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SION, 15 1954. No PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D' EDUCATION ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 7.50 13ème les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 ou à ce défaut contre remboursemer. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Rédacteur, LEVRON Les annonces sont reçues exclusivement par: PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION, Avenue de la Gare. Téléphone 21236

L'Ecole primaire, 15 janvier 1954

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 janvier 1954

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PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

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D' EDUCATION

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 7.50

13ème Ann~e.

les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 ~ion, ou à ce défaut contre remboursemer.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à

M. CI. BÉRARD, Rédacteur, LEVRON

Les annonces sont reçues exclusivement par:

PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION, Avenue de la Gare. Téléphone 21236

Page 2: L'Ecole primaire, 15 janvier 1954

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n-DUC

SION) 15 Janvier 1954. N o 7" . 7"3ème Ann ée.

L'ÉCOLE PRI , AIRE ORGANE DE LA SOCIËfE VALAISANNE D'~DUCATION

SOMMAIRE : Avis. - Un nouyeau gira.dé. - A prop os des congés de Nom et de f,in d'année, - De n O\1lveaux ateliers au Repuis , _ Le coin de la gymnastique. - L e métier cSest ce qui unit. -­PARTIE PEDAGOGIQUE : Re~lpect du maître pour ses élève,s . _ P.erfelctioln.nement. - Le dèrve:1olP'P,ement sUiccessif de l a pensé:e : de l 'erufiant au v ieililard . - PARTIE PRAT IQUE: Cours de Viocabullari.re , - OTlllhogr,aphe. - Orthogra1)he des commen­çants. - VacDiétés, - Fi1che d e led'ure sHenlCie,use ,

~~~~ ...... .

i COJ1AIMUN][(CA TJION§ DJIVERSE§ ~ , ~ DJÉ1?jd\.JRTEMENT ~ So\VoEo ~ §oJLV.JEt UNION '2) ~ ... ' . ' . .. ~0~cr

AVIS

Les personnes qui recevraient l'Ecole p1'ünaù'e par erreur, sont priées de renvoyer la revue avec la mention «refusé ».

Toutes les réclamations concernant l'expédition de la revue devront être adressées directement à Mr Beeger, imprimeur, Sion.

A VIS

Nous rappelons que toutes les com,munÏcations doivent par­venir à l'imprimerie au plus tard les 10 et 25 d'e chaque mois.

Un n OU'l7eO!1 graàé

Messieurs les instituteurs du dist rict de Sion et d'une partie du district de Si erre auront sans doute déj à appris la nomination au grade de major de leur inspecteur, lIf. Pa.nl Muclry, qui allonge ainsi la list e des anciens normaliens que leurs qualités ont fait accéder à des grades t rès honorables dans l'armée fédérale. Aussi sont-ils certainement heureux de le féliciter et de lui souhaiter bon succès dans ses nouvelles fonctions militaires. . ' J .

Page 3: L'Ecole primaire, 15 janvier 1954

- 234-

A PROPOS DES CONGES DE NOEL ET DE FIN D'ANN.EE

U~ , instituteur .de 1:;1. m?ntagne, au nom d'un bon nombre, ;remerCIe chaudement MonsIeur le Chef du Département pour les congés de fin d'année.

Les surexcitations inévitables des fins dê semaine ont enfin, chez eux aussi, trourvé une soupape. . '

Réd. Ces remerciements qui auraient dû paraître dans le dernier numéro sont arrivés lorsque la mise en page était dé­jà faite.

De nouveaux ateliérs au Repuis

. ~'institut d~or!entation professionnelle pratique pour han­chcapes du Repuls a Grandson (Vaud) vient d'installer dans une annexe, un nouvel atelier du métal particulièrelnent bien com­pris pour préparer aux travaux, soit de l'industrie soit de l'artisanat. '

Cette construction a permis l'agrandissement des autres . ateliers qui occupent tout l'ancien bâtiment transformé en petit~ ,usine aux fabrications. les plus variées, afin de donner aux eleves le plus grand ChOIX possible de métiers (bois cuir carton, papier, etc., etc.) , ,

:Au Rèpu~s, les · infirmes sont initiés à la profession qui . co~vIent le. mIeux à leur cas. Les anciens élèves qui gagnent aUJourd'huI leur vie par leur travail au lieu d'être à la charge d'autrui, sont plus de six cents.

Nous r appelons que le Repuis r eçoit les jeunes handicapés pour leur dernière année scolaire ou à leur sortie de l'école et qu'il admet occasionnellement des adultes victimes d'accident ou de maladie.

ERRATUM

Dans la petite poésie intitulée Vœu, parue dans le No 6 du 31 décembre écoulé, il y a eu l'omission du vers: POUT élo i­gner tes ennemis qui aurait dù former la douzième ligne.

Cette omission s'était trouvée déjà dans le manuscrit.

'ABONNEM~NT A L'ECOLE PRIMAIRE

, Les abonnés nous rendraient service en versant le montant <le F~. 7.50 sur le compte de chèques IIc 56, Sion.,

, ,\ 1 l, '.1 1 ~ : !

... ~ i 1

~. , ' , ' ' , , , , ,

i LE COlIN DE LA GYMWÀ§TlIQUlÈ ~ ~~ ',"'. '",' .

COURS DE SKI A CHAMPERY

L'association des maîtr es de gymnastique du Valais Ro­mand organise à l'intention de tout ,le per sonnel enseignant du canton un cours de ski qui aura lieu à Champéry les 30 et 31 janvier 1954.

Ouverture du cours : samedi soir à 20 h. à l'hôtel Suisse à Chan1péry.

Les participants qui, pour des r aisons ,de distances, n'ar ­r ivent à Champéry que pour 21 h. 44 et! qui de ce fait ne parti­cipent pas au repas du soir en commun, sont priés d'aviser la direction du cours.

P r ix de pensiort et logement : Fr. 16.50 (service compris ) . Horaire des trains :

Sion M a1"tign y 17.14 17.34 18.46 19.07

St. M aU1"ice 17.47 19.33

Indemnités : 1 indemnité de voyage

Monthey 18.00 20.39

1 indemnité de jour de fr . 8.50 1 indemnité de nuit de fI'. '5.-

Champé r'?J 19.10 21.44

Inscriptions: pour le 28 janvier au plus tard chez Elie Bo­vier, l\l[ar tigny, tél. 6.17.42 (026).

GROUPE DE GYMNASTIQUE DU CENTRE, SAXON

La prochaine leçon aura lieu à la halle de gy~nastique de Saxon le Jundi 18 janvier 1954, à 19 ,·heures. Que personne ne manque à l'appel.

UNE BONNE NOUVELLE!!

Sur la proposition unanime de toutes. les associations can­tonales de la Suisse romande, MI' Curdy, inspecteur ca:ntonal et · membre de notre Comité, a été appelé, le ,6 déc~mbre écoulé, à siéger au Comité central de la Société ' sui.s-se des maîtres de gymnastique.

Page 4: L'Ecole primaire, 15 janvier 1954

- 2·36-

Sa brillante élection est la consécration officielle de la valeur indéniable de notre collègue et le j uste l couronnement de tous ses efforts dans le domaine de la gymnastique scolaire: Cet honneur, qu'il a pleinement mérité, rejaillit sur notre As­sociation et le Valais tout entier.

Nous félicitons cordialement le nouvel élu et lui souhaitons plein succès dans la nouvelle tâche qu'il va assumer.

Au nom de l'A. M. G. V. R. : P. PignŒt.

~,~~, ~~~~~~~~~~~

~ LE JM[ÉTlIER eEsnr CE CUlI-UNlIT ~

à' tout le Personnel enseïgrnant valaisan

L'INITIA T]ON' A {T MYSTERE EUCHARISTIQUE

2ème Conférence, L. BARBEY

dimanche 24 janvier à 14 heures

à l'Ecole N orn1ale, à SION

L'Education personnaliste La générosité et la bienveillance de l'auteu?' de cet article

1WUS permettent de le publier clans notre revue. Les lect?"ices auxquelles nous avons le grCtnd 1JlaisiT de l'offrir y verront un début des réalisations demandées par la voie de notre enquête et l'a;pprécieront à sa très haute valeu?'.

:-1: * . * On n'a peut-être jaluais tant parlé comme iL notre époque

de formation et d',éducation de l'homme. C'est que chacun réalise la' nécessité de préparer l'individu

pour les tâches historiques qui s'imposent à lui à ce tournant de la civilisation, avec une ampleur, une urgen'ce et une ·nou­veauté jamais atteintes . .

