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Les procédés MBBR pour le traitement des eaux usées Cas du procédé R3F 35 CHAPITRE 3 1. CAPACITES DAERATION. Les besoins en oxygène (dimensionnement des surpresseurs) doivent répondre à un double objectif : l’apport d’air process nécessaire au traitement (carbone et azote : nitrification), l’air nécessaire à l’agitation dans le cas où la fluidisation des biomédias est assurée par l’apport d’air. Les calculs des besoins en oxygène pour l’air process sont classiques et fonction des flux à éliminer en DBO 5 , en azote à nitrifier et de la part liée à la respiration endogène de la biomasse fixée. A partir des besoins en air process pour le traitement, la grande difficulté est de ramener les besoins aux conditions standards par l’application d’un coefficient appelé CTG (coefficient de transfert global) qui tient compte de différents paramètres dont le passage du transfert d’oxygène (Kla) entre les boues et l’eau claire, les consignes de concentrations d’O2 dissous retenues dans le réacteur. Actuellement, on trouve peu de données sur le sujet en raison des difficultés de mener des essais en eau claire avec le support en mouvement. En effet, ces essais sont difficiles à réaliser en eau claire (et donc en l’absence de biomasse) car le support sans biomasse flotte et sa fluidisation s‘avère être impossible. La mise en mouvement du support améliore le transfert par des temps de trajet des bulles plus long dans le réacteur mais aussi par un éventuel fractionnement des bulles d’air injecté.par les biomédias. Il serait tout de même intéressant d’effectuer des essais en eau claire sans support puis des essais en boue. Le seul inconvénient de cette démarche est l’absence de donnée sur l’impact du support en mouvement sur le transfert en eau claire. A ce stade des connaissances, le CTG retenu est de l’ordre de 0,35 à 0,40 et les rendements de transfert en eau claire des équipements d’apports d’air (conduite percée) et avec support sont estimés à 4,5 % par mètre d’immersion. Un réseau de rampes d’air situé sur le radier du réacteur assure l’ensemble des besoins en air : air process et air pour le brassage. L’asservissement de l’air process est fonction d’une consigne de concentration en oxygène, cependant une quantité minimale d’air doit être maintenue pour assurer le brassage du matériau. Pour l’agitation, les vitesses d’air nécessaire à la fluidisation sont exprimées en m/h (ou m 3 /m 2 .h) d’où l’intérêt d’avoir des réacteurs profonds (vitesse d’air plus élevée, transfert en oxygène plus important). Cette vitesse dépend du type de support et de son degré d’ensemencement. Les AUTRES POINTS.

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    CHAPITRE 3

    1. CAPACITES DAERATION.

    Les besoins en oxygne (dimensionnement des surpresseurs) doivent rpondre un double objectif :

    lapport dair process ncessaire au traitement (carbone et azote : nitrification),

    lair ncessaire lagitation dans le cas o la fluidisation des biomdias est assure par lapport dair.

    Les calculs des besoins en oxygne pour lair process sont classiques et fonction des flux liminer en DBO5, en azote nitrifier et de la part lie la respiration endogne de la biomasse fixe.

    A partir des besoins en air process pour le traitement, la grande difficult est de ramener les besoins aux conditions standards par lapplication dun coefficient appel CTG (coefficient de transfert global) qui tient compte de diffrents paramtres dont le passage du transfert doxygne (Kla) entre les boues et leau claire, les consignes de concentrations dO2 dissous retenues dans le racteur.

    Actuellement, on trouve peu de donnes sur le sujet en raison des difficults de mener des essais en eau claire avec le support en mouvement. En effet, ces essais sont difficiles raliser en eau claire (et donc en labsence de biomasse) car le support sans biomasse flotte et sa fluidisation savre tre impossible. La mise en mouvement

    du support amliore le transfert par des temps de trajet des bulles plus long dans le racteur mais aussi par un ventuel fractionnement des bulles dair inject.par les biomdias.

    Il serait tout de mme intressant deffectuer des essais en eau claire sans support puis des essais en boue. Le seul inconvnient de cette dmarche est labsence de donne sur limpact du support en mouvement sur le transfert en eau claire.

