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LANGAGE ORAL ET COMMUNICATION Du développement à la pathologie
Développement - Dépistage et principes de Prise en charge
Pr. Pierre FOURNERET Pédopsychiatre, Chef de service HCL
Marie Claire THIOLLIER Orthophoniste, Directrice & Coordinatrice de soins Réseau DYS/10
Dr Sylvie LABARGE Pédiatre, Coordinatrice de soins Réseau DYS/10
Formation Réseau ECL’AUR - 1012
OBJECTIFS
1. Connaître les principales étapes du développement normal du langage oral & écrit chez l’enfant
2. Mesurer l’importance du langage dans les actes de communication & de construction de la personnalité
3. Connaître les principaux signes d’appel évocateurs de difficultés de développement
4. Savoir utiliser les outils de dépistage
5. Connaître les principaux diagnostics différentiels
6. Savoir orienter vers les professionnels « ressources »
PROGRAMME DE LA JOURNÉE
LANGAGE ORAL ET COMMUNICATION DU JEUNE ENFANT
Rappels développementaux
Présentation des principales pathologies
Modalités diagnostiques
Principes de prise en charge
TROUBLES DE LA COMMUNICATION & DU LANGAGE ORAL
Signes d’alerte clinique
Outils de repérage précoces
• Pratique du DPL3 • Pratique de l’ERTL 4
LE DEVELOPPEMENT DU LANGAGE ORAL & de la COMMUNICATION SOCIALE
E = MC dys - Formation Réseau ECL’AUR - 2012
4
LANGAGE & COMMUNICATION
Le langage oral est un vecteur essentiel de la communication sociale
• La maîtrise du langage oral chez l’enfant est un élément fondamental pour la qualité :
- du développement de sa personnalité - de sa réussite scolaire - de son intégration sociale - de sa future insertion professionnelle
• 4 à 5% des enfants présentent des difficultés dans l’acquisition du langage, dont 1% seront atteints de troubles sévères
• Problème de santé publique à part entière qui rend nécessaire - le dépistage et le diagnostic précoce (Plan interministériel, 2001) - la mise en place d’actions thérapeutiques personnalisées et pluridisciplinaires
5
Ce qu’il est important de comprendre…
Relations entre langage & pensée
Continuum développemental
Problème de la comorbidité 30 à 50% des cas
Trouble du langage sans trouble de la pensée Ex : Sourd muet Dysphasie de développement
Trouble de la pensée sans trouble du langage Ex : Syndrome de Williams
Développement co-occurrent
6
E = MC dys - Formation ECL'AUR- 2012
LANGAGE & COMMUNICATION
RAPPELS DEVELOPPEMENTAUX
REPRÉSENTATION MODULAIRE DU LANGAGE
Autonomie relative de chacun des sous-système permet de les évaluer séparément
Rigueur méthodologique
PHONOLOGIE MORPHO MORPHO PRAGMATIQUE DISCOURS
LEXICOLOGIE SYNTAXE
Le langage se décline en cinq composantes
A chacun de ces modules, on distingue les NIVEAUX : • RECEPTION • PRODUCTION
LES TROIS NIVEAUX DE LA COMMUNICATION
Le langage est constitué d’un ensemble complexe d’éléments qui permet à la communication d’être efficace:
La PHONOLOGIE
La SEMANTIQUE
La MORPHOSYNTAXE
La PRAGMATIQUE
Contenu
Utilisation
Forme
Prononciation
(Parole)
Morphosyntaxe
Lexique
Sémantique
Intention & règles d’échange
9
COMMUNIQUER c’est aussi…
Le pointer – les gestes
Le regard
Les intonations
La capacité à utiliser la mimique
Les productions sonores
L’imitation verbale
Les mots
Les phrases …
LA COMMUNICATION NON VERBALE
LA COMMUNICATION VERBALE
10
COMMENT ÇA MARCHE ?
