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8/17/2019 Feuille Verte n°216 - Mai 2016
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LE TEMPS DU DOUTE !
Depuis quelques mois, pas une rencontre avec des ad-
hérents, des sympathisants, d'autres écolos sans que les
mêmes questions se posent. Quelle(s) stratégie(s) adopter ?
Comment faire pour que l'écologie, qui est devenue un sujet
de Café du Commerce, redevienne une priorité dans l'actionpolitique ? Faut-il transformer EÉLV ou (re)fonder quelque
chose de neuf ?
Derrière les certitudes de certains - La solution, c'est la
primaire ! Il faut refonder la gauche ! Ouvrons-nous sur la
société civile ! Recentrons-nous sur nos fondamentaux ! -
pointent cependant des questions : comment faire, avec
quels partenaires travailler, quel calendrier, quelles
échéances ?...
Le doute, parfois caché derrière des certitudes ban-
cales, est présent partout, dans les partis politiques, dans lasociété en général, dans les choix professionnels de cha-
cun... Et dans ce temps de perplexité, la tentation du repli
sur soi, de la réponse individuelle est bien présente. Pour-
tant, de ces temps de crise peuvent naître le meilleur
comme le pire.
Alternatiba, Nuit debout sont peut-être les prémices
d'une société nouvelle. Transformons donc ce temps du
doute en temps de reconstruction.
Terminons par un souhait : que le congrès qui arrive ne
soit pas le temps des certitudes bâties sur le passé, mais letemps du dialogue, de l'écoute, de l'ouverture d'esprit, pour
élaborer ensemble un vrai projet d'avenir. Un vœu pieux,
diront les pessimistes. À chacun de nous, pourtant, de faire
qu'il se réalise.
Alors, bon congrès ! N'oubliez pas : ça commence
le 28 mai, à Besançon !
MAI 2016 / n°216 / 2,80 €
Corinne Tissier
et Bernard Lachambre
Cosecrétaires EÉLV Franche-Comté
33, Avenue Carnot
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LE ZOO DE MENGELE
Sommaire
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P 1 : Édito
P 2-3 : Le zoo de Mengele
P 4-5 : Lettre ouverte à Marie-Guite Dufay
P 6-7 : Qu’est-ce qu’être français ?
P 7 : Où trouver EELV au plus près de chez soi ?
P 8-9 : Pas de lait de robot pour le Comté
P 10-11 : Maladie de Lyme
P 11 : Brèves
P 12-13 : Comment résoudre le problème de l’énergie avec
du béton
P 13 : Reçus fiscaux
P 14-15 : Différentes façons de stocker l’énergie
P 16-17 : Le compteur Linky
P 18-19 : Science et écologie
P 20-21-22 : Petite chronique wallisienne (7)
P 22 : Comment recevoir La Feuille Verte ?
P 23-24 : Débattre
P 24-25-26-27: Congrès EELV
P 28 : Loi El Khomri
P 29-30 : Un mois, émois et moi
P 31 : Bulletin d’adhésion
P 32 : Opération désherbage
En voilà un drôle de titre, surtout pour un roman
où il n'est pratiquement pas question dudit zoo, que le
médecin (!?) d'Auschwitz comptait, paraît-il, se faire ins-
taller en Amazonie ! Écrit par un ex-prof de philo norvé-
gien et devenu le best-seller absolu dans son pays, Le Zoo
de Mengele, paru en 1989, n'a été qu'assez récemmenttraduit : vous le lirez donc avec plaisir et profit, même si
vous ne pratiquez pas couramment la langue d'Edvard
Grieg et d'Henrik Ibsen…
C'est une histoire parfaitement jouissive
et euphorisante que déroule, sur quelque
400 pages, ce roman difficilement « classable » :
un peu thriller, un peu conte naïf, pamphlet au-
tant que récit initiatique, roman d'aventure mâ-
tiné d'un onirisme léger, il se déroule souvent
dans des ambiances qui, ne serait-ce que par le
choix des lieux et des personnages, évoquent
Sepulveda ou Garcia Marquez.
Pourquoi « jouissive et euphorisante » ? Tout
simplement parce que ses quatre héros principaux, de
très jeunes gars et filles totalement sympathiques et dé-
sinhibés, osent réaliser sans la moindre hésitation, le
moindre scrupule, ce que tout écolo normalement consti-
tué rêve d'accomplir ou de voir accomplir au moins une
fois dans sa vie tout en sachant qu'il ne le fera évidem-
ment jamais : avec une intelligence, une subtilité, une
hardiesse incroyables, Mino et ses trois amis éliminent
purement et simplement, par centaines et dans le monde
entier, les responsables du massacre de l'Amazonie et,
plus largement, de la biodiversité – financiers, dirigeants
de la Banque mondiale, défricheurs de forêts tropicales,
gros propriétaires terriens, pétroliers, patrons de multina-
tionales – et tous ceux qui les soutiennent – militaires,
miliciens, journalistes vendus et/ou complices…
Terroristes ? Oui, bien sûr ; mais - oserait-on
dire ? - pour la bonne cause. L'action politique,
ils n'y croient pas, tant les chicaneries au sein
des groupes gauchistes (des écolos, on ne parle
pratiquement pas), pourtant les plus proches
de leurs préoccupations, leur paraissent futiles
et vaines. Ce qu'ils pratiquent, eux - et avec
quelle maestria ! -, c'est l'action individuelle,
l'assassinat sélectif (enfin, plus ou moins...),
l'élimination radicale des parasites et des nui-
sibles (lesquels ne sont pas du tout ceux que
traquent nos chasseurs à nous), le tout avec
légèreté, enthousiasme, élégance même, pour
ne pas dire avec... innocence.
Évidemment, aucun d'entre vous, lecteurs, même
avec l'illusion de sauver ainsi le monde, ne se lancera
jamais dans une telle croisade anti-pollueurs, anti-
exploiteurs ; aucun d'entre vous ne descendra (avec une
sarbacane comme ces ecowarriors ou, plus simplement,
avec une AK 47 – il paraît que ça se trouve très facile-
ment) le moindre capitaliste, le moindre galonné, le
moindre dictateur. Pourtant, « Hypocrite lecteur, - mon
semblable, - mon frère ! » (1), qui parmi vous (parmi
Ecowarriors
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nous) osera prétendre n'avoir jamais rêvé (avec un hoquet
de mauvaise conscience, ça va de soi) qu'un carnage, une
épidémie, un tsunami débarrassait pour de bon la terre de
cette répugnante engeance qui s'acharne à la rendre invi-
vable pourvu que l'exploitation interminable des ressources
contribue à l'assouvissement de son insatiable cupidité ? Et
pas besoin pour cela d'être (contrairement à Mino et ses
amis) un zélateur de Gaïa, un combattant de la « deep eco-logy ».
Alors, bien sûr, cette histoire « hénaurme », à
l'humour pince-sans-rire, ne saurait être prise au premier
degré – surtout en cette période où le terrorisme (le vrai)
risque de donner un relief particulièrement détestable à
certains passages. Mais elle peut et doit contribuer à la ré-
flexion – sur la surpopulation (2), sur la disparition des
peuples et des cultures, sur l'inefficacité (?) de la lutte poli-
tique, etc. Et puis - c'est peut-être un peu mesquin, mais
bon... - ce vibrionnant commando, recherché par les pluszélées barbouzes mais chaque jour plus adulé par les foules,
nous venge, en affolant et en faisant imploser le système
libéral dominant, de nos frustrations et de nos échecs mili-
tants. À défaut de mieux, c'est toujours ça... (3)
Gérard Roy
(1) Charles Baudelaire, Au lecteur, poème liminaire
des Fleurs du Mal.
(2) Mino répète qu'il y a sur terre « deux milliards
d'hommes en trop ».
(3) Gert Nygårdshaug : Le zoo de Mengele, 1989,
édition française 2014 (J'ai lu). Suivi des tomes 2 et 3, Le
Crépuscule de Niobé et Le Bassin d'Aphrodite (que je n'ai
pas lus).
« Mino pouvait être fier de lui. Il avait appris tant
de choses qu'il avait l'impression de comprendre le monde,
de le maîtriser. Et il avait enfin un but : tuer. Tuer d'une
manière cynique et calculée. Il avait compris qu'il n'y aurait
plus jamais de grandes guerres mondiales comme par le
passé. Mais une autre guerre était en marche : le terro-
risme systématique contre ceux qui avaient le pouvoir de
détruire, d'empester et d'oppresser, contre ceux qui
n'avaient pas compris l'importance des déplacements des
fourmis, la communication sensible des feuilles, la percep-
tion exceptionnelle des animaux et la nécessité des con-
cepts environnementaux. Il avait appris qu'il y avait des
écosystèmes, des chaînes d'événements assemblées et
forgées au cours d'un lent processus ayant duré des mil-
lions d'années. Et que ces chaînes avaient été brutalement
rompues par une course aveugle aux profits à court terme.
Il n'y avait pas de grâce à accorder. Il ne pouvait pas y
avoir de grâce. »
« Deux milliards d'hommes en trop.
Aussi n'importe quelle guerre touchant à l'humani-
té, mais laissant la nature intacte, constituerait-elle une
bénédiction. Aucun cri de détresse poussé par l'Homme ne
pourrait dépasser les injustices que les océans, la jungle et
les montagnes avaient dû endurer. La Terre n'était pas là
pour servir les êtres humains ; c'était à euxde servir la Terre. »
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Hausse des indemnités des conseillers régionaux
LETTRE OUVERTE ÀMARIE-GUITE DUFAY
Comme beaucoup, en particulier parmi les sympathisants de gauche, je suis resté médusé devant la hausse indemni-
taire dont nos conseillers régionaux récemment élus se sont gratifiés.
Comme beaucoup, je suis consterné par la polémique que cette décision inopportune a suscitée.
Comme beaucoup, j’ai voulu croire le plus longtemps possible qu’il ne s’agissait que d’une maladresse, certes fâcheuse
mais réparable et que nos élus, face au concert des critiques, reviendraient sur ce vote controversé.
