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1 Gouvernement du Sénégal Programme Alimentaire Mondial La vulnérabilité structurelle à l'insécurité alimentaire en milieu rural Dakar, 27 juin 2003

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Gouvernement du Sénégal Programme Alimentaire Mondial

La vulnérabilité structurelle à l'insécurité alimentaire en milieu rural

Dakar, 27 juin 2003

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Sommaire

RÉSUME.........................................................................................................................................3

1. INTRODUCTION ..................................................................................................................5

1.1 CONCEPTS ET DEFINITIONS...............................................................................................5 1.2 . HISTORIQUE DE L'ANALYSE ET LA CARTOGRAPHIE DE LA VULNÉRABILITÉ A L'INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE (A.C.V.) ......................................................................................................................................... 5 1.3 OBJECTIFS DE L'ENQUÊTE ......................................................................................................................... 7 1.4 PLAN DE SONDAGE ..................................................................................................................................... 8 1.5 LES QUESTIONNAIRES................................................................................................................................ 9 1.6 TRAVAIL SUR LE TERRAIN ET SAISIE DES DONNÉES.........................................................................10

2. CADRE D'ANALYSE..........................................................................................................11

3. ANALYSE DES CARACTERISTIQUES DES MENAGES...............................................12

3.1 LA STRUCTURE DES REVENUS...................................................................................... ......13 3.2 LES ACTIVITES DES MENAGES ............................................................................................14 3.3 LA STRUCTURE DES DEPENSES DES MENAGES.....................................................................17 3.4 L'ACCESSIBILITE AUX STRUCTURES DE BASE ......................................................................17 3.5 HABITAT ET CONDITIONS DE VIE.........................................................................................18 3.6 CARACTERISTIQUES DES CHEFS DEMENAGE ......................................................................18 3.7 LA DIETE DES MENAGES ET LA FREQUENCE DE CONSOMMATION.........................................18

4. LES CARACTÉRISTIQUES DES STRATEGIES DE GESTION....................................20

4.1 GESTION DUS RISQUES NATURELS .......................................................................................20 4.2 GESTION DES RISQUES ECONOMIQUES ................................................................................20 4.3 GESTION DES RISQUES SOCIAUX ....................................................................................... 21 4.4 GESTION DES RISQUES POLITIQUES .....................................................................................21 4.5 CONCLUSIONS SUR LA GESTION DES RISQUES......................................................................21

5. LES DONNÉES SECONDAIRES........................................................................................22

5.1 MICS 2000.........................................................................................................................22 5.2 L'ENQUETE DÉMOGRAPHIQUE ET SANTÉ (EDS+), 1999 .....................................................24 5.3 LES STATISTIQUES AGRICOLES............................................................................................24

Figures

Figure 1 Répartition de fa vulnérabilité au niveau des ménages.........................................................3 Figure 2 Carte de la vulnérabilité structurelle en milieu rural.:. .........................................................4 Figure 3 Les zones éco-géographiques du Sénégal ............................................................................7 Figure 4 Localisation des villages enquêtes ...................................................................................... 9 Figure 5 Distribution relative des revenus par groupe de population............................................... 13 Figure 6 Profil des sources de revenus de ménages ........................................................................ 34 Figure 7 Autosuffisance des ménages en production céréalière ...................................................... 16 Figure 8 Le cheptel par groupe de ménages ................................................................................... 16 Figure 9 Profil de la diète des ménages.......................................................................................... 19 Figure 10 Capacité de gestion des risques à l'échelle régionale....................................................... 21

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RESUME

Au Sénégal, peu de groupes sociaux sont dans une situation d’insécurité alimentaire continue. Par contre, certaines populations sont très vulnérables pendant une période donnée pendant laquelle un choc externe affecte l'approvisionnement en nourriture. Ces ménages seront incapables de satisfaire à leurs besoins alimentaires et autres besoins de base sans assistance extérieure, mais toujours pour une période bien limitée.

L'analyse des revenus des ménages a permis une classification des ménages répartie en quatre classes de vulnérabilité relative. La classe de vulnérabilité relative est définie selon la période pendant laquelle les revenus totaux (ramenés en équivalents-riz) couvriraient les besoins alimentaires du ménage. Ainsi, les ménages « très vulnérables » ne disposent que d'un revenu couvrant au maximum, 70% des besoins alimentaires et les ménages « moyennement vulnérables » qui couvrent entre 70 et 115% de leurs besoins. Les ménages « peu vulnérables » et « non vulnérables » couvrent respectivement plus de 115% et de 150% de leurs besoins en nourriture. La figure ci-dessous montre la distribution des ménages dans les régions du Sénégal.

Figure 1 Répartition de la vulnérabilité au niveau des ménages

La combinaison des caractéristiques socio-économiques des ménages et de l'analyse des phénomènes liés à la vulnérabilité ont permis d'élaborer une carte de vulnérabilité structurelle à l'insécurité alimentaire en milieu rural au Sénégal. Il s'agit d'un outil technique pouvant servir de support à la décision stratégique d'orienter l'aide au développement car représentant la situation des ménages en rapport à la sécurité alimentaire par département.

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Figure 2 Carte de la vulnérabilité structurelle en milieu rural

L'enquête confirme d'antres éludes menées dans le passé sur la vulnérabilité structurelle à l'insécurité alimentaire. Il ressort de manière générale que la vulnérabilité structurelle est fortement liée au degré de pauvreté. Les régions du Nord: traditionnellement considérées comme vulnérables et sensibles à la sécheresse ont des niveaux de revenus élevés et diversifiés et leurs populations ont pu développer des capacités à faire face aux chocs, surtout à travers la migration. Les régions avec une précipitation assez importante (entre 700 et 1000 mm par an) dans le sud du pays souffrent d'enclavement, de mauvaises conditions de vie et d'un manque d'accès aux infrastructures de base, qui empêchent les populations de sortir de la pauvreté et de développer des mécanismes pour diversifier leurs activités et donc d'assurer leur survie en cas de choc ou de perturbation.

Les résultats de cette enquête sont également en phase avec les résultats obtenus par d'autres enquêtes nationales réalisées lors des cinq dernières années. Si l’on compare les données anthropométriques de l'enquête MICS II sur la malnutrition des enfants, menée par le Gouvernement et l'UNICEF (2000), on constate que la distribution de la malnutrition correspond bien avec les résultats de cette étude. La seule différence majeure concerne la région de Ziguinchor, où les taux de malnutrition y sont relativement moins élevés par rapport aux résultats ressortant de la présente analyse de vulnérabilité.

