Click here to load reader
Upload
ulys1922
View
115
Download
4
Embed Size (px)
DESCRIPTION
description phenomene de corrosion
Citation preview
1
La CorrosionIntroduction
Ce module traite des principaux problèmes de corrosion affectant la durée de vie des composants
d’aéronefs, ainsi que des méthodes couramment utilisés en conception et fabrication pour
améliorer la résistance à la corrosion.
Tous les types de corrosion peuvent avoir des conséquences importantes (réduction de la durée
de vie, coût de réparation ou de remplacement important) si elles ne sont pas décelées (par
inspection) à temps ou réparées adéquatement. Tout particulièrement, la corrosion sous-tension
qui peut rapidement conduire à la rupture complète de la pièce ou du joint.
L’eau qui contient généralement des sels dissous et des produits chimiques de toutes sortes, est
l’agent corrosif le plus connu et la principale cause de la corrosion. Si l’on arrivait à empêcher
l’eau et tout les liquides corrosifs (ex: le carburant) de pénétrer l’assemblage, le problème serait
presque remédié. À ce effet, l’utilisation des composés élastomériques (les scellants) sur les
joints de recouvrements des tôles de revêtements extérieurs ainsi qu’à tous les endroits
permettant aux liquides de pénétrer, aident grandement à contrôler l’infiltration.
Les espaces résultant de mauvaises procédures de travail favorisent l’infiltration d’agents
susceptibles de générer la corrosion.
2
La CorrosionLa corrosion métallique
À la température ambiante, la corrosion des matériaux métalliques est due à l’eau. Il s’agit d’un
mécanisme qui n’est pas simplement chimique, mais électrochimique. Il convient de rappeler
qu’un métal (ou alliage) est constitué d’atomes dont les électrons se sont détachés et circulent
librement dans le solide. Ce sont ces électrons libres qui conduisent le courant électrique dans ce
matériau.
La corrosion d’un métal dans une eau (acide, neutre, basique, salée ou non) comprend deux
réactions simultanées. L’une d’elle est la dissolution (oxydation) du métal dans l’eau. Ceci signifie
que des atomes (en fait des ions Me++) quittent le solide en y laissant des électrons e-. Une telle
dissolution n’est possible que si, simultanément, ces électrons sont neutralisés par une réaction
dite de réduction. Une telle réaction est par exemple, la formations d’ions hydroxydes OH, par
réduction de l’oxygène gazeux dissous dans l’eau. Les deux réactions élémentaires d’oxydation et
de réduction sont simultanées.
Les produits formés par ces deux réactions peuvent réagir entre eux et le nouveau corps formé
précipite à la surface du métal. Si ce recouvrement est étanche et empêche toute dissolution
ultérieure, le métal est dit passivé.
Ainsi dans l’eau des particules ionisées (ions) se déplacent à partir du solide. Elles subissent
donc une force de type électrique, perpendiculaire à l’interface et qui est égale au produit de la
charge électrique de l’ion par un vecteur appelé champ électrique. Ce champ dérive d’un potentiel
d’électrode E, c’est-à-dire qu’il est égal au gradient dE/dx, si x est la distance à l’interface.
Le système constitué par le métal dans l’eau peut alors être décrit par des variables dites d’état,
telles que la température, la composition chimique de l’eau, son pH et le potentiel E.
3
La CorrosionLa corrosion métallique
Les réactions fondamentales de la corrosion métallique sont : 1) dissolution 2) réduction 3)
recouvrement
4
La CorrosionLes principes de la corrosion
I:La corrosion électrochimique
La corrosion électrochimique est la plus fréquente. Elle se traduit par une dissolution du métal du
fait à la formation de micropiles à la surface, et selon le processus suivant. À l’anode, le fer métal
perd deux électrons et se dissout sous forme d’ions ferreux. Les électrons libres migrent vers la
cathode et réagissent avec l’eau chargée d’oxygène pour former des ions hydroxydes. Ceux-ci
peuvent alors réagir avec les ions ferreux de l’anode pour former l’hydroxyde ferreux qui est à
son tour oxydé en hydroxyde ferrique par l’oxygène dissous.
Il s’agit de corrosion par aération différentielle. La piqûre qui se forme à l’anode, sous le dépôt, se
creuse peu à peu jusqu’au percement du métal. Toute formation de dépôt localisé (tartre non
uniformément réparti, dépôt bactérien, etc…) entraîne ce phénomène du à la corrosion par
aération différentielle.
