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L’apprentissage mutuel pour la pérennité des services Eau, Hygiène et Assainissement en milieu rural en RDC Rapport de la Revue Technique - Octobre 2016 Financé par Agence coordinatrice

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L’apprentissage mutuel pour la pérennité des services Eau,

Hygiène et Assainissement en milieu rural en RDC

Rapport de la Revue Technique - Octobre 2016

Financé par Agence coordinatrice

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TABLE DES MATIÈRES

Le Consortium WASH RDC : la durabilité, l’innovation et l’apprentissage au cœur de notre approche………………4

Objectifs et résultats à ce jour …………………………………………………………………………………………………………………………..5

Mot de remerciement et avant-propos……………………………………………………………………………………………………………..5

La pérennité dans les services EHA en milieu rural en RDC…………………………………………………………………………….7

Les défis pour la pérennité en RDC…………………………………………………………………………………………………………………8

Domaine 1 : Pérennité institutionnelle – Le rôle des services techniques et le processus de Post-Certification… 9

Domaine 2 : Pérennité institutionnelle - Le rôle des autorités politico-administratives……………………..………….…11

Domaine 3 : Pérennité financière ……………………………………………………………………………………………………………………13

Domaine 4: Pérennité technologique et le secteur privé …………………………………………………………………..……………15

Domaine 5: Pérennité sociale ………………………………………………………………………………………………………………………… 17

Études/projets et outils existants par domaine………………………………………………………………………………………………..19

Conclusion et recommandations ……………………………………………………………………………………………………………..........21

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LISTE D’ACRONYMES

ADIR Action pour le Développement des Infrastructures en milieu Rural

ACF Action Contre la Faim

ACTED Agence d’Aide à la Coopération Technique et au Développement

AFD Agence Française de Développement

AGR Activité Génératrice de Revenus

APA Autorité Politico-Administrative

BCZ Bureau Central de Zone (de Santé)

CAP Connaissances, Attitudes, Pratiques

CNAEHA Comité National d’Action de l’Eau, Hygiène et de l’Assainissement

CRS Catholic Relief Services

CWRDC Consortium WASH RDC

DSCRP Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté

EHA Eau, Hygiène et Assainissement

EPS-INC Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté

ETD Entité Territoriale Décentralisée

IRC International Rescue Committee

MSP Ministère de la Santé Publique

ODD Objectifs de Développement Durable

ONG Organisation Non Gouvernementale

PAFI Petite Action Faisable Importante

PC Post-Certification

PME Petite et Moyenne Entreprises

PNEVA Programme National Ecoles et Villages Assainis

R&D Recherche et Développement

RDC République Démocratique du Congo

RWSN Rural Water Supply Network

SNHR Service National d’Hydraulique Rurale

UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance

UKAID United Kingdom Aid (Coopération Britannique)

ZDS Zone de Santé

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LE CONSORTIUM WASH RDC : LA DURABILITÉ, L’INNOVATION ET L’APPRENTISSAGE AU CŒUR DE NOTRE APPROCHE

En République Démocratique du Congo, le secteur Eau, Hygiène et Assainissement (EHA) rural a adopté une stratégie globale et conjointe, mise en œuvre à travers le Programme National « Ecoles et Villages Assainis » (PNEVA), qui est coordonné par le Ministère de la Santé Publique (MSP) et de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté (EPS-INC).

C’est dans ce cadre national que le Consortium WASH RDC (CWRDC), financé par UKAID, a démarré son programme en juillet 2013 pour une durée de 5 ans.

Se positionnant comme un outil de Recherche et Développement du secteur EHA, le CWRDC place les notions de durabilité et d’innovation au cœur de son action et expérimente diverses méthodes adaptées aux contextes particuliers de chacun des 692 villages (répartis sur 7 provinces) pour tirer des leçons apprises des expériences et connaissances acquises.

Objectif de durabilité et d’innovation

L’innovation et la recherche opérationnelle sont les deux piliers du programme. Le Consortium WASH RDC mène notamment des projets pilotes innovants, entre autres sur la Réduction des Risques et Catastrophes liés au choléra, ainsi que sur l’implication des Groupes d’Epargne Communautaires dans l’appui et le renforcement des capacités des Comités Village Assaini (ou comités de gestion d’eau), dans le but d’améliorer la durabilité des actions EHA. Le CWRDC a élaboré une variété de recherches qui accompagnent le secteur EHA dans l’amélioration de la pérennité de ses interventions. Entre 2014 et 2016, le Consortium WASH RDC a conduit des recherches portant sur les thématiques suivantes :

2014 2015 2016

L’analyse de la chaîne d’approvisionnement des pièces de rechange pour pompes à eau manuelles.

L’évaluation socio-culturelle rapide et l’élaboration d’une stratégie pilote de communication et mobilisation communautaire.

Un manuel de gestion et guide de formation pour les services communautaires d’approvisionnement en eau.

Le suivi des Petites Actions Faisables Importantes pour l’Hygiène et l’Assainissement.

L’amélioration de l’accès à l’eau potable à travers l’implémentation des Petites Actions Faisables Importantes.

L’analyse du cadre normatif et la Loi sur l’Eau de 2016 et l’élaboration d’un guide pour l’implication des ETD selon leur nouveau rôle.

La faisabilité des Modèles de Relations financières entre les Groupes d’Épargne et les Comités de Gestion d’Eau.

Le Consortium WASH RDC

Qui : Cinq ONG internationales présentes en RDC depuis plus de dix ans (ACF, ACTED, CRS, Concern Worldwide et Solidarités International). Objectif global : Améliorer la santé et la productivité des populations rurales congolaises à travers la réduction de la morbidité et de la mortalité résultant des maladies hydriques. Objectif spécifique : Favoriser un environnement dans lequel la santé et l’hygiène des ménages sont gérées par les communautés, intégrées dans les institutions de gouvernance locale fournissant des services, et renforcées par les partenaires locaux et le gouvernement. Approche : Un processus de 12 étapes menant à la certification ‘Village Assaini’ dans 7 provinces, 17 zones de santé et 118 aires de santé (équivalant à 692 villages). La mise en œuvre du programme se fait en 4 vagues d’intervention, organisées en cycles de 18 mois par village. Un délai supplémentaire de 6 mois est prévu pour le suivi et évaluation de chacun des villages.

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ZDS de Yumbi, de

Bolobo et Kwamouth

Appuyé par

Solidarités

44 villages

58,752 personnes

ZDS de Bomongo

Appuyé par ACTED

41 villages

52,506 personnes

ZDS de Dibaya et

Lubondaie

Appuyé par CRS

195 villages

179,643 personnes

ZDS d’Ototo

Appuyé par CRS

28 villages

27,335 personnes

ZDS de Mbulula

et Kongolo

Appuyé par ACTED

118 villages

79,925 personnes

ZDS de Kalemie

Appuyé par Solidarités

34 villages

27,023 personnes

ZDS de Kabalo

et Moba

Appuyé par Solidarités

77 villages

69,946 personnes

ZDS de Kiambi,

Manono et d’Ankoro

Appuyé par Concern

121 villages

141,386 personnes

ZDS de Popokabaka

et Lusanga

Appuyé par ACF

34 villages

22,664 personnes

CONSORTIUM WASH RDC : OBJECTIFS ET RÉSULTATS À CE JOUR

Carte des cibles par Zone de Santé (ZDS) et par agence membre du Consortium WASH : Cibles 2013-18 et aperçu des réalisations jusqu’à septembre 2016

Cibles 2013-18 Résultats juillet 2013 – septembre 2016

Zones de Santé 17 17 ZDS en progrès

Villages 692 667 villages en progrès ou terminés

56 villages certifiés

Pop. ayant accès aux solutions EHA complet 659 180 321 109

Pop. ayant accès à l’hygiène, assainissement et

solutions alternatives pour l’eau

106 264 79 000

Points d’eau 921 410

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MOT DE REMERCIEMENT ET AVANT-PROPOS

Stephen Jones, Directeur Consortium WASH RDC

Travaillant depuis 2013 dans le domaine EHA en milieu rural en RDC, j’ai eu l’opportunité de me familiariser avec les plusieurs

organisations qui sont actives dans le secteur dans le pays et qui produisent un grand nombre de recherches, études et autres

projets. Pour faciliter les échanges sur ce qui se fait actuellement au sein du secteur EHA et ce qui pourrait se faire en 2017,

nous avons décidé d’organiser cette 5ème édition de la Revue Technique du Consortium WASH RDC autour de la thématique :

« L’apprentissage mutuel pour assurer la pérennité des services Eau, Hygiène et Assainissement en milieu rural en RDC ».