D'où les efforts des idéologies les plus diverses, qui peuvent commander la marche du monde, pour accaparer l'éducation à

- 237-

leur profit afin de pouvoir forger les hommes selon les exigen­ces de leurs mobiles et de leu~s consignes.

Il est remarquable d'autre part que l'on ne s'est pourt.ant jamais trouvé devant un maquis inextricable de théories au sujet de l'éducation. Parce qu'on ne s'accorde p3iS sur la nature de l'homme et sur le sens du dével.oppement auquel il est appelé.

Notre intention n',est pas d'examiner Iles théories et les tendances qui se partagent aujourd'hui le monde des éducateurs et des manieurs d'hommes.

Nous voudrions simplement essayer de rappeler quelques principes élémentaires qui nous paraissent devoir être toujours à la base de l'effort éducatif, ceux en particulier que notre époque devrait le HlOins oublier pour servir les intérêts au­thentiques de l'homme.

* * * A vrai dire la difficulté ·est grande pour dégager en ' cette

matière des principes universel,lement acceptables. On sait, en effet, que l'éducation en général « est la tech­

nique collective par laquelle une société initie sa jeune généra­tion aux valeurs qui caractérisent la vie de sa civilisation. » *)

Pour poser des principes unive.rse,ls dans le domaine de l'éducation, il faudrait donc partir d'une conception idéale et universellement acceptée de l'homme et de la civilisation. Ce qui est loin d'être réaHsé en fait dans le monde moderne.

La difficulté devient plus grande encore si l'on considère qu'une civilisation ne peut engendrer l'éduoation qui la reflète avant d'avoir atteint elle-même la plénitq.de de sa forme et de sa perfection.

Et nous so'mmes aujourd'hui à un carrefour de civilisa­tions. La forme de civilisation propre à notre temps est encore en parturition douloureuse.

Il semble dès lors que nous soyons condamnés fondamenta­lement à une attitude d'attente et d'observation. Tracer des lignes directrices pour l'avenir serait une entreprise hasardeu­se qui ne relèverait pas d'une saisie parfaite du réel.

Dans ces conditions, pour ne pas s'exposer à des aventures, il n'y aurait qu'à nous résigner, en attendant, à subir l'inertie propre aux phénomènes de civilisation. Car, en ce qui touche plus particulièrement la routine pédagogique, ceux-ci conser­vent facilement, sans changements importants, pendant de longs siècles, la même structure et la même pratique.

C'est à cette attitude d'expectative et de réserve que nous serions à peu près réduits" ,si nous ne pouvions recourir à la lumière supérieure du christiani,sme. A ceux qui l'acceptent,

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- 238-• \4,. 1

la. révélation chrétienne apporte une conception définitive et irréformable de l'homme 'et dé l'orientation générale de la ci., vilisation: \

, En nous référant à la d.irection supérieure de la foi chré­tienne et de la philosophie qu'elle inspire et soutient, il est possible œétablir des princip~s fondamentaux relatifs à l,a for­mation de ,l'homme universellement valahles et 'appLicables dans .les différentes formes de civilisation et de ~culture que le christianisme lui-même a suscitées et sUJScitera encore dans le déroulement de l'histoire.

* ::: :!:

Le nœud central de la conception chrétienne de l'homrne, sur laquelle s'appuie toute l'œuvre édu0ative, est la réalité de la personne que le chri,stianisme a mise en lumière avec une insistance et une clarté qui lai,ssent dans l'ombre les doctrines les plus élevées de l'antiquité.

L'homme est une personne. C'est dire qu'il est un tout se tenant lui-même en Inain par son intelligence et par sa volonté libre. «Il n'existe pas simplement en tant qu'être physique. JI y a en lui une existence plus riche et plus noble. La sureXIS­tence spirituelle propre à la connaissance et à l'amour. Il est ainsi d'une certaine manière un tout et non pas seulement une partie; il est un univers lui-même, un microcosme sur leq~el le grand univers tout entier peut être enveloppé par la connaIS­sance. Et, par l'amour, il peut se donner librement à des êtres qui sont pour lui com'me d'autres lui-même ». * *)

Nous pouvons affirmer ainsi q.ue la tâche primordü~Je d~ l'éducation, qui est un art au serVIce de la natu~e, consIst~ a guider le développement dynamique et harmonIeux de lIn­telligence et de la liberté de l'homme.

Selon le précepte des anciens, ill faut en somme apprendre à l'homme à devenir ce qu'il est.

Il ne suffit pas pour cela d'instruire, de m~ubler l'intelli­gence d'une foule de connaissances, il faut encore ~ormer et

-adapter la volonté à l'utilisation cor'recte et humaIne de la connaissance.

Il y a, d·ans l'emplette des connaissances, un grand risq.ue, remarquait déjà Platon. On ne peut les mettre dan~ un autre vaisseau que l'âme et, dès qu'elles y entrent, un bIen ou un mal est fait s·ans retour. .

L'effort acco'mpli pour apprendre, disait' également Mau­rice Blondel, est déjà le commencemlent de l'action. C'est comme

- 239-

la premIere vitesse acqui'se sur la pente de l'acte. Aussi une pensée engendrée dans ~e cœur d'un . enfant; échappe. à. t0Ut , ja~ nlais à l'emprise de ~elui qui l'a suscitée .. Elle peut se ,prQPa.ge11 indéfiniment dans le 'monde des âmes, comme les vagues .CQ1\l­centriques formées par un galet jeté à la mer s'~t~ndent à perte de vue sur l'immense surface des eaux. i.i

Ce n'est donc pas impunément que l'on ouvre à un homme les portes de la connaissance. Par elle-même l'instruction est un instrument qui peut servir au mal comme au bien, si .,la formation paraHèle de la volonté ne vient pais lui tracer les' voies qui mènent vers les pures régions de la bonté et ' de 1 131 générosité.

C'est pourquoi, dans toutes les 'spères où s'accomplit la formation de l'homme, l'instruction et l'éducation doivent se conj uguer intimement. . .

Sans l'éducation, l'instruction ne serait qu'une cérébralI-

sa!ion périloleuse; sans l'instruction, ~'éducation ,ri~querait d.~ n'etre qu'un dressage proche de celUI que les regImes totah­taires ont imposé à leur malheureuse jeunesse.

Il faut même dire que plus la pensée s'ouvre par l'ensei­gnement, plus l'éducation doit se faire attentive et profonde. Il y a des états d'inculture qui peuvent être tolérés à un ~tade de connaissance élémentaire, mais qui sont . catastrophIques à un niveau supérieur d'instruction.

La formation totale de l'homme joue donc simultanément sur les deux registres de l'instruction et de l'éducation.

L'instruction s'attache au développement de l'intelligence sous toutes ses formes .

L'éducation apprend à utiliser les richesses de la connais­sance pour le bien véritable de l'ho~'me .. E.lle agit ~ur. la yo­lonté et crée en elle des habitudes qUI f.ortIfIent ·son InclInatIon native vers le bien.

La conjonction de ces deux facteurs de la formation ~e l'homme est semblable au déroulement d'un jeu de billes.. .

La première condition du jeu est l'acquisition des billes: c'est l'instruction.

Viennent ensuite la connaissance des règles du jeu, l'ha­bileté à les manier et le fair play: c',est l'éducation.

La comparaison peut se continuer, si !l0us r~marquons que plus le nombre de billes est gran?, plus le Jeu ?eVIe~t hasar­deux, plus il" faut de dextérité contInue pour tenIr le Jeu avec succès jusqu'au bout. . ..

La nécessité d'achever tout degré d'instruction par une éducation proportionnée pou~:Tait s'~olaire:r par les ~xpérience~ cruciales de notr·e âge de fer. Une connaI's'Sance qUI a m:;trche

1.:

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240 -

