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1 Université Cheikh Anta Diop de Dakar Année Universitaire 2011/2012 Faculté des sciences Juridiques et Politiques Licence 1 Sciences Juridiques *********** Droit Civil / Groupe A 1 er Semestre EQUIPE PEDAGOGIQUE Chargée du Cours : Dr Fatou Kiné CAMARA Chargés (es) des Travaux dirigés Mme Ndèye Sophie DIAGNE NDIR / M. Sidy Nar DIAGNE / M. Oumar Ahamadou DICKO / M. Cheikhou Oumar DIEYE / Melle Khadidiatou DIOP / Dr. Abdoul Aziz DIOUF / M. Christian Ousmane DIOUF / M. Samba DIOUF/ M. Ndiack FALL/ Melle Oumy GUEYE /M. Ousseynou KA / M. El Hadj Iba Barry KAMARA / M. Séckou MASSALY / M. Ibrahima NDAO / M. El Hadj Samba NDIAYE / Ndèye Coumba Madeleine NDIAYE (coordonnatrice) SEANCE 1 CONTENU DE LA SEANCE Prise de contact: présentations / présentation du déroulement des travaux dirigés et de la méthode de travail Explication de la méthodologie de la dissertation juridique QUELQUES INFORMATIONS IMPORTANTES A CARACTERE PEDAGOGIQUE I- LES COURS ET LES TRAVAUX DIRIGES Le cours dit magistral (en Amphi) et les travaux dirigés forment un tout, concourant de manière différente mais complémentaire à la formation de l’étudiant. Le cours est destiné à offrir à l’étudiant un ensemble de connaissances recouvrant le programme de la matière (en l’espèce celui du droit civil : Introduction au droit – Les Personnes – La Famille). La tradition veut que l’assistance au cours ne soit pas obligatoire, ce qui peut se justifier soit d’un point de vue pratique (comment contrôler la présence des étudiants) – soit d’un point de vue intellectuel (ce que dit le Professeur serait déjà écrit dans les ouvrages de droit, plus complets, plus développés que ne peut l’être un cours de droit. Parfois aussi le chargé de cours fait des fascicules ou publie le cours sur un site internet). En réalité, il est fortement conseillé d’assister au cours, et ce pour plusieurs raisons : écouter favorise l’acquisition des connaissances, tandis que la lecture solitaire d’un ouvrage est source de difficultés de compréhension sinon de contresens. Une telle lecture demande d’ailleurs plus de temps et d’effort pour l’étudiant (l’étudiant doit assister au cours et compléter par la

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    Universit Cheikh Anta Diop de Dakar Anne Universitaire 2011/2012

    Facult des sciences Juridiques et Politiques Licence 1 Sciences Juridiques

    *********** Droit Civil / Groupe A

    1er Semestre

    EQUIPE PEDAGOGIQUE Charge du Cours : Dr Fatou Kin CAMARA

    Chargs (es) des Travaux dirigs Mme Ndye Sophie DIAGNE NDIR / M. Sidy Nar DIAGNE / M. Oumar Ahamadou DICKO / M. Cheikhou Oumar DIEYE / Melle Khadidiatou DIOP / Dr. Abdoul Aziz DIOUF / M. Christian Ousmane DIOUF / M. Samba DIOUF/ M. Ndiack FALL/ Melle Oumy GUEYE /M. Ousseynou KA / M. El Hadj Iba Barry KAMARA / M. Sckou MASSALY / M. Ibrahima NDAO / M. El Hadj Samba NDIAYE / Ndye Coumba Madeleine NDIAYE (coordonnatrice)

    SEANCE 1

    CONTENU DE LA SEANCE

    Prise de contact: prsentations / prsentation du droulement des travaux dirigs et de la mthode de travail

    Explication de la mthodologie de la dissertation juridique QUELQUES INFORMATIONS IMPORTANTES A CARACTERE PEDAGOGIQUE

    I- LES COURS ET LES TRAVAUX DIRIGES

    Le cours dit magistral (en Amphi) et les travaux dirigs forment un tout, concourant de manire diffrente mais complmentaire la formation de ltudiant.

    Le cours est destin offrir ltudiant un ensemble de connaissances recouvrant le programme de la matire (en lespce celui du droit civil : Introduction au droit Les Personnes La Famille). La tradition veut que lassistance au cours ne soit pas obligatoire, ce qui peut se justifier soit dun point de vue pratique (comment contrler la prsence des tudiants) soit dun point de vue intellectuel (ce que dit le Professeur serait dj crit dans les ouvrages de droit, plus complets, plus dvelopps que ne peut ltre un cours de droit. Parfois aussi le charg de cours fait des fascicules ou publie le cours sur un site internet). En ralit, il est fortement conseill dassister au cours, et ce pour plusieurs raisons : couter favorise lacquisition des connaissances, tandis que la lecture solitaire dun ouvrage est source de difficults de comprhension sinon de contresens. Une telle lecture demande dailleurs plus de temps et deffort pour ltudiant (ltudiant doit assister au cours et complter par la

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    lecture dun ouvrage). Enfin et de faon essentielle, le droit doit se parler, se discuter, tre source de controverses : la parole le rend vivant. Mais toujours est-il que les tudiants sont ici parfaitement libres.

    Ce nest pas le cas pour les travaux dirigs : cette fois, lassistance est obligatoire. Lassiduit est prise en compte dans la note attribue ltudiant. Cest que les travaux sont dirigs sont parfaitement irremplaables. En effet, les T.D sont-ils essentiellement pratiques : ltudiant procde dans ce cadre divers exercices. Cest cette occasion que chaque tudiant pourra son tour sadonner la discussion et la controverse, lchange intellectuel.

    Invitablement, une sance de T.D ne peut tre correctement prpare que si ltudiant a, au pralable, appris et compris le cours qui constitue le thme de la sance : en cela la complmentarit est vidente. Mais le but du T.D. nest pas de sassurer que ltudiant a bien appris son cours ; il sagit, de faon diffrente, dapprofondir les questions traites en cours, de les voir se mettre en uvre. Alors les T.D conduiront invitablement former lesprit juridique des tudiants, leur apprendre les mthodes du droit, les raisonnements, les modes dargumentation. Il faut pour cela que chaque tudiant y prenne une participation active : cest par le dialogue que se font les sances.

    A RETENIR : Pour chaque sance, les tudiants devront donc ncessairement connatre le cours correspondant, avoir lu toute la fiche et fait lensemble des exercices demands. Ce travail est la condition mme de la russite. Mais ce qui importe, cest davantage : les tudiants doivent exercer leur intelligence partir des documents, rflchir, comprendre, discuter, sinterroger

    II- LA DOCUMENTATION (inspire en grande partie de louvrage de Jrme Bonnard, Mthodes de travail de ltudiant en droit, 5 d., Hachette Suprieur, 2011).

    Pour tre un bon tudiant en droit, il faut lire et beaucoup lire !!! Les livres et les revues vont donc devenir les instruments de travail privilgis de ltudiant. Celui-ci devra en acqurir certains et consulter les autres en bibliothque. Il est littralement impossible de dresser une liste exhaustive des livres de droit. Nous prsenterons ainsi les principales catgories douvrages de droit, les codes et les principales revues qui sont utiles pour la comprhension du cours, lapprofondissement des connaissances et la prparation des travaux dirigs.

    A- LES CATEGORIES DOUVRAGES

    Sont la disposition des tudiants des dictionnaires, des encyclopdies, des traits, des manuels, des Mlanges et des thses, des recueils de grands arrts, des livres de mthodologie et dexercices pratiques.

    1- Les dictionnaires et lexiques

    - Culture juridique D. Alland et S. Rials (sous la direction de), Dictionnaire de la culture juridique, PUF, coll. Quadridge , 2003. O. Cayla et J.-L. Halprin (sous la direction de), Dictionnaires des grands uvres juridiques, Dalloz, 2008.

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    - Vocabulaire juridique Comme toute science, le droit a un vocabulaire qui est technique et complexe. Certains termes sont inconnus de ltudiant novice. Par exemple usucapion, contrat synallagmatique, action ptitoire, rintgrande.

    Dautres termes sont plus familiers dans la mesure o ils sont emprunts au langage commun. Mais ils peuvent avoir un sens diffrent en droit : par exemple, la possession nest pas la proprit ; un animal est un bien meuble ; un droit rel nest pas un droit concret ou authentique mais un droit qui porte sur une chose. Tous ces termes seront dfinis dans le cours. Seulement, il peut tre utile de consulter un dictionnaire de droit en gnral. Par exemple :

    R. Cabrillac (sous la dir. de), Dictionnaire du vocabulaire juridique, Litec, 3 d., 2008.

    G. Cornu (sous la dir. de), Vocabulaire juridique, PUF, coll. Quadridge , 8 d., 2007.

    S. Guinchard et G. Montagnier (sous la dir. de), Lexique des termes juridiques, Dalloz, 18 d., 2010.

    2- Les encyclopdies

    Il sagit douvrages qui exposent lensemble des connaissances juridiques dans les principales disciplines du droit. Les rubriques sont dune grande fiabilit scientifique dans la mesure o elles sont rdiges par les meilleurs spcialistes de la matire. Afin de garantir leur actualit, les fascicules prims sont rgulirement renouvels. Dans lattente de ces refontes, des cahiers ou des feuillets mobiles de mise jour, dits plusieurs fois par an, sont insrs dans les volumes pour signaler les dernires volutions. Il y a :

    - LEncyclopdie Juridique Dalloz

    Mode de citation : rp. civ. (ou Enc. Dalloz), v. Cession de crance, n 182 (chaque paragraphe des rubriques du rpertoire est numrot).

    - Les JurisClasseurs

    Mode de citation : J.-Cl. civ., art. 1134.

    3- Les traits

    Les traits sont des ouvrages scientifiques qui dveloppent de manire exhaustive une branche du droit. Ces ouvrages peuvent tre consults en bibliothque pour une recherche ponctuelle.

    En droit civil, les grands traits ne sont plus rdits, comme ceux dAubry et Rau (Droit civil franais, 12 vol., dans la 7 dition de 1984 par A. Ponsard, Litec) ou de Planiol et Ripert (Trait pratique de droit civil franais, 2 d., 1952-1960, 14 vol., LGDJ). Ceci est d au fait que ce genre douvrages ne peut plus rendre compte de la complexit et de lvolution constante du droit positif.

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    Pourtant, des diteurs ont soutenu la gageure dentreprendre de nouveaux traits de droit civil. Contrairement aux anciens traits, certains volumes peuvent tre rdigs par des auteurs diffrents.

    Droit civil, par Ph. Malaurie, L. Ayns (Defrnois) : Introduction gnrale, par Ph. Malaurie et P. Morvan, 3 d., 2009. Les biens, par L. Ayns et Ph. Malaurie, 4 d., 2010. Les obligations, par L. Ayns, Ph. Malaurie et P. Stoffel-Munck, 4 d., 2009. Les contrats spciaux, par L. Ayns, P.-Y. Gautier et Ph. Malaurie, 5 d., 2011. La famille, par H. Fulchiron et Ph. Malaurie, 4 d., 2011. Les rgimes matrimoniaux, par L. Ayns et Ph. Malaurie, 3 d., 2010. Les successions, les libralits, par Ph. Malaurie, 4 d., 2010. Les srets, la publicit foncire, 3 d., 2008, par L. Ayns et P. Croq.