    A ce stade des connaissances, le CTG retenu est de lordre de 0,35 0,40 et les rendements de transfert en eau claire des quipements dapports dair (conduite perce) et avec support sont estims 4,5 % par mtre dimmersion.

    Un rseau de rampes dair situ sur le radier du racteur assure lensemble des besoins en air : air process et air pour le brassage. Lasservissement de lair process est fonction dune consigne de concentration en oxygne, cependant une quantit minimale dair doit tre maintenue pour assurer le brassage du matriau.

    Pour lagitation, les vitesses dair ncessaire la fluidisation sont exprimes en m/h (ou m3/m2.h) do lintrt davoir des racteurs profonds (vitesse dair plus leve, transfert en oxygne plus important). Cette vitesse dpend du type de support et de son degr densemencement. Les

    AUTRES POINTS.

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    ordres de grandeur se situent entre 10 m/h et 20 m/h en fonction du type de support.

    Ce dbit dair est relativement lev et impacte fortement la consommation nergtique de linstallation. Ce poste doit court terme tre optimis de plusieurs faons :

    retenir un matriau plus facile fluidiser,

    tudier la rsistance et la fluidisation des supports par une agitation mcanique,

    proposer des configurations diffrentes pour les installations confrontes des variations de charge. Lobjectif est dobtenir une

    demande en air process toujours suprieure lair ncessaire la fluidisation.

    Les puissances spcifiques de brassage (puissance des surpresseurs ramene au volume des racteurs biologiques) sont leves, et sont de lordre de 150 W/m3. Cependant, pour toute comparaison avec dautres filires, il faut bien intgrer la notion de charge volumique, le racteur biologique R3F tant 3 fois plus compact quune boue active, soit une valeur de comparaison de 50 W/m3 .

    .

    Puissances spcifiques de brassage

    Saint Sorlin dArves (73) Vars St Marcellin (05)

    179 W / m3 144 W / m3

    2. PRODUCTION DE BOUE

    Les productions de boues obtenues sur ce type de racteur se rapprochent dune filire de type intensive comme la biofiltration (culture fixe). Les boues produites sont relativement organiques avec un taux de MVS suprieur 80%, ce qui

    rvle une trs faible part dauto oxydation de la boue. Ce pourcentage est obtenu sur des installations quipes dun tage primaire ce qui explique en partie le taux de MVS lev.

    Saint Sorlin dArves (73) Vars St Marcellin (05)

    % de MVS des boues biologiques 85 % 82 %

    La production spcifique de boues au sein du racteur biologique est leve et de lordre de :

    0,9 kg de MES/ kg de DBO5 limine, et confirme la faible part dauto-oxydation.

    Sur lensemble de la station, les productions de boues sont importantes, de lordre de 1,45 kg de MES / kg de DBO5 limine, et sexpliquent par :

    la prsence dun tage primaire avec apport de ractifs chimiques plus ou moins optimis,

    la prsence dun ouvrage de sparation physique en sortie de ltage biologique avec galement ajout de ractifs et,

    une fraction particulaire des eaux traiter leve (ratio MES/DBO5) qui sexplique par la longueur du rseau faible et sa pente importante limitant les dpts.

    Compte tenu de la technologie et de la configuration (2 tages en srie : 1aire et 2aire), la production de boue sera bien suprieure une filire boue active classique.

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    3. CONSOMMATION ENERGETIQUE

    Les rsultats obtenus sur les deux sites tudis ont rvl des consommations nergtiques ramenes au flux de DBO5 limine trs

    importants. Les valeurs obtenues sont les suivantes :

    Saint Sorlin dArves (73) Vars St Marcellin (05)

    Consommation spcifique nergtique (en KW/Kg de DBO5 limine)

    8,6 8,9

    Ces valeurs, du mme ordre de grandeur pour les deux sites, sont trs leves et sexpliquent en partie par :

    Des mesures effectues en priode hivernale, qui prennent en compte le poste chauffage des locaux (de lordre de 7 % du total),

    des installations qui fonctionnaient 50 % de leur charge nominale,

    et la prsence de certains postes non encore totalement optimiss, en particulier le poste aration du racteur biologique (par exemple, pour un site, un des surpresseurs a fonctionn son dbit dair maximum).