11
Vecteur émotionnel
Facteurs tempéramentaux
Fonctions d’inhibition
Qualités des interactions sociales & estime de soi
DIMENSION SOCIO-AFFECTIVE
12
Répercussions psycho-comportementales des TSDL
Retard de langage
MS - GS
CE1 – CE2
6 – 5°
Déficit d’attention & instabilité (TDAH)
Anxiété de performance & troubles dysthymiques
Tr de l’adaptation sociale
13
LANGAGE & COMMUNICATION
NOTION DE TRAJECTOIRE
ÉMERGENCE DU LANGAGE Trajectoire développementale
PHASE PRÉ-LINGUISTIQUE
Observations anténatales Reconnaissance de la voix maternelle in utero (Lecanuet & coll, 1995)
Observations post natales Discrimination des oppositions phonologiques
- Compétence précoce génétiquement déterminée
- Fixée par l’expérience en fonction du « bain de langage » (à 6 mois)
Importance de la prosodie et des marques intonatives du locuteur
- Facilite le découpage du discours en ses unités discrètes
(chaîne sonore & mots ou groupes de mots)
15
TRAJECTOIRE DÉVELOPPEMENTALE Rappels sur les compétences socles
Dès la naissance : Accrochage et qualité du regard Adaptation posturale
4- 6 mois : Attention conjointe
9- 12 mois : Gestes sociaux applaudir, marionnettes, « au revoir »
Permanence de l’objet accès à la symbolisation
12- 15 mois : Pointage avec l’index d’un objet à distance
Importance des 2 premières années (+++)
o Acquisitions = fondement aux développements ultérieurs.
o Caractère prédictif des comportements précoces
16
Phonème / mot
Etape Linguistique
11-13 mois à 17-19 mois
Premiers mots 50 mots
18-36 mois
Explosion lexicale
Etape syntaxique Discours
Morphosyntaxe
3 ans
VERSANT PRODUCTION
Jusqu’à 12 mois
La compréhension précède la production Dans tous les domaines (phonologique, lexical et syntaxique)
17
TRAJECTOIRE DÉVELOPPEMENTALE Langage oral
L’ÉVOLUTION « NATURELLE » DU LANGAGE Quelques marqueurs
AGE COMPRÉHENSION EXPRESSION
Vers 6 mois Réagit au « non », à son prénom Babillage « bababa »
sourire intentionnel
9 – 12 mois Comprend des mots familiers en contexte
Regarde l’objet qu’on lui montre
Gestes symboliques
Pointe du doigt
Babillage diversifié proche des mots
12 – 18 mois Comprend des petites phrases en contexte – 100/150 mots
Premiers mots en contexte
(5 à 10 mots)
18 – 24 mois Comprend des ordres simples en contexte – 200 mots
Utilise des mots phrases
Explosion lexicale (50-150 mots)
Ébauche des phrases
2 – 3 ans Comprend des ordres simples hors contexte
Utilise « moi » pour parler de lui Associe 2 ou 3 mots
3 ans Comprend le langage quotidien « je » - 1500 mots
Phrase SVC
4 - 5 ans Comprend un récit simple Articule tous les sons
Construit des récits (règles acquises)
18
AGE COMPRÉHENSION EXPRESSION
Vers 4-5 ans
Comprend
Quand ? Comment ?
Entre, au milieu, Autour de
Obéït à des consignes impliquant des objets non
présents
Tous les phonèmes sont acquis
Commence à utiliser énoncés complexes
Intelligibilité complète
Questionne beaucoup
5-6 ans
COMPREND
TOUT LE LANGAGE
DISCRIMINE
LES SONS PROCHES
Organise un petit récit
Dit son nom, âge, adresse
Respecte le tour de parole
Après 6 ans Pose des questions avec emploi négation et inversion sujet/verbe.