à une allure effrénée, dans le domaine de la technique en par­ticulier, en dehors . de toute préoccupation de développement moral et humain, risque d'aboutir aujourd'hui non seulelnent à une désintégration des âmes, mais même à des destructions catastrophiques et inhumaine,~ du monde physique! Les cris d'alarme jetés par les savants eux-mêmes, par un Louis de Broglie entre autres, en disent long Isur le danger d'un ac­croissement démesuré de la connaissance et de la technique sé­parées de l'éducation spirituelle et morale de l'homme. (A suivre) Isaac Da,yer,

Recteur du Collège-Lycée de St-Maurice.

:~) Irénée Marou: Histoire de 'l'éCLUIcation dans l'ant1quité. :~ :;:) Maritain: L'EdUication de la croi,sée des che·mlins.

Respect du maître pour ses élèves Le maître a le droit d'être respecté par ses élèves, car il

représente directement les parents, qui eux-mêmes, repré­sentent Dieu à l'égard de leurs enfants. Il a donc le devoir de veiller à l'observation de ce respect. Seulement il faut qu'il le mérite pour qu'il soit sincère. Comment s'y prendra-t-il pour le mériter. Ici les conseils, les recommandations restent inef­ficaces s'ils ne sont .pas appuyés par les exemples. Le bon exem­ple, voilà l'agent vraiment efficace. Le maître se respectera donc d'abord lui-même, puis il respectera ses élèves. Ces deux choses, du reste, ne vont pas l'une sans l'autre; ne pas respecter les a.utres, c'est se ravaler soi-même. On est porté à se dernander si des enfants, des gosses, méritent vraiment quelques égards. Parfaitement, car ils sont l'œuvre de Dieu; leur ân1e est créée '

, à son image; pour leur salut le Christ a donné sa vie, et il ai­mait les enfants qu'il caressait durant sa vie terrestre, disant que pour son salut il fallait leur ressembler. C'est donc pour le maître un devoir sérieux de se comporter de telle manière qu'il ne les scandalise pas. Or, c'est les mal impressionner, les scandaliser que de se montrer envers eux hautain, dédai­gneux, arrogant et parfois brutal en paroles et en actions, comme certains caporaux ou policiers.

Il ne faut pas oublier que même les jeunes enfants ont déjà une forte dose de sensibilité et d'amour-propre. Un édu­cateur doit donc dans la guérison des âm€s imiter le médecin

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des corps qui ne recourt, que rarement, seulement dans certains cas graves, à des remèdes violents.

Parfois on a affaire à des enfants particulièrement dif­ficiles, .dont la prelnière éducation a été fort négligée. En les traitant avec douceur et patience, surtout avec bienveillance, on parvient souvent à éveiller en eux le sentiment de la d~­gnité et à les disposer peu à peu à l'amendement. Dans la jeu­nesse, en effet, le sentiment de l'honneur est le foridelnent de la délicatesse et de la régénération morale. Aussi dans les' établis­sements de correction qui obtiennent les meilleurs résultats on a renoncé par principe à tout châtiment corporel ou autre sanction infamante. C'est bien aussi . par la douceur, les ca­resses que les dompteurs calment la férocité de certaines bê~es.

Traiter, au contraire, les enfants difficiles, même ·mé­chants, d'une façon aigre, policière, les ~ccabler de reproches

. amers, les battre, etc., c'est bien les enfoncer davantage dans leurs mauvaises habitudes, c'est les décourager, les rendre insensibles, faire naître en eux l'idée qu'ils sont incorrigibles et voués à la mésestime du maître. Pensez-vous que si, au con­traire, ils ont devant eux un homme digne dans toute sa con­duite, toujours calme et réfléchi, au langage poli, déférent même, ces natures, si frustes soient-elles nIe sentiront pas tôt ou 'tard le désir de lui ressembler ou du moins d'éviter ce qui pourrait être un contraste trop choquant entre leur conduite .et la sienne?

Que l'éducateur, quand il doit corriger des élèves peu com­modes se demande parfois, quand le sang commence à bouil­lonner dans ses veines, comment il voudrait qu'on le traitât s'il était à la place des coupables. Qu'il se rappelle la parole du' Sauveur : « Tout ce que vous ferez au moindre des miens, c'est à moi-même que vous le ferez». Est-ce que dans vos mo­ments d'énervement il ne vous dirait pas d'être doux et patient comme il l'a été envers ceux qui l'offensaient, l'injuriaient, et le 111R,ltraitaient.

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Page 7: L'Ecole primaire, 15 janvier 1954

- .242

1 " ,'" V'oilà u~ excellent sujet d'examen . de 1 conscience pour un éduc;lteur. Si un philosophe païen, dont nous ne nous rappelons p\us le, nom, s'examinait chaque soir pour savoir comment il 'avait passé la journée, com·ment il s'était conduit) il nous se'mble qu'un maître sérieux dev~ait au moins de temps en temps, une fois par semaine, par exemple, s'interroger sur sa n1anière d'agir à l'égard de ses élèves, prendre la résolution de se surveiller spécialement dans telle ou telle circonstance et chercher par quelle amabilité, si petite soit-elle, il pourrait effacer ou atténuer la mauvaise impression qu'un excès de

. rigueur ou une action irréfléchie a pu produire chez certains idéliquants. Cette minime réparation ne nuirait pas à son pres­tige,. au contraire; elle ferait voir qu'il ne conserve pas ran­cune ni désir de vengeance. Un pédagogue disait qu'il est quel­quefois nécessaire de faire pleurer les élèves, mais qu'il faut toujours les renvoyer contents.

J.

Perfectionnement Au terme de ses études ou de son apprentissage; le jeune

'homme croit avoir enfin fini d'apprendre. Puis, l'euphorie du début passée, il s'aperçoit bien vite que s'il veut se contenter des seules notions d'étudiant ou d'apprenti non seulement il ne .g'an1éliore en rien mais son format se rapetisse; il se tasse et s'épaissit.

. En ce siècle de vitesse, avec l'évolution r apide des décou­vertes de la science, nul ne peut plus se figer dans un in'lmo­bilîsme béat. Celui qui veut rester à la hauteur de sa tâche doit 'réguJièrement raj eunir et moderniser ses n1éthodes de tra­vail . .

Les instituteurs pas plus que les autres n'échappent à cette loi. Leur profession exige qu'ils soient des ouvrier s qua­lifiés et non des «manœuvres de l'enseignement» pour em­ployer une expression chère ~, un insp~cteur, s,colaire. L~on at­·tend toujours davantage de 1 ecole et lon repete volontIers ce vieil adage: « Tant vaut le maître, tant vaut la classe ». C'est

'bien pourquoi les cours de perfectionnement organisés par .le . Département de l'Instruction ~ubliq?e répond~:mt à un b~SOl:r: ' . On ne peut que se réjouir de 1 accueIl enthousIaste que lUI faIt le personnel enseignant.

Nous 'savons que les différente~ classes, ~u. c?urs de l'é~é dernier étaient dirigées par des rnaItres speCIalIses et co~p~­tents. Nous aVons suivi le cours donné par Mr Claret et IntI­titu.Jé : « Petits travaux sur le thème de Noël et la fête des ma­Inans. » Qu'ort nous permette d!en dire quelques mots.

243 -

Les travaux manuels, patronnés par les méthode~ actives, sont une . réaction · normale 'contre 1 Pensei~émênf ' traditIonnel à la fois trop ~ liv.resque et trop intellect'tü~l. Toutefois,lda1ns:l'hbs classes de villages, aux -ressources ' très modestes, l'ihtrod uctIbh de ces activités sous forme de travaux de menuiserie', ·1 de s~u}p­ture ou de cartonnage est quasi ' impossible. Sa réalisatiqn, pour l'instant, nous paraît une utopie. . 1 1 l" " ,

Comment pourtant appr,endre, à nos élèves à' se sel'\~ir de leurs doigts ? Comment . faire pour que pos ' écoles soient là l' o~­casion de petits ateliers -de travail? M. Claret a donné la. ;:te­ponse que beaucoup de maîtres cherchaient. En effet, il nous a montré comment confect~onner quantité d'objets à très,. peu dé frais en se servant d'un outillage rudimentaire et en utili­sant des déchets de bois, de' carton, de papier, de i fils ,élee- ' triques, etc. , "

