36
> Le droit de l’environnement en bref Aperçu du droit fédéral de l’environnement

Le droit de l’environnement en bref - Federal Council

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

> Le droit de l’environnement en brefAperçu du droit fédéral de l’environnement

2 > Le droit de l’environnement en bref

Impressum

Editeur

Office fédéral de l’environnement (OFEV)

L’OFEV est un office du Département fédéral de l’environneme

des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC).

Idée, concept, réalisation

Urs Steiger, steiger texte konzepte beratung, Lucerne

Accompagnement à l’OFEV

Marco Zaugg, division Droit

Référence bibliographique

Le droit de l’environnement en bref

Aperçu du droit fédéral de l’environnement

Office fédéral de l’environnement, Berne, 36 p.

Traduction

Service linguistique de l’OFEV, 3003 Berne

Graphisme, mise en page

Kurt Brunner, Martin Brunner Associés

Photos

Couverture, p.7 à droite: Keystone/Lukas Lehmann

p.3: BAFU

p.4: AWEL, Zurich

p.5: Sammlung Verkehrshaus Luzern

p.6: Keystone/Michael Kupferschmidt

p.7 à gauche: CamCopter/Rolf Widmer

p.8: Keystone/Francesca Agosta

p.9 à gauche, p.13, p.18 en bas, p.20 à droite/en haut:

BAFU/AURA/Emanuel Ammon

p.9 à droite: Keystone/Sandro Campardo

p.11: Jakob Studnar, Düsseldorf

p.15: Keystone/Thedi Suter

p.16, p.24-25, p.27 à gauche: Priska Ketterer, Lucerne

p.18 en haut: René Maier, Brienz

p.20 à gauche, p.32 en bas/à droite: Keystone/Martin Ruetsch

p.20 à droite/en bas: Stadtwerke Schweinfurt GmbH

p.22: Roche/Christopher Gmuender, Muttenz

p.27 à droite: BAFU/Markus Senn, Winterthur

p.28: ALN, Fachstelle Naturschutz

p.30: Albert Marty, Rothenthurm

p.32 en haut: Keystone/Gaëtan Bally

p.32 en bas/à gauche: Landbote/Marc Dahinden

p.35 en haut: Keystone/Regina Kuehne

p.35 en bas/à gauche: Keystone/Craig Ruttle

p.35 en bas/à droite: Keystone/Jean-Christophe Bott

Commande de la version imprimée et téléchargement

au format PDF

OFCL, Diffusion des publications fédérales, CH-3003 Berne

Tél. +41 (0)31 325 50 50, fax +41 (0)31 325 50 58

[email protected]

Numéro de commande: 810.400.082f

www.bafu.admin.ch/ud-1072-f

Cette publication est également disponible en

allemand, italien et anglais.

nt,

i

© OFEV 2013

> Sommaire

Avant-propos 3

Vue d’ensemble du droit de l’environnement

Droit de l’environnement:

refl et de la conscience écologique 4

Elaboration et exécution du droit de l’environnement

Principes fondamentaux de la protection

de l’environnement 8

La protection de l’environnement, une tâche commune 10

Autorisations de projets selon des critères écologiques 12

Les outils au service de l’environnement 13

Eléments du droit de l’environnement

La loi sur la protection de l’environnement 15

Protection contre les immissions 17Déchets et sols 19Vigilance dans l’utilisation des produits chimiques 21La loi sur les forêts 23

La loi sur la protection des eaux 25

Protection de la biodiversité et du paysage 28

Utilisation contrôlée des organismes 31

Protection contre les dangers naturels 33

Le défi de la protection du climat 34

3 > Le droit de l’environnement en bref3

> Avant-propos

Le Congrès mondial sur la justice, la gouvernance et le droit au service d’un envi-

ronnement durable, qui s’est tenu à Rio de Janeiro du 17 au 20 juin 2012 sous l’égide

du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a appelé les Etats

à employer la législation environnementale de manière effective et effi cace pour

atteindre les objectifs du développement durable. En effet, la durabilité écologique

passe par une législation environnementale juste, claire et applicable.

Le droit suisse de l’environnement, qui a atteint un haut niveau qualitatif au cours

des dernières décennies, tend vers ce but. Dans les prochaines années, les vides juri-

diques devront être ponctuellement comblés en faisant évoluer la législation envi-

ronnementale et en l’adaptant aux nouveaux défi s.

La présente brochure donne un aperçu de la diversité de la législation environne-

mentale suisse élaborée au fi l des décennies. Le droit national et le droit international

pertinent y sont présentés dans leur globalité et leurs interdépendances. Des illustra-

tions graphiques novatrices offrent par ailleurs des clés visuelles pour aborder le

monde abstrait du droit.

Florian Wild, Dr en droit

Chef de la division Droit

Membre de la Direction élargie

Offi ce fédéral de l’environnement OFEV

Vous trouverez d’autres liens en rapport avec cette brochure à l’adresse

suivante: www.bafu.admin.ch/droit-environnement-bref

Vue d’ensemble du droit de l’environnement

> Droit de l’environnement:

refl et de la conscience écologique

Les premiers problèmes environnementaux graves sont apparus avec l’essor économique des années

50 et 60 et l’utilisation accrue de l’environnement. En réaction, et parallèlement à une meilleure

connaissance des enjeux écologiques, s’est constituée une législation environnementale sans cesse affi née

et plus étendue.

Dans les années 50 et 60, les eaux usées de l’industrie, de l’ar-

tisanat et des ménages étaient encore rejetées dans les ruis-

seaux, les lacs et les rivières presque sans être épurées. Il n’était

pas rare de voir des eaux mousseuses ou même colorées. Dans

de nombreux endroits, les populations de poissons ont subi de

véritables hécatombes. Le rythme effréné des constructions et

la croissance exponentielle du trafi c engendraient toujours

plus de bruit et de pollution atmosphérique ainsi qu’une perte

progressive des paysages ruraux.

Des cours d’eau plus propres, une nature respectée

Les citoyens suisses, les Chambres fédérales et le Conseil fé-

déral ont réagi aux problèmes environnementaux grandissants

par des actes législatifs, qui ont progressivement étendu le

5 > Le droit de l’environnement en bref

Protéger la forêt

La loi sur la police des forêts de 1876 plaçait la forêt suisse sous

stricte protection et posait pour la première fois le principe d’une

gestion durable. La loi était une réaction à différentes inondations

catastrophiques du XIXe siècle, dont celle de 1868, probablement la

plus grande qu’ait connue le massif alpin. Son ampleur était en partie

due à la surexploitation des forêts. Un an après fut adoptée la loi

sur l’aménagement des cours d’eau, qui aboutit quelques décennies

plus tard à un vaste endiguement des cours d’eau.

droit de l’environnement et l’ont adapté aux exigences ac-

tuelles. Ainsi, la protection des eaux a été inscrite dans la

Constitution en 1953 et, quatre ans plus tard, la loi afférente

(LEaux) entra en vigueur. Son but premier était d’étendre le

réseau de canalisations et de les raccorder aux stations d’épu-

ration. Sous l’effet de la transformation rapide du paysage,

un article sur la protection de la nature et du patrimoine a été

ajouté en 1962 à la Constitution à la suite d’une votation po-

pulaire. Ce mandat constitutionnel a débouché en 1966 sur la

loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN), laquelle

réglementait pour la première fois au niveau fédéral la protec-

tion de la faune et de la fl ore indigènes ainsi que la protection

du paysage et des monuments historiques. Celle-ci a aussi créé

les bases de l’inventaire fédéral des paysages d’importance

nationale (IFP).

La loi sur la protection de l’environnement, fruit d’une âpre lutte

En 1965, une intervention parlementaire exigea l’instauration

d’un cadre légal en matière d’environnement. L’article consti-

tutionnel correspondant fut approuvé en 1970 à plus de 90 %.

Entre-temps, le choc pétrolier des années 70, mais aussi les

rapports « Halte à croissance? » (publié par le Club de Rome)

et « Global 2000 », et le rapport sur l’état mondial de l’envi-

ronnement, publié par le gouvernement américain, avaient

attiré l’attention sur les problèmes environnementaux. Pour-

tant, il fallut encore quinze ans pour que la loi sur la protec-

tion de l’environnement (LPE) entre en vigueur en 1985.

Dès 1983, le « dépérissement des forêts » avait mis en lumière

les problèmes de pollution atmosphérique et favorisé, avec

l’ordonnance sur la protection de l’air (OPair), une concréti-

sation rapide de la LPE dans ce domaine.

Au niveau international, la découverte du « trou dans la couche

d’ozone », un amincissement prononcé de la couche d’ozone

au-dessus de l’Antarctique, conduisit en 1985 à une réponse

étonnamment rapide: avec le Protocole de Montréal, que la

Suisse ratifi a en 1987, fut proclamée une interdiction mondiale

des substances les plus néfastes.

Elimination des déchets respectueuse de l’environnement

Au milieu des années 80, on s’aperçut que le dépôt de déchets à

maints endroits entraînait une pollution des eaux et des nui-

sances olfactives. Le plan directeur de gestion des déchets éla-

boré en réaction par la Confédération déboucha sur les prescrip-

tions complètes en matière de déchets de la LPE révisée et de

l’ordonnance sur le traitement des déchets (OTD), en vertu des-

quelles les déchets devaient être valorisés après un éventuel trai-

tement ou stockés de manière respectueuse de l’environnement

Chronologie des principaux actes législatifs

en matière d’environnement

1875 Loi sur la chasse et protection des oiseaux (totalement révisée en 1904, 1925 et 1986, LChP)

1875 Loi fédérale sur la pêche (totalement révisée en 1888, 1973 et 1991, LFSP)

1876 Loi sur la police des forêts (totalement révisée en 1991, loi sur les forêts, LFo)

1877 Loi sur la police des eaux (totalement révisée en 1991, loi sur l’aménagement des cours d’eau)

1955 Loi sur la protection des eaux (totalement révisée en 1971 et 1991, LEaux)

1966 Loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN)

1983 Loi sur la protection de l’environnement (LPE)

1999 Loi sur le CO2 (totalement révisée en 2012)

2003 Loi sur le génie génétique (LGG)

Etat de la forêt dans la vallée uranaise de la Reuss au temps de la construction de la ligne du Gothard

6 > Le droit de l’environnement en bref

dans des décharges appropriées. Parallèlement, les sites conta-

minés doivent être rapidement assainis. Avec l’interdiction

d’entreposer les déchets combustibles à partir de 2000, la Suisse

fi t un autre pas important dans le domaine de l’élimination des

déchets. Ainsi est-on parvenu à rediriger des déchets jusqu’alors

inexploités vers la valorisation thermique ou le recyclage.

Une conscience accrue des risques

L’homme a toujours été conscient que certaines substances

étaient nocives – du moins celles qui le sont pour lui. La loi sur

les toxiques (LTox) de 1969 a fi xé un cadre légal pour proté-

ger les hommes et les animaux des produits toxiques. La LPE

l’a ensuite élargi à la protection de l’environnement.

Le 1er novembre 1986, un incendie éclata dans un entrepôt de

produits chimiques de Schweizerhalle, près de Bâle, qui en-

traîna une grave pollution du Rhin. On se rendit alors compte

que le stockage et la manipulation de matières chimiques fai-

saient courir de grands risques à l’environnement. L’ordon-

nance sur les accidents majeurs (OPAM) qui suivit contribua à

renforcer la conscience des risques et à minimiser ces derniers.

La loi sur les produits chimiques (LChim) de 2000 opéra une

profonde refonte de la réglementation dans le domaine des

produits chimiques; en 2005 suivit l’ordonnance sur la réduc-

tion des risques liés aux produits chimiques (ORRChim),

autre acte majeur dans ce domaine.

La prise de conscience des risques liés à l’industrie chimique

attira aussi l’attention sur d’autres technologies comportant

des risques environnementaux, par exemple la biotechnolo-

gie. Celle-ci est réglementée dans la LPE et dans la loi sur le

génie génétique (LGG) ainsi que dans les ordonnances y affé-

rentes. Avec la téléphonie mobile est aussi apparue une autre

technologie qui, outre ses avantages pour la société, comporte

aussi des risques, auxquels la loi a réagi en instaurant à titre

préventif des conditions-cadres techniques claires.