    4- Les manuels

    Sous diverses appellations (manuels, prcis, cours lmentaire, etc.), les diteurs publient des ouvrages qui exposent de manire claire et pdagogique les principales matires tudies luniversit. Ces ouvrages sont indispensables pour prparer les travaux dirigs et tudier des questions pour lesquelles la prise de notes en cours a t incorrecte. En outre, les cours tant rarement exhaustifs, les professeurs invitent souvent leurs tudiants les complter laide de manuels.

    Aubert (J.-L.), et Savaux (E.), Introduction au droit, Sirey, coll. Universit , 13 d., 2010.

    Buffelan-Lanore (Y.) et Larribau-Teyneyre (V.), Droit civil 1re anne, Sirey, 16 d., 2009.

    Carbonnier (J.), Droit civil, Introduction, PUF, coll. Thmis, 2 d. 2002 Cornu (G.), Droit civil, Introduction au droit, Montchrestien, coll. Prcis Domat , 13 d., 2007

    Courbe (P.), Introduction gnrale au droit, Dalloz, coll. Mmentos , 11 d., 2009. Malaurie (Ph.) et Morvan (P.), Droit civil, Introduction gnrale, Dfrnois, coll. Droit civil , 3 d., 2009.

    Mazeaud (H., L. et J.) et Chabas (F.), Leons de droit civil : Introduction ltude du droit, Montchrestien, 12 ed., 2000.

    Terr (F.), Introduction gnrale au droit, Dalloz, coll. Prcis , 8 d., 2009. 5- Les Mlanges et les Thses

    - Mlanges

    Les tudiants trouveront sur les rayonnages des bibliothques de nombreux ouvrages dont le titre Mlanges ou Etudes est suivi du nom dun professeur des facults de droit. Ces ouvrages contiennent une srie darticles qui sont crits, gnralement par des universitaires, en lhonneur dun de leurs matres ou collgues (exemple : Mlanges en lhonneur de Serge Guinchard, Dalloz 2010).

    - Thses

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    Un certain nombre de thses de doctorat en droit sont publies et peuvent tre consultes en bibliothque pour prparer une tude ponctuelle. Exemple : Amsatou SOW SIDIBE, Le pluralisme juridique en Afrique : lexemple du droit successoral sngalais, LGDJ, 1991.

    6- Les Recueils de Grands Arrts

    Plusieurs ouvrages regroupent les plus importantes dcisions rendues par les juridictions dans une matire dtermine. Chaque arrt est accompagn dun commentaire, qui est mis jour loccasion de chaque rdition.

    Les grands arrts de la jurisprudence civile, par H. Capitant, F. Terr, Y. Lequette, Dalloz, tome 1, 12 d., 2007, tome 2, 12 d.,

    7- Les livres de mthodologie et dexercices pratiques

    - Manuels de mthodologie juridique Divers ouvrages fournissent des outils du droit pour familiariser ltudiant avec la documentation, le langage juridique, le raisonnement juridique et linterprtation des dcisions de justice. On y Trouve galement des conseils de mthodologie pour les divers types dexercices pratiqus dans les facults des droits. Exemples : Isabelle DEFRENOIS-SOULEAU, Je veux russir mon droit : Mthodes de travail et cls du succs, Dalloz, 7 d., 2010 ; Jrme BONNARD, Mthodes de travail de ltudiant en droit, Hachette suprieur, 5 d., 2011.

    - Manuels dexercices pratiques

    Les diteurs multiplient les collections douvrages dexercices de droit appliqus une matire dtermine de premier et de deuxime cycle.

    - Roger Mendegris, Le commentaire darrt en droit priv : mthode et exemples. Mthode du droit, 7me d., Dalloz, 2004.

    - Gilles GOUBEAUX, Philippe BIHR, Les preuves crites en droit civil : Mthodologie, LGDJ, 10 d., 2005.

    - Alain SERIAUX, Marc BRUSCHI, Le commentaire de textes juridiques : Lois et rglements, Ellipses, 2 d., 2007.

    - Thierry GARE (sous la direction de), Annales : Introduction et droit et droit civil : Mthodologie et sujets corrigs, Dalloz, 2009.

    B- Les codes

    On appelle code un ouvrage qui runit en les ordonnant lensemble des lois, dcrets et arrts dune mme branche de droit.

    - Code des obligations civiles et commerciales (COCC), EDJA, 2010 - Code civil franais, Dalloz, 111 d., 2012 ou 110 d., 20118

    - Code de la famille, EDJA, 2009

    - La constitution sngalaise du 22 janvier 2001 commente, EDJA, 2011

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    C- Les revues juridiques - Journal officiel de la Rpublique du Sngal

    - Journal officiel de la Rpublique franaise

    - Bulletins des arrts de la cour de cassation (France) *****Le Bulletin civil regroupe les arrts les plus importants rendus au cours du mois considr par les chambres civiles (premire, deuxime et troisime chambre civile), la chambre commerciale, financire et conomique, et la chambre sociale de la cour de cassation, ainsi que ceux rendus par lAssemble plnire ou en chambre mixte

    Mode de citation : Cass. 1re civ. (ou Civ. 1re ), 27 mai 2010, Bull. civ. I, n 121 (arrt de la premire chambre civile de la cour de cassation, publi au Bulletin civil de lanne de la dcision) ; Com., 4 mai 2010, Bull. civ. IV, etc.

    *****Le Bulletin criminel regroupe les arrts essentiels rendus par la chambre criminelle.

    Mode de citation : Cass. Crim. (ou Crim.), 14 avril 2010, 09-83503, Bull. n 74. *****Le Bulletin dinformation de la cour de cassation

    - Le bulletin des arrts de la cour de cassation (Sngal) - Le Bulletin des arrts rendus par la cour dAppel de Dakar en matire civile et

    commerciale (le Vol. n 1 paru en 2011) - Le Recueil des dcisions du conseil constitutionnel (France) Mode de citation : Cons. Const., 11 fvrier 2011, Dcision n 2010-99 QPC, JO du 12 fvr. 2011, p. 2757.

    - Le Recueil Lebon (regroupe la jurisprudence administrative franaise) Mode de citation : CE, 26 juin 2001, Sieur Bernier, Rec. Cons. D Et. (CE), 2001, p. 54 - Le Recueil des arrts de la cour internationale de justice (www.icj-cij.org) - Le Recueil Dalloz

    Mode de citation :

    L. Favoreu, La notion de libert fondamentale devant le juge administratif des rfrs, D. 2001, Chron., p. 1739 (cette rfrence dsigne un article du professeur Favoreu, reproduit au Recueil Dalloz de lanne 2001, dans la premire partie consacre aux chroniques. Larticle dbute la page 1739 du recueil

    Cass. Soc., 6 avril 1999, D. 2000, Jur., p. 5, note J. Mouly (cette rfrence dsigne un arrt du 6 avril 1999 de la chambre sociale de la cour de cassation, qui est reproduit au Recueil Dalloz de lanne 1999, page 5, avec un commentaire du professeur Mouly.

    - La Semaine Juridique (Semaine Juridique : SJ ; ou JurisClasseur Priodique : JCP)

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    La Semaine Juridique, galement appele JurisClasseur Priodique ( ne pas confondre avec les JurisClasseurs), connat cinq ditions hebdomadaires : Gnrale ; Entreprise et affaires ; Notariale et immobilire ; administrations et collectivits territoriales ; sociale.

    - La Gazette du Palais

    Mode de citation : Gaz. Pal. 2009.1 (ou 2). 78. Les chiffres 1 et 2 renvoient au premier ou au second recueil semestriel

    - Les Petites Affiches

    Mode de citation : Petites Affiches, n 220 du 4 novembre 2003

    - Droit et Patrimoine

    Mode de citation : Dr et patr. 2007. 97, obs. P. Stoffel-Munck

    - Revue trimestrielle de droit civil (RTD civ) - Revue trimestrielle de droit commercial et de droit conomique (RTD com) - Revue critique de droit international priv (Rev. Crit. DIP) - Revue du droit public (RDP) - Actualit Juridique Droit Administratif (AJDA) - Actualit Juridique Famille (AJ. Fam.) - Actualit Juridique Pnal (AJ. Pn.) - Revue de droit du travail (RDT) - La revue des Socits

    - Revue de droit sanitaire et social

    - Revue Lamy Droit Civil

    - Rpertoire du notariat Defrnois (cite Defrnois) - Nouvelles Annales Africaines (Revue de la Facult des Sciences Juridiques et

    Politiques de lUniversit Cheikh Anta Diop) - Revue Internationale de Droit Africain (Editions Juridiques africaines : EDJA)

    Parution trimestrielle

    - Revue Sngalaise de Droit

    - Penant (Revue africaine) - Revue de droit uniforme (revue africaine) - Revue juridique et politique indpendance et coopration (revue africaine) - Revue internationale de droit africain

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    Quelques sites utiles www.credila.net (site du Centre de Recherche, dEtude et de Documentation sur les Institutions et les Lgislations Africaines (Facult de Droit)) www.gouv.sn (site du Gouvernement du Sngal) www.edja.sn (site des Editions Juridiques Africaines) www.courdecassation.fr (site de la cour de cassation franaise) www.legifrance.gouv.fr (site o est publi le code civil franais)

    III- COMMENT LIRE (Extrait de louvrage dIsabelle DEFRENOIS-SOULEAU, Je veux russir mon droit, Dalloz, 2010, pp. 19-21)

    Mme dune simple lecture, il doit vous rester quelque chose ; ce doit tre un travail efficace et non du temps perdu et de la fatigue.

    Lisez lentement, avec grande concentration

    Il ne sagit pas de parcourir le texte distraitement ou avec prcipitation. Dcidez de vous plonger dans une question ; concentrez-vous dans le calme, en vous mnageant un temps suffisant.

    Il nest pas question de lire sans comprendre. Vous devez parvenir comprendre trs clairement ce que vous lisez. Abordez la matire en prenant connaissance du plan et des dfinitions : aucun mot ne doit vous restez obscur.

    Lisez en pensant, en comparant, en vous posant des questions, cest--dire de manire active.

    Lisez le crayon la main

    Vos polycopis, vos documents de TD, vos notes de cours, et mme les manuels qui vous appartiennent doivent tre souligns et annots. Le texte lu sera ainsi prpar pour tre rsum (prenez lhabitude de faire des fiches) et rvis facilement. Il est trs utile de souligner ou de surligner les groupes de mots ou les phrases importants. Mais il est sans aucun intrt de souligner (ou de recopier) des paragraphes entiers. Souligner a pour but de faire ressortir lessentiel. Lorsque tout est soulign, plus rien ne ressort. Le travail intelligent et profitable consiste faire un effort pour distinguer limportant du dtail, isoler des mots mais peu de phrases, et ne faire apparatre que lossature du texte. De la sorte, cette ossature apparat dun coup dil et le rsum de la question se trouve prpar.

    Des indications notes en marge vous aideront aussi prparer le travail de rvision : marquez dun signe les dfinitions et les questions qui vous seront signales comme tant particulirement importantes.

    A RETENIR : vos notes de cours doivent tre disposes de manire are et doivent tre aisment lisibles. Il faut ncessairement plusieurs lectures pour comprendre un cours. Une, deux et mme trois lectures ne suffisent point pour se familiariser avec le cours. Prenez le soin

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    de photographier le plan (cest--dire de connatre parfaitement le plan de votre cours : le meilleur moyen cest de prendre le plan sur des fiches, cest la premire tape du rsum du cours).