A l'approche de Noël, de Pâques 'ou dè- 1:1 fête ' des mères, 18 maître, très souvent, est emprunté quand il s'agit de trouver un obj et intéressant à faire fabriquer par ses élèves. Grâce à ce cours, il a maintenant moins de soucis à se faire. Nous savons que durant la première quinzaine de décembre, M. Cla­ret a employé tout son temps libre .po~r r~pondre à d~s c?m­mandes de matériel faites par des InstItuteurs et des .InstItu­trices d'un peu toutes les régions du canton. C'est ~ien la preuve que ses leçons n'ont pas été inutiles.

Ainsi à l'occasion de la Nativité, des élèves auront ap­pris à falre plaisir à leurs parents, tout en développant leur habileté manuelle. Spécialement dans nos campagnes où l''On ou­blie si facilement de marquer les anniversaires, l'école ne de­vrait-elle pas essayer de créer un état d'~s'Prit nouveau · dans les familles? Ce serait peut-être pour elle un moyen de s'atti­rer leur sympathie, début d'une collaboration favorable à l'œuvre de l'éducation. R. Z.

Harmoniums RADIOS

Réparations

Révisions Vente /f! Location ~te?td'u7:li:i) Echa.nge . . tJW&iCALi ~IL tél. (027) 2.10.63

~mw~~~~ ___ .am ____ œuS_IO_N ________________ ~? ____ I~

Page 8: L'Ecole primaire, 15 janvier 1954

244

Le développement successif de la pensée: de l'enfant au vieillard

Le cirque Knie arrive à Sion . . Un certain jour de grande affluence, tous les éléments de

la population se trouvent rassemblés simultanélnent devant; les bêtes.

L'histoire de l'humanité se concoit en un instant sur les réflexions des gens. ~

-f\lany 2 ans. Coco joli! Toutou ~ouh ! !

Gaby 4 ans. Le cheval est noir et puis gris et puis bleu et puis jaune. L'éléphant a long nez ... La maman du petit

chameau, c'est le dromadaire ...

Léon 8 ans. Tu sais maman, l'hippopotame, il est gourmand comme ma petite sœur, n'est-ce pas ?' il ouvre sa grande gueule; on jette dedans de bonnes cnoses et il ne se donne pas la peine de mâcher ! !

Lily 10 ans. Les chevaux, les éléphants, les dromadaires sont moins jolis quand on les regarde le matin. Après midi on leur met des pompons comme les rubans aux petites filles. Alors ils sont bien mignons ! !

Louis 18 ans. Tigres, lions, panthères, c'est bien un peu tout ,de la rllême race. Si un de ceux-ci pouvait s'échapper de sa cage, j'aimerais bien voir courir les gendarn1es !

Maurice 30 ans'. Dis-voir Fany ! Depuis qu'on est marié on n'a jamais tué un cochon aussi gras que celui-ci ... - Mais c'est l'hippopotame !... - Ah ! c'est l'hippopotame; je croyais que c'état le cochon du cirque pour la boucherie d'au­tomne ...

Mme Cacolet. Tu vois Fifine le perroquet là-haut! Il ne par e pas aussi bien que nous. Il est une peu comme Tantine qui répète tout ce qu'elle entend dire. Toi qui deviens grande fille, tu dois faire comme ta maman: savoir te taire, ne rien dire, garder le silence et fermer la bouche !

1111' S.oliloque, professeur. Ici, se sont rencontrées bien -des hontes de l'humanité. On a enfermé dans d'horribles cages, le lion créé pour le désert; on a ravi la liberté aux inno­centes g~zelles; et les pachydern1es du Nil ont été con­traints, par le tyran des espèces anünales, d'accepter un esclavage ' effarant .... Quoi donc ! ...

EVCb 80 ans. C'est y bien des singes? Vé ! ! Ils sont quand même' des singes. On a bien fait de les appeler singes ! On a de la chance de pas être singes ! r. .i.

PAJR1['][E JPRATJIQUE

Cours de vocabulaire 17. ùa moisson

Leçon de choses

Le blé et la farine 111até1"iel. -- Grains de froment, de seigle d'orge d'avoine

t fI' , , ,

secs e gon es dans l'eau, grains en germination. Farine de blé. Epis des mêmes céréa.Ies, chaumes.

Le grain de blé. - C'est du grain de blé que le meunier retire la farine. Etudions-le. Il est blond clair, allongé, pointu aux deux bouts, et montre sur un côté un sillon profond. Au cô­té opposé, on remarque une sailIie arrondie.

Coupons suivant le siHon un grain ramolli dans l'eau ou mieux un grain au début de sa germination. On distingue à la loupe: 1. une enveloppe; 2. une partie blanche qui se met faci­lement en poudre et occupe presque tout le grain; 3. vers la poiilte un petit organe complexe, le germe, qui aurait donné un pied de blé si le grain avait été semé.

Au moulin, le blé devient laTine et son. - Pour cela' le blé est écrasé entre deux cylindres d'acier très rapprochés, creusés

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a leur surface de fines rayures et tournant en sens inverse, l'un d'eux beaucoup plus vite que l'autre. La poudre ainsi obte;-' nu'e ' p'asse dans ' 'le \ blutbi):' où des tami,s très, . .,fins 'séparent de la fariné' blanche le ' son qua est fait de pellicules grises provenant de l'enveloppe .du grain. Le blé se moud aussi entre deux meu­les de. pierre\ comme il en existe encore dans, les ~l,l~,~~s. .

La farine est une poussière blanche, onctueuse. J:i.jlle est SI légère que le moindre souffle la fait voltiger dan~ l'air. Elle est donc faite de particules très fines.

Avec l'ea~", la fa1"ine' fait une pâte. - Mettons ,un peu de farine ,dans l'eau et agitons. L'eau devient blanche comme du lait. Ajoutons peu à l~eu de la .farine en agitant toujours. "Le liquide devient plus 'ép,ais et finalement il se fait une pate consistante qu'on peÙ't pétrir dans les mains mais qui colle aux doio"ts. Un excès 'de farine sèche l'empêche de coller aux doigts et on peut alors lui donner les for~es les plus" variée3. La farine additionnée d'eau est donc devenue une pate plas­tique.

C01nposition de la farine. - Malaxons de la pâte ' sous un mince filet d'eau et recueiUons l'eau blanchie qui s'écoule. Après q:uelque temps, l'eau ne blanchit plus et il, reste dax;'s. les mai~s une substance grise, gluante, collante, qu on peut etIrer en fI­laments. C'est du gluten.

Les eaux de lavage recueillies à part laissent déposer une poudre blanche, très fine, qui, décantée et séchée, s'~gglomèr~ en masses dures, irrégulières, qui se délayent facI1lement a nouveau dans l'eau. C'est de l'amidon. •

La farine est donc faite d'a'Ynidon et de gluten. Propriétés nutritiv'es de l~ ..... fa1"ine. - La f.ari~e doit au mé­

lange d'amidon et de gluten d etre un excellent alIment. L'amidon est nourrissant puisqu'il forme la partie utile

des pommes de terre, de beaucoup de grains et de .f~uits alimen­taires. Le gluten accroît beaucoup .Ia valeur nutrItIve de la fa '-

Tél. 211 80 '

RABAIS 5°10 au corps enseignant sur présentation de la carte.

Articles réclames exclus.

Tél. 2 11 '00

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rine car, en plus des éléments de l'amidon, il renferme aussi de l'azote, ce qui le 'rapproche comme composition de la viande et du blanc d'œuf. '

Le gluten a, en outre, la propriété de donner avec l'eau une sorte de colle"qui réunit les grains d'amidon pour former la pâ­te. Quand, à cette pâte, on ajoute du levain qui la fait fer­menter, il se prodtiit' des bulles de gaz carbonique dans la masse. Le gluten, à cause de ses propri~tés adhésives, empêche ces bulles de se dégager. Emprisonnées ainsi dans la pâte, elles vont se dilater beaucoup à la chaleur du four et donner fina­lement à la mie de pain sa structure particulière. C'est donc grâce au gluten que la pâte «levée» cuite au four se trans­formera en pain, cette substance spongieuse, agréable à man­ger et facile à digérer qui est un élément important de la nourriture des peuples.

Utilisation de la farine. - La plus grande partie de la farine est consommée sous forme de pain. On er: fait aussi de la pâtisserie, des pâtes alimentaires: vermicelles, nouilles, maca-ronis, etc. GaU'cHûl, docteur ès sciences.