L’objectif de cette rencontre était d’appuyer le développement d’un plan d’apprentissage pour le secteur EHA en milieu rural.

Après des réflexions et discussions avec des experts et partenaires, nous avons retenu quatre domaines essentiels pour la

pérennité : les domaines institutionnel, financier, technologique et social.

Nous avons invité plusieurs acteurs ayant déjà une expertise dans ces domaines, et une vingtaine d’autorités locales et

provinciales pour contribuer activement au succès de cet évènement. A travers des présentations et leur participation à des

exercices de groupe, ils ont partagé leurs expériences et points de vue sur ce qui est pertinent à explorer plus dans chaque

domaine. Un grand merci à UNICEF, IRC, Hydroconseil et Concern Worldwide pour enrichir la journée en partageant leurs

expériences, mais aussi aux participants représentant tous types d’acteurs du secteur qui nous ont fait l’honneur de leur

présence.

A la fin de la journée du 05 octobre 2016, nous étions ravis de voir que les participant-e-s avaient identifié des outils et études

déjà existants qui sont utiles pour appuyer la pérennité des services EHA dans chaque domaine. Des projets pilotes et des

projets de recherche ont également été proposé par les intervenants et participants, ce qui contribuera à l’apprentissage du

secteur à long-terme et l’amélioration de la durabilité des services EHA. Nous espérons que les divers acteurs du secteur

peuvent adopter ces idées pour contribuer à l’apprentissage mutuel en 2017 et au-delà. Rendez-vous dans quelques mois

pour la 6ème Revue Technique du Consortium WASH RDC !

Les Revues Techniques du Consortium WASH RDC

Véritables plateformes d’échanges des connaissances et de savoir-faire du secteur EHA en RDC, les Revues Techniques du Consortium WASH RDC regroupent deux fois par an une grande variété d’acteurs gouvernementaux (autorités nationales, provinciales et locales), des représentants des communautés d’usagers, des bailleurs de fonds, agences des Nations Unies, représentants du secteur privé et de la société civile. Ces rencontres offrent une occasion pour débattre et réfléchir mutuellement sur la mise en œuvre de solutions durables et adaptées aux besoins EHA des populations rurales de la RDC.

Depuis juillet 2013, quatre Revues Techniques ont réuni entre une cinquantaine et une centaine d’acteurs du secteur à chaque fois et ont mis l’accent sur les différents aspects clés pour la pérennité dans les services EHA :

Fév. 2014 : Sélection des villages, mobilisation communautaire et approche économique ;

Déc. 2014 : Différentes étapes de la mobilisation communautaire – l’approche « orientée client » ;

Juillet 2015 : Comment faire des investissements durables dans le secteur EHA rural en RDC ?

Janvier 2016 : La Loi sur l’Eau : Défis, opportunités et perspectives pour le secteur EHA rural en RDC.

Tous les rapports synthétisant les discussions des journées sont disponibles sur le site web consortiumwashrdc.net.

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La pérennité dans les services EHA en milieu rural en RDC

Les trois éléments clés pour la pérennité des interventions EHA dans l’approche programmatique du Consortium WASH RDC …

Après deux ans et demie d’expérience, le Consortium WASH RDC a défini les trois éléments clés de son approche pour assurer la pérennité des interventions EHA en milieu rural en RDC, notamment :

Investir sur la base d'un calcul économique...

... en considérant les compétences légales et les mécanismes de redevabilité entre les acteurs

impliqués

... pour assurer une amélioration progressive mais durable car

adaptée au contexte

Considérer les usagers comme des clients : comprendre et stimuler leurs demandes d'amélioration des services EHA.

Contribuer au développement des capacités d'analyse de faisabilité technique et économique des acteurs locaux, pour développer des mécanismes et répondre à la demande.

Se baser sur ces analyses pour faciliter la prise de décisions informées sur une amélioration pérenne d'accès à l'eau, tout en prenant en compte la volonté et la capacité de paiement des usagers, et le possible financement des coûts à court et long terme.

Adopter un système orienté "service" impliquant la responsabilité client - fournisseur aux quatre niveaux : communauté, ETD/BCZ, provincial et national.

Appuyer les acteurs à comprendre et assumer leurs rôles et responsabilités selon le schéma de redevabilité : usagers - opérateurs – régulateur.

Développer une logique opérationnelle propice au développement des capacités et compétences des acteurs en harmonie avec les modifications du cadre institutionnel.

Promouvoir les "Petites Actions Faisable Importantes" (PAFI), comme la première démarche, progressive et pérenne, vers l'atteinte des 7 normes nationales.

Adapter les approches aux contextes environnementaux, socio-économiques, culturels et institutionnels en RDC.

Ne pas nuire aux plus pauvres et aux plus vulnérables des usagers en s'assurant de ne pas investir dans des systèmes qu'ils ne pourront pas financer durablement.

… et cinq « domaines » de la pérennité à débattre lors de cette Revue Technique :

Pour élargir le débat au-delà des trois éléments clés mentionnés ci-dessus, le Consortium a identifié quatre domaines de la pérennité qui selon ses expériences et les experts consultés ont une grande influence sur la durabilité des projets. Pour le domaine institutionnel, deux différentes sous-thématiques ont été retenues pour couvrir les différents aspects.

Institutionnel – services techniques et le processus de post-certification

Institutionnel – le rôle des autorités politico-administratives

Financier Technologie et le secteur privé

Social

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Les préalables pour la pérennité

Lors de la journée préparatoire, plusieurs préalables ont été identifiés par les participants comme étant importants pour

assurer la pérennité des interventions. Notamment des diagnostics, la coordination et la communication entre les

différentes parties prenantes, la redevabilité de tous les acteurs, la gestion de conflits et la mise en place de systèmes de

suivi et évaluation avaient été repérés comme cruciales.

Tout commence par un bon diagnostic, et pour cela la disponibilité de différents types de données pour tous les acteurs

est essentielle. Des documents de référence doivent également être disponibles, ainsi que des outils adaptés au

contexte qui peuvent faciliter l’implémentation des interventions.

Les participants de la journée préliminaire ont identifié comme données cruciales des informations sociodémographiques

qui sont disponibles grâce aux enquêtes 123 et le Document de Stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté

(DSCRP).

Comme documents de référence, il y a eu un consensus sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) comme cadre

mondial et le DSCRP étant le plan opérationnel régulant le secteur en RDC. Ces documents de cadrage, et en premier lieu

les ODD, mettent l’accent sur l’objectif de fournir des services EHA « pour tout le monde, pour toujours ».

Les défis pour la pérennité en RDC

Le secteur EHA en RDC, et surtout en milieu rural, a été longtemps dominé par des réponses humanitaires qui répondaient

aux besoins des populations à court-terme mais qui ne traitaient pas la question de développement des services EHA à plus

long-terme. Malgré la mise en place d’interventions qui visent à améliorer la pérennité des interventions par le gouvernement

de la RDC, comme le Programme National Ecoles et Villages Assainis, les défis dans les services EHA en milieu rural perdurent.

Ainsi, les résultats de la première phase du programme national (2008-2012) indiquaient que la plupart des villages avaient

perdu leur statut de Village Assaini et qu’une minorité des villages avaient un système de collecte de fonds pour couvrir les

coûts d’exploitation et de maintenance des points d’eau.

Le 04 octobre 2016, des partenaires du Consortium WASH RDC représentant plusieurs institutions et communautés, venus

des provinces d’intervention, notamment le Kasaï-Central et Tanganyika, ont partagé leur vision sur ce que signifie la

pérennité pour eux et les défis liés à la durabilité qu’ils rencontrent lors d’implémenter des projets EHA. Ceci a abouti aux

suivantes réflexions concernant la définition de la pérennité :

o Le fait de maintenir quelque chose en un état ou une situation de manière durable pour toujours.

o Le maintien dans le temps d’une action par et pour les générations présentes et futures.

o Le fait de maintenir de façon durable et permanente les actions menées, et cela pour le changement de comportement et pour des services qui perdurent.

