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IFPEK Rennes Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient souffrant de cervicalgie chronique non spécifique Mémoire d’Initiation à la Recherche en Masso-Kinésithérapie Travail Ecrit de Fin d’Etudes En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute Sous la direction de Monsieur Alban PLANTIN, Directeur de mémoire Marc LE MOAL Année 2016-2017

Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

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IFPEK Rennes

Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie

Impact d'un programme d'auto-

étirement chez le patient souffrant

de cervicalgie chronique non

spécifique

Mémoire d’Initiation à la Recherche en Masso-Kinésithérapie

Travail Ecrit de Fin d’Etudes

En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute

Sous la direction de Monsieur Alban PLANTIN, Directeur de mémoire

Marc LE MOAL

Année 2016-2017

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Remerciements

Je remercie Alban PLANTIN, directeur de mon mémoire.

Je remercie les masso-kinésithérapeutes qui m’ont accueilli, renseigné, guidé et motivé pendant ma formation et pendant la rédaction de ce travail ; Nicolas, Olivier, Robin, Charles Henri. Ainsi que tous les thérapeutes que j’ai pu rencontrer pendant ses trois ans.

Je remercie les personnes ayant participées au protocole de l’étude durant mon stage.

Je remercie les formateurs et les intervenants de l’IFMK pour leurs conseils et leurs enseignements durant ces trois années.

Je remercie ma famille pour son soutien et ses encouragements qui a toujours été présente dans les moments les plus difficiles mais aussi dans les meilleurs.

Je remercie mes amis pour les années que nous avons passées, fortes de rencontres et riches de surprises. De belles personnes avec qui je naviguerai encore longtemps.

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NOM : LE MOAL PRENOM : MARC

IMPACT D'UN PROGRAMME D'AUTO-ETIREMENT CHEZ LE PATIENT SOUFFRANT DE CERVICALGIE CHRONIQUE NON SPECIFIQUE

Contexte : Les cervicalgies chroniques non spécifiques sont des douleurs sans lésion ou cause avérée ressentie dans la région cervicale depuis plus de trois mois. Le patient présente des symptômes limitant ses activités au quotidien. Les recommandations actuelles préconisent un traitement actif dont fait partie l’auto-étirement. Objectif : L’objectif de cette étude est de rendre compte de l’effet de l’ajout d’un protocole d’auto-étirement sur l’évolution du score algo-fonctionnel du patient souffrant de cervicalgie chronique non spécifique Méthode : 12 sujets atteint de cervicalgie chronique non spécifique ont été suivi dans leur prise en charge en cabinet libéral pendant quatre semaines. Ils ont été répartis en deux groupes : un groupe expérimental (6 sujets) qui réalise un programme d’auto-étirement vidéo et un groupe témoin (6 sujets). L’effet du programme d’auto-étirement sur le retentissement fonctionnel a été évalué par l’intermédiaire du questionnaire INDIC par la mesure de la douleur à l’EVA et par la mesure des amplitudes articulaires cervicales. Résultats : Les résultats révèlent une amélioration plus importante du score au questionnaire INDIC dans le groupe expérimental que dans le groupe témoin. Une diminution de la douleur et un gain d’amplitude articulaire est observable. Cependant, le nombre faible de sujets ne permet pas de conclure quant à l’efficacité d’un programme d’auto-étirement sur l’évolution algo-fonctionnel du patient souffrant de cervicalgie chronique non spécifique. Conclusion : Cette étude permet seulement d’observer une tendance à l’amélioration des scores du groupe expérimental dans les trois variables évaluées. De nouvelles investigations seraient nécessaires considérant les biais et les limites exposées.

Background : Nonspecific chronic neck pain are pain without specific etiology in cervical region for more than three months. The patient has symptoms that limit his daily activities. Current recommendations call for active treatment, including self-stretching. Objective : The objective of this study is to account for the effect of the addition of a self-stretching protocol on the evolution of the algo-functional score of patients suffering from non-specific chronic neck pain. Method : 12 subjects with non-specific chronic neck pain were monitored in their private practice for four weeks. They were divided into two groups: an experimental group (6 subjects) that carried out a video self-stretching program and a control group (6 subjects). The effect of the self-stretching program on functional outcome was assessed through the INDIC questionnaire, EVA pain measurement, and cervical joint amplitude measurement. Results: Results showed a greater improvement in the INDIC score in the experimental group than in the control group. A decrease in pain and an increase in joint amplitude is observable. However, the small number of subjects does not allow to conclude as to the effectiveness of a self-stretching program on the algo-functional evolution of the patient suffering from non-specific chronic neck pain. Conclusion: This study only shows a tendency to improve the scores of the experimental group in the three variables evaluated. Further investigations would be necessary, considering the biases and limitations.

MOTS CLES : Cervicalgie non spécifique, échelle algo-fonctionnelle, auto-étirement, enregistrement vidéo KEYWORDS : chronic neck pain, algo-functionnal scale, self-stretching, video recording

INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINESITHERAPIE de RENNES 12 rue JEAN LOUIS BERTRAND 35000 RENNES TRAVAIL ECRIT DE FIN D’ETUDE – 2016-2017

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Sommaire

Introduction ................................................................................................................ 1

1. Contexte de l’étude ............................................................................................. 2

1.1. Cervicalgie ..................................................................................................... 2

1.1.1. Anatomie de la région cervicale .............................................................. 2

1.1.2. Classification des cervicalgies ................................................................. 5

1.1.3. Déficiences d’une cervicalgie chronique non spécifique .........................10

1.1.4. Impact sur l’activité et la participation du patient ....................................12

1.2. Étirement.......................................................................................................13

1.2.1. Physiologie.............................................................................................13

1.2.2. Caractéristiques de l’étirement ...............................................................16

1.2.3. Auto-étirements ......................................................................................17

2. Etude expérimentale ..........................................................................................19

2.1. Hypothèses de recherche .............................................................................19

2.1.1. Synthèse de la littérature ........................................................................19

2.1.2. Problématique ........................................................................................19

2.1.3. Hypothèses ............................................................................................19

2.1.4. Objectifs de l’étude .................................................................................20

2.2. Matériels et méthode .....................................................................................20

2.2.1. Population ..............................................................................................20

2.2.2. Outils de mesure ....................................................................................20

2.2.3. Protocole ................................................................................................20

2.3. Résultats .......................................................................................................23

2.3.1. Caractéristiques des patients .................................................................23

2.3.2. Recueil des résultats ..............................................................................24

2.4. Discussion .....................................................................................................26

2.4.1. Analyse des résultats .............................................................................26

2.4.2. Validité interne .......................................................................................27

2.4.3. Cohérence externe .................................................................................28

2.4.4. Perspective et intérêt clinique.................................................................29

Conclusion.................................................................................................................30

Bibliographies ...........................................................................................................31

Annexe ......................................................................................................................... I

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Illustrations

Figure 1. Etirement global du plan postérieur ..............................................................22

Figure 2. Etirement du muscle trapèze ........................................................................22

Figure 3. Etirement de l'élévateur de la scapula ..........................................................22

Figure 4. Evolution du score INDIC dans le groupe expérimental ...............................24

Figure 5. Evolution du score INDIC dans le groupe témoins ........................................24

Figure 6. Moyenne des scores INDIC des groupes expérimental et témoin au début et

en fin de traitement......................................................................................................24

Figure 7. Moyenne des mesures EVA de douleurs dans les groupes expérimental et

témoin au début et en fin de traitement .......................................................................25

Figure 8. Moyenne des gains des amplitudes articulaires après 4 semaines de

traitement ....................................................................................................................25

Tableau Tableau 1 : Caractéristiques de la population étudiée ................................................23

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Introduction La cervicalgie est une affection de la région cervicale. La douleur en est le principal symptôme. Elle est souvent associée à une limitation des amplitudes articulaires qui gêne le patient dans son quotidien.

Chaque année, 50% de la population mondiale est confrontée à ces symptômes (IASP 2009). Ce sont majoritairement des cervicalgies aiguës. Le passage à la chronicité concerne 15% des cas. La durée des symptômes au-delà de trois mois est anormale. Les facteurs environnementaux, psychologiques et physiques favorisent son installation.

La cervicalgie chronique non spécifique est une pathologie complexe, aux multiples tableaux cliniques. Elle limite le patient dans ses activités. La charge économique de ce trouble musculo-squelettique est importante (Roux & Bronsard 2016)

Les soins apportés sont très souvent médicamenteux. Mais peu de preuves démontrent l’efficacité d’un traitement pharmacologique (IASP 2009)

Les cervicalgies représentent 10 % des prises en charge annuelles en kinésithérapie (CNAMTS 2005). Le traitement vise la réduction des symptômes et l’amélioration de la fonction. La rééducation emploie les effets à court terme des massages, de la chaleur, des étirements passifs, de la mobilisation passive et du renforcement. Mais de la même manière, aucune technique n’a fait la preuve de son efficacité dans les études. Les recommandations actuelles préconisent un traitement actif et multimodal de la pathologie (HAS 2003).

Lors des stages effectués dans le cadre de mes études de Masso-Kinésithérapie, j’ai pu rencontrer des personnes souffrant de ces douleurs. Elles ont un impact fort sur le quotidien du patient et sur ses relations. Les symptômes semblent persister dans certains cas et la kinésithérapie en séance ne semble apporter que des bénéfices à court terme.

Aujourd’hui, les étirements n’ont pas fait la preuve de leur efficacité sur la réduction de la douleur et l’amélioration des amplitudes articulaires chez le patient cervicalgique chronique (Gross 2015). Cependant, ils sont très utilisés malgré qu’ils soient chronophages pour le thérapeute dans leur réalisation. C’est pourquoi, l’implication du patient dans sa prise en charge est recherchée. L’auto-rééducation, est un moyen de prolonger l’action thérapeutique dans le quotidien de la personne.

Ainsi, il semble intéressant de rendre compte de l’intérêt des étirements dans l’amélioration des symptômes du patient et de l’influence de l’auto-rééducation sur la gêne fonctionnelle.

L’impact économique de la cervicalgie et les répercussions qu’elle peut avoir sur le quotidien du patient peuvent conduire à la problématique suivante :

En quoi l’ajout d’un programme d’auto-étirement influence-t-il le score algo-fonctionnel des patients souffrant de cervicalgie chronique non spécifique ?

Dans un premier temps le contexte de l’étude présentera les notions de cervicalgie chronique non spécifique, d’étirement musculaire et d’auto-rééducation, ainsi que l’exploration des données actuelles de la littérature. Dans un second temps, la méthodologie de ce travail sera présentée ; un protocole expérimental a été réalisé afin de répondre à la problématique et aux hypothèses proposées.

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1. Contexte de l’étude

1.1. Cervicalgie

1.1.1. Anatomie de la région cervicale

1.1.1.1. Généralité

Le cou est une région anatomique complexe du corps humain qui relie la base de la tête et l’ouverture supérieure du thorax. C’est un lieu de passage organisé autour d'un axe osseux, le rachis cervical. En avant de cet axe, se trouvent le squelette ostéo-cartilagineux du larynx, les loges viscérales et vasculaires. C’est un segment vital et sensible, exposé aux menaces extérieures, qu’il convient de manipuler avec précautions (Kanpdji 2007; Dufour & Pillu 2009).

Il supporte la tête et protège la moelle épinière. Sa mobilité permet l’orientation des capteurs sensoriels que sont la vue, l’ouïe et l’odorat nécessaire à la subsistance de l’individu dans son environnement (Kanpdji 2007). Il a un grand rôle dans l’expressivité corporel.

Le rachis cervical est le segment proximal du rachis. Il est composé de sept vertèbres qui s’inscrivent dans une courbure à concavité postérieure dont le sommet est C4. On le divise en deux parties, supérieure et inférieure.

a) Le rachis cervical supérieur

Le rachis cervical supérieur (RCS) est formé des deux premières vertèbres, l’atlas (C1) et l’axis (C2), et correspond à la jonction entre le crâne (C0) et le rachis. L’atlas, première vertèbre cervicale, est composé d’un arc antérieur, d’un arc postérieur et de deux masses latérales. C’est un véritable ménisque osseux, entre l’occiput et la 2ème vertèbre cervicale. L’axis présente un processus antérieur, l’odontoïde qui constitue un pivot pour les rotations de la tête. Il n’y a pas de disque intervertébral entre ces deux vertèbres (Dufour & Pillu 2009).

b) Le rachis cervical inférieur

Le rachis cervical inférieur (RCI) est constitué des cinq vertèbres suivantes de C3 à C7. Ce sont des vertèbres aplaties avec des processus épineux bifides pour l’amarrage musculaire. Le corps, sur sa face supérieure, est bordé par des uncus renforçant la stabilité. Les processus transverses présentent un foramen transversaire, passage de l’artère vertébrale. L’arc postérieur forme un foramen vertébral triangulaire qui protège la moelle épinière. Entre chaque vertèbre, les foramens intervertébraux laissent émerger les nerfs spinaux (Dufour & Pillu 2009).

c) Articulation

Chaque vertèbre s’articule avec la suivante en trois points : les deux articulations zygapophysaires et l’articulation intercorporéale. Les moyens d’unions sont similaires au reste du rachis. Entre chaque corps vertébral de C2 à C7, il y a un disque composé d’un anneau périphérique fibreux et d’un noyau central. Il participe avec la cyphose cervicale à la répartition des pressions (Kanpdji 2007).