Géographie: Les pays producteurs de blé : Le Canada. Suggérer les nombreuses utiHsations du blé: nourriture

de l'homme, des animaux, emploi de la paille, de l'amidon dans l'industrie et son importance: c'est la céréale la plus répandue " dans le monde après le riz.

1. Conditions de culture. - Le blé pousse partout et «il' n:existe pas de mois de l'année où l'on n'en moissonne quelque part dans le monde. Il supporte les grands froids, mais exige des étés chauds et secs, un sol fertile, une abondante main­d'œuvre ».

II. Les conditions de cultu1"e au M Œnitoba" pays C11,l blé. a) Dans ce pays neuf, peu peuplé, les agriculteurs comp­

tent sur la richesse du sol; on y voit des champs immenses, la­bourés rapiden1ent, aux sillons peu profonds ; le grain, jeté à la volée, e.st à peine recouvert; « on ensemence, sans engrais, la même terre pendant plusieurs années, puitS, quand le rende­ment devient trop faible, on abandonne la terre à elle-même pendant cinq ans, dix ans au plus pour cultiver d'autres éten-· dues vierges ».

b) Les 1nachines. - « ... Charrues à socs multiples, grou­pées par 10 et traînées par 20 chevaux ou un moteur ... herses à disques mobi,les de 8 'mètres de ,largeur, groupées par 3 .. « com­bine» - sorte de moissonneuse-batteuse qui ne coupe que les épis et bat au fur et à mesure. De 2Q mètres à 20 mètres, un sac de grain tombe sur le champ. La portée de coupe est de 15 mètres, et la ,machine avance avec un mugissement de tempête dans un nuage de menue paille et de poussière ... » .

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c) Le tl"afic du blé. - Au Canada, les greniers individuels n'existent pàs. Aussitôt la récolte terminée, le cultivateur con­duit ·son blé «en vrac» à l'elevator .de la vi.lIe voisine - édi­fice gigantesque, en forIne de tour, placé de préférence aux rives des lacs et des cours d'eau navigables. « Arrivée, la voi­ture monte par un plan incliné jusqu'à la bascule, où eUe est pesée, évaluée, puis d'où elle verse son contenu par une trappe dans la chambre la plus basse de l'élévateur. De là, une chaîne de godets monte le grain dans celui des ·silos qui convient à la qU3Jlité qu'il représente. »

De cet élévciteuT de station, le blé est emmené' vers l'élé­vateuT term'inus par wagons et péniches. De là, il est expédié vers l'Europe. (Schématiser, au tableau, le trajet du blé cana~ dien dirigé ven~ Rotterdam, en indiquant la nature des transports. )

II. Conclu?'e. - ' Le CanadŒ est le plus grand marchand de blé du n10nde. •

Suisse,' Production du blé, 1/3 des besoins; culture dans le Plateau : Vaud, Fribourg, Berne; la culture du blé en Va­lais ...

Le texte

Préparation à la maison par les élèves. En classe, ques­tions de contrôle par le maître, puis lecture expressive. En­suite livresJ fermés, les élèves s'efforcent de créer la vision. Après quoi questions plus complètes pour la compréhension du texte. .

V occtbulaire

Moisson,' moissonner, action de récolter les blés; la récolte e11e­même : le champ se couvre d'une riche moisson ; par ana­logie, récolte abondante : une moisson de fleurs.

Chaume,' tige de graminées; ce qui reste sur le champ après la moisson; paille utilisée pour couvrir les toits : un toit, de chaume, une chaumière.

B?·ise : vent léger; la brise caressait le feui,}.lage; ne pas confon­dre avec bise, vent froid du nord.

Javelle,' quantité de blé prise avec la faucille: les javelles for­ment les gerbes.

Gerbe,' javelles réunies, attachées ensemble et liées. Moyette : petite meule dressée. sur le champ pour protéger les

gerbes. Zénith: point du c.ieldirectem:r;t au-de~sus de sa t~êt~; c?n­

traire: les antlpodes; en ete le soleIl ·est au zenIth ; , la Nouvelle-Zélande est à nos antipodes. " ,

- 249-

Glane?' " ramasser les épis laissés. Ruth glanait dans le champ "' de Booz.

Epi,' partie supérieur.e de la tige des graminées renfermant les grains.

Fléau: instrument dont on se sert pour battre :le blé; mais aussi calamité publique : l~ guerre est un fléau; et encore, les 2 fléaux de la balance.

A.ire " partie de la grange où l'on bat le blée . (air, hère, ère, erre).

Vanjtara1"e " instrument destiné à séparer le grain de la pous­sière et des impuretés (van, vent, vend).

Les idées

1. C'est l'époque de la moisson. 2. La moisson: travail des moissonneurs et des moisson­

neuses; les femmes et les enfants; les glaneuses; la rentrée des céréales.

3. Les batteurs en grange. 4. La moi.sson dans les grands domaines.

E xercices ti?'és du texte

a) SUT les verbes: temps et modes

Prenons la phrase: Les g?'ains jailli?'ont de toute part, et le van ou le tarare les séparera de la balle légère. Présent " Maintenant les ... Imparfait: Quand je suis venu les ... Passé si?nple " Aussitôt la cadence commencée, les ... Passé composé,' Les batteurs ont frappé les épis, les ... Plus-que-parfait: Ql}and les grains avaient... on les mettait

dans des sacs. Passé antérie.u?' : Quand les grains... on les mit dans des sacs. Futur,' Demain on battra en grange, les ... Futur antérieur " Quand les ... on les mettra dans des sacs. Conditionnel présent,' Si les batteurs en grange frappaient les

épis ... Conditionnel passé 1 èq'e fM'me: Si les batteurs en grange

avaient frappé ... Impératii présent : Grains ... Subjonctif présent: Il faut que les grains .. Subjonctif passé,' Il se peut que ·les épis aient ...

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b) Sur les fO't'mes du langage

Pprme affirmative: Les glaneuses ranlassent les épis laissés ... Forme négative: Les glaneuses ne ramassent; .. F or11'~e interroga.tive: Les glaneuses ramassent-elles ... ? Est­

ce que 1es ... Fo.rme négative-interrogative: Les glaneuses ne ramassent-

elles pas... ? . . Forme exclamative: Avec quelle hàte les glaneuses ... ! Forme impérative: Glaneuses, ramassez avec plus d'attention

les ...

c) phraséologie

1. Imitation de phrases : Dès le 1natin moissonneurs et 'moissonneuses armés de faux et de faucille~ se ...

Dès -la rentrée, garçons et filles ... Dès le matin, écoliers et éèolières ... Dès les premiers beaux j ours, abeilles et papülons .... Dès ,les premières neiges, skieurs et skieuses ... etc. Sous l'acier trancha.nt de la faux, les beaux épis tombent

sur la terre durcie. Sous les rayons brûlants du soleil... \ Sous les caresses de la brise ... Sous la morsure glaciale de la bise .. . Sous la violence brutale de l'orage .. . C'est l'époque 'des 1noissons. Dès 'le 1natin ... C'est l'époque des vendanges .. . C'est l'heure de la récréation .. . C'est la sortie de l'usine ... C'est le jour de foire ... etc. 2. Le verbe gla.ne. En répondant aux questions habituelles,

donnez à ce verbe un sujet et des compléments. GUE: grande jeune fille légèrement vêtue, agenouillée sur

la terre brûlante, glane les épis d'or laissés par les paysans sur le champ qu'ils viennent de moissonner.

3. Exercice 140 du manuel: Les noms donnés rempliront alternativement la fonction de sujet et de complément direct.

Exercice 141 : Employez ces verbes successivèment à la forme affirmative, à -la forme négative, à la forme interrogati­\~e, à la forme négative-interrogative.

L'illustration Déc1"1:vez la, scène ou le table~Lu représenté SUT votre livre

N'oubliez pas que vous devez faire intervenir tous les sens: ce qui se voit, ce qui se sent, ce qui s'entend" etc. Em-:­ployez les diverses formes du langage.

- 251 -

La chasse aux rnots

Labours, semàilies, moissons; charrue, 'attelage, herse" chevaux, faux ,coffin, meule, faucheuse, mois:sonneuse-lieuse, ,iave},les, gerbes, moyettes, chaume, paille, moissonneurs, \ gla­neuse, van, tarare, fléau, épis, grains; farine, son, gluten; amidon, silo. \