De l’espaces pour les animaux, les plantes et les cours d’eau

Dans les années 70 et 80, on s’aperçut aussi que des mesures

de grande ampleur s’imposaient pour contrer la disparition

insidieuse d’espèces animales et végétales. L’adoption de l’ini-

tiative de Rothenthurm en 1987 constitua un pas décisif dans

le renforcement de la protection des biotopes. Elle permit

d’inscrire dans la Constitution la protection des biotopes et

sites marécageux. Ce faisant, la protection d’autres milieux

naturels menacés (zones alluviales, sites de reproduction de

batraciens ou prairies et pâturages secs) fut aussi renforcée.

Depuis 2007, la législation qui favorise la création de parcs

d’importance nationale dans des régions à forte valeur natu-

relle et paysagère tient aussi compte des exigences de déve-

loppement durable. La réglementation des débits résiduels,

intégrée en 1991 dans la nouvelle loi sur la protection des eaux

grâce à une initiative populaire, suit également ce précepte

Travaux de déblaiement après la catastrophe de Schweizerhalle, près de Muttenz (BL)

7 > Le droit de l’environnement en bref

de protection complète de la nature. Ainsi l’accent n’est-il

plus seulement mis sur la propreté des eaux, mais il est aussi

reconnu que les cours d’eau ne peuvent remplir leur fonction

d’habitat pour la faune et la fl ore que s’ils transportent assez

d’eau et disposent d’un espace suffi sant pour leur développe-

ment naturel.

Cet aspect a été assuré en droit en 2011 par une nouvelle révi-

sion de la protection des eaux. Cela a ainsi permis de remplir

une exigence de la protection contre les crues, qui avait été

complètement repensée après les intempéries dévastatrices de

1987. La protection contre les dangers naturels ne doit dès lors

plus uniquement être réalisée par des ouvrages de protection

plus hauts et plus solides. La nouvelle approche accepte

qu’une protection totale ne soit pas possible partout. Elle com-

bine des mesures de protection technico-constructives à des

mesures d’aménagement du territoire et de retenue des eaux.

En outre, les dommages contrôlables sont pris en compte.

Protection de l’environnement globale et développement durable

La prise en considération globale des aspects environnemen-

taux a connu une véritable percée avec la première conférence

mondiale sur l’environnement de Rio de Janeiro en 1992

(« Rio 92 »). Le concept de développement durable créé à cette

occasion exige non seulement la prise en compte intégrale des

aspects environnementaux, mais aussi l’étude des questions

économiques et sociales. Deux accords internationaux décisifs

ont été signés à Rio: la Convention sur la diversité biologique

et la Convention sur le climat. Basé sur la convention sur le

climat, le Protocole de Kyoto visant à réduire les gaz à effet de

serre a été adopté en 1998. Pour mettre en œuvre ce protocole,

la Suisse a édicté en 1999 la loi sur le CO2. « Rio 92 » a en outre

favorisé les efforts internationaux pour réduire les effets de la

production et de l’utilisation de produits chimiques; en 2002 a

été adoptée la Convention de Stockholm sur les polluants or-

ganiques persistants (Convention-POP). (Pour la dimension

globale de la protection de l’environnement, cf. encadré p. 11)

En réaction à de nombreuses découvertes scientifi ques et après

de douloureuses expériences et catastrophes, la législation

environnementale a instauré ces 50  dernières années un vaste

système juridique. Celui-ci sera encore complété à l’avenir du

fait de nouvelles technologies, découvertes et évolutions. Pro-

chainement, des lacunes devront être comblées, comme dans

le domaine de la biodiversité et – probablement – dans celui de

la nanotechnologie. Mais il y a aussi matière à agir en ce qui

concerne l’utilisation effi cace des ressources naturelles.

Construction de la décharge Häuli à Lufi ngen (ZH) Scories métallurgiques provenant de l’incinération des déchets

8 > Umweltrecht kurz und grafisch

Elaboration et exécution du droit

de l’environnement

> Principes fondamentaux de la protection

de l’environnement

Le droit de l’environnement se fonde sur de principes directeurs qui, indépendamment des diverses

dispositions légales, orientent les lois et ordonnances. Ils infl uent aussi sur l’application pratique

des dispositions.

Principe de prévention

« Mieux vaut prévenir que guérir »: cette maxime d’ordre pra-

tique est aussi le précepte central du droit de l’environnement

suisse. A long terme, il est en effet moins coûteux et plus

écologique de planifi er et d’agir par anticipation et dans le

respect de l’environnement que de procéder à des améliora-

tions ultérieures, voire de réparer des dégâts écologiques. Ce

principe de prévention est notamment appliqué dans l’étude

d’impact sur l’environnement, dans l’engagement à réduire

les émissions à titre préventif pour la protection contre les

immissions ou dans le devoir de diligence prévalant en ma-

tière de protection des eaux.

Principe de causalité

Les frais de lutte contre les nuisances ou dégradations environ-

nementales ne doivent pas être supportés par la collectivité,

9 > Le droit de l’environnement en bref9

mais par ceux qui en sont à l’origine. Toute personne polluant

ou dégradant l’environnement doit assumer la charge du dom-

mage ou la remise en état. Ce principe, qui va à présent de soi,

a été concrétisé par les taxes d’enlèvement des ordures ména-

gères et les redevances sur les eaux usées. Mais il s’applique

aussi de manière générale, par exemple pour l’assainissement

des décharges et d’autres sites pollués.

Principe de lutte à la source

Toute atteinte à l’environnement doit autant que possible être

évitée. La loi sur la protection de l’environnement (LPE) et

ses ordonnances restreignent donc les nuisances provenant

d’une installation par des valeurs limites d’émission. S’agis-

sant des assainissements environnementaux, les mesures

doivent d’abord être prises à la source. Ainsi, avant d’installer

des parois antibruit pour faire écran au bruit ferroviaire, il faut

utiliser en priorité des wagons plus silencieux.

Principe de l’évaluation globale

Le droit de l’environnement vise à réduire les nuisances dans

leur ensemble. Les différents aspects environnementaux

doivent donc toujours être considérés de la même façon. Il ne

s’agit pas de prendre d’un côté des mesures en faveur d’un

domaine qui, d’un autre, se traduiraient par des atteintes

excessives. Par exemple, les mesures de lutte contre le bruit

ne doivent pas s’accompagner d’inconvénients substantiels

pour la protection de la nature et du paysage.

Principe de coopération

Le droit suisse de l’environnement n’est pas simplement pres-

crit, il est le fruit d’un large processus de décision et d’appli-

cation concerté. L’implication des partis politiques, des can-

tons, des représentants de l’économie et de la protection

de l’environnement ou des divers secteurs dans l’élaboration

des ordonnances et aides à l’exécution garantit l’émergence

de solutions pratiques et effi caces. La collaboration avec le

secteur privé permet en outre de prendre des mesures envi-

ronnementales très tôt, le cas échéant, librement consenties.

Certaines tâches d’exécution (contrôle ou surveillance) peuvent

être confi ées à des entreprises ou organisations, comme c’est

le cas pour les déchets (recyclage) ou l’application de l’ordon-

nance sur la protection de l’air.

Machine de chantier avec fi ltre à particules Bouteilles en PET prêtes au recyclage

10 > Le droit de l’environnement en bref

Les organisations de protection de l’environnement,

avocates au service de l’environnement

L’environnement ne peut pas se défendre lui-même. Cette tâche

revient donc aux organisations de protection de l’environnement par

le biais du droit de recours des organisations. Ce dernier permet aux

organisations concernées actives dans tout le pays et reconnues par

le Conseil fédéral de former des recours ou des oppositions contre

certains projets. Ainsi, elles peuvent agir en avocates de la nature et

en appeler au juge pour faire contrôler la légalité des projets.

> La protection de l’environnement,

une tâche commune

La Confédération fi xe dans les lois et ordonnances fédérales les objectifs de la protection de l’envi-

ronnement ainsi que les instruments et mesures pour les atteindre. Les cantons, eux, ont pour princi-

pale tâche de réaliser les objectifs défi nis. Dans certains domaines, l’exécution est du ressort de la

Confédération. En outre, cette dernière veille à ce que les cantons assument leur tâche conformément

à la législation. La Confédération et les cantons travaillent de concert avec le secteur privé, tant au

niveau de la législation que de l’exécution.

Dans l’organisation fédérale suisse, les différentes tâches sont

autant que possible exécutées de manière indépendante par

les différents organes de l’Etat. En outre s’applique le « prin-

cipe de subsidiarité », en vertu duquel ces tâches doivent être

assumées par la collectivité de rang le plus bas possible.

Lois et ordonnances

Les bases légales de la protection de l’environnement sont éta-

blies par les Chambres fédérales dans les lois. Le Conseil fédé-

ral édicte des ordonnances qui concrétisent ces lois. L’admi-

nistration fédérale se charge de préparer les lois et ordonnances.

Pour ce faire, elle travaille en étroite collaboration avec les

cantons, les partis et les organisations économiques et de pro-

tection de l’environnement. Les procédures d’audition et de

consultation, bien rôdées en Suisse, servent avant tout à ce que

Procédure législative et exécution du droit de l’environnement en Suisse (résumé)

Consultation CantonsPartisEconomieOrganisations de protection de l’environnement

CantonsPartisEconomieOrganisations de protection de l’environnement

Procédure législative Exécution

Loi Ordonnance

Parlement Conseil fédéral

Conseil fédéral

Administration

Administration Economie CommunesEconomieMénages

Confédération Cantons Surveillance fédérale

Travaux

préparatoires

Décision

< <

< <

<

la législation tienne compte des connaissances spécialisée et

des avis des autorités d’exécution et des milieux politiques.

11 > Le droit de l’environnement en bref

Rôle central des cantons dans l’exécution

Le droit ainsi écrit prend effet avec l’exécution des lois, c’est-

à-dire leur application pratique. Cette tâche relève en priorité

des cantons, qui jouent de fait un rôle central dans la protec-

tion de l’environnement. Les cantons organisent l’exécution

des lois chacun à leur manière, en déléguant les tâches aux

communes ou s’en chargeant eux-mêmes. Ils transfèrent aussi

certaines tâches à des entreprises privées ou à des organismes

économiques ou, plus rarement, à des organisations de pro-

tection de l’environnement. Dans des cas très précis – par

exemple pour les défrichements de forêts de plus de 5000 m2,

les grandes installations de production d’énergie thermique et

les grandes centrales hydroélectriques – les cantons doivent

recueillir l’avis de l’autorité fédérale spécialisée en environ-

nement avant de rendre leur décision. Dans certains domaines,

la Confédération est elle-même responsable de l’exécution,

notamment lorsqu’il s’agit de l’importation ou de l’exportation

de marchandises et déchets, ou lorsqu’elle octroie des autori-

sations (comme par exemple pour les chemins de fer, les auto-

routes, les installations à câbles et autres infrastructures).

Vigilance de la Confédération

La Confédération surveille l’exécution du droit de l’environ-

nement par les cantons et, dans un esprit de partenariat, veille

à une application unifi ée sur tout le territoire. Lorsqu’elle

constate que des autorités cantonales enfreignent le droit de

l’environnement (p. ex. octroi illégal d’une autorisation), elle

peut faire valoir son droit de recours pour que l’affaire soit

jugée par la juridiction compétente.

La protection de l’environnement – un enjeu mondial

Bon nombre de problèmes environnementaux (p. ex. nui-

sances sonores ou atteintes aux biotopes) sont appréhendés direc-

tement à la source. D’autres se manifestent plus loin et acquièrent

ainsi une dimension planétaire – du fait des processus physico-

chimiques sous-jacents ou des interdépendances économiques

mondiales. L’utilisation de chlorofluorocarbures (CFC) dans les ins-

tallations frigorifiques ou les aérosols entraîne la formation d’un trou

dans la couche d’ozone au-dessus du lointain Antarctique. Il en va de

même avec les changements climatiques, consécutifs aux émissions

de gaz à effets de serre dans le monde. Les déchets spéciaux,

dont l’élimination écologique est très coûteuse, sont transférés tout

autour de la Terre, à la recherche de solutions bon marché.

Les législations environnementales nationales ne peuvent à elles

seules venir à bout de ces problèmes de portée mondiale. Une dé-

marche commune et coordonnée de l’ensemble de la communauté

internationale s’impose donc. Au vu des effets potentiellement

dévastateurs de ces problèmes, les efforts internationaux en faveur

de la protection de l’environnement se sont nettement accrus

récemment. Les membres de la communauté internationale se sont

entendus sur des objectifs généraux à travers des conventions-

cadres comme la convention sur les changements climatiques ou

la convention sur la diversité biologique. La mise en œuvre opéra-

tionnelle de ces objectifs a été définie dans des protocoles, édictés

sur la base de ces conventions-cadres, tel que le Protocole de

Kyoto dans le domaine du climat. Après avoir adhéré (par ratifica-

tion) à une convention internationale en faveur de l’environnement,

les pays doivent en principe adapter leurs lois nationales aux exi-

gences internationales. C’est ce qui s’est passé en Suisse dans le

domaine climatique avec la loi sur le CO2.

