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LES ANNONCES DE LA SEINE RENTRÉE SOLENNELLE Tribunal de Commerce de Nanterre Un observatoire privilégié par Philippe Courroye ................................2 De nouveaux moyens d’agir par Jean-Bertrand Drummen.................5 Apaisement et anticipation par Yves Lelièvre......................................7 Tribunal de Grande Instance de Bobigny Appréhender la réalité balbynienne par Jean-Pierre Ménabé.............5 Performance et humanisme par Sylvie Moisson .................................6 Facilitateur par Rémy Heitz ..................................................................8 DIRECT Mise en place du GIP Guichet Entreprise Secrétariat d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services, des Professions Libérales et de la Consommation..........................13 ANNONCES LEGALES ...................................................14 ADJUDICATIONS................................................................17 DÉCORATION Alain Pouchelon Officier dans L’Ordre National du Mérite ........................................24 J OURNAL OFFICIEL D’ANNONCES LÉGALES - I NFORMATIONS GÉNÉRALES, J UDICIAIRES ET TECHNIQUES bi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15 Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected] FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE Jeudi 24 février 2011 - Numéro 13 - 1,15 Euro - 92 e année Y ves Lelièvre neuvième Président du Tribunal de Commerce de Nanterre depuis la création de cette juridiction en 1980, et sept nouveaux juges ayant prêté serment les 8 et 15 décembre 2010, ont été installés dans leurs fonctions lors de l’audience solennelle de rentrée qui s’est tenue le 10 janvier dernier, en présence des personnalités parmi lesquelles Jean-Louis Nadal, Procureur Général près la Cour de Cassation, Catherine Scheffler Bâtonnière des Hauts de Seine, qui vient de succéder à Philippe Dutheil et Jean Castelain Bâtonnier de Paris. Yves Lelièvre, qui a effectué une brillante carrière profes- sionnelle au sein de la Banque, prend ainsi la tête d’une juridiction qu’il connait depuis de nombreuses années puisqu’il y fut élu magistrat consulaire dès 1997, avant d’en devenir le vice-président en janvier 2009. Après quinze années de présence au sein du deuxième Tribunal de Commerce de France dont sept années de présidence, Jean-Bertrand Drummen a souhaité ne pas achever son second mandat. Pour autant il ne quitte pas l’institution consulaire puisqu’il est élu depuis un an à la présidence de la Conférence Générale des Juges Consulaires de France. Egalement membre du Conseil National des Tribunaux de Commerce, membre du Collège de l’Autorité de la Concurrence depuis 2009 et administrateur de l’Ecole Nationale de la Magistrature, le président sortant va ainsi continuer à « écrire, à concilier, à juger, à animer, à transmettre ». S’adressant à son successeur, Jean-Bertrand Drummen a rappelé que « c’est ensemble » qu’ils se sont « efforcés d’in- culquer la culture de l’anticipation au bénéfice des entre- prises en difficulté » avec le souci d’assurer leur pérennité et de veiller aux intérêts légitimes des créanciers. Yves Lelièvre a en effet rappelé qu’ « une justice plus sereine est une justice qui sait apaiser et qui sait anticiper. Et les réformes intervenues touchent directement ses deux points. ». Il s’agit notamment de la sauvegarde financière accélérée introduite par la loi de régulation bancaire et financière du 22 octobre 2010 ou encore de la délégation de la mission de conciliation devant le Tribunal de Commerce issue du décret du 1er octobre 2010. Pour le Procureur de la République Philippe Courroye, la recherche de la responsabilité personnelle des dirigeants peu scrupuleux s’ajoute à la mission d'aide et de soutien aux entreprises en difficultés. Les peines prononcées doi- vent cependant être respectées afin de protéger « notre tissu entrepreneurial ». En l’absence de fichier national des personnes frappées d'une interdiction de gérer, il a ainsi proposé de réfléchir avec le Greffe du Tribunal de Commerce et les services de l'URSSAF, à une mutualisa- tion des informations « pour débusquer ces dirigeants qui refusent de se soumettre aux décisions de justice. » Le nouveau Président du Tribunal de Commerce de Nanterre a conclu en évoquant la modestie : il a rappelé qu’un bouquet de violettes la symbolisant est offert au juge consulaire au cours de sa quatrième année de judicature depuis Michel de L’Hospital : « la modestie c’est d’abord de ne jamais oublier que nous sommes au service des justicia- bles, que nous leur devons une écoute attentive et impar- tiale, que nous ne détenons pas la vérité, que nous ne pou- vons d’ailleurs pas la détenir complètement mais que l’essen- tiel est d’être toujours à sa recherche. » Jean-René Tancrède JRT SERVICES Domiciliations commerciales & 01 42 60 36 35 [email protected] 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35 Tribunal de Commerce de Nanterre Audience solennelle - 10 janvier 2011 Yves Lelièvre et Jean-Bertrand Drummen

Edition du jeudi 24 fevrier 2011

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  • LES ANNONCES DE LA SEINE

    RENTRE SOLENNELLETribunal de Commerce de NanterreUn observatoire privilgi par Philippe Courroye ................................2De nouveaux moyens dagir par Jean-Bertrand Drummen.................5Apaisement et anticipation par Yves Lelivre......................................7Tribunal de Grande Instance de BobignyApprhender la ralit balbynienne par Jean-Pierre Mnab.............5Performance et humanisme par Sylvie Moisson .................................6Facilitateur par Rmy Heitz ..................................................................8DIRECTMise en place du GIP Guichet EntrepriseSecrtariat dEtat charg du Commerce, de lArtisanat,des Petites et Moyennes Entreprises, du Tourisme, des Services,des Professions Librales et de la Consommation..........................13ANNONCES LEGALES ...................................................14ADJUDICATIONS................................................................17DCORATIONAlain PouchelonOfficier dans LOrdre National du Mrite ........................................24

    JOURNAL OFFICIEL DANNONCES LGALES - INFORMATIONS GNRALES, JUDICIAIRES ET TECHNIQUESbi-hebdomadaire habilit pour les dpartements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne

    12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Tlphone : 01 42 60 36 35 - Tlcopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected]

    FONDATEUR EN 1919 : REN TANCRDE - DIRECTEUR : JEAN-REN TANCRDE

    Jeudi 24 fvrier 2011 - Numro 13 - 1,15 Euro - 92e anne

    Yves Lelivre neuvime Prsident du Tribunal deCommerce de Nanterre depuis la cration decette juridiction en 1980, et sept nouveaux jugesayant prt serment les 8 et 15 dcembre 2010,ont t installs dans leurs fonctions lors de laudiencesolennelle de rentre qui sest tenue le 10 janvier dernier,en prsence des personnalits parmi lesquelles Jean-LouisNadal, Procureur Gnral prs la Cour de Cassation,Catherine Scheffler Btonnire des Hauts de Seine, quivient de succder Philippe Dutheil et Jean CastelainBtonnier de Paris.Yves Lelivre, qui a effectu une brillante carrire profes-sionnelle au sein de la Banque, prend ainsi la tte dunejuridiction quil connait depuis de nombreuses annespuisquil y fut lu magistrat consulaire ds 1997, avant dendevenir le vice-prsident en janvier 2009. Aprs quinze annes de prsence au sein du deuximeTribunal de Commerce de France dont sept annes deprsidence, Jean-Bertrand Drummen a souhait ne pasachever son second mandat. Pour autant il ne quitte paslinstitution consulaire puisquil est lu depuis un an laprsidence de la Confrence Gnrale des JugesConsulaires de France. Egalement membre du ConseilNational des Tribunaux de Commerce, membre duCollge de lAutorit de la Concurrence depuis 2009 etadministrateur de lEcole Nationale de la Magistrature, leprsident sortant va ainsi continuer crire, concilier, juger, animer, transmettre .Sadressant son successeur, Jean-Bertrand Drummen arappel que cest ensemble quils se sont efforcs din-culquer la culture de lanticipation au bnfice des entre-

    prises en difficult avec le souci dassurer leur prennitet de veiller aux intrts lgitimes des cranciers. YvesLelivre a en effet rappel qu une justice plus sereine estune justice qui sait apaiser et qui sait anticiper. Et lesrformes intervenues touchent directement ses deuxpoints. . Il sagit notamment de la sauvegarde financireacclre introduite par la loi de rgulation bancaire etfinancire du 22 octobre 2010 ou encore de la dlgationde la mission de conciliation devant le Tribunal deCommerce issue du dcret du 1er octobre 2010. Pour le Procureur de la Rpublique Philippe Courroye, larecherche de la responsabilit personnelle des dirigeantspeu scrupuleux sajoute la mission d'aide et de soutienaux entreprises en difficults. Les peines prononces doi-vent cependant tre respectes afin de protger notretissu entrepreneurial . En labsence de fichier national despersonnes frappes d'une interdiction de grer, il a ainsipropos de rflchir avec le Greffe du Tribunal deCommerce et les services de l'URSSAF, une mutualisa-tion des informations pour dbusquer ces dirigeants quirefusent de se soumettre aux dcisions de justice. Le nouveau Prsident du Tribunal de Commerce deNanterre a conclu en voquant la modestie : il a rappelquun bouquet de violettes la symbolisant est offert au jugeconsulaire au cours de sa quatrime anne de judicaturedepuis Michel de LHospital : la modestie cest dabord dene jamais oublier que nous sommes au service des justicia-bles, que nous leur devons une coute attentive et impar-tiale, que nous ne dtenons pas la vrit, que nous ne pou-vons dailleurs pas la dtenir compltement mais que lessen-tiel est dtre toujours sa recherche. Jean-Ren Tancrde

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    Tribunal de Commerce de NanterreAudience solennelle - 10 janvier 2011

    Yves Lelivre et Jean-Bertrand Drummen

  • Un observatoireprivilgipar Philippe Courroye

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    Monsieur le prsident Drummen,Aujourd'hui vous laissez la prsi-dence du tribunal de commercede Nanterre aprs 7 annesd'exercice... mais je sais que ce dpart ne vouslaissera pas inoccup loin sans faut....Vos multiples activits tmoignent la fois d'unereconnaissance unanime de votre comptence,de votre autorit et de votre engagement.Je saluais l'anne dernire dans mon discoursde rentre votre lection la prsidence de laConfrence gnrale des juges consulaires deFrance.Vos pairs avaient ainsi reconnu votrecomptence mais aussi et surtout votrelgitimit reprsenter et dfendre la justiceconsulaire en vous plaant la tte de cet organenational de reprsentation des juges destribunaux de commerce, notamment auprs duministre de la Justice et des Liberts et despouvoirs publics.Vous exercez galement d'autres minentesresponsabilits puisque vous tes notammentdepuis 2009 membre du collge de l'Autorit dela concurrence et membre du conseild'administration de l'Ecole nationale de lamagistrature.Au tribunal de Nanterre, vous avez imprimvotre conception et votre vision de la justiceconsulaire de demain.L o certains ne voient dans la justiceconsulaire que deux ples, le contentieux et lesprocdures collectives, vous en avez dfendudeux autres, la prvention et les modesalternatifs de rglement des conflits.

