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Réflexion sur le capitalisme actuel, comment encadrer la finance, comment consommer moins, mieux et autrement, pour aller vers l'écosocialisme.
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Contribution
Fédérale MJS 34 Il faut en finir avec le
capitalisme actuel ! Dans
la plus part des pays
développés le niveau de la
masse salariale diminue
progressivement. Par
ailleurs, la production et
l’investissement ont
cessés d’être rentables, l’économie s’est financiarisée.
Les consommateurs n’ont plus les revenus suffisants
pour acheter les produits dont ils ont besoin, en
réponse à ce phénomène, les crédits à la
consommation se sont développés. Or nous savons très
bien que ce n’est pas une solution durable, d’ailleurs la
multiplication de ces crédits n’a fait qu’aggraver la
situation des consommateurs les plus modestes. Il est
temps d’agir pour en finir avec le modèle actuel et
remettre en cause la consommation de masse.
Nous avons pour objectif une économie à forte teneur
en emplois et à faible teneur en carbone. Relancer
l’économie et réindustrialiser demande donc une
rupture avec les idées libérales et une sélectivité des
financements, de nouveaux modes de production et de
consommation. Le déclin industriel et économique
actuel est étroitement lié à l’emprise exorbitante
qu’ont les marchés financiers. Le « monde de la
finance » n'est plus au service de l'économie réelle et
productive.
Par ailleurs la crise écologique nous montre qu’une
autre forme d’économie s’impose, si nous voulons
limiter le réchauffement climatique à moins de 2°, le
dernier rapport de l’ONU, démontre que d’ici à 2050, il
faudra réduire de 85% les émissions de CO2 sur la
planète. Les produits issus de l’agriculture doivent
faire l’objet d’un encadrement spécifique, il faut
penser une relocalisation effective dans
ce domaine. Nous devons changer très
rapidement notre modèle sociétal, car à
l’heure actuelle prédomine une culture
de la consommation participant au
développement de l’individualisme
faisant oublier aux êtres humains la
notion d’intérêt collectif.
Nous espérons bien évidemment un retour de la
croissance économique permettant de lutter contre le
chômage mais il faut en finir avec la logique de
toujours produire plus et consommer plus.
I. Financer
« Mon véritable adversaire n'a pas de nom, pas de
visage, pas de parti mais il gouverne. Cet adversaire,
c'est le monde de la finance » François Hollande, 22
janvier 2012.
1) La dérive de la finance capitaliste
La finance doit retrouver son rôle fondamental : être
au service de l’économie réelle, permettre le
développement de l’activité économique reposant sur
l’emploi et non la spéculation. Le rapport de 1 à 11,4
(708 000 milliards $ face à 62 000 milliards $) entre
produits dérivés financiers et économie réelle (PIB
mondial) est ainsi devenu très inquiétant. Le secteur
financier ne repose plus sur aucune réalité sensée.
Ce secteur joue très insuffisamment son rôle auprès
des entreprises mises en difficulté par la crise. Il est
tellement plus facile de réaliser des profits sur l’argent
lui-même que d’aider une petite entreprise à ne pas
mettre la clé sous la porte, c’est plus que jamais le
libéralisme triomphant à qui nous devons faire face.
Pire, le « monde de la finance » est à l’origine de ces
crises qu’il nous fait payer, c’est la double peine. 13%
du PIB des Etats européens a été nécessaire suite à la
crise financière de 2008 pour sauver les banques.
Aujourd’hui c’est aux citoyens d’en payer les
conséquences au travers des politiques d’austérité qui
demandent de réduire l’endettement public.
Face aux soubresauts d’un capitalisme devenu fou, il
est plus que temps d’être intransigeant vis-à-vis du
secteur financier.
2) Mettre en œuvre fermement les engagements de
François Hollande
C’est pourquoi il faut nécessairement aller plus loin
dans la séparation des activités bancaires de dépôt des
activités bancaires d’investissement, en imposant une
séparation des banques en tant que telles et non plus
seulement de leur filiales. L’Etat n’apportera sa
garantie en dernier ressort que sur les banques de
dépôt pour protéger l’épargne des citoyens, mais
n’aura pas à socialiser massivement des pertes
spéculatives.
