Upload
urgent-action-fund-africa
View
216
Download
2
Embed Size (px)
DESCRIPTION
Urgent Action Fund–Africa (UAF-Africa) in partnership with Foundation for a Just Society, Global Fund for Women, African Women’s Development Fund, American Jewish World Service, New Field Foundation, Global Human Rights & Mama Cash is hosted a 3-day regional convening in Dakar, Senegal. The convening supported women’s rights organisations’ leaders from Francophone West & Central Africa to help develop their capacity in resource mobilization, and to identify barriers and opportunities within specific socio-political, economic, lingual, cultural and regional context.
Citation preview
1
RAPPORT DE LA CONFERENCE SUR LA GALVANISATION DE L’ORGANISATION EN MATIERE DE DROITS DE LA FEMME EN AFRIQUE FRANCOPHONE
Dakar, Sénégal
Du 18 au 20 mai 2015
2
Contexte La Conférence sur la galvanisation de l’organisation en matière de droits de la femme en Afrique francophone s'ʹest tenue du 18 au 20 mai 2015 à l’Hôtel King Fahd Palace à Dakar au Sénégal. Organisée par Urgent Action Fund-‐‑Afrique (UAF-‐‑Africa) en partenariat avec Foundation for a Just Society (FJS), American Jewish World Service (AJWS), Global Fund for Women (GFW), African Women’s Development Fund (AWDF), Fondation New Field et Global Human Rights Fund (GHRF), la réunion de trois jours était la toute première rencontre régionale ayant pour but de renforcer les organisations de droits de la femme à travers le renforcement des capacités en mobilisation de ressources, en communications stratégiques , en plaidoyer, en renforcement de mouvement et en collaborations transfrontalières qui avaient été identifiées comme domaines prioritaires d’apprentissage et de participation par les différents groupements de femmes. La conférence a rassemblé trente-‐‑trois femmes féministes leaders en droits de la femme en provenance de onze pays africains francophones aux fins de se connecter et appuyer les organisations féminines d'ʹAfrique occidentale et centrale francophone. Comme les pays d’Afrique francophone sortent des conflits, mènent des négociations de paix et de sécurité et sont dans la transition vers des démocraties dynamiques, les femmes leaders doivent faire partie intégrante de la création de structures, systèmes, législations et politiques qui conduiront à des sociétés ouvertes, tolérantes et inclusives. Cependant, pour que cela se fasse, il faut que les femmes comprennent mieux le terrain géo-‐‑sociopolitique et économique dans lequel elles comprennent profondément et veulent influencer le changement social. Il n'ʹy a aucun doute que les femmes doivent aussi s’armer d’urgence de connaissances sophistiquées, de renseignements, de réseaux et d’outils de leurs activismes y compris des chances d’échanger les expériences et les stratégies qui ont réussi ou non réussi pour la promotion et la protection des droits de la femme dans les nations essentiellement affectées par les conflits où elles vivent et travaillent. La réunion a été organisée dans le contexte d'ʹun climat politique de plus en plus volatile, c’est-‐‑à-‐‑dire des luttes où des activités intégristes qui s'ʹétendent du Nigeria en Libye, en RDC, au Mali, en République Centrafricaine parmi de nombreux autres points chauds de violence et de bouleversements sociopolitiques. Préalablement à la conférence, il était devenu très évident aux bailleurs de fonds intéressés à financer l’organisation de droits de la femme dans ces deux sous-‐‑régions que les femmes avaient crucialement besoin de connaissances et compétences pour être des actrices efficaces et utiles dans le leadership économique et sociopolitique de leurs pays grâce à des subventions stratégiques et opportunes qui leur permettent de mettre en œuvre leurs visions d’égalité aussi bien quand il éclate des menaces que quand il s’ouvre des fenêtres d'ʹopportunité pour faire avancer et obtenir les droits de la femme. La conférence a fourni beaucoup d’opportunités nécessaires aux leaders, spécialement sélectionnées pour participer en se basant sur leurs activismes féministes, leur leadership dans le travail de droits de la femme dans leurs pays, leurs connaissances comme experts de la région y compris leurs capacités de fournir une analyse critique de la situation et des tendances en matière de droits de la femme à la lumière des facteurs et catalyseurs de la pauvreté croissante, du mécontentement vis-‐‑à-‐‑vis des gouvernements, l’insécurité humanitaire et alimentaire grandissante ainsi que l’accroissement des activités intégristes (tant culturelles que religieuses). Les participantes se sont engagées dans des discussions et débats instructifs sur diverses questions de préoccupation tout en échangeant des stratégies et en identifiant les obstacles et les possibilités dans ce contexte sociopolitique, économique,
3
linguistique, culturel et régional spécifique. Les participantes ont pu participer aux agendas prospectifs visant à renforcer le mouvement de droits de la femme, le réseautage, l’apprentissage et le ressourcement transfrontaliers aussi bien dans ces deux sous-‐‑régions qu’au-‐‑delà. Les participantes ont également pris part à des séances pratiques qui ont renforcé leurs capacités individuelles et collectives de faire du lobbying et mener le plaidoyer autour des questions identifiées aux niveaux national, régional et international. RAPPORT DE LA JOURNEE UN Cérémonie d’ouverture: Allocution de bienvenue Présidente du Conseil d’administration d’UAF-‐‑Afrique: Coumba Touré Dans son allocution d'ʹouverture, Coumba a souhaité aux participantes la bienvenue aussi bien dans son pays natal, le Sénégal qu’à la réunion Elle a apprécie le rôle des partenaires donateurs ainsi qu’UAF-‐‑Afrique pour l'ʹorganisation de cette réunion qui s’imposait. Coumba a déploré la faiblesse du financement accordé par les bailleurs de fonds aux regroupements de femmes qui travaillent sur les droits de la femme en Afrique francophone et remercié les bailleurs de fonds représentés pour leur confiance dans le travail du mouvement féministe dans les deux sous-‐‑régions. Elle a encouragé les bailleurs de fonds participants à éduquer les autres bailleurs de fonds sur les bienfaits d’investir dans le financement des groupements de droits de la femme mais aussi qu’il faut mettre au défi leurs perspectives négatives quant au financement des pays francophones et des organisations qui travaillent dans des situations de conflit. Elle a ensuite partagé qu’UAF-‐‑Afrique avait dû se surpasser pour intéresser d’autres bailleurs de fonds à collaborer dans l'ʹorganisation de cette rare rencontre qui allait servir de canal devant connecter les femmes de la région tout en suscitant de nouvelles idées, en revigorant les capacités institutionnelles et en renforçant les voix collectives en faveur de l’accroissement de ressources et le renforcement de la paix et la sécurité dans la région où les femmes participent à la prise de décisions significatives aux négociations de paix et dans la résolution des conflits. Coumba a souligné que la réunion allait équiper tous les participantes de connaissances requises, d’aptitudes politiques et d’outils pour identifier les opportunités de participation active au processus de paix tenant compte des sexospecificités, les transitions politiques et les initiatives de gouvernance démocratique qui encouragent le mouvement féministe et conduisent à des sociétés fortes, dynamiques et inclusives de tous les genres .
Préparation de terrain-‐‑Travail d’UAF-‐‑Afrique en Afrique occidentale & centrale francophone : Ndana Bofu-‐‑Tawamba, Directrice Exécutive Notre expérience de renseignements appuyés par la recherche, de connaissances et d’allocation de subventions suggère que les organisations de droits de la femme en Afrique occidentale ¢rale francophone ont besoin de réseaux plus forts et de renforcement des capacités dans les domaines de mobilisation de ressources, en communications stratégiques, en lobbying et plaidoyer, ainsi qu’en génération de connaissances spécifiques des
4
questions auxquelles sont confrontés les femmes, les filles et les transsexuels dans ces deux sous-‐‑régions. NDANA Bofu-‐‑Tawamba
NDANA a souhaité aux participantes la bienvenue à la réunion et souligné combien UAF-‐‑Afrique se réjouissait d’être au Sénégal une fois de plus. Elle a salué la Présidente sortante du Conseil d’administration d’UAF-‐‑Afrique Coumba Touré pour son inlassable plaidoyer, ses conseils techniques et son inspiration tout en soulignant la nécessité d'ʹélever sans cesse les voix des femmes francophones et leur visibilité aux niveaux local, régional et international. NDANA a reconnu et remercié les partenaires coopérants d'ʹUAF-‐‑Afrique (Foundation for a Just Society, Global Fund for Women, African Women’s Development Fund, The Fund for Global Human Rights, American Jewish World Service et Fondation New Field) pour avoir permis à la réunion de se concrétiser, et ce d’une manière aussi spéciale. Elle a surtout souligné la présence de fonds pour femmes (AWDF, GFW, FADHAF et Fonds pour les Femmes Congolaises). Elle a mentionné comment la rencontre ressemblait à un kaléidoscope avec beaucoup de couleurs différentes dont la diversité représente la force, la lumière et la résilience. Elle a indiqué que ce rassemblement de leaders africaines féministes et de droits de la femme n'ʹavait pas lieu par hasard mais qu’elle était le fruit de la collaboration et des échanges profonds entre les bailleurs de fonds et les parties intéressées concernant la meilleure façon de s'ʹimpliquer, de reconnaître les différents pipelines du leadership au sein des mouvements féministes francophones tout en soutenant et en catalysant les nouveaux discussions et débats sur les questions fondamentales sur lesquelles les groupements travaillent. Parlant des bases du travail d'ʹUAF-‐‑Afrique en Afrique occidentale & centrale francophone, Ndana a indiqué que pendant les quatorze dernières années, le Fonds a amélioré le leadership féminin en Afrique dans l’avènement de la justice sociale, l'ʹégalité, l'ʹéquité et la paix. Travaillant dans toute l'ʹAfrique, UAF-‐‑Afrique forme des alliances plus vastes avec des partenaires aux niveaux national, régional et international. Elle a poursuivi en précisant que la réunion représentait aussi l'ʹaboutissement d'ʹun travail phénoménal mené sur le leadership féminin dans la transformation des conflits, un domaine d’intervention d’UAF-‐‑Afrique, par les nombreux groupements présents à la réunion. Elle a souligné qu'ʹà travers le Programme Plaidoyer et Renforcement d’alliances, UAF-‐‑Afrique finance les femmes d’Afrique pour mener la transformation grâce à la collaboration, à la formation d'ʹalliances et le plaidoyer en faveur des droits humains de la femme dans des environnements précaires. NDANA a expliqué que grâce aux subventions pour les questions stratégiques et nouvelles du Fonds, UAF-‐‑Afrique fait naître de nouvelles idées tout en appuyant les espaces d’amélioration de la compréhension des questions thématiques par les femmes, ce qui renforce leur capacité de participer pour influencer les politiques, les lois, les processus de prise de décisions connaissant bien les conséquences des décisions proposées sur les vies des femmes et des filles, et avec une compréhension nouvelle et approfondie des aspects techniques auxquels elles collaborent. NDANA a ensuite précisé les raisons de la conférence, indiquant que c'ʹétait un aboutissement de beaucoup d’étude, de réflexion et de discussion collaboratives avec les bénéficiaires du fonds et les partenaires, ce qui signifiait la nécessité croissante d'ʹun mouvement renforcé et durable qui serait en mesure de répondre aux défis et aux possibilités, qui a surgi et a décliné rapidement en raison de l'ʹenvironnement fluide dans lequel opère l’Afrique occidentale et centrale francophone. Elle a noté qu’en ce qui concerne le développement humain, sept des dix pires au classement mondial (187) par le
5
Programme de développement des Nations Unies (PNUD) sont des Etats francophones africains (Burundi, RDC et Niger). Il y a aussi un courant croissant de dissidence, de militarisme et de fondamentalismes dans ces deux sous-‐‑régions qui sont rendues plus vulnérables par les structures de mauvaise gouvernance, la distribution non équitable de ressources et des taux élevés de chômage chez les jeunes. En tant que Fonds, UAF-‐‑Afrique avait observé que les pays francophones surtout en Afrique centrale ont reçu beaucoup moins de fonds que l'ʹAfrique anglophone et que même s’il était évident qu’il fallait un soutien financier et technique accru aux organisations de droits de la femme en Afrique occidentale & centrale francophone, il y avait une plus grande nécessité et plus d’urgence de mettre ces ressources à la portée de la population en renforçant les capacités des organisations en mobilisation de ressources , en stratégie de communication, en lobbying & plaidoyer et en renforcement de mouvement. Cette réunion était donc une plateforme de discussions stratégiques sur le renforcement du mouvement et des organisations mais une rencontre informative entre bailleurs de fonds, activistes et organisations. NDANA a souhaité à la réunion des délibérations fructueuses à travers des discussions et débats francs tout en partageant certaines des stratégies plus fortes qui ont bien marché en vue de promouvoir et protéger les droits des femmes dans leurs pays et au niveau régional. Elle a également souligné qu'ʹil fallait non seulement parler de ce qui marche mais aussi de ce qui ne marche pas, aussi bien dans la manière dont les bailleurs de fonds fournissent le financement que les questions liées aux capacités des institutions et de mouvements de mener le plaidoyer sur des questions spécifiques. Comme la réunion était considérée un lieu de brassage des leaders experts ayant des compétences et qualifications de haut niveau en justice sociale, il a été souligné qu’il fallait aussi en sortir un résultat prospectif-‐‑ce que les groupements feront ensemble, aussi bien au niveau du pays qu’au niveau de la sous-‐‑région.