    Vous l'avez crit sous l'autorit du juge ouseulement sous son ombre, une justice apaisenatra ...Nous avons pu constater ensemble lors dutraitement de dossiers de conciliation difficiles,complexes forts enjeux conomiques etsociaux, combien votre capacit de dialogue etd'coute, votre autorit taient dterminantesau cours des ngociations menes par lesmandataires ou conciliateurs avec lespartenaires de l'entreprise, les cranciersinstitutionnels, les banques et les clients.Avec discernement et prudence, vous avez pumettre en place des pratiques innovantesdestines soutenir l'action des mandataires etconciliateurs en prsidant certaines runions,en rencontrant les actionnaires en conflit ou lesreprsentants du personnel pour leverd'ventuels malentendus et parvenir desrsolutions.Dans le traitement de vos dossiers, vous neperdiez jamais de vue votre objectif : assurer lacontinuit de l'entreprise, la sauvegarde desemplois en vitant le conflit ou en lui trouvantune solution.Permettez-moi aussi de souligner la qualit desrelations que vous avez toujours entretenues avecles magistrats de mon parquet et avec moi-mme.Ensemble, pendant trois ans et demi, nous avonsdialogu de manire fructueuse pour innoveret faire voluer certaines pratiques :- Je pense au recentrage de l'intervention duMinistre public sur les dossiers les plussignificatifs aux audiences de procdurescollectives qui m'tait apparu ncessaire dsmon arrive la tte de ce parquet. D'vidence,vous avez compris qu'il s'agissait pour le parquetde mieux assurer sa mission en vitant de ladiluer et vous avez saisi qu'il ne s'agissait pas,bien au contraire, d'un retrait du Ministrepublic de votre juridiction.

    2 Les Annonces de la Seine - jeudi 24 fvrier 2011 - numro 13

    Rentre solennelleLES ANNONCES DE LA SEINESige social :

    12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARISR.C.S. PARIS B 572 142 677 - (1957 B 14267)

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    Etablissements secondaires :l 4, rue de la Masse, 78910 BEHOUST

    Tlphone : 01.34.87.33.15l 1, place Paul-Verlaine, 92100 BOULOGNE

    Tlphone : 01.42.60.84.40l 7, place du 11 Novembre 1918, 93000 BOBIGNY

    Tlphone : 01.42.60.84.41l 1, place Charlemagne, 94290 VILLENEUVE-LE-ROI

    Tlphone : 01.45.97.42.05

    Directeur de la publication et de la rdaction :Jean-Ren Tancrde

    Comit de rdaction :Thierry Bernard, Avocat la Cour, Cabinet BernardsFranois-Henri Briard, Avocat au Conseil dEtatAntoine Bullier, Professeur lUniversit Paris I Panthon SorbonneMarie-Jeanne Campana, Professeur agrg des Universits de droitAndr Damien, Membre de lInstitutPhilippe Delebecque, Professeur de droit lUniversit Paris I Panthon SorbonneBertrand Favreau, Prsident de lInstitut des Droits de lHomme des Avocats Europens,ancien Btonnier de BordeauxDominique de La Garanderie, Avocate la Cour, ancien Btonnier de ParisBrigitte Gizardin, Substitut gnral la Cour dappelRgis de Gouttes, Premier avocat gnral honoraire la Cour de cassationSerge Guinchard, Professeur de Droit lUniversit Paris II Panthon-AssasFranoise Kamara, Conseiller la premire chambre de la Cour de cassationMaurice-Antoine Lafortune, Avocat gnral honoraire la Cour de cassation Bernard Lagarde, Avocat la Cour, Matre de confrence H.E.C. - EntrepreneursJean Lamarque, Professeur de droit lUniversit Paris II Panthon-AssasNolle Lenoir, Avocate la Cour, ancienne MinistrePhilippe Malaurie, Professeur mrite lUniversit Paris II Panthon-AssasPierre Masquart, Avocat la CourJean-Franois Pestureau, Expert-Comptable, Commissaire aux comptesSophie Pillard, MagistrateGrard Pluyette, Conseiller doyen la premire chambre civile de la Cour de cassationJacqueline Socquet-Clerc Lafont, Avocate la Cour, Prsidente dhonneur de lUNAPLYves Repiquet, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisRen Ricol, Ancien Prsident de lIFACFrancis Teitgen, Avocat la Cour, ancien Btonnier de ParisCarol Xueref, Directrice des affaires juridiques, Groupe Essilor International

    Publicit :Lgale et judiciaire : Didier ChotardCommerciale : Frdric Bonaventura

    Commission paritaire : n 0713 I 83461I.S.S.N. : 0994-3587Tirage : 12 914 exemplairesPriodicit : bi-hebdomadaireImpression : M.I.P.3, rue de lAtlas - 75019 PARIS

    Copyright 2011Les manuscrits non insrs ne sont pas rendus. Sauf dans les cas o elle est autoriseexpressment par la loi et les conventions internationales, toute reproduction, totale oupartielle du prsent numro est interdite et constituerait une contrefaon sanctionnepar les articles 425 et suivants du Code Pnal.

    Le journal Les Annonces de la Seine a t dsign comme publicateur officiel pourla priode du 1er janvier au 31 dcembre 2011, par arrts de Messieurs les Prfets :de Paris, du 23 dcembre 2010 ; des Yvelines, du 16 dcembre 2010 ; des Hauts-de-Seine, du 22 dcembre 2010 ; de la Seine-Saint-Denis, du 21 dcembre 2010 ; duVal-de-Marne, du 31 dcembre 2010 ; de toutes annonces judiciaires et lgales prescritespar le Code Civil, les Codes de Procdure Civile et de Procdure Pnale et de Commerceet les Lois spciales pour la publicit et la validit des actes de procdure ou des contratset des dcisions de justice pour les dpartements de Paris, des Yvelines, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne ; et des Hauts-de-Seine.N.B. : Ladministration dcline toute responsabilit quant la teneur des annonces lgales.

    - Tarifs hors taxes des publicits la ligneA) Lgales :Paris : 5,34 Seine-Saint-Denis : 5,29 Yvelines : 5,09 Hauts-de-Seine : 5,34 Val-de-Marne : 5,27

    B) Avis divers : 9,75 C) Avis financiers : 10,85 D) Avis relatifs aux personnes : Paris : 3,74 Hauts-de-Seine : 3,72 Seine-Saint Denis : 3,74 Yvelines : 5,09 Val-de-Marne : 3,74 - Vente au numro : 1,15 - Abonnement annuel : 15 simple

    35 avec supplments culturels95 avec supplments judiciaires et culturels

    COMPOSITION DES ANNONCES LGALESNORMES TYPOGRAPHIQUES

    Surfaces consacres aux titres, sous-titres, filets, paragraphes, alinas

    Titres : chacune des lignes constituant le titre principal de lannonce sera compose en capitales (oumajuscules grasses) ; elle sera lquivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi 4,5 mm.Les blancs dinterlignes sparant les lignes de titres nexcderont pas lquivalent dune ligne de corps6 points Didot, soit 2,256 mm.Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de lannonce sera compose en bas-de-casse(minuscules grasses) ; elle sera lquivalent dune ligne de corps 9 points Didot soit arrondi 3,40 mm. Lesblancs dinterlignes sparant les diffrentes lignes du sous-titre seront quivalents 4 points soit 1,50 mm.Filets : chaque annonce est spare de la prcdente et de la suivante par un filet 1/4 gras. Lespace blanccompris entre le filet et le dbut de lannonce sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot soit2,256 mm. Le mme principe rgira le blanc situ entre la dernire ligne de lannonce et le filet sparatif.Lensemble du sous-titre est spar du titre et du corps de lannonce par des filets maigres centrs. Leblanc plac avant et aprs le filet sera gal une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.Paragraphes et Alinas : le blanc sparatif ncessaire afin de marquer le dbut dun paragraphe o dunalina sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces dfinitions typographiquesont t calcules pour une composition effectue en corps 6 points Didot. Dans lventualit o lditeurretiendrait un corps suprieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi.

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    Philippe Courroye

  • - Je pense aussi la diversification de l'inter-vention du Ministre public dont je souhaitaisqu'il fasse entendre la voix de l'intrt gnraldans certains dossiers contentieux complexesou emblmatiques. En 2010, vous nous avezsollicits plusieurs reprises pour que nousprenions des rquisitions dans des affairescontentieuses aux enjeux importants.Vendredi dernier encore, la chef de la divisionconomique et financire prenait des rquisi-tions au cours d'une audience portant sur lesconditions de rvocation d'un dirigeant d'unesocit importante.- Je cite enfin nos runions rgulires, dsor-mais institutionnalises, en moyenne une foispar trimestre, entre vous mme Monsieur lePrsident, les prsidents de chambre des pro-cdures collectives et de sanction, et le par-quet, moi-mme et les magistrats de la divi-sion conomique et financire, runions quinous permettent d'changer sur la situationconomique du dpartement et les actions mener ou les orientations dfinir. Ces ren-contres fructueuses consolident le rapproche-ment indispensable entre nos juridictions etse tiennent toujours dans le respect de nosprrogatives propres, sur des problmatiquesjuridiques auxquelles nous sommes confron-ts dans l'application de la loi.Enfin, je crois pouvoir dire que vous avez tou-jours t extrmement attentif nos proposi-tions et la teneur de nos rquisitions. En quit-tant cette prsidence, vous laissez une impor-tante trace dans la vie du deuxime tribunal decommerce de France. Soyez chaleureusementremerci de ce respect sans cesse manifest.

    Monsieur le prsident Lelivre, vous tes ins-tall aujourd'hui en qualit de prsident d'unejuridiction que vous connaissez particulire-ment bien puisque vous avez t lu magistratconsulaire en 1997 avant de devenir vice-pr-sident puis d'accder la tte de cette juridic-tion consulaire dont je rappelle qu'elle est ladeuxime de France.L'excellence de votre formation, votre remar-quable carrire professionnelle dans le secteurbancaire (vous avez t notamment prsidentdu directoire de la Banque mutuelle indus-trielle) ne pouvaient que vous conduire

    l'exercice des fonctions de magistrat consu-laire. Vos comptences juridiques et cono-miques, votre connaissance du monde de l'en-treprise, des enjeux conomiques constituentun prcieux atout pour la justice commerciale.Monsieur le prsident Lelivre, nous nousconnaissons bien. Nous avons dj pu apprcierdans l'exercice de vos fonctions de vice-

    prsident vos qualits et votre professionnalismeet je sais que nous travaillerons ensemble dansun esprit constructif.Aujourd'hui avec le dpart de Monsieur leprsident Drummen et votre installation, unenouvelle page de l'histoire du tribunal decommerce de Nanterre se tourne dans lacontinuit des qualits de comptence,d'autorit et de sens de la justice que requiertcette fonction prestigieuse. Je vous souhaiteplein succs dans vos nouvelles fonctions.Je tiens, galement, adresser mes flicitationsaux 7 nouveaux juges qui ont prt serment les8 et 15 dcembre 2010 dont l'lection consacreleurs mrites professionnels et leur engagementcitoyen. ()

    Les chiffres de 2010 rvlent une fois encoreune activit en forte progression pour le tribunalde commerce de Nanterre.En 2010, 5 341 jugements ont t rendus par lesmagistrats en contentieux gnral, soit uneaugmentation de 26,03% par rapport 2009 ol'on en dnombrait 4 238.L'impact de la crise conomique semble s'tretass puisque le nombre d'ouvertures deprocdures collectives a connu en 2010 une

    lgre baisse de 5,8% par rapport 2009 : 1 159ouvertures en 2010 contre 1 230 en 2009.On peut noter que le nombre d'ouvertures deredressements judiciaires est stable, 166redressements en 2010 et 162 en 2009 alors quele nombre de liquidations judiciaires diminuepour passer de 1 041 en 2009 977 cette anne.Ces indicateurs positifs ne doivent pas

    aujourd'hui nous conduire baisser la garde,nous devons continuer tre vigilants et ractifs.D'ailleurs, le rle du tribunal de commerce enmatire de prvention est toujours aussiimportant et traduit une augmentation dessaisines d'office du tribunal : en 2010,141 procdures collectives au total ont touvertes votre initiative, sur requte du parquetet la suite de courrier de salaris signalant desdifficults. Il n'y en avait que 129 en 2009.Cette action de prvention est dterminante.En effet, elle sensibilise le dirigeant l'apparitiondes premires difficults.En amont des procdures collectives deredressement et liquidation judiciaire, lesprocdures de prvention remplissent un rlecardinal : le mandat ad hoc, la procdure deconciliation et la procdure de sauvegarde onttrouv tout leur intrt au cours de la priodede crise conomique car elles permettent audirigeant de se placer sous la protection dutribunal au plus tt des difficults.Le nombre de procdures de sauvegarde esten nette diminution cette anne - 40,74%puisqu'en 2010 seules 16 procdures ont touvertes contre 27 l'anne dernire. On a punoter cette anne une baisse des procdures

