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RESTRICTED ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE WT/TPR/S/153 14 septembre 2005 (05-3869) Organe d'examen des politiques commerciales EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES RÉPUBLIQUE DE GUINÉE Rapport du Secrétariat Le présent rapport, préparé pour le deuxième examen de la politique commerciale de la République de Guinée, a été établi par le Secrétariat sous sa propre responsabilité. Ainsi qu'il est prévu dans l'Accord établissant le Mécanisme d'examen des politiques commerciales (Annexe 3 de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce), le Secrétariat a demandé à la République de Guinée des éclaircissements sur sa politique et ses pratiques commerciales. Les questions d'ordre technique concernant ce rapport peuvent être adressées à: Mlle Ulla Kask (tél: 022.739.56.27) ou Mme Alice Enders (tél: (+44) 1 383 882 754). La déclaration de politique générale présentée par la République de Guinée est reproduite dans le document WT/TPR/G/153. Note: Le présent rapport, fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques commerciales portant sur la République de Guinée.

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RESTRICTED ORGANISATION MONDIALE

DU COMMERCE WT/TPR/S/153 14 septembre 2005

(05-3869)

Organe d'examen des politiques commerciales

EXAMEN DES POLITIQUES

COMMERCIALES

RÉPUBLIQUE DE GUINÉE

Rapport du Secrétariat

Le présent rapport, préparé pour le deuxième examen de la politique commerciale de la République de Guinée, a été établi par le Secrétariat sous sa propre responsabilité. Ainsi qu'il est prévu dans l'Accord établissant le Mécanisme d'examen des politiques commerciales (Annexe 3 de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce), le Secrétariat a demandé à la République de Guinée des éclaircissements sur sa politique et ses pratiques commerciales. Les questions d'ordre technique concernant ce rapport peuvent être adressées à: Mlle Ulla Kask (tél: 022.739.56.27) ou Mme Alice Enders (tél: (+44) 1 383 882 754). La déclaration de politique générale présentée par la République de Guinée est reproduite dans le document WT/TPR/G/153.

Note: Le présent rapport, fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la

presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques commerciales portant sur la République de Guinée.

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TABLE DES MATIÈRES Page

OBSERVATIONS RECAPITULATIVES vii

1) ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE vii

2) CADRE INSTITUTIONNEL viii

3) INSTRUMENTS DE POLITIQUE COMMERCIALE ix

4) POLITIQUES SECTORIELLES x

I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE 1

1) APERÇU GENERAL 1

2) CONTEXTE GENERAL 2

3) ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE RECENTE 3 i) Indicateurs macroéconomiques 3 ii) Politique budgétaire 5 iii) Politique monétaire et des changes 7

4) TENDANCES EN MATIERE DE COMMERCE 10

5) PERSPECTIVES 10

II. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DU COMMERCE EXTERIEUR ET DES INVESTISSEMENTS 11

1) APERÇU GENERAL 11

2) CADRE CONSTITUTIONNEL, JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL GENERAL 12

3) POLITIQUE EN MATIERE DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT 13 i) Grandes orientations 13 ii) Cadre institutionnel 14 iii) Instruments 15

4) LES ACCORDS CADRES DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 20 i) L'OMC 20 ii) Accords régionaux à vocation économique 22

ANNEXE II.1: ASSISTANCE TECHNIQUE LIEE AU COMMERCE 26

1) APERÇU GENERAL 26

2) ACTIONS MENEES PAR L’OMC DEPUIS 1995 26

3) ACTIONS PROGRAMMEES PAR L’OMC POUR 2005 27

4) ACTIONS DEMANDEES PAR LES AUTORITES 27

III. LA POLITIQUE COMMERCIALE - ANALYSE PAR MESURE 28

1) APERÇU GENERAL 28 i) Mesures concernant les importations 28 ii) Mesures concernant les exportations 29 iii) Mesures internes 30

2) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS 30 i) Enregistrement 30 ii) Procédures en douane 31

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iii) Évaluation en douane 32 iv) Prélèvements en douane 32 v) Prohibitions, restrictions et licences d'importation 40 vi) Mesures sanitaires et phytosanitaires 41 vii) Normes techniques et procédures d'accréditation 42 viii) Prescriptions en matière d’emballage, de marquage et d'étiquetage 43 ix) Mesures de circonstance 43 x) Commerce d'État 43

3) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS 45 i) Enregistrement 45 ii) Procédures en douane 45 iii) Droits et taxes à l'exportation 46 iv) Prohibitions et produits soumis à licences, mesures sanitaires et

phytosanitaires, normes et règlements techniques 46 v) Subventions et promotion des exportations 47 vi) Commerce d'État 47

4) MESURES INTERNES 48 i) Protection des droits de propriété intellectuelle 48 ii) Politique en matière de concurrence 52 iii) Subventions et aides 53 iv) Marchés publics 53

IV. POLITIQUE COMMERCIALE - ANALYSE PAR SECTEUR 56

1) APERÇU GENERAL 56

2) SECTEUR PRIMAIRE 57 i) Aperçu général 57 ii) Données de base 58 iii) Politique agricole et de la pêche 60

3) SECTEUR SECONDAIRE 64 i) Aperçu général 64 ii) Mines 65 iii) Électricité 67 iv) Eau 68 v) Industries manufacturières 69 vi) Mesures concernant le commerce des produits non-agricoles 70

4) SERVICES 72 i) Aperçu général 72 ii) Transports 73 iii) Tourisme 75 iv) Télécommunications et postes 76 v) Services financiers 77

BIBLIOGRAPHIE 79

APPENDICE- TABLEAUX 81

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GRAPHIQUES

Page

III. POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR MESURE

III.1 Répartition des droits NPF, 2005 35 III.2 Progressivité des droits NPF, 2005 36

TABLEAUX

I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE

I.1 Indicateurs économiques de base de la Guinée, 1998-04 2 I.2 Activités traditionnelles (informelles) et modernes (formelles) dans l'activité économique de la Guinée, 2002 3 I.3 Évolution de la croissance économique réelle de la Guinée, 1998-04 4 I.4 Balance des paiements de la Guinée, 1999-04 5 I.5 Opérations financières de l'État guinéen, 1999-04 6 I.6 Principaux produits d'exportation de la Guinée, 2000-04 10

II. LE RÉGIME DE LA POLITIQUE COMMERCIALE: CADRE ET OBJECTIFS

II.1 Code des investissements - avantages liés aux régimes privilégiés 19 II.2 Choix de documents de l'OMC relatifs à la Guinée, juillet 2005 22

III. POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR MESURE

III.1 Taxation douanière des importations, 1998 et 2005 33 III.2 Structure des droits NPF, 1998 et 2005 34 III.3 Exonérations de droits d’importation par régime, 1997-02 40 III.4 Liste des entreprises publiques, 2005 44 III.5 Ratification par la Guinée des traités concernant la protection de la

propriété intellectuelle administrés par l’OMPI, 2004 49 III.6 Sujets et durées de protection selon l'Accord de Bangui (1977) et sa révision (1999) 50 III.7 Demandes de protection de propriété industrielle traitées par le SPI, 1999-04 51 III.8 Marchés publics, 1998-01 55

IV. POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR SECTEUR

IV.1 Production agricole, 1999-03 59 IV.2 Principaux acteurs du secteur minier, 2000-04 66 IV.3 Production et exportations de produits miniers, 2002-04 66 IV.4 Indicateurs de tourisme, 1991 et 1999-03 76

APPENDICE – TABLEAUX

III. POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR MESURE

AIII.1 Droits de douane NPF par Chapitre du SH, 2005 83

IV. POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR SECTEUR

AIV.1 Droit NPF par branche d'activité de la CITI, 2005 86

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OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES

1) ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE

1. L’objectif principal des autorités guinéennes pour 2005 est de sortir le pays de la crise économique dans laquelle il s’est progressivement enfoncé depuis le premier Examen de la politique commerciale (EPC) de la Guinée en 1999. Les autorités tentent de remplir les conditions d’une reprise de coopération avec les bailleurs de fonds, interrompue depuis 2003. Cette reprise est également une condition de la réduction de la dette extérieure de la Guinée, qui a atteint le niveau de 99,8 pour cent du PIB en 2004.

2. La Guinée, un "Pays moins avancé (PMA)", n’a pas pu atteindre les objectifs établis en janvier 2002 dans son Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Le taux annuel moyen de croissance réelle du PIB sur la période 1999-04 s’est établi à 3,1 pour cent, équivalent au taux de croissance démographique, ce qui n’a pas permis au PIB par habitant d’augmenter. Selon le PNUD, la Guinée occupe la 160ème position (sur 177 pays) dans le classement 2004 du développement humain.

3. La Guinée possède d’importantes dotations favorisant une agriculture diversifiée, une façade sur mer, et des richesses minières. La bauxite est la première richesse minière de la Guinée, qui détient 30 pour cent des réserves mondiales connues. La valeur ajoutée sur place à la bauxite est faible.

4. L’activité économique est largement informelle (agriculture de subsistance, commerce et activité minière artisanale). Le secteur "moderne" englobe l’activité minière industrielle, les entreprises agroalimentaires, l’électricité et l’eau, les bâtiments et travaux publics, et les services financiers. L’activité manufacturière est peu développée (3,5 pour cent du PIB en 2004).

5. À part le secteur minier, l’intérêt des investisseurs étrangers demeure faible.

L’Étude Diagnostique de l’Intégration Commerciale (EDIC), effectuée dans le contexte du Cadre Intégré (CI), a identifié de nombreuses contraintes au développement du secteur privé non-minier. Il s'agit notamment du cadre légal et réglementaire pour les transactions privées qui demeure instable, peu clair et donc peu incitatif; de la médiocre qualité des services publics; et des insuffisances des investissements en infrastructure (transports, eau, électricité). D'une façon générale, la bonne gouvernance demeure un défi majeur.

6. Le taux d’inflation officiel était de 17,5 pour cent en 2004 (moyenne annuelle), en hausse par rapport au taux de 12,9 pour cent en 2003 et 3 pour cent en 2002. Cette tendance inflationniste est la conséquence du dérapage budgétaire, conjugué au manque de maîtrise de la masse monétaire en raison de l’importance du secteur informel. Le déficit budgétaire (sur la base des engagements et hors dons) a progressé de 5,3 pour cent du PIB en 1999 à 7,5 pour cent en 2004.

7. L’assiette fiscale est très restreinte, d’abord en raison de l’importance de l’économie informelle, ensuite parce que la contribution du secteur minier aux recettes de l’État reste faible (1,9 pour cent du PIB en 2004, comparée à 10,6 pour cent en 1990). Cette faiblesse s’explique par la chute du cours mondial de la bauxite, ainsi que l'importance des avantages fiscaux que chaque entreprise minière négocie dans sa convention d’établissement, dont les détails sont confidentiels. Ces entreprises conventionnées ont aussi leur propre régime de changes, tandis que les entreprises non minières sont en principe contraintes de rapatrier leurs recettes d'exportation.

8. Selon la Banque mondiale, les exonérations de droits et taxes d’importation, consenties aux entreprises minières et à certains gros importateurs entre autres, ont donné lieu à un manque à gagner en recettes douanières de 2,1 pour cent du PIB en 2002, soit une perte d’environ 50 pour cent des recettes douanières potentielles. En

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octobre 2004, les autorités ont décidé de supprimer les exonérations illégales, pour ne maintenir que celles accordées sous le Code d'investissements, ou sous les conventions minières, ainsi que celles octroyées aux missions diplomatiques, ONG, etc.

9. En mars 2005, la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) a adopté une politique de libéralisation du taux de change, mettant fin à la pratique de taux de change multiples. Toutefois, l’insuffisance de l’offre de devises sur le marché officiel demeure une contrainte majeure. Sur celui-ci, le taux moyen du franc guinéen par rapport au dollar EU est passé de 1 387 en fin 1999 à 2 467 en fin 2004 et à 3 467 en fin avril 2005.

10. Peu de changements sont intervenus en ce qui concerne la valeur et la structure des échanges commerciaux. Les trois-quarts des exportations sont composées de produits miniers (bauxite, alumine, or et diamants). Le surplus de la balance commerciale ne parvient pas à compenser le déficit du compte des services, d'où un déficit des transactions courantes de 1,9 pour cent du PIB en 2004. Les États-Unis et l’Union européenne (UE) demeurent les principaux partenaires commerciaux de la Guinée.

2) CADRE INSTITUTIONNEL

11. Les élections présidentielles de 2003 ont abouti à la réélection du Président, au pouvoir depuis 1984, une révision de la Constitution ayant supprimé la limite de deux mandats présidentiels consécutifs. Le Ministère du commerce, de l’industrie et des PME (MCIPME) a la charge de la politique commerciale et industrielle du gouvernement. Le Comité national des négociations internationales (CNNCI) est la structure interministérielle qui assure la participation de la Guinée à l’OMC depuis 2003. Il est également responsable du suivi des volets commerciaux des accords CEDEAO et ACP-UE. Un renforcement des capacités de ses membres figure parmi les priorités des autorités en matière d’assistance technique liée au commerce, à fournir par l’OMC.

12. La politique commerciale de la Guinée vise à diversifier et stimuler les exportations, notamment des produits agricoles et de la pêche, du secteur non-minier, l’artisanat et le tourisme. La plupart des lois commerciales de la Guinée sont restées inchangées depuis son premier EPC. Les exceptions importantes sont l’adoption, en 2000, des huit Actes uniformes du traité de l’OHADA, la réforme tarifaire de 2005, et la ratification de l’Accord de Bangui révisé en 2001.

13. La Guinée est devenue Membre originel de l'OMC le 25 octobre 1995. Elle n'est signataire d'aucun des accords plurilatéraux. La Guinée accorde au moins le traitement NPF à tous ses partenaires commerciaux.

14. La Guinée participe activement aux conférences ministérielles de l’OMC, et soutient généralement les positions communes des ACP, des PMA et de l'Union africaine. En tant que pays producteur de coton, la Guinée porte un intérêt particulier à l’initiative sectorielle, en faveur du coton, à l'OMC. Elle rencontre des problèmes en ce qui concerne la notification, ainsi que la mise en œuvre de l’Accord de l'OMC sur l’évaluation en douane. Les autorités précisent que cette mise en application est conditionnée par la mise à niveau de l’outil informatique des douanes, et notamment l’acquisition de SYDONIA++, pour laquelle elles attendent un soutien matériel de la communauté internationale. Le régime d'inspection avant expédition est éliminé depuis fin 2004.

15. En tenant compte des engagements tarifaires faits par la France au nom de l’Afrique occidentale française (A.O.F.) pendant la période coloniale, ainsi que de ceux faits par la Guinée dans le cadre du cycle d'Uruguay, les consolidations concernent 41 pour cent des lignes tarifaires (Tarif 2005), y compris tous les produits agricoles. Les tarifs appliqués dépassent les taux consolidés de 627 lignes tarifaires (26,8 pour cent des lignes consolidées).

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16. La Liste d'engagements spécifiques de la Guinée au titre de l'AGCS (GATS/SC/102) concerne la fourniture par présence physique de certains services professionnels, ainsi que de certains services touristiques. La Guinée n’est pas signataire des Quatrième et Cinquième Protocoles de l’AGCS.

17. La Guinée est membre de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), dont la mise en place de l’union douanière est prévue pour 2007, en accord avec le calendrier d’un éventuel Accord de Partenariat Économique avec l’UE. Le tarif douanier de la Guinée est aligné sur le Tarif Extérieur Commun (TEC) de l’UEMOA. La date de lancement de la Zone monétaire d’Afrique de l’Ouest (ZMAO) a été repoussée au 1er décembre 2009, vu les faibles performances des États membres, dont la Guinée, en matière de convergence.

18. Au niveau bilatéral, seul l’accord de la Guinée avec le Maroc est réciproquement préférentiel. La Guinée est admissible au bénéfice de préférences commerciales non réciproques, dans le cadre des schémas SGP et/ou PMAs de plusieurs Membres de l’OMC, de l'Accord de Cotonou conclu avec l’UE, et de la Loi des États-Unis sur la croissance et les perspectives économiques de l'Afrique. Le recours à ces avantages demeure faible.

3) INSTRUMENTS DE POLITIQUE COMMERCIALE

19. Depuis son EPC en 1999, la Guinée a, en général, amélioré son régime commercial. La réforme tarifaire de 2005 a unifié le droit de douane d'entrée et le droit fiscal d'entrée en un seul droit fiscal à l’importation (DFI). Les DFIs sont, sans exception, ad valorem.

20. La Guinée applique toujours le prélèvement communautaire de la CEDEAO (0,5 pour cent), la redevance pour traitement de liquidation (2 pour cent) et le Centime additionnel (0,25 pour cent en général). La Taxe dégressive de protection (TDP) a été introduite en 2005 sur les jus de fruits, meubles, peintures et vernis, entre autres, en

principe pour la période jusqu’à fin 2009. Les autorités étudient une Taxe conjoncturelle à l’importation (TCI) sur certains produits primaires.

21. La réforme tarifaire n’a que légèrement réduit le niveau de la protection tarifaire de la Guinée, la moyenne simple des droits effectivement appliqués (y compris les autres droits et taxes) étant passée de 16,65 pour cent en 1998 à 14,9 pour cent en 2005.

22. Les produits importés sont sujets à la TVA de 18 pour cent; certains produits (par exemple, les boissons alcoolisées, les cigarettes) sont également soumis à des "accises consolidés" (AC) allant de 5 à 45 pour cent. Les produits pétroliers sont sujets à une taxation spécifique. Le principe du traitement national est respecté sauf dans le cas de l’AC sur les boissons alcoolisées.

23. Une demande descriptive d’exportation (DDE) ou une demande descriptive d’importation (DDI) est obligatoire pour toute opération d’au moins 2 000 de dollars EU. La DDI est délivrée automatiquement, sauf pour l’oignon, la pomme de terre et les cigarettes; la DDE est aussi délivrée automatiquement. La Guinée participe au Processus de Kimberley en ce qui concerne le commerce des diamants bruts.

24. Les produits pétroliers font toujours l’objet d’un monopole à l’importation. Toutefois, les autorités précisent l’existence de monopole de fait sur les importations de riz, sucre, farine et médicaments, entre autres.

25. Les 200 normes de la Guinée sont pour la plupart volontaires. Celles qui sont obligatoires concernent le café, les ciments, le bois, les peintures et vernis, et les tôles de couverture. Dans la pratique, seuls les ciments font l’objet d’une évaluation de conformité. Aucune notification à l’OMC n’a été faite à ce sujet, et les obstacles techniques au commerce, ainsi que les mesures sanitaires et phytosanitaires, figurent parmi les domaines

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où la Guinée demande une assistance technique à l’OMC.

26. Depuis le premier EPC de la Guinée, peu de changements sont intervenus dans son régime des exportations. Certaines entreprises reçoivent des avantages fiscaux au titre du Code des investissements.

27. L’Accord de Bangui révisé assure une convergence entre le régime de protection de la propriété intellectuelle de ses membres et les obligations résultant de l’Accord de l'OMC sur les ADPIC. Toutefois, le régime guinéen du droit d’auteur et des droits voisins de 1980 n’a pas encore été renouvelé. Selon le Bureau Guinéen des Droits d’Auteur, la Guinée est confrontée à un sérieux problème d’importation illicite et massive d’œuvres piratées, mais manque de moyens pour lutter efficacement contre ce fléau.

28. La fixation administrative des prix concerne le ciment (sur la base d’un prix négocié entre la principale entreprise concernée et l’État), les produits pétroliers, l’eau et l’électricité.

29. Depuis son premier EPC, la Guinée a procédé à des réformes en matière de marchés publics afin d’améliorer la gouvernance. Ce régime incorpore une politique de préférence à l’égard des entreprises nationales, et encourage l’emploi de main-d'œuvre guinéenne.

4) POLITIQUES SECTORIELLES

30. Le développement du secteur rural constitue la clé de la lutte contre la pauvreté, les agriculteurs représentant en Guinée 62 pour cent de la population et 81 pour cent des pauvres. L'axe d'intervention prioritaire de la politique agricole demeure la sécurité alimentaire, notamment une plus grande couverture des besoins nationaux en riz, l'aliment de base; 24 pour cent des besoins nationaux en la matière étaient couverts par les importations en 2003. Le riz bénéficie d’une protection tarifaire de 20 pour cent (sur les sacs de moins de 5 kg), qui est le taux

maximum; ce taux risque d’augmenter en 2005 si la TCI est mise en place. La réorganisation de la filière du coton après le premier EPC de la Guinée a permis de mieux encadrer les producteurs et a contribué au doublement de la production entre 1999 et 2002. Toutefois, la Société guinéenne de coton détient toujours un monopole de fait sur les exportations du coton.

31. L’État recherche des gestionnaires privés pour la mise en concession des entreprises publiques, plutôt que leur privatisation. Dans le secteur minier, l’État a cédé la gestion de l’Alumina Company of Guinea (AGC) et celle de la Société des Bauxites de Kindia. L’État détient une participation minoritaire dans la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), qui produit environ les trois quarts de la bauxite en Guinée.

32. L’essentiel du tissu industriel est constitué d'entreprises produisant pour le marché domestique (tabacs, boissons, huiles alimentaires, minoterie, ciments, peintures et vernis) et protégées par diverses mesures tarifaires et non-tarifaires. Par exemple, le ciment bénéficie de la protection tarifaire maximale de 20 pour cent, et est soumis à un prix minimum et à un ensemble de normes obligatoires faisant l’objet d’évaluation de conformité.

33. Le secteur de l’électricité est dans un état critique. Électricité de Guinée (EDG), dont la gestion a été reprise par l’État après la rupture du contrat avec un gestionnaire, est confrontée à de multiples problèmes: niveau élevé de la dette, difficultés à recouvrer les impayés (notamment ceux dus par l’État), et installations désuètes. Vu la dépendance totale de la Guinée des importations de pétrole, dont le cours augmente fortement depuis 2004, la révision administrative des tarifs des produits dérivés devrait suivre, ce qui ne semble pas être systématiquement le cas; une hausse de 74 pour cent des tarifs de l'électricité a pourtant eu lieu en septembre 2004, la première depuis 1996.

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34. Les transports font partie des secteurs où la Guinée a pris des engagements spécifiques dans le cadre de l’AGCS, de même que le secteur du tourisme, qui reste toutefois peu développé, à part les voyages d'affaires.

35. L’essor de la téléphonie mobile a fait progresser la télédensité à Conakry, mais les services de base restent peu satisfaisants. Telekom Malaysia, le partenaire stratégique de l’opérateur historique, la SOTELGUI, se retire et les autorités en cherchent un nouveau. Le monopole sur les services de base pourrait alors être prolongé au-delà du 23 décembre 2005.

36. Le secteur bancaire de la Guinée est peu impliqué dans le financement de l’activité économique du pays, à part le commerce. La BCRG renouvelle le cadre réglementaire bancaire et des assurances afin de renforcer la santé financière des acteurs dans ces secteurs. La BCRG entend également créer un cadre pour la microfinance, dans le but de renforcer le rôle important que ce type d'activité peut jouer dans le développement du monde rural.

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I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE

1) APERÇU GENERAL

1. Depuis le premier examen de sa politique commerciale en 1999, les déséquilibres macroéconomiques de la Guinée, un des "Pays les moins avancés (PMAs)", se sont aggravés et le pays s’est enfoncé progressivement dans une crise économique dont la sortie est espérée pour 2005. Suite à la nomination du nouveau premier ministre le 9 décembre 2004, les autorités guinéennes espèrent remplir, dans le courant de 2005, les conditions d’une reprise de coopération avec les bailleurs de fonds, interrompue depuis 2003. Cette interruption a également suspendu le processus de réduction de la dette extérieure de la Guinée dans le cadre de l’Initiative sur la dette des pays pauvres très endettés (PPTE); l’encours de la dette extérieure à moyen et à long terme s’élevait à 99,8 pour cent du PIB en 2004.

2. Le nouveau gouvernement compte relancer les réformes structurelles, maîtriser le déficit budgétaire (qui avait progressé de 5,3 pour cent à 7,5 pour cent entre 1999 et 2004 sur la base des engagements et hors dons) et s’attaquer à l’inflation, qui s’accélère depuis 2003 en raison d’une création monétaire excessive, rendant les taux d’intérêt négatifs en termes réels. En mars 2005, les autorités ont adopté une politique de libéralisation du taux de change du franc guinéen, mettant fin à la pratique de taux de change multiples qui s’était développée depuis 2002.

3. La Guinée n’a pas pu atteindre les objectifs fixés en janvier 2002 dans son Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), dont la première révision est en cours.1 Depuis 1996, le taux de croissance économique réelle est en moyenne équivalent au taux de croissance démographique, ce qui n’a pas permis à la pauvreté de reculer.

4. Le secteur traditionnel (non marchand ou informel) représente 57 pour cent du PIB selon les estimations officielles et occupe 86 pour cent des actifs. Le secteur moderne est essentiellement limité aux mines et à quelques branches d’activités de services. Le sous-secteur manufacturier ne représentait que 3,5 pour cent du PIB en 2004, en léger recul par rapport à 1999. La croissance économique dépend par conséquent principalement de l’agriculture, qui subit les aléas du climat, du commerce et du secteur minier. Toutefois, malgré le poids du secteur minier dans l’activité formelle, sa contribution aux recettes de l’État est modeste (1,9 pour cent du PIB en 2004) car chaque entreprise minière conventionnée a son propre régime fiscal (à noter que les exonérations supplémentaires ont été supprimées en novembre 2004).

5. Plus généralement, la gouvernance demeure l'une des barrières clés à l’investissement étranger direct; les autres étant l’indisponibilité et l’irrégularité des services de base (électricité, eau, télécommunications et transport). Le taux d’investissement privé est passé de 12,8 pour cent du PIB en 1996 à 5,6 pour cent en 2004, alors qu’un taux de 22 pour cent serait nécessaire pour atteindre les objectifs de croissance du DSRP.

6. Peu de changements sont intervenus depuis le premier examen en ce qui concerne la valeur et la structure des échanges commerciaux. Les trois-quarts des exportations se composent de produits miniers (bauxite, alumine, or et diamants). Le surplus de la balance commerciale est plus qu'annulé par le déficit sur le compte des services, qui a laissé un déficit des transactions courantes de 146 millions de dollars EU en 2004. L’UE continue à être le premier partenaire commercial du pays.

1 Gouvernement de la Guinée, Ministère de l’économie et des finances (2004a), Gouvernement de la

Guinée (2002), FMI (2004a).

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2) CONTEXTE GENERAL2

7. Située à l’extrême ouest du continent africain, la Guinée s’étend sur 245 957 km2. Elle est bordée à l’ouest par 300 kilomètres de côte donnant sur l’océan Atlantique et riches en ressources halieutiques. Ses frontières sont communes à six pays qui sont: au sud, le Libéria et la Sierra Leone; à l’est, la Côte d’Ivoire; et au nord, la Guinée-Bissau, le Sénégal et le Mali. Tous les pays voisins de la Guinée sont membres de la CEDEAO, comme la Guinée.

8. En 2003, la population de la Guinée était évaluée à environ 8 722 millions de personnes. En raison d’une croissance démographique forte dans le passé (le taux de natalité se situe actuellement à 2,6 pour cent par an), environ 45 pour cent de la population avait moins de 15 ans en 1999. L’espérance de vie était en moyenne de 50 ans en 1999 contre 44 ans en 1990. Environ 36 pour cent de la population adulte était lettrée en 1999. Selon le PNUD, la Guinée occupe la 160ème position (sur 177 pays) dans le classement 2004 du développement humain.3

9. Selon les données fournies par les autorités guinéennes, le produit intérieur brut (PIB) en 2004 était de 8 883 milliards de francs guinéens (3,95 milliards de dollars EU au taux de change officiel moyen de 2 250 francs guinéens pour 1 dollar EU en 2004). Le PIB par habitant était de 415 dollars EU en 2003. Cette estimation prend en compte la contribution des activités traditionnelles (non marchandes ou informelles). Le secteur primaire, qui contribuait pour 18,7 pour cent au PIB nominal en 2004 (tableau I.1), et les autres activités informelles (notamment le commerce), constituaient les principales sources de revenus et d’emplois pour près de 86 pour cent des actifs occupés. Les industries manufacturières restent peu développées, ne contribuant que pour 3,5 pour cent de la valeur ajoutée en 2004 (chapitre IV 3) v)). Tableau I.1 Indicateurs économiques de base de la Guinée, 1998-04

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

PIB aux prix du marché (en milliards de francs guinéens)

4 438 4 802 5 447 5 920 6 340 7 199 8 883

Valeur ajoutée (part du PIB aux prix du marché en pourcentage) Primaire 17,5 18,1 17,7 18,1 18,3 18,6 18,7 Secondaire 29,5 30,0 30,6 31,0 31,1 30,9 31,0 Tertiaire 49,1 48,2 48,2 47,4 46,4 46,5 46,3 Droits et taxes à l’importation 3,9 3,7 3,5 3,5 4,2 4,0 4,1 Pour mémoire: Taux de change (USD/GNF) 1 232 1 387 1 749 1 951 1 982 1 986 2 466 Inflationa 5,1 4,6 6,8 5,4 3,0 12,9 17,5

a Prix à la consommation à Conakry.

Note: Ces données tiennent compte du secteur informel.

Source: Autorités guinéennes.

10. Depuis 1992, les autorités ont opté pour une ventilation de la formation du PIB par catégorie d'activité: les activités "traditionnelles" font partie du secteur informel, tandis que les activités "modernes" sont formalisées. Selon cette ventilation (tableau I.2), 57 pour cent de l’activité économique en 2002 étaient assurés par l'informel, principalement dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’exploitation forestière, du commerce de gros et de détail, des transports

2 Les sources principales consultées sont divers documents fournis par les autorités guinéennes et le

FMI (2004b). 3 PNUD (2004).

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de passagers et de la construction. Les opérateurs informels bénéficient des financements de réseaux décentralisés et des caisses populaires d'épargne et de crédit. Les industries extractives sont, pour l’essentiel, formalisées. Il convient également de signaler que, selon des données établies par les autorités, l’importance de l’informel n'a pas diminué depuis 1999, date du premier examen de la politique commerciale de la Guinée, et la ventilation sectorielle de celui-ci n’a pas évolué, faute de développement soutenu du secteur privé non minier.4 Tableau I.2 Activités traditionnelles (informelles) et modernes (formelles) dans l’activité économique de la Guinée, 2002 (Part du PIB au prix du marché, en pourcentage)

Traditionnelles Modernes Total

Branches marchandes 57,2 29,3 86,6 Primaire 18,6 1,9 20,4 Industries extractives 4,6 12,6 17,2 Industries manufacturières 2,2 2,4 4,7 Électricité, gaz et eau 0,0 0,8 0,8 Bâtiments et travaux publics 6,2 3,0 9,3 Commerce de gros et de détail, hôtels et restaurants 18,3 2,1 20,4 Transports, entrepôts et communications 2,1 3,5 5,7 Banques, assurances, immobilier (net) 4,6 2,3 6,9 Autres services marchands 0,6 0,0 0,6 Branches non marchandes 0,0 6,6 6,6

Droits et taxes à l’importation 0,0 7,4 7,4

Source: Gouvernement de la Guinée, Ministère du Plan (2004), "Comptes nationaux de la République de Guinée (1992-2002)".

3) ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE RECENTE

i) Indicateurs macroéconomiques5

11. Le DSRP a comme objectifs principaux à moyen terme d'atteindre: un taux de croissance économique réelle de 5 pour cent en moyenne pour 2002-05, contre une moyenne de 3,7 pour cent entre 1996 et 2000, et une croissance du PIB par habitant de 1,9 pour cent en moyenne pour 2002-05, contre une moyenne de 1,2 pour cent entre 1996 et 2000. Ces objectifs n’ont pas été réalisés pour la période 2002-04 (la croissance économique réelle ayant atteint une moyenne annuelle de 2,7 pour cent), et les prévisions des autorités pour 2005 (2,9 pour cent en moyenne) semblent également mettre en doute la réalisation de ces objectifs.

12. Le taux de croissance économique réel était de 2,7 pour cent en 2004 (tableau I.3), en hausse par rapport au taux de 1,2 pour cent enregistré en 2003, année qui a suivi la dernière élection présidentielle (chapitre II 2)). Cette évolution s’explique surtout par un regain de l’activité secondaire (2,9 pour cent en 2004, contre 0,6 pour cent en 2003) tandis que le ralentissement de l’activité agricole en 2003 suite aux calamités naturelles et aux attaques de chenilles se prolongeait en 2004 (2,8 pour cent en 2004 contre 3,9 pour cent en 2003 et 6 pour cent en 2002). Le regain de l’activité secondaire en 2004 s’explique surtout par la chute de l’activité en 2003 en raison du faible approvisionnement du marché en ciment, ainsi que par l’effondrement de l’activité manufacturière (-4 pour cent), notamment en raison de la crise énergétique qui a également touché la production d’eau et d’électricité (-5,5 pour cent).

4 Document de l’OMC WT/TPR/S/54 daté du 8 janvier 1999, (chapitre I 1)). 5 Les sources principales consultées sont divers documents fournis par les autorités guinéennes et le

FMI (2004b).

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Tableau I.3 Évolution de la croissance économique réelle de la Guinée, 1998-04 (Pourcentage)

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

PIB 4,6 4,5 2,0 3,7 4,2 1,2 2,7 PIB par habitant 1,5 1,4 -1,0 0,7 1,1 -1,8 -0,4 Primaire 5,6 7,9 -03 6,3 5,1 3,6 2,9 Agriculture 7,2 8,5 -4,0 6,7 6,0 3,9 2,8 Élevage 5,7 6,2 6,4 3,5 3,8 4,0 3,2 Pêche -10,4 8,4 8,9 9,7 3,6 3,0 2,4 Sylviculture et forêt 2,7 7,3 7,3 7,3 3,0 1,0 3,2 Secondaire 4,8 6,2 4,1 5,0 4,7 0,6 2,9 Mines 3,5 4,8 1,9 3,6 2,9 2,7 1,0 Manufactures 5,2 6,5 7,0 5,5 5,9 -4,0 3,0 Électricité, gaz et eau 8,5 6,3 3,5 3,0 3,0 -5,5 0,9 Bâtiments et travaux publics 6,8 8,5 7,0 7,5 7,3 -1,0 6,0 Tertiaire 4,5 2,6 2,0 2,0 2,0 1,2 2,5 Commerce 4,7 3,2 1,9 2,0 1,8 1,1 2,8 Transports 7,5 3,5 1,5 1,9 2,1 1,0 2,8 Administration -1,3 2,1 1,4 0,6 2,5 1,5 1,5 Autres services marchands 5,7 3,0 2,7 2,9 2,0 1,5 2,5 Droits et taxes à l’importation 0,3 1,0 -2,9 2,8 24,9 -2,8 2,3

Note: Ces données tiennent compte du secteur informel.

Source: Autorités guinéennes.

13. La consommation finale est passée de 88 pour cent du PIB en 1999 à 98,7 pour cent en 2004, les ménages peinant à couvrir leurs besoins de base en période d’inflation. Le niveau de l’investissement en Guinée est relativement bas et se situait à 8,5 pour cent du PIB en 2004 (16,1 pour cent en 1999) dont les deux tiers provenaient du secteur privé. Les autorités estiment qu’un niveau minimum de 22 pour cent est nécessaire pour entretenir une dynamique de croissance soutenue à la hauteur des objectifs du DSRP. L'investissement étranger direct a atteint 24,67 milliards de francs guinéens en 2004 (environ 10 millions de dollars EU au taux de change en fin d’année), et les perspectives pour 2005 semblent encourageantes grâce à des projets annoncés de construction d’alumineries.

14. Le DSRP contient également des objectifs en matière de lutte contre l’inflation qui devrait se situer au niveau de 3,5 pour cent en 2005. Toutefois, les autorités ont enregistré un taux d’inflation (moyenne annuelle) de 17,5 pour cent en 2004, en hausse par rapport au taux de 12,9 pour cent en 2003 et de 3 pour cent en 2002 (Table I.1). Cette tendance inflationniste serait la conséquence d'un dérapage budgétaire et à un manque de maîtrise de la masse monétaire imputable à l’importance du secteur informel (section 3) iii) ci-dessous).

15. En ce qui concerne l’économie extérieure (tableau I.4), la Guinée enregistre une balance déficitaire des transactions courantes, comme au moment du premier examen. La part de ce déficit dans le PIB s’est réduite, tombant de 7,6 pour cent en 1999 à 1,9 pour cent en 2004, principalement en raison de l’amélioration de la balance commerciale, vu le déficit structurel des services marchands. L’objectif du DRSP est d’atteindre 4 pour cent en 2005. En effet, le déficit récurrent au niveau des services, de 238,4 millions de dollars EU en 2004, est dû principalement aux services liés aux transports internationaux. La balance commerciale a toutefois dégagé un surplus de 196,7 millions de dollars EU en 2004, ce qui représente une amélioration nette par rapport à 2002

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imputable à la croissance des exportations et à une contraction des importations due au ralentissement de l’investissement.

Tableau I.4 Balance des paiements de la Guinée, 1999-04 (Millions de dollars EU)

1999 2000 2001 2002 2003 2004

Economie extérieure Balance commerciale 76,3 83,3 150,2 56,8 119,7 196,7 - Exportations de biens f.a.b. 635,7 666,6 712,1 708,6 726,2 769,1 - Importations de biens f.a.b. -559,4 -583,3 -561,9 -651,8 -606,5 -572,3 Services (net) -251,6 -242,5 -216,1 -240,2 -239,2 -238,4 - Exportations de services 90,1 68,0 102,8 90,5 74,8 76,2 - Importations de services -341,7 -310,5 -318,9 -330,6 -314,0 -314,5 Revenus (net) -82,3 -77,6 -102,3 -45,5 -31,5 -120,1 Transferts (net) -4,3 10,5 -150,3 -199,5 -100,7 -165,1 Compte de capital 158,7 -73,3 -88,3 -103,1 -35,2 -20,7 Erreurs et omissions -13,2 94,6 -28,0 -29,3 -29,3 -17,2 Balance globale -31,0 -61,3 -25,1 -83,7 -93,7 -55,1 Pour mémoire: Balance des transactions courantes en pourcentage du PIB (%)

-7,6 -7,4 -2,5 -3,2 -1,4 -1,9

Source: Autorités guinéennes.

ii) Politique budgétaire

16. Comme au moment du premier examen de sa politique commerciale en 1999, la gestion budgétaire en Guinée se heurte au double défi de l’accroissement des recettes (vu l’importance de l’informel et des exonérations consenties aux investisseurs) et au renforcement de l’efficacité des dépenses publiques. En effet, on constate que les dépenses courantes représentent 10,3 pour cent du PIB en 2004, face à des recettes courantes atteignant 10,5 pour cent (contre une moyenne pour la sous-région se situant entre 18 et 20 pour cent). Vu la compression des dépenses en capital de l’État à 4,2 pour cent du PIB en 2004 (contre 7,7 pour cent en 1999), le déficit budgétaire global sur la base d’engagements (hors dons) s’élevait à 7,5 pour cent du PIB en 2004 (tableau I.5), ce qui représente une réduction par rapport à 2003.