Présentation du travail d'ʹUAF-‐‑Afrique : Edmond Mugisha -‐‑ Bailleur de fonds Dans sa présentation, Edmond a donné une vue générale du Programme Subventions d’intervention rapide d’UAF –Afrique. Grâce à son modèle Subventions d’intervention rapide, UAF-‐‑Afrique a financé les femmes afin qu’elles puissent sauter sur les opportunités qui promeuvent l’action des femmes dans la gouvernance démocratique, la justice économique, la gouvernance des ressources naturelles, les processus de transformation des conflits et de justice tout en protégeant leur personnalité, leur intégrité et leurs droits humains. A présent, UAF-‐‑Afrique a manifesté sa présence à travers son programme d'ʹintervention rapide, des collaborations et réunions dans 48 pays africains, le traitement d’une vaste gamme de questions actuelles et émergentes qui affectent les femmes africaines dans leurs contextes respectifs. Le Fonds a octroyé plus de 700 subventions qui ont fourni un appui crucial aux initiatives stratégiques des femmes à travers le continent. Edmond a conclu son exposé en présentant de nouvelles catégories de subventions du Fonds et en s’étendant sur les critères que suit le processus de demande de subventions d'ʹintervention rapide. www.urgentactionfund-‐‑Africa.or.ke Message de solidarité: Muadi Mukenge-‐‑Directrice du Programme Afrique sub-‐‑saharienne, Global
6
Fund for Women [Fonds Mondial pour la Femme] Dans son allocution d'ʹouverture, Muadi a souligné l'ʹimportance et la pertinence de la rencontre. Elle a indiqué que le rassemblement des organisations de droits de la femme d'ʹAfrique francophone était bien indiqué et stratégique parce qu'ʹil reconnaît le potentiel des groupes de droits de la femme et la confiance que leur font les bailleurs de fonds représentés. Elle a affirmé que l’Afrique occidentale & centrale connaissait des défis épiques socialement, politiquement et économiquement qui exigeaient que les leaders de droits de la femme et les bailleurs de fonds accroissent d'ʹurgence l’action, la voix et la visibilité du mouvement féministe tout en s'ʹefforçant de s’impliquer activement dans les principaux processus sociopolitiques et économiques qui déterminent leurs moyens de subsistance. Etayant son message, Muadi a partagé et souligné le travail de GFW pour les femmes, notamment leur financement de longue date et leur présence en Afrique francophone. Elle a déclaré que GFW travaille sans relâche pour influencer les autres bailleurs de fonds afin qu’ils fournissent davantage de ressources financières et techniques aux pays d'ʹAfrique francophone en général et plus spécifiquement à l’organisation en matière de droits de la femme. Elle a apprécié la solidarité féminine, la confiance et l'ʹesprit de collaboration qui existe entre les fonds des femmes comme UAF-‐‑Afrique, AWDF, FFC et FADHAF entre autres en élevant la voix et la visibilité dans des plateformes stratégiques internationales mais aussi en se regroupant et en organisant de telles plateformes considérables pour le renforcement du mouvement dans ce rassemblement de leaders féministes et défenseuses engagées de droits de la femme en Afrique. Muadi a en outre souligné l'ʹengagement de GFW à continuer à chercher les ressources afin de garantir l'ʹinstitutionnalisation soutenue des groupements de femmes en tant que stratégie de survie ainsi que de répondre au besoin de fonds pour leur participation aux réunions importantes, le financement des initiatives stratégiques qui aident les organisations à transformer les attitudes, les normes et les valeurs au profit du leadership et de l’action des femmes. Elle a encouragé les participantes à échanger aisément leurs expériences comme un moyen d'ʹéduquer les bailleurs de fonds représentés et les participantes sur le travail unique qu'ʹelles font ainsi que les défis et opportunités rencontrés. www.globalfundforwomen.org Message de solidarité: Rissi Assani Alabi-‐‑Responsable du programme Afrique francophone, Fonds de développement des femmes africaines -‐‑AWDF Rissi a apprécié la rencontre des bailleurs de fonds pour faciliter le renforcement des capacités des organisations de droits de la femme en Afrique francophone-‐‑une rare opportunité, a-‐‑t-‐‑elle souligné. Elle a reconnu le partenariat de longue date des Fonds des femmes dans le financement et le plaidoyer pour des ressources significatives aux femmes africaines. Rissi a partagé l'ʹhistorique et les domaines thématiques du Fonds de développement des femmes africaines (AWDF). En tant que première fondation philanthropique panafricaine de droits de la femme, AWDF a travaillé sur le renforcement des relations avec et la mobilisation de ressources pour environ 1.200 organisations féminines de 42 pays africains sur le continent. Depuis sa création en 2001, le Fonds a octroyé plus de 23 millions de dollars américains (USD) en subventions. Cependant, seulement 2 millions USD ont été accordés aux organisations féminines en Afrique occidentale francophone et 750 000 USD en Afrique centrale francophone notamment au Tchad, au Cameroun et en République démocratique du Congo (RDC).
7
Son message a permis aux participantes de reconnaître l'ʹinitiative de cette rencontre comme un espace sain et autonome permettant de réfléchir sur les défis et les opportunités en Afrique francophone pour la femme. Rissi a affirmé que la question de mobilisation de ressources est un aspect crucial de capacité institutionnelle dans toutes les régions et qu’elle nécessite une attention urgente. Elle a rappelé que malgré les progrès réalisés au programme de la femme après Beijing 1995, il y avait toujours beaucoup de pays en Afrique où les femmes restent considérées comme citoyens de seconde classe à cause de la domination du patriarcat. La position d’AWDF, comme celle d'ʹautres organisations présentes, est que les questions de la femme ne peuvent pas être résolues par les femmes seules ; les femmes doivent travailler consciemment avec d’autres intervenants pour élever et transformer leurs vies. Rissi a conclu son message de solidarité en appelant à une solide présence de femmes aux postes de leadership dans tous les secteurs de l'ʹéconomie. www.awdf.org Exercice introductif: Faire connaissance les unes avec les autres, Oury Traoré Pour cet exercice, Oury a divisé les participantes en petits groupes. Dans chaque groupe, les participantes sont parvenues à se connaître les unes les autres en se posant des questions sur leur travail, leur activisme et leurs expériences. L’exercice brise-‐‑glace ou de familiarisation fut un exercice fort car il a permis aux participantes de comprendre quelles qualités spéciales elles apportaient à la réunion, y compris la révélation aux participantes des chances de travailler ensemble si elles avaient les mêmes intérêts. Le fait de savoir que chacune d’entre elle était une alliée leur a donné un sentiment de solidarité si bien qu’il fut difficile de séparer les membres des groupes ; les femmes leaders avaient évidemment beaucoup qu’elles pouvaient se dire les unes les autres. Il est à noter ici que les femmes ont peu de chances de se rencontrer et de faire du réseautage dans ces deux sous-‐‑régions, ; il y avait donc une excitation électrique du fait de se retrouver juste dans un même espace, en tant que voisines, leaders, activistes et sœurs, en luttant pour une cause commune et en s'ʹexprimant en français-‐‑Quelle bonne bouffée d'ʹoxygène ! Après que chaque participante ait parlé de son travail au niveau du petit groupe, elles se sont présentées l’une l’autre à l’ensemble du groupe plus vaste en insistant sur la « valeur ajoutée » que la personne apporte à cette réunion.