    Les Annonces de la Seine - jeudi 24 fvrier 2011 - numro 13 3

    Rentre solennelle

    L'action de la justice est vide de son sens si les peinesprononces qu'elles soient commerciales ou pnales ne sont niexcutes, ni respectes. Notre action ne s'arrte pas une fois lasanction prononce. Cette sanction doit tre effective.Philippe Courroye

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    Caroline Chteau-Doucde, Jacques Doucde et Charles-Henri Doucde

  • de conciliations : 30 conciliations ouvertes en2010 contre 44 en 2009.En revanche, le nombre de mandats ad hocdemeure stable, 41, soit un chiffre identique celui de 2009.J'ai l'esprit des procdures de sauvegarde oude conciliation que le tribunal de commerce amen bien qui prsentaient des enjeuxconsidrables en termes d'emplois notammentet dont la mdiatisation a t lgitimement forte.Lors de l'analyse des projets de plan desauvegarde, les magistrats du parquet deNanterre veillent, au nom de l'intrt gnral,au respect de l'quilibre des efforts demandsaux partenaires de ces entreprises avant ladcision du tribunal.Bien sr l'aspect social fonde particulirementnotre intervention au nom de l'ordre public.Mais les sacrifices des cranciers doivent tremesurs l'aune des perspectives relles etsrieuses de redressement de l'entreprise.L'anne dernire en conclusion de mon discoursde rentre, j'avais indiqu qu'il m'apparaissaitncessaire que nous puissions rflchir lacration d'outils de pilotage permettant demesurer les conditions et l'effet des mesuresprises par votre juridiction.A titre d'exemple, j'avais voqu que le recoursgrandissant la procdure de sauvegarde n'taitpas une fin en soi, mais que nous nous devionsde dresser un bilan de cette procduremaintenant que nous avons le recul ncessaireafin d'valuer prcisment la proportion deplans de sauvegarde qui ont pu tre adopts.Votre tribunal m'a rcemment transmis deslments d'analyse qui me semblent fortintressant et doivent tre connus :Ainsi, sur les 26 procdures de sauvegardeouverte en 2009, 40, soit 65%, aboutissent l'adoption d'un plan de sauvegarde alors quecette proportion n'est que de 25% pour lesprocdures de redressement judiciaire.Par ailleurs, une procdure de redressementjudiciaire sur deux est convertie en liquidationjudiciaire, ce ratio n'est que de 1 sur 4 s'agissantde la procdure de sauvegarde.Ces lments me laissent penser que le tempspassant les dirigeants, utilement conseills,hsiteront moins attendre la caractrisationde l'tat de cessation des paiements pourdemander la protection du tribunal.Les rsultats dmontrent la vertu del'anticipation de l'insolvabilit des entreprisesqui constitue un atout majeur pour sa survie,celle des emplois et pour les cranciers aussi.Le lgislateur a d'ailleurs voulu amliorer ce

    dispositif en crant par la loi de rgulationbancaire et financire du 22 octobre 2010 unenouvelle procdure de sauvegarde diteprocdure de sauvegarde acclre limite auxcranciers financiers et qui sera applicable compter du 1er mars 2011 et dont je sais,Monsieur le Prsident Drummen que vousn'tes pas tranger son laboration. Cetteprocdure vient s'intercaler entre la conciliationet la procdure de sauvegarde dite classique.L encore, il s'agit de faciliter le rebond desentreprises qui ont su anticiper leurs difficul-ts en leur permettant de bnficier d'une pro-cdure prservant leur activit oprationnelleen vitant une perturbation de leurs relationscommerciales.Cette nouvelle procdure limite aux cranciersfinanciers de l'entreprise permettra de passeroutre l'opposition de cranciers minoritairesqui auront fait chouer la conciliation et de fairevalider rapidement un plan de restructurationfinancire pr-ngoci avec les principauxcranciers qui sera ensuite adopt et arrt dansle cadre d'une procdure de sauvegarde afin dele rendre opposable aux autres cranciers.Je le disais les difficults apparues au cours del'adoption du plan de sauvegarde de la socitThomson, devenue Technicolor, dont noustions saisis, ont contribu la cration de cettenouvelle procdure par le lgislateur.

    J'ai jusqu'ici voqu la mission d'aide et desoutien du tribunal de commerce aux entre-prises en difficults qui permet l'activitconomique de perdurer. Mais il ne faut pasoublier que nous avons, vous et moi, aussi lacharge de rechercher la responsabilit per-sonnelle des dirigeants peu scrupuleux quiparfois pillent l'actif des socits qu'ils dirigentau prjudice de leurs salaris et de leurscranciers ou commettent des fautes de ges-tion graves qu'il convient de sanctionnerpcuniairement et/ou professionnellement.Si les fautes de gestion ont aggrav significati-vement le passif de leur socit, les dirigeantspeuvent tre condamns au comblement detout ou partie de l'insuffisance d'actif. Il nousrevient aussi d'carter dfinitivement ou titre temporaire le dirigeant fautif ou incom-ptent.Vous avez rendu en 2010, 136 jugements desanctions (122 jugements en 2009 soit uneaugmentation de 11,5%). Ce chiffre est donc enaugmentation et dmontre que nous sommestoujours soucieux que les dirigeants depersonnes morales soient comptables devant

    la juridiction consulaire des actes commis dansle cadre de leur gestion.Et je me flicite aussi que les mandatairesjudiciaires sachent distinguer, dans les dossiersdont ils ont la charge, les cas o il est utile pourla procdure et pour l'intrt de tous, d'attraireen comblement de passif les dirigeants qui ontde manire inacceptable outrepass leurspouvoirs.Mon parquet est par ailleurs toujours aussivigilant dans la recherche de la responsabilitpnale des dirigeants et exerce pleinement sonrle en assurant la rpression des infractionsrvles au cours des procdures collectives.Le tribunal de commerce constitue unobservatoire privilgi du comportement fautifdes dirigeants et les magistrats de la sectioncommerciale ont su vous dmontrer toute leurractivit dans des dossiers qui rvlaient quedes infractions taient en train de se commettreau moment mme o votre tribunal tait saisid'une demande d'ouverture de procdurecollective.Nous avons pu constater combien cetteractivit tait dterminante dans certainesprocdures collectives o des faits de naturepnale apparaissaient.Nous avons cette anne encore dans plusieursdossiers concomitamment la procdurecollective saisi la brigade financire d'enqutesprliminaires qui sont actuellement en cours.Le nombre d'enqutes prliminaires diligentessur les infractions dceles l'occasion desprocdures collectives demeure stable prs de200 ont t ouvertes en 2010.Par ailleurs, vous m'avez saisi d'une liste dedirigeants qui bien que faisant l'objet d'unemesure d'interdiction de grer dirigeaienttoujours une ou plusieurs personnes morales.L'action de la justice est vide de son sens si lespeines prononces qu'elles soient commercialesou pnales ne sont ni excutes, ni respectes.Notre action ne s'arrte pas une fois la sanctionprononce : Cette sanction doit tre effective.C'est pourquoi, j'ai sollicit les services de policesafin qu'ils diligentent des enqutes sur cesdirigeants peu scrupuleux. Au stade despoursuites, j'envisage de les faire juger au coursd'une mme audience afin de lui donner aussiun sens pdagogique.J'entends que le parquet prenne des rquisitionsfermes contre ces auteurs d'infraction qui,manifestement n'ont pas compris le sens de lamesure commerciale d'interdiction de grer. Ils'agit de protger la flore et la faune conomiquecontre des individus qui n'ont pas les comp-tences, la rigueur et le sens des responsabilitspour diriger une entreprise et qui de ce fait pol-lue gravement notre tissu entrepreneurial.Diriger une entreprise malgr une interdictionde grer c'est comme conduire une voiture sanspermis de conduire.C'est un comportement dangereux qui doittre dtect de faon systmatique. Comme iln'existe pas de fichier national de personnesfrappes d'une interdiction de grer, je vouspropose de rflchir cette anne avec le greffedu tribunal de commerce et les services del'Urssaf, une mutualisation de nos informa-tions pour dbusquer ces dirigeants qui refu-sent de se soumettre aux dcisions de justice,qu'elles soient prononces par le tribunal cor-rectionnel ou par le tribunal de commerce.()

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  • De nouveauxmoyens dagirpar Jean-Bertrand Drummen

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    Lactualit juridique a t fournie. Nousavons choisi de commenter trois ques-tions dimportance. Elles ont trait laconciliation, la sauvegarde financireacclre et la question prioritaire de consti-tutionnalit.

    La conciliation

    Le dcret du 1er octobre 2010 entr en vigueurle 1er dcembre dernier apporte des modifica-tions la procdure orale et lassignationdevant le tribunal de commerce et renddsormais possible la dlgation de la missionde conciliation devant celui-ci.Cette nouvelle comptence donne au tribunalde commerce rpond sans nul doute la volontdes autorits politiques et judiciaires dveloppedans les rapports Coulon, Magendie etGuinchard de promouvoir la conciliation.Notre engagement en faveur des modes alterna-tifs de rglement des conflits est fort, et denombreuses reprises, notre tribunal la concr-tis ; de rcentes et importantes affaires dontnous avons eu connatre et dont la presse sestfait largement lcho ont dmontr les mrites etlefficacit de la conciliation. Ce mode de rgle-ment des conflits prend en compte les aspectsjuridiques et psychologiques souvent troite-ment imbriqus ; outre la volont politique, ilrequire, pour aboutir, secret et confidentialit ; lpoque o la transparence devient aisment

    tyrannique il nest pas indiffrent de le rappeler.Cet engagement est heureusement partag parbon nombre des tribunaux de commerce. Cethme avait dailleurs t retenu par laConfrence gnrale des juges consulaires deFrance lors de son congrs annuel de dcembre2009 Versailles.

    Nous ne pouvons donc quexprimer notresatisfaction devant les efforts prodigus pourpromouvoir cette culture de lapaisement dontla justice et sa crdibilit ont besoin et nousrjouir galement de nous voir confier unenouvelle comptence.Le juge devra acqurir le bon rflexe pourapprcier conformment aux dispositions dunouvel article 860-2 du Code de procdurecivile si une conciliation entre les partiesapparat envisageable - il lui appartiendra alorsle cas chant et avec laccord de celles-ci detenter la conciliation seul ou avec unconciliateur de justice ou un mdiateur maistoujours avec lappui dterminant de leursavocats.Plusieurs aspects seront examiner pour don-ner ce nouveau texte sa pleine mesure, il serautile de se rfrer cet effet aux propositionsfigurant dans le rapport du groupe de travail

    sur les conciliateurs de justice prsent lors ducolloque organis conjointement le 8 avrildernier par la Cour dappel de Paris et lEcolenationale de la magistrature en charge de laformation des conciliateurs.Il en sera ainsi de lorganisation de la spcificitdes futurs conciliateurs devant les tribunaux de

    commerce et notamment de leur formation.De mme un point dlicat mritera rflexion,celui de la concurrence lors de sa dsignationentre le mdiateur rmunr et le conciliateurde justice bnvole. Un prsident de chambrehonoraire a dj t dsign au sein du tribunalpour suivre cet important dossier.

