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L'ECOLE DELA LÉGION LE 4 e RÉGIMENT ÉTRANGER LÉGIONNAIRE UN JOUR, LÉGIONNAIRE TOUJOURS DIT-ON. MAIS POUR LE DEVENIR, IL FAUT LE MÉRITER. AUSSI LE FUTUR KÉPI BLANC DEVRA PASSER PAR LE « CREUSET DE LA LÉGION A CASTELNAUDARY. ET QU'IL LE VEUILLE OU NON, IL RESTERA MARQUÉ TOUTE SA VIE PAR SON PASSAGE A L'ÉCOLE DE LA LÉGION. Ci-dessus, en haut L'insigne métallique du 4e Régiment Etranger. Ci-contre. Marche au petit matin pour ces engagés volontaires de l'une des compagnies d'instruction. Dans la Légion, quoi qu'il arrive, personne ne reste en arrière. Ici, des futurs légionnaires après trois semaines d'instruction. (Photo Yves 16 Debay)

L'école de la Légion,RAIDS N°34,1989.márc

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L'ECOLEDELALÉGIONLE 4e

RÉGIMENTÉTRANGER

LÉGIONNAIRE UN JOUR,LÉGIONNAIRE TOUJOURSDIT-ON.MAIS POUR LE DEVENIR,IL FAUT LE MÉRITER.AUSSI LE FUTUR KÉPIBLANC DEVRA PASSERPAR LE « CREUSET DE LALÉGION ACASTELNAUDARY.ET QU'IL LE VEUILLE OUNON, IL RESTERAMARQUÉ TOUTE SA VIEPAR SON PASSAGE AL'ÉCOLE DE LA LÉGION.

Ci-dessus, en haut L'insignemétallique du 4e Régiment Etranger.Ci-contre. Marche au petit matinpour ces engagés volontaires del'une des compagnies d'instruction.Dans la Légion, quoi qu'il arrive,personne ne reste en arrière. Ici, desfuturs légionnaires après troissemaines d'instruction. (Photo Yves

16 Debay)

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PENDANT SEIZESEMAINES, DESSOUS-OFFICIERSINSTRUCTEURS,CONSIDERES PARLEURSHOMOLOGUES DESUS MARINES COMMELES MEILLEURS AUMONDE, VONTMODELER LE FUTURLÉGIONNAIRE.PAR TOUS LESTEMPS, ILS VONTL'INSTRUIRE ET LEPRÉPARERADEVENIR UNCOMBATTANT.SANS RÉPIT,L'ENGAGÉVOLONTAIRE, AUDEPART UN CIVILGAUCHE ET LOURD,VASETRANSFORMER ENLÉGIONNAIRE, C'ESTA DIRE ENVÉRITABLE SOLDAT.

Page de gauche, en hautBéret vert « vissé » surle crâne, ces Jeunes engagés volontairessoufflent dur sur leparcours du combattant(Photo Yves Debay)Page de gauche, en bas.Cours de tir au Famaspour ce Mur légionnaire.

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Ci-dessus. Exercices de combat dans la régionde Castelnaudary. Ce binôme d'engagésvolontaires de l'un des CEV est l'une deséquipes antichars armée du LRAC 89.Ci-contre. Démontage et remontage d'armesétrangères. Sont présentées de bas en haut:AK-47 soviétique, FAL belge, C-3 allemand, Uiiisraélien, Franchi italien, Vigneron belge, RPKsoviétique, Sterling anglaise, MAC belge. MG-42allemande, RPG-2 soviétique.Ci-dessous. Appartenant à l'une des 34nationalités qui composent la Légion, un futurlégionnaire après deux mois d'instruction.

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L'ÉCOLE DE LA LÉGION TEXTE ET PHOTOS :JEAN-PASCAL HÉRAUT

« les premières semaines d'instructionconditionnent pour toujours la vie dulégionnaire ». C'était vrai au temps de SidiBel Abbés, ça l'est toujours àCastelnaudary, au Quartier « CapitaineDanjou »...