EST PRÊT POUR APPRENDRE À LIRE
L’ÉVOLUTION « NATURELLE » DU LANGAGE
LES CLÉS DU LANGAGE
"La dynamique d'évolution de la communication et du langage"
Juin 2003
Réalisateur Philippe Thomine
Auteurs-scénaristes -Antheunis, Ercolani-Bertrand, Roy, Thomine-Commanditaire- Association pour la Prévention en Orthophonie Dialogoris
(A.P.O.D.)-/Producteur délégué - Videoscop/
20
L’ACCES AU LANGAGE ECRIT
21
NAISSANCE DU LANGAGE ÉCRIT
22
CE QU’IL FAUT COMPRENDRE…
LANGUE ORALE
acquisition naturelle et intuitive
Compétences naturelles du bébé
LANGUE ÉCRITE
Traitement conscient et volontaire apprentissages explicite (essai/erreurs)
- Le langage oral devient objet de réflexion pour le développement de la conscience phonologique
- Processus plus « coûteux » (attention soutenue)
- Notion de caractère décontextualisé
23
Modèle de Uta Frith : Étapes d’acquisition des
mécanismes d’identification des mots écrits
3-4 ans
5-6 ans
7 ans
24
VERS UNE DÉFINITION DE LA LECTURE
X
=
25
LECTURE EXPERTE : UN EXEMPLE DE MODELE PSYCHOLINGUISTIQUE
LA VOIE PHONOLOGIQUE
Décomposition du mot et conversion lettres/sons
Permet le lecture de non-mots, mots nouveaux et mots réguliers
Trouble phonologique
« daltonien du son »
DYSLEXIE PHONOLOGIQUE
LA VOIE LEXICALE
Reconnaissance globale et visuelle
Permet la lecture de mots irréguliers
Trouble de l’empan V.A
PANTALON / PANTALON
DYSLEXIE DE SURFACE
26
LANGAGE & COMMUNICATION
Les situations à risque
ANTÉCÉDENTS MÉDICAUX
Souffrance fœtale
RCIU
Prématurité
Petit poids de naissance
Affection neurologique et/ou dysgénétique
Atcds familiaux de troubles du langage, de surdité
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TROUBLES POST NATALS
Troubles de l’oralité
- Difficultés persistantes à téter
- Difficultés à déglutir
- RGO
Troubles des interactions précoces
- Faible disponibilité psychique de la mère (dépression)
- Hypotonie du nourrisson (accordage tonico émotionnel)
- Passivité excessive du bébé
29
LANGAGE & COMMUNICATION
Les principaux troubles
Difficultés rencontrées par l’enfant pour communiquer
Mutisme
Pas ou peu d’expression orale
Inintelligibilité
Difficulté d’évocation
Agrammatisme
Pragmatique
Pauvreté lexicale
Difficultés de compréhension des phrases
Difficultés de traitement de l’implicite
Au niveau de l’expression Au niveau de la compréhension
31
EN PRATIQUE…
Les PRINCIPAUX TROUBLES - Retards simples - Les troubles structurels
Les DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS o Déficit sensoriel o Retard mental o TED
Les TROUBLES ASSOCIES o Déficit d’attention (TDAH) o Troubles de la régulation émotionnelle
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RETARD simple … ou TROUBLE ? Une terminologie précise afin d’éviter les erreurs d’interprétation
RETARDS « simples »
FONCTIONNELS
Retard de maturation
Décalage
Transitoire
Réversibilité
RETARD DE PAROLE
RETARD DE LANGAGE
RETARD D’ACQUISITION
DE LA LECTURE
TROUBLES
STRUCTURELS
Durabilité Déviances
Significatif (-2 Ecart-Types) Spécifique
Stratégies compensatoires
DYSPHASIES
DYSLEXIES
33
DEFICIENCE
DÉFICIT COGNITIF
GLOBAL et
HOMOGÈNE
TROUBLE
TROUBLE STRUCTUREL
INTELLIGENCE PRÉSERVÉE
Compétences AFFAIBLIES
et
HÉTÉROGÈNES
DEFICIENCE versus TROUBLE Une terminologie précise afin d’éviter les erreurs d’interprétation
LES RETARDS Notion de décalage dans le temps
Persistance au delà des 4 ans, d’altérations observées vers 3 ans.
