EL WATAN DU 15.04.2014

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  • 5/26/2018 EL WATAN DU 15.04.2014

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    N7151 - Vingt-quatrime anne - Prix : Algrie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

    Le juge charg de laffaire par la justice italienne,Fabio De Pasquale, est arriv hier Beyrouth afin de

    poursuivre son enqute en collaborationavec les autorits libanaises.

    New York Times,Le Point, Asharq Al Awsat,

    Al Ahram, Librationettant dautres publications travers la plante

    voquent la prsidentiellealgrienneCelle-ci est caractrisepour nombre de mdiaspar une incertitude

    quant laprs-17 avrildans un pays trscontrl.

    LA PRSIDENTIELLE VUE PAR LA PRESSE TRANGRE

    LIRE LES ARTICLES DE ALI BOUKHLEFETSAD RABIAEN PAGE ET LE COMMENTAIRE

    DE ALI BAHMANEEN PAGE PHOTO:SAMIK.

    DITION DU CENTRE

    AFFAIRE SAIPEMSONATRACH

    UN JUGE ITALIENENQUTE BEYROUTH

    LIRE LARTICLE DE MELISSA ROUMADIEN PAGE

    CONSTAT DU FEMISE PROPOSDE LCONOMIE ALGRIENNE

    RENTE : UNE REDISTRIBUTIONINJUSTE ET INGALE

    Beyrouth (Liban)

    De notre correspondant

    Laffaire Sonatrach 2 na pas fini desinternationaliser. En effet, lItalie nest

    plus le seul pays impliqu dans les pots-de-vin qui auraient t verss lancien ministre

    de lEnergie, Chakib Khelil, par lentrepriseSaipem pour loctroi de sept marchs surle territoire algrien. En effet, le Liban estdsormais en passe de devenir un lment-cl dans cette affaire de corruption largechelle et de blanchiment dargent.(Suite page 32) Amrane Mahfoud Medjani

    LE QUOTIDIEN INDPENDANT - M ar di 1 5 avril 2 01 4

    IgnobleIgnoblecabalecabalecontrecontreenflisBenflis

    ORCHESTRE PAR LES PROBOUTEFLIKA

    LIRE LARTICLE DE MOURAD SELLAMIEN PAGE

    DMISSION DU NOUVEAUCHEF DU GOUVERNEMENT

    La Libye senfoncedans une crise

    politico-scuritaire

    SANT ALATOIRE DEBOUTEFLIKA ET INCERTITUDES

    LIRE LARTICLE DEGHANIA LASSALEN PAGE

    LIRE LENTRETIEN RALIS PAR HACEN OUALIEN PAGE PHOTO:DR

    SAD KHELILFIGURE DE LOPPOSITION DMOCRATIQUE

    LE MOMENT EST VENU DALLER

    VERS UNE TRANSITIONDMOCRATIQUELancien leader du FFS rappelle, dans cetteinterview, que Bouteflika, mal lu, fragilis, sestacharn conqurir le pouvoir, tout le pouvoir.Pour lui, les quilibres au sein du systme sont rompus,ouvrant la voie lincertitude.

    PHOTO:DR

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    Les rumeurs, fondes ou non, sur ladivision du commandement mili-taire au sujetde la situation poli-

    tique du pays sont une source dinqui-tude pour les citoyens, qui craignent quelunit de larme ne soit menace. Entant que membre actif de la socit civile,nous nous faisons lcho dune profondeanxit de nosconcitoyens qui redoutentune rptition de la crise de 1962 querien ne justifie.Le socle sociologique denotre socit ne comporte pas une tellemenace, lAlgrie ntant ni le Libandes communauts aux haines ancestralesni la Syrie o lahirarchie militaire estdomine par une minorit religieuse.Issu dun mouvementpopulaire de li-bration, lANP est le produit de laconscience nationale, forg par plusieursgnrations de nationalistes qui ontsacrifi leur vie dans le combat anticolo-nial. Elle est ne pour dfendre la nationet garantir son unit.Quelles que soientles divergences politiques du moment,les officiers ducommandement militaireont le devoir imprieux de maintenir in-tacte lunit de larme, prcieux acquisde la rvolution de 1954.Si les vicissitudes historiques lont ame-ne incarner la souverainet nationaleau nom dune mission historique raliser, les officiers suprieurs doiventfaire preuve dintelligence pour refuserque les divisions politiques et idolo-giques de la socit ne se refltent dans

    leurs rangs. Sil est dans lordre deschoses que les dputs de lAssemblenationale, appartenant des courantsdiffrents, soient diviss publiquementet polmiquent entre eux dans lenceintede leur institution, il est dangereux queles officiers se politisent et simpliquentdans le choix des hommes qui auront diriger lEtat.La construction de lEtat de droit est unchemin difficile et tortueux, o les int-rts matriels des individus et lapptitde pouvoir et de puissance des groupessont des tendances inscrites dans la na-ture de ltre humain. La seule manire

    de les surmonter est la mise en place decontrepouvoirs institutionnels pour fairerespecter les lois de lEtat de droit au-dessus de tous.Dans un environnement rgional etinternational devenu plus agressif depuisles rvoltes arabes, lAlgrie ne peut sepermettre davoir une arme limagedes autres institutions dfaillantes delEtat. Limprialisme occidental, sousles traits du mondialisme daujourdhui,a la mmoire et ne pardonne pas lALNdavoir arrach lindpendance par lalutte rvolutionnaire. Les civils quenous sommes, par devoir patriotique,

    appelons les officiers suprieurs avoiraussi la mmoire et garder intacte eneux lthique de lALN en renforantlunit du commandement pour prser-ver lANP des divisions politiques etidologiques, grables dans la socitmais ingrables dans larme.Il y a urgence engager le pays dansla voie de la transition dmocratique.La responsabilit de larme est, cetgard, historique. Les conditions sontaujourdhui favorables pour une transi-tion pacifique. Il nen sera pas de mmedemain. Le 4emandat va approfondir lesfractures et dpossder lAlgrie de tousses atouts. La baisse imminente des reve-nus des hydrocarbures va alors prcipiter

    le pays dans une crise sans aucune issue.Sauf vouloir brader nos richesses etabdiquer notre souverainet. Le rsultatest somme toute le mme.Aussi, nous appelons les officiers desdiffrents appareils de larme ne pascder une tentation aventureuse. Celaexposerait le pays un drame de trop.La dcision doit dsormais revenir auxcitoyennes et aux citoyens qui doivent seprononcer en toute libert. Les erreurs dupass appartiennent lhistoire et lave-nir aux gnrations futures. Llection du17 avril nest quun pisode de lhistoiredu pays, quil faut mettre labri de cas-sures irrversibles.Gloi re nos martyrs. Lahouari Addi

    Djamel Zenati

    El Wat an- Mardi 15 avril 2014 - 2

    L A C T U A L I T

    PHOTO

    :D.

    R.

    COORDINATIONDU BOYCOTT

    Desactionsau niveau

    localIl ny aura pas dactionmajeure des membresde la coordination desboycotteurs de llectionen cette veille dellection prsidentiellecontroverse. LUniondes boycotteurs adcid de donner lalibert sescoordinations au niveaulocal de choisir etdentreprendre lesactions quelles jugerontutiles pour appeler auboycott de llection,assure Athman Mazouz,responsable au RCD. Un

    parti qui organisera desmarches aujourdhuidans les villes de TiziOuzou, Bjaa, Bouira etBatna. Ces marches,organises la fois laveille de llectionprsidentielle et de laclbration du 20 avril,auront pour motsdordre lappel auboycott et larevendication delofficialisation detamazight, indiquenotre interlocuteur.

    R. N.

    APPEL DE LAHOUARI ADDI ET DJAMEL ZENATI

    Le emandat va dpossder

    lAlgrie de tous ses atouts

    Lahouari Addi Djamel Zenati PHO

    TO

    :M.

    SALIM

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    L A C T U A L I T

    El Wat an- Mardi 15 avril 2014 - 3

    Le gnral Yalaappelle un votemassif en faveurde Benflis

    Le gnral la retraite, Mohand Tahar

    Yala, a appel un vote massif enfaveur du candidat Ali Benflis. Aprs

    avoir renonc sa candidature la prsi-dentielle, il choisit ainsi de voter pour celuiquil estime capable de sortir le pays desa crise actuelle. Encercll extrieurpar les confl it s, minde l intri eur par unsystme de gouvernance bout de souff le,bti sur le mensonge et la corruptiongnral ise sous toutes ses formes, le paysest aujourd hui pri sonnier d un clan qui aaccapartoutes les insti tut ions de l Etat,dnonce-t-il encore, estimant que seuleune parti cipati on massive du peuple et sadtermination imposer le respect de sonchoix souverai n pour ront fai re chec cette drive.Le gnral la retraite dit ainsi rejoindrelappel solennel au peuple lanc par le pr-

    sident Liamine Zeroual participer mas-sivement au prochain scrutin du 17 avrilpour rejeter le pouvoir de ce clan et ouvrirla voie une vritable transition dmocra-tique.Lors de cette campagne lector al e,nous avons pu constater que seul le candi -dat Ali Benfl is est en mesure aujourd huid enclencher le changement rclamparl crasante major itdu peuple. Dans cha-cune des 48 wil ayas o il sest rendu, desmil li ers de citoyens, parfoi s des dizainesde mi ll iers, se sont dplacs pour souteni rsa candidature et son programme, lequelouvre i ndniablement l a voi e un vri-tabl e changement, a-t-il relev, affirmantque Ali Benfl is sest engag de maniresolennelle rassembler tous les Algrienset toutes les Algriennes dans le cadredun dialogue national sans exclusive pourorganiser la transition vers un vritable Etatde droit. Nous appelons tous l es Alg-r iens et toutes les Al gri ennes se rendr emassivement aux urnes et voter pour lechangement. Nous appelons tous ceuxqui , de toutes les profondeurs de l Algri e,soutiennent notre proj et pour l avnementd un Etat de ci toyennet, mobili ser tousnos sympathisants pour un vote massif enfaveur de Ali Benf li s,insiste M. Yala quidit mesurer tout lenjeu de ce scrutin quisera dterminant pour lavenir de lAlgrie.Cet avenir est menac, selon lui, par lavolontde ce clan de se maintenir aupouvoi r cote que cote contr e la vol ontdu peupl e,prenant le risque dune ds-tabil isation majeure qui expose l Algri el ingrence des puissances extri eures.Ce pouvoi r susci te une dfi ance rarementgale dans not re hi stoire,poursuit-il. Enatteste le rejet massif de la populati on dontil a fai t l objet par tout o les reprsen-tant s du prsident-candi dat absent se sontdplacs dans le cadre de la campagnelect orale et malgrles sommes colos-sal es dver ses pour tenter de soudoyerles citoyens.En rponse, il s n ont pashsitmenacer le peupl e par un chantageinadmissible linstabilitet au chaoss il refuse de se plier leur volont. Danstoutes les rgions o il s sont passs, i ls ontsemla haine et l a di vision, en i nsultant lepeuple jusqu au point malheureusement deprovoquer des racti ons violentes. Seulela fraude gnral ise qu ils ont prpa-re depui s plusieur s mois est susceptibl eaujourd hui de leur permettre de se main-tenir au pouvoi r, prvient-il, ajoutantquecette situati on est inacceptabl e. Cegnral la retraite appelle ainsi fairedu 17 avr il la date du dclenchement d unervoluti on moral e qui permett ra au peuplealgri en de renouer avec le fi l de son hi s-toir e lgendaire pour retrouver la place quiest sienne dans le concer t des nations etrel ever l es immenses dfi s que nous imposele nouvel ordre mondial. R. P.