    La sauvergardefinancire acclre

    La loi de rgulation bancaire et financire du22 octobre 2010 a introduit en son article 57une innovation originale, la sauvegardefinancire acclre applicable aux procduresde conciliation ouvertes compter du 1er marsprochain. Il sagit dune procdure rserve auxentreprises ayant plus de 150 salaris ou un

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    Nous ne pouvons donc quexprimer notre satisfaction devantles efforts prodigus pour promouvoir cette culture de lapaisementdont la justice et sa crdibilit ont besoin et nous rjouir galementde nous voir confier une nouvelle comptence.Jean-Bertrand Drummen

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    chiffre suprieur 20 millions deuros, c'est--dire aux entreprises pour lesquelles le recoursaux comits de cranciers est obligatoire. Sacaractristique est quelle naffecte que lescranciers financiers. Les autres cranciers,cranciers publics et fournisseurs en particuliercontinueront recevoir le paiement de leurcrance aux chances convenues. La rapiditest par ailleurs impose et cest dans un dlaimaximum de deux mois que le plan desauvetage de lentreprise ngoci en amont dansle cadre dune conciliation devra tre vot.Selon lexpression du Professeur Franois-XavierLucas, la sauvegarde financire acclre estune procdure quasi collective , elle est unhybride de la conciliation et de la sauvegarde,elle facilitera la pratique du prepack que letribunal de commerce dEvry et notre tribunalavaient respectivement arrt au bnfice dugroupe Autodistribution et de la socitThomson devenue Technicolor.Lintrt de cette procdure est dviter lesblocages indus de certains rcalcitrants et grce sa rapidit les effets collatraux ngatifs duneprocdure collective et de la publicit qui syattache. Peut-tre pourrait-on faire un pas deplus et imaginer une semblable procduremene entirement dans le cadre duneconciliation sous lautorit du tribunal.Il est permis de constater une fois encore cetteoccasion que les initiatives de la justiceconsulaire ouvrent des voies que le lgislateurvient ensuite consacrer.

    La question prioritairede constitutionnalit

    A la suite de la rforme constitutionnelle du23 juillet 2008, la loi organique du 10 dcem-bre 2009 ouvrant la saisine du Conseil consti-tutionnel tous les citoyens a institu la ques-tion prioritaire de constitutionnalit. Ledcret dapplication du 16 fvrier 2010 a tpubli au Journal officiel du 18 fvrier et desquestions prioritaires de constitutionnalitsont maintenant soumises aux tribunaux decommerce.Notre tribunal, pour la premire fois, vient dtresaisi dune telle question. Il lui appartiendra ainside statuer sur sa recevabilit et dexaminer ceteffet si larticle de la loi contest est applicableau litige ou sert de fondement laction engage,sil na pas dj t reconnu conforme laconstitution et si la question nest pas dpourvuede caractre srieux.Si la question satisfait ces trois critres, laquestion sera dclare recevable et transmise la Cour de cassation qui, son tour, procderaau mme examen dans un dlai de trois moisavant, le cas chant, de la transmettre auConseil constitutionnel qui jugera de laconformit ou non de larticle de loi litigieuxaux textes du bloc de constitutionnalit.Mais la question prioritaire de constitutionna-lit implique quelle est prioritaire au regard dela question de conventionalit cest--dire desengagements internationaux ; aussi, parordonnance du 10 avril 2010, la Cour de cas-sation a pos une question prjudicielle laCour de justice de lUnion europenne sur laconformit au droit europen de la disposi-tion de la loi organique qui prvoit que la juri-

    diction saisie pour filtrer la question de consti-tutionnalit sur un texte lgislatif doit se pro-noncer avant de statuer sur un contrle deconventionalit de ce texte.Par arrt du 22 juin 2010 la Cour deLuxembourg a rpondu ; sans analyser plusavant cette rponse, on retiendra que la Coura dit pour droit que le caractre prioritairedune procdure incidente de contrle deconstitutionnalit des lois nationales ne sau-rait empcher une juridiction nationaledexercer sa facult ou de satisfaire son obli-gation de la saisir de questions prjudicielles.La primaut du droit europen tait unenouvelle fois affirme et la Cour de cassationdans sa dcision du 29 juin 2010 a rappel lestermes de la rponse de la Cour deLuxembourg. En loccurrence elle a considrquil ny avait pas lieu renvoyer au Conseilconstitutionnel sur la question prioritaire deconstitutionnalit.Nos tribunaux se voient confier une nouvelleet lourde responsabilit ; nous avons le devoirde veiller ce que cette innovation majeure nesoit pas dvoye. Le moyen dinconstitution-nalit qui sera soumis devra tre examin avecune grande prudence - une question priori-taire de constitutionnalit ne doit pas trepose des fins dilatoires - et la dcision detransmission ou de refus de transmission laCour de cassation devra tre spcialementmotive.Ainsi le tribunal de commerce de Romans saisidune question prioritaire de constitutionnalitpar des dirigeants poursuivis en comblement depassif sur la base dune expertise rendue sur lefondement de larticle L. 621-9 du Code de com-merce a-t-il dcid de la transmettre la Cour decassation. En effet cette expertise, selon la juris-prudence de la Cour de cassation, nest pas sou-mise aux rgles du Code de procdure civile desexpertises judiciaires avec dbat contradictoireet discussion du prrapport. Lgale, lexpertiseest-elle pour autant conforme aux droits et liber-ts garanties par la Constitution ? Tel est lobjetde la question transmise.Ces nouveaux textes nous ouvrent de nouveauxmoyens dagir ; lattention que nous leur devons,la recherche de lesprit qui les anime, de leurfinalit nous guideront dans leur application.Nous avons fait de La justice consulaire : uvrecommune le sujet du rapport prsent le3 dcembre dernier au congrs annuel de laConfrence gnrale des juges consulaires deFrance qui se tenait Nice.Le travail men avec tous les acteurs de la jus-tice sur la base de valeurs partages, chacun sa place et sans confusion, permet laccomplis-sement de luvre de justice. Fonde sur laconfiance mutuelle, lirremplaable confiancesans laquelle rien ne peut se faire, luvrecommune implique de nombreux acteursdont le rle est dterminant. Au terme demon mandat je dsire leur rendre hommage.()Mes derniers propos iront vous, mes cherscollgues, puis Yves Lelivre, mon successeur.Vous mavez accompagn pendant les sept ansde ma prsidence et apport votre confiance etvotre soutien.Cest ensemble que nous avons servi la justiceau sein de la grande famille judiciaire laquellenous sommes fiers dappartenir.Cest ensemble que nous nous sommes efforcs

    dinculquer la culture de lanticipation aubnfice des entreprises en difficult avec lesouci, comme la loi nous y invite, dassurer leurprennit, de prserver lemploi, de veiller auxintrts lgitimes des cranciers.Cest ensemble que nous avons donn lemeilleur de nous-mmes pour remplir notrerle de rgulateur, veiller au respect de la loi etdes engagements, la loyaut des relationscommerciales.Cest ensemble que nous nous sommes effor-cs, dans le respect rigoureux de lthique, defaire du droit un facteur de dveloppementconomique. Soucieux des consquencesconomiques de nos dcisions ; soucieux deprserver la crdibilit de notre pays et rpon-dant ainsi lexhortation que nous faisaitMonsieur le Prsident de la Rpubliquelorsquil a fait lhonneur aux juges du com-merce de les rencontrer en septembre 2007 Paris.Cest une profonde reconnaissance que je vousdois, que je vous exprime.Cher Prsident,Dans une poigne de secondes vous prendrezma place. Mes derniers mots vont donc vous.Jaurais ainsi en ce moment privilgi lapossibilit de vous dire publiquement monestime et ma gratitude.Mon estime pour un homme dont la comp-tence na dgal que les qualits morales.Cette comptence vous lavez acquise par vostudes, une matrise en droit la Facult dedroit de Paris, le diplme de lInstitut du com-merce international et de lInstitut dtudesjudiciaires et par votre riche exprience pro-fessionnelle au sein de la Banque o depuis1966 vous occuperez dans diffrents tablisse-ments des fonctions de direction, deDirection gnrale avant de devenir prsidentdu Directoire de la BMCI en 1999 puis mem-bre du Conseil de surveillance.Paralllement cette brillante carrire vousserez administrateur de la Chambre desconseillers experts financiers, conseiller ducommerce extrieur, charg de confrence lInstitut du commerce international, la Facultde droit de Paris X Nanterre et lInstitutdtudes des relations internationales.De 1980 2010, vous serez matre de conf-rences associ la Facult de droit de Tours.Quel magnifique parcours !Mais je le disais il y a un instant, mon estime sedouble de gratitude.Nous cheminons ensemble depuis longtempspuisque vous avez rejoint le tribunal de com-merce de Nanterre en 1997, deux ans aprs moi,et quaprs avoir t prsident de chambre vousen tes devenu le vice-prsident en janvier 2009.Au-del de vos qualits intellectuelles et de votreculture, jai pu apprcier dautres qualits plusimportantes encore. Les qualits de lhomme :votre droiture, votre loyaut, votre engagement,votre ouverture desprit. Et, cher Prsident, cestavec gratitude que je les cite. Cette confianceprcdemment voque a t le fondement denotre relation.Maintenant nous allons changer de place.Et comme je le disais lors de notre bellerception du mois dernier, jai srement le curlourd de quitter ce beau tribunal auquel je suistrs attach, mais jai le cur lger de savoir quecest un homme de votre qualit qui prsidera sa destine.

  • Les Annonces de la Seine - jeudi 24 fvrier 2011 - numro 13 7

    Rentre solennelle

    Apaisementet anticipationpar Yves Lelivre

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    Oui, cest vrai, Monsieur le Prsident,nous avons chemin de longuesannes tous les deux dans cetribunal et je suis trs sensible auxmots touchants que vous mavez adress. ()Vous navez cess de veiller de faon scrupuleuse la dimension humaine des affaires qui vousont t soumises.Les consquences commerciales dun litige quiaurait, sans doute, du ou pu tre vit, lesconsquences sociales dun dpt de bilan pourlentrepreneur et pour ses salaris ont toujourst au cur de vos proccupations.Vous avez prsent, et vous lavez justementrappel, en novembre 2009, la Confrencegnrale des juges consulaires de France lerapport gnral annuel consacr aux Modesalternatifs de rglements des conflits .Je me permets de vous citer : A lpoque o lautorit est conteste, sefforcerde rgler les conflits dans un contexte apaisvitant lenlisement est, pour le juge, une missionnoble qui donne la justice toute sa crdibilit .Ce rapport est une rfrence pour tous ceuxqui souhaitent, et nous sommes tous concerns,le dveloppement dune justice plus sereine etplus apaise.Enfin Monsieur le Prsident, vous ne vous tespas content dcrire,Vous avez t trs attentif aux juges quicomposent votre tribunal, Vous lavez rapprochdu monde de lenseignement, lyces, universits,grandes coles, vous lavez ouvert sur la cit etsur le monde juridique, conomique etjudiciaire,Vous navez cess de communiquer pourtransmettre les messages qui vous tiennent cur.Dmocrite a crit que la parole est lombre delaction , Mais la vtre, monsieur le prsident,donne aussi du sens votre action. ()

    Dmontrer que la justice nest pas ignorante dumonde dans lequel elle sexerce et sur laquelleelle agit, est le dfi permanent auquel noussommes confronts.Notre responsabilit est dautant plus grandeque nous sommes des juges lus, qui tironsnotre lgitimit de notre lection. Cettelgitimit doit, ncessairement, tre confortepar la confiance que nous accorde les justiciablesqui ont besoin de juges comptents, attentifs,indpendants et au-dessus de tout soupon.Car nous sommes, en permanence, confronts :A un droit national, communautaire et inter-national toujours plus dense et plus complexe,A la mondialisation, leffacement des frontiresou encore aux bouleversements induits parlarrive de nouvelles technologies,A une demande de droit de plus en forte ainsiqu une judiciarisation de plus en plus poussedes relations conomiques.Dans ce contexte, rejoindre linstitutionconsulaire est dabord prendre un engagement :celui de servir.Servir la justice et remplir une mission deservice public.Ce qui requiert de notre part, dvouement,formation continue, professionnalisme ethumilit.Cest la raison pour laquelle nous continuerons porter une attention toute particulire llection et la formation de nos nouveaux juges.Pour ce qui concerne llection des jugesconsulaires, le Comit intersyndical des lectionsconsulaires (CIEC), union des syndicatsprofessionnels patronaux, sest donn pour tchede slectionner, sans quil y ait monopole, lescandidats aux fonctions de juges aux tribunauxde commerce pour notre dpartement et ceux deParis, du Val-de-Marne et de la Seine-Saint-Denis,Une fois slectionns, ils sont lus par lesdlgus consulaires. ()Cest ainsi que nous avons accueilli en trois ans20 nouveaux juges renouvelant pratiquementle tiers de notre effectif.Notre comptence distinctive dcoule de nosformations et expriences professionnellesmultiples. Elle fait la force et loriginalit de notreinstitution.

