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LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR GRATUIT SERVEZ-VOUS DOSSIER OSEZ LE TRAIL #32 ÉTÉ 2010 ZANSKAR LE DERNIER SANCTUAIRE HIMALAYEN SRI LANKA À GRANDS PAS VERS LE NIRVANA CANADA INTO THE WILD DANS LES ROCHEUSES VOYAGES 30 PAGES POUR COURIR EN MONTAGNE

ESCAPE #32

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Le magazine gratuit dédié aux sports outdoor. Au menu de ce numéro 32, un dossier spécial Trail : Comment la pratique évolue, qui sont les champions, quel est le bon matos pour performer...

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LE magazinE gratuit outdoor

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DOSSIEROSEZ LE TRAIL

#32 été 2010

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03 L’intro Escape #32

A ChACUn SA COnjECTURE DE pOInCARé…

Juin dernier, Columbia Verdon Challenge. Ce trailer, pris en flagrant délit de progression à deux pattes ne gagne rien en franchissant la ligne d’arrivée. Pourtant, l’effort est

louable, voire quasi surhumain : 100 kilomètres non stop dans le magnifique bush sudiste. A la fin du week-end, épuisé mais heureux, il est reparti comme il est venu, sans trophée accroché au cou. Comme lui, ils sont des milliers sur les courses de trail à flirter avec leurs limites, sans contrepartie, sans monnaie d’échange pour l’énergie brûlée. Après quoi courent-ils ? Le masochisme est-il la chose la mieux partagée dans ce milieu de fondus attachants ? Et si la clé de compréhension du trail était ontologique à l’activité et se résumait en quelques mots : gratuité, plaisir personnel, entêtement dans le goût de l’effort ? Avec pour la masse des coureurs (sauf l’élite), appétence modé-rée pour la comédie sociale de remise des prix. Autre univers, même effets, l’effort pour lui même et pas d’effet d’estrade : deux thèmes glorieusement illustrés par l’attitude de Grigory Perelman, ce mathématicien de Saint-Petersbourg dont on ne sait quasi rien sauf qu’il a récemment refusé 750 000 euros de prix (1). Ce génie des mathématiques a pourtant fait tomber l’épais mystère de la Conjecture de Poincaré, Himalaya de complexité sur lequel, pardonnez-moi l’expression malheu-reuse, des générations de cerveaux se sont cassés les dents. Lui aussi est dans sa bulle (on le dit reclus dans son appartement) sans recherche du lucre, du strass. Il a fait de la Conjecture une affaire personnelle qui a nourri son cheminement mental. Son refus des ors montre à quel point cette quête, cette course est personnelle, «intime» a t’on envie de dire, hors d’une apparente modernité intéressée, une «Solitude du coureur de fond». Le célèbre titre de la nouvelle d’Alan Sillitoe, permet aussi au trailer de commercer avec ses limites, ses forces parfois insoupçonnées, ses faiblesses imprévisibles. Il doit résoudre une équation, celle de son corps condamné au mouvement jusqu’à la finish line. Il le fait pour lui, uniquement pour lui, égoïsme mental et physique, sous-tendu par un seul but : arriver. Au final, à chacun sa Conjecture de Poincaré, cette volonté un peu autiste de surmonter un incroyable défi, en toute gratuité, juste pour le plaisir du dépassement.

Franck Oddoux

(1) Le prix du millénaire, décerné par l’Institut Clay des mathématiques.

F. OD

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06 I LES nEwSL'actu montagne et escalade.

14 I LE DOSSIERLa vague du Trail Running n'en finit plus de déferler. On vous dit tout sur la discipline qui exploseen montagne.

18 I mATOSPendant trois mois, notre équipe a testé onze chaussures de trail. Voici leurs résultats.

24 I L'InTERVIEwLe phénomène espagnol Kilian Jornet explique sa passion de la montagne et les clés de son succès.

43 I LES VOyAGESZanskar, Sri Lanka, Canada : petit tour du mondeen trois destinations.

66 I L'ESCApE AwARDGros plan sur le sac à dos Namche 55+10 de Millet

ESCAPE LE MAGAZINE GRATUIT OUTDOOR est édité par FREE PRESSESavoie Technolac. 18, ALLÉE DU LAC ST ANDRÉ73 382 LE BOURGET DU LAC CEDEXTél : 00 33 (0)4 79 65 46 10 / Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 12Site Internet : freepresse.com

Directeur de publication et de la rédaction :Claude Borrani ([email protected])

Rédacteur en chefFranck Oddoux ([email protected])

Secrétaire de rédaction : Loïc Martin

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Administration, relations clients et abonnements : Laurence RémyFREE PRESSE. 9, RUE DES ACACIAS, 40130 CAPBRETONTél : 00 33 (0)5 58 41 85 80 Fax : 00 33 (0)5 58 41 85 [email protected]épôt Légal : à parution

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine faites sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art. L.122-4, L.122-5 et L.335-2 du Code de propriété intellectuelle).

04 SommairE Escape #32

Photo couverture : Columbia

Trailers sur la Diagonale des Fous, première montées en forêt tropicale Photo : F. Oddoux

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LA mAgIE dE TAghIAUn cirque de falaises vertigineuses, du calcaire flamboyant et d’excellente qualité, le spot de Taghia, perdu dans les profondeurs de l’Atlas Marocain, est en passe de devenir un camp de base du haut niveau. « Entre grimpe traditionnelle fleurant bon la passion alpine et escalade sportive, grimper à Taghia est un véritable voyage dans le temps, explique Philippe Batoux, professeur à l’ENSA et encadrant de l’Equipe Nationale d’Alpinisme Masculine, (dernière en date à s’y être rendue). Ces voies de 600m flirtent avec le 8ème degré et l’Aventure. Ici, pas de téléphone, pas de prévisions météo et encore moins de secours. Chaque décision doit être réfléchie et l’engagement n’est pas qu’un concept abstrait. »

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STREET CLImbInG à GEnèVEUne bande annonce originale circule en ce moment sur le net… On y voit quelques grimpeurs

connus pratiquer l’Urban climbing. «Une pratique alternative qui consiste à utiliser les décors urbains pour y ouvrir des passages d’escalade», explique Morgan Boissenot co-réalisateur du film. Avec son frère, Yannick, créateur de la boite de prod Red Point Movie, ils ont capturé de belles images, où de fameux grimpeurs (tels que Elie Chevieux, Loïc Gaidioz, Giovanni Quirici, Liv Sansoz ou Alain Robert) ont transformé en challenge les structures citadines de la ville Suisse. A retrouver, Nouvelle vague : un film des frères Boissenot.Bande-annonce sur www.redpointmovie.fr, sortie mi 2010.

Choc des titansLe duel Adam Ondra vs Kilian Fishhuber fait rage. Le premier, jeune prodige Tchèque, est numéro 1 du classement mondial. Le second, Autrichien, a remporté l’année dernière la Coupe du Monde de bloc. L’affrontement a commencé sur les crashpads (tapis de réception) de Crazy Snake (8b), à l’occasion du Melloblocco, le fameux rassemblement Italien. Adam Ondra avait alors été le meilleur. Deux semaines plus tard, lors de la première étape de la Coupe du monde de bloc, en Suisse (sur résine cette fois), les deux leaders se sont battus comme des lions, par blocs interposés, cette fois-ci c’est Kilian qui l’emporte, d’un cheveu. Un partout, le meilleur reste à venir !

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Pages réalisées par Auriana Beauté, Franck Oddoux et Loïc Martin

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QU’EST-ILdEvEnu?bio express...François Legrand, alias The Big, est sans doute le grimpeur français au plus beau palmarès, cinq fois vainqueur de la Coupe du Monde et triple champion du monde, il fut également un falaisiste hors pair et l'un des premiers grimpeurs à côtoyer le 9ème degré.Qu’est devenu le Big aujourd’hui ?Il est papa de trois enfants, Président du club Urban Roc à Vennelles (13), et responsable d’une bonne quarantaine de jeunes : ceux de l’Equipe

de France Jeune d’escalade, que je coache avec Rémi Samyn. Bref, le Big est en pleine transmission de passion en ce moment !C’est définitif, tu as raccroché les chaussons ?Non, je grimpe encore pas mal, il faut rester au niveau pour être un bon coach, savoir de quoi on parle ! Et puis, l’année prochaine, je passe vétéran, un titre que je n’ai pas encore accroché à mon palmarès…

REnAISSAnCEAncienne terre promise des grimpeurs et sanctuaire de Patrick Edlinger, la falaise mythique de Buoux fut également l’un des premiers laboratoires du 8eme degré. Aujourd’hui tombée dans l’anonymat des spots confidentiels, la falaise s’est vue offrir une seconde jeunesse grâce au rassemblement Escala’Buoux. L'organisation, une équipe de furieux passionnés, a d'ailleurs obtenu l’autorisation de ré-équiper le glorieux secteur de la Face Ouest. Les grimpeurs ont ainsi pu remettre les doigts dans « Les mains sales », un des premiers 8b au monde, et s’essayer dans quelques nouvelles lignes dures ouvertes pour l’occasion !

Le Big et Buoux…« C’est à l’époque de l'explosion de l'escalade moderne, avec le film de La vie au bout des doigts que j’ai découvert ce site majeur. Buoux m’a même accueilli quelques mois, dans une période d’errance. Vivre au cœur de la falaise m’a permis de rencontrer tous les meilleurs grimpeurs français et étrangers. Beaucoup m'ont pris pour un fou ou un ermite égaré.Mais ce site m’a forgé. J’y retourne souvent, dans les moments difficiles comme dans les plus heureux. Alors, si vous campez la nuit et que vous entendez du bruit sur la falaise, ne tirez pas ! Ce n'est pas un animal sauvage qui va vous attaquer mais seulement moi en train de grimper dans le noir pour réfléchir ou prendre l'air. »François Legrand,à l’occasion du rassemblement Escala’Buoux.

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Ouverte à tous !Au début du printemps, Chris Sharma avait lancé une polémique en interdisant les autres grimpeurs de s’essayer dans son super projet First round, First minute (Margalef, Espagne), Il revendi-quait alors « la loi » du « red tagging »

(technique américaine où l’équipeur d’une voie met un bandeau rouge sur le premier point pour se réserver la première). Mais après réflexion, et une bonne flopée d’essais …le King a récemment changé de point de vue : « Je serai très heureux que d'autres tentent leur chance. Je suis toujours à fond dessus, donc nous verrons si quelqu'un sera plus chanceux avec le temps. » Il faut dire qu’il commence à faire chaud en Espagne, Chris va donc se changer les idées au frais, entre Céüse, le Verdon et la Californie. Prochain épisode, à l’automne !

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CédRIC PéRILLAT... InSATIAbLE ! Sa saison a commencé cet hiver, avec une première dans le Cervin (en compagnie de Patrice Glairon Rappaz), puis s'est enchaînée par un périple Ecossais avec Sébastien Ratel et Jonathan Crison (réalisation de la majorité des itinéraires classiques du Ben Nevis et des Cairngorms), avant de s’attaquer aux Grandes Jorasses où il réalise au début du printemps, Manitua (dans l'éperon Croz).« J’ai du temps cette année, mais c'est exceptionnel : je viens juste de finir mon apprentissage de chercheur avec une thèse en science des matériaux, et je suis actuellement en recherche d'emploi. »Entre deux recherches, le jeune alpiniste en profite encore pour assouvir sa soif de montagne. Après une semaine de grimpe en Espagne (Margalef et Oliana), et une seconde en Croatie, il est en ce moment en trip dans les Dolomites. « Au programme, les Tre Cime, mais surtout la Civetta et la Marmolada. Avant de me concentrer sur un été Alpin entre Chamonix et les Ecrins. Des micro-voyages destinés à m’immerger (encore !) au sein des monta-gnes, et préparer l'expé en Inde au Baghirathi avec le CAF Excellence, en septembre prochain. »

Deuxième chancepour le mont blancLes chiffres parlent d’eux-mêmes : chaque année, après cinq jours de préparation et d’acclimatation, 90 % de clients Terres d'Aventure prétendants au toit de l’Europe atteignent leur objectif par beau temps. Mais comme la météo est capricieuse, il arrive d'être obligé de faire demi-tour... Terres d'Aventure propose aux alpinistes qui ont du renoncer au sommet à cause de la météo de retenter leur chance en sep-tembre, à un tarif préférentiel. Deux conditions cependant : avoir effectué le stage Mont-Blanc cet été et avoir raté le sommet à cause de la météo... et pas à cause d'une condition physique insuffisante !Stage de la deuxième chance : Du vendredi 10 au dimanche 12 septembre 2010Prix : 695 euros. Toutes les infos sur www.terdav.com

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Fernando Ferreira, master photographe outdoor et ancien grimpeur de haut niveau, a ouvert un itinéraire qui traverse l'île de Beauté du Nord au Sud. Il a regroupé les plus belles photos du parcours et de la Corse dans un livre, "L'Odyssée Corse".

Qu'est-ce que raconte l'Odyssée Corse ?Fernando Ferreira : Du 15 mai au 17 juin dernier, j'ai réalisé la traversée du Cap Corse jusqu'à Bonifacio, c'est-à-dire du Nord au Sud de la Corse, et j'ai ouvert un nouvel itinéraire que j'ai baptisé Pan Corsica. C'est cette traversée que raconte le livre en 250

photos, un grand voyage au coeur de la Corse. Le livre est découpé en quatre grandes parties géographiques, le Grand Cap, la Haute-Montagne, la Montagne-Centre et l'Extrême Sud.

