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LUNDI 4 JUIN 2012 – 20H
Johann Sebastian BachMesse en si mineur BWV 232
Bach Collegium JapanMasaaki Suzuki, directionHana Blažíková, sopranoJohannette Zomer, sopranoRobin Blaze, altoGerd Türk, ténorPeter Kooij, basse
Fin du concert vers 22h30.
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Johann Sebastian Bach (1685-1750)Messe en si mineur BWV 232
Missa
Kyrie
Kyrie eleison (chœur)
Christe eleison (duetto soprano I – soprano II)
Kyrie eleison (chœur)
Gloria
Gloria in excelsis Deo. Et in terra pax (chœur)
Laudamus te (soprano II)
Gratias agimus tibi (chœur)
Domine Deus (duetto soprano I – ténor)
Qui tollis peccata mundi (chœur)
Qui sedes ad dextram Patris (alto)
Quoniam tu solus sanctus (basse)
Cum Sancto Spiritu (chœur)
entracte
Symbolum niceum
Credo
Credo in unum Deum (chœur)
Patrem omnipotentem (chœur)
Et in unum Dominum Jesum Christum (duetto soprano I – alto)
Et incarnatus est (chœur)
Crucifixus (chœur)
Et resurrexit (chœur)
Et in Spiritum Sanctum (basse)
Confiteor (chœur)
Et exspecto (chœur)
Sanctus
Sanctus
Sanctus (chœur)
Pleni sunt cœli et terra (chœur)
Osanna, Benedictus, Agnus Dei et Dona nobis pacem
Osanna in excelsis (chœur)
Benedictus (ténor)
Osanna in excelsis (chœur)
Agnus Dei (alto)
Dona nobis pacem (chœur)
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Dans les dernières années de sa vie, Johann Sebastian Bach acheva une série d’œuvres qui constituèrent un magnifique testament musical de tous les styles qu’il pratiqua, que ce soit le contrepoint avec L’Offrande musicale (1747), les Variations canoniques pour orgue (1747-1748) et L’Art de la fugue (1742-1750), ou la musique religieuse avec la Messe en si mineur (1746-1749). Mais contrairement aux autres monuments contrapuntiques cités précédemment, la Messe ne fut pas véritablement composée entre 1746 et 1749. Hormis deux sections du Credo qu’il conçut vraisemblablement en 1749, Bach retravailla des pièces qu’il avait écrites auparavant dans diverses circonstances. Il réussit un tour de force en créant une œuvre nouvelle et originale à partir d’un matériau composite. Le compositeur délaissa également l’aria da capo et le récitatif, des formes qu’il avait abondamment utilisées dans les cantates et les Passions. Ainsi, il livre à la postérité, non pas sa conception de ce que devait être une messe, attitude paradoxale pour un compositeur profondément attaché au rite luthérien, mais sa vision de la musique religieuse. La Messe en si mineur constitue ainsi une admirable synthèse des différents styles qu’il pratiqua sa vie durant.
La genèse de la Messe s’étendit donc sur plus de vingt années. une première version du Credo fut sans doute exécutée pour la consécration de l’École Saint-Thomas de Leipzig, le 5 juin 1732. un an plus tard, le 21 avril 1733, le Kyrie et le Gloria furent créés à l’occasion des vœux de fidélité du nouveau prince électeur de Saxe, Auguste III. Quatre mois après cette exécution, Bach adressa au souverain le manuscrit précédé de la supplique suivante : « je m’offre avec la plus consciencieuse obéissance de démontrer en toute occasion mon zèle infatigable en composant de la musique sacrée aussi bien que pour l’orchestre chaque fois que Votre Majesté me fera la grâce de l’exiger ». La mise au point tardive de la Messe en si mineur explique pourquoi celle-ci ne fut jamais jouée dans son intégralité du vivant de Bach. Après le décès du cantor, l’autographe fut transmis à son fils cadet Carl Philipp Emanuel qui, en 1786, remania le Credo afin de le « moderniser ». Si des extraits furent régulièrement donnés entre 1811 et 1834, notamment par l’Académie de chant de Berlin, il fallut attendre 1859 pour que cette œuvre fût exécutée dans son intégralité (en traduction allemande !) sous la direction de Riedel.
La Messe en si mineur débute par un premier Kyrie particulièrement sombre dont le caractère funèbre, sans doute lié au décès d’Auguste II en 1733, contraste avec le rayonnant duo Christe eleison que chantent deux sopranos de manière homophone. Le deuxième Kyrie, qui clôt cette première section, témoigne de la fascination de Bach envers la polyphonie des siècles passés. Il s’apparente à un chœur fugué à quatre voix rappelant le style pratiqué aux Pays-Bas au début du XVIIe siècle. Les instruments doublent les voix, mettant ainsi en valeur l’écriture extrêmement dense de cette pièce.
La première section du Gloria résulterait de la transformation d’un mouvement de concerto aujourd’hui perdu. Dans ce morceau, Bach démontre son habileté à métamorphoser une œuvre purement instrumentale en un chœur majestueux. Vient ensuite un Laudamus te, magnifique exemple de dialogue entre le chant céleste de la soprano et le violon solo. Le Gratias provient du début de la cantate « Wir danken dir Gott, wir danken dir » BWV 29
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(1731) ; Bach en a transformé le texte allemand, qui était également une adaptation du Gratias agimus tibi. Le Domine Deus répond au Laudamus te qui précède, cette fois-ci sous forme de duo vocal accompagné de ritournelles confiées à la flûte solo. La profonde intériorité et l’émotion du Qui tollis, qui s’enchaîne immédiatement à l’allègre duo du Domine Deus, démontre avec quel art et quelle ingéniosité Bach a su retravailler ce mouvement de la cantate « Schauet doch und sehet, ob irgend ein Schmerz sei » BWV 46 (1723). Les deux airs Qui sedes et Quoniam forment une paire contrastée : dans le Qui sedes, l’alto tisse un étroit dialogue avec le hautbois d’amour ponctué par les cordes, tandis que dans le Quoniam, la voix de basse se superpose à un trio constitué du cor incarnant la majesté du Christ et de deux bassons. Le Gloria se termine par un chœur jubilant accompagné de la splendeur des trompettes et des timbales, lequel, en offrant un pendant au premier mouvement, constitue un bel exemple d’architecture musicale.