Anode Cathode
AcierAluminium
électrolyte
Lorsque certaines conditions sont présentes, un courant électrique se met à circuler
dans le conducteur et le milieu électrolytique, (+). Ce courant permet à certains
ions métalliques de se détacher du matériau le plus anodique pour se combiner à
l’oxygène et former des oxydes (Al2O3).
5
La CorrosionLes principes de la corrosion
II : La corrosion biologique
La corrosion biologique est liée à la présence de certaines bactéries, qui accélèrent le processus
existant, ou qui créent un terrain favorable. En effet, les algues, et les bactéries ont la propriété de
piéger les matières en suspension de l’eau en circulation et de former des magmas adhérent aux
parois des installations thermiques (conduites d’eau) en occasionnant des déperditions (pertes)
de transfert calorifique. Cette situation peut être le départ d’un développement de bactéries
anaérobies à l’origine d’une corrosion bactérienne. Des dépôts de différentes natures peuvent
aussi générer une corrosion importante de type aération différentielle.
Les bactéries jouent un rôle important dans le processus de corrosion. Le cycle de la corrosion
biologique peut être résumé à l’interaction de trois types de bactéries. L’une est anaérobie, les
deux autres sont aérobies. Les sulfato-réductrices sont anaérobies. Elles agissent en
dépolarisant la cathode.
La corrosion provoquée par ces bactéries se matérialise par des piqûres localisées sous dépôt.
Les sulfobactéries utilisent les sulfures pour leur métabolisme, emmagasinent la soufre et
rejettent des ions sulfates sous forme d’acide sulfurique. Leur présence occasionne la formation
de boues et la modification du pH du milieu. Les sulfobactéries sont aérobies.
Les ferrobactéries du genre Gallionella sont aérobies. Elles agissent en oxydant le fer ferreux
avec la formation d’un dépôt d’hydroxyde ferrique. Il s’ensuit une dissolution du fer métal.
6
La CorrosionLes principes de la corrosion
III : La corrosion chimique
La corrosion chimique est une dissolution du métal dans une solution acide ou basique. Ce type
de corrosion met en jeu les mêmes processus électrochimiques que précédemment, mais
provient d’une arrivée régulière ou accidentelle d’un composé acide ou basique ce qui entraîne
une chute du pH et se manifeste par un état de corrosion grave.
Exemples de réactions chimiques
• déversement de l’acide contenu dans les batteries.
• présence de laitiers résiduels après soudage (soudures non nettoyées).
• présences de solutions caustiques résiduelles après nettoyage chimique.
Usinage chimique (chemical milling)
Le principe énoncé dans le paragraphe précédent, la réaction chimique, est utilisé comme
procédé industriel tout particulièrement en aéronautique. En effet, puisque le facteur poids est de
première importance, le concepteur ingénieur procède à une analyse de stress de toute la
structure pour déterminer les endroits spécifiques où les contraintes sont faibles, donc pour
déterminer les endroits où l’épaisseur du matériau peut être réduite au minimum
7
La CorrosionLes principes de la corrosion
32
1 : Nettoyage de la pièce (enlever les présences d’oxydes sur la pièce).
2 : La pièce est recouverte d’une matière plastique.
3 : Découper la matière protectrice aux endroits devant être amincis.
4 : L’épaisseur finale obtenue est en fonction du temps d’immersion dans la soude caustique.
5 : Rincer la pièce afin d’éliminer toute présence de soude caustique.
6 : Enlever la matière plastique aux endroits non usinés.
4
8
La CorrosionLes principales causes de la corrosion
1 : Infiltration d’eau ou de liquide dans la structure.
2 : Hétérogénéité des grains métalliques.
a) rivets,tôle
b) formage (pliage)
c) écrouissage
d) soudage
3 : Hétérogénéité des métaux (électropositivité, alliages).
4 : Contraintes externes (forces appliquées) ou internes (T.T.).
5 : Changement de température.
6: Variation de l’aération (effet Evans).
7 : Variation de la teneur en oxygène.
8 : Présence d’agents corrosifs (acides, carburants, solvants).
9 : Présence de corps étrangers (graphite-aluminium).
ExempleDes couples galvaniques dus à
l’association de différents métaux.
9
La CorrosionLes types de corrosion
La corrosion de surface
La corrosion de surface affecte généralement la surface du matériel plutôt que ses propriétés.