    D imanche 23 mars, dbut de la campagnelectorale pour llection prsidentielle. Lecandidat Ali Benflis anime son premier meeting louest du pays, dans la wilaya de Mascara. Lacampagne commence en douce. La salle omnis-ports de la ville de lEmir Abdelkader rassembleune assistance nombreuse venue couter lancienchef de gouvernement, qui termine sa premiretourne dans la rgion par un mmorable bain defoule et un meeting auxquels ont particip desmilliers de partisans. Le discours du candidat, quiinsiste chaque fois sur la non-violence, passebien. Ali Benflis revient toujours sur lexplicationde sonprojet de renouveau national.Quelquesaxes retiennent lattention : L indpendance dela j ustice, l e plurali sme politi que, la l ibertde lapresse, ce que le candidat appellela socitdesliber ts.Mais laspect de son projet qui revient le plus dansces discours, cest sans conteste sa propositionconcernant llaboration dune Consti tut ionconsensuelle, en associat ion avec tous les acteurspol iti ques de la socitcivi le et des personnalitsnationales. Ali Benflis na pas dpass les limitesde la biensance, mme en critiquant le prsident-candidat propos de la non-limitation des man-dats impose en 2008 via un Parlement croupion.Personne naurait mis un rial sur un candidatqui nest soutenu ni par le FLN dont la direction,mene par le trs contest Amar Saadani, a pr-

    fr soutenir le prsident sortant ni par les autres.Tous les partis appartenant ce que lon appellela mouvance nationaliste ont t transforms encomit de soutien la candidature de AbdelazizBouteflika. Ali Benflis est rest cependant sereinet surtout trs confiant. Il a russi une grandesortie dans le fief de son concurrent, Tlemcen. Sondiscours de rupture a t vite adopt. Lancien chefde gouvernement a russi un deuxime test dansla wilaya de Tizi Ouzou, o la contestation du pou-voir en place et le rejet du 4emandat compliquentla tche pour les candidats llection prsiden-tielle. Ali Benflis anime son meeting dans unesalle de la maison de la culture pleine, se permet-tant mme un bain de foule. Passant avec succs letest kabyle, le candidat, qui se veut rassembleur,profite des erreurs de ses adversaires et suscite, lo il passe, ladhsion de milliers de citoyens.A Stif, Bordj Bou Arrridj et Bjaa, o tous lesautres candidats ont t rejets, Ali Benflis faitsalle comble. Sil est vrai que lancien chef degouvernement a entretenu ces dernires annes,comme il le dit, ses rseaux de soutien, le rejet du4emandat lui a ouvert grand les portes. Et aussi lesdiscours et sorties mdiatiques lemporte-picedu directeur de campagne du prsident-candidat,Abdelmalek Sellal.Suscitant une opinion favorable lOuest, AliBenflis fait un tabac lEst et au Centre. A Batna,Souk Ahras, Annaba, Khenchela, Oum El Boua-

    ghi, dans toutes les wilayas de lest du pays, desdizaines de milliers de partisans ont assist sesmeetings. Mme dans les petites localits o il aanim des rassemblements de proximit, parfoistard dans la soire, lancien chef de gouvernementcapitalise la sympathie dont il bnficie.Au-del de la large adhsion son discours, il fautle dire, le candidat llection prsidentielle sestimpos comme un symbole du rejet du 4emandatdu prsident sortant. Cest autour de lui que secristallise lopposition Abdelaziz Bouteflika.Cest la raison pour laquelle il est peru commeune menace aux desseins de ce quil qualifie depar ti sans de l a prsidence vi e. Aprs avoirvrif i sa large popularit dans les 48 wilayas oil a fait campagne, Ali Benflis, le rival du prsidentsortant, na cess davertir sur le spectre dunefraude gnralise. Pour lui, comme il la confidans une dclaration reprise par la presse, il ny apas lombre dun doute : il va gagner. Sad Rabia

    ERRATUMDans notre article sur le meeting du candidat AliBenflis Rouiba, nous avons confondu unepersonne prsente dans la salle avec le gnral la retraite Rachid Benyells. Nous nousexcusons auprs de lui pour cette erreurinvolontaire.

    IL A SILLONN LES 48 WILAYASDURANT LA CAMPAGNE LECTORALE

    Le rival en puissance

    Absent de la campagne lec-

    torale, Abdelaziz Bouteflikaa fait deux apparitions fur-tives ces deux derniers jours. Deuxphrases prononces larrach,lune face au ministre espagnol desAffaires trangres et lautre face Lakhdar Brahimi, ont suff i aux par-tisans du chef de lEtat et ses relaismdiatiques pour crier au complot etcrer un climat de psychose qui psede plus en plus lourd sur le pays.Visiblement pris de panique, le pr-sident-candidat, utilisant son statutde chef de lEtat pour bnficier dela primeur au journal tlvis desmdias publics, joue sur la peur. Etlorsque le candidat Ali Benflis meten garde contre des tentatives defraude et appelle les fonctionnairesde lEtat assumer leurs responsa-

    bilits, ses propos sont transformsen menaces.Mme quand lancien secrtairegnral du FLN a demand auxcitoyens de surveiller leurs voix,lappel est sorti de son contexte etdevient, pour le chef de lEtat et sespartisans, unappel la rbel lion.Conscient que les squelles desannes de terrorisme vcues parle pays durant la dcennie 1990sont toujours vivaces, AbdelazizBouteflika surfe sur la peur de voirle pays replonger dans le cerclevicieux de la violence. Pis, profitantde lchec des transitions dans cer-tains pays, notamment la L ibye etlEgypte, les partisans du quatrimemandat font prof iler un chaos im-minent, occultant de fait les vrais

    risques que reprsente justementune nime fraude de ce scrutin.A peine prononces, les phrases duchef de lEtat deviennent une bibleet sont reprises comme des refrainsdhymnes nationaux par les chanesde tlvision et journaux privs qui

    font campagne pour Bouteflika,offrant ainsi le spectacle de la pro-pagande des grandes dictatures aveccomme cible Ali Benflis. Sont lan-cs lunisson des slogans appelantles Algriensdjouer le complotqui vise lgit imer une interventiontrangredans le pays. Alors quilest le monopole de Louisa Hanoune,ce sujet dun risque dinterven-tion trangre devient, comme parenchantement, une menace srieuse

    aux yeux des proches de AbdelazizBouteflika.

    TENSION ENTRETENUE

    Dans ces boucliers levs contrela destabilisation, les mdiasproches de Bouteflika dsignent

    sans ambages Ali Benflis et luiprtent les pires vises. Les ani-mateurs du mouvement Barakatet les mdias indpendants, ainsique ceux qui appellent au boycottdu scrutin, sont par ailleurs vusnon comme des opposants, maisplutt comme des ennemis abattre. Tous ces Algriens quine soutiennent pas un quatrimemandat deviennent des pestifrs etdes agents la solde de puissances

    trangres.Pourtant, cest un ministre desAffaires trangres dune puissancetrangre (lEspagne) que Bou-teflika sest plaint des propos de AliBenflis. Cest galement en pleinecampagne lectorale que le chef de

    lEtat sortant a fait venir le chef de

    la diplomatie amricaine et lmirdu Qatar. Mais cela est justifi parla propagande officielle commeun succsde la diplomatie deBouteflika.Cette nouvelle chasse aux sor-cires nest pas sans consquences.La cabale lance contre Benflisatteint des seuils surprenants dontla logique a de quoi inquiter. Cestaux instances de surveillance duprocessus lectoral dans sa phaseconcernant notamment le droule-ment de la campagne lectorale que revient thoriquement la tchede confondre tout manquement lthique, qui plus est lorsquilsagit dappels la violence. Cestvers elles quauraient d aller lesplaintes de ceux qui sestiment

    menacs. Or, en loccurrence,cest un candidat bnficiant delappui dcisif et pratiquement as-sum de lappareil de lEtat qui,non seulement crie au loup, maisvoue le candidat adverse la culpa-bilit de couver des desseins fu-nestes pour le pays.Cette escalade ne peut pas resterdans le cadre de la confrontationentre candidats que la proximitdu jour J pousserait muscler leurspropos.Dans ce contexte, cest un chefdEtat, candidat sa succession,qui, par deux fois, prend tmoindes htes reus en principe au nomde lEtat et non au nom de sa propredirection de campagne, sur lesruades par trop agressives de son

    rival. Faut-il sattendre une actionqui serait intente contre Benflis etses partisans ou Bouteflika joue-t-ilsimplement la victime pour un tantsoit peu rattraper ce qui peut ltredune campagne plusieurs gardscalamiteuse ? Ali Boukhlef

    ORCHESTRE PAR LES PARTISANS DE BOUTEFLIKA

    Ignoble cabale contre Benflis

    La campagne russie de Benflis indispose les pro-Bouteflika

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    :SAMIK.

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    L A C T U A L I T

    Le pays offre un spectacledsolant de division. La coursevers linconnu est engage pardes aventuriers aveugls parleurs intrts, prvient SadKhelil, lun des prcurseursdu combat dmocratiqueen Algrie.

    Propos recueillis parHacen Ouali

    Les Algriens sont convoqus le17 avril pour un scrutin prsidentielindit bien des gards. Dans quellesconditions politiques se tiendra cettelection ?

    Cette lection se tiendra sur un fondde crise exacerbe et dans un contextesocial de grande tension sans compterun environnement international dedstabilisation, notamment nos fron-tires sud. Cest vous dire que cestlchance de tous les risques pour lepays. Des affrontements claniques,des scandales financiers impliquantde hauts responsables ne sont pas faitspour apporter la srnit.

    Daucuns pensaient que le pr-sident sortant nallait pas briguerun quatrime mandat en raison deson bilan trs contest et surtoutde son tat de sant incertain. Quelcommentaire vous inspire sa candi-dature ?

    Je suis de ceux qui pensaient quedans la sphre des dcisions, il y avaitencore suffisamment de raisons pourne pas dfier les lois de la biologie hu-maine. Malheureusement, ils ont os.Sans doute, cette fois-ci les magiciens,faiseurs de consensus de rgimes, se-ront pris de court par des contradictionsinsurmontables.

    En cas dlection du prsident-candidat pour un quatrime mandat,quelles seraient les consquencespolitiques sur le pays ? Un gage destabilit ou un renforcement dunstatu quo prilleux ?

    La campagne lectorale nous adonn dj un aperu de laprs-17avril, des rgions entires dans lagi-tation dangereuse, des communautsstigmatises : le pays offre un spectacle

    dsolant de division. La course verslinconnu est engage par des aventu-riers aveugls par leurs intrts.

    Quel regard portez-vous sur lesquinze ans de rgne de Bouteflika ?

    Des analystes, experts, politolo-gues, hommes politiques, tous mi-nents, mont prcd dans ces colonnespour valuer ce rgne. Ils lont fait sanscomplaisance, unanimes interpellerle pouvoir sur des risques majeurs, silvenait persister dans son enttement perptuer le statu quo. J ajouterai queBouteflika a travaill avec une admi-nistration, un systme en place depuis1962, des institutions politiques obso-ltes et une arme ultradominante. Mallu, fragilis, il sest acharn conqu-rir le pouvoir, tout le pouvoir. Depuis,dnormes dficits de gouvernance ontcompltement gangren le pays livr

    une faune prdatrice qui a colonis lesespaces politique et conomique. Lesquilibres au sein du systme sont rom-pus, ouvrant la voie lincertitude. Lasocit ttanise et malmene observeavec ahurissement une scne politiquedigne du carnaval de dechra.

    La situation politique est extr-mement tendue la faveur de cettelection prsidentielle. Lopinionredoute une explosion violente. Cerisque est-il plausible ?