Il n’en a rien été. C’est pourquoi j’ai décidé de proposer la publication par La Feuille Verte d’un argumentaire sous la
forme d’une lettre ouverte, dont j’aurais préféré que, grâce à un meilleur concours de circonstances, elle puisse rester
dans les tiroirs.
Madame la Présidente du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté,
Parmi celles et ceux qui ont voté pour la liste que vous conduisiez les 6 et 13 dé-
cembre derniers, nous sommes nombreux à regretter amèrement les conséquences de notre choix. L’amertume est à la me-
sure des espoirs que vous aviez fait naître en usant d’une rhétorique qui croisait les enjeux éthiques avec la proclamation
d’une transparence et d’une exemplarité accrues. En fait d’exemplarité, vous n’avez rien eu de plus pressé, pour inaugurer
votre mandat, que de demander et d’obtenir le relèvement de 20 % de l’indemnité allouée à la centaine de membres de l’ins-
tance que vous présidez, ce qui représente pour chacun un bonus indemnitaire de 380 € mensuels au minimum. En confirmant à la sauvette cette décision, vos colistiers et vous-même vous êtes mis en porte-à-faux avec les élec-
trices et les électeurs grâce auxquels vous avez réussi à « battre sur le fil » la droite et l’extrême-droite (1). Le score peu flat-
teur que vous avez obtenu au second tour (34,68 %) tandis qu’en Bretagne, dans une configuration pourtant similaire, la liste
« PS et apparentés » engrangeait 51,41 % des suffrages, aurait dû vous faire réfléchir aux conditions les plus favorables à
l’émergence d’une forme de consensus régional. Il semble qu’il n’en ait rien été, si l’on en juge par la polémique qui a très vite
surgi et qui menace de s’installer durablement à propos de la hausse indemnitaire que nos conseillers régionaux se sont oc-
troyée à la faveur d’un vote controversé. Pour s’en faire une idée, il n’est que de se reporter aux gros titres de L'Est
Républicain.
Une pétition (2) a circulé avec succès à propos de cette
fameuse hausse indemnitaire. Il est troublant de constater que la
Bourgogne Franche-Comté est la seule région à avoir augmenté sen-
siblement l'indemnité de ses élus, alors que partout ailleurs, il n’est
question que de statu quo ou de révision à la baisse de ladite indem-
nité.
N’est-il pas choquant que les élus puissent déterminer eux-
mêmes et pour eux-mêmes le montant des indemnités qu’ils perçoi-
vent et qu’ils soient décisionnaires pour cela ? Que diriez-vous,
Madame la Présidente, si, dès demain, prenant exemple sur les élus de la République, chacune et chacun d’entre nous déci-
dait pour soi-même une hausse de sa rémunération à hauteur de 20 % ? Illégal, me direz-vous. Mais quel que soit le cadre
légal dans lequel une telle décision a été prise, n’était-il pas opportun - surtout s’agissant des représentants du peuple - d’en
évaluer l’impact et la légitimité ?
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Europe Ecologie Les Verts de Franche
omté
(33, Avenue Carnot 25000 Besançon)
Directeur de publication :
Gérard Roy
omité de lecture : Michel Boutanquoi, Gérard Mamet,
Gérard Roy, Suzy Antoine, Françoise Touzot
CPPAP: 0518 P 11003
Maquette : Corinne Salvi Mise en page : Suzy AntoineImprimé sur papier recyclé
Par les soins d’Europe Ecologie Les Verts de Franche-Comté
ISSN 1169-1190
Les élus qui siègent dans l’exécutif régional que vous avez l’honneur de présider veulent-ils rejoindre la cohorte de celles
et de ceux qui, au cours de la période récente, ont été à de multiples reprises montrés du doigt, en raison des avantages et
des privilèges de toute nature qu’ils s’octroient ?
Ne sentez-vous pas monter l’exaspération de
nos concitoyens alors que, dans notre pays, plus de
12 millions de personnes sont frappées à des degrés di-
vers par la crise du logement, près de 150 000 personnes
environ essaient de survivre dans la rue ou dans des bi-
donvilles, près de 500 000 ménages sont en situation
d’impayé de loyers ou de charges, plus de 80 000 ménages
propriétaires ne réussissent pas à rembourser leurs
échéances, et plus de 3,5 millions de chômeurs de catégo-
rie A sont inscrits à Pôle Emploi ?
L’émotion est très vive sur le sujet des disparités et
les citoyens, désabusés, ne supportent plus les décisions
prises à la hâte ou mal ficelées. Ce serait une lourde erreur
que de traiter les citoyens vigilants comme des populistes ou des poujadistes attardés.
Madame la Présidente, en confirmant la hausse des indemnités sans passer par un nouveau vote, vous n’avez fait que
raviver les rancœurs et susciter la méfiance. Ne serait-il pas urgent de démontrer votre capacité à redonner du souffle aux
principes et aux valeurs dont vous vous prévalez ?
Rémy David
(1) Le Monde du mardi 15 décembre 2015, p 8(2) Hélène Larmet, sur change.org
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Vaste question...
QU’EST-CE QU’ÊTRE FRANÇAIS ?
Le 25 février, six personnalités étaient les invitées du
Scénacle, à Besançon, pour débattre sur le thème del’identité française. Hamid Asseila avait convié Judith
Alvarado-Migeot, professeur d’université à la retraite,
Philippe Haas, un psychiatre bisontin, Norredine Dahes,
communicant, Karim Bouhassoun, écrivain et conseiller
politique, Alain Montaclair, maître de conférences, ainsi
qu’Éric Alauzet, député EÉLV de la 2e circonscription du
Doubs.
Le public était venu en nombre. Après avoir entendu
chaque orateur expliquer sa version de l’identité fran-
çaise, il était convié à débattre de la question.
Judith Alvarado-Migeot vient du Venezuela. Elle a
uni son nom, Alvarado, à
celui de son mari, Migeot,
ce qui lui donne une double
identité. Elle explique qu’il
s’agit d’un choix, ce qui sup-
pose également un effort,
car c’est l’adoption d’une
langue étrangère, d’un
autre mode de vie, de cou-
tumes différentes, mais
aussi l’adhésion à des valeurs, à la « res publica » (la chose
commune).
Karim Bouhassoun, lui, trouve insupportable
l’idée de la « discrimination posi-
tive ». Issu d’une banlieue, il a
très bien réussi sa vie profession-
nelle. Il se souvient d’avoir fourni
de gros efforts pour s’en sortir. Illui arrive d’être convié dans une
école pour servir d’exemple aux
élèves. C’est là qu’il leur fait
comprendre qu’il est important qu’ils se disent français
plutôt que marocains, algériens ou turcs. Il raconte une
anecdote concernant le journaliste Rachid Arhab qui, lors
d’un banquet, s’est vu servir du melon alors que tous les
autres invités avaient en plus une tranche de jambon de
Bayonne. Or, le journaliste est né en Kabylie, est arrivé en
France à l’âge de 3 ans et se dit non croyant… Il mangedonc du porc sans craindre les foudres d’Allah. Mais,
compte-tenu de son physique et de son nom, il porte l’éti-
quette « arabe-musulman » ! Pour construire son identité
française, il faut s’accrocher !
Norredine Dahes a découvert
qu’il était français lorsqu’il a suivi
des études en Grande-Bretagne. Là,
son comportement était considéré
comme celui d’un « frenchie ». Il dit
que « la France est en [lui], qu’[il] la
porte, qu’elle [le] fait rêver ».
Philippe Haas est franco-allemand. Cela dé-
bute déjà par
un conflit lin-guistique rien
qu’à la pronon-
ciation de son
nom : [as] en
France et
[ha :s] en Alle-
magne ! Il est
tout à fait conscient de sa part française et de sa part
allemande. Il sait que les mots, les phrases, ne recouvrent
pas exactement le même sens dans d’autres langues. Il luiparaît évident que l’identité se construit ; on ne naît pas
français (ou allemand ou algérien…), ce qui pourrait s’ap-
parenter à une filiation ; on le devient, c’est l’affiliation.
Éric Alauzet apporte la parole républicaine. Il ex-
plique comment on « gagne » sa
nationalité française lors d’une
cérémonie officielle à la préfec-
ture. Les « heureux gagnants »
auront cependant dû subir une
longue procédure, celle de lanaturalisation, qui dure au moins
10 ans. La laïcité, l’égalité
homme/femme et l’apparte-
nance à la communauté natio-
nale charpentent le discours du préfet, qui cite égale-
ment des sportifs, des scientifiques, des artistes, des écri-
vains, venant de l’étranger, qui ont beaucoup apporté à
notre pays. Cependant le député note que l’on s’adresse
plus à une certaine partie des migrants qu’à une autre
lorsque le préfet insiste sur certains points. Vous devinezlesquels, n’est-ce pas ?...
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Quant à Alain Montaclair, il estime que la si-
tuation de notre pays est très
dangereuse, que cette ques-
tion d’identité pourrait mas-
quer un problème mondial,
qui est celui des guerres pro-
voquées par le conglomérat
financier. Subitement, il s’en-flamme et parle même du
moment où « il faudra tirer
dans le tas » ! Quelques applaudissements ponctuent
ce discours gauchisant. Peut-on savoir ce qu’Alain
Montaclair ferait en cas de situation insurrectionnelle ?
Sait-il seulement se servir d’une arme à feu ?
La parole fut ensuite donnée au public ; mais de
débat, il n’y en eut point ! Les gens se sont racontés, se
sont dits d’accord avec tel ou tel intervenant. Quelques
tentatives pour apporter de la contradiction n’ont pas
abouti du fait de la « pensée dominante » que ce genre
de réunion a tendance à susciter. Une ouverture pos-
sible serait de demander aux citoyens d’écrire, de dessi-
ner, ce que représente pour eux l’identité française. Celapourrait ensuite recouvrir un mur et permettre à tout
un chacun de s’y plonger, de s’y retrouver, de s’y diffé-
rencier.
