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N°7165 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com Les instances dirigeantes du FFS préfèrent se consacrer à «la reconstruction d’un consensus national» et rejettent une participation qui peut coûter politiquement au nouveau gouvernement. 100 e ANNIVERSAIRE DE LA BASILIQUE SAINT-AUGUSTIN 300 PÈLERINS À ANNABA APPROCHÉ POUR ENTRER AU GOUVERNEMENT LE FFS DÉCLINE L’OFFRE DE SELLAL PHOTO MONTAGE ÉDITION DU CENTRE DROIT DES SAHRAOUIS À L’AUTODÉTERMINATION COUP DE GUEULE DES MEMBRES DU CONGRÈS AMÉRICAIN LIRE L’ARTICLE DE MOHAMMED LARBI EN PAGE 12 LIRE L’ARTICLE DE MADJID MAKEDHI EN PAGE 3 LIRE L’ARTICLE DE ALI BOUKHLEF EN PAGE 2 LIRE L’ARTICLE DE M.-F. GAÏDI EN PAGE 28 L a Journée mondiale de la liberté de la presse qui coïncide avec le 3 mai de chaque année est devenue, au fil des ans, plus un moment pour parler des atteintes à la liberté d’expression qu’une occasion pour célébrer un symbole démocratique. L’Algérie, qui occupe la malheureuse 121 e place sur 181 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières (RSF), ne déroge pas à cette sinistre règle. (Suite page 4) Hacen Ouali Lire également les articles de M. Roumadi, G. Lassal, M. Makedhi, F. Arab, A. Boukhlef et S. Mesbah en pages 4, 5 et 6 LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 3 mai 2014 LIRE LES ARTICLES EN PAGES 26 ET 27 FOOTBALL. LIGUE 2 Médéa s’accroche, Annaba décroche Ce que possède Saadani en France LE SITE MONDAFRIQUE REVIENT À LA CHARGE LIBERTÉ DE LA PRESSE EN ALGÉRIE Arts & lettres L’écho de Grenade «DAR EL GHARNATIA» DE KOLÉA VISITE Lire votre supplément en pages 13, 14, 15, 16, 17 et 18 Plongée dans une association à l’histoire passionnante et au présent effervescent. CHANTAGE PERMANENT SUR LES MÉDIAS L L

el watan 03.05.2014

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  • N7165 - Vingt-quatrime anne - Prix : Algrie : 15 DA. France : 1. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

    Les instances dirigeantes du FFS prfrent se consacrer la reconstruction dun consensus

    national et rejettent une participation qui peut coter politiquement

    au nouveau gouvernement.

    100e ANNIVERSAIRE DE LA BASILIQUE SAINT-AUGUSTIN

    300 PLERINS ANNABA

    APPROCH POUR ENTRER AU GOUVERNEMENT

    LE FFS DCLINE LOFFRE DE SELLAL

    PHOT

    O M

    ONT

    AGE

    DITION DU CENTRE

    DROIT DES SAHRAOUIS LAUTODTERMINATIONCOUP DE GUEULE DES MEMBRES

    DU CONGRS AMRICAIN LIRE LARTICLE DE MOHAMMED LARBI EN PAGE 12

    LIRE LARTICLE DE MADJID MAKEDHI EN PAGE 3

    LIRE LARTICLE DE ALI BOUKHLEF

    EN PAGE 2

    LIRE LARTICLE DE M.-F. GADI EN PAGE 28

    L a Journe mondiale de la libert de la presse qui concide avec le 3 mai de chaque anne est devenue, au fi l des ans, plus un moment pour parler des atteintes la libert dexpression quune occasion pour clbrer un symbole dmocratique. LAlgrie, qui occupe la malheureuse 121e place sur 181 pays au classement mondial de la libert de la presse 2014 tabli par Reporters sans frontires (RSF), ne droge pas cette sinistre rgle. (Suite page 4) Hacen Ouali

    Lire galement les articles de M. Roumadi, G. Lassal, M. Makedhi, F. Arab, A. Boukhlef et S. Mesbah en pages 4, 5 et 6

    LE QUOTIDIEN INDPENDANT - Samedi 3 mai 2014LIRE LES ARTICLES EN PAGES 26 ET 27

    FOOTBALL. LIGUE 2Mda saccroche, Annaba dcroche

    Ce que possde Saadani

    en France

    LE SITE MONDAFRIQUE REVIENT LA CHARGE

    LIBERT DE LA PRESSE EN ALGRIE

    Arts & lettres

    Lcho de GrenadeDAR EL GHARNATIA

    DE KOLA

    VISITE

    Lire votre supplment en pages 13, 14, 15, 16, 17 et 18

    Plonge dans une association lhistoire passionnante et au prsent effervescent.

    CHANTAGE PERMANENT SUR LES MDIAS

    LL

  • L A C T U A L I T

    El Watan - Samedi 3 mai 2014 - 2

    LE SITE MONDAFRIQUE REVIENT LA CHARGE

    Ce que possde Saadani en France

    Le site franais promet de publier, dans les prochains jours, dautres volets de son enqute se rapportant notamment au statut administratif du SG du FLN en France et lorigine de ses avoirs.

    Les dmentis ne suffisent plus. Amar Saadani, secrtaire gnral du FLN, a beau nier dtenir des biens dans la capitale franaise, face la multiplication des preuves, la parade de celui dont le nom figure dans les fichiers de plusieurs ban-quiers et oprateurs immobiliers, en France et ailleurs, est hasardeuse. Le site lectronique franais Mondafrique, lorigine des premires rvlations sur le compte et les appartements parisiens du chef du FLN, revient la charge. Il a rvl, jeudi soir, avec des preuves matrielles, que lhomme dtiendrait un appartement boule-vard Victor Hugo, dans la capitale franaise. Pis, lancien prsident de lAPN serait dten-teur dune carte de sjour en France de 10 ans, obtenue en 2012.Contrairement aux premires confirmations du site dirig par Nicolas Beau, le journa-liste de Mondafrique donne des prcisions troublantes : Nous avons retrouv les statuts et la domiciliation de la Socit civile immo-bilire (SCI) lOlivier, qui possde effecti-vement lappartement situ Neuilly pour le compte de Amar Saadani, de sa femme Nama et de ses sept enfants. Cre en juillet 2009, cette SCI possde, entre autres, des biens immobiliers dpendant dun immeuble Neuilly-sur-Seine, situs entre le 9 et le 15 boulevard Victor Hugo Le journaliste va plus loin car il ny a pas que cela, il dcrit les caractristiques du bien. Lappartement

    comprend quatre pices principales plus une entre, une cuisine, un parking et des caves. La grante de la SCI nest autre que lune des six filles de Amar Saadani, Kenza, domicilie Londres dans un quartier rsi-dentiel, o elle poursuit des tudes, lit-on dans larticle.

    CARTE DE RSIDENCE DE 10 ANSDes noms et des lieux, le journaliste en a cherch. Il admet quil est difficile de trou-ver des traces des transactions de celui qui prfre, en fait, vivre cach et heureux dans une capitale o le secrtaire gnral du FLN a apparemment ses habitudes. Larticle cite une autre socit, dnomme Agir, dont les rfrences sont impossibles trouver malgr les investigations fouilles. Les affaires de Saadani ne se limitent pas limmobilier. Le journaliste de Mondafrique rvle que le secrtaire gnral du FLN, au discours particulirement belliqueux envers la France, possderait une carte de sjour de 10 ans au sein de lancienne puissance coloniale. Sur la carte de rsident de dix ans que Amar Saadani a obtenue en 2012 figure bel et bien ladresse suivante : SCI lOlivier, 13-15 boulevard Victor Hugo, crit-on. Le journaliste ne donne pas plus de dtails, mais il promet de revenir avec plus de rvlations ds aujourdhui. Le site lec-tronique de Nicolas Beau, repris et dtaill par le journal lectronique algrien Algrie-

    patriotique.com et El Watan, a dj rvl lexistence, en France, dun compte bancaire au nom de Saadani comptant 300 millions deuros. Le journaliste admet, dans un article mis en ligne jeudi 1er mai, quil ne dtient aucune preuve matrielle de lexistence de ce compte ; il sappuie, en revanche, sur des tmoignages solides. Le journal lectronique algrien Algriepa-triotique.com a rapport, lui, que le secrtaire gnral du FLN possde deux appartements dans la capitale franaise, dont un situ Neuilly-sur-Seine. Le secrtaire gnral du FLN sest dfendu de possder ces biens. Je vous dfie de rapporter des preuves, a-t-il dit dans un pre-mier temps. Il a mme sollicit les services dun cabinet davocats parisien pour amener le site dinformation retirer la premire pu-blication, interrompre la srie de rvlations et prsenter des excuses. Mercredi dernier, Saadani a attribu ces rvlations des gens qui appartiennent la cinquime colonne et cherchent lattaquer parce quil a os sattaquer au DRS. Le site promet de reve-nir sur le sujet ds aujourdhui. Ltrange inscription au fichier des trangers, Lori-gine trouble des avoirs bancaires et Les complicits franaises sont les intituls des trois publications que le site mettra en ligne. A noter que nous avons prcdemment contact Amar Saadani pour avoir son avis sur la question, en vain. Ali Boukhlef

    La Coordination pour les liberts et la transition dmocratique (CLTD) poursuit son marathon de concertation politique. Jugeant fructueuses les rencontres tenues avec les partis politiques et les personnalits nationales, lancien front du boycott, qui sest runi mercredi pass chez Abdallah Djaballah, considre que le discours du pouvoir sur une Constitution consensuelle est une mthode suranne dont le seul objectif est dtou er les revendications de lopposition et de les vider de leur contenu. La Coordination renouvelle son appel aux Algriens et aux acteurs politiques et sociaux pour une large mobilisation a n de damorcer un changement rel avec des moyens paci ques. Les animateurs de ce front dopposition se disent galement disposs et ouverts tous ceux qui partagent leurs objectifs. La CLTD a dj engag, ds le lendemain du scrutin du 17 avril, des concertations politiques avec les partis politiques et des personnalits comme Mouloud Hamrouche et Ali Yahia Abdennour. Elle compte poursuivre ces discussions en vue de la prparation dune confrence nationale prvue pour la seconde quinzaine du mois en cours. H. O.