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Le système ligamentaire est similaire à l’ensemble du rachis. C’est un élément de liaison, de stabilité et d’afférence proprioceptive. Le ligament supra épineux, de l’occiput à C7, correspond au ligament nuchal. Véritable raphé sagittal, c’est un tissu conjonctif peu extensible. C’est une zone d’insertion des muscles postérieurs (trapèze, splénius et rhomboïde) (Mercer & Bogduk 2003). Il constitue un frein à la flexion antérieure (Dufour & Pillu 2009). C’est un système de cloison qui permet l’économie des structures de maintien lors de postures trop longtemps maintenues (Barette, 2013a). Très important chez certains quadrupèdes, il régresse chez l’homme du fait de sa bipédie. Aujourd’hui, beaucoup d’activités impliquent des postures de contraintes : antéprojection de la tête face aux écrans (extension du RCS et flexion du RCI) ou flexion du RCS en extension du RCI face aux téléphones portables. Ce septum nuchal fixe le RCS et se trouve parfois impliqué dans les cervicalgies chroniques (Barette, 2013b).

1.1.1.2. Muscle de la région cervicale Au niveau cervical, deux groupes musculaires se distinguent. Les muscles courts, à fonctionnement automatisé, stabilisateurs et les muscles longs à fonctionnement volontaire à l’origine du mouvement et de l’orientation de la tête dans les trois plans de l’espace (Barette, 2013a).

Dans le cou il est possible de distinguer deux plans, antérieur et postérieur, dont la limite serait une droite passant par les processus transverses des vertèbres cervicales. La région postérieure, communément appelée nuque se compose de quatre plans musculaires : le plan profond, le plan des complexus, le plan des splénius et de l’élévateur de la scapula et enfin le plan superficiel. Cette étude s’intéresse au plan postérieur.

- Organisation musculaire, de la profondeur à la superficie (Dufour 2007) :

Plan profond

Les muscles sous occipitaux, muscles courts qui s’insèrent entre l’occiput et l’épineuse de C2. Au nombre de quatre : petit et grand droit postérieur, oblique inférieur et supérieur. Ils sont riches en récepteurs proprioceptifs. Ils permettent le positionnement de la tête. Ils sont essentiels dans la coordination avec les yeux. Ils ont pour action l’extension, la rotation et l’inclinaison de la tête. Ils stabilisent la charnière cranio cervicale.

Les muscles multifides s’insèrent sur les épineuses vertébrales à partir de C4. Ils se divisent en deux à quatre faisceaux et s’insèrent sur les processus articulaires adjacent. Ce sont les stabilisateurs de l’arthron (ensemble formé par deux corps vertébraux adjacents et un disque intervertébral).

Dans ce plan, il y a aussi les muscles transversaires épineux et interépineux, muscles très courts et stabilisateurs.

Plan des complexus

Les muscles semi épineux sont des puissants extenseurs dont le rôle est le maintien de la lordose cervicale. Ils sont érecteurs du rachis. Ils ont une composante d’extension et d’inclinaison homolatérale au niveau du rachis cervical et de la tête.

Dans ce plan, il y a aussi les muscles longissimus du cou et longissimus de la tête

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Plan du splénius et de l’élévateur de la scapula L’élévateur de la scapula entretient des insertions communes avec le splénius. Il prend son origine des processus transverses des vertèbres C1 à C4 et se termine sur le bord médial de la scapula au-dessus de l’épine scapulaire. Il élève la scapula et participe à la sonnette médiale lorsque le point fixe est rachidien. Il est extenseur, inclinateur homolatéral et rotateur homolatéral de la tête si le point fixe est scapulaire. Le splénius de la tête a pour origine la mastoïde et la ligne nuchale supérieure. Il se termine sur les épineuses de C4 à T3. Le splénius du cou prend insertion sur les tubercules postérieurs des transverses de C1 et C2 et se termine sur l’épineuse de T3 et T4. Il est parfois perforé par les rameaux de T3 à T5, qui par un mécanisme de syndrome canalaire pourrait être à l’origine de douleurs cervico-dorsalgiques (Barette, 2013a). Les splénius sont extenseurs, rotateurs et inclinateurs du cou et de la tête.

Plan superficiel Le muscle trapèze recouvre l’ensemble des muscles précédents et constitue le plan le plus superficiel. Il se divise en trois faisceaux : supérieur, moyen et inférieur.

Le trapèze supérieur a pour insertion la ligne nuchale supérieure et le septum nuchal. Il se termine sur le tiers latéral de la clavicule. Il élève la scapula lorsque le point fixe est rachidien. Il est extenseur puissant de la tête, rotateur controlatérale et inclinateur homolatérale lorsque le point fixe est scapulaire.

Trapèze et élévateur de la scapula sont des muscles longs, verticaux, érecteurs du rachis, anti gravitaire (Dufour & Pillu 2009). Ce sont des haubans musculaires, stabilisateurs qui entretiennent la relation fonctionnelle entre le rachis cervical et l’articulation scapulo-thoracique. Ils permettent les mouvements de sonnette de la scapula et participent aussi à son élévation. Les muscles profonds amplifient ou corrigent les mouvements désirés et non désirés effectués par les muscles superficiels. Ils sont capitaux dans l’attitude de la tête. Le rachis cervical supérieur est au service des automatismes à point de départ facial (Dufour & Pillu 2009).

Lors du dysfonctionnement des muscles cervicaux profonds, ce sont les muscles superficiels qui prennent le relai. Cette compensation induit des contractures de ces muscles. Cela provoque chez le patient des attitudes figées, limite les mouvements et implique des douleurs (Dufour & Pillu 2009; Barette, 2013a).

1.1.1.3. Biomécanique

a) Mobilité et stabilité

Le rachis cervical est soumis à une double contrainte de mobilité et de stabilité. Il a pour vocation l’orientation précise de la tête dans les trois plans de l’espace. Comme pour l’étude de l’anatomie, une distinction est pertinente dans l’étude de la cinématique du rachis cervical. Les amplitudes globales de flexion et d’extension du rachis cervical sont respectivement de 70° et 50°, dont 30° appartiennent au RCS (entre C0 et C1 majoritairement). Les amplitudes d’inclinaison latérale sont situées dans le rachis cervical inférieur (45° respectivement de chaque côté). Seulement quelques

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degrés sont effectués dans le RCS. Enfin, les amplitudes en rotation sont respectivement de 85°, dont 30° appartiennent au RCS (entre C1 et C2 majoritairement). Au niveau cervical il n’existe pas de mouvement pur. La géométrie particulière des surfaces articulaires impose une combinaison des mouvements d’inclinaisons, de rotations et d’extensions dans le rachis cervical inférieur (Dufour & Pillu 2009). De plus, la majorité des muscles de la nuque sont à direction oblique en bas, en arrière et en dedans favorisant le mouvement mixte du rachis cervical inférieur. L’action de ces muscles diffère si la contraction est unilatérale ou bilatérale (Kanpdji 2007).

Les mouvements de la mimique (acquiescement, consternation, etc.) sont effectués par les muscles sous occipitaux et cervicaux en association avec les muscles du visage. C’est pourquoi, la mobilité cervicale est propre « […] au contexte environnemental et psychoaffectif du patient » (Dufour & Pillu 2009). La stabilité et la mobilité du rachis cervical sont sous la dépendance des mouvements oculaires et du système vestibulaire qui tendent à l’horizontalité du regard (Dufour & Pillu 2009) En effet, la tête est en équilibre lorsque le regard est à l’horizontal. Or, le centre de gravité de la tête à une situation antérieure par rapport à l’aplomb de la lordose cervicale. La position neutre et verticale de la tête induit une bonne répartition des contraintes et une sollicitation importante des muscles de la nuque. Les variations sont mal supportées, la fatigue musculaire apparaît vite (Dufour & Pillu 2009).

Les muscles extenseurs luttent contre la pesanteur contrairement aux muscles fléchisseurs. La flexion est un mouvement permis par le relâchement des extenseurs et non par une contraction des fléchisseurs (Kanpdji 2007). La fonction amoindrie du ligament nuchal pourrait être un facteur de sollicitation supplémentaire de ces muscles et provoquer certaines douleurs.

Zones charnières

La charnière cranio cervicale, entre l’occiput (C0) et le rachis (C1) est une jonction sans disque, capable d’ajustements multidirectionnels incessants pour orienter la tête et notamment le regard. Les mouvements de flexion et d’extension de la tête et du rachis cervical supérieur s’effectuent au niveau de cette charnière (Dufour & Pillu 2009).

La charnière cervico thoracique est une jonction entre deux zones, l’une très mobile (cervicale) et l’autre peu mobile (thorax). C’est une région de déséquilibre, oblique en bas et en avant. La stabilité de la jonction est fonction de l’équilibre des structures de maintien (ligament, articulation et muscles). Elles sont très riches en capteurs proprioceptifs, indispensables à la régulation du tonus musculaire et des réflexes posturaux. Une sollicitation importante peut être à l’origine de douleurs chroniques et de points douloureux inter-scapulaires (Dufour & Pillu 2009).

1.1.2. Classification des cervicalgies La cervicalgie désigne toute douleur perçue dans la région postérieure du rachis cervical entre la ligne courbe occipitale supérieure et le premier processus épineux thoracique. Elle peut être projetée sur le crâne, sur les membres supérieurs et sur la paroi thoracique (Bogduk & McGuirk 2007).

Le stress mécanique et la forte implication pyschocomportementale du cou participent à l’émergence de gêne dans la région cervicale (Dufour & Pillu 2009).

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1.1.2.1. Définitions La cervicalgie spécifique ou symptomatique est synonyme d’une affection grave et précise. L’origine de celle-ci peut alors être tumorale, infectieuse, inflammatoire, neurologique ou faire suite à un traumatisme (fracture, luxation). Des examens complémentaires peuvent être nécessaire afin d’affirmer le diagnostic et le traitement est spécifique (COFER 2011).

Le whisplash est l’expression utilisée pour exprimer tout traumatisme en coup de fouet. La mobilité et la légèreté structurelle du rachis cervical le rendent fragile et sensible au mouvement provoquant entorses, fractures ou luxations vertébrales (Dufour & Pillu 2009; Kanpdji 2007). Le phénomène traumatique a lieu au décours d’une accélération ou d’une décélération provoquant une lésion osseuse ou des tissus mous (Rozenberg & Marty 2008).

La cervicalgie non spécifique (commune) désigne toute douleur cervicale. Elle est due à une détérioration dégénérative ou à un trouble musculo-ligamentaire. Il conviendra d’emprunter le terme non spécifique en présence de patients qui vivent avec cette pathologie qui peut être chronique et invalidante et qui n’est donc pas quelconque (CNAMTS 2005).

La relation douleur et gênes fonctionnelles est difficile à établir et les patients souffrant de douleurs cervicales répondent souvent à des tableaux cliniques différents.

D’autres classifications ont été établit dont celle de l’APTA (Childs et al. 2008) qui donne quatre tableaux de cervicalgie. Ces tableaux se basent sur les catégories de déficiences de la CIF :

• Cervicalgie avec déficits de mobilité

• Cervicalgie avec céphalées

• Cervicalgie avec déficience de la coordination du mouvement

• Cervicalgie avec douleur irradiante

La base temporelle de trois mois est utilisée pour différencier une cervicalgie aiguë d’une cervicalgie chronique (IASP 2009). La cervicalgie aiguë se présente par des douleurs violentes à la moindre mobilisation mais son évolution est souvent favorable. Les cervicalgies chroniques ont des étiologies différentes, multifactorielles et les symptômes sont subjectifs. Un bilan dont les critères sont objectifs, permet d’orienter le diagnostic mais aussi le traitement.

1.1.2.2. Physiopathologie de la cervicalgie non spécifique

a) Les causes Les structures innervées du rachis cervical peuvent provoquer des douleurs. Les possibles sources douloureuses de la région sont les muscles du cou, les disques intervertébraux cervicaux, les corps intervertébraux, les apophyses postérieurs, les ligaments, la dure mère de la moelle spinale cervicale. Selon Bogduk, la cervicalgie n’a pas de cause connue en l’absence de traumatisme (Bogduk & McGuirk 2007). Certaines preuves mettraient en avant des douleurs musculaires provoquées par l’accumulation de substances et de troubles métaboliques.

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Un déficit de coordination et de proprioception dans le cou et les épaules en serait à l’origine (IASP 2009). La cervicarthrose est très fréquente dans plus de 50 % de la population après 40 ans mais elle est très souvent asymptomatique. (COFER 2011).

b) Les facteurs de risques

L’étiologie de la cervicalgie non spécifique n’étant pas déterminée, des facteurs de risque favorisant son apparition ont été recensé. Ils peuvent avoir une origine physique, psychologique (anxiété, dépression, catastrophisme, faible qualité de vie) environnemental (personnel, professionnel ou sportive) (Rozenberg & Marty 2008 ; Haldeman et al. 2009).

Les facteurs de risques sont :

• Intrinsèques : l’âge (entre 30 et 50 ans), les antécédents de blessures cervicales, la présence d’autres troubles musculo-squelettiques (lombalgie, scapulalgie), les déséquilibres musculaires, la perte de force et d’endurance (faible activité physique).

• Extrinsèques : les mauvaises postures dans les activités courantes, le travail répétitif, les efforts excessifs.

L’origine de cette pathologie est multiple et son apparition résulte de l’interaction de plusieurs de ces facteurs. La prise en charge sera globale incluant les différents facteurs selon le modèle biopsychosocial.