La question reste donc posée : qu’est-ce que
l’identité française aujourd’hui ?
Au fait, hier, qu’était-elle ?...
Suzy Antoine
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La justice en faveur des robots
Au point de départ de toute cette affaire, il y a le
refus de la coopérative à comté de Pierrefontaine-les-
Varans d'accepter le lait d'un GAEC d'Ouvrans, récolté à
l'aide d'un robot. Les éleveurs du GAEC intentent alorsune action en justice et la décision du tribunal dit que
« l'emploi de deux robots répond au cahier des charges ».
La coopérative de Pierrefontaine accepte donc de nou-
veau le lait mais continue de refuser d'en faire du comté.
Le cahier des charges du comté ne disait pas jus-
qu'à maintenant, explicitement, que le robot de traite
était interdit, mais les prescriptions étaient claires : « La
traite doit se faire deux fois par jour, le matin et le soir, à
des heures régulières, de ce fait la traite en libre service
n'est pas possible. » Et aussi : « Les premiers jets doivent
être éliminés » pour détecter un éventuelle infection, ce
qui suppose la présence d'une personne qui installe la
trayeuse sur les pis des vaches.
Un vétérinaire, Paul Polis, apporte, dans Factuel
Info, des arguments très convaincants contre l'usage du
robot. D'abord le robot rompt l'effet « troupeau » : les
vaches ne mangent plus ensemble, ne ruminent plus
ensemble et vont se faire traire par le robot plusieurs foistout au long de la journée. Ensuite, elles sont attirées à la
traite par des aliments concentrés, consommés en trop
grandes quantités, qui engendrent des changements
dans la qualité du lait. Enfin, avec le robot, on est obligé
de refroidir le lait au fur et à mesure, ce qui détruit la
flore naturelle propice à une bonne fermentation.
Mais on peut dire également que l'utilisation
des robots, c'est un pas de plus vers l'industrialisation de
l'élevage, c'est la porte ouverte à des « fermes des mille
vaches ». Les troupeaux deviennent trop importants
pour que les vaches puissent brouter l'herbe dans les
prés et leur alimentation devient de plus en plus artifi-
cielle.
Un cahier des charges qui encadre la pro-
duction
Le cahier des charges définit un certain nombre
de conditions pour garantir la qualité du comté. Les
vaches doivent être de race montbéliarde ou simmenthal
française. La charge ne doit pas dépasser une vache à
l'hectare ; il y a des limites dans l'utilisation des engrais
et des aliments complémentaires : farines, granulés, etc.,
pour que l'essentiel de l'alimentation soit de l'herbe.
Élevage
PAS DE LAIT DE ROBOT POUR LE COMTÉ
Le 7 mars 2016, le village de Vercel (Doubs) a été le théâtre d'un événement historique : 800 éleveurs, hommes et
femmes, se sont rassemblés pour défendre le cahier des charges de l'AOP Comté à l'appel de la FDSEA, de la Confédération
paysanne, de la Coordination rurale et des Jeunes Agriculteurs. Une telle unité est suffisamment rare
pour qu'on la souligne. Après la fin des quotas laitiers, les éleveurs francs-comtois ont bien compris
les risques des dérives que pourrait entraîner une nouvelle intensification de l'élevage, avec les dangers
avérés de surproduction et d'effondrement des cours que démontre la crise agricole actuelle.
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Le comté doit être fabriqué avec du lait cru, traité
au maximum 24 heures après la traite. La zone de collecte
du lait doit être limitée à un cercle de 25 km et il est inter-
dit d'utiliser des additifs ou des colorants dans les fro-
mages. Toutes ces prescriptions contribuent à limiter la
production et ainsi à garantir la qualité du produit. À Ver-
cel, Gérard Coquard résume le point de vue de la Confé-
dération paysanne: « Si nous sommes réunis ici aujour-d'hui, c'est pour affirmer notre attachement collectif à un
cahier des charges, à des modes de production, à un sa-
voir-faire, à une excellence qui font l'identité du comté. »
Dans un éditorial que l'on peut lire sur le site inter-
net du CIGC (1), Claude Vermot-Desroches, son président,
met en garde les éleveurs contre une politique d'intensifi-
cation et de dérégulation : « Bien sûr, nous sommes dans
une économie de marché où la concurrence doit s’exercer
entre les acteurs. Encore faut-il que celle-ci soit loyale !
Sans quoi cette compétition en trompe-l'œil est le meilleur
moyen pour encourager la médiocrité, le laminage des
produits de qualité, et engendrer un appauvrissement
collectif ! »
Qualité ou quantité ? Il faut choisir...
L'agriculture européenne est à la croisée des che-
mins. D'un côté, il y a ceux qui poussent à un système
toujours plus industrialisé, comme Xavier Beulin, le prési-
dent de la FNSEA, qui ne se cache pas d'être, par ailleurs,
un « agrobusiness man » (2). Les paysans sont incités àproduire toujours plus des denrées de qualité médiocre,
destinées à l'exportation.
De l'autre, il y a ceux qui, comme les militants de
la Confédération paysanne, veulent privilégier une agricul-
ture de qualité et qui respecte la biodiversité et l'environ-
nement.
L'avenir de l'agriculture et la vraie modernité, c'est
la recherche d'une agriculture durable, intense en em-
plois, qui respecte les écosystèmes et qui évite les engrais
chimiques et les pesticides. On peut la décliner en agroé-
cologie ou en agriculture biologique. C'est une agriculture
de proximité, qui limite ainsi les transports des lieux deproduction vers les lieux de consommation.
L'agriculture productiviste ou conventionnelle, qui
utilise beaucoup de pétrole et de produits chimiques,
« externalise » aussi une partie de ses coûts. En effet,
dans ce type d'agriculture, on ne prend pas en compte,
dans le coût de production, les dégâts environnementaux
et les conséquences sanitaires. Alors que les profits des
multinationales agro-alimentaires sont privés, les proces-
sus de « réparation » de la nature (pollution des rivières,
etc.) et de la santé des consommateurs (cancers induitspar les résidus de pesticides, etc.) coûtent cher à la collec-
tivité.
Le CIGC ayant fait appel, la prochaine étape est
prévue en juin. À Vercel, les producteurs de comté ont
montré leur détermination à défendre un système de pro-
duction capable de garantir à la fois une certaine qualité
des fromages et un revenu décent. En fait, ce sont les
valeurs de solidarité et de défense de l'intérêt commun,
présentes dès la création du système coopératif des frui-
tières, que les paysans francs-comtois sont bien décidés àpréserver. Et cela ne peut être que bénéfique à l'environ-
nement.
Gérard Mamet
(1) Comité Interprofessionnel de Gestion du Comté.
(2) Xavier Beulin n'est pas seulement président du
principal syndicat agricole, il est aussi le PDG du groupe
agro-industriel Avril (anciennement Sofiprotéol), dont le
chiffre d'affaire est de 6,5 milliards d'euros par an. Les
activités du groupe vont du commerce des huiles végé-
tales aux agrocarburants en passant pas les aliments du
bétail et l'agrochimie.
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La maladie de Lyme est une grave affection due à
une bactérie appelée Borrelia, transmise par une tique.
L'Est de la France est une région particulièrement touchée.
La MSA (1) du secteur d'Ornans a organisé une réunion
d'information le jeudi 31 mars avec comme objectif la pré-
vention. Une centaine de personnes étaient présentes,
dont environ un quart de malades qui ont témoigné de
leurs grandes difficultés face à la maladie.
Une réunion salutaire
La MSA avait fait appel à Claude Tillier, épidémio-
logiste, responsable de l'Institut de Veille Sanitaire de Bour-gogne Franche-Comté, mais aussi à une représentante
d'une association de malades. Ce fut l'originalité de la réu-
nion, parce que les associations de malades ont une vraie
compétence pour faire de l'information et de la préven-
tion.
La maladie de Lyme est un grave problème de san-
té publique qu'il faut vraiment prendre au sérieux. Le trai-
tement à l'aide d'un antibiotique est efficace au stade pré-
coce. Mais quand la maladie n'est pas détectée assez tôt, il
peut y avoir des atteintes cutanées, neurologiques, articu-laires et cardiaques graves. Un agriculteur a expliqué qu'il
avait été extrêmement affaibli pendant un an et demi, au
point de ne plus pouvoir faire son travail.
Le taux de prévalence en France serait de 45 pour
100 000 habitants par an, mais sans doute de 100 en
Franche-Comté et 200 dans le Jura. M. Tillier a évoqué
pour la Franche-Comté au moins 1 000 cas par an. Il a an-
noncé des taux de contamination impressionnants dans
certaines catégories de population : 14 à 22 % chez les fo-
restiers et 15 % chez les chasseurs (2).
Nationalement, 3 % des donneurs de sang sont
positifs aux tests de détection de la maladie de Lyme. Si
l'on considère que l'échantillon des donneurs est représen-
tatif de la population française, cela signifie que 3 % des
Français ont été contaminés, soit 2 millions de per-
sonnes. M. Tillier a même dit qu'il ne serait pas étonné
qu'on atteigne 6 à 7 % de la population en Franche-
Comté, qui est une région particulièrement touchée.
Quelques leçons tirées de l'exposé et du
débat
Le diagnostic de la maladie n'est pas toujours
facile et les médecins manquent parfois d'informations
pour la détecter dès le début de l'infection. Pour peu
que la tique n'ait pas été vue (3),
que l'érythème migrant (4) soit absent ou pas évident,
ils ne pensent pas forcément à Lyme.
La Conférence de consensus de 2006, actualisée
en 2011, qui sert de référence pour le diagnostic n'est
pas satisfaisante. Sur ce point, M. Tillier, n'étant pas mé-
decin, ne se prononce pas mais il confirme qu'il y a bien
une controverse entre spécialistes. Résultat : de nom-
breux malades ne sont toujours pas diagnostiqués à
temps.