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1. INTRODUCTION

l.l CONCEPTS ET DEFINITIONS

La sécurité alimentaire

« La sécurité alimentaire existe quand toutes les personnes, à tout moment, ont un accès physique, social et économique à une nourriture suffisante, sûre et nutritive, qui réponde à leurs besoins diététiques et leurs préférences alimentaires, pour une vie saine et active. » (Sommet Mondial sur l'Alimentation 1996)

On peut tirer de cette définition que les personnes en situation d'insécurité alimentaire sont celles qui ne disposent pas d'aliments sains et nutritifs en quantités suffisantes soit pour mener une croissance et un développement normal dans le cas des enfants ou une vie saine et active dans celui des adultes. La sécurité alimentaire dépend de trois paramètres : la disponibilité, l'accès et l'utilisation des denrées.

La pauvreté et l'insécurité alimentaire

La faim est un symptôme, une conséquence, une expression de la pauvreté. Les personnes extrêmement pauvres vivent dans l'insécurité alimentaire et sont hautement vulnérables. Tous ceux qui sont pauvres ne sont pas toujours vulnérables à l'insécurité alimentaire. Certaines populations peuvent avoir des revenus faibles sans être toutefois en situation d'insécurité alimentaire.

• La malnutrition et l'insécurité alimentaire

Les populations sujettes à l'insécurité alimentaire sont en général en situation de malnutrition. Néanmoins, la malnutrition n'est pas l'équivalent de l'insécurité alimentaire et le malnutri n'est pas toujours vulnérable à l'insécurité alimentaire. Il peut disposer d'aliments en suffisance alors que son état de malnutrition s'explique par un régime déséquilibré.

La vulnérabilité à l'insécurité alimentaire

Elle se définit comme étant l'exposition au risque d'insécurité alimentaire combinée à un degré élevé d'inaptitude à trouver des stratégies alternatives. Cette vulnérabilité peut avoir un caractère structurel ou conjoncturel.

Analyse de la vulnérabilité et alerte rapide

L'analyse de la vulnérabilité est différente d'un exercice d'alerte rapide dans le sens qu'elle est plus complète et permet de faire des prévisions qui peuvent servir de base aux exercices d'alerte rapide . Il est important de noter qu'une zone dite « à risque » parce que la pluviosité y a été irrégulière ou faible (entraînant une production agricole sous pluie moindre) n'est pas toujours vulnérable.

1.2 HISTORIQUE DE L'ANALYSE ET LA CARTOGRAPHIE DE LA VULNERABILITE A L'INSECURITE ALIMENTAIRE (A.C.V.)

Dans le but d'améliorer sa propre connaissance des bénéficiaires potentiels de l'assistance alimentaire et d'opérer un ciblage géographique pertinent de ses interventions, le

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PAM a développé depuis les années 1990 l'analyse du concept de vulnérabilité structurelle à l'insécurité alimentaire et en corollaire sa cartographie.

Cette stratégie répondait à une tendance de la part des donateurs de réduire la part des ressources allouées au développement en augmentant celles destinées aux opérations d'urgence ou aux interventions de secours et de redressement (EMOP et IPSR). Les donateurs ont donc décidé d'associer leur financement à un ciblage plus précis et des schémas d'intervention plus fins.

Cet outil qu'est l'ACV permet à travers une cartographie de distinguer des zones ou des groupes de personnes structurellement vulnérables à l'insécurité alimentaire. Cet outil permet ainsi de n'apporter l'aide alimentaire que dans les zones ou aux bénéficiaires pour lesquels elle a un avantage comparatif certain.

Ainsi, à l'échelle d'un pays, il est possible de déterminer selon le niveau de précision des données disponibles et les indicateurs choisis, les catégories (ou cibles) suivantes :

1. Les zones vulnérables ; 2. Les groupes vulnérables ; 3. Les ménages vulnérables ; 4. Les individus vulnérables.

Le Sénégal a bénéficié de l'une des premières études ACV menée en 1995-1996. Cette étude était basée sur les résultats de l'analyse des données de l'enquête sur les priorités des ménages de 1992 et n'avait pas impliqué d'autres partenaires. Une mise à jour légère a eu lieu en avril 2000 durant l'exécution du premier Programme de Pays au Sénégal (1999-2001). Une étude spécifique complémentaire avait été menée en novembre 2000 sur la vulnérabilité urbaine en vue de son utilisation dans le cadre des interventions du PAM en milieu urbain.

La méthodologie utilisée par le PAM a fort évolué dans ces dernières années, rendant obsolète celle de 1997. Il a paru opportun de réactualiser celte analyse sur la vulnérabilité structurelle permettant de fournir au Gouvernement, aux partenaires au développement et au PAM l'identification des ménages les plus vulnérables, leurs mécanismes de vie et de survie, ainsi que leur zone d'habitation (ciblage géographique).

Dans le même cadre, certains aspects conjoncturels ont été pris en compte. En effet, le caractère erratique de la saison des pluies de 2002, la dégradation économique des ménages liée à la baisse des production notamment arachidière sont des événements récents ayant donné au Sénégal des inquiétudes sur la situation du monde rural;

Pour pallier les manquements des anciennes études, le processus a été entièrement participatif et consensuel ; Un comité de pilotage de 11 membres (*) ont tenu cinq réunions préparatoires en vue d'obtenir un consensus sur les thèmes suivants :

1. Concepts et définition; 2. Questionnaire d'enquête; 3. Recrutement des enquêteurs, organisation de l'enquête et budget ; 4. Supervision de l'enquête et restitution des résultats au niveau national ; 5. Exploitation des résultats et restitution de l'analyse

(*) DA, DAPS, DE, DPS, CLM, CLP, CCM, CSA, CSE, ENDA, PAM.

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1.3 OBJECTIFS DE L'ENQUETE

La réactualisation de l'analyse de la vulnérabilité a été dictée par le besoin de déterminer la localisation des groupes-cible prioritaires pour l'aide de secours en période de soudure et les programmes prioritaires de développement.

Le présent document a pour objectif principal de mieux décrire un type de pauvreté, celle liée à l'insécurité alimentaire et d'en définir les zones les communautés et ménages :

• Etablir les profils des ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire • Décrire les raisons, la période et le degré dont souffrent les ménages d'insécurité

alimentaire • Spécifier les moyens d'existence des ménages dans différentes situations de

vulnérabilité à l'insécurité alimentaire • Etablir un ordre de priorité des zones géographiques, communautés et ménages ciblés

afin d'utiliser au mieux, l'aide alimentaire.