De toutes ces définitions, nous retenons que :

« La pérennité dans le secteur EHA est l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement pour tout le monde,

partout et pour toujours. »

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DOMAINE 1.1 : PÉRENNITÉ INSTITUTIONNELLE – LE RÔLE DES SERVICES TECHNIQUES ET LE PROCESSUS DE POST-CERTIFICATION

Julie Aubriot, chargée de suivi et évaluation, et Koenraad

Vancraeynest, spécialiste WASH du Fonds des Nations Unies pour

l’enfance (UNICEF) ont présenté le processus de post-certification

mené dans le cadre du Programme National « Ecoles et Villages

Assainis », qui est coordonné par le Ministère de la Santé Publique

et de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Initiation à la Nouvelle

Citoyenneté (EPS-INC) appuyé par UNICEF en tant que partenaire

technique et financier. Le processus de post-certification offre une

opportunité très importante au secteur EHA en milieu rural pour

mieux cadrer les interventions autour d’un processus ancré dans les

institutions du pays, notamment les services techniques de la santé,

et qui a le but spécifique d’améliorer la pérennité des services EHA

à long-terme.

La première phase du PNEVA : le défi du maintien des normes

La première phase du Programme National Ecoles et Villages Assainis, qui a couvert la période 2008 à 2012 a touché plus de

2 million de congolais et congolaises, à travers la certification de près de 2.883 “Villages Assainis” et 1.000 “Ecoles Assainies”.

Cette première phase a permis de présenter la certification des villages comme objectif commun pour tous les acteurs du

secteur EHA. Elle a cependant enregistré des résultats mitigés en termes de durabilité : selon une étude effectuée par

Hydroconseil en 2013, seulement 2% des villages maintiennent leur statut assaini dans le temps, équivalent à la perte d’au

moins une des 7 normes. Les résultats montraient aussi une grande disparité selon les normes : 85% avaient maintenu la

norme 2 (accès à l’eau) et 30% seulement la norme 5 (lavage des mains). Les résultats de la première phase ont mené le

secteur EHA en RDC à s’interroger sur les méthodologies à utiliser en termes de mobilisation communautaire, et les points

clés à prendre en compte pour assurer la pérennisation des acquis. Les recommandations de l’étude ont été transformées en

actions concrètes dans le cadre de la phase 2 du programme avec la mise en place d’une stratégie post-certification visant à

assurer la durabilité des interventions EHA dans le temps.

Le processus de post-certification

En 2014, le processus de post-certification a été introduit dans la deuxième phase du PNVEA pour garantir un suivi des villages

visant à assurer la qualité des interventions. Le processus identifie les normes qui ne sont pas maintenues et les stratégies à

mettre en place pour améliorer la pérennité des interventions via l’élaboration de plans de rattrapage dans les villages et

écoles ayant perdu leur statut.

Le processus, mis en œuvre sur une période de 3 ans, comprend un

suivi internalisé des interventions pour assurer la durabilité post-

projet. Le suivi se fait par les agents des Zones de Santé à travers des

visites annuelles qui permettent de mettre en place des plans de

rattrapage ou de maintien selon les besoins.

La mise en œuvre de la post-certification s’effectue à travers des

enquêtes CAP et des auto-évaluations par les communautés. Les

résultats ont démontré un faible coût et une faible prise en charge

communautaire pour le rattrapage du statut dans la majorité des

cas.

L’objectif d’ici fin décembre 2019 est de couvrir les 9.000 villages et 2.250 écoles dans le processus de post-certification, avec

80% des villages et écoles qui maintiennent leur statut.

Progrès et résultats du processus de post-

certification au niveau national

• 2,064 villages (58% villages certifiés depuis

2008) et 568 écoles (32% des écoles certifiées

depuis 2008) ont réalisé une première visite de

post-certification (CAP et auto-évaluation);

• 7% des villages et 45% des écoles maintiennent

leur statut.

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Selon les intervenants, les principaux défis dans la mise en œuvre

du processus sont :

Planification au niveau des Zone de Santé.

Assurer l’adhésion communautaire sur le long terme (à

travers le Comité).

Rattrapage de la norme 2 dans certains villages dans

lesquels il faut réinvestir dans les infrastructures.

Compréhension du processus dans certaines Zones de Santé

et écoles.

Prochaine étape : réalisation d’une étude spécifique et le

partage des leçons apprises avec la communauté WASH.

Malgré ces défis, les premiers résultats sont encourageants :

• 215 villages (Kwilu, Mai Ndombe et Kasai) ont réalisé une PC1 et PC2 ;

• 80% des villages maintiennent leur statut ; • Le temps moyen entre PC1 et PC2 est de 197 jours (ou 6.5

mois) ; • Le temps moyen entre PC1 et l’élaboration du plan de

rattrapage est de 4,5 jours.

Conclusion et perspectives d’avenir

Les premiers résultats du processus de post-certification indiquent que cette approche est effective pour garantir la durabilité

des interventions WASH dans les zones rurales et péri-urbaines en RDC. Néanmoins, il faudrait passer à une plus grande

échelle afin de dresser des conclusions globales. Une étude spécifique sera menée en partenariat avec Forcier Consulting

pour documenter et tirer des leçons apprises. La recherche visera également à évaluer si le processus de post-certification

est adapté, efficace et efficient pour permettre le maintien du statut des écoles et villages certifiés. L’étude identifiera

également les principaux défis pour la mise en œuvre effective.

Les trois majeurs défis pour la post-certification identifiés par les participant-e-s :

Implication des autorités locales : il y a de nombreuses difficultés par rapport aux autorités politico-administratives ; les rôles ne sont pas encore clairs au niveau local.

L’accompagnement ou le suivi des Bureaux Centraux des ZS : ils sont les acteurs clés pour assurer le post-certification et l’accompagnement des communautés, mais les BCZ ont besoin eux-mêmes d’un appui et d’un accompagnement le long du processus.

Le faible niveau des revenus en matière d’eau et durabilité du point de vue financier.

Propositions de projets de recherche et projets pilotes :

Evaluation d’impact et étude de la dynamique de la post-certification, de maintenance et du rattrapage des normes, pour savoir si une période d’appui post-implémentation de trois ans est suffisante ou pas.

Un projet pilote d’appui technique des ETD, SNHR et CPAEHA dans l’appropriation et la consolidation des acquis du projet Village et Ecole Assainis. Les services ne sont pas vraiment impliqués en matière d’EHA dans le milieu. Or, ce sont des services indispensables dans la phase post-certification.

Projet d’approvisionnement en pièces de rechange de pompes manuelles. Après avoir fini la mise en œuvre des ouvrages, il y a une grande difficulté pour trouver les pièces de rechange dans les ZDS en post-certification. Il faut explorer les moyens de trouver facilement des pièces de rechange localement.

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DOMAINE 2. : PÉRENNITÉ INSTITUTIONNELLE – LE RÔLE DES AUTORITÉS

POLITICO-ADMINISTRATIVES

Lors de la 4ème Revue Technique du Consortium WASH RDC, organisée en janvier 2016 et portant sur la nouvelle Loi sur L’Eau, il avait été constaté que pour un nombre croissant d’acteurs, le manque de redevabilité des autorités politico-administratives et le manque d’implication des communautés dans les activités EHA étaient des facteurs qui mettaient en risque la pérennité.

Michelle Soeller, Governance and Partnership Advisor - D.R. Congo de l’ONG International Rescue Committee (IRC), a présenté quelques leçons tirées du programme Tuungane (« Unissons-nous » en Swahili). Les activités de ce programme se sont focalisées de 2007 à 2013 dans cinq provinces de la RDC, notamment le Haut-Katanga, Sud-Kivu, Maniema, Nord-Kivu et le Tanganyika. Le programme visait à renforcer les capacités des autorités politico-administratives locales et le dialogue entre les différents acteurs locaux. Dans sa dernière phase, les interventions étaient axées sur les ETD et les prestataires de services de base dans les domaines de l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement.

La gouvernance dans le secteur EHA en RDC

Les Lois de la Décentralisation de juillet et octobre 2008 et la Loi sur l’Eau de janvier 2016 ont conféré certaines compétences

aux ETD, notamment dans le domaine de la production et la distribution de l’eau potable ainsi que celui de l’assainissement.

Pour que ses acteurs aient la possibilité d’effectuer leur mandat attribué d’une manière efficace, le renforcement des

capacités de l’état dans la prestation des services de base avait été identifié en janvier 2016 comme un élément clé pour

garantir la durabilité de ces services. C’est surtout le cas pour les ETD, qui ont le mandat du développement territorial et

peuvent ainsi assurer la cohérence entre les secteurs au niveau local.