Les tests ne sont pas fiables par manque de spé-
cificité et parce que leur sensibilité n'est pas connue. Il
est difficile de s'y retrouver dans la quinzaine de tests
Elisa commercialisés, parce que l'on ne sait pas exacte-ment les microbes qu'ils détectent. Les tiques peuvent
aussi transmettre d'autres microbes que les Borrelia et
tout aussi dangereux. Le test Wertern Blot plus fiable est
parfois proposé en complément ou à la place du test
Maladie de Lyme
UN GRAVE PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUEEN FRANCHE-COMTÉ
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Elisa. Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a annoncé
dès 2014 des études pour une remise à plat des protocoles
et des tests, mais il semble qu'il y ait des résistances au
niveau de certains laboratoires et que ça traîne. Dans l'ar-
ticle de Pour la Science de février 2016, Muriel Vayssier-
Taussat, de l'INRA, dit pourtant que les outils pour réaliser
des tests efficaces existent ; mais il faudrait que des labora-
toires les développent et les mettent sur le marché.
L'information du public est très insuffisante sur les
tiques et leurs habitudes, sur leurs façons de piquer les
animaux et les humains et sur la gravité des maladies trans-
mises. 20 % des contaminations ne se font pas en forêt,
mais dans les jardins. Quand on rentre de promenade, on
devrait s'examiner beaucoup plus systématiquement et
examiner les enfants. Il faudrait tous être équipés d'un tire-
tique et savoir l'utili-
ser correctement.
Autre consigne : évi-ter que les animaux
(chiens, chats) ne
viennent sur les cana-
pés ou sur les lits et
faire attention à la
transmission aux en-
fants des bestioles
dont ils peuvent être
porteurs.
Mais certains responsables commencent à prendre
le danger très au sérieux. La ville de Besançon a lancé une
opération de prévention, le 7 avril dernier, sous la conduite
de deux élus écologistes, Cyril Devesa, adjoint à la santé et
à l'hygiène, et Anne Vignot, adjointe en charge de l'éner-
gie, des espaces verts, du développement durable et du
cadre de vie.
Des opérations d'information et de prévention sont or-
ganisées en direction des Bisontins, par des affiches ou
par des actions de sensibilisation, dans les écoles, aux
conduites à tenir en cas de piqûre de tiques (5).
Il semble donc qu'il y ait maintenant une vraie
prise de conscience de la gravité de l'épidémie. Mais il
serait nécessaire que le ministère de la Santé accélère
les procédures de remise à plat des protocoles et des
tests, procédures qui traînent en longueur, alors qu'il y a
urgence.
Gérard Mamet
(1) Mutualité Sociale Agricole.
(2) Pourcentages de personnes positives à la présence d'anticorps des diverses bactéries du genre
Borrelia, personnes ayant donc été en contact avec la
bactérie.
(3) Une larve de tique qui est aussi contami-
nante mesure moins d'un millimètre.
(4) C'est une tache rouge caractéristique, de
forme ronde ou ovale, qui apparaît de quelques jours à
plusieurs mois après une morsure de tique, mais pas
forcément à l'endroit de la morsure.
(5) La Terre de chez nous, hebdomadaire agri-cole franc-comtois (numéro du 15 avril), relate de ma-
nière assez complète cette opération de prévention de la
ville de Besançon.
Brèves
On fait beaucoup de recherches sur l'intelligence artificielle : est-ce un renoncement à combattre la connerie natu-
relle ?
La police municipale de Besançon demande à être armée ; vu les intrusions récentes de sangliers, cela suppose de gros
calibres.
Pour tous ceux qui pensent que nous devons imiter les Espagnols pour nous en sortir, je suggère
« Rhinocéros » pour contrer les éléphants de qui vous savez.
Une suggestion de nom pour quelques transfuges récents : Mouvement des Écologistes Réfor-mistes Démocrates Européens. Prononcer l'acronyme avec des pincettes.
Guy Marie
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Il s’avère qu’aujourd’hui, l’énergie la moins chère
est l'énergie solaire. En effet, le prix des panneaux pho-
tovoltaïques a chuté de façon spectaculaire : dans un
endroit très ensoleillé, le kWh coûte 0,02 € (1). De plus,
cette énergie est extrêmement abondante et illimitée.
Si on couvrait un quart de la surface de la France en
panneaux photovoltaïques, cela permettrait d’alimen-
ter la planète entière en électricité. Si on y ajoute l’éo-
lien et les usines marémotrices, on a largement de quoi
couvrir nos besoins, de manière propre et non pol-
luante, ce qui fera beaucoup de bien au climat (et à
nous aussi, par conséquent).
Mais le problème de ces énergies, c’est l’inter-
mittence : le soleil ne brille pas la nuit, le vent n’a pas
toujours la même force, alors que la consommation
reste quasiment constante. Il est donc nécessaire de
stocker le surplus d’énergie de la journée pour pouvoir
lisser la production d’une centrale solaire sur
24 heures.
Jusqu’à présent, la seule solution consistait àutiliser des batteries au lithium (métal cher et rare),
polluantes en raison des produits chimiques qui per-
mettent les échanges d’ions à l’intérieur, et non du-
rables (le maximum de durée de vie d’une bonne batte-
rie est de 20 ans). Le prix du stockage est élevé : plus de
0,10 € par kWh, ce qui est trop cher.
Un ingénieur, André Gennesseaux (2), a trouvé
une solution, en utilisant la technique des volants
d’inertie (3). Ceux-ci sont généralement fabriqués en
acier ou en fonte, ce qui reste encore très cher. L’idéegéniale a été d’utiliser du béton, qui est un matériau
très bon marché, divisant par 10 le coût du stockage.
Voici donc Voss, pour Volant de stockage solaire, inven-
tion récompensée par un prix EDF Pulse en 2015.
Quel est l’intérêt d’un volant d’inertie ?
Pour l’énergie solaire, c’est de stocker l’électricité
produite de jour pour qu’elle soit disponible la nuit. Le
jour, une partie de l’électricité entraîne un moteur qui
met une masse en rotation. La nuit, cette masse tour-nante entraîne un alternateur qui produit du courant.
Par rapport à des batteries ou à la production d’hydro-
gène, le volant apporte un coût bien plus faible, à
l’achat et à l’entretien, et un bon rendement à l’échelle
des heures. L’entretien ne coûte à peu près rien et la du-
rée de vie est presque infinie.
L’idée est simple, mais personne ne l’avait
eue : pourquoi ?
Parce qu'en fait, ce n’est pas si simple… Le béton a
une résistance excellente en compression : on peut poser
un immeuble sur des fondations. Mais il est très mauvais
en traction ; dans un volant d’inertie, la force centrifuge
le désagrégerait. Il a fallu trouver une formule spéciale.
La société Énergiestro a travaillé avec des spécialistes de
ce matériau, notamment grâce au Cerib (Centre d’études
et de recherches de l’industrie du béton). Des fibres, à
l’intérieur, le maintiennent en compression et la vitesse
de rotation a été ajustée pour qu’il ne travaille jamais en
traction. Il a fallu aussi optimiser le rendement en travail-
lant à plusieurs niveaux : les frottements autour de la
masse tournante, la conception du moteur-alternateur,
etc. Le résultat est un rendement total entre 80 et 90 %,
une autonomie d’une nuit et un coût d’exploitation très
faible. Après les tests réalisés, des volants ayant effectué100.000 cycles sont comme neufs, alors qu’une batterie
tient 3.000 cycles…
Quels sont les avantages des volants sur les
batteries ?
- Durée de vie illimitée : celle des batteries ne dé-
passe pas quelques milliers de cycles.
- Insensibilité à la température : les batteries n’ai-
ment pas les températures extrêmes.
- Aucun matériau toxique ou stratégique : plomb,cadmium, lithium dans les batteries.
Voilà à quoi pourrait ressembler une centrale
solaire équipée du Voss :
VOSS
COMMENT RÉSOUDRE LE PROBLÈME DEL’ÉNERGIE AVEC DU BÉTON
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Cela a l’air tout simplement génial. De quoi provo-
quer des sueurs froides aux pétroliers, gaziers et parti-
sans du nucléaire. Espérons que leurs puissants lobbies
ne parviendront pas, une fois de plus, à tuer dans l’œuf
cette invention, qui pourrait nous sauver du désastre
économique, humain et climatique qu’un proche avenir
nous réserve.
Suzy Antoine
(1) Le charbon revient à 0,04 €, le nucléaire à
0,05 € et le gaz à 0,06 €.
(2) Né en 1962, André
Gennesseaux est ingénieur
des Arts et Métiers ainsi que
de l’École Polytechnique. En
1988, il commence une car-
rière de chercheur puis de-
vient responsable de la re-
cherche chez Total. Avec sa
femme Anne, il fonde en 2001
Energiestro, une entreprise
innovante française qui déve-
loppe la technologie du volant
de stockage d’énergie, avec pour principal objectif de dimi-nuer le coût du stockage, encore bien trop élevé avec la
technologie de la batterie. Pour ce projet de volant de
stockage solaire, il est lauréat du « Concours Mondial
d’Innovation 2030 » en 2014 et remporte en 2015 le con-
cours EDF-Pulse.
(3) Pour les férus de mécanique, voici le schéma
du Voss : le volant Énergiestro est constitué d’un cylindre
(1) capable de résister à une grande vitesse de rotation
pour stocker l’énergie sous forme cinétique. Un moteur/
alternateur (2) permet de transférer de l’énergie élec-
trique au volant (accélération) puis de la récupérer
(freinage). Les paliers inférieur (3) et supérieur (4) sont
des roulements à billes. Une butée magnétique passive(5) supporte le poids du volant. Une enceinte étanche (6)
maintient le volant dans le vide pour supprimer le frotte-
ment de l’air. Un convertisseur électronique (non repré-
senté) transforme la tension continue aux bornes du vo-
lant en une tension alternative haute fréquence pour le
moteur-alternateur.
