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ENVI-F-511 : Questions approfondies dʼéconomie écologique Séance 1 – 27 Mars 2009 Tom Bauler – Chaire Economie&Environnement contact : [email protected] supports de cours : http://tbauler.pbwiki.com/

ENVI-F-511 : Questions approfondies dʼéconomie …tbauler.pbworks.com/f/QA-EE_1-2008-09.pdf · externalités environnementales ... reconfiguration dʼoutils/instruments (ex. MCDA)

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ENVI-F-511 : Questions approfondies dʼéconomie écologiqueSéance 1 – 27 Mars 2009

Tom Bauler – Chaire Economie&Environnementcontact : [email protected] supports de cours : http://tbauler.pbwiki.com/

Approche par exercices •  ENVI-F-511 2 ECTS 1 ECTS exercices? •  Apprentissages : taux de mémorisation moyen en fonction de lʼactivité…

Leçon : 5%

Lecture : 10%

Audio-visuel : 20%

Démonstration : 30%

Discussion : 50%

Pratique : 75%

Enseigner : 90% Source : ntl.org

Le projet pédagogique •  Structure du cours : 5 séances de 3 heures •  Chaque séance comportera une partie <théorique> et une partie

<exercice>, p.ex. : –  <théorie> : séance comprendra une partie ʻintroduction à une problématique

ecoleconʼ + <exercice> : une étude de cas - projet – concrète développée en commun

–  <théorie> : un problème éco-environnemental, avec <exercice> exploration double ʻnéo-classique ou envi-econ vs ecoleconʼ, i.e. un débat fictif entre les deux approches

–  <théorie> : un problème éco-environnemental, avec <exercice> traduire le problème en langage CSO + définir les contour dʼune réponse ecolecon.

•  Première séance : <théorie> introduction à ecoleco + outil qui sera développé le long des séances, puis <exercice>. A dimensions variables : aujourdʼhui <théorie> plus intensive.

Evaluation •  Évaluation, en deux temps :

–  Examen oral (75%) •  soit vous présentez individuellement ou en groupe (max 2

personnes par groupe) un travail scientifique originel (p.ex. discussion dʼun article, analyse dʼun problème, critique dʼune approche ecolecon ou dʼun auteur…)

•  soit vous présentez un examen oral classique (distribution en amont dʼintitulés de <chapitres> ecolecon à présenter lors de lʼexamen + questions&réponses)

–  Évaluation par pairs de la participation / implication au cours (25%) –  Choix du mode dʼévaluation à poser lors de la dernière séance (15 Mai);

si travail, alors brève présentation des intentions (car mon aval nécessaire).

Calendrier et <exercice>

•  5 séances (attention : services horaire de Sciences pas correct) –  27 Mars 2009 10h-13h –  03 Avril 2009 10h-13h –  24 Avril 2009 10h-13h –  08 Mai 2009 10h-13h –  15 Mai 2009 10h-13h

•  toutes à lʼIGEAT Depage.

•  Exercice 2007-2008 : Valuation monétaire de services écosystémiques. •  Exercice 2008-2009 : Construction et évaluation de scénarios.

1° Introduction à lʼéconomie écologique

Labor Land

Economic Process Goods

and Services

Cultural Norms and Policy

Individual Utility/welfare

Consumption (based on fixed preferences)

Improvement Education, Training, Research Building

Investment (decisions about, taxes government spending, education, science and technology policy, etc., based on existing property rights regimes)

Property rights Private Public

GNP Manufactured capital

”Empty World" Model of the Economy Pe

rfec

t Su

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Fact

ors

source: Costanza, R., J. C. Cumberland, H. E. Daly, R. Goodland, and R. Norgaard. 1997. An Introduction to Ecological Economics. St. Lucie Press, Boca Raton, 275 pp.