17. En ce qui concerne la composition des recettes de l’État, la contribution du secteur minier est passée d’un pic de 10,6 pour cent du PIB en 1990 à 1,9 pour cent en 2004 par suite de la baisse tendancielle des cours mondiaux de la bauxite. Selon les informations fournies par les autorités, les taxes minières dues par les trois acteurs principaux du secteur minier - la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG), la Compagnie des bauxites de Kindia (CBK) et Alumina Company of Guinea (ACG, raffinerie de Friguia) – étaient de 64,3 millions de dollars EU en 2003, en notant que ces entreprises bénéficient d'exonérations fiscales et douanières au titre de leurs conventions d’établissement. Toutefois, les autorités ont franchi le pas important de supprimer les exonérations ne découlant pas de lois, codes, conventions ou dons le 4 octobre 2004.6 L'une des recommandations clés de la Revue des Dépenses Publiques effectuée par la Banque mondiale dans le cadre de la mise en œuvre du DSRP est "la suppression des exonérations illégales et injustifiées", qui favorisent en particulier les entreprises

6 Décret N° D/2004/066/PRG/SGG du 4 octobre 2004.

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minières.7 Les droits de douane représentaient 23 pour cent des recettes non minières en 2003, contre 20 pour cent en 1999.

Tableau I.5 Opérations financières de l’État guinéen, 1999-04 (Milliards de francs guinéens)

1999 2000 2001 2002 2003 2004

Recettes et dons 628,3 718,6 826,5 876,9 982,8 1 014,6 Recettes 517,2 593,3 671,5 763,9 754,1 938,9 - Secteur minier 117,3 146,7 166,6 145,3 105,9 173,9 - Secteur non minier 399,9 446,6 504,9 618,6 648,2 765,0 Dons 111,1 125,3 155,0 113,0 228,7 75,7 Dépenses et prêts nets 773,3 898,5 979,6 1 149,5 1 321,0 1 280,2 Dépenses 773,1 896,1 978,3 1 145,1 1 319,6 1 281,6 - Dépenses courantes 429,5 509,4 672,7 776,1 929,0 908,6 - Dépenses en capital 343,6 386,7 305,6 369,0 390,6 367,0 Prêts moins recouvrements 0,2 2,4 1,3 4,4 1,4 1,3 Balance globale (hors dons) -256,1 -305,2 -308,1 -385,6 -566,9 -535,5 Balance globale (y compris dons) -145,0 -179,9 -153,1 -272,6 -338,2 -319,5 Pour mémoire: Balance globale (hors dons) en pourcentage du PIB -5,3 -5,7 -5,2 -6,1 -7,9 -7,5 Balance globale (dons compris) en pourcentage du PIB -3,0 -3,4 -2,6 -4,3 -4,7 -4,4

Source: Autorités guinéennes.

18. En ce qui concerne les dépenses, les autorités considèrent que la situation sécuritaire précaire aux frontières de la Guinée avec la Sierra Leone et le Libéria justifient les dépenses sécuritaires de l’État (qui comportent également un important volet intérieur). Ces dépenses, considérées comme "incompressibles", pourrait être réduites vu l’apaisement de la situation à ces frontières.8 En outre, la Guinée fait partie des pays voisins de la Côte d’Ivoire dont la situation économique a été perturbée par la crise depuis son éclatement en septembre 2002.

19. Les autorités ont adopté des mesures de sortie de crise en mars 2004 afin de maîtriser le déficit budgétaire.9 Au sujet des dépenses, un gel de l’embauche est en place, ainsi que la compression des dépenses sur les biens et les services (notamment l’investissement) autres que les salaires. Au sujet des revenus, les autorités ont misé sur un renforcement des opérations douanières, et sur une suppression des exonérations ne découlant pas de lois, codes, conventions ou dons (voir plus haut).

20. À la fin de l'année 2004, l’endettement intérieur de l’État s’établissait à 65,8 pour cent de la masse monétaire. L’expansion monétaire excessive est essentiellement due au financement excessif du déficit budgétaire par la BCRG. Par conséquent, les autorités misent sur une réduction du déficit budgétaire et la stabilisation du taux de change pour ramener l’inflation à des niveaux acceptables (voir section iii) ci-dessous).

21. L’encours de la dette extérieure à moyen et à long terme s’élevait en 2003 à 3 364 millions de dollars EU, soit 92,8 pour cent du PIB. En décembre 2000, la Guinée avait atteint le point de décision sous l’initiative des PPTE et pouvait par conséquent bénéficier d’une réduction de

7 Banque mondiale (2004). 8 FMI (2004c). 9 Gouvernement de la Guinée, Ministère de l’économie et des finances (2004), "Mesures de sortie de

crise".

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sa dette de 800 millions de dollars EU, l’équivalent de 32 pour cent de la dette après épuisement de tous les mécanismes de réduction de la dette.10 En 2000-03, l’État a reçu un montant de 96 millions de dollars EU. Toutefois, le processus est suspendu depuis 2003 en raison de la difficulté des autorités à atteindre les objectifs établis dans son programme de stabilisation macroéconomique et de réformes structurelles.

iii) Politique monétaire et des changes

a) Arrangements institutionnels

22. La Guinée dispose de sa propre monnaie, de sa propre politique monétaire et de sa propre réglementation des changes. En 1960, la République de Guinée, indépendante depuis 1958, a quitté la Zone franc et a créé la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG), institution autonome mais pas indépendante, ainsi qu'une monnaie nationale.11 Depuis mars 1960, trois signes monétaires ont été utilisés: le franc guinéen, de 1960 à 1972; le syli de 1972 à 1985, et le nouveau franc guinéen (GNF-Guinée Nouveau Franc), introduit en 1985 après une forte dévaluation du syli.

23. L’objectif principal de la BCRG est de maîtriser l’inflation.12 À cette fin, la BCRG s’est focalisée sur trois objectifs intermédiaires: le taux de change, le stock monétaire et le taux d’intérêt. Les instruments de la BCRG sont: les titres de régulation monétaire afin d’éponger la surliquidité du système bancaire; le système des réserves obligatoires (5,5 pour cent des dépôts des banques commerciales); le taux directeur de la BCRG (actuellement 16,25 pour cent), qui doit être le principal élément déterminant des taux appliqués par les banques; le taux d’intérêt minimum créditeur (fixé à 8,4 pour cent en novembre 2004) et le taux minimum de placement pour le compte à livret (fixé à 11,2 pour cent en novembre 2004). Ces taux ne sont pas attrayants par rapport à un taux d’inflation de 28 pour cent en fin d’année en glissement annuel, mais les relever aurait un impact négatif sur les dépenses en augmentant le service de la dette intérieure.

24. La masse monétaire atteignait 1 484,6 milliards de francs guinéens fin décembre 2004, en hausse de 37 pour cent par rapport à fin décembre 2003, entraînant un taux de liquidité de l’économie de 16,7 pour cent du PIB. L’augmentation de la masse monétaire résulte de la forte augmentation des avoirs intérieurs nets (27,7 pour cent en 2004), qui constituaient 88 pour cent de la contrepartie de la masse monétaire en 2004, ainsi que des avoirs extérieurs nets (266 pour cent). Cette dernière évolution concerne essentiellement les banques de dépôts et les avoirs en or de la BCRG. La forte augmentation des avoirs intérieurs nets résulte d’une expansion du crédit intérieur net imputable, pour l’essentiel, à l’accroissement des créances du système bancaire sur l’État, conséquence du déficit budgétaire non maîtrisé.

b) Réglementation des changes13

25. Le 17 novembre 1995, la Guinée a accepté l'Article VIII (Sections 2, 3 et 4) des statuts du Fonds monétaire international (FMI).

26. Au moment du premier examen en 1999, le cours officiel du franc guinéen s'établissait sur le Marché interbancaire des devises (MID). Toutefois, l’incapacité du système bancaire à satisfaire

10 Banque mondiale, Communiqué de presse N° 2001/193/S. 11 Document de l’OMC WT/TPR/S/54 daté du 8 janvier 1999, (chapitre I 2) i)). 12 Banque centrale de la République de Guinée, "Déclaration de Politique Monétaire de la BCRG",

10 novembre 2004. 13 Loi L/2000/006/AN du 28 mars 2000 et l’Instruction No 112/DGAEM/RCH/00 du

11 septembre 2000.

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toute la demande de devises et l'escalade des différentes charges (y compris les impôts et taxes) avaient favorisé le développement d’un marché parallèle. L'essentiel de l'offre de devises qui alimentaient ce marché provenait de l’exploitation de carrières diamantifères et aurifères et du secteur du tourisme.

27. En août 1999, les autorités guinéennes ont remplacé le MID par le Marché aux enchères de devises (MED)14, mais ce nouveau système n’a pas pu atteindre son objectif principal qui était d’unifier les marchés de change officiel et non officiel15, et il a par conséquent été remplacé depuis le 1er mars 2005.16 Le nouveau système rétablit les dispositions du régime des changes qui confie la fonction de traiter l’offre et la demande de devises aux établissements de crédit et aux bureaux de change agréés par la BCRG. Cette dernière publie chaque mercredi le taux de change de référence du franc guinéen sur la base de la moyenne simple (non pondérée) des transactions effectuées par les établissements agréés.

28. Sur le marché officiel des changes, le taux moyen du franc guinéen par rapport au dollar EU est passé de 1 387 fin 1999 à 2 467 fin 2004 et à 3 467 fin avril 2005.17 Selon la BCRG, l’écart de change sur le dollar EU entre le marché officiel et le marché parallèle était de 2,06 pour cent fin décembre 2001 contre –0,52 pour cent en décembre 200018 et 2,99 pour cent fin décembre 2002.19 Le seuil des 2 pour cent est celui utilisé par le FMI dans le cadre de l’Article VIII. À partir de 2003, l’écart de change entre les taux pratiqués sur les deux marchés s’est fortement creusé; il était estimé à environ 27,45 pour cent fin 2004, selon les autorités, et constituait, selon le FMI, une pratique de taux de change multiples.20 Cet écart s'est réduit à environ 7 pour cent depuis l’introduction du nouveau système à partir du 1er mars 2005.

29. Au moment du premier examen en 1999, la politique de libéralisation des changes avait permis l’ouverture en Guinée de comptes privés en devises par tous les résidents en Guinée et la mise en place de bureaux de change dont les activités sont réglementées, par exemple les transferts courants en devises. Ces mesures ont été maintenues depuis lors, mais dans le contexte de la crise des changes de 2005, les autorités songent à limiter cette faculté, notamment en introduisant l’obligation de convertir une partie des comptes en devises en monnaie nationale.

30. Les importations dont la valeur est supérieure ou égale à 2 000 dollars EU doivent être obligatoirement domiciliées auprès d'une banque commerciale. Cette dernière doit alors établir un dossier de domiciliation et faire remplir par l’importateur un "descriptif d’importation". Le régime des importations de marchandises sans achat de devises est autorisé, sous réserve des formalités du descriptif d’importation et des règlements bancaires.

14 Instruction de la Banque centrale No 107/DGAEM/RCH/99 du 25 août 1999. 15 Banque centrale de la République de Guinée (2002). Les participants au MED étaient la BCRG, les

banques commerciales et les bureaux de change, les exportateurs de diamants et de métaux précieux agréés, ainsi que les entreprises publiques et parapubliques. Les montants traités par le MED ne semblaient constituer qu’environ 30 pour cent des transactions en devises en Guinée, le reste étant traité sur le marché non officiel.

16 Instruction de la Banque centrale No 002/DGCC/CH/RCH/05 du 1er mars 2005. 17 Le cours officiel du franc guinéen était de 300 nouveaux francs guinéens pour un dollar EU à

l'introduction de la nouvelle monnaie en 1985. 18 Banque centrale de la République de Guinée (2002). 19 Banque centrale de la République de Guinée (2003). 20 FMI (2004c). En effet, le FMI estime que la Guinée pratiquait l'allocation administrative des devises

disponibles depuis le début de 2004: les importateurs de produits essentiels (riz et produits pétroliers) pouvaient se procurer des devises au taux de change officiel, tandis que les banques pouvaient financer les importations à des taux de change se situant entre le taux officiel et celui du marché parallèle.

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31. Selon la réglementation en vigueur, le régime des exportations de biens fait une distinction entre les exportations de matières précieuses (or, diamants et autres gemmes), celles des sociétés minières conventionnées et les autres exportations. L’exportateur de matières précieuses est tenu de domicilier l’opération auprès d’une banque commerciale ou de la BCRG, de remplir un "certificat d’exportation" et de s'engager à rapatrier le produit de la vente qui peut être versé dans un compte en devises qui doit servir à couvrir les dépenses effectuées par la société en question. Le commerce international des diamants bruts n’est pas autorisé sans que les exigences du processus de Kimberley soient satisfaites. Le régime des changes pour les entreprises minières sous conventions est spécifié dans celui-ci et ses clauses sont confidentielles. En particulier, ces entreprises peuvent se voir accorder par la BCRG le droit d’ouvrir des comptes à l’étranger sur lequel le produit des exportations peut être versé. Cette disposition est destinée à donner les moyens aux entreprises minières sous conventions d’assurer le service de la dette, d'effectuer des achats d’équipements, etc.

32. Tout exportateur de biens et services, autres que ceux de matières précieuses et les sociétés minières régies par convention, est autorisé à conserver et à gérer librement 100 pour cent de ses recettes d’exportations en devises moyennant la domiciliation desdites recettes dans l’une des banques commerciales de la place (sauf exception accordée par la BCRG). En effet, les résidents sont généralement tenus d'encaisser et de rapatrier auprès de la banque domiciliaire toutes les créances sur l'étranger nées de l'exportation de marchandises dont la valeur est supérieure ou égale à 2 000 dollars EU. Les exportations doivent toutes être facturées en devises. La banque domiciliaire ouvre, au nom de l’exportateur un dossier de domiciliation. L’exportateur est tenu de remplir un "descriptif d’exportation". Le rapatriement du produit de la vente doit intervenir dans un délai maximum de 90 jours après l’expédition des marchandises. Les banques doivent transmettre à la Banque centrale un récapitulatif des exportations à des fins statistiques.

33. La Guinée permet le libre transfert des revenus des investissements directs ainsi que le produit de la cession de ceux-ci. Les banques sont habilitées à effectuer ces opérations sur présentation de documents justificatifs. La Guinée permet également au personnel expatrié d’une société de rapatrier 50 pour cent des économies sur leurs revenus nets (chapitre II 3) iii) e)). Les banques sont habilitées à effectuer ces opérations sur présentation de documents tels que l’attestation de salaire, contrat de travail et avis d’imposition.

c) Coopération régionale en matière de change

34. La Guinée participe au processus de création d’une zone monétaire avec les quatre autres pays de la CEDEAO (Gambie, Ghana, Nigeria et Sierra Leone) situés en dehors de la Zone franc.21 Le calendrier initial de la Zone monétaire d’Afrique de l’Ouest (ZMAO) prévoyait la création d’une banque centrale commune en décembre 2002 et l’introduction d’une monnaie unique à partir de janvier 2003 (qui serait dénommée "ECO"). Les pays membres n’ayant pas pu remplir les critères de convergence de premier rang, le lancement de leur union monétaire a été repoussée au 1er juillet 2005, et une nouvelle date (1er décembre 2009) a été fixée en mai 2005 vu les faibles performances des États membres dans la réalisation des critères de convergence.

35. Les pays en question ont créé l’Institut monétaire de l’Afrique de l’ouest (IMAO) qui assure la gestion des phases de mise en oeuvre de la ZMAO jusqu’à la réalisation des conditions nécessaires au passage à la phase de lancement de la Banque Central de l’Afrique de l’Ouest.22 En effet, la création de la ZMAO s’inscrit dans un mouvement d’intégration monétaire au sein de la CEDEAO qui aurait pour but final la création d’une monnaie unique. Les huit pays membres de l’Union

21 Secrétariat Exécutif de la CEDEAO (2002). 22 http://www.wami-imao.org/.

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économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont déjà des politiques monétaires et de change communes.23

4) TENDANCES EN MATIERE DE COMMERCE

36. La dépendance des exportations guinéennes envers les produits miniers n’a pas changé depuis le premier examen des politiques commerciales de la Guinée en 1999. Les trois quarts des exportations sont composées essentiellement de produits miniers (bauxite, alumine, or et diamants), bien que les parts de l’or et des diamants aient beaucoup augmenté au détriment de celles de la bauxite et de ses produits dérivés (tableau I.6). En 2003, dernière année pour laquelle des données sont disponibles, les exportations de produits miniers ont atteint environ 587 millions de dollars EU, la bauxite et l’alumine (produit dérivé de la bauxite) y contribuant pour 60 pour cent, l’or pour un tiers et le diamant pour le reste. L’Union européenne est la principale destination de ces exportations, comme c'était déjà le cas en 1999. Tableau I.6 Principaux produits d'exportation de la Guinée, 2000-04 (Part en pourcentage)

2000 2001 2002 2003 2004

V. Produits minéraux 50,2 58,5 47,9 50,9 49,7 VI. Produits chimiques et connexes 17,8 16,1 16,4 16,9 16,5 XIV. Perles fines, pierres gemmes, métaux précieux 26,3 24,5 28,2 23,6 23,0 Sous-total 94,3 99,0 92,5 91,3 89,1

Source: Autorités guinéennes.

37. Les importations guinéennes comprennent essentiellement des produits pétroliers (25,6 pour cent du total en 2003), des produits de l’industrie chimique (notamment pharmaceutiques), de l’agro-alimentaire, des machines et du matériel de transport. L’Union européenne est la principale source de ces importations, comme c'était déjà le cas en 1999.

5) PERSPECTIVES

38. Selon les autorités, la Guinée a du faire face à des chocs exogènes à partir de 2000, notamment la situation sécuritaire tendue dans le sud du pays, la crise ivoirienne, la détérioration des termes de l’échange (notamment en raison de la flambée du prix de pétrole, que la Guinée importe entièrement) et une diminution du financement de l’extérieur, ainsi que des conditions climatiques défavorables à l’agriculture. Ces chocs ont rendu difficile la réalisation des objectifs établis en matière de croissance économique pour 2002-05 dans le DSRP, qui sont nécessaires pour réduire la pauvreté. Les mesures de sortie de crise adoptées en mars 2004 et qui se sont poursuivies en 2005 sont censées rétablir l’équilibre macroéconomique et remettre en ordre les relations avec les partenaires dans le développement. Les autorités guinéennes espèrent atteindre l’objectif de mettre en place un programme triennal appuyé par une Facilité du FMI pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC).

39. Selon les prévisions officielles, le taux de croissance du PIB réel serait de l'ordre de 2,9 pour cent en 2005. Cette évolution favorable, qui reste toutefois en deçà des objectifs du DRSP, serait le résultat d’une croissance soutenue du secteur primaire et d’un regain de l’activité secondaire, déjà amorcé en 2004. Les autorités espèrent atteindre la barre de 5 pour cent de croissance économique réelle à partir de 2006.

23 Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le

Togo.

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II. CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DU COMMERCE EXTERIEUR ET

DES INVESTISSEMENTS

1) APERÇU GENERAL

1. Depuis 1999, année du premier passage de la Guinée devant l’Organe d’examen des politiques commerciales (OEPC), la Constitution de 1990 a subi une révision afin de supprimer les limites sur le nombre de mandats consécutifs que peut exercer le Président de la République et de faire perdurer le pouvoir présidentiel. En ce qui concerne sa politique commerciale, la Guinée s’est dotée depuis 2003 d’un Comité National des Négociations Internationales (CNNCI), une structure interministérielle dont l’objectif est d’assurer le suivi de l’OMC et, plus généralement, des questions de politique commerciale.

2. En ce qui concerne la stratégie commerciale de la Guinée, le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) adopté en janvier 2002 attribue un rôle clé à la promotion des exportations non minières, dont l’importance actuelle est minime (chapitre I 4)).1 Une Étude Diagnostique de l’Intégration Commerciale (EDIC) effectuée dans le contexte du Cadre Intégré (CI), a permis de confirmer les nombreux obstacles qui freinent le développement du secteur privé, notamment un cadre légal et réglementaire pour les transactions privées qui demeure instable, peu clair et donc peu incitatif, la médiocre qualité des services publics, l’accès insuffisant au crédit et les insuffisances des investissements dans les infrastructures (transports, eau, électricité).

3. L’EDIC a permis d'établir une matrice d’actions prioritaires qui sera intégrée lors de la première révision du DSRP, actuellement en cours.2 Cette matrice d’actions sera soutenue par un programme OMC d’assistance technique liée au commerce (Annexe II.1). Les autorités demandent notamment un renforcement des capacités des membres du CNNCI au sujet des notifications, de la mise en œuvre des accords de l’OMC, du Programme de Doha pour le développement (PDD) et du dossier du coton.

4. L’accès au marché sous-régional de la Guinée s’est amélioré depuis la relance du processus d’intégration au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à l'occasion de l’ouverture des négociations avec l’Union européenne (UE) en vue de la conclusion d’un Accord de partenariat économique (APE). La CEDEAO a pour objectif d’établir une union douanière de la CEDEAO en 2007 et, afin d’assurer sa participation à ce processus, la Guinée a mis en place en 2005 un nouveau tarif aligné sur le Tarif extérieur commun (TEC) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). A part cette réforme, le cadre réglementaire pour le commerce extérieur en Guinée a peu évolué depuis le premier examen en 1999, sauf en matière de protection de la propriété intellectuelle, la Guinée ayant ratifié en 2001 l'Accord de Bangui révisé (1999) afin de se mettre en conformité avec les dispositions de l'Accord sur les ADPIC dans les délais prévus pour les "Pays les moins avancés (PMAs)". Le cadre juridique pour les investissements a été modifié par la mise en application des huit actes uniformes des huit actes uniformes de l’Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) en 2000, ainsi que l’extension des exonérations consenties aux entreprises agrées dans le cadre du Code des Investissements à la TVA perçue sur les équipements importés à partir de 2002.

1 Gouvernement de la Guinée (2002); Gouvernement de la Guinée, Ministère de l’économie et des

finances (2004a); FMI (2004a). 2 Les documents élaborés dans le contexte du Cadre Intégré sont disponibles sur http://www.

integratedframework.org [17 septembre 2004].

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2) CADRE CONSTITUTIONNEL, JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL GENERAL

5. En vertu de la Constitution de décembre 1990 (dite "Loi fondamentale"), la République de Guinée, État indépendant depuis le 28 septembre 1958, est une démocratie pluraliste. Une révision de la Loi fondamentale proposée par le Président et approuvée par référendum populaire le 11 novembre 2001 a prolongé la durée du mandat de cinq à sept ans, et supprimé les limites sur le nombre de mandats consécutifs que peut exercer le Président de la République.3 Depuis, le Président de la République, Chef de l’État, est élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans renouvelable.

6. Les dernières élections présidentielles se sont déroulées le 21 décembre 2003 et ont eu comme résultat la réélection du Président Lansana Conté, élu en 1993 et en 1998, et au pouvoir depuis 1984.4 Le Président Conté est le Commandant en chef des Forces armées depuis janvier 2001.

7. Détenteur du pouvoir exécutif, le Président fixe les grandes orientations de la politique de l’État et nomme le Premier ministre et les autres membres du gouvernement. L’actuel Premier Ministre, M. Cellou Dalein Diallo, a été nommé le 9 décembre 2004.5 Le Gouvernement compte 27 ministres. Les effectifs de l'administration centrale de la Guinée comptaient 52 400 personnes.

8. L’Assemblée nationale exerce le pouvoir législatif et contrôle l’action du gouvernement. Elle vote les lois, y compris la Loi de finances. Son président est élu pour la durée de la législature, qui est de cinq ans. Les Députés sont élus pour un tiers au scrutin majoritaire uninominal à un tour et pour deux tiers au scrutin de la liste nationale à représentation proportionnelle. Les dernières élections législatives datent du 30 juin 2002.

9. Le Président de la République et les députés partagent l’initiative législative. Adoptés après débats par l’Assemblée, les projets deviennent lois après leur promulgation par le Chef de l’État. Dans les huit jours qui suivent l'adoption d'une loi, le Président de la République ou un dixième au moins des Députés peuvent saisir la Cour Suprême d'un recours visant à faire contrôler la conformité de la loi à la Loi fondamentale.

10. Le Gouvernement peut demander à l’Assemblée nationale l’autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi6; celles-ci deviennent caduques à moins de faire l’objet d’une ratification subséquente.

11. Le Conseil économique et social est compétent pour examiner les projets ou propositions de lois et les projets de décrets à caractère économique et social qui lui sont soumis, à l'exception des lois de finances. Il est obligatoirement consulté sur les projets de lois, de plans et de programmes à caractère économique.

3 Selon l’ancien Article 24 de la Constitution de décembre 1990, le Président de la République était élu

au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Cette disposition était censée favoriser l’alternance présidentielle et le progrès vers la démocratisation. Voir "Les articles amendés de la constitution guinéenne", Afrique-express, No 239 du 20 novembre 2001. Disponible sur: http://www.afrique-express.com [16 novembre 2004].

4 "Les leaders de l’opposition estimant que cette présidentielle n’offrait aucune garantie de transparence avaient boycotté le vote." Afrique-express, N° 289 du 9 mars 2004. Disponible sur: http://www.afrique-express.com [16 novembre 2004].

5 Décret N° 2004/081/PRG/SCG du 9 décembre 2004. 6 Depuis 1992, trois lois d’habilitation ont été votées en 1992, 1993 et 1997.

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12. La Loi fondamentale consacre le principe de l'indépendance du pouvoir judiciaire.7 La Cour suprême est la plus haute juridiction du pays. Son Président et ses membres sont nommés par décret du Président de la République. Les décisions de la Cour suprême ne sont susceptibles d'aucun recours et s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.

13. L'organisation judiciaire actuelle date de 19858 et a fait l’objet d’un réaménagement en 1995 et de nouveau en 1998.9 La Guinée ne possédant pas de Tribunal de commerce, les affaires économiques sont traitées par les juridictions ordinaires (à part les questions touchant aux différends entre l’État guinéen et les ressortissants étrangers relatifs à l’application du Code des investissements (voir ci-après). L’exercice du pouvoir judiciaire par les magistrats, notamment en ce qui concerne le droit des affaires, fait l’objet d’un programme de renforcement des capacités depuis 1998.10 Seuls le tribunal de Première instance et la Cour d'appel de Conakry possèdent une chambre économique qui est la Chambre nationale d’arbitrage. La justice de paix ne peut statuer que sur des affaires économiques dont le montant ne dépasse pas 10 millions de francs guinéens.

14. Selon la Loi fondamentale, les lois adoptées par l’Assemblée nationale (concernant par exemple l’adoption du nouveau tarif douanier en 2005), les avis donnés par le Président de l’Assemblée nationale, les arrêts pris par la Cour suprême, les réponses obligatoirement données par les Ministres aux questions posées par les députés, font l’objet d’une publication dans le Journal Officiel de la République de Guinée qui sort deux fois par mois.11 Les autorités conviennent toutefois que certaines décisions liées au commerce ne font pas l’objet d’une publication, mais d’une communication à l’autorité concernée.

15. Les collectivités locales ne disposent pas de pouvoir en ce qui concerne la fiscalité des entreprises et le régime des changes.

3) POLITIQUE EN MATIERE DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT

i) Grandes orientations

16. La politique commerciale de la Guinée s'inscrit dans la continuité des réformes de libéralisation économique lancées en 1984 et signalées au moment du premier examen de sa politique commerciale en 1999. Rompant avec le modèle d'économie planifiée en vigueur jusqu'en 1984, ces réformes ont pour objectif de créer un environnement propice à l'épanouissement du secteur privé. L’État s’est retiré de la gestion des entreprises publiques (dans lesquelles il détient une participation minoritaire ou majoritaire) en la confiant à des partenaires privés.

17. Avec l’appui du système des Nations Unies, les autorités ont formulé en 1998 un Programme-Cadre pour le Soutien et le Développement du Secteur Privé dont l’objectif principal est de lever les contraintes structurelles, réglementaires, institutionnelles et financières qui entravent le développement du secteur privé. À cette fin, les autorités avaient convoqué une Table Ronde sur le Financement du Secteur Privé qui s’est tenue du 20 au 22 mai 2002, et lors de laquelle les contraintes

7 "Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif. Il est exercé

exclusivement par les Cours et les Tribunaux" (Article 80 de la Constitution de 1990). 8 Ordonnances N°109/85 et N°110/85 du 5 juillet 1985. 9 Loi N° L/95/021/CTRN du 6 juin 1995 modifiée par la Loi N° L/98/014/AN du 16 juin 1998. Voir

http://www.snu-gn.org/CD-ENV/Justiceweb/Orgjudic.html [17 novembre 2004]. 10 Décret N° D/98/026 du 10 février 1998 portant création du Centre de Formation et de

Documentation. Disponible sur: http://www.enm.justice.fr/relations_internationales/ecoles/guinee/guinee.htm [17 novembre 2004].

11 Il n’y a pas de version en ligne.

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générales du secteur privé ont été identifiées, à savoir "l’inexistence et l’inadaptation des crédits à l’investissement, le système bancaire qui ne finance pas d'opérations à moyen et long termes, la quasi-inexistence d’une épargne nationale mobilisable dans le circuit monétaire classique, la pression fiscale élevée, avec une fiscalité plus favorable aux produits importés qu’à la production nationale; le déficit et le coût excessif des facteurs de production de base (électricité, eau, communications, matières premières, transports, etc.), la faiblesse de l’assistance directe de l’État, la non application des textes des divers codes promulgués, la difficulté du secteur privé à trouver des débouchés et à identifier et exploiter efficacement des créneaux porteurs tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, les déficiences en matière de formation et d’information des promoteurs (esprit d’entreprise, gestion, marketing, informations technologiques et commerciales, etc.), les tracasseries administratives et la défaillance du système judiciaire, l’insuffisance d’infrastructures économiques de base".12

18. Mis à jour dans le cadre de l’élaboration du DSRP, les objectifs spécifiques en matière de développement des échanges commerciaux sont la promotion des exportations de produits agricoles et de la pêche, le secteur non minier, l’artisanat et le tourisme. En outre, le gouvernement met l’accent sur l’expansion du secteur minier, en particulier la transformation sur place afin d’augmenter la valeur ajoutée à l’économie guinéenne. Les autorités espèrent également favoriser la création de petites et moyennes entreprises.

19. L’EDIC attribue les médiocres performances des exportations guinéennes à des facteurs externes et internes. Au titre des facteurs externes, les autorités signalent le retournement de la tendance des cours de la bauxite qui s’est produit à partir de 1982, ainsi qu’une situation sous-régionale défavorable au développement des échanges avec les pays voisins. L’EDIC, toutefois, met l’accent sur les nombreux facteurs internes qui découragent l’investissement et bloquent ainsi l’expansion des exportations. Il s’agit notamment des facteurs suivants: un cadre légal et réglementaire pour les transactions privées qui demeure instable, peu clair et donc peu incitatif; la médiocre qualité des services publics et les insuffisances des investissements dans les infrastructures (eau, routes et électricité).

ii) Cadre institutionnel13

20. Le Ministère du commerce, de l’industrie et des PME (MCIPME) a la charge de la définition, de la mise en œuvre, du suivi et de la coordination de la politique commerciale et industrielle du gouvernement.14 Le MCIPME abrite les services suivants: la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence (DNCC), qui est responsable du suivi de la réglementation des échanges commerciaux, de l’application des dispositions liées au commerce des accords et traités internationaux, de la promotion des exportations et de la collecte des statistiques relatives aux échanges commerciaux; l’Institut National de la Normalisation et de la Métrologie (INMM), qui est chargé de la mise en œuvre de la politique au sujet de la normalisation, de la métrologie et de la promotion de la qualité; le Service National de Contrôle de Qualité et des Normes (SNCQN), qui procède au contrôle de la qualité des marchandises selon les normes homologuées; et le Service de la Propriété Industrielle, qui assure la fonction de structure nationale de liaison (SNL) pour les besoins de l'Accord de Bangui révisé (1999). Le MCIPME a sous sa tutelle le Comité National Consultatif Permanent de la concurrence et des prix, créé en 2004, qui conseille le Ministre au sujet de la liste des biens stratégiques et de première nécessité, leurs prix et les marges bénéficiaires (chapitre III 4) ii)).

12 Ministère du commerce, de l’industrie et des PME, "Contraintes générales au secteur privé".

Disponible sur: http://www.mirinet.net.gn/investgn/indexfr.htm. 13 La source principale est le Cadre Intégré (2003), Tome 1, chapitre 2.3. 14 Décret N° 96/111/PRG/SGG du 29 août 1996 définissant les attributions de tous les départements

ministériels.

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21. L'Office de Promotion des Investissements Privés (OPIP)15 est sous la tutelle du MICPME. L’OPIP fournit une assistance aux opérateurs qui souhaitent investir en Guinée, reçoit les demandes d’agrément aux régimes privilégiés du Code des Investissements et assure la promotion de la Guinée en tant que destination. Le Centre de Promotion et de Développement Minier (CPDM) assure des fonctions similaires pour le secteur minier.

22. Le Comité National des Négociations Internationales (CNNCI) est la structure interministérielle qui assure la participation de la Guinée à l’OMC depuis 2003 et a également sous sa responsabilité le suivi des volets commerciaux des accords CEDEAO et ACP-UE.16 Son Secrétariat est assuré par un représentant du MCIPME.

23. Le ministère de la coopération (qui est chargé de la définition de la politique d'intégration économique africaine) et le ministère de l'économie et des finances (qui est chargé de la définition des droits et taxes, de la fixation de leurs taux, et de la gestion des marchés publics) prennent aussi part à la formulation et à la mise en application de la politique commerciale et d'investissement.

24. Dans le domaine des services, il convient également de signaler la responsabilité de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) en ce qui concerne la supervision du secteur bancaire et des assurances.17 Les responsabilités au sujet du tourisme sont exercées par le Ministère en la matière, ainsi que par l’Office National du Tourisme (ONT).18

25. Le Bureau guinéen des droits d'auteurs (BGDA), placé sous la tutelle du Ministère de la culture, est chargé de défendre les intérêts des créateurs d'oeuvres littéraires et artistiques et les droits connexes.

26. Les principales organisations patronales sont la Chambre d’agriculture, la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat de Guinée (CCIAG), la Chambre des Mines, le Conseil National du Patronat Guinéen (CNPG).19 L’avis du CCIAG est sollicité pour toute question d’élaboration de la politique commerciale, et la mise en oeuvre de cette politique est assurée en partenariat avec le CCIAG.

27. Le Centre d’Appui aux Formalités d’Exportation (CAFEX), créé en 1997, apporte un soutien logistique aux exportations de produits agricoles, de l'élevage et de la pêche, ainsi qu’aux produits miniers (chapitre III 3) v)).

28. Le gouvernement reçoit les avis des d'établissements universitaires et des autres organismes de recherche lorsqu'il élabore ses politiques en matière commerciale et d'investissement.

iii) Instruments

a) Accords et traités internationaux20

29. Les accords et traités internationaux sont négociés, signés et promulgués (par décret) par le Président de la République. Les traités de commerce, entre autres, ne sont ratifiés qu’en vertu d’une

15 Disponible sur: http://www.mirinet.net.gn/opip/. 16 Arrêté N° 4293/MCIPME/SGG/02 du 23 août 2002. 17 Loi N° L/94/018/CTRN du 1er juin 1994. 18 Disponible sur: http://www.mirinet.com/ont. 19 Le Conseil National du Secteur Privé (CNSP), qui regroupait les investisseurs étrangers, a été

supprimé en 2004. 20 Titre VI de la Constitution de 1990.

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loi de l’Assemblée nationale. Il est à préciser que seule l’approbation des traités ou accords fait l'objet de lois mais non la transposition de leurs dispositions. L’Accord de l’OMC a été ratifié selon cette procédure.

30. Les traités ou accords ratifiés ont, dès leur publication au Journal Officiel, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve pour chaque accord ou traité de son application par l'autre partie. Ces actes sont applicables immédiatement comme loi de l'État et exécutoires de plein droit. Selon ce régime moniste, les Accords de l'OMC peuvent être invoqués directement dans les procédures judiciaires, ce qui n’a toutefois jamais été le cas.

31. Selon les informations fournies par les autorités guinéennes, seul les actes de ratification des accords internationaux sont publiés au Journal Officiel, et non le texte des accords eux-mêmes.

b) Le commerce des marchandises

32. La réglementation de la profession de commerçant, activité indispensable pour le commerce des biens et des services, est assurée par les huit actes uniformes de l’Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), qui reprend les dispositions de l’ancien Code des activités économiques.21

33. Le Code des douanes reste en application, mais sa révision est prévue pour 2005.22 Ce code, ainsi que les lois de finances annuelles, définissent, entre autres, le cadre dans lequel la plupart des droits et taxes à l’importation et à l’exportation sont fixés et perçus. Selon les informations fournies par les autorités, la Guinée a entièrement révisé son tarif douanier en 2005, dans le cadre de la relance du projet d’union douanière de la CEDEAO (voir ci-après). La couverture et les niveaux des droits d'accise et de la TVA sont établis par le Code des impôts de la Guinée, révisé par la Loi de finances de 2005.

34. La Guinée ne dispose pas de législation nationale en matière de mesures antidumping, compensatoires ou de sauvegarde.23

35. Depuis le premier examen, le régime général du commerce demeure inchangé en ce qui concerne la Demande descriptive d’exportation (DDE) et la Demande descriptive d’importation (DDI), instituées dans le cadre du Programme de sécurisation des recettes douanières (PSRD) (chapitre III 2) ii)).24 Ce programme, créé en 1996, a été confié à la SGS jusqu'à la fin de l'année 2004 et est actuellement sous la responsabilité des Douanes. Les DDI sont délivrées automatiquement sauf pour la pomme de terre, l’oignon et la cigarette, de même que les DDE.