1.3.1 Champ de l'enquête et zonage initial

L'enquête a couvert l'ensemble des zones rurales du Sénégal. Compte tenu de l'importance de l'étude et des contraintes de budget, l'enquête a été circonscrite aux zones éco-géographiques (réf. ISRA cf. carte ci-dessous).

Figure 3 : Les zones éco-géographiques du Sénégal

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Pour l'ensemble du champ de l'enquête, la taille de l'échantillon est fixée à 250 villages, soit 3000 ménages agricoles à raison de 12 ménages par village échantillonné. Sa répartition par strate figure dans le tableau ci-dessous.

REPARTITION DE L'ECHANTILLON PAM PAR STRATE

Effectifs Zone Expl. Taille Eco géographique ou strate Agric. % échantillon Villages Enquêteurs

Bassin arachidier 117 901 23 703 59 20 Basse et Moyenne Casamance 74 819 15' 446 37 10 Les Niayes 36716 8 219 18 5 Sénégal Orient, et Hte Casamance 88 077 17 525 44 15 Fleuve 60 373 12 360 30 10 Zone sylvo-pastorale 28 270 6 169 14 5 Nord Bassin arachidier 96 725 19 48 15 Ensemble du Sénégal 502 881 100 3 000 250 80

Le taux de sondage est de 1 village sur 53 et 1 ménage agricole sur 168. En ceci, il est conforme à celui des enquêtes menées chaque année pour la prévision de la production agricole par le Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage.

1.4 PLAN DE SONDAGE

1.4.1 Nature du sondage et stratification

La méthodologie appliquée à l'enquête procède d'un sondage probabiliste à deux degrés avec comme unités primaires les villages issus du pré-recensement national de l'agriculture et comme unités secondaires les ménages (ou exploitations agricoles). L'univers statistique est constitué par la zone éco-géographique au niveau de laquelle se font le choix des unités d'enquête et les calculs d'extrapolation des données.

Pour les exploitants agricoles, chaque zone éco-géographique constitue une strate. On a retenu ainsi, au total, 7 strates qui sont :

• Le bassin arachidier (comprenant les régions administratives de Kaolack et de Fatick); • La basse et moyenne Casamance (la région de Ziguinchor et le département de Sédhiou); • Les Niayes (la bande côtière de Dakar à St-Louis); • Le Sénégal oriental et la haute Casamance (la région de Tambacounda, les départements de

Kolda et de Vélingara); • Le fleuve (comprenant les régions de St-Louis et de Matam sans Ranérou); • La zone sylvo-pastorale (la région de Louga sans Kébémer et le département de Ranérou); • Le nord du bassin arachidier (les régions de Diourbel, de Thiés ainsi que le département de

Kébémer).

1.4.2 Mode de tirage des unités primaires et secondaires

Dans chaque strate, les unités primaires, à savoir les villages, sont sélectionnées, avec remise, par probabilités proportionnelles à la taille exprimée en nombre de ménages agricoles.

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Ensuite, pour chaque ménage retenu, tous les membres exploitants agricoles sont éléments de l'échantillon. On tire 250 villages dont la répartition est donnée par la Figure N°3 . Dans chaque unité primaire retenue, on sélectionne, de manière équiprobable et sans remise, 12 ménages agricoles. On obtient ainsi au total 3000 ménages agricoles. La carte ci-dessous donne la répartition géographique des villages échantillons.

Figure 4 Localisation des villages enquêtes

1.4.3 Estimateurs des moyennes et des totaux

Pour l'estimation des données, les strates de base sont les zones éco-géograpbiques. Pour chacune de ces strates, le problème de l'extrapolation ne se pose pas dans la mesure où, du fait du plan de sondage adopté, l'échantillon est auto-pondéré. On obtient une estimation sans biais de la moyenne dans une strate en calculant directement celle de l'échantillon. On en déduit l'estimation sans biais du total en multipliant la moyenne par l'effectif total de la strate.

1 .5 LE S Q U E S T I O N N A I R E S

L'enquête est composée des questionnaires village et ménage. Le questionnaire village est administré sous forme de focus group et il comprend quatre parties :

Identification du village ;

Infrastructures communautaires du village ;

Liste des ménages du village ;

Focus group sur la sécurité alimentaire du village ;

Focus group sur la gestion des risques et les stratégies de réactions.

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Le questionnaire ménage est administré dans la concession du ménage échantillonné en présence du chef de ménage et de son/ses épouse(s). En son absence, un membre suffisamment informé de la vie du ménage pourra être enquêté. Il comprend les rubriques suivantes :

• Identification du ménage ; • Démographie ; • Production agricole ; • Cheptel ; • Revenu du ménage ; • Alimentation du ménage ; • Contribution des différentes sources de revenu ; • Dépenses ; • Biens productifs ; • Equipements domestiques ; • Habitat et Conditions de vie ; • Focus group(*) sur la gestion des risques et les stratégies de

réactions.

(♦) Focus group signifie « entretien en groupe pour avoir des réponses consensuelles issues du débat

1.6 TR A V A I L S U R L E T E R R A I N E T S A I S I E D E S D O N N E E S

Le travail de terrain a été réalisé par 80 enquêteurs du Ministère de l'Agriculture. Les enquêteurs ont été répartis en 16 équipes de 5 enquêteurs dont un chef d'équipe. Les travaux de terrain ont duré un mois et l'ensemble du territoire a été couvert par l'enquête. Ce personnel de terrain a été formé pendant 10 jours dans trois centres de formation que sont : Thiès, St Louis et Kolda.

La supervision de l'enquête a été assurée en permanence par la DAPS et le PAM. Le comité de pilotage, constitué de la DPS, du CLM, du CLP, du CSA, du CSE, du CCM, de ENDA, de la DA et de la DE, a également participé de manière ponctuelle à tout le processus, notamment lors de la phase préparatoire et du suivi de la mise en oeuvre de l'enquête sur le terrain. Toutes les équipes ont été suivies dès le début des enquêtes, ainsi des corrections ont pu être apportées après les premiers jours d'enquête sur la compréhension et le mode d'administration des questionnaires.

Les données ont été saisies au niveau de la DAPS du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage. Ces travaux, ont débuté, juste à la fin de l'enquête, par une revue de l'ensemble des questionnaires par le comité de saisie ; ceci pour pouvoir codifier et revoir les erreurs commises sur le terrain. Les 3000 questionnaires ménages et 250 questionnaires villages ont été saisis en un mois par six opérateurs de saisie sous la supervision de deux experts de la DAPS et d'un expert du PAM.

