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LE BILAN DE L’ENFANT
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C’est un temps thérapeutique
Pourquoi?
• Relation de confiance avec les parents
• Analyse des bégayages et du bégaiement
• Informer les parents sur le bégaiement:
- En général
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- En général
- De leur enfant
• Moment d’échange entre l’enfant et ses parents
• Présence des deux parents nécessaire
La motivation
A prendre en considération différemment selon l’âge de l’enfant:
- Age préscolaire: ne pas en tenir compte
- Age scolaire: important d’en tenir compte
- Adolescence: essentielle
3
- Adolescence: essentielle
Motivation en relation avec souffrance
Qui est motivé?
Si enfant non motivé, est-ce:
- Du déni?
- Une absence de gêne?
1) Âge préscolaire
• Prendre en charge quelle que soit la motivation de l’enfant
• Motiver les parents s’ils ne le sont pas
• Rassurer les parents s’ils sont trop anxieux• Rassurer les parents s’ils sont trop anxieux
2) Age scolaire
Si l’enfant est motivé, rééducation mise en place
Si l’enfant n’est pas gêné par son trouble:
- Proposer une petite série de séances afin de:- Proposer une petite série de séances afin de:
. Expérimenter l’efficacité des techniques
. Prévenir l’installation de peurs, de conduites réactionnelles, d’évitements, etc...
. Aider à ne pas s’enfermer dans son bégaiement
- Bilans réguliers afin de vérifier l’évolution
3) Adolescence
• Parfois, pas d’envie de venir au bilan, ou
« accepte » le bilan mais ne souhaite pas de
rééducation
• Explications diverses: • Explications diverses:
–tentatives rééducatives préalables échouées
–peu d’espoir d’amélioration
–difficultés à parler de son bégaiement
– inquiétude sur le déroulement des séances
• Demande explicite sur l’envie de débuter une
rééducation
Réponse «oui » � prise en charge
Réponse « non »Réponse « non »
–si évitements, comportements associés,
souffrance, peurs � contrat de 5 séances
–si pas de signes de souffrance, pas
d’évitements, pas de peurs, etc. � pas de
prise en charge
Importance d’effectuer un bilan approfondi:
- De la fluence
- Des comportements associés, attitudes
réactionnelles, habiletés sociales, émotions
liées au trouble
La décision thérapeutique ne peut être prise
qu’après un état des lieux précis:
- Du visible/audible
- De l’invisible/inaudible
Anamnèse
• Rang dans la fratrie, relations frères et sœurs
• Classe
• Niveau scolaire (pression parentale? conflits?)
• Relations avec pairs à l’école
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Relations avec pairs à l’école
• Activités extra-scolaires
• Grossesse, accouchement de la mère
• Hospitalisations
• Troubles et handicaps sensoriels
• Problèmes de santé (enfant/famille)
• Acquisition de la marche
• Acquisition de la propreté (énurésie, encoprésie)
• Alimentation (trouble, conflits…)
• Sommeil• Sommeil
• Passé familial de bégaiement
• Développement du langage
• Bilinguisme (pression d’apprentissage, tolérance au code switching…)
Apparition du bégaiement
• Dates, âge d’installation
• Circonstances d’apparition
• Evolution dans le temps
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• Evolution dans le temps
• Circonstances aggravantes
• Circonstances apaisantes
• Conscience du trouble
• Thérapies déjà effectuées
• Description subjective du bégaiement:
- Impression subjective de signes associés
(enfant/parent)
- Niveau de sévérité du bégaiement (0 � 10)
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enfant :
mère :
père :
- Réactions de l’entourage (parents, fratrie, copains, enseignants, nounou, grands-parents…)
- Conseils de l’entourage
Bilan du trouble
• Langage automatique
• Dénomination
• Invention d’une phrase/image
• Histoire en images
• Lecture
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• Lecture
• Récitation
• Récit
• Réponses à des questions (ouvertes, fermées)
• Langage spontané
• Interaction parent/enfant
Analyse du bégaiement
• Enregistrement audio ou vidéo
• Description des troubles et leur position dans la phrase/dans le mot
• Prolongations
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• Prolongations
• Répétitions
• Blocages
• Coups de glotte
…/…
• Reprise d’énoncés
• Rupture du rythme
• Débit de parole
• Bredouillement associé
• Abandons
• Souffle• Souffle
• Voix (variations d’intensité/fréquence, intonation…)
Analyse quantitative du bégaiement
• Pourcentage de bégayages/syllabes
• Nombre de bégayages/minute (par type)
• IOWA
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• IOWA
• SDA
• Relation bégaiement/surcharge linguistique
(Stocker Probe adapté, Manach, M. 2009)
Analyse de la communication
• Contact visuel (pendant B et non B)
• Expressivité
• Posture
• Parole à minima (timidité ou B?)
