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HELLA.2O. Nr. 27. o.o.39-50. ( 1997) UDC 632.4:633.854.78
RELAÎION ENTRE ÎEI\[EI,'RS EN DERTVEScAF.EOrLgUrnrIgtrES DES FETTTLLES ET LA
RESISTANCE DE Helirrntluts spp. Asclerotinissclerotior,rnrr
Denis Tourvieille de Labrouhe l* , Laurence Mondolot-Cossou 2
Pascal Walser r. Claude Andarv 2 et Hervé Serievs 3
' G.RE.A.T. - I.N.RA., Station d'Arnélioration des Plantes et de Pathologie Végétale,63O39 Clermont Ferrand cedex 2. France2 Faculté de Pharmacie, Laboratoire de Botanique, Phgtochimie et MAcologie,34O6O Montpellier cedex 02, France" I.IV.R.A., Station d'AméIioration des Plantes de Montpetlier, 34i30 Mauguio,France
Receiued: June O2, 1997Accepted: October 30, 1997
RESUME
Nous avons étudié le colnportement de l2 espèces de Hetianthus et de 5hybrides interspécifiques à des infections artificielles de Sclerotinia sclerotio-rum sur feuille. Leur comportement est colnparé à la teneur en dérivés caféoyl-quiniques (CQ) présente dals ces rnêmes organes. L'objet de ce travail estd'une part de savoir s'il est possible d'utiliser le dosage des CQ cornme critèrede sélection pour la résistance sur feuille et d'autre part d'estirner la variabilitégénétique d'espèces sauvages de tournesol, pour ce critère. Une variabilitéimportante parmi les populations sauvages est mise en évidence pour I'ensern-ble des caractéristiques étudiées. Cependant, I'absence de forte corrélationentre les teneurs des différents CQ et la réaction des individus au testpathologique (vitesse de croissance du chatnpignon in situ) ne permet pasd'envisager I'utilisation de ce critère dans les prograrnlnes de sélection. Le pos-sible rôle de ces cornposés phénoliques dans la résistance de Helianthus spp.à S. sclerotiorum est discuté.
Mots cles : Composés phénoliques, dérives caféoylquiniques, tournesol, Scle-rotinïa sclerotîorum, Heliantluts sauvages.
INTRODUCTION
Le tournesol (Heltanthus a-nnuus L.J est fortement attaqué par la pourritureblanche due â Sclero tinia sclerotiorum Lib. de Bary. Ce parasite est responsable de
symptômes sur capitule, sur racines et sur feuilles. Cette dernière forme de la mal-
r Correspondant
40 HELIA,2o, Nr. 27. p.p.39-50, (1S97)
adie est apparue en France à la fin des années 80 et, à I'occasion de conditions cli-
matiques favorables, a provoqué des pertes de rendement conséquentes. Toutes les
variétés cultivées présentent une forte sensibilité à cette maladie. Des travaux
antérieurs ont montré que des composés phénoliques intervenaient dans les
mécanismes de résistance. Avila, (19S4) et Yang, (1986) ont démontré I'activité
fongistatique de composés phénoliques produits après une infection par S. scleroti-
orum, Bazzalo et al., ( l9S5) ont montré que les acides isochlorogéniques limitent lapénétration du champignon dans la tige. Hémery-Tardin, (1992) puis Castano et
al., (1992) ont mis en évidence que la concentration pré-infectieuse d'un composé
phénotique était corrélée avec le niveau de résistance à S. sclerotlorum des capit-
ules et des feuilles de variétés de tournesol. Enfin, Cosson, (1992) a isolé 3 acides
dicaféoylquiniques pouvant intervenir dans les mécanismes de défense du tour-
nesol face à S. sclerotiorum ;
- I'acide I,4-DCg peu abondant dont I'action n'est pas réellement prouvée ;
- l,acide 1,5-DCO se trouvant à des teneurs importantes seulement chez H. res-
inosus (espèce présentant un bon niveau de résistance aux attaques de S. sclerotio-
rum sur capitule). Il est presque inexistant chez H. annuus. Son intervention dans
les mécanismes de défense est une hypothèse ;
- I'acide 3,5-DCg prépondérant chez H. c"nnuus et chez H. resinosus, son rôle a
été cité comme précurseur des lignines et interviendrait dans lçs processus de flo-
raison. Sa teneur augmenterait fortement en cas d'infection'
Nous avons étudié le comportement de 12 espèces de Helianthus et de 5hybrides interspécifiques à des infections artificielles de S. sclerottorum sur feuille
au stade jeune - adulte. Leur comportement est comparé à la teneur en dérivés
caféoylquiniques (CQ) présente dans ces mêmes organes, sains et au même stade
végétatif. Nos objectifs étant d'une part de savoir s'il est possible d'utiliser le dosage
des Ce comme critère de sélection pour la résistance sur feuille du matériel issu de
croisement interspécifique et ainsi d'éviter les tests pathologiques difficiles à mettre
en oeuvre et d'autre part d'estimer la variabilité génétique d'espèces sauvages de
tournesol, pour ce critère.
