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Document de La Banque mondiale Rapport n° 58010-MA BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT DOCUMENT DE PROGRAMME POUR UNE PROPOSITION DE PRÊT DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT D'UN MONTANT DE 100 MILLIONS D'EUROS (EQUIVALENT A 136,7 MILLIONS DE DOLLARS US) POUR LE ROYAUME DU MAROC EN APPUI AU SECTEUR DES DEPLACEMENTS URBAINS 14 février 2011 Département du développement durable Région Moyen-Orient et Afrique du Nord Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

Document de La Banque mondiale - World Bank...EN APPUI AU SECTEUR DES DEPLACEMENTS URBAINS 14 février 2011 Département du développement durable ... travaillé sous la direction

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Document de

La Banque mondiale

Rapport n° 58010-MA

BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT

DOCUMENT DE PROGRAMME

POUR UNE PROPOSITION DE PRÊT DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT

D'UN MONTANT DE 100 MILLIONS D'EUROS

(EQUIVALENT A 136,7 MILLIONS DE DOLLARS US)

POUR LE ROYAUME DU MAROC

EN APPUI AU SECTEUR DES DEPLACEMENTS URBAINS

14 février 2011

Département du développement durable

Région Moyen-Orient et Afrique du Nord

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EXERCICE FINANCIER DU GOUVERNEMENT DU MAROC

1er janvier - 31 décembre

EQUIVALENCES MONETAIRES

(Taux de change en vigueur en date du 31 janvier 2011)

Unité monétaire Dirham marocain

1,00 $ US = 8,2 MAD

CONVENTIONS

Système métrique

Abréviations et acronymes

AFD

ANAPEC

Agence Française de Développement

Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi et des

Compétences

BEI Banque Européenne d’Investissement

BIRD

CDG

Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement

Caisse de Dépôts et Gestion

CNDU Commission Nationale des Déplacements Urbains

CPS Cadre de Partenariat Stratégique

CFAA Évaluation de responsabilité financière du pays

DGCL Direction Générale des Collectivités Locales

FEC Fonds d'Equipement Communal

FMI Fonds monétaire international

IFC/SFI Société financière internationale

JSAN Note consultative conjointe

LPD Lettre de politique de développement

MdI Ministère de l'Intérieur

MdF

MET

Ministère des Finances

Ministère de l’Equipement et des Transports

PPP Partenariat public privé

PIB Produit intérieur brut

PPD Prêt de politique de développement

RDP Revue des dépenses publiques

RFE Rapport de fin d'exécution

Vice-président(e) :

Directeur Pays :

Responsable secteur :

Responsable de secteur par intérim:

Chef d'équipe :

Shamshad Akhtar

Neil Simon Gray

Laszlo Lovei

Paricia Veevers-Carter

Jean-Charles Crochet

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ROYAUME DU MAROC

PRET DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT DANS LE SECTEUR DES

DEPLACEMENTS URBAINS

TABLE DES MATIERES Page

RÉSUMÉ DU PRÊT ET DU PROGRAMME ................................................................................. -

1 - I. INTRODUCTION ................................................................................................................ - 4 - II. CONTEXTE NATIONAL ................................................................................................... - 5 -

A. REALISATIONS MACROECONOMIQUES SUR LA DERNIERE DECENNIE ......... - 5 - B. EVOLUTION RECENTE DE LA SITUATION ECONOMIQUE AU MAROC ............ - 8 - C. PERSPECTIVES MACROECONOMIQUES ET SOUTENABILITE DE LA DETTE .....13

III. LE PROGRAMME DU GOUVERNEMENT ET LES PROCESSUS PARTICIPATIFS ......16 A. DÉFIS DU SECTEUR DES DÉPLACEMENTS URBAINS ..............................................16 B. LE PROGRAMME GOUVERNEMENTAL .......................................................................20 C. CONSULTATION ET PROCESSUS PARTICIPATIF .......................................................24

IV. APPUI DE LA BANQUE AU PROGRAMME DU GOUVERNEMENT .............................25 A. LIEN VERS LE CPS ............................................................................................................25 B. COLLABORATION AVEC LE FMI ET D'AUTRES BAILLEURS DE FONDS .............26 C. RELATIONS AVEC LES AUTRES OPÉRATIONS DE LA BANQUE ............................26 D. ENSEIGNEMENTS TIRÉS .................................................................................................27 E. ÉLÉMENTS D'ANALYSE ..................................................................................................28

V. PROPOSITION DE PPD POUR LE SECTEUR DES DÉPLACEMENTS URBAINS AU

MAROC ..............................................................................................................................................29 A. DESCRIPTION DE L’OPERATION ...................................................................................29 B. DOMAINES D'ACTION ......................................................................................................30

VI. MISE EN OEUVRE DE L'OPÉRATION ...............................................................................33 A. IMPACT SUR LA PAUVRETÉ ET LES ASPECTS SOCIAUX ........................................33 B. CONSIDERATIONS ENVIRONNEMENTALES ..............................................................34 C. MISE EN ŒUVRE, SUIVI ET EVALUATION ..................................................................35 D. CONSIDÉRATIONS FIDUCIAIRES ..................................................................................36

ANNEXE I : LETTRE DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT ........................................................39 ANNEXE II : MATRICE DE POLITIQUE DU PROGRAMME ...........................................................51 ANNEXE III : MAROC : VIABILITÉ DE LA DETTE PUBLIQUE ET BESOINS DE FINANCEMENT

EXTERNES (% PNB) ..............................................................................................................................56 ANNEXE IV : LE MAROC EN BREF ...................................................................................................57

Ce prêt a été préparé par une équipe de la Banque mondiale composée de Jean Charles Crochet (Chef d'équipe et

économiste principal pour le secteur des transports), Ziad Nakat (Spécialiste des transports), Jean-Charles de Daruvar

(Juriste principal), Paul Noumba Oum (Economiste principal), Anas Abou El Mikias (Spécialiste principal en Gestion

Financière), Stefano Paternostro (Economiste principal), Khalid El Massnaoui (Economiste principal), Gael Gregoire

(Spécialiste environnemental), Andrea Liverani (Spécialiste du développement social), Eavan O’Halloran (Chargée

d’opérations principale), Fatiha Amar (Adjointe au programme), et Khadija Sebbata (Adjointe au programme). L'équipe a

travaillé sous la direction de Simon Gray (Directeur pays), Laszlo Lovei (Directeur secteur), et Patricia Veevers-Carter

(Chef de secteur).

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RÉSUMÉ DU PRÊT ET DU PROGRAMME

ROYAUME DU MAROC

PRET DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT POUR LE SECTEUR DES

DEPLACEMENTS URBAINS

Emprunteur

Royaume du Maroc

Agence d'exécution

Ministère de l'Intérieur

Données sur le

financement

Prêt de 100 million d’Euros à un taux d’intérêt égal au LIBOR plus une

marge variable, avec une maturité de 28 ans, y compris un différé

d’amortissement de 5,5 ans et un échéancier spécifique de remboursement

Type d'opération

L'opération envisagée est un PPD à tranche unique

Principaux domaines

d'action

Gouvernance du secteur des déplacements urbains

Efficacité des services de déplacements urbains et des infrastructures

Viabilité environnementale et sociale

Indicateurs clés de

résultats

Gouvernance: (i) Excellente planification et gestion dans le secteur des

déplacements urbains pour l'agglomération de Casablanca. (ii) Synergie des

politiques et des programmes entre les principaux ministères impliqués dans

le secteur des déplacements urbains. (iii) Soutien efficace du gouvernement

envers les autorités locales sur les questions de déplacements urbains. (iv)

Niveau adéquat d'expertise dans les déplacements urbains pour les villes

ayant réalisé ou lancé la préparation de stratégies locales urbaines et des plans

d'investissement prioritaires.

Efficacité et provisions des services de déplacements urbains et des

infrastructures: (i) Amélioration de la qualité et la quantité des services de

bus dans les agglomérations de Rabat-Salé-Témara et de Casablanca. (ii) Que

le processus d'approvisionnement pour l'externalisation des services de

transport public soit conforme aux meilleures pratiques internationales. (iii)

Le soutien financier du gouvernement est attribué aux projets

d'investissements dans les déplacements urbains promettant d'excellentes

retombées économiques et sociales.

La viabilité environnementale et sociale : (i) efficacité de l'inspection des

véhicules et des systèmes de surveillance en place. (ii) intégration des

questions d'accessibilité dans les projets de déplacements urbains pour les

personnes à mobilité réduite et augmentation de la sensibilisation.

Objectif de

développement du

programme et

contribution au Cadre

de partenariat

stratégique (CPS)

L'objectif de développement du PPD proposé est d’améliorer l'efficacité des

déplacements urbains dans les grandes villes du Maroc par : (i) une meilleure

gouvernance du secteur, (ii) une meilleure performance et une offre accrue de

services de déplacements urbains et des infrastructures, et (iii) une meilleure

viabilité environnementale et sociale. Ce projet de PPD à tranche unique

(PPD) viendrait appuyer le programme de réforme du gouvernement dans le

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secteur des déplacements urbains et accélérer sa mise en œuvre. Le PPD

appuierait en particulier des mesures institutionnelles et réglementaires

essentielles ainsi que la mise en oeuvre du programme de réforme du

gouvernement dans les grandes villes, principalement Casablanca et Rabat.

Le CPS a été conçu dans le but d'aider le gouvernement à atteindre ses

objectifs prioritaires à moyen terme, de façon aussi flexible que réactive. Il

s'articule autour de trois grands axes. Le premier se concentre sur des

activités qui encouragent la croissance, la compétitivité et l'emploi,

notamment en favorisant la stabilité macro-économique et en faisant la

promotion du développement du secteur privé comme moteur de la

croissance. Le deuxième pilier soutient l'amélioration de l'accès et de la

qualité des services publics, notamment le développement des institutions et

des systèmes de gestion. Le troisième pilier vise à assurer que le

développement du Maroc peut être durable et répond aux défis liées aux

ressources naturelles et au changement climatique. En outre, le CPS met

fortement l'accent sur l'agenda de gouvernance qui doit être intégré dans

l'ensemble du programme de la Banque. Le projet de PPD à l'intention du

secteur des déplacements urbains viendrait appuyer ces trois piliers

stratégiques : (i) en réduisant les coûts de transport et en améliorant la

mobilité des personnes et des marchandises, ce qui favoriserait donc la

compétitivité, tout en créant le cadre approprié pour favoriser l'emploi et les

investissements visant à stimuler la croissance; (ii) en améliorant la qualité et

l'efficacité des services de déplacements urbains, notamment en mettant en

place des institutions plus efficaces, et (iii) en améliorant le développement

durable par la réduction des émissions de GES. Le projet de PPD

contribuerait également à mettre en place des réformes croisées pour le

développement des collectivités locales, la gouvernance et les partenariats

public-privé.

Risques et atténuation

des risques

Ce projet de PPD comprend des risques faibles à modérés en termes de

stabilité macroéconomique, d'engagement et de poursuite des réformes, de

capacité d'exécution, et de capture de l'organisme de réglementation.

Possibilités de détérioration de la stabilité macroéconomique. Des

politiques macroéconomiques et budgétaires saines, ainsi que des mesures

mises en place pour améliorer la productivité et la compétitivité du secteur

ont placé le Maroc en bonne position pour passer le cap de la crise

économique mondiale en subissant le moins de dommages possible, tout en

profitant de la reprise de l'économie mondiale. Le cadre budgétaire est

suffisamment robuste pour minimiser le risque à moyen terme. Les exigences

de financement de la balance des paiements ne constituent pas un réel

problème.

Engagement et mise en œuvre des réformes. Le programme de PPD

comporte plusieurs mesures qui nécessiteront un engagement soutenu dans

leur mise en œuvre pour atteindre leurs objectifs à moyen terme. Pour

promouvoir un tel engagement, le programme de PPD a souligné la création

ou le renforcement d'institutions pour surveiller et appuyer la mise en œuvre

des mesures ainsi que pour faire passer le programme de réforme plus ample

défini dans la stratégie du gouvernement pour le secteur. Ces institutions sont

la Commission nationale pour les déplacements urbains et la division des

déplacements urbains et du transport du Ministère de l'Intérieur. En outre,

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l'attribution claire de responsabilités au Ministère de l’Equipement et des

Transports pour le système de visites techniques des véhicules et au Ministère

du Développement Social pour promouvoir l'accessibilité devrait renforcer la

responsabilité dans ces deux domaines.

Risques liés aux capacités de mise en œuvre. Les collectivités locales jouent

un rôle essentiel dans la mise en œuvre et le suivi des réformes du secteur des

déplacements urbains, mais ils n'ont pas la capacité technique et financière

nécessaire. Le projet de PPD comprend des mesures, à mettre en œuvre par le

gouvernement, qui renforcent les capacités des collectivités locales,

notamment les programmes de formation en particulier et la mise en place

d'une autorité de transport dédiée et qualifiée à Casablanca pour gérer les

déplacements urbains. En outre, le Ministère de l'Intérieur apporte un soutien

financier substantiel aux communes afin que ces dernières entreprennent les

études nécessaires et acquièrent l'expertise technique dont elles ont besoin.

Capture de l'organisme de réglementation Le modèle de partenariat public-

privé adopté pour les services de bus dans la plupart des villes marocaines

implique la sélection d'un opérateur de bus privé et unique pour l'entièreté de

la zone urbaine. Cette approche comprend de solides avantages, mais il existe

un risque que la gestion de ces partenariats public-privé ne soit pas optimale

et que les réformes des services d'autobus ne puissent pas produire les

résultats escomptés. La définition claire des obligations contractuelles et des

dispositions de gouvernance permet de minimiser les risques. En outre, il

existe une capacité importante au sein du Ministère de l'Intérieur, notamment

à la direction des régies et service concédés dans la supervision de la mise en

œuvre des PPPs et la prise de mesures en cas de résultats insatisfaisants.

Numéro

d’identification de

l’opération

P115659

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DOCUMENT DE PROGRAMME

ROYAUME DU MAROC

PRÊT DE POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT POUR LE SECTEUR DES

DEPLACEMENTS URBAINS

I. INTRODUCTION

1. Dans le cadre du programme de la Banque mondiale au Maroc énoncé dans la Stratégie de

partenariat-pays (CPS FY10-FY13), ce document propose un Prêt de politique de développement pour le

secteur des déplacements urbains d'un montant de 100 millions d'Euros. L'opération vise à renforcer

l'efficacité du secteur des déplacements urbains principalement par le biais de réformes institutionnelles et

réglementaires et la clarification des priorités stratégiques du gouvernement. Le projet comprend les

principaux aspects du programme de réforme du gouvernement pour le secteur.

2. La croissance des villes et les changements sociaux et économiques sont des éléments essentiels du

processus de développement actuel au Maroc. La population urbaine compte 17,7 millions de personnes

aujourd'hui (environ 55% de la population totale) et devrait croître à 27 millions en 2025 (70%).

Parallèlement, la structure spatiale des villes change beaucoup. Avec la délocalisation de nombreuses

activités économiques loin des centres des villes, la demande justifiée de la population pour vivre en zones

résidentielles moins denses, et l’autonomie grandissante des jeunes ménages, les villes marocaines se

propagent rapidement. Ceci, combiné avec l'augmentation de la motorisation et les changements sociétaux

tels que la participation croissante des femmes sur le marché du travail, a eu des conséquences importantes

sur la demande de déplacements urbains. Par exemple, les déplacements ont augmenté, passant d'environ 1,6

par personne et par jour à 2,9 à Casablanca entre 1975 et 2004 (un total de 10,5 millions de déplacements

quotidiens en 2004, comparativement à 3,3 millions en 1975). Les trajets sont aussi devenus beaucoup plus

longs. Ceci a contribué à infliger une pression importante sur les systèmes de transports urbains des grandes

villes du Maroc.

3. Ces systèmes sont toutefois mal adaptés pour subvenir rapidement à la demande croissante. En

effet, jusqu'à récemment, le secteur des déplacements urbains Marocain se caractérisait par de grandes

faiblesses institutionnelles, réglementaires et opérationnelles, la pénurie de ressources humaines, et un

manque de planification stratégique à long terme au niveau local. En conséquence, les systèmes de transport

public fonctionnent mal et n'évoluent pas en fonction des besoins de la population. L'infrastructure routière et

la gestion de la circulation sont également en retard, et le phénomène de congestion augmente rapidement,

particulièrement à Casablanca, la capitale économique, où il est perçu comme une menace pour la

compétitivité de la ville et les perspectives de croissance économique. La qualité de l'air s'est aussi fortement

détériorée, ceci étant attribuable en grande partie aux transports. Finalement, certains besoins sociaux

essentiels ne sont pas traités de façon adéquate.

4. Améliorer les déplacements urbains est devenu une grande priorité pour le gouvernement du

Maroc au niveau central et local. Le gouvernement a donc entrepris un vaste programme d'activités visant à

répondre systématiquement à ces questions, en particulier aux problèmes structurels qui sont au cœur de

l'inefficacité actuelle. Ce programme s'articule autour de trois objectifs principaux: (i) améliorer la

gouvernance du secteur; (ii) améliorer l'efficacité et accroître l'offre de services des déplacement urbains et

les infrastructures, et (iii) améliorer la viabilité environnementale et sociale du secteur. Ce programme a été

conçu avec l'appui de la Banque, qui, à la demande du gouvernement, est impliquée dans le secteur depuis

2006 grâce à une relation approfondie axée sur le soutien technique, l'assistance dans le renforcement des

capacités et le transfert des bonnes pratiques et des enseignements tirés de l'expérience des autres pays à

revenu intermédiaire.

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5. L'appui de la Banque au secteur des déplacements urbains au Maroc a été fourni en étroite

coordination avec les partenaires internationaux, en particulier l'Agence Française de Développement

(AFD) et la Banque européenne d'investissement (BEI), qui fournissent actuellement une assistance

financière et technique pour le secteur.

II. CONTEXTE NATIONAL 1

A. REALISATIONS MACROECONOMIQUES SUR LA DERNIERE DECENNIE

6. Le Maroc a mis en place des politiques macroéconomiques saines et a continué à soutenir l'élan

des réformes structurelles. Par conséquent, la tendance de la croissance est passée à un niveau supérieur,

atteignant en moyenne 5,1 pourcent durant la période 2001-09, près de deux fois le taux moyen des années

1990 (2,8 pourcent). La bonne performance de la croissance a permis au produit intérieur brut (PIB) par

habitant de presque doubler au cours cette dernière décennie pour atteindre 2.890 $EU en 2009. De plus, des

politiques budgétaires saines ont été menées à la consolidation des finances publiques permettant au budget

de réaliser des excédents en 2007 et 2008 (en moyenne 0,3 pourcent du PIB) et de bien résister en 2009 à

l’impact de la crise mondiale, avec un déficit budgétaire gérable de 2,2 pourcent du PIB. Le Gouvernement a

adopté une stratégie prudente gestion la dette, et la dette centrale a ainsi diminué de façon constante pour

passer de 62 pourcent en 2005 à 46,9 pourcent du PIB en 2009. De plus, les autorités monétaires ont porsuivi

une politique monétaire appropriée, visant à maintenir une faible et stable inflation (2.2 pourcent en

moyenne, depuis 2005) et renforçant la supervision du secteur financier. En outre, le pays s’est efforcé à

approfondir son intégration dans l'économie mondiale à travers la signature de nombreux accords de libre-

échange (ALE) qui ont abouti au récent « statut avancé » accordé par l'UE. Dans l'ensemble, ces efforts ont

favorisé une position macroéconomique stable, des finances publiques plus fortes et un secteur financier sain.

Sur la base de ces réalisations, le Maroc obtint en 2007 la notation d’investissement accordée par l’agence de

notation Fitch, qui l’a à nouveau confirmée en 2009. En mars 2010, l’agence Standard & Poor a octroyé au

Maroc la même notation d’investissement (BBB-avec une perspective stable), ce qui a contribué à renforcer

davantage la confiance des investissements, tant nationaux qu’étrangers.

7. Avec l’intervention du secteur privé,

le Maroc a conçu et met en œuvre des

stratégies sectorielles spécifiques qui visent à

accroître l’investissement et à créer de

l'emploi dans les secteurs de l'économie qui

présentent un potentiel élevé de croissance. Par conséquent, les investissements dans ces

secteurs ont augmenté, contribuant ainsi à

renforcer les fondamentaux de l’économie.

Bien qu’au cours des années 1990,

l'investissement brut oscillait, en moyenne,

autour de 25 pourcent du PIB, il a ensuite

augmenté rapidement dans les années 2000,

pour atteindre un taux remarquable de 36

pourcent du PIB en 2009 avec une forte

participation du secteur privé et les entreprises

publiques (une part de 64 pourcent du total).

Des afflux élevés d’IDE (en moyenne 4,5

pourcent du PIB sur les cinq dernières années) ont également contribué à accroître l’investissement brut. Ces

taux plus élevés d'investissement axés sur les secteurs dynamiques se sont traduits par une amélioration de la

1 Sauf indication contraire, toutes les estimations et projections des indicateurs économiques sont celles de la Banque

mondiale. Toutes les données historiques sont celles fournies par le gouvernement.

Graphique 1. Hausse des investissements, en % du PIB

Source : Données du Gouvernement marocain et estimations du

personnel de la Banque.