    Cette apprhension est lgitimecomme nous lavons dit prcdem-ment, des prmices dexplosion sontprsentes. La campagne lectorale lesa accentues. La rgion du Mzab estlivre la violence mortelle, depuis desmois, devant des responsables compl-tement impuissants, tant le dficit de lagestion politique est abyssal. Dautresrgions ont connu de fortes agitationsparfois cause de discours approxi-matifs loin de la hauteur de vue exige ce niveau, lallgeance primant surle reste.

    La classe politique est fortementdivise sur la dmarche suivrepour linstauration dun systmedmocratique. Entre participation,boycott et autres qui ont fait car-rment le choix de sinscrire endehors de lagenda lectoral. Quelleest la position du courant que vousreprsente ? Etes-vous oppos au 4emandat?

    Il sagit de rappeler une vrit his-torique, le pays na jamais connu delgitimit populaire depuis le 5 juillet

    1962. Le quatrime mandat, comme lepremier, sinscrit dans cette constancedu rgime bas sur le pouvoir de

    larme qui dsigne ses prsidents, ycompris Boudiaf, malgr la compas-sion que lon peut avoir pour un despres de la nation. Cest vous dire laresponsabilit de cette institution face notre nation aujourdhui, elle ne sauraitsen laver les mains face son destin.Quon ne vienne pas nous dire quelleest neutre et que cest le peuple quivote. Le moment est venu daller versune transition dmocratique traversun compromis historique engageanttoutes les composantes de la nation.

    La proposition dune transitionpolitique sest impose dans le dbatpolitique. Que pensez-vous de cetteoption ?

    Enchanant sur la prcdente ques-tion concernant cette lection, noussommes dj dans laprs-17 avril, tant

    cette formalit est insignifiante face une ralit politique et sociale qui adautres exigences autrement plus pro-fondes pour sa prise en charge.

    Oui, la transition politique est levritable enjeu dans notre pays, sila raison et le patriotisme venaient simposer. Si nous regardons autourde nous, en Afrique du Nord, deuxscnarios nous interpellent : le premierest lEgypte qui refait notre parcourserron, le bon sens nous dicte dviterde rditer cette erreur historique.

    Le second est la Tunisie qui nousadministre une leon de citoyennet, depatriotisme et de grande maturit poli-tique en rentrant de plain-pied dans lamodernit politique, exprience inditedans tout notre espace gopolitique.

    En principe, le choix est vite fait,aussi nous appelons de tous nos vux un sursaut patriotique, au rveil de

    lorgueil national pour rejoindre nosvoisins dans ldification dun Etat dedroit, aux lgitimes et nobles aspira-tions dun peuple qui a tant sacrifi. Ce

    pays dispose dune lite qui rayonne travers le monde et est marginalisechez elle, capable de porter ce rve fouen soulevant des montagnes. Pour unefois, sans dmagogie aucune, revendi-quons-nous de nos vaillants combat-tants qui nous ont librs du systmecolonial. Nous avons le devoir de conti-nuer leur combat, y compris contrenous-mmes. Concernant le bilan duprsident, nous ne pouvons luderle champ conomique, des expertsnationaux parlent de la dcennie dela dernire chance pour se remettre niveau et mettre lconomie sociale surles rails.

    Notre gnration, fentre dmogra-phique des 50-70 ans, a accumul uneexprience, un savoir-faire quil sagit

    de fructifier et transmettre aux gn-rations futures avec lesquelles le lienest rompu, tant lcole est sclrose,

    strilise par lidologie. Aussi rien nepeut se faire sans sa profonde rforme.

    La campagne se termine soushaute tension, surtout aprs la sortiemenaante de Bouteflika lgarddu candidat Benflis. Quest-ce quecela signifie ?

    En effet, nous faisons part de notreinquitude. Une inquitude percep-tible dans la socit qui vit dans unclimat dangoisse. Il faut appeler lavigilance. Pour revenir votre question,cette volution est signe daffolementet dune situation qui nest pas ma-trise. Cela commence avec des dra-pages verbaux et nous ne savons pascomment cela f inira.

    Vous faites partie dune gn-

    ration de militants politiques qui aconnu les affres de la clandestinit,puis qui a eu un rle de premier planau lendemain de 1989, avant dtreclipse des projecteurs au milieudes annes 1990. Quel regard portez-vous sur ce parcours politique qui afortement marqu une priode char-nire de lAlgrie contemporaine ?

    Nous sommes fiers davoir militdans notre pays, davoir donn de notrepersonne pour instituer des valeurs delibert et de dmocratie, idal inextin-guible de tout tre humain.

    Ce nest rien ct du sacrificesuprme de nos ans et de nos cama-rades de lutte la mmoire desquels

    je mincline. Effectivement cela napas t facile pour sauvegarder sonautonomie de dcision, en son meet conscience, il est ncessaire desclipser des projecteurs. Nempche,nous sommes rests solidaires de cettepopulation avec qui nous avons partagdes peines et des espoirs pendant lespriodes trs dures du terrorisme, de larpression du pouvoir en 2001 et plusmodestement dans la vie quotidienne.

    Aujourdhui, forts de cette autono-mie, nous pouvons nous permettre defaire un appel au rassemblement com-mmoratif du 20 avril pour raffirmerles valeurs pour lesquelles nous avonslutt. Il est vrai quactiver en politiquedans un espace totalement verrouillnest pas chose aise.

    Aujourdhui, les hommes deconviction sont plus que jamais utiles la sauvegarde du pays afin dimpulser

    le changement salutaire pour linstau-ration de la deuxime Rpublique dansnotre chre patrie. H. O.

    SAD KHELIL. Figure de lopposition dmocratique

    Le moment est venu daller

    vers une transition dmocratique

    DNORMES DFICITSDE GOUVERNANCEONT COMPLTEMENTGANGREN LE PAYSLIVR UNE FAUNEPRDATRICEQUI ACOLONIS DESESPACES POLITIQUESET CONOMIQUES.

    PHOTO:

    D.

    R.

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    El Wat an- Mardi 15 avril 2014 - 5

    ASSASSINAT DUJEUNE AKRAM

    Zraldasousle chocHadouche Akram Yacine a tfroidement assassin, danslaprs-midi de dimanche dernier,prs de son domicile, boulevard BenFedha, dans la ville de Zralda, parun jeune venu de Sidi Bel Abbspour assister au meeting organispar les pro-Bouteflika la Coupoledu complexe Mohamed Boudiaf.Selon le pre de la victime, Ahmed Ha-douche, Akram tait en compagnie dedeux voisins dans le quartier lorsquedeux bus remplis de jeunes ont station-n pour laisser quelques jeunes filles,qui taient leur bord, faire des achats.Selon les propos du pre, en larmes,les insultes, le langage injurieux et lecomportement indcent de ces jeunesvenus soutenir le prsident-candidata fait ragir Akram. Sous leffet de ladrogue ou de lalcool, un des jeunesdescend, le poignarde et regagne lebus. Sa tentative de fuite na pas russipuisque les jeunes du quartier ont cail-lass le bus pour larrter, en attendantlarrive des policiers. Ces derniersont conduit lauteur du crime au com-missariat.Sous le choc du coup de couteau, monfi ls a soll ici tl aide de notre voisin,propr itair e d un magasin d ali men-tati on gnrale. Avant que ce dernierne vienne son secours, il sest jetsur une voiture qui passait. Baignde sang, notre voi sin l a emmenl hpital o il a rendu l me, raconteencore le pre. Etouff par ses larmes,il dit que son fils tait un garon tran-quille, qui navait aucune orientationpolitique. Il n a j amai s votet necomptait pas le fai re ce jeudiLa rumeur vhicule par les rseauxsociaux faisant tat de la libration delaccus a engendr un vent de colreparmi la population. Des magasinsont t ferms dans la prcipitation decrainte que les vnements prennent uncours tragique. Lenterrement du jeunehomme sest droul dans une grandetristesse et sous haute surveillance.

    Asma Bersali

    Barakat, un mouvement n la veille de la campagne lectorale pour laprsidentielle, se projette dj sur loption politique pour laprs-17avril, tout en maintenant des sit-in pacifiques comme action de pression

    pour le changement de rgime. Pour ce faire, le mouvement se dit dispos travailler avec toutes les forces politiques du pays qui rejettent la violence,pour crer un consensus autour dune alternative dmocratique.Cest dans cette perspective que les animateurs du mouvement Barakatsemploient dj travailler pour finaliser leur plateforme politique. Uneplateforme dont certains axes ont t dicts, hier, lors dune confrencede presse, par la figure de proue du mouvement, Amira Bouraoui : Nousmaintenons nos actions de rue mais nous avons des propositions.Ainsirsume-t-elle quele mouvement Barakat uvre pour l instauration dunEtat de droi t avec des institutions for tes de leur lgiti mit, une j usticeindpendante, des contrepouvoirs populair es efficaces, des syndicats auto-nomes, une vi e pol it ique dmocrati que rgle par un contrat nati onal , so-cial et poli ti que qui garant isse les li berts indivi duelles et collectives ().Le mouvement Barakat uvre pour la rpar ti ti on qui tabl e des richesses travers toutes les rgions du pays. I l est pour le droit la scur it, au tra-vai l, une col e de qualitet moder ne.Bref, tout un panel de propositionspour ce mouvement qui revendique unepriode de tr ansiti on.Le mouvement Barakat compte ainsi poursuivre son com-bat, quel que soit le rsultat du scrutin prsidentiel du 17 avril.Cette lect ion est une non-sol uti on pour nous, on continuera lutter aprs

    le 17 avri l pour l instauration d une socitdes liber ts, pour la justi cesociale et l a rhabi li tat ion de la cit oyennet, a dclar Samir Belarbi, undes membres actifs du mouvement.Cest dans ce registre que lun des leaders du mouvement, le journaliste etcrivain Mustapha Benfodil, annonce un sit-in devant la Fac centrale le 16avril. On s inscri t dans l aprs-17 avril . Nous ne sommes pas presss,dit il. On conti nuera lancer des actions et des propositions. Le pou-

    voir constitue l e seul problme pour nous et la premire solut ion est sondpart,a affirm pour sa part Amira Bouraoui.Le porte-parole de Barakat, Sid Ali Filali Kouidri, a insist quant lui

    sur le caractre pacifique des actions du mouvement : Nous sommes unmouvement citoyen pacif ique et transparti san, nous n appellerons pas des actions de confrontation. Nous condamnons la vio lence.Et dajouter :Nous ne sommes ni li ti stes ni mouvement de masse, nous sommes unmouvement cit oyen pacifi que. Nous sommes une force de propositi on etd action. Nous sommes des gens pacif iques et pacif istes et nous uvronspour le dpar t du systme.Les animateurs du mouvement Barakat ont, par ailleurs, dnonc la cam-pagne de dnigrement et dinsultes dont ils font objet, affirmant quilssaisiront la justice concernant les accusations formules contre eux.Nousrejetons lensemble de ces attaques. D aill eurs, il s agit d une questionqui sera tranche par la justice , dclare Lazhari Labter.Ces attaques,notamment des mdias audi ovisuel s et pri vs, sont vi rulentes, indignes etinjusti fies. C est une questi on qui sera rgle par la justice. Nous rejetonsen bloc ces accusations,dit pour sa part un de ses amis du mouvement, quiprcise quell es sont punies par le code pnal.Parmi les personnes vises par des poursuites judiciaires, le directeur decampagne de Bouteflika, Abdelmalek Sellal, Amara Benyouns et Abdel-lah Ghlamallah ainsi que la chane de tlvision prive Numidia News,prcise Abdelghani Badi.