    A titre dexemple, la rpartition des consommations au niveau de linstallation est la suivante :

    Figure 8 : Rpartition des consommations au niveau de linstallation.

    Pour la file eau, le poste traitement biologique reprsente la part majoritaire et se situe entre 73 % et 88 % de la consommation nergtique de la file eau selon les sites. Compte tenu de cette

    consommation prpondrante, son optimisation savre videmment indispensable.

    Une simulation des consommations lectriques a t effectue pour une situation future, les installations leur charge nominale. Les rsultats montrent que lon pourrait atteindre lavenir des

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    consommations spcifiques nergtiques de lordre 3,5 KWh /kg de DBO5 limine. Ce chiffre devra bien entendu tre vrifi car de nombreuses hypothses ont t retenues, en particulier des apports doxygne suffisants.

    Loptimisation du poste aration ncessite la mise en place de plusieurs surpresseurs, avec si possible un appareil par racteur ou alors une

    inter-connection entre eux. Ils doivent tre quips dun variateur de vitesse pour adapter au plus prs lapport dO2 la charge traiter.

    Les puissances nergtiques ncessaires la fluidisation dpendent du type de matriau (sa forme) et une fluidisation par agitation mcanique devra tre aussi tudie.

    4. COMPACITE

    La compacit de la filire MBBR est reconnue et on note un gain dun facteur proche de 3 sur le racteur biologique par rapport une boue active (ratio des charges volumiques entre le racteur biologique du procd MBBR et celui dune boue active dimensionne pour rpondre aux mme objectifs de traitement).

    La comparaison dune filire MBBR par rapport dautres filires nest pas aise car les chiffres

    annoncs en terme de gain peuvent tre trs diffrents suivant les hypothses retenues, en particulier pour la comparaison avec les filires pour lesquelles un objectif de compacit a t recherch.

    Des hypothses de pourcentage demprise au sol pour les diffrentes tapes de traitement sont retenues et sont les suivantes :

    Boue active classique R3F

    Filire retenue Prtraitements + racteur biologique + clarification

    Prtraitements identique

    Traitement Iaire identique

    Traitement IIaire (profondeur des bassins identique)

    Nit. / Dnit. Volume 3 fois plus lev :

    375 kg de DBO5

    1250 m3 et 210 m2

    Gain dun facteur 3 mais pas de Dnit.

    375 kg de DBO5

    414 m3 et 69 m2

    Clarificateur (Flottateur compar aux membranes ou clarificateur sur

    les 2 filires) identique

    % emprise au sol

    Prtraitements : 9-10% Traitement Iaire : 13% Traitement Iaire : 24% Flottateur et annexes : 16% Filire boues : 15%

    Dsodorisation : 20%

    Bilan 50% de surface en plus

    pour le procd bous active

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    A partir de ces hypothses, on note quune boue active classique ncessite 50% demprise au sol en plus. Ou alors, le choix du procd MBBR (mais sans dnitrification) permet

    une rduction de lemprise au sol de 30 35 %.Rappelons que ces chiffres dpendent fortement des hypothses retenues.

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    CHAPITRE 4

    Rappelons quune filire MBBR peut tre dimensionne pour traiter le carbone et lazote. Dans le cas du traitement de lazote, et pour les deux installations tudies dans le cadre de son adaptabilit traiter une variation de charge, seule la nitrification tait demande en raison de la sensibilit du milieu rcepteur ce paramtre.

    En fonction des niveaux de rejets demands (forte concentration en N-NO3- rejete), le constructeur a retenu pour la sparation des flocs biologiques forms de leffluent trait le procd de flottation pour un site et une dcantation lamellaire avec ractifs chimiques (lestage du floc) pour le second.

    A titre dexemple, pour tudier ladaptabilit de la filire la problmatique de variation de charges, la station dpuration de la collectivit de St Sorlin dArves a t dimensionne pour traiter un flux en DBO5 quivalent 17 000 EH avec une variation de charge dun facteur 30, ce qui implique une population permanente en basse saison de lordre de 570 EH. La pointe de charge de cette collectivit se situe en priode hivernale en raison de son activit touristique lie aux sports dhiver (station de ski).