Le Credo constitue l’un des sommets de l’œuvre et illustre magistralement le sens que Bach avait de la construction symétrique. Au centre se trouve le Crucifixus entouré de l’Et incarnatus et de l’Et resurrexit, ces sections formant une seule entité, elle-même encadrée de chaque côté par trois mouvements qui font écho respectivement aux trois autres : le Credo et le Patrem répondent à l’Et exspecto et au Confiteor, et le Et in unum au Et in Spiritum. Le chœur d’ouverture du Credo en stile antico repose sur un cantus firmus à sept voix que développent un chœur à cinq parties et les deux dessus de violons, tandis que le mouvement obstiné des basses incarne l’inébranlabilité de la foi. Le Patrem, qui provient de la cantate « Gott, wie dein Name, so ist auch dein Ruhm » BWV 171 (1729), illustre, sous forme de fugue concertante, la toute-puissance du Père avec un chœur et un accompagnement instrumental éclatant. Après un premier duo, Et in unum, qui évoque par certaines couleurs le style de Haendel, survient le Et incarnatus chanté par un chœur, moment d’où se dégage une intense émotion, ponctué sans discontinuité par un même motif à l’unisson aux violons, symbole de l’incarnation. D’ailleurs, son écriture rappelle l’une des sections du Stabat Mater de Pergolèse. Le Crucifixus, cœur de l’œuvre, emprunte la forme d’une passacaille issue du chœur de la cantate « Weinen, klagen, sorgen, zagen » BWV 12 (1714), dont Bach remania avec subtilité l’instrumentation en l’adaptant au goût des années 1740-1750. Dans le Et in Spiritum Sanctum, la voix de basse forme un duo avec les hautbois d’amour qui répond à celui de l’Et in unum. Le chœur à cinq voix du Confiteor soutenu par un mouvement inexorable des basses instrumentales s’interrompt sur le mot « peccatorum » (« péchés »). Quant à l’Et exspecto qui termine le Credo, il provient du chœur à quatre voix de la cantate « Gott, man lobet dich in der Stille » BWV 120 (1728-1729), auquel Bach adjoignit une cinquième voix, tour de force révélant son incroyable maîtrise de l’écriture contrapuntique.
Le Sanctus, qui date de 1724, a été exécuté à plusieurs reprises par Bach. Celui-ci suit le modèle instrumental de la sonate d’église et commence par un adagio auquel s’enchaîne un allegro fugué. L’Osanna, seul passage de la Messe écrit en double chœur, résulte du remaniement du chœur d’entrée de la cantate « Preise dein Glücke, gesegnetes Sachsen » BWV 215 (1734) et entoure le Benedictus, air pour ténor accompagné d’une flûte solo dont les tendres mélismes produisent un effet contrasté avec les doubles chœurs flamboyants.
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La Messe se termine par un Agnus Dei en deux mouvements. Celui-ci commence par un air pour alto solo dont le modèle n’est autre que le « Ach bleibe doch » de la cantate « Lobet Gott in seinen Reichen » BWV 11 (1735), magnifique témoignage de l’expression du sentiment religieux. Le Dona nobis qui clôt la Messe reprend textuellement le Gratias du Gloria, initiative que d’aucuns jugèrent malheureuse par comparaison avec les fins magistrales du Gloria et du Credo. Mais en choisissant cette conclusion, Bach a certainement voulu laisser l’auditeur sur l’impression d’ardente ferveur qui émanait du Gratias. En portant à son plus haut degré la maîtrise d’un contrepoint luxuriant et varié, combiné à une architecture monumentale, Bach a livré un testament inestimable, synthèse admirable de deux siècles de musique religieuse, tout en ouvrant la voie à un autre monde, celui de l’ère classique.
Denis Herlin
Composition : 1746-1749, avec réutilisation d’œuvres précédemment composées (Sanctus en 1724, datation plus
complexe des autres parties).
Création : Credo probablement exécuté pour la consécration de l’École Saint-Thomas de Leipzig, le 5 juin 1732.
Kyrie et Gloria (Missa) créés le 21 avril 1733 à l’occasion des vœux de fidélité du nouveau prince Électeur de Saxe,
Auguste III. Sanctus exécuté dans les églises principales de Leipzig dès noël 1724. Exécution intégrale en 1859.
Édition : Missa en 1833, par nägeli ; la suite en 1845, par nägeli et nikolaus Simrock (Bonn).
Durée : environ 1h50.
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Johann Sebastian Bach
Messe en si mineur
Kyrie
Kyrie eleison.
Christe eleison.
Kyrie eleison.
Gloria
Gloria in excelsis Deo
et in terra pax hominibus
bonæ voluntatis.
Laudamus te,
benedicimus te,
adoramus te,
glorificamus te.
Gratias agimus tibi
propter magnam gloriam tuam.
Domine Deus, Rex cœlestis,
Deus Pater omnipotens.
Domine Fili unigenite
Jesu Christe Altissime
Domine Deus, Agnus Dei,
Filius Patris.
Qui tollis peccata mundi,
miserere nobis.
Qui tollis peccata mundi,
suscipe deprecationem nostram.
Qui sedes ad dexteram Patris
miserere nobis.