    COORDINATION POUR LA TRANSITION DMOCRATIQUE

    Le discours sur une Constitution consensuelle est surann

  • L A C T U A L I T

    El Watan - Samedi 3 mai 2014 - 3

    APPROCH POUR ENTRER AU GOUVERNEMENT

    Le FFS dcline lo re de Sellal

    PHO

    TO :

    B. S

    OUH

    IL

    Le Premier ministre bientt BatnaL e Premier ministre, Abdelmalek Sellal, effectuera trs bientt une visite Batna, a-t-on appris de source sre. Il aura inaugurer linterconnexion du barrage Kou-diat Lemdouar, Timgad, celui de Beni Haroun, Mila. Cet ouvrage, que notre source qualifie de projet du sicle, assurera le transfert de 300 millions de mtres cubes deau sur 120 km. Il mettra non seulement fin au calvaire du manque deau dont souffre la population de Batna mais permettra galement lirrigation de 24 000 ha dans les rgions de An Touta et Chemorra. La visite du Premier ministre sinscrit galement dans le cadre dune rconciliation avec les Chaouis. A cet effet, le wali de Batna sest rendu mercredi dernier Timgad pour assister en personne aux premiers essais du transfert deau. Pour rappel, cette inauguration a t ajourne trois reprises. Youcef Yousfi, alors Premier ministre par intrim, a t annonc trois fois de suite sans que cela ne se ralise. Ce report a, sans doute, t dcid pour offrir loccasion M. Sellal de renouer avec la capitale des Aurs, aprs la bourde quil a commise et quune chane de tlvision prive a amplifie. Lounes Gribissa

    TIZI OUZOU

    Les anciens du MCB soutiennent la marche des tudiantsD ans une dclaration parvenue notre bureau, les anciens animateurs du Mouvement culturel berbre (MCB), signataires de lappel de Tighremt (Bjaa) pour la marche du 20 avril 2014 qui a fait lobjet dune rpression violente par les services de scurit, ont appel les citoyens se joindre massivement la marche du 5 mai 2014 initie par la Coor-dination locale des tudiants (CLE) de luniversit Mouloud Mammeri, pour dnoncer, condamner et exiger rparation aprs la violente rpression dont a fait lobjet une manifesta-tion pacifique commmorative du 20 Avril, date symbole du combat identitaire et des liberts dmocratiques, crivent-ils. Les anciens du MCB ritrent leurs mots dordre : Tama-zight langue nationale et officielle, Pour le respect des liberts dmocratiques, Contre la rpression et la violation des franchises universitaires. Pour rappel, la Coordination locale des tudiants de luniversit Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a appel une marche pacifique, lundi 5 mai, au chef-lieu de wilaya. Cette manifestation a t dcide lors dune assemble gnrale des tudiants tenue le 22 avril der-nier. Elle vise, selon ses initiateurs, dnoncer la rpression et la violation des franchises universitaires et maintenir la pression sur les responsables du secteur de lenseignement suprieur afin de venir bout des problmes que rencontre la communaut estudiantine aussi bien dans le campus que dans les cits universitaires. Farid Guellil

    ALI BENFLIS FUSTIGE LA DMARCHE DU POUVOIR

    La rvision de la Constitution, un chantier de diversion

    Linstance prsidentielle du FFS a t contacte par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour lui proposer dentrer au gouvernement avec deux postes ministriels

    pour appliquer le programme du Prsident.

    U ne fausse solution pour une vraie crise. Lancien candidat la prsidentielle, Ali Benflis, rprouve la dmarche du pouvoir en vue de rviser la Constitution, tel qunonc dans la dclaration de Abdelaziz Bouteflika lors de son investiture. Benflis y voit une manuvre orchestre par le rgime en place de manire peu subtile pour dplacer lattention et le dbat vers une rvision limi-te et parcellaire de la Constitu-tion. Un acte de diversion. Dans une dclaration rendue publique, le rival de Bouteflika juge qu travers loffre de rvi-sion constitutionnelle, le rgime rejette les propositions dune confrence nationale ou dun mandat-transition comme cadres consensuels organiss de refon-dation du systme politique alg-rien. Un dni. Une erreur danalyse, selon Ali Benflis, qui porte sur la lecture de la crise actuelle et ses origines, la dmarche suivre, les mcanismes politiques et les objectifs fixer pour surmonter cette crise. Lex-candidat, qui dit que la victoire prsidentielle lui a t confisque, estime ainsi que le chantier des rformes politiques, que compte engager le pouvoir laube du quatrime mandat de Bouteflika, pche par des insuffisances intrinsques qui le destine tre sans effet sur la

    crise politique et institutionnelle dont il feint dignorer la nature et les causes vritables. Ali Benflis, qui depuis le scrutin prsidentiel conteste la lgitimit du prsident lu, dissque les limites dune dmarche qui se trompe sur les causes de la crise la rduisant de simples failles constitutionnelles. Elle nest pas crdible car les chantiers de la rvision constitutionnelle sont ceux-l mmes que le rgime a durant quinze ans ignors, affaiblis ou rprims. Les griefs de Benflis ne sarrtent pas l. Il reproche galement, aux tenants de cette option, le fait daccor-der lopposition le rle de cautions politique et morale une initiative dont le rgime a dtermin unilatralement les limites et dont il a fix seul les modalits et les rgles. En dfi-nitive, Benflis considre que la dmarche du pouvoir est dicte ni plus ni moins par un souci tactique, qui ne saurait rester sans consquence. Limpasse globale dans laquelle se trouve le pays exige plus que les ravalements constitutionnels de faade que le rgime en place propose, tance encore Benflis. Estimant que la crise que traverse le pays dcoule dune crise de lgitimit qui a conduit une im-passe politique, Ali Benflis exige la mise en place dun processus

    politique dont le point de dpart devra se traduire ncessaire-ment par un retour la volont populaire comme source de lgi-timit et par la mise en capacit des institutions de la Rpublique dassurer leurs missions consti-tutionnelles. La rvision de la Constitution du point de vue de lancien candidat la prsidentielle devra se conce-voir comme le couronnent dun processus politique ou loppo-sition tiendra un rle de parte-naire effectif et non de simple caution. Pour rappel, lquipe au pouvoir dcline ce que sera le contenu de la future tri-turation de la rvision de la Constitution. Elle porte essentiellement sur la spa-ration des pouvoirs, lind-pendance de la justice, le rle du Parlement, la place de lopposition et enfin les liberts des citoyens. Des principes qui pourtant sont consacrs dans lactuelle Constitution et qui sont, par ailleurs, souvent pitins. Ce qui fait dire lensemble de la classe politique que le problme rside souvent dans le non-respect du texte fondamental. Rgulirement, les spcialistes ne manquent pas de souligner avec force lentorse qui est faite la

    Constitution. Au mieux le pou-voir formel sert de caution aux choix pris dans lombre, au pire, le pouvoir informel dame le pion carrment aux institutions de faade. Manifestement, les dcideurs semploient redonner un sem-blant de lgitimit une qua-trime mandature de Bouteflika fragilise tout point de vue, en tentant un nime bricolage constitutionnel. Hacen Ouali

    L e Front des forces socialistes (FFS) a t offi ciellement approch pour faire partie du prochain gouvernement. Deux portefeuilles ministriels ont t proposs sa direction. Et cette dernire rejette loffre et refuse dintgrer lExcutif que dirigera le nouveau-ancien Premier ministre, Abdel-malek Sellal. Linstance prsidentielle du FFS a t contacte par le Premier mi-nistre, Abdelmalek Sellal, pour lui proposer dentrer au gouvernement avec deux postes ministriels pour appliquer le programme du Prsident. La direction nationale du FFS a dclin cette proposition, affi rme, Ali Laskri, membre de linstance prsiden-tielle du FFS. Pour lui, lintgration du gouvernement nest pas une priorit du parti qui reste la ralisation dun consensus national. La priorit du FFS est la reconstruction dun consensus national et lorganisation dune confrence nationale de consensus et que le FFS nenvisage pas dentrer dans un gouvernement avant laboutissement de ce projet, qui vise laborer avec loppo-sition politique, la socit et le pouvoir un programme consensuel de sortie de crise, indique-t-il. La dclaration de Ali Laskri confi rme ainsi les rumeurs ayant circul, il y a quelques semaines, sur lexistence de contacts entre les responsables du pouvoir et le FFS pour le convaincre de rejoindre le prochain gouver-nement. Un gouvernement que le clan pr-sidentiel veut prsenter comme tant celui dunion nationale. En refusant cette offre,

    le parti de Hocine At Ahmed, explique Ali Laskri, se focalise sur son objectif consistant organiser une confrence nationale de consensus. Nous nous projetons dans laprs-17 avril. Vous savez galement que nous avons annonc que des contacts allaient tre pris avec des formations politiques, des candidats llection prsidentielle, des personnalits indpendantes, des universi-taires et des animateurs des organisations sociales par-del leur position du moment, qui ont manifest un intrt pour une issue dmocratique et pacifi que la crise natio-nale, rappelle-t-il. Selon lui, des contacts ont dbut avec des acteurs politiques, y

    compris avec la Coordination nationale pour les liberts et le changement dmo-cratique. Ces contacts ont dbut et nous les rendrons publics au moment opportun. Au-del du dbat en plnire loccasion de ce conseil, je vous invite apporter une contribution part entire la prparation de cette confrence afi n de runir toutes les conditions pour sa russite. Nous devons savoir que paralllement notre projet de confrence, dautres initiatives ont t lan-ces. Certains acteurs de ces initiatives nous ont contacts, nous vous en rendrons compte en temps utile et nous discuterons ensemble des suites quil convient de leur donner, prcise-t-il. Madjid Makedhi

    Ali Laskri, membre de linstance prsidentielle du FFS

  • Suite de la page 1

    P lus de deux dcennies aprs les rformes politiques qui ont donn naissance une presse indpendante, le champ mdiatique est aussi biais que dgrad. Une rplique dun champ politique tout aussi brid. Les conqutes des annes 1990 arra-ches au prix de lourds sacrifices sont constamment menaces par un pouvoir, dont laversion pour la libre expression est constitutive de son ADN politique. Aux mthodes brutales dans la rpres-sion des journalistes et des mdias indpendants, sajoutent dautres pro-cds plus pernicieux pour contrer le progrs dune presse libre et la main-tenir insidieusement dans une fragi-lit permanente. A ltat embryonnaire. La multiplication des titres privs de la presse crite ne saurait cacher un espace mdiatique verrouill. Le champ des mdias est volontairement plong dans une anarchie touffante. Le retour de Abdelaziz Bouteflika au pouvoir a permis une inondation du champ mdiatique par une multitude de jour-naux maison qui vgtent par la grce dune publicit publique distribue en fonction de leur ligne ditoriale. Inu-tile de rappeler ici comment lAgence nationale ddition et de publicit (ANEP) entre les mains du pouvoir politique, gre dans des conditions

    opaques, sert dpe de Damocls pour ttaniser la presse. Cette prcarit se traduit galement par la versatilit des textes et linstabilit chronique de ce ministre de lInformation inutile.

    Durant les trois mandats de Abdelaziz Bouteflika, au moins treize ministres ont t consomms. Autant de ministres que de textes de lois jets dans les poubelles avant mme quils ne voient

    le jour. LAlgrie est lun des derniers pays au monde, avec la Core du Nord, o le pouvoir garde la haute main sur les mdias lourds. La Tlvision et la Radio nationales sous la pression asphyxiante du rgime sont empches dassurer la mission de service public. Le 21 boulevard des Martyrs est une tour partir de laquelle est diffuse avec emphase la propagande du rgime.

    DE LA RESPONSABILIT DES JOURNALISTES Les rares titres de la presse indpen-dante qui tentent, tant bien que mal, dassurer vritablement leur fonction sociale quest la leur, font plus dans la rsistance aux multiples intimida-tions et coups de boutoir. A leur corps dfendant, ces journaux sont devenus un espace dexpression pour les voix dmocratiques dans le pays, pendant que les espaces politiques se rtr-cissent dangereusement. Il est illusoire de croire quun pouvoir autoritaire saccommode des mdias libres qui peuvent jouer un rle central dans le dbat public ncessaire lexercice dmocratique et au progrs social. Do la dynamique conflictuelle qui caract-rise le rapport pouvoir-presse.Le scrutin prsidentiel du 17 avril tait, ce titre, emblmatique de ce champ de mines dans lequel volue la presse. Les chanes de tlvision informelles au sta-

    tut offshore qui gravitent la priphrie du pouvoir ne sont quune amplification haineuse et caricaturale dune drive du mtier de journalisme qui a besoin de se librer prestement des pouvoirs. Il est vident que la chape de plomb qui pse lourdement sur le champ mdiatique a eu un effet dvastateur sur le mtier et les professionnels de linformation. La dynamique des jour-nalistes qui avait accompagn louver-ture politique et mdiatique au dbut des annes 1990 sest estompe sous les coups tordus internes et externes. Le Conseil de lthique et de la don-tologie une instance indpendante en mesure de mettre de lordre dans la pro-fession a tout simplement disparu des crans. Le Syndicat des journalistes, qui pourtant jouait un rle de donneur dalerte, est rduit sa plus simple expression. Il nest pas faux de dire que les rgles de lthique sont aussi pitines par des confrres. Labus de pouvoir doubl dun abus dobissance. Les journalistes ont besoin de rfl-chir leur pratique et mettre en place, par eux-mmes, des normes thiques fondamentales, suggre un ancien du mtier. Le changement auquel appellent les Algriens concerne aussi les mdias dont certains ont donn, au cours de la campagne prsidentielle, une image dgrade et dgradante du mtier.