Comment est née l'idée de ce trip ?Fernando Ferreira : En fait, c'est un rêve que j'ai depuis longtemps de traverser la Corse à pied, du point le plus au nord jusqu'au sud de l'île, et de raconter ce parcours en photo.

Quel est votre prochain projet ?Fernando Ferreira : J'ai un projet de trek,

de nouveau en Corse. Mais j'ai aussi un vieux rêve, c'est de faire la Pan America : partir d'Alaska pour rejoindre la Terre de Feu en Argentine, le tout en Deux-Chevaux électrique !

Infos sur : http://web.me.com/fernandoferreira L'Odyssée Corse, par Fernando Ferreira et Jean Mattei / Editions Privat / 144 pages / 29,50 euros

L'ODySSéE CORSE

En bREfLowe Alpine et Asolo dispose maintenant d'un magasin en nom propre à Chamonix.

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LOwE ALpInE, pACk LITE ET SAC

Dans le dernier numéro d’Escape, Lowe Alpine suite à des problèmes de livraison n’avait pas pu être présent dans les

essais. Depuis, nous avons pu aller en montagne avec ce matériel. Le sac ND 23 Centro est presque une vieille connaissance car il reprend le système de dos ventilé (filet tendu) qui a fait ses preuves. Idem pour les bretelles bien désignées et la ceinture ventrale confortable. Léger, très agréable en charge grâce à son portage cohérent, ce Centro possède de multiples systèmes d’attache pour le matériel. On a aimé la poche extérieure qui peut accueillir crampons ou veste sans risque de pertes. Le détail plus : l’accès à l’intérieur du sac par un zip optionnel latéral. Très bonne rain cover réglable. La Pack Lite, très légère (240 grammes constatés) est parmi les poids plumes du marché. Sa conception est classique. C’est un mix entre l’outdoor et un esprit limite urbain : elle peut être utilisée sans se faire remarquer pour du vélo en ville ou pour un city trek. Les poches zippées à rabat font la part belle au confort d’utilisation. Avec la capuche, on retrouve une veste prête à affronter les éléments : très bon enveloppement, système de réglage à pression très pratique, bonne étanchéité.

Sac air zonE nd 23 cEntroprix 105 eurospoids constaté : 1240 grammes.

VELocity jackEt prix 135 eurospoids constaté : 240 grammes

« Souffrir du vent, du froid. Contempler du sommet les rayons du soleil levant,

et laisser glisser une larme de joie.»

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MONTEROSA Femme à la montagne, femme à la ville

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LA SALLE à mAngER. apparente quiétude à l’heure du repas sur la Vallée Blanche après la cohue de l’arête. des groupes de skieurs mordent à pleines dents les sandwichs alors que l’épée de damoclès des séracs hésite à faire un massacre sur ces touristes inconscients. règle numéro un : jamais tu n’ouvriras ta bouteille de blanc au pied de séracs géants.

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yEp, En RAmASSAGEAU pAkISTAn Depuis le 1er Juin, la cinquième fournée du Young Explorateur Project de Mike Horn a rejoint le Pakistan. Cette fois-ci, l’expédition se rend dans la vallée du Baltoro, pour gravir un sommet vierge de 6000 mètres, nettoyer les camps de base du coin, et tenter de trouver une solution à ce problème de déchets.« Les jeunes sont la plus grande énergie dont nous disposons sur la Terre. Leur environnement les concerne d’autant plus qu’il s’agit de leur avenir, confie Mike Horn. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux ! »

Mike horn lors des trois jours de sélection à Zermatt.

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A L’OCCASIOn dES dERnIERS PIOLETS d’OR à ChAmOnIx, ESCAPE A REnCOnTRé AnnA pIUnOVA, RédACTRICE En ChEf du PLuS gRAnd SITE wEb mOnTAgnE dE RuSSIE : www.mOunTAIn.Ru. dEPuIS OnZE AnS, AnnA, AnCIEnnE gRImPEuSE dE hAuT nIvEAu, EST à LA POInTE dE L’InfORmATIOn ALPInISTIquE. On LuI A dEmAndé dES nEwS dE SOn PAyS…

Escape : L’escalade et l’alpinisme sont toujours aussi populaires en Russie ? Anna Piunova : Non, on enregistre un recul des pratiques par rapport au temps du communisme car le gouvernement finançait massivement les expés et l’activité escalade. Aujourd’hui, faute de moyens, le nombre de pratiquants a baissé et la moyenne d’âge est élevée. Je ne vois pas l’arrivée d’une nouvelle génération qui pourrait rééditer les exploits de nos grandes gloires. Chez les filles, il n’y a plus de relève, ceci depuis la tragédie de 1977 au Pic Lénine.

En revanche, le tableau semble plus enthousiasmant en escalade sportive ? A. P. : On a en effet beaucoup plus de pratiquants dans cette discipline avec de bons résultats, nous sommes champions du monde de bloc… en pointe en vitesse. La principale difficulté est en fait de trouver des sponsors.

On grimpe où en Russie ? A. P. : Les distances sont énormes dans notre pays. Par exemple, quand je veux grimper, je dois rouler quatre heures pour sortir de Moscou et trouver une falaise en mer Noire, en Crimée. L’avion coûte très cher chez nous.

Est-ce que les sports outdoor comme le trail running sont populaires en Russie ? A. P. : Oui, ça commence. A Moscou, Saint-Pétersbourg, on a beaucoup de pratiquants. Chaque week-end, il y a des courses. Mais en province les choses ne changent pas très vite car c’est lié à une question de pouvoir d’achat : le matériel sportif coûte cher. Et puis, quand il fait moins quarante degrés comme à Krasnoyarsk où je suis née, on n’a pas forcément envie d’aller jouer dehors !

Les russes sont sportifs ? A. P. : Je ne crois pas, je pense que les français le sont beaucoup plus que nous ! Ici, on fait du sport si on est professionnel. Et puis quand le sport est l’activité principale, on peut voyager, découvrir d’autres pays.

Les marques françaises de matériel sont présentes en Russie ? A. P. : Salomon, Béal, Petzl sont très présents. Historiquement, les Russes aiment les Français et leurs produits. Pour nous, c’est toujours la qualité garantie.

Propos recueillis par FO.

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RAID méTRO VERT, DEUxIèmE éDITIOnLa Métro, la communauté d'agglomération de Grenoble, organise en septembre prochain la deuxième édition du Raid Métro Vert. Suite au succès de ce challenge sport nature en 2009, il paraissait évident de retenter l'expérience en 2010. Ce raid multisports par équipe de deux propose trois types de parcours en fonction des ambitions de chacun : 25, 50 et 75 km avec des activités comme VTT, trail, orientation, canoë, rollers.Rendez-vous dimanche 26 septembre au Stade des Alpes. Infos et inscriptions : www.lametro.fr

TRAIL COLUmbIAVERDOn ChALLEnGE Le trail Columbia Verdon Challenge arrive à maturité et joue désormais dans la cours des grands. Il s’est couru les 12 et 13 juin derniers. Son parcours de 100 kilomètres est parmi les plus beaux et les plus sélectifs de sa catégorie. Les trailers le confessent : quand ils ont un coup de moins bien, ils lèvent la tête et le paysage suffit (presque) à les ressourcer. Le morceau de bravoure est constitué par le passage dans les gorges du Verdon : magnifique chemin à encorbellement avec l’eau turquoise aux pieds et montée brutale sur câbles de 400 mètres de dénivelée pour sortir du canyon. Dawa Sherpa survole la course en 13h24. Derrière, l’isérois Baptiste Duban et Jean-Marc Zaug se marquent à la culotte (second et troisième en 15 heures). Le Columbia Verdon Challenge c’est aussi une ambiance, une convivialité et une qualité de traçage remarquable. Escape y était et recommande ce trail. pour infos : www.trailverdon.com

L’outdoor version sud coréenneA l’occasion d’un trek urbain (à paraître prochaine-ment), Escape Magazine s’est rendu à Séoul, capitale de la Corée du Sud. Alors que Christine Lagarde arpentait là bas les salons feutrés du G20 (à Busan), nos équipes s’imprégnaient de l’outdoor asiatique. Dans le labyrinthique métro, il n’est pas rare de voir des trekkeurs habillés de manière très technique (les coréens adorent les marques françaises), où vont-ils ? Mystère, sans doute dans les montagnes du centre… The North Face a mis le paquet en matière de maillage de shops. Ainsi, sur le grand boulevard de Dosan, on aperçoit le fameux King Kong à l’assaut d’un building, équipé d’un sac à dos de la même marque : les coréens adorent.

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3 quESTIOnS à... fRAnçOIS LOmbARDORgAnISATEuR du TAb 2010

Du 22 au 24 juillet, l'Argentière-la-Bessée accueille une nouvelle édition du Tout à Blocs (TAB), l'une des plus anciennes compétitions de blocs en France. Depuis 1992, TAB rassemble tout le gratin de l'escalade et accueille, depuis 2003, une étape de coupe du monde de blocs. François Lombard, qui organise la compétition depuis 7 ans, revient sur cet événement phare de l'été.

Escape : Présentez-nous le TAB 2010. François Lombard : C'est la 18ème édition, et la 7ème dont je m'occupe. Elle a évolué d'une petite compétition à l'une des premières en France. Depuis deux ans, nous accueillons environ 400 grimpeurs par édition, sur le modèle de l'Open. On n'invite personne, chaque grimpeur est libre de venir. Chaque édition, le plateau accueille des pointures internationales... Le niveau est élevé ! Cette année il y aura certainement encore un beau plateau, avec pleins de nationalités différentes.

Escape : Qu'est ce qui fait le succès d'un événement comme celui-là ?F. L. : C'est parce qu'il y a de bons organisateurs (rires) ! La compétition permet l'escalade l'été, les grimpeurs aiment venir pour ça, mais aussi pour la région du Pays des Écrins. Et au niveau du public, on attend beaucoup de monde. Ce sera une belle fête, il y aura des animations, des concerts...

Escape : Quels seront les temps forts de TAB 2010 ?F. L. : On veut aller encore plus loin dans le côté Open en créant une compétition pour les plus jeunes, le Micro TAB, réservé au microbes et aux poussins. C'est la vraie nouveauté de cette édition, on espère que le succès sera au rendez-vous. La compétition apportera des points pour la Coupe de France, et la Fédération Internationale met en place un circuit européen Jeune, que nous allons piloter.

Propos recueillis par Céline Piccalugaplus d'infos sur taB : www.toutablocs.com

mongol Rally 2010 : sport, aventureet engagement humanitaire !Le Mongol Rally est un rallye à vocation humanitaire qui traverse un tiers du globe : de l’Europe jusqu’à Oulan Bator, capitale de la Mongolie. Chaque participant doit parcourir plus de 13 000 km à bord d’un véhicule dont le moteur ne dépasse pas 1000cc, et ayant, de préférence, l’air original et unique. Un seul mot d’ordre : s’amuser ! L’esprit de ce rallye, c’est l’aventure. Aucune assistance n’est prévue et la trajectoire est libre. Sensations fortes garanties, mais pas seulement ! Les fonds récoltés par chaque équipe sont reversées aux ONG actives en Mongolie dont l’Association Christina Noble qui vient en aide aux enfants démunis. Des aventuriers au grand cœur qui prendront le départ de Londres, Milan et Madrid, le 24 juillet prochain !Plus d’info sur le Mongol Rally : www.mongolrally.theadventurists.com Plus d’info sur l’Association Christina Noble : www.asso-christina-noble.fr

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16 I InTRO Retour sur l'engouement Trail

18 I mATOSOnze chaussures de Trail au banc d'essai

24 I InTERVIEwKilian Jornet, le phénomène espagnol, partage sa passion de la montagne

30 I mATOSLes vêtements de compressionvont-ils révolutionner le trail ?

32 I InTERVIEwThomas Lorblanchet,Champion du Monde de Trail en 2009, au micro.

36 I ShOppInGL'essentiel du matos trail

38 I AGEnDALes principales coursesde juillet et août

TrailOsez le doSSiEr SPECIAL

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ouverture des inscriptions pour l’Ultra Trail du Mont-Blanc. Comme pour un concert de rock-stars adulées, les places pour la plus dure et la plus prestigieuse

course se sont arrachées en quelques minutes. Plus de 2000 candidats ont signé pour les 166 kilomètres et les 9400 mètres de dénivelé. Certains auraient vendu leur âme pour pouvoir participer à cette épopée qui traverse trois pays (France-Italie-Suisse). C’est pourtant une épreuve non stop de plus de vingt heures pour les cadors. On imagine dans quel état la queue du peloton franchit la ligne d’arrivée après ces efforts surhumains. Le trail est une lame de fond, on enregistre sur toutes les courses un engouement incroyable. A tel point que l’appétit des équipementiers est aiguisé. Ils redoublent d’ingéniosité pour proposer des produits dédiés, avec parfois plus ou moins de succès. Les études marketing ont bien identifié le marché ! Le phénomène trail est à la conjonction de plusieurs activités dont il s’alimente. On retrouve de solides sportifs venus d’horizons divers qui se croisent au cours de grands rendez-vous. Les coureurs de tous poils, les raideurs (comme Monica Aguilera rendue célèbre sur les mythiques X-Adventure) et maintenant les skieurs-alpinistes affolent les cardios. Dans cet esprit, Kilian Jornet gagne

le dernier UTMB et décroche aussi la Pierra Menta. L’élite est là, avec, aux avant-postes les Français, les Espagnols, les Italiens, les Anglais, les Américains, les Japonais… L’effet de masse marque les esprits mais finalement, courir en montagne, c’est ce que l’on a toujours fait, pour s’entrainer comme le regretté Eric Escoffier sur les chemins grenoblois ou pour le plaisir.