8
SESSION 1: Présentation du Contexte: Eclairages à partir du terrain –Analyse du contexte, Oury Traoré Présentation de l’analyse contextuelle de l’Afrique occidentale & centrale francophone L'ʹhistoire de l’Afrique occidentale & centrale francophone a été marquée par l'ʹinstabilité politique, les infrastructures médiocres et des faiblesses en intégration régionale et en commerce transfrontalière, ce qui a eu un impact grave sur le développement des pays et leur stabilité. Même si leurs contextes ne sont pas homogènes, l’Afrique occidentale ¢rale francophone en tant que bloc linguistique a eu cumulativement un bilan socio-‐‑économique et politique médiocre. En 2012, les pays anglophones (à l'ʹexception de l'ʹAfrique du Sud) représentaient 47 % du PIB moyen de l'ʹAfrique subsaharienne comparativement à 19 % pour les pays francophones. Pays francophones, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'ʹIvoire, la Guinée-‐‑Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo ont une population combinée d'ʹenviron 102,5 millions d’habitants – et parmi les économies les moins performantes du globe, surtout si l’on considère leurs ressources naturelles abondantes. En 2012, les pays francophones ont également accusé de nombreux conflits. En avril 2012, la Guinée-‐‑Bissau a connu un autre coup d'ʹEtat, son deuxième en deux ans. Cela s’est passé dans le cadre d'ʹune vague de coups d'ʹEtat et de changements anticonstitutionnels de gouvernement qui ont secoué l'ʹAfrique de l'ʹouest : la Mauritanie en août 2008, la Guinée en décembre 2008, la Guinée-‐‑Bissau en mars 2009 et le Niger en mars 2010. Toujours en 2012, des manifestations demandant le changement ont eu lieu au Tchad de même qu’au Madagascar et au Togo. Le coup d'ʹEtat au Mali en mars 2012 a surpris la communauté internationale parce que le Mali est un modèle de démocratie dans la région et qu’elle n’avait pas connu d’interruption depuis deux décennies. Durant la dernière décennie, deux des principaux pays, la RDC (République démocratique du Congo) et la Côte d'ʹIvoire ont subi des troubles qui ont affecté le développement dans toute la zone (francophone). La résurgence du phénomène très malvenu de coups d'ʹEtat en Afrique occidentale ¢rale francophone fait ressortir l'ʹimportance des réformes vers une sécurité plus synchronisée et des systèmes politiques démocratiques. Les transitions des régimes autoritaires aux cadres de gouvernance plus transparents et participatifs ne sont nullement les mêmes dans l'ʹensemble du bloc. La transition de chaque Etat doit et continue de se produire dans son propre contexte unique et à son propre rythme, mais avec le dénominateur commun comme quoi les femmes sont systématiquement marginalisées dans ces processus politiques. Néanmoins, ces changements et vagues sont symptomatiques des problèmes profondément ancrés tels que le manque d’opportunités économiques et sociales, le malaise chez les jeunes, les crimes organisés, la piraterie, la corruption endémique qui pourrait paralyser les appareils de l’Etat et des dépenses plus élevées sur l’armement militaire que sur les services de base au profit de la population. Bien que ces symptômes ne soient pas uniques aux pays francophones, la géopolitique de la région et en particulier l'ʹinfluence régionale et les relations internationales ont eu des effets uniques sur la nature du renforcement du mouvement social en se focalisant précisément sur l'ʹorganisation des femmes. Il y a des différences dans les structures politiques tant au niveau national qu’au niveau organisationnel et
9
au cœur de toutes les distinctions en ce qui concerne l'ʹaccès aux ressources tant financières que techniques. Certaines distinctions ont été progressives tandis que d'ʹautres ont été moins progressives. Les quelques-‐‑unes qui sont progressives sont, par exemple, le fait que pour la première fois, une vague de pays d'ʹAfrique occidentale francophone comme le Burkina Faso, le Cap-‐‑Vert, le Sénégal et le Togo ont adopté une sorte de quota électoral entre les sexes, ou ils envisagent d’adopter une mesure dans ce sens (Bénin). Dans ces pays également, les mouvements féminins nationaux mobilisés ont appelé à l'ʹadoption de nouvelles Constitutions ou été derrière l'ʹadoption de nouvelles lois électorales, souvent en étroite collaboration avec des organisations régionales, continentales ou internationales comme l'ʹUnion africaine ou ONU Femmes. Les différences énormes dans l'ʹorganisation des femmes et le renforcement du mouvement entre les pays francophones et anglophones traduisent la nécessité d'ʹapproches différentielles dans la participation des intervenants et des partenaires financiers. Facilitée par Oury Traoré, cette séance s’est servie des supports visuels pour les débats et la réflexion avec l’hypothèse comme quoi l’expertise devrait provenir des participantes elles-‐‑mêmes. Cet exercice sur des illusions visuelles a également permis aux participantes d'ʹintégrer la nécessité chez elles de travailler en se fondant sur les points qui leur sont communs. Elle a contribué à faire ressortir les attentes des participantes. Les participantes ont exploré le contexte de droits de la femme en Afrique occidentale & centrale et échangé sur les caractéristiques du carré Points forts, Défis, Opportunités et Obstacles. Réalisations
• Existence de réseaux régionaux et d’associations nationales de droits de la femme, par ex. QAYN, FEMNET et WILDAF.
• Initiatives exemplaires et bien reconnues en matière de construction de la paix. Ex.
RECIFROAT-‐‑Burkina Faso pendant le conflit au Mali, WIPNET pendant les pourparlers de paix au Liberia.
• Organisation avec résistance et collectivement au niveau des communautés dans le domaine de transformation du conflit.
• Autonomisation économique d’une masse critique de femmes commerçantes et marchandes transfrontalières.
Défis
• Faiblesse des organisations de droits de la femme-‐‑ Systèmes, structures et capacités.
• Faiblesse des plans de succession par les fondatrices/directrice d’organisations.
• Faible base de ressources • Faibles capacités en plaidoyer et
communications. • Faiblesse dans le renforcement du
mouvement intergénérationnel. • Faiblesse de visibilité • Corruption, népotisme et
tribalisme. • Faiblesse en mobilisation de
ressources et en capacités de présentation de rapports et MEL
10
RAPPORT DE LAJOURNEE DEUX Session 2: Communications &Plaidoyer Stratégiques-‐‑ Formulation intelligente de messages pour le changement social, Naima Wane & Cissé Diatou Badiane de l’Agence de Communications Nexus-‐‑ Nexus Communication Agency Les consultants se sont présentés et souhaité aux participantes la bienvenue à la session. Ils ont immédiatement souligné comment la communication stratégiques est devenue un important aspect dans le travail de la justice sociale d'ʹaujourd'ʹhui. C'ʹest un outil qui aide les organisations et les activistes à influencer et impliquer leurs intervenants, le grand public et en fin de compte les responsables politiques et les décideurs. Les communications peuvent revêtir de nombreuses formes créatives et façonnées de manière à atteindre divers auditoires et intervenants. Les nouveaux médias, l’intégration sociale, les changements démographiques, les cultures d'ʹentreprise en constante mutation, les défis et les opportunités à l’échelle mondiale, la nécessité constante de rester en-‐‑tête et au-‐‑dessus de la mêlée — tous ces facteurs sont à l'ʹorigine d’une mutation massive dans la façon dont les organisations communiquent à chaque auditoire – des activistes aux employés jusqu’aux communautés et au monde entier. Les consultants ont affirmé qu'ʹen Afrique, grâce à une infrastructure croissante en média et en communication, la communication constitue un enjeu stratégique que de nombreuses ONG doivent prendre au sérieux et traiter comme un défi.
La communication stratégique est également l’un des outils les plus importants pour les efforts de plaidoyer. Les modérateurs ont parlé du plaidoyer en tant que le but d'ʹapporter des changements fondamentaux et durables au sein de la société en influençant les résultats – y compris les décisions sur la politique publique et l’allocation de ressources dans des systèmes et des institutions politiques, économiques et sociaux – qui affectent directement les vies des gens. Reconnaissant que le plaidoyer ne peut pas être efficace sans une stratégie solide de communication, et reconnaissant la force des communications dans l’exposition et l’amplification des effets du travail innovateur, cet atelier a formé les participantes en planification des campagnes de plaidoyer plus stratégiques et intentionnelles et en exploitation de la force des communications dans le but de conscientiser davantage, de faire du lobbying auprès des intervenants ou faire pression pour l'ʹadoption de nouvelles lois qui sont progressistes et alignées à leurs causes et agendas. La session a également fourni aux participantes les outils et les compétences leur permettant de contribuer à formuler des messages intelligents, les médias visuels et les réseaux sociaux en vue du changement social. L'ʹatelier a renforcé la volonté personnelle de chaque participante d’accroître l'ʹassurance dans la performance des médias ; renforcer les capacités de rédaction pour amplifier l'ʹimpact de l'ʹactivisme de la participante ; étudier et élaborer des stratégies sur la façon dont l'ʹutilisation d'ʹoutils en ligne peut se traduire par des actions hors connexion pour le changement. L'ʹatelier a également enseigné aux participantes comment élaborer des stratégies de communication efficaces et comment se familiariser avec la gamme complète des outils de communication actuels y compris la façon de s’en servir dans un contexte intégré, adapté pour leur auditoire ciblé et aussi de manière stratégique.
11
Rayonnement médiatique Dans les rapports avec les médias, les participantes ont été encouragées à devenir des experts de contenu et une ressource pour les reporters et à investir du temps dans l'ʹéducation des médias sur les questions qui font avancer leur agenda. En se servant des exemples pratique et précis selon le contexte, on a rappelé aux participantes que ce n'ʹétait pas les journalistes qui avaient plus de connaissances sur toutes les questions données mais qu’elles détenaient elles-‐‑mêmes la clé de la connaissance approfondie et des renseignements sur les réalités des femmes au sein de leurs communautés. Bien qu'ʹil ait été beaucoup plus difficile d'ʹétablir des relations à long terme avec les médias en traitant les allégeances politiques des organes de presse, les participantes ont été invitées à être étudiantes de médias et à faire leurs devoirs sur la personne avec laquelle travailler ou ne pas travailler et sur quelles questions, ce ne sont pas tous les organes de presse ou tous les journalistes qui sont étaient les meilleurs ou qui s’intéressaient à chaque domaine thématique, sur lequel l'ʹorganisation travaille. Les modératrices ont souligné l'ʹimportance d'ʹinvestir dans les médias alternatifs comme les reportages, les chroniques, les éditoriaux pour une couverture nuancée et une plus vaste couverture de leurs problématiques.