Les patients présentant une cervicalgie chronique auront les symptômes 1 à 5 ans plus tard dans 50 à 85% des cas (Haldeman et al. 2009).

1.1.2.3. Bilan et diagnostic en masso-kinésithérapie La définition de la cervicalgie est non univoque et de nombreux facteurs influencent cette pathologie. Le manque de critères objectifs qui la définissent, rend difficile l’examen clinique et l’orientation du traitement (Bogduk & McGuirk 2007; Rozenberg & Marty 2008). Lors de cet examen, le patient doit se sentir intéressé, être informé et rassuré.

a) « Red flag »

Dans un premier temps, il faut avant tout repérer les signaux d’alerte ou drapeaux rouges « Red Flags » (Annexe A). Ces signes peuvent refléter une étiologie infectieuse, tumorale, inflammatoire, une myélopathie, une fracture ou une pathologie vasculaire (Rozenberg & Marty 2008).

b) Interrogatoire et observations

Dans un second temps, un interrogatoire est réalisé. Il doit préciser le contexte de l’examen et évaluer la gravité des symptômes ressentis par le patient. La localisation, les caractères et les circonstances de survenue ainsi que l’existence de symptômes d’accompagnement seront des orientations possibles de notre diagnostic (Kouyoumdjian 2011). La douleur est évaluée ainsi que la prise de traitement.

Lors de l’examen morphostatique, la posture de la tête est observée. Il faut repérer les éventuelles attitudes antalgiques que peut engager le patient (Vital 2004).

Un examen segmentaire peut être réalisé à la recherche de mobilisation douloureuse et de point douloureux. Il ne permettra pas de faire la différence entre une cervicalgie d’origine musculaire, discale ou articulaire (Bogduk & McGuirk 2007).

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c) Amplitudes articulaires

La cervicalgie est souvent associée à une diminution des amplitudes bien qu’elle n’en soit pas toujours la cause. Les mobilités cervicales seront mesurées et seront de bons indicateurs d’évolution de la pathologie. La mobilité cervicale se mesure dans les trois plans de l’espace, activement et passivement. Lors de la mobilisation, toute limitation, articulaire ou musculaire, ainsi que tout arc douloureux sera signalé sur l’étoile de Maigne (Gouilly 2009).

d) Musculaire

L’examen palpatoire des muscles paravertébraux, semi-épineux, élévateur de la scapula, splénius et trapèze est souvent provocateur de douleur en cas de dysfonction du rachis cervical. L’insertion de ces muscles peut conduire à des douleurs irradiant l’épaule ou la région interscapulaire (Vital 2004). L’examen palpatoire est peu recommandé mais « […] l’abord manuel du patient fait partie intégrante du bilan » (HAS 2003). Ce sont des cordons myalgiques, des douleurs d’insertions ou des points gâchettes reproduisant la douleur qui sont recherchés (Roux & Bronsard 2016).

L’examen de la force musculaire sera fonction de la douleur du patient. Une fatigabilité et une diminution de la force ont été mises en évidence sur les muscles fléchisseurs des cervicalgies chroniques mais aussi des extenseurs (Rozenberg & Marty 2008; HAS 2003). Des tests d’endurance sont disponibles pour évaluer la résistance des fléchisseurs et des extenseurs.

e) Proprioception

La proprioception cervicale se mesure par le test de repositionnement de la tête. Un pointeur lumineux est placé sur la tête du patient. C’est un test valide, fiable et rapide. De plus il peut servir de moyen de traitement (Gouilly et al. 2009).

f) Vasculaire et neurologique

L’examen neurologique est toujours effectué. Pour cela, des déficits moteurs ou sensitifs sont recherchés par l’observation des réflexes aux membres supérieurs et inférieurs par la mise en tension du système nerveux et par les tests en compression verticale (Rozenberg & Marty 2008; Gouilly et al. 2009).

L’insuffisance vertébro basilaire est mise en évidence par l’apparition de vertige lors du maintien d’une rotation et d’une extension cervicale pendant trente secondes.

g) Fonctionnel

Le retentissement fonctionnel, professionnel et social sera évalué par des échelles algofonctionnelles de type NPDS (HAS 2003) dans le but de pouvoir apprécier toute évolution de la cervicalgie pendant le soin. Le bilan du patient est global. Le rachis cervical est en lien direct avec : la ceinture scapulaire, la cage thoracique (trouble respiratoire), l’articulation temporo mandibulaire (bruxisme et trouble de la mastication) et la sphère crânienne (relation vestibule (vertige), appareil visuel (problème de vue)).

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1.1.2.4. Traitement Le traitement de la cervicalgie commune se décompose en trois temps (HAS 2003) :

• A court terme, une phase de libération, de retour au calme sensoriel. Par action sur les réactions inflammatoires et les contractures musculaires. Cette phase recherche la sédation de la douleur, la mobilité articulaire et la trophicité des tissus mous cervicaux.

• A moyen terme, une phase de maintien des acquis de la libération. Il sera effectué un travail de perception du rachis cervical. Le patient explore les différents schémas de motricité de la région cervicale. Un éveil sensoriel de qualité est associé à un renforcement musculaire. Selon l’évolution, des exercices d’auto kinésithérapie seront donnés au patient.

• A long terme, la troisième phase : une phase de soutien. Ce sont des exercices d’éveil sensoriel, des exercices à visée d’entretien de la mobilité rachidienne et de la force musculaire. Ils sont adaptés aux besoins du patient.

Les connaissances concernant les origines de cervicalgies sont limitées. Le traitement s’intéresse à la réduction des symptômes et à la diminution de la gêne fonctionnelle (IASP 2009).

La plupart des techniques pratiquées seules n’ont pas de preuves fondées soumises à publications scientifiques (Gross 2015).En fonction des résultats de l’examen clinique les recommandations actuelles préconisent l’association des techniques :

• Antalgiques : massage, mobilisation passive et active, traction cervicale, manipulation thoracique (Childs et al. 2008)

• Articulaires : mobilisations articulaires, passives et actives, manipulations articulaires, étirements (Childs et al., 2008).

• Musculaires : renforcement musculaire des fléchisseurs et des extenseurs du cou et de la tête. Il y a association des exercices de coordination, de force et d’endurance (Childs et al. 2008)

• Neurosensorimotrices : exercices de repositionnement articulaire, de proprioception, d’éducation posturale du patient et de relaxation. Il y a recherche de réharmonisation du mouvement dans la mobilité globale du rachis cervical mais aussi dans la perception de la mobilité de la tête et de la ceinture scapulaire.

• Educatives : Réadaptation à la vie normale et professionnelle (posture, gestes quotidiens).

Le massage n’a pas prouvé d’efficacité dans l’amélioration des symptômes de cervicalgie. En revanche, son utilisation en tant qu’adjuvant de la prise en charge est une bonne alternative au confort du patient (HAS 2003).

Une intervention multimodale apporte des améliorations de la fonction cervicale. Elle associe la kinésithérapie et les exercices à poursuivre au domicile (IASP 2009; Gross 2015). La HAS recommande le traitement actif de la cervicalgie chronique non spécifique. C’est-à-dire que le patient prend lui-même part à sa prise en charge et en devient même le principal acteur (HAS 2003). Le traitement actif de la cervicalgie fait une place prédominante au stretching. Il a été montré les effets bénéfiques des étirements sur la douleur et la gêne fonctionnelle du patient en association avec les manipulations thoraciques (Ylinen 2007; Tunwattanapong 2016).

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1.1.3. Déficiences d’une cervicalgie chronique non spécifique

1.1.3.1. Des symptômes multiples Selon l’IASP (2009), la cervicalgie apparaît progressivement. Les symptômes perçus par les patients sont différents. C’est la douleur et la gêne fonctionnelle qui pousseront le patient à consulter (CNAMTS 2005; Loubiere 2013).

La musculature est souvent atteinte. L’endurance et la force des muscles, surtout celle des fléchisseurs, sont diminuées (Loubiere 2013). Une activité musculaire plus importante doit être produite pour réaliser les mouvements fins de déplacement mais aussi de stabilisation de la tête dans l’espace (Barillec & Barette 2013). Ces déficits neuro-musculaires induisent une diminution du contrôle des articulations cervicales. Cela peut induire des tensions musculaires et donc une perte d’élasticité qui restreint le patient dans ses amplitudes articulaires. De ces déséquilibres peuvent naître des postures inadéquates et des déviations posturales (Ylinen 2009). L’évaluation fonctionnelle du rachis cervical devient obligatoire. Pour répondre à ce besoin, des moyens objectifs de mesures des capacités fonctionnelles du cervicalgique existent.

1.1.3.2. Impact sur les amplitudes articulaires

Selon l’HAS, on associe souvent la cervicalgie à une « […] diminution de mobilité globale du rachis cervical » (HAS 2003). La diminution des capacités à se mouvoir n’est pas toujours due à des modifications tissulaires mais peut aussi être d’origine douloureuse. L’activation des nocicepteurs augmente la raideur musculaire et diminue donc les possibilités de mouvement (Ylinen 2009).

a) La mesure des amplitudes articulaires

L’évaluation des amplitudes réalisée passivement permet d’évaluer les différentes structures non contractiles (peau, ligament, tendon) et contractiles (muscle). Lors du bilan, il convient de réaliser des tests passifs de mobilité articulaire pour évaluer la mobilité globale du patient (Loubiere 2013). En effet, en dehors du contexte pathologique, les amplitudes diminuent à mesure que l’âge augmente (Chen et al. 1999).

L’évaluation active évalue la contraction musculaire et dépend de la liberté articulaire. Elle apprécie la qualité du contrôle du muscle sur le mouvement.

Les outils les plus communément utilisés, permettant la mesure des amplitudes, sont l’inclinomètre, le goniomètre et le mètre ruban. Des dispositifs tel le cervical range of motion (CROM) sont plus fiables mais leur accessibilité en cabinet est difficile.

b) La centimétrie

La centimétrie réalisée avec un mètre ruban est un moyen simple et rapide de mesure dans les bilans du rachis cervical. C’est un outil qui est fiable en intra et en inter examinateur. Il est intéressant dans le suivi de l’évolution des amplitudes articulaires. Avec un protocole rigoureux et un mètre ruban large (2 centimètres), la mesure a une bonne reproductibilité chez le patient sain (Delbarre Grossemy 2008; Ughetto & Lempereur 2013).

La HAS (2003) recommande son utilisation pour les bilans de rachis cervical. Les mesures sont effectuées en actif pour éviter toute forme d’appréhension du patient. La mesure est utilisée pour objectiver une évolution des amplitudes et non une possible limitation.

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1.1.3.3. Impact sur la douleur La douleur est partie prenante de la cervicalgie. L’Association Internationale d’Etude de la Douleur (International Association for the Study of Pain – IASP) définit la douleur comme « une sensation et une expérience émotionnelle désagréable en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en terme évoquant une telle lésion ». C’est une fonction organique dont l’expression est totalement subjective (Organisation mondiale de la santé, 2001). Il est possible de distinguer trois types de douleur chronique (HAS 2008) :

• La douleur par excès de nociception due à une stimulation persistante et excessive des récepteurs périphériques de la douleur.

• La douleur neuropathique liée à une lésion ou une maladie affectant le système somato-sensoriel.

• La douleur dysfonctionnelle liée à un dysfonctionnement des systèmes de contrôle de la douleur.

a) La douleur chronique

C’est un syndrome multidimensionnel qui devient chronique lorsque la douleur exprimée persiste au-delà de ce qui est habituel pour la cause initiale présumée. Cela peut provenir d’une réponse insuffisante au traitement ou de la dégradation des capacités fonctionnelles et relationnelles du patient de manières progressives.

La chronicité des symptômes est souvent associée à des facteurs de renforcement qui participent à son entretien comme (HAS 2008) :

• Des manifestations psychopathologiques.

• Une demande insistante par le patient de recours à des médicaments ou à des procédures médicales souvent invasives alors qu‘il déclare leur inefficacité à soulager sa douleur.

• Une difficulté du patient à s’adapter à la situation (fatigue, croyance sur la pathologie, stress)

Le patient chronique ne voyant pas son état de santé évoluer, multiplie consultations et thérapies. De cette incompréhension des symptômes douloureux, découle un comportement de catastrophisation. Cela se poursuit par une peur du mouvement, la kinésiophobie (Nederhand et al. 2004; Lee et al. 2007).

Des facteurs sont souvent et simultanément à l’origine de la douleur chronique :

- Les éléments organiques ou lésionnels réels ou imaginaires (étendue de la lésion, augmentation de l’inflammation, posture maintenue)

- Les facteurs fonctionnels et socioculturels (personnalité du patient, expérience passée, environnement familial ou professionnel).

Une prise en charge globale du patient, intégrant les composantes biologiques mais aussi psychologiques est nécessaire. Lors de l’évaluation de la douleur, il faut s’intéresser aux résultats des traitements antérieurs (médicamenteux, physiques et psychologiques). Tous troubles anxieux, dépressifs sont observés. Les interprétations et croyances du patient sur sa pathologie sont aussi à considérer (Bogduk 2007).

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b) L’évaluation de la douleur

La mesure de la douleur est requise et des outils d’auto- évaluation permettent chez l’adulte de l’évaluer. Ce sont des échelles unidimensionnelles (numériques, visuelles analogiques, verbale simple ou corporel) ou multidimensionnelles (questionnaire de Saint Antoine ou SF-12) (HAS 2008).