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2004 2005 2006 2007 2008 2009

Private & SOEs Households Public Administration

Changes in stock FDI (right axis)

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- 6 -

diversification et du potentiel de croissance de l'économie marocaine et par une volatilité réduite.2

L’investissement plus élevé a également amélioré la situation de l'emploi avec un taux de chômage se

contractant à 9,1 pourcent en 2009, alors qu’il était 14 pourcent à la fin des années 1990, bien que des

questions sur la qualité des emplois disponibles actuellement pour d’importants segments de la population

demeurent sans réponse.

8. Les réformes ont entraîné des changements positifs dans la structure de l’économie marocaine,

mais le secteur manufacturier est en perte de vitesse. La structure de la production a changé en faveur de

services des secteurs primaire et secondaire qui représentent des parts du PIB qui diminuent avec le temps.

Le rétrécissement de la part du secteur secondaire est principalement attribuable au déclin du secteur

manufacturier qui a diminué de façon constante au cours des deux dernières décennies, révélant ainsi une

faiblesse du tissu productif contribue à diminuer sa capacité de production et à entraver sa croissance et son

développement à long terme. Cette faiblesse provient de la lente transformation structurelle du secteur

manufacturier, ce qui explique aussi les résultats modestes enregistrés par les exportations marocaines. Ces

dernières continuent à se concentrer sur les produits traditionnels relativement peu diversifiés, de faible

connaissance et à faible valeur ajoutée. Par conséquent, les exportations ne bénéficient pas pleinement de la

dynamique du commerce des partenaires commerciaux du Maroc et n’ont pas pu réaliser leur potentiel pour

ainsi contribuer à la croissance et à la création d’emplois.

2

L’écart-type des taux de croissance enregistrés dans les années 2000, est trois fois et demie moins élevé que celui des années 1990

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Source : Estimations du personnel de la Banque et données du Gouvernement marocain.

Tableau 1. Quelques indicateurs macroéconomiques (% du PIB)

A. Réalisations macroéconomiques sur la dernière décennie Graphique 2. La croissance a pris un cours plus élevé et

est moins volatile et dépend moins de l’agriculture (%)

Graphique 3. Le chômage a baissé

(%)

Graphique 4. Position extérieure solide, mais

vulnérabilité

v au niveau du commerce (% du PIB)

Graphique 5. Amélioration des finances publiques

avant la crise financière mondiale (% du PIB)

Graphique 6. L’inflation est contenue (%)

Graphique 7. La dette du Gouvernement est à la baisse

et soutenable (% du PIB)

-60.0

-40.0

-20.0

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40.0

60.0

80.0

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1994

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1998

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2000

2001

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2003

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2005

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2007

2008

2009

2010

GDP Agriculture output (right axis) Poly. (GDP)

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16%

24%

32%

40%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

National (Left axis) Urban (Left axis)

Urban Youth (right axis) Urban Women (right axis)

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-18

-8

2

12

22

32

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-4

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20

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Current account balance Net reserves in months of GNFS

Foreign direct investments, Gross Trade Balance (right axis)

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-8%

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-4%

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12%

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1997

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2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Budget deficit Wages & salaries

Consumer subsidies Total revenues (Right Axis)

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-1.0

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1.0

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3.0

4.0

5.0

6.0

7.0

8.0

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

CPI Food Non-Food

0.0%

10.0%

20.0%

30.0%

40.0%

50.0%

60.0%

70.0%

80.0%

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97

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08

Foreign Domestic Total

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2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

8

2009 2010

Est.

I. Comptes nationaux

Investissements bruts 26.1 25.9 27.4 29.1 28.8 29.4 32.5 38.1 36.0 35.2

Épargne nationale brute 30.4 29.6 30.5 30.8 30.7 31.6 32.4 32.9 31.0 31.7

L'investissement du Gouvernement (C. nat.) 2.6 2.2 2.1 2.1 1.9 2.1 2.3 2.7 3.1 2.6

Investissements privés (y compris les EP) 23.6 23.7 25.3 27.0 26.9 27.4 30.2 35.4 32.8 33.1

Dont EP 4.4 4.8 4.9 5.6 6.1 7.1 8.0 9.6 11.5 14.3

II. Finances du Gouvernement

Recettes publiques totales 22.4 22.1 21.6 22.2 23.8 25.1 27.4 29.7 25.9 23.8

Impôts 20.4 20.4 19.8 20.0 21.7 22.2 24.9 27.4 23.4 22.1

Dépenses courantes dont 21.9 20.6 20.6 20.8 24.1 21.5 21.7 22.8 20.7 21.1

Salaires 11.3 10.9 11.2 11.2 11.7 10.9 10.7 10.2 10.2 10.3

Dépenses en capital 5.1 4.5 4.1 4.2 3.9 4.1 4.6 5.5 6.3 5.1

Balance globale -5.7 -4.1 -4.4 -4.0 -5.2 -2.0 0.2 0.4 -2.2 -4.2

II. Balance des paiements

importations GNFS 32.6 32.9 32.0 34.8 38.2 39.8 46.0 52.1 40.7 42.8

Exportations GNFS 29.6 30.2 28.6 29.2 31.6 33.1 36.2 37.6 28.8 32.6

Balance commerciale

-10.3 -9.9 -10.9 -13.9 -17.0 -18.3 -22.3

-

24.7 -20.8 -21.0

Recettes tourisme 6.8 6.5 6.5 6.9 7.8 9.1 9.5 8.1 7.2 7.5

Transfert des travailleurs à l'étranger 8.6 7.1 7.2 7.4 7.7 8.3 8.9 7.7 6.8 7.1

Balance du compte courant 4.3 3.7 3.2 1.7 1.9 2.2 -0.1 -5.2 -5.0 -4.0

Investissements directs étrangers, net 7.6 1.4 4.9 1.9 5.0 4.6 6.2 4.1 2.8 2.0

Réserves, nettes (mois d'importations GNFS.) 8.8 9.1 10.0 9.9 9.9 10.0 8.8 6.6 7.6 7.6

IV. Indicateurs de la capacité de crédit de CG

Dette publique de CG 67.1 63.7 60.8 58.2 62.1 57.3 53.5 47.3 46.9 48.2

Total des paiements d'intérêts/recettes fiscales 21.6 19.1 18.4 17.4 15.2 14.5 12.6 9.7 10.1 10.3

Note :

Stock de la dette extérieure/PIB 49.8 44.5 36.5 29.6 27.2 27.1 27.3 23.4 24.7 25.8

Prix à la consommation (%, moyenne annuelle) 0.6 2.8 1.2 1.5 1.0 3.3 2.0 3.7 1.2 2.0

Croissance du PIB (%) 7.6 3.3 6.3 4.8 3.0 7.8 2.7 5.6 4.9 3.5

Croissance du PIB non agricole 5.7 3.2 3.6 4.7 5.6 5.4 6.5 4.2 1.4 6.1

Taux de chômage (%) 12.5 11.6 11.6 11.0 11.2 9.7 9.8 9.6 9.1 9.0 Note : voir le tableau 2 pour les projections au-delà de 2010 pour les principaux

indicateurs .

Source : Données du Gouvernement marocain et estimations du personnel de la Banque.

B. EVOLUTION RECENTE DE LA SITUATION ECONOMIQUE AU MAROC

9. Dans le contexte de la crise économique mondiale, le Maroc continue d’afficher une bonne

croissance. La croissance économique de 5,6 pourcent en 2008 est passée à 4,9 pourcent en 2009. Cette

performance est attribuable aux résultats du secteur agricole exceptionnellement bons, qui a augmenté de

30.6 pourcent, profitant des pluies favorables. Ce qui montre que les variations agricoles imputables aux

conditions météorologiques continuent à affecter la croissance du PIB, quoiqu’avec moins d'intensité que par

le passé. La croissance du PIB non agricole a ralenti à un taux beaucoup plus bas qu’anticipé, en raison de

l'impact négatif de la crise financière mondiale. Elle est tombée à 1,4 pourcent en 2009 par rapport aux 4,2

pourcent enregistrés l'année précédente et s'explique principalement par un ralentissement ou une baisse de la

plupart des activités, particulièrement dans le secteur manufacturier et celui du tourisme.

10. Les données pour la première moitié de 2010 révèlent que l'économie se relève des effets du

ralentissement économique mondial qui avait commencé à la fin de 2008. La croissance du PIB non

agricole a crû de 5,4 au premier trimestre 2010 et s’est stabilisée à environ 4,8 au cours du second et

troisième trimestre. Il est prévu que l’élan de croissance des activités non agricoles se poursuive jusqu'à la

fin de l'année. Toutefois, la croissance totale du PIB est estimée à environ 3-3,5 pourcent pour l’ensemble de

l'année en raison d’une récolte plus faible cette année, quoique bonne, comparée à la récolte exceptionnelle

de l’année dernière, se traduisant par une croissance estimée négative du secteur agricole (baisse de 8

pourcent). En outre, il n'y a aucune raison de croire que la récente crise de la dette souveraine de la Grèce et

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de l’Irlande et les politiques restrictives subséquentes de quelques pays européens aient eu un impact majeur

sur les exportations ou les afflux de capitaux.

11. Le Gouvernement a mis en œuvre un plan de relance pour soutenir le revenu de la population et

pour aider les secteurs les plus affectés. (encadré 1). Le plan d’appui au revenu bénéficie surtout aux

employés à faibles revenus. Il consiste en une hausse de 10 pourcent des salaires des fonctionnaires au bas de

l'échelle salariale et du salaire minimum des employés du secteur privé. La revalorisation des salaires a été

mise en œuvre en deux étapes, une première hausse de 5 pourcent en juillet 2008 et une seconde en juillet

2009. agricoles. En outre, en janvier 2009, le taux marginal de l’impôt sur le revenu a été réduit de 42 à 40

pourcent et à 38 pourcent en janvier 2010. En même temps, le seuil d’exonération a été relevé. Des mesures

d’appui direct aux entreprises affectées se traduisent par une aide financière (garanties de prêts ;

rééchelonnement de la dette, aide pour la souscription d’une assurance à l'exportation) ainsi que des

subventions pour la formation et le marketing. Des soutien économiques ont été également fournies à travers

quelques facilités monétaires. Le coût budgétaire brut total du plan de relance a été estimé par le

Gouvernement à MAD 21 milliards3 (sur la période 2008-2010) soit 2,7 pourcent du PIB de 2010 ; et en tant

que tel ne pose pas un risque pour la viabilité à moyen terme des finances publiques.

3 En raison de leur caractère structurel, le programme de relance n’inclut pas les subventions supplémentaires pour les produits alimentaires et

pétroliers (MAD 7 milliards) dues aux prix mondiaux de céréales et des combustibles plus élevés.

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Encadré 1. Plan de relance budgétaire et résultats

Le Gouvernement a mis en œuvre plusieurs mesures pour aider les entreprises affectées à faire face à la

baisse de la demande extérieure. Au début de 2009, le Gouvernement a institué un Comité de veille

stratégique (CVS), composé des ministres concernés ainsi que de représentants de la communauté des

affaires et du secteur bancaire, pour suivre les développements relatifs à la crise mondiale en cours. Le

CVS ciblait le secteur des exportations pour l’appuyer au moyen des mesures suivantes qui expireraient

à la fin de 2010:

Volet social : prise en charge par l’Etat des cotisations à la CNSS ;

Volet financier : la garantie de l’Etat pour le financement bancaire des besoins en fonds de

roulement des entreprises et le moratoire des remboursements de crédits ;

Volet commercial : prise en charge des frais de prospection et application de conditions

préférentielles d’assurance à l’export ;

Volet formation : prise en charge par l’Etat des actions de formation

Par la suite des programmes de soutien spécifique ont été formulés pour le tourisme et les envois de

fonds et l’investissement par les travailleurs marocains résidant à l’étranger.

Les données à compter de juin 2010 montrent que 70 pourcent de la demande de soutien concernait le

volet social des contributions patronales qui était demandé par 443 entreprises, dont 398 travaillant dans

le secteur des textiles et les entreprises restantes dans l’équipement automobile et l’électronique.

Parallèlement, 129 entreprises ont bénéficié de garanties de prêts (dont la plupart travaille dans le

secteur des textiles) et 134 bénéficiant de formation, dont 111 du secteur des textiles et 20 de

l’équipement automobile.

Les mesures pour aider les ménages à faible revenu avaient déjà commencé en 2008 et étaient

comprises dans les Lois du budget 2009 et 2010. Pour la plupart, elles consistaient en réductions

d’impôt et augmentations des salaires pour quelques groupes, ainsi qu’une augmentation des dépenses

sociales par les départements gouvernementaux concernés. Ces mesures, avec un programme

d’investissement public beaucoup plus élevé en place pour 2009 et confirmé pour 2010, ont maintenu la

demande intérieure élevée comme en témoigne la hausse du crédit à la consommation, l’équipement et

l’immobilier (voir ci-dessous). Les mesures spécifiques comprenaient comme suit :

L’impôt sur le revenu marginal a été réduit de 42 pourcent à 38 pourcent et la limite supérieure

de la tranche d’imposition exempte a été augmentée de 25 pourcent ;

Les salaires des fonctionnaires à la partie la plus basse de l’échelle des salaires ont été

augmentés de 10 pourcent (5 pourcent en juillet 2008 et 5 pourcent en juillet 2009) ;

Pour les employés du secteur privé, le salaire minimum a été augmenté de 10 pourcent (5

pourcent en juillet 2008 et 5 pourcent en juillet 2009) ;

Les paiements minimums de la pension ont été augmentés de 20 pourcent et les allocations

familiales de 33 pourcent.

Un soutien économique a également été assuré par une détente monétaire. Les taux de réserves

obligatoires pour les banques ont été réduits en deux phases successives, de 15 pourcent à 8 pourcent

sur 2009, et ensuite à 6 pourcent à dater du 1er

avril 2010. La Banque centrale a également réduit son

taux directeur de 25 points de base en mars 2009 se traduisant en un taux directeur de 3,25 pourcent.

12. Les finances publiques continuent à être bien gérées malgré l'impact de la crise mondiale

sur le budget. Les efforts soutenus de réforme de gestion fiscale et des dépenses publiques

accompagnés d’une gestion active et efficace de la dette au cours des dernières années ont contribué à

maintenir les finances publiques sur une voie soutenable. Ces réformes se sont traduites par une

meilleure maîtrise des dépenses de fonctionnement du Gouvernement, un renforcement du

recouvrement des impôts, et une baisse du poids de la dette publique. Dans ce contexte, le déficit

budgétaire ne dépassait pas 2,2 pourcent du PIB en 2009 malgré la baisse des recettes, en relation avec

les réformes fiscales mises en œuvre, suite à une réduction du taux d'imposition des entreprises et des

individus,, le recul de l’activité économique lié à la crise mondiale et la mise en œuvre des mesures de

soutien. Ce déficit gérable fait suite à la bonne performance des finances publiques qui étaient en léger

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surplus (0,2 pourcent du PIB) en 2007 et (0,4 pourcent du PIB) en 2008, ce qui est remarquable

compte tenu de l'impact des subventions élevées sur le budget dû à la crise des prix du pétrole et des

céréales.

13. Des données récentes sur l'exécution budgétaire pour lesdix premiers mois de 2010 révèlent

que le déficit budgétaire annualisé a été contenu à moins de 4 pourcent du PIB. Ce déficit s'explique

principalement par la forte hausse des subventions alimentaires et pétrolières (jusqu'à 135.6 pourcent)

provoquée par une hausse des prix mondiaux. Ce déficit, aurait cependant pu être encore plus élevé

sans les efforts de l’administration fiscale en matière de contrôle et de recouvrement, ce qui a permis

aux recettes fiscales d’augmenter de 2.3 pourcent malgré l'impact de la crise mondiale et les effets du

plan de soutien. Il n’ y a aucun doute que les subventions continuent à représenter un lourd fardeau

pour le budget et constituent donc un risque potentiel pour sa soutenabilité en cas de chocs exogènes

liés à une éventuelle hausse des cours mondiaux des produits pétroliers et alimentaires ou à une

sécheresse sévère. Toutefois, la situation des finances publiques reste soutenable, grâce aux politiques

macroéconomiques appropriées et aux mesures d’accompagnement des différents secteurs que le

Gouvernement met en œuvre pour atténuer les effets de tels chocs. Le Gouvernement continue de

renforcer l’administration et le recouvrement des impôts et à réduire les dépenses de fonctionnement (

jusqu’à 2.3 pourcent), dont la masse salariale. Il a également lancé un plan pour la reforme , à moyen

terme, du système de compensation, parallelement à un programme ambitieux visant l’augmentation

de la productivité du secteur agricole, tout en l’affranchissant de l’incertitudes des conditions

climatiques. En outre, le Gouvernement a mis en oeuvre des programmes sociaux mieux ciblés tels

que le programme de transferts conditionnels de liquidités et un régime maladie non contributif destiné

aux pauvres (RAMED). La situation macroéconomique stable et la poursuite des reformes ont permis

auMaroc de lever sur le marché international, un milliard d’euro, en septembre 2010, à un taux

relativement bas (4.5 pourcent), dont 200 points de base à faible vitesse, ce qui démontre la

reconnaissance des investisseurs internationaux des perspectives économiques positives du Maroc.

14. Une gestion budgétaire saine a également contribué à réduire davantage la dette du Trésor..

Reflétant la bonne performance des finances publiques et la bonne gestion active et efficace de la

dette, le stock de la dette du Gouvernement a baissé à 46,9 pourcent du PIB en 2009, une baisse de

prés d’un demi-point de pourcentage par rapport à l'année précédente (et de plus de 6,5 points de

pourcentage par rapport à 2007). Cette baisse est expliquée par une baisse de la dette intérieure, qui a

reculé de 1,2 point de pourcentage du PIB pour atteindre 36,2 pourcent du PIB, alors que la dette

extérieure a légèrement augmenté de 0,8 point de pourcentage du PIB (représentant 10,7 pourcent du

PIB) reflétant ainsi la stratégie de la dette du Gouvernement pour renforcer la part de la dette

extérieure dans la dette publique totale publique tout en réunissant, en même, temps à contribuer à

satisfaire aux besoins en devises du pays.

15. Le Gouvernement et la banque centrale ont marqué un engagement continu à la lutte

contre l'inflation. Aidés par des politiques monétaires prudentes, des marchés intérieurs protégés de

l'augmentation des prix alimentaires et pétroliers mondiaux et un approvisionnement suffisant de

produits alimentaires locaux, l’inflation à été faible sur les premiers onze mois de 2010 (en hausse de

0,8 pourcent). Ce taux d'inflation est inférieur à celui constaté durant la période 2009 (1,2 pourcent) et

est bien inférieur à celui de 2008 (3,7 pourcent). L’inflation des produits alimentaires non alimentaires

a été faible (respectivement 1 et 0,9 pourcent).

16. La position extérieure reste solide avec des signes d’amélioration du compte courant. Pour

la première fois depuis les années 1980, le compte courant a connu des déficits importants en 2008

(5,2 pourcent du PIB) et (5 pourcent du PIB) en 2009. Les dernières données montrent que le déficit

du compte courant s'est réduit de 4 pourcent du PIB durant les onze premiers mois de 2010.

Cependant, les déficits du compte courant ont suivi, ces dernières années, des excédents confortables

sur la période 2001-2006 (excédent moyen de l’ordre de 2,8 pourcent du PIB) contre un quasi-

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équilibre en 2007 (déficit de l’ordre de 0,1 pourcent du PIB). L’amélioration du compte courant

s’explique principalement par la relance des exportations et des envois des travailleurs marocains à

l’étranger et des recettes du tourisme Pour les deux importantes sources importantes de devises : sur

les premiers onze mois de 2010, les exportations on augmenté de 26.7 pourcent ( alors que les

importations n’ont augmenté que de 12.9 pourcent), les envois des MRE ont augmenté de 7.8 pourcent

et les recettes du tourisme de 7.3 pourcent. Par conséquent, après avoir chuté de 5,3 milliards de $EU

(ou une baisse de 21,4 pourcent) à la fin juin 2010 (y/y), les réserves étrangères nettes ont commencé

régulièrement à s’améliorer au cours des derniers mois, pour réduire la perte à 2,3milliards $EU à la

fin novembre 2010, atteignant les 22,4 milliards de $EU, représentant 6,9 mois d’importations, alors

qu’elle était de 7,6 mois d’importation en 2009. Il est important de noter que les réserves étrangères

devraient s’améliorer davantage grâce au milliard d’Euros levé par le Gouvernement en septembre

2010, la vente récente de 40 pourcent de la société de télécommunication Medi-Telecom pour 64

millions d’Euros, et l’augmentation de la part du financement étranger du budget.

17. Les événements récents sur le plan économiques ont révélé une fois de plus les faiblesses

inhérentes à la structure commerciale marocaine. Le déficit commercial s'est détérioré à 24,7

pourcent du PIB en 2008, un niveau supérieur au déficit de 22,3 pourcent du PIB en 2007 (et

seulement 11 pourcent en 2000). Il s’est amélioré en 2009 (20,8 pourcent du PIB) du fait que les

importations ont baissé plus que les exportations en termes nominaux les dernières données montrent

que le déficit s’est amélioré à 19,4 pourcent du PIB à la fin novembre 2010. Le déficit commercial

élevé est principalement un effet volume plutôt qu’un effet prix parce que le Maroc a en fait bénéficié

de termes d’échanges positifs ; alors que les prix des importations des produits alimentaires et

pétroliers augmentaient, le prix des principales exportations marocaines comme les produits

phosphatés et l’agroalimentaire augmentait également. La mauvaise performance des exportations

témoigne de leur faible diversification et du manque de compétitivité. Ceci explique largement

pourquoi les exportations marocaines n'ont pas été en mesure de bénéficier pleinement de nombreux

ALE que le Maroc a signés au cours de la dernière décennie, tels que ceux avec l'Union européenne,

les États-Unis, et la Turquie.