Des possibilités infinies

Du point de vue du randonneur, le trailer est un doux-dingue. Pourquoi courir en montagne et suer à s’en faire mal ? Celui qui va plus vite qu’un autre en devient toujours louche, déviant. C’est juste-ment pour cette déviance que Forest (Gump) court sur les chemins escarpés. C’est une façon différente de s’imprégner des paysages, de se fondre dans la pente, le milieu. Bien entendu, la dimension ath-létique, du chronomètre est présente, spécialement en compétition. On retrouve le challenge du ski-alpinisme, le dépassement de soi à tout prix. On peut aussi aborder le trail dans un esprit freeride : petits chemins roulants, ruptures de pentes, passages en forêt, descente où il faut chercher ses appuis… bref, on ne s’ennuie jamais en trail contrairement à la course sur route où l’on trouve parfois le temps long. Nos reliefs regorgent d’itinéraires jouissifs habituellement dédiés à la randonnée. Toutes les semaines, une nouvelle course voit le jour, les calendriers deviennent pléthoriques. Très certainement, le côté «dépouillé » de l’activité contribue à son succès. Une paire de bonnes chaussures, chaussettes, short ¾, t-shirt, poche à eau et le tour est joué. L’investissement de base est minime, point n’est besoin de forfait ou d’entretien de matériel onéreux : un vrai sport démocratique. Mais courir en montagne ne se décrète pas, ça se découvre, comme le ski de pente raide. Il s’agit de planifier une progression pour se sentir à l’aise dans l’effort et prendre du plaisir. Une fois ce cap franchi, on découvre une nouvelle dimension, celle de la vitesse extatique.

COuRIR En mOnTAgnE, L’IdéE n’EST PLuS SAugREnuE. LE TRAIL RunnIng EST un véRITAbLE PhénOmènE AvEC SES mILLIERS d’AdEPTES, SES ChAmPIOnS SES COuRSES myThIquES. mATéRIEL, InTERvIEwS, COnSEILS PRATIquES. LE POInT SuR CETTE dISCIPLInE mOnTAnTE AvEC ESCAPE.

Par Franck Oddoux

Page précédente : En plus d'être une superbe épreuve sportive, l'UTMB fait découvrir de magnifi-ques panoramas au trailers.

Ci-contre : Le catalan Kilian Jornet à l'entraînement. Retrouvez son interview en page 24.

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pendant trois mois, notre équipe a couru toutes les chaussures haut de gamme de trail. Sur le papier, ces modèles sont très ressemblants. Sur le terrain, de grosses différences apparaissent : accroche, poids, tenue, amorti, protection, praticité… Escape vous livre ses conclusions afin de faire le bon choix. Par Franck Oddoux

TESTS ChAUSSURES TRAILLES bEST dE LA SAISOn

F.ODD

OUX

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pOIDS \ 408 gRAmmES En 27,5 pRIx \ 130 EuROS pOIDS \ 335 gRAmmES En 27,5 pRIx \ 109 EuROS pOIDS \ 388 gRAmmES En 27,5 pRIx \ 109,90 EuROS

TESTSChAuSSuRES TRAIL

I LAfUmA I I mOOn RACE I Le test Pas de doute, les chaussures Lafuma de trail ont progressé. La Moon Race est un peu plus lourde que la moyenne mais elle est robuste. A ce titre, elle convient aussi comme chaussure d’entraînement et ne se dégrade pas rapidement au fil des jours. Sa rigidité en torsion est très bien dosée ainsi que son accroche semelle agréable sur tout terrain. L’amorti talon est ferme, les gros gabarits seront plus à la fête. Peu aisée à chausser, cette Moon Race possède cependant une tenue exemplaire du cou-de-pied (6 œillets !). Nous avons aimé le système de serrage original. La cheville et le talon sont maintenus, sans plus. Le pare-pierres est efficace. Bon point pour le tissu mesh respirant sur le cou-de-pied doublé d’un petit filet qui ne laisse pas passer le sable : très agréable et fûté. Une bonne chaussure de trail, solide, polyvalente.

C’est tOP Qualité semelle, laçage original et efficaceC’est MOINs BIeN Tenue du talon

quALITé SEmELLE EffICACITé LAçAgE AmORTI

I ThE nORTh fACE II SIngLE-TRACk ILe test La première impression distillée par cette The North Face Single-Track est un sentiment de confort inégalé. La chaussure est très enveloppante, le cou-de-pied est particulièrement gâté avec un léger enveloppement néoprène élastique. Au delà du maintien du pied, ce tissu empêche le sable de pénétrer la chaussure. Sur la zone du cou-de-pied, on sent que la chaussure laisse vivre l’articulation, elle apporte de l’aisance mais les habitués du maintien pourront être surpris dans un premier temps. Très légère (335 grammes constatés), la Single-Track possède aussi un excellent amorti, très agréable. Utilisée longuement sur chemin roulant et même sur route, elle est très efficace. En terrain plus tourmenté, notamment caillouteux, elle manque de protection sur le côté des orteils (surtout côté interne) et le pare-pierres pourrait être plus puissant. Respirante grâce à son mesh, elle est indiquée pour les chemins peu caillouteux.

C’est tOP Confort. Légèreté. Facilité de chaussage. Amorti. C’est MOINs BIeN Peu de protection latérale sur l’avant

du pied

quALITé SEmELLE EffICACITé LAçAgE AmORTI

I mILLET II PuLSIOn 0.9 ILe test Testée sur terrain humide, la Mig Pulsion ne lâche rien en matière d’adhérence. Autres gros points forts : la tenue (enveloppe-ment) du talon et le maintien de l’avant du pied. Six œillets, dont un placé très proche des orteils assurent une excellente répartition de la pression des lacets : le pied ne bronche pas. L’amorti talon (idem sous les métatarses) est très ferme, les gros gabarits seront mieux lotis que les chicken. La stabilité de l’appui est indéfectible, sans doute une conséquence de la rigidité de la semelle. Toute la zone des orteils est protégée (blindée ?) par un pare-pierres. Cette chaussure est conçue pour les pieds fins, cependant, même si elle serre un peu au départ, il faut savoir qu’après quel-ques kilomètres, elle prend la forme des orteils. Robuste, accrocheuse, elle affiche cependant un poids élevé qui la pénalise au niveau de la performance pure. Par contre, en accroche et dans les terrains tourmentés, elle est imbattable. C’est aussi un produit très polyvalent qui peut être utilisé dans de nombreux autres domaines : marche d’approche, via ferrata, trekking…

C’est tOP Tenue du pied. Accroche semelle. Solidité. C’est MOINs BIeN Amorti ferme. Poids

quALITé SEmELLE EffICACITé LAçAgE AmORTI

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pOIDS \ 300 gRAmmES En 42,5 pRIx \ 100 EuROS pOIDS \ 360 gRAmmES En 42,5 pRIx \ 115 EuROS pOIDS \ 368 gRAmmES En 42,5 pRIx \ 120 EuROS

I COLUmbIA I RAvEnOuSLe test Cette Columbia est tout à fait originale à plus d’un titre. Son appui au sol est reconnais-sable entre mille. L’amorti est très prononcé, les fragiles du genou et des hanches apprécient. Sous le talon, on a l’impression d’avoir un point de propulsion : quand on regarde dans le détail la semelle, elle possède effectivement une forme travaillée à ce niveau. Ensuite, c’est une chaussure extrêmement légère : 300 grammes sur la balance ! On a aimé son déroulé, ses protections de l’avant du pied, son mesh qui laisse passer l’air, une ventilation idéale pour les grosses chaleurs. Testée en fin d’hiver, on a cependant vite senti le froid. Le laçage du cou-de-pied est bon même si l’amorce du lacet aurait pu être plus proche des orteils. Le talon est très bien enveloppé et le confort général de tout premier ordre. La mousse du talon souple semble tenir le choc avec un coureur de 70 kilos. Il faudra vérifier dans le temps si elle résiste aux affaissements. Franchement, c’est la bonne surprise de cette sélection.

C’est tOP Légèreté. Amorti. Confort général.C’est MOINs BIeN Longévité de la semelle ? Certains

trailers se sentent un peu «haut» sur la semelle.

quALITé SEmELLE EffICACITé LAçAgE AmORTI

I TECnICA I TAREnTuLA ILe test Premier essai et coup de maître pour Tecnica qui signe là une chaussure de trail très aboutie et cohérente. Cette Tarentula se hisse dès la première saison dans le trio de tête de la chaussure de montagne. Le châssis est très bon grâce à un maintien du pied homogène : du cou-de-pied au talon bien enveloppé par la structure. Nous avons tout de suite aimé le rendu d’énergie de la semelle alors que d’autres chaussures « s’enterrent » dans la foulée…). La qualité de l’appui explique sans doute que mal-gré ses 360 grammes (certains modèles sont plus légers), La Tarentula apparaisse au pied comme légère. Autre bon point, on a l’impression d’être assez proche du terrain sans en subir les secous-ses : on a donc de la précision dans l’appui et un amorti très bien dosé (ni trop mou, ni trop dur). Ces remarques valent pour des coureurs de 70 kilos environ. Le laçage est efficace même s’il demande de faire glisser les lacets avec les doigts au départ. Conçue comme un chausson, la Tarentula empêche la pénétration des petits cailloux. L’avant du pied est très bien protégé, la rigidité en torsion excellente. Bien finie, belle, confortable, performante, elle s’affirme comme l’une des références de cette saison.

C’est tOP Rapport confort/efficacité. Qualité semelleC’est MOINs BIeN Chaussage un peu étroit.

quALITé SEmELLE EffICACITé LAçAgE AmORTI

I LA SpORTIVA I RAPTOR ILe test La Raptor frise l’excellence. Il ne lui en manque pas beaucoup pour figurer dans le tiercé de tête de cette sélection. L’intelligence de conception, le soin apporté à la construction, la solidité sont en effet de tout premier ordre. Le « fit » est très efficace : la Raptor est à la fois confortable et précise. Testée de longues heures, elle n’a pas provoqué d’échauffements ou de points durs. Le laçage classique rempli à 100% son rôle sur la zone du cou-de-pied : rien ne bouge (très bonne languette rembourrée). Le talon est fermement maintenu grâce à une arche. L’accroche de la semelle (efficace aussi sur les névés !) et la protection d’orteils sont au dessus de tout soupçon. Que lui manque t’il pour décrocher le podium ? Sans doute de l’amorti en talon. Car si la précision, le contact avec le sol est de tout premier ordre, les genoux les plus fragiles demandent un peu de souplesse après une heure de course. On aimerait aussi que la chaussure « rende » un peu d’énergie dans la foulée. Testée sur un parcours en dévers, elle s’est montrée particulièrement à l’aise grâce à une rigidité en torsion bien dosée. Une superbe réalisation au look d’enfer, on adore.

C’est tOP Qualité de finition. Robustesse. Maintien du pied. Confort. Look. C’est MOINs BIeN Manque un peu d’amorti pour les petits gabarits

quALITé SEmELLE EffICACITé LAçAgE AmORTI

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pOIDS \ 330 gRAmmES En 43 pRIx \ 84,95 EuROS pOIDS \ 295 gRAmmES pRIx \ 100 EuROS pOIDS \ 370 gRAmmES En 43 1/3 pRIx \ 115 EuROS

I hELLy hAnSEn I TRAIL mOC ILe test Cette Helly Hansen est avec la Columbia, la New Balance, la chaussure la plus légère de cette sélection. C’est aussi la plus ventilée (quasi impossible de transpirer dedans !) grâce à une grosse maille filet. On s’est demandé si on ne pouvait pas aussi l’utiliser en canyon vu sa capa-cité d’évacuation de l’eau… Sa conception est originale : une sorte de chausson en maille très enveloppant. Une infrastructure, ou plutôt des nervures, assurent le maintien. Les premières sensations sont liées à la légèreté et au peu de maintien du talon : peu de matière pour le sou-tenir. L’autre information dispensée par la Trail Moc c’est un amorti quais idéalement dosé, nous l’avons vraiment apprécié sur piste, sur chemin et même sur les brèves parties de bitume. L’accroche est bonne et la boue ne reste pas bloquée. Le chaussage n’est pas des plus aisés mais une fois le pied dedans, le confort est bon. Nous avons été étonné par l’extrême finesse de la languette (qui est en fait le chausson) : pour autant, le lacet ne provoque pas de point de compression, éton-nant… C’est aussi la seule chaussure à adopter un lacet fin qui coulisse très bien sur les cinq œillets. Au final, la Trail Moc s’adresse aux coureurs qui mettent l’accent sur la légèreté et ne nécessitent pas un maintien ferme.