La politique environnementale internationale est l’un des axes majeurs

de la politique étrangère de la Suisse. En s’efforçant d’organiser

efficacement le droit environnemental interna tional, la Suisse apporte

une contribution essentielle à la protection de l’environnement

dans le monde. Cela sert aussi la protection de la Suisse elle-même,

car elle se protège ainsi de dommages dus à la pollution transfron-

tière. L’amélioration des normes environnementales internationales

protège également la Suisse d’importations bon marché en prove-

nance de pays qui renoncent à adopter et imposer des prescriptions

environnementales efficaces.

Déchirage de bateaux au Bangladesh

12 > Le droit de l’environnement en bref

> Autorisations de projets selon des

critères écologiques

Avant d’approuver un projet pouvant avoir un impact sur l’environnement, l’autorité concernée examine

tous les aspects tant juridiques qu’écologiques. Pour les grands projets susceptibles d’affecter sensible-

ment l’environnement, elle peut se fonder sur un rapport d’impact. L’aménagement du territoire tient lui

aussi compte des enjeux environnementaux et évite ainsi des confl its ultérieurs.

Etudier l’impact sur l’environnement

Les projets de grande ampleur – centrales électriques, autoroutes,

chemins de fer, installations industrielles ou centres commerciaux –

peuvent avoir des effets importants sur l’environnement. La législation

exige donc pour certains types d’installations figurant dans une liste

que le requérant étudie clairement les effets sur l’environnement préala-

blement à toute décision et qu’il les présente dans un rapport d’impact.

Il doit aussi y faire figurer les mesures prévues pour réduire les effets

sur l’environnement. Dans le cadre de l’étude de l’impact sur l’envi-

ronnement (EIE), l’autorité unique examine à l’aide de ce rapport si le

projet prévu respecte les prescriptions du droit de l’environnement.

Illustration: une EIE était également nécessaire pour le hangar d’une

entreprise de déchets de chantier dans le canton de Zurich. Celle-ci

prévoyait d’utiliser de manière plus intensive une aire de stationne-

ment jusqu’alors ouverte et, dans cette perspective, de la couvrir.

Le terrain jouxtait un haut-marais d’importance nationale sous protec-

tion et servait en même temps de zone tampon. En outre, le marais

était circonscrit par l’autoroute et la route principale. Comme celle-ci

était dotée d’un drainage depuis peu, le marais souffrait d’une pénurie

d’eau. Le rapport d’impact a pu mettre en évidence que le haut-marais

pouvait profiter de la construction du nouveau hangar: l’eau de pluie

propre serait en effet collectée sur le toit et s’infiltrerait correcte-

ment dans le marais. De plus, le passage entre le terrain construit

et le marais serait pourvu d’une végétation adaptée.

L’autorité qui délivre une autorisation pour un projet de

construction – ce peut être une commune, un canton ou la

Confédération – examine si celui-ci satisfait aux exigences

légales. Outre le droit de la construction, elle doit impérative-

ment tenir compte des aspects environnementaux. Il y a là un

besoin de coordination qui se manifeste non seulement pour

les constructions et les installations, mais aussi pour les pro-

duits chimiques, qui concernent souvent la protection à la fois

de la santé, de l’environnement et des travailleurs.

En général, un projet nécessite l’octroi de plusieurs autorisa-

tions de la part de différentes autorités. Pour éviter que des

décisions contradictoires soient prises, les autorités sont tenues

de se concerter. Au niveau fédéral, c’est l’autorité unique qui

délivre toutes les autorisations requises. Elle consulte les

autres services compétents avant de prendre une décision

d’ensemble. Dans les cantons qui n’ont pas concentré les dé-

marches de cette façon, les autorités doivent garantir l’harmo-

nisation des décisions différemment.

Pour la construction d’un nouveau gazoduc par exemple, il était

nécessaire de défricher 14 000 m2 de forêt et de débroussailler

des rives. L’autorisation requise pour le nouveau gazoduc

(approbation des plans) a été délivrée par l’Offi ce fédéral de

l’énergie (OFEN). Parallèlement, ce même offi ce a aussi oc-

troyé l’autorisation de défricher et de débroussailler les rives,

après avoir recueilli l’avis de l’OFEV.

Anticiper grâce à l’aménagement du territoire

Par ailleurs, l’aménagement du territoire assume, par antici-

pation, une fonction de coordination importante: il réglemente

la manière dont certains espaces, notamment les zones à bâtir,

peuvent être utilisés. A cet égard, il doit veiller entre autres à

ce que des activités telles que celles des centres commerciaux,

des halles de sport ou des salles de spectacles, qui génèrent un

trafi c important et, par conséquent, du bruit et de la pollution

atmosphérique, n’altèrent pas la qualité environnementale de

zones d’habitation et de détente.

13 > Le droit de l’environnement en bref13

> Les outils au service de l’environnement

Interdictions, obligations, incitations – la législation dispose de multiples instruments pour protéger

l’environnement, qui sont autant de moyens de mettre en œuvre effi cacement les prescriptions légales,

à moindres coûts économiques et administratifs.

Utilisation de béton recyclé

Les dispositions de la législation environnementale sont

concrétisées de diverses manières. Des cadres réglementaires

fournissent des consignes d’ordre général, telles l’interdiction

de polluer les eaux ou la nécessité de procéder à une collecte

séparée des déchets et de les valoriser. Des dispositions très

concrètes présentent quant à elles des exigences spécifi ques,

souvent chiffrées, comme les valeurs limites pour la pollution

atmosphérique ou le bruit.

Des objectifs précis, des conséquences sérieuses

Les prescriptions légales les plus connues sont les obli gations

et les interdictions. Le fait d’y contrevenir est puni par la loi.

Grâce à elles, le droit de l’environnement fi xe des règles

claires à suivre (p. ex. avec des valeurs limites). Il spécifi e

ainsi clairement la quantité de polluants qu’une voiture peut

rejeter ou le bruit qu’elle est autorisée à produire. Le rejet

de polluants doit être contrôlé tous les deux ans, et le respect

des valeurs limites, prouvé. Même les chauffages des bâti-

ments doivent se conformer à des valeurs limites imposées.

Par ailleurs, il est interdit d’employer certains combustibles

(fi oul lourd ou mazout à forte teneur en soufre). Les réserves

naturelles sont protégées par des prescriptions d’utilisation.

Par exemple, là où une exploitation agricole est encore pos-

sible, la coupe du foin sera réglée pour une période déter-

minée.

Les obligations et interdictions ont contribué à améliorer

notablement la qualité environnementale. L’interdiction de

défricher a permis de sauvegarder les forêts et de reconstituer

des peuplements. Les valeurs limites de polluants dans le

domaine du chauffage des bâtiments et des véhicules se sont

traduites par des avancées technologiques: brûleur optimisé,

catalyseur ou fi ltre à particules. Même l’interdiction des chlo-

rofl uorocarbures (CFC), responsables de la destruction de la

couche d’ozone, a eu un effet bénéfi que.

Toucher le porte-monnaie

Les instruments économiques sont sous-tendus par l’idée

qu’il faut employer les mécanismes de l’économie libre pour

créer des incitations fi nancières en faveur d’un comportement

14 > Le droit de l’environnement en bref

respectueux de l’environnement. Les personnes n’adoptant

pas un tel comportement doivent supporter des coûts plus

élevés que les autres. C’est là qu’interviennent les taxes d’inci-

tation ou les redevances. La taxe d’incitation sur les solvants

a été conçue de manière à être augmentée progressivement

dans la phase d’introduction. Pour les secteurs concernés,

il devient ainsi de plus en plus intéressant d’économiser sur

les solvants. La taxe d’incitation a notamment eu pour effet

d’amener l’industrie chimique à recycler intégralement les

solvants, voire à les supprimer totalement de certains proces-

sus de production.

Les systèmes de management environnemental doivent

conduire les entreprises à s’investir totalement en faveur de

l’environnement, et pas seulement dans certains domaines,

pour parvenir à des améliorations continues. Les entreprises

ayant instauré un tel système peuvent s’en prévaloir pour se

démarquer de la concurrence. Leurs performances environne-

mentales sont régulièrement contrôlées.

Les instruments économiques sont envisagés pour inciter

plutôt que pour dicter un comportement. Ils font appel à l’in-

térêt que chacun peut avoir à s’impliquer pour l’environne-

ment. Selon le dispositif choisi, des taxes ou redevances sont

employées pour fi nancer les mesures qui s’imposent, comme

la valorisation des déchets, ou bien elles sont redistribuées

vers les entreprises et la population par le biais des caisses-

maladie, comme c’est en partie le cas pour la taxe sur le CO2.

Mobiliser les secteurs économiques

Pour tenir compte des conditions spécifi ques aux divers

secteurs économiques, le droit de l’environnement prévoit la

possibilité de fi xer des mesures dans le cadre de conventions.

Les secteurs s’engagent à réaliser des mesures d’amélioration

d’une certaine ampleur selon un calendrier précis. En contre-

partie, le législateur renonce à édicter des prescriptions.

De telles conventions ont par exemple été passées avec les

gérants de stations-service pour une mise en conformité avec

la protection de l’air. Il en va de même dans l’industrie du

ciment, qui est très énergivore et dont les marges d’action en

matière d’économies d’énergie sont très réduites du fait de

processus de production spécifi ques. Des solutions adaptées à

chaque entreprise sont également prévues dans le cadre de la

loi sur le CO2. Certaines peuvent être exemptées de la taxe sur

le CO2 si elles s’engagent à limiter leurs émissions par des

mesures adaptées.

Les conventions en matière d’environnement permettent de

tenir compte de conditions spéciales. Elles offrent aux entre-

prises une certaine latitude pour des mesures d’amélioration

mais, en retour, elles appellent à une responsabilité accrue.

Anticiper par la planification

Le caractère protéiforme de la plupart des problèmes environ-

nementaux exige plus de l’Etat que de simples réactions. Il est

primordial qu’il anticipe et oriente l’évolution de l’environne-

ment, en particulier par le biais de la planifi cation. La notion

de « planifi cation » ou de « plans » recouvre une multitude

d’instruments pouvant se différencier par leur mode d’action –

informatif, prescriptif ou contraignant. Les plans contrai-

gnants ont en général un caractère de protection. Ils fi xent les

activités autorisées à certains endroits et les nuisances admises,

par exemple en matière de bruit ou d’émission de polluants.

Dans la protection contre le bruit, des « degrés de sensibilité »

sont ainsi attribués aux zones concernées dans le cadre de

plans d’affectation communaux. Ceux-ci indiquent les niveaux

de bruit autorisés dans ces zones. Dans un autre domaine, les

zones de protection des eaux visent à protéger les captages

d’eaux souterraines des apports d’engrais ou de produits phy-

tosanitaires. Dans la protection de la nature, des zones ad hoc

servent à préserver des biotopes menacés tels que les marais,

prairies sèches ou zones alluviales.

Informer et agir

L’information joue un rôle crucial en matière de protection de

l’environnement: ainsi, l’accès aux informations sur l’état

de l’environnement doit être assuré. Par ailleurs, la diffusion

active des informations sur la manière d’épargner et de pré-

server l’environnement aide l’administration à appliquer la

législation. Mais elle permet aussi aux entreprises et aux par-

ticuliers d’agir individuellement dans le respect de l’environ-

nement. En menant des campagnes de plus ou moins grande

envergure, la Confédération a favorisé cette prise de conscience

environnementale dans les domaines des déchets, de l’air et

du bruit et indiqué des comportements à privilégier. Cette

démarche active d’information a ainsi contribué à réaliser les

progrès connus à ce jour.

Eléments du droit de l’environnement

> La loi sur la protection de l’environnement

La loi sur la protection de l’environnement (LPE) constitue le fondement du droit suisse de l’environne-

ment. Elle régit plusieurs domaines cruciaux de la protection de l’environnement et comporte des

dispositions transversales au domaine. Ses diverses ordonnances contiennent les dispositions détaillées.

La LPE réglemente et embrasse plusieurs domaines de l’envi-

ronnement. Elle fi xe en outre les instruments fondamentaux

de la protection de l’environnement et formule des principes

généraux qui imposent une approche globale.