Comme majeurs défis pour la durabilité institutionnelle, Mme. Soeller avait identifié :

La relation entre les organes politico-administratives et les services techniques.

La question de la gestion des revenus d’eau et les investissements en infrastructure qui dépassent les épargnes

générées par les structures d’eau.

La relation de redevabilité entre usagers et comités, ainsi que la redevabilité entre les comités et les ETD ou la

province.

A travers le programme Tuungane, qui avait comme but de contribuer au bon fonctionnement du système de gouvernance

locale, IRC a accompagné des ETD à s’impliquer dans le domaine EHA à travers des formations conjointes, des outils de

redevabilité sociale (comme des bulletins de performance) et démocratiques (reddition des comptes).

Les principales leçons apprises du programme en juin 2016 étaient :

Les ETD souvent ne connaissent pas leurs rôles dans le secteur.

La relation entre les ETD et comités d’usagers ainsi que les services techniques ne sont actuellement pas clair.

Les trois majeurs défis pour la durabilité de la gouvernance identifiés par les participant-e-s :

Conflits de gestion et de responsabilité entre les ETD et les autres acteurs du secteur.

Les mesures d’application de la Loi sur l’Eau ne sont pas encore finalisées (par exemple, les arrêtés au niveau provincial qui définiront certains détails de la Loi).

La vulgarisation du cadre légal, la Loi sur l’Eau et la Politique National d’Assainissement n’est pas encore effective à tous les niveaux.

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Modèle conceptuel du cadre de la redevabilité pour des services d’eau et d’assainissement durables (tirée de « La

Redevabilité dans le secteur de l’Eau et l’Assainissement : le Concept Expliqué »)

Nous devons assurer des services EHA pour tous citoyens à travers des tarifs socialement équilibrés.

Nous avons besoin de suivre la performance de l’opérateur et assurer le respect des normes

Nous voulons des services EHA à un tarif

abordable pour satisfaire nos

demandes. Nous avons besoin de confiance en

l’Etat pour respecter notre droit à l’eau

potable, et confiance dans la gestion de

l’opérateur : qu’a t’il fait de notre argent ?

Nous devons couvrir tous les coûts à long terme à travers un

tarif économiquement équilibré. Il faut la trésorerie,

maitriser le coût des réparations, et avoir accès aux

pièces détachées

Propositions de projets de recherche et projets pilotes

Cartographier les conflits dans le secteur : répertorier la localisation des conflits, nature et acteurs impliqués et étudier leur cause.

Documenter les bonnes pratiques existantes dans le secteur qui renforcent la redevabilité entre acteurs et la pérennité institutionnelle à long terme.

Analyser les capacités pour la vulgarisation de la loi (comme projet pilote) et contribuer avec la CNAEHA pour vulgariser la loi, du niveau national jusqu’au niveau local.

L’importance de la redevabilité entre les acteurs pour la pérennité

Lors de la 4ème Revue Technique du Consortium WASH RDC en janvier 2016, le sujet de la gouvernance a été exploré suite à la promulgation de la nouvelle Loi sur l’Eau. Un des constats était que la redevabilité entre les acteurs dans le secteur est un aspect clé pour assurer la durabilité de services EHA.

Dans le secteur EHA, la redevabilité est, d’un côté, l’obligation des entités identifiées par la Loi sur l’Eau d´assurer l´accès à l´eau et à l´assainissement et de rendre des comptes aux parties prenantes du secteur, et de l’autre, la capacité pour toutes les personnes affectées par ces actions et décisions de demander des explications, des justifications ou des réparations en cas de préjudice. Selon ‘La Redevabilité dans le secteur de l’Eau et l’Assainissement : le concept expliqué’ (Unicef, 2015) le principe de redevabilité établit le lien entre les usagers et les fournisseurs, entre les fournisseurs et l’Etat, et entre les usagers et l’Etat, comme illustré par le triangle de la redevabilité ci-dessous.

En milieu rural en RDC, ce sont les utilisateurs (souvent à travers des Comités) qui gèrent les services EHA et assument

la responsabilité de leur financement, gestion et maintenance. Le secteur fonctionne selon le circuit court de la

redevabilité, dans lequel les usagers exercent une pression sur les opérateurs. Selon la nouvelle Loi sur l’Eau, les

citoyens devraient exercecer une influence sur les décideurs (les Provinces et les Entités Territoriales Décentralisées) qui

influencent à leur tour les opérateurs (le circuit long de la redevabilité).

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DOMAINE 3: PÉRENNITÉ FINANCIÈRE

Le Consortium WASH RDC promeut dans son programme une approche économique à long terme pour permettre de définir

la faisabilité et la pérennité des ouvrages hydriques en milieu rural. Gian Melloni, Directeur Adjoint du Consortium WASH RDC,

a exposé comment approche a été intégrée dans le programme.

L’approche des coûts à long terme pour assurer la pérennité

Le financement des services EHA en RDC reste un des majeurs défis pour la pérennité, ce qui résulte en un grand nombre

d’infrastructures qui se trouvent hors service quelques années après leur installation. La difficulté de collecter les ressources,

de déterminer la tarification et le mode de gestion financier pour couvrir les frais de fonctionnement et maintenance à court

et long terme, sont quelques facteurs qui mettent en danger la pérennité des services d’eau. En outre, les lacunes de

planification par les acteurs locaux et nationaux et le manque de revenus pour l’exploitation et l’entretien des points d’eau

sont des éléments qui limitent le financement à plus long terme et consécutivement la durée de vie des infrastructures

hydriques.

Selon l’approche économique du CWRDC, les usagers doivent être considérés comme des clients, ce qui entame que leurs

besoins, demandes et leur volonté de payer doivent être compris et formalisés, en tenant compte des coûts qui sont liés au

cycle de vie du point d’eau. Pour cela, il est important de développer les capacités d’analyse de faisabilité technique,

économique et des compétences des acteurs locaux pour leur permettre de trouver des réponses durables et créer un

environnement propice à la durabilité de l’accès au service hydrique. Ces analyses doivent être alors utilisées pour engager

le financement des coûts de production du service sur son cycle de vie, en respectant l’équilibre entre volonté et capacité de

payer des usagers. Au niveau du secteur WASH national, il est aussi important de créer un environnement propice à travers

la promotion d’approches de type économique en EHA.

Le but général est d’incorporer de plus en plus systématiquement des considérations financières dans la décision, la

planification, l’exécution et la gestion des ouvrages hydriques pour améliorer leur pérennité.

L’approche du Consortium WASH RDC prend en compte l’ensemble des dépenses qui influencent le coût d’installation et

d’exploitation d’infrastructures EHA sur le long terme : l’investissement, l’exploitation et la maintenance, les grosses

réparations et travaux de réhabilitation, les dépenses en appui direct au niveau local et d’appui indirect, et le coût du capital.

Le WCRDC c’est inspiré du projet de Recherche-Action « WASHCost » (2008-

2012) développée par IRC-WASH, qui visait à procéder à l’investissement

dans les points d’eau, mais aussi dans des AGR et des actions de plaidoyer.

Le Consortium WASH RDC a adapté cette approche en prenant en compte

les coûts, mais aussi les paramètres techniques, environnementaux, sociaux

et institutionnels. Ceci doit permettre aux populations une prise de décision

informée sur un investissement potentiel dans un point d’eau par des

communautés. L’approche vise également à faciliter le choix informé entre

les différentes options techniques possibles, en termes de coûts estimés et

de niveau de service.

L’adaptation de cette approche aux réalités de la RDC rurale a permis au Consortium WASH RDC de définir 3 équilibres,

correspondants à 3 différents niveaux de prise en charge des coûts d’un point d’eau potable par la communauté. Un calcul

économique permet d’estimer les coûts liés à chaque équilibre et ainsi les ressources qui sont nécessaires pour atteindre ces

équilibres. Le Consortium travaille avec les communautés rurales pour renforcer le message qu’il est nécessaire de payer

pour le service de l’eau pour garantir la viabilité financière du point d’eau. Les comités de gestion des points d’eau sont

accompagnés dans l’identification d’activités qui permettent d’atteindre ce niveau de revenues, comme des systèmes de

tarification ou la mise en place d’AGR qui renforcent la capacité financière du comité.