C’est tOP Légèreté, respirabilité. Dosage de l’amorti. Le prix.C’est MOINs BIeN CPeu de maintien du talon

quALITé SEmELLE EffICACITé LAçAgE AmORTI

I nEw bALAnCE I 749 (mR)Le test La chaussure la plus légère de la sélection, c’est elle : 300 grammes constatés en taille 43 ! Evidemment, on se sent pousser des ailes. La différence de poids est de 100 grammes (par chaussure, 200 grammes la paire) si l’on compare avec le modèle le plus lourd. La foulée se fait donc aérienne d’autant plus qu’elle possède un châssis qui a aussi du « jus », le retour d’énergie dans le déroulé étant bon. L’amorti est très souple (plus ferme cependant que sur la Columbia) et convient aux terrains durs genre piste caillouteuse. L’amorti est dosé bien entendu sur le talon mais aussi sur l’avant du pied. Nous avons noté que la mousse se tasse assez rapidement malgré les renforts de voute. Un gabarit normal voire léger sera plus à l’aise avec la 749 qu’une masse de muscles. Le laçage traditionnel est très efficace. Le pare-pierre sur l’avant du pied joue son rôle alors que latéralement, on aimerait plus de protection (beaucoup de mesh dans cette zone). Le talon est solidement maintenu. Une très belle chaussure de course pour aller chercher les podiums.

C’est tOP La légèreté incroyable. Amorti. Tenu talon. Laçage. Confort.C’est MOINs BIeN Peu de protection à l’avant du pied,

face interne. Mousse qui a tendance à se tasser rapidement.

quALITé SEmELLE EffICACITé LAçAgE AmORTI

I mOnTRAILI SAbInO TRAILLe test Au pied, on a une sensation de légè-reté, les masses de cette chaussure sont très bien réparties. Elle distille aussi une impres-sion de souplesse, un effet du sans doute au mesh largement présent autour du pied. On note un amorti présent mais peu marqué lorsque l’on pose le pied, ensuite, le point dur arrive rapidement. Sur chemin en forêt, souple, le contact au sol est très bon, sur les parties plus dures, plus d’amorti aurait été le bienvenue. Très confortable, la Sabino laisse vivre l’avant du pied avec une bonne largeur appréciable quand il gonfle un peu sur les longues distances. Le talon est très bien tenu, la cheville bénéficie d’une bonne base d’appui. En dévers, l’avant de la chaussure perd de sa tenue (mesh). Bonne protection des orteils en cas de petits chocs et languette épaisse qui filtre l’appui du laçage. Le lacet maintien le dessus du pied, on se demande juste si en avançant les œillets vers les orteils, les metteurs au point n’auraient pas gagné encore en tenue… Cette Montrail est un produit abouti, sur lequel on peut compter, qui se fait oublier au pied.

C’est tOP Chaussure que l’on oublie. Confort. Facilité de laçage. Accroche semelle sur tous terrainsC’est MOINs BIeN Tenue avant du pied en dévers

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pOIDS \ 370 gRAmmES En 42 pRIx \ 130 EuROS pOIDS \ 360 gRAmmES En 43 1/3 pRIx \ 130 EuROS

I mIZUnO II wAvE CAbRAkAn ILe test Gros coup de cœur pour cette Mizuno très bien placée dans tous les compartiments du jeu. Avec son look typé « Manga », elle partait pourtant avec un handicap. Sur le terrain, elle obtient un large plébiscite. Clairement, elle ne possède aucun point faible. L’appui au sol est très bon (même si la semelle est moins large que celle de la Salomon) et l’amorti tout simplement excellent : ni trop dur, ni trop mou. On note aussi une excellente filtration du terrain sur l’avant du pied. La rigidité en torsion est au dessus de tout soupçon. Le maintien du pied appartient au haut de gamme : aucun point dur, du confort, de la précision. Des sensations qui persistent y compris sur les longs parcours. Le talon est solidement calé et l’avant du pied n’a pas de sensation de glissade latérale en dévers que l’on peut noter sur des modèles au maintien perfectible. Pourtant, sur la balance, cette Wave Cabrakan affiche aussi un poids light : 370 grammes. Continuons la longue liste de bons points : le laçage est sans doute le meilleur de la catégorie. La recette retenue est classique mais très au point : six œillets et un lacet torsadé qui permet de fermer la chaussure sur l’avant du pied de manière super efficace. Bref, on le savait, mais la Wave Cabrakan le confirme, Mizuno sait faire des chaussures de running et le prouve.

C’est tOP Une chaussure 100% efficace ultra agréable, homogène, confortable. Un must pour l’entrainement ou la course. C’est MOINs BIeN Protection de l’avant pied un peu légère

quALITé SEmELLE EffICACITé LAçAgE AmORTI

I SALOmOn II xT wIngS 2 ILe test La concurrence met la pression sur la chaussure de Kilian Jornet. Malgré les ans, elle reste parfaitement dans la course et s’affiche comme l’une des références, sinon la référence. Pas de doute, c’est un produit très abouti, équilibré, efficace, fiable, qui donne du plaisir. La nouvelle version 2 de la Xwings est en fait un simple restylage. On note de prime abord les lacets à serrage automatique. Les œillets, qui provoquaient la casse du lacet (!) ont été remplacés par de petites pièces plastique ne provoquant pas de cisaillement. On note que le lacet a été rallongé. Le pied entre très facilement et le serrage est un jeu d’enfant. L’appui au sol est excellent : il s’agit d’un savant dosage entre fermeté pour la tenue et amorti pour le confort. Ayant couru de longues journées avec la XT Wings2, on peut certifier que son usure, son tassement de semelle est très lent. Elle se dégrade donc très peu. Le pare-pierre, l’accroche semelle, la rigidité en torsion, la nervosité du châssis, rien à redire : c’est du haut de gamme. Que faudrait-il changer pour atteindre la perfection ? A notre avis : faire commencer le lacet plus proche des orteils et proposer une languette plus épaisse car le serrage appuyé du lacet peut provoquer un point dur au sommet du pied.

C’est tOP Semelle. Dosage parfait entre appui et amorti. Pare-pierre. Stabilité au sol. Vitesse de serrage des lacets, praticité. Chaussage aisé.C’est MOINs BIeN Point dur qui peut apparaître si l’on sert trop les lacets

quALITé SEmELLE EffICACITé LAçAgE AmORTI

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kILIAn JORnET buRgAdARIEn nE SERT DE mARChER

En 2009, tu as été Champion du monde de ski-alpinisme et Champion du monde du Skyrunning World Series. Quelles similitudes vois-tu entre le ski et le trail ?Tout d'abord la montagne et le plaisir d'y être. Il faut profiter de la mon-tagne autant qu'on peut : en hiver on a la neige donc on skie et l'été… Et bien on court ! Et puis au niveau physiologique aussi, les épreuves de ski-alpinisme sont beaucoup plus courtes, beaucoup plus intenses... Si tu travailles bien les jambes l'hiver, ça fait une bonne préparation pour l'été.

Tu viens de remporter la Pierra Menta pour la deuxième fois. Comment s'est passée la course ?Cette année j'en garde un très bon souvenir, j'aime faire équipe avec Florent (Troillet, ndlr), on s'entend vraiment très bien. On a la même façon de courir, donc c'est un vrai plaisir. Et puis cette année on est arrivé tous les deux très en forme, bien préparé, on a eu les Championnats du monde la semaine avant, avec de bons résultats. On est arrivé conscient que l'on pouvait être devant, mais bon... À la fin ça a été très dur. La première journée s'est bien passée, on est arrivé avec de l'avance, mais le deuxième jour Florent a fait une grosse chute à la première descente et s'est fait mal à la jambe, alors on a dû bien gérer les descentes et ne prendre aucun risque jusqu'au quatrième jour. Mais je crois qu'on a fait une bonne course, dans les montées on creusait bien les écarts.

Petit retour en arrière. En 2009 tu gagnais l'UTMB pour la deuxième fois consécutive, en faisant la course seul dans le brouillard quasiment

depuis le début de la course. Comment vit-on un moment pareil ? C'est dur à gérer ?Oui c'est dur mais j'étais conscient que je voulais faire comme ça l'an dernier : commencer à me détacher dès le kilomètre 30 et tout faire tout seul. Après c'est juste de la motivation... Même si c'est sûr qu'il y a des moments qui sont très durs, mais je me dit "Je fais la course que je veux, je me sens bien, il faut continuer". Mais c'est vrai que dans ces moments-là, la course se joue surtout dans la tête. J'ai une technique pour rester concentré, je me fixe des objectifs très courts et facilement réalisables, du genre "prochain objectif dans 15 min".

Tu as 22 ans et tu excelles dans des disciplines où c'est généralement l'ex-périence qui paye. Comment expliques-tu qu'avant toi, personne d'aussi jeune n'avait n'ait percé ?Tout d'abord je suis jeune, mais j'ai quand même une longue expé-rience derrière moi, ça fait dix ans maintenant que je m'entraîne sérieusement pour le ski-alpinisme. Après, c'est aussi et surtout au niveau du mental, les sports d'endurance sont des sports qui font souffrir, où il faut vraiment savoir ce que l'on veut pour réussir et ne pas se laisser porter par la masse, et je pense que ce n'est pas évident pour les jeunes aujourd'hui.

Comment est-ce que tu t'entraînes ? Seul ou avec une équipe ?Ça dépend, l'hiver généralement je m’entraîne plutôt seul, mais ça m'arrive de le faire avec Marc Pinsach, un co-équipier en

Le gr20 en 32h54, c’est lui. L’utmB en 21h33, c’est encore lui. La pierra menta en 10h02, c’est toujours lui. La star catalane est en train d'atomiser les différents records de vitesse en trail et en ski-alpinisme... Escape a rencontré kilian jornet Burgada fin mars, juste après sa victoire à la pierra menta, pour lui demander ce qu'il pensait de tout ça.

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ski-alpinisme. Et l'été je suis beaucoup seul, même si j'ai fait des stages avec Florent Troillet chez lui en Suisse, où on s'est préparés quelques semaines ensemble.

Et au niveau de la préparation, on retrouve des points commun pour le trail et le ski-alpinisme ?Non c'est vraiment différent. Du mois d'octobre jusqu'à fin avril je ne cours jamais, je fais que du ski-alpinisme. Hier (mi-mars, ndlr), je suis allé tester le nouveau matériel, c'était la première fois que je mettais les baskets depuis octobre ! Pour le ski, ce sont des entraînements plutôt intenses, avec beaucoup de sérieux. Après pour l'été ce sont plutôt de longues sorties, en courant ou en vélo.

À quel point le matériel est-il important pour toi ?En trail c'est très important. Pour moi, le principal est qu’il se fasse tout petit. Si tu sens que tu as ton matériel sur toi, ça perd son intêret.

Il est fait pour nous protéger, mais il doit savoir se faire oublier. Au niveau des pieds, il faut pouvoir sentir les rochers, sentir le terrain. Il faut que tout soit léger et très "fitté" (taillé près du corps, ndlr).

Et à côté de ton entraînement, tu suis une alimentation particulière ?Non, pas du tout ! Je fais quand même des analyses de sang tous les mois, et puis généralement c’est bon. Si ça va, c'est qu'on mange bien ! Mais je fais pas trop attention, bon, je mange beaucoup de pâtes parce que j'aime ça, mais sinon je prends du dessert tous les jours. Je ne me prive pas, au contraire !

Pendant une course, comment gères-tu ton hydratation ? Depuis deux ans j'utilise les produits Overstim.s et pendant les cour-ses je ne mange que du gel. Pour les longues distances, j'en prends toutes les heures ou toute les deux heures. Dans des courses comme l'UTMB par exemple, je bois 40-50 cl à chaque ravitaillement. Après

Du matos sur-mesurePatrick Leick, Footwear Senior Project Manager chez Salomon, nous explique les relations entre la R&D et l'athlète.

La relation avec l’athlète est à la base de l’ensemble de notre processus de développement : bien comprendre ses besoins, être à l’écoute de ses remarques, lui fournir le matériel qui l’aidera à repousser les limites de ses performance, le faire participer à l’évolution des produits de demain…cela passe par une présence importante sur le terrain : l’un des programmes majeurs de notre groupe est l’advanced Week. un rendez-vous unique entre nos meilleurs athlètes et les personnes en charge de la r&d et du marketing. cette année, pas moins de 26 athlètes en provenance de 12 pays étaient réunis pour une semaine de tests au pied du mont Ventoux. au-delà de ce rassemblement collectif, je me déplace aussi sur certains événements pour suivre plus spéci-fiquement certains athlètes. je serai par exemple avec kilian en californie pour l’assister pendant la WS100, l’ultra trail le plus convoité aux uS. dans le cadre du service aux athlètes, plusieurs niveaux de prestations sont offerts. un athlète de haut niveau est une Formule 1, les réglages sont parfois, pour ne pas dire souvent, millimétriques et la plupart du temps totalement imperceptibles par le pratiquant. kilian fait bien sûr partie du « top 10 » sur la trentaine d’athlètes que j’ai à suivre aujourd’hui.kilian a des chaussures faites sur-mesure, la forme chaussante est spécifique à sa morphologie, elle a été développée avec l’aide d’un podologue à partir d'un moulage de son pied. a la base, ses chaussures sont réalisées à partir de composants issus du modèle SLab de série, la tige est montée sur la forme chaussante spéciale, la semelle et la partie amortissante sont quant à elles souvent spécifiques et adaptées en fonction des courses qu’il doit faire (utili-sation de mousses pu et de caoutchouc de densités et de profils différents). aujourd’hui, kilian utilise pas moins de cinq versions différentes, et je lui fais une quinzaine de paires de chaussures par an.SA

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tu n'as pas besoin de t’hydrater quand tu n'as qu'une heure entre chaque contrôle, mais si tu mets quatre heures entre chaque, c'est sûr qu'il faut avoir de l'eau.