Reçus fiscaux
Peut-être que le problème sera résolu lorsque vous lirez votre Feuille Verte. Mais ce n’est pas sûr. C’est pourquoi jedouble, par le biais de notre canard régional, .l’envoi fait par la messagerie.
Pour la première fois, suite aux préconisations d’EELV national, nous avons dématérialisé l’opération concernant les reçus
fiscaux. Entendez par là que tout se passe par voie électronique, ce qui suppose un changement de notre façon de travail-
ler. Nous y sommes parvenus, en y consacrant un peu de temps.
Mais nous ne pensions pas que ceux-là même qui voulaient que tout soit dématérialisé seraient pris à leur propre piège !
En effet, la CNCCFP (Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques) ne parvient pas à
nous envoyer les fichiers dans le timing prévu, ce qui nous permettrait d’imprimer vos reçus et de vous les envoyer !
Normalement, vous n’avez pas à renvoyer votre attestation aux Impôts. Il suffit de compléter votre déclaration. Si vous ne
vous souvenez plus du montant, téléphonez-moi au 03 81 81 06 66 ou envoyez-moi un mail ([email protected]).Je dispose d’un bon fichier Excel qui me permettra de vous renseigner rapidement.
Nous sommes désolés de vous imposer ce contretemps.
Suzy Antoine
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Tour d'horizon des formes de
stockage d'énergie :
1. Les batteries : Les plus anciennes
sont les batteries au plomb, lourdes par rap-port à la quantité d'énergie stockée. Les bat-
teries au lithium sont beaucoup plus légères
mais coûteuses. De nouvelles batteries, trop
lourdes pour être transportées, comme les
batteries soufre-sodium, permettent le
stockage dans une installation fixe (par
exemple, une batterie de 1 mégawatt sur l'île
de la Réunion).
2. Les STEP : Station de Transfert
d'Énergie par Pompage. Quand l'énergie so-
laire ou éolienne est en excès par rapport
aux besoins, on l'utilise pour pomper l'eau
depuis l'aval vers des réservoirs en amont. En
cas de besoin, on « turbine » l'eau pour fabri-
quer de l'électricité grâce à une centrale hy-
droélectrique.
3. La méthanation : Avec les éner-
gies intermittentes en excès à certaines mo-
ments de la journée, il est facile de fabriquer
de l'hydrogène par électrolyse de l'eau. Mais
l'hydrogène est difficile à stocker. Par la mé-
thanation, on combine l'hydrogène avec du
CO2 pour fabriquer du méthane. Ce dernier
étant le composant du gaz naturel, on peut
facilement l'injecter dans le réseau de gaz ou
le stocker. Le méthane peut aussi être utilisé
comme carburant.
14
DIFFÉRENTES FAÇONS DE STOCKER L'ÉNERGIE
Pour les énergies dites intermittentes, comme l'éolien ou le solaire, se pose le problème du décalage entre les pé-
riodes de production et les périodes de consommation. Ce décalage trouve différentes solutions. D'abord, il y a une certaine
complémentarité entre le solaire, qui ne fonctionne que le jour, et l'éolien, qui produit aussi de l'énergie la nuit. Ensuite,
pour l'éolien par exemple, l'interconnexion des réseaux permet le transfert d'énergie des zones ventées vers les zones sans
vent. Mais la question du stockage de l'énergie se pose inévitablement si l'on veut faire face à ce décalage entre production
et besoin. L'exemple classique du stockage de l'énergie électrique est la batterie, mais il en existe aussi beaucoup d'autres, et
le volant d'inertie est loin d'être le seul.
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4. Stockage thermique : Il existe
déjà des centrales solaires au sud de
l'Espagne et au Maroc qui accumulent de
la chaleur sous forme de sel fondu, porté à
une température de 800°C. Avec cette
chaleur stockée pendant la journée, on
peut générer de la vapeur d'eau sous pres-
sion et faire fonctionner un générateurd'électricité pendant une dizaine d'heures,
ce qui permet de couvrir largement les
besoins nocturnes.
5. Volants d'inertie : Voir l'article
p 12 et 13
6. Air comprimé : L'énergie est
utilisée pour comprimer de l'air. Cet air
sous pression permet de faire fonctionnerun moteur à air comprimé. Il existe même
des véhicules à air comprimé, qui présen-
tent l'inconvénient d'avoir une faible auto-
nomie.
15Toute une gamme de systèmes de stockage permet, dès aujourd'hui, de répondre à des besoins variés. Ils se distin-guent par l'encombrement, la masse, la durée du stockage et le coût du kilowattheure stocké. On arrive progressivement à
des systèmes fiables, pratiques, complémentaires et au coût de revient modéré. Ce qui permet aux Allemands, par exemple,
de se fixer un objectif énergétique 100 % renouvelable d'ici 2 ou 3 décennies.
Gérard Mamet
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1) Le compteur Linky, qu’est ce que c’est ?
Sur le site d’ERDF, voici ce qu’on peut lire : Linky est
la nouvelle génération de compteurs d’ERDF. C’est un
compteur communicant, ce qui signifie qu’il peut recevoir
des ordres et envoyer des données sans l’intervention
physique d’un technicien. Il a été conçu pour faciliter lavie des clients d’ERDF. La pose des compteurs communi-
cants Linky a commencé le 1er décembre 2015. L’objectif
est de remplacer 90 % des anciens compteurs dans 35
millions de foyers en France d’ici à 2021. Lors du rempla-
cement, ni le compteur, ni sa pose, ne seront facturés au
client, le nouveau compteur prenant la place de l'ancien.
Des avantages pour le client
- Ce compteur relève automatiquement la consomma-
tion à distance. Du coup, la facturation se fera sur la con-
sommation réelle et non sur une estimation.
- Il adapte la puissance du compteur en moins de 24
heures sans le passage d’un technicien.
- Il permettra de suivre sa consommation sur Internet
(avec néanmoins quelques heures de décalage) et de
mieux la maîtriser.
- Pour les petits producteurs d’électricité, Linky facilite
l’installation des moyens de production d’énergies renou-
velables (photovoltaïque, éolien) en permettant l’utilisa-
tion d’un compteur unique qui enregistre à la fois les in-
dex de production et de consommation. Chez les particu-
liers producteurs d’électricité, un compteur Linky rempla-
cera donc les deux compteurs actuellement installés.
Des économies d'énergie
En remplaçant 35 millions de compteurs électriques
par des Linky, le but annoncé par EDF, qui est à la ma-
nœuvre à travers ERDF, est de pouvoir éteindre à distance
les appareils électriques pour lisser les « pointes » quoti-
diennes de consommation et de ne plus devoir importerd’électricité au moment où elle est la plus chère ni utiliser
ses centrales électriques thermiques (fioul, gaz, charbon).
À première vue, cet appareil semble être un progrès,
même si certains arguments ne me paraissent pas si perti-
nents que cela. En effet, je peux déjà envoyer par Internet
(le relevé Confiance) mes indices de consommation et
payer suivant ma consommation réelle. Quant à suivre ma
consommation d’électricité avec quelques heures de déca-
lage, cela me paraît difficile car je ne saurai peut-être plus
quels appareils étaient en marche de telle heure à telleheure. Et pour réduire les pointes de consommation, mieux
vaut remplacer les radiateurs électriques par d’autres
modes de chauffage et réduire la puissance de son comp-
teur, ce qui incite à utiliser les appareils alternativement et
non simultanément. Pour le reste, ça semble séduisant....
Cependant les mails d'alerte clignotent sur mon
écran : allons donc chercher ailleurs des informations con-
tradictoires.
2) Les problèmes
- UFC Que choisir a rédigé un mémento sur le sujet.
Selon l’association Robin des Toits, le compteur engendre-
rait des ondes électromagnétiques dangereuses. De son
côté, l’association Next-up ajoute un tableau terrifiant sur
les risques d’incendie, de pannes des appareils électriques,
de dysfonctionnements de la domotique.
C’est le courant porteur en ligne (CPL) qui est mis en
cause. La technologie CPL utilise les fils électriques clas-
siques qui fournissent le courant. Dans le cas du compteur
Linky, elle y transmet les données par radiofréquences de75 kilohertz. Or ces câbles électriques classiques ont été
conçus pour le 50 hertz du courant électrique, pas pour les
champs électromagnétiques des radiofréquences.
LE COMPTEUR LINKY
Un progrès, vraiment ?
Récemment, des alertes par mail concernant la pose d’un compteur Linky ont inondé
ma messagerie. J’en avais vaguement entendu parler, comme beaucoup, mais je ne m’étais
pas encore vraiment penchée sur le sujet. Cette fois-ci, ça a l’air de devenir sérieux. Alors
autant rassembler les connaissances du moment pour se faire une petite idée sur la ques-
tion, avant que l’on se retrouve avec cet appareil chez soi.
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Les radiofréquences se retrouvent donc dans l’air envi-
ronnant, mesurables jusqu’à 2,50 mètres de tous les
câbles encastrés dans les murs, les fils électriques appa-
rents et les appareils eux-mêmes, y compris les lampes
de chevet. à moins de refaire son installation électrique
avec des câbles blindés, il est légitime de s’inquiéter,
d’autant que le Centre international de recherche sur le
cancer (CIRC) a classé les ondes des radiofréquencesdans la catégorie « cancérogène possible », ce qui n’a
rien d’anodin.
- Les inquiétudes portent aussi sur le risque de
perturbations qui dérèglerait des systèmes ou des appa-
reils, la technologie CPL ayant été souvent mise en
cause sur ce point. « Il peut y avoir des interférences
avec des appareils qui fonctionnent sur la même fré-
quence, confirme Jean-Charles Lebunetel, maître de
conférences à l’Université de Tours et spécialiste de lacompatibilité électromagnétique. Mais en l’occurrence,
c’est plutôt la transmission CPL de Linky qui risque d’être
affectée. »
- Quant au risque d’incendie, il est rare mais réel,
avec 8 cas recensés pour 300 000 compteurs installés
pendant l’expérimentation.
3) La CNIL s’en mêle.
