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NOIR et BLANC Cécile Blaise Kimiko Yoshida

Kimiko Yoshida

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monographie

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NOIR et BLANCCécile Blaise

Kimiko Yoshida

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KIMIKO YOSHIDA NOIR et BLANC

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En couverture : Painting (Rembrandt by himself). Self-portrait, 2007-2009

2012 - Lulu.com

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Monochrome

Avant d’être photographe, Kimiko Yoshida débute comme créa-trice de mode dans la capitale japonaise. Elle entame tardivement des études de photographie à l’âge de 32 ans. Quittant le Japon en 1996, elle intègre l’École Nationale de la Photographie d’Arles et trois ans plus tard, le Studio National des Arts Contemporains de Le Fresnoy.

Marquée par la vision traditionaliste de la femme japonaise, Kimiko Yoshida oriente sa recherche artistique sur la place de la femme au sein de la société, avec comme figure de proue, l’image de la ma-riée. Ses photographies jouent sur une répétition obsédante, avec un même dispositif de mise en scène :Le corps-objet, portrait de Kimiko devenu un des éléments de la composition,L’accessoire, qui donne les attributs propres a la métamorphose, Le maquillage-masque, qui transforme en objet,L’arrière plan, monochrome dans lequel le corps se fond.

Malgré ce rapport brut au corps et à la mise en scène, un certain oni-risme traverse les photographies de Kimiko. Le rapport au mono-chrome transforme le modèle en objet, oubliant ainsi l’artiste pour se concentrer sur le cadre, la couleur; les accessoires, le maquillage et les vêtements.

«En regardant vers la monochromie (…) chacun de mes autoportraits se pré-sente comme une émergence, un effacement. Cette représentation paradoxale d’une figure qui tend à disparaître, s’évanouir ou se fondre dans la monochromie vise à un impossible, une impuissance, une précarité (…) ».

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Travail de recherche

Kimiko Yoshida travaille sur les contrastes et les paradoxes. Elle réalise des séries d’autoportraits mettant en scène l’histoire de l’Art soit comme reprise d’un sujet (« autoportrait à la fourrure de Durer ») soit par l’intrusion d’objets ethniques et artistiques.Comme une certaine définition du mouvement Baroque en pein-ture et sculpture, les photographies de Kimiko sont caractérisées par la recherche du mouvement, des formes, du spectaculaire et des effets d’illusion, construit dans un art de la mise en scène. Tout se mêle : références culturelles, ethniques, artistiques, et qui plus est, appartenant a des époques différentes. Elle se cache et se dévoile à la fois dans des clichés où chaque détail est pensé, travaillé et intégré dans un tout. Elle intègre le décor et son corps comme un ensemble au service de la création.

Avec ce mélange de culture japonaise et européenne, Kimiko s’ap-proprie des œuvres reconnues mais qui prennent ici une toute autre dimension, l’histoire de l’Art est son terrain de jeu. Les références sont vastes, ses créations nombreuses. Celles qui s’intègrent ici, se réfèrent a la dualité de son travail. Un rapport entre deux opposés : le noir et le blanc.

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Identité - Identification

L’autoportrait est un véritable genre, dans la peinture comme dans la photographie, un genre aux frontières et aux règles fluctuantes, mais où se condensent la plupart des questions liées à l’identité. L’univers de Kimiko Yoshida arbore de multiples facettes ou se pro-file cette question lancinante. Ses photographies, de grand format, monochromes laissent parfois apparaître et disparaître son propre corps, déguisé ou maquillé il devient un élément de la composition pour se donner une autre identité.

L’œuvre nous fixe. Elle nous appelle comme témoin d’une déshu-manisation du sujet (Kimiko Yoshida elle même ?), on se trouve face à face avec un visage qui nous regarde, il nous happe pour nous intégrer a l’oeuvre. L’autoportrait s’impose par sa propre répétition, elle cherche à « être plurielle, (à) devenir universelle ».

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Noir et Blanc

Le choix des photographies regroupées dans cet ouvrage se porte sur le monochrome et la dualité du noir et du blanc, non pas comme photographie argentique mais (pour reprendre la simplicité chro-matique et idéologique du Ying et du Yang) comme symbolique. La production de Kimiko comporte de nombreuses séries sur la thé-matique du noir et du blanc qui semble prendre un sens quant au sujet de l’opposition et de l’ambivalence de son travail. Opposition entre sujet et objet, ambivalence dans la répétition de la forme du portrait sans cesse remodelé.