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• Parole à minima (timidité ou B?)
• Prise en compte de l’interlocuteur
• Trouble associé (articulatoire, phonologique, évocation) � bilan ultérieur
Les comportements accompagnateurs
• Objectifs (durant le bilan)
• Subjectifs, avec questions:
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• Subjectifs, avec questions:
- à l’enfant
- aux parents
Questions posées à l'enfant(Chmela & Reardon, 2001)
Générales
Sais-tu pourquoi tu es venu me voir aujourd'hui?
Est-ce que tu aimes parler?
Avec qui aimes-tu parler?
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Avec qui aimes-tu parler?
Est-ce que parler est facile ou difficile?
Est-ce qu'il y a des personnes avec qui tu n'aimes
pas parler?
Si tu pouvais changer quelque chose de ta parole,
qu'est-ce que ce serait?
Sur le bégaiement
Pourquoi parler est difficile?
Qu’est-ce que ça veut dire, bégayer?
Tu peux me montrer comment ça fait?
Avec qui tu bégaies le plus? Le moins?Avec qui tu bégaies le plus? Le moins?
Qu’est-ce que tu fais quand tu te mets à bégayer?
En as-tu déjà parlé avec quelqu’un?
Est-ce que ça te rend triste? En colère?...
Informations sur les attitudes réactionnelles handicapantes
• Peur de bégayer, retenue
• Acceptation de l’aide
• Préparation des phrases à l’avance
• Peur de parler dans un groupe
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• Peur de parler dans un groupe
• Endroits où le bégaiement ne se manifeste pas ou se manifeste plus
• Personnes avec qui le bégaiement ne se manifeste pas ou se manifeste plus
• Personnes avec qui parler fait peur
• Caractéristiques de la parole à la récré, en classe
Sur les évitements
• Evitements de mots ou de sons
• Evitements de conversation avec certaines
personnes
• Evitements de participation orale en classe
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• Evitements de participation orale en classe
• Evitements d’activités
Indices de passage à la chronicité (Van Riper)
A. Indices anamnestiques
• Y a-t-il dans la famille d’autres personnes qui soient
bègues depuis l’enfance?
• Est-ce que la gravité des disfluences s’est accrue
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• Est-ce que la gravité des disfluences s’est accrue
depuis que le bégaiement a commencé?
• Est-ce que les premières disfluences étaient plutôt
de type blocage que de type répétition?
• Depuis l’apparition des premiers bégayages,
l’enfant a-t-il B de façon constante ou par accès?
B. Attitudes réactionnelles handicapantes
• A-t-il Est-ce que l’enfant se perçoit en tant que
bègue?
• A-t-il peur de prendre la parole du fait de son
bégaiement?
• Trouve-t-il, lui, que son bégaiement s’aggrave?
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• Trouve-t-il, lui, que son bégaiement s’aggrave?
• Se met-il à éviter de parler plutôt que de
montrer qu’il bégaye?
• Est-ce que son propre bégaiement déclenche
chez lui des réactions de colère ou de
frustration?
C. Indices comportementaux
• Y a-t-il parmi ses bégayages des sons prolongés et des blocages?
• Les répétitions se font-elles sur des groupes de mots, sur des mots ou sur des sons?
• Les répétitions de sons ou de syllabes sont-elles • Les répétitions de sons ou de syllabes sont-elles accompagnées de signes de tension musculaire visible?
• Avez-vous observé plus de trois répétitions de ce genre par mot?
• Est-ce que les syllabes répétées le sont à une allure plus rapide que le reste du discours?
• Est-ce que le son “euh” s’insère dans ces répétitions?
• L’enfant s’arrête-t-il parfois pour reprendre sa respiration au milieu de ces répétitions?
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respiration au milieu de ces répétitions?
• Les sons prolongés dépassent-ils une seconde en durée?
• Lors des accès les plus marqués, est-ce que les prolongations affectent plus d’un mot sur cent?
• Ces prolongations de sons sont-elles d’un seul tenant ou saccadées?
• Avez- vous observé chez votre enfant de signes de tension musculaire lors de ces prolongations?