    H. O.

    El Watan - Samedi 3 mai 2014 - 4

    D O S S I E R

    Aprs la censure brutale, des pratiques pernicieuses maintiennent le billon sur la profession

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    D. R

    .

    Faire de la publicit, cest agiter un bton dans lauge. La phrase de Georges Orwell, auteur de lexcellent La Ferme des animaux, est dans un certain sens toujours dactualit, plus encore dans lAlgrie de 2014. Car de lusage de la publicit publique ayant volu de simple subvention une presse libre naissante, outil tantt de pression pour relayer une cer-taine propagande, tantt de rpression, mane le resserrement du champ de la libre expression. Les exemples en la matire sont lgion. Depuis la rinstauration du monopole de lAgence nationale ddition et de publicit (ANEP) sur le march de la rclame publique en 2004, jamais la mainmise du pouvoir politique sur les ressources des mdias na atteint un tel paroxysme. Et pour cause, dans les mdias, contrairement ce que lon aime prtendre, plaie dargent est mor-telle. Quoi de mieux pour touffer une voix disso-nante que de tarir ses ressources. Dernier exemple en date : celui des quotidiens El Djazar news et Algrie news, lesquels se sont vus dbarqus et pri-vs de la publicit ANEP pour avoir os permettre au mouvement Barakat de se runir en leur sige.

    Quelques mois auparavant, ce sont les quotidiens Mon Journal et Djaridati qui ptissaient de la mme sanction pour avoir commis laffront dvoquer la sant du prsident de la Rpublique durant son hospitalisation au Val-de-Grce.A contrario, ceux qui peuvent compter sur leurs amitis et affiliations au sein du systme ne se gnent plus pour aspirer cette manne value entre 120 millions et 300 millions deuros, les chiffres officiels nayant ce jour jamais t communi-qus. On se rappelle dailleurs le scandale n de la publication dun article dAlgriepatriotique, lequel voquait le cas dun diteur de presse proche des arcanes du pouvoir. Le propritaire du titre dclin en trois versions (arabe, franais et sport) aurait ainsi amass plus de 113 milliards de centimes entre janvier 2011 et septembre 2012. Un exemple parmi tant dautres. Ces diteurs dun nouveau genre, qui grce aux multiples facilits accordes, nont gure se soucier de la qualit de leurs ditions, de leur lectorat, ni du travail journa-listique et se contentent de relayer le discours, ou plutt la propagande du rgime en place, notam-ment en priode lectorale.

    La plthore de titres de la presse (79 en arabe et 58 en franais) tente dailleurs de noyer toute voix dissonante.

    HARO SUR LA PUBLICIT PRIVESi ce nest pas pour arroser les amis et tenir les mdias en laisse, les ressources de lANEP per-mettent de soffrir des publireportages dans la presse trangre pour enjoliver limage corne dun rgime en mal de lgitimit. Si on stait habitu aux articles du genre dans un clbre magazine panafricain, le procd a atteint un cran au-dessus avec le scandale n des publireportages commands auprs du quotidien franais Le Monde, mais aussi auprs du Times, USA Today, Al Hayat et du Nouvel Observateur. Autre signe de rtrcissement du champ daction des mdias, et au-del de la gestion controverse de la manne publicitaire publique, le march de la rclame prive attire les regards. Un march que les experts valuent entre 150 et 250 millions deuros, tous supports confondus, et qui marque des baisses sensibles en priode de crise.Les apprhensions sont dailleurs palpables quant

    au comportement venir des annonceurs au vu du rcent comportement de lensemble des orga-nisations patronales qui se sont alignes de facto en faveur dun quatrime mandat pour le prsident Bouteflika. Les interrogations fusent. Cela nau-gure-t-il pas dun certain comportement en matire de rpartition de la publicit ? Autre facteur pr-sageant dune redistribution et dun resserrement de la manne publicitaire prive : lavnement de nouvelles chanes de tlvision prives, mais pas tout fait indpendantes. Car, au-del du fait que leur existence mme dpend du bon vouloir du rgime, donc tenues de ne pas le froisser, certaines dentre elles, limage dEnnahar TV et Wiam TV, dveloppent un discours tendancieux en faveur du rgime en place. Des chanes qui visent leur part du gteau. Ce qui pousse certains experts en marketing prtendre que le march publicitaire algrien tant trop petit et limit certains types dannonceurs (oprateurs de tlphonie mobile, concessionnaires automobiles et dans une moindre mesure lindustrie agroalimentaire), il ny aura pas assez de publicit pour tout le monde. Une autre manire dtouffer les mdias M. R.

    PRESSIONS SUR LE MARCH PUBLICITAIRE

    JOURNE MONDIALE DE LA LIBERT DE LA PRESSE EN ALGRIE

    ChaChanntage permanent sur les mdias

  • R etards, louvoiements et contraintes Louverture du secteur audiovisuel au priv en Algrie, aprs plus de 50 ans de mono-pole de lEtat, continuera toujours de susciter dbats et polmiques. Et pour cause, la publication, en fvrier dernier, de la loi relative lactivit audiovisuelle na pas mis un terme la problmatique autour de la libra-tion totale de ce secteur linitiative prive. Llaboration, puis lexamen au Parlement de ce texte, trs attendu depuis le dbut des annes 1990, ont fait lobjet de critiques objectives. Des critiques qui ont mis en cause la volont dguise des autorits de maintenir son contrle hermtique sur ce secteur, qualifi de trs sen-sible. En effet, lintroduction, dans ce texte, de lautorisation uniquement de chanes thmatiques prives est interprte, par les dputs et les pro-fessionnels des mdias, comme une tentative de limiter encore le champ daction des nouvelles tlvisions prives. Lintervention du ministre de la Communication pour modifier, en plnire, le contenu de lune des dispositions de larticle 7 de cette loi na pas mis un terme la polmique. Il est vrai que la nouvelle dfini-tion de chane thmatique ou ser-vice thmatique, comme tant des programmes tlvisuels ou sonores, sarticulant autour dun ou de plu-sieurs sujets, largit, un tant soit peu, le champ dactivit des nouvelles chanes. Mais le texte adopt, aprs plusieurs annes de retard, tait en de des attentes ; il ne lve pas toutes les contraintes sur la libre cration

    des chanes de tlvision prives. En effet, la personne morale ou physique souhaitant lancer un service audio-visuel est soumis, demble, une sries de contraintes, notamment celle relative la rpartition des actions.

    PAS DE GROUPE AUDIOVISUEL Selon larticle 45 de cette loi, aucun actionnaire ne peut dtenir plus de 40% du capital social ou de droits de vote. Un mme actionnaire ne peut dtenir directement ou par dautres personnes, y compris les ascendants et

    descendants du 4e degr, plus de 40% du capital social ou des droits de vote dune mme personne morale titulaire dune autorisation dexploitation dun service de communication audiovi-suelle, stipule larticle. Le texte en question empche gale-ment, dune manire claire, la consti-tution de groupe audiovisuel. Il inter-dit dabord un actionnaire dans une chane de tlvision de dtenir des actions dans un autre canal. Aucune autorisation dexploitation dun ser-vice de diffusion sonore ou tlvi-

    suelle nest dlivre une personne morale dj titulaire dune autorisa-tion dexploitation dun service de communication audiovisuelle, lit-on dans larticle 46 de la mme loi. En vertu de cet article, le propritaire ou les propritaires dune chane de t-lvision ne peuvent pas, par exemple, avoir une autorisation pour la cration dune radio ou dune deuxime chane de tlvision. Et ces questions, dten-tion du capital et cration de nouvelles chanes en loccurrence, suscitent dores et dj des craintes auprs des

    responsables de chanes prives de droit tranger. Ces patrons de tlvi-sion offshore conoivent trs mal le fait dtre contraints douvrir leur capital et de vendre des actions des chanes quils ont cres eux-mmes.

    LA CHARRUE AVANT LES BUFSMalgr lexistence de ce texte consa-crant louverture, laudiovisuel priv algrien peine merger. Faute de procdure. Car lautorisation dex-ploitation dun service audiovisuel doit tre dlivre par une autorit de rgulation qui nest toujours pas mise en place. Les autorits concernes ne semblent pas presses dinstaller cette instance, seule habilite octroyer ou retirer lautorisation dexploitation des services audiovisuels. De ce fait, cest lanarchie qui continue de rgner dans ce secteur. Du coup, les autorisations dactivit au profit des oprateurs algriens sont octroyes selon des critres flous. En labsence dune autorit, ce sont gn-ralement les amis qui bnficient de facilits pour activer. Les chanes de tlvision ayant adopt un ton critique sont cibles, billonnes ou mme fermes. Cest le cas de la chane AlAtlas TV, dont les locaux Alger ont t scells par la gendarmerie. Dautres chanes ont t contraintes aussi de procder la censure de leurs missions auxquelles sont invits des responsables de partis de lopposition. Cest dire que le pouvoir ne veut dune ouverture de laudiovisuel que si les nouvelles chanes acceptent de faire sa promotion Madjid Makedhi

    D O S S I E REl Watan - Samedi 3 mai 2014 - 5

    Le vritable maquis juridique tiss autour du secteur dissuade les nombreux promoteurs potentiels

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    De mauvais textes ou une mauvaise appli-cation ? Le prsident de la Rpublique a affirm, loccasion de la clbration de la Journe mondiale de la libert de la presse, que, durant lanne venir, le processus lgislatif et rglementaire visant le parachvement du systme juridique rgissant ce secteur sera pour-suivi. Ce qui ne semble pas la rponse adquate aux enjeux auxquels sont confronts les mdias. Le code de linformation a ainsi t revu et pro-mulgu en 2012, dans le sillage des grandes rformes entreprises par le pouvoir partir de 2011, et ce, ds quun certain vent de contestation avait commenc souffler sur le pays. Et sil avait t promis des rformes visant instaurer une vraie dmocratie et une totale ouverture, nombreux sont ceux qui, au contraire, y ont vu un net recul dans les liberts des mdias. Le recul gnral rside dans des textes et des conseils trop nombreux, compliqus et difficiles mettre en place, souligne ainsi Belkacem Ah-cne-Djaballah, professeur associ lEcole na-tionale suprieure de journalisme et des sciences de linformation (ENSJSI). Et le rsultat de ces batteries de lois ne semble pas glorieux, puisque nous sommes passs ct des grandes probl-matiques contemporaines de la presse, dplore dailleurs Brahim Brahimi, ancien directeur de lENSJSI. Le reproche qui pourrait tre fait ces textes est dtre trop restrictifs l o un assouplissement est invitable, et, linverse, ces lois sont trop laxistes et approximatives pour ce qui devrait tre encadr plus strictement. Pour ce qui est, par exemple, de lemprisonnement en cas de dlit de presse, cest avec soulagement que nous avons constat quil avait t supprim. Mais il reste en vigueur dans le code pnal. Dailleurs, dans la pratique,

    de nombreuses personnes ont t emprisonnes pour dlit dopinion ou dlit de presse, pour-suit-il. Car au-del des textes et de la volont du lgislateur de doter les mdias dun cadre sain et de normes professionnelles, cest le mode de gestion et de fonctionnement de la corporation sur lesquels il semble indispensable de se pencher. Il faut prendre en compte le fait que, enfin, des textes rglementaires existent, aprs des dcennies de vide juridique qui ont introduit le rgne du nimporte quoi dans tous les domaines de la com-munication, affirme ainsi M. Djaballah.