MATBRIEL ET METHODES
Matériel végétal (Tableau 1)
Le matériel végétal étudié comprend :
- 12 espèces sauvages correspondant à l1 écotypes de Helianthus pérennes
(sect. atrorubentes) et une espèce annuelle (sect. helianthus)
- 5 hybrides F1 interspécifiques entre le tournesol cultivé (H, annuus L.) et H.
resinosus (écotypes 243 et 77O). Les numéros AB89 et AB9O ont été obtenus par
culture d'anthères de I'hybride interspécifique H. annuus cv. 15556 x -FI. resinosus
(24s)
HELIA,2O, Nr. 27, p.p.39-50, ( 1997)
Tableau l: Liste du matériel végétal étudié pour son comportement vis-à-vis d,e Sclerotinias cle r o tio r um sur feuille
4l
Code matérielvégétal (1)
Nom d'espèce Provenance Nombre (2I
Espèces sauvages:
325243
770
101
zJo
528
103
230
232
790
JZI
291
H. tuberosus
H. resinosus
H. resinosus
H. rigidus
H. tigidushigidus
H. laevigatus
H. nuttailii
H. mollis
H. divaricatus
H. strumosus
H. strumosus
H. debilis
l.N.R.A. Clermont-Fd (France) 2
usDA (u.s.A.) 6
IFVC (Yougoslavie) 14
LN.R.A. Clermont-Fd (France) 9
usDA (u.s.A.) e
IFVC (Yougoslavie) 5|.N.R.A. ClermonfFd (France) IusDA (u.s.A.) 12
usDA (u.s.A.) 13
IFCV (Yougoslavie) 7
IFCV (Yougoslavie) 9
LN.R.A. Monlpellier (France) 13Hybrides interspécifiques:
1a H. resinosus (770) xRHA-274 |.N.R.A. Montpeltier (France) 43 CMS OD66 x H. resinosus (770) |.N.R.A. Montpellier (France) 3
5 CMS HA-89 x H. resinosus (744) LN.R.A. Montpetlier (France) 2
7 48'89.2 |.N.R.A. Montpeilier (France) 2
I AB90 I.N.R.A. Montpetlier (France) 9
Témoin cultivé H. annuus :
Albena H. annuus Ste Prograin Génétique (France) 14
' code l.N.R.A. Montpellier (France)
' nombre d'individus analysés
- I témoin cultivé (H. annuus) : I'hybride commercial Albena.
Les populations sauvages sont cultivées en pot par semis alors que les hybridesinterspécifiques pérennes, fortement stériles, sont multipliés par microbouturagedes premières pousses des plantes conservées en pépinière. Le bouturage est réal-isé in uitro sur le milieu classique Bg (Serieys, l99l ).
Les plantes sont repiquées en pleine terre, sous tunnel en filet, dispositif utilisépour I'étude des maladies nécessitant une forte humidité et décrit par Tourvieille etal.,(l986).