Les céréales, Cérès, graminées, blé, orge, avoine, froment. Des épis dorés, lourds, vides; les moissonneurs fatigués,

.assoiffés, contents; une chaleur torride; caniculaire, équato­riale.

Poésies

Sujets de composition (s'en référer au manuel)

Le semeur

Dans les terres de nuit baignées, Je contemple, ému, les haillons D'un vieillard qui jette à poignées La, moisson future au sillon.

Sa haute silhouette noire Domine les profonds labours. On sent à quel point il doit croù"e, A la fuite utile des jours.

Il mar'che dans la pla,ine immense, Va, vient, lance la graine au loin, Rouvre sa main et recommence. Et je médite, obscu1' témoin,

Pendant que, déployant ses voiles, L'ombre, où se mêle une rumeur, Semble élargir jusqu'aux étoiles Le geste auguste du semeur' . .

Instituteurs, Institutrices . . . N otez la bonne adresse :

., ~ 1

v. Hugo.

T ABLES ET CHAISES POUR ÉCOLES!

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Le moulin

Le chaume et la mousse Verdissent le toit; La éolombe y glousse, L'hirondelle y boit;

Le soi'r qui s'épanche D'en haut su'}" les prés, Du coteau qui penche Descend par degrés;

Le bras d'un platane Et le lierre épctis C ouvrent la cabane D'une om,bre de paix.

SU1!' le vert plus sombre, Chaque arbre à son tOU1' Couche s((/ grande ombre

A la fin du jour.

L'onde qui s'élŒnce, E gale et sans fin, Fait battre en cadence Le pont du moulin; A chaque mesure,

, On croit écouter Sous cette nature Un cœur palpiter .

Ch ant d e m oisson

A la Saint-J eœn les brunes fill es Et les . vaillants gars de chez nous Dès l'aube prennent leU1~S f aucilles Et s'en vont coupe?" les blés 1"OUX; On entend babiller les cailles, Une cloche sonne au lointain, E t dCi?~s la douceur du m citin, U ~ frisson d' or CQ1,~'rt sur les pailles.

Vive le blé, Le joU blé,

Lamartine

L e beau froment qui nous fctit viV1~e; De let nûsère il nous délivre;

Vive le blé, Le joli blé !

M oisson

On a lié la moisson du gra?d champ de . blé. E l:. avant, dans les javeHes, deux enfants et endent les lIens qu l.ls f ont tournoyer avant de les allonger , le nœud sur. le sol. VIennent ensuite les femmes qui, d'un mouvement r apIde de leurs ~~u­cillès, r amassent ,les javelles, en placent deux sur cha9-u~ lIen, la. p r emière à plat, la seconde retournée, l?OUir que les eI?I? secs se trouvent au milieu. Derrière, les trOIS hommes saISIssent par les deux bouts le lien, les cr oisent, les tor dent, se!rant la gerbe sous leurs genoux, avec un juron quand la pallIe trop sèche casse. Jules Leroux.

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La machine à battre

L'on voit la première gerbe g,lisser du haut de la gerb~ère, saisie au passage, portée sur le batteur, déliée là, éparpiHée par la première aide, passée par le second à l'engraineur; poussée par celui-ci dans la gueule ouverte, elle éolate contre la grHle, tandis que le cylindre enfle son ronflement et l'accentue d 'un éclat sec, comme s'il donnait un coup de mâchoire. Et une au­tre gerbe succède, et une autre enco-re, une autre toujours. Et le grain pleut sur les cribles, y saute, s'y trie, s'y vanne sous les pelles qui l'éventent, est puisé par la chaîne, versé dans le cou­loir aboutissant aux sacs, s'accumule jusqu'à ce que les cla-pets levés lui ouvrent une issue. J. de Pesquidoux .

Moisson

C'est à Bernar d qu'est r evenu l'honneur de f aucher les épis. Je suis allé l'admir er sur son char roulant. Les épis tonl­baient avec un bruit mat : la pluie ne les a pas t r op abînlés. E t flac! la for êt blonde se couchait au passage du char et voilà de quoi f aire de belles gerbes qui donneront la farine blanche avec laquelle on fera le pain des hommes. La multipli­cation des pains ! Quelques grains de blé ont donné cet t e mois-son lour de. Dominique M érange.

Dans les champs

Il s'avança de que.}ques pas dans une rigole tracée par la charrue, et les tiges, écartées en gerbes par ,le gros corps de l'homme, f aisaient , autour de lui, un murmure de moisson frois­sée. Belle espérance à perte de vue : pas une mauvaise herbe, pas de r ouille sur les feui.Iles, pas un arpent de blé plus maigre que l'autre ou versé par le vent! Léo prit un des épis, le pesa de sa main épaisse et savante, l'égrena et, ayant compté les grains les mit dans la poche de sa veste. Un peu pIus loin, il prit de même un épi d'avoine, à la lisière et , t enant ent re deux doigts ce petit arbre tout épanqui, dont chaque branche f ine por tait un- lourd pendentif et pliait sous le poids, il s?urit à la promesse déj.à sûre. R. Ba,z1,n.

Au temps de la moisson

Sur les aires déj à , les gens charriaient les gerbes, les dé­liaient, et les f·léaux battaient dru ; les vans suspendus entre trois perches, avec un balancement de vague, vanaient le blé. Comme un r ayon, le grain t ombait droit, serré sur les tas en pyramide d'or, tandis que la poussière, s'envÜllant~ por tée par la br ise éblouissante avec ses mine paillettes luisantes , a llait se déposer doucement sur le gazon qui bordait l'air e. E t de cette paille que l'on broyait, de ce blé qui jaillissait sous les coups des

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Iléaux, de cette poussière 1 qui jouait sur l'aile du zéphire, il no~s venait des ,b.ouffées odorantes et ,savoureuses qui nous In~ttaient l'eau à i la bouche, .comme la senteur du bon pain so:r:tant du four avec son appétissante croûte d'OT. Félix Gras.

Cl. BERARD.

Orthographe Histoire de quelques pommes

Nous avons vu le jour sur un mignon rameau vert clans un pays plein de soleil et de chansons. La musique des pinsons, des chardonnerets et des mésanges égaya notre j ~unesse.

En grandissant nous apprîmes rapidement à connaltre les -incertitudes de l'existence. D'hypocrites papillons grisàtres vinrent nous caresser de leurs ailes . Hélas! le frui t de ~eur visite, ces minuscules et grouillants vermisseaux parurent sur notre épiderme et sans un barbouillage violent qu'on nons fit subir à l'aide d'un pulvérisateur, ils seraient entrés jusqu'au plus profond de notre chair ...

Vint un auton1ne splendide. Nous mîmes d'éclatantes joues, signe de santé et de vigueur. On nous détacha de Yarbre. On

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nous entassa dans des caisses. Et voici que maintenant on nous fait voyager. Nous sommes en route pour Paris. D'ici peu nous réjouirons les enfants qui nous grignoteront avec un signe évident de satisfaction.

La route

On ne se promène plus sur la route. La circulation y est trop dense. Il y a trop de bruits, trop de pétarades, trop de dan­gers. Vous avez beau tenir soigneusement votre droite, les ma­chines vous frôlent en passant et vous fouettent de leurs ' souf­fles. Encore vous obligent-elles à respirer les peu agréables odeurs de benzine. Si la chaussée n'est pas goudronnée, vous éternuez au milieu d'interminables nuages de poussière.

Cycles, tracteurs, automobiles, camions et cars ' défilent, dès l'aube venue, dans un vacarme d'enfer.

Je n'aime pas la grand'route pour mes promenades. J'af­fectionl'ie par ' contre la quiétude reposante des sentiers, avec leurs fleurs discrètes et les mélodies des oiseaux.

Une stat~(,e en neige

Les prés sont recouverts d'une neige épaisse et gluante. Quelques écoliers sont à leurs jeux d'hiver. Ils ont sorti leurs skis et leurs traîneaux. Voici cependant un groupe qui s ' ~,muse à faire de la sculpture. Un monticule tassé, bien dense est formé. A l'aide d'une pelle, l'un des artistes en herbe se met à tailler une statue. Des pattes se dessinent, un museau se fa­çonne, une queue se fixe et s'étire. Deux creux, ce sont les yeux; deux appendices, les oreilles. Un chien assez poli corn­me ressemblance se tient immobile dans le verger. Un rayon de soleil le fera disparaître. L'image des vanités humaines.