L’échelle visuelle analogique (EVA) est fiable, simple et rapide d’utilisation. Elle est recommandée dans l’évaluation et le suivi de l’intensité de la douleur chez le cervicalgique chronique (HAS 2003). Elle se présente sous la forme d’une réglette graduée de 100 millimètres. Le zéro correspond à aucune douleur, le 100 à la « douleur maximale imaginable ». Lors de consultations, les conditions d’examens, le type de douleur et sa localisation sont précisés. Le patient déplace le curseur le long de la réglette et l’intensité indiquée est relevée C’est une échelle sensible aux changements après traitements. Elle ne peut pas servir dans la comparaison de deux patients (ANAES 1999).

1.1.4. Impact sur l’activité et la participation du patient

1.1.4.1. Définitions L’activité est « […] l’exécution d’une tâche ou le fait pour une personne de faire quelque chose ». Toute limitation de celle-ci reflètera la difficulté rencontrée par le patient pour mener son activité.

La participation est « […] le fait de prendre part à une situation de la vie réelle ». Lorsqu’il y a une restriction, elles désignent les problèmes rencontrés par la personne pour participer à une situation réelle (Organisation mondiale de la santé 2001).

La cervicalgie a un impact sur les structures anatomiques et les fonctions organiques du patient. La chronicité des symptômes influence la vie du patient. En effet, les patients réduisent leurs mouvements, diminuent leur activité et ainsi sont restreints dans leur participation.

La vie de l’individu dépend des facteurs contextuels que sont :

• les facteurs environnementaux (le monde physique qui entoure la personne, les relations qu’elle entretient, la culture à laquelle elle appartient, la politique à laquelle elle se soumet)

• les facteurs personnels (âge, sexe, condition sociale, expérience de vie)

1.1.4.2. Mesure du retentissement de la cervicalgie La mesure du retentissement de la cervicalgie chronique sur les activités quotidiennes du patient est nécessaire. C’est une notion qui est peu étudiée et mal connue (Fermanian 2002). Des questionnaires d'auto-évaluation fiables et valables donnés aux patients souffrant de douleurs cervicales peuvent fournir des informations utiles (Haldeman et al. 2009). Les résultats permettront une prise de conscience par le patient de son rapport à la maladie.

Plusieurs auto-questionnaires validés dans l’évaluation des cervicalgies existent : Neck Pain and Disability Scale, Neck Disability Index, Northwick Park Neck Pain Questionnaire, Disability Rating Index et Copenhagen, Neck Functional Disability Scale et Neck Bounemouth Questionnaire.

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1.1.4.3. Le questionnaire INDIC (Indice de Douleurs et d’Incapacité Cervicale)

Le questionnaire INDIC (Annexe B) est compatible avec la classification internationale du fonctionnement et du handicap (Ferreira et al. 2010). Il est recommandé par l’HAS (HAS 2003). C’est un questionnaire traduit en français depuis le questionnaire NPDS (Neck Pain and Disability Scale) (Fermanian 2002)

Le questionnaire de vingt questions se remplit seul par le patient. Il répond à chaque question sur une échelle EVA de 0 à 100. Le score global est sur 2000.

Les questions sont en rapport avec la douleur, les soins personnels, le travail, la conduite, la position debout, la marche, les activités sociales, les relations avec les autres, les émotions, le handicap ressenti, le sommeil et les traitements (Fermanian 2002).

Dans la version française de ce questionnaire, les questions peuvent être regroupées sous trois items : le facteur handicap et fonction, la douleur cervicale lors du mouvement et la douleur cervicale en statique. Il peut être critiqué par le temps de remplissage, 6 à 7 minutes (Loubiere 2013), relativement long. C’est un outil qui possède la meilleure corrélation avec l’évaluation des limitations algo-fonctionnel en cas de cervicalgie. Il est un questionnaire de choix, parmi ceux existant, pour une étude clinique s’intéressant à la cervicalgie (Wlodyka-Demaille et al. 2004).

1.2. Étirement

1.2.1. Physiologie

1.2.1.1. Généralité

a) Mobilité articulaire

La mobilité articulaire est un facteur important de bien-être physique, nécessaire à la réalisation du mouvement. L’amplitude des mouvements est déterminée par la qualité intrinsèque des tissus de l’articulation. Lorsqu’elle diminue, elle influence la fonction mouvement, entraîne des contraintes et est à l’origine de douleurs et d’inflammations (Ylinen 2009).

b) Etirement

L’étirement est une pratique qui recherche l’allongement des structures et l’augmentation des mobilités articulaires. Il vise l’élasticité de la capsule articulaire, des ligaments, des fascias, des tendons et des muscles. La peau et la structure osseuse subissent aussi des contraintes.

L’extensibilité est la longueur maximale obtenue au cours de l’étirement : le muscle étant l’élément le plus déformable devant l’aponévrose et le tendon (Reiss & Prévost 2013).

c) Le muscle

Le muscle est un organe qui a pour principal fonction le mouvement des segments entre eux et le maintien de posture (Péninou & Tixa 2008). Le muscle strié squelettique est un élément du système ostéo-musculo-ligamentaire. Sa composante contractile est constituée de myofilaments d’actine et de myosine. Elles sont les premières responsables de la tension passive lors de l’étirement. La motricité repose sur la

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connexion synaptique des myofibrilles à un motoneurone alpha qui forme une unité motrice. Il y a différents types de fibres et donc différents types d’unités motrices :

• Les fibres de types 1, lentes, oxydatives et endurantes. Elles composent majoritairement les muscles toniques, de maintien postural. Ces muscles profonds ont tendance à s’enraidir et se raccourcir (Ylinen 2009).

• Les fibres de type 2b, rapides, glycolytiques et générant de la force. Elles composent majoritairement les muscles phasiques, responsables du mouvement de force et rapides. Lorsqu’ils n’ont pas d’activités, ils auront tendance à se relâcher (Ylinen 2009).

• Les fibres de type 2a, possèdent des propriétés intermédiaires aux deux autres types de fibres.

Le muscle réagit et s’adapte lorsqu’une structure tissulaire présente une déficience. Pour préserver l’intégrité articulaire et l’intégrité osseuse, il peut maintenir une tension sur le long terme. L’hypertonie si elle protège dans un premier temps, devient délétère dans un second temps (Péninou & Tixa 2008).

Chez des patients cervicalgiques, la différence d’activité entre les muscles profonds et superficiels, peut expliquer la nécessité d’un étirement lors de déséquilibres.

d) Le tissu conjonctif (Reiss & Prévost 2013) :

Les tissus extra musculaires :

• L’enveloppe des muscles, appelée fascia ou aponévrose, est richement vascularisée et innervée. C’est un soutien mécanique et sensoriel du contrôle du mouvement. Les tissus conjonctifs ont des propriétés élastiques et assurent le lien entre toutes les structures anatomiques.

• Le tendon est l’extrémité du muscle qui permet son insertion au squelette. Il est une véritable pièce transitoire qui permet la mobilisation des segments et la transmission des contraintes. Il est principalement composé de collagène qui lui donne une extensibilité très faible.

Les tissus intermusculaires :

Lors du mouvement, les fascias enveloppant le muscle exercent des forces de cisaillement entre les muscles. Ils peuvent participer aux raideurs musculaires et la richesse de leur innervation peut générer des douleurs.

Les tissus intra musculaires :

De nouvelles études permettent d’affirmer que la transmission des forces motrices se fait longitudinalement mais aussi transversalement. Le cytosquelette est un réseau de protéines (desmine, dystrophine, nébuline et titine) qui transmet les tensions actives et passives provenant du muscle.

1.2.1.2. Propriété mécanique de l’Unité Musculo-Tendineuse L’unité muscle-tendon (UMT) a une résistance à l’allongement supérieure à celle de la capsule (Reiss & Prévost 2013).

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L’UMT a des propriétés contractiles et viscoélastiques, modélisées par le modèle de Hill et Shorten :

• La composante contractile, est le lieu de la contraction. Elle représente les sarcomères.

• La composante élastique série, transmet la force contractile. Elle se compose d’une partie active (qui représente les raideurs élémentaires aux niveaux des ponts) et d’une partie passive (qui représente les propriétés élastiques des tendons)

• La composante élastique parallèle, régule et transmet les tensions excessives Elle représente le tissu conjonctif adjacent et le sarcolemme.

Le muscle possède des propriétés mécaniques visco-élastiques. Il est dépendant de l’intensité, de la durée et de la fréquence de la contrainte. La viscosité permet au muscle de s’adapter à la contrainte. L’élasticité lui procure la capacité de s’allonger puis de retourner à sa longueur initiale une fois la contrainte disparue.

Après plusieurs étirements, la résistance opposée par le muscle est diminuée. Le muscle se laisse plus facilement étirer et se relâche pour une tension maintenue constante (Reiss & Prévost 2013). Il convient de faire attention au point de non-retour ou le muscle ne peut plus revenir à sa longueur initiale.

La structure des tissus conjonctifs influence la réussite du traitement par étirement. Avec l’âge, l’accumulation de traumatisme ou la chronicité des limitations, le tissu peut être amené à modifier sa composition élastique et devenir fibreux. Il est alors difficile de l’étirer. La raideur désigne toutes résistances ou difficultés à la réalisation d’un mouvement normal

1.2.1.3. Innervation du système musculo tendineux Le fonctionnement musculaire est sous le contrôle du système nerveux. Les contractions volontaires, le maintien postural et les fonctions réflexes sont régis par différentes entités. Les mécanorécepteurs (fuseau neuro-musculaire, organe tendineux de Golgi) et les nocicepteurs renseignent l’état de tension et d’éventuelles lésions de l’unité musculo- tendineuse.

Le muscle en plus de ses propriétés mécaniques à des propriétés de contractilités et d’excitabilité. Il se raccourcit et réagit au stimulus électrique, mécanique et chimique. L’ensemble muscle- tendon est protégé par des boucles réflexes (Reiss & Prévost 2013; Ylinen 2009) :

a) Le réflexe myotatique ou réflexe d’étirement :

C’est un réflexe de protection à l’étirement musculaire. Les mécanorécepteurs, appelés fuseaux neuromusculaires, sont des fibres musculaires modifiées. Ils transmettent une afférence à la moelle épinière en cas d’étirement trop important. Cela stimule le motoneurone alpha et ainsi induit la contraction du muscle étiré. Le fuseau neuromusculaire régule la longueur du muscle (Ylinen 2009).

b) Le réflexe myotatique inverse

Ce mécanisme protège l’unité musculo- tendineuse d’une contraction trop importante. Il est aussi d’origine médullaire. Les mécanorécepteurs de la jonction myotendineuse, appelés appareil de Golgi, sont activés pour des seuils de tensions plus haut que les fuseaux neuromusculaires. Leurs connexions aux interneurones de la moelle épinière

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inhibent le motoneurone alpha du muscle en tension et stimulent le motoneurone du muscle antagoniste. Ce réflexe régule la tension musculaire. Il n’intervient pas en cas d’étirement passif (Ylinen 2009).

L’innervation réciproque

C’est un mécanisme qui permet la coordination du fonctionnement musculaire. Lors de la contraction du muscle ou lors du réflexe myotatique, il y a co-contraction du muscle antagoniste. L’interneurone inhibiteur agit sur le motoneurone du muscle antagoniste, qui se laisse étirer. Il permet le mouvement par la contraction du muscle agoniste (Ylinen 2009).

1.2.2. Caractéristiques de l’étirement

1.2.2.1. Différentes techniques d’étirements La mobilisation active est celle qui est faite par les muscles directement affectés à cette tâche pour une articulation donnée. Elle dépend de la capacité du muscle à réaliser ce mouvement mais aussi des tensions musculaires limitantes. La tension est exercée de manière active et influence les propriétés neurologiques du muscle.

La mobilisation passive recherche une mise en tension supérieure de l’articulation pour atteindre des amplitudes supérieures à celle d’une mobilisation active. Elle nécessite l’intervention d’un autre muscle que celui affecté aux mouvements ou une tierce personne. La tension passive exercée influe sur les propriétés mécaniques du tissu (Page 2012).

L’étirement permet la mise en tension de l’unité musculo-tendineuse par éloignement des insertions d’un muscle, de manière passive ou active. Son utilisation et ses effets sont remis en cause par les études scientifiques.

a) Statique :

Il s’agit d’une posture qui permet d’exercer une tension selon deux modalités : - Passive : le muscle est mis en tension par une tierce personne jusqu’à la sensation d’étirement. La position est maintenue puis répétée. - Active : La contraction des antagonistes entraîne l’allongement du muscle à étirer. Il y a relâchement des muscles étirés par réflexe d’inhibition réciproque. De plus, le muscle antagoniste se renforce (Reiss & Prévost 2013).

b) Dynamique :

Etirement actif, les muscles antagonistes réalisent des mouvements lents et d’amplitudes croissantes qui par inertie étirent le muscle agoniste. La vitesse et l’amplitude d’étirement peuvent être augmentées et se rapprocher de l’étirement balistique. Il se retrouve surtout dans la préparation à l’effort (Ylinen 2009; Reiss & Prévost 2013)

c) Facilitation neuro-musculaire (PNF) :

Ce sont les techniques de contracté- relâché, tenu-relâché et CRAC (contracté-relâché antagoniste contracté). Le muscle cible est contracté contre résistance avant d’être relâché puis étiré passivement

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d) Activo-dynamique : Combinaison d’un étirement suivi d’une contraction statique du muscle ciblé puis d’un mouvement dynamique.