Test pathologique
Nous avons utilisé la souche SS2O de S. sclerotiorum. isolée en 1982 sur oeilletdans le Puy de Dôme (France). Le champignon est maintenu sur un milieu gélosé(l5gl) contenant I "/o de malt, à 23
Le test " mycélien " sur feuille (Castaûo et al., l9g2) consiste à déposer unimplant mycélien sur I'extrémité du limbe et à le maintenir grâce à un morceau depapier en aluminium agrafé. Six feuilles jeunes-adultes (feuilles ayant juste terminé
42 HELIA,2O, Nr. 27. p.p.39-50, (1997)
leur croissance) sont infectées par plante. Une humectation continue est assurée
par des arroseurs placés au-dessus des filets.
La longueur des taches nécrotiques provoquées par le parasite est mesurée
tous les jours afin de définir une vitesse moyenne de progression du parasite,
exprimée en cm/j. Pour chaque combinaison étudiée, l'échantillonage comporte de 2
à 14 individus, répartis en 2 répétitions.
Dosage des composés caféoylqulniques
Deux feuilles saines jeunes-adultes par individu sont prélevées juste avant
I'infection et immédiatement congelées dans de l'azoTe liquide. Puis elles sont
lyophilisées avant analyse. Pour chaque écotype et dans la mesure du possible,
nous avons analysé les 4 individus qui présentaient les réponses les plus extrêmes
au test pathologique.
La méthode d'analyse utilisée a été décrite par cosson, (1992). Il s'agit d'un dos-
age par CLHP sur colonne de type silice greffée Cls, la phase mobile étant un
mélange isochratique d'acétonitrile-eau acidifiée (22:7a), détection à 33O nm, débit
de I mVmn. Elle a permis de calculer les concentrations dans les feuilles saines (g/
lOOg de MS) de 2 acides dicaféoylquiniques (1,5-DCg et 3'5-DCO) et d'un acide
monocaféoylquinique (5 - MCQ).
RESULTATS
Réponses au test pathologique (Tableau 2)
Les tests permettent d'ordonner Ie matériel végétal en 3 classes de sensibilité:
I - niveau de sensibilité de H. annuus (vitesse de progression supérieure à I,3O cm/j)
H. tuberosus (écoffPe 325)
H. resinosus (écotYPes 243 et77O)
I'hybride interspécifique nola (H. resinosus 77O x H. annuus RtIA-274)
2 - peu sensible (vitesse de progression comprise entre O'98 bt I ' l6 cm/j)
H. mollis (écotype 230)
H. diuartcatLus (écotYPe 232)
H. debilis (écotype 291 )
les hybrides intersPécifiques
n' 3 (H. rrnnuus OD66 x H. resinosus 77O)
n" 5 (H. @nnuus FIA-89 x H. resinosus 744)
n'9 (AB9O)
3 - plutôt résistant (vitesse de progression inférieure à O,9O cm/j)
H. rigidus (écotyPe lOl)H. rigtdusl rigidus (écotYP e 2361
H. Iaeuigatus (écotYPe 528)
HELIA, 2O, Nr. 27, p.p. 39-50, ( 1997)
Tableau 2: Réponse des génotypes de Helianthus spp. à un test Sclerotinia sclerotiorum surfeuille
Code espèce {rl Nombre (2) Vitesse (cm/j) (3)-
43