Human Capital Economic Production Process

Goods and Services

Evolving Cultural Norms and Policy

Well Being (Individual and Community)

Consumption (based on changing, adapting preferences)

Education, training, research. Building Investment

(decisions about, taxes community spending, education, science and technology policy, etc., based on complex property rights regimes)

Individual Public

GNP Wastes

Common Ecological services/ amenities

having, being - having,

- being

negative impacts on all forms of capital

being, doing, relating

Restoration, Conservation Natural Capital

Manufactured Capital

having

positive impacts on human capital capacity

doing, relating Complex property rights regimes

Solar Energy

SocialCapital Li

mite

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een

Capi

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s

“Full World” Model of the Ecological Economic System

Waste heat

Institutional rules, norms, etc.

Materially closed earth system

source: Costanza, R., J. C. Cumberland, H. E. Daly, R. Goodland, and R. Norgaard. 1997. An Introduction to Ecological Economics. St. Lucie Press, Boca Raton, 275 pp.

Sémantique •  Oikos (= préfixe dans économie et écologie): grec pour ʻménageʼ •  Oikonomos: grec pour maître dʼhôtel, ou concierge •  Certains auteurs (Hayward, 1995) argumentent que lʼéconomie a perdu

le sens de ses origines et sʼest graduellement dirigée vers la chrématistique, i.e. la recherche du gain à court terme (voir déjà Aristote, Ethique à Nicomaque).

•  EcolEcon = étude et gestion concertée des ménages ʻnaturelsʼ et ʻsociétauxʼ (?), et/ou étude des interrelations entre ménages naturels et sociétaux

•  Quelle différence/pertinence par rapport à une conception plus classique de la science économique, qui se définit comme lʼétude/gestion de lʼallocation de ressources limitées (naturelles, financières, humaines…) entre des objectifs en compétition ?

Historique •  Fort accent transdisciplinaire dans EcolEcon : •  Historiquement issue de 2 workshops entre écologistes et

économistes –  1982: Wallenberg symposium, Stockholm (SE), organisé par un couple

dʼécologistes (Janssons) –  1987: Barcelona symposium (ES), organisé par Joan Martinez-Alier,

économiste et historien, spécialiste des conflits environnementaux •  Depuis une conception de lʼévolution de la Science

(économique) basée sur des changements de paradigmes (et les controverses disciplinaires) (Thomas Kuhn, 1970), vers une conception basée sur une coexistence de paradigmes scientifiques (Söderbaum, 2000).

« Ecological economics exists because a hundred years of disciplinary specialization in scientific inquiry has left us unable to understand or to manage the interactions between the human and environmental components of our world. While none would dispute the insights that disciplinary specialization has brought, many now recognize that it has also turned out to be our Achilles heel. In an interconnected evolving world, reductionist science has pushed out the envelope of knowledge in many different directions, but it has left us bereft of ideas as to how to formulate and solve problems that stem from the interactions between humans and the natural world. How is human behaviour connected to changes in hydrological, nutrient or carbon cycles? What are the feedbacks between the social and natural systems, and how do these influence the services we get from ecosystems? Ecological economics as a field attempts to answer questions such as these. »

Définition de EcolEcon

« Our common identity rests, as you know, in our view of the economy as a system that cannot be understood by itself because it is embedded in wider social and physical systems. »

source : ecoeco.org (12/02/2008)

Problématisation initiale •  Reconnaissance des limites de la Terre (pas nouveau en soi :

econ = allocation of « scarce resources ») couplée à un constat de non- / mal-gestion de ces limites par la science économique ʻclassiqueʼ

•  présence de problèmes avec des caractéristiques spécifiques : –  Problèmes ayant des enjeux importants (eng: high stakes) –  Problèmes urgents face à une inertie politico-économique forte –  Problèmes complexes face à une capacité limitée de les appréhender via des

modèles (i.e. en ayant recours à des simplifications plus ou moins grossières)

« In the sorts of issue-driven science relating to the protection of health and the environment, typically facts are uncertain, values in dispute, stakes high, and decisions urgent. »

Funtowicz&Ravetz, 2003

« uncertain facts » - degrés de complexité •  Le risque : conséquence(s) dʼun acte sont connues, et il est

possible dʼy accrocher des probabilités; p.ex. le champ des assurances: si A se réalise, je reçois x; si B se réalise, je reçois y; A a une probabilité z de se réaliser, B une probabilité w. Calcul dʼun gain probable; loi des grands nombres… Statistiques.