Outils médiatiques La liste des outils de support disponibles pour les organisations non gouvernementales sur le continent est plus vaste que beaucoup ne l'ʹimaginent. Il s'ʹagit des listes de médias ou d’alertes aux médias (messages rapides et brefs), des communiqués de presse (plus profonds), de calendriers imprimables, d’éditoriaux de presse écrite et électronique, de talk-‐‑show radio et Télé et des principales nouveautés et les avis d'ʹintérêt public (PSA). Il est également important de contrôler et faire le suivi des médias en ce qui concerne les questions qui pourraient avoir changé. Il est de la responsabilité des activistes et des leaders d'ʹONG de mettre constamment à jour les journalistes sur les nouvelles qui font avancer les droits de la femme notamment en contrecarrant les informations inappropriées sur les faits et les chiffres présentés dans le reportage antérieur. Réseautage social Le réseautage social numérique notamment Twitter, YouTube, LinkedIn, Instagram et Facebook est devenu l’outil médiatique le plus populaire et le plus largement utilisé en Afrique, dans toutes les couches économiques et générations. Le réseautage social offre la possibilité d'ʹéchanger des informations sur n'ʹimporte quel sujet avec un vaste public-‐‑ citoyen journaliste. Il devient rapidement un outil important de renforcement des mouvements sociaux. Au cours de la séance, environ quatre-‐‑vingts pour cent des organismes participants n'ʹavaient un compte de médias sociaux, une ressource importante pour faire passer un message à des publics plus vastes. Les blogs ont été également décrits comme un outil potentiellement efficace, un moyen de diffuser des idées et les partager avec une communauté plus vaste, y compris, peut-‐‑être, les principaux médias. En plus d'ʹoffrir un endroit pour poster des commentaires et des vidéos et faire connaître leur organisation et son mandat, ses réalisations et ses luttes, les réseaux sociaux sont également un excellent moyen de collecte de données, de trouver des vidéos, des citations et des photos utiles et de
12
communiquer avec les alliés ou partenaires potentiels(par ex. mobilisation de ressources). Une chose importante sur laquelle il faut faire attention a été mentionnée en ce qui concerne l'ʹutilisation de l'ʹInternet. Les participantes ont été informées qu’au lieu de se précipiter sur ces nouveaux médias, il est crucial que chaque organisation revoie et mette à jour son site Web chaque jour ou chaque semaine pour un contenu plus solide. Les modératrices ont aussi débattu comment les communications stratégiques peuvent changer les attitudes, les normes et les valeurs si on les utilise correctement, en ciblant les circonscriptions qu’il faut avec des messages appropriés. Les consultantes ont parlé de la force d'ʹun message unifié et comment le marquage peut générer de grands changements, même un mouvement.
13
La séance a conduit plus tard à une participation avec plus d’enthousiasme et désir où la toutes les participantes levaient leurs mains pour pouvoir partager leurs propres expériences sur l'ʹutilisation des différents outils de communication. Certaines des principales conclusions de cette discussion très participative ont été :
• Bon nombre ne savaient pas ou n’avaient pas une bonne connaissance des outils de communication et leurs utilisations ;
• Il y a souvent manque d'ʹune personne chargée de la communication au sein des organisations pour des raisons budgétaires et pourtant tout le monde comprenait que la visibilité correspond à la réussite de la mobilisation de ressources ;
• La fonction de communication est souvent assumée par le chef de l'ʹorganisation, qui est souvent surchargé par d'ʹautres fonctions ;
• Faible utilisation des réseaux sociaux et des outils technologiques pour communiquer, également à cause de l'ʹinaccessibilité de la connectivité internet-‐‑beaucoup travaillaient dans les zones rurales ;
• Relations ambivalentes avec les journalistes et les principaux médias-‐‑qui représentent souvent les organisations et les activistes de droits de la femme comme des déviants sociaux ;
• Les journalistes ont exigé des paiements pour publier les histoires des organisations, ce qui est contraire à l'ʹéthique. Les consultantes ont avisé qu’on entre plutôt en contact avec les rédactrices/rédacteurs en chef qui déterminent quelle histoire figure dans les journaux et magazines ;
• Besoins des organisations en renforcement des capacités, en communication et en plaidoyer; • Nécessité d'ʹadopter sa propre stratégie de production pour la communication par certains
mécanismes (théâtre, artivisme, parajuristes etc.) ; • Le manque de suivi et d'ʹévaluation dans la fonction communication car cela a été remplacé
par des programmes de base. • La plupart des participantes ont mentionné des machines vieilles et lentes qui ne leur
permettent pas d’être créative-‐‑ouvrir un seul document sous format Word pourrait vous prendre 5-‐‑10 minutes, avant qu’on ne parle du téléchargement de l’internet !
• La plupart de bailleurs de fonds étaient anglophones, d’où la nécessité de traduire constamment l’information et les connaissances, ce qui est à la fois coûteux et une activité à part entière !
La séance s'ʹest terminée par une question et un segment de questions-‐‑réponses où les participantes ont discuté de l'ʹimportance d'ʹallouer un budget à leur plan de communication. Voici quelques recommandations générées par cette sous-‐‑séance. Recommandations clés
• L'ʹutilisation de plateformes disponibles – réunions où les invités ont une diversité d’acteurs-‐‑
14
qui ne s’accordent pas sur tout le temps en vue de la collaboration plus profonde, brochures, formation, communication web – pour augmenter l'ʹimpact visuel et la réduction des aides ;
• Utiliser les réseaux sociaux et adopter une stratégie de production pour être moins dépendant des principaux médias ;
• Nécessité de s'ʹimpliquer d'ʹurgence dans les médias sociaux si le travail de l'ʹorganisation impliquait la jeunesse vu que la plupart d'ʹentre eux utilisaient ces sites, par exemple travail sur la santé et les droits sexuels et reproductifs et l’éducation civique politique ;
• Investir dans des créneaux alternatifs comme les reportages, les chroniques, les éditoriaux, les magazines et encourager des partenariats et rapports fructueux avec des artistes et des animateurs-‐‑les éléments visuels sont forts ;
• Se servir des brochures de présentation et des plaquettes ; • Etablir des relations continues avec les partenaires des médias, capacité de travailler avec
des rédacteurs en chef ; • Mise à jour régulière des listes de diffusion de mails pour inclure les intervenants
traditionnels et non traditionnels ; • Publication de bulletins électroniques sous format papier ; • Investir dans la formation en communication des membres du personnel pour qu’ils
puissent communiquer efficacement avec les différents intervenants ; • Faire régulièrement appel aux consultants en communication pour assistance bénévole à
court terme ou à prix réduits. • Les organisations ont été encouragées à avoir des sites fonctionnels et adresses e-‐‑mail
officiel, ne pas utiliser les comptes gmail et yahoo car ils étaient considérés avec méfiance par les bailleurs de fonds et partenaires gouvernementaux.
• Les organisations ont été encouragées à pratiquer le plaidoyer efficace en recueillant des histoires, des faits forts et des chiffres, ce qui contribuerait à influencer les principaux décideurs dans la promotion de leurs programmes-‐‑ les infographies ont été cités comme utiles pour transmettre l'ʹinformation créative.
• Plaidoyer: la stratégie média exécutée par des ONG devrait être déterminée par une analyse approfondie de l'ʹenvironnement de l'ʹorganisation, son positionnement et ses objectifs. On a rappelé l’importance des outils visuels pour une identification rapide de la structure et la mission. Chaque organisation doit être en mesure de se distinguer.
• Relations avec les médias : les organisations devraient travailler sur le renforcement des relations avec les journalistes des principaux médias.
Session 3: Construction ou renforcement de mouvement-‐‑mécanismes efficaces de renforcement de l’organisation collective des femmes, Hakima Abbas & Awa Fall Diop Les consultantes se sont présentées et souhaité aux participantes la bienvenue à la séance qui a débuté par une discussion sur comment catalyser le mouvement dans la région. Les participantes ont défini collectivement un mouvement comme « un ensemble organisé d'ʹintervenants ayant un programme politique commun axé sur le changement par l'ʹaction collective ». Les participantes ont discuté de la force et la valeur des mouvements féministes, notamment le fait que les mouvements permettent aux femmes d’exploiter leur pouvoir collectif pour le changement, en s’exprimant non pas comme des individus ou des organisations, mais avec une voix puissante qui ne peut pas être
15
facilement isolée et supprimée. Un exemple est le travail des femmes du réseau de consolidation de la paix dit Women in Peacebuilding Network (WIPNET) créé en 2011 par West-‐‑African Network for Peace building [réseau ouest-‐‑africain pour la consolidation de la paix] (WANEP), une association régionale de reconstruction de la paix basée au Ghana. WIPNET a créé la campagne dite Women of Liberia Mass Action for Peace [Action populaire des femmes du Liberia pour la paix] pour créer un mouvement de femmes uniquement pour la paix ayant trois objectifs : amener le conflit à un cessez-‐‑le-‐‑feu immédiat, que les pourparlers de paix se déroulent entre le gouvernement et les forces rebelles, et qu’il soit déployé des forces internationales d’intervention au Libéria. La campagne a été coordonnée par une travailleuse sociale Leymah Gbowee qui était également porte-‐‑parole de la campagne. La campagne a mené divers modes de résistance et d'ʹaction pour permettre l'ʹarrêt du conflit, notamment s’approcher des évêques et des membres du clergé qui pouvaient exercer des pressions sur le gouvernement de Charles Taylor et recruter des imams qui avaient une influence sur les seigneurs de guerre. Pour mieux illustrer leur unité et leur engagement pour la paix, les femmes se sont réunies dans un marché de poissons pour chanter et prier. La campagne a mené diverses stratégies de pression sur le Président Taylor qui leur a accordé une audience (y compris l’occupation d’un terrain de football sur la route que fréquentaient Taylor). Les femmes ont obtenu cette chance en avril 2003 et plus de 2 000 se sont rassemblées à l'ʹextérieur du manoir exécutif pour défendre la cause de la paix, convaincre Taylor de promettre de participer aux pourparlers de paix au Ghana. Les femmes se sont aussi alignées autour des rues près des hôtels des rebelles jusqu'ʹà ce que ces derniers acceptent également de participer. Le travail de la campagne fut également visible en termes d’encourager la participation des femmes aux élections qui suivirent l'ʹexil de Taylor au Nigeria, contribuant ainsi à l’inscrire d’électeurs, surtout les électrices qui constituent la moitié des électeurs du pays inscrits aux élections d’Ellen Johnson Sirleaf en 2005. Ceci est un bon exemple de la force des mouvements et comment, s’ils sont construits sur des valeurs et des objectifs solides et collectifs, les mouvements peuvent faire passer ce qui semblait insurmontable à des résultats qui aboutissent à la transformation non seulement des membres du mouvement mais de beaucoup d'ʹautres communautés. Les consultantes ont en outre affirmé que les chiffres ont de la force et qu’il arrive souvent que l'ʹimplication dans des combats à grande échelle des mouvements contribue à la protection des femmes contre les retombées qui suivent généralement la revendication de droits. Elle a également souligné que les mouvements sont aussi le moyen le plus efficace de faire entendre les voix des femmes, surtout celles qui sont stigmatisées et marginalisées comme les handicapées, les autochtones, les LBTQI, les travailleurs du sexe et les ouvriers minoritaires parmi beaucoup d'ʹautres groupes. Plusieurs défis au renforcement du mouvement féministe ont été discutés au cours de cette séance. Parmi ces derniers il y a la vaste gamme de questions auxquelles les groupes féministes se sont attaqués pendant des décennies, celles des droits fonciers, de santé de la femme, de droit à la santé sexuelle et reproductive, de droits des handicapés, de droit au travail, des travailleurs du sexe, due mouvement des LBTQI parmi tant d’autres. Chacune de ces luttes a présenté ses propres agendas
16
et stratégies qui constituent une diversité qui traduit aussi bien la vitalité des mouvements que leur fragmentation. C'ʹest ainsi que s’est produit le tableau des luttes féministes avec de nombreuses spécialisations qui font qu’il soit difficile de se rassembler autour d’un programme politique commun qui leur permet d’exprimer, au moins quelques questions, d'ʹune seule voix. On a poursuivi par des discussions sur cette fragmentation et l'ʹabsence d'ʹun mécanisme de cohésion qui permet aux autres forces de coopter et marginaliser les voix féministes. Au vu du travail d’UAF-‐‑Afrique, cette nécessité d'ʹun terrain d'ʹentente pour pouvoir collaborer a toujours figuré de façon visible dans nos demandes de subvention, qui révèlent également des exemples de collaborations transfrontalières innovantes si nécessaires, et en quelque sorte le renforcement du mouvement. Pendant la crise au Mali au début de 2012, par exemple, UAF -‐‑ Afrique a financé une organisation qui cherche à réunir les femmes rurales du Mali, du Niger, du Burkina Faso, de la Côte d'ʹIvoire et du Tchad afin de réfléchir et élaborer des stratégies sur le rôle de développement des femmes maliennes dans la situation politique qui s’enfonce et la montée significative de l'ʹextrémisme musulman dans le pays qui ont eu des effets négatifs sur les femmes. Les demandes de subvention ont également indiqué que bien que les groupes LGBTQI soient sérieusement opprimés, le mouvement prend un certain élan grâce à l'ʹorganisation de groupes tels que le Queer African Youth Network (QAYN).