Le premier pas est fait Après un bref passage à la CAPLE (1 ) àAubagne, l'engagé volontaire rejoint le 4e RE à Castelnaudary où,pendant seize semaines, il va apprendre à devenir légionnaire avantd'être affecté à l'une des unités opérationnelles de la Légion étran-gère en Métropole (2e BEI, 1er REC, 2e REP, 6e REG) ou en Outre-mer(3e RE1, 13e DBLE, 5e RE, DLEM).

Citer en exempleVenu d'Asie, d'Afrique, du Moyen-Orient, d'Europe de l'Est ou plus

simplement de Bretagne ou d'Alsace, pendant quatre mois, le futurlégionnaire va ainsi apprendre à marcher, courir, tirer, descendre enrappel, naviguer, vivre en campagne, etc., avant de pouvoir coiffer lelégendaire képi blanc. Sa formation, confiée à des sous-officiers ins-tructeurs hors-pair, qui sont ^^^^^^^^ •̂̂ ^^ •̂iunanimement considéréscomme les meilleurs au mon-de, à tel point que mêmeleurs célèbres homologuesdu Corps des Marines n'hé-sitent pas à les citer enexemple, vise essentielle-ment un seul objectif: lepréparer au combat Au4e RE, trois compagnies d'en-gagés volontaires (CEV)forment à cet effet quel-ques 1 700 légionnaires paran.

Le riteinitiatique

de la remisedu képi

Au cours de ces seize semaines, l'instruction a fait son effet. Peu àpeu, elle a modelé l'aspect du légionnaire. La silhouette s'est affinéeet a gagné en souplesse. Les muscles se sont durcis. La démarches'est faite plus sûre, plus féline. Le visage s'est buriné. L'engagévolontaire hésitant, gauche et lourd, « débarqué » quatre mois plustôt, est méconnaissable. Il s'est transformé en légionnaire. Qu'il leveuille ou non, toute sa vie durant, il restera marqué par son séjour àCastelnaudary. Légionnaire un jour, légionnaire toujours.

L'ossature de la légionAu 4e RE, il existe également deux autres compagnies d'instruc-

tion : la Compagnie d'Instruction des Spécialistes (CIS) et la Compa-gnie d'Instruction des Cadres (CIC). La première, la CIS, forme desspécialistes des transmissions, des mécaniciens, des conducteurs,des infirmiers, des moniteurs d'éducation physique, des cuisiniers...En fait tous ces personnels indispensables au bon fonctionnementd'une grande unité. Quant à la seconde, sa mission est de former oude perfectionner les cadres non officiers de la Légion étrangère dansla branche « combat d'infanterie ».

Neuf semaines sont né-cessaires pour obtenir lesgalons de caporal (Certifi-cat Militaire Elémentaire ouCME). Pour les caporauxconfirmés, ceux qui consti-tuent l'ossature de la Lé-gion, quinze semaines deformation les préparent àdevenir sous-officiers (Cer-tificat Militaire du 1er de-gré ou CM-1 ). Puis vient letemps du Certificat Techni-que du 1er et 2e degré (CT-1et CT-2). Durée : six semai-

« La falaiseleur

barraitla route.

Pour le futur légionnaire,plusieurs temps forts mar-quent cette période d'ins-truction ; principalement laremise du képi blanc, aprèsquatorze semaines prépa-ratoires ; plus précisémentà l'issue d'une longue et ha-rassante marche d'accoutu-mance à la vie en campagne.Enfin, arrive le rite initiatique.Sorte de moment magiqueet privilégié que cette céré-monie à la dimension toutewagnérienne où, encadréde ses anciens, il coiffe pour la première fois ce célèbre képi et fait leserment solennel de servir, avec honneur et fidélité, sa nouvelle patried'adoption.