36. La Guinée s'est dotée d'une législation nationale en matière de normalisation et de certification des produits depuis 1989. Cette législation n’a pas changé depuis le premier examen.25 Les procédures de passation de marchés publics sont définies par le code des marchés publics promulgué le 3 juin 1997, lequel n’a pas changé depuis le premier examen (chapitre III 4) iv)).26

21 Lois N° L/2/043/CTRN du 8 décembre 1992, N° L/94/017/CTRN du 1er juin 1994 et N° L/94/020/CTRN du 8 juillet 1994.

22 Ordonnance N° 094/PRG/SGG du 28 novembre 1990. 23 Documents de l'OMC G/ADP/N/1/GIN/1; G/SCM/N/1/GIN/1; et G/SG/N/GIN/1 du 17 janvier

1996. 24 Décrets N° 96/095/PRG/SGG du 27 juin 1996 et N° D99/069/PRG/SGG du 30 juillet 1999

(document de l’OMC G/PSI/N/1/Add.10 du 19 juillet 2004). 25 Ordonnance N° 036/PRG/SGG/89 du 20 mai 1989, Décret N° 105/PRG/SGG/89 du 20 mai 1989,

N° Décret 93/PRG/SGG du 20 juillet 1993, Loi N° 93/040/CTRN du 15 octobre 1993 et Décret N° D/93/209/PRG/SGG du 21 octobre 1993.

26 Loi N° L/97/016/AN et décret N° D/97/250/PRG/SGG du 3 novembre 1997.

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37. Le régime de la concurrence et des prix a été défini en 1994 et prévoit la liberté totale des prix sur toute l'étendue du territoire, exception faite des produits pharmaceutiques et des produits phytosanitaires (chapitre III 4) ii)).27 Toutefois, ce régime permet l’établissement d’une liste de biens stratégiques et de première nécessité, leurs prix et les marges bénéficiaires. Une liste de 10 produits a été établie en 2004, mais en pratique seul le ciment fait l’objet d’une fixation de prix et d'un contrôle sur le territoire national.28 Les dispositions concernant les pratiques anticoncurrentielles des entreprises ne sont pas mises en oeuvre.

c) Le commerce des services

38. Le cadre réglementaire du secteur bancaire29 ainsi que celui régissant les assurances30 n’ont pas changé depuis le premier examen. Toutefois, les autorités ont élaboré le projet d’une nouvelle loi bancaire qui répondra aux 25 principes de base du Comité de Bale.

39. Le cadre réglementaire du tourisme date de 1998.31

40. Le cadre réglementaire des télécommunications date de 199232, mais les autorités précisent qu’un projet de nouveau cadre est devant l’Assemblée nationale.

41. Les activités de nombreux secteurs de services sont du ressort d'entreprises publiques sous le contrôle partiel ou total de l'État (voir le tableau III.4). Il s'agit notamment des transports, des activités portuaires, des postes, des télécommunications, des hôtels, de la culture, de la santé publique et de l'éducation. L’État s’est retiré toutefois de la gestion de nombreuses entreprises confiées à des partenaires stratégiques. Par exemple, les Aéroports de Paris (ADP) détiennent 29 pour cent du capital de la Société de gestion des aéroports de Guinée (SOGEAC) et Telekom Malaysia détient 60 pour cent du capital de la Société des télécommunications de Guinée (SOTELGUI), mais compte toutefois quitter ce partenariat fin 2005. Les activités d'autres secteurs des services sont du ressort d'opérateurs privés, soumis aux dispositions pertinentes en matière de droit commercial, de fiscalité, etc.

d) La protection de la propriété intellectuelle

42. La Guinée est membre de l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) créée par l'Accord de Bangui (1977), révisé en 1999 pour être mis en conformité avec l'Accord sur les ADPIC.33 La Guinée a ratifié l'Accord de Bangui (1999) le 13 juillet 2001.34 L’Accord révisé et ses Annexes I à VIII sont entrés en vigueur le 28 février 2002 (chapitre III 4) i))35; le Conseil d’administration de l’OAPI a différé l’entrée en vigueur des annexes IX et X portant respectivement sur les schémas de configuration (topographies) des circuits intégrés et les obtentions végétales pour des raisons de compétence technique et d’absence d'infrastructures requises.

27 Loi N° L/94/40/CTRN et décret d’application N° D/94/119/PRG/SGG du 28 décembre 1994. 28 Arrêté N° 7058/MCIPME/SGG/04 du 1er juillet 2004. 29 Loi N° L/94/017/CTRN du 1er juin 1994. 30 Loi N° L/95/022/CTRN du 12 juin 1995. 31 Décret N° D/98/54/PRG/SGG du 25 mars 1998. 32 Loi N° L/92/016/CTRN du 2 juin 1992. 33 L’OAPI regroupe également le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine,

le Congo, la Côte d'Ivoire, le Gabon, la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. Voir le site de l’OAPI: http://www.oapi.wipo.net.

34 Loi N° L/2001/007 du 11 juin 2001. 35 Ces textes couvrent les brevets d’invention, les modèles d’utilité, les marques, les dessins et modèles

industriels, les noms commerciaux, les indications géographiques, la propriété littéraire et artistique et la protection contre la concurrence déloyale.

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43. L'OAPI tient lieu, pour chacun des États membres, de service national de la propriété industrielle et assure un système commun de procédures administratives pour l'enregistrement des droits. Le Service de Propriété Industrielle au sein du MCIPME assure la fonction de structure nationale de liaison (SNL) pour les besoins de l'OAPI.

44. Selon l’OAPI, ce sont les bureaux nationaux ou des sociétés nationales qui gèrent les droits d’auteur, fonction assurée par le BGDA dans le cadre du régime adopté en 1980 (chapitre III 4) i)).36 La Guinée ne s’est pas encore dotée d’un nouveau régime au sujet des droits d’auteur, des droits voisins et des droits connexes en vue d’aligner les dispositions nationales sur celles de l’Accord de Bangui révisé (1999).

45. La défense des droits de propriété intellectuelle est du ressort des autorités nationales. Outre le Service de Propriété Industrielle et le BGDA, les douanes, la police, le système judiciaire, etc. ont compétence en la matière.

e) L'investissement37

46. Le Code des investissements a pour objectif d'inciter l’investissement étranger afin de favoriser le développement d’un tissu de PME/PMI pour mettre en valeur les ressources locales et promouvoir les exportations. 38 Les entreprises de recherche et d'exploitation minière sont régies par le Code minier, et les dispositions concernant les incitations sont établies sous conventions (chapitre IV 3) ii)).39 Les autorités envisagent d’harmoniser les dispositions en matière d’incitations fiscales qui prévalent pour les entreprises minières et non minières.

47. Le Code des investissements garantit les mêmes droits et obligations aux entreprises privées et aux entreprises publiques, qu'elles soient nationales ou étrangères. Le Code garantit la liberté de transfert des capitaux, des revenus et des salaires pour les personnes physiques ou morales étrangères. La Guinée a conclu et ratifié cinq accords40 bilatéraux portant sur l’investissement, et de nombreux accords sont en voie de conclusion et/ou ratification.

48. L’OPIP a pour fonction d’accueillir l’investisseur potentiel en Guinée et de promouvoir cette destination à l’étranger. L’OPIP peut effectuer pour le compte du promoteur les formalités administratives, juridiques, fiscales et autres exigées des entreprises et sociétés selon la réglementation en vigueur définie par les huit actes uniformes de l’OHADA, en application en Guinée depuis le 20 novembre 2000. La fonction de Guichet unique a été transférée depuis mai 2002 aux greffes des tribunaux de première instance.

49. L’OPIP se réunit deux fois par mois. Il reçoit les demandes d’agrément aux régimes privilégiés du Code des investissements qui donnent droit à des avantages fiscaux, douaniers ou autres. À ce titre, l’OPIP centralise les démarches et l’instruction des dossiers présentés à la Commission nationale des investissements pour agrément et se prononce sur l’éligibilité des projets de création ou d'extension d’entreprises aux régimes du Code des investissements. L’agrément par décret du Ministre de l’industrie (sans co-signataire) intervient dans un délai maximum d’un mois. La liste des biens exonérés des droits et taxes est attachée au décret pour les besoins des autorités concernées. Toutes les informations en la matière sont rendues publiques.

36 Loi N° 043/APNICP/80 du 9 août 1980 et le Décret N° 442/PRG/80 du 15 septembre 1980. 37 Les sources principales consultées sont les documents fournis par l’OPIP. 38 Ordonnance N° 001/PRG/87 et Décret N° 001/PRG/87, révisé par la Loi N° L/95/029/CTRN du

30 juin 1995, la Loi de finances 2002 et la Loi N° L/2003/005/AN du 24 mars 2003. 39 Loi N° L/95/036/CTRN du 30 juin 1995. 40 Le Bénin, le Cameroun, le Mali, la Mauritanie, l'Île Maurice.

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50. Pour bénéficier des avantages offerts par le Code des investissements, les entreprises doivent appartenir aux secteurs d'activités prioritaires, mais cette liste n’est pas limitative et peut être modifiée (tableau II.1). Outre le régime des avantages communs, quatre régimes privilégiés sont disponibles: le régime des petites et moyennes entreprises, le régime des entreprises exportatrices, le régime des entreprises valorisant les ressources naturelles et les matières premières locales, les entreprises implantées dans une zone économiquement moins développée (en dehors de Conakry). L’agrément à plusieurs régimes est possible si les critères sont remplis pour chaque cas, ce qui se fait couramment.41 Selon les autorités, l’intérêt principal de l’agrément est l’exemption de la TVA pour les équipements nécessaires en période initiale ou en extension de l’investissement (à l’exception des véhicules automobiles), modification importante du Code apportée dans la Loi de finances de 2002.

Tableau II.1 Code des investissements - avantages liés aux régimes privilégiés

Régime des PME Régime des entreprises

exportatrices

Régime des entreprises valorisant des ressources naturelles

Entreprises implantées dans une zone moins développée

Critères Valeur des actifs entre 15 et 500 millions de francs guinéensa Au moins 5 emplois

Entreprises réalisant des exportations dont le chiffre d'affaires représente plus de 22 pour cent du chiffre d'affaires total

Coût des consommations intermédiaires d'origine guinéenne supérieur à 50 pour cent du coût total

Le pays est divisé en quatre zones: 1-2-3-4b Entreprise de production dont au moins 90 pour cent du personnel travaillent dans la zone Entreprise de service dont le siège effectif et le lieu principal d'activité sont situés dans la zone

Secteurs d’activités prioritaires

Agriculture, transformation industrielle, élevage et pêche, production d’engrais, entreprises de santé et d’éducation, aménagements et industries touristiques, promotion immobilière à caractère social, banques d’investissement ou tout autre établissement de crédit s’installant en dehors de la zone 1 (Conakry)

Garanties Égalité de traitement entre personnes physiques et personnes morales ainsi qu'entre étrangers et nationaux Liberté de transfert des capitaux Liberté d'établissement, de gestion, de circulation La Guinée est signataire des conventions ACP-UE, CIRDI, AMGI, OHADA

Avantages communs Exonération des droits et taxes (y compris la TVA) à l'importation des biens et équipements, d'outillages nécessaires à la réalisation d'investissements en période initiale ou en extension (à l’exception des véhicules automobiles) Un droit unique d'entrée de 6 pour cent à l'importation de matières premières entrant directement dans la fabrication de produits Exemptions de l'assiette de l'Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux (IBIC) ou de l'IS de 3 à 8 ans selon la zone d'implantation, et réduction de 50% pour la première année fiscale et 25% pour la deuxième suivant la période d’exonération

Exemption de la taxe d'apprentissage et du versement forfaitaire sur les salaires pour 5 années et réduction de 50 pour cent de cette taxe pendant les 3 années suivantes

Tableau II.1 (à suivre)

41 Selon l’OPIP, 74 pour cent des projets agréés de 1998 à 2000 bénéficiaient de deux régimes

particuliers.

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Régime des PME Régime des entreprises exportatrices

Régime des entreprises valorisant des ressources naturelles

Entreprises implantées dans une zone moins développée

Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux (IBIC)

20 pour cent (au lieu de 35%) pour une durée de 5 ans

Exemption pendant 5 ans dans la proportion du CA Export/CA total, mais au maximum 60 pour cent du bénéfice

Réduction pendant les 5 premières années de la base imposable de l'IBIC égale à 20 pour cent de la valeur des consommations intermédiaires d'origine guinéenne

Exemption de 3 à 8 ans de l'IBIC selon la zone d'implantation

Autres avantages Exemption de l'impôt minimum forfaitaire pendant 3 ans

Réduction de 20 à 60 pour cent de la TVA pendant 5 ans selon la zone d'implantation

a La BCRG publie le cours de référence du franc guinéen.

b. Zone 1: la région de Conakry et les préfectures de Coyah, Dubréka, Forécariah et Boké; Zone 2: les préfectures de Boffa, Fria, Kindia, Mamou, Dalaba, Pita, Labé, Dabola et Faranah; Zone 3: les préfectures de Kissidougou, Guéckédou, Kankan, Macenta, N’Zérékoré, Kouroussa et Télimilé; Zone 4: les préfectures de Koundara, Gaoual, Mali, Lélouna, Tougué, Koubia, Lola, Sguri, Dinguiraye, Mandiana, Kérouané, Beyla et Yomou.

Source: Autorités guinéennes.

51. Selon les données pour 1999-03 fournies par les autorités guinéennes, le Code des investissements a été le cadre de l’agrément de 124 projets représentant un montant de 202 milliards de francs guinéens et la création de 4 467 emplois. Les promoteurs des projets agréés sont, dans la plupart des cas, de nationalité guinéenne.

52. Les conditions d’entrée et de séjour des personnes étrangères sont les suivantes: pour les séjours de moins de trois mois, un visa guinéen est obligatoire, sauf pour les ressortissants de la CEDEAO et de l’Algérie, de Cuba, d’Égypte, du Maroc, de Roumanie, de Tanzanie et de Tunisie. Pour rester plus de trois mois, un étranger doit se procurer plusieurs documents42; s'il désire travailler, une démarche auprès de l’Agence guinéenne pour la promotion de l’emploi en vue d'obtenir un permis de travail est nécessaire.43

4) LES ACCORDS CADRES DE LA POLITIQUE COMMERCIALE

i) L'OMC

a) Accords multilatéraux

53. La Guinée a procédé à la ratification de l’Accord instituant l’OMC le 25 septembre 1995 et en est devenue membre le 25 octobre 1995.44 Le statut de "Pays moins avancé (PMA)" lui est reconnu. La Guinée n'est membre d’aucun accord plurilatéral.

54. La Liste CXXXVI de la Guinée contient les engagements contractés dans le cadre du Cycle d’Uruguay, ainsi que les consolidations effectuées par la France au nom de l’Afrique occidentale

42 Visa d’entrées multiples, valable 6 mois (100 000 francs guinéens (50 dollars EU)); visa long séjour, valable 1 an (200 000 francs guinéens (100 dollars EU)); carte de séjour étranger-résident ou carte de séjour expert étranger, valable 1 an (400 000 et 100 000 francs guinéens (200 dollars EU et 50 dollars EU)); carnet d'étranger résident: 50 000 francs guinéens (25 dollars EU), à demander auprès de la Direction Générale de la Police de l'Air et des Frontières.

43 Le permis de travail est valable un an et coûte 300 dollars EU. 44 La Guinée a hérité du statut de Partie Contractante le 8 décembre 1994 (Article XXVI:5)c) du GATT

de 1994) après avoir appliqué de facto le GATT à partir du 24 juin 1994 (document de l'OMC L/7497 du 29 juin 1994).

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française (A.O.F.) pendant la période coloniale.45 La Guinée a consolidé les droits de douane d’entrée (DDE) applicables aux produits agricoles à 40 pour cent (à l’exception des produits précédemment inscrits sur la liste CXXXVI de la Guinée, qui supportent des droits consolidés en dessous de 40 pour cent). Les droits de douane sur les autres produits (non agricoles) n’ont pas été consolidés, à l’exception de ceux des chapitres 45 (liège et ouvrages en liège), 47 (pâtes de bois et autres matières cellulosiques), 66 (parapluies, ombrelles, parasols, cannes, entre autres) et 86 (véhicules ou matériels pour voies ferrées ou similaires). Pour les produits de ces chapitres, les taux du DDE ont été respectivement consolidés à 40, 20, 30 et 25 pour cent. Au titre des "autres droits et taxes", la Guinée a retenu un taux de 2 pour cent pour la redevance pour traitement de liquidation (RTL).46

55. L’analyse faite par le Secrétariat de la relation entre les consolidations et les taux appliqués selon le nouveau tarif douanier de 2005 fait état de dépassements de taux consolidés pour 627 lignes (chapitre III 2) iv) a)).

56. La Guinée rencontre des difficultés en ce qui concerne l’application de l'Accord sur la mise en oeuvre de l'Article VII du GATT de 1994 (Accord sur l'évaluation en douane). Au moment du premier examen en 1999, les autorités ne l’avaient pas mis en application et n’avaient pas invoqué l'application différée, prévue pour les pays en voie de développement par l'article 20 de cet Accord. Aucune démarche auprès de l’OMC n’a été entamée en la matière jusqu'à présent. Les autorités précisent qu’elles étudient la question de cette mise en œuvre.

57. La Guinée semble également avoir rencontré quelques difficultés en ce qui concerne la mise à jour des notifications (tableau II.2). Au moment du premier examen en 1999, les autorités avaient présenté trois notifications concernant l’absence de lois et réglementations en matière de mesures compensatoires, de sauvegarde et antidumping et une concernant l’absence d'opérations de commerce d’État. Depuis, seule une notification au sujet de l’inspection avant l’expédition a pu être faite, ainsi qu’une notification confirmant de nouveau l’absence d'opérations de commerce d’État. Toutefois, deux communications à la base de données intégrée (BDI) ont pu être faites concernant les données tarifaires pour l’année 1998 et les statistiques sur les importations pour 2001.47

58. La Liste d'engagements spécifiques de la Guinée au titre de l'AGCS (GATS/SC/102) concerne la fourniture par présence physique de certains services professionnels ainsi que de certains services liés au tourisme (chapitre IV 4) iii)). La Guinée n’a pas participé aux négociations relatives aux services de télécommunication de base, qui se sont conclues en 1997, ni à celles relatives aux services financiers, qui se sont conclues en 1998. La Guinée n’a pas de Liste finale d'exemptions de l'Article II (NPF) de l'AGCS.

59. Depuis 1995, la Guinée s’est prévalue des dispositions transitoires prévues par l'Article 66 de l'Accord sur les ADPIC (qui s'applique aux PMA) afin de pouvoir reporter à 2006 l'application complète de l'Accord (sauf pour les Articles 3, 4 et 5). La Guinée n’a pas encore notifié l'Accord de Bangui révisé et ses Annexes I à VIII, qui sont entrées en vigueur le 28 février 2002.

45 Le Bénin (Dahomey); le Burkina Faso (Haute-Volta); la Côte d'Ivoire; la Guinée; le Mali (Soudan

français); la Mauritanie; le Niger et le Sénégal. 46 Le droit fiscal d’entrée (DFE) avait été consolidé au taux de 8 pour cent mais a été unifié avec le

droit de douane d’entrée (DDE) dans un seul droit fiscal à l’importation (chapitre III 2) iv) a)). La taxe sur le chiffre d’affaires (TCA) avait été consolidée au taux de 13 pour cent mais n'est plus en vigueur.

47 Document de l'OMC G/MA/IDB/2/Rev.20 du 17 septembre 2004.

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Tableau II.2 Choix de documents de l'OMC relatifs à la Guinée, juillet 2005

Accord Document de l'OMC Contenu

Accords multilatéraux sur le commerce des marchandises

GATT de 1994 Liste CXXXVI – Guinée mars 1995 Concessions/consolidations tarifaires

Accord sur l'application de l'article VI du GATT de 1994 – Article 18.5

G/ADP/N/1/GIN/1 du 17 janvier 1996 Absence de lois et réglementations

Accord sur l'inspection avant expédition G/PSI/N/1/Add.10 du 19 juillet 2004 Lois et réglementations

Commerce d’État G/STR/N/1/GIN/1 du 22 janvier 1996 G/STR/N/7/GIN; G/STR/N/8/GIN; G/STR/N/9/GIN du 24 mars 2003

Absence de commerce d’État

Accord sur les subventions et mesures compensatoires – Article 32.6

G/SCM/N/1/GIN/1 du 17 janvier 1996 Absence de lois et réglementations

Accord sur les subventions et mesures compensatoires – Article 25.1

G/SCM/N/95/GIN du 20 mars 2003 Absence de subventions

Accord sur les mesures de sauvegarde G/SG/N/1/GIN/1 du 17 janvier 1996 Absence de lois et réglementations

Accord général sur le commerce des services GATS/SC/102 du 30 août 1995 Liste d'engagements spécifiques concernant

les services

Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce Article 69 IP/N/3/Rev.2 du 22 juillet 1996 Point de contact

Source: Secrétariat de l'OMC.

b) Participation aux activités de l’OMC

60. On constate une participation active des représentants de la Guinée aux Conférences Ministérielles de Doha (2001) et de Cancún (2003).48 Dans le cadre du Programme de Doha pour le développement (PDD), la Guinée soutient les positions des pays en voie de développement, des PMA et des pays ACP sur les questions de mise en oeuvre, ainsi qu’au sujet d’un renforcement de la coopération technique.

61. La Guinée est admise à participer aux stages de politique commerciale de l'OMC et a reçu une assistance technique de la part de l’OMC. Un complément d’assistance technique liée au commerce pourrait être envisagé (Annexe II.1) afin de soutenir le processus engagé dans le contexte du Cadre Intégré redéfini.

ii) Accords régionaux à vocation économique

a) L’Union africaine49

62. La réalisation de l’unité africaine figure parmi les objectifs fondamentaux de la Guinée.50 La Guinée est membre fondateur de l’Union africaine, qui a succédé à l’Organisation de l’unité africaine

48 Documents de l’OMC WT/MIN(01)/ST/114 du 12 novembre 2001, et WT/MIN(03)/ST/119 du

13 septembre 2003. 49 Disponible sur: http://www.africa-union.org. 50 Préambule de la Constitution de 1990.

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(OUA).51 L'Union africaine sera, à terme, une union économique et monétaire dotée, outre la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement et du Conseil des Ministres, des institutions suivantes: le Conseil de paix et de sécurité (protocole en cours de ratification), la Commission (établie depuis juillet 2003), le Parlement panafricain (protocole en cours de ratification), une Banque centrale, un Fonds monétaire, la Banque africaine d’investissement, la Cour de justice (statuts élaborés), le Conseil économique, social et culturel (statuts élaborés), et des commissions techniques.

63. Le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), adopté lors du Sommet de Lusaka (Zambie), est un programme de l’UA géré au niveau sous-régional par la CEDEAO.

b) Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)52

64. La Guinée est membre fondateur de la CEDEAO, dont le traité a été révisé en 1993 afin de relancer le processus d’intégration économique.53 Suite à cette révision, le cadre institutionnel de la CEDEAO est composé, outre la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, du Conseil des ministres, du Parlement, du Conseil économique et social (en chantier), de la Cour de Justice, du Secrétariat exécutif, de la Banque d’Investissement et de Développement, de la Banque centrale (en chantier) et des commissions techniques.

65. La révision de 1993 du Traité avait également fixé les objectifs d’une union douanière en 2000 et prévu la création de l’union économique et monétaire en 2004. Le calendrier de l’union douanière n’a pas été respecté, sauf en ce qui concerne la libéralisation des échanges de produits du cru et de l’artisanat (bien qu’il y ait des pays membres qui ne respectent pas les dispositions en la matière), notamment le "schéma unique de libéralisation des échanges (SLE)" qui concerne les produits industriels.54

66. En 2000, le Secrétariat avait constaté que "la non-application de la SLE représente l’échec le plus marquant de la CEDEAO", et noté que les échanges intra-communautaires ne représentaient que 11 pour cent du commerce total des pays membres.55 Afin d’y remédier, le processus d’intégration économique a été relancé en 199956 par l'élimination progressive des obstacles tarifaires aux produits industriels originaires de la CEDEAO. Le nouveau calendrier de la SLE comprend l’entrée en vigueur de la "zone de libre échange" à compter du 1er janvier 2004.

51 La Charte instituant l’OUA a été signée le 25 mai 1963. L'Acte constitutif de l'Union africaine a été adopté au Sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en juillet 2000 à Lomé (Togo). L'Union africaine, qui remplace désormais l'OUA, a été proclamée le 11 juillet 2001 à Lusaka, en Zambie, après la ratification de l'Acte constitutif par plus de 44 des 53 États membres de l'OUA Le Sommet de Durban, tenu en 2002, a lancé l’Union africaine.

52 Disponible [en ligne] sur: http://www.ecowas.int. 53 Le traité créant la CEDEAO a été signé le 28 mai 1975. La CEDEAO regroupe actuellement

15 pays: le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée- Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, la Sierra Leone, le Sénégal et le Togo. Les membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.

54 Décision A/Dec./6/7/92. Afin de bénéficier du traitement préférentiel, le Secrétariat exécutif doit agréer les produits industriels. Selon le constat du Secrétariat exécutif de la CEDEAO (2000a): "huit pays [sur 15] ont éliminé les barrières tarifaires au titre du SLE sur les produits du cru, à savoir le Bénin; le Burkina Faso; la Côte d'Ivoire; la Gambie; le Ghana; la Guinée; le Mali; le Niger; le Nigeria; le Sénégal; la Sierra Léone et le Togo alors que, pour les produits industriels, seul le Bénin a éliminé les barrières tarifaires concernant ces produits [du Ghana, Nigeria et Togo]".

55 Secrétariat Exécutif de la CEDEAO (2000a). 56 Communiqué de presse de la CEDEAO, N° 46/1999. Voir également Secrétariat Exécutif de la

CEDEAO (2000b), chapitre II.

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67. Les étapes accomplies sont la mise en place d’un mécanisme de compensation de la perte de recettes douanières associée au régime préférentiel57 et l’adoption de règles d’origine harmonisées avec celles de l’UEMOA.58 L’harmonisation porte également sur la définition de la valeur ajoutée, les procédures d’agrément et des documents y afférents (par exemple, les certificats d’origine).59 En juin 2004, 774 entreprises et 2 433 produits avaient été agréés au titre du SLE.60

68. La Guinée fait partie des pays membres de la CEDEAO en dehors de la Zone Franc engagés dans le processus de création de la Zone monétaire d’Afrique de l’Ouest (ZMAO), dont la date de lancement a été repoussée au 1er décembre 2009, vu les faibles performances des États membres en ce qui concerne la réalisation des critères de convergence (chapitre I 3) iii) c)).

69. Selon les modalités adoptées par la CEDEAO, la création de l’union douanière se fera en 2007, conformément au calendrier de l’APE avec l’UE (voir ci-après) sur la base d’un TEC de la CEDEAO. En principe, les pays membres de la CEDEAO ne faisant pas partie de l’UEMOA sont tenus de mettre en place un tarif douanier aligné sur le TEC de l’UEMOA à partir de 2005, ce qui a été fait par la Guinée. La convergence des tarifs douaniers nationaux des membres de la CEDEAO vers un TEC est programmée pour la période 2005-06.

70. La CEDEAO mène, en collaboration avec la Commission de l’UEMOA, des négociations avec l’UE en vue de la conclusion d’un APE (voir plus loin).61 La CEDEAO est également le point focal pour la réalisation du projet du NEPAD.

71. La CEDEAO a lancé de nombreux projets visant à compléter et à rendre interopérables les réseaux de communications, d’énergie, de transport et de tourisme au sein de la sous-région, en coopération avec les bailleurs de fonds (par exemple, le projet du West Africa Energy Pool (WAEP)).

72. LA CEDEAO est également chargée de résoudre les conflits dans la sous-région (par exemple, en Côte d’Ivoire, au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée-Bissau).

c) L'Union du fleuve Mano (UFM)

73. L’UFM est une communauté économique, constituée initialement par le Liberia et la Sierra Leone le 3 octobre 1973, puis élargie à la Guinée en 1979. La Déclaration établissant l'UFM prévoyait l'institution progressive d'une union douanière et la promotion de projets communautaires de développement dans tous les secteurs, y compris les services.

74. En raison de la situation sous-régionale, les activités de l’UFM ont été quasiment gelées depuis 1994, mais il semblerait que la stabilisation de cette situation pourrait ouvrir la voie à une relance de l’UFM, dans un contexte plus large, avec la participation de la Côte d’Ivoire et du Mali.62

57 Protocole A/P.2/01/03. Ce fonds est alimenté par un prélèvement communautaire de solidarité

(0.5 pour cent de la valeur des importations hors CEDEAO) versé depuis le 1er janvier 2004 par la Guinée ainsi que par les autres pays membres au profit du fonds de compensation établi par la CEDEAO.

58 Protocole A/P.1/01/03. 59 Document de l’OMC WT/TPR/S/132 du 24 mai 2004, chapitre II. 60 "Panel on ECOWAS trade scheme set up", 30 juin 2004. Disponible sur: http://www.nigeriafirst.

org/article_2607.shtml [28 décembre 2004]. 61 Décision A/Dec.11/12/01. 62 "Cinq dirigeants ouest-africains pour la renaissance de l'Union du fleuve Mano", 22 mai 2004,

L’Intelligent. Disponible sur: http://www.conakryonline.com [25 janvier 2005].

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d) L'Accord de partenariat ACP-UE

75. La Guinée fait partie des 79 pays ACP avec lesquels l'UE a conclu l'Accord de partenariat entré en vigueur de manière provisoire le 1er mars 2000.63 Ses dispositions commerciales sont l'un des mécanismes de coopération entre les pays ACP et l'UE. Cette dernière admet en franchise les produits industriels et les produits agricoles transformés originaires de 78 pays ACP (à l'exclusion de l'Afrique du Sud) sur la base de la non-réciprocité.

76. Les membres de l'OMC ont accordé à ces pays une dérogation aux obligations de l'UE au titre de l'Article I:1 du GATT de 1994 (qui concerne le traitement NPF) pour la période allant du 1er mars 2000 au 31 décembre 2007, date à laquelle de nouveaux arrangements commerciaux compatibles avec les règles de l'OMC doivent être conclus.64 Selon l’Accord de Cotonou, ces arrangements prendront la forme d’APE entre l'UE et divers groupements régionaux.65 L’UE considère que la négociation d’APE renforcera le processus d’intégration régionale au sein de la CEDEAO (voir plus haut).

77. L’UE a lancé le processus de négociation d’APE le 27 septembre 2002: la première phase a eu lieu entre tous les pays ACP et l’UE et a concerné les questions horizontales intéressant toutes les parties; la deuxième phase a débuté avec le lancement de négociations avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) le 4 octobre 2003, et celles avec les pays de l’Afrique de l’Ouest représentés par la CEDEAO, en collaboration avec l’UEMOA, le 6 octobre 2003.66 Les Ministres du commerce de la CEDEAO ont adopté le 4 août 2004 leur feuille de route pour ces négociations, qui prévoit, entre autres, l’établissement d’une zone de libre échange, en conformité avec les règles de l’OMC en la matière, entre la CEDEAO et l’UE, sur une période de 12 ans, à compter de janvier 2008.67

e) Accords bilatéraux portant sur le commerce

78. La Guinée a conclu des accords bilatéraux portant sur le commerce avec les pays suivants: la Côte d’Ivoire, l’Égypte, la Tunisie, le Maroc, le Sénégal, la Gambie, la Turquie et la Chine. Seul l’accord avec le Maroc contient des dispositions préférentielles.

63 Cet accord a été signé le 23 juin 2000 à Cotonou, au Bénin, et il est entré en vigueur de manière

définitive le 1er avril 2003 après ratification. L’Accord a remplacé la Convention de Lomé, en vigueur depuis 1975, dont la quatrième prolongation est arrivée à expiration fin février 2000.

64 Document de l’OMC WT/MIN(01)/15 du 14 novembre 2001. La dérogation accordée par l'OMC (WT/L/186), qui prorogeait la dérogation au titre de l'article I (NPF) du GATT pour la quatrième Convention de Lomé entre les pays ACP et la CEE (document du GATT L/7604), a pris fin le 29 février 2000.

65 Selon l’UE, l’option du Système Généralisé de Préférences (SGP) est écartée. Il convient de signaler que le schéma SGP révisé actuellement en vigueur intègre l'initiative "Tout sauf les armes" en faveur des PMA, qui a pris effet le 5 mars 2001, et permet l'admission en franchise de droits de douane de tous les produits, sauf les armes, avec quelques exceptions (riz, banane et sucre, auxquels s'appliquent des arrangements transitoires).

66 Communiqué de presse de la DG du commerce de la Commission européenne du 3 octobre 2003. 67 Secrétariat Exécutif de la CEDEAO, Communiqué de Presse N° 61 du 4 août 2004.

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ANNEXE II.1: ASSISTANCE TECHNIQUE LIEE AU COMMERCE

1) APERÇU GENERAL

1. Depuis son premier examen en 1999, la Guinée a bénéficié de nombreuses actions menées par l’OMC, le FMI et la Banque mondiale, ainsi que par des organisations du système des Nations Unies, notamment la CNUCED, le CCI et le PNUD, en vue de soutenir le développement de son commerce international. La Guinée participe au Cadre intégré (CI) redéfini, au titre duquel un Plan d’Action a été établi et validé par les autorités. À ce titre, l’OMC a programmé un certain nombre d’actions en faveur de la Guinée pour 2004 et 2005 et des actions futures sont envisagées.

2) ACTIONS MENEES PAR L’OMC DEPUIS 19951

2. Pour accélérer sa croissance et réduire l’incidence de la pauvreté, la Guinée a adopté un Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) en 2002. Un des piliers de cette stratégie est une croissance économique forte s’appuyant notamment sur la promotion des exportations non minières. Afin d’identifier les réformes propres à doper la croissance de ses secteurs à potentiel d’exportation et de définir un plan d’action assorti de priorités, la Guinée a introduit une demande afin de participer au CI redéfini.2 Dans ce contexte, une Étude diagnostique de l’intégration commerciale (EDIC) a été effectuée en août 2003.

3. Cette étude a permis l’élaboration et la validation d'un plan d'action en novembre 2003, qui sera intégré dans le DSRP, en cours de révision. Ce plan d’action prévoit des objectifs et des réformes à mener à court terme, à moyen terme et à long terme. Les objectifs sont établis en fonction de leur apport aussi bien au niveau du développement du commerce qu’au niveau de la stratégie de réduction de la pauvreté, ce qui constitue l’élément essentiellement nouveau de l’approche du CI redéfini. Il s’agit notamment de renforcer l’intégration régionale, la compétitivité et de créer un cadre institutionnel favorable au développement des exportations, de renforcer l’action des douanes, de réduire les obstacles au niveau des infrastructures qui freinent l’intégration de la Guinée et d’exploiter les potentialités d’exportation offertes par les produits agricoles et de la pêche, ainsi que de l’artisanat et du tourisme, car le développement de ces secteurs agit d’une manière particulièrement forte sur la réduction de la pauvreté.

4. Les actions menées par l’OMC en Guinée s’articulent autour de quatre grands axes: le développement des ressources humaines, le renforcement institutionnel, l’appui à la mise en œuvre des accords de l’OMC et l’appui à la participation des autorités au Programme de Doha pour le développement (PDD). Sur ce dernier point, l’objectif est une meilleure compréhension des enjeux, une vision plus claire des objectifs nationaux et la formulation d’une stratégie de négociation. Il convient de signaler que la Guinée a participé activement aux conférences ministérielles de l’OMC de Doha et de Cancún.

5. Entre le premier examen en 1999 et fin 2004, on a enregistré la participation de fonctionnaires guinéens à 89 activités organisées par l’OMC, dont 20 séminaires (3 nationaux, 17 régionaux), des ateliers (1 national, 26 régionaux), des cours de formation (2 nationaux, 17 régionaux), 4 missions

1 Cette annexe a été établie en utilisant, entre autres, des renseignements disponibles dans la Base de

données d'assistance technique tenue par l'Institut de Formation et de Coopération Technique. 2 Disponible sur: http://www.integratedframework.org. La Guinée avait déjà fait partie des 12 pays

ayant participé au processus engagé au titre du Cadre intégré (CI), tel qu’initialement conçu en 1997 (voir le document de l’OMC WT/LDC/HL/12/Add.4 du 24 octobre 1997). La Guinée n’a pas participé au JITAP I (Programme intégré conjoint d'assistance technique) et ne participe pas à sa phase II, bien que les autorités espèrent éventuellement le faire.

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techniques en Guinée et 19 autres activités. Ces activités ont porté sur les thèmes suivants: le commerce et l’environnement, la Base de données intégrée et la Liste Tarifaire Codifiée (LTC), le Programme de Doha pour le Développement et la préparation pour Cancún, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les obstacles techniques au commerce, l’AGCS, l’agriculture, les pratiques et procédures de règlements des différends, l’accès aux marchés, l’évaluation en douane, les règles de l’OMC en matière de mesures de sauvegarde, antidumping et compensatoires, l'examen des politiques commerciales, les textiles, les notifications, le centre de référence, l’application des règles, commerce et la concurrence, le commerce et les investissements, les marchés publics, un atelier régional sur le coton, le traitement spécial et différencié, les droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, les techniques de négociation commerciale. En outre, pendant la même période, trois fonctionnaires (une personne supplémentaire prévue pour 2005) ont participé aux stages de politique commerciale organisés par l'Institut de formation à Genève. Il convient de signaler l’atelier sur le Mécanisme d'examen des politiques commerciales organisé à Conakry le 8 novembre 2004 à l’occasion du lancement du processus du deuxième examen de la politique commerciale de la Guinée.

6. Au niveau des infrastructures de soutien, le centre de référence installé en février 1998 a été mis à jour en juin 2004. Installé dans les locaux du Ministère du commerce, celui-ci est opérationnel et est utilisé par les fonctionnaires de ce Ministère.

3) ACTIONS PROGRAMMEES PAR L’OMC POUR 20053

7. L’OMC a inscrit plusieurs actions dans son Plan d’assistance technique et de formation pour 2005 en faveur des PMAs francophones de l’Afrique, auquel des fonctionnaires guinéens pourront participer, notamment les stages de politique commerciale à Genève et un séminaire régional.

4) ACTIONS DEMANDEES PAR LES AUTORITES

8. Les autorités ont fait parvenir au Secrétariat une liste complète des objectifs et des besoins de la Guinée en matière d’assistance technique liée au commerce. L’objectif principal est le renforcement des capacités du Comité National des Négociations Internationales (CNNCI), une structure interministérielle dont l’objectif est d’assurer un suivi de l’OMC et, plus généralement, des questions de politique commerciale. Les domaines prioritaires sont: la mise en œuvre des accords de l’OMC au sujet des mesures sanitaires et phytosanitaires, les indications géographiques, la concurrence, et la lutte contre le dumping, la propriété intellectuelle (notamment les questions liées aux médicaments essentiels), la sécurité alimentaire et la notification, ainsi que l’Agenda de Doha et la question du coton guinéen. Un renforcement du Centre de référence de l’OMC et/ou la création d’un deuxième Centre sont également souhaités. Les autorités souhaitent éventuellement obtenir un soutien matériel afin de sécuriser le Port Autonome de Conakry et d’assurer l’acquisition de Sydonia++ par les douanes, que les autorités ont établi comme préalable à la mise en application de l’accord de l'OMC sur l’évaluation en douane. Les autorités veulent également être en mesure de sensibiliser les décideurs concernés par la politique commerciale ainsi que les opérateurs économiques sur les questions de politique commerciale.