Là, je me dis que cela devient vraiment grave.
Mais en quoi cet organisme est-il concerné ? C'est tout
simplement que, grâce à ce compteur dit intelligent, on
va savoir beaucoup de choses sur ma vie : l’heure à la-
quelle je me lève, je me couche, je pars ; si j’ai du
monde à la maison, etc. Toutes ces données vont être
collectées et probablement revendues à d’autres orga-
nismes, qui viendront ensuite me harceler pour me
vendre tel ou tel objet ou service en fonction de mes
habitudes de vie, qu’ils connaîtront à l’avance.
4) Les mairies sont concernées.
Ça, je n’en comprends pas la raison… Il faut savoir,
m'explique-t-on, que c’est la commune, et non EDF/
ERDF, qui est propriétaire des réseaux électriques.
Les victimes des pannes et incendies provoquées par le
Linky (particuliers et entreprises) auront des difficultés à
obtenir d’ERDF l’indemnisation de leurs dommages.
Dans ses nouvelles conditions générales de vente 2015,
EDF/ERDF prouve qu’il est conscient du problème en
s’exonérant de toute responsabilité en cas de panne et
d’incendie. Les victimes n’auront que 20 jours à compter
du sinistre pour apporter la preuve du contraire et chif-frer le montant des dommages. Et comme les assu-
rances ont exclu des garanties « tous les dommages cau-
sés par les champs électromagnétiques », ce sont les
particuliers et les professionnels eux-mêmes qui devront
payer les réparations et les pertes de marchandises… Ils
seront alors amenés à se retourner contre le maire, à
charge pour lui de se retourner, à son tour, contre ERDF.
C’est pourquoi une véritable fronde des maires,
soutenue par l’Association des Maires de France, com-
mence à se mettre en place. Larnod est la premièrecommune de Franche-Comté à voter une résolution
contre le remplacement des compteurs de la commune
par les nouveaux compteurs Linky d'ERDF. Les com-
munes qui s’abstiendront de prendre des délibérations
refusant le déploiement du Linky sur leur territoire im-
poseront de fait à leurs administrés le déploiement du
Linky, ce qui revient à rendre obligatoire un produit dan-
gereux en contrevenant, de plus, aux plus récentes re-
commandations de l’Anses (1), qui a recommandé en
2013 de réduire les expositions. Il est donc fortementconseillé d’alerter son maire que sa responsabilité est
engagée.
5) Y a-t-il un autre possible ?
La réponse est oui.
- Il existe une technologie par fibre ne présentant
aucun des inconvénients cités.
- En attendant, vous pouvez refuser cette installation
et garder votre compteur, qui, lui, est conçu pour durer
longtemps et ne présente aucun des inconvénients dont
je viens de parler. Il suffit d’envoyer un courrier en re-
commandé avec accusé de réception à ERDF pour les
informer de votre opposition.
Quoi qu’il en soit, il sera plus aisé d’agir à plu-
sieurs pour prévenir votre maire, vos voisins, vos amis.
Tout le monde est concerné. Alors autant savoir à quoi
s’en tenir pour pouvoir se mobiliser.
Suzy Antoine
(1) Agence nationale de Sécurité sanitaire de l'Alimenta-
tion, de l'Environnement et du Travail.
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1. Les politiques et acteurs de la santé doi-
vent se mobiliser pour redonner sa place à la vac-
cination
23 500 cas de rougeole ont été répertoriés en
France au cours du premier semestre 2015, causant
10 décès et 34 complications neurologiques. C'est la
défiance croissante vis-à-vis de la vaccination qui en est
responsable. Le mouvement de réticence par rapport à
la vaccination a des causes variées. D'abord, les vaccins
sont victimes de leur succès : comme ils sont efficaces,
beaucoup de maladies ont quasiment disparu et le sou-
venir de leur gravité avec. Ensuite, il y a une défiance
croissante vis-à-vis des autorités de santé et des labora-
toires. L'obligation de la vaccination n'est pas forcément
la meilleure solution : dans des pays d'Europe du nord,
comme la Suède ou la Finlande, il n'y a pas d'obligation
vaccinale et pourtant la couverture est excellente. (Pourla Science n° 461, mars 2016, pp. 16-18)
Commentaire : S'il y a bien, pour certains vac-
cins, des risques d'effets indésirables, ceux-ci restent
nettement inférieurs aux bénéfices. Il faut donc rééva-
luer en permanence le rapport bénéfices/risques et, en
cas de risques trop élevés, réviser les recommandations.
On doit aussi tenir compte des risques liés aux adju-
vants, par exemple à l'aluminium ; certaines associa-
tions réclament, à juste titre, la possibilité de disposer
de vaccins sans aluminium. Mais il faut rappeler aussi
que de nombreuses maladies ont disparu grâce à la vac-
cination. La communication doit être la plus transpa-
rente possible, tant sur les bénéfices, souvent oubliés, que
sur les risques, aucun médicament n'étant sans risque.
Enfin, la mise au point de nouveaux vaccins devrait per-
mettre de faire reculer certaines maladies émergentes
comme la dengue, Ebola, zika ou le chikungunya.
2. Un immense besoin de comprendre
Face au terrorisme, quel est le rôle des scienti-
fiques ? Quelques jours après les attentats de Paris de no-
vembre 2015, Alain Fuchs, président du CNRS, lançait un
appel à la mobilisation des chercheurs contre le terro-
risme. Déjà, après les attentats contre Charlie, un premier
inventaire des travaux sur les processus liés au terrorisme
avait été réalisé. Des chimistes travaillent sur des tech-
niques de neutralisation des armes chimiques. D'autres
développent des outils d'analyse des odeurs corporelles
capables de reconnaître une « empreinte corporelle »
propre à chaque individu. Dans le domaine des sciences
sociales, les efforts de recherche se concentrent sur deux
pistes : l'idée selon laquelle la radicalisation constituerait
une voie de sortie quand on est discriminé, socialement
marginalisé ; et une autre partant du principe que la jeu-
nesse a besoin d'idéal et que nos sociétés n'en fournissent
plus, ou si peu. (La Recherche n° 509, mars 2016,
pp. 86-88).
Commentaire : L'appel lancé par le président du
CNRS n'a pas fait l'unanimité des chercheurs. D'abord, il
faut se garder de trop de précipitation. De même qu'on ne
légifère pas correctement sous le coup de l'émotion, les
recherches de qualité ne se fabriquent pas dans l'urgence,
surtout dans le domaine des sciences sociales qui deman-
dent du recul. Ensuite, il ne faut pas oublier la question des
valeurs. Par exemple, au XIXe siècle, les ethnologues, les
médecins et les naturalistes ont largement contribué à
18
Science et écologie
VACCINATIONS, RECHERCHES ANTI-TERRORISTES ET ENERGIE DE FUSION
La science pour éclairer les choix de l'écologie politique.
La réflexion politique pour développer la critique de la science.
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développer l'idée de la hiérarchie entre les races, partici-
pant ainsi à la justification du système colonial et impérial
de l'époque. Dans un autre domaine, Einstein, confronté à
la barbarie nazie, avait alerté Roosevelt sur les risques du
potentiel nucléaire d'Hitler, mais il avait refusé de travail-
ler à Los Alamos (1). Il faut enfin veiller à la diversité des
analyses, le problème étant que les politiques n'ont pas
envie d'écouter celles qui vont à l'encontre de leurs certi-tudes.
3. La fusion peut-elle remplacer les énergies
fossiles ?
Depuis 60 ans, on parle de la fusion nucléaire
comme source d'énergie sans gaz à effet de serre et illimi-
tée à l'échelle de l'humanité. Le principe est le même que
celui d'une bombe à hydrogène, mais dont la réaction
serait maîtrisée : la fusion de deux noyaux d'isotopes (2)
de l'hydrogène, deutérium et tritium, pour donner unatome d'hélium en libérant une énorme quantité d'éner-
gie. Un gramme de combustible représente autant d'éner-
gie que 10 tonnes de pétrole. Le deutérium existe dans la
nature, par exemple dans l'eau, à raison d'un atome pour
3 200 atomes d'hydrogène « normal », ce qui représente
une quantité quasi illimitée. Le tritium ne se trouve quasi-
ment pas dans la nature, il est donc fabriqué par l'indus-
trie nucléaire. La grosse difficulté, c'est que la réaction de
fusion se produit à une température de
100 millions de degrés et qu'il est très difficile de conce-
voir des systèmes qui résistent à une telle température.
(La Recherche n° 508, février 2016, pp. 46-49).
Commentaire : On peut se demander si la fusion
nucléaire n'est pas une chimère. Annoncé à 4,6 milliards
d'euros en 2001, le projet ITER (3) est estimé aujour-
d'hui à 15 milliards. Actuellement, on maîtrise les tech-
niques de chauffage et de confinement magnétique,
mais on n'arrive pas une réaction auto-entretenue qui
produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Et mal-
gré un effort scientifique sans relâche, l'objectif de maî-trise de la fusion semble toujours hors de portée. On se
demande si on arrivera un jour à faire mentir l'adage :
« La fusion est à trente ans de nous et le sera toujours. »
Et même si on y arrivait, les coûts sont tellement impor-
tants que les investissements devraient être amortis sur
plus d'un siècle. En fait, il semble bien plus raisonnable
et plus sûr d'investir dans le triptyque de la transition :
sobriété énergétique / efficacité énergétique / énergies
renouvelables.
Gérard Mamet
(1) Le laboratoire de Los Alamos a été fondé en
1943 au Nouveau-Mexique, aux États-Unis, pour mettre
au point la première bombe atomique. Il a été dirigé au
début par Robert Hoppenheimer et a accueilli de presti-
gieux physiciens, comme Niels Bohr et Enrico Fermi.
(2) Les isotopes sont les variétés d'un même élé-
ment. Ils ont le même nombre de protons mais se distin-
guent par un nombre de neutrons différents. Ainsi le
noyau d'hydrogène « normal » n'a qu'un proton, le
noyau du deutérium a un proton et un neutron, le noyau
du tritium a un proton et deux neutrons.