18. Les politiques monétaires et de taux de change demeurent appropriés. En 2008, la Banque

centrale (BAM) a recouru à la hausse de son taux directeur (plus 25 points de base en septembre 2008)

pour contenir la forte hausse du crédit et les pressions inflationnistes modérées, alors qu’elle

assouplissait sa politique pour le renforcer la liquidité face à la crise mondiale. Alors que la liquidité

était resserrée et que les pressions inflationnistes commençaient à diminuer sur le deuxième semestre

de 2008 jusqu’à 2009, la BAM a progressivement relâché le taux de réserve monétaire, le réduisant de

15 à 12 pourcent en janvier 2009, et ensuite à 10 pourcent en juillet 2009. La BAM a décidé de réduire

encore le taux de réserve à 8 pourcent en octobre 2009 et à 6 pourcent à partir d’avril 2010 pour

assouplir la pression la pression sur liquidité et permettre ainsi aux banques d’être en mesure de faire

face aux demandes monétaires tout en contribuant à conserver les taux d’intérêt proches du taux

directeur de la BAM. Elle a également réduit son taux directeur de 25 points de base en mars 2009

pour atteindre 3,25 pourcent. Malgré ces politiques d’assouplissement, la masse monétaire s’est

ralentie à 5,5 pourcent (y/y) à la fin novembre 2010, par rapport à une moyenne de 14,5 pourcent

durant la période 2005-2008. Bien que le crédit pour l’équipement ait connu une forte hausse à 18

pourcent, le crédit total au secteur privé a ralenti (hausse de 11 pourcent) induit par une croissance

réduite du crédit à la consommation (hausse de 7.7 pourcent), à la construction (hausse du 9 pourcent),

et aux fonds de roulement (en hausse de 5.7 pourcent). Dans un même temps, le stock des créances en

souffrance a augmenté de 8.2 pourcent (y/y), mais leur part dans l’ensemble des créances sur

l'économie n'a cessé de baisser au cours du temps (de 4,9 pourcent en novembre 2009 à 4.8 pourcent

en novembre 2010). Au cours des dernières années, the taux de change est resté conforme aux

fondamentaux macroéconomiques, sans signe de mauvais d’alignement.

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C. PERSPECTIVES MACROECONOMIQUES ET SOUTENABILITE DE LA

DETTE

19. De politiques macroéconomiques et budgétaires saines, ainsi que les efforts fournis pour

l’amélioration de la productivité et la compétitivité sectorielle ont contribué à mettre le Maroc dans

une meilleure position pour bénéficier de la reprise économique mondiale (tableau 2). Entre temps,

la croissance économique est estimée à environ 3-3,5 pourcent en 2010 principalement en raison de la

reprise du secteur non agricole bénéficiant de la contribution d'activités dynamiques telles que la

construction, les services de financement, les télécommunications et le tourisme.

Tableau 2. Indicateurs macroéconomiques de référence à moyen terme

Est. Projections

2008 2009 2010 2011 2012 2013

Taux de croissance en pourcentage

PIB réel 5.6 4.9 3.5 4.4 5.1 5.2

Consommation privée réelle 6.0 4.0 5.2 3.4 4.4 3.6

Investissement intérieur brut réel 12.8 4.4 4.2 4.9 5.3 5.5

Volume exportations (GNFS) 7.2 1.9 7.4 6.0 7.0 7.7

Volume importations (GNFS) 12.2 12.2 4.7 4.9 6.5 6.2

Indice implicite PIB 5.9 1.8 2.0 2.0 2.0 1.9

Ratios par rapport au PIB

Investissement intérieur brut réel 38.1 36.0 35.7 35.8 35.9 36.0

Balance budgétaire 0.4 -2.2 -4.2 -3.6 -3.4 -3.2

Dette du Trésor 47.3 46.9 48.2 47.9 47.2 46.4

dont dette extérieure 9.9 10.7 12.1 13.1 13.2 13.2

Balance du compte courant -5.2 -5.0 -4.0 -3.2 -2.7 -2.1

IDE, bruts 2.3 0.9 2.0 3.1 3.4 4.6

Dette extérieure (publique et privée) 23.4 24.7 26.3 28.1 27.9 26.7 Source : Données du Gouvernement marocain et estimations du personnel de la Banque.

20. Les perspectives de croissance à moyen terme sont positives. Il est présumé que le

Gouvernement poursuivra les reformes entamées ces dernières années, réalisera les ambitieux

programmes d'investissement public qu’il a formulés et continuera à mettre en œuvre les principales

stratégies sectorielles qu’il a lancées, consolidant ainsi sa diversification économique, son potentiel de

croissance, et la demande intérieure. Il est également attendu que l’économie mondiale se remet

lentement de la crise actuelle pour permettre aux stratégies en place de promotion des exportations de

réaliser leurs objectifs et contribuer à la croissance. Dans ces conditions, les taux de croissance

s’amélioreront du nouveau modéré de 3,5 pourcent estimé pour 2010,4 à environ 5,2 pourcent en

2013. Si les différentes sources de croissance mentionnées ci-dessus devaient tarder à se concrétiser,

les perspectives de croissance devraient être lentes à se concrétiser. De plus, il y a un risque potentiel

que même les niveaux de croissance, postérieure à la crise, ne pourraient pas être maintenus à moyen

terme, si la demande intérieure demeurait le principal moteur de la croissance.

21. Des politiques macroéconomiques saines contribueront à contenir l'inflation à un bas

niveau. L'inflation était de 1 pourcent seulement en 2009, induite principalement par la disponibilité

des denrées alimentaires importées et, dans une moindre mesure par la diminution du prix des denrées

alimentaires importées et devrait, par la suite, se stabiliser à environ 2 pourcent. Comme le secteur

agricole du Maroc satisfait la demande intérieure de la plupart des produits de base et même permet

d’exporter plusieurs produits agricoles, son taux d'inflation demeure que légèrement influencé par les

fluctuations des prix alimentaires mondiaux. En outre, les subventions des prix alimentaires de base et

4 La faible croissance en 2010 s’explique principalement par les résultats escomptés du secteur agricole qui se traduisant par un taux de

croissance négatif pour l’agriculture à la suite d’une croissance remarquable en 2009.

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énergétiques clés Ŕ tout en ayant clairement un impact sur le budget - contribuent à un taux d'inflation

stable.

22. Apres un déficit haut estimé pour 2010, la situation financière devrait rester saine sur le

moyen terme, avec des déficits budgétaires près du seuil ciblé de 3 pourcent du PIB, bénéficiant de la

réforme budgétaire en cours et des programmes sociaux plus ciblés, ainsi qu’une masse salariale

mieux maîtrisée. Le déficit budgétaire devrait atteindre 4,2 pourcent du PIB en 2010 avant de retomber

progressivement à 3,2 pourcent en 2013. Ces résultats supposent le maintien de l’élan de la réforme

budgétaire en cours, l’amélioration de l’efficacité de la TVA, le renforcement de l’administration de

l’impôt et la suppression des exemptions fiscale non productives afin de réduire les dépenses fiscales

élevées. Ces mesures compenseraient l'impact négatif des taux réduits sur l’impôt sur le revenu des

entreprises et des personnes. En vertu de ces hypothèses, les revenus devraient se stabiliser autour de

25 pourcent du PIB. Du côté des dépenses, la consolidation des dépenses publiques dépend de

l’adoption de quatre mesures essentielles : renforcement de la réforme budgétaire, mise en œuvre de la

réforme des subventions pétrolières et alimentaires, maintien du contrôle étroit et constant de

l'évolution de la masse salariale et une gestion active de la dette. Dans ces conditions, la dette publique

augmentera légèrement à 48,2 pourcent du PIB en 2010 avant de suivre une tendance à la baisse pour

atteindre moins de 46,5 pourcent du PIB en 2013.

Tableau 3. Maroc: Besoins de financement du Gouvernement (% du PIB)

Est. Projections

2008 2009 2010 2011 2012 2013

Besoins de financement 9.3 10.8 11.8 11.0 10.7 10.5

Déficit budgétaire (+) -0.4 2.2 4.2 3.6 3.4 3.2

Amortissement 9.7 8.6 7.6 7.4 7.4 7.3

Intérieur 8.3 7.8 6.8 6.5 6.4 6.3

Extérieur 1.4 0.8 0.8 0.9 1.1 1.1

Financement total disponible 9.3 10.8 11.8 11.0 10.7 10.5

Financement intérieur 6.6 7.1 6.8 7.8 8.3 8.3

Financement extérieur 1.7 2.1 3.6 1.6 1.4 1.3

Autres (privatisation, subventions, CST *) 1.0 1.6 1.2 1.5 1.2 1.1 Source : Données du Gouvernement marocain et estimations du personnel de la Banque.

23. Les besoins de financement qui découlent du déficit budgétaire plus élevé en 2010 et des

déficits à la baisse sur le moyen terme sont facilement financés par le biais du marché intérieur

ainsi que les retraits accrus sur les prêts extérieurs (tableau 3). Dans ce contexte, le financement

intérieur demeurerait la source principale, bien que le financement extérieur puisse améliorer sa

contribution. En fait, depuis 2006, le financement extérieur net a inversé sa longue tendance négative

pour devenir positif, ce qui reflète la stratégie du Gouvernement de modifier légèrement la

composition de la dette en faveur de l’emprunt extérieur. Cette stratégie de financement atténuerait la

pression sur les marchés financiers intérieurs et encouragerait les investissements du secteur privé

puisque le marché monétaire est moins liquide comparé aux années précédentes. Toutefois, cette

décision est cohérente avec l’intention de maintenir un niveau confortable de réserves étrangères.

24. La stratégie de gestion la dette du Gouvernement cible est la diversification des sources de

financement et d’assumer une plus grande part du financement externe. Trois principaux facteurs

sous- tendent la décision du Gouvernement d’accroître ses sources de financement extérieures,

principalement les multilatérales et concessionnelles. La première est liée à l’échéance de la dette

publique du Maroc. L’échéance de la dette publique a baissé ces dernières années et continuera à

diminuer puisque le Gouvernement a surtout financé ces besoins principalement en émettant des bons

du Trésor jusqu’à une échéance d’un an sur le marché intérieur. La raison principale qui motive ce

choix est la volonté d’éviter d’affecter les taux variables à long pour les prêts des Banques au secteur

privé sur le marché intérieur, et plus particulièrement en ce qui concerne le crédit immobilier, du fait

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que les taux de ces prêts sont indexés sur les taux du marché primaire des bons du Trésor à long terme

(obligations de 10 et 15 ans).5 Le deuxième facteur a trait aux besoins plus élevés de la balance des

paiements même si le niveau des réserves en devises demeure relativement confortable. Le troisième

est imputable aux besoins d’emprunt actuels plus élevés du budget, dans un contexte de resserrement

de la liquidité des marchés financiers intérieurs après une longue période de surliquidité sur le marché

monétaire. Par conséquent, les opérations de prêts extérieurs supplémentaires sont compatibles avec

une gestion prudente de la dette qui encourage des conditions de dette améliorées, tout en maintenant

un niveau confortable de réserves en devises et en même temps éviter la pression sur les marchés

financiers intérieurs. En septembre 2010, le Maroc a réalisé avec succès une émission d’obligations

pour un milliard d’Euros contre une demande totale de plus de 2,2 milliards, témoignent de la

confiance des marchés internationaux dans la stabilité macroéconomique du Maroc.

25. Une analyse approfondie de la soutenabilité de la dette publique montre que le cadre

budgétaire est suffisamment robuste pour réduire le risque sur le moyen terme (voir annexe 3). La

dette publique sous deux principaux chocs s’est avérée soutenable sur le moyen terme. Sous des

scénarios différents, six autres chocs au scénario de référence sont simulés6, et la soutenabilité de la

dette publique est préservée dans tous les cas. Avec ces chocs, la dette publique augmenterait

légèrement en 2010 et, pour quelques scénarios, également en 2011, pour ensuite progressivement

diminuer sur le moyen terme.

26. La position extérieure devrait rester viable à moyen terme. Le compte courant devrait se

détériorer légèrement en 2010 (4 pourcent du PIB) et devrait poursuivre une légère tendance à la

baisse sur le moyen terme pour atteindre 2,1 pourcent du PIB en 2013, alors que se concrétise l’impact

des réformes et des stratégies sectorielles. En fait, la balance des paiements devrait s’améliorer

progressivement, avec des déficits commerciaux et du compte courant plus faibles qui bénéficieraient

de l’amélioration du potentiel d’exportation et d’une reprise des activités touristiques et des envois des

MRE. Ce scénario est basé sur l’hypothèse que le Maroc récolterait les fruits de ses efforts continus de

réforme, de ses politiques macroéconomiques et budgétaires appropriées, et des stratégies sectorielles

ciblées qui impliquent des investissements publics plus importants, qui se traduiraient par des

investissements privés plus élevés, dont les IDE, et des gains progressifs dans la compétitivité de ses

exportations, y compris le tourisme. Dans ce contexte, la dette extérieure devrait prendre la forme d’un

U inversé, atteignant un maximum à 26,6 pourcent du PIB en 2011 (de 24,7 pourcent du PIB en 2009)

avant de baisser progressivement à 24,4 pourcent en 2013, alors que les réserves nettes en devises se

maintiendront à une moyenne de 6,5 mois d’importations.

27. Les besoins de financement de la balance des paiements ne constituent pas une

préoccupation sérieuse en raison des fondamentaux économiques solides, du faible stock de la dette

extérieure du pays et des réserves importantes en devises. Alors qu’il est prévu que les déficits du

compte courant s’amélioreront progressivement sur le moyen terme, il n’y a pas de contraintes à leur

financement à travers des lignes de crédit multilatérales et bilatérales, ainsi que d’autres flux de

capitaux privés, y compris les IDE. Ces derniers devraient s’améliorer progressivement, attirés par un

environnement des affaires amélioré et des opportunités offertes par d’importants projets structurels et

le programme de privatisation.

28. En résumé, le cadre macroéconomique du Maroc reste adéquat et soutenable sur le moyen

terme. Les effets modérés de la crise mondiale sur l’économie marocaine ont été atténués par les bons

fondamentaux économiques résultant des saines politiques macroéconomiques menées à bien, au cours

des dernières années, et par la réponse du Gouvernement par le biais du plan de soutien pour atténuer

ces effets sur la population et les affaires. Ce plan de relance a permis de renforcer la confiance des

5 Toutefois, depuis le début de cette année, le crédit à taux d’intérêt variable n’est plus lié au taux des bons de trésor

6 Les deux principaux chocs sont A1: les variables clés ont atteint leurs moyennes historiques; et A2: Aucun changement de politique

(balance primaire constante).

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investisseurs et la demande intérieure tout en réduisant les risques. L’engagement du Gouvernement à

maintenir l’élan de l’effort de réforme confirme des perspectives robustes d’investissement, de

croissance et d’emploi.

III. LE PROGRAMME DU GOUVERNEMENT ET LES PROCESSUS

PARTICIPATIFS

A. DÉFIS DU SECTEUR DES DÉPLACEMENTS URBAINS

29. Il existe un consensus parmi tous les intervenants du secteur des déplacements urbains au

Maroc que celui-ci ne subvient pas aux besoins de la population et de l'économie aussi bien qu'il le

devrait. L'insuffisance des services de transport public est l'un des principaux symptômes de cette

mauvaise performance. En effet, l'offre de services de bus dans les principales villes du Maroc est à

peu près égale à un tiers de l'offre de la plupart des pays à revenu intermédiaire d'Amérique latine et

d'Asie de l'Est. En conséquence, ce sont des services de taxi inefficaces qui ont comblé le vide laissé

par les autobus, et les modes de transport privés (essentiellement la voiture) sont en augmentation

rapide. Pour les pauvres, la marche à pied reste le principal mode de transport, ce qui limite fortement

l'accès à l'emploi et aux services publics. L'autre symptôme principal est la congestion croissante du

réseau de voirie urbain. À Casablanca, la plus grande ville du Maroc, des études menées en 2004 ont

montré que près de 60% du réseau de voirie primaire était fortement congestionné. On prévoit

également que la congestion doublera d'ici 2019 (par rapport à 2004), si la tendance actuelle se

poursuit, et la vitesse moyenne des véhicules de transport public et des voitures devait diminuer de

40 % et 20 % respectivement. La congestion affecte les gens, le commerce et l’industrie, et tous les

aspects de la vie économique et sociale. C'est une menace pour la productivité des villes marocaines.

30. De nombreuses faiblesses structurelles expliquent cette situation. Ces faiblesses sont souvent

reliées et leurs effets combinés sont encore plus importants ensemble. Ces faiblesses sont décrites ci-

après. Elles s'inscrivent dans les trois thèmes principaux du programme de réforme du gouvernement

pour le secteur : (i) les faiblesses institutionnelles, (ii) les inefficacités de la prestation de services de

déplacements urbains et des infrastructures, et (iii) le manque de viabilité environnementale et sociale.

Faiblesses institutionnelles

31. Dans le secteur des déplacements urbains, que ce soit dans les administrations centrales ou

locales au Maroc, on constate une capacité institutionnelle limitée dans l'élaboration ou la mise en

œuvre des politiques, dans les domaines de la planification, des transports publics ou la gestion du

trafic. La faiblesse la plus grave est peut-être l'absence d'institutions efficaces dans la plupart des

grandes villes marocaines en matière de suivi et d'évaluation de la performance et du développement

du secteur des déplacements urbains et de formulation et de mise en œuvre des actions du

gouvernement. Bien que de nombreux intervenants soient impliqués, notamment les représentants des

communes, des autres collectivités locales (provinces et régions), et des services déconcentrés de

l'administration centrale (surtout, mais pas exclusivement : les bureaux des gouverneurs - les Wilayas -

et les Agences Urbaines), leurs responsabilités sont partagées et de nombreuses lacunes et

chevauchements perdurent. Selon le texte juridique principal, la Charte Communale (loi 78-00), les

déplacements urbains sont sous la tutelle des communes. Pourtant, celles-ci ont des capacités

humaines et institutionnelles ainsi que des ressources financières limitées, et, jusqu'à ce que la Charte

Communale soit modifiée par la loi 17-08 du 18 février 2009, il n'y avait aucun mécanisme pratique

pour tenir compte du fait que les zones urbaines - et donc les problèmes liés aux déplacements urbains

- débordaient sur les territoires de plusieurs communes. Les provinces et les régions ont en principe la

responsabilité de combler une partie de ce vide, en particulier pour le développement des

infrastructures, mais elles n'ont ni la capacité ni les ressources pour le faire. Par ailleurs, une des

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grandes faiblesses sur le long terme, est que, dans la pratique, il y a un manque de coordination entre

le développement des déplacements urbains et les grandes décisions d'investissement et de la

planification liées à l'urbanisation et à l'utilisation du sol.

32. Il y a des connaissances limitées au niveau local sur les besoins et l'utilisation des

déplacements urbains de la population, et une quasi-absence de planification multimodale globale

des déplacements urbains. Seules les trois grandes régions urbaines (Casablanca, Marrakech et

Tétouan) ont ainsi développé des grands plans de déplacements urbains et la connaissance grâce à

laquelle les décideurs peuvent élaborer des stratégies et prendre des décisions économiquement

raisonnables. Dans le cas de Casablanca, le plan directeur élaboré en 2004-06, a fourni une mine

d'informations, a clairement mis en évidence les lacunes des services et des infrastructures, et a donné

l'élan pour commencer à répondre à une crise imminente. Dans la plupart des autres villes, il n'y a pas

de consensus sur la stratégie de développement du secteur et la connaissance sur les enjeux du secteur

et des besoins d'investissement est limitée.

33. Le manque de financement pour le secteur a également été un problème pendant de

nombreuses années. Une étude récente menée par la Banque a montré que, dans un passé récent, le

total des dépenses publiques sur les infrastructures des déplacements urbains étaient de l'ordre de un

tiers de ce qu'elles auraient dû être pour pouvoir répondre adéquatement à la demande des

déplacements urbains de la population, en particulier dans les régions métropolitaines de Casablanca et

de Rabat-Salé-Témara. Les principales raisons de cette situation ont pendant longtemps été les

ressources financières limitées des collectivités locales et l'absence d'un processus structuré de

financement des investissements des déplacements urbains dans le budget national.

34. La capacité du gouvernement dans le secteur doit également être renforcée. Bien que

l'importance des problèmes des déplacements urbains ait été reconnue au plus haut niveau, il n'y avait

jusqu'à récemment aucune structure pour coordonner les stratégies et les activités des différents

ministères impliqués dans le secteur, en particulier le Ministère de l'Intérieur (MdI), le Ministère de

l’Equipement et des Transports (MET), le Ministère de l'Habitat, de l’Urbanisme et de

l’Aménagement de l’Espace, et le Ministère des Finances (MdF). Le gouvernement avait également

une capacité limitée dans le suivi des progrès dans le secteur et la conception et la mise en œuvre des

programmes de soutien financier et technique pour les autorités locales.