Tu as déjà planifié un programme de course pour 2010 ?Oui c'est déjà fixé, je vais commencer par Zegama le 16 mai, un marathon en montagne en Espagne. Puis je pars aux États-Unis pour faire les 100 miles de la Western States les 26 et 27 juin, après je rentre en Europe pour faire deux courses de Sky Running : Giir Di Mont SkyMarathon en Italie le 25 juillet et la Course de Sierre-Zinal en Suisse le 8 août. Et après je fais bien sûr l'UTMB (27 août) et je finis par la Diagonale des Fous sur l'Île de la Réunion en octobre.

Et tes objectifs ?Être le plus devant possible ! Me sentir bien et donner le meilleur de moi dans tous les cas, sans oublier de se faire plaisir. C'est ça qui me porte. Si je ne m’amuse pas, autant arrêter.

À part le ski-alpinisme et le trail, tu pratiques d'autres sports de mon-tagne ?Oui, mais pas autant que je voudrais. Comme toujours, j'essaie de m'amuser. J'aime bien l'alpinisme, même si je n'ai pas un très gros niveau, c'est très complet, on peut faire des couloirs, des arrêtes, gravir des sommets... C'est vraiment quelque chose que j'aime, même en entraînement je le fais tout le temps. Après je fais du ski-roller pour l'entraînement du ski, et aussi beaucoup de vélo sur route.

Quelle est ta philosophie ?C'est pas vraiment une philosophie, mais je crois qu'il faut surtout se faire plaisir, on est là en montagne pour s'amuser. Et aussi il ne

faut pas oublier qu'on est juste des animaux et qu'on fait partie de la nature. Je crois qu'il faut avoir conscience de ça.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu'un qui débute le trail ?Mon conseil c'est qu'il s'éclate, qu'il s'amuse pendant les entraîne-ments, c'est le plus important. Et le trail est un sport qui t'offre la possibilité de vraiment t’éclater quand tu t'entraînes ; il faut être sérieux bien sûr, mais pas trop "carré". Quand tu sors, il faut se dire que tu vas prendre du plaisir en montagne, que tu vas gravir un sommet... Il ne faut pas se dire "je sors parce que j'ai l'obligation de m'entraîner". C'est le mental qui fait la différence à la fin.

Propos recueillis par Loïc Martin

2010 Vainqueur de la traversée des pyrénées2010 Vainqueur de la 25ème édition de la pierra menta2010 champion du monde de ski-alpinisme 2009 record de la montée du coll Blanc (pas de la casa, andorre) en 16 min 11 s2009 champion du monde du Skyrunning World Series2009 record du tahoe rim trail (uSa) en 38 h 32 min2009 Vainqueur de l'ultra-trail du mont-Blanc2009 record du gr 20 en 32 h 54 min 24 s, vainqueur

de Sierre-zinal en 2 h 35 min 30 s

2009 vainqueur de Skyraces (giir di mont, olla de nuria, andorra Sky race...)2009 Vainqueur de la coupe du monde individuel de ski-alpinisme2009 champion d’Europe de ski-alpinisme en vertical race2008 champion du monde du Skyrunning World Series2008 Vainqueur de l'ultra-trail du mont-Blanc2008 Vainqueur de la coupe du monde espoir de ski-alpinisme2008 champion du monde espoir de ski-alpinisme en

vertical race et longue distance et 3e absolu en longue distance

2008 Vainqueur de la 23e édition de la pierra menta2007 champion du monde du Skyrunning World Series2006 champion du monde par équipe des Sky games,

catalogne2006 1er des championnats de France de ski alpinisme,

junior (FFa)2005 champion du monde cadet de ski-alpinisme en

Vertical race2004 champion du monde cadet de ski-alpinisme en

Vertical race

kilian est né le 27 octobre 1987 à Sabadell, en Catalogne, au nord-est de l'Espagne. Son palmarès :

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30 doSSiEr SPECIAL TRAIL

Escape #32

dans un premier temps réservés aux sportifs professionnels, les vêtements de compressions se retrouvent aujourd'hui dans les rayons des magasins, à portée de tous. Toutes les parties du

corps sont concernées : les jambes avec les chaussettes de compression au départ, puis les bras avec les manchons et le corps avec les tee-shirts et shorts. Du coup pas facile de faire son choix, surtout quand on ne sait pas forcément à quoi ces nouveaux produits servent et surtout comment ça fonctionne.

Quels bénéfices pour le coureur ?

La principale propriété est la même que pour les bas de contention

que l'on trouve en pharmacie : accélérer la circulation sanguine et l'apport d'oxygène aux muscles. Et favoriser dans le même temps l'élimination de l'acide lactique et l'apparition de crampes. Et qui dit moins de douleurs musculaires, dit récupération plus rapide. "L'objectif est d'améliorer la performance tout en offrant plus de confort. Et donc plus de plaisir pendant que l'on court", explique Serge Chapuis, responsable Recherche et Développement chez Salomon. L'effet compression améliore également le maintien et, pour le haut du corps, la bonne posture du buste. Mieux maintenu, on absorbe mieux les chocs, limitant la casse des fibres musculaires et autres micro-lésions, responsables des désagréables courbatures du lendemain...

De la récup à la compète

Et si au départ, les vêtements de compression étaient principalement utilisés pour la récupération par les athlètes, ils se sont ensuite imposés pendant les entraînements, puis même parfois pendant les courses. Pour Thomas Lorblanchet (en interview page 32), kiné de formation et coureur du team Trail Salomon, leur efficacité est plus évidente pour la récupération. "J'utilise les chaussettes de compression depuis longtemps pour la récupération. En entraînement et en course par contre, c'est un peu différent, je ne ressens pas forcément une amélioration de mes performances. Je les utilise surtout si j'ai des soucis, comme un soutien supplémentaire. Mais c'est vrai que j'ai mis un peu de temps à m'y habituer". Certains n'aiment donc pas trop, d'autres ne jurent que par la compression. Mais dans tous les cas, une chose est sûre : les vêtements de compression ont un réel impact positif sur le corps, pendant et après l'effort. Le meilleur moyen de s'en faire une idée reste encore de les essayer.

Loïc Martin

technologie issue de la médecine, les vêtements de compression utilisés lors d'activités sportives, et plus particulièrement en trail running, sont sensés favoriser le retour veineux et réduire les douleurs musculaires. alors, ça marche ?

LA COmpRESSIOnvA-T-ELLE RévOLuTIOnnER LE TRAIL ?

Kilian à l'entraînement, avec le short et les chaussettes Exo.

SALO

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32 doSSiEr SPECIAL TRAIL

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À tout juste 30 ans, thomas Lorblanchet, le champion du monde 2009 de trail,partage son temps entre son travail de kinésithérapeute, sa famille et sa passion pour la course.

SALO

MON

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On va commencer par parler de 2009, où tu finis champion à Serre Chevalier. Comment s’est déroulée cette saison ?Serre Che, c’était l’objectif de la saison, j’avais vraiment axé la préparation et puis ma planification pour être bien à cette course. J’ai une vie familiale et professionnelle qui ne me permet pas de courir tous les week end, je préfère cibler mes courses. Avec l’euphorie de la victoire, je ne me suis pas trop inquiété sur la récupération et ça m’a un peu joué des tours pour la fin de saison. En fait j’ai été blessé pas mal fin juillet et tout août, j’ai couru avec un petit état de forme avec les blessures, jusqu’à la CCC. Bon, pour la CCC la blessure m’a contraint à l’abandon… Du coup j’ai essayé de me remobiliser pour les Templiers : ça ne c’est pas si mal passé que ça, puisque je fini troisième !

Le fait d’être kiné, c’est un vrai plus pour la préparation et pour les courses ?Non, pas vraiment, c’est surtout un garde fou pour construire ma saison. Ça me permet de cibler un peu plus les phases de récupération et de faire des phases de préparation plus poussées. Mais c'est vrai que pour la CCC par exemple, être kiné m'a permis de rapidement analyser ce qui n'allait pas, de faire mon diagnostic et du coup prendre la décision d'arrêter, alors que j'étais deuxième. Et puis je bouquine beaucoup, j’aime bien tout ce qui touche à la physiologie de l’effort. Donc ça, plus mes études de kiné et mon bagage santé, ça m’aide dans ma préparation.

Et au niveau du matériel, tu dois du coup avoir un regard un peu différent des autres athlètes ?Disons que le langage technique, je l'ai déjà : pronation, supination, tout ça c'est du langage "commun" pour moi. Mais c'est pas pour autant que je cherche forcément à avoir un équipement optimisé. J'apporte mes connaissances, mais je fais entièrement confiance à l'ingénierie Salomon.

Comment en es-tu venu au trail ? Parce qu'au départ tu est biathlète, c'est ça ?Oui j’ai commencé tôt par la natation, après j’ai fait du triathlon un peu naturellement, et puis j’ai bifurqué sur le trail. Et puis j'habitais Clermont-Ferrand, du coup avec la Chaîne des Puys pas loin, ça me

ThOmAS LORbLAnChETL'OR AU bOUT DES pIEDS

tentait d'aller voir ce que pouvait donner la course en milieu naturel. Il y a cet aspect-là, et aussi le fait que le triathlon était difficile à concilier avec mes études de kiné. Le trail était naissant dans les années 2000, et c'est ce qui m'a fait mettre le pied à l'étrier !

Tu t'es fixé des objectifs pour 2010 ?Mon objectif pour 2010 c'est finir l'UTMB. Prendre des informations et me faire plaisir par rapport à ma préparation. Donc le classement n'est pas un objectif en soit, mais juste être finisher. Je verrai comment ça se passe au fur et à mesure de la course, mais l'objectif est vraiment d'aller au bout dans les meilleures conditions possibles.

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Et tu pratiques d’autres sports de montagne à par la course ? Je fait un peu de vélo de route et de VTT dans le cadre de ma préparation. Si on veut être performant dans une discipline faut quand même faire d'autres activités. Kilian fait du ski alpinisme pour être performant en ski alpinisme, mais malgré tout il sait que ça lui sert pour le trail, et vice versa. Cet hiver ça a été un peu spécial pour moi, j’ai pas pu faire tout ce que je voulais par rapport au fait que j’ai eu ma deuxième fille... Donc voilà, j’avais moins de disponibilité, mais sinon avec ma femme on adore faire du ski de fond. Principalement, mes activités annexes c’est natation, vélo et ski de fond.

Propos recueillis par Loïc Martin

Curriculum vite-faitmembre du team trail Salomon France depuis 2004, thomas a

remporté en 2007 la course des templiers, après s'être "cassé les

dents dessus pendant cinq ans". il réitère l'exploit l'année sui-

vante, en 2008, et devient champion du monde de trail en 2009.

www.thomas-lorblanchet.com

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juiLLEttrail Verbier-St BernardSeconde édition de l'ultra trail de 110 km entièrement en Suisse. Au départ de Verbier, les coureurs s'immergeront dans les paysages grandioses du Valais, avec notam-ment cinq cols à plus de 2000m d'altitude. Et il y a des points à prendre pour l'UTMB, 4 pour la grande boucle, 2 pour le trail de 62 km. 3 juillet 2010, à Verbier (Suisse)www.trailvsb.com

maratour des glaciersTroisième étape du Challenge Raidlight Trail Trophy, le Maratour des Glaciers propose 42 km au-dessus des 2 Alpes, en passant par le glacier, jusqu'à 3500m d'altitude. Le trail le plus haut de France.4 juillet 2010, aux 2 alpes (38)www.raidlight.com/2-alpes-raidlight-trail-maratour.html

maxi trail-orientation des karellisLa station de Maurienne accueille sa première course à pied. Axé orientation, ce trail de 80 km (3550m D+) traversera les hameaux de montagne typiques comme Albanne et Albiez et pas-sera par les sommets mythiques comme les Aiguilles d'Arves.10 juillet 2010, aux karrelis (73)www.karellis.com

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Semi trail de la dent du chatLes deux trails de 14 et 25 km feront découvrir le massif de l'Epine et sa célèbre Dent du Chat, ainsi qu'un panorama à couper le souffle sur le lac du Bourget.4 juillet 2010, au Bourget du Lacwww.tddc.360degres-evenements.com

6000d & ultra 6000dAprès avoir soufflé ses 20 bou-gies en 2009, la course mythique répond toujours présente ! Au programme, toujours la 6000D, 60 km et 3000m D+, avec notam-ment la montée jusqu'au glacier de Bellecôte, et la "petite" nouvelle, l'Ultra 6000D : 110 km (4400m D+) à travers les villages de La Plagne et le Parc National de la Vanoise.24 et 25 juillet 2010, à aime (73)www.la6000d.com

défi de l'oisansLe Défi de l'Oisans est un trail par étape qui prend place dans les massifs de l'Oisans et des Ecrins. Empruntant le GR 54, le parcours fait le tour des deux massifs, soit 200 km avec 12 000m de dénivelé positive répartis en 14 cols et 9 vallées à accomplir en 8 étapes.du 25 au 30 juillet 2010, aux 2 alpes (38)http://smag.over-blog.com

aoûttrail du tour des FizCette boucle de 63 km et 5000 m de dénivelé suit l'itinéraire du Grand Tour des Fiz en reliant ses huit refu-ges. Le parcours emprunte plusieurs chemins de Grande Randonnée : le GR 5, le GR 96 et le GR Tour du Pays du Mont-Blanc. 1er août 2010, à plaine-joux (74)www.camp-de-base.com

courchevel X-trailLa station des 3 Vallées sera le théâtre de deux courses, 30 et 53 km, au coeur du Parc National de la Vanoise. Ces deux courses s'inscrivent dans le Challenge X-Trail, qui regroupera trois éta-pes : Courchevel, Crans-Montana en Suisse et Cervinia en Italie. 8 août 2010, à courchevel (73)www.courchevel.com/xtrail

trail ubaye SalomonAu départ de Barcelonnette, deux courses seront proposées : un 42 et un 23 km. Ces deux tracés en boucle traverseront forêts, alpages, cols et sommets de la Vallée de l'Ubaye. Pour ceux qui veulent juste se faire plaisir, le parcours de 23 km peut se faire avec ravitaillement et sans chrono.8 août 2010, Barcelonnette (04)www.athletic-club-ubaye.fr

trail des hauts FortsMorzine-Avoriaz organise deux courses mi-août, une de 21 km (1200m D+) et une de 42 km