Il s'agit d'une simplification phonétique des mots: altérations phonologiques inversions (valabo pour lavabo) suppressions (labo pour lavabo) assimilations (pouper pour couper) élisions (abr pour arbre) substitutions (encr pour entre)
Organisation imparfaite des phonèmes dans les syllabes formant le mot,
Réduit l’intelligibilité.
Au delà de 4 ans
Lenteur de développement qui se traduit par une réduction lexicale, syntaxique et
pragmatique.
Trouble prédominant sur l’expression Touche la structure du langage dans ses
composantes lexicales et syntaxiques - erreurs grammaticales, - Principe de facilitation: simplifications
diverses
Les altérations peuvent conduire à un véritable jargon que seuls les proches sont en mesure de comprendre
.
Dès 2 ans 6 mois
35
Retard de Langage Retard de Parole
UNE URGENCE : LE BÉGAIEMENT
C'est un trouble fonctionnel de la communication qui
affecte la fluence verbale, le rythme de la parole.
1% de la population,
Début entre 3 et 7 ans : 68%
3 garçons pour 1 fille
3 cas / 4 il disparaît vers 5 – 6 ans …
Signes:
-Répétitions fréquentes de syllabes > 3SL
(Forme clonique)
-Blocages sur un mot ou une syllabe (Forme tonique)
-Allongements démesurés de sons ( vvvvvoiture)
-Inhibition (pause – attitude figée)
-Mots d’appui sans rapport avec le sens
-Perte du contrôle visuel
-Manifestations neurovégétatives et motrices
(sueurs, syncinésies, tension du corps,, tics …)
Renforcés par:
L'angoisse de l'enfant qui n'arrive pas à coordonner sa parole à sa pensée,
La pression de l'entourage,
Les événements traumatisants (décès, séparation, déménagement, maladie etc..).
NE PAS PRENDRE LE RISQUE DE LA CHRONICISATION
- Attention aux attitudes réactionnelles nocives.
- Déni & réactions de l’enfant
IMPORTANCE des actions de PREVENTION
Le travail de l'orthophoniste doit se faire sur l'enfant et sur l'environnement familial (réduire son débit, utiliser des phrases simples, ne
pas mettre de pression etc..)
Les DYSFLUENCES ( Irrégularités de la parole) sont des phénomènes normaux de l’acquisition du langage
LES DYSPHASIES DE DÉVELOPPEMENT
Atteinte de la structure du langage
Troubles persistants & complexes
Le diagnostic de dysphasie ne peut s’affirmer que sur des données évolutives
Tr associés (motricité fine, MCT, affectivité & comportement)
Origine poly factorielle
(génétique, neuropsychologique, linguistique & environnementaux)
37
La notion de « langage déviant »
Les 6 marqueurs de déviance :
o Trouble d’évocation lexicale
o Trouble de l’encodage syntaxique
o Trouble de la compréhension
o Hypo spontanéité verbale
o Dissociation automatico-volontaire
o Défaut d’informativité
affectant l’EXPRESSION et/ou la RECEPTION du langage oral
PHONOLOGIE / SÉMANTIQUE
SYNTAXE & DISCOURS / PRAGMATIQUE
LES DYSPHASIES DE DÉVELOPPEMENT
38
DYSPHASIES D’EXPRESSION
Recherche du mot en mémoire ou de la forme du mot s’il est connu
Organisation des mots en phrases
Mise en sons des mots
Utilisations à bon escient des mots
L’enfant comprend mieux qu'’il ne s’exprime‘
Il cherche la communication par tous les moyens
Compréhension NON parfaite
DYSPHASIE RECEPTIVE
Diagnostic pas aisé Compréhension touchée Pas de segmentation et de mise en
sens de la chaîne parlée Langage social suffisant mais
défaillant, surtout pour les concepts abstraits
Expression déficiente mais troubles
secondaires à ceux de la réception
LES DYSPHASIES DE DÉVELOPPEMENT
39
Il n’y pas une dysphasie mais …. des dysphasies
La dysphasie réceptive Trouble compréhension & langage peu informatif …
La dysphasie de production phonologique Troubles phono et praxique, manque du mot …
La dysphasie phonologico-syntaxique o Trouble phono & syntaxique en production o Hypo spontanéité verbale, trouble praxique …