La séance a également touché sur les défis de la construction du mouvement féministe. De l’extérieur, parmi ces défis il y a notamment la décision des donateurs de ne pas financer les stratégies de construction du mouvement en faveur du travail axé sur le projet. En interne, les mouvements et les organisations de femmes mettent davantage d’accent sur la création de leaders individuels et le financement de la mise en œuvre des projets à court terme, avec peu d’appui aux institutions pour leur propre croissance, et non sur le renforcement des mouvements et une base qui exige les droits. Les retombées contre les organisations féministes et les avancées durement acquises par le mouvement, qui s’ajoutent aux défis pour les organisations de pouvoir survivre, ont tous entraîné la fragmentation des groupes. On s’est rendu compte et discuté que compte tenu de la tendance mondiale de réaction négative généralisée vis-‐‑à-‐‑vis des droits de la femme, la résistance organisée est la seule solution pour sauvegarder les victoires qui se sont accumulées au fil des décennies d’activisme. Les participantes sont ensuite divisées en groupes où elles ont fait un remue-‐‑méninge et mobilisé des techniques puissantes pour illustrer concrètement la notion de mouvement en tant que processus collectif de changement social. Il s’agit notamment de celles qui suivent :
• Chanter en unisson la chanson du militant Bob Marley (Get Up Stand Up, Stand Up for your rights, Get Up Stand Up, Don’t give up the Fight) ; [Lève-‐‑toi, Lève-‐‑toi, Ne renounce pas à tes droits]
• Danser en groupes avec la chorégraphie ; • Clarifier la notion de mouvement avec Mots-‐‑clés-‐‑pouvoir, action, résistance, force, diversité,
culture, convivialité, communauté, groupe, résilience, cause, changement, oppression sociale, politique et informelle, inégalités, justice ;
17
• Circulation d'ʹune bougie qui en allume une autre et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on éclaire une salle qui était plongée dans l'ʹobscurité.
Les consultantes ont conclu la séance en soulignant combien il est crucial d'ʹaccroître la visibilité du travail que font les femmes en ce qui concerne le renforcement du mouvement. La notion de mouvement perpétue le changement social, qui implique la résistance, des alliances et des stratégies fortes. Les participantes ont pu se rendre compte, d’abord, que tout changement prend du temps, la communication et la persévérance ; deuxièmement, que la diversité constitue une force dans la mesure où elle contribue à la dynamique de groupe et, troisièmement, que les mouvements prospèrent sur le leadership charismatique ou le leadership de plusieurs leaders à différents moments dans l'ʹactivisme du mouvement. La séance a également identifié que tous les participantes font partie d'ʹun mouvement à part leur organisation. Les groupes ont reconnu les avantages, les besoins et les défis d’appartenir à un mouvement.
RAPPORT DE LA JOURNEE TROIS Appel à participation active au Forum d’AWID en mai 2016 au Brésil : Hakima Abbas & Awa Fall Diop Hakima a informé la réunion à propos du prochain Forum de l’Association pour les droits de la femme en développement (AWID) qui se tiendra à Salvador de Bahia au Brésil du 5 au 8 mai 2016, et ce après les forums précédents tenus à Bangkok, au Cap et aux USA. Hakima a souligné l'ʹimportance de la Conférence mondiale et encouragé la représentation active et la participation des féministes
18
francophones et des groupements de femmes. Elle s’est plainte de la participation lamentablement faible des femmes francophones aux forums de l’AWID précédents qu’elle a dite déplorable et pas utile pour le plaidoyer sur les questions cruciales contre lesquelles se battent les femmes. Hakima a partagé comment lors du forum de l’AWID à Bangkok en 2005, sur plus de 2 000 participantes, seules 20 étaient francophones, et qu’il ne comptait que 8 séances de francophones sur 100 séances. Le forum avait 8 séances plénières, cependant, aucune femme ne parlait français parmi les panélistes. En 2008, il y avait une légère amélioration au Forum de l'ʹAWID de Cape Town. Sur 2 000 participantes, le forum avait 130 participantes francophones. Hakima et Awa ont exhorté les participantes à générer des propositions de séances pour les séances plénières et les séances parallèles du Forum de l'ʹAWID au plus tard le 26 juin 2015. Hakima a réitéré l'ʹintérêt d’une forte participation des femmes africaines vu qu’une marche nationale des femmes brésiliennes noires sera organisée pendant le Forum de l'ʹAWID de 2016 au Brésil. En outre, les participantes ont été informées de la possibilité de postuler pour des financements qui couvriront le coût de leur participation. Un certain nombre de bailleurs de fonds appuient financièrement et techniquement la participation des femmes et leurs organisations à ces forums même si les femmes sont invitées à assumer la responsabilité d’une partie de leurs frais de participation. Il a été jugé politiquement important que les groupes francophones profitent de l'ʹoccasion pour mettre en valeur leurs réalisations mais aussi pour rechercher la solidarité sur des questions difficiles contre lesquelles elles se battent notamment celles des fondamentalismes graves qui ont considérablement fait reculer l’agenda des droits de la femme. Le forum a été salué comme une excellente plateforme de réseautage, d’apprentissage les unes des autres et d’établissement de connexions entre activistes et mouvements de femmes de partout dans le monde en général à plusieurs niveaux.
Session 4: Mobiliser des ressources durables pour les organisations et mouvements de droits humains de la femme, Kofi Awity Cette séance a harmonisé les connaissances des participantes en ce qui concerne la mobilisation de ressources, le partage des échecs et des réussites des unes et des autres et l’analyse des pratiques modèles pour s’appuyer sur les réussites. La mobilisation de ressources est une activité constante des organisations. Les différentes sources de financement des organisations participantes ont été élucidées dans un exercice de questions-‐‑réponses. Pour ces organisations, la segmentation par taille de financement se présente comme suit :
• De 5 à 25 millions CFA par an: 8 organisations; • Entre 25 millions et 50 millions CFA: 4 organisations; • Entre 50 millions et 100 millions CFA: 2 organisations; • Entre 100 millions et 200 millions CFA: 6 organisations; • Plus de 200 millions CFA: 3 organisations
Principales conclusions
19
• Aucune des organisations ne dispose de ressources qui proviennent de 3 ou moins de sources de financement. Super que les organisations aient une base de financement assez vaste.
• Un exercice individuel faisant ressortir le pourcentage par source de financement a montré différentes structuration de financement par organisation, pour certaines plus de 50 % de leur financement provenaient de leurs propres ressources (activités génératrices de revenus, cotisations, etc.) et pour d’autres près de la moitié des fonds provenaient des donateurs extérieurs.
• Pour les organismes dont le financement provient essentiellement de leurs propres ressources, il ne s’agit pas toujours d’une option délibérée mais c’est souvent par manque de ressources externes (bailleurs de fonds).
• Compte tenu de la diversité du groupe, certains des membres obtenaient plus de 50 % des budgets à travers les cotisations. Cela s'ʹest avéré commun pour les associations et réseaux régionaux dont les membres la majorité des membres étaient des organisations plus tôt que des individus.
• Moins de 10 % des organisations avaient des subventions d’un seul donateur dépassant 50 millions de francs CFA !