    Elle est essentielle, mais elle nest pas suffisante.Nous nous devons de suivre, une fois lus, uneformation juridique spcialise et approfondie,dont lobjectif est de nous rendre apte laccomplissement de nos nouvelles fonctions.Cest une ardente obligation laquelle chacundoit sengager ds avant son entre en fonctionet durant tout le temps de sa judicature car cetteformation doit tre continue. ().Ainsi lus et forms, les juges consulaires, aumme titre que les magistrats de lordre judi-ciaire, se doivent de respecter les rgles de lin-dpendance et de limpartialit issues de notrelgislation ainsi que de la Convention euro-penne des droits de lhomme (article 6 ).Ces rgles destines viter la confusion, omme seulement lapparence dune confusion,dans lesprit du justiciable sont connues de noustous et doivent tre en permanence respectes.La perception de nos comportements par lestiers et par lopinion doit tre irrprochable.Le respect scrupuleux de lthique, c'est--direde la morale et de la dontologie est indisso-ciable de notre mission.La cration par le dcret du 23 dcembre 2005dun Conseil national des tribunaux decommerce sest inscrite dans ce mouvement,destin favoriser une meilleure qualit de lajustice consulaire et une rflexion approfondiesur les questions dthique.Dans votre intervention, Monsieur lePrsident, vous avez relev une actualit juri-dique particulirement abondante durant lan-ne coule. Vous avez notamment voqulvolution de la conciliation et la mise enplace prochaine dune nouvelle procdure ditede sauvegarde acclre.Comme vous le savez, mieux que quiconque,notre tribunal est trs impliqu dans ces volu-tions parce quelles nous permettent de mieuxrpondre la volont commune dune justice plussereine et daffirmer ainsi notre rle dans la cit.Une justice plus sereine est une justice qui saitapaiser et qui sait anticiper.Et les rformes intervenues touchent directe-ment ces deux points.En effet, pour ce qui concerne la culture delapaisement : oui nous apprcions cette nouvelle

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  • avance il nous appartient maintenant si uneconciliation entre les parties apparaitenvisageable de la proposer et de lorganiserseul ou avec un conciliateur de justice ou unmdiateur avec lappui des avocats.Oui nous lapprcions parce que la conciliationpacifie les relations humaines, parce quellerenoue le lien social rompu par un fortindividualisme.Elle avait trouv ses premires ralisations dansles contentieux du droit de la famille et du droitdu travail.Mais convenons quelle devait, aussi, trefavorise dans les contentieux commerciaux etconomiques, qui ne sont pas, toujours etheureusement, synonymes de brouille dfinitive.Amener les parties prendre le recul ncessaire,retirer du dbat la passion qui aveugle avec ousans lintervention dun tiers est de notre devoiret de notre responsabilit.Cela permettra, peut-tre aux parties, decomprendre que faire valoir leur droit ne doitpas les empcher de discerner leur intrtlorsque lon sait quun contentieux aboutit leplus souvent une rupture des relationscommerciales, rupture qui pourrait souvent trevite pour ne pas avoir t souhaite.Oui, nous aurons cur de saisir les momentspropices louverture dune conciliation - cestun rflexe que nous allons privilgier etenraciner -.

    Nous avons comme ambition et commeobjectif la mise en place, rapide, des outilsncessaires permettre son dveloppement etson suivi. ()Pour ce qui concerne la culture de lanticipation :mieux que quiconque nous savons que lactivitconomique impose aux entrepreneurs dtre,en permanence, ractifs pour, dabord, assurerle dveloppement de leur entreprise, mais aussipour leur permettre de surmonter les difficultsavant quil ne soit trop tard.Oui, la justice consulaire avait, depuislongtemps, montr son engagement dans ledomaine de la prvention des difficults, lemandat ad hoc tant lorigine une constructionprtorienne dont la paternit revient auxtribunaux de commerce.Oui, le lgislateur a donn une base lgale cetengagement, ce fut la loi sur la sauvegarde desentreprises du 26 juillet 2005 ainsi quelordonnance du 18 dcembre 2008.Les chefs dentreprise disposent maintenantdune vritable boite outils.Ces outils ils sont utiliss, nous, chaque fois,den vrifier la pertinence, la cohrence et leseffets.Nous avons dvelopp de faon significativenos entretiens dtection, moment trsimportant pour le juge qui reoit le chefdentreprise, laccueille, pour le sortir de sonisolement et lui permettre de sexprimer, touten restant lui, sa place de juge. Moment capitalpour le chef dentreprise, qui en toute

    confidentialit, a la possibilit denvisager lesmesures propres faire face la situation.Les chefs dentreprise, la suite dune dmarchevolontaire de leur part peuvent aussi nousdemander louverture dun mandat ad hoc oudune conciliation, outil et procdureconfidentiels de par la loi et rendus ncessairepar lexistence dune difficult mais dont lasolution repose sur le bon vouloir descranciers.Il appartient au mandataire ad hoc ou auconciliateur de runir les parties qui sopposentpour parvenir un accord. En fonction descirconstances et des ncessits du dossier ilssavent, pour lavoir dailleurs expriment, quilspeuvent compter sur le soutien actif duprsident du tribunal.Mais il est des cas ou les limites de la ngociationsur la dette sont atteintes.En effet, si des cranciers rcalcitrants semanifestent durant la procdure de conciliationil faut sorienter vers une procdure collectivede paiement savoir la procdure desauvegarde.Le passage de la conciliation la procdure desauvegarde doit tre rapide pour viter quelentreprise ne souffre pas des effets ngatifs maisinvitables de lentre en sauvegarde.Ainsi que la rappel le prsident Drummen cestsur ce point quune jurisprudence innovante atrouv sa place.

    Faute de texte, il nexistait pas de procduressemi collectives, nous avons d articuler laprocdure de conciliation et celle de lasauvegarde. Cest ce que nous appelons lasauvegarde prpare inspire du pr-pack lamricaine.Cest cette avance jurisprudentielle qui sesttraduite dans les textes par la cration duneprocdure de sauvegarde financire acclre,qui sera ouverte, compter du 1er marsprochain, sur demande du dirigeant, lorsqu lafin de la conciliation celui-ci pourra dmontrerquune large majorit de ses cranciers soutientsa solution mais quil na pas lunanimit.Ne doutons pas que dans les mois venirdautres occasions nous permettrons dedemeurer une jurisprudence innovante.En tant que juge de lconomie, il nous fautrappeler :- Que la culture de lanticipation doit, aussi,reposer sur une analyse complte de la situationde lentreprise. Il appartient chacun desintervenants dans cette chane, dirigeant, avocatmais aussi expert-comptable, expert financierdapporter sa comptence propre. Au-del desproblmes juridiques, assurer la survie ou leredveloppement dune entreprise ncessiteune parfaite connaissance de sa situationfinancire et du modle conomique envisag.- Que si nous devons permettre aux entreprisesdassurer leur prennit en traitant leursdifficults, de par la loi il nous appartient denous assurer que les intrts des cranciers sont

    suffisamment protgs. La sortie de crise de lunne peut se faire au dtriment de lquilibre desautres et si pour viter les problmes sociauxde lun nous aggravons ceux dun autre, nousatteignons, me semble-t-il la limite acceptable.()Prparer lavenir, cest, pour nous, amplifier notreouverture sur lextrieur, auprs bien entendudu monde de lenseignement, du mondejudiciaire, du monde juridique et conomique,cette dmarche est dj largement entame, ilfaut laccentuer, mais aussi auprs des lus denotre dpartement, mairie, conseil gnral,conseil rgional.Il est de notre devoir et de notre responsabilitdtre prsent dans la cit.Et dans un monde o les frontires seffacent,louverture linternational simpose et daborden Europe, il nous appartient de prendre toutesles initiatives pour dvelopper nos relations avecles juges europens dans nos sphres decomptence, de les accueillir et de leur rendrevisite.Soyez assurs que nous sommes tous,individuellement et collectivement, totalementimpliqus dans cette recherche dune justicetoujours plus exemplaire et efficace.Cest une exigence morale, une exigencedmocratique mais avant tout une exigencehumaine.Mieux que quiconque, nous qui venons dumonde professionnel, lu par lui, et qui nousretrouvons face lui, nous devons trouver lejuste quilibre entre dune part lindpendancejuridictionnelle, garant dune bonne justice etdun accs un juge impartial, et dautre partune justice vue sous langle dun service dequalit rendue aux justiciables. ()En conclusion, Puis-je vous rappeler que, depuisMichel de LHospital, un bouquet de violettes,symbole de la modestie, est offert au jugeconsulaire au cours de sa quatrime anne dejudicature.La modestie est une vertu qui se cultive et, entant que prsident, il mappartient de melappliquer moi-mme et de ne jamais oublierque, choisi par mes pairs, je demeure un jugeparmi les juges.La modestie signifie galement que nous devonstre capables dvoluer afin de mieux nousadapter.Elle signifie aussi que nous devons en perma-nence faire preuve dhumilit.Mais la modestie cest dabord de ne jamaisoublier que nous sommes au service desjusticiables, que nous leur devons une couteattentive et impartiale, que nous ne dtenonspas la vrit, que nous ne pouvons dailleurs pasla dtenir compltement mais que lessentiel estdtre toujours sa recherche.La comptence et lintgrit de lensemble desacteurs sont source de confiance.Ce sont des matres mots pour les activitshumaines et coup sr pour la justice.Son image et son rayonnement en dcoulent.Notre fonction, bnvole, de juge consulaire estexigeante, elle suppose dvouement, humilit,efforts, travail, abngation, en un mot une trsforte motivation mais elle est exaltante.Une nouvelle anne judiciaire souvre, nouslabordons avec dtermination et la forte volontde servir la justice et par consquent lejusticiable.