Une surface d’apparence ternie, noircie ou légèrement rugueuse sont les principaux symptômes
de la corrosion de surface. Un traitement approprié, un nettoyage chimique suivi d’un rinçage et
d’un polissage prévient l’intensification du phénomène. Le gonflement local du revêtement de
surface comme la peinture ou la placage indique que la corrosion de surface a évolué vers une
corrosion locale.
La corrosion par piqûre (locale)
La corrosion par piqûre est une forme poussée de corrosion localisée. Elle est dû à la présence
de corps étrangers sur la surface d’une structure. Celle-ci se caractérise entre par le fait que la
corrosion se produit seulement localement formant des petits points à la surface du métal, mais
en raison du faible rapport entre la surface anodique et la surface cathodique, ces piqûres de
corrosion peuvent se développer rapidement et peuvent finir par perforer intégralement la
structure métallique. Une fracture prématurée pourrait résulter lors de l’application de charges
cycliques.
Le nombre de piqûres initiales dépend de l’alliage : par exemple, pour un alliage 1199 (aluminium)
le nombre de piqûres est de l’ordre de 100 par cm2, alors que pour un alliage contenant 4% de
cuivre, le nombre de piqûres est de l’ordre de 1000 par cm2. Par conséquent, les alliages de la
série 2xxx (c’est-à-dire ceux dans lequel le Cu est l’élément d’alliage principal) sont
particulièrement prédisposés à la corrosion par piqûre.
10
La CorrosionLes types de corrosion
Corrosion par piqûre, attaque
relativement profonde d’un alliage
non plaqué.
Piqûre sur un alliage d’aluminium
contenant du cuivre.
11
La CorrosionLes types de corrosion
Mécanisme de propagation de la piqûre
1)
2)
3)
La description du mécanisme de corrosion par
piqûre de l’aluminium est très complexe.
Cependant, il est généralement admis qu’il existe
deux étapes dans la mécanisme.
Le déclenchement des piqûres. Le déclenchement
de la corrosion par piqûre est souvent lié à la
présence de défauts locaux sur la surface du métal,
tels que des fissures dans l’oxyde ou des
ségrégations d’éléments d’alliage, et à la présence
d’anions agressifs, tels que des chlorures se
trouvant dans l’environnement. Les chlorures
brisent localement l’oxyde, de préférence aux points
faibles préexistants, qui finissent par devenir des
microfissures de plusieurs nm de diamètre.
La propagation des piqûres. Parmi les nombreuses
amorces de piqûres, seulement quelques unes vont
se propager.
12
La CorrosionLes types de corrosion
La corrosion intergranulaire
La corrosion intergranulaire attaque les joints de grains et peut se propager rapidement. La
présence de petites particules, dû à une mauvaise procédure de traitement thermique (contrôle de
la vitesse de refroidissement difficile dans les sections épaisses), favorise la réaction
électrochimique (les particules étant anodiques). La corrosion par exfoliation est une autre forme
de corrosion intergranulaire. Elle est surtout présente sur les pièces extrudées ou les fortes
épaisseurs. L’usinage, le perçage, le forgeage allongent et aplatissent les grains. La différence
entre les formes de grains produit le délaminage dans la pièce. Les traitements T6 et T8 résistent
mieux que T3 et T4 pour la série 2xxx. Le traitement T7 est préférable au T6 pour la série 7xxx. Le
grenaillage, le placage, les clads et les scellants augmente la résistance à la corrosion
intergranulaire.
Acier inoxydable 304
13
La CorrosionLes types de corrosion
La corrosion sous tension
La corrosion sous tension est le résultat des effets combinés de contraintes externes et internes.
Les contraintes internes proviennent du travail à froid (le pliage, le cintrage) des traitements
thermiques (trempe, vieillissement), de l’usinage, du meulage et des assemblages sous pression
(rivetage). Leur présence n’est souvent détectée qu’après la rupture de la pièce. Lorsque l’on
combine aux contraintes internes des contraintes externes cycliques, la pièce se détériore encore
plus rapidement, même si la contrainte est inférieure à la limite de fatigue. Les traitements de
relaxation des contraintes et le grenaillage permettent de réduire ou d’éliminer les contraintes
internes. Le respect des tolérances et des recommandations de force sur les écrous à pression
limitent les contraintes externes. L’utilisation des attaches à interfaces négatives est non
recommandé lorsque parallèle aux grains.