    La configuration retenue par le constructeur est la suivante :

    Figure 9 : Schma de principe de la station de St Sorlin darves.

    File 1

    File 2

    C 1 N 1

    Dcanteur 1aire R3F Flottateur Prtraitements

    Dgrilleur et dessableur- deshuileur

    C 2 N 2

    DI1

    DI 2

    ADAPTABILITE DE LA FILIERE MBBR ET DE SA CONFIGURATION POUR REPONDRE A LA PROBLEMATIQUE VARIATION DE CHARGES

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    Largumentaire du constructeur pour le choix de cette configuration est le suivant :

    Implantation dun traitement primaire avec la possibilit dapport de ractifs.

    Ce choix est motiv pour les raisons suivantes : En basse saison, possibilit de by passer compltement cet ouvrage. Sa mise en route est programme au moment de la monte en charge de linstallation avec dans un premier temps la mise en eau du primaire seul, puis linjection des ractifs chimiques en fonction de la charge traiter entrant sur le biologique. Lobjectif est dalimenter le primaire avant denclencher une surcharge sur le biologique.

    Mise en place dun procd de type culture fixe en deux files parallles.

    - la culture fixe prsente lavantage davoir une biomasse relativement stable dans le temps, mobilisable plus rapidement en fonction du traitement recherch (carbone ou azote), mais dont lactivit est fonction de lhistorique de son alimentation (la charge applique au pralable fixe la quantit de biomasse prsente dans le racteur). Cette biomasse fixe est aussi peu sensible aux variations de charge hydraulique.

    - le choix de deux files parallles est essentiellement motiv par un souci conomique : en basse saison, alimentation dune seule file et arrt total de la seconde file.

    - le choix de 2 tages spcifiques rsulte du procd retenu qui permet :

    la mise en place de matriau diffrent selon les traitements recherchs (non retenu pour les sites tudis),

    une meilleure matrise des charges appliques en intervenant sur le volume du racteur biologique et sur le taux de remplissage du matriau.

    et de limiter les comptitions entre les populations autotrophes (population responsable de la nitrification) et htrotrophes (responsable du traitement du carbone).

    Le mode de gestion recommand le plus souvent par les constructeurs pour rpondre la variation de charges importante en priode hivernale est prsent ci dessous. Ces recommandations doivent sappliquer avant la priode de charge la plus critique (faibles tempratures des effluents,

    variation de charge en peu de temps et trs importante) pour respecter les niveaux de rejet lors de cette pointe. En priode estivale, la variation de charge observe est moins problmatique en raison des tempratures plus leves (do un taux de croissance de la biomasse ncessaire au traitement plus important) et dune augmentation de la charge journalire plus progressive (talement de larrive des touristes).

    Les recommandations du mode de gestion de linstallation pour les exploitants fournies par les constructeurs sont les suivantes :

    En Basse saison:

    Arrt total dune file biologique MBBR la fin de la priode estivale suite la chute de la charge entrante.

    Arrt de lapport des ractifs physico-chimiques sur ltage primaire et by pass de cet ouvrage.

    A lapproche de la Haute saison :

    Plusieurs tapes sont dfinies:

    Deux semaines avant le dbut de la monte en charge, soit mi-novembre, les 2 files biologiques sont alimentes avec une source azote de type ammoniacal (alcali) en tte de la filire R3F pour favoriser le dveloppement de la population Autotrophe, puis arrt de cet ajout aprs 2 semaines (soit dbut dcembre).

    R-alimentation de ltage primaire (mi-dcembre) puis dans un second temps ajout des ractifs chimiques.

    A partir de lexprience acquise par lIrstea sur le traitement des variations de charges importantes par les procds boue active et biofiltration (Synthse sur le sujet dans le document technique FNDAE n 34) associ des mesures pousses sur les deux installations MBBR tudies, en particulier sur la rponse du systme pour diffrents modes de gestion afin de rpondre la variation de charge importante et respecter les niveaux de rejet demands, certaines recommandations sont arrtes sur la configuration de la filire type pour lavenir ainsi que sur un mode de gestion pour traiter des variations de charge importantes.