Cacher pour mieux dévoiler

Tout comme l’opposition entre le noir et le blanc, le rapport entre montrer et cacher se joue dans chaque photographie de Kimiko. Le corps est parfois suggéré, parfois totalement présent. Cela passe par un corps fantôme et évanescent et par opposition, un corps lourd et imposant.Le visage s’efface au profit de l’ensemble, et très rarement, il peut apparaître nu de tout artifice. L’être humain disparaît et devient à son tour accessoire. « Chaque photographie est une cérémonie de la dispa-rition ». Comme un jeu de trompe l’œil, au milieu de ses œuvres, reprises ou créations originales, Kimiko se cache. Ce qui est mis en avant c’est l’art de masquer et de dévoiler. Le titre de l’oeuvre nous donne une certaine interprétation, le corps nous en propose une autre et l’ensemble donne un étrange mélange.

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Index

11 The Silver Berber Bride, Morocco, early XX th Century. Self-portrait, 2005 C-print mounted on aluminium and acryl 120 x 120 cm

12 The Lily Bride. Self-portrait, 2003 C-print mounted on aluminium and Diasec 120 x 120 cm

13 The Golden Bamun Bride, Cameroon. Self-portrait, 2004 C-print mounted on aluminium and Diasec 120 x 120 cm

15 The Bride with a Nô Moustache, Japan, XIXth Century. Self-portrait, 2005 C-print mounted on aluminium and acryl 120 x 120 cm

17 Painting (saint george by Dürer). Self-portrait, 2010 C-print mounted on aluminium and acryl 120 x 120 cm

18 The Tunisian Bride, early XX th Century. Self-portrait, 2005 C-print mounted on aluminium and acryl 120 x 120 cm

19 Painting (Irma Brunner by Manet). Self-portrait, 2007-2010 C-print mounted on aluminium and acryl 120 x 120 cm

21 The Double Bride. Self-portrait, 2003 C-print mounted on aluminium and Diasec, 120 x 120 cm

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22 The Billie Holiday Bride with an Ashetu Hat, Cameroon Grassfields. Self-portrait, 2004 C-print mounted on aluminium and Diasec 120 x 120 cm

23 The Shinto Bride. Self-portrait, 2002 C-print mounted on aluminium and acryl 120 x 120 cm

25 The Bride with a Hanoukia, Germany, XVIIIth Century. Self-portrait, 2006 C-print mounted on aluminium and plexiglas 120 x 120 cm

27 The Red Akamba Bride with Kikuyu Earings, Kenya. Self-portrait, 2005 C-print mounted on aluminium and acryl 120 x 120 cm

28 Painting (Pulcinella by Tiepolo). self-portrait, 2007-2009 Archival Digital Print on canvas, anti-UV varnish 142 x 142 cm

29 Painting (Marchesa Balbi by Van Dyck). Self-portrait, 2007-2009 Archival Digital Print on canvas, anti-UV varnish, 142 x 142 cm

30 Painting (knight of the order of malta by Caravaggio). self-portrait, 2010 C-print mounted on acryl and aluminium 120 x 120 cm

31 The Cowrie Bride, Yoruba. Self-portrait, 2005 C-print mounted on aluminium and acryl 120 x 120 cm

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33 Painting (Sioux chief sitting bull). self-portrait, 2010 Archival Digital Print on canvas, anti-UV varnish 142 x 142 cm

34 The Amaterasu Bride. Self-portrait, 2005 C-print mounted on aluminium and acryl 120 x 120 cm

35 The Polish Bride with a XIXth Century Crown, remembering Goya. Self-portrait, 2005 C-print mounted on aluminium and acryl 120 x 120 cm

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Repères biographiques

1963 - Naissance a Tokyo ( Japon)

1986 - University Education Bachelor of Arts - Faculty of Literature Chuo University - Tokyo (Japon)

1995 - Tokyo College of Photography (Japon)1995 - S’installe en Europe

1996 - École Nationale Supérieure de la Photographie - Arles (France)1999 - Studio National des Arts Contemporains - Le Fresnoy (France)

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TABLE

Monochrome 7 Travail de recherche 8

Identité - Identification 9

Noir et Blanc 10

Cacher pour mieux dévoiler 10

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Kimiko Yoshida nous dévoile des oeuvres emblématiques sous un nouveau jour, elle utilise son propre corps comme toile de fond et comme support de création. Au travers de ses photographies, elle retrace l’histoire (de l’Art), se l’approprie, pour la convertir en un objet contemporain.

Cécile Blaise

En couverture : Painting (Rembrandt by himself).Self-portrait, 2007-2009