Corrosion sous tension d’un
alliage cuivreux
Corrosion sous tension d’un
assemblage soudé en acier
14
La CorrosionLes types de corrosion
une brisure dans les traitements de surface
permet l’infiltration d’agents corrosifs
la fissure apparaît le long de l’axe des rivets et est causée
par des contraintes résultant de l’installation des attaches
15
La CorrosionLes types de corrosion
La corrosion galvanique
La corrosion galvanique peut se définir simplement par l’effet résultant du contact de deux
métaux électropositivement différents ou alliages différents dans un environnement corrosif
conducteur (milieu électrolytique). Dans chaque solution, il est possible d’établir une série
galvanique, c’est-à-dire un classement des différents métaux et alliages en fonction de ce
potentiel mesuré.
Lors d’un couplage entre deux métaux ou alliages différents, il va s’établir un courant
électronique entre eux résultant du court-circuit formé. Plus l’écart est grand entre
l’électropositivité des métaux, plus la progression de la corrosion est rapide. On observe
généralement un accroissement de la corrosion de l’alliage le moins noble et diminution ou
suppression de la corrosion de l’alliage le plus noble.
La différence de potentiel indique le sens de la menace, mais pas son ampleur, ce n’est donc pas
le seul facteur à prendre en considération. La conduction électrique du milieu, la température
sont aussi des facteurs importants.
En fonction des modifications de l’électrolyte, on peut avoir des inversions dans la série des
potentiels. Le zinc, par exemple, recouvert de produits de corrosion, peut devenir plus noble que
le fer dans certaines eaux chaudes. L’étain peut devenir moins noble que le fer dans les solutions
d’acide organique (problème des conserves alimentaires).
Pour un courant donné entre deux métaux différents, la densité du courant e, par la suite, la
vitesse de dissolution du métal le moins noble (anode) sera d’autant plus élevée que cette anode
sera de petite surface. Une grande surface anodique en présence d’une petite surface cathodique
ralentit la corrosion. L’utilisation de rapports de surface défavorables (Sanode/Scathode < 1) aura
comme implication des coûts très onéreux.
16
La CorrosionLes types de corrosion
Quelques moyens de lutte contre la corrosion : choisir des couples métalliques dont les éléments
sont le plus proches possible dans le série galvanique correspondante, éviter un rapport de
surface défavorable. Il est préférable d’isoler les matériaux non semblables par un recouvrement
protecteur ou un matériel isolant et d’utiliser des scellants lors de l’installation des rivets. Il est
préférable d’utiliser l’acier plaqué au cadmium lorsqu’il est en contact avec l’aluminium.
Corrosion galvanique au niveau d’une zone de brasage (alliage
utilisé pour la brasure est de nature différente du tube en cuivre.
Protection cathodique par anode sacrificielle. Il y a protection
cathodique quand le métal est couplé à un métal moins noble.
Le potentiel de corrosion de l’ensemble doit être inférieur au
potentiel de dissolution du métal à protéger ; ce dernier
devient alors cathodique par rapport à l’anode, qui se corrode.
La protection cathodique par anode sacrificielle est une
application du phénomène de corrosion galvanique. On utilise
abondamment cette méthode pour protéger les structures et
les équipements en acier. Les anodes sacrificielles sont faites
en zinc, en magnésium ou en aluminium, métaux nettement
moins nobles que l’acier
conducteur
Bloc de magnésiumCanalisation
en acier
17
La CorrosionLes types de corrosion
La corrosion filiforme
La corrosion filiforme est une forme de corrosion ayant un aspect comparable à un fil. Elle se
produit notamment sous les revêtements organiques. La source qui est à l’origine de ce type de
corrosion est souvent un défaut ou une rayure mécanique du revêtement. La corrosion filiforme
est une attaque superficielle de la surface et constitue essentiellement un défaut esthétique.
La propagation dans le filament s’effectue
sous la surface par réaction anodique. Cela
signifie que la surface d’aluminium à
l’avant du filament située juste au-dessous
du revêtement est éliminée par corrosion.
Le revêtement se détache du substrat. Il est
poussé par des produits de corrosion qui
constituent la queue. De cette façon le
filament grandit.
Caractéristiques typiques de la corrosion
filiforme:
Elle se produit à une humidité relative entre 40
et 90%.
Les filaments suivent la direction préexistante
et ne se croisent jamais.