1.2.2.2. Effets des étirements statiques Les effets des étirements varient selon la technique utilisée. Dans les études, les protocoles d’étirements sont inclus à des prises en charge employant d’autres moyens thérapeutiques. Lors de leur application, la force, la durée, la vitesse, la position et la répétition de l’exercice demeurent difficiles à standardiser (Ylinen 2009).

A court terme, il est admis que les étirements améliorent l’extensibilité musculaire et les amplitudes articulaires (Page 2012). Mais les effets sur la raideur et la visco-élasticité ne sont visibles que sur une séance. L’augmentation de l’amplitude est essentiellement due à une augmentation de la tolérance à l’étirement (Magnusson 1998).

En effet, les étirements diminuent l’excitabilité des motoneurones et la sensibilité des fuseaux neuromusculaire. Ils induisent le relâchement musculaire (Guissard 1988). Si l’étirement est effectué lentement, c’est l’inactivité du motoneurone et non son inhibition qui va conduire au relâchement musculaire (Ylinen 2009).

Les étirements ont un effet antalgique. Le seuil douloureux recule avec un programme d’étirement de trois semaines. L’étirement insensibilise les nocicepteurs (Cometti 2004). Des programmes d’auto étirement ont montré leur efficacité sur la réduction des symptômes douloureux chez le cervicalgique au bout de quatre semaines (Lee 2014; Tunwattanapong et al. 2016).

Les étirements permettent d’enregistrer des degrés de liberté nouveaux sur les muscles et les articulations. Le schéma corporel s’en trouve à chaque fois modifié par l’intégration d’un nouveau potentiel en termes d’amplitude articulaire. Ils améliorent la mobilité articulaire (Ylinen 2009; Esnault 2005).

La durée d’un seul étirement importe peu. C’est la durée totale de la séquence sur un muscle qui est importante. Chez des sujets sains, il est recommandé des étirements de 15 à 30 secondes répétés 2 à 4 fois (Page 2012; Reiss & Prévost 2013). De plus, 3 séances par semaine semblent permettre d’obtenir des résultats mais les bénéfices sont supérieurs lorsque 5 séances sont effectuées (Reiss & Prévost 2013).

1.2.3. Auto-étirements Le traitement actif de la cervicalgie est recommandé par la HAS (2003). Chez le patient cervicalgique, des exercices réguliers de renforcements et d’étirements à des intensités contrôlées peuvent améliorer les amplitudes articulaires, diminuer la douleur et la gêne fonctionnelle (Tunwattanapong et al. 2016). Les consignes actuelles concernant les douleurs chroniques insistent sur la nécessité de reprendre les activités courantes le plus tôt possible, d’éviter la kinésiophobie. L’auto-étirement est un étirement statique et actif. Le patient réalise l’étirement lui-même. La contraction des antagonistes entraîne le relâchement des muscles agonistes et permet leurs étirements (Esnault 2005).

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1.2.3.1. L’éducation du patient La prise en charge du patient doit être globale et s’inscrire dans un modèle biopsychosocial. L’impact des facteurs physiques, psychologiques et sociaux participe simultanément au maintien ou au développement de la maladie. L’éducation thérapeutique du patient correspond à ce modèle et vise à apprendre au patient l’acquisition de compétences lui permettant d’être actif dans sa prise en charge. Il doit pouvoir faire face aux contraintes liées à la maladie et à ses traitements.(Lacroix & Assal 2011).

1.2.3.2. Le programme d’exercice Des exercices réguliers supposent un aménagement du quotidien du patient et donc une adaptation du style de vie. L’intérêt du patient doit être suscité et un programme écrit doit être fourni au patient. La prise de conscience des améliorations par le patient est un facteur essentiel. Le programme fourni au patient doit produire des résultats et ne pas être trop long à mettre en œuvre (Ylinen 2009). Le contrôle de la qualité du geste, de sa compréhension et de son intérêt est primordial. Le patient doit être guidé et stimulé. (Lacroix & Assal 2011)

1.2.3.3. L’observance La limite de l’auto-rééducation est l’adhérence du patient au programme d’exercices. Elle est de 50 à 70% et décroît avec le temps (Palazzo et al. 2016). En dehors des séances au cabinet, le patient se retrouve seul sans supervision et sans conseil. Les principaux freins au programme d’auto-rééducation sont (Palazzo et al. 2016) :

- Le nombre d’exercices, il n’en faut pas plus de trois - La complexité du programme, les consignes doivent être claires - L’intérêt du patient, les objectifs doivent être clairs - La peur de ne pas bien réaliser l’exercice et donc de ne pas être efficace - La peur de la douleur, du mouvement - L’impossibilité de l’intégrer à son quotidien

Le souhait des patients est de disposer d’un outil les guidant dans la réalisation de l’exercice (Palazzo et al. 2016). Les patients ont un intérêt grandissant pour les nouvelles technologies d’informations et de communications. Elles offrent des possibilités de démonstration, de suivi et d’amélioration des conseils donnés aux patients (Palazzo et al. 2016).

1.2.3.4. L’intérêt de la vidéo L’outil vidéo peut être un outil de choix pour aider le patient à réaliser son traitement actif (Pfund & Petitdant 2017). Ce moyen de communication est un élément qui supplée l’absence du praticien. Le patient peut suivre un modèle qui lui montre les gestes à effectuer.

L’outil ne peut suppléer un soutien relationnel et une assistance personnalisée qui demeurent essentiels dans la prise en charge du patient. Le moment consacré aux patients pour les exercices à réaliser au domicile est un réel moment de formation qui s’ajoute aux autres moyens de traitement (Lacroix & Assal 2011; Palazzo et al. 2016).

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2. Etude expérimentale

2.1. Hypothèses de recherche

2.1.1. Synthèse de la littérature L’ensemble de mes recherches m’a permis de définir le tableau clinique des patients atteint de cervicalgie chronique non spécifique.

C’est une douleur mécanique de la nuque qui peut irradier sur l’occiput, les épaules et la région inter-scapulaire. La prise en charge multimodale a pour objectif d’empêcher la chronicisation des symptômes.

La cervicalgie se caractérise par des douleurs et une diminution des amplitudes articulaires. Les facteurs influant la pathologie sont à la fois physiques (déséquilibre musculaire, posture, activités professionnelles) et psychosociaux (stress, fatigue, expérience de la maladie et croyances). Cette pathologie est à prendre en compte selon un modèle biopsychosocial. C’est une pathologie qui limite l’individu par un retentissement fonctionnel important.

La gêne fonctionnelle se mesure par des auto-questionnaires. Le questionnaire INDIC est un questionnaire validé pour évaluer le retentissement de la cervicalgie chez un individu français. Il s’intéresse à la fois à l’impact des douleurs sur la personne, ses relations et ses activités. Le score global permet l’évaluation du traitement adressé aux patients. Dans ce contexte de chronicité, il met en évidence les améliorations physiques mais aussi psychologiques.

La prise en charge du patient, selon les recommandations actuelles, souligne l’intérêt d’un traitement actif et d’exercices d’auto-rééducation. Ces exercices sont la suite du traitement en séance de kinésithérapie.

Les étirements ont des effets positifs sur les amplitudes articulaires, le relâchement musculaire et la tolérance à la douleur. Leur indication est recommandée dans la prise en charge des cervicalgies en association avec d’autres techniques. Leurs effets ne sont pas avérés lorsqu’ils sont employés seuls.

L’observance des exercices d’auto-rééducation est difficile à évaluer. Des outils tels que la vidéo permettent de l’améliorer.

2.1.2. Problématique Après avoir exploré les données actuelles de la littérature concernant la prise en charge des cervicalgies chroniques non spécifiques, il est intéressant de se poser la question suivante :

En quoi l’ajout d’un programme d’auto-étirement influence-t-il le score algo-fonctionnel des patients souffrant de cervicalgie chronique non spécifique ?

2.1.3. Hypothèses Au regard de la littérature et de nombreuses réflexions, les hypothèses sont les suivantes :

• Un protocole d’auto étirement améliore le score au questionnaire INDIC

• Un protocole d’auto étirement diminue le score EVA de la douleur

• Un protocole d’auto étirement améliore les amplitudes articulaires cervicales

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20

2.1.4. Objectifs de l’étude L’objectif de cette étude expérimentale est de confirmer ou d’infirmer les hypothèses précédemment évoquées. Pour cela, il a été réalisé une étude expérimentale contrôlée, randomisée, en simple aveugle auprès d’une population atteinte de cervicalgie chronique. Le but de cette étude est de rendre compte de l’effet de l’ajout d’un protocole d’auto-étirement sur la limitation des activités et la restriction de participation de sujets atteints de cervicalgie chronique non spécifique. Ce programme est réalisé en autonomie à domicile.

2.2. Matériels et méthode

2.2.1. Population Les sujets de cette étude sont des patients se présentant en cabinet libéral sur prescription médicale pour des soins relatifs à une cervicalgie chronique non spécifique.

Critères d’inclusion : • Hommes et femmes • Agés de 18 à 70 ans • Symptôme de cervicalgie chronique non spécifique • Consentent à la participation à l’étude Critères d’exclusion : • Cervicalgies spécifiques • Traumatismes et chirurgie du rachis • Présence de douleurs irradiantes aux membres supérieurs • Désordres psychiatriques • Mauvaise maîtrise de la langue française • Impossibilité de répondre seul à un questionnaire • Absence de consentement éclairé oral.

2.2.2. Outils de mesure Indicateur principal :

• Le retentissement fonctionnel a été évalué par le questionnaire INDIC (traduction du NPDS) (Annexe B)

Indicateur secondaire :

• L’amplitude articulaire du rachis cervical a été évaluée par mesure centimétrique à l’aide d’un mètre ruban

• La douleur a été évaluée sur une échelle visuelle analogique de 100mm

2.2.3. Protocole Ce protocole a été proposé aux patients du cabinet pris en charge pour cervicalgie chronique non spécifique sur une période de stage du 3 janvier au 17 février 2017. Il se déroule sur quatre semaines à compter du jour de la première séance de bilan du patient. Deux groupes sont constitués : un groupe expérimental et un groupe témoin.

La randomisation est effectuée par l’opérateur au cabinet selon la modalité du un sur deux. Le premier patient qui répond aux critères de l’étude intègre le groupe A, le second intègre le groupe B, le troisième le groupe A… Il en est ainsi pour les patients suivants.

Page 27: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

21

2.2.3.1. Evaluation initiale Les patients répondants aux critères d’inclusion et ne présentant pas de critères d’exclusion ont été invités à remplir un formulaire de consentement éclairé (Annexe C).

La fiche de recueil de données est remplie par le kinésithérapeute lors de la première séance (Annexe D). Le patient est invité à répondre au questionnaire INDIC en début de séance, seul, sans influence du masso-kinésithérapeute (MK).

Puis une évaluation de la douleur est effectuée par la proposition d’une échelle EVA. Toute prise de traitement antalgique est renseignée.

Enfin, les amplitudes articulaires du rachis cervical sont évaluées à l’aide d’un mètre ruban dans une position codifiée pour permettre la reproductibilité des mesures. Le patient est assis en position d’autograndissement. Ses pieds ne touchent pas le sol et ses bras sont croisés. Pour le rachis cervical, les repères anatomiques sont :

• Flexion – extension : incisure jugulaire du sternum et épine mentonnière

• Rotation : épine mentonnière et angle postéro latéral de l’acromion

• Inclinaison : tragus de l’oreille et angle postéro latéral de l’acromion La distance séparant deux de ces repères est mesurée en position d’arrivée afin de déterminer les amplitudes d’extension, de flexion, de rotation et d’inclinaison cervicale. Chaque mouvement est répété trois fois espacé de trois secondes. La meilleure distance est conservée (Ughetto & Lempereur 2013).

Après ces questionnaires et mesures, le protocole est expliqué en fonction du groupe (expérimental ou témoin).

2.2.3.2. Protocole expérimental Les séances au cabinet suivent les recommandations de la HAS quant à la prise en charge de cervicalgie chronique non spécifique. Durant quatre semaines, les patients doivent disposer d’une séance de masso-kinésithérapie en cabinet, deux au maximum. Les séances sont effectuées par les trois masso-kinésithérapeutes (MK) du cabinet et les mesures sont prises par un seul et même opérateur.

a) Groupe expérimental

Ils reçoivent lors de la séance d’évaluation initiale, les consignes pour la réalisation d’auto-étirement. Ces étirements leur sont enseignés par le MK. De plus, ils disposent des informations pour accéder à une vidéo didactique (Annexe F) de ces étirements. Déposée sur un Google drive, l’accès à la vidéo est réservé aux patients du groupe expérimental. Chaque séance au cabinet est conclue par le contrôle de leur exécution. Il est demandé de signaler le nombre de séances effectuées au cours de la semaine à chaque séance au cabinet. Une fiche récapitulative et simplifiée, regroupant les trois étirements, est remise au patient du groupe expérimental en fin de première séance (Annexe E).