Les données ont été saisies sur une maquette développée sous CSPro, et récupérées sous format SPSS. Afin d'assurer une bonne exécution, des contrôles de cohérence interne ont été effectués pendant toute la durée de la saisie.

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2. CADRE D'ANALYSE

Le concept de la. sécurité alimentaire intègre trois dimensions-clé :

• La disponibilité suffisante de nourriture (production agricole, aide alimentaire, stocks, importation et exportation) ;

• L'accessibilité adéquate à la nourriture (production, niveau de sources de revenus, achat, troc, transfert, dons, etc.)

• L'utilisation appropriée de la nourriture (situation sanitaire, hygiène, variété de la diète, malnutrition, etc.)

La vulnérabilité, par contre, fait référence à toute la gamme des facteurs qui affectent les moyens d'existence des populations et risquent de les mettre en danger d'insécurité alimentaire. Le degré de vulnérabilité pour un individu, un ménage ou un groupe de personnes est déterminé par son degré d'exposition aux tendances (démographiques, économiques, physiques, etc.) aux chocs (naturels, économiques, politiques, santé, etc.) et aux saisonnalités (prix, possibilité d'emploi, etc.) et sa capacité d'adaptation face aux risques. L'atténuation des risques dépend en grande partie dés actions entreprises au niveau national (politiques, lois, investissements, etc.), très souvent hors contrôle des populations. Cependant, la vulnérabilité des populations peut être réduite en appuyant ces populations à surmonter les risques. Cet appui devra renforcer les moyens d'existence et les ressources disponibles au niveau de l'individu, du ménage ou de la communauté.

L'analyse a été fondée sur la structure des revenus totaux des ménages. L'inventaire de tout type de revenu (la production agricole, de l'élevage, la pêche, le petit commerce, l'artisanat, la migration, et tout revenu obtenu d'un emploi salarié) a permis d'apprécier les revenus totaux. Ils ont été ensuite convertis en équivalents-riz pour pouvoir mesurer de manière standardisée la capacité Financière des ménages et pour estimer la capacité des ménages à accéder aux denrées alimentaires. Il s'agit donc d'une classification de vulnérabilité relative qui ne tient compte que de la couverture des besoins céréaliers et pas des autres besoins primaires des ménages. Cette approche est utilisée car on évalue la vulnérabilité à l'insécurité alimentaire, avec l'objectif d'améliorer la sécurité alimentaire des ménages par des interventions diverses. Les besoins énergétiques ont été calculés sur la base des besoins minimaux journaliers en calories déterminés par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ensuite le taux de couverture alimentaire des ménages a été calculé en fonction du ratio entre ce qui est disponible au niveau du ménage et les besoins alimentaires de celui-ci.

■ Ceci a permis de classifier les ménages en fonction de leur revenu total de la façon suivante :

Taux de couverture alimentaire Catégorie

[1] en dessous de 70% des besoins Les ménages très vulnérables à l'insécurité alimentaire

[2] supérieur à 70% des besoins Les ménages moyennement vulnérables à l'insécurité alimentaire

[3] supérieur à 115% des besoins Les ménages peu vulnérables à l'insécurité alimentaire [4] supérieur à 150% des besoins Les ménages non vulnérables à l'insécurité alimentaire

Ensuite, les ménages de chaque groupe ont été caractérisés pour tout type d'indicateur inclus dans l'enquête, c'est-à-dire :

• Composition du ménage et niveau d'instruction des membres

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• Activités du ménage • Production agricole (y inclus le stock etc.) • Cheptel • Structure des revenus du ménage • Structure des dépenses du ménage • Alimentation et composition de la diète du ménage • Biens productifs • Equipements domestiques • Conditions de vie • Stratégies de gestion et capacités de faire face

Ces mêmes groupes d'indicateurs ont aussi été analysés dans un cadre spatial afin d'évaluer la distribution géographique de phénomènes lies a la vulnérabilité,

3. ANALYSE DES CARACTERISTIQUES DES MENAGES

L'analyse des ménages permet de caractériser et classifier les degrés de vulnérabilité des ménages et de comprendre les causes de leur vulnérabilité. Ces résultats combinés à l'analyse au niveau des communautés permet de comprendre où la majorité de ces populations vulnérables sont localisées.

Etant donné que l'agriculture d'autosuffisance n'est qu'un revenu parmi beaucoup d'autres pour la majeure partie de la population rurale, la. vulnérabilité a été estimée à partir de tous les revenus des ménages. L'importance relative des différentes sources de revenus, facteur important des capacités des ménages de faire face aux chocs et crises, a également été prise en compte.

Cette approche a permis de classifier les ménages en quatre catégories avec un niveau de vulnérabilité différent selon le niveau des revenus et des avoirs, comme décrit précédemment :

Catégorie % Niveau et profil du revenu [1] Très vulnérables 16 Ces ménages ont des revenus monétaires annuels très faibles (135.000

CFA) et très peu diversifiés. La production de céréales est faible comparé aux autres groupes, avec peu de cultures de rente et de maraîchage. Le bétail représente un revenu potentiel, et constitue le triple des revenus monétaires annuels des ménages. Ces ménages ne sont pas en insécurité alimentaire permanente, mais le fait qu'ils ne disposent que du bétail pour faire face aux chocs et crises les rend 1res vulnérables.

[2] Moyennement vulnérables

26 Ce groupe de ménages a un profil de revenu comparable au groupe très vulnérable (revenu monétaire d'environ 250.000 FCFA) mais les niveaux de revenus monétaires, la production agricole et l'élevage sont à un niveau bien supérieur, ce qui permet à ces ménages de mieux faire face aux chocs. Les revenus monétaires sont aussi plus diversifiés que dans le premier groupe. Ces populations peuvent devenir vulnérables en cas de perturbation île moyenne durée.

[3] Peu vulnérables 30 Ce sont les ménages qui ont des revenus monétaires assez- important (en moyenne 450.000 FCFA), mais aussi un cheptel important ou une production agricole importante. Ces populations sont très peu vulnérables car elles disposent de capacités importantes pour faire face aux crises.

[4] Pas vulnérables 28 Un revenu monétaire important (1.200.000 FCFA en moyenne) ou un stock de bétail bien plus important en valeur ou une production très

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importante des cultures de rente. Ces populations ont élaboré des stratégies de survie très performantes.