La dysphasie lexico-syntaxique ( = mnésique) o Manque du mot, trouble syntaxique o Compréhension dépendante de la longueur des énoncés
La dysphasie sémantico-pragmatique Trouble de la compréhension et de l’informativité
40
Etiopathogénie :
l’apport des neurosciences…
41
Etiopathogénie des troubles du langage
Les Troubles du langage sont de nature polyfactorielle : Déficit du traitement des informations sensorielles
- Discrimination des sons de la chaîne parlée
- Discrimination des informations visuelles de faible contraste
Déficit du traitement phonologique
- Discrimination des sons (« conscience phonologique »)
Anomalies cérébrales morphologiques et fonctionnelles
- Ectopie cellulaire au niveau de la région périsylvienne de l’hémisphère gauche
- Atrophie de la couche magnocellulaire des corps genouillés
- Augmentation de taille du corps calleux
- Participation de facteurs hormonaux (testostérone)
Prédisposition héréditaire (FoxP2 ; K15, 1 & 6)
Imagerie fonctionnelle
Hypoactivité fonctionnelle de la partie inférieur du Lobe temporale
gauche
D’après Ramus, Trends in Neurosciences, 2004
Déficit phonologique
- Limites interprétatives
Dysfonctionnement Magno cellulaire
- Vision unifiée de l’ensemble des
troubles phonologiques et visuo-spatiaux
Approches neurocognitives de la dyslexie
Modèle neuropsychologique de Crosson
(Le Heuzay, Gérard et Dugas, 1990)
Approche neuropsychologique des TSLO
Centres
sous-corticaux Centres antérieurs
Centres postérieurs
Formulation
Programmation
Contrôle d’erreur
Contrôle
phonologique
Contrôle
sémantique
Décodage
Entrée phonologique
Sortie Sémantique
Unités cachées (150)
Unités de Nettoyage (100)
Mémoire de travail : Propagation ascendante et descendante de l’information => maintien temporaire des représentations
Interprétation des pronoms : Calcul des traits sémantiques du référent himself [masculin][pronom réfléchi][humain][Bill]
Traitement forme sonore : Calcul des traits phonétiques/phonologiques John says Bill likes himself
Traitement normal
Les dysphasies : Théories explicatives
Entrée phonologique
Sortie Sémantique
Unités cachées (150)
Unités de Nettoyage (100)
Bruitage du traitement de la forme sonore
Réseau confronté à une forme phonologique légèrement différente à chaque rencontre avec un mot donné => Altération de la capacité du réseau à construire des représentations phonologiques stables
Traitement altéré
Les dysphasies : Théories explicatives
Le problème de la comorbidité
49
La comorbidité : en pratique, une règle plus qu’une exception
Incidence respective des différents syndromes associés au diagnostic principal de dyslexie,
à partir de 177 observations (Habib, 2003)
Association forte
entre dyslexie
et
trouble du
langage oral
(64%)
et
dysphasie
(15%)
Association Dyslexies / TSLO : trois modèles explicatifs
Une cause commune : le trouble phonologique (Tallal et al., 1997 ; Kahmi et Catts, 1986). Si sévère : troubles du langage oral et écrit (dysphasie), si moins sévère : troubles du langage écrit principalement (dyslexie).
Un trouble phonologique de sévérité équivalente, mais présence chez les dysphasiques de déficits cognitifs supplémentaires (Bishop et Snowling, 2004). Altération du traitement phonologique et de la lecture dans les deux populations, mais réelles difficultés de langage oral chez les dysphasiques uniquement.
Des déficits cognitifs distincts (Caron et Rutter, 1991 ; Catts et al., 2005). Altération du traitement phonologique chez les dyslexiques uniquement, et autres troubles en jeu dans l’atteinte du développement langagier des dysphasiques (ex : atteinte du module grammatical, Van der Lely et Stollwerck, 1997). Recouvrement symptomatique des deux pathologies interprétés en termes de co-morbidité.