18
La CorrosionLes types de corrosion
La corrosion par frottement survient lorsque deux surfaces de contact, normalement immobiles
l’une par rapport à l’autre, sont soumises à un léger mouvement. Il se produit de nombreux débris
fins et distincts. Le mouvement étant insuffisant pour déloger les débris, une abrasion localisée
se développe détruisant les surfaces de contact.
Corrosion par frottement d’une pièce en acier. Les moyens pour
réduire cette corrosion sont :
• Une lubrification par des huiles ou graisses : le frottement est
réduit, l’oxygène est exclu de l’interface.
• Une augmentation de la dureté de deux alliages en contact.
Certains couples ont de meilleures aptitudes au frottement que
d’autres ; les traitements de durcissement superficiel sont parfois
favorables.
• Un emploi de joints permettant d’absorber les vibrations et
d’exclure l’oxygène et/ou humidité.
• Une diminution des charges de frottement dans certains cas.
Dans d’autres au contraire, augmentation de ces charges afin
d’atténuer les vibrations.
• Une modification de l’amplitude du mouvement relatif entre les
deux surfaces de contact.
La corrosion par frottement
19
La CorrosionLes types de corrosion
La corrosion par fatigue
La corrosion par fatigue se distingue de la corrosion sous tension par le fait que les contraintes
appliquées ne sont plus statiques, mais cycliques (efforts périodiques alternés). La teneur en
oxygène du milieu, sa température, son acidité, sa composition ont une grande influence sur la
sensibilité d’un matériau à ce mode de corrosion.
Quoiqu’il n’y ait pas de relation directe entre la sensibilité à ce type de corrosion et les
caractéristiques mécaniques du matériau, les alliages à haute résistance mécanique sont souvent
les plus sensibles. La corrosion par fatigue peut être éliminée ou réduite en diminuant les
contraintes, soit par un recuit de détente, soit en modifiant la conception de l’appareil, soit enfin
par des traitements mécaniques comme le grenaillage qui introduisent des contraintes
superficielles de compression.
Contrainte
Air
Milieu corrosifLimite de
fatigue
Nombre de cyclesN
20
La CorrosionLes types de corrosion
La corrosion sèche (oxydation)
La corrosion sèche des métaux est une réaction entre ceux-ci et les gaz qui les entourent. Cette
réaction est une oxydation : il se forme en effet, le plus souvent à la surface du métal, un
composé qui entraîne une perte effective et une dégradation du métal. Ce type de corrosion
entraîne notamment des problèmes de tenue en service à des températures nettement
supérieures à la température ambiante. Dans la majorité des cas, l’oxygène de l’air se combine
aux atomes du métal pour former des oxydes. Dans les atmosphères sulfureuses oxydantes
(SO2), par contre, les produits de corrosion sont des sulfures. Finalement l’attaque peut
également être due à des halogènes (Cl, Br et I) et à des températures de combustion (CO, CO2,
H2O, etc.).
21
La CorrosionLes types de corrosion
La corrosion caverneuse
Cette forme d’attaque est généralement associée à la présence de petits volumes de solution
stagnante dans des interstices, sous des dépôts et des joints, ou dans des cavernes ou
crevasses, par exemple sous les écrous et têtes de rivets. Le sable la poussière, le tartre, les
produits de corrosion sont autant des corps solides susceptibles de créer des zones dans
lesquelles le liquide n’est que difficilement renouvelé.
La corrosion caverneuse se rencontre surtout sur les métaux et alliages dont la tenue dépend de
la stabilité du film passif, car ces films sont instables en présence de concentrations élevées en
Cl et H+. Le mécanisme de base à l’origine de la corrosion caverneuse des alliages passivables
en milieux chlorurés aérés est une acidification progressive du milieu dans la caverne avec
l’apparition des conditions locales du milieu très agressives qui détruisent la passivité.
Les moyens pour combattre cette corrosion sont par exemple d’utiliser des assemblages soudés
et non boulonnés ou rivetés, d’utiliser des joints solides et non poreux, de contrôler les
installations et de nettoyer fréquemment les surfaces, d’hydrofuger les interstices que l’on ne
peut pas supprimer, en particulier graisser les joints ou les plans de joint, etc.
22
La CorrosionLes traitements contre la corrosion
La corrosion peut être retardée ou empêchées par l’utilisation des revêtements métalliques, des
revêtements non métalliques et par l’entretien préventif.