La distribution des niveaux de vulnérabilité est représentée dans la figure ci-dessous. Elle montre la distribution des ménages par région et par groupe de vulnérabilité. Dans la région de Kolda, 70% des ménages sont dans les groupes les plus vulnérables [1] et [2], avec des revenus très faibles et des biens durables très limités. La région de Ziguincbor suit avec 65% des ménages et puis viennent les régions de KaoJack et Tambacounda avec 50% des ménages vulnérables.

3.1 LA STRUCTURE DES REVENUS

La diversification des revenus est illustrée dans la figure ci-dessous où on a représenté l'importance de chaque revenu pour les quatre groupes de ménages. On note surtout l'importance de l'agriculture et du petit commerce pour les très vulnérables [1], ce qui illustre le manque d'accès à d'autres activités rémunérées. En plus, leurs revenus obtenus du travail salarié et la migration sont très faibles. Cette migration est importante pour les groupes non vulnérables et constitue un vrai mécanisme pour faire face aux chocs divers pour ces ménages. Le groupe des moyennement vulnérables [2] a un profil comparable aux. groupes très vulnérables, avec relativement plus d'importance pour les revenus monétaires, mais avec des niveaux absolus bien plus importants. Les ménages peu vulnérables [3] ont des revenus plus diversifiés. II est aussi important de noter que le groupe des pêcheurs (ménages avec un revenu de la pêche) est représenté dans toutes les classes.

Figure 5 Distribution relative des revenus par groupe de population

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3.2 LES ACTIVITES DES MENAGES

La plupart des chefs de ménages (68%) sont cultivateurs, mais dans la partie sud du pays ce pourcentage augmente jusqu'à 90% à Kolda et Kaolack et jusqu'à 75% à Tambacounda et Ziguinchor. La pêche est importante à Foundiougne, Bignona et Oussouye et Dagana avec 5-20% des chefs qui ont la pêche comme occupation principale. Le maraîchage est une occupation très importante dans les départements avoisinaut la ville de Dakar.

Les profils des sources de revenus des ménages montrent cinq grandes zones d'activités au Sénégal :

Profil des sources de revenu Zone A Le revenu principal est la vente des produits agricoles, suivi par la vente du bétail.

L'observation principale dans cette classe est le manque de revenu diversifié comme dans les autres groupes, ce qui indique un manque d'opportunités de faire face aux pénuries, surtout au niveau des risques naturels qui provoquent des problèmes pour l'agriculture et l'élevage.

Zone B Cette zone comprend les départements du centre du pays et connaît des revenus très diversifiés dont la vente du bétail, les produits agricoles et le petit commerce.

ZoneC Le revenu le plus important de ce groupe est la vente du bétail suivi par des revenus obtenus par la migration (sur plus de neuf mois). Cette zone a aussi des revenus divers comme le petit commerce, vente des produits maraîchers etc....

Zone D Le revenu principal est constitué de la pêche et pour le reste très divers comme vente du bois et paille, vente de produits de cueillette, vente des produits de maraîchages, vente des produits transformés (miel, vin de palme), petit commerce etc.

Zone E Zones très urbanisées avec des revenus diversifiés peu liés à l'agriculture ou à l'élevage.

Figure 6 Profil des sources de revenus de ménages

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3.2.1 L'importance de la production agricole

La production des céréales est surtout concentrée dans les ménages du groupe peu vulnérable [3] et moyennement vulnérable [2], avec des rendements doubles que le groupe très vulnérable (580 kg/ha contre 336 kg/ha). Les populations tres vulnérables [1] ont très peu de cultures de rente et les rendements de ces cultures sont en moyenne la moitié des groupes peu ou pas vulnérables [3] et [4]. Ces rendements faibles indiquent que les ménages très vulnérables cultivent sur des sols pauvres ou qu'elles n'ont pas accès aux intrants pour intensifier la production.

Les stocks en produits agricoles des ménages sont souvent limités en céréales et produits de rente. Les groupes peu vulnérables [3] ont généralement des stocks très importants en céréales et en cultures de rente, comparé aux autres groupes de ménages.

3.2.2 L'autosuffisance des ménages en production céréalière

Dans les régions de St Louis et Louga, les productions céréalières couvrent les besoins pour moins que la moitié d'une année. Dans les autres régions, un déficit d'au moins trois mois doit être comblé par d'autres revenus pour que les populations puissent être en mesure d'acheter de la nourriture.

Région Autosuffisance céréalière Dakar 0.5 mois

Diourbel y mois Fatick 9.5 mois

Kaolack 9 mois Kolda 8 mois Louga 6 mois

Saint-Louis 4.5 mois Tambacounda 9 mois

Thiès 7 mois Ziguincïior 8 mois

Le déficit est compensé par l'achat au marché de 70% des besoins des ménages, sauf à Kolda et Tambacounda (45%) où le crédit et les dons sont plus importants pour combler ce déficit.

L'effet de la sécheresse (voir Figure ci-dessous) d’un mauvais hivernage de 2002 a été ressenti surtout dans les régions de Tambacounda, Kolda et Ziguinchor. À Kaolack, Fatick et Diourbel, en plus des effets de la sécheresse, on mentionne également le manque de semences (34%) et de main d'oeuvre (11%) comme raisons d'une baisse de l’autosuffisance céréalière du ménage.

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Figure 7 Autosuffisance des ménages en production céréalière

Pendant le mois de mars 2003 au moment de (enquête, 88% de la nourriture consommée pendant les 7 derniers jours était acheté au marché et seulement 11% venait de la production du ménage. Dans la région de Kolda, 30% des ménages consomment encore de leur stock de produits de la dernière saison. Dans !a partie nord du pays, seuls 5% des ménages consomment leurs propres produits.

3.2.3 L'importance de l'élevage

Les ménages très vulnérables [1] disposent de peu d'animaux par rapport aux autres groupes : ils ont trois fois moins de bovins et ovins et deux fois moins de caprins que les ménages moyennement vulnérables [2] et dix fois moins de bovins que les ménages non vulnérables (voir figure). Les ménages très vulnérables [1] oui très peu d'accès aux chevaux ou ânes (comme animal de trait afin d'intensifier l'agriculture), comparé aux autres groupes qui ont en moyenne au moins un animal de trait par ménage.

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Suite à la mauvaise saison agricole 2002-2003, la plupart des ménages ont vendu plus d'animaux qu'en année normale, sauf les ménages en sécurité alimentaire [4] et en moindre degré les ménages très vulnérable [1]. Ces derniers ont vendu 30% de plus de moutons, pendant que les groupes moins vulnérables [2] et [3] ont vendu 30% de plus de bovins, moutons ou chèvres.