• Ces prolongations finissent-elles de façon abrupte plutôt que de façon douce?
• Est-ce que durant ces prolongations parfois le son se “coupe”?
• Est-ce qu’il bloque avant de parler?
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• Est-ce qu’il bloque avant de parler?
• Parle-t-il de façon monotone lors des périodes plus fluides?
• Evite-t-il le regard lorsqu’il parle?
• Présente-t-il des tics ou des mouvements accompagnateurs du tronc/du visage/des mains?
Dans un deuxième temps:
Passations d’échelles et de questionnaires:
- Echelle de Barry Guitar
- Iceberg de Sheehan (version enfant)
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- Questionnaires (Chmela et Reardon, 2001)
#1 Qu’est-ce qui est vrai pour toi
#3 Mes idées sur l’école/collège/lycée
#4 Mains posées
#5 Ecris un mot-image
#7 Qu’est-ce qui se passe dans ta tête?#7 Qu’est-ce qui se passe dans ta tête?
# 8 Pas pour moi!
# 9 Echelle des soucis
# 10 J’encadre ma parole
# 11 Dessine-moi une image
# 13 Comment je vois mon bégaiement
LA GUIDANCE PARENTALE
- Intérêt de la guidance et de la rééducation
précoce
- Ecoute et explications
- Modifications de la parole et du langage
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- Modifications de la parole et du langage
- Modifications environnementales
- Modélisation
- Amélioration de la communication
Intérêt de la rééducation précoce de la guidance parentale
• Changement de discours
• Guérison spontanée dans 60 à 75% des cas
• La rééducation précoce induit:
- une parole fluide sans contrôle
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- une parole fluide sans contrôle
- moins de risque de rechute
- de meilleures capacités de modifications environnementales
- une efficacité de 90 à 95% (Starkweather, 1997)
Rappel: Avant 6 ans: bégaiement transitoire
Après 6 ans: bégaiement chronique
Ecoute attentive des parents puis explications
Prendre en compte les croyances, les sentiments et
les émotions chez les parents:
- Montre l’intérêt que l’on porte à leur problème
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- Montre l’intérêt que l’on porte à leur problème
- Crée une bonne relation de confiance
Interview des parents
• Ecoute attentive: parole et attitude calme,
pauses
• Questionnements: questions ouvertes pour la
discussion, fermées pour l’évaluation
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discussion, fermées pour l’évaluation
• Renforcement positif
• Paraphraser le contenu du discours
• Refléter l’émotion
• Contre-questions
Explications sur le bégaiement
• Information, élimination des idées fausses
• Réassurance des parents
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• Eléments concrets de modifications possibles
Modifications de la communication
- Ne pas couper la parole ni stopper, mais prendre
le temps d'écouter
- Aider aux moments des blocages
- Ecouter le sens du message et non la forme
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- Ecouter le sens du message et non la forme
- Eviter tout conseil de parole (faire à sa place)
- Ne pas exiger une parole correcte
- Ne pas faire répéter
- Penser au plaisir de parole
…/…
- Regarder dans les yeux, se mettre à sa hauteur,
ne pas faire autre chose
- Poser des questions fermées
- Ne pas poser les questions dont on connaît la
réponse
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réponse
- Eviter les questions aux moments des conflits ou
des émotions fortes
- Simplifier la parole à l’enfant et éviter de trop lui
parler
…/…
- Eviter les termes « mal parler », « bien parler », «faire des efforts »
- Attention au vocabulaire « catastrophique », «épouvantable »
- Etre un interlocuteur actif
- Parler plus lentement et augmenter les pauses
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- Parler plus lentement et augmenter les pauses
- Ne pas ignorer le bégaiement mais rassurer l’enfant (caresses, sourire, etc.)