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    8 Les Annonces de la Seine - jeudi 24 fvrier 2011 - numro 13

    Rentre solennelle

    Oui nous aurons cur de saisir les moments propices louverture dune conciliation - cest un rflexe que nous allonsprivilgier et enraciner -.Yves Lelivre

  • Les Annonces de la Seine - jeudi 24 fvrier 2011 - numro 13 9

    Rentre solennelle

    Tribunal de Grande Instance de BobignyAudience de Rentre du 21 janvier 2011

    Le Prsident du Tribunal de Grande Instance de Bobigny Rmy Heitz a t install dans ses nouvelles fonctions le 21 janvier dernier lors delAudience Solennelle de Rentre. De nombreuses hautes personnalits civiles, parlementaires, judiciaires taient runies pour loccasion aupremier rang desquelles Michel Mercier, Ministre de la Justice et des Liberts, mais aussi Jacques Degrandi et Franois Falletti, les chefs de laCour dAppel de Paris, Pascal Clment, ancien Garde des Sceaux ou encore Jacques-Philippe Segondat, Procureur Gnral prs la Cour dAppelde Metz.Ancien Procureur de la Rpublique prs le Tribunal de Grande Instance de Metz, Rmy Heitz succde ainsi Philippe Jeannin dont la prsidenceau cours de ces six dernires annes a indubitablement marqu la juridiction balbynienne. Il a rcemment pris la tte de la Cour dAppel deRennes (voir Les Annonces de la Seine, numro 10 du 7 fvrier 2011, pages 1 et suivantes).Rmy Heitz qui a exerc, au cours de sa carrire, des fonctions au Ministre Public, comme Substitut ou Procureur, mais aussi dans lesadministrations centrales la Chancellerie ou encore au cabinet du Premier Ministre, a dit son double sentiment de fiert et de responsabilitde se voir confier la Prsidence de la deuxime juridiction de France.Le Premier Vice-Prsident Jean-Pierre Mnab a en effet rappel que Bobigny est une juridiction atypique comptant 123 magistrats du sige,51 magistrats du Parquet et 367 fonctionnaires du greffe, avant de la comparer un colosse aux pieds dargile quil faut apprivoiser avant desonger le rformer. La dyarchie que Rmy Heitz forme dsormais avec Sylvie Moisson, Procureur de la Rpublique depuis un an dans le ressort de la Seine-Saint-Denis, a de nombreux dfis relever : lorganisation du travail, la modernisation comme la dmatrialisation des procdures, les chantiersimmobiliers avec lamnagement du btiment libr par le Tribunal de Commerce ou les chantiers de sret lintrieur du Tribunal. Cest aussiune juridiction qui dbute lanne 2011 avec un taux de record de postes non occups au sige et avec un dficit de 32,4 quivalents temps pleinau greffe.Dans ce contexte, Remy Heitz a estim que le le rle dun Prsident est dtre un facilitateur et de veiller constamment ce que chaquemagistrat et chaque fonctionnaire de sa juridiction dispose des moyens adquats pour remplir son office . Jean-Ren Tancrde

    Apprhender la ralitbalbyniennepar Jean-Pierre Mnab

    ()

    Votre pass professionnel est dabordcelui dun magistrat de terrainpuisque vous avez, quatre reprisesdans votre carrire, exerc desfonctions au sein dun parquet, celui dePontoise au sortir de lEcole nationale de la

    magistrature, le 1er fvrier 1990, celui de Paris,en qualit de premier substitut charg de lacommunication auprs du procureur de laRpublique, ainsi que ceux de Saint-Malo et deMetz, dont vous avez pris la tte,respectivement les 3 septembre 1999 et 26mai2008, vous forgeant, par l-mme, unedouble exprience de chef de juridiction.Votre parcours est aussi celui dun administra-teur, tant lextrieur du ministre de la Justicequen son sein. Hors de son cadre, vous avezsuccessivement t appel aux fonctions dechef de cabinet du ministre dlgu auxRelations avec lAssemble nationale, en 1994,de conseiller technique auprs du Premierministre, courant 2002, et de dlgu intermi-nistriel la scurit routire auprs du minis-tre en charge de lEquipement et desTransports, de 2003 2006. Vous avez gale-ment par trois fois, uvr la Chancellerie,notamment en tant que chef du bureau de lajustice et des liberts la Direction des affairescriminelles et des grces et de directeur delAdministration gnrale et de lquipement,de novembre 2006 mai 2008.Nul doute que la connaissance particulire descircuits administratifs et budgtaires, que vousavez alors acquise, et les liens, que vous avez sutisser, vous seront prcieux lorsquil sagira, pourvous, dobtenir, pour le tribunal de grandeinstance de Bobigny, les moyens dassumerpleinement ses dlicates missions. ()

    Les postes, que vous avez successivementoccups, rvlent une capacit dadaptation auxsituations nouvelles et une aptitude la remiseen cause professionnelle qui nous incitent penser quavec laide loyale de ceux qui vousentourent trs directement, vous aurez tt faitde percevoir les spcificits de lactivitjuridictionnelle des magistrats du sige.Il vous faudra, toutefois, apprhender la ralitbalbynienne, qui nest comparable aucuneautre.Car cest bien une juridiction atypique auxdestines de laquelle vous allez dsormaisprsider.Atypique, en premier lieu, par sa dimension :comptant 123 magistrats du sige, 51 magis-trats du parquet et 367 fonctionnaires dugreffe, elle voit chaque jour passer des cen-taines de justiciables, assists, ou non, davo-cats appartenant un barreau de prs de 500membres en constante volution.Sige du plus important tribunal pour enfantsde notre pays et deuxime tribunal de grandeinstance de France aprs celui de Paris, lajuridiction balbynienne est un colosse aux piedsdargile quil faut apprivoiser avant de songer le rformer.Atypique, en second lieu, parce quau cur dundpartement, qui, sil est sans doute lavenir dela rgion capitale, nen reste pas moins ptri decontrastes puisquy coexistent dynamisme etprcarit conomiques, exclusion sociale etvolont partage dintgration la communautnationale, dtresses individuelles et ambitionscollectives dun avenir meilleur.Ces paradoxes faonnent limage de notrejuridiction et dterminent les contentieux quisy traitent. La prgnance de la dlinquance,quexpliquent ces contradictions, nous oblige une rponse pnale forte, laquelle implique unemobilisation massive des moyens humainsdvolus au tribunal.Pour autant, lurgence pnale ne doit pasocculter les ncessits de lurgence sociale

    laquelle les formations civiles du tribunal degrande instance et les tribunaux dinstance deson arrondissement judiciaire se doivent derpondre sauf prendre le risque daccrotre ladislocation du lien social dans ce dpartement.Il sagit donc, pour tous ceux qui ont dfiniret conduire la politique de la juridiction, derechercher, en permanence un juste quilibreentre ces diverses ncessits, les choix, qui sonteffectus pour tendre vers cet objectif, se devantdtre rgulirement dbattus afin de puiser leurlgitimit dans la rflexion commune.Car le tribunal de grande instance de Bobignyest, en troisime et dernier lieu, atypique en ceque sy exprimentent sans cesse des dispositifsnovateurs et sy tiennent sans rpit des changessur les enjeux de la Justice de demain ainsi quesur les conditions de son action.Rappellerai-je que lide dun diagnostic partagentre lensemble des acteurs judiciairesconcerns en vue dune efficacit accrue dansla prvention de la dlinquance juvnile et dansson traitement, aujourdhui connue sous le nomde trinme judiciaire, a vu le jour au tribunalpour enfants de Bobigny ?Soulignerai-je assez la part essentielle prise parles juges aux affaires familiales de notrejuridiction dans llaboration de la loi n2010-769 du 9 juillet 2010 relative aux violences faitesspcifiquement aux femmes et dans la mise enuvre immdiate de sa mesure phare,lordonnance de protection ? ()Pour en revenir lactivit juridictionnelle dutribunal en 2010, je dirais, pour la rsumer,quelle a t marque par dimportantesrformes structurelles et par un niveau de per-formance lev. Sagissant de lactivit civile,2010 a t lanne de la gnralisation de lamise en tat lectronique et de linstauration, lissue dune longue gestation fonde sur unerflexion commune des magistrats et fonc-tionnaires concerns, de ples dactivits dansune logique de spcialisation, de responsabilitet dautonomie accrues de chacun deux. ()

  • 10 Les Annonces de la Seine - jeudi 24 fvrier 2011 - numro 13

    Rentre solennelle

    Notre action commune se doit, en effet, detendre vers une justice performante en termes, la fois, quantitatifs et qualitatifs.Nous sommes tous persuads que siger sansdiscontinuit durant 10 voire 12 heures neconstitue pas une pratique contribuant atteindre cet objectif qualitatif outre quelle estde moins en moins admise par ceux qui nousassistent dans laccomplissement de notremission et ne peut, sans consquence, treimpose aux justiciables.La qualit de la justice pnale passe aussi parune meilleure matrise des renvois, dont la

    multiplicit rduit notre capacit de traitementdes affaires et qui est tout aussi incomprise deceux qui, victimes ou prvenus, ont fait en sortede se prsenter devant leurs juges.La qualit de la justice pnale suppose surtout,comme dailleurs en matire civile, que lesjugements soient effectivement signifis etexcuts.Nous ne pouvons nous satisfaire que, faute demoyens humains, plusieurs mois scoulentparfois entre le prononc dune dcision et saformalisation ou encore que le service de

    lapplication des peines se trouve contraint dedonner une priorit certains dossiers, enparticulier ceux intressant les dtenus, pouren ngliger dautres, pourtant essentiels en termesde rinsertion et de prvention de la rcidive.Des propositions ont t faites pour que ceservice puisse fonctionner efficacement en tousdomaines. Si certains rsultats ont dores et djt obtenus, beaucoup reste faire pourremdier au constat, inquitant pour ne pas diretragique, dinnombrables dossiers en souffrance,plusieurs milliers pour les seuls amnagementsde peine. ()

    En effet, je ne saurais taire que lanne 2011dbute avec un taux de record de postes nonoccups au sige et avec une situation encoreplus problmatique au greffe, avec un dficit de32,4 quivalents temps plein.Le temps est donc loin o la convention dobjectifs,ngocie par les prcdents chefs de juridiction,avait permis au tribunal de grande instance deBobigny dobtenir des moyens humains lahauteur des missions qui sont les siennes.Conscients de nos responsabilits, fiers de lesexercer, nous ne pouvons nous rsoudre

    rendre une Justice faite dexpdients et de boutsde ficelle.Nombreux sont ceux qui, parmi les personnelsde cette juridiction, prouvent une sensationtoujours plus forte dessoufflement laquellevous devrez, Monsieur le prsident, prendregarde.Pour autant, nous devons tous nous efforcer dene pas cder au dcouragement.Lengagement, qui est le ntre, lesprit desolidarit, qui nous anime, le sentiment profondde ce que nous contribuons chaque jour, parnos actes, la rgulation des conflits et la paixsociale dans ce dpartement de Seine-Saint-Denis, qui en a tant besoin, doivent nousconduire nous dpasser et agir.Monsieur le prsident,Avant de vous laisser occuper la place qui vousrevient de droit, permettez-moi, en guise deconclusion, de citer monsieur le Premierprsident Pierre Drai, haute figure de lamagistrature franaise, qui sut, en son temps,voquer en quelques mots le sens quebeaucoup, parmi nous, tentent de donner leurmission de juge : Etre juge, au service deshommes, ses semblables et ses gaux, pour leurreconnatre et leur conserver leur dignit, dansle respect dune loi gale pour tous.Etre juge, au service des plus humbles, de ceuxque les misres ou les accidents de lexistence ontgars dans les voies de la dlinquance petite ougrande.Etre juge, pour apporter, sans ostentation et sanstapage mdiatique, ce brin dhumanit etdamour pour le prochain, sans lequel notresocit, si dure pour les faibles, devient une meutede loups dvorants .

    Beaucoup reste faire pour remdier au constat, inquitantpour ne pas dire tragique, dinnombrables dossiers en souffrance,plusieurs milliers pour les seuls amnagements de peine.Jean-Pierre Mnab

    Performanceet humanismepar Sylvie Moisson

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    C est la providence qui nous dirigelorsquelle nous destine jouer un rlesur la scne du monde , crivaitFranois-Ren de Chateaubrianddans ses Mmoires doutre-tombe que labretonne que je suis sest laisse aller citer lorsdu dpart rcent de votre prdcesseur PhilippeJeannin nomm Premier prsident de la courdappel de Rennes aprs plus de 6 annes passs Bobigny.Le Conseil suprieur de la magistrature vous adestin jouer un rle prminent sur la scnejudiciaire lorsquil a fait le choix de vousnommer prsident de notre tribunal ; je laissele soin - selon la coutume - monsieur lePremier vice-prsident Mnab de prsentervotre parcours.Ceux qui veulent bien sy attarder, sans a priori, yremarqueront la polyvalence que vous avezaccumule pendant les vingt annes passes auservice de la Justice, dune part, comme substitutou procureur en rgion parisienne ou en provinceet, dautre part, tous les niveaux de fonctionsdans les ministres non seulement le ntre maisaussi au cabinet du Premier ministre et celui delquipement ou vous avez t directeur de lascurit et de la circulation routires.