(2700m D+), qui font partie du Challenge Oxygène. 14 août 2010, à morzine-avoriaz (74)www.avoriaz.com

ultra trail du mont-BlancCette année encore les inscriptions ont été bouclées en quelques heures (2300 coureurs !), preuve que le succès de l'UTMB ne faiblit pas. Le parcours reste le même, un tour du Mont-Blanc en passant par la France, l'Italie et la Suisse, soit 166 km (9400m D+) en semi-autono-mie, le tout à boucler en 46 heures ! Les grands noms de la discipline seront au rendez-vous, de Kilian Jornet à Dawa Sherpa, en passant par Marc Olmo, Tsuvoshis Kaburaki et Thomas Lorblanchet. 24-29 août 2010, à chamonix (74)www.ultratrailmb.com

ccc, tdS, ptLDu 24 au 29 août, il n'y pas que l'UTMB. Trois autres courses auront lieu, au départ ou à l'arrivée de Chamonix, et pas des moindres ! La CCC (Courmayeur-Champex-Chamonix), 98 km et 5600m D+ au départ de Courmayeur ; la TDS (Sur les Traces des Ducs de Savoie), 111 km et 7000m D+ également au départ de Courmayeur. Et enfin la PTL (La Petite Trotte à Léon), qui n'a de "Petit" que le nom : 240 km et 18 000m D+ au départ de Chamonix, en autonomie complète !24-29 août 2010, à chamonix (74) et courmayeur (italie)www.ultratrailmb.com

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Page 41: ESCAPE #32

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SRI LAnkA P.52À grandS paSVErS LE nirVana

CAnADA P.56into thE WiLddanS LES rochEuSES

Reportages : Christophe Raylat et Anne-Laure Murier

LE magazinE gratuit outdoor#32 été 2010

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ZAnSkARdERnIER SAnCTuAIRE hImALAyEn

42 VoyagES ZAnSkAR Escape #32

Le zanskar est longtemps resté un territoire totalement isolé du Ladakh. ce Shangri-La nécessite une dizaine de jours pour être atteint en franchissant une succession de cols à près de 5 000 m d’altitude. un itinéraire majeur qui permet d’aller à la rencontre d’une culture encore très préservée.

Texte et photos : Christophe Raylat

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ZAnSkARdERnIER SAnCTuAIRE hImALAyEn

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Le Zanskar est un monde minéral, on en prend conscience dès le premier jour de marche en remontant les pentes qui conduisent au Prinkti-La, à 3 700 m. D’étonnants coups de baguettes magiques telluriques ont façonné de délicates cheminées de fées

qui se détachent sur fond ocre ou gris-bleu. En redescendant du col, la vallée de Wanla offre un somptueux décor dont le fond est tapissé de plans successifs, pareils à des dentelles de roches délicatement découpées. Mais c’est le lendemain que le caractère démesuré de cette géologie du Zanskar se révèle. Les gorges d’Hanupatta surgissent soudain et invitent à plusieurs heures de vagabondage au cœur d’un véritable labyrinthe vertical. Il faut imaginer qu’avant la piste qui entaille désormais la falaise, il y avait un minuscule chemin utilisé quotidiennement par les habitants pour transporter denrées et matériaux. Les mulets ne semblaient pas impressionnés par le vide qui s’étalait à leur pied jusqu’au grondement lointain de la rivière. Les passages de ponts rivalisaient d’audace et d’élégance dans ce décor hors norme. Au-delà de ces gorges commence

le monde des alpages et de l’altitude. Après avoir bivouaqué au-dessus d’Hanupatta, on atteint rapidement la côte 4 000 m et les sommets alentour prennent une dimension himalayenne. Le premier grand col de l’itinéraire est le Sirsir-La, situé à l’altitude exacte du mont Blanc et qui offre un panorama hollywoodien sur les aiguilles aiguisées. Les drapeaux à prière claquent au vent alors qu’une poignée de moines se rendant à Lingshed murmurent des prières en tibétains sous le tintement des clochettes portées par les chevaux qui franchissent le col. Ici le portage est essentiellement effectué par des chevaux qui viennent pour la plupart de Manali et passent l’été à faire des allers-retours sur l’itinéraire. Les yacks sont rares et seulement présents au-dessus de 4 500 m et contrairement au Népal, le portage humain n’est pas pratiqué. Toutefois, en cas de période sèche, lorsque les hivers n’ont pas laissé assez de neige pour alimenter les vallées, la nature aride du Zanskar peut conduire à de véritables pénuries de fourrage. Les chevaux n’ont alors plus assez à manger et s’épuisent dans le franchissement de ces cols désertiques.

44 VoyagES ZAnSkAR Escape #32

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puBLicitE

Le village de Photoksar, au pied du Sirsir-La est l’un des plus photogéniques du Zanskar (et même de tout l’Himalaya). Modeste hameau de maisons blotties les unes contre les autres au-dessus d’une forte pente et entouré de formidables parois aux couleurs bleutées. Le village semble ainsi minuscule et fragile, dominé par ces versants abrupts qui font de lui un bout du monde très crédible. Au cœur de l’été, lorsque la mousson dégouline sur le versant sud de l’Himalaya, le Zanskar demeure protégé et cela permet de pouvoir découvrir ces vallées lorsque les champs d’orge sont à maturité. A Photoksar, la moisson débute souvent mi-août et la splendeur du lieu est soudain soulignée par le spectacle des habitants coupant l’orge à l’aide de grands couteaux. Cette orge d’un jaune étincelant qui sera ensuite transformée en tsampa, farine grillée

et base de l’alimentation dans toutes ces terres d’altitude.Au-delà de Photoksar, une longue vallée conduit au Sengge-La, le point culminant de ce parcours jusqu’à Karsha. L’étape est longue et le plaisir de l’arrivée au col est agrémenté d’un formidable panorama qui s’ouvre enfin vers le sud et laisse deviner, deux mille mètres plus bas le Zanskar bouillonnant tout au fond de la vallée. Il faudra encore trois jours pour rejoindre les rives de cette rivière mythique. Trois jours avec une succession de cols nécessitant un enchaînement constant de montées souvent raides et de descentes un peu frustrante lorsque l’on sait que le dénivelé perdu devra être à nouveau gagné dans quelques heures.

a l’heure De la puja

En face du monastère de Lingshed, une petite terrasse a été aménagée. Un emplacement idéal pour poser sa tente et observer ce lieu exceptionnel. Le monastère est construit à flanc de montagne et domine un ensemble de petites maisons dont un grand nombre sont les cellules des moines qui passent le plus clair de leur temps dans les salles de prière. Lorsque nous leur rendons visite, c’est l’heure

Page précédente : Chemin de vertige dans les gorges d'hanupatta.

Ci-contre : Les moines du monastère de Lingshedn en train de confectionner des tormas, de petites statuettes faites de beurre et de tsampa.

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46 VoyagES ZAnSkAR Escape #32

festive du thé du soir. Des moines sortent d’une petite pièce avec de grands pots à thé et servent tout le monde dans la salle de cérémonie bordée de larges fenêtres qui garantissent une vue imprenable sur la vallée et ses petites parcelles d’orge réparties le long de la rivière. En buvant leur thé salé au beurre rance (le vrai thé tibétain), les moines confectionnent des tormas. Ce sont des petites statues, faites de beurre et de tsampa, et qui seront présentées comme offrandes lors de la puja, la cérémonie qui a lieu chaque matin dans tous les monastères du Zanskar. Avant de partir pour une rude étape qui verra le franchissement du col Hanuma-La, cette cérémonie est un étrange moment de voyage. Nous voici bercés par le rythme des prières et des tambours et enivrés de l’odeur d’encens. Le thé salé et beurré est servi avec discrétion. Bientôt un autre moine se présente avec un gros pot à tsampa et distribue de généreuses cuillères à ses congénères. Tout l’art de la dégustation de la tsampa réside alors dans le dosage du thé et de la farine. Il faut une proportion parfaite de l’un et de l’autre pour obtenir une boulette lisse et compacte après

un consciencieux malaxage. Cette boulette est alors enfournée avec gourmandise et longuement mâchée, sans pour autant que s’arrête le murmure incessant des prières.

un pont vers le Zanskar

Le petit pont qui franchit la rivière Oma Chu n’est pas des plus impressionnants. Quelques morceaux de bois hâtivement assemblés entre deux soubassements de pierre. On le franchit d’un pas rapide pour ne pas remettre en cause un équilibre éphémère. Et pourtant c’est ici que l’on rentre officiellement au Zanskar. Au-delà de la rivière, et une fois franchit le col du Parfi-La, voici qu’apparaît la fameuse rivière Zanskar. L’itinéraire remonte désormais sa rive gauche et va permettre de découvrir la vie quotidienne des Zanskaris. Il faut alors prendre le temps de passer sur la rive droite pour aller visiter le village de Zongla. Autrefois il y avait deux palais royaux au Zanskar, dont un aux dimensions modestes qui se dresse au-dessus du village. Cette bâtisse cossue et peuplée de fantômes mérite le détour de presque

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La montagne facile !

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48 VoyagES ZAnSkAR Escape #32

une journée de marche. En son sommet, une minuscule salle de prière est restée intacte depuis plusieurs siècles. Les statues des divinités, les objets de culte et les thangkas patinés par le temps murmurent encore les prières de générations de prêtres. Depuis les fenêtres on aperçoit le Zanskar au loin et chaque soir un homme monte du village pour garder les lieux. L’idée de passer la nuit seul dans cette bâtisse grinçante nous fait froid dans le dos alors qu’à grand pas nous reprenons la route vers Karsha et son célèbre monastère.

le village "Dominé" par les moines

Etagé sur un versant abrupte, le village est dominé par les cellules des moines et les salles de prière. Ici vivent plus de cent moines dont beaucoup d’enfants que les parents placent dès l’âge de 8 ans pour qu’ils reçoivent un enseignement religieux. Une tradition toujours vivace, qui permet d’offrir non seulement une éducation mais également des conditions de vies plus faciles pour les enfants, surtout l’hiver. Sur la terrasse la plus haute du monastère la plaine de Padum s’étale à nos pieds, dominée par des sommets de plus de 6000 m qui plantent un décor de sanctuaire himalayen. Tout près, une petite pièce de cérémonie accueille

Etagé sur un versant abrupte, le village est dominé par les cellules des moines et les salles de prière.

les visiteurs discrets chaque soir pour la puja. Moment extraordinaire, suspendu entre ciel et terre, porté par l’ambiance de la cérémonie.Plus loin, la vallée s’élargit de plus en plus pour déboucher sur la plaine de Padum. Ici arrive la route venant de Kargil. Ouverte seulement l’été, cette route est le seul axe de désenclavement du Zanskar. Les Himalaya bouddhiste et musulman se rejoignent et créent une étrange connivence entre deux univers culturellement si éloignés. Mais, prosélytisme oblige, l’influence musulmane est sans cesse plus croissante et les Zankarpa revendiquent depuis des années une route le long du Zanskar, de façon à être reliés directement à Leh, capitale du Ladakh et fief bouddhiste. Cette route en construction modifiera profondément la vie du Zanskar, notamment pendant les longs hivers au cours desquels la seule solution pour quitter l’ancien royaume est de marcher sur la rivière gelée (la Tchadar). Au-delà de Kargil commence le Cachemire : cette zone frontière, contestée entre Indiens et Pakistanais, fut longtemps le théâtre de combats qui rendait délicate la route jusqu’à Srinagar. Mais désormais il est possible de finir sa traversée du Zanskar sur les bords du lac Dal, à bord de confortables house boats bien appréciables après trois semaines de trek himalayen !

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50 VoyagES ZAnSkAR Escape #32

Quand venir au Zanskar ?Situé au-delà de la barrière himalayenne, le Ladakh est protégé de l’influence de la mousson et il est possible de s’y rendre l’été. La période favorable s’étale donc de mai à octobre. L’hiver, il est possible de descendre la Tchadar, la rivière Zanskar gelée. Un trek magnifique qui nécessite tout de même un certain engagement.

Comment venir au Zanskar ?L’aéroport de Leh permet de venir au Ladakh depuis New Delhi. Air India et la compagnie Kingfisher ont des vols quotidiens. Depuis Paris en haute saison (été) compter env.1200 e/personne.

Avec qui partir au Zanskar• Stages Expéditions propose une traversée du Zanskar avec ascen-sions de plusieurs sommets au cours de la traversée en compagnie d'un guide de haute montagne. 26 jours à partir de 3600 e. www.stagexpe.com• L'agence indienne Shanti Travel a été créée par des français et propose une grande variété de séjours au Ladakh et Zanskar, www.shantitravel.com

A lire• Le guide Ladakh Zanskar des éditions Olizane, la référence des trekkeurs avec 19 itinéraires détaillés. 26 e.