Espèces sauvages :
325
243
770
101
236
528
103
zJv
232
790
azI291
Hybrides interspécifiques :
1a
J
q
Hybride commercial :
Albena
12
JO
84
54
54
JU
54
78
42
54
7B
24
18
lz
12
54
84
1.49
1.37
I.JU
0.89
o.79
u,/30.72
1.13
1.16
0.85
0.65.1
.11
1.31
0.98noo
o.77
1.01
1.37(', code LN.R.A. Montpellier (France)(', nombre d'infections réalisées(3) vitesse de progression de la nécrose due à S. sclerotiorum
H.nuttallii (écotype I O3)
Ff. strumosus (écotypes 79O et527)I'hybride interspécifique no 7 (AB89.2)
Dosage des composés phénoliques (lableau 3)
Selon les concentrations obtenues, le matériel végétal se répartit en 3 classes :
I - Pauvre en composés caféoylquiniques (teneur inférieure àO,2 "/o de la MS)H. annuus L. (variété Albena)
2 - Riches en composés caféoylquiniques (entre | à 4 o/" de la MS)
H. tuberosus (écotype 325)
H. rigidus (écotype lO1 )
H. rigidus/ri-qidus (écotype 236)
H. laeuigatus (écotype 528)
H. nuttallii (écotype lO3)
H. mollis (écotype 230)
44 HELIA, 2O, Nr. 27, p.p. 39-50, (1997)
Tableau 3: Réponses au test Sclerotinia et dosage des composés caféoylquiniques de feuillesde 63 individus appartenant au genre Helianthus
codes (1) N" individu vitesse (2) 1.s-DCQ (r) 3.5-DCQ (5.| s-MCQ (rr Somme desçq (s)
Espèces sauvages:
325
243
236
232
101
12
21
1't
12
14
15
23
z+'1
1
24
zo
14
IO
21
23
12
13
1Â
41
15
16
25
27
11
'12
17
24
14
16
26
1.70
1.27
1.06
1.21
1.70
1.60
0.80
1.49
1.50
1.56
1.36
1.22
0.53
0.62
0.64
0.89
1.22
1.24
1.19
0.34
0.29
1.05
0.45
0.78
0.56
1.41
1.44
1.08
1.08
1.41
1.34
1.51
lraces
0.11
3.59
J.Y''
3.91
4.12
^ ol
3.74
J.t+
5.10
0.18
0.30
0.09
traces
traces
o.24
0.23
0.05
o.o2
0.12
0.09
lraces
0.02
0.01
traces
ôno
0.16
0.04
0.05
traces
Iraces
1-17
1.05
2.34
z-uo
1.54
l.tc
1.61
z-oJ
1.71
2.67
1.00
1.98
1.91
0.09
0.08
0.49
0.68
0.49
0.87
0.78
1.24
1.37
2.69
2.45
1.83
1.70
1.27
0.30
0.86 t
1.38rl70
U,JC
1.09'1 .10
2.41
1.50
1.30
| -zo
1.90
2.30
1.74lon
1.57
z.tz
1.80
0.14
0.21
0.46
0.98
0.45
1.07
t.lo
1.11
1.O2
2.01
2.04
1.17
1.51
1.02
0.38
o.71
0.79
0.45
0.17
2.26
2.26
8.34
9.54
6.75
b.JJ
9.42
ô.b /
7.19
Y.O /
z-t3
4.40
3.80
0.23
0.29
1.19'I .89
^oo1.96
2.06
2.44
2.39
4.72
4.50
3.00
3.30
2.45
0.72
1.62
2.17
1.24
0.52
103
lTlcode l.Ll.R/" Montpeilier lFrance)(2) vitesse de progression de la nécrose due à S. sclerotiorum (moyenne de 6 infections/individu)(3) exprimé en g pour 100g de matière sèche
HELIA. 2O. Nr. 27. p.p.39-50. ( 1997)
Tableau 3: Réponses au test Sclerotinia et dosage des composés caféoylquiniques de feuillesde 63 individus appartenant au genre Heftanthus
27 1.t790 11 0.67 0.07 1.65 1.68 3.40
12 1.12 traces 0.98 1.25 2.2913 1.24 0.01 1.10 1.79 2.8424 0.67 0.01 0.85 0.76 1.62