Ordonnances et autres lois sur l’environnement

Sur le fond, la LPE traite plusieurs thèmes majeurs de la pro-

tection de l’environnement, à savoir la protection contre les

immissions, les substances dangereuses pour l’environne-

ment, l’utilisation d’organismes et les déchets (y compris

l’assainissement des sites pollués) ainsi que les sols. La LPE

fi xe pour ces domaines les règles fondamentales, comme les

instruments à appliquer. Les dispositions détaillées (p. ex.

valeurs limites) fi gurent dans les ordonnances y afférentes.

Les autres domaines de la protection de l’environnement (pro-

tection des cours d’eau, protection du climat, protection des

forêts, de la nature et du paysage, etc.) sont traités dans des

lois spéciales.

16 > Le droit de l’environnement en bref16

Dispositions et instruments transversaux

En outre, la LPE contient les principes généraux du droit

suisse de l’environnement (lire p. 8) ainsi que des instruments

généraux, comme l’étude d’impact sur l’environnement,

l’information environnementale, les taxes d’incitation et le

droit de recours des organisations. Elle ne sert pas unique-

ment à la protection préventive. Avec les dispositions relatives

aux assainissements, la LPE indique aussi la procédure à

suivre lorsque les prescriptions ne sont pas respectées.

Loi sur la protection del’environnement (LPE)

Protection contre

les immissions

Pro

du

its

ch

imiq

ues

Organismes

Sites pollués

Déch

ets

So

ls

– Compétences d’exécution

Organisation

– Surveillance

– Délégation

– Services spécialisés

et

éva

luat

ion

– R

édac

tion

de r

appo

rts

Info

rmat

ion

– Re

latio

ns p

ubliq

ues

– Contrôles

– Management environnem

enta

l

l’environnement

– Etude d’impact

sur

Garantie d’exécution

Fina

nces

– Em

olum

ents

– Ai

des

finan

cière

s

et

inde

mni

s

Protection contre

les catastrophes

Assainissement

– Principe de causalité Principes fondamentaux

– Principe de prévention

– Evaluation globale

Reco

urs

des

orga

nisa

tio

ns et

des a

utorités

Responsabilité

Expr

opria

tionDispositions pénales

Contrôles de la qualité des eaux des rivières et des fl euves

Domaines régis par la LPE

Réglementations générales

Moyens assurant l’exécution

17 > Le droit de l’environnement en bref17

Protéger contre les nuisances environnementales (protection contre les immissions)

En vertu de l’objectif central de la loi sur la protection contre l’environnement (LPE), la protection contre les immissions vise à protéger l’environnement contre les atteintes nuisibles ou incommodantes. La LPE règle les conditions-cadres, tandis que les ordonnances fi xent les objectifs détaillés, notamment sous forme de valeurs limites.

La protection contre les «  atteintes nuisibles ou incommo-

dantes » a un double objectif: d’une part, lutter préventivement

contre les pollutions atmosphériques, le bruit, le rayonnement

non ionisant (RNI) ou les vibrations provenant de la source

(émissions) et, d’autre part, limiter les nuisances là où elles

déploient leur effet (immissions).

contre les immissio

ns

Protectionmosphériques

PoP llutions at-OCO

V 3O

HEL 2O

EDS 1

OPair 4

Limitations préventives des émissionsplan de la tech-

nique et des condi-

tions d’exploitation

et économiquement

supportable

–Valeurs limites d’émission

–Réalisable sur le

Limitations renforcées des émissions

–En cas d’atteintes nuisibles

ou incommodantes dépassant

la valeur limite d’immissions (VLI)

–Plans de mesures

Autres prescriptions

–TaTT xes

d’incitation

–Assainissement

–Contrôle

–Exigences posées à la mise dans le

commerce d’installations de combus-

tion, de machines et d’appareils

RNI*

ORNI5

– Réalisable sur leplan de la tech-

nique et des condi-tions d’exploitation

et économiquementsupportable– Valeurs limites del’installation

– En cas d’atteintes nuisi-bles ou incommodantesdépassant la valeur limited’immissions (VLI)

– Contrôle– Assainissement– Exigences posées à la définitiondes zones à bâtir

Bruit

OSLa8

OBCF9

OPB6

OBMa7

– Réalisable sur le

plan de la tech-

nique et des condi-

tions d’exploitation

et économiquement

supportable

– Valeurs de planification

– Valeurs limites d’émission

– En cas d’atteintes nuisi-

bles ou incommodantes

dépassant la valeur limite

d’immissions (VLI)

– Contrôle

– Assainissement

– Isolation acoustique des bâtiments

– Exigences posées aux zones à

bâtir et permis de construire

dans

des secteurs exposés au bruit

Vib-

ratio

ns

Réalis

able

sur

lepl

ande

la

tech

niqu

eet

des

cond

ition

s

d’ex

ploi

tatio

net

écon

omiq

uem

ent

supp

orta

ble

–En

cas

d’at

tein

tes

nuis

i-

bles ou

inco

mm

odan

tes

pass

ant l

ava

leur

limite

d’im

miss

ions

(VLI

)

–Con

trôle

–Ass

ainiss

emen

t

1) OEDS: ordonnance sur la taxe d’incitation sur l’essence et l’huile diesel d’une teneur en soufre supérieure à 0,001% 2) OHEL: ordonnance sur la taxe d’incitation sur l’huile de chauffage extra-légère d’une teneur en soufre supérieure à 0,1%

3) OCOV: ordonnance sur la taxe d’incitation sur les com-posés organiques volatils4) OPair: ordonnance sur la protection de l’air 5) ORNI: ordonnance sur la protection contre le rayonne-ment non ionisant

6) OPB: ordonnance sur la protection contre le bruit7) OBMa: ordonnance sur le bruit des machines8) OSLa: ordonnance son et laser 9) OBCF: ordonnance sur la réduction du bruit émis par les chemins de fer

* RNI: rayonnement non ionisant

Limitation préventive des émissions

Dans un souci de prévention, la LPE exige que la propagation

des pollutions atmosphériques, du bruit, du RNI et des vibra-

tions soit empêchée autant que possible, soit à la source. C’est

là qu’interviennent la planifi cation, qui doit garantir l’absence

de constructions dans les endroits où la pollution est déjà éle-

vée, et les limitations préventives des émissions. Ces mesures

réduisent les émissions directement à la source ou sur le che-

min de propagation. Les chauffages et les moteurs doivent être

conçus de sorte à rejeter le moins de gaz d’échappement pos-

sible et à être les plus silencieux possible. Les ordonnances

fi xent pour divers appareils et installations les émissions maxi-

males admises, en particulier au moyen de valeurs limites.

La technique offre de nombreuses possibilités de réduction des

émissions, par exemple des moteurs très économes ou des

combustibles ou carburants à très faible teneur en polluants.

18 > Le droit de l’environnement en bref

Les maisons bien isolées nécessitent moins de combustibles

pour le chauffage, et les silencieux atténuent le bruit des ma-

chines. La fi xation de valeurs limites a dopé le progrès techno-

logique avec des innovations telles que le catalyseur pour

l’essence, le fi ltre à particules pour les moteurs diesel ou la

conception de wagons plus silencieux. De plus, les communes

qui délimitent ou équipent des zones à bâtir doivent prendre en

compte l’exposition au bruit ou au RNI.

Des prescriptions plus sévères

Même lorsque les limitations préventives des émissions sont

réalisées, l’exposition de l’homme et de l’environnement n’est

pas à coup sûr maintenue à un niveau supportable. Le long des

routes et des voies ferrées très fréquentées, l’exposition au

bruit est très élevée. Les ordonnances fi xent donc des valeurs

limites d’immissions admises sur un lieu précis. Si ces valeurs

sont dépassées, d’autres mesures doivent être prises. Il peut

s’agir de dispositions ou mesures additionnelles telles que des

parois antibruit. Dans les zones où la pollution atmosphérique

est excessive, les cantons doivent coordonner ces mesures sup-

plémentaires dans le cadre d’un plan de mesures.

Domaines de la protection contre les immissions

Pollutions atmosphériques

L’ordonnance sur la protection de l’air (OPair) régit notamment les

limitations préventives des émissions dues aux installations et la

procédure à suivre en cas d’immissions excessives. Les ordonnances

sur les taxes d’incitation sur les composés organiques volatils

(OCOV), sur l’huile de chauffage extra-légère (OHEL) ainsi que sur

l’essence et l’huile diesel d’une teneur en soufre accrue (OEDS)

définissent des incitations économiques visant la réduction des

composés organiques volatils et le soufre.

Bruit

L’ordonnance sur la protection contre le bruit (OPB) réglemente la

limitation des immissions de bruit extérieur dues aux installations

et fixe des exigences en matière de zonage et d’équipement de

zones à bâtir ainsi que pour l’octroi de permis de construire dans

les secteurs exposés au bruit. L’ordonnance sur la réduction du bruit

émis par les chemins de fer (OBCF) comporte des exigences spéci-

fiques pour l’assainissement des installations ferroviaires existantes.

L’ordonnance son et laser (OSLa) régit l’exposition au bruit dans les

locaux (p. ex. lors de concerts) ainsi que l’utilisation de dispositifs

laser. L’ordonnance sur le bruit des machines (OBMa) régit les limi-

tations préventives des émissions pour la mise sur le marché de

machines et appareils.

Vibrations

La LPE s’applique directement pour les vibrations. Le Conseil fédéral

n’a pas encore édicté d’ordonnance y afférente.

Rayonnement non ionisant (RNI)

L’ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant

(ORNI) contient des dispositions sur l’exposition aux champs élec-

triques et magnétiques provenant par exemple d’antennes de télé-

phonie mobile ou de systèmes d’alimentation en électricité. Antenne de transmission pour la téléphonie mobile

Quartier industriel, Bâle

19 > Le droit de l’environnement en bref

Déchets et sols

Une gestion gestion inappropriée des déchets peut causer des atteintes graves et diverses à l’environnement. Ce domaine fait donc partie des principales thématiques centrales de la loi sur la protection de l’environnement (LPE). Les sites pol-lués et la protection des sols y sont étroitement liés.

Limitation, valorisation

La LPE énonce des principes d’utilisation des déchets. Leur

production doit être limitée dans la mesure du possible.

Lorsque des déchets sont produits, ils doivent, autant que faire

se peut, être réintroduits dans le cycle des matières, c’est-à-

dire valorisés (recyclés). Les déchets valorisables (environ la

moitié des déchets urbains) doivent donc être collectés sépa-

rément. L’ordonnance sur les emballages pour boissons

(OEB) défi nit des taux de recyclage. Par ailleurs, les consom-

mateurs doivent rapporter les déchets électriques et électro-

niques ainsi que les piles. Les commerçants, de leur côté, sont

tenus de les reprendre.

Des exigences élevées pour les décharges

Les déchets ne pouvant pas être valorisés et devant être stoc-

kés défi nitivement ne doivent pas représenter de danger pour

l’environnement. Autrement dit, ils ne doivent pratiquement

plus pouvoir réagir dans l’environnement et être aussi peu so-

lubles dans l’eau que possible. Selon leurs propriétés, les dé-

chets doivent donc subir un traitement physique ou chimique

avant d’être stockés défi nitivement. Ainsi, les déchets urbains

sont brûlés dans des usines d’incinération, après quoi les rési-

dus peuvent être stockés défi nitivement. Le stockage de dé-

chets est autorisé exclusivement en décharge contrôlée autori-

sée. Selon la qualité des déchets qui y sont stockés, les dé-

charges doivent répondre à des exigences d’équipement tech-

nique et d’entretien durable (interventions ultérieures). D

échets

Déchets/sites pollués/sols

OTD5

OM

oD 1

OEB 4

OREA 3

ORRChim 2

– Plan de gestion – Information/conseil

– Financement selon le principe de causalité – Obligation de tri

– Elimination respec- tueuse de l’envi- ronnement

Prescriptions générales

– Limitation

– Autorisation obligatoire

d’exporter/d’im

porter

– Docum

ents de suivi

Prescriptions particulières

respectueuse de

l’environnement

– Tri des déchets

– Elimination

– Taxe d’élimination anticipée

– Taux de recyclage

– Elimination obligatoire

– Reprise obligatoire

– Restitution obligatoire– Consigne obligatoire

– Surveillance des installations de traitement des déchets

– Obligation d’incinérer

– Interdiction de mélanger– Obligation de valoriser

tions de traitement des déchets – Exigences posées à l’élimination

– Exigences posées aux installa-

Traitement

de l’environnem

ent

(valorisation,

m

ise en décharge)

– Elimination

respectueuse

Sites

pollués

(sites

contaminés)