    Ils sont prsents ci dessous :

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    - Pr-traitements :

    Leur fonctionnement est indispensable toute lanne malgr des variations de charge importantes en particulier sur lhydraulique. Les faibles dbits vont entraner des vitesses de fonctionnement sur le dessableur proche dun dcanteur primaire ce qui va conduire un pigeage important de la pollution particulaire. Ce point devra tre bien identifi lors de llaboration du projet et des propositions devront tre apportes.

    Parmi les solutions envisageables, on note :

    Mise en place de 2 files de prtraitement en parallle, avec arrt dune file en basse saison ou,

    lavage des sables extraits afin de rintroduire la pollution particulaire pige en sortie pr-traitement ou,

    Mise en place dun tamisage des effluents uniquement pendant la priode basse saison.

    - Etage primaire avec loption ractifs chimiques:

    Comme nous lavons dj voqu, cet tage est intressant en terme de compacit de la filire et sur la nature de la boue obtenue (taux de MVS lev pour une ventuelle digestion sur la filire boue).

    Sur le plan de la gestion de la variation de charge, on note une efficacit importante sur labattement de la matire organique fonction de linjection ou non des ractifs mais aucun effet sur le flux azot (abattement ngligeable) qui est le paramtre critique grer. Ainsi, pour le traitement du carbone, les taux de croissance de la biomasse htrotrophe sont levs et limplantation dun traitement primaire sera ncessaire uniquement pour les communes confrontes de trs fortes variations de charge.

    Dans tous les cas, lorsque cet ouvrage sera retenu, il conviendra de le by passer ou de lutiliser sans ractif chimique en priode de basse saison afin de limiter la production de boue et dapporter le maximum de charge sur la file biologique aval afin de favoriser le dveloppement maximal de la biomasse.

    Linjection de ractifs chimiques permet de doubler les performances sur la DCO et la DBO5 mais lacidit des ractifs les plus courants entrane une consommation de TAC (carbonates) prjudiciable au traitement de lazote, en particulier pour le stade nitrification dont ce compos est indispensable au traitement (besoins de 8,5 mg de HCO3- pour nitrifier 1mg dazote ammoniacal) et souvent insuffisant en basse saison dans le cas o une source azote est ajoute.

    - Etage biologique :

    Deux files parallles de 2 tages sont retenir obligatoirement.

    En dehors de laspect cots dexploitation, la prsence de 2 files parallles permet lobtention dune quantit de biomasse deux fois plus importante en basse saison condition que chaque file soit alimente un jour sur deux et de faon automatise ds la fin de la priode estivale afin de maintenir une quantit de biomasse la plus leve possible. En effet, nos diffrents travaux ont montr que larrt dune file sur plusieurs mois ne permettait pas un redmarrage rapide du filtre, en particulier pour le traitement de lazote.

    Lors de lalternance, la file non alimente devra tre maintenu en milieu arobie ou anoxie. Cela ncessite darer le milieu quelques minutes toutes les 2 3 heures. On veillera ne pas dpasser plus de 2 heures sans oxygne dissous. La dure daration doit tre suffisante pour une remise en suspension du support. Un autre paramtre sur le suivi du racteur non aliment est le ph qui doit tre maintenu au del dun ph de 7

    Lalternance de lalimentation des 2 files permet dinstaller une quantit de biomasse deux fois plus leve pour un mme flux traiter par rapport au fonctionnement sur une seule file. Cette alternance permet surtout une rponse plus rapide, voir immdiate, de la biomasse lors de la r-alimentation des 2 files en parallle, condition que la charge applique soit lgrement suprieure au degr densemencement de la biomasse. Pour la biomasse autotrophe, la priorit est de toujours maintenir une biomasse en place car limplantation de celle-ci sur un racteur de trs basses tempratures est difficile et ncessite des temps trs levs fonction de la temprature du racteur.

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    0

    20

    40

    60

    80

    100

    120

    10/08/2009 09/09/2009 09/10/2009 08/11/2009 08/12/2009 07/01/2010 06/02/2010 08/03/2010

    Temps (jours)

    Cha

    rge

    en N

    (kg/

    j)Charge applique

    Charge oxyde

    (Perte FeCl3)

    Alternance+ Alcali

    + Alcali

    Ouverture station :

    12/12

    Figure 10 : Evolution durant 5 mois des charges appliques / oxydes sur le R3F avec gestion de lalimentation par alternance en BS et un apport dAlcali et de Bicarbonate lors des 2 augmentations de

    charge.