•  Lʼambiguïté : les probabilités sont connues, mais pas les conséquences; p.ex. valeur de y inconnue ou il persiste un doute. Recours à des analyses de sensibilités; utilisation dʼune fourchette de conséquences possibles/probables.

•  Lʼincertitude : les conséquences sont connues, mais les probabilités sont inconnues; quelles valeurs pour z et w? Recours à des règles de décision type ʻminmaxʼ; scénarios.

•  Lʼignorance : conséquences inconnues, probabilités inconnues.

Les degrés de complexité : en Irak •  “There are things that we know that we know <i.e. dans le passé,

Saddam traffiquait des choses dans des hangars et utilisait des armes chimiques>.

•  There are known unknowns <i.e. et depuis: a-tʼil évolué vers le pire?>. That is to say that there are things that we now know we donʼt know <i.e. existe-tʼil (et si oui: où) des weapons of mass destruction ?>.

•  But there are also unknown unknowns. There are things, we donʼt know we donʼt know <i.e. en fait : il nʼy a pas de ʻweapons of mass destructionʼ en Irak>. So when we do the best we can and we pull all this information together, and we say than well thatʼs basically what we see as the situation, that is really only the known knowns and the known unknowns. And each year we discover a few more of these unknown unknowns <sic!>.”

Donald Rumsfeld, OTAN, Bxl, 06 Juin 2002 in J. Dratwa, 2003

Source : Stirling, 1999

Degrés de complexité et attitudes/outils à adopter

Les enjeux et les visages de la complexité  Conséquence directe, mais peu opératoire : reconnaissance des

systèmes de valeurs comme lʼunique possible ʻalgorithme de résolution de nos problèmes socio-environnementauxʼ: chaque problème ne peut se résoudre que sur base dʼimpératifs et de règles de décision moraux et éthiques.

 Conséquence indirecte, mais plus concrète : adapter la science (économique), et nosʼoutils et règles de décisionʼ (économiques), à ces problèmes.

 Une réponse générale, potentielle : post-normal science  Une réponse particulière potentielle : ecological economics

Source : Stirling, 1999

Règles et outils de décision imparfaits

Valorisations monétaires des externalités environnementales pour différentes sources dʼénergie: outils classiques de la science économique (CBA, CEA…) sont mis à mal.

Réponses ?

•  Nouveaux contextes pour les sciences dans la résolution de problématiques socio-environnementales: les caractéristiques (stakes are high, decisions urgent, values disputed, facts uncertain) de certains problèmes environnementaux nécessitent des approches au-delà de la « puzzle-solving, normal science ».

Funtowicz&Ravetz, 1999

Post-normal science : généralités

•  Si ʻcomplexité irréductibleʼ + ʻlégitimité de multiples perspectivesʼ --> problème post-normal --> ʻintégration de valeurs, dʼéthiqueʼ

•  Intégration de multiples perspectives en science normale : multidisciplinarité, ʻpeer reviewʼ

•  Post-normal --> ʻextended peer reviewʼ; illustration : la fable des aveugles et de lʼéléphant --> le rôle de lʼœil extérieur + lʼintégration dans lʼanalyse même des caractéristiques des observateurs (constructivisme vs positivisme)

•  --> Intégrer les sous-systèmes sociétaux, la sphère humaine, p.ex. les institutions sociopolitiques, les acteurs sociopolitiques

•  Mais : pas une ʻrecetteʼ à toutes les situations; et pas de concurrence avec la science économique classique.