L’idée de base est que le Consortium fourni le capital et l’expertise pour l’installation d’un point d’eau uniquement dans les

communautés qui démontrent la capacité de mobiliser des ressources suffisantes à couvrir les coûts liés au point d’eau au

moyen-long terme.

Bondo Kalama, membre du CGE du village de Maswata, (Manono,

Tanganyika) explique l’importance de payer pour le service d’eau.

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Paiement par un membre de la communauté pour le service d’eau à Mande, Manono, Tanganyika.

Propositions de projets de recherche et projets pilotes :

Etudes transversales de comparaison de différents modèles de gestion des points d’eau. Il y a différents modèles qui existent en RDC, par exemple le modèle GETRACO, celui du Consortium (avec l’approche économique) et le modèle plus général du PNEVA. L’étude pourrait faire une comparaison de l’efficacité de ces différents modèles dans différentes parties du pays avec une attention particulière à la mobilisation et à la gestion financière.

La création d’une organisation ou d’une fédération locale de comités de gestion, pour mettre en réseau un groupe de villages qui pourraient travailler à travers une organisation commune, la mutualisation de leurs efforts et la création d’une économie d’échelle.

Dans une zone où un projet de développement a installé des points d’eau, le lancement d’un projet pilote spécifique post-projet qui apporterait exclusivement un service technique/gestionnaire au sens le plus large, et sur une période de moyen à long terme. Des méthodes d’« appui léger » qui sont normalement au-dehors de la portée des projets EHA ordinaires pourraient être testées.

Mener une analyse systématique et en échelle des « vrais » coûts à long-terme des différents types des services

d’eau potable (par exemple, des différentes options technologiques) dans des différents contextes en RDC. Cette

étude fournirait des données de base fiables qui permettraient une planification réaliste en termes de pérennité des

projets EHA ruraux. Elle pourrait représenter un outil de qualité pour évaluer la faisabilité financière des projets EHA

en phase d’idéation et pour y incorporer des considérations de pérennité économique-financière depuis le début.

Les trois majeurs défis pour la durabilité financière identifiés par les participant-e-s :

L’acceptation du paiement du service d’eau par les communautés. On sait que ce n’est pas facile d’introduire cette notion au début du travail avec les communautés, mais le paiement du service d’eau est indispensable si l’on veut que le service soit pérenne.

Le manque d’un accompagnement post projet pour assurer la durabilité des contributions par la communauté. Dans les projets de développement en milieu rural, la qualité de la gestion diminue dès que l’appui matériel et gestionnaire à la communauté termine et qu’elle se retrouve seule à faire face aux difficultés. Le risque est que l’accès à l’eau retombe très vite au même niveau qu’avant l’investissement.

Economie d’échelle. Des organisations qui travaillent dans le milieu rural et milieu urbain ont une vision différente dans les approches, qui répondent à des différences des contextes urbains et ruraux. Typiquement, les contextes urbains sont plus densément peuplés que les contextes ruraux, et donc le nombre d’usagers du service hydrique est majeur. En outre, les zones urbaines ont normalement des économies plus diversifiées et monétaires que les zones rurales. Par conséquent, la capacité de mobilisation financière dans des zones urbaines est généralement plus grande que dans le milieu rural.

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DOMAINE 4 : PÉRENNITÉ TECHNOLOGIQUE ET LE RÔLE DU SECTEUR PRIVÉ

Josselin Léon, spécialiste gouvernance WASH d’UNICEF, et Felix Kabemba, Gestionnaire du projet Consortium WASH RDC de Concern Worldwide à Manono, Tanganyika, ont présenté respectivement leurs expériences en matière d’appui à la professionnalisation du secteur du forage manuel et l’appui au développement des chaînes d’approvisionnement de pièces de rechanges.

Un secteur privé professionnel est essentiel pour l’installation des ouvrages EHA (comme des forages) avec un bon niveau de qualité, sans lequel la pérennité n’est pas possible. Egalement, un secteur privé capable et motivé à fournir des pièces de rechange pour des infrastructures est essentiel pour permettre aux opérateurs de maintenir des installations et faire des réparations en cas des pannes.

La professionnalisation du secteur du forage manuel et le marché public et privé en RDC

UNICEF propose dans le cadre du PNEVA l’utilisation de techniques de forages manuels comme une option économique et efficace pour l’accès à l’eau potable, dans les zones ou l’hydrogéologie est favorable.

Cette technologie à faible coût est une alternative aux forages mécanisés, car les pompes manuelles peuvent être installées dans les zones les plus reculées, la technologie est très accessible et la production des outils de forages peut se faire localement. Les économies en termes des coûts sont également considérables : un forage manuel peut se faire pour environ 5.000 USD, contre 15.000 USD pour des forages mécaniques.

Pour renforcer le développement du secteur de forages manuels, UNICEF a suivi plusieurs étapes depuis 2010: - L’élaboration d’études de faisabilité pour définir les zones géographiques favorables ; - L’identification et la sélection des foreurs et des petites et moyennes entreprises ; - L’élaboration de modules de formation et normes ; - Des formations ; - La structuration du marché à travers des associations de foreurs.

Jusqu’à fin 2016, 1200 forages manuels avaient été développés en RDC, ainsi que 148 PME qui avaient été créés, et le potentiel pour le développement du marché du forage manuel est très grand :

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La chaîne d’approvisionnement en pièces détachées pour les pompes manuelles Concern Worldwide, agence membre et coordinatrice du Consortium WASH RDC, travaille dans le territoire de Manono, province de Tanganyika, au renforcement des chaînes d’approvisionnement pour des pièces détachées de pompes manuelles. Les activités dans ce cadre cherchent à créer un système d’accès ou d’achat continu de pièces de rechanges au niveau local et provincial, en assurant la continuité du fonctionnement des pompes manuelles, pour contribuer à la pérennité des services d’eau potable.

Selon des chiffres de RWSN (« Rural Water Supply Network »), 30 à 40% des pompes en RDC arrêtent de fonctionner 5 ans après l’installation. Les défis sont d’une nature diverse :

Le manque de formation financière des opérateurs et des usagers : souvent les usagers ne contribuent pas pour la maintenance et réparation des pompes manuelles.

Manque de techniciens formés pour réparer les pannes et mauvaise qualité d’ingénierie.

Un marché de pièces de rechange inexistant.

Pour renforcer le secteur privé, Concern Worldwide a organisé une série d’ateliers depuis 2014 pour faire collaborer un fournisseur provincial de pompes manuelles, un revendeur local identifié par l’ONG à Manono, des ETD et des comités de gestion d’eau. Cette initiative se base sur les résultats d’une étude menée par Concern et le bureau d’études Absolute Options sur les chaînes d’approvisionnement existantes et les options les plus favorables pour améliorer la chaîne d’approvisionnement.

Les majeurs défis pour la durabilité technologique identifiés lors des travaux de groupe :

Le défi de mobiliser les ressources locales et que les communautés comprennent l’utilité.

L’engagement et l’investissement du secteur privé dans le secteur de l’accès à l’eau.

L’accessibilité et la disponibilité des pièces de rechange en raison de la multiplicité des marques et de la non-régulation des pompes disponibles.

La régulation du secteur par l’État et l’application de normes, ainsi que la question de la visibilité nationale des ressources en eau (et donc manque de cartographie qui rassemble tous les points d’eau et aussi les zones favorables catégorisés selon les technologies faisables).

Propositions de projets de recherche et projets pilotes :

Etude complète sur la question de la viabilité de la filière économique pour des services d’eau à travers des pompes à main, en termes d’architecture de cette filière et les différents services (développement des forages ; installation des pompes ; fourniture des pièces de rechange ; services de maintenance et réparation).

Vérifier s’il y a les capacités congolaises en termes de fabrication des pièces de rechange, pompe…

Cartographie nationale des points de forage, pour mieux comprendre les données hydrogéologiques et la faisabilité des forages dans des différentes zones.

Une recherche sur la qualité des pièces de rechange afin d’informer le régulateur pour qu’il ait une vision globale de ce qu’il pourrait faire et prendre comme décision.

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DOMAINE 5 : PÉRENNITÉ SOCIALE Tiphaine Valois et Emmanuelle Guillou, Expertes Eau, Hygiène et Assainissement de Hydroconseil, ont exposé les principaux défis de la pérennité sociale dans le secteur EHA en RDC : l’équité et la prise en compte des personnes ou des groupes vulnérables.