    A ceux qui accusent Barakat de traiter avecune main trangre, Abdel-ghani Badi, avocat et membre du mouvement, rpond :On voit bien quia lavle l inge sale de l Algri e avec un mini stre espagnol !dans uneallusion au prsident Bouteflika qui sest plaint au ministre espagnol desAffaires trangres du droulement de la campagne lectorale. AbdelghaniBadi a considr quela main de l tranger, c est l e systme en place.

    Rabah B.

    S i le prochain scruti n se droul e dans latransparence, il y aur a un deuxime tour ettant la principale force pol it ique organise, jeserai au deuxime tour.Cest l une certitudede lunique candidate la prochaine joute lec-torale. Louisa Hanoune croit en ses capacitset en celles de sa formation qui la porte pourse prsenter llection du 17 avril. Lors duneconfrence de presse anime hier au sige desa formation, Hanoune a dress un bilan de sacampagne lectorale quelle qualifie dtre unerussite.Elle a relev que tout au long de la campagne,sa formation politique navait pas recouru aux

    propos blessants et insult ants et aux di scoursrgionali stes ni appell intervent ion trangrepour crer une tr ansiti on pol iti que dans le pays,comme lavaient fai t certai ns.Sa stratgie decampagne, dit-elle, a consist en la confrontationdes ides et des programmes.Nous avons menune campagne propre avec un argumentairepoliti que inattaquable. Nous navons fait appelni aux cour tisans ni aux arr ivistes et encoremoins aux revanchards qui veulent dstabil iser

    le pays, explique la candidate la magistraturesuprme. Cette campagne, de lavis de MmeHa-noune, a permis, encore une fois, de dmontrerque la femme algrienne nest pasinfrieureet quau contraire, elle est dote dune capacitd endurance extraordi nai re,pouvant relevertous les dfis se prsentant la socit. La leaderdu Parti des travailleurs a os, dit-elle, tenir tteet a pu contourner les piges de ses dtracteurs.Elle revient, cet effet, sur les incidents qui ontentach son meeting dans la rgion de Ouargla etaccuse ouvertement

    Tahar Belabes qui sest rig, selon elle, enporte-parole pas seulement des chmeurs du

    Sud mais de toute la population de cette ville,davoir instruit des gamins pour chahuter et per-turber son meeting. Contrairement aux aut rescandidat s et leur s reprsentants, j ai tenu monmeeting et par lpendant plus d une heure, etce, en dpi t des agi tateur s envoys par TaharBelabes. Ce dernier est aux abois, cest pourcette raison qu il procde de la sorte, assneLouisa Hanoune. Daprs elle, les agissementsde Tahar Belabes, qui a des liens troits avec les

    organisations trangres et lassociation Rachad,la confortaient dans ses propos : lAlgriepour -rai t sombrer dans l anarchie et le dsordr e,fruit dun compl ot machiavli que et savam-mentprpar par des organisations voulant ladstabilisation du pays. La leader du PT na pasaussi mnag son rival dans cette course la ma-gistrature suprme. Elle accuse les partisans deBenflis davoir tent de saboterses meetingsdans les rgions de Batna et Khenchela, mais sessupporters et les cadres de son parti ont djou cecomplot.Lunique candidate llection du 17 avril acharg le candidat Benflis, qualifiant son pro-

    grammede cr eux. Interroge, par ailleurs, surles changes qui ont eu lieu entre le prsidentsortant et le ministre des Affaires trangresespagnol, MmeHanoune a dabord rappel quetoutes les rformes politiques inities par le pr-sident sortant ont chou avant de prciser : Jepense que Boutefli ka ne s est pas pl aint auprsde son hte espagnol, il a dressun constat, maisau demeurant c est maladroi t de sa part.

    Nabila Amir

    HANOUNE EST CONVAINCUE QUELLE SERA FINALISTESans la fraude, il y aura un deuxime tour

    IL REJETTE LLECTION ET DEMANDE LE DPART DU SYSTME

    Barakat rflchit un projet politique

    Meetings privs, sorties chahutes,dautres annules, faibles mobilisa-tions La campagne lectorale pour

    la prsidentielle du 17 avril, qui a pris findimanche dernier, na pas t une sincure pourles promoteurs du 4emandat au profit du prsidentAbdelaziz Bouteflika. Pensant, avant le dbut decette tourne lectorale de 21 jours, quils domi-neraient tous leurs concurrents, les reprsentantsdu prsident-candidat ont t plutt malmens.Leurs dplacements dans les diffrentes wilayasdu pays, censes tre acquises comme ils onttent de le faire croire lopinion en annonantloption du quatrime mandat, ont t effectussous haute surveillance scuritaire. Aucun dessept reprsentants du prsident sortant na osaller discourir devant les foules sans un bouclierpolicier pour le protger. Et ce fut le cas dans la

    majorit des wilayas visites par ces derniers. EnKabylie, dans les Aurs et au sud du pays, les pro-curateurs de Abdelaziz Bouteflika ont d annulerdes meetings, ou bien sy sont rendus presqueen cachette. Cest le reprsentant en chef du pr-sident-candidat, Abdelmalek Sellal, qui a subi leplus la colre des citoyens qui rejettent le statuquo impos. Dabord, ses meetingsprfabriqusen dplaant massivement les suppor ter snontpas attir les grandes foules. Ensuite, lancienPremier ministre a t contraint de faire limpassesur nombre de dplacements de crainte daffronterles populations. En plus de la wilaya de Bjaa oil a t empch de quitter laroport de la ville,Abdelmalek Sellal a dprogramm son meeting Batna, remplac par une sortie dans la valle duMzab (wilaya de Ghardaa). L aussi, il a eu droit un accueil hostile, notamment Metlili o son

    cortge a t pris partie par des jeunes lasss despromesses sans lendemain. Auparavant, il avaitd mesurer le rejet dont fait lobjet le rgime quilreprsente Ouargla, Tizi Ouzou Quant lui,Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de la Pr-sidence, a reu sa part de la rvolte des citoyens.Reu avec des pots de yaourt Oum El Bouaghi,lancien secrtaire gnral du RND, pouss ladmission, na effectu ses sorties Bjaa et TiziOuzou quaprs le dploiement dimpression-nants dispositifs scuritaires.Le duo Benyouns-Ghoul a chapp de peuau lynchage lors de ses sorties en France, alorsquil a t hu plusieurs fois dans ses meetings lintrieur du pays. Le secrtaire gnral duFLN Amar Saadani, Abdelaziz Belkhadem et lesecrtaire gnral du RND Abdelkader Bensalahse sont retrouvs, plusieurs reprises, devant des

    salles vides, malgr la mobilisation force desfonctionnaires.Et cest cette dsaffection populaire qui agace, encette fin de campagne, les partisans du 4emandat.Face cette situation qui dlgitimera, sans nuldoute, le 4emandat, ils se mettent accuser et diaboliser les adversaires. Leur client est AliBenflis. Comme loccasion des lgislatives du10 mai 2012 o le rgime mettait en garde contrel effet Pr intemps arabe, le clan du prsidentBouteflika dsigne, cette fois-ci, un ennemiintrieur qui menace la stabi li tdu pays. Cestle prsident sortant lui-mme qui, dans des misesen scne dignes des rgimes dictatoriaux, sestcharg de cette mission de propager la psychoseau sein de la socit, la veille du scrutin, pourdisqualifier celui qui menace srieusement sonrgne. Madjid Makedhi

    CAMPAGNE DES PRO-BOUTEFLIKA

    Une machine grippe

  • 5/26/2018 EL WATAN DU 15.04.2014

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    L A C T U A L I T

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    LES DROITS DES FEMMES DANS LES PROGRAMMES DES CANDIDATS

    Egalit entre hommes et femmes :

    un problme de seconde zone

    PHOTO:

    ELWATAN

    NADIA NAT ZA. Directrice du Cidef

    Les candidats font des dclarations de bonnesintentions sans grandes consquences

    Force est de constater que la question du code de la famille, source dingalit, continue tre relgue au second planen raison du conservatisme rampant qui mine la socit. Les candidats la prsidentielle ne font que reflter le conservatisme

    qui rgne au sein de notre socit.

    Propos recueillis parSalima Tlemani

    Lgalit entre femme et homme na past au centre des dbats de cette campagnelectorale. Pourquoi, selon vous ?

    Lgalit entre hommes et femmes na past au centre des dbats de cette campagnelectorale car les enjeux politiques mis enavant par les candidats ne laissent aucuneplace une proposition de programme poli-tique fonde sur cette valeur.

    Les propositions de dveloppement co-nomique, politique et autres faites par lescandidats doivent intgrer la dimension genreet tre conues pour lensemble de la socit.Or, ce nest pas le cas. Ce que nous avonsaujourdhui dans les propositions, ce sont desdclarations de bonnes intentions lgarddes femmes sans grandes consquences.

    Dans lun des programmes lu, il y a unephrase qui, elle seule, dmontre la diff icultdes candidats faire des ruptures et mme nous proposer un projet de socit moderne.Le projet accorde toute sa place la femmealgrienne, une femme de son temps, maisimprgne de ses valeurs ancestrales. Quoide mieux que de rappeler la femme la dicho-

    tomie le statut dans lequel elle est actuelle-ment, citoyenne dans lespace public, inca-pable juridique dans lespace priv (famil le).

    Comment expliquer que les questionsrelatives au code de la famille, source detoutes les ingalits, ne soient pas parmi lespriorits des candidats ?

    Je pense que les candidats prfrent surferentre le conservatisme et le modernisme, carcela reflte leur vision de la socit qui, dail-leurs, leur chappe. Ils nont aucun problme parler aisment de progrs scientif ique,industriel et autres qu aborder la questionde lmancipation des femmes. Cest certai-nement cause de llectorat conservateurquils courtisent.

    Pour que les questions des femmes soientrellement prises en charge dans les pro-grammes politiques, il faut que les candi-dats, ou ceux qui ont rdig pour eux ceprogramme, croient fermement en lgalitentre les citoyens, aient rellement envie deconstruire une socit juste, galitaire oles droits des femmes et des hommes sontrespects.

    Mais pour savoir sils sapproprient lesquestions relatives la situation de la femme,il faudrait connatre leur position par rapport

    au devenir des rgles du droit musulman quisont la source du code de la famille, rsultatde la discrimination et violence lgarddes femmes et leur position par rapport la sparation du politique et du religieux.Les femmes algriennes sont prisonniresdu dni, du refus de rflexion. Lorsquune

    rponse nous sera donne sur ces deux points,lespoir pour les femmes dtre citoyenne part entire renatra.

    Pourquoi, daprs vous, le dbat sur lesquestions dgalit est absent de la cam-pagne ?

    Parce qui l na pas t abord ni propospar les candidats comme il na pas fait lobjet

    de rencontres organises par le mouvementassociatif avec ces derniers. Du reste, lesmdias ou journalistes spcialiss sur cesquestions ne lont pas non plus dvelopp.Par ailleurs, dautres priorits politiquesont merg, ce qui a permis aux candidatsdesquiver la rfrence cette valeur qui faitpeur, sur cette valeur quon a du mal com-prendre, sur cette valeur que lon ne doit pasdiminuer parce que certains pensent quilsvont perdre leurs droits. La question leurposer est : sont-ils capables de nous propo-ser une dconstruction du droit musulman,source dingalit, dont les rgles, la limite

    de larchasme, sont contenues dans le codede la famille ? S. T.