3 Document de l’OMC WT/COMTD/W/133/Rev.2 du 16 décembre 2004.

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III. LA POLITIQUE COMMERCIALE - ANALYSE PAR MESURE

1) APERÇU GENERAL

i) Mesures concernant les importations

1. En 2005, la Guinée a procédé à une importante réforme tarifaire dans le cadre de l'établissement d'un Tarif Extérieur Commun (TEC) de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Le droit de douane d'entrée et le droit fiscal d'entrée en place au moment du premier examen de la Guinée en 1999 ont été unifiés en un seul droit fiscal d’importation, dont le niveau est harmonisé avec le TEC de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Ainsi, la réforme tarifaire de 2005 n’a que légèrement réduit le niveau de la protection tarifaire de la Guinée, la moyenne simple des droits effectivement appliqués (incluant d'autres droits et taxes) étant passée de 16,65 pour cent en 1998 à 14,9 pour cent en 2005. Une révision de ce tarif serait possible, notamment en ce qui concerne les produits agricoles, dans le cadre de l’adoption d’une Politique Agricole Commune de la CEDEAO, appelée ECOWAP (chapitre IV 2) i)).

2. Les consolidations de la Guinée concernent environ 41 pour cent des lignes tarifaires. Le droit de douane appliqué dépasse le niveau consolidé sur 627 lignes tarifaires (26,8 pour cent des lignes consolidées). Ces dépassements concernent les concessions tarifaires faites par la France pendant la période coloniale au nom de l'Afrique Occidentale Française (A.O.F.)1, dont la Guinée faisait partie.

3. Par ailleurs, il convient de signaler que le prélèvement communautaire (PC) de la CEDEAO de 0,5 pour cent, la redevance pour traitement de liquidation (RTL) de 2 pour cent et le Centime Additionnel (CA) de 0,25 pour cent (0,50 pour cent dans certains cas) restent toujours en vigueur. Suivant le dispositif de l’UEMOA, la Guinée a introduit une nouvelle taxe – la Taxe Dégressive de Protection (TDP) – afin de maintenir le niveau de protection pour certains produits (par exemple, les jus de fruits, les meubles, les peintures et vernis) de manière transitoire (en principe jusqu’en fin 2009), et les autorités étudient également la mise en place d’une Taxe Conjoncturelle à l’Importation (TCI) sur certains produits primaires (par exemple, le riz).

4. Une TVA de 18 pour cent est prélevée au cordon douanier, sauf en cas de produit exonéré, ainsi que des accises consolidées (AC) allant de 5 à 45 pour cent (en remplacement des surtaxes de consommation allant jusqu’à 70 pour cent au moment du premier examen), pour certaines catégories de produits (par exemple, les boissons alcoolisées, les cigarettes). Au sujet de l’application du traitement national, il convient de signaler que la Guinée prélève la TVA uniquement dans le cas de biens et services dans le secteur moderne.

5. Les exonérations de droits et taxes d’importation consenties, notamment aux entreprises minières et certains gros importateurs, ont donné lieu à un important manque à gagner en recettes douanières, estimé à 2,1 pour cent du PIB en 2002 – soit une perte d'environ 50 pour cent des recettes douanières potentielles. Les autorités ont décidé toutefois la suppression des exonérations illégales en octobre 2004; restent celles accordées en vertu du Code des Investissements et des conventions minières, ainsi que celles accordées aux missions diplomatiques, ONG, etc.

6. En ce qui concerne l'évaluation en douane, les autorités confirment que la valeur de Bruxelles continue à être utilisée, mais qu’elles ont élaboré un projet législatif visant à passer à la valeur transactionnelle, sous réserve d’obtention d’un soutien matériel pour mettre à jour l’outil informatique

1 Le Bénin (Dahomey), le Burkina Faso (Haute-Volta), la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali (Soudan français), la Mauritanie, le Niger et le Sénégal.

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des douanes nationales. Aucune notification ou démarche en la matière n'a été faite auprès de l’OMC. Les douanes n’ont plus recours à des valeurs forfaitaires que pour les véhicules automobiles d’occasion.

7. À la suite de la remise en chantier du "schéma unique de libéralisation des échanges (SLE)" de la CEDEAO en 1999, la Guinée respecte les dispositions en matière de préférences en faveur de tous les pays membres de la CEDEAO et en a élargi le champ d’application aux produits industriels originaires de la CEDEAO agréés depuis 2003, date d'entrée en vigueur des nouvelles règles d’origine.

8. Le régime général du commerce demeure inchangé depuis le premier examen en ce qui concerne la Demande descriptive d’exportation (DDE) et la Demande descriptive d’importation (DDI), instituées dans le cadre du Programme de sécurisation des recettes douanières (PSRD). Ce programme, créé en 1996, a été confié à la SGS jusqu'à la fin de l'année 2004, et est actuellement de la responsabilité des douanes. Les DDI sont délivrées automatiquement, sauf pour les pommes de terre, les oignons et les cigarettes. Les DDE sont délivrées automatiquement. Il convient également de signaler que la Guinée participe au Processus de Kimberley en ce qui concerne le commerce des diamants bruts.

9. La Guinée a élaboré des normes obligatoires pour le café, les ciments, le bois, les peintures et vernis, et les tôles de couverture. Dans la pratique, seules celles concernant les ciments font l’objet d’une évaluation de conformité par les autorités. Aucune notification à l’OMC n'a été effectuée à ce sujet, et les domaines des obstacles techniques au commerce et des mesures sanitaires et phytosanitaires figurent parmi ceux pour lesquels la Guinée demande une assistance technique de la part de l’OMC (annexe II.1).

10. Seuls les produits pétroliers font toujours l’objet d’un monopole à l’importation. Toutefois, les autorités relèvent l’existence de monopoles d’importation de fait pour le riz, le sucre, la farine et les médicaments, entre autres. La conséquence en est des variabilités dans l’approvisionnement du pays en biens de première nécessité, voir des pénuries. Les autorités souhaitent se munir d’outils adaptés afin de lutter contre les monopoles de fait.

ii) Mesures concernant les exportations

11. Depuis le premier examen, peu de changements sont intervenus dans le régime des exportations. Un droit fiscal d’exportation de 2 pour cent s’applique à toutes les exportations (y compris les opérations de transit), à l’exception des produits originaires de Guinée et sauf pour les exportations de métaux précieux et de pierres précieuses, qui sont soumises à un droit fiscal d’exportation de 3 pour cent.

12. En principe, toutes les exportations sont exemptées de la TVA. Toutefois, cette TVA serait prélevée sur la base du chiffre d’affaires, exportations comprises, laissant le soin aux entreprises d'en demander le remboursement en cas d’exportation. Il semblerait que les opérateurs économiques rencontrent des difficultés à obtenir ce remboursement2, ce qui constituerait une taxe sur les exportations de 18 pour cent.

13. En matière de subventions à l’exportation, certaines entreprises reçoivent des avantages fiscaux au titre du régime des entreprises exportatrices en vertu du Code des investissements (tableau II.1), et divers programmes soutiennent le développement des exportations.

2 États-Unis, Département du Commerce (2003).

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iii) Mesures internes

14. La Guinée a ratifié l’Accord de Bangui révisé (1999), qui est entré en vigueur le 22 février 2002. Cet accord prévoit une convergence entre le régime de protection de la propriété intellectuelle de ses membres et les obligations résultant de l’Accord de l'OMC sur les ADPIC. Le régime du droit d’auteur et des droits voisins, qui date de 1980, n’a toutefois pas encore fait l’objet d’une mise à niveau. Selon le Bureau Guinéen des Droits d’Auteur (BGDA), la Guinée est confrontée à un sérieux problème d’importation illicite et massive de supports sonores et audiovisuels (CD, DVD, VCD), mais manque de moyens pour lutter efficacement contre la piraterie des œuvres. En vertu de son statut de Pays moins avancé (PMA), la Guinée dispose d’un délai supplémentaire (jusqu’en 2006) pour mettre en œuvre l’Accord sur les ADPIC.

15. La Guinée n’a pas modifié son cadre législatif en matière de concurrence et de politique des prix depuis le premier examen, mais a renforcé son administration en ce qui concerne les dispositions liées au contrôle administratif des prix. Ce contrôle administratif des prix concerne le ciment, mais pourrait être élargi à d’autres biens de première nécessité (par exemple le riz) ainsi qu'à des biens stratégiques (par exemple, les produits pharmaceutiques). En plus du ciment, les produits pétroliers font l’objet d’une fixation administrative des prix, ainsi que l’eau et l’électricité.

16. La Guinée a également maintenu son cadre législatif en matière de marchés publics. Ce régime comporte une politique de préférence à l’égard des entreprises nationales et encourage l’emploi de main d'œuvre guinéenne. Les autorités ont toutefois procédé à des réformes depuis le premier examen afin d’améliorer la gouvernance, et les autorités ont entrepris un contrôle ex post des marchés publics. La Guinée envisage de devenir observateur en ce qui concerne l’accord plurilatéral en la matière.

2) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS

i) Enregistrement3

17. Les conditions requises pour effectuer des opérations d'importation à des fins commerciales n’ont pas beaucoup changé depuis 1999, et sont les mêmes pour les nationaux et pour les étrangers. Conformément aux dispositions du Traité de l’OHADA, qui reprend les dispositions de fond de l’ancien Code des Activités Économiques4, l'exercice d'une activité commerciale par une personne physique ou morale est libre, sous réserve que celle-ci en fasse la déclaration d’existence auprès d'un Centre de Formalité, d'être immatriculée au Registre des Activités Économiques et de domicilier ses opérations dans une banque commerciale de la place. Depuis mai 2002, les greffes des tribunaux de première instance ont repris l’enregistrement des opérateurs économiques, activité anciennement assurée par l’Office de Promotion des Investissements (OPIP), qui reste toutefois disponible pour effectuer les démarches requises auprès des greffes.5 La déclaration d’existence est définitive et coûte 50 000 francs guinéens (20 dollars EU) pour les personnes physiques.6

18. Sur présentation de la déclaration d’existence, la carte de commerçant s’obtient auprès du Ministère du commerce. La carte de commerçant coûte 100 000 francs guinéens (40 dollars EU), et

3 La source principale est ONUDI (2002). 4 Loi N° L/2/043/CTRN du 8 décembre 1992. 5 La demande doit être accompagnée d'un certificat de propriété ou d'une copie du contrat de bail du

local d'implantation, d’un extrait de casier judiciaire, d'une photocopie de la carte d'identité et d'un certificat de résidence pour les nationaux ou d'une photocopie du passeport et de la carte de séjour (à défaut, un visa de trois mois peut suffire) pour les étrangers.

6 Pour les sociétés, la déclaration d’existence coûte 100 000 francs guinéens (40 dollars EU).

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est valable trois ans. Son numéro fait office également de numéro d’identification fiscal (NIF) pour les besoins des procédures en douane.

19. L'inscription au registre des activités économiques permet l'ouverture du compte bancaire nécessaire pour effectuer des opérations d'importation (chapitre I 3) iii) b)).

20. Au lieu des taxes applicables aux entreprises du secteur formel, le commerçant qui réalise des ventes inférieures à 150 millions de francs guinéens (60 000 dollars EU) est tenu d’acquitter la taxe professionnelle unique (TPU) applicable à la catégorie de commerçant, qui varie entre 100 000 et 2 000 000 francs guinéens (entre 400 et 800 dollars EU).7 Ceux qui réalisent des ventes supérieures à ce seuil sont tenus d’acquitter la patente, composée d’un droit fixe et d’un droit proportionnel à la valeur importée ou exportée de 15 pour cent, exigible en un seul paiement annuel.

ii) Procédures en douane

21. Le Code des douanes (tel qu’amendé en 1991) reste en application8 et s’applique aussi bien à l’importation qu’à l’exportation des marchandises. Les opérations de dédouanement peuvent être accomplies soit par le propriétaire des marchandises, soit par un commissionnaire en douane. Ce dernier reçoit l’agrément du Ministre de l’économie et des finances, sur proposition de la Direction National des Douanes, moyennant le paiement de 25 000 francs guinéens (10 dollars EU).9

22. La Guinée, qui avait adopté un Programme de sécurisation des recettes douanières (PSRD) en 199610, dévolu depuis à la SGS, a décidé de ne pas renouveler ce contrat à compter de 2005 et de le confier au service nationale des douanes.11 Il convient de signaler qu’au moment du premier examen, la SGS accomplissait non seulement la mission d’inspection avant expédition, mais avait également la responsabilité d’exécuter toutes les opérations liées aux formalités douanières et aux paiements des droits d'entrée sur les importations soumises à inspection, dont les coûts étaient à la charge de l’importateur.12 Par conséquent, l’inspection avant l’expédition a été supprimée et les importateurs n’ont plus à subir ces charges, qui s’élevait à 0,9 pour cent de la valeur f.a.b. des importations.

23. La documentation requise pour effectuer des opérations commerciales demeure inchangée depuis le premier examen. Les formulaires de la Demande Descriptive d’Importation (DDI) (ainsi que de la Demande Descriptive d’Exportation (DDE) (voir la section 3) ii) ci-après) établis dans le contexte du PSRD sont toujours exigés pour toute opération d’au moins 2 000 dollars EU; ils sont disponibles auprès du Service des douanes, et coûtent 15 000 francs guinéens (8 dollars EU) par jeu de quatre copies d'une durée de validité de six mois. Ils servent à établir le dossier de domiciliation auprès d'une banque commerciale. Les autres documents à joindre à la déclaration en douane sont l’attestation d’importation portant le visa de la banque domiciliaire de l’opération, la facture

7 Article 275 du Code des impôts. Les personnes assujetties à la TPU ne sont pas soumises à la Contribution des Patentes, à l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, à l’impôt minimum forfaitaire, et à la taxe sur le chiffre d’affaires.

8 Ordonnances N° 094/PRG/SGG du 28 novembre 1990 et N° 091/006/PRG/SGG du 8 janvier 1991. 9 Articles 83, 84 et 85 du Code des douanes. 10 Décrets N° 96/095/PRG/SGG du 27 juin 1996 et D99/069/PRG/SGG du 30 juillet 1999 (document

de l’OMC G/PSI/N/1/Add.10 du 19 juillet 2004). 11 RPG Guinée, "Non-renouvellement du contrat de la SGS: Portes ouvertes à la magouille", 4 février

2005. Disponible sur: http://www.africatime.com/guinee/nouvelle.asp?no_nouvelle=172169&no_categorie=3 [4 mars 2005].

12 Un nouveau contrat avait été conclu avec la SGS en 2003, qui confiait aux douanes guinéennes la vérification des marchandises, objet des transactions commerciales, ainsi que le calcul et la liquidation des droits et taxes de l'État et leur recouvrement au profit du Trésor Public. La SGS apportait son concours sous la forme d'Attestations de Vérification des Importations (AVI).

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commerciale, les documents de transport et, le cas échéant, le certificat d’origine et le certificat phytosanitaire ou sanitaire.

24. Le traitement des déclarations en douane est informatisé selon le système douanier automatisé (SYDONIA)13 depuis 1993, et ce service est disponible dans cinq bureaux: le port, l'aéroport, le bureau des hydrocarbures, le bureau des véhicules, et le bureau des régimes suspensifs. La durée officielle des formalités de dédouanement est de 72 heures, à partir de la date d'enregistrement de la déclaration.

iii) Évaluation en douane

25. Selon le Code des douanes, la procédure actuelle d'évaluation en douane est fondée sur la définition de la valeur de Bruxelles, qui est "le prix normal des marchandises, c’est à dire le prix réputé pouvoir être fait pour ces marchandises, au moment et dans le lieu fixé ci-après, lors d'une vente effectuée dans des conditions de pleine concurrence entre un acheteur et un vendeur indépendant".14 La Guinée a élaboré un projet législatif de modification de cette disposition du Code des douanes afin d’adopter la définition de la valeur transactionnelle, qui est la valeur en douane prévue par l'Accord sur la mise en œuvre de l'Article VII du GATT de 1994 (Accord sur l'évaluation en douane). La date de juin 2000 avait été retenue par l’OMC pour l’application de cet accord par les pays en voie de développement15; cependant, la Guinée n'a pas invoqué l'application différée, prévue pour les pays en voie de développement par l'article 20 (traitement spécial et différencié) de cet Accord. Les autorités précisent qu’un préalable est la mise à niveau de l’outil informatique des douanes, y compris par l’acquisition de Sydonia++ et recherchent un soutien matériel de la part de la communauté internationale à cette fin.

26. Au moment du premier examen, des valeurs forfaitaires étaient utilisées pour calculer les droits et taxes de certains produits (riz, bière et boissons alcoolisées), mais actuellement elles ne semblent être utilisées que pour les véhicules automobiles d’occasion.16

iv) Prélèvements en douane

a) Aperçu général

27. En matière de droits d'entrée, la Guinée accorde au moins le traitement de la nation la plus favorisée (NPF) à tous les pays. Les importations, autres que celles bénéficiant d’un traitement préférentiel ou d'une exonération, sont assujetties à divers droits et taxes d'entrée: droit fiscal d’importation (DFI), redevance pour traitement de liquidation (RTL), droit d’accises consolidé (AC), Taxe Dégressive de Protection (TDP), TVA, prélèvement communautaire (PC) de la CEDEAO et Centime Additionnel (CA). La TVA sur les importations est prélevée à la douane, ainsi que les accises consolidées (voir la section d) ci-après).

28. En relation avec le régime en vigueur au moment du premier examen, qualifié de "particulièrement complexe"17, la réforme du tarif guinéen en 2005 a le principal mérite d’avoir unifié les prélèvements douaniers antérieurs (tableau III.1). En effet, le tarif guinéen, au moment de la reforme, était composé d’un droit de douane d’entrée (DDE) et d’un droit fiscal d’entrée (DFE). Un

13 Version 2.7. 14 Article 24 du Code des douanes. 15 Règlement N° 5/99/CM/UEMOA. 16 Arrêté N° 04599/MEF/SSG du 10 juin 2003. 17 Cadre Intégré (2003).

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droit d’entrée de 6 pour cent s’appliquait aux importations des matières premières et de 5,6 pour cent aux importations de produits pétroliers et aux importations des compagnies minières.

Tableau III.1 Taxation douanière des importations, 1998 et 2005 (En pourcentage, sauf indication contraire)

Droits et taxes 1998 2005

Droit de douane d'entrée 0; 2; 7

Droit fiscal d'entrée 0; 6; 8; 22; 23

Incorporé en DFI Incorporé en DFI

Droit fiscal d’importation (DFI) s.o. 0; 5; 10; 20 Redevance sur traitement de liquidation (RTL) 2 2 Taxe Dégressive de Protection (TDP) s.o. 10 ; 15 Prélèvement communautaire 0,5 0,5 Centime additionnel (CA) 0,25 0,25; 0,50 (sur 79 lignes) Surtaxe de consommation 5; 9; 10; 20; 25; 30; 50; 70 Remplacé par des droits d’accise consolidés Accises consolidées (certaines catégories de produits)

s.o. 5; 15; 45

Taxe spécifique sur les produits pétroliers (francs guinéens/litre)

5; 10; 20; 30; 40; 50; 60; 70; 135; 160; 245; 355

105; 141; 221; 334

Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) 18 18 Taxe d'enregistrement 0,5 0,5 Taxe d'entreposage 1 1

s.o. Sans objet.

Source: Document de l’OMC WT/S/TPR/54 du 8 janvier 1999, tableau III.2, et tarif national fourni par les autorités guinéennes.

29. À l'exception de la TVA, l'assiette de tous les droits et taxes ad valorem est la valeur c.a.f., ou la valeur forfaitaire (véhicules automobiles d’occasion). La base de la TVA est constituée de la valeur c.a.f. (ou éventuellement de la valeur forfaitaire) majorée du montant du DFI et du RTL liquidés en amont.

b) Droits et taxes d’entrée

Nature et niveau des droits NPF

30. Le tarif douanier de la Guinée (version soumise au Secrétariat en février 2005), comprend 5 730 lignes tarifaires à dix chiffres.18 Le tarif douanier repose, pour l’essentiel, sur la nomenclature tarifaire et statistique de la CEDEAO19, qui est fondée sur la version 2002 du Système harmonisé (SH) de désignation et de codification des marchandises. Les droits de douane sont sans exception ad valorem et varient en fonction de la catégorie du produit: produits essentiels (zéro), produits de première nécessité, y compris les matières premières de base, les biens d’équipement et les intrants spécifiques (5 pour cent); intrants et produits intermédiaires (10 pour cent) et biens de consommation finale (20 pour cent). Dans la perspective de l’adoption d’un TEC de la CEDEAO en 2007, en accord avec le calendrier d’un éventuel Accord suivant le calendrier prévu pour l’éventuel Accord de Partenariat Économique (APE) avec l’UE, une révision de ce tarif est possible, notamment en ce qui concerne les produits agricoles, dans le cadre de l’adoption d’un Politique Agricole Commune de la CEDEAO, appelée ECOWAP.

18 Voir http://www.mirinet.gn/commerce pour une copie du tarif 2005. 19 Harmonisée avec le Règlement N° 5/98/CM/UEMOA, tel que modifié.

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31. Selon des calculs effectués en utilisant les données fournis par les autorités au Secrétariat de l’OMC, la réforme n’a que légèrement réduit le niveau de la protection tarifaire effectivement appliquée (droit de douane d’entrée (DDE) et droit fiscal d’entrée (DFE) compris): de 16,65 pour cent en 1998 à 14,9 pour cent en 2005 (tableau III.2).20

Tableau III.2 Structure des droits NPF, 1998 et 2005

1998 2005

Droit de douanea

Droit effectivement

appliquéb

Droit de douanec

Droit effectivement

appliquéd

Consolidations tarifairese

Lignes tarifaires consolidées (pourcentage du total des lignes)

40,8 40,8 40,8 40,8 40,8

Lignes tarifaires en franchise de droits (pourcentage du total des lignes)

0,5 0,0 1,9 0,0 1,2

Droits autres qu'ad valorem (pourcentage du total des lignes)

0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

Contingents tarifaires (pourcentage du total des lignes)

0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

Droits autres qu'ad valorem sans équivalents ad valorem (pourcentage du total des lignes)

0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

Moyenne simple des taux 6,4 16,6 12,1 14,9 21,1 Produits agricoles (définition OMC)f 6,6 17,6 14,6 17,8 39,4

Produits non agricoles (définition OMC)g 6,4 16,4 11,7 14,4 11,5

Agriculture, chasse et exploitation des forêts (CITI 1) 6,6 16,8 12,8 15,5 39,6 Industries extractives (CITI 2) 7,0 17,3 5,4 8,1 .. Industries manufacturières (CITI 3) 6,4 16,6 12,2 15,0 18,6 Crêtes tarifaires nationales (pourcentage du total des lignes)h

0,0 0,0 0,0 0,0 0,2

Crêtes tarifaires internationales (pourcentage du total des lignes)i

0,0 88,7 41,3 41,3 49,6

Écart type global des droits appliqués 1,6 2,6 6,9 7,1 15,1 Droits de nuisance (pourcentage du total des lignes tarifaires)j

10,8 0,0 0,0 0,0 0,0

.. Non disponible.

a Droit de douane d'entrée (DDE). b Droit de douane d'entrée (DDE) plus droit fiscal d'entrée (DFE) plus redevance sur traitement de liquidation (RTL) plus centime

additionnel (CA). c Droit fiscal d’importation (DFI). d Droit fiscal d’importation (DFI).plus redevance sur le traitement de liquidation (RTL) plus taxe dégressive de protection (TDP)

plus prélèvement communautaire (PC) plus centime additionnel (CA). e Consolidations tarifaires faites avant et pendant le cycle d'Uruguay. f Accord de l'OMC sur l'agriculture. g Pétrole non compris. h Les crêtes tarifaires nationales sont les droits dont le taux dépasse le triple de la moyenne simple de l'ensemble des taux appliqués

(indicateur 6). i Les crêtes tarifaires internationales sont les droits supérieurs à 15 pour cent. j Les droits de nuisance sont ceux dont le taux n'est pas nul mais inférieur ou égal à 2 pour cent.

Source: Calculs du Secrétariat de l'OMC, sur la base de données communiquées par les autorités guinéennes.

20 Document de l’OMC WT/S/TPR/54 du 8 janvier 1999, p. 33. La moyenne citée dans le rapport du

Secrétariat établi lors du premier examen est de 16,4 pour cent (incluant le DFE, et la RTL, et excluant le centime additionnel).

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Dispersion des droits NPF

32. Le classement des produits dans quatre grandes catégories a réduit la dispersion des droits depuis le premier examen de la politique commerciale de la Guinée. En effet, le taux maximum a été abaissé de 30 pour cent à 20 pour cent (tableau AIII.1). Actuellement, 36,7 pour cent des lignes tarifaires supportent un taux de 5 pour cent (graphique III.1), tandis que 19,7 pour cent supportent des taux de 10 pour cent, et 41,2 pour cent sont imposables au taux de 20 pour cent.

(41,3)

(19,8)

(37,0)

(1,9)

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

Franchise de droits 5 10 200

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Droit de douane uniquement (DFI).Les chiffres entre parenthèses correspondent au pourcentage du total des lignes.

Calculs du Secrétariat de l'OMC, fondés sur les données communiquées par les autorités guinéennes.

Graphique III.1Répartition des droits NPFa, 2005Nombre de lignes tarifaires

aNote:

Source :

Pourcentage

Nombre de lignes

Pourcentage cumulé (échelle de droite)

Progressivité des droits NPF

33. La restructuration du tarif douanier a eu des répercussions sur la progressivité des droits qui, compte tenu de l’imposition des intrants, donne une indication des incitations accordées aux producteurs de produits finis et de leur compétitivité face aux produits finis importés. En effet, au moment du premier examen, les droits NPF présentaient une progressivité en général négative en ce qui concerne les biens semi-ouvrés face aux produits finis, mais leur progressivité est devenue positive suite à la mise en place du nouveau tarif douanier (graphique III.2).

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0

5

10

15

20

25

Graphique III.2Progressivité des droits, 2005

Pour cent

Non

app

licab

le

Produits nontransformés

Produits semi-transformés Produits finis

Note:

Source :

Les groupes de produits sont définis par la CITI à deux chiffres.

Calculs du Secrétariat de l'OMC, sur la base des données fournies par les autorités guinéennes.

Tous

pro

duits

Agr

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ture

Indu

strie

ext

ract

ive

Prod

uits

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enta

ires,

bois

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Papi

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Aut

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ndus

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turiè

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Autres droits et taxes à l'importation

34. D’autres taxes sont prélevées sur les importations de toute origine (exclues des calculs effectués pour les graphiques III.1 et III.2). Tel que cela était le cas au moment du premier examen, les autorités douanières perçoivent le prélèvement communautaire (PC) de la CEDEAO, qui est de 0,5 pour cent et qui est liquidé et recouvré pour le compte du Fonds de compensation établi par la CEDEAO depuis le 1er janvier 2004. Il convient également de signaler la redevance pour traitement de liquidation (RTL) et le Centime Additionnel (CA) versé à la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat de Guinée (tableau III.1).21 Le CA est de 0,25 pour cent pour tous les produits, excepté pour 79 lignes des chapitres 20, 21, 23, 27, 37, 40 et 41 du SH pour lesquelles il est de 0,50 pour cent.

35. Une nouvelle taxe est la Taxe Dégressive de Protection (TDP), qui s’applique depuis 2005 à raison de 10 pour cent aux sièges, aux meubles et à la vaisselle en plastique, aux eaux minérales et aux boissons gazéifiées, aux peintures, vernis et savons, tandis que le taux de 15 pour cent s’applique aux jus de fruits. Selon le dispositif en la matière de l’UEMOA, qui en fournit l’inspiration, la TDP est réduite de 25 pour cent par an et sera donc en principe éliminé fin 2009.

36. Par ailleurs, un prélèvement forfaitaire à l’importation s’applique à toutes les importations de marchandises effectuées par des personnes non assujetties à la TVA. Ce prélèvement représente 5 pour cent de la valeur c.a.f. des importations.22

21 Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat de Guinée (2002). 22 Article 252 du Code des Impôts.

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37. Des taxes spéciales frappent les importations réalisées au titre de certains régimes douaniers particuliers: la taxe d’enregistrement sur les importations (hors droits et taxes) effectuées par des entreprises agréées au titre du Code des Investissements est perçue au taux de 0,5 pour cent de la valeur f.a.b.; la taxe d’entreposage de 1 pour cent (en cas d’utilisation de ce genre de service) de la valeur f.a.b.; et le droit de transit de 3 pour cent de la valeur f.a.b. Les importations soumises à ces taxes ne sont pas frappées des autres droits et taxes.

Relation entre les droits NPF et les droits consolidés

38. Les taux de droits de douane NPF de la Guinée sont inférieurs aux niveaux inscrits dans la Liste CXXXVI de la Guinée issue du Cycle d'Uruguay. Le taux maximum du droit NPF appliqué est de 20 pour cent. La Guinée a consolidé au taux plafond de 40 pour cent les taux des droits applicables aux produits agricoles, à l'exception de ceux inscrits sur la Liste CXXXVI-Guinée (engagements pris avant le Cycle d'Uruguay). La Guinée a également consolidé les taux des droits applicables aux produits du chapitre 45 (liège et ouvrages en liège) (40 pour cent), aux produits du chapitre 47 (pâtes de bois et autres matières cellulosiques) (20 pour cent), aux produits du chapitre 66 (parapluies, ombrelles, parasols, cannes, entre autres) (30 pour cent), et aux produits du chapitre 86 (véhicules ou matériels pour voies ferrées ou similaires) (25 pour cent).

39. Toutefois, l’analyse de la Liste des concessions effectuée par le Secrétariat en utilisant la base de données établie à cette fin23 et en prenant également en compte les concessions tarifaires faites par la France au nom de l'Afrique Occidentale Française (A.O.F.) au moment où la Guinée était une colonie française, indique que 40,8 pour cent des lignes tarifaires du tarif guinéen ont été consolidées (tableau III.2).24 Les taux de droits de douane NPF de la Guinée sont supérieurs aux taux consolidés pour 627 lignes tarifaires, dont 26,8 pour cent supportent des taux de droits de douane jusqu'à 20 points de pourcentage au-dessus du niveau consolidé. Cette situation est une des conséquences inattendues de la réforme tarifaire faisant partie du projet de création de l’union douanière de la CEDEAO.25 Le dépassement des consolidations concerne de nombreux chapitres du Système harmonisé, notamment les chapitres 3 (poissons et produits de la pêche), 4 (laits et produits associés), 34 (savons), 39 (matières plastiques), 52 (coton), 54 (fibres synthétiques), 61 et 62 (vêtements), 64 (chaussures), et 85 (machines et matériel électrique).

40. Au sujet des "Autres droits et impositions", le droit fiscal d’entrée, consolidé à 8 pour cent, a été supprimé dans la foulée de la réforme tarifaire, et la taxe sur le chiffre d’affaires, consolidé à 13 pour cent, n’est également plus en application, tandis que la redevance pour la liquidation est consolidée à 2 pour cent, qui est son niveau actuel. La Liste CXXXVI-Guinée ne fait pas mention des autres droits et taxes à l’importation signalés plus haut, notamment le prélèvement communautaire (PC) de la CEDEAO, le Centime Additionnel (CA) et la Taxe Dégressive de Protection (TDP).

c) Préférences tarifaires

41. La Guinée accorde des exemptions de droits d’entrée (DFI, PC) pour les importations de marchandises originaires des pays membres de la CEDEAO selon le "schéma unique de libéralisation

23 Listes Tarifaires Codifiées (LTC) ou Consolidated Tariff Schedules (CTS) Database. Cette base de

données a été établie suivant une décision du Comité de l’OMC sur l’accès aux marchés prise le 27 novembre 1998. Elle contient toutes les informations sur les concessions en matière de biens selon un modèle de présentations utile pour l’analyse (MS-Access 97), sans toutefois préjuger du statut juridique de ces concessions. Les Membres de l’OMC peuvent apporter des modifications aux informations retenues à leur nom.

24 La Guinée a hérité du statut de Partie Contractante le 8 décembre 1994, conformément à l'Article XXVI:5)c), après avoir appliqué le GATT de facto à partir de 1994.

25 Banque mondiale (2004), FMI (2004c).

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des échanges (SLE)" (chapitre II 4) ii) b)).26 La définition de l’origine est celle retenue par les nouvelles règles d’origine de la CEDEAO27, qui sont entrées en vigueur le 1er janvier 2003, et sont les mêmes que celles adoptées par l’UEMOA.28 Des compensations, en principe consenties pour les pertes de recettes douanières résultant de l’importation de produits industriels originaires agréés, sont accordées sur des fonds établis à cette fin par la CEDEAO et alimentées par le prélèvement communautaire (PC), mais les autorités n’ont pas précisé si la Guinée bénéficiait de telles compensations.29

42. Les produits originaires sont constitués de produits entièrement obtenus et de ceux ayant fait l’objet d’une ouvraison ou transformation suffisante dans l’État membre (à l’exception de ceux fabriqués en zone franche ou en régime douanier suspensif). Les produits du cru et de l’artisanat traditionnel, ainsi que les produits dont au moins 60 pour cent des matières premières, entrant dans leur fabrication proviennent dudit pays, sont considérés comme étant obtenus entièrement.30 Les produits obtenus sont définis par deux règles: le changement de classification tarifaire au niveau de l’un des quatre premiers chiffres de la nomenclature tarifaire et statistique, avec une liste d’exceptions31; ou une valeur ajoutée communautaire supérieure ou égale à 30 pour cent du prix de revient sortie usine hors taxes.

43. Deux procédures existent pour obtenir l’admission au SLE; elles sont les mêmes que celles en usage au sein de l’UEMOA.32 Les entreprises intéressées par l’admission au SLE selon le critère de la valeur ajoutée communautaire déposent leur dossier de demande d’admission auprès du Ministre concerné, qui le transmet au Secrétariat Exécutif de la CEDEAO, lequel recommande une décision au Président du Conseil des Ministres. Toute autre demande d’admission est traitée par le Comité national d’agrément, qui transmet sa conclusion au Ministre concerné.33 Toutes les demandes devraient en principe être traitées par le Comité national d’agrément à partir de mi-2005. En juin 2004, 774 entreprises et 2 433 produits avaient reçu l'agrément au SLE.34 Selon les informations disponibles au Secrétariat de l'OMC, aucune entreprise guinéenne n'est cependant pour l'instant en mesure de profiter des possibilités d’accès préférentiel au marché de la sous-région offertes par le SLE de la CEDEAO.

44. Les produits originaires doivent obligatoirement être munis d’un certificat d’origine, à l’exception des produits du cru et de l’artisanat traditionnel qui en sont dispensés.35 Les produits agréés doivent obligatoirement indiquer l'origine sur l’emballage.

26 Les produits concernés sont recensés par le Secrétariat de la CEDEAO et les informations sont

disponibles sur le site de la CEDEAO (http://www.sec.ecowas.int) sous la rubrique Trade Opportunities Management System (SIGOA-TOPS).

27 Protocole A/P1/1/03. 28 Protocole additionnel N° III instituant les règles d’origine de l’UEMOA. 29 Protocole A/P1/1/02. 30 Sont considérés comme produits du cru, les produits du règne animal, minéral ou végétal n’ayant

subi aucune transformation à caractère industriel. Sont considérés comme produits de l’artisanat traditionnel, les articles faits généralement à la main, avec ou sans l’aide d’outils, d’instruments ou de dispositifs directement actionnés par l’artisan.

31 Règlement N° 12/2002/CM/UEMOA. 32 Règlement N° C/REG.3/4/02. 33 Ce dossier comprend: une demande d'agrément à la TPC adressée à la Commission de l'UEMOA, un

document relatif aux caractéristiques de l'entreprise, un document relatif aux caractéristiques du produit fabriqué par l'entreprise requérante (schéma de fabrication), un document relatif aux renseignements sur la production.

34 "Panel on ECOWAS trade scheme set up", 30 juin 2004. Disponible sur: http://www.nigeriafirst. org/article_2607.shtml [28 décembre 2004].

35 Règlement N° C/REG.4/4/02.

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45. La Guinée a signé des accords commerciaux bilatéraux avec certains pays (chapitre II 4) ii) d)). Seul l'accord avec le Maroc prévoit des préférences bilatérales en ce qui concerne l'exemption des droits de douane et des taxes équivalentes sur: une liste de produits guinéens (notamment des produits de la pêche, des fruits, des épices, des oléagineux, des minerais, des peaux, des bois, l'or, les diamants et la ferraille); et une liste de produits marocains (notamment des préparations alimentaires, du fromage, des fruits et légumes, des oléagineux, des huiles et corps gras, des minerais, des produits chimiques, pharmaceutiques et cosmétiques, des intrants agricoles, des textiles et vêtements, des bois bruts, des métaux et produits en métaux, des machines et équipements, et des pièces de véhicules).

d) Taxes intérieures

46. La Guinée applique une TVA à taux unique de 18 pour cent depuis 1996. Celle-ci est prélevée sur les importations de toute origine (y compris les marchandises bénéficiant de préférences), sur la base de la valeur c.a.f. majorée des droits et taxes liquidés.36 Les produits exonérés de la TVA sont: le riz, le blé, la farine et les additifs entrant dans sa production, le pain, les huiles alimentaires, et l’huile de palmistes et, sous certaines conditions, les produits pharmaceutiques, les engrais et les produits phytosanitaires, les livres et fournitures scolaires.37 Les commerçants ayant opté pour la Taxe Professionnelle Unique (TPU) sont exonérés du paiement de la TVA (section 2) i)). Au sujet du principe du traitement national, il convient de signaler que la TVA n’est prélevée que sur les biens et services du secteur moderne.

47. La Guinée a remplacé le régime des surtaxes à la consommation par le régime des accises consolidées. Le taux maximum de 70 pour cent a été abaissé à 45 pour cent. Les droits suivants sont perçus: bijouterie en métaux précieux (15 pour cent), bijouterie fantaisie (5 pour cent), voitures automobiles de plus de cinq ans (5 pour cent), bières, eaux de vie, liqueurs (45 pour cent), cigarettes (15 pour cent), parfums et autres produits cosmétiques (5 pour cent). Dans le cas des importations, ces droits sont calculés sur la base de la valeur c.a.f. et sont appliqués sur les importations de toute origine.