    Un tel parcours ncessairement nourri du sensdes responsabilits et de lcoute, du got pourle service de la socit ne peut saccomplir -indpendamment des qualits professionnellesquil requiert - sans la dtermination, la lucidit,la mesure mais aussi et surtout lhumilit quisont ncessaires la direction des hommes, desmissions et des structures dune dimension etdune densit telle que le tribunal de grandeinstance de Bobigny. ()Outre nos tches juridictionnelles, il nousrevient de mener diffrents chantiers : ceux dela modernisation comme la dmatrialisationdes procdures ainsi que les chantiersimmobiliers - lamnagement du btiment librpar le tribunal de commerce qui doit trerutilis au plus vite notre profit - et leschantiers de sret lintrieur du TGI et ses

    abords tout particulirement ncessaires. ()Nous avons ensemble, Monsieur le prsident, continuer rechercher les points dquilibreentre performance et humanisme, intrt de laJustice et respect du justiciable

    Nous avons ensemble cultiver ce qui unitplutt que dalimenter ou dentretenir ce quidivise : singulire mission nest-ce pas ? dans lecontexte actuel davantage fait de polmiquesde procs dintention et dattaques person-nelles Le plus grave est le climat dinscuritjuridique permanent que nous avons connutout au long de lanne engendr par le chaosdes normes de procdure pnale sur lequellgalit du citoyen devant la loi vient se fracas-ser.Sagissant de la garde vue, le Parlement est ence moment mme en train de rechercher lesnouveaux quilibres qui, en adquation avec lesexigences europennes, tout la fois garantirontles liberts individuelles et assureront laprotection de la socit.Sagissant du statut du Ministre public, je ne

    saurai paraphraser - sans en avoir le talent - ceque Monsieur le Procureur gnral Nadal aredit avec force lors de la rentre solennelle dela Cour de cassation le 7 janvier dernier sur lestatut du Ministre public franais qui doit

    Nous avons ensemble cultiver ce qui unit plutt quedalimenter ou dentretenir ce qui divise : singulire mission nest-ce pas ? dans le contexte actuel davantage fait de polmiques deprocs dintention et dattaques personnellesSylvie Moisson

  • Les Annonces de la Seine - jeudi 24 fvrier 2011 - numro 13 11

    Rentre solennelle

    tre profondment revisit pour extraire levenin de la suspicion .Il sagit l dune question vitale pour lesmagistrats du Ministre public comme la aussisoulign Monsieur le Procureur gnral prs lacour dappel de Paris que je veux remercier deson soutien permanent, aux moments fortscomme au fil des jours.Notre pratique et notre dontologie demagistrat du parquet sont au quotidien en pleinaccord avec notre rle de garant des libertsindividuelles que nous donne larticle 66 de laConstitution de notre pays, et lalignement denotre mode de nomination sur celui de noscollgues du sige est une imprieuse ncessit.Faut-il que lexercice de laction publique deterrain soit exaltant pour que, mes cherscollgues du parquet, vous vous attachiez, toute heure du jour comme de la nuit, continuer lexercer avec professionnalisme,engagement et ne pas vous dpartir de cesupplment dme qui diffrencie le magistrat

    de laccusation de laccusateur dEtat. Lesdifficults auxquelles nous nous heurtons nesont pas lies une quelconque culture desoumission dont la caricature persiste vouloiren toute circonstance nous affubler, mais aupoids et la ralit des drames humains quenous avons grer et leurs implications sur nosvies en terme de disponibilit, de responsabilit,dexigence, dquilibre personnel.Nous sommes ici prs de 50 magistrats auparquet de Bobigny en charge de :- rechercher la manifestation de la vrit sans apriori et quelle quelle soit,- privilgier la rponse adapte en engageant lavoie procdurale utile,- requrir au nom de la socit une sanctionjuste et- lui assurer une prompte excution.Il sagit non pas dun exercice individualiste maisdune action dquipe, une quipe dirige par unchef - votre procureur - qui, cet instant, veutvous exprimer publiquement sa reconnaissance

    et sa fiert. La cohsion de lquipe que vous for-mez est indispensable la cohrence de la poli-tique pnale quil me revient de dterminer.La politique pnale mene dans le ressort de laSeine-Saint-Denis, cest le cur de la missionqui mest confie ici depuis un an et pourlaquelle je souhaite vous livrer les considrationsessentielles qui me guident.Elles sont au nombre de trois :

    Pour tre lgitime une politique pnale doit treadapte aux volutions de la dlinquance duterritoire quelle concerneIl serait vain de chercher interprter lesdonnes statistiques de lactivit pnale de 2010sans les mettre en perspective avec lvolutiondes infractions.Notre ressort sest caractris en 2010 par unebaisse de la dlinquance gnrale par rapport 2009 - 0,12%, une baisse plus forte du nombrede mis en cause- 6% et une plus importanteencore du nombre de gards vue - 8,42%.Un domaine essentiel pour la scuritquotidienne de ses habitants, celui des violencesfaites aux personnes, chappe ce constat quilsagisse de vols avec violence qui augmententde +13,28% ou de vols portire +21,47%.Face cette situation proccupante jai amplifiela politique pnale de dfrement lissue desgardes vue pour que la rponse la violencesoit rapide et lisible par tous mis en causecomme victime. ()Pour que cette rponse soit non seulement unesanction des faits commis mais aussi un atoutdans la prvention de la rcidive, jai mis en placefin 2010 un circuit court dexcution des peinesdemprisonnement ferme pour lesquelles letribunal nestime pas fond une incarcrationle jour de laudience au regard des ncessitsdamnagement de la peine telles que la loi ladfini.Pour que les victimes se voient accompagnes,soutenues et reconnues dans leurs droits, lapolitique partenariale dj mene entre lajuridiction et lassociation daide aux victimesSOS Victimes 93 a connu un nouvel lan par lamise en place du Bureau daide aux victimes quia fait lobjet dune convention signe le 4 octobredernier.

    En second lieu une politique pnale mmeambitieuse est toujours pragmatiqueElle est mene avec des femmes et des hommesqui constituent les effectifs affects aux missionsqui nous sont confies.En 2010 le parquet a fonctionn avec unemoyenne de 43 magistrats prsents l o noseffectifs ncessaires sont valus 51 ; il estvident que cette situation a influ sur le tauxde rponse pnale qui a lgrement diminusans toutefois chuter brutalement puisquil estpass de 84 82%. ()

    Je voudrais rappeler en dernier lieu que la politiquepnale qui doit tre mene en Seine-Saint-Denisintgre aussi des stratgies dans la direction de lapolice judiciaire dont chaque procureur a laresponsabilit dans son ressort() Ces stratgies denqutes, ici encore moinsquailleurs, ne peuvent produire des rsultatsspectaculaires. Dans ce domaine la gloire peuttre le deuil clatant de lefficacit , et lamanifestation de la vrit ne peut se faire sur laplace publique.

    REPERES

    En prenant peine spcifier chaquecas particulier en termes propres, lelgislateur se flatte en vain dedonner aux lois plus de certitude : ilne fait au contraire quengendrer uneinfinit de dispute des mots , Bacon. Loffice de la loi est de fixer lesmaximes gnrales du droit, non dedescendre dans la dfaite desquestions qui peuvent natre surchaque matire , Portalis.

    LAudience Solennelle de Rentre duTribunal de Grande Instance deBobigny a revtu un clat particulierpar :- la prsence de Michel Mercier, gardedes Sceaux, ministre de la Justice etdes Liberts,- linstallation de Monsieur RmyHeitz, le successeur de PhilippeJeannin, nomm Premier prsident dela cour dappel de Rennes,- linauguration des nouveaux locauxdu tribunal de commerce et du conseildes Prudhommes de Bobigny.Monsieur le Garde des Sceaux ahonor ces crmonies qui se sontdroules au Tribunal de GrandeInstance 14 heures 30 pour sepoursuivre dans les nouveaux locauxdu Tribunal de Commerce et duConseil des Prudhommes o il aprononc une allocution et a soulignlimportance de leffort de lEtat pourla rnovation du Tribunal de GrandeInstance.En effet, bien quinaugur en 1986 parle prsident Jacques Chirac, son tat aexig des travaux durgence, qui nesont pas achevs et ncessitentgalement lamnagement des locauxlaisss vacants par le Tribunal deCommerce.Ces crmonies ont eu lieu enprsence dune foule de personnalitsciviles, militaires, judiciaires etreligieuses.Nous avons notamment remarqu laprsence de Monsieur le Prfet depolice, de Monsieur le Prfet de laSeine-Saint-Denis, de MonsieurFranois Molins, directeur du cabinetde Monsieur le garde des Sceaux,ancien procureur de ce tribunal, deslus locaux, de Monsieur le PremierPrsident de la Cour dappel de Paris,du Procureur Gnral, de Madame laPrsidente du Tribunal de GrandeInstance de Paris, de Monsieur leProcureur de la Rpublique de Paris,des Prsidents du ressort, duBtonnier du Barreau de la Seine-Saint-Denis Jean-Claude Benhamou,des anciens Btonniers, des membres

    du Conseil de lOrdre. Nous citeronsen dernier Monsieur Pascal Clment,ancien Garde des Sceaux, dont leprsident nouvellement install fut undes collaborateurs.Laudience solennelle fut ouverte parle Premier vice-prsident MonsieurMnab, qui, aprs avoir remercichaleureusement de sa prsenceMonsieur le Garde des Sceaux et lespersonnalits lentourant, a donn laparole Madame le Procureur SylvieMoisson qui occupe le sige duMinistre public o elle a succd Monsieur Franois Molins, directeurdu cabinet de Madame Alliot-Marie etde son successeur Monsieur MichelMercier.Nous publions son allocution.Elle a rendu un hommage au Premierprsident Jeannin, luvre quil aaccomplie. Elle a prsent sonsuccesseur son tribunal, sonoriginalit, sa spcificit o le rle duParquet de ce second Tribunal deGrande Instance de France(1), quincessitent de la part du MinistrePublic adresse et pragmatisme.Cependant, en dpit de celles-ci,comme ses prdcesseurs, elle estfascine par lintrt de ses fonctionsen cette juridiction comparable aucune autre .Elle a rsum, en conclusion, lesconsidrations essentielles qui laguident au nombre de trois.En voquant la rforme de la garde vue, ses propos comme ceux deMonsieur le Garde des Sceaux, nousrappellent ceux dun Garde des Sceauxpar intrim Monsieur Jeanneney le 22mai 1969(2) : Sur lquilibrencessaire mais parfois difficile trouver entre la tche de la socit desauvegarder la scurit des citoyens etles garanties de protection, dont doitbnficier lindividu contre touteoppression , et dajouter : Leproblme pnal, a-t-il dclar, rentreessentiellement dans la mission delavocat .Le Premier Vice-Prsident MonsieurMnab reprit la parole, il prononaune allocution. Outre la prsentation son tour de la juridiction, il prononaun discours riche et pntrant deconsidrations sur la Justice, le rledes juges, de leurs cas de conscience,le souhait que soit prserv lunit ducorps judiciaire(3) mais galement luvre accomplie au sein de laralit balbynienne qui nestcomparable aucune autre(4).A lissue de son discours et aprslecture de larrt de nomination, le

    Prsident Rmy Heitz install dans sesfonctions a prononc une allocutionempreinte de savoir, de sagesse, demodestie. Son pass brillant, sonparcours professionnel rappelnotamment par Monsieur le Premiervice-prsident, sont un gage du bonchoix de celui-ci pour assumer,poursuivre, exercer, la fonction deprsident de cette juridiction atypique.Il nous explique les difficults dtredes juges comme la si bien dfiniMonsieur le Premier Prsident Draiquil cite opportunment.A lissue de laudience de rentre etdinstallation, Monsieur le Garde desSceaux, avant de se rendre au Tribunalde Commerce, a reu en particulier leBtonnier et les anciens Btonniers duBarreau de la Seine-Saint-Denis. LeBtonnier Benhamou lui a exprim lesproccupations de son Barreau quiassume au civil comme au pnal, lacharge la plus importante desBarreaux de France en matire daidejuridictionnelle.Il en est dautant plus proccup quela rforme de la garde--vue, par laprsence effective de lavocat, exigeune rmunration quitable au tempspass. Quen sera-t-il ?Le Tribunal de Grande Instance deBobigny peut shonorer davoir tlun de nos tribunaux probablement leplus visit par nos gardes des Sceauxdepuis sa fondation en 1972. Nousciterons de mmoire : 1972, RenPleven, Jacques Chirac et le ministrede la Justice (1986) Monsieur Nallet,Mme Guigou, M. Sapin, M. Perbenaccompagn de M. de Villepin en mai2004, et Mme Rachida Dati en 2007.