• Ladakh Zanskar guide pratique de Jean-Louis Taillefer, en auto édition, un ouvrage très complet. 21 e• Guide Lonely Planet Inde du Nord, 27 e• Deux hivers au Zanskar, éditions Olizane, récit d'Olivier Föllmi, excellent témoignage sur la vie au Zanskar pendant les longs mois d'hiver.• Zanskar intime, éditions Glénat, un beau livre de David Ducoin, 39 e.Tous ces livres peuvent être commandés auprès de la librairie du voyage Gaïa Store, www.gaia-store.com

ZAnSkARpratique

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pacifiée depuis le printemps dernier et en fin de convalescence après le tsunami, l’« île resplendissante », comme l’ont rebaptisée les cinghalais, se laisse aller à un nouvel éveil. une bénédiction pour ses visiteurs ! Entre ferveur sud asiatique et héritage british, de ses rizières à ses plantations de thé, ce continent en miniature gratifie d’une belle cueillette…

Texte et photos : Anne-Laure Murier

SRI LAnkAA gRAndS PAS vERS LE nIRvAnA

Feuilles de thé ou fleurs de lotus ? Cannelle ou girofle ? Bambous géants ou délicates orchidées ? Au Sri Lanka, ces belles feuilles ne sont qu’un chapitre du carnet de voyage. Macaques à toques ou écureuils des palmiers ? Eléphants d’Asie ou grands cerfs bruns ? Avec 50 % de couverture végétale dont 29 % de

forêt, la larme de perle de l’Océan Indien, ainsi nommée parce qu’elle chatoie comme une Emeraude - un autre qualificatif - taillée en forme de goutte d’eau, a su mettre à profit l’éveil de Bouddha : en plus de vestiges archéologiques classés par l’Unesco, son triangle culturel peut s’enorgueillir de posséder la plus ancienne réserve naturelle de la planète, créée au IIIe siècle avant notre ère ! « Fondements de la culture au Sri

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SRI LAnkAA gRAndS PAS vERS LE nIRvAnA

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• Formalités. Si aucun visa n’est requis pour un séjour de moins de 30 jours, le passeport doit être valide trois mois après la date d’arrivée au Sri Lanka.• Repérages. Office de tourisme du Sri Lanka : www.srilanka.fr / Guide Lonely Planet 2009 (22 €).• Y aller. SriLankan Airlines assure 3 liaisons hebdomadaires (mercredi, vendredi et dimanche) entre Paris et Colombo, de 837 à 1107 € TTC selon la saison : tél. 01 42 97 43 44 / 98 51 ou www.srilankan.fr• Randonner. Avec ce circuit « Au pays des fées », Nomade combine 6 jours de randonnée, une ½ journée de safari, une autre en train et une huitaine de jours d’itinérance en minibus ; un panorama « dynamique » entre nature et culture, à partir de 1560 € TTC, que complètent des offres à effectuer en liberté (« Le Sri Lanka chez l’habitant », par exemple) ou destinées aux familles (« Thé ou éléphant ? ») : tél. 0825 701 702 et www.nomade-aventure.com

SRI LAnkApratique

Lanka, le bouddhisme et l’hindouisme ont un impact très positif sur la protection de la faune et de la flore », estime le zoologue André Kittle, membre fondateur du Wilderness & Wildlife Conservation Trust. Ajoutez à cette spiritualité zen un divin patrimoine et la randonnée relève de la lévitation, toutes topographies confondues. Ne seraient-ce, peut-être, quelques sangsues qui s’accrochent aux basques à l’orée des rizières, sous un ciel tellement chargé qu’on voudrait l’essorer… Qu’importe, l’anecdote épice l’aventure comme le curry le riz national ! Autre puzzle fluo, les plantations de thé renouvellent les terrasses de jeu, dans l’air plus sec de la montagne. Altitude, climat chaud, terrain en pente : depuis son introduction par les Britanniques en 1867, l’équation est tellement fructueuse que l’or vert de Ceylan (indépendante depuis 1948) infuse le monde entier, doublant les enchères de son rival indien. Atteignant 330 millions de kilos annuels, la récolte est l’œuvre de cueilleuses Tamoules, que l’on croise courbant l’échine au dessus des arbustes taillés à un mètre de hauteur. Des low grounds, à moins de 600 mètres, jusqu’aux high grounds, qui corsent la qualité au-delà de 1200 mètres, le train, autre héritage colonial, abreuve de nouvelles réjouissances panoramiques : un travelling coloré de la fenêtre au wagon, où bringuebalent de concert femmes en sari et paysans tapant le carton. Quant aux Knuckles Range, alignant littéralement leurs reliefs sur le modèle d’un poing fermé, leurs poches de forêt de montagne leur valent d’être inscrits au patrimoine mondial.

Des montagnes

riches De QuinZe siècles D'histoire

Des sommets culminants à 1500 mètres ? Excellente mise en jambe avant de partir à l’assaut du rocher de Sirigiya, refuge du roi parricide Kasyapa. C’est sur cette plateforme perchée à 370 mètres qu’il fit ériger un palais sophistiqué, dont les fondations et les fresques émurent l’Unesco ; qui pourrait rester insensible devant ces trésors, comptant des portraits féminins à la sensualité intacte depuis 1 500 ans ? Emouvant au levée du jour, le rocher du Lion est également magistral au couchant, depuis l’ermitage de Pillulangala. Après 500 marches de guingois, la récompense est double : couché sous un rocher, un Bouddha en brique, stuc et argile offre un aperçu XXL de l’art sacré sri lankais. Au temple rupestre de Dambulla, c’est en 153 exemplaires que l’Eveillé est représenté, dans des positions symboliques à décrypter au gré de cinq grottes. Mais c’est à Kandy que la ferveur est inégalée. Capitale culturelle et religieuse de l’ancien royaume, pendant que Colombo bruit d’une agitation administrative et économique, elle attire les pèlerins du monde entier : sanctuaire de la dent du Bouddha, son temple est l’objet d’offrandes quotidiennes, dans une salve de tambours cérémonieusement frappés par des hommes en sarong et turban. Une méditation sur le lac attenant, une plongée dans le marché truculent,

une échappée dans les jardins botaniques aux arbres géants : le paradis sur terre ? Pas loin, à l’instar des plages qui ourlent les 1300 km de côtes, de la centaine d’espaces naturels protégés où les pachydermes orphelins ont le droit de cité, des cités anciennes qui auréolent la savane de leurs dagobas immaculés et temples sculptés ou, encore, du pic Adam, sommet d’une trinité œcuménique qui fait prendre de la hauteur depuis plus de 1000 ans ! « Ayubowan », résumeraient villageois, citadins comme pêcheurs : bienvenue, donc, prospérité et bonheur en prime.

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ROChEUSESCAnADIEnnESInTO ThE wILd

des sommets, des lacs et des forêts, à l'infini, une faune omniprésente dont les représentants se nomment grizzli, ours noir, loup, cougar, un territoire où les sentiers sont rares, bienvenue dans la Wilderness, la vrai, la seule, l’étour-dissante nature sauvage des rocheuses canadiennes ! Visite guidée de montagnes majuscules au cœur d’un sanctuaire démesuré…

Texte et photos : Christophe Raylat

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Welcome to Canada. Bien reprendre son souffle. Le premier regard sur le parc national de Banff met à plat tous nos repères de montagnards européens. Une

barrière aux crêtes étincelantes, aux larges vallées habillées de vert sombre. Un tapis, ou plutôt une grosse moquette d'épineux par millions implacablement dressés et adossés les uns aux autres. Le regard se perd, et vient butter contre des sommets intimidants. Parois rocheuses, massives, aux strates parfaitement horizontales, glaciers colossaux ("huge" comme on dit là-bas) qui dégoulinent en tranches napolitaines découpées au cordeau. Le regard cherche l'élément humain (ça rassure), un village, une coupe de bois, des champs, des alpages… En vain. La route, bien plus large qu'une autoroute de chez nous, perfore l'océan sans tache de la wilderness canadienne. Wilderness, ce mot intraduisible (sauvageté ?) qui caractérise si bien un univers lui aussi intraduisible. Parler wilderness dans nos Alpes c'est un peu comparer une Twingo avec le dernier monospace Chevrolet, ou la tour Montparnasse avec l'Empire State Building… La wilderness c'est immense, c'est la terre d'avant les Hommes, un monde où la nature dicte sa loi, parfois sans ménagement.

Du backpacking au scrambling

Dans ce monde hors normes, nos notions souvent hermétiquement cloisonnées de randonnée ou d'alpinisme nécessitent ici une sérieuse révision. Commençons par ce qu'on appellerait les "petites randos", celles qui prennent quelques heures, sur de bons sentiers balisés. Dans les Rocheuses elles deviennent de véritables petites autoroutes où se canalisent l'immense majorité des touristes quelque peu marcheurs. Panneaux explicatifs, aménagements spéciaux (passerelles, escaliers, rambardes…), les parcs nationaux ne lésinent pas sur les moyens pour donner à ces sentiers de proximité une allure de vitrine des espaces protégés (voire un petit coté "jardin d'acclimatation"). Ces sentiers ne pénètrent pas vraiment la wilderness, disons qu'ils constituent une continuité aux infrastructures humaines… Au-delà commence l'univers du "backpacking", traduisez "randos avec sac à dos" (généralement volumineux). Les sentiers sont rares, les balisages inexistants se

limitent à quelques cairns en altitude. Il faut donc être autonome et porter de quoi tenir plusieurs jours sans aucun contact ni ravitaillement possible. Les backpackers n'ont peur ni de l'isolement, ni du poids à porter (minimum 20 kg), ils connaissent les règles de la vie en pleine nature, avec tout un chapelet de risques qui ici n'ont rien de folklorique. Les grizzlis, les cougars mais aussi le mauvais temps (de violentes tempêtes de neige peuvent survenir même en plein l'été), et tous les dangers inhérents à la haute montagne… Enfin, les cartes sont bien moins détaillées que chez nous (échelle minimum 1:50 000) et il est donc indispensable de posséder une parfaite maîtrise des techniques d'orientation. Mais, mieux que le backpacking, pour découvrir pleinement l'extraordinaire richesse des Rocheuses, il faut pratiquer le "scrambling". Le bon vieil Harrap's donne comme traduction "monter, descendre… À quatre pattes, jouer des pieds et des mains". Une version british de notre ancestral "crapahut". Mi-randonneur, mi-alpiniste, le scrambler est capable de traverser les glaciers, escalader des versants pentus hors sentiers, franchir une rimaye, remonter des pentes de neige… Cette façon d'aborder la wilderness apporte une liberté totale dans les déplacements, sa philosophie est basée sur une parfaite capacité d'adaptation de l'individu dans un environnement qu'il connaît et dont il maîtrise les contraintes. Prendre la bonne décision au bon moment, ne pas s'affoler en cas d'imprévu, être capable de bivouaquer à l'improviste, ou de modifier son itinéraire si nécessaire, autant de qualités qui font du scrambling une pratique nécessitant généralement un encadrement par des guides de haute montagne. Il existe un véritable engouement en Amérique du Nord pour cette approche de la montagne, si bien que la matière est même enseignée dans certaines universités (celle de Calgary notamment). Les étudiants partent pour deux semaines, apprennent les règles de sécurité (assurage, orientation, et même techniques de secours en crevasse). Ils bivouaquent le plus souvent, notant scrupuleusement dans leurs cahiers les relevés de température, d'humidité et les astuces pour s'isoler du froid ou pour franchir des torrents… Une formation qui laisse rêveur et qui se justifie pour tous les cursus liés aux sports de plein air et de façon plus générale au tourisme.

Page précédenteRivières et cascades habillent les reliefs des Rocheuses, que ce soit avec les abondantes rivières des Selkirk (à gauche) comme avec l'impressionnante cascade de Yoho.

Ci-contreMes cabanes au Canada… En haut, perdue au fond des bois celle de Little Yoho, en bas, tutoyant les glaciers, celle de Feary Meadow dans le massif Adamant, accessible exclusivement par hélicoptère.

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Toutefois, si l'immense majorité du territoire s'inscrit dans la grande tradition de la wilderness pure et dure, la présence de refuges du club alpin canadien permet dans certains secteurs d'envisager des treks et ascensions de quelques jours avec randos en étoiles ou itinérantes. Ces refuges ne sont pas gardés, il faut dont être autonome, ce qui ne nuit en rien à leur confort. Ce sont pour la plupart des cabanes en rondin dans la pure tradition "trappeur", avec poêle à bois, tables massives et banquettes confortables. Chacun possède une cuisine au gaz et tous les ustensiles nécessaires, il suffit donc de monter les ingrédients… De quoi largement concrétiser les rêves les plus fous de "cabane au Canada " (tapis au fond des bois) en relisant l'intégrale de Jack London. Nul besoin de longues descriptions pour imaginer les senteurs d'épineux, la douillette chaleur au coin du feu, le fumet des

"pan cakes" au petit-déjeuner ou les flâneries, le nez dans les étoiles, assis sur le perron, entouré des mille bruits de la forêt. Et partout autour cette fameuse wilderness… Une anecdote parmi beaucoup d'autres, au refuge Stanley Mitchel, dans le parc national de Yoho, les seules habitantes permanentes sont deux superbes créatures répondant au nom évocateur de Telma et Louise. Messieurs ne vous réjouissez pas trop vite, ces deux-là n'ont rien à voir avec les héroïnes du film de Ridley Scott, il s'agit de deux spermophiles à mante dorée (aussi appelé écureuil de terre) dont la grande passion est de grignoter les lacets des chaussures séchant au coin du feu. Elles raffolent également des vivres de course laissés au fond du sac. Seule solution : accrocher ces derniers aux poutres du living-room… De façon générale, l'omniprésence de la faune dans les Rocheuses conditionne le comportement des trekkeurs. La "menace" permanente de grands prédateurs comme le grizzli, l'ours noir ou le couguar transforme totalement la perception de l'environnement. Parfois de façon un peu grotesque, comme lorsqu'on croise des dizaines de randonneurs à quelques minutes de la route,

Ascension glaciaire (scrambling) dans le massif d'Adamant, montagnes très sauvages où l'on se fait déposer en hélicoptère pour une petite semaine d'exploration.