    PLUS DE TRANSPARENCE DANS LE FINANCEMENT DES MDIAS Il faut seulement esprer que les lacunes enregis-tres dans les textes et Dieu sait quil y en a, car labors dans des contextes et avec une mentalit de pouvoir quasi absolu seront corriges, en attendant de futurs amendements, par la mise en place de conseils et dautorits qui soient com-ptents, pour la rgulation de la presse crite, la rgulation de laudiovisuel, la commission pari-taire journalistes, diteurs de la carte de presse, le conseil de lthique. Et ce, loin de toute pression tatique, gouvernementale et surtout affairiste, numre-t-il. Et cest justement cette opacit que devraient combattre en premier lieu les pouvoirs publics. A titre dexemple, sur les quelque 120 titres de la presse crite nationale, il ny en a pas plus dune vingtaine qui travaillent dans lintrt gnral et de la socit, analyse M. Brahimi. Les autres ne sont l qu des fins de propagande, de promotion ou de publicit. Laide quoffre lEtat la presse se doit dtre faite dans une transparence totale, avec publication des comptes et bilans. Ce qui, terme, permettrait dassainir ce milieu, car il sera

    constat quune grande majorit de ces journaux sont issus de financements occultes, juge-t-il. Et la question du financement nest pas inhrente la presse crite puisque nombreux sont ceux qui soulvent ces mmes interrogations quant aux fonds qui ont permis la cration de dizaines de chanes de tlvision prives. Dailleurs, aprs des annes datermoiement et deffets dannonce, la loi portant rgulation de lactivit audiovisuelle donc cense ouvrir officiellement le champ audiovisuel algrien linitiative prive a t adopte et publie au Journal officiel la mi-mars dernier. Et cette clrit en a dailleurs troubl plus dun. Non seulement ce texte, que je juge comme tant une loi boiteuse, a t publi juste avant llection prsidentielle, avec la vise que lon imagine, mais cela a permis le lancement de chanes dites prives avant mme linstallation de lautorit de rgulation prvue par ces mmes textes, relve M. Brahimi.

    POUR UNE COMMISSION PARITAIRE DE LA CARTE DE PRESSE Lautre projet de texte qui fait dbat et dont la finalisation semble sterniser est celui de la carte nationale de presse. Et sil est lun des chevaux de bataille du ministre de la Communication qui enchane les sorties mdiatiques ce sujet, il semble aussi rencontrer de nombreux dtracteurs au sein mme de la corporation. Les dtracteurs ne sont, mon avis, que ceux qui voudraient bien que les choses continuent en ltat dans un lais-ser-faire, un laisser-aller prjudiciables au corps et au mtier. Cela fera surtout laffaire des affai-ristes de la communication qui vont continuer exploiter, sans contrat ni couverture sociale, les nouveaux journalistes et tenir les anciens par une pe de Damocls suspendue sur les ttes,

    dautant que les chiffres daffaires connaissent un ralentissement, semporte M. Djaballah. Avoir une carte, cest dj sorganiser. Cest se rendre encore plus fort face aux appareils de lEtat qui ne trouveront plus lexcuse dune corporation inorganise, continue-t-il. Dautant que la corporation fait face de mul-tiples dfis et que cette nouvelle ralit de la communication est de plus en plus envahie par largent, et pas aussi propre que lon le laisse croire. Aujourdhui, face aux pressions bureaucratico-administratives et aux pousses des citoyens-animateurs des rseaux sociaux qui veulent aussi se poser en journalistes, le journa-lisme doit devenir ce quil est dj devenu partout ailleurs dans le monde, un mtier, avec ses nou-veaux sous-mtiers, explique-t-il. Mais pas nimporte quel prix videmment et sous condition : que la commission en charge de cette carte ne soit pas dsigne par ladministra-tion. Il est indispensable que la commission pr-vue par le futur dcret excutif soit uniquement compose de journalistes et dditeurs lus par leurs pairs, assure M. Djaballah. M. Brahimi abonde dans le mme sens : Les reprsentants du ministre ne doivent avoir quun rle excutif, sans droit de regard sur lattribution de cette carte. Car lunique mesure qui puisse aboutir une amlioration du cadre global des mdias est lindpendance de la ressource humaine. Il est impratif de veiller ce que les composantes humaines des conseils et autres autorits soient labores dans un cadre participatif, avec des hommes aux qualits morales, intellectuelles et professionnelles incontestables et au service exclusif de lintrt gnral, conclut ainsi M. Djaballah. Ghania Lassal

    ABSENCE DE CADRE LGAL, PRESSIONS ET CHAMP DACTION LIMIT

    Audiovisuel : le parcours dobstacclesles

    CODE DE LINFORMATION, LOI SUR LAUDIOVISUEL, CARTE DE PRESSE

    Quand le lgislateur passe ct

  • D O S S I E REl Watan - Samedi 3 mai 2014 - 6

    REPORTERS SANS FRONTIRES 100 hros de la presse, dont Ali Dilem

    A loccasion de la Journe mondiale de la libert de la presse 2014, Re-porters sans frontires (RSF) publie pour la premire fois une liste, naturellement non exhaustive est-il prcis, de 100 hros de linformation. Dots dun courage exemplaire, ces 100 hros contribuent, par leur travail ou leur combat, promouvoir la libert prvue par larticle 19 de la Dclara-tion universelle des droits de lhomme, celle de chercher, de recevoir et de rpandre, sans considration de frontires, les informations et les ides par quelque moyen dexpression que ce soit, explique-t-on dans le communiqu de RSF. Les 100 hros mettent leur idal au service du bien commun. A ce titre, ils ont valeur dexemple. Parmi cette pliade de per-sonnes qui allient plume et cou-rage, un Algrien, le dessinateur de presse Ali Dilem. Dailleurs, selon RSF, il ne le sait que trop bien : en Algrie, il ne fait pas bon tre caricaturiste. Rgulirement menac de mort par des groupes islamistes, des procs pour diffamation lont envoy en prison et lui ont vol 9 annes de sa vie, est-il pr-sent. En 2001, il a eu le triste privi-lge de donner son nom une srie damendements du code pnal algrien qui prvoit des peines pouvant aller jusqu un an ferme pour les journa-listes. Mais Ali Dilem na jamais renonc, de conclure RSF. De mme, dans cette liste des 100 hros de linformation sont cits de nombreux journalistes maghrbins et africains. Pour le Maroc, par exemple, est dis-tingu Ali Lemrabet, qui a t condamn dix ans dinter-diction de lexercice de la pro-fession de journaliste pour avoir crit dans un reportage pour El Mundo que les populations sahraouies tablies dans les camps de Tindouf en Algrie taient rfugies et non s-questres, discours qui va lencontre de celui des autorits marocaines. Peine qui nexiste nulle part dans le code pnal marocain. Pour la Tunisie est cit Fahem Boukadous qui a tout connu : la torture, la clandestinit, la prison et plusieurs grves de la faim. Militant des droits hu-mains sous lre dun Ben Ali qui nautorisait aucune libert dopinion, Fahem Boukadous est lun des rares journalistes avoir couvert, en 2008, la rvolte du peuple des mines Gafsa. Sont aussi prsents dans cette liste les Maliens Saouti Hadara et Malick Aliou Maiga, maintes fois agresss et menacs de toutes parts dans leur pays en guerre. G. L.

    A ttendue depuis trs longtemps comme le miracle qui devait sortir le paysage mdiatique algrien de lre sovitique, louverture audiovisuelle ressemble beaucoup plus une chimre qu un soleil salvateur.Attendues au tournant lors de la campagne lectorale pour la prsidentielle davril dernier, les chanes de tlvision prives mais pour linstant trangres de droit algrien ont montr un visage parfois hideux malgr les efforts de certains canaux faire un travail professionnel. Alors que lon attendait que ces chanes comblent limmense vide laiss par la tlvision publique qui narrive pas se dpartir des rflexes dun autre ge malgr le discours rassurant des auto-rits, elles ont parfois du jusquaux fervents dfen-seurs du pluralisme audiovisuel algrien. Au lieu de linformation objective, le tlspectateur sest souvent retrouv face non seulement des prises de position parfois respectables, mais de linquisition et parfois de la dsinformation la plus dtestable. Au lieu de linformation tout court, les Algriens ont dcouvert

    des pratiques dignes des tribunaux moyengeux.

    LA LOI DE LA JUNGLELes chanes Ennahar TV et Numidia News se sont par-ticulirement distingues par des campagnes de dni-grement extrmement nocives et parfois dangereuses. Par exemple, lune delles alle jusqu affirmer, sans la moindre preuve, quun jeune narcotrafiquant arrt dans une wilaya frontalire tait un proche du candidat Ali Benflis. Pis, on a mme invent ce dernier une filire dimportation darmes ! Des accusations ont accabl les animateurs du mouvement Barakat et des partis politiques qui ont dcid de boycotter le scrutin prsidentiel. Les uns et les autres sont accuss, sur la base de simples fantasmes, dintelligence avec les ser-vices trangers pour la simple et unique raison quils se sont opposs au rgime en place. Jeter les gens en pture et leur trouver des vellits diaboliques est donc devenu, lespace dune campagne lectorale, une arme de guerre. Aucune limite nest observe, aucune

    ligne rouge nest dessine et, surtout, aucune morale na droit de cit. Une jungle sans loi ni rgle dans limmense paysage tlvisuel algrien.Pourtant, dans la loi portant ouverture de laudiovisuel au secteur priv, une autorit de rgulation du secteur est prvue. Elle devait jouer le rle du gendarme qui fait respecter les lois et lthique prvues dans le do-maine. Lautorit a pour rle de rappeler lordre tout contrevenant la loi et interpeller quiconque viole les rgles morales de la socit. Les textes dapplication de la nouvelle lgislation sur laudiovisuel ne sont tou-jours pas publis. Linstance de rgulation du champ audiovisuel peut donc attendre Dans lintervalle, les chanes de tlvision prives sont toujours consi-dres comme des chanes trangres accrdites en Algrie. Tant quelles ne touchent pas au rgime en place, elles nont donc rien craindre. Le gouvernant qui na pas de tutelle na rien craindre, dit le pote At Menguellet. Et cest le cas...