Les revêtements métalliques
Les revêtements métalliques se réalisent en combinant chimiquement ou mécaniquement un
alliage aux propriétés désirées avec une couche, parfois extrêmement mince, d’un métal auto
protecteur. Ces revêtements devant être compacts et adhérents, les surfaces à protéger sont
préparées spécialement. On les dégraisse à l’aide de solvants divers (soude, trichloroéthylène,
benzène…) puis on les décape, soit chimiquement (H2SO4 ou HCl pour l’acier), soit
mécaniquement (jet de sable ou de grenaille, grattage, brossage).
L’électrolyse
L’électrolyse permet, par réaction électrochimique, de déposer des métaux comme le cuivre,le
nickel, le chrome, le zinc ou la cadmium. Le dépôt est parfois insuffisamment protecteur; il faut
alors réaliser une sous-couche, dépôt primaire, qui favorise l’adhérence et l’opacité; ainsi le
nickel est déposé sur une sous couche de cuivre et le chrome sur une sous couche de nickel. La
pièce à recouvrir constitue la cathode, l’élément à déposer est relié à l’anode qui est
généralement soluble (excepté pour le placage au chrome où les anodes sont en plomb).
L’électrolyte est composé de sulfate et de cyanure mélangés à l’eau. La température du bain et
l’intensité du courant employée sont des paramètres importants.
L’électrolyse est utilisée pour améliorer l’apparence (placage au chrome), pour diminuer l’écart
électropositif (un boulon plaqué au cadmium est moins corrodant qu’un boulon en acier en
contact avec l’aluminium) et pour masquer certains endroits lors de la cémentation (l’épaisseur
de la couche déposée est d’environ 0,01 mm).
23
La CorrosionLes traitements contre la corrosion
Exemple d’un dépôt de cuivre sur une pièce en acier
Courant dans le conducteur circulant du + au -Conducteur métallique entre l’anode et la cathode
Anode
Cathode+_
Oxygène ou autre dépolarisant dans
l’électrolyte
Électrolyte, eau contenant des sels
conducteurs
La réduction se produit à la cathode+ _
Courant ionique à travers l’électrolyte de
l’anode vers la cathode
L’oxydation se produit à l’anode
Cu Fe
24
La CorrosionLes traitements contre la corrosion
Représentation schématique de la corrosion au niveau d’une discontinuité dans un revêtement métallique
Revêtement de zinc sur de l’acier
Acier (-)
Zinc (+)
Acier (+)
Nickel (-)
Revêtement de nickel sur de l’acier
Par rapport au métal à protéger, les revêtements métalliques peuvent être soit anodiques, soit
cathodiques. Ainsi, le zinc, qui est anodique par rapport à l’acier, joue le rôle d’anode
sacrificielle dans les pièces en tôle galvanisée. Le nickel, par contre, est cathodique par rapport
à l’acier; par conséquent, au niveau de chaque discontinuité du revêtement, il y a corrosion de
l’acier sous la couche de chrome.
25
La CorrosionLes traitements contre la corrosion
Potentiels standard d’équilibre d’oxydo- réduction, à 25C
Réaction Potentiel standard d’équilibre (V)
Au Au3+ +3e + 1,50
Pt Pt2+ + 2e + 1,19
Ag Ag+ + e + 0,80
Cu Cu2+ + 2e + 0,34
H2 2H+ + 2e 0
Pb Pb2+ + 2e 0,13
Sn Sn2+ + 2e 0,14
Ni Ni2+ + 2e 0,25
Cd Cd2+ + 2e 0,40
Fe Fe2+ + 2e 0.44
Cr Cr3+ + 3e 0,74
Zn Zn2+ + 2e 0,76
Al Al3+ + 3e 1,67
Mg Mg2+ + 2e 2,37
Na Na+ + e 2,71
Plu
s a
cti
fM
oin
s a
cti
f
+
Epile = Ecathode Eanode
26
La CorrosionLes traitements contre la corrosion
L’immersion
L’immersion consiste à immerger une pièce pendant un certain temps relativement court dans un
bain de métal fondu; elle est généralement suivie d’un essuyage qui diminue et égalise l’épaisseur
du métal déposé. On pratique généralement le zingage (acier galvanisé). Ce traitement est très
répandu et beaucoup moins onéreux que l’électrolyse.