    Sur les sites o le flux appliqu en haute saison est suprieur la capacit de la biomasse installe sur les 2 files, il conviendra avant la monte en charge dinjecter une source azote pour augmenter la capacit de nitrification, donc la quantit de biomasse autotrophe prsente dans le racteur.

    Une note dtaille prcisant la dmarche de lapport de cette source azote et une feuille de calcul (format excel) est la disposition des exploitants sur le site du Gis biostep (https://gisbiostep.cemagref.fr/les-publications-collectives-1).

    Dans le cas o lajout dune source azote est retenu, son injection doit se faire dans le racteur ddi au traitement de lazote, ce qui signifie dans le second racteur.

    De plus, lorsque les quantits dazote externes injectes sont leves, cet apport doit tre systmatiquement complt par lajout parallle dune source de carbone minral (bicarbonates) car leffluent dentre station dispose souvent dun flux suffisant pour lazote de leffluent dentre mais insuffisant lors dune complmentation externe en azote ammoniacal).

    En basse saison, la charge en entre station est trs faible et il est fortement conseill dalimenter directement le deuxime racteur biologique

    (traitement de lazote) afin de dvelopper et de maintenir en place la biomasse autotrophe.

    En effet, lors de nos tudes, lalimentation du premier racteur a rvl une nitrification importante dans ce premier tage compte tenu des trs faibles charges appliques, valeur o une nitrification est possible (peu de comptition entre les biomasses autotrophes et htrotrophes) ce qui rvle linstallation dans le racteur carbone dune biomasse autotrophe. Au moment o la charge augmente, la population htrotrophe se dveloppe au dtriment de la biomasse autotrophe en place et son implantation dans le deuxime racteur ne pourra soprer quau moment o lazote ammoniacal disponible la nitrification est prsent.

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    CHAPITRE 5

    Le procd MBBR savre tre une

    technologie intressante pour son crneau dapplication : compacit et gestion de charges variables par la prsence de plusieurs files et dune biomasse de type culture fixe.

    Ses performances, comme toute filire de traitement, sont fonction des charges rellement appliques en fonction des rendements escompts et de la temprature des eaux traiter.

    Lobtention du respect des niveaux de rejets de la loi sur leau ( avec respect des valeurs moyennes journalires) et pour une temprature des eaux dans le racteur de 12C, ncessite des charges surfaciques appliquer de lordre de 3,5 4 g de DBO5 sur le racteur C /m2 de surface utile de matriau et par jour.

    Dans le cas du traitement de lazote et plus particulirement pour ltape nitrification, un rejet infrieur 10 mg de N-NH4+/l en moyenne journalire ncessite de retenir une charge

    surfacique de lordre de 0,4 g de N-NH4+ appliqu sur le racteur N/m2 de surface utile et pour une temprature de 12C dans le racteur biologique ddi au traitement de lazote.

    Lobtention de ses performances ncessite labsence de facteurs limitants: TAC, Oxygne, pH,

    Les 2 sites tudis ne comportaient pas de racteur pour la Dnitrification.

    A ce stade des connaissances sur ce procd, on note une exploitation en terme de temps de suivi proche dune filire boue active.

    Par contre, au niveau dpense nergtique, cette filire consomme prs de 50 % de plus quune filire boue active classique. Des pistes damliorations sont dcrites dans ce document.

    CONCLUSION GENERALE

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    BIBLIOGRAPHIE

    Document technique FNDAE n 34 : Le traitement du carbone et de lazote pour des stations dpuration de type boue active confrontes des fortes variations de charge et des basses tempratures

    Site :Gis biostep - Fiche technique : Augmentation de la quantit de biomasse autotrophe par ajout dalcali.

    Fevre J. Synthse sur les cultures fixes en mouvement (MBBR), INSA Lyon, juillet 2007. 26p.