•  En pratique : reconfiguration dʼoutils/instruments (ex. MCDA) et de processus (réflexifs, participatifs, co-construction de savoir…)

Post-normal science : principes

Ecolecon vs Envi-econ •  Différence entre ecolecon et environmental economics : market-failure fix vs structural procedural adaptation :

•  base éthique commune : consequentialism ; une action est à juger selon les conséquences quʼelle engendre. Ex: peut-on mentir? Déontologie --> non, consequentialism --> oui, si la ʻfin justifie les moyensʼ •  en science économique : consequentialism = utilitarianism ; une action est à juger en fonction de la balance entre plaisir et peine quʼelle engendre pour un individu (voir: coûts et bénéfices) ; welfare (bien-être) est la mesure agrégée des utilités individuelles. •  Différentiation ecolecon <--> neoclasecon : au niveau de la réponse aux 3 questions essentielles de lʼutilitarisme : •  1 : lʼutilité de qui ? •  2 : comment mesurer lʼutilité ? •  3 : comment agréger les utilités vers une mesure du bien-être ?

Ecolecon vs Envi-econ •  Différentiation au niveau de la réponse aux 3 questions essentielles de lʼutilitarisme : •  1 : lʼutilité de qui ? réponses identiques pour les 2 courants :

•  lʼutilité de tous les humains affectés par une action; i.e. anthropocentrisme. Inclut la peine mentale indirecte (p.ex. de voir des animaux souffrir), mais exclut la peine des animaux en question. (voir la différence entre valeur intrinsèque et valeur instrumentale).

•  2 : comment mesurer lʼutilité ? réponses différenciées : •  neoclasecon : lʼindividu est seul juge de son utilité en fonction de ses préférences individuelles, qui sont données. Ex : vélo vs voiture. Souveraineté du consommateur; recherche collective dʼefficience. •  ecolecon : lʼindividu est seul juge de son utilité en fonction de ses préférences individuelles, mais comme SustDev fait partie de la santé sociale (voire de la richesse sociale), préférences individuelles peuvent être influencées. Non-souveraineté du consommateur.

Ecolecon vs Envi-econ •  Différentiation au niveau de la réponse aux 3 questions essentielles de lʼutilitarisme :

•  3 : comment agréger les utilités vers une mesure du bien-être ? •  utilités agrégées = somme pondérée des utilités individuelles •  W = (wA x UA) + (wB x UB) •  comment déterminer les poids ? •  neoclasecon : Pareto-optimalité : hausse de W, si hausse dʼun facteur sans diminution de lʼautre, i.e. une traduction du critère dʼefficience. •  ecolecon : pas de règle prédéfinie, pas de normativité, +/- hausse de W, si hausse de la plus faible U. •  ecolecon + post-normal : les principes ainsi que les relations qui régissent ces poids se déterminent avec les agents !

Caractéristiques de EcolEcon •  EcolEcon peut se décliner en une série de caractéristiques (voir Tuner et el. 1996; Pearce 1999), même sʼil ne sʼagit pas dʼun set de caractéristiques officiellement adopté :

•  modélisation systémique et holistique des liens entre environnement et économie; impliquant le développement de nouveaux outils de modélisation •  complexité irréductible et existence de seuils (critiques); comportements chaotiques •  incorporation de systèmes dynamiques (i.e. cycles de rétroaction positifs et négatifs) •  principe de précaution •  soutenabilité forte (ou du moins: existence de capitaux critiques) •  préservation des <diversité, stabilité et résilience> des systèmes socio-environnementaux

•  Conséquences et lectures des caractéristiques :

•  ! Liens très forts entre caractéristiques : seuilsdynamiquessoutenabilité forterésilience… •  certaines caractéristiques individuelles sont de lʼordre du <research agenda>, plus que de lʼordre du <policy agenda>. Exemple : difficile de trouver des preuves empiriques qui corroborent que la préservation de la résilience des écosystèmes est une approche indispensable à la conservation de la biodiversité •  émergence dʼune contrainte forte sur la liberté de déterminer ses préférences et dʼassouvir ses besoins: ex. <préserver la biodiversité> et <soutenabilité forte> impliquent de sacrifier le système actuel de valuation basé sur les préférences individuelles/collectives des agents. Fortement discuté dans les pays anglo-saxons, où émerge le paradoxe auprès dʼenvironnementalistes (forts) que in fine la liberté individuelle <human freedom> doit être valuée plus que la survie des humains <human survival> !

