniculite neutrophilique est un nouvel effet indésirable rare du vemurafenib qui doit être connu des onco- dermatologues. Déclaration d’intérêts.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.479 P327 Dermatose acantholytique sous vemurafenib : à propos de deux cas M. Sabatier a,, J. Charles a , I. Challende a , A. Claeys a , N. Pinel b , M.-T. Leccia a a Service de dermatologie, CHU de Grenoble, Grenoble, France b Service d’anatomopathologie, CHU de Grenoble, Grenoble, France Auteur correspondant. Mots clés : Dermatose acantholytique ; Grover ; Toxicité cutanée ; Vemurafenib Introduction.— Le vemurafenib (Zelboraf ® ) est indiqué dans le traitement des mélanomes métastatiques porteurs d’une mutation BRAF V600. Les études, avant sa mise sur le marché en 2012, ont montré que cette molécule induit de nombreux effets secondaires cutanés principalement à type de troubles de la kératinisation et de tumeurs cutanées. Nous rapportons deux cas originaux de der- matoses acantholytiques, manifestation très peu rapportée à ce jour. Observations.— Cas n o 1 : un homme de 62 ans, porteur d’un méla- nome multi-métastatique (métastases ganglionnaires, cérébrales et pulmonaires) et porteur de la mutation V600E de BRAF, était traité par vemurafenib 960mg, deux fois par jour. Quatre semaines après le début du traitement il présentait une efflorescence de papules hyperkératosiques du tronc. L’analyse histologique mon- trait une dermatose acantholytique de type Grover. Le patient souffrait également d’autres effets secondaires plus classiques dont un carcinome épidermoïde différencié kératinisant, des papillomes cornés, des kératoacanthomes, ainsi que des arthralgies inflamma- toires et d’une photosensibilité. Cas n o 2: une femme de 68 ans, porteuse d’un mélanome multi-métastatique (métastases cérébrales, pulmonaires et surré- naliennes), porteuse de la mutation BRAF-V600E, était traitée par vemurafenib 960mg, deux fois par jour. Quatre semaines après le début du traitement, étaient notées des papules hyperkératosiques du tronc et des épaules. L’analyse histologique montrait une der- matose acantholytique de type Grover. Discussion.— Le vemurafenib est inducteur de photosensibilité et de tumeurs cutanées bénignes et malignes chez environ 50 % des patients. Nous rapportons deux cas originaux de dermatoses acan- tholytiques atteignant le tronc et les zones séborrhéiques, chez des patients qui n’avaient aucun antécédent dermatologique hormis le mélanome avant le traitement, de survenue précoce puisque ayant débuté quatre semaines après l’introduction du vemurafenib. Un seul cas semblable a été décrit dans la littérature. Comme dans les autres dyskératoses induites par cette molé- cule, il est suggéré que l’activation paradoxale de la voie des MAP-Kinases dans les kératinocytes normaux pourrait contribuer à cette acantholyse. Dans des modèles cellulaires, il a été mon- tré que l’activation constitutive de Raf pourrait conduire à réduire l’expression de SERCA2, protéine connue pour être déficitaire chez les patients atteints de maladie de Darier. Une étude complémen- taire de l’expression de SERCA2 est en cours chez nos deux patients. Conclusion.— Il nous parait donc important de rapporter ces der- matoses acantholytiques parmi les nouveaux effets secondaires observés sous vemurafenib. Déclaration d’intérêts.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.480 P328 Vemurafenib et radio-sensibilisation L. Boussemart a,, C. Boivin b , Y. Tao c , G. Tomasic d , E. Routier a , C. Mateus a , J. Claveau e , C. Robert a a Service d’oncologie médicale, institut Gustave-Roussy, Villejuif, France b Service de dermatologie, centre hospitalier universitaire de Québec, Québec, Canada c Service de radiothérapie, institut Gustave-Roussy, Villejuif, France d Service d’anatomopathologie, institut Gustave-Roussy, Villejuif, France e Service de dermatologie, centre hospitalier universitaire de Québec, Québec, France Auteur correspondant. Mots clés : Dermatite de rappel de rayonnement ; Mélanome ; Radiodermite ; Radiothérapie ; Vemurafenib Introduction.— Le vemurafenib, un inhibiteur spécifique de BRAF, a récemment obtenu l’AMM pour le traitement des patients atteints de mélanome métastatique porteur d’une mutation de BRAF en V600. L’utilisation croissante de ce médicament ainsi que les périodes plus longues de suivi du traitement se traduisent par un nombre croissant de nouveaux effets indésirables rapportés. Les effets secondaires cutanés connus sont, entre autres, une