Le bonnet pointu

Avez-vous vu ce matin Jean-Louis sortant de chez lui, couvert d'un chef pointu ?

Ce qu'il était drôle! Comme une telle coiffure peut modi­fier la physionomie d'un individu !

Les oreilles de Jean-Louis semblaient plus larges que de coutume, le nez plus proéminent, les yeux plus mobiles, le sou­rire plus astucieux.

Je ne sais quelle lubie l'a pris. Peut-être a-t-il tenu à se faire remarquer. Dans ce cas il peut être fier de sa réussite. Tous ,les voisins l'ont obsèrvé avec un sourire qui n'était pas très discret. Moi-même j'ai ri de bon cœur.

Vraiment ces bonnets pointus sont risibles.

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Le bouton de culotte

C'est bien peu de chose un :bouton de culotte. En voièi ' un que j'ai trouvé dans la rue à demi enfoui dans la poussière. Il a nécessairement rendu de grands et humbles services à Jean, Pierre ou Jacques et sans doute en pourra-t-il rendre encore, durant ,de longues années. Il est en corne. En corne de bouc, de vache, de bison? Je n'en sais rien. Peut-être a-t-il couru dan~ les savanes Darmi ·des .beuglements avant d'être introduit dans une petite f~brique quelque part ,dans le monde. Après avoir dormi dans une vitrine de magasin, puis dans un atelier de couturière, il est entré dans la vie pratique tel que vous le voyez remplissant avec modestie les fonctions qui lui ont été dévolues. .

On peut se moquer d'un bonnet pointu, mais on ne doit pas rire d'un bouton de culotte.

Orthographe des commençants ( Suite)

IV. Accent circonflexe

Bête, fête, tête, têtu, âme, âne, bâti, abîme, pêche, b~che, mûre, pôle, tôle, rêve, île, chêne, frêne, bâche, gâche, fâché, pâte, pâture, côte, alcôve, rôle, flûte.

V. Syllabes à trois lettres

a) voyelle entre deux consonnes Bal, bar, cal, car1 bol, col, cor, dur, coq, mal, mur, nul,

Pur roc sac soc, sol, fic, fil, tic, tir, zut, char, , , , l' anima,l, aval, artiste, an1ortir, azur, abo Ir, banal, borne,

bigorne, bicorne, bardane, bâtir, bénir, carde, carte, carpe, canal, carnaval, corde, corne, cornu,

caravane, caractère, calme, colza, cascade, charme" caporal, cardinal,

dormir, férir, finir, garde, garnir, gargarisme, lis, la.rme,· larve, liste,

mal, musc, marne, morne, Inastic" marc, mixte, mixtu}..'e, martyr mur, muscade, nul, norme, normal,

pa~ti, partir, porte, poste, punir, piste, pustule, porc, por­tatif, parasol, portièr e, ravir, réunir, retenir, revenir, rival, révolte, récolte,

sûr, sorte, sortir, salir, tir, tenir, tictac, toc toc, tordu, torsade, torture, unir, venir, subvenir, zigzag, spire, spirale, .sbire, spasme, psalmiste.

b) Voyelle ap'J"ès deux consonnes

Blé, bru, brume, broche, brute, blâme, blême, brigade, bloc, agréable, arbre, clé, clarté, clore, cri, crime, crâ ne; creme, crèche, cru, cruche, crible, crépir, cric, croc, croche, cratère, cloche,

dru, dartre, drèche, éclore, écru, écrire, fable, fibre, frime, frire, friture, floche, flétrir, glane,

glèbe, globe, glabre, grève, grive, grume, livre, lèvre, libre, lucre, lucratif,

mètre, mitre, marbre, matrone, mordre, mufle, nèîle, ordre, pli, plane, plume, pâtre, plâtre, pupitre, pétrir, p r une, pri-

me, prisme, prière, praline, psalmiste, râfle, râble, -sucre, sabre, sable, sacrè, siècle, socle, scribe, troc, truc, trame, trêve, . tripe, tarte, tartre, tordre, vrac,

ouvrir.

VI. Voyelles composées

a) -ou

Cou, mou, sou, pou, chou, clou, trou, atour, coucou, joujou,. toutou, glouglou, froufrou~ cou.pe, croupe, croupir, groupe, choucroute, bijou, licou, matou, outre, poutre, loutr e, route, chaloupe, soupe, contre, croûte, t roupe, coutil, ouvrir, couvrir, ourdir, moudre, coudre, sourdre, poudre, poudri~re, coupole, pourtout', parcourir, secourir, ,pouliche, retour, découvrir, étour­dir.

b) wu Faute, gaule, étau, baudruche, maudire, cautère, f~uve,

faune, chaume, chauve, n1auve, épaule, taupe, vautour.

c) eau Beau, veau, seau, eau, peau, bateau, baliveau, chapeau,

meule, peuple, fleuve, pieuvre, preuve, épreuve, pleutre, cou­teau, cadeau, corbeau, cuveau, cordeau, drapeau, caveau, étourneau, écheveau, fourneau, jumeau, gâteau, liteau, mar­teau, louveteau, niveau, . ormeau, poteau, rideau, râteau, soli-veau, trumeau, troupeau, tourteau. .

d) eu, œu Peu, jeu, feu, pieu, neveu, cheveu, seul, jeune, meute,

meule, peuple, fleuve, pieuvre, preuve, éprouve, pleutre, cou­leuvre, veuf,

œuf, bœuf, vœu, œuvre, manœuvre, sœur, cœur,- chœur. e) eur

Peur, pleur, fleur, acteur, aviateur, ardeur, amateur, api­culteur, agriculteur, arboriculteur,

Page 15: L'Ecole primaire, 15 janvier 1954

- 2,58 -

. boudeur, bonheur, couleur, coureur, couvreur, crâneur, coupeur, colporteur, douleur, dormeur, décorateur, débiteur, fadeur, fureur, facteur, gardeur, joueur, livreur, libérateur, laboureur, meneur, mar­cheur, maraudeur,

orateur, pasteur, porteur, procureur, pâleur, pudeur, ru­nleut, ' rameur, rêveur, rieur, saveur, sueur, sapeur, sauveur, sauveteur, tireur, tourneur, teneur, torpeur, tricheur, valeur, voleur. .

f) ai Aire, balai, gai, étai, gaine, plaine, domaine, graine, se­

maine, f,aible, laine, laiton, mitaine, milaine, paire, repaire, paître, chaîne, faîne, traîne, taie, baie, laie, craie.

g) ei Peine, rei~e, veine.

h) et Cadet, agnelet, valet, minet, goret, foret, livret, cochet,

chalet, béret, boulet, bluet, cachet, sachet, chapelet, cacolet, n1uet, mulet, net, pauvret, violet, foulet.

i) an Ban, pan, van, tan, cran, cancan, antan, autan, palan, bi- ,

lan, lande, bande, écran, grandir, manteau, marchande, sangle, tante, chenapan.

j) am Ample, 13Jffipe, jambe, rampe, chambre, bambou, crampe,

champêtre, campagne, campagnol, champagne, pampre. k) en

Pente, fente, vente, rente, détente, entente, dentiste, len­teur, charpente, repentir, sentir, tendre, rendre, vendeur, pren­dre, reprendre, surprendre.

l) em Membre, tempe, temple, tempête, empire, empereur, trem­

pe, tremble. m) in

Lin, fin, malin, matin, patin, ravin, chagrin, gradin, lopin, lapin, sapin, satin, butin, intime, infini, lutin, félin, boudin.

n) im 0) ain

Bain, 'gain, pain, Inain, nain, andain, déd,ain, étain, re- , frain, africain, américain.

p) aim Faim, daim.

q) ein Sein, plein, feinte, feindre, peintre, pe~nture.

CA 'sutvre)

259 -

DEGRE ELEMENTAIRE Ifl :

FICHE DE , LECTURE ' SILENCIEUSE

No- 10

Les Rois Mages à la crèche

, L~s bêtes s'écartèrent pour laisser passe·r les rois mages. Ils e!alen~ al! nOI?bre de trois et l'un d'eux, complètement noir, repre~ntaIt 1 AfrIgue. Tout d'abord le bœuf exerça sur lui une survell~ance discrète. Il ,voulait voir si vraiment le nègre n'é­prouvalt que de bonnes Intentions à l'égard du nouveau-né.

Quand l~ visage ~u n,oir qui dev~it ,être un peu myope se fut penche pour VOlr Jesus de tout pres, il refléta poli et lustré comme un miroir, l'image de l'Enfant et avec tant de déféren~e, un si gr,and oubli de ·soi, que le cœ~r du bœuf en fut traverse de douceur.

Myope: quelqu'un qui doit regarder de tout près pour bien voir.

Déféren.ce : respect.

Fiche de travail

No 10 1. Lis attentivement tout le texte.

Relis-le trois fois encore.

2. Cherche et copie toutes les qualités que tu trouves dans la dernière phrase qui commence par: Quand le visage du noir ...

3. Trouve la phrase qui commence par : Tout d'abord co­pie-la.

4. Sais-tu pourquoi le roi nègre représentait l'Afrique. Pourquoi ,croi's-tu que le bœuf l'ait surveillé plus que les deux autres rois ?

5'. Dessine un cœur.