Quoniam tu solus Sanctus,
tu solus Dominus,
tu solus Altissimus,
Jesu Christe.
Cum Sancto Spiritu
in gloria Dei Patris.
Amen.
Seigneur, ayez pitié !
Christ, ayez pitié !
Seigneur, ayez pitié !
Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes
de bonne volonté.
nous Vous louons,
nous Vous bénissons,
nous Vous adorons,
nous Vous glorifions.
nous Vous rendons grâces
pour Votre gloire immense.
Seigneur Dieu, Roi des cieux,
Dieu Père tout-puissant !
Seigneur, Fils unique de Dieu,
Jésus-Christ, Très-Haut !
Seigneur Dieu, Agneau de Dieu,
Fils du Père !
Vous qui effacez les péchés du monde,
ayez pitié de nous.
Vous qui effacez les péchés du monde,
recevez notre prière.
Vous qui siégez à la droite du Père,
ayez pitié de nous.
Car vous êtes le seul Saint ;
le seul Seigneur ;
le seul Très-Haut,
Jésus-Christ.
Avec le Saint-Esprit
dans la gloire de Dieu le Père.
Ainsi soit-il.
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Credo
Credo in unum Deum.
Patrem omnipotentem,
factorem cœli et terræ
visibilium omnium et invisibilium.
Et in unum Dominum Jesum Christum,
Filium Dei unigenitum
et ex Patre natum
ante omnia sæcula.
Deum de Deo, lumen de lumine,
Deum verum de Deo vero,
genitum, non factum
consubstantialem Patri,
per quem omnia facta sunt.
Qui propter nos homines
et propter nostram salutem
descendit de cœlis.
Et incarnatus est
de Spiritu Sancto
ex Maria Virgine
et homo factus est.
Crucifixus etiam pro nobis,
sub Pontio Pilato
passus et sepultus est.
Et resurrexit tertia die,
secundum scripturas
et ascendit in cœlum,
sedet ad dexteram Dei Patris,
et iterum venturus est cum gloria,
judicare vivos et mortuos,
cujus regni non erit finis.
Et in Spiritum Sanctum Dominum
et vivificantem,
qui ex Patre Filioque procedit.
Qui cum Patre et Filio
simul adoratur et conglorificatur,
qui locutus est per Prophetas.
Et unam sanctam catholicam
et apostolicam Ecclesiam.
Confiteor unum baptisma
in remissionem peccatorum.
Et exspecto resurrectionem mortuorum
et vitam venturi sæculi.
Amen.
Je crois en un seul Dieu.
le Père tout-Puissant,
créateur du ciel et de la terre,
de tout l’univers visible et invisible.
Et en un seul Seigneur, Jésus-Christ,
Fils unique de Dieu,
né du Père
avant tous les siècles.
Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière,
vrai Dieu né du vrai Dieu,
engendré, non créé,
consubstantiel au Père,
par qui tout a été fait ;
qui pour nous autres hommes
et pour notre salut,
est descendu des cieux.
Qui s’est incarné par l’opération
du Saint-Esprit dans le sein
de la Vierge Marie
et s’est fait homme.
Qui a également été crucifié, pour nous,
a souffert sous Ponce Pilate ;
et a été mis au tombeau.
Qui est ressuscité le troisième jour
selon les Écritures.
Qui est monté au ciel
et est assis à la droite de Dieu le Père,
d’où il viendra dans sa gloire
juger les vivants et les morts
et dont le règne n’aura pas de fin.
Et je crois au Saint-Esprit,
Seigneur et vivificateur ;
qui procède du Père et du Fils,
qui est adoré et glorifié,
par le Père et le Fils,
qui a parlé par les Prophètes.
Je crois en une Église Sainte,
Catholique et Apostolique.
Je reconnais un seul baptême
pour la rémission des péchés.
Et j’attends la résurrection des morts,
et la vie des siècles à venir.
Ainsi soit-il.
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Sanctus
Sanctus, sanctus, sanctus
Dominus Deus Sabaoth.
Pleni sunt cœli et terra gloria ejus.
Osanna in excelsis.
Benedictus qui venit
in nomine Domini.
Osanna in excelsis.
Agnus Dei
Agnus Dei qui tollis peccata mundi,
miserere nobis.
Dona nobis pacem.
Saint, saint, saint
est le Seigneur, Dieu des armées.
Les cieux et la terre sont remplis de sa gloire.
Hosanna au plus haut des cieux !
Béni soit celui qui vient
au nom du Seigneur !
Hosanna au plus haut des cieux !
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,
ayez pitié de nous !
Donnez-nous la paix !
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L’interprétation de la musique sacrée de BachUne chronologie
1803 : Johann Gottfried Schicht, futur cantor de Leipzig, supervise l’édition des Motets pour Breitkopf und Härtel.
1829 : Le 11 mars, dans une Singakademie de Berlin (actuel Théâtre Maxime Gorki) bondée, Felix Mendelssohn, vingt ans, redonne la parole à la Passion selon saint Matthieu muette (mais pas oubliée comme on le croit) depuis une dernière exécution à Leipzig, semble-t-il en 1742. Les conditions ne sont certes pas celles de la création : la salle de concert – et non plus l’église – accueille un chœur de quelque cent cinquante chanteurs, les clarinettes remplacent les hautbois da caccia, le pianoforte est préféré à l’orgue dans les récitatifs et la partition, réduite d’un tiers, comporte de nombreuses indications dynamiques inédites quand elle ne modifie pas la distribution de certains airs. L’événement aura néanmoins un retentissement considérable.
1850 : Le centenaire de la mort de Bach est prétexte à la fondation de la Bach-Gesellschaft (Société Bach) qui a pour objet l’édition intégrale de sa musique. Ce travail de titan exigera un demi-siècle. Schumann, Liszt, Spohr, Moscheles participent aux débuts de l’entreprise.