527 11 0.74 0.17 1.96 1.70 3.8314 0.29 0.21 2.05 1.29 3.5522 0.67 0.33 1.80 1.82 3.9525 0.58 0.05 1.75 1.90 9.70
291 12 1.36 0.00 1.77 0.66 2.4314 0.72 0.00 1.77 0.66 2.4324 1.12 0.00 2.13 .1 .06 3.1925 1 .1 5 0.00 1 .88 0.68 2.56
Hybrides interspécifiques:1^
45
I
Hybride commercial :
Albena
11
12
21
zz
12
zz
11
tz
11
12
11
12
21
11
tz
IJ
14
1.18'1 .19
1.39
1.46'1 .19
0.75
1.00
1.08
0.89
0.85
u.oô
0.99
1.02'1 .03
1.50
1.70
1.71
I .JJ
1.32
1.03
z-o I
4.47
5.01
o. tJ
5.12
o. to
4.88
Iraces
0.27
4.64
4.22
4.74
2.88
0.00
0.00
0.00
0.00
0.00
0.00
1.42
t.lq
1.27
1.13
1.10
t-oô
1.68
0.33
U.OJ
2.64
3.40
2.85
t.t,b
2.28
0.05
0.11
0.18
0.12
0.13
0.10
| .oz
1.78
1.37
0.87
0.90
0.73
0.85
2.53
3.41
2.30
t.+o
z. té
0.01
o.o2
0.o4
0.02
o.02
0.02
| .zJ
8.06
5.63
7.09
5.74
7.29
0.90
1.75
9.81
11.03
9.89
6.30
8.16
0.06
0.13
u-zz
o.14
0.15
o.12
21
24(', code l.N.R.A. Montpellier (France)t'' vitesse de progression de la nécrose due à S. sclerotiorum (moyenne de 6 infections/individu)(3) exprimé en g pour l OOg c,e matière sèche
39-50, (1997)
H dîuaricatus (écotYPe 232)
H. strumosus (écotYPes 79O et 527)
H. debilis (écotYPe 291)
I'hybride interspécifique no 5 (H. annuus HA-89 x H. resinosus 744)
3 - Très riches en composés caféoylquiniques (supérieure à 6,5 "/o de la MS) :
FI. resinosus (écotypes 243 eI77O)
Ies hybrides interspécifiques no I a (H. resinosus 77O x H. o'ftnuus RIfA-274)
n" 3 (H. rrnnuus OD66 x H. resinosus 77O)
n'7 (AEt89.2)
n" 9 (AB9O)
ce dernier groupe se caractérise par une concentration en acide 1,5-DCQ spé-
cialement élevée, alors que ce composé se retrouve en très faible quantité chez les
autres génotypes et totalement absent chez les espèces annuelles H- debilis et H.
annuus,
comparaison de la teneur en cQ et de la sensibilité à s. sclerotiorum
L'analyse a porté sur tous les individus pour lesquels on possédait une infor-
mation sur la sensibilité des feuilles au palasite et pour lesquels un dosa$e des CQ
avait été réalisé (Tableau 3).
Tableau 4: Coeflicients de corrélation entre la sensibilité des feuilles à Sclerotinia
sclerotiorum et leurs teneurs en composés caféoylquiniques (CO) de divers
HelianLhus
1.5-DCQ 3.5-DCQ 5.MCQ Somme des CQ
Coef. de corrélation 0.154 N.S. -0.260 s -0.236 N.S -0.025 N.S.
Seuil de signification à 5%, ddl 63 (Fisher) = 0.245
Les coeflicients de corrélation calculés entre la sensibilité à S. sclerotiorum
(exprimée en vitesse de progression de la nécrose) et les teneurs en cQ exprimées
en g pour 1OO g de matière sèche sont présentés dans le tableau 4. Seule la teneur
en 3,S-DCQ est corrélée significativement (r = -0,26) avec la résistance au parasite :
plus les génotypes sont riches en ce composé et plus ils sont résistants à Ia progres-
sion du champignon dans les feuilles.