François Hollande avait dit, lors de son discours au
Bourget : « Aucune banque française ne pourra avoir de
présence dans les paradis fiscaux. Les produits
financiers toxiques, c'est-à-dire sans lien avec les
nécessités de l'économie réelle seront purement et
simplement interdits. » Cet engagement législatif doit
être réalisé pour que le pouvoir politique et
démocratique reprenne ses droits sur le pouvoir
capitaliste. Il faut donc une nouvelle loi interdisant aux
banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux
sous peine de non-renouvellement de la licence
bancaire, en prévoyant une procédure de
nationalisation pour ne pas faire défaut auprès des
épargnants si la licence ne serait effectivement pas
renouvelée.
3) La Banque Publique d’Investissement, outil
stratégique de la politique économique
Quant au financement de l’économie réelle, et
notamment des PME et ETI créatrices d’emplois, il faut
donner un rôle majeur à la Banque Publique
d’Investissement. Des objectifs politiques doivent lui
être assignés sans intérêt financier ou court-termiste.
Depuis quelques années, malgré les affichages, Oseo en
manque de moyens émet beaucoup de prêts avec taux
d’intérêts, et peu de prêts à taux zéro. De plus, les
aides sont centrés sur les entreprises en bonne santé
économique et non sur les entreprises en difficulté. La
Banque Publique d’Investissement doit donc avoir la
capacité d’octroyer des aides à toute entreprise
innovante, ou souhaitant sauvegarder ou créer des
emplois. La répartition entre 20 milliards d’euros de
prêts et 10 milliards d’investissement en fonds propre
ne suffira pas. Il doit être établi que la BPI puisse
emprunter à taux d’intérêts faibles auprès de la
Banque Européenne d’Investissement, seule institution
publique à pouvoir se financer de manière illimitée
auprès de la Banque centrale européenne.
Toute subvention, prêt ou aide publique accordée doit
faire l’objet d’une clause de remboursement si
l’entreprise fait le choix de la délocalisation dans les 5
ans suivant le dernier versement. Les 500 millions
d’euros destinés à l’économie sociale et solidaire
doivent être augmentés pour financer un modèle
économique et démocratique qui crée des emplois,
même en période de crise.
La BPI pourra, à moyen terme, être la déclinaison d’un
pôle public bancaire, bras armé d’un Etat stratège
favorisant l’économie sociale et écologique jouant un
rôle pilote dans les secteurs d’avenir (transition
énergétique, NTIC, numérique…) grâce à une nouvelle
forme de Commissariat au Plan.
4) La finance solidaire et citoyenne, des initiatives
d’avenir
Au-delà de la BPI, les pouvoirs publics, Etat et
collectivités locales, doivent promouvoir les initiatives
en faveur d’une finance alternative. Les banques
coopératives, les coopératives financières sont des
moyens d’investir dans des projets à plus-value sociale,
environnementale et culturelle. La finance citoyenne,
et notamment les monnaies complémentaires locales,
outils démocratiques et écologiques (circuits-courts)
doivent trouver appui et conseil auprès des
collectivités locales. Le projet de labellisation de la
finance solidaire au niveau européen (EuSEF) doit être
adopté au Parlement européen.
5) Mettre fin à la finance climaticide
L’ensemble du secteur financier doit être soumis à un
étiquetage « développement durable » de leurs
produits financiers, comme cela a pu être expérimenté
par les Caisses d’Epargne entre 2008 et 2010. Cette
étiquette promue par les Amis de la Terre, l’ADEME et
le WWF comportait trois critères : le risque financier,
le degré de responsabilité sociale et environnementale
dans la sélection des activités financées, et l’impact
sur le climat de ces activités.
6) Couper le cordon des intérêts de la dette
Enfin, la condition pour que les citoyens reprennent le
pouvoir qui leur est dû, l'Etat ne doit plus dépendre des
marchés financiers pour qu'aucun "chantage à la dette"
ne soit fait. Une agence publique de notation
européenne doit voir le jour, comme énoncé par
François Hollande lors de sa campagne. La Banque
Centrale Européenne doit voir ses missions réorientées
vers la croissance et l’emploi, et doit pouvoir prêter
directement aux Etats. Avant modification des traités,
la BEI doit jouer ce rôle ; et la « vieille dette » doit
être renégociée. La vente à terme sur la dette des
Etats doit être interdite.