35. Enfin, derrière la plupart des faiblesses du secteur, se trouve la pénurie de ressources

humaines. Le nombre d'experts marocains dans les déplacements urbains, que ce soit dans la fonction

publique, parmi les consultants nationaux, dans les universités, ou parmi les politiciens et la société

civile, est extrêmement faible étant donné la taille et la sophistication du pays. Les possibilités

d'éducation et d'éducation continue sont également faibles. Il n'y a notamment aucun système de

collecte et de diffusion des connaissances nationales ou internationales dans le secteur, ni partage

d'expériences, et de construction d'une approche commune pour le secteur.

Lacunes dans les prestations de services de déplacements urbains et dans les infrastructures

36. Dans les villes marocaines, le système de bus n'est pas l'épine dorsale des services de

déplacements urbains, comme c'est le cas dans la plupart des grandes villes des pays à revenu

intermédiaire. En termes de proportion de la population, le nombre d'autobus se situe généralement à

un tiers ou un quart de ce qu'il est dans des villes comparables de la plupart des pays à revenu

intermédiaire. Les réseaux de bus n'ont par ailleurs jamais été optimisés pour répondre à la croissance

des villes, et de très vastes régions ne sont toujours pas desservies adéquatement. La qualité du

service n'est pas satisfaisante, notamment en ce qui a trait à la vitesse des trajets, à la fréquence de

passage et à la ponctualité. Les parcours des lignes de bus ne sont également pas toujours adaptés à la

demande de la population et ne garantissent pas la rentabilité pour les opérateurs. Dans une large

mesure en raison de ces lacunes dans le système de bus, le nombre de taxis collectifs a explosé au-delà

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de toute logique économique. Environ la moitié des transports publics est assuré par des taxis dans la

plupart des grandes villes marocaines. En corollaire, également, le transport privé en voiture ne cesse

de gagner de part modale - à l'origine de la congestion routière croissante.

37. Dans toutes les dix plus grandes villes (sauf une), les services d'autobus sont assurés par

des opérateurs privés. Pourtant, le cadre de la prestation privée de services de transport public doit

être renforcé. Depuis 2005, il a été régi par la loi sur la délégation de services publics (Loi 54.05).

Cette loi est bien conçue, mais certains de ses principaux règlements d'application n'ont pas été mis en

place avant longtemps et certains sont encore en préparation. Ceci concerne particulièrement les

procédures de sélection des opérateurs, les contrats standards, et les processus de supervision et de

gestion des contrats. La pratique actuelle n'utilise également que des contrats à coût net (aux risques et

périls) qui déplacent tous les risques commerciaux sur les opérateurs et limitent leur volonté d'investir,

en particulier en l'absence de règles du jeu équitables dans la compétition qui s'opère entre les autobus

et les taxis collectifs. La politique tarifaire de base pour toutes les villes, consiste à ce que les

opérateurs privés recouvrent l'intégralité des coûts de leurs revenus. Malgré cela, les tarifs restent bas

dans l'ensemble (l'équivalent de 0,5 dollars américain pour la plupart des trajets à Casablanca par

exemple), principalement parce que les coûts sont bien maîtrisés. Cependant, les contrats imposent des

obligations de service public (en particulier les tarifs plus bas pour les étudiants et les enfants en âge

scolaire) qui sont en principe compensés par une subvention croisée interne au plein tarif d'un ticket

normal. Cette approche pragmatique rend les pleins tarifs plus élevés que nécessaire et fausse la

concurrence entre les autobus et les taxis collectifs. En outre, la majorité des contrats de transport

public dans les villes marocaines ont été signés avant la loi 54.05 et sont appliqués dans un cadre

juridique faible, généralement sans stipulations contractuelles sur la qualité du service, ni aucun

contrôle effectif par les pouvoirs publics.

38. Force est de constater des lacunes dans la plupart des villes dans l'aménagement et la

gestion du réseau de voirie urbaine, dans la façon dont la circulation est organisée et réglementée,

et dans les politiques de stationnement. Bien que les villes marocaines, en dehors de leur centre

historique, bénéficient souvent de larges avenues, les réseaux routiers urbains ne sont généralement

pas bien structurés : les fonctions de la voirie ne sont pas différenciées et très peu d'axes sont conçus

pour traiter la demande de trafic lourd. Aucun bon outil de gestion des infrastructures n'existe pour

prioriser les interventions de maintenance sur le réseau de voirie urbain. Parallèlement, le concept de

gestion du trafic en est encore à ses balbutiements au Maroc. Les flux de trafic ne sont pas bien

organisés et le fonctionnement des intersections, signalisées ou non, est souvent inefficace.

Historiquement la priorité a été donnée à la circulation automobile, voilà pourquoi les aménagements

favorisant les piétons et les cyclistes font défaut. Ensemble, en ajoutant les motocyclistes, ces

utilisateurs représentent 75 % des décès dans des accidents de la circulation en ville. En outre, il

n'existe pas de structures, ni de régimes prioritaires pour les autobus, or ceux-ci permettrait d'assurer

des lignes à la fois rapides, fiables et non soumises aux congestions du réseau de voirie. Enfin, les

politiques de stationnement ne sont pas conçues pour optimiser l'utilisation des espaces publics, et

elles ne fournissent pas non plus un prix dissuasif à l'utilisation des véhicules particuliers.

Le manque de viabilité environnementale et sociale

39. La motorisation rapide, le vieillissement du parc de véhicule et la demande croissante de

déplacements nuit de plus en plus à la croissance écologiquement durable du secteur. Le taux de

motorisation au Maroc augmente annuellement au rythme de 4 à 5 %, et part d'une base relativement

basse estimée aujourd'hui à environ 2,6 millions de véhicules (environ 85 véhicules pour

1000 habitants). Cela a déjà créé une forte congestion dans les grandes villes comme nous l'avons

indiqué plus haut, avec les inefficacités liées à l'énergie et la qualité médiocre de l'air. Les émissions

annuelles de CO2 pour le secteur des transports sont d'environ 6,5 millions de tonnes, soit environ 80

kg/par tranche de mille dollars US du PIB, soit beaucoup moins que la plupart des pays à revenu

intermédiaire similaires. Des études suggèrent que la majorité de ces émissions est produite dans les

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zones urbaines - Casablanca responsable à elle seule près de 30% des émissions de CO2. Une étude

sur la qualité de l'air réalisée en 2006 par le Ministère de l’Equipement et des Transports a également

montré que, en raison de la congestion, la concentration de NO2 et de SO2 sur les grands axes routiers

de Casablanca a plus que doublé depuis les années 90 à des niveaux pouvant causer de graves risques

pour la santé. Le parc vieillissant de véhicules (la moyenne d'âge est d'environ 15 ans) ne fait

qu'aggraver le problème. Il est donc clair que le modèle actuel de développement du secteur des

déplacements urbains soulève de sérieux problèmes de développement durable, et que d'autres modes

de transport (particulièrement les transports publics) doivent être encouragés.

40. Les efforts déployés récemment pour améliorer la qualité de l'essence et du diesel ainsi que

la modernisation des pratiques de visites techniques des véhicules et la définition des normes

d'émission des véhicules doivent être poursuivis afin de réduire les impacts négatifs du secteur sur

l'environnement. On estime que le secteur des transports au Maroc a utilisé environ 420 000 tonnes

d'essence et 2,2 millions de tonnes de diesel pour l'année 2007. Historiquement, l'essence et le diesel

ont toujours été de très mauvaise qualité; on estime que 30 à 40 % de l'essence consommée en 2007

contenait du plomb, tandis qu'un pourcentage très élevé (environ 95 %) du diesel consommé affichait

des taux de soufre de plus de 10 000 ppm, ce qui est bien au-dessus des normes internationales. Le

gouvernement a interdit l'essence au plomb en 2009 et a imposé des normes strictes sur le diesel utilisé

dans le secteur des transports (avec une teneur maximale en soufre de 50 ppm). Les prix des

carburants au Maroc sont parmi les plus élevés de la région MENA. Le prix de l'essence s'élève à

environ 1,35 $/litre et comprend donc une taxe nette importante. Le prix du diesel, s'élève à environ

0,9 $/litre est légèrement au dessus du niveau de coût de recouvrement.

41. Jusqu'à récemment, les centres de visites techniques des véhicules utilisaient des méthodes

dépassées et les contrôles techniques des véhicules étaient effectués manuellement, ce qui laissait la

place à une grande marge d'erreur technique et humaine. Cela se traduisait par des contrôles

d'inspection de faible qualité et rendait impossible la tâche du Ministère de l’Equipement et des

Transports de bien contrôler la qualité et d’assurer le suivi de l'aptitude à la circulation des véhicules.

Toutefois, depuis 2007, le Ministère de l’Equipement et des Transports a défini de nouvelles

procédures d'inspection technique modernes et obligatoires pour tous les centres de visites techniques

au Maroc, et a fait appel (concessions) à deux entreprises internationales (Dekra et SGS) pour ouvrir

des nouveaux centres de contrôle. Ces entreprises ont également été mandatées pour introduire des

pratiques de contrôle techniques opérationnelles et modernes dans les centres existants. Les nouvelles

procédures exigent l'acquisition de meilleurs équipements et installations ainsi que du personnel

qualifié. Elles utilisent également un système d'information électronique sécurisé qui réduit le contact

humain et donc les possibilités de fraude. Le Ministère de l’Equipement et des Transports est

également déterminé à définir des normes sur les émissions. Il évalue actuellement les possibilités, en

consultation avec le Ministère de l'Industrie, afin d'introduire progressivement des normes d'émissions

selon les types de véhicules, en particulier les normes EURO 4 pour les véhicules importés et

assemblés sur place.

42. Il y a une attention insuffisante face aux questions sociales, notamment à l'accessibilité des

personnes à mobilité réduite (PMR) dans la planification et la mise en œuvre des politiques des

déplacements urbains. La conception actuelle et la construction des infrastructures urbaines - comme

les trottoirs, les passages pour piétons, ou les arrêts de bus - ainsi que la prestation de services de

transport public, compte encore certaines lacunes dans les fonctions d'accessibilité de base. Des

infrastructures urbaines et un transport public accessible sont essentiels pour faciliter la mobilité d'une

grande partie de la population urbaine, notamment les personnes handicapées, les personnes âgées, les

enfants et les femmes enceintes. Compte tenu de la durée de vie relativement longue des systèmes de

déplacements urbains, il est primordial d'intégrer progressivement l'accessibilité dans la conception et

la construction de nouveaux systèmes pour éviter les réaménagements coûteux à l'avenir. Les

fonctions d'accessibilité complémentaires, telles que des rampes d'accès et une signalisation claire

peuvent être mis en place à un coût supplémentaire raisonnable. Les codes d'urbanisme et de

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construction comprennent rarement des dispositions sur l'accessibilité des personnes handicapées, et

dans les rares cas où elles existent, elles sont rarement comprises ou mises en œuvre.

B. LE PROGRAMME GOUVERNEMENTAL

43. Ces dernières années, le gouvernement est devenu très conscient des faiblesses

interconnectées à l'origine de la mauvaise performance du secteur des déplacements urbains du

Maroc et des mesures à mettre en œuvre pour y remédier. Depuis 2006, ces questions font l'objet

d'un débat animé auquel la Banque a amplement contribué. Ce débat a eu lieu non seulement dans le

contexte du secteur, mais aussi dans le cadre de la revue plus large menée par le gouvernement sur les

politiques et processus d’urbanisation. Le thème des déplacements urbains était au centre du

Symposium national sur le développement urbain inauguré par S. M. le Roi Mohammed VI en janvier

2007 et est resté depuis un élément prioritaire dans le secteur de l'urbanisme. Tel qu'indiqué dans les

sections III-C et IV-E, le gouvernement a également organisé de nombreux événements (souvent avec

l'aide de la Banque) pour débattre des politiques de déplacements urbains durant ces dernières années.

Celles-ci ont été rapportées dans les médias, parfois à un public large. L'événement le plus important

s'est déroulé en janvier 2008 lors de la conférence internationale de Skhirat, qui a réuni la plupart des

intervenants du secteur, non seulement des politiciens, des hauts fonctionnaires et des experts

techniques des collectivités locales et du gouvernement, notamment trois ministres, de nombreux

gouverneurs et maires, mais aussi des spécialistes du transport issus du milieu universitaire et de

cabinets de conseil, des opérateurs de transport, les bailleurs de fonds internationaux, et les

participants de la société civile.

44. Sur cette base, le Gouvernement a mis en place une stratégie de développement du secteur

et un programme d'actions prioritaires pour le réformer. De par leur conception, elles sont

appropriées pleinement par l’ensemble des intervenants concernés. Le programme s'articule autour de

trois grands piliers : (i) améliorer la gouvernance du secteur; (ii) améliorer l'efficacité et le

développement de la prestation des services et des infrastructures dans les déplacements urbains, et

(iii) améliorer la viabilité environnementale et sociale du secteur. Le programme d'action est exhaustif,

se fonde sur l'expérience internationale, propose une portée et un contenu de qualité, et il est bien

équilibré en ce sens qu'il comprend des objectifs ambitieux à long terme et des actions concrètes à

court et à moyen terme pour atteindre les objectifs. Par la portée et la cohérence de ses actions

récentes, le gouvernement a montré qu'il était pleinement engagé dans ces réformes. Ce programme est

décrit dans la Lettre de politique de développement du secteur (Annexe 1) et présenté ci-dessous.

Améliorer la gouvernance du secteur

45. Mise en place d'un cadre institutionnel adéquat dans chaque grande agglomération

marocaine. La mise en place des autorités organisatrices des déplacements urbains pour chaque

grande agglomération est une pierre angulaire du programme gouvernemental. Ces autorités seraient

responsables de la préparation et du suivi des stratégies de déplacements urbains multimodales des

communes, de la sélection des priorités d'investissement, de l'organisation et de la gestion des

transports publics et de la gestion du trafic et du stationnement. Elles comprennent à la fois un organe

de décision au niveau politique et une structure technique. Les récentes modifications à la Charte

Communale ont fourni des solutions juridiques aux communes pour mettre en place ces institutions, et

ont renforcé le rôle du Ministère de l'Intérieur pour les inciter à aller de l'avant. La structure

administrative des zones urbaines qui, comme pour le cas de Casablanca, peut comprendre de

nombreuses communes distinctes ainsi que des préfectures et des provinces - est une complexité

reconnu dans ce domaine. Une autorité organisatrice des déplacements urbains a récemment été créée

pour la région métropolitaine de Casablanca par le biais d'une convention entre les communes, les

autres collectivités locales et le gouvernement. Des discussions sont en cours pour établir des

organismes similaires dans les autres grandes régions urbaines du Maroc, en particulier pour

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l'agglomération de Rabat-Salé-Témara. L'agence de Casablanca est aujourd'hui opérationnelle et

devrait être un modèle à suivre pour les autres. Le gouvernement a également exprimé son intention

de fournir des ressources humaines et financières aux organismes pour les aider à s'établir et à

fonctionner efficacement. Il le fait déjà dans plusieurs grandes régions urbaines (comme Casablanca

et Marrakech). En parallèle, les agences de développement urbain (les organismes chargés, sous

l'égide du gouvernement, de préparer les documents d'urbanisme et de réglementer l'utilisation des sols

dans chaque zone urbaine) renforcent leur capacité en matière de déplacements urbains.

46. Préparation et adoption de stratégies multimodales cohérentes et efficaces pour les

déplacements urbains dans chaque grande agglomération. Le programme du gouvernement

comprend des mesures visant à ce que chaque grande agglomération puisse, dans un proche avenir,

adopter une bonne stratégie multimodale pour les déplacements urbains, ainsi qu'un plan

d'investissement prioritaire. Le Ministère de l'Intérieur a mis en place un fonds de 12 millions de

dollars pour aider à financer la préparation de ces stratégies et plans par des consultants. En

complément et afin de donner l'impulsion, le Fonds d'Equipement Communal a également financé des

études de diagnostic pour six villes, dont certaines des plus grandes au Maroc. En outre, le Ministère

de l'Intérieur a l'intention de signer une convention avec chaque municipalité bénéficiant du Fonds

mentionné ci-dessus afin de préciser les critères de qualité pour les stratégies et les plans

d'investissement ainsi que les processus de coordination et d'évaluation.

47. Mise en place d'un cadre institutionnel adéquat au niveau national pour initier et

coordonner les actions du gouvernement dans le secteur des déplacements urbains. Le rôle joué par

le gouvernement dans l’amélioration du secteur des déplacements urbains a été souligné dans le

programme gouvernemental. Le Ministère de l'Intérieur (MI), qui a la responsabilité de soutenir et de

surveiller les activités des collectivités locales, a donc créé une Commission Nationale des

Déplacements Urbains (CNDU), comprenant les Ministères de l'Economie et des Finances, de

l'Equipement et des Transports, et de l'Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement de l’Espace. Les

responsabilités de la CNDU consistent : (i) à coordonner les stratégies des ministères participants pour

autant qu'ils aient un impact sur les déplacements urbains et qu'ils préparent des mesures concrètes à

prendre au niveau central pour promouvoir le secteur; (ii) à examiner les propositions soumises par les

collectivités locales pour obtenir un soutien financier tiré du budget national, et (iii) à assurer le suivi

des avancements dans la mise en œuvre du programme du gouvernement en matière de déplacements

urbains. En outre, le Ministère de l'Intérieur a créé une division des déplacements urbains et du

transport au sein de la Direction Générale des Collectivités Locales - DGCL pour fournir une

assistance technique aux administrations locales, renforcer les capacités, gérer les programmes de

soutien du MI, et suivre et évaluer le développement du secteur. Cette division, qui est récemment

devenu opérationnelle, remplira la fonction de secrétariat à la CNDU. Grâce au compte spécial lié à la

taxe sur la valeur ajoutée dont il assure la gestion, le Ministère de l'Intérieur a les moyens financiers de

soutenir le renforcement des capacités au sein des collectivités locales

48. Amélioration généralisée et multi-niveau de l'expertise nationale dans le secteur des

déplacements urbains. Le développement des ressources humaines est également une des priorités du

gouvernement. À court terme, l'attention de ce programme gouvernemental s'est porté sur la formation

d'un groupe d'une cinquantaine de spécialistes des déplacements urbains qui seront les responsables

techniques des principales villes et participeront activement à la préparation des stratégies

multimodales des déplacements urbains. Ces derniers forment le noyau d'experts nationaux chargés de

partager une vision et une approche communes pour le secteur. Un premier programme de formation a

été mené à bien en 2008 pour ce groupe en vertu d'un financement de l'aide française et d'une

contribution importante de la Banque. Ce programme a été reproduit en 2010 par un financement

public intégral. Au-delà de ces actions à court terme, le gouvernement a l'intention d'élaborer et de

mener a bien un vaste programme de formation sur cinq ans dans les déplacements urbains,

notamment la formation continue pour le personnel des collectivités locales, la formation des élus

locaux, et des programmes de haut niveau dans quelques universités et les écoles d'ingénieurs. Le

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financement du renforcement des capacités des administrations locales a été, et doit continuer d'être,

une priorité pour le Ministère de l'Intérieur. En outre, un plan d'action sera mis en œuvre pour établir

un processus continu d'apprentissage et une communauté de pratiques pour le personnel des

déplacements urbains par le partage d'expériences, la diffusion de meilleures pratiques internationales,

et l'encouragement du réseautage.

Améliorer l'efficacité et accroître l'offre de services de déplacements urbains et des

infrastructures

49. Promotion des transports publics. Le gouvernement a reconnu le rôle clé des transports

publics et la nécessité d'améliorer sa performance de façon à s'assurer que les systèmes de transport

subviennent efficacement à la demande de la population en termes de volume et de qualité. Pour cela,

le programme gouvernemental comprend la promotion de mesures techniques, organisationnelles et

réglementaires ainsi que des investissements visant à développer l’offre de services, à s'assurer que les

coûts sont compatibles avec la capacité des clients à payer, et à améliorer la coordination entre les

divers modes de transports publics. Dans les grandes agglomérations urbaines, la création de systèmes

de transport en commun sera encouragée, en fonction de la justification économique et sociale de ces

systèmes.

50. Restructuration des services de bus et contrats des opérateurs. Dans cette politique générale

de promotion des transports publics, le gouvernement s'est engagé à améliorer la performance des

réseaux de bus et, en particulier, à aider les communes à restructurer les services ainsi que les contrats

des opérateurs le cas échéant. Dans la plupart des villes, la politique est que les services de bus sont

fournis par un opérateur de bus privé unique en vertu d'un accord de concession. La concurrence est

donc « pour le marché » plutôt que « dans le marché », ce qui est conforme aux bonnes pratiques

internationales. La loi 54.05 fournit un cadre juridique adéquat à cet effet et les concessions existantes

seront progressivement réorganisées pour se conformer au nouveau cadre. L'approvisionnement de

services d'autobus sera également déterminé par contrat, conformément aux plans directeurs de

déplacements urbains multimodaux. Le Ministère de l'Intérieur a développé une solide connaissance

et une expérience approfondie dans la prestation de services publics grâce à des partenariats public-

privé. Il a la capacité technique et financière d'aider les communes à restructurer les systèmes

d'autobus et les opérateurs.

51. La récente réorganisation des services d'autobus de Rabat-Salé-Témara en vertu d'une

nouvelle concession unique attribuée à un opérateur international et la restructuration du réseau

d'autobus et des opérateurs de bus à Casablanca ont constitué de grands changements dans le domaine.