3.3 LA ST R U C T U R E D E S D E P E N S E S D E S M E N A G E S

La structure des dépenses montre qu'il y a relativement peu de différences entre .les quatre groupes de ménages, sauf que les ménages très vulnérables [1] sont obligés de dépenser relativement plus (10% de plus) pour l'alimentation que les autres ménages. Ceci peut expliquer le faible niveau de dépenses pour les soins de santé et pour les intrants agricoles dans ce groupe, mais on ne constate pas un effet sur les dépenses liées à l'éducation.

3.4 L'ACCESSIBILITE AUX STRUCTURES DE BASE

3.4.1 L'enclavement des villages

L'enclavement des villages est un facteur important pour lotîtes les régions sud du pays (Tambacounda, Kolda et Ziguinchor), ainsi que Fatick et Kaolack. Dans ces régions, en moyenne 60% des villages sont enclavés pendant au moins une semaine par an. Dans les départements de Nioro et Bakel plus de 90% des villages sont enclavés chaque année. La durée de l'enclavement est en moyenne de 3 à 4 mois (saison des pluies) et la pluviométrie et les mauvaises pistes sont les principales causes de l'enclavement (90%).

3.4.2 L'accès au marché

L'accès au marché indique comment les ménages ruraux peuvent acquérir la nourriture et vendre leurs produits, et il donne donc une idée sur la disponibilité de la nourriture. Ce sont surtout la région de Kolda (départements Sédhiou et Kolda), Ziguinchor et Tambacounda (départements Bakel et Tambacounda) et les départements Matam et Podor où seulement 10-15% des villages ont un marché. Tous ces départements mentionnent une distance de 10-15 km à parcourir pour arriver au marché. La fréquence du marché est particulièrement basse dans les départements de Linguère, Gossas, Kolda, Kédougou, Kaffrine et Velingara avec seulement 20 à 30% des marchés du type journalier. Dans les régions de Tambacounda et Kaolack on mentionne des ruptures d'approvisionnement en vivres dans 65% des villages, et 50% dans la région de Fatick.

3.4.3 L'accès à l'éducation

En ce qui concerne, l'accès à l'éducation, 80% des villages ont une école primaire, avec une bonne distribution au niveau de pays, sauf à Kaolack (50%) et Kolda (65%). Pour les villages sans école primaire, les distances pour y arriver ne sont pas grandes (maximum 5 km).

Les cantines scolaires dsns les écoles primaires sont localisées dans les régions de Fatick, Kaolack Tambacounda, Kolda et Ziguinchor (65% des écoles) comparé à seulement 8% dans les autres régions. Une école coranique est disponible dans 70% des villages, surtout dans les régions du nord et seulement. 6% des villages ont nue école secondaire.

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3.4.4 L'accès aux structures de santé

La moitié des villages ont une structure sanitaire au village du type «case de santé» ou dispensaire, mais il n'y a pas une différence significative entre les régions. Pour les villages sans structure, la distance moyenne pour arriver au centre le plus proche est 10 km avec très peu de différences entre les régions.

3.4.5 L'accès à l'eau potable

Au niveau du pays, 38% des villages ont des forages pour obtenir l'eau potable, 27% des puits cimentés et 21% des puits traditionnels. Les forages et puits cimentés sont surtout localisés dans la partie nord du pays. Les régions Kolda, Zuiginclior et Tambacounda (sauf le département de Bakel) ont respectivement 52%, 70% et 33% des villages sans accès à l'eau potable (puits traditionnels, puisards, eau de surface). Ces mêmes régions ont des périodes de rupture d'approvisionnement d'eau et surtout à Kolda, cette période peut durer jusqu'à six mois dans l'année, tandis que dans les autres zones la période de rupture est limitée à 4 mois.

3.5 HABTTAT ET CONDITIONS DE VIE

Les conditions de vie sont fortement corrélées avec la richesse générale des ménages. On constate surtout que les départements de Kolda et Tambacounda ont des niveaux très bas pour les indicateurs liés aux conditions de vie: 70% des ménages très vulnérables [1] vivent dans une case alors que ce type de logement n'est utilisé que par 30% des ménages non vulnérables [4].

L'accès aux biens de production est très limité pour les ménages très vulnérables [1] surtout en ce qui concerne les animaux de trait. Les ménages des groupes [3] et [4] disposent généralement d'animaux de trait ainsi que d'une charrette et de petits matériels agricoles.

3.6 C A R A C T E R I S T I Q U E S D E S C H E F S D E M E N A G E

Le niveau d'éducation des chefs de ménages est extrêmement limité: 43% des chefs de ménages n'ont pas eu d'éducation. Les régions de Diourbel. Kolda et Ziguinchor sont au-dessus de la moyenne nationale avec plus que 60% des chefs de ménages sans éducation. Sur les 43% des chefs de ménage sans éducation, seuls 4% sont alphabétisés.

Au niveau national, 95% des chefs de ménages sont masculins, sauf à Podor et Matam où 20% des ménages sont dirigés par une femme et 14% dans la région de Ziguinchor. Les ménages dirigés par une femme se montrent moins vulnérables que ceux dirigés par un homme.

3.7 LA DIETE DES MENAGES ET LA FREQUEMCE DE CONSOMMATION.

La nourriture consommée et la fréquence pendant les sept derniers jours permettent d'évaluer la qualité de la diète des ménages et d'apprécier leur vulnérabilité courante au moment de l'enquête.

Au niveau du pays, seulement 58% des ménages ont consommé des céréales tous les jours. Les ménages des régions de Kolda, Ziguinchor et Fatick ont la diète la plus pauvre avec 65 à

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75% des ménages qui ne mangent jamais de la viande et presque pas de lait et très peu de protéines végétales.

Les profils des différentes diètes des ménages dans le pays sont présentés ci-dessous.

Type de diète Caractérisation 1 Très Bonne diète Une diète équilibrée et variée, y inclus légumes fruits le lait.

2 Bonne diète Une bonne diète mais relativement moins de protéines animales, et surtout moins de produits laitiers.

3 Diète de qualité moyenne Une diète moyenne, avec relativement peu de protéines animales peu de fruits et légumes.

4 Diète pauvre et mal équilibrée Une diète très pauvre avec des fréquences des différents aliments en dessous de la moyenne nationale.

5 Diète très pauvre et pas équilibrée

Les ménages avec la diète la plus pauvre : 75% de ménages ne mangent jamais de viande et 60% jamais de protéines végétales. Très peu de fruits/légumes ou lait sont consommés.