1859 : Première interprétation complète de la Messe en si mineur à Leipzig par cent soixante choristes et trente musiciens de l’Orchestre du Gewandhaus.
1868 : Jules Pasdeloup dirige des extraits de la Passion selon saint Matthieu au Panthéon dans une traduction française avec l’Ode à sainte Cécile de Haendel par quatre cents musiciens. Bach passe pour « grave et austère », Haendel « plus accessible aux masses ».
1884 : À l’occasion de l’inauguration de la statue de Bach à Eisenach, Joseph Joachim dirige la Messe en si mineur. Julius Kosleck fait entendre une petite trompette et un de ses collègues un hautbois d’amour. L’année suivante, ces mêmes instruments « anciens » résonnent dans l’Albert Hall de Londres où Otto Goldschmidt dirige le Bach Choir et la même Messe en si mineur pour fêter le bicentenaire de la naissance de Bach. George Bernard Shaw s’enthousiasme et constate ainsi l’inanité de « l’orchestration moderne ». Le chœur compte cependant plus de cinq cents chanteurs. Arnold Dolmetsch, Suisse récemment installé dans la capitale britannique, s’insurgera vite contre ces pratiques victoriennes. Il va commencer à fabriquer ses instruments à l’ancienne avant de publier en 1915 un traité sur L’Interprétation de la musique des XVIIe et XVIIIe siècles.
1900 : Sigfried Ochs, compositeur et chef, participe avec son ancien maître Joseph Joachim à la fondation de la neue Bach-Gesellschaft en 1900 à Leipzig. Vers 1927, il signe le premier enregistrement du chœur introductif de la Passion selon saint Matthieu avec le Chœur et l’Orchestre Philharmoniques de Berlin en moins de six minutes. À titre de comparaison, Willem Mengelberg aura besoin de près de onze minutes en 1939.
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1909 : Gustav Mahler dirige à Carnegie Hall à new York une suite orchestrale composée de différents mouvements des Suites n° 2 et n° 3 de Bach. Il charge la partition d’indications dynamiques et de tempo, étoffe l’orchestration (doublures, cordes en pizzicato) et confie le continuo à un orgue et un clavecin. Il dirige depuis « une épinette au son très puissant construite exprès par Steinway ». La même année paraît à Paris Musique ancienne signé par Wanda Landowska. La claveciniste conteste l’idée de progrès en musique et plaide pour un retour à des instruments adaptés. Elle jouera pourtant sur des clavecins modernes, avec un cadre métallique, signés Pleyel. Sa démarche s’inscrit dans un mouvement amorcé à la fin du XIXe siècle. Louis Diémer jouait en effet des clavecins historiques de Taskin à Paris. Il fonde en 1895 la Société des Instruments Anciens. Ces premiers « baroqueux » restent minoritaires face aux hérauts de l’interprétation romantique. En 1908, Willem Mengelberg et son Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam interprètent à Paris la Passion selon saint Matthieu avec quatre cents musiciens. Et les modernes tels Schönberg et Webern orchestrent des pièces pour orgue ou L’Offrande musicale. Ils ouvrent ainsi la voie aux étourdissantes transcriptions orchestrales de Leopold Stokowski.
1929 : Albert Coates grave le premier enregistrement de la Messe en si mineur avec l’Orchestre Symphonique de Londres.
1947 : Robert Shaw enregistre la Messe en si mineur avec le RCA Symphony Orchestra dans le new Jersey. D’autres versions suivront dans ces années 1950, signées par des chefs de tradition symphonique comme Herbert von Karajan et Eugen Jochum. Hermann Scherchen, pourtant à la tête de vastes équipes viennoises, tente à deux reprises (1950 et 1959) de débarrasser cette musique du pathos qui l’englue encore.
1954 : Karl Richter, claveciniste, organiste à Leipzig et chef, élève de Karl Straube et de Günther Ramin, cantors de Leipzig, et Rudolf Mauersberger à Dresde, fonde le Chœur Bach de Munich auquel il adjoindra un orchestre de chambre. À la différence de ses maîtres, qui dirigeaient un chœur exclusivement masculin avec des garçons pour les sopranos et altos, Karl Richter opte pour un ensemble mixte. S’opposent désormais des masses chorales dirigées par Klemperer, Karajan ou Maazel rehaussées de grands noms de la scène lyrique à des versions allégées (Orchestre de Chambre de Stuttgart fondé par Karl Münchinger en 1945, Gächinger Kantorei Stuttgart fondé en 1953 par Helmuth Rilling).
1968 : Installé au Casino Zögernitz de Vienne, nikolaus Harnoncourt révolutionne l’écoute de la Messe en si mineur par des principes interprétatifs tirés de la connaissance des usages anciens. La présence de garçons, en l’occurrence les Wiener Sängerknaben, pour les parties chorales les plus aiguës, n’a certes rien de nouveau mais elle est soutenue par le Concentus Musicus, ensemble d’instruments anciens fondé quinze ans plus tôt et utilisé en effectif restreint (vingt-six musiciens). Le chœur compte « trois à quatre chanteurs pour chaque voix », comme l’explique le chef. Harnoncourt renonce cependant aux garçons pour les interventions solistes car il estime cette messe « au-delà des frontières de la musique de circonstance destinée à l’usage courant » donc hors de leur portée. Il procédera différemment dans l’enregistrement des cantates qui commence trois ans plus tard.