Kofi a défini les principaux points de la mobilisation de ressources et examiné les diverses possibilités de collecte de fonds. Les organisations ont été encouragées à penser différemment et de manière innovante vu que l'ʹarchitecture philanthropique mondiale devient plus concurrentielle-‐‑ de vieilles stratégies ne marchent pas pour de nouveaux problèmes. Kofi a examiné les conditions de mobilisation de ressources, notamment en matière de renforcement des compétences locales et l'ʹimportance de la planification stratégique. Certains des domaines critiques qui devaient être améliorés au sein des organisations pour une meilleure mobilisation des ressources ont été explorés, y compris les systèmes et structures de gouvernance. Kofi a reconnu que les donateurs sont réticents à financer les organisations qui ont souvent une structure centralisée autour d'ʹune personne qui est la fondatrice, le PDG, la/le Président(e) du Conseil et la/le Trésorière/Trésorier de l'ʹorganisation, comme ce fut le cas dans un certain nombre d'ʹorganisations surtout en Afrique francophone. La session a exploré la nécessité d’embrasser la bonne gouvernance et les pratiques modèles, notamment la composition du Conseil d'ʹadministration, un domaine auquel les organisations féminines ne font pas assez d’attention. Dans de nombreuses organisations, le Conseil d'ʹadministration est composé soit d’amis de l'ʹorganisation, d’agents ou de personnalités du monde des affaires ou de l’administration locale pour des raisons politiques. La question de composition du Conseil d'ʹadministration devient un élément secondaire et le processus de sélection aléatoire et désordonné. Cependant, les conseils d'ʹadministration des organismes sont tout aussi importants que le Conseil d'ʹadministration de la société multinationale à la réussite de l'ʹorganisation. Un conseil fort, capable peut fournir une gouvernance saine, direction institutionnelle générale et programmation, orientation stratégique et crédibilité auprès du public qu'ʹune ONG a besoin pour survivre et prospérer. Kofi a également souligné l'ʹimportance du Conseil d'ʹadministration et comment il peut aider les organisations à augmenter leur enveloppe de financement. Il a mentionné comment dans le cadre des critères de sélection du Conseil d’administration, l'ʹorganisation examine quelles compétences sont le plus nécessaires pour propulser leur mandat. Il est inutile d'ʹavoir deux avocats et comptables dans un
20
Conseil d'ʹadministration ou une Directrice exécutive lorsque leurs compétences n'ʹont rien à voir avec le mandat de l'ʹentité. Parlant de la mobilisation de ressources, Kofi a indiqué que cela demande la mobilisation d’un budget minimum, au moins pour la mise en œuvre des outils de marketing qui sont inévitables pour le moment : plateformes de médias sociaux, site Web attrayant et interactif, adresse de messagerie organisationnelle, etc. En outre, ces outils permettent une visibilité sur les moteurs de recherche et les annuaires téléphoniques et ils sont une garantie de transparence, ce qui augmente la confiance des donateurs dans ces organisations. Les participantes ont noté que cela constitue un défi particulier pour les organisations qui travaillent dans les zones rurales puisque l’Internet était un défi. Néanmoins, Kofi les a exhortées à faire de leur mieux à cet égard étant donné que la visibilité était une caractéristique de la réussite de la collecte de fonds. Le modérateur a également abordé les questions externes de mobilisation de ressources. Il a noté qu'ʹil est important pour les organisations de ne pas perdre de vue que les priorités des donateurs changent souvent. Il revient aux organisations d'ʹadapter ou de peser les options pour que leur cause reste au programme des donateurs.
Mobilisation de ressources auprès du secteur des entreprises Dans cette séance, les participantes ont examiné les motivations pour lesquelles les entreprises fournissent des fonds aux organisations, notamment pour des intérêts économiques, l'ʹimage de la gouvernance et le positionnement stratégique au sein des communautés. En outre, les entreprises ont besoin d’acteurs non étatiques devant fournir l'ʹinfrastructure sociale qu’il leur faut pour pénétrer dans les communautés. Cependant, elles ont parfois du mal à identifier les organisations non
21
gouvernementales et elles finissent par se servir elles-‐‑mêmes de travailleurs sur le terrain sans aucune garantie de résultats durables. Il a également souligné que les ressources fournies par les entreprises sont vastes et diversifiées. Elles ne sont pas seulement financières mais elles peuvent également inclure des capacités techniques, humaines et des dons en nature (matériel de bureau, documents, etc..). La question des entreprises dont les activités sont des sources de pollution de l'ʹenvironnement ou des causes de maladies a été discutée, notant que parfois la société civile ne peut pas empêcher d’elle-‐‑même ces entités économiques d’opérer. La seule alternative est de faire pression sur les entreprises pour qu’elles consacrent une part plus importante de leurs revenus à la promotion des causes sociales progressistes, ce qui peut se faire à travers la taxation. Cela a suscité un débat sur la nature déontologique de recevoir ou ne pas recevoir l'ʹargent de n'ʹimporte quelle source d'ʹentreprise. Certaines participantes croient qu'ʹelles ne pouvaient pas accepter une contribution monétaire de n’importe quel type d'ʹentreprise car cela les placerait dans une relation de conflit d'ʹintérêts avec l'ʹentreprise, surtout les entreprises qui ont de mauvaises pratiques ou dont les valeurs violaient la justice sociale. Après des discussions et de débats houleux, la réunion est parvenue à un consensus comme quoi il est valable de chercher des ressources financières et techniques auprès du secteur privé si les organisations comprenaient très bien les points suivants:
• Comprendre les attentes des sociétés, notamment en termes de communication, dans un contexte où elles proposent leur engagement social au développement au détriment des politiques et valeurs des organisations;
• Faire preuve de transparence sur les attentes surtout concernant la participation des bénéficiaires, les attributions de l'ʹimpact, les questions de visibilité et de voix ;
• Rechercher des partenariats de qualité, y compris les ressources non -‐‑ financières ; • Vérifier que les valeurs, les composantes et les buts des organisations et ceux des sociétés sont
en harmonie avant de demander des fonds auprès d'ʹelles ou avant qu’elles n’approchent les organisations pour les partenariats comme c'ʹest le cas dans certains contextes où des investissements sociaux sont une activité obligatoire.
Ndana et John de FGHR ont réfléchi sur ce débat en encourageant les participantes à être ouvertes d'ʹesprit quand il s'ʹagit du secteur des entreprises. Ils ont partagé un certain nombre d'ʹexemples où les entreprises avaient établi un partenariat fructueux avec les ONG tout en recommandant que les organisations effectuent deux tests avant d'ʹaccepter des fonds et des relations de la part du secteur privé. Ceux-‐‑ci comprennent les suivants :
1. Un test de conflit d'ʹintérêts : Si vous demandez des fonds à cette société, vous empêchera-‐‑t-‐‑elle de garder votre liberté de critiquer ? Vraiment en examinant la politique, les pratiques et les valeurs du partenaire et en mesurant comment cette relation ajoute de la valeur à l'ʹorganisation.
2. Un test d'ʹimage : Que penseront vos bénéficiaires si votre ONG établit un partenariat avec une telle entreprise ? Cela va-‐‑t-‐‑il miner votre image ou votre réputation ?
22
Mobilisation de ressources auprès des individus A la lumière des réponses des participantes, il y a lieu de dire que très peu d'ʹorganisations reçoivent des contributions de la part des particuliers, qu'ʹils soient d'ʹAfrique ou de l'ʹOccident. On a fournir des exemples de pays participants ; les dons individuels s’étendent de 100 à 1 000 euros par an au Mali (pour la préservation des arbres de karité) et au Burkina Faso pour (l'ʹadmission des filles) et l'ʹamélioration d'ʹune cantine scolaire). On a fourni un exemple d'ʹune organisation au Sénégal dont les membres donnent 1 000 CFA par mois. Cependant, il convient de noter qu'ʹailleurs la plus grande part de finances mobilisée pour les ONG provient des individus. Il a été observé que la culture de philanthropie organisée n'ʹest pas profondément enracinée en Afrique, spécialement aux niveaux institutionnels puisqu’il est de notoriété publique que la philanthropie aux niveaux familial et communautaire s'ʹépanouit. En outre, la mobilisation de ressources auprès des individus en Afrique présente des défis tels que :
• La nécessité de définir une stratégie qui cible des individus, pour élaborer une demande qui est claire, précise et montre comment les dons sont organisés ;
• Manque de modèles de dons individuels reconnus et d’infrastructure fonctionnelle à partir de laquelle les dons se font ;
• Ce que les organisations doivent faire c’est de comprendre les raisons pour lesquelles les individus font des dons afin de satisfaire ces motivations et donner aux individus des chances de faire des dons pour des causes qui leur sont importantes;
• La mise en place de mécanismes appropriés pour les dons individuels dans le contexte africain (le don par virement bancaire n'ʹest pas toujours bien compris ou apprécié) ;
• La nécessité d'ʹétablir une relation continue avec ces donateurs et entretenir une relation d'ʹinformation avec un donateur, même s'ʹil n’a été donateur qu’occasionnellement ;
• Se servir de l’appui des personnalités publiques, cependant elles doivent être identifiées selon les contextes spécifiques ;
• Faire montre de reconnaissance à ces partenaires en vue de maintenir leur motivation.
Mobilisation des ressources auprès des gouvernements La mobilisation de ressources auprès des gouvernements présente des défis car il y a risque de perdre la liberté de critique quand une organisation accepte les fonds des gouvernements. Il revient aux organisations de décider si elles veulent et acceptent des ressources gouvernementales et d’évaluer comment en les acceptant elles garderont leur liberté de critique et d'ʹindépendance. Il y a aussi des obstacles à l'ʹaccès aux financements des gouvernements, notamment ceux qui suivent :
• Incapacité de communiquer l'ʹexistence d’un tel financement ; • Concurrence de la part de certaines organisations fantômes créées par les gouvernements qui
monopolisent ce financement et contrôlent insidieusement les mouvements et les politiques des bénéficiaires ;
• Des critères restrictifs avec connotation d'ʹallégeance politique à des partis politiques ;
23
• Manque d'ʹune politique de partenariat claire avec les OSC-‐‑ une relation condescendante ; • Différences de cultures opérationnelles-‐‑les gouvernements sont très bureaucratiques et lents
tandis que les ONG ont une prise de décisions plus flexible et sont agiles. Néanmoins, les organisations doivent comprendre qu'ʹelles auraient légitimement raison d’être financées par les gouvernements, et ce pour plusieurs motifs :
• Dans le cadre de la plupart des coopérations bilatérales, les gouvernements reçoivent des fonds au nom des OSC ;
• La communauté internationale exige l'ʹimplication des organisations de la société civile dans les actions du gouvernement ;
• Le travail des OSC devrait être financé par leurs propres gouvernements. Les gouvernements ont aussi des raisons objectives de financer les ONG:
• Avoir accès à l’expertise et profiter de l’énergie et des idées des OSC; • Bonne publicité pour le gouvernement; • Des mécanismes plus efficaces de prestation de services.
Il y a aussi une tendance à prendre en compte : pour maximiser l'ʹimpact de leur financement, maintenant les donateurs préfèrent utiliser les partenariats bilatéraux ou multilatéraux, placer leurs fonds en « fonds de panier », gérés par un Ministère du gouvernement, un organe de l'ʹONU ou des grandes OING comme Oxfam/USAID. Cependant, ces mécanismes de financement décident des priorités à financer au nom d'ʹorganisations féminines, ce qui a été fortement critiqué par les mouvements de femmes. Cette session a servi à partager des conseils pratiques de mobilisation de ressources anecdotiques et des exemples dont la stratégie marche bien dans quel contexte, les sites Web d’où on obtient des informations, quels sont les fonds qui étaient des alliés auprès desquels on peut obtenir des connaissances et des informations sur les financements, y compris la nécessité de former des consortiums de partenaires dignes de confiance pour recevoir de gros montants en subventions pluriannuelles, en exploitant les antécédents les uns des autres, vos réputations, vos impacts, vos compétences, votre capital social et vos compétences et expertise thématique. La réunion a apprécié qu’en établissant des alliances de collecte de fonds, les organisations renforçaient d’une certaine manière les mouvements, en faisant des communications stratégiques et un plaidoyer indirects, en s’exprimant d'ʹune seule voix au sujet de leur besoin de plus de ressources sur des questions spécifiques tout en se mobilisant en se regroupant autour des questions prioritaires spécifiques pour leurs communautés, le pays et la région. On a dit que les présentations, y compris les listes de bailleurs de fonds et les sites Internet qui financent les droits de la femme en Afrique seraient distribuées par courriel à toutes les participantes, exploitant ainsi les informations pour une mobilisation de ressources plus engagée.