    IV- QUELQUES CONSEILS POUR LA REUSSITE DE LEXPOSE ORAL (Extrait de louvrage dIsabelle DEFRENOIS-SOULEAU, Je veux russir mon droit,

    Dalloz, 2010, p. 208) Lexpos est un exercice de communication

    Lexpos nest pas une dissertation plus ou moins mal lue, mais un exercice bien particulier destin vous entraner la parole en public dune part, et faire profiter tout le groupe du travail de lun des tudiants, dautre part. Cest donc loccasion dapprendre vous exprimer oralement avec aisance et srieux. Le droit est un art dexpression et presque toutes les professions juridiques exigent de savoir parler, expliquer, convaincre. En prparant et en disant votre expos, pensez votre auditoire

    Ayez pour objectif : - de vous faire comprendre,

    - dintresser votre auditoire,

    - de lui apporter quelque chose : une tude approfondie, une synthse, qui constitue le fruit de votre travail et que vous avez cur de transmettre.

    Dans cet tat desprit, attachez-vous :

    - mettre en valeur les aspects intressants de la question,

    - tre clair,

    - vous exprimer de manire correcte et vivante.

    A RETENIR : Ne restez pas toujours coll vos notes ! Un exercice bien prpar doit pouvoir tre prsent avec aisance sans pour autant lire de manire permanente ce que vous avez crit. Un tudiant de la premire anne doit sexercer pour pouvoir y arriver progressivement.

    V- TRAVAIL DE LA LANGUE FRANCAISE

    Lexpression crite doit tre de qualit. Les copies qui prsenteront trop de lacunes en franais seront sanctionnes. Pour vous viter dtre pnalis, la langue franaise devra tre travaille sans relche tout au long de lanne afin dtre toujours mieux connue, mieux domine.

    - Enrichissez votre vocabulaire.

    - Evitez les erreurs et les imprcisions de vocabulaire, quil soit courant ou juridique (gardez-vous demployer, solutionner (pour rsoudre) ; expliciter (pour expliquer) ; consquent (pour important) ; complexifier (pour compliquer, obscurcir) ; malgr que (pour bien que, quoique) ; par contre (pour en revanche) ; gnocide (pour crime) ; etc.

    Mal nommer les choses, cest ajouter aux malheurs du monde (Albert Camus).

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    - Faites attention lorthographe.

    - Noubliez pas les accents et les majuscules. - Pensez la ponctuation, elle est la respiration de la langue.

    - Tenez compte de la grammaire lmentaire (un verbe dans chaque phrase). Il ne peut y avoir, dun ct la forme, de lautre le fond. Un mauvais style, cest une pense imparfaite (Jules Renard). Pour cela, vous devez :

    - continuer travailler votre grammaire, conjugaison et orthographe en utilisant des ouvrages appropris (Bescherelle. La conjugaison pour tous, Lorthographe pour tous, la grammaire pour tous), le BLED (orthographe, grammaire, conjugaison), dEdouard Bled.

    - Avoir votre disposition un dictionnaire de la langue franaise (Le Robert, Le Larousse, ou Le Dictionnaire Universel, Hachette, 2007).

    - Lire aussi des ouvrages, autres que ceux de droit (cela pourra vous aider parfaire votre culture gnrale).

    VI- EXPRESSIONS LATINES USUELLES

    Ab intestat : succession qui souvre en labsence de testament

    Ad hoc : qui convient pour cela, pour cette fonction

    Ad litem : pour le procs

    Ad nutum : son gr, de manire discrtionnaire

    Ad probationem : formalit exige pour la preuve dun acte

    Ad validitatem : formalit exige pour la validit dun acte

    Contra legem (coutume) : coutume contraire la loi De cujus : dfunt dont on rpartit la succession entre les hritiers De facto : en fait ou situation de pur fait De jure : en droit ou situation juridique De lege ferenda : dans la perspective dune modification de la loi De lege lata : relativement la loi en vigueur

    Erga omnes : lgard de tout le monde

    Infra petita : en de de la demande Instrumentum : acte juridique (le document)

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    Intuitus personae : en considration de la personne

    Lato sensu : au sens large

    Negotium : acte juridique (le contenu) Praeter legem (coutume) : coutume qui complte la loi Pretium doloris : indemnisation des souffrances

    Ratione loci : en raison du lieu (comptence territoriale du tribunal) Ratione materiae: en raison de la matire (comptence dattribution du tribunal) Res nullius : chose sans propritaire

    Secundum legem (coutume) : coutume laquelle renvoie la loi Stricto sensu : au sens strict

    Ultra petita : au-del de la demande

    Quelques maximes et adages Accessorium sequitur principale : laccessoire suit le principal

    Actor sequitur forum rei : le demandeur doit porter laction devant le tribunal du dfendeur Actori incumbit probatio : au demandeur incombe la preuve

    A limpossible nul nest tenu

    Bonne foi est toujours prsume Donner et retenir ne vaut

    Dura lex, sed lex : la loi est dure, mais cest la loi

    En fait de meubles, possession vaut titre

    Error communis facit jus : une erreur communment rpandue devient le droit Exceptio est strcictissimae interpretationis : lexception est dinterprtation stricte

    Fraus omnia corrumpit : la fraude corrompt toute chose

    In dubio pro reo : le doute profite laccus

    Nemo auditur propiam turpitudinem allegans : on ne peut tre entendu en justice lorsque lon invoque sa propre turpitude

    Nemo censetur ignorare legem : nul nest cens ignorer la loi

    Non bis in idem : on ne peut tre jug deux fois sur la mme chose Nulla poena (crimen) sine lege : il ny a pas de peine (ou de crime) sans loi

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    Ubi lex non distinguit nec nos distinguere debemus : quand la loi ne distingue pas, nous non plus ne devons distinguer

    Pas dintrt, pas daction

    Qui fait lenfant doit le nourrir Res mobilis, res vilis : chose mobilire, chose sans valeur

    Res perit domino : la perte dune chose est pour le propritaire

    Specialia generalibus derogant : les dispositions spciales drogent aux dispositions gnrales

    H. Roland et L. Boyer, Adages du droit franais, Litec, 4 d., 1999.

    H. Roland, Lexique juridique expressions latines, Litec, 4 d., 2006.

    VII- VOCABULAIRE JURIDIQUE Chaque terme de droit a un sens prcis quil convient de connatre pour pouvoir lutiliser bon escient.

    - Un tribunal rend des jugements ; une cour dappel, la cour suprme, le conseil dEtat rendent des arrts, un prsident dun tribunal ou dune cour rend des ordonnances ; une juridiction (tribunal ou cour) et le conseil constitutionnel rendent des dcisions

    - Une cour dappel confirme ou, au contraire, infirme (ou rforme) une dcision. La cour suprme ne confirme jamais (ni ninfirme ou ne rforme) une dcision. Soit elle rejette un pourvoi, cest--dire quelle maintient une dcision, soit elle casse celle-ci, cest--dire lannule.

    - Ne dites pas quune loi stipule. Une loi dispose, prvoit, nonce, prcise, etc.

    Cest le crancier qui, dans un contrat, stipule une clause ou une obligation qui engage son dbiteur.

    - Linitiative dun projet de loi revient au Prsident de la Rpublique; linitiative dune proposition de loi, aux membres du parlement.

    - Plaignant, porter plainte (ne dites pas porter une plainte ), poursuites, accus, prvenu, coupable, innocent sont des termes qui doivent tre employs exclusivement en matire pnale.

    - Prjudiciel : qui doit prcder le jugement. Prjudiciable : qui cause un dommage quelquun.

    - Demandeur : partie (ou plaideur) qui prend linitiative dun procs. Dfendeur : partie (ou plaideur) contre laquelle la demande est forme ( ne pas confondre avec le terme dfenseur, qui dsigne lavocat qui assure la dfense ou la reprsentation dun plaideur).

  • 13

    - Le fonds (avec s au singulier) dsigne certaines biens (par exemple : fonds de commerce). Le fond (sans s au singulier) signifie, au sens propre, lendroit le plus bas dune chose (par exemple : descendre au fond), et au sens figur, ce qui porte sur des choses essentielles (par exemple : plaider ou juger sur le fond).

    - Placez les accents ainsi: rgle, rglement, pouvoir rglementaire, rglementer.

    Consulter les ouvrages (prcits) de vocabulaire juridique.

  • 14

    QUELQUES CONSEILS DORDRE PRATIQUE - Pour tout ce qui concerne les questions dordre administratif lies aux examens et aux

    travaux dirigs, sinformer attentivement auprs des services comptents (Assessorat, Service des examens et TD, Scolarit).

    - A lexamen de rattrapage, renseignez-vous sur la matire reprendre. Lorsquune unit denseignement nest pas valide, tous ses lments doivent tre repris. Exemple : lintroduction ltude du droit et les institutions judiciaires forment une unit denseignement. Si ltudiant a la moyenne en I.J et pas en Droit civil, et quil na pas valid lunit denseignement, il doit reprendre les deux (droit civil et I.J). Si ltudiant a la moyenne en introduction au droit et non en I.J, et quil a valid lunit, il ne doit pas reprendre pas les institutions judiciaires. Par ailleurs, faites bien attention au sujet que vous devez traiter. Cest vraiment dommage de voir un tudiant chouer parce quil na pas trait le bon sujet (il arrive quun tudiant traite le sujet dun semestre quil ne devait pas reprendre). Parce que dans pareil cas, il sera considr comme dfaillant pour le semestre quil na pas repris.

    - Assurer vous que vous avez bien une note de TD pour chaque semestre (cela vous viterait faire des rclamations). En effet, mme si vous tes rgulier aux sances de TD, il peut arriver que lassistant qui a beaucoup de groupes diriger oublie de vous attribuer une note. Pour viter cela, il faut assister la dernire sance consacre la remise des notes.

    - Lire les affiches (qui se font souvent au niveau du hall de la facult), chaque jour, la sortie des amphithtres. Parfois, il peut y avoir des changements relatifs aux programmations des cours et TD. Pour les travaux dirigs : les jours, les horaires, les salles de TD et mme les exercices de la semaine peuvent changer en fonction de certaines circonstances.

    - Concernant les travaux dirigs, pour chaque semestre, le service des examens et TD tablit des emplois du temps diffrents. Lemploi du temps du 1er semestre nest pas automatiquement reconduit au second semestre (il y a souvent des changements de salles de TD). Alors, revoir imprativement les affiches relatives aux TD du second semestre.

    - Visiter rgulirement le site de la FSPJ : www.fsjp.sn. - Surtout, ne jamais hsiter poser des questions aux chargs de TD qui pourront vous

    conseiller.

  • 15

    Universit Cheikh Anta Diop de Dakar Anne Universitaire 2011/2012

    Facult des sciences Juridiques et Politiques Licence 1 Sciences Juridiques

    *********** Droit Civil / Groupe A

    1er Semestre

    Charge du Cours : Dr Fatou Kin CAMARA

    Coord. : Ndye Coumba Madeleine NDIAYE

    SEANCE 2

    THEME : La rgle de droit

    Sous-thme : Identification de la rgle de droit

    Contenu de la sance : Mthodologie de la dissertation juridique et exercice dapplication Sujet : Droit et morale

    BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

    - Buffelan-Lanore (Y.) et Larribau-Teyneyre (V.), Droit civil 1re anne, Sirey, 16 d., 2009.

    - Carbonnier (J.), Droit civil, Introduction, PUF, coll. Thmis, 2 d. 2002. - Cornu (G.), Droit civil, Introduction au droit, Montchrestien, coll. Prcis Domat ,

    13 d., 2007.