48. Les produits pétroliers sont soumis à une taxation spécifique: 334 francs guinéens (0,13 dollars EU) par litre sur le supercarburant et l’essence auto; 224 francs guinéens (0,09 dollars EU) par litre sur le gas-oil; 141 francs guinéens (0,056 dollars EU) par litre sur le pétrole lampant.

49. Selon les informations recueillies, les produits d'origine nationale sont également soumis à la TVA. En ce qui concerne les accises, ces produits sont soumis aux même taux que ceux appliqués aux importations, sauf dans le cas des boissons nationales alcoolisées, qui font l’objet d’une taxation spécifique.38 Celle-ci, établie en 1996, s’élève à 20 francs guinéens (0,008 dollars EU) par bouteille ou boite jusqu’à 50 cl et 30 francs guinéens (0,012 dollars EU) par bouteille ou boite de plus de 50 cl.39 Les boissons alcoolisées importées sont assujetties à un droit ad valorem de 45 pour cent (voir ci-dessus).

e) Exonérations des droits d’entrée et taxes intérieures

50. La Guinée accorde des exonérations de droits de douane aux entreprises agréées conformément au Code des investissements (chapitre II 3) iii) e)) et aux entreprises minières

36 Article 369 du Code des impôts. 37 Article 362 du Code des impôts. 38 Gouvernement du Canada, "Réglementation de l'importation - Guinée", janvier 2004. Disponible

sur: http://www.infoexport.gc.ca/ie-fr/DisplayDocument.jsp?did=40301 [10 février 2005]. 39 Article 432 du Code des impôts.

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conventionnées, ainsi qu’aux importations réalisées par les missions diplomatiques et par les organisations internationales. Les dons et aides publics étrangers sont également exonérés.

51. En 2003, le manque à gagner engendré par les exonérations douanières consenties aux entreprises minières s’est élevé à 48 milliards de francs guinéens (240 millions de dollars EU au taux de change officiel), ce qui représente environ un mois de recettes levées à la douane. Selon les informations recueillies par la Banque mondiale, le manque à gagner résultant des exonérations douanières consenties en 2001 (Code des investissements, conventions particulières, aide aux projets) représentait la moitié des recettes douanières totales (tableau III.3)40, comme cela était déjà le cas au moment du premier examen.

Tableau III.3 Exonérations de droits d’importation par régime, 1997-02 (En pour cent du PIB)

1997 1998 1999 2000 2001 2002

Total 3,1 0,9 3,7 1,5 2,8 2,1 Code des investissements 0,5 0,6 0,4 0,3 0,4 0,3 Conventions minières 0,0 0,0 0,0 0,6 1,3 0,7 Missions diplomatiques et organisations internationales

0,2 0,0 0,1 0,0 0,1 0,2

Aide internationale 0,7 0,0 0,6 0,1 0,2 0,1 Accords internationaux 1,4 0,2 0,8 0,1 0,2 0,1 ONG 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 Autres 8,8 0,5 1,7 0,3 0,7 0,6 Pour mémoire: Total droits d’importation 2,0 1,8 1,6 2,1 1,9 2,2

Source: Banque mondiale (2004), "Revue des Dépenses Publiques", Rapport No. 27347-GUI, tableau I.6, p. 13. Disponible sur: http://www.worldbank.org [10 novembre 2004].

52. Une des recommandations clés résultant de la Revue des Dépenses Publiques effectuée par la Banque Mondiale dans le cadre de la mise en œuvre du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté était "la suppression des exonérations illégales et injustifiées" qui favorisent en particulier les entreprises minières.41 Les autorités ont décidé de supprimer toutes les exonérations hors convention, loi ou Code en octobre 2004.

v) Prohibitions, restrictions et licences d'importation

53. Peu de changements sont intervenus dans les régimes de prohibition, de restriction et de licences de la Guinée depuis le premier examen de sa politique commerciale, excepté en ce qui concerne le commerce des diamants bruts, soumis au processus de Kimberley. A part les diamants, l’importation des produits peut être soumise à l’obtention d’une licence dans le cas de mesures de protection du consommateur, des animaux vivants et des végétaux, ou à des fins de protection de l’environnement. La prohibition qui s’appliquait à l’importation des pommes de terre d’origine européenne entre février et mai (pendant la période de grande récolte et d’abondance de ce produit sur

40 Cadre Intégré (2003), p. 11. 41 Banque mondiale (2004).

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les marchés guinéens) afin de permettre l’écoulement de la production nationale42 ne semble plus demandée par les producteurs nationaux en raison de la compétitivité renforcée de la filière.43

54. Le Code de Santé Public (1997) établit le cadre régissant l’importation, l’homologation et le contrôle de la qualité des médicaments. En principe, un médicament mis sur le marché guinéen doit être homologué, ce qui est du ressort d’une Commission nationale, et il existe une liste mise à jour en 2000 à cet effet, mais de nombreux médicaments sont mis sur le marché sans figurer sur cette liste.44 Les autorités précisent que les produits pharmaceutiques et alimentaires font l’objet, à leur importation, d’un contrôle de qualité et de dates de péremption avant leur mise à la consommation sur le territoire national.

55. En ce qui concerne les produits phytosanitaires (pesticides), le cadre juridique date de 1992, et il est issu de la Convention International pour la Protection des Végétaux.45 Ces produits sont obligatoirement et préalablement soumis aux procédures d’expérimentation et d’homologation avant leur mise sur le marché. Ils doivent recevoir l'agrément ou l’Autorisation Provisoire de Vente délivrée par le Ministre de l’Agriculture sur proposition du Comité National des Pesticides.

56. La Guinée prépare la mise en place d’un cadre réglementaire en ce qui concerne l’importation et la réexportation de substances altérant la couche d’ozone et d'équipements en contenant, en conformité avec le Protocole de Montréal.46

57. Une Demande Descriptive d’Importation (DDI) reste exigée pour toute importation (section 2) ii)). Selon les informations fournies par les autorités, la délivrance de la DDI est automatique, sauf dans le cas des oignons, des pommes de terre et des cigarettes.

58. La Guinée figure parmi les participants au Processus de Kimberley qui concerne l’importation et l’exportation de diamants bruts (voir la section 3) iv) ci-après).47

vi) Mesures sanitaires et phytosanitaires

59. En ce qui concerne les biens et services alimentaires, le Service National de Contrôle de Qualité et des Normes (SNCQN) a pour mission de mettre en application les lois et règlements de base en matière de contrôle de qualité des importations, des exportations et des produits locaux mis sur le marché.48 En matière de contrôle phytosanitaire, la loi prévoit un contrôle phytosanitaire obligatoire à l’importation et à l’exportation. Toutefois, les autorités signalent que ce cadre réglementaire est obsolète, que les moyens manquent et que la formation des agents de contrôle n’est pas adéquate, et que, par conséquent, la Guinée n’est pas en mesure de mettre en œuvre l’accord OMC sur les mesures sanitaires et phytosanitaires.

42 Gouvernement du Canada, "Réglementation de l'importation - Guinée", janvier 2004. Disponible

sur: http://www.infoexport.gc.ca/ie-fr/DisplayDocument.jsp?did=40301 [10 février 2005] 43 Grain de sel, "La Belle de Guinée dit non au protectionnisme", janvier 2003, No. 22. Disponible sur:

http://www.inter-reseaux.org [10 mars 2005]. 44 Dr Kaba Kourouma, "L'environnement du système de santé de Guinée", 14 novembre 2002.

Disponible sur: http://www.santetropicale.com 45 Loi N° L/92/028/CTRN du 6 août 1992 et son Décret d’application N° D/94/044/PRG/SGG du

22 mars 1994. 46 UNEP DTIE OzonAction Programme, Guinea. Disponible sur: http://www.uneptie.org

[5 mars 2005] 47 http://www.kimberleyprocess.com. 48 Loi N° L/94/005/CTRN et son Décret d’application N° D/94/007/PRG/SGG du 14 février 1994.

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60. Les autorités signalent également qu’il existe une distorsion de l’aide extérieure, qui porte souvent sur l’amélioration de la qualité des produits exportés, au détriment de ceux consommés localement, qui ne font pas l’objet d’un soutien quelconque (par exemple, les produits de la pêche).

vii) Normes techniques et procédures d'accréditation49

61. Peu de changements sont intervenus dans le régime de la normalisation et des procédures d’accréditation en Guinée depuis le premier examen de sa politique commerciale.50 Placé sous tutelle du Ministère du commerce, de l’industrie et de la PME (MCIPME), l'Institut national de normalisation et de métrologie (INNM) est chargé de la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de normalisation et des activités connexes (promotion de la qualité, certification et métrologie).

62. Les normes guinéennes sont élaborées par des commissions techniques de compétence sectorielle, composées de l'ensemble des acteurs concernés (représentant de l’INNM, associations de consommateurs, producteurs, importateurs, organisme de contrôle, entre autres). L’INNM a créé huit commissions techniques chargées de l’élaboration, de l’adoption ou de la révision des normes guinéennes dans les filières prioritaires qui sont les suivantes: normes fondamentales et générales, l’agroalimentaire, la pêche, le génie civil et le bâtiment et travaux publics (BTP), le bois, l’électrotechnique, l’environnement, la chimie, le textile. Dans ce cadre, 200 normes guinéennes, quatre codes d’usage et un plan d’échantillonnage des denrées préemballées ont été élaborés et adoptés.

63. Il existe toujours deux types de normes en Guinée: les normes homologuées (volontaires ou facultatives) et les normes enregistrées (d'application obligatoire sur tout le territoire national). Les unes et les autres sont élaborées sur la base de normes internationales et/ou étrangères suivant les besoins du marché. En Guinée, des normes peuvent devenir obligatoires principalement pour des motifs de santé et de sécurité, de protection de l’environnement et des consommateurs, ou pour lutter contre la concurrence déloyale. Les normes homologuées sont généralement utilisées pour l’évaluation de la conformité et à des fins de certification; elles sont d'application pour le ciment, le bois, les peintures et vernis, le café, et les tôles de couverture. Aucune notification n'a été effectuée à l'OMC dans le domaine des obstacles techniques au commerce qui, avec celui des mesures sanitaires et phytosanitaires, figure parmi ceux ou la Guinée demande une assistance technique de la part de l’OMC (annexe II.1).

64. L’INNM a mis en place un système de certification de conformité aux normes appelé "GUICERT" et a élaboré le logo de la marque nationale de conformité aux normes guinéennes homologuées "NG" qui a déjà fait l’objet d’un enregistrement auprès de l’OAPI et de l’OMPI. En 2003, l’INNM a procédé à l’évaluation de la conformité des ciments importés avec la norme homologuée en la matière, et il est envisagé d’étendre cette évaluation aux peintures et vernis, et aux tôles de couverture.

65. Sur le plan international, l’INNM est: le point focal pour les besoins de l’accord OMC sur les obstacles techniques au commerce; membre correspondant de l’Organisation internationale de normalisation (ISO)51, de la Commission Électrotechnique Internationale (CEI) et de l’Organisation

49 Institut national de normalisation et de métrologie (INNM), Ministère du commerce, de l’industrie et

de la PME, Gouvernement de la Guinée (2004), "Rapport d’activités 2003". 50 Lois N° L/93/040/CTRN du 15 octobre 1993 et N° L/94/030/CTRN du 19 septembre 1994. 51 Un membre correspondant est en général une organisation située dans un pays qui n'a pas encore

entièrement développé son activité nationale en matière de normalisation. Les membres correspondants ne

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Internationale de la Métrologie Légale (OIML); et la structure de liaison de la commission mixte FAO/OMS du CODEX ALIMENTARIUS pour la Guinée. L’INNM participe activement aux travaux relatifs au projet sous régional PTB-UEMOA52 sur l’harmonisation des systèmes de métrologie et des essais. L’INNM entretien une relation de coopération avec le PNUD et L’ONUDI.

viii) Prescriptions en matière d’emballage, de marquage et d'étiquetage

66. Le marquage de l’origine des marchandises est obligatoire pour les produits bénéficiant de préférences au titre du SLE de la CEDEAO (section iv) c) ci-dessus). Il convient également de signaler le logo de la marque nationale de conformité aux normes guinéennes homologuées "NG".

ix) Mesures de circonstance

67. Au moment du premier examen de sa politique commerciale, la Guinée ne disposait pas de législation nationale en matière de mesures antidumping, compensatoires et de sauvegarde, et cette situation n’a pas changé depuis.53 Toutefois, les autorités souhaitent se doter d’une législation nationale en la matière.

x) Commerce d'État

68. Les autorités guinéennes ont présenté plusieurs notifications à l’OMC au sujet de l’absence d'entreprises de commerce d'État au sens de l'Article XVII du GATT.54 Il semblerait toutefois que la Société Guinéenne de Pétrole (SGP) détient le monopole des opérations d'importation, du stockage au Port autonome de Conakry (PAC) et des livraisons en gros de produits pétroliers (chapitre IV 3) vi)).55

69. Les principales avancées effectuées par la Guinée en matière de désengagement de l’État de l’activité économique portent sur la restructuration, la privatisation ou la gestion privatisée sous contrat à long terme. L’Unité de Privatisation a été établie afin de faire progresser les dossiers de privatisation.

70. Les opérations les plus importantes depuis le premier examen en 1999 ont été: la cession en 2002 de la gestion au partenaire extérieure RUSAL de l’Alumina Company of Guinea (AGC), qui exploite la raffinerie d'aluminium de Friguia, pour un terme de 22 ans, la cession du contrat de gestion de la Société des Bauxites de Kindia en 2001, l’ouverture à Holcim du capital de la société Ciments de Guinée à hauteur de 40 pour cent et la cession de 24 pour cent du capital de la société SOBRAGUI (manufacture de bière et de jus de fruits) à Unibra, gestionnaire depuis 1987.

71. La restructuration des services publics figure parmi les facteurs clés pour enclencher une nouvelle dynamique économique (chapitre IV 3)). Sur recommandation des bailleurs de fonds, le secteur de l’électricité a été re-nationalisé en 2001 avec la création de la société Électricité de Guinée

prennent pas une part active aux travaux techniques et d'élaboration de politiques mais ont le droit d'être tenus pleinement informés des travaux qui présentent pour eux un intérêt. Voir http://www.iso.org [7 mars 2005].

52 L’Institut national de métrologie de l’Allemagne porte le nom de Physikalisch-Technischen Bundesanstalt (PTB).

53 Documents de l’OMC G/ADP/N/1/GIN/1, G/SG/N/1/GIN/1 et G/SCM/N/1/GIN/1 du 17 janvier 1996.

54 Documents de l’OMC G/STR/N/1/GIN/1 du 22 janvier 1996, G/STR/N/7/GIN, G/STR/N/8/GIN et G/STR/N/9/GIN du 24 mars 2003.

55 Le capital de la SGP est réparti de la façon suivante: l’État guinéen (20 pour cent), Elf Oil Guinée (17 pour cent), Shell Guinée (17 pour cent), Total Guinée (17 pour cent), Petrogui (17 pour cent) et Mobil Oil Guinée (13 pour cent).

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(EDG)56, dont l’État est l’unique actionnaire, et qui succède à la Société Nationale d'Électricité (SNE) et l'Enelgui.57 Le programme actuel des autorités comprend entre autres la recherche d’un nouveau partenaire stratégique pour la Société de télécommunications de Guinée (SOTELGUI), ainsi qu’un partenaire gestionnaire pour la Société des Eaux de Guinée (SEG).58

72. Le patrimoine de l’État compte toujours des participations minoritaires dans de nombreuses entreprises minières (par exemple, une part de 49 pour cent dans la Compagnie des Bauxites de Guinée, le reste appartenant à Alcoa World Aluminium et Alcan via le consortium Halco Mining), une partie de ces entreprises pourrait faire l’objet de cessions.

Tableau III.4 Liste des entreprises publiques, 2005 (Pourcentage)

Part du capital détenue par l'État

Mines/industries Société des Eaux de Guinée (SEG) 100 Électricité de Guinée (EDG) 100 Société de Bauxite de DABOLA – TOUGUE (SBDT) 49 Mine de Fer de Guinée (MIFERGUI) 100 Projet d’Exploitation Minière de DIAN-DIAN (DIAN-DIAN) 100 Agence Nationale d’Aménagement des Infrastructures Minières (ANAIM) 100 Centre Pilote de Technologies Industrielles (CPTI) 100 Pharmacie Centrale de Guinée (PCG) 100 Société Guinéenne du Pétrole (SGP) 7 Société Minière de Dinguiraye (SMD) 15 Société Guinéo-Russe de production minière (SOGUIRUSSE) 15 Société des Plantes Aromatiques de Guinée (SOPAG) 10 Société des Ciments de Guinée (SCG) 27 Société Libio-Guinénne pour le Développement de l’Agro Industrie (SALGUIDIA) 25 Société Aurifère de Guinée (SAG) 15 Société de Production des Allumettes de Guinée (SOPRAG) 10 Entreprise Nationale de Tabac de Guinée (ENTAG) 2,2 Société Industrielles Aluko-Guinée/Kassa (SIAG/KASSA) 40 Société Guinéenne de Construction de Logements à Prix Modérés (SOGUICO) 50 Société Mixte de Carburants Aéronautiques de Guinée (SOMCAG) 32 Société de Production Chimique (SOPROCHIMIE) 33,33 Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG) 49 Société de Construction de Logements à Prix Modérés (SOLOPRIMO) 100 Société d’aquaculture de KOBA (SAKOBA) 100

Tableau III.4 (à suivre)

56 Électricité de Guinée. Disponible sur: http://www.africa-ata.org/gu_electricite.htm. 57 En 1987, la Société nationale d’électricité (SNE) a été transformée en une entreprise publique à

caractère industriel et commercial, dénommée Énergie électrique de Guinée (ENELGUI), et dotée d’une personnalité juridique propre et d’une autonomie de gestion. Devant les résultats mitigés d’ENELGUI, l’État s’est partiellement désengagé du secteur. Ainsi, en 1994, ENELGUI est devenue une société publique de patrimoine. Parallèlement, une société d’exploitation mixte s’est constituée, la Société guinéenne d’électricité (SOGEL), dont le capital était détenu à 33,4 pour cent par l’État guinéen et à 66,6 pour cent par un consortium international (HQI, SAUR et EDF). Son mandat était l’exploitation du service public d’électricité en application d’une convention de concession.

58 Au moment du premier examen en 1999, la Société des Eaux de Guinée (SEG) était gérée par un partenaire extérieur. Depuis la rupture de ce contrat, le service dans ce secteur prioritaire pâtit de l’insuffisance de la production et du non-paiement des redevances d’une bonne partie de la clientèle (PNUD (2003)).

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Part du capital détenue par l'État

Société Guinéenne de Production de Palmes et Hévéas (SOGUIPAH) 100 Société Guinéenne de Lubrifiants (SOGUILUBE) 50 Entreprise Guinéenne des Matériaux (EGUIMAT) 100

Commerce/transports Office National des Chemins de Fer de Guinée (ONCFG) 100 Agence de Navigations Maritimes (ANAM) 100 Agence de Navigations Aériennes (ANA) 100 Société de Gestion des Aéroports de Guinée (SOGEAC) 51 Société Mixte de Dragage Maritime (SOMIDRAT) 66,5 Société Guinéo-Norvégienne de Transport Maritime (GUINOMAR) 50 Port Autonome de Conakry (PAC) 100 Société Navale de Guinée (SNG) 100 Entreprise Nationale d’Importation de Marchandises Diverses (DIVERMA) 100 Société Générale des Transports (SOGETRAG) 100

Services Office Chargé du Ravitaillement 100 Laboratoire Nationale de Géologie (LNG) 100 Services Techniques Généraux (STG) 100 Office des Postes de Guinée (OPG) 100 Office Guinéen de Publicité (OGP) 100 Banque Populaire Maroco-Guinéenne (BPMG) 30 Banque Internationale pour le commerce et l’industrie de Guinée (BICIGUI) 39,58 Union Générale des Assurances et Réassurances (UGAR) 35 Société Guinéenne d’Hôtellerie et d’Investissement (SGHI) 49 Société des Télécommunications de Guinée (SOTELGUI) 40

Source: Autorités guinéennes

73. En ce qui concerne l'importation de produits pharmaceutiques, le Ministère de la Santé Publique octroie à cette fin un budget réparti entre la Pharmacie Centrale de Guinée (PCG) et le secteur privé. La PCG est une structure d’achat et d’approvisionnement, qui vend des médicaments essentiels génériques aux formations sanitaires publiques et aux associations à but non lucratif. Elle procède par ouverture de marchés publics.

3) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS

i) Enregistrement

74. Les formalités d'enregistrement requises en matière d'importation de marchandises à des fins commerciales sont applicables également pour les exportations (section 2) i)). Les frais d'enregistrement pour les exportateurs d’or et de diamant s'élèvent à 1 800 000 francs guinéens (720 dollars EU) et 5 000 000 francs guinéens (2 000 dollars EU), respectivement.

ii) Procédures en douane

75. Le Code des douanes (1991, tel qu’amendé) s’applique aussi à l’exportation des marchandises. 59 Toute exportation doit obligatoirement donner lieu à une déclaration d’exportation à la douane.

59 Ordonnances N° 094/PRG/SGG du 28 novembre 1990 et N° 091/006/PRG/SGG du 8 janvier 1991.

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76. La Demande Descriptive d’Exportation (DDE) reste exigée pour les opérations d’exportation d'un montant d’au moins 2 000 dollars EU. Ce document est disponible auprès du service des douanes; il coûte 15 000 francs guinéens (8 dollars EU) et a une validité de six mois. Il sert à établir le dossier de domiciliation auprès d'une banque commerciale (chapitre I 3) iii) b) pour le régime des changes en vigueur).

77. Les certificats d'origine requis par les pays importateurs qui accordent un traitement préférentiel aux biens guinéens, sont délivrés aux exportateurs par la Direction nationale du commerce et de la concurrence et sont ensuite visés par l'administration des douanes. Le prix du formulaire est de 2 000 francs guinéens (0,80 dollars EU). Pour toutes les démarches en ce qui concerne les produits primaires, un Centre d'appui aux formalités d'exportation (CAFEX) a été créé (section v) ci-après).

iii) Droits et taxes à l'exportation

78. Un droit fiscal d'exportation (DFE) s’applique selon le barème suivant: 0 pour cent pour tous les produits agricoles et industriels récoltés ou fabriqués en République de Guinée; 3 pour cent pour les exportations d'or et de diamants; 2 pour cent pour les réexportations de marchandises d'origine étrangère nationalisées du fait du paiement des droits et taxes en Guinée. Les taux du droit fiscal à l'exportation appliqué aux produits miniers sont ceux indiqués dans les conventions particulières signées avec les sociétés minières. La taxe payable par la CBG est de 8 à 9 dollars EU par tonne de bauxite (elle varie en fonction du cours mondial de ce produit) et de 1,75 dollar EU par tonne d'alumine produite par l’ACG, taxe prélevée au taux de 0,5 dollar sur la tonne de bauxite consommée pour la produire.60 Une taxe de 13 dollars EU est exigible par tonne de café.

79. En principe, toutes les exportations sont exemptées de la TVA, mais il semblerait que les opérateurs économiques rencontrent des difficultés à obtenir le remboursement de crédits soumis à la TVA.61 En effet, la TVA est prélevée mensuellement sur la base du chiffre d’affaires annuel, exportations comprises, et l’entreprise doit par conséquent demander un remboursement en cas d’exportations, documents à l’appui.

80. Un droit de 3 pour cent s’applique aux opérations de transit.

iv) Prohibitions et produits soumis à licences, mesures sanitaires et phytosanitaires, normes et règlements techniques

81. L’exportation et l’importation de diamants bruts sont des activités soumises au système de certification du Processus de Kimberley. La BCRG abrite dans ses locaux le bureau qui fournit les services de certification des diamants. L'exportation de diamants bruts provenant de mines alluviales guinéennes (vu l’arrêt de l’exploitation industrielle du diamant), pose des problèmes pour le contrôle de l’origine des diamants.62

82. Un axe important de l’action de la Guinée est l’amélioration de la qualité des produits locaux et des produits destinés à l’exportation (notamment les produits agricoles, de l’élevage et de la pêche dans le cadre du CAFEX), par l’adoption de normes internationales de qualité et de sécurité sanitaire. A cette fin, le Service National de Contrôle de Qualité et des Normes (SNCQN) procède au contrôle de qualité des marchandises et produits d’exportation selon les normes homologuées (par exemple, le café). Selon les autorités, un renforcement du contrôle de la qualité est devenu urgent à la lumière des

60 FMI (2004b). 61 United States, Department of Commerce (2003). 62 Global Witness & Partnership Africa Canada (2005).

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progrès réalisés au niveau sous-régional en la matière par l’UEMOA (dont la Guinée ne fait pas partie).63 Selon le cadre réglementaire adopté par l’UEMOA en décembre 200464, trois organismes seront créés: un organisme chargé de la gestion des activités de la normalisation, de la certification et de la promotion de la qualité; un autre chargé des activités de métrologie; et le dernier chargé du système d'accréditation, qui va coordonner toutes ces activités.

v) Subventions et promotion des exportations

83. En matière de subventions à l’exportation, le Code des investissements accorde des avantages fiscaux aux entreprises bénéficiant du régime des entreprises exportatrices (sauf pour l’or, les diamants, la bauxite et le fer), dont la valeur des exportations représente au moins 22 pour cent de leur chiffre d’affaires total (chapitre II 3) iii) e)).

84. Établi dans le contexte du Projet Cadre de Promotion des Exportations Agricoles (PCPEA), le CAFEX regroupe au sein des bureaux techniques les représentants des différentes administrations impliquées dans la délivrance de certificats devant accompagner les produits d’exportation issus de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage et de l’artisanat, ainsi que les produits miniers (certificat d’origine, certificat de contrôle de qualité, certificat de contrôle phytosanitaire, certificat de contrôle zootechnique, certificat de circulation des marchandises (EUR 1).65 Le CAFEX est opérationnel depuis 1999 dans les bureaux douaniers de l’Aéroport international de Conakry, du Port autonome de Conakry (Terminal à Conteneur), et du Bureau d’appui commercial du MCIPME.

85. Les exportateurs de produits agricoles peuvent adhérer à des organisations non gouvernementales de développement, telles que l'Agence Nationale de Promotion des Exportations Agricoles (ANAPEX), la Société de Promotion des Exportations Agricoles (SOPROMEX) et l'Association pour le Développement des Exportations Agricoles de Guinée (ADEXA).66

86. Le Centre International d'Échanges et de Promotion des Exportations (CIEPEX) assure la promotion des exportations industrielles; à cette fin, il organise des foires et expositions en Guinée. Les participants doivent assumer des engagements financiers.

vi) Commerce d'État

87. La Société guinéenne de coton (SGC), société de droit privé, a conclu une convention d’établissement avec l’État en 2000.67 La SGC dispose d’un monopole légal pour la collecte du coton graine et la distribution des semences à titre gratuit. Cette convention confère à la SGC un monopole de fait sur l’égrenage du coton graine, ainsi que sur la commercialisation du coton graine et des fibres, y compris par l’exportation.68

63 "Textes adoptés par les États membres de l’UEMOA", 23 janvier 2005. Disponible sur:

http://www.abidjan.net/actualites/h/116703.html [4 février 2005]. 64 Le programme qualité de la Commission de l’UEMOA a été financé par l’UE et l’ONUDI. Voir

"Mise en place d’un système d’accréditation, de normalisation et de promotion de la qualité au sein de l’UEMOA". Disponible sur: http://www.izf.net/ [9 février 2005].

65 "Projet Cadre de Promotion des Exportations (PCPEA)". Disponible sur: http://www.mirinet.com/ pcpea/cafex.htm [9 mars 2005].

66 Ordonnances N° 072/PRG/86 et 071/PRG/87 du 21 octobre 1987. 67 Les principaux actionnaires sont des citoyens privés guinéens, les producteurs de coton et l'État

guinéen. La Compagnie française pour le développement des textiles (CFDT) qui encadrait la filière au moment du premier examen, s’est retirée de cette structure.

68 Pour la campagne 2001-02, la SGC a exporté environ 14 000 tonnes de fibre et 12 000 tonnes de graines de coton. World Investment News, "Interview avec M. Zoumanigui, Directeur Général Adjoint de la C.G.C. (Compagnie guinéenne de coton)". Disponible sur: http://www.winne.com [10 mars 2005].

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4) MESURES INTERNES

i) Protection des droits de propriété intellectuelle

a) Aperçu général

88. La Guinée est membre de l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) créée par l'Accord de Bangui (1977).69 Depuis le premier examen en 1999, le régime guinéen de la protection de la propriété intellectuelle a été modifié par la ratification de l’Accord de Bangui révisé, (1999) le 13 juillet 2001.70 Cet accord est entré en vigueur le 28 février 2002 et il est applicable en Guinée en vertu de la Constitution de 1990 (chapitre II 3) iii) a)), comme loi d'État et exécutoire de plein droit. Il n’y a pas d’instrument juridique national de mise en oeuvre de celui-ci.

89. La Guinée n’a toujours pas harmonisé le cadre réglementaire national en matière de droit d’auteur et de droits voisins afin de mettre en application les dispositions pertinentes de l’Accord de Bangui révisé (1999), les droits d'auteurs étant protégés par le régime adopté en 1980.71

90. Au niveau procédural, l'OAPI tient lieu, pour chacun des États membres, de service national de la propriété industrielle et assure un système commun de procédures administratives pour l'enregistrement de ces droits. En ce qui concerne les droits d’auteur et les droits voisins, ceux-ci sont gérés au niveau national par le Bureau guinéen des droits d’auteur (BGDA). La défense des droits de propriété intellectuelle est du ressort des autorités nationales.

91. En ce qui concerne les traités multilatéraux de protection de la propriété intellectuelle, la Guinée est membre de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) depuis le 13 novembre 1980. Depuis son premier examen, la Guinée a procédé à la ratification de deux traités multilatéraux (tableau III.5). L’Accord de Bangui révisé (1999) engage ses membres à adhérer à certains des arrangements, traités et conventions, mais la Guinée ne s’est pas encore pleinement exécutée à cet égard.

92. Depuis 1995, la Guinée s’est prévalue des dispositions transitoires prévues par l'Article 66 de l'Accord sur les ADPIC (qui s'applique aux PMA), afin de pouvoir reporter à l'an 2006 l'application complète de l'Accord (sauf pour les Articles 3, 4 et 5). Une période transitoire supplémentaire, jusqu’en 2016, concerne les produits pharmaceutiques.72 La Guinée n’a pas encore notifié l’Accord de Bangui (1999) à l’OMC.

69 L'Accord de Bangui (1977) a créé l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) en

remplacement de l'Office africain et malgache de la propriété industrielle, créé en 1962. L’OAPI comprend le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, la Côte d'Ivoire, le Gabon, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. Voir http://www.oapi.wipo.net.

70 Loi N° L/2001/007 du 11 juin 2001. 71 Loi N° 043/APNICP/80 du 9 août 1980 et le Décret N° 442/PRG/80 du 15 septembre 1980. 72 Document de l’OMC IP/C/25 du 1er juillet 2002.

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Tableau III.5 Ratification par la Guinée des traités concernant la protection de la propriété intellectuelle administrés par l’OMPI, 2004

Traité Engagement d’adhésion pris dans le cadre de l’Accord de

Bangui (1999) Date de ratification

Protection de la propriété intellectuelle Convention de Berne Oui 20 novembre 1980; 20 novembre 1980 aussi en ce

qui concerne la révision de Paris Convention satellite (Bruxelles) Non Non-signataire Traité sur le registre des films Non Non-signataire Arrangement de Madrid (Provenance) Non Non-signataire Traité de Nairobi Oui Non-signataire Convention de Paris Oui 5 février 1982 ; 5 février 1982 aussi en ce qui

concerne la révision de Stockholm

Traité sur le droit des brevets (PLT)a Non Non-signataire

Convention phonogrammes Non Non-signataire Convention de Rome Oui Non-signataire Traité sur le droit des marques Non Signataire Traité de Washingtona Non Non-signataire Traité de l'OMPI sur le droit d'auteur Non 25 mai 2002 Traité de l'OMPI sur la protection des artistes interprètes ou exécutants et des producteurs de phonogrammes

Non 25 mai 2002

Système mondial de protection Traité de Budapest Oui Non-signataire Arrangement de La Haye Oui Non-signataire Arrangement de Lisbonne Oui Non-signataire Arrangement de Madrid (Marques) Oui Non-signataire Traité de coopération en matière de brevets Oui 27 mai 1991 Classification Arrangement de Locarno Non 5 novembre 1996 Arrangement de Nice Non 5 novembre 1996 ; 5 novembre 1996 aussi en ce qui

concerne la révision de Genève Arrangement de Strasbourg Non 5 août 1997 Arrangement de Vienne Non 5 novembre 1996 Pour mémoire: Convention Internationale pour la Protection des Obtentions Végétales

Oui Non-signataire

a Pas en vigueur.

Source: OMPI et Préambule de l’Accord de Bangui (1999).

b) Accord de Bangui (1999)

Dispositions

93. L’entrée en vigueur de l’Accord de Bangui révisé (1999) en février 2002 s’est accompagnée de l’entrée en vigueur de ses Annexes I à VIII, qui couvrent les domaines suivants: les brevets d’invention (annexe I), les modèles d’utilité (annexe II), les marques de produits ou de service (annexe III), les dessins et modèles industriels (annexe IV), les noms commerciaux (annexe V), les indications géographiques (annexe VI), les droits d'auteur et les droits voisins (annexe VII) et la protection contre la concurrence déloyale (annexe VIII). Les pays membres de cet accord étaient par conséquent tenus de mettre en application les dispositions des annexes concernées. Il convient de signaler que la Guinée ne s'est pas encore mise à jour en matière de droits d'auteur et de droits voisins.

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94. Le Conseil d’administration de l’OAPI a différé l’entrée en vigueur des annexes IX et X portant, respectivement, sur les schémas de configuration (topographies) de circuits intégrés, qui devraient faire l'objet d'une protection en vertu de l'Article 35 de l'Accord sur les ADPIC, et les obtentions végétales, qui devraient faire l'objet de brevets au titre de l'Article 27 dudit accord. Pour le moment, l’OAPI ne dispose pas des compétences nécessaires pour recevoir les demandes de protection qui pourraient être déposées conformément à l’annexe IX, et la plupart de ses pays membres ne disposent pas des centres d’expertise nécessaires pour évaluer les demandes qui pourraient être déposées au titre de l’annexe X.

95. En procédant à la révision de l’Accord de Bangui, les États membres de l’OAPI ont voulu "rendre ses dispositions compatibles avec les exigences des traités internationaux en matière de propriété intellectuelle desquels les États membres font parties, notamment l’Accord sur les ADPIC; simplifier les procédures de délivrance des titres; élargir les objets dont la protection est requise et combler certains vides juridiques".73 Les sujets et durées de protection ont été modifiés afin d’arriver à une convergence avec les dispositions de l’Accord sur les ADPIC (tableau III.6). Il s’agit notamment d’une durée de vie pour les brevets de 20 ans, au terme de laquelle le brevet tombe dans le domaine public. L’Accord de Bangui (1999) a également procédé à une forte augmentation des amendes pour les délits de contrefaçon dans le but d'accroître leur effet dissuasif.74

Tableau III.6 Sujets et durées de protection selon l'Accord de Bangui (1977) et sa révision (1999)

Accord Accord de Bangui (1977) Accord de Bangui (1999)

Brevets d'invention 10 ans, renouvelable pour 5 ans, deux fois au maximum

20 ans

Modèles d'utilité 5 ans 10 ans Marques de produits ou de service 10 ans, renouvelable tous les 10 ans 10 ans, renouvelable tous les 10 ans Dessins et modèles industriels 5 ans 5 ans Noms commerciaux 10 ans, renouvelable tous les 10 ans 10 ans, renouvelable tous les 10 ans

Appellations d'origine s.o. s.o.

Propriété littéraire et artistique

Droit d'auteur Durée de la vie de l'auteur + 50 ans Durée de la vie de l'auteur + 70 ans

Films, programmes radios et audiovisuels 50 ans 70 ans

Photos 25 ans 25 ans

Droits voisins pour les interprétations et exécutions

s.o. 50 ans

Droits voisins pour les phonogrammes s.o. 50 ans

Droits voisins pour les émissions de radio s.o. 25 ans

Schémas de configuration (topographies) de circuits intégrésa

s.o. 10 ans

Protection des obtentions végétalesa s.o. 25 ans

s.o. Sans objet.

a Le régime de l’Accord de Bangui révisé n’est pas en vigueur.

Source: Secrétariat de l'OMC.

73 OAPI, "Note d’explication sur l’Accord de Bangui révisé" [en ligne]. Disponible sur: http://www.

oapi.wipo.net [12 novembre 2003]. 74 Aux termes de l’Accord de Bangui (1977), aucune peine ne pouvait être appliquée si, après

expiration d'un délai de cinq ans à compter de la demande de brevet, le brevet n'avait pas été exploité. Cette condition a été supprimée dans l’Accord de Bangui révisé (1999).

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Administration

96. L'OAPI tient lieu, pour chacun des États membres, de service national de la propriété industrielle et applique un système commun de procédures administratives pour l'enregistrement des droits.75 Cette procédure commence par le dépôt d'une demande, que doivent faire auprès de l'OAPI les déposants domiciliés hors des États membres de l’OAPI, soit par l'intermédiaire d'un mandataire choisi dans un des États membres, soit suivant les procédures établies par le Traité de coopération en matière de brevets.76 Pour les déposants domiciliés en Guinée, les dépôts de demandes se font auprès de la Structure nationale de liaison (SNL) avec l'OAPI, fonction assurée par le Service de Propriété Industrielle (SPI)77, au sein du Ministère du commerce, de l’industrie et de la PME (MCIPME).

97. Depuis sa création en 1991, le SPI a reçu, traité et envoyé à l’OAPI plusieurs centaines de demandes de brevets d’invention et de dépôt de marques, dessins et modèles industriels, et de noms commerciaux (tableau III.7), dossiers par la suite traités par l’OAPI.

Tableau III.7 Demandes de protection de propriété industrielle traitées par le SPI, 1999-04

1999 2000 2001 2002 2003 2004

Dossiers 38 13 4 19 23 46

Source: Autorités guinéennes (Service de la Propriété Industrielle).

98. Après réception de la demande de dépôt par le Directeur général de l'OAPI, l'Organisation procède à l'ouverture de la procédure, à l'enregistrement de la demande et à son examen. Toute décision de rejet d'une demande est susceptible de recours auprès de la Commission supérieure de recours, dont la décision est sans appel. Lors de la délivrance d'un brevet, les droits qui s'y attachent sont maintenus en vigueur moyennant paiement à l’OAPI des taxes de maintien en vigueur. En cas de conflit, seuls les tribunaux statuent, sur saisine du plaignant.