24
Message de solidarité : Joséphine Odera, Directrice régionale d’ONU Femmes pour l'ʹAfrique de l'ʹouest Joséphine a livré un message fort d'ʹencouragement aux participantes. Elle a soutenu qu’il fallait d’urgence une nouvelle vision pour le mouvement des femmes africaines face aux luttes nouvelles et imminentes auxquelles étaient confrontées les femmes à travers le continent. Joséphine a affirmé catégoriquement que c'ʹétait un moment où les groupes de femmes de tout le continent devaient se donner la main, dénoncer nommément et publiquement leurs détracteurs tout en confrontant directement le contrecoup actuel en matière de droits de la femme en se servant d’outils également sophistiqués, de stratégies, arguments, faits et chiffres. Elle a apprécié UAF-‐‑Afrique et ses partenaires pour avoir organisé une telle réunion indispensable qui a renforcé les capacités des femmes leaders et activistes en droits de la femme, car cela garantissait que les groupes sont mieux en mesure d'ʹanalyser, d'ʹarticuler, décomposer les défis et de réinventer des solutions pratiques à leurs luttes. Elle a souligné la nécessité d'ʹorganiser d’autres forums de ce genre dans la mesure où ils aidaient également les femmes à apprendre les unes des autres, à se ressourcer, à être inspirées à faire plus avec de nouvelles idées, connaissances et aptitudes qui vont certainement produire des résultats. Elle a imploré les organisations féminines de ne pas se contenter de leurs capacités manifestes en communication, en plaidoyer, en construction de mouvements et en mobilisation de ressources, mais également à donner la priorité à l’apprentissage des questions difficiles et acquérir de l'ʹexpertise sur la macroéconomie, la gouvernance démocratique, la sécurité, la justice environnementale et le changement climatique comme des domaines qui impactent grandement les femmes et où il faut une analyse plus approfondie et des preuves pour accompagner le plaidoyer à grand impact. Joséphine a encouragé les participantes à documenter sans cesse leurs expériences, leurs processus et leurs résultats dans le cadre des mécanismes de pérennité des organisations et du mouvement des femmes africaines. Elle a conclu en stimulant les jeunes femmes à améliorer leur leadership pour être en mesure d’assumer le leadership de leurs organisations et des mouvements en toute confiance. Intégrer le bien-‐‑être dans le travail de droits de la femme « Nous devons commencer par la conviction que la lutte d’élimination de l'ʹinégalité des femmes dans toutes ses manifestations doit impliquer tout d'ʹabord le travail sur soi-‐‑même. Pour prendre soin de nous-‐‑mêmes, savoir comment nous défendre et nous assurer autant que possible que ce pour lequel nous nous battons au nom d'ʹautrui fait aussi grandement partie de notre propre vie. Ce sont les éléments clés de renforcement de notre lutte et de la poursuivre de notre marche vers l'ʹavant. » Marina Bernal Dans le cadre d’entretenir ses valeurs d'ʹécoute profonde de ses composantes, UAF-‐‑Afrique est toujours attentive aux réalités des leaders et activistes de droits de la femme. Après avoir discuté et débattu les sujets majeurs, y compris les joies et les frustrations en matière de financement ; les complexités du renforcement du mouvement féministe et comment renforcer l'ʹorganisation collective des femmes entre autres sujets, nous aimons toujours privilégier le retour aux éléments de base concernant le bien-‐‑être, la prise de soins de soi-‐‑même « self-‐‑care », l'ʹauto-‐‑ressourcement et la redynamisation des combattantes de droits de la femme. Cette séance personnalisée et informelle de nos réunions est pour
25
les activistes une occasion d'ʹeffectuer un voyage pratique d'ʹauto-‐‑exploration aux fins de redéfinir, apprendre et construire leurs propres tactiques d'ʹautodéfense ainsi que pour examiner comment le self care ou son absence se traduit en violence qu’on s’inflige soi-‐‑même dans sa vie. Un aspect intégral de cette séance consiste également à approfondir les connaissances des activistes afin de leur permettre de comprendre leurs limites et leurs points forts, ce qui les rend fortes, ainsi que ce qui les rend vulnérables. Dans cette réunion nous avons eu l'ʹhonneur d'ʹavoir une sexologue et andrologue Dr. Jeanne Diaw qui a rejoint les participantes. Elle a animé une courte séance dans laquelle elle a parlé des questions de sexualité, ce qui a donné des éclairages sur nos propres besoins physiques et hygiéniques. Nutritionniste de renom, Salimata Wade de « La Compagnie du Bien -‐‑ Manger'ʹ », a animé une séance brillante sur les stratégies pratiques de nutrition, y compris comment établir un régime alimentaire sain que les participantes peuvent suivre dans leur vie surchargée et stressante. Ces deux séances ont été une application pratique de la façon dont UAF-‐‑Afrique interprète les questions sexuelles et la sexualité en tant que questions féministes élémentaires qui constituent un aspect crucial du travail que nous et les activistes faisons. CEREMONIE DE CLOTURE Allocution de clôture: Ndana Bofu-‐‑Tawamba: UAF–Afrique Ndana a exprimé sa gratitude pour la participation dynamique, sans inhibition, le partage d'ʹinformation, de renseignements, de stratégies pratiques et d’études de cas, les expériences et les recommandations tangibles qui se sont toutes faites dans l'ʹesprit de solidarité féminine, ce qui est l'ʹun des principes clés du féminisme africain ! Elle a salué les discussions saines, les débats, les désaccords et les contestations en tant qu’aspects significatifs de démocratie et bases d'ʹun mouvement vivant et dynamique des femmes africaines. Ndana s’est dite très contente des niveaux élevés d’apprentissage, de réseautage, de connexions et de collaborations formelles et informelles par les leaders des organisations de femmes, les activistes, le personnel des médias, les bailleurs de fonds et les modératrices – quels échanges riches la réunion a générés ! Ndana a exprimé l’urgente nécessité pour les groupes de femmes d’être équipés en capacités pour relever les défis actuels de cette génération, « On dit souvent que le succès survient quand la chance se heurte à la préparation. Eh bien, nous espérons que vous avez toutes apprécié le degré d'ʹengagement qu’UAF-‐‑Afrique et ses partenaires ont à veiller à ce que vous soyez toutes bien préparées à réaliser le genre de changement social dont vous rêvez, individuellement et collectivement, pour les femmes, les filles et les transsexuels africaines! »
Ndana a donné un bref aperçu de ce qu'ʹelle croyait être les faits saillants de la conférence avant d'ʹétendre personnellement sa gratitude à tous les participantes pour avoir honoré les invitations d’UAF-‐‑Afrique et de leurs bailleurs de fonds pour faire partie de cet auguste rassemblement de leaders et activistes audacieuses. Elle a remercié les bailleurs de fonds pour leur engagement indéfectible aux droits de la femme en Afrique, les consultants/modératrices pour leurs présentations formidables et leur dévouement à l'ʹavancement des droits de la femme, le personnel des médias présent pour le fait
26
qu’ils continuent à être des symboles de récits neufs et objectifs du cran et de la résilience des femmes africaines, Coumba Touré – qui a terminé son mandat comme Présidente du Conseil d’administration d'ʹUAF-‐‑Afrique en mai et qui a été au centre de la tenue de la conférence au Sénégal , et le personnel d'ʹUAF-‐‑Afrique qui avait fait preuve d’un dévouement sans pareil dans l'ʹorganisation de la rencontre sans perdre de vue la rigueur professionnelle dans la direction des travaux de la conférence jusqu'ʹà sa conclusion fructueuse. Ndana a résumé son allocution en partageant les opportunités qui étaient à la portée des organisations féminines en Afrique francophone. Elle les a exhortées à se réorganiser non seulement en tant que structure mais aussi comme mouvement régional pour une meilleure visibilité. Elle leur a rappelé particulièrement le lancement imminent de «Financement des opportunités de leadership pour les femmes-‐‑2 » qui fournit jusqu'ʹà 15 millions d'ʹEuros de financement. L'ʹimportance de ce financement est qu’il exige que les organisations postulent en tant que consortiums. Elle a invité les organisations féminines participantes à introduire les demandes en masse et à diffuser cette information largement.
Allocutions finales: John Kabia-‐‑The Fund for Global Human Rights (FGHR) & Rissi Assani-‐‑Alabi-‐‑African Women’S Development Fund Au nom des partenaires, John Kabia de FGHR a parlé de l'ʹimportance de faire participer considérablement les nouveaux leaders au sein des organisations de femmes en Afrique francophone aux rencontres comme celle-‐‑ci. Il a indiqué que les leçons et profondes éclairages tirés de la conférence sont encourageants pour son Fonds qui compte intervenir en Afrique francophone. Il a encouragé les leaders et activistes de droits de la femme à être plus tolérantes et ouvertes aux autres points de vue et opinions car cela faisait partie des caractéristiques de la démocratie. John a été plus rassuré par le niveau de connaissances que les participantes avaient mais il a rapidement encouragé ces dernières à s’assurer de parler de toutes les riches expériences anecdotiques qu'ʹelles avaient partagées à la réunion dans leurs rapports aux bailleurs de fonds car cela y apporte une valeur ajoutée et éclaire les bailleurs de fonds sur le degré d’impact de leurs fonds sur les communautés. Il a reconnu que ce qu'ʹil avait entendu pendant les travaux de la réunion était une information et des renseignements non censurés qu'ʹil n'ʹaurait pu lire ou entendre nulle part ailleurs, ce qui encourageait la création continue de plus de forums comme ceux-‐‑ci où les bailleurs de fonds et les bénéficiaires de subventions interagissent et partagent les luttes, les défis, les réalisations tout en tirant des leçons ensemble. John a remercié les organisateurs de la réunion, les participantes et tous les intervenants pour la confiance qu'ʹils lui avaient faite de s'ʹasseoir dans cet espace sûr et participer. Rissi Assani-‐‑Alabi d’African Women’s Development Fund a également remercié la réunion et annoncé l'ʹappel à propositions du programme Amplify Change par AWDF. Le programme Amplify Change engage des fonds pour briser le silence sur la santé et les droits sexuels et reproductifs (SRHR). Le fonds fournit des subventions à des organisations de la société civile à travers l'ʹAfrique subsaharienne et en Asie australe pour faire le plaidoyer pour, et appuyer la politique sur les questions de santé et de droits sexuelles et reproductifs des personnes marginalisées. Rissi a indiqué que les pays africains francophones dont le Sénégal seraient prioritaires pour ce programme.