    Ali Boukhlef

    EN LABSENCE DUN CONSEIL DTHIQUE ET DE DONTOLOGIEDrives en toute impunit

    L es journalistes algriens narrivent pas sorganiser pour constituer ce cadre dexpression, de lutte et de dfense de la libert de la presse chrement paye et des droits des pro-fessionnels des mdias. Le Mouvement des journalistes algriens (MJA) qui a donn naissance aux prmices de lou-verture au sein des rdactions au temps du parti unique et a accompagn lou-verture de la presse, ne trouve pas dh-ritier parmi la nouvelle gnration de journalistes pour reprendre le flambeau. Absence de volont ou consquence de lhostilit du pouvoir toute initiative pouvant donner naissance un avis contradictoire o peuvent galement germer les graines de changement ? Si les journalistes ne sont pas reprsen-ts (ou trs peu) dans des syndicats ou autres organisations pour protger leurs acquis, cest dabord par absence de volont, de lavis de Aomar Fekrache, journaliste au quotidien Les Dbats. Les professionnels des mdias, notam-ment ceux du secteur priv, ont relgu au second plan ce souci de se rencontrer autour dune plateforme de revendica-tions, de lenrichir et de la soumettre aux autorits comptentes, explique ce journaliste, qui trouve contradictoire

    que ces professionnels qui ne cessent de dfendre et de porter haut le combat des travailleurs pour des conditions meilleures se trouvent, pour une grande partie, noys dans des problmes lis aux mauvaises conditions socioprofes-sionnelles. Le journaliste sindigne que, dans certaines rdactions, il y ait encore des journalistes employs sans dclaration la Scurit sociale et pour des salaires de misre. Il y a feu en la demeure, sinquite notre interlocu-teur, pour qui il est urgent que les professionnels de la presse se concertent pour constituer une force dabord pour se dfendre et dfendre la profession et sa libert qui est bouffe un peu plus chaque jour. Pour Sad Mekla du Temps dAlgrie, lesprit de leadership a touff toutes les initiatives en vue dune meilleure organisation des professionnels de la presse. Bien quil y ait eu une foulti-tude dinitiatives pour lorganisation de la corporation en syndicats ou autres, toutes ne sont pas parvenues simpo-ser. Cest lesprit leadership, comme pour les partis politiques, qui en est la principale cause, estime ce profes-sionnel de la plume. Il y a aussi cet ternel conflit entre presse arabophone

    et francophone dont on narrive pas se dpartir, ajoute-t-il pour expliquer labsence de structuration des profes-sionnels des mdias. Le Syndicat des journalistes algriens (SNJ) dj sur le terrain narrive pas raliser ce rle. Le SNJ, qui est struc-tur surtout dans les rgions, est boud Alger. Au nouveau syndicat affili lUGTA est colle ltiquette de syndi-cat du pouvoir. Ces deux cas de figure illustrent, selon notre interlocuteur, lincapacit des journalistes se runir autour dun mme objectif que le pou-voir utilise justement comme arme pour rpondre toute revendication, aussi minime soit-elle.

    BOUFFS PAR LE QUOTIDIEN Dautres journalistes estiment que ce mtier, tel quexerc en Algrie, manque dorganisation ; en outre, lab-sence dune entit qui les reprsente bloque toute tentative de modernisation ou de standardisation de la profes-sion. Les normes de travail ne sont pas encore dfinies. Les journalistes qui doivent produire quotidiennement ont-ils vraiment le temps de se runir et de sorganiser en dehors des tches quils assument ? sinterroge Mme Wassila

    Ould Hamouda du quotidien Horizons. Cette journaliste dplore labsence de standards rgissant ce mtier, ce qui ouvre la brche tous les dpassements et entrave lpanouissement dans le travail. Athmane Lehiani, rdacteur en chef la chane KBC du groupe El Khabar, estime que les journalistes ne sont pas encadrs dans des syndi-cats par tradition. Les professionnels des mdias qui auraient pu constituer une force de proposition et dopinion se sont contents du rle de relais de transmission du discours officiel ou de lopposition. Nous avons remarqu labsence dune position politique des journalistes algriens lors des diffrents vnements qua connu le pays ces der-niers temps, fait remarquer M. Lehiani. Cette situation est le rsultat de la situation particulire que traverse le secteur. La presse renvoie au pouvoir limage dune profession dsorganise, ce quil nhsite pas exploiter pour sopposer toute ouverture, ana-lyse notre interlocuteur. Les diffrentes expriences et tentatives dorganisation dans des syndicats UGTA ou auto-nomes se sont soldes par des checs, rappelle M. Lehiani. Fatima Arab

    LES JOURNALISTES PEINENT SORGANISER

    Si forts, si fragiles Les professionnels des mdias, qui auraient pu constituer une force de proposition et dopinion,

    se sont contents dtre les relais du discours officiel ou de lopposition.

    Quand, le 20 avril, un vidaste filme le passage tabac dun manifestant lors de la marche interdite en Kabylie, les images sont rapidement reprises par les internautes et contraignent le patron de la DGSN annoncer la constitution dune commission denqute charge de faire la lumire sur les agissements des forces de police. Mme effet avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dont les propos sur les Chaouis sont repris et diffuss sur la Toile, provoquant un toll de toute une rgion du pays et obligeant celui qui tait en charge de la campagne prsidentielle dannuler son meeting Batna malgr des excuses officielles. Limpact des rseaux sociaux sur lopinion publique est trs forte, estime Lounes Guemache, patron du site dinformation en ligne Tout sur lAlgrie (TSA). Cela devient une machine redoutable. Car internet a inaugur lre du buzz. Nimporte quelle information, surtout si elle est drangeante et non destine une diffusion publique, peut circuler long-temps sur la Toile et connatre un gros succs mdiatique. Et impossible de larr-ter ou mme de la freiner. Cette nouvelle donne a pouss les patrons de presse et des sites dinformation repenser leur faon de travailler. On na plus le monopole de linformation, renchrit El Kadi Ihsane, patron du site Maghreb Emergent. Aujourdhui, il y a une multitude de sources et on doit faire avec. Il y a en outre lmergence de leaders dopinion qui concurrencent des mdias. Aujourdhui, les sites dinformation et la presse papier nont plus

    lexclusivit de linformation ; ils doivent composer avec les rseaux sociaux. Pour certains professionnels, le fait que le citoyen puisse remplacer complte-ment le journaliste est une ide qui a fait son temps. Face la multiplication des canaux de diffusion, les rgles journalistiques de vrification, de mise en perspec-tive et de dontologie nont jamais autant t ncessaires. On ne peut pas avoir leur rapidit, reconnat le patron de TSA. Aujourdhui, les Algriens vont sur les rseaux sociaux pour avoir de linfo en temps rel, puis ils vont sur des supports considrs comme des labels pour vrifier si linformation est bonne.Nous devons donner une autre dimension linformation diffuse sur la Toile, affirme El Kadi Ihsane. Notre rle, aujourdhui, est de traiter linformation selon les standards journalistiques. La Toile ne pourra jamais remplacer le traitement et lanalyse que peut apporter un journaliste professionnel. Le rle actif des internautes et des rseaux sociaux lors du Printemps arabe a permis aux Algriens de prendre conscience de la puissance de la Toile et de la libert dexpression quelle offre. Pour le spcialiste des mdias, la multiplication des pages facebook ou des vidos diffuses sur YouTube souligne la volont des internautes dempcher que linformation soit passe sous silence. Les rseaux sociaux transgressent les interdits, juge Belkacem Mostefaoui, professeur lEcole suprieure du journalisme. Elle libre de la censure des pouvoirs publics et permet galement de casser les tabous. Salim Mesbah

    LINFORMATION NEST PLUS LE MONOPOLE DES PROFESSIONNELSLa Toile chamboule les us mdiatiques

  • El Watan - Samedi 3 mai 2014 - 7

    C O N O M I E

    Lacquisition par le FNI de 51% des parts sociales dOTA a suscit de nombreuses ques-tions, notamment sur le prix et lopportunit dune telle transaction. Quen pensez-vous ?Est-il opportun pour un fonds (le Fonds national dinvestissement, FNI) public dacqurir des parts sociales dune entreprise mixte dtenue par un investisseur majoritaire tranger ? Il faut signaler que depuis son installation en Algrie, OTA a eu beaucoup de dmls avec les autori-ts. Elle a fait lobjet dun redressement fiscal, dune condamnation pour fraude fiscale, dune interdiction de transfert de dividendes et a pro-cd une vente illgale de la licence Wim-pelcom, et ce, travers une cession dactions. La prise de participation dun fonds dinvestis-sement public avec une entit coupable dautant dirrgularits constitue un vritable malaise thique. Mais Orascom a recouru larbitrage international parce quelle estime avoir t lse.Il faut peut-tre revenir en arrire. Les autorits algriennes avaient gel, en 2010, le transfert des dividendes dOTA en raison de soupons de fraude fiscale. Le gel des transferts de dividendes frappe en gnral une entit forte-ment souponne de manuvres frauduleuses. Loprateur de tlphonie mobile Djezzy a perdu toutes les actions en justice intentes contre la Banque dAlgrie visant annuler le redresse-ment fiscal. Djezzy est accus davoir commis, de 2007 2009, des infractions financires multiples. Les appels introduits par Orascom Telecom Algeria (OTA) et Orascom Telecom Holding (OTH) ont t jugs irrecevables. Aprs plusieurs amendes infliges par la jus-tice en 2010, OTA avait cop dune nouvelle amende en mars 2012 suite un verdict de la justice qui a, cette fois, assorti la condamnation financire dune peine de prison lencontre dun membre de lquipe dirigeante dOTA pour les mmes chefs daccusation relatifs aux violations de la lgislation sur les changes. Il est quand mme curieux quau moment mme o Djezzy tait condamne par la justice algrienne, le ministre des Finances ngociait le rachat.

    Le montant de la transaction reflte-t-il rel-lement la valeur des actions rachetes ? Il est quand mme curieux que tant de dboires avec les autorits et la justice naient pas affect la valeur de Djezzy. Il faut savoir quen gnral, il y a deux faons dobtenir la valeur. La pre-mire concerne la valeur patrimoniale, cest--dire les actifs et le passif, ou lactif net corrig,

    pour avoir une premire ide de lvaluation. Or, dans ce cas, il suffit de revoir la valeur dacquisi-tion de la licence et des investissements consen-tis comme patrimoine pour constater que le prix du rachat des actions est ahurissant. Un expert ma dailleurs dit que ce volume de bnfices ne senregistre que dans les casinos. La seconde mthode dvaluation est celle que les professionnels appellent lvaluation par le Good Will, cest--dire par les bnfices que peut rapporter lentreprise. Les valuateurs ont sembl oublier que Djezzy na plus que deux annes dexercice vu la date prochaine dexpiration de la licence (2015). A moins quils aient prolong la dure de vie de Djezzy avec la licence 3G dont on ne connat pas la dure. En lui accordant la licence 3G, les autorits algriennes ont donn un envol extraordinaire et inespr la valeur de Djezzy.

    Les autorits affirment que le rachat des 51% des parts dOTA tait le seul moyen dviter larbitrage international auquel a recouru OTH, qui tait porteur de risque pour lEtat. Est-ce le cas ?Je pense quau lieu dacheter une entreprise au matriel obsolte et au Good Will trs rduit par une expiration prochaine de la licence, les autori-ts algriennes auraient pu adopter un des scna-rios suivants : mettre fin la licence dOTA pour cession illgale, relancer un appel doffres pour une autre licence et attaquer OTH pour violation du cahier des charges en cdant la licence irr-gulirement WimpelCom. Ou alors attendre lexpiration normale de la licence, lancer un appel doffres avec une mise prix substantielle proportionnelle au Good Will quon donne (d-ment ou indment) Djezzy et ainsi renflouer les caisses publiques au lieu de les saigner. Il est certain que Djezzy aurait accept une entre gratuite du FNI dans le capital et hauteur du minimum lgal en contrepartie dune prolon-gation de la licence. La question qui reste pose est celle de savoir pourquoi avoir achet ce que lEtat pouvait prendre gratuitement ou en se faisant payer ? Par ailleurs, dans le deal entre le FNI et OTA figure labandon par Djezzy de la procdure darbitrage devant le Cirdi. La volont de lEtat algrien dviter une condamnation peut-elle expliquer ou justifier ces compromis ? Je ne comprends pas laudace dun investisseur coupable de tant dirrgularits. Tout comme je ne comprends pas, non plus, cette peur ou pa-nique (feinte ou relle) des autorits algriennes

    devant les procdures darbitrage. Les griefs de Djezzy devant le Cirdi tourneraient autour des condamnations fiscales dont il conteste la lga-lit. La volont dviter larbitrage peut trouver son origine dans une impritie des autorits fiscales algriennes qui, finalement, doutent du bienfond de leurs dcisions ou dans la recherche dun compromis douteux au dtriment du Trsor public.