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chantant à tue-tête au rythme des clochettes que chacun porte accroché à son sac… Mais la plupart du temps cette présence sublime totalement l'espace que l'on traverse, nous rendant attentif à chaque signe, chaque trace, chaque mouvement. Une forme d'écoute et de vigilance que l'on ne connaît pas (ou plus) dans nos massifs montagneux. Cela commence toujours par une petite sensation "virtuelle", on joue au trappeur, l'homme "qui a vu l'ours" mais tout ça reste bien abstrait. Tout change à la première trace, au premier mouvement dans la pénombre de la forêt. Ainsi notre petite troupe descendant joyeusement du refuge Fairy Meadow dans le massif Adamant (Colombie Britannique) au terme de quatre jours passés dans ce petit paradis difficile d'accès (dépose hélicoptère), se frayait un passage dans les incroyables forêts de cèdres rouges. Des arbres colossaux de 40 m de haut, aux troncs dépassant souvent les deux mètres de diamètre… Soudain, au beau milieu du sentier, une large empreinte dans la boue. Pas d'erreur possible, un grizzli. La trace est fraîche, l'animal doit nous avoir repéré. Insensiblement la caravane se resserre, les voix se font plus fortes, les regards se promènent alentour… Notre grizzli restera invisible, mais une autre fois, dans une situation bien plus banale nous aurons le sentiment que l'accident peut soudainement arriver.

face à face avec les ours

C'était une matinée un peu grise de septembre, en partance pour le glacier Columbia. Somnolence à la fenêtre du gros Toyota en admirant l'incroyable paysage le long des 230 km de l'Iceline Parkway, la célèbrissime route qui relie Banff à Jasper. Un coup de frein de Daniel Bonzi, notre guide "franco-canadien" extrait soudain chacun de ses rêveries. Devant nous, quelques voitures garées, tout warning dehors. Une belle brochette de nord-américains sont plantés bouche-bée au bord de la route à admirer un ours noir. En un clin d'œil, tout le monde est sur le pont. L'ours cherche visiblement à traverser la route pour rejoindre la rivière en contrebas. Il déambule, un brin grognon, à une trentaine de mètres de nous. Sur le bas-côté ce sont maintenant plusieurs dizaines de badauds suivis par leur camping-car (gros comme des semi-remorques), leurs monospaces (en tout genre) ou leurs "vans". Ça photographie à qui mieux mieux, ça commente (même en Japonais), mais pour notre teddy bear de service, la patience à des limites. Daniel

« dES gLACIERS, dES SOmmETS, dES mASSIfS, PAR CEnTAInES, JuSqu'à L'éTOuRdISSEmEnT, C'EST AuSSI LA dERnIèRE ImAgE quE L'On PEuT EmPORTER dES ROChEuSES. »

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nous confirme le piège de ce genre de scène. L'ours s'approche de plus en plus près, mais le "public" ne se méfie pas, juste derrière, il y a la sécurité des voitures, aucun sentiment de danger, certains auront même tendance à démontrer leur bravoure en s'avancent vers l'animal (classique effet de groupe)… Au final la situation peut basculer en un instant, mais pour cette fois le plantigrade, bonasse, préférera repartir goûter aux baies de la forêt… Autre situation, un peu dans le même registre, du côté de Jasper. Les wapitis ont pris l'habitude depuis quelques années de s'établir au cœur des villages des parcs nationaux. Les petits futés ont compris que leurs prédateurs, les couguars ou les loups ne s'y risquaient pas et que les humains non seulement ne les chassaient pas, mais faisaient pousser une multitude de plantes savoureuses autour de leurs maisons… Tout irait pour le mieux dans la cohabitation humain-wapitis si ces gros cervidés n'avaient pas la fâcheuse habitude de charger tout ce qui approche à moins de 50 mètres d'eux au moment du rut (septembre-octobre). Du coup, il faut parfois se méfier en sortant de sa tente, même au sein du superbe camping de Jasper, le chemin menant aux douches risque bien de se transformer en corrida. À ce titre je peux apporter mon modeste témoignage. Coincé par inadvertance entre un mâle et son troupeau de femelles je me suis retrouvé à tourner à grande vitesse autour d’un conifère miraculeusement posé au milieu de la prairie, à quelques pas du « bloc sanitaire ». Une scène au burlesque irrésistible, surtout lorsqu’on la revit à postériori…

Les pionniers des rocheusesL'histoire du peuplement des Rocheuses canadiennes par les Blancs, à la fin du 19e siècle, c'est avant tout l'histoire du chemin de fer : le Canadian Pacific Railway (CPR), quatorze ans de travaux, 30 000 ouvriers. Son "general manager", William Cornelius Van horne, a très tôt l'intuition que le cheval-vapeur est la clé qui ouvrira la porte de ces contrées sauvages au monde extérieur. C'est lui qui, le premier, a l'idée de loger et de restaurer les ouvriers du chemin de fer sur le lieu des travaux. Les prémisses d'une infrastructure touristique apparaissent, avec des baraques en bois et des tentes, dans la région de Banff (Alberta). Des installations précaires qui, après la découverte en 1883 de sources d'eau chaudes, lais-seront place aux grands hôtels. La construction du Banff Springs débute en 1886 ; en 1889, il accueille plus de 5 000 touristes. Quatre ans auparavant, le gouvernement avait autorisé la création de la réserve des sources d'eau chaude de Banff, premier parc national canadien.Développement similaire mais un peu plus tardif à Jasper, 230 km au nord. L'arrivée dans cette bourgade du second chemin de fer transcontinental, le Grand Trunk Pacific Railway, en 1902, précipite les choses. En 1907, le gouvernement fédéral instaure le Jasper Forest Park, aujourd'hui septième parc national cana-dien. D'un terrain vague au début du siècle, on passe rapidement à une grosse ville minière et touristique, avec grands hôtels et même un golf !Les touristes qui débarquent nombreux aux stations thermales de Banff et Jasper découvrent en même temps les joies de la marche en montagne. Un engouement que le gouvernement canadien s'empresse d'exploiter, en recrutant des guides suisses et en transportant sur place du matériel. Les sommets sont conquis les uns après les autres, de grandes figures montagnardes s'illustrent et entrent dans la légende des rangers : Bill Peyto, Jimmy Simpson ou encore Arthur Olivier Wheeler, fondateur du premier Club alpin canadien en 1906.Après la Première Guerre mondiale, le développement de l'automobile bouleverse les procédés, mais la volonté reste la même : faire de cette zone un écrin de beauté. Aujourd'hui, les parcs nationaux de Banff et de Jasper sont inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco.

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Des glaciers, Des sommets

et Des massifs par centaines

D'anecdotes en émerveillements, il faudrait encore bien des pages pour raconter l'étourdissante richesse des Rocheuses. Évoquer les glaciers, étincelants, que l'on traverse encordés à bonne distance. Encore une particularité des lieux, ces glaciers très amples et très fournis donnent aux sommets de 3 000 m des allures de "4000" alpins. En particulier, l'im-mense "champs de glace" de Columbia (325 km2), donne naissance à trois rivières qui se jettent dans trois océans différents. Le glacier Saskatchewan alimente la rivière Alexandra qui se jette quelques milliers de kilomètres plus loin dans la baie d'Hudson (océan Atlantique). Les glaciers Athabasca et Columbia dirigent leurs eaux vers l'océan Arctique et enfin les rivières Bryce et Bush, issues de multiples petits glaciers orientés vers le sud, rejoignent le fleuve Columbia pour se jeter dans le Pacifique… Des glaciers, des sommets, des massifs, par centaines, jusqu'à l'étour-dissement, c'est aussi la dernière image que l'on peut emporter des Rocheuses. Dépasser l'altitude des vallées immenses, il faut monter sur les cimes, histoire de donner une échelle complète à la démesure. Au sommet de l'Athabasca, à 3 500 m d'altitude, asseyez-vous sur l'arête effilée et faites un "360°". Partout où porte le regard, les crêtes n'en finissent pas de succéder aux crêtes, laissant deviner d'immenses territoires à découvrir. Combien de jours pour atteindre ces massifs là-bas, loin au nord ? Demandez donc aux loups gris qui la nuit se glissent en silence au cœur des forêts, dressant l'oreille à l'approche d'un refuge où peut-être vous dormirez demain…

De gauche à droiteSur l'Iceline de Yoho, une magnifique randonnée au pied des glaciers du parc national. Un ours noir sur le sentier, surtout rester calme et le laisser passez son chemin. Au cœur des forêts de cèdre rouge dont les troncs dépassent allègrement les 50 m.

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meilleure périodeDe juin à septembre avec une petite préférence pour septembre, le temps est souvent plus stable et les montagnes désertes. En hiver il est également possible de découvrir les Rocheuses canadiennes à ski de rando.

Comment s’y rendreVol jusqu’à Calgary, la compagnie la moins chère est Air Transat avec des vols à partir de 650 e (en septembre), juusqu’à 1100 e (juillet-août). De Calgary il faut 2 heures pour rejoindre Banff.

Avec qui partir• L’agence Stages Expéditions à Chamonix est la seule à proposer un séjour mixant trek et alpinisme facile (scrambling) en compagnie du guide Daniel Bonzi, véritable figure locale, originaire d’Annecy et installé à Banff depuis 35 ans. Voyage au cœur de la Wilderness, 16 jours, avec ascension de l’Atabasca, 3495 e. Il existe aussi une version à skis de randonnée de ce voyage en 15 jours.Infos : www.stagexpe.com• terres d’aventure propose une découverte des Rocheuses « tout confort » en 12 jours, à partir de 3 030 e. Infos : www.terdav.com• Pour trouver un guide à Banff, vous pouvez contacter directement le bureau de Yamnuska, ils proposent des programmes d’alpinisme et de ski de randonnée en hiver. Contact : www.yamnuska.com

Infos pratiquesLes sites de référence sont ceux des différents parcs nationaux canadiens (Parcs Canada). En plus ils sont accessibles en fran-çais… Pour les Rocheuses les parcs concernés sont Banff, Yoho, Jasper. Infos : www.pc.gc.ca

A lire• Guide Lonely Planet Ouest canadien et Ontario (26 e).• Guide Ulysse, Fabuleux ouest canadien, 24,99 e• Les romans et nouvelles de Jack London et en particulier son recueil de nouvelles Construire un feu, éditions Phébus, 7,50 e.Ces livres peuvent être commandés auprès de la librairie Gaia-store : www.gaia-store.com

ROChEUSESpratique

Le refuge de Fairy Meadow.

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1reversé à

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namche Bazar, capitale népalaise des sherpas inspire logiquement les marques. difficile d’imaginer nom plus porteur pour un sac à dos de grand trekking. namche : l’image des

petits hommes pliés sous la charge mais néanmoins vaillants saute à l’esprit. Flotte aussi dans ces deux syllabes, un petit parfum d’Everest, de hauts plateaux. millet dont le savoir-faire en matière de sacs n’est plus à prouver, propose donc un fort litrage (55+10) pour explorateurs de cimes

et autres bourlingueurs dont le sac est une deuxième maison. Quoi de neuf sous le soleil avec ce namche ? il y a d’abord le poids, très contenu. il est monté sur notre balance à 2560 grammes, une perf au vu des fonctionnalités et des qualités de portage. justement, on peut le charger comme une mule, le chargement indigne ne cisaille pourtant pas les épaules et ne broye pas le dos. tout le know-how millet se concentre dans la répartition de la charge,

les qualités des mousses et des légères armatures. plébiscite pour les inserts de gel sur les bretelles. rain cover, zips étanches, réglages tous azimuts, poche crampons : tout est à sa place. Bonus : l’arrière de la tête ne touche pas le sac en charge car le dos a été astucieusement incurvé. Bref, un sac qui emmène loin.

Prix public : 209,90 euros

nAmChE 55+10 PAR mILLET

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Les magasins labellisés adhèrent à la charte des magasins «montagne authentique» Le magasin est présent dans sa station depuis de nombreuses années.

C’est un acteur local très actif, animé par des personnalités fortes et compétentes.

Il est dirigé par des pratiquants passionnés des sports de montagne.

Les produits sélectionnés par le magasin font l’objet de la plus grande attention.Ils correspondent à des critères techniques rigoureux et à un rapport optimum technique/prix/compétitivité.

Il bénéfi cie des produits et de la communication «Sélection du Comité Montagne».

Le magasin participe aux programmes de fi délisation de clientèle.

Le magasin est engagé dans le programme d’Eco-Comportement

La qualité du service est une priorité absolue et la satisfaction du client, un objectif permanent.

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