La métallisation
La métallisation est un procédé par lequel une pluie fines de gouttelettes de métal liquide est
projetée à la surface de la pièce à protéger. Les méthodes utilisées sont : la métallisation à l’arc
électrique, à l’arc plasmagène et au procédé oxy-acétylénique. La métallisation permet aussi de
déposer des substances non métalliques. On emploie aussi les céramiques pour améliorer la
résistance au fluage (pièces moteurs), les téflons et les nylons.
Matériel vaporisé
Substrat
Buse isolante Plaque isolante
Guide-fil
Arc
Bec
Air
comprimé
Fil
27
La CorrosionLes traitements contre la corrosion
Le placage
Les produits plaqués se présentent surtout sous forme de tôles constituées par une âme de métal
recouverte sur une de ces faces (ou les deux) d’un alliage protecteur. Le produit obtenu possède
les excellentes propriétés mécaniques de l’âme et la bonne résistance à la corrosion de la
couverture. La fabrication s’effectue par laminage à chaud qui donne une excellente adhérence
permettant les opérations ultérieures de formage sans décollement. Les tôles de type «ALCLAD»
sont fréquemment utilisées en aéronautique, tout particulièrement pour les revêtements
extérieurs. La couverture aune épaisseur inférieure à 10% de l’épaisseur totale et est anodique par
rapport à l’âme.
Âme Revêtement
2014 6003 ou 6053
2024 1230
2219 7072
3003 7072
3003 7072 ou 7013
5056 6253
6061 7072
7075 7072,7008 ou 7011
7178 7072
28
La CorrosionLes traitements contre la corrosion
Les revêtements non métalliques
Ces procédés consistent à recouvrir la surface du métal d’un revêtement de surface, ou à
modifier la couche superficielle afin de la rendre protectrice. Ces procédés sont généralement
plus économiques et, s’ils sont réalisés adéquatement ceux-ci seront tout autant protecteurs.
Comme les revêtements métalliques, la préparation initiale des surfaces est le facteur le plus
important pour garantir une réussite.
La phosphatation
La phosphatation consiste à plonger ou vaporiser les pièces dans une solution d’acide
phosphorique. Le résultat de la réaction chimique du métal dans la solution est le dépôt d’une
couche cristalline de phosphate (par exemple le zinc), d’une épaisseur de quelques millièmes de
pouce, qui scelle la surface et améliore sa résistance à la corrosion. Ce procédé peut aussi être
une étape préparatoire à la peinture.
L’oxydation
L’oxydation anodique se fait par électrolyse; l’alliage à protéger constitue l’anode, le métal qui se
dégage se combine à l’oxygène et forme une couche protectrice d’oxyde de quelques millièmes
de pouce d’épaisseur. Ce procédé s’applique surtout aux alliages d’aluminium. Le bain pouvant
être de l’acide oxalique, de l’acide chromique ou le plus souvent de l’acide sulfurique. Les
principaux procédés d’oxydation sont :
L’oxydation à l’acide chromique qui sert à préparer les pièces au collage.
L’oxydation à l’acide sulfurique est le plus répandu et prépare les pièces à la peinture ou est
utilisée comme traitement final.
29
La CorrosionLes traitements contre la corrosion
Étapes pour l’anodisation de l’aluminium (anodize)
1. Dégraissage alcalin (soude caustique – 10%) Temps : 5 à 15 minutes
Température : 160F
Dégraissage en phase vapeur (alcool) Temps : 5 minutes
Température : 165 à 175F
2. Rinçage (H2O distillée).
3. Polissage chimique (brightening) dans le but d’enlever le couche d’oxyde présente avant
d’effectuer l’oxydation anodique. La solution utilisée sera constitué des produits suivants :