    Daprs vous, quel est le deal qui lie le FNI OTH ?Ce deal comprend de nombreuses obligations entre les parties ; il doit tre valu dans sa glo-balit, et passer par plusieurs phases, savoir le payement par Djezzy de ses dettes fiscales, notamment le redressement, et son autorisation transfrer les dividendes. Le terme deal signifie accord ; lEtat algrien donne une pitre image en ngociant. La question qui reste pose est de savoir pour-quoi avoir achet ce que lEtat pouvait prendre gratuitement ou en se faisant payer un attribut fondamental de sa souverainet qui est le recou-vrement de limpt. Pour la dette fiscale, il est quand mme paradoxal que le fisc, nanti de pri-vilges et de facilits dexcution judicaire for-ce, nait pas russi, pendant toutes ces annes, faire payer OTA. LEtat semble ngocier sa souverainet fiscale. Pourquoi tant de faiblesses ? En plus, pour lautorisation de transfert des dividendes, il faut rappeler que cette interdiction a t dcide suite une fraude fiscale qui constitue un dlit ou crime conomique. Cette interdiction ne peut tre leve que par dcision judicaire suite une annulation de la condamnation pnale. Cette transaction est une atteinte lautorit et la suprmatie de la justice. Il semblerait que Djezzy nait pas rgularis sa situation vis--vis du fisc et la Banque dAlgrie. Pourtant on avait dclar que le lancement de la 3G a t report afin de permettre Djezzy dapurer sa situation pour soumissionner. Il res-sort de ce qui prcde que Djezzy a t autoris soumissionner alors que sa situation fiscale ntait pas apure. S. T.

    Me NASREDDINE LEZZAR. Avocat daffaires

    Pourquoi lEtat a-t-il achet ce quil pouvait prendre gratuitement ?

    L a ville de Marseille accueillera, le 16 mai prochain, un atelier ddi aux dispositions rglementaires concernant linvestissement tranger en Alg-rie travers une tude de la loi de finances pour 2014. Linitiative de cette ren-contre, qui regroupera des experts franais et algriens, revient au Conseil Mditerrane, le rseau Anima, en partenariat avec la Chambre de commerce international de la rgion Provence-Alpes-Cte-dAzur (PACA). Intitule Dvelopper des flux daffaires positifs avec lAlgrie, la rencontre vise, selon les organisateurs, prsenter un mode opratoire pour dvelop-per des flux daffaires positifs avec lAlgrie et mettre laccent sur les changements quimplique la loi de finances 2014 pour les investisseurs tran-gers. La rgle des 49/51% impose de sassocier un partenaire algrien : une contrainte ou lopportunit de simplanter durablement ? ; Les rgles

    ont-elles volu avec la loi de finances pour 2014 ? sont quelques unes des questions auxquelles se propose de rpondre Mohamed Nasreddine Boukha-ri, commissaire aux comptes et expert-comptable Alger. La fiscalit pour les investisseurs trangers sera prsente par Larbi Redjimi, commissaire aux comptes, expert comptable. Investir, vendre, rapatrier les bnfices, financer son activit, cder sa socit : comment grer les flux financiers? Comment la banque vous accompagne-t-elle ? seront exposs par Nasreddine Bouha-raoua, directeur gnral de Natixis Algrie. Parmi les autres exposs prvus figurent une communication intitule Com-ment renforcer la prsence des PME de PACA en Algrie ? ainsi que des tmoignages sur les expriences menes en Algrie par un certain nombre dentreprises franaises. Z. H.

    OPPORTUNITS DINVESTISSEMENT EN ALGRIE

    La loi de nances 2014 dbattue en France

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    Nasreddine Lezzar

    Spcialiste du monde des affaires, matre Nasreddine Lezzar qualifie le rachat des 51% des parts dOrascom Telecom Algeria (OTA) auprs de Wimpelcom de douteux et accuse les autorits davoir permis la partie gyptienne de sortir par la grande porte. Dans lentretien quil nous a accord, il argumente ses propos et apporte des claircissements sur cette transaction dont lopportunit et la valeur continuent de susciter de lourdes interrogations.

    Entretien ralis par Salima Tlemani

    ALGRIETLCOM

    La 4G xe dsormais disponibleAlgrie Tlcom a annonc, mardi dernier, le lancement officiel de sa nouvelle offre internet haut dbit 4GLTE (Long Term Evolution) en mode fixe sans fil, commercialise depuis jeudi. Lors dune crmonie organise lhtel Hilton dAlger, en prsence de la ministre des Postes et Technologie de linformation et de la communication, Zohra Derdouri, le PDG du groupe, Azouaou Mehmel, a indiqu que pour le moment, deux offres ciblent particulirement les entreprises du fait de leur cot assez lev. Les clients rsidentiels devront patienter jusquau deuxime semestre de cette anne pour voir dautres offres sur le march, soit une fois linvestissement amorti. Ces offres sont disponibles au niveau du rseau commercial dAlgrie Tlcom et concerneront les zones couvertes actuellement par la 4GLTE travers les chefs-lieux des 48 wilayas. La premire offre porte sur 5Go un tarif de 3500 DA par mois pour un volume de tlchargement de 5Go. La seconde offre, dune capacit de 10 Go sera propose 6500 DA par mois pour un volume de tlchargement de 10 Go. Pour rappel, Algrie Tlcom avait lanc un appel doffres pour lacquisition dquipements pour un investissement valu entre 40 et 50 millions deuros et destin, ds le dpart, 150000 abonns. La LTE est une nouvelle technologie de rseau sans fil qui permet de vhiculer, grce sa bande passante, un maximum de paquets de donnes une grande capacit. Cette technologie utilise des tlphones aux points daccs sans fil en passant par les tablettes et les cls internet. Elle est considre comme une technologie pouvant supplanter la tlphonie mobile de troisime gnration et mme la 4G, permettant des tlchargements plus rapides et plus fluides. Selon Azouaou Mehmel, lobjectif attendu par Algrie Tlcom travers ce lancement est de desservir les zones non couvertes par lADSL et rpondre des besoins spcifiques. Le groupe, qui table sur 2 millions dabonns dici 2016, se fixe comme objectif le dploiement de 2000 sites eNodeB fin 2015, contre 200 sites dj dploys sur les 48 wilayas avec une capacit de 100 000 clients par site. Algrie Tlcom a indiqu, dans ce cadre, que la mise en place de la nouvelle technologie LTE sinscrivait dans sa dynamique dinvestissement visant moderniser et dvelopper un rseau national de trs haut dbit dense, performant et de haute qualit. M. Mehmel a dclar que lentreprise poursuit ses efforts de dveloppement dans les rseaux de trs haut dbit sur tout le territoire national. La mise en uvre de la premire phase de dploiement de la 4GLTE permettra notre personnel de matriser les processus dingnierie et de dploiement de cette nouvelle technologie, a-t-il soutenu. Elle constituera une base importante pour la prparation des phases suivantes, lobjectif tant de rpondre la demande croissante en matire de haut et trs haut dbits, et de consolider le positionnement dAlgrie Tlcom en tant que leader technologique, a-t-il fait valoir. Lyes Mechti

  • El Watan - Samedi 3 mai 2014 - 8

    ALGER INFOLES USAGERS SOUFFRENT DE LANARCHIE

    Le plan Mobilit dj en panne ?

    RACHID OUEZZANE. Directeur des transports de la wilaya dAlger

    Les parkings dEl Biar et de Kouba livrs en dcembre

    Quelles sont les mesures prises par votre direction pour amliorer les conditions de transport dans la capitale ?

    Lamlioration de la circulation

    est notre objectif. Cela se fera grce la ralisation dquipements. Sept parkings tages sont dj engags et cinq sont en cours de ralisation. On attend linstallation de lentre-

    prise pour le parking prvu Sidi Yahia. Lavis dappel doffres est en cours pour le parking de Boumati (El Harrach). Deux parkings seront livrs en fin danne, El Biar et Kouba, amnags par une entreprise portugaise pour le premier et turque pour le second. La capacit de ces deux infrastructures est de plus de 1500 vhicules (732 El Biar et 800 Kouba). Les autres, en cours de ralisation, seront livrs durant lanne 2015.

    Ces projets ont connu des contraintes lies aux entreprises ralisatrices

    Il est impossible de matriser les alas dun projet quel quil soit. Des contraintes peuvent surgir tout moment.

    A part ces parkings, quels sont les autres projets lancs ou en cours de ralisation ?

    On a un projet important qui est celui du centre de rgulation de la circulation. Quatre entreprises trangres ont dj soumissionn, mais aucune entreprise nationale du fait du manque de technicit chez nos oprateurs. Deux espagnoles,

    une autrichienne et une corenne ont prsent leurs diffrentes offres. Louverture des plis a t faite le 9 avril dernier. Lvaluation des offres est en cours et, dans un mois, lentreprise sera connue et installe.

    Les projets du centre de rgu-lation et des feux tricolores sont anciens, leur concrtisation a pris du retard ; quoi est due cette situation ?

    Les Algrois attendent, certes, ce projet depuis longtemps. Il faut savoir que la concrtisation du centre de rgulation nest gure facile, cest un projet trs com-plexe. Il nous permettra de grer la circulation partir dun centre. On conatra en temps rel la situa-tion exacte de la circulation. Des logiciels, des capteurs, des camras de surveillance, des panneaux messages variables permettront de rguler la circulation et augmenter la capacit dynamique des routes. Il nous sera possible daugmenter la capacit dexploitation des voies existantes. Le centre nous permettra, par exemple, dorienter les automo-bilistes coincs dans des bouchons

    grce la mise en place dune radio ddie (systme RDS). Il faut nan-moins signaler que la direction ne va pas attendre lachvement de tous les travaux pour la mise en place des capacits du centre. La premire opration concernera les 500 carre-fours dots de feux de signalisation, un ancien projet qui sera intgr dans le systme de rgulation. Il faut savoir quil y a dj des camras installes. On a aussi un rseau de fibre optique dj en place. Le sige de quatre tages est aussi en cours de ralisation proximit du lyce de mathmatiques de Vieux Kouba, non loin du parking tages. N. I.