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Matériel : vidéo de présentation des auto-étirements (Annexe F) Durée : 4 semaines Rythme : 5 fois par semaine à domicile Exercices : Trois étirements, répétés trois fois, maintenus 20 secondes, séparés par 5 secondes de repos. L’exercice est effectué jusqu’à mise en tension des structures, non douloureuse. Le patient est amené à se relâcher, la respiration est contrôlée et lente. Etirement 1 (figure 1) : Etirement global du plan postérieur (muscle paravertébraux et ligament nuchal)

• Fléchir la tête

• Augmenter la tension si nécessaire par un appui postérieur sur l’occiput

Etirement 2 (figure 2) : Etirement du muscle trapèze

• Fléchir la tête

• Inclinaison controlatérale de la tête

• Rotation homolatérale de la tête

• Augmenter la tension par un appui sur l’épaule homolatérale

Etirement 3 (figure 3) : Etirement du muscle élévateur de la scapula

• Fléchir la tête

• Inclinaison controlatérale de la tête

• Rotation controlatérale de la tête

• La tension est augmentée par un appui sur l’épaule homolatérale

Figure 2. Etirement du muscle trapèze

Figure 1. Etirement global du plan postérieur

Figure 3. Etirement de l'élévateur de la scapula

Page 29: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

23

b) Groupe témoin

Les patients du groupe témoin disposent d’une prise en charge kinésithérapique en cabinet. Le traitement conduit par le kinésithérapeute est identique à celui appliqué au groupe expérimental. Il suit les recommandations de la HAS.

2.2.3.3. Evaluation finale L’évaluation finale consiste en une nouvelle prise de mesures des amplitudes articulaires et de la douleur. Les patients en début de séance remplissent seuls un nouveau questionnaire INDIC. Les résultats sont tous renseignés sur la fiche de recueil des données (Annexe D). Le groupe expérimental indique une dernière fois le nombre de séances d’auto-étirement réalisé à domicile. De plus leur satisfaction est évaluée sur une échelle semi-quantitative à trois entrées. Le patient peut exprimer l’intérêt des auto-étirements comme : utile, inutile, indifférent.

2.2.3.4. Analyse statistique L’ensemble des données recueillies lors de cette étude a été reporté dans le logiciel Excel. Une analyse descriptive a été effectuée et les résultats de l’étude sont exprimés sous forme de moyennes et d’écart type.

2.3. Résultats Nous effectuons une comparaison avant-après des résultats des deux groupes dans cette étude car la population est faible.

2.3.1. Caractéristiques des patients Tableau 1 : Caractéristiques de la population étudiée : moyenne ± écart-type ; [valeur minimale ; valeur maximale]

Population (N=12) GE (N=6) GT (N=6)

Genre Homme/Femme 2/4 2/4

Age (années) 46,3 ±13,8 [22 ; 61] 55,4 ±12,5 [35 ; 70]

Durée de la cervicalgie (années) 7,1 ± 5,1 [0,5 ; 15] 7,6 ± 6,7 [2 ; 20]

Nombre de patients prenant des antalgiques

2 3

Au cours du protocole, l’un des patients du groupe témoins a interrompu sa prise en charge. Il est retiré de l’étude. Donc 11 patients sont inclus dans l’analyse. Il y 6 patients dans le groupe expérimental (GE) et 5 patients dans le groupe témoin (GT).

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2.3.2. Recueil des résultats

Il a été effectué une comparaison avant-après des scores INDIC des deux groupes.

Figure 4 : Evolution du score INDIC dans le groupe expérimental en 4 semaines

Figure 5 : Evolution du score INDIC dans le groupe témoin en 4 semaines

La différence entre les résultats obtenus lors des évaluations initiales et finales révèle une diminution du score INDIC chez tous les patients dans le groupe expérimental. Dans le groupe témoins quatre patients sur cinq ont leur score diminué.

Figure 6 : Moyenne des scores INDIC des groupes expérimental et témoin au début et en fin de traitement

La moyenne du score INDIC du groupe expérimental a diminué entre le début et la fin du traitement, passant de 785,9 ±390,0 à 410 ±161,2, soit une diminution de 375,9 points (47,8%). La moyenne du groupe témoin a elle aussi diminué, passant de 679,8 ±363,2 à 582,4 ±295,0, soit une diminution de 97,4 points (14,4%).

0

500

1000

1500

2000

1 2 3 4 5 6

DEBUT FIN

0

500

1000

1500

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1 2 3 4 5

DEBUT FIN

0

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1000

1200

1400

DEBUT FIN

Sco

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DIC

su

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00

0

GROUPE EXPERIMENTAL GROUPE TEMOIN

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Figure 7 : Moyenne des mesures EVA de douleurs dans les groupes expérimental et témoin au début et en fin de traitement

La moyenne du groupe expérimental à l’EVA de la douleur a diminué après quatre semaines de traitement. Elle passe de 47,5 mm ± 18,9 à 22,5 mm ± 16,7 soit une diminution de 25 mm (52,6%).

La moyenne du groupe témoin a elle aussi diminué, passant de 38 mm ± 25,9 à 33mm ± 12,04 soit une diminution de 5 mm (13,2%).

Figure 8 : Moyenne des gains des amplitudes articulaires après 4 semaines de traitement

La moyenne des gains des amplitudes articulaires met en avant une augmentation des amplitudes articulaires dans les deux groupes. L’augmentation des amplitudes dans le groupe expérimental est en moyenne de 2,3 ± 0,6 cm et dans le groupe témoin elle est de 0,85 ± 0,9 cm.

A la fin du traitement, la satisfaction du patient a été évaluée sur une échelle semi -quantitative. Tous les patients ont jugé le traitement comme utile. L’observance du patient au programme d’auto-rééducation était de 4 séances par semaine en moyenne. Durant le protocole, l’un des patients du groupe expérimental a fait part de l’arrêt de la prise de traitement antalgique.

0

10

20

30

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50

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DEBUT FINEVA

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GROUPE EXPERIMENTAL GROUPE TEMOIN

1,61,9

2,93,2

2,3 2,2

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1,4

2,5

0,6

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2,0

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3,5

Flexion Extension RotationDroite

RotationGauche

InclinaisonDroite

InclinaisonGauche

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GROUPE EXPERIMENTAL GROUPE TEMOIN

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2.4. Discussion

2.4.1. Analyse des résultats

Ce protocole réunit des données permettant d’évaluer le retentissement d’un programme d’auto-étirement sur la gêne fonctionnelle, les amplitudes articulaires et la douleur du patient cervicalgique chronique non spécifique.

Les résultats recueillis ont été étudié selon une analyse descriptive. L’échantillon de patients est trop faible pour permettre une analyse statistique.

2.4.1.1. Mesure du retentissement fonctionnel

Les sujets du groupe expérimental présentent des valeurs plus élevées au début du protocole par rapport au groupe témoin.

A l’analyse des résultats, une tendance à la diminution des scores INDIC est observable dans l’ensemble du groupe expérimental. La comparaison des moyennes initiales et finales est possible. Dans le groupe expérimental, la moyenne a diminué de 47,8% alors que dans le groupe témoin, la moyenne n’a diminué que de 14,4%. Une tendance à l’amélioration est donc visible dans le groupe expérimental par rapport au groupe témoin. Les auto-étirements utilisés comme compléments de la prise en charge en cabinet apportent donc potentiellement une amélioration du score INDIC et donc une diminution du retentissement fonctionnelle. La première hypothèse émise au début de cette étude peut être vérifiée. L’écart type des valeurs recueillies souligne la dispersion des mesures.

2.4.1.2. Mesure de la douleur Dans le groupe expérimental, les valeurs initiales de douleur à l’EVA étaient plus élevées que celles du groupe témoin.

L’analyse des résultats révèle aussi une tendance à la diminution des scores dans l’ensemble du groupe expérimental.

La moyenne des mesures EVA montre une diminution de la douleur dans les deux groupes. Elle est de 52,6% dans le groupe expérimental et de 13,2% dans le groupe témoin. La diminution de la douleur est importante dans le groupe expérimental par rapport au groupe témoin. Cette tendance peut potentiellement indiquer que les auto-étirements ont un effet sur la diminution de la douleur ressentie par le patient cervicalgique chronique. La seconde hypothèse émise au début de l’étude peut être vérifiée. L’écart type des valeurs recueillies souligne la dispersion des mesures.

2.4.1.3. Mesure des amplitudes articulaires Les sujets du groupe expérimental présentent une amélioration des amplitudes de 2,3 cm en moyenne. Les sujets du groupe témoin ont une augmentation de 0,85 cm. Il est donc possible d’observer une tendance à l’amélioration des amplitudes articulaires dans le groupe expérimental. Les étirements pratiqués en auto-rééducation ont potentiellement un effet sur le gain d’amplitudes articulaires chez le patient cervicalgique chronique.

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27

2.4.1.4. Interprétations des résultats L’analyse des résultats ne permet pas d’apporter de conclusion aux hypothèses émises. Il est possible de décrire une tendance à l’amélioration des scores du groupe expérimental dans les trois variables évaluées. Mais le faible effectif de l’étude rend impossible toute affirmation. La comparaison des résultats n’a pas de significativité. Cette étude est une étude préliminaire.

2.4.2. Validité interne

Cette étude expérimentale présente plusieurs biais méthodologiques ce qui nécessite de relativiser l’interprétation des résultats.

Tout d’abord, il existe des biais de sélection. En effet, la personne à l’initiative de cette étude est aussi celle qui distribue les groupes et celle qui effectue les mesures. Il n’existe pas de double aveuglement. Ensuite, durant cette étude, l’opérateur était dans l’impossibilité de prévoir la population de patients cervicalgiques se présentant au cabinet. L’attribution des groupes s’est déroulée selon la règle du « un sur deux ». Cette méthode ne permet pas une randomisation correcte de l’effectif de l’étude. Elle rend prévisible le groupe auquel va appartenir le prochain patient. De plus, l’échantillon étudié est faible (6 patients dans chaque groupe) et n’est donc pas représentatif de la population générale. Il est donc impossible d’apporter des conclusions significatives appuyées par des tests statistiques. Ensuite, les deux groupes ne sont pas similaires à l’inclusion. Les scores au questionnaire INDIC sont différents (785,8 ±390 pour le GE et 679,8 ±363,1 pour le GT). La marge de progression était donc plus importante dans le GE. La différence d’âge peut aussi être un facteur limitant de cette étude. En effet, les amplitudes articulaires ont tendance à diminuer avec l’âge. Le groupe témoin a une moyenne d’âge plus élevée : 46,3 ans ± 13,7 ans pour le GE et 55,3 ±12,5 ans pour le GT. Cela peut expliquer la différence d’évolution des amplitudes articulaires. Les améliorations constatées peuvent être dues à l’effet « Hawtorne ». Il stipule que l’amélioration des scores ne serait pas due au protocole de traitement mais au fait de participer à une étude. Le patient dans le but de satisfaire le MK ou ici « l’étudiant » simulerait une progression. De plus, le patient face au questionnaire INDIC peut être amené à repenser l’impact de la cervicalgie sur sa vie quotidienne. Cette première réflexion peut engendrer une possible amélioration des symptômes. En effet, il ne faut pas oublier le contexte biopsychosocial dans lequel s’inscrit une pathologie chronique.

Il existe des biais de suivi dans cette étude. En effet, la prise en charge délivrée en cabinet, même si elle répond aux recommandations, ne sera jamais délivrée de la même manière par chacun des trois MK. Le contrôle des techniques employées et leur quantité demeurent de la responsabilité du MK. Ils appliquent un traitement adapté au patient lors de sa séance hebdomadaire. De plus, ce protocole a été réalisé en simple aveugle, le patient ne connaissant pas les modalités de chaque traitement. Mais l’opérateur est lui informé du groupe d’appartenance. Les soins appliqués peuvent être influencés. En revanche, les critères d’inclusions et d’exclusions ont bien été posés et définis pour la population étudiée ce qui limite les différences de prise en charge au vu des nombreux tableaux cliniques de cervicalgie.

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Il existe aussi des biais de mesure. De la même manière, l’étude n’étant pas réalisée en double aveugle, les mesures effectuées par l’opérateur peuvent être influencées par le groupe d’appartenance du patient. Cependant, la protocolisation des mesures a permis un recueil uniforme de celle-ci. Les outils de mesure employés pour l’évaluation du traitement sont fiables et validés internationalement. La subjectivité des questionnaires INDIC et de l’EVA de la douleur constitue une limite de cette étude. La chronicité des symptômes est sous l’influence de facteur physique et psychologique. Toute variation du quotidien du patient peut influencer ce score. Les douleurs, au cours des séances, variaient avec l’humeur ou l’apparition de problèmes durant la semaine du patient. Le traitement médicamenteux que prenait certain patient, est aussi à prendre en considération. Il peut influencer la réponse à l’EVA et au questionnaire INDIC.

Les patients du groupe expérimental ont suivi un protocole qui s’est appuyé sur les données de la littérature. Les consignes étaient données de la même manière par les opérateurs. Le contrôle régulier des exercices et les outils fournis pour réaliser les étirements tentent de limiter les biais de suivi. Il demeure que le patient une fois seul, peut réaliser les exercices différemment de ce qui lui est appris.

Le groupe expérimental a répondu au traitement par une observance moyenne de 4 séances par semaine. L’intérêt de la vidéo était de pallier ce possible biais. De nombreux facteurs influencent l’adhérence du patient. Le patient évoque souvent le manque de temps ou la peur de ne pas exécuter correctement l’exercice. Ce qui le conduirait à ne pas être efficient ou à se faire mal. La vidéo permet de limiter cette peur. Mais cet outil pouvait constituer une limite. Le patient qui ne maîtrise pas l’outil informatique, ne pouvait pas y accéder. C’est pourquoi le format papier a été utilisé et constituait un point fort.