II. Produire 1) Mettre fin à l’obsolescence programmée
Dans un monde où la croissance est devenue reine s’est
développé l’obsolescence programmée, autrement dit
la fin de vie programmée des biens de consommation.
Pour comprendre l’origine de ce phénomène, il faut se
replacer dans les années 70, avec les premiers chocs
pétroliers et la fin du plein-emploi. Tous les ménages
se sont équipés des nouveaux équipements
indispensables à la vie des européens désormais
calquée sur la consommation de masse américaine. Or
durant les « seventies », le marché sature, toutes les
familles possèdent voiture et frigo, et n’ont donc
aucune raison d’en racheter. Mais pour garder un
bénéfice élevé au sein des entreprises, et ainsi faire
plaisir aux actionnaires, s’est mise en place
progressivement l’obsolescence programmée. On crée
des biens à vie limitée pour entretenir le marché.
N’ayant que faire du devenir de leur produit, cette
tendance s’est généralisée au monde et n’existe plus
un produit fait pour tenir durablement. De la voiture
au téléphone portable, tout ce qui est utilisé
quotidiennement est un « objet kleenex » On utilise
puis on jette. Or ce système est une véritable
catastrophe écologique.
Prenons exemple sur le modèle automobile.
Actuellement, les constructeurs construisent sans se
soucier du devenir de leurs produits, qui finissent à la
casse, où elle est grossièrement recyclée (seulement le
fer) et encore, si c’est une casse agrégée par l’Etat.
Dans le cas contraire, les véhicules remplis de liquides
extrêmement polluants se retrouvent entassés dans des
décharges sauvages. En imposant un recyclage de leurs
produits en fin de vie, les entreprises seraient plus
soucieuses du devenir de leurs produits. A court terme,
ce recyclage systématique permettrait de créer de
nouveaux emplois dans la filière, venant compenser les
délocalisations des constructeurs automobiles français
(Renault vient d’annoncer la suppression d’au moins
7500 postes). De plus, mises face à l’infini nombre de
déchets qu’ils produisent, et qui leur coûte pour les
retraiter dès qu’ils sont hors d’usage, les entreprises
créeront enfin des produits durables, mettant fin à
l’obsolescence programmée.
Pour garder l’exemple automobile, sur le long terme,
cela laisserait du temps aux constructeurs pour
redresser l’automobile française, qui tend vers la
banqueroute. Toujours dans une logique durable, nous
proposons que les entreprises innovent et
approfondissent leurs recherches dans des domaines
plus écologiques : les voitures hybrides et électriques
en l’occurrence. Ce redressement industriel
permettrait de relancer l’excellence française dans le
milieu automobile et donc notre économie, qui, il faut
le rappeler, est fondée à plus de 10% sur le secteur
automobile.
2) Pour une agroécologie
Quant à l’Agriculture, nous préconisons la
systématisation de l’irrigation au compte-goutte, qui
permettrait de réduire considérablement la
consommation en eau de l’agriculture, qui représente
actuellement 70% de la consommation française en
eau. Trop d’engrais chimiques et nocifs sont utilisés
encore aujourd’hui dans l’agriculture, qui pollue l’eau
potable de nos nappes phréatiques et réduisent
énormément la fertilité des terres exploitées. L’idéal
serait de supprimer toute forme d’engrais chimiques,
en les remplaçant par des engrais naturels (engrais
verts et compostage).
3) Diminuer drastiquement la consommation de
viande
Aussi, la surconsommation de viande pose un véritable
problème. Car une consommation aussi massive
qu’actuellement entraîne un élevage de masse
extrêmement nocif pour l’environnement. Ainsi,
l’élevage représente 18% des émissions de gaz à effet
de serre dans le monde, soit plus que les transports !
Toutes ces bêtes de pâturages ont également besoin
d’espace : l’élevage est un gros facteur de
déforestation, dont on connait tous les conséquences.