    B ouchons, bus bonds, chauffeurs de taxi irrespectueux, receveurs dpenaills, lignes inexistantes ou surexploites, acci-dents rptition Le secteur des transports dans la capitale concentre toutes les critiques. Les voyageurs, comme les diffrents oprateurs et mme les autorits publiques saccordent affirmer que la situation du transport nest gure reluisante et ncessite une prise en charge pro-fonde. Le ministre de lIntrieur, Tayeb Belaz, a annonc, en janvier dernier, un conseil de gou-vernement consacr exclusivement au transport dans la capitale. Le mme ministre, en visite fin avril dernier au sige de la direction des Units rpublicaines de scurit (URS), a exig lla-boration dun plan de circulation dans les plus brefs dlais. Il mettra laccent sur la ncessit de privilgier le transport maritime, annonc par le directeur des transports dAlger pour cette anne. Lintrt pour le transport dans la capi-tale, constat aprs larrive du smillant wali dAlger, Abdelkader Zoukh, ne permettra pas de changer beaucoup de choses. Le secteur est tellement dsorganis quaucune mesure popu-liste nest mme damliorer la situation. Ni la ligne bleue de lancien wali, Mohamed Kebir Addou, ni les modes de transport modernes mis en service (mtro et tramway) nont permis de soulager les Algrois, qui continuent de souf-frir des embouteillages dans des bus et taxis dglingus et sales. La direction des transports a des priorits : renforcer le parc pour permettre larrive massive de nouveaux oprateurs. Il existe 3000 nouveaux chauffeurs de taxi, qui sajouteront aux 15 000 dj en activit. Lopration a t lance en 2009 et ne sera pas clture, signale le directeur des transports, Rachid Ouezzane, qui annonce que le ministre des Moudjahidine va octroyer 7000 nouvelles licences dexploitation. La dsorganisation du transport par taxi reprsente par une faune de syndicalistes rpartis dans plusieurs orga-

    nisations (Ugcaa, UGTA, etc.), est importante. Et ce ne sont pas les quelques sanctions prises qui vont discipliner des chauffeurs qui ne craignent plus les commissions de la direction dEl Biar et son effectif maigrelet dinspecteurs. 500 taxis ont t verbaliss en 2013 pour refus de prise en charge et autres. La mise en four-rire de ces vhicules varie entre 15 45 jours, prcise-t-il. La dsorganisation est aussi impor-tante pour le transport par bus. Des oprateurs se concentrent sur certaines lignes impor-tantes, alors que des localits de la priphrie et mme dans certains quartiers du Centre ne sont pas pourvues, au grand dam des usagers et de la Fdration des transporteurs qui annonce

    un dbrayage. Le transport public, monopole de lex-RSTA, connat des difficults lies aux grves cycliques lances par des syndicalistes qui dnoncent des conditions socioprofession-nelles dplorables.

    DES PROJETS PAS ENCORE RALISS !Une srie de projets dinfrastructures routires visant faciliter la mobilit et la circulation automobile Alger ont t lancs dans le cadre du plan stratgique de la rhabilitation de la capitale lhorizon 2029, mis en service par lex-wali Addou. Six projets dinfrastructures routires, cinq projets routiers de proximit, trois nouvelles gares routires, trois chan-geurs, huit parkings tages et trois parkings relais, deux tlcabines ainsi que lachvement du mtro et du tramway sont prvus. En plus des projets dinfrastructures autoroutires (1er Mai, Ravin de la femme sauvage, Hydra), le plan prvoit galement la ralisation dune gare routire Bir Mourad Ras, ainsi que des gares routires Zralda et Dar El Beda. Cinq parkings tages qui seront raliss

    El Biar, Hydra, El Madania, Sidi Mhamed et Kouba, sont dj en cours de ralisation. Ces projets permettront de rduire la saturation du rseau routier aprs lvolution phnomnale du parc automobile, qui est pass de 600 000 vhicules en 2000 plus de 1,7 million en 2012. La direction des transports de la wilaya dAlger sapprte lancer des tudes de ralisation de trois autres parkings-relais An Allah, Chraga et Staouli, avec une capacit globale de 1500 places. Le changement sera pour quand ? Une fois le transport collectif bien dvelopp, la situation changera delle-mme. Actuellement, ce dernier nest pas performant et les gens sont contraints de prendre un taxi. La prise en charge du transport collectif ne se fera pas en une semaine, un mois ou mme une anne. Il existe, nanmoins, une vision pour lorganisation du transport. Cela est visible grce aux diffrents projets de tram-way, mtro. Au ministre des Transports, une autorit de rgulation sera mise en place, le dcret de cration est dj sign, estime M. Ouezzane. Nadir Iddir

    PHO

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    : EL

    WAT

    AN

    Rachid Ouezzane

    Les transporteurs par bus souffrent dune dsorganisation importante

    HORAIRES DES PRIRES Alger et ses environs

    SAMEDI 3 MAI 2014

    Fadjr.. 04:09Chorouk...... 05:54Dohr 13:20Asser.. 16:31Maghreb.. 19:36cha....... 21:10

    LES CAMIONS DU PORT NE SERONT PAS DPLACS !Les camions de transport de marchandises, aligns sur la Moutonnire, ne devraient pas tre dplacs, comme annonc par le ministre des Transports, Amar Ghoul, lors de sa dernire sortie Alger. Selon le directeur des transports, la capacit de transfert par voie ferre nest gure importante. Au plus, 300 camions, suivant la longueur du conteneur (20 40 pieds). Seule solution pour le directeur : la dlocalisation du port. Mais, prcise-t-il, le projet nest pas pour demain. N. Id.

  • A la dcouverte de la ore et de la faune sous-marines Lengouement pour le milieu marin et la plonge sest nettement dvelopp ces dernires

    annes, surtout parmi la gent fminine.

    L es frus de la plonge sous marine et les adep-tes de la biologie suba-quatique sont depuis mercredi 30 avril, jusquau 7 mai, en conclave pour un stage de formation Jijel. Initi par la commission scientifique de la fdration algrienne de sauvetage, de secourisme et des acticits subaquatiques (FASSAS), ce rendez-vous sinscrit dans le cadre de la ralisation du plan daction de la saison 2014 pour la forma-tion en biologie subaquatique au profit des plongeurs et moniteurs algriens. Lobjectif recherch est de permette au public cibl dal-ler la dcouverte de la flore et de la faune sous marines dans leurs milieux, davoir des notions lmentaires de biologie dans le monde su-baquatique et de se former

    en vue de lobtention des diplmes de la FASSAS, en collaboration avec la fdra-tion franaise de ces activits. Cette formation, qui se d-roule linitiative de la fd-ration algrienne, seffectuera en collaboration avec le parc national de Taza et le club Les gens de la mer, qui a pris en charge le sponsor de cette rencontre scientifique. Le staff formateur qui super-visera ce stage est compos de deux instructeurs franais spcialiss en biologie sous marine de la rgion de Mar-seille. Sollicit pour donner son point de vue sur cette ren-contre, Mr Bernier, lun des instructeurs franais a indiqu que sa prsence Jijel fait suite une invitation du prsi-dent de la commission scien-tifique de la FASSAS, Abdi Mouloud, pour une formation

    sur le bioenvironnement pour des plongeurs algriens. Notons que le programme de ce rendez-vous scientifique indit qui se droule pour la premire fois en Algrie por-tera sur la prsentation dune quinzaine de communica-tions, qui aborderont les mi-lieux aquatiques en mditer-rane en dtaillant les divers embranchements danimaux et de vgtaux observs sous leau par les plongeurs. En plus des plonges qui seront effectues chaque jour, des rendez-vous de dcouvertes sont galement prvus, en fonction des moyens et de la mto, dans les sites remar-quables de la wilaya de Jijel. Les gestionnaires du parc national de Taza (PNT), par le biais de leur spcialiste scientifique, Nadia Ramdane, ont pris le soin, louverture

    des travaux, de prsenter une confrence sur laire marine protge. Par ailleurs, il est rappeler que le PNT a or-ganis des formations simi-laires en 2010 au profit de plongeurs de la wilaya de Jijel et des parcs Nationaux de Gouraya et dEl Kala. En termes dvolution de la plonge sous marine Jijel, il y a lieu de noter que cette activit, et aprs avoir connu un net recul durant presque une dcennie, est en train de connatre un souffle nouveau. Si de 2004 2011 aucune formation na t enregistre, en 2012, 20 plongeurs ont pu reprendre got lactivit. Ce chiffre est mont en flche ces deux dernires annes pour atteindre 120 plongeurs, dont des femmes, ce qui est encore indit dans cette wilaya.

    Amor Z.

    Le stage, premier du genre en Algrie, est encadr par deux spcialistes franais

    Propos recueillis par Amor Z.

    Pionnire dans un domaine considr comme la chasse garde exclusive des hommes en Algrie, Samia Balistrou, cette femme, qui se dcrit comme la baleine de la mditerrane, est fire davoir accumul trente ans dexprience dans la plonge sous marine. Licencie en sport, animatrice dune mission sur lenvi-ronnement radio Tipasa, en plus davoir le titre dexaminatrice de 3me degr en plonge sous marine, elle est prsente Jijel pour un stage sur la biologie subaquatique. Comment avez-vous t initie la plonge sous marine ? Cest partir de notre balcon, quand jhabitais Alger, que jai dcouvert le monde fascinant de la plonge sous marine par le biais du club Espadon que jai connu par la suite au sige de la fdration de plonge la place des Martyrs. Le premier contact ma permis dentamer mon 1er niveau en 1985, le 2eme en 1986 et le 3me en 1987, ce dernier niveau, organis pour des plongeurs professionnels, a confirm toute ma place dans ce do-maine. Les examinateurs franais, mont alors propos de passer le monitorat en France; que jai effectu en 1989 Bandol. Quelle apprciation faite vous de ce monde sous marin ?

    Depuis que jai mis la tte sous leau, ma vie a chang ; jai dcouvert un monde qui ma fascin depuis le dbut. Jai appris alors le connatre, lapprcier, le respecter et surtout le protger. On comprend la magie des cosystmes, on admire la beaut de la faune et de la flore et on se sent envelopps par leau qui nous permet dvoluer en 3 dimensions, dans le monde du silence, dans le dernier espace sauvage sur notre plante.

    Il semble quil y a de plus en plus de femmes qui pratiquent la plonge sous marine ? La plonge sest dveloppe avec les quipements de plus en plus fiables et confortables. Les femmes ont certes des prdis-positions pour cette activit qui est la fois un sport et un loisir ; elles ne sont pas nombreuses, mais je crois quelles se montrent intresses pour cette activit quant elles ont loccasion. Dans notre pays, cest encore une activit rserve aux hommes, mais ces dernires annes, on voit des femmes dans presque tous les clubs algrois.

    Vous avez t retenue pour le tournage dun reportage en Algrie au profit de lmission Thalassa Cest un grand honneur pour moi et un rve pour la plongeuse que je suis, et fan de cette mission. Les concepteurs de ce repor-tage mont propos de les suivre pour ce tournage dans plusieurs squences sur nos ctes et je suis fire dtre la reprsentante de la plonge dans mon pays. Doyenne et pionnire dans lencadrement dans le monde arabe et africain, mes trois dcennies de plonge mont permis de faire de larchologie, de la plonge technique aux mlanges, de la biologie et de la photo et vido. La plonge ma ouvert lhorizon sur 180, o jai appris connatre un autre monde dans toute sa complexit, laimer et ne vivre que pour le protger, mon combat aujourdhui est celui de le protger de la pollution, de la sur pche, des activits humaines irresponsables ; on voit la mer comme une ressource intarissable et aussi comme une poubelle, pourtant, on sest rendu compte quelle tait fragile et vulnrable. Pour comprendre limportance de la protection de ce milieu, il faut juste mettre un masque pour voir sa beaut et se dire quil faut vraiment le prserver pour nous et pour nos enfants ; je ne comprends toujours pas pourquoi les Algriens tournent le dos la mer qui a tellement offrir. A. Z.