Celles-ci ont été menées conjointement par le Ministère de l'Intérieur et les collectivités locales

concernées. Elles ont été conçues d'une manière globale et incluent des mesures techniques et

opérationnelles, des investissements dans le matériel roulant et les infrastructures, et des dispositions

contractuelles, sociales et financières.

52. Amélioration du cadre réglementaire et institutionnel pour les partenariats public-privé.

Dans un contexte plus large d'amélioration de la prestation des services publics (pas seulement les

transports en commun), le gouvernement se penchera sur les lacunes qui subsistent dans le cadre

juridique établi par la loi 54.05. Un règlement de mise en œuvre a déjà été promulgué pour clarifier

les procédures de sélection des prestataires de services privés, mais aussi les principales stipulations

des contrats de concession. Les prochaines étapes consisteront à (i) rédiger des contrats types (qui

tiendront compte de l'expérience acquise ces dernières années), et (ii) améliorer les procédures de

gestion et de suivi de ces contrats par les autorités locales, et leurs capacités pour ce faire.

53. Financement des services de déplacements urbains et des infrastructures. L'augmentation du

volume de financement et l'élaboration de mécanismes d'attribution des ressources plus efficaces sont

également mis en place à l'intention des déplacements urbains dans le cadre du budget national. Dans

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le cadre d'un processus de rationalisation des investissements publics par les communes, des plans

d'investissement multisectoriels (« plans de remise à niveau ») ont été approuvés dans la plupart des

grandes villes ces dernières années, et elles comprennent généralement une composante importante

d’infrastructures routières en milieu urbain ainsi qu'une meilleure utilisation de l'espace public. Ces

plans sont financés par les collectivités locales et, dans une large mesure, par les organismes du

gouvernement, notamment par le biais des subventions attribuées aux collectivités locales basées sur la

TVA. À l'avenir, il faut s'attendre à ce qu'une plus grande partie de ces plans finance des projets

d'amélioration des transports publics. En outre, le Ministère des Finances a accepté le principe que les

grands investissements essentiels dans les infrastructures pour les déplacements urbains soient en

partie financés par le budget national au cas par cas, selon l'impact socio-économique de ces projets.

Dans ce contexte, des allocations très importantes ont déjà été approuvées pour la construction des

lignes de tramway à Rabat-Salé et Casablanca. Enfin, le FEC s'apprête à augmenter le nombre de

prêts octroyés dans le secteur des déplacements urbains.

54. Afin de justifier l'affectation des fonds aux communes, assurer que la priorité est donnée aux

investissements à la fois justifiés et bien planifiés, tout en incitant les communes à développer le cadre

institutionnel et stratégique des déplacements urbains tel qu'il est stipulé aux paragraphes 45 et 46

(voir ci-haut), le Ministère de l'Intérieur a défini des critères d'éligibilité des investissements qui

pourront bénéficier d'un financement du gouvernement à l'avenir. Ces critères comprennent la

préparation préalable des plans directeurs de déplacements urbains multimodaux, l'adoption de

programmes d'investissement prioritaires à moyen terme et les plans de financement connexes, et le

renforcement de la gestion des déplacements urbains au niveau local. On donnera également la

priorité aux projets ayant un impact social élevé et un effet positif sur l'environnement.

55. Un fonds doté d'une enveloppe annuelle d'environ 25 millions de dollars US a également été

créé au sein du budget national pour encourager les opérateurs de bus à (i) renouveler leurs parcs de

véhicule et à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et (ii) améliorer la qualité des services,

notamment ceux concernant les itinéraires les plus empruntés par les étudiants et les écoliers. Le

programme gouvernemental compte renouveler ce fonds dans les années à venir.

56. Amélioration de la gestion de la circulation, du stationnement et gestion du patrimoine

routier. L'objectif du programme gouvernemental est de développer la capacité et l'expertise locale

pour organiser et gérer adéquatement la circulation, le stationnement ainsi que le patrimoine routier

dans le cadre de bonnes stratégies multimodales des déplacements urbains. Le gouvernement entend

également renforcer le rôle et les capacités des agents affectés à la circulation. À ces fins, le

gouvernement a préparé un plan de priorités d'action quinquennal, élaboré par des consultations entre

les ministères concernés et plusieurs communes.

Améliorer la viabilité environnementale et sociale du secteur des déplacements urbains

57. Augmentation de l'offre de transport « verte ». Les ministères des Finances et de l'Intérieur et

les autorités publiques locales, effectuent des investissements importants dans d'autres modes de

transport publics tels que les réseaux ferroviaires légers (tramways) à Casablanca à Rabat-Sale. Il

existe d'autres projets de systèmes de transports plus propres, certains avec l'appui du Fonds pour les

technologies propres, comme un système de réseau de bus rapides et/ou de trains de banlieue pour

l'agglomération de Casablanca.

58. Réduction des retombées négatives du secteus des déplacements urbains sur les émissions

de GES et la qualité de l'air. Le gouvernement a déjà pris des mesures visant à améliorer la qualité de

l'essence et du diesel, tel qu'indiqué dans la section III A de ce document. Il poursuit également les

réformes des centres de visites techniques des véhicules en mettant en œuvre des nouvelles procédures

d'exploitation basées selon un nouveau système informatique sécurisé, et en ouvrant de nouveaux

centres de visites techniques à divers endroits du Maroc, tout en assurant un contrôle et un suivi de la

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qualité de ces centres. Tous les opérateurs, notamment les opérateurs de transport public, seront

soumis à ces inspections. En outre, le programme du gouvernement appelle à la révision des seuils

d'émission en vigueur pour les véhicules en circulation et la définition de normes d'émissions en

fonction du type de véhicule. Enfin, le gouvernement a l'intention de renouveler son programme pilote

actuel d'incitations visant à promouvoir le renouvellement du parc de taxis. Le programme comprend

des enveloppes importantes pour inciter les utilisateurs à se débarrasser de leurs vieux véhicules

polluants. Le gouvernement continuera aussi à aider les opérateurs de bus à financer l'achat de

véhicules économiques et à faibles émissions.

59. La contribution des déplacements urbains dans l'intégration sociale. Le Maroc a signé et

ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), qui

contient des exigences claires en matière d'accessibilité (Article 9). Le Gouvernement tient également

à améliorer la sécurité routière en milieu urbain, en particulier la sécurité des piétons, et l'amélioration

de l'accessibilité peut contribuer à ces efforts. Dans ce contexte, le programme gouvernemental

comprend l'établissement du cadre institutionnel et réglementaire nécessaire pour aborder les questions

d'accessibilité, fournir les outils techniques adéquats aux parties prenantes, en particulier les

communes, et pour sensibiliser l'ensemble des intéressés. Le gouvernement définira également les

critères d'accessibilité, et mettra en œuvre des projets d'accessibilité pilotes dans les villes marocaines.

C. CONSULTATION ET PROCESSUS PARTICIPATIF

60. La préparation du programme de réforme du gouvernement pour le secteur a demandé de

nombreuses consultations avec les parties prenantes : les représentants des grandes villes, mais

aussi des universitaires, chercheurs, consultants, opérateurs de services de transport, et

organisations de la société civile. La conférence de Skhirat de 2008 - Étape clé dans la formulation

de la stratégie du gouvernement - a réuni environ 300 participants aux intérêts, domaines d'expertise et

représentations divers. Depuis, d'autres colloques ont donné l'occasion aux intervenants de débattre

des questions et des priorités du secteur des déplacements urbains. Ce fut le cas en particulier pour le

séminaire d'Agadir de 2009 sur la coopération décentralisée et lors de la conférence Africités de 2010

à Marrakech. La préparation des plans de déplacements urbains à Casablanca, Rabat-Salé-Témara, et à

Marrakech comprenait également des enquêtes très détaillées sur l'utilisation des modes de transports

par les premiers intéressés (les passagers), ce qui a permis de fournir une mine de renseignements

classés par milieu social, sur la façon dont les gens utilisent les systèmes de déplacements urbains, les

montants qu'ils y consacrent, leurs besoins, et leur idées d'amélioration. Des enquêtes menées à

Casablanca ont très bien démontré la mauvaise performance des transports publics.

61. Récemment, le gouvernement a également organisé des consultations à la fois plus

spécifiques et plus détaillées. Une conférence nationale s'est tenue à Marrakech en avril 2010 pour

aborder les questions et les solutions pour améliorer l'accessibilité des personnes à mobilité réduite.

Elle comprenait un grand groupe de représentants des administrations centrales et locales et la société

civile. Par ailleurs, en juillet 2010, un atelier a été organisé par le Ministère de l'Intérieur pour

partager les connaissances et les expériences des représentants des villes ayant élaboré (ou

commençant à élaborer) des plans de déplacements urbains. De plus, un groupe de travail réunissant

des participants des grandes villes et les ministères concernés a été créé pour débattre des problèmes

spécifiques liés à la circulation et au stationnement, mais aussi à la qualité de l'air. Enfin, dans le

cadre de la réorganisation des services de bus pour l'agglomération de Rabat-Salé-Témara, des

consultations ont eu lieu avec des représentants du personnel des anciens opérateurs.

62. La Banque a non seulement participé au processus décrit plus haut mené par le

gouvernement selon le cas, mais elle a également recueilli beaucoup d'informations utiles sur les

thèmes de ce PPD par le biais de consultations qu'elle a organisé elle-même. Ce fut notamment le

cas lors de la préparation de l'étude d'impact sur la pauvreté et les aspects sociaux, mais aussi dans le

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cadre de l'étude récente sur les problématiques hommes-femmes et les déplacements urbains à

Casablanca. Dans les deux études, des groupes de discussion ont eu lieu avec un grand nombre

d'utilisateurs de transports urbains. Dans la seconde étude, des enquêtes auprès des utilisateurs ont

également été menées auprès d'un échantillon d'environ huit cents personnes. En outre, en 2009-2010,

lors de la préparation du PPD, l'équipe de la Banque a rencontré des élus locaux dans plusieurs

grandes villes du Maroc (Casablanca, Rabat, Salé, Marrakech, Tanger et Fès). L'équipe a également

organisé des discussions de groupe dans le cadre de la mission d'évaluation avec les représentants de la

société civile ainsi que des universitaires, des consultants et des chercheurs. À un niveau plus général,

le processus de consultation mené lors de la préparation de la Stratégie de partenariat-pays pour le

Maroc (CPS) a souligné plusieurs domaines pertinents pour cette opération. L'amélioration de la

gouvernance a par exemple été considérée comme un point d'entrée nécessaire pour améliorer

l'efficacité et la transparence de l'action publique, en particulier pour une meilleure prestation des

services. L'amélioration des systèmes de transports urbains a été mentionnée de façon informelle

comme un service clé dans l'accès à une meilleure éducation et à l'emploi.

63. Ces consultations ont contribué à façonner le programme du gouvernement ainsi qu'à

sélectionner les mesures prioritaires financées par le PPD. Ils ont notamment souligné l'importance

de renforcer le cadre institutionnel au niveau local ainsi que les outils techniques à la disposition des

autorités locales puisque ces dernières prennent la plupart des décisions opérationnelles et

d'investissement clés. Toutefois, des consultations ont également permis de révéler le besoin et la

demande locale de soutien par le gouvernement pour à la fois améliorer la performance institutionnelle

et pour financer les investissements. Le programme du Gouvernement ainsi que le PPD tiennent

compte de ceci. Les consultations ont également permis de révéler une profonde préoccupation

générale quant aux transports publics pour lesquels un très grand nombre de citoyens sont entièrement

dépendant pour se rendre au travail et accéder aux services publics, et sur l'importance d'améliorer les

performances du transport public. Il s'agit d'un élément clé du programme du gouvernement et du

PPD. Ces consultations ont, en outre, renforcé la compréhension des autorités sur la congestion

routière et la mauvaise qualité de l'air en tant que problèmes importants pour les citoyens en raison de

leur impact direct sur la qualité de vie ainsi que sur les activités économiques, comme le tourisme.

Certaines des mesures dans ces domaines, parfois entamées avant l'élaboration du programme du

gouvernement et le PPD, ont été incorporées. Enfin, les consultations avec les ONG concernées ont

montré qu'il restait encore beaucoup à faire pour répondre aux besoins des personnes à mobilité

réduite - ce qui a été le principal moteur dans la préparation de la composante sur ce thème du

programme du gouvernement et du PPD.

IV. APPUI DE LA BANQUE AU PROGRAMME DU GOUVERNEMENT

A. LIEN VERS LE CPS

64. Le CPS FY10-13 discuté par le Conseil d’administration de la Banque en janvier 2010

décrit en détail le projet de PPD. Le CPS a été conçu dans le but d'aider le gouvernement à atteindre

ses objectifs prioritaires à moyen terme, de façon aussi flexible que réactive. Il s'articule autour de

trois grands axes. Le premier se concentre sur des activités qui encouragent la croissance, la

compétitivité et l'emploi, notamment en favorisant la stabilité macro-économique et en faisant la

promotion du développement du secteur privé comme moteur de la croissance. Le deuxième pilier

soutient l'amélioration de l'accès et de la qualité des services publics, notamment le développement des

institutions et des systèmes de gestion. Le troisième pilier vise à assurer que le développement du

Maroc peut être durable et répond aux défis liés aux ressources naturelles et au changement

climatique. En outre, le CPS met fortement l'accent sur l'agenda de gouvernance qui doit être intégré

dans l'ensemble du programme de la Banque. Le projet de PPD à l'intention du secteur des

déplacements urbains viendrait appuyer ces trois piliers stratégiques : (i) en réduisant les coûts de

transport et en améliorant la mobilité des personnes et des marchandises, ce qui favoriserait la

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compétitivité, tout en créant un cadre satisfaisant pour favoriser l'emploi et les investissements visant à

stimuler la croissance; (ii) en améliorant la qualité et l'efficacité des services de déplacements urbains,

notamment en mettant en place des institutions plus efficaces, et (iii) en améliorant le développement

durable et réduisant les émissions de GES. Le projet de PPD contribuerait également à mettre en

place des réformes croisées pour le développement des collectivités locales, la gouvernance et les

partenariats public-privé.

65. Avec les PPD récents octroyés dans le secteur de la gestion des déchets solides, le PPD

proposé s'inscrit dans le cadre de la relation croissante entre la Banque et le Gouvernement dans le

domaine de la décentralisation. En effet, le rééquilibrage des relations entre les autorités centrales et

locales est devenu un objectif clé au Maroc, que la population appuie fortement. Ceci est

particulièrement important pour un service public comme les transports urbains qui a un impact

immédiat et très visible sur la qualité de vie des populations et l'efficacité des entreprises. Le

programme de réforme du secteur contribue beaucoup à renforcer les capacités des autorités locales et

à fournir un cadre réglementaire et les outils techniques adéquats au niveau local. Le travail d'analyse

de la Banque a montré que ces mesures sont des plus essentielles pour réussir la décentralisation.

B. COLLABORATION AVEC LE FMI ET D'AUTRES BAILLEURS DE FONDS

66. La Banque mondiale et le FMI maintiennent une étroite collaboration au Maroc. Des

contacts réguliers ont lieu entre le FMI et les équipes de la Banque Mondiale, ils sont souvent assortis

de discussions sur les programmes de travail respectifs, les priorités des pays, les derniers

développements et les perspectives récentes, et reflètent le poids croissant des PPD dans le portefeuille

marocain de la Banque. La collaboration entre le Fonds et la Banque s'est faite sans heurts, le tout

assorti d'une compréhension générale de la répartition du travail et une évaluation partagée des grands

défis macroéconomiques que connaît le pays.

67. Lorsque c'est nécessaire, le Fonds participe aux réunions de revue de projet organisées par

la Banque. Inversement, l'équipe de la Banque a contribué à la mission de consultation au Maroc sur

l'article IV du FMI en 2009. Les travaux d'analyse menés actuellement par l'équipe du FMI, qui ont

été salués par les homologues de la Banque, mettent l'accent sur les perspectives à moyen terme des

finances publiques au Maroc et les conséquences macroéconomiques de la crise financière mondiale et

du ralentissement économique. Les consultations les plus récentes du Maroc sur article IV ont été

discutées par le Conseil du FMI et ont été achevées le 25 janvier 2010.

68. L'opération de DPL envisagé a été préparée en consultation avec les bailleurs de fonds

actifs dans le secteur des déplacements urbains au Maroc. L'équipe de la Banque a organisé des

consultations, notamment avec les représentants de l'UE, de l'AFD, de la BEI, de la GTZ, et de la

KFW afin d'assurer une parfaite coordination avec les activités en cours, financées par les bailleurs de

fonds et pour partager leurs idées sur les priorités et les contraintes des réformes. Il existe un

consensus dans la communauté des donateurs selon lequel des réformes sont nécessaires dans le

secteur des déplacements urbains, visant en particulier l'amélioration du cadre institutionnel et

réglementaire, et le renforcement des capacités locales. L'AFD et la BEI travaillent actuellement sur

des activités spécifiques dans le secteur, principalement dans le financement et l'assistance technique

pour la ligne de tramway de Rabat-Salé. L'équipe de la Banque a assuré une étroite coordination avec

ces deux entités. En outre, l’équipe de la Banque a échangé de nombreuses informations avec

plusieurs des communes françaises qui fournissent actuellement un appui technique à certaines des

plus grandes villes marocaines par le biais d'accords de coopération décentralisés.

C. RELATIONS AVEC LES AUTRES OPÉRATIONS DE LA BANQUE

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69. L'engagement de la Banque dans le secteur des déplacements marocain a été fructueux.

Dans la première moitié de la décennie, la Banque a assisté avec succès le gouvernement dans ses

réformes des ports et des chemins de fer en chapeautant des projets d'investissement dans ces secteurs

et en fournissant des services analytiques et consultatifs. Le dialogue est aujourd'hui renouvelé dans

ces secteurs. La Banque maintient également son soutien à de vastes programmes du gouvernement

sur les routes rurales et a un engagement continu dans le secteur routier. L'engagement de la Banque

dans le secteur des déplacements urbains au Maroc a commencé en 2006, suite à une demande du

Ministère de l'Intérieur pour des analyses de diagnostic et de recommandations. Des précisions sur

cette évaluation en profondeur, qui a mené à la demande de PPD pour le programme de déplacements

urbains, se trouvent dans la section IV. E. ci-dessous. En outre, la Banque est impliquée dans les

questions de changement climatique et d'efficacité énergétique dans le secteur des transports,

notamment les déplacements urbains, dans une éventuelle opération soutenue par le Fonds pour les

technologies propres (Clean Technology Fund). La SFI a également montré son intérêt dans un

engagement dans le secteur des transports urbains par un soutien aux concessionnaires privés de

services d'autobus.

70. Le Maroc a engagé une série de PPD sectoriels pour l'eau, l'énergie, l'administration

publique, les finances, l'éducation et la gestion des déchets solides ces dernières années. Des

approches cohérentes ont été adoptées pour tous ces PPD et reconnaissent la nécessité d'améliorer le

cadre juridique et institutionnel tout en assurant une coordination aussi efficace que constante pour le

programme de réforme. Les récents prêts I et II octroyés dans le cadre de projets de gestion des

déchets solides (mars 2009 et décembre 2010, respectivement) sont particulièrement pertinents vis-à-

vis du prêt proposé, car ils portaient eux aussi sur l'augmentation de la portée, de l'efficacité et de la

viabilité d'un service d'infrastructure publique essentiel. La conception de la proposition de PPD est

étroitement liée à celle des prêts sur la gestion des déchets solides. Il partage la même approche en

termes de renforcement du rôle du gouvernement ainsi que le cadre dans lequel les collectivités locales

et les opérateurs privés opèrent.

D. ENSEIGNEMENTS TIRÉS

71. La conception du programme tient compte de l'expérience acquise dans le cadre des prêts

sectoriels mentionnés précédemment au Maroc, ainsi que dans les PPD d'infrastructure dans

d'autres pays. Les principaux enseignements tirés sont résumés ci-après.

72. L'engagement du gouvernement dans ce programme est essentiel. L'expérience a montré

que les prêts efficaces assuraient cet engagement dès le début par une coopération étroite avec les

agences d'exécution au moment de la conception du projet. Les homologues marocains ont

généralement le savoir-faire pour préparer et réaliser des investissements importants. Au contraire,

l'amélioration des cadres politiques et réglementaires, avec le renforcement des capacités

institutionnelles nécessaire qu'il implique est toujours considérée comme une tâche difficile. À cet

égard, le gouvernement apprécie l'instrument de prêt PPD, car il apporte un soutien essentiel à ces

questions institutionnelles et de réforme. L'expérience de la Banque dans le soutien de vastes réformes

sectorielles notamment dans les pays à revenu intermédiaire similaires est également perçue comme

une bonne valeur ajoutée.

73. L'établissement d'un consensus entre les parties prenantes, en particulier les divers

organismes gouvernementaux, est crucial. La plupart des prêts PPD comprennent des réformes

impliquant plusieurs parties prenantes dans divers ministères et organismes gouvernementaux aux

niveaux national et local. Assurer l'engagement et la coopération des diverses parties prenantes est

donc essentielle pour le bon déroulement et la réussite des réformes proposées. L'expérience à ce jour

vis-à-vis des PPD au Maroc a montré que la Banque peut jouer le rôle de catalyseur dans la promotion

de la coordination entre les parties prenantes, et que son engagement contribue à garantir que les

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principaux organismes gouvernementaux, aux niveaux central et local, coopèrent efficacement pour

mener à bien les réformes du secteur.