    - Malaurie (Ph.) et Morvan (P.), Droit civil, Introduction gnrale, Defrnois, coll. Droit civil , 3 d., 2009.

    - Mazeaud (H., L. et J.) et Chabas (F.), Leons de droit civil : Introduction ltude du droit, Montchrestien, 12 ed., 2000. (ouvrage recommand pour cette sance).

    - Terr (F.), Introduction gnrale au droit, Dalloz, coll. Prcis , 8 d., 2009.

    Doc. 1. La rgle de droit / par le Professeur Henri MAZEAUD (extrait de son Cours de droit civil, licence 1e anne Les Cours de droit 1954-1955)

    Il est indispensable, pour que la vie en socit soit possible, quil existe une rgle, une rgle de conduite. Si chacun de nous suivait son bon plaisir, chacun deviendrait un ennemi pour son voisin. Mais si la ncessit dune rgle de conduite est incontestable, il est par contre plus difficile de prciser quels besoins rpond exactement cette rgle de conduite.

  • 16

    En ralit, cette rgle simpose nous pour deux raisons ; elle simpose, dune part pour faire rgner la justice, et, dautre part, pour donner la scurit. - La rgle de droit simpose dabord pour faire rgner la justice. Le besoin de justice est lun des plus lmentaires et lun des plus imprieux que nous ressentions. Il existe dj chez lenfant ; ds le plus jeune ge lenfant se rvolte contre linjustice, et ce sentiment demeure galement puissant chez ladulte : nous ne pouvons admettre un acte qui ne parat se justifier que par la force de celui qui laccomplit ; il y a contre cet acte une rvolte de notre conscience, et ce nest pas l seulement une simple raction de tendance morale ; nous ragissons ainsi parce que nous savons que la vie en socit serait impossible si les plus forts pouvaient craser les plus faibles.

    - La rgle de droit est galement ncessaire pour nous donner la scurit, car, pour vivre en socit, lhomme a encore plus besoin de scurit que de justice. Nous pouvons la rigueur vivre sous une rgle que nous estimons injuste, du moins faut-il que nous connaissions la rgle sous laquelle nous vivons ; il faut, en effet, que quand nous accomplissons un acte nous sachions quelles seront exactement les consquences de cet acte.

    Ce besoin de justice, et surtout ce besoin de scurit, sans la satisfaction desquels la vie en socit est impossible, obligent tracer une rgle de conduite.

    Mais il y a deux disciplines qui proposent aux hommes des rgles de conduite ; il y a la morale, et il y a le droit. Alors une question se pose : est-ce que la morale nest pas une rgle suffisante, est-ce quil est ncessaire davoir, ct de la rgle morale, une rgle de droit ? Cest ncessaire, parce que la rgle morale ne peut elle seule, gouverner une socit, et cela pour trois raisons : ().

    Voil donc la diffrence entre la rgle de droit et la rgle de morale :

    La rgle de morale a pour but de nous dire ce qui est juste, et aussi ce qui doit tre fait par chacun de nous au-del de la justice, sur le terrain de la charit.

    La rgle de droit, elle, a pour but la fois dobliger respecter ce qui est juste, sans pouvoir dpasser la justice, et de nous donner la scurit. (V. Lintgralit du document la salle de lecture de la FSJP).

    Doc. 2 : Recueil Dalloz 1990, Chron. p. 199 La rgle de droit comme modle / Par Antoine Jeammaud.

    1. - La rgle de droit est une rgle de conduite dans les rapports sociaux, gnrale, abstraite et obligatoire, dont la sanction est assure par la puissance publique (1). Que l'on adopte cette dfinition ou qu'on lui prfre une variante marquant son appartenance un genre des ordres , commandements , impratifs ou encore des directives , il n'est gure contest que toute rgle juridique a pour objet une conduite, par l mme impose, interdite ou permise. Dans son champ de validit, tout ordre juridique rpartirait les actions humaines en licites (prescrites, positivement permises, ou indiffrentes) et illicites (actions

  • 17

    prohibes ou abstentions d'accomplir ce qui est prescrit) ; encore que cette rpartition selon un code binaire puisse tre trouble par le sentiment d'un vide juridique rendant incertain le statut d'un comportement dont on souhaiterait qu'il ft explicitement command, interdit ou autoris. Cette conception des rgles de droit et de leur rapport aux actions relve de ce sens commun thorique des juristes , qui fournit la matire commune de la plupart des ouvrages et des enseignements d'introduction au droit. Elle est reue ou conforte par maintes productions de thorie ou philosophie du droit, commencer par le normativisme kelsnien. Les sociologues qui s'intressent la prsence du droit dans les relations sociales paraissent s'en accommoder, si mme ils n'en font le prsuppos d'une notion bien sommaire de l'effectivit (les comportements conformes) ou de l'ineffectivit (les comportements infractionnels) des normes. Soucieuses de dvoiler les fonctions socitales du droit au cur d'un mode de production gnrateur d'ingalits et de domination, les approches critiques ne s'inquitent gure de sa pertinence. Il est vrai que, si nul ne dnonce plus dans le droit la volont masque de la classe dominante ou une pure varit de violence, cette vision de la norme juridique comme prcepte de conduite peut faciliter la dmonstration de sa vocation garantir et lgitimer un ordre social tabli tout en servant quelques changements dsirs par les dtenteurs du pouvoir.

    Nous voudrions pourtant convaincre de rejeter cette dfinition. Elle pche par simplisme et irralisme la fois. Notre conviction est que, si un ordre juridique comme le droit tatique franais de ce temps se prsente d'abord comme un ensemble de normes, celles-ci ne constituent pas toutes, tant s'en faut, des rgles de conduite. Il s'agit, tout au plus, de rgles pour des actions. C'est en cela qu'elles appartiennent au genre des normes thiques, et non en raison de ce que serait ncessairement leur objet (2). 2. - L'ambition de cette mise en cause parat d'abord limite. Elle ne prtend pas fournir une rponse exhaustive la question qu'est-ce qu'une rgle de droit ? , mais seulement montrer l'inadquation l'exprience la plus banale d'une dfinition reue par des juristes, thoriciens et philosophes du droit de diverses obdiences. Elle se veut modeste contribution cette manire de polyphonie qu'est tout naturellement la pratique de la thorie du droit, dans la mesure o cette dernire prtend moins dcouvrir la vrit du droit que proposer des concepts utiles un progrs continu dans sa comprhension.

    Ainsi ne pensons-nous pas que l'lucidation de la vocation spcifique des dispositions dont il est convenu qu'elles ont valeur normative engage ncessairement dans les dbats contemporains sur l'ontologie du droit. Quelle que soit la position prfre cet gard (3), la question qu'est-ce qu'une rgle juridique ? devrait demeurer pertinente pour quiconque admet que la Constitution, les codes, lois, dcrets, etc. ont voir avec le droit, mme s'ils ne le constituent pas en eux-mmes ou eux seuls. Douter que le droit (quoi qu'il soit en englobe d'autres) comprenne des rgles et que ces dernires soient l'un des aspects saillants du droit, semblerait trop violemment contraire l'exprience commune (4).

    Notre rejet de la conception dontique gnralement partage se rapporte l'exprience d'une socit tatique telle que la ntre. Rien n'autorise, en effet, prtendre que

  • 18

    la normativit est de l'essence du juridique, donc que l'existence de rgles objectives et prposes est premire au point de rendre inconcevable un modle juridique charismatique (5). Ainsi n'implique-t-il pas de position particulire sur le dlicat problme des frontires de la juridicit, supposer que l'on s'entende pour le formuler utilement sur la base d'une hypothse raisonnable d'un pluralisme juridique qui ne condamne pas sombrer, soit dans le panjurisme, soit dans un complet relativisme (6). Il ne commande pas davantage de position dtermine dans les discussions sur les fonctions du droit - quoi, qui sert le droit dans telle socit ? - dont l'lucidation demeure l'objectif primordial des dmarches critiques face ce qu'il faut bien nommer l'idologie juridique dominante . Toutefois, la distance que le rejet de la vision dontique conduit prendre avec la reprsentation courante d'un droit encadrant strictement les actions, et prenant en quelque sorte chacun de ses sujets par la main, oriente vers une comprhension plus raliste du modus operandi de ce droit dans le quotidien. La rigueur de la loi s'en trouve relativise et l'on pressent plus clairement la varit des voies de cette contrainte qu'voque l'ide mme de loi. En cela aussi, la thse trs partielle qui va tre expose inspire la dfiance l'gard de toute thorisation radicale de la systmaticit du droit et incite prfrer, moyennant sans doute quelques amendements, un recours au paradigme du jeu (7). Elle doit, tout le moins, prmunir contre une comprhension de type organisciste ou tlologique de la rgulation sociale laquelle concourt le droit et de sa manire spcifique d'y participer (8).

    3. - Nous parlerons indiffremment de rgle ou norme juridique. L'extrme dispersion des distinctions parfois proposes entre des concepts que dsigneraient respectivement ces deux vocables recommande de s'en tenir l'usage terminologique le plus rpandu. Pour certains, normes et rgles constituent deux catgories diffrentes, mais l'accord cesse lorsqu'il s'agit de reprer le genre et l'espce. D'autres voient plutt dans la norme une composante de toute rgle. Voil qui est affaire de convention (9).

    S'il parat opportun de tenir pour synonymes les expressions rgle de droit et norme juridique , il ne faut pas mconnatre, en revanche, la distinction essentielle des rgles et des dcisions. Nous ne suivrons pas les auteurs qui regroupent ces deux espces dans un genre des normes (10). Cette option terminologique pourrait cependant se prvaloir d'une partielle analogie d'usage de la rgle (ou norme) et de la dcision. Cette dernire, dont on trouve maintes varits dans la vie du droit (dispositif d'un jugement, nomination, mais aussi disposition abrogatoire loge dans une loi ou disposition sur l'application d'une loi dans le temps, diction d'un transfert de proprit ou de capital inscrite dans une loi de nationalisation, amnistie dicte dans une loi, etc.), est certes un acte tendant modifier ponctuellement la situation ou l'objet qu'elle affecte et elle s'puise dans cette intervention (11). Ses effets, nanmoins, s'avrent durables, car tant qu'elle n'a pas t mise nant, il y a lieu de s'y rfrer pour dterminer la configuration ou la valeur juridique de la situation qu'elle a touche : telle personne doit-elle ou non des dommages-intrts telle autre, tel acte priv ou public demeure-t-il valide ou a-t-il t annul, quel est le titulaire de telle fonction ? Son usage est alors analogue celui d'une rgle.

  • 19

    4. - Celle-ci est en effet une espce de modle : c'est de sa vocation servir de rfrence afin de dterminer comment les choses doivent tre qu'un nonc tire sa signification normative, et non d'un prtendu contenu prescriptif, prohibitif ou permissif d'une conduite. Nous tenterons d'en convaincre (I), puis examinerons dans quelle mesure ou dans quel sens les rgles de droit, identifies comme des modles pour les objets les plus divers, prsentent les caractres qu'il est traditionnel de leur attribuer (gnralit, obligatorit, prsence d'une sanction) (II). (V. larticle la salle de lecture de la FSJP).

    Doc.3.

    Article de Philippe Jestaz, La sanction ou linconnue du droit, Dalloz, 1986, chron. 197 (disponible la salle de lecture de la facult des sciences juridiques et politiques).