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1971 : Début à Vienne d’une des entreprises les plus marquantes de l’histoire du disque : l’enregistrement des quelque deux cents cantates sacrées de Bach par Gustav Leonhardt et nikolaus Harnoncourt à la tête d’ensembles d’instruments anciens, de chœurs et de solistes masculins. Il faudra dix-neuf ans pour mener à bout cette folle entreprise qui bouscule les idées reçues et essuie des critiques féroces. Il n’empêche, la révolution baroque est en marche. Les Gardiner, Herreweghe, Brüggen, Jacobs, Koopman, Suzuki et autres Hengelbrock visitent Bach avec un équipage léger, instruments et style d’époque, ce qui n’empêche pas les Giulini, Karajan, Jochum, Solti, voire les Rilling, Marriner et Corboz (ce dernier avec une ferveur souvent communicative) de poursuivre leur chemin.
1981 : Joshua Rifkin, pianiste et musicologue, spécialiste de Scott Joplin et élève de Stockhausen, stupéfie le monde musical en affirmant que Bach n’a jamais écrit pour chœur mais pour un quatuor de solistes. Il étaie ses écrits d’un enregistrement de la Messe en si mineur avec un maximum de huit chanteurs (l’Osanna et le Dona nobis pacem nécessitent un double chœur). Si Ton Koopman, Gustav Leonhardt et John Eliot Gardiner crient au fou, Andrew Parrott se rallie aux thèses de Rifkin, suivi par Paul McCreesh, Konrad Junghänel, Marc Minkowski et même Sigiswald Kuijken, compagnon de route de Leonhardt de longue date. Ce dernier écrit que l’idée selon laquelle « Bach n’a pratiquement jamais disposé de plus de huit chanteurs (et ceci pour les pièces à double chœur) s’impose de plus en plus ». Le débat est-il terminé ? La cure d’amaigrissement est-elle arrivée à son terme ? Rien n’est moins sûr. Riccardo Chailly a récemment enregistré l’Oratorio de Noël et la Passion selon saint Matthieu avec l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, des chœurs d’enfants de Dresde et Leipzig. Le début d’une troisième voie ?
Philippe Venturini
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Hana Blažíková
Hana Blažíková est née à Prague.
Elle a obtenu un diplôme du
Conservatoire de Prague dans la classe
de Jiří Kotouč en 2002 avant de se
perfectionner auprès de Poppy Holden,
Peter Kooij, Monika Mauch et Howard
Crook. Aujourd’hui, elle s’est spécialisée
dans l’interprétation du répertoire
baroque, renaissance et médiéval, et
chante avec de nombreux ensembles et
orchestres à travers le monde – Collegium
Vocale Gent, Bach Collegium Japan,
Sette Voci, Gli Angeli Genève, La Fenice,
Tafelmusik, Collegium 1704, Collegium
Marianum, Musica Florea… Elle s’est
produite dans de nombreux festivals
internationaux, dont le Printemps de
Prague, le Festival de Musique Ancienne
d’utrecht, Resonanzen (Vienne), Tage
Alter Musik (Ratisbonne), le Festival
de Sablé-sur-Sarthe, le Festival de
La Chaise-Dieu, le Festival de Saintes
ou le Festival des Arts de Hong-Kong.
En 2010, elle a pris part à une tournée
très applaudie de la Passion selon saint
Matthieu de Bach sous la direction de
Philippe Herreweghe. Cette saison, elle
fait ses débuts à Carnegie Hall avec
Masaaki Suzuki et le Bach Collegium
Japan, et interprète la partie de soprano
dans la Passion selon saint Jean avec
le Boston Symphony Orchestra durant
la semaine de Pâques. Elle a participé à
plus de 20 enregistrements, notamment
l’intégrale des cantates de Bach avec le
Bach Collegium Japan. Hana Blažíková
joue de la harpe médiévale et donne des
concerts dans lesquels elle s’accompagne
elle-même avec cet instrument.
Elle est également membre de l’Ensemble
Tiburtina, spécialisé dans le chant
grégorien et la polyphonie du Moyen Âge.
Johannette Zomer
La soprano néerlandaise Johannette
Zomer a travaillé pendant plusieurs
années comme analyste en microbiologie
avant de se consacrer au chant.
Elle est entrée dans la classe de Charles
van Tassel au Conservatoire Sweelinck
d’Amsterdam en 1990 et a obtenu son
diplôme d’interprétation en juin 1997.
Son répertoire aborde la musique de
l’époque médiévale, la musique des
périodes baroque et classique, l’opéra,
le lied, le romantisme français et la
musique contemporaine. Les concerts de
Johannette Zomer sont aussi nombreux
que variés. Elle a travaillé avec des
spécialistes du répertoire baroque de
l’envergure de Philippe Herreweghe,
Ton Koopman, Frans Brüggen,
René Jacobs, Reinard Goebel ou
Paul McCreesh, mais aussi avec des
chefs comme Kent nagano, Iván Fischer,
Marcus Creed, Daniel Harding, Valery
Gergiev, Reinbert de Leeuw et Peter
Eötvös. Elle a en outre donné des
récitals avec le pianofortiste Arthur
Schoonderwoerd et le théorbiste Fred
Jacobs. En octobre 1996, Johannette
Zomer a fait ses débuts à l’opéra en
interprétant le rôle du page Tebaldo dans
Don Carlo de Verdi avec le nationale
Reisopera. Elle a par la suite incarné
Belinda, Pamina, La Musique, Eurydice,
Dalinda et Ilia, sans oublier Amanda
dans Le Grand Macabre de Ligeti et
Mélisande dans Pelléas et Mélisande de
Debussy. Johannette Zomer a participé
à de nombreux enregistrements.
Ses derniers disques ont tous reçu un
excellent accueil critique en presse et
en radio ; ils ont notamment permis
de la découvrir dans le Requiem de
Fauré avec Philippe Herreweghe, les
Leçons de Ténèbres de Couperin et des
cantates de Bach avec Ton Koopman.