Dermatose acantholytique sous vemurafenib : à propos de deux cas

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portons deux cas de panniculites neutrophiliques développées sousvémurafénib.Observations.— Deux patientes atteintes d’un mélanome méta-statique, recevaient un traitement par vemurafenib en troisièmeligne de traitement. À j15 apparaissaient des nodules sous-cutanésdes membres inférieurs et/ou des bras, érythémateux sans fièvre.L’histologie trouvait un aspect compatible avec une panniculiteneutrophilique, sans vascularite associée. L’examen clinique et labiologie ne trouvaient pas d’arguments pour une cause infectieuseou dysimmunitaire. Le bilan d’évaluation tumorale objectivait uneréponse partielle selon RECIST dans les deux cas motivant lemaintien du traitement malgré la toxicité cutanée observée. Unerémission spontanée était observée dans le cas no 1, tandis que despoussées subintrantes de panniculite étaient observées pour le casno 2.Discussion.— La panniculite neutrophilique est une entité rare,dont les principales causes sont le déficit en �-1-anti-trypsine, lesyndrome de Sweet, les causes infectieuses et les causes médi-camenteuses. Dans ces dernières, quelques cas ont été rapportésavec le dasatinib et l’imatinib mesilate. Plusieurs effets indési-rables cutanés sont décrits avec le vemurafenib : photosensibilité,carcinomes épidermoïdes, rash maculo-papuleux. Deux cas depanniculites neutrophiliques sous vemurafenib ont été rapportésrécemment. Dans le cas no 1, les manifestations ont débuté rapi-dement après l’introduction du traitement. L’évolution s’est faitvers la rémission complète après arrêt de celui-ci et adjonction deprednisolone et d’AINS. Dans le cas no 2, les nodules sont apparussept semaines après le début du traitement. La rémission complètea été obtenue après quatre semaines en maintenant le médica-ment et en ajoutant des AINS. Dans les cas que nous rapportons,le vemurafenib a été maintenu en raison d’une réponse tumo-rale partielle et la panniculite a été considérée comme toxicitéde grade 2. Il n’est donc pas nécessaire d’arrêter le vemurafe-nib du fait de cette faible toxicité et du bénéfice pour le patient.Le principal diagnostic différentiel de la panniculite neutrophiliquedans ce contexte serait l’apparition de métastases sous-cutanées.L’histologie est donc indispensable devant l’apparition de nodulessous-cutanés chez ces patients.Conclusion.— La panniculite neutrophilique est un nouvel effetindésirable rare du vemurafenib qui doit être connu des onco-dermatologues.Déclaration d’intérêts.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.479

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a Service de dermatologie, CHU de Grenoble, Grenoble, Franceb Service d’anatomopathologie, CHU de Grenoble, Grenoble,France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Dermatose acantholytique ; Grover ; Toxicitécutanée ; VemurafenibIntroduction.— Le vemurafenib (Zelboraf®) est indiqué dans letraitement des mélanomes métastatiques porteurs d’une mutationBRAF V600. Les études, avant sa mise sur le marché en 2012, ontmontré que cette molécule induit de nombreux effets secondairescutanés principalement à type de troubles de la kératinisation etde tumeurs cutanées. Nous rapportons deux cas originaux de der-

matoses acantholytiques, manifestation très peu rapportée à cejour.

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bservations.— Cas no 1 : un homme de 62 ans, porteur d’un méla-ome multi-métastatique (métastases ganglionnaires, cérébralest pulmonaires) et porteur de la mutation V600E de BRAF, étaitraité par vemurafenib 960 mg, deux fois par jour. Quatre semainesprès le début du traitement il présentait une efflorescence deapules hyperkératosiques du tronc. L’analyse histologique mon-rait une dermatose acantholytique de type Grover. Le patientouffrait également d’autres effets secondaires plus classiques dontn carcinome épidermoïde différencié kératinisant, des papillomesornés, des kératoacanthomes, ainsi que des arthralgies inflamma-oires et d’une photosensibilité.as no 2 : une femme de 68 ans, porteuse d’un mélanomeulti-métastatique (métastases cérébrales, pulmonaires et surré-

aliennes), porteuse de la mutation BRAF-V600E, était traitée paremurafenib 960 mg, deux fois par jour. Quatre semaines après leébut du traitement, étaient notées des papules hyperkératosiquesu tronc et des épaules. L’analyse histologique montrait une der-atose acantholytique de type Grover.iscussion.— Le vemurafenib est inducteur de photosensibilité ete tumeurs cutanées bénignes et malignes chez environ 50 % desatients. Nous rapportons deux cas originaux de dermatoses acan-holytiques atteignant le tronc et les zones séborrhéiques, chez desatients qui n’avaient aucun antécédent dermatologique hormis leélanome avant le traitement, de survenue précoce puisque ayantébuté quatre semaines après l’introduction du vemurafenib. Uneul cas semblable a été décrit dans la littérature.omme dans les autres dyskératoses induites par cette molé-ule, il est suggéré que l’activation paradoxale de la voie desAP-Kinases dans les kératinocytes normaux pourrait contribuercette acantholyse. Dans des modèles cellulaires, il a été mon-

ré que l’activation constitutive de Raf pourrait conduire à réduire’expression de SERCA2, protéine connue pour être déficitaire chezes patients atteints de maladie de Darier. Une étude complémen-aire de l’expression de SERCA2 est en cours chez nos deux patients.onclusion.— Il nous parait donc important de rapporter ces der-atoses acantholytiques parmi les nouveaux effets secondaires

bservés sous vemurafenib.éclaration d’intérêts.— Aucun.Iconographie disponible sur CD et Internet.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2012.10.480

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Service d’oncologie médicale, institut Gustave-Roussy, Villejuif,ranceService de dermatologie, centre hospitalier universitaire deuébec, Québec, CanadaService de radiothérapie, institut Gustave-Roussy, Villejuif,ranceService d’anatomopathologie, institut Gustave-Roussy, Villejuif,ranceService de dermatologie, centre hospitalier universitaire deuébec, Québec, FranceAuteur correspondant.

ots clés : Dermatite de rappel de rayonnement ; Mélanome ;adiodermite ; Radiothérapie ; Vemurafenib

ntroduction.— Le vemurafenib, un inhibiteur spécifique de BRAF, aécemment obtenu l’AMM pour le traitement des patients atteintse mélanome métastatique porteur d’une mutation de BRAF en600. L’utilisation croissante de ce médicament ainsi que les

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