Il a aussi de gros impacts sur la biodiversité des espèces
(favorise des espèces animales en réduisant d’autres à
l’extinction) et sur la pollution de l’air. Il faut donc
cesser la surconsommation de viandes dès aujourd’hui,
pour éviter l’épuisement des sols et des ressources
aquifères et alimentaires inexploitables. Il faut donc
une éducation alimentaire qui ne systématise pas la
consommation de viande. Il faut changer les modes
d’attribution des financements de la PAC en faveur des
petites exploitations, plutôt que des grands élevages. À
plus long terme, nous devons, avec l’agroécologie,
repenser la répartition des équilibres alimentaires
éminemment liée aux rapports de domination sociale
Nord/Sud.
4) Réaliser la transition énergétique pour sortir de
notre dépendance au pétrole et au nucléaire
L’énergie est également un enjeu de ce XXIe siècle.
Tout d’abord, nous pourrions commencer par produire
moins d’énergie si un effort considérable était fourni
quant à l’isolation des bâtiments. On estime pouvoir
faire baisser notre consommation d’énergie d’environ
un tiers. Cet effort d’isolations serait permis par le
développement du prêt à taux zéro (PTZ) en
augmentant le plafond du prêt pour les particuliers.
L’Etat doit aussi jouer un rôle important en isolant au
mieux ses bâtiments publics et en aidant les
collectivités territoriales à réduire les consommations
d’énergie des bâtiments dont ils ont la charge, en leur
rendant accessible le PTZ ou par toute autre forme de
subvention.
Les dangers du nucléaire sont trop importants pour
garder cette énergie de manière durable. La
dénucléarisation de la France se ferait progressivement
en parallèle avec le développement d’une multitude de
sources d’énergie. Le photovoltaïque, avec le
développement de façon systématique de « centrales
photovoltaïques » sur les parkings des grandes
surfaces avec pour but leur autosuffisance énergétique.
La biomasse, actuellement 1e ressource renouvelable
en France en quantité d’énergie, est à promouvoir. De
même pour la géothermie, qui devrait principalement
être utilisée pour le chauffage des particuliers ou
encore la production d’électricité. Et toujours la
création de nouvelles éoliennes.
En multipliant les sources d’énergies renouvelables,
nous arrivons à sortir du nucléaire sans être totalement
dépendants d’une seule et unique source d’énergie.
III. Consommer
1) Permettre aux foyers les plus démunis de mieux
consommer
Afin que chacun puisse accéder à des biens
nécessaires à des conditions de vie décente, le blocage
de 100 produits de première nécessité s’impose, le
choix des produits en question sera déterminé par une
autorité administrative indépendante. Cette autorité
sera dotée d’un véritable pouvoir coercitif permettant
un encadrement de la grande distribution. Ces 100
produits auront un cahier des charges définies par
réglementation, et les moyens de la DGCCRF seront
augmentés pour effectuer les contrôles de qualité de
ces produits.
Il est aussi nécessaire de réaliser un contrôle
des marges dans ce secteur. En particulier les marges
arrière qui ne permettent pas de prendre conscience
de la réalité du prix que revêt une marchandise. La loi
Chatel et la loi de modernisation de l’économie du 4
août 2008, sont venus limiter ces pratiques abusives
propres au monde des grandes surfaces. Cependant les
marges arrière existent toujours, elles permettent
l’hégémonie des fournisseurs les plus puissants au
détriment des petits fournisseurs. Par ailleurs, les
marges des grandes surfaces doivent être plafonnées et
contrôlées afin de permettre une baisse du coût des
produits pour tous les consommateurs.
Nous proposons la mise en place de « tickets
produits locaux ». Ceux-ci seraient financés de manière
tripartite par le producteur, le consommateur et les
collectivités locales. Ils permettraient aux foyers les
plus pauvres (bénéficiaires de minimas sociaux et
bourses étudiantes) d’avoir accès à une alimentation
plus riche et équilibrée (fruits et légumes, poisson,
viande) directement auprès de producteurs locaux.