    Les questions relatives lgalitentre hommes et femmes sontquasiment absentes du dbat de

    la campagne lectorale. Exceptionfaite de Louisa Hanoune, qui faitde ce sujet son cheval de bataille,les cinq autres candidats mmesi certains y consacrent quelqueschapitres nont pas donn la placequil faut ce thme qui refltele projet de socit propos auxlecteurs. Ainsi, Abdelaziz Beladaffirme que la femme

    jouit desmmes statut et i mport ance quelhomme, sans discrimination au-cune.De ce fait, au besoin, ilproposed adapter et de dvelopperla lgislat ion, d intensifier l e travailafin que l a femme occupe la pl acequi est sienne dans les instit utions dela Rpubl ique et se posit ionne dansles sphres de pr ise de dcision, delui confier l a responsabili tsuivantles considrati ons de comptence etde quali ficati on exi ges par le posteou la fonction sans tenir comptedu sexe et de lui assurer l a protec-

    tion contre toute forme di njustice,d abus et de viol ence l in tri eur oul extri eur de la famill e.Cepen-dant, Abdelaziz Belad ne prcisepas les mesures quil compte mettreen place pour concrtiser son pro-gramme sur le terrain.Ali Fawzi Rebane prfre diluer lesquestions dans le chapitre consacr la famille et aux problmes sociaux,promettant toutefois des solutionspour viter toute discrimination.Le prsident-candidat AbdelazizBouteflika sengage mobil iser unsurcrot defforts et de moyens pourconsolider les acquis de la femmeet la ralisation de nouvelles avan-ces dans la protection de ses droitset sa pleine participation la viepolitique, conomique et sociale.Il prvoit une nouvelle stratgiede promotion et dinsertion de lafemme, notamment dans la sphreconomique, et le renforcement dela lgislation en matire de luttecontre les violences son gard.Le programme de Louisa Hanoune

    est le plus engag en la matire ;il prvoit carrment labolition ducode de la famille, source de toutesles ingalits et qualifi par la can-didate d obscuranti ste, de discri -minatoire et contraire l arti cle 29de la Constitut ion qui considre lesci toyens gaux devant la l oi.Ellepropose de lui substituer une loicivile garantissant lgalit entre lafemme et lhomme devant la loi enmatire de statut personnel.Comme Ali Fawzi Rebane, Moussa

    Touati aborde la question des droitsdes femmes sous langle de lafamille. En quelques phrases, ilrsume toute la problmatique dela prise en charge de la famille, lafemme au foyer et lencouragementde la femme travailleuse, ainsi quela gnralisation des coles cora-niques, des crches et du prscolaire.Par contre, le programme politique,du candidat Ali Benflis fait tatdune stratgie en faveur de la pro-motion du rle de la femme dans ledveloppement national, mais en ce

    qui concerne le code de la famille, ilprfre engager une rflexion. Il pro-met de mettre en place un dispositiflgal et institutionnel de protectionde la femme contre toute formede violence, de sensibiliser, pr-venir, dissuader et sanctionner despratiques devenues courantes dansnotre socit comme les diversesformes de harclement et la violenceconjugale ou domestique, tout enassurant une meilleure protection,un accompagnement et une prise encharge adquate des victimes de cesviolences. Il propose aussi de consa-crer lgalit des chances et lgalitde genre dans les assembles lueset les hautes fonctions travers lapromotion par les comptences et derduire les discriminations lgarddes femmes, de leur garantir unemeilleure intgration sociocono-mique, notamment par laccs auxsources de financement et linves-tissement sous toutes ses formes,du microcrdit aux investissementsconomiques importants, de crer

    les conditions pour promouvoir etsoutenir les mtiers et activits co-nomiques fminines, en particulierdans le secteur informel et en milieurural, et leur assurer, dans ce cadre,une meilleure protection sociale etun accompagnement efficient ensituation de dtresse. Il envisage defavoriser lintgration des associa-tions de la socit civile uvrantdans les domaines de la promotionet de la protection de la femme,de la mre et de lenfant lactionpublique.Force est de constater que la ques-tion du code de la famille, sourcedingalit, continue tre relgueau second plan en raison du conser-vatisme rampant qui mine la socit.Except Louisa Hanoune qui veutabolir ce texte ingalitaire, les autrescandidats restent encore attachs cette logique qui veut maintenirlingalit en droit la citoyennet.En fait, ils ne font que reflter leconservatisme qui rgne au sein denotre socit. Salima Tlemani

    Juriste et directrice du Centre dinformation et dtude sur lesdroits des enfants et des femmes (Cidef), Nadia Nat Za affirmeque les candidats prfrent surfer entre le conservatisme et le

    modernisme. Pour que les questions des femmes soientrellement prises en charge dans les programmes politiques,il faut droit que les candidats croient fermement en lgalitentre les citoyens, aient rellement envie de construire une

    socit juste, galitaire, o les droits des femmeset des hommes sont respects.

    Nadia Nat Za, directrice du Cidef

  • 5/26/2018 EL WATAN DU 15.04.2014

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    L A C T U A L I T

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    LA ZONE RURALE DE AN TMOUCHENT LHEURE DE LA PRSIDENTIELLE

    Tebriha lectorale

    An Lalam la mal-aimeUne semaine aprs le lancement de la campagne lectorale, An Lalam sest vue offrir un quota dune centaine de logements rurauxNy a-t-il pas cause effet entre lchance du 17 avril et ce cadeau espr depuis plus dune dcennie par une population qui en avaitfait une priorit, avant mme le travail ? Vire dans ce village juch dans lisolement sur une haute colline, lore des monts Seba Chioukh

    qui font frontire entre les wilayas de An Tmouchent et Tlemcen.

    A la nouvelle ville Ali Mendjeli, les proccupations des habitants sont ailleurs Le premier souci demeure cette ambiancedltre o les stigmates de la guerre des clans entre jeunes de Fedj Er Rih et de Oued El Had sont vivaces.

    Alentre de ce que lon peut quali-fier de labyrinthe urbanistique, ungrand cantonnement bleu annonce lacouleur ! Cest le QG de la sret dela nouvelle ville Ali Mendjeli. Dem-ble, daucuns pourraient penser quela scurit y rgne en matre. Maispasse cette forteresse, lundergroundest visiblement moins surveill, a-t-on constat en ce dernier week-endensoleill de campagne.Une profonde tension, notammentdans les units de voisinage (UV)

    jouxtant la sinistre et clbre UV 14,est palpable, contraignant les habi-tants limiter leurs sorties de peur dese retrouver pris partie par une desbandes rivales, annihilant, de ce fait,toute pense relative llection du17 avril. Dailleurs, ce nest peut-trepas par hasard quen pleine cam-pagne lectorale, la sret de wilaya

    de Constantine, par le biais de sonpremier responsable, a annonc lacration prochaine de trois nouvellesstructures destines la scurisationde la nouvelle ville Ali Mendjeli.Pour les habitants de cette mga-cittentaculaire, le maillage scuritairedemeure une proccupation majeureet cette annonce constitue sans nuldoute un signal fort en directiondes pensionnaires de Ali Mendjeli,soumis au diktat des gangs dont lesrcents accrochages ont gnr unclimat de terreur et dinscurit.Comment parler, ds lors, de scrutindans une ambiance dltre o lesstigmates de la guerre des clans entre

    jeunes de Fedj Er Rih et de OuedEl Had sont vivaces ? La ville aux20 UV aura-t-elle le cur au vote ? Amoins dune semaine du scrutin, lesproccupations des habitants sont, il

    est vrai, ailleurs. Mme laffichagesauvage et offensif entrepris par lanbuleuse des pro-Bouteflika est loindintresser les Mendjelis, blasspar le dluge de portraits du can-didat absent squattant panneaux designalisation, immeubles, locaux etarbres, clochardisant davantage cettecit-bton.

    UN DLUGE DE PORTRAITSDU CANDIDAT ABSENTDaprs une source proche de la com-mune dEl Khroub, tutrice lgalede Ali Mendjeli,les responsabl es dela campagne de Bouteflika ont paydes gens pour inonder l a vill e daf-fi ches. Il y en a par tout, mme sur lespanneaux de signalisation et publi-citair es. Nous avons dail leurs saisila Cwisel ce sujet. Aprs le vote,cest bien sr la municipali tdEl

    Khroub qui aura pour tche de toutenlever malgrdes moyens insuff i-sants, surtout que l a nouvelle vil le estimmense. Normal ement la communede Constantine devrait apporter sacontr ibut ion.Ce qui nous amne voquer le pro-blme du statut de la nouvelle villeAli Mendjeli qui reste toujours pos.Erige sur les terres dEl Khroub,cette nouvelle ville accueille, depuisplusieurs annes, les innombrablesrelogs de la commune de Constan-tine. Des habitants qui peroivent ceconglomrat de bton, perte de vue,comme une cit-dortoir o le manquedinfrastructures de base a largementcontribu lmergence de bandesde jeunes dsuvrs qui ont littrale-ment pris en otages certaines UV.Evoquer, de ce fait, une lectionreste on ne peut plus antinomique

    dans une cit proccupe, pour lemoment, par linscurit ambiante.Nous craignons de sor ti r de cheznous, la nui t nous tremblons de peurparce que lors de leurs bagarres,les bandes de jeunes jettent toutessortes de projecti les l intri eur desdemeures. Avant la visite du wali (le3 avril dernier, ndlr),je n ai pas tau travail pendant plusieurs jours.Nous vivons dans un climat de ter-reur, c est hor r ibl e. Je prfre de loinle gourbi que j occupais avant, nousnous y sentions en scur it, al orsque lnous nous retrouvons pri s aupige de jeunes dlinquants sans foini lo i,nous a confi une rsidente delUV 14. Si tout va bi en le j our duvote, j ira i peut-tre au marchRitadjfai re du lche-vi tr ines,lche-t-elle,sans voquer toutefois son intentiondaller voter. Lydia Rahmani

    NOUVELLE VILLE ALI MENDJELI (CONSTANTINE)

    Linscurit plombe la prsidentielle

    A20 km du chef-lieu de wilaya et mi-chemin de An Tolba, son chef-lieu decommune, lentre de An Lalam seprsente aprs une monte de 2 km en quittant,par une bifurcation, la RN35. Un pt de mai-sons agglutines autour dune petite mosquepeinte en vert apparat en premier ; 100 mtresplus loin, en suivant la route tournant droite,le pt se positionne gauche dune rue princi-pale qui structure le village.Sur la gauche sont aligns une dizaine de lo-

    caux commerciaux de 16 m2

    chacun, tous dunprogramme prsidentiel dont lincongruit ledispute laberration, plants quils sont sousle mme moule quen ville. Certains locaux,faute de financement de leurs bnficiairespar lun des dispositifs daide lemploi des

    jeunes, sont ferms. Le local qui fait office decaf, exigut oblige, a ses trois tables en plas-tique disposes dehors. Sil pleut, pas moyende se mettre labri.Quatre cinq affiches du candidat Bouteflikasont colles, non sur un site prvu cet effet,mais en hauteur, sur la devanture des locaux.Cest le seul indice de la campagne lectoraleen cours. Ici, la propagande politique cestdabord et surtout le travail de proximit.Lorsquon rappelle nos interlocuteursqulectoralement, An Lalam reprsente bienpeu 900 lecteurs inscrits sur 1200 habitants lun deux ragit vivement : Il faut croi re

    que ces voix ont fi nalement commencparcompter pour qu on se rappell e de nous !Car An Lalam, tout le monde vote. Un autre denos vis--vis, qui supervise habituellement lecentre des lections, certif ie : On ne sait pas,chez nous, ce quest labstention. Pour untroisime intervenant, Bekkouche Lakhdar, ilnest pas question de gter son plaisir en se tri-turant lesprit pour savoir si lautorit cherche acheter les voix des habitants : La fois ol autori tstai t rappelde notre existence,c est en dcembre 1999 , par ce que notre douara tlpi centr e du sisme qui avait si ni str

    la wi laya. Il avai t alo rs bnfi ci, pour sareconstruction, de 70 logements ruraux dontmalheureusement seuls 34 ont tral iss entotali ten 2003, al ors que le reste demeure ce jour ltat de gourbis, sans lectr ic itniassainissement.