Caractéristiques de EcolEcon

Questions de recherche ʻtypesʼ de EcolEcon •  De cet agenda, et de ces caractéristiques, découlent des questions de recherche ʻtypesʼ traitées par la communauté des chercheurs :

•  les problèmes de valuation monétaire, i.e. déterminer des valeurs monétaires p.ex. à des fonctions éco-systémiques qui nʼen ont pas dans les marchés. •  la reconfiguration des marchés, i.e. intégration de ces valeurs dans les marchés existants, ou création de nouveaux marchés. •  les indicateurs et outils dʼinformation alternatifs, i.e. vu que le marché ʻenvoieʼ des signaux inconsistants aux agents, information incomplète reflétée par des prix incorrects, et que les valuations monétaires sont elles-mêmes incertaines et difficiles, et quʼil y a lieu de douter que les agents se comportent rationnellement face à un signal de prix, il est utile de pourvoir les agents avec des systèmes dʼinformation alternatifs aux systèmes de prix. Post-normal : co-construction dʼinformation. MFA, MCDA, ISEW… •  lʼintégration des différentes formes dʼéquité, i.e. équité intergénérationnelle qui demande une reconfiguration des taux dʼactualisation; ou intragénérationnelle via la notion de dette écologique

Valuation monétaire : exemple

(par année) « Bénéfices » « Coûts »

Wildlife tourism $40M

Coût dʼopportunité (agriculture) $200M Shadow price (agriculture) $ -?M WTP (Moran 1994) $400M Total $440M $(200 - ?)M

Valeur monétaire de la <wildlife> au Kenya (voir Norton-Griffiths 1995)

•  existence dʼune réelle pression sur la conservation de la nature, puisque $200M > $40M, que certains EcolEcon proposeraient de résoudre en:

•  estimant WTP et <shadow prices> de manière suffisamment précise •  imaginant des mécanismes dʼintégration des nouveaux prix et dʼutilisation des fonds, p.ex. droits dʼentrée aux parcs + redistribution des rentrées aux agriculteurs (p.ex. création dʼun marché de produits <wildlife>, mais pour cela nécessaire dʼavoir idée des courbes de demandes, élasticités…)

Valuation monétaire : exemple •  Cette stratégie EcolEcon nʼest pas très différente de néoclasecon :

•  démontrer existence de la valeur économique •  assurer que cette valeur peut être capturée, i.e. création de marchés •  garantir que (partie des) bénéfices nouveaux vont aux ʻperdantsʼ •  éviter toute forme dʼinterdiction/restriction des marchés (p.ex. sur des produits de la chasse) •  si interdiction/restriction inévitable, garantir compensation

•  mais, en parallèle, certains EcolEcon vont proposer une stratégie différente : •  trouver des outils alternatifs et non-monétaires pour comparer (dés)avantages, p.ex. MCDA •  intégrer les ʻagentsʼ dans la procédure de comparaison, i.e. gestion participative, co-construction de savoir, gouvernance réflexive, ʻenvisionningʼ…

•  quitter délibérément toute rhétorique ayant trait aux marchés. •  problème : reste expérimental, si conflits économiques réels, alors souvent ʻmieuxʼ de ne pas révolutionner/changer le ʻlangageʼ du conflit

Lectures générales complémentaires •  Post-normal science

•  Funtowicz S. et Ravetz J. (1994), The worth of a songbird: ecological economics as a post-normal science. In: Ecological Ecnonomics Vol10, pp197-207. •  Funtowicz S., Martinez-Alier J., Munda G. et Ravetz J. (1999), Information tools for environmental policy under conditions of complexity. Environmental issues series N°9, European Environment Agency, Copenhagen. •  Funtowicz S. et Ravetz J.(2003), Post-normal Science. In: ISEE Internet Encyclopaedia of EE. www.ecoeco.org (10/02/2008).