H3PO4 + HNO3 + H2O distillée. Temps : 0.5 à 5 minutes
Température : 180F
4. Rinçage (H2O distillée).
5. Oxydation anodique dans : acide chromique (H2CrO4) couche mince et de faible dureté
acide sulfurique (H2SO4) couche épaisse et très dure
Temps : 20 minutes
Température : 20C
6. Rinçage (H2O distillée).
7. Après l’anodisation, comme la couche d’oxyde est poreuse on profite de cette situation pour
effectuer :
a) soit le collage (mais avant nous devons appliquer une couche d’apprêt)
b) soit la coloration (H2O distillée + colorant ) Temps : 15 à 20 minutes
Température : 70C
c) soit imprimer du téflon dans la couche d’oxyde
8. Effectuer le colmatage dans l’eau distillée. Temps : 30 minutes
Température : 212F
30
La CorrosionLes traitements contre la corrosion
Cellule d’anodisation
L’aluminium présente à l’état naturel une couche d’alumine superficielle qui le protège de
l’oxydation. Cette couche naturelle, de quelques nanomètres d’épaisseur, est sujette à
détérioration. Une meilleure protection de l’aluminium contre la corrosion est obtenue en
accroissant l’épaisseur de la couche d’alumine. Cette technique consiste en une électrolyse en
milieu acide. Dans ce cas, le revêtement n’est pas réalisé par apport de matière mais par
oxydation contrôlée du substrat afin de le passiver
Alu
min
ium
Co
uch
e a
no
dis
ée
0,002 po
Cathode en plomb
inattaquable par l’acide
Acide sulfurique (15%)
Aluminium
(anode)
H2 OH
Al2O3
Cathode en plomb
inattaquable par
l’acide
N.B. : les 5 premières minutes à 5 volts et les 15 autres à 15 volts
31
La CorrosionLes traitements contre la corrosion
Il existe également l’oxydation dure «Hard Anodize» qui est semblable au procédé à l’acide
sulfurique mais la durée et l’intensité du courant change. Le résultat est une couche plus épaisse
et plus poreuse d’apparence gris foncé. On ferme les pores avec du téflon pour améliorer la
résistance au frottement (billes d’aluminium, pales d’hélicoptère)
La conversion chimique (chromate)
La pièce est vaporisée ou trempée dans une solution d’acide chromique. Il se produit une
dissolution de la surface et le résultat est la formation à la surface du métal d’un mélange
complexe de particules métalliques et de chrome. Ce traitement est excellent pour préparer les
surfaces à recevoir une peinture. Il peut aussi être peint ou utilisé comme protection finale. La
procédure du traitement est très simple :
tremper la pièce dans la solution «Alumiprep» qui est un désoxydant.
traiter la pièce dans les solutions suivantes.
* alodine 1200 (jaune brun) qui est un isolant électrique
* alodine 1000 (jaune pâle) qui est un conducteur électrique
Les peintures
Les peintures, les vernis, les laques sont des produits connus depuis longtemps et extrêmement
utilisés. Ce sont les revêtements les plus économiques et les plus simples d’application. Ils
résistent bien à la corrosion atmosphérique. Ces produits s’appliquent sous forme de solution.
Après évaporation des solvants, le revêtement durcit par oxydation à l’air ou par
polycondensation sous l’effet de la chaleur. Il en résulte un film isolant le métal de l’extérieur. La
préparation des surfaces est de première importance. Un nettoyage chimique et/ou mécanique
ainsi que de l’utilisation d’un apprêt approprié sont des facteurs qui assurent la qualité du
produit final.
32
La CorrosionLes traitements contre la corrosion
Exemple d’une procédure de placage au cadmium sur une pièce d’acier
1. Polissage mécanique (papier sablé).
2. Rinçage (eau distillée).
3. Dégraissage organique (solvant).
4. Rinçage (eau distillée).
5. Nettoyage alcalin (solution savonneuse basique oakite 90) T: 180F pendant 5 minutes.
6. Rinçage (eau distillée).
7. Nettoyage anodique (solution diluée de l’oakite 90 à 10%) T : 20C de 1 à 3minutes à 3 volts.
8. Rinçage (eau distillée).
9. Placage au cadmium. T : 20C à 1,5 volts pendant 5 minutes.
10. Rinçage (eau distillée).
11. Conversion au chromate si demandé.
12. Rinçage (eau distillée).
13. Couche de peinture.
Cd (+) Cd (+)
Fe ()
Cd++
Solution : CdO, NaCn, NaOH
33
La CorrosionLes traitements contre la corrosion
L’entretien préventif
Toute la technologie de surface ne suffit pas à elle seule à contrôler la corrosion. Un entretien
préventif et constant contribue aussi grandement à empêcher une détérioration prématurée des
composants d’aéronefs.
Les méthodes de prévention sont :
Un nettoyage approprié.
Une lubrification périodique complète.
Une inspection minutieuse des zones prédisposées et des défauts des procédés de protection
Une retouche immédiate des surfaces endommagés.
Un maintien des trous de vidange libres de toute obstruction.
Un drainage quotidien des puisards de réservoir.
Un séchage quotidien des zones critiques exposées.
Une étanchéité des appareils et ventilation appropriée.
L’utilisation maximum des toiles de protection sur les appareils en stationnement.