OTAS7OSites6

et d’assainissement

gation, de surveillance

– Assujettissement à la taxe

– Indemnités

– Obligation d’investi- pollués– Cadastre des site

s

l’octroi d’indemnités

– Procédure

– Conditions à remplir pour

– Valeurs de concentration

Sols

OSol8

ou dé

grad

és

– Mes

ures

pour

les s

ols

men

acés

tion e

t de l

’éro

sion

– Préven

tio

n de

la c

ompa

c-

– Main

tie

n à

long

term

e

de la f

er

tilité

du

sol

– Assain

issem

ents

– Observ

ation

, sur

veilla

nce,

évalua

tion – M

anipu

lation

de

s mat

éria

ux te

rreux

– Restric

tion d

’utili

satio

n

– Valeurs

indic

ative

s, se

uils

d’in

vest

igat

ion

et va

leurs

d’as

sain

issem

ent

1) OMoD: ordonnance sur les mouvements de déchets 2) ORRChim: ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques

3) OREA: ordonnance sur la restitution, la reprise et l’élimination des appareils électriques et électroniques4) OEB: ordonnance sur les emballages pour boissons

5) OTD: ordonnance sur le traitement des déchets 6) OSites: ordonnance sur les sites contaminés

7) OTAS: ordonnance relative à la taxe pour l’assainis-sement des sites contaminés 8) OSol: ordonnance sur les atteintes portées au sol

20 > Le droit de l’environnement en bref

Assainissement des sites pollués

Les sites sur lesquels les déchets n’ont pas été gérés dans le

respect de l’environnement (anciennes décharges, friches in-

dustrielles ou lieux de catastrophes) sont considérés comme

des sites pollués. S’il existe un réel danger pour l’environne-

ment – entre autres pour les eaux souterraines –, les cantons

sont alors tenus de procéder à un assainissement ou, du moins,

à une surveillance. L’investigation, la surveillance et l’assai-

nissement des sites pollués peuvent engendrer des coûts très

élevés. Dans certains cas, la Confédération participe égale-

ment, notamment lorsqu’il est impossible de déterminer celui

qui en est à l’origine ou si celui-ci n’a pas les moyens fi nan-

ciers de couvrir lui-même les frais. La Confédération prélève

les ressources requises dans le fonds pour l’assainissement

des sites contaminés. Ce fonds est alimenté par une taxe per-

çue sur le stockage défi nitif de déchets et sur l’exportation de

déchets destinés au stockage défi nitif à l’étranger.

Préservation de la fertilité des sols

La protection des sols vise à préserver à long terme la fertilité

des sols. Cette fertilité peut être affectée par des substances chi-

miques diffi cilement ou non dégradables, par des organismes gé-

nétiquement modifi és ou pathogènes ou par des atteintes phy-

siques (érosion du sol, compactage). L’essentiel des mesures

de protection contre des atteintes chimiques et biologiques est

régi par diverses lois et ordonnances telles que la loi sur la

protection des eaux et l’ordonnance sur la protection de l’air.

Pour juger les atteintes portées au sol et apprécier les mesures

éventuellement requises, des valeurs indicatives, des seuils

d’investigation et des valeurs d’assainissement ont été défi nis.

Contrôle international du commerce de déchets –

Convention de Bâle

En 1976, lors des travaux de déblaiement consécutifs à un accident

chimique dans une filiale de Hoffmann-La Roche à Seveso (I), 41 fûts

contaminés contenant des déchets de dioxine avaient disparu avant

d’être retrouvés au bout de quelques mois dans le nord de la France.

Ce n’est que deux ans et demi plus tard que ces déchets spéciaux ont

finalement été incinérés à Bâle dans un four à haute température.

L’événement de Seveso a révélé à quel point une réglementation inter-

nationale s’imposait pour l’utilisation des déchets. C’est ainsi qu’a été

rédigée en 1989 la Convention de Bâle, qui vise à instaurer une ges-

tion des déchets internationale, respectueuse de l’environnement,

et à contrôler les transports transfrontaliers de déchets dangereux.

Recyclage d’appareils électroniques Excavation de matériaux terreux pollués (site contaminé)

Remplissage du four d’incinération d’une UIOM

21 > Le droit de l’environnement en bref

Vigilance dans l’utilisation des produits chimiques

Les produits chimiques sont omniprésents et couramment uti-lisés dans l’industrie, l’agriculture et les ménages. Leur nombre est immense. Environ 100 000 substances sont fabri-qués industriellement, plus de 40 millions sont connues, et 400  000 nouvelles s’y ajoutent chaque année. Le contrôle autonome des producteurs et importateurs doit empêcher que l’utilisation de produits chimiques engendre des problèmes environnementaux et sanitaires. Les produits chimiques par-ticulièrement problématiques peuvent être interdits par la Confédération.

La loi sur la protection de l’environnement (LPE) oblige à

une utilisation respectueuse de l’environnement des subs-

tances chimiques. Ceux-ci peuvent mettre en danger l’homme

et l’environnement de diverses manières: certains représentent

un risque sanitaire parce qu’ils sont toxiques, corrosifs ou

cancérogènes, d’autres menacent l’équilibre écologique.

Les substances diffi cilement dégradables, qui s’accumulent

dans la nature, sont également très problématiques. L’utilisa-

tion des produits chimiques n’est pas seulement régie par la

LPE, elle est aussi traitée plus globalement par la loi sur les

produits chimiques (LChim) et la loi sur l’agriculture (LAgr).

Contrôle autonome et devoir d’information

Le principe du contrôle autonome oblige producteurs et im-

portateurs de produits chimiques à évaluer si les substances

qu’ils produisent ou importent peuvent constituer une menace

pour l’environnement ou la santé de l’homme. Pour effectuer

cette évaluation, ils doivent se procurer toutes les informa-

tions accessibles. S’il s’agit d’une substance nouvelle, celle-ci

doit être vérifi ée et enregistrée. En outre, un dossier technique

doit fournir des renseignements sur ses propriétés. Dans cer-

tains cas, un rapport sur la sécurité chimique doit être rédigé,

conformément au règlement de l’UE sur les produits chimiques

(REACH).

Produits chimiques

LPE / loi sur les produits chimiques (LChi

m)Loi sur l’agriculture (LAgr)

– Classification/

étiquetage

– Obligation d’inform

er/

de com

muniquer

– Surveillance

– Devoir de diligence

– Contrôle autonome

– Connaissances techniques

– Restriction à la remise

– Obligation de notifier

OChim

1

– Permis

dérogations

– Restrictions/interdictions/

ORRChim 2

– Surveillance/

contrôle

usages spécifiques

– Etiquetage spécial

– Obligations de communiquer

– Autorisation concernant des

Prescriptions générales

Prescriptions particulières

OPBio3

– Obligation d’informer– Surveillance/contrôle

– Devoir de diligence

obligation de rapporter– Etiquetage

reconnaissance– Obligation de reprendre et

– Autorisation, enregistrement,

– Interdictions

OBPL4

de laboratoires »

– Inspections/

vérifications

« bonnes pratiques

– Principes des

OPPh5

co

ntrô

le

– Sur

veilla

nce/

– Dev

oir d

e di

ligen

ce

– Obli

gatio

n d’

info

rmer

oblig

ation

de

rapp

orte

r

– Etiqu

etag

e

– Obli

gatio

n de

repr

endr

e et

reco

nnais

sanc

e

– Inte

rdict

ions

– Hom

ologa

tion,

enr

egis

trem

ent,

1) OChim: ordonnance sur les produits chimiques2) ORRChim: ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques

3) OPBio: ordonnance sur les produits biocides 4) OBPL: ordonnance sur les bonnes pratiques de laboratoire

5) OPPh: ordonnance sur les produits phytosanitaires

22 > Le droit de l’environnement en bref

Les producteurs et importateurs de produits chimiques ont

aussi l’obligation d’informer les acquéreurs – clients de l’in-

dustrie, de l’artisanat, de l’agriculture et ménages – de l’impact

de leurs produits sur l’environnement ainsi que de leur utili-

sation correcte. Pour cela, ils se servent de fi ches de données

de sécurité et d’étiquettes ainsi que de symboles de danger,

d’indications des dangers et de conseils de sécurité.

L’utilisation respectueuse de l’environnement comme ligne directrice

Les utilisateurs de produits chimiques doivent respecter ces ins-

tructions et généralement les utiliser de façon à ce que ni

l’homme ni l’environnement ne soit menacé. Pour certaines

substances, une autorisation d’utiliser spéciale est nécessaire,

par exemple pour l’emploi de produits phytosanitaires dans la

forêt ou dans l’air. Par ailleurs, les personnes qui utilisent cer-

taines substances à titre professionnel (produits pour la conser-

vation du bois, désinfectants en piscines ou fl uides frigorigènes)

doivent obtenir un permis, qui suppose un examen adapté.

Interdictions pour certaines substances

Pour les substances constituant une menace pour l’environne-

ment ou l’homme, le Conseil fédéral peut aussi édicter

d’autres prescriptions. Il peut notamment prononcer des inter-

dictions d’utilisation de certaines substances. Il en existe par

exemple pour les agents ignifuges au brome non dégradables,

qui s’accumulent dans l’environnement. Les très résistants chlo-

rofl uorocarbures (CFC) ont été largement employés comme

agents réfrigérants et propulseurs dans des bombes aérosols

jusqu’au milieu des années 80. Les CFC ainsi que d’autres

substances jouent un rôle majeur dans la destruction de la

couche d’ozone. Aussi ont-ils été largement interdits depuis

1989, et totalement depuis 2005.

Protection de l’environnement à la maison et au jardin

Les utilisateurs professionnels de l’industrie et de l’agricul-

ture sont bien informés du fait que certaines substances ne

peuvent être employées, pour des raisons écologiques, que de

manière limitée ou être purement et simplement interdites.

Dans les ménages ou les jardins privés, il n’en va pas toujours

de même. Il est par exemple interdit d’employer des produits

phytosanitaires (herbicides) sur les toits, terrasses, routes,

chemins et leurs abords. Dans les faits, on peut souvent ob-

server comment des jardiniers amateurs ou des concierges

répandent ces produits dans les environs. Il existe là un réel

besoin d’améliorer encore l’exécution.

Des lacs plus sains grâce à l’interdiction de phosphates

Les phosphates sont des sels d’acide phosphorique que l’on trouve à

l’état naturel dans de nombreux endroits de la terre, mais en quantité

limitée. Les phosphates sont des nutriments essentiels, notamment

pour les plantes. Ils jouent ainsi un rôle majeur en tant qu’engrais dans

l’agriculture. En outre, le phosphate sert à adoucir l’eau, c’est-à-dire

à éliminer le calcaire. Du fait de cette propriété, le phosphate a été lar-

gement employé comme additif de lavage jusqu’au milieu des années

80. Les résidus de phosphates dans les eaux étant un excellent

engrais, la croissance des algues dans les fleuves, lacs et mers a été

favorisée. Mais cette « eutrophisation » , à laquelle l’agriculture a aussi

contribué, a détérioré les eaux, notamment les lacs sur le Plateau.

L’emploi de phosphates dans les lessives est donc interdit depuis

1986 et limité dans les produits de vaisselle. L’état des lacs suisses

s’est fortement amélioré depuis – grâce à d’autres mesures aussi.

Installation d’emballage de médicaments

23 > Le droit de l’environnement en bref

La loi sur les forêts

Grâce à une gestion durable, la protection de la forêt a constitué au XIXe siècle une étape majeure dans

l’utilisation des ressources naturelles. En outre, l’actuelle législation sur les forêts, considérée comme

exemplaire au niveau international, réglemente en détail les différentes fonctions de la forêt pour les

humains et son rôle d’habitat pour la faune et la fl ore. En favorisant une gestion durable et proche de

la nature, la loi veille par ailleurs à ce que la ressource indigène bois puisse être exploitée en continu.

Enfi n, la loi sur les forêts (LFo) traite également le rôle central de la forêt dans la protection contre les

dangers naturels (cf. p. 33).

La LFo confère aux forêts une position unique dans l’utilisa-

tion des sols: elle les protège dans leur étendue comme dans

leur répartition géographique. L’interdiction générale de défri-

cher représente un outil majeur, selon lequel il n’est permis

qu’à titre exceptionnel de supprimer à jamais une forêt. En

particulier, elle peut être défrichée uniquement si un projet

spécifi que ne peut pas être réalisé sur un autre site et s’il existe

un intérêt estimé plus grand que la conservation de la forêt.