DISCUSSION
-FL resinosus est reconnu comÛp une espèce ayant un fort niveau de résistance
anx attaques de s. sclerotiorum (serieys, l9B4). Dans cette étude, nous avons
trouvé que cette espèce (écotypes 243 et77O) avait un niveau de sensibilité à un test
sur feuille réalisé en conditions contrôlées aussi élevé que H. annuus (variété
Albena). Il en est de même pour l'écotypeH. tuberosus utilisé' Cette différence de
jugement peut s'expliquer par le fait qu'à notre connaissance Ie bon comportement
HELIA,2O, Nr. 27, p.p.39-50, (1997) 47
PRM(æ,en
3 -2 -'o,",Lrrrt 2 3 4
Figure 1.: Analgse en composantes principales des paramètres de résistance à Sclerotiniasclerotiorum et de composition en dériués cqféoytquiniques de IaJeuitte d.e Heli-anthus sauuages.Vitesse = Ditesse de progression de la nécrose due à S. sclerotiorum après i4fec-tion artifi,cielle 1-5 DCQ, 3-5 DCQ, 5 MCQ = Concentration en composés cqféogt-quiniques
des espèces sauvages citées avait été reconnu pour des attaques sur capitule et nonpas sur feuille. cette différence de comportement selon I'organe pour un génotypedonné a déjà été décrit dans le cas de H. annuus (Tourvieille et Vear, l ggO). Il fautnoter également que FI. resinosus possède des structures de défense prééxistantes àtoute infection (fibres corticales sclériliées, sclérenchyme, poils sécréteurs volu-mineux, flavonoides épidermiques), particulièrement développées dans les bractéeset qui n'ont pas été observées chez H. annuus (Mondolot - cosson et Andary, l gg3).Par contre, pour les attaques sur feuille, d'autres sources de résistance semblentintéressantes et tout particulièrement, I'espèce Ff. strumosus.
Les dosages de cQ confirment pleinement les travaux de cosson, (1992), H.restnosus (écotypes 243 et 77o) se caractérise par une concentration très impor-tante en 1,5-DCQ. C'est la seule espèce étudiée qui montre cette caractéristique.Cette dernière se retrouve dans les descendants des croisements interspécifiques(la, 3, 7 et 9, Tableau 3). Par ailleurs, pour H. c.nnuus, les taux mesurés sont plusfaibles que ceux rencontrés par cosson, (l9gz) sur les hybrides cR2, Remil etsD*PAcl. ceci peut s'expliquer par le changement de génotype mais également parles conditions de culture sous abris qui dans notre cas ne seraient pas favorables àI'expression de gènes conduisant à la production des Ce.
une ana$se en composantes prûrcipales (Figure I ) permet de visualiser lesrelations entre la résistance sur feuille à S. sclerotiorum et la composition endérivés cQ. une variabilité génétique importante parmi les populations sauvagesest mise en évidence pour I'ensemble des caractéristiques étudiées. Le groupe con-stitué par les numéros 325, 243, 77O,la et Albena se révèle sensible au test Scle-rotinio- sur feuille, par opposition au groupe incluant les origines log, s27,lol ,
2Æla no
l-sw
TtNU
4a HELIA,2O, Nr. 27, p.p.39-50, (1997)
79O,528,236 et 7 constitué de génotypes plus résistants. Quel que soit le groupe
considéré, il est difficile de dégager une relation nette entre la teneur en CQ et Ia
résistance sur feuille. Il n'est donc pas envisageable d'utiliser les dosages des CQ
comme critère de sélection pour ce caractère. En effet, I'absence de corrélation net-
tement significative entre les teneurs des différents CQ et la réaction des individus
au test pathologique sur feuille (vitesse de croissance du champignon in sifu) ne
garantit pas une sélection fiable. Cependant, des études supplémentaires portant
sur plus d'individus d.e H. nuttallii et de H. sfrumosus pourraient permettre de
mettre en évidence une corrélation intéressante entre le dosage du 3,5-DCQ et la
résistance des feuilles au parasite. Si cette liaison est confirmée au sein de ces pop-
ulations, des analyses portant sur des clones issus de croisements interspécifiques
avec H. o.nnuus seraient nécessaires. Il serait également justifié de poursuivre ces
travaux en réalisant de nouveaux tests pathologiques sur capitules pour vérifier le
comportement de ces espèces à I'infection de cet organe parallèlement à un dosage
des CQ.