La durée du protocole de 4 semaines était trop courte. Cette durée n’était pas modifiable au vu de la période dédiée à sa mise en œuvre. De plus, il n’était pas possible de prédire la population qui pouvait répondre aux critères d’intégration de l’étude.

Il y a un biais d’attrition, un patient du groupe témoin, a quitté l’étude pendant le protocole de quatre semaines.

2.4.3. Cohérence externe

L’étude est cohérente avec certaines données de la littérature. Les étirements font l’objet de plusieurs recherches mais il manque de preuves concluantes concernant la prise en charge des cervicalgies.

Dans les études, les traitements emploient plusieurs techniques. Des programmes basés sur le renforcement musculaire et l’entrainement en endurance ont montré leur supériorité sur la réduction de la douleur, l’amélioration des amplitudes articulaires et sur la diminution de la gêne fonctionnelle (Ylinen et al. 2003).

La revue systématique de Gross et al. (2015) préconise une approche multimodale employant des techniques manuelles et des exercices actifs. Les étirements ne possèdent que peu de preuves de leur efficacité.

Des programmes de 4 semaines ont montré une réduction des symptômes douloureux et une amélioration de la fonction cervicale. Ces programmes se basaient sur des étirements du plan postérieur de la région nuchale et des exercices répétés cinq fois par

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semaine (Tunwattanapong et al. 2016). Dans ces études, la période de traitement ne reflète que les effets à court terme.

Dans son étude Viljanen (2003), constate que l’adhérence du patient décroît à partir de 12 semaines de programmes. Les nouvelles technologies font leur preuve dans l’observance au traitement en auto-rééducation. Cela a été montré chez le patient lombalgique (Palazzo et al. 2016)

2.4.4. Perspective et intérêt clinique Cette étude ne permet pas d’aboutir à des résultats significatifs. Les biais et les limites révélées devront être corrigés afin d’aboutir à des conclusions fiables et valides. Cela augmenterait la puissance de cette étude.

Il serait intéressant d’évaluer les résultats de ce protocole sur le long terme, en combinaison à des exercices de renforcement. Un programme d’auto-rééducation multimodale apporterait peut-être des améliorations plus importantes. Un tel programme donnerait au MK la possibilité de travailler plus spécifiquement la proprioception en séance par exemple.

L’échange avec le patient rappelle l’importance des gestes et habitudes du quotidien. Une mauvaise posture ou des soucis d’ergonomie du poste de travail sont parfois à l’origine des symptômes.

Il serait bénéfique pour l’adhérence du patient de réduire la durée des étirements du programme. Selon Esnault (2005), des étirements de 6 à 10 secondes sont suffisants dans ce type de programme. En effet, la réappropriation du rachis cervical et sa mobilité sont recherchées dans un premier temps. Ainsi, le patient doit pouvoir effectuer régulièrement les exercices sans douleur. L’étirement des structures est à rechercher dans un second temps.

Le développement des nouvelles technologies et la place qu’occupe aujourd’hui le support multimédia, pourraient faire l’objet d’une autre étude comparant l’efficacité du support vidéo au support papier. Avec une telle approche, le patient se sentirait encadré et guidé. En effet, les symptômes douloureux sont influencés par les facteurs psychologiques et environnementaux. Donc, le programme doit pouvoir s’adapter à la personne. Le développement d’une application pour smartphone peut devenir une bonne alternative répondant aux besoins spécifiques des patients. Le suivi quotidien et la visualisation des progrès sont des éléments importants dans l‘éducation thérapeutique patient.

L’auto-rééducation constitue la suite des soins prodigués en séances de kinésithérapie. C’est un complément à la prise en charge qui place le patient comme acteur de celle-ci. L’objectif premier est de réduire le délai de récupération et dans ce type de pathologie de mettre un terme à la chronicité des symptômes.

De plus, la conjoncture actuelle vise une réduction du nombre de séances de rééducation. Le but n’étant pas de diminuer la consommation de kinésithérapie mais de trouver un moyen de la rendre la plus efficiente possible. L’auto-rééducation semble pouvoir augmenter la qualité des soins par le prolongement dans le temps de l’action du MK.

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Conclusion Cette étude avait pour objectif de rendre compte de l’influence de l’ajout d’un protocole d’auto-étirement sur l’évolution du score algo-fonctionnel d’un patient atteint de cervicalgie chronique non spécifique.

Après une exploration de la littérature sur le sujet, le protocole mis en place consiste à évaluer les effets d’un programme d’auto-étirement sur la prise en charge d’un patient présentant une cervicalgie chronique non spécifique en cabinet. Deux groupes sont constitués. L’un dispose de séances de kinésithérapie employant les techniques recommandées. L’autre groupe, en plus des séances de kinésithérapie, applique un programme d’auto-étirements à réaliser seul, cinq fois par semaine durant quatre semaines. Pour aider le patient dans ses exercices, une vidéo didactique a été mise à disposition.

L’analyse des résultats ne permet pas de montrer de différence significative de l’évolution du score au questionnaire INDIC, de la douleur et des amplitudes articulaires entre les deux groupes.

Cependant, en raison des limites méthodologiques de l’étude et des biais existant dans le protocole, les conclusions apportées sont à nuancer. De nouvelles investigations, se basant sur un protocole modifié, pourraient être conduites. Une étude menée avec un effectif plus important, sur un temps plus long, serait plus significative.

L’auto-étirement et l’auto-rééducation plus largement permettent la prise en charge du patient dans sa globalité. Ce modèle intégrant les facteurs physiques, psychologiques et environnementaux du patient nous est enseigné pour que les soins correspondent aux patients. L’autonomisation du patient est aujourd’hui essentielle pour garantir l’efficacité des traitements de masso-kinésithérapie. Des études complémentaires s’intéressant à la classification de la cervicalgie mais aussi à de nouvelles méthodes de traitements actifs sont à mener.

Ce travail de recherche m’a permis d’acquérir un esprit critique et de nouvelles connaissances dans la prise en charge des cervicalgies. Lors de mon étude, j’ai pu confronter les informations recueillies et la réalité de la pratique en cabinet. La cervicalgie est une pathologie aux multiples tableaux qui limite le patient dans les activités de son quotidien. La masso-kinésithérapie apporte les conseils nécessaires au patient pour accéder à l’autonomie et le guider vers le mouvement.

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Page 39: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

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Page 40: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

I

Annexe

Annexe A : Signes d’alerte ou « Red Flag » de la cervicalgie II

Annexe B : Questionnaire INDIC (traduction du NPDS) III

Annexe C : Formulaire de consentement VI

Annexe D : Fiche de recueil des données VII

Annexe E : Fiche d’auto-étirement fourni au patient VIII

Annexe F : Lien permettant l’accès direct à la vidéo guide d’auto étirement cervical IX

Annexe G : Fiche de lecture 1 X

Annexe H : Fiche de lecture 2 XI

Annexe I : Fiche de lecture 3 XII

Page 41: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

II

Annexe A : SIGNAUX D’ALERTE OU « RED FLAG » DE LA

CERVICALGIE SELON BINDER1

Maladie infectieuse, inflammatoire ou tumorale

• Fièvre, sueurs nocturnes

• Perte de poids inexpliquée

• Antécédents de maladie inflammatoire, cancer, infection VIH

• Immunosuppression, toxicomanie

• Douleur atroce

• Douleur nocturne

• Adénopathies cervicales

• Douleur exquise à la pression cervicale

Myélopathie

• Troubles de la marche

• Maladresse des mains

• Déficit neurologique objectif

Début brutal des douleurs chez un sujet jeune (suggérant une hernie discale)

Autres

• Antécédents d’ostéoporose sévère

• Antécédents de chirurgie du cou

• Drop attaques

• Douleur intraitable et croissante

1 Binder A. The diagnosis and treatment of non specific neck pain and whiplash. Eura Medicophys 2007;43:79–89

Page 42: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

III

Annexe B : QUESTIONNAIRE INDIC (TRADUCTION NPDS)

Indice de Douleurs et d’Incapacité Cervicales (INDIC):

(Version française du Neck Pain and Disability Scale)

Références : Wlodyka-Demaille S, Poiraudeau S, Catanzariti J-F, Rannou F, Fermanian J, Revel M. French

translation and validation of 3 functional disability scales for neck pain. Arch Phys Med Rehabil 2002;

83:376-82. ( Validation en français) Wheeler AH, Goolkasian P, Baird AC, Darden BV. Development of the Neck Pain and Disability Scale: item analysis, face and criterion-related validity. Spine 1999; 24:1290-4.(Article original)

Marquez d'une croix chacune des échelles horizontales suivantes entre 0 et 100.

Ceci permettra d'évaluer la situation dans laquelle vous vous trouvez, entre la situation normale (le 0)

et la pire des situations (le 100).

1. Quelle est l'intensité de vos douleurs, aujourd’hui ? 0 100

Aucune douleur Douleurs très sévères

2. Quelle est l'intensité de vos douleurs, en moyenne ? 0 100

Aucune douleur Douleurs très sévères

3. Quelle est l'intensité de la pire de vos douleurs ? 0 100

Aucune douleur Intolérables

4. Vos douleurs perturbent-elles votre sommeil ? (avec ou sans prise médicamenteuse) 0 100

Pas du tout Impossible de dormir

5. Quelle est l'intensité de vos douleurs à la station debout ? 0 100

Aucune douleur Douleurs très sévères

6. Quelle est l'intensité de vos douleurs à la marche ? 0 100

Aucune douleur Douleurs très sévères

Page 43: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

IV

7. Quel est le retentissement de vos douleurs sur l'utilisation de l'automobile (conducteur ou

passager) ? 0 100

Aucun Impossible de conduire ou d'être conduit

8. Vos douleurs perturbent-elles vos activités sociales ? (toutes activités extra-professionnelles). 0 100

Pas du tout Toujours

Je ne suis pas concerné car je n’ai pas d’activités sociales.

9. Vos douleurs perturbent-elles vos activités de loisirs ? (cuisine, sports, activités manuelles

…). 0 100

Pas du tout Toujours

Je ne suis pas concerné car je n’ai pas d’activités de loisirs.

10. Vos douleurs perturbent-elles vos activités professionnelles ? 0 100

Pas du tout Je ne peux pas travailler

Je ne suis pas concerné car je ne travaille pas (je n'ai jamais travaillé).

11. Vos douleurs perturbent-elles vos soins personnels (manger, s'habiller, prendre un bain, etc.)

? 0 100

Pas du tout Toujours

12. Vos douleurs perturbent-elles vos relations avec les autres (amis, famille, partenaires

sexuels, etc.) ? 0 100

Pas du tout Toujours

13. Est-ce que vos douleurs ont changé votre perception de la vie et de l'avenir (dépression,

désespoir) ? 0 100

Aucun changement Conception complètement changée

Page 44: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

V

14. Vos douleurs ont-elles une influence sur vos émotions ? (réaction disproportionnée à une

situation habituelle). 0 100

Pas du tout Complètement

15. Vos douleurs ont-elles une influence sur vos facultés de réflexion et de concentration ? 0 100

Pas du tout Complètement

16. Votre cou est-il raide ? 0 100

Aucune raideur Je ne peux pas bouger le cou

17. Avez-vous des difficultés pour tourner la tête ? 0 100

Aucune difficulté Je ne peux pas bouger la tête

18. Avez-vous des difficultés à regarder en haut ou en bas ? 0 100

Aucune difficulté Je ne peux regarder ni en haut, ni en bas

19. Avez-vous des difficultés à travailler au-dessus de votre tête ? (ranger du linge dans un

placard, bricoler en hauteur …). 0 100

Aucune difficulté Je ne peux pas travailler au-dessus de la tête

Je ne suis pas concerné car je ne fais jamais ce mouvement.

20. Etes-vous soulagé par les médicaments contre la douleur ? 0 100

Soulagement complet Aucun Soulagement

Merci de vérifier que vous avez répondu à chaque question.

SCORE TOTAL :

Page 45: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

VI

Annexe C : FORMULAIRE DE CONSENTEMENT

ETUDIANT : Marc LE MOAL REFERENT DE MEMOIRE : Alban PLANTIN

Titre de l’étude : Auto-étirement et cervicalgie

Etudiant en 3ème année de masso-kinésithérapie à l’IFMK de RENNES, j’effectue un travail

de recherche dans le cadre du mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du Diplôme

d’Etat.

• L’étude porte sur le traitement des douleurs cervicales

• Cette étude se déroule sur quatre semaines

• Vous êtes pris en charge en cabinet libéral par un masseur kinésithérapeute pour

ces douleurs.

• Lors d’une première rencontre, votre kinésithérapeute recueille des informations

concernant votre prise en charge et vous êtes amené à répondre seul à un

questionnaire.

• Votre participation à cette étude, consiste au suivi des séances de kinésithérapie en

cabinet

• Pour cette étude deux groupes ont été constitués

• Selon le groupe qui vous est affecté, il pourra vous être proposé un programme

d’exercices supplémentaires à réaliser chez vous

• Tous les documents nécessaires vous seront communiqués.

Votre participation à cette recherche est libre. Le consentement pour poursuivre la recherche

peut être retiré à tout moment sans donner de raison et sans encourir aucune responsabilité

ni conséquence. Les réponses aux questions ont un caractère facultatif et le défaut de

réponse n’aura aucune conséquence pour le sujet. Vous vous engagez, dans la mesure du

possible à effectuer les séances de kinésithérapie en cabinet et à pratiquer les exercices

demandés. Vous avez la possibilité d’obtenir des informations supplémentaires concernant

cette étude en me contactant par mail.