Figure 9 Profil de la diète des ménages

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4. LES CARACTERISTIQUES DES STRATEGIES DE GESTION

4.1 GESTION DES RISQUES NATURELS

Sur l'ensemble du territoire les risques naturels auxquels les populations sont le plus confrontées par ordre d'importance sont : La sécheresse, la dégradation des terres, maladies des animaux et, dans une moindre mesure, l'infestation acridienne, les parasites et les inondations.

L'analyse par département montre que les départements du Nord (Saint Louis, Dagana et Podor) ainsi que deux départements du centre (Diourbel et Mbacké) sont confrontés en plus de la sécheresse au parasitisme. La dégradation des terres est le second risque naturel auquel est confronté l'ensemble de la région de Ziguinchor. Les autres départements sont surtout exposés en plus de la sécheresse aux maladies et mortalités des animaux.

L'impact négatif des risques naturels sur les populations se fait sentir surtout au niveau de la production agricole (réduction des productions agricoles, baisse des rendements, perte totale de production), sur le cheptel (réduction du cheptel, réduction de la production de produits animaux) et enfin sur les revenus (pertes de revenus de la vente des productions agricoles et des produits animaux). Les stratégies de prévention clans la plupart des régions sont la diversification des cultures, le stockage de denrées et l'émigration. Par contre, le recours à l'assistance extérieure reste indispensable les régions de Kolda et Ziguinchor.

Les stratégies de réaction face aux risques naturels sont diverses et soutenues dans les régions de Diourbel, de Saint Louis, Louga et de Kaolack. Ces populations en cas de risque naturel se livrent à la migration, la vente des animaux, le développement d'activités génératrices de revenus, ou font recours à la solidarité villageoise et à l'aide extérieure. Dans les régions de Matant, Fatick, Thiès et le département de Bakel, ces mêmes réactions sont notées mais la fréquence y est plus faible. Dans les régions de Tainbacounda, Kolda et Ziguinchor, les stratégies de réaction se limitent à la vente d'animaux et à une faible diversification des revenus. La migration et les activités génératrices de revenus sont faiblement utilisées comme stratégie de réaction face aux risques naturels (sauf dans les départements de Louga, Podor, Dagana, Matam et Bakel).

4.2 GE S T I O N D E S R I S Q U E S E C O N O M I Q U E S

Les événements économiques qui affectent le plus le monde rural sont la hausse des prix des produits de premières nécessité, la baisse des prix des produits agricoles et d'élevage et enfin le vol de bétail. Ce dernier événement est beaucoup plus marqué dans les régions de Ziguinchor et de Kolda.

Dans les régions de Tambacounda et de Kolda, le phénomène d'appauvrissement continu explique que tout choc extérieur s'intègre dans un cadre structurel et non plus seulement conjoncturel. L'impact négatif de ces risques est la réduction de revenus sur la vente des produits agricoles et d'élevage et enfin la réduction du cheptel.

Les stratégies de prévention et de réaction sont identiques à celles indiquées dans la gestion des risques naturels. Il faut noter cependant qu'un recours important au gardiennage est pratique dans la prévention des vols de bétail. La réduction de la qualité et de la quantité des repas est utilisée comme moyen de prévention et d'atténuation des risques économiques dans les régions de Tambacounda, Kaolack et Fatick.

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4.3 GESTION DES RISQUES SOCIAUX

Les événements sociaux qui affectent le plus la sécurité alimentaire dans le monde rural sont les épidémies et les grandes cérémonies (mariage, baptême, décès, initiation, etc).

Les stratégies de réaction et d'atténuation sont identiques à celles développées en cas de risques naturels à savoir vente d'animaux, migration, diversification des revenus. Ces stratégies sont plus fréquentes au nord et au centre, qu'au sud du pays.

4.4 GE S T I O N D E S R I S Q U E S PO LIT I Q U E S

Seules huit régions considèrent que les événements politiques ont eu des impacts négatifs sur leur sécurité alimentaire. Ces événements sont : Les conflits, les changements au niveau des décideurs politiques, les changements de lois et les litiges fonciers.

Les conflits politiques affectent surtout les régions de Ziguinchor, de Kolda et de Diourbel, alors que les changements de décideurs politiques ayant un impact négatif sur la sécurité alimentaire sont perçus négativement dans les régions de Tambacounda et de Fatick. Dans les régions de Kaolack, Matam et de Louga-, les litiges fonciers apparaissent comme de graves problèmes liés à la sécurité alimentaire. La réduction des revenus est l'une des principales conséquences des perturbât ions politiques sur la sécurité alimentaire. Les stratégies de réaction et de prévention sont très faibles voire inexistantes dans les régions Sud. Elles se limitent essentiellement à la diversification des revenus, à la solidarité villageoise et à l'exode.

4.5 CO N C L U S I O N S S U R L A G E S T I O N D E S R I S Q U E S

La figure ci-dessous donne la capacité de réaction et de gestion des risques par les ménages ruraux au niveau départemental.

Figure 10 Capacité de gestion des risques à l’échelle régionale

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5. LES DONNEES SECONDAIRES

Dans le cadre de la collecte des données primaires et les analyses des résultats, d'autres ont été réalisées et leurs résultats ont été utilisées. 11 s'agit notamment de l'enquête Démographique et Santé (EDS+) de 1999, et l'enquête «Multiple Indicator Cluster Survey » (M1CS II, Gouvernement/ UNICEF) de 2000, ainsi que les statistiques agricoles de AP3A1.

5.1 MICS 2000

Cette enquête (Gouvernement/UNICEF), sur 5105 ménages et 7015 enfants (en milieu rural) en dessous de cinq ans, inclut les mesures anthropométriques des enfants, le calcul d'un indice de richesse et les indicateurs sur les conditions de vie.