•  Caractéristiques de EcolEcon •  Turner R., Perrings C., Folke C. (1996), Ecological Economics : paradigm or perspective? CSERGE, University of East Anglia/University College London. •  Pearce D. (1999), Economics and Environment. Essays on Ecological Economics and Sustainable Development. Edward Elgar.

•  Investir EcolEcon de manière précise : •  Voir Science Direct : Ecological Economics, le journal scientifique.

•  Internet : •  International Society for Ecological Economics : www.ecoeco.org •  European Society of Ecological Economics : www.euroecolecon.org/

2° Introduction aux scénarios

Bref historique de lʼémergence de scénarios •  Approche « très » récente, i.e. post-WWII, initiée dans un cadre militaire, notamment face à lʼincertitude générée par la guerre froide et la course à lʼarmement; scénarios dans le cadre dʼexercices de planification stratégique RAND Corporation (Herman Kahn). •  Traduction rapide de lʼapproche par les « multinationales stratégiques », dont la plus habile, transparente et innovatrice est SHELL (années 60-70) sous Pierre Wack (ex. OPEC scenario). •  Etape importante : informatisation des modélisations, expérimentées pour première fois à échelle globale par MIT (USA) dans le cadre de « Limits to Growth » (1972). •  La PROSPECTIVE en France (Godet, De Jouvenel) est une réaction aux limites prédictives des modèles quantitatifs passage radical au qualitatif en suivant notamment P. Wack et Peter Schwartz (ex. Perestroïka). •  Aujourdʼhui 3 branches principales: développement territorial, planification stratégique privée, changements globaux et environnement.

Raisons dʼêtre des scénarios •  Multiples raisons dʼêtre, souvent combinatoires :

•  ... •  identifier en amont des signaux de changements •  développer des capacités de digérer les surprises •  remettre en question des cartes mentales implicites •  améliorer la compréhension des mondes actuels •  améliorer les décisions présentes •  conscientiser aux défis / problèmes •  évaluer la robustesse de stratégies dʼévitement / digestion / dʼadaptation •  construire un langage commun •  stimuler la créativité et lʼouverture dʼesprit à des solutions nouvelles •  …

•  2 familles de raisons : 1° construire une information originale qui puisse améliorer les décisions et les processus politiques; et 2° rallier les forces vives derrière un projet de changement collaboratif.

Raisons dʼêtre des scénarios

Source : GEO-4 Handbook

Définitions des scénarios •  Schwartz (1996) : a scenario is “a tool for ordering oneʼs perceptions about alternative future environments in which oneʼs decisions might be played out”. •  UNEP (2002) : scenarios are “descriptions of journeys to possilbe futures. They reflect different assumptions about how current trends will unfold, how critical uncertainties will play out and what new factors will come into play. (...) Scenarios do not predict”. •  Scenarios “are carefully created stories about the future”; “include an interpretation of the present, a vision of the future and an internally consistent account of the path from the present to various futures”; “explore not only the implications (...), but also what paths might lead to particular outcomes”; “most importantly, insights they provide are relevant to decisions being made today” (GEO-4).

Typologie dʼapproches de scénarios •  Scénarios prédictifs : envisager le développement probable du secteur/problème étudié, i.e. réaliser des prévisions ou des chaînes causales •  Scénarios exploratifs : envisager de potentiels évènements et leurs conséquences, p.ex. exploration stratégique face à des surprises •  Scénarios normatifs : envisager un point final, une image désirable, et construire les évolutions à initier pour la réaliser

Dans la pratique: souvent des formes hybrides !