    PROPAGANDE POLITIQUELakhdar, qui se bat bec et ongles depuis desannes pour son village, prside lassociationde quartier Essalam. En fait, cest lassociation

    du douar : Mais que fai re, l a rglementati onne reconnat que l associati on de quart ier,comme si An Lalam tait un quar ti er i ncl usdans l aggl omrat ion du chef-l ieu de com-mune !Lorsquon relve que le hameaudavant 1999 a tout de mme tripl de super-ficie, nos interlocuteurs rappellent que parceque lagglomration avait t raye de la carte,il a fallu la reconstruire :Nous en avons pro-fi tpour agrandir l espace vital et rduire leniveau d entassement dans nos haouchs. Nousl avons fait avec de maigr es aides publiques,des aides la reconstructi on, curi eusementar rtes hauteur de 200 000 DA al orsquen vil le, le montant accordatteignait300 000 DA.Avec le nouveau quota de logements 126 levillage respire. Il sest empress de construire,le lendemain mme du traage des parcellespar les services techniques de lAPC. La majo-

    rit des bnficiaires na mme pas attenduune dcision officielle daffectation indivi-duelle ni le versement de la subvention de laCNL : Nous ici , on ne sest jamais plaint duchmage, mais du manque de logements. Onvit ltroit chez nous. La famil le nuclai re,on ne sait pas ce que cest. Le vill age perdchaque anne une par tie de ses enfants. I lssont plus nombreux ailleurs qui ci. La terre nefourni t pas assez de travai l. La solidar ittra-dit ionnell e supple au reste, chacune des 250fami ll es compte un ou deux de ses membres quisont mil itai res ou fonctionna ires et font vivre

    les aut res. On vit plutt en communaut, d ole fai t que la consigne de vote passe, ici .AnLalam, selon dautres interlocuteurs, se plat croire que si elle reconnat depuis quelquetemps un meilleur sort, cest parce que lAPC majorit RND de An Tolba est tombe auxdernires municipales. On oublie que le Pre-mier ministre est pass An Tmouchent, ily a trois mois, avec dans sa hotte de pre Nol,comme il stait dfini lui-mme, une cagnottede 23 milliards de dinars dont une bonne part

    rserve au volet habitat. Non, on tient plutt la version du changement de majorit lAPC,celle-ci ayant entran la chute du dlgucommunal impos An Lalam par An Tolbadurant trois mandats.C est pour tant un enfant du douar, mai s quitai t lu chaque fois avec l e surpl us des voixgagnes par le RND, li ste unique obl ige, AnTolba, al or s qu An Lalam, i l tait dsavouchaque scrutin.On monte au pinacle le nouveau dlgu com-munal FLN car, An Lalam, on ne connatdautre sigle partisan que celui-ci et celui duRND : Nous attendons beaucoup de notredlgu. Que va-t-i l pouvoi r fai re alors queseul ement 70 lots de 99 m2 ont ttracs ? Ova-t-il trouver l espace pour les 126 qui lui onttconcds par le maire ? Que va-t- i l fa irepour sati sfaire le reste des 304 demandes qu ila enregistres ?

    Sollicit sur ces interrogations, ldile indiquequil dispose dun espace pouvant accueillir39 lots, un terrain qui pour lheure est inondpar les eaux uses. Il espre trouver une oreilleattentive auprs du conseil municipal pourfinancer lloignement du rejet des gouts.Mais que faire pour le reste comme pour lesprogrammes venir sil y en a ? Faut-il prendresur les terres agricoles ? Cest la seule alter-native envisageable, rpond-il. Pourquoi nepas construire en hauteur ?Mais le logementrural est individuel !En dfinitive, la solutionimpose est un problme parce que, lui a-t-on

    assur, ici, il nest pas question dautres typesde logement peu consommateurs despace.Pour sa part, ldile est proccup par un autresouci, celui dune autre solution qui, sur ladure, sest transforme en problme. En effet,le village avait bnfici dun centre de soins la faveur du sisme de 1999. Bti en structurelgre, il a dpass sa dure de vie mais, sur-tout, contient de lamiante. On veut lui faireadmettre que tant que les fibres damiante necommencent pas seffilocher, il ny a aucun

    problme pour la sant !En le quittant, voyant dbouler un microbusde transport, un de nos accompagnateursragit avant que nous formulions une re-marque :Regardez-le, i l est vide. Vendredi etsamedi, il n y a pas de transport public. I l n ya que deux navettes les jours ouvrabl es. Pour-quoi les bus de l a l igne Tmouchent-Tlemcensa rrtent- il s tous les vil lages et pas dans lentre ? Ne sommes-nous pas, nous aussi, desAlgri ens ? Pour tant , on ne demande pas queles bus grimpent jusque chez nous, mais qu il sfassent juste un ar rt l embranchement. Pourles 2 km restants, c est notre problme, l essen-tiel tant qu on pui sse parti r et revenir quandon veut.Un autre villageois explique que le dsen-clavement du douar ne sera vritablementeffectif que si les wilayas de Tlemcen et deAn Tmouchent sengagent dans un dve-

    loppement complmentaire du rseau routier :Savez-vous que An Lalam n est qu 7 kmau sud-ouest du chef-l ieu de commune, SebaChioukh ? Ne peut-on reli er les deux agglo-mrat ions par une route, ce qui aurait desretombes au pl an socioconomique consi d-rabl es pour leur dsenclavement ? Les 17 000habi tants de Seba Chi oukh ont prsentcettedemande leur wal i et nous nos autor its,mais il n y a eu personne pour entendre.Faut-il attendre dautres prsidentielles pour quetoutes les An Lalam dAlgrie soient moinsmal-aimes ? Mohamed Kali

  • 5/26/2018 EL WATAN DU 15.04.2014

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    L A C T U A L I T

    El Wat an- Mardi 15 avril 2014 -8

    LA PRSIDENTIELLE VUE PAR LA PRESSE TRANGRE

    Sant alatoire de Bouteflika

    et incertitudes

    France et Artedonnent voirune Algrie vraieet authentique

    LAlgrie naura gure t prsente sur leschanes de tlvision franaises la veille dellection prsidentielle du 17 avril. Seules

    exceptions, France 5, chane publique, et Arte,canal franco-allemand. Arte prsentera ce soir 22h30 (heure algrienne) un documentaire remar-quable : Paroles d Algri e,de Bruno Ulmer. Deson ct, France 5 a rediffus, le 13 avril, dans Lacase du sicle le premier volet (lre autoritaire1962-1988) du diptyqueLAlgrie lpreuve dupouvoir (1962-2012), sign de Herv Bourgeset Jrme Sesquin, dj prsent en septembre/octobre derniers. Ce premier volet sera nouveau lantenne sur France 5 le vendredi 2 mai 23h45(heure algrienne) tandis que le second, Lre destemptes (1988-2012), sera visible le dimanche20 avril 21h25 (heure algrienne) et rediffus levendredi 9 mai 23h45. Lintrt rapprocher cesdeux programmes rside dans leur complmen-tarit. En effet, autant le film dHerv Bourgesexplore le versant purement politique dun demi-sicle, autant le second nous plonge au cur duneAlgrie populaire o les sans-voix ont droit uneparole vraie, authentique, qui claire la situationsociale faite aux Algriens lors des quinze der-nires annes. LAlgrie l preuve du pouvoi rest un documentaire rare de par sa dimensionhistorique et patrimoniale, qui met en perspec-tive les luttes et les fractures qui ont caractrisle pouvoir algrien, sans en ngliger les enjeux.Il sappuie sur un travail fouill et approfondiquant au choix des archives et des protagonistesqui sont questionns sans tabou ni langue de bois.Des Accords dEvian au printemps arabe, undemi-sicle dhistoire politique est mis en lumire.

    Tenants du pouvoir, opposants, reprsentants dela vie citoyenne donnent lire une mosaquecomplexe qui autorise in fine le tlspectateur se documenter de manire srieuse tout en seforgeant une opinion proche de la ralit des faits.

    Paroles d Algri erevt galement un intrt par-ticulier par langle choisi par le ralisateur BrunoUlmer. Ce dernier dbarque une premire fois enAlgrie avec son co-auteur, Jean-Pierre Srni,

    journaliste auMonde Diplomatique, avec lambi-tion de raliser un grand filmalgrien qui dresse-rait un bilan de lAlgrie daujourdhui. Mais cestsans compter avec le regard sourcilleux des auto-rits algriennes qui ne lui accorderont pas lauto-risation dentre en Algrie. Quimporte, munidune petite camra et dun visa touristique, BrunoUlmer revient quelque temps aprs et sillonnele pays dest en ouest, du sud au nord, dAlger Ouargla, dOran Tizi Ouzou en passant par Bli-da. En bout de course, le filmdune heure pouseles contours dun road-movie qui plonge au curdune Algrie profonde travers des tmoignagesdun gardien de parking, dune journaliste, dunvendeur, dun islamiste soft, du chanteur de De-mocratoz, entre autres, et donne voir une Algrie,

    certes dsenchante et meurtrie, mais lucide surltat dimmobilisme du pays, malgr les milliersdmeutes qui lont marque. On est frapp par unephrase rcurrente chez les protagonistes interro-gs :On at tend. Et pourtant, cette rsignationne trouve pas dcho chez les blogueurs et legroupe Democratoz qui rpte lenvi dans unde ses titresMazel ! Mazel !(Ce nest pas fini)Acceptons-en laugure ! Mouloud Mimoun

    LES DEUX QUOTIDIENS DNONCENT UNE ATTEINTE LA LIBERT DEXPRESSION

    LANEP prive Djazar NewsetAlgrie Newsde publicit

    COUVERTURE DE LLECTION PRSIDENTIELLE

    Les chanes prives interditesdaccs aux bureaux de vote

    Les hommes daffaires graissent les roues de la campagne de Bouteflika.Bien que quelquepeu malheureux, le calembour du site dinformation Gulf Timesrsume ltat desprit dunepartie de la presse internationale en cette veille dlection prsidentielle, car le grand thme

    commun des diffrents articles consacrs cet vnement est labsence : celle duprsident-candidat Bouteflika.

    L Agence nationale ddition et de publicit(ANEP) a pris une dcision inattendue len-contre des deux quotidiensDjazar News etAlgrie

    News. Une journe aprs la n de la campagnelectorale, la plus houleuse quait connue lAlgrieindpendante, le pouvoir panique et passe brutale-ment laction pour touffer toute voix discordantequi ne chante pas les louanges dun quatrimemandat au prot dun prsident impotent. Unedcision politique dune extrme gravit vient dtre

    prise par les hautes autorits du pays lencontre

    des deux journauxDjazar News et Algrie News.Ladministration de lANEP a reu des directivesdinterdire la publicit tatique aux deux organes de

    presse qui semblent dranger les tenants du chaos,indique un communiqu rendu public hier. Lesdeux mdias dnoncent une mesure prise sansraison tangible ni motif apparent. En sus, les deux

    journaux nont t destinataires daucune noti-cation pralable. Ce procd digne des pratiquesstaliniennes vise ltouffement nancier des deuxquotidiens et renseigne, on ne peut mieux, sur les

    restrictions la libert dexpression et sur les visesinavoues de museler la presse indpendante et leslignes ditoriales qui ne partagent pas le discours

    du quatrime mandat, est-il ajout. DjazarNewset Algrie News observent que cela dnotegalement le climat dltre dans lequel volue la

    presse, contrairement au discours offi ciel et sesallgations sagissant de lpanouissement et dudveloppement des mdias et de la presse crite.En ralit, le pouvoir en place veut un scrutin cen-sitaire pour soffrir un quatrime mandat sur un

    plateau dargent, en labsence de tmoins gnants quipourraient dmasquer les manuvres machiav-liques. Les deux quotidiens, appartenant Hmida

    Ayachi, condamnent nergiquement une disposi-tion tyrannique qui vise mettre aux pas un autreson de cloche que celui que prnent les partisansdu quatrime mandat.Par consquent, un appelest lanc pour interpeller toutes les forces vives etdmocratiques de la nation agir et se mobilisercontre la fermeture des derniers espaces de libertchrement acquis aprs des annes de lutte. M. B.