>

Conservation des forêts

bio

top

es

Pro

tec

tio

n d

es

Gestion durable

Acc

ès

Organisation

– Compétence d’exécution

– Organisation forestière

– Surveillance

– Planificatio

n fo

rest

ière

– Aides financières

– F

orm

atio

n et

qua

lifica

tion

– Information, vulgarisation,

recherche et collecte

de données

– Pr

otec

tio

n de

l’aire

forestiè

re

– Co

nsta

ta

tion d

e la nature forestière

– Au

toris

ation

de défric

her

– Autorisation d’exploitations préjudiciables

– Distance par rapport à la forêt

– Coordination avec l’aménagement du territoire

– Ré

para

tion

des

dégâ

ts a

ux f

orêt

s

– Ré

serv

es f

ores

tière

s

– Pr

escr

iptio

ns s

ur le

s pl

ants

et s

emen

ces

– Planification forestière

– M

esures sylvicoles

– Interdiction des coupes rases

– Autorisation d’exploiter le bois

par le gibier– Prévention des dommages ca

usés

– Pr

inci

pe d

’acc

ès

– In

terd

ictio

n pu

bliq

ue d

e ci

rcul

er

– M

anife

stat

ions

sou

mis

es à

aut

oris

atio

n

Loi sur les forêts (LFo)1

Recours des organisations et des autorités

Respon

sabil

ité c

ivile

Disp

ositio

ns pé

nales

Expropriation

1) dangers naturels non compris (cf. p. 33)

Domaines régis par la LFo

Réglementations générales

Moyens assurant l’exécution

Lignes courbes:Réglementations indépendantes du domaine en question

Lignes droites:Réglementations liées au domaine en question

24 > Le droit de l’environnement en bref

C’est par exemple le cas pour un réservoir d’eau potable pré-

sentant un très grand intérêt public qui, pour des raisons tech-

niques, ne peut pas être installé ailleurs. Si une dérogation est

accordée pour un défrichement, en guise de compensation,

la forêt doit être reboisée dans la même région et sur la même

étendue. Dans certains cas, des mesures de compensation

peuvent aussi être prises en faveur de la nature et du paysage.

La forêt, milieu naturel

La forêt est plus qu’un ensemble d’arbres. Dans et sur le sol,

dans les sous-bois et sur les cimes vivent des animaux, des

champignons et d’autres plantes. Selon le sous-sol, le climat

et le mode d’exploitation, des milieux naturels distincts se

développent. La protection de ces milieux est un deuxième

objectif essentiel de la LFo. L’exploitation de la forêt, qui est

régie par des prescriptions de planifi cation et de gestion can-

tonales, doit tenir compte de la diversité des espèces de la

forêt. Ainsi, selon la zone considérée, la forêt peut-elle être

exploitée uniquement en partie, ou son exploitation être pure-

ment et simplement abandonnée. Les cantons peuvent aussi

délimiter certaines surfaces comme réserves forestières. Les

processus naturels sont donc assurés, et des structures de grande

valeur écologique comme les sous-bois ou les arbres morts

(« bois mort ») sont préservées. Les pics trouvent ainsi refuge

dans le bois mort et se nourrissent des insectes s’y logeant.

Un lieu de détente

Que ce soit dans les régions de montagne pour la randonnée,

le VTT ou la cueillette de champignons ou dans les centres

urbains pour la promenade, le footing ou l’équitation, la forêt

constitue un lieu de détente pour bon nombre de personnes.

Ceci est possible notamment grâce à la LFo. Cette loi charge

les cantons de rendre les forêts accessibles au public – un acquis

qui n’existe sous cette forme que dans de rares pays. L’accès

à la forêt peut néanmoins être limité lorsqu’un intérêt public

important l’exige, par exemple si la conservation de la forêt

est menacée ou pour la protection de plantes et d’animaux.

Par ailleurs, l’accès public n’est applicable que pour les per-

sonnes qui sont à pied. La circulation en voiture ou avec

d’autres véhicules à moteur n’est autorisée que pour les ser-

vices forestiers et les exploitants. Il n’est permis de faire du

cheval ou du vélo que sur les routes forestières, les chemins

forestiers en dur ou sur des pistes spécifi quement balisées.

Les parcours de VTT, qui traversent la forêt sur des chemins

non stabilisés, constituent une exploitation préjudiciable et re-

quièrent une autorisation spéciale du canton concerné. Celle-ci

n’est délivrée que sous certaines conditions et charges.

Exploitation durable de la forêt

Outre la protection de la forêt et de ses différentes fonctions,

la LFo a aussi pour objectif de favoriser et maintenir une gestion

forestière proche de la nature et donc une utilisation durable

de la ressource bois. Une quantité considérable est disponible

pour une utilisation durable: non seulement le bois ne cesse

de pousser mais en plus la forêt renferme déjà une grande

réserve de bois, qui n’a pas été exploitée au cours des der-

nières décennies. La Confédération et les cantons ont pour

mission de former les spécialistes nécessaires et de conseiller

les propriétaires de forêts. En outre, la Confédération sou-

tient des mesures qui renforcent la rentabilité, telles que des

bases de planifi cation concernant plusieurs entreprises ou

l’amélioration des conditions de gestion sous forme de com-

munautés d’exploitation.

Pour le bien commun de l’humanité

En Suisse comme partout dans le monde, les forêts ont

une importance capitale. Sur toute la planète, elles sont un trésor de

biodi versité et elles remplissent une fonction essentielle pour le bilan

carbone et la protection du climat en absorbant le CO2, en fixant le

carbone (C) et en l’éliminant ainsi de l’atmosphère. La déforestation

qui frappe de vastes régions de la Terre contribue pour environ un

sixième aux émissions de CO2 mondiales. Les forêts – pourvoyeuses

de matière première et d’énergie ou éléments du régime hydrique –

sont également des composantes du développement économique et

social local et régional. A ce jour, il n’existe aucune convention inter-

nationale pour la protection des forêts. Elles sont couvertes indirec-

tement par la Convention sur la diversité biologique et la Convention

sur les changements climatiques. Dans ces deux accords internatio-

naux, les forêts jouent un rôle majeur.

Hêtraie de St. Aubin (NE)

25 > Le droit de l’environnement en bref

> La loi sur la protection des eaux

La loi sur la protection des eaux (LEaux) protège l’eau et les cours d’eau contre toute atteinte nuisible.

Elle veille notamment à ce que les ménages, l’industrie, l’artisanat et l’agriculture soient approvisionnés

en eau potable et en eau à usage industriel de bonne qualité. Elle assure la sauvegarde des milieux natu-

rels abritant la faune et la fl ore dans et aux abords des cours d’eau. Ces derniers servent aussi à la

détente et sont une composante d’un paysage diversifi é.

Cours d’eau latéral de la Reppisch (ZH) après sa renaturation

Sauvegarde de la qualité des eaux

Une eau propre, sans polluants, est aussi cruciale pour les

humains que pour les animaux et les plantes. Mais la pro-

preté de l’eau ne va pas de soi. Dans les années 1960, cer-

tains ruisseaux, rivières et lacs suisses étaient encore très

pollués. La LEaux précise que chacun doit s’employer à

empêcher toute atteinte nuisible aux eaux en y mettant la

diligence requise. Elle interdit en particulier le fait d’intro-

duire dans une eau des substances de nature à la polluer.

Les eaux polluées imputables aux ménages, à l’artisanat ou à

l’industrie doivent donc être traitées avant de rejoindre les

cours d’eau. Les eaux usées doivent être déversées dans les

égouts publics, si possible à un coût raisonnable. Celles issues

d’activités artisanales et industrielles – réparation automobile,

transformation des fruits ou industrie chimique – doivent par-

fois être spécifi quement prétraitées avant d’être déversées

dans les égouts publics.

Les exploitants agricoles ne doivent pas apporter sur leurs

terres plus d’engrais (azote, phosphore) qu’il n’est nécessaire

aux cultures. Ils doivent donc s’efforcer de trouver un équi-

libre entre leur cheptel, les engrais utilisés comme amende-

ment et les terres qu’ils exploitent. Ils doivent en outre dispo-

ser de grands réservoirs à lisier ou fumières afi n d’éviter tout

épandage d’engrais dans les champs pendant la période hiver-

nale de repos végétatif.

L’eau potable est captée à 80 % dans le sous-sol (puits et

sources). Pour que cette eau ne soit pas polluée, les cantons

doivent délimiter des zones de protection des eaux sou-

terraines. Au sein de ces zones, la construction de bâtiments

ou d’autres installations ainsi que les utilisations artisa-

nales, industrielles et agricoles sont assorties de restrictions.

Ainsi, au niveau du captage (zone S1) et dans la zone de

protection rapprochée (S2), aucune construction n’est ad-

mise. Dans la zone de protection éloignée (S3), seules sont

26 > Le droit de l’environnement en bref

autorisées les installations non susceptibles de porter atteinte

aux eaux souterraines.

De l’eau en quantité suffisante dans les rivières et torrents

Il ne suffi t pas que l’eau soit propre et non polluée pour per-

mettre à la faune et à la fl ore de vivre dans et aux abords des

cours d’eau. Les animaux et les plantes doivent aussi pouvoir

compter sur des milieux intacts, tant pour ce qui est du ré-

gime des eaux que pour la structure des cours d’eau. Mais, en

maints endroits, les milieux aquatiques sont fortement altérés

par les retenues de centrales électriques, d’anciennes mesures

de protection contre les crues ou des canalisations: il y coule

trop peu voire pas du tout d’eau, et il n’y a plus de lit naturel

ni de berges.

Or, pour la survie des poissons et des micro-organismes, il doit

toujours s’y écouler suffi samment d’eau. Aussi, quiconque

utilise ne serait-ce qu’une infi me partie de l’eau d’une rivière,

par exemple pour une centrale ou pour l’agriculture, a besoin

d’une autorisation. Cette dernière est octroyée lorsqu’il est

Loi sur la protection

des eaux (LEaux)

– Pr

otecti

on des eaux contre

de

s atte

intes nuisibles

Pr

in

cipes

fondamentaux

– De

voir d

e diligence

– Pr

incipe de

ca

usalit

é

– Emoluments

– Aides financières

Financem

ent et indemnités

Assainissement

– Etudes de base

– Inform

ation du public

In

formation

– Dél

égat

ion

– Sur

veill

ance

– Com

péte

nces

d’e

xécu

tion

Organ

isat

ion

– Ser

vices

spé

cial

isés

Qu

ali

té d

es e

aux

Structu

res

des

cour

s d

’ea

u1

gim

e des eaux

– O

blig

atio

n d’

évac

uer l

es e

aux

– In

terd

ictio

n de

pol

luer

– Trait

ement des liquides de nature à polluer les eaux

– Mes

ures d’organisation du territoire (eaux souterraines)

– Préserv

ation

et e

xplo

itatio

n ex

tens

ive

de l’

espa

ce r

éser

vé a

ux e

aux

– Préserva

tio

n d’

un ré

gim

e de

cha

rria

ge é

quili

bré

– O

blig

atio

n de

revit

alise

r les

eaux

– P

rote

ctio

n de

s m

ilieu

x na

ture

ls de

s an

imau

x aqu

atiqu

es

– M

aintien de débits résiduels appropriés

– Protection des nappes souterraines

– P

as d’atteintes graves dues aux éclusées

– S

ecte

urs

de p

rote

ctio

n de

s ea

ux, z

ones

et p

érim

ètres

de protection des eaux souterraines

– Insta

llations et activité

s soumises à autorisation

– P

lani

ficat

ion

de l’

évac

uatio

n de

s ea

ux

– O

blig

atio

n de

rac

cord

er a

ux c

anal

isat

ions

– Dévers

ement des eaux à évacuer et infiltration soumis à autorisation

– Garantie

de m

igra

tion

des

pois

sons

– Délimita

tion

de l’

espa

ce ré

serv

é au

x ea

ux

– P

lani

ficat

ion

et d

éter

min

atio

n du

car

actè

re p

riorit

aire

des

revit

alisa

tions

– In

terv

entio

ns t

echn

ique

s so

umis

es à

aut

oris

atio

n

– P

rélèvements d’eau soum

is à autorisation

– P

lanification de l’assainissement des éclusées

Dispositions pénales

Expropriation et remem

brement

Recou

rs d

es o

rgan

isat

ions

et d

es a

utor

ités

1) également régi par la loi sur la pêche (LFSP)

Lignes courbes:Réglementations indépendantes du domaine en question

Lignes droites:Réglementations liées au domaine en question

Domaines régis par la LEaux

Réglementations générales

Moyens assurant l’exécution

27 > Le droit de l’environnement en bref

certain que l’eau résiduelle est toujours suffi sante dans les

rivières et les torrents. Les « éclusées », à savoir les brusques

hausses et baisses de niveau induites par le fonctionnement et

l’arrêt des installations, sont une autre conséquence de l’ex-

ploitation de centrales hydroélectriques. Par des mesures de

construction, les exploitants d’installations doivent veiller

à minimiser autant que possible les effets nuisibles qui en

résultent sur les milieux aquatiques.