Elle a également enregistré des récitals
avec Fred Jacobs, comme les Nuove
Musiche de Caccini, et des lieder de
Schubert avec Arthur Schoonderwoerd
(Kennst du das Land). En 2007 sont
parus la Messe en si de Bach (The
netherlands Bach Society) et un récital
de mélodies françaises avec Fred Jacobs
intitulé L’Esprit galant. Son disque
de cantates de Bach avec l’Ensemble
Florilegium a remporté un Prix Edison.
En 2011, Johannette Zomer a chanté
le Requiem de Mozart avec l’Orchestre
national de Lyon sous la direction de
Ton Koopman, la Messe en si de Bach
avec le new Japan Philharmonic à Tokyo
(Frans Brüggen) et le Stabat Mater de
Pergolèse avec le Concerto Köln.
Elle a également pris part à une nouvelle
production de Platée de Rameau au
nederlandse Opera sous la direction
de René Jacobs. En 2012, elle chante
Les Noces de Figaro de Mozart (rôle
de Susanna) au nationale Reisopera,
la Messe en si et l’Oratorio de Noël de
Bach avec le Bach Collegium Japan,
ainsi que L’Orfeo de Monteverdi sous
la direction de Thomas Hengelbrock.
Robin Blaze
Robin Blaze a étudié au Magdalen
College d’Oxford, puis au Royal College
of Music, où il enseigne désormais.
Reconnu pour ses interprétations de
Purcell, Bach et Haendel, il se produit
dans le monde entier, notamment sous
la direction de spécialistes de la musique
ancienne comme John Eliot Gardiner,
Philippe Herreweghe, René Jacobs,
Ton Koopman, Gustav Leonhardt, Paul
McCreesh ou Masaaki Suzuki, et aux
côtés d’ensembles sur instruments
d’époque comme l’Academy of Ancient
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Music, le Bach Collegium Japan, le
Collegium Vocale Gent, le Gabrieli
Consort, l’Orchestra of the Age of
Enlightenment ou le RIAS Kammerchor.
Parmi les rôles qu’il a interprétés à
l’opéra, mentionnons Athamas (Semele)
au Royal Opera House à Covent Garden,
Didymus (Theodora) au Festival de
Glyndebourne, Arsamenes (Xerxes),
Athamas, Hamor (Jephtha) et Oberon
(A Midsummer Night’s Dream) à l’English
national Opera, ainsi que Bertarido
(Rodelinda) avec Glyndebourne on Tour
et au Festival Haendel de Göttingen.
La musique de chambre représente une
part importante de ses activités et il
s’associe régulièrement aux ensembles
Concordia, Fretwork, Florilegium et
The Palladian. Il se produit également
fréquemment en récital et a réalisé de
nombreux enregistrements, notamment
de cantates de Bach dans le cadre de
l’intégrale du Bach Collegium Japan
sous la direction de Masaaki Suzuki.
Parmi ses engagements récents et à
venir, mentionnons Athalia de Haendel
avec le Philharmonia Baroque Orchestra
et nicholas McGegan, la Passion selon
saint Matthieu de Bach avec le Collegium
Vocale Gent et Philippe Herreweghe, un
enregistrement et des concerts dans
toute l’Europe consacrés à Pergolèse
avec l’ensemble Florilegium, des pièces
de Bach au Wigmore Hall avec le
Retrospect Ensemble, la Messe en si de
Bach avec le BBC national Orchestra
of Wales et Thierry Fischer, Jephtha de
Haendel avec The King’s Consort, Arcane
dans Teseo de Haendel au Festival de
Göttingen, des messes de Bach au
Wigmore Hall, Ottone de Haendel au
Theater an der Wien avec le King’s
Consort, Saul avec le BBC national
Orchestra of Wales, la Passion selon
saint Jean de Bach avec le northern
Sinfonia, l’Oratorio de Noël de Bach
avec le Retrospect Ensemble, Le Messie
de Haendel avec The Sixteen, le Stabat
Mater de Pergolèse avec le Münchener
Kammerorchester, la Passion selon saint
Matthieu avec l’Orchestra of the Age of
Enlightenment, ainsi que des concerts
avec le Bach Collegium Japan et Masaaki
Suzuki.
Gerd Türk
Gerd Türk débute sa formation musicale
au sein des Limburger Domsingknaben,
le chœur de garçons de la cathédrale
de Limburg, en Allemagne. Par la suite,
il poursuit ses études au Conservatoire
de Francfort, entre autres auprès de
Helmuth Rilling et Arleen Auger.
Après avoir enseigné durant deux ans
à l’Institut Épiscopal de Speyer, il décide
de se consacrer entièrement au chant,
se perfectionnant à la Schola Cantorum
Basiliensis avec René Jacobs et Richard
Levitt, et lors de master-classes de
Ernst Haefliger, Kurt Equiluz et norman
Shetler, entre autres. Il se lance
alors dans une carrière de soliste, se
produisant dans de nombreuses salles à
travers le monde, dont le Concertgebouw
d’Amsterdam, la Philharmonie de Berlin,
l’Opéra de Paris, le Teatro Colón de
Buenos Aires, le Musikverein de Vienne,
le Carnegie Hall et le Lincoln Center de
new York, sous la direction de chefs
comme Philippe Herreweghe, René
Jacobs, Ton Koopman, Jordi Savall,
Michel Corboz, Masaaki Suzuki ou Frans
Brüggen. Gerd Türk a chanté au sein de
différents ensembles, dont Cantus Cölln
et l’Ensemble Gilles Binchois. Également
très actif à l’opéra, il s’est produit à
Montpellier, Innsbruck, Barcelone,
Anvers et Madrid. Dernièrement, il a
chanté des madrigaux de Monteverdi à
l’Opéra des Pays-Bas et L’Orfeo au Liceu
de Barcelone. Gerd Türk a réalisé plus
de 100 enregistrements, notamment
des œuvres chorales sacrées de Bach,
des Vêpres de Monteverdi, du Requiem
de Mozart et de lieder de Carl Orff.