Troubles du langage, quel degré de spécificité ?
Hétérogénéité…
Les troubles développementaux du langage sont causés par :
Anomalies corticales focales & localisées affectant diverses aires corticales spécifiques
Dysfonctions cognitives (Rééducation & compensation)
Vulnérabilité génétique
(sex-ratio)
Modèle de Ramus, 2004
Troubles du langage, quel degré de spécificité ?
Les troubles de la cognition sociale Approche intégrative
Troubles du langage
Troubles
de la
régulation motrice
&
émotionnelle
Trouble
de la pensée
Dysphasie
TED TDAH
53
Importance de la composante phonologique
Ce qu’il faut retenir…
Phonologie
Sens
Orthographe
L’acquisition du langage oral précède celle du langage écrit, sur le plan phylogénétique et développemental
L'organisation du cerveau du nourrisson pourrait-elle
expliquer l'acquisition rapide de la langue maternelle ?
Etude par IRMf
- de l'organisation des régions cérébrales activées par l'écoute de courtes phrases
10 nourrissons âgés de 3 mois
- 4 filles & 6 garçons
Résultats : - L’audition des phrases provoque l'activation
en cascade des régions temporales et frontales
- La répétition des phrases favorise l’activation
de l’aire de Broca mémoire verbale à court-terme
cognition sociale (neurone miroir)
Dehaene – Lambertz, PANS 2006
PAUSE : à tout de suite…
DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
Ce qu’il faut éliminer…
57
LA SURDITÉ
50% des enfants sourds profonds n’ont pas de facteur de risque identifié de surdité
L’audition peut être normale à la naissance et se dégrader ensuite
Toute inquiétude parentale doit faire évaluer l’audition en milieu spécialisé
58
LE RETARD MENTAL
Il est souvent difficile de porter le diagnostic de déficience intellectuelle à cet âge.
Il n’y a pas non plus d’urgence à le faire : dans ce cas aussi, une prise en charge orthophonique permettra à l’enfant de tirer le meilleur parti de ses capacités.
Reconnaître la déficience
=> évitera d’épuiser l’enfant par des rééducations intensives et
=> permettra de lui proposer une scolarité plus adaptée à ses capacités.
59
LES TED
Altération des compétences de l’enfant dans le domaine des
interactions sociales et de la communication, et par la présence
d’intérêts restreints et stéréotypés
Symptômes dans les domaines du langage, du jeu d’imagination
ou des interactions sociales observés avant l’âge de 3 ans
Prévalence :
Autisme 0.1 à 0.3 %
TEDns 0.3 à 0.6 %
3 garçons pour 1 fille
60
60
Signes d’alerte < 3 ans Baird et al, 2003
Absence de babillage, de pointage ou d'autres
gestes sociaux à 12 mois
Absence de mots à 18 mois
Absence d'association de mots (non écholaliques)
à 24 mois
Perte de langage ou de compétences sociales
(quel que soit l’âge)
Signes d’appel de TED < 4 ans
Préoccupations sur la communication
- Langage retardé ; perte des mots acquis
- Ne répond pas à son nom ; ne peut pas dire ce qu’il veut
- Ne suit pas les ordres ; semble sourd par moment
- Ne pointe pas, ne fait pas « au revoir »
Préoccupations sur la socialisation
- Pas de sourire social ; peu de contact
oculaire
- Semble préférer jouer seul ; est dans son monde
- Ignore ses parents
- Pas d’intérêt pour d’autres enfants
Préoccupations sur le comportement
- Colères, opposition, hyperactivité
- Ne sait pas utiliser les jouets
- Reste fixé sur certaines choses de manière répétitive
- Attachement inhabituel à des objets
- Marche sur la pointe des pieds, mouvements bizarres.