Marqué pour toujoursMais pour prouver que le « greffon de l'instruction » a bien pris, il

reste encore une dernière épreuve à satisfaire : le raid de fin d'ins-truction. La dernière ligne droite, celle qui ouvre les portes de lagrande famille légionnaire. Durée : quatre à cinq jours. Distance àparcourir: de 120 à 150kilomètres. Au programme: marche, partous les temps, dans la neige et le froid ou sous un soleil de plomb. Car«c'est avec ses jambes que l'on gagne les guerres », la formule estencore aujourd'hui d'actualité. Ce raid c'est aussi du tir, secourisme,rappel, franchissement accompagné de la célèbre phrase «la falaise

20 leur barrait la route ». et bien sûr le combat.

nés, pendant lesquelles, dansla foulée, sont pratiquéestoutes les techniques inhé-Page de droite, en haut Entenue NBC, un engagévolontaire des CIC apprend àprogresser lors d'un exercicede fin d'instruction.Page de droite, en bas. Al'issue de la remise du képiblanc, cérémonie qui revêtune grande importance pourle légionnaire, les KépisBlancs défilent sur la placed'armes du Quartier Danjou(Photo Yves Debay).

rentes et spécifiques au combat d'infanterie (tir Milan, connaissancede l'armement tant français qu'étranger, topographie et pédagogiepratique, instruction mortier et canon de 20 mm, connaissance del'ennemi, NBC, etc.).

Régiment d'instruction, centre de formation des spécialistes et descadres ; certes, le 4e RE est tout cela, mais il est également régimentd'infanterie motorisée. En effet, dans le cadre de la 14e DivisionLégère Blindée à laquelle il est rattaché, en temps de crise ou deguerre, le 4e RE est chargé de mettre sur pied un régiment d'infante-rie motorisée (il devient ainsi 4e REI) et de remplir les missionsconfiées par cette grande unité.

Chaque année, 1 700 engagés volontaires, 1 200 spécialistes etgradés et 250 sous-officiers d'infanterie sont formés à Castelnaudary.Avec un tel bilan à son actif, le 4e RE n'a certes pas usurpé son surnomd'« école de la Légion ». C(1) Compagnie Administrative des Personnels de la Légion étrangère.

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LE RÉGIMENT DU MAROCLe 4e RE a été créé le 1er juin 1980. Déjà,

en tant que régiment d'instruction de laLégion étrangère, il avait reçu la garde dudrapeau du 4e REI le 3 septembre 1977.

Le 4e REI est formé le 15 novembre1920 au Maroc où, pendant 20 ans, il seraengagé dans les plus rudes opérations depacification, ainsi qu'en Syrie et au Liban.Le calme revenu, il confirme, par degrands travaux, sa vocation de bâtisseur.

En 1939, la majeure partie de ses ef-fectifs forment les 11e et 12e RégimentEtrangers, qui seront engagés en France,ainsi que la 13e Demi-Brigade de Légionétrangère qui s'illustrera à Narvik ainsiqu'à Bir-Hakeim. Dissous en 1940, il estrecréé l'année suivante sous le nom de4e DBLE et fait route vers le Sénégal. En1943, il participe à la campagne de Tuni-sie. En 1946, il revient au Maroc, alors queson 2e Bataillon participe à la réductiondes tribus dissidentes à Madagascar.

Dès 1956, il participe aux opérations demaintien de l'ordre sur la frontière algé-ro-tunisienne. Pendant sept ans. il va sil-lonner cette frontière et infliger de lourdespertes aux rebelles qui tentent de s'infil-trer. Après le cessez-le-feu, il entreprendun long périple saharien qui s'achèvera àReggane le 25 avril 1964 où il est dissous.

Désormais, la mission du 4e RE estd'être un régiment d'instruction de la Lé-gion étrangère. Depuis le 1er juillet 1984,il fait partie de la 14e Division Légère Blin-dée et prend l'appellation de 4e REI pourles missions opérationnelles et en cas deconflit. D

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