Il participe également à l’enregistrement
de l’intégrale de la musique vocale de
Bach avec le Bach Collegium Japan et
Masaaki Suzuki. Gerd Türk enseigne à
la Schola Cantorum Basiliensis et donne
des master-classes à l’université des
Beaux-Arts et de la Musique de Tokyo.
Peter Kooij
Peter Kooij a débuté sa carrière musicale
à l’âge de 6 ans en tant que choriste
et a interprété de nombreuses parties
solistes de soprano lors de concerts
et d’enregistrements. Il a commencé
sa formation musicale par le violon,
avant de poursuivre en étudiant le
chant auprès de Max van Egmond au
Conservatoire Sweelinck d’Amsterdam,
où il a obtenu un diplôme de soliste.
Il s’est produit en tant que soliste dans
des salles comme le Concertgebouw
d’Amsterdam, le Musikverein de Vienne,
le Carnegie Hall de new York, le Royal
Albert Hall de Londres, le Teatro Colón
de Buenos Aires, les philharmonies
de Berlin et Cologne, l’Opéra de Paris,
les Suntory et Casals Halls de Tokyo,
sous la direction de chefs comme
Philippe Herreweghe, Ton Koopman,
Frans Brüggen, Gustav Leonhardt,
René Jacobs, Sigiswald Kuijken, Roger
norrington ou Iván Fisher. Son répertoire
s’étend de Schütz à Weill et il a participé
à plus de 100 enregistrements, dont
l’intégrale des œuvres chorales sacrées
de Bach avec Masaaki Suzuki et le
Bach Collegium Japan. Peter Kooij est
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directeur artistique de l’Ensemble Vocal
Européen. Il a enseigné au Conservatoire
Sweelinck d’Amsterdam de 1991 à 2000
et à la Musikhochschule de Hanovre
de 1995 à 1998. Depuis 2000, il est
professeur à l’université des Beaux-Arts
et de la Musique de Tokyo. Il a donné
des master-classes en Allemagne, en
France, au Portugal, en Espagne, en
Belgique, en Finlande et au Japon.
Masaaki Suzuki
Fondateur du Bach Collegium Japan
en 1990, Masaaki Suzuki s’est imposé
comme une autorité dans le domaine
de l’interprétation de la musique de
Bach. Le Bach Collegium Japan, dont
il est toujours directeur artistique
aujourd’hui, se produit régulièrement
dans de nombreux festivals et salles
d’Europe et des États-unis, applaudi
pour le raffinement expressif et la vérité
de ses interprétations. Masaaki Suzuki
travaille avec de nombreux ensembles
sur instruments d’époque renommés,
comme le Collegium Vocale Gent ou
le Philharmonia Baroque Orchestra,
mais également avec des orchestres
sur instruments modernes, dans un
répertoire allant de Haydn et Mozart
à Britten et Stravinski en passant par
Mendelssohn et Mahler. La saison
dernière, il a fait ses débuts à la tête
du Boston Symphony Orchestra et de
l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich.
Cette saison, il dirige entre autres
le Deutsche Symphonie-Orchester
Berlin et l’Orchestre Symphonique de
Melbourne dans la Messe en ut mineur
de Mozart, l’Orchestre Philharmonique
de Rotterdam, l’Orchestre de Chambre
de Saint Paul, ainsi que l’Orchestre
Philharmonique de Chambre et le
Chœur de la Radio des Pays-Bas.
Sa discographie conséquente, sur le label
BIS, comprend les œuvres complètes
pour clavecin ainsi que les principales
œuvres chorales et cantates sacrées
de Bach avec le Bach Collegium Japan
– ce projet, qui vise à graver l’intégrale
des cantates sacrées, compte déjà
près de cinquante volumes. En 2010,
son ensemble et lui ont reçu le Prix de
la Critique de Disque Allemande et un
Diapason d’or pour leur enregistrement
des motets de Bach, qui a également
obtenu un Prix du BBC Music Magazine
en 2011. La saison dernière, il a dirigé
le Bach Collegium Japan dans une
série de concerts à Tokyo à l’occasion
du 20e anniversaire de l’ensemble,
au Festival des Arts de Hong-Kong
et lors d’une tournée aux États-unis
comprenant un concert à Carnegie
Hall. En 2012, l’ensemble effectue
une grande tournée européenne et
se produit dans différents festivals.
Parallèlement à ses activités de chef
d’orchestre, Masaaki Suzuki mène une
carrière d’organiste et de claveciniste.
né à Kobé, il est diplômé de l’université
des Beaux-Arts et de la Musique de
Tokyo en composition et en orgue.
Il a poursuivi sa formation en étudiant
le clavecin et l’orgue au Conservatoire
Sweelinck d’Amsterdam auprès de Ton
Koopman et Piet Kee. Fondateur et
responsable du département de musique
ancienne de l’université des Arts de
Tokyo, il est actuellement professeur
invité de direction de chœur à l’École
de Musique et à l’Institut de Musique
Sacrée de Yale, ainsi que directeur
musical de la Schola Cantorum de Yale.
En avril 2011, il a été décoré de la Croix
de chevalier dans l’Ordre du Mérite de
la République fédérale d’Allemagne.
Bach Collegium Japan
Le Bach Collegium Japan a été fondé
par Masaaki Suzuki en 1990, dans le but
de faire connaître au public japonais
les interprétations sur instruments
d’époque des grandes œuvres baroques.