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    ANNEXE : LISTE DE REFERENCES

    Stations dpuration de collectivit quipes du procd MBBR : Etat du parc Franais

    STEP Capacit de

    traitement en EH

    Filire Equipement aprs MBBR

    Mise en eau

    VINCI

    Soustons Port dAlbret (40) 100 000

    R3F en prtraitement (C) + BA 2007

    Corbeil-Essonnes (91)

    100 000 R3F

    (DN + C+ N+DN) flottateur 2008

    Saint Sorlin dArves (73)

    17 000 2 files de R3F

    (C+Nit) 1 flottateur 2008

    CC3F Communaut de communes des 3

    frontires (68) 120 000

    2 files de R3F (DN+C+N+Post DN)

    3 flottateurs 2008

    Molines en Queyras (05) 5 000

    2 files de R3F

    (C) 1 flottateur 2009

    Ecoparc 2 Heudebouville (27)

    15 000 R3F en prtraitement +

    BA 2008

    Vars - St Marcellin (05)

    22 000 (rhabilitation)

    2 files de R3F (C+N) 1 dcanteur. Lamellaire

    2009

    Thourotte (60) 12 000 R3F (DN+C+N) flottateur 2009

    Brazza Bordeaux (33) 50 000 R3F 2009

    Queven (56) 30 000

    (rhabilitation) R3F en prtraitement +

    BA 2009

    Montreuil Bellay (49) 12 500 ? 2009

    Villard de Lans (38) 45 000 2 files de R3F (C+N) 2 flottateurs 2010

    Bellentre (73) 27 600 2 files de R3F (C+C+N) 1 flottateur 2010

    Meursault (21) 22 000 R3F en prtraitement (C)

    + BA 2010

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    Ladoix Serrigny (21)) 16 000 R3F en prtraitement (C)

    + BA 2010

    Chateauneuf le rouge (13)

    2 600 Carbone Clarificateur

    standard 2010

    Albiez Montrond (73) 600 / 5000 Basse saison disque

    biologique et haute saison R3F ( C+N )

    2012

    Ajaccio (2A) 40 000 60 000

    R3F ( C ) Flottateur 2012

    Abries (05) En projet

    STEP Capacit de

    traitement en EH

    Filire Equipement aprs MBBR

    Mise en eau

    OTV (Volia) MSE

    Menton (06) 80 000 MBBR ( C ) Actiflo 2010

    Vallouise (05) 15 000 + 2 files de MBBR ( C ) +

    bactrio 2 flottateurs

    + UV 2010

    Bormes les Mimosas (83) 110 000

    MBBR ( C ) + bactrio

    Actiflo + Tamis + UV 2011

    Agnires en Dvoluy (05) 7 000 2 files de MBBR (C+N) Flottateur 2012

    Roquebrune-Cap-Martin (06)

    32 000 MBBR ( C ) Actiflo 2012

    Puget-Thniers (06) 5 500 MBBR ( C ) Tamis

    hydrotech 2010

    Valdeblore (06) 4 000 MBBR ( C ) ? 2011

    Lille (59) 620 000 HYBAS Actiflo / Multiflo 2013

  • Les procds MBBR pour le traitement des eaux uses Cas du procd R3F

    48

    Chapitre 11. Principe du traitement2. Diffrents supports disponibles3. Principaux paramtres de dimensionnement4. Principales configurations envisageables et leurs domaines dapplication5. Autres lments importants de conception prendre en compte :

    Prsentation gnrale du procdChapitre 21. Prsentation des sites tudis.Pour la file eauPour la file boue

    2. Performances obtenues sur ltage biologique de type R3F pour le traitement du Carbone et de lAzote.a. Etage biologiqueTraitement du CarboneDimensionnement de ltage CarboneRsultats obtenus sur les deux sites

    Traitement de lAzoteRsultats obtenus sur les deux sites

    b. Etape clarification

    Rsultats obtenus sur deux installations tudies : St Sorlin dArves et Vars St Marcellin.Chapitre 31. Capacits daration.2. Production de boue3. Consommation Energtique4. Compacit

    Autres points.Chapitre 4Adaptabilit de la filire MBBR et de sa configuration pour rpondre la problmatique variation de chargesChapitre 5Conclusion GnraleBibliographieAnnexe : Liste de rfrences