Source figure : Börjeson, L., Höjer, K. Dreborg, H., Ekvall, T. and Finnveden., G. (2006), ʻScenario types and techniques: Towards a user's guideʼ, Futures 38:723-739

Contenu des scénarios

Contenu vs type

Un processus-type : la technique des axes •  Important : il nʼexiste pas un « processus passe-partout ». Tout doit se faire sur mesure. Fonction des moyens, ressources, objectifs…, et de la « marque » du consultant… •  Pour une bonne vue générique/synthétique de processus/écoles/approches existants : http://scenariosforsustainability.org

Un processus-type : la technique des axes •  Processus-type développé par UNEP pour GEO-4 (2002) :

•  1° Clarifier lʼobjectif et la structure de lʼexercice scénario •  i° identifier les parties-prenantes et les participants •  ii° établir la nature et lʼétendue des scénarios •  iii° identifier les thèmes, objectifs, indicateurs et politiques

•  2° Construire les fondations •  i° identifier les pressions (i.e. drivers) •  ii° définir les incertitudes fondamentales •  iii° créer le cadre, i.e. les axes

•  3° Développer et tester les scénarios •  i° rédiger les narratives •  ii° insérer les analyses quantitatives •  iii° explorer les implications politiques

Construire les axes (1/3) •  Imaginer thèmes et sous-thèmes pour lʼexercice en question, i.e. construire un réseau de thématiques et problématiques centrales •  Pour chaque thèmes/sous-thèmes, identifier les évolutions historiques/actuelles/projetées; placer des indicateurs sur ces évolutions •  Pour chaque thèmes/sous-thèmes, identifier les évolutions/objectifs souhaités •  Identifier les pressions génériques (drivers) pesant sur le système imaginé :

Source : GEO-4 Handbook

Construire les axes (2/3) •  Sélectionner les incertitudes fondamentales et ʻcritiquesʼ (pour le système) :

•  illustrer les marges des évolutions des pressions •  pour chaque pression, construire les marges dʼincertitudes •  imaginer les impacts de chaque pression sur lʼévolution du système •  intégrer dans un graphique ʻimportance vs incertitudeʼ

Source : GEO-4 Handbook

Axes

Construire les axes (3/3)

Source : GEO-4 Handbook

Exemples dʼaxes - 1

Exemples dʼaxes – 2 – Millenium Ecosystem Assessment

Exemples dʼaxes – 2 – Millenium Ecosystem Assessment

TechnoGarden Globally connected world relying strongly on environmentally sound technology, using highly managed, often engineered, ecosystems to deliver ecosystem services, and taking a proactive approach to the management of ecosystems in an effort to avoid problems.

Adapting Mosaic Regional watershed-scale ecosystems are the focus of political and economic activity. Local institutions are strengthened and local ecosystem management strategies are common; societies develop a strongly proactive approach to the management of ecosystems.

Global Orchestration Globally connected society that focuses on global trade and economic liberalization and takes a reactive approach to ecosystem problems but that also takes strong steps to reduce poverty and inequality and to invest in public goods such as infrastructure and education.

Order from Strength Regionalized and fragmented world, concerned with security and protection, emphasizing primarily regional markets, paying little attention to public goods, and taking a reactive approach to ecosystem problems.

REGIONAL

GLOBAL

PROACTIVE

REAC

TIVE

3° ENVI-F-511 Exercice de scénario

Le thème général et première étape •  Alimentation durable, perspective du consommateur; •  Horizon 2050; •  Belgique; •  essentiellement qualitatif; •  exploratoire - normatif; •  vision + backcasting + évaluation.

•  1ière étape : Identifier les thèmes et sous-thèmes, i.e. les problématiques auxquelles on pense et qui devraient être gérées, si on est amené à gérer le « système » alimentaire. Exercice de groupe concret : « quʼest-ce qui changera considérablement dʼici 2050? » •  1ière étape - bis : qualifier ces variables, i.e. donner leur un sens, une évolution… actuelle puis aussi, nécessaire/désirée.