Inégalités d’accès aux services EHA en RDC La RDC est l’un des pays les plus pauvres du monde avec des inégalités très marquées malgré ses multiples et diverses richesses. Les inégalités sociales signifient que certains groupes ont plus ou moins accès à des services et sont ainsi discriminés. Les inégalités en matière d’accès à des services d’eau et assainissement en RDC se situent surtout à deux niveaux :

Inégalités urbain-rural

Inégalités socio-économiques

Ces inégalités d’accès touchent plus particulièrement des catégories d’usagers plus vulnérables qui sont considérées à part à cause de leur condition sociale ou physique : veuves et veufs, malades chroniques, handicapés, orphelins, mères célibataires, personnes âgées. Les graphiques ci-dessous soulignent l’accès différencié à l’eau potable et l’accès différencié à l’assainissement amélioré (selon le « Diagnostic da la Pauvreté et l’EHA » par la Banque Mondiale en septembre 2016) :

Intégrer la notion d’équité dans les projets de développement, c’est aussi vouloir des solutions adaptées pour que l’ensemble des usagers, quelles que soient leurs caractéristiques socio-économiques, physiques ou de genre puissent accéder aux services proposés. Intégrer l’ensemble de la population et ne plus avoir de groupes marginalisés permet un meilleur investissement de la communauté et une prise de conscience de l’importance de l’autre. C’est à cette condition, et par la reconnaissance par tous au droit de tous et toutes à accéder aux services essentiels, que ces services seront durables et pérennes. Les défis majeurs pour la pérennité sociale en RDC selon les intervenantes sont :

1. La conscientisation de la population sur la prise en compte des femmes, des démunis et des vulnérables dans les discussions et dans les projets.

2. L’accès physique aux infrastructures (amélioration technique des infrastructures pour un meilleur accès pour les vulnérables).

3. L’accès financier aux améliorations mises en place et la prise en compte des vulnérables dans des business plan équitables.

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Les majeurs défis pour la durabilité sociale identifiés par les participant-e-s :

Le défi lié au genre et l’intégration des femmes dans les comités décisionnaires : en ciblant les femmes qui ont déjà un rôle décisionnaire dans les entités pour que les gens les écoutent plus facilement continue à être un point faible.

L’identification des personnes ou des groupes vulnérables au sein des communautés pour que ce soit une identification précise.

L’accessibilité physique de certaines personnes vulnérables aux points d’eau ou aux latrines demeure également un défi. Comment développer des solutions techniques adaptées ?

Le WASH Poverty Diagnostic de la Banque Mondiale (2015-2016) est une étude diagnostique élaborée en 2015 et 2016, qui visait à établir une ligne de base sur l’accès des populations congolaises aux services EHA. L’étude s’est fait à travers des enquêtes ménages, entretiens avec les acteurs clés du secteur, des focus-group, et des analyses de qualité de l’eau à Kinshasa, Tchonka (un grand village dans le Sud-Kivu), Kindu (une ville secondaire) et Bomate et Liyata (deux petits villages isolés dans la province de l’Equateur). L’objectif de cette étude était d’analyser l’accès aux services EHA de populations aux caractéristiques géographiques et socio-économiques différentes. La Banque Mondiale entend se baser sur cette baseline afin d’orienter ses futurs projets EHA en RDC, en tenant en compte des différences d’accès entre populations.

Propositions de projets de recherche et projets pilotes:

L’amélioration des projets déjà en cours à travers la prise en compte des vulnérables et du genre.

Projet pilote de l’autonomisation des vulnérables à travers des Activités Génératrices des Revenus (AGR) : détermination de la vulnérabilité, identification des vulnérables, formations, participation à la vie de la communauté, entretien des espaces ou points d’accès à l’eau afin qu’ils ne puissent pas seulement avoir un accès à l’eau, mais également participer à la mise en place de ce projet.

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ÉTUDES/PROJETS ET OUTILS EXISTANTS PAR DOMAINE

Etudes et projets existants Types d’outils

Domaine

institutionnel :

post-

certification

Etude de durabilité PNEVA de 2013 (auteur : Hydroconseil)

Etude ASPD : étude sur le fonctionnement des pompes manuelles (concernant 25 pièces) / ZS Bigela)

Etude post-certification en cours par le Ministère de la Santé et UNICEF résultat 2017

Suivie évaluation TBP (Hydroconseil)

Etude modèle hybride IMA (2016/2017)

Etude sur la sûreté de l’eau au Sud-Kivu (Tufts University) 2016/2017

Enquêtes CAP+

Les auto-évaluations

Fiche des activités journalières

Plan de rattrapage / maintien

Tableau de suivi (existe déjà)

Module de formation

Fiche de suivi des artisans réparateurs

Fiche de l’analyse de la qualité de l’eau

Domaine

institutionnel :

autorités

politico-

administratives

DFID : étude sur la WASH/Regideso (2016)

BAD : Inventaire des points d’eau (2013)

Ministère du Plan + Banque Mondiale : l’état des lieux du secteur de l’eau potable en RDC (2011)

PNUD : étude sur les capacités financières au sein des ETD (peuvent-elles se soutenir et peuvent-elles faire des investissements) (2015).

PNUD : Plan local de développement (PNUD)

GIZ : Guide méthodologique d’élaboration des plans de développement en EHA (oct. 2014)

Plans de développement locaux / budget participatif (Banque Mondiale).

COREF : budget participatif / grande rencontre avec différents acteurs qui ont discuté des différentes approches / comparaison des avantages et inconvénients des différentes approches (2015)

Ministère de la Santé – Plan national de développement sanitaire (2011-2016)

Politique nationale d’hygiène et d’assainissement

La Loi sur l’Eau (2016)

La Loi sur la Décentralisation (2008)

Domaine

financier

Etude Comités PNVA, OXFAM, 2012

Observatoire RDC,

Getraco/Vergnet, 2016

Approche ASUREP, ADIR, 2010

Life-Cycle Cost Approach, RDC,

Consortium WASH RDC, 2016

Les réseaux autonomes, Banque

Mondiale, 2014

Feuille de calcul du prix de revient de l’eau

(du service d’eau), ADIR pour ASUREP

Manuel de gestion et guide de formation,

Services communautaire

d’approvisionnement en eau, Consortium

WASH RDC

Manuels de formation de l’approche

ASUREP

Outil d’étude de faisabilité économique de

l’installation d’un réseau autonome, WASH

Cost (IRC-WASH), en ligne

Observatoire RDC/GETRACO-VERGNET

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Etudes et projets existants Types d’outils

Domaine

technologique

Pour le domaine technologique, les suivantes études intègrent également des outils :

Faisabilité des chaînes d’approvisionnement, Absolute Options, 2014 et outil pour calculer la

« masse critique » des pompes nécessaires dans une certaine zone pour permettre le

développement des entreprises viables pour l’entretien et la maintenance

Concern et UNICEF : deux études sur l’approvisionnement de pièces détachées (2014)

Chaînes d’approvisionnement de pièces de rechanges (13 pompes sur 125) : CRS/Getraco, 2014-

2016

Appui aux chaînes d’approvisionnement, Concern Worldwide, 2014-2016

Ouverture d’une chaîne d’approvisionnement (pièce de rechange), SNHR/UNICEF (Malemba

Nkulu), 2006-2008

Fabrication de pièces localement, 2015, /GRET /Banque Mondiale

Chaîne d’approvisionnement, UNICEF (Est de RDC), 2014

Suivi de la maintenance pompes SMS, UNICEF (Getraco), 2016

Domaine social Prise en compte des personnes vulnérables dans les constructions : Consortium Wash / PNEVA, Ministère de santé, Ministère d’éducation, Unicef (en cours)

Enquête anthropologique (ECRIS) : Village Assaini – UNICEF (2013)

Etude sur le genre : Oxfam – 2016

Sanitation marketing (Gemena) : Oxfam (en cours)

ASSP : IMA (en cours)

Evidence à l’action (étude sur le genre) : USAID

PNEVA : Caritas Congo (en cours)

Diagnostic de la pauvreté : Banque Mondiale (en cours)

Focus groupes séparés qui permettront de prendre en compte les avis de la femme, car mélangées avec les hommes, certaines femmes ont des difficultés à s’exprimer).