  • 20

    SEANCE 3

    THEME : Les sources de la rgle de droit

    Sous-thme : La hirarchie des normes

    Exercice : faire la dissertation

    Sujet : La valeur des conventions internationales en droit interne BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

    - Doudou Ndoye, La Constitution du Sngal du 22 janvier 2001 commente, EDJA, 2011.

    - Le texte de la Constitution du Sngal est disponible sur le site du gouvernement du Sngal : (www.gouv.sn).

    - Malaurie (Ph.) et Morvan (P.), Droit civil, Introduction gnrale, Defrnois, coll. Droit civil , 3 d., 2009.

    - Mazeaud (H., L. et J.) et Chabas (F.), Leons de droit civil : Introduction ltude du droit, Montchrestien, 12 ed., 2000.

    - Terr (F.), Introduction gnrale au droit, Dalloz, coll. Prcis , 8 d., 2009. (Ouvrage recommand pour cette sance).

    - Guibril CAMARA, Communication de la cour de cassation du Sngal, in les actes du colloque de Ouagadougou 24-26 juin 2003 sur lapplication du droit international dans lordre juridique interne des Etats africains Francophones Les cahiers de lassociation Ouest Africaine des hautes juridictions francophones, pp. 296-299. (Document disponible la salle de lecture de la FSJP).

    - C- Neirinck et P.-M. Martin, Un trait bien maltrait. A propos de larrt Le Jeune,

    JCP 1993, I, 3677.

    - Cass. 1re civ. 13 juillet 2005,

    D. 2006, jur. P. 554, note F. Boulanger. - M. Alioune SALL, Les dbuts des cours de justice de la CEDEAO et de lUEMOA :

    propos sur la faiblesse du droit jurisprudentiel de lintgration en Afrique de lOuest, Nouvelles Annales Africaines, n 1/2010, pp. 5-72.

    Doc. 1. Art. 97 de la constitution du Sngal : Si le Conseil Constitutionnel a dclar quun engagement international comporte une clause contraire la Constitution, lautorisation de le ratifier ou de lapprouver ne peut intervenir quaprs rvision de la Constitution . Doc. 2. Art. 98 de la Constitution du Sngal : Les traits ou accords rgulirement ratifis ont, ds leur publication, une autorit suprieure celle des lois, sous rserve, pour chaque accord ou trait, de son application par lautre partie .

    Doc. 3. Extrait de Pascal Puig / Hirarchie des normes : du systme au principe - Revue trimestrielle de droit civil 2001, Chroniques p. 749

  • 21

    () En fondant la validit d'une norme juridique sur le respect d'une procdure de cration prescrite par une norme suprieure - et, en dernier lieu, par la norme fondamentale - le systme kelsnien conduit le droit organiser lui-mme sa propre production (6) et, par cette autorgulation (7), se raliser par degrs successifs. La norme de degr suprieur ne pouvant tout prvoir (8), c'est celles de niveau infrieur qu'il revient d'apporter les prcisions utiles, et ainsi de suite jusqu'aux normes caractre individuel et aux actes de pure excution matrielle. La dtermination du droit s'opre ainsi par tapes successives en descendant du sommet vers la base de la pyramide des normes. A ce schma thorique correspond en France un mode de rgulation juridique fond sur la suprmatie de l'Etat et gouvern, dans une large & (--+

    mesure, par une Administration dont l'omnipotence a atteint sous la Ve Rpublique des proportions inquitantes (9). Que ce systme ait engendr une augmentation considrable du volume des textes et particip au naufrage du droit commun en favorisant la spcialisation des branches du droit n'est plus dmontrer.

    En revanche, le systme dynamique de normes auquel correspondent, selon Kelsen, les ordres juridiques (10), n'aurait gure d favoriser une inflation des contrles au-del du seul respect des conditions de cration de la norme. L'auteur distingue en effet deux systmes de normes, l'un de type statique, l'autre de type dynamique. Dans le premier, la validit des normes rsulte de la conformit de leur contenu celui d'une norme suprieure, si bien que chacune d'elles se trouve subsume sous le fond d'une autre comme le particulier sous le gnral (11) jusqu' la norme fondamentale qui les contient toutes. Une telle hirarchie matrielle peut, selon l'auteur, tre observe dans l'ordre moral o, par exemple, l'interdiction du mensonge, de la tromperie ou du parjure peut tre dduite de la norme plus gnrale qui ordonne la sincrit (12). C'est donc par voie d'opration logique, en concluant du gnral au particulier, que les normes peuvent se dduire l'une de l'autre.

    A cette hirarchie statique, Kelsen oppose un systme dynamique dans lequel une norme n'est pas valable parce qu'elle a un certain contenu mais parce qu'elle a t cre conformment ce que prescrit une norme suprieure, jusqu' la norme fondamentale suppose qui ne contient rien d'autre que l'habilitation d'une autorit cratrice de normes (13). Dans un tel systme, les seuls contrles de validit auxquels les normes sont susceptibles d'tre soumises portent sur le respect de leur procdure de cration puisque n'importe quel contenu peut tre droit (14). En cas de contrarit, peut alors tre constate la nullit de la norme (15), c'est--dire son inexistence en tant que telle (16). Mais ds l'instant que ses conditions de cration ont t respectes, sa validit ne saurait, en principe, tre conteste alors mme que son contenu se rvlerait contraire celui prescrit par une norme de niveau suprieur. La pense kelsnienne conduit ainsi oprer une distinction fondamentale entre validit et conformit (17) de laquelle il rsulte qu'une norme valable, au sens o les conditions qui rglent sa production ont t respectes, peut trs bien n'tre pas conforme au contenu que prescrivent les normes de degr suprieur.

  • 22

    L'insigne mrite de cette proposition est de prserver la cohrence de la hirarchie des normes malgr la contrarit de fond d'une norme avec les degrs suprieurs de l'ordre juridique, la validit n'impliquant pas la conformit. Dans cette perspective, il parat quelque peu difficile d'imputer au succs du normativisme l'accroissement des contrles que connat notre droit positif, lesquels s'intressent essentiellement la conformit matrielle des normes. L'analyse peut toutefois sembler bien insuffisante ceux qui recherchent dans l'organisation hirarchise des normes une cohrence substantielle. Or c'est bien ainsi qu'est gnralement comprise la hirarchie des normes et c'est la raison pour laquelle le mouvement normativiste a indirectement engendr cette inflation des contrles.

    3. Il est vrai que la thorie pure de Kelsen pouvait paratre sur ce point bien dcevante et que, sduits par la reprsentation pyramidale de l'ordre juridique, les juristes ont pu avoir la tentation de l'adapter (18). En sparant les normes de leur contenu, en leur reconnaissant une existence juridique indpendamment de tout jugement de valeur, elle conduit dtacher le droit de la socit nourricire (19) et s'installe, en dfinitive, ct du droit et du raisonnement juridique (20). Cette neutralit tant critique du kelsnisme conduit des auteurs n'y voir qu'une thorie, et non une philosophie du droit (21). Mais il est galement vrai que cette thorie comprend des nuances que les synthses et le temps ont eu parfois tendance gommer. Ainsi le matre autrichien envisage-t-il assez largement la possibilit qu'un seul et mme systme de normes combine le principe statique et le principe dynamique de telle sorte que si les ordres juridiques ont pour l'essentiel un caractre dynamique , il est frquent qu'une norme rgle la fois la cration et le contenu des normes subordonnes (22). Dans cette perspective, la validit ne tient plus seulement au respect de la procdure d'diction mais galement une correspondance de fond. Ainsi la thorie kelsnienne apparat-elle dj plus directement l'origine des nombreux contrles de conformit (). Suite V. le document la salle de lecture de la FSJP).

    Doc. 4. Extrait de lArrt Administration des Douanes c/Cafs Jacques Vabre H. Capitant, F. Terr et Y. Lequette, Grands arrt de la jurisprudence civile, tome 1, 12 d., 2007, p. 28. MAIS ATTENDU QUE LE TRAITE DU 25 MARS 1957, QUI, EN VERTU DE LARTICLE SUSVISE DE LA CONSTITUTION [art. 55], A UNE AUTORITE SUPERIEURE A CELLE DES LOIS, INSTITUE UN ORDRE JURIDIQUE PROPRE INTEGRE A CELUI DES ETATS MEMBRES ; QUEN RAISON DE CETTE SPECIFICITE, LORDRE JURIDIQUE QUIL A CREE EST DIRECTEMENT APPLICABLE AUX RESSORTISSANTS DE CES ETATS ET SIMPOSE A LEURS JURIDICTIONS ; QUE, DES LORS, C'EST A BON DROIT, ET SANS EXCEDER SES POUVOIRS, QUE LA COUR D'APPEL A DECIDE QUE L'ARTICLE 95 DU TRAITE DEVAIT ETRE APPLIQUE EN L'ESPECE, A L'EXCLUSION DE L'ARTICLE 265 DU CODE DES DOUANES, BIEN QUE CE DERNIER TEXTE FUT POSTERIEUR; D'OU IL SUIT QUE LE MOYEN EST MAL FONDE; () Par ces motifs, rejette (V. larrt la salle de lecture de la FSJP).

    ***********************************

    METHODOLOGIE DE LA DISSERTATION JURIDIQUE

  • 23

    Si les tudiants semblent avoir une certaine familiarit avec la dissertation (dissertation littraire, philosophique), il faut remarquer que la dissertation juridique prsente un certain nombre de particularits lies bien sr la matire mais aussi la construction. Lpreuve crite de dissertation juridique, parfois appele sujet thorique , nest pas un devoir de rcitation du cours.

    Il ne sagit pas de reproduire des connaissances dailleurs plus ou moins bien comprises mais de rflchir un sujet, en utilisant certes les connaissances acquises pendant lanne, mais surtout en laborant une rflexion personnelle et, en ce sens, originale. Ds lors, la dissertation ne fait pas seulement appel la mmoire, mais surtout lintelligence et la rflexion. Il est donc vain de tenter de rapprocher le sujet traiter de tel ou tel chapitre du cours, voire de telle section ou de tel paragraphe.

    En effet, lapproche analytique qui est celle dun cours diffre sensiblement de celle synthtique qui est exige dans une dissertation. La dissertation est une dmonstration : ltudiant doit livrer au correcteur son approche de la question pose, en la justifiant par des considrations juridiques. Ds lors, un bon devoir ne doit pas se limiter une explication technique des mcanismes juridiques discuts. Il doit indiquer en outre comment ces mcanismes se rattachent au sujet, et pourquoi tel mcanisme est cit tel endroit de la dmonstration et pas ailleurs.

    La dissertation juridique est donc un exercice dlicat et ncessite alors un effort de prparation srieuse et de construction rigoureuse avant la rdaction.

    I- La prparation

    Lecture du sujet Cela semble banal de le prciser et pourtant une mauvaise comprhension du sujet dcoule souvent de sa lecture en diagonal.

    Imposez-vous plusieurs lectures articules et concentres, ne laissant rien passer.

    Ne vous braquez pas sur un mot en ngligeant lexpression entire ( laction en nullit nest pas le mme sujet que la nullit ). Des termes comme comparer, commenter, discuter, analyser ou montrer vous indiquent et vous imposent un certain genre dexercice.

    Analyse du sujet

    Une tape ne pas ngligez, elle seule vous permet de cerner la problmatique souleve par le sujet pour ensuite btir un plan dtaill adapt.

    Une analyse rigoureuse vous garantit de ne pas passer ct du sujet ou de traiter partiellement le sujet.