74. Capacité financière et technique des collectivités locales à mettre en œuvre les réformes.

Au Maroc comme dans la plupart des pays, les collectivités locales jouent un rôle essentiel dans la

mise en œuvre et le suivi des réformes des déplacements urbains, mais ils n'ont pas la capacité

technique et financière nécessaire pour soutenir ces réformes complexes. Le projet de PPD comprend

des mesures, à mettre en œuvre par le gouvernement, visant à renforcer les capacités des collectivités

locales. Ces mesures comprennent la formation, l'assistance technique et le renforcement

institutionnel.

75. La stabilité du personnel de l'unité de mise en œuvre est importante. L'expérience de la

Banque montre aussi que la continuité et la globalité du processus de réforme, qui est particulièrement

important dans les réformes institutionnelles complexes, peut s'avérer insatisfaisante en raison de

changements fréquents de l'équipe responsable de la mise en œuvre. L'impact des changements de

personnel est toutefois mitigé lorsque les objectifs sont clairement définis et lorsque des arrangements

sont en place pour assurer le suivi des progrès.

76. Il est important d'assister la mise en œuvre de la réforme en assurant une surveillance

étroite, un suivi et l'évaluation continue de la réforme du secteur, et la poursuite du dialogue de

haut niveau. Comme c'est le cas dans la plupart des pays, les réformes sectorielles sont complexes et

évoluent constamment. Dans bien des cas, elles s'étalent sur une longue période de temps. Alors que

PPD soutiennent des mesures spécifiques de réforme et assurent leur mise en œuvre, l'aboutissement

de ces mesures exige un suivi continu. En outre, le succès global des réformes dans la transformation

d'un secteur dépend d'actions souvent hors de la portée et du mandat du PPD, quoique

complémentaires. Par conséquent, la réalisation de réformes globales sectorielles exige un

engagement continu de haut niveau et le dialogue politique avec les principaux intervenants.

E. ÉLÉMENTS D'ANALYSE

77. D'importants travaux d'analyse ont été produits dans les déplacements urbains dans le

cadre du programme d’appui analytique de la Banque. Ce travail a amélioré la visibilité et a souligné

l'importance des déplacements urbains au Maroc. Dans le cadre de ce travail, des notes sectorielles

ont été rédigées, dont cinq rapports thématiques de diagnostic sur les déplacements urbains (2006),

une étude sur les systèmes urbains de financement des transports (2007), et une évaluation des

possibilités d'investissement pour Casablanca (2008). Plusieurs ateliers et séminaires de haut niveau

ont également été organisés grâce au soutien important du précurseur du Centre de Marseille pour

l’Intégration en Méditerranée, notamment la conférence internationale de Skhirat avec la participation

de la plupart des intervenants du secteur. En outre, des visites techniques à l'intention des experts et

des décideurs marocains ont été organisées en Tunisie (2007), en France (2008), et au Brésil (2008).

Tous ces efforts ont abouti à l'élaboration et à la diffusion à un large public du rapport stratégique de la

Banque sur le secteur des déplacements urbains au Maroc (avril 2008). Ce rapport, ainsi que des

études menées par le gouvernement, notamment les plans d'urbanisme de déplacements urbains de

Casablanca et de Rabat et le diagnostic du secteur pour sept grandes et moyennes villes, a fourni la

base analytique pour le programme du Gouvernement et le PPD. Récemment, la Banque a également

mené à bien un travail analytique sur le handicap et les déplacements urbains, pour appuyer la

composante connexe du DPL, ainsi que sur les problématiques hommes-femmes et les déplacements

urbains à Casablanca, qui a fourni une référence de base sur ce sujet ainsi que des propositions

concrètes pour permettre aux systèmes de transports urbains de mieux servir les besoins spécifiques

des femmes.

78. Une aide d'analyse et de conseil supplémentaire sera nécessaire pour faciliter la mise en

œuvre des réformes proposées. Les travaux antérieurs ont permis d'établir une bonne compréhension

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des questions clés du secteur et les avantages économiques et sociaux des réformes. Toutefois, la mise

en œuvre de ces réformes, notamment le renforcement des institutions, l'élaboration de systèmes de

gestion et d'information, et la préparation de documents de référence techniques et de guides exigent

une assistance et un transfert des connaissances considérables. Cela devra être mené à bien en étroite

coordination et avec l'appui d'autres donateurs.

V. PROPOSITION DE PPD POUR LE SECTEUR DES DÉPLACEMENTS URBAINS

AU MAROC

A. DESCRIPTION DE L’OPERATION

79. La proposition de PPD a été conçue pour fournir un budget et un soutien technique à la

mise en œuvre du programme de réforme du secteur des déplacements urbains. Son objectif ultime

est d'améliorer l'efficacité des déplacements urbains dans les grandes villes pour, en bout de ligne,

promouvoir la croissance économique, le développement social, et la qualité de vie d'une manière

durable pour les citoyens urbains du Maroc. Le PPD proposé serait une opération de tranche unique.

Il a été préparé avec le gouvernement en étroite coordination avec son programme global de réforme

afin de permettre une pleine appropriation du processus, des mesures et des résultats, et de s'assurer

qu'ils s'inscrivent dans un cadre de changements satisfaisant sur le moyen terme. La proposition de

prêt s'articule autour (i) des actions qui répondent aux faiblesses structurelles clés du secteur, en

particulier son cadre institutionnel, (ii) des mesures clés de mise en œuvre, notamment dans les deux

plus grandes régions urbaines du pays, Casablanca et Rabat-Salé-Témara, et (iii) de la clarification et

de l'adoption de stratégies s'inscrivant dans une toute nouvelle thématique : l'accessibilité des

personnes à mobilité réduite. Le montant du prêt proposé est de 100 millions d'Euros. Aucun

cofinancement par d'autres bailleurs de fonds n'a été identifié, quoiqu'il soit toutefois possible

d'intégrer les autres partenaires de développement pour venir appuyer les objectifs du prêt par le

renforcement des capacités et le financement des investissements au niveau local.

80. Le PPD proposé s'inscrit dans une large participation de la Banque dans le secteur des

déplacements urbains du Maroc. Cette participation, qui est adaptée aux priorités du gouvernement,

comprend le soutien technique dans la conception des réformes sectorielles spécifiques, le transfert de

connaissances en particulier sur les bonnes pratiques dans les pays à revenu intermédiaire, un appui

dans le rééquilibrage des relations entre les administrations centrales et locales, la coordination des

réformes du secteur avec les grandes réformes entamées par le gouvernement dans le domaine du

changement climatique, et qu'il entend approfondir, et l'introduction de nouvelles technologies

prometteuses, notamment pour améliorer l'efficacité des transports publics et réduire les émissions de

GES. L'appui sera fourni en coordination avec d'autres partenaires internationaux par recours à un

instrument approprié, notamment des SIL ou d'autres PPD. La Banque continuera à répondre aux

priorités des gouvernements central et local et assurera son soutien dans une perspective à long terme.

81. Les mesures préalables au PPD, leurs relations avec les piliers et les activités détaillées du

programme de réforme du gouvernement, et leurs résultats attendus et indicateurs liés sont décrits

dans la matrice de politique du programme - à l'annexe 2. Ces mesures préalables sont également

résumées dans l'encadré ci-dessous et leur importance est expliquée dans la section suivante

« Domaines d'action ».

Encadré 2 : Principales mesures préalables au PPD

Mesure préalable 1. L’Autorité organisatrice des déplacements urbains de l'agglomération de Casablanca est

devenue pleinement opérationnelle grâce à (i) l'adoption par son conseil d'administration d'un plan de travail

prioritaire et d'un budget adéquat, (ii) le recrutement d'experts techniques, et (iii) le lancement d'études détaillées

de restructuration du réseau de bus et de gestion du trafic.

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- 30 -

Mesure préalable 2. Le ministre de l'Intérieur a émis une circulaire datée du octobre 2010, instituant la

Commission nationale des déplacements urbains (CNDU).

Mesure préalable 3. La Division des déplacements urbains et du transport de la Direction Générale des

Collectivités Locales (DGCL) au sein du Ministère de l'Intérieur est devenue pleinement opérationnelle par : (i)

l'adoption par le Gouverneur, Directeur de la programmation et de l’équipement de la DGCL, d'un plan de travail

prioritaire, et (ii) le recrutement d'experts techniques.

Mesure préalable 4. Le Ministère de l'Intérieur a exécuté un programme de formation pour un groupe de base

de gestionnaires dans le domaine des déplacements urbains.

Mesure préalable 5. Le contrat entre les communes concernées de l'agglomération de Rabat-Salé-Témara et le

nouvel opérateur de services de bus, Staréo, est entré en vigueur le 29 octobre 2009.

Mesure préalable 6. Les mesures suivantes ont été prises pour restructurer les services d'autobus dans

l'agglomération de Casablanca: (i) la signature d'une convention entre la municipalité de Casablanca et

l’opérateur des services d’autobus, M'Dina Bus, pour l'octroi d'une subvention de 200 000 000 DH pour l'achat

de nouveaux autobus et la mise en œuvre d'un plan de réduction des effectifs; (ii) l'approbation d'un changement

dans la structure du capital de M'Dina Bus, (iii) l'approbation d'une convention d'investissement entre l'Etat et

M'Dina Bus, et (iv) la notification aux anciens opérateurs d'autobus de la fin de leurs contrats.

Mesure préalable 7. Le Ministre de l'Intérieur a émis un Arrêté en date du 25 août 2010 définissant le processus

de sélection des délégataires de services publics, conformément à la loi 54.05 en date du 16 février 2006, et les

principales clauses des contrats de concession..

Mesure préalable 8. Le Ministère de l'Intérieur a émis une circulaire datée du 4 novembre 2010, définissant les

critères d'éligibilité pour le financement public de projets d'investissement dans les déplacements urbains.

Mesure préalable 9. Le Ministère de l’Equipement et des Transports a terminé la restructuration des centres de

visites techniques en prenant les mesures suivantes : (i) signature d’un contrat avec un troisième opérateur

national pour appuyer les centres de visites techniques existants ; (ii) mise en place d’un processus électronique

automatisé de préparation des procès verbaux de visite technique ; et (iii) signature d’un contrat avec une firme

internationale pour l’audit des centres de visites techniques.

Mesure préalable 10. Le Ministère du Développement Social, de la Famille, et de la Solidarité en consultation

avec les ministères concernés, a finalisé son plan d'action visant l'amélioration de l'accessibilité des personnes à

mobilité réduite dans le secteur des déplacements urbains, et a organisé un séminaire national pour accroître la

sensibilisation sur ce sujet et diséminer le plan d'action.

B. DOMAINES D'ACTION

Améliorer la gouvernance du secteur des déplacements urbains

82. Mesure préalable 1. L'autorité organisatrice des déplacements urbains de l'agglomération

de Casablanca est devenue pleinement opérationnelle. Un programme de travail robuste et un budget

adéquat pour 2010 ont été approuvés par le conseil d'administration de l'agence en février 2010. Un

groupe d'experts des déplacements urbains a également été recruté et a commencé à travailler en août

2010. Par ailleurs, une étude à grande échelle portant sur la restructuration du réseau bus de

l'agglomération a été entamée en octobre 2010, et une autre étude essentielle sur la gestion du trafic

doit être lancée en janvier 2011. Avant que ces mesures soient prises, l'autorité organisatrice des

déplacements urbains de l'agglomération de Casablanca, créée en juillet 2008, n'avait ni les ressources

humaines, ni des priorités définies, ni les outils d'analyse nécessaires pour mener à bien un travail

efficace. L'expérience dans la plupart des grandes villes des pays à revenu intermédiaire ayant réussi à

surmonter leurs problèmes des déplacements urbains révèle que la présence d'une autorité

organisatrice des déplacements urbains efficace est cruciale. Ceci est confirmé par la propre

expérience de la Banque.

83. Mesure préalable 2. Le Ministère de l'Intérieur a émis le 14 octobre 2010 une circulaire,

instituant la Commission nationale des déplacements urbains (CNDU). Cette nouvelle institution,

30

Avril 2

008

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au niveau des directeurs de départemens, aura plusieurs fonctions importantes dans le développement

harmonieux du secteur des déplacements urbains au Maroc. Elle permettra notamment de s'assurer

que les stratégies des principaux ministères impliqués dans le secteur soient aussi cohérentes que

complémentaires. Elle fournira également un forum technique pour évaluer rapidement et de manière

uniforme et collégiale des projets d'investissement proposés par les collectivités locales pour toutes les

contributions de financement issues du budget national. Elle assurera enfin le suivi des progrès

accomplis dans le développement du secteur au fil du temps. La CNDU veillera donc à ce que le

gouvernement joue un rôle de soutien efficace auprès des autorités locales dans leurs activités

quotidiennes dans le secteur.

84. Mesure préalable 3. La Division des déplacements urbains et du transport de la DGCL, est

devenue pleinement opérationnelle. Les experts principaux de la division ont été nommés et un plan

des travaux prioritaires a été adopté pour répondre adéquatement à l'ensemble des problématiques que

la division devra aborder. Cette dernière est devenue le point focal technique pour l'action du

gouvernement dans le secteur, et elle est complémentaire de la CNDU dont elle assurera le secrétariat.

La division a récemment prouvé son utilité dans sa façon de gérer les programmes gouvernementaux

dans le secteur, notamment sur le fonds pour la préparation des plans de déplacements urbains,

d’évaluer les grandes propositions d'investissements à Casablanca et dans l'agglomération de Rabat-

Salé-Témara, en lançant un plan d'action coordonné visant à améliorer la gestion du trafic, et en jouant

le rôle du point de collecte et de diffusion de l'information dans le secteur.

85. Mesure préalable 4. Le Ministère de l'Intérieur a exécuté un programme de formation pour

un groupe de base de gestionnaires dans le domaine des déplacements urbains. Ce programme de

formation a eu lieu de février à octobre 2010 et comprenait une trentaine de personnes de [ ] villes.

Le programme comprenait cinq séminaires donnés par des experts locaux et internationaux sur les

politiques et la planification dans les déplacements urbains, les transports publics, la gestion du trafic,

et la gestion du stationnement. Un des objectifs principaux était de transmettre aux experts marocains

les enseignements tirés de l'expérience de villes ayant réussi dans les pays à revenu intermédiaire. Ce

programme reproduit un programme similaire réalisé en 2008 grâce au soutien de la Banque et de

l'AFD. Au total, environ cinquante-cinq personnes ont été formées par ces deux programmes. Il s'agit

d'un petit groupe de gestionnaires qui partagent désormais les compétences de base dans le domaine,

une approche commune, et une base de ressource d'information. Ceci est crucial afin d'assurer la

qualité des plans directeurs qui seront bientôt mis en œuvre dans de nombreuses grandes villes, ainsi

que la stabilité et la cohérence des mesures prises ultérieurement. Tout porte à croire que ce groupe

commence à fonctionner comme un réseau et une communauté d’experts.

Améliorer l'efficacité et accroître l'offre de services de déplacements urbains et des

infrastructures

86. Mesure préalable 5. Le contrat avec Staréo, le nouvel opérateur de service de bus à Rabat-

Salé-Témara, est entré en vigueur le 29 octobre 2009. Les services fournis par les anciens opérateurs

informels ont été interrompus et le nouvel opérateur a immédiatement pris le relai du nouveau service

de bus. Une convention d'investissement a également été signée entre le nouvel opérateur et le

gouvernement afin d'engager et d'accélérer l'investissement d'un important parc roulant. Le passage à

cette toute nouvelle organisation a connu quelques difficultés, notamment parce qu'elle a commencé

avant que tous les autobus et les structures nécessaires soient disponibles - ce qui a suscité une vive

opposition des opérateurs précédents. Cette réforme met en œuvre un cadre juridique et institutionnel

harmonieux pour les services de bus dans la deuxième plus grande zone urbaine du Maroc, avec des

normes de service de qualité, un système de gestion et de suivi adéquat, et des processus garantissant

une flexibilité opérationnelle à l'avenir.

87. Mesure préalable 6. Des mesures clés ont été prises pour restructurer les services d'autobus

dans l'agglomération de Casablanca. Le plan prévoyait de nombreuses mesures, dont les plus

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importantes visaient les changements dans la structure du capital de Mdina bus, avec un rôle majeur

joué par la Caisse de Dépôts et de Gestion (CDG), la notification aux anciens concessionnaires de la

résiliation de leurs contrats de services, l'approbation par la municipalité de Casablanca et le Ministère

de l'Intérieur d'une subvention de 25 millions de dollars pour renouveler le parc d'autobus et réduire

les effectifs de Mdina Bus, et signer une convention d'investissement entre le nouvel opérateur Mdina

Bus et le gouvernement pour l'achat d'un imposant parc de nouveaux autobus. Les changements

assurent que l'ensemble des services d'autobus de l'agglomération de Casablanca seront mis en œuvre

dans le cadre juridique de la loi 54.05, placés sous la tutelle d'une seule structure de gestion et de

surveillance, et assurés par un opérateur plus fort et bénéficiant d'une capacité financière adéquate. Le

plan résout également les problèmes qui avaient été laissées en suspens depuis que l'opérateur public

avait interrompu le service en 2004. Comme pour Rabat-Salé-Témara, le résultat attendu devrait se

manifester sous la forme d'un meilleur service à la population, d'une gestion et supervision efficaces,

et d'une bonne synergie entre la l'offre et la demande futures.

88. Mesure préalable 7. Le Ministère de l'Intérieur a signé un Arrêté en date du 25 août 2010

définissant le processus de sélection des délégataires de services publics, conformément à la loi

54.05 en date du 16 février 2006, et les principales clauses des contrats de délégation de services.

Cet arrêté précise notamment les modalités du processus d'appel d'offres, d'évaluation des soumissions

et d'octroi des contrats. Elle spécifie également les principales clauses des contrats de concession. La

préparation de ce règlement a nécessité un long processus de coordination entre tous les départements

ministériels concernés. La qualité du texte final reflète la solide expérience et la compréhension des

partenariats public-privé au Maroc. L'impact, qui sera confirmé surtout sur le long terme, reflétera un

processus de sélection des prestataires privés de services de transport public à la fois équitable,

pleinement concurrentiel et transparent.

89. Mesure préalable 8. Le Ministère de l'Intérieur a émis une circulaire le 4 novembre 2010,

définissant les critères d'éligibilité pour le financement public des projets d'investissement dans les

déplacements urbains. Ces critères sont résumés au paragraphe 55 plus haut. Ils constituent un

incitatif fort pour que les communes développent leurs capacités institutionnelles, mettent en place des

stratégies multimodales pour le secteur et des programmes d'investissement prioritaires, et conçoivent

leurs investissements dans le contexte de ces stratégies. Ils représentent les points clés du programme

de réforme du gouvernement pour le secteur. Ils veilleront à ce que l'aide financière gouvernementale

soit concentrée sur les projets les plus efficaces.

Améliorer la viabilité environnementale et sociale du secteur des déplacements urbains

90. Mesure préalable 9. Le Ministère de l’Equipement et des Transports a achevé la

restructuration des centres de visites techniques des véhicules. La restructuration impliquait la mise

en œuvre des nouvelles procédures d'inspection décrites dans la section III. B. Elles permettent de

réduire sensiblement le risque de fraude par :(i) l'envoi direct et automatique des rapports des mesures

enregistrées par l'équipement d'inspection à des formulaires électroniques sécurisés et standardisés, et

(ii) la transmission électronique des résultats des inspections des nombreux centres directement au

Ministère de l’Equipement et des Transports depuis le lieu où le code-barres des formulaires

électroniques est émis. En conséquence, la qualité de l'inspection des véhicules s'est considérablement

améliorée et le Ministère de l’Equipement et des Transports est en mesure de surveiller la qualité du

parc de véhicules ainsi que les émissions de GES. Le résultat final est un parc de véhicules à la fois

beaucoup plus sur et plus propre.

91. Mesure préalable 10. Le Ministère du Développement Social, de la Famille, et de la

Solidarité, en consultation avec les ministères concernés, a finalisé son plan d'action visant

l'amélioration de l'accessibilité des personnes à mobilité réduite dans le secteur des déplacements

urbains et a organisé un séminaire national pour accroître la sensibilisation sur ce sujet et

disséminer le plan d'action. La conférence nationale sur l'accessibilité dans le secteurs des

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déplacements urbains à l'intention des hauts fonctionnaires du gouvernement et la société civile a eu

lieu à Marrakech en avril 2010. Le projet de plan d'action a été présenté dans le cadre de cette

conférence. Le Maroc est le premier pays de la région MENA à aborder systématiquement les

questions d'accessibilité dans les déplacements urbains et à offrir une grande visibilité sur cette

thématique. Le résultat attendu : des déplacements plus faciles et plus sûrs pour les personnes à

mobilité réduite, augmentant ainsi leur autonomisation et leurs possibilités. Des progrès ont également

été accomplis dans la mise en œuvre de certaines mesures du plan d'action, notamment sur la

sensibilisation et la préparation de notes d'orientation.

VI. MISE EN OEUVRE DE L'OPÉRATION

A. IMPACT SUR LA PAUVRETÉ ET LES ASPECTS SOCIAUX

92. Une étude d'impact sur la pauvreté et les aspects sociaux a été réalisée pour évaluer les

répercussions potentielles de cette opération. L'étude a conclu que les réformes soutenues par le PPD

sont très positives pour les populations marginalisées des centres urbains. En particulier les groupes à

faibles revenus des zones périurbaines ayant besoin de transports publics efficaces et abordables, mais

aussi les personnes aux besoins d'accessibilité - Ces deux groupes sont les premiers à bénéficier de la

réforme.