    RENCONTRE SUR LA BIOLOGIE SUBAQUATIQUE

    El Watan - Samedi 3 mai 2014 - 8

    J EL INFO

    PHO

    TO: E

    L WAT

    AN

    IL Y A 30 ANS DISPARAISSAIT DA TAHAR RIGADA

    S on pre cheikh Sad qui lui a ensei-gn le Coran, le prdestinait deve-nir meddah, vu les qualits vocales dont il disposait. Le jeune Amira Hamlaoui sengouffrera dans la voie de la musique chabi pour devenir une figure de ce genre musical dans la ville de Jijel. Celui qui sera plus connu par Da Tahar Rigada, en rf-rence, selon certains lex-rue Gadaigne (actuellement 1er Novembre), a dbut jeune avec danciens musiciens de la ville comme Allaoua Fri-dja, Allaoua Boumerah, Adelkader Hane, dit le Crack. N le 21 dcembre 1906, Da Tahar quittera au dbut des annes 1920, la ville de Jijel pour al-ler stablir chez sa sur Alger, o il aura la chance de ctoyer des cheikhs de lpoque. Il a pu ainsi approcher des musiciens comme El Hadj Menouar, El Hadj Mhamed El Anka, El Hadj Merizek dont il sera plut tard trs proche et enfin le cheikh Mekraza. Il affinera ainsi ses gots pour cette musique, et russira sattacher encore plus cet art et bien sur parfaire ses connaissances et son exprience dans le domaine. Aprs cette exprience algroise, surtout la prati-que auprs dEl Hadj Merizek, il retournera Jijel, mieux arm pour sengouffrer dans une vie ddie la musique. Sitt au bercail, il sattelle monter une troupe musicale avec des copains comme Fe-rhat Fridja, Ahmed Rezzouk et Hamou Saadaoui pour clbrer des mariages et des ftes occasionnelles. Son fils Ferhat se souviendra que tout-petit, des musiciens issus dAlger comme El Hadj Mhamed El Anka venaient chez eux, la fin des annes quarante, et veillaient jusquau matin dans le grand jardin de la maison familiale sur les hauteurs de la ville. Outre le chant, le cheikh saccompagnait au tar (petit tambour cinq cymba-lettes mtalliques). Laventure musicale de la troupe a dur jusquau dclenchement de la Rvolution en 1954. Da Tahar perdra un de ses fils, Rachid, tomb au champ dhonneur durant la lutte arme. A lindpendance, Da Taher surnomm le cheikh de lloquence cause de sa parfaite connaissance dune multitude de textes du chabi, rares pour lpoque, reprend son instrument pour sengager dans une seconde aventure en alliant la rigueur et le travail, avec son esprit aimable et plaisantin. La clbration des mariages, racontent ceux qui lon connu, tait beaucoup plus des moments o sentrem-laient la musique, le plaisir et lhumour. On se souvient particulirement dune chanson quentonnaient avec lui hommes et femmes lunisson : Ach isseber karchi (Comment rassasier mon apptit). En dpit de son ge, Da Taher a continu travailler avec de jeunes musiciens comme Seddik Boukhecha, Sad Djeghaba, Abdelkader Chelgham, Omar Chabou, Rachid Chem-chem, Mohamed Cherif Zelouf, Daoud Boubezari, Fodil Kahlat, Younes Bouraoui, Nouredine et Abdelhalim Touhami, Khaled Sefir, Hocine Rida, Nouredine Merizek et Abdelwaheb Boureghoud entre autres. Celui qui considrait le tar comme une source de plaisir et dinspiration et le substrat de sa musique sest teint le 30 avril 1984 lge de 78 ans. Il y a lieu de mentionner quun hommage sera rendu au dfunt musicien le 12 mai prochain la bibliothque com-munale Abdelbaki Salah de Jijel. Cette dernire porte le nom dun autre illustre chanteur de chabi local, tomb au champ dhonneur durant la guerre de libration. Fodil S.

    ENTRETIENSAMIA BALISTROU. Premire femme examinatrice de plonge sous marine en Algrie

    Je ne comprends pas pourquoi les Algriens tournent le dos la mer

    VOCATION

  • El Watan - Samedi 3 mai 2014 - 8

    Les salaris en grve

    ORAN INFO

    D epuis jeudi dernier, les dessertes du tram-way ont t fortement perturbes. Seul un service minimum a t assur (soit une rotation toutes les 40 minutes). Les conducteurs ainsi que les agents de scurits ont lanc une grve illimite pour exiger de meilleures conditions de travail. Une plateforme com-prenant 15 revendications a t tablie par les grvistes, dont laugmentation salariale ainsi que la valorisation du statut des travailleurs de la Setram. On nous mprise, et on nous voit de haut, cela nest plus tenable, nous a racont un grviste. On fait des heures supplmentaires sans tre pour autant rmunrs. De-puis dcembre dernier, on ne touche mme plus les primes de rendement. Voyez-vous, on est obligs de se lever 2h30 du matin pour tre lheure au boulot. Une charge de travail incroyable sabat sur nous. Beaucoup de grvistes exigent galement un contrat dure indtermine. Tout rcem-ment, 8 de nos collgues, tra-vaillant en CDD, ont t mis la porte la fin de leur contrat. Cela est injuste. En outre, les travailleurs rclament la perception dun 13me mois. De son ct, ladministration, au-prs de qui nous nous sommes galement rapproch, a dcla-

    r que cette grve tait illgale, et quau final, ce sera les usa-gers qui en ptiront. Il ny a pas eu de pravis de grve, la section syndicale na pas jou son rle, nous expliquera M. Riad, le responsable de la cellule de communication. Concernant les revendications exiges par les grvistes, la direction juge que certaines sont dfendables, tandis que dautres nont aucun sens. Parmi ces revendications, les grvistes exigent le dpart de certains responsables de la Se-tram, cela est insens. Autre point de discorde : les conduc-

    teurs-grvistes rejettent toute ide de voir leurs heures de conduite augmenter davan-tage. Mais demain, quand on augmentera loffre de trans-port, les heures de conduite augmenteront de facto, nous expliquera le responsable de la communication. Actuelle-ment, 18 rames sont en ser-vice pour assurer le transport des usagers du tramway, un chiffre qui est appel aug-menter, pour atteindre, dici peu, 25 rames. Les grvistes prconisent le recrutement de nouveaux conducteurs au fur et mesure que de nou-

    velles rames seront dployes, comme cela se fait dailleurs Alger. Mais ce que les tra-vailleurs ne savent pas, Alger est une ville diffrente. Il sagit dune ligne diffrente de celle dOran. La ligne dAlger a ses propres spcificits. On a appris enfin quune runion sest tenue jeudi dernier, en prsence de la direction du tramway dOran, de la section syndicale des travailleurs, de la direction des transports et des autorits locales, au cours de laquelle toutes les reven-dications des grvistes ont t dbattues. Akram El Kbir

    LALIMENTATION DE 400 FOYERS EN GAZ EN RETARD OUED TLLATLa commune dOued Tllat vient de saisir la SDO pour assurer ses engagements de raccordement en gaz de ville de plus de 400 foyers, soit 2 000 habitants. En effet, le retard jug excessif commence se faire sentir puisque le projet damnagement de la DUC (bitumage des routes, clairage public et espaces verts), dune enveloppe de 9 milliards de cts, est bloqu faute de raccordement en gaz de ville au quartier Houari Boumediene, et la Cit des 100 logements sociaux. La facture a t rgle par lOPGI pour les deux sites, il y a plusieurs mois. Cependant, le projet damnagement est bloqu, et du coup, nous avons pri la SDO dintervenir auprs de son sous-traitant pour raliser les travaux, prcise un lu communal. Les habitants concerns attendent le gaz de ville depuis plus dune vingtaine dannes, selon le contenu de la lettre de lAPC envoye la SDO. De son ct, le charg de communication de la SDO affirme : Effectivement, il y a un retard dans la ralisation des deux projets dalimentation en gaz de ville pour la commune dOued Tllat. Pour la Cit des 300 logements (Houari Boumediene), le retard est d dabord aux extensions illicites des logements puis du refus du locataire du rez-de-chausse dinstaller la niche de gaz de son voisin du 1er tage (btisse R+1) sur son mur. Nous avons saisi la commune en ce sens. Quant la

    Cit des 100 logements, le retard est d aux documents ncessaires mais tout est rentr dans lordre, tout sera rgl incessamment. N. B.

    LE FESTIVAL DE LA CHANSON ORANAISE SE TIENDRA DU 5 AU 10 JUIN Le festival de la chanson oranaise aura lieu du 05 au 10 juin, apprend-on auprs du comit dorganisation. Cette date a t choisie en fonction de plusieurs impratifs dont le droulement de la prochaine Coupe du Monde au Brsil (entre le 12 juin et le 13 juillet 2014), laquelle participe lquipe nationale, les preuves du baccalaurat ( partir du 1er juin) mais aussi le mois de Ramadhan qui concide cette anne avec presque tout le mois de juillet. Le FLMCO en est sa 7me dition. Depuis son institution en 2008, en remplacement, en quelque sorte, du festival du ra transfr Sidi Bel Abbes, ce festival se cherche encore une priode fixe pour tre pass graduellement du mois doctobre au mois de juin. Les prparatifs vont bon train mais la liste des participants na pas t arrte de manire dfinitive. En revanche, on apprend que la chanteuse Soraya Kinane (1958- 2013) et le violoniste Mohamed Serour seront honors. D. B.

    TRAVAUX DAMNAGEMENTS BOUSFERLa commune ctire de Bousfer a bnfici de plusieurs projets dont lamnagement de la Place des sept

    martyrs. Situe au chef-lieu de la commune, cette placette publique a bnfici dune enveloppe de 16 millions de dinars pour son amnagement. Les travaux, qui ont atteint un taux davancement de 10%, devront tre achevs avant le dbut de la saison estivale. Cette collectivit locale a aussi recrut 125 agents de nettoiement. Ces agents contribueront lembellissement de la ville, lamlioration du cadre de vie des citoyens et lentretien de lenvironnement. La wilaya dOran a consacr 18 milliards de centimes pour des projets de dveloppement et damlioration du cadre urbain pour les quatre communes de la dara dAin Turk. N. H.

    UN CAMBRIOLEUR CROU Les lments de la 6me Sret urbaine ont lucid laffaire de cambriolage dune habitation au quartier Maraval. Ils ont mme, selon la cellule de communication de la Sret de wilaya, rcupr le butin : un lot de bijoux dune valeur de prs de 1 milliard de cts. Les enquteurs ont identifi le principal mis en cause dans cette affaire. Il sagit dun jeune g de 19 ans habitant le quartier El Hamri. En vertu dun mandat de perquisition, ils se sont rendus dans son domicile et y ont dcouvert les bijoux vols. Le mis en cause a t prsent devant la justice pour vol qualifi. Il a t crou. H. B.

    Le transport par tramway est fortement perturb par un mouvement social enclench, depuis jeudi, par les conducteurs et le personnel de scurit.

    Fajr 04h35Dohr 13h00Asr 16h45 Maghreb 19h50Isha 21h19

    HORAIRES DES

    PRIRES

    EN BREF

    PORT DORAN

    UNE SAISIE DE DOUANES MAILLE DE VIOLENCE

    UNIVERSIT MOHAMED BOUDIAF : 10 h, coup denvoi, la salle des confrences jusquau 10 mai prochain, de la dixime dition du Festival National du Thtre Universitaire. Selon un communiqu du Commissariat du festival, une douzaine de pices thtrales seront en lice durant cette nouvelle dition. Une pliade dartistes et acteurs nationaux et trangers renomms du 4me Art sont les invits par le Comit dorganisation.

    INSTITUT FRANAIS : 10 et 15 h, deux films, un court et un long mtrage, Mirelle lAbeille et Survivre avec les Loups, seront projets, respectivement au titre du programme trimestre de lInstitut dans le cadre du Cin Bbs, partir de 2 ans et Cin Juniors pour les enfants de 8 ans.

    UNIVERSIT BELGAD : 18 h, soire musicale organise par lAssociation Oranaise Ahl el Fen en collaboration avec la Direction de la Jeunesse et des Sports dans le cadre de la Rencontre culturelle de La Jeunesse et l