    - Concentrez-vous dabord sur la forme du sujet

    Le sujet dexposition

  • 24

    Le sujet dexposition est lexercice le plus simple, qui consiste exposer une question dtermine du programme de lexamen. En gnral, la question a t traite en une seule fois dans le cours. Cependant, pour viter lcueil dune rcitation mot mot, il conviendra de personnaliser le devoir. Cet effort de rflexion sexprimera essentiellement dans la construction du plan partir de la problmatique qui intresse le sujet. Si la question dans le cours a t dcrite de manire linaire en une suite de quatre ou cinq lments par exemple, il est indispensable de runir ces lments sous la forme dun plan binaire. Si la question a t traite sous un plan classique en deux parties, il faudra rechercher si un autre plan nest pas concevable. A dfaut, il sera toujours possible de rendre plus suggestifs les intituls du plan du cours. Exemple de sujet dexposition : lapplication de la loi dans le temps en matire de contrats ; la notion de patrimoine, etc.

    Le sujet de synthse

    Le sujet de synthse ncessite de runir plusieurs questions rparties dans lensemble du programme. Dans ce cas, il faut viter le pige qui consiste ne traiter que le premier aspect du sujet qui vient immdiatement lesprit. Il faut prendre le temps pour visionner tout le cours et dresser linventaire complet des questions qui se rapportent au sujet. Ensuite, il convient de raliser une synthse de ces questions.

    Exemple : la vrit en droit civil ; la fidlit dans le couple, etc.

    Le sujet de comparaison

    Le sujet de comparaison est une espce de sujet de synthse. Il conduit examiner deux notions qui, souvent, ont t prsentes sparment dans le cours. Cependant, lexercice se complique car il est indispensable dexaminer ces notions en parallle. Autrement dit, il ne sagit pas de deux sujets descriptifs distincts mais dun seul et unique sujet de synthse.

    Parfois ce genre de sujet est clairement nonc dans lintitul. Par exemple comparez le droit et la morale .

    Dautres fois, il peut tre dduit de lutilisation dans lintitul de la conjonction de coordination et . Par exemple : Proprit et possession . Cependant, lemploi du mot et nest pas toujours synonyme dun sujet de comparaison entre les deux lments quil relie. Souvent, il a pour objet dinviter ltudiant rflchir sur linfluence que peut exercer lun des lments sur lautre. Par exemple : le mariage en droit sngalais et les conventions internationales.

    - Analysez les termes cls puis dlimitez le sujet

    Lobservation dtudiants composant une preuve crite rvle une obsession pathologique trouver le plan parfait dans les cinq minutes qui suivent la distribution des sujets.

    Faute de vous concentrer un quart dheure sur lanalyse dtaille et la dlimitation du sujet, vous perdez un temps considrable tester des plans bancals en cherchant davantage caser votre cours qu traiter la problmatique. Vous vous contentez de rciter sans les trier ni les organiser des connaissances parfois sans rapport direct avec le sujet. Mais ce nest pas ce

  • 25

    quattend le correcteur ! Vous devez lui montrer que vous savez rflchir et structurer votre pense.

    Ne faites pas limpasse sur lanalyse et la dlimitation du sujet. Non seulement cette tape fondamentale prvient le risque de hors sujet mais surtout met en lumire la problmatique soulever ainsi quune bauche de plan. Une analyse correctement mene est la cl dune dissertation russie.

    Pour une analyse efficace du sujet, slectionnez puis dfinissez les termes cls. Dcomposez ensuite les dfinitions obtenues afin de reprer les points importants sous-entendus par le sujet. Vous examinerez ces points lors de llaboration du plan dtaill.

    Le pige, ce stade de la prparation, est de restreindre arbitrairement le sujet ou de partir sur une mauvaise voie en ne recherchant pas une dfinition exacte et complte de chaque terme.

    Soyez attentif tous les termes du sujet. Procdez par consquent une tude smantique, consistant dfinir les mots importants, puis une analyse grammaticale. Les articles dfinis ou indfinis, les mots de liaison comme ou , et , les adverbes et les signes de ponctuation ne sont pas l par hasard ! Ils influent considrablement sur le sens du sujet. Tenez galement compte des temps et des modes employs. Attention ! La plupart des hors sujets rsultent de la ngligence dun terme ou dun indice grammatical. Rater un examen, une anne universitaire, parce quon a confondu un et avec un ou , alors que lon connaissait son cours sur le bout des doigts, il y a de quoi se mordre les doigts !

    Pour gagner du temps lors de la recherche de la problmatique, analysez le sujet sous forme de tableau ou de schma de manire confronter les informations. La problmatique nat en effet de cette confrontation. La mise en valeur des contradictions souleves par le sujet vous permet de cerner et de formuler plus rapidement cette problmatique.

    - Recherche et formulation de la problmatique

    Une fois lanalyse du sujet acheve, vous possdez dj une ide de la problmatique, cest--dire de la question importante et sujette discussion que vous devez traiter. Selon lintitul du sujet, cette problmatique est plus ou moins apparente. Mais, mme sous-jacente, elle doit vous sauter aux yeux ce stade de prparation si votre analyse a t correctement mene. Il sagit maintenant de la prciser et de la formuler correctement.

    Relisez encore le sujet afin de vous assurer que vous ne partez pas sur la mauvaise voie. Puis reprenez les lments dgags par lanalyse et reprez les contradictions qui en rsultent. Dgagez ensuite le fil qui unit ces contradictions. Ce fil constitue la problmatique, cest--dire la question importante et digne dintrt que vous devez soulever. Pour vous aiguiller, remmorez-vous aussi les points importants et les dbats souligns par le professeur lors du cours relatif au thme abord. Les sujets de dissertation ont quasiment toujours t voqus et/ou partiellement traits en cours.

    La problmatique est identifie, il faut maintenant la formuler. Attention, il ne sagit pas de reprendre le sujet sous la forme dune question ! Vous lavez constat, lidentification de la problmatique est le fruit dun long processus de rflexion. Vous devez exposer le rsultat de ce processus. Votre formulation doit tre dynamique. Cela signifie que vous devez mettre en

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    relief la problmatique en expliquant son intrt et lenjeu des diffrentes rponses que lon peut y apporter. Pour trouver les lments de mise en relief, prenez du recul face au sujet en vous demandant pourquoi il vous est pos aujourdhui et si les donnes du problme ont ou vont voluer ? Procdez par consquent une mise en perspective dans le temps et dans lespace du sujet.

    Vous replacerez la problmatique dans lintroduction que vous rdigerez une fois le plan dtaill bti. Cependant, formulez-la clairement avant la construction du plan car ce dernier doit justement rpondre la problmatique. Les intituls des deux grandes parties doivent renvoyer directement la problmatique. De bons intituls doivent permettre de la retrouver sans se rfrer lintroduction.

    - Recensement des ides et des connaissances

    Vous avez maintenant dfini et prcis lobjet de votre dveloppement. Il sagit dexposer en deux axes votre rponse la problmatique que vous venez didentifier.

    Votre position personnelle, cest--dire le message que vous voulez faire passer au moyen de votre dmonstration, constitue le fil directeur de votre devoir. Elle va donc orienter les intituls dans un sens ou un autre. Lexpos de votre rponse la problmatique doit tre organis en deux axes (trs exceptionnellement trois), en dautres termes structur autour dun plan, mais aussi justifi et illustr. En droit, encore plus que dans dautres disciplines, vos affirmations nont de valeur que si elles reposent sur des lments objectifs. Affirmer sans justifier revient ne rien dire.

    Afin de trouver les diffrents lments qui servent de support votre dmonstration, reprenez les points dgags lors de lanalyse du sujet. Puis remmorez-vous votre cours, vos TD et vos lectures en notant toutes les donnes qui se rapportent directement o indirectement au sujet. Procdez des associations dides.

    II- La construction

    La dissertation juridique comprend :

    Une introduction, Un plan (avec des dveloppements bien sr) en deux parties, elles-mmes subdivises en deux sous-parties.

    En revanche, ne vous donnez mme pas la peine de pensez la conclusion, car au premier cycle on prfre locculter. Il ny a pas de conclusion.

    A. Les tapes de lintroduction

    Lintroduction est trs certainement la partie la plus importante de la dissertation. Pour les chasseurs de points, sachez quelle permet de rcuprer un nombre consquent de point lorsquelle est bien construite. Lintroduction ne doit tre ni trop longue, ni trop brve (elle doit reprsenter environ le 1/3 du devoir). Alors comment construire une bonne introduction ou en tout cas une introduction qui puisse tre satisfaisante.

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    Lintroduction doit rpondre aux trois grandes questions suivantes :

    De quoi dois-je parler ?, Pourquoi dois-je parler de ce sujet ? Et comment vais-je parler du sujet ?

    De quoi dois-je parler ?

    Il sagit ce stade de procder la prsentation du sujet : ltudiant doit amener et poser le sujet, dfinir les termes du sujet et dlimiter le sujet sil y a lieu.

    *1- Amener et poser le sujet

    Amener le sujet

    Cest la phrase daccroche, encore appele lentre en matire

    Il sagit de situer progressivement la question traiter dans lensemble de la matire, en centrant jusqu la cerner avec prcision. Cest la mthode de lentonnoir. Cependant, il faut viter de prendre la question de trop loin ou de trop haut, ce qui retarderait lexcs ltude du sujet lui-mme (par exemple il ne faut pas dcrire toutes les sources de la rgle de droit avant den arriver la jurisprudence ou encore, il ne faut pas exposer la rgle de droit propos de ltude de la preuve des droits subjectifs). Il faut essayer aussi de se distinguer en proposant parfois une accroche qui va dans le sens du cours qui vous a t dispens, mais qui provient dune autre source. Vous prouverez en outre que vous avez fait des recherches, donc fourni un travail qui donne une valeur ajoute votre devoir. Citer le professeur de cours magistral ou le charg de TD nest pas conseill.

    Exemple dentre en matire par la mthode de lentonnoir (sujet labrogation de la loi par dsutude)

    Situer la question consiste la placer dans le cadre gnral des sources du droit positif et, parmi ces sources, la loi (dont on mentionnera la prminence), puis propos de la loi, poser la question de sa dure dapplication, de son abrogation en gnral, et enfin du cas particulier de son abrogation par dsutude

    Cette faon d attaquer le sujet nest pas la seule : Lentre en matire peut notamment faire rfrence lactualit juridique ou lhistoire. Mais la mthode de lentonnoir est la plus usuelle.

    Poser le sujet

    Le sujet doit tre progressivement annonc. Il ne doit pas y avoir de rupture entre lentre en matire et la citation du sujet

    *2- La dfinition des termes du sujet

    Dans le droit fil de la phrase daccroche qui peut tre une dfinition, vient le moment o il faut dfinir le sujet (aprs lavoir pos) pour le comprendre. Montrer que vous lavez compris, comment vous lavez compris et pourquoi. En fait, il sagit de prendre les mots du sujet et de

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    les dfinir en disant pourquoi vous avez retenu telle signification particulire de chaque mot et du sujet en gnral. En procdant ainsi, vous dgagez et mettez en vidence, le sens du sujet.

    A RETENIR : seuls les mots qui font partie du langage juridique sont dfinir. Aussi, seuls les vocables en relation directe avec le sujet appellent des dfinitions. Il ny a pas lieu dexpliquer chaque terme technique rencontr, ce qui alourdirait trop la dissertation.