2) Mieux encadrer et limiter les crédits à la
consommation
Le crédit à la consommation résulte de la
financiarisation de notre économie. Ces crédits sont
des produits financiers qui représentent un vif intérêt
pour les investisseurs sur les marchés financiers. On
assiste donc depuis plusieurs années à un échange de
ces produits sur les marchés secondaires, ce qui
augmente les interactions entre acteurs de l’industrie
du crédit, et les risques d’une nouvelle crise
financière. Par ailleurs sont apparus les crédits
renouvelables qui ont étaient limités par la loi du 2
juillet 2010, afin de protéger les particuliers des
exactions commises par les banques. Il faut aujourd’hui
aller vers une interdiction des crédits à la
consommation renouvelables, afin de lutter contre le
surendettement des plus pauvres. La pratique des
crédits accroit considérablement la pauvreté des
ménages, il ne s’agit pas d’une solution au retour de la
croissance économique. La consommation est fragilisée
sur le long terme, il faut rompre avec ce phénomène
des crédits à la consommation.
Pour cela, il faut donc interdire les crédits
revolving, encadrer les taux d’intérêt des crédits à la
consommation et faire appel systématiquement au
fichier national bancaire. Si les banques et organismes
de crédit ne jouent pas le jeu après une période de 3
ans, les crédits souscrits à l’heure actuelle par les
particuliers avec une banque privée doivent être
transférés vers un unique service public bancaire. Ainsi
les crédits existants seront gérés par un service public
ayant une personnalité de droit public. Ce service sera
le seul ayant la compétence de réaliser des petits
crédits et il sera également l’unique service bancaire
ayant la compétence de réaliser des crédits étudiants.
En conséquent les liens entre les crédits à la
consommation et le monde de la finance seront
rompus, le principe d’égalité pourra s’appliquer aux
usagers de ce futur service, les usagers seront informés
de la meilleure façon possible.
3) Modifier la consommation par la fiscalité
La TVA est le mode de prélèvement obligatoire,
le plus injuste en France car il ne tient pas compte des
revenus des citoyens et donc ne prend pas en compte,
le pouvoir d’achat des ménages. Au regard du contexte
économique et social actuel, une augmentation
généralisée de la TVA est inenvisageable, cette
augmentation réduira le pouvoir d’achats des plus
modestes. Cette réduction sera en revanche
insignifiante pour les ménages les plus riches. Ainsi la
consommation sera moins importante et
irrémédiablement ce changement bouleversera la
croissance économique.
En revanche, il est possible de modifier la
consommation par la fiscalité, d’ailleurs la TVA peut
devenir un prélèvement plus juste et plus équitable
participant à la justice sociale. La TVA pourrait obéir à
une modulation écosociale :
- L’obligation de prendre en compte le respect de l’environnement : Ainsi en fonction de la pollution qu’auront nécessitée la fabrication et le transport du produit, la TVA sera plus ou moins importante. Pour finir, si l’emballage du produit et les matériaux utilisés ne peuvent être totalement recyclés, la TVA augmentera en conséquent.
- Le facteur social : Les biens dont la fabrication sera créatrice de nombreux emplois en particulier localement connaîtront une diminution du taux de
TVA. Ceux issus du commerce équitable connaîtront également une telle diminution.
- L’apport pour le consommateur : Les produits de première nécessité doivent être détaxés, à la différence de certains produits de luxe qui pourraient faire l’objet d’une augmentation de la TVA. Par ailleurs, la santé des consommateurs doit aussi être mieux prise en compte lors de l’élaboration du taux de TVA.
Ainsi il s’agira de remodeler complètement la
fiscalité par la TVA selon le principe écosocial, en
créant un 5e taux de TVA, et en établissant une grille
de classification précise. Ce chantier prendra un
certain temps mais doit être mené.
4) De nouveaux droits pour les consommateurs
De nombreuses règles permettent aujourd’hui
de protéger les consommateurs et de les informer de
ce que contiennent les produits mais aussi de leurs
provenances. Cependant les informations sur la
contenance de certains n’est pas toujours clair, par
ailleurs il n’est pas forcément possible pour le
consommateur d’évaluer, l’impact sur l’environnement
émanent de la fabrication et de l’acheminent de bien.
C’est règles doivent être simplifiées afin que chacun
puisse réaliser une consommation éco-responsable. Il
faut stopper le foisonnement des labels qui sont
aujourd’hui délivrés par des entreprises privées, la
labellisation devra se faire de manière cohérente par
les pouvoirs publics.