Check List de recommandation et d’actions à réaliser pour l’intégration des femmes

Outils d’identification des vulnérables : carte de vulnérabilité, d’indulgences

Réduction des distances de point d’eau Outils d’accessibilité aux services améliorés

(rampes, sentiers…) Outils de dynamique communautaire :

implication des associations et des organisations locales

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

En plus des éléments clés de l’approche programmatique du Consortium WASH RDC pour améliorer la pérennité des interventions eau, hygiène et assainissement en milieu rural, et les cinq domaines de la pérennité débattus pendant cette Revue Technique, le Consortium a identifié quatre grands principes qui accompagnent une approche pour la pérennité :

Harmonisation avec les stratégies

nationales EHA

Alignement stratégique avec le Programme National Ecoles et Villages Assainis : approche à base communautaire, objectif de certification des villages sur la base des 7 normes.

Intégration des villages accompagnés dans la base de données nationale et dans le processus de suivi de la post-certification piloté par les autorités sanitaires locales.

Recherche et développement de

méthodes innovantes

Approche expérimentale pour développer des méthodes visant à répondre aux défis liés à la durabilité des services EHA en zone rurale, sur un échantillon de villages suffisamment large pour apporter des évidences au secteur en RDC.

Développement de méthodes opérationnelles innovantes appliquant les principes de la logique économique, de redevabilité et de la progressivité des services EHA.

Approche projet orientée "résultats"

Concentration d’efforts pour identifier les opportunités et les contraintes des contextes à fort potentiel de succès (environnemental, socioéconomique, institutionnel).

Utiliser une approche orientée "résultats" alliée à une gestion de projet évolutive et vertueuse pour optimiser l'effet de levier de la logique de succès.

Réseautage, partage et apprentissage

Identifier le potentiel de réseautage à tous les niveaux pour développer les leviers de mutualisation, émulation et partage d'expérience et de savoir-faire.

Apprendre et faire "ENSEMBLE".

Le Consortium WASH RDC continuera à mettre en œuvre son approche en suivant ces principes essentiels, surtout le « réseautage, partage et apprentissage » qui a été illustré, une fois de plus par la présence et la contribution d’une variété d’acteurs du secteur EHA durant cette Revue Technique. Cet évènement a été une véritable plateforme d’échanges du secteur EHA en RDC, qui a permis aussi l’identification des idées pour des projets pilotes et des projets de recherche qui pourraient fournir des réponses aux questions clés pour la pérennité.

Le suivant est une synthèse de ces idées des projets pilotes et des projets de recherche, que le Consortium WASH et les participants de la 5ème Revue Technique recommandent au secteur comme des priorités :

Propositions de projets de recherche et projets pilotes

Domaine institutionnel – rôle des services techniques : Evaluation d’impact et étude de la dynamique de la post-certification, de maintenance et du rattrapage des normes, pour savoir si une période d’appui post-implémentation de trois ans est suffisante ou pas.

Domaine institutionnel – rôle des autorités politico-administratives : Analyser les capacités pour la vulgarisation de la loi et contribuer avec la CNAEHA pour vulgariser la loi, du niveau national jusqu’au niveau local.

Domaine financier : Etudier les vrais coûts à long-terme des différents types de services d’accès à l’eau (par exemple, des différentes options technologiques) dans des différents contextes en RDC.

Domaine technologique et le rôle du secteur privé : Etude complète sur la question de la viabilité de la filière économique pour des services d’eau à travers des pompes à main, en termes d’architecture de cette filière et les différentes services (développement des forages ; installation des pompes ; fourniture des pièces de rechange ; services de maintenance et réparation).

Domaine social et prise en compte de l’équité : Projet pilote de l’autonomisation des vulnérables à travers des Activités Génératrices des Revenus (AGR) : détermination de la vulnérabilité, identification des vulnérables, formation, participation à la vie de la communauté, entretien des espaces ou points d’accès à l’eau afin qu’ils ne puissent pas seulement avoir un accès à l’eau, mais participer aussi à la mise en place de ce projet.

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Nos vifs remerciements aux intervenants :

Julie Aubriot UNICEF

Koenraad Vancraeynest UNICEF

Josselin Leon UNICEF

Gian Melloni Consortium WASH RDC

Michelle Soeller IRC Felix Kabemba Concern Worldwide Tiphaine Vallois Hydroconseil

Emmanuele Guillou Hydroconseil

Et également aux participant-e-s des organisations:

Bailleurs de fonds et coopérations Agences membres du Consortium

DFID ACF AFD ACTED Concern Worldwide CRS Solidarités International

Gouvernement – national

CNAEHA

Minagrider/DPSA

VEA

SNHR

MSP

Gouvernement – provincial et local

CPAEHA de Kasai Central et Tanganyika Territoires de Moba et Dibaya

SNHR Kasai Central Secteurs de Tshishilu et N’sele

BCZ de Dibaya, Manono, Kiambi, Kongolo DPS de Kalemie, Kasai Central

et Mbulula ETD Manono

ZDS Ankoro, Kongolo, Lubondaie, Dibaya Chefferie de Kongolo

Territoire de Dibaya

Nations Unies Secteur privé

UNICEF Getraco

Hydroconseil

ONG et organismes locaux et internationaux

OXFAM CODHOD Caritas RDC ADIR IRC ASPD IMA World Health Hirondelle Regard sur Femme COHR SICOSENVIRONNEMENT PESE/DIPROMAD EPS-INC

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1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 24

Maintien du

Plan d'Action

Maintien des

PAFI

5

PLAN D'ACTION - PAFI = PETITES ACTIONS FAISABLES IMPORTANTES

12 étapes pour atteindre la certification

Calendrier approximatif des composantes du programme sur 18 mois + 6

1

COORDINATION AVEC LES AUTORITES - DEFINITION DU PERIMETRE D'ELIGIBILITE

2

PROMOTION DU PROGRAMME - DEMANDE DES COMMUNAUTES - 1er ENGAGEMENT COMMUNAUTAIRE

3

EVALUATION DES BESOINS - IDENTIFICATION DES RESSOURCES

4

10

6

SENSIBILISATION COMMUNAUTE SUR LES BONNES PRATIQUES - PROMOTION PAFI

7

EVALUATION PROGRES - DEMANDE D'AIDE EXTERIEUR POUR ACCES A L'EAU

8

ETUDE DE FAISABILITE EN DETAIL - DECISION D'INVESTIR - 2éme ENGAGEMENT COMMUNAUTAIRE

9

CONSTRUCTION ET SUIVI DES TRAVAUX - SUIVI RECETTES ET DEPENSES

Installation, réception et gestion des

infrastructures d'eau potable

Campagne de marketing social pour le

maintien des 7 normes et le paiement du

service de l'eau

Infrastructures : installation conditionnee a 1. la demande de la communaute d’usagers; 2. leur engagement et 3. la viabilite technique

et economique à long terme

Coordination avec les autorités et définition du

périmètre d'éligibilité pour l'intervention

Marketing du programme, 1er engagement

communautaire et individuel, et sélection des

villages

Evaluation initiale, diagnostic participatif,

étude de faisabilité initiale, et déclenchement

de la demande

Mobilisation du Comité Village Assaini, des

ReCos, et autres leaders

Plan d'Action Communautaire et mise en place

des Petites Actions Faisables Importantes

(PAFI) par la communauté et les écoles

Campagne de marketing social des PAFI par le

Comité et ReCos avec l'appui des BCZ/ONG

Auto-evaluation du progrès et demande de

l'aide extérieure pour l'accès à l'eau potable

Etude de faisabilité en détail, décision

d'investir et 2e engagement communautaire

pour un point d'eau potable

OUTILS DE VALORISATION DES RESSOURCES :

Annuaire d’expertises EAH aux niveaux ZDS et ADS

Identification de personnes

ressourcesDraft 1 Formation Draft 2

=====> Remise

au BCZ =====>

ACCOMPAGNEMENT MARKETING - PROMOTION PRIX DE L'EAU

11

CERTIFICATION : ATTEINTE DES 7 NORMES - VALIDATION PLAN DE MAINTIEN

12

POST - CERTIFICATION : CONTROLE DES 7 NORMES - SUIVI DU PLAN DE MAINTIEN

Evaluation de l'atteinte des 7 normes,

certifcation, et plan de maintien

Suivi du plan de maintien et 1ère post-

certification

COMITE VILLAGE ASSAINI - GESTION DU PROJET COMMUNAUTAIRE

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Petites Actions Faisables et importantes (PAFI) : mobilisation des ressources propres à la communautée pour ameliorer les conditions

EAH pour atteindre les 7 normes.