99. Toutefois, le SPI précise qu’en Guinée, les 117 litiges en rapport avec la contrefaçon de marque sur la période 1999-04 ont, le plus souvent, été résolus à l’amiable avec la contribution du SPI. Ces cas concernent la contrefaçon de marques de produits pharmaceutiques, de l’audio visuel, de produits alimentaires et cosmétiques.

c) Droit d’auteur et droits voisins

100. Le cadre réglementaire guinéen en matière de droit d’auteur et de droits voisins date de 1980; par conséquent, l’étendue des droits, les durées de protection et les peines et amendes pour délit de contrefaçon ne sont pas conformes à l’Annexe VII de l’Accord de Bangui (1999). Il s’agit notamment de la durée de protection du droit d’auteur sous le régime guinéen, qui dure pendant la vie de l’auteur et pendant les 50 ans qui suivent son décès, tandis qu’une protection de 70 ans est prévue pour l’Accord de Bangui révisé.

101. La gestion et la défense des droits d’auteur et des droits voisins sont confiés au Bureau guinéen des droits d'auteurs (BGDA), placé sous la tutelle du Ministère chargé de la culture. Selon le BGDA, 1 564 auteurs sont membres et 80 pour cent sont des musiciens. Le financement du BGDA comprend en principe des redevances perçues au titre du droit d'auteur; toutefois, la Radio Télévision Guinéenne (RTG) n'a pas versé de droits de retransmission depuis plus de dix ans, bien qu'elle ait été

75 L'OAPI fournit des guides aux déposants sur son site (http://www.wipo.oapi.net). 76 Les listes des mandataires agréés sont disponibles sur le site de l'OAPI (http://www.wipo.oapi.net). 77 Décret N° 91/214/PRG/SGG du 17 octobre 1991.

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enjointe de le faire par des responsables gouvernementaux en mars 2003. Toutefois, cette question semblerait en voie de règlement par l’État.78 Le BGDA fait partie du nouveau réseau ouest-africain de société d’auteurs, créé en février 2004.79

102. Selon le BGDA, la Guinée est confrontée à un sérieux problème d’importation illicite et massive de supports sonores et audiovisuels (CD, DVD, VCD) en provenance de la Sierra Leone et du Nigeria. Toutefois, le BGDA s’engage à lutter contre la piraterie des œuvres, dans les limites des moyens faibles dont il dispose (quelques policiers). Bien que les personnes concernées soient traduites en justice, les peines et amendes infligées ne sont pas de nature suffisamment dissuasive.

ii) Politique en matière de concurrence

a) Aperçu général

103. Le cadre réglementaire de la politique de la concurrence, qui date de 1994, n’a pas été modifié depuis le premier examen en 1999.80 Ce cadre prévoit la liberté totale des prix sur toute l'étendue du territoire et concerne également les pratiques qui portent atteinte au consommateur, ainsi que les ententes et abus de position dominante par des entreprises. L’administration des dispositions liées au contrôle des prix a été renforcée en 2004 au sein du Comité National Consultatif Permanent de la Concurrence et des Prix.81 Cet organe, placé sous tutelle du Ministère du commerce, de l’industrie et de la PME (MCIPME), est chargé de présenter des propositions au Ministre au sujet de la politique nationale en matière de prix des biens stratégiques ou de première nécessité.

104. Cependant, le ciment fait l’objet d’une fixation administrative des prix et d’un contrôle sur le territoire national. Une fixation administrative des prix s’applique également aux produits pétroliers, ainsi qu’à l’eau et à l’électricité (chapitre IV).

b) Dispositions

105. La loi stipule que si "en raison de circonstances exceptionnelles et/ou de l’action d’une ou plusieurs personnes, le prix de vente d’un bien stratégique ou de première nécessité devient manifestement sans rapport avec son prix de revient, des mesures temporaires propres à rétablir la situation peuvent être prises sur arrêté du Ministre chargé du commerce, après avis du Comité Consultatif Permanent de la Concurrence et des Prix créée par décret d’application".82 Cette disposition n’avait pas été mise en application au moment du premier examen.

106. Ce Comité a procédé à l’établissement de la liste des biens de première nécessité et des biens stratégiques en 2004.83 Au sujet des biens de première nécessité, la liste est établie sur la base du critère selon lequel leur consommation est indispensable à la satisfaction des besoins vitaux de l’homme. Il s’agit des biens suivants: l’eau potable, le riz, l’huile végétale, le poisson, la tomate, la viande, la farine de blé, le pain, le lait et le sucre. Ce Comité a également procédé à l’établissement de la liste des biens stratégiques, sur la base du critère selon lequel leur usage permet d’atteindre directement ou indirectement les objectifs de développement économique et social individuel ou

78 Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs, "La CISAC fait pression sur

les radio-diffuseurs africains", avril 2004. Disponible sur: http://www.cisac.org/ [9 mars 2005]. 79 Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs, "Des débuts prometteurs pour

l'Afrique de l’Ouest", février 2004. Disponible sur: http://www.cisac.org/ [9 mars 2005]. 80 Loi N° L/94/40/CTRN et décret d’application N° D/94/119/PRG/SGG du 28 décembre 1994. 81 Arrêté N° 9579/MCIPME/SGG/2004 du 13 septembre 2004. 82 Article 2 de la Loi N° L/94/40/CTRN du 28 décembre 1994. 83 Arrêté N° 7058/MCIPME/SGG/2004 du 1er juillet 2004.

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collectif. Il s’agit des biens suivants: les produits pharmaceutiques (médicaments de spécialité et génériques, produits médicaux de consommation), les produits pétroliers (essence, gas-oil, pétrole, gaz butane), les produits phytosanitaires, les intrants agricoles, les produits de la pêche ou de l’élevage, les matériaux de construction (ciment, fer à béton, tôles) et les fournitures scolaires.

107. Les prix qui font l’objet d’une fixation administrative sont ceux de l’eau, fournie par la Société des Eaux Guinéenne (SEG), et de l’électricité, fournie par Électricité de Guinée (EDG). En outre, les prix des produits pétroliers font également l’objet d’une fixation par un Comité paritaire (sociétés pétrolières et l’État).

108. La protection de la libre concurrence fait également partie des objectifs de la loi. Celle-ci interdit: d'une part, les pratiques qui limitent l’accès au marché ou le libre exercice de la concurrence pour d’autres entreprises, qui font obstacle à la fixation des prix par le libre jeu de la loi de l’offre et la demande et qui empêchent ou limitent l’accès au marché ou le libre exercice de la concurrence et,d'autre part, l’abus de position dominante.

109. Selon les autorités, le manque de moyens matériels, financiers et de ressources humaines compétentes fait que la législation sur la concurrence et les prix n’est pas appliquée correctement. Les autorités ont relevé des comportements chez les opérateurs économiques tels que "le partage des marchés, des ententes sur des prix prédateurs, le non respect de la réglementation sur les poids et mesures, l’anarchie, la création de monopoles de fait, la vente de produits périmés, l’exercice illégale de la profession commerciale et la jouissance non justifiée d’exonérations, la fraude et l’évasion fiscale".

iii) Subventions et aides

110. La Guinée accorde des avantages fiscaux aux entreprises agréées conformément au Code des investissements ainsi qu'aux entreprises minières conventionnées (chapitre IV 3) i)), notamment des exonérations douanières (section 2) iv) e)). En outre, l’État soutient l’activité agricole par diverses mesures (chapitre IV 2) i)). La production de l’électricité et de l’eau fait également l’objet de subventions de l’État. Selon la notification faite à l’OMC par la Guinée, il n’y a pas de subventions accordées sur le territoire national au sens de l'article 25.1 de l'Accord et de l'Article XVI:1 du GATT de 1994.84

iv) Marchés publics85

a) Aperçu général

111. La Guinée n’a pas modifié son cadre réglementaire pour les marchés publics, qui date de 1997.86 Toutefois, l’amélioration de l’efficacité, de l’équité et de l’impact de la dépense publique figure parmi les priorités établies par les autorités dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) adopté en janvier 2002, et une révision du Code des marchés publics pourrait intervenir.87 Une Agence Nationale de Lutte contre la Corruption a été établie en 2000, car la gouvernance est un des trois piliers du DSRP, et les premières mises en accusation sont intervenues en 2002. L’action des autorités se concentre actuellement sur une dévolution des responsabilités en matière d’achats aux responsables locaux afin de répondre mieux aux attentes des populations concernées et de favoriser le développement d’un tissu de petites et moyennes entreprises.

84 Document de l’OMC G/SCM/N/95/GIN du 20 mars 2003. 85 Banque mondiale (2004). 86 Loi No L/97/016/AN et décret No D/97/250/PRG/SGG du 3 novembre 1997. 87 Gouvernement de la Guinée (2002).

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112. Les avis d’appels d’offres sont publiés dans le Journal des Marchés Publics (JMP) qui paraît le premier et troisième jeudis de chaque mois. Le JMP publie également les résultats motivés des appels d’offres, ainsi que les textes réglementaires, afin d’informer notamment les soumissionnaires.

113. Les autorités ont décentralisé les dépenses au niveau local et régional depuis 2001 et étudient une modification des seuils, afin de favoriser le développement d’un tissu de petites et moyennes entreprises.

114. La Guinée n'est pas membre de l'Accord plurilatéral de l'OMC sur les marchés publics issu du Cycle d'Uruguay, mais envisage de devenir observateur.

b) Réglementation

115. Le Code des marchés publics s’applique à toutes dépenses concernant des travaux, des fournitures, des marchés industriels ou des prestations de services, qu'il s'agisse de commandes de l'État, des collectivités publiques, des sociétés d'État, des établissements publics nationaux et des sociétés d'économie mixte à participation financière publique majoritaire.88 Selon le DSRP, il est envisagé de renforcer les dispositions en ce qui concerne les entreprises publiques. À noter que celles-ci peuvent bénéficier de seuils spécifiques conformément au Code.

116. Une consultation écrite d'au moins trois entrepreneurs ou prestataires est requise pour les dépenses inférieures à: 40 millions de francs guinéens (16 000 dollars EU) pour les travaux, 20 millions de francs guinéens pour les prestations de services (8 000 dollars EU) et 30 millions de francs guinéens (12 000 dollars EU) pour les prestations intellectuelles. Pour les autres achats, trois modes de passation de marchés sont prévus: l'appel d'offres ouvert ou restreint, et exceptionnellement le gré-à-gré.

117. En principe, c'est l'appel d'offres ouvert qui est utilisé. L’appel d’offres restreint est prévu pour les prestations très spécialisées ou requérant une technique particulière auxquelles peu d’entreprises peuvent répondre. Le gré-à-gré est utilisé en l'absence de réponse à un appel d’offres, si les offres sont inacceptables ou en cas d'urgence, de sécurité publique, de savoir-faire reconnu, ou sur instructions du bailleur de fonds concerné. La consultation préalable informelle est requise lorsque la prestation nécessite un brevet, un droit exclusif, un savoir-faire, ou un investissement préalable important.

118. La Direction Nationale des Marchés Publics procède à la publication des appels d’offres (en cas de procédure ouverte) et examine les dossiers dans un délai de huit jours afin d’en vérifier la conformité avec la réglementation en vigueur. La Commission interministérielle d'ouverture des plis et d'évaluation des offres est compétente pour les appels d'offres dont le montant est inférieur à un milliard de francs guinéens (400 000 dollars EU)89, tandis que les appels d’offre dont le montant est supérieur sont traités par la Commission nationale des grands marchés publics.90 L'ouverture des plis contenant les offres se fait en audience publique. En revanche, les commissions siègent à huis clos pour procéder au choix du titulaire du marché.

119. Un Comité consultatif des marchés publics, placé sous la tutelle du Ministre des finances, peut être consulté par ce dernier, notamment dans le cadre des procédures dérogatoires et pour la

88 Celles définies par la Loi No 90-26 du 4 décembre 1990. 89 Elle est composée d'un représentant du Ministère des finances, d'un représentant du Ministère du

plan, d'un représentant du Maître d'ouvrage et d'un représentant du service utilisateur. 90 Elle est composée du Ministre des finances, du Maître d'œuvre public, du Ministre chargé du Plan,

du Maître d'ouvrage et du Ministre de tutelle du Maître d'ouvrage.

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passation des marchés de gré-à-gré. La passation d'un marché de gré-à-gré, après avis du comité consultatif des marchés, est soumise à l'autorisation préalable du Ministre des finances pour les marchés inférieurs à un milliard de francs guinéens (400 000 dollars EU), et à l'autorisation du Président de la République (ou de son mandataire) pour les marchés égaux ou supérieurs à un milliard de francs guinéens (400 000 dollars EU).

120. Plusieurs dispositions du Code visent à favoriser le recours aux entreprises et à la main-d'œuvre guinéennes. Le Code précise qu'en matière de sous-traitance, priorité doit être donnée aux entreprises guinéennes si celles-ci réunissent les conditions de compétitivité requises aux plans technique et financier. De même, une marge préférentielle et des lots réservés aux artisans, groupements professionnels et entreprises de droit guinéen peuvent être inscrits dans l'appel d'offres. La marge préférentielle, accordée sur le prix ajusté, est de 15 pour cent. Dans le cas de lots réservés, le bénéficiaire doit appliquer au plus le prix moyen qui résulte de l'attribution des lots comparables non réservés. Tout fournisseur, dans le cas d'un marché public, qui recrute du personnel en Guinée, est tenu d'employer prioritairement des guinéens toutes les fois où les compétences requises sont disponibles sur le marché local.

Tableau III.8 Marchés publics, 1998-01 (En milliards de francs guinéens)

1998 1999 2000 2001

Total 167,3 117,5 143,7 261,2 Fournitures 54,1 55,5 48,9 78,6 Services 20,6 11,2 13,4 16,0 Travaux 92,7 50,7 81,4 166,6

Source: Autorités guinéennes.

121. Dans le cadre des réformes engagées depuis le premier examen, tous les contrats supérieurs à 150 millions de francs guinéens (60 000 dollars EU) sont soumis à un audit extérieur ex post ainsi que 15 pour cent de tous les autres contrats. Les autorités ont procédé à l’introduction de sanctions applicables aux fournisseurs et aux responsables gouvernementaux pour éviter les pratiques illégales dans la passation de marchés.91

91 Instruction No 00199 du 4 février 2002.

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IV. POLITIQUE COMMERCIALE - ANALYSE PAR SECTEUR

1) APERÇU GENERAL

1. Le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP)1 attribue un rôle clé au développement du secteur rural dans la lutte contre la pauvreté, car les agriculteurs représentent 62 pour cent de la population et constituent 81 pour cent des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. L’activité agricole, l’élevage, la pêche et l’exploitation forestière restent informels dans leur grande majorité. Les réformes engagées dans le contexte de la Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA), adoptée en 1991, se sont poursuivies. Les autorités ont fixé pour objectif de renforcer la sécurité alimentaire par une plus grande couverture des besoins nationaux en riz, aliment de base, par une production accrue. En raison du caractère social du riz, les autorités semblent prêtes à déployer une panoplie de mesures (droits et taxes supplémentaires, prix minimum, subventions) afin de favoriser le développement de la filière tout en assurant à la population un accès au riz à des prix raisonnables.

2. L’Étude Diagnostique de l’Intégration Commerciale (EDIC) effectuée dans le contexte du Cadre Intégré (CI)2 a identifié les sous-secteurs de l’agriculture et de la pêche parmi ceux à plus forte potentialité de développement pour les exportations, en vue de diversifier les recettes du pays et de réduire leur forte dépendance à l'égard des produits miniers. Les marchés extérieurs ne sont pas un débouché important pour la production nationale de produits agricoles, à l’exception du café et du coton, et en moindre mesure des fruits et légumes. La filière du coton a été organisée depuis le premier examen afin d’encadrer les producteurs, conférant un monopole de fait de l’exportation du coton graine à la Société Guinéenne de Coton (SGC). Les autorités sont d’avis que la Guinée fait partie des pays producteurs de coton qui souffrent des pratiques de subvention des pays développés; par conséquent, elles soutiennent l’initiative sectorielle en faveur du coton à l’OMC. En ce qui concerne les produits de la pêche, les établissements agréés ont la possibilité de les exporter vers l’UE sous forme congelée et réfrigérée, mais seulement de manière ponctuelle. Les autorités fournissent un guichet unique afin de simplifier les formalités que doivent accomplir les opérateurs économiques dans les sous secteurs de l’agriculture et de la pêche.

3. La bauxite est la première richesse minière de la Guinée, qui détient 30 pour cent des réserves mondiales connues. Les exportations de produits miniers (bauxite, alumine, diamants et or) ont atteint 587 millions de dollars EU en 2003 et dominent toujours les exportations (les trois quarts en 2003). Les incitations consenties aux entreprises minières conventionnées demeurent bien plus attractives que celles consenties aux entreprises non minières dans le cadre du Code des investissements. L’État s’est retiré de la gestion de certaines entreprises minières en la confiant à des partenaires privés, notamment l’Alumina Company of Guinea en 2002, et la Compagnie des Bauxites de Kindia (CBK) en 2001. L’État détient une participation minoritaire dans la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), qui a produit 85 pour cent de la bauxite extraite en Guinée en 2004. L’absence d’une infrastructure énergétique constitue le frein principal à la transformation de la bauxite en aluminium, ce qui en augmenterait la valeur ajoutée.

4. Le souci de protéger le tissu industriel, dont l’essentiel est constitué par des entreprises agro-alimentaires (tabacs, boissons, huiles alimentaires, minoterie), qui n’ont que le marché domestique comme débouché, semble être à l’origine de la protection tarifaire élevée accordée à ces produits (16,4 pour cent pour les produits alimentaires, boissons et tabacs contre 12,1 pour cent pour les

1 Gouvernement de la Guinée, Ministère de l’économie et des finances (2004b); Gouvernement de la Guinée (2002); FMI (2004a), "Joint Staff Assessment of the Poverty Reduction Strategy Progress Report".

2 Les documents élaborés dans le contexte du Cadre Intégré sont disponibles sur: http://www. integratedframework.org [17 septembre 2004].

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produits manufacturiers en général) cette protection, maintenue dans la réforme tarifaire de 2005, pourrait être renforcée dans le contexte de la mise en oeuvre de la Politique Agricole Commune de la CEDEAO (connue sous le nom d'ECOWAP). Les ciments, dont 80 pour cent des besoins nationaux sont pourvus par la seule société Ciments de Guinée, figurent parmi les produits faisant l’objet d’une protection à plusieurs niveaux: tarifaire, norme obligatoire, contrôle administratif du prix minimum (négocié entre l’État et la société) sur tout le territoire national.

5. L’EDIC a également identifié l’accès insuffisant au crédit et l'insuffisance des investissements dans les infrastructures (transports, eau, électricité) parmi les nombreuses contraintes au développement du secteur privé qui subsistent (chapitre II 2)). En effet, l’état critique du réseau ferroviaire laisse le pays dans une dépendance quasi totale à l'égard du réseau routier, celui-ci étant en mauvais état et souffrant de problèmes de sécurité. Les transports font partie des secteurs où la Guinée a pris des engagements spécifiques dans le cadre de l’AGCS, de même que le secteur du tourisme, qui reste toutefois peu développé en ce qui concerne les vacances et les loisirs, malgré les atouts importants de la Guinée avec ses quatre régions naturelles aux climats différents et à la géographie très variée.

6. Depuis le premier examen, la télédensité a fortement progressé à Conakry en raison de l’essor de la téléphonie mobile, mais les services de base restent peu satisfaisants; par conséquent, l’accès aux communications modernes (par exemple l’Internet) reste embryonnaire. Les autorités ont engagé un processus de mise à jour du dispositif réglementaire des télécommunications dans le cadre de la recherche d’un nouveau partenaire stratégique pour l’opérateur historique, et le monopole sur les services de base de celui-ci (assorti d’une obligation de service universel) pourrait être maintenu au-delà de la date butoir du 23 décembre 2005. La Guinée n’a pas d’engagement au sujet des services de télécommunications au titre de l’AGCS.

7. La Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) a entrepris un programme de renouvellement du cadre réglementaire bancaire et des assurances afin de renforcer la santé financière des acteurs dans ces secteurs. Le secteur bancaire n’assure que le financement du commerce et n’est pas engagé dans le financement des entreprises. La BCRG entend également créer un cadre pour le microcrédit qui pourrait jouer un rôle important dans le développement du monde rural. Le secteur des services financiers ne fait pas partie des engagements de la Guinée au titre de l’AGCS.

2) SECTEUR PRIMAIRE3

i) Aperçu général

8. Le secteur primaire, qui a contribué pour 18,7 pour cent au PIB nominal en 2004 (tableau I.1), constitue la principale source de revenus et d’emplois pour près de 62 pour cent des personnes actives (chapitre I 2)). Au cours de la période 1999-04, la croissance en termes réels de ce secteur s’est établi à 4 pour cent en moyenne4, supérieure à celle du PIB national (3,1 pour cent), mais elle connaît des variations annuelles importantes en vertu des conditions climatiques. Les agriculteurs constituent

3 Les sources principales pour cette section sont les informations fournies par les autorités guinéennes,

et les références suivantes: Mémoire présenté par le Gouvernement de la Guinée, Troisième Conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins Avances, Bruxelles, 14-20 mai 2001, document de l’ONU A/CONF.191/CP/25; Gouvernement de la Guinée (2002); FMI (2004b); Gouvernement de la Guinée, "Secteur Primaire", disponible sur: http://www.guinee.gov.gn [22 mars 2005]; et les fiches de synthèse des missions économiques de la France sur "L’Agriculture en Guinée" (24 avril 2004), "L’Élevage" (11 avril 2003), "La Pêche en Guinée" (22 avril 2003), "La distribution agroalimentaire en Guinée" (28 avril 2003). Disponible sur: http://www.missioneco.org/guinee [12 mars 2005].

4 La croissance démographique annuelle est d’environ 2,6 pour cent.

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l’essentiel de la population pauvre (81 pour cent), même dans le cas des agriculteurs pratiquant des cultures d’exportation. Par conséquent, le développement rural constitue un des axes centraux du DSRP.

9. L’objectif prioritaire de la politique agricole est la sécurité alimentaire, comme cela était le cas au moment du premier examen. La Guinée fait partie des 24 pays africains identifiés en 2004 par la FAO comme étant confrontés à des crises alimentaires (les réfugiés et personnes déplacées étant l’explication principale dans le cas de la Guinée).5 L’EDIC a fait ressortir les potentialités non exploitées en matière d’exportation des sous-secteurs agricoles et de la pêche6. Les cultures d’exportation sont dominées par le coton et le café, et en moindre mesure par les fruits et légumes. Plus généralement, le développement rural présente une opportunité pour l’émergence d’un tissu de petites et moyennes entreprises et d’un secteur privé plus dynamique, ainsi que pour une gestion durable des ressources naturelles du pays.

10. Le riz est la principale culture du pays car il est l'aliment de base de la population guinéenne. Les importations ont couvert 24 pour cent des besoins nationaux en 2003 et l’augmentation de la production rizicole constitue par conséquent l’objectif central de la sécurité alimentaire et de la politique agricole sous-jacente. L’expansion des surfaces cultivées et l’amélioration des rendements (notamment par l’introduction d’une semence hybride) a favorisé d'importants progrès à cet égard depuis le premier examen. Les autorités considèrent le riz comme la base du développement rural, qui offre également des potentialités au niveau des exportations, car les systèmes rizicoles guinéens présentent des avantages comparatifs en vertu des ressources hydrauliques importantes du pays. De nombreuses contraintes au développement du secteur privé subsistent cependant et freinent le développement du secteur agricole, en particulier.7

ii) Données de base

11. La Guinée comprend quatre régions naturelles: la Guinée Maritime, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée Forestière. Le secteur primaire est dominé par l'agriculture, qui a contribué pour 65 pour cent à la formation du PIB nominal de ce secteur en 2003, par l’élevage (19 pour cent), et la forêt (12 pour cent), la pêche ne fournissant qu’une contribution modeste (4 pour cent).

12. Selon les autorités guinéennes, les agriculteurs constituaient 62 pour cent de la population totale, dont 80 pour cent étaient engagés dans une production de subsistance et assez peu pour les échanges et le marché (données datant de 1994-95).

13. La superficie des terres à vocation agricole est évaluée à environ 7,5 millions d’hectares (35 pour cent du territoire national), dont 3 millions d’hectares sont cultivés, un million en moyenne annuellement. Les superficies inondables sont évaluées à environ 180 000 hectares.

14. Le nombre des exploitations agricoles est de 840 000 dont la superficie moyenne est de 2,03 hectares. Environ 80 pour cent d'entre elles s'adonnent à la riziculture. Le mode d’exploitation est traditionnelle en raison de l’utilisation insuffisante d'intrants et d'outils modernes de production (machines agricoles, semences sélectionnées/améliorées, engrais, pesticides). Selon l’EDIC, ceux-ci

5 FAO, "Situation alimentaire et les perspectives de récolte en Afrique Sub-saharienne", Rapport sur

l’Afrique, No. 1, avril 2004. Disponible sur: http://www.fao.org [22 mars 2005]. 6 Cadre Intégré (2003). 7 Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat de Guinée (CCIAG), Chambre nationale

d’agriculture de Guinée (CNAG), Conseil National du Patronat de Guinée (CNPG), "Mémorandum sur les difficultés du secteur privé guinéen adressé au Gouvernement", mai 2000.

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restent trop chers pour être accessibles aux agriculteurs. Le crédit n'est utilisé que par environ 20 pour cent des exploitations.

15. Le riz, principale culture du pays, domine la production céréalière (tableau IV.1). Les autorités enregistrent une augmentation soutenue de la production rizicole grâce à l’amélioration des rendements et à l’augmentation des superficies cultivées. De cette production, environ 15 pour cent est perdue ou destinée à la semence, tandis que le reste est décortiqué de manière artisanale et sert à la consommation nationale. Celle-ci s’élève à environ 85 kg/personne par an, laissant à l’importation le soin de couvrir environ un quart en moyenne des besoins nationaux en riz. On constate toutefois une amélioration nette de la couverture des besoins nationaux depuis le premier examen en 1999; les importations ne couvraient alors qu'environ 40 pour cent des besoins nationaux.

Tableau IV.1 Production agricole, 1999-03 (Milliers de tonnes)

1999 2000 2001 2002 2003

Riz paddy 815,5 739,3 789,3 826,7 870,6

Mais 92,1 95,4 99,1 103,0 95,7

Fonio 119,5 123,4 128,1 132,9 124,0

Arachide 190,8 205,8 226,1 248,3 ..

Manioc 900,2 925,5 1 026,1 1 136,8 ..

Pomme de terre 2,5 3,0 4,0 4,0 5,0

.. Non disponible.

Source: Autorités guinéennes.

16. Les deux principales cultures d’exportation sont le coton et le café. La production de café est variable et s’élevait à environ 28 800 tonnes en 2001, au même niveau qu’en 1999. Par contre, la production du coton graine s’élevait à environ 72 000 tonnes en 2002, contre 36 800 en 1999, suite à l’organisation de la filière à partir de 2000 (voir ci-après). Les exportations de fruits et légumes sont faibles, mais se développent.

17. La Guinée possède également un important cheptel, évalué en 2002 à environ 2,8 millions de bovins, suivis par les caprins (995 000 têtes), les ovins (835 000 têtes) et les porcins (56 000 têtes), ainsi que par 7 millions de volailles traditionnelles. Néanmoins, la production de viande qui représentait 55 000 tonnes en 2002, couvrait à peine les besoins nationaux.

18. La Guinée compte 14 millions d’hectares de forêts (soit près de 59 pour cent du territoire national), dont environ 80 pour cent de savane boisée.

19. La Guinée recèle d’importantes ressources halieutiques et possède, en tant que pays côtier, une façade maritime longue de 300 km et un plateau continental de 56 000 km2. Sa zone économique exclusive (ZEE) est de 200 000 miles marins. Elle dispose également d’un important réseau hydrographique estimé à 6 500 km. La pêche maritime possède un potentiel de captures annuelles d’environ 11 250 tonnes de poissons, 15 000 tonnes de céphalopodes et 4 000 tonnes de crevettes.8 Ses eaux douces possèdent un potentiel de captures annuelles estimé à 120 000 tonnes, et l’aquaculture pourrait être installée dans les mangroves.

8 Gouvernement de la Guinée, Ministère de la Pêche et de l’Aquaculture, "Cadre juridique et

réglementaire de la pêche". Disponible sur: http://www.guinee.gov.gn [22 mars 2005].

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iii) Politique agricole et de la pêche9

a) Aperçu général

20. La Guinée poursuit une politique agricole de libéralisation depuis 1985. La Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA1), adoptée en 1991 et mise à jour en 1997, est en cours de réactualisation. Son axe d'intervention prioritaire est la sécurité alimentaire auquel il faut ajouter: la promotion des cultures d'exportation, la gestion durable des ressources naturelles et la promotion d'un secteur privé dynamique. L’objectif fixé est une augmentation annuelle à 10 pour cent de la production agricole à l’horizon 2010, afin de réduire sensiblement la pauvreté.

21. Les principaux axes d’intervention sont les suivants: poursuite de la politique de sécurité alimentaire notamment par l'appui à l'augmentation de la productivité et de la production agricole en faveur des ruraux pauvres; diversification de la production vivrière et actions en faveur de la diversification de la consommation alimentaire; développement des exportations agricoles (café, coton, fruits et légumes) et réduction des importations alimentaires en vue de résorber, à terme, le déficit de la balance commerciale agricole; incitation au développement d'un secteur agricole privé dynamique en améliorant les outils de financement ainsi que l’environnement législatif et réglementaire; amélioration des infrastructures socioéconomiques du monde rural; poursuite de la politique de désengagement de l'État des activités de production et de commercialisation de produits agricoles et de la réalisation de travaux et amélioration de l’efficacité des services et projets agricoles; amélioration de la productivité agricole; développement des activités agricoles à forte potentialité de création d’emplois, essentiellement dans les zones pauvres; protection de l'environnement et promotion d'une utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles. Un changement important depuis le premier examen concerne l’encouragement donné par les autorités à la formation d’associations de producteurs sous la forme de chambres d’agriculture.

22. Selon les informations dont dispose le Secrétariat, l’organisation de la filière coton a été modifiée depuis le premier examen en 1999. La Société guinéenne de coton (SGC), société de droit privé, a conclu une convention d’établissement avec l’État en 2000.10 Cette convention engage la SGC à acheter la totalité de la production de coton graine pour un prix négocié avec l’État en début de campagne, à encadrer les producteurs (approvisionnement en intrants à titre gratuit, que l’État subventionne à hauteur de 22 pour cent, et en crédit), et à poursuivre des programmes de développement rural pour le compte de l’État. La SGC dispose d’un monopole légal pour la collecte du coton graine et la distribution des semences. Cette convention confère à la SGC un monopole de fait pour l’égrenage du coton graine, ainsi que pour la commercialisation du coton graine et des fibres, y compris par l’exportation.11 Elle engage la SGC à céder 50 pour cent des recettes d'exportation en devises à la BCRG.

9 Les sources principales pour cette section sont: Gouvernement de la Guinée, Ministère de

l’Agriculture, de l’Élevage et de la Forêt (1997), "Lettre de Politique de Développement Agricole 2"; Bayo, L. (2003), "Présentation de la filière rizicole de la Guinée". Disponible sur: http://www.ancien.inter-reseaux.org [27 mars 2005].

10 Les principaux actionnaires sont des citoyens guinéens, les producteurs de coton et l'État guinéen. La Compagnie française pour le développement des textiles (CFDT), qui encadrait la filière au moment du premier examen, s’est retirée de cette structure.

11 Pour la campagne 2001-02, la SGC a exporté environ 14 000 tonnes de fibre et 12 000 tonnes de graines de coton. World Investment News, "Interview avec M. Zoumanigui, Directeur Général Adjoint de la SGC (Société guinéenne de coton)". Disponible sur: http://www.winne.com [10 mars 2005].

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23. Selon les pays producteurs de coton de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, le soutien accordé aux producteurs de coton par certains pays Membres de l'OMC12 est l'une des causes directes des problèmes rencontrés par l'activité cotonnière mondiale. Comme le montre une étude de la Banque mondiale, les subventions gonflent artificiellement l'offre sur les marchés internationaux et dépriment les prix à l'exportation, ce qui réduit par conséquent les recettes d’exportation des pays qui sont fortement tributaires du coton.13 La Guinée soutient l'initiative sectorielle en faveur du coton présenté à l’OMC par le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, et le Tchad, qui a deux aspects essentiels: i) l'élimination des soutiens internes à la production et des subventions à l'exportation du coton; ii) un mécanisme transitoire de compensation financière pour couvrir les pertes de ressources enregistrées.14 Dans le cadre de son Plan d'assistance technique pour 2004, le Secrétariat de l'OMC a organisé un atelier régional sur le coton à l'intention des pays africains, entre le 23 et 24 mars 2004 à Cotonou, auquel la Guinée a participé.15

24. La CEDEAO conduit une concertation entre ses membres au sujet de la mise en oeuvre d’une politique agricole commune (ECOWAP). Selon le Secrétariat de la CEDEAO, "le débat sans doute le plus important pour l’ECOWAP porte sur le type de régime commercial le plus approprié pour le secteur alimentaire et agricole de l’Afrique de l’Ouest".16 Afin de concentrer le débat, les quatre scénarios retenus concernent la mesure dans laquelle les obstacles au commerce internes à la CEDEAO devraient être réduits, et le niveau du tarif extérieur commun sur les produits agricoles et les biens importes du marché international. Il s’agit des scénarios suivants: i) marché régional fortement intégré et faible protection aux frontières; ii) marché régional fragmenté et faible protection aux frontières; iii) marché régional fragmenté et forte protection aux frontières; iv) marché régional fortement intégré et protection différenciée selon les produits.

25. En ce qui concerne la politique de la pêche, le cadre réglementaire n’a pas changé depuis le premier examen.17 Celui-ci gère les conditions d’accès aux ressources halieutiques des bateaux guinéens, des bateaux étrangers basés en Guinée et des bateaux étrangers (par exemple battant pavillon d’un pays membre de l’UE). Cette politique concerne aussi bien la pêche artisanale que la pêche industrielle. Sur le plan socioéconomique, ses objectifs principaux sont les suivants: contribuer à la sécurité alimentaire de la population18, développer une capacité nationale d'exploitation des ressources halieutiques, créer de la valeur ajoutée aux produits halieutiques par l'installation d'infrastructures conséquentes, créer de l'emploi et apporter une contribution substantielle aux recettes de l'État.19 Un plan de pêche est établi annuellement afin d’assurer une gestion durable des ressources halieutiques.

12 Notamment les États-Unis, la Chine, l'Union européenne (pour l'Espagne et la Grèce). Voir le document de l'OMC, TN/AG/GEN/4 du 16 mai 2003. Voir également l’étude faite par le Ministère de l’agriculture (2002).

13 Badiane, O., D. Ghura, L. Goreux, et P. R. Masson (2002). 14 Documents de l'OMC TN/AG/SCC/GEN/2 du 22 avril 2005, WT/MIN(03)/SR/1, WT/MIN(03)/SR/2

et du 23 décembre 2003 et TN/AG/GEN/4 du 16 mai 2003. 15 Document de l’OMC WT/L/587 du 17 novembre 2004. 16 CEDEAO, "Politique agricole de l’Afrique de l’Ouest - ECOWAP", Document de synthèse,

décembre 2004, p. 9. 17 Loi No L/95/13/CTRN du 15 mai 1995 portant établissement du Code de la Pêche Maritime et Loi

No L/96/067/AN du 22 Juillet 1996 portant établissement de la Loi cadre sur la Pêche Continentale. 18 Les bateaux étrangers basés en Guinée ont l'obligation de débarquer et de commercialiser

50 pour cent de leur production en Guinée. 19 Les redevances de la pêche et les contributions à la gestion du programme observateur et de

surveillance sont fixées annuellement dans le plan de pêche. Selon l’accord bilatéral en matière de pêche, la Guinée reçoit de l’UE une enveloppe financière de 17 millions d'euros par an (qui pourrait passer progressivement à €19 975 millions en cas de nouvelles possibilités de pêche). Les niveaux des redevances de la pêche et les contributions à la gestion du programme observateur et de surveillance sont en général plus

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b) Mesures concernant le commerce des produits agricoles

Mesures concernant les importations de produits agricoles

26. La Guinée a introduit un nouveau tarif douanier en 2005, aligné sur le Tarif extérieur commun (TEC) de l’UEMOA (chapitre III 2) iv) b)). Cette réforme n’a toutefois que faiblement réduit la moyenne tarifaire concernant les produits agricoles qui bénéficient toujours d’un niveau moyen de protection tarifaire supérieur à celui des produits non agricoles (tableau AIII.1). En effet, les produits agricoles sont classifiés, dans la grande majorité des cas (y compris les aliments de base tels la viande, les fruits et légumes), dans la catégorie des biens de consommation (tableau AIV.1) et sont par conséquent assujettis au taux maximal du droit de douane de 20 pour cent. D’autres taxes sont prélevées sur les importations de toutes origines, telles que le prélèvement communautaire (PC) de la CEDEAO, la redevance pour traitement de liquidation (RTL) et le Centime Additionnel (CA).

27. En ce qui concerne le riz, en particulier, la réforme tarifaire a remplacé le droit spécifique de 58 752 francs guinéens (23,50 dollars des EU au taux de change de fin 2004) par tonne, en place depuis 1998, par un droit fiscal à l’importation de 20 pour cent (pour les sacs de moins de 5 kg) et de 10 pour cent (pour les sacs de plus de 5 kg). Les autorités étudient l’introduction d’une Taxe Conjoncturelle à l’Importation (TCI) sur le riz. Dans le dispositif de l’UEMOA, la TCI est un mécanisme de protection supplémentaire d’application nationale, dont l’objectif est de protéger les producteurs nationaux de produits de première nécessité contre la concurrence des produits importés.20 Il convient également de signaler que les autorités négocient en période de pénurie, après épuisement des stocks nationaux, un engagement de la part des importateurs de pratiquer des prix plafonds de vente en gros en contrepartie de subventions. Il semblerait également que les importateurs de riz aient été favorisés en matière d’accès aux devises pendant la période de fixation officielle du taux de change du franc guinéen, qui s’est terminée en février 2005.21

28. Les importations de produits originaires des pays membres de la CEDEAO sont en principe exonérés de droits d’entrée, aussi bien en Guinée que dans les autres pays membres de la CEDEAO et ne sont pas soumis à l’obtention d’un certificat d’origine (chapitre II 4) ii) b)).