6. Regarde bien comment on écrit: Il voulait voir si vrai­ment le nègre n'éprouvait que de bonnes intentions 'à l'égard du nouveau-né.

Apporte ta fiche , sur le pupitre et retourne écrire cette phrase par cœur dans ton cahier.

Page 16: L'Ecole primaire, 15 janvier 1954

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VARIËTËS

Ecoutez ce chant du retraité, qui a tout l'accent d'un . stoïcisme chrétien:

En 1"etraite ... parbleu, j'aimerais mieux avoiT. Vingt ans que de sentir le vent brûlant du S01,T

Souffler dans mes cheveux : rfl-ciÏs mon âme était prête Pour le renonce1nent, et sans baisser la tête Le front serein, les yeux souriants, je descends De cette chaise, où j'enseignais depuis trente ans. Passe avant le meilleur: le plus 'jeune !: .. Qu'un autre D'une main plus robuste, empoigne le flambeau. Qu'il brûle plus que moi des ardeurs de l'alJôtre. Qu'il aim,e mieu.x que moi le vrai, le bien, le beau. Que la Liberté soit sa déesse chérie, Qu'il soit le porte-voix fervent de la PatTie, Qu'il suive jusqu'à Dieu l'envol de l'idéal, Et ma main lui tendra le laurier triomphal; Et 1non cœur chantera son los et sa louange.

POUT le renoncement a sa magie étrange, Le vétéran bronzé - que rien ne fit plie?" ! -Dépose sans regret le pesant bouc.lier, Remise le pilum et déta~he le gla~ve. A

VoiGi venu l'instant du sûence et du ?"eve, Des contemplations en l'azur radieux . Des sublimes espoirs et de.s calmes adwux, Avant le grand -repos, mains jointes, en p?"ières ... Et le divin 1"éveil dans la pure lumière, La clémence infinie et la douceu?" des cieux.

G.Desdevises du Dézert. (Professe.ur d'histoire moderne et Iconte1TI1Poraine et doyen ho­

inoraire de ,la Faloulté des Lettres .de Clermont,)

Dédié à MM. les Instituteurs qui, atteints par la limite d'âge, ont dû renoncer à l'enseignement ou y renonceront sous peu.

LE DRACHENRIED Entendez-vous ces bruits dans les montagnes proches? Ces échos fulgurants sur les gradins des roches ! Quel courroux agitant la douceur des vallons, A fait dans les .hameaux passer les aquilons? Le Morgarten frémit aux cliquetis des armes : Tous les Schwytzois sont là, guidés par les alarmes,

J.

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DEGRE ELEMENTAIRE

FICHE DE LECTURE SILENCIEUSE

Les Rois Mages à la crèche

(suite)

No 11

« C'est quelqu'un de très bien, pensa-t-il. Jamais les deux autres n'auraient pu faire ça. »

Il ajouta au bout de quelques instants: « Et c'est le meilleur des trois ».

Le bœuf venait de surprendre les trois blancs au moment où ils serraient précieusement dans leur,s bagages un brin de paille qu'ils venaient de dérober à la crèche. Le mage noir n'a­vait rien voulu prendre.

. . Côte à c?te sur une couche improvisée, prêtée par des VOISIns, les rOIS s'endormirent.

Juste avant le petit jour, tous les trois se levèrent en mê­me .temps. Ils venaient de voir en songe le même ange qui leur avaIt recommandé de partir tout de suite et de ne pas re­tourner auprès d'Hérode jaloux, pour lui dire qu'ils avaient vù l'Enfant Jésus.

J. Supe?"vielle. Le bœuf et l'âne de la crèche.

Fiche de travail

No 11 1. Lis bien attentivement tout le texte.

Relis-le encore trois fois. 2. Sur le modèle: le mage noir n'avait rien voulu pren­

dre, conjugue à toutes les personnes je n' ... rien voulu prendre tu ,n'... ' continue

3. Cherche et copie la phrase qui commence par : Le bœuf venait de surprendre ...

4. D'après le bœuf, quel' était le meilleur des rois? Est-ce que les deux autres rois mages ont mal fait d'emporter un peu de paille de la couche de l'Enfant Jésus ?

5. Dessine la couronne d'un roi. 6. Regarde bien comment on écrit: Juste avant le petit

jour tous les trois se levèrent en même temps. Apporte ta fiche sur le pupitre et retourne écrire cette phrase par cœur dans ton cahier.

Page 17: L'Ecole primaire, 15 janvier 1954

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262 -

Et Schauenbourg s'e;n. vient ,monté pour les grands Jours. Est-il un seul torrent, qui ne vît dans son cours, En dévalant ,de~ monts où s~ enfla la tourmente' 1

IV[ ugir en flots de sang, la cascade écumante ?

Nonobstant sa bravoure et la foi de ses preux, Après deux jours d'efforts quasiment malheureux, Schwvtz dut s'abandonner aüx lois de la victoire A sOl~ tour insurgé contre l'esprit français, Couteaux, piques en mains pour ouvrir le procès, Le Nidwald sIen remet à son fatal courage. Iv.Iinuscule, mais fier, il rejette l'outrage, Dans ses landsgemeinden, sources de liberté, N'ayant jamais souffert nulle servilité.

Les bois du Drachenried sont recouverts de brume. On dirait, dans les feux qu'un vagùe ciel allume, Par ces jours de septe.lnbre, au tail1is rougissant, Que des lutins ont mis des poudrages de sang. Des ombres font ,dans l'ombre, une sinistre garde. Fantômes agités face à la Combe hagarde, Des femmes, des enfants à la Inine blafarde, Fixent à l'horizon, les halliers trépidants. Les fers de Schauenbourg, y brHlent tout ardents, Et le canon déjà rugit dans l'air qu'il larde.

Tournant .Je Stanzerhorn, les Francs impétueux Ne rêvent de rouler leurs flots tumultueux Que sur des batalillons de vieux guerriers helvètes Ils n'ont devant leurs pas que des troupes honnêtes : Des femmes défendant leurs foyers, leurs forêts, Des enfants revenus des labeurs aux guérets ; Des vieillards brandissant leurs béquines trelnblantes , Et des pasteurs peu faits pour les luttes, sanglantes, 1\1ais armés cependant de fourches et de faux Et de morgensterns anciens sorti? de leurs fourreaux.

Et lé reste ne peut s'appeler que carnage! De vallon en vallon, de village en village, On eut le comble au meurtre. et le comble. aux horreurs. Partout, car telle fut la houle des fureurs, Un millier d'orphelins, troupeau de l'il1fortune, Par des jours sans rayons et par des nuits sans lune, N'avaient plus qu'à chercher une mort sans mépris. o Suisse hospital,ière, entendis-tu ces cri~ ? Oui, ce. fut même là, dans un geste subl:me, Le baume le plus pur, sur la trace du cnme.

René J acque1'Ywt.

- 263

', ' , " DEGRE ELEMENTAIRE , 1

FICHE DE ' L,ECTURE SlLENClEUSE '

No 12

1 La journée d'une baleine

, C'es~ m~rveilleLlx d'être une petite baleine. Elle n'a rien d autre a faIre,. toute la journée, que de nager dans la mer ~]eue. QuelquefOl~, elle monte à la surface et lance un jet d'é­cume d~lanche .. D autres fois, elle descend tout au fond de la ' 111er, 1re bonJour aux épO ' P' Il ,...... nges, aux anemones et aux poulpes. ,ms e e se pr0!ll~ne avec sa maman, de l'Islande glacée à

l ~spagne. ensoleIllee. Mais elle ne s'approche jamais de la c~i~·.,Q~OlqUe toute petite, elle est tellement grosse qu!elle est o Igee e rester dans les eaux profondes. Elle est lus grosse â~core que le plus gros des éléphants, et il lui faù1 beaucoul)

eau pour apprendre à nager. L

Fiche de travail

No 12

1. Lis attentivement tout le texte. Relis-le quatre fois.

2. Cherche et copie cinq actions faites par la petite baleine.

3. Cherche et copie la ' phrase qui commence par : E{le est plus ...

4. Pourquoi la baleine est-elle obligée de rester dans des eaux profondes? Où sont les éponges, les anémones de mer et les poulpes ?

5. Dessine un petit poisson.

G. R d egar e bien comment o~ écrit: D'autres fois, elle descend tout au fond de la mer, dIre bonj our aux éponges, aux ané­mones de mer et aux poulpes.

Porte ta fiche sur le pupitre et retourne écrire cette phrase par cœur dans ton cahier.

Page 18: L'Ecole primaire, 15 janvier 1954

Prochain tarage de la

L· TE. R MAN'E

sam.edi 30 janvier 1954 à "étiroZ

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U i S oiui. l n SU ve~~la

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