- Eviter les réactions non verbales négatives
Modifications environnementales
- Faire prendre conscience aux parents de leur rôle
- Déculpabiliser les parents
- Surveiller le sommeil
- Eviter une surcharge d’activités ou
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- Eviter une surcharge d’activités ou
d’apprentissages
- Eviter une pression trop forte
- Eviter la pression temporelle
- Eviter les activités ou situations excitantes ou trop
riches en émotions
…/…
- Calmer les situations qui peuvent l’être
- Avoir des habitudes et des routines, avec plus de
temps pour les transitions
- Eviter la télévision ou la radio durant les repas
- Trouver un temps pour l’enfant seul
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- Trouver un temps pour l’enfant seul
- Effectuer un « répertoire » du bégaiement
- S’assurer que l’enfant ne développe pas des
réactions de honte ou de crainte/bégaiement
- Parler du bégaiement et de la parole en général
La modélisation
• Utilisation de la parole « modifiée », ou parole
« facile », ou parole « étirée »
• Parole lente, dépourvue de tensions, avec des
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• Parole lente, dépourvue de tensions, avec des
pauses et +/- naturelle
Parler plus lentement à l’enfant
• Le débit de parole est modifiable en situation
contrôlée
• Parole des adultes aux enfants bègues:
- Les adultes parlent plus vite aux enfants bègues
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- Les adultes parlent plus vite aux enfants bègues
qu’aux non-bègues
- Les adultes interrompent plus souvent les
enfants qui bégaient que ceux qui ne bégaient
pas (Myers et Freeman, 1985)
…/…
• Ralentir le débit de parole à l’enfant:
- Ralentit le débit de l’enfant (Ramig, 93, Starkweather,
1990);
- Augmente la fluence de l’enfant (Stephonson-Orsal &
Bernstein Ratner, 1988).
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• Augmenter les pauses
- en quantité
- en durée
Utilisation de la modélisation
• Progression:
- Les parents observent et écoutent la parole
modifiée en séance
- Ils l’utilisent en séance avec le thérapeute et
l’enfant :
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l’enfant :
. Dénomination d’images, lotos de mots
. Description d’images, lotos de phrases
. Jeux plus complexes, conversation, lecture
- Ils l’utilisent à la maison
• Ne jamais demander à l’enfant d’utiliser cette parole (imitation spontanée)
• Reformuler la parole bégayée en parole modifiée
• Utiliser la parole modifiée plus ou moins souvent (selon les besoins et les souhaits des parents)
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souvent (selon les besoins et les souhaits des parents)
• Attention - à la parole saccadée
- à la perte de spontanéité
La modification de la communication à la maison est souvent nécessaire
Adaptation au bégaiement de A.FABER & E.MAZLISH
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Adaptation au bégaiement de A.FABER & E.MAZLISH
(Comment parler pour que les enfants écoutent et
écouter pour que les enfants parlent)
1) Aider les enfants à gérer leurs émotions
. Faire la connexion directe entre le ressenti et le
comportement
. Accepter les sentiments de l’enfant
. Ecouter d’une oreille attentive
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. Ecouter d’une oreille attentive
. Reconnaître le sentiment avec un petit mot
. Donner un nom à leur émotion
Ne jamais nier les émotions des patients: le risque
serait qu’ils ne les expriment plus!
Au lieu d’écouter à moitié…
Il faut écouter attentivement.
Au lieu de nier le sentiment…
Nommer le sentiment/l’émotion
2) Se poser les bonnes questions
- Ma demande est-elle bien adaptée à son âge?
- Est-ce que je peux laisser le choix sur « quand »?
- Est-ce que je peux laisser le choix sur « comment »?
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« comment »?
- Est-ce que l’environnement est bien adapté à l’enfant?
- Y a-t-il davantage de demandes ou de moments agréables?
3) Trouver des alternatives à la punition
- Exprimer ses propres sentiments sans attaquer
le caractère
- Exprimer ses attentes
- Montrer comment réparer ses erreurs
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- Montrer comment réparer ses erreurs
4) Ne pas poser trop de questions
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5) Ne pas donner trop de « non »
- Donner l’information en omettant le « non »
- Montrer qu’on accepte ses émotions
- Décrire le problème- Décrire le problème
- Substituer le « non » par un « oui »
6) Savoir complimenter
- l’auto-évaluation a des effets sur les émotions et
sur le comportement
- Aide à établir une image positive de soi-même
- Différencier les compliments inutiles (évaluent)
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- Différencier les compliments inutiles (évaluent)
des compliments utiles
• Les compliments utiles viennent en deux
temps:
– L’adulte décrit avec appréciation ce qu’il voit
ou ce qu’il ressent
– L’enfant, après cette description, peut se
complimenter lui-mêmecomplimenter lui-même
7) Enlever les étiquettes
- Chercher des opportunités pour montrer à l'enfant une nouvelle image de lui-même
- Mettre l'enfant dans des situations où il peut se voir différemment
- Laisser l'enfant percevoir une conversation où
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- Laisser l'enfant percevoir une conversation où vous dites quelque-chose de positif sur lui
- Modéliser le comportement que vous souhaiteriez voir
- Etre "les archives" des moments positifs de votre enfant