    Les chanes de tlvision prives sont inter-dites de couvrir le droulement du scrutin l intrieur des bureaux de vote, contrairementaux journalistes accrdits de la presse crite etlectronique. Cette interdiction a t explicite parMohamed Talbi, directeur des liberts gnrales etdes affaires juridiques au ministre de lIntrieuret des Collectivits locales, dans son intervention,avant-hier, lors de la runion organise par leministre des Affaires trangres avec les obser-vateurs internationaux. De lacensure, estiment

    des responsables de chanes prives qui nont pasmanqu de relever le caractre flou de cette d-cision. Selon M. Kadi, rdacteur en chef Echou-rouk TV,l interdicti on a tsigni fie lors de l arunion avec les observateurs internat ionaux,mai s en aucun cas el le ne nous a tadressede manire offi ciell e. M. Kadi ne cache pas sontonnement et celui des responsables de ce mdiaqui ont t invits, au mme titre que tous les

    autres mdias nationaux, fournir la liste des jour-nalistes et cadreurs accrditer pour la couverturede llection.Nous ne comprenons pas l atti tudedu mi nistre de l Intri eur, dclare M. Kadi. Lesresponsables dEchourouk TV ont entrepris desdmarches auprs du ministre de la Communica-tion pour connatre la raison de ce refus etnousn avons pas encore obtenu de rponse,prciseM. Kadi. La mme contrainte est souleve par lachane KBC TV, du groupeEl Khabar. L accsaux bureaux de vote a tinterdi t aux chanes

    pr ives sans que l es raisons ne soient expl iques,dnonce Madani Amer, directeur gnral de KBC.Selon le reprsentant du ministre de lIntrieur,cette i nterdi cti on est justifie par le souci viterd entraver le droulement de l oprati on, unargument qui serait valablesi l sagi ssait de lacouverture du vote dans des bureaux spcifi ques,expliquent les responsables des chanes prives in-terrogs. Cette dispositionrelve de l a censure,

    commentent les responsables des deux chanesprcites. Cest la premire lection quauraientpu couvrir les chanes prives frachement creset la position du ministre de lIntrieurest entrain de gcher les efforts pour fournir un travailde service publ ic de qual it.On prive les mdias de leur droi t d accs l information et l e citoyen une information dequal it, fournie par des professionnels. C est unecontrainte pour ce type d organes de presse,d-nonce Madani Amer. Reste savoir si les chanes

    publiques seront autorises faire des reportages lintrieur des bureaux de vote. Nous navonspu obtenir dinformation auprs du ministre dela Communication. Cette question de mmeque celle relative laccrditation des organesde presse trangers na pu tre dtaille avecce dpartement charg dorganiser le travail desmdias et dont les responsables nont pas voulusexprimer. Fatima Arab

    La fte de Bouteflika sansBouteflika, titre lhebdoma-daire franaisLe Point. C estl homme invi sible de la prsiden-ti ell e algrienne, peut-on liredans un autre article de la mmepublication.Malade depuis plus de dix ans,Abdel aziz Bouteflika n est pas ap-par u en publi c en Algri e depuis2012. Lanne sui vante, il a tvic-

    time d un ar rt cardiovasculair equi l a tenu hospitalis80 jour sdurant l hpit al Val-de-Grce, Pari s. En dpi t de son incapaci tmani feste teni r les rnes du pays,le prsident sor tant a souhai t rpondre l appel du peupl e ense portant candi dat fin fvr ier,est-il rappel un peu plus loin.Etdfaut dtre prsent sur le ter-rain, l e chef de l Etat est apparu trois repri ses durant l a campagne la tlvision d Etat, affai sssur son sige et l a voix tei nte,accueil lant de hauts responsablesoccidentaux, poursuit Le Point.Mme saprsencephysique neconvainc pas. Des i mages d unvieil homme frle, qui insiste qui l

    est apte gouverner, ne ferontpas grand-chose pour persuaderles lecteurs al griens que Abde-laziz Bouteflika est le prsidentqui les mnera vers un aveni rdmocrat ique, estime-t-on dansune analyse publie par la publi-cation panarabeAsharq Al Awsat.Mais au-del de cette candida-ture par procuration et de limagepeu rassurantedonne par le

    prsident sortant, pour nombrede mdias internationaux, lautregrand absent de cette lection restele suspense quant son issue.Il ya peu de doute quant la victoi rede Bouteflika, et ce, mme s ilpeut peine parler ou marcheret que quelquun d autre animesa place sa campagne traversle pays car il en est incapable,crit lhebdomadaire gyptien AlAhram. La plupar t des Algriensvoient le 4emandat du prsidenten exerci ce comme une conclusioninluctable, rapporte le journalamricainNew York Times.Ce pays est tell ement souscontrle qu il est prati quement leseul de la rgion o le Pri ntemps

    arabe na pas pris. Pourtant, larlect ion de Bouteflika, qui paratinvitable, ai nsi que son i nsistancese reprsenter une nouvelle fois,et ce, en dpit de sa f ragi le appa-rence, a exacerbl exasprat ionpopulai re. De mme, cela a rvldes signes inhabituels de divi-sion au sein de lli te dir igeanteet pr ovoquun lan improbabl ede solidari tparmi les parti s de

    l opposit ion, lacs et islami stes,qui se sont unis dans un appel auboycot t,est-il rsum dans leNewYork Times. LAlgri e pour ra- t-elle chapper son passtortueuxet violent ?sinterroge quant lui le Boston Globe. C est unpays quelque peu traumat isquise reconstru it. Les pronosti cs sontque Bouteflika, qui prend de l geet malgrsa maladi e, sera rlucote que cote pour un 4eman-dat,ajoute-t-on.

    ACCUSATIONS DUNE RAREVIOLENCE ET STABILITCette stabilit ainsi que les risquesqui psent sur elle semblent treau centre des interrogations de

    nombreux mdias.Les questionsquant la santde Bouteflika et lastabi li tde l Algri e sont cent ral espour les gouvernements occiden-taux, qui voient en ce pays nord-afri cain un partenaire dans la lutt econtre le terrori sme et un fournis-seur stable de gaz pour l Europe,est-il affirm dans la publicationougandaiseNew Vision.Dailleurs, de nombreux mdias

    ont repris les dpches dagencesfaisant tat des dclarations duprsident-candidat. La campagneprsidentielle algrienne sachvesur des accusations de terro-risme, titre ainsi le franais Lib-ration, et mme d une rare vio-lence,juge 20minutes.fr.Les propos de Bouteflika ont don-n aux Algriens laconfirmat ionde l atmosphre trs tendue etdu climat de violence dans les-quels sachve cette campagne,estime le franais Le Monde.Etsi l explication de ces charges l encont re du candi dat Benflis estque le l ivre n est peut-tre pascelui que l on croi t ?, sinterrogeLe Point. Ghania L assal

  • 5/26/2018 EL WATAN DU 15.04.2014

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    El Wat an- Mardi 15 avril 2014 -9

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    CONSTATS DU FEMISE PROPOS DE LCONOMIE ALGRIENNE

    Rente : une redistribution

    injuste et ingale

    AIR ALGRIE

    Ouverture dune desserte vers Lisbonne

    APPROVISIONNEMENTEN GAZ

    LIran fait delil lEurope

    LIran semble bien dcid tirer profit

    du contexte de crise en Ukraine poursoffrir une place de choix sur le marchmondial du gaz, au moment o lEuropenourrit les pires angoisses pour sa scu-rit nergtique. De fait, en dpit de sesdmls avec lOccident sur le dossier dunuclaire, mais aussi de ses relations pri-vilgies avec la Russie, lIran, linversede lAlgrie, nhsite pas faire de lilau vieux continent, en lui proposant sesservices en tant que fournisseur gazierfiable, sr et de long terme. LIran peuttre un fournisseur fiable, sr et de longterme en gaz naturel pour lEurope, aainsi fait valoir le ministre iranien de lIn-dustrie, Mohammad Reza Nematzadeh,dans un entretien publi hier en Allemagneet repris par lAFP. A lavenir, nous vou-lons jouer un rle important sur le marchmondial du gaz, a dclar le ministre ira-

    nien au quotidien allemand Handelsblatt,tout en se gardant, trs diplomatiquement,de titiller lalli russe. Nous ne voulonspas faire de concurrence la Russie, a-t-il soutenu en ce sens, avant dajouter queson pays cherche surtout prendre part la satisfaction des besoins de lEurope engaz, qui sont, selon lui, de plus en plusimportants. Nous avons les rservesnergtiques et nous avons les plans pourune telle coopration, a-t-il encore lanc ladresse des Europens, qui craignentactuellement davoir, nouveau, faireles frais de leur forte dpendance nerg-tique envers la Russie, comme cela sestpass en 2006 et 2009, lorsque les Russes,en litige avec lUkraine, avaient dcidde fermer leurs vannes. Depuis le dbutde la crise en Ukraine, les craintes surlapprovisionnement en gaz nont cess,

    do lattitude hsitante de lEurope prendre des sanctions plus svres contreMoscou. Dans une rcente dclaration,reprise par lAFP, le ministre allemandde lEconomie, Sigmar Gabriel, na pashsit souligner quil ny a actuellementpas dalternative raisonnable au gaz enprovenance de Russie pour lapprovision-nement nergtique de lEurope. Beau-coup font comme sil y avait nombredalternatives au gaz en provenance dela Russie, mais ce nest pas le cas, a-t-ilaffirm. En cas de conflit avec la Russie,faut-i l souligner, bon nombre de payseuropens risquent de se voir confronts de graves ruptures dapprovisionnement.Le gaz russe reprsente, en effet, 17% dela consommation franaise, tandis quelAllemagne importe, elle, quelque 35%de son gaz naturel de Russie. Dautres

    pays dEurope de lEst en dpendent, pourleur part, parfois jusqu 100%. Les v-nements en Ukraine, a dclar rcemmentla chancelire allemande, Angela Merkel,vont conduire une nouvelle manirede voir la politique nergtique enEurope. LIran affiche dj son ambitiondy grignoter quelques nouvelles parts demarch. Akli Rezouali

    La compagnie nationale Air Algrie a inaugur offi-ciellement hier sa nouvelle desserte vers Lisbonne, la

    capitale portugaise, au dpart dAlger. Le vol inaugural

    entre les deux capitales intervient dans le cadre dunprogramme qui comprend aussi un second vol effectu tousles jeudis afin de faciliter les changes avec le Portugal, afait savoir le PDG dAir Algrie, Mohamed Salah Boultif,cit par lAPS. Cette destination a une importance pour AirAlgrie, a ajout ce responsable, car le Portugal est prochedes pays du nord de la Mditerrane comme il constitue, ses yeux, un hub vers lAfrique lusophone. Prsent la c-

    rmonie, Amar Ghoul, ministre des Transports, a annoncque lAlgrie compte renforcer ce vol par dautres desti-nations vers le nord du Portugal. Le ministre prendra en

    charge convenablement les accords arien et maritime ainsique laccord sur le transport terrestre avec le Portugal,pour encourager le tourisme et les relations daffaires, apromis le ministre algrien. Pour sa part, le ministre portu-gais de lEconomie, Antonio Pirea de Lima, a confi quilsattend ce que ce premier vol contribue lessor deschanges entre les deux pays. Air Algrie propose le billet raison de 19 900 DA. R. E.