    Pour le sujet prcdent (labrogation de la loi par dsutude : il sagit de dfinir les termes : loi, abrogation et dsutude).

    * 3- La dlimitation du sujet (ce point ne simpose pas toujours. Tout dpend de ltendue du sujet)

    Vous devez ciblez les ides que le sujet vous impose de traiter, tout en les dlimitant dabord par rapport au sujet, mais aussi en prenant en compte des paramtres temporels (dates, chronologie), gographique (le sujet impose-t-il de traiter que le cas sngalais ou dautres pays sont concerns ? ), voire institutionnels (si le sujet impose une institution particulire, peut-tre cela suppose-t-il den voquer dautres. Ne serait ce que parce que linstitution du sujet entretien des rapports avec les autres institutions).

    Chose trs importante aussi, dites ce que vous ne traiterez pas et pourquoi. Lintrt de passer par cette tape, consiste montrer que vous avez connaissance de certaines notions mais dont vous ne voyez pas lutilit pour la dmonstration que vous allez mener.

    A RETENIR : dlimiter un sujet ne consiste surtout pas carter une ou des questions qui nont rien voir avec le sujet (exemple pour traiter de la formation du mariage, ltudiant na pas prciser que la question du divorce ne sera pas aborde parce que cest une vidence).

    Pourquoi dois-je parler de ce sujet :

    Le sujet soulve une ou plusieurs questions fondamentales qui prsentent certainement des intrts (sinon on ne vous laurait pas propos). A ce stade, posez la problmatique et le (ou les) intrt (s) du sujet.

    *4- La problmatique

    Sujets sous forme interrogative

    Parfois, la question que vous devez traiter est directement pose dans le sujet. Il convient alors de rpondre prcisment la question pose. Exemple : la jurisprudence constitue t-elle une source de droit ? En gnral, ce genre de sujet invite ltudiant prendre personnellement position. Il doit donc runir les lments de rsolution du sujet prsents dans le cours et les manuels, et les organiser pour construire un plan sous forme de rponse la question pose.

    Sujets sous forme non interrogative

    Dautres fois, la question que vous devez exposer nest pas clairement exprime dans le sujet. Dans cette hypothse, il ne vous appartient pas dinventer nimporte quelle problmatique. La

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    problmatique prexiste certainement, et vous devez la retrouver travers le sujet. En gnral, elle a t expose en cours et elle figure dans les manuels.

    Eventuellement, si vous avez du mal dgager la problmatique, essayez de reformuler le sujet sous forme interrogative en utilisant des formules varies : Quelle est linfluence de ? ; A quoi sert ? ; Comment fonctionne ? ; Quelle est la porte de ? ..

    Pour la rponse vous devez vous servir des matriaux (cours, documents) et de vos rflexions personnelles.

    A RETENIR : La problmatique est le cur de lintroduction. Soignez-l. Elle doit tre claire, comprhensible et surtout pertinente. Cest elle qui doit conditionner votre plan et non linverse. Vous pouvez parfaitement tomber sur une, voire deux problmatiques. Dans le premier cas, il sagira de suivre un seul fil conducteur. Il sagira gnralement de procder par tapes pour mener bien la dmonstration. Vrifiez que toutes les tapes du plan qui sannonce sarticulent bien entre elles. Dans lhypothse o vous auriez deux problmatiques qui ne peuvent a priori pas tre regroupes sous une autre plus globale, alors ddiez une partie chaque problmatique. Cest encore le plus simple. (Comment rechercher la problmatique, V. dveloppements prcdents)

    *5- Lintrt du sujet

    Une fois que vous pensez savoir (mais mieux vaut en tre certain) o le sujet veut vous emmener, il faut insister sur lintrt du sujet. Il sagit de rpondre la question : pourquoi dois-je parler de ce sujet ? . Si le sujet a t donn, cest quil est important. Il faut donc rechercher pourquoi le sujet a t donn et le dire franchement. Ces intrts, souvent lis des dveloppements dactualit, peuvent tre dordre pratique et/ou thorique :

    Intrt thorique :

    Ce sont les implications thoriques du sujet savoir : les dbats qui se sont soulevs (ce sont les controverses doctrinales), lorsque les principes juridiques traduisent une volution particulire (de la lgislation, des murs, de la socit).

    Exemple dintrt thorique

    - Actualit lgislative. Par exemple avec lOHADA, la conscration dun patrimoine daffectation avec la socit unipersonnelle.

    - Controverse doctrinale. Par exemple, en ce qui concerne la nature du patrimoine, du droit au nom ou du droit rel, la nature juridique du mariage.

    - Evolution dun fondement du droit. Par exemple, en matire de responsabilit, lidologie de la rparation qui conduit indemniser toutes sortes de prjudices.

    Lintrt pratique

    Lintrt pratique se dcouvre la plupart du temps en cherchant imager des cas dapplication concrets des rgles juridiques en cause. On peut alors montrer que la question envisage se pose frquemment, que les solutions dgager intressent beaucoup de personnes ou

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    commandent des consquences (conomiques, sociologiques) importantes. Faire apparatre, quand cest possible, lactualit des problmes renforce considrablement le dynamisme de la dissertation ; mais nextrapolez surtout pas !

    Exemple dintrt pratique

    - Conflit dans les sources du droit. Par exemple, le problme de la violation de la convention de lOIT soulev dans laffaire Sga Seck Fall, le problme de la violation de la convention de New York contre la torture dans laffaire Hissen Habr.

    - Hiatus entre la lgislation existante et les besoins pratiques. Par exemple les problmes poss par lexigence du divorce judiciaire et la pratique de la rpudiation ; les problmes poss par la limitation des dpenses excessives dans les crmonies familiales.

    - Aspects sociologiques. Par exemple en France, le dbat judiciaire sur ladoption denfants par des couples homosexuels.

    Eventuellement, on peut retracer ce stade de lintrt du sujet lvolution du sujet dans le temps (historique) et dans lespace (droit compar).

    A RETENIR : un sujet peut revtir un intrt thorique ou un intrt pratique (pas toujours les deux la fois). Aussi, lorsque vous souligner lexistence dun intrt, il faudra effectivement le prciser. Exemple : Il ne suffit pas de dire (comme on le remarque dans la plupart des copies) : le sujet revt un intrt thorique (sans aucune prcision). [Vous ne soulignez l aucun intrt !].

    Comment vais-je parler du sujet ?

    Il sagit de justifier et dannoncer le plan

    * 6- Lannonce justifie du plan

    Vous voil en possession de votre problmatique qui prend le plus souvent la forme dune question. Le plan nest autre que la rponse en deux points cette question. Mais il ne sagit pas seulement de dire quelle articulation a t choisie ; il faut justifier ce plan. On doit commencer par exprimer lide ou les ides essentielles animant le sujet ; puis on annonce lordonnancement de la dmonstration. Le plan adopt doit apparatre comme une consquence logique et naturelle des principes antrieurement dgags.

    Lessentiel consiste donc expliquer pourquoi la prsentation retenue simpose. Lannonce proprement dite se limite la phrase dans laquelle vous ferez apparatre entre parenthse le I et le II du plan. Ex : ...............(I), ...................(II).

    En premire anne, vous pouvez vous satisfaire de phrases assez simple comme : dans un premier temps, puis dans un second, ou, dans une premire partie nous traiterons telle chose et puis telle autre dans une seconde. Mais il faudra assez vite dpasser ce stade car il napporte pas de relle satisfaction sinon celle de mettre en parallle deux ides principales.

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    A RETENIR : ltudiant doit imprativement dans lintroduction veiller : Amener et poser le sujet Dfinir les termes du sujet Poser la problmatique Donner lintrt du sujet Justifier et annoncer le plan.

    Les diffrentes phases de lintroduction ne doivent pas tre intitules dans la rdaction. Il suffit daller la ligne aprs chaque phase.

    B. Le plan

    Le plan est command par le sujet, ou, plus prcisment, par lide directrice que vous avez dgage. Il convient donc dadopter un plan qui suive une ligne directrice claire, que lon sattache respecter et dmontrer.

    Concrtement : le plan est la rponse la problmatique pose.

    En droit, le plan se structure en deux parties, deux sous-parties. Ce qui fait un total de .... 4 sous parties. Si vous avez lu attentivement ce qui prcdait, vous devez vous souvenir que, lors de la recherche de notre problmatique, nous avons regroup nos ides en 4 catgories. Celles-ci correspondent aux 4 sous parties. Mais pour raliser le plan, ces 4 catgories doivent tre contenues dans deux grandes catgories. De telle sorte que :

    Catgorie 1 regroupe Une sous catgorie, Une seconde sous catgorie,

    Catgorie 2 regroupe Une sous catgorie, Une seconde sous catgorie.

    Ce travail doit aboutir plan qui devra avoir pour rsultat ce qui suit :

    Structure du Plan dune dissertation juridique

    I. Le titre de ma PREMIERE PARTIE

    Jannonce que je vais parler ma premire sous-partie (A), puis de ma seconde sous-partie (B).

    A. Le titre de ma premire sous-partie.

    Je fais une transition pour annoncer la seconde sous-partie.

    B. Le titre de ma seconde sous-partie.

    Je fais une transition pour annoncer la SECONDE PARTIE.

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    II. Le titre de ma SECONDE PARTIE.

    Jannonce que je vais parler de ma premire sous-partie (A), puis de ma seconde sous-partie (B).

    A. Le titre de ma premire sous-partie.

    Je fais une transition vers ma seconde sous-p

    artie.

    B. Le titre de ma seconde sous-partie.

    (Pas de conclusion)

    ATTENTION : il est prfrable et mme important de rserver le I.B. et le II.A. aux catgories les plus essentielles. Cest le cur de votre devoir.

    Comme vous pouvez le voir, le plan nest pas quune succession de catgories. Il y a des titres. Chaque titre de PARTIE doit tre suffisamment englobant pour regrouper les sous parties qui le composent (les sous parties doivent correspondre aux parties. Soit elles se compltent ou elles sopposent). De mme, les titres doivent tre la rponse votre problmatique, de telle sorte quen le lisant le correcteur sait ce que vous allez dire dans les parties et sous parties.

    Ce nest pas parce que vous navez pas le mme plan que le camarade que vous tes hors sujet ou que vous avez fait un faux plan. Idem, en ce qui concerne votre plan et celui du charg de TD. Il y a plusieurs bonnes dmarches pour traiter un sujet.

    Tout dpend de la faon dont vous avez compris le sujet (en restant, bien sr, dans le cadre de la problmatique pose par le sujet) mais aussi dont vous lavez amen. Do limportance de justifier (de bien justifier) les choix que vous avez fait lors de la dlimitation du sujet.

    Les diffrents plans possibles:

    Le plan dides : cest un plan qui valorisera toujours votre travail. Il est construit partir dune ide que vous avez du sujet expose en deux parties. Exemple de plan dides sur le sujet le dol I- Le dol, vice du consentement dans la formation du contrat II- Le dol, dlit dans lexcution du contrat

    Les plans types

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    - Les plans de comparaison : pour les sujets de comparaison, il faut proscrire lexamen spar des deux termes de la comparaison (Exemple pour le sujet prcdent, viter de faire : I- Le droit II- La morale). A la limite, on peut envisager de prsenter successivement : les ressemblances (I) et les diffrences (II), en habilitant ces intituls.

    - Les plans de continuation : le plan type le plus utilis est celui dit de continuation , dont les deux parties se prolongent en intgrant deux aspects distincts du sujet.