Composé d’un orchestre baroque et d’un
chœur, le Bach Collegium Japan donne
chaque année une série de concerts
consacrés aux cantates de Bach et de
nombreux programmes instrumentaux.
Depuis 1995, l’ensemble a acquis une
renommée internationale à travers son
enregistrement des grandes œuvres
chorales et des cantates sacrées de Bach
pour le label BIS. À ce jour, 49 CD de
cantates sont déjà parus, et leur récent
enregistrement de motets de Bach a
remporté de nombreuses distinctions –
Prix de la Critique de Disque Allemande,
Diapason d’or de l’Année 2010, Prix du
BBC Music Magazine. Le Bach Collegium
Japan et Masaaki Suzuki se sont produits
dans de nombreuses capitales musicales
– Berlin, Hong-Kong, Londres, Los
Angeles, Melbourne, new York, Séoul –
et festivals internationaux – Proms,
Festival de Brême, Festival d’Édimbourg.
La saison dernière, le Bach Collegium
Japan a donné une série de concerts
à Tokyo à l’occasion de son 20e
anniversaire. Il s’est également produit
au Festival des Arts de Hong-Kong,
en tournée aux États-unis dans la
Messe en si de Bach – cette tournée
comprenait un concert à Carnegie
Hall – et dans des festivals européens,
notamment au Festival de Brême où il
est régulièrement invité. Cette saison,
l’ensemble effectue une tournée
européenne qui le mène entre autres
à Amsterdam, Bruxelles, Madrid et
Paris, et culmine avec la Passion
selon saint Matthieu à Leipzig.
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Chœur
Sopranos I
Yoshie Hida
Kristen Witmer
Sopranos II
Minae Fujisaki
Eri Sawae
Altos
Hiroya Aoki
Daniel Elgersma
Barnabás Hegyi
Tamaki Suzuki
Ténors
Yusuke Fujii
Markus Schuck
Satoshi Mizukoshi
Yosuke Taniguchi
Basses
Daisuke Fujii
Chiyuki urano
Toru Kaku
Lionel Meunier
Orchestre
Trompette
Guy Ferber
Krisztian Kováts
Emmanuel Alemany
Timbales
Robert Howes
Cor
Teunis van der Zwart
Flûtes
Kiyomi Suga
Liliko Maeda
Hautbois/hautbois d’amour
Masamitsu San’nomiya
Thomas Meraner
Ayaka Mori
Bassons
Yukiko Murakami
Tomasz Wesolowski
Violons I
Ryo Terakado (premier violon)
Mika Akiha
Yuko Araki
Violons II
Yukie Yamaguchi
Rie Kimura
Ayaka Yamauchi
Altos
Hiroshi narita
Aira Maria Lehtipuu
Violoncelles *
Emmanuel Balssa
Toru Yamamoto
Violone *
Frank Coppieters
Orgue *
Masato Suzuki
* Continuo
La tournée européenne 2012 du Bach
Collegium Japan Europe reçoit le soutien
de :
The Agency for Cultural Affairs
Government of Japan in the fiscal 2012
The Kao Foundation for Arts and
Sciences
The Mitsubishi UFJ Trust Foundation for
the Arts
Rohm Music Foundation
audio-technica
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Les partenaires média de la Salle Pleyel
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LUNDI 8 OCTOBRE 2012 – 20H
Ludwig van Beethoven
Missa solemnis
Orchestre Révolutionnaire et Romantique
The Monteverdi Choir
Sir John Eliot Gardiner, direction
Lucy Crowe, soprano
Daniela Lehner, alto
James Gilchrist, ténor
Matthew Rose, basse
MARDI 16 OCTOBRE 2012 – 20H
Hommage au style français
Marin Marais
Alcione, Suite des airs à jouer
Johann Sebastian Bach
Ouverture n° 2 BWV 1067
Georg Philipp Telemann
Suite en ré
Georg Friedrich Haendel
Water Music
Le Concert des Nations
Jordi Savall, direction et viole de gambe
MARDI 18 DÉCEMBRE 2012 – 20H
Georg Friedrich Haendel
Belshazzar
Les Arts Florissants
William Christie, direction
Rosemary Joshua, nitocris
Sarah Connolly, Cyrus
Allan Clayton, Belshazzar
Iestyn Davies, Daniel
Christopher Purves, Gobrias
MARDI 12 FÉVRIER 2013 – 20H
Georg Friedrich Haendel
Le Triomphe du temps et de la vérité
(version italienne de 1707)
Freiburger Barockorchester
René Jacobs, direction
Sunhae Im, soprano
Julia Lezhneva, soprano
Christophe Dumaux, contre-ténor
Jeremy Ovenden, ténor
LUNDI 25 MARS 2013 – 20H
Johann Sebastian Bach
Passion selon saint Jean
Accentus
Concerto Köln
Laurence Equilbey, direction
Deborah York, soprano
Marijana Mijanovic, contralto
Markus Schäfer, ténor, l’Évangéliste
Emiliano Gonzalez Toro, ténor
Johannes Weisser, basse
Johannes Mannov, basse
DIMANCHE 7 AVRIL 2013 – 16H
Johann Sebastian Bach
Messe en si mineur
English Baroque Soloists
Monteverdi Choir
Sir John Eliot Gardiner, direction
Concert donné dans le cadre du Marathon Bach à la
Cité de la musique et à la Salle Pleyel (les 6 et 7 avril).
Salle Pleyel | et aussi…
Salle Pleyel
Président : Laurent Bayle
Notes de programme
Éditeur : Hugues de Saint Simon
Rédacteur en chef : Pascal Huynh
Rédactrice : Gaëlle Plasseraud
Graphiste : Elza Gibus
Stagiaires : Christophe Candoni, Coline Feler.
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