OUTILS D’ÉVALUATION
Checklist for Autism in Toddlers (CHAT)
Test de dépistage de S.Baron Cohen - à partir de 18 mois - 2 sections (9 questions aux parents & 5 éléments d’observation directe)
Indicateurs de risque (pointage protodéclaratif ; contrôle du regard ; faire semblant)
Bonne spécificité / faible sensibilité
www.autisme.qc.ca
LE PROBLÈME DE LA RÉGRESSION
Pathologies neurologiques
- Épilepsie (Syndrome de Landau ; POCS)
- Encéphalopathie progressive
TED & Dysphasie réceptive
Signes de la lignée autistique - Repli
- Intolérance aux bruits
- Jargonophasie, écholalie, stéréotypie
Compétences non verbales - Attention partagée (regard, expression émotionnelle)
- Appétence communicationnelle (lecture labiale)
- Pointage manuel
- Gestes transitifs
65
LE TDAH
Le TDAH touche 5 à 6 % des enfants d’âges scolaires
20% des enfants porteurs d’un TDAH ont un retard de langage associé
23% des enfants TDAH ont une dyslexsie associée
Triade Hyperactivité/impulsivité/Inattention
Évoluant depuis plus de 6 mois et ayant démarré < 7 ans
Gène fonctionnelle dans plus de deux situations
66
MODALITÉS DIAGNOSTIQUES
L’importance de l’évaluation plurimodale
Bilan auditif
Réflexe d’orientation cochléaire dès la naissance
- Jouets sonores de Moatti (utilisables de 6 à 24 mois )
- Sensory Baby Test - à partir de 6 mois
La voix chuchotée :
Appel du prénom (24- 36 mois)
Exécution d’un ordre simple (30-36 mois)
Test "audio 4" (à partir de 4 ans)
Désignation d’image (3 – 5 ans)
Répétition d’une liste de mots (à partir de 5 ans)
68
MODALITÉ DIAGNOSTIQUE
Observation clinique & Tests de dépistage (DPL3 / ERTL4)
Bilan orthophonique
Bilan pluridisciplinaire (Troubles associés ou différentiels) Pédiatre, neuro-pédiatre, généticien, pédopsychiatre
En centre spécialisé (CR, CMPP, CAMPS, CRA)
Investigations complémentaires
Brunet Lézine, WPPSI – III, K-ABC Autres outils d’évaluation (TED)
CARS ADI / ADS Vineland (capacités adaptatives)
PEP-R (profil développemental) Audiométrie, bilan bio, X fra EEG V/S, IRM
69
MODALITÉ DIAGNOSTIQUE
La place de la psychologue scolaire (Test psychométrique)
L’orientation vers le médecin traitant, les professionnels de santé, le CR / réseau de sante
La mise en place des aménagements pédagogiques
70
MODALITÉ DIAGNOSTIQUE
71
Principes de prise en charge
Actions centrées sur le langage
Orthophonie
Actions centrées sur la motricité
Psychomotricité
Actions centrées sur l’environnement
- Parents soutien à la communication
- Ecole adaptations psychopédagogiques
Approche pluridisciplinaire
Médecin, orthophoniste, psychologue, pédopsychiatre, équipe médicale scolaire,
72
Prise en charge en orthophonie
Bilan de langage – approche cognitive
- Prérequis ou compétences-socles - Moyens de communication non-verbaux - Évaluation du langage oral sur les voies afférentes et efférentes
Rééducation orthophonique
- individuelle, sous forme d’accompagnement parental, en groupe de langage
- Précocité d’intervention
- Priorité à la communication
- Stimulation renforcée ( Montfort)
73
Prise en charge en psychomotricité
Versant psychocorporel
Structurer une enveloppe contenante et rassurante
Avoir conscience des possibilités corporelles
Séparation /individuation (« je » et interactions verbales avec maman)
Savoir gérer l’intolérance à la frustration de ne pas savoir s’exprimer
Versant instrumental
Remobiliser le système neuromusculaire ( ramper- 4 pattes …)
Travail spécifique selon l’orientation par l’orthophoniste (souffle, rythme, espace-temps ….)
PAUSE : Bon appétit…
75