93. Quatre domaines soutenus par le programme gouvernemental de réforme et le DPL ont des

retombées positives sur les groupes marginalisés :

Avec l'émergence d'organismes de gestion et de planification des déplacements urbains

spécialisés dans les grandes agglomérations urbaines, la planification des déplacements

urbains sera plus efficace après l'évaluation exhaustive des besoins des groupes n'ayan pas

accès aux modes de transport privés. Il s'agira notamment d'améliorer et/ou d'étendre les

solutions de transport abordables, en particulier dans les transports publics.

Avec la restructuration des systèmes de bus des agglomérations de Rabat-Salé-Témara et de

Casablanca et de meilleures relations contractuelles entre autorités locales et opérateurs

d'autobus, les services de transport public, dont de nombreux citoyens à revenu faible à moyen

dépendent, seront améliorés en quantité et en qualité.

Une dimension transversale des questions d'accessibilité sera introduite, ainsi que les normes

d'accessibilité inspirées des meilleures pratiques internationales.

Des normes et standards visant l'amélioration de la qualité de l'air, qui profiteront à des

groupes vivant dans les zones urbaines congestionnées, seront également introduits.

En outre, les tarifs des transports publics, déjà bas par rapport à d'autres pays à revenu intermédiaire,

ne devraient pas augmenter dans le cadre du processus de restructuration grâce aux gains d'efficacité

substantiels que cette restructuration va générer.

94. Le principal impact négatif de la réforme concerne les pertes d'emplois découlant de la

restructuration des systèmes de bus à Rabat et Casablanca, impliquant l'arrêt des opérateurs de

services de transport de bus privés après le transfert de l'exploitation du service à un opérateur

unique dans chaque ville. Le problème est plus grave à Rabat, où environ 630 personnes étaient

concernées, en raison des possibilités d'emploi réduites à l'intérieur et l'extérieur du secteur, ainsi que

d'un processus de restructuration relativement rapide qui offrait peu de temps d'adaptation pour les

personnes potentiellement touchées. A Casablanca, le problème est moins grave en raison du marché

du travail florissant et des autres possibilités d'emploi, mais aussi parce que le processus de

restructuration se fait plus progressivement.

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95. Le Maroc dispose de systèmes en place pour remédier aux pertes d'emplois dues aux

processus de restructuration similaires à celui dont il est question ici. Conformément à la législation

marocaine, les contrats de travail à durée indéterminée peuvent être résiliés par l'employeur contre

indemnités, calculées en fonction des années du service des travailleurs (art. 52 du code du travail).

En cas de cessation d'emploi injustifiée ou abusive (art 41), la partie lésée (les travailleurs) a le droit

de demander des dommages-intérêts (article 55). Les travailleurs ont le droit de poursuivre et de

demander réparation devant les tribunaux lorsque leurs droits sont enfreints. En outre, le Maroc

dispose d'agences d'aide à la recherche d'emploi spécialisées offrant des formations professionnelles

complémentaires et des programmes de reconversion pour les travailleurs sans emploi licenciés suite à

une restructuration. Tant l'Agence Nationale de Promotion de l'emploi et des Compétences (ANAPEC)

et l'Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) proposent des

programmes de formation de reconversion et de réinsertion dans le but de faciliter l'adéquation entre

l'offre et la demande sur le marché du travail. Les deux organismes ont participé à la restructuration

des systèmes de bus de Rabat-Salé-Témara en aidant notamment à ce que les employés des opérateurs

de bus anciens acquièrent les compétences nécessaires pour être performant dans le nouveau milieu de

travail mis en place par le nouvel exploitant- à la fois plus sophistiqué et exigeant.

96. Pour les deux villes, la Banque a exploré, avec le concours du gouvernement, des autorités

locales et des organismes du marché du travail, des solutions d'atténuation. À Rabat, les autorités

ont eu recours à une gamme de mesures allant des clauses de réembauche du personnel dans le contrat

du nouvel opérateur, à une enveloppe d'aide sociale ciblant les personnes ne bénéficiant pas d'offre de

réembauche. À Casablanca, les autorités locales, avec le concours de l'ANAPEC sont en train de

mettre au point un programme de formation favorisant la reconversion et l'adaptation de l'offre et la

demande de travail pour les demandeurs d'emploi. A mesure que l'économie marocaine se développe,

la demande de services de transport augmente plus vite que le PIB, comme c'est le cas dans la plupart

des pays à revenu intermédiaire. La demande de travail dans le secteur reste donc élevée. La formation

professionnelle est donc un instrument crucial pour garantir l'emploi des personnes touchées par la

restructuration.

B. CONSIDERATIONS ENVIRONNEMENTALES

97. Au cours de la dernière décennie, le Maroc a accompli des progrès significatifs dans

l'amélioration de son cadre institutionnel et juridique dans le domaine de la protection de

l'environnement. Le Secrétariat d'Etat (chargé de l'Eau et de l'environnement), au sein du Ministère

de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement (MEMEE), est devenue une administration de

gestion environnementale à part entière. Le Maroc a également élaboré une stratégie environnementale

globale en 2005, la stratégie nationale de développement durable et environnemental, qui s'inscrit dans

quatre grands axes : la protection de l'eau, la réduction et la gestion des déchets, l'amélioration de la

qualité de l'eau et la protection des sols. En outre, le Gouvernement a promulgué en 2003 la loi n° 12-

03 définissant les exigences pour des évaluations des impacts environnementaux (EIE) et la création

d'un comité national au sein du MEMEE afin d'assurer l'évaluation et le suivi des EIE. En outre, le

Conseil du gouvernement a récemment promulgué deux décrets relatifs à la mise en place des comités

nationaux et régionaux des EIE ainsi qu'un décret pour la consultation et la divulgation publique. Des

mesures supplémentaires sont également prises pour soutenir le renforcement des institutions

marocaines de l'environnement et les systèmes juridiques, avec le soutien de divers donateurs et

organismes internationaux de développement, notamment la GTZ. Tous ces progrès contribuent à

renforcer le cadre de protection environnemental au Maroc, tant au niveau national que local, et la

mise en place de la capacité juridique et institutionnelle nécessaire pour gérer les effets écologiques de

la réforme du secteur des déplacements urbains proposée.

98. Conformément à l'OP 8.60, la Banque a mené une évaluation afin de déterminer si les

politiques nationales financées par l'opération sont susceptibles de causer des effets néfastes sur

l'environnement, les forêts et les ressources naturelles du pays. À cette fin, une évaluation des

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impacts environnementaux potentiels des réformes dans le cadre du PPD proposé a été menée au

début de 2010 et a conclu que ces réformes auront des effets positifs significatifs sur

l'environnement et très peu d'effets néfastes. Ceci est essentiellement attribuable à l'élaboration des

cadres institutionnels et réglementaires nécessaires pour gérer rationnellement les déplacements

urbains. Par conséquent, il permettra d'améliorer l'efficacité des services et des infrastructures des

déplacements urbains, de développer les transports publics, de réduire la congestion, d'assurer que les

véhicules sont dans un meilleur état technique, et donc améliorer sensiblement la qualité de l'air dans

les grandes villes. Ces effets positifs - modérés à élevés - comprennent une réduction des gaz à de

serre (GES), et une diminution des émissions de ces polluants ayant des effets nocifs sur la santé

(dioxyde de soufre, oxydes d'azote, particules, monoxyde de carbone, hydrocarbures et ozone). En

outre, étant donné que ces améliorations sont fondées sur de meilleures capacités réglementaires et

institutionnelles, leurs effets positifs seront ressentis sur le long terme.

99. On estime que les mesures du PPD permettront de réduire les émissions de GES

d'environ 400 000 Tonnes/an. Ces réductions découleront principalement de la mise en œuvre des

réformes des centres de visites techniques (réduction des GES d'environ 350 000 Tonnes/an) et la

restructuration des opérations de bus à Rabat et à Casablanca (réduction des GES d'environ

50 000 Tonnes/an conformément à une méthodologie très prudente). La réforme des centres de visites

techniques permettra d'améliorer la qualité et la régularité des inspections de véhicules, ce qui assurera

l'amélioration de la maintenance et des opérations du parc de véhicules au Maroc, ainsi qu'une

meilleure qualité des véhicules d'occasion importés. Parallèlement, la restructuration des services

d'autobus permettra d'améliorer la qualité et l'efficacité technique des opérations. Ces deux mesures

auront un effet important sur la consommation de carburant et les émissions de GES.

100. Le cadre juridique et institutionnel existant pour la protection de l'environnement, tant au

niveau national et local, comme mentionné plus haut, assure que les effets négatifs possibles des

investissements d’infrastructures et des travaux liés aux déplacements urbains seront réduits. Le

gouvernement a également démontré son engagement dans la protection de l'environnement dans le

secteur. La stratégie de son programme de réforme du secteur des déplacements urbains comprend des

actions pour améliorer encore la gestion des impacts environnementaux par le renforcement des

capacités locales et nationales à entreprendre des évaluations d'impact environnemental (EIE) et mettre

en œuvre des plans de gestion environnementale (PGE) pour le secteur. Il convient de noter en tout cas

que les investissements d'infrastructure spécifiques ne sont pas directement reliés aux réformes du

PPD. Les mesures de PPD ont été conçues comme des actions en amont spécifiques et ciblées au

niveau stratégique.

C. MISE EN ŒUVRE, SUIVI ET EVALUATION

101. En tant que département ministériel en charge du suivi et du soutien des activités des

administrations locales au Maroc, le Ministère de l'Intérieur dirige la formulation du programme

du gouvernement pour le secteur des déplacements urbains et le suivi de sa mise en œuvre. Le

ministère a été et continuera d'être le point focal de ce PPD et aura la responsabilité de surveiller les

progrès effectués. Dans ce contexte général, la CNDU nouvellement créée jouera un rôle crucial pour

aider à coordonner les stratégies et les activités des différents ministères impliqués dans le secteur des

déplacements urbains et pour fournir un forum technique de haut niveau où les progrès du programme

de réforme seront évalués et les mesures correctives seront évaluées. La CNDU regroupe des

représentants des principaux ministères concernés.

102. La mise en œuvre technique détaillée de la réforme et le suivi des actions déjà entreprises

dans le cadre de ce PPD seront menés à bien par les unités qui ont l'expertise connexe telles que les

directions du Ministère de l'Intérieur en charge des régies et services concédés, et de la formation.

La division des déplacements urbains nouvellement créé au sein du Ministère de l'Intérieur assurera la

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coordination au jour le jour et le suivi global des réformes. Cette division agira également en tant que

secrétariat technique de la CNDU.

103. Les missions de supervision permettront à la Banque de continuer à fournir des conseils

stratégiques et un appui technique aux ministères et aux unités impliquées dans la mise en œuvre

du programme de réforme du secteur. Un rapport d’achèvement de projet sera préparé six mois après

la date de clôture de l'opération. La date de clôture pour le PPD est fixée au 31 décembre 2011.

D. CONSIDÉRATIONS FIDUCIAIRES

104. Un examen des dépenses publiques et d’évaluation de la responsabilité financière

(PEFA) a été effectué en 2009 conjointement par la Commission Européenne et la Banque

Mondiale. Le rapport PEFA a confirmé les progrès substantiels accomplis dans les réformes de la

gestion des finances publiques au Maroc. Les résultats basés sur les indices PEFA indiquent

notamment que le Maroc a un budget qui est globalement crédible, complet et transparent. En plus, le

système de gestion des finances publiques supporte la réalisation de la discipline budgétaire globale,

l'allocation stratégique des ressources et la réalisation de prestations de services efficaces aux citoyens.

Les principaux points forts de la gestion des finances publiques marocaines concernent les aspects

suivants: (i) la crédibilité et la transparence budgétaire, (ii) la transparence des obligations des

contribuables, (iii) la rapidité et la régularité des réconciliations des comptes bancaires de l’Etat, (iv) la

fiabilité et le respect des délais pour la production des Rapports d’exécution du budget annuel portant

sur les dépenses aux deux phases de l'engagement et de paiement, et, (iv) la gestion de trésorerie et de

la dette. Les principaux défis de la gestion des finances publiques au Maroc se rapportent à: (i)

l'amélioration de la classification budgétaire, du fait que, malgré le niveau de détail, de précision et de

fiabilité, elle ne permet pas encore de traçage direct et fiable des dépenses liées à un programme

financé au titre des programmes prioritaires ; (ii) les délais de préparation des comptes annuels qui

sont soumis à l'audit externe 15 mois après la fin de l'exercice, (iii) la portée limitée de l'examen des

rapports d'audit externe par le Parlement, et (iv) la fréquence et la portée des missions d’audit, ainsi

que le suivi des recommandations de ces audits. Le gouvernement s'est engagé à faire face à ces défis

et, pour faire ca, a introduit des mesures visant à: (i) passer à un cadre de budgétisation lié à la

performance, (ii) élaborer un CDMT pour soutenir la pluri-annualité budgétaire, (iii) la modernisation

du cadre comptable et de l’audit interne, et (iv) l’amélioration de la gestion des recettes. Le PEFA

2009 contribue aussi au processus de réforme du gouvernement en fournissant des informations sur

l’ampleur de la contribution des réformes à l’amélioration des performances. En conclusion, la force

du système de gestion des finances publiques du Maroc et l'engagement du gouvernement à la

réforme, pris ensemble, permettent, selon l’avis de la Banque, de soutenir ce PPD.

105. Change des devises. Le Maroc n’a pas eu d’évaluation des sauvegardes liées au contrôle du

change à la Banque centrale (Bank Al-Maghrib) par le FMI. Néanmoins, la Banque centrale est

auditée sur une base annuelle et le rapport d’audit est diffusé au public. Ces audits n’ont pas relevé de

faiblesses dans l'environnement de contrôle et les états financiers ont été certifiés au titre de l’exercice

2009.

106. Concernant le flux de fonds, le prêt proposé suivra les procédures de décaissement de la

Banque pour l’appui au développement des politiques. Une fois que le prêt est approuvé par le

Conseil d’administration de la Banque mondiale et entré en vigueur, les montants du prêt seront

décaissés en conformité aux conditions de déblocage telles que définies dans l’Accord de prêt de

développement et en une tranche unique. Les flux de fonds (y compris le change des devises) seront

soumis aux procédures standards des finances publiques. Le montant du prêt sera déposé dans un

compte bancaire dédié ouvert par le Gouvernement à la Banque centrale. L’équivalent des fonds en

monnaie locale seront transférés au compte courant du Trésor qui constitue le compte du budget de

l’Etat. Le Ministère de l’Economie et des Finances fournira ensuite à la Banque Mondiale la

confirmation de ce transfert en indiquant que le montant total du prêt a été reçu dans un compte qui

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- 37 -

fait partie des réserves de change officielles du pays et accrédité sur le compte utilisé pour financer les

dépenses du budget.

107. Décaissement et audit - Les montants du prêt seront déposés par la Banque mondiale sur un

compte dédié ouvert par l’Emprunteur et acceptable pour la Banque mondiale, auprès de la Banque

Centrale du Maroc (Banque Al Maghrib), sur soumission d’une demande de retrait signée.

L’Emprunteur devrait s’assurer qu’une fois que le dépôt des montants du prêt sur ledit compte, un

montant équivalent, en monnaie locale, est crédité sur le compte courant du Trésor à la Banque

centrale. L’Emprunter notifiera à la Banque les montants déposés sur le compte en devises et crédités

au système de gestion budgétaire. Si les montants du prêt sont utilisés à des fins non éligibles telles

que définies dans l’Accord de prêt de développement, la Banque mondiale exigera de l’Emprunteur

qu’il lui rembourse sur réception d’une notification, un montant équivalent au dit paiement non

éligible. Les montants remboursés à la Banque sur cette demande seront annulés. Les montants du

prêt seront gérés par le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF).

108. Bien qu’un audit de l’usage des fonds ne soit pas requis, la Banque mondiale se réserve

le droit de demander à tout moment un tel audit. Cet audit, lorsqu’il est demandé, couvrira

l’exactitude des transactions, i.e recettes et paiements du compte dédié, y compris l’exactitude des

conversions du taux de change, confirmant que le compte dédié a été utilisé uniquement aux fins de

l’opération et qu’aucun autre montant n’a été déposé sur le compte. L’auditeur devra également

obtenir confirmation de la/les banque(s) correspondante(s) intervenant dans le flux des fonds

concernant la transaction. Le délai pour la soumission du rapport d’audit à la Banque mondiale serait

de six mois à partir de la date à laquelle une demande de cet audit serait émise.

RISQUES ET ATTÉNUATION DES RISQUES

109. La détérioration possible de la stabilité macroéconomique. Comme expliqué au chapitre II, le

risque macroéconomique, en particulier celui de la détérioration de l'équilibre budgétaire et du compte

courant à la suite de chocs internes ou externes, est faible. Des politiques macroéconomiques et

budgétaires saines, ainsi que des mesures mises en place pour améliorer la productivité et la

compétitivité de l’économie ont placé le Maroc en bonne position pour passer le cap de la crise

économique mondiale en subissant le moins de dommages possible, tout en profitant de la reprise de

l'économie mondiale. On s'attend à ce que le taux d'inflation reste faible. Suivant l'estimation plus

élevée que prévue du déficit en 2010, la politique budgétaire devrait rester saine sur le moyen terme.

Les besoins de financement découlant de l'augmentation du déficit budgétaire en 2010 et la baisse des

déficits à moyen terme, devraient également être facilement financés par le marché intérieur ainsi que

par des retours plus importants sur les prêts extérieurs. Une analyse complète de la viabilité de la dette

publique montre que le cadre financier est solide vis à vis du risque de perte à moyen terme. Les

besoins de financement de la balance des paiements ne constituent pas une préoccupation majeure vue

la robustesse des fondamentaux économiques, le faible encours de la dette extérieure du pays, et les

vastes réserves étrangères.

110. Engagement et mise en œuvre des réformes. Le PPD comporte plusieurs mesures qui

nécessiteront un engagement soutenu dans leur mise en œuvre pour atteindre leurs objectifs. Des

exemples de ces mesures sont visibles dans les critères d'admissibilité pour le financement public des

Banque

mondiale

CBM

Compte en

banque dédié en

Euros

MEF

Compte du budget

à Banque

Centrale en

dirhams

Budget

Système de

budget marocain

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projets d'investissements dans les déplacements urbains et la promotion de l'accessibilité des

personnes à mobilité réduite. Puisque qu'il s'agit d'une opération à tranche unique, elle offre peu de

possibilités dans le renforcement de la poursuite de ces mesures dans un avenir proche. Afin

d'atténuer ces risques, le PPD a souligné la création ou le renforcement des institutions nécessaires

pour suivre et soutenir la mise en œuvre continue des mesures ainsi que pour porter le programme

élargi de réforme défini dans la stratégie du gouvernement pour le secteur. D'abord, la Commission

nationale pour les déplacements urbains sera responsable de la coordination et de l'évaluation du

programme de réforme des déplacements urbains et de la mise en œuvre de la stratégie du

gouvernement. Ensuite, la division des déplacements urbains au sein du Ministère de l'Intérieur

assurera le suivi et la gestion des réformes au jour le jour. En outre, l'attribution claire des

responsabilités au Ministère de l’Equipement et des Transports pour le système de visites techniques

des véhicules et au Ministère du Développement Social pour promouvoir l'accessibilité devrait

renforcer la responsabilité dans ces deux domaines.

111. Risques liés aux capacités de mise en œuvre, notamment au niveau local. Les collectivités

locales jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre et le suivi des réformes des déplacements

urbains, mais ils n'ont toutefois pas la capacité technique et financière nécessaire pour soutenir ces

réformes complexes. Le projet de PPD comprend des mesures, à mettre en œuvre par le

gouvernement, visant à renforcer les capacités des collectivités locales. Les programmes de formation

ont été lancés pour créer de la connaissance et l'expertise nécessaires en matière de déplacements

urbains au niveau local. Une autorité de transport dédiée et qualifiée a été créée à Casablanca pour

gérer les déplacements urbains. Sa réussite devrait encourager la création d'organismes similaires dans

d'autres grandes villes du Maroc - un des objectifs de la stratégie du gouvernement pour ce secteur.

En outre, et dans le cadre de son rôle de leader dans le secteur, le Ministère de l'Intérieur apporte un

important soutien financier aux communes pour entreprendre les études nécessaires, notamment les

plans de déplacements urbains, et acquérir l'expertise technique dont ils ont besoin.

112. Capture de l'organisme de réglementation. Le modèle de partenariat public-privé adopté

pour les services de bus dans la plupart des villes marocaines implique la sélection d'un opérateur de

bus unique pour l'ensemble de la zone urbaine. Cette approche comporte de solides avantages, en

particulier une plus grande simplicité dans le processus et dans la gestion des méthodes

d'approvisionnement et le potentiel pour attirer les grands opérateurs internationaux de transport

publics. Comme l'expérience l'a montré dans d'autres pays et pour d'autres secteurs, ce modèle

comporte un risque que la séparation entre les opérateurs et les régulateurs devienne floue, notamment

si des difficultés imprévues se présentent et si la pression est forte pour trouver des solutions à court

terme. En conséquence, la gestion des PPP pourrait ne pas s'avérer optimale et les réformes des

services d'autobus pourraient ne pas produire les résultats escomptés. Ce risque est atténué de

plusieurs façons. Tout d'abord, les obligations contractuelles des opérateurs de bus à Rabat-Salé-

Témara et Casablanca sont clairement définies par contrat. Deuxièmement, les modalités de

gouvernance prévues par la Loi 54.05 pour ces contrats sont claires et mises en œuvre avec l'appui du

gouvernement. Troisièmement, le Ministère de l'Intérieur, notamment à la Direction des régies et

services concédés, dispose de toutes les capacités nécessaires pour superviser la mise en œuvre des

PPP et prendre des mesures en cas de résultats insatisfaisants.