29. Les formulaires de Demande Descriptive d’Exportation (DDE) et de Demande Descriptive d’Importation (DDI) sont exigés pour toute opération d’au moins 2 000 dollars EU. Ces documents sont délivrés automatiquement, exception faite pour l’oignon, la pomme de terre et les cigarettes. La prohibition qui s’appliquait au moment du premier examen à l’importation des pommes de terre d’origine européenne n’est plus demandée par les producteurs nationaux en raison de la compétitivité renforcée de la filière (chapitre III 2) v)).22

30. Les taxes intérieures exigibles sur les importations sont prélevées au cordon douanier (chapitre III 2) iv) d)). Il s’agit d’une TVA de 18 pour cent, sauf dans le cas de produits exonérés, tels

élevés pour les bateaux étrangers que pour les bateaux étrangers basés en Guinée qui sont à leur tour plus élevés que pour les bateaux guinéens. Pour les bateaux étrangers, les redevances sont payables en devises et les contributions en monnaie nationale au cours du jour. Les bateaux guinéens et les bateaux étrangers basés en Guinée payent la redevance en monnaie nationale au cours du jour.

20 L’Annexe N° 2 au Règlement N° 6/99/CM/UEMOA portant adoption de la TCI précise que certains produits sont automatiquement soumis à la TCI, à savoir: le lait concentré, les huiles végétales brutes, les huiles végétales raffinées, les produits carnés, le sucre, le concentré de tomate (double), les cigarettes et cigarillos, la poudre détergente, les allumettes, les sacs de jute, les sacs en polypropylène (pour le sucre) et les piles.

21 FMI (2004c). 22 Grain de sel, "La Belle de Guinée dit non au protectionnisme", janvier 2003, No. 22. Disponible sur:

http://www.inter-reseaux.org [10 mars 2005].

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le riz, le blé, la farine et les additifs entrant dans sa production, le pain, les huiles alimentaires, et l’huile de palmistes. Des accises consolidées sont également appliquées pour les boissons alcoolisées et les cigarettes.

Mesures concernant les exportations de produits agricoles

31. Les exportations de produits agricoles sont en principe exonérées de la TVA. Une taxe de 13 dollars EU est exigée par tonne de café exporté.

32. La SGC dispose d’un monopole légal sur la collecte du coton graine et la distribution de semences à titre gratuit, ce qui lui confère un monopole de fait sur l’égrenage du coton graines, ainsi que sur la commercialisation du coton graine et des fibres, y compris par l’exportation.23

33. L’organisation de la filière café-cacao a également été changée. Selon les informations dont dispose le Secrétariat, l’exportation de café guinéen est interdite par voie terrestre depuis octobre 2003 et doit s'effectuer par le port de Conakry. La Société guinéenne d’exportation des produits agricoles et miniers (SOGEPAM), société de droit privé créée en octobre 2003, avait bénéficié du monopole de l’exportation du café24, ainsi que de l’exportation d’autres cultures commerciales25, mais ce monopole a été supprimé en 2005.26 Le café exporté officiellement est destiné principalement au Maroc (qui lui accorde des préférences au titre d'un accord commercial bilatéral), et le café qui échappe aux acheteurs officiels est vendu au Sénégal.

34. La situation des exportations des produits de la culture de l’hévéa en Guinée a peu évolué depuis le premier examen. La Société guinéenne du palmier à huile et de l'hévéa (SOGUIPAH), société d’État, est chargée de la fixation des prix aux producteurs, de la commercialisation de la production, y compris à l’exportation (sous forme de caoutchouc).

35. La situation des exportations des produits de la pêche a peu évolué depuis le premier examen de la politique commerciale de la Guinée, car le pays ne satisfait toujours pas aux conditions nécessaires pour obtenir une reconnaissance d’équivalence aux règles sanitaires fixées par la réglementation de l’UE et reste par conséquent sur la Liste II des pays tiers, dont les importations de produits de la pêche sont autorisées de manière ponctuelle.27 Cette autorisation ne concerne que les produits de la pêche réfrigérés ou congelés produits par des établissements agréés par l’UE.28 Il

23 Pour la campagne 2001-02, la CGC a exporté environ 14 000 tonnes de fibre et 12 000 tonnes de

graines de coton. World Investment News, "Interview avec M. Zoumanigui, Directeur Général Adjoint de la C.G.C. (Compagnie guinéenne du coton)". Disponible sur: http://www.winne.com [10 mars 2005].

24 Selon les autorités, ces mesures ont été prises pour lutter contre l’usure que pratiqueraient les commerçants sénégalais envers les producteurs et pour permettre le rapatriement des devises ("Fraude sur deux roues - Café de Guinée". Disponible sur: http://www.ql.umontreal.ca/volume12/numero1/mondev12n1b.html [22 mars 2005]).

25 Selon la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, le monopole exercé par cette société "a des conséquences désastreuses sur l’emploi rural" (Fidh, "Guinée: Une démocratie virtuelle, un avenir incertain", No. 386, avril 2004. Disponible sur: http://www.fidh.org [22 mars 2005]).

26 Boubah, "Le FMI", le 17 avril 2005. Disponible sur: http://www.boubah.com/article/article.asp? num=585&cat=3 [3 juillet 2005].

27 Commission européenne, "Direction Générale Santé et Protection des Consommateurs, Rapport final concernant une mission en Guinée du 4 au 8 décembre visant à évaluer les conditions de production et d’exportation des produits de la pêche", DG SANCO/1292/2000-MR final. Disponible sur: http://europa.eu.int [28 mars 2005].

28 Liste consolidée de la Guinée, Modification de l’Annexe de la Décision de la Commission 2001/634/CE, dernière mise à jour du 6 décembre 2004. Voir également Unido, "Good Fish - Guinea's Exports to the European Market", 19 janvier 2001. Disponible sur: http://www.unido.org [22 mars 2005]. Il convient

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convient de signaler que la Guinée a conclu un accord bilatéral avec l’UE concernant la pêche hauturière pour la période du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2008. Les produits de cette pêche ne sont pas comptabilisés dans les exportations de la Guinée.29

36. Les entreprises agroalimentaires dont les exportations représentent 22 pour cent de leur chiffre d’affaires peuvent être admises au régime des entreprises exportatrices conformément au Code des investissements (tableau II.1).

37. Les produits d’exportation issus de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage bénéficient du soutien du Centre d'appui aux formalités d'exportation (CAFEX), qui regroupe au sein des bureaux techniques les représentants des différentes administrations qui contribuent à la délivrance de certificats devant accompagner les exportations (chapitre III 3) v)). Toutefois, il convient de signaler que les certificats de qualité guinéens ne sont pas reconnus à l’étranger.

Mesures internes concernant les produits agricoles

38. La liberté des prix a été maintenue pour les produits agricoles depuis le premier examen, mais le contrôle administratif des prix pourrait être introduit pour les biens de première nécessité (le riz, par exemple).

39. Les autorités ont mis en place un programme d’investissement dans le secteur rural. En outre, les entreprises agricoles peuvent faire la demande d’agrément au régime des entreprises valorisant les ressources naturelles conformément au Code des investissements (tableau II.1).

3) SECTEUR SECONDAIRE30

i) Aperçu général

40. Le secteur secondaire a contribué pour environ 32 pour cent à la formation du PIB en 2002 (tableau I.1). Au cours de la période 1999-04, la croissance en termes réels de ce secteur s’est établie à 3,9 pour cent en moyenne, supérieure à celle du PIB national de 3,1 pour cent.

41. La majorité de l’activité du secteur secondaire est concentrée dans le sous-secteur des industries extractives, en raison notamment de l’extraction de la bauxite et sa transformation en

de signaler que seuls les produits de la pêche de la Guinée sont concernés et pas d’autres produits d’origine animale.

29 L’accord cadre a été conclu en 1983 ("Règlement (CEE) n° 971/83 du Conseil du 28 mars 1983 concernant la conclusion de l'accord entre la Communauté économique européenne et le gouvernement de la République populaire révolutionnaire de Guinée concernant la pêche au large de la côte", Journal Officiel, No. L 111 du 27 avril 1983. Disponible sur: http://europa.eu.int [27 mars 2005]). Les dispositions en vigueur fixent la présence de la flotte de l'UE à une capacité maximale de 4 000 tonnes de jauge brute pour la pêche au chalut et 34 senneurs, ainsi que 23 autres navires entre palangriers de surface et canneurs pour la pêche thonière.

30 Les sources principales pour cette section sont les informations fournies par les autorités guinéennes, et les références suivantes: Gouvernement de Guinée, "Secteur secondaire", disponible sur: http://www. guinee.gov.gn [10 novembre 2005]; Gouvernement de Guinée, Ministère des Mines, "Le Code minier guinéen", disponible sur: http://www.guinee.gov.gn/5_investir/le_code_minier.pdf [10 novembre 2005]; les fiches réalisées pour la Table Ronde sur le financement du secteur privé sur "L’industrie minière", "L’industrie manufacturière". Disponible sur: http://http://www.mirinet.net.gn/TableRonde [12 mars 2005]; les fiches de synthèse des missions économiques de la France sur "Le secteur minier en Guinée" (août 2003), "Le secteur de l’énergie en Guinée" (mars 2004), "Le secteur de l’eau en Guinée" (22 avril 2003). Disponible sur: http://www.missioneco.org/guinee [12 mars 2005].

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alumine, ainsi que dans les bâtiments et travaux publics. Les activités manufacturières ne fournissent qu’une contribution minime à la formation du PIB (3,5 pour cent en 2004).

42. L’activité industrielle reste défavorisée par les contraintes qui pèsent sur le développement du secteur privé (voir ci-après), ainsi que par certains problèmes spécifiques touchant notamment l’eau et l’électricité (section (iii) ci-après). L’absence d’une infrastructure énergétique adéquate en Guinée constitue actuellement le principal frein au développement de la transformation de la bauxite en aluminium. Par exemple, l’alumine produite par l’AGC est exportée à Douala au Cameroun et transformée en aluminium sur le barrage d’Édéa.

43. Le Gouvernement a organisé une Table Ronde sur le développement du secteur privé en 2002. Malgré les mesures incitatives prévues dans le Code des investissements (chapitre II 3) iii) e)), de nombreuses contraintes freinent le développement du secteur privé (excepté le secteur minier) par exemple, principalement: les tracasseries administratives, l’accès difficile au crédit et aux devises, la fiscalité, les coûts élevés des intrants, les insuffisances en matière d’infrastructures et d'équipements productifs, le banditisme et l’insécurité, le manque de formation, ainsi que l’absence de soutien aux exportations et les coûts élevés des transports.31

ii) Mines

a) Données de base

44. La Guinée détient 30 pour cent des réserves mondiales de bauxite connues (un potentiel de 25 milliards de tonnes, dont 12 milliards de tonnes exploitables). Son sol recèle également une grande quantité de ressources minérales (fer et diamant en Guinée forestière, et or en haute-Guinée). Le diamant est actuellement exploité de manière artisanale et industrielle, tandis que l’or est exploité principalement de manière artisanale. Le fer n’est pas exploité à l'échelle industrielle, faute de financement pour la construction du grand projet du Transguinéen, une ligne de chemin de fer de près de 1 000 km de longueur.32

45. Les principaux acteurs du secteur minier sont: la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG)33 et l’Alumina Company of Guinea (ACG) pour la bauxite34; la Société Ashanti de Guinée (SAG), la Société minière de Dinguiraye (SMD) et la Société d’Exploitation Minière d’Afrique de l’Ouest (SEMAFO-Guinée) pour l’or; et l’Arédor First City Mining (FCM) pour le diamant (tableau IV.2).35

31 Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat de Guinée (CCIAG), Chambre nationale

d’agriculture de Guinée (CNAG), Conseil National du Patronat de Guinée (CNPG), "Mémorandum sur les difficultés du secteur privé guinéen adressé au Gouvernement", mai 2000.

32 Les gisements de fer du Mont Nimba et Simandou (en Guinée forestière) sont estimés entre 3 et 4 milliards de tonnes de minerai à haute teneur, et les réserves prouvées sont de l’ordre de 350 millions de tonnes. Le projet de développement de ces gisements a été mis à jour en 1997, mais sa mise en chantier se heurte depuis au problème du transports par voie ferrée, car il n’y a pas d’infrastructures ferroviaires et portuaires adéquates en Guinée, et la situation sécuritaire des pays voisins n’est pas suffisante. Gouvernement de Guinée, Primature, "Secteur primaire". Disponible sur: http://www.guinee.gov.gn [22 mars 2005].

33 Alcan et Alcoa détiennent chacune 45 pour cent des parts de Halco Mining, société qui détient 51 pour cent de la CBG, le reste étant détenu par l’État.

34 Détenu majoritairement par RusAL (Russian Aluminium) et Reynolds Metal, le reste, par l’État. L’AGC a repris la Compagnie des bauxites de Kindia (CBK) en 2001 et exploite depuis 2002 le dépôt de Friguia et la raffinerie d’alumine de Fria Kimbo. Voir http://www.rusal.com/business/geography [25 mars 2005].

35 Les sept grandes compagnies minières opérant en Guinée (FRIGUIA, CBG, AREDOR, CBK, SMD, HYMEX et SAG) ont créé en 1998 la Chambre des Mines de Guinée. Celle-ci se donne pour objectif général d’impulser le développement économique du pays et pour missions spécifiques de "promouvoir les intérêts de

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L’or et le diamant sont également exploités de façon artisanale par les orpailleurs détenteurs de permis individuels d’extraction. L’or est vendu à la Banque Centrale de la Guinée (BCRG) qui le commercialise sur les marchés extérieurs.

Tableau IV.2 Principaux acteurs du secteur minier, 2000-04

2000 2001 2002 2003 2004

CBG - Exportation (tonnes) 12 787432 12 243 411 12 365 415 12 522 224 12 938 000 - Ventes (dollars EU) 278 675 000 299 210 000 263 204 825 24 8 601 000 275 000 000 - Taxe minière (dollars EU) 87 087 000 86 810 000 67 177 000 62 159 000 73 000 000 CBK - Exportation (tonnes) 1 425 203 1 598 940 1 721 862 1 416 325 2 316 192 - Ventes (dollars EU) 20 767 306 20 438 586 19 001 282 14 764 930 22 003 824 - Taxe minière (dollars EU) .. 1 166 093 1 091 684 1 097 786 2 071 062 ACG - Exportation (tonnes) 570 938 644 008 723 864 738 207 766 043 - Ventes (dollars EU) 84 303 887 98 514 826 100 901899 87 771 055 99 190 635 - Taxe minière (dollars EU) 1 031 000 1 200 659 1 100 462 1 171 038 ..

.. Non disponible.

Source: Autorités guinéennes (Direction nationale des mines).

46. La forte dépendance des exportations guinéennes à l'égard des produits miniers n’a pas changé depuis le premier examen de la politique commerciale de la Guinée en 1999. En 2003, les exportations de produits miniers ont atteint un montant d'environ 587 millions de dollars EU, dans lequel la bauxite et l’alumine (produit dérivé de la bauxite) représentaient 60 pour cent, l’or un-tiers et le diamant le reste (tableau IV.3). La Guinée est classée deuxième exportateur mondial de bauxite et intervient pour près de 40 pour cent dans le commerce mondial de ce produit. Elle fournit environ 40 pour cent de la bauxite dont les États-Unis ont besoin.

Tableau IV.3 Production et exportations de produits miniers, 2002-04

2002 2003 2004

Bauxite

- Production (tonnes) 17 480 000 17 044 000 17 805 000 - Exportation (tonnes) 14 087 000 13 939 000 15 009 000 - Valeur exportation (dollars EU) 282 206 107 263 365 930 297 003 824 Alumine - Valeur exportation (dollars EU) 100 901 899 87 771 055 99 190 635 Or - Production (tonnes) 16 815 16 622 14 738 - Exportation (tonnes) 16 815 16 622 14 738 - Valeur exportation (dollars EU) 164 983 084 190 248 568 .. Diamant

Tableau IV.3 (à suivre)

ses membres, d’assurer leur représentation, de favoriser leur concertation, d’entretenir leur cohésion, de leur fournir des informations stratégiques et d’accompagner le gouvernement et les acteurs économiques dans leurs actions de développement". "La Chambre des Mines", disponible sur: http://www.mirinet.net.gn/investgn/ commerce/chambmin.htm [26 mars 2005].

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2002 2003 2004

- Exportation industrielle (carats) 26 877 28 472 40 119 - Exportation artisanale (carats) 464 283 637 528 669 655 - Valeur exportation (dollars EU) 26 713 582 46 407 890 51 710 740

.. Non disponible.

Source: Autorités guinéennes (Direction nationale des mines).

b) Code minier

47. Le cadre réglementaire pour l’activité minière n’a pas changé depuis le premier examen en 1999. Le Code minier de 199536 et ses décrets d’application fixent les conditions d’accès aux substances minérales ou fossiles contenues dans le sous-sol, dans la zone économique exclusive de la Guinée ou existant en surface ainsi que dans les eaux souterraines et les gîtes géothermiques. Ces substances sont la propriété de l’État guinéen, mais les titulaires de titres miniers d’exploitation acquièrent la propriété des substances qu'ils extraient. Le Centre de promotion et de développement miniers (CPDM) assure le rôle d'interface entre les candidats investisseurs et l'administration publique. Le promoteur désirant se procurer un titre minier est notifié de la décision du Ministère des mines au plus tard deux mois après le dépôt de sa demande.

48. Conformément aux dispositions du Code, toute personne physique ou morale, nationale ou étrangère, publique ou privée, de droit guinéen, justifiant de capacités techniques et financières, peut exploiter des substances minières ou des carrières. En revanche, l'exploitation semi-industrielle et artisanale des substances précieuses, n'est autorisée qu'aux personnes physiques ou morales guinéennes. L’État peut demander une participation dans toute exploitation, négociée avec l’investisseur, mais de manière à ne pas gêner le contrôle de l’opération.

49. Le Code minier distingue cinq titres miniers: autorisation de reconnaissance, permis de recherche, permis d'exploitation, concession minière et exploitation artisanale. Ces titres font l’objet de droits fixes en versement unique, de redevances superficiaires annuelles et de taxes minières.

50. Selon les informations dont dispose le Secrétariat de l’OMC, les entreprises minières ayant conclu des conventions d’établissement avec l’État bénéficient de mesures fiscales et douanières incitatives, ainsi que des dispositions spécifiques concernant le régime des changes et les taxes minières. Bien qu l’Assemblée nationale vote l’approbation de chaque convention, les dispositions spécifiques sont contenues dans des annexes protégées par le secret des affaires. Au-delà des conventions, les entreprises minières ont également pu obtenir des exonérations supplémentaires pendant la période examinée, que les autorités ont toutefois décidé de supprimer en octobre 2004, suivant une des recommandations clés de la Revue des Dépenses Publiques effectuée par la Banque Mondiale dans le cadre de la mise en œuvre du DSRP (chapitre III 2) iv) e)).37

iii) Électricité

51. La Guinée possède un potentiel en énergie hydroélectrique important, mais sous-exploité, de l’ordre de 13 000 MW. Néanmoins, compte tenu des faibles investissements et du manque d’entretien des infrastructures existantes, l’alimentation en électricité reste insuffisante, surtout en saison sèche, souvent marquée par des délestages partout dans le pays.

36 Loi L/95/036/CTRN du 30 juin 1995. 37 Banque mondiale (2004).

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52. Sur la recommandation des bailleurs de fonds, l’État a repris la gestion du secteur suite à la rupture du contrat avec le gestionnaire privé; la société Électricité de Guinée (EDG) est née en 200138, dont l’État est l’unique actionnaire.39 L’EDG dispose du monopole sur la production, le transport et la distribution d'électricité en Guinée; toutefois, de nombreuses entreprises et des personnes privées ont installé des groupes électrogènes afin de subvenir à leurs propres besoins en énergie.

53. En 2003, la Guinée disposait d’une capacité installée totale de 365 MW, dont 205 MW pour l’EDG (154 MW en puissance disponible) et environ 160 MW pour les autoproducteurs (principalement les sociétés minières). La capacité installée d'EDG se décompose en production hydraulique (57 pour cent) et en production thermique (43 pour cent). En 2003, la production totale d'EDG s’est élevée à 584 GWh, légèrement en baisse par rapport à 2002, pour une consommation globale d’énergie électrique livrée par le service public estimée à 484 GWh. La même année, la production des auto-producteurs a été de l'ordre de 616 GWh, ce qui porte la production totale de la Guinée à 1 200 GWh en 2003.

54. Les tarifs de l’électricité sur le territoire nationale sont fixés par arrêté conjoint du Ministre de l’Économie et des Finances et du Ministre de l’Énergie. Ces tarifs sont uniformes sur l'ensemble du territoire et deux catégories de consommateurs (industriels et privés) sont reconnues. Les tarifs en vigueur datent de 2004 et constituent la première révision faite depuis 1997. Depuis sa création, EDG doit faire face à de sérieux problèmes de gestion de trésorerie et de perceptions de redevances, en raison des impayés (notamment de la part de l’État, son premier client), ce qui entrave le renforcement des capacités de production des villes de l'intérieur et l'électrification des villes nouvelles.

55. Les autorités reconnaissent que:

"Sans énergie, tout développement de l’industrie minière est compromis. Ce qui suppose la mise en œuvre d’une politique énergétique dynamique capable d’assurer sans à coup, le développement dynamique du secteur minier guinéen."40

56. La Lettre de Politique de Développement du Secteur Électricité, adoptée en 1992, reste le document de base de la politique des autorités en la matière.

iv) Eau

57. L’État a repris la gestion du secteur de l’eau suite à la rupture du contrat avec le gestionnaire privé. Le sous-secteur de l’hydraulique urbaine est le monopole de la Société des Eaux de Guinée (SEG)41, société anonyme à participation publique, chargée de l’investissement et du maintien du

38 Électricité de Guinée. Disponible sur: http://www.africa-ata.org/gu_electricite.htm. 39 En 1987, la Société nationale d'électricité (SNE) a été transformée en une entreprise publique à

caractère industriel et commercial, dénommée Énergie électrique de Guinée (ENELGUI) et dotée d’une personnalité juridique propre et d’une autonomie de gestion. Devant les résultats mitigés d’ENELGUI, l’État s’est partiellement désengagé du secteur. Ainsi, en 1994, ENELGUI est devenue une société publique de patrimoine. Parallèlement, une société d’exploitation mixte s’est constituée, la Société guinéenne d’électricité (SOGEL), dont le capital était détenu à 33,4 pour cent par l’État guinéen et à 66,6 pour cent par un consortium international (HQI, SAUR et EDF). Son mandat était l’exploitation du service public d’électricité en application d’une convention de concession. Selon les informations disponibles, ce contrat est en rupture.

40 Gouvernement de Guinée, Ministère des Mines (1997), "Le Code minier guinéen", p. 3. Disponible sur: http://www.guinee.gov.gn/5_investir/le_code_minier.pdf [10 novembre 2005].

41 Décret D/2001/096/PRG/SGG. Cette société est issue de la fusion de l’ancienne Société Nationale des Eaux de Guinée (SONEG), entreprise publique dissoute en 2001, et de l’ancienne Société d’Exploitation des

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réseau national et de son exploitation. Le sous-secteur de l’hydraulique villageoise est géré par la Société Nationale des Points d’Eau (SNAPE), qui est chargée de la construction de points d’eau à l’intérieur du pays et de l’assainissement en milieu rural.

58. Les ressources en eaux souterraines et en eaux de surface sont estimées à 177 443 milliards de m3. Les précipitations moyennes annuelles sont d'environ 430 milliards de m3. De 1989 à 1998, la production d’eau est passée de 45 000 m3/ jour à 100 000 m3/ jour à Conakry. En 1989, seulement 7 villes du pays avaient accès à l’eau courante, alors que 25 villes en étaient dotées en 1999, de même qu’en 2003. Le taux d’accès de la population urbaine à l’eau est estimé à 80 pour cent. Toutefois, des pénuries d’eau sont enregistrées.

59. Les tarifs de l’eau sur le territoire nationale sont fixés par arrêté conjoint du Ministre de l’Économie et des Finances et du Ministre de l’Hydraulique. La dernière révision date de 199542, malgré les tentatives récurrentes de la SEG d’obtenir une révision à la hausse.43 Les moyens de production de la SEG proviennent à plus de 75 pour cent des moyens propres de la société, presque entièrement constitués des revenus de la vente de l'eau. On constate depuis 2002 un déséquilibre croissant entre la demande en eau et la capacité de production, ainsi qu’une baisse des rendements.

v) Industries manufacturières

a) Données de base

60. Le secteur manufacturier n’a pas beaucoup évolué depuis le premier examen et sa contribution à la formation du PIB reste extrêmement faible (4,7 pour cent en 2003). Le tissu manufacturier guinéen est composé pour l'essentiel d'une quarantaine d'entreprises issues du programme de privatisation et de quelques entreprises privées créées après 1984. L'industrie agroalimentaire (aliments et boissons) représente plus de 40 pour cent des capacités, suivie des branches des matériaux de construction (ciment), du tabac et de la transformation des métaux. Selon les données officielles (tableau I.2), environ la moitié de l’activité manufacturière est de type traditionnel (semi-industrielle ou artisanale) ou a un caractère informel (par exemple, boulangeries et ateliers de confection de vêtements).

61. Les entreprises principales sont les suivantes: la SOBRAGUI (bières, boissons gazeuses et jus de fruits à base d’ananas), la BONAGUI (boissons gazeuses), les Grands Moulins de Guinée (farine de blé), la Société Libio-Guinénne pour le Développement de l’Agro Industrie (SALGUIDIA) (jus de fruits), l’entreprise Barry et Diallo et Nestlé (bouillons culinaires), la Compagnie des Eaux Minérales de Guinée (eaux minérales), l’Entreprise Nationale de Tabac de Guinée (ENTAG) (cigarettes), SAPT Huilor et Sincery (huiles alimentaires), la société Ciments de Guinée et le Projet Coton Kankan.

62. À part quelques cas, la plupart des entreprises manufacturières sont en position de monopole ou de quasi-monopole sur le marché national et ne subissent la concurrence que de produits

Eaux de Guinée (SEEG). Cette dernière était détenue majoritairement à 51 pour cent par un consortium privé, et à 49 pour cent par l’État. Voir Couven (1999) pour une explication de l’expérience de la Guinée en matière de gestion du secteur de l’eau pendant la période 1989-99.

42 Le branchement est facturé 405 000 francs guinéens. La première tranche (de 0 à 20 m3) est facturée à 680 francs guinéens le mètre cube, la seconde (de 21 à 40 m3) à 850 francs guinéens et au-delà de 40 m3, le client paie 980 francs guinéens.

43 Panapress, "La Société des Eaux de Guinée handicapée par le gel de ses tarifs", 13 novembre 2004. Disponible sur: http://www.panapress.com [4 juin 2005].

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semblables importés, toutefois visés par des mesures protectrices (voir ci-après). Peu d’entreprises exportent une partie de leur production.

b) Politique de développement industriel

63. Les autorités se penchent sur la question du développement industriel depuis plus d’une décennie. En 1990 et 1991, la Guinée s’est dotée d’un Schéma Directeur d’industrialisation qui a été élaboré avec l’assistance du PNUD et de l’ONUDI. De 1994 à 1998, le Projet Assistance à la Gestion Stratégique de Développement Industriel de la Guinée (GSDI) a permis de réaliser des études portant sur 17 filières industrielles et d’organiser le Forum des Investisseurs en mai 1998. Les révisions du Code des Investissements et la création de l’OPIP (chapitre II 2) iii)) comptent parmi les réalisations.

64. En 1998, le Gouvernement, avec l’appui du système des Nations Unies, a élaboré un Programme-Cadre pour le Soutien et le Développement du Secteur Privé, qui a donné lieu en mai 2002 à une Table Ronde sur le financement du secteur privé. Les principales stratégies identifiées sont: la réforme des lois et règlements relatifs au secteur privé, l’appui au renforcement des capacités pour la collecte et l’analyse des données socio-économiques et la formulation de politiques et programmes adaptés aux réalités et aux besoins du pays, la prise en compte des besoins de renforcement des capacités entrepreneuriales et de gestion dans les domaines de l’industrie, des mines, de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, de l’artisanat et des services; la prise en compte des besoins de financement des promoteurs de projets, la recherche et la mise en place de lignes de crédit pour le financement des projets de PME/PMI et de micro projets, le développement de mécanismes devant permettre d’améliorer la capacité des hommes et des institutions chargées de la mobilisation des ressources et l’amélioration de l’environnement infrastructurel.

vi) Mesures concernant le commerce des produits non-agricoles

Mesures concernant les importations de produits non-agricoles

65. Dans l’ensemble, les produits non-agricoles sont assujettis à un droit NPF de 11,7 pour cent en moyenne (tableau III.2), niveau relativement moins élevé que la protection accordée aux produits agricoles (voir ci-dessus). Ces produits sont également soumis au prélèvement communautaire (PC) de la CEDEAO, la redevance pour traitement de liquidation (RTL) et le Centime Additionnel (CA). Les importations de produits non-agricoles sont exemptées de droits d’entrée (DFI, PC) s’ils sont originaires des pays membres de la CEDEAO et s'ils sont agréés selon le "schéma unique de libéralisation des échanges (SLE)" (chapitre II 4) ii) b)).

66. Le souci de protéger les entreprises agro-alimentaires, qui n’ont que le marché domestique comme débouché, semble être à l’origine de la protection tarifaire élevée accordée à ces produits (16,4 pour cent pour la fabrication de produits alimentaires, boissons et tabacs contre 12,1 pour cent pour les industries manufacturières en général), et maintenue dans la réforme tarifaire de 2005 (tableau AIV.1). Cette protection tarifaire pourrait être renforcée dans le contexte de la mise en ouvre de la Politique Agricole Commune de la CEDEAO (voir ci-dessus).

67. Les formulaires de la Demande Descriptive d’Exportation (DDE) et de la Demande Descriptive d’Importation (DDI) sont exigés pour toute opération d’au moins 2 000 dollars EU.

68. Les produits non-agricoles sont également passibles de taxes intérieures telles que la TVA et les accises consolidées et, dans le cas des produits pétroliers, d’une taxation spécifique (chapitre III 2) iv) d)). La taxation (DFI, PC, RTL, CA, TVA, AC) la plus forte vise les boissons alcoolisées (97,81 pour cent) en raison de l’accise consolidée de 45 pour cent qui les frappe. Les jus de fruits sont eux aussi fortement taxés (62,4 pour cent), en raison de la nouvelle Taxe dégressive de

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protection (TDP) de 15 pour cent. Les autorités précisent que cette taxe devrait en principe être éliminée en 2009.

69. La couverture des besoins nationaux en produits pétroliers est entièrement assurée par les importations. Celles-ci représentaient environ un quart des importations totales de la Guinée en 2003 (chapitre I 4)). La Société Guinéenne du Pétrole (SGP), société de droit civil détenue conjointement par l’État guinéen, Elf Oil, Shell, Total, Petrogui et Mobil Oil, détient un monopole sur toutes les opérations d'importation, de stockage au Port autonome de Conakry (PAC) et de livraison en gros des produits pétroliers.44 La direction générale de la SGP est assurée à tour de rôle par périodes de trois ans par Elf, Total ou Shell. Les fonctions de transport et de distribution sont assurées par les compagnies pétrolières Shell, Elf, Total, Lenoil et Petrogui. Les produits pétroliers font l’objet d’une taxation spécifique (chapitre III 2) iv) d)).

70. Au moment du premier examen, le Secrétariat avait fait le constat dans son rapport que la progressivité négative des droits d'entrée, qui rendait relativement chers les intrants importés (sous réserve d'exonérations), figurait parmi les principaux facteurs spécifiques qui freinaient le développement du secteur manufacturier en Guinée.45 Cette progressivité négative a été éliminée à la suite de la réforme tarifaire du début de 2005 (tableau AIV.1), mais il est trop tôt pour en découvrir les résultats.

Mesures concernant les exportations de produits non-agricoles

71. Les produits agricoles et industriels originaires de Guinée sont en principe exonérés du droit fiscal de sortie (chapitre III 3) iii)). Les produits miniers sont soumis à des taxes minières prélevées au cordon douanier et qui sont établies dans les conventions d’établissement. L’or en lingot est sujet à une taxe de 5 pour cent établi sur la base du fixing de Londres. Les diamants et autres gemmes sont soumis à une taxe de 5-10 pour cent de la valeur finale de vente à l’état brut réduite à 2 pour cent dans le cas des pierres taillées.

72. Les exportations de tout produit non-agricole sont en principe exonérées de la TVA. Il semble toutefois que les opérateurs économiques dans le secteur minier rencontrent des difficultés à en obtenir le remboursement (chapitre III 3) iii)).46

73. Selon les informations dont dispose le Secrétariat, l’or est commercialisé sur les marchés mondiaux par la BCRG, et le prix de revient aux producteurs est établi sur la base du fixing de Londres. En ce qui concerne les diamants bruts, qui sont les seules exportations de diamant de la Guinée, la participation du pays au processus de Kimberley requière la délivrance d’un certificat d’origine, par un comptoir d’expertise (chapitre III 3) iv)).

Mesures internes concernant les produits non-agricoles

74. Les produits pétroliers font l’objet d’une fixation des prix sur le territoire nationale. La dernière augmentation date du 13 mai 2005, après celle qui a eu lieu le 13 août 2004; elle est imputable au fait que les prix à la pompe étaient largement inférieurs aux coûts d’importation, la différence étant assumée par le budget de l’État.

44 Le capital de la SGP est réparti de la façon suivante: l’État guinéen (20 pour cent), Elf Oil Guinée

(17 pour cent), Shell Guinée (17 pour cent), Total Guinée (17 pour cent), Petrogui (17 pour cent) et Mobil Oil Guinée (13 pour cent).

45 WT/TPR/S/54 du 8 janvier 1999, chapitre IV, p. 66. 46 États-Unis, Département du commerce (2003).

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75. Les exonérations fiscales offertes aux entreprises minières conventionnées sont les principales mesures de soutien accordées au secteur minier. En outre, les autorités investissent dans le développement du secteur par la construction d’infrastructures de soutien (par exemple, routes, liaisons ferroviaires, installations portuaires). Les taxes minières représentent une source importante des recettes pour l’État: selon les données disponibles, les taxes minières de la CBG, de la CBK et de l’ACG étaient de 64,3 millions de dollars EU en 2003.

76. Les principales mesures de soutien accordées aux entreprises non minières sont celles établies dans le Code des investissements (tableau II.1). Les entreprises manufacturières dont les exportations représentent 22 pour cent du chiffre d’affaires peuvent être admises au régime des entreprises exportatrices. Les entreprises peuvent faire la demande d’agrément au régime des entreprises valorisant les ressources naturelles, conformément au Code des investissements.

77. En ce qui concerne le ciment, il convient de signaler que ce produit fait l’objet de diverses mesures de protection. Il s’agit notamment de la fixation d'un prix minimum sur l’étendue du territoire guinéen (chapitre III 4) ii)), introduit en 2004 et dont le niveau a été négocié entre l’État et la société Ciments de Guinée (SCG), qui est en position de monopole.47 Le ciment fait également l’objet de normes obligatoires (chapitre III 2) vii)), et sont les seuls à être soumis à certification.

4) SERVICES48

i) Aperçu général

78. Le secteur tertiaire (services marchands et non-marchands) a contribué pour 46,3 pour cent au PIB nominal en 2004, en diminution depuis le premier examen, en raison de la faiblesse générale de toutes les branches d’activité, et notamment le commerce (54 pour cent du secteur des services). En termes réels, la croissance du secteur tertiaire sur la période 1999-2004 se chiffre à 2,1 pour cent, nettement inférieure à la croissance moyenne du PIB, qui est de 3,1 pour cent. Ces données prennent en compte l’activité des commerçants du secteur informel, qui d’ailleurs dominent le commerce (tableau II.2). La Guinée possède d'importants potentiels pour le développement des services de transport maritime et du tourisme, encore peu valorisés.

79. En 2004, la Guinée enregistrait toujours un déficit structurel sur les services marchands, de 238,3 millions de dollars EU, due principalement aux services liés aux transports internationaux.

47 La société Ciments de Guinée détient le monopole de la production. Rachetée en 1988 par le groupe

Holcim à l’État, son capital social est aujourd'hui partagé entre Holcim (60 pour cent) et l’État (40 pour cent). La société couvre 80 pour cent du marché, ce qui lui a permis de réaliser un chiffre d'affaires de 70 milliards de francs guinéens (environ 35 millions de dollars EU) en 2001.

48 Les sources principales pour cette section sont les informations fournies par les autorités guinéennes, et les références suivantes: FMI (2004), "Guinea: Statistical Appendix", Country Report 04/374. Disponible sur: http://www.imf.org [22 décembre 2004]; Gouvernement de la Guinée, "Secteur Tertiaire". Disponible sur: http://www.guinee.gov.gn [22 mars 2005]; les fiches réalisées pour la Table Ronde sur le financement du secteur privé sur "Les Transports", "Le Tourisme". Disponible sur: http://http://www.mirinet.net.gn/ TableRonde [12 mars 2005]; et les fiches de synthèse des missions économiques de la France sur "Le secteur des télécommunications en Guinée" (février 2004), "La transport en Guinée" (28 mai 2003). Disponible sur: http://www.missioneco.org/guinee [12 mars 2005].

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ii) Transports

a) Transports maritimes

80. Le pays dispose de deux ports en eaux profondes: Conakry et Kamsar. Le port de Kamsar est minéralier et sert principalement pour l’exportation de la bauxite extraite par la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG), qui en assure la gestion. Le Port autonome de Conakry (PAC) est une société d’État chargée de la gestion du port de la capitale. Toutes les activités paraportuaires (transit, consignation, manutention et transport) ont été privatisées.

81. Vingt lignes maritimes sont ouvertes avec le PAC.49 Celui-ci dispose de 11 postes à quai d'une longueur totale de 1 668 mètres. Le PAC reçoit à la fois les navires de commerce, les minéraliers et les navires de pêche en 2004, il a traité 2 348 millions de tonnes d’importations (contre 1,85 millions de tonnes en 1999) et 2,8 millions de tonnes d’exportations (contre 2,09 millions de tonnes en 1999). Quatre postes sont spécialisés: pour les conteneurs, les exportations de bauxite, les exportations d’alumine et les importations d’hydrocarbures. Le PAC a une capacité annuelle de 50 000 conteneurs pouvant recevoir des navires de 25 000 tonnes, ainsi qu’une importante capacité de stockage des containers, mais cette capacité n’est pas pleinement utilisée. Selon les autorités, le PAC "reste peu compétitif, à cause de l’insécurité, et la faiblesse du tirant d’eau inférieur à celui des autres grands ports de la sous région (9,60m contre 10,50 à 11 mètres)".50

82. Selon les autorités, la Guinée est tenue de mettre en œuvre le Code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires (ISPS) au PAC, qui est entré en vigueur le 1er juillet 2004, mais rencontre des difficultés pour des raisons de financement (évalué à 5 millions d’euros). Ce nouveau régime global pour la sûreté vise à établir un régime international de coopération entre les gouvernements, les organismes gouvernementaux, l’industrie du transport maritime et l’industrie portuaire afin de déterminer les mesures à prendre pour prévenir les incidents concernant la sûreté des navires et des installations portuaires assurant le commerce international et de les appliquer.