Des eaux vivantes

Fréquents autrefois, l’endiguement et la correction des cours

d’eau ne sont plus autorisés aujourd’hui que dans de rares

cas. La couverture ou la mise sous terre de cours sont même

interdits. La LEaux exige la revitalisation des cours d’eau

endigués, corrigés, couverts ou mis sous terre. Les fonctions

paysagère et récréative des cours d’eau doivent néanmoins

être prises en compte, et les bénéfices et coûts, soupesés.

Les cantons ont l’obligation de planifi er les revitalisations.

En maints endroits, les cours d’eau ont aujourd’hui trop peu

d’espace du fait de la présence de bâtiments et installations ou

d’une exploitation agricole intensive. Depuis 2011, la LEaux

charge les cantons de déterminer l’espace nécessaire aux

eaux superfi cielles, d’une part pour qu’elles puissent remplir

leurs fonctions naturelles et, d’autre part, pour garantir la

protection contre les crues et leur utilisation.

Le retour du saumon dans le Rhin

Avec « la Convention pour la protection du Rhin », les cinq

Etats riverains du Rhin que sont la Suisse, la France, l’Allemagne,

le Luxembourg et les Pays-Bas ainsi que la Communauté européenne

se sont engagés pour une protection globale du Rhin comme milieu

naturel. La convention constitue donc le prolongement thématique

de précédents accords qui portaient sur l’amélioration de la qualité

de l’eau. Elle a pour but de protéger la richesse naturelle du fleuve,

de ses rives et de ses zones alluviales. Il s’agit donc de préserver

et de restaurer des habitats aussi naturels que possible et de rétablir

au mieux le cours initial du fleuve pour assurer la protection de la

faune et la flore du fleuve et des rives. La convention vise en outre

à prévenir les crues en tenant compte des exigences écologiques.

Avec la réintroduction du saumon, les Etats signataires se sont fixé

un objectif emblématique.

Installation de retenue sur la Limmat (centrale de Dietikon (ZH) Balade dans la forêt alluviale de la vieille Aar

28 > Le droit de l’environnement en bref

> Protection de la biodiversité et du paysage

Sous l’effet de l’urbanisation et de la construction d’infrastructures, notamment destinées au trafi c,

à la production et au transport d’énergie, mais aussi en raison du développement de l’utilisation agri-

cole – intensifi cation et optique d’exploitation – le paysage suisse s’est considérablement transformé

au cours du dernier siècle. Au-delà du changement de physionomie générale, les milieux naturels de

la faune et de la fl ore se sont aussi rétrécis et détériorés. La protection et la conservation des milieux

naturels sont des thèmes clés de la loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage (LPN) ainsi

que des lois fédérales sur la chasse (LChP) et sur la pêche (LFSP).

Au cours du siècle dernier, de nombreuses espèces animales

et végétales se sont éteintes ou ont quasiment disparu, y com-

pris en Suisse. L’expérience montre qu’elles ne peuvent être

protégées et conservées que si leurs milieux naturels, qui leur

servent de base de nourriture et leur permettent de se repro-

duire, subsistent. Aussi, la LPN exige que la disparition

d’espèces animales et végétales indigènes soit prévenue par

le maintien d’un espace vital suffi samment étendu et inter-

connecté (biotopes). Les rives, les roselières et les marais,

les haies, les bosquets, les associations forestières rares ou les

pelouses sèches qui présentent des conditions particulière-

ment favorables pour les biocénoses font l’objet d’une atten-

tion particulière. Les districts francs, les réserves d’oiseaux

d’eau et d’oiseaux migrateurs, la végétation riveraine et les

réserves forestières ainsi que les « sites Emeraude » (cf. enca-

dré sur la « Convention de Berne ») sont d’autres milieux qui

bénéfi cient d’un statut de protection particulier.

Responsabilité internationale pour la diversité

biologique

Le terme « biodiversité » se rapporte à tous les aspects de la diversité

du monde vivant et englobe la diversité des écosystèmes, la diversité

des espèces et la diversité génétique ainsi que leurs interactions.

L’utilisation de la biodiversité doit être durable pour que les écosys-

tèmes soient préservés et que leurs prestations ainsi que celles des

espèces et la diversité génétique soient assurées. L’échelle considé-

rée – locale, régionale et mondiale – a aussi son importance. Les com-

portements adoptés en Suisse ont des effets non seulement sur la

biodiversité indigène mais aussi sur la biodiversité mondiale – par la

mobilisation de matières premières ou la consommation de produits

agricoles (viande, fruits exotiques, fleurs coupées et surtout nourri-

ture pour les animaux de rente). Le maintien de la biodiversité re-

quiert donc aussi une action globale. C’est précisément l’objectif de

la Convention sur la diversité biologique, adoptée en 1992 au Som-

met de la terre sur l’environnement et le développement à Rio de

Janeiro. Depuis, plus de 190 pays ont ratifié cette convention.

Protection de la nature à l’échelle européenne

Avec la « Convention relative à la conservation de la vie sauvage et

du milieu naturel de l’Europe », les Etats européens cherchent à proté-

ger en Europe les milieux naturels de valeur ainsi que les espèces

animales et végétales menacées. La « Convention de Berne » a été

signée en 1979 à l’Hôtel du Gouvernement de la Ville de Berne et

ratifiée par 44 pays ainsi que l’UE. Elle protège quelque 600 espèces

végétales, 111 espèces de mammifères, 363 espèces d’oiseaux et de

nombreuses autres espèces animales. Avec les « sites Emeraude »,

un réseau de milieux naturels précieux doit être créé pour les

espèces menacées en Europe. En Suisse, 37 sites sont proposés.

La « Convention de Berne » applique au plan régional bon nombre

des objectifs fixés au niveau mondial par la Convention sur la diver-

sité biologique de 1992.

L’argus bleu, un habitant des prairies maigres

29 > Le droit de l’environnement en bref

Milieux naturels d’importance nationale

La Confédération a pour mission de désigner des milieux

naturels d’importance nationale. Les zones identifi ées (hauts-

marais et bas-marais, zones alluviales, sites de reproduction

de batraciens, prairies et pâturages secs) ont été inscrites dans

des inventaires fédéraux. Les cantons doivent assurer la pro-

tection des sites inventoriés et veiller à ce qu’ils soient entre-

tenus. Par ailleurs, ils sont chargés de garantir la protection

et l’entretien de biotopes d’importance régionale et locale.

Ils doivent en outre veiller à la compensation écologique dans

les environnements bâtis comme en dehors de ceux-ci,

par exemple en créant des haies, des bosquets ou tout autre

élément de végétation proche de l’état naturel.

Prairies sèches de grande valeur

L’« Inventaire fédéral des prairies et pâturages secs d’impor-

tance nationale » (PPS) protège les milieux pauvres en nutri-

ments, où poussent notamment des orchidées rares et dans

lesquels vivent de nombreux insectes tels que des papillons ou

des sauterelles. L’inventaire répertorie environ 3000 sites d’une

superfi cie globale de 21 400 hectares. De vastes prairies sèches

sont recensées, par exemple près de Sent en Basse-Engadine,

où les biotopes de grande valeur s’étendent sur plusieurs cen-

taines d’hectares sur tout le versant sud de la vallée.

Protection pour le bouquetin, le lynx, le loup, etc.

La protection des espèces de faune et de fl ore sauvages passe

avant tout par la protection de leurs habitats. Néanmoins,

Loi s

ur la

protection de la nature et

du p

aysa

ge (LPN)

(LChP)

Loi sur la chasse

la p

êc

he (LFS

P)L

oi fé

rale sur

Espèces/écosystèmes/

paysages

Pays

age

Espèces et écosystèmes

– Co

mm

ission

s con

sultat

ives

– Co

mpé

tenc

es d’

exéc

ution

Or

gani

satio

n–

Serv

ices s

pécia

lisés

– Su

rveil

lance

– Aides fina

ncièr

es e

t ind

emni

tés

– Information, conseil et formation

Principes fondamentaux

– Devoir de conserver et ménager

– Prise en compte particulière dans

la réalisation des tâches fédérales

– In

vent

aire

fédé

ral d

es pa

ysages

d’

impo

rtanc

e nati

onale

– Pa

rcs

d’im

porta

nce n

ation

ale

– Sites marécageux

– Marais et végétation des rives

– Biotopes d’importance nationale

– Biotopes d’importance régionale ou locale

– Auto

risati

on ob

ligat

oire

pour

l’ac

clim

atat

ion

de p

lant

es e

t d’a

nim

aux

– Mes

ures p

our l

a pr

otec

tion

des

plan

tes

et d

es a

nim

aux

rare

s

– Districts francs fédéraux

– Autorisation de chasser

– Espèces pouvant être chassées

et périodes de protection

– Réserves de sauvagine et d’oiseaux migrateurs

– Mammifères et oiseaux sauvages protégés

– Protection des biotopes des poissons et des écrevisses

des poissons et des écrevisses

– Disposition sur la protection et l’exploitation

Disp

ositio

ns p

énale

s

Recours des organisations et des autorités

Expropriation

Domaines régis par la LFSP, la LChP et la LPN

Réglementations générales

Moyens assurant l’exécution

Lignes courbes:Réglementations indépendantes du domaine en question

Lignes droites:Réglementations liées au domaine en question

30 > Le droit de l’environnement en bref

la LPN, les lois sur la chasse (LChP) et la pêche (LFSP) com-

portent aussi des règles spécifi ques pour la protection de cer-

taines espèces animales et végétales, par exemple l’interdic-

tion de cueillir des plantes rares ou de pêcher certaines espèces

de poissons. La LChP place notamment sous protection géné-

rale tous les oiseaux, carnivores et autres groupes d’animaux

dont la chasse n’est pas explicitement autorisée. Cela concerne

en particulier aussi de grands prédateurs comme le lynx,

l’ours et le loup.

Protection des paysages suisses

Par certains aspects, les paysages ont une valeur inestimable:

du point de vue écologique, comme espace de régénération

des ressources naturelles et des milieux, sur le plan écono-

mique pour le tourisme ou comme facteur du dynamisme d’un

territoire, mais aussi comme expression spatiale de la diver-

sité du patrimoine culturel ou comme élément d’identité ou

d’attachement à un lieu. La préservation des paysages est un

objectif central de la loi sur l’aménagement du territoire (LAT).

La LPN oblige la Confédération à tenir compte des particulari-

tés du paysage dans l’accomplissement de ses tâches. Les pay-

sages d’importance nationale – comme la région viticole de

Lavaux sur les rives du Léman – sont répertoriés dans un inven-

taire fédéral (IFP). Les sites recensés doivent tout particuliè-

rement être conservés intacts ou préservés le plus possible.

Les 89 sites marécageux d’une beauté particulière et d’impor-

tance nationale bénéfi cient d’une protection quasi absolue.

Enfi n, les parcs d’importance nationale servent également à

conserver des territoires à forte valeur naturelle et paysagère.

Si les parcs nationaux doivent en priorité offrir des habitats pré-

servés à la faune et à la fl ore, les parcs régionaux servent aussi

à renforcer les activités économiques régionales axées sur le

développement durable et les parcs naturels périurbains, à la

découverte de la nature et à l’éducation à l’environnement.

Tout est paysage

La Convention européenne du paysage du Conseil de

l’Europe s’engage en faveur d’une gestion active, réfléchie, du pay-

sage, de sa conservation à son utilisation durable en passant par

son aménagement et sa mise en valeur. Conformément à l’approche

de la convention, le paysage est l’espace perçu par ses habitants ou

par ses visiteurs. Résultant de l’action de facteurs naturels et cultu-

rels, il évolue dans le temps. La convention ne concerne donc pas

seulement les paysages extraordinaires, sauvages ou intacts, mais

aussi les paysages quelconques, urbains et altérés. La convention

est entrée en vigueur le 1er mars 2004. La Suisse a été le 30ème Etat

à ratifier la Convention, après que le Parlement suisse l’ait approu-

vée en automne 2012.