REMERCIBMENTS
.iVous tenons à. remercier te C.E.T'I.O.M. pour 7 'aide apportée à nos
programmes.
REFERENCES
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RELACION ENTRE CONTDNIDOS DE COMPUESTOSCAFEOTLgUINICOS DENTRO LAS HOJAS y LARESISTENCIA DD Helîo;nthus spp. CON Sclerotînirrsclerotiorurn
La respuesta de l2 especies de Helianthus y de 5 hibridos interespecifi-cos con infecci6nes artificiales de Sclerottnia sclerotiorum sobre las hojâs fueestudiada. La respuesta fue cornparada con el contenido de cornpuestoscafeoilquinicos (CQ) presente en estos tnismos ôrganos. El objetivo de este tra-bajo fue , por une parte, saber si era posible utilizar Ia cuantificaci6n de los CQcorno criterio de selecci6n para la resistencia sobre las hojas y por otra parte,estirnar la variabilidad genética de especies silvestres de girasol con este crite-rio. Une irnportante variabilidad dentro las poblaciones silvestres fue puestacomo evidencia para el conjunto de las caracteristicas estudiadas. La velocidadde progresidn de la lesi6n causada por Sclerotinia sclerotiorum, varia entre0.65 fH. strumosusJ y l.a9 @. tuberosus) cm por dia y el contenido de loscornpuestos cafeoilquinicos de 0.14 (H. annuus) a8.74 (H. resanosusJ g paralO0 g de materia seca. Algunas especies, en particular H. strumosus, pareci-er6n sec interesantes fuentes de resistencia a los ataques de Sclerotinia sclero-fiorum sobre las hojas. Fl. strumosus fue la irnica especie que rnostr6 una altaconcentraci6n de 1.5 DCQ. Esta caracteristica se encuentr6 tambien en ladescendencia de la cruzas interespecificas. Sin embargo, la falta de fuerte cor-relaci6n entre las proporciones de los differentes Cg y la reacci6n de los indi-viduos frente a las pruebas patolôgicas (velocidad de crecimiento del hongo an
situJ no perlnite de prever el uso de este criterio en los programas de selec-ciôn. El posible papel de los compuestos fen6licos en la resistencia de Helian-thus spp. a Sclerotinia sclerotiorum es discutido.
RELATION BETWDEN CAFEOYLgUINIC DERn/ATwDCONTENT OF THE LEAVES AI\ID llelicrnûhus sPp.RESISTAI\ICE TO Scler otînia s clerotîorum.
The response of 12 species of Helianthus and 5 interspecific hybrids toartificial infection by Sclerotinia sclerotiorum on leaves was studied. Thisresponse was compared with the cafeoylquinic derivative (CQ) content of theleaves. The airn of this study was, on one hand, to deterrnine if it is possible touse CQ measurements as a selection criterion for leaf resistance and, on theother hand, to estimate the genetic variability of wild species of sunflower forthis criterion. Considerable variability among wild populations was shown forall the characteristics studied. The progression rate of Sclerotinia sclerotiorumlesions varied from 0.65 (H. strurnosus) to 1.49 (H. tuberosusJ cm per day,andthetotalcafeoylquinicderivativescontent,frornO.14 (H.a.nnuus)to8.74(H. resrnosusl g for lOO g of dry matter. Sorne species appear to be usefulsources or resistance to Sclerotinia leafattack, in particular to lf. strumosus.The only species studied showing a high concentration in 1,5 DCO was .F/. res-inosus. This characteristic was also observed in the hybrids of this species.However, the absence of any correlation between Cg content ald response tofungal infection means that the former cannot be suggested for use in breedingprograrnmes. The possible role of phenolic cournpounds in the resistance ofHelianthus spp. to Sclerotinia sclerotaorum is discussed.
HELIA, 2O, Nr. 27, p.p. 39-50, (1997)