L'indice de malnutrition chronique est l'un des indicateurs pour mesurer l'insécurité alimentaire. L'indice taille-sur-age des enfants en dessous de cinq ans est l'indicateur principal pour mesurer la malnutrition structurelle. Ainsi, on constate que les régions de Kolda, Tambacounda, Kaolack et Fatick ont une malnutrition chronique totale, (<-2 Z-score) de plus que 30% chez les enfants en dessous de 5 ans, comme l'indique le tableau ci-après;

Région Malnutrition chronique sévère (< -3 z-score)

Malnutrition chronique modérée (<-2 et > -3 z-score)

Kolda 22 20 Tambacounda 19 18 Kaolack 18 19 Fatick 14 18 Dioiirbel 12 15 Ziguinchor 11 15 Dakar 10 17 Louga 8 14 ThiÈs 8 15 Saint Louis 4 13

En ce qui concerne les différences de la malnutrition sévère à l'intérieur des régions, on constate que le département Bakel (<-3Z :15%) a un taux bien inférieur à la moyenne de sa région Tambacounda, ainsi que Nioro (<-3Z :12%) dans Kaolack, et Fatick (<-3Z :10%) dans la région de Fatick. Pour la malnutrition chronique totale, les différences entre des départements à l'intérieur de la région ne sont pas significatives, sauf à Bakel (<-2 et >-3 : 29%) comparé à 40% pour les départements de Tambacounda et Kédougou.

Les taux de malnutrition aiguë (taille/poids) donne des valeurs bien en dessous des valeurs trouvées dans les pays avoisinants avec un maximum de 6% dans la région de Dakar, mais des valeurs en dessous de 5% pour tout le reste du pays.

1 Les statistiques du système AP3A (Projet Alerte Précoce et Prévision des Productions Agricoles) développé à Agrhymet à été utilisé pour cette analyse.

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Région Malnutrition aigiië sévère (< -3 z-score)

Malnutrition aiguë modérés (<-2 et > -3

z-score) Dakar 6 3 Tambacoumla 3 9 Kaolack 3 14 Saint Louis 2 12 Diourbel 2 7 Kolda 1 9 Fatick 1 6 Ziguincbor 1 2 Tliies 1 4 Longa 1 5

La proportion des enfants ayant reçu un supplément en vitamine A au cours des six derniers mois est au-dessus de 80% pour le pays. Seules les régions de Fatick, Kaolack et Tambacounda enregistrent des taux de supplément en vitamine A avoisinant les 70%, avec un minimum de 60% dans le département de Kédougou.

Un autre indicateur composé est l'indice de richesse. Il est calculé à partir d'un nombre de paramètres sur les conditions de vie : Nombre de chambres dans la maison, la source d'eau potable, la toilette utilisée et l'accès aux biens domestiques comme radio, bicyclette, électricité etc. La table ci-dessous montre la proportion des ménages dans les cinq classes de richesses, par région. Les quintiles montrent que les régions de Kaolack, Fatick, Tambacounda et Kolda ont relativement plus de populations pauvres.

Région Les plus pauvres

2ème 3ème 4ême Les plus riches

Kaolack 52 36 12 0 0 Fatick 47 37 14 2 0 T'ambacounda 47 ■ 35 17 0 0 Kolda 41 40 17 2 0 Diourbe! 40 16 18 17 9 Louga 36 28 27 8 1 Thiès 26 33 33 7 1 Ziguinchor 20 48 28 4 0 Saint Louis 10 39 46 5 0 Dakar 0 0 31 58 12 Pays | 35 " " 34 24 6 1

Quelques autres indicateurs sur les ménages ont été analysés et donnent les résultats suivants. L'occupation du chef de ménage de la plupart des ménages ruraux est celle de cultivateur avec une moyenne nationale de 65%. Les extrêmes sont 12 % pour la région de Dakar et 85% pour la région de Kaolack. Il y a aussi Tambacounda, Kolda et Fatick avec plus de 75% de cultivateurs, ce qui indique qu'il y a moins d'opportunités pour d'autres activités génératrices de revenu. Dans ces régions, les autres ménages font surtout le commerce (5%) ou l'élevage (3%), l'artisanat (2%) mais très peu d'occupations formelles comme salarié. Au contraire, les autres régions montrent une diversité d'occupations plus importante : par exemple, la région de Ziguinchor (avec 59% de cultivateurs) a une diversité d'activité tel que salarié (9%), artisan (4%)

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commerçant (5%), éleveur (1%) et pêcheur (6%) ce qui indique qu'il y a plus d'opportunité de faire face à des pénuries de nourriture ou de mauvaises années agricoles.

L'accès à l'eau potable est très limité dans la région de Kolda avec seulement 2.1% des ménages qui ont accès à une source fiable. A Ziguinchor, Tambacounda, Kaolack et Fatick, ce pourcentage est compris entre 20 et 40% tandis que pour le reste du pays il est au-dessus de 50%.

5.2 L'ENQUETE DEMOGRAPHIQUE ET SANTE (EDS+), 1999

Dans le cadre de cette enquête, 7800 ménages ont été interrogés. L'étude ne concerne que les résultats sur les conditions de vie, qui se sont montrés très homogènes du point de vue de la distribution géographique des indicateurs analysés au niveau régional. Ainsi, on constate que l'accès aux infrastructures de base et les biens productifs ou domestiques est très réduit dans les régions de Kolda, Tambacounda, Ziguinchor, suivi par Kaolack et Fatick. Par exemple, l'accès à l'électricité est presque inexistante (moins de 3% des ménages ruraux) dans les régions de Kolda et Tambacounda. Ces mêmes régions ont des conditions de logement les plus précaires avec plus que 90% des ménages disposants d'un sol de maison en sable ou en terre, comparé à 40% en moyenne pour les autres régions.

5.3 L E S S T A T I S T I Q U E S A G R I C O L E S

Les statistiques nationales sur la production agricole confirment que la production agricole n'est pas le facteur primordial pour déterminer la vulnérabilité à l'insécurité alimentaire. Contrairement aux autres pays de la région, la production agricole ne constitue que 10,6% du revenu national.

Au Sénégal, il y a seulement sept sur les trente départements qui ont une production céréalière (exprimée en Kcal/personne/jour) suffisante pour nourrir la population rurale du département. Ces départements sont Dagana (surtout la production du riz irrigué), Nioro-Du-Rip, Kaffrine, Tambacounda (surtout la production du riz et le mil) et les Départements Kolda, Foundiougne et Kaolack pour la production du mais et le mil. En plus, ces départements ont une production importante de cultures de rente comme les arachides, sésame et cotton. Tous les autres départements ont une production insuffisante pour nourrir leur population rurale et dépendent donc d'autres sources de revenus pour remplir ce déficit.

En ce qui concerne l'élevage, ce sont les départements de Linguère, Tambacounda et Bakel qui ont la plus forte concentration de bétail. Dans ces régions l'effectif du cheptel peut atteindre 2000 bovins, 3500 caprins et 4500 ovins par 1000 habitants dans ces zones. Ensuite, ce sont surtout les autres départements des régions du Nord qui ont une- forte densité d'animaux.