83. L’armement naval est du ressort d’une société d’État, la Société navale guinéenne (SNG), en ce qui concerne les transports non-minéraliers, et d’une société d’économie mixte, GUINOMAR (Guinée-Norvège), pour les transports de minerais. La SNG ne dispose pas de navires; elle négocie les droits de trafic conformément aux dispositions du Code de conduite des conférences maritimes de la CNUCED et gère la part de la Guinée en la matière. Actuellement, la SNG perçoit 0,10 dollars EU par tonne de marchandises embarquée/débarquée dans le cadre du nouveau système de financement de l’Organisation Maritime de l’Afrique de l’Ouest et Centrale (qui constitue le cadre de concertation pour les 25 pays de la sous-région sur toutes les questions liées au transport maritime)51, ainsi que les commissions des armateurs. Cinq opérateurs assurent la manutention au Port de Conakry (MAERSK, GETMA (Société d’entreprise de Transports Maritimes et Aériens), SOGUICOM, SDV et SOAEM).

84. Depuis février 1998, le Port de Conakry abrite l’entrepôt malien (EMAGUI) pour son transit maritime en provenance et/ou à destination du Mali. Le transport fluvial inter-États s'effectue avec le

49 Hambourg (Allemagne), Felixstowe (Royaume-Uni), Anvers (Belgique), Le Havre (France), Skikda

(Algérie), Barcelone (Espagne), Marseille (France), Genova (Italie), Alexandrie (Égypte), Jeddah (Arabie Saoudite), Dubai (Émirats Arabes Unis), Abu Dhabi (Émirats Arabes Unis), Koweit, Durban (Afrique du Sud), Port Elizabeth (Afrique du Sud), Le Cap (Afrique du Sud), Monrovia (Libéria), la Nouvelle-Orléans (États-Unis), Philadelphie (États-Unis), New York (États-Unis).

50 Gouvernement de Guinée, "Les Transports", fiche réalisée pour la Table Ronde sur le financement du secteur privé. Disponible sur: http://http://www.mirinet.net.gn/TableRonde [12 mars 2005].

51 http://www.marineafric.com

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Mali sur les fleuves Niger et Milo seulement pendant quatre mois (saison des pluies). Les gouvernements envisagent une activité commune de dragage afin d’améliorer cette situation.

85. Le cabotage côtier est libre en Guinée, sous réserve d'une autorisation préalable. Les prix des services de transport maritime et fluvial sont fixés par les opérateurs réunis en corporations (par exemple, l'Organisation des consignataires et l'Organisation des manutentionnaires). La Guinée est membre de l'Organisation maritime internationale (OMI).

b) Transport aérien

86. La Guinée possède un aéroport international, celui de Conakry, et 14 aérodromes à l’intérieur du pays, dont quatre sont privés. Les capacités de l’aéroport de Conakry sont largement sous-utilisées puisque le trafic en 2002 n'a été que de 264 000 passagers, répartis sur 9 334 vols, et de 3 700 tonnes de fret.

87. L’aéroport est géré par la Société de gestion et d’exploitation de l’aéroport de Conakry (SOGEAC)52 avec l’assistance des Aéroports de Paris. L’entreprise publique, Agence de la navigation aérienne (ANA), assure la sécurité de la navigation aérienne et gère et exploite les aérodromes domestiques. L’avitaillement des aéronefs en carburant est assuré par la Société mixte de carburant d'aviation de Guinée (SOMCAG).53

88. Les activités de transport aérien sont régies par le code de l’aviation civil de juin 1995.54 Toute personne désirant créer une compagnie de transport aérien en Guinée doit: être de nationalité guinéenne, avoir la qualification requise (ou être associée à un partenaire qualifié) et déposer auprès d'une banque agréée en Guinée une garantie couvrant les frais d'assurance et les frais de fonctionnement pour les trois premiers mois. En plus de ces conditions, le requérant doit adresser une demande écrite au Ministère chargé de l'aviation civile accompagnée des statuts et de la structure de la compagnie.

89. La Guinée est membre de l'Association du transport aérien international (IATA), de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et de la FIR ROBERTS.55

90. La présence étrangère et les droits au trafic accordés aux compagnies étrangères desservant la Guinée sont régis par des accords bilatéraux entre ce pays et ses partenaires. La Guinée a signé de tels accords avec 39 pays, dont 16 sont toujours en vigueur. Ces accords portent généralement sur les droit de troisième et quatrième libertés.

c) Transport terrestre

91. Le réseau routier compte 33 585 km, mais le pourcentage de routes bitumées par rapport à sa longueur est un des plus faibles de la sous-région: sur 13 585 km de routes nationales et régionales, seulement 14,72 pour cent sont revêtues. Le parc automobile national a atteint 120 000 unités en 2001 (croissance d’un tiers par rapport à 1998) en raison surtout de l’importation de véhicules d’occasions. Toutefois, avec un taux de motorisation de 1,51 pour cent, soit un véhicule pour 66 guinéens, l’offre reste très inférieure à la demande.

52 Capital détenu à 51 pour cent par l’État guinéen, 29 pour cent par l'Aéroport de Paris (ADP) et

20 pour cent par la Caisse française de développement. 53 Capital détenu à 49 pour cent par l’État guinéen et 51pour cent par la compagnie Total. 54 Loi N° L/95/024/CTRN du 2 juin 1995. 55 Le siège de la FIR ROBERTS est à Conakry, les autres membres étant le Libéria et la Sierra Leone.

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92. Le transport urbain et interurbain de passagers est assuré par des particuliers qui opèrent généralement dans le secteur informel, de même que le transport de marchandises. Toutefois, le mauvais état des routes en général, ainsi que les problèmes de sécurité56, font que les régions intérieures de la Guinée connaissent des difficultés de ravitaillement. En ce qui concerne le transport transfrontalier de marchandises, contrairement à beaucoup de pays de la CEDEAO, la Guinée n'a pas encore mis en place les mécanismes nécessaires pour le fonctionnement du Système de Transit Routier Inter État (TRIE), conformément à la convention signée à cet effet entre les pays membres de la CEDEAO.

93. Le réseau de chemin de fer se compose d’une ligne nationale de 662 km entre Conakry et Kankan, mais qui n’est pas en exploitation, et de trois lignes privées appartenant à des sociétés d’exploitation minière.57 Afin de développer l’exploitation des importants gisements de minerai de fer, les autorités étudient le projet de Transguinéen.58

94. Les services de transports de passagers et de marchandises sont parmi ceux pour lesquels la Guinée a pris des engagements spécifiques au titre de l'AGCS, sans condition spécifique pour la présence commerciale en ce qui concerne les transporteurs de passagers, mais l’autorisation préalable du Ministre des transports requise dans le cas des transporteurs de marchandises.59

iii) Tourisme

95. La Guinée a accueilli 43 966 touristes en 2003, soit une progression de 60 pour cent par rapport à 1999 (tableau IV.4). Toutefois, on constate que la progression se concentre sur les voyages d’affaires et la catégorie d’autres motifs, le tourisme de vacances ou de loisirs étant en baisse de 21,5 pour cent entre 1999 et 2003. Trent six pour cent seulement des touristes se logent à l’hôtel, les autres préférant loger chez des amis ou parents. Cette prédominance du voyage d’affaires se traduit par une faible durée de séjour (2,68 jours en moyenne). Les recettes touristiques (selon la balance des paiements) s’élevaient à 42,5 millions de dollars EU en 2003, mais les autorités estiment que le marché des changes parallèle est utilisé d'avantage que le marché des changes officiels et que, par conséquent, le vrai chiffre est beaucoup plus élevé (environ 220 millions de dollars EU).

96. En 2003, la Guinée comptait 318 établissements hôteliers d’une capacité de 3 747 chambres (4 518 lits). Le taux d’occupation était de 70 pour cent en 2002. Cinq sites touristiques sont actuellement exploités. Ils sont la propriété de l’État mais certains sont exploités par des entreprises privées sous contrat de concession.

56 Une étude réalisée en 1997 par la STEC international indique que près de 4 milliards de francs

guinéens (3,7 millions de dollars EU au taux de change de 1997) étaient prélevés sur des barrages informels dressés sur les routes.

57 La ligne de la Société des bauxites de Kindia (SBK) est longue de 110 km (à écartement standard), celle de Friguia, de 140 km (à écartement métrique et reliant l’usine d’alumine de Friguia à Conakry), et celle de la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG), de 135 km (à écartement standard et reliant Conakry au port de Kamsar).

58 Long de 1 000 km, le Transguinéen assurera la liaison entre Nimba et le nouveau port en eau profonde de Matakang, au sud de Conakry. Le coût anticipé de ce projet est de 2 milliards de dollars EU, selon une fiche réalisée pour la Table Ronde sur le financement du secteur privé en mai 2002 (Gouvernement de Guinée "Megaprojets". Disponible sur : http://www.mirinet.net.gn/TableRonde/megaproj.htm [12 mars 2005]).

59 Document de l’OMC GATS/SC/102 du 30 août 1995.

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Tableau IV.4 Indicateurs de tourisme, 1991 et 1999-03

1991 1999 2000 2001 2002 2003

Arrivées des non résidents 17 000 27 345 32 598 37 677 42 507 43 966 - Affaires .. 14 576 16 185 18 292 20 404 20 229 - Vacances/loisirs .. 5 766 7 057 4 928 5 213 4 524 - Visites de famille .. 670 256 36 480 2 792 - Autres .. 6 333 9 100 14 421 16 410 16 421

.. Non disponible.

Source: Autorités guinéennes.

97. Les autorités constatent que les visiteurs ne réagissent pas à une action de promotion touristique. Les voyages de vacances et de loisirs sont peu développés, et restent en deçà des objectifs de la Politique Nationale du Tourisme adoptée en 199860 qui avait comme objectifs 85 000 touristes par an à moyen terme et 180 000 touristes par an à long terme. Cette politique est soutenue par un plan stratégique pour le développement du tourisme (PSDT) adoptée en 2000 (trop ambitieux selon l’EDIC) et par une Lettre de Politique de développement de l’artisanat adopté en 2001, mise à jour en mars 2004 dans un Plan d’action pour le développement du tourisme et de l’artisanat.

98. Les services d'hôtellerie et de restauration et les services de voyagistes sont parmi ceux pour lesquels la Guinée a pris des engagements spécifiques au titre de l'AGCS.61 La Liste précise que seuls les cadres supérieurs étrangers des hôtels sont admis, mais n’établit aucune autre condition pour la présence commerciale.

99. La Guinée est membre de l'Organisation mondiale du tourisme depuis 1986.

iv) Télécommunications et postes

100. Depuis le premier examen, le parc téléphonique guinéen a fortement augmenté en raison de l’essor de la téléphonie mobile à Conakry. Le parc des lignes fixes est resté stable, environ 22 000. Malgré l’essor de la téléphonie mobile, le niveau de télédensité reste toutefois bas, avec 1,1 téléphones pour 100 habitants, et de fortes disparités, avec 6,9 téléphones pour 100 habitants à Conakry, contre 0,15 téléphones pour 100 habitants dans d'autres régions.

101. Le secteur des télécommunications et des postes, restructuré en 1992, se compose de l'Office des postes de Guinée (OPG), de la Société des télécommunications de Guinée (SOTELGUI) et de deux sociétés de téléphonie cellulaire (SPACETEL et TELECEL, présents uniquement à Conakry) qui ont été agréées pour fournir des services (à valeur ajoutée) sur les bandes AMPS et GSM. SOTELGUI possède également une succursale qui fournit la téléphone mobile à Conakry et ailleurs dans le pays; elle comptait 71 028 abonnés à la téléphonie mobile fin 2003 (76,03 pour cent du total de ses abonnés).62 Les trois réseaux de téléphonie mobiles sont interconnectés.

102. En décembre 1995, la SOTELGUI a ouvert son capital à Telekom Malaysia Berhard (TMB). Son capital a été porté à 75 millions de dollars EU, dont 40 pour cent sont détenus par l’État et 60 pour cent par le nouveau partenaire. Telekom Malaysia a annoncé son retrait de ce partenariat fin 2005 et l’État recherche un nouveau partenaire privé. Selon les termes de l’accord de coentreprise, la

60 Décret N° D/98/54/PRG/SGG du 25 mars 1998. 61 Document de l’OMC GATS/SC/102 du 30 août 1995. 62 Interview avec M. Marzuki Bin ABDULLAH, Directeur Général de la SOTELGUI. Disponible sur:

http://www.winne.com/guinea_cky/ [4 avril 2005].

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SOTELGUI dispose d’un monopole sur les services de base pour 10 ans, qui se termine le 23 décembre 2005. Les autorités précisent que ce monopole pourrait faire l’objet d’un renouvellement. Ce monopole est assorti d’une obligation de service universel, que la SOTELGUI a de la difficulté à satisfaire.

103. Le cadre réglementaire de 1992 fixe le régime des concessions de droits exclusifs concernant les services de base, le régime des concessions de droits non exclusifs concernant les services nouveaux et à valeur ajoutée, le régime de la libre concurrence concernant la vente des terminaux, et le régime d’autorisation du Ministre des télécoms (après avis de l’exploitant public) concernant les installations extérieures au réseau public et destinées à l'usage exclusif du requérant. La Direction nationale des postes et télécommunications (DNPT) assure la fonction de régulateur.

104. Les prix des services de télécommunication sont fixés par le Ministère chargé des communications, sur proposition des compagnies (opérateurs). Par conséquent, pour un service donné, les prix peuvent varier d'une compagnie à l'autre. Cependant, toute proposition de modification de tarif (prix) par une compagnie doit faire l'objet de justification. Par ailleurs, un système de péréquation permet de maintenir les coûts au consommateur des télécommunications locales identiques sur toute l'étendue du territoire.

105. L’Office des postes de Guinée (OPG) est, quant à lui, un établissement public, à caractère industriel et commercial, doté de la personnalité juridique. Il n’est pas inscrit au programme de privatisation.

106. La Guinée n’a pas pris d'engagements spécifiques pour ce secteur au titre de l'AGCS et n'a pas participé aux négociations de l’OMC sur les services de télécommunication de base, qui se sont conclues en 1997.

v) Services financiers

107. Le secteur des services financiers en Guinée se compose de sept banques commerciales qui soutiennent surtout les opérations d’import-export (Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie de la Guinée (BICIGUI), Banque Islamique de Guinée (BIG), Banque Populaire Maroco-Guinéenne (BPMG), ECOBANK GUINEE S.A, International Commercial Bank of Guinea (I.C.B.), Société Générale de Banques en Guinée (S.G.B.G.), et Union Internationale de Banques en Guinée (U.I.B.G)), de trois projets de systèmes financiers décentralisés qui financent les agriculteurs (Crédit Rural, Crédit Mutuel et PRIDE), et de quatre compagnies d’assurances, surtout actives dans les secteurs de l’automobile et de l’incendie (SONAG, Mutuelle des Travailleurs de Guinée (MUTRAGUI), Société Guinéenne d'Assurance Mutuelle (SOGAM) et Union Guinéenne d'Assurance et de Réassurance (UGAR). Le chiffre d’affaires réalisé par le secteur des assurances pour l’année se terminant le 30 septembre 2004 était de 16 056 milliards de francs guinéens (6,4 millions de dollars EU au taux de change de fin 2004). L’UGAR, qui domine le marché avec 85 pour cent du chiffre d’affaires, et la SONAG, sont en restructuration.

108. La Taxe sur les activités financières (TAF) s’applique aux activités bancaires et financières, qui sont exonérées de la TVA et, d’une manière générale, au commerce des valeurs de l’argent. Son taux est de 5 pour cent pour les opérations de crédit d’une durée supérieure à un an et de 13 pour cent pour les autres opérations. La Taxe sur les contrats d’assurance concerne les conventions d’assurance et de rentes viagères conclues avec une société ou une compagnie d’assurance, ainsi que les contrats d’assurance proprement dit (note de couverture et police), opérations qui sont exonérées de la TVA. Les taux applicables varient de 8 à 12 pour cent.

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109. La Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) exerce la fonction de régulateur. Les banques et les compagnies d'assurance sont soumises aux dispositifs prudentiels établis par la BCRG, qui accorde les agréments.63 Selon la BCRG, un programme de mise en conformité de la réglementation bancaire guinéenne avec les 25 principes de base du Comité de Bâle pour une surveillance efficace est entrepris depuis 2000. Cette mise en conformité se traduit par des décisions de la BCRG définissant des normes plus contraignantes (capital minimum, liquidités, solvabilité, risques). La BCRG a également mis en chantier le projet législatif d’un cadre régissant le micro-crédit. La loi sur les assurances est inchangée64, mais la BCRG prévoit de réviser certains éléments du cadre réglementaire afin de soutenir la restructuration du secteur.

110. La Guinée n’a pas pris d'engagements spécifiques pour ce secteur au titre de l'AGCS et n’a pas non plus participé aux négociations de l’OMC sur les services financiers, qui se sont conclues en 1998.

63 Loi N° L/94/017/CTRN du 1er juin 1994. 64 Loi N° L/95/022/CTRN du 12 juin 1995.

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APPENDICE- TABLEAUX

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Tableau AIII.1 Droits de douane NPFa par chapitre du SH, 2005 (Pourcentage)

Chapitre du SH Description Nombre

de lignes Moyenne

simple Fourchette Écart type

Importations 2002

(millions de dollars EU)

Total 5 730 12,0 0-20 7,0 666,5b 01 Animaux vivants 27 13,7 0-20 9,2 0,0 02 Viandes 59 20,0 20 0,0 0,8 03 Poissons et crustacés 97 13,8 0-20 5,1 0,1

04 Produits laitiers et œufs 39 17,7 5-20 5,5 5,7 05 Autres produits animaux 18 5,0 5 0,0 0,0 06 Plantes et fleurs 12 11,3 5-20 7,7 0,0

07 Légumes 66 19,0 0-20 3,9 3,7 08 Fruits 60 19,0 0-20 3,9 0,4 09 Café, thé et épices 63 20,0 20 0,0 0,6

10 Céréales 18 6,7 0-20 4,2 55,4 11 Produits de la minoterie 32 12,8 0-20 5,7 3,2 12 Oléagineux 51 5,4 0-20 2,6 0,1

13 Gommes, résines et sucs 12 4,6 0-5 1,4 0,1 14 Matières à tresser 9 5,0 5 0,0 0,0 15 Graisses et huiles animales ou végétales 56 13,2 5-20 5,8 15,5

16 Préparations de viandes, poissons et crustacés 28 20,0 20 0,0 1,4 17 Sucres et sucreries 18 12,2 5-20 7,3 21,3 18 Cacao et ses préparations 20 13,3 5-20 6,5 0,4

19 Préparations à base de céréales 20 18,3 5-20 4,4 4,5 20 Préparations de fruits et légumes 57 19,8 10-20 1,3 4,9 21 Préparations alimentaires diverses 22 17,5 5-20 5,5 10,7

22 Boissons 28 20,0 20 0,0 3,4 23 Alimentation animale 26 10,0 5-20 2,4 0,2 24 Tabacs 9 12,2 5-20 7,5 22,3

25 Sel, soufre, ciments 75 6,9 5-20 4,9 31,7 26 Minerais, scories et cendres 42 5,0 5 0,0 0,6 27 Combustibles minéraux 60 8,1 5-20 5,6 144,3

28 Produits chimiques inorganiques 183 5,0 0-10 0,7 24,0 29 Produits chimiques organiques 340 5,1 0-10 0,9 3,3 30 Produits pharmaceutiques 32 0,0 0 0,0 34,1

31 Engrais 26 5,0 5 0,0 2,9 32 Extraits tannant ou tinctoriaux 56 10,2 5-20 6,3 1,5 33 Huiles essentielles 39 15,4 10-20 5,1 4,3

34 Savons 27 14,6 0-20 6,0 2,0 35 Matières albuminoïdes 15 9,3 5-10 1,8 0,6 36 Poudres et explosifs 9 13,3 5-20 7,9 2,0

37 Produits photographiques 37 17,4 0-20 6,1 0,1 38 Produits chimiques divers 77 7,7 0-10 3,8 4,5 39 Plastiques et ouvrages en plastiques 135 10,5 5-20 6,4 13,0

40 Caoutchouc et ouvrages en caoutchouc 91 11,2 0-20 6,3 8,6 41 Peaux et cuirs 38 8,7 5-10 2,2 0,0

Tableau AIII.1 (à suivre)

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Chapitre du SH Description Nombre

de lignes Moyenne

simple Fourchette Écart type

Importations 2002

(millions de dollars EU)

42 Ouvrages en cuir 24 18,3 10-20 3,8 2,2 43 Pelleteries et fourrures 14 9,3 5-20 5,1 0,0 44 Bois et produits du bois 73 10,8 0-20 5,0 1,6 45 Liège et ouvrages en liège 7 10,7 5-20 6,7 0,0

46 Ouvrages de sparterie ou de vannerie 6 20,0 20 0,0 0,1 47 Pâte de bois 20 4,8 0-5 1,1 0,0 48 Papiers et cartons 112 10,6 0-20 6,4 6,7

49 Produits de l'édition 21 6,7 0-20 9,1 1,0 50 Soie 10 11,0 5-20 6,6 0,0 51 Laine et crin 38 10,5 5-20 6,5 0,0

52 Coton 143 14,6 5-20 5,4 6,6 53 Autres fibres textiles végétales 30 9,8 5-20 6,1 0,0 54 Filaments synthétiques ou artificiels 67 14,9 0-20 5,3 0,6

55 Fibres synthétiques ou artificielles discontinues 118 16,0 10-20 4,9 1,2 56 Ouate, feutres, ficelles et cordes 34 15,1 0-20 6,3 0,4 57 Tapis 23 19,1 0-20 4,2 0,2

58 Tissus spéciaux 41 20,0 20 0,0 0,1 59 Tissus imprégnés 24 15,8 10-20 5,0 0,6 60 Etoffes de bonneterie 44 20,0 20 0,0 0,0

61 Vêtements et accessoires en bonneterie 116 20,0 20 0,0 2,9 62 Vêtements et accessoires autres qu'en bonneterie 119 20,0 20 0,0 6,7 63 Autres articles textiles, friperie 60 19,0 0-20 4,4 9,7

64 Chaussures 31 18,1 10-20 4,0 8,8 65 Coiffures 11 15,9 5-20 5,8 0,2 66 Parapluies, cannes 7 15,7 10-20 5,3 0,2

67 Plumes et duvets 8 20,0 20 0,0 0,0 68 Ouvrages en pierre, ciment, plâtre 50 17,1 5-20 4,7 0,4 69 Produits céramiques 30 18,0 5-20 5,2 5,4

70 Verre et ouvrages en verre 75 16,2 5-20 5,2 1,5 71 Perles, pierres gemmes, métaux précieux, bijoux,

monnaie 53 10,7 0-20 6,1 0,1

72 Fonte, fer et acier 175 6,2 5-20 3,8 19,7 73 Ouvrages en fonte, fer et acier 151 15,9 5-20 6,2 8,7 74 Cuivre et ouvrages en cuivre 60 12,0 5-20 6,8 0,1

75 Nickel et ouvrages en nickel 18 12,2 5-20 6,7 0,0 76 Aluminium et ouvrages en aluminium 41 14,0 5-20 6,1 3,7 78 Plomb et ouvrages en plomb 10 8,5 0-20 6,7 0,0

79 Zinc et ouvrages en zinc 11 10,9 5-20 7,4 0,0 80 Etain et ouvrages en étain 8 11,9 5-20 7,0 0,1 81 Autres métaux communs 51 10,3 0-20 7,1 0,0

82 Outils et outillages 67 15,1 5-20 5,8 1,8 83 Ouvrages divers en métaux communs 37 18,4 10-20 3,7 3,7 84 Machines et engins mécaniques 522 6,2 0-20 3,9 51,6

85 Machines et matériel électriques 294 12,6 5-20 6,3 22,9 86 Véhicules et matériel pour voies ferrées 24 5,0 5 0,0 2,8

Tableau AIII.1 (à suivre)

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Chapitre du SH Description Nombre

de lignes Moyenne

simple Fourchette Écart type

Importations 2002

(millions de dollars EU)

87 Voitures automobiles 236 12,8 0-20 6,9 50,2 88 Navigation aérienne ou spatiale 16 6,9 5-20 5,1 0,0 89 Navigation maritime ou fluviale 28 8,4 5-20 6,2 0,0 90 Instruments d'optique 166 9,6 0-20 6,2 3,4

91 Horlogerie 53 19,6 10-20 1,9 0,2 92 Instruments de musique 23 10,0 10 0,0 0,0 93 Armes et munitions 61 15,1 10-20 5,0 1,0

94 Meubles 38 19,1 5-20 3,3 2,8 95 Jouets et articles de sport 44 18,6 5-20 4,4 0,3 96 Ouvrages divers 51 19,7 5-20 2,1 1,1

97 Objets d'art et d'antiquité 7 20,0 20 0,0 0,0

a Droit d'entrée uniquement (DFI). b La somme des importations par chapitres de la SH est inférieure de 2,7 millions de dollars EU par rapport au total. Certains

produits ne sont pas distribués dans la HS.

Source: Estimations du Secrétariat de l'OMC, sur la base de données communiquées par les autorités guinéennes; et base de données Comtrade de la Division de statistique de l'ONU pour les importations de 2002.

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Tableau AIV.1 Droit NPFa par branche d'activité de la CITI, 2005

Code CITI Désignation Lignes

tarifaires Moyenne

simple Fourchette Écart type

Importations 2002

(millions de dollars EU

Total 5 730 12,0 0-20 7,0 666,5a 1 Agriculture, chasse, sylviculture et pêche 349 12,7 0-20 7,4 16,7 111 Production agricole et élevage 268 13,6 0-20 7,7 16,4 12 Sylviculture et exploitation forestière 26 4,8 0-5 1,0 0,2 121 Sylviculture 18 4,7 0-5 1,2 0,1 122 Exploitation forestière 8 5,0 5 0,0 0,1 13 Pêche 55 12,3 0-20 5,6 0,1 1301 Pêche en mer 45 12,1 0-20 5,5 0,1 1302 Activités relevant de la pêche, n.d.a. 10 13,0 5-20 6,3 0,0 2 Industries extractives 111 5,4 5-20 2,1 1,2 21 Extraction du charbon 4 5,0 5 0,0 0,0 22 Production de pétrole brut et de gaz naturel 3 5,0 5 0,0 0,0 23 Extraction de minerai métallique 28 5,0 5 0,0 0,0 2301 Extraction de minerai de fer 5 5,0 5 0,0 0,0 2302 Extraction de minerai autre que le minerai de fer 23 5,0 5 0,0 0,0 29 Extraction d'autres minéraux 76 5,5 5-20 2,5 1,2

2901 Extraction de pierres à bâtir, d'argile et de sable 35 5,0 5 0,0 0,2 2902 Extraction de minéraux pour l'industrie chimique et la

fabrication d'engrais 11 5,0 5 0,0 0,1

2903 Extraction de sel 4 5,0 5 0,0 0,3 2909 Extraction des matières minérales, n.d.a. 26 6,5 5-20 4,2 0,7 3 Industries manufacturières 5 269 12,1 0-20 6,9 645,9 31 Fabrication de produits alimentaires, boissons et

tabacs 526 16,4 0-20 5,6 136,4

311 Industries alimentaires 425 16,7 0-20 5,2 102,7 3111 Abattages de bétail, fabrication de préparations et

conserves de viande 84 18,2 5-20 4,8 1,4

3112 Industrie laitière 32 16,3 5-20 6,6 5,3 3113 Fabrication de conserves de fruits et de légumes 105 19,1 0-20 3,6 13,3 3114 Conserves et préparations de poissons, crustacés, etc. 65 15,4 5-20 5,3 0,8 3115 Fabrication de corps gras d'origine végétale ou

animale 64 13,0 5-20 5,1 14,1

3116 Minoterie 38 14,7 10-20 5,1 45,3 3117 Boulangerie et pâtisserie 10 20,0 20 0,0 1,4 3118 Industrie du sucre 9 16,7 10-20 5,0 19,3 3119 Fabrication de cacao, de chocolat et de confiseries 18 16,7 10-20 4,9 1,8 312 Autres produits alimentaires et produits pour

l'alimentation des animaux 66 13,4 0-20 7,0 7,6

3121 Produits alimentaires, n.d.a. 59 13,9 0-20 7,0 7,5 3122 Fabrication de produits pour l'alimentation des

animaux 7 9,3 5-20 5,3 0,1

313 Fabrication de boissons 29 18,6 5-20 4,2 4,2 3131 Distillation, rectification et mélange de spiritueux 10 20,0 20 0,0 0,5 3132 Industries du vin et des boissons alcoolisées non

maltées 10 19,0 10-20 3,2 0,5

3133 Bières et malt 4 12,5 5-20 8,7 1,7

Tableau AIV.1 (à suivre)

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Code CITI Désignation Lignes

tarifaires Moyenne

simple Fourchette Écart type

Importations 2002

(millions de dollars EU

3134 Industries des boissons sans alcool et des eaux gazeuses

5 20,0 20 0,0 1,5

314 Industrie du tabac 6 15,8 5-20 6,6 21,8 32 Textiles, vêtements et articles en cuir 933 16,9 0-20 5,1 33,6 321 Industrie textile 725 16,7 0-20 5,3 23,3 3211 Filature, tissage et finissage des textiles 423 15,0 0-20 5,7 15,8 3212 Confection d'ouvrages en tissus, à l'exclusion des

articles d'habillement 64 18,8 0-20 4,6 3,3

3213 Bonneterie 160 20,0 20 0,0 3,0 3214 Fabrication de tapis et carpettes 23 19,1 0-20 4,2 0,2 3215 Corderie, câblerie, ficellerie 12 11,3 0-20 6,1 0,2 3219 Fabrication d'articles textiles, n.d.a. 43 17,7 10-20 4,3 0,8 322 Fabrication d'articles d'habillement 134 19,6 5-20 2,1 7,2 323 Articles en cuir 55 13,1 10-20 4,7 2,1 3231 Tannerie-mégisserie 28 10,0 10 0,0 0,0 3232 Préparation et teinture des fourrures 8 12,5 10-20 4,6 0,0 3233 Fabrication d'articles en cuir, à l'exclusion des

chaussures 19 17,9 10-20 4,2 2,1

324 Fabrication de chaussures 19 16,8 10-20 4,8 1,0 33 Industrie du bois et fabrication d'ouvrages en bois, y

compris les meubles 91 14,0 5-20 5,7 2,5

331 Industrie du bois et fabrication d'ouvrages en bois, à l'exclusion des meubles

69 12,5 5-20 5,4 1,0

3311 Scieries et travail mécanique du bois 45 11,1 5-20 4,5 0,9 3312 Fabrication d'emballages en bois et en vannerie et de

petits articles en vannerie 8 17,5 10-20 4,6 0,1

3319 Fabrication d'ouvrages en bois et en liège 16 14,1 5-20 6,4 0,0 332 Fabrication de meubles et d'accessoires, à l'exclusion

de ceux en métal 22 18,4 5-20 4,2 1,6

34 Fabrication de papier et d'articles en papier; imprimerie et édition

152 9,4 0-20 6,8 7,7

341 Articles en papier 120 9,3 0-20 5,8 4,5 3411 Fabrication de pâte à papier, de papier et de carton 78 6,3 0-20 3,7 1,8 3412 Fabrication d'emballages et de boîtes en papier et en

carton 8 17,5 10-20 4,6 2,4

3419 Fabrication d'articles en pâte à papier, en papier et en carton, n.d.a.

34 14,1 10-20 5,0 0,3

342 Imprimerie, édition et industries annexes 32 9,7 0-20 9,7 3,2 35 Produits chimiques, pétrole, charbon, caoutchouc et

matières plastiques 1 145 8,1 0-20 5,7 253,9

351 Industrie chimique 699 5,8 0-20 2,7 45,1 3511 Industrie chimique de base, à l'exception des engrais 524 5,3 0-10 1,4 32,2 3512 Fabrication d'engrais et de pesticides 35 3,7 0-5 2,2 5,5 3513 Fabrication de résines synthétiques, matières

plastiques et fibres artificielles 140 8,3 5-20 4,6 7,4

352 Fabrication d'autres produits chimiques, y compris les produits pharmaceutiques

292 10,7 0-20 7,2 44,2

3521 Fabrication de peintures, vernis et laques 25 15,0 5-20 6,0 1,0 3522 Fabrication de produits pharmaceutiques et de

médicaments 102 4,0 0-10 2,7 35,1

3523 Fabrication de savons et de produits de nettoyage, de parfums, etc.

37 17,8 5-20 4,6 2,5

Tableau AIV.1 (à suivre)

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WT/TPR/S/153 Examen des politiques commerciales Page 88

Code CITI Désignation Lignes

tarifaires Moyenne

simple Fourchette Écart type

Importations 2002

(millions de dollars EU

3529 Fabrication de produits chimiques, n.d.a. 128 13,2 0-20 6,2 5,7 353 Raffineries de pétrole 34 10,6 5-20 6,5 144,4 354 Fabrication de divers dérivés du pétrole et du charbon 13 7,7 5-20 5,6 0,2 355 Industrie du caoutchouc 81 13,6 0-20 6,2 15,4 3551 Industrie des pneumatiques et chambres à air 24 15,0 10-20 5,1 6,1 3559 Fabrication d'ouvrages en caoutchouc, n.d.a. 57 13,0 0-20 6,5 9,3 356 Fabrication d'articles en matières plastiques, n.d.a. 26 19,4 5-20 2,9 4,5 36 Produits minéraux non métalliques, à l'exclusion des

dérivés du pétrole et du charbon 172 16,4 5-20 5,3 37,8

361 Grès et porcelaine 16 15,0 5-20 6,8 1,0 362 Industrie du verre 75 16,1 5-20 5,2 1,4 369 Autres produits minéraux non métalliques 81 17,0 5-20 4,9 35,3 3691 Fabrication de matériaux de construction en terre

cuite 17 19,4 10-20 2,4 4,5

3692 Fabrication de ciment, de chaux et de plâtre 8 18,8 10-20 3,5 30,5 3699 Fabrication de produits minéraux non métalliques,

n.d.a. 56 16,0 5-20 5,3 0,4

37 Industrie métallurgique de base 409 8,3 0-20 5,4 24,4 371 Sidérurgie et première transformation de la fonte, du

fer et de l'acier 223 7,4 5-20 5,0 21,9

372 Production et première transformation des métaux non ferreux

186 9,4 0-20 5,7 2,5

38 Fabrication d'ouvrages en métaux, de machines et de matériel

1 622 11,0 0-20 6,8 146,0

381 Fabrication d'ouvrages en métaux 232 16,7 5-20 5,8 14,4 3811 Fabrication de coutellerie, d'outils à main et de

quincaillerie 72 16,6 5-20 5,5 3,8

3812 Fabrication de meubles et d'accessoires faits principalement en métal

11 18,6 5-20 4,5 0,6

3813 Fabrication d'éléments de construction en métal 26 9,0 5-20 6,3 2,8 3819 Fabrication d'ouvrages en métaux, n.d.a. 123 18,2 5-20 4,5 7,2 382 Machines non électriques, y compris les ordinateurs 552 7,1 0-20 4,9 51,7 3821 Construction de moteurs et de turbines 12 5,8 5-10 1,9 0,7 3822 Fabrication de machines et de matériel agricoles 15 4,7 0-10 2,3 1,0 3823 Construction de machines pour le travail du métal et

du bois 108 5,7 5-20 2,4 2,8

3824 Fabrication de machines et matériel spéciaux pour l'industrie

143 5,0 0-10 0,9 21,6

3825 Fabrication de machines de bureau, de machines à calculer et de machines comptables

37 6,6 5-20 4,7 2,7

3829 Machines et matériel, à l'exclusion des machines électriques, n.d.a.

237 9,3 0-20 6,4 22,9

383 Machines électriques 295 12,6 5-20 6,4 22,7 3831 Fabrication de machines et d'appareils électriques

industriels 65 7,2 5-20 4,2 6,9

3832 Fabrication de matériel et d'appareils de radio, de télévision et de télécommunication

139 12,3 5-20 6,2 7,5

3833 Fabrication d'appareils électroménagers 25 18,8 10-20 3,3 0,5 3839 Fabrication d'appareils et de fournitures électriques,

n.d.a. 66 15,9 5-20 5,2 7,8

384 Matériel de transport 319 11,3 0-20 6,9 53,5

Tableau AIV.1 (à suivre)

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République de Guinée WT/TPR/S/153 Page 89

Code CITI Désignation Lignes

tarifaires Moyenne

simple Fourchette Écart type

Importations 2002

(millions de dollars EU

3841 Construction navale et réparation des navires 30 8,5 5-20 6,0 0,3 3842 Construction de matériel ferroviaire 24 5,0 5 0,0 2,8 3843 Construction de véhicules automobiles 205 12,8 0-20 7,0 47,4 3844 Fabrication de motocycles et cycles 32 12,8 0-20 5,2 2,9 3845 Construction aéronautique 21 6,7 5-20 4,6 0,0 3849 Fabrication de matériel de transport, n.d.a. 7 7,9 0-20 8,6 0,1 385 Matériel professionnel et scientifique 224 12,0 0-20 7,1 3,8 3851 Matériel professionnel, scientifique et appareils de

mesure, n.d.a. 101 6,2 0-20 3,8 3,2

3852 Fabrication de matériel photographique et d'instruments d'optique

70 14,5 5-20 6,3 0,4

3853 Fabrication de montres et horloges 53 19,6 10-20 1,9 0,2 39 Autres industries manufacturières 219 16,6 0-20 5,6 3,7 3901 Bijouterie et orfèvrerie en métaux précieux; joaillerie

fine 17 16,2 0-20 6,5 0,0

3902 Fabrication d'instruments de musique 23 10,0 10 0,0 0,0 3903 Fabrication d'articles de sport et d'athlétisme 26 17,7 5-20 5,5 1,1 3909 Industries manufacturières, n.d.a. 153 17,5 0-20 5,3 2,5

a Droit d'entrée uniquement (DFI). b La somme des importations par branche d'activité est inférieure de 2,7 millions de dollars par rapport au total. Certains produits

ne sont pas distribués par branche d'activité.

Source: Estimations du Secrétariat de l'OMC, sur la base de données communiquées par les autorités guinéennes; et base de données Comtrade de la Division de statistique de l'ONU pour les importations de 2002.

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