27
Au nom de tous les bailleurs de fonds participants, elle a également remercié UAF-‐‑Afrique pour une si brillante collaboration-‐‑ qui se développera de plus en plus avec des combats stratégiques. Elle a été particulièrement encouragée par les niveaux élevés des débats, du réseautage et de la connexion des sœurs des différents pays et a hâte d’entendre parler des collaborations intra-‐‑mouvement surtout sur la mobilisation de ressources et le plaidoyer. Elle a rassuré les participantes de l'ʹengagement indéfectible d’AWDF à soutenir leur travail et encouragé davantage les communications entre les groupes de femmes et les bailleurs de fonds dans les domaines de renforcement des capacités et d’appui technique.
OBSERVATIONS GENERALES ET SPECIFIQUES
• Cette conférence visait principalement à aborder les préoccupations pratiques des participantes. La qualité des connaissances et/ou des expériences des participantes et leur participation active leur a permis de contribuer activement à la production de connaissances et aussi de partager entre elles les nombreuses leçons pratiques et stratégies utiles.
• Toutes les sessions ont été caractérisées par une interaction vivante non seulement entre les modératrices et les participantes, mais aussi parmi les participantes. L'ʹintérêt et l'ʹattention constants des participantes, leurs questions de même que leurs observations critiques ont été une source de grande satisfaction pour les participantes, les modératrices, les bailleurs de fonds et les organisatrices de la conférence. La qualité des présentations, avec des exemples clairs et des études de cas, a été renforcée par la contribution essentielle des participantes-‐‑qui étaient très bien informées.
• Il n'ʹy avait pas autant de jeunes participantes pour favoriser l’échange considérable intergénérationnel de connaissances et de compétences. Il faut s’efforcer davantage d’inviter directement les jeunes activistes et praticiennes à ces rencontres et encourager leurs superviseurs à leur donner des chances de participer à ces espaces critiques. Avoir une génération plus jeune dans de tels forums est une tentative consciente de planification de la relève dans les organisations et au sein du mouvement.
• La Session 1 (Présentation du contexte : Eclairages à partir du terrain-‐‑ analyse du contexte, Oury Traoré) était non seulement éclairante mais il s'ʹest avéré aussi essentiel aux responsables des organisations de comprendre leur contexte sociopolitique et économique des opérations, y compris l'ʹurgente nécessité d’améliorer leurs capacités individuelles, structurelles et organisationnelles. Les discussions que cette session a déclenchées ont été éclairantes et fructueuses-‐‑les participantes ont été très actives. Même si les participantes ont montré qu’elles comprenaient clairement les problèmes de leurs organisations, leur analyse des causes de ces mêmes problèmes était insuffisante.
28
• La Session 2 (Communications stratégiques & plaidoyer : Formulation intelligente des messages pour le changement social, Diatou Badiane Cissé et Naima Wane, Nexus Communications) a suscité beaucoup d'ʹintérêt. La session avait été très attendue et elle répondait donc à un besoin de communication entre les organisations. Elle a aussi montré que les leaders avaient soif d’une communication structurée et organisée qui est alignée sur une meilleure mobilisation des ressources. Cependant, les responsables d'ʹorganisations ont tendance à réduire les communications stratégiques aux relations avec les principaux médias. On a noté une certaine réticence vis-‐‑à-‐‑vis du changement dans l'ʹutilisation des technologies et des plateformes de médias sociaux pour renforcer la communication qui est indépendante des principaux médias. Il est rapidement apparu que la plupart des leaders âgés doivent relever le défi de passage d'ʹun outil de communication à un autre si vite puisque ces outils viennent et s’en vont rapidement. Oui, les organisations ont mentionné quelques difficultés notamment la mauvaise connectivité d'ʹinternet sur le continent surtout dans les zones rurales, l'ʹanalphabétisme (y compris en technologie) des bénéficiaires ou des restrictions dans l'ʹapprovisionnement d’énergie électrique ainsi que le manque de budgets de communication permettant d’embaucher le personnel de communications. Sur la question d’ordre déontologique de payer ou ne pas payer les journalistes qui viennent couvrir les activités des organisations dans leurs pays respectifs, une pratique qui est apparemment commune et acceptée par de nombreuses autres organisations, les modératrices ont suggéré que les organisations travaillent avec des éditeurs dans de tels cas même si cela a été également cité comme un processus de perturber les journalistes qui sont le point de contact avec les organisations. On a considéré cela comme un dilemme qui demande d’être géré de façon ferme par les leaders aussi bien des groupes de femmes que des maisons de presse.
• La session sur le renforcement du mouvement-‐‑ Mécanismes efficaces de renforcement de l'ʹorganisation collective des femmes, Hakima Abbas & Awa Fall Diop fut une session énergisante qui a permis de comprendre clairement la nécessité de continuer à travailler ensemble y compris dans tous les silos pour un impact plus profond. Alors qu'ʹil y avait consensus sur la nécessité d'ʹapporter constamment le mouvement diversifié au sein du mouvement féministe, il semblait y avoir des tensions où certaines parties du groupe ne se sentaient pas à l’aise pour travailler avec le mouvement des LBTQI et des travailleurs du sexe. On a accordé plus d’espace de débats à ce dossier car on pensait que c'ʹétait une bonne occasion de formuler quelques principes fondamentaux concernant la connexion entre les droits des femmes, le féminisme et la marginalisation. La politique de fragmentation, l'ʹimpact du patriarcat et l’oppression systémique des femmes de tous les horizons ont été rediscutés et on en a discuté noir sur blanc. Il est devenu apparent que le gros de l’analyse associée à LBTQI est archaïque et biaisée dans sa formation et qu’elle ressortait essentiellement des tendances religieuses des gens. Un certain nombre de participantes ont eu des éclairages grâce à cette conversation et elles ont exhorté les organisateurs à tenir toujours des séances distinctes sur ces questions comme une voie consciente d’échanger les connaissances, les arguments et la logique qui soutient la confluence des divers mouvements.
• Le module 4 (mobilisation de ressources durables pour les organisations & mouvements de droits humains de la femme, Kofi Awity) a généré un intérêt considérable, beaucoup de questions, d’éclairages et de discussions. Il a aidé à souligner la tension qui existe au sein des
29
organisations quand il est question de chercher des ressources auprès des entreprises et des gouvernements. La question centrale du risque de perte d'ʹautonomie au moment où on utilise ces sources de financement a provoqué beaucoup de réactions. Les organisations féminines doivent certainement mieux comprendre le secteur privé, le genre de ressources qu'ʹelles sont censées d’attendre de lui y compris les opportunités non financières et de partenariat avec les entreprises soit à travers des partenariats entre leurs organisations et entreprises, ou à travers des collaborations entre les compagnies et les bénéficiaires des actions de ces organisations de droits de la femme (par ex, les femmes entrepreneurs). Cette session a également conduit à une demande de formation spécifique en mobilisation de ressources pour apprendre ou se familiariser davantage avec les instruments techniques, notamment sur le cadre logique, la théorie du changement et les indicateurs de développement, le suivi, l’évaluation, la responsabilisation et l'ʹapprentissage. Cette demande a soulevé la question d’échange de connaissances par les leaders des organisations qui ont bénéficié d'ʹune formation en mobilisation de ressources. Beaucoup d'ʹentre elles ne partagent pas lesdites connaissances avec d'ʹautres organisations ou avec leur personnel sur le terrain. FADHAF était disposé à collaborer avec UAF-‐‑Afrique, GWF et AWDF pour fournir les fonds en vue de ces formations. La session a permis aux participantes de savoir qu'ʹelles pouvaient recourir à certaines des organisations présentes à la conférence pour renforcer leurs capacités en systèmes de gestion ou pour des questions spécifiques comme le S M & E et d'ʹautres aspects du développement organisationnel, sans devoir toujours se tourner aux bailleurs de fonds.
Impressions et commentaires du fond du cœur des participantes « Je vous remercie d'ʹavoir associé le REFAMP à la réunion de Dakar. La rencontre de Dakar a été non seulement un véritable rendez-‐‑vous du donner et du recevoir, mais l'ʹoccasion de connaître des personnes expérimentées et engagées pour la cause des femmes et leurs droits. Merci pour les différents thèmes qui ont été à la hauteur de nos attentes. Aussi, j'ʹai pu apprécier le professionnalisme de l’équipe de UAF-‐‑Africa et remercie tous pour leur disponibilité et leur courtoisie », Dr Makalé TRAORE, REFAMP/Guinée. « Je vous remercie toute l’équipe UAF-‐‑A pour l’organisation d’un événement fantastique. La conférence de Dakar a été participative et instructive ». John Kabia. The Fund for Global Human Rights, Royaume-‐‑Uni « Nous avons beaucoup et bien appris des présentations des personnes ressources et de l’expérience des différentes organisations. A cet effet, je voudrais au nom de l’APROFES remercier toute l’équipe de Urgent Action Fund – Africa et tout(e)s les participant(e )s à l’atelier de Dakar, » Binta Sarr, Senegal. « Merci infiniment pour cette opportunité que vous nous avez offerte. Nous avons vu nos forces et nos faiblesses. Nous attendons que vous preniez en compte nos recommandations qui vous permettront aussi d'ʹavoir une place panafricaine », Mama Koité Doumbia, FEMNET Mali.
30
« Merci à vous pour cette expérience, que je souhaite voir être renouvelée », Nataka Gmakagni, Réseau des Jeunes LGBTQ d'ʹAfrique de l'ʹOuest, Burkina Faso. Je voudrais faire connaître ma gratitude pour l’occasion de collaborer avec Urgent Action Fund. Vous avez vraiment une équipe super-‐‑ jeune, dynamique, compétente et aimable. Ceci a été également une chance incroyable de réseautage. J’ai appris beaucoup des participantes. Immense gratitude. » OURY TRAORE, Consultant international senior, Sénégal.
APPENDICE 1: Ordre du jour de l’Atelier APPENDICE 2: Liste des participants