Il faut aussi mettre en œuvre le principe de
participation des citoyens en matière de
consommation. Chaque individu doit pouvoir être en
mesure d’enclencher une procédure auprès de l’Etat ou
devant une autorité administrative indépendante
permettant d’obtenir des informations sur un produit.
Par un système pétitionnaire, il faut également que
chacun puisse demander le retrait d’un produit du
marché à cause de son éventuel danger pour
l’environnement ou la santé. Ainsi les citoyens auront
la possibilité de mettre en œuvre le principe de
précaution, cette demande devra être réalisée auprès
d’une autorité indépendante pouvant se prononcer en
toute impartialité.
5) Abandonner peu à peu le réseau de la grande
distribution et généraliser une consommation éco-
responsable
Il est aujourd’hui évident qu’il devient
nécessaire de privilégier les réseaux de ventes
directes. Il faut favoriser les initiatives de certains
consommateurs et agriculteurs qui se réunissent afin de
créer des coopératives. Ces coopératives ont pour
objectifs de permettre à tous d’acheter des produits à
bas coûts mais elles s’inscrivent également dans une
optique de développement durable. Pour cela ces
acteurs de l’économie sociale et solidaire doivent
bénéficier d’avantages fiscaux. Il faudra également
leur permettre d’investir ainsi la future banque
publique d’investissement doit avoir pour priorité l’ESS
et l’environnement.
La consommation des ménages doit être en lien
étroit avec la transition énergétique. Il n’est plus
admissible que la pollution résultant de la production
des produits de consommation ou de l’acheminement
ne soit plus pris en considération. Certaines
entreprises font l’effort de réduire leurs émissions de
gaz à effet de serre or elles ne sont pas assez
récompensées.
Il est vital de favoriser les produits locaux, en
particulier les produits issus de l’agriculture, et pour
cela il faut mettre en œuvre une taxe significative en
fonction des émissions de CO2 causées par la
fabrication du produit et par son transport. Il faut
instaurer l’obligation pour les collectivités territoriales
et l’Etat d’acheter un quota élevé de produits
alimentaires issus de l’agriculture biologique et les
inciter à acheter localement. Cela passera notamment
par un objectif de généralisation progressive
d’alimentation biologique dans les écoles et collèges,
avec pour priorité l’école maternelle.
6) Les biens ne doivent pas être uniquement
marchands
Certains biens ne doivent pas appartenir à la
propriété privée car ils présentent un impérieux intérêt
général. D’autres ont un impact important sur le
patrimoine naturel ou appartiennent à ce patrimoine
ainsi il n’est pas concevable que les entreprises privés
se l’accaparent. C’est par exemple le cas des
matières premières permettant la production
d’énergie. Ces richesses appartiennent à tous, ainsi
l’Etat doit à nouveau jouer un rôle prépondérant. A
l’heure de la transition énergétique, il devient vital de
réorienter l’activité économique et de changer les
ressources énergétiques fortement polluantes mais
nécessaire à ces activités. Si la France souhaite
débuter cette transition, elle doit être en mesure de
gérer elle-même ces propres ressources énergétiques.
Ainsi les entreprises ayant un pouvoir à l’heure actuelle
incontrôlé sur ces ressources doivent devenir des
entreprises publiques.
D’autres matières premières doivent faire
l’objet d’un contrôle de la puissance publique. Tels les
produits alimentaires, leurs prix ne doit pas être
simplement déterminé par le jeu de l’offre et de la
demande. Il faut empêcher la spéculation sur les
produits agricoles, pour cela l’Union Européenne doit à
nouveau créer des quotas afin de bloquer les prix pour
que tous les européens puissent à nouveau se nourrir
dans des conditions décentes. Il faudra parvenir, après
négociations internationales, à une interdiction
mondiale de la spéculation sur les produits agricoles.
Changer radicalement nos modes de production
et de consommation dans un monde de libre-échange
généralisé, passera par un protectionnisme écosocial et
coopératif pour lutter contre la course à la destruction
environnementale et à la casse sociale. Il faut
réinstaurer les principes du long-terme, d’une
croissance sélective en faveur de l’emploi et de la
décarbonation, avant de changer également nos
indicateurs de production de richesse, afin d’intégrer
l’éducation et la santé dans un indicateur du bien-être.
Ne soyons pas compétitifs, mais coopératifs.