    A. CoriolisNotes :1 - Parmi les personnalits, nous avonsremarqu la prsence de Monsieur Simonnot,ancien Procureur de la Rpublique deBobigny, actuellement Procureur gnral prsla cour dappel dAngers.2 - Le tribunal de grande instance deBobigny ayant reu sa pleine comptence le16 septembre 1972 fut inaugur par RenPleven, garde des Sceaux. Son Premierprsident fut Marcel Puzin un grand juge Burgelin . Ses successeurs furentMessieurs Diet, futur prsident du tribunalde grande instance de Paris, Philippe Lger,qui le quitta pour tre nomm avocatgnral la Cour de justice descommunauts europennes, Jean Guigue,Philippe Jeannin.3 - Au XLI congrs de lA.N.A.4 - Selon lopinion exprime par Monsieur leProcureur gnral prs la cour de cassationle 7 janvier dernier (V. Les Annonces de laSeine du 10 janvier 2001, page 5).

  • 12 Les Annonces de la Seine - jeudi 24 fvrier 2011 - numro 13

    Rentre solennelle

    Facilitateurpar Rmy Heitz

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    F iert de me voir confier cette trs belleet grande juridiction, la deuxime denotre pays, lune de celle qui se trouveconfronte aujourdhui aux enjeux lesplus lourds dans lun des dpartements les pluspeupls de France. Un dpartement dynamiqueau plan conomique, le 7me en France pour laproduction industrielle, fort dune richesse etdune diversit humaine considrables, qui verrason dveloppement encore renforc par le projetdu Grand Paris. Mais un dpartement en proieaussi de lourdes difficults sociales, qui cumulede nombreux handicaps et dont prs dun quartde la population vit en zones urbaines sensibles.Responsabilit aussi devant le dfi trsenthousiasmant que reprsente lexercice de lafonction de prsident pour un magistrat venantdu parquet. Cest en effet une expriencenouvelle qui souvre moi aprs plus de vingtannes passes dans les fonctions du Ministrepublic et dans les administrations centrales.A cet instant me reviennent les propos tenus lepremier jour de ma scolarit lEcole nationalede la magistrature par notre directeur delpoque, M. Raymond Exertier, qui nousexhortait nous poser, inlassablement, la ques-tion : Qui ta fait juge ? . Par cette interroga-tion, ce grand magistrat nous amenait naturel-lement relativiser le statut ou la fonction tenudun concours ou dune nomination pour met-tre en valeur au contraire, dans une posturedhumilit, la lgitimit tire de la formation etde lexprience. Toujours habit par cette ques-tion Qui ta fait juge ? , je mettrai donc, outremon nergie, lexprience que jai pu acqurirdans mes prcdentes fonctions au service dutribunal de grande instance de Bobigny.Mes premiers propos iront mes collgues dusige. Mes chers collgues, nos premierschanges mont laiss une excellente impression.Ils mont donn limage dune trs forteimplication professionnelle, dune haute

    conscience et dune relle motivation danslactivit juridictionnelle que vous conduisez auquotidien et qui ici revt une spcificit lie certes limportance des contentieux, mais surtout aubesoin de Justice rencontr par une populationfragile. Lorsque je dis ici , je comprends bienentendu les huit tribunaux dinstance que comptece dpartement. Les chambres civiles et pnalesainsi que les juges spcialiss, juges des enfants,

    juges dinstruction, juges de lapplication despeines, enregistrent Bobigny des volumesdactivits hors normes. La prsence de laroportde Roissy, lun des plus importants dEurope etdu monde, qui enregistre prs de 60 millions depassagers par an, occasionne elle seule une trsforte pression sur lactivit judiciaire. Les requtesprsentes dans le cadre de la prolongation demaintien dtrangers en zone dattente ou encentre de rtention reprsentent ainsi plus de7 000 dcisions chaque anne.Un ancien garde des Sceaux disait dernire-ment : On est injuste envers la justice fran-aise. Cest une institution qui travaille avec depetits moyens et qui assume autant quelle lepeut une tche considrable . La justesse de ceconstat se vrifie trs vite en dcouvrant lacti-vit judiciaire conduite dans ce ressort.Mes chers collgues, dans votre exercicequotidien, vous tes souvent en butte laviolence et parfois en proie la critique.Soyez certains que vous trouverez en moi undfenseur rsolu des principes qui fondent notreJustice et qui en sont la cl de vote, au premierrang desquelles limpartialit et lindpendance.Ici comme ailleurs, ici plus quailleurs peut-tre,le respect de ces principes, poss respective-ment par la Convention europenne des droitsde lhomme et la Constitution, conditionne laconfiance de nos concitoyens dans leur Justice.Les magistrats ont entre leurs mains les biensles plus prcieux que peuvent avoir leshommes et les femmes qui vivent sur le terri-toire de la Rpublique : la libert, lhonneur et lasret. Cest en cela que la Justice nest pas et nesera jamais un service public comme les autres.Cest en cela que dfendre lindpendance delautorit judiciaire doit constituer une prioritpermanente et absolue pour tous ceux qui ontpour mission dassurer la paix sociale.Ce nest pas uniquement une question de statut.La meilleure indpendance nest-elle pas cellequi saffirme par la force du raisonnement, lahauteur de vue, labsence de partis pris ? Dansson Recueil des obligations dontologiques, leConseil suprieur de la magistrature ne dit pasautre chose en crivant Si lindpendance des

    magistrats est garantie statutairement, dire ledroit de manire indpendante est galement untat desprit, un savoir-tre et un savoir-faire quidoivent tre enseigns, cultivs et approfondistout au long de la carrire .Ainsi que vous lavez dernirement rappel,Monsieur le Premier prsident, lindpendancedes juges ne doit cependant pas constituer uneentrave au caractre collectif de notre action et

    je sais quici, ce point de vue est trs largementpartag.Vous me trouverez donc toujours vos ctspour protger et faire vivre ces valeurs com-munes tous les magistrats, avec le doublesouci de la pdagogie, car il faut sans cesse enrappeler limportance, et de la fermet, car onne saurait transiger dune quelconque manireavec les fondements de notre dmocratie.Dans le mme esprit, je serai particulirementattentif au respect d notre juridiction et auxdcisions quelle rend au nom du peuplefranais. En fonction des responsabilits quenous exerons, les uns les autres, nous sommesdpositaires de rgles, combien prcieusesmais fragiles, qui fondent notre pacte social. Ilnous faut savoir les prserver avec force etconviction. ()Jai conscience de limportance des chantiersdj mens bien. Je pense notamment, pourne citer que les plus rcents, au transfert destribunaux dinstance vers la chambre de lafamille des dossiers de tutelle mineurs, lamise en uvre de la loi sur le crdit laconsommation du 1er juillet 2010 ou encore delordonnance de protection concernant leconjoint victime de violences. Je pense gale-ment lindispensable dveloppement de lacommunication lectronique avec les avocats.Je sais combien les nombreuses initiativesengages mobilisent les acteurs de la juridic-tion et ses partenaires, au premier rang des-quelles les professions judiciaires, les notaireset les huissiers de justice notamment, quimont rserv un excellent accueil et que jesalue trs chaleureusement.Ces volutions, induites ou non par desrformes lgislatives, ont t rendues possiblesgrce la culture du travail en quipe quiimprgne cette juridiction, habitue conduiredes projets et des chantiers de grande ampleur.Mon intention est bien, en mappuyantnotamment sur les quatre premiers vice-prsidents de ce tribunal, de faire vivre ce modede fonctionnement afin de permettre chacunde trouver un plein panouissement dans sonactivit quotidienne. En noubliant pas que le rledun prsident est dtre un facilitateur et deveiller constamment ce que chaque magistratet chaque fonctionnaire de sa juridiction disposedes moyens adquats pour remplir son office.Les enjeux qui nous attendent ne manquent pas,sur les sujets de lorganisation du travail, desnouvelles technologies, de limmobilier notamment.Lesprit de solidarit et de convivialit qui habitece tribunal constitue nen pas douter un atoutmajeur pour relever les dfis importants qui seprsentent, dans un contexte budgtaireinvitablement plus contraint quhier.Je suis certain que tous ensemble, nous sauronsfaire progresser encore notre juridiction, sur lavoie de la modernit et dans la srnitindispensable toute uvre de Justice. ()

    2011-083

    Dfendre lindpendance de lautorit judiciaire doit constituerune priorit permanente et absolue pour tous ceux qui ont pourmission dassurer la paix sociale.Rmy Heitz

    Les stratgies renforces que jai rsolumentengages lanne dernire et qui se poursuiventciblent lconomie souterraine, les trafics destupfiants contre lesquels des pointsimportants ont t marqus par une approcheglobale ds quun signe de leur existence estrepr. Action pnale, action fiscale ou

    douanire sont alors menes conjointement etcontinueront de ltre.Les armes dont lusage endmique ne peut treregard ici comme une fatalit sont galementla cible dune stratgie spcifique renforce.Devant les risques auxquels la population estexpose, lors notamment de rglements de

    compte entre bandes rivales - comme Saint-Ouen en 2009 ou Sevran en 2010 - il mestapparu ncessaire que chaque arme saisie,quelles quen soit les circonstances, fasse lobjetdune enqute spcifique de nature dterminerson origine et lusage antrieur qui a pu en trefait. ()

  • Hier matin, la convention constitutivedu Groupement dIntrt Public Guichet dentreprise a t signeau Ministre des PME rue de Lille Paris ; cette crmonie tait prside par FrdricLefbvre, Secrtaire dEtat charg du Commerce,de lArtisanat, des Petites et MoyennesEntreprises, du Tourisme, des Services, desProfessions Librales et de la Consommation.Cest en application de la loi du 4 aot 2008 surla modernisation de lconomie et dans le cadrede la perspective de la transposition de la direc-tive services imposant aux Etats de lUnionEuropenne de mettre en place des guichetsuniques daccomplissement des formalits decrations dentreprises accessibles par voie lec-tronique, que doit tre cr un portail inter-net unique de cration dentreprise investi dela double mission dinformation et de gui-chet daccomplissement des formalits .Dans ce contexte, ce mercredi 23 fvrier 2011,afin daccomplir de manire dmatrialise