    I- Les conditions II- Les effets /// I- La formation II- Le contenu /// I- La formation II- Lexcution /// I- Les sujets ou les titulaires du droit II- Lobjet ou le contenu du droit.

    A RETENIR : Veiller raliser un certain quilibre des parties et sous-parties, en volume et en intrt autant que possible.

    III- La rdaction

    Vous devez retenir quune dissertation est une dmonstration et non pas un simple expos des connaissances. Les connaissances sont mises au service de la dmonstration, cest dire de la problmatique.

    Contrairement la forme, le fond ou le contenu est fonction du sujet qui vous est donn. Mais il y a quelques rgles essentielles qui ne changent pas. Elles sont relatives la rdaction ou la formulation du contenu et son dveloppement.

    Faites des phrases courtes et simples. Les phrases courtes rendent le contenu dynamique, lger et maintient lattention du correcteur ou du lecteur. Les phrases simples rendent la dissertation plus claire et comprhensible. Vous viterez ainsi de perdre le lecteur. Gnralement tout se passe en trois temps : je vais dire quelque chose, je dis la chose en question, voil ce que je voulais vous dire. Il faut exprimer vos intentions, les raliser et les rsumer.

    Privilgiez une ide par partie, mais une ide importante peut tre accompagne dautres ides accessoires. Le risque reste que des ides accessoires peuvent tre hors sujet.

    Il nest pas possible de schmatiser ou daller plus en profondeur pour deux raisons : la premire cest quil existe une multitude de sujet et que chaque sujet peut tre trait diffremment. Cest selon limportance que lon accorde telle ou telle ide.

    Pour quelques conseils de rdaction: soigner lcriture, lorthographe et lexpression ; proscrire les abrviations, les sigles et les schmas ; viter les familiarits ; ne pas employer le mot je , mais plutt nous , on , il ; viter lemploi de verbes dans les intituls ; viter les rptitions ; aller ligne pour chaque ide nouvelle, enchaner les phrases de manire logique ; enfin, relire la copie.

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    Universit Cheikh Anta Diop de Dakar Anne Universitaire 2011/2012

    Facult des sciences Juridiques et Politiques Licence 1 Sciences Juridiques

    *********** Droit Civil / Groupe A

    1er Semestre

    Charge de cours : Dr Fatou Kin Camara

    Coord: Melle Ndye Coumba Madeleine NDIAYE

    SEANCE 4

    THEME : Application de la loi

    Sous-thme : conflits de lois dans le temps

    Exercice: faire les cas pratiques

    Cas n 1

    Khady, une jeune villageoise qui a quitt le collge aprs son chec au BFEM vient en ville pour travailler comme domestique. Pendant deux annes, elle est paye 25. 000 F CFA (vingt cinq mille francs CFA) le mois. Un jour, la radio, elle apprend quune loi nouvelle est en vigueur depuis des mois et quelle prvoit un salaire minimum de 35. 000 F CFA (trente cinq mille francs CFA) pour tout travailleur. Au retour de son employeur, Khady le lui fait savoir et lui demande dare dare une augmentation de 10. 000 F CFA (dix mille francs CFA). Mieux, elle lui demande de lui rembourser le surplus de 10. 000 F CFA (dix mille francs CFA) par mois pour les deux annes dj coules. Quen pensez-vous ?

    Cas n 2

    Modou est un farouche opposant politique ; il ne se lasse jamais dafficher dans des endroits publics des tracts contenant des messages hostiles au pouvoir en place.

    Un jour, il est surpris et apprhend par un agent de police pour affichage illgal. Aprs jugement, il est condamn 1 mois de prison. La semaine suivant sa condamnation, entre en vigueur une loi qui dpnalise laffichage illgal.

    Son avocat, confiant, lui apprend quil va bientt tre libr. Sur quels arguments se fonde ce dernier ?

    Cas n 3

    Mor Thiam est inquiet. Lors dune discussion la place du village, un tudiant en sciences juridiques venu en vacances, lui a appris quil avait t vot une loi interdisant la polygamie au-del de 2 pouses sous peine demprisonnement. Mor Thiam, qui, dj, avait 3 pouses, a deux craintes majeures :

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    Il envisageait de convoler en quatrime noce le mois suivant ; son projet a-t-il des chances daboutir ?

    Dun autre ct, le jeune tudiant en droit lui a fait savoir quil devait divorcer davec lune de ses trois pouses sous peine de violer la loi ? Ce dernier a-t-il raison ?

    INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES Malaurie (Ph.) et Morvan (P.), Droit civil, Introduction gnrale, Defrnois, coll. Droit civil , 3 d., 2009.

    Mazeaud (H., L. et J.) et Chabas (F.), Leons de droit civil : Introduction ltude du droit, Montchrestien, 12 ed., 2000.

    Terr (F.), Introduction gnrale au droit, Dalloz, coll. Prcis , 8 d., 2009. Buffelan-Lanore (Y.) et Larribau-Teyneyre (V.), Droit civil 1re anne, Sirey, 16 d., 2009. Documents annexes

    Doc. 1. Art. 2 Code civil franais : La loi ne dispose que pour lavenir ; elle na point deffet rtroactif .

    Doc. 2. Art. 831 Code de la famille du Sngal

    Conflits de lois dans le temps

    - Principe

    La loi nouvelle a effet immdiat au jour de sa mise en vigueur. Elle rgit les actes et faits juridiques postrieurs et les consquences que la loi tire des actes ou faits qui ont prcd sa mise en application.

    Demeurent soumis aux rgles en vigueur lorsquils ont t passs ou sont intervenus, les actes ou faits ayant fait acqurir un droit ou crer une situation lgale rgulire .

    Doc. 3

    Les grands arrts de la jurisprudence civile, 12e dition 2007 / P. 40

    LOIS. CONFLITS DANS LE TEMPS. NON-RETROACTIVITE. EFFET IMMEDIAT. RAPPORTS JURIDIQUES FORMES ANTERIEUREMENT. DROITS ACQUIS

    I. Civ. 20 fvrier 1917. - II. Ch. run. 13 janvier 1932. - III. Civ., 1re sect. civ. 29 avril 1960. - IV. Civ., sect. com. 15 juin 1962 par Franois Terr Membre de l'Institut ; Professeur mrite l'Universit Panthon-Assas (Paris II) par Yves Lequette Professeur l'Universit Panthon-Assas (Paris II) Si toute loi nouvelle rgit en principe les situations tablies et les rapports juridiques forms ds avant sa promulgation, il est fait chec ce principe par la rgle de la non-

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    rtroactivit des lois formule par l'article 2 du Code civil, lorsque l'application d'une loi nouvelle porterait atteinte des droits acquis sous l'empire de la lgislation antrieure (1er, 2e arrts). Si, sans doute, une loi nouvelle s'applique aussitt aux effets venir des situations juridiques non contractuelles en cours au moment o elle entre en vigueur, et cela mme quand semblable situation est l'objet d'un litige judiciaire, en revanche elle ne saurait, sans avoir effet rtroactif, rgir rtrospectivement les conditions de validit ni les effets passs d'oprations juridiques antrieurement acheves (3e arrt). Les effets d'un contrat sont rgis, en principe, par la loi en vigueur l'poque o il a t pass (4e arrt). 1 L'inflation des lois a pour corollaire l'instabilit du droit. De l, l'actualit du problme des conflits de lois dans le temps. Lorsqu'une loi nouvelle remplace une loi ancienne, la dtermination de leurs domaines d'application respectifs rsulte de l'affrontement d'impratifs contradictoires : privilgie-t-on l'ide de scurit, la loi ancienne se verra reconnatre une place trs importante ; lui prfre-t-on celle de progrs du droit et d'unit de la lgislation, et la loi nouvelle l'emportera. Aussi bien l'histoire montre-t-elle que la coloration politique du lgislateur n'est pas indiffrente ces choix : rvolutionnaire ou rformiste, il n'hsitera pas devant les lois rtroactives, c'est--dire devant les lois qui reviennent sur le pass ; conservateur, il s'accommodera plus aisment d'une certaine survie de la loi ancienne. Eclairs par les excs de la priode rvolutionnaire, les rdacteurs du Code civil ont eu cur de consacrer une solution quilibre. Aux termes de l'article 2 : la loi ne dispose que pour l'avenir ; elle n'a point d'effet rtroactif . La loi nouvelle n'a pas d'effet rtroactif, cela signifie qu'elle ne s'applique pas aux situations juridiques qui se sont entirement ralises sous l'empire de la loi ancienne. Ainsi sauvegarde-t-on la scurit des particuliers. Comment, au demeurant, exiger de ceux-ci l'obissance une rgle qu'ils ne pouvaient connatre puisqu'elle n'existait pas encore l'poque o ils ont agi ? La loi nouvelle dispose pour l'avenir ; elle rgit donc les situations nes postrieurement son entre en vigueur. En dcider autrement serait, l'vidence, priver de toute efficacit l'ordre du lgislateur.

    Apparemment simples, ces directives se heurtent des difficults de mise en uvre considrables lorsque le changement de lgislation intresse des phnomnes juridiques qui ne prsentent pas un caractre instantan : la cration d'une situation juridique ncessite parfois l'coulement d'un certain temps (usucapion, possession d'tat) ; les effets d'une situation juridique peuvent se prolonger pendant une priode fort longue. D'o une question : quel est, dans ces diverses hypothses, l'effet d'une loi nouvelle entrant en vigueur au cours de ces priodes ? Face l'insuffisance des directives du Code, il revenait la jurisprudence de faire uvre cratrice. Elle s'y est employe avec souplesse et pragmatisme, s'inspirant des grandes constructions doctrinales sans pour autant s'enfermer dans celles-ci. Aussi bien, en contrepoint de l'analyse des arrts ci-dessus reproduits, retracera-t-on les grandes lignes de chacune de ces constructions (I), avant de dgager les solutions jurisprudentielles relatives la constitution et aux effets des situations juridiques (II). (suite V. le document la salle de lecture de la FSJP). Doc. 4 : Les grands arrts de la jurisprudence civile, 12e dition 2007 / 57

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    LOIS. LOIS RETROACTIVES. LOIS DE VALIDATION. DROITS FONDAMENTAUX. CONVENTION EUROPEENNE DES DROITS DE L'HOMME. PROCES EQUITABLE

    Ass. pln. 24 janvier 2003 (Bull. civ. ass. pln., n 2, p. 2, D. 2003. 1648, note Pricard-Pioux ; RFDA 2003. 470, note B. Mathieu) Baudron c/ Fdration des syndicats nationaux d'employeurs des tablissements et services pour personnes inadaptes et handicapes par Franois Terr Membre de l'Institut ; Professeur mrite l'Universit Panthon-Assas (Paris II) par Yves Lequette Professeur l'Universit Panthon-Assas (Paris II)

    1 Aux termes de l'article 2 du Code civil, la loi n'a point d'effet rtroactif . On entend par l qu'une loi ne peut pas s'appliquer des faits qui ont t accomplis antrieurement son entre en vigueur. La rgle parat de bon sens. Le droit priv a pour finalit d'organiser la vie en socit et d'assurer la paix sociale en rglant les rapports entre les personnes prives. Comment pourrait-il atteindre ce but si les actes qui ont t accomplis, les situations qui ont t cres et les droits qui ont t acquis conformment la loi alors en vigueur pouvaient tre remis en cause tout moment par une loi nouvelle ? Mais il arrive que le lgislateur se propose de droger cette rgle. Le peut-il et dans quelle mes