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- Identification des Petites Actions Faisables Importantes (PAFI) pour faire le maximum du progr ès

vers les 7 normes avec les ressources de la communauté.

- Plan d’Action Communautaire pour la mise en place et le suivi des PAFI (r ôles, responsabilités,

indicateurs et timing).

- Appui technique pour le développement des PAFI si nécessaire (par ex latrines).

- Campagne de marketing social aux usagers pour comprendre et adopter les PAFI menéS par le

Comité et les ReCos, par ex: espaces de démonstration des produits dans des endroits clés (écoles,

centres de santé, églises); concours; crieurs.

- Appui addititionnel par le BCZ/ONG si nécessaire, par ex formation des artisans.

Activités clés étape par étape

- Etude de faisabilité en détail des options techniques, leurs coûts à long terme et la faisabilité d'une

maintenance durable (expertises locales, marché existant, pièces détachées).

- Développement d’un plan d’affaires pour comparer la demande et la volonté de payer des usagers

par rapport aux options techniques faisables (analyse coûts-bénéfices; niveau de services / prix de

l 'eau; gestion financière).

- Décision conjointe et PDA entre la communauté et les autorités pour prendre en compte les facteurs

externes (par ex chaînes d'approvisionnement).

- Installation des infrastructures d'eau potable en assurant la qualité de la mise en oeuvre.

- Formation, mise en place et suivi avec le Comité de l’équipe d’exploitation de l’infrastructure, y

compris des personnes hors du vil lages (par ex, artisans réparateurs).

- Réception des travaux et identification de suivi spécifique de la qualité de l 'eau.

- Suivi des recettes et des dépenses avec un accompagnement du BCZ/ONG.

- Développement des outils de marketing social qui peuvent être util isé par le Comité, les ReCos et

autres à long terme

- Marketing social pour le maintien des 7 normes: rappel des bonnes pratiques (par ex, sir ènes de la

propreté); émulation ménage-ménage et vil lage-vil lage (visites, tournois).

- Marketing social pour assurer le paiement du prix du service de l 'eau.

- Evaluation de l 'atteinte des 7 normes : enquête CAP 2 et auto-évaluation 3.

- Certification de la communauté comme "Village Assaini".

- Validation du plan de maintien et contrats avec personnes ressources (réparateurs etc.).

- Enregistrement dans la base de données nationale pour rentrer dans le programme des visites "Post-

Certification" semestrielles par les autorités.

- Suivi du plan de maintien par le Comité en partenariat avec les autorités et les personnes

ressources de l 'annuaire d'expertise (par ex, artisans réparateurs).

- Première visite de post-certification avec les autorités: CAP 3 et auto-évaluation 4.

- Continuation dans le programme des visites "Post-Certification" semestrielles.

Outils de marketing

(Module I avec les

équipes ONG et

partenaire)

Outils de diagnostic et

de déclenchement

Le Processus des 12 Etapes du Consortium WASH RDC -

version janvier 2015

- Auto-évaluation 2 : évaluation par les communautés du progrès vers les 7 normes à travers les PAFI

et les demandes additionnelles auxquelles les PAFI ne répondent pas .

- Refaire l 'auto-évaluation 2 autant de fois que nécessaire.

- Si besoin, lettre de demande #2 pour un investissement externe pour l 'accès à l 'eau.

- Définition conjointe du périmétre d'éligibil ité des Aires de Santé et vil lages basé sur des critères

d'accessibil ité, de démographie, d'hydrogéologie, et de socioéconomie favorables à la pérennité.

- Sélection des Aires de Santé et définition des critères de la sélection des vil lages.

- Promotion et marketing du programme auprès des communautés éligibles pour une compr éhension

des 7 normes nationales pour être certifié "Village Assaini" et un engagement informé au niveau

communautaire et individu pour la réalisation de PAFI.

- Lettre de demande au MCZ.

- Sélection transparente des vil lages et enregistrement dans la base de données nationale.

- Evaluation des données de "baseline": enquête CAP 1.

- Auto-évaluation 1, étude de faisabilité initale et diagnostic participatif communautaire: pratiques

et niveaux des services existants; identification des ressources de la communauté; identification des

leviers et barrières contextuels, sociaux et technologiques.

- Déclenchement de demande en util isant les leviers identifés .

- Election du Comité de projet "Village Assaini" en tenant compte des dynamiques existantes et de la

representativité de la communauté d'usagers.

- Renforcement continu des capacités du Comité, des Relais Communautaires et autres leaders

naturels, surtout sur la gestion des projets, marketing, et gestion financi ère.

Module V (introduction)Identification des PAFI

+ Plan d'action

Guide des outils de

communication et

mobilisation

communautaire

Guide de formation et

manuel pour les

Comités

Guide de Suivi de

Petites Actions

Faisables

Modules V, VI, VII

Outils de marketing Modules III, IV Marketing et suivi

Suivi continu

Module II

Outils de

démonstration

Les outils et les guides clés qui accompagnent

le Processus des 12 Etapes

Formation de remise à

niveau au besoinSuivi continu

Guide Technique

Checklists

hydrogéologie et

environnement

Guide de faisabilité

technique initiale

Planification des

infrastructres écoles et

centres de santé

Guide faisabilité

technique en détail

Standards minimums

Outils de marketingFormation de remise à

niveau au besoin

Marketing et suivi

continu

Outils de rappelFormation de remise à

niveau au besoinSuivi continu

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Liste des publications du Consortium WASH RDC

Rapports de projets de recherche

Pièces de rechange pour pompes manuelles : analyse de la chaîne d’approvisionnement (2014)

Synthèse des résultats de la conduite d’une Etude Socio-Culturelle Rapide et stratégie pilote de communication et mobilisation communautaire (2014)

Recherche opérationnelle sur le renforcement des capacités des Comités pour la gestion des services communautaires d’approvisionnement en eau (2015)

Approche de suivi des Petites Actions Faisables Importantes pour l’Hygiène et l’Assainissement (2015)

L’amélioration de l’accès à l’eau potable par des ‘Petites Actions Faisables Importantes’ (2015)

Guides et outils

Le Manuel des 12 Étapes pour atteindre la Certification Village Assaini.

Manuel de Gestion et Guide de Formation pour les Comités de Gestion EHA ou Comités Village Assaini (2015).

Guide de suivi des Petites Actions Faisables Importantes pour l’Hygiène et l’Assainissement (2015)

Guide des outils de communication et mobilisation communautaire (2014)

Guides de Formation Cholera à l’intention des agents hygiénistes, colorateurs et de sensibilisation (2014)

Guide pour l’implication des ETD selon la nouvelle Loi sur l’Eau (2017)

Rapports des Revues Techniques

Rapport de la 1ère Revue technique (Février 2014) : Sélection des villages, mobilisation communautaire et approche économique

Rapport de la 2e Revue technique (Décembre 2014) : La mobilisation communautaire pour l’Eau, l’Hygiène et l’Assainissement des populations rurales en RDC

Rapport de la 3e Revue technique (Juillet 2015) : Comment faire des investissements durables dans le secteur Eau, Hygiène et Assainissement en milieu rural en RDC?

Rapport de la 4e Revue Technique (Janvier 2016) : La Loi sur l’Eau : Opportunités, Défis et Perspectives pour le secteur Eau, Hygiène et Assainissement rural en RDC

Notes de synthèse

Consortium WASH RDC: Un programme pour la promotion de solutions durables adaptées aux besoins en Eau, Assainissement et Hygiène des populations rurales de la République Démocratique du Congo

Prendre une décision informée sur l’investissement dans des services d’Eau, Assainissement et Hygiène en milieu rural en RDC: L’adaptation de l’approche des coûts à long terme par le Consortium WASH RDC

Les Petites Actions Faisables Importantes pour améliorer l’accès à l’Eau, l’Assainissement et l’Hygiène.

Renforcer la chaine d’approvisionnement locale pour contribuer au développement de services d’eau pérennes en milieu rural en RDC.

Le Consortium WASH RDC publie une grande variété de documents pour appuyer l’apprentissage du secteur EHA en

RDC : Rapports de projets de recherche

Guides et outils Rapports des Revues Techniques

Notes de synthèse Rapport de mi-parcours du CWRDC

Pour plus d’informations sur le Consortium WASH RDC et nos activités, et pour télécharger des documents:

www.consortiumwashrdc.net

Facebook : Consortium WASH RDC

[email protected]