(3) International Thermonuclear Experimental
Reactor, en français « Réacteur thermonucléaire expéri-
mental international ». C'est un réacteur de recherche
civil à fusion nucléaire.
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Une électricité cinq fois plus chère qu’en mé-
tropole
Ce mois-ci, je me suis intéressée à la question de la
production de l’électricité à Wallis-et-Futuna.
En effet, lors de la visite présidentielle le 22 février
dernier, François Hollande a annoncé ou confirmé plu-
sieurs décisions. L’une d’elles concerne le prix de l’électrici-
té, cinq fois plus élevé dans l’archipel qu’en métropole. La
Loi de Transition énergétique pour la Croissance verte,
promulguée en août dernier, permettra en effet d’aligner
le prix de l’électricité à Wallis-et-Futuna sur celui de la mé-
tropole d’ici cinq ans par un système de péréquation. C’est
la Contribution au Service Public de l’Électricité (CSPE),
une taxe payée par tous les consommateurs d’électricité,
qui viendra compenser le déficit d’exploitation du produc-
teur, Eau et Electricité de Wallis-et-Futuna (EEWF).
Bonne nouvelle évidemment pour les habitants et
les entreprises…
Rien cependant, dans les propos du chef de l’État,
sur l’origine de ce surcoût, ni sur d’autres modes de pro-
duction d’énergie, alors que la quasi-totalité de l’électricité
produite vient d’une centrale thermique au fioul. Une ins-
tallation composée de cinq groupes électrogènes diesels
pour une puissance totale de 5 650 kVA. Tous les deux
mois, un pétrolier en provenance de Singapour livre sacargaison de kérosène, d’essence et de gazole, dont 65 %
sert à faire tourner la centrale d’EEWF. Avec un bilan envi-
ronnemental « craignos » :
- Dérivé du pétrole, le fioul est une ressource
fossile non renouvelable.
-Les émissions de CO2 sont considérables, mais
aussi celles de dioxyde de souffre et d’oxyde d’azote.
- Le pétrolier parcourt plus de 10 000 km dans le
Pacifique par livraison, avec risque de marées noires
ou de dégazages sauvages.
Et pourtant, l’archipel dispose d’un ensoleille-
ment intense, quasi constant, il est bordé de 106 km
de côtes, avec des vents et des marées quotidiennes.
Au lendemain de la COP21 et de la loi sur la transition
énergétique, qui prévoit de multiplier par deux la part
du renouvelable dans la production d’électricité, est-il
possible que cette question ne soit pas, ici, à l’ordre du
jour ?
Le solaire, c’est possible…
De la Franche-Comté à Wallis-et-Futuna
PETITE CHRONIQUE WALLISIENNE (7)
Depuis quelques jours, une situation inédite anime le petit Landernau wallisien : alors que le royaume d’Uvéa (Wallis)
ne disposait plus de monarque depuis septembre 2014, voilà que nous avons deux rois (lavelua) et deux premiers ministres(kalae kivalu) depuis dimanche 17 avril…
À l’origine de ce conflit, les traces toujours présentes de la crise coutumière profonde qui s’était ouverte en 2005, (1) entre
royalistes et rénovateurs, entre partisans d’un respect strict de la coutume et réformateurs souhaitant que les instances cou-
tumières évoluent. À cela s’ajoutent des questions de pouvoirs entre les trois districts de ce petit territoire, la chefferie du
nord contestant le choix quasi systématique du souverain au sein des familles royales du centre…
Impossible de dire aujourd’hui comment va se résoudre cette nouvelle crise coutumière. Le Préfet se trouve dans une situa-
tion cocasse : devoir arbitrer entre les deux camps, car il doit transmettre le nom du nouveau roi d’Uvéa pour inscription au
Journal Officiel... et cela sans s’immiscer dans les questions coutumières ! Espérons que la situation ne va pas dégénérer dans
la violence comme en 2005 (blocage de l’aéroport, dégradations, bagarres…). Quoiqu’il en soit, si les Wallisiens sont profondé-
ment divisés, ils sont nombreux à se dire agacés et fatigués par ce nouveau conflit qui montre, à l’évidence, que des évolutions sont nécessaires.
Qui a dit qu’il ne se passait rien à Wallis-et-Futuna ?...
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Jean-Paul Vinet s’est installé à Wallis en 1991 et
a fondé une famille avec Malia. Il y a sept ans, ils ont
fait équiper leur falé (2) de 21 panneaux solaires pour
une surface totale de 25 m².
« Je trouvais dommage de ne pas utiliser cette
énergie gratuite et abondante que nous avons ici. Et
puis, j’étais alors prof d’électrotechnique et le solaire,
c’était dans mes cordes, je savais faire. Je voulais aussi
réduire mes factures d’électricité. J’ai choisi de simplifier
au maximum et j’ai opté pour une installation sans bat-
teries, parce que les batteries ne sont pas recyclées à
Wallis. »
Jean-Paul a dû surmonter davantage d’obstacles
que s’il résidait en métropole :
- investissement de départ sans aides publiques
mais auquel s’ajoutent des taxes douanières ;
- pas de rachat du surplus de l’électricité pro-
duite ; son ancien compteur EEWF « tournait à l’en-
vers », mais celui-ci a été changé pour un compteur
électronique qui ne permet plus cet avantage. Les dé-
crets permettant le rachat des kW produits par les par-
ticuliers ne sont jamais parus ;
- lors du cyclone de 2013, Jean-Paul a dû démon-
ter puis remonter ses panneaux.
Pourtant, Jean-Paul et Malia ne regrettent pas
leur choix. Au bout de sept ans, leur installation estamortie et leur facture d’électricité est divisée par
deux. Jean-Paul déplore que le Territoire ne promeuve
pas davantage le solaire.
« Si chaque habitation avait une installation pho-
tovoltaïque, on diminuerait considérablement les im-
portations de fioul. Il y a quelques réalisations, mais
trop limitées : l’équipement de fale fono (3), le fonction-
nement de pompes à eau. L’éolien ne présente pas le
même intérêt ici, les vents n’étant pas assez puissants et
pas constants. Un projet au Mont Loulou a été aban-
donné. »
Les ressources naturelles de l’île-sœur de Futuna
sont, en revanche, plus adaptées à une diversification
des sources d’énergie : une installation hydroélectrique
fonctionne sur un cours d’eau, un projet d’éolienne est à
l’étude.
Taxes et dividendes avant tout
Selon Jean-Paul, s’il n’y a aucune volonté politique
pour développer des alternatives au fioul, c’est que les
taxes sur les importations de fioul sont une vraie mannepour le Territoire. Peu d’intérêt, pour les élus de l’Assem-
blée territoriale, de valoriser les ressources de l’île !
Pour Fété Baudry, élu futunien à l’Assemblée terri-
toriale, les intérêts individuels des actionnaires d’EEWF
sont aussi un obstacle majeur à l’implantation d’autres
activités. Responsables d’EEWF, Assemblée territoriale,
personne n’a intérêt à voir des concurrents à la centrale
au fioul… EEWF est détenue à 67 % par E.E.C. (Eau et
Électricité de Calédonie), filiale de GDF Suez, et à 33 %
par le territoire de Wallis-et-Futuna.En décembre 2015, une société calédonienne, SAS
Helios Wallis, a proposé à l’Assemblée territoriale l’im-
plantation d’une centrale photovoltaïque sur le toit d’une
grande surface, Batirama. La production annuelle atten-
due était de l’ordre de 558 000 kWh, sur la base d’un prix
de rachat de 39 francs pacifique (0,33 euros) par kWh.
Un projet intéressant a priori mais qui a été rejeté.
Des rivalités entre chefferie et EEW compliquent
encore la donne, un conflit important ayant opposé les
deux protagonistes en 2010. Différends et désaccords
prennent vite ici beaucoup d’ampleur et laissent des
traces durables…
En tout cas, pour Fété, l’annonce présidentielle
n’est pas forcément une bonne nouvelle car elle risque
d’encourager la consommation d’électricité et de décou-
rager en revanche un peu plus les particuliers et entre-
prises motivés par le solaire.
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Quid de la transition énergétique, célébrée avec
ferveur il y a cinq mois à peine au Bourget lors de la COP
21 ? La situation wallisienne illustre tristement le hiatus
entre volonté affichée au sommet de l’État et réalités de
terrain, d’autant plus qu’ici les préoccupations pour l’envi-
ronnement ne sont pas – encore - des priorités, ni pour les
citoyens ni pour les élus.
Françoise Touzot
(1) La crise débute quand le petit -fils du roi
Kulimoetoke II est condamné pour homicide involon-
taire après avoir tué un motocycliste en conduisant en
état d’ivresse. Il se réfugie au palais royal et le roi ré-
siste d’abord aux demandes d’arrestation de son petit -
fils. Ce choix divise les familles nobles, partagées entre
le devoir traditionnel de solidarité familiale (envers le
petit-fils et le roi) et celui de la loyauté envers la Franceet la justice républicaine.
(2) Falé : maison traditionnelle wallisienne, joli-
ment relookée en ce qui concerne celle de Jean-Paul et
Malia
(3) Fale fono : case commune où se réunissent les
villageois.
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Dans des registres différents, sur des fonde-
ments distincts et sur des logiques dissemblables, le
mouvement Nuit debout et celui pour la primaire de la
gauche et des écologistes témoignent d'une même en-
vie de débattre, d'ouvrir les fenêtres, d'aérer une dé-
mocratie qui s'est enlisée dans les institutions de la Ve
République, avec ses élites reproductibles, son mo-
narque cacochyme qui s'accroche au fauteuil, ses partis
tournés vers eux-mêmes.