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ANNEXE I : LETTRE DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT

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ANNEXE II : MATRICE DE POLITIQUE DU PROGRAMME

Domaines stratégiques de

politique et principaux

objectifs du programme Actions préalables du PPD

Résultats attendus et indicateurs (au 31

décembre 2011)

A. Amélioration de la gouvernance du secteur des déplacements urbains Mise en place d'un cadre

institutionnel approprié dans

chaque grande agglomération

marocaine.

1. L’Autorité organisatrice des déplacements urbains

de Casablanca est devenue pleinement opérationnelle

grâce (i) à l'adoption, par son Conseil

d’Administration, d'un plan de travail prioritaire et

d’un budget adéquat (ii) au recrutement d'experts

techniques, et (iii) au lancement d’études exhaustives

pour la restructuration du réseau des bus et la gestion

de la circulation.

Planification, coordination, et gestion efficaces du

secteur des déplacements urbains dans

l'agglomération de Casablanca. Indicateur : Il existe un plan clair approuvé par

toutes les parties prenantes, pour la restructuration

des réseaux d'autobus de l’agglomération de

Casablanca et ce plan est bien coordonné avec le

développement de tous les autres modes de

transport. Référence : Aucune Objectif : quasi-achèvement

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Mise en place d'un cadre

institutionnel national

approprié pour entreprendre et

coordonner les actions du

gouvernement dans le secteur

des déplacements urbains.

2. Le Ministre de l'Intérieur a émis une circulaire

datée du 14 octobre 2010, instituant la création de la

Commission Nationale des Déplacements Urbains.

3. La Division des Déplacements Urbains et du

Transport de la Direction Générale des Collectivités

Locales (DGCL) au sein du Ministère de l'Intérieur est

pleinement opérationnelle grâce : (i) à l'adoption par le

Gouverneur, Directeur de la Planification et de

l’Equipement de la DGCL d'un plan de travail

prioritaire, et (ii) au recrutement d'experts techniques.

Une coordination efficace des stratégies et des

programmes entre les principaux ministères

responsables du secteur des déplacements urbains. Indicateur : Le CNDU se réunit, au moins, deux

fois par an pour la coordination, le suivi et

l’évaluation des actions du gouvernement dans le

secteur des déplacements urbains. Référence : Aucune Objectif : deux Appui efficace du gouvernement central aux

autorités locales sur les questions liées aux

déplacements urbains. Indicateur : Des Conventions ont été signées entre

le Ministère de l’Intérieur et des collectivités locales

pour les appuyer, y compris financièrement, dans la

préparation de leur stratégie du secteur des

déplacements urbains et leur plan d'investissements

prioritaires dans ce secteur. Référence : Aucune Objectif : trois grandes villes

Développement d’une expertise

du secteur des déplacements

urbains nationale généralisée et

à plusieurs niveaux.

4. Le Ministère de l'Intérieur a exécuté un programme

de formation pour un groupe de base de gestionnaires

dans le domaine des déplacements urbains.

Connaissances suffisantes disponibles dans les villes

qui ont réalisé ou lancé la préparation de leur

stratégie du secteur des déplacements urbains et

plans d'investissement prioritaires dans ce secteur. Indicateur : Nombre d’experts ayant été formés et

nombre de villes ayant bénéficié du programme. Référence : Aucun Objectif : 32 et 9 villes bénéficiaires]

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B. Amélioration de l'efficacité et augmentation de l'offre des services des déplacements urbains et des infrastructures Restructuration des services

d’autobus et des contrats des

opérateurs.

5. Le contrat entre les communes concernées de

l'agglomération de Rabat-Salé-Témara et le nouvel

opérateur des services d’autobus, Staréo, est entré en

vigueur le 29 octobre 2009.

6. Les mesures suivantes ont été prises dans le but de

restructurer les services d’autobus dans

l'agglomération de Casablanca : (i) signature d’une

convention entre la Commune Urbaine de Casablanca

et le nouvel opérateur des services d’autobus, M’dina

Bus, pour l’octroi d’une subvention de 200 million de

Dirhams pour l’achat de bus neufs et la réalisation

d’un plan de réduction du personnel ; (ii) approbation

d’un changement dans la structure du capital de

l’opérateur M’dina Bus ; (iii) approbation d’une

convention d’investissement entre M’dina bus et

l’Etat ; et (iv) notification aux anciens opérateurs de la

fin de leurs contrats.

Amélioration de la qualité et quantité des services

d'autobus dans les agglomérations de Rabat-Salé-

Témara et de Casablanca. Indicateur : Nombre de sièges-kilomètres offertes par Staréo et

M’dina Bus. Référence : Rabat-Salé-Témara : 0; Casablanca : 1,9

milliard Objectif : Rabat-Salé-Témara : 2,0 milliard;

Casablanca : 2,6 milliard

Amélioration du cadre

réglementaire et institutionnel

pour les partenariats public-

privé.

7. Le Ministre de l'Intérieur a signé un arrêté en date

du 25 Août 2010 définissant le processus de sélection

des concessionnaires de services publics,

conformément à la loi 54.05 en date du 16 février

2006, et les principales clauses des contrats de

délégation de services.

Le cadre réglementaire pour la gestion déléguée des

services de transport public est conforme aux

meilleures pratiques internationales. Indicateur : La sélection des futurs opérateurs de

transport public dans les grandes villes se fait de

façon compétitive et transparente. Référence : Non applicable Objectif : Toutes

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Le financement des services des

déplacements urbains et des

infrastructures.

8. Le Ministre de l’Intérieur a émis une circulaire

datée du 4 novembre 2010, définissant les critères

d’éligibilité pour le financement public des projets

d’investissements dans le secteur des déplacements

urbains.

L’appui financier du gouvernement est alloué aux

projets d’investissement dans le secteur des

déplacements urbains qui ont des retombées socio-

économiques importantes. Indicateurs : Pourcentage du nombre de projets

retenus pour le secteur des déplacements urbains qui

satisfont les critères d'éligibilité adoptés. Référence : 0 % Objectif : 75 %

C. Amélioration de la soutenabilité sociale et environnementale du secteur des déplacements urbains Amélioration de la qualité de

l'air dans les grandes

agglomérations.

9. Le Ministère de l’Equipement et des Transports a

terminé la restructuration des centres de visite

technique des véhicules en prenant les mesures

suivantes : (i) signature d’un contrat avec un troisième

opérateur national pour appuyer les centres de visite

technique existants ; (ii) mise en place d’un processus

électronique automatisé de préparation des procès

verbaux de visite technique ; et (iii) signature d’un

contrat avec une firme pour l’audit des centres de

visite technique.

Une inspection efficace des véhicules et des

systèmes de suivi sont en place. Indicateur : Nombre de visites qui ont reçu le

procès verbal automatisé d’inspection technique. Référence : 1,100,000 Objectif : 1,700,000

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Amélioration de l'accessibilité

pour les personnes à mobilité

réduite.

10. Le Ministère du Développement social, de la

Famille, et de la Solidarité, en consultation avec les

Ministères concernés, a adopté un plan d'action visant

à améliorer l'accessibilité des personnes à mobilité

réduite dans le secteur des déplacements urbains, et a

tenu un séminaire national pour accroître la

sensibilisation sur ce sujet et disséminer le plan

d'action.

Volet accessibilité pour les personnes à mobilité

réduite introduit dans les projets pour le secteur des

déplacements urbains et sensibilisation accrue. Indicateur : Nombre de villes qui ont inclus une

composante pour améliorer l’accessibilité des

personnes à mobilité réduite dans leurs projets de

réhabilitation ou d’amélioration des infrastructures

de transport urbains. Référence : 0 Objectif : 2

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ANNEXE III : MAROC : VIABILITÉ DE LA DETTE PUBLIQUE ET BESOINS DE

FINANCEMENT EXTERNES (% PNB)

Analyse de la soutenabilité budgétaire

Scénario (1) Analyse de la soutenabilité budgétaire

Scénarios alternatifs

(2)

Maroc : Besoins de financement extérieur

2008 2009 2010 2011 2012 2013

Besoins de financement 8.2 6.8 5.9 4.2 3.8 3.7

Déficit du compte courant 5.2 5.0 4.0 3.2 2.7 2.1

Amortissements à long terme 3.9 2.0 1.9 2.0 2.2 2.1

Réserves de changes de change de BAM -0.9 -0.2 0.0 -1.0 -1.1 -0.5

Sources de financement 8.2 6.8 5.9 4.2 3.8 3.7

Fonds fiduciaires en capital officiel 1.3 0.4 0.5 0.4 0.4 0.4

L'investissement privé, (IDE de portefeuille) (net) 2.1 1.0 0.1 0.8 1.1 1.5

Décaissements à long terme 5.1 3.9 5.2 2.9 2.4 1.9

Autres flux de capitaux (y compris les erreurs et omissions de 08 à 09) -0.3 1.6 0.0 0.0 -0.1 -0.1 Source : Gouvernement marocain et estimations du personnel de la Banque

(1) Les deux principaux chocs sont A1. Les variables clés sont à leur moyenne historique, et A2. Aucun changement de

politique (solde primaire constant).

(2) Les autres chocs sont : B1. Taux d'intérêt réel est comme dans le scénario de base plus un écart-type ; B2. Croissance du

PIB réel au niveau de référence moins un demi-écart-type ; B3. Solde primaire comme dans le scénario de base moins un

demi-écart-type ; B4. Combinaison de B1-B3 en utilisant un choc d’un quart d’écart-type ; B5. One-off 30 pourcent

d'amortissement réel en 2010 ; B6. Augmentation des « autres dettes de création de flux" en 2010, de 10 pourcent du PIB.

Les écarts-types pour les B1-B6 sont calculés sur les dix dernières années.

34.0

36.0

38.0

40.0

42.0

44.0

46.0

48.0

50.0

2010 2011 2012 2013 2014 2015

Base Line Key Variables at their Historical Averages No Policy Change

42.0

44.0

46.0

48.0

50.0

52.0

54.0

2010 2011 2012 2013 2014 2015

B1 B2 B3 B4 B5 B6

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ANNEXE IV : LE MAROC EN BREF

Morocco at a glance 9/16/10

M . East Lower

Key D evelo pment Indicato rs & North middle

M orocco Africa income

(2009)

Population, mid-year (millions) 31.6 325 3,703

Surface area (thousand sq. km) 447 8,778 32,309

Population growth (%) 1.2 1.8 1.1

Urban population (% of to tal population) 57 57 41

GNI (Atlas method, US$ billions) 86.4 1,053 7,675

GNI per capita (Atlas method, US$) 2,730 3,237 2,073

GNI per capita (PPP, international $) 4,190 7,350 4,593

GDP growth (%) 4.9 5.5 7.4

GDP per capita growth (%) 3.7 3.7 6.1

(mo st recent est imate, 2003–2009)

Poverty headcount ratio at $1.25 a day (PPP, %) 3 4 ..

Poverty headcount ratio at $2.00 a day (PPP, %) 14 17 ..

Life expectancy at birth (years) 73 71 68

Infant mortality (per 1,000 live births) 32 29 45

Child malnutrition (% of children under 5) 10 12 25

Adult literacy, male (% of ages 15 and o lder) 69 82 87

Adult literacy, female (% of ages 15 and o lder) 44 65 73

Gross primary enro llment, male (% of age group) .. 107 110

Gross primary enro llment, female (% of age group) .. 104 106

Access to an improved water source (% of population) 96 88 86

Access to improved sanitation facilities (% of population) 79 74 52

N et A id F lo ws 1980 1990 2000 2009 a

(US$ millions)

Net ODA and official aid 899 1,048 419 1,217

Top 3 donors (in 2008):

European Commission 12 29 117 484

France 135 217 155 163

Spain 0 33 -1 117

Aid (% of GNI) 4.9 3.7 1.2 1.5

Aid per capita (US$) 46 43 15 39

Lo ng-T erm Eco no mic T rends

Consumer prices (annual % change) 9.4 7.0 1.9 1.0

GDP implicit deflator (annual % change) 15.2 -57.0 -0.6 1.8

Exchange rate (annual average, local per US$) 3.9 8.2 10.6 8.0

Terms of trade index (2000 = 100) 80 75 100 118

1980–90 1990–2000 2000–09

Population, mid-year (millions) 19.4 24.2 28.5 31.6 2.2 1.6 1.2

GDP (US$ millions)* 18,821 28,839 37,022 92,086 3.9 2.9 5.0

Agriculture & Fishing* 20.0 19.3 14.9 16.4 3.8 0.3 5.8

Industry* 33.6 30.4 29.1 28.5 3.2 3.0 4.1

M anufacturing* 18.3 18.9 17.5 15.9 4.3 2.6 3.1

Services* 46.4 50.3 56.0 55.1 4.3 2.9 5.1

Household final consumption expenditure 68.7 60.0 61.4 57.0 3.6 2.8 4.7

General gov't final consumption expenditure 18.3 16.8 18.4 18.0 1.9 2.3 3.8

Gross capital formation 22.2 28.7 25.5 36.0 4.4 3.4 8.9

Exports o f goods and services 17.4 25.7 28.0 28.6 12.1 5.5 6.4

Imports of goods and services 26.7 31.2 33.4 39.5 8.8 4.4 8.3

Gross savings 18.6 28.3 24.3 31.0

Note: Figures in italics are for years other than those specified. 2009 data are preliminary. Group data are through 2008. .. indicates data are not available.

a. A id data are for 2008.

(*) The new series of GDP started in 1998

Development Economics, Development Data Group (DECDG).

(average annual growth %)

(% of GDP)

6 4 2 0 2 4 6

0-4

15-19

30-34

45-49

60-64

75-79

percent of total population

Age distribution, 2008

Male Female

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

1990 1995 2000 2007

Morocco Middle East & North Africa

Under-5 mortality rate (per 1,000)

-10

-5

0

5

10

15

95 05

GDP GDP per capita

Growth of GDP and GDP per capita (%)

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Morocco

B alance o f P ayments and T rade 2000 2009

(US$ millions)

Total merchandise exports (fob) 7,419 13,843

Total merchandise imports (cif) 11,531 32,786

Net trade in goods and services -2,085 -10,868

Current account balance -475 -4,551

as a % of GDP -1.3 -4.9

Workers' remittances and

compensation of employees (receipts) 2,161 6,895

Reserves, including gold 5,138 24,094

C entral Go vernment F inance

(% of GDP)

Current revenue (including grants) 23.6 25.9

Tax revenue 21.7 23.4

Current expenditure 23.4 23.0

T echno lo gy and Infrastructure 2000 2008

Overall surplus/deficit -4.8 -2.2

Paved roads (% of to tal) 56.4 62.0

Highest marginal tax rate (%) Fixed line and mobile phone

Individual 45 38 subscribers (per 100 people) 13 82

Corporate 35 30 High technology exports

(% of manufactured exports) 11.3 8.8

External D ebt and R eso urce F lo ws

Enviro nment

(US$ millions)

Total debt outstanding and disbursed 20,674 21,842 Agricultural land (% of land area) 69 67

Total debt service 2,610 2,594 Forest area (% of land area) 12.7 ..

Debt relief (HIPC, M DRI) – – Terrestrial protected areas (% of surface area) .. 1.2

Total debt (% of GDP) 55.8 23.7 Freshwater resources per capita (cu. meters) 983 918

Total debt service (% of exports) 20.3 7.8 Freshwater withdrawal (billion cubic meters) 12.6 ..

Foreign direct investment (net inflows) 260 2,514 CO2 emissions per capita (mt) 1.2 1.5

Portfo lio equity (net inflows) 30 520

GDP per unit o f energy use

(2005 PPP $ per kg of o il equivalent) 8.3 8.3

Energy use per capita (kg of o il equivalent) 355 460

Wo rld B ank Gro up po rtfo lio 2000 2008

(US$ millions)

IBRD

Total debt outstanding and disbursed 2,837 2,540

Disbursements 138 242

Principal repayments 307 262

Interest payments 190 125

IDA

Total debt outstanding and disbursed 27 16

Disbursements 0 0

P rivate Secto r D evelo pment 2000 2009 Total debt service 2 1

Time required to start a business (days) – 12 IFC (fiscal year)

Cost to start a business (% of GNI per capita) – 16.1 Total disbursed and outstanding portfo lio 29 153

Time required to register property (days) – 47 o f which IFC own account 29 153

Disbursements for IFC own account 1 145

Ranked as a major constraint to business 2000 2008 Portfo lio sales, prepayments and

(% of managers surveyed who agreed) repayments for IFC own account 7 0

Access to /cost o f financing .. 84.4

Tax rates .. 62.6 M IGA

Gross exposure – –

Stock market capitalization (% of GDP) 29.4 79.9 New guarantees – –

Bank capital to asset ratio (%) 9.8 7.3

Note: Figures in italics are for years other than those specified. 2008 data are preliminary. 9/16/10

.. indicates data are not available. – indicates observation is not applicable.

Development Economics, Development Data Group (DECDG).

0 25 50 75 100

Control of corruption

Rule of law

Regulatory quality

Political stability

Voice and accountability

Country's percentile rank (0-100)higher values imply better ratings

2008

2000

Governance indicators, 2000 and 2008

Source: Kaufmann-Kraay-Mastruzzi, World Bank

IBRD, 2,378IDA, 14IMF, 0

Other multi-lateral, 6,492

Bilateral, 6,701

Private, 4,626

Short-term, 1,631

Composition of total external debt, 2009

US$ millions

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Millennium Development Goals Morocco

With selected targets to achieve between 1990 and 2015(estimate closest to date shown, +/- 2 years)

Go al 1: halve the rates fo r extreme po verty and malnutrit io n 1990 1995 2000 2008

Poverty headcount ratio at $1.25 a day (PPP, % of population) 2.5 .. 6.3 2.5

Poverty headcount ratio at national poverty line (% of population) 13.1 .. 15.3 8.8

Share of income or consumption to the poorest qunitile (%) 6.6 .. 6.3 6.5

Prevalence of malnutrition (% of children under 5) 9.0 .. .. 10.2

Go al 2: ensure that children are able to co mplete primary scho o ling

Primary school enro llment (net, %) 58 72 79 87

Primary completion rate (% of relevant age group) 51 48 57 81

Secondary school enro llment (gross, %) 38 38 38 56

Youth literacy rate (% of people ages 15-24) 55 62 67 76

Go al 3: e liminate gender disparity in educat io n and empo wer wo men

Ratio of girls to boys in primary and secondary education (%) 67 72 80 86

Women employed in the nonagricultural sector (% of nonagricultural employment) .. .. 20 19

Proportion of seats held by women in national parliament (%) .. 1 1 11

Go al 4: reduce under-5 mo rtality by two -thirds

Under-5 mortality rate (per 1,000) 85 .. 47 38

Infant mortality rate (per 1,000 live births) 66 57 40 32

M easles immunization (proportion of one-year o lds immunized, %) 80 88 93 94

Go al 5: reduce maternal mo rtality by three-fo urths

M aternal mortality ratio (modeled estimate, per 100,000 live births) 332 228 228 227

B irths attended by skilled health staff (% of to tal) 31 34 48 59

Contraceptive prevalence (% of women ages 15-49) 39 42 45 63

Go al 6: halt and begin to reverse the spread o f H IV/ A ID S and o ther majo r diseases

Prevalence of HIV (% of population ages 15-49) .. 0.1 0.1 0.1

Incidence of tuberculosis (per 100,000 people) 110 113 95 88

Tuberculosis case detection rate (%, all forms) 75 74 75 73

Go al 7: halve the pro po rt io n o f peo ple witho ut sustainable access to basic needs

Access to an improved water source (% of population) 75 .. 80 93

Access to improved sanitation facilities (% of population) 58 .. 68 79

Forest area (% of to tal land area) 6.8 12.7 12.7 ..

Terrestrial protected areas (% of surface area) .. .. .. 1.2

CO2 emissions (metric tons per capita) 0.9 1.1 1.2 1.5

GDP per unit o f energy use (constant 2005 PPP $ per kg of o il equivalent) 9.7 8.2 8.3 8.3

Go al 8: develo p a glo bal partnership fo r develo pment

Telephone mainlines (per 100 people) 1.6 4.2 4.9 9.5

M obile phone subscribers (per 100 people) 0.0 0.1 8.1 72.2

Internet users (per 100 people) 0.0 0.0 0.7 33.0

Personal computers (per 100 people) .. 0.3 1.2 5.7

Note: Figures in italics are for years other than those specified. .. indicates data are not available. 9/16/10

Development Economics, Development Data Group (DECDG).

M o ro cco

0

25

50

75

100

2000 2002 2004 2006 2008

Primary net enrollment ratio

Ratio of girls to boys in primary & secondary education

Education indicators (%)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

2000 2002 2004 2006 2008

Fixed + mobile subscribers Internet users

ICT indicators (per 100 people)

0

25

50

75

100

1990 1995 2000 2007

Morocco Middle East & North Africa

Measles immunization (% of 1-year olds)

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