    L excs de liquidits enregistr au sein dela sphre bancaire algrienne ces derniresannes est en nette diminution et pourrait dis-paratre compltement vers la fin du premiersemestre 2014. Cest ce qua a affirm hier ledlgu gnral de lABEF, Abderrezak Trabelsi,dans une dclaration lAPS. Le reprsentantde lAssociation professionnelle des banques ettablissements financiers (ABEF) a assur quil

    ny a aucun excs de liquidits sur le marchmontaire, prcisant que ce phnomne relevaitdune situation tout fait normale et cyclique ausein de toute sphre bancaire. Lexcs de liquiditssexplique, selon M. Trabelsi, par la baisse de lademande de financement publique, mais avec lesprojets dinvestissement publics engags ces der-nires annes, cet excs a baiss significativement,surtout que lautorit de rgulation montairevise, en parallle, le rduire. Les liquidits ban-

    caires, restes stables au premier trimestre 2013,se sont contractes au second trimestre 2542,49milliards de dinars fin juin 2013 contre 2865,94milliards fin mars 2013 et 2876,26 milliards fin dcembre 2012. Elle se sont lgrement am-liores au troisime et quatrime trimestre 2013pour stablir 2692,99 milliards de dinars findcembre 2013.Selon lABEF, lexcs de liquidits a t rsorb de

    manire effective par les instruments de reprise deliquidits (1350 milliards de dinars), en situationde moindre recours des banques la facilit de d-pts 24 heures (479,90 milliards fin dcembre2013 contre 838,08 mil liards fin dcembre2012). Rappelons que la Banque dAlgrie aintroduit, en raison de lenvole du taux dinflationenregistre au cours de lanne 2012 (8,89%) unnouvel instrument de politique montaire, savoirla reprise de liquidits six mois un taux de

    rmunration de 1,50%. Aussi, le taux de consti-tution des rserves minimales obligatoires a trelev en mai 2013 1,2%, douze mois aprs sonrelvement de deux points de pourcentage (de 9% 11%). Ce renforcement des instruments de poli-tique montaire vise consolider lefficacit dela politique montaire dans la rsorption effectivede lexcs de liquidits sur le march montaire,avait expliqu le gouverneur de la Banque dAlg-

    rie, Mohamed Laksaci. Pour le dlgu gnralde lABEF, le niveau de la dpendance de lacti-vit bancaire de la rente ptrolire a t rduit demanire trs significative et, malgr la baisse desrevenus des hydrocarbures en 2013, laccroisse-ment des dpts bancaires lconomie na pas tsignificativement affect. Le mme responsablea par ailleurs ni lexistence de retraits massifsde liquidits auprs des banques lapproche dellection prsidentielle. L. M.

    BANQUES

    Les liquidits disparatront en

    PHOTO:D.

    R.

    Les incertitudes concernant laviabilit des quilibres co-nomiques et budgtaires sus-

    citent des doutes en interne, maisaussi au niveau de la majorit desinstitutions financires et centresde recherche conomique. Un rap-port, et certainement pas le dernierdu genre, met une nouvelle fois enavant les fragilits dune conomiebase sur des cycles budgtaires d-pendant dune seule ressource : leshydrocarbures. Faisant suite au FMIet la Banque mondiale, le Forumeuromditerranen des instituts desciences conomiques (Femise)voque lchec des rformes entre-

    prises en Algrie depuis plus dunevingtaine dannes concrtiserune conomie de march, diver-sif ie, assise sur une croissanceinclusive, rpondant aux besoinsgrandissants des jeunes en matiredemploi.Dans son rapport 2013 sur le parte-nariat euromditerranen, le Femisemet le doigt sur un fonctionnementbudgtaire bas sur une redistribu-tion non vi able long termeetsur limpact que pourraient avoir laprochaine lection sur lexcutiondu budget de lEtat. Se basant sur lalittrature en la matire, le Femisevoque la possibilit selon laquelleles politiques qui souhaitent trerlus peuvent orienter les dpensespubliques afin de manipuler llec-

    torat. Dans certains cas, il sagitdaugmenter les dpenses cou-

    rantes, plus visibles, afin damlio-rer la perception des lecteurs ; dansdautres cas, il sagit de manipulerles cycles politico-budgtaires.En tout tat de cause, le Femiserelve quen Algrie, les dpensescourantes se sont envoles ces troisdernires annes et ont pes sur lasituation budgtaire. Or, prciseencore le document, la marge demanuvre budgtaire des autoritsalgriennes est restreinte et, dece fait, il ne serait pas judicieuxd adopter une poli ti que budgtai reir responsable et opportuniste.Le Forum explique aussi que lebudget caractris par sa dpen-dance aux recettes issues de lex-

    portation des hydrocarbures et, plusgnralement, le rgime algrien

    vont tr e trs vi te conf ronts cer -tai nes diff icul ts parmi lesquell esfigurent la non-viabilitdu systmede redistri bution. Il explique ainsiquun tiers des dpenses gouverne-mentales sont ddies aux salaires,lesquels ont augment de 25% entre2009 et 2012 et reprsentent 12%du PIB.Et dajouter quune part importantedes recettes issues du ptrole sontdestines aux subventions. Si lonexclut le ptrole et le gaz, le cotslve 3,8 milliards de dollars paran, ce qui reprsente prs de 6% dubudget gouvernemental ou 2% duPIB. Le rapport indique toutefoisque cette forme de redistribution

    n est pas synonyme d une bonnein tgrati on dans le cas de l Alg-

    rie.Car le pays a un besoin urgentdun systme complet et i nstitu-tionnali sde protect ion soci ale.Le Femise voque galement lesdispositifs Ansej, CNAC et Angem,estimant que ces microcrdits nontabouti qu la cration de petitsprojets ne garantissant ni diversi-fication de lconomie ni crationdemplois.Et dajouter que ceux qui rus-sissent sont gnralement ceux quibnficient d un accs pr iv ilgiaux financements et aux contratset jouissent dun monopole ouquasi-monopole sur leur march, l etout en change de serments d al l-

    geance et de pot s-de-vin ver ss enamont.Il en est de mme concernantlemploi. Si le Femise reconnatune baisse importante du chmage,il considre que les indicateurs dumarch du travail algrien peuventrenvoyer une image de mauvaisequalit et de discrimination. Ilconsidre ainsi que le recul duchmage dans l es annes 2000 estal lde pai r avec une prpond-rance croissante du sous-emploi,du travail temporaire et du secteurinformel. 50% des emplois crsau cour s de la pri ode 2005-2010tai ent temporai res, cont re 30%dans l es annes 1990 et 0% aupa-ravant . Enfin, le Femise met enavant limportance des rseaux de

    relations sociales dans lobtentiondun emploi en Algrie. M. R.

  • 5/26/2018 EL WATAN DU 15.04.2014

    10/32

    Les commerants du marchdHussein Dey, ravag par unincendie en dbut danne,

    souffrent de lindiffrence des auto-rits locales. Six locaux en prfa-briqu, dune superficie de 9 m2chacun, ont t dtruits dans ce mar-ch, situ au n82 de la rue Tripoli.Lenqute de police na rien rvl,nous assure-t-on. Except la dcisionde remplacer les box incendis, lAPCna gure entrepris les oprationsncessaires pour linstallation dunposte transformateur et de niches indi-viduelles ni les rseaux dAEP et degaz. Les commerants, bout, ont pr-fr taler leurs marchandises lext-rieur de leurs locaux dans les alles oucarrment lextrieur de la structure,

    lun deux sest install carrment lentre du march. Le danger pourles clients est rel : le tramway passe quelques centimtres seulement dusite qui nest spar que par de simplesbarres de fer.LAPC a voulu reprendre le site ouvert la hte. Selon le prsident de lAPC,des propositions ont t faites auxcommerants pour vacuer les lieux etpermettre le ramnagement completde lespace o devaient tre installsdautres commerants de la ville.J ai p roposaux commerant sdvacuer l es lieux pour permettr e larali sati on dune structure en R+2plus adapte. Cette str uctur e devrai taccueillir de nouveaux demandeurs.J ai, sur mon bureau, plus de 1000demandes de locaux, mais il nous

    est impossibl e de les satisfaire. Lescommerants du mar chde proximit

    de la rue de Tripoli doivent travaillerdans la srni tet admet tr e qu i lssont chanceux. Jai saisi la poli ce ily a deux jours pour signaler le casd un jeune qui tal e sa marchand ise

    l extri eur de la structure, nous aindiqu dans un prcdent entretienM. Sedrati. LAPC dispose de plusieurslocaux gure exploits. Selon M.Sedrati, le projet des 100 locauxavance bien. 23 locaux ont tdistr ibus Baraki . Sonelgaz est surplace pour les raccorder au rseaulect r ique. La l iste des 49 locaux de

    Keddour Rahim est tabl ie et la l iv rai -son se fera la semaine prochaine. Nous

    all ons, par ail leurs, reprendre le mar-chdes 28 locaux du ci nma Moder neau centre dHussein Dey. Le projetest ar rtcause de la dfai l lancede l entreprise, relve-t-il. HusseinDey nest pas la seule commune quine distribue pas ses locaux. Plusieursmarchs de proximit raliss dans lacapitale ne sont pas encore livrs ou,sils le sont, ne sont pas occups parleurs bnficiaires. Il sagit surtout duprojet mort-n du Prsident. Les lo-caux usage professionnel ne sont pasachevs ou connaissent des problmes

    bureaucratiques : transfert de pro-prit, absence de rseaux, etc. Neuf

    marchs raliss par Batimetal ne sontpas rceptionns, le matre douvragena pas fait la rception provisoire pr-alable leur exploitation. Batimetal,entreprise publique laquelle a tconfie de gr gr la ralisation de17 marchs de proximit destins auxvendeurs informels Alger a achevles travaux dans des structures rpar-ties travers plusieurs communes : 2aux Nfliers (Kouba), 2 Megnouche(An Nadja), 2 Smal Yefsah, et 3au site El Djazira (Bab Ezzouar, Zerhouni Mokhtar ex-Les Bananiers,

    Mohammadia et Birtouta.Nadir Iddir

    El Wat an - Mardi 15 avril2014 - 10

    ALGER INFO

    Ravag en partie par un incendie en dbut danne, le march de proximit dHussein Dey nest pas encoretotalement occup Les commerants se plaignent de labsence de commodits : lectricit, gaz, AEP.

    ARCHIVE

    ELW

    ATAN

    La ville et son homme

    L e directeur gnral de la Ville au seindu ministre de lHabitat, KamelTouati, a rvl, il y a quelquessemaines, sur les ondes de la Chane IIIde la Radio algrienne un des motifs de lavisite en Algrie de lex-Premier ministrefranais, J ean-Marc Ayrault en dcembredernier : La vol ontde lAlgrie et laFrance de crer une agence de vi l les mdi-

    ter ranennes qui va stendr e ensui te auxpays du bassin mdi ter ranen. Le but,dit-il, est d avoi r un mme rfrent iel ettravai l ler sur les mmes normes pour mettre

    niveau et au mme standard nos vil les,cest--dire les villes algriennes et fran-aises. Ce projet, poursuit-il, concerne cequon appellele renouvell ement urbai n, travers lequel tout le tissu urbain serarevu, mais aussi les villes nouvelles. Saufque lon est en droit de nous interroger surle modle de ville du littoral algrien. Cedernier sera-t-il recadr sur le paradigmede la cit de la rive nord de la Mditerra-ne avec tous les agrgats dignes de sonstatut de ville ? Russira-t-on le challengede mettre niveau nos mdinas avec lesmgalopoles que sont