Le site marécageux de Rothenturm (SZ)

31 > Le droit de l’environnement en bref

> Utilisation contrôlée des organismes

Dans des domaines tels que l’agriculture, la médecine ou l’industrie alimentaire, la biotechnologie est

de plus en plus souvent utilisée dans le monde. Or la propagation incontrôlée d’organismes généti-

quement modifi és, pathogènes ou exotiques dans l’environnement peut menacer l’être humain, la faune,

la fl ore ou d’autres organismes. La loi sur la protection de l’environnement (LPE) et la loi sur le génie

génétique (LGG) assurent une utilisation sûre de ces organismes.

Loi sur le génie génétique (L

GG)

Loi s

ur la

protection de l’environnement (L

PE)

Organismes1

Organisation– Compétences d’exécution

– Commissions fédérales 2

– Surveillance et contrôle Pr

incip

es fo

nd

amentaux

– Co

ntrô

le au

tonom

e

– De

voir

de di

ligence

– Pr

incipe

de ca

usalité

Prévention

– Principe des niveaux

– Détermination et évaluation des risques

– Notification et autorisation obligatoires

Ethique

– Respect de l

’inté

grité

des organism

es vi

vant

s

Utilisation en milieu confiné

Utilisation dans l’environnement (disséminations expérimentales et m

ise en

circ

ulatio

n)– Protection de la production sans organismes génétiquement modifiés et libre ch

oix de

s con

som

mat

eurs

– Exigences posées à l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés

Exige

nces

posées à l’utilisation des organismes notamment pathogènes et exotiques

Dispositions pénales

Resp

onsa

bilit

é ci

vile

Recours des organisations et des autorités1) Forêts et espèces protégées voir p. 28 et 23

2) Commission fédérale d’éthique pour la biotech-

nologie dans le domaine non humain (CENH),

Commission fédérale d’experts pour la sécurité

biologique (CFSB)

Domaines régis par la LPE et la LGG

Réglementations générales

Moyens assurant l’exécution

Lignes courbes:Réglementations indépendantes du domaine en question

Lignes droites:Réglementations liées au domaine en question

Sécurisation en milieu confiné

Les organismes ont pour caractéristique de se multiplier et de

transmettre leur patrimoine génétique. Ce sont des êtres vi-

vants, présents à l’état naturel ou génétiquement modifi és.

L’utilisation de tels organismes implique qu’ils ne doivent ni

mettre en danger l’être humain ou l’environnement ni porter

atteinte à la diversité biologique. Toute personne travaillant

avec des organismes génétiquement modifi és ou pathogènes

doit donc travailler en laboratoire ou en milieu confi né. Si ces

organismes doivent être testés en plein air ou mis en circula-

tion, une autorisation de la Confédération est nécessaire. Pour

que celle-ci soit octroyée, il doit être prouvé que ces orga-

nismes n’induisent aucun dommage à l’homme et à l’environ-

nement. Depuis 2005, un moratoire s’applique dans l’agricul-

ture à la culture de plantes génétiquement modifi ées.

32 > Le droit de l’environnement en bref

Mesures contre les organismes nuisibles

Les dommages à l’environnement, notamment à la diversité bio-

logique, peuvent aussi être causés par des espèces animales et

végétales exotiques, qui ont été introduites ou importées et qui

ne trouvent chez nous entre autres aucun ennemi naturel. Ain-

si en est-il de l’impatiente glanduleuse, importée à l’origine

comme plante ornementale et fourragère. A présent, elle sup-

plante de plus en plus des espèces indigènes et favorise l’érosion,

surtout sur les berges des cours d’eau. La législation environne-

mentale et sur le génie génétique permettent à la Confédération

et aux cantons de prendre des mesures spécifi ques contre ces

organismes nuisibles qui se propagent dans l’environnement.

Une utilisation sûre à l’échelle planétaire

Le Protocole de Cartagena a pour but de garantir un trans-

port et une utilisation sûrs des organismes vivants modifiés grâce

à des biotechnologies modernes.

Capricorne asiatique, une menace pour les forêts suisses Blé transgénique cultivé sous serre

Laboratoire de recherche de l’industrie pharmaceutique

33 > Le droit de l’environnement en bref

> Protection contre les dangers naturels

Crues, avalanches, glissements de terrain et éboulements se produisent fréquemment en Suisse et sont

même régulièrement de grande ampleur. La loi sur l’aménagement des cours d’eau (LACE) et la loi sur

les forêts (LFo) régissent la protection contre ces dangers naturels.

Protection contreles dangers naturels

Loi sur les forêts (LFo)

Loi s

ur l’

am

énagement des cours d’eau (LA

CE)

Prot

ectio

n des

personnes

et d

es bi

ens m

atériels

impo

rta

nts

Ind

emnités

Mesures d’aména-

gement du territoire

Mesures de

cons

truc-

tion: ouvrages

de

protection

Bases, p. ex.:

– Carte des dangers

– Services d’alerte

Organisation– Compétences d’exécution

– SurveillanceMain

tien d

e la ca

pacité d’écoulement et du tracé naturel des cours d’eau

Entretien des forêts protectrices

Expropriation

Expropriation

Domaines régis par la LACE et la LFo

Réglementations générales

Moyens assurant l’exécution

Lignes courbes:Réglementations indépendantes du domaine en question

Lignes droites:Réglementations liées au domaine en question

Détection des dangers

Pour se protéger d’un danger ou l’écarter, il faut le détecter suffi -

samment tôt. Aussi les cantons ont-ils pour mission d’établir des

cartes de dangers. Ces documents indiquent les zones menacées

par les différents dangers naturels. Les informations tirées de ces

cartes doivent ensuite être reportées dans d’autres instruments

de planifi cation: les plans directeurs cantonaux et les plans d’af-

fectation communaux. Les services d’alerte précoce mis en

place et gérés par les cantons doivent avertir la population de

dangers naturels imminents tels que les avalanches, glissements

de terrain ou crues. Ils permettent de se mettre en sécurité à

temps ou, si besoin, de prendre des mesures supplémentaires.

Prévention des dangers

La protection contre les dangers naturels est une tâche des can-

tons. Ces derniers peuvent compter sur le soutien technique et

fi nancier de la Confédération lorsqu’ils ont à construire des

ouvrages de protection ou à établir des cartes de dangers. Ces

diverses mesures visent à protéger les personnes et biens de

valeur notable. La protection la plus effi cace reste toutefois une

utilisation adaptée de l’espace. L’aménagement du territoire

doit donc veiller à maintenir davantage d’espace pour les phé-

nomènes naturels et empêcher la construction de bâtiments ou

d’infrastructures dans les secteurs menacés. En Suisse, une

grande partie des zones de danger comptant déjà des secteurs

bâtis, des mesures de construction techniques (endiguements,

corrections) s’imposent aussi. Celles-ci doivent remplir cer-

taines exigences écologiques. En outre, leurs atteintes nuisibles à

la nature doivent être minimisées autant que possible. Les forêts

protectrices offrent aussi une sécurité face aux avalanches,

chutes de pierres ou glissements de terrain. Mais pour que les

ouvrages de protection et les forêts protectrices puissent assurer

leur fonction, ils doivent être constamment entretenus.

34 > Le droit de l’environnement en bref

> Le défi de la protection du climat

Au cours des 100 dernières années, la température moyenne à la surface du globe a augmenté de 0,74 °C.

En unissant tous les efforts, il est possible de limiter cette hausse. En Suisse, la loi sur le CO2 constitue

la pièce maîtresse d’une politique climatique durable.

Climat (loi sur le CO

2)

Objec

tif de réductionObj

ectif

d’é

miss

ion

pour

les

voitu

res

de to

urism

e– O

bjec

tif: d

’ici fi

n 20

15, e

n moy

enne

le

s vo

iture

s de

tour

ism

e

im

mat

ricul

ées

pour

la

pr

emiè

re fo

is

13

0 g

de C

O 2/k

m p

our t

outes

Com

pensation

pour les carburants

– O

bligation de compensation

d’une partie des ém

issions de CO

2

tion pour les cen-

Compensa-à combustibles

fossiles

trales thermiques

toutes les émissions de CO

2

– Contrat de compensation entre

l’Etat et les exploitants de centrales

– Obligation de compenser

d’autres domaines

Mesures

prises dans

consentieset mesures libremen

t

d’environnement et de finances

d’énergie, de transports,

– Politiques en matière

de q

uota

s d’

émis

sion

Syst

ème

d’éc

han

ge

– Sy

stèm

e C

ap-a

nd-T

rade

po

ur u

n no

mbr

e ré

duit

de

dr

oits

d’é

mis

sion

nég

ocia

bles

au

libr

e ch

oix

des

émet

teur

s m

oyen

s

– Ob

ligat

oire

pou

r le

s gr

os é

met

teur

s,

Exemption de

la taxe

– Exemption pour les entreprises

émissions de gaz à effet

de serre

qui s’engagent à réduire les

Taxe sur le CO2

– Taxe d’incitation sur les combustibles

– Utilisation du produit: programme

d’assainissement des bâti-

tion et les entreprises répartition entre la popula- ments, fonds technologies,

fossiles

Peine conventionnelle

Sanctions administratives et droit pénal

Domaines régis par la loi sur le CO2

Réglementations générales

Moyens assurant l’exécution

La pression exercée par l’homme sur le climat a pour origine

différents gaz à effet de serre qui accentuent l’effet de serre natu-

rel de l’atmosphère. Conformément à la loi sur le CO2 révisée,

que le Parlement a approuvé en décembre 2011, la Suisse doit

réduire d’ici à 2020 les émissions de gaz à effet de serre réalisées

en Suisse de 20 % par rapport à leur niveau de 1990. La réduction

vise essentiellement les secteurs des transports, du bâtiment et de

l’industrie, pour lesquels les dispositions d’exécution fi xent des

objectifs de réduction spécifi ques.

Taxe sur le CO2 prélevée sur les combustibles fossiles

La taxe sur le CO2 prélevée sur les combustibles fossiles consti-

tue une mesure phare de la loi. Elle se monte à 36 francs par

tonne de CO2 et peut, si cela s’avère nécessaire pour la réalisation

35 > Le droit de l’environnement en bref

Défi international

La Convention-cadre des Nations Unies sur les change-

ments climatiques a été adoptée lors du Sommet de la Terre de 1992

à Rio de Janeiro. A ce jour, elle a été ratifiée par 165 Etats. Son objec-

tif est de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre à un

niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du

système climatique. Le Protocole de Kyoto de 1997 concrétise la

politique climatique mondiale. Il fixe des objectifs de réduction aux

Etats industrialisés pour la période 2008-2012. Les négociations

internationales pour une deuxième période d’engagement sont

en cours.

de l’objectif de limitation, être progressivement augmentée

jusqu’à 120 francs. Le produit de cette taxe est en grande partie

redistribué à la population et aux entreprises. Une part des re-

cettes est en outre affectée à l’assainissement énergétique des

bâtiments et à un fonds de technologie.

Mesures de l’économie

Les entreprises appartenant à des secteurs dont la consomma-

tion d’énergie est importante peuvent être exemptées de la taxe

sur le CO2 si elles s’engagent formellement à réduire leurs

émissions de gaz à effet de serre ou si elles participent au sys-

tème d’échange de quotas d’émission. Les entreprises qui

émettent d’importantes quantités de gaz à effet de serre ont

l’obligation de participer au système d’échange de quotas

d’émission et sont automatiquement exemptées de la taxe sur

le CO2. Les entreprises qui participent au système d’échange

de quotas d’émission doivent remettre chaque année des droits

d’émission à hauteur de leurs émissions effectives. Une partie

de ces droits d’émission leur est attribuée à titre gratuit. Les

Surveillance des foyers d’incendie en forêt près de Viège en 2011Dommages provoqués par l’ouragan «Sandy», novembre 2012

Basses eaux du lac de Constance durant la canicule de 2003

droits manquants doivent être achetés aux enchères ou auprès

d’autres entreprises.

Les exploitants de centrales fonctionnant au gaz ou au fuel sont

eux aussi automatiquement exemptés de la taxe sur le CO2. La loi

les oblige à compenser la totalité de leurs émissions de gaz à effet

de serre. Au moins la moitié des mesures de compensation

doivent être prises en Suisse.

Des valeurs cibles pour les automobiles

Dans le domaine des transports, le secteur automobile est tenu

de ramener les émissions de CO2 des véhicules nouvellement

immatriculés à la valeur cible moyenne de 130 g de CO2 / km

d’ici à 2015. En outre, les importateurs de carburants fossiles

doivent compenser une part de leurs émissions de CO2.

Vous trouverez d’autres liens en rapport avec cette brochure à l’adresse

suivante: www.bafu.admin.ch/droit-environnement-bref