Toutes les informations concernant les participants seront conservées et utilisées de façon

anonyme et confidentielle dans cette étude, conformément au code de déontologie.

Je soussigné(e) ………………………………………………………. consens librement à

participer à l’étude de

Marc LE MOAL, après avoir pris connaissance et compris le précédent formulaire.

Fait à ………………………………………………. Le …………………………………………….

Signature :

Merci pour votre participation et pour le temps que vous consacrez à mon étude

Marc LE MOAL // adresse mail : @ // tel :

Page 46: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

VII

Annexe D : FICHE DE RECUEIL DES DONNEES

1) ATTRIBUTIONS DU GROUPE ET INFORMATIONS PATIENTS

GROUPE A (auto étirement)

GROUPE B (témoin)

Nom :

Prénoms :

Sexe : F M

Age :

Date des premiers symptômes :

Prise d’un traitement anti douleur actuellement : OUI - NON

Antécédents médicaux ou chirurgicaux :

ADRESSE MAIL du patient :

2) MESURES EFFECTUEES

Nombre de séances en cabinet PENDANT LES QUATRES SEMAINES :

Nombre de séances d’auto étirement si appartenance au groupe A :

Evaluation de la satisfaction du patient par rapport au programme d’auto étirement (entourer

la réponse) :

UTILE INUTILE INDIFFERENT

Début du

protocole

…. /…. / 2017

Après 4 semaines

…. / …. / 2017

Score INDIC (NPDS) sur 2000

Douleur à l’EVA (en mm)

Amplitudes articulaires (en centimètre)

Menton fourchette sternale (flexion-extension) Flexion :

Extension :

Flexion :

Extension :

Menton – angle postéro latéral acromion

(rotation)

Droite :

Gauche :

Droite :

Gauche :

Tragus – angle postéro latéral acromion

(inclinaison)

Droite :

Gauche :

Droite :

Gauche :

Page 47: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

VIII

Annexe E : AUTO ETIREMENT POUR DOULEUR CERVICALE

(prospectus fourni aux patients du groupe expérimental)

Vous êtes pris en charge par votre masseur-kinésithérapeute pour des douleurs à la

nuque. Dans la suite des soins au cabinet, nous vous proposons trois étirements à

effectuer dans votre quotidien. Ils constituent un soin supplémentaire que votre kiné

vous aura confié.

Pour vous guider, une vidéo de démonstration vous est fourni sur Google Drive :

ADRESSE MAIL : MOT DE PASSE :

Il vous suffit de lancer la vidéo et de suivre les indications à l’écran. La vidéo est

téléchargeable.

Les étirements sont à réaliser cinq fois par semaine. Chaque étirement est

maintenu 20 secondes. Ils sont fait trois fois de chaque côté. 5 secondes de pause

entre chaque position. Veillez à votre installation, tenez votre dos droit, respirez

lentement et profondément pendant l’étirement.

Vous pourrez indiquer à votre kinésithérapeute le nombre de fois que vous

avez réalisé les exercices dans la semaine.

Etirement 1

✓ Amenez la tête vers l’avant.

✓ Appuyez l’arrière de votre tête pour intensifier l’étirement

✓ L’étirement est localisé dans vote nuque

✓ Maintenez la position pendant 20 secondes

✓ Répétez trois fois

Etirement 2

✓ Amenez la tête vers l’avant

✓ Inclinez la tête vers la droite,

✓ Vous pouvez appuyer l’arrière de votre tête

✓ Rapprochez votre oreille de votre épaule droite, le regard

est en bas à droite

✓ Maintenez la position 20 secondes

✓ Répétez trois fois de chaque côté (droite puis gauche)

Etirement 3

✓ Amenez la tête vers l’avant.

✓ Rapprochez votre oreille droite de votre épaule droite

✓ Tournez la tête vers la gauche

✓ Pour augmenter l’étirement, appuyez sur votre

épaule gauche

✓ Maintenez la position pendant 20 secondes

✓ Répétez trois fois de chaque côté (droite puis gauche)

Page 48: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

IX

Annexe F : Lien permettant l’accès direct à la vidéo guide d’auto

étirement cervical

Une vidéo a été créée pour guider le patient dans son auto-rééducation. Il réalise les auto-étirements

en plus de la prise en charge en cabinet.

La vidéo a été déposée sur un drive. Elle est disponible en copiant le lien ci-dessous dans un moteur

de recherche :

https://www.dropbox.com/s/l929eh1iemolcnp/Vid%C3%A9o%20Auto%20Etirement.mp4?dl=0

Page 49: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

X

Annexe G : FICHE DE LECTURE N°1

Référence Tunwattanapong, P., Kongkasuwan, R. & Kuptniratsaikul, V., 2016. The effectiveness of a neck and shoulder stretching exercise program among office workers with neck pain: a randomized controlled trial. Clinical Rehabilitation, 30(1), pp.64–72.

Information sur l’auteur

Medecin spécialiste de médecine physique et de réadaption à l’hôpital de Sunprasitthiprasong en Thaïlande

Sujet traité Effet d’un programme d’étirement des muscles de la région scapulaire et cervicale chez des patients cervicalgiques chroniques

Résumé sélectif Cette étude est un essai clinique randomisé Elle réunit 96 patients atteints de cervicalgie chronique évaluée comme modérée à sévère (EVA de la douleur ≥5). Deux groupes comparables ont été constitué, un groupe témoin et un groupe expérimental. Tous les patients reçoivent une brochure de conseils pour adapter leur posture et l’ergonomie de leur poste de travail au bureau. Le groupe expérimental est soumis à un protocole d’étirements à réaliser deux fois par jour et cinq fois par semaine pendant quatre semaines. Il consiste en des étirements des muscles cervicaux et de la ceinture scapulaire. La douleur, la fonction cervicale et la qualité de vie sont évaluées au début et à la fin du traitement. L’échelle EVA, le Northwick Park Neck Pain Questionnaire et le questionnaire SF 36 sont utilisés pour évaluer l’effet du traitement. Suite à ce traitement, toutes les variables évaluées ont vu leur score amélioré dès quatre semaines. Les étirements améliorent la fonction, diminuent la douleur et améliorent la qualité de vie. Chez des patients travaillant en bureau.

Mots clés Cervicalgie – Programme d’exercice – Etirements - Douleur

Pistes de lectures complémentaires

Häkkinen A, Salo P, Tarvainen U, et al, 2007. Effect of manual therapy and stretching on neck muscle strength and mobility in chronic neck pain. J Rehabil Med; 39: 575–579 Salo P, Ylönen-Käyrä N, Häkkinen A, et al, 2012. Effects of long-term home-based exercise on health-related quality of life in patients with chronic neck pain: a randomized study with a 1-year follow-up. Disabil Rehabil; 34: 1971–1977

Commentaires Cette étude possède un score PEDRO de 8/10 C’est un essai clinique randomisé, de bonne qualité méthodologique. Cet article est important dans ce travail. Il souligne les effets bénéfiques d’un programme d’étirements chez les patients cervicalgiques chroniques. En effet, la douleur, la gêne fonctionnelle et la qualité de vie sont améliorées. Il emploi des outils de mesures similaires à ceux employés dans la présente étude : EVA de la douleur, questionnaire algofonctionnel. Les modalités du protocole d’étirement (5 fois par semaine pendant 4 semaines) sont retenues pour l’application d’un protocole expérimental. En revanche, l’étude est réalisée auprès d’une population spécifique de travailleur de bureau qui bénéficie d’un programme supplémentaire de conseils posturaux et ergonomiques.

Page 50: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

XI

Annexe H : FICHE DE LECTURE N°2

Référence Wlodyka-Demaille, S. et al., 2004. The ability to change of three questionnaires for neck pain. Joint Bone Spine, 71(4), pp.317–326.

Information sur l’auteur

Médecin spécialiste en médecine physique et réadaptation, exerce dans le service de rééducation et de réadaptation de l'appareil locomoteur et des pathologies du rachis de hôpital Cochin à Paris

Sujet traité Evaluation de la sensibilité au changement de trois échelles algo-fonctionnelles dans le cadre de cervicalgie

Résumé sélectif Dans cette étude trois échelles algo-fonctionnelles, sont comparées sur la sensibilité au changement : Neck Pain and Disability Scale (NPDS), Neck Disability Index (NDI) et Northwick Park Pain Questionnaire (NPQ). L’observation a été réalisé sur 71 patients souffrant de cervicalgie chronique ou de nevralgie cervico-brachiale. Trois critères sont évalués à deux reprises pendant leur prise en charge : l’atteinte cervicale (mesure EVA de la douleur, durée des symptôme et raideur matinale), le retentissement fonctionnel (échelle NPDS, NDI et NPQ), le handicap lié à la douleur (mesure EVA de 0 à 100). Sensibilité aux changements d’un outil de mesure : le score s’améliore avec l’amélioration de l’état du patient ou s’aggrave avec sa détérioration. Ces trois échelles ont été traduites en français et sont démontrées comme simples et fiables. La conclusion de cette étude indique que le NPDS possède les meilleures propriétés métriques ainsi qu’une meilleure sensibilité au changement que les trois autres questionnaires. Elle est corrélée aux variations de jugement du patient concernant la douleur et la mobilité.

Mots clés Sensibilité au changement, Douleur, Rachis cervical, Echelle algo-fonctionnelle

Pistes de lectures complémentaires

Wlodyka-Demaille S., Poiraudeau S., Catanzariti J.F., Rannou F., Revel M. 2002, French translation and validation of 3 functional disability scales for neck pain. Arch Phys Med Rehabil ; 83 : 376-382

Commentaires Ce travail est une étude prospective. Elle permet de sélectionner l’échelle permettant l’évaluation du retentissement fonctionnel de la cervicalgie. L’INDIC (traduction du NPDS) est ainsi une échelle validée et fiable pour une population française. Ce questionnaire reflète le jugement global que se fait le patient du retentissement de sa maladie. Il permet d’évaluer l’aggravation ou l’amélioration de l’état du patient. C’est aussi un outil qui peut être utilisé dans l’évaluation d’un traitement et qui pourrait servir d’outil de suivi dans l’étude présente. Les auteurs soulignent que ce questionnaire « […] pourrait être utilisé comme le critère d’évaluation principal dans des essais » sur le rachis cervical. L’étude demeure faible et les traitements variés reçus par les patients limitent l’extrapolation à toutes les cervicalgies. Toutefois, le questionnaire NPDS (INDIC) se distingue.

Page 51: Impact d'un programme d'auto- étirement chez le patient

XII

Annexe I : FICHE DE LECTURE N°3

Référence Palazzo, C. et al., 2016. Barriers to home-based exercise program adherence with chronic low back pain: Patient expectations regarding new technologies. Annals of Physical and Rehabilitation Medicine, 59(2), pp.107–113.

Information sur l’auteur

Médecin spécialiste en rééducation et réadaptation de l’appareil locomoteur à l’hôpital Cochin de Paris

Sujet traité Les obstacles à l’adhérence à un programme d’exercice à domicile. Les nouvelles technologies comme moyen d’amélioration de l’observance du traitement

Résumé sélectif Cette étude qualitative met en avant, sous la forme d’une interview les limites à l’observance d’un programme d’auto rééducation. Elle est réalisée auprès de 29 patients lombalgiques chroniques qui ont reçus des exercices d’auto-rééducation, à effectuer seul chez eux. Les principales limites sont :

• Le programme lui-même (durée, efficacité, charge de travail),

• Le suivi du programme par le thérapeute (contrôle régulier des mouvements, absence lorsque le patient est chez lui)

• La représentation de la maladie par le patient (peur du mouvement, de l’inefficacité, de la douleur),

• L’environnement du patient (le regard des proches, la planification des exercices).

L’observance peut être améliorée par un programme employant des outils ludique et attractifs pour le patient jeune. Ce programme doit lui permettre de visualiser ses progrès et de se sentir guidé pour des patients plus âgés. Les nouvelles technologies comme la réalité virtuelle ou les nouveaux moyens de communication et d’informations semblent remplir ces conditions.

Mots clés Observance, exercice à domicile, lombalgie, nouvelles technologies, vidéo

Pistes de lectures complémentaires

Jordan JL, Holden MA, Mason EE, Foster NE, 2010. Interventions to improve adherence to exercise for chronic musculoskeletal pain in adults (Review) In: The Cochrane Library 2010 (1). Londres The Cochrane Library. Medina-Mirapeix F, Escolar-Reina P, Gascon-Canovas JJ, Montilla-Herrador J, Jimeno-Serrano FJ, Collins SM, 2009. Predictive factors of adherence to frequency and duration components in home exercise programs for neck and low back pain: an observational study. BMC Musculoskelet Disord

Commentaires Cette étude base ses constats sur l’interview de patient lombalgique. En revanche, elle fait référence à des études qui permettent de guider l’élaboration d’un programme d’auto-rééducation : le patient souhaite pouvoir reproduire les gestes qui lui sont montrés en séances, être rassuré dans la réalisation des mouvements. Il veut se sentir suivi et guidé. De plus, des séances de contrôle doivent être programmées régulièrement.Il faut noter que l’adhérence à un programme de rééducation à domicile oscille entre 50 et 70%. Des outils comme la vidéo sont accessibles. Le développement des nouvelles technologies et la présence au quotidien de nouveaux supports de communications permettraient sa visualisation. De plus, cette étude est intéressante par la chronicité des symptômes des patients interrogés.