Pour les participants de Nuit debout, il
s'agit de contourner un modèle à bout de souffle, par-
delà les institutions et ses organisations, de se réappro-
prier les questions centrales de ce qui fait société, detenter d'inventer une démocratie de l'instant, du quoti-
dien. D'une certaine manière, on peut entendre ce dé-
sir d'un possible comme une remise en cause d'une
forme d'aliénation. Pour Cornélius Castoriadis,
« l'aliénation se présente comme aliénation de la socié-
té à ses institutions, comme autonomisation des institu-
tions à l'égard de la société » (1). Ce qui revient en par-
tie à dire le sentiment que les institutions fonctionnent
pour elles-mêmes, loin des réalités individuelles et so-
ciales. Norbert Elias (2) souligne de son côté combienl'intégration de plus en plus poussée des sociétés dans
des ensembles plus vastes conduit au sentiment de
perte de contrôle de sa vie (3).
En un sens, Nuit debout est un mouvement por-
teur d'une critique radicale par ses formes, par les dé-
bats qu'il ouvre ; un mouvement qui s'exprime dans un
temps présent sans souci immédiat d'un débouché.
Cela fait sa force, mais aussi sa faiblesse.
Les tenants de la primaire portent une cri-
tique moins radicale en ce sens qu'ils cherchent à
bousculer les institutions et les organisations pour les
dépasser dans un double mouvement : les contourner
en montrant l'inanité de certains clivages au sein de la
gauche ; les pervertir en réinventant la désignation d'un
candidat à la présidentielle sur la base des idées (et du
débat pour l'élaboration d'un socle commun), et non de
l'homme ou de la femme providentiel (4).
Là où Nuit debout s'inscrit dans l'invention d'un
« demain » aux contours inévitablement incertains, en
remettant à plus tard la question incontournable des
institutions (5), la primaire cherche à produire un effet
immédiat sur ces dernières sans les modifier, en remet-
tant à plus tard la constitution d'un corpus politique à
même d'engager le changement.
Les deux mouvements ont donc en commun
le désir de remettre le débat au cœur du politique enl'arrachant aux représentants légitimes (et autolégiti-
més), l'un dans le temps long d'une construction fragile
aux débouchés indécis, l'autre dans l'urgence d'éviter
l'élimination durable d'une certaine idée de la gauche.
C'est peut-être ce qui sépare la jeunesse, qui peut
s'inscrire dans le temps long, et ceux qui ne se voient pas
renvoyer le renouveau à une promesse lointaine proba-
blement hors de leur temps.
Il ne s'agit en aucun cas de les opposer, mais peut-
être d'imaginer les manières dont ils peuvent tenircompte l'un de l'autre.
Nuit debout, primaire...
DÉBATTRE
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Pendant ce temps-là, EÉLV prépare son congrès,
un congrès de survie, et si les différentes motions ne man-
quent pas de souligner les faiblesses du parti, la nécessité
de le refonder, elles donnent le sentiment de ne pas en-
tendre ce qui bouillonne au-delà de leurs cercles res-
treints.
Le risque est de témoigner ainsi d'une certaine arro-
gance à l'égard de ce qui est aussi une critique de nos
modes de fonctionnement.
Michel Boutanquoi
(1) L’institution imaginaire de la société, Points
Seuil.
(2) La société des individus, Pocket.
(3) Le défi à l'égard de la construction euro-
péenne renvoie bien à sa question de notre pouvoir sur
ce qui s'y joue. On comprend aussi pourquoi la fusion
des régions, en renforçant des formes centralisées au
détriment de la proximité, est une erreur politique fon-damentale.
(4) Selon une ancienne règle grammaticale, j'au-
rais pu écrire « l'homme ou la femme providentielle ».
(5) Peut-on fonctionner à l'échelle d'un pays en
AG permanente ? Comment concilier une démocratie
représentative renouvelée et une démocratie de ter-
rain, au plus près des réalités quotidiennes ?
Congrès EELV
OU COMMENT FAIRE COMPLIQUÉ QUANDON POURRAIT FAIRE SIMPLE ?
1) Fixer une orientation politique
Les orientations politiques proposées au vote des
militant-e-s sont décrites dans des documents normés : les
motions d’orientation générale ; celles-ci abordent toutesles dimensions du projet politique souhaité : le rapport aux
pouvoirs en place, la stratégie politique, le périmètre des
alliances, la relation à la société, aux citoyens, aux associa-
tions et aux élus, les voies de l’amélioration du fonctionne-
ment interne. Elles sont adossées à des listes de candidat-e
-s au Bureau exécutif, qui seront en charge de son applica-
tion durant les trois années suivantes. Un-e même adhé-
rent-e ne peut signer qu’une seule motion d’orientation.
A- L'écologie en commun -
B- L'Imprévu - Tout autre chose -C- E-U-R-O-P-A -
D- Réinventer - Horizon 2025 - L'écologie en com-
mun -
E- TIC-TAC / Très Important Congrès pour Tout
Autre Chose -
Sont également proposées aux votes des mo-
tions ponctuelles, ou motions thématiques. Ellesabordent un sujet plus spécifique (actualité, vie du
parti, combats locaux ou nationaux, etc.) Un-e adhé-
rent-e peut signer plusieurs motions ponctuelles ou
thématiques.
1- Tou-te-s à Flamanville -
2- Pour que la condition animale soit au cœur de
l'écologie politique -
3- Revitaliser l'écologie politique -
4- Pour un « Manifeste des Lignes Vertes » -
5- Agir, penser, local, global et international -
6- 6ème République -
7- Présidentielles : pour une candidature écolo-
giste d'un genre nouveau -
2016 sera l’année de notre Congrès extraordinaire. Voici ce que l’on peut lire sur le site national d’EÉLV.
Réuni tous les trois ans, le Congrès fédéral est l’instance qui fixe l’orientation politique du parti et élit les per-
sonnes qui seront chargées de la mettre en œuvre jusqu’au congrès suivant.
C’est le moment où les adhérent-es s’emparent de différentes thématiques pour élaborer les orientations poli-
tiques - les « motions d’orientation générale » - et débattre et prendre position sur les sujets d’actualité et de politique
générale - les « motions ponctuelles ou thématiques ».
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2) Désigner les instances qui appliqueront
les décisions
De nombreuses instances sont renouvelées à
l’occasion du Congrès :
- le Conseil fédéral, « parlement » du parti (CF),
- le Bureau exécutif « gouvernement » du parti (BE),
- le Conseil d’orientation politique (COP),
- les commissaires financiers,- les observatoires de la parité et de la diversité, etc.
Toutes ces instances sont élues à la proportion-
nelle de liste. (Jusqu'ici, c’est encore compréhensible...)
3) Le planning :
(attention, maintenant,
accrochez-vous !)
Le Congrès fédéral se
déroule en plusieurs phases.
- Du 1er janvier au
14 avril : Le temps des contribu-
tions.
Entre 3 et 6 mois avant le Congrès, des militant-e
-s se regroupent pour rédiger des textes qui expriment
leurs souhaits pour le futur du mouvement. Ce sont des
contributions. Certaines sont très thématiques (un sujet
d’actualité, le rapport au gouvernement, un combat
local ou national, une façon de militer, etc.), d’autres
ont une visée plus généraliste.
Les rédacteurs s’efforcent généralement d’abor-der le devenir du parti dans toutes ses dimensions.
Dans tous les cas, ces contributions doivent être si-
gnées par au moins 5 adhérent-e-s du parti. Le « jeu »
consiste, quand on a produit un texte, à indiquer une
liste de « premiers signataires », puis à faire circuler
largement le texte au sein du mouvement pour que
celles et ceux qui le souhaitent puissent ajouter leur
signature et participer, jusqu’au « temps des motions »
et au-delà, à la vie de la contribution, au choix des per-
sonnes qui pourront la porter dans les instances et à larecherche de convergences avec d’autres groupes de
personnes qui ont, eux-mêmes, contribué au débat en
publiant un texte. Les contributions n’apparaîtront pas
sur la Tribune envoyée aux adhérent-e-s mais sur le site
web du Congrès.
- Du 15 avril au 28 mai : Le temps des motions
Le dépôt des motions d’orientation générale et
des motions ponctuelles (ou thématiques) se termine le
14 avril 2016 à 18 h 00. Elles sont représentées auprès
du Bureau du Congrès par un-e mandataire de motionqui veille au suivi administratif et à l’organisation des
débats en régions. Toutes les motions doivent répondre
à un certain nombre de critères.
4) La première phase : Le Congrès décentrali-
sé, le 28 mai 2016
(attention, ça va secouer !)
Où ça se passe ?
Les textes sont disponibles pour tou-te-s les adhérent
-e-s sur le site du Congrès ; ils et elles reçoivent égale-
ment un courrier qui précise les lieux des Congrès décen-
tralisés dans chaque région ainsi que le lieu du Congrès
fédéral. En Franche-Comté, ce sera à Besançon, au
centre Pierre Mendès France.
- Qui y est convoqué ?
Tou-te-s les adhérent-es à jour de cotisation 2016 et
validé-e-s par le Conseil politique régional (pour les nou-
velles adhésions de plus de 3 mois). Les adhérent-e-s
2015 (non démissionnaires) sont également convoqué-e-
s et peuvent participer aux votes dès lors qu’ils et ellesrégularisent leur situation au préalable, ou le jour même
du Congrès décentralisé.
- Comment ça se passe ?
L’ordre du jour du Congrès décentralisé est le même
dans toutes les régions. Toutes les séquences se dérou-
lent simultanément dans toutes les régions.
Le déroulé précis figurera dans la convocation au Con-
grès, qui sera envoyée début mai.
Sous réserve de modification avant l’envoi de la convoca-
tion, il est prévu, le 28 mai : - un congrès portant sur la réforme des statuts dans
la matinée,
- le congrès décentralisé l’après-midi.
- Qu’est ce qu’on décide ?
Les nouveaux statuts seront proposés au vote le
matin du Congrès décentralisé. Dès les résultats connus
au niveau national, ils entreront en vigueur.
Les motions d’orientation générale sont soumises au
vote des adhérent-e-s au Congrès décentralisé.
Les adhérent-e-s se prononcent également en C